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Parmi les sculpteurs les plus influents de la scène artistique internationale, Jaume Plensa crée avec des matériaux très divers des sculptures souvent destinées à l’espace public, tout en poursuivant un travail plus intime de dessins et d’estampes. Le corps humain est au centre de son œuvre. Lou, qui a pour point de départ la photographie d’une jeune fille, est l’une d’entre elles. Les traits et les contours de la tête, vision fugace, sont inscrits durablement dans cette sculpture de 4.5 mètres de haut qui s’impose à nous par son pouvoir de suggestion. Les yeux clos renvoient à une réalité intérieure que tout être humain possède en partage. Etiré et silencieux, le visage singulier devenu abstraction universelle nous invite à la contemplation et à une sage introspection.

Lou, 2015. Fonte de fer. Dépôt, courtoisie de Jaume Plensa et galerie Lelong & Co, Paris.ADAGP, PARIS, 2021.

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La ville de Caen et son musée des Beaux-Arts se mobilisent pour conserver la sculpture de Jaume Plensa, temporairement déposée par l’artiste. Depuis 2018, Lou est devenue une évidence pour celles et ceux qui découvrent, visitent ou traversent le château de Caen. Présence magnétique et indéchiffrable, le visage de Lou offre une résonance particulière avec l’enceinte et le clocher de l’église Saint-Pierre derrière elle.

Vous souhaitez, vous aussi, que Lou reste à Caen ? Participez à l’une de ces actions :

C’est à vous ! 1 Dans quelle lumière préférez-vous Lou ? Constellée de pluie ou irradiée de lumière, au petit matin ou au coucher du soleil, au loin ou au plus près… ? Photographiez Lou comme vous l’aimez.

C’est à vous ! 2 « Avec ses yeux fermés, Lou est une invitation au silence, à s’abstraire au monde ». Guidés par ces mots de Jaume Plensa, proposez une photo de Lou invitant au silence et au recueillement.

C’est à vous ! 3 « Lou est aussi une invitation à regarder en soi. On ne parle jamais du paysage qui est en nous ». En implantant Lou dans l’espace public, Jaume Plensa apporte de la beauté à notre quotidien et pointe la nécessité d’un rapport apaisé au monde. Quelle forme pourrait prendre votre paysage intérieur, quel lieu pourrait métaphoriquement lui ressembler ? Faites la photo de cet endroit réel ou imaginaire.

–> Partagez vos photos sur #PlensaLouCaen Le musée en sélectionnera régulièrement pour les présenter sur sa page Instagram.

* Présentation de l’œuvre par une médiatrice qui répondra à toutes vos questions, jeux pour les enfants…

Rencontre de LouConnaissez-vous un ou une Lou ? Est-ce ainsi que l’on vous prénomme ? Le musée vous rassemble autour de Lou de Jaume Plensa, vendredi 24 septembre à 18H, pour faire les présentations* et partager un verre. Les petit·e·s Lou se verront offrir un badge « Lou y es-tu ? ».–> Vous souhaitez que nous invitions un·e Lou ou être informé de ce rendez-vous ?

Déposez votre adresse mail ici : mba@caen.fr avec le code « Lou y es-tu ? »

Ne me quitte pasParticipez à l’opération de mécénat lancée par le musée des Beaux-Arts pour acheter Lou auprès de l’artiste et de la galerie Lelong. Pour finaliser l’acquisition, la campagne doit réunir 600 000 €. Aux côtés des contributions du Ministère de la Culture, de la Région Normandie, de la Ville de Caen et de l’aide apportée par les entreprises du territoire, le musée souhaite faire une place aux donateurs individuels désireux de prendre part au projet. Dès aujourd’hui, il vous est possible de contribuer en déposant un don libre dans l’urne installée à l’accueil du musée des Beaux-Arts. Une souscription publique en ligne sera en outre proposée en 2022. Si vous souhaitez en être informé, envoyez votre adresse mail à mba@caen.fr avec le code « Ne me quitte pas ».

