diplÔme en ostÉopathie (d.o.)©cilia.pdf2 ce travail a été réalisé dans le cadre du d.o ido...

77
1 en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths PROMOTION 2015 Mmoire n° présenté et soutenu publiquement le ………..……… à Paris par M/Mlle OSENAT Cécilia, né(e) le 02 Décembre 1991, au Lamentin Pour l’obtention du DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) Les apports de l’ostéopathie, dans une prise en charge pluridisciplinaire des troubles de la dyslexie. Maître de mémoire : URBINO Mélissa Co-tuteur : Membres du jury : Président : Assesseurs :

Upload: others

Post on 29-Jan-2020

7 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

1

en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

PROMOTION 2015

Memoire n°

présenté et soutenu publiquement le ………..……… à Paris

par M/Mlle OSENAT Cécilia, né(e) le 02 Décembre 1991, au Lamentin

Pour l’obtention du

DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)

Les apports de l’ostéopathie, dans une prise en charge pluridisciplinaire des

troubles de la dyslexie.

Maître de mémoire : URBINO Mélissa

Co-tuteur :

Membres du jury :

Président :

Assesseurs :

Page 2: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

2

Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO

Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT

et le directeur de l’IDO.

Page 3: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

3

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier sincèrement :

Les professionnels du centre de Prodys qui m’ont permis de découvrir le

fonctionnement de leur parcours de soins. Un merci tout particulier à Madame

MORO Jeanine pour ses explications, sa disponibilité.

Mademoiselle CAUMARTIN Clarisse pour son accueil, son témoignage sur son

parcours et son intégration au sein du centre Prodys et ses nombreux conseils et

explications prodigués.

Monsieur BEL François pour son partage de textes ostéopathiques, très

enrichissant, pour sa disponibilité et son aide dans ce mémoire.

Je remercie sincèrement ma famille, mes parents sans qui ces études n’auraient pu

être possible et qui malgré la distance ont su trouver les mots pour m’encourager et

me soutenir. Un grand merci à Frédérick pour sa présence à mes côtés, et son aide

si précieuse.

Page 4: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

4

Sommaire

I- Introduction……………………………………………6

II- Généralités……………………………………………..8

1. Définitions et contexte pathologique de la dyslexie……….8

2. Origines de la dyslexie…………………………………..... 9

2.1. Theorie phonologique………………………………... 9

2.2.Théorie visuelle……………………………………….. 10

2.3.Théorie magnocellulaire………………………………. 11

2.4.Théorie du traitement temporel……………………….. 12

2.5.Théorie cérébelleuse…………………………………... 12

2.6. Origine génétique…………………………………….. 15

3. Sémiologie………………………………………………... 16

3.1. Signes cliniques………………………………………. 16

3.2. Diagnostics différentiesl de la dyslexie………………. 17

3.3. Différentes formes de dyslexie……………………….. 19

4. Corrélations entre syndrome de déficience posturale et dyslexie

4.1. Posturologie…………………………………………... 26

Page 5: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

5

4.2. Syndrome de défiecience posturale…………………... 32

4.2.1. Définition…………………………………….. 32

4.2.2. Tests diagnostic………………………………. 33

4.2.3. Traitements…………………………………… 36

III- Présentation de l’étude………………………………... 38

1. Buts………………………………………………………. 38

2. Matériel et méthodes……………………………………… 39

IV- Résultats………………………………………………. 40

V- Discussions……………………………………………. 60

VI- Conclusion…………………………………………… 67

- Référence bibliographique………………………………... 68

- Glossaire………………………………………………….. 72

- Annexe……………………………………………………..73

Page 6: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

6

I- INTRODUCTION

La dyslexie correspond à une difficulté d’apprentissage spécifique et

durable du langage écrit. Elle touche en moyenne 10% de la population général

(quel que soit le pays, le type de culture, le type de langue) selon les études réalisées

à partir de la définition stricte de l’Organisation Mondiale de la Santé.

A l’heure actuelle, de nombreuses recherches existent au sujet des troubles

de la dyslexie. Elles ont permis de montrer que ces troubles ne sont pas dus à un

défaut éducatif, une intelligence déficiente ou un blocage psychologique, mais

plutôt à une particularité de leur cerveau. Les progrès réalisés en imagerie médicale

et les dissections réalisées en post-mortem sur les cerveaux des dyslexiques ont

permis de mettre en évidence les différences anatomiques et de fonctionnement de

leur région corticale. On attribue à ce trouble des origines cognitives,

neurobiologiques, et génétiques. Pour laquelle on retrouve une prise en charge par

des orthophonistes, psychologues, neuropsychologues et pédiatres.

Par ailleurs, depuis quelques années des équipes pluridisciplinaires

(posturologues, ophtalmologues, podologues, orthophonistes, orthoptistes,

ostéopathe….) postulent en faveur de l’existence d’un lien entre dyslexie et troubles

proprioceptifs. Selon certains chercheurs (Henrique Martins Da Cunha, Orlando

Alves Da Silva, Quercia) il existerait 1 corrélation entre le syndrome de déficience

posturale et les troubles de dyslexie. Ils ont réalisé des travaux visant à mettre en

avant les mécanismes fondamentaux qui pourraient expliquer le rôle de la

proprioception dans le développement des troubles de l’apprentissage. Ce nouvel

axe de recherche et la nouvelle hypothèse formulée, ne contredisent pas les données

neuropsychologiques et les imageries cérébrales actuelles. Cependant, la dyslexie

n’apparait plus dans ce contexte comme une dysfonction cognitive mais plutôt

comme un symptôme. Ce qui permet de repenser à la prise en charge de la dyslexie.

De nombreuses études cliniques ont permis de démontrer l’intérêt du

traitement ostéopathique dans l’amélioration des troubles de la dyslexie en

Page 7: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

7

collaboration avec d’autres professionnels de santé. Parmi ces différents travaux

réalisés deux grands axes de traitements ostéopathiques se dégagent : le traitement

de l’axe crânio-sacré et la prise en charge du syndrome de déficience posturale.

Les auteurs des mémoires qui ont axés leur expérimentation sur le traitement

de l’axe crânio-sacré, telle que Marie-Claire Mourot, Nadège Daribot, David

Falchero-Montes, Nelly Schaeffer (sur le drainage des sinus veineux), Odile

Blandin (sur les techniques de motilité embryonnaire de l’encéphale), Didier

Nahoum (sur la correction spécifique de l’os temporal), ont justifié leur études par

le fait que les différentes théories sur les causes de la dyslexie évoquent des

perturbations de l’encéphale. Chacun de ces mémoires a été réalisé en collaboration

avec des orthophonistes essentiellement.

En 2010 Chauvin expose les liens entre dyslexie et Syndrome de Déficience

Posturale (SDP). Dastros et Caumartin Clarisse dans leur mémoire ont montré

l’intérêt du traitement ostéopathique tant sur le plan postural que cognitif du

dyslexique en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire composé d’un

médecin généraliste, d’ophtalmologue, d’orthoptiste, de podologue au centre

Prodys et avec des orthophonistes.

Ces différents abords thérapeutiques permettent de mettre en évidence la diversité

et la richesse des moyens dont dispose l’ostéopathe face à ce trouble. Au vu des

résultats de chacune des études, de la diversité des professionnels intervenant dans

la prise en charge des troubles de l’apprentissage et des différentes sensibilités de

chacun des thérapeutes, comment l’ostéopathe peut-il s’insérer au sein d’équipe

pluridisciplinaire ?

Page 8: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

8

II- GENERALITES

1. Définition et contexte pathologique de la dyslexie

La dyslexie a été décrite pour la première fois, le 7 novembre 1896, par un

savant anglais, le Dr Pingle Morgan (British Medical Journal). Le mot « dyslexie »

est d’origine grecque. Etymologiquement, il signifie « mauvais mot ».

La dyslexie développementale, selon le dictionnaire d’orthophonie, désigne

« les troubles spécifique persistants de l’apprentissage de la lecture se manifestant

chez des enfants de niveau d’efficience intellectuelle normal, sans problème

sensoriels primaires, visuels ou auditifs, sans troubles psychiques graves, ayant

toujours été normalement scolarisés, et issus de milieux socioculturels

normalement stimulants. Les enfants dyslexiques recouvrent une population

hétérogène, au sein de laquelle peuvent être décrits différents sous-groupes de

dyslexies développementales, parmi lesquelles certains auteurs distinguent 2

formes différenciées et communes : la dyslexie phonologique et la dyslexie de

surface et une forme plus rare et contestée : la dyslexie profonde. »

Les dyslexiques rencontrent des difficultés dans les correspondances entre les

sons (phonèmes) et les signes graphiques (graphèmes). C'est pour cela que,

généralement, il leurs arrive d’inverser et de confondre les lettres ou les syllabes

des mots. Ce trouble se rencontre dans toutes les langues, et particulièrement

lorsque les correspondances ne sont pas directes (par exemple en français ou en

anglais). Ce trouble d’apprentissage n’est imputable ni aux parents, ni aux

enseignants. Il touche environ 10 % de la population (soit 1 à 2 enfants par classe).

Sur ces 10% on considère que 1 à 2 % des enfants sont sévèrement atteints. La

dyslexie frappe plus de garçons que de filles (trois fois plus) et se retrouve

davantage chez les gauchers.

La dyslexie est rarement un trouble isolé. Elle peut être associée à des troubles

de dysorthographie, dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie ainsi que des troubles de

l’attention avec ou sans hyperactivité ou d’hyperkinésie.

Page 9: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

9

La bonne prise en charge des troubles de la dyslexie représente un enjeu majeur,

car elle peut être à l’origine d’un retard scolaire important, chez des enfants qui

disposent initialement de toutes les chances de réussite. En effet il est possible

particulièrement dans les formes légères de dyslexie de compenser les troubles, par

le développement d’autres aptitudes intactes.

La dyslexie est également un problème social. En effet, ces enfants

d’intelligence normale sont bien trop souvent considérés à tort par la famille ou les

enseignants comme des paresseux et des incapables. Ces comportements à leur

égard ont des conséquences psychologiques souvent majeures avec une perte

d’estime de soi fréquente pouvant aller jusqu’à des tendances suicidaires.

2. Origines de la dyslexie

A l’heure actuelle, la recherche médicale est très active au sujet de la dyslexie.

Les progrès médicaux ont permis de mettre en avant, par imagerie les différences

anatomiques et fonctionnelles que présentent le cerveau d’un dyslexique.

Cependant expliquer pourquoi le cerveau du dyslexique fonctionne différemment

du cerveau dit « standard » n’est pas une chose facile. C’est pourquoi les débats

concernant les différentes théories explicatives sont loin d’être résolus. Il s’agit de

théorie phonologique, Théories visuelles, Théorie du traitement auditif temporel,

Théorie magnocellulaire, Théorie cérébelleuse.

2.1.Théorie phonologique

Sur le plan cognitif, il a été mis en avant qu’une des composantes

essentielles de la lecture est l’apprentissage des liens graphèmes-phonèmes.

L’hypothèse phonologique consiste à considérer qu’il existe un déficit du système

de représentation mentale et de traitement cognitif des sons de la parole, chez les

dyslexiques, nuisant à leur apprentissage des correspondances

graphèmes/phonèmes et à leur manipulation en temps réel au cours de la lecture

(Ramus, 2002; Snowling, 2000; Sprenger-Charolles &Colé, 2003).

Page 10: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

10

Cette hypothèse s’appuie sur l’observation chez des enfants dyslexiques, de

grandes difficultés dans un certain nombre d’activités impliquant la représentation

mentale des sons, de la parole et de leur manipulation. On parle d’un déficit de leur

conscience phonologique. Cette dernière se définit par la capacité d’un individu à

réaliser qu’en deçà du mot, la parole se décompose en syllabe et phonème qui se

combinent. La conscience phonologique n’est pas innée. Elle émerge autour de 5-

6ans de façon naturelle. C’est à partir de ce moment-là que l’apprentissage de la

lecture est rendu possible.

Le déficit de la conscience phonologique du dyslexique constitue une hypothèse

forte dans la théorie phonologique.

2.2 Théories visuelles

L’idée qu’un déficit d’ordre visuel puisse altérer l’apprentissage de la lecture

est ancienne et plausible. Cependant plusieurs hypothèses sont émises à ce sujet.

L’hypothèse d’une instabilité binoculaire (mesuré par le test de Dunlop 1972) a été

proposée par John Stein. Selon lui les dyslexiques souffriraient de problèmes de

convergence et de planification des saccades oculaires, qui induiraient des

distorsions de la perception des mots, des mouvements apparents, une difficulté à

se déplacer au sein du texte et une fatigue visuelle (Stein et Fowler, 1993 ; Eden et

coll., 1994).

Il existe deux hypothèses de troubles Visio-attentionnels mais dans l’état actuel des

choses leur pouvoir explicatif n’est pas très clairement établi.

Il existe une théorie de stress visuel qui n’est pas propre à la dyslexie, mais qui peut

s’avérer être une gêne dans la lecture. Elle peut être une cause de diagnostic de la

dyslexie, mais pas la dyslexie elle-même.

Cette théorie visuelle, permet d’envisager en ostéopathie un traitement du

globe oculaire et des muscles oculomoteurs qui sont responsables des mouvements

de convergence, des saccades observés au cours de la lecture. Cécile Montagnier a

réalisé une étude clinique axée sur le traitement du système oculomoteur qui a

donné des résultats positifs.

Page 11: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

11

L’implication de problème oculomoteur dans la dyslexie a été mise en évidence

depuis quelques années par les neurosciences et est pris en charge dans les équipes

de posturologie particulièrement par les orthoptistes.

2.3. Théorie Magnocellulaire

Les travaux des équipes de Galaburda et Livingston en 1993 sont à l’origine

de la théorie magnocellulaire. Cette théorie se base sur le fait que seul le système

visuel allant de la rétine au cortex (voie magnocellulaire), serait impliqué dans le

trouble, alors que le système parvo-cellulaire serait intact (Lovegrove et al., 1990).

La voie magnocellulaire, qui prend son origine dans les cellules ganglionnaires de

la rétine, achemine l'information qui lui est spécifique jusqu'au cortex visuel

primaire, après un relais dans les grosses cellules du corps genouillé latéral. La voie

magnocellulaire a pour rôle de traiter les stimuli brefs à changement rapide. La voie

parvo-cellulaire, elle, est spécialisée dans le traitement d'informations plus lentes et

plus durables, et dans le traitement plus fin, plus détaillé du stimulus. Ainsi, on

conçoit donc que certains aspects de la lecture, notamment le caractère mouvant et

la succession rapide d'informations visuelles que constitue le flux de la lecture

puissent dépendre en grande partie du système magnocellulaire.

Pendant la lecture les deux systèmes sont en interactions. Le système

parvocellulaire intervient dans le phénomène de fixation de l’information écrite

alors que le système magnocellulaire agit comme un inhibiteur de l’image qui

précède et empêche la persistance visuelle.

