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19 mai 2006 > Rencontre avec Herivelo Ramialiarisoa, directrice de l’Énergie à Madagascar > Le programme “Crédit énergie” au Burkina Faso > Noria : Grandir, mais comment ?

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19 mai 2006

> Rencontre avecHerivelo Ramialiarisoa,directrice de l’Énergieà Madagascar

> Le programme“Crédit énergie”au Burkina Faso

> Noria : Grandir,mais comment ?

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Apporter uneréponse énergétiqueappropriéeLa hausse spectaculaire du prix des

hydrocarbures vient relancer le débat sur la sécurité del’approvisionnement énergétique de la planète, surtoutlorsqu’on sait que les ressources mondiales en gaz et enpétrole se trouvent concentrées dans quelques paysseulement. On ne peut, du coup, s’empêcher de seposer cette question embarrassante : qu’adviendrait-ilsi, pour une raison ou une autre, l’un des grands paysproducteurs cessait brusquement ses livraisons ?

On a tendance à penser, à tort, que les pays les plus déve-loppés seraient les plus durement touchés. En réalité,ce sont les pays en développement qui pâtiraienten priorité d’une telle situation, car ils sont bien plusvulnérables aux aléas imposés par leurs fournisseurs enénergie. Il convient donc, et c’est l’un des buts poursui-vis par la Fondation Énergies pour le Monde, de privilé-gier autant que possible l’utilisation des ressourcesénergétiques locales, afin de réduire l’impact que nemanquerait pas de générer l’interruption de l’approvi-sionnement énergétique.

C’est devant cette crise annoncée que le nécessaire chan-gement d’échelle, déjà évoqué dans les derniers numérosde Fondation Infos, prend tout son sens : multiplier par10, voire par 100, l’ampleur des programmes d’accès auxservices de l’électricité.

Dans cette perspective, la Fondation a commencé àtravailler dans deux zones géographiques distinctes :

SommaireRencontre avec HeriveloRamialiarisoa, directrice del’Énergie à Madagascar 3

L’activité de la Fondationen chiffres 5

À quoi servent vos dons ? 7

Le programme “Crédit énergie”au Burkina Faso 8

Noria : Grandir, mais comment ? 10

Madagascar et trois pays du Mékong : Cambodge, Laoset Viêt-nam.

Après un important travail de préparation et de collected’informations sur le terrain, les réunions de concerta-tion ont eu lieu avec les élus locaux. Les résultats confir-ment la justesse de notre démarche : analyse fine descontextes, des risques, du potentiel de développementéconomique issu de l’accès à l’électricité, etc.

Dans les pays concernés, lors de chaque réunion provin-ciale, la démarche poursuivie a été très appréciée.Le choix des zones susceptibles d’être électrifiéesde façon prioritaire a fait l’objet de débats argumentés ;il s’est porté sur des zones qui à la fois réunissent desconditions favorables et s’intègrent dans des prioritésrégionales de développement. Ces choix, visant à appor-ter l’électricité à plus de 1 million d’habitants, ont étévalidés par les élus locaux qui ont parfaitement intégréque les programmes d’électrification rurale doiventêtre pérennes.

Cet échelonnement du processus d’électrification, cetteutilisation progressive et maîtrisée des énergies renou-velables peuvent paraître bien longs aux yeux des popu-lations qui attendent depuis longtemps les services ren-dus par l’électricité.

C’est cependant la meilleure façon de sécuriser, à terme,l’approvisionnement énergétique et de contribuer audéveloppement économique local.

