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SYNDICAT MIXTE du PARC NATUREL REGIONAL de BRIERE SYNTHESE DES ETUDES PREALABLES A LA REVISION DE LA CHARTE Analyse synthétique de l’évolution du territoire Évaluation de la charte Objectif 2010 Février 2010 - Rapport définitif Parc naturel régional de Brière

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SYNDICAT MIXTE duPArc nAtUreL regIOnAL

de BRIERE

SyntheSe deS etUdeS PreALABLeSA LA revISIOn de LA chArte

Analyse synthétique de l’évolution du territoireÉvaluation de la charte Objectif 2010

Février 2010 - Rapport défi nitif

Parcn a t u r e l

régional

de B r i è re

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Sommaire

Introduction ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 5

Le Pnr de Brière, un Parc péri-urbain caractérisé par des zones humides remarquables ������������������������������������������������������������������������� 6

Analyse synthétique de l’évolution du territoire sur la période 2000-2009 ����������� 10

1. Méthodologie ............................................................................................................................................10

2. Principales évolutions socio-économiques .........................................................................10

3. Principales évolutions patrimoniales .......................................................................................17

4. Pertinence du classement du territoire en Pnr ................................................................27

Évaluation de la mise en œuvre de la charte Objectif 2010 ������������������������������������������������ 28

1. Méthodologie ............................................................................................................................................28

2. Référentiel d’evaluation de la charte Objectif 2010 ...................................................30

3. Analyse de la mise en œuvre .........................................................................................................33

4. Analyse des réalisations et des résultats .............................................................................40

5. Analyse des effets ..................................................................................................................................48

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glossaire

ABF : Architecte des Bâtiments de FranceAMO : Assistance à Maîtrise d’OuvrageAMPA : Acides amino-phosphoriquesCA : Communauté d’AgglomérationCAD : Contrat d’Agriculture DurableCAUE : Conseil d’Architecture, d’urbanisme et d’environnementCDC : Communauté de CommunesCNPN : Conseil National de Protection de la NatureCPIE : Centre Permanent d’Initiatives pour l’EnvironnementCREZH : Contrat Restauration Entretien de Zone HumideCSRPN : Conseil Scientifi que Régional du Patrimoine NaturelCSGBM : Commission Syndicale de Grande Brière MottièreCSP : Conseil Supérieur de la PêcheCTE : Contrat Territorial d’ExploitationDH : Directive HabitatDIREN : Direction Régionale de l’EnvironnementDO : Directive OiseauxDOCOB : Document d’ObjectifsDRAC : Direction Régionale des Affaires CulturellesENS : Espaces Naturels SensiblesEPCI : Etablissement Public de Coopération IntercommunaleETP : Equivalents Temps PleinsFEDER : Fonds Européens de Développement RégionalGBM : Grande Brière MottièreINRA : Institut National de Recherche AgronomiqueLPO : Ligue Pour les OiseauxMAE : Mesure Agri-EnvironnementaleMAE t : Mesure Agri-Environnementale territorialiséeOLAE : Opérations Locales Agri-EnvironnementalesONCFS : Offi ce National de la Chasse et de la Faune SauvageONEMA : Offi ce National de l’Eau et des Milieux AquatiquesPLU : Plan Local d’UrbanismePNR : Parc Naturel RégionalPOS : Plan d’Occupation des SolsRNR : Réserve Naturelle RégionaleRNV : Réserve Naturelle VolontaireSAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des EauxSCOT : Schéma de Cohérence TerritorialeSIC/pSIC : Site ou proposition de Site d’Importance CommunautaireSMAHBB : Syndicat Mixte pour l’Aménagement Hydraulique du Bassin du BrivetSRU (loi) : Solidarité et Renouvellement UrbainTHT : Très Haute TensionZICO : Zone Importante pour la Conservation des OiseauxZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et FaunistiqueZPS : Zone de Protection Spéciale

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Introduction

Le Parc naturel régional de Brière est un des premiers Pnr français puisqu’il a été créé en octobre 1970 ainsi que son Syndicat Mixte, regroupant aujourd’hui la Région des Pays de la Loire, le Département de Loire-Atlantique, 17 communes territorialement concernées, les villes de Nantes et Pornichet et la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM) et le syndicat mixte d’aménagement pourl’aménagement hydraulique du Bassin du Brivet.

Depuis sa création, le classement du Pnr de Brière a été renouvelé deux fois par décret (en 1992 et 2001), conformément aux exigences du code de l’environnement qui prévoit une durée de classement des Pnr de dix ans1, la dernière révision ayant abouti à l’élaboration de la charte « Objectif 2010 ». La dernière période de classement arrivant à son terme (2011), le Conseil régional2 et le Syndicat Mixte3 ont lancé la procédure de renouvellement qui implique une révision du projet de territoire.

La procédure de renouvellement du classement est une procédure cadrée au niveau national, qui comporte un certain nombre d’étapes formelles (délibération, avis, procédures de consul-tation, publication du décret, etc.) qui rend le processus relativement lent et complexe mais qui constitue aussi une véritable opportunité dans la vie du Parc pour porter un regard distancié sur son bilan et pour redéfinir une vision partagée des enjeux du territoire et des orientations de son projet futur. En cela, la période de révision doit être un moment de réflexion rétros-pectif et prospectif sur l’action du Pnr partagé entre l’ensemble des acteurs.

La circulaire du 15 juillet 2008 rappelle qu’un certain nombre d’études préalables au renouvel-lement doit être mené. Il s’agit :

• d’une analyse synthétique de l’évolution du territoire, qui consiste en une valorisa-tion des inventaires et diagnostics existants afin de proposer un état des lieux actuel, de mettre en avant les causes d’évolution du territoire et de servir de justification au renouvellement ;

• d’une évaluation de la mise en œuvre de la charte précédente. L’évaluation doit notamment être mise en perspective avec l’analyse de l’évolution du territoire pour apprécier les effets du classement en Pnr sur ce dernier.

Le présent document présente la synthèse de ces deux études préalables, qui font partie d’une mission plus globale d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Notons que le Pnr de Brière a souhaité également faire réaliser dans le cadre de cette mission d’AMO une étude pros-pective dont les conclusions figurent dans un document distinct. L’ensemble de ces études préalables a vocation à s’enrichir mutuellement au service de la réflexion sur l’élaboration de la prochaine charte (Cf. schéma ci-dessous).

1. La Loi du 14 avril 2006 ayant porté à 12 ans cette durée2. Délibération d’octobre 20083. Délibération de juillet 2008

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Le Pnr de Brière, un Parc périurbain caractérisé pardes zones humides remarquables

Avant de passer à la synthèse des études préalables, il convient de rappeler briève-ment quelques caractéristiques fondamen-tales du Pnr de Brière, qui sur plusieurs points en font un territoire exceptionnel et relativement atypique par rapport à d’autres Pnr mais aussi un territoire « riche et fragile », ce qui justifi e son classement.

Un PetIt PArc PÉrIUrBAInLe Pnr de Brière est un des plus petits Pnr de France, couvrant actuellement 49 000 ha et tout ou partie de 17 communes. Il est par ailleurs situé dans un espace à dominante urbaine, puisqu’il

est entièrement compris dans l’aire urbaine de St Nazaire, ce qui en fait un des terri-toires de Parc les plus peuplés et les plus denses (Cf. graphiques ci-dessous).

La pression urbaine et foncière est donc forte sur ce territoire, qui se veut aussi être un territoire d’accueil de popula-tion, avec une vocation résidentielle et touristique, dans un contexte où les communes littorales périphériques du Pnr (La Baule, Pornichet, Guérande St Nazaire, etc.), déjà très urbanisées, présentent de fortes contraintes (prix du foncier, espace disponible limité, etc.). De fait, le Pnr de Brière est, parmi les 10 Parcs les plus denses de France, un de ceux qui a connu une artifi cialisation du sol parmi les plus importantes de 1990 à 1999 ; avec 0,39% du territoire qui a été artifi cia-lisé, soit un taux supérieur à la moyenne régionale (Cf. tableau ci-dessous).

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Un terrItOIre de zOneS hUmIdeS remArqUABLeS, FAçOnnÉ PAr L’ActIvItÉ hUmAIne

Le Pnr de Brière est un territoire de zones humides, lesquelles occupent près de la moitié de son territoire. On distingue deux ensembles de marais, correspondant à deux bassins versants.

(1) les marais du Brivet : 19 000 ha de zones humides, dont une grande partie sur le territoire du Parc. Ces marais sont composés de différentes entités liées dans leur fonctionnement : (a) la Grande Brière Mottière (marais indivis) et ses marais environnants, soit 9 000 ha situés dans le Parc, (b) les Marais de Donges : 8 000 ha dont seule une partie est située dans le Parc : les marais de la Boulaie et (c) les Marais du Haut Brivet : 2 000 ha situés hors du territoire Parc.

(2) les marais du Mès : 1 600 ha de zones humides en majorité situés dans le territoire du Parc.

Leur localisation au sein d’un vaste ensemble de zones humides (golfe du Morbihan, estuaire de la Vilaine, marais salants de Guérande, estuaire Loire, lac de Grand-Lieu), leur localisation sur des voies migratoires et leur richesse patrimoniale en font des zones de grande impor-tance pour le maintien de la biodiversité. Elles bénéficient de fait de nombreuses labellisa-tions et mesures de protection rappelées ci-contre.

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Une des spécifi cités de ce patrimoine naturel exceptionnel est qu’il a été « géré » et aménagé depuis des siècles. La richesse de ces zones humides et leur fonctionnement sont donc le résultat complexe d’évolutions naturelles structurelles mais également d’aménagements (creu-sement de canaux, mise en place de vannages et d’écluses, etc.) et de pratiques anciennes, en déclin à partir de la deuxième moitié du 19e et pour partie aujourd’hui abandonnées.

Ainsi, l’activité de tourbage, à l’origine de la création des piardes et copis (100 000 tonnes par an en 1850) a aujourd’hui complètement disparue. L’activité de récolte du roseau a égale-ment fortement décliné, le résultat étant qu’aujourd’hui 80% du roseau consommé locale-ment provient de Camargue. L’abandon de l’agriculture familiale et pluriactive au début XXe - chaque famille possédant une ou deux vaches « montées en Brière » au printemps, a entraîné une baisse de la fréquentation du marais par le bétail jusque dans les années 2000. On note aujourd’hui une stabilisation de la déprise et une prépondérance de l’élevage professionnel - 60% des marais exploités le sont par 35% des exploitations. Pour autant, si les habitants de Brière sont devenus aujourd’hui bien moins dépendants du marais, leur attachement reste fort et certaines pratiques (chasse, pêche, promenade à pied ou en chaland) se maintiennent.

deS zOneS hUmIdeS À LA gOUvernAnce PArtIcULIèreLes marais du Brivet font l’objet d’une gouvernance particulière, liée directement à l’histoire du territoire et au statut juridique particulier du marais de la Grande Brière Mottière : Fran-çois II, Duc de Bretagne a confi rmé dans leurs droits, en 1461, les habitants des 21 communes qui en sont donc co-propriétaires indivis4. Ce statut juridique manifeste l’attachement très fort des briérons à leur marais, qui se sont toujours opposés à son assèchement.

La gestion du marais de Grande Brière Mottière est assurée par la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM), créée par ordonnance royale du 3 octobre 1838. Le syndicat est composé de 21 délégués (1 par commune). Ses missions sont la gestion de l’eau et des usages, la maîtrise d’ouvrage des travaux de restauration et d’entretien, et la lutte contre les espèces invasives. Il est responsable de la défi nition et de l’application des règle-

4. Le statut indivis a été confi rmé par le roi Louis XIV mais en coupant la Brière en deux.

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ments de fixation des niveaux d’eau, dont le dernier date de 2009 (les précédents datent de 1996, 2001, 2002, 2004).

Par ailleurs, le Syndicat Mixte pour l’Aménagement Hydraulique du Bassin du Brivet (SMAHBB) a été créé en 1991 pour la gestion de l’ensemble du bassin du Brivet5. Il regroupe 35 communes et la CSGBM. Ses missions sont l’étude, la réalisation et la gestion des aména-gements hydrauliques d’intérêt collectif et la lutte contre les espèces invasives. Un règlement d’eau pour l’ensemble des marais du Brivet a été défini en 1991.

