objectif 2030 - ademe · 2021. 2. 4. · 6 sur fond de 21e conférence internationale sur le...

OBJECTIF 203010 familles, 10 scénarios pour un mode de vie plus durable

ADEME & WE DEMAIN ÉDITIONS

WWW.ADEME.FR

À PROPOS DE L’ADEME

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie

et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l’agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales,

des pouvoirs publics et du grand public ses capacités d’expertise et de conseil.

Elle aide en outre au financement des projets, de la recherche à la mise en œuvre, et ce dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité

énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit. L’ADEME est un établissement public sous la tutelle du ministère de l’Écologie,

du Développement durable et de l’Énergie et du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

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OBJECTIF 2030 ÉDITO

Comment la transition énergétique et écologique va-t-elle se traduire dans notre quotidien ? Quelles seront nos conditions de vie en 2030, dans une société engagée dans une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre, et une division par deux de la consommation énergétique d’ici 2050 ? Pour répondre à ces questions, nous avons choisi une forme rédactionnelle ludique et accessible à tous. C’est en s’immergeant dans la vie quotidienne de dix familles différentes que l’on découvrira quel pourrait être, dans quinze ans, l’impact pour chacun d’entre nous d’une réduction de 17 % de l’empreinte « gaz à effet de serre » de la consommation des ménages français par rapport à 2007.

Cet exercice s’inscrit dans la continuité des Visions Énergie 2030-2050 de

des pratiques de consommation – alimentation, habitat, mobilité, loisirs, culture...

Cette description de dix archétypes familiaux de la société française, urbains ou ruraux, en famille ou célibataire, en activité professionnelle ou en retraite, montre tout d’abord qu’il est possible de répondre aux enjeux de la transition énergétique et écologique. Elle indique également que nous pouvons le faire de diverses façons, sans remettre en cause nos souhaits de confort et de bien-être. À la diversité de situations des ménages et modes de vie individuels correspond en effet une palette d’alternatives et de solutions. Celles-ci n’ont rien à voir avec

en ignorons encore la teneur exacte.

Encouragées par une cohérence énergétique et écologique de l’offre industrielle, commerciale ou alimentaire, confortées par des politiques publiques, de telles transformations se feront, car ces nouveaux choix de vie revêtent un caractère désirable. Un cadre législatif, des incitations claires devraient rendre possibles ces dix scénarios de vie, où la transition énergétique et écologique offre à chacun les moyens de son épanouissement.

Vivre confortablement dans son logement en consommant deux fois moins d’énergie ; associer performance du train et déplacements à vélo ou à pied sur

de changements qui, mis en œuvre par l’ensemble des acteurs de la société (de

ce que pourrait être la vie quotidienne en 2030 dans un paysage énergétique

BIENVENUE DANS LA FAMILLE 2030

BRUNO LECHEVIN, PRÉSIDENT DE L’ADEME

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Sur fond de 21e conférence internationale sur le climat, l’ADEME traduit en illustrations concrètes ce que pourrait être la vie en 2030, sur la route d’une division par quatre de nos émis-sions de CO2 en 2050, par rapport à 1990. Construit à partir des hypothèses du scénario prospec-tif de l’ADEME Alléger l’empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030, ce scénario constitue le prolongement des Visions énergétiques 2030 de l’ADEME, tout en incluant des ambitions nouvelles : l’extension de l’analyse des impacts au-delà des seuls gaz à effet de serre (GES), la prise en compte des impacts générés dans une logique d’empreinte environnementale, l’analyse des enjeux et changements souhaitables sous l’angle des pratiques de consommation. Il a ainsi permis la construction d’une vision prospective ambitieuse et réaliste à l’horizon 2030 des changements technologiques, économiques et sociaux, nécessaires à la réduction des impacts environnementaux de la consommation des Français...

L’exercice d’illustration de ce scénario porte sur le comportement de dix archétypes familiaux

adaptées à leur situation, leur empreinte environnementale. Cette réduction repose sur trois types de changements – technique, économique, social – et met en avant une pluralité de leviers d’action – logement, mobilité, alimentation, électroménager, biens électroniques et courants, santé, loisirs…

Ces évolutions sont accompagnées de pédagogie, d’une évolution de l’offre (nouvelles tech-nologies, innovations sociales et organisationnelles) et de politiques publiques, nationales et

-

UNE PROGRESSION À TOUCHES MULTIPLESL’allègement de l’empreinte environnementale des Français se fait par touches, sans baisse

du confort, sans ruptures technologiques fortes. Comptant pour près de 30 % (27,8 %) de l’em-preinte GES des ménages français (cf. ADEME, 2014, Alléger l’empreinte environnementale des ménages français), la fonction “logement” est une cible d’action prioritaire. Les dix familles et leurs bailleurs rénovent dans les normes édictées par les pouvoirs publics, font construire des bâtiments à ossature bois dans des éco-quartiers ou demandent la pose de panneaux photovol-

le chauffage est assuré par des poêles à bois, des chaudières à condensation, des réseaux de cha-leur urbains, des panneaux solaires ou des pompes à chaleur. La consommation d’électricité est gérée par des compteurs intelligents, analysant en temps réel chaque poste de consommation.

Les transports comptent pour environ 25 % (23,2 %) de l’empreinte GES des ménages fran-çais (cf. ADEME, 2014). De grandes différences existent entre un mode de vie urbain et un mode de vie rural. Le premier jouit des transports en commun et des vélos ou autos électriques en libre-service ; le second est plus tributaire des véhicules personnels, mais leur mutualisation ainsi que les transports collectifs ont aussi leur rôle à jouer. Les améliorations sont issues de la moto-

DIX VISAGES D’UN POSSIBLE FUTUR

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OBJECTIF 2030

les changements dans le cycle de vie (naissance des enfants, déménagements, retraite) devraient contribuer à favoriser la mutation de comportements en matière d’alimentation, de mobilité ou d’habitat par exemple.

L’alimentation, qui compte pour un peu plus d’un cinquième (21,6 %) de l’empreinte GES des ménages français, est le troisième poste principal d’impact environnemental de la consom-mation des Français. Deux traits caractérisent l’évolution des dix familles : l’importance accor-dée à l’étiquette et aux labels ainsi que le lien alimentation-santé. Concrètement, les ménages qui continuent de s’approvisionner dans la grande distribution ou qui vont au restau-rant s’attachent aux informations disponibles sur la qualité des produits et à leurs impacts environnementaux (empreinte carbone des aliments). D’autres se sont tournés vers les circuits de proximité (marchés, producteurs locaux via les AMAP). L’eau en bouteille tend

-cation se fait à domicile. Tout le monde est sensibilisé au gaspillage alimentaire, au point que l’offre commerciale se décline en por-tions ajustées, petites ou grandes et en vrac, et que les restaurateurs proposent des “gour-mets bags ”.

Les biens électriques et électroniques ont -

teurs sur leurs performances énergétiques et environnementales tout au long du cycle de vie de ces produits, effort reconnu grâce aux labels d’écoconception. La réglementation en vigueur en 2030 exige une durée de vie longue et un recyclage. Les appareils ména-gers ont souvent une deuxième vie, réparés-

-ments ou de pièces (lave-linge, sèche-linge, buanderies, chambres de jeux et d’amis) est une pratique en essor.

UN PARI SUR LA GÉNÉRATION MONTANTESelon les familles, le progrès environnemental pianote plus sur un registre que sur un autre.

Certaines font davantage d’efforts sur le transport, d’autres sur l’alimentation, mais toutes s’ins-crivent dans la démarche globale. Personne n’est un parfait “économe vert” et tous n’ont pas forcément conscience des enjeux. Les individus sont, collectivement, néanmoins, à la hauteur de ces enjeux parce que la société évolue (offre technique, nouvelles formes d’économies, réglemen-

ludique ou santé par exemple) ou parce qu’ils ont à cœur de mieux respecter la planète. La vision de l’ADEME fait la part belle à la jeunesse, à la génération montante plus détachée des stéréotypes du siècle précédent (automobile, consumérisme, individualisme).

