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« Nous n’irons plus au Bois Castiau », oeuvre vidéo et en volume, est un hommage au récit d’enfance du
poète et écrivain Luc Bérimont (1915-1983), paru aux Éditions Robert Laffont en 1963 et réédité au Castor
Astral en 2015 à l’occasion de la commémoration du centenaire de sa naissance. Il témoigne d’une époque
qui, comme l’a dit l’auteur lui-même lors d‘une interview, est passée « de l’âge du forgeron à celui du laser.
Du cheval au supersonique. Du monde des villages au monde interplanétaire ».
André Pierre Leclercq, dit Luc Bérimont, était mon père. Il m’a fallu franchir cette épaisseur du temps
pour aller à la rencontre des lieux, des personnages et des atmosphères, décrits dans ce récit, qui hantent
aujourd’hui le monde visible. Pour cela, je suis tout d’abord retournée dans la région et le village d’enfance
qui en a été le décor. J’y ai filmé le quotidien des habitants, leurs gestes de travail, les rituels qui rythment
et accompagnent leurs vies ici et maintenant, tout en faisant écho au passé lointain qu’ils raniment. Marie
José Masson, une habitante et cousine éloignée, m’a accompagnée tout au long de ce voyage. Elle lit en
voix off les extraits choisis du Bois Castiau que nous avons réécrit au présent. J’ai ensuite rassemblé des
archives photographiques familiales puis collecté des archives photographiques présentant le quotidien
de ce village et le travail des habitants, essentiellement paysans et ouvriers métallurgistes, dans les années
trente. À partir d’une sélection de ces documents visuels projetés et refilmés, je me suis mise en scène
dans un certain nombre de situations et d’actions opérant des glissements de sens et de temporalités,
traçant des correspondances avec le récit en voix off.
Le grand livre en volume posé au sol sur lequel la vidéo est projetée en boucle matérialise l’espace, lieu
de pensée et refuge, qui s’est ouvert peu à peu dans l’enfance de Luc Bérimont à la découverte de la
littérature et de la poésie.
« Nous n’irons plus au Bois Castiau » invite le spectateur à partager ce cheminement initiatique, à la fois
archéologie des souvenirs d’enfance et projection vers un avenir qui reste à inventer et à écrire.
Élise Bérimont
PRÉSeNTATION
Un éclat des matins de ma petite enfance frappe le miroir minuscule, au lourd encadrement, dans
lequel se reflète le flacon de liquide huileux, parfumé à l’œillet des champs.
Man Toinette retire une à une les épingles qui retiennent sa coiffure puis, une rangée de crochets
en réserve entre les lèvres, elle entreprend de lisser les ailes molles et grises qui pendent de chaque
côté de son cou.
Blotti à ses pieds, protégé de l’univers par le frôlement tiède de ses jupes, je regarde se recomposer
l’architecture des mèches et des torsades autour du visage aimé, essayant de me représenter la
petite fille qu’elle a été.
fIChe TeChNIqUe
Format : vidéo HDV couleur, sonoreAnnée de réalisation : 2015Durée : 50 minutes en boucle Langue : française, version anglaise en cours de réalisationDistance de projection nécessaire : environ 3 mètres. Positionnement du vidéo projecteur à la verticaleLivre de projection fermé et emballé : Longueur : 95 cm / Largeur : 26 cm / Hauteur : 153 cmOuverture pour la projection : variable ( idéalement entre 90 et 120 degrés)Matériaux : bois, peinture, moleskine, miroir souple, charnièresPoids emballé : 45 Kg
Extraits vidéos disponibles ici : https://vimeo.com/user14159381/boiscastiau-extrait1https://vimeo.com/user14159381/boiscastiau-extrait2https://vimeo.com/user14159381/boiscastiau-extrait3
Vidéo de 50 minutes :https://vimeo.com/user14159381/nousnironsplusauboiscastiau
Merci de contacter Superprisme pour obtenir le code d’accès : [email protected]
ÉLISe BÉRImONT
Élise Bérimont (1980) est artiste visuelle. Son travail est guidé par la double perspective des poétiques
et des politiques de l’enquête, le plus souvent à partir d’observations de « terrain ». Initiant une pratique
artistique proche de l’ethnographie à travers la réalisation de ses films et installations vidéos, elle
recherche une « position partagée » autour d’une écriture de soi dans l’espace. Dans ce cadre d’action sur
le réel, la dimension du témoignage et des sources orales côtoie celle des images mentales et des gestes
quotidiens, le document et l’archive s’ouvrent à la mise en scène et aux récits fictionnels. Une autre part
de son travail se concentre sur une approche cinématographique et les procédés d’écriture et de mise en
scène dans le champ de la fiction.
Sa formation pluridisciplinaire l’amène également à utiliser différents outils dans la conception comme
dans la réalisation. Enregistrements sonores, photographies, sculptures, dessins, écriture entrent ainsi
dans un réseau où se produisent les lignes de fuite nécessaires à un montage de subjectivités.
