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N°140 Prix : 200 F - Juin 2010 L La a Z ZA AC C T Ti it ta an ni ic c ! ! Les caisses de la province Nord sont pleines Inco nous refait le coup du raffinage en Chine N° 145 www.lechienbleu.nc - Tél. : 28 85 05 Fax : 26 18 19 - [email protected] Transport des îles : le spectre de la partition ! Page 6 Page 4 & 5 Le chikungunya menace la Calédonie Voici la lettre que la Direction des affaires sanitaires et sociale (DASS) a envoyée aux médecins. Le chikungunya est cette saleté de maladie que l’on appelle aussi la « maladie de l’homme courbé » à cause des très fortes douleurs articulaires qu’elle provoque. Notre moustique Aedes aegypti, qui transmet la dengue, peut également refiler cette saloperie… Les milliards gaspillés d’Aircalin : les élus devraient rendre des comptes… 300 millions de bénéfice pour Géant Selon ses propres chiffres, la seule enseigne Géant Sainte-Marie a fait l’année dernière 300 millions de ré- sultat net pour 10 milliards de chiffre d’affaires. En pourcentage, cela fait peu (3 %), comparé à d’autres sec- teurs comme la mine (28 %). C’est l’argument utilisé par les patrons d’hypermarché pour faire croire qu’ils gagnent finalement peu… Il est vrai que 300 patates, c’est moins que 500 patates… Les bénéfices de l’ensemble du groupe tourneraient autour d’1,5 milliard de nos francs par an. Étudiant : le rapport Poigoune évite le tabou de la sélection Page 4 & 5 Page 7 Page 7 Page 6

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Page 1: Page 4 & 5 - Le Chien bleu - Juin 2010.pdf · faite par la mairie de Koné ! E.H. PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerr Moi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un

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Les caisses de la province Nord sont pleines

Inco nous refait le coup du raffinage en Chine

N° 145

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Transport des îles :le spectre de la partition !

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Page 4 & 5

Le chikungunya menace la CalédonieVoici la lettre que la Direction des affaires sanitaires et sociale (DASS) a envoyée aux médecins. Le chikungunya est cette saleté de maladie

que l’on appelle aussi la « maladie de l’homme courbé » à cause des très fortesdouleurs articulaires qu’elle provoque. Notre moustique Aedes aegypti, qui transmet la dengue, peut également refiler cette saloperie…

Les milliards gaspillésd’Aircalin : les élusdevraient rendredes comptes…

300 millions de bénéfice pour GéantSelon ses propres chiffres, la seule enseigne Géant Sainte-Marie a fait l’année dernière 300 millions de ré-sultat net pour 10 milliards de chiffre d’affaires. En pourcentage, cela fait peu (3 %), comparé à d’autres sec-teurs comme la mine (28 %). C’est l’argument utilisé par les patrons d’hypermarché pour faire croire qu’ilsgagnent finalement peu… Il est vrai que 300 patates, c’est moins que 500 patates…Les bénéfices de l’ensemble du groupe tourneraient autour d’1,5 milliard de nos francs par an.

Étudiant : le rapport

Poigoune évite le

tabou de la sélectionPage 4 & 5

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Page 2: Page 4 & 5 - Le Chien bleu - Juin 2010.pdf · faite par la mairie de Koné ! E.H. PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerr Moi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un

Aux auteurs de courrierNous recevons beaucoup de lettresanonymes. Nous respectons l’anony-mat lorsque vous nous le demandez,mais devons impérativement pouvoirdiscuter avec l’auteur de la lettre. Celapeut être utile pour vérifier certainesinformations ou pour en améliorer laprécision. Merci de votre soutien.

Le Chien bleu

[email protected]

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HHaammbbuurrggeerrss àà llaavviiaannddee ddee mmoouucchhee

Je viens d’acheter, ce matin, lundi 3 mai,quatre pains à hamburger dans unegrande surface, et voici ce que j’y aitrouvé en voulant me faire un bon vieuxhamburger des familles. O.K., vous medirez : ce n’est qu’une mouche, mais ima-ginez qu’elle me ponde quelques cen-taines d’œufs. Ce n’est plus unhamburger à la viande de bœuf que j’au-rais, mais un hamburger à la viande demouche. Déjà qu’ils sont chers, si en pluson doit se farcir des mouches, faut arrê-ter de nous prendre pour des cons. Tuparles d’une vie saine.

NNee ppaass ccoonnffoonnddrree gguueerrrriieerr kkaannaakk eett ttiirraaiilllleeuurr kkaannaakk

VVéérriiffiieerr ll’’ééttaatt ddeess bboouuééeess aavvaanntt dd’’yy mmeettttrree vvoottrree bbaatteeaauu……

AAllccooooll ggllaaccéé,, yy aa uunn ttrruucc qquuii cclloocchhee……

Il ne faut pas confondre guerrierskanaks et tirailleurs kanaks. Lesguerriers kanaks se sont battusavec leurs confrères des tribus voi-sines, les vainqueurs mangeaientles vaincus, puis ils se sont révoltésen 1878 et en 1917 contre la coloni-sation. Les tirailleurs kanaks, eux,sont allés au front. Ils ont fait laguerre au même titre que les poilusdont ils font partie sous le nom de ti-railleurs, ils ont droit au même res-pect. Ils sont la France. Le 3 juin1916, 596 tirailleurs canaques sesont embarqués à bord du Gange

pour rejoindre le front. Leur fanionétait symbolisé par une roussette.Ils ont combattu dans l'Aisne, l'Oise,la Champagne, et sur le frontd'Orient. Vingt-deux Canaques desîles Loyauté se retrouveront mêmeà Vladivostok, en Sibérie orientale,sur le Kersaint, chargé d'une mis-sion de renseignement et d'espion-nage. Mettre un guerrier kanak surun monument aux morts n'a aucunsens et n'est que de la provocationfaite par la mairie de Koné !

E.H.

PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerrMoi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un village. Ça change.Ce n’est peut-être pas très pacifique, mais ce n’est pas plus violent queles paroles de La Marseillaise.

D.E.

Le Smig est passé à 132 000 francs(sans exigence de diplôme). C'esttrès bien pour les heureux bénéfi-ciaires... Cependant, âgé mainte-nant de 60 ans, retraité depuis plusde dix ans (avec une ancienneté detravail de 32 ans, et les diplômes re-quis), j'ai fait un calcul simpliste,mais bien réel... En début de re-traite, mon salaire-retraite était de252 000 francs. Le Smig était dansles 80 000 francs. Actuellement,mon salaire-retraite est de 267 000francs. C’est une augmentation de15 000 francs en 10 ans... Dans lemême temps, le Smig aura, lui, aug-menté de… 52 000 francs, soit uneaugmentation 3,5 fois plus élevéeque celle de ma retraite. Où estl'équité, dans cela ? Et quand le

Smig "passera" à 152 000 francscomme annoncé, la différence seraencore plus patente ! Pourquoi unetelle iniquité ? Pourquoi mon sa-laire-retraite ne bénéficie-t-il paségalement de la même augmenta-tion ? Suis-je donc "moins" que"ceux" qui n’ont ni diplômes ni an-cienneté malgré mes bons et loyauxservices (jamais "gréviste") ? Qu'ensera-t-il dans dix ou quinze ans, autrain où va cette iniquité ? Le "sa-laire" de ce smigard égalera, voiredépassera, ma pension… Sanscompter qu'en plus, une partie demes impôts et taxes est censée êtreau service de la… solidarité… Ré-veillons-nous avant que cela ne de-vienne irréversible !

JMC

Vendredi 14 mai au soir,je vais dans une station-service prendre deux pa-nachés glacés. Je rentrechez moi. Le lendemainsoir, je m'en vais au Ca-sino de mon quartier (LaCoulée) pour me repren-dre du panaché bienglacé dans les frigos. À lacaisse, on me dit que çane va pas être possiblecar l'alcool est fermé…Alors je dis à la caissièrequ'il y a certainement un

problème, puisque si laloi sur la fermeture del'alcool le week-endconsidère cette boissoncomme de l'alcool… pour-quoi est-elle glacée ? Ilest en effet interdit devendre de l’alcool glacé(des bières fraîches no-tamment). Elle me soutient que c'estcomme ça et qu'on n'ypeut rien. Je cède alorsen lui disant que cetteboisson, quand elle est

glacée, devrait être inter-dite à la vente même lasemaine. Alors, soit c'estmoi qui suis dingue, soitnos autorités ont mal faitles choses, soit nos com-merces ne respectentpas nos lois. Pour résu-mer : on nous vend de labière/limonade glacéetoute la semaine, maispour pas faire trop illégal,on ne la vend pas leweek-end...

Allan Daye

Les nuisances sonoresdu chantier Ménaouer àSavannah sont récur-rentes. Il faut parfois fer-mer toutes nos baiesvitrées pour atténuer lesnuisances du concas-seur. Malgré les appa-rences, le président del'association du lotisse-ment est bien seul etnous avons des doutesà propos de l'expert quia été chargé des rele-vés. Derrière cette his-toire, sans compterNakutakoin et Savan-

nah-sur-Mer qui sort deterre, c'est 400 foyersqui subissent.Les gens sont tellementdécouragés qu'à la der-nière assemblée géné-rale, ils étaientcinquante. La Sogescose frotte les mains. Ré-sultat, si Ménaouergagne au tribunal, il yaura une recrudescencedes nuisances commeauparavant, mais cettefois en toute légalité. Celotissement subira éga-lement une moins-value.

Ceux qui ont du blé ac-cepteront de perdre 10,20, voire 30 boules etabandonneront leur coinde brousse aux portesde Nouméa et les autresprieront pour qu'un cy-clone embarque cettemaudite machine àconcasser.Un philosophe a dit quele degré social d'une so-ciété se mesurait aubruit qu’elle produisait...

Fred B.

Le week-end du 1e Mai,nous sommes partis àPort-Boisé, au gîte KanuaTera. Nous y sommesallés en bateau. Nousnous sommes accrochésaux bouées de la pro-vince Sud. Le soir, vers21h, nous étions au res-taurant lorsqu'un clientest venu nous prévenirque notre bateau étaitéchoué devant son bun-galow. En fait le câble dela bouée avait lâché ! Parchance, la marée était

montante, le bateau étaitsur du sable et nousavons réussi à l'empê-cher d'aller sur lescailloux non loin de là.Deuxième chance,l'équipe de Fortunes demer est venue nous se-courir et remettre le ba-teau à flot. Aprèsrenseignements, nousavons appris que se met-tre à une bouée est à nosrisques et périls puisquela province n'est pas res-ponsable. Il est aussi im-

portant que les proprié-taires de bateau sachentque les bouées ne sontpas fiables et qu'il est sû-rement plus prudent dejeter son ancre. Ce quenous ne manquerons pasde faire dorénavant, carnous avions touteconfiance aux bouées etavons failli y perdre notrebateau. Raymond LavoixNDLR : Il convient de préci-ser que le bateau en ques-

tion n’est pas un… petit.