La maîtrise des niveaux d’eau reste délicate et fait l’objet de compromis constants entre les intérêts parfois divergents des différents usagers (chasseurs, pêcheurs, agriculteurs, gestion-naires du milieu naturel, etc.).

La variation des niveaux d’eau s’opère schématiquement de la manière suivante :

• En période de hautes eaux (novembre à mai) : le marais se gorge progressivement d’eau et est presque entièrement recouvert d’eau. La décompartimentation progres-sive et l’évacuation des eaux vers la Loire à marée basse, par un jeu de vannages et d’écluses, permet d’évacuer l’excès d’eau, de gérer le risque d’inondation et de permettre l’accès au marais au printemps pour les éleveurs. Une décompartimenta-tion trop rapide peut être néfaste à la biodiversité.

• En période de basses eaux (juin à octobre) : les phénomènes d’évaporation et la croissance de la végétation provoquent une baisse générale des niveaux d’eau et les roselières et prairies sont peu à peu exondées, seuls restent en eau les canaux, piardes et copis (ancienne zone d’extraction de tourbe). L’objectif est alors de main-tenir un niveau d’eau minimum, nécessaire à certaines pratiques et influençant la biodiversité de la zone. Les vannes sont fermées (compartimentation progressive) afin de permettre la rétention des eaux. Par ailleurs, des « envois de marées » (alimenta-tion partielle à partir de la Loire estuarienne par le canal de la Taillée) peuvent être effectués.

5. Et a repris les compétences du Syndicat des Marais de Donges (créé en 1836 et aujourd’hui dissout)

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Analyse synthétiquede l’évolution du territoiresur la période 2000-20096

6. L’ensemble des données, analyses et sources bibliographiques sur cette partie sont disponibles dans une annexe 1

1� METHODOLOGIEL’objectif de cette étude préalable était de proposer une analyse assez stratégique, et axée sur les données d’évolution du territoire.

L’importance des données et expertises du Parc mais l’absence de système de suivi formalisé (absence de tableau de bord de l’environnement, peu de données mises à jour sur la période, etc.) a amené à faire certains choix méthodologiques :

• la mobilisation et la valorisation, autant que possible, de la bibliographie existante, des données nombreuses mais disparates, et de l’expertise du Parc ;

• la réalisation d’entretiens qualitatifs afi n de prendre en compte la diversité des visions des acteurs sur les pressions et facteurs d’évolution du territoire ;

• la réalisation d’une analyse déambulatoire du territoire (approche à vocation paysa-gère et illustrative).

2� PRINCIPALES EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES

evOLUtIOn demOgrAPhIqUeLes données d’évolution démographique montrent une croissance démographique qui s’ac-célère sur la dernière période sur les communes adhérentes du Pnr, avec une croissance de population de 7% de 1999 à 2006, soit une croissance démographique du Pnr supérieure à la moyenne régionale et qui tend à rattraper la moyenne départementale.

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Une analyse plus fi ne à l’échelle territoriale montre que cette croissance démographique concerne plus particulièrement les communes plus rurales de l’ouest du territoire. Les communes incluses à 100% dans le périmètre du Parc connaissent un taux de variation annuel nettement plus élevé que celui des communes périphériques, soit 2,28% contre 0,69% (Cf. tableau ci-dessous). A l’inverse, les zones urbaines et littorales (St Nazaire, La Baule, Trignac, Montoir, etc.) semblent déjà être arrivées à « saturation » (prix du foncier, espace disponible limité, etc.).

Cette évolution démographique s’accompagne d’une modifi cation de la structure de la popu-lation, avec un vieillissement à l’ouest du territoire (La Baule, Pornichet, Guérande) et un rajeu-nissement à l’est (Missillac, Pontchâteau, Besné, Crossac).

deveLOPPement UrBAIn

UNE DENSIFICATION DE L’ARMATURE URBAINE PAR L’OUEST QUI SE POURSUITL’analyse de l’évolution du développement urbain montre une densifi cation de l’armature urbaine par l’ouest qui se poursuit sur la période, avec une périphérie sud du territoire du Pnr qui concentre toujours les plus fortes densités de population. Trois pôles démographiques impactent le Parc : (1) St Nazaire, pôle industriel et économique avec près de 70 000 habitants, (2) un cordon Sud-Ouest composé de communes à vocation touristique et balnéaire, comprises dans la four-chette de 10/16 000 habitants chacune (Pornichet, la Baule et Guérande) et (3) un cordon Sud-Est de communes de 5/7 500 habitants (Trignac, Montoir de Bretagne et Donges). Le cœur du Pnr a un poids démographique trois fois plus faible que sa périphérie Sud avec une population qui se distribue autour d’Herbignac (5 000 habitants) et de quatre pôles d’appui de 3,5/5 000 habitants (Missillac, St André des Eaux, Saint Joachim, Saint Lyphard). Le seul pôle démographique impor-tant sur la périphérie Nord-Est du Parc est Pontchâteau (près de 9 000 habitants).

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ASSERAC

BATZ-SUR-MER

BESNE

CAMPBON

LA CHAPELLE-DES-MARAIS

LA CHAPELLE-LAUNAY

CORSEPT

LE CROISIC

CROSSAC

DONGES

DREFFEAC

LA BAULE-ESCOUBLAC

GUERANDE

HERBIGNAC

LAVAU-SUR-LOIRE

MESQUER

MISSILLAC

MONTOIR-DE-BRETAGNE

PAIMBOEUF

PIRIAC-SUR-MER

PONTCHATEAU

PORNICHET

LE POULIGUEN

PRINQUIAU

SAINT-ANDRE-DES-EAUX

SAINTE-ANNE-SUR-BRIVET

SAINT-BREVIN-LES-PINS

SAINT-GILDAS-DES-BOIS

SAINT-JOACHIM

SAINT-LYPHARD

SAINT-MALO-DE-GUERSAC

SAINT-MOLF

SAINT-NAZAIRE

SAINTE-REINE-DE-BRETAGNE

SAINT-VIAUD

TRIGNAC

LA TURBALLE

OOEEUUFFF

PPIIRRIIAACC

LLIGUEN

SA

CC

ACAC

BESBESRDRD

SAINT-NAZAIREE

AGAG

MM

SS

BAULE-ESCBA C

Variation de la population (1999-2006) :CARTE DE L'EVOLUTION DE LA POPULATION

Population en 2006 : (en hab)

plus de 3%de 2 à 3%de 1 à 2%inférieur à 1%négatif

2 0005 000

10 00020 000

70 000

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Les pressions urbaines qui s’exercent aujourd’hui sur le territoire du Parc et notamment la péri-phérie des marais sont donc dues à un report d’urbanisation lié à la pression du pôle urbain de St Nazaire et à la saturation du front littoral (notamment par l’habitat secondaire) et du coteau guéran-dais, dans un contexte de coût du foncier élevé sur ces communes et de pression accrue sur le sillon de Bretagne liée à la présence de l’axe Nantes/Vannes. Or, cette pression s’exerce sur un territoire qui est déjà très contraint par la présence de zones naturelles sensibles à protéger (les marais).

La carte ci-contre montre la forte croissance du nombre de logements sur les communes inté-rieures du Parc de Brière et proches des zones de marais (St André des eaux, St Lyphard, La Chapelle des Marais, etc.).

DES MODES DE DEVELOPPEMENT URBAIN A FORTE CONSOMMATION D’ESPACEMAIS A L’EVOLUTION CONTRASTEE SUR LE TERRITOIRE

Ces évolutions quantitatives notables en termes de population et de logements s’accom-pagnent d’une recomposition du paysage local avec un modèle de développement urbain qui s’appuie sur une relativement forte consommation d’espaces. Le tableau de gauche montre que la surface moyenne des terrains de l’aire urbaine de Saint-Nazaire est supérieure à la moyenne de la région. L’habitat est plus diffus dans les zones plus rurales du nord-est de la Brière (Cf. cartes ci-dessous).

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Variation du nombre de logements entre 1999 et 2006

inférieur à 10%.

de 10 à 20%.

de 20 à 30%.

plus de 30%.

CARTE DE L'EVOLUTION DU NOMBRE DE LOGEMENTS

Source - SITADEL

ASSERAC

BATZ-SUR-MER

BESNE

CAMPBON

LA CHAPELLE-DES-MARAIS

LA CHAPELLE-LAUNAY

CORSEPT

LE CROISIC

CROSSAC

DONGES

DREFFEAC

LA BAULE-ESCOUBLAC

GUERANDE

HERBIGNAC

LAVAU-SUR-LOIRE

MESQUER

MISSILLAC

MONTOIR-DE-BRETAGNE

PAIMBOEUF

PIRIAC-SUR-MER

PONTCHATEAU

PORNICHET

LE POULIGUEN

PRINQUIAU

SAINT-ANDRE-DES-EAUX

SAINTE-ANNE-SUR-BRIVET

SAINT-BREVIN-LES-PINS

SAINT-GILDAS-DES-BOIS

SAINT-JOACHIM

SAINT-LYPHARD

SAINT-MALO-DE-GUERSAC

SAINT-MOLF

SAINT-NAZAIRE

SAINTE-REINE-DE-BRETAGNE

SAINT-VIAUD

TRIGNAC

LA TURBALLE

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Une première analyse globale à l’échelle du territoire montre que le développement urbain s’est fait essentiellement dans les dents creuses ou en extension directe des bourgs. Le phéno-mène de mitage en zone rurale s’est poursuivi, accentuant les urbanisations linéaires préexis-tantes sur le territoire. Ces deux phénomènes se combinent de manière différenciée sur le territoire du Parc : la tache urbaine apparaît plus dense au Sud et sur l’axe Montoir/la Chapelle des Marais qu’au Nord-Ouest. (Cf. carte ci-contre).

De manière plus détaillée, on note une évolution favorable des formes urbaines sur la période autour des agglomérations avec notamment :

(1) le comblement des dents creuses ou l’épaississement des bourgs (entre les anciennes extensions linéaires) - Cf. cartes ci-dessous ;

(2) une modification lisible des modes d’urbaniser : plus de densité, quelques exemples qui sortent du modèle pavillonnaire (un retour à la mitoyenneté et à l’alignement sur rue, des espaces communs pas seulement voués à la voiture, une logique d’ensemble et pas individuelle).

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En revanche, le développement urbain hors agglomérations se traduit par :

(1) un comblement du mitage ou l’avènement des rues pavillonnaires en pleine campagne qui « masquent » le contexte paysager rural et/ou naturel et qui se couple à une déprise agricole conduisant à l’enfrichement ou au boisement et donc une fermeture globale des paysages. (Cf. illustrations ci-dessous)

(2) une continuité du développement des hameaux qui rendent encore moins lisible leur trame ancienne, d’au-tant que les modèles bâtis pavillon-naires tendent à banaliser la présence architecturale dans le paysage.

En synthèse, la croissance démo-graphique et urbaine sur la dernière période s’est reportée sur les communes rurales situées à l’intérieur de la zone Parc, avec un phénomène de densifi cation par l’ouest. Cette croissance s’est accompagnée d’une modifi cation des formes de développement urbain, avec des évolutions plutôt positives autour des aggloméra-tions alors qu’en zone rurale hors agglomération, la tendance au mitage et au pavillonnaire a plutôt eu tendance à se poursuivre depuis 2000.

evOLUtIOn deS InFrAStrUctUreSEn lien direct avec l’évolution démographique et des formes d’habitat constatées, on note une forte croissance du trafi c routier dans le périmètre du Parc (20% en moyenne entre 2000 et 2007).

Notons en outre, que les entrées du Parc (au sens porte d’entrée) ne sont pas toutes aussi lisibles : l’entrée Sud est plus « offi ciellement » marquée que les entrées Nord, Est et Ouest.