L'hypothèse est la suivante : pendant la lecture (succession de saccades et de

fixations), le système magnocellulaire déficient ne peut inhiber à chaque saccade

l'activité du système parvocellulaire lors de la saccade précédente. Ainsi, si les

dyslexiques ne peuvent pas traiter assez rapidement l'information visuelle, et si une

image visuelle n'est pas assez rapidement "effacée" par la suivante, il en résulte un

"brouillage" lors de la lecture qui compromet la reconnaissance des lettres et des

mots, (Lovegrove et al., 1980; 1990).

Page 12: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

12

2.4. Théorie du traitement temporel

Paula Talal, en 1993, postule que le déficit phonologique est secondaire à

un trouble auditif plus fondamental. Plus précisément, il s’agirait d’un déficit du

traitement des sons très courts et des variations sonores très rapides (durées

inférieures à 40 ms), qui sont particulièrement importants dans la parole (Tallal,

Miller, & Fitch, 1993).

Le cerveau des dyslexiques serait incapable de gérer une information caractérisée à

la fois par l’aspect séquentiel de son contenu et par la brièveté de ces éléments. En

résumé, les dyslexiques souffriraient d’un trouble général du traitement temporel

de l’information rapide.

2.5. Théorie cérébelleuse

Cette théorie postule qu’un dysfonctionnement du cervelet est à l’origine d’un

déficit de l’automatisation des tâches. Parmi les tâches usuelles qui nécessitent

d’être "automatisées" figurent la marche, l’équilibre, et sans doute aussi la

perception de la parole et la lecture, d’où l’hypothèse (Nicolson & Fawcett, 1990).

Plus récemment cette théorie postule que le dysfonctionnement cérébelleux entraîne

des troubles moteurs, et en particuliers de l’articulation de la parole, ce qui

expliquerait l’apparition d’un déficit phonologique au cours de l’acquisition du

langage (Nicolson, Fawcett, & Dean, 2001).

Page 13: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

13

La lecture active trois zones du cerveau humain localisé dans l’hémisphère gauche

(Shaywitz et al, 2002) :

- L’aire occipito-temporale : qui semble servir de voie visuelle d’entrée de la

lecture

- Le gyrus frontal inférieur : dans lequel se trouve l’aire de Broca qui participe

à la mémoire verbale (sélection et manipulation d’éléments sémantiques)

- L’aire pariéto-temporale : constitué de l’aire de Wernick que l’on associe à

la représentation des séquences phonétiques, qu’elles soient entendues,

générées intérieurement ou évoquées de mémoire par le sujet. Ainsi que du

gyrus angulaire (partie caudale lobe pariétale inférieur) impliqué dans le

traitement sémantique et du gyrus supra-marginal (chevauchant le sillon

latéral) impliqué dans le traitement phonologique et articulatoire des mots.

Page 14: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

14

Selon Paul et al, et Pugh et al en 2001, chez les sujets dyslexiques, l’activité

neuronale dans ces trois zones est plus faible que chez les normo-lecteurs.

L’imagerie structurale permet d’observer la structure fine du cerveau. . Dans le

cerveau dyslexique, on observe une réduction du volume de matière grise dans deux

des aires liées à la lecture : l’aire frontale et l’aire pariéto-temporale, mais pas dans

la zone occipito-temporale (Eckert, 2004). De plus l’imagerie de diffusion,

permettant d’observer les fibres de matière blanche reliant les aires corticale, a

montré une connectivité plus faible sous les aires pariéto-temporales.

Galaburda, et Geschwind, en 1995 ont eu la chance de disséquer des cerveaux de

dyslexique post-mortem. Ils ont observés des ectopies et autres anomalies à la

surface du cortex. Ils expliquent ces anomalies par un trouble des étapes de

maturation cérébrale, en particulier durant la période dite migratoire.

En ostéopathie, un travail de recherches s’appuyant sur l’évocation de l’origine

neurobiologique de la dyslexie datant de la maturation embryologique, a été mis en

œuvre par Odile Blandin et a permis de montrer l’efficacité de la mise en œuvre

d’un traitement ostéopathique à la lumière de techniques d’induction

embryonnaires.

Page 15: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

15

2.6. Origine génétique

Il a été constaté depuis bien longtemps, que l’enfant dyslexique présente

bien souvent dans son entourage un de ses parents ou un de ses frères ou sœurs

atteint de dyslexie.

Les études menées sur le sujet sur des jumeaux monozygotes et dizygotes ont

permis de calculer l’héritabilité, qui est comprise entre 50et 65% pour la dyslexie.

D’autres études réalisées, dans le domaine de la dyslexie, à partir de la

génétique moléculaire, en 2004, ont permis d’isoler certains sites des chromosomes

1 ;2 ;3 ;6 ;15 et 18 significativement liés à ce trouble. La multiplicité des sites

chromosomiques impliqués suggère que la dyslexie est une maladie génétique

complexe dans laquelle plusieurs gènes sont impliqués.

Page 16: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

16

3. Sémiologie

La dyslexie doit être très clairement différenciée d’un simple retard de

lecture. Ce qui n’est pas simple. C’est pourquoi, il est possible de parler de

dyslexie, qu’après constatation d’un retard de lecture de 18 mois par rapport à une

norme statistique. Ce diagnostic nécessite d’être posé avec la plus grande prudence.

3.1. Signes cliniques

Avant l’école primaire, il n’est pas possible de poser le diagnostic de

dyslexie, puisque par définition même, elle implique que l’enfant ait commencé

l’apprentissage de la lecture. Cependant, certains signes peuvent alerter

l’entourage de l’enfant, comme les troubles du langage oral, une mauvaise

représentation spatio-temporelle, une incapacité à bien réaliser des tâches reposant

sur la conscience phonémique, une difficulté dans l’apprentissage du nom des

lettres de l’alphabet et des sons correspondant (selon Louise Brazeau-Ward 2000).

Durant les premières années d’apprentissage de la lecture, certaines

difficultés rencontrées par les enfants en lecture et en écriture permettent d’évoquer

le diagnostic de dyslexie. On retrouve en général, chez les enfants dyslexiques, une

lecture lente, laborieuse, inexacte des mots, avec un non-respect de la ponctuation,

une fatigue apparente après une courte lecture, une difficulté de compréhension de

ce qui a été lu, des substitutions de mot par un synonyme (sans lien graphémique)

des erreurs dans l’épellation des mots. A l’écrit, ces enfants ont tendance à écrire

des phrases très courtes avec un temps anormalement long. On retrouve

fréquemment des erreurs de type spatial, avec des confusions sur les lettres

à « boucle » (p,b,q,d). Ils présentent des difficultés dans l’utilisation de la

ponctuation, dans la gestion de l’espace de la page avec une mauvaise disposition

des phrases, et dans la maîtrise de la grammaire et la syntaxe. Les personnes

dyslexiques peuvent présenter également quelques soucis d’orientations

notamment avec des confusions de la droite et la gauche, du nord et du sud, de l’est

et l’ouest pouvant avoir des répercussions néfastes sur l’apprentissage de la lecture

de l’heure sur une montre analogique ( dans quel sens les aiguilles se déplacent-

elles ?). Toutes les difficultés d‘apprentissage du dyslexique dans divers domaines,

nécessitent souvent chez eux de plus grand effort de concentration que la normale.

Page 17: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

17

Cela a pour conséquence de les rendre rêveur, plus fatigable et peut être source de

retard dans les activités scolaires.

Au quotidien, la confrontation de ces enfants dyslexiques avec l’échec, le

poids de leur différence, et l’incompréhension du corps enseignant face à leurs

difficultés scolaires, représentent un fardeau pour ceux-ci ainsi que pour leur

entourage. Sur le plan psychologique, il peut apparaître une perte de confiance en

soi, un repli sur soi avec un désintérêt général, parfois même un syndrome dépressif.

Il arrive qu’ils expriment leur souffrance sous forme de révolte ou d’agressivité.

D’où la nécessité, pour ces enfants d’être suivis par un psychothérapeute.

Le docteur Michel Habib, parle du « cerveau extraordinaire des

dyslexiques ». Selon lui outre les déficits observés chez les dyslexiques,

l’organisation particulière de leur cerveau présente certains avantages. Ces écrits

sont en accord également avec les écrits de Louise Brazeau. Selon eux les

dyslexiques font preuves de talents dans les domaines contrôlés par l’hémisphère

droit. Il s’agit de talents artistiques et musicaux. Ils semblent présenter des aptitudes

à la mécanique, une bonne visualisation tridimensionnelle, de bonne perception de

stimulus situé dans les parties latérales du champ visuel, une bonne perception et

attention spatiale une bonne disposition athlétique notamment dans les sports

nécessitant une précision spatiale comme en escrime ou au tennis. On leur décrit

également une imagination débordante, une pensée créative et globale, une bonne

conceptualisation mathématique, de la curiosité et de la ténacité.

3.2. Diagnostic différentiel de la dyslexie

La dyslexie doit être distinguée du retard simple de l’acquisition du

langage écrit.

Le retard simple de l’acquisition du langage écrit a pour point commun avec la

dyslexie des performances déficitaires en lecture. Il se distingue de la dyslexie par

une absence de lésions cérébrales ou motrices, avec une implication du facteur

environnementale à l’origine des troubles.

Page 18: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

18

Dyslexie Retards de lecture

Déficience permanente des stratégies

de lecture : difficulté durable

Performances significativement

inférieur (âge/intelligence de

l’enfant)

Trouble complexe et polymorphe

Atteinte des mécanismes

fondamentaux du langage écrit dans

leur structure (Compréhension,

expression)

Structuration différente des

mécanismes cognitifs du langage

écrit

Trouble de la dynamique de

l’apprentissage écrit

Performances significativement

inférieur d’au moins 18mois de ce

qui est attendu (âge/intelligence de

l’enfant)

Absence de lésions cérébrales ou

motrices périphériques

Persistance des troubles

Déviance et hétérogénéité des

performances

DYSLEXIES RETARD DE

LECTURE

Niveau biologique Anomalie cérébrale

Pas d’anomalie ← Environnement

Niveau cognitif Déficit cognitif Pas de déficit

cognitif

← Environnement

Niveau

comportemental

Performance

déficitaire

Performance

déficitaire

Tableau tiré de : « Les troubles spécifiques du langage oral et écrit » S.E.S.S.A.D

Denis Cordonnier EPAEMSL

Page 19: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

19

Le diagnostic de dyslexie nécessite l’exclusion de toute déficience

intellectuelle, de problème orthoptique, de trouble visuel, de retard global de

l’enfant, et de l’existence d’un milieu scolaire défavorisé.

3.3. Les différentes formes de dyslexie

Actuellement, les données neuropsychologiques ont mis en lumière trois

étapes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

La première étape est dite « logographique » et correspond aux tous

premiers contacts de l’enfant avec le langage écrit. Cette procédure logographique

dénommée également stratégie globale qui consiste à mémoriser la forme générale

du mot sur des indices extérieurs. Lors de cette phase, l’enfant n’effectue pas un

traitement linguistique mais un traitement pictural d’un ensemble de signes

associant un mot oral à son image écrite. Un grand nombre de chercheurs, ne

considèrent plus cette étape comme étant à part à entière.

La seconde étape correspond à une procédure phonologique ou encore

procédure alphabétique (Frit, 1985). La reconnaissance des mots passent par les

règles de correspondances graphophonologiques (correspondance graphème-

phonème). Cette procédure s’apparente à la voie d’assemblage phonologique

décrite par le modèle à double voie d’ELLIS et YOUNG. Lorsque cette voie

d’assemblage est utilisée, elle permet l’apprentissage de nouveaux mots et la lecture

de pseudo-mot.

La dernière étape est la procédure orthographique ou encore procédure par

adressage. Elle ne nécessite pas un recours systématique à la conversion

phonologique, mais elle s’appuie sur une reconnaissance des mots par un traitement

des configurations orthographiques visuelles. Grâce à cette procédure, les

représentations lexicales des mots familiers deviennent directement accessibles.

Elle permet le décodage des mots irréguliers (tel que : femme, album) pour lesquels

la conversion graphophonologique n’est pas logique. Elle correspond à la voie

lexicale décrite par ELLIS et YOUNG.

Page 20: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

20

La perturbation de la voie phonologique ou de la voie lexicale est à l’origine d’une

forme particulière de dyslexie.

Dyslexie phonologique (Voie d’assemblage): se caractérise par un trouble du

décodage, une difficulté à effectuer la correspondance graphème-phonème. Le type

d’erreurs retrouver est alors une omission de sons, une inversion de la séquence de

sons à l’intérieur d’un mot, ou encore un changement de son pour un autre. Pour

contourner ces difficultés soulevées par ce type de dyslexie, les enfants tentent de

deviner les mots en se fiant à des repères graphiques ou sémantiques (sens). Ce type

de dyslexie entraine souvent une lecture impulsive et imprécise ou au contraire

extrêmement lente.

Dyslexie de surface (Voie lexicale ou d’adressage) : se caractérise par une

difficulté à reconnaître les mots dans leur globalité. Ce qui rend laborieux la lecture

des mots irréguliers. Les mots ont du mal à rester dans la mémoire de l’enfant

souffrant de ce type de dyslexie, ce qui entraine souvent une lecture très lente et

laborieuse, où la recherche de sens semble absente.

Dyslexie profonde : se caractérise par des difficultés autant au niveau du décodage

qu’au niveau de la reconnaissance visuelle des mots dans leur ensemble. Ce type de

dyslexie rend la lecture très laborieuse pour l’enfant qui n’est à l’aise dans aucune

des voies qu’un lecteur doit emprunter (assemblage, adressage).

La prise en charge des enfants dyslexiques

Actuellement, différents professionnels de santé interviennent dans la prise

en charge de la dyslexie. Mais le praticien qui pose le diagnostic de dyslexie et

réalise sa rééducation est l’orthophoniste. Il existe différentes approches

thérapeutiques de ces troubles du langage écrit, liées aux diverses représentations

que les professionnels qui s’y intéressent se sont construits. Ainsi en fonction de la

façon dont sont envisagées les difficultés relatives à l’écrit, les professionnels de

santé intervenant auprès des personnes en difficultés ne sont pas les mêmes.

Page 21: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

21

L’orthophonie :

Les orthophonistes sont les professionnels incontournables dans la

rééducation des troubles du langage écrit. Ils ont à leurs dispositions différentes

méthodes de rééducation, dont les plus connus sont la méthode Borel-Maisonny, la

méthode de Maistre, et la méthode Bourcier.

