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La dépêche de l’Aube www.ladepechedelaube.org Hebdomadaire de la fédération de l’Aube du Parti Communiste Français N°1280 du 4 avril 2014 - Prix : 0,58 € Malgré la lourde sanction de sa politique par le peuple de gauche aux municipales, François Hollande redonne un coup de barre à droite. Manuel Valls a annoncé vouloir aller “encore plus loin” et “plus vite”. PAR RÉMI L’HUMEUR DE GUY CURE quel gâchis ! Au moment où ces lignes sont écrites, le départ de Vincent Peillon n’est encore qu’un espoir pour la plupart des enseignants des écoles. il faut tout ignorer du métier d’enseignant pour avoir ima- giné que la réforme des rythmes scolaires allait passer sans dou- leur. il faut avoir des arrière-pensées bien solides pour s’y être entêté. de nombreux enseignants, dans la même proportion sans doute que le reste de la population, sont prêts à admettre la rigueur budgétaire. ils sont convaincus par ces économistes (dé)formés dès le lycée à prêcher que dieu est argent et que le FMi est son prophète, qu’on ne peut pas faire autrement et que le capitalisme est le meilleur des mondes possibles. Mais ils n’admettent pas la confiscation de leur outil de travail, de devoir abandonner leur classe et leur matériel pédagogique à des inconnus, de ne pas pouvoir préparer leurs cours du lende- main, d’assurer les heures de soutien scolaire à la cantine. Quel que soit le sort de la réforme Peillon, il restera des traces de la faute d’un ministre et d’un gouvernement qui étaient por- teurs d’espoirs. des inspecteurs se sont déconsidérés en donnant des ordres irréalistes et antipédagogiques. Et la défiance s’est ins- tallée durablement à l’égard de «la gauche» qui apparait encore plus éloignée que la droite du monde réel de l’école. P ATRiCk APEL-MULLER, diRECTEUR dE LA RédACTioN dE L HUMANiTé Manuel Valls nommé Premier ministre, remaniement ministériel coup de barre à droite ! Tout ouïe à l’exhortation du Medef, qui a appelé, dans le quotidien du patronat Les échos, le Président à faire preuve de « courage » face à un électorat populaire qui s’est dé- tourné de lui, François Hollande s’est donc tourné vers l’aile droite du PS pour faire “faire monter” à Matignon l’ex-ministre de l’inté- rieur, Manuel Valls. Dès son arri- vée place Beauvau, en juin 2012, Manuel Valls avait déclaré qu’il n’entendait pas être pas un minis- tre de l’intérieur de gauche, mais « le premier flic de France ». Mise à part l’interdiction de deux mou- vements d’extrême droite après la mort de Clément Meric et des re- lookages ou mesurettes divers, il est incontestable que son bilan de gauche est plutôt ténu. Il est tout aussi incontestable qu’il a enfour- ché les chevaux de bataille de ses prédécesseurs sarkozistes et qu’il les a éperonnés dans la course à la stigmatisation, en particulier des Roms mais sans exclusive, tout ré- cemment encore dans sa “tournée des popotes” en terres frontistes. Contre vents et marées et après la claque des municipales, François Hollande choisit de continuer une politique de superaustérité qui ré- jouit le CAC40. Le remaniement ministériel n’a pas d’autre objectif que de ruser avec le sentiment pu- blic tout en continuant à garder le cap, avec comme capitaine l’un des plus déterminés à ne pas tourner la barre à gauche, et malgré tous les signaux qui annoncent l’entrée dans une crise politique majeure où les défaites récentes annoncent les désastres absolus de demain. CRAQUEMENTS Le choix de Manuel Valls, s’il ras- sure les actionnaires et les finan- ciers, inquiète au sein même du PS et froisse les écologistes. Lors de la primaire socialiste d’avant prési- dentielle, il n’avait obtenu que 6%. Il ne ferait sans doute guère mieux aujourd’hui. Dès l’annonce de cette nomination, Henri Emmanuelli a “prévenu” François Hollande que son vote de confiance au gouverne- ment « n’était pas acquis », ajoutant « qu’il pensait qu’un certain nom- bre de députés [PS - ndlr] étaient dans son cas ». Divers courants de la gauche du Parti socialiste sou- haitent que « les conséquences des résultats » des municipales soient tirées. La contestation se cristal- lise aussi sur le pacte de responsa- bilité et, plus largement, sur le cap économique à tenir par la majorité présidentielle. Dans les rangs éco- logistes, les ministres Cécile Du- flot et Pascal Canfin ont fait part de leur décision de ne pas partici- per à un gouvernement Valls. Ce sont autant de “craquements” qui révèlent les questionnements sou- levés par la surdité présidentielle au verdict des urnes et à son obs- tination à contenter les marchés financiers. Dernièrement encore, avec le gel des retraites complé- mentaires, ce sont 800 millions d’€ en moins pour les retraités qui se- ront destinés à combler des défi- cits qui continuent de se creuser. Malgré la crise politique qui menace, Manuel Valls entend garder le cap à droite et serrer davantage les boulons de l’austérité. On nous annonçait une équipe resserrée, nous voilà avec un gouvernement rabougri.” L'immense envie de changement qui a porté le Parti socialiste au pouvoir en 2012, après douze années d'une politique de droite dure au peuple, a laissé place à une terrible déception que les Français ont sanctionné à l'occasion des élections municipales. Une véritable lame de fond qui, hélas, a frappé sans distinction, ceux qui à gauche ont oublié leurs