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MAROC ORIENTAL DE 1930 À 1935DES FRÈRES SENNEN ET MAURICIO, EE.CC.

CAMPAGNES BOTANIQUES

DU

PAR

le Frère SENNENVICE-PRESIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE

port. campagnes botaniques.indd 1 02/05/2017 9:46:47


du Maroc Oriental de 1930 à 1935

des Frères Sennen et Mauricio, EE.CC.

Hermano Sennen, Carlos Pau y Pio Font Quer. Barcelona 1918

MAROC ORIENTAL DE 1930 À 1935 DES FRÈRES SENNEN ET MAURICIO, EE.CC.


DU

PAR

le Frère SENNENVICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE

Il faut toujours chercher et ne jamais se lasser. L’exploration d’un seul massifest une oeuvre de longue haleineQu’elle n’est jamais achevée

M E L I L L A2 0 1 7

Transcrito del original:

Campagnes Botaniques du Maroc Oriental de 1930 à 1935 des Frères Senen et Mauricio, EE.CC.

Par le Frère SennenEdición de 1936

por:Juan Antonio González García y Pedro Paredes Ruiz

Fundación Melilla Ciudad Monumental

Producción:Editorial Atrio S. L.

C./ Hoya de la Mora, 10 - 1.º A18008-Granada

Tlf./Fax: 958 26 42 54e-mail: [email protected]

[email protected]

I.S.B.N.: 978-84-15275-59-6D.L.: GR-666/2017

À mes vénerés Supérieurs;

au “Colegio de la Bonanova”, de Barcelona;

au “Colegio del Carmen”, de Melilla;

aux Membres de la Société Botanique de

France;

aux Phytogéographes;

aux Mécènes.

Avec reconnaissance

Et le désir d’être utile

L’ AUTEUR

Melilla, le 22 mai 1935.

Avant-propos

La bienveillance de mes Supérieurs, l’hospitalité du Colegio

del Carmen de Melilla, l’invitation renouvelée chaque année de

Hno. Mauricio, suivie d’une aide efficace dans les herborisations

et la préparation des récoltes, ont rendue possibles ces laborieuses et

onéreuses campagnes.

La Providence secourable aux petits, a veillé sur nos pas.

Nous allons en donner la relation succinte en suivant un ordre

chronologique et topographique.

Les comptes rendus, toujours écrits à la rentrée des excursions,

sont vivants et fidèles.

Ils ne feront nullement doublé emploi avec le “Catálogo de la

Flora del Rif Oriental”, paru fin juin 1934.

Ils en présenteront des phases animées, y, comme par étapes, la

florule propre des principaux massifs et des alentours, visités aux

diverses époques de la végétation.

Ils pourront servir de guide à tous ceux qui désireront explorer

ces domaines fertiles en surprises et si attrayants par la diversité et

la richesse de la flore.

Les deux premières campagnes avaient déjà paru dans des

bulletins botaniques.

PREMIERE CAMPAGNE 1 9 3 0

17 juin.—Le soir de notre arrivée, notre intrépide et enthousiaste confrère, “Hno. Mauricio”, encore dans tout le feu de la jeneusse, nos fit visiter les falaises situées vers la “kabila de los Santos”. Nos subdivisons.

1.—Costas de Rostrogordo. On note: Asteriscus maritimus var. minoriflorus? abondant par ces coteaux calcaires

et autres alentours de Melilla: Mezquita, Nador, etc. De rares pieds d’A. aquaticus (nom. inept.) = A. confusus Sennen in Cat. fl. Barc., et dans Pl. d’Esp., s’y entremêlent.

Centaurea Calcitrapa, foisonnant. Plante médicinale qu’on laisse perdre. Pas vu d’aspera, nulle part(1).

Trois autres espèces apparaissent, plutôt clairsemées: C. pullata et C. fra-gilis, à fleurs roses; C. involucrata, menue, annuelle, fleurs soufrées, étalée sur le sol; Alsine procumbens var. ramosissima, à nombreuses tiges allongées intriquées; Spergularia Marceli grex rubra, qui pullule en terrains vagues et chemins, jusqu’au sommet du “Gurugu”(2), 980 m.; Teucrium Polium var. vel. ssp. rifense, étalé, de fleurs rouges; T. mauritanicum et peut-être T. resupina-tum, de grappes feuillées et moins denses; Verbena supina, toujours clairsemé; Ajuga Pseudo-Iva var. apelala, répandu partout; Filago fuscescens gr. spatulata, et nos Phagnalon, broutés par les chèvres; Matthiola parviflora, rare, et le vul-gaire Sisymbrium Irio; le Viola arborescens s’y abrite derrière une pierre, alter-nant avec le Polygala rupestre, le Convolvulus suffruticosus, à belles fleurs bleu clair en lâches grappes feuillées sur des tiges fluettes ascendantes, qui n’ont rien de frutescent; Euphorbia exigua, Galium Bovei, Bupleurum glaucum, toutes

(1) Noté depuis.(2) Prononcez Gourgou.

CAMPAGNES BOTANIQUES DU MAROC ORIENTAL12

plantes bien grêles, et ne paraissant pas souffrir de la rareté ou absence des pluies. Par ce coteau, Hno. Mauricio recueillit notre Tulipa paschalis de Tarragone. Nous citons ce que nous notâmes et frappa notre attention. Notre première impression fut en faveur d’une grande variété des espèces, d’où l’on peut conclure à la richesse du sol. Cette première impression, loin de diminuer, alla en se fortifiant. Si l’on arrivait à donner de l’eau à la terre et des arbres aux montagnes, le Maroc transformé et protégé contre les déprédations, deviendrait une source de richesses.

2.—Falaises. A bon nombre des précédentes, surtout par les rebords supérieurs, s’ajoutent: Ononis reclinata, O. pendula, O. sp. grex arborescens (?) en denses buissons, rappelant O. arborescens. Nous le nommons O. Loberae, et le dédions courtoisement et comme un hommage d’arrivée à M. Can-dido Lobera, “Presidente de la Junta Municipal de Melilla”; Helianthemum origanifolium et Caput-Felis, entremêlé à Fumana laevipes, Malva hispanica, Lavatera maritima, Anagallis collina, Phlomis Caballeroi, délabré, Rosmarinus Tourneforti, etc.

Aux pieds de la falaise, parmi les éboulis, éclaboussés ou même envahis par les vagues écumeuses: Spergularia marginata var. melillensis, nov., Fran-kenia corymbosa, Statice gummifera, Atriplex parvifolia var. melillensis nov. etc.

3. Kabila de los Santos. Recoin solitaire, seulement entrevu, où vivent d’intéresantes espèces: Brassica Christobalis nov., gr. mauritanica, Phlomis Caballeroi, Calycotome Grosi, Osyris lanceolata, Ononis Loberae?, Ruscus Hypophyllum, Aristolochia baetica, Eryngium tricuspidatum ssp. mauritanicum, Lavandula dentata, Periploca laevigata, Lycium intricatum. Le temps manque et un peu les jambes pour arriver jusqu’à Callitris articulata (quadrivalvis) et Salsola Webbi, ce dernier apparemment nouveau pour le Rif. Le soir baisse. Il faut songer à grimper par les pentes descendues. La main secourable de notre agile confrère se tend par intervalles vers la nôtre. On fait la rencontre de Maures à l’habit flottant, oui reviennent de la ville. Jeunes et gais, ils descendent au trot. Ainsi faisait-on autrefois. L’envie en est passée. Mais on rentre heureux de ce premier contact avec la côte barbaresque. Le butin est abondant; mais les presses sont encore à organiser, et la préparation plus ou moins s’en ressentira.

18 juin.—Randonnée touristique d’environ 130 kil. à laquelle nous fûmes aimablement invité, qui nous permit d’entrevoir un vaste paysage et de faire, bien que rapidement, quelques intéressantes observations.

P R E M I E R C A M P A G N E 13

Nous nous élevâmes d’abord par la route du “Gurugu”, jusque vers 700 m.; puis nous le descendîmes dans la direction de l’Algérie, passant par Taxuda, Atlaten, Segangan. Tandis que l’auto fuyait ces lieux de funèbre mémoire, nos regards, qui ne cessaient d’interroger, curieux et attentifs, les abords de notre itinéraire, se portaient d’instinct vers les hautes montagnes de l’horizon appartenant à la province d’Oran, dont peu à peu nous nous rapprochions. On passait par Kanduxi, on traversait le Kert à parois sapées et taillées dans une argile profonde à blocs croulants. Longtemps nous cou-rûmes à travers de vastes plaines, où, par intevalles, des bandes de criquets voyageurs s’abattaient sur les vitres du véhicule. Les montagnes de la rive droite du Muluya étaient près. Nous les côtoyâmes quelque temps, puis nous leur tournâmes le dos. Et devant, derrière, à droite et à gauche, ce fut longtemps la vaste plaine parsemée d’ilôts de Ziziphus Lotus, privée d’arbres et d’eau. Nous passâmes à Tistutin, dont les champs étainent argentés de Statice Thouini var. alba nov., comme nos dunes de Garraf le sont de Parony-chia argentea. Nous saluâmes Zeluan, connu de Pau. A Monte Arruit, nous descendîmes pour réciter un “De profundis” sur la tombe dessinée en vaste croix, des soldats massacrés et à qui la vie sauve avait été promise. Ignoble trahison! A Tauima, nous visitâmes la colonie agricole du “Tercio”, exploi-tée par les soldats, mais sans descendre de l’auto; puis, en cours de route, une halte légère, pour la récolte d’une géante Ombellifère aux grandes om-belles blanches sphériques, apparemment subspeciès de Ammi Visnaga, bien différente des nôtres. Plusieurs autre choses, qui n’ont pas été revues dans les herborisations ultérieures, méritaient un arrêt: nous n’osâmes abuser. Nous passâmes enfin à Nador, gentil village plus espagnol que maure; nous côtoyâmes l’étang connu sous le nom de “Mar Chica”, et rentrions à Melilla, la tête pleine de topographie et de sentiments divers.

19 juin.—Solennité de la Fête-Dieu. Procession solennelle entourée d’un cordon des soldats de la Place, rehaussée par l’imposant cortège des autorités civiles et militaires accompagnant le Très Saint-Sacrement, et por-tant le dais.

20 juin.—Petite sortie. Forte chaleur.

1. Río de Oro: petit ruisseau où abondent les bousiers. Parmi les espèces hygrophiles ordinaires, nous notons: Senebiera didyma, Polypogon melillensis nov. à port de maritimus et caractères divers de monspeliensis, mais à glumes et glumelles propres; Echium micranthum ou Briqueti nov.; Agrostis verticillata,


Ranunculus muricatus, Hordeum Gussoneanum, Cyperus distachyos, Roubieva mul-tifida. Par talus herbeux, Convolvulus suffruticosus var., plus abondant qu’à Rostrogordo, et que nous retrouverons à Sidi-Guariach, au Gurugu, et ail-leurs. Aux bords d’une haie, Hyoscyamus albus, à longs épis rigides. Le long des chemins et des sentiers, presque partout: Galactites, Silybum, Picnomon, etc.

2. Kabila de Sidi-Guariach. Ce sont des coteaux calcaires en partie occupés par un cimetière maure. Nous notons: Ballota hispanica, Antirhi-num murale fa. leptophyllum, Solanum sodomeum, Lycium intricatum, que nous retrouverons aux rives escarpées du Muluya; Lavandula multifida, Marru-bium Alysson, Verbena supina, Withania frutescens, gros arbustes arrondis for-tement ligneux; Satureia Barceloi (Thymus inodorus); Echinops spinosus, forme trapue, groses calathides hérissées de fortes et longues épines; Convolvulus althaeoides, associé au suffruticosus; Helianthemum virgatum à pétales rouges; Cynodon Dactylon: quel climat n’aura pas son châtiment! Nous touchons au cimetière maure, non enceint de murailles: les morts ne s’enfuient pas. On aurait de la peine à le distinguer des alentours incultes à faciès de garrigue, n’était de petits espaces elliptiques limités par des pierres distantes; celles d’un bout, qui est la tête, plus longues et dressées. Ces espaces enceints de pierres et orientés vers la Mecque, sont les tombes des Maures. Nous fûmes témoin du creusement de l’une d’elles. Le cadre de l’ellipse s’enfonce à 30 cm. environ de profondeur. Vers le milieu est creusée plus profondément la tombe proprement dite, mais étroite, de telle manière qu’elle contienne exactement le corps du défunt couché sur le côté.

Les Maures que nous vîmes ou abordâmes nous parurent plutôt sym-pathiques. Leur dialecte est le “chelja”. Ils comprennent l’arabe vulgaire, et assez l’espagnol; mais la plupart ne le parlent pas, à moins d’avoir reçu l’éducation dans un collège. Le Collège des Frères de la ville compte parmi ses élèves un certain nombre de Juifs et de Maures parlant l’espagnol aussi correctement que ceux de la Péninsule.

3. Farhana (écrit Frajana dans le travail de Caballero et les articles de Pau). C’était un vendredi, pour eux jour du repos hebdomadaire. La circula-tion autour et dans la “kabila” (village) était assez animée. Réfugiés sous un appentis pour nous abriter contre le soleil, nous demandâmes un thé “taï”, boisson légère aromatisée de quelques feuilles de de menthe de jardin, à l’usage des petits et des grands, chez ce peuple où les distances sociales sont moindres que chez nous.


N’ayant que suivi quelques sentiers à travers champs, peu d’espèces furent notées: Fagonia cretica, fréquent aux alentours de Melilla; Echinops et Withania, le premier dispersé par les flancs inférieurs du Gurugu, le second de sites plus chauds et abrités; Scrofularia laevigata, Linaria reflexa var.; un Tamarix en haie. On rentra sur la “camioneta” qui fait le service entre la “kabila” et la ville: 5 km., 30 centimes.

21 juin.—Gurugu en auto toute la journée. Les pentes inférieures et partiellement les moyennes sont broutées par de nombreux troupeaux de chèvres, de moutons, quelques vaches. Les parties moyenne et supérieure, hérissées de rochers, y sont merveilleuses pour la frondaison et le nombre des espèces. C’est l’une des plus riches excursions, avec le luxe des fleurs alpines en moins des inégalables vallées pyrénéennes avant l’invasion des ovins, dont nous gardons un foisonnant et fourmillant souvenir. Pour in-troduire une idée d’hypsométrie dans rénumération, nous établirons trois séries portant à la base les cotes: 450 m., 850 m., 900 m., mais largement interprétées.

1. Barranco del Infierno: Malva hispanica, déjà noté à Melica; Uros-permum picroides, Atractylis cancellata; Teucrium mauritanicum et Pseudo-Cha-maepytis; Lotus edulis et collina; Lotononis lupinifolia, Convolvulus suffruticosus, Cheilanthes odora, Silene imbricata, Alsine procumbens; Paronychia argentea et echinata; Centaurea pullata, Tolpis umbellata, Crepis recognita, Campanula afra, Polyonemum Fontanesi; Stachys hirtus var. grandiflorus nov., arvensis; Gaudinia fragilis, Gastridium australe, Scilla maritima, Macrochloa tenacissima, Ampe-lodesma mauritanica, etc.

2.—Basbel, mais plutôt à droite et en dessous. Vulpia geniculata, Teu-crium pseudo-Scorodonia, Dianthus longebracteatus fa., Trifolium ligustricum, glo-meratum, scabrum, campestre, arvense fa., striatum; Paronychia echinata, Anthe-mis santolinoides, Aristolochia baetica, Crambe reniformis, Biscutella algeriensis et outres formes du B. lyrata; Vicia pubescens an V. parviflora, V. altissima, espèce très décorative; Urtica membranacea, Coronilla glauca var. pentaphylloides, Son-chus asper an glaucescens, formes granuleuses hispides distribuées jusqu’au sommet; Medicago Juliae nov., Saxifraga globulifera, Gymnogramme leptophylla; Galium murale, parisiense, divaricatus, Acanthus mollis, Fumaria Bastardi fa., Umbilicus gaditanus, Erodium laciniatum, Tamus communis fa. grandiflora, Vi-burnum Tinus fa.; Genista sp. (?) non fleuri; Phillyrea medianifolia et cordifolia ssp. Mauritii et Lazari; Arbutus Unedo, Myrtus communis (?), Quercus coccifera


fa.; la merveilleux Lavatera hispida en touffes multigrandiflores dépassant de beaucoup la taille de l’homme, et à longue floraison, peut-être plus de deux mois. Nous en passons. Hereisement que nous avons à y revenir.

3. Taquigriat et alentours vers la droite en montant: Genista Caballe-roi, Scrofularia laevigata, Anthirinum Lazari nov. an ramosissimum, Centaurium umbellatum var. suffruticosum, Hyoseris radiata, Crepis Candeli nov.; Geranium molle, rotundifolium, purpureum; Andryala gracilis, Selaginella denticulata, Ta-thyris articulatus fa.; Erodium Chium et Cicutarium, Brassica mauritanica, Aspe-rula hirsuta, Leucanthemum arenarium, Convulvulus siculus, Sedum Clusianum, Astragalus lusitanicus, Stachys circinnata, rochers et éboulis, depuis la cote 800 m. environ; Plantago Serraria, lusitanica, Psyllium; Marrubium vulgare var., Stellaria media ssp. guruguensis nov., grande forme à longues tiges traî-nantes parvifoliées; Echium Philothei nov., robuste, très hérissé hispide, dont les fleurs rouges passent au bleu par la dessiccation, au contraire du Lithos-permum fruticosum, dont le beau bleu sur le vif se métachromise (si le terme est permis) en couleur garance; Barckhausia fœtida; Hypochœris radicata fa., attaqué par des cécidies, qui produisent des renflements caulinaires, alors que celles de Cotyledon gaditanum en produisent de très forts sur les feuilles; Asplenium Adiantum-nigrum fa., Trichomanes; Ceterach officinarum; et encore, dans la brousse, le Lavatera hispida Desf. var. an ssp. du L. Olbia L.

C’est assez pour l’heure. Il fallut des jours pour débrouiller et préparer tout ça. Nous y remontâmes en juillet.

25 juin.—Barrio del Real. kabila de la Mezquita. yacinen. A la sortie de Melilla, on revoit en sites rudéraux; Senebiera didyma, Chenopodium multifidum et une variété d’Amarantus deflexus, ou peut-être A. gracilis Desf., très abondant aux alenteurs de Melilla, entremêlé de rares pieds d’A. albus. Bien que les thérophytes soient généralement ruinés à cette époque, nous en notâmes qui méritent une mention et de très grêles: Schismus margina-tus (calycinus), Gastridium lendigerum (australe), Vulpia sciuroides et geniculata, Trisetum paniceum (neglectum), Delphinium peregrinum ssp. gracile; Asparagus horridus ne pouvait manquer. Autour des bases maisons des kabiles, à rez-de-chaussée seulement, brille une espèce que l’on croirait maritime et ne l’est nullement, Statice sinuata, abondant par terrains vagues, durcis comme du fer, piétinée par bêtes et gens autour des “chumberas”, cactaies. C’est une espèce des plus résistantes et des plus gracieuses, pluricaule et tenace, rampant sur le sol, de longueur variable, tout comme le S. Thouini, sortant de rosettes radicales assez persistantes Les pentes du “Gurugu” commencent


à la mer, insensibles d’abord, puis de plus en plus accentuées. Après la Mez-quita, et continuant par les coteaux argileux à roches basaltiques, nous cô-toyons un autre cimetière maure plus voisin de la kabila, et pénétrons dans Yacinen, hérissé de roches et de Cactus, parmi lesquels surgit un xérophyte, Achyranthes argentea, à longs épis effilées trop mûr. Par ci par là avaient apparu deux gracieuses plantules: Malva hispanica et Campanula afra. Par de vieux murs s’abritent deux fougères: Asplenium Onopteris et A. lanceolatum. Dans les champs, nous notons Eryngium ilicifolium et le robuste Echinops spinosus, dont les rameaux se terminent en grosses boules blanches ou légè-rement azurées; et un guéret envahi par Plumbago europaea, fléau plus redou-table que le Sorghum halepense des champs barcelonais.

26 juin.—Nador et bords de la “Mar Chica”. A la descente de la camionnette, le long de la route ou dans les champs:

Glaucium flavum (luteum), Cladanthus arabicus, Aristida caerulea, Anacylus valcntinus, Scolymus hispanicus et maculatus; Carlina racemosa et Pidicaria inu-loides vel arabicus, non fleuris; Velezia rigida, Silene imbricata, Delphinium gra-cile, Erucastrum varium, Alsine procumbens, Spergularia sp.; Onopordon macracan-thum ssp. murcicum et var. schizocephalum nov., à petites calathides agglomé-rées, paraissant résulter de la partition des calathides normales; Reseda alba et neglecta, que nous retrouverons au Zaio ; Eryngium ilicifolium et campestre fa., en société.

2. Bords salés de la “Mar Chica”. Grosses touffes de Juncus acutus, que nous reverrons dans la plaine salée de “El Zoco Telata Eslef”; Salicornia fruticosa? (état végétatif), Suaeda brevifolia (Moq. pr. var.), Salsola Kali; Fran-kenia crassicostata nov., laevis, corymbosa; Bupleurum glaucum (minimum Loefl. ex Pau); Mesembryanthemum nodiflorum, Polygonum maritimum, Atriplex mauri-tanica (parvifolia var.) et bastata; Chenopodium murale et Vulvaria, Beta mari-tima parvifolié, Ajuga Pseudo-Iva var. apetala; quelques arbustes très touffus de Acacia gummifera (?) ne paraissant pas plantés.

28 juin.—Montes de Tizi-Assa. Diverses haltes au retour. La “carre-tera” de Tensaman franchit la petite cordillère vers 750 m. Aux alentours du col, nous récoltâmes de fort bonnes espèces, la plupart sur un sol argilo-schisteux très dur: Juniperus phoenicea; Genista cephalantha, quadriflora, uli-cina; Ulex sp. défleuri; un Quercus de petite taille et feuilles épineuses rappe-lant le Chêne-vert (Q. agrifolia Tabut?); Lavandula dentata en riche floraison,


et L. Stoechas à petits épis parvibractéolés; Ononis arborescens en buisson fleuri notablement différent de celui de la “kabila de los Santos”, O. Loberae.

La naine végétation comprenant des chaméphytes et aussi des théro-phytes est bien intéressante: Teucrium Huoti var. Grosi, T. melillense nov., T. Embergeri (Grossi x melillense)? nov., T. Polium var., Thymelea nitida, Bupleurum melillense, Pulicaria odorata, Anarhium (Simbuleta) pedatum, Calendula algerien-sis, Thymus Munbyanus ssp. Mairei nov., Plantago Maxonnoi nov., Ononis pen-dula et reclinata var.; Thrincia maroccana, et variations. Kalbfussia Salzmanni var. hispanica (?); Helminthia aculeata, épais et court, Urospermum picriodes, Hedypnois sp. nain, Tolpis gracilis (?), Andryala gracilis, Cichorium divaricatum, Scabiosa Mauritii, grex maritima sensu lato; Linum Munbyanum et suffrutico-sum, Blackstonia (Chlora) grandiflora, Centaurium umbellatum et ramosissimum, Hypericum pubescens, Thapsia garganica, Filago fuscescens (?), Galium parisiense; Asperula hirsuta, à fleur rouge obscur, et A. pendula, en épis interrompus jaunâtres, très rare; Ballota hispanica (L. Benth.) Munby, Crucianella angus-tifolia, Helianthemum origanifolium et montanum ssp., Fumana Barrelieri vel laevis fa., Anagallis collina et caerulea vel latifolia, Plantago Lagopus, Coris monspeliensis, etc.

2. Tafersit. La fontaine qui jaillit au bas des falaises, lui valut les hon-neurs du petit déjeuner à l’aller et du dîner, au retour, entourés, chaque fois, des enfants du village, heureux de profiter des reliefs. Par sites humides ou ruisselants, on note: Adiantum Capillus-Veneris, Juncus lamprocarpus et fascicu-latus (?), Scirpus Savii, Helosciadium nodiflorum, Lythrum Graefferi, Hypericum pubescens, Agrostis verticillata, Erythraea pulchella et spicata (Centaurium), Tra-chelium caeruleum, Epilobium parviflorum, Agrimonia, Eupatoria, etc.

Par les coteaux marneux et aux bords des champs, dans la plaine: Euphor-bia Cypriani nov. grex terracina, trouvé aussi à Melilla et à Hidum; Foeni-culum officinale élancé et à laciniures foliaires courtes, Artemisia Herba-alba sensu lato, Asparagus horridus, Peganum Harmala fleuri, Poterium sp. court et macrocarpe, Salsola flavescens, Echinops spinosa et Bovei, ce dernier polymi-croecéphale (spécifiquement distinct?); de toutes parts Centaurea Calcitrapa et plus abondant encore Carlina racemosa; Centaurea fragilis, melitensis, sul-phurea, eriocephala, sphaerocephala; Achillea santolinoides; Ammoides verticilla-tum (Ptychotis ammoides) var. trachyspermum; Ammi majus; Eryngium campestre et ilicifolium en société; Euphorbia medicaginea, en boule, et à faciès apparenté à E. segetalis ssp. pinea; Ajuga Pseudo-Iva var. apetala, que nous trouvons par-tout; Lycium intricatum, déjà vu à Sidi-Guariach, Rostrogordo, Nador, avec un certain nombre d’espèces du pays paraissant ubiquistes.


3. Dar-Drius et Llanura de Beni-Bu-Facub: Zizyphus Lotus en buissons sans nombre, plus ou moins étendus et isolés, bien plus élevés (fa. elevatus?) que ceux des autres quartiers, dispersés dans la plaine comme des hérauts de l’antique malédiction, et le Peganum en troupeau puant; Cynara Carduncu-lus, en petite colonie; Anabasis articulata en menus et denses buissons arron-dis, donnant à ces lieux désertiques un faciès propre; Centaurea algeriensis et involucrata, Marrubium Alysson et alyssoides, Althaea longiflora; Atractylis cancellata, qu’on trouve partout; Statice Thouini, Carrichtera Vellae (annua); Schimus calycimus, de tout lieu, si localisé en France.

4. Tistutin; Llanura de Garet. On s’y arrête peu, car les récoltes dé-bordent et le soir baisse. On récolte: Elaeoselinum (Laserpitium) thapsoides, très gluant, peut-être le fameaux Sylphium de Cyrènaïque, et dont le vocable dé-signe aujourd’hui un genre de l’Amérique du Nord, de la famille des Com-posées comprenant, selon le “Dictionnaire de botanique” de Gatin, 13-14 espèces, et selon Durand, seulement 11 espèces. La plante, en grandes om-belles fructifiées, remplissait de vastes étendues, entremêlée de vigoureux Carlina involucrata, Cordylocarpus muricatus, Carrichtera Vellae, Statice Thouini longicaule var. albiflora, etc. Aux bords de la voie et par le remblai: Atriplex parvifolia var. mauritanica, les trois Marrubium déjà signalés d’ailleurs, Ajuga Pseudo-Iva var. apetala, etc. Quelle besogne pour débrouiller tout ça!

1er juillet.—Hidum. Coteaux calcaires à environ 9 km. W de Melilla, recouverts de sables fins transportés par les souffles marins et formant des pseudo-dunes dépourvues de relief. Riche station de faciès propre. Qu’on en juge par les espèces suivantes: Euphorbia Cypriani nov., Pithyusa, exigua, falcata var. peploiforme nov.; Genista ulicina, cephalantha, quadriflora, Globu-laria Alypum ssp. Murbecki nov., Erica multiflora, Picridium tingitanum ssp. Mauritti nov., Ononis hispanica ssp. Mauritii nov., O. pendula et reclinata var., Helianthemum Caput-Felis et sp., Fumana laevis var. laevipes; Ebenus pinnata, Scabiosa maritima ssp. Paui nov., Bupleurum Balansae 2 fae. et B. glaucum; Fritilaria oranensis (?), sec; Gladiolus Paui, sec; Sedum Clusianum et sediforme (nicaeense), Bunium mauritanicum, Ammoides (Ptychotis) verticillatum var. tra-chyspermum fa. major, Galium Bovei, Asperula hirsuta var. squarrosa nov., Puto-ria brevifolia et var., Serratula mucronata, Pulicaria odorata, Atractylis macro-phylla et var. canescens nov., Sideritis subatlantica var. riphaea (mais les Ripaei vel Riphaei montes) sont des montagnes d’Arcadie, en Grèce; Satureia Barceloi (Thymus inodorus); Teucrium polium ssp. hidumense et var. chamaedrifolium fa., grêle à fleurs rouges; Centaurium umbellatum var. suffruticosum; Delphinium peregrinum ssp. oranense et ssp. halteratum, Scolymus hispanicus fa., Schoenus ni-


gricans, Lotus creticus, Rosmarinus Tourneforti, Echium angustifolium, Astragalus lanigerus, Linum Munbyanum et strictum var.; Plantago Lagopus vel lusitanicus, P. Coronopus et Bellardi fa., Passerina annua, Amni copticum; Triplacne nitens et Gastridium lendigerum, en société; Vulpia uniglumis, Scleropoa maritima et rigida, secs; Agropyrum junceum fa.; Nerium oleander, Helichrysum rupestre fa. vel ssp. Jorroi nov., Plantago albicans var. latifolia, Hypericum pubescens, Psolarea bituminosa, Centaurea aspera (?), délabré.

3 juillet.—Hidum, 2e visite. Sortis de Melilla à pied par une forte cha-leur, à défaut de camionnette, nous notons: Amarantus gracilis Desf., très abondant dans les décombres et bords des chemins; Clematis Flammula, Centaurea sphaerocephala; par tous les coteaux le Satureia Barceloi foisonné; Euphorbia Cypriani, qu’on retrouve à Hidum; et, par les pseudo-dunes, les espèces citées précédemment, accompagnées de quelques autres: Avena pruinosa grex bromoides; Ajuga Pseudo-Iva var. apetala; Thesium humile, forme épaisse très dense; Daucus gummifer; Fagonia cretica, au sortir de Melilla, par les coteaux.

5 juillet.—El Zaio. Montes de Quebdana. Muluya. Nous sommes cinq. Dans le but d’une plus ample exploration et de plus riches récoltes, qui constitue nôtre double objet, deux excursionnistes descendent à Zaio; les autres continuent jusqu’au pont du Muluya. Le retour fut quelque peu accidenté; mais la journée, malgré la forte chaleur, fut bonne.

1. Muluya. Le petit fleuve, qui sur une grande longueur sépare le Maroc français du Maroc espagnol, roulait ses flots tourbeux sous un pont en fer d’environ 160 m. de long, reposant sur des piles en maçonnerie, et n’avait pas encore un an d’existence. Il est sur le parcours dé la belle route de Melilla à Oran, par Nador, Zeluan, Zaio, Berkane, Oujda. Les abords en étaient encore souillés des vestiges limonneux d’une récente crue qui avait élevé de 4 mètres ses eaux plutôt rapides. Nous notâmes: Centaurea sphaero-cephala et pungens. Le Calcitrapa, si abondant par les sites visités, ne pouvait y faire défaut. Nous revîmes aussi de rares pieds du C. involucrata, qui nous avait tant intrigué. Ce n’était pas en vain que nous avions pris pied sur le continent africain. Beaucoup d’espèces de sa flore, au moins in situ, étaient nouvelles pour nous. Le s réminiscences de nos collections ne nous appor-taient pas toujours un nom fidèle. Les livres et les doctes consultes allèrent rectifiant. Par les alluvions limonneuses à sables impalpables abondaient la coloquinte, Citrullus Colocynthis et la pastèque C. sativus, bien distinctes entre elles, et aussi Amberboa tubuliflora var. ramosissima, et une autre espèce


très délabrée, à calathides plus grosses. Le Ricinus communis très parasité présentait deux sortes de feuilles et se différenciait beaucoup de celui que nous avons vu subsponstané aux alentours de Barcelone; Ammi Visnaga fa. Il y avait aussi dans le lit et plutôt vers la même rive des Beni-Snassen un Tamarix muluyana, à moins qu’il ne faille l’identifier avec le T. Lagunae Cab., de Cabo de Agua. Dans les escarpements de la rive gauche, Jasonia rupestris et un pied de Rhus pentaphylla que nos vaillants confrères rapportèrent des “Montes de Quebdana”. Sur la même rive, passim, Atriplex Halimus, Lycium intricatum; Reseda neglecta, alba, propinqua; Echium melillense, espèce très dé-veloppée, intriquée, très hispide, gardant au sommet des longues grappes une fleur rouge que la dessiccation bleuira; Asparagus albus, toujours rare, comme les formes, régressives. Par les champs à terre fine comme cendre, Glaucium corniculatum à pétales oranges maculés var. variegatum; Asphodelus tenuifolius en fleurs et fruits, apparement bien distinst, à titre d’espèce ou de sous-espèce de notre A. fistulosus, depuis longtemps défleuri sur tout le littoral espagnol. Mais d’où vient que de rares tubercules accompagnent l’espèce africaine (1)? Enfin, en dense colonie, pénétrant dans le lacis protec-teur du Ziziphus, une Salsolacée annuelle, canescente tomenteuse à périgone terminant en fine spinule flavescente, Bassia muricata.

2. Collines de Quebdana, 770 m. Les deux confrères plus intrépides desdendus à Zaio parcourent des pentes abruptes, dont les terres sont re-tenues par un peuplement de spart, Lygeum Spartum. L’ascension déjà fort laborieuse s’exacerbe par une chaleur et un rayonement intenses. A la base, un petit bois de Pistacia atlantica bien fructifié, dont les troncs mesuraient 2-3 mètres de circonférence, s’entremêlaient de caroubiers et de quelques arbustes: Rhus pentaphylla, Genista ulicina (?), Zizyphus Lotus, Noae spinosis-sima… L’ascension continue vers Sames-Ankar par des pentes très raides, et de-ci de-là surgissent aux regards explorateurs de bonnes espèces: Ge-nista Durieui, Thymus coloratus, Cistus polymorphus, Helianthemum umbellatum et origanifolium, Capparis ovata, Launea acanthoclada, Teucrium Mairei nov., Sideritis incana et arborescens rabougris, Aristida ascensionis, Sedum sediforme, Centaurium umbellatum var., Helminthia aculeata, etc.

Le Lavandula dentata, à mesure qu’on s’élève, laisse un champ plus libre au nain Rosmarinus Tourneforti, Lithospermum consobrinum, Caralluma (Apte-ranthes, Boucerosia) Gussoneanum vel Munbyanum.

(1) Crepis bulbosa!


8 juillet.—Seconde journée au GURUGU.

1. El Kola. Mentha Pulegium var., Dianthus Caryophyllus ssp. longebrac-teatus, Coronilla glauca var. à fruits désarticulés… L’espoir du jour est plus haut.

2. Basbel. Rumex divaricatus et thyrsoides fa., encore le Lavatera en fleur et bien fructifié, les Galium et les Vicia énumérés plus haut, des brins de Cynosurus elegans, Campanula Rapunculus var. verruculosus, Brachypodium sil-vaticum, Specularia melillensis? nov., Centaurium umbellatum var. suffruticosum; Phillyrea cordifolia ssp. Berengueri, Mauritii, Lazari; Parietaria mauritanica, Erodium laciniatum.

3. Taquigriat. Spergularia Marceli grex rubra; Silene tomentosa Otrh. = ? S. gibraltarica Boiss.; S. divaricata, Carex distachya, Melica guruguensis? nov., Senecio atlanticus, Leucanthemum arenarium, Erodium Chium var., Notolaena Vellae, Cheillanthes pteridioides et hispanica vel altera, Sagina apetala; Echium Philothei fleuri (fl. rouges) et fructifié; Astragalus lusitanicus, avec ses grosses gousses vésiculeuses, et bon nombre des espèces de la première excursion, encore en bon état.

10 juillet.—Petite sortie. Visite au “Vivero de la Ciudad” et au “Jardin Valenciano”.

Dans les deux visites, nous sommes obligeamment accompagnés par les chefs des cultures, qui nous font admirer les belles séries de leurs pépinières.

Au “Vivero”, nous admirons de superbes Pandanus aux feuilles imbri-quées spiralées; des Araucaria excelsa et des Kentia Balmoreana; un grenadier (Punica) nain à petites feuilles et microcarpe; de beaux Ficus elastica, et leur multiplication par le marcottage pratiqué sur les rameaux entourés de pots.

Au “Jardin Valenciano”, nous notons de beaux Dahlia assortis, des “bo-tones de plata” (Pyrethrum), des Buddleia, des Vitex, etc.; et parmi les espèces silvestres, que nous surveillons diligemment: Nothoscordum fragrans, Ama-rantus gracilis, deflexus et des pieds intermédiaires, gracilis x deflexus = A. Mauritii nov., Setaria verticillata, Glaucium corniculatum, Echium Masguindali nov. et partout Erigeron bonariensis (crispus).

12 juillet.—Zoco Telata Eslef. Petite position occupée par des gen-darmes, au-delà de Beni-Tuzin, sur la route de Melilla à Alhucemas. Autour, ce sont des terrains maigres schisteux très arides formés de lamelles effri-tées. Nous notons: Lavandula dentata et multifida; Herniaria cinerea et fruti-cosa; Frankenia corymbosa tendant vers le thymoides; Asperula aristata, Carlina


involucrata var. nana; Ajuga pseudo-Iva var. apetala, la seule forme qui paraise exister dans le pays. Depuis, nous l’avons vu à fleurs jaunes; Erucastrmn varium; Calendula malacitana et marginata (?) var. crocea, Chenopodium sp., Teucrium du grex corymbiferum, très rameux grêle polymicrocéphale, fleurs rouges; Stipa parviflora, Cordylocarpus muricatus; Ononis ramosissima, très glu-tineux éparpillé; un pied de Nonnea sp.; une forme d’Alyssum maritimum, à souche ligneuse; toute la colline boisée de Callitris articulata (quadrivalvis), dont une variété à galbules glauques var. glaucostrobilea nov.

2. Plaine Salée où tout est brouté par le ovins. On note: Juncus mari-timus et acutus; Statice Limonium non fleuri, et S. delicatula en fleur; Suaeda brevifolia, Linaria commutata, Teucrium scordioides, Cirsium lanceolatum fa; un jeune Pulicaria longifolia, à longues feuilles, très abondant; Spergularia Vale-riani nov. à graines aptères; Apium graveolens var. rifense, Millium multiflorum, Lotus decumbens, Verbena officinalis, Atriplex hastata, etc.

En remontant ver le Zoco, aux coteaux arides: Atriplex Halimus fa., Cen-taurea sphaerocephala, etc.

3. Ruisseau et fontaine de Ras-Tataf. Tamarix Murbecki nov., Juncus maritimus var. laxiflorus, Sonchus aquatilis

(nouveau pour le Maroc?); Andropogon pubescens (pas d’hirtus); Nerium Olean-der parasité par un gui du grex cruciatum et qui en constitue peut-être une variété ou fa. Nerii Oleanderi. Des oliviers voisins en nourissaient de rares touffes; les lauriers roses en étaient assassinés.

4. En marche vers “Los Salados”, efflorescences salines qui apparaissent sur les coteaux à près d’une heure de marche. Pour y arriver et pour le re-tour, il en coûta à la vieille monture; mais il convenait de bien explorer. On nota: Erythaea spicata; Pendulina ilorcitana vel sp. altera, très grêle, rappelant celui de Lorca, P. ilorcitana; et par des débris schisteux, au-dessous de “los Salados” Ajuga humilis, que nous croyons nouveau pour l’Afrique.

5. Léger arrêt à Dar-Drius. Nous signalerons seulement deux espèces: Statice asparagoides, splendide et très rustique, à grosse souche ligneuse; un ail à peine visible, Allium Cupani, considéré comme nouveau pour le Rif.

Conclusion.

Notre campagne du Maroc a duré du 17 juin au 20 juillet: la dernière semaine en entier consacrée à la préparation des ultimes récoltes et à la rédaction des étiquettes en retard. Au Bulletin hospitalier qui, à cette rela-


tion prêtera ses colonnes, nos sincères remerciements. Aux auteurs dont les espèces ne sont pas accompagnées de leur nom, toutes nos excuses: il nous a fallu abréger. Aux botanistes qui ont collaboré à l’étude de nos récoltes, tous nos remerciement pour la contribution de leurs connaissances et de leur temps, et de leur obligeance.

Au cours de la dernière semaine, notre dévoué confrère Hno. Mauricio ayant dû partir pour Madrid, Hno. Lázaro se mit entièrement à notre ser-vice. Que ne leur devons-nous pas! Et quel reconnaissant souvenir d’eux garde le coeur, comme, en général, des chers frères du Collège qui, aux heures de crise de la main-d’œuvre, nous ont prêté leur concours. L’expres-sion de ces témoignages reconnaissants va plus spécialment au T. C. F. Filo-teo, directeur du Collège, qui pour moi fut si bon et si délicat, et favorisa nos excursions. Je prie le Ciel de se constituer envers tous mon débiteur.

Barcelone, septembre 1930.

(Extrait du «Bulletin de la Société Botanique de France”. Tome LXX-VII, Séance du 27 mars 1931.)

SECONDE CAMPAGNE

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Toutes les herborisations sont préparées par mon zélé et vaillant confrère Hno. Mauricio et réalisées avec lui, favorisées par la bienveillance du Rdo. Hno. Filoteo, Director del Colegio de Ntra. Sra. del Carmen de Melilla.

Dès l’arrivée, on se met à l’oeuvre même après une traversée houleuse. Dans cette note, nous nous proposons d’énumérer les plantes observées

dans chacune de nos herborisations, qui ont rayonné à 100 kilomètres et plus autour de la Capitale du Rif oriental(1), les voyages se faisant en ca-mionnette, ou en auto particulière pour tout le jour, procédé commode, mais onéreux aux petits budgets… D’où surgiront les Mécènes?

21 Avril.—El Zaio, à 73 kil. E de Melilla, et à 10 kil. en deçà de la rivière maritime Moulouya.

Seulement à l’arrivée au Zaio, —où se tenait ce jour là le souk (mar-ché)— on mit pied à terre. Sur les marges élargies du chemin de “la Agua-da” (fontaine des villages), et des “Monts des Kebdana”, on notait un luxe de Calendula arvensis, ssp. à grandes fleurs, Cladanthus arabicus à belles cala-thides d’or parfumées; Matthiola parviflora, rigide et trapu, très modeste-ment paré de menus pétales rose pâle; Carrichtera Vellae (annua), mauvaise herbe qui foisonne dans le bled, mais moins qu’une race de taille réduite de la Roquette (Eruca sativa s. l.). Sur les bords, se déroule en dense procession une grêle crucifère à figure de Erucastrum varium.

(1) En écrivant Rif au lieu deRiff et par suite rifensis au lieu de riffensis, nous suivons les indications de M. Le Professeur DR. MAIRE, de l’Université d’Alger, à qui nous devons bien des déterminations.


Nous récoltons ou notons à la hâte (les yeux sont plus rapides que les mains), Glaucium corniculatum fa. rifense, Notoceras bicorne, Sisymbrium runci-natum, Diplotaxis tenuisiliqua, Fedia Cornucopiae, Erodium chium nain, Pote-rium verrucosum, Echium Ortizi nov.?…

Au bout d’un chemin, viennent les premiers coteaux du massif calcaire des Kebdana, riche en espèces variées: Lavatera maritima à belles fleurs lilas, Valerianella discoidea, Euphorbia sp. annuel, menu, à étudier (E. rifana?), E. exigua var. melillensis; Plantago amplexicaulis, Lagopus et Psyllium; Thymus thymbroides; Teucrium rifense Maire et Sennen (fortasse T. Polium sensu am-plissimo ssp.) caractérisé par son port étalé décombant, son feuillage plus ou moins vert, ses beaux capitules rouges; Biscutella lyrata, à denses grappes soufrées dont les fleurs sont vite muées en minuscules boucliers d’argent veloutés, Hippocrepis confusa Pau, menu léio-monocarpe; Scorpiurus sulcata et vermiculata; Nonnea nigricans; Galium setaceum, Urtica membranacea, Tetragono-lobus purpureus; Spitzelia cupuligera, Urospermum picroides; Reichardia orientalis et intermedia; Scrofularia arguta rizocarpe; Ceratocapnos heterocarpa; Parietaria mauritanica et cretica; Salvia aegyptiaca; Medicago orbicularis, lappacea, trunca-tula et trycicla; Convulvulus althaeoides, suffruticosus (vel oranensis Pomel) et siculus; Seriola aetnensis; Reseda lutea, propinqua, et une forme, assez répandue ailleurs, intermédiaire aux R. alba et attenuata Ball (R. subattenuata nov?), plus voisine croyons-nous de l’espèce atlantique du Spicilegium florae ma-roccanae p. 338, pl. XI V; Silene gallica, nocturna et sp. juvenilis rubriflora; Poterium verrucosum; un beau groupe de Pistacia atlantica, arbre corpulent, de feuilles imparipennées, et qu’il faudrait multiplier sur ces collines dénu-dées, Rhus pentaphylla, presque exterminé, une belle colonie d’Allium album, protégée par l’intriqué fouillis barbelé du “bardo” (Zizyphus Lotus, arbuste cher aux lotophages) et bien défendue par ces brigands armés, ou à l’abri des cactaies (chumberas), de beaux Withania frutescens inermes décorés d’un beau feuillage et exposés à l’insolente déprédation. La pygméenne population des coteaux calcaires est fourmillante bien que dispersée: Filago fuscescens et Micropus bombycinus; Arenaria serpyllifolia, Spergula pentandra et Alsine dicho-toma; Asteriscus confusus (aquaticus) et maritimus; Pallenis spinosa, Malva parvi-flora et plusieurs espèces de l’hétérogène grex Hedypnois polymorpha; Papaver hispidum et Roemeria violacea; Helianthemum virgatum à grandes fleurs rouges décoratives, contrastant avec H. intermedium et un menu H. ledifolium var. hirtulum Pau, Hemiaria cinerea et mauritanica; Rhagadiolus edulis; Alsine pro-cumbens; Telephium Imperati, à rameaux bien courts; etc; etc.

Le long des chemins, le lilas du Japon, Melia Azedarach, était en fleur.

S E C O N D E C A M P A G N E 27

26 Avril.—Monte Arruit et Tauima. L’objet principal était la récolte en fruits du typique Rhaponticum acaule, recueilli un mois auparavant en fleurs par Hno. Mauricio.

Sur les talus de la route et les larges espaces sablonneux incultes, il était abondant. Nous lisons dans Battandier et Trabut, Flore d’Algérie, que les Maures mangent ses calathides à la manière des artichauts. Son rhizome vertical très épais le rend résistant aux longs mois de sécheresse, tout comme l’Astragaus lanigerus, dont nous notâmes quelques pieds. Il y avait là aussi un autre Astragalus macrorhize, dont nous ne pûmes découvrir qu’un seul pied et au sujet duquel M. le Professeur Maire, de la Faculté d’Alger, m’écrit “…Votre Astragalus… est certainement nouveau, (au moins pour l’Afrique du Nord)”. Nommé depuis A. Font-Oueri Maire et Sennen.

Plusieurs crucifères furent notées: Sisymbrium Irio f. multisiliquosum; Eru-castrum varium, répandu en de nombreuses localités; mais non envahissant comme Eruca longirostris qui blanchit des espaces à perte de vue; Cordylo-carpus muricatus, à grandes fleurs jaunes et ample rosette foliaire, radicale; Jondraba cichoriifolia (1) vel macrocarpa.

L’Asphodelus microcarpus fructifié élevait ses scapes robustes parmi des touffes clairsemées de Thymus thymbroides Pomel et de Teucrium rifense, quelques tiges macracanthes d’Asparagus et quelques bulbeuses fructifiées en étude; Scilla sp.; Muscari sp., Romulea sp., Allium sp.

Et puis, de l’autre côté de la route, où l’ondulation s’élève en léger co-teau, des espèces parfois très menues, que seule, une grande habitude fait distinguer: Sideritis abracteolata, Euphorbia sulcata, Ajuga humilis, Hippocrepis confusa, Nonnea micrantha, Silene coarctata, Lithospermum apulum, Matthiola parviflora, Scorpiurus sulcata, Medicago cylindrica, Centaurea involucrata acaule et uniflore au début, parfois prenant ensuite des proportions à déborder une feuille d’herbier.

Le déjeuner interrompt, —pas longtemps,— la patiente cueillette; l’aiguë investigation. Nous dévalons d’un autre côte l’insensible pente, et notons: Astragalus epiglotis, hamosus, sesameus, Carduus leptocladus, Alsine procumbens, Asteriscus maritimus ce dernier, malgré son nom spécifique, s’éloignant bien de la côte, tout comme dans notre Midi et en Catalogne. Alyssum et Galium maritimum; Withania frutescens, général dans la région ainsi que Solanum sodomaeum; Lavandula multifida. L’Eruca longirostris ou forme voisine du grex sativa, blanchit joyeusement l’étendue de sa toilette nuptiale. Un Reseda rapporté à tort, croyons-nous au R. alba, et que nous

(1) Nous abandonnons les graphies Cichoriifolia, Serpyllifolia, Anglica, Gallica, Hispa-nica... non pour avoir évolué, mais pour éviter la singularité.


croyons très voisin du R. attenuata Ball du Maroc atlantique, abonde dans les terres labourées, mêlé à un Stachys hirta grandiflore, à Cordylocarpus muri-catus, Avena sp. Mais l’exploration, plutôt que de piétiner sans intérêt dans l’uniformité, se porte sur d’autres points, grâce à une camionnette qui passe. Elles sont nombreuses.

Nous voilà à Tauima, résidence du “Tercio”, légion étrangère. Un soldat hollandais nous aborde en bon français. On échange quelques mots. Puis les yeux interrogent plus intimement des sites différents des précédents. Nous récoltons: Fumaria major fa. Beltrani nov.; Silene Pomeli Batt. ou tagadirtensis Murb.; Vicia amphicarpa; Ononis pendula; Medicago lappacea; Scorpiurus vermi-culata et sulcata; Euphorbia medicaginea entremèlé de E. helioscopia; Linaria reflexa et triphylla; Echium tercianum nov.; Chaenorhinum minus; Matthiola tri-cuspidata fa. lunatiformis, à belles fleurs roses; Spergularia diantra, apparem-ment distinct de S. selsuginea, Anthyrrinum orontium fa.; Althaea longiflora; Vicia pseudocracca; Silene apetala.

28 Avril.—Cabrerizas Altas; une petite soirée sur de maigres coteaux calcaires, parmi des céréales encore vertes.

Espèces notées: Silene apetala et S. coarctata, que Pau intègre dans le grex cerastioides; Valantia hispida et muralis; Galium saccharatum et murale; Diplo-taxis viminea identique à notre variété balearica des Baléares publiée dans nos exsiccata; Hyoseris scabra, Scorpiurus sulcata; 2 pieds seulement et oli-gocéphales d’une Centaurée que nous devions centurier plus tard sur talus des enclos, macro-polycéphale et macracanthe: Centaurea incana Desf.; C. involucrata toujours inerme et de taille variable; diverses formes d’Hedypnois polymorpha (mauritanica, crepidiformis, rhagadioloides, cretica, persica): Parony-chia argentea et nivea; Medicago tornata, tribuloides et minima; Filago prostrata et fuscescens; Asteriscus mauritanicus Jord., de larges touffes étalées sur le sol, très multiflores, à capitules d’un rose violet, constituant apparemment un grex différent du Teucrium Polium et de ses formes rubriflores, peut-être plus voisin du T. gnaphalodes Valhl assez polymorpe, et peut-être propre au Rif marocain. C’est pourquoi, de concert avec M. le Professeur MAIRE, nous le nommons T. rifeum (Maire et Sennen); nous en avons déjà publié les quelques formes ou variétés suivantes; chamaedryfolium (Pau et F.-Q.); Mau-ritii; etc.; Marrubium vulgare; Ballota hispanica, Papaver hispidum; Hippocre-pis confusa; Echium Briqueti; Alsine tenuifolia var.; Romulea Bulbocodium (gr.); Urginea undulata; Bellevalia dubia; Convolvulus suffruticosus; etc.


1º Mai.—Beni-Sicar et Hidum.

1. Beni-Sicar.—Le long de la route d’abord, sur les marges et les talus ensuite, abonde le sombre et rébarbatif Solanum sodomaeum. Une touffe de Clematis flammula, qu’on retrouvera à l’entrée de la “Vallée des lauriers-roses” (Valle de las Adelfas) et une plus ample de Lonicera biflora, non encore fleuries, surgissent sur les côtés. Tout va à la merci de la dent caprine et ovine; mais, au milieu de l’abondance, beaucoup reste intact.

On note ou récolte: Helianthemum virgatum, Caput-Felis, ciliatum (Desf.) Pers., pilosum fa., origanifolium fa., polyanthum var., viscidum, viscarium Boiss.?; intermedium; Hippocrepis ciliata; Urtica pilulifera; Astragalus mauritanicus, à fleurs d’un rouge bleuissant et légumes en crochet; Hedysarum spinosissimum, Vicia amphicarpa et angustifolia (s. l.); Avena longiflora; Festuca caerulescens; Lepturus incurvatus; Scleropoa rigida var. robusta Duv.-Jouve; Romulea Colum-nae; Echinops spinosus; Carduus Spachii vel corbariensis Porr.; Lithospermum apu-lum, etc.

2. Coteaux calcaires sablonneux de Hidum. Avant d’atteindre les sables, nous cueillons sur l’affleurement des rochers calcaires: Putoria brevi-folia et Anthyllis maura; sur les escarpements du torrent, le Rosa sempervirens.

