no n brèves la lettre du léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la...

6
La Lettre du Léman Bulletin d’information de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman N o 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395 Editorial Si des progrès substantiels ont été faits dans les pra- tiques des agriculteurs et des éleveurs pour limiter les pollutions émises dans les milieux naturels, comme le montre le tableau de bord de la CIPEL, l’effort doit être prolongé, notamment vis-à-vis des produits phytosa- nitaires qui sont une priorité du plan d’action 2011- 2020, des effluents d’élevage dont le potentiel sous forme d’engrais pourrait être développé et de la maî- trise de l’érosion qui permet de limiter les transferts rapides de phosphore ou de pesticides vers les ri- vières et le lac. Dans ces domaines, quelques actions emblématiques ne peuvent suffire, même si elles ont valeur d’exemple. Il est nécessaire d’aller dans le dé- tail, au plus près du terrain, des agriculteurs et des éleveurs. L’ambition de la CIPEL est de développer les synergies entre ses entités constitutives et les struc- tures qui encadrent le développement de l’agriculture. Ce dernier doit permettre de concilier les impératifs de l’économie avec les objectifs environnementaux au bénéfice des populations qui vivent dans le bassin du Léman. Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles» Brassage du lac L e brassage complet des eaux du Léman a eu lieu cet hiver, le dernier datait de l’hiver 2006. La météo polaire du mois de février 2012 a permis aux couches supérieures des eaux du lac, bien oxygénées, de se refroidir suffisamment pour se mélanger aux eaux du fond. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) se réjouit de cette oxygénation naturelle, bénéfique pour le Léman. Qualité des plages N ouveau look pour la carte des plages qui bénéficie d’un format à cinq volets beaucoup plus maniable ! En ce qui concerne la qualité bactériologique des eaux, il n’y a plus de plages avec des eaux de mauvaise qualité (pastille rouge) ce qui est une bonne nouvelle. La plage du Champ de l’eau à Anthy-sur- Léman est à nouveau accessible cette année moyennant un plan de gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. Pour obtenir la carte des plages, version papier, à emme- ner dans votre sac de plage lors de vos sorties autour du Léman, vous pouvez contacter le secrétariat de la CIPEL. La carte des plages est également en ligne à l’adresse suivante : http://www.cipel.org/carte-des-plages/plages-du-leman/ Sommaire Dossier : Bons exemples en matière de pratiques agricoles Le groupe «Pollutions agricoles» p.2 Plan Ecophyto 2018 p.3 Agriculture et environnement p.4 Sortie terrain à Denens p.4 Agriculture biologique à Ballens p.5 Brèves : Nouveau site internet p.6 Campagne Pusch p.6 Campagne poissons 2012 p.6 Les poissons du Léman et la pêche p.6 Changements à la CIPEL p.6 © Jean-Michel Zellweger

Upload: duongdien

Post on 10-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

La Lettre du LémanBulletin d’information de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

EditorialSi des progrès substantiels ont été faits dans les pra-tiques des agriculteurs et des éleveurs pour limiter les pollutions émises dans les milieux naturels, comme le montre le tableau de bord de la CIPEL, l’effort doit être prolongé, notamment vis-à-vis des produits phytosa-nitaires qui sont une priorité du plan d’action 2011-2020, des effl uents d’élevage dont le potentiel sous forme d’engrais pourrait être développé et de la maî-trise de l’érosion qui permet de limiter les transferts rapides de phosphore ou de pesticides vers les ri-vières et le lac. Dans ces domaines, quelques actions emblématiques ne peuvent suffi re, même si elles ont valeur d’exemple. Il est nécessaire d’aller dans le dé-tail, au plus près du terrain, des agriculteurs et des éleveurs. L’ambition de la CIPEL est de développer les synergies entre ses entités constitutives et les struc-tures qui encadrent le développement de l’agriculture. Ce dernier doit permettre de concilier les impératifs de l’économie avec les objectifs environnementaux au bénéfi ce des populations qui vivent dans le bassin du Léman.

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Brassage du lac

Le brassage complet des eaux du Léman a eu lieu cet hiver, le dernier datait de l’hiver 2006. La météo polaire du mois de

février 2012 a permis aux couches supérieures des eaux du lac, bien oxygénées, de se refroidir suffi samment pour se mélanger aux eaux du fond. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) se réjouit de cette oxygénation naturelle, bénéfi que pour le Léman.

Qualité des plages

Nouveau look pour la carte des plages qui bénéfi cie d’un format à cinq volets beaucoup plus maniable !

En ce qui concerne la qualité bactériologique des eaux, il n’y a plus de plages avec des eaux de mauvaise qualité (pastille rouge) ce qui est une bonne nouvelle. La plage du Champ de l’eau à Anthy-sur-Léman est à nouveau accessible cette année moyennant un plan de gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur.

Pour obtenir la carte des plages, version papier, à emme-ner dans votre sac de plage lors de vos sorties autour du Léman, vous pouvez contacter le secrétariat de la CIPEL. La carte des plages est également en ligne à l’adresse suivante : http://www.cipel.org/carte-des-plages/plages-du-leman/

Sommaire Dossier : Bons exemples en matière depratiques agricolesLe groupe «Pollutions agricoles» p.2Plan Ecophyto 2018 p.3Agriculture et environnement p.4Sortie terrain à Denens p.4Agriculture biologique à Ballens p.5

Brèves :Nouveau site internet p.6Campagne Pusch p.6Campagne poissons 2012 p.6Les poissons du Léman et la pêche p.6Changements à la CIPEL p.6

© Jean-Michel Zellweger

Daniel Gerdeaux, président du Conseil scientifi que de la CIPEL

La réduction de la concentration en phosphore des eaux du lac et leur réchauffe-ment sont deux facteurs principaux du chan-gement observé dans la communauté pisci-cole et la pêche au Léman. Ces changements sont favorables au corégone (féra) alors que le réchauffement est défavorable à l’omble-chevalier. Une étude comparée des statis-tiques de pêche des lacs périalpins suisses et français montre que les captures de corégone sont maximales pour des concen-trations en phosphore comprises entre 30 et 10 µg.L-1 . L’objectif affi ché par la CIPEL d’une concentration comprise entre 10 et 15 reste compatible avec un bon rendement de la pêche. A plus long terme, compte-tenu du fait que la plupart des STEP rejetteront toujours leurs effl uents dans le lac et de la tendance à l’augmentation de la population dans le bassin versant, la concentration en phosphore est loin d’atteindre un seuil qui diminuera très fortement l’activité de pêche au Léman.

Le nouveau site internet de la CIPEL est en ligne depuis le mois de juin 2012. Nou-veau look, nouvelles rubriques, n’hésitez pas à le visiter ! http://www.cipel.org

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Nouveau site internet de la CIPEL

Les poissons du Léman et la pêche

Lancement de la campagne poissons 2012

EditeurCIPELACW - Changins - Bâtiment DC Rte de Duillier 50 - CP 1080 - CH–1260 Nyon 1 tél +41 (0) 22 363 46 [email protected] - www.cipel.org

Le 15 mai dernier, le Secrétariat de la CIPEL s’est rendu au SCAV (Service de la consommation et des affaires vétérinaires à Genève) pour lever les fi lets de quelques di-zaines de poissons du Léman. Ombles-che-valiers, truites, corégones, brochets, perches et lottes ont défi lé dans les mains de l’équipe de la CIPEL. Le but de cet exercice est d’ana-lyser la concentration en divers polluants dans la chair des poissons du Léman. La CI-PEL attend les résultats de cette campagne d’ici la fi n de l’été 2012.

