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OBSERVATION PARTICIPATIVE ET PARTAGÉE RESEAU FAMDT - DONNEES 2012 -

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OBSERVATION PARTICIPATIVE ET PARTAGÉE RESEAU FAMDT

- DONNEES 2012 -

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SOMMAIRE

Démarche et méthodologie - 2 - Profil général - 3 - Spectacle vivant - 6 - Transmission et enseignement - 9 - Documentation et collecte - 11 - Emploi - 12 - Financements - 13 - Besoins et préconisations - 16 -

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DEMARCHE & METHODOLOGIE

La FAMDT est constituée d’adhérents dont la nature de l’activité et des projets, l’implantation géographique, les soutiens sont hétérogènes. A l’heure actuelle, aucun travail d’observation global n’est effectué auprès des acteurs des musiques et danses traditionnelles. Il est urgent de mesurer le poids économique et social que représentent les pratiques induites ou développées dans ce secteur. L’état des lieux permet à chaque adhérent de porter un regard différent sur son action et sa structuration tout en apportant des éléments de comparaison avec les autres structures du secteur. Il doit avant tout être envisagé comme un outil d’information et d’analyse fiable et précis mis à la disposition des adhérents. Il peut être utile dans une perspective d’aide à la décision. Cette approche comparative doit permettre l’élargissement du champ de la réflexion critique mise en œuvre dans la conduite et la constitution des projets de chacun. La mise en place d’une démarche d’observation produit une lisibilité actualisée du secteur permettant : • de dégager des évolutions et des tendances • d’analyser les besoins • d’accompagner les adhérents de manière plus pertinente • la possibilité de mise en place de procédures d’évaluations Elle pourra permettre de participer à la définition de la politique publique en faveur des musiques et danses traditionnelles. La méthodologie retenue quant au recueil des données est basée sur l’accompagnement et l’échange bilatérale des informations (entretiens et rencontres). L’Observation Participative et Partagée (OPP) est un processus continu, basé sur l’implication des adhérents et réalisée via la plateforme GIMIC, mutualisée avec d’autres réseaux professionnels, ainsi que des collectivités territoriales. Il s’agit de s’inscrire dans une démarche participative basée sur l’échange et la transparence visant à avoir une vision claire et globale du secteur. Un tour de France des adhérents à la FAMDT a été mené en 2013 et 2014 par le directeur de la Fédération afin de recueillir les données 2012 de 73 structures sur la plateforme GIMIC. Ce document présente les profils de ces structures et les grandes tendances économiques et sociales au sein du réseau.

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PROFIL GENERAL

RESEAU 73 structures représentant 10 190 adhérents, 9 CMT (Centres de Musiques Traditionnelles en Région) SPECTACLE VIVANT 2 230 représentations, 416 969 spectateurs TRANSMISSION ET ENSEIGNEMENT 440 animateurs, 4 200 élèves en cours réguliers, 3 900 heures de stages DOCUMENTATION ET COLLECTE 22 fonds de documentation ,103 460 heures d’enregistrement dont 17 345 heures traitées

• Un réseau composé en majorité de très petites structures associatives nées entre 1966 et 2009 • Un dynamisme et une diversité d’activités (10 grands types d’activités recensées) • Des emplois fragiles • Une structuration professionnelle récente et inégale • Des sources de financements issues des fonds propres et des collectivités locales

SYNDICALISATION ET AFFILIATIONS Seulement 16,4% sont affiliés à un syndicat d’employeurs (principalement le CNEA, puis le SMA, le PRODISS et SYNDEAC de manière isolée). Cela rejoint les chiffres nationaux qui placent le taux de syndicalisation en France comme l’un des plus bas de l’OCDE. De plus, le syndicalisme est peu élevé dans le secteur culturel et celui de l’éducation populaire qui renvoient à l’idée d’engagement, de militantisme, de faible gratification, de don de soi, ... L’investissement personnel et le bénévolat apparaissent comme acquis. Aussi le fait de se syndiquer ne va pas de soi. Le taux de syndicalisation est plus faible pour les emplois précaires qui sont majoritaires dans notre secteur, que pour les CDI et la fonction publique. 1 En revanche, le taux de couverture conventionnelle est élevé : ce paradoxe apparent renvoie à la singularité du modèle français de relations professionnelles, où les organisations syndicales et patronales négocient pour l'ensemble des salariés de la branche et non pour leurs seuls adhérents, grâce à la procédure d'extension des accords collectifs. 76,7% de nos adhérents appliquent une convention collective. Les justifications d’une non application sont multiples et reposent la plupart du temps sur une méconnaissance de la loi. Le surcoût occasionné par l’application d’une convention est l’argument qui est le plus fréquemment avancé. Le fait de recevoir peu ou pas d’argent public justifie pour d’autres de ne pas appliquer de convention. Parmi les structures adhérentes :