CONTEXTE

CHIFFRES ET HYPOTHÈSES

Dans le scénario …mpreinte allégée AD…M… 2030, l’empreinte GES des ménages

français diminue de 17 % entre 2007 et 2030, soit 25 % par tête. Cette baisse significative montre que des progrès

substantiels sont réalisables. Toutefois, les efforts resteront importants pour atteindre

les objectifs mondiaux à horizon 2050 : à titre illustratif, l’empreinte carbone d’un

Français dans le scénario ADEME 2030 “empreinte allégée” est de 7 tonnes de

CO2/hab, alors qu’il faudrait être à moins de 2 tonnes de CO2/hab en 2050.

ADEME – Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie 27, rue Louis Vicat, 75015 Paris

www.ademe.fr

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Bruno Lechevin

COORDINATEUR DE PROJET Valérie Martin

Solange Martin

COMITÉ DE PILOTAGE DE LA PUBLICATIONBruno Lechevin Valérie Martin Anne Varet

Patrick Jolivet Solange Martin Isabelle Vincent

Pierre Galio

RÉALISATION WE DEMAIN 92, avenue Victor Cresson 92130 Issy-les-Moulineaux

01 40 95 57 08

ÉDITEUR François Siegel

COORDINATEUR DE PROJET Mairé Sue

[email protected]

DIRECTION ARTISTIQUE Alison Guyard

alisonguyard.com

ILLUSTRATION Marion Roger

[email protected]

RÉDACTIONHervé GalletGilles Luneau

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Claire Gollot

MAQUETTE ET PRÉPRESSE Studio 92 – Victor Mourain

CHEF DE FABRICATION Diane Mourareau

IMPRESSION Imprimerie Dridé,

93330 Neuilly-sur-Marne

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Imprimé sur du papier issu de fi bres 100 % recyclées, produit sans utiliser de chlore dans le processus de blanchiment.

Les illustrations présentées dans cet

ouvrage sont adaptées de l’actualisation

du rapport Visions énergie climat 2030-2050 : quels modes de vie pour demain ? publié en juin 2014. Cette

actualisation a été réalisée pour le

compte de l’ADEME par le CREDOC

et RDC Environnement, et pilotée par

Solange Martin et Claire Pinet, avec

l’aide de différents services de l’ADEME :

Services transport et mobilité, bâtiment,

consommation et prévention, agriculture

et forêt, communication institutionnelle et

information des publics, économie

et prospective.

SOURCE

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OBJECTIF 2030

SOMMAIREUNE JOURNÉE DANS LA VIE DE 10 FAMILLES FRANÇAISES EN 2030

Pages 10 à 13

Pages 26 à 29

Pages 42 à 45

Pages 22 à 25

Pages 38 à 41

Pages 14 à 17

Pages 30 à 33

Pages 46 à 49

Pages 18 à 21

Pages 34 à 37

Clara & Clément

Christine & PatrickFrançoise & Michel Thomas

Lucille & Mathias

Inès & Victor

Atiya

Laura

NadiaArmonia & Pablo

« Nous avons arrêté de jeter l’argent par les fenêtres »

« Production locale pour repas idéal »

« Bye-bye berline ! » « Je suis un consommateur technoresponsable »

« Si la nature crève, je crève »

« Les dépenses de chauffage refroidissaient nos projets »

« L’habitat groupé, l’avenir partagé »

« Je m’habille sans déshabiller la planète »

« Mettre le gaspillage à la poubelle »

« On n’achète plus, on partage »

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CLARA & CLÉMENTCLARA, 43 ANS, INSTITUTRICE, CLÉMENT, 47 ANS,

TECHNICIEN, ET LEURS DEUX ENFANTS, LOÏC, 18 ANS, ET SOLÉANE, 15 ANS.

UNE MAISON EN LOCATION, DANS UNE VILLE MOYENNE DE PROVINCE.

ATTENTIFS AUX QUESTIONS ÉNERGÉTIQUES,

C’EST EN FAMILLE QUE CLARA, CLÉMENT,

LOÏC ET SOLÉANE ONT ADOPTÉ UN MODE

DE VIE INCLUANT DE NOUVELLES TENDANCES

DE CONSOMMATION PRIVILÉGIANT

PAR EXEMPLE “L’USAGE PARTAGÉ”.

-

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our Clara et Clément, on peut dire que le quotidien a bien changé en quelques années. Passer brutalement de la verte campagne à la

en matière de transport et leurs modes de consommation. Mais avoir déjà procédé à

des travaux de rénovation et d’isolation dans leur précédente

prédispositions pour l’amélioration de l’habitat. « Quand

publiques octroyées par le conseil régional. En 2020, déjà, tous les efforts portaient sur la rénovation énergétique. Et, dix ans

la simplicité : « Nous redoutions un peu de devoir faire face à des procédures complexes et nous embarquer pour des échanges de

les aspects de notre projet. Résultat, avec Clément, nous avons pu choisir les solutions qui nous semblaient les plus adaptées à

guichet unique les a renseignés sur les crédits d’impôt

compteur électrique “communicant” permettant de suivre leur consommation au quotidien.

ce type de compteur émettrait des ondes pouvant provoquer des

celles émanant des téléphones portables et sans aucun danger. Et

Pour elle comme pour lui, il ne serait plus question de vivre

les produits étaient systématiquement emballés de plastique

de vie très limitée ! Pour se rendre à son école, Clara utilise un vélo en libre-service. Pour ses incessants déplacements

représentaient plus de 15 % de notre budget total, cela devenait

, se souvient-il.

incite vraiment à passer à la technologie hybride et la ville a mis

Cette prise de conscience écologique se retrouve à présent dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Soléane, leur

bouteilles d’eau. Chez eux, on boit l’eau du robinet en toute

indépendants.

soda qui n’ont plus du tout la cote…

privilégie une alimentation biologique et de circuit court. « Je suis inscrite dans une AMAP, une association pour le maintien

, précise Clara, qui apprécie aussi

de synthèse, mais avec le compost provenant de déchets domestiques. Par ailleurs, elle n’achète de viande qu’une ou

la région.

campagnes de sensibilisation menées dans les écoles, Loïc et Soléane se souviennent du jour où leur père a commandé un

dates de péremption des aliments ! « Un bon investissement, signale Clément,

, ajoute Loïc qui souligne qu’en 2030 la tendance est au partage de certains appareils dont on ne se sert pas souvent. Très attentive, tout comme sa mère, à son style vestimentaire,

sourit Clara, mais il existe plein de façons de bien vivre sans malmener son portefeuille. Et en

Les + de Clara et Clément : Travaux de rénovation énergétique

favorisés par un guichet unique, appareils électroménagers longue durée, équipements partagés, alimentation bio

et de circuit court, véhicule hybride et vélo en libre-service.

OBJECTIF 2030 CLARA & CLÉMENT

« NOUS AVONS ARRÊTÉ DE JETER L’ARGENT PAR LES FENÊTRES »

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UNE JOURNÉE DANS LA VIE DE

lara

& C lément

POURQUOI ATTENDRE 2030 ?

Des plates-formes de rénovation pour accompagner les particuliers

Les particuliers peuvent se faire accompagner de façon globale et complète dans leurs démarches de rénovation, grâce à la mise à disposition de conseils, diagnostics, maîtrise d’œuvre, coordination des artisans, garanties de performances. Ces plates-formes territoriales existent déjà et sont structurées afin de simplifier les échanges, favoriser les initiatives et mener les projets à terme.