Alain Liébard,Président de la Fondation Énergies pour le Monde

Qui sont les partenairesde la Fondation ?Fondateurs : Observ’ER (Observatoire des énergies renou-velables) • Caisse nationale de Crédit Agricole • Caisse desDépôts et Consignations • Électricité de France • Gaz deFrance • Total • Areva • Ministère de l’Économie, de l’Indus-trie et des Finances • Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie • Ministère de l’Écologie et du Déve-loppement durable • Ministère de la Coopération • Ministèredes Affaires étrangères • Ministère de l’Intérieur •

Partenaires : Dix mille donateurs privés • Commissioneuropéenne • Programme des Nations unies pour le déve-loppement (Pnud, New York) • Institut de l’énergie et de l’en-vironnement de la Francophonie (IEPF, Québec) • Banquemondiale • Agence française de développement • CréditCoopératif •

DR

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Voilà plus d’un an qu’est néle programme PEPSE (PovertyEradication and Planning of SustainableEnergies), lancé par la FondationÉnergies pour le Monde, l’universitéde Magdeburg (Allemagne) et l’Étatmalgache*. À Madagascar,Herivelo Ramialiarisoa, directricede l’Énergie et partenaire du projetPEPSE, livre ses réflexions surl’importance de ce programme.

Quel rôle jouez-vous dans lecadre du projet PEPSE ?En tant que directrice de l’Énergiemalgache, je suis chargée de coor-donner le projet dans la Grande îleen accord avec les différentsacteurs, de manière à mettre enœuvre le programme sur le terrain.Le rôle du ministère de l’Énergie et

des Mines consiste à sensibiliser les populations à l’uti-lisation de l’énergie comme facteur de développement etde réduction de la pauvreté.

En quoi consiste ce rôle de coordination ?Les cabinets Mihiratra et Mad Horizons, deux bureauxd’études, ont collecté des informations pour nous per-mettre d’évaluer les besoins en énergie. La direction de

l’Énergie a travaillé aux côtés de ces bureaux d’étudespour leur faciliter la tâche auprès des institutions et desdépartements.

À-t-il été facile de recueillir ces informations ?Tout le monde a joué le jeu, si je puis dire. Il était essen-tiel que le choix des zones dans lesquelles seront implan-tés les équipements ne suscite pas de querelle politique.Il fallait donc pouvoir donner la parole à chacun, etse mettre en position d’écouter les arguments de tous.La participation active de tous les acteurs du projeta été réelle ; tous se sont montrés enthousiastes etdisponibles.

Quels sont les objectifs du programme ?Répondant à un besoin de l’État malgache, le projet doitfaire connaître les besoins en énergie des différentesrégions, et faciliter l’exploitation des sources d’énergies

Rencontre avec HeriveloRamialiarisoa, DIRECTRICEDE L’ÉNERGIE À MADAGASCAR

Interview

DR

L’équipe chargée de l’exploitation de la centrale hydrauliqued’Antetezambato.

Réunion avec les représentants au niveau national de la directionde l’Énergie et de l’agence d’électrification rurale.

L’île dispose d’un potentiel hydraulique énormemais le coût d’investissement d’une centrale reste très élevé.

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renouvelables disponibles localement. Des programmesd’électrification rurale décentralisée vont ensuite démar-rer dans six zones des provinces de Tuléar et de Fiana-rantsoa (voir carte ci-dessus).

Quelle est l’importance des énergies renouvelablesdans l’île ?À Madagascar, on commence à se lancer sérieusementdans les énergies renouvelables ! Il faut dire que l’îledispose d’un potentiel énorme, dans tous les domainesdu renouvelable : solaire, hydraulique, et même éolien.Or, la question de l’accès à l’énergie ou celle de sa pro-duction sont centrales pour notre île. En milieu rural,seuls 3 % des foyers sont équipés. Avec la hausse consi-dérable du prix des produits pétroliers, les énergiesrenouvelables constituent un gisement extraordinaire.C’est pourquoi le ministère appuie avec force la promo-tion de l’utilisation des renouvelables.