va- leurs pour se convertir au libéralisme et ceux qui, comme les communistes, bataillent afin de répondre aux revendications populaires. En dépit de la bonne résistance de ses maires au premier tour (38 maires communistes dans des villes de plus de 9 000 habitants élus au 1 er tour dans un silence médiatique consternant), le Parti communiste n'a pas été épargné par les gains de la droite, eux-mêmes alimentés par des transferts d'élec- teurs venus du FN. Le Parti communiste perd sept villes de plus de 30 000 habitants. Ce désaveu massif des électeurs de gauche a aussi torpillé dans nombre d'endroits les espoirs de re- conquête qui s'appuyaient pourtant, comme à Romilly-sur-Seine, sur un inlassable travail de proximité des militant-e-s commu- nistes. C'est une bien mauvaise nouvelle pour les populations qui se retrouvent ainsi privées de boucliers locaux contre l'austérité. Pour autant, le PCF reste le troisième réseau national de maires, conserve des villes importantes et gagne Aubervilliers, Montreuil et Thiers. Surtout, et c'est bien là le principal, les millions d'hommes et de femmes qui n'en peuvent plus de cette politique libérale qui tourne le dos à l'intérêt général pour privilégier les intérêts de quelques-uns peuvent toujours compter sur le PCF et le Front de gauche. Cette force en devenir est plus déterminée que jamais a faire prévaloir une politique qui place au centre de toute déci- sion l'Humain d'abord. Le 12 avril, le Front de gauche et de nom- breuses personnalités du monde associatif, culturel, syndical appellent à une grande Marche Nationale d'espoir à gauche, contre l'extrême droite, pour l'abandon du pacte de d'(ir)respon- sabilité, pour une plus juste répartition des richesses. Le 25 mai auront lieu les élections européennes... Voilà déjà là deux occasions pour celles et ceux qui se sont réfugiés dans l'abstention aux municipales de s'exprimer et de mêler leur ras- le-bol aux dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui croient plus que jamais possible l'émergence d'une véritable politique de progrès en France et en Europe. édito 200 premiers signataires ont lancé l’appel “Maintenant ça suffit !”. Syndicalistes, militants associatifs, acteurs de la culture et élus de forma- tions politiques de gauche, pour eux, il est important de participer à la grande marche nationale du 12 avril à Paris qui est en train de prendre forme. PAR LDA Les politiques menées par l’Eu- rope et par le gouvernement fran- çais nous plongent dans une crise, sociale, économique, morale et po- litique de plus en plus profonde, provoquant la défiance et la colère des peuples. Cette volonté d'autres choix s'est clairement exprimée par une très forte abstention aux élections municipales et par une sanction sans appel de la politique gouvernementale. INJUSTE ET INEFFICACE Alors qu'aucun coup de pouce n'a été donné au SMIC, que la TVA anti-sociale a été augmenté, que le modèle des retraites est sans cesse remis en cause, ce sont de nouveaux cadeaux au patronat qui sont faits : 35 milliards d’allè- gements de cotisations, 50 mil- liards d’“économies” budgétaires supplémentaires. Et toujours rien pour les gens, et toujours plus de chômeurs ! Nous le savons bien : aucune exonération sociale ou fis- cale au grand patronat n'a jamais créé un seul emploi. à l'inverse, moins de ressources pour l’État, ce sont moins de services publics et donc moins de droits pour nos concitoyens. Résultat : en menant la politique du Medef, ils sont en train de tuer toute chance de re- prise ! Mais ils ne veulent rien en- tendre. Changer de cap ? Bien sûr que non. Mais il faudrait aller en- core plus vite et encore plus loin, continuer ce qui échoue depuis 30 années et, mieux, franchir un cap supplémentaire avec le “pacte de responsabilité”. IL FAUT RIPOSTER Si le gouvernement cède lorsque la droite la plus réactionnaire et la plus extrême bat le rappel sur un discours de peur et de haine, il en- tend rester inflexible sur le cap de sa politique ultra-libérale. Notre voix va donc se faire plus forte ! Ils ont été élus, il y a deux ans, pour s'attaquer à la finance, pour dire stop au libéralisme qui mine les peuples et pille les ressources de notre planète, provoquant déses- poir et colère. C'est cela qu'ont dit les deux millions de personnes qui ont convergé, il y a dix jours, sur Madrid. Nous sommes les frères et les soeurs des travailleurs et des chômeurs espagnols exaspérés. Oui, il est urgent d'aller dans la rue, d'exiger un réel changement de cap et la construction d'une al- ternative sociale, démocratique, écologique et féministe, fondée sur la solidarité. Une alternative qui remettra au cœur de la politique, l'Humain et les progrès partagés. L'alternative, aujourd'hui, ce n'est ni M. Valls 1 er ministre, ni le retour au pouvoir de la droite. La nou- veauté, ce serait de donner enfin leur priorité aux femmes et aux hommes sur la finance. Il faut ar- rêter le pacte d'(ir)responsabilité. Notre peuple mérite mieux qu’un choix entre des reculs sociaux. Marche contre l’austérité 12 avril : le troisième tour citoyen Un car partira de Troyes (fédération du PCF) à 9 h 30 avec un arrêt à Romilly-sur-Seine (parking Mitterrand) à 10 h 15. Prix : 15 € Réservations : 03 25 73 43 40 (boissons et restauration possibles). DE JEAN-PIERRE CORNEVIN SECRÉTAIRE DÉPARTEMENTAL DU PCF déterminés... PLus que jamais !

