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Octobre 2018

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« La Ville de Besançon fut « précurseur » quant à la place que la forêt pouvait et devait avoir en matière de

dynamique de territoire et de bien vivre. En effet, dès les années 70, le choix opéré par l’ONF et la Ville, fut de l’ouvrir aux habitants et visiteurs, de penser les lisières et clairières, les déplacements et l’ouverture à l’éducation à l’environnement - ceci au-delà de la seule pratique traditionnelle de sylviculture.

Une forêt est biologique avant tout et aussi physico-chimique… Les organismes y vivant, des sols au sommet de la canopée, interagissent à toutes les échelles, du nano au macro - y compris l’échelle mondiale par la voie des migrateurs, par exemple -.

Une forêt est productive et se renouvelle. Elle offre une matière à stocker le carbone, fournit un matériau de construction, renouvelle les gaz constitutifs de notre air, constitue une biomasse en énergie renouvelable…

Une forêt est un univers social et identitaire. On y pratique des loisirs, de l’éducation, des activités culturelles… On s’y croise, on la partage. Elle fait paysage.

Or, les chiffres concernant l’évolution des milieux et des espèces sont de plus en plus précis pour définir la perte de notre capital forêt dans un contexte de changement climatique et d’échanges commerciaux internationaux. Les sécheresses, les coups de vent violent, les crises sanitaires (champignons, bactéries…) sont pléthores et récurrents. Il n’est plus question de penser la forêt comme un capital sylvicultural immuable, simple et unique.

Penser la forêt du futur, c’est anticiper sur des évolutions dont on ne connait pas le devenir mais dont on voit des effets radicaux dès à présent.

L'engagement de la France dans des accords internationaux tels que ceux du développement durable pour 2030 et des accords de Paris implique que tous les territoires s'engagent au plus vite.

Modeste devant l’inconnu et ferme quant à l’ambition, la Ville de Besançon veut avant tout expérimenter sur son territoire des formes diverses de gestion de ce bien commun : le milieu forestier. Comme tout bien commun, cela implique que nous soyons les plus nombreux possible à travailler à sa qualité et à sa transmission à nos futures générations.

La Ville de Besançon a choisi de travailler avec les citoyens, les acteurs de la forêt pour élaborer ce document d'objectif. Nous remercions dès à présent toutes celles et ceux qui ont participés à cette réflexion

partagée. »

Anne Vignot

Adjointe au Maire de Besançon, Déléguée aux Espaces Verts, Espaces Naturels, Jardin Botanique, Cadre de Vie et Développement Durable

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Table des matières

I – REALISATION DU DOCUMENT D’OBJECTIFS ...................................................................................... 4

I.1- Contexte ............................................................................................................................................. 4

I.2 - Une démarche participative pour les forêts communales ................................................................... 4

II – PROBLEMATIQUES ET ENJEUX .......................................................................................................... 7

II.1- L’inscription dans les objectifs de développement durable ................................................................. 7

II.2- Problématiques .................................................................................................................................. 7

II.3- Enjeux ................................................................................................................................................ 8

III – LES SERVICES RENDUS PAR LES ECOSYSTEMES FORESTIERS = services écosystémiques .... 11

IV – LES OBJECTIFS POUR LA FORET COMMUNALE DANS LES 20 ANS A VENIR ............................. 12

IV.1 - Organisation du chapitre ................................................................................................................ 12

IV.2 - Présentation .................................................................................................................................. 12

IV.3 – Les objectifs .................................................................................................................................. 13

1 - Eléments transversaux ................................................................................................................... 13

2 - Fonction sociale de la forêt ............................................................................................................. 15

3 - Fonction écologique de la forêt ....................................................................................................... 18

4 - Fonction économique de la forêt .................................................................................................... 21

LEXIQUE .................................................................................................................................................... 24

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I – REALISATION DU DOCUMENT D’OBJECTIFS

I.1- Contexte

La Ville de Besançon est propriétaire de plus de 2000 ha de forêts communales. Cette surface est composée de trois ensembles qui relèvent tous du régime forestier et sont labellisés PEFC (Programme Européen des Forêts Certifiées) :

la forêt péri-urbaine de Chailluz (1600 ha), unes des plus grandes forêts communales péri-urbaines de France, située sur un milieu karstique avec des sols superficiels.

le bois d’Aglans (200ha), situé sur une commune voisine au sein d’un site Natura 2000,

plusieurs petits massifs (plus de 200ha au total) situés sur les collines qui s’étirent le long du Doubs et à proximité immédiate de différents quartiers de la ville.

Dans le cadre du régime forestier, chaque massif fait l’objet d’un plan d’aménagement. Ce document est destiné à définir la gestion de la forêt sur une période de 20 ans. Les trois plans d’aménagement existants vont être refondus en un seul document qui couvrira la période 2019-2039.

Le plan d’aménagement est rédigé par l’ONF sur la base et en fonction des éléments de cadrage et des objectifs définis par la collectivité propriétaire. L’ensemble est particulièrement stratégique pour orienter la gestion des forêts sur les 20 années à venir, dans le contexte du changement climatique des crises sanitaires et de l'érosion de la biodiversité.

Le présent document rassemble les objectifs retenus par la collectivité pour ses forêts sur les 20 prochaines années. Il faut souligner que la rédaction de ce document d’objectifs se fait au terme d’une démarche innovante associant l’ensemble des acteurs de la forêt.

I.2 - Une démarche participative pour les forêts communales

A l’occasion du renouvellement des aménagements forestiers, la Ville de Besançon a souhaité conduire une démarche participative nommée « Besançon Naturellement Forestière » (BNF), inscrite dans la durée du plan d’aménagement, avec l’ensemble des acteurs de la forêt. La démarche Besançon Naturellement Forestière a pour vocation de :

consolider et améliorer l’articulation des différentes fonctions de la forêt : biodiversité, stockage

carbone, sylviculture, rôle social, paysage…

bien comprendre les pratiques actuelles dans ces différentes fonctions et recueillir les attentes et avis

des différents acteurs pour la forêt de demain,

s’appuyer sur ces attentes et avis pour définir un document d’objectifs qui serve de cadre aux plans

d’aménagement,

actualiser la gestion forestière en relation avec les objectifs définis et mettre en place de nouveaux

dispositifs de nature à favoriser l’appropriation de la forêt, la qualité de son milieu, sa résilience, son

inscription dans la filière bois (bois d’œuvre, bois d’industrie, bois énergie),

faire émerger des actions novatrices ou expérimentations adaptées au contexte spécifique des forêts

communales et en relation avec les incertitudes climatiques, sanitaires et les services écosystémiques

de ces massifs,

impliquer chaque groupe d’acteur dans la vie de la forêt, dans sa gestion au quotidien, dans la dimension

multifonctionnelle des forêts communales,

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créer une émulation autour du devenir de la forêt (dimension de moyen et long termes), de son adaptation

au changement climatique et de son rôle dans la dynamique des populations animales et végétales, mais

aussi du stockage carbone dans ces organismes y compris les sols et la qualité de l’eau et de l’air,

initier un comité de suivi pour informer et échanger sur la gestion conduite en forêt.