FORMATION
Anthropologie Visuelle et Histoire de l’Art - EHESS, Paris - France (2005-2007)
Échange Erasmus - Weißensee Kunsthochschule, Berlin - Allemagne (2004-2005)
Espace Urbain - ENSAV La Cambre, Bruxelles - Belgique (2003-2004)
Scénographie - ENSAV La Cambre, Bruxelles - Belgique (2000-2003)
www.eliseberimont.net
RÉFÉRENCES
France ::
Journées du Patrimoine (2015)
Galerie Laurent Mueller (2015)
Galerie du Jour agnès b. (2013)
Espace Khiasma (2012-2013)
Le BAL, La Fabrique du Regard (2011-2012 et 2015)
Travail et Culture (2012)
EPCC Chemins du Patrimoine en Finistère (2012)
Galerie du Haut-Pavé (2011)
Nouveaux Commanditaires, Fondation de France - artconnexion (2010-2011)
CNC, Aide au développement Nouveaux Médias (2010)
Journées du Patrimoine (2009)
DRAC Île-de-France, Aide à l’installation (2009)
Le Fresnoy, Studio National des Arts contemporains (2008-2009)
Rencontres Internationales Paris / Berlin (2005)
USA ::
50 Howard Street Gallery Space (2013)
Russie ::
Proekt Fabrika (2010)
Palestine / Italie / Belgique ::
Temps d’images Festival International (2007)
Canada ::
MIVAEM Festival (2006)
Belgique ::
Recyclart (2004-2005)
Allemagne ::
Uqbar (2010)
Able (2009)
LUC BÉRImONTEn poésie aussi, le temps permet de remettre en perspective les parcours et les œuvres et, passés les
modes et les engouements circonstanciels, de reconsidérer leur présence et le poids de leur parole. Durant
les trois dernières décennies, le goût poétique souvent régi par un formalisme froid, le refus du lyrisme et
l’humeur noire ne pouvaient qu’ignorer l’œuvre de Luc Bérimont tout entière portée par la foi en la poésie
et un fervent appétit de la vie. L’heure est venue de la retrouver.
De son vrai nom André–Pierre Leclercq, Luc Bérimont naît le 16 septembre 1915 à Magnac-sur-Touvre en
Charente au gré d’une migration contrainte et temporaire de sa famille en raison de la guerre. Mais c’est
à Ferrière–la–Grande, près de Maubeuge, qu’il passe son enfance dans un univers rural humble, au plus
près de la nature, un site originel qui sera l’arrière–pays de toute son œuvre et donnera à son écriture
cette inégalable sensibilité au monde naturel qui la caractérise. Ce n’est pas pour rien que le poète prend
pour pseudonyme le nom d’une colline de son enfance, Bérimont donc.
Le jeune homme fait ses études au lycée de Maubeuge puis à la faculté de Lille où il obtient une licence en
droit. De cette époque date son premier recueil Prairie bricolé avec un ami et qui lui vaut déjà le soutien
de Paulhan, Giono et Max Jacob. Mobilisé en 40, il imprime aux armées (sur la ronéo du colonel) Domaine
de la nuit préfacé par le sergent Maurice Fombeure. Démobilisé, il entre dans la résistance et contribue au
Poètes casqués de Pierre Seghers. Mais l’acte fondateur de sa vie en poésie est sans aucun doute en 1941
sa rencontre avec René-Guy Cadou et le groupe de l’école de Rochefort : il s’installe sur place dans une
métairie. En 1944, Bérimont qui sera décoré de la Croix de guerre rejoint la 1ère Armée. Il créera bientôt
une revue franco-allemande, Verger – Die Quelle. Le tournant de son existence, il le doit à Paul Gilson
qui en 1948 le fait entrer au Poste Parisien : durant 30 ans, Luc Bérimont de l’ORTF à Radio France, sera,
en pionnier de la radio culturelle, un infatigable « passeur de poèmes » sur les ondes. Il crée plusieurs
émissions dont la fameuse « Fine fleur de la chanson française ». C’est que, homme de partage, il ne se
résigne pas à l’enfermement du poème dans le livre au profit de quelques uns et veut par la chanson
poétique toucher le plus grand nombre. Il accueille à son micro Brassens, Brel, Ferré, Félix Leclerc et
Barbara, entre autres. Ses propres poèmes seront chantés par Ferré, Catherine Sauvage, Marc Ogeret,
Jacques Bertin.