Des exemples sur le territoire breton :http://www.virvolt-ma-maison.fr/

http://www.tinergie-brest.fr/

C

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OBJECTIF 2030 CLARA & CLÉMENT

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LAURALAURA, 35 ANS, AIDE À DOMICILE,

ET SA FILLE LOU, 4 ANS.

UN LOGEMENT SOCIAL EN BANLIEUE.

UNE JEUNE MÈRE CÉLIBATAIRE

AUX REVENUS MODESTES BÉNÉFICIE

DES TRAVAUX DE RÉNOVATION

DE SON APPARTEMENT, IMPOSÉS À

SON PROPRIÉTAIRE, ET MET EN PRATIQUE

DE NOUVELLES HABITUDES

DE CONSOMMATION.

-

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es fraises ? Mais pourquoi veux-tu des fraises ? » Si l’envie de Lou avait surpris Laura, sa réponse l’étonna encore davantage : « Il fait chaud, et c’est en été qu’on mange des fraises. » Après être restée quelques secondes sans trouver ses mots, la jeune femme éclata de

rire : « Mais non, ce n’est pas l’été, on est même en plein hiver ! S’il fait bon dans la maison, c’est parce qu'on a installé des fenêtres qui ne laissent pas entrer le froid et que les murs aussi ont été isolés. »Omettant de parler à Lou (elle n’avait que 4 ans !) du nouveau chauffage par réseau de chaleur installé grâce aux conseils d’une plate-forme de rénovation mise en place par la mairie, Laura se promit de raconter cette histoire à ses amies. Elle savait qu’elle croiserait Caroline et Sarah au marché, ou qu’elle les verrait samedi matin dans le jardin partagé mis à disposition par la ville de banlieue où elle habitait. En prenant soin des herbes aromatiques que l’on cultive, on a le temps de bavarder…

Pour cette maman célibataire dont l’activité d’aide à domicile

réhabilitation imposés par l’État à son propriétaire. Non

agréable en toute saison, mais en plus sa facture de chauffage avait nettement diminué. À l’occasion d’une visite, des “conseillers énergie” lui avaient indiqué de bons gestes à accomplir pour éviter les frais inutiles. Mais Laura disposait aussi d’idées constructives à partager avec eux. Pourtant, il y a quelques années encore, jamais elle n’aurait pensé s’intéresser un jour à la question. Élever seule son bébé avec très peu de moyens occupait tout son esprit et l’empêchait de songer aux problèmes écologiques. Mais, aujourd’hui, l’avenir de la planète valait bien quelques efforts, estimait-elle. Ne serait-ce que pour la vie future de sa petite Lou. Ainsi, Laura avait été surprise de constater que ces spécialistes s’étaient intéressés à sa façon de faire ses courses. Par exemple, elle n’oubliait jamais de prendre de grands sacs pour se fournir en fruits ou légumes frais “en vrac” auprès de producteurs locaux. Même si le nom de “taxe carbone” n’avait jamais possédé le moindre romantisme, celle-ci avait au moins eu le mérite de rendre bien plus chers nombre de produits venant de loin par avion ou par la route. Même chose pour les emballages perdus dont la prolifération s’était

Pour ses achats en grandes surfaces, de nouveaux labels permettaient à Laura de bien choisir en fonction de ses goûts, de sa santé et de son budget, toujours un peu serré. Une amie

lui avait d’ailleurs indiqué un “truc” bien utile : elle choisissait des produits dont la date limite d’utilisation optimale était proche ou à peine dépassée. La qualité était identique mais les prix bien plus bas ! Souvent, elle taquinait les experts en énergie qui venaient à la rencontre des habitants de son immeuble : « Votre voiture est électrique ou hybride, j’espère ? Moi, je prends les transports en commun. Les nouvelles lignes de bus et de tramway me permettent d’aller là où je veux et je n’ai plus de souci avec la circulation ou le stationnement ».Laura savait désormais qu’il existait de nombreuses bonnes pratiques permettant de consommer et de s’équiper à moindre coût. Sa machine à laver performante, économe en énergie

un label environnemental et une garantie de longue durée lui offrait le même confort de vision qu’un écran classique. « Si on m’avait dit qu’un jour je renoncerais à ma télé, je ne l’aurais jamais cru ! » Dans de nombreux domaines, de nouvelles tendances avaient peu à peu balayé les anciennes habitudes, malgré les réticences, les doutes et les inquiétudes. Ainsi, le troc de vêtements était quasiment devenu la norme autour d’elle et offrait le moyen de se faire plaisir à moindres frais. Plusieurs fois par an, Laura et ses deux meilleures amies partaient ensemble refaire leur garde-robe dans un “dépôt-troc” où elles savaient pouvoir laisser libre cours à leurs envies. « Quand j’étais petite, ma mère faisait les soldes, moi, maintenant je traque le troc et je m’habille sans déshabiller la planète », plaisantait-elle, jouant ainsi les porte-parole d’un nouvel art de vivre. Même avec des moyens limités…

Les + de Laura :Appartement rénové et mieux isolé,

produits de proximité, filière réemploi, transports en commun et troc

de vêtements.

OBJECTIF 2030 LAURA

«

« JE M’HABILLE SANS DÉSHABILLER LA PLANÈTE »

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OBJECTIF 2030 LAURA

POURQUOI ATTENDRE 2030 ? Donner une deuxième vie aux objets

Fini le “Ça ne marche plus, je jette”. Le principe de la réparation et du réemploi permet déjà de donner une seconde vie aux vêtements usés, petits appareils électriques en panne et meubles endommagés, plutôt que de les mettre à la poubelle. Né aux Pays-Bas en 2009, le concept des “Repair Cafés” est arrivé en France en 2013 où il a connu un succès immédiat. Des particuliers apportent un objet leur paraissant hors d’usage qu’ils souhaitent réutiliser et des bénévoles, professionnels du bricolage ou simples amateurs, font gratuitement office de réparateurs.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :repaircafe.org


auraL

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INÈS & VICTORINÈS, 26 ANS, INGÉNIEUR,

VICTOR, 28 ANS, TECHNICIEN.

UN APPARTEMENT EN LOCATION DANS PARIS.

EN DÉBUT DE CARRIÈRE, UN JEUNE

COUPLE URBAIN VEUT PROFITER DE TOUS

LES PLAISIRS DE SA GÉNÉRATION, MAIS A

ADOPTÉ DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS

POUR FAVORISER SON POUVOIR D’ACHAT.

-

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ne vie à deux à construire, des salaires moyens liés à des activités professionnelles encore à leurs débuts : Inès et Victor sont riches… d’envies et de projets ! Parce qu’habiter à Paris représente un coût certain, ils préfèrent réduire certaines dépenses du quotidien

pour privilégier les plaisirs de la capitale. Par exemple, leur budget “déplacements de tous les jours” atteint des records de modestie puisqu’ils ont choisi de ne posséder ni voiture ni scooter ! Une décision facilitée par le resserrement du maillage des transports en commun de l’agglomération parisienne. « Et puis nous avons toujours la possibilité d’utiliser une Autolib’ ou un Vélib’ »bicyclette en libre-service un bon moyen de pratiquer un peu d’exercice physique. De son côté, Victor avoue préférer

emprunter des vélos… électriques ! Mais dans tous les cas,

ville est devenu à la fois encore plus pratique et plus agréable. Atout supplémentaire pour Inès, son entreprise privilégie les téléconférences, ce qui lui évite nombre de trajets. Et s’il faut, le covoiturage règle bien des problèmes. Quant aux voyages de ce couple avide de découvrir toute l’Europe pendant ses vacances, le train constitue la solution évidente.