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+17% +23% +11%

+22%

+23%

+6%

Evolution du trafic sur RN de 1999 à 2008

Evolution du trafic sur RD de 2000 à 2007

+20%

+17%

+20%

+19%

+17%

+20%

+21%

+20%

+17%

+29%

+26%

+59%

+43%

Evolution du trafic routier sur les principales routes du périmètre du PNR de Brière

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evOLUtIOn de LA StrUctUrAtIOn deS terrItOIreSLa période 2000-2009 a vu également la création et la montée en puissance des EPCI. Le territoire du Parc est concerné par 3 EPCI aux caractéristiques marquées : « littoral » pour la communauté d’agglomération Cap Atlantique, « urbain » pour la communauté d’agglomération CARENE et « rural » pour la communauté de communes de Pontchâteau Saint Gildas des Bois.

evOLUtIOnS ecOnOmIqUeSLe territoire du Parc bénéfi cie fortement de l’infl uence des agglomérations proches (impor-tance des fl ux migratoires). C’est en effet un terri-toire d’interface entre :

• La CARENE moteur économique qui a diver-sifi é son économie suite aux restructurations industrielles des 80’s, d’abord sur le secteur industriel puis plus récemment sur l’économie résidentielle et les services aux entreprises

• Cap Atlantique à la fois sous infl uence écono-mique nazairienne mais avec une dynamique propre (économie touristique et résidentielle)

• La CDC Pontchâteau Saint Gildas des Bois, sous infl uence économique nazairienne et nantaise.

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Communautés de communes :

CAP ATLANTIQUECARENECDC PONCHATEAU SGBCDC LOIRE ET SILLON

Aire urbaine.Unité urbaine.

CARTE DES EPCI

ASSERAC

BATZ-SUR-MER

BESNE

CAMPBON

LA CHAPELLE-DES-MARAIS

LA CHAPELLE-LAUNAY

CORSEPT

LE CROISIC

CROSSAC

DONGES

DREFFEAC

LA BAULE-ESCOUBLAC

GUERANDE

HERBIGNAC

LAVAU-SUR-LOIRE

MESQUER

MISSILLAC

MONTOIR-DE-BRETAGNE

PAIMBOEUF

PIRIAC-SUR-MER

PONTCHATEAU

PORNICHET

LE POULIGUEN

PRINQUIAU

SAINT-ANDRE-DES-EAUX

SAINTE-ANNE-SUR-BRIVET

SAINT-BREVIN-LES-PINS

SAINT-GILDAS-DES-BOIS

SAINT-JOACHIM

SAINT-LYPHARD

SAINT-MALO-DE-GUERSAC

SAINT-MOLF

SAINT-NAZAIRE

SAINTE-REINE-DE-BRETAGNE

SAINT-VIAUD

TRIGNAC

LA TURBALLE

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Le développement économique au sein du Parc est marqué par une dynamique de crois-sance économique forte sur la dernière décennie, après une période de baisse de l’em-ploi ; la population active ainsi que le taux d’activité a augmenté dans la quasi totalité des communes. Cette croissance économique s’accompagne d’une tertiarisation de l’économie. Le graphique ci-dessous illustre des gains d’emplois dans le commerce, la construction, les services aux particuliers, l’éducation/santé/action sociale et les transports, et des pertes dans l’industrie de biens d’équipement.

Cette croissance est assez différenciée territorialement selon les domaines d’activité, les pertes d’emploi sont assez fortement concentrées sur St Nazaire alors que les gains se diffusent assez bien sur le territoire.

evOLUtIOn tOUrIStIqUeLes données de la fréquentation montrent des évolutions contrastées selon les sites, avec toujours un ancrage sur Kerhinet et Bréca (Ouest du territoire). Les infrastructures du Parc connaissent plutôt une baisse (site de Rozé, chaumière Kerhinet), ou une stabilisation de la fréquentation (musée de la mariée). Concernant le musée de Kerhinet, le passage à la gratuité « brouille » quelque peu l’analyse, mais il semble que la fréquentation soit en hausse.

On note en revanche une croissance de l’offre d’hébergement sur le territoire, notamment des campings. Ces données restent néanmoins à interpréter avec précaution en l’absence d’un système de suivi continu et homogène du Pnr sur la période (observatoire).

evOLUtIOn de L’AgrIcULtUreSur la période, la typologie des espaces agricoles est restée la même, caractérisée par trois espaces agricoles différenciés : (1) un espace agricole périurbain « zone humide, cœur de Brière »

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(La Chapelle des Marais, St Joachim, St Malo, Crossac, Ste Reine, Trignac, Montoir), dédié à l’élevage bovin viande, (2) un espace agricole périurbain « résidentiel/littoral » (St Nazaire, Porni-chet, St André des Eaux, La Baule, Guérande, St Lyphard, Saint Molf), à la typologie agricole plus diversifiée (lait, viande, mixte, maraîchage) et (3) un espace agricole périurbain « rural » (Donges, Herbignac, Assérac, Missillac), dédié à l’élevage laitier au Nord et plus mixte sur Donges.

Ces trois espaces agricoles connaissent des évolutions et des problématiques qui leur sont propres :

(1) l’espace agricole périurbain « zone humide, cœur de Brière » est très fortement dépen-dant des marais, dans un contexte d’urbanisation des buttes et des gagneries, de gel spécu-latif du foncier, de fort morcellement de la propriété en marais privé et d’une concurrence entre les activités de loisirs, et les activités d’élevage. Pour autant, la période confirme le maintien de l’élevage sur ces zones de marais, qui avait été amorcé dès la période précédente, en partie grâce aux contrats mis en place (OLAE). Sur 2000-2008, on observe même une augmentation du nombre de bovins en Grande Brière Mottière qui ne s’accompagne pas d’une hausse du nombre d’éleveurs. (Cf. ci-contre).

Cette évolution reste par ailleurs fragile, très dépendante de la contractualisation MAE (CTE-CAD puis Natura 2000) et de l’évolution de la zone périphérique au marais qui impacte les structures d’exploitation, les capacités d’hivernage des troupeaux, de modernisation des bâtiments.

(2) l’espace agricole périurbain « résidentiel/littoral » est fortement impacté par le contexte de fort développement urbain, qui convoite et contraint l’espace agricole et rend incertain/provisoire le devenir des espaces concernés, sans capacité de substitution proche ou aisée (concurrence sur le foncier agricole). En parallèle, la proximité urbaine et littorale a favorisé le développement de projets moins conventionnels, notamment certaines produc-tions végétales (maraîchage, horticulture, arboriculture, pépinières), l’élevage de chevaux (lien avec la zone humide) ou la vente directe.

(3) l’espace agricole périurbain « rural » reste un espace dynamique et semblent plus « fort » que les deux autres sur le plan agricole, mais il faut tenir compte du fait que ce sera sur lui que pèsera la pression foncière de demain.

3� PRINCIPALES EVOLUTIONS PATRIMONIALES

PAtrImOIne nAtUreLTrois entités patrimoniales au sein du territoire du Parc peuvent être distinguées dans le cadre de cette analyse, car elles bénéficient d’une richesse patrimoniale et d’un degré de connais-sance très différents :

• la zone cœur du Parc, les marais Briérons, qui composent une partie des marais du Brivet ;

• la zone humide des marais de Mès, située sur un bassin versant différent de celui des marais du Brivet ;

• la zone bocagère périphérique des zones des marais du Parc.

LE CŒUR DE NATURE, LES MARAIS BRIERONSComme rappelé dans la partie présentation du territoire, les zones humides du cœur du Parc recèlent une richesse écologique exceptionnelle sur les plans faunistiques et floristiques, liés à leur positionnement géographique et à la diversité des milieux qui les composent. Par ailleurs, cette richesse est aussi impactée et dépendante des activités humaines qui ont façonné ce milieu depuis des siècles.

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ÉVOLUTIONS DES MARAIS : INTEGRITE, FORMATIONS VEGETALES, QUANTITE ET QUALITE DE L’EAU

Une évolution tendancielle des principaux milieux du marais vers une perte du caractère humide qui s’est ralentie depuis la dernière décennieLe phénomène d’atterrissement du marais est un phénomène naturel et ancien qui a été accéléré par l’abandon de certaines pratiques dès la fi n du 19e (extraction de la tourbe et de la vase, pâturage, coupe de roseaux, etc.) et qui est accentué par une gestion de la zone et du bassin versant non propice (drainage, reprofi lage des réseaux hydrauliques, eutrophisation des eaux, etc.). Ce phénomène lent conduit peu à peu au comblement du marais et à l’homo-généisation des milieux qui le composent, or la richesse patrimoniale des marais est liée à la présence de zones patrimoniales étendues (roselières, prairies inondables...) mais aussi au maintien de la mosaïque et de l’imbrication de ces milieux (effet lisière).

L’évolution de la zone va globalement dans le sens d’une réduction des plans d’eau et d’une banalisation des milieux mais on note sur la dernière période un ralentissement de ce phéno-mène qui se traduit notamment par une stabilisation de la régression pour les plans d’eau et les prairies naturelles. A titre d’exemple :

• Les prairies naturelles, localisées en majeure partie dans la zone Sud et Sud-Est de la Grande Brière Mottière (GBM) et présentant un grand intérêt fl oristique, ont connu une forte régression entre 1940 et aujourd’hui (15% du recouvrement GBM) en lien avec la diminution des pratiques d’élevage extensif. Pour autant, il faut souligner la stabilisation de la régression de ces surfaces depuis une dizaine d’années.

• Les buttes et zones de lisières, milieux de transition de grand intérêt écologique sont globalement en régression.

• La roselière (qui s’étend en majorité sur moitié Nord et Ouest du marais) constitue un milieu très intéressant écologiquement avec de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale inféodées à ce milieu (notamment butor étoilé). Les roselières constituent sur le territoire un milieu en expansion au détriment des prairies et buttes (tendance historique jusque dans les années 1970). Elles représentent ainsi aujourd’hui 48% de la zone Natura 2000 (8 100 ha) et 85% de la GBM même si on note sa stabilisation grâce au maintien de l’élevage depuis 10 ans. Par ailleurs, le vieillissement de la roselière entraine une évolution naturelle de ce milieu vers la formation boisée par un phénomène d’exhaussement du sol et de comblement.

• Les plans d’eau (canaux, piardes et copis) représentent environ 400 ha de zones d’eau libre en Brière. Les piardes ont connu une forte régression entre 1940 et aujourd’hui (700 ha en 1948 à environ 400 ha aujourd’hui), mais là encore on note une stabi-lisation du phénomène depuis 10 ans. En revanche, il faut souligner la perte de fonctionnalité de ces milieux liée à la quasi-disparition des associations végétales aquatiques du fait de l’impact de l’écrevisse de Louisiane (30 à 50% des surfaces d’eau libre recouvertes dans le passé - relictuel aujourd’hui).

Une fermeture paysagère des frangesL’enfrichement et/ou le boisement progressif des levées ou du bocage tourné vers le marais ainsi que l’urbanisation ont conduit à des dynamiques de fermeture des franges du marais. Les schémas ci-dessous montrent que la progression des boisements le long des îles brié-

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ronnes, des fossés et canaux s’est faite essentiellement avant 1999. La tendance s’étant stabilisée depuis, mais elle avait en quelque sorte atteint un niveau « maximum ».

Un fonctionnement hydraulique qui est impacté par les évolutions qu’a connues le bassin versantLe marais a également connu des évolutions dans son fonctionnement hydraulique qui ont perduré, voire se sont aggravées sur la période.

On constate en période de crue, une arrivée des eaux plus rapide et plus importante, qui oblige les gestionnaires de marais à une évacuation accélérée des eaux pour éviter les inondations mais qui peut entrainer de brusques variations de niveaux d’eau au printemps, défavorables à la biodiversité (brochet). A l’inverse, en période sèche, on note une moindre alimentation du marais qui minimise les mouvements hydrauliques et les évacuations dans les vannages (ce qui joue dans le sens de l’envasement et limite les fonctionnalités du marais) et renforce les problèmes liés à la qualité des eaux. Par ailleurs, cela ne permet pas toujours d’assurer le soutien d’étiage (d’après les suivis du Pnr - 2001, 2002, 2005 - les niveaux d’eau en GBM sont presque toujours plus bas que ceux des règlements d’eau en période sèche) et nécessite parfois l’envoi d’eau salée à partir de la Loire estuarienne par le canal de la Taillée (qui remonte jusqu’aux marais de la Taillée et marais du Brivet moyen - au sein des Marais de Donges). Cela se traduit notamment par une évolution de la salinité sur le canal de la Taillée en été : de 3 à 5 ‰ en 1970 à 10 à 15 ‰ en 2000 et jusqu’à 20‰ en 2005 (données Pnr).

Ces évolutions du fonctionnement hydraulique ont des répercussions sur la biodiversité du marais : d’après l’état des lieux du Contrat Restauration Entretien de Zones Humides (CREZH), les fonctions hydrauliques et qualités du marais sont satisfaisantes mais plus critiquables pour la fonction biologique, à cause notamment de la baisse des niveaux d’eau entre mars et mai qui est défavorable au brochet et limite les connexions estuaire-mer-Brivet et la migration des anguilles.