Cette dynamique participative s’est inspirée de la démarche conduite par l’ONF dans le cadre de la

labellisation « forêt d’exception » sur certaines forêts domaniales. L’ONF en nous faisant découvrir ce label

voulait ainsi répondre à notre demande de ne plus rester entre nous –ONF et Ville de Besançon- sur la

question du devenir de nos massifs. Les plans d’aménagement avaient effectivement été travaillés

traditionnellement entre le propriétaire –la ville de Besançon- et le gestionnaire -l’ONF.

La démarche Besançon Naturellement Forestière s’articule autour de deux grandes phases. L’une sur un

temps déterminé pour un travail préalable à la remise du document d’objectifs et l’autre sur un temps long

pour un suivi du plan d’aménagement à 20 ans.

Phase 1 : les rencontres pour la forêt de demain (Novembre 2017 octobre 2018)

Cette phase initiale de la démarche avait pour perspective la remise à l’ONF du présent document

d’objectifs et pour objectifs de :

identifier les pratiques actuelles dans la forêt,

faire émerger les attentes des usagers, des partenaires concernant l’avenir de la forêt communale de Besançon, en laissant une parole libre, en relation avec l’un des 3 axes de la forêt : biodiversité, production de bois, accueil du public,

faire émerger des pistes concernant l’adaptation des forêts au changement climatique,

faire se rencontrer et échanger les différents protagonistes et permettre à chacun de s’approprier la dimension multifonctionnelle de la forêt. Il s’agit de créer une culture commune autour de la forêt.

Il s’agit de créer une culture commune autour de la forêt.

Elle s’est déroulée de décembre 2017 à juillet 2018 autour de deux séances publiques, les 19

décembre 2017 et 24 avril 2018 et de deux périodes de contributions complémentaires du 9 février

au 11 mars 2018 et du 29 juin au 31 juillet 2018 via des formulaires accessibles sur le site internet de

la Ville de Besançon.

La séance publique du 19 décembre 2017 a permis de recueillir

les avis des participants sur les points forts et points faibles dans les forêts communales

actuelles,

les attentes pour la forêt des 20 ans à venir sur les aspects fonction sociale, fonction

écologique et fonction économique de la forêt.

Une quinzaine de contributions complémentaires ont été recueillies via le site internet de la Ville de

Besançon suite à cette première séance.

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La séance publique du 24 avril 2018 a permis de présenter

l’organisation du budget annexe des forêts,

la structure d’un document d’aménagement forestier,

la préfiguration du présent document d’objectifs,

et d’approfondir le travail sur certaines questions établies à partir des résultats de la première séance

et des contraintes, obligations et ambitions de la Ville de Besançon.

Le présent document d’objectifs réunit les éléments issus des résultats de ces deux séances de travail

et des contributions complémentaires mais aussi les éléments spécifiques des services techniques

et des ambitions politiques de la Ville de Besançon. Il s'inscrit dans les objectifs de développement

durable (accords de 2015), dans les objectifs Climat de l'accord de Paris, et les trajectoires dessinées

dans les documents de planification et réglementaires (directives oiseaux...) de l'Europe, de la Région

et dans le Plan Climat Air Energie du territoire du Grand Besançon.

Phase 2 : le Conseil de la Forêt (octobre 2018 fin du futur plan d’aménagement)

Le conseil de la Forêt est une instance de suivi du plan d’aménagement forestier.

Il a pour objectif de

• garantir la dynamique participative sur la durée du plan d’aménagement,

• informer / échanger sur ce qui se passe en forêt,

• travailler à la compréhension de la forêt d’aujourd’hui et de demain,

• envisager d’éventuels changements de trajectoire.

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II – PROBLEMATIQUES ET ENJEUX

II.1- L’inscription dans les objectifs de développement durable

17 objectifs de développement durabe déterminent l'action des Etats et des collectivités pour 2030. Plusieurs de ces objectifs concernent notre politique forestière :

Objectif de développement durable Traduction dans les forêts

Objectif 3 : Bonne Santé et Bien-être Qualité de l'eau, l'air et accès à des activités non sédentaires

Objectif 4 : Education de qualité Petite école dans la forêt, lieu d'immersion à la question globale de l'environnement et du cadre de vie. Parc animalier.

Objectif 6 : Eau propre et assainissement

Protection de l'impluvium qui alimente les ressources en eau du massif karstique

Objectif 7 : Energie propre et d'un coût abordable

Bois énergie

Objectif 8 : Travail décent et

croissance économique

Soutien à la filière bois avec diversité de production : bois d'oeuvre et bois énergie

Objectif 11 : Villes et communautés

durables

Accessibilité au grand public, aux sportifs... paysage...

Objectif 12 : Consommation et productions responsables

Certification et promotion du non gaspillage papier

Objectif 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

Stockage carbone, bois énergie, maintien de la biomasse...

Objectif 15 : Vie terrestre Chiroptères, oiseaux, insectes, biologie des sols (empécher les tassements...)

Objectif 16 : Paix, justice et institutions efficaces

Instance participative.

II.2- Problématiques

Quelle forêt durable ?

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages publiée le 9 août 2016 au Journal Officiel reconnait les services écosystémiques et les valeurs d’usage générés par les milieux naturels comme les milieux forestiers.