1 Trésor-éco n°129, mai 2014, « La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et perspectives »

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37 % appliquent la Convention collective nationale de l'animation (27 structures) 21,9 % appliquent la Convention collective nationale des entreprises artistiques et culturelles (16 structures) 13,7 % appliquent la Convention Collective Nationale des Entreprises du Secteur Privé du Spectacle Vivant (10 structures) 2,7% appliquant une autre convention collective (2 structures)

Si le taux de syndicalisation est faible, celui d’affiliation à un réseau est important puisque 71,6% des répondants (53 structures) sont membres d’un ou plusieurs réseaux ou fédérations professionnels, en dehors de la FAMDT. Il s’agit surtout de réseaux régionaux (musiques actuelles, patrimoine…). L’appartenance à une Fédération Nationale n’empêche donc pas l’implication dans un réseau local, elle en est complémentaire.

PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL 5 structures (6,8%) sont accréditées par l’UNESCO au titre du PCI et ont participé au montage de dossiers pour l’inscription sur les listes de l’UNESCO. (4 éléments sur la liste représentative et 2 sur la liste de sauvegarde). 47,9 % se retrouvent dans la notion de Patrimoine Culturel Immatériel telle que développée par la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel de l'UNESCO : « On entend par “patrimoine culturel immatériel” les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. »2 Il faut noter que la définition n’étant pas citée dans le questionnaire, il est sous-entendu qu‘elle est connue par le répondant, or ce n’est pas forcément le cas. On peut imaginer que le taux de réponse aurait été différent si la citation avait été énoncée. On s’aperçoit en effet que nombre des acteurs évoluent dans le champ du PCI sans pour autant l’identifier ou s’en revendiquer. DIMENSION EUROPEENNE 23 structures (31,9%) organisent ou participent à un projet de coopération avec des acteurs européens. Pour 9 d’entre elles (37,5%) le projet s’intègre dans un programme européen : LEADER (Liaison Entre Action de Développement de l’Economie Rurale), FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), programme eurorégion euro-méditerranée, fonds Interreg. Pour les autres structures, il s’agit de projets plus informels, basés sur l’échange et la coopération, souvent transfrontalières.

2 «Texte de la Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel». Site de l’UNESCO http://www.unesco.org/culture/ich/fr/convention (Page consultée le 06 février 2015)

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SECTEURS D’ACTIVITES - Répartition des structures par activités menées -

* « Autres activités » : publication de mélodies sur internet, langues, accueil d’associations, formation non professionnelle, lutherie, organisation de salon de lutherie, réflexion sur le métier d’artiste, colloques, recherche organologique, librairie avec lieu de vente, observation de l’économie et des activités culturelles, conseil et accompagnement, médiathèque, projections de films.

- Répartition des structures par secteur d’activité principal -

Clef de lecture : 51% des structures ont une activité liée à l’édition phonographique. Clef de lecture : 48% des structures ont pour activité principale le spectacle vivant. FAMDT, données 2012

Le réseau couvre un champ très large d’activités et est caractérisé par une forte pluriactivité des structures. L’activité la plus menée par les adhérents est le spectacle vivant (93%), suivi des actions culturelles (74%). Le portage d’actions culturelles se retrouve principalement dans les Centres de Musiques Traditionnelles en Région qui ont des projets souvent polyvalents liés à l’animation de réseau, la valorisation et l’accompagnement. Il faut noter que l’édition phonographique arrive en troisième position des activités menées par les adhérents (51%) mais qu’en revanche elle ne fait pas partie des activités principales. Cela peut s’expliquer par les difficultés économiques liées au secteur du disque qui ne permettent pas à une structure de reposer l’essentiel de son projet sur cette activité. Concernant les activités principales des structures, elles sont au nombre de quatre : tout d’abord le spectacle vivant pour 48% des structures, puis la transmission et l’enseignement (30%), la documentation et la collecte (15%) et enfin les actions culturelles (7%).