Lorsqu’il meurt le 29 décembre 1983, Luc Bérimont, auteur d’une trentaine de livres de poésie et de cinq
romans, couronné de nombreux prix, est une figure reconnue et respectée de la vie littéraire. Mais sans
doute, comme Pierre Seghers, son activité de promoteur de la poésie a peu ou prou fait de l’ombre à celle de
l’écrivain. Or, l’édition récente aux Presses universitaires d’Angers de son œuvre poétique complète permet
de mesurer la constance, la cohérence et la singularité de son écriture. D’un lyrisme puissant, charnel,
sensuel, la poésie de Bérimont chante toujours dans un rythme ample. Elle manifeste un exceptionnel
Jean-Pierre SiméonÉcrivain, directeur artistique du Printemps des Poètes
talent de l’image, à la hauteur d’un Eluard ou d’un Cadou. Elle témoigne en outre d’une position existentielle
qui rejoint de flagrante façon le questionnement d’aujourd’hui : inquiet de la « dénaturation » de l’homme, de
sa séparation d’avec le monde premier, Bérimont dont un des premiers livres s’intitule « Les amants de la pleine
terre » oppose à la « civilisation technologique » la nécessité vitale de retrouver un lien amoureux avec la
terre. Inquiet, oui, mais d’une « anxiété heureuse », cet humaniste militant, homme « au cœur torrentiel »
comme disait de lui Cadou, n’a eu de cesse de célébrer « le corps universel que nous cherchons », de nous
inviter à renouer dans le tourbillon orphique du poème avec « l’évidence même », notre séjour premier,
simple et naturel, sous le ciel, près de l’arbre et des herbes fragiles, dans la fraternité du pain partagé et du
« vin mordu ». Voici bien une œuvre pour notre temps, lucide sur nos défaites mais jamais en reste d’espoir
généreux : « il suffit d’un baiser qui réchauffe la neige »
Réédition 2015 du livre
Réalisation
ÉLISE BÉRIMONT
Éditions Robert Laffont 1963Réédition en Juin 2015 au Castor Astral
Voix off
MARIE JOSÉ MASSON
Prises de vues documentaires en Région Nord
Image
KYRILL CHARBONNEL
Prise de son
ÉLISE BÉRIMONT
Prises de vues verticales et mises en scènes
ÉLISE BÉRIMONT
Montage
ÉLISE BÉRIMONT
Mixage
RÉMI BOURCEREAU
Ont participé à ce tournage
JEAN-MARIE ALLAIN
BRUNO BOUDART
BERNARD CATY
M. ET MME COLLERY
JEAN-JACQUES DAUSSE
FAMILLE DEKEYZER
GEORGES DEMESURE
HERVÉ DESPREZ
DIDIER DIART
SOPHIE GOURLAND
ROGER GUÉPIN
JACQUES JOSQUIN
PAUL JUSTE
ANNE-FANNIE LECLERCQ
PASCAL LIÉNARD
MARIE JOSÉ MASSON
Musique
« NOUS N’IRONS PLUS AU BOIS »signal d’intervalle de la radio ORTF depuis sa creation jusqu’en 1995
Variations « VARIATION 11 » ET « VARIATION 12 » (MUSIQUE : JEROME PONS)
« VARIATION 8 », « VARIATION 7 » ET « VARIATION 4 » (MUSIQUE : ÉLISE VAUGEOIS)
Générique
« HEAR THE VOICE » (TEXTE : WILLIAM BLAKE / MUSIQUE : ÉLISE BÉRIMONT, JÉRÔME PONS, ÉLISE VAUGEOIS)
COMPOSÉ ET INTERPRÉTÉ PAR MISS YOU MISS
Enregistrement et mixage
JÉRÔME PONS
Studio d’enregistrement
CABANE DE TILLY - JÉRÔME LAUREAU
Mastering RÉMI BOURCEREAU
Sculpture - livre
Conception
ÉLISE BÉRIMONT
Co-conception et réalisation
MARTINE BESOMBES
JEAN-PIERRE MOREN
LUCIENNE PHILIPPE
JEAN-CHRISTOPHE RUFFIN
M. ET MME SAUTIÈRE
ANNE SZYMCZAK
CELIA SZYMCZAK
CHRISTINE VANDAMME
GIOVANNI WILST
LES SALARIÉS DE L’ENTREPRISE HAINAULT ACIERS
LES SALARIÉS DE L’ENTREPRISE WILLAME
LES ÉLÈVES DE L’ÉCOLE GEORGES MAUFROY DE FERRIÈRE-LA-GRANDE
LES MEMBRES DE L’HARMONIE MUNICIPALE DE FERRIÈRE-LA-GRANDE
LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DE CROSSE AU BUT LA JOYEUSE D’ASSEVENT
LES MEMBRES DU CORTÈGE MABUSE DE MAUBEUGE
LE PERSONNEL DE LA MAIRIE DE FERRIÈRE-LA-GRANDE
Production
DRAC NORD - PAS-DE-CALAISSUPERPRISME
Remerciements
LE SERVICE DES ARTS PLASTIQUES DE LA DRAC NORD - PAS-DE-CALAIS
LE SERVICE CULTURE DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE MAUBEUGE - VAL DE SAMBRE
LA GARE NUMÉRIQUE DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE MAUBEUGE - VAL DE SAMBRE
KYRNÉA / PASSEURS D’IMAGES
LE MANÉGE
LA MAIRIE DE FERRIÈRE-LA-GRANDE
MÉROÉ FILMS
MUSIC WON’T STOP
fINANCemeNT - DIffUSION
« Nous n’irons plus au Bois Castiau » a reçu le label « Sélection Printemps des Poètes 2016 »
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