Pourquoi la diffusion des énergies renouvelablesreste-t-elle toutefois limitée ?Le coût d’investissement d’une centrale hydraulique, parexemple, reste très élevé, ce qui réduit le nombrede projets. Même chose pour les équipements solaires,qui se limitent le plus souvent à quelques chauffe-eausolaires installés par des organisations caritatives. L’uti-lisation des ressources naturelles de l’île reste donc trèsen dessous de son potentiel réel.

L’énergie vous paraît-elle un facteur essentiel deréduction de la pauvreté ?Oui, sans hésiter. Prenez l’exemple de la vaccination : ilest impératif de posséder des centres de santé électri-fiés pour conserver les vaccins au froid, surtout danscertaines provinces, où l’insuffisance des moyens detransport tient écartées de larges zones rurales. Dansun premier temps, l’apport de l’électricité rurale décen-tralisée est réservé aux infrastructures publiques :centres de santé, éclairage public, écoles primaireset secondaires, kiosques téléphoniques, phares...Jusqu’à présent nous avons équipé un village pilote enénergie d’origine éolienne, et l’université d’ Antsirana-na travaille pour coupler l’éolienne au réseau.

Avez-vous déjà travaillé avec la Fondation Énergiespour le Monde...Oui, lors de la mise en œuvre d’une microcentralehydraulique dans la commune de Tsarasaotra (hameaude Antetezambato), à une dizaine de kilomètres d’Am-bositra, la Fondation a été notre partenaire techniqueet financier. Dans le cadre du projet PEPSE, la Fondationva apporter une assistance technique pour la planifi-cation de l’énergie rurale. Les trois zones évoquéesprécédemment ont été sélectionnées dans ce but. Etpour l’avenir, nous espérons continuer notre collabora-tion avec Énergies pour le Monde. On pourrait par exem-ple développer plusieurs picocentrales hydrauliques.Outre les équipements, la Fondation pourrait surtoutassurer l’assistance technique et la formation des agents.* dans le cadre des projets européens Coopener.

Les deux provinces (en jaune) concernées par le programmed’électrification rurale dans le cadre de PEPSE.

Générateur solairepour la mairie d’Ambondro, à l’extrême sud de l’île.

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Les chiffres concernant l’épargne solidaire enregistrés au 31 décembre 2005 ont largement dépassél’objectif initialement prévu des 60 000 ¤ de dons à fin 2007. En effet, 665 personnes ont effectué des dépôtssur des Livrets Agir et leurs dépôts ont généré 69 000 ¤ de dons pour la Fondation.Même constat pour le nombre de souscripteurs à la carte bancaire Agir pour la Fondation qui a quasiment doubléen 1 an pour s’établir à 1 900 personnes. L’abonnement à la carte a permis de récolter quelque 8 000 ¤ de dons.Si vous souhaitez en savoir plus sur le Livret Agir et la carte Agir, contactez le Crédit Coopératif au :0 810 63 44 44 (prix d’un appel local)www.banque-solidarites.coop (rubrique “produits”).

Crédit CoopératifNette augmentation des produits d’épargne solidaire

Au fil de ses réalisations, la Fondation Énergies pourle Monde a bien compris l’importance de la formationde techniciens locaux et de sensibilisation des usa-gers, seules garanties capables de pérenniser lesinstallations dans les pays en développement. Leschéma des différents domaines d’activités de la Fon-dation pour l’année écoulée permet de visualiser faci-lement la part désormais occupée, au sein de ses acti-vités, par le volet “Formation/sensibilisation”.

Notons la place grandissante occupée par les fondsissus de notre partenariat avec le Crédit Coopératif,que nous vous avons déjà présenté (voir FondationÉnergies pour le Monde Infos n° 18, avec l’interviewde Jérôme Henry). Cette augmentation spectaculairetient au succès des produits d’épargne solidairemis en place par le Crédit Coopératif (voir encadréci-dessous).

Les programmes “classiques” de la Fondation se pour-suivent, en particulier dans l’île de Madagascar (voirpage 3) et dans le delta du Mékong (voir page 7).Notons l’importance récente donnée aux opérationsvisant le changement d’échelle (voir l’article “Noria :Grandir, mais comment ?” en page 10).