Les menus sables plus ou moins fixés hébergent bien des espèces: Romu-lea sp., Ophrys speculum et fusca; Orchis fragans; Bellevalia ciliata, à gros bulbe et vaste grappe arrondie à très longs pédicelles; Cistus Libanotis var. pruino-sus Willk. fa. latifolius; Helianthemum halimifolium; des touffes merveilleuses d’Hel. Caput-felis en fruits; Festuca caerulescens fa. luxurians; Avena albinervis; Avellinia Michelii fa. gracillima; Scleropoa hemipoa et maritima; Echium parvi-florum et Paniaguae; Silene ramosissima var. brevipes M. et S., et S. coarctata; Richardia tingitana var. Mauritii ad var. pinnatifidam (Lag.) Pau accedens; R. orientalis (L) D.C.; de vastes coussinets d’or d’Ononis hispanica var. Mauritii M. et S., très décoratif Ranunculus fibrosus Pomel (gr. flabellatus); Bunium mauritanicum au début de l’anthèse; Thymus tymbroides, en pieds isolés peu apparents après la floraison; de vastes touffes étalées sur le sable de Teucrium rifeum très florifère et parfumé; Asperula hirsuta var. scabra M. et S. à longues tiges érigées, non encore fleuri; Anthyllis maura; Vicia atropurpurea; Lotus cre-ticus; Plantago Lagopus, Bellardi fa. robusta, Psyllium, Coronopus fa. perennis, et surtout P. albicans; Euphorbia terracina s.l., segetalis, exigua; Bromus maximus, madritensis, rubens, fasciculatus; Vulpia membranacea; Stipa tenacissima; Ammo-phylla australis; Dactylis hispanica; Avena pruinosa (gr. bromoides); Lepturus


incurvatus très menu; de belles colonies introduites de Mesembryanthemum acinaciforme, originare du Cap…

Il existe à Hidum des plantations d’Acacia y d’Eucaliptus, de Pins, grâce auxquelles la flore est à l’abri de la dévastation des pâturants.

3 Mai.—De Segangan à Uixan, 800 m environ. Descendus de la camionnette qui doit revenir nous prendre à 6 heures,

nous traversons S. Juan las Minas dans la direction de Uixan, village des mineurs, situé à côté des riches miner de fer.

Entre les céréales —sur les marges et talus,— et aussi dans l’intérieur où de mombreuses éclaircies et des plaques de Lotus permettent l’entrée, nous récoltons: Carthamus caeruleus, Lotus collinus grandiflore, Salvia viridis, Bifora testiculata, Geropogon glaber à péricline appauvri; Medicago muricata, turbinata et reticulata; Ornithogalum narbonense, Scorpiurus vermiculatus et sulcatus; Ni-gella damascena; Thesium humile, Silene muscipula fa., Thymus thymbroides, etc.

Au sortir des champs, le chemin nous mène vers le ruisseau à peu près sec. Sur les berges nous notons des Asphodelus très distincts par la robustesse et la grandeur des fleurs; le dominant est vigoureux et grandiflore rappelant notre A. fistulosus; l’autre est très sensiblement grêle et parviflore, en pieds rares. On prend bien de toutes les formes critiques, mais cela ne vaut pas l’étude sur le vif, qui n’est possible que lorsqu’on n’est pas pressé.

L’enumération continue sans tenir rigoureusement compte de en avant et en arrière: Polypogon melillensis, bien différent du monspeliensis, auquel il a été rapporté aux alentours de Melilla; Hedysarum spinosissimum et capitatum, et une forme intermédiaire H. intermedium; Centaurea fragilis et pullata; Convul-vulus siculus très menu, suffruticosus (bien qu’à tiges entièrement herbacées); Astragalus stella, sesameus et mauritanicus; Linaria triphylla; Fumaria minor var. Maximiliani; Scrofularia canina; Lathyrus articulatus; partout Ballota his-panica bien ballotée par les auteurs; des coteaux entiers d’Urginea maritima; et sur des pentes très raides jusque dans les hauteurs, Thymus thymbroides; Thrincia tuberosa var. verna que nous prenions pour Millina leontodontoides, Spitzelia cupuligera; etc.

2. Monte Uixan.—Dans les céréales (le plus souvent ce sont des orges, presque jamais de l’avoine): Hypecoum pendulum; Roemeria violacea; Fumaria parviflora; dans les lieux incultes (tout est en pente et souvent raide): Planta-go serraria; Micropus bombycinus et supinus, très menú; Helianthemum virgatum; Fumaria viscida; Scorpiurus sulcata; Urtica membranacea; Salvia verbenaca var.;


dans les marges, depuis le bas, encore Prasium majus, protégé et rare; Thymus thymbroides en fiançailles; partout, et depuis S. Juan Euphorbia retusa vel fa. affinis; sur les hauteurs et sur les sommets explorés par Hno. Mauricio: Polygala Webbii (?) (ex Maire) ou rupestre var. macrosperma; Phalangium beati-cum gracilicaule et ténuifolié; Hammatolobium Kremerianum; Sedum sediforme (Jacq.) Pau; Galium erectum var. Mauritii et ephedroides; etc.

En redescendant par la belle route ou le long des sentiers bien des choses déjà mentionnées ou nouvelles: Prasium majus (toujours en pieds isolés); Erucastrum varium; Nepeta Apulei en splendide toilette; Hedysarum interme-dium; Micropus supunus; Linaria triphylla; Polypogon melillensis; Centaurea Cal-citrapa; et bien d’autres plantes rudérales; etc.

La journée a été couverte et plutôt brumeuse. Il a fait moins chaud, mais à un moment, il a fallu s’abriter. Les alentours de Segangan, que nous n’avons pas vus, sont à visiter. Quand?…

7 Mai.—Coteaux basaltiques de Mazuza, ancien poste militaire en ruines de Sidi Hamet el Hach (S. Ahmed el Hadj).

On s’y rend par une des nombreuses camionnettes qui vont de Melilla à Nador (15 kil.) et continuent sur El Zaio et Oudja ou Tafersit et Hemis de Tensaman, ou encore Beni-Tuzin, Axdir-Alhucemas et Targuist.

Nous continuons un peu au delà du monticule basaltique dit “Atalayon” qui monte la garde à l’W de la “Mar Chica” ou le “Bu-Areg”. Un signe et la camionnette, qui fait du 60 à l’heure, s’arrête. Le groupe descend. On s’élève d’abord sur le coteau à sol meuble comme cendre, incliné vers le tor-rent encombré de blocs, puis on halète pour atteindre le sommet d’où l’on jouira d’un vaste panorama. Les céréales sont encore vertes. Bien des bonnes espèces trouvent place dans la boîte ou le carton, oui s’abritent dans de nom-breux lambeaux incultes entremêlés aux champs de céréales. La végétation est hâtive, menue, variée, comprenant surtout des espèces monocarpiques. Nous notons: Astragalus asperulus Duf.; Micropus supinus; Carduus leptocladus; mêlé à Galactites tomentosa; Asteriscus confusus (aquaticus), spinosus (Pallenis) et maritimus; Scabiosa mospeliensis; Caucalis leptophylla; Orlaya platycarpa; Gero-pogon glaber (déjà signalé par Caballero); Fedia cornucopiae (graciliflora) et Caput-Bovis; Spitzelia cupuligera fa. nana; Campanula afra; Vaillantia hispida; Erucastrum varium; Biscutella lyrata s.l. et Reichardia intermedia; Ononis pen-dula, sicula et ornithopodioides; Bifora testiculata; Medicago tribuloides et reticu-lata; Scorpiurus sulcata et et sur talus herbeux, Rumex thyrsoides juvénile. Sur les hauteurs de Sidi Hamet el Hach, d’où la vue s’étend sur le littoral: Evax pygmaea non typique; Bellis papposa; Ormenis ou Matricaria sp.; Carduus Spa-


chianus vel polyacanthus; Parononychia argentea et nivea largement distribués sur tout le territoire exploré. Nous en omettons.

Deux autres groupes, partis vers d’autres directions, firent aussi bonne chasse.

1.—Falaises du Litoral.—Campanula mollis; Phagnalon sordidum, etc.

2.—Tigorfaten ou “Valle de las Adelfas”: Poterium ancistroides, très décoratif des rochers calcaires arides par son dense feuillage luisant d’un vert gai; Galium brunneum, d’où nous démêlons quelques pieds de Vaillantia muralis, à peine entrevu; Polygala Webbiana (vel P. rupestre fa. macrosperma); Phalaris gracillis (?); Campanula afra et Erinus; Chaenorrhinum rubrifolium; etc.

10 Mai.—Hidum et Aguada de las Palmeras. Le parcours est diffé-rent de celui du 1º Mai. Des hauteurs des coteaux argilo-calcaires revêtus de sables apportés par les vents d’ouest on dirait la mer à quatre pas au-dessous. Dupé qui s’y fie.

Partis de Hidum en herborisant, on s’arrête un peu pour la centurie d’espèces intéressantes et on ne fut pas au fond avant 11 heures. Une bien agréable surprise nous y attendait, la découverte sur les escarpements de la falaise ruinée en cascades et sablonneuse du Paua marocana Caballero (Andryala maroccana Pau) Bol. R. Soc. Esp. 1915 cum tab. Dans un ravin humide et très ecarpé, sur un sol sablonneux, furent notés: Pistacia Lenticus, si rare ou nul de Melilla à la Moulouya, dominant dans les montagnes qui s’élèvent entre les “ríos” Amekran et Nekor, d’influences écologiques très différentes: Tamarix Murbecki Nob.; Agrostis verticillata; Delphinium peregri-num var. oranense; Chrysanthemum arenarium; Lythrum flexuosum; Biscutella au-riculata, etc. Tandis que nous préparions une charge de la litigieuse andrya-lée, parfois tortueuse et buissonnante, Hno. Mauricio descendit au bas de la falaise, où l’avaient précédé trois élèves botanophiles qui nous avaient suivis. Il en rapporta Glaucium luteum; Statice sinuata; Jasione glabra; et de vastes, touffes parfumées de Diotis candidissima Desf. (D. maritima Coss.; Athanasia maritima L.).

Mais 12 heures avaient sonné. Le dîner était resté dans la maison du garde. Il fallait y remonter. Et c’était bien haut. Ce fut dur pour un septua-génaire chargé du double fardeau des ans et de la riche moisson.


On s’y fit. La cime fut conquise sans arrêt dans l’assaut si ce n’est pour glaner encore une forme curieuse. Bien qu’on nous assure que les crêtes ne dépassent pas 300 m, nous avons l’impression qu’elles approchent bien de 400 m.

Un court intevalle, pendant lequel les jeunes se désaltèrent. Puis on sor-tit pour examiner encore, se baisser sur de menues choses, et aller vers la camionnette qui pasa vers 6 heures.

La plupart des plantes vues le 1º Mai se montrèrent encore. Nous no-tâmes: Gallium Bovei; Vaillantia hispida; Thesium humile enfariné par un Oi-dium; Bunium mauritanicum; Reseda neglecta; Dipcadi serotinum (versicolor); Gla-diolus Paui; Muscari comosum; Festuca caerulescens, Avena pruinosa et albinervis, et toutes ces graminées précoces des sables maritimes: Scleropoa maritima et hemipoa; Vulpia membranacea et agrestis, Bromus rigidus et rubens; Ammophylla australis; Echium Paniaguae, petit, étalé sur le sol; E. angustifolium dressé et non ramifié; Cistus Libanotis var. pruinosus Willk. fa. latifolius; Helichrysum rupestre var. Jorroi; Atractylis macrophylla var. incana Maire (1925) (v. canes-cens snob. in Camp. Bot. Mar. 1930); Asperula hirsuta var. squarrosa M. et S.; Sylibum Marianum; Carduus Spachianus très épineux; Sideritis subatlantica type et formes de la variété rifea (rhiphaea) F.-Q. et P.; Scolymus grandiflorus; Polygala Webbiana (Maire); ces splendides Ononis Mauritii, ces riches touffes de Teucrium rifeum M. et S. dissitiflores croissant à côté de T. Polium var. hidumense et s’hybridant avec lui.

Note.—Presque toutes ces plantes sont du versant maritime, que nous avions encore peu exploré. Les listes sont loin d’être épuisées.

14 Mai.—Cabrerizas Altas (2ª visite).Vu la série des plantes de la saison, et d’autres non encore notées ou

parcimonieusement distribuées: Centaurea aspera, non inscrit dans la flore de l’Afrique du Nord, (teste Maire) var. subinermis et une forme paroéspi-nuleuse; Chrysanthemum coronarium à ligules blanches et à ligules jaunes plus longuement rayonnantes; Phalaris paradoxa; Serratula mucronata; Ebenus pin-nata; Fumaria major fa. Beltrani nov.; Reseda lutea et collina; Dipcadi versicolor Nob. (la couleur change par la dessiccation, et le vocable spécifique est im-propre la plante fleurissant et fructifiant au printemps); Asteriscus maritimus, confusus Nob. (aquaticus, nom. inept.); Convulvulus althaeoides et suffruticosus (vel oranensis, les tiges étant complètement herbacées); Centaurea involucrata et melillensis; Teucrium rifeum s.l. en magnifiques exemplaires; Hordeum lepo-rinum, peu fréquent; Brachypodium annuun Nob. (distachyum, nom. inept.) très abondant là et ailleurs, B. ramosum que nous avons aussi d’ailleurs,


mais moins commum que le précédent; Atractyllis cancellata très fréquent; des pieds clairsemés de Cirsium echinatum, dont les calathides pullulent de cétoines noires pointillées de blanc. Dans les décombres, Senebiera didyma; Chenopodium murale et ambrosioides; Urtica urens; Carduus Spachi formes rosei-flora et albiflora. Le clou de cette sortie fut la récolte abondante du Centaurea incana, localisé sur les talus d’une vigne enclose, dont les robustes épines bractéales font songer au C. saxicola Lag., mais avec des feuilles et des rami-fications bien différentes. On y peut distingeur des formes rectispina assez variable et parfois subinermes.

Hno. Mauricio rapporte de la Kabila de los Santos: Succowia baleari-ca; Brassica Chistobalis; Ephedra fragilis; Antirrhynum Jorroi (gr. hispanicum); Plantago amplexicaulis; Centrathus orbiculatus (gr. Calcitrapa); 2 hampes fruc-tifiées d’Ornithogalum sessiliflorum; Genista umbellata; Carretera chalepensis var. pelucido-punctata; Melica guruguensis; Colutea arborea fa., etc.

Note.—Après cette date jusqu’au 8 juin, Hno MAURICIO sera seul dans les excursions. Une forte indisposition nous clouant sur un lit pendant plus d’une semaine. Nous avons accepté cette épreuve et les souffrances concomitantes avec résignation à l’inscrutable volonté de Dieu. Nous re-mercions notre dévouvé confrère Hno. MAURICIO, le charitable infirmier Hno. Fortunato, le C. F. Filoteo, Directeur, comme aussi le sympa-thique médecin du collège des soins qu’ils nous ont donnés et dont nous gardons un reconnaissant souvenir.

21 Mai.—Farhana y Zoco el Hach (Souk-el Hadj).Dans la récolte de Hno. Mauricio, nous notons: Ferula communis; Smyr-

nium Olusatrum; Rosa sempervirens; Trifolium lappaceum; Lotus edulis et orbitho-podioides; Medicago truncatula; Vicia Ervilia et sativa; Ononis pendula; Sedum caespitosum; Gaaudinia fragilis; Bromus macrostachys; Aristolochia baetica; Ra-nunculus muricatus, etc.

28 Mai.—Muley-Rechid.Phalaris paradoxa; Stipa parviflora; Teucrium corymbiferum rifeum var.; Dau-

cus muricatus fa.; Lavatera flava; Echium sp.; Rosmarinus officinalis; Artemisia herba-alba; Salsola flavescens et Webii, ce dernier parasité par une cuscute; Anabasis sp. juvenilis; Althaea longiflora; Amni majus; Amnoides (Ptychotis) verticillata var. trachysperma; Cordylocarpus muricatus; Catananche caerulea; etc.

Et le même jour. Zaio-Kebdana: Nepeta multibracteata; Teucrium Mairei; Pulicaria odora; Rumex vesicarius; etc.


Moulouya, gué Saf-Saf: Echium horridum Batt.; Withania somnifera, déjà communiqué à Pau par Carlos Vicioso; Tamarix Murbecki; Amberboa tubiliflora Murb. var. ramosissima (Pit.) Maire; Centaurea Calcitrapa, pungens et sphaerocephala (les cinq derniers se retrouvent au Pont Neuf de la route Melilla-Oran); Cirsium echinatum, Sylibum Marianum…

8 Juin.—Encore Cabrerizas-Rostrogordo.Grâce à Dieu, nos excursions personnelles reprennent après un trêve de

quelques semaines. Les coteaux calcaires des alentours de Melilla, si beaux au début, sont maintenant désolés par la sécheresse prolongée. Néanmoins, certaines espèces annuelles adaptées ont résité: Barckhausia foetida; Echium Briqueti et E. horrendum nov.; Mercurialis Huetii; Herniaria hirsuta; Teucrium mauritanicus; Centaurea involucrata et melitensis; etc.

Aux thérophytes ci-dessus ajoutons quelques chaméphytes mieux ar-mées pour la résistance: Dactylis hispanica var. melillensis nov. (trois formes); Mentha rotundifolia; Teucrium rifeum fa.; Solanum Sodomeum; Ebenus pinnatus; Serratula mucronata; Sideritis subatlantiva var. ripaea; Putoria brevifolia var. me-lillensis M. et S. fa. elongata, voisin du var. Dyris dont il diffère par le calyce à 3-4 dents inégales (fidei MAIRE); Centaurea aspera var. (C. aspera n’est pas jusqu’ici une spèce africaine, Maire in litt.); Beta maritima; etc.

10 Juin.—Hassi-Berkane.Sur tout le parcours des troupes de moissonnneurs maures et d’enfants

coupent sans aucune presse, et parfois arrachent de maigres chaumes clair-semés.

Au sortir de Zeluan, des coquelicots apparaissent encore dans les cé-réales donnant un espoir trompé, car plus on avance plus se manifestent les ravages d’une implacable sécheresse, qui, ser le tard, menacera l’existence même des troupeaux.

A l’arrivée à Hassi-Berkane, le “Zoco” (marché) bat son plein. Et de suite nous entrepenons l’escalade de l’abrupte et aride colline, en partie ceinte de rochers en falaise où tout est brûlé. Mais voilà qu’un Maure du poste nous hèle. Il est envoyé par le Capitaine Ortiz, qui veut nous avoir à dîner. On promet, et l’ascension continue par un soleil vraiment marocain. Mais Hno. Mauricio, plus intrépide, a disparu vers le versant opposé. II en rapportera fructifié, mais à follicules rarissimes, le Caralluma marocana Hook. Nous, nous récoltons des épaves et d’autres espèces dans les ébou-lis au pied de la falaise calcaire: Prasium majus, Catananche caerulea; Ballota hispanica à corolles d’un pourpre noir, couleur des gros hyménoptères qui


voltigent autour et plongent dans leur gueule; Marrubium vulgare; Centaurea Calcitrapa; Teucrium mairei des Kebdana; Melica Guruguensis (grex minuta?); Erucastrum varium; Sucowia balearica; Ceratocnemum sp. délabré; Urtica mem-branacea; Parietaria cretica; Ruscus hypophyllum; Jasonia rupestris; Lithospermum ericetorum; Teucrium fruticans; Capparis ovata; Polycarpon Bivonae, distribué de la même localité par le Dr. Font-Quer dans son Iter maroccanum; sur le roc, des restes desséchés d’un Saxifraga, etc.

Hno. Mauricio rapporte un Dianthus; le même apparemment que celui de Monte Uixan et de Tizi Assa.

Près des habitations on note: Amarantus gracilis Desf., si abondant à Me-lilla, et confondu.

Et on se hâte d’entrer diez le capitaine Ortiz, car la chaleur est suflo-cante, tandis que le vent, qu’on dirait sortir d’une fournaise, soulève des flots de poussière. La température doit être supérieure à 400. On se hâte de nous servir un opportun rafraîchissement.

On se repose, même après un maigre butin. Puis on déjeune en compa-gnie du capitaine Ortiz et on cause et on laisse un peu tomber l’étouffante chaleur.

Le remerciement sur les lèvres, nous prenons congé du bienveillant am-phitryon, et on repart peur mettre pied â terre à la première occasion.

Nous recueillîmes: Brignolia pastinacifolia; MalaBalla sp.; Athamanta sp.; Amni majus; Melica ciliata; Artemisia arborescens. L’A. Herba-alba var. oranensis (?) foisonnait autour du poste et en continuant. Et la plaine caillouteuse se constellait de denses et sombres petits buissons d’Anabis sp. comme à Dar-Drius, et de féroces îlots de Ziziphus Lotus, où s’abrite le Withania frutescens, tandis que Solanum sodomaeum, n’ayant rien à caindre, processione le long des sentiers et des chemins.

Une seconde halte vers la colonie agricole de Beni-bu-Yahi nous offre d’autres espèces: Glaucium corniculatum var. rifense; Roemeria violacea; Scorpiu-rus sulcata; Geropogon glaber (3e localité); Erucastrum varium; Papaver Rhoeas et hispidum; Medicago truncatula, qui nous paraît l’espèce la plus fréquente et puis Carrichtrera vellae, qui infeste le territore; Elaeoselinum thapsioides (Desf.) Maire; etc.

On fait une troisième halte avant de traverser la rivière de Zeluan, connu de PAU. Nous récoltons: Frankenia corymbosa; Beta 2 sp.; Medicago (pied maigre); Achillea santolinoides; Reseda sp. ad R. attenuatum Ball accedens; Avena sp.; etc.


12 Juin.—Calablanca.Hno. Mauricio, ayant trouvé une place dans la camionnette des excur-

sionnistes du Real, visite le ravin et les dunes de Calablanca et en rapporte les espèces suivantes: Paua maroccana Cab (l. class.); Anthemis sp. nov. (selon Font-Quer); Jasione glabra; Polypogon melillensis Nob.; Sedum album var. pur-pureum Maire; Lonicera implexa; Lycium intricatum; Origanum Mayorana colitur; Carthamus arborescens…

13 Juin.—Mulay-Rechid.—Du poste, sans s’éloigner de la route, en direction de Melilla, on note: Salsola flavescens; Suaeda fruticosa; Atriplex par-viflora; Beta maritima et macrocarpa; Fagonia cretica; Marrubium alyssoides; Mi-crolonchus Duriaei; Centaurea melitensis et involucrata fa elongata; Spitzelia cupu-ligera; Reichardia intermedia; Urospermum picroides; Stipa parviflora et tortilis; Oryzopsis miliacea; Schimus marginatus; Lamarckia aurea; Echium hispidisimo-postulatum nov., E. sp.; Calendula sp.; Convulvulus suffruticosus (?), althaeoides et siculus; Glacium corniculatum var. rifense; Artemisia 2 sp. juveniles; Lavan-dula dentata en superbes arbrisseaux; Delphinium peregrinum fa.; Scorpiurus sulcata; Hedypnois polymorpha s.l., Scolymus hispanicus (le maculatus abondait entre Tauima et Nador et encore plus Amni Visnaga ssp. Paui); A. majus; Thapsia decusata; Ammoides verticillata; Lactuca scariola; Sonchus tenerrimus var.; Paronychia argentea; Herniaria cinerea; Euphorbia exigua; Asteriscus mau-ritanicus Jord. et Fourr., A. confusus Nob., Cladanthus arabicus; Cordylocarpus muricatus; Erucastrum varium; Carrichtera annua (vellae); Reseda Gussoneana, collina, propinqua, sp. ad. attenuatam Ball accedens, Sisymbrium runcinatum; Mathiola parviflora; Frankenia corymbosa et crassicostata; Malva cristata; Cal-lycotome Grosi Pau, Ononis Natrix fa. et O. hispanica fa.; Trigonella mospeliaca; Medicago sp.; Eryngium mauritanicum e ilicifolium; Chrysanthemum coronarium et arenarium; Carlina lanata et racemosa; Catananche caerulea; Thrincias hir-ta s.l.; Cynoglosum clandestinum; Scrofularia canina; Salvia verbenaca; Statice Thouini; Bupleurum melillense Pau; Cistus Libanotis tipo; etc.

16 Juin.—Gurugú, 970 m.On revoit cette montagne visitée l’an dernier et qui nous avait enchanté

par sa fraîcheur et sa flore variée. Une impitoyable sécheresse s’était ri de sa brillante parure et l’avait réduite à une lamentable désolation.

Dans le bas nous notâmes: Malva hispanica; Crucianella angustifolia; Hedypnois polymorpha, forme très dense brevimultiramosa; Picridium interme-dium; Plantago Bellardii, etc. En continuant de monter, nous trouvons sur la route un chacal mort, la queue épaissie semblable à celle d’un renard.


L’itinéraire comprenait la visite de “Hardu” au pied du poste militaire de “El Kola”. Nous voulions y retourner pour posséder (et nous guider dans l’étude des nombreuses formes de ce groupe) L’Echium rifeum (rhiphaeum) Pau dans Caballero, Excurs. bot. à Melilla en 1915 (1917).

Nous le rencontrâmes et reconnûmes l’exactitude de “spicis simplici-bus…, corolla…, rubra” mais l’unique Echium trouvé aux alentours de Har-du, sentiers et marges, ne répondait aucunement à “Perenne basi lignosa” et nous dûmes repartir bredouille, après un long détour infructueux.

Nous atteignions d’une traite Taquigriat, 970 m. En mettant pied à terre pour le petit déjeuner nous constatons que le

thermos —auquel le médecin nous avait soumis pour les repas pris dans la campagne,— est brisé.

On déjeune froid. Mais la forte chaleur matinale pouvait y suppléer. On se trouvait au dernier contour de la route. On y recueille: Cynosorus effusus Link = C. elegans Auct. non Desf. (teste Maire); Medicago apiculata et arabica; Hyoseris radiata; Fumaria pallidiflora (?) fa. Guruguensis.

On revoit en buissons rigides fortement ligneux dans le bas, Echium Phi-lothei abondant sur les hauteurs de Taquigriat et plus bas en face de Basbel sur les marges de la route Conopodium denudatum; Asperula hirsuta fa. pallidi-flora; de rares pieds l’Astralagus lusitanicus; de luxuriants Antirrhinum Lazari vel ramosissimum; de grandes et robustes touffes très vertes de Reseda alba, et encore plus du non moins vigoureux R. Gussonei. Le Rumex thyrsoides est complètement délabré, tandis que, deci delà, se dressent, rigides et bien verts des R. divaricatus. Une paresseuse tournée par les alentours nous per-met de noter des débris de Myosotis Candeli (gr. taraxacifolia); Andryala inte-grifolia s.l.; Sonchus glaucescens fa. Guruguensis (non typique par les akènes); très épineux (spinosissimus) et de la sorte protégée contre la dent des ron-geurs (lapins) dont nous notâmes le crottin et les bénignes déprédations. Il fallut le piétiner pour l’enfermer dans le carton.

Et, sur ces entrefaites, Hno. Mauricio revient avec une belle forme fructifiée de Coronilla pentaphylloides; Phillirea medianifolia ssp.; Cytisus ha-plophyllus ssp. nov.; Saxifraga oranensis (gr. globulifera); Ferula communis; Pha-langium sp.; Dianthus longibracteatus; Phelipaea Mutelii; etc.

Et la récolte de la matinée se donna pour terminée.La vague de chaleur nous pousse vers les murs du poste bâti au sommet

culminant. Et l’obligeance du sergent Pascual nous offre un secourable abri à l’in-

térieur, où l’on se repose, où l’on dîne commodément, où l’on nous sert un café restaurateur, qui suppléa au thermos.


Ménagement de la douce et attentive Providence. Puis l’auto nous mène près des escarpements rocheux en face de Basbel,

vers 800 m. C’est apparemment un des plus riches recoins du belliqueux massif. Nous y revoyons: Scrofularia laevigata; Crambe reniformis; Reseda alba et Gussonei; Centurium umbellatum var. suffruticosum fa.; Iris Fontanesi fruc-tifiée; Sedum michantum, S. Clusii; Dianthus sp.; Cytinus hypocistis, cité par Caballero; Cytisus baeticus et triflorus; Rapistrum rugosum et longiracemo-sum nov.; Convulvulus althaeoides var. scandens nov., grandifolié multiflore, longuement traînant sur le maquis; Hypericum ciliatum, bien clairsemé, un menu Galium du grex parisiense; Vicia pubescens; Campanula Rapunculus var. verruculosa; Rumus ulmifolius fa. Guruguensis (?) polymorphe; une forme (naine et en dense buisson, feuilles grandes luisantes et très coriaces, fruits globueux) de aurier-tin, Viburnum Mauritii, etc. Tout est bondé. Et voilà que trouvent place encore de belles touffes d’Andropogon pubescens très dis-tinct, à notre avis, par sa morphologie et son aire de dispersion, de A. hirtus.

Nous n’avons pas noté ce dernier au Maroc ni dans le Sud de l’Espagne, et le Prodromus, non plus, ne l’y indique pas.

18 Juin.—Tigorfaten = Barranco del Nano = Valle de las Adelfas (lauriers roses).

Etroite vallée, bientôt rétrécie en gorges, bien arrosée dans son parcimo-nieux domaine de cultures. Belle fontaine au pied des falaises. Prise d’eau pour Melilla.

Nous retrouvons les belles espèces notées par Caballero en 1915: Cam-panula mollis var.; Galium brunneum; Poterium ancistroides; etc. En vain nous avons cherché Centaurea acaulis, signalé à l’entrée de la vallée de laquelle un sentier plus direct nous aura écartés.

Sur les bords humides du ruisseau, on note la grande abondance du Men-tha rotundifolia fa. melillensis de feuillage luxuriant, de riches colonies de Euphorbia pubescens plutôt grêle; de vastes gazons de Cyperus distachyus; une bien peite forme d’Agrostis verticillata (fa. gracilis), abondante et retrouvée au Rio Amekran; de rarissimes tiges non ramifiées de Equisetum ramosissimum; quelques rares pieds de cresson de fontaine et de cresson de cheval (Nastur-tium officinale et Helosciadium nodiflorum); quelques colonies en roche sèche de Adiantum Capillus-Veneris fa. nova; Clematis flammula, etc.

La prise d’eau passée, nous trouvons d’intéressantes espèces non encore signalées. Hno. Filoteo, Directeur du “Colegio del Carmen”, nous accom-pagne et s’intéresse à nos trouvailles. Et longtemps se dressent des deux cô-tés les rochers trop dénudés, parfois tapissés de denses coussinets pendants


de Putoria brevifolia var. melillensis M. et S. à longue floraison, à petits fruits rouges très caducs, à odeur de putois. Nous notons: Pinus halepensis sur le versant droit spécialement, mêlé au Callitris articulata (quadrivaldis) ; Echinops spinosus â tiges grêles et grosses calathides bleuettes non hérissées de longues épines, comme dans la forme des contreforts du Gurugu (à peu près typique, teste Maire); Sideritis subatlantica fa. laxa; Helianthemum syria-cum; Atractylis macrophylla en grosses touffes sous les formes verte ou plus ou moins cendrée (var. incana Maire (1925) = var. canescens Nob. (1930]; Silene colorata var. angustifolia.

Nous clorons cette liste par quelques espèces observées à l’entrée de la vallée: Ononis Loberae Sennen (gr. arborescens), presque identique à celui d’Oran (selon Maire) et distinct de celui de Cabo de Tres Forcas; Cheno-podium ambrosioides y multifidum (Roubieva multifida); Ajuga Pseudo-Iva var. apetala; Marrubium vulgare y apulum; etc.

20 Juin.—Mulay-Rechid (seconde visite).On revoit les espèces déjà signalées, et d’autres, car l’exploration a pro-

longé son champ. Notre attention se porte particulièrement sur les sui-vantes: Lavatera flava, très visqueux, de taille médiocre; Salsola Webbii, arbrisseau d’un vert frais intense, très touffu; S. flavescens de ton et d’indû-ment variable; Noaea spinosissima, relativement grêle, à peine épineux; As-paragus horridus, abondant et fructifiée; Ebenus pinnatus; Amberboa muricata; Reseda propinqua, plus grêle que R. alba mais assez ressemblant; Rosmarinus Tourneforti; Sonchus tenerrimus et S. sp.; Centaurea involucrata en grands spé-cimens et un pied à fleurs rosées de C. involucrata croisée avec Amberboa; Scabiosa stellata; Brachypoium distachyum (annuum Nob.); Trisetum paniceum; Erodium laciniatum; Beta macrocarpa (?); Rhus pentaphylla; Pulicaria longifolia; Argyrolobium Linneaeanum; Mesembryanthemum nodiflorum; Erygium campestre; Asperula hirsuta; Carlina involucrata; Nonnea nigricas; Phalaris paradoxa; Her-niaria mauritanica; Carduus leptocladus; Microrhynchus nudicaulis; Bupleurum glaucum; Galium murale; Daucus muricatus fa. macrocarpa (?); etc.

25 Juin.—Tizzi-Assa, Hemis de Tensaman, Annual, Kabila de Beni Ulichex, Ben-Tieb, Dar Drius, Arruit.

Les moissons, tardives cette année, ont pris fin. Fréquemment on fait la rencontre d’ânes et de mulets portant la maigre

dépouille de champs pierreux, constellés d’îlots fatidiques de Zizyphus Lo-tus. Leurs buissons furieusement et traîtreusement épineux s’étendent sur la vaste plaine, authentiquant la chute de la malédiction génésiaque. En dé-


charge, elle est affranchie des grands chardons qui dispersent leurs légions sur les plateaux de la Péninsule. Les épineux plus répandus sont: Solanum sodomaeum; Eryngium campestre et ilicifolium, Echinops spinosus généralement clairsemé, parfois une colonie d’E. strigosus, ou, à l’écart, de rares buissons de Lycium intricatum, un envahissement de Carlina racemosa dans les terres la-bourées, des processions de Scolymus maculatus le long des voies et des fossés.

En comparaison du Lotus, ce n’est rien. Ah! quel héros qui arriverait â délivrer le pays du Lotus et ferait ensuite surgir l’eau du sous-sol, car il y en a. On ne voit pas de ronces, en ces territoires d’actinisme intense.

Dès 6 h. du matin, l’auto grimpe les flancs argilo-calcaires de Tizi-Assa, où nous herborisons avant le petit déjeuner. Nous revoyons bien des espèces déjà notées, auxquelles toujours s’en ajoutent de nouvelles. Les suivantes attirent notre attention: Callitris articulata fa. microcarpa; Ononis arborescens (deux types à feuilles orbiculaires et non étroitement elliptiques comme dans la forme Loberae de Melilla, et à calices hérissés également différents); Cytisus barbarus Maire; Teucrium Houtii Emb. et Maire; T. melillense Maire et Sennen sous plusieurs formes; T. capitatum et Polium fa., Thymus Munbyanus var. Mairei Sennen sous plusieurs formes; Thrincia hirta major var. Boiss.; Spitzelia cupuligera; Seriola aetnensis et laevigata pris précédemment pour Kalbfussia Salzmanni; Helmintia (Deckera) aculeata; Plantago Maxonnoi ou rosulata Batt., coronopus et apparemment leur hybride, le premier présen-tant une fa. tenuiloba; Asperula hirsuta et concatenata; Galium divaricatum; Euphorbia Characias fa. macra; Fumana laevis; Cynoglosum creticus et clandes-tinum; Blackstonia (Chlora) grandiflora; Anarhinum pedatum ((toujours rare); Barkhausia (Crepis) recognita, des Cistes vulgaires; Agrostis sp.; Brachypodium capillifolium Nob. substitué là et ailleurs au B. ramosum, dont il paraît une sous-espèce; Andryala gracilis (?) Pau; Dianthus sp.; Herniaria mauritanica (gr. fruticosa); etc.

Lestés par le petit déjeuner, nous continuons dans la direction W pour atteindre Hemis de Tensaman et le rio Amekran de bien inférieure altitude.

Du véloce véhicule, on interroge les abords de la route et l’on met pied à terre à volonté. Il y a lieu de noter l’abondance d’Ononis Natrix fa. dans les jachères des rouges coteaux.

À Uchanen, où le sol est plus riche, une brillante colonie d’Echinops stri-gosus nous tente par son port léger vêtu d’élégant feuillage, couronné de globes d’azur. Puis nous remontons jusqu’au vaste lit de l’Amekran, sur les rives duquel les figuiers ont mûri leurs premiers fruits pour entremets rafraîchissants de notre déjeuner. Nous restons sur la rive droite, où nous notons: Populus alba ssp. Silvestrei à feuilles elliptiques généralement sans


lobes ni dents, hormis celles des tarions; Tamarix veldesquamigera (gr. gal-lica) que nous retrouverons au Nekor; Cupularia viscosa envahissant; Smilax aspera; Mentha Puligeum et rotundifolia; Sonchus aquatilis; Panicum colonum; Sorghum halepense; Euphorbia pubescens et exigua var.; Ridolfia segetum; Daucus maritimus; Centaurium pulchellum et spicatum; Trifolium fragiferum d’une rare élégance; Lythrum Graefferi; dans le lit un pied de T. melillense, descendu des montagnes; Juncus acutus et insulanus; Polypogon melillensis; Agrostis verti-cillata fa. nana; Helmintria echioides fa.; Nerium oleander; etc.

Sur le coteau de la “Aguada”, où nous aurons de l’eau pour déjeuner: Pis-tacia Lentiscus fa. atlanticoides de grande taille, microcarpe ou stérile, peut-être hybride; Callitris articulata tipo et var. glaucostrobilea; Calycotome Grosi; Clematis flammula…

Sur le chemin du retour plus accidenté qu’à l’aller, on fait une halte au poste d’Annual, à la mémoire de l’intrépide et malheureux général Sil-vestre.

Puis l’auto continue à travers les torrents et les pentes vertigineuses de la Kabila de Beni-Ulichex, où l’oeil clair de Hno. Mauricio tombe sur le Centaurea sulphurea. Nous passons à Beni-Tieb. Et vite nous voila à Dar-Drius, où l’on admire encore Statice asparagoides, qui étale ses admirables scapes dissitiflores carminés sur la nudité de l’argile en veuvage. Modeste et pompeux, sans l’éblouissement du S. insignis, le S. asparagoides mérite un des premiers rangs parmi les plantes rustiques ornamentales de serre, de fenêtre, d’appartements, de jardin. Mais la plante est rare et tend apparem-ment à disparaître.

Tout à côté, Allium Cupani et A. Mauritii, tout menus; Statice Thouini; Notoceras bicorne; Microrhynchus nudicaulis var. divaricatus; Spitzelia cupuligera; Thrincia hirta fa.; Podospermum laciniatum; Phalaris gracilis; Peganum Har-mala largement; etc.

Au-delà d’Arruit, dans les vignes et sur les talus, Echium proditorum nov. (voisin de E. decipiens Pomel selon Maire).

Et à Tauima, longtemps, le long de la route, les robustes Ammi Paui du grex Visnaga. Puis, c’est Melilla.

4 Juillet.—Río de Oro et Tigorfaten.Aux espèces déjà connues, nous ajouterons: Chara sp. fructifie, Solsola

kali, Xanthium spinosum; Centaurea spaerocephala, mêlé à C. Calcitrapa, tous deux résistants à la sécheresse, au piétinement, et aux sables envahisseurs; Anacyclus valentinus, non moins adapté aux stations rudérales; Samolus Vale-randi, éminemment hydrophile et paludicole; Heliotropium europaeum; Poly-


golon melillensis; Agrostis sp.; Cyperus distachyos; Ballota hispanica; Solanum sodomeum e nigrum (?); Linaria spuria fa.; etc.

De Tigorfaten, Hno. Mauricio rapporte surtout une cargaison de Atractylis macrophylla var. incana. C’est une forme rustique très décorative sur laquelle nous nous permettons d’attirer l’attention des jardiniers.

6 Juillet.—Villa Marie-Louise, vers Sidi Guariach.Voici les espèces observées: Amaranthus gracilis, mêlé à A. deflexus; A.

Mauritii = A. deflexus x gracilis; Roubieva multifida abondant; Delphinium gra-cile fa.; Scolymus maculatus; Ricinus communis; Plumbago europea; Amaranthus silvestris; Chenopodium album et ambrosioides; Lactuca scariola var.; Agropyrum sp.; Tamarix articulata, plante formant des haies impénétrables, très fron-deux, très ombreux, prenant très bien en bouture, nous assure-t-on; le long du ruisseau ou du jardin, Echium sp. gr. confusum; Setaria verticillata; Erigeron bonariensis (crispus); etc.

7 Juillet.—Rives du Nekor; Axdir; Villa Sanjurjo; Beni Hadifa; Targuist.

L’itinéraire compred plus de 500 kil. C’est pour clôturer. Journée splen-dide, grâce à Dieu. Départ à 2 h. du matin, rentrée à 11 h. de la nuit.

Après la descente de la sauvage montagne de Bu-Ilma, une panne nous permet de noter dans les lieux marécageux:

Juncus acutus dominant, parmi les touffes duquel s’entremêlent de rares pieds de J. maritimus; Samolus valerandi; Equisetum ramosissimum; Medicago apiculata; Polypogon monspeliensis; etc.

Après le passage du Nekor, qui va venir, on centurie Tamarix valdequa-migera encore en fleurs; le merveilleux Rumex Papilio un peu brouté; Cuscuta monogyna var. tenuicaulis Maire et Sennen; on note Polycnemum Fontanesii; Carlina involucrata fa. nana; Ononis pubescens; Andryala gracilis; Echinops spi-nosus; etc.

Dans la fertile “Vega” du Guis et du Nekor, qu’on ne fait que traverser pour se rendre à Villa Sanjurjo, nous dintinguons Xanthium strumarium; Torilis helvetica (?). Nous côtoyons des arbustes qui paraissent Rhus penta-phylla; Lycium intricatum. Aux alentours et surtout sur les hauteurs, le Pista-cia Lentiscus devient dominant; le Lavandula dentata grandit en taille et en abondance et continuera jusqu’à Beni-Hadifa et au-delà.

A Villa Sanjurjo, sur les coteaux maritimes de Cevadilla, on note plus qu’on ne récolte: Carlina lanata fa. nana; Statice sanjurjensis nov. (gr. gummi-fera); S. echioides; Sporolobus pungens fa. robusta, etc. La sécherese au coeur dur a


tout désolé. On repart pour Targuist, où le sol sera brûlant. On fait halte sur les flancs de Beni-Hadifa à côté d’un Cistetum de C. ladaniferus var. petiolatus Maire, où s’infiltrent les espèces salvifolius et monspeliensis. Des Phillyrea an-gustifolia surtout et des Ph. medianifolia; Erica sp.; de rares Eryngium compla-natum s’y entremêlent. On y note plusieurs thérophytes desséchées: Filago gallica; Tuberaria variabilis; Hordeum caput-Medusae (crinitum); Corynephorus gracilis (fasciculatus); Cynosorus echinatus; Vulpia ciliata; etc.

Dans les champs, sur un long trajet, les têtes à bractées rosées de Cynara Hystrix Ball attirent puissamment notre attention. Nous l’attendons pour le retour.

En voilà un que le soleil ne moleste pas: plus il chauffe, plus lui étale ses fortes épines de hérisson. L’Eryngium triquetrum répand son azur dans les lieux incultes, le long du trajet. On note encore des brins desséchés de Arenaria spathulata; Fradinia sp; Micropus bombycinus; Echinaria capitata; Del-phinium mauritanicum. Un Echinops spinosus (?) monocéphale, de haute taille, à calathide non sphérique plus ou moins aplatie, pique notre attention.

Le Picnomon (Cirsium) Acarna abonde dans les marges et les champs dans tout le Rif. Il est accompagné de Carthamus lanatus et Carlina racemosa moins voyants.

En repassant à Axdir, on salue le Commandant Rodríguez qui nous gratifie d’un accueil très bienveillant. Puis on repart non sans voir le cachot du général Navarro. Voilà qu’au sortir du poste un vigoureux chardon croissant en denses touffes attire encore notre curiosité toujours en éveil.

Nous sommes en présence du Carthamus rifeus (rhiphaeus) F. Q. et Pau, dans sa localité classique.

Et maintenant, c’est le retour définitif et sans arrêt. Sans encombre, on arrive tard dans la nuit, munis de quelques espèces qu’on n’aurait pas trou-vées ailleurs. Mais, situées à 200-250 kilomètres de Melilla, elles seront salées.

Pas de regret à la veille de notre départ de Melilla pour Barcelone. Deux jours seulement nous en séparent.

Comme l’an dernier, il nous reste à remercier Hno. Mauricio pour son active et intelligente collaboration et tous les chers frères qui ont prêté à notre travail leur aide dévouée, principalement Hno. Lazaro et Hno. Maximiliano.

Nos remerciements s’adressent surtout au C. F. Directeur du Collège, R. Hno. Filoteo qui, durant plusieurs mois, nous a donné une généreuse et cordiale hospitalité. Daigne le Ciel combler de toutes sortes de bénédictions


ceux qui ont contribué au succès de notre seconde campagne botanique du Maroc.

Nous avons l’espoir qu’elle contribuera à mieux faire connaître la géobo-tanique du Rif espagnol oriental. Laus Deo.

A Melilla, le 9 juillet 1931 et à Barcelone, le 2 février 1932

EXTRAITdu Bulletin de la Société d’Histoire Naturelle de l’Afrique du Nord

Tome Vingt-troisième. Novembre 1932. pp. 257-276.

TROISIEME CAMPAGNE1 9 3 2

12 Mai.—Beni-Medién (Tafersit)A la merci de l’itinéraire d’élèves en excursion, dont les professeurs,

Hnos. Ricardo et Eutimio, avaient eu l’amabilité de nous inviter. Le gros des excursionnistes voyageait sur une camionnette (autocar) de

louage. Nous étions, avec les deux enfants du Capitaine Louis Sicre et deux autres fils d’officiers, sur l’auto particulière du Capitaine conduite par son chauffeur.

Une halte entre Dar-Drius et Tafersit nous valut la centurie d’un Cotyle-don, peut-être nouveau(1), protégé par les féroces Lotus.

A Tafersit, où l’on prend le petit déjeuner, en note: Pteranthus echinatus, Erodium Chium, E. malacoides, Adonis dentata, Aizoon hispanicum, Echium plan-tagineum.

Et entre Dar-Drius et Tafersit, de belles touffes bleues de Marrubium alyssoides et M. Alysson; Statice Thouinii à beaux calyces azurés ou blancs (fa. albiflora) et corolle ochracée; Atriplex parviflora, Beta atriplicifolia et B. macrocarpa, Anabasis aphylla en menus buissons; de grosse touffes de Pe-ganum Harmala, donnant une miniature des plantations de noisetiers du Vallès (Barcelone) ou du littoral fertile de Tarragone. Partout les maudits lambeaux-reliques du Lotus, où s’abritent parfois contre la dent vorace, des espèces en crise de protection: Allium album, Cotyledon sp., Geropogon glaber, Eryngium mauritanicum, etc.

Beni-Medién.—Tafersit n’ayant pas présenté de site propice aux jeunes excursionnistes, on se dirigea vers Beni-Medién, qui leur fut très agréable

(1) C. gaditana B. et R. ssp. Font-Queri Maire et Sennen.


et ne manqua pas d’intérêt géobotanique. Au delà de Tafersit, et sur la rive droite du torrent légèrement abreuvé, s’étendent de beaux champs de céréales plantés d’arbres. Ils sont purs de mauvaises herbes: coquelicots, bleuets, nielle, ivraie, cirses et chardons. Le peu de temps dont nous dispo-sons nous permet de remonter les sentiers côtoyant les cases des Maures à unique rez-de-chaussée, où veillent parfois des chiens roux peu commodes aux passants, et qui tremblent et se retirent devant un faible enfant qui les menace ou leur lance des pierres et des éphitètes indéchiffrables. Tout cela, c’est de l’herborisation vécue. Aux bords ombreux des chemins, nous notons des feuilles d’Arisarum vulgare, Ranunculus flabellatus (s. l.), Papaver hispidum et P. Rhoeas, Linaria reflexa, menu, rameux, fleurs blanches, var. alba, les rameaux souvent renflés de zoocécidies; Thrincia tuberosa verna, Cynoglosum creticum var. Doumerguei et C. controversum nov. à petites fleurs blanches, et que plusieurs consulteurs nous donnent pour C. cheirifolium, espèce bien diffé-rente, bien connue de nous, in vivo, de France et d’Espagne, défleuri en mai.

L’avance dans un ravin à parois souvent très rapprochées, nous met en présence d’une chicoracée à faciès de Picridium, de scapes fins, de feuilles confinées dans la délicate rosette radicale. Ce sera vraisemblabement Seriola laevigata, nom qui nous fut erronément donné pour le S. aetnensis fa. de Tizi-Assa, de scape divariqué, au lieu de érigé, et peu ou point ramifié; racine grêle annuelle au lieu de épaisse et pérennante dans le Seriola ou Hypochae-ris laevigata, qui décore si fraîchement les parois á Capillus Veneris de ces ombreux ravins.

C’est pour la première fois que nous notons, et abondante, cette délicate espèce de la Calabre, Sicile et Barbarie “Querite et invenietis”. Par les col-lines, Callitris articulata fa. microcarpa, vu à Tizi-Assa; Thymus Munbyanus; Teucrium Houtii et T. melillensis Embergeri encore jeunes; Lavandula dentata ((appellation menteuse); Cistus albidus y C. monspeliensis; Helianthemum vir-gatum, H. polyanthum fa. et Fumana viscida; Scrofularia canina (in Maroco passim), Asteriscus confusus, Nonnea vesicaria, Chaenorhinum rubrifolium, Ononis Natrix fa., Rosa saepium (s. l.), un seul pied; etc.

Dans l’après-midi, nous remontons le torrent profondément encaissé, formant dans le haut de faibles cascatelles et dont les eaux, captées pour l’arrosage, sont conduites par de petites rigoles à travers des escarpements schisto-argileux devenus suintants.

Alors, les parois s’enjolivent de capillaire et d’espèces hygrophiles: cres-son de fontaine, Cerastium atlanticum (teste Maire), Trachelium, Seriola laevi-gata plus sciaphile qu’hydrophile. Après Hno. Mauricio, passé là huit jours avant nous, en circonstance pareille, nous notons par un rocher côtoyant

T R O I S I E M E C A M P A G N E 49

l’eau, une forme d’Anarhinum (Simbuleta) pedatum, de rosette mollement pubescente, Hypericum suberosum (pubescens), Lavandula dentata fa. albiflora, Pistacia lentiscus, à gai feuillage paripenné, une dense colonie de Ranunculus parviflorus…

Sous les oliviers, où nous déjeunâmes, on voyait: Erodium moschatum et E. Chium, le grêle et moelleux Geranium molle à blanches stipules.

Nous faisons des omissions. Néanmoins, il nous paraît bon de signaler Centaurea eriophora, dont les têtes sphériques laineuses avaient attiré notre atention depuis Zeluan jusqu’à Tafersit, où s’ajoutait le C. algeriensis, rappe-lant, par ses longs fleurons rayonnants, Amberboa muricata de Muley-Reich.

Au retour, une halte à la “Aguada” (fontaine publique de village) de Monte Arruit, accroît nos observations et nos cueilletes de Fumaria agra-ria fa. Beltrani, Calendula, algeriensis, longuement ramifié, vert de tige et de feuillage, longues ligules jaune foncé, akènes externes longirostres. Par les jachères de la rive droite, en aval du Pont, où abonde Teucrium Polium var. Doumeri nov. formant de petits buissons blanchis de grandes fleurs, un seul pied rubriflore d’autre faciès, notés à côté. Nous cherchons en vain, à grandes enjambées, Astragalus Font-Queri Maire et Sennen, cité erronné-ment de Hidum in Jahandiez et Maire, Catal. Plantes du Maroc

Supplément de Beni-Medién: Lotus collinus (s. l.), Asperula pendula, Chico-rium pumilum, Scabiosa monspeliensis, Juniperus Oxycedrus fa., Phillyrea mediani-folia fa., Lavandula Stoechas, Medicago tribuloides, M. pentacycla, M. aculeata, M. turbinata, Scorpiurus sulcata, Astragalus asperulus, Hippocrepis multisiliquosa, Trifolium fragiferum, Bromus macrostachys, Cynosorus effusus, Aira Cupaniana (uniaristata), Linum suffruticosum, Viburnum Tinus Mauritii, Anagyris foetida.

16 Mai.—Nador (Mazuza): collines basaltiques, vers Sidi-Hamet-el-Hach.

Dans une brève sortie, nous revoyons la plupart des plantules signalées l’an dernier: Geropogon glaber, Daucus muricatus, Caucalis leptophylla, Bifora testiculata, Erucastrum varium, Biscutella lyrata…

Nous notons l’abondance du palmier nain parsemant les céréales en par-tie moissonnées, de manière que c’est bien dans un chamaeropsetum délabré que nous herborisons, il n’y pas à en douter. Les vastes plaines sont plutôt d’anciens zyziphetum, qu’une meilleure culture permettrait difficilement de reconnaître. Le Maure seul n’y arrivera jamais, se contentant de peu. Il laboure superficiellement le sol libre et ne convoite guère l’espace dérobé par la broussaille. Vivre lui suffit. Prospérer ne paraît pas entrer dans ses


aspirations. Après tout, modérer ses appétits est un système économique-moral qui a ses avantages.

Donc, mêlés au palmier nain, croissaient Rhus pentaphylla, Calycotome intermedia, Asparagus albus et A. horridus, Piptatherum (Oryzopsis) caerulescens forme grêle; Scolymus maculatus, Linum strictum, Bromus macrostachys, Amber-boa muricata, Galactites tomentosa. Vers le fond apparurent: Althaea longiflora, Scabiosa semipapposa juvenilis, Notobasis syriaca, absent de la région.

19 Mai.—Visite du Gurugu.Nous l’avions vu en juillet et juin les années précédentes. Nous pûmes

donc y noter bien des espèces disparues un ou deux mois après la date ac-tuelle. Mais grands étaient les ravages des troupeaux, qui désormais pou-vaient y pâturer en toute liberté. A cette calamité, se joignait une légère indisposition chez notre actif confrère, qui n’en travailla pas moins, et sur-tout le brouillard bruineux, qui nous enveloppa toute la journée, gêna pas-sablement la marche de l’auto sur la route, et la pénétration des botanistes dans le fouillis.