Brèves

Responsable de publicationAudrey Klein Rédaction et mise en pageAriane MariotConception graphiquePixit SA

Imprimerie PCL Presses Centrales SAImprimé sur papier labellisé FSCTirage15’500 exemplaires

L’agriculture biologique, du pied du Jura au Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Fabrice Amalric, ingénieur en environnement

Situé à Ballens (VD), au-dessus de Morges, le domaine des Biolettes a

effectué sa conversion à l’agriculture biolo-gique en 1988. A partir de 2004, Gilles Roch, propriétaire du domaine et chef d’exploita-tion, a centré son activité sur la diversifi ca-tion de sa production et de sa distribution. Avec sa famille et de nouveaux collabora-teurs, il ouvre rapidement trois marchés de légumes le samedi, à Lausanne, Morges et Nyon. La rencontre avec les clients sur les marchés permet alors de perfectionner le service et d’élargir l’offre commerciale. En 2005, il répond à une nouvelle demande de proximité de clients cherchant à mieux connaître le mode de culture des produits qu’ils consomment : il participe à la créa-tion de la Coopérative «Le Jardin Potager», à laquelle il fournit 400 paniers de légumes biologiques livrés presque chaque semaine dans une région englobant Lausanne, Ro-mainmôtier et Nyon. L’originalité de la Coo-pérative étant de proposer aux coopérateurs de participer aux travaux des champs, Gilles Roch et son équipe intègrent alors un aspect pédagogique à la production.

Concernant la pratique culturale du domaine, une attention particulière est portée à la qualité des eaux de drainage qui

vont en partie se jeter dans deux ruisseaux du bassin versant du Léman : le Veyron qui rejoint la Venoge, et le Boiron qui va direc-tement au lac. Ainsi une des spécifi cités de l’agriculture biologique est d’avoir recours à du compost et des engrais organiques. Cette matière est ensuite dégradée par la vie du sol en éléments fertilisants, par exemple l’azote. De plus, un sol riche en matière or-ganique a une capacité de rétention de l’eau qui diminue considérablement les risques de lessivage des éléments fertilisants et des éléments non encore dégradés, et permet aussi aux cultures de mieux résister à la sé-cheresse.

D’autre part, une exigence importante de l’agriculture biologique est de ne pas uti-liser d’herbicides et de produits systémiques fongicides et insecticides, qui vont pénétrer dans la plante jusque dans les racines et le sol. La vie du sol peut alors se développer, et notamment les champignons qui ont un rôle important dans l’absorption des éléments nutritifs par la plante.

Avec une expérience de près de 25 ans en tant que cultivateur en agriculture bio-logique, et un rapprochement fort avec les clients, Gilles Roch a acquis aujourd’hui la conviction que l’agriculture biologique contribue au respect de l’environnement et des consommateurs.

© Coopérative Le jardin potager

Infos pratiques :

Gilles Roch, Domaine des BiolettesRue de la Prélaz, 1144 Ballens

Coopérative «Le Jardin potager» [email protected]://www.lejardinpotager.ch

5

Gilles Roch présente son exploitation aux coopérateurs du Jardin potager. © Coopérative Le jardin potager

Lever des fi lets d’une truite © Magali Faccini

La Fondation PUSCH mène actuelle-ment une campagne nationale pour l’uti-lisation éco-responsable des produits chimiques dans la maison et le jardin. L’objectif est donc de promouvoir l’usage approprié des produits chimiques ainsi que leur élimination adéquate. « Cocci », la coccinelle, est l’ambassadrice de cette cam-pagne. Sur le site http://www.cocci-logique.ch, retrouvez la « bête à bon dieu » pour plus d’informations sur les alternatives aux pro-duits chimiques, ainsi qu’un pool d’idées pour l’organisation d’actions de sensibilisa-tion dans les communes.

Cocci-logique : favorisez la nature dans les communes !

Il y a du neuf au Secrétariat de la CI-PEL. Audrey KLEIN, ingénieure chargée de la coordination du plan d’action à la CIPEL depuis 2004, a repris le fl ambeau du Secré-tariat général et succède à François RAPIN qui a pris une retraite bien méritée après 26 ans au service de la CIPEL et du Léman. Le Secrétariat lui souhaite une retraite belle et active.

Des changements au secrétariat de la CIPEL

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 1-3 15.06.2012 10:53:39

Page 2: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

Un groupe de travail pour la prévention des pollutions d’origine agricole

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Le plan d’action 2011-2020 de la CIPEL comporte un volet relatif aux pollutions

d’origine agricole, nutriments (phosphore et azote) et produits phytosanitaires, dont la mise en œuvre est suivie par un groupe de travail. Celui-ci est composé de membres issus des organismes en charge de l’agri-culture, de l’eau ou de la protection des sols dans les différentes régions du bassin lémanique, de structures de recherche et de développement.

Depuis 2011, le groupe «pollutions agri-coles» s’attache à promouvoir l’homogénéité des outils de connaissance et de diagnostic pour que les actions conduites soient orien-tées et calibrées au mieux, par exemple au sujet des phytosanitaires ou des risques d’érosion des sols. Communiquer les projets réalisés et reproductibles est donc une prio-rité à destination des entités de la CIPEL. Cette information se fait par des échanges de pratiques, également à destination des

Pour obtenir plus de détails sur ces différentes actions, vous pouvez consulter le plan d’ac-tion 2011-2020 sur le site internet de la CIPEL :

http://www.cipel.org/actions/plans-daction/

Dossier Bons exemples en matière de pratiques agricoles

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395 No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Au regard du Plan d’action 2011-2020, le groupe «Pollutions agricoles» est impliqué dans le suivi et la mise en œuvre des actions suivantes :

C1 Limiter l’utilisation des phytosanitaires et leur transfert vers l’environnement C2 Mettre en œuvre les techniques permettant de réduire l’érosion des sols C3 Maîtriser le stockage et l’épandage des effl uents d’élevage C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des cultures

Réduction des phytosanitaires, fermes pilotes en France

François Cena, Conseiller Ecophyto-Grandes cultures à la Chambre Agriculture de Haute-Savoie

Dans le cadre du Grenelle de l’Environ-nement, les acteurs de l’agriculture

française se mobilisent autour de l’objectif d’Ecophyto 2018 : « réduire d’ici 2018 la consommation de produits phytosanitaires de 50% si possible». En Savoie et Haute-Sa-voie, deux réseaux d’une dizaine de fermes chacun, l’un en polyculture-élevage, l’autre en viticulture, testent des systèmes permet-tant de limiter l’usage des phytosanitaires tout en protégeant les cultures des différents bio-agresseurs*. Il s’agit d’utiliser toutes les règles de l’agronomie pour bâtir un environ-nement sain où la plante peut mieux se dé-fendre. Par exemple dans la culture du blé, on privilégiera des variétés résistantes, des dates de semis plus tardives, des couverts moins denses et des apports d’azote réduits pour mettre la plante dans les meilleures conditions de défense. Ces règles de l’agro-nomie n’avaient pas été abandonnées mais la facilité d’utilisation des produits phytosa-nitaires et leur coût avaient déplacé l’équi-libre des priorités.