PPaaiinn ppaass cchheerr eett ppaaiinn ttrrèèss cchheerr

Parlons vie chère. On en parle beau-coup, mais il ne se passe pas grand-chose, en dehors de grandes envoléeslyriques de nos hommes politiques. Unexemple entre mille :Une miche de pain (500 g) d’une marqueconnue, tranches prédécoupées, pré-sentée sous plastique, coûte à GéantCasino la somme de 595 francs, soit 119francs les 100 g.Une miche de pain (400 g), sansmarque, non découpée et vendue sansemballage, coûte chez l’épicier du coin110 francs, soit 27 francs les 100 g.Il s’agit bien, pour les deux, de produitsfabriqués sur place par l’industrie locale.Je ne savais pas qu’il y avait de la hauteboulangerie dans le pain, comme il y ade la haute couture, et la marque an-noncée, toute respectable qu’elle soit,me semble très éloignée de la griffe YSLou Chanel.J’ajoute que la qualité et le goût de cesdeux miches sont identiques. Il paraîtque le contrôle des prix est une pratiquedésuète. Personnellement, elle me pa-raît de plus en plus souhaitable.

R. Le Baube

Le 10 mai, j'ai déposédeux chèques sur moncompte OPT, l'un de 15000 francs et l'autre de625 000 francs (vented'un véhicule), tous lesdeux de la BCI. Le pre-mier a été porté au cré-dit de mon compte le 17mai. Le second n’a étécrédité que le 21 mai,après deux appels télé-phoniques (au 1000,

puis aux services finan-ciers). C'est peut-êtrecomme cela que les res-ponsables de cet éta-blissement espèrent serembourser suite aux“fautes" commises parson directeur, M. Jean-Yves Ollivaud, et parMme Rosine Streeter.Attention, messieurs lesfinanciers, avec le déve-loppement rapide des

messages sur la Toile, ilsuffirait d'un appel pourque tous les clients reti-rent leur argent un jourconvenu afin de faire va-ciller le système ban-caire.Se faire de l'argent, oui,mais pas n'importe com-ment !Merci.

Crouloulou

LLeess ddaatteess ddee «« vvoolleeuurr »» ddee ll’’OOPPTT

MMéénnaaoouueerr ffaaiitt uunn bbrruuiitt dd’’eennffeerr Mon grand-père en est tout émous-tillé dans son bureau costume ensapin du Canada. J’en suis certaincar je communique régulièrementavec lui grâce à un chaman d’uneancienne tribu sioux qui l’a bienconnu. (Moi, avec le chaman, jecommunique par Internet, c’est plussimple.) Bref. Dans le cadre del’évolution positive à reculons denotre société, après la réouverturedes maisons, grand-père propose : — de remettre en service lesblouses grises et les punitions cor-porelles à l’école, sans oublier deredonner aux martinetx leur placebienfaisante.— d’ouvrir de nouveaux bagnesdans des îles lointaines, mais en

évitant toutefois la proximité decelles où des hôtels de luxe sontdéjà installés ;— de rétablir les exécutions enplace publique. La guillotine dumusée de Bourail devrait pouvoir re-prendre du service ;— de supprimer le droit de vote desfemmes et de leur interdire le portdu pantalon et des collants ;— d’interdire le rock’ n’roll.Je sais qu’il a d’autres idées, maisla communication entre le chamanet grand-père a été interrompue parle nuage du volcan islandais. À cesujet, mon grand-père pense quec’est encore un coup de la CIA oudu KGB.

M.F.

RRoouuvvrriirr lleess mmaaiissoonnss cclloosseess,, eenn vvooiillàà uunnee iiddééee qquu’’eellllee eesstt bboonnnnee !!

MMaa rreettrraaiittee aauuggmmeennttee mmooiinnss vviittee qquuee llee SSmmiigg

OOnn eesstt bbiieenn iicciiTout le monde râle tout le temps. On entenddes gens se plaindre en permanence. J’aipassé quelques semaines en France ré-cemment et je peux vous dire que, là-bas,ils ont de bonnes raisons d’être malheu-reux. Malgré tout, nous sommes des privi-légiés ici.

D.S

LLee ffoooott aaiiddee llaa ddrraagguuee……On va en bouffer du foot pendant plus d’unmois. Moi, j’aime pas ça et je suis très heu-reux de cette coupe du monde. Pourquoi ?Parce que pendant que leur mari regardeles matchs, les femmes sont libres…

E.R

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La merde que nous n’achèterons pas ce mois-ci

La SLN nous explique que le mercaptan et le sulfure d’hydrogène qui ont empuanti les abords de l’usine n’ontpas été dangereux pour la santé car ils étaient en trop

petites quantités alors que les quantités rejetées n’ont pasréellement été mesurées.. L’expérience de Vale Inco nousprouve qu’il ne faut pas croire les industriels dans ce do-

maine. Voici des extraits d’une fiche publiée par l’Institut derecherche et de sécurité sur ces deux produits.

Voici ce que la (sulfureuse) SLN a envoyé dans vos bronches

À Ouégoa, sur la pisted’Arama, un petit malins’amuse à planquer desplanches avec des clous…dans les flaques d’eau. Lebut est bien sûr de creverles pneus des voitures quipassent dessus. La tech-nique a été efficacepuisque plusieurs voituressont ainsi restées plantées.

L’une des victimes a d’ail-leurs porté plainte. Dans cevillage très particulier, toutle monde accuse tout lemonde d’être responsablede ce crime pneumatique.Qui a fait le coup ? Mystèreet boule de gomme. La gen-darmerie enquête et a sapetite idée derrière la tête.Les accusés sont peut-être

en réalité les victimes etvice versa.En attendant, si votre bam-bin aime bien sauter àpieds joints et nus dans lesflaques d’eau, dites-lui qu’àmoins de s’appeler Jésus,c’est une très mauvaiseidée.

AiguëLes alcanethiols dégagent une odeur caractéristique qui est res-sentie par les individus à de très faibles concentrations. Malgréune accoutumance de l’odorat, cela permet souvent de prévenirles accidents. La plupart des cas d’intoxication aiguë rapportésfont suite à l’inhalation de méthanethiol. Les symptômes consta-tés sont une irritation pulmonaire (douleur thoracique et toux),des nausées, vomissements et diarrhées, puis des troubles deconscience, une dépression respiratoire et une cyanose avec sulf-hémoglobinémie ou méthémoglobinémie (pouvant se compliquerd’hémolyse). Il est noté une sensibilité des sujets déficients englucose-6-phosphate-déshydrogénase. Dans les cas les plusgraves, l’irritation respiratoire peut conduire à un œdème aigu dupoumon lésionnel. Une atteinte rénale transitoire peut ensuite ap-paraître.Les autres alcanethiols ont un effet similaire mais survenant àdes doses plus élevées. Les signes observés se réduisent sou-vent à des céphalées, une asthénie, des nausées et des vomis-sements.

ChroniqueIl s’agit es-sentiellementde manifesta-tions liées àl’effet irritantdes produitssur la peau etles mu-queuses ocu-laires etrespiratoires.

Toxicité suraiguë, aiguëLes effets observés sont es-sentiellement liés aux pro-priétés irritantes etanoxiantes de ce gaz. Auxconcentrations supérieures à1 000 ppm, le décès survientde façon très rapide enquelques minutes. À partir de500 ppm, une rapide pertede connaissance est suivied’un coma parfois convulsif,accompagné de troubles res-piratoires (dyspnée et cya-nose), d’un œdèmepulmonaire, de troubles durythme cardiaque (brady- outachycardie, fibrillation) et demodifications tensionnelles(hypotension le plus sou-vent). Si l’exposition n’estpas interrompue, la mort sur-vient rapidement.Par contre, si le sujet peutêtre retiré de la zone polluéeet correctement traité, la ré-cupération est le plus sou-vent rapide mais peut êtremarquée par une encéphalo-pathie réversible et des sé-quelles neuropsychiques(troubles du comportement,

amnésie, hallucinations…) ourespiratoires (fibrose).Au cours de ces intoxications,on note une acidose métabo-lique intense.Des formes plus discrètes secaractérisent, dès 100 ppm,par une irritation des mu-queuses oculaires et respira-toires se traduisant par uneconjonctivite, une rhinite,une dyspnée, voire unœdème pulmonaire retardé.Ces manifestations peuvents’accompagner de céphalée,nausée, sialorrhée et pertede connaissance brève.Dans un cas, des effets ocu-laires ont été rapportés ; ils’agissait d’une kératite etd’un œdème papillaire avechémorragie rétinienne, quifurent réversibles.

Toxicité subaiguë, chroniqueLes signes observés ne sontpas spécifiques et intéres-sent divers organes, en par-ticulier :• le système nerveux : cé-phalée, fatigue, insomnie,perte de la libido, troubles de

la mémoire, ataxie et mouve-ments choréo-athétosiques ;• l’œil : quelques heuresaprès le début d’une exposi-tion à de faibles doses appa-raissent une irritationoculaire, avec sensation debrûlure, un inconfort et unephotophobie ; dans quelquescas, un œdème cornéen peutsurvenir, se traduisant par unhalo autour des objets ; cessignes régressent 24 à 72heures après l’arrêt de l’ex-position ;• le système digestif, dontl’atteinte est caractérisée parnausée, anorexie, douleursabdominales et éventuelle-ment diarrhée.Enfin, l’exposition répétée ausulfure d’hydrogène peutêtre à l’origine de bronchitesirritatives et d’une irritationcutanée qui entraîne souventun érythème douloureux etprurigineux.Chez les femmes exposéesde façon chronique, le tauxd’avortements spontanés se-rait plus élevé que dans lapopulation générale.