93% 74%

51% 50%

43% 37%

34% 30%

29% 8%

7%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Spectacle vivant Actions culturelles

Edition phonographique Transmission & enseignement

Documentation & collecte Autres activités

Edition de livres Formation professionnelle

Exposition Radio

Muséographie

SPECTACLE VIVANT 48% TRANSMISSION

& ENSEIGNEMENT

30%

DOCUMENTATION &

COLLECTE 15%

ACTIONS CULTURELLES

7%

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SPECTACLE VIVANT

TYPOLOGIE

- Typologie des acteurs au sein du secteur spectacle vivant -

Clef de lecture : 41% des acteurs du spectacle vivant organisent un ou plusieurs festivals.

FAMDT, données 2012 Au sein du secteur vivant on constate également une pluriactivité. La catégorie la plus représentée est celle des producteurs et/ou tourneurs. Les organisateurs occasionnels3 sont également très présents au sein du réseau, que ce soit pour l’organisation de concerts, de bals, de festivals. Le secteur des musiques et danses traditionnelles a longtemps été porté uniquement par des bénévoles et la professionnalisation est récente. En ce sens, on constate que les lieux de diffusion permanents sont peu nombreux. Seulement 6 structures possèdent un lieu de diffusion permanent (dont certains ont plusieurs salles, ou un lieu de la ville pour l’organisation de leur festival annuel, ou un auditorium en plus d’une salle de concerts…), pour des jauges allant de 80 à 660 places. La moitié se trouve en milieu rural, un quart en centre ville, le dernier quart en zone péri-urbaine. 49 festivals sont organisés par 32 structures, majoritairement en milieu rural, les jauges allant de 80 à 10 000.

3 Nous entendons par « organisateurs occasionnels » des structures qui n’ont pas pour activité principale le spectacle vivant et sont dispensées de la licence d’entrepreneur de spectacles lorsqu’elles ne produisent pas plus de 6 représentations dans l’année.

56%

Producteur tourneur

45%

Organisateur occasionnel

41%

Organisateur d'un ou plusieurs festivals

25%

Collectif d'artistes, compagnie

15%

Lieu de diffusion permanent

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LICENCES D’ENTREPRENEUR DE SPECTACLES Bien que les organisateurs occasionnels soient nombreux, 68,5% des adhérents (50 structures) possèdent une licence d’entrepreneur de spectacles. Cela est dû au fait que ces organisateurs produisent plus de six spectacles dans l’année, ce qui révèle que ce ne sont pas des organisateurs ponctuels mais au contraire réguliers. La licence la plus représentée est la licence 2, chiffre en corrélation avec la représentation de la catégorie des producteurs.

• licence 2 : 47 structures, soit 64,4% 4 • licence 3 : 36 structures, soit 49,3% 5 • licence 1 : 14, soit 16,4 % 6

LA PROGRAMMATION / L’ACCUEIL DE SPECTACLES Elle se traduit en 2012 par 2 229 représentations et 416 969 spectateurs. L’esthétique qui arrive en tête des spectacles diffusés, qu’ils soient professionnels ou amateurs, est la musique (87%), puis la danse (62%). D’autres formes artistiques alliant le conte ou des propositions pour la rue sont également représentées (42% et 26%). 55,5% des structures de diffusion programment à la fois des artistes professionnels et des amateurs, 26,5% programment uniquement des professionnels, et 18% programment uniquement des amateurs. On s’aperçoit donc que ces pratiques sont très liées et qu’elles contribuent toutes deux au dynamisme du secteur. La spécificité de ces expressions culturelles est qu’elles se transmettent par des passionnés qui font vivre les répertoires de génération en génération et que le monde professionnel et le monde amateur se côtoient régulièrement et s’enrichissent mutuellement. La fédération travaille donc avec ces deux secteurs en permanence.

4 Licence 2 : producteurs de spectacles ou entrepreneurs de tournées qui ont la responsabilité d’un spectacle et notamment celle d’employeur à l’égard du plateau artistique. 5 Licence 3 : Diffuseurs de spectacles qui ont la charge, dans le cadre d’un contrat, de l’accueil du public, de la billetterie et de la sécurité des spectacles, et les entrepreneurs de tournées

qui n’ont pas la responsabilité directe d’employeur à l’égard du plateau artistique. 6 Licence 1 : exploitants de lieux de spectacles aménagés pour les représentations publiques. L’entrepreneur doit être propriétaire, locataire ou titulaire d’un titre d’occupation du lieu qui

fait l’objet de l’exploitation. Il doit, en outre, avoir suivi un stage de formation à la sécurité des spectacles ou justifier de la présence au sein de son équipe d’une personne titulaire d’une formation sur la sécurité des établissements recevant du public (ERP).