d’argent pour leurs escapades, Inès et Victor ont apprécié de

de travaux de rénovation. « L’isolation laissait à désirer et notre consommation d’énergie s’en ressentait », se souviennent-ils. Chaque hiver, ils redoutaient de voir arriver la facture de chauffage, au point de se demander parfois s’ils voulaient rester encore longtemps dans cet appartement. Mais la perspective de voir engager des travaux les inquiétait quant à leur durée, aux nuisances ou à une possible hausse du loyer liée aux dépenses engagées par le propriétaire. « Nous avons eu la bonne surprise de constater que tout pouvait se faire simplement : un guichet unique pour donner des conseils et une

travaux », ajoute la jeune femme que son métier d’ingénieur « Et c’est comme cela que

que cela nous coûte un euro », résume Victor qui aime bien aller droit au fait. Tout naturellement, le jeune couple a découvert les avantages de la domotique : désormais, c’est à l’aide d’une application sur leurs téléphones qu’ils commandent à distance leur chaudière à condensation au gaz et leur chauffe-eau thermodynamique, ainsi que l’ouverture/fermeture des volets en fonction de l’ensoleillement ! Leur dernière envie ? Participer à un projet d’habitat coopératif avec leurs voisins

une buanderie ou encore un atelier de bricolage ! Côté alimentation, Inès et Victor reconnaissent ne pas être des modèles en la matière : « On mange un peu n’importe comment », avouent-ils. Souvent dehors, le soir, pour de multiples activités festives, sportives ou associatives, ils dînent rarement à la maison et font souvent au plus vite en ayant recours aux surgelés ou à la vente à emporter. Avec quantité d’emballages qui remplissent leur poubelle… Mais ils ont la ferme intention de devenir plus attentifs au moment de faire leurs courses en sélectionnant des produits bio et locaux. Même effort au restaurant, où leur recherche de qualité et leur nouvelle conscience environnementale les poussent à choisir des établissements labellisés. Autre progrès notable, et parce que les restaurateurs de ces établissements proposent systématiquement des “gourmets bags”, ils n’hésitent plus à rapporter chez eux les plats trop copieux qu’ils ne consomment pas entièrement. « C’est bon, alors pourquoi gâcher ? », demande Victor, toujours pragmatique.Autre avantage de la technologie des années 2030, les équipements électriques à faible consommation ont atteint un très haut niveau de performances et comportent des systèmes de mise automatique en position veille ou arrêt après un certain temps sans utilisation.Même la table sur laquelle ils posent leurs ordinateurs relève des bonnes pratiques environnementales puisqu’elle a été

de façon durable, non traité à l’aide de produits toxiques, et

mélangent dans leur dressing vêtements de marque achetés neufs (mais qu’ils revendront quand ils s’en seront lassés) et affaires vintage. Pour eux, pas de doute, “s’habiller bien” rime parfaitement avec “dépenser malin”…

Les + de Inès et Victor :Aides à la rénovation énergétique,

moyens de transport “doux”, prédilection pour l’offre alimentaire labellisée,

attention portée aux indications “écoconception” des équipements.

OBJECTIF 2030 INÈS & VICTOR

« LES DÉPENSES DE CHAUFFAGE REFROIDISSAIENT NOS PROJETS »


“Doggy bags” ou “gourmets bags”

Très commune aux États-Unis, cette pratique consiste à repartir d’un restaurant en emportant avec soi un sac contenant les restes des plats que l’on n’a pas entièrement consommés. Évitant le gaspillage de denrées alimentaires, la formule doggy bag provient du fait que, auparavant, les clients prétextaient utiliser ces restes pour nourrir leurs chiens. Aujourd’hui, certains restaurateurs vont plus loin en proposant, via la plate-forme OptiMiam, leurs excédents à prix cassés.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :http://www.optimiam.com

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nès

& V ictor

I

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INÈS & VICTOROBJECTIF 2030

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FRANÇOISE & MICHELFRANÇOISE, 78 ANS,

MICHEL, 80 ANS.

UNE MAISON EN MILIEU RURAL.

VIVANT DANS UN PETIT VILLAGE À

LA CAMPAGNE, CE COUPLE DE RETRAITÉS

PROPRIÉTAIRE DE SON LOGEMENT MÈNE

UNE EXISTENCE PAISIBLE, UTILISANT LES

TECHNOLOGIES MODERNES POUR RESTER

EN CONTACT AVEC SES ENFANTS…

ET LIMITER SES DÉPENSES ÉNERGÉTIQUES.

-

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près une vie active passée en ville, Françoise et Michel ont décidé de prendre leur retraite dans une maison qu’ils ont achetée à la campagne. Un changement de rythme et d’environnement qui ne s’est pas fait sans doutes ni inquiétudes de toutes sortes. La

première “victime” de cette révolution a été la voiture familiale performante et confortable à laquelle Michel était pourtant attaché. Aujourd’hui, leur garage n’est plus occupé que par une petite voiture qui, d’ailleurs, ne sert qu’occasionnellement. Michel préfère en plaisanter : « Prendre le volant sur de longues distances n’est plus de mon âge. » Aujourd’hui, il ne conduit qu’une fois par semaine environ pour effectuer des courses dans un hypermarché à faible distance de son village.

isolés. Françoise dresse ainsi la liste des moyens de transport à leur disposition : « Navettes ou taxis dédiés aux retraités, places disponibles dans les transports scolaires et collectifs, covoiturage, on peut bouger si on le souhaite ! »façons, ils peuvent effectuer leurs achats alimentaires à la

certitude de trouver les produits de saison qu’ils ont réappris à connaître. Bonne nouvelle pour le couple, les municipalités de leur région se sont lancées depuis quelques années dans

des habitants. « Organisation de marchés, mise à disposition de produits locaux pour assurer un commerce en circuit court et favoriser le regroupement de producteurs, c’est bien ce qu’ils font. Et ça nous fait voir du monde ! » Si Michel veut éviter à sa femme de consacrer du temps à la préparation des repas, il fait appel à une association qui livre à domicile des plats cuisinés. Suite à des scandales alimentaires survenus alors

acheter des produits labellisés et offrant toutes les garanties nécessaires.

d’acheter des appareils électroménagers. Avec l’aide de leurs

durée et peu gourmand en énergie. Ce mot “énergie”, ils en ont beaucoup entendu parler quand

À cette époque, ils ont découvert que l’isolation thermique laissait nettement à désirer. « Pour être honnête, elle était nulle, une vraie passoire ! » Leur facture énergétique était d’ailleurs là pour le leur rappeler. Ce sont les conseillers regroupés dans un guichet unique qui leur ont fourni à la fois de précieuses

seulement les opérations de rénovation ont été effectuées

en parfaite conformité avec la réglementation en matière

mettre en route la chaudière principale. « Bien évidemment, on ne chauffe plus les pièces non occupées de notre maison ! », précise Françoise.

grandes, qui permettent de respecter l’environnement. « J’avoue que nous trions peu nos déchets », reconnaît Michel. « Notre génération a connu la société de consommation et nous n’avons pas changé nos habitudes. » Mais la généralisation de

inviter à changer leurs pratiques à l’avenir !

Les + de Françoise et Michel :Conseils fournis par une plate-forme de rénovation énergétique, aides de solidarité, apprentissage de gestes

quotidiens, services de déplacement adaptés au milieu rural, soutien public aux filières alimentaires locales, choix

d’équipements éco-conçus.

FRANÇOISE & MICHELOBJECTIF 2030

« BYE-BYE BERLINE ! »


Filières locales de production

Acheter directement ses fruits et légumes (ou d’autres denrées alimentaires) auprès des producteurs est aujourd’hui possible grâce aux initiatives de circuits courts. Ce principe, soutenu par les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) et illustré par “La Ruche qui dit oui”, permet au consommateur de maîtriser la provenance des produits qu’il choisit et de défendre l’emploi du monde agricole de sa région.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :https://laruchequiditoui.fr/fr

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rançoise

& M ichel

F

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FRANÇOISE & MICHELOBJECTIF 2030

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CHRISTINE & PATRICKCHRISTINE ET PATRICK, 68 ANS TOUS LES DEUX.