La forêt communale de Besançon constitue, à son échelle, l’un des éléments du réseau forestier constitutif de la Trame Verte et Bleue inscrite dans les SRCE et futurs SRADDET (échelles nationale et européenne), mais aussi au niveau mondial. Cet aspect prend tout son sens au regard des phénomènes de déforestation en cours dans certaines régions du monde et de l’effondrement des populations animales et végétales.

Le changement climatique fait émerger ou accentue un certain nombre de questions concernant

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l’avenir des forêts. Ces questions sont localement d’autant plus stratégiques que la région se trouvera sur une zone particulière – un écotone au niveau européen - qui rend toute prévision très délicate, mais présente des enjeux de biodiversité décuplés. Aussi, la gestion menée sur les 20 prochaines années sera particulièrement stratégique.

Le massif forestier nécessite d'être appréhendé selon l'ensemble des compartiments qu'il traverse : géologie, pédologie, eau, air et toute la biosphère.

C’est pourquoi, une des grandes ambitions du futur plan d’aménagement sera de définir les termes de la gestion de la forêt communale bisontine. Il s’agira de donner corps et consistance au terme générique de « gestion durable » et de décrire le contour particulier qu’elle doit prendre en fonction du contexte spécifique aux différents ensembles constituant la forêt bisontine, dans le cadre climatique et de la biodiversité actuel et à venir.

Quel équilibre entre les trois grandes fonctions de la forêt ?

Dès le début des années 70, la gestion des forêts bisontines a dépassé la simple dimension économique de production de bois pour développer la dimension sociale de la forêt au travers d’un programme complet d’aménagements destinés à l’accueil du public.

Par ailleurs, l’attention à la qualité et à la diversité du milieu naturel s’est traduite au travers de mesures de protections ponctuelles comme la mise en place d’îlots de vieillissement ou le classement en « repos » d’une partie des forêts des collines.

Aujourd’hui, il est nécessaire de réinterroger l’articulation entre les trois grandes fonctions de la forêt : fonction sociale, fonction écologique, fonction économique dans le contexte bisontin. Il convient de s’assurer qu’aucune des fonctions ne soit évincée, la fonction économique par exemple, mais qu’elles soient toutes prises en compte. Pour ce qui concerne la production de bois par exemple, pour laquelle la question du bois énergie a ré-émergé ces dernières années au regard des engagements 3x20 (20 % de la consommation d’énergie produite à partir de sources d’énergies renouvelables, réduction de 20% des émissions de CO2, accroissement de 20% l’efficacité énergétique), il convient que celle-ci évolue en relation avec les enjeux liés aux autres fonctions.

II.3- Enjeux

La pérennité et l’adaptation de la forêt

La forêt d’aujourd’hui est soumise à de multiples facteurs, aux variations nouvelles, qui peuvent mettre en péril sa pérennité ou la nature des milieux. Les changements climatiques peuvent, par la multiplication de phénomènes extrêmes (sécheresses, tempêtes…) conduire à des dépérissements massifs ou encore augmenter les risques d’incendies. Par ailleurs, le développement exponentiel et rapide de pathogènes et de ravageurs, en relation avec les échanges mondiaux, est un élément supplémentaire de vulnérabilité.

La pérennité de la forêt implique une multitude de paramètres qui dépassent le niveau local. Les fonctions remplies à l’échelle de la collectivité doivent intégrer son rôle de puits de carbone, de continuité écologique à l’échelle régionale, nationale et mondiale.

Au regard de ces enjeux, il est indispensable de penser l’adaptation des forêts et leur résilience sans attendre les tendances de l’évolution du climat ou l’apparition de nouveaux problèmes sanitaires.

Pour cela, plusieurs voies se dessinent :

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Assurer la qualité de la biodiversité, le bon fonctionnement et la variété des écosystèmes. En effet, es milieux pauvres et peu variés sont plus vulnérables face aux différents aléas qui peuvent les affecter.

Le développement de la connaissance des milieux forestiers (jusque dans leur relation avec les autres milieux) et de leur évolution permet d’aborder ces transformations de façon systémique et d’éviter les visions simplistes qui conduisent à mettre en place des solutions de court terme.

Mener des expérimentations permet d’enrichir la compréhension du milieu forestier et de tester de nouvelles voies. Ces expérimentations sont à mener dans une perspective de diversité des parcours sylvicoles pour éviter de reproduire de façon indifférenciée un système unique. En outre, elles permettent de minimiser les risques.

Pour ce qui concerne les incendies, il convient dès à présent d’anticiper dans la gestion sylvicole à venir l’augmentation de risques et élaborer la mise en place de protocoles adaptés.

Organisation et gestion de la fréquentation des publics

La fonction sociale de la forêt prend aujourd’hui une dimension particulière.

Il s’y joue des questions de santé publique, de bien-être. Le contexte et le couvert forestier représentent des atouts pour le public.

Ces espaces de nature situés aux portes de la ville constituent des lieux de loisirs de proximité où les pratiques peuvent se dérouler sans générer de longs transports.

Le développement de l’éco-tourisme sur notre territoire ville et agglomération, notamment dans sa composante de sports « Outdoor » ouvre la voie et montre que les pratiques actives dans les espaces de nature sont amenées à se développer. La forêt en constitue un facteur attractif, mais se trouve être vulnérable.

Pour que la forêt soit à même de répondre à ces objectifs, il est indispensable de donner un cadre clair à la fréquentation des publics. Une absence d’organisation pourrait conduire à des conflits d’usage ou à la dégradation du milieu forestier.

Inscription dans le tissu économique local

La forêt communale de Besançon s’inscrit dans un secteur où l’économie forestière est importante. La filière bois locale représente un grand nombre d’emplois en Franche-Comté, mais fait également face à un certain nombre de vulnérabilités.

La forêt communale génère des recettes via la vente de bois. Les questions de commercialisation des bois et du marché du bois dépassent le seul contexte de la Ville de Besançon. Pour autant, il convient d’articuler l’aspect vente de bois des forêts communales avec le développement de circuits courts ménageant la diversité du tissu économique local. En effet, le versant comptable est à articulé avec le développement de circuits courts qui ménagent la diversité du tissu économique local.

Les modalités de cette économie circulaire restent aujourd’hui à construire, dans le cadre réglementaire qui s’impose aux collectivités quant aux marchés publics. La définition de ces modalités doit passer par un dialogue à instaurer sur la durée avec la filière bois (via le Conseil de la Forêt notamment) pour entendre les besoins spécifiques, au-delà des standards actuels.