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Page 1: On nous annonçait une équipe resserrée, nous voilà ... · o nvt ed cfi a ug r - ... v eau té,c s r ido nf leur priorité aux femmes et aux hommes sur la finance. Il faut ar-rêter

Ladépêchede l ’Aube

www.ladepechedelaube.org

Hebdomadaire de la fédération de l’Aube du Parti Communiste Français N°1280 du 4 avril 2014 - Prix : 0,58 €

Malgré la lourde sanctionde sa politique par le peuplede gauche aux municipales,François Hollande redonneun coup de barre à droite.Manuel Valls a annoncévouloir aller “encore plusloin” et “plus vite”.PAR RÉMI

L’HUMEURDE GUY CURE

quel gâchis !Au moment où ces lignes sont écrites, le départ de Vincent Peillonn’est encore qu’un espoir pour la plupart des enseignants desécoles. il faut tout ignorer du métier d’enseignant pour avoir ima-giné que la réforme des rythmes scolaires allait passer sans dou-leur. il faut avoir des arrière-pensées bien solides pour s’y êtreentêté.

de nombreux enseignants, dans la même proportion sans douteque le reste de la population, sont prêts à admettre la rigueurbudgétaire. ils sont convaincus par ces économistes (dé)formésdès le lycée à prêcher que dieu est argent et que le FMi est sonprophète, qu’on ne peut pas faire autrement et que le capitalismeest le meilleur des mondes possibles.

Mais ils n’admettent pas la confiscation de leur outil de travail,de devoir abandonner leur classe et leur matériel pédagogiqueà des inconnus, de ne pas pouvoir préparer leurs cours du lende-main, d’assurer les heures de soutien scolaire à la cantine.

Quel que soit le sort de la réforme Peillon, il restera des tracesde la faute d’un ministre et d’un gouvernement qui étaient por-teurs d’espoirs. des inspecteurs se sont déconsidérés en donnantdes ordres irréalistes et antipédagogiques. Et la défiance s’est ins-tallée durablement à l’égard de « la gauche» qui apparait encoreplus éloignée que la droite du monde réel de l’école.

PATRiCk APEL-MULLER, diRECTEUR dE LA RédACTioN dE L’HUMANiTé

Manuel Valls nommé Premier ministre, remaniement ministériel

coup de barre à droite !

Tout ouïe à l’exhortation du Medef,qui a appelé, dans le quotidien dupatronat Les échos, le Président àfaire preuve de «courage» face àun électorat populaire qui s’est dé-tourné de lui, François Hollandes’est donc tourné vers l’aile droitedu PS pour faire “faire monter” àMatignon l’ex-ministre de l’inté-rieur, Manuel Valls. Dès son arri-vée place Beauvau, en juin 2012,Manuel Valls avait déclaré qu’iln’entendait pas être pas un minis-tre de l’intérieur de gauche, mais«le premier flic de France». Mise àpart l’interdiction de deux mou-vements d’extrême droite après lamort de Clément Meric et des re-lookages ou mesurettes divers, ilest incontestable que son bilan degauche est plutôt ténu. Il est toutaussi incontestable qu’il a enfour-

ché les chevaux de bataille de sesprédécesseurs sarkozistes et qu’illes a éperonnés dans la course à lastigmatisation, en particulier desRoms mais sans exclusive, tout ré-cemment encore dans sa “tournéedes popotes” en terres frontistes.Contre vents et marées et après laclaque des municipales, FrançoisHollande choisit de continuer unepolitique de superaustérité qui ré-jouit le CAC40. Le remaniementministériel n’a pas d’autre objectifque de ruser avec le sentiment pu-blic tout en continuant à garder lecap, avec comme capitaine l’un desplus déterminés à ne pas tournerla barre à gauche, et malgré tousles signaux qui annoncent l’entréedans une crise politique majeureoù les défaites récentes annoncentles désastres absolus de demain.