Plusieurs haltes nous permettent d’admirer par les talus les grandes cala-thides d’or de Hyoseris radicata, par les rochers celles plus délicates de Seriola laevigata à rosettes glauques festonnées, plus robustes qu’à Beni-Medién, et les fraîches grappes blanc de lait de Phalangium algeriense à divisions périgo-nales largement oblongues. Belles espèces décoratives à joindre au Paradisia liliastrum du domaine subalpin et au merveilleux Antirhinum Lazari qui quelques centaines de mètres plus haut couvrira de son opulente floraison de vaste surfaces d’escarpements basaltiques. D’autre part, le maquis, où l’on ne pénètre pas sans égratignures à la peau ni déchirures à la soutane, pro-tège Ruscus Hypopyllum et une forme crispatum á bords sinués crépus; Allium triquetrum, Geranium atlanticum, Iris Fontanesi, Carex divulsa et C. distachya (longiseta), tandis que dans la brousse se balancent les grandes panicules d’Ampelodesma mauritanica, dont les denses touffes protègent une forme naine d’Arhenatherum bulbosum et un Trisetum à étudier. On voit encore, mais à fructification bien avancée, trois espèces centuricés en avril par notre dé-voué collaborateur aux “Pl. d’Esp.”: Arabis verna, Ranunculus rupester Herrioti et Saxifraga granulata foliosa vel Mauritii, les deux à racines grumeuses. Bien des rochers sont fleuris de Saxifraga globulifera var. guruguensis, tandis qu’à leur pied les courts épis de Cynosurus effusus s’inclinent sous le poids de fines gouttelettes d’argent qui brillent à l’entour de leurs arêtes. Le chemin bat-tu, où bientôt nous rament d’infranchissables falaises basaltiques, alimente chichement les grêles Spergularia Marceli (gr. rubra) et Sagina apelata (s. l.),


Vulpia sciuroides, Bromus mollis forme naine et couchée; Galium murale, plus ami du fossé et de la rocaille…

Qu’est-ce donc que l’écologie?… la phytogénie, la phytographie, la phy-thogéographie?… et encore la physionomique?…

Le petit chanteur de la feuillée annonce-t-il qu’il va donner un concert? Néanmoins, du matin au soir, il le donne en chantant. Nous admirons cette manière, allégée de tapageuse réclame.

A Taquigriat, le pus haut sommet du massif, 997 m., nous retrouvons les grosses touffes arbustives à corolles purpurines de Echium Philothei, qui a bien son faciès décoratif; à côté de lui, d’assez grêles E. plantagineum; dans la rocaille, de vigoureux Astragalus (Erophaca) lusitanica fructifiés, presque toujours saupoudrés de mildiou (Paronospora); au flanc de la roche basal-tique, d’épaisses boules mamelonnées de Sedum sp., tandis que des lambeaux défrichés agitent les fines panicules de Aira Cupaniana (unitaristata Lag); des grappes délabrées de Myosotis hispida (collina) (s. l.) et M. versicolor; de menus pieds de Parentucellia (Eufragia) viscosa;… D’autres sites hérissés de rochers et d’acanthophytes (arbustes épineux divers), nous ménagent d’agréables surprises: Calendula tomentosa Osteni (un seul pied); Linaria heterophylla var. Mauritii (?), taille svelte terminée en épi glanduleux jaune cendré; Crambe filiformis (reniformis) à blancs pétales géminés opposés; Legouzia (Specula-ria) falcata; une colonie solitaire de Parietaria lusitanica, de rares pieds très grêles et microphylles, comme ceux de Hassi-Berkan. Des pierres entassées surgissent patiemment de robustes Scrofularia laevigata, des grappes rosées grandiflores de Stachys circinnata, des touffes intriquées d’Antirhinum Lazari, très décoratives.

Une ombellacée dumicole assez répandue, à lobes foliaires relativement grands, piqua notre curiosité, Balansaea glaberrima, cité par. Caballero, en 1915.

Enfin, nous mentionnerons Genista Caballeroi Pau, en nombreux buis-sons épineux fleuris, bien distinct de Genista tricuspidata de Hidum; Cytisus baeticus fleuri et fructifié.

Ne lassons pas la curiosité, ni la patience du bénévole lecteur, qui veut bien nous suivre dans nos marocaines pérégrinations.

22 Mai.—Muley-Rechid (Ulad Settut).A la descente de la “camioneta” de Oujda (Beni-Snassen), en face de la

“Posición”, les calathides longuement pédonculées rayonnantes de Amberboa (Volutarella) nutricata frappent le regard obstinément investigateur, tandis


que les touffes blanches ou rouges de diverses formes de Teucrium capitatum (port dressé) et de T. rifeum (port décombant) parfument l’air agité, parfois convulsivement secoué de rafales mutines. Gare à la mise en carton! On fait ample provision, car ces belles formes endémiques d’un grex marrocain sont peu connues, comme dans la plupart des groupes critiques. Emmi, quelques rossettes de Deckera (Helminthia) aculeata.

La descente dans les éteules (champs moissonnés) ou le long des céréales nous mettent en contact avec de robustes Onopordon macracanthum aux cala-thides inabordables desquels des cétoines noires et des curculionides bruns s’attachent comme des lapereaux naissants aux mamelles de leur jeune mère. Les ombelles d’or de Laserpitium (Eleoselinum) brillent sur les mois-sons jaunisantes, tandis que celles du Kundmannia sicula (Brignolia pasti-naecifolia) sont encore nutantes et incolores. Une dense colonie de robustes Carduncellus (Carthamus) calvus fait bondir le fidèle piolet, tandis que les menues monocarpiques suivent en tirant, saisies au voisinage du collet: Roe-meria violacea (hybrida), Papaver hispidum (hybridum), Glaucium cornicultum, Bupleurum glaucum (minimum), Althaea longiflora, Carduus leptocladus (peu ou point piquant), Fumaria caespitosa, Aizoon hispanicum, etc. De vastes Calen-dula algeriensis var. muleyana, a ligules foncées nécessitent le couteau… sou-vent oublié auprès. Pour d’autres, le piolet est plus sûr: Spitzelia cupuligera, Reichardia intermedia et R. orientalis, Thrincia hispida glochidiata, Hedypnois polymorpha (s. l.), Pinardia coronaria, Pallenis spinosa, Asteriscus mauritanicus et A. confusus (aquaticus), Cladanthus arabicus, etc.

Par des marges parfois ameublies: Amni majus, Sisymbrium Columnae et S. hirsutum, Erucastrum varium, Scolymus grandiflorus et hispanicus, Carlina lanata, Beta maritima, Nepeta Apulei, Ruta chalepensis, Atriplex parviflora var. Candeli, Foeniculum vulgare, Calycotome intermedia, etc.

Au départ et en deçà de la “Position”, les coteaux du retour nous gardent de ci de là: Lavatera maritima et L. flava, Stipa parviflora, Thymus Munbyanus, Herniaria mauritanica, une touffe unique de Launea (Zollikoferia) longiloba, non encoré observé; Asperula hirsuta (s. l.) fa. pallidiflora, Reseda collina; les marges et fossés de la Route: Trisetum paniceum, Emex spinosa, Daucus muri-catus,…

Sur plusieurs points ont apparu Salsola Webii et S. flavescens, Eryngium mauritanicum; partout, Artemisia Herba-alba, Withania frutescens… Et, comme toujours, nous suspendons le courant à jet continu.

NOTE.—Ordinairement, le soir, au déclin du jour, nous faisons quelques tours de promenade et de délassement sur la terrasse du Collège. Le pano-


rama embrasse d’un côté, le massif du Gurugu, près de 1.000 m. d’altitude, et l’enceinte de coteaux; ne dépassant guère, 100 m.; de l’autre les grandes voies de la cité et la mer.

Sur la tête, de tumultueux tourbillons des martinets inlassables qui tournoient obstinémet. Leur vol est toujours rapide et accompagné de cris aigus. Ils laissent l’impression d’êtres inquiets et irascibles. Quel contraste avec la douce et ondoyante hirondelle de nos maisons, que nous retrouvâmes dès Malaga, en fin juillet.

Melilla, situé dans un carrefour d’anciens torrents, dont le principal est le “Río de Oro”, jamais à sec, est entouré de bas coteaux blanchâtres. Au delà de cette première enceinte, le sol devient rougeâtre, taché assez rarement de lambeaux ocracés. Le sol rougeâtre paraît avoir une origine volcanique, tan-dis que la roche blanche fossilifère est neptunienne. Elle se poursuit sur le contour en falaise de la presqu’île de “Tres Forcas” et sur le littoral N.

28 Mai.—Sammar (Beni-Bu-Hrah), Yazanen, Ismoar, Hidum.Durant 27 kil., la route en de nombreux lacets suit les collines arides du

littoral à pentes ravinées, où les glissements argileux sont apparents. Une récente chute d’eau a reverdi le saturietum Barceloi (thymetum inodorum) et doré l’Helianthemum lavandulifolium (racemosum). Dans les éteules, les tiges de Euphorbia serrata sont fouettées par le vent d’W, “poniente”, créateur des dunes qui paraissent par les coteaux. Le sommets sont souvent couron-nés de positions militaires abandonnées. Par les rues de Sammar, la mar-maille mauresque en haillons, pullule, nous apporte des herbes semblables à celles que nous cueillons. Vers l’entrée, un chien roux se précipite vers nous comme pour nous dévorer. Un bébé le menace et le fait rentrer dans la case. Mais, à peine passés, il se jeta sur les talons et faillit nous mordre. Avant de traverser le village, nous avions poussé jusqu’à la large dépression par où le Kert se jette dans la mer. Nous voulions en visiter les dunes. Les sables très mobiles sous la brise persistante sont presque partout couverts de cultures faciles: céréales, lentilles, pastèques, tomates… Nous y notons peu d’espèces: Colocynthis vulgaris, Xanthium Strumarium, Euphorbia peplis, E. paralias, Heliotropium europaeum, Ononis variegata, Lotus creticus, Cyperus schoenoides fa. asperifolia, Hedypnois arenaria, un pied, selon le critérium du Dr. J.Widder de Graz.

Les études des coteaux traversées nous avaient donné: Diplotaxis auri-culata (tenuisiliqua), Matthiola glandulosa (gr. lunata), Cardundellus caeruleus, Achillea santolinoides, des haies ou leur voisinage, Ephedra altissima, Aspara-


gus horridus très fructifère, Blackstonia (Chlora) grandiflora, Trifolium lappa-ceum, Plantago amplexicaulis, Atractylis cancellata, Cynoglossum creticum,…

Le Centaurea melitensis abonde sur tout le parcours et le Plumbago europaea forme de véritables peuplements. Par des décombres, Hyoscyamus albus; le long des haies et des sentiers du village, le Bupleurum glaucum s’entremêle ou fait face au fluet Trisetum paniceum peu exigeant; un Echium sp. couché dans les chemins, dressé par les bordures, èst dispersé aux alentours de la grosse “Posicion” en ruines.

Et l’on repart pour faire des haltes prévues ou éventuelles, peut-être plus fructueuses. Sammar nous laisse un tantinet déçus.

Yazanen.—Par un coteau argileux hérissé de rocs: Prasium majus, Tri-setum paniceum, Parietaria ramiflora, Agropyrum repens var. rifeum nov. Un peu plus loin, Lythrum flexuosum et Ferula communis. Et puis encore, car il faut être sans cesse en éveil. Allium paniculatum Mauritii, Onobrychis Crista-galli, Her-niaria mauritanica, Hedysarum spinosissimum, Lotus ornithopodioides, Bupleurum Lazari, Artemisia Herba-alba, Pteranthus echinatus, Cotyledon Font-Queri… A côté de l’ombrage où l’on déjeune, Centaurea melitensis fa. flavicoma; dans un ruisselet, Statice gummifera ( ?) brouté par les vaches.

Ismoar.—Une descente des plus vaillants à la mer, tribute Diotis mari-tima en splendides exemplaires, une forme trapue, très dense, très multiflore de Helianthemum lavandulifolium syriacum fa. dunense et un seul pied de Cru-cianella maritima.

Voici Hidum.—Le botaniste ne passe pas à Hidum sans y regarder en-core. Bien nous en valut.

En pénétrant dans le coteau où l’Avenastrum pruinosum secouait frénéti-quement ses panicules en guenilles, Hno. Mauricio nous hèle. Bon signe! Qu’a-til trouvé? Il eus montre un grêle Iris à feuilles jonciformes, qui pique grandement notre curiosité. Sera-ce I. filifolia Poiret? Hno. Narciso nous le dessinera, car il paraît fort rare. Nous avons eu l’occasion pour I. Fontanesi du Gurugu et l’aurons pour I. sp. d’Afsó; et I. tingitana (?) de Beni-Seddat d’en faire planter les caïeux ou rhizomes.

Une forme grêle de Dactylis glomerata abonde par ces garrigues sablon-neuses fleuries d’Asperula hirsuta et de Serratula mucronata, où se balancent sur le versant maritime les grands Halimium halimifolium et sous leur pro-tection les longs pédoncules de Scabiosa maritima Paui, forme très divari-quée, dans laquelle le luisant et vert feuillage est relégué vers le bas et dans


la rosette radicale. On foule aux pieds Centaurea umbellatum var. fruticosum, Ononis Mauritii, Festuca caerulescens, Reichardia orientalis var. Mauritii, Lotus creticus, Atractylis macrophylla var. canescens, un menu Ononis par les sables abrités, O. massaesyla; Teucrium Polium var. hidumense, Viola arborecens, Aphyl-lantes monspeliensis…

On frôle quelques buissons de Rhamnus oleoides, Juniperus phoenicea, d’abondantes touffes de Macrochloa tenacisissima var. longearistata…

Et, le coteau remonté, nous remarquons encore Lagurus ovatus var. micro-cephalus, Plantago Lagopus var. eriostachya, sous les roues de, l’auto, qui va franchir les derniers kilomètres et nous ramener à la porte du “Colegio de Nuestra Señora del Carmen”.

Note: Le vent d’W (poniente) a persité jusqu’au 31 mai, et les soirs étài-net d’une fraîcher voisine du froid. Durant le jour, la chaleur fut modérée.

3 Juin.—Melilla, du Cremadero (voisin de L’hippodrome) à La Bocana.

En quittant la Route, près de (la Fabrica de harina), qui venait d’être incendiée, on pénètre dans un dense salicornietum sarmentosum, cendré, par fragments, d’Obione portulacoides, dont le feuillage légèrement violacé et très glauque flotte sur la végétation avoisinante. Dans les fossés, Polypogon melillensis, de petite taille, confondu avec le robuste P. monspeliensis; Dactylis littoralis; un Spergularia vivace, à longs pédicelles, beaux pétales rouges, qui laise penser au S. longipes Rouy, espèce que nous n’avions pas encore notée; et, toujours préparées au vol, des cicindelles noires mouchetées de blanc, à mandibules acérées. Hordeum maritimum abonde par sites écobués. Deci, delà Juncus acutus, qui s’élève dans la haute montagne; et J. maritimus dépourvu d’anthèles; de rares pieds de Inula crithmoides, une riches colonie à belles fleurs blanches et brillant feuillage de Apium graveolens fa. Fortunati. Un petit troupeau broutant de chèvres noires luisantes â poil court. Dans les Ziatas, nous en verrons à poil long non luisant.

On abandonne le salicornietum et sur environ 2 kilomètres, alternent le marécage desséché s’avançant de la “Mar Chica”, et de légers soulèvements duniques intéressants pavoises de coquilles. Nous y notons: Triplachne nitens, Sporobolus pungens, (qui serait mieux S. arenarius Duval-Jouve, n’ayant rien de piquant), Lotus creticus, Orlaya maritima, Polypogon maritimum, Euphorbia Paralias y E. peplis, Silene ramosissima fa. et S. colorata à belles corolles pur-purines, Ononis variegata (indiqué seulement dans le Maroc occidental, ex Pau); des Statice à étudier qui pourraient être S.. Durieui densiflore, et les


autres, plutôt dessitiflores, S. Molesi nov. ressemblant au S. Sebkarum Pomel, S. Fausti nov. (S. globulariaefolia auct. non Desf.).

La S. gummifera d’ample et lâches panicules souvent broutées par les vaches, n’est pas encore fleuri. Ce dernier descend par les bords et se montre halophile. Les coquilles et leurs débris couvrent littéralement la dune. Nous notons un Atropis maritima du distans (s. l.) par sites émergés. Les compa-gnons qui ont poussé jusqu’à la Bocane (chenal naturel qui fait communi-quer l’étang avec la Mediterranée), nous en rapportent Statice sinuata, Cakile maritima (s. l.).

Note: Ces sables doivent être visités au début du printemps.

5 Juin.—Zeluan, a 27 kilomètres de Melilla.Par les terrains vagues, comme dans maint village du Rif, abonde le

chardon étoile (Centaurea Calcitrapa), le quinquina du pauvre, tonique et puissant anti-typhoïque, près duquel poussaient quelques pieds de C. erio-cephala et C. pullata, mais point d’hybride, faute d’hyménoptères antho-philes polliniphores. Nous courons vers le Canal du Moulin, mal entretenu et envasé, où abonde un Chara, cloaque de toutes les infections; Potagemon fluitans, Scirpus glaucus (Tabernoemontani), qu’on retrouve dans le ruisseau depuis Monte Arruit, ainsi que Cyperus distachyos. Par les bords humides, croissent des colonies de Samolus Valerandi, Polypogon melillensis, Frankenia corymbosa et F. crassicostata avec hybride sur l’autre rive; Glyceria distans, vu ausi à Monte Arruit avec les précédents et des Spergularia. Le ruisseau, ou plutôt la rivière, est bien pourvue d’eau et ne se passe guère à pied sec, chose rare dans le pays. Dans son lit vaseux, croissent scirpes, souchet, Phragmites communis (carrizo) et plusieurs graminées alluvicoles. Par les berges sablon-neuses se plaisent bien des Spergularia monocorpiques avec lesquels nous ne sommes guère familiarisés: S. Caballeroi nov. (hétérosperme), S. diandra, S. longipes Rouy (?) semblable à celui de Melilla, que M. le Prof. Maire nous donne pour S. marginata var. Munbyana (Pomel) Battandier. Le S. Caballeroi fut noté plus tard dens une cuvette à Frankenia et Atropis près de Monte Arruit, et aussi dans le ruisseau au bas des falaises de Atlaten (Segangan).

Et une foule d’autres espèces d’intérêt floristique divers: Scolymus hispa-nicus et S. maculatus, Sylibum marianum, Asteriscus maritimus et A. confusus, Parietaria ramiflora, Dactylon officinalis, Festuca interrupta, Trisetum paniceum, Melica ciliata, Papaver Rhoeas, P. hispidum fa., Glaucium corniculatum, Eryn-gium campestre (s. l.) et E. ilicifolium, Echinops spinosus, Carduus Spachianus, Anacyclus valentinus, Alsine geniculata (procumbens) et A. tenuifolia, Echium sp., Euphorbia medicaginea, Atriplex parviflora, Polygonum aviculare, fa. gigantea,


Biscutella lyrata (s. l.) et B. auriculata var., Lycium intricatum, Ballota hirsuta, Thrincia hispida glochidiata, Urospermum picroides, Reichardia (Picridium) inter-media et R. orientalis, Scrofularia canina, Orizopsis miliacea, Andryala sinuata, Withania frutescens, Atriplex Halimus, Fagonia cretica, Plantago Coronopus fa., P. Lagopus, Statice echioides et S. Thouinii, Mercurialis ambigua, Urtica membrana-cea, Erodium Ciconium et E. Chium; Geranium sp. vivace, feuilles orbiculaires, grands pétales rouges, confié à notre préparateur, et qui n’a pas été revu, ap-paremment enlevé par une rafale; Bupleurum glaucum, Chicorium divaricatum, Pinardia coronaria fa. discolor et fa. concolor, Cordylocarpus muricatus, Herniaria cinerea, Eruca sativa fa.; Erucaria varium (abondant), Hypericum pubescens, caly-cotome intermedia, Erodium murcicum (ex Pau), Polycarpum tetraphyllum, Paro-nychia argentea; Medicago pentacycla, Linum Munbyanum, Althaea longiflora, Onopordon macracanthum, Frankenia corymbosa y crassicostata, Malva cristata, Reseda Gussoni y R. lutea var. maritima, Helianthemum virgatum, Matthiola parviflora, Alysum maritimum fa. perenne, Ononis reclinata, Melilotus sulcata, Trifolium scabrum, Aizoon hispanicum, Filago frurescens, Calendula arvensis (s. l.), Carlina lanata, Convulvulus althaeoides et C. suffruticosus, Anchusa azurea (italica), Echium Abdelrhamani, Lavandula multifida, Verbena officinalis, Beta maritima (s. l.), Asparagus albus, Kundmanniaa sicula, Telephium Imperati,…

7 de Juin.—Melilla: encore au Cremadero et à la Restinga.Une petite sortie nous permet de noter Salicornia fruticosa mêlé au sali-

cornietum radicans (sarmentosum), par un sol argileux, gluant à tel point qu’on a beaucoup de peine à détacher la terre du pauvre piolet qui se hasarde à fouir pour avoir les racines d’Apium graveolens fa. Fortunati et du grêle Juncus maritimus. Dans ce fouillis, les fins gazons de Lepturus filiformis trouvent un abri.

Plus loin, sur la grève du Bu-Areg (Mar Chica), un Phragmites traînant, un menu Centaurium parfois uniflore peut-être une variété roseiflora de C. maritimum ou du C. pulchellum, en compagnie de C. spicatum; quelques ar-bustes de Arthrocnemum glaucum. A ces noms, ajouter: Lotus decumbens, Scir-pus maritimus, Atropis distans, Trifolium fragiferum, Lepturus incurvus, à ne pas confondre avec le L. filiformis.

Au haut des airs, l’alouette égrenait son lire-lire. Sa lande au-dessous n’était pas grande, mais comblait ses désirs. Peu de chose suffit pour rendre heureux.

9 de Juin.—Cabrerizas Altas et Barranco du Doctor Linares.La sécheresse a répandu la désolution par les coteaux. Néanmoins,

quelques espèces adaptées vivent et semblent prospérer parmi les morts.


Nous revoyons des connaissances: Centaurea aspera (non indiqué dans l’Afrique du N., teste Maire), C. involucrata, C. incana, Serratula mucronata, Atractylis cancellata, Helianthemum Caput-Felis, Fumana laevipes, F. viscida, F. viscida, Cirsium echinatum, Ebenus pinnatus, Satureia Barceloi, Teucrium mau-ritanicum et T. pseudochamaepytis, Reseda collina et R. lutea, Fagonia cretica, Lavandula dentata et L. multifida, Putoria brevifolia var. melillensis, Asperula hirsuta, Teucrium rifeum vel maroccanum, y T. fa…

D’autres encore non insérées dans nos listes: Scolymus grandiflorus, tou-jours rare en groupe de 3-4 pieds; Euphorbia falcata var., Fumaria caespitosa, Fumana viridis, Gastridium lendigerum fa. rigidum, Sonchus pectinatus, Bupleu-rum acutifolium, Genista sp., échiniforme, Cynoglossum controversum ((qu’on nous presse d’identifier avec C. cheirifolium très différent); Cardaria Draba (que Ball ni Cosson ni Pitart n’ont indiqué au Maroc); Aetheorhiza bulbosa, et une seconde localité du Centaurea aspera vers le Cuartel de Cerinola.

Note.—Ball spicil. fior, du maroc p. 53 cite Centaurea aspera des alentours de Mogador (Low. cat.) et de la prov. Shedma (erronément-infrequens). Il ajoute “Nuper habui a cel. Cosson sp. ab indigeno Mardochaeo inter Moga-dor et Ilihir lectum”.

14 Juin.—Pont du Muluya (Ulad Settut).Devant l’officine “Visado de Pasaportes” la camionnette de Melilla-

Oujda fait la halte obligatoire sur toute frontière. Au delà du Pont, on est sur le territoire de la Kabila des Beni-Snassen. Des flaques d’eau sur la route indiquent une pluie récente. De la veille, nous dit-on, pendant un quart d’heure. Dans l’après midi, une légère averse nous obligera aussi à chercher un abri dans les Tamarix. C’était une double bénédiction en une saison où la pluie est nulle.

Néanmoins l’impression dégagée du premier coup d’œil sur les alen-tours est plutôt pessimiste. Tout y est brûlé par le soleil. Mais sur les bords, et dans les vastes alluvions de la rivière les cueillettes seront des plus inté-ressantes. Nous remonterons la rive gauche tombant de surprise en surprise. Aussi notre nomenclature se trouve-t-elle aux abois en présence d’espèces vues pour la première fois sur le terrain.

Tout d’abord, c’est un Tamarix millenaire, T. muluyana de tronc gigan-tesque. Sa jeune progéniture disséminée sur les bords et dans le vaste lit est légion. Son tronc ne pourrait être embrassé et son diamètre débordait le longueur du manche de notre piolet; ses grappes d’un beau rouge étaient à la fois fleuries et fructifiées. Il mérite bien les honneurs de la plaque photo-


graphique. En a-t-il vu impassible des débordements et des noyades! Nous lui souhaitons encore de longs jours de verte vieillesse.

Tout à côté, dans les champs sablonneux ou les alluvions caillouteuses: Emex spinosa, Amberboa tubiliflora ramosissima, Erodium rubifolium Jacq. (ara-gonense Loscos, angulatum? Pomel), Centaurea sphaeracephala, C. Fontanesi et C. pungens, les deux splendides et mêlés au C. Calcitrapa, Peganum Harmala, rarement absent, Colocynthis vulgaris, Bassia muricata ((qu’on a grand’peine à reconnaître dans Rouy sous le nom de Echinopsilon muricatum Moq. et dans Coste ta. 3106, sous le nom de Kochia hirsuta Nolte).

NOTE.—Ni l’un ni l’autre ne disent qu’il est épineux; Brassica Tourne-forti, d’une notoire robustesse…

En inclinant vers les alluvions plus vastes, Rapistrum orientale fa. longera-cemosum, Erysimion sp., Erucastrum Thellungi, Schismus calycinus (marginatus), Agrostis verticillata, Polypogon monspeliensis et P. melillensis, Beta maritima et macrocarpa (s. l.), Solanum nigrum et S. miniatum, Nonnea nigricans, Polygo-num aviculare fa. elongatum, Euphorbia terracina angustifolia et E. fragilis nov. (?),petit, étale sur l’argile, très fragile (à comparer avec E. granulata Forsk., E. thymifolia Burmann, E. humifusa Boiss., E. polygonosperma G. et G.); Ero-dium angulatum (?) et E. murcinum, Plantago ovata, Pulicaria inuloides var. Herteri, pubescent, dressé parcérameux traçant, par la berge escarpée, Equi-setum ramosissimum, Reichardia orientalis (Picridium tingitanum), Microrhynchus nudicaulis et autre menue chicoracée de talus.

L’espace se rétrécit; l’heure est avancéee. On va redescendre par l’inté-rieur du vaste lit préservé â cause des lambeaux cultivés par les Maures du voisinage.

Nous y retrouvons bien des choses: Convulvulus Charmeli nov. vivace traînant, fleurs jaune pâle; Plantago albicantiformis nov. à longs épis grêles, cassants, en denses colonies; Arhenatherum elatius, Vulpia delicatula, V. setacea var., quelques touffes de Hordeum murinum étalé sur le sol, Andryala cosyrensis dressé rameux de petite taille, autre chicoracée décombante bien fleurie, Leontodon (?), Cinara Cardunculus que Linné écrivait Cyndra et nous à sa suite in “Pl. D’Esp.”; Nolletia chrysocomoides, Clamydophora pubescens, Koelpi-nia linearis, un Malva totalement étalé rampant aur de vastes espaces, forme ou M. parviflora normalment dressé par sa tige centrale; Reseda propinqua (?)en beaux épis blancs; Paronychia argentea 2 fae., Loeflingia hispanica var., Herniaria cinerea et H. mauritanica, Aizoon hispanicum, Spergularia flaccida fa. tenui-longicaule, Eryngium ilicifolium, Xanthium strumarium, Medicago tribu-


loides et truncatula, M. cylindraea, Herniaria fruticosa, Centaurium spicatum fa. giganteum, Salvia aegyptiaca, Anagallis latifolia, etc.

16 Juin.—Taurirt, Bu-Ammar, Seddit (Beni-Sicar).Journée de délassement plutôt que de moisson. Néanmoins on prend

des notes et quelques espèces trouveront place dans la boîte ou le carton du botaniste: Sedum album var. roseum, Lytrum flexuosum, Pinus halepensis var. maroccanus (?), Cynoglossum controversum, Helianthemum origanifolium, Cistus salvifolius et C. monspeliensis, se détache en touffes argentées sur le fond vert de l’entourage. Le pinetum halepense s’étend vers Hidum par le plateau et les pentes en de vastes étendues de bois clairs, où abonde Erica multiflora et maint arbuste et chaméphytes d’accompagnement. Aux alentours de l’habi-tation du Maure, les pins ont été ébranchés sans méthode par la ménagère ismaélite ayant sous sa dépendance la citerne et le foyer. Ces pauvres arbres mutilés ne semblent pas se ressentir du massacre: leurs pousses restent vi-goureuses, et nous croyons en avoir vu repousser du collet, ce qui serait du recépage. Mais n’y a-t-il pas eu erreur de notre part? Le fait est à constater à nouveau, tellement il paraît insolite. Leurs racines s’étendent sur le roc presque à nu, légèrement revêtu d’argile; ils sont d’une végétation luxu-riante. Le sous-bois du pinetum est constitué par les nanophytes ou cha-méphytes suivants: Erica multiflora, Pistacia Lentiscus, Daphne gnidium, Glo-bularia Alypum Murbecki, Centaurea incana, Leuzea conifera, Pulicaria odora…

Hermano Maximiliano, qui nous avait invité à cette promenade scolaire, descendu par les falaises de Seddit jusqu’à la Mer, nota une autre localité du Paua (Andryala) marrocana et y vit divers Statice. Autour de la fraîche fontaine (Aguada) de Bu-Ammar, où nous déjeunâmes, s’agitaient joyeux et bons de nombreux enfants maures, comme partout, cheveux ras, avec parfois une longue mèche, et en habits flottants. On n’en voit jamais de nus comme en Andalousie…

Toute la journée, le merle et le pinson, les uniques que nous ayons enten-dus dans le Rif oriental, égayèrent ces sites pittoresques et solitaires.

18 Juin.—Encore le Muluya, du Pont International en Amont.La camionette de Melilla-Oujda nous ayant échappé, force nous est de

prendre celle de Zaio. Du village au Muluya il nous reste 13 kilomètres à parcourir à pied, à la rage du soleil de Juin, plus tempéré cette année, mais chaud tout de même, souvent incommodés par les gouttes de sueur, qui, descendant des sourcils, s’épandent sur le verre des lunettes, qu’il faut essuyer chaque fois. Les bords de la Route et le talus du fossé offrent en


abondance Reseda tricuspis et R. lutea var. maritima, Glaucium corniculatum var. rifeum, (olim rifense) de grandes corolles orangées; Echium, horridum Batt.

D’autres espèces sont plutôt clairsemées: Notoceras bicorne, Melilotus sulca-tus, Trigonella monspeliaca, Microrhyncus nudicaulis, Pinardia coronaria, Scorpiu-rus sulcata, Alyssum campestre, Vaillantia hispida, Diplotaxis virgata, Helianthe-mum virgatum, Olea Oleaster…

Un raccourci nous vaut de récolter Spergularia flaccida Roxb. (dont le nom ne figure pas dans les flores françaises ni espagnoles, ni italiennes, ni dans Nyman, également omis dans notre Catâlogo); Plantago ovata, Astra-galus lanigerus, Filago sp., et une belle ombellifère Cachrys humilis (ex Pau), Hipomarathrum brachylobum Batt. (ex Maire).

Et, peu à peu, sous l’ardente irradiation de Phébus, l’oeil ne cessant d’ex-plorer, mous arrivons à la buvette du “Puente”, où l’on se rafraîchit, cm l’on s’allège, où l’on se déleste au dehors, tandis qu’on se leste au-dedans à l’ombre propice du Tamarix vétusté, témoin de tragiques noyades.

Vers midi nous pouvons à la fois faire de notables découvertes et de belles récoltes dans les grasses alhivions voisines du Poste douanier: Ifloga spicata, Hippocrepis confusa Pau, Blitum virgatum, Pimpinella dichotoma, Astra-galus asperulus Duf., Trigonella polycerata, Lobularia libyca, Pulicaria inuloides var. Herteri nov., Loflingia hispanica, Anagallis latifolia, Juncus multiflorus, Imperata cylindrica, Herniaria mauritanica, Ononis mollis, Melilotus indicus,…

D’où l’on peut conclure qu’une bonne exploration comporte plusieurs visites des mêmes localités. Et encore, est-on bien sûr que tout y a été vu?

21 Juin.—Afsó (Beni-Bu-Yahi).En pasant à Tauima, le soleil n’étant pas encore levé, nous pouvons ré-

soudre l’énigme plusieurs fois posée par une haute umbellifere balançant sa légère panicule d’ombelles dorées. C’était le Ridolfia segetum, dominant l’abondant Scolymus maculatus, son conmmensal à la table de Mère Nature.

Puis on fila rapidement, car il fallait, par la route d’abord, par pistes scabreuses ensuite, arriver de bonne heure à la “Aguada de Afsó”. Un arrêt forcé par les coteaux de Tagzuf, que nous voulions revoir avec plus d’atten-tion au retour, égayé le début par l’apparition de denses buissons de Sideritis arborescens, à feuilles étroites, rappelant le S. linearifolia de Castille, mais de port bien différent. Un robuste et rigide Celsia brouté s’éparpillait dans le pré impitoyablement hâlé des monocarpiques.

Nous trouvâmes la “Aguada de Afsó” assiégée de bourriques et de dro-madaires attendant leur tour pour faire leur provision d’eau. Elle est seule


pour alimenter les nomades vivant sous leurs tentes de la vaste plaine de “Ali Guerruao”.

En amont de l’avare fontaine, placée sous la garde d’un soldat maure quelque peu gouailleur, et qui parle tant bien que mal l’espagnol, se trouvent, distancés dans le torrent, sur un long parcours, des puits primitifs “Pozos de Ermila”, à parois non maçonnées, où chaque “yemaá” vient abreu-ver ses troupeaux. L’eau est montée par une hart rudimentaire tresée dans des troncs creusés posés à côté, où elle est absorbée par le bétail assoiffé. Et tout de suite après le petit déjeuner, Hno. Mauricio suivi par Hno. Lázaro court visiter, ne serait-ce que sommairement, les “Montes Bu Idbiren” et les bords du “djebel Ker-Ker”. Quant à nous, pénétrant hardiment par les es-carpements et coteaux du versant gauche couronnés de falaises, et où règne un acanthetum formé de Calycolome intermedia et Genista Durieui, entremêlés de Olea Oleaster, Chamaerops humilis, Asparagus horridus et A. albus, Callitris articulata, Cistus albidus, Lavandula dentata, Jasonia rupestris, Thymus sp. mé-connaissable (T. coloratus), et d’un beau Sideritis de haute taille à longs épis précatoriés (moniliformes) riches d’arome.

Notre escalade matinale effraye la cigale africaine de couleur rougeâtre, plus courte, mons bavarde, piaulante à la façon d’un oiseau, et aussi moins peureuse que celle de nos pays. Nous en mettons plusieurs dans notre flacon à coléoptères dont le bénéficiaire garde le secret. Mais surtout nous herbori-sons. Les bauts buissons hirsutiformes de Sideritis ont beau jeu. Longtemps nous foulons les longs et grêles Kremeriella Cordycarpus un haut Sinapis à siliques longirostres, S. flexuosa (?), un haut Silene corymbifera et une foule de monorcapiques ou autres: Fedia Caput-Bovis, Valerianella discoidea, Allium sp., Stachys rifana Foucaudiana, Ononis ornithopodioides, Asterolinum stellatum, Spitzelia cupuligera, Lagurus ovatus, Erodium angulatum, Arenaria leptoclados, Minuartia dichotoma, Delphinium peregrinum (s. l.), Scleropoa rigida, Silene colo-rata, S. apetala, S. tridentata, Centaurea eriophora, Macrochloa tenacisissima. Sur les hauteurs ou dans les interstices des rochers: Serratula mucronata, Centau-rea fragilis fa. subinermis, Deverra scoparia, Linum Munbyanum, Putoria brevi-folia, Silene gribaltarica, Asperula aristata, Pulicaria odora, Capparis obovata, Catananche caerulea, Bupleurum atlanticum Murbek (?); Lonicera sp. trop haut perché; une grande umbellifere dans le même cas; Brachypodium ramosum, Prasium majus, bien grainé; Aristolochya baetica, Eryngium mauritanicum, Li-thospermum ericetorum, Bellardia Trixago,…

Mais, à mesure que nous avançons, “piano” à travers brousse et éboulis, à pas de septuagénaire, d’autres Sideritis accompagnés d’hybrides occupent, nos yeux, nos mains, nos bras. Pluiseurs fois Joaquín (le chauffeur), vient


nous débarrasser et placer dans les papiers, opération parfois délicate. Nous doutons d’avoir vu toutes les formes, surtout lorsque S. virgata Desf. est venu s’ajouter aux autres. Préparons-nous à la patience pour le tri, qui sera long et pas commode.

Entre temps, nous notons Melica ciliata (s. l.), M. minuta saxatilis, Avena pruinosa, Festuca caerulescens, Gastridium australe, Dactylis hispanica (s. l.), Ammoides (Ptychotis) verticillata, Pimpinella dichotoma,…

Le Peganum Harmala ne quitte pas les bords du torrent et s’étend ample-ment dans la plaine, entre les plaques artistiquement vertes du lotus épi-neux ou mieux spinosissime.

Nous notons une touffe de Scirpus Holoschœnus, rare là-bas, vers sa limite austro-occidentale, Foeniculum vulgare (s. l).

Nous furetons encore dans le fouillis, lorsque nos confrères de retour se joignent à nos recherches. Ils nous signaleront; en temps propice diverses choses intéressants: Iris sp. nov.? (ex Pau), Rumex conglomeratus, Psolarea bitu-minosa fa. simul albiflora atque longefalcata, Philyrea Fontqueri, Genista reta-moides (?), Quercus coccifera, Anthyllis citisoides, Teucrium Mairei, Cirsium echina-tum, Balota hirsuta, Dianthus gaditanus var. rifeus nov., Reseda collina, Vellezia rigida, Micropus bombycinus, Marrubium vulgare, Cistus Libanotis (Clusii), Ros-marinus Tourneforti, Deckera (Helminthia) aculeata, Erica multiflora, Pistacia Lentiscus, Sideritis Briquetiana F. Q. hirsutiforme en dense peuplement par des champs en friche. Enfin nu Cistus sp., au sujet duquel Pau nous écrivit: “Planta curiosísima. No se parece a ninguna planta mediterránea. La más cercana que conozco crece en Canarias y es Cistus Bertholetianus Sp.”

Nous déjeunâmes sous un olivier, en face d’un fignier sauvage accroché dans la roche. Autour de nous quelques tiges sveltes fleuries de Carlina involucrata en compagnie de C. lanata et de Centaurea eriophora,… des brins de Buffonia tenuifolia et de Sisymbrium erysimoides, les deux rarement notés, plaisent â notre crayon fatigué, nous voulons dire à notre investigatrice at-tention, car c’est elle qui note fidèlement. Il faudra signaler aussi les espèces vues au retour à Tagzuf et par les coteaux avoisinants: Stipa parviflora y S. barbata méconnaissables, Herniaria mauritanica et H. sp., Astragalus lanige-rus, Telephium Imperati, Linum strictum, Helianthemum niloticum y H. virgatum, Reseda alba Paui, Thesium humile, Oryzopsis miliacea, Allium paniculatum Mau-ritii, Atractylis cancellata, Erucastrum varium var. hispidum, Bupleurum atlanti-cum, Salsola Webii, de véritables artemisietum Herba-alba, Noaea spinosissima, Verbascum sinuatum abondant, Eryngium campestre (s. l.), très artistique qui


constelle plaines et coteaux, Teucrium capitatum et T. Polium var. Humberti nov. formant de vrais peuplements.

Nos cartons sont rebondis. L’auto entr’ouvre à propos sa portière. Tout comme le Muluya, Afsó enrichit notre catalogue de bien des noms

nouveaux. Ce sont des matériaux pour les futurs constructeurs en géobota-nique et en flores régionales.

25 Juin.—(Sok) el Arbáa de Arkemán et Lehaddara, Ulad el Hach et Cabo de Agua (Kebdana). Trayet 87 kilomètres.

A Tauima, nous abondonnons la ruote asphaltée, et entrons dans la piste de Zoco el Arbá a de Arkemán. Comme toutes celles qui sillonnet les fabu-leux empires des Lotophages, elle se déroule à travers des champs maigres de céréales partiellement conquis dans l’inextricable domaine du Lotus dont il reste encore d’innombrables lambeaux.

Non loin du village, on pénètre dans le Salicornietum sarmentosum entre-mêlé de Salicornia fruticans, d’Arthrocnenum glaucum et d’Atriplex Halimus race rifeum nov. Deux splendides Statice y apparaissent successivement: S. gummifera, le long de “la Mar Chica” et S. asparagoides sur une vaste étendue argileuse recouverte d’humus pulvérulent.

Ce curieux Statice, vu d’abord en pieds isolés par les argiles salines de Dar-Drius, forme ici un véritable peuplement. Sa grosse souche très dure et résistante l’a conservé sur de petits mamelons où s’étendent ses tiges asparagoïdes décorées de longues cymes multiflores d’un rouge carminé. Le s récoltes pour le retour.

Et la plaine aride du Bu-Areg s’étend immensément à notre droite. Peu à peu se rapprochent les “Monts de Kebdana (Quebdana)”, dominés par la “Peineta” 940 mètres, et forment un massif très accidenté connus sous le nom de “Los cientos y un Barrancos”, ravins escarpés et profonds que l’auto aura à franchir en des descentes et des montées pénibles et interminables. Le chemin récemment tracé est relativement bon. Nous notons quelques pieds de Cistus polymorphus et une colonie de Buxus balearica, vu non loin de là par Font-Quer. Il est nouveau pour l’Afrique du Nord tout comme Anthyllis tenuiflora (Lag.) Pau (A. Genistae Duf.) de Ulad-el-Hach et plus loin, que nous découvrirons seulement au retour.

On file droit sur Cabo de Agua, petit village maritime situé en face des “Islas Chafarinas” formées de trois ilôts habités. Nous courons vers les dunes relativement saillantes retenues par les touffes d’Ammophila et les rhizomes de Sporobolus pungens, étonné de son inepte épithète.


Nous y notons Ononis variegata, mais non O. massaesyla Pomel signa-lés par Font-Quer dans son intéressant “Iter Maroccanum”; Anthemis sabu-licola Pomel, que nous confondions d’abord avec A. Mauritii sp. nov. de Melilla, Hidum, Yazanen; Delphinium peregrinum var. oranense, Medicago littoralis, Lotus creticus, Triplachne nitens, etc. Dans les cuvettes de l’arrière, Mesenbryanthemum cristalinum, M. nodiflorum et Aizoon hispanicum, les deux derniers fréquents et abondants; Scolymus maculatus, souvent associé au vi-vace S. hispanicus; Cakile maritima (s. l.), Echium sp., que nous retrouverons moins développé à environ 5 kilomètres, à Ulad-el-Hach. Cette forme éri-gée macrophylle abondante de Chenopodium murale se mêle à quelques pieds seulement de Ch. album.

Et tandis: qu’on prépare les centuries sur, le bord du chemin, l’institu-teur (el maestro) D. Saturnino Navás, ancien élève du “Colegio del Carmen” vient nous saluer. On cause sans cesser le travail, car le temps est précieux du botaniste en excursion.

Le Tamarix Lagunae Caballero, dont notre T. Murbecki de Beni-Tuzin paraît distinct, ne pouvait être ignoré dans sa localité classique.

En repartant, nous notons dans un champ les merveilleuses clochettes d’une colonie de Convolvulus althaeoides.

L’arrêt prévu à Ulad-el-Hach est très, intéressant. Nous y voyons des plantes dont plusieurs seraient nouvelles pour le Maroc: Ctenopsis Pectinella, Ajuga humilis, Andryala gracilis Pau, Loeflingia hispanica var. glabra Nob., pe-tit et érigé; Galium Bovei, Evax pygmaea, Filago sp., Triplachne nitens, Coryne-phorus gracilis, et bien d’autres menues graminées souvent méconnaissables; Rumex Bucephalophorus, Micropus bombycinus, Scabiosa monspeliensis, Hedysarum spinosissimum, Filago minima et F. sp., a grosses catathides sphériques; etc., etc.

Dans la garrigue et par ses bords saillants, les denses et élégants buis-sons à longs épis effilés d’Anthyllis Genistae, largement localisé, tandis que A. cytisoides est répandu par les garrigues du littoral et celles de l’intérieur.

Nous transcrivons ici une note écologique prise sur les lieux dans une garrigue pierreuse: Cistus Libanotis, Rosmarinus Tourneforti, Micromeria (Thy-mus) inodora, Lavandula dentata, Pistacia Lentiscus, Callitris articulata, Caly-cotome intermedia, Daphne gnidium, Cupularia viscosa, Thymus sp. méconnais-sable, Phagnalon Tenorei fa., Herniaria mauritanica. Les thérophytes m’y pa-rurent insignifiantes et délabrées. Nous déjeunâmes à l’ombre d’un figuier protégeant un refuge maure de concert avec une vétusté liane d’Ephedra altissima, dominant l’entrée et soutenu par un tronc sec trifurqué. Dans


l’abri intérieur, une provision d’eau est entretenue par des Maures secou-rables aux passants assoiffés.

Dites après que la religion ne sert à rien. Sur le parcours, aux abords des cases uniformes, apparaissent curieux des

nichées d’enfants en guenilles, mais tojours habillés, tandis que rentrent les porteuses d’eau dans de grandes cruches sphériques d’une vingtaine de litres, les mêmes qui s’alignent sur les flancs des roussins ou des chameaux, (dromadaires) et qu’on retrouve en Murcie et en Andalousie, la maussade bête de somme ployant sous le faix desgerbes, le voyageur assis sur sa non-chalante monture, qui n’est jamais un cheval, s’écartent apeurés ou sont entraînes précipitamment à l’écart au cornement de la “bocina”, aux aguets.

Un ravin (barranco) de Lehaddara, remonté par Hno. Mauricio lui offre un chêne vert à feuilles oléiformes et trois gros peupliers blancs à feuilles de tremble, P. Hickeliana Dode var. tremulifolia nov. Le lit du dernier tor-rent, nullement encaissé, nous réserve quelques espèces non notées au cours de l’excursion: Matthiola lunata, Scrofularia canina, Phalaris nodosa, Lavatera maritima, dont la corolle abritait de beaux longicornes vespiformes.

Et nous repartons vers Zoco el Arbá a de Arkemán, où finit “La Mar Chica”, et où commence le “Restinga”, bande de terre qui la sépare de la Méditerranée jusqu’à la “Bocana” près de Melilla, où les deux commu-niquent par un large chenal.

Note.—Comme le jour du Muluya, une ondée fugace vint réjouir bêtes et gens, phénomène presque inoui en cette période de l’année.

Les chaleurs ne sont pas encore venues. Les soirées sont plutôt fraîches au coucher du soleil.

28 Juin.—Tauima (Mazuza).La préparation des larges récoltes, la rédaction de leurs étiquettes, la col-

lation des nombreses localidés nouvelles sur notre “Catálogo” laissent bien peu de temps au repos, à la correspondance, à la lecture.

Nous sortîmes donc un moment, une soirée, pour le Ridolfia segetum de Tauima, bien graine, mêlé à un vrai arboretum de Scolymus maculatus dans une terre où le Tercio (Légion étrangère) creusait un puits. On y trouva aussi un Agropyrum maroccanum, vu en plusieurs lieux aux alentours de Melilla.

Le long de la voie, que nous suivions sur un parcours de 3 kilomètres, croissaient de beaux buissons de Solanum sodomaeum, des touffes luxuriantes d’Ammi Visnaga var. Paui et Hybernonis, Bryonia dioica, Datura Stramonium; plantés en haies à l’intérieur et à l’extérieur des jardins, Acacia Farnesiana et


Tamarix articulata. Ce dernier est très touffu, rustique et serait cligne d’être vulgarisé tant en Espagne que dans le Midi de la France. Une halte était prévue aux abords de “la Mar Chica” pour la récolte d’un acacia apparem-ment indigène, Acacia horrida Willd. Aux pieds des arbustes très touffus et armés de longues épines, nous avons noté de jeunes sujets.

30 Juin.—Barranco del Lobo (Gurugu).L’intrépide Hno. Mauricio rapporte des rameaux d’un saule qui motivait

cete sortie, et Cyperus badius Desf. fa., Trachelium caeruleum. Note.—Du même barranco, deux jeunes normaliens, anciens élèves du

“Colegio del Carmen”, M. M. Martin et Pardo nous remirent Scabiosa semi-papposa.

1er Juillet.—3.ª visite à la Restinga (Melilla).Ce ne fut pas en vain. En abordant les terres argileuses non loin de

“l’Hipódromo”, des espaces de sol inondé aux saisons des pluies, étaient couverts de Crypsis aculeata jeunes encore, mais montrant leurs larges épis des sommets. Première citation de cette humifuse graminée signalée par Ball de Tanger.

Plus loin, dans la dune, c’est le Stachys maritima, qui nous y a paru bien rare. Le Spicilegium de Ball ne le cite pas. Puis une forme voisine de Centau-rium Hermanni, publié des Baléares dans nos exsiccata, et une forme menue de C. spicatum, Pancratium maritimum, les staticés déjà signalés, Eryngium ma-ritimum sous un faciès élégant, rameux et à ca’ pitules longuement oblongs.

D’où l’on voit que même à sa porte existent parfois des choses comme nouvelles et n’aya’nt pas encore été observées.

Hno. Enrique ayant passé le chenal de la Bocana à la nage, bien que muni d’une seule main, nous rapporte Polygonum maritimum et Arthrocnemon glaucum.

En rentrant, le long des jardins latéraux à le voie ferrée, nous notons: Roubieva multifida, Amarantus gracilis, Agropyrum maroccanum, le même que celui de Tauima, de Villa María Luisa, etc.

4, 5 et 6 Juillet.—Tizi- Ifri et Ketama.Trajet, aller et retour: 750 kilomètres environ. Avant minuit, l’auto louée attendait à la porte du Colegio. A minuit,

nous étions en route pour Tizi-Ifri, où nous entrions seulement vers 7 heures du soir, ayant herborisé dans le cistetum ladanifero-laurifolium, et surtout dans le cedretum atlanticum.


La “Posición” de Tizi-Ifri, située vers 1.700 mètres en face de gorges et de monts extrêmement sauvages, avait été construite en grosse maçonnerie par les Français qui la cédèrent aux Espagnoles après la conquête. Elle était occupée par une mehalla d’indigènes commandée par un lieutenant espa-gnol, Monsieur le Commandant Rodríguez d’Axdir, que nous avions salué au passage, avait bien voulu demander pour nous par téléphone au lieute-nant un abri pour passer la nuit.

De Axdir, nous avions traversé successivement les kabilas (petites pro-vinces) de Beni-Urriaguel, Targuist, Beni-Meydui, Beni-Ammart, où nous notions la succession des associations suivantes: Ziziphetum Lotis, Chamae-ropsetum humile, Lenticetum, Cistetum monspeliense, ladaniferum avec reliques de Quercetum suber; Cistetum laurifolio-mauritanicum entremêlé de lambeaux de Quercetum Ilex, les deux derniers devenant Cistetum ladanifero-mauritanicum, qui parfois était sibstitué par un rustique Genistetum quadriflorum. Enfin, vers 1.700 mètres, s’établissait le superbe Cedretum atlanticum à longs fûts doits et cylindriques.

Les cistes ladanifère et laurifolié sont d’un vert intense, généralement sans trace de parasitisme, et très glanduleux, ce qui, à la rage du soleil, les fait paraître comme couverts de rosée.

Le Cistus laurifolius s’étale sur le sol, à la manière du C. crispus dont il a le crispé des feuilles. Nous pensons qu’il constitue une notable race atlanticus.

En plus de l’abondante glandulosité foliaire, le Cistus ladaniferus a les feuilles sensiblement plus étroites que le type, var. subangustifolius Nob., ou comme à Beni-Hadifa, légèrement pétiolées var. petiolatus Maire.

A Beni Urriaguel, le cistetum ladaniferum admet des pieds isolés de Cal-litris articulata sans formation de callitrietum comme á Beni-Tuzin, où les collines en sont presque exclusivement couvertes. Le cistetum supérieur, est, au-dessus de Targuist, en général mi-ladaniferum mi-laurifolium, dense sans étouffement des arbustes. Ces vastes cistetum ne pourraient-ils pas être exploités pour l’extraction du ladanum ou autre produit?

Un genêt rampant très robuste, Genista quadriflora, non cité par Ball, forme des fragments d’association dans l’intérieur, vers Beni-Musa ou sur les confins du cistetum au voisinage des cèdres, ainsi oue que dans les massifis de Beni-Seddat, où il abonde.

Le cedretum atlanticum d’une haute beauté, même clans ses ruines, s’étend sur les hauteurs de Tizi-Ifri par le flanc nord. On y voit des fûts de plus de 1 mètre de diamètre. Il est mal exploité et incendié par lambeaux. De gros troncs ont été coupés à environ 1 mètre du sol sans ordre. Dans les sites où la forêt se reconstitue, les jeunes sujets forment des maquis impénétrables.


Les fûts y sont d’une impeccable verticalité, et leur étroite ramure leur donne plutôt une forme conique pyramidale, rappelant de près leport du Sequoia (Wellingtonia) gigantea. Dans les sujets adultes, la cime est arrondie et nutante. Deux variétés bien distinctes par le ton du feuillages fa. canescens et fa. flavescens s’y entremêlent en petites colonies sans que nous ayons pu noter laquelle est dominante. Apparemment, si nous en exceptons le Dr. Maire, le Dr. Font Quer et la mission Bolivar, peu de botanistes auront passé par là. Néanmoins on y accède de Targuist par une bonne route.