Il y a quelques années, une méthode inspirée de l’art thérapie : Sensonaime

a vu le jour. La dénomination Sensonaime est composée de trois mots : « sens », «

son », « aime ». Il s’agit d’une méthode mise au point par Béatrice Sauvageot, une

orthophoniste et musicienne, en association avec le docteur Metellus, un

neurologue et linguiste. C’est une technique de rééducation très innovante qui a

montré son efficacité et qui fait appel à tous les sens. Elle est basée sur une série

d’activités incitant les enfants ayant des troubles dyslexiques à développer et à

utiliser tous les moyens dont ils disposent : expression corporelle, art graphique,

musique, poésie ainsi que des exercices « plus spécifiquement orthophonique »

(Sauvageot, Metllus, 2004). Béatrice Sauvageot considère que les dyslexiques ne

dysfonctionnent pas mais qu’ils fonctionnent autrement. C’est pourquoi elle

s’adresse à leurs qualités de perception de la langue afin de créer les automatismes

d’apprentissage qui leurs sont propres et leur permettre de vivre avec bonheur leur

dyslexie. Elle a développé avec son association « puissance dys » une nouvelle

définition de la dyslexie : « la bilexie » comme pour signifier un bilinguisme. En

effet, cette association compare la dyslexie à une langue à part entière et estime

ainsi qu’il faut aider les enfants ayant des difficultés d’apprentissage de la lecture,

et de l’écriture de la langue française à maîtriser d’abord leur propre langue et à

comprendre leur logique. Cette équipe préfère utiliser ce terme car il connote moins

un dysfonctionnement ou une anomalie. Leur but est de mettre en avant la

potentialité exceptionnelle de ces personnes et de faire partager leur vision positive

de leur personnalité.

Ainsi la méthode Sensonaime se veut d’offrir de bons résultats en lecture,

en écriture, en termes de concentration, de mémorisation, d’attention, de gestion du

stress, mais également de donner la possibilité de faire ce qu’ils aiment, d’apprendre

à mieux se connaître, en prenant conscience de leur qualité et leur permettre de

trouver leur place, en étant fier d’être dyslexique. La méthode complète comprend

Page 22: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

22

des exercices vidéo, des exercices audio et des textes et graphismes. Des stages et

des ateliers sont également proposés tout au long de l’année.

La psychothérapie :

La dyslexie a bien souvent un retentissement psychique se manifestant par

une perte de confiance en soi, ou par un risque accru de troubles des conduites et

de troubles anxiodépressifs chez ces enfants pouvant aller jusqu’à des tendances

suicidaires. C’est pourquoi il est important que ces enfants soient accompagnés par

un psychothérapeute afin de les aider à surmonter la souffrance engendré par leur

dyslexie.

La psychomotricité :

Le psychomotricien évalue les grandes fonctions de l’enfant : tonus,

équilibre, coordination, schéma corporel, latéralisation ainsi que la structuration

dans l’espace. Il rend compte de ce qui revient à la motricité, à l’affectivité et à

l’intelligence, en fonction du développement de l’enfant dans sa globalité.

La kinésiologie :

La Kinésiologie représente un ensemble de techniques venant des domaines

psycho-émotionnel, structurel, nutritionnel, énergétique et neurologique, guidé et

validé par l’application des tests musculaires.

Elle concerne plusieurs secteurs dont l’éducation. La kinésiologie éducative

s’intéresse principalement aux difficultés d’apprentissage en lecture, écriture,

coordination motrice, concentration et mémoire. Ces derniers sont retrouvés dans

les troubles de dyslexie.

Selon les kinésiologues, ces difficultés proviennent d’un problème de

coopération entre les deux hémisphères du cerveau. En effet pour apprendre

facilement quelque chose de nouveau, il est nécessaire que les deux hémisphères

soient impliqués dans le processus et communiquent continuellement au travers du

corps calleux. Chaque hémisphère a ses fonctions propres, et ils doivent se

compléter. Le cerveau gauche permet l’analyse des faits et est responsables des

Page 23: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

23

tâches de lecture, d’écriture, et d’orthographe. Tandis que le cerveau droit s’occupe

des processus inconscients : reconnaissance des mots, mouvements de l’écriture,

écoute du rythme, du débit des mots, des phrases et de l’organisation de la synthèse.

Ainsi il apparaît que la dyslexie provient d’une mauvaise intégration des cerveaux

droit et gauche.

L’Edu-Kinésiologie ou Kinésiologie Éducative, mis au point par le docteur

Dennisson, propose des outils pratiques, que ce soit Brain Gym (exercices et

mouvements précis, simples et efficaces permettant de stimuler les fonctions droite-

gauche, haut-bas ou avant-arrière de communication du cerveau) ou des

programmes et protocoles plus complexes et variés sur les schémas d’organisation

cérébrale, la vision ou les dimensions psychologiques associées. Ces méthodes sont

actuellement connues dans le monde et ont montrés leur efficacité.

L’ostéopathie :

L’ostéopathie est une méthode de soins reposant sur le diagnostic et le

traitement des restrictions de mobilité qu’elles soient tissulaires, articulaires,

musculaires, viscérales, ou crâniennes. Elle repose sur trois principes fondamentaux

qui sont : la globalité, l’interrelation structure fonction et l’homéostasie. Selon le

fondateur de l’ostéopathie, Andrew Taylor Still1 (1828-1917), un médecin

américain, « la loi de l’artère est reine ». Il voulait signifier par cette phrase, que

lorsque le corps est correctement vascularisé, la maladie n'a pas sa place.

Le traitement ostéopathique réalisé à l’aide des mains d’un ostéopathe, vise

à restaurer une mobilité (et une motilité) optimale correspondant à une situation

physiologique, propre à chaque patient. Il nécessite la compréhension de l’individu

dans sa globalité afin de s’intéresser à son ou ses systèmes dysfonctionnels. On

distingue deux types d’approches manuelles en ostéopathie :

-Une approche structurelle, regroupant des techniques de manipulations articulaires

(HvBa entrainant un craquement) et des techniques articulatoires (Energie

musculaire, ….)

1 Il est le fondateur de l’ostéopathie qu’il a créé le 22 Juin 1874

Page 24: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

24

- Une approche fonctionnelle, s’appuyant d’avantage sur le ressenti palpatoire du

praticien qui suit les mouvements des tissus dans le but de libérer l’énergie bloqué

dans les zones de tensions. Diverses techniques peuvent être utilisées tels que les

techniques fasciales, technique de Jones, techniques viscérales et crâniennes…

Ces deux approches sont complémentaires.

La prise en charge ostéopathique des patients dyslexiques nécessite le

respect des principes fondamentaux de globalité, d’interrelation structure-fonction

et d’homéostasie et les deux approches manuelles énoncées peuvent être utilisées.

Cependant une plus grande attention est portée sur le système crânien des personnes

dyslexiques, car c’est dans cette zone que l’on retrouve tout ce qui est en relation

avec la cognition.

Des travaux américains ont montré qu’à toute zone osseuse crânienne

densifiée correspond une zone corticale elle-même densifiée. Selon cette étude, il

apparaît que la dyslexie correspond à des lésions suivant un axe allant de l’occiput

droit au frontal gauche mettant la tête en forme de trapèze. Ce qui peut entrainer

l’altération du passage de l’artère sylvienne gauche, qui est responsable de la

vascularisation des deux tiers moyens du cortex. Or les aires d’intégration du

langage se trouvent dans cette zone. D’où l’intérêt de traiter les dysfonctions

crâniennes.

Selon Rollin Becker2, un ostéopathe américain (1910-1996), chez de

nombreux enfants dyslexiques, il a été cliniquement découvert « une lésion intra-

osseuse du temporal s’accompagnant d’une torsion de la portion pétreuse dans une

contrainte de types rotation interne, l’écaille n’étant pas tout à fait comme elle

devrait ». Dans son livre3, il dit retrouver lors de l’examen de ces enfants, des

lésions du temporal particulièrement de l’occipito-mastoïdienne et des tensions

traumatiques de la tente du cervelet. Afin de modifier cet état dysfonctionnel, il

préconise d’utiliser « des techniques de modelage » et de diriger la marée de liquide

céphalo-rachidien vers le bas, le long des connexions pétreuses, des articulations

descendant le long de la suture occipito-mastoïde et au niveau de la jonction avec

2 Rollin Becker est un ostéopathe américain qui a participé à la conservation et poursuite du travail crânien initié par son prédécesseur William Garner Sutherland. 3 La vie en mouvement, Sully

Page 25: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

25

l’écaille ». Il conseille de « modeler progressivement ce temporal pour lui permettre

de fonctionner, en commençant par une séance par semaine pendant un certain

temps, en passant à une séance toutes les deux semaines, puis à une séance par mois.

Les choses changent lentement. »

Plus récemment D. Nahoum (ostéopathe D.O), a réalisé dans le cadre de

son mémoire, une étude clinique en s’intéressant particulièrement à l’os temporal

qui est un «véritable carrefour embryologique, anatomique (osseux, fascial,

musculaire, vasculaire,...), neurologique et énergétique » et l’oreille (organe de

l’audition et de l’équilibre) qui « a un rôle important sur le langage, la mémoire,

l'attention et la compréhension ». Il est parti des travaux du docteur Tomatis. Son

étude a montré que 85% des enfants suivit en ostéopathie et en orthophonie ont eu

une diminution de leur trouble contre 30% des enfants suivis uniquement en

orthophonie.

Page 26: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

26

4. Corrélation entre syndrome de déficience posturale et la dyslexie

4.1. Posturologie

La posturologie est une discipline qui analyse et développe le concept du

système postural d’aplomb qui est le système qui régule l’équilibre orthostatique.

Il s’agit d’une approche transdisciplinaire impliquant une collaboration entre

podologue, orthodontiste, dentiste, pédicure, ophtalmologiste, opticien,

optométriste, neurologue, médecin, kinésithérapeute et ostéopathe. Elle est basée

sur des concepts posturaux établis depuis près d’un siècle, par des chercheurs

essentiellement neurologues et neurophysiologistes (Baron, Fukuda, Da Cunha,

Da Silva, Weber, Gagey,…).

Le système postural d’aplomb est un système cybernétique auto-entretenu

et auto-adapté. Il met en jeu des capteurs et des effecteurs posturaux reliés à un

ordinateur central qui est notre cerveau. Ce dernier a pour but de réguler de façon

automatique notre posture à travers les effets de la pesanteur (l’équilibre

orthostatique) tant de façon statique que de façon dynamique suivant des stratégies

très précises organisées et assimilées au cours du temps et en fonction de notre

environnement. Le système postural permet à l’Homme, de maintenir la projection

de son centre de gravité au centre du polygone de sustentation (défini par la surface

d’appui des pieds au sol).

L’Homme est asymétrique. Au cours de la vie, lors de l’apprentissage des

tâches sensori-motrices, il s’est doté d’une certaine latéralité, qui le façonne sur le

plan morpho statique. Il se comporte tel qu’il est.

La stabilité de l’Homme dans son environnement est permise grâce aux

exocapteurs du système postural d’aplomb, qui sont en relation avec l’extérieur. Il

s’agit de l’œil, responsable de la vision, du vestibule, de la sole plantaire et du

capteur occlusal. Ces exocapteurs sont responsables de l’extéroception.

Cette stabilité est également permise par les endocapteurs que sont l’œil

proprioceptif, le capteur musculaire manducateur, la somesthésie et les muscles, qui

sont responsables de l’intéroception.

Page 27: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

27

Les informations des exocapteurs et des endocapteurs sont relayées et intégrées au

niveau des centres supérieurs constitués du thalamus, des noyaux striés, des noyaux

sous-thalamiques, du cervelet et du tronc cérébral, de façon automatique.

L’intégrité du système postural fin relève de stratégies visant à maintenir un

équilibre orthostatique tant du point de vue sensoriel que du point de vue moteur4.

Le capteur oculaire

L’œil est un organe qui fournit à la fois une information extéroceptive par

le biais de la réfraction et une information proprioceptive via l’oculomotricité.

L’œil focalisateur est un capteur prépondérant du système postural

d’aplomb. Il permet à l’individu de mieux appréhender son environnement à travers

toutes les tâches motrices effectuées en s’associant avec d’autres capteurs (pied,

main, vestibule, mandibule).

Il peut présenter des dérangements tel que la myopie, l’hypermétropie,

l’astigmatisme ou encore la presbytie qui bien souvent engendre des adaptations

posturales qui peuvent être à l’origine de la souffrance d’une ou plusieurs structure

corporelle.

L’accommodation permise par l’œil réfractif est intimement lié à

l’oculomotricité. « De tous les sens, celui de la vue est le seul à posséder un organe

mobile. L’œil est une véritable tête chercheuse. » (Duchemin). En effet, dès qu’une

cible attire l’attention, les yeux se dirigent vers cette cible avec une extrême

précision définissant la notion de regard. Regarder implique donc des mouvements

oculaires. Ces mouvements sont permis par la sollicitation des muscles

oculomoteurs qui sont au nombre de sept et qui déplacent le globe oculaire dans les

différents plans de l’espace. Six d’entre eux s’insèrent dans le fond de l’orbite par

un tendon commun (anneau tendineux commun) et sont maintenus par des

ligaments. Leur insertion distale est située sur la sclère. Les muscles oculomoteurs

sont décrits comme étant très puissant et infatigable garantissant un maintien de

l’attention et de la concentration sur un objet d’intérêt.

4 Gagey PM, Weber B. Posturologie, régulation et dérèglement de la station debout. Paris : Masson ; 1995

Page 28: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

28

La fonction de l’œil moteur est d’abord associée à celle de l’œil opposé

pour permettre de réaliser le regard et son déplacement en fonction de l’espace

visuel, appelé vision binoculaire. Il existe plusieurs types de mouvements oculaires

conjugués ayant des fonctions bien définis. Le mouvement de poursuite permet la

projection d’un objet sur la fovéa. Les saccades permettent de renoncer au maintien

de la fovéation. Elles sont observées lors de la lecture Les mouvements de

vergences améliorent la perception des distances.

Sur le plan neurologique, plusieurs nerfs rentrent en jeu. Les nerfs optiques

assurent la transmission des influx visuels au cortex (lobe occipital) et amènent en

périphérie les informations sur la motricité intrinsèque de l’œil (accommodation et

diamètre pupillaire). Elles transmettent également les informations de la motricité

extrinsèque oculomotrice de l’œil. L’on distingue une voie primaire rétino-corticale

qui projette sur l’air 17 de Broadman les informations visuelles proprement dites et

deux voies secondaires. Il s’agit de la voie rétino-tectales qui joue un rôle

important dans les saccades et contrôle les mouvements de l’œil et de la tête, et de

la voie rétino-prétectal qui est responsable du réflexe d’accommodation. Les

muscles oculomoteurs sont tous innervés par le Nerf III sauf le muscle droit latéral

innervé par le nerf VI et le muscle grand oblique innervé par le Nerf IV. Les noyaux

oculomoteurs des nerfs crâniens III, IV, et VI sont reliés, par la bandelette

longitudinale postérieure aux noyaux vestibulaires, aux noyaux du V, du XI ainsi

qu’au II. Cette bandelette longitudinale postérieure participe à la motricité

conjuguée de la tête et des yeux.