La modification du fonctionnement hydraulique s’explique en grande partie par les nombreux changements structurels qu’a connus le bassin versant, sachant que la gestion de l’eau des marais est directement tributaire de la gestion de l’eau sur le bassin versant. Les principaux facteurs avancés sont la disparition du bocage, l’imperméabilisation des sols (urbanisation, infrastructure) et les aménagements hydrauliques (curages, reprofilages, etc.) qui augmentent les vitesses de transfert en période de pluie. A l’inverse, la hausse de la consommation d’eau (ménages et surtout industries – nappe de Campbon), et la baisse notée du débit de la Loire affaiblissent l’alimentation du marais en été. Les aléas climatiques et le changement climatique renforcent potentiellement ces modifications. La pluviométrie est très variable annuellement, ce qui explique la complexité de la gestion annuelle des niveaux d’eau par les gestionnaires, mais on note d’après le suivi du Pnr une pluviométrie globalement en hausse sur 30 ans (en baisse de 2000 à 2005, puis en hausse les années suivantes).

Une évolution de la qualité de l’eau difficile à qualifierAu delà des questions de quantité et de niveau des eaux dans les marais, la qualité des eaux est un enjeu de plus en plus prégnant. Les suivis réalisés par le Pnr montrent une pollution en matière azotée et phosphorée dans les canaux qui réceptionnent les eaux épurées, avec de grosses variations (des teneurs dépassant parfois les 50mg/l pour les nitrates). Les suivis révèlent égale-ment des concentrations ponctuelles très fortes en ammonium et nitrites (dépassant les 5 mg/l) et des concentrations en phosphate parfois très élevées (dépassant les 2 mg/l). Par ailleurs, les eaux du cœur de marais ont globalement une meilleure qualité que les eaux de périphérie (assainisse-ment, eaux d’écoulement) ce qui confirme le rôle d’auto épuration de la zone humide.

Des tendances sur 10 ans sont plus difficiles à isoler, du fait (1) de l’absence d’un système homogène de suivi du Pnr sur toute la période et (2) de la difficulté à suivre et à qualifier la qualité de l’eau dans un milieu ouvert de ce type : alors que les critères de « bon état » au sens de la DCE sont aujourd’hui consolidés pour les eaux souterraines et les eaux courantes, ils sont plus délicats à établir sur les zones humides.

L’impact des rejets des stations d’épuration semble prépondérant dans les sources de pollu-tion, avec de nombreuses stations d’épuration qui arrivent aujourd’hui à saturation de leur capa-cité (La Chapelle des Marais, Herbignac, St Lyphard, Besné, etc.). En revanche, l’impact des rejets

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agricoles et de l’assainissement individuel est plus diffi cile à évaluer mais semble plus minoritaire.

Les suivis pesticides récents montrent que l’AMPA (molécule de dégradation du glyphosate) est la molécule la plus retrouvée dans les eaux (comme en France). De manière plus générale, on retrouve autant de substances de traitement des zones non cultivées (usages particuliers et collectivités notamment) que de substances de traitement des sols et cultures. Cependant, les concentrations en substances non agricoles sont plus importantes que celles des subs-tances d’usage agricole.

RICHESSE PATRIMONIALE DE LA ZONE ET PRINCIPALES TENDANCES EVOLUTIVES CONSTATEES

Avifaune : une richesse patrimoniale à l’origine du classement du territoire en Pnr et des tendances d’évolution plutôt favorablesLa richesse patrimoniale de l’avifaune de la zone est à l’origine d’un certain nombre de classement et de labellisation nationale (Pnr), européenne (ZPS) et mondiale (site RAMSAR). Les marais de Brière représentent en effet un site de reproduction de grande importance pour de nombreuses espèces patrimoniales (butor étoilé, marouette ponctuée, guifette noire, spatule blanche, busard des roseaux, gorge bleue), c’est également un important site d’hivernage français de canards et limicoles et une zone de halte migratoire grâce à sa situation géographique privilégiée.

Le territoire du Parc a par ailleurs une responsabilité forte dans la conservation d’espèces prioritaires de la directive oiseaux, avec près de 60% des espèces de l’annexe I de la Direc-tive Oiseaux inféodées et la quasi-totalité des espèces Annexe II/1 de la Directive Oiseaux (espèces chassables) inféodées aux zones humides qui fréquentent la Brière. Trois espèces situées sur le territoire sont particulièrement prioritaires (priorité de niveau 1 dans le DOCOB Oiseaux) : la guifette noire avec 60% des effectifs français localisé en Brière, le butor étoilé, avec 90% de l’effectif nicheur de la région et 10 à 15% des effectifs nationaux et la spatule blanche avec 55% des effectifs nicheurs français.

Les évolutions sur la période montrent des tendances plutôt positives avec des effectifs en progression, notamment chez les anatidés et les ardéidés. Ces évolutions positives s’ex-pliquent en partie par la création et l’entretien des réserves qui constituent de vastes plans d’eau d’accueil et de non dérangement) ou les travaux de restauration de prairies en GBM et dans les réserves. Par ailleurs, certaines espèces comme la spatule blanche bénéfi cient à court terme de l’évolution de la zone humide vers le boisement (zones refuge) et de la prolifération des espèces invasives (ressources trophiques).

Pour autant, de nombreuses espèces patrimoniales restent menacées, du fait :

(1) De l’évolution constatée des milieux : banalisation et le vieillissement de la roselière (défavorable au butor), disparition de la végétation naturelle aquatique et colmatage de piardes (défavorable à la guifette moustac et la guifette noire).

(2) Une gestion hydraulique parfois inadaptée (arrivée trop précoce du bétail sur certains sites d’habitants spécifi ques, brusques variations d’eau au printemps…).

(3) Des facteurs autres comme la prédation, le dérangement, etc.

Par ailleurs, de nombreux facteurs explicatifs restent diffi ciles à isoler, comme le réchauffement climatique, qui peut expliquer l’apparition d’espèces « méditerranéennes » (grande aigrette) ou la régression de certaines espèces locales (blongios nain) ou « nordiques » (canard siffl eur, courlis cendré). Plus généralement, il faut souligner l’importance des dynamiques globales de population, dans les évolutions notées (vanneau huppé).

Faune piscicole : une évolution marquée par la diminution de la diversité aux causes multiplesLes évolutions sur la faune piscicole du marais sont marquées par une diminution de la diver-sité notable depuis 30 ans qui se traduit par :

(1) La baisse voire la disparition d’espèces autochtones (ablette, vandoise, épino-chette) et notamment d’espèces amphihalines (plie, sole, éperlan, 3 espèces de mulet, gobie, sprat, 2 espèces d’alose, bar, lamproie fl uviatile), alors que 3 espèces

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allochtones font leur apparition (carassin argenté, amour blanc, pseudorasbora). La Gambusie et le poisson chat étant apparu de façon plus ancienne.

(2) Une augmentation de l’abondance relative et de l’occurrence des espèces alloch-tones (sauf perche soleil), à l’inverse de certaines espèces patrimoniales comme le brochet et l’anguille.

Le résultat de ces évolutions sur 30 ans est aujourd’hui la faible diversité d’espèces avec une population piscicole largement dominée par 6 espèces (brème, poisson chat, gardon, rotengle, perche soleil, gambusie), dont une forte représentation des espèces allochtones (poisson chat 34%, perche soleil 6%, gambusie 7%).

Les suivis récents réalisés (2008) confirment ce constat. Pour autant, il se dégage des tendances – encore marginales et ne bouleversant pas l’ordre relatif des espèces – mais qui peuvent être précurseurs de changements plus structurels. Ainsi, on note une évolution favo-rable pour le brochet, en partie conjoncturelle (favorisé par des niveaux d’eau élevés en 2007 et 2008) et certaines espèces autochtones. En revanche, les tendances d’évolutions restent mauvaises pour l’anguille.

De nombreux facteurs explicatifs aux évolutions observées sur 30 ans ont été avancés par l’étude piscicole réalisée, et notamment :

• le manque de connectivité latérale entre les milieux permanents et temporairement inondés (dû aux bourrelets de curage le long des canaux et piardes, et dans les plans d’eau des réserves),

• une exondation trop précoce et trop rapide au printemps alors que le brochet par exemple est dépendant de l’inondation prolongée des prairies et de niveaux d’eau élevés (reproduction, nourricerie et croissance des juvéniles),

• le développement des espèces invasives (écrevisses) qui entraine la disparition de la végétation aquatique et une prédation accrue sur les juvéniles,

• les évolutions constatées des milieux et l’envahissement des prairies inondables par la roselière qui profite aux espèce allochtones, au dépens des espèces autochtones (disparition de zone de reproduction et de croissance),

• des connexions avec l’estuaire limitées, du fait d’ouvrages qui présentent des obstacles à la migration, ce qui pose notamment des enjeux de connectivité pour l’anguille,

• d’autres facteurs comme la surpêche (anguille), la qualité de l’eau, etc.

Une évolution contrastée pour les mammifèresL’absence de suivi consolidée sur ces espèces ne permet pas d’avoir une vision précise des évolutions de populations de mammifères sur la zone depuis les années 2000.

On constate cependant une reconquête et une expansion géographique de la loutre, semblable à celle constatée au niveau français. Cette espèce profite notamment de la ressource trophique que sont les écrevisses de Louisiane et d’un confort de prédation assuré par la disparition de la végétation aquatique dans les piardes (même si à long terme le déséquilibre du milieu peut lui être néfaste).

De manière plus générale, certains espèces sont en déclin localement (crossope aquatique, campagnol amphibie) comme ailleurs en France, voire disparues (vison d’Europe - bien avant les années 2000). Les marais de Brière constituent par ailleurs une zone trophique importante pour les chiroptères.

Reptiles, amphibiens et l’entomofaune : un besoin de consolider la connaissance, mais un constat plutôt critiqueMême si la connaissance est loin d’être consolidée, les récentes études réalisées concluent à une régression alarmante des reptiles et amphibiens dans les marais, qui s’est poursuivie sur la période. Ainsi, l’étude de 52 stations sur l’ensemble du territoire du Parc en 2001 et 2007 montre que les effectifs observés ont été divisés par 3 en 6 ans, avec un constat parti-culièrement critique sur la zone de marais. On note ainsi la disparition ou quasi-disparition

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du triton palmé et du triton ponctué. Cette raréfaction semble antérieure à 2000 mais est confi rmée sur la période. La présence du lézard vivipare (annexe IV DH) en GBM est extrême-ment rare et le déclin sévère de la couleuvre à collier (annexe IV DH) et de la vipère péliade depuis 30 ans et confi rmée entre 2001 et 2007. Un autre indicateur de l’appauvrissement de la biodiversité de la zone est la diminution très forte des effectifs de grenouille verte en 30 ans (qui était pourtant une espèce très commune), qui a conduit pour la première fois en 2003 la CSGBM à ne pas délivrer de permis de pêche.

Les causes de cette régression sont en partie semblables à celles notées sur la faune piscicole et en premier lieu le développement des espèces invasives (concurrence sur les ressources alimentaires, destruction des sites de pontes et des œufs, la disparition des herbiers aqua-tiques, etc.). D’autres facteurs sont avancés comme la sur-prédation des échassiers (aigrette garzette, ibis sacré, etc.), la dégradation de la qualité eau, la turbidité et l’évolution de la sali-nité ou un fonctionnement hydraulique perturbé (élévation trop rapide des eaux en hiver et envois de marée en mai ou juin).

Ces mêmes raisons expliquent le constat plutôt mauvais fait sur les invertébrés aquatiques, même si là encore la connaissance reste partielle.

Une fl ore patrimoniale et des habitats présentant une grande biodiversité mais à l’équilibre menacéIl faut souligner la grande biodiversité fl oristique du marais liée à sa situation charnière du marais (infl uence de 4 régions bio-climatique) : on note autour de 250 espèces caractéris-tiques des zones humides, dont plus de 50 protégées ou sur la liste rouge régionale (orchidée de marais, renoncule à feuilles d’ophioglosse, etc.) et la présence de 2 espèces prioritaires de la Directive Habitat : le fl ûteau nageant (88 stations connues dans le document PSIC - non exhaustif ) et faux cresson de Thore (12 stations connues, état de conservation variable selon les stations).