CRAQUEMENTS

Le choix de Manuel Valls, s’il ras-sure les actionnaires et les finan-ciers, inquiète au sein même du PSet froisse les écologistes. Lors de laprimaire socialiste d’avant prési-dentielle, il n’avait obtenu que 6%.Il ne ferait sans doute guère mieuxaujourd’hui. Dès l’annonce de cettenomination, Henri Emmanuelli a“prévenu” François Hollande queson vote de confiance au gouverne-ment «n’était pas acquis», ajoutant«qu’il pensait qu’un certain nom-bre de députés [PS - ndlr] étaientdans son cas». Divers courants dela gauche du Parti socialiste sou-haitent que «les conséquences desrésultats» des municipales soient

tirées. La contestation se cristal-lise aussi sur le pacte de responsa-bilité et, plus largement, sur le capéconomique à tenir par la majoritéprésidentielle. Dans les rangs éco-logistes, les ministres Cécile Du-flot et Pascal Canfin ont fait partde leur décision de ne pas partici-per à un gouvernement Valls. Cesont autant de “craquements” quirévèlent les questionnements sou-levés par la surdité présidentielleau verdict des urnes et à son obs-tination à contenter les marchésfinanciers. Dernièrement encore,avec le gel des retraites complé-mentaires, ce sont 800 millions d’€en moins pour les retraités qui se-ront destinés à combler des défi-cits qui continuent de se creuser.

Malgré la crise politique qui menace, Manuel Valls entend garder le cap à droite et serrer davantage les boulons de l’austérité.

“On nous annonçait une équipe resserrée, nous voilà avec un gouvernement rabougri.”

L'immense envie de changement qui

a porté le Parti socialiste au pouvoir

en 2012, après douze années d'une

politique de droite dure au peuple, a

laissé place à une terrible déception

que les Français ont sanctionné à

l'occasion des élections municipales.

Une véritable lame de fond qui, hélas,a frappé sans distinction, ceux qui à gauche ont oublié leurs va-leurs pour se convertir au libéralisme et ceux qui, comme lescommunistes, bataillent afin de répondre aux revendicationspopulaires. En dépit de la bonne résistance de ses maires aupremier tour (38 maires communistes dans des villes de plus de9 000 habitants élus au 1er tour dans un silence médiatiqueconsternant), le Parti communiste n'a pas été épargné par lesgains de la droite, eux-mêmes alimentés par des transferts d'élec-teurs venus du FN. Le Parti communiste perd sept villes deplus de 30 000 habitants. Ce désaveu massif des électeurs degauche a aussi torpillé dans nombre d'endroits les espoirs de re-conquête qui s'appuyaient pourtant, comme à Romilly-sur-Seine,sur un inlassable travail de proximité des militant-e-s commu-nistes. C'est une bien mauvaise nouvelle pour les populations quise retrouvent ainsi privées de boucliers locaux contre l'austérité.

Pour autant, le PCF reste le troisième réseau national de maires,conserve des villes importantes et gagne Aubervilliers, Montreuilet Thiers. Surtout, et c'est bien là le principal, les millions d'hommeset de femmes qui n'en peuvent plus de cette politique libérale quitourne le dos à l'intérêt général pour privilégier les intérêts dequelques-uns peuvent toujours compter sur le PCF et le Frontde gauche. Cette force en devenir est plus déterminée que jamaisa faire prévaloir une politique qui place au centre de toute déci-sion l'Humain d'abord. Le 12 avril, le Front de gauche et de nom-breuses personnalités du monde associatif, culturel, syndicalappellent à une grande Marche Nationale d'espoir à gauche,contre l'extrême droite, pour l'abandon du pacte de d'(ir)respon-sabilité, pour une plus juste répartition des richesses.

Le 25 mai auront lieu les élections européennes... Voilà déjà làdeux occasions pour celles et ceux qui se sont réfugiés dansl'abstention aux municipales de s'exprimer et de mêler leur ras-le-bol aux dizaines de milliers d'hommes et de femmes quicroient plus que jamais possible l'émergence d'une véritablepolitique de progrès en France et en Europe.

é d i to

200 premiers signataires ont lancél’appel “Maintenant ça suffit !”. Syndicalistes, militants associatifs, acteurs de la culture et élus de forma-tions politiques de gauche, pour eux, ilest important de participer à la grandemarche nationale du 12 avril à Parisqui est en train de prendre forme.

PAR LDA

Les politiques menées par l’Eu-rope et par le gouvernement fran-çais nous plongent dans une crise,sociale, économique, morale et po-litique de plus en plus profonde,provoquant la défiance et la colèredes peuples. Cette volonté d'autreschoix s'est clairement expriméepar une très forte abstention auxélections municipales et par unesanction sans appel de la politiquegouvernementale.

INJUSTE ET INEFFICACE

Alors qu'aucun coup de pouce n'aété donné au SMIC, que la TVAanti-sociale a été augmenté, quele modèle des retraites est sanscesse remis en cause, ce sont denouveaux cadeaux au patronatqui sont faits : 35 milliards d’allè-gements de cotisations, 50 mil-liards d’“économies” budgétairessupplémentaires. Et toujours rienpour les gens, et toujours plus dechômeurs ! Nous le savons bien :aucune exonération sociale ou fis-cale au grand patronat n'a jamais

créé un seul emploi. à l'inverse,moins de ressources pour l’État,ce sont moins de services publicset donc moins de droits pour nosconcitoyens. Résultat : en menantla politique du Medef, ils sont entrain de tuer toute chance de re-prise ! Mais ils ne veulent rien en-tendre. Changer de cap ? Bien sûrque non. Mais il faudrait aller en-core plus vite et encore plus loin,continuer ce qui échoue depuis 30années et, mieux, franchir un capsupplémentaire avec le “pacte deresponsabilité”.

