diplÔme en ostÉopathie (d.o.)©cilia.pdf2 ce travail a été réalisé dans le cadre du d.o ido...
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en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2015
Memoire n°
présenté et soutenu publiquement le ………..……… à Paris
par M/Mlle OSENAT Cécilia, né(e) le 02 Décembre 1991, au Lamentin
Pour l’obtention du
DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)
Les apports de l’ostéopathie, dans une prise en charge pluridisciplinaire des
troubles de la dyslexie.
Maître de mémoire : URBINO Mélissa
Co-tuteur :
Membres du jury :
Président :
Assesseurs :
2
Ce travail a été réalisé dans le cadre du D.O IDO
Pour reproduire ou utiliser ce document, veuillez contacter Mlle Cécilia OSENAT
et le directeur de l’IDO.
3
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier sincèrement :
Les professionnels du centre de Prodys qui m’ont permis de découvrir le
fonctionnement de leur parcours de soins. Un merci tout particulier à Madame
MORO Jeanine pour ses explications, sa disponibilité.
Mademoiselle CAUMARTIN Clarisse pour son accueil, son témoignage sur son
parcours et son intégration au sein du centre Prodys et ses nombreux conseils et
explications prodigués.
Monsieur BEL François pour son partage de textes ostéopathiques, très
enrichissant, pour sa disponibilité et son aide dans ce mémoire.
Je remercie sincèrement ma famille, mes parents sans qui ces études n’auraient pu
être possible et qui malgré la distance ont su trouver les mots pour m’encourager et
me soutenir. Un grand merci à Frédérick pour sa présence à mes côtés, et son aide
si précieuse.
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Sommaire
I- Introduction……………………………………………6
II- Généralités……………………………………………..8
1. Définitions et contexte pathologique de la dyslexie……….8
2. Origines de la dyslexie…………………………………..... 9
2.1. Theorie phonologique………………………………... 9
2.2.Théorie visuelle……………………………………….. 10
2.3.Théorie magnocellulaire………………………………. 11
2.4.Théorie du traitement temporel……………………….. 12
2.5.Théorie cérébelleuse…………………………………... 12
2.6. Origine génétique…………………………………….. 15
3. Sémiologie………………………………………………... 16
3.1. Signes cliniques………………………………………. 16
3.2. Diagnostics différentiesl de la dyslexie………………. 17
3.3. Différentes formes de dyslexie……………………….. 19
4. Corrélations entre syndrome de déficience posturale et dyslexie
4.1. Posturologie…………………………………………... 26
5
4.2. Syndrome de défiecience posturale…………………... 32
4.2.1. Définition…………………………………….. 32
4.2.2. Tests diagnostic………………………………. 33
4.2.3. Traitements…………………………………… 36
III- Présentation de l’étude………………………………... 38
1. Buts………………………………………………………. 38
2. Matériel et méthodes……………………………………… 39
IV- Résultats………………………………………………. 40
V- Discussions……………………………………………. 60
VI- Conclusion…………………………………………… 67
- Référence bibliographique………………………………... 68
- Glossaire………………………………………………….. 72
- Annexe……………………………………………………..73
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I- INTRODUCTION
La dyslexie correspond à une difficulté d’apprentissage spécifique et
durable du langage écrit. Elle touche en moyenne 10% de la population général
(quel que soit le pays, le type de culture, le type de langue) selon les études réalisées
à partir de la définition stricte de l’Organisation Mondiale de la Santé.
A l’heure actuelle, de nombreuses recherches existent au sujet des troubles
de la dyslexie. Elles ont permis de montrer que ces troubles ne sont pas dus à un
défaut éducatif, une intelligence déficiente ou un blocage psychologique, mais
plutôt à une particularité de leur cerveau. Les progrès réalisés en imagerie médicale
et les dissections réalisées en post-mortem sur les cerveaux des dyslexiques ont
permis de mettre en évidence les différences anatomiques et de fonctionnement de
leur région corticale. On attribue à ce trouble des origines cognitives,
neurobiologiques, et génétiques. Pour laquelle on retrouve une prise en charge par
des orthophonistes, psychologues, neuropsychologues et pédiatres.
Par ailleurs, depuis quelques années des équipes pluridisciplinaires
(posturologues, ophtalmologues, podologues, orthophonistes, orthoptistes,
ostéopathe….) postulent en faveur de l’existence d’un lien entre dyslexie et troubles
proprioceptifs. Selon certains chercheurs (Henrique Martins Da Cunha, Orlando
Alves Da Silva, Quercia) il existerait 1 corrélation entre le syndrome de déficience
posturale et les troubles de dyslexie. Ils ont réalisé des travaux visant à mettre en
avant les mécanismes fondamentaux qui pourraient expliquer le rôle de la
proprioception dans le développement des troubles de l’apprentissage. Ce nouvel
axe de recherche et la nouvelle hypothèse formulée, ne contredisent pas les données
neuropsychologiques et les imageries cérébrales actuelles. Cependant, la dyslexie
n’apparait plus dans ce contexte comme une dysfonction cognitive mais plutôt
comme un symptôme. Ce qui permet de repenser à la prise en charge de la dyslexie.
De nombreuses études cliniques ont permis de démontrer l’intérêt du
traitement ostéopathique dans l’amélioration des troubles de la dyslexie en
7
collaboration avec d’autres professionnels de santé. Parmi ces différents travaux
réalisés deux grands axes de traitements ostéopathiques se dégagent : le traitement
de l’axe crânio-sacré et la prise en charge du syndrome de déficience posturale.
Les auteurs des mémoires qui ont axés leur expérimentation sur le traitement
de l’axe crânio-sacré, telle que Marie-Claire Mourot, Nadège Daribot, David
Falchero-Montes, Nelly Schaeffer (sur le drainage des sinus veineux), Odile
Blandin (sur les techniques de motilité embryonnaire de l’encéphale), Didier
Nahoum (sur la correction spécifique de l’os temporal), ont justifié leur études par
le fait que les différentes théories sur les causes de la dyslexie évoquent des
perturbations de l’encéphale. Chacun de ces mémoires a été réalisé en collaboration
avec des orthophonistes essentiellement.
En 2010 Chauvin expose les liens entre dyslexie et Syndrome de Déficience
Posturale (SDP). Dastros et Caumartin Clarisse dans leur mémoire ont montré
l’intérêt du traitement ostéopathique tant sur le plan postural que cognitif du
dyslexique en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire composé d’un
médecin généraliste, d’ophtalmologue, d’orthoptiste, de podologue au centre
Prodys et avec des orthophonistes.
Ces différents abords thérapeutiques permettent de mettre en évidence la diversité
et la richesse des moyens dont dispose l’ostéopathe face à ce trouble. Au vu des
résultats de chacune des études, de la diversité des professionnels intervenant dans
la prise en charge des troubles de l’apprentissage et des différentes sensibilités de
chacun des thérapeutes, comment l’ostéopathe peut-il s’insérer au sein d’équipe
pluridisciplinaire ?
8
II- GENERALITES
1. Définition et contexte pathologique de la dyslexie
La dyslexie a été décrite pour la première fois, le 7 novembre 1896, par un
savant anglais, le Dr Pingle Morgan (British Medical Journal). Le mot « dyslexie »
est d’origine grecque. Etymologiquement, il signifie « mauvais mot ».
La dyslexie développementale, selon le dictionnaire d’orthophonie, désigne
« les troubles spécifique persistants de l’apprentissage de la lecture se manifestant
chez des enfants de niveau d’efficience intellectuelle normal, sans problème
sensoriels primaires, visuels ou auditifs, sans troubles psychiques graves, ayant
toujours été normalement scolarisés, et issus de milieux socioculturels
normalement stimulants. Les enfants dyslexiques recouvrent une population
hétérogène, au sein de laquelle peuvent être décrits différents sous-groupes de
dyslexies développementales, parmi lesquelles certains auteurs distinguent 2
formes différenciées et communes : la dyslexie phonologique et la dyslexie de
surface et une forme plus rare et contestée : la dyslexie profonde. »
Les dyslexiques rencontrent des difficultés dans les correspondances entre les
sons (phonèmes) et les signes graphiques (graphèmes). C'est pour cela que,
généralement, il leurs arrive d’inverser et de confondre les lettres ou les syllabes
des mots. Ce trouble se rencontre dans toutes les langues, et particulièrement
lorsque les correspondances ne sont pas directes (par exemple en français ou en
anglais). Ce trouble d’apprentissage n’est imputable ni aux parents, ni aux
enseignants. Il touche environ 10 % de la population (soit 1 à 2 enfants par classe).
Sur ces 10% on considère que 1 à 2 % des enfants sont sévèrement atteints. La
dyslexie frappe plus de garçons que de filles (trois fois plus) et se retrouve
davantage chez les gauchers.
La dyslexie est rarement un trouble isolé. Elle peut être associée à des troubles
de dysorthographie, dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie ainsi que des troubles de
l’attention avec ou sans hyperactivité ou d’hyperkinésie.
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La bonne prise en charge des troubles de la dyslexie représente un enjeu majeur,
car elle peut être à l’origine d’un retard scolaire important, chez des enfants qui
disposent initialement de toutes les chances de réussite. En effet il est possible
particulièrement dans les formes légères de dyslexie de compenser les troubles, par
le développement d’autres aptitudes intactes.
La dyslexie est également un problème social. En effet, ces enfants
d’intelligence normale sont bien trop souvent considérés à tort par la famille ou les
enseignants comme des paresseux et des incapables. Ces comportements à leur
égard ont des conséquences psychologiques souvent majeures avec une perte
d’estime de soi fréquente pouvant aller jusqu’à des tendances suicidaires.
2. Origines de la dyslexie
A l’heure actuelle, la recherche médicale est très active au sujet de la dyslexie.
Les progrès médicaux ont permis de mettre en avant, par imagerie les différences
anatomiques et fonctionnelles que présentent le cerveau d’un dyslexique.
Cependant expliquer pourquoi le cerveau du dyslexique fonctionne différemment
du cerveau dit « standard » n’est pas une chose facile. C’est pourquoi les débats
concernant les différentes théories explicatives sont loin d’être résolus. Il s’agit de
théorie phonologique, Théories visuelles, Théorie du traitement auditif temporel,
Théorie magnocellulaire, Théorie cérébelleuse.
2.1.Théorie phonologique
Sur le plan cognitif, il a été mis en avant qu’une des composantes
essentielles de la lecture est l’apprentissage des liens graphèmes-phonèmes.
L’hypothèse phonologique consiste à considérer qu’il existe un déficit du système
de représentation mentale et de traitement cognitif des sons de la parole, chez les
dyslexiques, nuisant à leur apprentissage des correspondances
graphèmes/phonèmes et à leur manipulation en temps réel au cours de la lecture
(Ramus, 2002; Snowling, 2000; Sprenger-Charolles &Colé, 2003).
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Cette hypothèse s’appuie sur l’observation chez des enfants dyslexiques, de
grandes difficultés dans un certain nombre d’activités impliquant la représentation
mentale des sons, de la parole et de leur manipulation. On parle d’un déficit de leur
conscience phonologique. Cette dernière se définit par la capacité d’un individu à
réaliser qu’en deçà du mot, la parole se décompose en syllabe et phonème qui se
combinent. La conscience phonologique n’est pas innée. Elle émerge autour de 5-
6ans de façon naturelle. C’est à partir de ce moment-là que l’apprentissage de la
lecture est rendu possible.
Le déficit de la conscience phonologique du dyslexique constitue une hypothèse
forte dans la théorie phonologique.
2.2 Théories visuelles
L’idée qu’un déficit d’ordre visuel puisse altérer l’apprentissage de la lecture
est ancienne et plausible. Cependant plusieurs hypothèses sont émises à ce sujet.
L’hypothèse d’une instabilité binoculaire (mesuré par le test de Dunlop 1972) a été
proposée par John Stein. Selon lui les dyslexiques souffriraient de problèmes de
convergence et de planification des saccades oculaires, qui induiraient des
distorsions de la perception des mots, des mouvements apparents, une difficulté à
se déplacer au sein du texte et une fatigue visuelle (Stein et Fowler, 1993 ; Eden et
coll., 1994).
Il existe deux hypothèses de troubles Visio-attentionnels mais dans l’état actuel des
choses leur pouvoir explicatif n’est pas très clairement établi.
Il existe une théorie de stress visuel qui n’est pas propre à la dyslexie, mais qui peut
s’avérer être une gêne dans la lecture. Elle peut être une cause de diagnostic de la
dyslexie, mais pas la dyslexie elle-même.
Cette théorie visuelle, permet d’envisager en ostéopathie un traitement du
globe oculaire et des muscles oculomoteurs qui sont responsables des mouvements
de convergence, des saccades observés au cours de la lecture. Cécile Montagnier a
réalisé une étude clinique axée sur le traitement du système oculomoteur qui a
donné des résultats positifs.
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L’implication de problème oculomoteur dans la dyslexie a été mise en évidence
depuis quelques années par les neurosciences et est pris en charge dans les équipes
de posturologie particulièrement par les orthoptistes.
2.3. Théorie Magnocellulaire
Les travaux des équipes de Galaburda et Livingston en 1993 sont à l’origine
de la théorie magnocellulaire. Cette théorie se base sur le fait que seul le système
visuel allant de la rétine au cortex (voie magnocellulaire), serait impliqué dans le
trouble, alors que le système parvo-cellulaire serait intact (Lovegrove et al., 1990).