« Nous avions la bouche pâteuse… »Nous avons reçu plusieurs témoignages de personnes gênées par ces pro-duits. Certaines habitent non loin de l’usine mais d’autres vivent plus loincomme au Faubourg-Blanchot et au Motor Pool. Toutes ont ressenti lamême chose : yeux qui piquent et sensation d’étouffement. « Nous avionsla bouche pâteuse le matin » explique une habitante du Motor Pool qui asenti ces odeurs le matin et le soir. Allez lui expliquer que ce n’est rien…

TTOOXXIICCIITTÉÉ SSUURR LL’’HHOOMMMMEE TTOOXXIICCIITTÉÉ SSUURR LL’’HHOOMMMMEE

Attention au poisson vietLes produits alimentaires venant du Vietnam sont trèssurveillés par les services phytosanitaires métropoli-tains. Notre confrère L’Expansion nous apprend quel’Union européenne a saisi des lots de pangas conta-minés par la listeria, une bactérie responsable de 80décès (connus) chaque année en France. C’est pasqu’on voudrait vous faire peur, mais on a vu ce poissonen vente dans plusieurs grandes et petites surfaces deCalédonie. Des restaurants en proposent même à leursclients sans préciser le nom du poisson…

Les poubelles ramassées deux fois

Le 18 mai, on a vu dans un quartier du Mont-Dore leséboueurs (appelés rippers) ramasser les poubellesderrière un camion de la CSP. Jusque-là, c’est normal.Mais quinze minutes plus tard, on a vu un autre ca-mion, équipé d’une grue, soulever les mêmes pou-belles pour les vider dans ses entrailles… Lespoubelles étaient vides…

Une souris dans la boîte de conserve

Une mère de famille a trouvé une drôle de chose dansune boîte de lentilles. Il y avait des petites pattes etdes poils… C’était un bébé souris. Ça ne nous étonnepas puisque nous avons déjà remarqué que les boîtesde cette marque étaient livrées avec des traces deproduits gras dessus… Bon appétit !

Un plomb dans le saucissonDes tranches de saucisson sec vendues par unegrosse société locale avaient un drôle de locatairedans l’emballage en plastique : un plomb ! Cela veutsans doute dire que le porc (ou le cochon sauvage) aété tué avec une carabine à plombs. Marché paral-lèle… comme toujours.

Le fromage périmé de CarrefourCarrefour a distribué une grosse brochure de pubdans Les Nouvelles du 17 mai. On pouvait voir uneboîte de fromage Kiri. En regardant de plus près, on li-sait clairement que la date limite de vente était dé-passée depuis plus d’un mois (13 avril). La brochureprécisait même qu’il y avait 350 pièces disponibles…

Le petit barbecueSi vous aimez le barbecue, n’achetez pas cegenre de modèle. Ce n’est pas cher, maisc’est encore trop cher pour ce que c’est. Il n’aque trois pattes, donc vous pouvez être sûrqu’il va tomber souvent, surtout si votre jardinn’est pas plat. Il rouille encore plus vite qu’unvélo made in China et un choc un peu fort atoutes les chances de le déglinguer. Aprèsquelques utilisations, il finira au dépotoir où ilretrouvera sa cousine, la piscine gonflable cre-vée, entourée de ses amis : la lampe solairefoutue ou les pinces à linge craquées de par-tout…

Dans notre numéro 142 du mois de mars,nous avions expliqué que la province Nordavait attribué une subvention à StéphenLeroy qui est actuellement en prison pourmeurtre (l’affaire n’est pas encore jugée).Cette subvention faisait suite à l’attributionquasi gratuite par la mairie de Ouégoa d’unterrain.Le règlement veut qu’il faut présenter un per-mis de construire au plus tard neuf moisaprès avoir reçu le terrain. Comme cela n’apas été le cas, le conseil municipal a décidéde lui retirer le terrain. Mais à qui donc pou-vait-il le redonner ?Vous vous doutez bien qu’à Ouégoa, per-sonne d’autre ne voulait prendre le risque del’obtenir, de peur de représailles. Ouégoa,

c’est un peu la Corse… C’est pour cela quele conseil avait décidé de l’attribuer au frèrede la victime. On pouvait penser que le res-pect dû aux morts mettrait le nouveau pro-priétaire à l’abri d’une vengeance…Oui, mais rien n’est simple à Ouégoa. Il sem-ble que le maire ait une trouille bleue de lafamille de Stéphen Leroy qui n’est autre quele petit-fils du premier mort des Événements.Il a donc déclaré que jamais il ne prendraitl'arrêté ou les mesures administratives né-cessaires pour appliquer cette délibération. Renforcée par cette déclaration, la famille dumeurtrier présumé, qui compte parmi sesrangs une élue au conseil municipal, a clô-turé le fameux terrain fin avril…

De notre envoyé spécial à Dallas…

Ouégoa, le prisonnier perd son terrain…

• Utiliser sa grand-mèreLa première est de faire faire lademande par… sa grand-mère ousa vieille mère… Elle n’a jamaistravaillé. Elle bénéficie du maxi-mum d’aide. La maison ne luicoûte quasiment rien. À sondécès, c’est la famille qui récu-père la maison. Que le bénéfi-ciaire puisse gagner 500 000francs par mois n’y change rien. Ilaura eu une maison pour des clo-pinettes. Comme les Îles sont uneréserve coutumière, personne,pas plus la province que la Sodil,ne peut empêcher ça. Les bénéfi-ciaires de la maison peuvent avoirle culte des ancêtres, ça ne coûtepas cher…

• Copinage généraliséL’idéal pour avoir une maison so-ciale, c’est-à-dire pas chère, estd’avoir un membre de sa famille

élu à la province. L’élu interviendraalors très naturellement au profitde son proche. C’est classique etça marche très bien aux Îles.Celles-ci, pourtant relativementépargnées par la colonisation et àl’écart de la jungle capitaliste, ontvite compris les ficelles du « souti-rage » d’argent public…

• Louée à des profsPostez-vous non loin d’une maisonsociale aux Îles. Si vous voyez unBlanc en sortir ou y entrer, neconcluez pas trop vite que le mé-tissage est un phénomène quifonctionne bien. La maison so-ciale a peut-être été louée par sonpropriétaire. Le locataire a toutesles chances d’être prof ou instit.C’est bien sûr interdit. Si le pro-priétaire se fait crocher, il devrarembourser le prix de la maison.Rassurez-vous, au pays des petitsmalins, ça n’arrive jamais. La Ré-publique est généreuse.

Techniques de triche pouravoir une maison socialeLes îles sont un petit paradis où l’on ne triche pasmoins qu’ailleurs. Voici quelques exemples de

magouilles permettant d’avoir une maison sociale à l’œil.

Province Iles

Une technique pour crever les pneus à Ouégoa

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Le Chien bleu,

tout le monde le veut…

Dumbéa-sur-Mer : llaa ZAC Titanic ! On a refait les erreurs des années 70, sans vision réfléchie : trop grand, trop politique. Les déficits ont explosé et les magiciens se sont révélés de simplesbonimenteurs. Entre cupidité et incompétence… L’audit, pudiquement appelé « Mission d’évaluation de la ZAC », est très sévère avec la gestion de la ZAC.

La ZAC est la plus grande deFrance dans un pays de 245 580habitants ! 450 hectares à amé-nager : 300 hectares pour la ZACde Dumbéa-sur-Mer (6 000 loge-ments, 40 000 m2 de com-merces, des équipementspublics) et 150 hectares pour laZAC de Panda (440 lots d'activi-tés et 350 logements). Le bud-get prévu de l'opération est de55 milliards. Les prévisions sontfantasmagoriques. Voici cequ’on peut lire dans le projetcommunal : Dumbéa est passéede 18 600 habitants en 2004 à24 400 en 2009 (+ 5 800). Elleserait à 46 200 habitants en2015 (+ 21 800) et atteindrait

82 200 en 2020 (+ 36 000 ha-bitants). N’importe quoi ! Lespromoteurs, à l’origine desétudes, ont poursuivi les courbeset amplifié (abusivement) les fluxmigratoires issus des années duboom. Ils ne se sont même paspréoccupés des répercussionspolitiques et n’ont pas comprisque ces chiffres étaient invrai-semblables.

Un rêve impossible de promoteurs

La situation a changé. Lesusines métallurgiques sont en

fin de construction, comme lesbâtiments prévus pour les Jeux2011 ou l’aéroport… L’exode desgens du Nord s’achève (il a at-teint sa limite), tout comme celuides fonctionnaires retraités mé-tropolitains qui ne peuvent plusdésormais bénéficier de l’in-dexation. L’émigration desjeunes Métropolitains est aussien fort ralentissement, parcequ’il n’y a pas de travail pour eux.L’État, lui, est en faillite et labaisse de l’indexation se profile.Le chômage augmente, toutcomme la crainte de 2014. Dansces conditions, remplir la ZACDumbéa ressemble fort à unrêve impossible de promoteurs.

Le plus incroyable est l’absencede pilotage du projet. Dans unetelle ZAC en Métropole, il y a unearmée d’agents et d’élus. Ce n’estpas le cas ici aujourd’hui. Au dé-part de l’opération, le présidentde la province Sud était seul maî-tre à bord. Il s’est vite désinté-ressé du joujou pour passer àautre chose. La supervision a étélaissée au secrétaire général ad-joint de la province. Le comité de

pilotage, qui devait arbitrer leschoix, ne se réunit même plus. LaSecal, qui est le concession-naire, attend les ordres pendantque la province pense que laSecal gère l’affaire. La mairie,de son côté, s’estime délaissée…Du coup, les élus lancent des pro-jets dans le vide, indépendam-ment du pilotage. L’idée dutransport en site propre, que RFOou Les Nouvelles ont déjà pré-

senté comme décidé, est toutsimplement irréalisable. Le rap-port d’évaluation de la ZAC ditque l’idée est hors de proportionavec les besoins, immobilise dufoncier et va être ruineuse. Un busest amplement suffisant et leséconomies à faire sur la voie spé-ciale pourraient permettre d’aug-menter les rotations !

Un projet démesuré voué à l’échecLes promoteurs, tout à l’affût de la défiscalisation, ont fait des études de population invraisemblables !

Absence de gouvernance et je-m’enfoutisme généraliséOn fabrique des ghettos

Promenez-vous dans les chantiers de la ZAC, vous comprendrez vitequ’on prépare de vrais ghettos. On trouve des gros blocs de loge-ments sociaux juste en face d’un lotissement réservé à une clien-tèle aisée. C’est un peu comme si au pied des tours de Normandiese trouvait un chapelet de maisons à 40 millions de francs. C’est lemeilleur moyen de créer un ghetto avec deux catégories d’habitantsqui vont se méfier les uns des autres. Il fallait bien sûr mieux dis-perser les logements sociaux. Les terrains situés près des touffesd’immeubles vont avoir du mal à se vendre. Qui voudra, en effet,construire sa maison à deux pas de ce qu’il considère (à tort ou àraison) comme une zone dangereuse…

Tous les urbanistes dignes de ce nom seraient horrifiésde voir ce que l’on est en train de construire à Dumbéa. LaSecal nous a fait une ville-dortoir… comme on en faisait enFrance dans les années 60-70. On a ainsi une ville de

Nouméa qui dégueule ses voitures en direction d’un grosquartier tout neuf. Ce sera boulot-auto-dodo. Vous n’avezpas intérêt à oublier d’acheter du pain. Et on plaint les pa-rents qui, le mercredi, vont passer leur temps à jouer les

taxis avec leurs enfants pour les conduire sur leurs lieuxd’activité. Dumbéa-sur-Mer, ce n’est pas une ville avectout ce qu’il faut pour y vivre, c’est juste un gigantesqueparking avec des dortoirs.