IL FAUT RIPOSTER

Si le gouvernement cède lorsque ladroite la plus réactionnaire et laplus extrême bat le rappel sur undiscours de peur et de haine, il en-tend rester inflexible sur le cap desa politique ultra-libérale. Notrevoix va donc se faire plus forte ! Ilsont été élus, il y a deux ans, pours'attaquer à la finance, pour direstop au libéralisme qui mine lespeuples et pille les ressources de

notre planète, provoquant déses-poir et colère. C'est cela qu'ont ditles deux millions de personnes quiont convergé, il y a dix jours, surMadrid. Nous sommes les frères etles soeurs des travailleurs et deschômeurs espagnols exaspérés. Oui, il est urgent d'aller dans larue, d'exiger un réel changementde cap et la construction d'une al-ternative sociale, démocratique,écologique et féministe, fondée sur

la solidarité. Une alternative quiremettra au cœur de la politique,l'Humain et les progrès partagés.L'alternative, aujourd'hui, ce n'estni M. Valls 1er ministre, ni le retourau pouvoir de la droite. La nou-veauté, ce serait de donner enfinleur priorité aux femmes et auxhommes sur la finance. Il faut ar-rêter le pacte d'(ir)responsabilité.Notre peuple mérite mieux qu’unchoix entre des reculs sociaux.

Marche contre l’austérité

12 avril : le troisième tour citoyen

Un car partira de Troyes (fédération du PCF) à 9 h 30 avec un arrêt à Romilly-sur-Seine (parking Mitterrand) à 10 h 15. Prix : 15 €

Réservations : 03 25 73 43 40 (boissons et restauration possibles).

DE JEAN-PIERRE CORNEVINSECRÉTAIRE DÉPARTEMENTAL DU PCF

déterminés... PLus que jamais !

Page 2: On nous annonçait une équipe resserrée, nous voilà ... · o nvt ed cfi a ug r - ... v eau té,c s r ido nf leur priorité aux femmes et aux hommes sur la finance. Il faut ar-rêter

Société nouvelle La Dépêche de l’Aube 22ter, av. Anatole-France 10000 - TROYES Tél.: 03 25 73 32 82 - Fax: 03 25 73 84 13 - Mail : [email protected] - SARL au capital de 300 €.Durée : 99 ans Gérant-directeur : Jean LEFEVRE - Associés à parts égales : Jean Lefèvre, Anna Zajac, Hugues Petitjean, Françoise Cuisin, Geneviève Delabruyère - Inscription Commission Paritairen° 0216 C 87550 - Abonnements : 1 an = 30 € - Régie, publicité, petites annonces : La Dépêche de l’Aube - Imprimerie LA DEPêCHE DE L’AUBE 22ter, av. Anatole-France 10000 - TROYES.

Arlette BOILOT s’en est allée* et les souvenirs nous reviennent

à l’esprit.

Elle avait poussé la porte de la fédération du parti, une fin d’aprèsmidi grise de novembre 1970, avec son inséparable sœur Solangeet puis Josette et Suzanne. Quatre filles, âgées de 21 à 24 ans,dans le vent de l’émancipation des femmes et de la révolte contrel’exploitation patronale qui était si dure. Elles avaient décidé dedevenir communistes et Geneviève delabruyère, en marraine at-tentionnée, les attendaient avec Roger Clavier, le secrétaire fédéraldu moment. L’enthousiasme et les rires étaient entrés dans la viepolitique.

depuis 1968, le ferment des luttes sociales avait pris grande am-pleur dans les usines et le groupe devanlay. Ces quatre filles dansle vent étaient au début d’un mouvement qui allait se structureravec la création d’une multitude de «cellules du parti» dans lesentreprises, notamment toutes les grandes, constituées avec desouvrières et employées de la bonneterie, avec une apogée autournant des années 1980.

Arlette devint le moteur aux relais multiples de l’organisation etde l’expression des femmes communistes à l’entreprise, dans unmouvement conjoint avec leur engagement dans l’organisation etles luttes syndicales qui déboucha sur le puissant mouvement degrève avec occupation des usines, par les ouvrières de la bonne-terie, en mars 1974.

Jean Burles et Yves Roy furent particulièrement attentif à la portéede ce mouvement d’émancipation politique et ils s’attachèrent àpromouvoir Arlette Boilot au sein de la fédération. Elle quittal’usine au début de 1974 et devint permanente à la fédération.Puis lors du XXiiéme congrès du parti, en février 1976, Arlette futélue membre du comité central et intégra le secteur national encharge des femmes, sous la direction de Madeleine Vincent, puisde Gisèle Moreau. Elle fut à ce moment « la plus jeune femme

membre du comité central de PCF » depuis sa création. Ce qui luivalut d’être invitée sur les plateaux de télévision et chez PhilippeBouvard à RTL. Elle fut par ailleurs candidate à la députation, avecson inséparable camarade Jean Lefèvre, en 1977, contre le minis-tre-maire de Troyes, Robert Galley. Et fut plus connue dans le mondeouvrier troyen, sous son prénom «Arlette» que par son nom.