UN BEAU PAVILLON EN ZONE PÉRIURBAINE DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE.

UN COUPLE AISÉ DE JEUNES RETRAITÉS

A DÉCIDÉ DE CONSACRER CETTE NOUVELLE

TRANCHE DE VIE AUX LOISIRS ET

AUX VOYAGES, TOUT EN ADOPTANT

DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS.

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a vie est plutôt agréable quand on habite dans une région ensoleillée, qu’on dispose de revenus confortables et que l’on est en bonne santé. Telle est exactement la situation de Christine et Patrick, tous deux âgés de 68 ans. Ajoutons à ce tableau plaisant une résidence

secondaire non loin de là pour changer d’air le week-end ou lors de la belle saison ! Leurs moyens et leurs habitudes passées pourraient laisser imaginer qu’ils possèdent toujours une grande et puissante voiture. Erreur ! Ils ont opté pour une petite cylindrée hybride qui reste dans leur maison de campagne. Un choix plutôt étonnant qui mérite quelques explications : « En ville, on n’a plus besoin de se rendre tous les jours au travail et nous n’avons jamais de grands parcours à effectuer car, autour de nous, tout se trouve à portée de main ou presque »a toujours la faculté d’utiliser des véhicules en libre-service qui sont bien plus pratiques et moins chers à l’usage : plus d’assurance, plus de réparations et plus de problèmes pour trouver des places de stationnement. Par ailleurs, le couple peut se faire livrer à domicile ses achats alimentaires qu’il commande par Internet…

Autrefois, quand leurs trois enfants – aujourd’hui âgés de 30, 32 et 34 ans – demeuraient avec eux, toute la famille aimait partir en avion pour des destinations exotiques à l’occasion des vacances. « Les enfants sont aujourd’hui grands et ont leur propre vie, alors depuis que la taxation du kérosène a augmenté le coût des voyages long-courriers, nous restons surtout en Europe. Et le train, confortable et rapide, convient très bien à des distances moyennes », raconte Christine. Elle ne le dit pas, mais on devine qu’elle se sent très bien chez elle, depuis qu’elle a le temps de savourer une retraite bien méritée dans une maison

à l’écart des préoccupations énergétiques. Pourtant, sensibles

valeur patrimoniale de leur logement, ils se sont intéressés à la question. Résultat, ils ont appris, grâce à un guichet unique et à une plate-forme locale d’information sur la rénovation

travaux dans leurs deux résidences, en particulier dans le registre de l’isolation. « Nos nouvelles pompes à chaleur sont réversibles et ont permis de développer un système de climatisation, un vrai plus pendant l’été », apprécie Patrick. Il a également

pour accroître encore le charme et le confort de leur maison principale qu’ils ont fait installer un insert dans la cheminée.Ayant ainsi découvert les avantages et les bienfaits des nouveaux comportements écoresponsables, Christine et

Patrick ont également commencé à multiplier les bonnes pratiques. Ainsi, ils privilégient désormais les restaurants labellisés (bio, écolabel, “réduction gaspi”, “empreinte environnementale réduite”), dont les indications sont devenues obligatoires en vitrine. Cette tendance correspond d’ailleurs très bien à l’intérêt qu’ils portent à présent à la fois au goût des bons produits… et à leur santé, notamment grâce à des campagnes de sensibilisation orchestrées par les autorités sanitaires. « Vous allez rire mais je me suis mis à la cuisine grâce à une association soutenue par la municipalité et j’enrichis régulièrement mes connaissances en nutrition », s’amuse Patrick qui se souvient de la consommation de surgelés en format familial dont les siens faisaient jadis grand usage. « Il nous arrivait souvent de retrouver des produits

poubelle », avoue-t-il. Aujourd’hui, ce sont les plus âgés de leurs six petits-enfants qui leur racontent qu’on leur apprend à l’école à éviter le gaspillage. Ce que leurs grands-parents (presque) modèles s’appliquent à faire lorsqu’ils font leurs courses au supermarché proche de chez eux ou dans de petits commerces de proximité. À propos de réfrigérateur, Christine a choisi un nouveau modèle de contenance moyenne (plus que deux »énergétique très satisfaisant. Appréciant la musique et la culture, ils ont aussi trouvé leur bonheur dans les rayons hi-

qualité élevée, design séduisant et consommation électrique

hobby devenu vraiment très tendance en 2030, même pour les séniors, les fameux MOOC : des cours à distance ouverts à tous, dispensés en télé-enseignement grâce à Internet. Preuve que l’on peut faire de belles découvertes à tout âge, dans l’écoresponsabilité comme dans tous les domaines !

Les + de Christine et Patrick :Fiscalité avantageuse sur les énergies

renouvelables, implication des restaurants et des clients pour réduire le gaspillage

alimentaire, sensibilisation sur le lien nutrition/santé, petite voiture hybride profitant de la densification du réseau

de points de charge, appareils éco-conçus et multi-usage.

CHRISTINE & PATRICKOBJECTIF 2030

« PRODUCTION LOCALE POUR REPAS IDÉAL »

29

CHRISTINE & PATRICK

POURQUOI ATTENDRE 2030 ? Des MOOC pour s’informer

Concept de formation en ligne ouverte à tous, dispensée en télé-enseignement grâce à Internet, les MOOC (Massive Open Online Course) délivrent quantité de renseignements dans de nombreux domaines. Certains MOOC dédiés au développement durable permettent déjà de connaître les enjeux du futur, d’appréhender les défis de demain et de découvrir des solutions d’avenir.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :• la plate-forme Coursera https://fr.coursera.org/

“Être entrepreneur du changement”

• la plate-forme France Université Numérique (FUN)https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/

- “Éco-concevoir demain” - “Développement Durable”

- “Innovation et Société”- "Causes et enjeux du changement climatique"

- "Énergies renouvelables"


hristine

& P atrick

C

OBJECTIF 2030

30

THOMASTHOMAS, 40 ANS,

ET SES FILS, JULES, 14 ANS, ET OSCAR, 8 ANS.

UN BEL APPARTEMENT EN LOCATION DANS LE CENTRE-VILLE.

UN JEUNE PÈRE DIVORCÉ S’OCCUPE SEUL

DE SES ENFANTS DONT IL A LA GARDE

UNE SEMAINE SUR DEUX. CADRE

COMMERCIAL AISÉ, ADEPTE DES

NOUVELLES TECHNOLOGIES, IL SE MONTRE

ATTENTIF AUX ENJEUX ÉNERGÉTIQUES

ET ENVIRONNEMENTAUX.