L’état de conservation des habitats de la Directive Habitat est assez variable. Il est globalement mauvais pour les habitats de prairies, de landes et de tourbières, en lien avec la dynamique d’envahissement par les espèces de roselière et les ligneux décrite plus haut dans l’évolution des milieux.

LES MARAIS DU MESIls correspondent à 4 entités classées en SIC et ZPS : l’étang du pont de fer (40 ha acquis par le Conservatoire du littoral), les marais de Pont Mahé (qui font le lien entre la baie de Pont Mahé et l’étang du Pont de Fer), les marais de Pompas (zone amont des marais du Mès) et les marais salants de Mès, soit l’équivalent de 1 900 ha de zones humides.

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Bon Moyen Mauvais Non défini

1 1410.3Prairie sub-halophile thermo-atlantique

64Présent de façon relictuelle ou de manière dégradé

1 3110Gazon amphibie des eaux oligotrophes

29 9 47 12 Majoritairement mauvais

1 3150.4Végétation des canaux et fossés eutrophes

toutesQuasi disparition de toute végétation aquatique

1 4020Landes humides atlantiques (Organais et Chêne Moisan)

1 7 Mauvais

1 7110 Tourbière haute active 2 Mauvais

2 812selihposém sednaL0204/0304Mauvais, sauf 2 stations fauchées et pâturées

2 6410.6 ou .8 Prés humides acidiphiles atlantiques 25 7 20 1 Entre bon et mauvais

2 6410.7Molinaie acidiphile atlantique landicole

1 Mauvais

2 siavuaM2eédargéd etuah erèibruoT0317

3 7210 Marais à roz 21 7Bon mais faible intérêt patrimonial

3 siavuaM5senneéporue sehcès sednaL0304

Code

Niveaude

prioritéDOCOB H

Etat de conservation

Etat de conservation en 2001 -en nombre de stationNom (en gras les habitats

prioritaires)

Perte caractère salé marais défavorable aux espèces subhallophiles

Embroussaillement,colonisation par les ligneux

Embroussaillement,colonisation par les ligneux

Embroussaillement,colonisation par les ligneux

Embroussaillement,colonisation par les ligneux

Colonisation par les ligneux

Colonisation par les ligneux

En progression

Eutrophisation, envahissement par espèces de rosellière

Evolution vers boisement humides ou roselière ou lande humide ou mésophile

/

Dynamique

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Les principales données concernant les dynamiques patrimoniales à l’œuvre sur les marais de Mès sont les données issues des DOCOB. Il en ressort un état de conservation des espèces de l’annexe II de la Directive Habitat plutôt bon, malgré des menaces et une fragilité élevée : le lucane cerf-volant (bon état de conservation), le flûteau nageant (les populations se maintiennent), l’agrion de mercure (population trop peu importante et dispersée pour assurer maintien espèce) et la loutre (population peu importante, en expansion mais fragile).

De même que sur les marais de Brière, les habitats d’intérêt communautaire présents sur le site sont principalement menacés par des dynamiques d’extension de la roselière, d’enva-hissement et de boisement. Les principaux enjeux identifiés sont l’envahissement par les espèces invasives (baccharis notamment), les problèmes d’entretien du réseau hydraulique la dégradation de la qualité de l’eau et l’eutrophisation des milieux, les drainages, les remblaie-ments et les aménagements, la déprise agricole et la fermeture du milieu. La déprise salicole et conchylicole est également un enjeu pour la zone de marais salants (Cf. tableau ci-dessous).

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LA ZONE BOCAGERE ET AGRICOLE PERIPHERIQUELa connaissance de l’intérêt patrimonial et de la dynamique d’évolution de cette zone sont globalement faible au regard du niveau de connaissance de la zone cœur.

Pour autant, cette zone présente des sites de grand intérêt comme l’ancien étang de Crévy à l’Organais (lande humide), le site de Chêne Moisan à Prinquiau (tourbière acide) ou encore la carrière de Grénébo à Pontchâteau (chauve-souris), les deux derniers sites étant actuellement hors périmètre du Pnr mais rattachés au site Natura 2000 « Grande Brière – Marais de Donges). Cette carrière est un site d’intérêt départemental et régional majeur, toutes les espèces de la Directive Habitat ayant été notées au moins une fois (grand Rhinolophe, grand murin, murin de Bechstein, murin à oreilles échancrées, barbastelle, petit rhinolophe).

Les dynamiques d’évolution d’espèces dans les zones bocagères sont assez contrastées : le constat est plutôt négatif pour les amphibiens (régression, voire disparition du triton crêté (annexe II DH) et du triton marbré, déclin du crapaud commun), sauf pour les populations de rainette verte, en augmentation sur la périphérie du marais. Les données font également état du bon état de conservation du grand capricorne et du lucane cerf-volant (annexe II DH) ; la présence du pique-prune est incertaine (annexe II DH, espèce prioritaire).

Les menaces et les pressions s’intensifi ent sur cette zone périphérique avec un réseau bocager qui a tendance à se distendre, notamment à l’Ouest entre St-Lyphard et Guérande (pression foncière). Or le maintien de cette « zone tampon », zone d’interface entre le marais et les agglomérations ou les zones d’agriculture plus intensive est un enjeu fort : cette zone de biodiversité plus ordinaire peut jouer un rôle de refuge pour de nombreuses espèces actuel-lement en déclin au sein du marais. Par ailleurs, le maintien du bocage joue un rôle essentiel dans le fonctionnement hydraulique du marais.

ENJEUX TRANSVERSAUX

UN TERRITOIRE FORTEMENT IMPACTE PAR LE DEVELOPPEMENT DES ESPECES INVASIVESL’ensemble du territoire en zone humide du Pnr est aujourd’hui concerné par le développe-ment des espèces invasives, végétales (jussie, baccharis, myriophylle du Brésil, lagarosiphon, renouée du Japon, balsamine géante) et animales (écrevisse rouge de Louisiane, ragondin, ibis et de nombreuses espèces de poissons allochtones considérées comme envahissantes).

La jussie, connue sur le territoire depuis 1995, a colonisé la GBM puis les marais de Donges, même si on note une stabilisation, puis une régression en GBM depuis 2003 (Cf. graphique). En revanche, certaines zones du Parc comme l’étang du Pont de Fer ou certaines mares périphériques n’ont pas été colonisées.

La baccharis est plus particulière-ment présente à Guérande et sur les Marais de Mès (dont une majorité hors territoire Parc) mais on note une colonisation de la Brière depuis 2004 (124 arbustes identifi és en 2005).

L’écrevisse rouge de Louisiane est arrivée en GBM en 1987 et a connu une forte croissance jusqu’en 1995-1998, avec une stabilisation en 2001 autour de 3 tonnes /ha sur certains sites. Depuis, les effectifs semblent assez fl uctuants selon les années. L’écrevisse possède une très forte adaptabilité aux différents facteurs environnementaux, est omnivore (herbiers aqua-tique, amphibiens, œufs de poissons, etc.), et entre en concurrence avec certaines espèces autochtones. En cela, elle est responsable de la disparition des herbiers aquatiques sur les marais briérons, même si d’autres facteurs existent (embarcations motorisées, ragondins, etc.). Certaines zones périphériques comme le Pont de Fer de certaines mares semblent encore épargnées.

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UNE MISE A MAL DE L’INTEGRITE DE LA ZONE SUR LA PERIODE PRECEDENTE QUI N’A PAS ETE TOTALEMENT STOPPEE, MALGRE UN RALENTISSEMENT SUR LA PERIODE

L’inventaire7 réalisé conjointement entre le CSP, l’ONCFS et le Parc en 2001 liste les dégra-dations suivantes sur les Marais du Mès et du Brivet du fait des affouillements (487 sites pour 176 ha) et des remblaiements. Le détail des remblaiements est le suivant :

- urbanisation (industrialisation) : 1 365 ha en grande partie hors Parc (sud du périmètre) ; - urbanisation (construction) : 53,5 ha sur 18 sites ; - décharges sauvages : 1,8 ha sur 17 sites ; - décharges publiques : 32,8 ha sur 6 sites ; - mises hors d’eau : 34,3 ha sur 64 sites ; - aménagements collectifs (stations épurations, etc.) : 52 ha sur 23 sites ; - aménagements de sports et loisirs : 71 ha sur 6 sites.

L’analyse des atteintes à l’intégrité de la zone humide depuis 2001 est délicate étant donné que l’inventaire n’a pas été actualisé. Cependant, il semble que les remblaiements aient perduré (Bretagne Vivante a listé un certain nombre de remblaiements illicites et de micro- remblais sur la période 2000-2008), même si, de l’avis du parc, ces pratiques sont en diminu-tion par rapport à la décennie précédente.

PAtrImOIne cULtUreL

PATRIMOINE BATILa Brière abrite le plus grand gisement de chaumières de France avec 3000 toitures en chaume, soit 60% des chaumières de France. Les toitures en chaume sont localisées sur tout le pourtour du marais de GBM, avec une plus forte concentration à l’Ouest, autour du bourg de St Lyphard et du village de Kerhinet (Cf. carte ci-dessous).

Par ailleurs, le « petit » patrimoine bâti est assez bien représenté et réparti sur le territoire. On

7. Cet inventaire avait pour objet de rendre compte des dégradations occasionnées par rapport à la zone humide originelle, des remblaiements anciens ont dont été pris en compte (1950-1980). Par ailleurs, cet inventaire ne prend pas en compte les assèchements ou la modification du caractère humide du marais (compartimentation, drainage, mise en culture…)

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peut citer les puits (1024), les fours à pain (255), les fontaines, les murets, les croix et calvaires, les moulins à vent (53). Leur état de conservation est diffi cile à évaluer étant donné que l’inven-taire réalisé par le Parc avant 2000 n’a pas été actualisé. Mais ce petit patrimoine bénéfi cie de nombreuses initiatives de restauration (four à pain, calvaires) menées par des associations ou des communes.

UNE IDENTITE ARCHITECTURALEAu titre du patrimoine culturel, l’organisation spécifi que des îles de Brière doit être notée : au centre la gagnerie (ancien lieu de pâture), une route longeant le pourtour de l’île et reliant les habitations avec la façade principale orientée systématiquement au Sud, et la curée, un canal en périphérie. Sur les plateaux bocagers, on retrouve une organisation en longère, en

alignement sur la voie ou délimitant une cour centrale. Cette organisation a été perturbée par des implantations nouvelles (notam-ment de pavillons centrés sur la parcelle et parallèles à la voie) ou des transformations du bâti ancien mais là encore, une tendance récente (depuis 2000) est diffi cile à établir.

Exemple d’implantation traditionnelle

Exemples d’implantation nouvelle

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eFFet de Serre et rÉchAUFFement cLImAtIqUeLe territoire du Pnr de Brière n’échappe pas aux évolutions climatiques avec une hausse des températures constatée depuis 30 ans (+1,2°C à St Joachim et +1 à Montoir), qui s’accom-pagne d’une augmentation du nombre de jours chauds en été et une diminution des jours de gel. Ces évolutions climatiques expliquent en partie certaines tendances d’évolutions notées localement sur la faune et la flore (espèces invasives, évolution populations oiseaux, etc.).

Par ailleurs, les zones de marais jouent un rôle complexe sur l’émission de gaz à effet de serre en assurant une fonction de puits mais aussi de source de carbone. D’après les analyses récentes8, la fonction puits de carbone du marais est assurée par les roselières non entrete-nues, à condition que l’humidité soit maintenue à un niveau suffisant, les piardes et copis, les systèmes humides en friche et les tourbières (marginales sur le territoire). A l’inverse, la fonction « source » est liée à un phénomène de dé-saturation de la tourbe, amplifiée pas un abaissement des niveaux d’eau dès le printemps et à l’activité d’extraction de la tourbe et du noir. Au final, le bilan source/puits est difficile à établir mais illustre bien la complexité de la zone : les travaux d’entretien du marais permettent de conserver un fonctionnement hydraulique satisfaisant, des fonctions biologiques et un caractère humide de la zone, mais contribuent à l’effet de serre.

