orthographiques ainsi que la ponctuation. cm2...

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Les contes détournés

CM2 Nombre de

séances : 10

Domaine : Français

Compétences mises en œuvre : - Rapprocher des œuvres littéraires, à l'oral et à l'écrit. - Lire à haute voix un texte de plus de 10 lignes, après préparation. - Repérer les effets de choix formels (emploi de certains mots, utilisation d'un niveau de

langue bien caractérisé…). - Expliciter des choix de lecture, des préférences. - Raconter de mémoire une œuvre lue. - Lire au moins 5 ouvrages dans l'année scolaire et en rendre compte. - Rédiger différents types de textes d'au moins deux paragraphes en veillant à leur

cohérence, en évitant les répétitions, en respectant les contraintes syntaxiques et orthographiques ainsi que la ponctuation.

Compétences du socle : - Lire avec aisance, (à haute voix, silencieusement) un texte ; - Lire seul des textes du patrimoine et des œuvres intégrales de la littérature de jeunesse,

adaptés à son âge ; - Lire des œuvres majeures du patrimoine et de la littérature pour la jeunesse ; - Établir des liens entre les textes lus ; - Repérer dans un texte des informations explicites ; - Inférer des informations nouvelles (implicites) ; - Utiliser ses connaissances pour réfléchir sur un texte, mieux le comprendre ; - Rédiger un texte d'une quinzaine de lignes (récit, description, dialogue, texte poétique,

compte rendu) en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire ; - Utiliser ses connaissances pour réfléchir sur un texte, mieux l’écrire ; - Répondre à une question par une phrase complète à l’écrit

Séance 1 Objectif(s) :

- Savoir se repérer dans un conte d’après le schéma narratif : évaluer les connaissances préalables des élèves.

Déroulement Organisation Durée Matériel A partir d’une histoire connue de tous les élèves : « Le Petit Chaperon Rouge » : L’enseignante demande aux élèves de raconter cette histoire. Elle les guide et prend des notes au tableau de manière à mettre en évidence le schéma narratif de ce conte. On arrive à 5 parties correspondant à ce schéma. Faire nommer ces 5 parties. Distribuer la trace écrite et la faire coller dans le cahier de littérature. Puis distribution du tableau de correspondance entre ce conte et deux autres, qui sont des versions détournées. Faire remplir la première colonne du tableau pour le Petit Chaperon Rouge.

Collectif

Individuel

30’ -Fiche du schéma narratif -Tableau

Bilan : Les élèves n’avaient pas conscience du schéma narratif avant cette séance. Ses différentes parties seront donc à revoir pour approfondir cette notion et la faire mémoriser, intégrer.


- Savoir se repérer dans un conte d’après le schéma narratif : mise en pratique.

Déroulement Organisation Durée Matériel Retour oral sur la séance n°1 : faire reformuler aux élèves les 5 parties du schéma narratif. Si besoin, reprendre le tableau de correspondance (dans le cahier de littérature). Distribution d’un nouveau texte : expliquer qu’il s’agit d’une version détournée du Petit Chaperon Rouge. Laisser les élèves lire le texte en silence. Puis interroger des élèves volontaires pour raconter l’histoire oralement. Enfin, demander aux élèves de compléter le tableau de correspondance (3ème colonne) au crayon de papier. Possibilité de travailler par deux. Correction collective : les élèves gomment ce qui est faux et recopient la correction au stylo vert.

Collectif

Individuel

Binômes

Collectif

5’ 15’

20’ 15’

-Texte « Le Petit Chaperon Bleu Marine » -Tableau de correspondance (dans le cahier de littérature) -Trace écrite « le schéma narratif » (affichage collectif + cahiers de littérature).

Bilan :



- Savoir se repérer dans un conte d’après le schéma narratif : mise en pratique.

Déroulement Organisation Durée Matériel Retour oral sur la séance n°1 : faire reformuler aux élèves les 5 parties du schéma narratif. Si besoin, reprendre le tableau de correspondance (dans le cahier de littérature). Distribution d’un nouveau texte : expliquer qu’il s’agit d’une version détournée du Petit Chaperon Rouge. Laisser les élèves lire le texte en silence. Puis interroger des élèves volontaires pour raconter l’histoire oralement. Enfin, demander aux élèves de compléter le tableau de correspondance (2ème colonne) au crayon de papier. Possibilité de travailler par deux. Correction : les élèves gomment ce qui est faux et recopient la correction au stylo vert.