Après une nuit passée tant bien que mal étendus sur le plancher, nous repartons le matin, vers 5 heures, emportant le trophée de deux superbes aigles serpentaires blessés par le lieutenant de la “Posición”. Ils furent en-tourés de vieux sacs, la tête dehors et attachés derrière l’auto au-dessus de nos provisions et des récoltes, en attendant qu’ils enrichissent le musée de Melilla, “Colegio del Carmen”.

Quelle puissance! et quelle résistance! dans ces rois de l’air malheureux! Ils mesuraient 1 mètre 80 d’envergure; et ils étaient aussi vigoureux le troi-sième jour que le premier. En route, nos récoltes continuent jusqu’à Tar-guist, où nous nous retrouvons vers midi. Le campement est établi sur un plateau en contre-bas vers 1.000 mètres, et sur les bords du Guis, qui n’est là qu’un ruisseau.

Et nous en repartons pleins d’espoirs pour le bassin supérieur du Keta-ma, pensant arriver, de bonne heure à “la Intervinción de Telata”, dont le capitaine Mena a été prévenu par le Commandant Rodríguez. Pauvre lieu-tenant! mort depuis d’un accident de cheval!

Après l’entrevue de courtoisie, nous avons hâte d’herboriser aux alen-tours, qui nous parurent intéressants. Les légers nuages empourprés du cou-chant, comme il est dit dans l’Evangile, nous présagent la belle journée du lendemain. Plus dispos qu’à Tizi-Ifri, dès 4 heures, par 1.350 mètres, nous sommes sur pied, alors que tous les chats sont gris et les plantes confuses dans le fouillis.

A Azib de Retama (Beni-Seddat), la clarté a triomphé, des brumes. Les vitres de l’auto sont encore couvertes de buée. Un Maure nous apporte un thé secourable à deux éditions. “Dios se lo pague”. Là débutent nos récoltes, qui iront crescendo par cette ample vallée se nivelant en plateau incliné, fleurie sur le versant gauche de genêts et de Halimium rifeum (Pau et F. Q.). Ce fut pour nous une fête que ce luxe d’espèces toutes récentes découvertes par un ami, et signées du nom de deux amis. Nos listes et nos exsiccata, faible écho de “l’Iter Maroccanum” en rééditeront la merveilleuse richesse. Nos cinq amples cartons, la toile cirée en dernier lieu, s’en retournent


“maflus et rebondis”. Mais il faut s’arracher à la brousse enchanteresse et par les sommets schisteux arrondis de Isaguen sillonnés d’une bonne route, vers 1.800 mètres, nous retrouvons les pentes opposées de Imasinen. Nous déjeunons allègrement près d’un pittoresque ruisselet, y faisons quelques cueillettes prévues la veille, et repartons pour Targuist, Axdir, Melilla, où nous arrivons vers 8 heures et demie. Ci-après, nous donnons la liste des récoltes de ces trois jours en suivant l’ordre de la Flore de l’Algérie par Battandier et Trabut: environ 400 espèces et un millier de localités. Nos remerciements aux vaillants colloborateurs de ces jours mémorables: Hnos. Mauricio, Lázaro, Narciso, sans oublier Joaquín le chauffeur.

Liste des plantes observées les 4-5 et 6 Juillet 1932dans l’Atlas Rifain,

acompagnées de leurs localités respectives.

Clematis Flammula L.—Río Beni Musa (Beni Meydui)(1).Ranunculus bulbosus L.—B. Meydui; Tizi-Ifri (Beni Ammart); Telata (Ke-

tama).R. bulbosus L. (s. l.) .—Ruisselet de Tizi-Ifri à la Serradora.Aquilea vulgaris L.—Ruisselet de Imasinen (Beni Seddat).Fumaria muralis Sonders.—Telata, Imasinen.Biscutella lyrata L. (s. l.) .—Isaguen (Beni Seddat).Teesdalia nudicaulis R. Br.—Imasinen. No citada por Ball.Lepidium campestre R. Br. (s. l.)—Telata.L. calycotrichum Kze. var. dhayense (Munby) Thell.—Tizi-Ifri. Trouvé

deux pieds à la Serradora. Aucun des deux n’est mentionné par Ball. Erysimum Kunzeanum Boiss.—Tizi-Ifri, céréales par les sols défrichés,

vers 1.700 mètres.Arabis auriculata Lamk.—Tizi-Ifri.A. Josiae Jah. et Maire.A. leptopoda Pau et F. Q.—Imasinen.Astrocarpus Clusii J. Gay—Telata; Meseta Isaguen.Reseda Gussonei Boiss. Fa. perceramosa—Telata.Cistus Gardi nov.—C. varius Auct., non Pourr.—Meseta Isaguen.

(1) Nous indiquons une fois la Kabila à laquelle appartient une localité.


Note.—Le C. varius Pourr. n’est pas à Barcelone, comme le dit Costa et le répète Willk., et ne doit pas être confondu avec C. Ponsolzi Del.

C. polymorphus Willk.—Beni-Musa (Beni-Meydui).C. monspeliensis L.—Beni Urriaguel; Targuist; Beni Seddat.C. salvifolius L.—Beni Meydui.C. ladaniferus L. var. petiolatus Maire—Beni Hadifa.C. ladaniferus var. subangustifolius nov.—Targuist; Beni Meydui; Beni

Ammart, etc.C. laurifolius L. var. atlanticus Pitard ou var. muritanicus nov.—Targuist;

Beni Meydui; Beni Ammart; Beni Seddat; etc.Note.—Distinct (teste Pau in litt.) de la variété atlanticus Pitard.Halimium umbellatum Apach.—Meseta de Isaguen.H. rifeum (Pau et F. Q. sub Helianthemum).—Tizi-Ifri; Ketama; Beni Sed-

dat.Tuberaria vulgaris Willk. (s. l.) var. triviale Grosser.—Azib de Ketama.T. variabilis Willk. Var. Masguindali nov.—Tizi-Ifri; Telata, Azib de Ke-

tama; Ysaguen; Imasinen; Beni Meydui. Forme à grosses macules. Viola silvestris Lamk. (s. l.)—Telata.V. biflora L.?—Telata.V. tenenzis Ball gr. tricolor (s. l.).—Tizi-Ifri, Cedretum.Polygala baetica Willk.—Azib de Ketama; Meseta Isaguen.Malva microcarpa Desf. fa.—Tizi-Ifri, à la Serradora.M. moschata L. var. gracilis nov. an M. Tournefortiana L.—Telata; Ima-

sinen.Erodium cicutarium L’Herit.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Imasinen.Agrostemma Githago L.—Tizi-Ifri, cereales.Silene inflata Sm.—Meseta Isaguen.S. Ibosi Emb. et Maire.—Tizi-Ifri; Isaguen; Imasinen.Saponaria glutinosa M. B.—Tizi-Ifri.Dianthus (Tunica. Kohlrauschia) prolifer L.—Telata; Azib de Ketama; Isa-

guen; Imasinen; Beni Meydui; Tizi-Ifri.D. Godronianus Godr. var. Herioti nov. gr. Caryophyllus (s. l.) .—Telata;

Isaguen.Velezia rigida L.—Beni Meydui; Telata; Isaguen; Imasinen.Ceratium Boissieri Gren var. gibraltaricum ej.—Tizi-Ifri.C. glutinosum Fr. var. nov. (ex Pau)—Tizi Ifri.C. tetradrum Curt. var. nov. (ex Pau)—Beni Meydui; Tizi-Ifri.C. atlanticum D. R. var. longipes Maire—Tizi-Ifri.Cerastium dichotomum L.—Tizi-Ifri.


Note.—Non cité par Ball, non plus que le précédent.Stellaria media Cyr. (s. l.) fa. nana –Tizi-Ifri.Moehringia pentandra Gay— Imasinen. Sagina sabulerotum (Gay) Lge. var. Loscosi (Boiss.) Pau Tizi-Ifri, ruisselet

de la Serradora.Scleranthus polycarpus (Thell.)— Tizi-Ifri, à Serradora.Paronychia polygonifolia Porr.?— Isaguen.Herniaria cinerea DC.—Zoco Tenin; Tafersit; Beni Meydui.H. glabra L. fa.—Beni Meydui; Imasinen.H. Regnieri Br. Bl. et Maire; H. lenticula L. var. Regnieri Pau in litt.; H.

latifolia Lge.! Prodr. III, 151, var. Regnieri—Tizi-Ifri, Cedretum.Telephium Imperati L.—Targuist.Montia minor Gmel.—Tizi-Ifri, ruisselet de la Serradora.Radiola linoides Gmel.—Tizi-Ifri; Telata.Linum Munbyanum Boiss.—Isaguen.Hypericum perforatum L.—Imasinen.H. acutum Moench; H. tetrapterum Fr.—Imasinen.H. montanum L. fa. polyanedum nov.—Telata; Isaguen; Imasinen.Note.—Espèce presque inconnue au Maroc.H. tomentosum L. (s. l.)—Telata.Zizyphus Lotus L.—Beni Uriaguel.

Note.—Le lotus ne s’élève pas dans la montagne. Il est substitué par le lentisque avec colonies de jasmin, moins bien armé pour la grande lutte qui décide de l’existence.

Pistacia Lentiscus L.—Paraît dominant dans les hauteurs du Nékor mé-diano-inférieur.

Ilex aquifolium L.—Telata; Imasinen.Rhus pentaphylla Desf.—Coteaux inférieurs du Guis et du Nekor.Ulex Boivini Webb; Coss. var. Narcissi nov.—Beni Musa (B. Meydui). U. “ var. pilosula nov. Petit buisson, entre Targuist et Imasinen, où

il fleurissait des coteaux entiers à sol schisteux. U. tazensis Br.-Bl. et Maire.—Ketama, où il a été signalé dans el “Iter

Maroccanum” du Dr. Font-Quer. Sarothamnus megalanthus Pau; Cytisus megalanthus F. Q.—Abonde depuis

Telata (1.350 m), jusque dans les hauteurs de la meseta Isaguen (1.800 mètres). Ses nombreux légumes courtement ellipsoïdes hérissés de longue pilosité argentée, produisent, sur le fond vert des sveltes arbustes el l’or


opulent des Halimiun et des genêts, un esthétique pittoresque de riches nuances.

Genista quadriflora Munby var. prostrata nov.—Par les coteaux de Beni Musa et autour du cedretum de Tizi-Ifri, il forme des lambeaux d’association éclaboussés d’yeuses à branchage appauvri simulant des moignons.

G. Jahandiezi Batt.; G. Tourneforti var. Jahandiezi Maire—Telata; Meseta Isaguen.

Cytisus baeticus (Webb) Steud.—Beni Musa.Adenocarpus Rodriguezi nov. an A. telonensis var.—Beni Musa. A. decorticans Boiss.; A. speciosus Pomel—Isaguen.Note.—Selon Faure, il y aurait deux plantes différentes. Ononis cintrana Brot.—Telata.O. Natrix L. fa.—Targuist au-dessus de 1.000 m., coteaux. Trifolium ochroleucum Huds.—Telata ; Imasinem.

Note.—En Imasinen, nous avons noté des pieds à considérer comme Ochroleucum x pratense = T. Joachini Nob.

T. pratense L.—Tizi-Ifri; Ketama; Beni Seddat.T. repens L.—Tizi-Ifri; Telata; Imasinen.T. arvense L.—Telata; Isaguen; Imasinen.T. ligusticum Balb. fa. Geminatum—Telata.Signalé par Font-Quer à Azib de Ketama, où nous passâmes très rapide-

ment, pressés par le temps. T. Bocconi Savi—Telata. A comparer avec T. atlanticum Ball, de la región

subalpine.T. striatum L.—Tizi-Ifri.Trifolium campestre Schreb.—Telata; Imasinen.T. micranthum Viv., que nous n’avons puvoir, est signalé par Font-Quer à

Azib de Ketama; et par Mas y Guindal à Magot, en dehors de notre dition. Lotus atlanticus nov.—Isaguen. Pied unique, rigide, petit. L. palustris Willd.—Telata; Isaguen.L. palustris var. Embergeri nov.—Imasinen.Cornicina lotioides Boiss.—Isaguen. Ball ne l cite pas. Ce silence, assez

fréquent, de l’auteur du Spicilegium, nous ne le signalons que rarement. Anthyllis Vulneraria L. (s. l.)— Isaguen.Font Quer signale de Sok et Telata de Ketama Astragalus cymbaecarpos

Brot. fa. brevipes Pau.Vicia Cracca L. (s. l.)—Telata; Isaguen; Imasinen.


Font Quer le cite de Azib de Ketama, ainsi que V. rerayensis Ball et V. hirsuta S. F. Gray. Et Mas y Guindal comme V. nissoliana Thuill (V. purpu-rascens DC.) à Imasinen.

V. rifana Emb. et Maire— Abonde par le cedretum de Tizi-Ifri, où il nous a paru fructifier très rarement; Imasinen, à côté de Pteris aquilina.

Lathyrus sphaericus Retz— Telata.Ornithopus compressus L. fa.—Telata; Imasinen; Isaguen et aussi O. durus

Cav., vu l’année d’après. Cerasus avium L.—Isaguen; Imasinen.Laurocerasus lusitanicus (L.)—Telata.Rosa agrestis Savi (s. l.)—Telata; Imasinen; Isaguen, sous plusieurs formes.R. Mairei Sennen gr. micrantha (?) Maire in litt. o R. Serafini Viv. (R.

sicula fa. lasiopoda, Pau in litt.)—Tizi-Ifri, Cedretum vers la Serradora.Rubus ulmifolius Schott. fil. fa.—Tizi-Ifri; Beni Meydui; Imasinen; Isa-

guen; Telata.Potentilla micrantha Ram.—Tizi-Ifri; Cedretum.Geum urbanum L.—Tizi-Ifri; Telata.Aphanes floribunda Murb.—Tizi-Ifri; Telata.Crataegus laciniata Ucria.—Tizi-Ifri, dans le Cedretum, vers 1.700 m.;

meseta Isaguen, le long de la Route (Beni Seddat); Telata.Bel arbre, gris cendré; feuillage hérissé très découpé; 3 styles. Floraison

tardive. Peplis longidentata J. Gay.—Telata. Associé aux joncs annuels. Sedum rubens L.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata; Isaguen; Imasinen.S. caeruleum Vahl var. versicolor Coss. ex Pau an S. villosum var. aristatum

Emb. et Maire.—Tizi-Ifri, à la Serradora, et dans le Cedretum.S. Fosterianum Sm.—Imasinen; Telata; Tizi-Ifri.Sedum tenuifolium Strobl.—S. amplexicaule DC.—Tizi.-Ifri; Imasinen;

Isaguen; Telata.S. brevifolium DC.—Indiqué par Font Quer à Azib de Ketama.Cotyledon strangulata F. Q.—Imasinen. Sa localité classique est au djebel

Tagant (Ketama).C. gracilis nov.—Imasinen; Telata. Forme très grêle, purpurine ou vires-

cente, de la taille d’un menu Rumex Bucephalophorus.Saxifraga globulifera Desf. var.—Tizi-Ifri; Beni Urriaguel; Hadifa; Tar-

guist, en aval et en amont. Eryngium dichotomum Desf.—Beni Urriaguel; Tizi-Ifri; Isaguen.E. ilicifolium Lamk. y A. campestre L. (s. l.) ont été fréquemement notés en

dehors des altitudes élevées.


Daucus crinitus Desf.—Isaguen, vers Azib de Ketama. Pied unique.Bunium cedretorum Nob. an B. macuca Boiss. fa. humilis.—Tizi-Ifri, dans

le cedretum, surtout la Serradora.Carum verticillatum Koch— Telata.

Note.—Ni Costa, noi Rouy, ni Willkomm, ni Ball, ni Desfontaines, ni Fiori, ne l’indiquent en Espagne.

Helosciadium repens Koch—Tizi-Ifri, à la Serradora. Coste le dit nul dans la region méditerranéenne.

Bupleurum Balansae B. et R. (s. l.)— Isaguen.Thapsia villosa L. fa.—Isaguen, vers 1.700 m.Elacoselinum humile Ball?—Isaguen, vers Azib de Ketama.Lonicera Periclymenum L. var. glauco-hirta Kze.; L. hispanica B. et R.—

Beni Meydiu; Telata.Crucianella angustifolia L.—Targuist, Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata;

Imasinen.Asperula aristata L. fil.—Isaguen. A. pendula Boiss. var. concatenata (Coss.) Pau—Isaguen. A. arvensis L.—Tizi-Ifri.Galium Poiretianum Ball—Telata; Isaguen.G. divaricatum Lamk.—Imasinen.G. parisiense L.—Beni Meydui; Tizi-Ifri.G. Vaillantii DC.—Imasinen; Tizi-Ifri.Font Quer cite d’Azib de Ketama la Valeriana tuberosa L.Valerianella criocarpa Desf. (s. l.)—Tizi-Ifri.Knoutia numidica (Deb. et Rev.) Szabó; K. arvensis ssp. Paui Maire—Te-

lata; Isaguen.Asteriscus aquaticus Moench (nom. inept.); A. confusus Sennen, Cat. Flor.

Barc. Pl. de Esp.—Zoco Tenin; Beni Hadifa; Targuist.Evax Heldreichi Parl; Evacidium discolor (DC.) Maire—Beni Meydui; Tizi-

Ifri; Imasinen.Filago laguginosa Req.—Beni Meydui; Tizi-Ifri.F. heterantha Raf.—Beni Meydui?; Tizi-Ifri.F. gallica L.—Tizi-Ifri; Telata.F. minima Fr.—Beni Meydui; Tizi-Ifri.F. prolifera Pomel an F. spathulata Presl var.—Beni Meydui.F. arvensis L. fa. Beni Meydui; Tizi-Ifri.


Note.—Plusieurs espèces évaciformes ont été vues à Beni Meydui, Tizi-Ifri, Telata, Isaguen, Imasinen, sans le temps suffisant pour les bien observer.

Phagnalon Caroli-Paui F. Q.—Azib de Ketama.Achillea santolinoides Lag.—Aixa (Beni Urriaguel).Anthenis Bovei Gay var. Aguilari Maire et Sennen—Azib de Ketama (F.

Q.); Isaguen; Imasinen.Pyrethrum demnatense (Murb.)—Isaguen.P. corymbiferum Schrang.; P. corymbosum Willd.—Telata; Isaguen.Senecio nebrodensis L. Targist, talus de la Route.S. linifolius DC.—Route de Tizi-Ifri et de Ketama à Targuist, et au-des-

sus. Font Quer cite S. nebrodensis de djebel Terseta, et S. lividus de Imasinen.Echinops spinosus L. fa. oligantha azureo-macrocephala, toujours en pieds iso-

lés, du Muluya au, del Guis, Axdir, Beni Urriaguel.E. spinosus Rodriguezi Nob. an E. Rodriguezi Nob. Pr. sp. polycephala, an-

thodiis mediocris, longispinosus horridis, flosculis albis.—Targuist sur la Route de Ketama.

E. strigosus L.—out le long de la Route, dans les champs, depuis le Guis jusqu’à la limite de Targuist et Beni-Hadifa, sous une forme à têtes dépri-mées.

Carlina involucrata Poir.—Beni Urriaguel; Beni Hadifa.Atracylis gummifera L.—Beni Hadifa. Font Quer le cite de Targuist.Lappa minor L.; Arctium minus Bernh. (s. l.)—Telata de Ketama.Centaurea pullata L.—Telata.C. melitensis L. Beni Urriaguel, bords de la Route.C. Calcitrapa L. Axdir; Zoco Tenin; Beni Urriaguel jusqu’à Targuist.C. Ali-Beyana F. Q. et Pau—Azib de Ketama (l. class.); Meseta Isaguen.C. seuseana Chaix—Tizi-Ifri; Imasinen.Microlonchus salmanticus DC. fa.—Beni Meydui; Talata; Isaguen; Ima-

sinen.Kentrophyllum (Carthamus) rifeum F. Q. et Pau—Axdir, bords de la Route

(localisé).Carduncellus pinnatus Desf.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Meseta Isaguen;

Imasinen.Cinara (Bourgaea) humilis L.—Zoco Tenin; Beni Hadifa, à la limite de

Targuist.

Note.—Linné et de nombreux auteurs écrivent Cynara.


C. Senneni Pau in litt.; C. hystrix Ball incerto—Beni Hadifa y Targuist.Leuzea conifera L. var. pinnatipartita Sennen—Meseta Isaguen, vers 1.700

metros.Galactites Duriaei Spach—Targuist.Onopordum macracanthum Schousb. (s. l.)—D’Axdir à Targuist, et en

amont. Belle espèce à la vue, horrible quant à la récolte et au transport, tout comme les Cinara, Echinops Rodriguezi, Kentrophyllum arboreum y rifeum.

Qui saura le travail, la peine, la patience du botaniste centuriateur!O. acuale L.—Beni Hadifa, à la limite de Targuist.Picnomon Acarna Cass.—Abonde partout, jusqu’aux abords de l’étage

subalpin. Cirsium echinatum DC.—Beni Hadifa.C. (Chameapeuce) rifeum Pau et F. Q.—Isaguen. Le mont Tidiguin, non

loin de là, est la localité classique.Carduus Narcissi Sennen ad C. macrocephalum Desf. comparandum—Tizi-

Ifri, Cedretum, à la Serradora, vers 1.750 m. Forma nimis ramosa: calathiis mediocris, mox deciduis.

C. Martinezi Pau—Meseta Isaguen, vers Imasinen. Azila est sa localité classique.

Scolymus hispanicus L. fa. elongatus, forme élancée prolongée en épi très long, longtemps en fleur, plus de deux mois, éminemment décorative. Pourquoi tant de crainte pour les épines? Bien des roses n’en manquent pas. Cette même forme abonde en Murcie, par exemple, entre Lorca et Alcan-tarilla.

Scorzonera pygmaea Sibth. Sm.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Imasinen; Isa-guen. Cette curieuse espèce, à feuilles largement linéaires étalées sur le sol, en réalité à souche hypogée rameuse, paraît fleurir rarement (1).

S. angustifolia Asso—Meseta Isaguen. Font Quer le cite de Azib de Ke-tama (que Mas Guindal écrit Azib), où nous arrivions à 4 h 1/2 du matin, venant de Telata, par un temps bien froid, et où nous attendîmes demi-heure un thé maure restaurateur, qui nous fut courtoisement et gracieuse-ment apporté en deux éditions dans l’auto par un indigène.

Thrincia hispida Roth (s. l.)—Telata; Isaguen; Imasinen; Beni Meydui; Tizi-Ifri.

Leontodon saxatilis Lamk. var. perennis Maire—Telata.Podospermum laciniatum DC.—Beni Meydui; Imasinen.

(1) El 21-VI-35, ses nombreuses calathides d’un beau vif décoraient les abords du cedretum de Isaguen.


Taraxacum obovatum DC. var. Cedretum Nob.—Tizi-Ifri, sous les cè- dres. Forme grêle à feuilles obovées, et dont il conviendrait de voir le péricline et les akènes.

Lactuca viminea Prest (s. l.)—Meseta Isaguen. Font la cita de Asca; le L. cornigera Payet F. Q. de Azib de Ketama; le L. Scariola de Tiguisa.

L. tenerrima Pourr.—Imasinen, en roquedales, vers 1.700 m. Cité de Tidiguin par Font-Quer.

Crepis rifana sub C. Hookeriana, non Ball—Menue forme de scapes nus très grêles; feuilles en claire rosette.—Tizi-Ifri, au-dessous de la Serradora (Serreria).

Andryala cedretorum Maire—Telata; Azib de Ketama; Meseta Isaguen.Hieracium Pilosella L. (s. l.)—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Targuist; Telata;

Isaguen; Imasinen. C’est la seule espèce indiquée par Ball.H. castellanum B. et R. var. maroccanum Nob. an H. pseudo-Pilosella Za-

han—Telata; Isaguen; Imasinen; Tizi-Ifri. Cette espèce avait-elle été signa-lée au Maroc.

H. saxatilis Vill.? En rosettes radicales—Telata.H. Riofrioi Pau et F. Q.—Ketama (loc. class.).Jasione echinata Boiss.—Telata; Isaguen; Imasinen.J. humilis Lois. Fa.—Tizi-Ifri.Campanula filicaulis Coss. et DR. var. pseudo-radicosa Lit. et Maire—Beni

Meydui, Tizi-Ifri, Imasinen, Isaguen.C. leptosiphon Pay et Sennen an C. dichotoma L. vel C. afra Cav.—Beni

Meydui; Targuist.

Note.—Ce rattachement à deux espèces par deux botanistes de marque nous incline à croire à son autonomie spécifique.

Legouzia (Spercularia) falcata Sampaio- Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata.Jasminum fruticans L.—Beni Hadifa.Phillyrea angustifolia L.—Beni Hadifa; Beni Meydui.Ph. medianifolia Sennen fa. (Ph. media L. pr. p.)—Targuist; Beni Meydui;

Beni Hadifa.Centaurium (Erythraea) maritimum (Pers.) Sampaio—Telata, sites hu-

mides, vers 1.350 m.Convulvulus Dryadum Maire—Meseta Isaguen.Echium flavum Desf.—Meseta Isaguen, vers 1.750 m. Facies de Onosma.Verbascum pulvurulentum Vill?—Imasinen.Scrofularia eriocalyx Emb. et Maire—Imasinen, ruisseau.


S. canina L.—Axdir; Targuist; Imasinen.Anarhinum pedatum Desf. fa. laxiflorum—Isaguen. ¿Est-ce la forme de

Tidiguin qui figure sous le nom de A. laxiflonim Boiss. dans Font-Ouer? Elle diffère de A. pedatum Desf. par sa gracilité.

Linaria Senneni Pau—Tizi-Ifri; Isaguen; Imasinen. A été distribué dans un état délabré dans nos “Pl. d’Esp.” sous le nom très hésitant de L. Mun-byana B. et R.? Pau l’a cultivé de graines procédant de Tizi-Ifri; Telata; Imasinen.

Veronica Beccabunda L. fa. minor—Tizi-Ifri, Serradora, vers 1.750 m.Digitalis purpurea L. var. mauritanica Humb. et Maire—Tizi-Ifri; Isa-

guen; ¡Imasinen! (Mas Guindal).Mentha Puligeum L.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata.Thymus Riatarum Maire—Telata; Isaguen.Th. hirtus Willd. var. Battandieri Ronn. et Sennen—Imasinen; Isaguen;

Beni Meydui.Origanum elongatum Emb. et Faire—Beni Musa; Imasinen.Satureia (Calamintha) granatensis (B. R.) var. minoridens Nob.—Tizi-Ifri.S. baborensis (Batt.) var. occidentalis Pau—Tizi-Ifri; Imasinen.S. Clinopodium (L.) Caruel—Telata; Imasinen.Nepeta reticulata Desf. Imasinen, ruisseau.Stachys arvensis L.—Telata.Marrubium heterocladum Emb. et Maire—Telata; Isaguen.Señalada en Imasinen por Mas Guindal.Lamium Berengueri Pau—Telata. ¿Est-ce bien celui dont nous avons vu

quelques pieds défleuris? Mas y Guindal le cite de Imasinem. Mas Guindal la cita de Imasinen.

L. flexuosum Ten.—Telata, par sites ombreux.Teucrium afrum Pau et F. Q.—Tizi-Ifri; Telata; Isaguen; Imasinen.T. peudoscorodonia Desf.—Beni Musa. Pau considère celui du Gurugú,

distribué sous ce nom, comme la variété T. crispum Pomel.Anagallis tenella L. fa. pusilla Nob. Tizi-Ifri; Imasinen; Isaguen; Telata.Font-Quer cita Pinguicula corsica de Beni Seddat, et Armeria alpinifolia

Pau et F. Q. du Tidiguin.Plantago Maxonnoi Sennen—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Imasinen; Isaguen;

Telata.

Note.—La comparaison avec P. rosulenta Batt. ne nous permet pas de l’identifier à ce dernier.


Battandier rattache son plantain au Coronopus. Nous considérons le nôtre comme entité indépendante phylogénétiquement.

Rumex Acetosella L. ssp. angiocarpa Murbeck—Tizi-Ifri.Thymelaea virgata (Desf.) var. Rodriguezi Maire et Sennen—Zoco Tenin

(Beni Urriaguel).Daphne gnidium L.—Targuist; Beni Meydui; Tizi-Ifri; Imasinen; Beni

Seddat; Beni Urriaguel; Ketama. Dans les hauteurs, les arbustes, les inflo-rescences sont très denses, fa. alpestris?

D. Laureola L.—Tizi-Ifri, abondant dans le cedretum.Salix catalaunica Sennen y S. purpurea L.—Beni Meydui; Telata.S. Cuatrecasasi (catalaunica x purpurea)—Telata; Beni Meydui.Alnus glutinosa Gaertn.—Telata. Grands arbres. Ball n’indique pas cette

espèce. Quercus ilex L. (s. l.)—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Ketama. Formes à feuilles très épineuses.

Q. suber L. var. maroccana Nob.—Beno Meydui; Tizi-Ifri; Ketama. Forme très différente des chênes-liège de Gerone.

Juniperus Oxycedrus L.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Targuist; Imasinen; Isa-guen; Telata.

Pinus Pinea L.?—Axdir; Targuist?Cedrus argentea Renou; C. atlantica Menetti fa. canescens Nob. y fa. flaves-

cens Nob.—Tizi-Ifri; Beni Seddat; Ketama.

Note.—Le port ainsi que la ramure étroite subcylindrico-conique, nous paraît rendre cette espèce bien différente du C. Libani Barrel., auquel cer-tains auteurs la réunissent à titre de race. Quant aux deux formes ou variétés que nous signalons, elles sautent aux yeux dans la belle forêt de Tizi-Ifri. Se trouvent-elles aussi à Ketama, à Beni Seddat et ailleurs?

Potamogeton polygonifolius Pourr. (s. l.)—Tizi-Ifri.Orchys incarnata L.—Imasinen. Mas y Guindal cite O. maculata L. et O.

Munbyana B. et R. de Telata. Et Font Quer signale à Azib de Ketama la Platanthera bifolia Rich.

Romulea ligustica Parl.—Beni Meydui; Tizi-Ifri. Sites humides. Signalé par Font Quer à Azib de Ketama.

Iris tingitana B. et R.—Meseta Isaguen.Gladiolus byzantinus Willd. Teste Maire—Tizi-Ifri, Isaguen.Crocus atlanticus Pomel—Tizi-Ifri (Hno. Maximiliano).Narcissus Bulbocodium L. var. rifanum Emb. et Maire?—Tizi-Ifri (Hno.

Maximiliano).


Asphodelus cedretorum Nob.—Tizi-Ifri; Imasinen; Azib de Ketama. Ra-cines tubéreuses abondantes très, rétuses; feuilles carénées longues; scape simple macrocarpe. Abonde dans le cedretum de Tizi-Ifri, à l’extrémité duquel est bâtie la “Posición”.

Allium tenuifolium (ex Pau)—Tizi-Ifri; Imasinen. A. paniculatum L. (s. l.) ex Maire—Ketama; Telata.Muscari sp.—Tizi Ifri, cedretum. Fructifié.Ornithogalum tenuifolium Guss. fa.—Tizai Ifri, cedretum.O. pyrenaicum L.? (s. l.)—Telata.Tulipa Celsiana Redouté (s. l.) fructifié—Meseta Isaguen.Juncus acutus L.—Targuist; Beni Urriaguel.J. bufonius L.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata.J. lamprocarpus Ehrh. (J. articulatus L. pr. p.)—Targuist; río Ketama;

Imasinen.J. lamprocarpus Ehrh. var. nigritellus Macreight—Tizi-Ifri.J. pygmaeus Rich—Tizi-Ifri; Telata.J. Tenagea L. fil.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata.J. capitatus Weig.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata.J. inflexus L.; J. glaucus Ehrh.—Telata; Imasinen.J. effusus L.—Ketama y Beni Seddat, d’où le cite Font-Quer ainsi que

rifeus Pau et F. Q. (Azib).Scirpus pseudosetaceus Daveau—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata. Font-Quer

cite à Telata Scirpus Savii Seb. et Maur, et aussi Carex echinata.Carex distans L. var. Romeii Sennen—Telata.C. acuta? (L.?)—Telata, en feuilles seulement.C. flava L.—Telata.C. Humberti Nob.—Tizi-Ifri, à la Serradora. Agrostis elegans Curt. vel A. nevadensis Boiss.—Meseta Isaguen. A. castellana B. et R. fa. depauperata—Tizi-Ifri; Meseta Isaguen; Ima-

sinen.Anthoxanthum odoratum L.—Tizi-ifri; Imasinen. A. ovale Lag. an A. aristatum Boiss. var. Senneni A. Camus—Tizi-Ifri;

Telata.Phleum nodosum Gaud.—Tizi-Ifri.Gastridium australe P. B.—Beni Meydui; Tizi-Ifri; Telata; Isaguen; Ima-

sinen.Milium Montanum Parl.—Azib de Ketama (F. Q.).Oryzopis miliacea Asch. et Gr.—Imasinen.Holcus lanatus L.—Imasinen.


H. tuberosus Salzm. an H. grumosus Nob.—Isaguen.Aira provincialis Jord.—Tizi-Ifri; Telata; Isaguen. A. provincialis fa. luxurians?—Meseta Isaguen.Deschampia Mairei Sennen—Tizi-Ifri.Trisetum paniceum Lamk.—Beni Meydui; Imasinen.Macrochloa gigantea (Link) Hack. var. maroccana Pau et F. Q.—Isaguen.Avena pratensis L. (s. l.)—Isaguen.Arrehnatherum crianthum Boiss.—Imasinen.Gaudinia fragilis P. B.—Beni Meydui; Tizi-Ifri.Cynosurum Balansae?—Meseta Isaguen.Koeleria pubescens Lamk.? (s. l.)—Telata; Isaguen; Imasinen.K. caudata (Link) Hack.—Isaguen.Briza minor L.—Telata.Glyceria plicata Fr.—Telata Bab Xiquer (F. Q.).Festuca rubra L. var. getula (Maire)—Tizi-Ifri.De Ketama y de Guesnaia, Font-Quer cita: F. ovina L.; F. elegans Boiss.;

F. rubra L.; F. rifana Lit. et Maire.Vulpia Myurus Gmel.—Telata; Imasinen.V. ciliata Link—Beni Meydui; Tizi-Ifri.B. tectorum L.—Tizi-Ifri.B. delicatus nov.—Imasinen.B. squarrosus L. fa. villosa—Tizi-Ifri; Isaguen.Lolium rigidum Gaud. var. tenue Achrad.—Tizi-Ifri; Imasinen.Nardurus montanum B. et R.—Tizi-Ifri.Aegylops triuncialis L.—Meseta Isaguen; Imasinen.Elymus Caput-Medusae L. fa. acaulis—Tizi-Ifri.Agropyrum panorminatum Parl. Meseta Isaguen; Imasinen.Pteris aquilina L.—Meseta Isaguen; Imasinen; Telata.Cystoseris fragilis Bernh.—Imasinen; Tizi-Ifri.Citada por Font-Quer de Ketama, ainsi comme Athyrium Filix foemina

L. de Azib.Osmunda regalis L.—Telata, que nous avins à peine entrevu.

Melilla, le 11 juillet 1932.

14 Juillet.—Arruit, Cudia Arnab, Gargantas de Fum-el-Krima, Arrof. Monte Ker-Ker.—Longue course à travers une plaine et des gorges, rocheuses brûlées où paraissent des plantes déjà vues, mais que nous notons avec soin sur notre


“CATÁLOGO(1) DE LA FLORA DEL RIF ORIENTAL”,por los Hermanos Sennen y Mauricio, E. C.

Nous en signalons ici quelques-unes: Lavatera maritima, Capparis ovata, Jasminum fruticans, Aristolochia baetica, Erucastrum varium, Centaurea fragilis fa. subinermis, Notholaena vellea dans les rochers des gorges; Ficus carica lar-gement buissonnant, dans le torrent. Par la garrigue, Callitris articulata, Genista retamoides, Olea Oleaster, Kundmannia sicula, abrité entre des buissons de Calycotome intermedia ou de Withania frutescens. Dans les champs, Cordylo-carpus, Centaurea eriophora y C. Riaeana (Reichb. Fil.), Amberboa (Vollutarella) muricata, Eryngium mauritanicum, Echinops strigosus, Plantago amplexicaulis et P. ovata, Phalaris truncata, etc. Dans l’ample ondulation qui s’ouvre au delà des gorges, en face de la “Posición de Arrof”: Artemisia Herba-alba et A. aragonensis fa., Anabasis aphylla fa. herbacea, des Thymi méconnaissables, etc. Tout ceci est des Ziatas, collines par lesquelles, aux limites de la plaine, on s’élève au djebel Ker-Ker. Dans la laborieuse ascension qu’il en fit, Hno. Mauricio en rapporta ou y nota: Anthyllis cytisoides, Sideritis ebracteata, Amni Visnaga, Teucrium Mairei, Genista retamoides, etc.

Note.—Plusieurs fois nous fûmes entourés par de nombreuses guê- pes affriandéespar des fruits enfermés dans notre boîte.

APPENDICE

7 Juillet.—Visite du Barranco del “Polvorín” o Majano (Almería), avec Hno. Jerónimo.

A notre grande surprise, la végétation y était d’une fraîcheur rema-rouable. Nous y notâmes: Spergularia Dillenii var. Aschersoni Nob. et S. diandra, Alsine procumbens et touffes allongées myrianthes, Malva parviflora, Galium setaceum; Vaillantia hispida fa. incrassata, à épis épaises cylindriques; Echium sp. à longues tiges étalées ascendantes d’un vert brunescent, Andrya-la lyrata, Senecio linifolius, Carretera chalepensis, Peganum Harmala, Ononis sicu-la, O. Natrix fa., Anagallis caerulea, Erucastrum baeticum, Alyssum maritimum fa. parviflorum, Fagonia cretica, Genista equisetiformis en belles touffes moins hémisphériques, Osyris mediterranea (alba), Reseda lutea et R. baetica o atte-nuata, Convulvulus suffriticosus ((identique à celui du Maroc) et C. althaeoides,

(1) Paru au début de Juillet 1934.


Centaurea Calcitrapa et C. solsticialis, Plantago coronopus fa., P. lusitanica, P. ovata, P. Psyllium et P. amplexicauis, Chenopodium album L. fa., Pleurosorus Pozoi (?) 2 pieds par un vieux mur du torrent; Teucrium Pseudochamaepytis, T. saxatile, T. eriocephalum, T. Hieronymi nov.; Sideritis foetens in fol.; Euphor-bia rubra, Brachypodium distachyum, Oryzopsis miliacea, Andropogon pubescens fa. nana, Aegylops ovata, Urospermum picroides, Thrincia hispida, Richardia orienta-lis y R. (Picridium) intermedia, Carthamus arborescens fa. et C. lanatus, Carlina corymbosa, Atractylis humilis, Launea lanata Pau, Fumana laevipes, Marrubium vulgare, Ballota hispanica, Paronichia argentea, Torilis nodosa, Hippocrepis cilia-ta, Psolarea bituminosa fa. pallidiflora, Nerium oleander, Antirhinum saxatile, etc.

Nous attirerons l’attention sur le Convolvulus suffruticosuss Desf. que le Prodomus ne cite que du “Barranco del Caballar”.

Cette sortie permet de comparer les plantes signalées avec celles des co-teaux calcaires de Cabrerizas Altas, par exemple, aux alentours de Melilla.

“CONCLUSION”

Nos récoltes de l’année 1932 sont bien plus riches et variéees en espèces rares, nouvelles, ou de récente publication que celles des deux campagnes antérieures, jugées dignes de louange.

Nous avons l’espoir que les Musées et les botanistes qui s’intéressent par-ticulièrement à la flore du Rif sauront apprécier nos efforts et leurs résultats. Nous ne dissimulerons pas que nos fatigues et nos dépenses ont été consi-dérables, et qu’elles ont été bien partagées par nos dévoués collaborateurs. Nous avons hâte de remercier le T. C. F. Filoteo, Directeur du “Colegio del Carmen” de Melilla, pour son aimable hospitalité.

Nos devons à Hno. Mauricio l’organisation des excursions, et son dé-voué concours dans les cueilletes et leur préparation. Hno. Lázaro mérite une mention spéciale. Dans cette collaboration figurent aussi: Hermanos Maximiliano, Narciso, Pascual,… Fortunato.

A tous, nos plus sincères remerciements. F. S.

Barcelona, août 1932.

QUATRIEME CAMPAGNE1 9 3 3

7 Mai.—Afsó (Aguada), Cudia Arneb, Montes bu Idbiren et Ribe-ras du Ker-Ker.

Beau temps, végétation exceptionnellement luxuriante. Les Maures moissonnent dans l’allégresse leurs belles orges fréquemment arrosées, cette année, par les pluies d’Allah. Du taxi loué pour la journée, nos regards effleurent les pétales de feu des coquelicots dans les champs en bordure de l’itinéraire. L’or des calathides constelle marges, jachères et coteaux, parmi lesquelles les cymes des vipérines, les menues têtes du Carduus leptocladus et les denses épis du Thymus ciliatus jettent timidement leurs nuances roses ou violacées. A Cudia Arneb, l’Echium trygorhizum Pomel (teste F. Q.) an E. Font-Oueri Nob. érige ses denses thyrses fourrés de pilosité argentée et serties de corolles purpurines, in vivo, tandis que par les coteaux à cal-caire compacte de la “Aguada de Afsó”, autour de laquelle veille un policer indigène, les épis carnés du Stachys rifea Foucauldi F. Q., Maire et Sennen se hautnnent au-dessus des menus Andryala Rothia, oui déployèrent dans la boîte leurs ligules bicolores. La plus belle espèce et hautnnent odorante, des pentes abruptes du versant gauche, où s’entremêlent arbustes et rocs branlants, nous paraît le Sideritis Briquetiana F. Q., avec son rare hyride S. Mauritii F. Q. et Sennen et ses belles variétés, dont une, var. angustifolia F. Q. et Sennen, angustifolié et d’épis lonchodissitiflores très atténués.

Que sera le bel Iris des hauteurs dominant la Aguada, à longues feuilles linéaires et fleurs rigides rappelant I. Xiphium des prairies méditerra-néennes? Apparement, et selon des spécimens cultivés de rhizones envoyés à Pau, l’année précédente, c’est une espèce nouvelle I. Theresiae Pau et Sennen,

SECONDE CAMPAGNE

1 9 3 1


à condition que ce gentil nom plaise à notre distingué (praeclarus) confrère. Nous le souhaitons. Dans une lettre, lui nous avait proposé le binôme I. transfretana, dont l’epithète n’est valable que peur un côté du Détroit (fre-tum), de manière que I. transfretana pour l’Espagnol est nécessairement I. cisfretana pour le Rifain. Le groupe excursionniste de la journée se compose de Hnos. Mauricio, Maximiliano et Aureliano, nous jeunes et enthousiastes. L’accomplissement du précepte dominical a quelque peu retardé le départ sans compromettre en rien l’excursion, puisque le temps a été plus que suf-fisant pour parcourir les itinéraires et remplir cartons, boîte et toile cirée.

Nous passons à rémunération des espèces plus intéressantes bu nouvel-lement observées.

Corydalis heterocarpa Ball (Ceratocapnos umbrosa D. R.)—Afsó, Montes Bu-Idbiren, djebel Ker-Ker.

Kremeriella Cordylocarpus (Coss. et Dur.) Maire—Rochers cal. de la Agua-da de Afsó, Pozos de Bu-Ermila, Montes Bu-Idbiren, massif du Ker-Ker.

Note.—Le Kremeria Coss. et Dur., n’est plus le Kremeria Dur. (Myconella Sprague), qui est une Chrysanthémée Cf. Jah. et Maire, cat. Pl. Maroc. P. 293.

Succowia balearica Medik.—Par les coteaux broussailleux et rocheux du ravin dit “Pozos de Bu-Ermila”, de rares pieds de cette espèce sont mêlés au Carrichtera annua (L.) Aschers., et à Kremeriella, Sinapsis flexuosa, Poir., an S. longirostris Boiss., et Eruca trichocarpa nov. an E. hispidovalvis (Thell.).

Sisymbrium orientale L.; S. Columnae Jacq.—Cudia Arneb; Aguada de Afsó y Pozos de Bu-Ermila.

Sisymbrium runcinatum Lag.—Pozos de Bu-Ermila. Son faciès nous avait fait songer soudainement au S. polyceratium L.

Arabis auriculata Lamk.—Aguada de Afsó et en amont.Matthiola tristis R. Br.—Cudia Arneb.Capparis ovata Desf.—Aguada de Afsó et Pozos de Bu-Ermila, dans les

interstices des rochers calcaires.Reseda collina Gay—Cudia Arneb; Aguada de Afsó, et Pozos de Bu-Er-

mila.Cistus Sennenianus Pau- Montes de Bu-Idbiren y massif du Ker-Ker.C. Libanotis L.; C. Clusii Dun.—Montes de Bu-Idbiren.Helianthemum virgatum Desf.—Cudia Arneb; Afsó et Pozos de Bu-Er-

mila.

Q U A T R I E M E C A M P A G N E 87

H. polyanthum Pers.—Ker-Ker.Fumana viscida Spach—Cudia Arneb (Beni-bu-Yahi).Malva parviflora L.—Afsó; Pozos de Bu-Ermila.Erodium Chium Willd.—id.Lychnis Coeli-rosa Desf.—Afsó; Montes Bu-Idbiren.Melandrium divaricatum Fenzl; M. macrocarpum Willk.—Montes Bu-Id-

biren.Silene vulgaris (Moench) Garcke; S. inflata Sm.—Afsó.S. glauca Pourr. fa. macrotheca (Br. Bl. et Maire)—Rochers calcalcaires du

versant gauche de la Aguada de Afsó, et le ravin de Pozos de Bu-Ermila.Spergula flaccida (Roxb.) Aschers.—Aguada de Afsó.Polycarpon polycarpoides Zodda; P. Bivonae Gay—Aguada de Afsó; Pozos

de Bu-Ermila; Montes Bu-Idbiren; massif du Ker-Ker.Paronychia chlorotyrsa Murb. (s. l.)?—Cudia Arneb.Telephium Imperati L.—Cudia Arneb; Pozos de Bu-Ermila.Rhamnus oleoides L. var. latifolia Lge.—Montes Bu-Idbiren.

Note.—Aucune des formes platyphylles observées par nous au Maroc ne peut être rapprochée du R. lycioides L. de l’Espagne Orientale. A Hidum, nous avons noté une forme à feuilles rétuses, var. retusa Maire et Sennen.

Cytisus Fontanesi Spach—Montes Bu-Idbiren.Astragalus tribuloides Del.—Aguada de Afsó.

Note.—Dans le val qui va de la Aguada vers la vaste “Llanura de Guer-ruao”, nous avons noté Medicago orbicularis, M. minima et une forme du M. littoralis assez fréquente.

Onobrychis Christa-galli Lamk.—Aguada de Afsó.Aphanes floribunda Murb. o cornucopioides Lag.—Montes Bu-Idbiren; Ker-

Ker.Sedum glanduliferum Guss.—Aguada de Afsó, rochers calc.Cotyledon gaditana Boiss. ssp. Font-Queri Maire et Sennen an ssp. praealta

(Brot.) Sampaio—Montes Bu-Idbiren.Saxifraga globulifera Desf. var. villigemma Maire vel affinis- Montes Bu-

Idbiren et Ker-Ker.Balansae glaberrima (desf.) Maire—Pozos de Bu-Ermila.


Bunium Macuca Boiss.—Aguada de Afsó et escarpements calcaires brous-sailleux du ravin dit “Pozos de Bu-Ermila”, à l’abri des rochers et des ar-bustes.

Bellis pappulosa Boiss. Aguada de Afsó et Pozos de Bu-Ermila.Pallenis spinosa Coss. var. pallescens—Aguada de Afsó.Filago fuscescens Pomel—id.Chrysanthemum segetum L.—id.; Pozos de Bu-Ermila.

Note.—Peu fréquent dans le Rif, au contraire du Ch. coronarium, que nous notâmes sur tout le parcours, particulièrement la forme discolor.

Calendula aegyptiaca Desf.—Aguada de Afsó.Centaurea eriophora L., C. involucrata Desf., C. fragilis DR.—Aguada de

Afsó; Pozos de Bu-Ermila.Amberboa tubuliflora Murb.—Aguada de Afsó; Pozos de Bu-Ermila. Pré-

cédemment rapporté de Beni-Uquil par Hno. Mauricio, mêlé â une espèce à fleurons bleus.

Leuzea conifera (L.) DC. var. pinnatipartita Sennen—Montes Bu-Idbiren et Ker-Ker.

Note.—La même forme, plus développée, fut rapportée l’an dernier de l’excursion de l’Atlas Rifain: Isaguen.

Carduus leptocladus DR.—Beni-Yusuf; Cudia Arneb; Aguada de Afsó.Hedypnois sp. mezclada con Rhagadiolus stellatus Gaertn.—Aguada de

Afsó.Hypochaeris glabra (s. l.)—id.Seriola aetnensis L. var. breverosulata nov.—id. Thrincia tuberosa DC.—Aguada de Afsó; Pozos de Bu-Ermila.Note.—Dans le Midi et en Catalogne, nous sommes habitué à la forme

automnale plutôt qu’à la vernale, plus trapue, qui est celle du Rif.Spitzelia cupuligera DR.—Aguada de Afsó et versants du ravin, mêlé à

Urospermum picroides, Barckhausia taraxacifolia, Reichardia intermedia, etc.Taraxacum obovatum DC. (s. l.) défleuri—Aguada de Afsó; Pozos de Bu-

Ermila.Convulvulus valentinus Cav. var. transfretanus Pau et F. Q.—Aguada de

Afsó.Cuscuta pulvurulenta Sennen an C. papillosa (Engelm.), C. cuspidata Po-

mel?—Aguada de Afsó; Cudia Arneb; Montes Bu-Idbiren.


Echium Riofrioi nov. statura brevis, erectum simplex vel parceramosum, nec his-pidum—Aguada de Afsó.

E. trygorhizum Pomel anl E. angustifolium Lamk. (s. l.)—Cudia Arneb.Aparentemente sp. nov. E. Font-Queri Sennen.Cynoglossum controversum Sennen in Pl. de Esp.—Aguada de Afsó.

Note.—Nous pensons que le C. sp. de fleurs blanchâtres et de feuilles grandes, plutôt vertes, ne peut être confondu avec C. cheirifolium L., de pe-tites feuilles canescentes et corolles rouges. C’est pourquoi il figure dans nos exsiccata sub nomine C. controverso Nob.

Antirhinum majus ssp. Henrici nov.—Montes Bu-Idbiren.Chaenorhinum origanifolium Lge. var. maroccanum Pau an flexuosum Lge.—

Montes Bu-Idbiren.Parentucellia viscosa Car.—Aguada de Afsó; Pozos de Bu-Ermila.Orobanche minor Sutton vel sp. affinis—Pozos de Bu-Ermila juxta Callico-

tome Grosem vel C. intermedia.Teucrium fruticans L. var. lancifolium Deb.—Montes Bu-Idbiren.Marrubium alyssoides Pomel—Beni Yusuf; Cudia Arneb; Llanura de

Guerruao, jusqu’à la Aguada de Afsó, vers 500 m., aux derniers contreforts de la cordillère du Ker-Ker.

Sideritis Briquetiana F. Q. et Pau (s. l.)—Aguada de Afso; Pozos de Bu-Ermila y massif del Ker-Ker.

S. arborescens Salzm. (s. l.)—Tagzuf; Cudia Arneb; massif du Ker-Ker.Sideritis virgata Desf.—Pozos de Bu-Ermila; Ker-Ker.Stachys rifea Foucauldiana F. Q., Maire et Sennen—Aguada de Afsó.

Trouvé depuis en deux autres localités. Le trinôme est de nous. Blitum virgatum L.—Aguada de Afsó, associé à Beta maritima.Salsola flavescens Cav.—id.Cytinus Hypocittis L. Massif du Ker-Ker.Euphorbia taurirtensis Batt. gr. inconspicua Ball—Aguada de Afsó.E. rugosissima Pau et F. Q.—Aguada de Afsó, sous les Calycotome.Parietaria lusitanica L.—Aguada de Afsó.Ruscus Hypophyllum L.—Pozos de Bu-Ermila, à l’abri des rochers cal-

caires couronnant les hauteurs. Urginea maritima (L.) R. Baker—Aguada de Afsó; Pozos de Bu-Ermila.Iris Fontanesi Godr. o I. filifolia Boiss.—Hauteurs de Bu-Idbiren. Ad I.

Theresiam Pau et Sennen comparandum, des coteaux de la Aguada.Ornithogalum narbonense L.—Macizo del Ker-Ker.


Phalaris hematites Duv.—J. et Paris—Aguada de Afsó.Stipa barbata Desf. y S. parviflora Desf.—Cudia Arneb; Tagzuf; Aguada

de Afsó.

Note.—S. retorta Cav. (S. tortilis Desf.) devient un fléau par son envahis-sement.

Voici la traduction de sa relation:

“En montant par les Pozos de Bu-Ermila, à la droite du sombre et étroit ravin: Calycotome, Rhamnus oleoides, Olea Oleaster, Genista Duriaei, y entre ellas Kremeriella, Corydalis, Stachys, Iris, Polycarpon, Arenaria; Cytisus Fontanesi à la cime, avec Sideritis Briquetiana, Campanula afra, Thymus et quelques restes de Callitris rendus rares par la rapacité du charbonnier. Malheureuement plusieurs recoins intéressants servant de refuge aux troupeaux, il devenait difficile de distinguer les espèces.

Par le côté gauche, pierreux et sec, des Rhus pentaphylla, des Genista pal-miformis ou retamoides épais comme le bras, mesurant 2 m. 50 de haut et en forme de palmier; Deverra scoparia, Teucrium Mairei. A la sortie des Pozos, tout le versant se couvre de Sideritis Briquetiana, avec de rares touffes de La-vandula dentata, tandis qu’à la droite Anthyllis cytisoides, Lavandula, Linum suffruticosum, Asperula hirsuta, jusqu’à ce que, vers la cime, le Sideritis chan-geant de côté, se mêle à Cistus albidus, C. Libanotis, Quercus, Genista, Rhus, Ulex Mauritii, Echium, Cistus Sennenianus, Sideritis ebracteata. Ainsi continue tout le sommet, sauf quelques éclaircies qui paraissent avoir été cultivées, et ressemblent à de véritables cultures de Sideritis Briquetiana.