Aujourd’hui, les taxes incitatives dans le but de modifi er les comportements, ainsi que la prise en compte des effets négatifs

sur le milieu (dégradation de la qualité des eaux) et la santé incitent les agriculteurs à rechercher des solutions plus respectueuses de l’environnement. En grandes cultures, les pistes de travail conduisent d’abord à bâtir une rotation saine intégrant la prairie tem-poraire ou la luzerne pendant quatre ans et à la faire suivre des céréales nécessaires à l’alimentation du troupeau, maïs, blé et orge. Cette succession permet de lutter contre les «mauvaises herbes», de supprimer l’herbicide anti graminées sur le maïs et le blé suivant. Ensuite, un travail sur le choix des variétés et les densités de semis permet de se passer de régulateurs de croissance et éventuellement de fongicides, surtout si le printemps sec est peu favorable aux mala-dies et à la verse. En viticulture, sont testés l’optimisation des doses de traitement en fonction du feuillage et du risque d’infec-tion, le désherbage mécanique, la qualité de pulvérisation, les mesures prophylactiques contre le botrytis, la maîtrise de la vigueur et le remplacement de produits de synthèse par des produits naturels peu préoccupants. On voit qu’il s’agit d’un système cohérent à mettre en place pour être moins dépendant des solutions chimiques.

Dans le bassin lémanique, les réseaux sont représentés par six fermes, une en viti-culture au vignoble de Crépy à Loisin et cinq agriculteurs et du grand public. La visite sur

le bassin du Boiron de Morges le 24 avril dernier en est un bon exemple.

Comme les autres groupes de travail, le groupe «Pollutions agricoles» contribue au suivi des indicateurs du plan d’action et aux échanges sur l’évolution des politiques appliquées à l’agriculture et à la prépara-tion des recommandations annuelles de la CIPEL. Par la confrontation de différentes approches de la problématique agriculture/environnement, le groupe permet d’enrichir les modes d’action des partenaires de la CIPEL qui interviennent directement auprès des agriculteurs par leurs règlementations, leurs fi nancements, leurs structures de re-cherche et développement ou de formation.

en polyculture-élevage autour de Douvaine. Les systèmes innovants mis en œuvre dans ces fermes feront l’objet d’une diffusion auprès des autres exploitants du secteur dans le cadre de visites de terrains, de for-mations hivernales ou de fi ches techniques. Cette action a débuté en février 2011 et des résultats concrets sont visibles : ainsi, l’ex-ploitation viticole du Crépy a déjà réduit sur deux campagnes son Indice de Fréquence de Traitement (indicateur mesurant l’intensité du recours aux produits phytosanitaires) de 42% et des marges de progrès sont encore possibles.

* On appelle bio-agresseurs les ravageurs (in-sectes, rongeurs), les maladies et les mauvaises herbes.

Champ de Colza © Magali Faccini

© Magali Faccini

Le 24 avril 2012, la CIPEL et son groupe «Pollutions agricoles» ont

organisé une demi-journée d’échange d’expériences autour du projet 62a de la loi fédérale sur la protection des eaux (LEaux) «Boiron de Morges». Quelque 25 partici-pants ont eu l’occasion de rencontrer des agriculteurs, des acteurs cantonaux et de vi-siter diverses installations, individuelles ou collectives, permettant de nettoyer les pul-vérisateurs d’herbicides et de fi ltrer ensuite les eaux de lavage, ceci afi n de réduire leur concentration dans le Boiron de Morges.

En 2005, le Boiron de Morges faisait partie des cours d’eau du Canton de Vaud où les concentrations en herbicides étaient les plus élevées. Les agriculteurs de la région,

Sortie terrain de la CIPEL à Denens

Aide à l’exécution pour une agriculture en accord avec l’environnement

Jean-Michel Zellweger, membre du Comité opérationnel de la CIPEL

L’application de la législation en matière de protection de l’environnement dans

l’agriculture a pu relever du casse-tête pour certains, tant elle peut paraître parfois com-plexe et exigeante. C’est pourquoi l’OFEV (Offi ce fédéral de l’environnement) et l’OFAG (Offi ce fédéral de l’agriculture), en collabo-ration avec les cantons et des représentants du monde agricole, conscients que l’inter-prétation des lois n’est pas chose facile, se sont assis autour d’une table, pour élaborer des règles «de bonnes pratiques» concernant la protection de l’environnement dans l’agri-culture. Il s’agissait de réaliser un document clair, précis et pragmatique, rencontrant une acceptation consensuelle de tous les milieux impliqués. Le document se présente

sous la forme de 5 modules, abordant cinq thèmes spécifi ques : constructions rurales et protection de l’environnement (module 1), installations de biogaz (module 2), élé-ments fertilisants et utilisation d’engrais (module 3), produits phytosanitaires dans l’agriculture (module 4) et protection des sols (module 5). Tous ont fait l’objet d’une importante consultation de tous les milieux concernés.

Un premier module (1, constructions ru-rales et protection de l’environnement) a été publié début 2011 et réédité en 2012. Ce module d’aide à l’exécution traite des bases légales et des exigences en matière de construction, posées par la protection des eaux et de l’air, lors des différentes phases de réalisation d’une construction agricole (conception, construction, réception, entre-

avec l’aide fi nancière de la Confédération et du Canton de Vaud, ont pu mettre en place également d’autres mesures, telles que la lutte contre le ruissellement ou la reconver-

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

2 3 4

Pour plus d’informations :

http://agriculture.gouv.fr/ecophyto

Biobac de Denens © Ariane Mariot

Participants à la demi-journée © Ariane Mariot

Pour plus d’informationssur le module 1 :

http://www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01581/index.html?lang=fr

Fichier PDF édité par l’OFEV et l’OFAG en téléchargement.

tien, surveillance et contrôles). Il permet de préciser les notions techniques et juri-diques, notamment celles relatives à l’éva-cuation des eaux d’une exploitation agricole et de l’entreposage des engrais de ferme. En suivant ces règles qui sont simplement la mise en œuvre des bonnes pratiques ins-crites dans la législation suisse, les exploi-tants sont assurés d’agir en respectant les exigences légales.

Les autres modules ont été mis en consul-tation en 2011 (modules 3 et 4) et 2012 (modules 2 et 5) et seront respectivement publiés en automne 2012 et printemps 2013. L’ensemble de ces documents présen-tera ainsi une excellente référence pour pra-tiquer une agriculture moderne, effi cace et respectueuse de l’environnement.

Au cours de l’été 2011, 100 hectares de cultures polliniques ont été mis en place dans le bassin lémanique (sud-ouest lé-manique). Ces cultures sont implantées juste après la récolte des céréales pour couvrir les sols en hiver et attirer les abeilles. On limite ainsi le transfert par ruissellement d’éventuelles pollutions vers les milieux naturels. Ces cultures ont des impacts positifs sur les plans agronomique, apicole et de la biodiver-sité.

sion à l’agriculture biologique, et ont ainsi contribué à améliorer la qualité des eaux du Boiron de Morges qui retrouve peu à peu sa santé, sa fl ore et sa faune.

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 4-6 15.06.2012 10:53:43

Page 3: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

Un groupe de travail pour la prévention des pollutions d’origine agricole

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Le plan d’action 2011-2020 de la CIPEL comporte un volet relatif aux pollutions

d’origine agricole, nutriments (phosphore et azote) et produits phytosanitaires, dont la mise en œuvre est suivie par un groupe de travail. Celui-ci est composé de membres issus des organismes en charge de l’agri-culture, de l’eau ou de la protection des sols dans les différentes régions du bassin lémanique, de structures de recherche et de développement.