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Presque la moitié des lieux accueillent des artistes professionnels en résidence7 mais ce chiffre est à relativiser très largement puisque le réseau ne comporte que 10 lieux de diffusion permanents... Les conditions de production des artistes sont donc très limitées et freinent le développement des projets professionnels. Un quart des lieux mettent leur salle à disposition8 d’artistes professionnels ou amateurs.

LA PRODUCTION / LA VENTE DE SPECTACLES 1 890 représentations ont été vendues en 2012, allant de 1 à 450 dates par producteur. La moyenne est de 38 représentations vendues mais elle est tirée vers le haut par quelques producteurs qui ont vendu entre 100 et 200 représentations, et un qui en a vendu plus de 200. La médiane, reflétant la réalité de manière plus correcte, se situe à 14 ce qui signifie qu’il y a autant de producteurs qui ont vendu moins de 14 représentations que ceux qui en ont vendu plus de 14. L’esthétique des spectacles produits est plus largement la musique (84%). En terme de production sur le secteur professionnel, la proportion de spectacles de danse est de 43% seulement. La danse relève donc moins du secteur professionnel que la musique, que l’on retrouve majoritairement dans le champ professionnel et dans le champ amateur. ACTIONS CULTURELLES ET PARTENARIATS Quelque soit leur typologie, une très grande part des structures du spectacle vivant (85,5%) développent des actions culturelles mais seulement la moitié bénéficie de financements spécifiques pour ces actions. La majorité à 91% des structures de spectacle vivant nouent des partenariats et mènent des projets avec des acteurs en dehors du champ des musiques et danses traditionnelles, ce qui montre l’ouverture de ce réseau et son aptitude à travailler avec les autres secteurs, allant à l’encontre des clichés parfois véhiculés sur l’entre soi ou l’hermétisme du champ des musiques et danses traditionnelles.

7 Nous entendons par « résidence » des moments de travail mobilisant des artistes professionnels salariés soit par la structure soit par un producteur. 8 Nous entendons par « mise à disposition » la mise à disposition d’une salle de spectacle équipée en son et lumière et/ou d’une salle de répétition et/ou de personnel technique.

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TRANSMISSION ET ENSEIGNEMENT LE PUBLIC 4 171 personnes inscrites pour des cours réguliers de musiques ou danses traditionnelles, pour une moyenne de 99 élèves par structure (moyenne relevée par quelques grosses structures dédiées à l’enseignement). 25% des apprenants ont moins de 25 ans, ce qui confirme qu’une majorité d’adultes suivent ces cours, ateliers, stages. Les stages prennent une place considérable parmi les offres de formation. Dans le réseau de la FAMDT 243 stages (allant jusqu’à 25 dans l’année pour une même structure), 3896 heures et 5535 participants en 2012. Enfin, 40 structures ont mis en place des projets (spectacle, concert…) et/ou des rencontres entre personnes issues des pratiques amateurs et artistes professionnels (musique ou danse ) ces 3 dernières années. Cette indication est importante dans la mesure où elle confirme la complémentarité forte entre le milieu amateur et les artistes professionnels dans le secteur des musiques et danses traditionnelles. LES ANIMATEURS/FORMATEURS 441 animateurs de musique/danse/chant sont recensés au sein des structures adhérentes. Dans 68% des cas ils sont salariés, dans 34% ils sont bénévoles et dans 28% ils sont travailleurs indépendants Dans le cas où les animateurs sont salariés, 20% le sont en CDI temps plein ou partiel et 80% en CDD. La structure est toujours l’employeur direct. Types de contrats pour les animateurs/formateurs salariés :

• CDD d'usage : 16 (28,6%) • CDD temps partiel : 10 (17,9%) • CDI temps plein : 6 (10,7%) • CDI temps partiel : 14 (25,0%) • CDD temps plein : 2 (3,6%) • Contrat Aidé : 2 (3,6%) • Vacation Temps partiel : 2 (3,6%)

Le premier type de contrat est de loin le contrat à durée déterminé.