4� PERTINENCE DU CLASSEMENT DU TERRITOIRE EN PNREn synthèse, les évolutions notées sur le territoire s’inscrivent en partie dans la continuité des mutations observées sur le territoire depuis 30 ans. Mais on note sur la période des ruptures, ralentissements ou accélérations de tendances qui en font un territoire à l’équilibre toujours fragile et au patrimoine culturel et naturel riche et menacé :

• l’accélération de la croissance démographique entraînant un développement urbain important et une modification des formes et des modes d’habitat a conduit à une certaine banalisation paysagère du territoire périphérique et à une pression accrue sur la zone centrale. Ces tendances perdurent sur la période, même si elles ont atteint leur niveau le plus fort avant 2000, et que des progrès sont notés (concentration de l’urbanisation autour des agglomérations, ralentissement des remblaiements, etc.) ;

• la tertiarisation de l’économie continue, et les pratiques directement liées au marais sont en déclin ou abandonnées depuis longtemps (tourbage, coupe du roseau). On note cependant un changement de tendance concernant l’agriculture avec une stabi-lisation de l’élevage en zone de marais, qui s’accompagne d’une professionnalisation et d’une concentration des exploitations. Cette forme d’agriculture est cependant dépendante de l’évolution de l’agriculture sur la zone périphérique, laquelle se main-tient mais est menacée par la pression urbaine et foncière ;

• l’équilibre du cœur de Brière semble s’être rompu depuis la dernière décennie, consé-quence d’évolutions structurelles anciennes (atterrissement et homogénéisation du marais) et de phénomènes plus récents difficilement maîtrisables (développement des espèces invasives). Les constats récents sur la faune et la flore du marais (notamment sur la faune piscicole, les amphibiens et reptiles, la disparition des herbiers aqua-tiques) montrent une perte de la fonctionnalité des milieux et un appauvrissement de l’écosystème. Pour autant, certaines tendances négatives sont maîtrisées voire ralen-ties et on note des améliorations sur la période : arrêt de l’extension des roselières aux dépens des prairies, recolonisation du territoire par certaines espèces patrimoniales (loutre), faune avicole d’une grande richesse ;

• ce déséquilibre de la zone cœur s’explique aussi par les mutations qu’a connues la zone périphérique du Pnr, avec une tendance à la disparition du bocage et des évolutions du fonctionnement hydraulique du bassin versant qui sont impactantes en termes de qualités et de qualité de l’eau arrivant sur le marais. Or il apparaît (1) que ces zones possèdent également une richesse patrimoniale intéressante (tourbières, sites à chauve-souris) et (2) que leur fonction de corridor et de zone refuge est essen-tielle au maintien d’une biodiversité sur toute la zone.

8. Cf. « Les marais de Brière, de la biodiversité à l’effet de serre », B. Clément, A.J. Francez dans « Pour une gestion durable des zones humides , l’exemple des Pnr », Aestuaria, (2007)

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Évaluation de la mise en œuvrede la charte Objectif 2010

1� METHODOLOGIE

qU’eSt ce qUe L’ÉvALUAtIOn de LA mISe en ŒUvre d’Une chArte de Pnr ?

On peut défi nir l’évaluation d’une politique publique en rappelant le décret du 22 janvier 1990 qui a institutionnalisé cette pratique d’amélioration de l’action publique au sein de l’Etat fran-çais : « Évaluer une politique, c’est rechercher si les moyens juridiques, administratifs ou fi nan-ciers mis en œuvre permettent de produire les effets attendus de cette politique et d’atteindre les objectifs qui lui sont fi xés ». La politique qu’il s’agit d’évaluer est ici la charte « Objectif 2010 », signée par l’ensemble des membres du Syndicat Mixte du Pnr, qui fi xe un certain nombre d’objectifs pour le territoire et qui défi nit des actions à mener pour les atteindre. Les actions mises en œuvre par l’équipe technique du Pnr sont donc les moyens mis en œuvre dans le but de produire un certain nombre d’effets sur le territoire.

Cependant, comme pour toute politique publique, ces actions ne sont pas mise en œuvre dans un environnement « clos », et une multitude de facteurs vont infl uencer les résultats et les effets attendus des actions menées (tendances structurelles d’évolution du territoire, change-ment climatique, politiques menées par d’autres acteurs, etc.). Ceci est d’autant plus vrai dans le cas d’une politique comme une charte de Pnr, dans laquelle l’équipe technique du Pnr agit pour une large part en cherchant à infl uencer l’action d’autres acteurs (communes, profession-nels du territoire, usagers, etc.). Ainsi, si l’on prend l’exemple de l’action de l’équipe technique sur l’urbanisme du territoire :

• un chargé de mission peut passer une partie de son temps à être associé aux procé-dures de révision de documents d’urbanisme engagées par les communes. On parlera de moyens mobilisés et de réalisations pour apprécier le temps passé à cette action et le nombre de procédures à laquelle le Pnr a été associé ;

• cette association peut avoir une infl uence plus ou moins grande sur les documents d’urbanisme. On parlera de résultat pour qualifi er cette infl uence, par exemple dans le domaine de la prise en compte des spécifi cités paysagères dans les documents d’urbanisme ;

• enfi n, l’effet ou l’impact de cette prise en compte dans les documents d’urbanisme sur le paysage briéron se manifestera dans un pas de temps plus long, au cours duquel cette infl uence se cumulera avec de nombreux autres facteurs infl uençant également le paysage du territoire.

Cet exemple souligne donc que si les ressources (fi nancières et humaines) mobilisées par l’équipe technique du Pnr peuvent être cernées de façon assez précise puisqu’elles dépendent de sa seule responsabilité, les résultats des actions menées dépendent aussi des autres acteurs intervenant sur le territoire et sont ainsi plus diffi cile à évaluer avec précision. Cette estimation des résultats dépendra de la qualité du système de suivi existant au sein du Pnr et nécessi-tera de mobiliser les perceptions des acteurs du territoire. Enfi n, les effets ou les impacts, quant à eux nécessiteront un travail spécifi que pour être appréciés. Ce travail d’évaluation devra notamment chercher à savoir si le Parc a pu et su saisir les marges de manoeuvre à sa disposition pour infl uencer l’action des autres acteurs afi n que les effets de sa politique corres-pondent aux attentes sociétales et aux besoins du territoire.

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Rappelons pour finir sur les spécificités de l’exercice d’évaluation d’une charte de Pnr que le document de référence qu’il s’agit d’évaluer est le produit d’une politique partenariale mobi-lisant de nombreux acteurs. Sa rédaction est donc le fruit d’un long processus de concertation et de recherche de compromis, qui influence nécessairement la précision des objectifs affi-chés et des effets attendus, et donc la possibilité de les évaluer de façon aisée. Mais si cette spécificité des politiques territoriales ne simplifie pas leur évaluation, elle ne doit pas occulter l’intérêt d’un tel exercice, notamment pour produire du débat dans une période de révision de charte.

dIFFIcULtÉS rencOntrÉeS et mÉthOdeS UtILISÉeSL’évaluation de la mise en œuvre de la charte Objectif 2010 a rencontré un certain nombre de difficultés liées :

• au faible caractère évaluable de la charte (peu d’objectifs quantifiés, une organisa-tion des axes qui a posteriori ne reflète pas totalement l’action du Parc sur la période et les grands équilibres) ;

• à l’absence de système de suivi mis en place en interne (indicateurs, SIG, comptabi-lité analytique à partir de 2007, etc.), même si un bilan des actions menées entre 2000 et 2008 avait été réalisé par les agents ;

• à la temporalité de l’exercice d’évaluation, qui intervient avant la fin de la période (2011), certaines actions étant encore en cours ou devant être mise en œuvre prochai-nement. Par ailleurs, l’exercice de mémoire imposé par ce travail (notamment en l’ab-sence de système de suivi) est délicat et les élus et techniciens ont parfois du mal à remonter au début des années 2000, notamment quand il y a eu des changements de postes.

Face à ces difficultés - assez fréquentes dans un exercice d’évaluation de charte de Parc datant de cette époque - un certain nombre de choix méthodologiques ont été faits :

(1) Une analyse des réalisations et des résultats par « thème d’action ». Les axes originels de la charte ont été traduits en une vingtaine de « thèmes d’action » qui correspondent aux principales thématiques investies par le Parc sur la période. L’ob-jectif de cette réorganisation étant de disposer d’une analyse plus fonctionnelle, plus lisible et renvoyant concrètement au langage des chargés de mission.

(2) L’élaboration et l’instruction a posteriori d’indicateurs de réalisation pour chaque thème d’action. Cet exercice a été mené dans une logique d’appropriation et de progrès pour la prochaine charte.

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(3) Le recueil et l’analyse des perceptions des résultats de l’action du Parc dans le cadre d’une vaste « enquête de perception ». En tout, près de 65 personnes ont été rencontrées dans le cadre de cette mission qui se répartissent de la manière suivante : Pnr de Brière (agents et membres du bureau : 18), autres élus du Syndicat Mixte (8), partenaires institutionnels (24), partenaires associatifs (13). Ces entretiens ont permis d’enrichir l’analyse de la mise en œuvre et des résultats. Il faut noter que chaque personne rencontrée n’a pas été interrogée sur l’ensemble des « thèmes d’action », mais uniquement sur les sujets pertinents au regard de sa fonction et de ses connaissances. De fait, ce sont à chaque fois entre 5 et 15 avis qui ont été pris en compte selon les sujets considérés.

2� REFERENTIEL D’EVALUATION DE LA CHARTE OBJECTIF 2010

Le cOntexte d’ÉLABOrAtIOn de LA chArte L’écriture de la charte a donné lieu à un important travail de concertation, avec l’équipe technique et les acteurs du territoire, mais n’a pas conduit à une réorientation fondamentale de l’action du Parc, car le sentiment dominant était qu’en dix ans, les enjeux n’avaient pas fondamentalement changé (problématiques d’évolution du marais toujours valable).

Au-delà de ce travail de construction en interne, la charte a cherché à intégrer en deuxième écriture les exigences de ses partenaires et notamment du CNPN (positionnement sur les infrastructures et notamment quelques projets d’actualité comme la THT, objectif de création de réserves naturelles volontaires, etc.), ce qui a pu conduire à un certain déséquilibre au sein de la charte selon les axes en termes d’ambition et de niveau de détail.

Au fi nal, la charte « Objectif 2010 » a permis de réaffi rmer certaines missions prioritaires du Parc :

• la préservation du marais avec notamment la mise en place des RNV et de Natura 2000, mesures qui résultaient alors davantage d’attentes « externes » et du contexte institutionnel ;

• l’approche paysagère et la prise en compte des enjeux liés à l’urbanisation de manière globale ;

• la communication et l’éducation au territoire, recentrées sur les habitants du territoire.

Par ailleurs, la charte « Objectif 2010 » a pâti d’un contexte d’élaboration assez complexe et confl ictuel lié notamment à un blocage politique face aux exigences du CNPN, et cela dans une période de révision de la loi chasse au niveau national9 et de lancement de Natura 2000. L’incendie de la Maison du Parc en 2000 a traduit ce climat particulièrement tendu, même si l’attachement au Pnr semble avoir été assez fort localement pour faire en sorte de conserver le label.

Ces diffi cultés expliquent le retard que certaines actions ont pu prendre en début de période, sachant que le premier changement de présidence de la CSGBM (en 2005) a permis de relancer plus fortement la dynamique de projet à mi-parcours de charte.

LeS enJeUx de terrItOIre IdentIFIÉS dAnS LA chArte « OBJectIF 2010 »

La charte Objectif 2010 défi nit trois enjeux transversaux du Parc, qui reprennent en partie les missions réglementaires d’un Pnr (Cf. ci-dessous) : sauvegarde, valorisation, pédagogie.

9. Révision notamment des dates de chasse afi n de se mettre en conformité avec la directive européenne Oiseaux de 1979

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Par ailleurs, la charte reprend un certain nombre d’enjeux relatifs aux pressions qui s’exercent sur le territoire et auquel la charte envisageait d’apporter une réponse :

• pression urbaine et foncière (ouest et sud du territoire) ;

• pression touristique et sur-fréquentation de certains sites (ports d’embarquements) ;

• pression du développement industriel de la Basse Loire et des grands projets de développement – menaces sur la zone humide ;

• progression des roselières, perte de biodiversité, diminution des populations (oiseaux, batraciens, poissons), élévation du niveau du sol et eutrophisation ;

• développement d’espèces exogènes ;

• déprise agricole, diminution du bocage.