La longue carrière d’Antoine Bourdelle (1861, Montauban– 1929, Le Vésinet) est ponctuée de nombreuses commandes en France et à l’étranger et de chefs-d’œuvre tel le fameux Héraklès archer. En devenant le praticien de Rodin il ne renonce pas pour autant à s’engager dans une voie personnelle. S’éloignant du «romantisme rodinien », il manifeste une volonté d’ordre et de structure dans la forme qui peut annoncer l’émergence du cubisme. Violent et expressif, ce Grand Guerrier est en fait un élément du Monument aux Combattants et Défenseurs du Tarn et Garonne de 1870-1871, commandé par la ville de Montauban en 1895, achevé en 1900 et aujourd’hui toujours en place. Bourdelle conçoit son œuvre comme un ensemble de plusieurs figures qui évoquent les moments successifs du combat : l’assaut, l’affrontement et enfin la mort. Le combat héroïque est illustré par ce Grand Guerrier, dont plusieurs fontes en bronze seront tirées. ll s’agit ici d’une des versions sans jambes. On reprocha à Bourdelle l’essentiel de ses choix esthétiques : la brutalité du mouvement, l’aspect inachevé, les disproportions, bref, l’abandon du sacro-saint principe d’imitation au profit d’une vision simplificatrice et synthétique. Il est vrai que ce parti s’exprime ici par un schématisme radical et terriblement efficace, avec ce long bras tendu qui se termine par une main disproportionnée, puissant symbole dont Bourdelle lui-même dira que ce n’est pas une main mais un rempart. La critique se déchaîne et dénonce une monstruosité. Rodin intervient et défend l’œuvre de celui qui se pose déjà comme l’un de ses héritiers. Il est vrai que Bourdelle, avec cette dimension allégorique qui s’inscrit dans la lignée de Jean-Baptiste Carpeaux, fait de ce Grand Guerrier une étape capitale dans la marche de la sculpture vers la modernité.

Grand Guerrier, 1894 – 1900. Bronze, 212 x 154 x 59 cm. Dépôt du musée Bourdelle, musée de la ville de Paris.

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Sculpteur majeur et innovant par sa conception de la forme, son intelligence de la matière et l’étendue de son œuvre, Auguste Rodin (1840, Paris - 1917 Meudon) marqua les esprits en valorisant le fragment et en renouvelant la sculpture par l’introduction de l’aléatoire. Contemporain et ami de Monet, il a joué dans la sculpture le rôle des impressionnistes en peinture en la faisant basculer dans la modernité, lui permettant d’exprimer tous les sentiments, et d’engendrer les monuments les plus complexes en imaginant des figures intemporelles et universelles. La commande de La Porte de l’Enfer, dont est issue La Grande Ombre, demeure la pièce centrale de son œuvre pour laquelle il conçoit les célèbres figures du Penseur, d’Adam et Ève ou Le Baiser. Rodin puise son inspiration dans La Divine Comédie de Dante et sa description de l’enfer. Au sommet de La Porte, Les Ombres (groupe de trois figures identiques dont est extraite La Grande Ombre) symbolisent le désespoir qui étreint les damnés et incarnent la célèbre phrase du poète : « Vous qui entrez, laissez toute espérance ». Malgré sa musculature saillante et l’impression de puissance qui s’en dégage, le damné ne peut contenir le malheur qui l’accable et l’attire inévitablement vers le sol, l’enfer. D’ailleurs, dans son insertion d’origine, la Grande Ombre tend le bras vers le frontispice de La Porte de l’Enfer où se trouve la statue du Penseur – qui n’est autre que Dante lui-même – méditant sur la bassesse et la grandeur des hommes. Suivant sa propre formule « en art, il faut savoir sacrifier », Rodin présenta d’abord La Grande Ombre sans main droite. Mais inquiet de la réception de l’œuvre par le public, il rétablit la main droite de sa statue après 1905. Cette œuvre est révélatrice de la démarche du sculpteur : répétition, agrandissement et fragmentation des figures. Des innovations qu’Antoine Bourdelle, élève de Rodin, assimilera pour son Grand Guerrier présenté dans le Parc de sculptures.