à Paris, elle rencontra Henri Martin et ils s’unirent jusqu’à ce quela mort les sépare aujourd’hui. Arlette avait un peu plus de 64 ans.Nous gardons d’elle sa conviction et son courage, ainsi que son at-tachement à la cause ouvrière. Elle considérait que le parti com-muniste lui avait donné, à elle, qui n’avait pas son certificatd’études et qui avait commencé à travailler dès 14 ans chez de-vanlay, la possibilité de devenir une femme libre et reconnue. Puis-sions-nous conserver cette image d’Arlette, rousse et rieuse, quiinfatigable distribuait ses tracts aux portes des usines et bureaux.

YVON GALBOIS

* Notre camarade Arlette Boilot est décédée le 28 mars à Pantin où

elle vivait avec son mari Henri Martin, figure lui aussi de notre parti.

En ces douloureuses circonstances, la fédération du PCF et La Dépêche

de l’Aube s’associent à la peine de sa famille, de ses proches et amis.

La semaine prochaine, nous publierons l’hommage que lui rend notre

camarade Geneviève Delabruyère qui l’a bien connue.

NOS PEINES

En souvenir d’arlette boilot

abonnez-VOUS ! : 30 €La Dépêche de l’Aube 22ter, avenue Anatole-France

10000 - TROYES 03 25 73 32 82

MArdi 8 AVriLà 18 h 30

Maison du Patrimoine

à Saint-Julien-les-Villas

L’ACtuALité dEkArL MArx ?

n L’idée d’une société socialiste(ou communiste) est-elle vouée àl’échec ?

n dépasser le capitalisme : est-cepossible ?

n Comment Marx répond-il à cesquestions ?

YVoN QuiNiouDocteur en philosophie

analysera la pensée de Marx en donnant des pistes pour la construction d’une société qui est au service

de l’épanouissement de tous les hommes.

S.C.I. BOTAN

Capital : 15000 €Siège social : 07 rue Sadi Carnot 10440 La Ri-vière de CorpsGérant : Mr CELEBI AyhanObjet social : Propriété, Gestion, Exploitationpar bail, location ou toute autre forme d’un im-meuble, toutes opération financières mobi-lières ou immobilières civil se rattachant àl’objet social.

SCEA DES QUATRE VENTSSociété civile d'exploitation agricole

au capital de 39 591,01 € porté à 100 000,00 €

Siège social : 14 rue Maréchal Joffre 10280 FONTAINE LES GRESRCS TROYES D 332 710 821

Aux termes d'une délibération de l'AssembléeGénérale Extraordinaire en date du 19/03/2014 :- le capital social a été augmenté de 1 960,99€ par apport en numéraire, pour le porter de 39591,01€ à 41 552,00 € par élévation du mon-tant nominal de chaque part ;- le capital social a été augmenté de 58 448,00€ par apport en nature, pour le porter de 41552,00 € à 100 000,00€,- le siège social a été transféré du 14 rue Ma-réchal Joffre 10280 FONTAINE LES GRES au6 rue Maréchal Joffre 10280 FONTAINE LESGRES.En conséquence, les articles 4, 7 et 8 desstatuts ont été modifiés.

J.C.G.Société à responsabilité limitée

au capital de 3 000 eurosSiège social :

48 Avenue du Maréchal Leclerc10120 ST ANDRE LES VERGERS

793 458 878 RCS TROYES

Aux termes d'une décision en date du31/12/2013, Melle Jennifer CUISIN a démis-sionné de ses fonctions de co-gérante à comp-ter du 31/12/2013. Melle Johanna GAMOTdemeure seule Gérante.

Pour avis, La Gérance

BPE LES GRANGESSociété civile au capital de 1.000 euros

Siège social : 32 rue du Docteur SOLLIER(10510) MAIZIERES LA GRANDE

PAROISSERCS TROYES 505 059 303

L'assemblée du 19/03/2014 a porté le capitalsocial à 100.000 euros. Les statuts ont été mo-difiés en conséquence.

Pour avis.