La cohérence avec les documents de planification existants

Plusieurs documents de planification au niveau local, régional ou national traitent plus ou moins

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directement de la forêt. Ils définissent des objectifs en termes d’aménagement du territoire, de développement durable, de gestion sylvicole. Le plan d’aménagement forestier doit s’inscrire en cohérence avec cette planification. Toutefois, il convient également que le plan d’aménagement prenne en compte la situation et les spécificités locales qui ne peuvent pas toujours être identifiées dans ces documents d’échelles différentes.

On peut citer les documents suivants :

Les Objectifs de Développement Durable (accords internationaux de 2015 - ONU),

le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) en cours d'élaboration et qui sera prescritif (et le SRCE : Schéma régional de cohérence écologique - 2012),

le Plan National (2017) et le Plan Régional Forêt Bois (en cours d'élaboration),

le SCOT (Schéma de COhérence Territoriale) en cours de renouvellement,

le PLU et le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal en cours d'élaboration),

le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) de la CAGB - son renouvellement en cours,

la SCAET (Stratégie Climat Air Energie Territoriale) de la Ville. 2015

le projet de territoire de la CAGB

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III – LES SERVICES RENDUS PAR LES ECOSYSTEMES FORESTIERS = services écosystémiques

De la filtration de l’eau, régulation du climat local, barrières contre les inondations, stockage carbone, la forêt rend à la société de nombreux services qui ne font l’objet d’aucune valorisation monétaire.

Dans le cadre de la démarche Besançon Naturellement Forestière, les Rencontres pour la forêt de demain ont fait référence à de nombreuses reprises aux services rendus par la forêt, notamment pour ce qui touche à la fonction économique, mais pas seulement.

Ci-dessous sont présentés quelques exemples de ces références aux services rendus par la forêt :

Il est très difficile de donner une valeur monétaire aux services rendus par la forêt. L’article « les services écosystémiques des forêts et leur rémunération éventuelle » de Bernard Chevassus-Au-Louis et Romain Pirard paru dans la revue forestière française n°5 de sept-oct 2011 montre que de nombreux services ne peuvent pas être évalués. Son tableau récapitulatif des valeurs économiques proposées pour les différents services des forêts françaises estime a minima à environ 1000 €/ha /an.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a demandé au CEREMA d'établir un plan de communication et de formations auprès des décideurs sur l'importance d'intégrer les services écosystémiques dans les politiques publiques et privées.

Si les mécanismes qui les régissent sont complexes et difficiles à caractériser, pour autant, il est essentiel que la pérennité de ces services puisent être assurée. Ainsi, la gestion pratiquée dans les 20 ans à venir dans les forêts communales doit être à même d’assurer la continuité de ces services rendus. Cette continuité passe par des objectifs qui ont été énoncés dans le présent document : protection du milieu naturel et des sols, existence de la fonction sociale, protection de la biodiversité, renouvellement de la forêt…

A titre d’illustration et pour reprendre les éléments énoncés lors de Besançon Naturellement Forestière, les services suivants apparaissent comme les plus reconnus :

Fixation et stockage carbone

Qualité et régulation d’une partie du circuit de l’eau

Régulation du climat local

Réservoir de biodiversité et continuité écologique

Dimension sociale et économique

« Prendre en compte les externalités de la forêt

(santé, biodiversité…) »

« Comment chiffrer le revenu écologique, l’intérêt social ?»

« Versus sources d’économies dans les

problèmes de santé publique (moins de consultation / budget sécu amélioré)»

« Modération des pics climatiques (îlots de fraicheur)»

« Stockage du carbone, biodiversité

des espèces animales, végétales et

de champignons, protection des sols et

prévention des risques naturels»

« Rôle de la forêt pour l’eau

(régulation / stockage)» « Préserver les arbres comme

absorbeurs de CO2»

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IV – LES OBJECTIFS POUR LA FORET COMMUNALE DANS LES 20 ANS A VENIR

IV.1 - Organisation du chapitre

Les objectifs pour la forêt communale sur les 20 ans à venir sont organisés en quatre grands ensembles :

1. Les objectifs transversaux dépassent les différentes fonctions de la forêt (sociale, écologique,

économique) ou qui définissent l’équilibre entre ces trois fonctions. Ils s’imposent aux actes de gestion à prévoir, quel que soit leur nature.

2. Les objectifs liés à la fonction sociale de la forêt concernent plus particulièrement l’accueil du public et tout ce qui touche aux usages de la forêt. Ils se complètent d’une tension supplémentaire avec les sollicitations à venir dans le cadre du développement des sports de nature

3. Les objectifs liés à la fonction écologique de la forêt concernent plus particulièrement la qualité de la biodiversité et le bon fonctionnement du milieu forestier et son potentiel de résilience.

4. Les objectifs liés à la fonction économique concernent plus particulièrement la production et la valorisation du bois ainsi que le renouvellement de la forêt.

IV.2 - Présentation

Pour chaque grand ensemble décrit ci-dessus, il est retenu la présentation suivante :

A. Paroles d’usagers : cette partie regroupe quelques exemples de citations issues des séances publiques ou des contributions complémentaires. Il ne s’agit pas d’un verbatim exhaustif.

B. Préoccupations et obligations de la Ville de Besançon : cette partie constitue un rappel du cadre dans lequel doit s’inscrire la Ville de Besançon dans ses forêts communales

C. Les objectifs : Cette partie énonce les objectifs retenus pour la forêt de demain. Ce sont ces objectifs qui vont servir de feuille de route pour la construction du plan d’aménagement. Cette partie est présentée sous forme d’un tableau avec l’organisation suivante :

Les deux premières colonnes reçoivent des aplats colorés qui donnent l’origine de chaque objectif :

issu de la démarche participative BNF, rencontres pour la forêt de demain

issu de la Ville de Besançon

Issu à la fois de la démarche participative BNF, rencontres pour la forêt de demain et de la Ville de Besançon

Les colonnes centrales donnent les énoncés des objectifs L’avant dernière colonne définit le niveau de priorité

Priorité haute 1

Priorité normale 2

Priorité basse 3

1 Concilier gestion forestière … 2 /

6.1 Lors des travaux de gestion sylvicole….

1 5

La dernière colonne définit l’échéance de la mise en œuvre

Sous 5 ans 5

Sous 10 ans 10

Sous 15 ans 15

Sur la durée de l’aménagement et au-delà /

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IV.3 – Les objectifs

1 - Eléments transversaux

A. Paroles d’usagers

La démarche Besançon Naturellement Forestière (BNF) a permis aux usagers de la forêt d’exprimer leurs attentes et leur perception / conception de cet espace. Ci-dessous, quelques citations extraites des ateliers participatifs et des contributions complémentaires.