Localiser un mot pour la lecture, se révèle « un processus multisensoriel

complexe qui suppose la cohérence de la proprioception de l’ensemble du corps. »

(Roll, 2003)Ainsi la lecture est intimement liée à la stabilité du lecteur.

L’œil est donc un organe postural avant d’être un organe visuel.

Page 29: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

29

Les mouvements oculaires et la lecture

Chez le normo-lecteur :

Durant la lecture, il a été mis en évidence que les yeux exécutent des

mouvements rapides en saccades entrecoupés de période de fixation. Les saccades,

qui sont des mouvements balistiques extrêmement rapides (jusqu’à 500° par

seconde) ont pour rôle de trouver les mots qui sont décodés pendant la fixation.

Lors de la lecture d’un texte, les stratégies ne sont pas communes à tous les

individus. L’amplitude des saccades varie beaucoup d’une personne à l’autre ainsi

que chez une même personne. La durée de fixation entre les saccades est de l’ordre

de 250 millisecondes. Les mots ayant un rôle important dans la signification du

texte sont fixés dans 85 % des cas. Lorsqu’une information est incomplète,

apparaissent des saccades qui vont de droite à gauche : on parle alors de saccades

régressives.

Aujourd’hui, l’analyse de la fonction exacte de chacun des muscles

oculomoteurs au cours de la lecture demeure impossible. La lecture apparait comme

un acte sensorimoteur et cognitif très sophistiqué. Il suppose en général un

minimum de mouvements coordonnés de vergence asymétrique, de version et de

torsion. À cela s’ajoute la nécessité de mouvements coordonnés œil–tête.

Chez le dyslexique :

Des mouvements oculaires anormaux ont été mis en évidence. Ainsi, en

dehors des difficultés de décodage, les mouvements oculaires de retour à la ligne

au sein d’une page de lecture sont souvent erratiques. Dès que survient un élément

distracteur, le dyslexique a tendance à quitter le texte du regard. Il semble avoir du

mal à balayer avec son regard ou à poursuivre une cible et la dissociation entre les

mouvements oculaire et céphalique semble fastidieuse. Sa stratégie d’exploration

de la page apparaît mal structurée.

Page 30: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

30

Les anomalies oculomotrices fréquemment retrouvées chez le dyslexique,

concernent les saccades dont le nombre semble plus élevé et dont le temps de

latence varie beaucoup. Elles concernent également la fixation qui est allongée et

les mouvements de vergences (convergence et divergence) qui sont insuffisants ou

anormaux.

Les auteurs avancent l’hypothèse que le patient dyslexique en raison d’un

déficit postural présenterait une tension anormale au niveau des muscles

oculomoteurs. Cela entraînerait des saccades oculaires anormales, responsables

d’une mauvaise localisation des mouvements lors de la tâche de lecture (MARTINS

DA CUNHA, 1986).

L’ostéopathe peut venir travailler sur le système oculomoteur présentant des

dysfonctions en collaboration avec l’orthoptiste qui intervient dans la rééducation

oculomotrice. Ce dernier peut après correction d’éventuel problème réfractif par

l’ophtalmologue prescrire des prismes en cas d’hétérophorie verticale retrouvée au

test de Maddox.

Le capteur podal et la sole plantaire

Le pied est considéré comme la partie stable du corps, tout le reste étant

mobile autour de lui (GAGEY 1998).

La sole plantaire est le capteur extéroceptif du pied et correspond à sa peau

glabre. Elle est constituée de trois couches (l’épiderme, le derme, et l’hypoderme)

avec différents capteurs. Elle transmet la mécanoreception tactile et la nociception

au cortex somesthésique, qui compare ces infos avec celle transmise par les

mécanorecepteurs proprioceptifs. Les pressions ne sont pas également réparties sur

la surface plantaire. La voûte plantaire est innervée par un seul et même nerf : le

nerf Tibial.

Le capteur podal est un endocapteur secondaire du système postural

d’aplomb. Il est formé par les capteurs proprioceptifs du pied situés dans les

muscles et les articulations de l’ensemble du pied et de la cheville. C’est un système

Page 31: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

31

tampon terminal orchestrant l’équilibre et la locomotion mais qui passe d’abord par

la qualité des appuis générés par la sole plantaire.

Un corps est en équilibre stable lorsque son centre de gravité est au-dessus

de sa base, c'est-à dire le polygone de sustentation délimité par la surface des deux

pieds. C'est pour lutter contre la chute que les influx proprioceptifs et le tonus

musculaire sont perpétuellement en éveil. Continuellement, des petites oscillations

font varier le centre de gravité. Les oscillations décrivent une surface bien plus

petite que celle correspondant à la plante des pieds. Chez le sujet normal, debout et

immobile la surface au sol ne dépasse pas 200mm². Lors de troubles de l’équilibre

cette surface s’élargit, et les personnes peuvent essayer de se rattraper ou chuter.

Toute défaillance du capteur podal peut donc perturber la stabilisation de la

tête et par conséquent, celle du regard (VILLENEUVE, 2007).

Le capteur stomatognatique

Selon le docteur Alfredo Marino l’appareil manducateur est un véritable

organe sensoriel participant à la régulation de la posture et de l’équilibre.

Depuis 2003, des études tentent d’évaluer l’intérêt des stimulations

stomatognatiques chez le dyslexique. Les auteurs (QUERCIA, MARINO), sont

partis de l’idée que les informations stomatognatiques et oculaires (proprioceptives)

sont véhiculées chacune par le nerf trijumeau.

Le nerf trijumeau semble jouer un rôle important dans l’orientation de la

tête et plus globalement dans les modifications posturales.

L’appareil stomatognatique se comporte comme un organe sensoriel

complexe à double finalité sensorielle : locale en permettant le contrôle moteur de

la mastication et générale en intervenant dans le contrôle moteur de la posture. Ceci

implique que toute action modifiant la sensorialité au niveau de la cavité orale est

susceptible de modifier le système postural (MARINO, 2008).

Les capteurs somesthésiques :

Page 32: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

32

Ils regroupent les récepteurs kinesthésiques articulaires constitués des

récepteurs de Golgi et corpuscule de Ruffini avec les récepteurs kinesthésiques

musculaires composés des fuseaux neuro-musculaires et des organes tendineux de

Golgi. La proprioception musculaire est une mécanosensibilité qui renseigne le

SNC sur la posture et l’attitude de notre corps. Lors des actions les tissus se

déforment.

Le sens musculaire permet d’élaborer notre référentiel égocentré.

En ostéopathie nous pouvons agir sur la proprioception musculaire. Pour

cela il faut choisir le type de techniques adaptées aux mécanorécepteurs sur lesquels

on veut agir.

4.2. Le syndrome de déficience posturale

4.2.1. Définition

Le syndrome de déficience postural a été décrit par le Docteur Da Cunha,

un rhumatologue, en 1979 à Lisbonne. Il avait remarqué que ses patients souffrant

du dos avait également des troubles oculaires. Le docteur Da Silva, ophtalmologue,

dans la même ville, soignait des patients qui avaient des douleurs dans le dos

également. Ces deux médecins se sont rencontrés lors d’un séminaire où ils ont

discutés de leurs patients et se les sont échangés. Ils ont mis au point des tests

simples permettant d’identifier ces patients associant troubles de la vue et douleurs

du dos.

Globalement ces patients présentaient une perception erronée de leur propre corps

et de sa localisation spatiale.

Le docteur Da Cunha appela l’ensemble des symptômes observés : Le

Syndrome de Déficience Postural. Il s’agit d’un ensemble de signes cliniques

touchant les différents organes clés du SPA. Le SDP est caractérisé par une

« attitude corporelle stéréotypée, scoliotique, avec une hypertonie musculaire

paravertébrale et thoracique asymétrique et un appui plantaire également

asymétrique, dominée par une déviation du regard à droite et à gauche », associée

à divers signes fonctionnels cardinaux et secondaires. Ces signes cardinaux sont :

Page 33: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

33

la douleur, le déséquilibre, les signes ophtalmiques, les signes de nature

proprioceptive, les signes articulaires, les signes neuromusculaires, les signes

neuro-vasculaires, les signes respiratoires, les signes ORL et les signes psychiques.

La dyslexie constitue l’un des signes psychiques du SDP et rentre dans le type

syndrome postural cognitif (avec les troubles de la perception, du langage, de la

mémoire, … qu’elle implique).

4.2 .2 Les tests diagnostic

En premier lieu l’interrogatoire permet d’orienter vers une entrée posturale ou non.

Après une observation et le bilan morphostatique, plusieurs tests pourront être

mis en œuvre. La liste de tests étant longue, il s’agit ici de présenter quelques tests

que j’ai pu observer au centre PRODYS lors de la recherche de syndrome de

déficience postural chez un jeune garçon de 12 ans souffrant de dyslexie.

- Le Test de rotation cervicale : il permet d’évaluer la différence de tonus des

muscles rotateurs du cou. Le praticien est placé debout derrière le patient,

les paumes de ses mains sont au contact avec les muscles trapèzes, ses

pouces sont au contact des épineuses C7-T1et ses index sont pointés

horizontalement pour délimiter le mouvement.

Le SDP sera signé par une asymétrie de rotation se révélant à plusieurs essais

(Quercia, 2008)

Image issue du blog de

posturopathie5 :

5 http://www.posturopathie.com/article-l-importance-du-bilan-osteo-posturo-dynamique-en-posturopathie-115547374.html

Page 34: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

34

- Le test d’extension cervicale : consiste à faire glisser ses mains de haut en

bas de chaque côté du cou du patient jusqu’à ce qu’elles s’arrêtent sur les

muscles latéraux liant le cou à l’épaule. Puis on demande au sujet de laisser

partir sa tête en arrière. On mesure alors la hauteur entre le flanc de l’index

de l’examinateur et l’oreille du sujet.

Le SDP sera signé par une asymétrie d’extension (QUERCIA, 2008). Ces résultats

donneront des indications fiables pour le typage du SDP.

Image issue du blog de posturopathie6

- Le Test de convergence podal : a pour but de rechercher une hypertonie des

muscles rotateurs externes de cuisses (Gagey, 2008).Le patient est allongé,

strictement à plat sur un lit d’examen. Le bassin, le thorax et la tête sont

alignés. Les jambes sont étendues et forment un angle de 15° environ. Le

praticien est en bout de table vers les pieds, il empaume la partie postérieure

des chevilles du patient. Il effectue une rotation interne bilatérale douce et

progressive des membres inférieurs jusqu’à trouver une ferme résistance

élastique sans soulever ni tracer les membres inférieurs. La rotation interne

se visualise par la convergence des pointes de pied. En fin de mouvement,

on constate généralement une dissymétrie avec une convergence moindre

d’un côté, signant un tonus des muscles rotateurs externes supérieurs du

même côté.

6 http://www.posturopathie.com/article-l-importance-du-bilan-osteo-posturo-dynamique-en-posturopathie-115547374.html

Page 35: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

35

- L’examen de l’appui plantaire au podoscope : permet de définir 2 types

d’empreintes extrêmes : pied plat ou pied creux. Il permet de détecter les

éventuelles anomalies d’appui.

- Test de convergence : cherche à déterminer le punctum proximum : le point

le plus proche jusqu’où l’œil peut accommoder. L’examinateur debout

devant le patient présente un stylo situé bien en face des yeux du patient à

une distance de 2m et le rapproche entre les deux yeux du patient jusqu’à ce

qu’il voit flou. Lorsque la vision devient floue cela correspond au punctum

proximum.

- Test de Maddox : Le patient fixe une lumière ponctuelle située à 4 mètres à

la hauteur de ses yeux, la tête doit être strictement horizontale. Un écran de

Maddox composé de cylindres très réfringents est placé devant un œil et

transforme l’image du point lumineux en un trait rouge horizontal. Le

patient indique avec son doigt (pour ne pas modifier le capteur

stomatognatique) si le trait est au centre, en haut ou en bas. S’il est au

centre, on parle d’orthophorie. Sinon, il y a une hétérophorie. Si le trait est

au-dessus de la lumière, c’est une hypophorie. Si le trait est au-dessous de

la lumière, on parle d’hyperphorie. Le Maddox postural est répété dans

plusieurs conditions qui modifient à chaque fois un capteur différent. La

manœuvre est effectuée en position assise naturelle puis en modifiant la

proprioception rachidienne (il est demandé à l’enfant de bien se redresser).

Page 36: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

36

Ensuite les modifications se font au niveau des capteurs stomatognatiques

(assis, pointe de la langue au palais puis assis et lèvres serrées), du capteur

plantaire (en condition naturelle sur sol dur, avec semelles de mousse et de

posture). Enfin le test est répété en demandant à l’enfant de déglutir avec la

langue coincée entre les dents.

Ce test est très important pour l’examen. Il est actuellement le meilleur reflet

d’une dysfonction du système postural car les hétérophories varient avec la

stimulation des différents capteurs posturaux : on parle d’hétérophories

labiles. Ce test consiste à rechercher la présence de très minimes

hétérophories labiles.

L’étude de Quercia et al démontre que 100% des dyslexiques observés sont porteurs

du SDP.

4.2.3 Traitement

Le traitement proprioceptif consiste en une reprogrammation sensorielle

s’effectuant selon les principes de l’école de posturologie de Lisbonne décrits par

Da Cunha, Da Silva et Serrano. Il est tridimensionnel et s’adresse particulièrement

aux capteurs oculaires, podaux, musculaires et stomatognatiques. La correction des

muscles oculomoteurs passent par le port de prismes posturaux de faible puissance.

Les capteurs podaux sont traités par des semelles proprioceptives. La rééducation

proprioceptive s’effectue par des exercices quotidiens de respiration abdominale,

l’apprentissage de posture rééquilibrante (utilisation d’un pupitre à 30°et de cales

repose pieds) et l’apprentissage de mouvements visant à relâcher les muscles

hypertoniques.

Page 37: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

37

La position assise :

Les exercices respiratoires en position couchée :

*

Le traitement proprioceptif du dyslexique nécessite une collaboration

pluridisciplinaire impliquant ophtalmologue, orthoptiste, opticien, podologue,

dentiste, ostéopathe et orthophoniste.

Page 38: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

38

III- PRESENTATION DE L’ETUDE

1. But du travail : Etat des lieux bibliographiques

Le but de ce travail est de comparer et d’analyser, au travers des différentes

études cliniques ostéopathiques réalisées antérieurement, le résultat des différentes

approches thérapeutiques mises en œuvre dans le traitement de la dyslexie.