Depuis 2011, le groupe «pollutions agri-coles» s’attache à promouvoir l’homogénéité des outils de connaissance et de diagnostic pour que les actions conduites soient orien-tées et calibrées au mieux, par exemple au sujet des phytosanitaires ou des risques d’érosion des sols. Communiquer les projets réalisés et reproductibles est donc une prio-rité à destination des entités de la CIPEL. Cette information se fait par des échanges de pratiques, également à destination des

Pour obtenir plus de détails sur ces différentes actions, vous pouvez consulter le plan d’ac-tion 2011-2020 sur le site internet de la CIPEL :

http://www.cipel.org/actions/plans-daction/

Dossier Bons exemples en matière de pratiques agricoles

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395 No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Au regard du Plan d’action 2011-2020, le groupe «Pollutions agricoles» est impliqué dans le suivi et la mise en œuvre des actions suivantes :

C1 Limiter l’utilisation des phytosanitaires et leur transfert vers l’environnement C2 Mettre en œuvre les techniques permettant de réduire l’érosion des sols C3 Maîtriser le stockage et l’épandage des effl uents d’élevage C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des cultures

Réduction des phytosanitaires, fermes pilotes en France

François Cena, Conseiller Ecophyto-Grandes cultures à la Chambre Agriculture de Haute-Savoie

Dans le cadre du Grenelle de l’Environ-nement, les acteurs de l’agriculture

française se mobilisent autour de l’objectif d’Ecophyto 2018 : « réduire d’ici 2018 la consommation de produits phytosanitaires de 50% si possible». En Savoie et Haute-Sa-voie, deux réseaux d’une dizaine de fermes chacun, l’un en polyculture-élevage, l’autre en viticulture, testent des systèmes permet-tant de limiter l’usage des phytosanitaires tout en protégeant les cultures des différents bio-agresseurs*. Il s’agit d’utiliser toutes les règles de l’agronomie pour bâtir un environ-nement sain où la plante peut mieux se dé-fendre. Par exemple dans la culture du blé, on privilégiera des variétés résistantes, des dates de semis plus tardives, des couverts moins denses et des apports d’azote réduits pour mettre la plante dans les meilleures conditions de défense. Ces règles de l’agro-nomie n’avaient pas été abandonnées mais la facilité d’utilisation des produits phytosa-nitaires et leur coût avaient déplacé l’équi-libre des priorités.

Aujourd’hui, les taxes incitatives dans le but de modifi er les comportements, ainsi que la prise en compte des effets négatifs

sur le milieu (dégradation de la qualité des eaux) et la santé incitent les agriculteurs à rechercher des solutions plus respectueuses de l’environnement. En grandes cultures, les pistes de travail conduisent d’abord à bâtir une rotation saine intégrant la prairie tem-poraire ou la luzerne pendant quatre ans et à la faire suivre des céréales nécessaires à l’alimentation du troupeau, maïs, blé et orge. Cette succession permet de lutter contre les «mauvaises herbes», de supprimer l’herbicide anti graminées sur le maïs et le blé suivant. Ensuite, un travail sur le choix des variétés et les densités de semis permet de se passer de régulateurs de croissance et éventuellement de fongicides, surtout si le printemps sec est peu favorable aux mala-dies et à la verse. En viticulture, sont testés l’optimisation des doses de traitement en fonction du feuillage et du risque d’infec-tion, le désherbage mécanique, la qualité de pulvérisation, les mesures prophylactiques contre le botrytis, la maîtrise de la vigueur et le remplacement de produits de synthèse par des produits naturels peu préoccupants. On voit qu’il s’agit d’un système cohérent à mettre en place pour être moins dépendant des solutions chimiques.

Dans le bassin lémanique, les réseaux sont représentés par six fermes, une en viti-culture au vignoble de Crépy à Loisin et cinq agriculteurs et du grand public. La visite sur

le bassin du Boiron de Morges le 24 avril dernier en est un bon exemple.

Comme les autres groupes de travail, le groupe «Pollutions agricoles» contribue au suivi des indicateurs du plan d’action et aux échanges sur l’évolution des politiques appliquées à l’agriculture et à la prépara-tion des recommandations annuelles de la CIPEL. Par la confrontation de différentes approches de la problématique agriculture/environnement, le groupe permet d’enrichir les modes d’action des partenaires de la CIPEL qui interviennent directement auprès des agriculteurs par leurs règlementations, leurs fi nancements, leurs structures de re-cherche et développement ou de formation.

en polyculture-élevage autour de Douvaine. Les systèmes innovants mis en œuvre dans ces fermes feront l’objet d’une diffusion auprès des autres exploitants du secteur dans le cadre de visites de terrains, de for-mations hivernales ou de fi ches techniques. Cette action a débuté en février 2011 et des résultats concrets sont visibles : ainsi, l’ex-ploitation viticole du Crépy a déjà réduit sur deux campagnes son Indice de Fréquence de Traitement (indicateur mesurant l’intensité du recours aux produits phytosanitaires) de 42% et des marges de progrès sont encore possibles.

* On appelle bio-agresseurs les ravageurs (in-sectes, rongeurs), les maladies et les mauvaises herbes.

Champ de Colza © Magali Faccini

© Magali Faccini

Le 24 avril 2012, la CIPEL et son groupe «Pollutions agricoles» ont

organisé une demi-journée d’échange d’expériences autour du projet 62a de la loi fédérale sur la protection des eaux (LEaux) «Boiron de Morges». Quelque 25 partici-pants ont eu l’occasion de rencontrer des agriculteurs, des acteurs cantonaux et de vi-siter diverses installations, individuelles ou collectives, permettant de nettoyer les pul-vérisateurs d’herbicides et de fi ltrer ensuite les eaux de lavage, ceci afi n de réduire leur concentration dans le Boiron de Morges.

En 2005, le Boiron de Morges faisait partie des cours d’eau du Canton de Vaud où les concentrations en herbicides étaient les plus élevées. Les agriculteurs de la région,

Sortie terrain de la CIPEL à Denens

Aide à l’exécution pour une agriculture en accord avec l’environnement

Jean-Michel Zellweger, membre du Comité opérationnel de la CIPEL

L’application de la législation en matière de protection de l’environnement dans

l’agriculture a pu relever du casse-tête pour certains, tant elle peut paraître parfois com-plexe et exigeante. C’est pourquoi l’OFEV (Offi ce fédéral de l’environnement) et l’OFAG (Offi ce fédéral de l’agriculture), en collabo-ration avec les cantons et des représentants du monde agricole, conscients que l’inter-prétation des lois n’est pas chose facile, se sont assis autour d’une table, pour élaborer des règles «de bonnes pratiques» concernant la protection de l’environnement dans l’agri-culture. Il s’agissait de réaliser un document clair, précis et pragmatique, rencontrant une acceptation consensuelle de tous les milieux impliqués. Le document se présente

sous la forme de 5 modules, abordant cinq thèmes spécifi ques : constructions rurales et protection de l’environnement (module 1), installations de biogaz (module 2), élé-ments fertilisants et utilisation d’engrais (module 3), produits phytosanitaires dans l’agriculture (module 4) et protection des sols (module 5). Tous ont fait l’objet d’une importante consultation de tous les milieux concernés.