La voie magnocellulaire, qui prend son origine dans les cellules ganglionnaires de
la rétine, achemine l'information qui lui est spécifique jusqu'au cortex visuel
primaire, après un relais dans les grosses cellules du corps genouillé latéral. La voie
magnocellulaire a pour rôle de traiter les stimuli brefs à changement rapide. La voie
parvo-cellulaire, elle, est spécialisée dans le traitement d'informations plus lentes et
plus durables, et dans le traitement plus fin, plus détaillé du stimulus. Ainsi, on
conçoit donc que certains aspects de la lecture, notamment le caractère mouvant et
la succession rapide d'informations visuelles que constitue le flux de la lecture
puissent dépendre en grande partie du système magnocellulaire.
Pendant la lecture les deux systèmes sont en interactions. Le système
parvocellulaire intervient dans le phénomène de fixation de l’information écrite
alors que le système magnocellulaire agit comme un inhibiteur de l’image qui
précède et empêche la persistance visuelle.
L'hypothèse est la suivante : pendant la lecture (succession de saccades et de
fixations), le système magnocellulaire déficient ne peut inhiber à chaque saccade
l'activité du système parvocellulaire lors de la saccade précédente. Ainsi, si les
dyslexiques ne peuvent pas traiter assez rapidement l'information visuelle, et si une
image visuelle n'est pas assez rapidement "effacée" par la suivante, il en résulte un
"brouillage" lors de la lecture qui compromet la reconnaissance des lettres et des
mots, (Lovegrove et al., 1980; 1990).
12
2.4. Théorie du traitement temporel
Paula Talal, en 1993, postule que le déficit phonologique est secondaire à
un trouble auditif plus fondamental. Plus précisément, il s’agirait d’un déficit du
traitement des sons très courts et des variations sonores très rapides (durées
inférieures à 40 ms), qui sont particulièrement importants dans la parole (Tallal,
Miller, & Fitch, 1993).
Le cerveau des dyslexiques serait incapable de gérer une information caractérisée à
la fois par l’aspect séquentiel de son contenu et par la brièveté de ces éléments. En
résumé, les dyslexiques souffriraient d’un trouble général du traitement temporel
de l’information rapide.
2.5. Théorie cérébelleuse
Cette théorie postule qu’un dysfonctionnement du cervelet est à l’origine d’un
déficit de l’automatisation des tâches. Parmi les tâches usuelles qui nécessitent
d’être "automatisées" figurent la marche, l’équilibre, et sans doute aussi la
perception de la parole et la lecture, d’où l’hypothèse (Nicolson & Fawcett, 1990).
Plus récemment cette théorie postule que le dysfonctionnement cérébelleux entraîne
des troubles moteurs, et en particuliers de l’articulation de la parole, ce qui
expliquerait l’apparition d’un déficit phonologique au cours de l’acquisition du
langage (Nicolson, Fawcett, & Dean, 2001).
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La lecture active trois zones du cerveau humain localisé dans l’hémisphère gauche
(Shaywitz et al, 2002) :
- L’aire occipito-temporale : qui semble servir de voie visuelle d’entrée de la
lecture
- Le gyrus frontal inférieur : dans lequel se trouve l’aire de Broca qui participe
à la mémoire verbale (sélection et manipulation d’éléments sémantiques)
- L’aire pariéto-temporale : constitué de l’aire de Wernick que l’on associe à
la représentation des séquences phonétiques, qu’elles soient entendues,
générées intérieurement ou évoquées de mémoire par le sujet. Ainsi que du
gyrus angulaire (partie caudale lobe pariétale inférieur) impliqué dans le
traitement sémantique et du gyrus supra-marginal (chevauchant le sillon
latéral) impliqué dans le traitement phonologique et articulatoire des mots.
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Selon Paul et al, et Pugh et al en 2001, chez les sujets dyslexiques, l’activité
neuronale dans ces trois zones est plus faible que chez les normo-lecteurs.
L’imagerie structurale permet d’observer la structure fine du cerveau. . Dans le
cerveau dyslexique, on observe une réduction du volume de matière grise dans deux
des aires liées à la lecture : l’aire frontale et l’aire pariéto-temporale, mais pas dans
la zone occipito-temporale (Eckert, 2004). De plus l’imagerie de diffusion,
permettant d’observer les fibres de matière blanche reliant les aires corticale, a
montré une connectivité plus faible sous les aires pariéto-temporales.
Galaburda, et Geschwind, en 1995 ont eu la chance de disséquer des cerveaux de
dyslexique post-mortem. Ils ont observés des ectopies et autres anomalies à la
surface du cortex. Ils expliquent ces anomalies par un trouble des étapes de
maturation cérébrale, en particulier durant la période dite migratoire.
En ostéopathie, un travail de recherches s’appuyant sur l’évocation de l’origine
neurobiologique de la dyslexie datant de la maturation embryologique, a été mis en
œuvre par Odile Blandin et a permis de montrer l’efficacité de la mise en œuvre
d’un traitement ostéopathique à la lumière de techniques d’induction
embryonnaires.
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2.6. Origine génétique
Il a été constaté depuis bien longtemps, que l’enfant dyslexique présente
bien souvent dans son entourage un de ses parents ou un de ses frères ou sœurs
atteint de dyslexie.
Les études menées sur le sujet sur des jumeaux monozygotes et dizygotes ont
permis de calculer l’héritabilité, qui est comprise entre 50et 65% pour la dyslexie.
D’autres études réalisées, dans le domaine de la dyslexie, à partir de la
génétique moléculaire, en 2004, ont permis d’isoler certains sites des chromosomes
1 ;2 ;3 ;6 ;15 et 18 significativement liés à ce trouble. La multiplicité des sites
chromosomiques impliqués suggère que la dyslexie est une maladie génétique
complexe dans laquelle plusieurs gènes sont impliqués.
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3. Sémiologie
La dyslexie doit être très clairement différenciée d’un simple retard de
lecture. Ce qui n’est pas simple. C’est pourquoi, il est possible de parler de
dyslexie, qu’après constatation d’un retard de lecture de 18 mois par rapport à une
norme statistique. Ce diagnostic nécessite d’être posé avec la plus grande prudence.
3.1. Signes cliniques
Avant l’école primaire, il n’est pas possible de poser le diagnostic de
dyslexie, puisque par définition même, elle implique que l’enfant ait commencé
l’apprentissage de la lecture. Cependant, certains signes peuvent alerter
l’entourage de l’enfant, comme les troubles du langage oral, une mauvaise
représentation spatio-temporelle, une incapacité à bien réaliser des tâches reposant
sur la conscience phonémique, une difficulté dans l’apprentissage du nom des
lettres de l’alphabet et des sons correspondant (selon Louise Brazeau-Ward 2000).
Durant les premières années d’apprentissage de la lecture, certaines
difficultés rencontrées par les enfants en lecture et en écriture permettent d’évoquer
le diagnostic de dyslexie. On retrouve en général, chez les enfants dyslexiques, une
lecture lente, laborieuse, inexacte des mots, avec un non-respect de la ponctuation,
une fatigue apparente après une courte lecture, une difficulté de compréhension de
ce qui a été lu, des substitutions de mot par un synonyme (sans lien graphémique)
des erreurs dans l’épellation des mots. A l’écrit, ces enfants ont tendance à écrire
des phrases très courtes avec un temps anormalement long. On retrouve
fréquemment des erreurs de type spatial, avec des confusions sur les lettres
à « boucle » (p,b,q,d). Ils présentent des difficultés dans l’utilisation de la
ponctuation, dans la gestion de l’espace de la page avec une mauvaise disposition
des phrases, et dans la maîtrise de la grammaire et la syntaxe. Les personnes
dyslexiques peuvent présenter également quelques soucis d’orientations
notamment avec des confusions de la droite et la gauche, du nord et du sud, de l’est
et l’ouest pouvant avoir des répercussions néfastes sur l’apprentissage de la lecture
de l’heure sur une montre analogique ( dans quel sens les aiguilles se déplacent-
elles ?). Toutes les difficultés d‘apprentissage du dyslexique dans divers domaines,
nécessitent souvent chez eux de plus grand effort de concentration que la normale.
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Cela a pour conséquence de les rendre rêveur, plus fatigable et peut être source de
retard dans les activités scolaires.
Au quotidien, la confrontation de ces enfants dyslexiques avec l’échec, le
poids de leur différence, et l’incompréhension du corps enseignant face à leurs
difficultés scolaires, représentent un fardeau pour ceux-ci ainsi que pour leur
entourage. Sur le plan psychologique, il peut apparaître une perte de confiance en
soi, un repli sur soi avec un désintérêt général, parfois même un syndrome dépressif.
Il arrive qu’ils expriment leur souffrance sous forme de révolte ou d’agressivité.
D’où la nécessité, pour ces enfants d’être suivis par un psychothérapeute.
Le docteur Michel Habib, parle du « cerveau extraordinaire des
dyslexiques ». Selon lui outre les déficits observés chez les dyslexiques,
l’organisation particulière de leur cerveau présente certains avantages. Ces écrits
sont en accord également avec les écrits de Louise Brazeau. Selon eux les
dyslexiques font preuves de talents dans les domaines contrôlés par l’hémisphère
droit. Il s’agit de talents artistiques et musicaux. Ils semblent présenter des aptitudes
à la mécanique, une bonne visualisation tridimensionnelle, de bonne perception de
stimulus situé dans les parties latérales du champ visuel, une bonne perception et
attention spatiale une bonne disposition athlétique notamment dans les sports
nécessitant une précision spatiale comme en escrime ou au tennis. On leur décrit
également une imagination débordante, une pensée créative et globale, une bonne
conceptualisation mathématique, de la curiosité et de la ténacité.
3.2. Diagnostic différentiel de la dyslexie
La dyslexie doit être distinguée du retard simple de l’acquisition du
langage écrit.
Le retard simple de l’acquisition du langage écrit a pour point commun avec la
dyslexie des performances déficitaires en lecture. Il se distingue de la dyslexie par
une absence de lésions cérébrales ou motrices, avec une implication du facteur
environnementale à l’origine des troubles.
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Dyslexie Retards de lecture
Déficience permanente des stratégies
de lecture : difficulté durable
Performances significativement
inférieur (âge/intelligence de
l’enfant)
Trouble complexe et polymorphe
Atteinte des mécanismes
fondamentaux du langage écrit dans
leur structure (Compréhension,
expression)
Structuration différente des
mécanismes cognitifs du langage
écrit
Trouble de la dynamique de
l’apprentissage écrit
Performances significativement
inférieur d’au moins 18mois de ce
qui est attendu (âge/intelligence de
l’enfant)
Absence de lésions cérébrales ou
motrices périphériques
Persistance des troubles
Déviance et hétérogénéité des
performances
DYSLEXIES RETARD DE
LECTURE
Niveau biologique Anomalie cérébrale
Pas d’anomalie ← Environnement
Niveau cognitif Déficit cognitif Pas de déficit
cognitif
← Environnement
Niveau
comportemental
Performance
déficitaire
Performance
déficitaire
Tableau tiré de : « Les troubles spécifiques du langage oral et écrit » S.E.S.S.A.D
Denis Cordonnier EPAEMSL
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Le diagnostic de dyslexie nécessite l’exclusion de toute déficience
intellectuelle, de problème orthoptique, de trouble visuel, de retard global de
l’enfant, et de l’existence d’un milieu scolaire défavorisé.
3.3. Les différentes formes de dyslexie
Actuellement, les données neuropsychologiques ont mis en lumière trois
étapes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
La première étape est dite « logographique » et correspond aux tous
premiers contacts de l’enfant avec le langage écrit. Cette procédure logographique
dénommée également stratégie globale qui consiste à mémoriser la forme générale
du mot sur des indices extérieurs. Lors de cette phase, l’enfant n’effectue pas un
traitement linguistique mais un traitement pictural d’un ensemble de signes
associant un mot oral à son image écrite. Un grand nombre de chercheurs, ne
considèrent plus cette étape comme étant à part à entière.
La seconde étape correspond à une procédure phonologique ou encore
procédure alphabétique (Frit, 1985). La reconnaissance des mots passent par les
règles de correspondances graphophonologiques (correspondance graphème-
phonème). Cette procédure s’apparente à la voie d’assemblage phonologique
décrite par le modèle à double voie d’ELLIS et YOUNG. Lorsque cette voie
d’assemblage est utilisée, elle permet l’apprentissage de nouveaux mots et la lecture
de pseudo-mot.
La dernière étape est la procédure orthographique ou encore procédure par
adressage. Elle ne nécessite pas un recours systématique à la conversion
phonologique, mais elle s’appuie sur une reconnaissance des mots par un traitement
des configurations orthographiques visuelles. Grâce à cette procédure, les
représentations lexicales des mots familiers deviennent directement accessibles.
Elle permet le décodage des mots irréguliers (tel que : femme, album) pour lesquels
la conversion graphophonologique n’est pas logique. Elle correspond à la voie
lexicale décrite par ELLIS et YOUNG.
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La perturbation de la voie phonologique ou de la voie lexicale est à l’origine d’une
forme particulière de dyslexie.
Dyslexie phonologique (Voie d’assemblage): se caractérise par un trouble du
décodage, une difficulté à effectuer la correspondance graphème-phonème. Le type
d’erreurs retrouver est alors une omission de sons, une inversion de la séquence de
sons à l’intérieur d’un mot, ou encore un changement de son pour un autre. Pour
contourner ces difficultés soulevées par ce type de dyslexie, les enfants tentent de
deviner les mots en se fiant à des repères graphiques ou sémantiques (sens). Ce type
de dyslexie entraine souvent une lecture impulsive et imprécise ou au contraire
extrêmement lente.
Dyslexie de surface (Voie lexicale ou d’adressage) : se caractérise par une
difficulté à reconnaître les mots dans leur globalité. Ce qui rend laborieux la lecture
des mots irréguliers. Les mots ont du mal à rester dans la mémoire de l’enfant
souffrant de ce type de dyslexie, ce qui entraine souvent une lecture très lente et
laborieuse, où la recherche de sens semble absente.