Collectif

Individuel

Binômes

Collectif

5’ 15’

20’ 15’

-Texte « Le Petit Chaperon Vert » -Tableau de correspondance (dans le cahier de littérature) -Trace écrite « le schéma narratif » (affichage collectif + cahiers de littérature).

Bilan :


- S’approprier les éléments caractéristiques des contes détournés.

Déroulement Organisation Durée Matériel Retour sur les séances 1, 2 et 3 : A partir des schémas narratifs de chaque conte, faire formuler tout ce qui est commun (personnages, buts, situations, etc.) et tout ce qui change dans un tableau à double entrée. Mise en commun et élaboration d’une trace écrite collective. En tirer des conclusions sur l’écriture des contes détournés : Comment les auteurs s’y sont-ils pris pour rédiger leurs contes détournés ? Réponses attendues :

- Le titre a été modifié ; - On doit pouvoir reconnaître facilement le conte d’origine ; - Le schéma narratif est respecté ; - Il y a un changement de point de vue ; - Il y a un changement d’époque (donc, de langage –voc-) ; - Certains personnages/objets sont conservés mais ils

changent de rôle (objets), de personnalité (personnages) ; - Certaines formules répétitives sont conservées ; - Le héros a un nom amusant en rapport avec ses

caractéristiques ; - Le héros a une personnalité qui amuse (caricaturale,

maladroite…).

Groupes de 2

Collectif

20’

25’

-Cahier de littérature -Textes du conte originel et des deux contes détournés -Schémas narratifs des trois contes -Affiche pour trace écrite, intitulée : « Pour rédiger un conte détourné »

Bilan :


- Découverte d’un autre conte de Perrault : « La barbe bleue » - Comprendre des mots en se servant du contexte de l’histoire.

Déroulement Organisation Durée Matériel


Découverte : Les élèves décrivent les deux illustrations tirées du livre, puis émettent des hypothèses à propos de l’histoire. Si des élèves reconnaissent le conte dont il est question, le faire raconter oralement suivant les étapes du schéma narratif. Distribution du livre, observation et lecture de la première et de la quatrième de couverture et validation des hypothèses. Lecture individuelle jusqu’à la page 12 incluse. Étude du vocabulaire : La maîtresse explicite à voix haute la stratégie qu’elle utilise lorsqu’elle se trouve face à des mots qu’elle ne connait pas, à partir de la phrase « Voici les clés des cassettes où sont mes pierreries. » (page 12). Il y a trois opérations à effectuer (voir affiche) :

- Je lis la phrase dans laquelle se trouve le mot, et les phrases qui sont proches (avant et après).

- J’essaie de comprendre le sens grâce au contexte et/ou grâce aux illustrations.

- Je connais des mots qui ressemblent (de la même famille) : les cassetins, petites cases des casiers d’imprimeur.

Faire lister au tableau, par les élèves, les mots inconnus : collation, cadette, malices, faire bonne chère, garde-meuble, appartement bas, cabinet… Collectivement et en utilisant l’affichage, les élèves expliquent ces mots sans avoir recours au dictionnaire. La maîtresse valide les réponses. Ces mots sont enfin copiés dans le cahier de vocabulaire.

Collectif

Individuel

Collectif

Individuel

5’

10’

20’

10’

-Illustrations format A3 -Affiche des trois opérations de compréhension du vocabulaire -Livre (série) -Cahier de vocabulaire

Bilan :


- Analyse et compréhension du début du conte « La Barbe Bleue ».

Déroulement Organisation Durée Matériel Rappel de la séance 5 : Les élèves reformulent le début de l’histoire. Compréhension : Des questions sont écrites au tableau. Les élèves les recopient sur leur cahier de littérature et y répondent par écrit, en s’aidant du texte :

- Reformule les phrases suivantes avec tes propres mots : […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. Page 5 ; […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. Page 12.