B. Du côté de la Ville de Besançon…

De nombreux aspects évoqués lors de la démarche concordent avec des ambitions de la Ville de Besançon ou font écho au travail d’expertise qu’elle mène sur sa forêt, en relation avec l’ensemble du territoire : l’équilibre entre les trois grandes fonctions de la forêt, la gestion plurielle de la forêt, la prise en compte des facteurs en lien avec les changements climatiques, la prise en compte des pathogènes et des ravageurs, l’articulation entre forêts et trame verte et bleue, la nécessité de s’appuyer sur une connaissance fine du milieu pour penser une gestion au plus près des caractéristiques de la forêt (niveau de prélèvement entre autres), la nécessité d’expérimenter en regard des incertitudes liées au contexte environnemental actuel…

Pour compléter, la Ville ajoute les points suivants :

L’inscription de la politique forestière communale en cohérence avec les objectifs de Développement Durable, le SRADDET, le Plan Régional Forêt Bois, le SCOT, le PLUi, le PCEAT, la SCEAT,

La garantie des potentialités des forêts pour l’avenir,

La capacité de la Ville à financer ce qui relève de l’accueil du public.

« Une gestion différente suivant les secteurs » « Risque changement climatique »

« Gestion multifonctionnelle (en contexte péri-urbain) »

« Orienter les activités sur certaines parcelles » « Aménagement

des bordures des massifs, réserver

le cœur » « Un équilibre économique /

écologique à préserver, à trouver »

« Résilience face au changement climatique »

« Travailler les continuités écologiques entre les massifs,

entre les forêts et entre les forêts et les autres milieux »

« Prendre en compte, anticiper le

réchauffement climatique »

« Croiser les cartes et les données entre les différents organismes »

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C. Eléments transversaux : nos objectifs

1 Compréhension et participation au devenir de la forêt par la mise en place d’un Conseil de la Forêt réunissant les différents intérêts et ce, sur la durée du plan d’aménagement

2 Un équilibre entre fonction sociale, écologique et économique à trouver à l’échelle de la forêt communale et à toutes les autres échelles.

1 /

3 Une gestion en adéquation avec les spécificités du contexte forestier bisontin : forêts péri-urbaines, milieu karstique, caractéristiques des différents milieux, etc.

1 /

4 Une gestion plurielle de la forêt : une gestion différente suivant les secteurs, suivants les caractéristiques de chaque lieu. Une gestion qui se construit à partir d’un regard croisé sur les différents enjeux (FFH, archéologie, milieu, paysage, fréquentation…) pour moduler / adapter la gestion forestière aux spécificités de chaque massif et de chaque lieu.

1 /

5 Prévoir et réaliser des prélèvements de bois en adéquation avec les potentialités et vulnérabilités de la forêt et avec les objectifs de la fonctionnalité du milieu et de la biodiversité

6 Maintenir un niveau annuel de recettes constant garantissant les moyens d’une gestion pérenne

7 Considérer la part importante des facteurs liés aux changements climatiques, dans l’optique d’une adaptation optimum de l’écosystème forestier en se basant sur le bon fonctionnement des milieux, la dynamique de la biodiversité,

1 /

7.1 Assurer la cohérence entre les itinéraires sylvicoles et les caractéristiques du milieu

1 /

7.2 Expérimenter des itinéraires sylvicoles atypiques 1 /

7.3 Assurer la dynamique de la biodiversité (lutte contre l’érosion de la biodiversité) 1 /

8 Intégrer la prévention, la veille et la lutte vis-à-vis des pathologies sanitaires 1 /

9 Spécifier et partager les enjeux liés aux forêts en relation avec les évolutions en cours et/ou à venir dans les documents d’urbanisme, notamment dans la perspective de la mise en place de la trame verte, bleue, brune et noire, des continuités socio-écologiques et les espaces d’interface entre forêt et autres milieux.

1 5

10 Favoriser la connaissance et les expérimentations en forêt communale. 2 10

11 Utiliser les outils informatiques pour mutualiser les connaissances, entre autres, SIGOGNE

2 10

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2 - Fonction sociale de la forêt

A. Paroles d’usagers

La démarche Besançon Naturellement Forestière (BNF) a permis aux usagers de la forêt d’exprimer leurs attentes et leur perception / conception de cet espace. Ci-dessous, quelques citations extraites des ateliers participatifs et des contributions complémentaires.

B. Du côté de la Ville de Besançon…

De nombreux aspects évoqués lors de la démarche concordent avec des ambitions de la Ville de Besançon ou font écho au travail d’expertise qu’elle mène sur sa forêt, en relation avec l’ensemble du territoire : le développement du lien entre des publics divers et la forêt bisontine par l’accueil d’usages diversifiés, la connaissance de la forêt dans ses différentes dimensions : écosystème forestier, gestion, poésie, la mise en valeur des motifs ordinaires et extraordinaires de la forêt bisontine, le travail sur la dimension paysagère dans le cadre des actions de gestion sylvicoles…

Pour compléter, la Ville ajoute les points suivants :

La forêt comme élément d’attractivité de la ville et du territoire

La gestion des équipements, déchets

L’organisation de la fréquentation et la mise en place de règles d’usages pour concilier les différentes pratiques et assurer leur cohérence avec le bon fonctionnement du milieu forestier.