Poigoune dit tout un tas d’horreurssur l’université calédonienne, clas-sée dernière des universités fran-çaises*. Au Chien bleu, nous avonssouvent été très critique avec l’uni-versité. La plupart des argumentsavancés par le rapport nous sem-blent exacts (voir encadrés), maisl’essentiel n’est pas là.Si les résultats sont si mauvais,c’est parce qu’une grande partiedes étudiants de l’université n’a rienà y faire. C’est la grande hypocrisiecalédonienne. Notre université ac-cueille n’importe qui. En France,16 % des étudiants de l’universitéont un bac technologique (et 4 % unbac pro). En Calédonie, c’est… 45%. Or tout le monde sait bien queces étudiants-là n’ont rien à faire àl’université puisque leur réussite estproche de zéro. Nos enseignants(de lycée), nos politiciens et les pa-rents s’illusionnent en pensant quecela peut changer. S’ils n’ont pasfait de bac général, c’est qu’ilsn’étaient pas faits pour ce genred’études longues qui nécessitent,notamment, une forte capacitéd’abstraction. Ils tirent, de plus, lesautres étudiants vers le bas.

Il y a un autre problème connexe,souvent relevé, mais jamais résolu :le calendrier austral fait qu’une par-tie des étudiants, souvent parmi lesmeilleurs, veut partir en France etattend la rentrée française à l’UNC(ce qui est un bon réflexe). Mais ilsne font qu’un semestre à l’univer-sité (de février à juin), puis s’envont. Tous sont comptés en« échec » !

Un mauvais bac fait de mauvais étudiants

L’autre raison de ces mauvais résul-tats est à chercher du côté du bac.Pour des considérations politiques,il a été décidé qu’un maximum deCalédoniens auraient leur bac (voirLe Chien bleu n° 113). Faute de his-ser les élèves au niveau du bac, ona descendu le bac au niveau desélèves. Le bac général est large-ment surnoté. Arrive donc chaqueannée à l’université une fournéed’étudiants qui n’ont pas le niveau.Leur place n’est pas à l’université,mais dans les filières courtes. Les

parents, qui voient souvent un Ein-stein en puissance dans leurs en-fants, les poussent plus ou moinsconsciemment vers une fac trans-formée en garderie… et synonymed’échec.

Permettre la sélection à l’entrée à l’université

Si n’entraient à l’université que lesétudiants qui y ont leur place, les ré-sultats seraient nettement meil-leurs, ça va de soi. Le problèmeévoqué plus haut serait réglé**. Lesprofs seraient, de plus, nettementplus motivés. Les centaines d’étu-diants qui n’ont rien à faire là enpremière année coûtent en effettrès cher en salaires de profs etd’administratifs, en locaux, enconsommables… La premièreannée et son implacable échec coû-tent… la moitié des ressources ! Cetargent pourrait être mieux utilisé.Comment faire en sorte de n’instal-ler à l’université que des étudiantsqui y ont leur place ? C’est simple.Cela se fait dans tous les pays où

les facultés sont de bonne qualité(et qui se moquent de nous), à com-mencer par nos voisins australienset néo-zélandais. Cela s’appelle lasélection. Elle consisterait simple-ment à permettre à chaque éta-blissement de fixer et de publierdes notes minimales (au bac etsur dossier) à obtenir pour y ac-céder. Dans un petit pays comme laCalédonie, on réunirait les lycées etl’université et on coordonnerait lasélection en hiérarchisant les notes.Fini les profs de lycée qui gardent ja-lousement leurs meilleurs élèvespour « leurs » BTS, envoyant les au-tres à l’université et dans le mur.Mais on s’engagerait à ce que toutle monde accède à une formation.Cela pousserait à la création deBTS. Le système calédonien quimarche sur la tête remarcherait surses pieds ! La mesure favoriseraitaussi la transparence et l’égalitédes chances. Car les Kanaks, s’ilssont bons, sont précieusement gar-dés en BTS (parfois avec la meil-leure intention du monde). S’ilssavaient qu’ils peuvent par leursnotes accéder à l’université, ils s’yinscriraient. Dans les familles euro-

péennes où on a de l’ambition pourses enfants, on les pousse auxétudes longues et sélectives ! Poi-goune n’en parle pas. C’est le granddéfaut de son rapport. La passionque cette question soulève enFrance empêche de prendre unetelle mesure. Le prochain transfertde l’université à la Calédonie peutêtre sa chance… en décrochant dufuneste modèle français del’échec…

* Il y a plusieurs classements avec descritères d’évaluation différents. Elle est

toujours en bas de ces classements.

** Beaucoup de spécialistes pensentégalement qu’une université de petite

taille ne peut pas être de qualité etqu’il y a une taille minimum (massecritique) à atteindre. La commission

Attali parlait de regrouper les universités françaises en 10

universités de taille mondiale ! Cela vadans le sens de ceux qui pensent quel’UNC ne peut être performante que

dans certaines filières liées à son isolement et à son particularisme (bio-diversité, histoire du Pacifique, droit etéconomie de la Nouvelle-Calédonie et

des États insulaires, etc.), le reste devant être sous-traité… ailleurs !

Le rapport Poigoune sur le statut et la condition de l’étudiant pose beaucoup de bonnes questions et apporte quelques bonnes réponses dans des domaines très variés de la vie estudiantine. Il reste malheureusement muet sur LE tabou suprême : la sélection !

Supprimons le bac !Le président de la prestigieuse Sorbonne, Jean-Robert Pitte,propose même la fin de l’examen du bac. Il suggère que lebac soit donné à l’issue d’un contrôle continu. Cela éviteraitla loterie du bac et permettrait de mieux évaluer les quali-tés de l’élève. Ces idées ne lui ont pas réussi. Il a été battucomme président de son université par un socialiste quiprônait… le contraire !

CannabisSelon le rapport, 20 % des étudiants et 10 % des étudiantes fu-ment du cannabis. Euh… à vue de nez, nous dirions que c’estbeaucoup plus…

Atterrissage en bout de piste…L’ATR 72 a de bons freins. La preuve, vendredi 14 mai,en fin d’après-midi, cet avion d’Aircal s’est posé faceà la montagne d’une manière peu orthodoxe. Il s’esten effet posé et arrêté en moins de 600 mètres. Il aterminé sa course en bout de piste. Les rivers onthurlé jusqu’à l’arrêt complet de l’avion. Les passagersont senti une décélération violente dont ils se sou-viendront. Ouf !

Les pilotes veulent bien travailler plusDans notre numéro d’avril, nous expliquions que lespilotes d’Aircal volaient peu malgré leur confortablesalaire. Certains d’entre eux tiennent à préciser quece n’est pas de leur fait. Les pilotes veulent bien volerplus si la direction le leur demande et pour le prix éta-bli sur le contrat…

La France manque de pragmatismeCeux qui sont opposés à la sélection disent que le véritable exa-men d’entrée à l’université est le bac. C’était vrai du temps où cediplôme avait une réelle valeur, ce n’est plus le cas aujourd’huipuisqu’il ne vaut plus grand-chose. Et encore moins quand on aura80 % d’une classe d’âge ! Plus un étudiant est bon, plus il est pourla sélection. Plus un enseignant est en haut dans la hiérarchie,plus il y est aussi favorable (et ils ne sont pas tous de droite…). Lesélus de gauche sont majoritairement contre la sélection. C’est pluspayant électoralement. Les élus de droite y sont majoritairementfavorables, mais n’ont jamais eu le courage politique de l’insti-tuer… Tous préfèrent contourner la question en créant des grandesécoles sélectives pour les élites bourgeoises. On comprend dèslors que le vrai problème, de l’université en particulier et de laFrance en général, est de manquer de pragmatisme.

Des riches très richesSelon la Chambre des comptes, 20 % des ménagesles plus riches perçoivent 55 % du total des revenusdéclarés, contre respectivement 40 % en France mé-tropolitaine, 41 % en Australie et 43 % en Nouvelle-Zélande. Ce pourcentage est en réalité sans douteplus élevé car beaucoup de revenus non salariés entribu ne sont pas comptabilisés (pas déclarés) et ilssont souvent faibles…

Ville-dortoir et boulot-auto-dodo

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Étudiant : le rapport Poigoune évite le tabou de la sélection

Page 5: Page 4 & 5 - Le Chien bleu - Juin 2010.pdf · faite par la mairie de Koné ! E.H. PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerr Moi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un

Dumbéa-sur-Mer : laa ZZAACC TTiittaanniicc !! On a refait les erreurs des années 70, sans vision réfléchie : trop grand, trop politique. Les déficits ont explosé et les magiciens se sont révélés de simplesbonimenteurs. Entre cupidité et incompétence… L’audit, pudiquement appelé « Mission d’évaluation de la ZAC », est très sévère avec la gestion de la ZAC.

Une faillite certaineSi les objectifs sont hallucinants, le rythme réel est bien dif-ficile à tenir. On avait annoncé une ZAC qui ne coûterait rienà la province Sud, gratuite en quelque sorte ! L’équilibre del’opération est entièrement basé sur la vente de terrainsprivés à des promoteurs et aux particuliers. La Secal espère100 lots vendus par an… Les promoteurs ne sont intéressésque par les produits en défiscalisation, et les particulierssont… inquiets ! Qui ira en effet poser sa maison à côtéde grands ghettos sociaux qui se profilent à l’horizon ?En plus, il y a de la concurrence avec des lotissements pri-vés dispersés partout hors ZAC, puisque personne n’asongé à un plan de développement global de l’aggloméra-tion ! Et comme on n’a jamais pensé non plus à demanderune participation aux promoteurs, la ZAC a besoin tout desuite de trésorerie (c’est-à-dire de nouveaux emprunts). Lesscénarios déficitaires vont de 3 milliards à 9 milliards à lacharge de la province Sud. Le simple ralentissement de10 % du rythme de vente prévu crée 1 milliard supplémen-taire de frais financiers sur l’opération. C’est dire sa sen-sibilité à la conjoncture.