Depuis de nombreuses années, les différentes théories concernant les

origines de la dyslexie mettent en cause une perturbation de l’encéphale. Cette

évocation de dysfonctionnement de la zone encéphalique a motivé plusieurs travaux

de recherche en ostéopathie axé sur le traitement du système cranio-sacré des

enfants présentant des troubles de l’apprentissage de la lecture. Ceci en tenant

compte des cinq piliers du crânien découvert par W.G Sutherland : la mobilité des

os du crâne, le lien de la dure-mère avec le sacrum à l’origine du mouvement

involontaire du sacrum entre les iliaques, la propriété des membranes de tension

réciproque, la fluctuation du LCR et la motilité du SNC. Les différents mémoires

impliquant le traitement de l’axe cranio-sacré ont été réalisés en collaboration avec

des orthophonistes.

Plus récemment, des équipes pluridisciplinaires formées en posturologie

ont mis en évidence l’existence d’un lien entre le Syndrome de Déficience Postural

(SDP) et la dyslexie. En 2010, Chauvin, dans son mémoire de fin d’étude, présente

ce lien et souligne l’intérêt d’une prise en charge ostéopathique du SDP chez le

dyslexique, en s’appuyant sur la théorie de Da Cunha. En 2012 Caumartin a mis en

place un traitement ostéopathique à visée de reprogrammation proprioceptive

posturale et cognitive en collaboration avec l’équipe de PRODYS.

Ainsi il en ressort deux types de prise en charge ostéopathique de la dyslexie : une

prise en charge crânio-sacré et une prise en charge du SDP. Selon l’approche

thérapeutique choisie il est intéressant de se pencher sur les collaborations qui

peuvent s’établir avec d’autres professionnels de santé.

Page 39: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

39

2. Matériel et méthodes

L’objectif de l’état des lieux était de recenser les travaux de recherche

effectués concernant la prise en charge ostéopathique des troubles de la dyslexie.

Pour cela, une recherche des mémoires d’ostéopathie s’intéressant à la dyslexie, sur

le site de l’académie d’ostéopathie a été effectué. Les moteurs de recherches

bibliographiques spécialisés ont été utilisés. Pour faciliter la recherche, des mots

clés ont été déterminé. Il s’agissait des mots suivants : « dyslexie de

développement », « traitement ostéopathique », « proprioception », « syndrome de

déficience postural ». Pour bénéficier d’une plus grande richesse bibliographique et

avoir des articles internationaux, les mots clés « developmental dyslexia »,

« osteopathic treatment », « syndrome of postural deficiency » « cranio sacral

therapy » ont également été utilisé.

Les moteurs de recherche utilisés étaient :

- Pub med : pour les articles internationaux

- Scholar google : pour les articles et ouvrages généraux

- Biu santé : Bibliothèque inter universitaire de santé

Page 40: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

40

IV- RESULTATS

Cette revue de littérature inclut sept mémoires, et un article, soit un

échantillon de 192 patients. Elle compte trois grands types d’études. Le premier

type d’études correspond aux six mémoires dont la prise en charge ostéopathique

de la dyslexie était basée sur le traitement de l’axe crânio-sacré, ou uniquement du

crâne. Le second type d’étude comprend un mémoire axé sur un traitement

ostéopathique proprioceptif du SDP dans le cadre de la dyslexie, en collaboration

avec une équipe de posturologue à Prodys. Et enfin le troisième type d’étude, est

tiré d’un article anglais et correspond à une thérapie associant ostéopathie,

kinésiologie, homéopathie et un programme neuro-linguistique.

Page 41: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

41

Etude n°1 : Mémoire de Mourot Marie-Claire

Ce mémoire intitulé : « L’ostéopathie peut-elle être une clé pour la

dyslexie ? » avait pour problématique : « Un traitement de l’axe cranio-sacré peut-

il aboutir à une guérison ou du moins réduire les symptômes de la dyslexie ? ». Il

date de 1999.

L’étude clinique a porté sur 17 enfants âgés entre 6ans et 10mois et 16ans.

Elle comprenait 7 filles et 10 garçons. 10 enfants étaient au primaire, 6 au collège

et 1 en L.E.P.

Le test utilisé en orthophonie pour évaluer le niveau de lecture de l’enfant est le test

de l’Alouette.

En ostéopathie les tests réalisés étaient les suivant :

-Test du bassin, des lombaires, du sacrum, des sacro-iliaques.

- Test viscéral

-Test du crâne : SSB, temporaux, pariétaux, frontaux, ligament nucal, test des

composants osseux (ethmoïde, malaire, ptérion, astérion, os propres, sutures),

dents, mandibule

-Test des orbites : mobilité, projection des orbites, tonicité des muscles

oculomoteurs.

Le traitement globalement comprenait :

- une équilibration pubis-iliaque, sacrum

-une décompression L5-S1

- un traitement fascial du sacrum

- une équilibration du diaphragme pelvien, et du diaphragme thoracique

-une décompression entre C0-C1, un traitement des vertèbres C0-C1-C2-C3, et du

ligament nucal

- une décompression de la SSB

- un drainage des sinus veineux

Page 42: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

42

-un traitement du temporal gauche et du globe oculaire,

-des techniques sur les sutures fronto-nasale, naso-maxillaire, métopique, et de

l’orbite.

- une équilibration du schéma corporel direct et croisé

Cependant l’auteur de ce mémoire rappelle qu’ « il n’y a pas de recette en

ostéopathie : c’est le corps du patient qui dicte le choix, l’ordre des techniques à

employer », c’est pourquoi elle a décidé de ne pas effectuer un traitement type, mais

de s’adapter à chaque enfant. Les points de traitement évoqués plus haut

correspondent ainsi à ce qu’elle a fait globalement d’une façon générale.

La prise en charge des patients s’est déroulée sur 5 séances, sur une période de

6mois à 1 an.

Les résultats obtenus lors des notifications du MRP avant et après traitement

montrent qu’il y’a une élévation du rythme, de l’amplitude et de la force.

Les résultats avant et après traitement comprennent une part de subjectivité

s’appuyant sur le ressenti du praticien, du patient, des parents, de l’équipe éducative

et des orthophonistes et mettent en avant une modification du comportement de

l’enfant. Les résultats obtenus au test de l’Alouette, reporté en âge de lecture, avant

et après le traitement et en se basant sur une amélioration de l’âge de lecture

supérieur à la durée de traitement on peut noter que 8 enfants sur les 17 enfants

traités, connaissent une nette amélioration. Mais 15 enfants sur les 17 sont

améliorés. Deux enfants apparaissent hors-étalonnage au test de l’alouette post-

traitement.

Il en ressort de cette étude que le traitement de l’axe cranio-sacré a

contribuée à une amélioration positive du comportement des enfants, en permettant

une diminution du stress. Il a généré une prise de confiance en soi pour certains et

a favorisé une ouverture aux autres, une meilleure aptitude à la communication et a

permis une meilleure qualité attentionnelle.

Page 43: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

43

Etude n°2 : Mémoire de Blandin Odile

Ce travail de recherche intitulé : « Techniques de motilité embryonnaire de

l’encéphale et dyslexie » visait à évaluer l’efficacité d’un traitement ostéopathique

à la lumière de techniques d’induction embryonnaires dans le cadre de la dyslexie.

Son étude portait sur une population de 20 enfants dyslexiques âgés entre 8

et 15 ans dont 10 enfants étaient scolarisés en école spécialisé et les 10 autres en

école normale. Les enfants étaient tous suivis en orthophonie en parallèle. La prise

en charge ostéopathique s’est effectuée sur une période de deux mois et une

semaine à raison d’une séance toute les trois semaines pour un total de 3 séances.

Les enfants ont été répartis en deux groupes de dix comportant chacun cinq enfants

scolarisé en école spécialisé et cinq enfants évoluant en école normale.

Le test orthophonique utilisé dans cette étude est le test de l’Alouette.

Pour le premier groupe un protocole de trois techniques a été expérimenté

comprenant :

- Relance de la motilité embryonnaire de la 1ère plicature

- Relance embryonnaire de la 3ème plicature

- Technique d’enroulement en forme de corne de bélier.

Pour le second groupe les trois techniques susmentionnés ont été mis en place et

comportait en plus : la technique du corps calleux.

Les résultats de cette étude révèlent :

- Pour le premier groupe, une très bonne amélioration au test de l’Alouette de 10%

et une amélioration moyenne de 50%. Soit 60% des enfants qui ont progressé.

- Pour le deuxième groupe, une très bonne amélioration au test de l’Alouette de

30% et une amélioration moyenne de 60%. Ce qui équivaut à une amélioration de

90% des enfants.

Il est donc notable que dans le second groupe, pour lequel la technique du

corps calleux a été utilisée, les résultats obtenus sont nettement meilleures. Cette

technique apparait donc être un facteur de réussite supplémentaire dans le

Page 44: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

44

traitement de la dyslexie. Pour l’auteur de ce mémoire cela permet de confirmer

l’hypothèse selon laquelle il existerait dans la dyslexie une déficience du corps

calleux dans la transmission de certaines informations entre les deux hémisphères

cérébraux.

Cependant d’une façon plus globale, lorsque l’on se réfère aux résultats des

deux groupes et qu’on les confond on obtient 75% d’amélioration au test de

l’Alouette. Ceci est en faveur que les techniques de motilité embryonnaires ont un

effet positif et encourageant dans le traitement de la dyslexie.

Page 45: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

45

Etude n°3 : Mémoire de Nadège Daribot

Cette étude nommée : « Une approche ostéopathique en collaboration avec

des orthophonistes, pour la dyslexie » visait à évaluer l’efficacité de l’ostéopathie

crânienne en complément d’une rééducation orthophonique sur les troubles

dyslexiques.

Elle comportait 22 patients dyslexiques âgés entre 9 ans et 39 ans, qui ont

été répartis en deux groupes selon une table de randomisation, sans aucun critère.

Le premier groupe était un groupe témoin traité uniquement en orthophonie et le

second correspondait au groupe traité en ostéopathie et en orthophonie. Quatre

séances de traitement ostéopathique avec un intervalle de quinze jours à trois

semaines ont été mises en place pour le second groupe.

Les deux groupes ont dans un premier temps eu une séance comprenant une

anamnèse et des tests globaux actifs et passifs du rachis et du bassin et des tests du

système cranio-sacré. Puis la prise en charge du second groupe au fil des séances,

s’est effectuée comme suit :

- Séance 1 : examen ostéopathique puis mise en place d’un traitement à visée

membraneuse (technique traction sacrum, grasping, technique base spread,

pariétal lift, frontal lift) et une rééquilibration crâne-sacrum

- Séance 2 : examen ostéopathique, puis poursuite d’un traitement à visée

membraneuse (technique traction du sacrum, diaphragme lift, médiastin,

base spread, roulement temporaux en asymétrie, frontal lift) et une

rééquilibration crâne-sacrum.

- Séance 3 : examen ostéopathique, suivi d’un traitement à visée circulatoire

(ouverture détroit sup, drainage sinus veineux, pompe thoraco-abdominale)

- Séance 4 : examen ostéopathique et traitement à visée circulatoire

(ouverture du détroit sup, drainage sinus veineux, technique CV4)

Enfin une dernière séance a été mise en place pour les deux groupes dans

laquelle les enfants et l’un de leur parent devaient remplir un questionnaire et un

examen ostéopathique des patients a été effectué.

Page 46: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

46

Pour le groupe traité la moyenne du rythme crânien est passée de 3,9 en séance 0 à

9 en 5ème séance et la moyenne du rythme sacré est passé de 5,3 avant traitement à

9 post traitement (5ème séance).

Les personnes dyslexiques ont eu avant et après traitement un bilan orthophonique

comprenant le test de l’Alouette. Les orthophonistes ont également évalué au

moyen d’une fiche l’état psychologique général du patient, ses troubles de

l’attention et de concentration, ainsi que l’importance de sa dyslexie.

Les résultats de cette étude montrent que le groupe suivit en ostéopathie

connaît une diminution plus importante des troubles de leur dyslexie et une

meilleure concentration que le groupe témoin. L’étude au cas par cas permet de

mieux noté ces améliorations dans le second groupe. Ainsi il a été mis en évidence

que le traitement de l’axe cranio-sacré en complément du traitement orthophonique

est bénéfique pour les dyslexiques, aussi bien au niveau cognitif que

comportemental.

Page 47: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

47

Etude n°4 : Thèse de Nelly Schaeffer

La thèse portant sur « le drainage des sinus veineux et la dyslexie » avait

pour problématique : « le drainage des sinus veineux du crâne a-t-il une influence

sur la régression des symptômes de la dyslexie ? »

La population de cette étude comprenait 20 enfants dyslexiques dont 13 garçons et

7 filles ayant une scolarité normale. Ils étaient tous âgés entre 10 et 15 ans.

L’auteur précise que 5 enfants présentaient une dyslexie de surface, 6 étaient

atteints d’une dyslexie phonologique et enfin les 9 autres avaient une dyslexie

mixte.

Les enfants ont été répartis en deux groupes, par une table de randomisation

sans définition d’autres critères. Un groupe était dit témoin et les enfants étaient

uniquement testés en ostéopathie tandis que l’autre groupe traité bénéficiait de

traitements ostéopathiques basés sur la technique de drainage des sinus veineux.

Quel que soit le groupe auquel l’enfant appartenait, il poursuivait les séances

d’orthophonies.

Schaeffer voulait vérifier par son étude si le drainage des sinus veineux pouvait

améliorer la fonctionnalité des hémisphères et des sutures inter hémisphériques

mise en cause dans la dyslexie.

Sur le plan orthophonique les tests de l’Alouette, la dictée du marché, l’épreuve des

signes diversement orientés (CAL) et l’épreuve de Zazzo ont été effectué avant et

après prise en charge ostéopathique.

En ostéopathie elle a observé le rachis en statique et en dynamique, testé les

articulations du membre sup et du membre inf, le viscéral, le diaphragme thoraco-

abdominal. Elle a également investigué le système cranio-sacré par des tests de la

SSB, de la base, de la voûte et de la face pour le crâne et les lésions intra-osseuses

du crâne et du sacrum, ainsi que la Mobilité Respiratoire Primaire (MRP) du

sacrum. Enfin elle s’est intéressée au synchronisme entre crâne et sacrum.

Le traitement a concerné C0-C1-C2, les clavicules, C7/T1, le diaphragme thoraco-

abdominal, le sacrum entre les iliaques, la première côte, base spread, et le drainage

Page 48: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

48

des sinus veineux. Les séances se ponctuaient par un retest de la dynamique cranio-

sacré et une observation statique et dynamique.

Les enfants du groupe témoin ont eu droit à trois séances avec questions et tests

tandis que les enfants du groupe traité ont eu deux séances avec questions, tests et

traitement et une troisième séance similaire à celle du groupe témoin.

Les résultats de ce travail ont révélé qu’il n’y avait pas de différence

significative entre groupe témoin et groupe traité que ce soit pour le test de

l’Alouette, la dictée du marché, le test de CAL ou encore pour le test de Zazzo.