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Niveau de qualification : nous constatons une grande diversité des statuts, des formations et des parcours. 66% des structures emploient des formateurs qui n’ont pas de diplôme. 36% ont des formateurs titulaires du DE (Diplôme d’Etat), du CA (Certificat d’Aptitude), ou d’autres diplômes ou certificats. Les critères de recrutement les plus fréquemment mis en tant sont la pratique en tant qu’artiste et le niveau de notoriété, le sens de la pédagogie, l’appartenance à leur réseau… La plupart des formateurs ont une vie artistique importante en dehors de l’enseignement, ce qui n’est pas sans poser problème, les statuts d’enseignant et d’artiste professionnel (intermittent) étant relativement incompatibles. Formation continue : seulement 17 structures mettent en place un cycle de formation professionnelle pour leurs formateurs. Contenu des ateliers : Les instruments les plus couramment enseignés sont l’accordéon diatonique (proposé par 57% des structures ayant une activité de transmission), puis le violon (50%), la cornemuse (34%), la vielle (23%), la flûte (21%). Entre 10 et 20% : percussions, puis la guitare, puis la harpe. 52,1% des structures disent s’appuyer sur un projet pédagogique. (Dans les faits elles sont nombreuses à disposer de projets qui ne sont pas à jour ou à être dans l’incapacité de les produire…) Si le mode de transmission est principalement oral, la tendance à un enseignement souvent mixte (oral et écrit) se confirme. Mais l’écrit ne renvoie pas toujours à un enseignement de type « solfège » classique. Il est fréquent qu’il s’opère à partir de tablatures (pour l’accordéon diatonique par exemple). Notre état des lieux permet de constater que les cours continuent d’être essentiellement collectifs.

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DOCUMENTATION ET COLLECTE Parmi les adhérents de la FAMDT, 31 structures possèdent des fonds documentaires (sonores, audiovisuels, ouvrages, objets…) et 23 d’entre elles (74,2%) mettent ces fonds à disposition du public. Cette donnée est importante dans la mesure où elle indique la nécessité d’un travail conséquent pour numériser et valoriser des fonds dont la plupart ont un intérêt indéniable. 80% de ces structures sont engagées dans des actions de recherche. 71% conduisaient encore des actions de collecte en 2012. Nous devons nous pencher sur cette information et valoriser les compétences et les savoirs faire des collecteurs. La majorité des structures (29) sont propriétaires de leurs fonds, mais 19 structures ont également des fonds dont le propriétaire est un tiers (particuliers, associations, collectivités). 58% ont passé des conventions pour le dépôt de ces fonds et 42% n’en n’ont pas passé. 103 460 heures d’enregistrement, dont 17 345 heures traitées. 22 structures (71%) développent des actions de valorisation de ces fonds. Les types de valorisation sont multiples : publication livre, CD, livre-CD, éditions de magazine, expositions, créations, éducation artistique et culturelle, supports pédagogiques, journées du patrimoine, projections commentées d’archives audiovisuelles, colloques, conférences, concerts, bals, spectacles, diffusion et éditorialisation sur le web, actions culturelles dans les écoles de musiques, dans les universités, formation, plaquettes de présentation et d’information. 24 structures (77,4%) ont des moyens humains dédiés en interne à la politique documentaire dont 17 ont des moyens humains dédiés au collectage. 27 structures (87,1%) disposent d’un parc matériel dédié au son ou à la vidéo. Moins de la moitié des structures (48%) disposent de financements spécifiques sur la documentation et seulement 23,3% bénéficient d’un financement spécifique sur le collectage. Le fonctionnement des centres de documentation repose donc sur les moyens humains déployés en interne avec un parc matériel dont ils sont propriétaires. Les financements sont des ressources propres ou des financement destinés à des projets ou à d’autres activités de la structure, mais pas fléchés spécifiquement sur la documentation et la collecte.

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EMPLOI

Une très grande majorité de nos adhérents ont eu recours à l’emploi salarié (89%) en 2012. Le total des CDI est de 199 ETP9 (pour une médiane à 2 ETP) et le total des CDD est de 30 ETP. Nos adhérents privilégient donc le CDI au CDD ce qui peut laisser penser que les équipes sont relativement stables. Cependant, 43% des adhérents ont eu recours à l’emploi aidé sur la même période pour un total de 51 postes (pour 32 ETP). Il s’agissait principalement de CUI-CAE (37,8%) ou d’Emplois Tremplins (21,6%). Les intermittents sont très présents chez nos adhérents. Ainsi 1 547 artistes (pour 87 626 heures soit 35 ETP) relevant de l’annexe X et 251 techniciens et administratifs (pour 14 037 heures soit 20 ETP) relevant de l’annexe VIII ont été embauchés directement par les adhérents de la FAMDT. A ces chiffres s’ajoutent toutes les équipes artistiques et les compagnies qui ont facturé directement leurs prestations à travers des contrats de cession notamment. Les adhérents ont également fait appel à de nombreux bénévoles (soit par choix, soit par nécessité économique), nous dénombrons 3 950 bénévoles actifs au sein de notre réseau. Leurs fonctions vont du barman de festival au président de l’association en passant par des postes d’administrateurs.