On pourrait dire stop ! on arrêtetout ! Mais on ne peut pas !Quand on a signé un prêt à labanque et coulé la dalle, il fautbien finir. Sinon, on n’a plus nimaison ni compte en banque ! Les déficits sont donc déjà là. Ilva falloir payer. Le pire scénario,qui est aussi le plus plausible, est

le ralentissement de la construc-tion des services publics, des in-frastructures sociales et detransport. Il faudra bien écono-miser quelque part et c’est leseul poste qu’on peut stopper ! Les élus, affolés, ont créé la taxesur le permis de construire pourtrouver des

recettes… plutôt que de taxer larente et les plus-values (voir LeChien bleu de février). Le rapportsignale qu’au-delà de 25 millions(terrain et construction compris),il n’y a plus de clientèle ! Le re-venu moyen des Calédoniens estalors insuffisant pour obtenir un

prêt.

Mal orientésLes logements sociaux sont mal orientés. Les caïds de la Secaln’ont pas tenu compte des vents dominants et de la position dusoleil. C’est pourtant le b.a.-ba de l’architecture. Cela n’a pas étéfait pour entasser le maximum d’appartements dans le minimumd’espace. L’été, les habitants vont crever de chaud dans des ap-partements non ventilés. Certains se verront alors obligés d’ins-taller des climatiseurs. Bonjour les économies d’énergie. Il étaitpossible d’obliger les architectes à concevoir des appartementsmoins consommateurs d’énergie. Cela se fait ailleurs, pourquoipas chez nous.

S’adapter à la géographieLes urbanistes australiens doivent se demander quels sont lescharlots qui ont dessiné les lotissements de la ZAC. La moindredes choses est de ne pas raser les arbres. Ça change tout. Il fau-dra des années avant que ça repousse… si ça repousse. Quandde telles coupes ont été réalisées, les arbres ne sont en effet passouvent replantés, car c’est long et ça coûte cher. Couper la mon-tagne est aussi une aberration qui mettra des années à se corri-ger (en partie) avec la pousse de végétaux.

On fabrique des ghettosPromenez-vous dans les chantiers de la ZAC, vous comprendrez vitequ’on prépare de vrais ghettos. On trouve des gros blocs de loge-ments sociaux juste en face d’un lotissement réservé à une clien-tèle aisée. C’est un peu comme si au pied des tours de Normandiese trouvait un chapelet de maisons à 40 millions de francs. C’est lemeilleur moyen de créer un ghetto avec deux catégories d’habitantsqui vont se méfier les uns des autres. Il fallait bien sûr mieux dis-perser les logements sociaux. Les terrains situés près des touffesd’immeubles vont avoir du mal à se vendre. Qui voudra, en effet,construire sa maison à deux pas de ce qu’il considère (à tort ou àraison) comme une zone dangereuse…

Ils savaient ce qu’ils allaient faireLa Secal ne pourra pas dire : « C’est trop facile de critiqueraujourd’hui, c’est avant qu’il fallait le faire. » Si la Secal avaitvoulu bien faire son travail, il lui suffisait de regarder le tra-vail des urbanistes modernes. Ils sont légion…

Des lots trop petitsLes lopins de terre sont tout petits. Ils font en général 6ares. Il faudrait qu’ils soient au moins de 10 ares. Cela évi-terait la promiscuité et l’entassement qui créent toujoursdes troubles sociaux et augmentent les risques de pollu-tion.

Le foncier pouvait ne pas être cher

Il est faux de dire qu’on ne peutrien faire contre les hauts prixdes terrains. C’était du temps deLafleur qu’il fallait faire ça. Il fal-lait que des organismes comme laSecal, le FSH ou même la Sic soientprioritaires pour les acheter avantqu’on autorise leur constructibilité.Ils les auraient alors payés au prixdes terres agricoles, c’est-à-dire trèspeu cher… Le problème du prix dufoncier ne se poserait alors pas dutout aujourd’hui… Contrairement àce que beaucoup aimeraient fairecroire, il y a largement la place pourconstruire dans la région de Nou-méa.

Tous les urbanistes dignes de ce nom seraient horrifiésde voir ce que l’on est en train de construire à Dumbéa. LaSecal nous a fait une ville-dortoir… comme on en faisait enFrance dans les années 60-70. On a ainsi une ville de

Nouméa qui dégueule ses voitures en direction d’un grosquartier tout neuf. Ce sera boulot-auto-dodo. Vous n’avezpas intérêt à oublier d’acheter du pain. Et on plaint les pa-rents qui, le mercredi, vont passer leur temps à jouer les

taxis avec leurs enfants pour les conduire sur leurs lieuxd’activité. Dumbéa-sur-Mer, ce n’est pas une ville avectout ce qu’il faut pour y vivre, c’est juste un gigantesqueparking avec des dortoirs.

Un blog passionnant sur le futur de NouméaNous vous conseillons la lecture du blog de François Serve.C’est un Calédonien, étudiant en urbanisme à Montréal, auCanada. Certains passages vous barberont parce qu’ils sonttrop théoriques. Ne vous arrêtez pas à ça et vous trouverezune bonne vision de ce qu’aurait pu être le futur du GrandNouméa… (http://villes.blog.lemonde.fr/)

Le rapport Poigoune sur le statut et la condition de l’étudiant pose beaucoup de bonnes questions et apporte quelques bonnes réponses dans des domaines très variés de la vie estudiantine. Il reste malheureusement muet sur LE tabou suprême : la sélection !

Supprimons le bac !Le président de la prestigieuse Sorbonne, Jean-Robert Pitte,propose même la fin de l’examen du bac. Il suggère que lebac soit donné à l’issue d’un contrôle continu. Cela éviteraitla loterie du bac et permettrait de mieux évaluer les quali-tés de l’élève. Ces idées ne lui ont pas réussi. Il a été battucomme président de son université par un socialiste quiprônait… le contraire !

Entre quatre et six heures de travail perso par jour

L’ex-enseignant écrit qu’un lycéen a besoin chaque jour dedeux à trois heures de travail personnel, en plus de ses heuresde cours, pour réussir. Il en faut le double pour un étudiant.

Les Blancs ne répondent pas…Pour son rapport, Élie Poigoune a envoyé des centaines dequestionnaires aux étudiants. Seuls 158 ont répondu, c’estpeu. 84 se disent Kanaks, 31 se disent Calédoniens, 7 seprésentent comme Européens. Il y a aussi 2 métis kanaks,2 étudiants se présentant comme Calédoniens-Kanaks et 2comme Calédoniens-Européens. 4 se disent métis euro-péens-kanaks. Pourquoi les Kanaks ont-ils davantage ré-pondu ? Si c’est parce que l’auteur de l’étude est un Kanak,c’est inquiétant pour le destin commun… Le rapport a-t-ilété orienté vers une seule association étudiante, ou les étu-diants qui se disent Calédoniens (c’est-à-dire Blancs) n’ont-ils pas de remarques à faire ?…

Pas un problème de moyens« Si, écrit Élie Poigoune, l’université consent, avec l’aide despouvoirs publics, de gros efforts afin de moderniser l’éta-blissement, d’apporter de nouvelles structures pour ac-cueillir les étudiants, il semble que les causes de l’échecdes étudiants se situent davantage au niveau humain etpédagogique que matériel. » Autrement dit, ne cherchezpas d’excuses dans le manque de moyens…

CannabisSelon le rapport, 20 % des étudiants et 10 % des étudiantes fu-ment du cannabis. Euh… à vue de nez, nous dirions que c’estbeaucoup plus…

Élie Poigoune suggère la création d’un co-mité de pilotage (Copil) pour mettre enœuvre les suggestions du rapport. L’idées’impose, mais il y a quand même un trucqui coince. Sur les seize membres duCopil, il souhaite huit élus (six du gouver-nement et deux des mairies). À cela, ilajoute un représentant par province (quipeut donc être un politique), un seul re-présentant de l’université, un d’unechambre consulaire, un du vice-rectorat,

un des apprentis et un des étudiants. Lapolitique sera donc omniprésente. S’ilsonge à faire pareil lors du transfert del’université, il se plantera, car il existeheureusement un principe constitution-nel d’indépendance des universitaires.De plus, les élus n’ont jamais été trèscompétents dans ce domaine commedans d’autres… Par quel miracle le de-viendraient-ils à l’université ? Tout celasemble borné et dangereux…

Les étudiants calédoniens

en France sont très gâtés« Concernant les étudiants calédoniens en France, dit lerapport, ils ont, en général, des aides financières bien su-périeures à celles des étudiants métropolitains. Ces aidesleur permettent de se loger, de se nourrir correctement, des’habiller, de se déplacer, d’avoir accès à des loisirs, ausport et de s’enrichir au niveau culturel. Ils ont là debonnes conditions pour consacrer la majeure partiede leur temps à suivre les cours de leur établisse-

ment de formation et à se concentrer surleur travail personnel. » Autrement dit,

ils sont mal placés pour seplaindre…

Viol horrible et viol « pas » horrible

Le 17 mai, Les Nouvelles titrent « L’horrible viold’une mineure ». Ah bon, cela signifie donc qu’ily a des viols qui ne sont pas horribles… Ça doitêtre encore un mec qui a fait ce titre…

Les hôtesses d’accueil parlent trop

Des personnes chargées de l’accueil dans un hôtelconnu de Nouméa n'ont pas hésité à divulguer au-tour d’elles les noms de femmes ou d'hommes ma-riés qu'elles auraient vus en galante compagnie pourune nuit ou deux. Bien entendu, l’intérêt de ces fuitesréside dans le fait que les couples en questionn’étaient pas légitimes. Ces indiscrétions auraient eupour résultat quelques scènes de ménage et mêmeune séparation. Moralité, les patrons d’hôtel de-vraient faire attention avant d’embaucher des pipe-lettes et les amants devraient se débrouiller pourtrouver des endroits un peu plus discrets pour faireleurs galipettes…

Ils se plaignent toujours…Dans le rapport, des étudiants se plaignentd’être mal informés sur les filières de formationou sur le contenu des cours. Le CIO (Centre d’in-formation et d’orientation) est particulièrementvisé. Il faut savoir que les étudiants, ici ou enFrance, se plaignent toujours d’être mal infor-més, même quand ils croulent sous les infor-mations. Cela traduit sans doute une difficultéà se prendre en charge et aussi une vraie in-quiétude devant la vie. C’est une des caracté-ristiques de la génération cocon…

La France manque de pragmatismeCeux qui sont opposés à la sélection disent que le véritable exa-men d’entrée à l’université est le bac. C’était vrai du temps où cediplôme avait une réelle valeur, ce n’est plus le cas aujourd’huipuisqu’il ne vaut plus grand-chose. Et encore moins quand on aura80 % d’une classe d’âge ! Plus un étudiant est bon, plus il est pourla sélection. Plus un enseignant est en haut dans la hiérarchie,plus il y est aussi favorable (et ils ne sont pas tous de droite…). Lesélus de gauche sont majoritairement contre la sélection. C’est pluspayant électoralement. Les élus de droite y sont majoritairementfavorables, mais n’ont jamais eu le courage politique de l’insti-tuer… Tous préfèrent contourner la question en créant des grandesécoles sélectives pour les élites bourgeoises. On comprend dèslors que le vrai problème, de l’université en particulier et de laFrance en général, est de manquer de pragmatisme.