Grande Ombre, 1902. Bronze, 191 x 111 x 555 cm. Dépôt du Musée Rodin, Paris.

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Pendant plus de 60 ans, François Morellet (1926 - 2016) a développé une œuvre majeure au sein de l’abstraction géométrique. Il s’est attaché à toutes les formes d’intervention plastique, depuis la peinture sur châssis jusqu’aux sculptures monumentales, en passant par la réalisation d’estampes. Il a encore conduit de nombreux projets dans l’espace public.À la faveur de l’exposition « François Morellet, l’esprit de suite » (13. 05 – 21. 09. 2015) , le musée des Beaux-Arts de Caen a sollicité l’artiste pour une installation pérenne sur sa façade. Les trois arcs dessinent une arabesque venant adoucir l’angle du bâtiment. Ils forment une ligne dansante, véritable invitation à entrer dans le musée.

Avec Un angle deux vues pour trois arcs, François Morellet introduit la couleur bleue et la courbe dans un environnement minéral et orthogonal.Achevée en 1970, l’architecture du musée met en effet l’accent surl’horizontalité des plans et la teinte dorée de la pierre de Caen, respectantainsi la linéarité et l’homogénéité des remparts du château. FrançoisMorellet insère un élément de dialogue avec le bâtiment. Son œuvre,bien présente sans être intrusive, apporte une légèreté, crée un instantde grâce. Elle semble répondre à la Sphère coupée de Marta Pan situéedevant l’entrée du musée.

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Marta Pan (1923 - 2008), née à Budapest, s’installe à Paris en 1947. Sa rencontre avec Brancusi l’éveille pour toujours à la sensibilité des formes pures. Dans l’atelier de Le Corbusier elle s’ouvre à l’architecture. Toutes ses créations sont marquées par le rapport de la sculpture avec la nature et l’architecture ; ainsi ses œuvres, bien souvent monumentales, sont elles intégrées dans des espaces publics ou urbains.

Présente dans le monde entier, Marta Pan utilise des matériaux divers pour mettre en œuvre des constructions géométriques qui jouent souvent avec l’eau, élément avec lequel elle entretient un rapport très particulier.

Le travail de Marta Pan dégage un climat de rêve et de poésie. L’artiste revendique de « travailler par rapport à l’espace », elle souhaite communiquer un sentiment de « calme, de méditation et d’apaisement ». La pièce installée devant l’entrée du musée anime subtilement un espace minéral et géométrique, conçu également au début des années 1990, lors de la rénovation du musée.M

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Un angle deux vues pour trois arcs, 2015. Dimensions de l’ensemble : 460 x 920 cm. Intégration architecturale sur la façade du musée, trois tubes de néon bleu et un transformateur. ADAGP, Paris, 2021.

Sphère coupée 1400-1000, 1991. Acier inoxydable brossé. 140 x 140 x 90 cm. Dépôt du Fonds national d’art contemporain.

Après une formation à l’Académie des Beaux-Arts de Hangzou, Huang Yong Ping (1954, Xiamen, Chine – 2019, Ivry-sur-Seine, France) se pose en contestataire du réalisme socialiste, l’art officiel de son pays. Refusant tout expressionnisme, il se fait remarquer par son radicalisme conceptuel et stylistique et ses œuvres deviennent rapidement interdites par le gouvernement chinois. S’inspirant de différentes pensées et philosophies chinoises traditionnelles, il s’impose parmi les créateurs qui travaillent sur les notions de chocs et de dialogues des cultures. Cet imposant ensemble implanté dans le Parc de sculptures représente des animaux mythiques empruntés au guide de voyage chinois vieux de plus de 2300 ans, le Shanhai Jing (Livre des montagnes et des océans).H