L’activité de la Fondation

en chiffresÉducation 3 %

Actions d’envergureinternationale 10 %

Santé 12 %

Électrification 24 %

Pompage 7 %

Formation/sensibilisation

31 %

Préparation deprogrammesd’envergure/planification

23 %

Les financements de la Fondation en 2005

Les zones d’intervention de la Fondation en 2005

Financements privés français 19 %

Produits financiers 2 %

Financements publicsinternationaux 22 %

Organismes publicsfrançais 44 %

Crédit Coopératif 8 %

Dons de particuliers 5 %

Maghreb 15 %

Haïti 3 %

Burkina Faso 11 %

Laos 9 %

Madagascar 22 %

Sénégal 14 %

Mékong 16 %

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Les domaines d’activité de la Fondation en 2005

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Bon de soutienà découper et à renvoyer à :

Fondation Énergies pour le Monde — 146, rue de l’Université — 75007 ParisReconnue d’utilité publique — Décret du 8 mars 1990

Fondation Énergies pour le Monde Infosest la lettre d’information semestriellede la Fondation Énergies pour le Monde,reconnue d’utilité publique - décret du 8 mars 1990

Fondation Énergies pour le Monde146, rue de l’UniversitéF – 75007 ParisTél. : 0144180080 - Fax : 0144180036Email : [email protected]

Directeur de la publication : Alain LiébardDirecteur de la Fondation : Yves MaigneÉdition : Observ’ERRédacteur en chef : Yves-Bruno CivelPhotos : Fondation Énergies pour le Mondesauf mention contrairePhoto de couverture :Fondation Énergies pour le Monde (éclairage publicdans le sud de Madagascar)Impression : Imprimeries de ChampagneDépôt légal : 2e trimestre 2006 - ISSN : 1279-8029

Je soutiensles projets de la Fondationet adresse un chèque de :

� 30 ¤ � 75 ¤ � 150 ¤ � 300 ¤

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Vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôtségale à 66 % de votre don dans la limite de 20 %de votre revenu imposable. Vous recevrez pourcela un reçu pour déduction fiscale.

Vos coordonnées font l’objet d’un traitement informatisé.Vous disposez d’un droit d’accès à ce fichier et de rectificationconformément à la loi du 6 janvier 1978.

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LaosUn nouveau village du Nord Laos vient d’accéder aux servicesde l’électricité. Kang San (près de cinq cents personnes) estdonc le sixième village de la province de Luang Prabang oùest intervenue la Fondation, qui vient d’équiper soixante-quatre foyers en systèmes photovoltaïques. L’éclairage devraitmaintenant permettre aux commerçants et aux artisans locaux(brodeurs en particulier) de poursuivre leur activité après latombée de la nuit, et à tous, d’améliorer leurs conditions devie. Sur place, deux villageois ont suivi une formation de tech-nicien. Ils assureront la maintenance et surveilleront le bonfonctionnement de ces nouveaux équipements.

MadagascarLa Fondation poursuit son programme d’accès à l’électricitédans la Grande île. Dans l’Extrême-Sud, écarté du réseau,deux villages viennent d’être retenus pour une opérationpilote portant, dans un premier temps, sur l’éclairage desinfrastructures publiques. Les mairies d’Ambondro etd’Ambanisarika, ainsi qu’une maison des jeunes située dansle deuxième village, peuvent à présent rester ouvertes lesoir. La route qui traverse ces agglomérations est, elle aussi,éclairée. La Fondation a par ailleurs formé un technicien localpour la maintenance des installations. Au total, quatre millepersonnes sont concernées par ces nouvelles installations.