CHANGEMENT DE REGIME MATRIMONIAL

Suivant acte reçu par Maître Bertrand MAN-DRON, Notaire Associé de la Société CivileProfessionnelle «Bertrand MANDRON, ThierryMAILLARD et Thierry BELLET, Notaires asso-ciés », titulaire d’un Office Notarial à TROYES(Aube), 47 rue Louis Mony, le 9 janvier 2014, aété reçu le changement de régime matrimonialportant adoption de la communauté universellepar : Monsieur Roland Henri MAZENC, Retraité, etMadame Claudette Raymonde Louise Made-leine ROCHARD, Retraitée, son épouse, de-meurant ensemble à LE BOIS PLAGE EN RE(17580) 4 rue du Petit Sergent.Nés savoir :Monsieur à PARIS 18ÈME ARRONDISSE-MENT (75018) le 17 décembre 1934,Madame à ELBEUF (76500) le 15 septembre1935.Mariés à la mairie de CAHORS (46000) le 3décembre 1966 sous le régime de la commu-nauté d’acquêts à défaut de contrat de mariagepréalable.Ce régime n'a subi aucune modificationconventionnelle ou judiciaire depuis.Monsieur est de nationalité Française.Madame est de nationalité Française.Résidents au sens de la réglementation fiscale.

sont présents à l’acte.Les oppositions des créanciers à ce change-ment, s’il y a lieu, seront reçues dans les troismois de la présente insertion, en l’office nota-rial où domicile a été élu à cet effet.

Pour insertion, Le notaire.

AL-BABTAIN FRANCE S.A.S.Société par actions simplifiée au capital

de 9.000.000 eurosSiège social : 52–72 avenue du Maréchal

Leclerc, 10120 SAINT-ANDRE-LES-VERGERS

539 985 465 R.C.S. Troyes

L’Associé unique par décisions du 17.03.2014a nommé en qualité de Directeur général,David Chauvin, demeurant à Versai l les(78000), 9 avenue de Saint-Cloud et en qualitéde Directeurs généraux délégués, André-MariePonnou Delaffon demeurant à Chamant(60300), 22 avenue Foch et Manuel Gonzalezdemeurant à Issy-les-Moulineaux (92130), 118avenue de Verdun.

Aux termes d’un acte reçu par Maître BertrandMANDRON le 31 décembre 2013 a été consta-tée la modification suivante des statuts de lasociété C.C.D.L., société à responsabilité limi-tée ayant son siège à ARCIS SUR AUBE 79rue de Troyes, immatriculée au registre ducommerce de TROYES sous le n° 509 050 787 :Ancienne mention Gérant :Monsieur Michel COQUELEY demeurant àTROYES (10000) 3 rue Henri VincenotMonsieur Didier DIETRICH demeurant à CRE-NEY PRES TROYES (10150) 8b rue de laGrande FosseNouvelle mention Gérant :Monsieur Didier DIETRICH demeurant à CRE-NEY PRES TROYES (10150) 8b rue de laGrande FosseMonsieur Pascal PARTOUT demeurant à RA-MERUPT (10240) 3 rue des Bûchettes

Pour avis, Le notaire

Suivant acte SSP du 30/04/2013, la SociétéTOTAL MARKETING SERVICES S.A. au capi-tal de 318 822 302 €, dont le siège social est92800 PUTEAUX TOUR TOTAL 24, Cours Mi-chelet, immatriculée au RCS de Nanterre sousle n° 542 034 921, a confié sous contrat de lo-cation-gérance pour une durée de 3 ans àcompter du 30/04/2013 à la SAS SODIGESTau capital de 450 000 € dont le siège social està BRON (69500) 6/8 Rue du 35ème Régimentd’Aviation, immatriculée au RCS de LYONsous le n° 383 324 449 un fonds de commercede station-service et activités annexes sis à 1CHAUSSEE DU VOULDY – 10000 TROYESdénommé Relais DU VOULDY.Le présent contrat liant la Société TOTAL MAR-KETING SERVICES et la SAS SODIGEST apris fin le 07/01/2014.

Avis est donné de la constitution de l’EURL :"KOMUNIK" au capital de 5 000 euros. Siègesocial : 14 rue André Duc - 10600 La ChapelleSaint Luc. Objet : Création graphique et publi-citaireDurée : 99 ans à compter de l'immatriculationau registre du commerce et des sociétés deTROYES. Gérant : M. Fabrice POIROT de-meurant 14 rue André Duc - 10600 La ChapelleSaint Luc.

CARRE D'ASSociété civile au capital de 170.000 euros

Siège social : 7 Boulevard du 1er RAM(10000) TROYES

RCS TROYES 501 241 202

L'assemblée générale du 27/03/2014 a prisacte de la démission de Mme Chantal PIER-SON, née BOULNOY, de ses fonctions de gé-rante et a nommé M. David LEPREVOST,demeurant à EAUX-PUISEAUX (10130), 20Grande Rue, aux fonctions de gérant.La même assemblée générale a décidé la ré-duction à zéro du capital social, suivie de sonaugmentation à 1.000 euros.Les statuts ont été modifiés en conséquence.

Pour avis.

ANNONCES LégALES

LA BOUTIQUE DE LA FÉDÉLe 31 juillet 1914, Jean Jaurès étaitassassiné. Il était le fondateur dujournal L’Humanité, dont le premiernuméro fut publié le 18 avril 1904.