Par le côté septentrional de Bu-Idbiren, Phillyrea Font-Queri et Ph. cor-difolia, Ulex Mauritii, Genista Duriaei, Macrochloa, Lavandula, Lychnis, Anti-rhinum, Iris, Polycarpon, Sideritis arborescens (virgata?), Campanula afra, Thy-mus, Avena, Chrysanthemum”.

11 Mai.—Yacinen, Gurugu, Barranco de Sidi-Had el Hach.Par des coteaux argileux rougeâtres habillés de belles céréales pures de

mauvaises herbes, et affranchis d’ilôts de Lotus —tableau bien rare dans le Rif—, nous nous élevons peu à peu en herborisant. Nous atteignons les hauteurs. Avant la descente vers le Barranco venu de Basbel, s’éparpillent les maisons basses de la Kabila nommée proprement Gorgo, terme qui, chez les indigènes, désigne tout le massif que les Espagnols nomment Gurugu (Gourougou).


A la montée, les bords du sentier et les petits murs des champs étaient parsemés ou formés de blocs basaltiques. Nous y notons, soit à la montée, soit à la descente, —le trajet paraît long aux septuagénaires—, Phalaris nodosa, tout en bas, aux bords de la Route de Yacinen; Aeteorhiza bulbosa, Cynoglossum controversum, C. creticum, Cucalis leptophylla, Delphinium pere-grinum (s. l.), Urospermum picroides, Valerianella discoidea, Micropus surinus, Medicago reticulata, Erucastrum varium, Sinapis arvensis, Ononis viscosa var. brachycarpa (DC.), O. Natrix (s. l.), O. pendula, Malva hispanica, Paronychia nivea, Convulvulus undulatus, Bromus mollis (s. l.), Dactylis glomerata (s. l.), Galactites tomentosa, Carduus Spachianus fa. albiflora, Echinops spinosus (s. l.), Centaurea pullata, Carduncellus caeruleus, Rhagadiolus stellatus, Prasium majus, Lathyrus articulatus, Vicia lutea, Senecio leucanthemifolius, Cotyledon gaditana, Centaurea melitensis, Astragalus hamosus, Scorpiurus sulcata, Asplenium lanceola-tum, Euphorbia exigua, E. peploides, Vicia Ervilla, Euphorbia medicaginea, Torilis nodosa, Asteriscus aquaticus (nom. inept.), A. maritimus y A. spinosus, Ranuncu-lus flabellatus (s. l.), R. muricatus, Monerma cylindrica, Crucianella angustifolia, Galium saccharatum, Trifolium stellatum, Filago spathulata, F. gallica, Phagna-lon saxatile. Sur les versants du Bco. de Sidi-Had el Hach particulièrement sur le gauche, qui n’a été vu que superficiellement, faute de temps et de jambes, la flore diffère sensiblement. On y a vu ou récolté: Gladiolus byzan-tinus, souvent pris pour G. illyricus, Pinardia coronaria, Tuberaria variabilis (s. l.), Trifolium Cherleri, Linum Munbyanum, Pistacia atlanticiformis, Lathyrus articulatus, Trifolium scabrum, T, subterraneum, T. glomeratum, T. campestre, T. arvense, T. tomentosum, T. Durandoi, Eryngium mauritanicum, Thapsis decus-sata, Fedia gracilliflora, Valerianella multidentata, Pulicaria odora var. bomby-cina, Tolpis barbara, Scrofularia laevigata, Aira cupaniana, Bromus macrosta-chys, Trifolium angustifolium, Iris Sisyrhinchium, Campanula afra, C. Erinus, C. Rapunculus, Anarhinum pedatum, Hypericum ciliatum, Crataegus maura var., Cydonia maliformis, Ophrys scolopa, Orchis fragans, Cerinthe gymnandra, Plan-tago Serraria, Polygala monspeliaca, Rubus ulmifolius (s. l.), Rosa sempervirens, Rhamnus Alaternus var., Juncus insulanus, Carex divulsa, Briza maxima, Melica major, M. ciliata, Bellardia Trixago, Smilax aspera, Tamus communis, Calycotome intermedia, Cynoglossum controversum, Papaver dubium (s. l.), Raphanus silvester, Rapistrum rugosum…

Nous croyons utile de souligner les espèces suivantes: Hypericum ciliatum, Pistacia atlanticiformis, Genista Caballeroi, Calycotome intermedia, Medicago turbinata, Trifolium Cherleri, T. Durandoi, T. procumbens, Eryngium maurita-nicum, Caucalis leptophylla, Daucus muricatus var. decumbens, Bellis pappulosa, Anthemis Cotula, Allium polyanthum.


14 Mai.—Dar-Kebdani, Kadia, Kanduxi, Tauriat-Hamet (Beni-Said).

Belle journée. Curieuses et abondantes récoltes à Kadia, et Dar-Kebdani presque toutes. Hippomarathrum crispatum Pomel, plante épaisse robuste très rameuse. Vue en passant à Tauriat-Hamet, deux villages jumeaux situés derrière le Gurugu. A Kanduxi, capture d’une grosse couleuvre à robe moire de 1 m. 54 de long, qui part le lendemain pour le Musée de Barcelone, où il n’est jamais arrivé. Demain, à l’inscription des récoltes sur le “Catalogo de la flora del Rif oriental”, on notera ici celles qu’il convient de mentionner. Travail de patience et de grande attention, où bien des fretins passent par mailles.

On a récolté ou seulement remarqué:Adonis dentata, Glaucium corniculatum, Carrichtera, Cordylocarpus, Psychine

stylosa, Matthiola lunata, Reseda collina et R. Paui, Frankenia pulvurulenta, F. corymbosa, F. crassicostata, Malope sipulacea, Lavatera flava, Geranium dissectum, Silene gallica, S. nocturna, Spergularia salsuginea, Herniaria mauritanica, Pte-ranthus echinatus, Fagonia cretica, Ononis Tuna Pomel, O. Cherleri L. (ex Pau), Medicago pentacycla, M. tribuloides, M. denticulata, M. ciliaris (L.) Krocker, Physanthyllis tetraphylla, Scorpiurus sulcata, Hedysarum capitellatum Pau et F. Q., Helosciadium nodiflorum var., Cachrys humilis L. var. crispatum (Pomel) Pau, Centaurea incana (s. l.), C. diluta, Launea arborescens, Erythraea ramo-sissima, Blackstonia grandiflora, Convulvulus undulatus, Cuscuta sp. (papillosa Engelm.?), Anchusa italica, Nonnea nigricans, Echium sp., E. melillense Pau (?), Teucrium mauritanicum, T. rifeum Maire et Sennen, T. Polium var. Doumeri (?), Calamintha baetica, Salvia Mariae nov., Statice asparagoides, S. sp., Plan-tago Serraria, Beta patellaris Moq. var., Atriplex parviflora, Cyperus distachyus, Juncus foliosus var., Glyceria (Atropis) sp., Sphenopus Gouani, Avena hirsuta (barbata), Festuca arundinacea, Hordeum maritimum.

Note.—Sur cette soixantaine d’espèces, combien sont exclues de France?… combien de la flore d’Espagne?… A quelles familles appar-tiennent-elles ?…

18 Mai.—Beni-Sicar.

La sortie du jeudi soir nous permet la cueillette de quelques bonnes espèces, par des coteaux sablonneux, tout à côté de Melilla: Cynoglossum controversum et C. creticum, Teucrium mauritanicum et T. rifeum olim rifense, He-lianthemum polyanthum y H. Sennenianum Maire, H. Mauritii Sennen, Ajuga


pseudo-Iva, en belles fleurs jaunes; Paronychia chlorothyrsa Murb. (?) fàcies P. nivea, Scabiosa Paui (gr. maritima) égayé ces lieux déjà bien halés. Puis, l’une après l’autre, viennent bien des choses auxquelles on ne songeait pas: Sola-num sodomeum, Hyoscyamus albus, Ballota hirsuta var., Carduus sp., Echinops, Lotus edulis, Scorpiurus sulcata, Ononis Cherleri L., O. serrata, O. reclinata, Sper-gularia Rodríguezi nov., Andryala Rothia, Trifolium intermedium… Enfin, les cartons étant bien pleins,… l’arrivée d’un taxi providentiel pour ramener au “Colegio” les chasseurs et leur abondant gibier.

26 et 27 de Mai.—Ain-Zora; Ain-Ammar; Dar-Drius (Metalza).(Note.—Aux deux dernières localités, nous n’avons fait que passer).On se lève à 2 h. de la nuit. Durée de l’excursion: 2 jours. A Dar-Drius,

le jour commence à poindre. La remise d’un paquet amine l’arrêt de l’auto. Et l’on constate quelques flaques d’eau et les sables charriés par un récent ruissellement. Nous notons la seconde station rifaine du Centaurea pungens, qu’on n’avait encore vu, après C. Vicioso qu’aux rives du Muluya. D’autres s’y ajoutent, qui réapparaîtront le long du parcours: C. eriophora, C. marocca-na, C. invulnerata. De telle sorte que le genre Centaurea marquera l’excursion d’une pierre blanche. En effet, autour de Ain-Zora, à la réédition de plu-sieurs de ces espèces s’ajouteront C. incarta (s. l.), C. algeriensis et C. acaulis Desf.; (s. l.); et, le jour d’après, les vaillants explorateurs du Tendri, 1.700 m., en descendront C. ochrolopha Costa, var. Guilhelmi nov. et C. incana fa. an hybrid; parce qu’enfin, au retour, une panne à côté d’un atriplicetum hali-mium var. maroccanum, nous met en présence d’un unique pied de Centaurea Calcitrapa x involucrata à faciès de Calcitrapa et à calathide jaune d’involú-crate, que nommerons C. maialis, ignorant, C. Mairei Faure.

Mais renouons l’itinéraire. Dans la plaine traversée, tout d’un tenant ou fragmentée, deux associations de faciès différent régnent: un Ziphetum Loti sous forme d’innombrables îlots s’étendant à perte de vue; un artemisietum oranense en peuplement continu plus au moins panaché, de Stipa retorta (tor-tilis) et de S. parviflora. On note aussi des fragments de anabasietum aphyllum et, par des pentes à forte déclivité, des noeatum mucronati. Le reste sera men-tionné sous forme de liste, dans l’ordre de notre “Catàlogo”, qui s’enrichit aujourd’hui des genres Eremopyrum, Ammchloa, Bonjeania, Rochelia, Cauca-lis, Turgenia, Xeranthemum, Tragopogon, et de nombreuses espèces, les plus notables appartemant aux genres Teucrium, Catananche, Astragalus, Salvia, Quercus, Lavatera, Centaurea.

Nous déposons ici, au milieu de nos plus belles découvertes, un souvenir reconnaissant à M. le Capitaine Jiménez Benhamou, à M. le “Practicante” J.


Torres, à M. l’Interprète, au “policia” indigène Hamet, qui nous accompa-gna. Et nous passons à la liste des plantes observées dans la belle excursion de Ain-Zora.

Nigella hispanica var. intermedia Coss., Adonis microcarpa, Ranunculus re-pentifolius Pau, R. muricatus, Papaver Rhoeas, P. hybridum (hispidum), Roemeria hibrida (violacea), Glaucium corniculatum rifeum, Hypecoum pendulum, Fumaria parviflora, Cordylocarpus pumilus nov. (?) an Fezia pumila, Coronopus procumbens, Alysum psilocarpum, Moricandia suffruticosa, Erucastrum Thellunai, Diplotaxis sp. fa., Brassica rifana Emb. et Maire, Psychine stylosa, Biscutella laevigata (s. l.), Reseda alba Paui Sennen, Cistus laurifolius var. atlanticus, C. villosus, C. Mauritii (albidus x villosus) nov., C. albidus, C. salvifolius, C. Libanotis (jusqu’à 1.000 m. aux monts Tendri); Helianthemum origanifolium, H. tenui-caule Pomel, H. pergamaceum Pomel, H. pilosum, H. virgatum, H. paniculatum (s. l.), Fumana viscida, Frankenia Thymoides Pomel, Malva silvestris fa. rep-tans, M. parviflora (s. l.), Lavatera Foucauldi Maire et Sennen o ssp., L. flavae Desf., Silene volubilitiana Br. Bl. et Maire (?), tridentata, Buffoma parviflora Batt., Minuartia dichotoma, Spergularia diandra var. amura Pau et Sennen, Paronychia argentea, P. chlorothyrsa, Polycarpon Bivonae, Herniaria cinerea, H. mauritanica, Linum strictum, Hypericum pubescens, Genista quadriflora fa. erecta, G. Duriaei, Cytisus malacitanus, C. Fontanesi, Argyrolobium Linnaeanum, Ono-nis ornithopodioides, O. pusilla (O. Columnae All.), O. reclinata, O. sp., Medi-cago lupulina, M. orbicularis, M. turbinata, M. tuberculata (?), M. agrestis, M. truncatula, M. olivaeformis, M. sp., Trifolium arvense, Lotus prostratus Desf. var. an L. tingitanus B. et R., Trigonella ovalis, Astragalus lanigerus, A. geniculatus Desf., A. echinatus Murr. (A. pentaglottis L.), A. incanus var. stenocarpus Pau et Sennen, A. numidicus Coss., Psolarea bituminosa, Coronilla scorpioides, C. glauca var. pentaphylloides, Hippocrepis scabra var. Mauritii Sennen, Onobrychis Crista-Galli, O. saxatilis, Rosa Pouzini var. Mauritii Pau et Sennen nov., Ru-bus ulmifolius (s. l.), Potentilla reptans, Poterium verrucosum, Punica Granatum, Lythrum hyssopifolium fa. grandiflorum, Tamarix valdesquamigera (?) brouté et méconnaisable; Aizoon hispanicum, Eryngium ilicifolium, Bunium mauri-tanicum, Conopodium majus, Ammoides verticillata, Helosciadium nodiflorum, Bupleurum rigidum, Foeniculum vulgare fa. simplex elatum; Thapsia decusata, Eleoselinum thapsoides, Torilis nodosa, Caucalis daucoides, C. leptophylla, Turge-nia latifolia, Daucus Carota (s. l.), Viburnum Tinus fa. Jimenezi (mont Tendri, 1.700 m.); Asperula hirsuta, A. aristata, Asp. sp. albiflora, Galium lucidum var. Guihelmi nov., Valerianella multidentata, Scabiosa semipapposa, Asteriscus maritimus, A. confusus (aquaticus), A. spinosus var. pallescens, Filago spathulata, F. Faurei, Micropus supinus, M. bombycinus, Achillea santolinoides, Santolina


Ascensionis nov., Anacyclus valentinus, Chrysanthemum coronarium fa. discolor et concolor plus grêle que dans la plaine; Artemisia arborescens (colitur), A. Her-ba-alba (s. l.), Senecio giganteus (fol.), Anthemis pedunculata Pomel, Calendula sp., Echinops chaetocephalus Pomel, E. strigosus, Xeranthemum erectum, Carlina lanata, C. involucrata, Atractylis cancellata, Centaurea acaulis (?), C. nicaeensis fa. angustifolia Briq. et Cavill., C. incana, C. pubescens Willd. (?), C. Schouwi DC. (?), C. Fontanesi, C. ochropha (?), Mantisalca salmantica (Microlonchus), M. Delestrei Briq. et Cavill.; Kentrophyllum baeticum B. et R. remplaçant à K. lanatum absent, comme en Andalusie; Carduncellus caeruleus, Cinara horrida Ait. (gr. Cardunculus), Leuzea conifera var. pinnatipartita, Silybum Marianum, Cirsium lanceolatum (s. l.), C. echinatum, Picnomon Acarna, Scolymus hispanicus, Hedypnois polymorpha fa. valde reducta, Rhagadiolus stellatus (s. l.), Catananche caerulea, C. lutea fa. nana, Asterothrix hispanica DC., Podospermum laciniatum, Spitzelia cupuligera, Scorzonera pygmaea, Tragopogon porrifolium, taraxacum obo-vatum, Sonchus aquatilis (s. l.), Microrhynchus nudicaulis, Reichardia intermedia, Nerium Oleander (vers 850 m.), Convulvulus althaeoides, C. undulatus, Anchusa italica, Nonnea parviflora, Lithospermum apulum, L. ericetorum, Echium humile, E. eriobotryum, E. plantagineum, E. Hameti nov. (?), Solenanthus lanatus, Cyno-glossum controversum, Rochelia stellulata, Lycium intricatum, L. europaeum, Vero-nica rosea Desf., V. Anagallis, Scrofularia auriculata, Anthirhinum sp., Linaria heterophylla, Lavandula Stoechas, Salvia patula Desf., Mentha rotundifolia (s. l.); M. Maurorum, cultivé par les Maures pour la préparation du thé; Thymus ciliatus var. intermedius Batt., Teucrium fruticans var. lancifolium, T. capitatum, T. resupinatum fa. an sp. nov., Ajuga pseudo-Iva, Statice asparagoides, S. gum-mifera, S. echioides, S. Thouni (étendu partout); Plantago major, P. Psyllium fa. nana, P. albicans var. latifolia Willk., Beta maritima, Atriplex parviflora, Suaeda microphylla, Anabasis articulata, A. glauca (aphylla), Noaea mucronata (spinosissima), Emex spinosa, Rumex divaricatus, Salix pedicellata Desf., Quercus sp., Q. Ilex, Ballota, Ephedra nebrodensis, Juniperus Oxycedrus fa. arborescens, Potamogeton fluitans, P, polygonifolius, Thypha angustata, Ophrys Speculum, Or-chis vestita Lag. et Rodr. (ex Maire), Asparagus stipularis (horridus), A. acu-tifolius, Juncus acutus, J. maritimus, J. articulatus, J. Fontanesi an sp. nov., Cyperus longus (s. l.), Scirpus Holoschoenus, Sc. Pseudo-setaceus, Carex chatophylla, C. Halleriana, C. glauca (s. l.), C. hispida, C. distans (¿), Phalaris gracillis, Ph. Brachystachys, Ph. Paradoxa, Stipa retorta, S. parviflora, S. barbata, Oryop-sis miliacea, Trisetum paniceum, T. Paui nov., Corynephorus fasciculatus gracilis; Avena fatua, Arrhenatherum avenaceum, Cynosorus elegans, Cynodon Dactylon, Lamarckia aurea, Melica Magnoli, Dactylis glomerata (s. l.), Schismus calycinus, Eruca arundinacea (s. l.), Vulpia delicatula (?), V. sciuroides (?), Bromus macros-


tachys, B. rubens, B. sp., Brachypodium ramosum, B. annuum (distachyum), Scle-ropoa rigida, Lolium rigidum, Aegilops ovata, Agropyrum repens (s. l.), Hordeum murinum, H. maritimum, Echinaria capitata, Ammochloa pungens, Eremopyrum orientale, Nardurus Salzmanna, N. tenuiflorus Boiss.

L’excursion de Ain-Zora réalisée par les Hermanos Mauricio, Guillermo et l’auteur de ces lignes, est, sans nul doute, une des plus fructueuses, puisqu’elle enrichit de sept genres notre catalogue de la flora du Rif oriental.

A notre avoir restent les frais et les fatigues supportés par amour à la science.

A. M. D. G

2 Juin.—Bocana (MELILLA)En pénétrant dans la zone marine, que l’agriculture rogne peu à peu sur

les bords gras et argileux, l’Hordeum maritimum forme una prairie sur l’em-placement de l’ancien salicornietum écobué. Le sol y apparaît profondément fendillé. Les sauterelles s’inquiètent à notre passage; la cicindelle marocaine à robe noire mouchetée de points blancs volette ou simplement se dérobe dans les rameaux traînants du Salicornia radicans, du Suaeda microphylla ou de l’Obione portulacoides. Des émanations nauséabondes débordent du Crema-dero d’en face. Nos pas suivent le sentier marécageux après la grosse mer, où les chevaux paissants ont laisé les profondes empreintes de leurs sabots. D’un côté, “la Mar Chica” couverte sur les bords d’algues écumeuses virido-jaunâtres; de l’autre, de vastes étendues arides couvertes de sables et de co-quillages mouvants. Puis vient la dune plate, où commencent nos récoltes: Spergularia fimbriata (?), S. sp. (gr. marginata?), Lepturus filiformis, Polygonum maritimum, Reichardia orientalis var. crispata nov., Triplachne nitens, Medicago marina, Silene ramosissima, S. canescens Ten. var. maritima Pau (hb.), Plantago Coronopus var. melillensis nov., Ononis variegata, Lotus creticus, Euphorbia Peplis, Hedypnois arenaria DC. (s. l.), Centaurium Hermani Sennen sub Erythraea in Pl. de Esp. número 3.733 o sp. affinis.

Las Statice Molesi y Fausti épanouissaient leurs premières corolles d’un violet bleuté. L’Euphorbia Paralias, qui y forme de vastes et denses peu-plements, est presque partout dévoré par une grosse chenille richement tatouée-verruqueuse. Un pacifique et fluet coléoptère se promène entre les herbes sur les sables tranquilles.

Il faudra y revenir.


9 Juin.—Cabrerizas Altas. Bco. Du Doctor Linares.Hno. Mauricio absent depuis le 1er juin pour un peu de temps, —qui

nous paraît déjà long— nos nos aides dévoués, Hnos. Lorenzo et Aureliano, nous accompagnent dans nés sorties, ce dont nous leur sommes bien recon-naissant.

La petite herborisation de l’après-midi du jeudi ne manque pas d’intérêt. On revit en fruits presque trop mûrs, le petit Genista echinata nov.? Serait-ce le G. ferox Gand. signalé à Melilla par Gandoger en 1908, et que nous notâmes, l’an dernier? Il est dans un petit espace rocheux inculte en haut du ravin du Dr. Linares, où l’on voit aussi Fumana viridis (Ten.), espèce tardive, qui abonde à Hidum et à Kebdana. Il nous est impossible de la réunir au F. laevis (Cav.) Willk. et au F. viscida Spach. Au-dessus, et aussi plus dans le bas, un robuste Echium érigé, à larges thyrses très denses, que nous n’avions pas encore noté. Mais nous arrivons tard, car plusieurs tiges ont perdu leurs feuilles, et le féroce genêt, auquel on ne saurait toucher sans blessures, a éclaté ses menus légumes monospermes. La végétation monocarpique est presque totalement halée, sauf quelques espèces immunisées contre les so-leils marocains: Barckhasia foetida, Teucrium mauritanicum, Coris monspeliensis, Anagallis collina…

Le svelte Ebenus pinnatus formait comme des champs de culture, où ses denses épis argentés panachés de menues corolles purpurines, se balançaient légèrement sur ses hautes tiges tomenteuses. C’est une belle plante orna-mentale très rustique, de port élancé et longue floraison.

Nous traversâmes de petites vignes dévorées par la sauterelle grise qui y pullulaient et sautaient de toutes parts sous nos pas. Les fléaux no sont pas loin du souverain Justicier. Plus bas, dans le ravin, nous capturâmes quelques cicindèles noires à l’ombre du coteau marneux oui s’élevait sur la rive droite, et où apparurent un pied d’Iris folifolia, Echium sp., Teucrium Polium (s. l.), Anagallis collina, Reseda collina, Andropogon pubescens, Avena maroccana Gandoger, et quelques calathides encore jaunes, d’autres évasées et vides, de Centaurea incana Desf. (s. l.), espèce bien polymorphe quant à la tige, ses ramifications et ses calathides, et quant aux feuilles lati ou ténuilo-bées. Des hauteurs du ravin et sur de nombreux points du parcours, et aussi en dehors, nous notâmes le Centaurea aspera L. var. Jahandiezi nov. de rami intricato-elongato-asperrimi folii angusti calathidii parvi albo-roseiflori, etc. Ce n’est pa s accidentellement que cette espèce, dont la présence dans l’Afrique du Nord était ignorée ou méconnue, se disséminait sur plusieurs kilomètres par un sol mouvementé


Nous nous arrêtâmes cuelques instants à considérer un sombre et fluet hyménoptère, peut-être un sphex, traînant à reculons une grosse araigné egrise, qu’il avait poignardée pour alimenter de chair vive sa future progé-niture. Comme la falaise qu’il remontait était à peut près verticale, il roula au fond sans lâcher sa lourde proie. A un moment, nous la lui enlevâmes à dessein. Lui, loin de fuir, cherchait à la couvrer, allant deci delà, en agitant ses ailes oblongues fumées. La lui ayant relancée, il s’en saisit à l’instant et l’escalade recommença. Pressés par le temps, on repartit sans attendre la fin de cette secène biologique. S’était-il aperçcu de notre présence? ou restat-il absorbé dans sa fonction de pourvoyeur?…

Des deux côtés, au sortir des gorges, de jeunes eucalyptus prospéraient et annonçaient une ombre future abondante. A leurs pieds s’abritaient de fraîches colonies de Scabiosa Paui (gr. maritima), de feuillage très vert, très découpé, relégué dans le bas.

Nous ne pouvons omettre qu’aux parois calcaires du début tapissées de Putoria brevifolia Coss. et DR. var. melillensis Maire et Sennen, avait suc-cédé une flore variée. Le Cirsium echinatum, à calathides souvent envahies de cétoines noires, à feuillage dévasté par la sécheresse, était parsemé sur tout le parcours, voisinant parfois le grêle Eryngium ilicifolium, où éclatait la frîcheur. Mystères! Où celui-ci dépérit, celui-là prospère. Bientôt le pitto-resque torrent fut abandonné, non sans recueillir sur la berge de gauche, où nous grimpions, des grousses mûres d’Astragalus lanigerus.

Puis, des vignes sablonneuses abandonnées aux herbes folles traversées, on s’arrêta devant un gros coléoptère qui maneuvrait à l’entrée de son ter-rier. Tandis que ployé sur les genoux, on le considérait, un lièvre levé par Hno. Aureliano, qui allait devant, se précipita comme un bolide sur le point de notre observation, soulevant un flot de poussière. On n’eut pas même le temps de se retourner vers sa fuite vertigineuse. Mais le piolet avait frémi. Qui des deux fut le plus effravé? De jeunes oliviers végétaient enva-his jusqu’en haut par des escargots blancs collés à leur écorce. Qu’y cher-chaient-ils?… Par une raide sentier, on contorna le “Cuartel de Ceriñola”, et bientôt nous rejoignions la Route de Melilla, où un taxi providentiel oppor-tunément passait pour nous ramener rondement aux portes du “Colegio del Carmen”, satisfaits de nos observations et de nos cueillettes.

14 Juin.—Djebel Ker-Ker (Beni-Bu-Yahi): 600, 700, 850, 900, 1.000 m.

Entrés clans le domaine du Cistetum Sennenianum, loc. class., nous notons les espèces principales entrant dans son association biologique: Prasium ma-


jus, Teucrium fruticans, Ulex africanus (s. l.), Rubia peregrina (r.), Rosmarinus Torneforti, Anthyllis cytisoides, Cistus Libanotis var. pruinosus, Quercus coccifera fa. humifusa, Cistus salvifolius, C. ladaniferus Mauritianus, C. albidus, Arbutus Unedo, Phillyrea angustifolia, etc.

Le massif du Ker-Ker, calcaire dans son contour inférieur, devient gré-seux par fragments. Les Ziatas en sont les premiers gradins au sortir de la plaine du Garet venant de Monte Arruit; les Montes Bu-Idbiren et les coteaux de la Aguada de Afsó et des Pozos de Bu-Ermila lui servent de marchepied pour émerger de la vaste plaine de Guerruao. Il s’élève dabord brusquement, puis continue en deux plans de niveaux différents dens la direction S-N, et dépasse peu 1.000 m. vers son sommet graduellement atteint par une lengue croupe légèrement inclinée.

Il héberge quelques notables endémismes exclusifs à son massif ou com-muns à des-massifs voisins: Cistus Sennenianus Pau, Teucrium Mairei Sennen, Sideritis Briquetiana F. Q. et Pau, Genista palmiformis nov. et G. Ralmundi nov., Sideritis virgata lavandufolia.

Les Sideritis n’ont pas encore été trouvés ailleurs; mais le Cistus forme des associations dans les Kebdana, où entre le Cistus polymorphus Willk. et Buxus balearica. Le Teucrium Mairei est également aux Montes des Kebdana et à Hassi-Berkan. Nous n’avons pas vu ailleurs les genêts, dont l’un, G. palmiformis à port de palmier, est très robuste et de haute valeur décorative.

La police indigène qui nous rencontra vers 840 m., au voisinage des prospections minières, nous dit qu’avant la domination espagnole, aucun voyageur qui se hasardait dans ces montagnes n’en sortait: ceux qui échap-paient à la dent des fauves tombaient immanquablement sous le fer des brigands.

Liste des plantes observées au djebel Ker-Ker.Delphinium pantagyneum (1 pied), Clemmatis flammula, Alyssum campestre

(délabré, ainsi que les monocarpiques), Sisymbrium runcinatum, Arabis sp. délabré, à faciès de A. auriculata robustior; A. parvula Duf., Cistus Sennenia-nus Pau, C. albidus x Sennenianus, C. Sennenianus x salvifolius, C. Libanotis var. pruinosus Willk., très visqueux; C. ladaniferus Mauritianus, Helianthe-mum nicotilum var. hirtulum Pau an var. erianthum Willk., H. lavandufolium, H. virgatum, Fumana viscida, F. laevipes, Viola arborescens, Lavatera maritima, Silene divaricata, S. tridentata, S. Aelleni nov., Dianthus mauritanicus Pomel, D. laricifolius B. et R. fa. africanus Pau et Sennen, Velezia rigida, Linum suf-fruticosum (s. l.), L. Munbyanum, L. strictum, Ruta chalepensis, Rhamnus oleoides, Pistacia Lentiscus, P. Terebinthus, Ulex Mauritii (gr. africanus), Genista palma-tiformis nov., G. Raymundi (gr. demnatensis), G. Duriaei, Calycotome villosa,


Cytisus Fontanesi, Anthyllis Vulneraria, Erophaca baetica, Psolarea bituminosa, Hyppocrepis ciliata, Eryngium mauritanicum, E. dichotomum, E. ilicifolium, Bra-chypodium dichotomum; Lonicera implexa (s. l.), à feuilles supérieures connées, Scabiosa simplex Desf. an S. semipapposa B. et R. gracillima; Jasonia rupes-tris, Pulicaria odora, Asteriscus mauritanicus J. et F., A. confusus (A. aquaticus inept.), Filago fuscescens, Calendula kerkerana nov.?, Carlina involucrata, Cen-taurea fragilis, C. melitensis, C. Calcitrapa, C. eriophora, Leuzea conifera, Onopor-dum macracanthum, P. kerkeranum (caulis subgracilibus, calathidiis mediocribus, spinis periclinii sat gracilibus); Cirsium echinatm, Catananche caerulea, Deckera aculeata, Campanula afra, Arbutus Unedo, Erica sp. (E. scoparia ex Pau); Olea Oleaster, Phillyrea medianifolia Sennen ssp. Font-Queri et ssp. kerkerana nov., Convulvulus suffruticosus var. debilis nov. (?), Lithospermum ericetorum, L. apu-lum, Echium sp., Cynoglossum controversum, Odontites purpurea Don, Lavandula dentata, Thymus tymbroides Pomel (?) délabré, Rosmarinus Tourneforti, Marru-bium vulgare et var. apulum, Stachys rifea Foucaldi nov., Sideritis Briquetiana, S. virgata, S. Mauritii (Briquetiana x virgata) F. Q. et Sennen, S. arborescens, S. arborescens x virgata nov. (Font-Queri), S. Briquetiana arborescens (Candeli Pau et F. Q.), tous trois de Bu-Idbiren et alibi Ballota hirsuta, Teucrium fruticans var. grandifolium Rouy, T. Mairei, T. Polium Humberti, T. Mairei x Humberti Pol., T. pseudo-Chamaepytis, Ajuga pseudo-Iva, Plantago Lagopus, Globularia Alypum Murbecki Sennen in Pl. d’Esp. et du Maroc, Thymelea nitida, Thesium humile, Quercus coccifera (s. l.), Callitris articulata type, et fa. echinocarpa y var. glaucostrobilea, Iris Theresiae nov., Asparagus albus, Aphyllantes monspeliensis, Carex Halleriana fol, Oryzopsis miliacea, O. caerulescens; Avena barbata et A. clauda DR. (resecas); Gaudinia fragilis, Ampelodesma mauritanica, Echinaria capitata, Poa bulbosa.

ENDEMISMES DU KER-KER

Si nous faisons abstraction de la Aguada de Afsó et des ravins qui y confluent, la flore du massif ne paraît pas héberger un nombre considérable d’espèce rares, mais si fait qu’il est remarquable par quelques notables endé-mismes exclusifs à son massif ou aux massifs voisins. De ce nombre sont:

Cistus Sennenianus Pau, Ulex Mauritii Sennen, Teucrium Mairei Sennen, Sideritis Briquetiana F. Q. et Pau, Genista palmatiformis nov. M. et S., G. Raymundi nov. M. et S. Nous croyons utile d’entrer dans quelques détails.

1. Cistus Sennenianus Pau Arbuscula erecta nihil minus frondosa; rami acuti tortuosi reigidique, inferiore parte exfoliati (propter siccitate?); statura variabilis


secundum aetate ipsius, a C. albido infera vel supera in eorum speciminibus de aetate provecta sed sine fronde… abundante nec densibus ramis ipsius; flores rosei in umbel-lis oligofloris dispositis sat longue pedicellati, an bervepedicellati, bractae calyciales laxae acuminatae; capsulae villosae praeter cacumine glabre rugose valde longiores, semina fusca papillosa, vulgo 40 in singula locula.

Note.—Vers 900 m., il formait de véritables peuplements à peu près purs, où se mêlaient quelques pieds de C. salvifolius plus grêle, mais atteig-nant sa taille.

2. Ulex Mauritii Sennen exsicc. Pl. d’Esp. et du Maroc sub U. africana fa.Jusqu’ à quel point est-il distinct de U. africanus Webb ? Pour le mo-

ment, nous ne pouvons le préciser.2 bis. Genista palmatiformis Maire et Sennen nov. Caulis robustus ramo-

sus atque nudus usque extremitatibus, ramis brevibus, densissimis munitis; foliis nudatis in fructificationi aetate; flores lutei pedicellati in parvis racemis instructi densissime pubescentibus; legumini monospermi nigri glabris nitidi pubescentes in sinu extero, curvatura infera prominens recedens in supera, in longo acumine submu-cronato desinens; semina orthotropa ellipsoidea.

Note.—Ce splendide genêt à port palmatiforme vit en pieds isolés ou en petites colonies splendides à pieds distants et comptés.

Peut-être G. Raymundi appartient-il au grex G. demnatense. Ce dernier croit vers le sommet, entre 900 et 1000 m., tandis le G. palmatiformis se trouvait 200 m. plus bas environ.

3. Teucrium Mairei Sennen. Habitu late erectus immo in ramis exteris ac sur-culi sterilibus, valde lignosum in caespite atque basi ramosum, tote albostomentosum altus 40 cent. et ultra; folia densa plana debile revoluta lobulata secus vix totus ejus ambitu; corymbi densi magni involucrati; corolla parva alba, flava in faucibus ambitu sulcis; stamina pilosa alba, antherae luteae, stylus glaber.

Note.—Cette espèce fut d’abord décrite et distribuée des Kebdana; l’an-née suivante de Hassi-Berkan (Beni-Bu-Yahi); enfin du Ker-Ker, vers 850 m., où elle forme de denses colonies assez limitées et où s’infiltre T. Polium var. Humberti Sennen grêle et brunâtre. Nous y avons noté des formes hy-brides T. Mairei x Humberti (T. Doumerguei) Sennen. Bien que Maire paraisse hésiter à reconnaître l’autonomie spécifique du bel endémisme commun à trois massifs discontinus, que nous eûmes l’honneur de lui dédier dans nos


séries de 1930, notre conviction a été s’affermissant que l’échelon spécifique où nous le plaçâmes alors n’est nullement usurpé.

Nous opinons de même pour le T. rifeum an maroccanum olim rifense, épithète que nous abandonnerions volontiers pour cette forme endémique du Rif y ayant déjà un T. rifeum (rhiphaeum) Pau et F. Q. pro var., le libellant T. maroccanum Maire et Sennen = T. rifense Sennen = T. rifeum ej., non Pau et F. Q. Les T. Mairei et rifeum M. et S. sont aux antipodes l’un de l’autres et sans formes intermédiaires. Ce dernier paraît plus voisin des T. gnaphalodes Vahl et T. corymbiferum Desf, que de tout outre.

4. Sideritis Briquetiana F. Q. et Pau. En dehors du Ker-Ker, y compris les Montes Bu-Idbiren, Aguada de Afso et Pozos de Bu-Ermila, nous n’avons pas vu cette superbe espèce formant de petits arbrisseaux dressés devenant dénudés à la base, densément feuilles à la suite et achevant en longs épis albiflores de verticilles écartés. Le feuillage est dense, légèrement visqueux, d’une fragrance pénétrante. Laissera-t-on perdre longtemps encore ce trésor de pharmacopée et de parfumerie?

Il abonde à la base du Massif, associé à Quercus coccifera, Calycotome vil-losa, Rosmarinus Torneforti, Deverra scoparia, Cistus albidus, Thymus ciliatus, Iris Theresiae nov.

Cette magnifique espèce, dont il faudrait plus longuement et plus habi-lement vanter les propriétés salutifères et ornementales, s’hybride avec les S. arborescens Salzm. et S. virgata Desf. pour former S. Candeli F. Q. et Pau, S. Mauritii F. Q. et Sennen. Au S. Mauritii des Pozos de Bu-Ermila de l’an dernier, il faudra ajouter des hybrides nouveaux arborescens x virgata recuellis à Bu-Idbiren, à port et épis voisins de S. arborescens de verticilles et rachis tomentoso-pubescents, Font-Queri Sennen. Nous n’avons pas bien su net-tement distinguer in loco S. Candeli (Briquetiana x arborescens). Une étude ultérieure, s’il plaît à Dieu, fera le triage des abondants matériaux rapportés de cette belle excursion. Le produit arborescens x virgata, vel species nova, nous a paru le plus fréquent. A noter que le virgata sélève autant et plus que le Briquetiana, tandis que l’arborescens demeure à la base du Massif, ne parais-sant guère dépasser 500 m. Bien que dispersé dans le Massif entier, la forme gigantesque virgata lanvandulifolia ne s’y rencontre guère qu’en pieds isolés, latifoliés et albiflores ne paraissant avoir aucun rapport avec le S. incana L. de la Péninsule. Nous notâmes le type et les ssp. ou var. lavandulifolia et var. Fontanesi Sennen.


5. Stachys rifana Foucauldi F. Q., Maire et Sennen. C’est une espèce dres-sée peu rameuse, annuelle, le port et le faciès rappelant un peu celui du S. arvensis, plus développé et de ton plus gai. Il abondait autour de la Aguada de Afsó. Par le Ker-Ker, nous le vîmes bien rare, vers 800 m. Dans l’excur-sion de Ain-Zora, nous le notâmes dans le territoire de Metalza, non loin de Dar-Drius. Mais un pied isolé, peut-être disséminé par les transhumants, ne peut permettre de conclure à l’extension de son aire de dispersion. Cepen-dant l’espèce étant annuelle et de tiges mobiles, la diffusion de ses semences en devient plus réalisable. La parole appartient à des observations ulté-rieures. Trouvé plus tard dans les montagnes de Beni-Tuzin et de Gueznaia.

19, 20, 21 et 22 Juin.—Atlas Rifain.19 Juin.—On part à 1 heure de la nuit. L’arrêt pour le petit léjeuner eut

lieu près de Targuist, à Beni-Hadifa, où l’on note quelques bonnes espèces: Reseda lanceolata, Silene Martyi Emb. et Maire, Salvia horminum, Bupleu-rum atlanticum Murb. (?), Ononis minutissima, O. pseudo-cephalantha Emb. et Maire,… vers 1250 m.

En arrivant à Targuist; 1026 m. au campement, on va d’abord saluer le commandant Carbonell. Et presque à la hâte, on repart pour le cedretum de Tizi-Ifri et alentours, qui ne nous donne que peu de chose: Astragalus maurus Pau (Humb. et Maire), Sedum caeruleum Vahl var. versicolor Coss., S. villosum var. aristatum Emb. et Maire, Satureia nevadensis var. minoridens nov., S. baborensis var. occidentalis Pau, Saxifraga bulbifera var. villigemma Faure et Maire (?), Galium Vaillanti, Arabis auricula, Viola tenella Webb an V. humilli-ma nov., Vicia lathyroides fa. luteiflora an sp. nov., Carduus macrocephalus Desf. var. Narcissi Sennen, etc… et quelques lichens pris sur les vieux troncs des cèdres, dont le feuillage est jaunâtre ou argenté. On repart de bonne heure, afin de revoir Beni-Musa et être rentrés à Targuist avant la nuit.

L’arrêt aux torrents de Beni-Musa et leurs rapides versants nous vaut les espèces suivantes: Adenocarpus Rodriguezi, Salix atrocinerea x pedicellata ex Görz, Callipeltis cucullaria (délabré), Campanula leptosiphon Pay et Sennen, Ononis speciosa Lag., Minuartia Wilezeki Maire et Sennen, o M. dichotoma fa., Agrostis Mauritii nov., etc…

Rentrés au Campement de la Légion étrangère, nous sommes reçus et très courtoisement hébergés et logés par M. le Commandant Carbonell à qui nous ne saurions être trop reconnaissants.


20 Juin.—Targuist a Bab-Izugar.Le lendemain, M. le Commandant nous fait accompagner à un large col

du voisinage situé vers 1200 m., qui lui parait devoir nous intéresser. Il jugea fort bien. On y récolta: Bromus intermedius et B. fasciculatus, Phalaris caerulescens, Centaurea parviflora Desf. var. occidentalis an C. Degeni, C. incana (s. l.), Hypericum Carbonelli nov. gr. tomentosum (s. l.), Crambe filiformis, Erysi-mum Kunzeanum, Bupleurum atlanticum, Caucalis leptophylla, Durieua hispanica fa., Eryngium dichotomum, Campanula leptosiphon, Paronychia echinata, Linaria heterophylla, Sideritis maireana fa. Carbonelli sp. pulchra, Stachys divaricatise-pala (Lindb.) (s. l.), Galium tunetanum, G. rifanum Maire, Asperula hirsuta (?), Genista cephalantha an demnatensis, Dianthus Bolivaris, Cistus ladaniferus (s. l.) x monspeliensis (?) de facies étrange (C. Dionysi), Gladiolus byzantinus Mill., Bunium sp., Nonnea nigricans, Scorzonera pinifolia 2 fae., Colutea arborescens var., Ononis mitissima.

On descend pour le déjeuner. Dans la soirée, départ pour Ketama: avec une lettre du Commandant Carbonell pour le Commandant de de Azib de Ketama. En passant au ‘‘Llano Amarillo” traverse par un ruisseau maréca-geux, on fait un crochet pour le visiter. On y voit: Genista nociva F. Q. nain, rampant, fortement épineux, légèrement fructifié; Juncus squarrosus, J. arti-culatus; Asperula Aragonesi nov. an Galium stolonifera gracilis parvo-rubriflora; Potagemon polygonifolius, Ranunculus bulbosus, R. flammula, Leontodon saxati-lis Lamk. var. perennis Maire, Juncus conglomeratus, Anthoxanthum odoratum, Aira intermedia Guss. var. biaristata Emb. et Maire, Corynephorus fasciculatus, Agrostis Font-Queri Maire, A. Perei nov., etc…

Vers 6 h., on prend sous les cèdres une légère réfection. Puis l’on repart. A u passage à Azib de Ketama, on salue M. le Comandant Rodríguez, le Médecin et divers officiers. Mais il s’agit de descendre à Telata de Ketama, dans la vallée, 300 m. plus bas, que notre altimètre situe vers 1340 m., une centaine de mètres plus bas que nous ne nous l’étions figuré. Nous passons la nuit dans une chambre à 4 lits improvisés.

21 Juin.—Le groupe se disloque. Hnos. Mauricio et Maximiliano partent de bon matin, accompagnés d’un soldat de la milice indigène, pour visiter le Tidiguin, où ils toucheront la neige. Nous restons avec Hno. Eusebio et le conducteur de l’auto, pour visiter la vallée, bien intéressante. Sur un parcours assez réduit de la rive gauche, nous récoltons: Laurocerasus lusitanicus, arbre pleureur de floraison et de feuillage splendides; Thymus ciliatus var., Stachys divaricatisepala (Lidb.) var. Mutisiana nov., Nepeta reticu-lata, Anchusa peudo-granatensis Br. Bl. et Maire, Carduus Martinezi, Aquilea nevadensis B. et R. var. o ssp. Litardieri nov., Galium ellipticum, Asperula lae-


vigata, Galium rifanum Maire, Geum urbanum (s. l.), Sanicula europea, Orchis sp., Carex sp. (délabré), Agropyrum panormitanum, Seriola laevigata, Lapsana communis, Lactuca muralis, etc. Dans la soirée, sur la rive droite: Convulvulus leucochnous Benoist, Astrocarpus Clusii, Reseda Gussonei, Fumaria media, Juncus Tenageia, Scirpus pseudo-setaceus Daveau, Peplis longidentata, Anthoxantum ova-tum var. Senneni, A. Camus, Radiola linoides, Briza minor, Agrostis sp., Lythrum flexuosum, Montia minor, Trifolium laevigatum fa. minor, T. ligusticum fa., Lotus palustris, Ononis cintrana, Ornitophus compressus fa., O. durus, Arnoseris pusilla, Halimium umbellatum (s. l.), Tuberaria variabilis Willk. var. Masguindali nov. fa. punctatum y fa. coronatum, Halimium lasianthum rifeum (Pau et F. Q.), Cra-taegus laciniata, Rosa agrestis Savi (sur les deux rives), Arabidopsis Thaliana Schur. (délabré), Arabis auriculata, etc…

TIDIGUIN, jusque vers 2.400 m.—Les vaillants Hnos. Mauricio et Maximiliano rapportent de fort belles chose: Iberis Grosmiqueli Pau et F. Q. var. Senneniana Pau, Dianthus brachyanthus Boiss. var. maroccanus Pau et F. Q., D. toledanus B. et R. var. Bolivaris Sennen en Pl. d’Esp. pr. sp.; Halimium atlanticum Humb. et Maire, Herniaria frigida var. maroccana F. Q., Saxifraga globulifera var., Eryngium glaciale B. et R. (fol.), Tanacetum longipectinatum (F. Q.) Maire, Leucanthemum demnatense (Murb.) Maire, Crupina vulgaris, Jasione humilis Lois. var. cedretorum Pay et F. Q., Armeria alpinifolia Pau et F. Q., Avena laevis Hack., Teucrium rifeum (Pau et F. Q.), non Maire et Sennen, Vicia cedretorum F. Q., Arabis pubescens Poir. var. gracilis Emb. et Maire, Viola sp., etc.

22 de junio.—RETOUR. PLUSIERS HALTES FRUCTEUSES.Le brouillard remplit la vallées; il bruine légèrement. Avant d’arriver à

Azib, Hno. Mauricio brave le fouillis qui suinte pour récolter Betula alba, et un Orchis de marécage. Il répète le même geste pour compléter la cen-turie du Genista nociva, où ses doigts, dit-il, ont plus souffert des morsures du froid que de celles du méchant genêt. D’autres descentes s’effectueront encore, toujours déclenchées à temps propice à diverses récoltes, seul ou en compagnie: Ulex Boivini (s. l.) et Ononis speciosa, Cytisus haplophyllus Maire et Sennen (gr. grandiflorus), Viscum cruciatum fa. Oleanderi, Salix atrocinerea et S. atrocinerea x pedicellata (ex Görz), à Uarej.

En passant et en repassant à Ain-Kamara, nous notons par de vastes coteaux mollement ondulés, des peuplements clairs d’Ampelodesma maurita-nica, Achillea santolinoides; des champs plantés de jeunes figuiers, qui, vers 2 heures, ombragent notre frugal déjeuner. Tout autour, se dispersent: Daucus


crinitus var. comosus Murb., Linum Munbyanum, Statice echioides, Torilis helve-tica, Vaccaria parviflora, Silene nocturna, S. gallica, Carrhichtera annua, etc…

Mais l’observation à travers le vitrage soufre peu de répit. En remontant les 154 lacets qui se déroulent du Nékor au col de Bu-Ilma, vers 900 m., on note des marges empourprées du délicat Statice echioides, des pentes où semble cultivé l’Ononis Natrix var. rifana Emb. et Mahe, parfois à faciès de O. speciosa Lag.

Mais tout ne fut pas d’apparence trompeuse. Vers les hauteurs, avant d’atteindre le col, une belle surprise était en joyeuse embuscade sur le talus frissonnant. Une rustique composée aromatique, de feuillage très décou-pé en laciniures linéaires, péricline hérissé, et dont le genre se dressa en manière de point interrogant. Triomphant, Hno. Mauricio nous en remet une brassée. Ce sera le bouquet de ces belles et laborieuses excursions, d’où nous rentrons le coeur et les lèvres psalmodiant la reconnaissance à Celui qui présida à la formation des monts et des vallées. Inventeur génial de la faune et de la flore qui les anime et qu’y ont admiré nos esprits et nos yeux avides d’investigation. Nous avons su depuis que ladite corymbifère était le Fontquera Paul (F. Q.) Maire. C’est sa seconde localité connue.

Listes des plantes observées dans l’Atles Rifain à inscrire dans notre “Ca-tálogo de la flora del Rif oriental”.