Dyslexie profonde : se caractérise par des difficultés autant au niveau du décodage
qu’au niveau de la reconnaissance visuelle des mots dans leur ensemble. Ce type de
dyslexie rend la lecture très laborieuse pour l’enfant qui n’est à l’aise dans aucune
des voies qu’un lecteur doit emprunter (assemblage, adressage).
La prise en charge des enfants dyslexiques
Actuellement, différents professionnels de santé interviennent dans la prise
en charge de la dyslexie. Mais le praticien qui pose le diagnostic de dyslexie et
réalise sa rééducation est l’orthophoniste. Il existe différentes approches
thérapeutiques de ces troubles du langage écrit, liées aux diverses représentations
que les professionnels qui s’y intéressent se sont construits. Ainsi en fonction de la
façon dont sont envisagées les difficultés relatives à l’écrit, les professionnels de
santé intervenant auprès des personnes en difficultés ne sont pas les mêmes.
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L’orthophonie :
Les orthophonistes sont les professionnels incontournables dans la
rééducation des troubles du langage écrit. Ils ont à leurs dispositions différentes
méthodes de rééducation, dont les plus connus sont la méthode Borel-Maisonny, la
méthode de Maistre, et la méthode Bourcier.
Il y a quelques années, une méthode inspirée de l’art thérapie : Sensonaime
a vu le jour. La dénomination Sensonaime est composée de trois mots : « sens », «
son », « aime ». Il s’agit d’une méthode mise au point par Béatrice Sauvageot, une
orthophoniste et musicienne, en association avec le docteur Metellus, un
neurologue et linguiste. C’est une technique de rééducation très innovante qui a
montré son efficacité et qui fait appel à tous les sens. Elle est basée sur une série
d’activités incitant les enfants ayant des troubles dyslexiques à développer et à
utiliser tous les moyens dont ils disposent : expression corporelle, art graphique,
musique, poésie ainsi que des exercices « plus spécifiquement orthophonique »
(Sauvageot, Metllus, 2004). Béatrice Sauvageot considère que les dyslexiques ne
dysfonctionnent pas mais qu’ils fonctionnent autrement. C’est pourquoi elle
s’adresse à leurs qualités de perception de la langue afin de créer les automatismes
d’apprentissage qui leurs sont propres et leur permettre de vivre avec bonheur leur
dyslexie. Elle a développé avec son association « puissance dys » une nouvelle
définition de la dyslexie : « la bilexie » comme pour signifier un bilinguisme. En
effet, cette association compare la dyslexie à une langue à part entière et estime
ainsi qu’il faut aider les enfants ayant des difficultés d’apprentissage de la lecture,
et de l’écriture de la langue française à maîtriser d’abord leur propre langue et à
comprendre leur logique. Cette équipe préfère utiliser ce terme car il connote moins
un dysfonctionnement ou une anomalie. Leur but est de mettre en avant la
potentialité exceptionnelle de ces personnes et de faire partager leur vision positive
de leur personnalité.
Ainsi la méthode Sensonaime se veut d’offrir de bons résultats en lecture,
en écriture, en termes de concentration, de mémorisation, d’attention, de gestion du
stress, mais également de donner la possibilité de faire ce qu’ils aiment, d’apprendre
à mieux se connaître, en prenant conscience de leur qualité et leur permettre de
trouver leur place, en étant fier d’être dyslexique. La méthode complète comprend
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des exercices vidéo, des exercices audio et des textes et graphismes. Des stages et
des ateliers sont également proposés tout au long de l’année.
La psychothérapie :
La dyslexie a bien souvent un retentissement psychique se manifestant par
une perte de confiance en soi, ou par un risque accru de troubles des conduites et
de troubles anxiodépressifs chez ces enfants pouvant aller jusqu’à des tendances
suicidaires. C’est pourquoi il est important que ces enfants soient accompagnés par
un psychothérapeute afin de les aider à surmonter la souffrance engendré par leur
dyslexie.
La psychomotricité :
Le psychomotricien évalue les grandes fonctions de l’enfant : tonus,
équilibre, coordination, schéma corporel, latéralisation ainsi que la structuration
dans l’espace. Il rend compte de ce qui revient à la motricité, à l’affectivité et à
l’intelligence, en fonction du développement de l’enfant dans sa globalité.
La kinésiologie :
La Kinésiologie représente un ensemble de techniques venant des domaines
psycho-émotionnel, structurel, nutritionnel, énergétique et neurologique, guidé et
validé par l’application des tests musculaires.
Elle concerne plusieurs secteurs dont l’éducation. La kinésiologie éducative
s’intéresse principalement aux difficultés d’apprentissage en lecture, écriture,
coordination motrice, concentration et mémoire. Ces derniers sont retrouvés dans
les troubles de dyslexie.
Selon les kinésiologues, ces difficultés proviennent d’un problème de
coopération entre les deux hémisphères du cerveau. En effet pour apprendre
facilement quelque chose de nouveau, il est nécessaire que les deux hémisphères
soient impliqués dans le processus et communiquent continuellement au travers du
corps calleux. Chaque hémisphère a ses fonctions propres, et ils doivent se
compléter. Le cerveau gauche permet l’analyse des faits et est responsables des
23
tâches de lecture, d’écriture, et d’orthographe. Tandis que le cerveau droit s’occupe
des processus inconscients : reconnaissance des mots, mouvements de l’écriture,
écoute du rythme, du débit des mots, des phrases et de l’organisation de la synthèse.
Ainsi il apparaît que la dyslexie provient d’une mauvaise intégration des cerveaux
droit et gauche.
L’Edu-Kinésiologie ou Kinésiologie Éducative, mis au point par le docteur
Dennisson, propose des outils pratiques, que ce soit Brain Gym (exercices et
mouvements précis, simples et efficaces permettant de stimuler les fonctions droite-
gauche, haut-bas ou avant-arrière de communication du cerveau) ou des
programmes et protocoles plus complexes et variés sur les schémas d’organisation
cérébrale, la vision ou les dimensions psychologiques associées. Ces méthodes sont
actuellement connues dans le monde et ont montrés leur efficacité.
L’ostéopathie :
L’ostéopathie est une méthode de soins reposant sur le diagnostic et le
traitement des restrictions de mobilité qu’elles soient tissulaires, articulaires,
musculaires, viscérales, ou crâniennes. Elle repose sur trois principes fondamentaux
qui sont : la globalité, l’interrelation structure fonction et l’homéostasie. Selon le
fondateur de l’ostéopathie, Andrew Taylor Still1 (1828-1917), un médecin
américain, « la loi de l’artère est reine ». Il voulait signifier par cette phrase, que
lorsque le corps est correctement vascularisé, la maladie n'a pas sa place.
Le traitement ostéopathique réalisé à l’aide des mains d’un ostéopathe, vise
à restaurer une mobilité (et une motilité) optimale correspondant à une situation
physiologique, propre à chaque patient. Il nécessite la compréhension de l’individu
dans sa globalité afin de s’intéresser à son ou ses systèmes dysfonctionnels. On
distingue deux types d’approches manuelles en ostéopathie :
-Une approche structurelle, regroupant des techniques de manipulations articulaires
(HvBa entrainant un craquement) et des techniques articulatoires (Energie
musculaire, ….)
1 Il est le fondateur de l’ostéopathie qu’il a créé le 22 Juin 1874
24
- Une approche fonctionnelle, s’appuyant d’avantage sur le ressenti palpatoire du
praticien qui suit les mouvements des tissus dans le but de libérer l’énergie bloqué
dans les zones de tensions. Diverses techniques peuvent être utilisées tels que les
techniques fasciales, technique de Jones, techniques viscérales et crâniennes…
Ces deux approches sont complémentaires.
La prise en charge ostéopathique des patients dyslexiques nécessite le
respect des principes fondamentaux de globalité, d’interrelation structure-fonction
et d’homéostasie et les deux approches manuelles énoncées peuvent être utilisées.
Cependant une plus grande attention est portée sur le système crânien des personnes
dyslexiques, car c’est dans cette zone que l’on retrouve tout ce qui est en relation
avec la cognition.
Des travaux américains ont montré qu’à toute zone osseuse crânienne
densifiée correspond une zone corticale elle-même densifiée. Selon cette étude, il
apparaît que la dyslexie correspond à des lésions suivant un axe allant de l’occiput
droit au frontal gauche mettant la tête en forme de trapèze. Ce qui peut entrainer
l’altération du passage de l’artère sylvienne gauche, qui est responsable de la
vascularisation des deux tiers moyens du cortex. Or les aires d’intégration du
langage se trouvent dans cette zone. D’où l’intérêt de traiter les dysfonctions
crâniennes.
Selon Rollin Becker2, un ostéopathe américain (1910-1996), chez de
nombreux enfants dyslexiques, il a été cliniquement découvert « une lésion intra-
osseuse du temporal s’accompagnant d’une torsion de la portion pétreuse dans une
contrainte de types rotation interne, l’écaille n’étant pas tout à fait comme elle
devrait ». Dans son livre3, il dit retrouver lors de l’examen de ces enfants, des
lésions du temporal particulièrement de l’occipito-mastoïdienne et des tensions
traumatiques de la tente du cervelet. Afin de modifier cet état dysfonctionnel, il
préconise d’utiliser « des techniques de modelage » et de diriger la marée de liquide
céphalo-rachidien vers le bas, le long des connexions pétreuses, des articulations
descendant le long de la suture occipito-mastoïde et au niveau de la jonction avec
2 Rollin Becker est un ostéopathe américain qui a participé à la conservation et poursuite du travail crânien initié par son prédécesseur William Garner Sutherland. 3 La vie en mouvement, Sully
25
l’écaille ». Il conseille de « modeler progressivement ce temporal pour lui permettre
de fonctionner, en commençant par une séance par semaine pendant un certain
temps, en passant à une séance toutes les deux semaines, puis à une séance par mois.
Les choses changent lentement. »
Plus récemment D. Nahoum (ostéopathe D.O), a réalisé dans le cadre de
son mémoire, une étude clinique en s’intéressant particulièrement à l’os temporal
qui est un «véritable carrefour embryologique, anatomique (osseux, fascial,
musculaire, vasculaire,...), neurologique et énergétique » et l’oreille (organe de
l’audition et de l’équilibre) qui « a un rôle important sur le langage, la mémoire,
l'attention et la compréhension ». Il est parti des travaux du docteur Tomatis. Son
étude a montré que 85% des enfants suivit en ostéopathie et en orthophonie ont eu
une diminution de leur trouble contre 30% des enfants suivis uniquement en
orthophonie.
26
4. Corrélation entre syndrome de déficience posturale et la dyslexie
4.1. Posturologie
La posturologie est une discipline qui analyse et développe le concept du
système postural d’aplomb qui est le système qui régule l’équilibre orthostatique.
Il s’agit d’une approche transdisciplinaire impliquant une collaboration entre
podologue, orthodontiste, dentiste, pédicure, ophtalmologiste, opticien,
optométriste, neurologue, médecin, kinésithérapeute et ostéopathe. Elle est basée
sur des concepts posturaux établis depuis près d’un siècle, par des chercheurs
essentiellement neurologues et neurophysiologistes (Baron, Fukuda, Da Cunha,
Da Silva, Weber, Gagey,…).
Le système postural d’aplomb est un système cybernétique auto-entretenu
et auto-adapté. Il met en jeu des capteurs et des effecteurs posturaux reliés à un
ordinateur central qui est notre cerveau. Ce dernier a pour but de réguler de façon
automatique notre posture à travers les effets de la pesanteur (l’équilibre
orthostatique) tant de façon statique que de façon dynamique suivant des stratégies
très précises organisées et assimilées au cours du temps et en fonction de notre
environnement. Le système postural permet à l’Homme, de maintenir la projection
de son centre de gravité au centre du polygone de sustentation (défini par la surface
d’appui des pieds au sol).
L’Homme est asymétrique. Au cours de la vie, lors de l’apprentissage des
tâches sensori-motrices, il s’est doté d’une certaine latéralité, qui le façonne sur le
plan morpho statique. Il se comporte tel qu’il est.
La stabilité de l’Homme dans son environnement est permise grâce aux
exocapteurs du système postural d’aplomb, qui sont en relation avec l’extérieur. Il
s’agit de l’œil, responsable de la vision, du vestibule, de la sole plantaire et du
capteur occlusal. Ces exocapteurs sont responsables de l’extéroception.
Cette stabilité est également permise par les endocapteurs que sont l’œil
proprioceptif, le capteur musculaire manducateur, la somesthésie et les muscles, qui
sont responsables de l’intéroception.
27
Les informations des exocapteurs et des endocapteurs sont relayées et intégrées au
niveau des centres supérieurs constitués du thalamus, des noyaux striés, des noyaux
sous-thalamiques, du cervelet et du tronc cérébral, de façon automatique.
L’intégrité du système postural fin relève de stratégies visant à maintenir un
équilibre orthostatique tant du point de vue sensoriel que du point de vue moteur4.
Le capteur oculaire
L’œil est un organe qui fournit à la fois une information extéroceptive par
le biais de la réfraction et une information proprioceptive via l’oculomotricité.
L’œil focalisateur est un capteur prépondérant du système postural
d’aplomb. Il permet à l’individu de mieux appréhender son environnement à travers
toutes les tâches motrices effectuées en s’associant avec d’autres capteurs (pied,
main, vestibule, mandibule).
Il peut présenter des dérangements tel que la myopie, l’hypermétropie,
l’astigmatisme ou encore la presbytie qui bien souvent engendre des adaptations
posturales qui peuvent être à l’origine de la souffrance d’une ou plusieurs structure
corporelle.