Viêt-namSur la côte sud-est du Viêt-nam, à proximité d’Hô Chi MinhVille, le parc naturel de Can Gio – essentiellement composé demangrove – fait vivre pêcheurs, saliculteurs et crevetticul-teurs. En accord avec les autorités du district, Énergies pour leMonde vient d’équiper en installations solaires les abords desbassins d’élevage et les habitations saisonnières d’une ving-taine d’exploitants. L’éclairage permet à la fois d’accroître laproduction et de faciliter les conditions de vie. Le financementde ces équipements a été assuré (60%) par une subvention dela Fondation et par le montage d’un système de crédit octroyépar la banque du développement rural de Can Gio.

À quoi servent vos dons?

www.energies-renouvelables.org

@• le dernier numéro d’Énergies pour le Monde Infos en ligne;• l’atlas des expertises en accès libre ;• des fiches actions présentant nos différents programmes ;• des informations sur l’énergie dans les pays du Sud;• l’annuaire des acteurs des énergies renouvelables.

Retrouvez sur le Web:

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� Le programme “Crédit énergie”, lancé par la Fonda-tion en 2001, a connu quelques réajustements. Rappe-lons qu’il s’agissait, lors de sa mise en place, de four-nir, via un système de prêts bancaires adaptés, un accèsà l’électricité à des populations rurales aux capacitésfinancières limitées.

Un premier bilan, établi fin2005, avait permis de conclureà la pertinence du dispositifsans toutefois oublier d’iden-tifier quelques difficultés.En effet, les villageois avaientrapidement compris les bien-faits qu’ils pouvaient tirer dessystèmes solaires individuels.Leur expliquer les modalitésde crédit – échelonnement

du paiement sur trois ans, duréemaximale du prêt initia-lement consenti, et remboursement selon leur capacitéfinancière – n’avait pas été plus compliqué. Tant etsi bien que fin 2004, 54 kits solaires, d’une puissance de12 à 75 Wc selon les modèles, s’étaient déjà vendus.La mise en place de ce programme “Crédit énergie”avait été rendue possible grâce à l’aide fournie pardeux partenaires locaux : l’association ALZ (chargée de

Le “crédit énergie”au Burkina Faso

• Fin 2004 :54 kits solairesinstallés

• En 2005 :100 kits solairesvendus

• En 2006 :une volontécommune depoursuivre

En juillet 2001, un programme “Créditénergie” a été lancé par Énergies pourle Monde dans la province du Kourintengaau Burkina Faso. L’objectif ? Proposeraux populations concernées un créditadapté à leur revenu pour leur permettred’avoir accès à l’électricité. L’heureest au bilan avant de poursuivre.

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l’information et de la sensibilisation des usagers) etl’Union Régionale des Caisses Populaires du Centre-Est.Quant à la Fondation, elle y apportait une subventionqui permit notamment decouvrir les droits de douane,la TVA sur le matériel et lecoût du crédit. Elle s’étaitégalement assurée de lafourniture, de l’installationet de la maintenance con-fiées à un groupement d’en-treprises locales.

Toutefois, ce premier bilanavait fait état de quelquesdifficultés rencontrées. Ilavait notamment montré que le coût des équipementsrestait trop élevé, ainsi que le montant de l’acompte(25 %) exigé à l’ouverture du dossier de prêt. Des diffi-cultés qui n’avaient entamé ni la conviction des parte-naires financiers du projet ni l’enthousiasme des parte-naires locaux mais qui avaient conduit à de nécessairesajustements.

Recentrage avant accélération du programmeLes partenaires ont donc décidé, d’un commun accord,de sélectionner un nouveau fournisseur d’équipementsproposant des kits au silicium amorphe et demodifier les

termes du contrat de main-tenance. Sur le plan finan-cier, le prix des kits, les mon-tants de l’acompte commecelui des mensualités deremboursement ont été revusà la baisse.Ces quelques réajustements,plus adaptés à la réalité éco-nomique locale, ont permisau programme de connaîtreune accélération significa-

tive. Soixante-dix nouveaux systèmes ont été installésau cours du deuxième semestre de l’année 2005, c’est-à-dire plus que pendant les trois premières années.