Année Jaurès, 2014 sera l’occasion decommémorer le centenaire de son assas-sinat et le 110ème anniversaire de l’Huma-nité. “Jaurès actuel”, est publié par leséditions de l’Humanité avec une préfacede Jean-Numa Ducange, membre ducomité de rédaction des Cahiers Jaurès.République sociale, journalisme, gauche,laïcité, paix, démocratie... Jaurès, nousdit des choses pour aujourd'hui ! Le livreprésente dans leur intégralité, soixante-

sept articles de Jean Jaurès parus dans l'Humanité, enrichis de laconclusion de l'oeuvre de Jean Jaurès : “l'Histoire socialiste de laFrance contemporaine”. Introduction de Patrick Le Hyaric, directeurde l’Humanité et député au Parlement européen.

n disponible à la fédération de l’Aube du PCF : 256 pages - 10 euros ~ 03 25 73 43 40

L’extrême droite n’est «pas la même partout» a dit Raffarin au mo-ment des accords de la honte UMP-FN au second tour des muni-cipales. il y aurait donc, à l’en croire, une droite moins extrêmeavec laquelle pourraient être célébrés noces barbares et sabbatsélectoraux et une droite plus extrême que droite. Tout serait ques-tion de dosage. Raffarin a inventé l’échelle de Richter du fascisme.

à force de banalisation politicienne et médiatique, le quidam em-brouillé se laisse engluer. Et lorsque s’ajoute la colère d’avoir étéfloué, à grand coups de clairons ou sans tambour ni trompette, leFN petit à petit fait son nid. En Europe, l’extrême droite qui ne se-rait «pas la même partout» tisse sa toile et applique des politiquesantisociales et de discriminations qui sont les mêmes partout.

Pour certains, l’heure était venue - et opportune - de faire un dis-tinguo entre « la» bonne extrême droite et la mauvaise, de trierle bon grain FN de l’ivraie facho en quelque sorte. Le Nouvel obs atrouvé cette semaine la solution, bête comme chou, avec un simplepréfixe : «ultra». L’ultra-droite, ce sont les assassins de ClémentMeric. Les têtes brûlées, ces éléments incontrôlables, comme ondit, après leur avoir bien monté le bourrichon.

à première vue, on croit y voir plus clair. Extrêmes ceux qui ne se-raient “pas les mêmes” ; les autres, des ultras. oui mais... nous ditM. Larousse, ultra indique un dépassement... une extrême. Ultra estdonc un synonyme tout autant qu’une canaillerie pour désigner lamême chose. Le Nouvel obs nous prendrait-il pour des cloches ?

LE CAPITAINE TRICASSE

éCOUTEZ-VOIR...CE QUI VOUS CHATOUILLE & VOUS GRATOUILLE

“ULTRA”

élections européennes

l’austérité contestée

Les élections européennes du25 mai se distinguent à plusd’un titre des précédentes.

Au coeur d’une crise aggravée surles plans économique, social et po-litique, la construction européenneultralibérale est à présent massi-vement rejetée et sa légitimitécontestée. Ces élections seront pla-cées sous le signe de la résistanceet des mobilisations à l’échelle eu-ropéenne. Le mouvement socials’invitera dans cette échéance cru-ciale pour ouvrir une nouvelle voieen Europe, à l’image de la mani-festation initiée par la Confédéra-tion européenne des syndicats, le4 avril dernier à Bruxelles. Le 2mars à Lisbonne, le 22 mars à Ma-drid, plusieurs centaines de mil-liers d’hommes et de femmes ontdénoncé l’austérité et l’autorita-risme qui l’accompagne. Depuis2010, sous diverses formes les mo-bilisations se sont multipliées enEspagne, au Portugal, mais aussien Grèce, en Italie, en Roumanie,en Grande-Bretagne, en France eten Allemagne. L’euro-manifesta-tion de vendredi réclamait un vé-ritable changement de cap, le rejetdu dumping social et des attaquescontre les droits des travailleurs etla protection sociale. Dans notrepays, ce rejet avait provoqué la dé-faite de Sarkozy et un espoir viteéteint s’était allumé à gauche.

REDONNER ESPOIR ET CONFIANCE

Dans les semaines à venir, l’em-preinte de l’engagement populairedevra marquer le débat politiquepour faire barrage au consensusentre les droites et les sociaux-dé-mocrates qui ferait la part belle àune extrême droite galvanisée. Lalutte sera déterminante pour faireentendre la voix des travailleurs etdes peuples pour une Europe desolidarité et de co-développementplutôt que de la concurrence et durepli. Ces quelques semaines se-ront donc cruciales pour redonnerespoir et confiance au mouvementpopulaire, social et citoyen dans sacapacité à peser sur le cours de laconstruction européenne qui doitêtre refondée sur quatre exigences.Le progrès social, l’emploi, la dé-mocratie et la paix. Dans un pay-sage sinistré et un contexte desplus inquiétants, la candidature àla présidence de la Commissioneuropéenne d’Alexis Tsipras, por-tée par le Parti de la gauche euro-péenne, offre une nouvelle visionde l’Europe et permettra d’inscrirenotre campagne nationale dansune dynamique européenne, elleaussi inédite. Soyons tous au ren-dez-vous des luttes et du débat po-litique et faisons en sorte que lacampagne soit un moment où lepeuple, les peuples, puissent re-prendre la main.