L’accommodation permise par l’œil réfractif est intimement lié à
l’oculomotricité. « De tous les sens, celui de la vue est le seul à posséder un organe
mobile. L’œil est une véritable tête chercheuse. » (Duchemin). En effet, dès qu’une
cible attire l’attention, les yeux se dirigent vers cette cible avec une extrême
précision définissant la notion de regard. Regarder implique donc des mouvements
oculaires. Ces mouvements sont permis par la sollicitation des muscles
oculomoteurs qui sont au nombre de sept et qui déplacent le globe oculaire dans les
différents plans de l’espace. Six d’entre eux s’insèrent dans le fond de l’orbite par
un tendon commun (anneau tendineux commun) et sont maintenus par des
ligaments. Leur insertion distale est située sur la sclère. Les muscles oculomoteurs
sont décrits comme étant très puissant et infatigable garantissant un maintien de
l’attention et de la concentration sur un objet d’intérêt.
4 Gagey PM, Weber B. Posturologie, régulation et dérèglement de la station debout. Paris : Masson ; 1995
28
La fonction de l’œil moteur est d’abord associée à celle de l’œil opposé
pour permettre de réaliser le regard et son déplacement en fonction de l’espace
visuel, appelé vision binoculaire. Il existe plusieurs types de mouvements oculaires
conjugués ayant des fonctions bien définis. Le mouvement de poursuite permet la
projection d’un objet sur la fovéa. Les saccades permettent de renoncer au maintien
de la fovéation. Elles sont observées lors de la lecture Les mouvements de
vergences améliorent la perception des distances.
Sur le plan neurologique, plusieurs nerfs rentrent en jeu. Les nerfs optiques
assurent la transmission des influx visuels au cortex (lobe occipital) et amènent en
périphérie les informations sur la motricité intrinsèque de l’œil (accommodation et
diamètre pupillaire). Elles transmettent également les informations de la motricité
extrinsèque oculomotrice de l’œil. L’on distingue une voie primaire rétino-corticale
qui projette sur l’air 17 de Broadman les informations visuelles proprement dites et
deux voies secondaires. Il s’agit de la voie rétino-tectales qui joue un rôle
important dans les saccades et contrôle les mouvements de l’œil et de la tête, et de
la voie rétino-prétectal qui est responsable du réflexe d’accommodation. Les
muscles oculomoteurs sont tous innervés par le Nerf III sauf le muscle droit latéral
innervé par le nerf VI et le muscle grand oblique innervé par le Nerf IV. Les noyaux
oculomoteurs des nerfs crâniens III, IV, et VI sont reliés, par la bandelette
longitudinale postérieure aux noyaux vestibulaires, aux noyaux du V, du XI ainsi
qu’au II. Cette bandelette longitudinale postérieure participe à la motricité
conjuguée de la tête et des yeux.
Localiser un mot pour la lecture, se révèle « un processus multisensoriel
complexe qui suppose la cohérence de la proprioception de l’ensemble du corps. »
(Roll, 2003)Ainsi la lecture est intimement liée à la stabilité du lecteur.
L’œil est donc un organe postural avant d’être un organe visuel.
29
Les mouvements oculaires et la lecture
Chez le normo-lecteur :
Durant la lecture, il a été mis en évidence que les yeux exécutent des
mouvements rapides en saccades entrecoupés de période de fixation. Les saccades,
qui sont des mouvements balistiques extrêmement rapides (jusqu’à 500° par
seconde) ont pour rôle de trouver les mots qui sont décodés pendant la fixation.
Lors de la lecture d’un texte, les stratégies ne sont pas communes à tous les
individus. L’amplitude des saccades varie beaucoup d’une personne à l’autre ainsi
que chez une même personne. La durée de fixation entre les saccades est de l’ordre
de 250 millisecondes. Les mots ayant un rôle important dans la signification du
texte sont fixés dans 85 % des cas. Lorsqu’une information est incomplète,
apparaissent des saccades qui vont de droite à gauche : on parle alors de saccades
régressives.
Aujourd’hui, l’analyse de la fonction exacte de chacun des muscles
oculomoteurs au cours de la lecture demeure impossible. La lecture apparait comme
un acte sensorimoteur et cognitif très sophistiqué. Il suppose en général un
minimum de mouvements coordonnés de vergence asymétrique, de version et de
torsion. À cela s’ajoute la nécessité de mouvements coordonnés œil–tête.
Chez le dyslexique :
Des mouvements oculaires anormaux ont été mis en évidence. Ainsi, en
dehors des difficultés de décodage, les mouvements oculaires de retour à la ligne
au sein d’une page de lecture sont souvent erratiques. Dès que survient un élément
distracteur, le dyslexique a tendance à quitter le texte du regard. Il semble avoir du
mal à balayer avec son regard ou à poursuivre une cible et la dissociation entre les
mouvements oculaire et céphalique semble fastidieuse. Sa stratégie d’exploration
de la page apparaît mal structurée.
30
Les anomalies oculomotrices fréquemment retrouvées chez le dyslexique,
concernent les saccades dont le nombre semble plus élevé et dont le temps de
latence varie beaucoup. Elles concernent également la fixation qui est allongée et
les mouvements de vergences (convergence et divergence) qui sont insuffisants ou
anormaux.
Les auteurs avancent l’hypothèse que le patient dyslexique en raison d’un
déficit postural présenterait une tension anormale au niveau des muscles
oculomoteurs. Cela entraînerait des saccades oculaires anormales, responsables
d’une mauvaise localisation des mouvements lors de la tâche de lecture (MARTINS
DA CUNHA, 1986).
L’ostéopathe peut venir travailler sur le système oculomoteur présentant des
dysfonctions en collaboration avec l’orthoptiste qui intervient dans la rééducation
oculomotrice. Ce dernier peut après correction d’éventuel problème réfractif par
l’ophtalmologue prescrire des prismes en cas d’hétérophorie verticale retrouvée au
test de Maddox.
Le capteur podal et la sole plantaire
Le pied est considéré comme la partie stable du corps, tout le reste étant
mobile autour de lui (GAGEY 1998).
La sole plantaire est le capteur extéroceptif du pied et correspond à sa peau
glabre. Elle est constituée de trois couches (l’épiderme, le derme, et l’hypoderme)
avec différents capteurs. Elle transmet la mécanoreception tactile et la nociception
au cortex somesthésique, qui compare ces infos avec celle transmise par les
mécanorecepteurs proprioceptifs. Les pressions ne sont pas également réparties sur
la surface plantaire. La voûte plantaire est innervée par un seul et même nerf : le
nerf Tibial.
Le capteur podal est un endocapteur secondaire du système postural
d’aplomb. Il est formé par les capteurs proprioceptifs du pied situés dans les
muscles et les articulations de l’ensemble du pied et de la cheville. C’est un système
31
tampon terminal orchestrant l’équilibre et la locomotion mais qui passe d’abord par
la qualité des appuis générés par la sole plantaire.
Un corps est en équilibre stable lorsque son centre de gravité est au-dessus
de sa base, c'est-à dire le polygone de sustentation délimité par la surface des deux
pieds. C'est pour lutter contre la chute que les influx proprioceptifs et le tonus
musculaire sont perpétuellement en éveil. Continuellement, des petites oscillations
font varier le centre de gravité. Les oscillations décrivent une surface bien plus
petite que celle correspondant à la plante des pieds. Chez le sujet normal, debout et
immobile la surface au sol ne dépasse pas 200mm². Lors de troubles de l’équilibre
cette surface s’élargit, et les personnes peuvent essayer de se rattraper ou chuter.
Toute défaillance du capteur podal peut donc perturber la stabilisation de la
tête et par conséquent, celle du regard (VILLENEUVE, 2007).
Le capteur stomatognatique
Selon le docteur Alfredo Marino l’appareil manducateur est un véritable
organe sensoriel participant à la régulation de la posture et de l’équilibre.
Depuis 2003, des études tentent d’évaluer l’intérêt des stimulations
stomatognatiques chez le dyslexique. Les auteurs (QUERCIA, MARINO), sont
partis de l’idée que les informations stomatognatiques et oculaires (proprioceptives)
sont véhiculées chacune par le nerf trijumeau.
Le nerf trijumeau semble jouer un rôle important dans l’orientation de la
tête et plus globalement dans les modifications posturales.
L’appareil stomatognatique se comporte comme un organe sensoriel
complexe à double finalité sensorielle : locale en permettant le contrôle moteur de
la mastication et générale en intervenant dans le contrôle moteur de la posture. Ceci
implique que toute action modifiant la sensorialité au niveau de la cavité orale est
susceptible de modifier le système postural (MARINO, 2008).
Les capteurs somesthésiques :
32
Ils regroupent les récepteurs kinesthésiques articulaires constitués des
récepteurs de Golgi et corpuscule de Ruffini avec les récepteurs kinesthésiques
musculaires composés des fuseaux neuro-musculaires et des organes tendineux de
Golgi. La proprioception musculaire est une mécanosensibilité qui renseigne le
SNC sur la posture et l’attitude de notre corps. Lors des actions les tissus se
déforment.
Le sens musculaire permet d’élaborer notre référentiel égocentré.
En ostéopathie nous pouvons agir sur la proprioception musculaire. Pour
cela il faut choisir le type de techniques adaptées aux mécanorécepteurs sur lesquels
on veut agir.
4.2. Le syndrome de déficience posturale
4.2.1. Définition
Le syndrome de déficience postural a été décrit par le Docteur Da Cunha,
un rhumatologue, en 1979 à Lisbonne. Il avait remarqué que ses patients souffrant
du dos avait également des troubles oculaires. Le docteur Da Silva, ophtalmologue,
dans la même ville, soignait des patients qui avaient des douleurs dans le dos
également. Ces deux médecins se sont rencontrés lors d’un séminaire où ils ont
discutés de leurs patients et se les sont échangés. Ils ont mis au point des tests
simples permettant d’identifier ces patients associant troubles de la vue et douleurs
du dos.
Globalement ces patients présentaient une perception erronée de leur propre corps
et de sa localisation spatiale.
Le docteur Da Cunha appela l’ensemble des symptômes observés : Le
Syndrome de Déficience Postural. Il s’agit d’un ensemble de signes cliniques
touchant les différents organes clés du SPA. Le SDP est caractérisé par une
« attitude corporelle stéréotypée, scoliotique, avec une hypertonie musculaire
paravertébrale et thoracique asymétrique et un appui plantaire également
asymétrique, dominée par une déviation du regard à droite et à gauche », associée
à divers signes fonctionnels cardinaux et secondaires. Ces signes cardinaux sont :
33
la douleur, le déséquilibre, les signes ophtalmiques, les signes de nature
proprioceptive, les signes articulaires, les signes neuromusculaires, les signes
neuro-vasculaires, les signes respiratoires, les signes ORL et les signes psychiques.
La dyslexie constitue l’un des signes psychiques du SDP et rentre dans le type
syndrome postural cognitif (avec les troubles de la perception, du langage, de la
mémoire, … qu’elle implique).
4.2 .2 Les tests diagnostic
En premier lieu l’interrogatoire permet d’orienter vers une entrée posturale ou non.
Après une observation et le bilan morphostatique, plusieurs tests pourront être
mis en œuvre. La liste de tests étant longue, il s’agit ici de présenter quelques tests
que j’ai pu observer au centre PRODYS lors de la recherche de syndrome de
déficience postural chez un jeune garçon de 12 ans souffrant de dyslexie.
- Le Test de rotation cervicale : il permet d’évaluer la différence de tonus des
muscles rotateurs du cou. Le praticien est placé debout derrière le patient,
les paumes de ses mains sont au contact avec les muscles trapèzes, ses
pouces sont au contact des épineuses C7-T1et ses index sont pointés
horizontalement pour délimiter le mouvement.
Le SDP sera signé par une asymétrie de rotation se révélant à plusieurs essais
(Quercia, 2008)
Image issue du blog de
posturopathie5 :
5 http://www.posturopathie.com/article-l-importance-du-bilan-osteo-posturo-dynamique-en-posturopathie-115547374.html
34
- Le test d’extension cervicale : consiste à faire glisser ses mains de haut en
bas de chaque côté du cou du patient jusqu’à ce qu’elles s’arrêtent sur les
muscles latéraux liant le cou à l’épaule. Puis on demande au sujet de laisser
partir sa tête en arrière. On mesure alors la hauteur entre le flanc de l’index
de l’examinateur et l’oreille du sujet.
Le SDP sera signé par une asymétrie d’extension (QUERCIA, 2008). Ces résultats
donneront des indications fiables pour le typage du SDP.
Image issue du blog de posturopathie6
- Le Test de convergence podal : a pour but de rechercher une hypertonie des
muscles rotateurs externes de cuisses (Gagey, 2008).Le patient est allongé,
strictement à plat sur un lit d’examen. Le bassin, le thorax et la tête sont
alignés. Les jambes sont étendues et forment un angle de 15° environ. Le
praticien est en bout de table vers les pieds, il empaume la partie postérieure
des chevilles du patient. Il effectue une rotation interne bilatérale douce et
progressive des membres inférieurs jusqu’à trouver une ferme résistance
élastique sans soulever ni tracer les membres inférieurs. La rotation interne
se visualise par la convergence des pointes de pied. En fin de mouvement,
on constate généralement une dissymétrie avec une convergence moindre
d’un côté, signant un tonus des muscles rotateurs externes supérieurs du
même côté.
6 http://www.posturopathie.com/article-l-importance-du-bilan-osteo-posturo-dynamique-en-posturopathie-115547374.html
35
- L’examen de l’appui plantaire au podoscope : permet de définir 2 types
d’empreintes extrêmes : pied plat ou pied creux. Il permet de détecter les
éventuelles anomalies d’appui.