« Fonction éducative importante »

« Un vrai patrimoine archéologique et

artistique à mettre en valeur, cela incite au

respect »

« Favoriser la naturalité

pour développer

cette impression

d’immersion dans la nature »

« Lieu d’activités physiques »

« Vivre ensemble »

« Quête de solitude, se ressourcer, effets bénéfiques

sur la santé »

« Chasse »

« Quête de solitude, se ressourcer, effets

bénéfiques sur la santé »

« Je cours beaucoup à

Chailluz et on s’y perd

souvent »

« Conflits d’usage de la

forêt » « Organiser sur place quelques journées

d’éducation à l’environnement »

« Améliorer la communication »

« La gestion de nos forêts périurbaines doit

intégrer le risque de surfréquentation et de

dégradation subséquente »

« Récolte de fruits, de champignons »

« Découverte du milieu naturel (faune, flore) »

«Importance du site des Grandes

Baraques, lieu stratégique de

Chailluz»

« Ecole de la forêt » « Loisirs culturels et sportifs »

« Communiquer sur les différentes

fonctions de la forêt et les métiers »

« Le repos du citadin, le bon

air, la vraie nature, la

contemplation des paysages»

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C. Fonction sociale de la forêt : nos objectifs

Définition des usages

1 Préserver une diversité des usages : récréatifs, sportifs, culturels, méditatifs… 1 /

2 Inscrire la forêt communale dans le projet Outdoor « Grandes Heures Nature » 1 /

3 Favoriser des usages en adéquation avec une utilisation respectueuse du milieu forestier.

1 /

Organisation des usages

4 Actualiser l’organisation de l’accueil du public pour répondre aux différents usages tout en préservant le milieu vis-à-vis de la fréquentation, évitant les conflits d’usage et proposer des lieux accessibles, identifiables.

Un schéma d’accueil du public pour permettre de redéfinir : le nombre, la hiérarchie (principales, secondaires) et la localisation des portes d’entrée de la forêt, les lieux d’accueil, les zones de fréquentation et les zones plus préservées, les circulations, les besoins en termes d’équipements.

1 5

5 Actualiser, unifier et médiatiser le règlement des usages. 2 10

6 Améliorer la signalétique, renommer les lieux et permettre leur géolocalisation 2 10

7 Travailler le rapport à la forêt pour les riverains. 2 10

Paysage et patrimoine

8 Concilier gestion forestière et identité paysagère : penser une gestion en adéquation avec les caractères paysagers.

2 /

8.1 Lors des actions de gestion sylvicole, travailler l’image et l’explication des coupes de bois et des travaux connexes :

Limiter la surface des coupes à blanc et travailler leur forme en adéquation avec les caractères de la parcelle.

Travailler sur l’implantation, le tracé et perception des cloisonnements dans les parcelles où leur présence est indispensable.

Prendre en compte la perception des tas de bois en forêt.

1 5

8.2 Identifier et prendre en considération des arbres ou autres individus remarquables 3 15

8.3 Révéler les caractères et les qualités de la biodiversité ordinaire de la forêt 2 10

8.4 Identifier et mettre en valeur les lieux d’expression des caractères ou milieux particuliers de la forêt : dolines, lapiaz, zones de chaille, barrières rocheuses…

3 15

8.5 Ménager de nouveaux points de vue, de nouvelles clairières 3 15

9 Concilier gestion forestière et patrimoine 1 /

9.1 Tenir compte des éléments de patrimoine (archéologique, vernaculaire…) dans le choix puis la conduite de la gestion sylvicole.

1 /

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17

9.2 Identifier, préserver et valoriser des lieux et éléments patrimoniaux : lieux emblématiques du patrimoine archéologique, historique (hors forts) et vernaculaire.

2 10

Education, découverte et communication

10 Conforter la dimension éducation et découverte pour tous les publics, sur différents sujets (environnement, services écosystémiques, production de bois…) et par différents moyens

2 10

10.1 Organiser des évènements phares autour des différentes fonctions de la forêt

2 10

10.2 Repenser l’activité de la PEF et la vocation des enclos animaliers 2 10

10.3 Mettre en place des parcours d’interprétation 3 15

11 Développer l’information sur la gestion forestière, les actions menées chaque année sur la forêt, les usages de la forêt et du bois, le patrimoine historique, les pathologies végétales et animales…

1 5

12 Mobiliser le public autour d’actions participatives (inventaires, sciences participatives ou autres)

2 10

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3 - Fonction écologique de la forêt

A. Paroles d’usagers

La démarche Besançon Naturellement Forestière (BNF) a permis aux usagers de la forêt d’exprimer leurs attentes et leur conception de cet espace. Ci-dessous, quelques citations extraites des ateliers participatifs et des contributions complémentaires.

B. Du côté de la Ville de Besançon…

De nombreux aspects évoqués lors de la démarche concordent avec des ambitions de la Ville de Besançon ou font écho au travail d’expertise qu’elle mène sur sa forêt, en relation avec l’ensemble du territoire : la nécessité de développer la connaissance du milieu et de sa dynamique sur le long terme, la gestion des lieux d’interface, la diversité des milieux et les peuplements forestiers, la présence et la densité des arbres mâtures, la protection du sol (structure et vivant)…

Pour compléter, la Ville ajoute les points suivants :

La mise en place d’une trame verte, bleue, brune et noire à l’échelle de la forêt et au-delà

La gestion des coûts d’interventions destinées à l’amélioration de la biodiversité : travail sur les lisières par exemple,

La gestion du calendrier des exploitations en fonction des rythmes biologiques, de la météo,

Une gestion sylvicole en relation avec le contexte karstique et avec les caractères du milieu

Dynamique des populations animales

« Améliorer la connaissance de la

faune et de la flore et des habitats, des sols,

des ressources en eau »

« Laisser vieillir les arbres (idée de forêt mature) »

« Inventaire et suivi des indices de changements écologiques »

« Réseau de très vieux arbres »

« Peuplements diversifiés (âge, essences) »

« Choix inadapté au contexte > perte de biodiversité »

« Maintenir des niches écologiques et améliorer leur connaissance »

« Mieux connaitre les impacts de la gestion forestière ancienne et actuelle sur la biodiversité »

« Inventaire et suivi des indices de changements écologiques »

« Garder des zones non aménagées afin

de conserver la biodiversité » »

« Eviter les coupes à blanc (sauf nécessité) »

« Utiliser la forêt de Besançon

comme laboratoire de recherche »

« Diversification des essences dans les

plantations »

« Ne pas oublier la gestion des lisières, des clairières, des pré-bois »

« Mieux connaitre les impacts de la gestion forestière ancienne et

actuelle sur la biodiversité »

« Préserver les sols (érosion, mycellaire, eau, faune, matière organique)

»

« Faire une sylviculture au plus près des stations forestières »

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C. Fonction écologique de la forêt : nos objectifs.