Cependant des effets positifs sur le comportement et les symptômes accompagnant

la dyslexie ont pu être noté plutôt que sur l’apprentissage.

Page 49: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

49

Etude n°5 : Mémoire de David Falchero-Montes

Ce mémoire intitulé « approche ostéopathique de l’enfant dyslexique » avait

pour but de rechercher l’impact que le travail sur les sutures du crâne, les

membranes de tension réciproque (M.T.R) et la vascularisation en lien avec les

structures du cerveau considéré comme déficientes pourrait avoir sur les troubles

de dyslexie.

Pour cela il disposait d’une population de dix enfants dyslexiques dont 7 filles et 3

garçons âgés de 7 à 13 ans.

Ils ont été évalués en orthophonie par les tests de l’Alouette et de compréhension

ORLEC.

Un traitement ostéopathique a été mis en place sur trois séances, chacune étant

espacé d’un mois.

Lors de la première séance le praticien a fait le TFD, le TFA a testé la

colonne vertébrale, la densité du sacrum (test respiratoire), les iliaques, la symphyse

pubienne, la décompression sous-occipitale, la SSB, les membranes de tension

réciproque, le frontal et pariétal lift. Puis il a traité la SSB, les MTR, et effectué les

techniques de frontal lift et le pariétal lift.

Au cours de la deuxième séance il a retesté la colonne vertébrale et contrôlé

les dysfonctions trouvées lors de la première séance et a effectué en traitement un

désengagement des sutures coronales, sagittales et pariéto-squameuse ainsi qu’un

traitement du ptérion. Les techniques de Can’t hook et V spread ont également été

réalisé.

En ce qui concerne la troisième séance, elle a consisté en une vérification

du trou déchiré postérieur et sa correction si cela était nécessaire et un traitement

des MTR et de la SSB.

En analysant le total de restriction de mobilité du crâne par enfant, l’auteur

a pu noter que la moyenne des dysfonctions crâniennes est passée de 3,7 en

première séance à 0,8 en troisième séance. Ce qui signe une efficacité des

techniques utilisées.

Page 50: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

50

Au test de l’Alouette une progression moyenne de 6 mois et demi de lecture est

obtenu à l’issu de la troisième séance de traitement ostéopathique.

On observe chez les huit enfants ayant fait le test de Lobrot 3 concernant la

compréhension de texte une progression de 6,72%. Par contre chez les deux

personnes ayant effectué le test de Lobrot 4 concernant également la compréhension

de texte une stagnation chez l’une et une diminution de 10% chez l’autre sont à

notés.

Page 51: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

51

Etude n°6 : Mémoire de Cécile Montagnier

Cette étude avait pour but de répondre à la question : « l’ostéopathie peut-

elle avoir un impact sur la lecture des patients dyslexiques? ».

Pour cela 9 patients dyslexiques âgés entre 8 et 13 ans et un patient de 18 ans ont

été recruté. Ils étaient tous suivis en orthophonie.

Cécile Montagnier a mis en place des tests ostéopathiques du système oculomoteur

avec des tests spécifiques actif et passif de l’œil : mouvement de convergence-

divergence, mouvements haut-bas, latéralité, obliquité : tests de la SSB, des

cervicales particulièrement de C0-C1, des muscles sous-occipitaux.

Le traitement concernait :

- La dure-mère au niveau du sacrum

- C0-C1 avec la technique de base spread

- Les sutures métopiques et sagittales chez l’enfant

- La faux du cerveau et la tente du cervelet

- Les sinus caverneux

- Les dysfonctions du sphénoïde

- Les dysfonctions de la sphère oculaire avec les sutures spécifiques à l’œil

- Le travail spécifique sur le nerf III par le biais de : la dure-mère, strain, sinus

veineux du crâne, os de l’orbite

- Le travail spécifique sur le nerf IV par l’intermédiaire de la tente du cervelet,

des sinus caverneux et du sphénoïde

- Et le Travail spécifique sur le nerf VI en traitant le temporal, l’orbite, la

dure-mère et les sinus caverneux

Pour objectiver les changements avant et après traitement les parents et les

orthophonistes ont rempli un questionnaire. Les questions de contrôles

s’intéressaient aux difficultés en lecture, en compréhension, d’attention et à

l’agitation avant le traitement. Puis les questions post traitement consistait à savoir

Page 52: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

52

si une amélioration en lecture, des progrès en compréhension, une meilleure

attention et une diminution de l’agitation avait été observé.

Les résultats à ces questionnaires mettent en avant que la plus grande

amélioration observée concerne en premier lieu l’attention, puis la diminution de

l’agitation, suivi des progrès en lecture et enfin en dernier lieu l’amélioration de la

compréhension.

Page 53: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

53

Etude n°7 : Mémoire de Clarisse Caumartin

Ce mémoire intitulé : « ostéopathie et prise en charge du SDP chez l’enfant

atteint de dyslexie de développement : Quel est l’apport de l’ostéopathie dans le

traitement des dysfonctions motrices et cognitives du dyslexique ? ». Il avait pour

objectif de rechercher la place que pourrait avoir un traitement ostéopathique dans

la reprogrammation proprioceptive du sujet dyslexique aussi bien sur le plan

postural que sure plan cognitif.

L’étude a porté sur une population de 24 enfants diagnostiqués dyslexique

et atteints du syndrome de déficience postural. Ils étaient tous âgés entre 8 et 14

ans. Cette étude randomisée a reposé sur la mesure orthoptique et le bilan

d’apprentissage orthophonique des enfants dyslexiques atteints du SDP. Les enfants

ont été répartis en deux groupes de douze par le biais d’une table de permutation.

Un groupe était traité en ostéopathie et l’autre était un groupe contrôle non traité.

Quatre consultations ostéopathiques ont été programmées sur 6 mois d’études.

Chacune comprenait :

- Un bilan orthophonique

- Un bilan postural à Prodys

- Un bilan ostéopathique

- Un test orthoptique de Maddox

L’examen clinique ostéopathique se déroulait dans les jours suivant le bilan

orthophonique et le bilan postural, mais précédait la mise en place du traitement

neurosensoriel.

La prise en charge ostéopathique consistait en une anamnèse, puis des tests

actifs et passifs globaux comportant des tests structurels, crânio-sacrés, et

viscéraux pour les deux groupes. Puis seul le deuxième groupe correspondant

au groupe traité avait droit à un traitement à visée structurelle, myofasciale,

neurovégétative et fluidique adapté à chaque patient.

Les données orthoptiques du Maddox étaient recueillies avant et après

traitement.

Page 54: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

54

Les résultats de cette étude montrent qu’après 4 mois, la différence entre les

2 groupes au niveau postural est de p=0,000 à l’épreuve posturo-dynamique, et

p=0,01 pour la rotation cervicale. Au Maddox +20% d’orthophories verticales

sont atteintes.

Sur le plan cognitif, après 3 mois la différence au sein du groupe traité est :

p=0,01 à l’âge lexique au test de l’Alouette ; p=0,01 aux mots réguliers lors de

la dictée des mots ; p=0,04 aux logatomes et aux épreuves Métaphonologiques

p=0,00 en fusion de phonèmes.

Page 55: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

55

Etude n°8 :

Cette étude intitulée : « Sunflower therapy for children with specific

learning difficulties (dyslexia) : a randomised, controlled trial » et traduite :

« Thérapie de tournesol pour les enfants ayant des difficultés d’apprentissage

spécifique (dyslexie) : un essai contrôlé randomisé ». Elle visait à vérifier

l’hypothèse selon laquelle les enfants dyslexiques pourraient se sentir mieux,

s’améliorer et progresser grâce à la thérapie tournesol. Cette thérapie est un

traitement combinant une prise de complément alimentaire, des remèdes à base

d’herbe, de l’homéopathie, un traitement ostéopathique, de la kinésiologie

appliquée et un programme neuro linguistique.

Cet essai a été entrepris avec 70 enfants dyslexiques âgés de 6 à13 ans. Seuls

les enfants ayant été diagnostiqués par un spécialiste comme dyslexique et ne

présentant aucun des critères d’exclusion définis pour l’étude (c’est à dire sans

grave problème médical et ne présentant pas des troubles comportementaux

associés) ont pu prendre part à cette étude.

Les enfants ont été répartis en deux groupes, un groupe témoin et un groupe

traité, par une table de randomisation. Les patients des deux groupes ont été évalués

par une batterie de tests cognitifs standardisés, ainsi que sur leur estime d’eux-

mêmes, avant et après l’étude.

Les sujets du groupe traité ont été pris en charge par cinq praticiens de la

thérapie tournesol, dans trois cliniques privées d’Angleterre. Chaque consultation

durait en moyenne 40 minutes. Le contenu de chaque consultation était déterminé

par le praticien, tout en suivant le manuel de traitement. Les enfants ont tous été

testé et traité en fonction de leur besoin particulier, par chaque praticien des

disciplines comprises dans la thérapie tournesol. Il s’agissait d’utiliser la

kinésiologie appliquée pour évaluer l’état psychologique, le système structurel et

biochimique de l’enfant, l’ostéopathie crânienne, l’homéopathie et la

programmation neuro-linguistique pour traiter leurs difficultés neurologiques

perçus, leurs angoisses personnelles et leur manque d’estime d’eux-mêmes.

La prise en charge des patients comprenait 9 étapes :

1ère étape : consiste en une évaluation physique et le report des résultats.

Page 56: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

56

2ème étape : des tests de l’intégrité structurel sont effectués pour évaluer le système

musculo-squelettique.

3ème étape : le système de contrôle des réflexes fins, en neurologie sont évalués.

Plus particulièrement, les yeux, la marche, l’équilibre et la coordination sont testés

et traités par des thérapies manuelles.

4ème étape : les enfants sont testés en lecture, en écriture et calcul. La kinésiologie

appliquée permet de surveiller les réponses neurologiques des enfants lors de

l’apprentissage. Lorsqu’il y a des dysfonctionnements, des manipulations et une

thérapie nutritionnelle sont mis en place. De plus la programmation neuro-

linguistique est utilisée pour explorer les réponses négatives et fournir des exercices

le cas échéant.

5ème, 6ème et 7ème étapes : Les déséquilibres chimiques sont détectés par la

kinésiologie appliquée. Cette dernière permet d’évaluer le système glandulaire,

hépatique, et intestinal. En cas de mauvais résultats au test, des compléments

alimentaires et l’homéopathie sont prescrits et un régime alimentaire est mis en

place.

8ème étape : il s’agit d’une phase porté sur la sphère psychologique de l’enfant. La

programmation neuro linguistique est utilisée pour favoriser la pensée positive, la

motivation personnelle et traiter les émotions négatives ainsi que les

comportements qui entravent la confiance en soi et le développement éducatif.

9èm étape : Il s’agit d’une phase de réévaluation pour apprécier les progrès.

Les résultats de cette étude montrent que les deux groupes d’enfants sont améliorés

dans certains de leurs scores aux tests. Par ailleurs il n’y a pas d’améliorations

statistiquement significatives de leur performance cognitive ou au test

d’alphabétisation pouvant être mis en relation avec le traitement. Cependant, des

progrès au niveau de l’estime de soi et de la confiance en soi en lecture sont

statistiquement significatifs et observés dans le groupe traité. La majorité des

parents (57,13%) a estimé que la thérapie tournesol était efficace dans le traitement

des difficultés d’apprentissage. Les auteurs estiment que des recherches

complémentaires sont nécessaires pour vérifier ces résultats, et qu’elles devraient

inclure un groupe témoin recevant un traitement fictif afin d’exclure l’effet placebo.

Page 57: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

57

Tableau récapitulatif des résultats obtenus au test de l’Alouette

Nombre

de pa-

tients

Durée

de

l’étude

et

nombre

de

séances

Tests et traite-

ment ostéopa-

thique

Résultats

test de

l’Alouette

Groupe

témoin

Résultats

test de

l’Alouette

Groupe

traité

Amélioration

du comporte-

ment et cogni-

tif

Etude

n°1

17 6 mois à

1 an

5séances

De l’axe cranio-

sacré

Pas de

groupe té-

moin

= +

Etude

n°2

20 2 mois

et une

semaine

3séances

De la motilité

embryonnaire

+ ++

Etuden°3 22 2-3 mois

4séances

De l’axe cranio-

sacré

- - +

Etude

n°4

20 3séances Axe cranio- sa-

cré : drainage des

sinus veineux

+++

- + +

Etude

n°5

10 3 mois

3séances

Axe cranio-sacré Pas de

groupe té-

moin

+ +

Etude

n°6

9 Axe cranio-sacré

et traitement sys-

tème oculomoteur

Test non

fait

+

Etude

n°7

24 6 mois

4séances

Axe cranio-sacré,

viscéral, test et

technique structu-

rel

Reprogrammation

proprioceptive

++

Dans ce tableau :

+ correspond à un progrès concernant plus de 50% des patients

(-) Correspond à des progrès concernant moins de 50% des patients

(=) signifie que 50% de la population a fait des progrès

Page 58: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

58

Tableau récapitulatif des tests et traitements ostéopathique

Autres profes-

sionnels

Tests ostéopa-

thique

Traitements os-

téopathique

Etude n°1 Orthophoniste Bassin, lombaire,

sacrum, sacro-

iliaque

Viscéral

Crâne : SSB,

voûte, os de la

face

Equilibration pu-

bis-sacrum-

iliaque, L5-S1,

Sacrum (fascia)

diaphragme pel-

vien et thora-

cique

Rachis cervical,

ligament nucal,

SSB, drainage

des sinus veineux

Etude n°2 Orthophoniste Motilité embryon-

naire de la 1ère et

3ème plicature

Enroulement en

forme de corne de

bélier

Corps calleux

Relance motilité

embryonnaire de

la 1ère et 3ème pli-

cature Technique

d’enroulement en

forme de corne

de bélier

Technique du

corps calleux

Etude n°3 Orthophoniste Rachis, bassin,

diaphragme

Crâne : SSB,

Temporaux, Parié-

taux, os de la face,

sacrum

Membraneux :

traction sacrum,

grasping, base

spread, pariétal,

frontal, et dia-

phragme lift, mé-

diastin, roule-

ment des tempo-

raux et rééquili-

bration crâne-sa-

crum

Circulatoire :

drainage sinus

veineux, CV4

Etude n°4 Orthophoniste Membre sup et inf

Viscéral, dia-

phragme, Crâne :

SSB, base, voûte,

face, Sacrum

C0-C1-C2, clavi-

cules, C7-T1,

diaphragme tho-

racique, sacrum

entre les iliaques,

K1, base spread,

drainage de sinus

veineux.