- Test de convergence : cherche à déterminer le punctum proximum : le point
le plus proche jusqu’où l’œil peut accommoder. L’examinateur debout
devant le patient présente un stylo situé bien en face des yeux du patient à
une distance de 2m et le rapproche entre les deux yeux du patient jusqu’à ce
qu’il voit flou. Lorsque la vision devient floue cela correspond au punctum
proximum.
- Test de Maddox : Le patient fixe une lumière ponctuelle située à 4 mètres à
la hauteur de ses yeux, la tête doit être strictement horizontale. Un écran de
Maddox composé de cylindres très réfringents est placé devant un œil et
transforme l’image du point lumineux en un trait rouge horizontal. Le
patient indique avec son doigt (pour ne pas modifier le capteur
stomatognatique) si le trait est au centre, en haut ou en bas. S’il est au
centre, on parle d’orthophorie. Sinon, il y a une hétérophorie. Si le trait est
au-dessus de la lumière, c’est une hypophorie. Si le trait est au-dessous de
la lumière, on parle d’hyperphorie. Le Maddox postural est répété dans
plusieurs conditions qui modifient à chaque fois un capteur différent. La
manœuvre est effectuée en position assise naturelle puis en modifiant la
proprioception rachidienne (il est demandé à l’enfant de bien se redresser).
36
Ensuite les modifications se font au niveau des capteurs stomatognatiques
(assis, pointe de la langue au palais puis assis et lèvres serrées), du capteur
plantaire (en condition naturelle sur sol dur, avec semelles de mousse et de
posture). Enfin le test est répété en demandant à l’enfant de déglutir avec la
langue coincée entre les dents.
Ce test est très important pour l’examen. Il est actuellement le meilleur reflet
d’une dysfonction du système postural car les hétérophories varient avec la
stimulation des différents capteurs posturaux : on parle d’hétérophories
labiles. Ce test consiste à rechercher la présence de très minimes
hétérophories labiles.
L’étude de Quercia et al démontre que 100% des dyslexiques observés sont porteurs
du SDP.
4.2.3 Traitement
Le traitement proprioceptif consiste en une reprogrammation sensorielle
s’effectuant selon les principes de l’école de posturologie de Lisbonne décrits par
Da Cunha, Da Silva et Serrano. Il est tridimensionnel et s’adresse particulièrement
aux capteurs oculaires, podaux, musculaires et stomatognatiques. La correction des
muscles oculomoteurs passent par le port de prismes posturaux de faible puissance.
Les capteurs podaux sont traités par des semelles proprioceptives. La rééducation
proprioceptive s’effectue par des exercices quotidiens de respiration abdominale,
l’apprentissage de posture rééquilibrante (utilisation d’un pupitre à 30°et de cales
repose pieds) et l’apprentissage de mouvements visant à relâcher les muscles
hypertoniques.
37
La position assise :
Les exercices respiratoires en position couchée :
*
Le traitement proprioceptif du dyslexique nécessite une collaboration
pluridisciplinaire impliquant ophtalmologue, orthoptiste, opticien, podologue,
dentiste, ostéopathe et orthophoniste.
38
III- PRESENTATION DE L’ETUDE
1. But du travail : Etat des lieux bibliographiques
Le but de ce travail est de comparer et d’analyser, au travers des différentes
études cliniques ostéopathiques réalisées antérieurement, le résultat des différentes
approches thérapeutiques mises en œuvre dans le traitement de la dyslexie.
Depuis de nombreuses années, les différentes théories concernant les
origines de la dyslexie mettent en cause une perturbation de l’encéphale. Cette
évocation de dysfonctionnement de la zone encéphalique a motivé plusieurs travaux
de recherche en ostéopathie axé sur le traitement du système cranio-sacré des
enfants présentant des troubles de l’apprentissage de la lecture. Ceci en tenant
compte des cinq piliers du crânien découvert par W.G Sutherland : la mobilité des
os du crâne, le lien de la dure-mère avec le sacrum à l’origine du mouvement
involontaire du sacrum entre les iliaques, la propriété des membranes de tension
réciproque, la fluctuation du LCR et la motilité du SNC. Les différents mémoires
impliquant le traitement de l’axe cranio-sacré ont été réalisés en collaboration avec
des orthophonistes.
Plus récemment, des équipes pluridisciplinaires formées en posturologie
ont mis en évidence l’existence d’un lien entre le Syndrome de Déficience Postural
(SDP) et la dyslexie. En 2010, Chauvin, dans son mémoire de fin d’étude, présente
ce lien et souligne l’intérêt d’une prise en charge ostéopathique du SDP chez le
dyslexique, en s’appuyant sur la théorie de Da Cunha. En 2012 Caumartin a mis en
place un traitement ostéopathique à visée de reprogrammation proprioceptive
posturale et cognitive en collaboration avec l’équipe de PRODYS.
Ainsi il en ressort deux types de prise en charge ostéopathique de la dyslexie : une
prise en charge crânio-sacré et une prise en charge du SDP. Selon l’approche
thérapeutique choisie il est intéressant de se pencher sur les collaborations qui
peuvent s’établir avec d’autres professionnels de santé.
39
2. Matériel et méthodes
L’objectif de l’état des lieux était de recenser les travaux de recherche
effectués concernant la prise en charge ostéopathique des troubles de la dyslexie.
Pour cela, une recherche des mémoires d’ostéopathie s’intéressant à la dyslexie, sur
le site de l’académie d’ostéopathie a été effectué. Les moteurs de recherches
bibliographiques spécialisés ont été utilisés. Pour faciliter la recherche, des mots
clés ont été déterminé. Il s’agissait des mots suivants : « dyslexie de
développement », « traitement ostéopathique », « proprioception », « syndrome de
déficience postural ». Pour bénéficier d’une plus grande richesse bibliographique et
avoir des articles internationaux, les mots clés « developmental dyslexia »,
« osteopathic treatment », « syndrome of postural deficiency » « cranio sacral
therapy » ont également été utilisé.
Les moteurs de recherche utilisés étaient :
- Pub med : pour les articles internationaux
- Scholar google : pour les articles et ouvrages généraux
- Biu santé : Bibliothèque inter universitaire de santé
40
IV- RESULTATS
Cette revue de littérature inclut sept mémoires, et un article, soit un
échantillon de 192 patients. Elle compte trois grands types d’études. Le premier
type d’études correspond aux six mémoires dont la prise en charge ostéopathique
de la dyslexie était basée sur le traitement de l’axe crânio-sacré, ou uniquement du
crâne. Le second type d’étude comprend un mémoire axé sur un traitement
ostéopathique proprioceptif du SDP dans le cadre de la dyslexie, en collaboration
avec une équipe de posturologue à Prodys. Et enfin le troisième type d’étude, est
tiré d’un article anglais et correspond à une thérapie associant ostéopathie,
kinésiologie, homéopathie et un programme neuro-linguistique.
41
Etude n°1 : Mémoire de Mourot Marie-Claire
Ce mémoire intitulé : « L’ostéopathie peut-elle être une clé pour la
dyslexie ? » avait pour problématique : « Un traitement de l’axe cranio-sacré peut-
il aboutir à une guérison ou du moins réduire les symptômes de la dyslexie ? ». Il
date de 1999.
L’étude clinique a porté sur 17 enfants âgés entre 6ans et 10mois et 16ans.
Elle comprenait 7 filles et 10 garçons. 10 enfants étaient au primaire, 6 au collège
et 1 en L.E.P.
Le test utilisé en orthophonie pour évaluer le niveau de lecture de l’enfant est le test
de l’Alouette.
En ostéopathie les tests réalisés étaient les suivant :
-Test du bassin, des lombaires, du sacrum, des sacro-iliaques.
- Test viscéral
-Test du crâne : SSB, temporaux, pariétaux, frontaux, ligament nucal, test des
composants osseux (ethmoïde, malaire, ptérion, astérion, os propres, sutures),
dents, mandibule
-Test des orbites : mobilité, projection des orbites, tonicité des muscles
oculomoteurs.
Le traitement globalement comprenait :
- une équilibration pubis-iliaque, sacrum
-une décompression L5-S1
- un traitement fascial du sacrum
- une équilibration du diaphragme pelvien, et du diaphragme thoracique
-une décompression entre C0-C1, un traitement des vertèbres C0-C1-C2-C3, et du
ligament nucal
- une décompression de la SSB
- un drainage des sinus veineux
42
-un traitement du temporal gauche et du globe oculaire,
-des techniques sur les sutures fronto-nasale, naso-maxillaire, métopique, et de
l’orbite.
- une équilibration du schéma corporel direct et croisé
Cependant l’auteur de ce mémoire rappelle qu’ « il n’y a pas de recette en
ostéopathie : c’est le corps du patient qui dicte le choix, l’ordre des techniques à
employer », c’est pourquoi elle a décidé de ne pas effectuer un traitement type, mais
de s’adapter à chaque enfant. Les points de traitement évoqués plus haut
correspondent ainsi à ce qu’elle a fait globalement d’une façon générale.
La prise en charge des patients s’est déroulée sur 5 séances, sur une période de
6mois à 1 an.
Les résultats obtenus lors des notifications du MRP avant et après traitement
montrent qu’il y’a une élévation du rythme, de l’amplitude et de la force.
Les résultats avant et après traitement comprennent une part de subjectivité
s’appuyant sur le ressenti du praticien, du patient, des parents, de l’équipe éducative
et des orthophonistes et mettent en avant une modification du comportement de
l’enfant. Les résultats obtenus au test de l’Alouette, reporté en âge de lecture, avant
et après le traitement et en se basant sur une amélioration de l’âge de lecture
supérieur à la durée de traitement on peut noter que 8 enfants sur les 17 enfants
traités, connaissent une nette amélioration. Mais 15 enfants sur les 17 sont
améliorés. Deux enfants apparaissent hors-étalonnage au test de l’alouette post-
traitement.
Il en ressort de cette étude que le traitement de l’axe cranio-sacré a
contribuée à une amélioration positive du comportement des enfants, en permettant
une diminution du stress. Il a généré une prise de confiance en soi pour certains et
a favorisé une ouverture aux autres, une meilleure aptitude à la communication et a
permis une meilleure qualité attentionnelle.
43
Etude n°2 : Mémoire de Blandin Odile
Ce travail de recherche intitulé : « Techniques de motilité embryonnaire de
l’encéphale et dyslexie » visait à évaluer l’efficacité d’un traitement ostéopathique
à la lumière de techniques d’induction embryonnaires dans le cadre de la dyslexie.
Son étude portait sur une population de 20 enfants dyslexiques âgés entre 8
et 15 ans dont 10 enfants étaient scolarisés en école spécialisé et les 10 autres en
école normale. Les enfants étaient tous suivis en orthophonie en parallèle. La prise
en charge ostéopathique s’est effectuée sur une période de deux mois et une
semaine à raison d’une séance toute les trois semaines pour un total de 3 séances.
Les enfants ont été répartis en deux groupes de dix comportant chacun cinq enfants
scolarisé en école spécialisé et cinq enfants évoluant en école normale.
Le test orthophonique utilisé dans cette étude est le test de l’Alouette.
Pour le premier groupe un protocole de trois techniques a été expérimenté
comprenant :
- Relance de la motilité embryonnaire de la 1ère plicature
- Relance embryonnaire de la 3ème plicature
- Technique d’enroulement en forme de corne de bélier.
Pour le second groupe les trois techniques susmentionnés ont été mis en place et
comportait en plus : la technique du corps calleux.
Les résultats de cette étude révèlent :
- Pour le premier groupe, une très bonne amélioration au test de l’Alouette de 10%
et une amélioration moyenne de 50%. Soit 60% des enfants qui ont progressé.
- Pour le deuxième groupe, une très bonne amélioration au test de l’Alouette de
30% et une amélioration moyenne de 60%. Ce qui équivaut à une amélioration de
90% des enfants.
Il est donc notable que dans le second groupe, pour lequel la technique du
corps calleux a été utilisée, les résultats obtenus sont nettement meilleures. Cette
technique apparait donc être un facteur de réussite supplémentaire dans le
44
traitement de la dyslexie. Pour l’auteur de ce mémoire cela permet de confirmer
l’hypothèse selon laquelle il existerait dans la dyslexie une déficience du corps
calleux dans la transmission de certaines informations entre les deux hémisphères
cérébraux.
Cependant d’une façon plus globale, lorsque l’on se réfère aux résultats des
deux groupes et qu’on les confond on obtient 75% d’amélioration au test de
l’Alouette. Ceci est en faveur que les techniques de motilité embryonnaires ont un
effet positif et encourageant dans le traitement de la dyslexie.
45
Etude n°3 : Mémoire de Nadège Daribot
Cette étude nommée : « Une approche ostéopathique en collaboration avec
des orthophonistes, pour la dyslexie » visait à évaluer l’efficacité de l’ostéopathie
crânienne en complément d’une rééducation orthophonique sur les troubles
dyslexiques.
Elle comportait 22 patients dyslexiques âgés entre 9 ans et 39 ans, qui ont
été répartis en deux groupes selon une table de randomisation, sans aucun critère.
Le premier groupe était un groupe témoin traité uniquement en orthophonie et le
second correspondait au groupe traité en ostéopathie et en orthophonie. Quatre
séances de traitement ostéopathique avec un intervalle de quinze jours à trois
semaines ont été mises en place pour le second groupe.
Les deux groupes ont dans un premier temps eu une séance comprenant une
anamnèse et des tests globaux actifs et passifs du rachis et du bassin et des tests du
système cranio-sacré. Puis la prise en charge du second groupe au fil des séances,
s’est effectuée comme suit :
- Séance 1 : examen ostéopathique puis mise en place d’un traitement à visée
membraneuse (technique traction sacrum, grasping, technique base spread,
pariétal lift, frontal lift) et une rééquilibration crâne-sacrum
- Séance 2 : examen ostéopathique, puis poursuite d’un traitement à visée
membraneuse (technique traction du sacrum, diaphragme lift, médiastin,
base spread, roulement temporaux en asymétrie, frontal lift) et une
rééquilibration crâne-sacrum.