-

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epuis son divorce, Thomas, cadre dans l’industrie pharmaceutique, s’est peu à

nouvelle existence. Une semaine sur deux, il

monoparentale vivre de façon quelque peu désordonnée, plus soucieuse de passer de bons moments ensemble que de

peu leur cas. Quand il est seul, il a tendance à consommer beaucoup de plats préparés, mais Thomas fait des efforts pour

d’ailleurs les actions publiques et les efforts d’éco-exemplarité

exemple à préférer la viande blanche plutôt que bovine. « Mon réfrigérateur connecté m’aide beaucoup à cuisiner, mon ex-femme serait sidérée, plaisante-t-il. Non seulement il me suggère des recettes en fonction des aliments conservés au frais, mais, en plus, il m’indique les portions restantes de plats que nous n’avons pas terminés et qu’il faut consommer. Une vraie nounou,

ce frigo ! » Quand des amis viennent faire la fête chez lui,

abondantes. Résultat, quand tout le monde est rassasié, il reste « Pas question de

jeter ou de gâcher, alors on se partage l’excédent et tout le monde repart avec de quoi faire un ou deux repas supplémentaires ! C’est devenu une habitude qui nous convient à tous. »

la même philosophie dans sa façon de se déplacer. Il a ainsi « Je n’en ai

jamais eu et je m’en passe très bien. En plus, depuis les épisodes de pollution à répétition que l’on a connus au début des années 2020, je ne risque pas de changer d’avis. Je n’ai vraiment pas envie de connaître à nouveau ces journées où l’on n’avait plus le droit de sortir de chez soi tellement l’air était devenu irrespirable .»sa forme, il se rend à son travail à vélo – une décision qui

Une façon de plus d’allier intérêt personnel bien compris

à laquelle s’ajoutent des travaux d’isolation des murs et la

derrière ce nom barbare se cachait un dispositif de production

l’eau chaude à tout l’immeuble. Jules, lui, s’est amusé du fait que la production d’électricité en surplus était revendue sur le réseau à des tarifs très intéressants. « Cela fera plus de sous pour acheter des vêtements », lance-t-il en véritable “fashion addict”Grâce à son salaire confortable, Thomas peut s’adonner

sont plus que jamais friandes en 2030). Mais, là encore, le

télévision et même machine à laver ont été remplacés par de nouveaux modèles toujours plus performants et de moins en

des appareils disposant de labels d’écoconception, c’est-à-dire

de ressources, en particulier si les matériaux sont rares.

« Je reste maître de mes usages en m’obligeant à établir des moments sans objets électroniques. Des périodes durant lesquelles je

de mes enfants. » Et il reconnaît être très heureux de voir Jules

Les + de Thomas : Trajets domicile/travail effectués à

vélo, utilisation de moyens de mobilité accessibles via un terminal portable, pilotage du chauffage et régulation

des consommations d’énergie par des compteurs intelligents, attention portée aux labels environnementaux, location

d’équipements d’appoint via les réseaux sociaux, limitation des emballages.

THOMASOBJECTIF 2030

« JE SUIS UN CONSOMMATEUR TECHNORESPONSABLE »

33

THOMAS

POURQUOI ATTENDRE 2030 ? Des coopératives énergétiques

Il est possible de participer dès maintenant à la production d’une énergie décarbonée. Soit en rejoignant une coopérative énergétique telle que Enercoop, qui rassemble une centaine de producteurs d’énergies renouvelables. Soit en installant ses propres panneaux solaires.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :- http://www.enercoop.fr/


homasT

OBJECTIF 2030

34x

LUCILLE & MATHIASLUCILLE, 51 ANS, SON MARI MATHIAS, 48 ANS,

ET LEURS FILLES JULIE, 16 ANS, ET CHLOÉ, 14 ANS.

UNE MAISON ISOLÉE EN MILIEU RURAL.

UNE FAMILLE DE QUATRE PERSONNES

HABITE DANS UNE FERME. LE PÈRE,

AGRICULTEUR, PRODUIT DES FRUITS

ET DES LÉGUMES. LA VIE À LA CAMPAGNE

IMPOSE SES CONTRAINTES EN MATIÈRE

DE DÉPLACEMENTS ET D’ÉQUIPEMENTS

ÉLECTROMÉNAGERS.

-

35

uand on produit soi-même une grande partie des aliments que sa famille consomme et que l’on est confronté quotidiennement aux méfaits subis par la nature, on sait ce que “préservation de l’environnement” veut dire. Chaque jour, Mathias découvre en travaillant

dans ses champs des résidus en matière plastique. De quoi maudire cette pollution semble-t-il impossible à juguler. « Je peux juste lutter à mon petit niveau, dit-il, c’est une goutte d’eau, mais c’est avec elle qu’on fait les grandes rivières. » Alors, quand il se rend au supermarché, il cherche à limiter au maximum les emballages en achetant des produits en grandes quantités.

pour tenir plusieurs semaines évitent d’utiliser ma voiture trop souvent. » Seul bémol : ses moyens assez modestes l’ont obligé jusqu’à présent à conserver son vieux véhicule diesel plutôt polluant… Son épouse, en revanche, dispose d’une voiture hybride rechargeable : « J’aide mon mari dans son travail, mais je suis aussi secrétaire à mi-temps dans la ville voisine et

liées à ce type de motorisation qui nous ont permis de faire cette acquisition. » Le couple relativise l’éloignement de leur maison : « Le développement de l’offre de transport en milieu rural, mais aussi l’étalement urbain nous ont rapprochés de la ville et ont contribué à diminuer notre isolement. » Quant à leurs

Elles utilisent le vélo ou le scooter électrique pour aller voir leurs amis. Pour les départs en vacances, la question se pose malheureusement assez rarement puisque son métier empêche Mathias de s’éloigner trop longtemps de ses champs. Les quelques congés qu’il s’accorde se déroulent à la maison, dans la famille ou chez des amis habitant à proximité... De toute façon, il aime cette ferme où il a toujours vécu, ses parents l’ayant occupée auparavant. Jamais elle n’a été aussi confortable ! Un diagnostic réalisé gratuitement par une plate-forme destinée à sensibiliser la population au gaspillage d’énergie, puis un prêt à taux zéro, ont rendu possibles des travaux de rénovation : « Tout d’abord, nous avons fait poser

des professionnels expérimentés. Ensuite, 30 m2 de panneaux photovoltaïques ont été mis en place sur le toit. ancienne chaudière à mazout a été remplacée par une chaudière à bois. J’ai appris à cette occasion qu’une source d’énergie biomasse

, se réjouit Mathias.Cette opération a ouvert à Lucille et Mathias de nouveaux horizons. Leur mairie, s’inspirant des principes de l’économie collaborative, a développé sa propre plate-forme numérique

d’intermédiation entre habitants du village et visiteurs occasionnels : « On nous a indiqué comment nous pouvions mettre en location, de façon plus ou moins temporaire, des logements installés dans des bâtiments annexes de notre ferme, ou tout simplement, des pièces inoccupées. Une bonne solution pour accroître nos revenus. »À défaut de gagner beaucoup d’argent, le couple s’efforce d’en dépenser le moins possible ! Leur équipement a un usage par-dessus tout utilitaire et a été choisi de façon à pouvoir tenir le plus longtemps possible. Et même quand un appareil électroménager tombe en panne, pas question de le changer immédiatement. Bricoleur, Mathias joue lui-même au réparateur et sait qu’il est à présent possible de trouver des pièces détachées d’occasion à prix intéressants. « Il existe

la réparation. Et même si je n’arrive pas à trouver une pièce de rechange, je peux la faire fabriquer dans l’un des “fablabs” de la ville voisine. Une vraie bonne idée, ça ! », juge-t-il. D’ailleurs,

pour en avoir souvent entendu parler à l’école, tout comme

déjà dans un environnement où, depuis des générations, on achète le nécessaire et où l’on répare ce que l’on peut, Julie et

adolescentes considèrent d’ailleurs qu’il était temps d’adopter la nouvelle réglementation favorisant la limitation des

du “vrac” : « Ça fera toujours moins de plastique dans les champs de Papa », disent-elles. Et c’est aussi en pensant au travail de leur père dont la production maraîchère leur assure une alimentation saine qu’elles ne supportent pas l’idée du gaspillage alimentaire. Chez eux, être sobre et responsable est décidément une histoire de famille !

Les + de Lucille et Mathias :Un choix d’équipements électriques

et électroniques adaptés à leur besoins, des appareils réparés lorsqu’ils tombent en panne grâce à des pièces détachées

désormais faciles à trouver à prix incitatifs, des conseils d’isolation de leur maison

et des aides financières, des achats alimentaires en volumes importants pour

limiter les emballages.