Un premier module (1, constructions ru-rales et protection de l’environnement) a été publié début 2011 et réédité en 2012. Ce module d’aide à l’exécution traite des bases légales et des exigences en matière de construction, posées par la protection des eaux et de l’air, lors des différentes phases de réalisation d’une construction agricole (conception, construction, réception, entre-

avec l’aide fi nancière de la Confédération et du Canton de Vaud, ont pu mettre en place également d’autres mesures, telles que la lutte contre le ruissellement ou la reconver-

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

2 3 4

Pour plus d’informations :

http://agriculture.gouv.fr/ecophyto

Biobac de Denens © Ariane Mariot

Participants à la demi-journée © Ariane Mariot

Pour plus d’informationssur le module 1 :

http://www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01581/index.html?lang=fr

Fichier PDF édité par l’OFEV et l’OFAG en téléchargement.

tien, surveillance et contrôles). Il permet de préciser les notions techniques et juri-diques, notamment celles relatives à l’éva-cuation des eaux d’une exploitation agricole et de l’entreposage des engrais de ferme. En suivant ces règles qui sont simplement la mise en œuvre des bonnes pratiques ins-crites dans la législation suisse, les exploi-tants sont assurés d’agir en respectant les exigences légales.

Les autres modules ont été mis en consul-tation en 2011 (modules 3 et 4) et 2012 (modules 2 et 5) et seront respectivement publiés en automne 2012 et printemps 2013. L’ensemble de ces documents présen-tera ainsi une excellente référence pour pra-tiquer une agriculture moderne, effi cace et respectueuse de l’environnement.

Au cours de l’été 2011, 100 hectares de cultures polliniques ont été mis en place dans le bassin lémanique (sud-ouest lé-manique). Ces cultures sont implantées juste après la récolte des céréales pour couvrir les sols en hiver et attirer les abeilles. On limite ainsi le transfert par ruissellement d’éventuelles pollutions vers les milieux naturels. Ces cultures ont des impacts positifs sur les plans agronomique, apicole et de la biodiver-sité.

sion à l’agriculture biologique, et ont ainsi contribué à améliorer la qualité des eaux du Boiron de Morges qui retrouve peu à peu sa santé, sa fl ore et sa faune.

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 4-6 15.06.2012 10:53:43

Page 4: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

Un groupe de travail pour la prévention des pollutions d’origine agricole

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Le plan d’action 2011-2020 de la CIPEL comporte un volet relatif aux pollutions

d’origine agricole, nutriments (phosphore et azote) et produits phytosanitaires, dont la mise en œuvre est suivie par un groupe de travail. Celui-ci est composé de membres issus des organismes en charge de l’agri-culture, de l’eau ou de la protection des sols dans les différentes régions du bassin lémanique, de structures de recherche et de développement.

Depuis 2011, le groupe «pollutions agri-coles» s’attache à promouvoir l’homogénéité des outils de connaissance et de diagnostic pour que les actions conduites soient orien-tées et calibrées au mieux, par exemple au sujet des phytosanitaires ou des risques d’érosion des sols. Communiquer les projets réalisés et reproductibles est donc une prio-rité à destination des entités de la CIPEL. Cette information se fait par des échanges de pratiques, également à destination des

Pour obtenir plus de détails sur ces différentes actions, vous pouvez consulter le plan d’ac-tion 2011-2020 sur le site internet de la CIPEL :

http://www.cipel.org/actions/plans-daction/

Dossier Bons exemples en matière de pratiques agricoles

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395 No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Au regard du Plan d’action 2011-2020, le groupe «Pollutions agricoles» est impliqué dans le suivi et la mise en œuvre des actions suivantes :

C1 Limiter l’utilisation des phytosanitaires et leur transfert vers l’environnement C2 Mettre en œuvre les techniques permettant de réduire l’érosion des sols C3 Maîtriser le stockage et l’épandage des effl uents d’élevage C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des cultures

Réduction des phytosanitaires, fermes pilotes en France

François Cena, Conseiller Ecophyto-Grandes cultures à la Chambre Agriculture de Haute-Savoie

Dans le cadre du Grenelle de l’Environ-nement, les acteurs de l’agriculture

française se mobilisent autour de l’objectif d’Ecophyto 2018 : « réduire d’ici 2018 la consommation de produits phytosanitaires de 50% si possible». En Savoie et Haute-Sa-voie, deux réseaux d’une dizaine de fermes chacun, l’un en polyculture-élevage, l’autre en viticulture, testent des systèmes permet-tant de limiter l’usage des phytosanitaires tout en protégeant les cultures des différents bio-agresseurs*. Il s’agit d’utiliser toutes les règles de l’agronomie pour bâtir un environ-nement sain où la plante peut mieux se dé-fendre. Par exemple dans la culture du blé, on privilégiera des variétés résistantes, des dates de semis plus tardives, des couverts moins denses et des apports d’azote réduits pour mettre la plante dans les meilleures conditions de défense. Ces règles de l’agro-nomie n’avaient pas été abandonnées mais la facilité d’utilisation des produits phytosa-nitaires et leur coût avaient déplacé l’équi-libre des priorités.

Aujourd’hui, les taxes incitatives dans le but de modifi er les comportements, ainsi que la prise en compte des effets négatifs

sur le milieu (dégradation de la qualité des eaux) et la santé incitent les agriculteurs à rechercher des solutions plus respectueuses de l’environnement. En grandes cultures, les pistes de travail conduisent d’abord à bâtir une rotation saine intégrant la prairie tem-poraire ou la luzerne pendant quatre ans et à la faire suivre des céréales nécessaires à l’alimentation du troupeau, maïs, blé et orge. Cette succession permet de lutter contre les «mauvaises herbes», de supprimer l’herbicide anti graminées sur le maïs et le blé suivant. Ensuite, un travail sur le choix des variétés et les densités de semis permet de se passer de régulateurs de croissance et éventuellement de fongicides, surtout si le printemps sec est peu favorable aux mala-dies et à la verse. En viticulture, sont testés l’optimisation des doses de traitement en fonction du feuillage et du risque d’infec-tion, le désherbage mécanique, la qualité de pulvérisation, les mesures prophylactiques contre le botrytis, la maîtrise de la vigueur et le remplacement de produits de synthèse par des produits naturels peu préoccupants. On voit qu’il s’agit d’un système cohérent à mettre en place pour être moins dépendant des solutions chimiques.

Dans le bassin lémanique, les réseaux sont représentés par six fermes, une en viti-culture au vignoble de Crépy à Loisin et cinq agriculteurs et du grand public. La visite sur

le bassin du Boiron de Morges le 24 avril dernier en est un bon exemple.

Comme les autres groupes de travail, le groupe «Pollutions agricoles» contribue au suivi des indicateurs du plan d’action et aux échanges sur l’évolution des politiques appliquées à l’agriculture et à la prépara-tion des recommandations annuelles de la CIPEL. Par la confrontation de différentes approches de la problématique agriculture/environnement, le groupe permet d’enrichir les modes d’action des partenaires de la CIPEL qui interviennent directement auprès des agriculteurs par leurs règlementations, leurs fi nancements, leurs structures de re-cherche et développement ou de formation.

en polyculture-élevage autour de Douvaine. Les systèmes innovants mis en œuvre dans ces fermes feront l’objet d’une diffusion auprès des autres exploitants du secteur dans le cadre de visites de terrains, de for-mations hivernales ou de fi ches techniques. Cette action a débuté en février 2011 et des résultats concrets sont visibles : ainsi, l’ex-ploitation viticole du Crépy a déjà réduit sur deux campagnes son Indice de Fréquence de Traitement (indicateur mesurant l’intensité du recours aux produits phytosanitaires) de 42% et des marges de progrès sont encore possibles.

* On appelle bio-agresseurs les ravageurs (in-sectes, rongeurs), les maladies et les mauvaises herbes.