- Séance 3 : examen ostéopathique, suivi d’un traitement à visée circulatoire
(ouverture détroit sup, drainage sinus veineux, pompe thoraco-abdominale)
- Séance 4 : examen ostéopathique et traitement à visée circulatoire
(ouverture du détroit sup, drainage sinus veineux, technique CV4)
Enfin une dernière séance a été mise en place pour les deux groupes dans
laquelle les enfants et l’un de leur parent devaient remplir un questionnaire et un
examen ostéopathique des patients a été effectué.
46
Pour le groupe traité la moyenne du rythme crânien est passée de 3,9 en séance 0 à
9 en 5ème séance et la moyenne du rythme sacré est passé de 5,3 avant traitement à
9 post traitement (5ème séance).
Les personnes dyslexiques ont eu avant et après traitement un bilan orthophonique
comprenant le test de l’Alouette. Les orthophonistes ont également évalué au
moyen d’une fiche l’état psychologique général du patient, ses troubles de
l’attention et de concentration, ainsi que l’importance de sa dyslexie.
Les résultats de cette étude montrent que le groupe suivit en ostéopathie
connaît une diminution plus importante des troubles de leur dyslexie et une
meilleure concentration que le groupe témoin. L’étude au cas par cas permet de
mieux noté ces améliorations dans le second groupe. Ainsi il a été mis en évidence
que le traitement de l’axe cranio-sacré en complément du traitement orthophonique
est bénéfique pour les dyslexiques, aussi bien au niveau cognitif que
comportemental.
47
Etude n°4 : Thèse de Nelly Schaeffer
La thèse portant sur « le drainage des sinus veineux et la dyslexie » avait
pour problématique : « le drainage des sinus veineux du crâne a-t-il une influence
sur la régression des symptômes de la dyslexie ? »
La population de cette étude comprenait 20 enfants dyslexiques dont 13 garçons et
7 filles ayant une scolarité normale. Ils étaient tous âgés entre 10 et 15 ans.
L’auteur précise que 5 enfants présentaient une dyslexie de surface, 6 étaient
atteints d’une dyslexie phonologique et enfin les 9 autres avaient une dyslexie
mixte.
Les enfants ont été répartis en deux groupes, par une table de randomisation
sans définition d’autres critères. Un groupe était dit témoin et les enfants étaient
uniquement testés en ostéopathie tandis que l’autre groupe traité bénéficiait de
traitements ostéopathiques basés sur la technique de drainage des sinus veineux.
Quel que soit le groupe auquel l’enfant appartenait, il poursuivait les séances
d’orthophonies.
Schaeffer voulait vérifier par son étude si le drainage des sinus veineux pouvait
améliorer la fonctionnalité des hémisphères et des sutures inter hémisphériques
mise en cause dans la dyslexie.
Sur le plan orthophonique les tests de l’Alouette, la dictée du marché, l’épreuve des
signes diversement orientés (CAL) et l’épreuve de Zazzo ont été effectué avant et
après prise en charge ostéopathique.
En ostéopathie elle a observé le rachis en statique et en dynamique, testé les
articulations du membre sup et du membre inf, le viscéral, le diaphragme thoraco-
abdominal. Elle a également investigué le système cranio-sacré par des tests de la
SSB, de la base, de la voûte et de la face pour le crâne et les lésions intra-osseuses
du crâne et du sacrum, ainsi que la Mobilité Respiratoire Primaire (MRP) du
sacrum. Enfin elle s’est intéressée au synchronisme entre crâne et sacrum.
Le traitement a concerné C0-C1-C2, les clavicules, C7/T1, le diaphragme thoraco-
abdominal, le sacrum entre les iliaques, la première côte, base spread, et le drainage
48
des sinus veineux. Les séances se ponctuaient par un retest de la dynamique cranio-
sacré et une observation statique et dynamique.
Les enfants du groupe témoin ont eu droit à trois séances avec questions et tests
tandis que les enfants du groupe traité ont eu deux séances avec questions, tests et
traitement et une troisième séance similaire à celle du groupe témoin.
Les résultats de ce travail ont révélé qu’il n’y avait pas de différence
significative entre groupe témoin et groupe traité que ce soit pour le test de
l’Alouette, la dictée du marché, le test de CAL ou encore pour le test de Zazzo.
Cependant des effets positifs sur le comportement et les symptômes accompagnant
la dyslexie ont pu être noté plutôt que sur l’apprentissage.
49
Etude n°5 : Mémoire de David Falchero-Montes
Ce mémoire intitulé « approche ostéopathique de l’enfant dyslexique » avait
pour but de rechercher l’impact que le travail sur les sutures du crâne, les
membranes de tension réciproque (M.T.R) et la vascularisation en lien avec les
structures du cerveau considéré comme déficientes pourrait avoir sur les troubles
de dyslexie.
Pour cela il disposait d’une population de dix enfants dyslexiques dont 7 filles et 3
garçons âgés de 7 à 13 ans.
Ils ont été évalués en orthophonie par les tests de l’Alouette et de compréhension
ORLEC.
Un traitement ostéopathique a été mis en place sur trois séances, chacune étant
espacé d’un mois.
Lors de la première séance le praticien a fait le TFD, le TFA a testé la
colonne vertébrale, la densité du sacrum (test respiratoire), les iliaques, la symphyse
pubienne, la décompression sous-occipitale, la SSB, les membranes de tension
réciproque, le frontal et pariétal lift. Puis il a traité la SSB, les MTR, et effectué les
techniques de frontal lift et le pariétal lift.
Au cours de la deuxième séance il a retesté la colonne vertébrale et contrôlé
les dysfonctions trouvées lors de la première séance et a effectué en traitement un
désengagement des sutures coronales, sagittales et pariéto-squameuse ainsi qu’un
traitement du ptérion. Les techniques de Can’t hook et V spread ont également été
réalisé.
En ce qui concerne la troisième séance, elle a consisté en une vérification
du trou déchiré postérieur et sa correction si cela était nécessaire et un traitement
des MTR et de la SSB.
En analysant le total de restriction de mobilité du crâne par enfant, l’auteur
a pu noter que la moyenne des dysfonctions crâniennes est passée de 3,7 en
première séance à 0,8 en troisième séance. Ce qui signe une efficacité des
techniques utilisées.
50
Au test de l’Alouette une progression moyenne de 6 mois et demi de lecture est
obtenu à l’issu de la troisième séance de traitement ostéopathique.
On observe chez les huit enfants ayant fait le test de Lobrot 3 concernant la
compréhension de texte une progression de 6,72%. Par contre chez les deux
personnes ayant effectué le test de Lobrot 4 concernant également la compréhension
de texte une stagnation chez l’une et une diminution de 10% chez l’autre sont à
notés.
51
Etude n°6 : Mémoire de Cécile Montagnier
Cette étude avait pour but de répondre à la question : « l’ostéopathie peut-
elle avoir un impact sur la lecture des patients dyslexiques? ».
Pour cela 9 patients dyslexiques âgés entre 8 et 13 ans et un patient de 18 ans ont
été recruté. Ils étaient tous suivis en orthophonie.
Cécile Montagnier a mis en place des tests ostéopathiques du système oculomoteur
avec des tests spécifiques actif et passif de l’œil : mouvement de convergence-
divergence, mouvements haut-bas, latéralité, obliquité : tests de la SSB, des
cervicales particulièrement de C0-C1, des muscles sous-occipitaux.
Le traitement concernait :
- La dure-mère au niveau du sacrum
- C0-C1 avec la technique de base spread
- Les sutures métopiques et sagittales chez l’enfant
- La faux du cerveau et la tente du cervelet
- Les sinus caverneux
- Les dysfonctions du sphénoïde
- Les dysfonctions de la sphère oculaire avec les sutures spécifiques à l’œil
- Le travail spécifique sur le nerf III par le biais de : la dure-mère, strain, sinus
veineux du crâne, os de l’orbite
- Le travail spécifique sur le nerf IV par l’intermédiaire de la tente du cervelet,
des sinus caverneux et du sphénoïde
- Et le Travail spécifique sur le nerf VI en traitant le temporal, l’orbite, la
dure-mère et les sinus caverneux
Pour objectiver les changements avant et après traitement les parents et les
orthophonistes ont rempli un questionnaire. Les questions de contrôles
s’intéressaient aux difficultés en lecture, en compréhension, d’attention et à
l’agitation avant le traitement. Puis les questions post traitement consistait à savoir
52
si une amélioration en lecture, des progrès en compréhension, une meilleure
attention et une diminution de l’agitation avait été observé.
Les résultats à ces questionnaires mettent en avant que la plus grande
amélioration observée concerne en premier lieu l’attention, puis la diminution de
l’agitation, suivi des progrès en lecture et enfin en dernier lieu l’amélioration de la
compréhension.
53
Etude n°7 : Mémoire de Clarisse Caumartin
Ce mémoire intitulé : « ostéopathie et prise en charge du SDP chez l’enfant
atteint de dyslexie de développement : Quel est l’apport de l’ostéopathie dans le
traitement des dysfonctions motrices et cognitives du dyslexique ? ». Il avait pour
objectif de rechercher la place que pourrait avoir un traitement ostéopathique dans
la reprogrammation proprioceptive du sujet dyslexique aussi bien sur le plan
postural que sure plan cognitif.
L’étude a porté sur une population de 24 enfants diagnostiqués dyslexique
et atteints du syndrome de déficience postural. Ils étaient tous âgés entre 8 et 14
ans. Cette étude randomisée a reposé sur la mesure orthoptique et le bilan
d’apprentissage orthophonique des enfants dyslexiques atteints du SDP. Les enfants
ont été répartis en deux groupes de douze par le biais d’une table de permutation.
Un groupe était traité en ostéopathie et l’autre était un groupe contrôle non traité.
Quatre consultations ostéopathiques ont été programmées sur 6 mois d’études.
Chacune comprenait :
- Un bilan orthophonique
- Un bilan postural à Prodys
- Un bilan ostéopathique
- Un test orthoptique de Maddox
L’examen clinique ostéopathique se déroulait dans les jours suivant le bilan
orthophonique et le bilan postural, mais précédait la mise en place du traitement
neurosensoriel.
La prise en charge ostéopathique consistait en une anamnèse, puis des tests
actifs et passifs globaux comportant des tests structurels, crânio-sacrés, et
viscéraux pour les deux groupes. Puis seul le deuxième groupe correspondant
au groupe traité avait droit à un traitement à visée structurelle, myofasciale,
neurovégétative et fluidique adapté à chaque patient.
Les données orthoptiques du Maddox étaient recueillies avant et après
traitement.
54
Les résultats de cette étude montrent qu’après 4 mois, la différence entre les
2 groupes au niveau postural est de p=0,000 à l’épreuve posturo-dynamique, et
p=0,01 pour la rotation cervicale. Au Maddox +20% d’orthophories verticales
sont atteintes.
Sur le plan cognitif, après 3 mois la différence au sein du groupe traité est :
p=0,01 à l’âge lexique au test de l’Alouette ; p=0,01 aux mots réguliers lors de
la dictée des mots ; p=0,04 aux logatomes et aux épreuves Métaphonologiques
p=0,00 en fusion de phonèmes.
55
Etude n°8 :
Cette étude intitulée : « Sunflower therapy for children with specific
learning difficulties (dyslexia) : a randomised, controlled trial » et traduite :
« Thérapie de tournesol pour les enfants ayant des difficultés d’apprentissage
spécifique (dyslexie) : un essai contrôlé randomisé ». Elle visait à vérifier
l’hypothèse selon laquelle les enfants dyslexiques pourraient se sentir mieux,
s’améliorer et progresser grâce à la thérapie tournesol. Cette thérapie est un
traitement combinant une prise de complément alimentaire, des remèdes à base
d’herbe, de l’homéopathie, un traitement ostéopathique, de la kinésiologie
appliquée et un programme neuro linguistique.
Cet essai a été entrepris avec 70 enfants dyslexiques âgés de 6 à13 ans. Seuls
les enfants ayant été diagnostiqués par un spécialiste comme dyslexique et ne
présentant aucun des critères d’exclusion définis pour l’étude (c’est à dire sans
grave problème médical et ne présentant pas des troubles comportementaux
associés) ont pu prendre part à cette étude.
Les enfants ont été répartis en deux groupes, un groupe témoin et un groupe
traité, par une table de randomisation. Les patients des deux groupes ont été évalués
par une batterie de tests cognitifs standardisés, ainsi que sur leur estime d’eux-
mêmes, avant et après l’étude.
Les sujets du groupe traité ont été pris en charge par cinq praticiens de la
thérapie tournesol, dans trois cliniques privées d’Angleterre. Chaque consultation
durait en moyenne 40 minutes. Le contenu de chaque consultation était déterminé
par le praticien, tout en suivant le manuel de traitement. Les enfants ont tous été
testé et traité en fonction de leur besoin particulier, par chaque praticien des
disciplines comprises dans la thérapie tournesol. Il s’agissait d’utiliser la
kinésiologie appliquée pour évaluer l’état psychologique, le système structurel et
biochimique de l’enfant, l’ostéopathie crânienne, l’homéopathie et la
programmation neuro-linguistique pour traiter leurs difficultés neurologiques
perçus, leurs angoisses personnelles et leur manque d’estime d’eux-mêmes.
La prise en charge des patients comprenait 9 étapes :
1ère étape : consiste en une évaluation physique et le report des résultats.
56
2ème étape : des tests de l’intégrité structurel sont effectués pour évaluer le système
musculo-squelettique.
3ème étape : le système de contrôle des réflexes fins, en neurologie sont évalués.