LUCILLE & MATHIASOBJECTIF 2030

« SI LA NATURE CRÈVE, JE CRÈVE »

36


Des épiceries “en vrac”

La vente de produits vendus par lots, en carton ou sous film plastique, génère de nombreux déchets. Il est possible de lutter dès à présent contre le suremballage et de participer à la réduction du gaspillage de ces matières en privilégiant des magasins proposant des produits “en vrac” ou “sans emballage”. Il suffit d’apporter ses propres contenants, sacs, boîtes, cageots, etc. Ce principe permet par ailleurs d’acheter en quantité adaptée à ses besoins.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :- http://www.la-recharge.fr/ (“La recharge”, à Bordeaux)

- http://daybyday-shop.com/ (La chaîne de magasins “day by day”,

partout en France)


ucille

& M athias

L

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LUCILLE & MATHIASOBJECTIF 2030

38

ARMONIA & PABLOARMONIA, 38 ANS, PABLO, 43 ANS,

ET LEURS TROIS FILS, ANGEL, 14 ANS, HUGO, 12 ANS ET RAPHAËL, 9 ANS.

UNE MAISON RÉCENTE LOUÉE EN GRANDE BANLIEUE.

CETTE FAMILLE NOMBREUSE DE

NATIONALITÉ ESPAGNOLE HABITE UN

CONFORTABLE LOGEMENT ENTOURÉ D’UN

JARDIN. EMPLOYÉE DE MAIRIE ET CHEF

D’ATELIER, LE COUPLE COMPENSE

SES MOYENS MODESTES EN ADOPTANT

DES SOLUTIONS PRATIQUES PRÉSERVANT

SON CONFORT DE VIE.

-

39

’était mieux avant, entend-on souvent… Non, pas pour eux : quand Armonia et Pablo repensent aux années écoulées, ils mesurent le chemin parcouru entre les endroits où ils ont habité à leurs débuts et leur villa d’aujourd’hui. Une chambre de bonne pour elle pendant

ses études, une maisonnette vétuste en colocation pour lui. Aujourd’hui, ils ont trois enfants et vivent en grande banlieue

nostalgie, ils ne connaissent pas. Oublié l’inconfort de leurs

électriques par un système reposant sur une pompe à chaleur. Certes, Pablo et Armonia savent que le montant du loyer risque d’augmenter, mais les économies d’énergie réalisées ont nettement fait baisser la facture et ils resteront quand même gagnants.Comme leurs salaires n’atteignent pas des sommets (elle est employée de mairie et lui chef d’atelier), tous deux veillent à leurs dépenses. Ainsi, ils privilégient les transports en commun. Les enfants vont à l’école en navette et c’est aussi le cas de leur mère : la mairie, tout comme d’autres services et

certaines entreprises de la ville, a participé à la mise en œuvre d’un plan de déplacement destiné à ses salariés qui apporte des solutions de transport en commun. Pablo se rend aussi en bus à l’atelier où il travaille, même s’il possède une voiture à laquelle il reste attaché. Mais celle-ci sert surtout pendant les congés d’été que la famille passe traditionnellement en

pénalisant les véhicules les plus polluants commencent à peser sur le budget “voyage”. En parallèle, la multiplication de lignes ferroviaires à grande vitesse entre les grandes villes d’Europe pourrait bien décider la famille à voyager autrement.

de la famille et son comportement au quotidien. Nourrir trois enfants en pleine croissance représente un budget conséquent ! Le développement d’une offre de produits locaux

prix aux produits désormais taxés acheminés par la route ou par avion a incité Armonia à en acheter régulièrement. Grâce

sont parvenues à se faire une place, y compris dans les grands groupes de distribution qui les relaient. De plus, disposant

pousser des fruits et des légumes. Il n’y a pas plus “local”, bio et économique que cette auto-production de fraises, de framboises et de cerises sans oublier les herbes fraîches, les salades et des tomates qui ont du goût.

Parce qu’il a toujours fallu faire attention, toute la famille cherche à éviter le gaspillage. Les emballages, « que l’on paie aussi » sont vus d’un mauvais œil. On en voit cependant moins qu’il y a quinze ans, depuis qu’un règlement a contraint les distributeurs à limiter le suremballage des produits.Armonia et Pablo reconnaissent ne pas être très sensibles aux questions d’environnement et d’énergie. À dire vrai, ils ne s’y intéressent que de très loin. C’est en tout premier lieu la possibilité de pouvoir réaliser des économies qui les fait évoluer. Aujourd’hui, au moment d’acheter un appareil

performances, la consommation et l’impact environnemental. De plus, ils n’utilisent plus que des ampoules à LED.Hier, les trois enfants disposaient chacun d’un ordinateur. C’est parce qu’ils souhaitaient réduire le temps passé devant des jeux vidéo que leurs parents ont revendu ces appareils via un réseau de réemploi. Ils ont préféré ne racheter qu’un seul ordinateur. Bien évidemment, Armonia et Pablo ont étudié son label de performances énergétiques et l’ont choisi en partie pour sa faible consommation. La tendance au réemploi en

l’autre sens puisque leur télévision a été achetée d’occasion par l’intermédiaire de ce même réseau. Il est vrai qu’une

extrêmement incitative ! Ainsi, leur mobilier est composé à parts égales de meubles neufs labellisés et d’occasion rénovés. Toujours pour des raisons d’économie, personne n’oublie

Les MOOC – formations ouvertes en ligne – et l’Éducation nationale continuent d’ailleurs de mener des campagnes de sensibilisation en ce sens. C’est en revanche grâce à leurs voisins qu’Armonia et Pablo considèrent aujourd’hui qu’il n’est pas indispensable de posséder la totalité de la gamme des appareils électroménagers et de bricolage. Une friteuse, un moule à gaufre ou même une perceuse ne servent pas tous les jours. Le couple a appris qu’une association de quartier mettait à disposition un système de prêt ou de location de certains équipements. Quand ils ont besoin de quelque chose, ils l’empruntent. Une pratique entrée tout à fait dans les mœurs en 2030. Alors essayez donc de les convaincre que “c’était mieux avant” !

Les + de Armonia et Pablo :Consommation collaborative pour des

produits à usage occasionnel, achat de meubles et de vêtements d’occasion

rénovés, offre alimentaire de produits locaux labellisés accessibles, utilisation

des transports en commun.

ARMONIA & PABLOOBJECTIF 2030

« ON N’ACHÈTE PLUS,ON PARTAGE »

41

ARMONIA & PABLO

POURQUOI ATTENDRE 2030 ? Réemploi, occasion, échange

Des initiatives permettent aujourd’hui le réemploi et combattent l’obsolescence programmée. On peut par exemple se procurer des appareils électroménagers rénovés et garantis (comme dans les magasins du Réseau Envie), ou pratiquer l’achat solidaire de vêtements, meubles et accessoires d’occasion (Emmaüs Défi). Il est également possible de donner de son temps et de son expertise, ou encore d’échanger des services (selon le principe des Accorderies).

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :- http://www.envie.org/

- http://emmaus-defi.org/ - http://www.accorderie.fr/


rmonia

& P ablo

A

OBJECTIF 2030

42

NADIANADIA, 67 ANS.

UN T1 EN LOGEMENT SOCIAL DANS UNE VILLE MOYENNE.

CÉLIBATAIRE RETRAITÉE, NADIA HABITE

DANS UN PETIT APPARTEMENT.

SES REVENUS SONT MODESTES MAIS

ELLE A ADOPTÉ DES COMPORTEMENTS

QUI AMÉLIORENT SA SITUATION.