Clematis flammula, Ranunculus flammula, R. flabellatus, R. cinerascens Freyn, R. bulbosus, Delphinium peregrinum, Aquilea nevadensis B. et R. Litardierei nov., Fumaria muralis Sond., F. Reuteri Boiss. an F. Pugsleyana Emb. et Maire, Papaver Rhoeas, P. hispidum, Glaucium corniculatum var. flaviflorum DC., Hype-ricum pendulum, Crambe filiformis, Rapistrum rugosum, Neslia paniculata, Biscu-tella apula, Capsella Bursa-Pastoris, Teesdalia nudicaulis, Lepidium dhayense, L. campestre an L. hirtum var., Alysum campestre, A. psylocarpum, Carrichtera annua (du littoral), Brassica coincyoides Humb. et Maire var. leptocarpa Maire, Diplo-taxis silifolia, Sisymbrium orientale, Matthiola lunata, Cardamine hirsuta, Ara-bis Josiae Jah. et Maire, A. pubescens (Desf.) Poir. var. gracilis Emb. et Maire, Arabidopsis Thaliana, Erysimum Kunzeanum, Reseda collina, R. lanceolata Lag. var. trifida Pau et F. Q., R. Gussonei, Cistus Gardi Sennen, C. varius auct. non Pourr., C. monspeliensis, C. stenophylluys (Loreti) var. Dyonisii nov., C. laurifo-lius var. atlanticus, C. ladaniferus ssp. Mauritianus nov. var. petiolatus Maire et var. subangustifolius nov., Halimium lacyocalicinum (B. et R.) Maire ssp. rifeum (Pau et F. Q.) Maire, H. umbellatum Spach var. viscosum Willk., var. verticilla-tum (Brot.) Willk. et villosissimum Emb. et Maire, Tuberaria variabilis Willk.


var. Masguindali Sennen fa. coronata et fa. punctata, T. vulgaris var. trivialis (Grosser), Fumania viscida, Viola palustris, V. Munbyana, V. humillima, Malva Tournefortiana, Geranium rotundifolium, G. divaricatum (?), G. dissectum, Ero-dium cicutarium, Agrostemma Githago, Silene vulgaris, S. italica, S. mellifera, S. gallica, S. noctuena, Dianthus brachyanthus var. maroccanus Pau et F. Q., D. laricifolius B. et R. var. maroccanus Pau et Sennen nov., D. toletanus B. et R. var. Bolivaris, Moheringia pentandra, Paronychia echinata fa. erecta, Herniaria cinerea, H. frigida var. maroccana F. Q., Minuartia Wilezeki M. et S. nov., Tele-phium Imperati, Montia minor, Linum Munbyanum, Hypericum perforatum, H. tomentosum Carbonelli nov., Ilex aquifolium, Rhus pentaphylla (recépé pour le tan-nage) entre Ein-Zoren et Imenut (Beni Urriaguel); Ulex Boivini, U. Boivini var. Narcisi fa. tazensis Br. Bl. et Maire, Genista cephalantha an demnatensis (s. l.), G. quadriflora de Tizi-Ifri, de Beni-Meydui à Beni-Seddat, et de Telata de Ketama, jaunissant sommets arrondis schisteux et versants des mon-tagnes, de 1350 m. à 1800 m. et plus; G. nociva F. Q., endémique de Isa-guen; Calycotome Grosi Pau et F. Q., Cytisus megalanthus (Pau et F. Q.), C. baeticus var. africanus Pau et F. Q., Adenocarpus Rodriguezi, A. decorticans, Ono-nis arborescens, O. speciosa Lag., O. Natrix var. rifana Emb. et Maire, O. minu-tissima, O. pseudo-cephalantha Maire, O. gracilis L., Melilotus indicus, Lotus or-nithopodioides, L. prostratus Poir. an L. tingitanus B. et R. palustris Willd., L. Embergeri nov., Trifolium micranthum, T. ligusticum var. Minae (Lojac.) Fiori et Paoleti, T. arvense (s. l.), Astragalus excapus ssp. Maurus Humbert et Maire, Ornithopus compressus (s. l.), O. durus, Vicia lathyroides (?), V. rifea (Emb. et Maire), V. cedretorum F. Q., Lathyrus rifeus Pau et Sennen (nov.) o niger (?), Rosa agrestis Savi, Rubus ulmifolius (s. l.), Potentilla micrantha, Laurocerazus lusitanicus, Lythrum flexuosum, Sedum Rubens, S. villosum ssp.. aristatum Emb. et Maire, S. careruleum var. versicolor (Coss.), Borsterianum, S. dasyphyllum, S. tenuifolium, Cotyledon gracilis, Saxifraga tridactylites, S. bulbifera, S. tricrenata Pau et F. Q., Herniaria frigida var. maroccana F. Q., H. cinerea, H. glabra, H. Requieri Br. Bl. et Maire, Eryngium triquetrum, E. glaciale, E. dichotomum, Balansae glaberrima, Bunium alpinum W. et K. ssp. atlanticum Maire, B. sp., Conopodium majus, C. bunioides (Boiss.) Colest, Carum verticillatum, Heloscia-dium repens, Elacoselinum meoides (Desf.) Maire, Torilis heterophylla, T. arvensis, Caucalis leptophylla, Daucus crinitus var. comosus Murb., Bupleurum Bolivaris (nov.), B. rigidum var. angustifolium Lge., Durieua hispanica, Crucianella an-gustifolia, Asperula hirsuta, A. pendula var. concatenata (Boiss.) Pau, A. ara-gonesi nov. o Galium, Galium tunetanum, G. ellipticum var. villosum, G. rifanum Maire, G. divaricatum, Callipeltis Cucullaria, Centhranthus Calcitrapa, Vale-rianella coronata, V. multidentata, Perralderia Paui F. Q. = Fonquera Maire,


Solidago Virga-Aurea, Inula montana calycina (L.), Filago gallica, F. minima, Phagnalon saxatile, Leucanthemum glabrum, Anthemis Cotula, A. Bourgaei B. et R., A. tuberculata, A. Boveana var. Aguilari Maire et Senne, Tanacetum longi-pectinatum (F. Q.) Maire, Leucanthemum demnatense Murb., Chrysanthemum se-getum, Senecio lividus, S. nebrodensis, S. linifolius, S. giganteus, Carlina corymbo-sa, C. lanata, Centaurea incana, C. pullata, C. sulphurea, C. melitensis, C. Bois-sieri, C. Calcitrapa (au-dessus de 1.000 m.), C. Alii-beyana F. Q. type et fa. arrecta, Amberboa muricata, Leuzea conifera var. pinnatipartita nov., Carthamus rifeus (F. Q. et Pau), Carduncellus pinnatus, Galactites Durieui, Silybum Maria-num, Carduus tenuiflorus, C. Martinezi, Cirsium lanceolatum, Chamaepeuce rifea (Pau et F. Q. sub Cirsio), Chicorium divaricatum Schousboe, Rhagadiolus stella-tus, Seriola aetnensis, S. laevigata, Leontodon saxatilis Lamk. var. perennis Maire, Crepis hispanica Pau, Urospermum picroides, Scorzonera pinifolia Gouan, S. pyg-maea Sibth. et Sm., Taraxacum officinale (s. l.), Lactuca saligna, L. viminea, L. tenerrima var., L. muralis, Sonchus asper (s. l.), Barckhausia foetida, B. taraxaci-folia fa., Hieracium murorum (s. l.), Jasione humilis Lois. cedretorum Pay et F. Q., Campanula Rapunculus fa. nana, Specularia parviflora gr. Lag. (hybrida), S. fal-cata, Arbutus Unedo, Erica arborea, Phillyrea angustifolia, Ph. medianifolia Dennen (media pr. p.), Ph. Cordifolia (latifolia pr. p.), Centaurium grandiflo-rum (Biv.), C. umbellatum Gilib. fae. rosea et albiflora, Convulvulus leucochnous, Anchusa pseudo-granatensis Br. Bl. et Maire, Nonnea nigricans, Myosotis hispida, Cynoglossum maroccanum nov. forte C. off. varietas, C. controversum Sennen en Pl. de Esp. y de Marruecos (cherifol. auct., nonnul. non L.), Withania fru-tescens, Verbascum Lychnitis (?), V. maiale (?) fa. gigas, Scrofularia eriocalyx Emb. et Maire, S. laevigata, S. canina, Linaria Senneni Pau, L. heterophylla, Chaeno-rhinum rubrifolium, Veronica hederaefolia, V. rosea Desf. var. Murb. (nov.), Di-gitalis purpurea var. mauritanica Humbert et Maire, Parentucellia viscosa, La-vandula dentata (non est dentata sed potius lobulata vel crenulata), Mentha rotundifolia, M. Puligeum, Origanum elongatum, Micromeria inodora, Satureia granatensis fa. minoridens, S. baborensis var. occidentalis Pau, S. Clinopodium, Salvia Horminum, Nepeta reticulata, Marrubium heterocladum Emb. et Maire, M. vulgare var. lanatum Benth., Sideritis Maireana var. Carbonelli nov., S. hirsuta var. nivalis F. Q., Stachys divaricatisepala Lindb var. angustifolia nov., S. pseudo-arenaria var. Mutisiana nov., Lamium amplexicaule, Teucrium oxylepis F. Q. var. rifeum Pau et F. Q., T. pseudo-chamaepytis, T. afrum, T. Huoti Emb. et Maire, Asterolinum stellatum, Statice echioides (1); Plantago Maxonnoi Sennen (voisin, mais dinstinct du P. rosulata Batt, qui est de l’Algérie); Rumex diva-

(1) Plusieurs plantes de cette liste ont été notées dans l’itinéraire, mais non “dans le domaine de l’Atlas Rifain.


ricatus, R. conglomeratus, R. Bucephalophorus, R. angiocarpus Murb. (grex Ace-tosella), R. Papilio, Polygonum erectum L. (gr. aviculare), P. av. ssp. rhizoxylon Pau et F. Q., Thymelaea virgata var. Rodriguezi en Pl. de Esp. a. 1932, Daphne gnidium, D. laureola, Osyris mediterranea Bub. (alba L. nom. inept.), Betula aolba, Alnus glutinosa, Quercus Ilex, Q. suber, Ephedra altissima var. algeriensis, Gladiolus byzantinus Mill. (teste Maire), Asphodelus cedretorum Sennen in sched., Phalangium Liliago var. Font-Queri (?), Allium paniculatum Mauritii (Maire et Sennen), A. sp. plur., Ornithogalum tenuifolium, Tulipa australis var. Mauritii nov. (2.200 m.), Luzula Forsteri, Juncus heterophyllus, J. squarrosa fa. minor, J. effusus, J. Tenageia, Cyperus longus (s. l.), C. fuscus, Scirpus pseudo-seta-ceus Daveau, Carex gracilis Curt. (?), C. pendula, C. atlantica nov., Phalaris caerulescens, Ph. Paradoxa, Anthoxanthum aristatum var. Senneni, A. Camus, Avena laevis Hack., Agrostis Mauritii nov., A. Font-Queri Maire, A. Perezi nov., Gastridium australe, Corynephorus gracilis, Catapodium Salzmanni Boiss., Gaudinia fragilis, Cynodon Dactylon, Echinaria capitata, Holcus tuberosus Salzm. (grumosus Sennen in sched.), Ampelodesma mauritanica, Bromus sterilis (distichus), B. tectorum, B. Rubens, B. fasciculatus, B. intermedius, B. macrosta-chys, Melica Cupani o Bauhini, Aegylops ovata, Ae. triuncialis var. phaenicocheta an hybr., Elymus Caput-Medusae, Nardurus montanus, Agropyrum panormitanum Parl. var. maroccanum F. Q. et Pau, juncinella, D. glomerata (s. l.), Cynosorus Balansae, Osmunda regalis, Cytopteris fragilis, Athyrium Filix-foemina var. Christi nov.

1er Juillet.—Muluya; Tauriart-Zaio.Le groupe excursionniste comprend trois membres. On se rend d’abord

à la Aguada de Zaio pour revoir plus attentivement une belle colonie de Pistacia atlantica formée de gros arbres mêlés à quelques caroubiers. L’admi-nistration les protège contre les hécatombes possibles de la hache, qui n’y peut toucher impunément.

Après le déjeuner matinal, Hno. Mauricio accompagné de Hno. San-tiago partent pour tout le jour à la visite du massif montagneux voisin, très escarpé, encore peu ou point exploré, où ils firent d’intéressantes dé-couvertes. Accompagné du chauffeur, nous poussons jusqu’au Muluya, qui roule bourbeux, 13 kil. plus loin, et que franchit la route d’Oran. Mais avant de nous éloigner, nos yeux saluent Lactuca Scariola var. melillensis Sennen à bords foliaires très spinuleux; Convolvulus arvensis, cité par Ball de Tanger et de Tetuan, non prodigué en sol marocain; Echium modestum Ball var. rifa-num Maire, Plantago amplexicaulis. Autour de Zaio, et le long de la Route jusqu’au Muluya, nous notons l’abondance de Echium horridum Batt. (E. me-


lillensis Pau?) mêlé à E. pustulato-hispidum Sennen in Pl. d’Esp. et du Maroc. Le premier, à hispidité simple et féroce; le second à hispidité biforme plus dense et bien moins rigide. Gare qui touche au premier! le second est plus abordable, mais n’est guère facile aux indispensables manipulations.

Arrivé au Pont, nous herborisons activement dans le vaste lit bien modi-fié depuis l’an dernier, par les crues hivernales. Rapidement nous donnons la liste des plantes observées, tâchant d’éviter les répétitions: Senebiera Coro-nopus, Alysum maritimum, Eruca sabulosa B. et R., Sisymbrium Irio, S. hirsutum, Matthiola parviflora, Malcomia africana (?), à calyce marcescent, Notoceras bi-corne, Diplotaxis virgata, Pendulina crassifolia (Desf.), Frankenia pulverulenta, Malva parviflora, Erodium ribifolium Jacq. fa. Debeauxi, Spergularia diandra, S. fimbriata, S. heldreichi, S. longipes, Loeflingia hispanica, Paronychia argentea var. mauritanica DC., Herniaria cinerea, H. mauritanica Murb., Portulaca oleracea, Fagonia cretica, Peganum Harmala, Rhus pentaphylla (berge escarpée), Trigo-nella monspeliaca, T. polycerata, Medicago cylindracea, M. minima, M. pentacycla, M. sp.; Vicia Faba var. minor (Peterm. emend. Harz) Beck, cultivada et q. sp.; Pisum sativum cultivado et q. sp.; Hedysarum atlanticum var. aculeatum Pomel (fol.); Tamarix muluyana Sennen in Pl. d’Esp. et du Maroc (2 arbres vétustés à gros troncs, et des milliers de jeunes plants dans le vaste lit par-tiellmeent cultivé; la coloquinte amère et la pastèque croissant ensemble dans les sables alluviaux; Ammi Visnaga var. Paui Sennen in Pl. d’Esp. et du Maroc, Erigeron bonariense L.; Pulicaria inuloides sp. Herteri nov. ? à racines traçantes sucessivement rapporté à P. longifolia et à P. inuloides, auxquels vraisemblablement il est étranger; Matricaria pubescens Schultes (Clamydo-phora), Ifloga spicata, Filago Faurei, F. sp., Cladanthus arabicus, Anacyclus va-lentinus, Chrysanthemum coronarium fa. discolor, Calendula sp., Centaurea pun-gens, C. Calcitrapa, C. Fontanesi, les deux premiers intacts, le dernier brouté jusqu’au collet, par de gros ovins, qui s’épouvantaient à notre passage. A quand l’apparition de l’insecte anthophile qui transportera les pollens d’une espèce à l’autre?…

Et encore Kentrophyllum baeticum B. et R. de fleurons blancs et cala-thides grêles, confondu avec K. lanatum tant au Maroc que dans le S. de l’Espagne; Silybum Marianum, Scolymus hispanicus, Cichorium intybus, Hedyp-nois polymorpha, H. arenarius (?), Hypochaeris glabra var., Leontodon hispidulus (Del.) Boiss., Spitzelia cupuligera (grande forme), Sonchus tenerrimus, Mycro-rhynchus nudicaulis var. divaricatus, Andryala cosyrensis Guss. (vu également entre Zaio et Muley-Rechid), Xanthium spinosum y X. strumarium, en rares pieds; Nerium Oleander, Heliotropium supinum, Solanum nigrum y S. miniatum


(immaturum), Withania frutescens, Lycium intricatum, Verbascum sinuatum, Chaenorhinum rubrifolium (s. l.), Veronica Beccabunga fa. nana, Lavandula multifida, Anagallis caerulea, Samolus Valerandi, Statice Thouini, S. echioides, Plantago Lagopus, P. ovata, P. Psyllium, Beta maritima (s. l.), Blitum virga-tum, Chenopodium vulvaria, Ch. murale, Ch. album, Atriplex Halimus var. rifeum, Bassia muricata, Salsola oppositifolia, par la berge, ainsi que Plantago albicanthiformis Sennen in Pl. d’Esp. et du Maroc; Emex spinosa, Rumex Bucephalophorus, Polygonum lapathifolium (s. l.) fol., Euphorbia Chamaesyce, E. granulata Forsk. var., o ssp. fragilis Maire et Sennen, E. terracina var. Viciosoi Maire et Sennen, Populus Hickeliana Dode; en amont, P. euphratica Oliv. ssp. mauritanica (Dode) Maire; Cyperus rotundus, Andropogon pubescens (ribazos), Polypogon melillensis Sennen en Pl. d’Esp. et du Maroc, Oryzopsis miliacea, Agrostis verticillata; (Cynodon Dactylon avait envahi les éteules); Phragmites sp. (fol.), Lolium rigidum, Hordeum maritimum, H. Gussoneanum, Equisetum ramosissimum.

RELATION DE HNO. MAURICIO, TRADUITE DEL’ESPAGNOL

Au sortir du torrent de Zaio, en un contour, se trouve Teucrium Mairei. On passe successivement par la croupe de Tauriart-Zaio, continuant un étroit plateau par Sidi-Mimon, Moharren et Peineta jusque vers Cabo de Agua. Du côté du levant, les pentes escarpées du massif ouvert en arc sont couvertes de spart (Macrochloa tenacisissima), Lavandula dentata, Anthyllis cytisoides, Erica multiflora, Cistus ladaniferus ssp. Mauritianus var., en colo-nies; Cistus polymorphus Willk., Rosmarinus Tourneforti, Salsola Webbi. Par le versant septentrional, dens le premier ravin situé derrière Zaio, et qui se prolongue jusqu’à Muley-Rechid, se trouvent de denses peuplements Cis-tus Sennenianus, Genista demnatensis, Ulex Mauritii, Rosmarinus Tourneforti, Lavandula dentata, Lithospermum consobrinum Pomel, de grande taille. Sur le plateau, une fois passé Sidi-Mimon, la végétation dévient plus dense avec Quercus coccifera, Ampelodesma mauritanica (exclusif au versant nord), Genis-ta demnatensis (s. l.), Ulex Mauritii, Rosmarinus Tourneforti, Genista Duriaei, Teucrium capitatum, T. melillense Maire et Sennen, Lithospermum consobrinum, Coronilla juncea, Thymelea nitida, Bupleurum atlanticum (?), Sideritis virgata, S. kebdanensis (sp. nov.?), Asphodelus Jacobi nov., Hammatolobium Kremerianum var. Mauriti, Hedysarum palidum, Erophaca baetica, vastes colonies de Nepeta reticulata, Deckera aculeata, Inula odora.


Les espèces monocarpiques n’étaient guère reconnaissables.

Fin.

NOTES

1.—Teucrium Mairei, que nous considérons comme une bonne espèce endémique, a été décrite du massif des Kebdana, où il est localisé. Nous le croyons plutôt rare par les montagnes de Hasi-Berkan. Dans le Ker-ker, nous en vîmes de denses colonies. On peut donc considérer cette remar-quable germandrée comme un endémisme grégaire sténotope. Il est curieux de noter ces différentes manières de dissémination des plantes: la plupart, éparpillées sans ordre; quelques-une isolées, d’autres se rencontrant tou-jours en colonies.

2.—Lithospermum consobrinum Pomel ne nous est connu dans le Rif que des Montes des Kebdana.

3.—Teucrium melillense Maire et Sennen fut décrit des montagnes argi-lo-schisteuses de Tizi-Assa. Nous l’avons vu depuis à Hemis de Tensaman, Kadia, Montes des Kebdana. Son aire de dispersion connue s’étend donc au delà de plusieurs endémismes sténotopes cités dans cette note.

4.—Cistus Sennenianus Pau forme des pleupements de densité inégale dans les Montes Bu-Idbiren, dans le djebel Ker-Ker, et le massif des Keb-dana. Jusqu’à ce jour, nous ne le pouvons signaler d’ailleurs. Selon Pau, il n’aurait d’affinité qu’avec des types des Canaries.

5.—Sideritis kebdanense (gr. arborescens?) n’a pas été vu ailleurs que dans les Kebdana, sur les hauteurs. Il semble plus voisin du S. arborescens que de toute autre espèce, mais ce dernier ne s’élève pas. Néanmoins Font-Quer en fait une variété de l’arborescens.

6.—Salsola Webbi Moq. fut trouvé d’abord par Hno. Mauricio dans la Péninsule de Tres Forças, à la Kabila de los Santos (Abdel Kader Xilali); plus tard, à Muley-Rechid; puis dans les montagnes des Kebdana. Il a été vu par nous de ces localités, et dans les suivantes: Ziatas, Arrof, Ker-Ker, Tagzuf (Beni-Bu-Yahi).

Voilà donc 7 nouvelles localités d’une espèce arbustive d’un vert foncé, ayant échappé aux nombreux et réputés botanistes qui avaient jusque-là herborisé dans le Rif. Allez donc affirmer, après cela, que tel pays est com-plètement exploré, que des missions scientifiques bien subventionnées l’ont parcouru plusieurs années de suite!… Nous avons toujours déclaré que l’in-


vestigation n’est jamais close. Voir nos réflexions sur la flore du Tibidabo, sur la flore de Cerdagne et d’ailleurs.

Après tout, la découverte d’une espèce connue, comme celle du Koste-letzkya pentacarpa (L.) Ledebour dans les lagunes de la Ricarda, non loin de Barcelona, ne saurait susciter beaucoup de démonstrations d’incrédulité. Mais s’il s’agit d’une nouveauté scientifique, il en va tout autrement.

“Dites donc… On annonce une espèce nouvelle!… Mais il y a longtemps que tout a été vu ici. Quelque variété ou un microgène insignifiant!… un hybride nouveau ou un métis, peut-être,

Espèce nouvelle?… Allons donc?… Encore une illusion de quelque multiplicateur débauché !…”

Et même des gens sérieux s’y laissent prendre, ne considérant pas que ce sont surtout les observation aiguës et attentives qui se sont multipliées sur le terrain, additionnées de fatigues et de frais onéreux et ignorés. Que si l’on a su distinguer dans un fouillis de formes inédites, le mal ne paraît pas grand. A moins qu’on ne veuille réduire les observateurs à une faculté taxée d’acuité visuelle assimilable au lit de Procuste.

Parfois il semblerait qu’on veuille en finir avec ces patientes et oné-reuses études sur le terrain, à l’extrémité ou sur le parcours de marches et de contremarches fatigantes. Au lieu de les louer, on les critique. Il parait que rien ne peut changer tant que la peur du dérangement retiendra auprès des matériaux d’herbier toujours insuffisants.

Le fonds vraiment riche et inépuisable n’est ni l’herbier ni la flore, mais la nature qui a enrichi l’herbier, qui a documenté partiellement la flore. Allez donc sonder celui qui met le livre au-dessus de l’observation person-nelle! Il peut avoir beaucoup lu… A-til vraiment vu le réel en étudiant sur le vif?… La botanique n’est par une étude de cadavres ou de momies. Patients observateurs inconnus ou méprisés, continuez votre labeur! Vous êtes les vrais artisans du progrèes scientifique! et botanique en particulier.

7 juin.—Les chaleurs commencent pour de bon! Jusqu’à ce jour, grâce à Dieu, il n’avait pas fait chaud. Reçu hier du Prof. Maire félicitations et longues listes de déterminations d’anciennes récoltes. Réponse de 4 pages.

8 juin.—HIDUM.Ou revoit, souvent délabrées, parfois bien conservées, des espèces bien

connues, rarement non encore notées: Ulex africanus, Genista echinata nov.?, G. Duriaei, G. quadriflora, G. cephalantha, Ebennus pinnatus, Daucus Carota ssp. melillensis nov., Thesium divaricatum, Anagallis collina, Fumana viridis


Ten., Halimium halimifolium, Linum Munbyanum, Schoenus nigricans, Agropy-rum junceum, Bupleurum rigescens Maire et Sennen, B. gibraltaricum, B. acuti-folium Boiss. (?) var. densifoliatum nov., Allium Cupani, A. baeticum, Atractylis macrophylla, Acacia eburnea (planté, Juniperus phoenicea; des belles plantations de Pinus halepensis et d’Eucaliptus sp., Populus neapolitana (planté).

La découverte d’un gentil nid d’alouettes, plein de 4 petits pressés l’un contre l’autre, renouvela en nous une fraîche impression d’adolescence. Nous levâmes aussi un autre lièvre.

Enfin l’impression bien documentée s’approfondit que Fumana viridis Ten. du Rif est une espèce authentique évidemment différente et à isoler de F. laevis (Cav.) Willk. de Valence, Murcie, etc., et que les deux espèces n’ont rien à voir, avec F. viscida Spach. En effet, ce dernier se trouvait en capsules étalées ouvertes à coté du viridis en fleur, et cela en trois localités éloignées l’une de l’autre: Melilla, Hidum, Kebdana. Le monographe qui les a réunis ne les avait certainement pas vus in vivo et in situ. C’est ainsi que la synthèse amène des confusions regrettables. Nous pensons que la suppresion d’une entité dûment cataloguée ne peut être réalisée que sur l’apport de docu-ments irrécusables, et que le désir louable de simplifier la nomenclature doit aller très prudemment. Les groupes complexes doivent être présentés comme tels. Et l’effort des botanistes expérimentés qui ont la patience, le goût et les loisirs pour les aborder, nous paraît louable. Rarement la critique est libre de tout mobile mesquin.

APPENDICE

Rapide visite aux Baléares, du 8 au 12 avril. Grâce à l’insistance de notre ami de vieille date, M. Joseph Chevalier de

Rouen, accompagné de son fils Jacques Chevalier étudiant en droit, nous eûmes la douce satisfaction de visiter les Baléares, et d’y être bien cordiale-ment hébergés à Pont d’Inca, Inca, Manacor, Soller, Palma.

Le 8 avril, à la descente du bateau “La Ciudad de Barcelona”, légèrement retardé par le brouillard, nous étions attendus et fûmes cordialement reçus par Hno. Claudio, ancien Directeur du “Colegio de Nuestra Señora de la Bonanova” de Barcelona, puis confiés au C. F. Bénilde, qui voulut bien se constituer notre dévoué, aimable et habile cicerone durant les 4 jours inou-bliables que nous passâmes dans l’Ile.


ALENTOURS DE PONT D’INCA; MARRATXI

Les champs plantés d’arbres fruitiers avec cultures printanières audes-sous ne sont guère l’habitat de plantes rares. Nous y notons: Linaria triphy-lla avec une forme violácea; Papaver pinnatifidum Moris, que nous croyons nouveau pour l’archipel. Le long du ruisseau, des marges et talus, Reseda alba, Echium balearicum nov. (?), Euphorbia Pithyusa, etc.

Le soir, l’officieuse tartane nous transporte rapidement aux garrigues et au bois de Marratxi, qui nous parurent intéressants. Bien que pressés par le temps, nous y notâmes: Hyoseris radicata, H. scabra, et des formes inter-médiaires, apparemment hybrides, H. Knochei nov., Arisarum vulgare, Evax pygmaea, Euphragia viscosa, Micromeria Rodriguezi, Thelygonum Cynocrambe, Ophrys speculum; O. litigiosa Cam. À petites fleurs noires; Tillea muscosa, Ado-nis microcarpa fa. citrina et fa. miniata, Ranunculus flabellatus (s. l.), Euphor-bia pterococca; E. medicagea, abondant et bien typique, élancé-robuste, à port bien différent de celui du Rif, etc. Le long de la Route, un autre Euphorbia paraissant intermédiaire à E. medicaginea et E. Pithyusa (E. Theodosia nov.?); Iris albicans Mill (?),…

9 avril.—Lluch, localité de plusieurs endémismes. Nous y récoltons, parfois en sites escarpés, pierreux et de difficile accès à de vieilles jambes: Hypericum balearicum, qui commençait à peine; Hippocrepis balearica, en riches touffes inaccesibles; Cyclamen balearicum, au pied des rochers, en sites ombreux associé à Allium triquetum, Arabis verna, Selaginella denticu-lata, Saxifraga tridactylites. La plus intéressante fut Genista balearica Pourr., confondu par les auteurs avec G. cinerea DC. espèce dresée, robuste, différant toto coelo. L’Euphrobia dendroides, que nous revîmes en allant à Soller, décorait des pentes rocheuses. Par sites marécageux, Ranunculus macrophyllus (fol.), Leucouim Hernandezi défleuri; au bord d’un chemin, les denses coussinets fleuris, très piquants, d’Astragalus Poterium Vahl; Populus alba ssp. Coma-siana (Dode) var. balearica nov. et ssp. epirotica (Dode) var. Benildi nov. Le séjour à Lluch est facile. Et la flore à peine entrevue nous a parue riche.

10 avril.—Manacor et Porto Cristo.La visite des féeriques grottes prend beauccup de temps, qu’on ne re-

grette pas. Dans les intervalles, on note: Linum parviflorum, Evax pygmaea, Tuberaria variabilis Willk. fa. punctata, Bellis balearica (gr. annua), Anthyllis Vulneraria (s. l.), Bellardia Trixago var.; Allium album Santi, non fréquent


dans l’Ile; Lotus Allioni, Hyoscyamus albus, Ecballium Elaterium, Statice minuta (?)…

11 avril.—Soller.Très cordialement reçus par le C. F. Directeur, qui nous accompagne à

Port de Soller trop aimablement. Nous y notons: Gladiolus Paui Sennen en Pl. d’Esp. an G. byzantinus Mill., Lathyrus tenuifolius, Cneorum tricoccum… Nous y cherchons vainement Aristolochia Binoris Sennen et Pau in Pl. d’Esp.

Après dîner, des olivettes de coteaux nous donnent: Urtica caudata Vahl (membranacea Poir.), Veronica Cymbalaria, Seriola aetnensis var. foliosa (Arc.) Chabert, bien différent de la forme rigide menue du Rif, à dense rosette persistante; Sonchus sp., Barckhausia sp., Micromeria filiformis, Ranunculus Sardous (s. l.), Cyclamen balearicum, etc.

12 avril.—Palma: Cas Catala, Genova, BonanovaLe C. F. Sallustien, Directeur, et deux professeurs ont l’extrême ama-

bilité de nous accompagner et de se charger même de nos récoltes. Voici les espèces plus notables: Stipa juncea, Fumana robusta Sennen in Pl. d’Esp., Anthyllis cytisoides var. Sallustiani nov., Micromeria nervosa, M. Rodriguezi, Echium parviflorum, Teucrium Polium var. purpurascens Benth., très différent de T. Achaeminis Schreb. in F. Sennen, Pl. d’Esp. leg. F. Bianor; etc.

Nous rentrons heureux de ce coup d’oeil rapide sur une flore avec la-quelle notre regretté confrère, le C. F. Bianor, nous avait mis en rapport, et qu’il enrichit de quelques bonnes espèces.

Le souvenir enchanté de l’accueil bienveillant qui partout nous ouvrit les portes d’une cordiale hospitalité, restera. Pussions-nous répondre à l’ai-mable invitation d’une seconde et plus prolongée visite!

CINQUIEME CAMPAGNE 1 9 3 4

31—III. Bco. de Hidum. Difficilement on se fera une idée exacte de la fraîcheur de la végétation à la veille de Pâques de 1934. L’hiver s’était attardé, et les pluies avaient été abondantes et régulières. Partout souriaient les prémices du printemps rifain, qui épanoissaient la joie et présageaient une série d’intéressantes herborisations. Et le Maure regardait ses céréales avec une satisfaction très grande, bénissant Allah. Nos yeux s’arrêtèrent d’abord sur l’hystriqueux Ulex africanus et sur le subinerme Ulex Maximi-liani; effleurèrent un pied unique à faciès d’U.parviflorus Pourr., que Pau dit exister au Maroc, et que nous n’y avons pas noté d’une observation certaine. Serait-ce un hybride des deux, U. Gamiri? Le Calycotome Grosi, (?) hérissé de grosses épines à bouts noirs, feuilles trifoliolées argentées, grandes fleurs odorantes et très nombreuses,… présentait quelques pieds épars à la limite des ajoncs et des Callitris, aux branches desquels on se cramponnait pour ne pas glisser au fond du ravin.

A l’abri de leurs rameaux protecteurs, croissaient des espèces notables: Gennaria diphylla, Ophrys Speculum, Centhrantus Clausonis (?), vel C. orbicu-latus (Sibth.), Valerianella Auricula, V. microdonta nov. an Chlorodonta Coss. et DR.; Polygala laticarpa (platycarpa), parfois réuni comme variété au P. rupestris, dont nous le croyons distinct; Vicia heterophylla, Silene lanigera an S. colorata var. lasiocalyx, à grandes fleurs rosées, et S. tridentata, Anthyllis maura, Asterolinum stellatum, Bellis Natalis-Jesu unicaule-monocéfala, tandis que le B. pappulosa est pluricaule et en est bien différent par la forme et la couleur cendrée de son feuillage pallescent; quelques pieds très clairsemés de Hypochaeris glabra var. hispida (Roth.) = H. dimorpha Brot.; Carex dista-chya, Cynoglossum creticum var. Doumerguei, etc.

Vers les hauteurs du ravin (barranco), de vastes pieds fructifies et très abrités de Solanum sodomaeum, les plus beaux que j’aie vus.


Et en s’élevant par les flancs découverts du coteau, d’autres espèces non moins intéressantes: Scilla hemisphaerica Boiss. (peruviana L.) fleuri, Sc. undu-lata feuille, Muscari sp., Arisarum sp. (?), Festuca caerulescens, Carex Halle-riana var. thymicola (?), C. distachya, Romulea sp. fructifié, Hyoseris scabra, Euphorbia Cypriani terracina (?), E. melillensis exigua (?), E. Peplus, E. peploides, E. sulcata, Cynoglossum controversum, Asphodelus fistulosus et A. microcarpus, Anagallis latifolia et A. collina, Orchis fragans densément feuille, Ophrys fusca au déclin de l’anthèse, Medicago marina et Lotus creticus, etc.

Sur la fin, capture du beau Carabus Maillei, peut-être nouveau poulie Maroc espagnol, selon le témoignage de M. Fr. Español du Musée de Bar-celona.

2-IV. Muluya, Berkane.Départ vers 5 h. 1/2, sous la pluie. Peu à peu les nuages s’essuient, le ciel

se rassérène, et aussi l’espérance. Halte obligatoire à la Douane Internatio-nale du Muluya. Dans l’attente, un léger crochet nous permet de noter: Am-berboa Lippii, Centaurea involucrata à fleurons réunis en longs pinceaux par la pluie; Plantago ovata, P. Mauritii nov., (gr. ovata?). Au delà du Muluya, dans une vaste plaine steppique des Beni-Snassen, improprement nommée Taforalt sur quelques-unes de nos étiquettes, entre les nombreux buissons de Withania frutescens, abondent bon nombre d’espèces que nous retrouve-rons au retour: Helianthemum ledifolium var. hirtulum Pau, H. aegytiacum, H. pediforme Pomel, H. Doumerguei nov. (?), H. intermedium, H. virgatum var. seto-sum, Hedysarum Zeluanum, Amberboa atlntica, à fleurons périphériques bleus, Thymus coloratus (s. l.)…

Berkane, situé vers 40 kilomètres au-delà du Muluya. Visite de l’Ecole Sainte Jeanne d’Arc, tenue par les Soeurs de la Sainte Famille; puis de la charmante petite Eglise, bâtie sur le modèle des Catacombes, où tout, sur-tout les vitraux et leurs inscriptions latines d’en bas, attirent puissamment l’attention. Au presbytère, la vénérable Mère de M. le Curé absent, (il était parti de bon matin avec ses grands du catéchisme en une excursion en auto), nous fit les honnours des pièces de la maison, des remarquables collections entomologiques de M. le Curé, d’une artistique miniature de la Cathédrale de Reims, due à l’habileté et à la ténacité de son fils, transplanté de France en sol marocain.

Nous pouvons enfin nous échapper, en excursionnistes que nous sommes, vers les kabilas des indigènes, la montagne, le torrent bordé de belles oran-geries, dont l’hospitalité bien connue des Maures nous fait les honneurs.

C I N Q U I E M E C A M P A G N E 119

On récolte Populus subintegerrima var. berkanensis nov., Salix pedicellata var. Santamariae, Nonnea nigricans, Solenanthus lanatus, Cynoglossum controversum, C. creticum var., Fedia Caput-Bovis, Parentucellia latifolia var. Faurei nov. (?), très visqueux, et à fleurs blanches; Helianthemum ledifolium var. hirtulum, H. intermedium, Bellis paschalis nov. (gr. annua?), Sedum caespitosum, Paronychia argentea var. mauritanica, Centaurea pullata fa. alba vel pallidiflora nov., Lina-ria reflexa, Valerianella discoidea (s. l.) an chlorodonta, Ononis sicula, O. pendula var. grandiflora, Nasturtium oficinales, Tetragonolobus purpureus, Hedysarum Ze-luanum, Ophrys lutea, Veronica Anagallis, Biscutella mauritanica, B. orcelitana, Urtica pilulifera, U. urens, U. caudata (membranacea), Lathyrus tenuifolius, Jasonia rupestris, Platycapnos spiratus, Pitardia nepetoides, Ranunculus trilobus, Geranium malvifolium, Erodium Chium (s. l.)…

Au retour, le long du chemin, Erodium guttatum, Salvia algeriensis bien différent du S. Mariae, Convulvulus siculus, C. suffruticosus var. oranensis,…

8-IV.—Zoco el Arbáa de Arkéman et garrigues calcaires des “Cien y un Barrancos”; Ulad el Hach.

La pluie nous enserre toute la matinée jusqu’à nous obliger à dîner dans

l’auto. Enfin, le ciel nous devient propice; vers 2 heures, l’horizon s’éclaircit. Et de gâchée que paraissait l’excursion, elle tourna au mieux. Deo gratias!

On note bien des espèces intéressantes, dont plusieurs pour la première fois: Ononis masaesyla, 0. gibraltarica Boiss. (qui intéresse fort le doyen des botanistes espagnols), Genista Senneni F. Q. nov., Anthyllis terniflora (non encore fleuri) et A. cytisoides (noté d’abord à Oujda par Mouilleron, et depuis dans tout le Rif Oriental); Ranunculus gramineus et R. flabellatus (s. l.); un Thymus parviflore à tube inclus, T. arenicolus nos. (?), Teucrium maroccanum (olim riffense et rifeum), T. pseudo-Chamaepytis, Ajuga pseudo-Iva et fa. ape-tala, Linaria atlantica, Chaenorhinum rubrifolium var. Bianori Knoche (?), Erodium Salzmanni, Anthirrimum chrysotales Pau et F. Q., Cistus heterophyllus, Helianthemum polyanthum, H. floribundum, Ctenopis pectinella, Avellinia Miche-li, Bromus rubens (s. l.), Festuca caerulescens avec une variété paniculée plutôt que spiciforme fa. lobata, Anagallis collina, Hedypnois arenicola nov. et H. sp. plur., Thrincia tuberosa, Loeflingia pentandra, Valerianella (3 sp.), Bellis pascha-lis nov. (B. microcephala Lge. ex Pau in litt.). Mais comme l’espèce de Lange est plutôt des Sierras du Sud de l’Espagne ap. Willk., nous ne pensons pas qu’elle puisse être identifiée avec la gentille plantule des sables du littoral. Elle est également bien différente des formes du littoral de Catalogne et des


Baléares, que nous avons vues in situ. Nous pensons que, trop souvent, on confond ressemblance avec indentité, ce qui tend vers la suppression des races ou variétés, c’est-à-dire vers la confusion et le gâchis.

14-IV. Plaine Steppique dite Trifa (Faure in litt.) de Berkane (écrit à tort “Taforal”); Zaio; Muley-Rechid.

En abandonnant les coteaux qui, depuis des millénaires, resserrent le cours du Muluya aux abords de la belle Route de Melilla à Oujda, on ne tarde pas à entrer dans une vaste plaine steppique parsemée d’ilôts alternés de Withania frutescens et de Zizyphus Lotus, auprès desquels s’abritent Bal-lota hirsuta, Lavatera maritima, Carduus leptocladus fa. elatus, Silene glauca, S. tridentata, Avena sp., tandis que dans les vastes espaces libres s’entremêlent: Reichardia intermedia, Spitzelia cupuligera, Kalbfusia Mulleri, Seriola aetnen-sis, Hypochaeris grandiflora nov., (?), Calendula algeriensis, Onobrychis ligulifera Pau, Astragalus scorpioides, A. sesameus, A. hamosus, Scorpiurus sulcata, Trigo-nella monspeliaca, Hippocrepis aliata, Muscari comosum, Asphodelus fistulosus var. serrulatifolius nov. entremêlé à une espèce plus robuste, A. Mauritii nov. (?); Avena macrocarpa (s. l.) et barbata, Hordeum murinum, à épis grêles, Koeleria phleoides, Bromus rubens, B. sterilis, B. mollis (?).

Et vers les collines du Sud: Matthiola fruticosa (tristis) fa. grandiflora, Malva microcarpa, Erodium ciconium, Chrysanthemum macrotus (Glossopappus), Bellis paschalis (gr. annua?), partout; Medicago truncatula, M. tribuloides, M. lappacea, Trifolium scabrum, Paronychia capitata (nivea), Helianthemum pedi-forme Pomel an sp. nova (ex Pau), Erodium Salzmanni B. et R., non Del., E. aethiopicum (Lamk.) Brunh. et Thell., Polycarpum tetraphyllum, Herniaria Fontanesi, H. cinerea, Phelipaea Mutelli, Noaea mucronata (localisé), Atriplex parviflora (rare), Plantago Lagopus, P. Mauritii nov. (gr. ovata?), Hedypnois sp. plur., Thapsia decusata, Elaeoselinum thapsoides, Valerianella coronata, Aizoon hispanicum, Fedia Caput-Bovis, Silene tridentata (très hérissé), Euphorbia rugo-sissima Pau an E. Senneniana Pau in litt., Biscutella mauritanica et B. orceli-tana, etc., etc.

Et encore, toujours dans la plaine, loin des collines: de belles touffes de Marrubium alyssoides, le M. Alyson se montrant rare; Stachys hirsuta (ocymas-trum), Sideritis abracteata, Teucrium Polium (s. l.), Ajuga pseudo-Iva apetala, Galium setaceum, G. murale, G. parisiense (s. l.), Bromus macrostachys. Bien d’autres ont glissé comme l’eau sur la toile sans laiser de trace sur une mé-morie quelque peu surchagée. Mais on voit bien, tout de même, que tout n’a pas fui.


Note.—Le Chrysanthemum macrotum DR., à bractées péricliniennes bor-dées de noir (Glossopappus macrotus Briq.) dorait un flanc de coteau; le Pinar-dia coronaria albiligula banchissait les marges de la Route, presque tout le long de l’itinéraire. Par intervalles, Helianthemum virgatum et le Thymus colo-ratus (s. l.), interrompaient de riches notes purpurines nuancées, le blanc et le jaune plutôt prodigués.

Une halte près de Zaio, en un coude fleuri de la Route d’une rare fraî-cheur, nous permit, à l’aller, de parcourir une vaste étendue de Cladanthus arabicus mouchetée de divers Silene et de rares Volutaria (Amberboa).

La halte obligatoire du Muluya pour le visa des passeports, nous permit la récolte de gentils Trifolium tomentosum à gros glomérules ouatés; Lavatera sp. Serait-ce L. Cavanillesi Caballero (?), que l’auteur indique à Cabo de Agua; Malva parviflora,…

Tout ceci appartient au tronçon aller près Zaio. Au retour, nous tînmes à visiter un coude que fait la Route, où nous connaissions, d’une année anté-rieure, Hippomarathrum Bocconei var. tenuilobum Batt. (ex Maire in litt), du gr. H. Libanotis Koch, que Pau nous dit être Cachrys humilis Schousb., et que nous cherchons en vain dans le “Catalogue des Plantes du Maroc”.

C’était un recoin d’une rare parure printanière fleuri de Thymi sp. et du Matthiola tristis très densiflore et de vives couleurs.

On se gava d’un Silene qui avait jusque-là échappé à nos recherches, et que nommons ad interim S. Wilczeki. On mit encore pied à terré à Muley-Rechid. Par les talus, des touffes merveilleuses de Reseda collina, tandis que Hno. Mauricio flairait par le coteau un Genista à faciès de retamoides, et que Pau considère comme species nova G. Mauritiana Pau et Sennen (lui écrit Sennen et Pau). Les talus argilo-calcaires de gauche s’égayaient des grappes albo-grandiflores du Lavatera flava.

En repassant à Zeluan, on recherche en vain le Cistanche mauritanica, qu’y avait antérieurement récolté notre jeune confrère, Hno. Mauricio, toujours dispos, en cours de route, pour la récolte d’une espèce utile à nos exsiccata.

Quel bel aspect offre en tout lieu, cette année, la campagne rifaine! Elle surpasse en fraîcheur et en richesse, tout ce que nous y avions admiré dans les quatre campagnes antérieures. Et dire que nous sommes encore au début d’avril!

17-IV. Les martinets (aviones) s’agitent et crient au-dessus du Collège. Jusqu’à ce jour, on avait entrevu quelques isolés s’affolant dans le brouillard, toujours inquiets, rigides dans leurs évolutions querelleuses.


Nous reproduisons ici la diagnose crayonnée de l’Asphodelus Mauritti de la Steppe de Berkane, vers le Muluya. Pédicelles très épais plus courts que leurs bractées largement embrassantes; boutons floraux ellipsoïdes; pétales externes oblongs lancéolés, les internes largement elliptiques tout cucullés au sommet; étamines incluses, les intériures à filets arqués élargies vers le milieu, atténués à la base et au sommet; anthères grandes longuement auri-culées brunes-dorées pubescentes dans le bourrelet de la base, plus longues que le stigmate trilobé-carné-papilleux; capsules…

19-IV. Rostrogordo; Bco. du Dr. Linares.Par le coteau calcaire de Rostrogordo, dont la roche vive est souvent à

nu, on récolte: Festuca caerulescens des sables de Beni-Sicar et de Hidum, Hor-deum murinum, y H. leporinum pied unique, parasité par Tilletia Hordei Körn. (ex Maire), Iris Sisyrhinchium abondant, Valerianella coronata, V. Auricula, Filago Faurei, Alsine tenuifolia var., Fumana glutinosa, Helianthemum origani-folium, H. Caput-felis, Astragalus epiglottis, Lotus edulis, Ononis reclinata (s. l.), O. sp., Lathyrus sativus, Psoralea bituminosa, Bromus villosus, Vicia heterophylla, et cent autres déjà mentionnées ailleurs.

20-IV. Vers 6 h. du soir, de nombreux martinets et de rares hirondelles évoluent rapides autour de la terrasse du Collège, qui domine la ville et la Mer. Le verit souffle du couchant et donne plutôt l’impression du froid. Un confrère de mon âge me dit que l’hiver a été rude.

Un soldat de la garnison du Gurugu mandé à Melilla pour demander la réparation du télégraphe, fut trouvé mort dans la neige. Une femme maure fut également trouvée morte dans la neige aux alentours de Nador, ayant une bouteille d’huile à côté d’elle.

22-IV. Djebel Ker-Ker; Puerta Abada; Zauia de Sidi-Mohammed ben Kaddur: 630-840-900 m. environ aux diverses haltes du massif. Pour cette fois, et dans le but de commettre moins d’omissions, nous procéderons par lettre alphabétique.

Aceras anthropophorum, peut-être nouveau pour le Rif, vers Puerta Abada, dans le Cistetum Sennenianum, ou plutôt dans une matte de Quercus coccifera des alentours. Le Dr. Font Quer me dit qu’il avait été signalé du Gurugu, par confusion avec Neotinea intacta: Adonis dentata (?), Ajuga pseudo-Iva var. grandiflora, Alsine tenuifolia (s. l.), Alyssum campestre et A. granatense, Anacy-clus valentinus, Anchusa italica, Arabis auriculata, A. parvula, Arbutus Unedo, Arenaria serpyllifolia (s. l.), Asparagus albus, Asperugo procumbens, Asphodelus


fistulosus, A. microcarpus, Asteriscus maritimus, Asterolinum stellatum, Astraga-lus tribuloides, Avena barbata, Bellis pappulosa, B. paschalis, Bifora testiculata, Blitum virgatum, Brassica fruticulosa, Bromus rubens, Bupleurum glaucum, Cala-mintha graveolens, Calendula gracilis, Calycotome sp. florecida, Capsella Bursa-pastoris, Carex Halleriana, Catananche caerulea, Catapodium nov., Centaurea involucrata, C. fragilis (fol.), Centranthus Calcitrapa (s. l.), Cerastium sp., Cera-tocephalus incurvus, Chamaerops humilis, Cirsium echinatum (rosette fol.), Cistus albidus, C. Libanotis an Halimium umbellatum (s. l.), C. Sennenianus et híbrid., Clematis flammula (fol.), Clypeola cyclodontea, Conopodium capillifolium, Convol-vulus althaeoides, C. suffruticosus (nom. in pet.), Crepis erostratus, Cynoglossum controversum, Cytisus baeticus fa. melillensis nov., Deckera aculeata, Echinaria capitata, Echinospermum patulum, Elaeoselinum meoides, Ephedra sp., Erodium ciconium, E. cicutarium, Eruca sp., Erucastrum varium, Erysimum Mairei (gr. Kunseanum), Parentucellia latifolia, Euphorbia rubra var. Croizati nov., Fedia graciliflora, Ferula communis, Festuca caerulescens, Filago sp., Fumaria officinalis, F. parviflora, Galium sp., Genista crebrispina Pau an sp. nov. ex Pau in litt., G. Duriaei, G. retamoides var. palmiformis Maire et Sennen.

Hélas! les miséreux charbonniers ont abattu les plus beaux, que nous avions admirés l’année d’avant. Et dire qu’il eût suffi, au garde de défendre d’y toucher: Que fera-t-on d’une poignée de charbon de plus?… Geranium rotundifolium, Gladiolus byzantinus, Glaucium corniculatum, Globularia Mur-becki, Hammatolobium Kremerianum var. Mauritii forme de légumes élargis, Hedypnois sp., Helianthemum polyanthum, H. intermedium, H. pediforme Pomel, an sp. nov. (Pau in litt.), H. racemosum, H. origanifolium, H. virgatum, Hemia-ria cinerea, Hippocrepis ciliata, Hordeum murinum, Hutchinsia petraea, Hypecoum pendulum, Iris Sisyrhynchium, Koniga maritima, Lagurus ovatus, Lamarkia au-rea, Laminai amplexicaule, L. dissectum, L. mauritanicum Gandoger, Lavandula dentata, Lavatera maritima, Leucanthemum glabrum, Linaria arvensis, L. reflexa, L. rubriflora (Chaenorhinum), L. simplex, Linum suffruticosum, Lithospermum apulum, L. ericetorum, L. incrassatum? (L. permixtum), Medicago minima, Mer-curialis ambigua, Micropus bombycinus, M. supinus, Minuartia campestris, M. montana, Myosotis collina (s. l.), Nardurus tenuiflorus (s. l.), Nonnea micrantha, Ononis ornithopodioides, O. reclinata, Ophrys tenthredinifera, Papaver hispidum, P. Rhoeas, Paronychia capitata, Plantago sp. plur., Platycapnos spicatus, Poa bul-bosa, Polycarpon Bivonae, Pulicaria odora, Ranunculus flabellatus var. Termieri nov., Reseda tricuspis, Rochelia disperma (stellulata), Roemeria violacea, Rosmari-nus Tourneforti, Carretera chalepensis, Salvia Verbenaca (s. l.), Schismus calycinus, Scleropoa rigida, Scl. Villaris nov., Senecio alboranicus (?), S. vulgaris, Seriola aetnensis, Serratula mucronata (fol.), Sherardia arvensis, Sideritis granatensis Pau


in litt. (s. l.), S. Briquetiana F. Q. et Pau commençant à fleurir, S. ebracteata, Silene Aelleni, S. Mauritii nov., S. tridentata, Sisymbrium Irio, S. runcinatum, Sonchus oleraceus, Stachys Foucauldiana (ex Pau) = S. rifana F. Q. et Maire (prior) (s. l.), Stellaria media, Thlaspi perfoliatum, Thrincia hispida (Leontodon Rothi Ball), Thymus sp., Trigonella monspeliaca, Ulex africanus (s. l.), Urtica urens (?), Valerianella discoidea, V. Auricula (?), Veronica arvensis var. pseudo-arvensis (Tineo) Fiori, V. polita, Vulpia ciliata (V. Danthoni).

26-IV. Mazuza (en face à “El Atalayón”).Parmi les claires céréales encore vertes qui couvrent le coteau argileux

parsemé d’ilôts de Lotus et de palmiers nains: Piptatherum caerulescens et Me-lica Magnoli; Avena barbata et A. macrocarpa, Althaea longiflora, Lavatera tri-mestris, Malope stipulacea (malacoides), Convulvulus undulatus, Geropogon glaber, Caucalis leptophylla, Orlaya platycarpa, Medicago tribuloides et M. pentacycla, Trifolium tomentosum, T. scabrum y T. campestre, Biserrula Pelecimus, Astragalus epiglotis et A. asperulus, Onobrychis Crista-galli, Hippocrepis unidiliquosa, Scor-piurus vermiculata et S. sulcata, Bifora testiculata, Vicia amphicarpa, Lathyrus Cicera (s. l.), Phaelipaea Muteli, Teucrium mauritanicum, Salvia viridis, Gladio-lus byzantinus, Oenithogalum narbonense, Phalaris paradoxa et Ph. Canariensis, Filago sp., Micropus supinus, Reichardia intermedia, Bubonium confusum (aqua-ticum), Andryala arenaria (s. l.), Valerianella coronata, Pallenis spinosa, Bromus macrostachys, Vulpia geniculata, Lolium rigidum (s. l.),…

Vers 6 heures, sur le bord de la Route goudronnée, on attend le passage de la camionnette qui nous ramènera à Melilla (Plaza de España), d’où nous nous trouverons à 5-6 minutes du “Colegio del Carmen”.

28-IV. Employé toute la journée à trier les plantes sèches, récoltes anté-rieures: 8 beaux paquets. Vers la fin du jour, les martinets évoluent nom-breux et en silence. Quelque deuil pèse-t-il sur leur petit coeur?… Seraient-ils, eux aussi, par moments, fatigués de la lutte pour la vie?…

29-IV. Encore le Bco. de Hidum; puis la Versant de la Mer.Un mois s’est écoulé depuis la dernière visite. Comme la parure a chan-

gé! N’allez pas imaginer une déception. Hidum est toujours intéressant, car, après la disparation du fugace, reste le pérennant…

Tout d’abord, une menue campanule, rappelant vaguement C. Erinus, frappe nos yeux. En souvenir délicat de cette excursion, nous le baptisons ad interim Campanula Hernandezi, an C. Trinus var. Nous récoltons de rares pieds d’une forme nouvelle de Erodium Chium que nous nommons E. Costei.


Puis de bonnes choses peu connues: Reichardia bicolor Mauritii, Chlora perfo-liata, Crucianella marItima, Ceratocalyx macrolepis,…

Sur le versant opposé Passerina nitida, Evax pygmaea, (s. l.), Halimium um-bellatum (s. l.), Helianthemum origanifolium, Fumana viscida et viridis?, Orchis fragrans,…

Et notre jeune confrère Hno. Mauricio, descendu jusqu’à la mer: Paua maroccana (Andryala), Ephedra dissoluta et E. Cossoni (gr. fragilis), Anthemis Mauritii,…

Le lendemain, de nombreuses hirondelles évoluent autour du Collège.—Elles passeront la nuit, et continueron leur vol vers le Nord: Cadiz, Malaga, Almeria, d’où la Mer les sépare.

1-V. Ain-Zora.L’itinéraire fut long et accidenté, parce qu’on voulut s’écarter de la route

ordinaire, qui est par Dar-Drius. On s’engagea donc dans la Llanura (plaine) du Garet. Puis on passe

sucessivement à Bu-Idbiren, Tagzuf, Cudia Arneb, Afsó, Hassi-Uazán, Siah-Sakka, et à travers la steppe avec ou sans piste. Enfin l’auto entra dans le vrai chemin d’Ain-Zora, où nous arrivâmes d’assez bonne heure et presque grelottants. Une piste mal reconnue égara encore le conducteur. Nous avions assité à la danse nocturne des gerboises dans le secteur d’Afsó. A Ain Zora même un sentier égara le conducteur. Et tandis qu’à travers maints obstacles, il tâchait de rentrer dans le chemin, ayant mis pied à terre, nous avions hâte de commencer nos récoltes: Astragalus incurvus (s. l.) an A. incanus in Cat., Scandix australis, etc., que nous énumérerons encore selon l’ordre alphabétique. Entre temps, notre altimètre réparé dernièremnet se perdait. Mais voici que M. Nicolas Manzano, interprète de la “Posición” d’Ain-Zora, nous arrive et ne nous abandonne pas de tout le jour, recueillant lui-même avec nous et comme un de nous les plantes intéressantes, confiant nos cartons aux policiers de son escorte. Vers 11 heures, nous étions dans les abords des tentes des Indigènes formant une espèce de village dit Nador. Un des principaux du lieu députa vers nous, pour nous recevoir dans son home patriarcal. L’interprète répondait pour nous, et nous transmettait les désirs des fils d’Ismaël. Ayant accepté par courtoisie, malgré le peu de temps dont nous disposions, nous fûmes introduits sous une vaste tente, mettant à la fois à l’abri de toutes les intempéries. Un tapis s’étendait sur le sol et quelques coussins mis à la place du plus vénérable des hôtes. Le maître de céans prépare lui-même le thé devant nous dans une cucurbite de cuivre, dans laquelle il introduisait de gros morceaux d’un pain de sucre concassé


par lui, sur place et plusieurs poignées de leur menthe de jardin. Il en ver-sait ensuite dans la théière et plusieurs fois dans des verres qu’il vidait et remplissait de nouveau jusqu’au moment où le thé se trouvant à point, on le passait aux convives selon leur place. On servit ainsi 3 tasses successives accompagnées de “galletas” (biscotins). On apporta ensuite dans un grand plat un gâteau préparé au beurre. On passe d’abord pour les ablutions, puis avec la main bien propre, chacun détachait une parcelle de ce mets bien bon. On servit aussi des oeufs à la coque. Et enfin la 4e tasse de thé précédée d’une ablution avec savon et serviette pour s’essuyer. Et nous nous levâmes enchantés d’une si simple, si cordiale et si courtoise hospitalité offerte par des nomades vivant sous la tente. Notre expert interprète remercia pour nous. Et nous sortîmes serrant la main de l’hôte et de sa parenté, la portant à la bouche de suite après l’étreinte. Dans cette invitation, nous notâmes que l’amphytrion ne prend rien lui-même, étant entièrement occupé à servir ses hôtes. Autour de nous, se trouvaient les parents, à l’exception des femmes, et les plats qu’on nous servait leur étaient passés après nous. N’est-ce pas de la bonne fraternité?