Ville-dortoir et boulot-auto-dodo

On ne peut plus rien arrêter

Toujours pas de cimetière

Bernard Marant reprochait au pro-jet Ménaouer de ne pas avoir prévul’emplacement d’un cimetière. Bi-zarrement, le nouveau projet deZAC ne prévoit pas non plus de ci-metière. Où mettra-t-on les morts ?Dans les poubelles de l’hôpital ?

Cages à lapinsLes logements sociaux de la ZAC sont des cages à lapins. LesCalédoniens, qu’ils soient Océaniens, Asiatiques ou Européens,n’ont pas l’habitude de s’entasser dans des immeubles à étages.

Cela finit toujours mal. Il suffit de voir Normandie ou les tours de Ma-genta pour s’en convaincre. Ce sont des modules de béton raccor-

dés par des couloirs étroits et des escaliers. C’est tout lecontraire du mode de vie local orienté vers l’exté-

rieur et l’espace.

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Étudiant : le rapport Poigoune évite le tabou de la sélection

Trop de politiciens dans le comité de pilotage

Page 6: Page 4 & 5 - Le Chien bleu - Juin 2010.pdf · faite par la mairie de Koné ! E.H. PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerr Moi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un

La Savexpress est un cimetière de voitures

Depuis quelque temps, on voit des voitures brûléesrester plusieurs semaines sur le bord de la RT1. Letouriste qui voit ça a immédiatement l’impressionqu’il y a eu récemment des émeutes dans les pa-rages. Une de ses premières impressions du paysest donc très mauvaise. La Savexpress, qui se vanted’investir chaque année un milliard de francs, apourtant largement les moyens de faire enlever cesvoitures…

Face à faceIl n’y a pas que l’alcool et la vitesse qui tuent en voi-ture. Il y a aussi le fait de rouler au milieu de laroute. De nombreux automobilistes, qui ne sont pasforcément bourrés, ont en effet la mauvaise habi-tude de suivre la ligne blanche en roulant dessus.C’est sans doute ce qui explique pourquoi tant devéhicules percutent de plein fouet la voiture venued’en face. Coller une bande blanche ou des réflec-teurs sur le côté des routes de Brousse sauveraitsans doute des vies, mais il y a visiblement un fosséentre le discours sur la sécurité routière et les ac-tions entreprises…

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« En 2008, le résultat brutglobalement excédentairede la province s’élevait à22,4 milliards de F CFP,soit une augmentation de71 % par rapport à 2007.L’excédent a plus que qua-druplé depuis 2004 (4,8milliards). Compte tenudu niveau observé des dé-penses provinciales del’ordre de 5/6 milliardspar an, il est probable quel’excédent augmenteraencore en 2009. » Cen’est pas Le Chien bleuqui le dit, mais la Cham-bre territoriale descomptes dans son dernierrapport*.

On peut se dire que c’estparce que la province estbien gérée. Il est vraiqu’on sort d’une périodede boom et qu’il n’étaitpas idiot de mettre decôté les recettes excep-tionnelles en attendantl’usine. Il est vrai qu’en ar-rivant à la tête de la pro-vince, Néaoutyine a serré

les boulons. De leur côté,au Sud, Gomès, Frogier ouMartin ont bouffé toutesles recettes pour acheterleur clientèle d’électeurs.

La province dépense peuet l’Étatpaye…

Mais à y regarder de plusprès, cette gestion estplus critiquable qu’elle ena l’air. Cela pour plusieursraisons. La première estque le taux d’exécutiondes dépenses d’investis-sement est très faible. « Ilest, précise la Chambredes comptes, nettementinférieur à 30 % depuis2005. » Cela signifie qu’àpeine un tiers des dé-penses d’investissementest réalisé. Autrement dit,les élus promettentchaque année de faireplein de choses… qu’ils nefont pas… Et la producti-

vité des services reste fai-ble. Pendant ce temps-là,les recettes continuentd’affluer puisqu’ellessont, pour l’essentiel, ver-sées par la Calédonie etpar l’État… et elles ne sontpas liées au taux de réali-sation.

Manque d’anticipationet delogements sociaux…

Les rentrées budgétairesde la province Nord au-raient pu également luipermettre d’en faire da-vantage en matière de lo-gement social etd’aménagement. Le rap-port pointe du doigt l’ab-sence de prévision. Avecun tel trésor, il était facilede constituer à bas prixdes réserves foncières surles surfaces agricoles pri-vées pour livrer plus tard

des terrains peu chers ettuer dans l’œuf la spécu-lation. Le Nord a fait lesmêmes erreurs que leSud… « L’administrationprovinciale, écrit la Cham-bre, ne semble égalementpas avoir suffisammentanticipé la mobilisationnécessaire du foncier cou-tumier. Celle-ci n’est pos-sible qu’avec la mise enplace d’un dispositifadapté, mais complexe,en partenariat avec les tri-bus, qui nécessite d’agirle plus en amont possibledes projets de construc-tion. » Rejeter aujourd’huila responsabilité des re-tards sur les seuls opéra-teurs privés ne fait pasavancer le schmilblick. Le rapport émet une cri-tique qui donnera de l’eauau moulin de Gilbert Tyuie-non, vice-président UCet… challenger. Il n’y a pasde rééquilibrageOuest/Est : « Le ratio totaldes subventions verséesdans une commune varie

fortement de 1 à 10(Pouembout : 998 000francs/ménage, Houaï-lou : 117 000 francs/mé-nage). Ceci peut paraîtrecontraire à la nécessitéd’un rééquilibrage intra-provincial. » Une autre cri-tique que l’on peut fairede cette façon de gérerconcerne les dépensessociales.

C’est une politique de… droite !

Des milliers de personnesdu Nord ont migré dans leSud ces dernières an-nées. C’est la provinceSud qui paie leurs dé-penses de santé et leursallocations familiales.

Cela pèse lourdement surson budget. Rien n’obligela province Nord à payerpour ses citoyens partisvivre dans le Sud, mais leproblème est réel. La tré-sorerie de la provinceNord lui permettrait deprendre en charge unepartie de ces dépenses.Ce serait un acte fort enfaveur du destin com-mun… des deux pro-vinces. Néaoutyine nesemble pas prêt à faire cegeste. Comment dès lors quali-fier la gestion de la pro-vince ? Sous des dehorsmarxisants, elle ad’étranges points com-muns avec une ges-tion… de droite.

* ROD du 14 janvier 2010.

« Paie et fais pas chier ! »Dans le rapport que la province a envoyé à l’État pourfaire le point sur les contrats de plan, il n’y a que… 6lignes sur la filière pêche et aquaculture. L’État a pour-tant donné… 234 millions.

Les caisses de la province Nord sont pleines22,4 milliards, c’est d’autant plus énorme que les projets sont rares

et que les dépenses sociales sont faibles…

En 2003 déjà, Inco avaitannoncé que la produc-tion de la future usine se-rait raffinée en Chine*.« Cela signifie, expli-quions-nous à l’époque,qu’avec le minerai deGoro, les caïds d’Incovont produire ce que l’onappelle des oxydes denickel. Ils sont une sortede matte qui contient70 % de nickel. Pour ob-tenir un nickel pur, il fautalors le raffiner. C’est unpeu ce que fait la SLNavec ses mattes raffi-nées à Sandouville, enFrance. » Cette « nouvelle» stratégie, qui n’est passi nouvelle que cela, peutêtre très négative pour la

Calédonie. Vale Inco ditque c’est temporaire,mais elle ne donne pasde date. Cela pourraitdurer d’autant plus long-temps que, même avantl’accident, tout le mondesavait que l’usine nefonctionnait pas commeprévu.

Moins d’emplois,moins d’impôts, mais autant de pollution

L’accord de défiscalisa-tion prévoit que l’usine

payera des impôts quandelle sera rentable (unequinzaine d’années…).Vendre un produit nonraffiné diminuera bienévidemment la rentabi-lité.La technique, pour nepas parler de tour depasse-passe, consiste àvendre, à prix coûtant ouà peine plus, sa poudre à40 % à une de ses filialesqui, elle, fera la culbuteavec le raffinage… au nezet à la barbe des Calédo-niens. Voilà un bonmoyen de contrôler sesbénéfices… Au bout ducompte, cela fera moinsd’impôts pour les caissesde la Calédonie (et même

pas d’impôt du tout) alorsque, dans le mêmetemps, l’impact écolo-gique sera quasi iden-tique car c’est lapremière partie du pro-cessus qui est la plus pol-luante.

Cela devraitremettre en cause la défiscalisa-tion accordéeà Vale Inco

Cela devrait, selon nous,remettre en cause lesconditions de la défisca-lisation. Curieusement,

aucun élu n’a soulevé leproblème. Il reste donc àespérer que ce provisoirene dure pas trop long-temps. Même dans ce cas, unesolution de rechange se-rait toujours possible.Elle consisterait à exigerune convention fixant lepartage de la recetteentre le produit intermé-diaire calédonien et leproduit raffiné chinois.De telles conventions en-cadrant l’activité des pro-jets qui utilisent lesressources naturellesd’un pays sont cou-rantes. Pt Inco (en Indo-nésie) en a passé uneavec le gouvernement in-

donésien. Mais pourcela, il faudrait un mini-mum de consensus desélus calédoniens pourcontraindre l’industriel.Au pays du pacte républi-cain bancal, cela reste dudomaine du rêve…

*Alors que dans la première présentation

du projet Goro Nickel, faiteen avril 1997, Scott Handavait annoncé que l’usine

du Sud produirait desoxydes de nickel dont leprix de vente par livre de

nickel contenu serait « 25cents en dessous du nickel

électrolytique ». Cela signifiait que Goro

Nickel devait fabriquer unproduit quasi fini.

Inco nous refait le coup du raffinage en ChineAprès son dernier gros accident du 21 avril, Vale Inco dit avoir décidé de ne pas vendre à ses clients

un produit fini, mais une poudre contenant seulement 40 % de nickel. Même si cette stratégie est annoncée comme temporaire et due à l’accident… elle n’est pas vraiment nouvelle.

Vie chèreSociété générale, cherchez l’erreur !