- […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) Finalement, pourquoi la cadette le trouve-t-elle fort honnête homme ?

- Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7). A ton avis, que sont devenues toutes les femmes de Barbe Bleue ?

- Étude de l’illustration pages 6 et 7. Mise en commun : correction des réponses trouvées par les élèves au stylo vert, dans le cahier.

Collectif

Groupes de 2

Collectif

5’

25’

15’

-Livre (série) -Cahier de littérature -Phrases (à coller) -Exercice illustration page 6/7 (X29)

Bilan :


- Analyse et compréhension du conte « La Barbe Bleue » : les reprises anaphoriques et le champ lexical de la peur.



Lecture des pages 13 à 27. Explicitation orale du vocabulaire. Chasse aux « y », « qui », leur » : Page 15 « Les voisines et les bonnes amies n’attendirent pas qu’on les envoyât quérir pour aller chez la jeune mariée, tant elles avaient d’impatience de voir toutes les richesses de sa maison, n’ayant osé y venir pendant que le mari y était, à cause de sa barbe bleue qui leur faisait peur. »

y = la maison leur = les amies Page 17 « Elles ne cessaient d’imaginer et d’envier le bonheur de leur amie qui cependant ne se divertissait pas… » Qui = leur amie (la femme de barbe bleue) Page 17 « Elle fut si pressée de la curiosité que, sans considérer qu’il était malhonnête de quitter leur compagnie, elle y descendit par un petit escalier dérobé… » Leur = les voisines et les bonnes amies Y = le petit cabinet Page 17 « Étant arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son mari lui avait faite… » Y = la porte du cabinet Champ lexical de la peur : Les élèves relèvent individuellement tous les mots/expressions qui évoquent la peur. Correction collective avec élaboration d’une trace écrite : le champ lexical de la peur.

Individuel

Collectif

Individuel

Collectif

10’

15’

10’

10’

-Livre (série) -Exercice champ lexical (X29) -Affiche pour trace écrite, intitulée « champ lexical de la peur »

Bilan :


- Analyse et compréhension du conte « La Barbe Bleue ». - Produire un écrit pour anticiper la fin de l’histoire.

Déroulement Organisation Durée Matériel Lecture pages 17 à 33. Explicitation collective orale du vocabulaire. Exercice : placer les différents personnages sur l’illustration en justifiant ses choix grâce au texte. Réponses attendues : • page 30 « monte, je te prie , sur le haut de la tour... » • page 30 « la sœur Anne monta sur le haut de la tour » • page 31 « descends vite ou je monterai là haut » • page 31 « descends donc vite ou je monterai là haut » • page 32 « Ne veux tu pas descendre ? » • page 33 « la pauvre femme descendit » Correction collective avec l’illustration agrandie au tableau. Production écrite : Dans le cahier de littérature, faire écrire la date, le titre et la consigne : A partir de cette illustration, imagine et écris la suite et la fin de cette histoire. Distribuer l’illustration et la faire décrire oralement par la classe. Les élèves rédigent au crayon de papier et sautent des lignes sur

leur cahier. Ordre de longueur du texte : environ 15 lignes.

Individuel

Collectif

Individuel

20’

5’

20’

-Livre (série) -Illustration (X29) -Illustration agrandie au tableau (A3) -Cahier de littérature -Illustration pour trace écrite (X29)

Bilan :


- Produire un écrit pour anticiper la fin de l’histoire. - Vérifier ses hypothèses.



Second jet d’écriture, après correction individuelle de la maîtresse. Une codification a été adoptée : la grille de correction est distribuée et explicitée collectivement. Les élèves reprennent leur texte et le réécrivent, en corrigeant toutes les erreurs relevées. Lecture des productions de quelques élèves volontaires. Lecture individuelle de la fin du conte.

Collectif

Individuel

Collectif

Individuel

15’

25’

10’

-Grille autocorrective (X29) -Productions corrigées -Livre (série)

Bilan :


- S’approprier les caractéristiques d’un conte détourné.


Lecture : Découverte et lecture individuelle du texte de Grégoire Solotareff : « Barbe Rose ». Distribution d’une grille de lecture à compléter. Mise en commun collective et correction.