9 Equivalent Temps Plein

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FINANCEMENTS Les adhérents évoluent en grande majorité en dehors du secteur concurrentiel puisque 71,2% ne sont pas assujettis à la TVA. L’équilibre budgétaire des structures adhérentes est très fragile avec une médiane de résultat à 1 000€. Le total des charges d’exploitation s’élève à 20 449 758 €, pour une médiane situé à 171 120 €. Les charges de personnel représentent plus de la moitié (60.3%) des charges d’exploitations de nos adhérents avec une médiane à 103 154€ pour un total de 11 383 061€. Le total des charges s’élève quant à lui à 22 239 264€ avec une très grande disparité au sein de notre réseau (la plus petite structure ayant un total de charges à 1 675€ et la plus importante à 3 574 824€). Le chiffre d’affaires correspondant aux prestations de services et aux ventes de marchandises représente 7 721 391€ (avec une médiane à 61 281€). L’ensemble des subventions publiques atteint 12 092 619€ avec une médiane à 60 500€. 88,9% des répondants déclarent percevoir des subventions mais on constate de fortes disparités puisque la valeur minimale est à 150€ et la plus grande est à 2 859 544€. Par ailleurs, il s’avère que pour la majorité il s’agit de subventions au projet et non pas de subvention de fonctionnement. Le développement sur le long terme et la pérennisation des structures sont donc compliqués. Les aides à l’emploi totalisent 285 506€ (avec une médiane à 11 514€), les aides des organismes professionnels et des sociétés civiles représentent 332 624€ (avec une médiane à 10 000€) et la somme du mécénat, des dons, du sponsoring et des partenariats est égale à 279 944€.

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- Origine des produits -

- Montant des financements publics -

Clef de lecture : Les subventions publiques représentent 56% du total des produits des structures du réseau Clef de lecture : La somme des financements versés par l’Etat aux structures du réseau s’élève à 1,5 millions d’euros contre 8,7 millions d’euros pour les Collectivités. Sources : FAMDT, données 2012

Subventions publiques

56%

Chiffre d'affaires 37%

Sociétés civiles 2%

Mécénat et dons 1%

Aides à l'emploi

1% Autres

3%

0

1 000 000

2 000 000

3 000 000

4 000 000

5 000 000

6 000 000

7 000 000

8 000 000

9 000 000

Etat Collectivités

1 528 319 €

8 706 074 €

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- Répartition des financeurs publics chez les adhérents subventionnés -

Clef de lecture : 40 % des structures subventionnées reçoivent des aides de leur commune

Sources : FAMDT, données 2012

Municipalités 40%

Conseils régionaux

31%

Conseils généraux

12%

Ministère de la Culture (10%

DRAC - 2% Administration

centrale) 12%

Regroupements communaux

4%

Autres ministères 1%

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BESOINS ET PRECONISATIONS

L’état des lieux que nous avons mené permet de disposer aujourd’hui d’une connaissance plus fine de nos adhérents. Cette connaissance repose sur des données quantitatives et qualitatives qui nous ont été transmises de façon déclarative. Nos préconisations résultent de l’analyse de ces données et des grandes tendances observées.