-

43

orsqu’elle exerçait une activité professionnelle et que ses deux enfants vivaient avec elle, Nadia disposait d’un logement social d’une surface adaptée. Depuis que le plus jeune a quitté le domicile, cette retraitée célibataire habite dans un T1 de taille plus réduite. Un

déménagement qui ne s’est pas effectué de gaieté de cœur… Néanmoins, des aides à la réhabilitation destinées aux bailleurs sociaux ont permis de lui offrir un cadre agréable.

que son chauffe-eau a pu être renouvelé, comme d’autres équipements de son appartement. Ne disposer que de revenus modestes l’a rendue attentive aux manières d’équilibrer son budget. Évidemment, la consommation électrique des appareils labellisés dont

soigneusement leur performance en ce domaine. Par exemple, Nadia utilise un nouveau téléphone portable éco-conçu et qui se révèle vraiment très économe en énergie. Pas besoin de le recharger sans arrêt comme celui dont elle disposait auparavant. Si l’offre d’appareils à consommation énergétique

est de plus en plus large, l’évolution des réglementations présente un avantage supplémentaire : des garanties longues sont aujourd’hui imposées aux appareils électroménagers.Sa longue pratique d’un mode de consommation raisonnée – une contrainte au départ, devenue une habitude bien admise – a sensibilisé Nadia à la prolongation de la durée de vie des équipements. Elle fréquente désormais les réseaux de réparation et de réemploi d’appareils en panne à cause d’une pièce défectueuse. « Changer un téléphone portable parce que sa batterie est morte ou parce que le câble d’alimentation est endommagé, cela n’existe plus », se félicite-t-elle, sachant très bien que le secteur de la réutilisation, en plein essor car

Fidèle à cette logique, Nadia participe régulièrement à des vide-greniers qui lui permettent de remettre sur le marché des livres, vêtements et meubles qu’elle ne veut pas conserver. Et cela lui rapporte de l’argent. « Je vais aussi sur des sites d’échange sur Internet », précise-t-elle.De même, elle ne s’achète des habits neufs que de plus en plus rarement : « Je préfère personnaliser les miens et les rendre plus modernes. Ou bien j’en trouve qui me plaisent dans les ateliers de vente installés dans ma ville. C’est encore beaucoup mieux que les périodes de soldes dont j’étais une grande spécialiste il y a quelques années », plaisante-t-elle. Nadia explique volontiers que c’est grâce à des formations et activités associatives auxquelles elle participe depuis qu’elle est en retraite. Elles

l’ont initiée à la transformation de vêtements ou d’objets en tout genre lui permettant de passer, comme tant d’autres, du gaspillage à la valorisation. Cette nouvelle philosophie a également mué Nadia en décoratrice : elle récupère de vieux objets auxquels elle donne un nouveau look avant de les revendre à des particuliers sur Internet. On peut voir là le résultat de l’action des pouvoirs publics qui, depuis quelques années, encouragent le développement d’un marché de la

mais aussi par des campagnes de sensibilisation et la mise à disposition de locaux dans les villes.Justement, pour se rendre dans ces ateliers, lieux de formation ou de vente, Nadia emprunte l’autobus et le tramway. « J’ai renoncé à ma voiture. Le carburant était devenu vraiment beaucoup trop cher pour mon porte-monnaie. Heureusement, le

répondre à mes besoins. » Et quand elle se déplace à travers la France pour ses vacances ou rendre visite à sa famille, elle choisit le train. Jeune retraitée dynamique, elle veille à sa santé et à son alimentation. « Je consomme moins de viande qu’avant : une fois par semaine ! A chaque repas, je mange des légumes et des fruits que je vais chercher auprès d’un groupement de producteurs, près de chez moi. » Grâce au soutien apporté

l’approvisionnement en produits frais s’est popularisé. Nadia peut ainsi faire ses courses au marché ou dans des commerces de proximité, tout à côté de chez elle. Lorsqu’elle a besoin de faire certaines courses imposant de se rendre en grande surface, une fois par mois environ, elle s’organise avec des amies disposant d’un véhicule. Bientôt, ce ne sera même plus nécessaire : grâce à une nouvelle réglementation limitant l’implantation d’hypermarchés accessibles uniquement en voiture, elle pourra bientôt s’y rendre en tramway…

Les + de Nadia : Essor d’un marché de l’occasion,

de la récupération et de la réparation, développement de circuits courts pour

l’alimentation, offre élargie de transports en commun, équipements électriques et électroniques labellisés économes

en énergie.

NADIAOBJECTIF 2030

« METTRE LE GASPILLAGE À LA POUBELLE »

45

NADIA

POURQUOI ATTENDRE 2030 ? Des financements et des aides fiscales

Procéder à des travaux d’isolation thermique et s’équiper en matériel performant (chaudière à condensation, pompe à chaleur, chauffe-eau solaire) permettent de bénéficier d’aides financières : prêts à taux réduit, crédit d’impôt, éco-prêt à taux zéro, TVA à taux réduit.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/

financer-projet


adiaN

OBJECTIF 2030

46

ATIYAATIYA, 27 ANS.

UN T1 EN LOCATION DANS UNE GRANDE VILLE.

UNE JEUNE INFIRMIÈRE CÉLIBATAIRE

PRATIQUE UN MODE D’HABITAT PARTAGÉ

EN LOGEMENT SOCIAL,

DANS UN ÉCO-QUARTIER COMPTANT

AUSSI DES CONSTRUCTIONS NEUVES

À OSSATURE BOIS.

-

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n 2015, elle n’avait que 12 ans mais rêvait déjà

« J’occupe un studio dans le cadre d’un habitat social partagé, intégré dans un ensemble de

constructions neuves à ossature bois. Lui-même se trouve dans un éco-quartier mêlant petits immeubles collectifs, espaces verts, commerces et services de proximité. »

« Certaines pièces, comme des buanderies ou des salles de jeux, mais aussi des équipements sont mis en commun et utilisés par plusieurs locataires en fonction de besoins ponctuels »,

« Je ne vois pas l’intérêt d’en avoir une, car pendant la journée la circulation en centre-ville est restreinte. »

« Cela correspond tout à fait à mes horaires à l’hôpital »,

« Acheter en vrac me sert à mieux gérer mes achats et à ne prendre que ce dont j’ai besoin, en évitant ainsi le gaspillage alimentaire. »

« Aujourd’hui, tous les gens de mon

âge en sont adeptes, d’autant plus que l’on a été initiés très tôt. »

l’eau du robinet »

Pas uniquement : « Contrairement à avant, le marché de l’occasion d’aujourd’hui concerne aussi des équipements qui ont été rénovés selon les nouvelles normes environnementales en

« Tout est fait pour rassurer les consommateurs et favoriser la durée de vie des appareils »

« Ainsi je ne redoute

évolutions. »

vie des années 2030…

Les + de Atiya :Développement de l’habitat partagé,

transports en commun, vélo en libre-service, achats alimentaires en vrac et limitation des emballages,

offre élargie d’équipements électriques et électroniques d’occasion, location

d’équipements du foyer.

ATIYAOBJECTIF 2030

« L’HABITAT GROUPÉ, L’AVENIR PARTAGÉ »

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POURQUOI ATTENDRE 2030 ? L’habitat partagé

Remplacer l’individualisme par la coopération, la perte des liens sociaux par les échanges entre citoyens, les atteintes individuelles à l’environnement par un impact écologique réduit, le cloisonnement des populations par la mixité sociale et générationnelle, la spéculation par la mutualisation des moyens : le concept de l’habitat groupé, mêlant espaces privés et surfaces communes, rassemble des personnes désireuses de sortir des solutions individuelles de logement. Une préfiguration des logements de demain.

Pour en savoir plus et agir dès aujourd’hui :- https://www.colibris-lemouvement.org/agir/guide-

tnt/comment-monter-un-habitat-groupe- http://www.habitatgroupe.org/

- http://www.hameaudesbuis.com


tiyaA

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ATIYAOBJECTIF 2030

Réf. 8645 - Décembre 2015

objectif 2030 - ademe · 2021. 2. 4. · 6 sur fond de 21e conférence internationale sur le...

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