Plus particulièrement, les yeux, la marche, l’équilibre et la coordination sont testés
et traités par des thérapies manuelles.
4ème étape : les enfants sont testés en lecture, en écriture et calcul. La kinésiologie
appliquée permet de surveiller les réponses neurologiques des enfants lors de
l’apprentissage. Lorsqu’il y a des dysfonctionnements, des manipulations et une
thérapie nutritionnelle sont mis en place. De plus la programmation neuro-
linguistique est utilisée pour explorer les réponses négatives et fournir des exercices
le cas échéant.
5ème, 6ème et 7ème étapes : Les déséquilibres chimiques sont détectés par la
kinésiologie appliquée. Cette dernière permet d’évaluer le système glandulaire,
hépatique, et intestinal. En cas de mauvais résultats au test, des compléments
alimentaires et l’homéopathie sont prescrits et un régime alimentaire est mis en
place.
8ème étape : il s’agit d’une phase porté sur la sphère psychologique de l’enfant. La
programmation neuro linguistique est utilisée pour favoriser la pensée positive, la
motivation personnelle et traiter les émotions négatives ainsi que les
comportements qui entravent la confiance en soi et le développement éducatif.
9èm étape : Il s’agit d’une phase de réévaluation pour apprécier les progrès.
Les résultats de cette étude montrent que les deux groupes d’enfants sont améliorés
dans certains de leurs scores aux tests. Par ailleurs il n’y a pas d’améliorations
statistiquement significatives de leur performance cognitive ou au test
d’alphabétisation pouvant être mis en relation avec le traitement. Cependant, des
progrès au niveau de l’estime de soi et de la confiance en soi en lecture sont
statistiquement significatifs et observés dans le groupe traité. La majorité des
parents (57,13%) a estimé que la thérapie tournesol était efficace dans le traitement
des difficultés d’apprentissage. Les auteurs estiment que des recherches
complémentaires sont nécessaires pour vérifier ces résultats, et qu’elles devraient
inclure un groupe témoin recevant un traitement fictif afin d’exclure l’effet placebo.
57
Tableau récapitulatif des résultats obtenus au test de l’Alouette
Nombre
de pa-
tients
Durée
de
l’étude
et
nombre
de
séances
Tests et traite-
ment ostéopa-
thique
Résultats
test de
l’Alouette
Groupe
témoin
Résultats
test de
l’Alouette
Groupe
traité
Amélioration
du comporte-
ment et cogni-
tif
Etude
n°1
17 6 mois à
1 an
5séances
De l’axe cranio-
sacré
Pas de
groupe té-
moin
= +
Etude
n°2
20 2 mois
et une
semaine
3séances
De la motilité
embryonnaire
+ ++
Etuden°3 22 2-3 mois
4séances
De l’axe cranio-
sacré
- - +
Etude
n°4
20 3séances Axe cranio- sa-
cré : drainage des
sinus veineux
+++
- + +
Etude
n°5
10 3 mois
3séances
Axe cranio-sacré Pas de
groupe té-
moin
+ +
Etude
n°6
9 Axe cranio-sacré
et traitement sys-
tème oculomoteur
Test non
fait
+
Etude
n°7
24 6 mois
4séances
Axe cranio-sacré,
viscéral, test et
technique structu-
rel
Reprogrammation
proprioceptive
++
Dans ce tableau :
+ correspond à un progrès concernant plus de 50% des patients
(-) Correspond à des progrès concernant moins de 50% des patients
(=) signifie que 50% de la population a fait des progrès
58
Tableau récapitulatif des tests et traitements ostéopathique
Autres profes-
sionnels
Tests ostéopa-
thique
Traitements os-
téopathique
Etude n°1 Orthophoniste Bassin, lombaire,
sacrum, sacro-
iliaque
Viscéral
Crâne : SSB,
voûte, os de la
face
Equilibration pu-
bis-sacrum-
iliaque, L5-S1,
Sacrum (fascia)
diaphragme pel-
vien et thora-
cique
Rachis cervical,
ligament nucal,
SSB, drainage
des sinus veineux
Etude n°2 Orthophoniste Motilité embryon-
naire de la 1ère et
3ème plicature
Enroulement en
forme de corne de
bélier
Corps calleux
Relance motilité
embryonnaire de
la 1ère et 3ème pli-
cature Technique
d’enroulement en
forme de corne
de bélier
Technique du
corps calleux
Etude n°3 Orthophoniste Rachis, bassin,
diaphragme
Crâne : SSB,
Temporaux, Parié-
taux, os de la face,
sacrum
Membraneux :
traction sacrum,
grasping, base
spread, pariétal,
frontal, et dia-
phragme lift, mé-
diastin, roule-
ment des tempo-
raux et rééquili-
bration crâne-sa-
crum
Circulatoire :
drainage sinus
veineux, CV4
Etude n°4 Orthophoniste Membre sup et inf
Viscéral, dia-
phragme, Crâne :
SSB, base, voûte,
face, Sacrum
C0-C1-C2, clavi-
cules, C7-T1,
diaphragme tho-
racique, sacrum
entre les iliaques,
K1, base spread,
drainage de sinus
veineux.
59
Etuden°5 Orthophoniste Rachis, bassin,
crâne : SSB,
MTR, Frontal, Pa-
riétal
SSB, MTR,
Frontal et Parié-
tal lift. Tech-
niques suturales
coronales, sagit-
tales, pariéto-
squameuse, pté-
rion, Can’t hook,
VSpread, Trou
déchiré post
Etude n°6 Orthophoniste Test du système
oculomoteur : test
actif et passif de
l’oculomotricité,
SSB, cervicales
C0-C1++, muscles
sous-occipitaux
Dure-mère acré,
base-spread, su-
tures métopiques
et sagittales, faux
du cerveau et
tente du cervelet,
sinus caverneux,
dysfonctions de
sphénoïde, les
dysfonctions de
la sphère ocu-
laire, travail spé-
cifique sur le nerf
III sur le nerf IV
et le nerf VI
Etude n°7 Orthophoniste +
Médecin généra-
liste+ Ophtalmo-
logue + Orthop-
tiste+ podologue
Tests structurels
Cranio-sacré
Viscéraux adaptés
à l’histoire de
chaque patients
Structurel, myo-
fascial, neurové-
gétatif, et flui-
dique propre à
chaque patients
SSB= Synchondrose Sphéno-Basilaire
MTR= Membrane de Tension Réciproque
60
V- DISCUSSIONS
Les six premières études réalisées en collaboration uniquement avec des
orthophonistes et orientées vers un traitement crânio-sacré ou purement crânien
permettent une analyse de données différentes. Plus de la moitié de ces études se
sont intéressées au comportement de l’enfant et ont permis de montrer que le
traitement ostéopathique, quel que soit le type de techniques mis en place, permet
son amélioration. Il en ressort que le traitement de l’axe crânio-sacré favorise
essentiellement une amélioration du comportement, de la confiance en soi, de la
communication, ainsi qu’une diminution du stress et de l’agitation. Ceci contribue
à une diminution de la dissipation de leur énergie et leur permet d’avoir une
meilleure qualité attentionnelle, de travail et de concentration constaté par les
différents praticiens. Il semble que ces améliorations ont un retentissement sur la
motivation de l’enfant pour étudier et lui permette de progresser en lecture ainsi que
dans la compréhension.
Dans l’ensemble, le niveau en lecture a été évalué au moyen du test de
l’Alouette avant et après le traitement, (sauf dans deux études). Ce test basé sur
l’évaluation de la précision et de la rapidité de la lecture à haute voix permet de
déterminer l’âge lexical de l’enfant. Globalement, sur toutes ces études on observe
une progression plus ou moins grande au test de l’Alouette, chez les enfants traités
en ostéopathie. On peut parler de vrai progrès lorsque le gain en mois de lecture, à
ce test, est supérieur à la durée du traitement.
Le traitement de l’axe crânio-sacré de Mourot Marie-Claire a permis un
progrès considérable au test de l’Alouette, à huit de ces patients sur les seize patients
ayant eu un test avant et après traitement ostéopathique. Ce qui représente une
amélioration de 50% de sa population étudiée. En l’absence de groupe témoin, on
ne peut savoir s’il y a eu un effet placebo.
Le traitement crânien de David Falchero-Montes permet, à ses patients, une
progression moyenne de 6 mois au test de l’Alouette, sur une durée de 3 mois. Ce
qui montre une efficacité du traitement. Cependant scientifiquement, en l’absence
61
d’une population témoin et d’un nombre suffisant de patients on ne peut
qu’extrapoler.
Les études de Nadège Daribot et de Nelly Schaeffer comparant un groupe
traité en ostéopathie et en orthophonie et un groupe témoin traité uniquement en
orthophonie, mettent en évidence que suite au traitement ostéopathique la
progression au test de l’Alouette est légèrement plus importante dans le groupe
traité que dans le groupe témoin. Bien que les différences ne soient pas très
spectaculaires, les résultats sont en faveur d’une poursuite du traitement crânio-
sacré de la dyslexie en collaboration avec des orthophonistes.
Blandin Odile par la mise en place de techniques d’inductions
embryonnaires a obtenu une amélioration de 75% de sa population étudiée au test
de l’Alouette (les deux groupes étant confondus). Une différence de 30%
d’amélioration est cependant à noter entre les deux groupes. Elle est au profit du
2ème groupe pour lequel la technique du corps calleux a été effectuée. Cette
différence permet d’appuyer l’hypothèse selon laquelle dans la dyslexie, il existe
une déficience du corps calleux. Ce dernier est une importante commissure
transverse qui unit les deux hémisphères cérébraux et permet d’harmoniser les
activités des hémisphères droit et gauche. Il participe au contrôle de l’information
et de l’élaboration de l’idéation. Les travaux de kinésiologie mettent également en
cause dans la dyslexie et dans tous les troubles de l’apprentissage un
dysfonctionnement de la communication entre les deux hémisphères cérébraux,
notamment via le corps calleux. Il semble donc intéressant de se pencher sur la
technique du corps calleux et de l’évaluer dans le traitement ostéopathique actuel
de la dyslexie. De même il serait intéressant de se repencher sur ces techniques
d’induction embryonnaire. Une étude avec un plus grand nombre de patients
dyslexiques, et la mise en place de ces techniques, en tenant compte des avancés
des neurosciences et des avancées thérapeutiques permettraient de mieux objectiver
leur efficacité.
L’efficacité du traitement du système oculomoteur mis en place par Cécile
Montagnier, n’a pas été objectivée par le test d’Alouette, mais par un questionnaire
des parents et orthophonistes avant et après traitement. Cela permet d’avoir l’avis
de l’entourage proche du patient et celui d’un professionnel. Il montre que la plus
62
grande amélioration perçu est au niveau de l’attention, puis au niveau de la
diminution de l’agitation, suivi des progrès en lecture et enfin en dernier vient
l’amélioration de la compréhension. Il confirme que l’ostéopathie crânienne a une
action positive qui semble être d’abord sur le comportement puis sur la cognition.
Il serait intéressant d’évaluer l’association de ce traitement du système oculomoteur
tel qu’il a été décrit à une prise en charge proprioceptive globale du patient dans le
cadre du traitement du SDP.
Clarisse Caumartin dans son étude clinique portant sur la reprogrammation
proprioceptive du dyslexique porteur du SDP a travaillé en collaboration avec
plusieurs professionnels de santé formés en posturologie: ophtalmologue,
orthoptiste, podologue et médecin généraliste ; et des orthophonistes. En quatre
mois la différence entre le groupe traité et le groupe témoin est flagrante sur le plan
postural (notamment à l’épreuve posturo-dynamique et au test de rotation cervical).
Or le groupe témoin a poursuivi son traitement pour le SDP au sein de Prodys
normalement. La différence entre les deux groupes réside uniquement dans
l’existence ou non d’une prise en charge en ostéopathie. Ceci confirme que
l’ostéopathie contribue à une amélioration plus rapide de la cinétique posturale.
Selon Gagey, il est indispensable de corriger toutes les dysfonctions tissulaires et
cinétiques qui sont susceptibles d’interférer sur le système proprioceptif tel que les
dysfonctions oculaires, podales, occlusales, rachidiennes, viscérales et
cicatricielles. Caumartin en levant les dysfonctions pouvant être péjorantes, sur le
plan postural, pour chacun des enfants qu’elle a traités a montré tout l’intérêt de la
prise en charge ostéopathique dans le traitement du SDP. De plus les résultats
obtenus avant et après traitement au test de l’Alouette, à la dictée de mots et aux
épreuves Métaphonologiques montrent qu’il existe une très grande amélioration sur
le plan cognitif. Elle a réalisé un traitement à visée structurelle, myofasciale,
fluidique et neurovégétative. Ainsi elle a travaillé sur l’axe crânio- sacré comme
dans les études précédentes, mais s’est intéressée également aux dysfonctions
articulaires, viscérales, fasciales en ayant pour but de reprogrammer le patient sur
le plan proprioceptif. Son étude randomisée constitue une avancée dans la prise en
charge pluridisciplinaire de la dyslexie. Il serait intéressant pour aller plus loin dans
le traitement du SDP qu’un traitement du capteur stomatogathique par la pose
d’alphs soit mis en place.
63
Le centre Prodys dans lequel Clarisse Caumartin travaille actuellement est
une structure qui est dédié au soin de la dyslexie et des troubles posturaux. Il permet
de réunir dans le même lieu les différents corps de métier permettant de traiter le
SDP (ils sont énoncés plus haut). J’ai pu observer le parcours d’un garçon de 13
ans venant consulter pour des troubles de concentration et de l’apprentissage. Le
diagnostic de dyslexie ou d’autres troubles est laissé à l’orthophoniste. Il n’y en a
pas dans le centre.