En sortant de Nador, on récolta encore beaucoup, et tout en descendant jusqu’à la “Posición de Ain-Zora”. Là, notre bienveillant Interprète, nous accompagne dans des enclos destinés à un jardin et à ses cultures, où l’on continua la cueillette, jusqu’au moment où menacés parla pluie de divers côtés, nous rentrâmes dans l’auto. A ce moment, nous fut servie une tasse de bon café au lait. Nous emportions le souvenir d’un galant homme qui s’était oublié lui-même pour se mettre à notre service.

Espèces notées et généralement récoltées.

Achillea santolinoides, Adonis flammea (teste Pau), Alyssum granatense, Ana-cyclus depressus var. nov. ex Pau, A. valentinus; Anchusa italica, Androchase maxima, Arabis auriculata, A. parvula, Argyrolobium Linnacanum, Arnebia ri-fea Pau et Sennen nov., Asparagus horridus, Asperula arvensis (à peine observé dans tout le Rif, non cité par Ball), Asphodelus fistulosus (tout au long du chemin), Asteriscus maritimus, Astragalus geniculatus, A. lineanus var. pingue-factus, A. lanigerus, A. pentaglottis, A. numidicus, Avena sp., Bellis paschalis (gr. microcephala), B. pappulosa (fréquant et abondant), Beta macrocarpa, Bifora testiculata, Brassica Monensis var. nov., ex Pau; Bromus rubens, Bunium mau-ritanicum, Carduus Spachianus (fa. reducta albiflora), Catananche lutea, Cau-calis daucoides, (dont Ball à écrit: ex Africa non vidi), Centaurea involucrata,


C. pullata, C. incana fa.?, Centranthus Calcitrapa fistulosa (?), Cerastium sp., Ceratocephalus falcatus et C. incurvus (la premier rare), Cistus albidus, etc., Clypeola cyclodontea, Convolvulus althaeoides, Cordylocarpus muricatus, C. pumi-lus an Fezia pumila (pterocarpa) (endémique localisé), Coriandrum sativum, Coronilla scorpioides, Crataegus mauro an monogyna fa., Crepis taraxacifolia (s. l.), Deverra scoparia (sur le chemin, abondant), Diplotaxis platystylosa, Echina-ria capitata, Echinops spinosus (s. l.), Echium sp. juvenil, Eruca sp., Erucastrum varium, Eryngium ilicifolium, Erysimum Thellungi, Eufragia (Parentucellia) vis-cosa, Euphorbia exigua retusa (an E. refusa exigua): procédé plus commode en ce qu’il permet la suppression du troisième terme; moins explicite en ce qu’il supprime le terme désignant le grex dont fait partie l’E. retusa (DC.); Filago sp. juvenilis, Fumaria officinalis, Gagea foliosa (teste Pau), Galium sp. (juvenile), Glaucium corniculatum (s. l.), Hedypnois sp., Helianthemum pani-culatum (s. l.), H. virgatum (s. l.), H. origanifolium var. plur., H. pediforme, H. Desiderii, H. Yvesi Fontanesi nov., Hippocrepis Mauritii scabra, H. unisili-quosa, Hutchinsia petraea, Hypecoum pendulum, Juniperus Oxycedrus fa. arbores-cens, Koniga maritima, Lagurus ovatus, Lavatera cretica, Leucanthemum glabrum, Linaria micrantha, L. simplex, Lithospermum apulum, L. permixtum, Lotus sp. flor., Malva silvestris, Matthiola tristis (s. l.), Medicago (Trigonella) ovalis, M. sp. plur., Melilotus sulcatus, Micropus erectus, Moricandia suffruticosa, Myosotis gracillima (teste Pau), Nerium Oleander, Nigella damascena, N. hispanica var., Nonnea micrantha, Onobrychis Cristo-galli, Papaver collinum (s. l.), P. hybridum, P. Rhoeas, Paronychia argentea, P. chlorothyrsa, Phalaris paradoxa, Plantago sp. plur., Podospermum laciniatmn, Polygala monspeliaca, Poterium verrucosum, Psy-chine stylosa, Quercus Ilex (s. l.), Ranunculus arvensis, R. Gautieri flabellatus, Reseda alba, R. sp., Rhagadiolus stellatus, Rochelia disperma (Cervaria disperma (Lag.) Pau), Roemeria violacea, Romulea sp., fruct., Rosmarinus officinalis Lamo-ricierei nov. (vers Nador et au-dessus de 1.000 a 1.500 m.), Rumex buce-phalophorus, Salvia patula (non fleuri), Scandix australis et S. Pecten-Veneris, Schismus calycimus, Scorpiurus sulcata, Saorzonera pygmaea et S. undulata, Silene sp., Sinapis arvensis, Sisymbrium Columnae, S. runcinantum, Solenanthus lanatus, Spitzelia cupuligera, Stipa barbata, S. parviflora, S. retorta, Taraxacum laeviga-tum var. Manzanoi nov., T. obovatum var. rifeum nov. Teucrium fruticans var. lancifolium, T. pseudo-Chamaepitys, Thapsia decussata, Thlaspi perfoliata, Thrin-cia tuberosa (s. l.), Thymus sp., Torilis nodosa, Trifolium sp. plur., Trigonella gladiata, T. monspeliaca, Urospermum picrioides, Vaillantia hispida, Valerianella discoidea, Vulpia sp. plur., Xeranthemum erectum.

En examinant cette liste d’environ 140 à 150 espèces, nous en notons une soixantaine qui se trouvent aux alentours de Barcelona, soit presque


les 2/3 des plantes observées. Nous ne pensons pas que Melique les 2/3 des plantes observées. Nous ne pensons pas que Melilla, Hidum, Cabo de Agua nous donnânt une si forte proportion.

6-V. Termas de Beni-Tuzin: Rastataf. Le temps est assez limité, car nous accomodons nos pointes de-ci de-là

à un groupe d’élèves en excursion. Comme d’habitude, nous ne signalerons que ce qui nous paraîtra nouveau pour la localité.

Notoceras bicorne, Erodium Heribaudi nov., Medicago cylindracea, M. minima, M. laciniata Leonis, Echium Thellungi nov., Filago fuscescens, Sisybrium runci-natum, Adonis annua, Glaucium corniculatum var. phoeniceum, Euphorbia sul-cata, Achillea santolinoides, Calendula aegyptiaca, Sonchus tenerrimus (s. l.), Stipa parviflora, Coriandrum sativum, Tamarix Allorgeana, Viscum cruciatum sur Olea et Nerium Oleander…

De “Los Salados”, Hno. Mauricio rapporte: Tamarix Mauritii nov., Genis-ta atlantica, Erodium guttatum, Lepturus incurvus, Teucrium corymbiferum, Salvia viridis.

A la halte de Dar-Drius, s’ajoutent: Carduus Duriaei, Centaurea eriophora, C. algeriensis, Lavatera cretica, Malva parviflora, Phalaris gracilis, Ph. Mauritii (?), Lolium maroccanum, Erodium guttatum, Psychine stylosa, Pteranthus echina-tus, Elaeoselinum meoides (?), Fumaria agraria, etc. La proportion des plantes barcelonaises sur les 37 signalées dans cette liste comprenant les plantes observées à Dar-Drius, Rastataf et les “Salados” de Beni-Tuzin, n’est plus que de 9 à 37, soit le 1/ 4 de l’ensemble, proportion bien inférieure à celle de l’excursion de Ain-Zora, qui était de 2/5.

7-V. Pas un nuage à l’horizon. Les martinets tourbillounent nombreux et rapides. Ils vont par deux, trois, semblant jouter de rapidité.

Auraient-ils leurs querelles matrimoliales?… comme les moineaux de chez nous?…

10-V. Restinga, Bocana. La prairie maritime donne: Lythrum flexuosum, Spergularia marginata (s.

l.), Atropis distans, Ormenis praecox, Hordeum Gussoneaum… Dans la dune: Echium arenarium, Hedypnois sp., Silene Pardoi Pau (?), S.

ramosissima, Ononis variegata, Vulpia sp., Poa annua var. an ssp., Silene lanigera fleuri…

Du Gurugu, Hno. Mauricio apporte: Echium rifeum Pau, Asplenium pal-matum, A. fontanum, Campanula afra, C. Hernandezi, Statice sinuata. Vicia


pubescens, V. tetrasperma, V. disperma var. subuniflora Pau, Lotus ornithopodioides, Rumex thyrsoides, Delphinium pentagynum, Vicia sp., etc.

13-V. A travers les Kabilas de Beni-Sidel et Beni-Said. 1. Tauriat-Hamet.—Allium nigrum en ombelles fleuries émaille un

champ argileux, d’où l’on sort crotté et botté. Y prend-on garde? A la strate inférieure, abondent des Medicago en parfaite fructification: M. reticulata, qui nous paraît spécifiquement distinct des M. pentacycla et lappacea; M. turbinata, M. muricata et M. pentacycla; Scorpiurus muricata et S. vermiculata, Bunium mauritanicum, Muscari comosum, etc. Par les côteaux, Echium pycnan-thum, Lolium lepturoides, Avena sp., etc.

2. Kadur.—Au retour, un superbe Hippomarathrum crispatum Pomel.3. Puente sur le Kert.—Centaurea pungens var. Conilli nov., Scorpiurus

sulcata et S. vermiculata, Onobrychis Crista-Galli, Echium Espagnolis modestum (s. l.), Aegilops cylindrica var. prostrata étalé sur le sable, Sphenopus divaricatus, Suaeda fruticosa var. longifolia, Statice asparagoides, Erodium Botrys var. luxu-rians Guss., E. Heribaudi nov., Frankenia corymbosa, Lycium intricatum, Hippo-crepis cyclocarpa Murb., Lavatera flava, Erucastrum varium, Centaurea eriophora, C. maroccana Ball, Medicago laciniata, etc.

4. Kanduxi.—Lavatera maritima, Glaucium corniculatum var. phoeniceum et var. aurantiacum, Erucastrum varium, Spergularia flaccida Roxb., que nous avons de Zaio, du Muluya, etc., et qui a été oublié dans notre “Catálogo de la flora del Rif Oriental”, etc.

5. Dar-Kebdani.—Avena macrocarpa, Psychine stylosa, Daucus Mauritii, Turgenia latifolia, Lavatera flava, Savia Mariae, Atriplex parvifolia, Antirhi-num Theodori nov., Medicago ciliaris, Podospermum laciniatum, Muscari comosum, Ornithogalum narbonense, Asteriscus mauritanicus, Sphenopus divaricatus, Gladio-lus byzantinus, Asphodelus Mariae nov., en pleine floraison au mois de Mai, et, d’autre part, plus robuste que Asphodelus fistulosus, et de port quelque peu divariqué.

17-V. Atlaten près Segangan: Echium modestum Ball var. rifanum Maire, Hedysarum pallidum, Vicia amphicarpa, Filago prostrata, F. spathulata, Medicago turbinata, M. aculeata, M. reticulata, Anthyllis cytisoides var. densi-flora nov., Salvia viridis, Ononis gibraltarica Boiss., Micropus supinus, Lepturus incurvus, Pulicaria uliginosa,…

Hno. Mauricio rapporte d’une autre direction: Malope stipulacea Cav., Andryala arenaria var. pinnatifida, Lavatera trimestris, Scrofularia Bianoris nov. an S. arguta var., Ononis viscosa var. brachycarpa (DC.), Lotononis lupini-


folia, Campanula afra, Ononis mitissima, O. viscosa (s. l.), Achyranthes argentea, Parietaria mauritanica, P. lusitanica, Seriola aetnensis,…

21-V. Lundi de la Pentecote.—Le vent froid du levant me fait des-cendre de la terrasse du Collège. Il est 6 h. 1/2 du soir. Le soleil brille au couchant malgré les blancs nuages de Très Forças qui se dirigent vers le Gurugu et en couvrent toutes les hauteurs.

Les martinets juotent de vitesse dans leurs évolutions inquiètes, et sou-vent, dans leurs querelles, se jettent l’un vers l’autre.

Absence d’hirondelles. Le surlendemain le beau temps paraît venir.

24-V. Segangan, Atlaten.—En plus des plants du 17, en note: Oryzopsis caerulescens, Seriola aetnensis, Sonchus sp., Notobasis syriaca, Silene Behen, S. imbucata, S. muscipula, Linum tenue, Echium Augustini, Spergularia rubra, S. Caballeroi, Lavatera Cavanillesi Cab. (?), Tinguarra sicula, Sonchus tenerrimus? (s. l.), Hyoseris radicata, Solanum miniatum, Cirsium echinatum, Hedysarum coronarium (q. sp.), etc.

28-V. Talamagait (Beni-Tuzin); Bu-Ilma; Arbáa de Taurirt (Guez-naia).

A travers la paine saumâtre qui précédé le Poste militaire de Talamagait, apparaissent les robustes épis de Cistanche Phelipea à grandes fleurs jaunes.

Par les hauteurs en des pentes très inclinées immédiatement au-des sous de rochers schisteux, ensemencées de maigres céréales, bien desespèces frappent le regard: Feeria angustifolia, en feuilles seulement entrevu et à faciès de Campanula; Caucalis cordisepala bifrons, Clypeola gracilis (s. l.), Aspe-rula arvensis, A. hirta var. pallidiflora, Crucianella latifolia (s. l.), Centranthus Clausonis (?), Asterothrix hispanica, Sonchus sp., Filago sp., Callipeltis Cucul-laria, Micropus bombycinus, Antirhinum microcarpum, Onopordon acaule, Sideritis arborescens var. africana F. Q., Senecio nebrodensis, Reseda lanceolata, R. Reu-teri, R. Dutoiti, Polygala laticarpa, Polycarpum Bivonae, Erysimum Kunzeanum, Teucrium corymbiferum (s. l.), T. gypsophilum (s. l.), Caucalis daucoides, Echium Laurentii, Rosa Bernarditae nov. (gr. Pouzini).

Et des hauteurs de Bu-Ilma par le versant très escarpé du Nékor: Sideritis rifana Foucauldiana, Reseda stricta (s. l.), Launea arborescens var. nana; L. resedi-folia, Fontquera Paui, dans de superbes spécimens, á l’abri des roches qu’elle décore; Ononis Chevalieri nov., Fumaria rupestris, Polypogon melillensis…


Puis on reprit les hauteurs, où les récoltes continuèrent malgré une légère indisposition. Le Phelipea lutea de Talamangait paya une large contribution. Il avait été bien nourri. Et l’on rentra comblé de choses bien intéressantes.

3-VI. Encore Hidum et ses Falaises.D’abord une queue de Chalcides ocellata, lézard inoffensif caché sous les

pierres. Elle se désarticula en pressant l’animal contre le sol avec le mou-choir, et fut placée dans le flacon à alcool avec des scorpions et plusieurs araignées. Nous aurions voulu y ajouter divers grêles ophidiens à écailles qui se meuvent rapidement sous le sable des pierres soulevées. Les pinces pour les saisir et les flacons à alcool nous manquaient. On captura aussi des bousiers intéressants. Mais la récolte des plantes demeurait le but princi-pal de l’excursion: Sonchus tenerrimus (s. l.), Chlora serotina y Ch. perfoliata, Erodium Costei nov., Evax pygmaea (s. l.), Filago fuscescens (s. l.), Scabiosa Paui, Scleropoa hemipoa, Avellinia Michelii, Triplachne nitens, Lagurus ovatus var. microcephalus, nov., Agropyrum junceum rifense, Anthemis Mauritii, Halimium halimifolium, Teucrium rifeum, T. Polium hidumense, etc.

8-VI. Hipódromo.—Lotus decumbens (?), Lythrum meonanthum, L. tribrac-teatum, Phalaris paradoxa var., L. subulatum Vis., Lolium maroccanum, Juncus multiflorus, Ormenis praecox, etc. Sous les pierres, lézards et fines couleuvres; dans l’air, cris de la petite mouette.

Du Gurugu, Hno. Mauricio rapporte: Gaudinia fragilis, var. glabriglu-mis Ronn., Aegilops triuncialis, Tuberaria variabilis Mauritii avec aspect de T. inconspicua, mais bien plus grêle et subglabre; Linum Munbyanum et peut-être L. tenue à pieds plus développés; L. Gomezi nov. (L. decumbens in exsicc, non Desf.)

9-VI. Encore Segangan y Atlanten. Centurie de Pulicaria uliginosa H. et L. (?), Aristida gracilis, A. ilorcitana en Pl. d’Esp., Amberboa muricata splendide, Anacyclus clavatus (vers S. Juan de las Minas, non noté encore), Erodium sp.; Barckhausia foetida, etc.

12-VI. Zaio, Muluya, Kebdana. 1. Vers la Aguada, (où nous faillîmes perdre notre boîte linnéenne),

puis le long des 11 kilomètres de la belle Route Melilla-Oujda, de géants Onopordon macracanthum et, par endroits, de beaux Ammi majus, sur les blanches ombelles desquels s’enivrent de nombreux et variés coléoptères.


2. Au lacet de la Route, par un petit coteau déjà bien brûlé: Silene Wilczeki ad interim, Hippomarathrum Bocconei Boiss. (s. l.), etc.

3. Lit du Muluya et bords alluviaux: Lobularia libyca, Sisymbrium Thiellungii ssp. Paui, Ifloga spicata, Loeflingia hispanica, Leontodon sp., Hypo-chaeris multicaulis ad interim, Malva sp.

4. Montes de Kebdana (Hno. Mauricio). a) Sidi -Mimón (Morabito), PAR 700 m. environ: Lithospermum conso-

brinum (taille de romarin), Cistus Sennenianus et C. villosus, Deckera aculeata, Nepeta reticulata, Sideritis arborescens kebdanensis, et de notables variétés, Fe-rula communis, etc.

b) Moharren: Cistus villosus, Genista retamoides palmiformis, Sideritis vir-gata var. albiflora, S. arborescens (s. l), Hammatolobium Kremerianum, Hedysarum pallidum, Asphodelus Jacobi a peine fleuri dans le touffes de Macrochloa, etc.

c) Jorob: (faldas): Sideritis, Teucrium chlorostachium Pau et F. Q., T. capi-tatum (s. l.) et T. chlorostachium x capitatum (T. Garciae).

16-VI. Muley Yusuf; Bu-Idbiren; Kerker. 1. Muley Yusuf.—Scabiosa semipapposa très grêle, Dianthus sp., Sideritis

arborescens, S. virgata, S. Briquetiana et les hybrides Briquetiana x arborescens, arborescens x virgata, (S. Fontqueri) nov., Briquetiana x virgata,…

Captures de grosses sauterelles, Scolopendres, 2 Chalcides ocellata, rares coleóptères.

2. Bu-Idbiren.—Sideritis de l’année antérieure et, en plus, de nom-breuses formes hybrides; long lézard inoffensif de 40 cent, long, à zébrures rouges sur un dos gris jaunâtre.

3. Kerker à Puerta Abada, vers 850 m.—Beaux Sideritis Briquetia-na avec des formes violacées presque pas ligneuses, var. amethystea nov. (?); Aegilops cylindrica, Lychnis Coeli-rosa, Teucrium capitatum Humberti en pleine florasion et Teucrium Mairei non encore fleuri; Cistus Sennenianus (s. l.), Sedum album purpureum Maire an sp. nov., S. Muleyanum Sennen (ad interim).

4. Poblaciones de S. Briquetianum et autres. Dès la base du djebel Ker-ker ou simplement Kerker, du côté de la Aguada de Afsó et Pozos de Bu-Ermila, et aussi du côté de Muley-Yusuf et de Bu-Idbiren, situés à l’W, le splendide Sideritis Briquetiana semble commencer à prendre possession


du domaine qu’il s’est choisi, et avoir posé ses sentinelles. Sur les confins, le massif se creuse de ravins (barrancos) et se redresse brusquement pour s’arrondir ou s’aplanir dans les hauteurs. La population de Sideritis Brique-tiana s’intensifie sur une longueur de 6 à 7 kilomètres jusque vers le col de Puerta Abada, sise vers 850 m., et un peu au delà. Sur le flanc gauche, il fait place à une dense colonie de Teucrium Mairei entremêlé de T. capitatum Humberti, plus précoce. Dans les premières pentes, où la croupe du massif s’élève brusquement, les Sideritis font place à un dense peuplement de Cistus Sennenianus (s. l.), et d’Anthyllis cytisoides. Vers les points de prospection, où se dressent des grosses tiges de Ferula communis, le Sideritis perd son port frutescent et s’épand en denses touffes herbacées légèrement violacées, var. amethystea (?). D’où l’on voit que le moyen Kerker, compris entre 500 et 850 mètres environ, forme un vaste Sideritisietum Briquetianum très remarquable, unique au monde, ne passant pas dans d’autres massifs rifains, où s’entre-mêlent Quercus coccifera (s. l.) rare, Lavandula dentata (général, très vigou-reux), Rosmarinus Tourneforti (clairsemé), Anthyllis cytisoides, Teucrium Mairei (en denses colonies isolées), Lithospermum ericetorum (peu apparent), Pistacia Lentiscus (inconstant), Ulex africanus Mauritii (de-ci de-là, plutôt rare), Cis-tus Sennenianus (en vastes et denses peuplements où se mêlent C. albidus, C. salvifolius, C. ladaniferus, très inégalement), Halimium verticillatum (confon-du avec C. Libanotis de la Péninsule), Dianthus sp. (très rare), Aphyllanthes monspeliensis (assez général), Ferula communis (en bordure, tout comme Cistus albidus), Elaeoselinum tenuifolium (assez localisé), Sideritis virgata, var. lavan-dulifolia (très clairsemé, le type très rare). A la base des premières pentes et par des coteaux voisins vers Tagzuf, Cudia Arneb, Mu-ley-Yusuf, Bu-Idbi-ren, règne le Sideritis arborescens (s. l.), où apparaissent les premiers pieds de S. Briquetiana et de S. virgata type de plus hautes altitudes, qui modifieront quelque peu leur physionomie. Mais bientôt voilà que le S. Briquetiana va supprimer presque complètement ses timides collègues moins bien armés. Il fera société avec eux dans les pentes inférieures, d’où il résultera des hy-brides intéressants.

Mais qui donc va se lever pour l’exploitation du Sideritisietum Briquetia-num. Que d’excellentes tisanes il fournirait à l’herboristerie? Et ses huiles essentielles d’un parfum si agréable et si pénétrant! Si l’oeil s’enivre au rayonnement des blans épis laineux qui embaument l’étendue, le coeur se prend de pitié sur l’inutilisation de dons si largement prodigués par le Créa-teur dans un seul massif de l’univers, où la nuit les sangliers sortent de leurs bauges et parfois les hyènes, s’il faut en croire les habitants du voisinage. Nous nous plaisons à offrir comme une conquête aux plus intelligents her-


boristes et aux plus réputés distillateurs, cette superbe espèce de nos savants amis les Drs. Pau et Font-Quer, dont les voyages botaniques dans le Rif ont précédé les nôtres, qui ne remontent qu’à 1930. La quantité du produit est au-dessus de toute pondération, et l’accès du massif en est rendu facile par la Carretera (route) d’Afsó, que l’on abandonne aux coteaux de Bu-Idbiren, où se branche une bonne piste qui grimpe d’abord et court ensuite sur la croupe élargie jusqu’au col de Puerta Albada, vers 850 m.

Conseils pour la récolte. Couper au sécateur, ou même à la main en pliant les rameaux ligneux. Respecter les souches et les racines pour entre-tenir les arbustes, et ne pas les arracher, ce qui serait les supprimer.

19 au 22-VI. 4 jours dans l’Atlas Rifain. Départ au milieu de la nuit. Dès le Nékor, on peut herboriser à travers

les ouvertures de l’auto. A Axdir, nous saluons l’endémique Carthamus rifeus (Pau et F. Q.), que nous retrouvons abondant et sur un long parcours, à Bocoya, Alcazaba de Esnada, Amayer, chemin de Villa Jordana. Il disparaît avec le sol dur argileux pour reparaître à Beni-Iteff, non loin de Cuatro Torres. Sur ce parcours, on note aussi Phlomis Caballeroi Pau var. montanum Pau et F. Q.

1. Dans les hauteurs du “Valle del Ferrals” dans la Kabila de Beni-Bu-Frah, on note Stachys rifana F. Q. et Maire, bien plus répandu qu’il ne nous avait paru; Veronica rosea var. atlantica, Hordeum Caput-Medusae, Bromus sp., Iberis sp., etc.

2. Enfin, l’on atteint le col de Bab-Izugar, (TARGUIST), situé à plus de 1.200 m. d’altitude: Voir les plantes citées l’an dernier, que nous omet-trons. On y note: Evacidium discolor, muy gruesa, Vicia Basilei nov., Barc-khausia taraxacifolia var., Cistus florentinus (nouveau pour le Rif), C. Dyonisii (C. ladaniferus Mauritii x Gardi) et non lad. x monspeliensis, comme nous l’écrivîmes in Cat. et Pl. d’Esp. exsicc. En sorte que cet hybride ne doit plus être considéré comme une variété du C. Loreti, mais comme un hybride nouveau, provenant du ladaniferus de l’Atlas Rifain et de C. Gardi Sennen = C. varius, non Pourret.

3.—En traversant la Kabila de Zarkat, nous récoltons ou notons: Saxifraga globulifera, Cornicina lotoides, Ornithopus pinnatus (Mill.), Eruca, Sedum modestum Vahl (?), Adenocarpus Rodriguezi Sennen et Mauricio.

4. Llano Amarillo (Beni-Seddat) en pleine florasion. Dans les marécages: Ranunculus (Batrachium) rifeus Pau et F. Q., R. flam-

mula, Alisma ranunculoides, Juncus heterophyllus, J. pygmaeus, J. rifanus (Te-


nageia) Pau et F. O., Callitriche palustris (s. l.), Chara. Dans les pelouses: Juncus squarrosus, Carex distans, C. leporina, Centaurium maritimum, Cicendia filiformis, Deschampsia sp. étendue sur le sol, Genista nociva F. Q. en pleine florasion, Trisetum Viciosorum nov., Senecio sp. délabré, Hypochaeris radicata var. subalpina nov. (?) abondant, nain; de menus hannetons (?) velus dans les calathides des chicoracées, Arenaria Pomeli, Galium pedemontanum, var. etc. Dans la garrique d’à côté: Chamaepeuce rifea (Pau et F. Q.), Convolvulus Drya-dum Maire, Koeleria sp., Arrhenatherum bulbosum, Astrocarpus sesamoides (s. l.), Leuzea pinnatipartita (nov?), Halimium rifeum (Pau et F. Q.), etc.

6. Azib de Ketama, jusque dans les montagnes: Adenocarpus bracteatus Pau et F. Q., Armeria Apollinaris Sennen et Mauricio (nov.),.. Vicia Delmasi Emb. et Maire, Viola sp., Halimium atlanticum Humb. et Maire, H. rifeum (partout), Magydaris panacina (juvenili), etc.

7. Telata de Ketama: Galium pedemontanum, G. rifanum Emb. et Maire, Tetragonalobus Requieni (teste Maire), an Lotus atlanticus nov., Crataegus pubes-cens et C. maura, Cistus Gardi Sennen (varius auct. afr., non Pourr.), Lonicera periclymenum var. glauco-hirta, Lavandula pedunculata atlantica (Br. Bl.) Jah. et Maire, Tunica rifea, Convolvulus leucochnous Benoist, etc.

8. Río Ketama (Hno. Mauricio): Scabiosa stellata, Epilobium adnatum var. Rodriguezi nov., Potentilla recta var. pilosa, Dianthus Bolivaris, etc.

9. Au retour, en passant par Sok Arbáa de Taurirt: Teucrium Junii-Victoris Sennen et Mauricio (respectueusement dédié a notre nouveau Supé-rieur Général) peut-être variété T. gypsophilum Maire; Sideritis Poucauldiana Sennen et Mauricio (nov.).

10. Enfin tout au sommet de Bu-Ilma, dans les rochers des hauteurs de Talamagait, apparemment de la Kabila de Beni-Tuzin, qui confine là avec celle de Gueznaia, une rareté marocaine, Feeria angustifolia Buser = Trachelium angustifolium Schousb. Nous arrêtons là une liste d’espèces rares, qui ont déjà figuré dans notre “Catálogo de la flora del Rif oriental”, paru en juin 1934, et publié en collaboration avec notre dévoué confrère Hno. Mauricio du Colegio del Carmen de Melilla.

A. M. D. G.

SIXIEME CAMPAGNE

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4-IV. Il m’est doux de placer cette sixième campagne botanique sous l’égide du Coeur Sacré de Jésus, coeur divin et le plus humain qui ait existé. Je dois déclarer aussi que S. Ex. M. l’Ambassadeur de France à Madrid veut s’intéresser à nos études, car nous aurons l’occasion de pénétrer sur le terri-toire du Protectorat français, et je suis heureux de lui dire ici ma profonde reconnaissance.

Je débarquai hier à Melilla vers 6 h. du matin. Hno. Mauricio (Desiderio Arnáiz) vint m’attendre au Port. Il me trouve de fort bonne mine et dispos, à l’en croire. Quant à moi, je ne puis dissimuler que la charge de mes 74 ans ralentit sensiblement les actives manoeuvres des mois qui vont suivre et se développeront au profit de la belle science.

Je ne saurais omettre, dans ce début, mon agréable visite à mon distin-gué confrère et ami M. A. Faure, à l’escale que le bateau “Ciudad de Ali-cante” fit à Oran. De toutes ses délicantes attentions, je garde un délicieux souvenir.

Hier, je reçus de M. l’Ambassadeur de France une lettre fort obligeante auréolée de douces espérances. J’ai la douce obligation de remercier S. Ex-cellence du plus profond de mon coeur.

Mon dévoué collaborateur, à qui je confie l’organisation des petits et grands itinéraires, me parle, pour ce soir, d’un groupe d’euphorbes ou du Phlomis Caballeroi très précoce, et dont la floraison est plutôt éphémère. Je dois déclarer qu’il fait plus tôt froid et que cette déclaration émane du des-sous de mon par-dessus, avec lequel je m’embarquai le 31 mars à Barcelone. “Joaquin”, l’habile et très dévoué chauffeur de mon obligeant ami, M. le Dr. Vinyals, était venu me prendre de bon matin au “Colegio Bonanova”.


5-IV. Ce matin le Gurugu (990 m.) est dégagé; mais sur sa tête pèse un sombre bloc de strato-nimbus. J’aperçois de la terrase un pauvre martinet comme emporté par le vent de W. Le ciel n’est peuplé que de lambeaux de cumulus épars blanchis par le soleil.

Il aura à faire pour débarrasser l’atmosphère et régner. Maintenant, c’est Borée et Compagnie qui triomphe.

Première excursion au Cimetière Maure de Sidi-Guariach: vaste étendue très herbeuse où abondent parfois le Lavandula multifida, Onobrychis Crista-galli, Phagnalon rupestre, Ph. saxatile. Leur croisement Ph. rupestre x saxatile n’y paraissent pas introuvables. On note: Lotus sp. d’aspect cendrée assez grandiflore, Iris Sisyrinchium, Poterium Magnoli, Trifolium campestre et T. stel-latum, Avena macrocarpa et A. barbata, Dactylis hispanica, Centaurea pullata, Echium confusum, Solenanthus lanatus, fructificada, Cynoglosum controversum, Helianthemum sp., quelques Withania somnifera, Euphorbia segetalis. E. medi-caginea, E. helioscopia, et avant d’y arriver, on avait aperçu quelques colonies d’Oxalis cernua.

Hno. Mauricio nous rapporte Paronychia argentea et P. capitata, Phlomis Caballeroi et Euphorbia falcata (s. l.) de la Kabila de los Santos.

Deux jours de suite, les martinets font grand bruit dans leurs vives évo-lutions au-dessus des édifices. Les jours suivants, ils évoluent presque silen-cieux. Cette nuit le thermomètre est descendu à 40. Les minima de l’hiver, me dit le professeur s’occupant d’observations météorologiques ont été de zéro0, au lendemain d’une chute de grésil. Une pluie de février donna une hauteur de 60 mill. au pluviomètre en moins de 9 heures.

KABILA DE BENI-SNASSEN

13-IV. Taforalt, vers 900 m. Deux bonnes pistes conduisent à l’ancien Campement de Taforalt, au-

jourd’hui Sanatorium pour enfants. Nous montons par la première, qu’on rencontre à une vingtaine de kilo-

mètres après le passage du Muluya. Elle s’engage de suite par les pentes du massif calcaire clairement boisé de Callitris articulata, le sous-bois compre-nant des arbustes à distribution inégale où nous avons noté: Cistus polymor-phus (s. l.), C. ladaniferus de basse taille, C. salvifolius, C. Libanotis (s. l.), Rosmarinus sp. à fleurs jaunes ou palescentes de grappes cendrées terminales, Genista Duriaei (s. l.), G. atlantica, G. retamoides var. (?). Ulex africanus, Caly-

S I X I E M E C A M P A G N E 139

cotome intermedia fa. chlorotricha, Colutea arborescens, Erica multiflora, E. arborea, Tulipa sp., Helichrysum Stoechas, Withania frutescens, Asparagus albus, Quer-cus coccifera. Parmi les espèces plus modestes, nous notons: Ballota hirsuta, Fumana viscida, Viola arborescens, Helianthenum polyanthum, Bellis pappulosa, Festuca caerulescens.

Après quelques haltes à la fortune de l’inspiration ou du faciès phyto-graphique, nous arrivions au campement de Taforalt, vers 8 h. On fit halte sur une place bien ombragée à côté d’une abondante fontaine dont les larges bouches versaient généreusement une belle eau, captée plus haut dans la montagne. Cette eau, après avoir arrosé quelques petits jardins, descend entre des rives touffues qui la dérobent aux regards. Quelques recherches faites immédiatement et continuées après le petit déjeuner nous donnent: Salix alba o neotricha, Pop. alba (s. l.), Calendula sp., Saxifraga oranensis, Anti-rhinum Faurei, Linaria marginata, Chaenorhinum rubrifolium, Scrofularia his-pida, à feuilles crépues, Hypecoum procumbens, Rhaponticum acaule, Carduncellus atlanticus (?), Sonchus tenerrimus (s. l.), Geranium atlanticum, Erodium moscha-tum, Linaria triphylla (très vigoreux), Anchusa italica, Fumaria mirabilis var. Faurei Pugsley, F. parviflora glauca, Poa bidbosa, Conium maculatum (abon-dant), Muscari comosum, (abondant par sol cultivé argileux), Urtica urens, U. pilulifera, Calycotome sp., Genista atlantica (s. l.). Par de vastes espaces incultes à végétation de garrigue on s’éparpilla un peu. Les espèces suivantes furent notées: Orchis longicornu, Helianthemum polyanthum, Cistus Libanotis (s. l.). Ra-nunculus sp., Anthyllis podocephala, Corbularia monophylla, Atractylis caespitosa, en beaux et grands coussinets conservant les calathides sèches de la dernière floraison, Phillyrea sp., Rosmarinus pallescens (Maire), Erica arborea, Genista atlantica (comenzando a florecer), Anthemis sp. (trop jeune), Crataegus mono-gyna, Mentha Pulegium, Smyrnium Olusatrum, Cerinthe major, Parietaria mauri-tanica, Lithospermum ericetorum, Rupicapnos africana (s. l.), Scrofularia, Poterium ancistroides. Pensant trouver mieux, on descendit dans la vallée jusqu’aux Grottes du Zegzel, où l’on herborisa d’arbord, et l’on dîna ensuite sous des Pistacia atlantica géants de diamètre compris entre i et 2 m., vétérans que l’Etat devrait prendre sous sa tutelle, et d’une vaste frondaison. La capillaire gazonnait les rives et les roches humides, le Lavatera maritime fleurissait les escarpements, les débris accumulés disparaissaient sous une dense popula-tion de Urtica pilulifera; le long des eaux, Nasturtium officinale.

Les recherches de l’après-dîner, continuées dans les rochers par Hno. Mauricio et puis en aval, le long du torrent, donnèrent quelques bonnes choses: Silene pseudo-atocion, Rupicapnos cerefolia Pomel, à tige épaisse; Tama-


rix sp. gr. africana, Salix pedicellata, Echium sp. Enfin l’auto prit définitive-ment l’allure du retour.

Malgré la sécheresse, la journée fut bonne, g. à D.

CABO TRES FORCAS

17-IV. L’auto s’étant légèrement attardé, nous partons seulement vers 9 h. 1/2.

Sur le plateau de la base de la presqu’île règne une jeune plantation de Pinus halepensis var. maroccanus Nob. Nous y notons des espèces bien connues: Cistus Libanotis (s. l.), C. heterophyllus, C. salvifolius, Helianthemmn Caput-felis, H. origanifolium, Erica multiflora, Convulvulus suffruticosus et C. althaeoides, Tolpis barbata.

Au sol calcaire succède le sol schisteux où apparaissent quelques Cal-litris, de beaux et étendus peuplements de Phlomis Caballeroi et divers cistes; clans quelques champs de céréales, des colonies de Gladiolus byzantinus, à bulbes très profonds. Je ne parle pas des séries de précipices que longe une piste assez étroite, où s’intercalent des montées et des descentes très raides. Peu de chauffeurs ne s’aventurent par ces chemins difficiles que sous l’appât d’une bonne rétribution. Le parcours de Melilla jusqu’au phare compte 27 kilm. Mais ce n’est pas au nombre qu’il faut juger de l’itinéraire. Il faut le parcourir non sans chair de poule pour s’en faire une idée. Disons d’abord que la presqu’île, surtout vers son extrémité, est creusése d’assez amples val-lées où quelques Maures cultivent surtout des céréales. Dans quelques-unes abonde l’Euphorbia serrata et aussi un Gladiolus à longues feuilles et fleurs presque petites.

Voici que nous touchons presque à la base du phare. Ce point était le but de l’excursion, où aucun botaniste n’avait pénétré hormis Hno. Mauricio, qui y arriva en septembre dernier après 3 h. de marche.

Nous y centurions Minuartia Senneni Mauricio in lift., qui avait “moti-vé notre poussée jusqu’à “Très Forças” par ces chemins difficiles et parfois périlleux. Nous l’y trouvons splendide: Racine ligneuse épaisse s’enfonçant dans un sol sablonneux mélangé à la surface de débris archaïques. A côté de lui croissent: Paua marrocana, Plantago macrorhiza (s. l.), P. Bellardi, Sonchus tenerrimus (s. l.), Reichardia discolor (Pomel) fa. subacaulis, Asteriscus maritimus, Senecio sp. à feuilles rouges en dessous, Lotus Cuatrecasasi de gousses plutôt épaisses, Ononis variegata, Echium sp, Dianthus sp. inaccessible, Vaillantia


muralis et V. hispida, Viola arborescens, Medicago tribuloides (s. l.), Saxifraga globulifera (s. l.).

Le vent de W oblige à chercher un abri dans des pentes escarpées, pro-fondément ravinées, pour ouvrir les cartons. Ainsi les botanistes herbo-risent, les préparateurs placent avec soin entre les papiers et portent à l’auto les cartons pleins, qu’ils remplacent par d’autres. En somme, car malgré une sécheresse désolante, l’excursion est bien réussie en une pointe vierge de toute investigation botanique.

FUM EL KRIMA DANS LES ZIATAS

20-IV. Les longs offices du Samedi Saint retardent la sortie. Il est tombé quelques gouttes qui n’ont rien mouillé. Nous voudrions un déluge de sua-vité. Les mortels vivent comme s’il n’y avait pas de Dieu. Et ils voudraient avoir tout à souhait, comme ces enfants égoïstes et grossiers à qui leurs parents donnent à gogo le manger et le vêtir et qui n’en reçoivent pas même en retour un souriant merci. Ils foulent aux pieds les restes profanés de leur abondance sans se soucier de la générosité de la main qui les alimente, ni si elle pourrait bien quelque jour cesser de s’ouvrir, et par un juste retour les abandonner à leur grossièreté et à leur misère.

On sortit donc, abandonnant à Monte Arruit, la belle route asphaltée de Melilla-Tetuán, pour entrer dans une piste peu entretenue, qui traverse la vaste plaine du Garet, jusqu’à la petite chaîne des Ziatas. La sécheresse y désolait céréales et herbes folles. Arrivé s au to rrent qui descend des mon-tagnes par l’étroit passage, de “Fum el Krima” on s’éparpilla un moment et l’on songea à l’inéluctable déjeuner. On repartit ensuite jusque’vers 5 h. Hno. Mauricio dénicha un Pappophorum brachystachyum Jaub. et Spach. (?), Scrofularia arguta var. Bianoris, Coronilla juncea, Stipa parviflora, Jasmi-num fruticans, Prasium majus, Rhamnus oleoides var. latifolia, Elaeoselinum sp., Kundmania sicula, Artemisia Herba-alba (s. l.), présentant des colonies bien peuplées. Par ci, par là dans les rochers ou ‘sous le couvert de divers arbustes courants: Sonchus tenerrimus var. perennis (s. l.), Polycarpon Bivonae, Antirhi-num Barrelieri, Sorcocapnos heterophylla, Lithospermum ericetorum, Asperula sp., Periploca laevigata, Rumex thyrsoides, Smyrnium olusatrum. Dans les champs de céréales en détresse, Papaver Rhoeas (s. l.), Echium sp., Centaurea eriophora, C. involucrata…

Au retour, une légère pause à Monte Arruit, où déjà accouraient les Maures pour le souk (zoco) du lendemain, nous donne quelques espèces de


belle venue: Echium proditorum (?), Ech. sp. de feuilles étroites, Atropis dis-tans, Lolium rigidum marroccanum.

L’excursion était marquée d’un genre nouveau pour le secteur de nos in-vestigations, le Pappophorum sp. Belle surprise à notre retour à Melilla! Des flaques d’eau résultant de petites averses tombées dans la soirée. La Pâque chrétienne avait donné aux récoltes des Maures de légers arrosages, qu’il faut recevoir avec action de grâces, avant d’en faire ressortir l’insignifiance.

La température maxima du 23 est de 180.

ZAIO; BENI UQUIL; CABO DE AGUA.

28-IV. Il a plu un peu pendant la nuit. Le moindre bienfait ne doit pas nous trouver dédaigneux; Deo gratias! Le village de Zaio passé, où abonde Echium horridum, sur un long parcours, (il y a Souk, le marché), le groupe s’épand à travers champs en territoire de Zaio et Beni-Uquil. Parmi les céréales où des lambeaux incultes: Microrhynchus nudicaulis fa. erecta à belles fleurs d’un beau jaune paille; Hypochaeris annuel étalé sur le sol, grosses calathides sétuleuses, ne rappelant en rien H. glabra, duquel il se rapproche par su racine annuelle; Kalbfusia Mulleri (s. l.); Sonchus sp., Laimea sp., an-nuel très élégant, tige courte, rameuse; Rhagadiolus stellatus, Hedypnois sp. ; Thrincia maroccana, Spitzelia cupuligera, Hypecoum pendulum, Centaurea meli-tensis, Lolium lepturoides, Echium sp. petit, fleurs rouges sur le vif; Teucrium corymbiferum var. dissimile, Atractylis cancellata, Carlina lanata, Calendula algeriensis, C. sp., Muscari comosum, Bubonium confusum (aquaticum). Une halte permet de récolter Echium sp., rameux, de grande taille; Galactites mutabilis ou Duriaei en volumineux glomérules terminaux; Silybum Marianum, qui continue le long du Muluya; Galium setaceum, Urospermum picrioides, etc.

La piste continue mauvaise se détournant à la rencontre périlleuse de ponts emportés.

Carman: Lycium intricatum enchevêtré avec Asparagus albus et A. horri-dus; Suaeda fruticosa, Atriplex parvifolia; Phalaris minor (s. l.), Vulpia myuros et V. sp., Lolium lepturoides, Vicia sp., Malcolmia africana, Spergularia sp., Centaurea melitensis, C. maritima, Frankenia corymbosa et F. pulverulenta (s. l.), Echium sp., Astragalus tribuloides, Juncus insulanus, Convolvulus arvensis; et longtemps, dans les haies enguirlandées de campanules roses, C. althaeoides grimpant.


CABO DE AGUA

Et toujours les petits ponts sur les torrents emportés par les orages d’oc-tobre. Bien mauvaise piste. Le contour des derniers coteaux est intermi-nable. De loin, sur la gauche, s’élèvent les îles Chafarinas. Dans les blés tranchent les grosses têtes hérissées d’Echinops spinosus en touffes vivaces d’un bleu foncé var. Bugeaudi Nob.

Enfin nous voilà aux pseudo-dunes encore assez distantes du village. Nous y notons: Centaurea fragilis, Astragulus lanigerus en belle fructi-

fication, Ononis gibraltarica Boiss. (?), Scabiosa maritima Paui (s. l.), Echium angustifolium Lamk. (?), E. modestum var., Reseda collina var., Anagallis collina, Cistus Libanotis (s. l.), Bunium mauritanicum, Ornithogalum narbonense, Rosma-rinus Tourneforti, Ctenopsis pectinella, Bromus rigidus, Lagurus ovatus, Thymus coloratus (?) défleuri, Ajuga pumila défleuri, Teucrium capitatum, T. marocca-num.

On atteint le village pour s’alimenter de “gazoline”. Hno. Mauricio en profite pour visiter les rochers. Il en rapporte Salsola Kali var. hirta, déjà fructifié; Daucus gummifer, jeune, crassifolié; Anthemis Mauritii (?) très ro-buste.

Inutile d’ajouter que les personnages et les enfants de la petite localité nous entourèrent, plutôt par curiosité. On n’y resta pas longtemps. Nous avions déjà parcouru 104 km., le plus long, en très mauvais chemins. Le retour par Ulad el Hach, les “Cien y Uno Barrancos”, et Zoco el Arbâa ne compte que 84 km., mais souvent difficiles. Sur le trajet des sables, abonde Echium sp. au bord des garrigues, en touffes de floraison merveilleuse, An-thyllis cytisoides var. densiflora. Enfin, vers la limite des ravins, nous retrou-vons le Galactites de Beni-Uquil, seconde localité. Vers Zoco el Arbáa de Arkeman, on ne distingue plus les espèces par la vitre de l’auto. Journée fatigante, mais marquée d’utiles observations.

BU-ARG; AIN ZORA; BAB EL JEMIS ET ULAD-TALEB

(METALZA)

1-V. La police des militaires patrouille dans les rues pour assurer les services

publics. Notre conducteur arrive en retard, car les roues de de l’auto ont été percées par les clous semés dans les rues. On part donc vers 5 h., plus tard que l’heure prévue. Tout va bien jusqu’à Bu-Arg, près Tauima. Là il faut gonfler 3 roues blessées: autre retard. La halte est mise à profit pour noter ou


récolter: Avena macrocarpa et Ph. minor, Lolium rigidum maroccanum, Hordeum marinum, Hedypnois sp., A. barbata, Phalaris paradoxa, Rhagadiolus stellatus., Thrincia tuberosa, Reseda alba, Erucastrum varium, Sisymbrium runcinatum, Filago germanica, Calendula sp., à ligules courtes, Plantago Psyllium et P. lusi-tanica, Lithospernum arvense (s. l.), Marrubium Alysson et M. vulgare, Medicago pentacycla et M. aculeata, Trifolium tomentosum, Vicia amphicarpa, Cichorium Intybus, un champ de Lathyrus sativus. On repart, et vers 9 h. 1 /2, on est au terme: Ain-Zora. Au bas du village de Nador vers 1.100 m., on déjeune rapidement. Puis, comme d’habitude, on se disperse.

1. Bab El Jemis, vallée et port limitrophe de Metalza de la Zone française.

Nous y revoyons ou notons pour la première fois: Cytisus Fontanesi, Genista quadriflora, Anacyclus adpressus, Scorzonera pyqmaea, Cinara horrida, Astragalus incanus var. pinguefactus, Santolina Ascensionis, Catananche lutea, Carthamus sp. en feuilles, Centaurea incana (s. l.); C. pullata, Thrincia tube-rosa, Gladiolus segetum, Muscari comosum, Quercus Lyauteyi, Q. Ilex (s. l), Q. Ilex x Lyauteyi (?), Echinospernum Lappula (nouveau pour le Maroc?).

2. Ulad-Taleb, en zone française.—Poterium Magnoli (s. l.) à grosses têtes, Echium sp., Rochelia stellulata, Micropus supinus, Stipa barbata, S. par-viflora, S. tenacissima, Rosmarinus officinalis, complètement défleuri, Teucrium fruticosum var. Iancifolium, T. pseudochamaepitys, Lotus sp., Hippocrepis sca-bra DC. (s. l.), Ranunculus arvensis, R. flabellatus var. Manzanoana (s. l.) à rhizomes déliés hypogés, Cistus Libanotis en floraison, C. albidus; Juniperus Oxycedrus (s. l.) à l’ombre desquels nous troublâmes le repos d’un lièvre, qui détale moins précipitamment que de coutume; Helianthemum canum (s. l.), Reseda alba (s. l.), Salvia patens Desf., Ballota hirsuta, Thymus sp.

Et bien d’autres. Du somment gravi, 1.300-1.400 m., l’horizon presque de tous côtes ap-

paraît formé par de longues montagnes. On aperçut même dans le lointain dans la direction de Taza, la chaîne neigée de l’Atlas, aparemment le Mont Tazzeka. Partis vers 10 h., on rejoignit l’auto vers 14 h. relativement char-gés, malgré le sécheresse. Mais au lieu de dîner de suite, des malentendus retardèrent le repas jusqu’à 5 h. 1/2. L’appétit n’en souffrit pas.

3. Alentours de Ain-Zora.On revit Astragalus numidicus, Festuca arundinace, Centaurea incana var.

Battandieri (s. l.) et une forme à fleurons teints de rouge. Vers 6 h., nous repartîmes pour parcourir 50 km. d’une mauvaise piste

et 74 km. de route asphaltée que nous ateignions avant la nuit.


ZAIO; MULUYA; MONTES DE KEBDANA5-V. Nous acceptons l’invitation du Directeur de l’excursion annuelle des

Congréganistes de Marie Immaculée. Notre journée ne fut pas perdue. Messe à Nador. Déjeuner et petit arrêt à Muley-Rechid. Sur les orges grenues, s’étalent les ombelles jaune vif de Blaeoselinum thapsoides Maire, (Peucedanum thapsoides Desf.) et, par sites en friche, celles plus robustes et fructifiées de Thapsia decussata Lag. Dans les céréales: Glaucium cornicula-tum (s. l.) abondant dans le Rif oriental, ainsi que le groupe à démêler des Asphodelus fistulosus, (s. l.), Carduus leptoclados, et le vulgaire coquelicot, qui foisonne dans bien des champs depuis le littoral, plus abondant que de cou-tume. Allez donc voir! Peu après, départ pour Zaio, qui, ce jour-là tient le “Zoco” ou marché.

On se rend à la Aguada, où restent les ustensiles pour préparer la “paella”, le riz national. Avant 11 h., on repart pour le Muluya, limite des Kabilas de Ulad-Settut et des Beni-Snassen, la première du “Protectorado español”, la seconde du Protectorat français; l’une sur la rive gauche, l’autre sur la rive droite.

Hno. Mauricio, très agile, va récolter une centurie du Populus mauritanica en feuilles pour la Société française de botanique d’Agen, Directeur Ch. Duffour.

De notre côté, nous courons vers les alluvions voisines. En s’y rendant des espèces familières frappent la vue: Centaurea pungens

Pomel, C. Pontanesi. B. et R. (gr. sphaerocephala L.), Volutaria tubuliflora (Murb.) y V. ramossisima (Pitard), les deux du gr. Lippii (DC.); Brassica Tour-neforti, Glaucium corniculatum, Bassia muricata, Malva microcarpa… Andryala cosyrensis, Torularia torulosa (Desf.) O. E. Schulz.

On récolte à la hâte plusieurs Filago, Micropus bombycinus, Loeflingia his-panica (?), Cotula sp., Vulpia sp., Trisetum sp., Cutandia memphitica, Echium confusum Coincy (?), Linaria sp. (2 pieds), Kalbfussia sp., Hypochaeris mul-ticaulis (?), Microrhyncus nudicaulis var. runcinata (Lag.) seu divaricata DC. étalé sur le sol.

On foule aux pieds: Sisymbrium runcinatum, Malcolmia africana, Gnapha-lium luteo-album, Pulicaria sp., Calendula sp., Sonchus sp., Polypogon monspe-liensis, Plantago albicantiformis, P. ovata, P. lusitanica, Spergularia rubra, Ver-bena supina, Medicago tornata (?), M. tribuloides, Ammi Paui. Mais, bien trop tôt, le sifflet ulule autour des autocars. Et il y aurait encore tant à recueillir,


tant de bords à examiner avec attetion! Au dernier moment, un pied de Echinops sphaerocephalus (?) se présente à la vue.

Jahandiez et Maire ni Battandier ne le citent pas.Vers 12 h. 1/2 on rentre à la Aguada de Zaio pour le second déjeuner.