Connaissance / recherche

1 Améliorer la connaissance des différents milieux forestiers présents dans les forêts communales pour définir les enjeux spécifiques de chaque lieu, identifier les potentialités et les vulnérabilités, les enjeux et adapter la gestion en conséquence

1 /

1.1 Réaliser des inventaires Faune Flore Habitat 1 5

1.2 Réaliser une évaluation des impacts de la gestion sylvicole 1 5

1.3 Etablir un recensement des lieux à enjeux 1 5

1.4 Mettre en place un système de suivi dans le temps

(placettes permanentes ou autres) 3 15

2 Favoriser la recherche et les expérimentations

(partenariat avec l’université et les organismes environnementaux) 2 10

3 Médiatiser la connaissance grâce à des sorties, des panneaux et par des outils numériques

2 10

Milieux

4 Travailler au bénéfice de la diversité et de la fonctionnalité des milieux 1 5

4.1 Prévoir la présence de lisières constituées dans la gestion forestière et inclure leur gestion dans le plan d’aménagement

1 5

4.2 Prévoir des itinéraires sylvicoles et une gestion en relation étroite avec les caractères particuliers de certaines zones de forêts : versants nord et frais, vallons et zones humides (bois d’Aglans)…

1 5

4.3 Penser la gestion des clairières, des pré-bois 1 5

4.4 Penser l’interface entre forêt et milieu urbain tant en sa qualité d’écotone que vis-à-vis de la prévention des incendies

2 10

5 Adapter la gestion sylvicole au milieu 1 5

6 Protéger les milieux vulnérables 1 5

6.1 Définir des itinéraires sylvicoles ou des clauses spécifiques 1 5

6.2 Protéger les sols présentant des vulnérabilités vis-à-vis du tassement et des risques d’appauvrissement

1 5

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Biodiversité

7 Améliorer la biodiversité ordinaire et extraordinaire en forêt 1 /

7.1 Créer des réseaux de parcelles, lieux ou arbres réservoirs au sein de chaque massif sur différents types de stations pour arriver à un total de 10% de la surface tout en ménageant des continuités et, en dehors de ces réservoirs et ilôts, arriver à une densité moyenne de 5 arbres habitat/ha

Etudier la faisabilité d’une extension de la RBI de la Dame Blanche Côté Chailluz la mise en place de mesures type « Natura 2000 »

1 10

7.2 Favoriser la diversité des essences

Travailler des itinéraires sylvicoles au profit de la diversité des essences

Lors des plantations, adapter l’essence retenue aux stations et prévoir 20 à 25% de diversité, avec notamment des arbres avec un fleurissement intéressant pour les pollinisateurs

1 /

7.3 Assurer l’adéquation entre la dynamique des populations animales ou végétales et le milieu

1 /

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4 - Fonction économique de la forêt

A. Paroles d’usagers

La démarche Besançon Naturellement Forestière (BNF) a permis aux usagers de la forêt d’exprimer leurs attentes et leur conception de cet espace. Issu des ateliers participatifs, le verbatim plus bas a été traduit dans les objectifs communaux.

B. Du côté de la Ville de Besançon…

De nombreux aspects évoqués lors de la démarche concordent avec des ambitions de la Ville de Besançon ou font écho au travail d’expertise qu’elle mène sur sa forêt, en relation avec l’ensemble du territoire : l’adéquation entre le volume de prélèvement de bois et les potentialités / vulnérabilité du milieu forestier sur le long terme et la garantie des potentialités des forêts pour l’avenir, l’économie circulaire du secteur forêt-bois, l’état sanitaire des forêts vis-à-vis des pathogènes, l’impact de certaines formes d’exploitations mécanisées sur le milieu forestier…

Pour compléter, la Ville ajoute les points suivants :

Une valorisation des bois diversifiée et qui participe au maintien de l’économie et des emplois locaux de la filière bois.

La gestion du déficit des forêts communales.

La gestion des contraintes économiques liées à la tenue des exploitations (inscription dans une filière économique marquée par une mécanisation croissante, risque de voir du bois non vendu…), au renouvellement de la forêt.

« Ne pas augmenter le pression économique sur la forêt »

« La fonction économique ne doit pas être mal vue par rapport aux fonctions sociales et écologiques »

« Une exploitation raisonnée et un respect des chemins, trop souvent défoncés par les exploitants »

« Toutes les ouvertures (coupes à blanc de plus de 0,5 ha) sont à proscrire. »

« Un trop grand nombre de coupes de bois »

« Il faudrait chiffrer (dépenses / recettes) les services rendus par la forêt, les services écosystémiques au sens large »

« Maladies du bois (insectes ou autres) »

« Exigences de durabilité »

« Tassement, destruction du sol lors de l’exploitation »

« Trop de coupes par rapport à la

régénération actuelle »

« Quel est l’impact de la chaufferie bois de Planoise sur la forêt de Chailluz ?»

« Valoriser le bois localement, valoriser la construction locale en bois > immobilisation durable du carbone > circuits courts»

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C. Fonction économique de la forêt : nos objectifs

Renouvellement de la forêt

1 Favoriser un renouvellement naturel, même partiel dès que cela est possible. 1 /

2 Concentrer l’effort et les investissements de renouvellement sur les parcelles avec un bon potentiel et développer des itinéraires sylvicoles spécifiques sur les parcelles pauvres ou ruinées

1 /

3 Développer des itinéraires sylvicoles expérimentaux pour accompagner l’adaptation aux changements climatiques et lutter contre l’effondrement de la biodiversité

1 /

4 Approfondir la connaissance et rechercher les retours d’expériences pour arbitrer le moment et le mode de régénération

1 /

Exploitation du bois

5 Prévoir des rotations de coupe en adéquation avec le bon fonctionnement du milieu forestier

1 /

6 Assurer des exploitations compatible avec les enjeux écologiques et sociétaux 1 /

6.1 Utiliser de façon adaptée, non systématique, des cloisonnements d’exploitation, en fonction des objectifs, caractéristiques et enjeux de chaque parcelle.

1 /

6.2 Adapter les modes d’exploitation aux caractéristiques des parcelles (dimension écologique et sociale)

Etablir des clauses spécifiques pour orienter les périodes et les modes d’exploitation, les lieux, les milieux et éléments de patrimoine à protéger, notamment sur les parcelles qui présentent des vulnérabilités liées au milieu ou au patrimoine.