Perspectives 2006Depuis 2002, six cents personnes ont eu accès à l’élec-tricité grâce à ce système original de prêt. La notorié-té dont bénéficie maintenant le programme laisse pré-sager de sa poursuite et un changement d’échelle estenvisagé. L’implication du Réseau National des CaissesPopulaires s’est renforcée. Le programme pourrait mêmeêtre étendu à d’autres provinces burkinabés, le créditénergie étant susceptible de toucher... 60 % de la popu-lation rurale. �

Au niveau économique, le commerce et le travail artisanalde confection se sont développés.

• 60 % des foyersenregistrentune baisse deleurs dépensesénergétiques*

• Tous les usagersont reçu uneformation pourun bon usagede l’électricité

Le kit solaire a notamment permis à un nombre significatifd’habitants de la province de recevoir la télévision ou la radio.

• Un créditsur 3 ans,susceptible detoucher 60 %de la population

• Depuis 2002,ce systèmea permis à600 personnesd’avoir accèsà l’électricité

* Source : étude de l’ALZ réalisée en 2005 auprès d’une quinzaine de foyersayant acquis un kit solaire à crédit entre 2002 et 2003.

Les personnes ayant acheté un kit solaire ont tous reçuune formation lors de l’installation.

Les enfants du voisinage viennent étudier dans les foyers possédantl’éclairage.

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� Le programme NORIA (Nouvelles Orientations pour laRéalisation d’Investissements Adaptés), comme précé-demment annoncé (voir FEM Infos n° 18), constitue l’undes grands chantiers d’Énergies pour le Monde. L’idéede base tient en peu de mots : puisque la Fondation afait la preuve de ses compétences au travers de pro-grammes d’envergure villageoise, pourquoi ne paschanger d’échelle et envisager des actions de plusgrande envergure, à l’échelle régionale ? Grandir, c’estbien, encore faut-il savoir comment, et la Fondation abeaucoup travaillé sur la méthodologie. Le programmeNORIA développe précisément un système-expert quifacilitera le passage à une taille supérieure.

Grandeur natureCette fois, c’est fait : quatre pays ont été choisis (Mada-gascar, Laos, Cambodge et Viêt-nam) pour préparerla mise en place de programmes plus ambitieux à traversles projets Delta PRO RES et PEPSE. Dans ces pays,Énergies pour le Monde travaille avec les collectivitésterritoriales comme maître d’ouvrage. Celles-ci se sontchargées de faciliter le recueil d’informations locales trèsdétaillées pour sélectionner des zones les plus favorablesà l’accueil d’un projet. Le choix est complexe : chaquefois que la sélection porte sur une zone, une autre estprovisoirement écartée. Le choix des zones qui aurontaccès à l’électricité s’est donc fait dans la plus grandeconcertation, avec tous les acteurs concernés (élus,représentants de l’État, etc.), et les résultats finaux ontété validés par tous les partenaires.Aujourd’hui, une nouvelle étape est en cours de réali-sation : la Fondation élabore les montages techniqueset financiers des programmes qui seront présentés àde possibles investisseurs et opérateurs locaux. On levoit, la réflexion sur la méthode s’est décidément révé-lée très utile. �

Noria

Grandir,mais comment ?À Madagascar, au Laos, au Viêt-namet au Cambodge, la Fondation travaillepour monter des projets de grandeenvergure et identifier les zones favorablesà leur réalisation. État d’avancement.

Atelier de présentation aux acteurs concernés des premiers résultatsde NORIA appliqués aux provinces du projet Delta PRO RES.

Présentation des résultats d’études de planification aux autoritésprovinciales concernées par le projet PEPSE.

En mars dernier, les acteurs du projet Delta PRO RES réunisà Luang Prabang au Laos.