La nécessité de la mise en réseau, de l’accompagnement et du conseil apparaît clairement. La demande est exprimée par nos adhérents et confortée par les besoins que nous avons repérés : le secteur des musiques et danses traditionnelles a pris du retard en matière de structuration et de professionnalisation. A titre d’exemples, très peu de nos adhérents acquittent la taxe sur les entrées et accèdent aux aides du Centre National des Variétés (CNV). Le taux de syndicalisation est lui aussi particulièrement faible. Lors de plusieurs rencontres in–situ avec les adhérents, le Directeur de la FAMDT a pointé la nécessité d’une licence d’entrepreneur de spectacles obligatoire au-delà de six représentations par an. Le nombre important d’organisateurs occasionnels parmi nos adhérents nous incite à développer la ressource et le conseil : la législation du spectacle est complexe et nécessite des conseils fiables. Nous devrons porter une attention particulière à la veille juridique et à la transmission régulière d’informations à nos adhérents. De ce point de vue, l’adhésion de la FAMDT à l’UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles), au CNEA (Conseil National des Employeurs d’Avenir) et au SMA (Syndicat des Musiques Actuelles) permet de relayer l’actualité professionnelle et juridique. Ce relais est d’autant plus important que de nombreux adhérents n’appliquent pas de convention collective et manquent de données pour gérer le social. La FAMDT doit se positionner comme centre de ressources pour ses adhérents et, au-delà, pour l’ensemble des acteurs des musiques et danses traditionnelles du territoire national. La base de données dont nous disposons aujourd’hui pourrait être à terme fusionnée avec celle de l’IRMA/CIMT et mise à jour par nos soins (avec l’aide de partenaires et l’implication de nos adhérents). Le besoin de mise en réseau est aussi justifié par la fréquente méconnaissance des acteurs agissant sur un même territoire.

La demande de mise en réseau émane aussi des artistes et des équipes artistiques qui rencontrent de grandes difficultés pour trouver des moyens de production décents. Par ailleurs, les spectacles créés au sein de notre réseau se diffusent mal (sauf exceptions). L’Office National de Diffusion Artistique (ONDA) a repéré un nombre très limité de projets dont il est susceptible de favoriser la diffusion.

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Les initiatives envisagées pour les trois prochaines années : - sensibiliser les scènes généralistes (et spécialisées) aux créations des artistes de notre secteur, - fédérer les producteurs, coproducteurs, pré-acheteurs potentiels autour de projets artistiques forts, - travailler à la valorisation et au renforcement des lieux de diffusion spécialisés, notamment en incitant à leur labellisation, - animer une liste de diffusion pour les porteurs de projets des musiques traditionnelles et du monde, - initier des partenariats avec des festivals fréquentés par les diffuseurs afin d’y présenter un ou plusieurs plateaux artistiques, - aider les équipes artistiques à se doter d’outils professionnels de promotion (missions photos, vidéos, sites, etc.), - dans une perspective de développement, initier des partenariats européens et internationaux. A noter que cette ouverture à l’international est aussi souhaitée par de nombreux organisateurs, responsables de lieux de formation et par les dirigeants des lieux de diffusion.

Nos adhérents expriment le besoin d’être mieux entendus et reconnus par les institutions et les médias : le travail de lobbying leur

semble plus que jamais nécessaire. Le projet de la FAMDT doit prendre en compte cette dimension. Parmi les préconisations : échanges avec les responsables de l’audiovisuel public, rencontres avec les sociétés civiles, etc…

L’une des caractéristiques des structures adhérentes à la FAMDT est la prédominance des associations loi 1901. Cette caractéristique induit une présence très importante des bénévoles, à la fois dans la gouvernance et dans la mise en œuvre des actions au sein des organisations. Les difficultés et les questions sont récurrentes sur les questions de gouvernance et de gestion des personnels. Elles sont encore plus nombreuses sur la question du renouvellement générationnel au sein des associations. Cette question n’est pas propre aux secteur des Musiques et Danses Traditionnelles mais elle se pose de façon cruciale pour un grand nombre de nos adhérents et ces structures pourraient être amenées à disparaître faute de cadres investis et motivés. La FAMDT doit agir sur ce chantier du renouvellement au sein des associations, de la place occupée par les jeunes, la parité hommes/femmes… Nous proposons d’organiser des temps de réflexion et des formations avec le soutien du Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA). Plusieurs questions complémentaires devront être abordées : la responsabilité d’employeur et la délégation, le bénévolat, les coopérations à l’échelle d’un territoire…

Sur les champs de la transmission et de la formation, les besoins sont nombreux et nous devrons prioriser nos actions : - compléter l’état des lieux national des lieux de formation (écoles publiques et associatives) de façon à mieux identifier les propositions et les éventuelles carences,

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- tenant compte de la faiblesse de proposition en matière de formation continue des intervenants, nous devrons soutenir et co-organiser des rencontres professionnelles et des actions de formation adaptées, (par exemple, un travail autour du projet d’établissement ou projet pédagogique, paraît opportun). Le statut des professeurs de musique et de danse devra faire l’objet d’initiatives spécifiques (constitution d’un dossier « boîte à outils » ?). - la formation professionnelle des enseignants et des musiciens doit être encouragée et soutenue (par exemple, initiative des Bourses de compagnonnage ADAMI). - l’état des lieux a mis en évidence la fréquente absence de liens entre conservatoires et écoles associatives d’un même territoire. Nous devrons faire connaître et valoriser des exemples de collaborations réussies, imaginer des actions de médiation permettant de rapprocher des acteurs souvent très complémentaires.