En premier lieu ce patient a rencontré le médecin généraliste, qui a débuté
par une anamnèse, suivi d’une observation et poursuivi par la réalisation de tests
posturaux dynamiques permettant de dire si oui ou non il présente un SDP. Ces tests
ont permis de révéler que ce jeune garçon est atteint de ce syndrome. Le diagnostic
étant posé, il pouvait continuer le parcours du centre.
Dans un second temps il a été pris en charge par une orthoptiste. Le dossier
du patient ayant été transmis par ordinateur, elle n’a pas eu besoin de refaire une
longue anamnèse. Elle a essentiellement recherché si le patient présentait des signes
asthénopiques. Il s’agit de symptômes d’inconfort visuel lié à un problème
d’oculomotricité, d’accommodation ou de réfraction pouvant se manifester par une
vision trouble, une diplopie, une rougeur, des démangeaisons oculaires, des
larmoiements, des céphalées, une photosensibilité, une sensation de grain de sable.
Elle a également recherché s’il présentait une instabilité, et si la marche nécessitait
qu’il se concentre. Puis elle a effectué plusieurs tests orthoptiques et posturaux. Il
s’agissait des tests de poursuite oculaire, du test de la vision binoculaire, de la vision
des reliefs, de convergence. Le test de Maddox a été effectué sur sol mousse et sur
sol dur avec et sans prisme, à la recherche d’hétérophorie. Ce test permet de
déterminer si le port de prisme est nécessaire ou non. Elle a également réalisé le test
de rotation cervical et de convergence podal.
Puis ce patient a été reçu par l’ophtalmologue. Il s’agissait du docteur Moro
Jeanine. Elle a testé la réfraction du patient par le brouillard. Elle a effectué un test
de fixation et le test de Jackson qui s’effectue avec des cylindres. D’autres tests ont
été effectués.
64
En dernier lieu ce patient a été pris en charge par la podologue. Cette
dernière a effectué une anamnèse visant à recenser toutes les zones douloureuses
du patient. Elle a réalisé un examen sur podoscope dans plusieurs conditions
(d’abord au neutre puis avec différentes semelles proprioceptive). Elle a également
relevé les empreintes plantaires du patient.
Le parcours de ce patient au sein du centre a duré quatre heures. Le
traitement au sein du centre dure en moyenne deux à quatre ans, et est mis en place
uniquement chez les patients porteurs de SDP. Il est adapté à chaque patient, et
repose sur le port de prismes posturaux inclut dans la correction visuelle habituelle
du patient, sur le port d’orthèse de posture et sur la réalisation quotidienne
d’exercices de reprogrammation du système posturale (travail de la respiration
abdominale profonde, endormissement en position semi-ventral et latéral sans
oreillers et le travail sur un plan incliné à 30° avec l’utilisation de cale pieds).Les
résultats obtenus par le travail en collaboration des différents intervenants sont
encourageants et ont montré leur efficacité.
L’ostéopathe évoluant au sein de cette structure, depuis 3 ans ne fait pas
directement parti du parcours de soin. Le médecin généraliste du centre lui envoie
les patients en cas de trauma sévère, en cas d’échec du traitement au bout du
troisième rendez-vous ou encore en cas de suspicion de plagiocéphalie. Cependant
certains parents amènent leurs enfants dyslexiques en première intention. Cette
ostéopathe, en me rappelant que chaque patient est unique, a pu m’indiquer les
zones qu’elle retrouvait le plus souvent en dysfonctions, chez ces jeunes patients
dyslexiques. Il s’agit de dysfonction au niveau du bassin, des cervicales, de la suture
coronale gauche, de la suture lambdoïde, du ptérion droit et de l’astérion gauche.
Elle a également souligné que le jeune lecteur sollicite beaucoup ces cervicales lors
de la lecture et qu’il est nécessaire de veiller à ce qu’il y ait une bonne mobilité dans
cette zone. La prise en charge du patient dans sa globalité est importante. Bien que
ne faisant pas parti du parcours de soin elle est parvenue à s’intégrer dans cette
structure.
Compte tenu des résultats de ces sept études l’ostéopathie trouve bien sa
place dans le soin de la dyslexie. Le traitement de l’axe crânio-sacré et le traitement
du SDP ne s’oppose pas mais se complète. L’ostéopathe en tenant compte des
65
origines de la dyslexie mettant en cause les masses cérébrales doit poursuivre le
traitement de l’axe crânio-sacré. L’apport des neurosciences au sujet de la dyslexie,
avec la mise en lumière de l’implication du SDP permet de compléter le champ
d’action de l’ostéopathe dans ce domaine. En effet il en ressort qu’un travail
musculo-squelettique associé à un travail neurovégétatif permet de nettement
diminuer les troubles de la dyslexie. L’ostéopathie dont les principes fondamentaux
sont : l’homéostasie, l’interrelation structure/fonction et la globalité, s’intéresse à
l’individu dans son entier et à son histoire. C’est pourquoi il ne pourrait y avoir de
traitement type pour la dyslexie. Cependant certaines techniques (techniques
osseuses, drainage des sinus veineux, MTR, technique suturale, techniques
d’inductions embryonnaires…) ont pu être source d’amélioration sur le plan
cognitif et comportemental de la dyslexie et semblent intéressante à intégrer dans
le traitement du patient, à condition que les tests en révèlent la nécessité. (Se
reporter au tableau récapitulatif des tests et traitements.)
La huitième étude réalisée en Angleterre se démarque complètement des
autres études évoquées plus haut. J’ai choisi de l’intégrer au mémoire afin d’une
part d’avoir un travail effectué hors de la France, et d’autre part afin d’avoir une
autre vision thérapeutique concernant la prise en charge de la dyslexie. Ce
programme thérapeutique est dispensé essentiellement par des ostéopathes ou
chiropracteur formés en kinésiologie appliqué et en programmation neuro-
linguistique. Il a pour but d’aider les enfants présentant des difficultés
d’apprentissage et du comportement. Les soins allient aussi bien un traitement
biochimique que structurel de l’organisme associé à un traitement cognitif. Les
résultats obtenus, dans cette étude, ne permettent pas de dire que cette thérapie
favorise une amélioration cognitive mais elle permet d’affirmer qu’elle favorise une
amélioration de la confiance en soi et de l’estime de soi des patients. Or nous avons
vu que le traitement ostéopathique associé uniquement à l’orthophonie favorisait
également une plus grande confiance en soi et une meilleure estime de soi. La
question peut se poser de savoir ce que cette thérapie avec le traitement biochimique
en plus et le programme de rééducation cognitive différent peut apporter de mieux
à ses enfants en difficulté d’apprentissage.
66
Près de 60% des parents ayant suivi ce programme sont satisfaits et ont constaté
une amélioration de l’apprentissage de leurs enfants. Ce qui paraît tout de même
encourageant.
Le niveau scientifique de ces huit travaux de recherche est assez hétérogène.
Et d’une manière générale le nombre de patients est assez faible. Ceci peut se
comprendre du fait de la grande difficulté à trouver des patients volontaires,
disponibles et répondant aux critères d’inclusion de l’étude.
J’ai fait le choix de ne pas faire un travail expérimental, car la dyslexie est
un trouble qui nécessite un suivi sur du long terme afin de mieux apprécier
l’efficacité du traitement. Pour pouvoir obtenir des résultats expérimentaux
scientifiquement recevables, cela aurait nécessité le recrutement d’un bon nombre
de patients avec un suivi sur une période d’un an à deux ans. Cela demandait des
moyens qui n’étaient pas à ma portée. De plus au vu du nombre de mémoires
réalisés sur le sujet, il m’a paru nécessaire de faire le point sur tout ce qui avait été
fait, d’en dégager les résultats, de les exploiter afin de mieux appréhender une
nouvelle piste de recherche et permettre une avancée.
Dans la perspective d’une prochaine collaboration avec une équipe de
professionnels prenant en charge la dyslexie, j’envisage de mettre au point un
protocole de test et de traitement qui sera évalué sur une durée de deux ans.
67
VI- CONCLUSION
Les différentes façons de concevoir la dyslexie ont évoluées au fil des
années notamment avec les progrès qui ont été réalisé en neurosciences. Cette
évolution a eu un impact sur les stratégies thérapeutiques adoptées. Tous les travaux
de recherche en ostéopathie ce sont effectués avec la collaboration d’orthophoniste.
Car l’ostéopathie à elle seule ne pourrait résoudre tous les troubles de dyslexie. Les
premiers mémoires réalisés sur le sujet ce sont orientés vers le traitement de l’axe
crânio-sacré et ont mis en évidence les améliorations comportementales, et pour
certains également cognitives qui en découlaient. L’établissement du lien entre
dyslexie et SDP a fait évoluer les recherches ostéopathiques. Le traitement de l’axe
crânio-sacré associé au traitement structurel, myofasciale dans le but de rétablir le
schéma postural et cognitif des dyslexiques s’est inscrit dans une continuité et a
permis de montrer que l’ostéopathie permettait d’optimiser la progression en
lecture, dictée, compréhension. Et ce d’autant plus lorsqu’elle s’effectuait en
collaboration avec les posturologues.
La place de l’ostéopathe, au sein des équipes pluridisciplinaires apparaît
dans la prise en charge de tout ce qui est post-traumatique, neurosensoriel, et
d’ordre psycho-émotionnel. Le traitement ostéopathique dans le cadre de la
dyslexie, doit comme tout traitement répondre au principe de globalité. Le travail
de l’ostéopathe doit s’intéresser au système musculo-squelettique, neurovégétatif,
et viscéral de l’enfant.
Une étude clinique comprenant un traitement ostéopathique à visée de
reprogrammation proprioceptive posturale associée à un traitement du corps
calleux, en collaboration avec une équipe de posturologue dans laquelle le
traitement proprioceptif du capteur manducateur est intégré serait intéressant à
réaliser, sur un grand nombre de patients et sur une durée de deux ans.
68
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- http://troublesneurovisuels.unblog.fr/tag/sdp/
72
Glossaire :
- Asthénopie : Incapacité ou difficulté à soutenir un effort visuel de près,
entraînant une vision brouillée et des maux de tête.
- Diplopie : Trouble du sens de la vue, consistant dans la perception de deux
images pour un seul objet.
- Hétérophorie : Déviation strabique latente, révélée par une dissociation
dont l’interruption est suivie de restitution sensorielle et motrice.
- Orthophorie : concept théorique d’équilibre oculomoteur.
D’un point de vu moteur, la dissociation binoculaire ne révèle aucune
déviation latente quelles que soient la distance et la direction de la fixation,
quel que soit l’œil qui fixe et la durée de cette dissociation.
D’un point de vu sensorielle, la vision binoculaire est bien présente et a
toutes les caractéristiques qualitative et quantitative de normalité.
- Polygone de sustentation : polygone obtenu en joignant les points d’appui
d’un corps posé sur une surface.
73
Annexe
Test de l’alouette
Le test de l’Alouette est un texte qui permet de déterminer le niveau de lecture de
l’enfant.
C’est un texte dépourvu de sens, lu à haute voix en un temps limité au maximum
trois minutes. Le nombre d’erreurs sont notés et reportés.
Les tableaux de référence donnent un âge de lecture (âge lexique) et un niveau
scolaire de lecture.
L’âge lexique comparé à l’âge de l’enfant détermine le retard de lecture.
74
75
Les apports de l’ostéopathie dans une prise en charge pluridisciplinaire des
troubles de la dyslexie
Les recherches sur la dyslexie n’ont cessé de s’accroître ces dernières années et les
découvertes effectuées ont permis à une grande diversité de professionnels d’inter-
venir dans la prise en charge de ce trouble. Les différentes façons de concevoir ce
trouble donne lieu à des approches thérapeutiques différentes. Parmi les travaux
effectués en ostéopathie deux grands axes de traitement ont pu se dégager : le trai-
tement de l’axe cranio-sacré et la prise en charge du syndrome de déficience postu-
rale. Le but de ce travail était d’analyser et comparer les apports de l’ostéopathie au
travers de ces deux grandes approches thérapeutiques en utilisant les données des
études cliniques réalisés antérieurement. Il en ressort que l’ostéopathe peut évoluer
au sein d’une équipe de professionnel formé en posturologie, afin de favoriser une
reprogrammation proprioceptive du dyslexique. Mais il peut également travailler
en collaboration avec un kinésiologue, psychothérapeute... Quoiqu’il arrive la réé-
ducation ne peut se faire sans l’orthophoniste. Les différentes études montrent que
l’ostéopathie permet une amélioration comportementale et cognitive du dyslexique
Mots-clés : Dyslexie, Ostéopathie, Axe cranio-sacré, syndrome de déficience pos-
turale, orthophoniste, posturologie.
The contribution of osteopathy in a multidisciplinary management of
dyslexia disorder
Research on dyslexia has been increasing in recent years, and new discoveries have
allowed a great diversity of professionals to intervene in the treatment of this disor-
der. Different conceptions of this disorder have led to different therapeutic
procedures. Among the studies carried out, two major axes of osteopathic
treatments were able to emerge: the treatment of the craniosacral axis and the
treatment of the postural deficiency syndrom.The purpose of the study was to ana-
lyse and compare the contributions of osteopathy through these two major thera-
peutic approaches, using data from clinical studies conducted previously. It shows
that the osteopath can work with a team of professionals traIned in posturology to
promote proprioceptive reprogramming of dislexic. He can also work with a ki-
nesiologist, a psychotherapist. Whatever is done, proper rehabilitation cannot be
carried out without the speech therapist. Various studies show that osteopathy con-
tributes to improvement of the dyslexic person's behaviour and understanding.
Keywords: Dyslexia, osteopathy, craniosacral Axe, postural deficiency syndrome,
speech therapist, posturology.
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