Champ de Colza © Magali Faccini

© Magali Faccini

Le 24 avril 2012, la CIPEL et son groupe «Pollutions agricoles» ont

organisé une demi-journée d’échange d’expériences autour du projet 62a de la loi fédérale sur la protection des eaux (LEaux) «Boiron de Morges». Quelque 25 partici-pants ont eu l’occasion de rencontrer des agriculteurs, des acteurs cantonaux et de vi-siter diverses installations, individuelles ou collectives, permettant de nettoyer les pul-vérisateurs d’herbicides et de fi ltrer ensuite les eaux de lavage, ceci afi n de réduire leur concentration dans le Boiron de Morges.

En 2005, le Boiron de Morges faisait partie des cours d’eau du Canton de Vaud où les concentrations en herbicides étaient les plus élevées. Les agriculteurs de la région,

Sortie terrain de la CIPEL à Denens

Aide à l’exécution pour une agriculture en accord avec l’environnement

Jean-Michel Zellweger, membre du Comité opérationnel de la CIPEL

L’application de la législation en matière de protection de l’environnement dans

l’agriculture a pu relever du casse-tête pour certains, tant elle peut paraître parfois com-plexe et exigeante. C’est pourquoi l’OFEV (Offi ce fédéral de l’environnement) et l’OFAG (Offi ce fédéral de l’agriculture), en collabo-ration avec les cantons et des représentants du monde agricole, conscients que l’inter-prétation des lois n’est pas chose facile, se sont assis autour d’une table, pour élaborer des règles «de bonnes pratiques» concernant la protection de l’environnement dans l’agri-culture. Il s’agissait de réaliser un document clair, précis et pragmatique, rencontrant une acceptation consensuelle de tous les milieux impliqués. Le document se présente

sous la forme de 5 modules, abordant cinq thèmes spécifi ques : constructions rurales et protection de l’environnement (module 1), installations de biogaz (module 2), élé-ments fertilisants et utilisation d’engrais (module 3), produits phytosanitaires dans l’agriculture (module 4) et protection des sols (module 5). Tous ont fait l’objet d’une importante consultation de tous les milieux concernés.

Un premier module (1, constructions ru-rales et protection de l’environnement) a été publié début 2011 et réédité en 2012. Ce module d’aide à l’exécution traite des bases légales et des exigences en matière de construction, posées par la protection des eaux et de l’air, lors des différentes phases de réalisation d’une construction agricole (conception, construction, réception, entre-

avec l’aide fi nancière de la Confédération et du Canton de Vaud, ont pu mettre en place également d’autres mesures, telles que la lutte contre le ruissellement ou la reconver-

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

2 3 4

Pour plus d’informations :

http://agriculture.gouv.fr/ecophyto

Biobac de Denens © Ariane Mariot

Participants à la demi-journée © Ariane Mariot

Pour plus d’informationssur le module 1 :

http://www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01581/index.html?lang=fr

Fichier PDF édité par l’OFEV et l’OFAG en téléchargement.

tien, surveillance et contrôles). Il permet de préciser les notions techniques et juri-diques, notamment celles relatives à l’éva-cuation des eaux d’une exploitation agricole et de l’entreposage des engrais de ferme. En suivant ces règles qui sont simplement la mise en œuvre des bonnes pratiques ins-crites dans la législation suisse, les exploi-tants sont assurés d’agir en respectant les exigences légales.

Les autres modules ont été mis en consul-tation en 2011 (modules 3 et 4) et 2012 (modules 2 et 5) et seront respectivement publiés en automne 2012 et printemps 2013. L’ensemble de ces documents présen-tera ainsi une excellente référence pour pra-tiquer une agriculture moderne, effi cace et respectueuse de l’environnement.

Au cours de l’été 2011, 100 hectares de cultures polliniques ont été mis en place dans le bassin lémanique (sud-ouest lé-manique). Ces cultures sont implantées juste après la récolte des céréales pour couvrir les sols en hiver et attirer les abeilles. On limite ainsi le transfert par ruissellement d’éventuelles pollutions vers les milieux naturels. Ces cultures ont des impacts positifs sur les plans agronomique, apicole et de la biodiver-sité.

sion à l’agriculture biologique, et ont ainsi contribué à améliorer la qualité des eaux du Boiron de Morges qui retrouve peu à peu sa santé, sa fl ore et sa faune.

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 4-6 15.06.2012 10:53:43

Page 5: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

La Lettre du LémanBulletin d’information de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

EditorialSi des progrès substantiels ont été faits dans les pra-tiques des agriculteurs et des éleveurs pour limiter les pollutions émises dans les milieux naturels, comme le montre le tableau de bord de la CIPEL, l’effort doit être prolongé, notamment vis-à-vis des produits phytosa-nitaires qui sont une priorité du plan d’action 2011-2020, des effl uents d’élevage dont le potentiel sous forme d’engrais pourrait être développé et de la maî-trise de l’érosion qui permet de limiter les transferts rapides de phosphore ou de pesticides vers les ri-vières et le lac. Dans ces domaines, quelques actions emblématiques ne peuvent suffi re, même si elles ont valeur d’exemple. Il est nécessaire d’aller dans le dé-tail, au plus près du terrain, des agriculteurs et des éleveurs. L’ambition de la CIPEL est de développer les synergies entre ses entités constitutives et les struc-tures qui encadrent le développement de l’agriculture. Ce dernier doit permettre de concilier les impératifs de l’économie avec les objectifs environnementaux au bénéfi ce des populations qui vivent dans le bassin du Léman.

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Brassage du lac

Le brassage complet des eaux du Léman a eu lieu cet hiver, le dernier datait de l’hiver 2006. La météo polaire du mois de

février 2012 a permis aux couches supérieures des eaux du lac, bien oxygénées, de se refroidir suffi samment pour se mélanger aux eaux du fond. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) se réjouit de cette oxygénation naturelle, bénéfi que pour le Léman.

Qualité des plages

Nouveau look pour la carte des plages qui bénéfi cie d’un format à cinq volets beaucoup plus maniable !

En ce qui concerne la qualité bactériologique des eaux, il n’y a plus de plages avec des eaux de mauvaise qualité (pastille rouge) ce qui est une bonne nouvelle. La plage du Champ de l’eau à Anthy-sur-Léman est à nouveau accessible cette année moyennant un plan de gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur.

Pour obtenir la carte des plages, version papier, à emme-ner dans votre sac de plage lors de vos sorties autour du Léman, vous pouvez contacter le secrétariat de la CIPEL. La carte des plages est également en ligne à l’adresse suivante : http://www.cipel.org/carte-des-plages/plages-du-leman/

Sommaire Dossier : Bons exemples en matière depratiques agricolesLe groupe «Pollutions agricoles» p.2Plan Ecophyto 2018 p.3Agriculture et environnement p.4Sortie terrain à Denens p.4Agriculture biologique à Ballens p.5

Brèves :Nouveau site internet p.6Campagne Pusch p.6Campagne poissons 2012 p.6Les poissons du Léman et la pêche p.6Changements à la CIPEL p.6

© Jean-Michel Zellweger

Daniel Gerdeaux, président du Conseil scientifi que de la CIPEL

La réduction de la concentration en phosphore des eaux du lac et leur réchauffe-ment sont deux facteurs principaux du chan-gement observé dans la communauté pisci-cole et la pêche au Léman. Ces changements sont favorables au corégone (féra) alors que le réchauffement est défavorable à l’omble-chevalier. Une étude comparée des statis-tiques de pêche des lacs périalpins suisses et français montre que les captures de corégone sont maximales pour des concen-trations en phosphore comprises entre 30 et 10 µg.L-1 . L’objectif affi ché par la CIPEL d’une concentration comprise entre 10 et 15 reste compatible avec un bon rendement de la pêche. A plus long terme, compte-tenu du fait que la plupart des STEP rejetteront toujours leurs effl uents dans le lac et de la tendance à l’augmentation de la population dans le bassin versant, la concentration en phosphore est loin d’atteindre un seuil qui diminuera très fortement l’activité de pêche au Léman.