Puis Hno. Mauricio s’élève dans la montagne pour la récolte de Deckera aculeata, Nepeta Candeliana Maire (?), Teucrium corymbiferum (s. l.), Asperula hirsuta (s. l.), tandis que à côté, plus propice à nos jambes, nous recueillons: Centaurea eriophora, Barckhausia taraxacifolia (s. l.), Plantago lagopoides, Beta maritima, Asteriscus mauritanicus (s. l.) fa. erecta, Echium horridum, très abon-dant le long de la route depuis Muley-Rechid et aux alentors de Zaio, ainsi que Onopordon macracanthum.

Vers 3 h. 1/2 on repart pour Tauima, où on examine encore notant Sene-biera Coronopus, Pulicaria paludosa, (s. l.), Galactites tomentosa fa. microcephala, Notobasis syriaca fa. glomerata, Carduus Spachi. Vers 8 h. on est rendu. Itiné-raire fragmenté et qui a été bien mis à profit.

8-V. Grâce à Dieu, nous avons eu deux jours de brouillard avec pluies légères, 21 mill. Malgré un temps peu engageant, Hno. Mauricio visite le riche Hidum, à 9 kil. W et fait quelques bonnes récoltes: Ebenus pinnatus, Ononis Mauritii, Sideritis subatlantica Doumergue var. heterostachys y rigida Nob., Teucrium rifeum Nob., T. Polium var. hidumense Nob., Centaurium um-bellatum var. suffruticosum, Avena Fontqueriana, Stipa tenacissima (Macrochloa) var., Genista netamoides, Pulicaria odora, Serratula mucronata, Halimium lepido-tum Spach var. planifolium Willk., Helianthemum racemosum (lavandulifolium), Helichrysum Stoechas (s. l.), Asperula hirsuta; Globularia Murbecki Nob., qui nous paraît très différent du G. Alypum, pour l’époque de la floraison, le port divariqué, le feuillage très glauque, les capitules solitaires, bleus, et non plus ou moins agglomérés violacés.

Pourquoi ne voit-on plus les martinets que le soir?

12-V.—CABO DE AGUA; LITTORAL DES KEBDANA; CIEN Y UNO BARRANCOS

Nous revenons sur ces rivages déjà visités, pour revoir un Echinops Bu-geaudi, à têtes bleues vivace et croissant en touffes. Différera-t-il beaucoup de E. spinosus à tètes de couleur pallescentes? Ce fut notre première récolte. Diverses autres plantules attirèrent notre attention: un Cutandia divaricata tout grêle, de port dressé; un Stipa, peut-être S. pubescens R. et Sch. nouveau


pour notre dition; Avena algeriensis Trabut, à faciès de A. sativa; Scorpiurus vermiculata, délabré; Erodium laciniatum (?), rappelant de loin quelque forme de E. chium, etc.

Mais comme c’est midi passé, il faut songer au déjeuner. On s’éloigne un peu pour éviter le saupoudrage des sables fins soulevés

par le “poniente”, nom du vent de W dans le pays. Le température était plutôt fraîche. Après le repas champêtre, où les assiettes sont remplacées par le “panecillo” ou “bollo” qui supporte l’omelette, le thon de conserve, les oeufs durs, la rondelle de saucisson,…

On se remet à la récolte: Centaurium umbellatum fa. albiflora, abundante en el litoral; Hypericum pubescens, Lythrum tribracteatum Salzm., Hypecoum pro-cumbens y H. pendulum, Ononis masaesyla Pom., O. reclinata muy menuda, O. crenata, Medicago littoralis, Cerinthe oranensis Batt., Colocynthis vulgaris, Her-niaria mauritanica, Hedypnois arenicola Sennen et Mauricio, bien fructifié; Hypochaeris glabra, Coris monspeliensis, Bunium mauritanicum…

Mais comme plusieurs pauses sont prévues, on repart. D’abord, on s’ar-rête pour récolter en fruits hérissés, monospermes, Genista Senneniana, cen-turie en fleur l’année précédente. Sur le bord du chemin, un Erodium à faciès de E. Bovei ou de E. aethiopicum, attire notre attention. Un peu plus loin, c’est Anthyllis terniflora (Lag.) Pau = A. Genistae Dufour.

Et, en repassant par la série des torrents, tous à sec, hormis le premier et le second, on revoit Buxus balearica fructifié, qui existe dans plusieurs d’entre eux, parfois accompagné de rares pieds de Cistus polymorphus et aussi de Teucrium chlorostachyum Pau et F. Q. Sur plusieurs point le long de la piste assez bonne, apparaissent dressés et robustes de merveilleux exemplaires de Galactites Duriaei; Cesium echinatum. Vers les derniers torrents, l’un d’entre eux est prévu pour une visite plus active. On y récolte Lotus sp., Convolvulus sp., Matthiola parviflora à longues cornes, Centaurea involucrata d’un dépe-loppement extraordinaire, des buissons de C. fragilis cachant le talus escarpé opposé; Dactylis hispanica (s. l.), Fagonia cretica, etc.

Tandis que s’effectuent ces récoltes, Hno. Mauricio s’est hâté par le pentes et en a rapporté: Teucrium cohlorostachyum, Asperula, sp., Oryzopsis cae-rulescens, Stipa retorta (tortilis), Arrhenatherum bulbosum, Genista demnatensis, Cistus heterophyllus, Pulicaria odora, Serratula mucronata, Galium Bovei, G. setaceum, Avena sp. Si le temps l’eût permis, bien d’autres choses auraient apparu, qui restent pour les chercheurs à venir.

Nous ferons remarquer l’abondance de Elaeoselinum thapsoides Maire, dans la direction de Tauima, comme celle de Euphorbia serrata, rare dans le Rif, dans les céréales du littoral des Kebdana. Déjà nous l’avions noté à


Cabo Tres Forças et dans la direction de Sammar. Nous rentrions au Collège vers 8 h. 1/2, en pleine nuit au Maroc.

19-V. DJEBEL KER-KEREn montant, vers 600 m., un menu Erodium gr. Cicutarium; un grêle

Vulpia, Cistus fastigiatus. Pas d’arrêt jusqu’à Puerta Abada, 850 m. Là on se divise. Hno. Mauricio va vers les horizons montants; nous nous attachons à la récolté de rameaux fleuris, toujours une fleur ouverte par rameau, de Cistus Sennenianus Pau. C’est par les pentes de la petite Kabila qu’il a établi son choix, depuis le thalveg jusque vers la cime, où il est substitué par C. ladaniferus, mêlé à de rares pieds de C. salvifolius, avec lequel il semble for-mer l’hybride C. Vinyalsi. Les corymbes floraux présentent des formes très peu pédicellés, (ce paraît être la manière générale), et des formes plus sveltes à longs pédicellés. On distingue des calices longuement poilus et d’autres qui ne le sont presque pas. Il se trouve aussi une forme grandi folié et une à feuilles étroites de faciès plus blanchâtres de C. albidus, qui apparaît sur le plateau. Nous avons distribué C. albidus x Sennenianus sous le nom de C. Philothei. Par ces pentes à Cistetum Sennenianum, nous notons Rosmarinus Tourneforti, Quercus coccifera nain parvifolié, Teucrium fruticans, Arbutus Unedo à feuillage dévoré, Ulex Mauritii (gr. africanus), Anthyllis cytisoides, par mo-ment dominant; Rubia peregrina (s. l.). Arrivés sur le plateau d’environ 900 m. qui s’étend légèrement incliné vers le N, où il culmine vers 1050 m., nous découvrons toute la croupe peu ou pas accidentée du masif générale-ment peuplé de maquis, que les Maures taillent dès que les arbustes peuvent donner du charbon. Ils le vendront apparemment aux nomades du Guerroao et du Garet, vastes plaines dépourvues de végétation arbustive. Peut-être les camions l’apportent-ils à Melilla.

La végétation se modifie sur le plateau. Une forme Globularia Alypum y abonde, Genista Raymundi, Lithospermum ericetorum, le Staehelina dubia, Erica arborea, Sideritis virgata var. dentata, à feuilles larges et bien dentées, albi-flore. Nous y vîmes un pied litigieux de ce groupe, et aussi la var. lavandu-lifolia que Hno. Mauricio recueillit aussi; Lonicera implexa, abondant par les pentes; Ceterach officinarum (rare), Catananche caerulea, d’un bleu foncé tige élancée, simple. Mais nous tendions vers les pentes situées à notre gauche, ne perdant pas de vue un genêt présentant une masse dorée sur le flanc d’en face. La descente se fit lentement; des lichens par les branches sèches, et en un point une boule lichéneuse, un vrai nid dissimulé, tel que celui cité par le Dr. Guéniot, dans se récits de biologie; un Lotus foisonnant à feuillage


vert mêlé de quelques pieds cendrés; Centranthus Calcitrapa var. fistulosa, très développé, rappelant celui de Ain-Zora, Teucrium fruticans, etc.

Au fond dans le sentier, apparut la tête de Hno. Mauricio. Nous lui fîmes signe de récolter le beau genêt d’or du grex Genista retamoides, que nous guettions, et probablement distinct spécifiquement du type. C’est un arbuste très décoratif, de port élancé devenant palmiforme par l’accroisse-ment de la tige centrale qui se dénude. Puis nous continuâmes, regardant toujours sur les deux rives. Bientôt apparaissent les premières grappes bleu intense d’un Veronica à feuilles oblongues bien découpées, d’un vert rappe-lant le V. austriaca L. (s. l.) var. Crucis nov. an V. rosea Desf. bleu sur le vif, dit Battandier, rose en herbier. Attendons la dessiccation et la confrontation.

Par les abords de Puerta Abada, abonde le Sideritis Briquetiana var. vio-lacea nov. (?) et une autre variété du même type, à longues grappes violacées laxiverticillées. Hno. Mauricio recueillit là un Carthamus; nous, un Bra-chyapium (?) à lobes court. Puis, ce fut le dîner, le brouillard, la pluie et la descente. Disons, pour être véridique, que Hno. Mauricio avait vu un bois de Genista palmiforme. Il avait rapporté plusieurs des espèces citées et, en plus: Iris tingitana (s. l.) Allium paniculatum (s. l.), Satureia graveolens, Ephedra Villarsi, Hammatolobium Kremerianum, Genista Raymundi, Sideritis ebracteata, Stachys brachyclada, Minuartia sp., Silene Aelleni (gr. divaricata), Onobrychis saxatilis (s. l.) délabré, Cytisus baeticus, Helianthemum pergamaceum (?). Arrivés à la Carretera de Afsó, on s’arrêta pour visiter le monticule de Cudia Arneb de Font-Quer et localité classique de plusiers de ses Sideritis. Nous n’y vîmes rien du tout. L’Artemisia Herba-alba dominait par le flancs, et par les inter-valles, croissait Herniaria mauritanica, abondant par les sentiers de la base. Au bord d’un champ, du côté opposé une petite centurie de Carthamus car-linifolius Pomel (?) gr. calvus.

Note.—Nous pensons que Font-Quer recueillit les Sideritis par les pre-mières pentes de Tagzuf ou de Bu-Idbiren, où nous avons trouvé depuis bien des formes et des hybrides nouveaux.

On partit à la fin. De larges flaques d’eau annonçaient les grosses averses qui étaient tombées tandis que nous étions sur la montagne. Mais vers Taui-ma, nous eûmes une longue panne, d’où nous tira M. Fortea “Officina de correos”, ancien élève de Collège et qui passant par là, eut l’obligeance de nous accompagner jusqu’à Melilla.

Détail de l’hospitalité indigène: Voil à que sur le point de des-cendre, les ondes du brouillad traînant sur le sol, à la manière d’une fumée qui s’en dégage, le maure d’une maison voisine nous arrive avec sa gentille


théière à la main, nous invitant gracieusement à prendre une tasse de thé à la menthe qui nous réchauffa. N’est-ce pas de la belle civilisation ismaélite?

2e Note: Le lendemain, le ciel reste couvert, et durant la nuit on se ré-jouit d’entendre la pluise tomber; plus de 21 mill. accuse le pluviomètre de M. Ambrós, le professeur du Collège notant régulièrement les données météorologiques. Il a plu aussi dans la matinée et clans la matinée du jour suivant, 3 mill. en plus. Et la température de fraîcher règne soir et matin et pendant les jours sans soleil. Voil à bien de l’insolite au Maroc, contredisant le non nove sub sole antique.

BENI-MEDIEN; BU-AFRA (TAFERSIT)23-V.Cette excursion est due à l’aimable invitation d’une section de jeunes

favorisés d’un jour de congé. Dans la plaine de Tauima, l’Ammi Visnaga Paui et Hybernonis s’élevaient vigoureux au-dessus des orges, (qui peut-être sont des blés). La plupart sont moissonnées, mais il n’en reste encore pas mal. Les tardives, les avoines, sont encore vertes. Plus loin, le long de la route, Notobasis syriaca; par les marges. (herbeuses, le vigoureux Echinops spinosus se dresse, la grosse calathide centrale décorée de rieurs blanches, escortée des raméales plus petites, don l’anthèse est plus tardive. Le chardon-Marie, ami des sites à détritus, porte baut ses grosses têtes desséchées. Il abonde dans les sites rudéraux autour de Zeluan. Puis viennent les ombelles d’un Hippomarathrum. La camionnette fait une halte pour le petit déjeuner en rase campagne, où les enfants se dispersent une demi-heure. Ils aiment à pré-senter des fleurs, tout ce qu’ils rencontrent sans se préoccuper de leur nom; des sauterelles, des coccinelles, des coléoptères, des pierres, des coquilles, ce qui leur semble devoir intéresser. Parfois une branche errante de Zyziphus s’accroche à leurs (habits; leurs mollets s’égratignent aux caresses rébarba-tives de l’Asparagus horrigus, du Lycium intricatum, du Scolymus hispanicus et du Carthamus lanatus, qui commencent à fleurir. Rien de curieux pour le botaniste. On repart. Dans la région de Tistutin, à 50 kilomètres de Melilla, c’est un vrai semis de Elaeoselinum thapsoides, qui surgissent à perte de vue dans l’immense plaine. Les pluises laissent croire à un nouveau printemps. Le sol se joncbe de l’or de menues composées; de grêles graminées s’élèvent sveltes, des Echium égayent les marges de leurs cymes carminées ou bleues selon l’espèce.


Nous passons à côté de Dar-Drius, 72 kilomètres de Melilla, où l’argile reste nue, parsemée dans ces vastes plaines salpiquées de grosses touffes fleu-ries de Peganum Harmala, de menus buissons glauques de Anabasis glauca (ni l’un ni l’autre broutés par les ovins). Là aussi, et plus loin, les ponts ayant été emportés, les deux camionnettes, par des pistes improvisées, qui durent depuis les crues d’octobre, descendent dans les torrents, qui gon-flés intercepteraient les communications. Enfin, par de mauvais chemins, depuis l’abandon de la Route de Tensaman, nous abordons au petit village de Beni-Medien, dont les habitants, tous agriculteurs, accourent avec sym-pathie, les enfants surtout.

Pendant le déjeuner, à 13 h., nous en fûmes comme assiégés, restant à une petite distance, recueillant tout ce qui les tente, des boîtes, des sachets abandonnés, recevant sans façon un bout de pain ou d’omelette, non de la viande, pas plus que du vin. Dès l’arrivée à Beni-Medien, on note l’abon-dance de Ononis Natrix (s. l.) par champs et talus, forme à folioles suborbi-culaires et non oblongues ou lancéolées. Le menu Linaria reflexa var. alba, à tiges renflées par des zoocécidies, habitées de menus curculionides, abonde dans les céréales. Mais on a hâte de se diriger vers la montagne, où l’on aborde à peine, car la pluie, à fréquentes reprises, nous oblige à chercher un abri sous les touffus oliviers au début de leur floraison. On note peu de chose: Thymus Mumbyanus (s. l.), Scrofularia canina et laevigata, Chaenorhi-num rubrifolium, Mentha rotundifolia, feuille, Calamintha heterophylla, Cyno-glossum creticum var., Doumerguei, Ranunculus flabellatus, défleuri, Euphorbia Characias, etc.

Hno. Mauricio plus intrépide rapporte un Ononis sp. qui nous intrigue, un pied typique de Cephalanthera longifolia (ensifolia), deux pieds d’Orchis fragrans, Silene divaricata, Polycala laticarpa, Quercus llex, à feuilles élargies, Euphorbia Chararias, bien rare dans le Rif oriental, Teucrium Huoti et me-lillense au début de leur anthèse, Galium Bovei. Pendant la récolte de l’Ononis Natrix, la sangle à poignée de mon carton d’herborisation tenta un marmot qui la cache dans les plis de sa robe. Dès que je m’en aperçus je fis la récla-mation hautement à travers la foule silencieuse. Un maure, peut-être, l’ins-tituteur, découvrit le délinquant, qui la sortit de sa cachette, sans rougir. Personne n’avait bougé à mes réclamations.

Personne non plus ne s’étonna de la restitution. Chacun avait gardé en apaprence, extérieurement une neutralité absolue; sans s’immiscer dans le conscience d’autres, sanctuaire insondable et inviolable. Aucune manifesta-tion. Affaire d’habileté ou de dissimulation, apanage de race. Entre temps, tous les nôtres avaient réintégré chacun son poste dans les camionnettes.


Elles filèrent sous le pluie, jusqu’à Drius pour une partie de fut-bool. Nous en profitâmes pour continuer nos investigations et nos récoltes: Beta macro-carpa, Calendula aegyptiaca, Mesembryanthemum nodosum, Echium 2 sp., Paro-nychia argentea v. mauritanica, Lycium intricatum, Centaurea eriophora, Trisetum neglectum, Thrincia hispida, Phalaris hematites et paradoxa, Lolium lepturoides, Sisymbrium Irio, Corylocarpus muricatus à grandes fleurs jaunes, Hirchsfel-dia adpressa, et d’autres vulgarités de l’endroit. C’est là que le “teniente” Sans, nous dit que, depuis le 8, chaque jour, ou peu s’en faut, apportait son aversse. Les 24 et 25, le pluviomètre du Collège marque 3 et 5 mill., pluies très claires.

BENI-SNASSEN: PLAINE DE TRIFA ET COLLINES LIMITROPHES. ALLUVIONS DU MULUYA

28-V.Départ vers 4 h. 1/2. A 6 h., nous sommes aux officines internationales

pour le visa des passeports. Et puis nous allons tâtonner un peu sur la route de Berkane pour trouver la piste de Taghit, la montagne des arganiers, car c’est bien pour la récolte de Argania spinosa (L.) Maire que nous avons effec-tué le passage de la frontière rendu assez compliqué lorsque le chauffeur et les compagnons ne sont pas en règle avec la réglementation douanière. Enfin nous inspirons de la confiance et nous passons. Nous poussons jusqu’à la Casbah, c’est-à-dire 4 kil. au-delà de la piste de Taghit, que nous n’avons pas su distinguer. Là, nous trouvons providentiellement un français de Ber-kane qui nous renseigne. Et nous poussons une pointe vers “les Jardins” si-tués à quelques kilomètres vers la montagne. L’on y déjeune et les premières récoltes commencent: Satureia baetica, Helianthemun virgatum à belles fleurs rouges légères; Nerium Oleander, aux alentours des sources; Lythrum Graefferi, Helosciadium nodiflorum, Veronica Anagallis, (s. L.), Cyperus longus, le long des petits canaux d’arrosage; Erodium sp., dont un très développé que rapporte Hno. Mauricio. On repart pour les arganiers qui hantent l’imagination: 4 kil. de route et quelques kilomètres de piste. On longe la base des coteaux hérissés d’oliviers sauvages à feuillage sombre. Un arbre de feuillage plus clair frappe les regards observateurs. Hno. Mauricio descend, et nous fait signe d’accourir. On fait ample récolte. Un Maure d’une case voisine nous mène à d’autres coteaux où se trouvent les mêmes arbres fructifies, à environ 2 kil. plus loin. Nous constations que les pieds fructifies sont nettement épineux et que les longues grappes florifères du premier sont remplacées pas


des glomérules axillaires peu nombreux situés vers l’extrémité des rameaux feuilles. Les drupes verts sont ovoïdes et de la grosseur de belles prunes. Le Maure en ayant dépouillé un de son péricarpe casse le noyau avec une petite pierre sur le roc et attire notre attention sur l’amande blanche et ténue de laquelle s’extrait de l’huile.

L’arbre est très robuste et très fructifère. Sa culture dans l’Afrique du Nord et probablement dans le Midi de l’Europe pourrait être rémunératrice. Il appartient à la famille des sapotacées comprenant environ 400 espèces des régions tropicales et extra-tropicales chaudes.

Sa nomenclature est la suivante: Sideroxylon spinosum L. = Argenta spinosa Maire avec les deux variétés apiculata et mutica Maire, la première désignant le type, et la seconde, la forme inerme ou subinerme. C’est tout de même malheureux que l’emploi de trois termes là où deux pourraient suffire. Ar-gania spinosa: c’est bien quelque forme épineuse, sans recourir à un autre terme moins clair et précis. Argania spinosa mutica désigne la forme inerme sans épines. Triste nécessité de précision, à laquelle, seuls, les botanistes s’assujettissent.

Les coteaux incultes où il est clairsemé hébergent des Callitris articulata et de nombreux oliviers sauvages, de vrais peuplements de Calycotome inter-media; Genista atlantica, entremêle con Withania fruticosa, Noeae mucronata, Eryngium mauritanica, Zisyphus Lotus, Rhamnus oleoides, Lycium intricatum, He-lianthemum virgatum, Teucrium Polium (s. l.), Convolvulus suffruticosus, Thymus Munbyanus, Ajuga pseudo-Iva. Entre les térophytes: Calendula gracilis DC. (s. l.) an sp. altera, Campanula afra, Scabiosa semipapposa, Centaurea involucrata, Reichardia bicolor, Urospermum picrioides, Centaurium Faurei (nov?), Cerinthe major, Campanula Brinus, etc.

Nous déjeunons sous le premier bel arbre, sub ima argania, situé à une petite demi-heure en arrière. En nous y rendant, un svelte Echinops de tête bleue nous tente… On y arrive enfin. Le Maure participe à notre menu hors la viande et le vin. A la fin, il apporte les utensiles ad hoc et prépare le thé, dont il nous sert les trois tasses traditionnelles. Deux petits bambins intel-ligents et gentils l’accompagnent souriant à leur papa et à nous. Nous leur donâmes de ce qui restait qui pût leur agréer. Et nous nous séparâmes de ce sectateur du Coran respectueux de sa loi, et d’une hospitalité remarquable.

Nous étions à 2 kilomètres de la Route et à environ 9 kilomètres du Pont International. Après les formalités de la frontière nous courûmes aux rives du Muluya, qui acheva de combler nos cartons: Echinops sp., Plantago albicantiformis anual, et P. lusitanica, Trisetum sp. parviflorum (?), Cutandia memphitica, Bromus sp., Kalbfussia sp., Cotula sp., Anacyclus sp., Pulicaria


sp., Sonchus sp., Hypochaeris cretensis (?) et Avena sp., Sphenopus Gouani, Son-chus aquatilis, Withania somnifera, Andryala cosyrensis, Loeflingia sp., Filago fuscescens fa. ramosissima, F. sp., plur., Polyg[onum lapathifolium var., Juncus insulanus, Imperata cylindrica, Polypogon melillensis, Eryngium aquifolium Cav. var. barbarum Yahand. et Maire.

Nous arrivions de bonne heure et, g. à Dieu, “sans encombre” au Col-lège, le coeur en joie. Le soleil tempéré, le calme de l’atmosphère, labien-veillance des hommes, l’hospitalité souvent éprouvée de l’indigène avait fait de cette longue excursion (plus de 80 kil.) un jour fructueux et agréable. Nous devons un cordial merci à notre aimable confrère M. Alphonse Faure d’Oran qui avait eu l’obligeance de nous adresser un croquis de l’itinéraire et la liste des plantes qu’il avait rencontrées. L’écart sensible de cette liste avec celle donnée ci-dessus, confirme notre doute que nos arganiers ne sont pas ceux de Taghit, ayant été ré- coltés par les premiers coteaux calcaires, d’environ 120-150 m. d’altitude qui s’élèvent au sud de la vaste plaine de Trifa. Celle-ci, à perte de vue, s’étend vers la mer. De la Route de Berkane, coupant à travers champs, on y atteint en moins de demi-heure.

3-VI. MONTAGNES DE BENI-TUZIN: BU-ILMA (GUEZNAIA), PLAINE SAUMATRE ENTRE TALAMAGAIT ET TE-

LATA-ESLEF

Vers 6 h., nous atteignons la piste qui franchit le Kert presque en face de Rastataf, laissant sur la guache à flanc de coteau le macule le dépôts salins dits “los Salados”. Et nous gravissons jusqu’à la ligne de faîte la pente de la montagne schisteuse inclinée vers le Kert. Là nous mettons pied à terre, et des sommets voisins interrogeons l’horizon.

Nous apercevons la vaste plaine de Guerroao, près de laquelle nous étions arrivés: dans le lointain, les montagnes de Ain-Zora. On récolte là un menu Erodium de lobules foliaires arrondis, rare, brouté; Sideritis ebracteata, Statice echioides foisonnant, Campanula afra, Callitris articulata (quadrivalvis) var. glaucostrobilea. Toute la montagne depuis Azib de Midar, les montagnes, d’en face et celles qui continuaient étaient un vaste callitrietum où persis-taient quelques Pistacia atlantica, des Juniperus oxycedrus, Pistacia Lentiscus, Cistus albidus, C. Libanotis (s. l.), Genista atlantica, Olea Oleaster. La pauvreté de la flore reconnue, nous eûmes hâte de rebrousser chemin pour rejoindre la belle Route de Villa Alhucemas. Mais on déjeuna à l’ombre de l’escar-pement taillé à pic par les contemporaines érosions produites par les crues


du torrent dans les assises alluvionnaires. Vers 9 h., nous étions au pied des montagnes de Bu-Ilma, au col même. Et nous nous mîmes à grimper les pentes raides d’un sol siliceux, très meuble, occupé par de maigres céréales, et de vigoureux résédas: Reseda collina, R. Dutoiti, R. lutea (s. l.) et apparem-ment des variétés et des hybrides; mais plus dominant, une race de Eruca sativa (s. l.) couché sur le sol. Comme d’ordinaire, nous nous étions divisés, bien que nous ne fussions en tout que deux. Hno. Mauricio dans toute son activité disparut vite. Je montais lentement, mettant tout mon soin à bien observer. Il atteignit les plus hauts sommets, parcourut plus d’espace et recueillit bien des espèces. Voici les plus intéressantes de nos récoltes: Sideritis arborescens (s. l. ex F. Q.), et plusieurs belles formes et variétés nou-velles; Matthiola sp., grands pétales; Onopordon acaule; Filago sp., Lotus sp., Malcolmia africana, Crucianella patula (?) (s. l.), Adonis sp., Senecio gallicus (s. l.), Asperula hirsuta (s. l.) et A. arvensis (rara), Leontodon hispanicus, Thymus Benoisti, Teucrium corymbiferum (s. l.), Caucalis daucoides, C. leptophylla et C. bifrons, Cistus Libanotis et C. albidus encoré fleuri, Quercus coccifera, Brachypo-dium ramosum (s. l.), Dactylis hispanica (s. l.), Stipa parviflora (s. l.), S. Fontane-si (?), S. tenacissima, Micropus bombycinus, Vaccaria parviflora, Vicia peregrina, Ononis pusilla (Colummae) et O. reclinata, O. Natrix, Hippocrepis ciliata (s. l.), Leuzea conifera var., Rhaponticum acaule, Onopordon sp. virescent oligocéphale, Genista ephedroides (?), Brachyapium sp., Microrhyncus nudicaulis.

Vers 1 heure et demie nous sommes de retour au point du départ et songeons à redescendre vers la plaine, où nous dînons assez tard sous un olivier sauvage très vigoureux. Il faut presque ramper pour entrer dans son ombre. Autour de lui croissent: Sisymbrium erysimoides, Erucastrum varium, Biscutella coriophora très grêle, Galium Vaillantii (saccharatum) et G. tricorne, Silene muscipula, Scorpiurus muricatus, Minuartia procumbens, Eryngium cam-pestre v. viridis, Echinops spinosus (s. l.), Sisymbrium Columnae, Salvia dolichoriza Cab. Nous nous arrêtons enfin par les plaines argileuses halophiles, où ont lieu les dernières récoltes: Festuca interrupta, Linaria commutata, Suaeda fruti-cosa, Frankenia sp. très dense, Monerma cylindrica, Lepturus incurvus, Polypogon maritimus, Ranunculus muricatus, R. trilobus, Spergularia sp., Beta maritima, Hordeum maritimum.

Vers 7 h. 1/2, nous étions au Collège, heure du souper, et afin de déran-ger le moins possible le personnel du service bien obligeant.

Nous le reconnaîtrons. Note: Dans la montagne trois fois je surpris des couples de perdrix, qui

s’enfuirent à tire d’aile. Et à leurs cris aigus et comme d’enfants effrayés, je re-connus que ce serait une race différente de la nôtre, sensiblement plus récente.


EXCURSION ANNUELLE DANS L’ATLAS RIFAIN, DIT AUSSI PE-TIT-ATLAS: TARGUIST, LLANO AMARILLO (ISAGUEN), TELATA DE KETAMA, TIDIGUIN, BADU: DU 10 AU

13 juin.

Nous pensâmes bien de devancer les dates des années précédentes. La menue végétation, à peine entrevue les années précédentes y foisonnait et bien intéressante.

BENI-HADIFA, HACIA 1.300 m.

1. Silene gallica, Tuberaria vulgaris souvent brouté, à pétalestrès caducs, T. variabilis Masguindali dans le cistetum ladaniferum; Tolpis umbellatum, Cis-tus heterophyllus, monspeliensis, albidus, salvifolius; Quercus, Olea… Dans les céréales, Micropus supinus, Ornithopus compressus, Crucianella herbacea (?), Aspe-rula arvensis, Linaria arvensis (?), Linaria heterophylla, L. sp. à petites fleurs blanches, Elaeoselinum sp. en feuilles seulement, plusieurs Anthemis d’années précédentes, Corynephorus gracilis, Scleranthus verticillatus, Ononis Natrix, Evax sp., Aira sp., etc.

Sans alimentation, il n’y a point d’homme… Puis ça continua.

2. Bab-Izugar.—On descend avant d’atteindre le col, 1230 m. envi-ron, toujours sur sol siliceux. Par le talus d’en face, un Teucrium vivace complètement herbacé frappe agréablement le regard enquêteur. Serait-ce’encore un sp. nov?… Prudence!… Grande réserve!… Nous n’avons pas de binôme à la mémoire qui le puisse désigner. Il nous paraît se rapprocher du groupe pseudo-Scorodonia, tout en restant bien distinct.

Et, comme d’habitude, on se sépare. Par les pentes pierreuses entre cé-réales et lambeaux incultes ou garrigues on note quelques bonnes espèces: Campanula Rapunculus subvar. verruculosa (H. et L.), C. leptosiphon, Specularia castellana var. maroccana (Pau et F. Q.) Maire, Antirhinum Burnati, Andryala cedretorum, Teucrium pseudo-Chamaepytis, Velezia rigida, Catapodium tenellum (L.) Trabut et C. sp., Trigonella ovalis, Nardurus Lachenali (?), Tolpis umbellata, Tunica rifea Pau et F. Q. vel sp. de racine épaisse, corolles jaune pâle; Fuma-ria Munbyi B. et R., Durieua hispanica, qui foisonne; Micropus bombycinus, M. supinus, Brassica sp. de siliques grêles; Rumex Acetosella, etc. Et en soufflant on grimpe jusqu’à l’extrême sommet très aride vers 1.500 m., trébuchant


par moments entre les cistes clairsemés ou les Quercus coccifera (s. l.), et où se conserve Centaurea Degeni. On note un délicat Hypochaeris de port étalé sur le sol. Puis on se tourne vers le groupe préparant un bouillon restaurateur, malheureusement un peu salé. La descente est laborieuse à travers de claires céréales où les grosses pierres abondent. Chemin faisant, la récolte continue: Senecio lividus, Erophaca baetica, Adenocarpus grandiflorus (grex telonensis), Gla-diolus byzantinus (?), Hermaria cinerea et H. africana (Batt,) irrégulièrement ramifié, Scleranthus polycarpus (verticillatus), Filago minima, F. gallica, F. sp. etc. Tout au fond, Evacidium bicolor, déjà bien fané. Après le déjeuner, départ pour Isaguen (Llano Amarillo), que nous entrevîmes ravis de sa fraîcheur et de l’abondance de sa végétation. Après quelques récoltes suivies du repas du soir, nous prenions le chemin des “Intervenciones”, où nous étions attendus par M. le très aimable Capitaine Bocinos. Il s’offrit courtoisement pour ce dont nous pourrions avoir besoin. On passa la nuit au “Consultorio”, où des lits nous étaient prépares. Nos itinéraires avaient fixé le soir du lundi et tout le mardi pour la meseta de Isaguen seulement entrevue la veille.

3.—Llano Amarillo, vaste pâturage légèrement marécageux par lam-beaux le long du ruisseau, situé vers 1.600 m., occupé sur les bords par de larges bandes de cedretum atlanticum. Dès le soir, nous faisons bonne provision de Halimium umbellatum, H. atlanticum, Helianthemum paniculatum (s. l.), très floribond et en grosses touffes feuillées et grandiflores. Sur Halimium rifeum, on note de denses colonies de Cytinus Hypocistis lutescens (Batt.) de couleur citrine qu’on n’a pas même le temps de récolter ou de lieu pour colloquer, tellement les cueillettes abondent; Polygala baetica, Anthemis sp. vivace, non encore observé; Genista Tourneforti Spach var. Jahandiezi Maire, en larges coussinets légèrement épineux; Ranunculus flabellatus (s. l.) grandiflore, R. Alae (s. l.), Geum sp. laissant penser au G. silvaticum, Hemiaria glabra, Viola Munbyana (s. l.), Cistus Gardi (varius auct., non Pourret), Campanula fili-caulis DR. var. pseudo-radicosa Lit. et Maire, Catapodium tenellum, Carex sp. Le lendemain, on s’attaque à des choses souvent menues: Minuartia dicho-toma, Astragalus cymbaecarpus, très réduit, Lotus atlanticus de petites fleurs blanches et légumes rigides filiformes, Poterium très grêle étendu sur le sol, Anthoxanthum ovatum Senneni, Koeleria pubescens (?), Silene Ibosii à longues rieurs d’un rouge tendre délicat, Cornicina lotoides, Tuberaria variabilis Mas-guindali, Arthrolobium durum, Trifolium glomeratum, T. phleoides, T. scabrum, T. striatimi, T. Bocconei, T. Cherleri, T. ligusticum, T. hirtum, T. minus, etc.; Carduus Martinezi, Eryngium sp. de courtes rosettes inermes et de panicule réduite, Thymus hirtus var. Battandieri, Saxifraga granulata y S. veronicifolia,


Cerastium sp. plurima, Carex stellulata, C. glauca (?) (s. l.), Juncus capitatus, J. squarrosus, Orchis maculata (s. l.), Agrostis Perezi, Leontodon… mélé à Thrincia tuberosa (rare), Seriola aetnensis var. scapigera, forme très abondante depuis Telata de Ketama par les montagnes qui l’entourent; Vicia heterophylla, V. lathyroides, Lathyrus angulatus, Scleranthus polycarpus (s. l.), Armeria sp., V. Lecomtei en fleurs et fruits depuis 1.300 m. jusqu’à 1.600 m. tout comme ce Silene Ibosi si décoratif, ainsi que Lavandula pedunculata atlantica, Halimium rifeum, Cytisus megalanthus, etc.

De vastes lambeaux du pacage jaunissait sous l’exubérance du nain et couché Genista nociva, que nous n’avions jamais vu si beau. La récolte du nanissime Astragalus cymbaecarpus que, sur le tard, nous trouvâmes rami-fié, et d’autres menues plantules, nous ont occupé beaucoup et retinrent longtemps notre regard attaché au sol. On ne peut songer à la publication d’exsiccata sans consentir à des récoltes très absorbantes et à leur prépara-tion et manipulation plus assujettissantes encore.

Une panne survenue au bout de la montée, à côté même de Ketama, nous permit la récolte d’un joli Silene à belles fleurs roses, et de Sedum sp. tout rouge, à l’exception des fleurs; Anthemis Bovei Aguilaris, Cerastium…, Lavandula atlantica, simple forme de L. pedunculata Cav.

4. Tidiguin.—Hno. Mauricio et son compagnon attendaient le “policía indigena” qui devait les accompagner au Tidiguin avec un mulet. La récolte fut fructueuse. Ils éprouvèrent l’agréable émotion de fouler la neige de juin, et de s’abreuver à des fontaines trop froides tandis que la paisible monture broutait sans scrupule le Vicia cedretorum F. Q.

De la récolte rapportée, nous notons: Tunica angustifolia, Alyssum speciosum Pomel de l’extrême sommet, 2427 (?), Linaria brevicalcarata, Prunus prostra-tus var., Potentilla (2 sp.), Armeria alpinifolia, Iberis Grosmiqueli, Arabis auri-culata, Alyssum spinosum (s. l.) non fleuri, Isatis djurjurae fl. et fr., Silene sp., S. piliancyrana, Carduus sp. très épais en rosette seulement, Achillea multisecta (?), Anthoxanthum odoratum. (s. l.) Avena sp., Cynosurus elegans, Leucanthemum demnatense, Chrysathemum (?), Carex sp., Jasione echinata et humilis, Tunica sp., Saxifraga sp. abondant, Dianthus Bolivaris, Adenocarpus decorticans, Centaurea seuseana, C. sp., Galactites Duriaei, Centaurea à tiges très courtes bractées longuement pectinées récurvées fleurons rose vif, Cerastium sp., Cynoglossum sp., Carex stellulata et C. sp., Heracleum sp., etc.

Au alentours du “Consultorio”, nous revoyons en fraîcheur des espèces connues: Tuberaria variabilis Masguindali, Fumaria sp., Myosotis sp., Andryala cedretorum, Valerianella microcarpa, Marrubium lieterocladum non fleuri à coté


de M. vulgaris en fleur; Hyoscyamus niger, Teucrium afrum de tiges herbacées coétane au Marrubium heterocladum lâchement rameux dans le haut; Vicia Lecomtei, et V. lathyroides, Silene Ibosi, Seriola, Cerastium sp., Koeleria pubescens, Arthrolobium sp., Vulpia sp., Cornicina lotoides; Ornithopus compressus, Bromus sterilis, Scleranthus polycarpus, vu partout depuis le sol siliceux de Beni-Hadi-fa; Lavandula atlantica, Cistus Gardi, Crataegus pubescens; Quercus suber, Cedrus atlantica en superbes arbres. Par une côte très abrupte de schistes effrités d’abord, puis par un sentier à travers cistes et vigoureux Juniperus oxycedrus, nous essayons en vain d’arriver à un cedretum situé de l’autre côté de la montagne, où nous avions vu de superbes Asphodelus cedretorum Nob. de hampes altières simples, en fleurs et fruits. La respiration est haletante, les jambes flageolent. Arrivé au sommet, nous apercevons Azib de Ketama en face, preuve que nous avions atteint ou dépassé l’altitude de 1600 m., parti de 1320 m. Nous constatons que ces courses, qui ne sont qu’un jeu pour les jeunes enthousiasmes, se haussent au-dessus des courses à notre portée. On se résigne. On s’assied sur le carton d’herborisation. On se relève pour une autre fraction de la descente. On repart… sans noter que le carton ne suit pas. On frôle Ulex tazensis, généralement non fleuri; Halimium lasiocalyx rifeum à belles corolles foisonnantes et à sépales hérissés d’une élégante et longue pilosité; le hautain Cistus ladaniferus, Mauritianus petiolatus; Convul-vulus leucochnous de tiges inégales rampantes, racine allongée napiforme.

Et sans même noter que le carton est resté en bataille, on rentre au “Consultorio”, mal préparé pour le repas de midi. Après un léger repos, on grimpa de nouveau à mi-côte. Point de carton. Il passa la nuit à côté du genévrier qui avait abrité notre fatigue de la veille.

Hno. Mauricio et son campagnon rentrèrent moulus du Tidiguin, deux cartons rebondis sur la secourable monture, qui sans y songer avait brouté le pâturage alpin. Le souper et les lits improvisés réparèrent les excès impu-tables à la sacrée fureur de la science.

5.—Badu, vers 1700 m. En s’y rendant, on constate de belles sources ou des ravins avec ruisselets. Bon signe.

Par un coteau où croît le seigle, fleuri de Cistus laurifolius atlanticus, C. ladaniferus Mauritianus, petiolatus, maculatus, on note ou récolte: Laurocerasus lusitanicus, Halimium atlanticum, Carex sp., Scirpus Holoschoenus, Agrostemma Githago, Evax, Eryngium dichotomum, Scleranthus polycarpus, Leucanthemum demnatense var., Campanula rapunculus var. verruculosa, Anarhinum pedatum, Lavandula pedunculata atlantica, Linaria heterophylla, L. arvensis (?), Des-champsia Mairei, Millium (?), Leontodon sp., Origanum elongatum, Erysimum


Kunzeanum, Dactylis hispanica (s. l.), Avena pratensis (s. l.), Macrochloa arena-ria (s. l.) var. maroccana, Vulpia sp., Bromus intermedius, Catapodium Lachenali, Lolium lepturoides.

Et nous pensons clore là ces listes écourtées, mais, fidèles, écrites le plus tôt possible après les excursions, étayées de nombreuses sinon toujours d’abondantes récoltes en témoignage, qui entrent généralement dans nos collections et celles de nos fidèles souscripteurs.

Vers 2h., nous déjeunons au delà d’Axdir, après la récolte en fleur du Carthamus rifeus F. Q. (loc. class.), que nous récoltâmes fructifié la première année que nous passâmes par là. C’est un brigand polycéphale de hautaine contenace, croissant en touffes buissonneusses, complètement distinct de C. arboreus de Murcie et d’Andalousie.

Nous devions rentrer de bonne heure. Et il en eût été ainsi sans quelque pannes prévues par notre conducteur, n’ayant pas pris la précaution de chan-ger les vieilles roues (cubiertas) de son auto. De sorte que notre rentrée au Colegio s’effectuait 6 h. plus tard que l’heure prévue, à 1 h. de la nuit du jeudi au vendredi.

Nous avions quitté Melilla, lundi à 2 h. de la nuit. Tout est bien qui finit bien. Accidents d’appareils seulement, surtout après l’excursion bien réus-sie, par une nuit calme et sereine merveillesement éclairée par la lune dans la vaste plaine de Bu-Farcut,… cela n’a pas de grandes conséquences. Les quatre jours passés dans les montagnes de Ketama avaient été, grâce à Dieu, au-dessus de toutes nos prévisions et de tous nos désirs. Temps calme, clair, pas trop chaud, pas froid non plus à la chute du jour et dans les matinées. Flore ruisselante de grâce et de fraîcheur, riche et variée. Le souvenir restera. Nous serat-il donné de revoir ces sites ?…

“Sire, l’avenir est à Dieu”. Notre incertitude reste confiante, l’abandonnant entre les mains du Père

que nous avons dans les cieux.

23-VI. Les martinets forment de denses essaims, le soir sur le Collège et les casernes voisines.

24-VI. Depuis une semaine, je ne cese d’écrire les étiquettes des récoltes du l’Atlas Rifain et j’espère finir avant que sonne le départ du bateau, ce soir, à 5 h. Hno. Mauricio m’accompagne au “Vicente la Roda” petit bateau qui doit me ramener au port de Barcelona. M. Antonio Aragonés de la Junta Municipal a l’amabilité de venir me saluer au départ, car c’est le frère de D. José María Aragonés, notre provincial de Barcelona.


25-VI. Escale au port d’Oran, ville de 180.000 h., la majorité d’origine espagnole. Notre confrère et ami, M. Alphonse Faure, vient me chercher pour dîner chez lui. Il m’a réservé un beau colis de ses récoltes botaniques de la province d’Oran et des Beni-Snassen (Maroc). Je garde le souvenir de ses délicates attentions et de celles de Mme A. Faure. Lettre de M. le Dr. J. B. Darder Rodés s’informant de mon départ pour venir m’attendre à mon arrivé. Bien aimable!

27-VI. Débarquement à Barcelone, à 15 h. M. le Dr. Vinyals a eu l’ama-bilité de venir m’attendre et me confie à son habile et dévoué chauffeur “Joaquin”, qui me ramène au milieu de mes aimables confrères de la Bona-nova.

Note.—Au début de novembre, les caisses contenant les récoltes sont encore retenues par la douane, qui apparemment, aura quelque employé amateur de la flore du Maroc.

Pages.

Dédicace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Première campagne. 1930 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 17 Juin.—Coteaux de Rostrogordo. Falaises. Kabila de los Santos . . . . . . . 11 18 Juin.—Randonnée turistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 20 Juin.—Río de Oro. Kabila de Sidi-Guariach. Farhana. . . . . . . . . . . . . . 13 20 Juin.—Gurugu. Barranco del Infierno. Basbel. Taquigriat . . . . . . . . . . 14 25 Juin.—Barrio del Real. Kabila de la Mezquita. Yacinen . . . . . . . . . . . . 16 26 Juin.—Nador. Bords salés de la “Mar Chica” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 28 Juin.—Montes de Tizi-Assa, Tafersit. Dar-Drius. Beni-Bu-Facub.Tistu-

tin. Garet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 1 Juillet.—Hidum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 3 Juillet.—Hidúm (2e visite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 5 Juillet.—Zaio. Muluya. Collines de Quebdana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 8 Juillet.—El Kola. Basbel. Taquigriat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2210 Juillet.—“Vivero de la Ciudad”. “Jardín Valenciano” . . . . . . . . . . . . . . 22 12 Juillet.—Zoco Telata Eslef. Plaine Salée. Ruisseau et Font Ras-Tataf.

“Los Salados”. Dar-Drius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Seconde campagne. 1931 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 21 Avril.—El Zaio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2526 Avril.—Monte Arruit. Tauima . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 28 Avril.—Cabrerizas Altas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281 Mai.—Beni-Sicar. Hidum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 3 Mai.—De Segangan à Uixan. Monte Uixan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 7 Mai.—Coteaux basaltiques de Mazuza. Falaises du littoral. Tigorfaten . . 31 10 Mai.—Hidum et Aguada de las Palmeras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 14 Mai.—Cabrerizas Altas (2e visite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 21 Mai.—Farhana et Zoco el Hach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 28 Mai.—Muley-Rechid. Zaio, Moulouya-Kebdana. Gué de Saf-Saf . . . . . 34 8 Juin.—Cabrerizas et Rostrogordo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 10 Juin.—Hassi-Berkane. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 12 Juin.—Calablanca. Muley-Rechid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

I n d e x c h r o n o l o g i q u e


16 Juin.—Gurugu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 18 Juin.—Tigorfaten=Barranco del Nano=Valle de las Adelfas . . . . . . . . . 39 20 Juin.—Muley-Rechid (2e visite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 25 Juin.—Tizi-Assa. Hemis de Tensaman. Annual. Kabila de Beni-Ulichex.

Ben-Tieb. Dar-Drius. Arruit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 4 Juillet.—Río de Oro et Tigorfaten . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 6 Juillet.—Villa Marie-Louise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 7 Juillet.—Rives du Nekor. Axdir. Villa Sanjurjo. Beni-Hadifa. Targuist. . 43

Troisième campagne. 1932 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 12 Mai.—Beni-Medién . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 16 Mai.—Nador . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 19 Mai.—Visite du Gurugú. Taquigriat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 22 Mai.—Muley-Rechid (Ulad Settut) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 28 Mai.—Sammar. Yazanen. Ismoar. Hidum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 3 Juin.—Melilla. Du Cremadero à la Bocana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 5 Juin.—Zeluan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 7 Juin.—Melilla. Cremadero. Restinga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 9 Juin.—Cabrerizas Altas et Barranco del Doctor Linares . . . . . . . . . . . . . 57 14 Juin.—Pont du Muluya (Ulad Settut). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 16 Juin.—Taurirt. Bu-Ammar. Seddit (Beni-Sicar) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 18 Juin.—Muluya, du Pont International en Amont . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 21 Juin.—Afsó (Beni-Bu-Yahi) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 25 Juin.—Zoco el Arbáa de Arkemán et Lehaddara. Ulad el Hach et Cabo

de Agua (Kebdana). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 28 Juin.—Tauima (Mazuza). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 30 Juin.—Barranco del Lobo (Gurugu) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 1 Juillet.—3e visite à la Restinga (Melilla). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 4-5 y 6 Juillet.—Tizi Ifri et Ketama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Liste des plantes observées le 4-5 et 6 juillet 1932 dans.l’Atlas Rifain . . . . 70 14 Juillet.—Arruit. Cudia Arneb. Gorges de Fum-el-Krima. Arrof. Djebel

Ker-Ker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 Appendice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 7 Juillet.—Visite du Barranco del “Polvorín” ou Majano (Almería), avec

Hno. Jerónimo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

Quatrième champagne. 1933 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 7 Mai.—Afsó. Cudia Arneb. Montes Bu-Idbiren. Rives du KerKer . . . . . . 85 11 Mai.—Yacinen. Gorgo. Barranco de Sidi-Had el Hach . . . . . . . . . . . . . 90 14 Mai.—Dar-Kebdani. Kadia. Kanduxi. Tauriat-Hamet (Beni-Said) . . . . 92 18 Mai.—Beni-Sicar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 26 et 27 Mai.—Ain-Zora. Ain-Ammar. Dar-Drius . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 2 Juin.—Bocana (Melilla) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 9 Juin.—Cabrerizas Altas. Barranco du Dr. Linares . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 14 Juin.—Djebel Ker-Ker. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

Pages.

I N D E X C H R O N O L O G I Q U E 165

Endèmismes du Ker-Ker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 19, 20, 21 et 22 Junio.—Atlas Rifain: Targuist. Bab-Izugar. Tiguidin et

retour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 1 Juillet.—Muluya. Tauriart-Zaio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 Relation de Hno. Mauricio, traduite de l’espagnol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 8 Juillet.—Hidum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Appendice. Rapide visite aux Baleàres, du 8 au 12 de avril . . . . . . . . . . . . 114 Alentours du Pont d’Inca. Marratxi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 9 Avril.—Lluch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 10 Avril.—Manacor et Porto Cristo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 11 Avril.—Soller . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 12 Avril.—Palma: Cas Catala, Génova, Bonanova . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

Cinquième campagne. 1934 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 31 Mars.—Barranco de Hidum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 8 Avril.—Muluya. Berkane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 8 Avril.—Zoco el Arbáa de Arkemán. “Cien y uno Barrancos”. . . . . . . . . . 119 14 Avril.—Plaine steppique de Berkane, Zaio. Muley-Rechid . . . . . . . . . . 120 19 Avril.—Rostrogordo. Barranco du Dr. Linares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 22 Avril.—Djebel Ker-ker. Puerta Abada. Zauia de Sidi-Mohamed ben

Kaddur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 26 Avril.—Mazuza (en face de “El Atalayón”) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 29 Avril.—Barranco de Hidum. Versant de la Mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 1 Mai.—Ain-Zora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 Espèces notées et géneralment récoltées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 6 Mai.—Termas de Beni-Tuzin: Rastataf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 10 Mai.—Restinga. Bocana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 13 Mai.—Kabilas de Beni-Sidel et Beni-Said: Tauriat-Hamet, Kadur, Pont

sur le Kert, Kanduxi, Dar Kebdani. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 17 Mai.—Atlaten . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 24 Mai.—Segangan. Atlaten . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 28 Mai.—Talamagait. Bu-Ilma. Arbáa de Taurirt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 3 Juin.—Hidum et ses falaises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 8 Juin.—Hipódromo. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 9 Juin.—Segangan et Atlaten . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 12 Juin.—Zaio. Muluya. Kebdana. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 16 Juin.—Muley Yusuf. Bu-Ibdiren. Ker-Ker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 19 a 22 Juin.—4 jours dans l’Atlas Rifain: “Valle del Ferrrals”, Bab-Izugar,

Kabila de Zarkat, Llano Amarillo, Azib de Ketama, Telata de Ketama, Río Ketama, Sok Arbáa de Taurirt, Bu-Ilma. . . . . . . . 134

Sexième campaigne. 1935. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 5 Avril.—Première mera excursión au Cimetières Maure de Sidi-Guariach . 138 13 Avril.—Kabila des Beni-Snassen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138 17 Avril.—Cabo Tres Forcas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

Pages.


20 Avril.—Fum-el-Krima, dans les Ziatas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 28 Avril.—Zaio. Beni Uquil. Cabo de Agua . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 1 Mai- Bu-Arg. Ain Zora. Bab el Jemis. Ulad-Taleb . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 5 Mai- Zaio. Muluya. Montes des Kebdana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 8 Mai.—Hidum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 12 Mai.—Cabo de Agua. Littoral des Kebdana. Cien y Uno Barrancos. . . . 146 19 Mai.—Djebel Ker-Ker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 Détail de l’hospitalité indigène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 23 Mai.—Beni-Medién. Bu-Afra (Tafersit) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 28 Mai.—Beni-Snassen: Plaine de Trifa et collines limitrophes. Alluvions

du Muluya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 3 Juin.—Montagnes de Beni-Tuzin: Bu-llma (Gueznaia), Plaine saumâtre,

entre Talamagait et Telata-Eslef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 10-13 Juin.—Excursion au Petit-Atlas: Targuist, Llano Amarillo (Isaguen),

Telata de Ketama, Tiguidin, Badu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 23-27 Juin.—Derniers travaux et retour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160

Pages.

Hermano Mauricio en tareas de investigación. Almería 1958

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MAROC ORIENTAL DE 1930 À 1935DES FRÈRES SENNEN ET MAURICIO, EE.CC.


DU

PAR

le Frère SENNENVICE-PRESIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE

port. campagnes botaniques.indd 1 02/05/2017 9:46:47

frère sennen · 2017. 4. 25. · taxuda, atlaten, segangan. tandis que l’auto fuyait ces lieux...

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