Page 59: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

59

Etuden°5 Orthophoniste Rachis, bassin,

crâne : SSB,

MTR, Frontal, Pa-

riétal

SSB, MTR,

Frontal et Parié-

tal lift. Tech-

niques suturales

coronales, sagit-

tales, pariéto-

squameuse, pté-

rion, Can’t hook,

VSpread, Trou

déchiré post

Etude n°6 Orthophoniste Test du système

oculomoteur : test

actif et passif de

l’oculomotricité,

SSB, cervicales

C0-C1++, muscles

sous-occipitaux

Dure-mère acré,

base-spread, su-

tures métopiques

et sagittales, faux

du cerveau et

tente du cervelet,

sinus caverneux,

dysfonctions de

sphénoïde, les

dysfonctions de

la sphère ocu-

laire, travail spé-

cifique sur le nerf

III sur le nerf IV

et le nerf VI

Etude n°7 Orthophoniste +

Médecin généra-

liste+ Ophtalmo-

logue + Orthop-

tiste+ podologue

Tests structurels

Cranio-sacré

Viscéraux adaptés

à l’histoire de

chaque patients

Structurel, myo-

fascial, neurové-

gétatif, et flui-

dique propre à

chaque patients

SSB= Synchondrose Sphéno-Basilaire

MTR= Membrane de Tension Réciproque

Page 60: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

60

V- DISCUSSIONS

Les six premières études réalisées en collaboration uniquement avec des

orthophonistes et orientées vers un traitement crânio-sacré ou purement crânien

permettent une analyse de données différentes. Plus de la moitié de ces études se

sont intéressées au comportement de l’enfant et ont permis de montrer que le

traitement ostéopathique, quel que soit le type de techniques mis en place, permet

son amélioration. Il en ressort que le traitement de l’axe crânio-sacré favorise

essentiellement une amélioration du comportement, de la confiance en soi, de la

communication, ainsi qu’une diminution du stress et de l’agitation. Ceci contribue

à une diminution de la dissipation de leur énergie et leur permet d’avoir une

meilleure qualité attentionnelle, de travail et de concentration constaté par les

différents praticiens. Il semble que ces améliorations ont un retentissement sur la

motivation de l’enfant pour étudier et lui permette de progresser en lecture ainsi que

dans la compréhension.

Dans l’ensemble, le niveau en lecture a été évalué au moyen du test de

l’Alouette avant et après le traitement, (sauf dans deux études). Ce test basé sur

l’évaluation de la précision et de la rapidité de la lecture à haute voix permet de

déterminer l’âge lexical de l’enfant. Globalement, sur toutes ces études on observe

une progression plus ou moins grande au test de l’Alouette, chez les enfants traités

en ostéopathie. On peut parler de vrai progrès lorsque le gain en mois de lecture, à

ce test, est supérieur à la durée du traitement.

Le traitement de l’axe crânio-sacré de Mourot Marie-Claire a permis un

progrès considérable au test de l’Alouette, à huit de ces patients sur les seize patients

ayant eu un test avant et après traitement ostéopathique. Ce qui représente une

amélioration de 50% de sa population étudiée. En l’absence de groupe témoin, on

ne peut savoir s’il y a eu un effet placebo.

Le traitement crânien de David Falchero-Montes permet, à ses patients, une

progression moyenne de 6 mois au test de l’Alouette, sur une durée de 3 mois. Ce

qui montre une efficacité du traitement. Cependant scientifiquement, en l’absence

Page 61: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

61

d’une population témoin et d’un nombre suffisant de patients on ne peut

qu’extrapoler.

Les études de Nadège Daribot et de Nelly Schaeffer comparant un groupe

traité en ostéopathie et en orthophonie et un groupe témoin traité uniquement en

orthophonie, mettent en évidence que suite au traitement ostéopathique la

progression au test de l’Alouette est légèrement plus importante dans le groupe

traité que dans le groupe témoin. Bien que les différences ne soient pas très

spectaculaires, les résultats sont en faveur d’une poursuite du traitement crânio-

sacré de la dyslexie en collaboration avec des orthophonistes.

Blandin Odile par la mise en place de techniques d’inductions

embryonnaires a obtenu une amélioration de 75% de sa population étudiée au test

de l’Alouette (les deux groupes étant confondus). Une différence de 30%

d’amélioration est cependant à noter entre les deux groupes. Elle est au profit du

2ème groupe pour lequel la technique du corps calleux a été effectuée. Cette

différence permet d’appuyer l’hypothèse selon laquelle dans la dyslexie, il existe

une déficience du corps calleux. Ce dernier est une importante commissure

transverse qui unit les deux hémisphères cérébraux et permet d’harmoniser les

activités des hémisphères droit et gauche. Il participe au contrôle de l’information

et de l’élaboration de l’idéation. Les travaux de kinésiologie mettent également en

cause dans la dyslexie et dans tous les troubles de l’apprentissage un

dysfonctionnement de la communication entre les deux hémisphères cérébraux,

notamment via le corps calleux. Il semble donc intéressant de se pencher sur la

technique du corps calleux et de l’évaluer dans le traitement ostéopathique actuel

de la dyslexie. De même il serait intéressant de se repencher sur ces techniques

d’induction embryonnaire. Une étude avec un plus grand nombre de patients

dyslexiques, et la mise en place de ces techniques, en tenant compte des avancés

des neurosciences et des avancées thérapeutiques permettraient de mieux objectiver

leur efficacité.

L’efficacité du traitement du système oculomoteur mis en place par Cécile

Montagnier, n’a pas été objectivée par le test d’Alouette, mais par un questionnaire

des parents et orthophonistes avant et après traitement. Cela permet d’avoir l’avis

de l’entourage proche du patient et celui d’un professionnel. Il montre que la plus

Page 62: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

62

grande amélioration perçu est au niveau de l’attention, puis au niveau de la

diminution de l’agitation, suivi des progrès en lecture et enfin en dernier vient

l’amélioration de la compréhension. Il confirme que l’ostéopathie crânienne a une

action positive qui semble être d’abord sur le comportement puis sur la cognition.

Il serait intéressant d’évaluer l’association de ce traitement du système oculomoteur

tel qu’il a été décrit à une prise en charge proprioceptive globale du patient dans le

cadre du traitement du SDP.

Clarisse Caumartin dans son étude clinique portant sur la reprogrammation

proprioceptive du dyslexique porteur du SDP a travaillé en collaboration avec

plusieurs professionnels de santé formés en posturologie: ophtalmologue,

orthoptiste, podologue et médecin généraliste ; et des orthophonistes. En quatre

mois la différence entre le groupe traité et le groupe témoin est flagrante sur le plan

postural (notamment à l’épreuve posturo-dynamique et au test de rotation cervical).

Or le groupe témoin a poursuivi son traitement pour le SDP au sein de Prodys

normalement. La différence entre les deux groupes réside uniquement dans

l’existence ou non d’une prise en charge en ostéopathie. Ceci confirme que

l’ostéopathie contribue à une amélioration plus rapide de la cinétique posturale.

Selon Gagey, il est indispensable de corriger toutes les dysfonctions tissulaires et

cinétiques qui sont susceptibles d’interférer sur le système proprioceptif tel que les

dysfonctions oculaires, podales, occlusales, rachidiennes, viscérales et

cicatricielles. Caumartin en levant les dysfonctions pouvant être péjorantes, sur le

plan postural, pour chacun des enfants qu’elle a traités a montré tout l’intérêt de la

prise en charge ostéopathique dans le traitement du SDP. De plus les résultats

obtenus avant et après traitement au test de l’Alouette, à la dictée de mots et aux

épreuves Métaphonologiques montrent qu’il existe une très grande amélioration sur

le plan cognitif. Elle a réalisé un traitement à visée structurelle, myofasciale,

fluidique et neurovégétative. Ainsi elle a travaillé sur l’axe crânio- sacré comme

dans les études précédentes, mais s’est intéressée également aux dysfonctions

articulaires, viscérales, fasciales en ayant pour but de reprogrammer le patient sur

le plan proprioceptif. Son étude randomisée constitue une avancée dans la prise en

charge pluridisciplinaire de la dyslexie. Il serait intéressant pour aller plus loin dans

le traitement du SDP qu’un traitement du capteur stomatogathique par la pose

d’alphs soit mis en place.

Page 63: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

63

Le centre Prodys dans lequel Clarisse Caumartin travaille actuellement est

une structure qui est dédié au soin de la dyslexie et des troubles posturaux. Il permet

de réunir dans le même lieu les différents corps de métier permettant de traiter le

SDP (ils sont énoncés plus haut). J’ai pu observer le parcours d’un garçon de 13

ans venant consulter pour des troubles de concentration et de l’apprentissage. Le

diagnostic de dyslexie ou d’autres troubles est laissé à l’orthophoniste. Il n’y en a

pas dans le centre.

En premier lieu ce patient a rencontré le médecin généraliste, qui a débuté

par une anamnèse, suivi d’une observation et poursuivi par la réalisation de tests

posturaux dynamiques permettant de dire si oui ou non il présente un SDP. Ces tests

ont permis de révéler que ce jeune garçon est atteint de ce syndrome. Le diagnostic

étant posé, il pouvait continuer le parcours du centre.

Dans un second temps il a été pris en charge par une orthoptiste. Le dossier

du patient ayant été transmis par ordinateur, elle n’a pas eu besoin de refaire une

longue anamnèse. Elle a essentiellement recherché si le patient présentait des signes

asthénopiques. Il s’agit de symptômes d’inconfort visuel lié à un problème

d’oculomotricité, d’accommodation ou de réfraction pouvant se manifester par une

vision trouble, une diplopie, une rougeur, des démangeaisons oculaires, des

larmoiements, des céphalées, une photosensibilité, une sensation de grain de sable.

Elle a également recherché s’il présentait une instabilité, et si la marche nécessitait

qu’il se concentre. Puis elle a effectué plusieurs tests orthoptiques et posturaux. Il

s’agissait des tests de poursuite oculaire, du test de la vision binoculaire, de la vision

des reliefs, de convergence. Le test de Maddox a été effectué sur sol mousse et sur

sol dur avec et sans prisme, à la recherche d’hétérophorie. Ce test permet de

déterminer si le port de prisme est nécessaire ou non. Elle a également réalisé le test

de rotation cervical et de convergence podal.

Puis ce patient a été reçu par l’ophtalmologue. Il s’agissait du docteur Moro

Jeanine. Elle a testé la réfraction du patient par le brouillard. Elle a effectué un test

de fixation et le test de Jackson qui s’effectue avec des cylindres. D’autres tests ont

été effectués.

Page 64: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

64

En dernier lieu ce patient a été pris en charge par la podologue. Cette

dernière a effectué une anamnèse visant à recenser toutes les zones douloureuses

du patient. Elle a réalisé un examen sur podoscope dans plusieurs conditions

(d’abord au neutre puis avec différentes semelles proprioceptive). Elle a également

relevé les empreintes plantaires du patient.

Le parcours de ce patient au sein du centre a duré quatre heures. Le

traitement au sein du centre dure en moyenne deux à quatre ans, et est mis en place

uniquement chez les patients porteurs de SDP. Il est adapté à chaque patient, et

repose sur le port de prismes posturaux inclut dans la correction visuelle habituelle

du patient, sur le port d’orthèse de posture et sur la réalisation quotidienne

d’exercices de reprogrammation du système posturale (travail de la respiration

abdominale profonde, endormissement en position semi-ventral et latéral sans

oreillers et le travail sur un plan incliné à 30° avec l’utilisation de cale pieds).Les

résultats obtenus par le travail en collaboration des différents intervenants sont

encourageants et ont montré leur efficacité.

L’ostéopathe évoluant au sein de cette structure, depuis 3 ans ne fait pas

directement parti du parcours de soin. Le médecin généraliste du centre lui envoie

les patients en cas de trauma sévère, en cas d’échec du traitement au bout du

troisième rendez-vous ou encore en cas de suspicion de plagiocéphalie. Cependant

certains parents amènent leurs enfants dyslexiques en première intention. Cette

ostéopathe, en me rappelant que chaque patient est unique, a pu m’indiquer les

zones qu’elle retrouvait le plus souvent en dysfonctions, chez ces jeunes patients

dyslexiques. Il s’agit de dysfonction au niveau du bassin, des cervicales, de la suture

coronale gauche, de la suture lambdoïde, du ptérion droit et de l’astérion gauche.

Elle a également souligné que le jeune lecteur sollicite beaucoup ces cervicales lors

de la lecture et qu’il est nécessaire de veiller à ce qu’il y ait une bonne mobilité dans

cette zone. La prise en charge du patient dans sa globalité est importante. Bien que

ne faisant pas parti du parcours de soin elle est parvenue à s’intégrer dans cette

structure.

Compte tenu des résultats de ces sept études l’ostéopathie trouve bien sa

place dans le soin de la dyslexie. Le traitement de l’axe crânio-sacré et le traitement

du SDP ne s’oppose pas mais se complète. L’ostéopathe en tenant compte des

Page 65: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

65

origines de la dyslexie mettant en cause les masses cérébrales doit poursuivre le

traitement de l’axe crânio-sacré. L’apport des neurosciences au sujet de la dyslexie,

avec la mise en lumière de l’implication du SDP permet de compléter le champ

d’action de l’ostéopathe dans ce domaine. En effet il en ressort qu’un travail

musculo-squelettique associé à un travail neurovégétatif permet de nettement

diminuer les troubles de la dyslexie. L’ostéopathie dont les principes fondamentaux

sont : l’homéostasie, l’interrelation structure/fonction et la globalité, s’intéresse à

l’individu dans son entier et à son histoire. C’est pourquoi il ne pourrait y avoir de

traitement type pour la dyslexie. Cependant certaines techniques (techniques

osseuses, drainage des sinus veineux, MTR, technique suturale, techniques

d’inductions embryonnaires…) ont pu être source d’amélioration sur le plan

cognitif et comportemental de la dyslexie et semblent intéressante à intégrer dans

le traitement du patient, à condition que les tests en révèlent la nécessité. (Se

reporter au tableau récapitulatif des tests et traitements.)

La huitième étude réalisée en Angleterre se démarque complètement des

autres études évoquées plus haut. J’ai choisi de l’intégrer au mémoire afin d’une

part d’avoir un travail effectué hors de la France, et d’autre part afin d’avoir une

autre vision thérapeutique concernant la prise en charge de la dyslexie. Ce

programme thérapeutique est dispensé essentiellement par des ostéopathes ou

chiropracteur formés en kinésiologie appliqué et en programmation neuro-

linguistique. Il a pour but d’aider les enfants présentant des difficultés

d’apprentissage et du comportement. Les soins allient aussi bien un traitement

biochimique que structurel de l’organisme associé à un traitement cognitif. Les

résultats obtenus, dans cette étude, ne permettent pas de dire que cette thérapie

favorise une amélioration cognitive mais elle permet d’affirmer qu’elle favorise une

amélioration de la confiance en soi et de l’estime de soi des patients. Or nous avons

vu que le traitement ostéopathique associé uniquement à l’orthophonie favorisait

également une plus grande confiance en soi et une meilleure estime de soi. La

question peut se poser de savoir ce que cette thérapie avec le traitement biochimique

en plus et le programme de rééducation cognitive différent peut apporter de mieux

à ses enfants en difficulté d’apprentissage.