Individuel

Collectif

15’

25’

15’

-Grille de lecture (complétée avec les éléments du conte de Perrault) X29 -Texte « Barbe Rose » (X29) -Livre (série)

Bilan :


Trace des flèches pour désigner qui sont les personnages de cette illustration :




1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7) 1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7) 1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7)

1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7) 1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7) 1°. a) […] il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui. (Page 5) b) […] je vous le défends de telle sorte que s’il vous arrive de l’ouvrir, il n’y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère. (Page 12) 2°. […] la cadette commença à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue et que c’était un fort honnête homme. (Page 11) 3°. Ce qui les dégoûtait encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. (Page 7)


Souligne dans ce passage les mots et expressions qui

expriment la peur :

Étant arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelque temps,

songeant à la défense que son mari lui avait faite, et considérant qu’il

pourrait lui arriver malheur d’avoir été désobéissante ; mais la tentation

était si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et

ouvrit en tremblant la porte du cabinet.

D’abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées.

Après quelques moments, elle commença à voir que le plancher était

couver de sang caillé et que, dans ce sang, se miraient les corps de

plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs. (C’était toutes les

femmes que la Barbe-bleue avait épousées, et qu’il avait égorgées l’une

après l’autre.) Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu’elle venait

de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses

esprits, elle ramassa la clef, referma la porte et remonta à sa chambre pour

se remettre un peu, mais elle n’en pouvait venir à bout, tant elle était

émue.

Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle

l’essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s’en allait point. Elle eut beau la

laver, et même la frotter avec du sablon et avec de grès, il y demeura

toujours du sang ; car la clef était fée, et il n’y avait pas moyen de la

nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre.

La Barbe-bleue revint de son voyage dès le soir même et dit qu’il

avait reçu des lettres en chemin qui lui avait appris que l’affaire pour

laquelle il était partit venait d’être terminée à son avantage. Sa femme fit

tout ce qu’elle put pour lui témoigner qu’elle était ravie de son prompt

retour.

Le lendemain, il lui redemanda les clefs ; et elle les lui donna, mais

d’une main si tremblante, qu’il devina sans peine tout ce qui s’était passé.

Souligne dans ce passage les mots et expressions qui

expriment la peur :

Étant arrivée à la porte du cabinet, elle s’y arrêta quelque temps,

songeant à la défense que son mari lui avait faite, et considérant qu’il

pourrait lui arriver malheur d’avoir été désobéissante ; mais la tentation

était si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et

ouvrit en tremblant la porte du cabinet.

D’abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées.

Après quelques moments, elle commença à voir que le plancher était

couver de sang caillé et que, dans ce sang, se miraient les corps de

plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs. (C’était toutes les

femmes que la Barbe-bleue avait épousées, et qu’il avait égorgées l’une

après l’autre.) Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu’elle venait

de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses

esprits, elle ramassa la clef, referma la porte et remonta à sa chambre pour

se remettre un peu, mais elle n’en pouvait venir à bout, tant elle était

émue.

Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle

l’essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s’en allait point. Elle eut beau la

laver, et même la frotter avec du sablon et avec de grès, il y demeura

toujours du sang ; car la clef était fée, et il n’y avait pas moyen de la

nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre.

La Barbe-bleue revint de son voyage dès le soir même et dit qu’il

avait reçu des lettres en chemin qui lui avait appris que l’affaire pour

laquelle il était partit venait d’être terminée à son avantage. Sa femme fit

tout ce qu’elle put pour lui témoigner qu’elle était ravie de son prompt

retour.

Le lendemain, il lui redemanda les clefs ; et elle les lui donna, mais

d’une main si tremblante, qu’il devina sans peine tout ce qui s’était passé.


Les contes détournés : La Barbe Bleue (Charles Perrault) et Barbe Rose (Grégoire Solotareff)

Schéma narratif Ce qui est commun Ce qui est différent

La situation initiale

Le problème

Les péripéties

La résolution du problème

Le dénouement

orthographiques ainsi que la ponctuation. cm2...

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