Le nouveau site internet de la CIPEL est en ligne depuis le mois de juin 2012. Nou-veau look, nouvelles rubriques, n’hésitez pas à le visiter ! http://www.cipel.org

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Nouveau site internet de la CIPEL

Les poissons du Léman et la pêche

Lancement de la campagne poissons 2012

EditeurCIPELACW - Changins - Bâtiment DC Rte de Duillier 50 - CP 1080 - CH–1260 Nyon 1 tél +41 (0) 22 363 46 [email protected] - www.cipel.org

Le 15 mai dernier, le Secrétariat de la CIPEL s’est rendu au SCAV (Service de la consommation et des affaires vétérinaires à Genève) pour lever les fi lets de quelques di-zaines de poissons du Léman. Ombles-che-valiers, truites, corégones, brochets, perches et lottes ont défi lé dans les mains de l’équipe de la CIPEL. Le but de cet exercice est d’ana-lyser la concentration en divers polluants dans la chair des poissons du Léman. La CI-PEL attend les résultats de cette campagne d’ici la fi n de l’été 2012.

Brèves

Responsable de publicationAudrey Klein Rédaction et mise en pageAriane MariotConception graphiquePixit SA

Imprimerie PCL Presses Centrales SAImprimé sur papier labellisé FSCTirage15’500 exemplaires

L’agriculture biologique, du pied du Jura au Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Fabrice Amalric, ingénieur en environnement

Situé à Ballens (VD), au-dessus de Morges, le domaine des Biolettes a

effectué sa conversion à l’agriculture biolo-gique en 1988. A partir de 2004, Gilles Roch, propriétaire du domaine et chef d’exploita-tion, a centré son activité sur la diversifi ca-tion de sa production et de sa distribution. Avec sa famille et de nouveaux collabora-teurs, il ouvre rapidement trois marchés de légumes le samedi, à Lausanne, Morges et Nyon. La rencontre avec les clients sur les marchés permet alors de perfectionner le service et d’élargir l’offre commerciale. En 2005, il répond à une nouvelle demande de proximité de clients cherchant à mieux connaître le mode de culture des produits qu’ils consomment : il participe à la créa-tion de la Coopérative «Le Jardin Potager», à laquelle il fournit 400 paniers de légumes biologiques livrés presque chaque semaine dans une région englobant Lausanne, Ro-mainmôtier et Nyon. L’originalité de la Coo-pérative étant de proposer aux coopérateurs de participer aux travaux des champs, Gilles Roch et son équipe intègrent alors un aspect pédagogique à la production.

Concernant la pratique culturale du domaine, une attention particulière est portée à la qualité des eaux de drainage qui

vont en partie se jeter dans deux ruisseaux du bassin versant du Léman : le Veyron qui rejoint la Venoge, et le Boiron qui va direc-tement au lac. Ainsi une des spécifi cités de l’agriculture biologique est d’avoir recours à du compost et des engrais organiques. Cette matière est ensuite dégradée par la vie du sol en éléments fertilisants, par exemple l’azote. De plus, un sol riche en matière or-ganique a une capacité de rétention de l’eau qui diminue considérablement les risques de lessivage des éléments fertilisants et des éléments non encore dégradés, et permet aussi aux cultures de mieux résister à la sé-cheresse.

D’autre part, une exigence importante de l’agriculture biologique est de ne pas uti-liser d’herbicides et de produits systémiques fongicides et insecticides, qui vont pénétrer dans la plante jusque dans les racines et le sol. La vie du sol peut alors se développer, et notamment les champignons qui ont un rôle important dans l’absorption des éléments nutritifs par la plante.

Avec une expérience de près de 25 ans en tant que cultivateur en agriculture bio-logique, et un rapprochement fort avec les clients, Gilles Roch a acquis aujourd’hui la conviction que l’agriculture biologique contribue au respect de l’environnement et des consommateurs.

© Coopérative Le jardin potager

Infos pratiques :

Gilles Roch, Domaine des BiolettesRue de la Prélaz, 1144 Ballens

Coopérative «Le Jardin potager» [email protected]://www.lejardinpotager.ch

5

Gilles Roch présente son exploitation aux coopérateurs du Jardin potager. © Coopérative Le jardin potager

Lever des fi lets d’une truite © Magali Faccini

La Fondation PUSCH mène actuelle-ment une campagne nationale pour l’uti-lisation éco-responsable des produits chimiques dans la maison et le jardin. L’objectif est donc de promouvoir l’usage approprié des produits chimiques ainsi que leur élimination adéquate. « Cocci », la coccinelle, est l’ambassadrice de cette cam-pagne. Sur le site http://www.cocci-logique.ch, retrouvez la « bête à bon dieu » pour plus d’informations sur les alternatives aux pro-duits chimiques, ainsi qu’un pool d’idées pour l’organisation d’actions de sensibilisa-tion dans les communes.

Cocci-logique : favorisez la nature dans les communes !

Il y a du neuf au Secrétariat de la CI-PEL. Audrey KLEIN, ingénieure chargée de la coordination du plan d’action à la CIPEL depuis 2004, a repris le fl ambeau du Secré-tariat général et succède à François RAPIN qui a pris une retraite bien méritée après 26 ans au service de la CIPEL et du Léman. Le Secrétariat lui souhaite une retraite belle et active.

Des changements au secrétariat de la CIPEL

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 1-3 15.06.2012 10:53:39

Page 6: No N Brèves La Lettre du Léman - cipel.org · gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur. ... C4 Améliorer les pratiques de fertilisation des

La Lettre du LémanBulletin d’information de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

EditorialSi des progrès substantiels ont été faits dans les pra-tiques des agriculteurs et des éleveurs pour limiter les pollutions émises dans les milieux naturels, comme le montre le tableau de bord de la CIPEL, l’effort doit être prolongé, notamment vis-à-vis des produits phytosa-nitaires qui sont une priorité du plan d’action 2011-2020, des effl uents d’élevage dont le potentiel sous forme d’engrais pourrait être développé et de la maî-trise de l’érosion qui permet de limiter les transferts rapides de phosphore ou de pesticides vers les ri-vières et le lac. Dans ces domaines, quelques actions emblématiques ne peuvent suffi re, même si elles ont valeur d’exemple. Il est nécessaire d’aller dans le dé-tail, au plus près du terrain, des agriculteurs et des éleveurs. L’ambition de la CIPEL est de développer les synergies entre ses entités constitutives et les struc-tures qui encadrent le développement de l’agriculture. Ce dernier doit permettre de concilier les impératifs de l’économie avec les objectifs environnementaux au bénéfi ce des populations qui vivent dans le bassin du Léman.

Bernard Germain, président du Groupe «Pollutions agricoles»

Brassage du lac

Le brassage complet des eaux du Léman a eu lieu cet hiver, le dernier datait de l’hiver 2006. La météo polaire du mois de

février 2012 a permis aux couches supérieures des eaux du lac, bien oxygénées, de se refroidir suffi samment pour se mélanger aux eaux du fond. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) se réjouit de cette oxygénation naturelle, bénéfi que pour le Léman.

Qualité des plages

Nouveau look pour la carte des plages qui bénéfi cie d’un format à cinq volets beaucoup plus maniable !