Page 66: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

66

Près de 60% des parents ayant suivi ce programme sont satisfaits et ont constaté

une amélioration de l’apprentissage de leurs enfants. Ce qui paraît tout de même

encourageant.

Le niveau scientifique de ces huit travaux de recherche est assez hétérogène.

Et d’une manière générale le nombre de patients est assez faible. Ceci peut se

comprendre du fait de la grande difficulté à trouver des patients volontaires,

disponibles et répondant aux critères d’inclusion de l’étude.

J’ai fait le choix de ne pas faire un travail expérimental, car la dyslexie est

un trouble qui nécessite un suivi sur du long terme afin de mieux apprécier

l’efficacité du traitement. Pour pouvoir obtenir des résultats expérimentaux

scientifiquement recevables, cela aurait nécessité le recrutement d’un bon nombre

de patients avec un suivi sur une période d’un an à deux ans. Cela demandait des

moyens qui n’étaient pas à ma portée. De plus au vu du nombre de mémoires

réalisés sur le sujet, il m’a paru nécessaire de faire le point sur tout ce qui avait été

fait, d’en dégager les résultats, de les exploiter afin de mieux appréhender une

nouvelle piste de recherche et permettre une avancée.

Dans la perspective d’une prochaine collaboration avec une équipe de

professionnels prenant en charge la dyslexie, j’envisage de mettre au point un

protocole de test et de traitement qui sera évalué sur une durée de deux ans.

Page 67: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

67

VI- CONCLUSION

Les différentes façons de concevoir la dyslexie ont évoluées au fil des

années notamment avec les progrès qui ont été réalisé en neurosciences. Cette

évolution a eu un impact sur les stratégies thérapeutiques adoptées. Tous les travaux

de recherche en ostéopathie ce sont effectués avec la collaboration d’orthophoniste.

Car l’ostéopathie à elle seule ne pourrait résoudre tous les troubles de dyslexie. Les

premiers mémoires réalisés sur le sujet ce sont orientés vers le traitement de l’axe

crânio-sacré et ont mis en évidence les améliorations comportementales, et pour

certains également cognitives qui en découlaient. L’établissement du lien entre

dyslexie et SDP a fait évoluer les recherches ostéopathiques. Le traitement de l’axe

crânio-sacré associé au traitement structurel, myofasciale dans le but de rétablir le

schéma postural et cognitif des dyslexiques s’est inscrit dans une continuité et a

permis de montrer que l’ostéopathie permettait d’optimiser la progression en

lecture, dictée, compréhension. Et ce d’autant plus lorsqu’elle s’effectuait en

collaboration avec les posturologues.

La place de l’ostéopathe, au sein des équipes pluridisciplinaires apparaît

dans la prise en charge de tout ce qui est post-traumatique, neurosensoriel, et

d’ordre psycho-émotionnel. Le traitement ostéopathique dans le cadre de la

dyslexie, doit comme tout traitement répondre au principe de globalité. Le travail

de l’ostéopathe doit s’intéresser au système musculo-squelettique, neurovégétatif,

et viscéral de l’enfant.

Une étude clinique comprenant un traitement ostéopathique à visée de

reprogrammation proprioceptive posturale associée à un traitement du corps

calleux, en collaboration avec une équipe de posturologue dans laquelle le

traitement proprioceptif du capteur manducateur est intégré serait intéressant à

réaliser, sur un grand nombre de patients et sur une durée de deux ans.

Page 68: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

68

Références Bibliographiques :

Ouvrages:

- ALVES DA SILVA, O. La proprioception des muscles oculomoteurs : pied,

équilibre et traitements posturaux. Paris, Masson ; 2003

- ALVES DA SILVA, O. « Œil, proprioception et posture : Syndrome de

déficience posturale : symptomatologie ». Réalités ophtalmologiques,

n°121, p. 17-22 ; 2005

- BLANDIN O. Techniques de motilité embryonnaire de l’encéphale et

dyslexie [Mémoire] ; Aix en Provence ; 2002

- Brazeau –Ward, L. La dyslexie. Ed. Centre canadien de la dyslexie, Ottawa ;

2000

- BRIN F, COURRIER C, LEDERLE E, MASY V, Dictionnaire

d’orthophonie, Ortho édition ; 2004

- Bull Leona, « Sunflower therapy for children with specific learning

difficulties(dyslexia) : a randomised, control trial ». Issu de complementary

therapies in clinical practice Vol 13, issue 1 p : 15-24 ; 2007

- CHAUVIN S. La posture chez les enfants atteints de dyslexie de

développement : recherches et traitements. [Mémoire ; Revue de littérature]

Paris : ESO ; 2010

- Clement, Posturologie introduction, CSO IDO ;2014-2015

- DARIBOT N. Une approche ostéopathique, en collaboration avec des

orthophonistes pour la dyslexie [Mémoire] Paris : ESO ; 2005

- DEHAENE S, Apprendre à lire, Des Sciences cognitives à la salle de classe,

Odile Jacob sciences ; 2011

- FALCHERO-MONTES D. Approche ostéopathique de l’enfant dyslexique.

[Mémoire] : Lyon : ISO ; 2008

- GAGEY, PM. Pied pilier et pied moteur. Pied équilibre et rachis, Ph

Villeneuve. Paris : Frison-Roche, p 165-176 ; 1998

Page 69: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

69

- GAGEY, PM, WEBER, B. Posturologie, Régulation et dérèglements de la

station debout. Paris ; Masson ; 2004.

- GALABURDA, AM, SHERMAN, GF, ROSEN, GD, ABOITIZ, F,

GESCHIND, N. « Developmental dyslexia : consecutive patients with

cortical anomalies ». AnnNeuroll, 18, p. 222-223 ; 1985

- HABIB, M. « Bases neurologiques des troubles spécifiques

d’apprentissage ». Revue de réadaptation, p132 ; 2002

- Hennebicq, Lefevre, Posturologie, Introduction à la Posturologie ; PCEO4

IDO ; 2012-2013

- LEBRETON D. Le point sur la dyslexie et l’hypothèse de l’implication d’un

syndrome de déficience posturale et du traitement proprioceptif. [Mémoire

d’orthophoniste] Bordeaux ; 2013

- LIVINGSTONE, MS, ROSEN, GD, DRISLANE FW, GALABURDA AM.

« Physiological and anatomical evidence for a magnocellular defect in

developmental dyslexia ». Proc Natl Acad Sci USA, p 7943-7947 ; 1998

- LOVERGROVE et al. « Expérimental evidence for a transient system

deficit in specific reading disability ». J Optom Assoc, 61, p137-146 ; 1990

- MARTINS DA CUNHA, H, ALVES DA SILVA, O. « Syndrome de

déficience posturale ». J.Fr. Opthalmol, 9, p 747-755 ; 1986

- MATHERON, E. Hétérophories verticales en vision de loin et troubles

posturaux. Lacour, M. Ed. Posture et équilibre. Nouveautés conceptuelles,

instrumentales et cliniques. Marseille. Solal, p.157-163 ; 2005

- MONTAGNIER C. L’ostéopathie peut-elle avoir un impact sur la lecture

des patients dyslexiques ? [Mémoire] : Paris : IPEO ; 2011

- MOUROT, MC. L’ostéopathie peut-elle être une clé pour la dyslexie

[Mémoire] Paris ; 1998

- NAHOUM D. Le temporal, l’écoute, la dyslexie [Mémoire] Paris : ESO ;

1999

Page 70: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

70

- NICOLSON RI, FAWCETT, AJ. « Developmental dyslexia, learning and

cerebellum ». J Neural Transm, Suppl, 69-0/2, p.1-18 ; 2006

- QUERCIA P ? SALTARELLI, S, MARINO, A. et coll. Traitement

proprioceptif et dyslexie. Beaune : AF3dys ; 2008

- ROUSSEAU T (unadreo), Prise en charge orthophonique des troubles du

langage écrit, Ortho édition, Les Approches Thérapeutiques en

Orthophonie, Tome 2 ; 2008

- SCHAEFFER N. Drainage des sinus veineux et dyslexie. [Mémoire] Paris :

ESO ; 2006

Sites internet :

- www.lcsp.net/person/ramus/docs/ONL05.pdf : Aux origines cognitives,

neurobiologiques et génétiques de la dyslexie (Les journées de l’ONL, Les

troubles de l’apprentissage de la lecture, février 2005)

- http://www.cairn.info/article.php?REVUE=francaise-de-linguistique-

appliquee&ANNEE=2003&NUMERO=1&PP=63 : Revue Française de

linguistique appliquée

- http://www.prodys.eu/dyslexie-et-proprioception/syndrome-de-

deficience%20posturale.php

- http://www.prodys.eu/programme-de-recherche-clinique/synthese-de-la-

pre-etude.php

- http://www.prodys.eu/programme-de-recherche-clinique/synthese-du-

memoire-ensae.php

- http://www.apeda-france.com/spip.php?article28

- http://www.dysproprioception.fr/documents_pdf/12_11_dyslexie_du_deve

loppement.pdf

- www.ffdys.com/wp-content/uploads/2009/10/Histoire2comprendre.pdf

- http://docnum.univ-

lorraine.fr/public/SCDPHA_TD_2010_GILLOT_SABINE.pdf

Page 71: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

71

- http://europepmc.org/abstract/MED/17486030

- http://www.em-consulte.com/en/article/113045

- http://www.em-consulte.com/showarticlefile/113045/index.pdf

- http://ada-posturologie.fr/Lisbonne.htm: Le système proprioceptif

- http://www.biomedcentral.com/1471-2415/11/21 : An evaluation of clinical

treatment of convergence insufficiency for children with reading difficulties

- http://odys-seus.fr/blog/2013/01/dyslexie-et-oculomotricite/ : Dyslexie et

oculomotricité

- http://www2.cnrs.fr/presse/communique/82.htm

- Incidence des phories verticales sur le contrôle postural en vision

binoculaire : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00464265/document

- Postural Control during the Stroop Test in Dyslexic and Non Dyslexic

Teenagers :

http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.

0019272#pone-0019272-g003

- http://cenopfl.com/troubles-apprentissage/dyslexie.php

- Mouvement oculaire et lecture : http://www.em-

consulte.com/en/article/257506

- http://www.dysproprioception.fr/documents_pdf/12_10_extrait_du_livre.p

df

- http://dysproprioception.fr/documents_pdf/12_11_dyslexie_du_developpe

ment.pdf

- http://www.college-de-france.fr/media/stanislas-

dehaene/UPL5611_2106coursApprentissageDeLaLectureEtDyslexie.pdf

- http://dyspraxiquemaispasque-ravyzara.sitew.fr/fs/Root/awjca-SDP.pdf

- http://troublesneurovisuels.unblog.fr/tag/sdp/

Page 72: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

72

Glossaire :

- Asthénopie : Incapacité ou difficulté à soutenir un effort visuel de près,

entraînant une vision brouillée et des maux de tête.

- Diplopie : Trouble du sens de la vue, consistant dans la perception de deux

images pour un seul objet.

- Hétérophorie : Déviation strabique latente, révélée par une dissociation

dont l’interruption est suivie de restitution sensorielle et motrice.

- Orthophorie : concept théorique d’équilibre oculomoteur.

D’un point de vu moteur, la dissociation binoculaire ne révèle aucune

déviation latente quelles que soient la distance et la direction de la fixation,

quel que soit l’œil qui fixe et la durée de cette dissociation.

D’un point de vu sensorielle, la vision binoculaire est bien présente et a

toutes les caractéristiques qualitative et quantitative de normalité.

- Polygone de sustentation : polygone obtenu en joignant les points d’appui

d’un corps posé sur une surface.

Page 73: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

73

Annexe

Test de l’alouette

Le test de l’Alouette est un texte qui permet de déterminer le niveau de lecture de

l’enfant.

C’est un texte dépourvu de sens, lu à haute voix en un temps limité au maximum

trois minutes. Le nombre d’erreurs sont notés et reportés.

Les tableaux de référence donnent un âge de lecture (âge lexique) et un niveau

scolaire de lecture.

L’âge lexique comparé à l’âge de l’enfant détermine le retard de lecture.

Page 74: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

74

Page 75: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

75

Les apports de l’ostéopathie dans une prise en charge pluridisciplinaire des

troubles de la dyslexie

Les recherches sur la dyslexie n’ont cessé de s’accroître ces dernières années et les

découvertes effectuées ont permis à une grande diversité de professionnels d’inter-

venir dans la prise en charge de ce trouble. Les différentes façons de concevoir ce

trouble donne lieu à des approches thérapeutiques différentes. Parmi les travaux

effectués en ostéopathie deux grands axes de traitement ont pu se dégager : le trai-

tement de l’axe cranio-sacré et la prise en charge du syndrome de déficience postu-

rale. Le but de ce travail était d’analyser et comparer les apports de l’ostéopathie au

travers de ces deux grandes approches thérapeutiques en utilisant les données des

études cliniques réalisés antérieurement. Il en ressort que l’ostéopathe peut évoluer

au sein d’une équipe de professionnel formé en posturologie, afin de favoriser une

reprogrammation proprioceptive du dyslexique. Mais il peut également travailler

en collaboration avec un kinésiologue, psychothérapeute... Quoiqu’il arrive la réé-

ducation ne peut se faire sans l’orthophoniste. Les différentes études montrent que

l’ostéopathie permet une amélioration comportementale et cognitive du dyslexique

Mots-clés : Dyslexie, Ostéopathie, Axe cranio-sacré, syndrome de déficience pos-

turale, orthophoniste, posturologie.

The contribution of osteopathy in a multidisciplinary management of

dyslexia disorder

Research on dyslexia has been increasing in recent years, and new discoveries have

allowed a great diversity of professionals to intervene in the treatment of this disor-

der. Different conceptions of this disorder have led to different therapeutic

procedures. Among the studies carried out, two major axes of osteopathic

treatments were able to emerge: the treatment of the craniosacral axis and the

treatment of the postural deficiency syndrom.The purpose of the study was to ana-

lyse and compare the contributions of osteopathy through these two major thera-

peutic approaches, using data from clinical studies conducted previously. It shows

that the osteopath can work with a team of professionals traIned in posturology to

promote proprioceptive reprogramming of dislexic. He can also work with a ki-

nesiologist, a psychotherapist. Whatever is done, proper rehabilitation cannot be

carried out without the speech therapist. Various studies show that osteopathy con-

tributes to improvement of the dyslexic person's behaviour and understanding.

Keywords: Dyslexia, osteopathy, craniosacral Axe, postural deficiency syndrome,

speech therapist, posturology.

Page 76: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

76

Page 77: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)©cilia.pdf2 Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT et

77