La production phonographique est la troisième activité de nos adhérents après le spectacle vivant. Par ailleurs, plus de la moitié d’entre eux produisent des disques et différents supports audios ou audiovisuels. Si l’enregistrement semble ne pas poser de problèmes particuliers du fait de la généralisation d’outils performants (ex: home studios), la distribution et la vente de ces supports sont sources de grandes difficultés. Les producteurs de disques de notre secteur n’échappent pas à la crise liée à la mévente du disque et la FAMDT pourra initier plusieurs types d’action : - fédérer les acteurs de ce champ et faciliter l’accès du grand public à une base de données aussi exhaustive que possible, - prendre des initiatives visant à favoriser la distribution des disques, informer sur les différentes plateformes de téléchargement…

Documentation : l’état des lieux met en évidence le manque de moyens financiers et humains des centres de documentation qui produisent néanmoins un travail considérable. La FAMDT devra poursuivre le travail d’animation de la commission documentation et travailler à valoriser les fonds et le travail des collecteurs. Le partenariat avec la BnF (Bibliothèque nationale de France) devra être poursuivi et développé. A terme, la fédération devra se mettre en ordre de marche de façon à pouvoir répondre (en partenariat avec les centres de documentation intéressés) à des appels à projets qui sont assez fréquents dans ce domaine. Le Portail du Patrimoine Oral (PPO) est un outil précieux que nous devrons continuer de qualifier et de faire connaître aussi largement que possible.

Les financements : la fragilité de l’économie de la plupart des structures adhérentes à la FAMDT est flagrante. Dans le contexte de baisse généralisée des financements publics et la difficulté de générer des recettes propres conséquentes, le rôle d’information et de ressource de la fédération est important : les collectivités territoriales sont les premiers financeurs des structures adhérentes. Les enjeux de la réforme territoriale en cours doivent être bien compris et nous aurons à cœur de mener à bien un travail de pédagogie et de fédérer les acteurs des musiques et danses traditionnelles du monde région par région.

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Nous organiserons une veille juridique et documentaire et prendrons des initiatives : - sur la question du choix de la structure juridique (association, société anonyme, coopérative, etc.), - sur les thématiques des modèles économiques, de l’économie sociale et solidaire, de l’entrepreneuriat culturel.

Une demande de travail sur « le sens » et sur la danse : A l’occasion de cet état des lieux, de nombreux adhérents ont exprimé leur attente d’une fédération capable d’initier des réflexions, d’élaborer des contenus théoriques, de produire des documents de référence susceptibles de les aider dans la mise en œuvre de leurs projets. A cette fin, la FAMDT a initié en 2014 une commission « Recherche » dont la mission est précisément de mobiliser des chercheurs de tous horizons et des porteurs de projets, d’organiser des rencontres professionnelles et des colloques, de concevoir et de faire paraître des documents de référence sur les questions qui animent le champ des musiques et danses traditionnelles du monde. La commission « Danse » de la FAMDT, après plusieurs années d’un travail qui a mobilisé un grand nombre d’acteurs (travail portant notamment sur le projet de création d’un Diplôme d’Etat de professeur de danse traditionnelle) a cessé de fonctionner faute de motivation. Or, de nombreux acteurs (encadrants, responsables associatifs) souhaitent aujourd’hui remettre la question de la place de la danse dans notre secteur au cœur du débat. De fait, les actions de la FAMDT ont principalement concerné la musique ces dernières années. Nous organiserons en 2015/2016 un temps fort autour de la danse, qui permettra de faire un point sur les initiatives en cours et l’état de la recherche. Cette rencontre nationale sera l’occasion de définir des chantiers prioritaires pour la fédération sur ce champ spécifique.

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OBSERVATION PARTICIPATIVE ET PARTAGEE – MARS 2015

Données 2012

Merci à tous les adhérents pour leur participation.

Fédération des Associations de Musiques & Danses Traditionnelles 35 rue Crucy - 44000 Nantes

02 85 52 67 04 / [email protected] / www.famdt.com