Le diagnostic d’évolution du territoire (Cf. partie précédente) montre que certains enjeux, identifiés en 2000, se sont révélés particulièrement prégnants sur la période (pression urbaine et foncière notamment), alors qu’a posteriori d’autres se sont moins avérés (pres-sion touristique et sur fréquentation).

Une dÉcLInAISOn de LA chArte en 3 FInALItÉS et 19 AxeSCette analyse de la structure et du contenu de la charte vise un double objectif (1) essayer de saisir la charte comme référentiel d’évaluation et (2) a minima utiliser cet exercice dans une démarche de progrès pour l’avenir (en tirer des enseignements pour la prochaine charte).

La charte se décline en 3 finalités et 19 axes, repartis de manière assez déséquilibrée :

• Offrir des paysages et un environnement de qualité – 2 axes

• Préserver et restaurer la richesse biologique – 8 axes

• Vivre la Brière – 3 sous finalités et 9 axes

La lecture de la charte est rendue complexe par plusieurs points :

• le niveau de lecture des axes est très hétérogène : certains axes sont véritablement stratégiques (ex. « améliorer la qualité des paysages, de l’urbanisme et de l’architec-ture »), alors que d’autres sont plus opérationnels (ex. « restaurer les plans d’eau »), ou renvoient à des manières de faire transversales (ex. « diffuser les connaissances acquises ») ;

• la formalisation d’objectifs et la déclinaison opérationnelle des axes (en actions, moyens et manière de faire) est également variable ;

• certains thèmes d’actions sont répartis entre plusieurs axes (agriculture, tourisme) ou absents (qualité de l’eau) ;

• il n’y a pas de référence au plan de Parc si ce n’est la notion de « zone tampon ».

Pour autant, il convient de nuancer cette analyse « critique » en rappelant que ces points faibles se retrouvent dans la quasi-totalité des chartes rédigées à cette époque. Par ailleurs, la charte du Pnr de Brière définit de manière synthétique, et par axe, la répartition des responsabilités, ce qui était alors assez innovant, même si l’utilisation et la valorisation de ces informations sont restées faibles. La lecture des engagements des signataires et des parte-naires de la charte fait ressortir un partage des responsabilités renvoyant très fortement à l’échelle communale, et assez fortement aux syndicats de marais.

Les graphiques ci-dessous illustre la déclinaison de la charte par finalité et par axes, et le travail réalisé de traduction de ces axes en « thèmes d’action », comme prévu dans la méthodologie.

La finalité 1 « Offrir des paysages et un environnement de qualité » se décline en deux axes de niveau stratégique très distinct. Le premier « Améliorer la qualité des paysages, de l’urba-nisme et de l’architecture », particulièrement transversal, renvoie à quatre différents thèmes d’action. L’axe 2 « Poursuivre l’effort de restauration des chaumières » est plus opérationnel et renvoie entièrement au thème 5. L’objectif de restauration du petit patrimoine bâti a été inclu

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dans le thème 5.

La fi nalité 2 « Préserver et restaurer la richesse biologique » était divisée en 8 axes, qui ont été réorganisés en 9 thèmes d’action, comme l’illustre le schéma ci-dessous. Les axes 4, 5 et 6, qui sont des axes plus thématiques que stratégiques ont été regroupés au sein du thème 7. Au contraire, l’axe 7 « Maintenir et développer l’activité agricole dans le Parc » était relative-ment stratégique et englobait différents types d’intervention qui ont été réorganisés en quatre thèmes. L’axe 8 « Mesures spécifi ques pour la faune et la fl ore » a également été subdivisé en quatre thèmes d’intervention.

La fi nalité 3 « Vivre la Brière » correspond à 9 axes qui ont été réorganisés en 7 thèmes d’action comme l’illustre le schéma ci-dessous. Les axes 11 « Diffuser les connaissances acquises » et 16 « Informer pour mieux communiquer » sont relativement transversaux et ont été regroupés au sein du thème 14. Par ailleurs, les axes 14 « Coordonner, mettre en réseau et moderniser les lieux de découverte » et 15 « Soutenir l’action culturelle » ont été regroupés dans un seul thème d’action relatif à la culture, à la muséographie et la mise en réseau des sites.

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LeS 5 mISSIOnS rÉgLementAIreS d’Un PnrLe Pnr Brière est un territoire labellisé, qui s’inscrit dans un réseau national et dont le classe-ment est arrêté par l’Etat. En cela, l’évaluation de l’action du Pnr se fait au regard de sa charte, mais également au regard des exigences nationales concernant ses missions et son rôle.

Le décret 94-765 du 1er septembre 1994 rappelle qu’un Pnr est « un territoire à l’équilibre fragile, au patrimoine naturel et culturel riche et menacé, faisant l’objet d’un projet de déve-loppement, fondé sur la préservation et la valorisation du patrimoine ». A la vue de ces critères et des conclusions du diagnostic d’évolution du territoire, le classement du Pnr de Brière semble toujours justifié.

Les cinq missions réglementaires d’un Pnr sont :

• Protéger ce patrimoine, notamment par une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages

• Contribuer à l’aménagement du territoire

• Contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de vie

• Assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public

• Réaliser des actions expérimentales ou exemplaires et contribuer à des programmes de recherche

Par ailleurs, le fait d’être Pnr implique aussi une gestion particulière :

• La recherche d’une efficacité territoriale au travers de la charte

• La volonté de convaincre plutôt que contraindre

• Une action relevant prioritairement de l’information, de l’animation et de la sensibili-sation à la richesse patrimoniale du territoire

La charte Objectif 2010 s’inscrit pleinement dans ce cadre national : les enjeux transver-saux (sauvegarde, valorisation, pédagogie) rappelés dans le préambule de la charte, ainsi que la déclinaison de la charte en finalités et en axes reprennent la totalité des vocations et missions du Parc.

3� ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE10

Ce chapitre vise à donner une appréciation (1) de l’environnement du Parc (intervention publique et territoriale), (2) des ressources mobilisées par le Parc pour mettre en œuvre sa charte et (3) de son fonctionnement, ainsi que les évolutions notables durant la période. Ces trois points constituent en effet des facteurs explicatifs potentiels de l’efficacité du Parc et de sa capacité à produire les effets désirés sur son territoire.

evOLUtIOn de L’envIrOnnement d’InterventIOn PUBLIqUe et terrItOrIALe

UN CADRE DE RECONNAISSANCE ET D’INTERVENTION PUBLIQUE FAVORABLECe cadre d’intervention publique repose sur trois facteurs majeurs, dont certains sont inter-venus en cours de période :

• Une référence au(x) Parc(s) dans différents documents stratégiques : le Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT) des Pays de la Loire, la Directive Territoriale d’Aménagement (DTA) de l’Estuaire de la Loire, etc.

10. L’ensemble des données, analyses et sources bibliographiques sur cette partie sont disponibles dans une annexe 2

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• Une politique du Conseil Régional des Pays de la Loire en direction des Pnr, explicite depuis 2004, dans le cadre de la rénovation de sa politique environnementale. Cette dernière repose sur six axes : milieux naturels, ressource en eau, énergie, air, déchets dangereux et éducation à l’environnement. Les parcs naturels régionaux ont naturelle-ment été intégrés au cœur de la politique régionale de préservation de la biodiversité (axe milieux naturels), et l’action régionale en leur faveur s’articule autour de quatre priorités : (1) préservation de la biodiversité, des milieux naturels et des paysages, (2) maîtrise de l’énergie et développement des énergies renouvelables, (3) préservation de la ressource en eau dans une logique de bassin versant et (4) éducation à l’environ-nement et au développement durable des territoires.

• La création du Parc, une initiative historique du Conseil Général de Loire et un fi nance-ment statutaire à parité avec celui du Conseil Régional sur la période de la charte. On trouve d’ailleurs sur le site du Conseil Général une page consacrée au Parc de Brière.

Cette reconnaissance et cette intervention publique constituent incontestablement un facteur favorable dans la mesure où elles profi lent un cadre d’orientations et d’accompagnement de la part des partenaires institutionnels. Il est cependant à noter que les engagements non fi nanciers des partenaires (Région, Département et Etat) n’étaient pas explicites dans la charte Objectif 2010, notamment il n’y a pas de référence aux politiques mobilisées par les parte-naires pour mettre en œuvre la charte. Par ailleurs, le mode d’engagement des partenaires s’est modifi é au cours du temps, le format pluriannuel et multi fi nanceurs (contrat de Parc 2004-2006, Région, Etat, Département, FEDER, Agence de l’eau) n’ayant pas été reconduit (programmes d’actions annuels de 2007 à 2009).

UNE ORGANISATION TERRITORIALE QUI A MODIFIE LA DONNELe Parc s’intègre aujourd’hui dans un territoire complexe d’un point de vue de la nature et de la multiplicité des acteurs territoriaux. La dernière décennie a vu la montée en puis-sance et la structuration de l’intercommunalité. Aujourd’hui, le Parc n’est plus le seul acteur sur le territoire. Son périmètre est commun à 3 intercommunalités organisées à l’échelle des territoires et bassins de vie avec un niveau de recoupement territorial très variable.

Différentes polarités s’expriment aux périphéries du Parc :

• trois établissements publics de coopération intercommunale aux caractéristiques marquées (« littoral », « urbain », « rural ») ;

• dont deux agglomérations de poids (CARENE et CAP ATLANTIQUE).

Ceci réinterroge inévitablement le positionnement du Parc :

• A l’interface des problématiques de ces territoires organisés, dotés de moyens et porteurs de stratégies territoriales (SCOT notamment) ;

• Avec des « entrées » différenciées d’un EPCI à l’autre ainsi que des taux de recouvre-ment du territoire du Parc ;

• Alors même qu’il est le seul acteur qui porte « la voix de la Brière ».

ÉvOLUtIOn deS reSSOUrceS dU Pnr SUr LA PÉrIOdeLes recettes de fonctionnement du Pnr de Brière s’élèvent en 2008 à 2,14 millions d’euros (1,12 millions d’euros pour la partie investissement). Ces recettes sont globalement en hausse depuis 2002 (Cf. graphique ci-dessous).

Comme l’illustre le graphique de gauche ci-dessous, les contributions statutaires représen-tent 59% des recettes de fonctionnement en 2008 et ont augmenté de 13,7% de 2001 à 2008 (hausse d’environ 2% par an). Les dotations et participations ‘autres’ (programme d’ac-tion11, fi nancements ponctuels d’action, etc.) ne représentent que 20% des recettes de fonc-

11. Contrat de Parc 2004-2006 (Région, Etat, Département, FEDER, Agence de l’eau), puis programme d’action annuels de 2007 à 2009

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tionnement en 2008 et sont en baisse sur la période (-6%). Les recettes internes sont elles très variables12.

Le graphique de droite détaille l’origine des dotations et participations (statutaires et autres). Les principaux financeurs sont le Conseil Régional (41% du statutaire et 40% du fonctionne-ment total) et le Conseil Général (41% du statutaire et 30% du fonctionnement total), suivis des communes associées et de la CSGBM (18% du statutaire et 15% du fonctionnement total) et de l’Etat (11% du fonctionnement total)13. Les sources de financement « autres » (FEDER, Agence de l’Eau, DRAC, chambres consulaires, mécénats) sont très réduites. Les recettes hors statutaires proviennent essentiellement de l’Etat et de la Région.

Il ressort donc que le fonctionnement du Pnr de Brière est assez fortement dépendant des contributions statutaires. La faible part des recettes externes liées à du projet interroge sur sa capacité à susciter des projets et mobiliser de nouvelles sources de financements et renvoie plus généralement au sentiment que le Pnr de Brière semble avoir des difficultés à intéresser ses partenaires à son territoire et à son projet.

La difficulté du Parc à mobiliser de nouvelles sources de financements et l’arrêt de certaines subventions en cours de période (subvention DRAC non reconduite après 2005) a obligé le Parc à travailler dans un budget très contraint, ce qui a pu mettre en péril certains réalisa-tions prévues ou en diminuer l’ambition (Cf. analyse des réalisations) avec parfois un certain essoufflement des équipes (« un réalisme financier assez démotivant »). Par ailleurs, cela a posé des difficultés au Parc pour embaucher ou développer de nouvelles missions (urbanisme, agriculture, etc.) et certains postes en emploi jeune n’ont pas pu être pérennisés (4 postes ont été supprimés à partir de 200314, Cf. graphique ci-dessous).