Société générale : frais de gestion compte cou-rant : 1 500 F HT par trimestre. Relevé de comptereçu par le client entre le 12 et le 15 du mois sui-vant.OPT/CCP : frais de gestion compte courant : 550F HT par trimestre. Relevé de compte reçu par leclient le 2 ou 3 du mois suivant. Bureau de postedans chaque village de Calédonie. Carnet dechèques adressé gratuitement.

Suez recherche un lobbyisteVoici un extrait d’un appel à candidatures publiépar la Calédonienne des Eaux dans Les Nouvellesdu 21 mai. Il définit le poste recherché : « Coor-donne la communication externe de l’entreprisevis-à-vis des médias, du monde associatif, desélus, des entreprises et des administrations.Maintient une relation constante avec les leadersd’opinion, journalistes en particulier »Cette définition de poste est en réalité celle d’unlobbyiste… Un lobbyiste est quelqu’un qui exerceune « amicale pression » sur ceux dont il a besoinpour obtenir des marchés. Les surprofits d’unetelle société (ex-Lyonnaise des Eaux) lui permet-tent de se payer ce genre de salariés…

Le rond-point pas pédagogique Les responsables des Jeux NC 2011 expliquentque le rond-point de la plage de Magenta, fleurides drapeaux des pays et territoires participantaux jeux, est pédagogique. Cela aurait été le cassi un écriteau précisant le nom du pays corres-pondant au drapeau avait été accroché à chaquemât…

Vale Inco sauvée par BatemanL’une des sociétés qui travaillent sur les causesde l’accident de l’usine du Sud le 21 avril s’ap-pelle… Bateman. Elle est israélienne. On estsauvé…

L’annuaire OPT oublie WallisEn pages 4 et 5 de l’annuaire de l’OPT (pagesblanches), il y a une grande carte du monde avecles différents fuseaux horaires. On peut ainsi sa-voir quel est le décalage horaire entre la Calédo-nie et la plupart des pays du monde. Oui mais…les caïds de l’OPT ont oublié Wallis-et-Futuna quine figure même pas sur la carte.

L’enfant s’écrase dans le trou

L’entreprise qui a rénové des trottoirs de Ri-vière-Salée en avril a laissé un gros trou à côtéd’un regard en béton. L’endroit n’était mêmepas entouré de ruban fluo. Ça n’a pas loupé, unenfant de six ans est tombé dedans. Il a étéblessé grièvement à l’œil. Il est resté plus d’unesemaine à l’hôpital. La mairie a pris peur et apayé les frais… de peur sans doute que la fa-mille n’aille plus loin et ne porte plainte. C’estbien connu, dans des cas comme ça, les fa-milles, surtout dans les quartiers populaires,n’osent pas attaquer au tribunal. Elles pour-raient pourtant le faire et obtenir un dédom-magement. Pour la petite histoire, le moisdernier, nous avions ironisé sur ces travaux.Nous disions que si les habitants de Rivière-Salée avaient davantage voté pour le maire, lestrottoirs auraient été coaltarés et pas seule-ment damés avec de la terre…

Un poteau utileÀ Rivière-Salée, une voiture a percuté un po-teau d’arrêt de bus. C’est plutôt une bonneidée… il sert en effet de banc pour les per-sonnes âgées. Ça va peut-être donner une idéeà la mairie qui est du genre radin en matièrede bancs et d’abris contre le soleil et la pluie.

RRFFOO ffaaiitt ddaannss llee ppeeoopplleeLe 11 mai dernier, RFO annonce en début de jour-nal que Tom Cruise est peut-être à bord d’un ba-teau de luxe en escale à Nouméa. Le présentateurannonce que le sujet sera diffusé en fin de jour-nal. Évidemment, Tom Cruise n’est pas là. Il n’estpas non plus propriétaire du bateau qui porte seu-lement, c’est un hasard, le nom de la fille de l’ac-teur.Cette technique de présentation de l’informationest une dérive de la télévision qui n’avait, pourl’instant, pas encore touché RFO. C’est ce qu’onappelle la « peopolisation » de l’information. L’onmet ainsi sur le même plan une information plusou moins bidon à fort coefficient émotionnel etune information vraiment importante pour la so-ciété. Le sacrosaint principe de la hiérarchisationde l’information n’existe plus. La phase suivanteconsiste à remplacer les journalistes par des ani-mateurs de jeux…

Pense et panse

La BCI oublie le développement… La BCI est une banque de développement. Officiellement,elle a pour but de financer des opérations qui vont dansle sens du développement économique de la Calédonie.Elle a une sorte de mission de service public. Et pourtant,elle prête souvent de l’argent à des clients qui veulentacheter un appartement en… Australie. Elle n’est plusdans son rôle. Les élus qui font la morale dans les médiasne s’en offusquent curieusement pas…

Descombels avale Oyé OyéOyé Oyé, à Ducos, a été racheté par Alain Descombels.L’ex-homme politique ne dit pas que des cochonneries,il en vend aussi…

Page 7: Page 4 & 5 - Le Chien bleu - Juin 2010.pdf · faite par la mairie de Koné ! E.H. PPaass mmaall,, llee gguueerrrriieerr Moi, je trouve ça bien, un guerrier kanak à l’entrée d’un

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Les programmes de Tatele.ncEn allant sur le site de Tatele.nc, on peut s’abonnerà une lettre qui vous envoie régulièrement les pro-grammes de la chaîne. C’est pratique et y a moinsd’erreurs que dans le guide des programmes deCanalsat.

Tous des cons !www.tous-des-cons.netCe site rassemble des témoignages sur les cons.En voici quelques-uns. Vous êtes bien sûr invité ày déposer vos messages…• Mon copain, qui m'a déjà trompée une fois, m'adit quelque chose de très profond aujourd'hui : «La première fois que je t'ai trompée, j'étais bourré,alors laisse-moi coucher avec une autre fille en-core une fois et je saurai si nous sommes faits l'unpour l'autre. » Quel con !

• J'ai refusé d'acheter un sweat de marque à monfils de 7 ans car il grandit à vue d'œil. Mon marim'a dit : « Tu t'achètes bien des fringues et pour-tant tu grossis à vue d'œil. » Quel con !

• Mon voisin d'en face est venu me demander sij'avais changé les rideaux de ma chambre car de-puis trois jours il ne voit plus à travers lorsque j'al-lume la lumière... Quel con !

• Je travaille au centre des impôts (je vais pas mefaire que des amis) et un jour j'ai reçu la déclara-tion d'un jeune homme qui déclarait avoir deux en-fants à charge : deux chiens, Roxy, trois ans, etGanash, six ans. Quel con !

Des centaines de jeuxwww.absoluflash.com. Des centaines de petitsjeux très différents les uns des autres. Si les loca-taires du Camp-Est avaient des ordinateurs et nondes téléphones, ils ne verraient plus le temps pas-ser.

La liste des entreprises deplus de dix salariés est envente à la CCI. Elle coûte 7500 francs en version pa-pier. Ça fait cher pourquinze pages, mais le piren’est pas là. Vous pouvezacheter la version numé-rique. Généralement, elleest moins chère. C’est nor-mal puisqu’il n’y a pas à im-primer de papier. Eh biennon. À la CCI, la version nu-mérique coûte… 14 000francs. Non seulement laCCI incite au gaspillage de

papier, mais elle n’a pastout compris à l’écologie età la dématérialisation. Nous suggérons l'extensionde l'article Lp545-14 duCode du travail de la Nou-velle-Calédonie à un do-maine plus vaste que celuide la formation continue :« Le caractère excessif duprix des prestations peuts'apprécier par comparai-son à leur prix de revient… »Cela dit, ne soyons pasnaïfs, le prix doublé pourune version informatique

est clairement fait pour em-pêcher le futur détenteur decette liste d'en disposerdans son ordinateur et de lacopier à loisir. Quelle craintenévrotique se cache là der-rière ? Une telle liste n'ap-porte en fait que très peud'informations supplémen-taires au guide des entre-prises, publié par la mêmeCCI et qui rassemble nomset mails des responsablesd'entreprise…

Cela fait des années que LeChien bleu le dit. Maintenantque le scandale des avionsd’Aircalin est enfin reconnupar la Chambre des comptes,ce serait peut-être le momentde mener des enquêtes judi-ciaires… RFO a présenté le pré-rapportde la Chambre des comptes surl’Agence pour la desserte aé-rienne (Adanc) comme unscoop. Si RFO voulait connaîtrele sujet, il lui suffisait de lire LeChien bleu. Nous avons en effetexpliqué plusieurs fois ce qui al-lait se passer. Nous n’avionsaucun mérite à cela, il suffisaitseulement d’être un peu lucide. Dès 2002, nous expliquions quela taxe sur le fret aérien seraitnettement insuffisante et quel’Adanc ne pourrait donc paspayer les avions. Nous avionségalement insisté sur les grosfrais financiers qui n’ont en-graissé qu’une seule entre-

prise : la Caisse d’Épargne. Ilétait clair que cette opérationcourait à la catastrophe et queles Calédoniens allaient être lesgrands cocus de l’histoire car,au final, ce sont eux qui payent.Et ils payent deux fois. La pre-mière avec leurs impôts ettaxes. La deuxième en achetantdes billets très cher. Et dire queLe Chien bleu a été condamnéil y a quelques années pouravoir dit tout ça… (ça nous acoûté près d’un million defrancs…)

Lafleur, Devaux,Lavoix, Bretegnier, etc,responsables ducrash du siècle

À l’époque, certains élus nousprenaient de haut quand nousavancions ces arguments. Leur

entourage de béni-oui-oui, ridi-cules comme le bourgeois gen-tilhomme dans la pièce deMolière, faisaient de même. Leprincipal responsable de cetéchec est bien sûr Jacques La-fleur. Un de ses porte-flingues,Pierre Bretegnier, était auxavant-postes pour justifier l’opé-ration. Il se donne toujours desairs de prof pour avancer ses ar-guments pourris. Marianne De-vaux a, heureusement, arrêté lapolitique depuis, mais elle a sapart de responsabilité. Elle étaitprésidente de la fameuseAdanc. C’est elle qui nous expli-quait que les touristes asia-tiques allaient déferler sur laCalédonie. Charles Lavoix estdiscret, mais il est toujours pré-sident de la compagnie. Ce mul-timilliardaire n’a jamais avancéune idée neuve pour sauver lacompagnie. Il se contente d’êtreun nom au-dessus d’une pyra-mide. Ça fait bien. Mais il y en a

d’autres. Gaël Yanno est aussitrès impliqué. Il aime bien fairele député studieux quand les ca-méras filment l’Assemblée na-tionale, mais il a laissé faire. (Ilest membre de la commissiondes finances de l’Assemblée na-tionale…) On ne l’a jamais en-

tendu batailler contre ce mon-tage financier scandaleux.Les Calédoniens sont décidé-ment bien naïfs. Ils ne deman-dent pas de comptes à leursélus qui peuvent ainsi faire lesplus grosses bêtises dans leurdos.