2 10

6.3 Eviter l’emploi d’engins incompatibles avec certaines clauses liées au milieu (exemple : maintien des rémanents, préservation de milieux particuliers comme les lapiaz, du patrimoine archéologique…)

1 /

6.4 Assurer un suivi régulier des exploitations 1 /

6.5 Maintenir l’ensemble des rémanents sur site pour éviter la décapitalisation du sol. 1 /

Valorisation du bois

7 Assurer la diversité de l’usage des bois exploités 1 /

7.1 Assurer une valorisation optimum de chacun des produits 1 /

7.2 Valoriser prioritairement en bois d’œuvre (construction, menuiserie, usages nobles du bois…)

1 /

7.3 Valoriser de façon partagée entre bois d’industrie et bois énergie / bois de chauffage ce qui ne peut pas être valorisé en bois d’œuvre

1 /

8 Contribuer aux circuits courts 1 /

8.1 Contribuer à l’approvisionnement du chauffage urbain de Besançon par la valorisation en bois énergie d’une partie du bois issu des exploitations planifiées dans le cadre du plan d’aménagement.

1 /

8.2 Favoriser différentes formes d’économie circulaire

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9 Assurer la diversité des modes de ventes. Le mode de vente des produits est à étudier en fonction des parcelles et des modes d’exploitation qui sont adaptés au peuplement, au milieu, à la dimension paysagère des parcelles concernées, mais également au contexte structurel et conjoncturel du marché du bois

1 /

Information

10 Assurer l’information, l’explication et la transparence des gestes sylvicoles effectués en forêt et notamment des coupes et destination des bois.

1 /

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LEXIQUE

Arbre réservoir

= arbre réservoir de biodiversité.

Les réservoirs de biodiversité sont des espaces dans lesquels la biodiversité, rare ou commune, menacée ou non menacée, est la plus riche ou la mieux représentée.

Baliveau Arbre de 2 à 3 ans dans une pépinière.

Bois d’oeuvre Bois destiné au sciage, au tranchage et au déroulage. C’est le bois de meilleure qualité, utilisé en construction, menuiserie…

Bois d’industrie Bois destiné à la fabrication des pâtes de cellulose, des panneaux de fibres, des panneaux de particules. Ce même bois réduit en plaquettes ou particules

Bois énergie Bois destiné à alimenter les systèmes de chauffage

Cloisonnements Système de voies tracées dans une portion de forêt pour en faciliter l'exploitation

Débardage Transport des bois après abattage et façonnage depuis le lieu où ils ont été abattus jusqu'en bordure d'une voie carrossable.

Ecosystème Système formé par un environnement (biotope) et par l'ensemble des espèces (biocénose) qui y vivent, s'y nourrissent et s'y reproduisent

Ecotone Un écotone est une zone de transition écologique entre plusieurs écosystèmes.

Essence d’arbre Espèce d’arbre

Grume Tronc coupé, ébranché et revêtu de son écorce

Houppier Ensemble des branches et rameaux d’un arbre

Ïlot de vieillissement :

Portions de forêt où l’âge d’exploitabilité du peuplement sera dépassé d’une à quelques décennies sans pour autant abandonner les arbres à leur sort.

Ilot de sénescence

Portion de forêt abandonnée à sa libre évolution. Les arbres les plus âgés sont délibérément laissés jusqu’à leur mort et leur humification complète. Aucune intervention n’est réalisée dans la régénération naturelle éventuelle qui se met en place.

Itinéraire sylvicole Ensemble des actions destinées à conduire l’évolution d’un peuplement forestier

Karst Région de formation calcaire caractérisée par la prépondérance du drainage souterrain et par le développement d'une topographie originale due à la corrosion de la roche (grottes, gouffres, résurgences, etc.)

Karstique Qui a rapport avec la topographie superficielle ou souterraine des pays calcaires.

Lapiaz Forme mineure la plus caractéristique du karst, rainure plus ou moins profonde résultant de la dissolution du calcaire en surface et se présentant en groupements denses

Ligneux Qui est constitutif du bois

Parcelle ruinée Parcelle sui ne présente plus d’arbres à même de jouer le rôle de semencier pour assurer le renouvellement du peuplement.

Peuplement Association de végétaux ligneux, constituant un tout bien distinct, objet d'un traitement déterminé avec une ou plusieurs essences d'un seul âge ou d'âges multiples

Pré-bois Prairie permanente de montagne où se trouvent des arbres disséminés ou groupés, exploitée à la fois comme pâturage et pour la production de bois

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Régénération

Renouvellement d'un peuplement forestier par divers procédés; peuplement ainsi obtenu.

La régénération est dite naturelle quand elle est obtenue à partir de semis d’arbres en place.

Elle est dite artificielle quand elle est obtenue à partir de plantations.

Rémanent Ce qui reste des arbres que l'on a abattus après avoir enlevé les troncs et les branchages

Réserve biologique intégrale

Espace protégé en milieu forestier, ou en milieu associé à la forêt (landes, mares, tourbières, dunes), laissé en libre évolution pour y étudier la dynamique spontanée des écosystèmes.

Service écosystémique

On appelle "service écosystemique" les avantages retirés par l’Homme de son utilisation actuelle ou future de diverses fonctions des écosystèmes.

Sous-produit Produit secondaire obtenu au cours de la fabrication du produit principal.

Station forestière Etendue de terrain de superficie variable, homogène dans ses conditions physiques et biologiques : mésoclimat, topographie, géomorphologie, sol, composition floristique et structure de la végétation spontanée

Sylviculture Ensemble des techniques permettant la création et l'exploitation rationnelle des forêts tout en assurant leur conservation et leur régénération

Trituration Action de réduire une substance solide en particules ou en pâte, en l'écrasant. Dans le cas du bois, pour la pâte à papier.

Quelques sites internet utiles : Sur les plans d’aménagement : http://www.onf.fr/gestion_durable/sommaire/action_onf/gerer/instrument/@@index.html Sur la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/17150_loi-reconquete-biodiversite_4pagesA4_web_PaP.pdf Sur les services écosystémiques : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/levaluation-francaise-des-ecosystemes-et-des-services-ecosystemiques

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