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One Man, Nine Animals, 1999. Neuf éléments en fonte d’aluminium. Commande à l’artiste pour le pavillon français de la 48e Biennale de Venise. Dépôt du Fonds national d’art contemporain. ADAGP, Paris, 2021

Chaque animal annonce une catastrophe ou un épisode du voyage : Serpent à deux queues : grande sécheresse - Coq à tête humaine : guerre – Sanglier à tête d’homme : inondation – Aigle à une patte : épidémie – Serpent à neuf têtes : marécage – Singe à tête d’homme : heureux ou malheureux présage – Buffle à quatre cornes et Renard à neuf têtes et neuf queues : animaux cannibales – Poisson volant : qui le mange résiste à la guerre. Le chariot reproduit à grande échelle une boussole mécanique inventée par les Chinois au ıııe siècle. Il supporte un homme en bronze qui indique le sud, retient les mauvais présages et guide le voyageur. Cette métaphore du voyage, symbolise la destinée humaine et sa lutte avec la nature.

Jaakko Pernu travaille depuis plus de vingt ans à partir de matériaux naturels. Né à Kälviä (Finlande) en 1958, dans une région dominée par des paysages de forêts boréales et de lacs, l’artiste accompagne son père dès le plus jeune âge, l’aidant à construire des bateaux. Il découvre ainsi les techniques d’assemblage du bois. Après un cursus artistique riche, Jaakko Pernu crée de nombreux projets artistiques à travers l’Europe, la Finlande et le Canada. Il intègre dans des paysages plus ou moins urbanisés des sculptures surdimensionnées constituées de branchages entremêlés.À l’invitation du musée des Beaux-Arts et dans le cadre de la 25e édition du festival Les Boréales, l’artiste a créé une œuvre unique pensée pour le Parc des sculptures.

Installant un véritable atelier à ciel ouvert pendant la construction de l’œuvre il a réalisé une sculpture en bois, évoquant une gigantesque lampe.L’œuvre laissée au gré du temps est soumise au processus de dégradationnaturelle. Implantée derrière l’église Saint-Georges, cette création éphémère interroge notre rapport au temps et à la nature.

Ceiling Light, 2016. Branches et tronc d’arbres. Créé en résidence au musée des Beaux-Arts de Caen pour la 25e édition du festival Les Boréales.

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CHÂTEAU DE CAENConstruit vers 1060 par Guillaume le Conquérant, le château de Caen compte parmi les plus grandes enceintes fortifiées d’Europe. Les remparts, la Porte des Champs, les vestiges du grand donjon, la salle de l’Échiquier, l’église Saint-Georges offrent le témoignage du passé dans un lieu devenu l’enceinte du Parc des sculptures du musée des Beaux-Arts et du Musée de Normandie. chateau.caen.fr

LIBRAIRIES-BOUTIQUESAu musée des Beaux-Arts et à l’église St-Georges 02 31 30 47 90

CAFÉ-RESTAURANT MANCELOuvert tous les jours 10 h – 22 h 30(sauf le lundi et dimanche soir)02 31 86 63 64

MUSÉE DES BEAUX-ARTSRiche de remarquables collections de peinture ancienne, le musée des Beaux-Arts de Caen est également ouvert à la création contemporaine. Il propose des expositions de peintures, dessins et gravures de toutes les époques.02 31 30 47 70 mba.caen.fr

MUSÉE DE NORMANDIEIl présente un panorama de la vie des populations, de la préhistoire aux grandes migrations du moyen âge, des mutations de l’espace rural jusqu’aux premiers bouleversements de la société industrielle.02 31 30 47 60 musee-de-normandie.caen.fr

PERNU MORELLET

RODIN

BOURDELLLE

PAN

PLENSA

HUANG

Musée des Beaux-Arts

Porte St-Pierre

Musée de Normandie

Église St-Georges

entrée

Café Mancel

Horaires des muséesEn semaine de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h.Le week-end de 11 h à 18 h.Fermés les lundis (sauf en juillet et août)