Les milliards gaspillés d’AircalinLes élus devraient rendre des comptes…

Le pré-rapport de la Chambredes comptes arrive bien tard.À quoi sert une juridiction quidit ce qu’il ne fallait pas fairedix ans après les faits ? À rienou presque. Ce n’est pas lapremière fois. On se souvientnotamment de l’affaire du golfde Tina. On aimerait que laChambre se demande ouver-tement pourquoi les élus ontfait un tel montage ? On aime-rait que la Chambre pose enfinle problème qui est sur toutesles lèvres : celui de la corrup-

tion. Nous ne disons pas qu’il ya de la corruption dans cetteaffaire, nous disons seulementque si on ne la cherche pas…on ne la trouvera jamais. C’estcomme un test antidopage. Nous connaissons déjà lasempiternelle réponse de cesdoctes magistrats dans les bu-reaux desquels règne un si-lence de mort : « Nous nejugeons pas de l’opportunitédes décisions… » Madame leprocureur, cet argument estagaçant…

À quoi sert la Chambre des comptes…si elle arrive dix ans après ?

Le Betico 2 n’est pasl’idéal, loin de là, mais ilest là. Il a été financé parles impôts des Calédo-niens. Il appartient indi-rectement à deuxprovinces (Sud avec Pro-mosud et Îles avec la So-diles). Il est chargé dedesservir les Iles. Maisvoilà qu’un homme d’af-faires, Yannick Pantaloni,arme un bateau (qu’illoue) pour le juteux mar-ché de l’île des Pins.Comme il n’y a pas laplace pour deux, il ré-clame des subventions.Moralité, au lieu d’avoirun bateau subventionné,on risque d’en avoir deux.C’est évidemment ab-surde et cela risque decoûter très cher aux fi-nances publiques.

En réalité, Yannick Panta-loni a une idée derrière latête. Il a laissé entendredans Les Nouvelles queles banques ne lui prête-raient l’argent nécessairepour acheter son bateauque si le Betico ne des-servait pas l’île des Pins.

L’échec annoncé deDescombels…

Autrement dit : s’il setrouve seul sur le marché.Il utilise alors les Kuniéset quelques coutumierspour empêcher le débar-quement du Betico à l’îledes Pins. C’est une tech-nique de passage enforce que n’auraient pas

renier un Louis Kotra Ure-gei ou un Jacques Lafleur.Cette affaire est bien sûrun échec pour le duo Des-combels-Gomès qui sontles pères du Betico. Ilspayent leur gestion au-tiste du dossier. Voilà cequi arrive quand on règleune telle affaire dans satour d’ivoire du quatrièmeétage de la province Sud,sans large consultation.Nous avions, avec d’au-tres, prédit cette catas-trophe. Mais au-delà de l’aspectéconomique, cette his-toire illustre deux concep-tions politiques de laCalédonie.La première est celle dela partition de la Calédo-nie. Le Sud vit en autar-cie. Il le peut car il est

riche et développé. C’estla vision d’un Bretegnier,qui peut être résuméedans cette formule : leSud s’occupe du Sud etles autres n’ont qu’à sedébrouiller.

Bretegnier devrait démissionner

Il ne faut jamais oublierque les pieds noirsétaient favorables à lapartition de l’Algérie. Enprivé, beaucoup d’entreeux n’hésitent pas à fan-tasmer là-dessus pour laCalédonie. On comprendmieux pourquoi Brete-gnier est l’allié incondi-tionnel de Pantaloni. D’uncôté, il finance le Betico

avec sa casquette depatron de Promosud etde l’autre, il le flingueen étant l’allié du projetconcurent de Pantaloni.Pierre Bretegnier devraitdémissioner de Promo-sud. L’autre vision estplus conforme à celle del’accord de Nouméa. Elleconsiste à raisonner Calé-donie et pas seulement

province. Elle part du prin-cipe que les grands pro-blèmes de la Calédonie,comme le transport ou letourisme, doivent être ré-glés ensemble. C’estl’anti-partition. C’est le ré-équilibrage et le destinréellement commun.C’est le bon sens et l’hu-manisme contre le cy-nisme…

Le spectre de la partition !Le rêve de Pierre Bretegnier est que le Sud soit… indépendant des autres provinces et vice versa…

Le bateau promis qui n’est jamais venu

Il y a trois ans, Yannick Pantaloni avait annoncé avoiracheté un bateau d’occasion de 66 mètres pour 400passagers afin de desservir l’île des Pins. « L’intérêtde ce projet, disait le chef d’entreprise, est qu’il estprivé et ne nécessite aucune subvention, ni de l’Étatni de la Calédonie. » Non seulement, on attend tou-jours ce bateau qui n’est jamais arrivé, mais son pa-tron demande maintenant des subventions…

Frogier encore dans les derniersDans le nouveau classement des députés dusite métropolitain lesinfos.com, Pierre Frogierest, comme d’habitude, un des derniers. Il est524e sur 575. Il n’a rédigé aucun rapport ni aviset n’a été l’auteur d’aucune proposition de loi. Iln’est intervenu que six fois en séance et quatrefois en commission. Pour un mec qui passe sontemps à dire qu’il est avant tout Français, sacontribution à la France est carrément nulle.Gaël Yanno est au milieu du tableau (267e) avectrois rapports ou avis et une cinquantaine d’in-terventions.

Ça va toucher la Calédonie…La France s’est engagée auprès de l’Europe àdiminuer son déficit. Elle a promis de faire 100milliards d’euros d’économie sur trois ans. C’estdouze mille milliards de francs Pacifique. Celaveut dire que la France va devoir racler les fondsde tiroir. Dans ces conditions, on voit mal com-ment la Calédonie pourrait ne pas être touchée.Les subventions données par l’État (les contratsde plan notamment) pourraient donc être re-vues à la baisse. D’autres pensent à la baissede l’indexation des fonctionnaires… Il ne dirasans doute pas la vérité, mais on peut penserque Sarkozy a prévenu Pierre Frogier que descoupes allaient être réalisées…

Les coups tordus se préparentL’élection à la présidence du Congrès aura lieuen juillet. Harold Martin pourrait se succéder àlui-même car il a le soutien du Rump. MaisGomès aimerait bien l’en empêcher. Derrièrecette élection se cache aussi l’élection sénato-riale de l’année prochaine. Les coups tordus sepréparent…

Le policier condamné… derrière les camérasVous vous souvenez sans doute de Gérard Bénébig. C’est ce policier de la muni-cipale de Nouméa qui avait perdu son « accréditation » dans l’affaire Condoya. Lepolicier avait arrêté en 2006 pour ivresse publique dans un restaurant un res-ponsable syndical favorable à une réforme de la police municipale. C’était uncoup monté destiné à déconsidérer le syndicaliste. Condoya n’était pas ivre. Leflic avait été jugé pour avoir utilisé ses fonctions afin de régler des comptes per-sonnels. Il avait été viré de la police et s’était retrouvé à la mairie de Nouméa.Mais voilà qu’on apprend qu’il est maintenant… derrière les écrans de surveil-lance installés par la ville de Nouméa. Comment peut-on donner une telle res-ponsabilité à quelqu’un qui a été ainsi condamné ? Ce n’est pas avec ce genre de nomination que la police municipale de Nouméava redorer son blason…

Jean-Yves Ollivaud, disparu depuis 286 jours

Le premier juin, cela faisait 286 jours que Jean-Yves Ollivaud avait été viré de la di-rection de l’OPT pour détournement de fonds. Il touche toujoursson confortable salaire en attendant son procès en cassationà Paris. Ayez une pensée pour ce pauvre disparu de la circula-tion qui ne pense qu’au bonheur de ses employés… Peut-être faudrait-il lui envoyer une cellule de soutien psycho-logique pour l’assister dans son malheur. On pourrait peut-êtreaussi demander au ministre des Affaires étrangères de négo-cier avec ses terribles ravisseurs afin qu’ils le libèrent.

La CCI a peur du numérique ?

Desserte des Îles

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Respire pas le gaz de la SLN,

c’est dangereux !

M’en fous, j’ai pas peur de mourir

Tim et Tam

VerseauC’étaient pas des noisettes qu’ily avait dans la dernière tablettede chocolat que vous avez man-gée. C’étaient des vers.

BélierArrêtez de draguer votre prof defac en vous mettant au premierrang avec des vêtements sexy.

Capricorne« Faire le pont » signifie avoir unlong week-end, ce n’est pas uneposition du Kama-sutra.

LionEgoïste, radin, prétentieux lapremière quinzaine, menteur,voleur et déprimé la deuxièmequinzaine.

ScorpionDans une prochaine vie vousserez réincarné en nids depoule. Comme ça au moins vousserez sûr que quelqu’un vouspassera dessus.

TaureauQuand on connaît vos parents,on comprend mieux votre carac-

tère de merde et votre vie decon. Ça n’a rien à voir avec l’as-trologie.

SagittaireVotre problème, c’est que vouscroyez à l’horoscope.

ViergeLa fellation, ça compte pas…C’est le curé qui nous l’a dit.

poissonsLa mangouste tueuse va venirchez vous la nuit…

BalanceVous allez être cambriolée unenuit dans pas longtemps, maison n’arrive pas bien à savoir sivous allez être violée ou pas.L’astrologie, c’est pas toujourstrès fiable.

GémeauxVous êtes trop con pour qu’ilvous arrive quelque chose.

CancerVous aussi.

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NN°° 114455 -- JJuuiinn 22001100 -- 220000 ffrraannccss ddee cchheezz nnoouuss..IIll eesstt mmoorrtt ddee ddiissttaannccee,, àà ffoorrccee dd’’êêttrree ddééjjàà llooiinn.. IIll eesstt mmoorrtt dduu bbeessooiinn dd’’êêttrree aabbsseenntt,, ddee nnee pplluuss ffaaiirree sseemmbbllaanntt dd’’êêtt rree llàà.. ((AAlleexxaannddrree VViiaallaatt ttee))

Ah ben ça ! On ne voit pas par quoi d’autre la routepourrait être inondée ? Par le soleil peut-être ? C’estvrai qu’à 37 kilomètres de Ouégoa, sur la côte Ouest, ily en a beaucoup.

Pourquoi Franck Ribery va qualifier la France pour le deuxièmetour de la coupe du monde ?Parce qu’il a l’habitude de se sortir des poules.