En ce qui concerne la qualité bactériologique des eaux, il n’y a plus de plages avec des eaux de mauvaise qualité (pastille rouge) ce qui est une bonne nouvelle. La plage du Champ de l’eau à Anthy-sur-Léman est à nouveau accessible cette année moyennant un plan de gestion et de surveillance des eaux conformes à la règlementation en vigueur.

Pour obtenir la carte des plages, version papier, à emme-ner dans votre sac de plage lors de vos sorties autour du Léman, vous pouvez contacter le secrétariat de la CIPEL. La carte des plages est également en ligne à l’adresse suivante : http://www.cipel.org/carte-des-plages/plages-du-leman/

Sommaire Dossier : Bons exemples en matière depratiques agricolesLe groupe «Pollutions agricoles» p.2Plan Ecophyto 2018 p.3Agriculture et environnement p.4Sortie terrain à Denens p.4Agriculture biologique à Ballens p.5

Brèves :Nouveau site internet p.6Campagne Pusch p.6Campagne poissons 2012 p.6Les poissons du Léman et la pêche p.6Changements à la CIPEL p.6

© Jean-Michel Zellweger

Daniel Gerdeaux, président du Conseil scientifi que de la CIPEL

La réduction de la concentration en phosphore des eaux du lac et leur réchauffe-ment sont deux facteurs principaux du chan-gement observé dans la communauté pisci-cole et la pêche au Léman. Ces changements sont favorables au corégone (féra) alors que le réchauffement est défavorable à l’omble-chevalier. Une étude comparée des statis-tiques de pêche des lacs périalpins suisses et français montre que les captures de corégone sont maximales pour des concen-trations en phosphore comprises entre 30 et 10 µg.L-1 . L’objectif affi ché par la CIPEL d’une concentration comprise entre 10 et 15 reste compatible avec un bon rendement de la pêche. A plus long terme, compte-tenu du fait que la plupart des STEP rejetteront toujours leurs effl uents dans le lac et de la tendance à l’augmentation de la population dans le bassin versant, la concentration en phosphore est loin d’atteindre un seuil qui diminuera très fortement l’activité de pêche au Léman.

Le nouveau site internet de la CIPEL est en ligne depuis le mois de juin 2012. Nou-veau look, nouvelles rubriques, n’hésitez pas à le visiter ! http://www.cipel.org

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Nouveau site internet de la CIPEL

Les poissons du Léman et la pêche

Lancement de la campagne poissons 2012

EditeurCIPELACW - Changins - Bâtiment DC Rte de Duillier 50 - CP 1080 - CH–1260 Nyon 1 tél +41 (0) 22 363 46 [email protected] - www.cipel.org

Le 15 mai dernier, le Secrétariat de la CIPEL s’est rendu au SCAV (Service de la consommation et des affaires vétérinaires à Genève) pour lever les fi lets de quelques di-zaines de poissons du Léman. Ombles-che-valiers, truites, corégones, brochets, perches et lottes ont défi lé dans les mains de l’équipe de la CIPEL. Le but de cet exercice est d’ana-lyser la concentration en divers polluants dans la chair des poissons du Léman. La CI-PEL attend les résultats de cette campagne d’ici la fi n de l’été 2012.

Brèves

Responsable de publicationAudrey Klein Rédaction et mise en pageAriane MariotConception graphiquePixit SA

Imprimerie PCL Presses Centrales SAImprimé sur papier labellisé FSCTirage15’500 exemplaires

L’agriculture biologique, du pied du Jura au Léman

No 44 ¦ Juin 2012 ¦ ISSN 1016-3395

Fabrice Amalric, ingénieur en environnement

Situé à Ballens (VD), au-dessus de Morges, le domaine des Biolettes a

effectué sa conversion à l’agriculture biolo-gique en 1988. A partir de 2004, Gilles Roch, propriétaire du domaine et chef d’exploita-tion, a centré son activité sur la diversifi ca-tion de sa production et de sa distribution. Avec sa famille et de nouveaux collabora-teurs, il ouvre rapidement trois marchés de légumes le samedi, à Lausanne, Morges et Nyon. La rencontre avec les clients sur les marchés permet alors de perfectionner le service et d’élargir l’offre commerciale. En 2005, il répond à une nouvelle demande de proximité de clients cherchant à mieux connaître le mode de culture des produits qu’ils consomment : il participe à la créa-tion de la Coopérative «Le Jardin Potager», à laquelle il fournit 400 paniers de légumes biologiques livrés presque chaque semaine dans une région englobant Lausanne, Ro-mainmôtier et Nyon. L’originalité de la Coo-pérative étant de proposer aux coopérateurs de participer aux travaux des champs, Gilles Roch et son équipe intègrent alors un aspect pédagogique à la production.

Concernant la pratique culturale du domaine, une attention particulière est portée à la qualité des eaux de drainage qui

vont en partie se jeter dans deux ruisseaux du bassin versant du Léman : le Veyron qui rejoint la Venoge, et le Boiron qui va direc-tement au lac. Ainsi une des spécifi cités de l’agriculture biologique est d’avoir recours à du compost et des engrais organiques. Cette matière est ensuite dégradée par la vie du sol en éléments fertilisants, par exemple l’azote. De plus, un sol riche en matière or-ganique a une capacité de rétention de l’eau qui diminue considérablement les risques de lessivage des éléments fertilisants et des éléments non encore dégradés, et permet aussi aux cultures de mieux résister à la sé-cheresse.

D’autre part, une exigence importante de l’agriculture biologique est de ne pas uti-liser d’herbicides et de produits systémiques fongicides et insecticides, qui vont pénétrer dans la plante jusque dans les racines et le sol. La vie du sol peut alors se développer, et notamment les champignons qui ont un rôle important dans l’absorption des éléments nutritifs par la plante.

Avec une expérience de près de 25 ans en tant que cultivateur en agriculture bio-logique, et un rapprochement fort avec les clients, Gilles Roch a acquis aujourd’hui la conviction que l’agriculture biologique contribue au respect de l’environnement et des consommateurs.

© Coopérative Le jardin potager

Infos pratiques :

Gilles Roch, Domaine des BiolettesRue de la Prélaz, 1144 Ballens

Coopérative «Le Jardin potager» [email protected]://www.lejardinpotager.ch

5

Gilles Roch présente son exploitation aux coopérateurs du Jardin potager. © Coopérative Le jardin potager

Lever des fi lets d’une truite © Magali Faccini

La Fondation PUSCH mène actuelle-ment une campagne nationale pour l’uti-lisation éco-responsable des produits chimiques dans la maison et le jardin. L’objectif est donc de promouvoir l’usage approprié des produits chimiques ainsi que leur élimination adéquate. « Cocci », la coccinelle, est l’ambassadrice de cette cam-pagne. Sur le site http://www.cocci-logique.ch, retrouvez la « bête à bon dieu » pour plus d’informations sur les alternatives aux pro-duits chimiques, ainsi qu’un pool d’idées pour l’organisation d’actions de sensibilisa-tion dans les communes.

Cocci-logique : favorisez la nature dans les communes !

Il y a du neuf au Secrétariat de la CI-PEL. Audrey KLEIN, ingénieure chargée de la coordination du plan d’action à la CIPEL depuis 2004, a repris le fl ambeau du Secré-tariat général et succède à François RAPIN qui a pris une retraite bien méritée après 26 ans au service de la CIPEL et du Léman. Le Secrétariat lui souhaite une retraite belle et active.

Des changements au secrétariat de la CIPEL

CIPEL_LL44_imposition_fr.indd 1-3 15.06.2012 10:53:39