12. Source budgets primitifs 1999- 2009 Pnr Brière13. Données prévisionnelles 2009 – source budget primitif 2009 Pnr Brière14. 1 éducation au territoire, 1 Paysage - urbanisme, 1 Equipe technique - entretien, 1 Développement économique

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Analyse comparative avec les 45 autres Pnr français (données Fédération des Pnr)

Une rapide analyse comparative avec les données moyennes des 45 Pnr de France permet tout d’abord de souligner que les ressources du Pnr de Brière (en recettes de fonctionnement et en nombre d’agents) sont comparables à celles de la moyenne des Parcs, si on les rapporte à la population (soit un peu plus de 30 euros/ habitant / an et environ 0,4 agent pour 1000 habitants).

Le détail des sources de fi nancement fait apparaître une contribution des principaux fi nanceurs (CR, CG, Etat et Communes) proche de la moyenne des Pnr. Il ressort cependant pour le Pnr de Brière une contribution de l’Europe et des fi nanceurs « autres » en retrait par rapport à la moyenne des Pnr, compensée par une contribution (statutaire) des communes et du CG un peu plus élevée que la moyenne.

ÉvOLUtIOn deS mOyenS FInAncIerS et hUmAInS dÉdIÉS À LA mISe en ŒUvre de LA chArte (PAr FInALItÉ)

L’analyse sur les trois dernières années de la répartition des dépenses de fonctionnement avec et sans programme d’action du Parc met en évidence de fortes disparités selon les fi nalités de la charte.

La fi nalité 1 « offrir des paysages et un environnement de qualité » bénéfi cie de moins de 10% des dépenses avec le programme d’action et moins de 2 % sans le programme d’action.

La fi nalité 2 « préserver et restaurer la richesse biologique » bénéfi cie de 20% des dépenses, dont une partie provient du programme d’action15 (15% des dépenses de fonctionnement

15. Ou contrat de Parc

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sans le programme d’action). Par ailleurs, on peut noter que ces moyens sont en hausse depuis 3 ans, ce qui peut s’expliquer par la montée en puissance des financements externes (hors statutaires) sur cette finalité, via le programme d’action (financements Conseil Régional, Conseil Général, Etat, Agence de l’eau) et Natura 2000 (financement DIREN et FEDER).

La finalité 3 « Vivre la Brière » est la finalité la plus dotée, avec plus du tiers des dépenses de fonctionnement affecté, dont la grande majorité provient du budget hors programme d’action (statutaire). Cette part est cependant en baisse depuis 3 ans.

La répartition des ETP par axe de la charte pour 2007 reflète également ces disparités : les moyens humains sont faibles sur la finalité 1 (1 ETP sur les axes 1 et 2) alors qu’ils représentent respectivement 6 et 9 ETP pour les finalités 2 et 3. Ce graphique reflète aussi l’importance des moyens humains dédiés à l’accompagnement du projet Parc (avec 42% des ETP dédiés à des tâches transversales : direction, secrétariat, comptabilité, entretien)16 17.

16. Notons cependant que cette répartition est proche de la moyenne des Parcs, avec 45% des agents d’une équipe Parc dédiés à des tâches de gestion administrative et d’entretien, surveillance des espaces (données Fédération des Pnr – 2004)

17. Ce schéma n’intègre que l’équipe permanente du Pnr, sachant que le Parc embauche de nombreux agents contractuels saisonniers sur le tourisme et la culture (22 en 2007), ainsi que de nombreux stagiaires (17 en 2007).

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AnALySe dU FOnctIOnnement dU PArc

POSTURE DU PNRL’analyse de la posture du Parc tel qu’affi chée dans la charte et telle que perçue par les acteurs sur la durée de mise en œuvre révèle un positionnement majoritairement axé sur le « faire » (Pnr opérateur ou maître d’ouvrage) et l’accompagnement. Et alors même que le Pnr était affi ché dans la charte comme l’acteur moteur, novateur ou fédérateur sur certains projets (paysage, gestion hydraulique, foncier, tourisme durable). Ce glissement questionne la légi-timité et la capacité du Parc à fédérer, coordonner et mettre en réseau des acteurs, déjà en partie organisés (acteurs du tourisme, gestionnaires de marais) ou qui ont vu leurs compé-tences et leurs moyens s’accroître sur la période (EPCI). Cette diffi culté à fédérer renvoie aussi à l’intégration du Parc dans des réseaux et à son système de conventionnement. Sur ce point-là, il faut noter une montée en puissance et une amélioration sur la période : signa-ture ou renouvellement de conventions ou de documents de partenariats dans de nombreux domaines18, intégration du réseau Natura 2000 et participation au SAGE Estuaire de la Loire…

Le partenariat avec les EPCI des territoires est un partenariat technique plus que poli-tique : depuis 2007, les 3 intercommunalités concernées, le Parc et la Région ont défi nis un programme d’actions communes qui est fi nancé via le CTU19. Cela s’est traduit par la signature offi cielle de trois conventions. En revanche, les intercommunalités ne sont pas adhérentes au Parc, ni membres du Syndicat Mixte.

FONCTIONNEMENT ET SYSTEME DE GOUVERNANCE DU PNR

FONCTIONNEMENT TECHNIQUEL’équipe du Pnr est caractérisée par son faible turn-over et sa proportion « élevée » de titu-laires (17 titulaires sur 29), deux points qui constituent des atouts en matière de connaissance du territoire et des dossiers. Il faut également souligner que la période de révision de charte a coïncidé avec l’embauche de 6 emplois jeunes (1999), ce qui a permis au Parc de développer des missions nouvelles mais essentielles sur la période (qualité de l’eau, gestion piscicole et espèces invasives, charte paysagère, animation pédagogique, communication). Dans le cadre de ces missions, plusieurs expériences innovantes ou expérimentales ont été menées (valori-sation des produits du marais, lutte contre les espèces invasives, suivis pesticides, etc.).

En matière de fonctionnement interne, on peut regretter l’absence de déclinaison de la charte en mode projet, qui a limité son appropriation par les techniciens :

• pas de déclinaison opérationnelle, d’objectifs quantifi és, ni d’échéanciers (court, moyen et long terme) ;

• des axes de la charte mis en œuvre par plusieurs agents (agriculture, commerce) ou des agents positionnés sur des missions diffi cilement identifi ables dans la charte (qualité de l’eau).

Ce point n’est cependant pas valable pour toutes les missions, les agents ayant participé forte-ment à l’écriture de la charte, et dont la mission est clairement identifi ée au sein de la charte se sont plus fortement appropriés la charte (éducation au territoire, mesures spécifi ques pour la faune et la fl ore, etc.)

Enfi n, il ressort le besoin d’une plus forte transversalité dans la réfl exion et la déclinaison en actions : des projets « pivots » comme Natura 2000 ou l’animation du CREZH doivent être l’occasion d’aborder de manière « globale » les problématiques d’évolution du marais.

18. Signature d’une convention avec la CCI, la CDA (2008), le CAUE (2007), la Fondation du patrimoine (2008), Géolittomer (2001), la DDASS, Conservatoire botanique (2008), Education nationale (1999 puis 2007), CPIE Loire Océane (2008), Domaine du bois Joubert (2008), LEP Guérande, partenariats avec La Florentaise, l’ONCFS, l‘éco-le d’architecture de Nantes, la CSGBM, le SMAHBB, Charte de confi ance signée avec les Chaumiers (2006)…

19. Contrat territorial unique triennal avec des conventions d’exécution annuelle signé entre les EPCI et la Région. Les territoires situés intégralement ou partiellement sur un Pnr bénéfi cient d’une dotation complémentaire de 15€ par habitant qui doivent servir à mettre en place un « contrat de développement durable des territoires de Pnr », négocié entre les EPCI, la Région et le Parc.

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FONCTIONNEMENT POLITIQUELes principales évolutions en matière de fonctionnement sont (1) l’adhésion du SMAHBB, (2) les communes de Besné, Pontchâteau et Prinquiau devenant membres associés, (3) la possi-bilité pour les représentants des communes du Parc non élus au Conseil d’administration d’y siéger avec voix consultative, ce qui devrait améliorer la gouvernance générale du territoire et la lisibilité de l’action du Parc pour les communes adhérentes.

Plus généralement, la perception du fonctionnement interne politique est bonne, même si on peut parfois regretter (1) la faible implication des conseillers régionaux et généraux au comité syndical (2) des collèges (communes notamment) qui ont du mal à parler d’une voix homogène et par là même à donner des lignes directrices fortes au Parc. En outre, la capacité décisionnelle des élus pose parfois question : double casquette des élus (élu communal et élu du Parc) et « le Parc est un lieu de rencontre convivial ».

Le fonctionnement des commissions de travail20, dont certaines sont assez récentes, est perçu de manière assez variable. La principale critique est qu’il s’agit rarement de lieux de mise en débat de l’action de Parc et que les réflexions qui y sont menées sont relativement déconnectées des réflexions communales des élus. À l’inverse, les nombreux groupes de travail21, mis en place en complément des commissions de travail trouvent une forte utilité opérationnelle et sont en général très appréciés. Cela pose donc la question sur certains thèmes de la définition partagée d’intérêts communs entre élus et techniciens.

GOUVERNANCE ET FONCTIONNEMENT INTERNE / EXTERNELa création du Conseil Scientifique en début de période (2000) est positive, même si sa mobilisation pourrait être renforcée (consulté pour des avis, mais peu force de proposition). La période 2000-2009 a également vu la montée en puissance de l’association et de la mobilisa-tion des experts et scientifiques sur ce territoire, qui devrait se poursuivre dans le temps (étude piscicole, espèces invasives, etc.).

Le lien avec les habitants du territoire (outre la communication institutionnelle du Parc) passe par la réunion d’un « comité des habitants » une à deux fois par an. Par ailleurs, les commis-sions de travail organisent annuellement des réunions publiques. La mobilisation des habitants reste un enjeu, même si on note des participations élevées autour de certains sujets d’actualité ou « problématiques ».

Plus généralement, une des principales plus-values du Parc sur son territoire concerne les bonnes pratiques en matière de concertation et de participation qu’il a su mettre en place. La recherche d’un compromis constant entre usagers, scientifiques, élus et techniciens autour de sujets potentiellement très conflictuels localement (Natura 2000, niveaux d’eau et gestion du marais, etc.) est une réussite du Pnr que le difficile contexte d’élaboration de la charte dans les années 2000 ne laissait pas présager. De même le Pnr, en jouant un rôle d’interface entre les attentes locales et les attentes « externes » (Communautés d’aggloméra-tion, Département, Région, Etat, Europe) a permis d’ouvrir le territoire à des problématiques plus globales (raisonnement à l’échelle du bassin versant, intégration dans le réseau Natura 2000, plan anguille qui va se mettre en place, etc.), tout en portant « la voix de la Brière ». En cela, la structure Parc est aussi un gage de cohérence et de cohésion sur un territoire où de nombreuses échelles s’imbriquent (EPCI, SAGE, zone briéronne / zone périphérique).

20. Protection et gestion des milieux naturels, aménagement du territoire, développement économique, vie du territoire, agriculture, finances, culture, éducation au territoire

21. Groupe de travail mixte Pnr/SCGBM/usagers pour la programmation des travaux, comité technique chaume, comité de pilotage Natura 2000, groupe de travail ressources piscicole, commission technique architecture et urbanisme, groupe de travail qualité des eaux…

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4� ANALYSE DES REALISATIONS ET DES RESULTATS 22

Ce chapitre propose une analyse des réalisations et des résultats observables, tirée de la synthèse du bilan du Parc sur la période 2000-2008, d’entretiens menés avec l’équipe du Parc et de l’enquête de perception de l’action du Parc (élus, associations, partenaires institution-nels). Cette réfl exion est organisée selon les trois fi nalités de la charte Objectif 2010, et de manière plus fi ne par thèmes d’action (Cf. référentiel).

FInALItÉ 1 : « OFFrIr deS PAySAgeS et Un envIrOnnement de qUALItÉ »

La fi nalité 1 « Offrir des paysages et un environnement de qualité » se décline en cinq thèmes d’action, comme rappelé dans le référentiel. Le tableau ci-dessous reprend l’analyse des réali-sations et résultats pour chaque thème.

Analyse des réalisations et résultats par thèmeThème 1 : Elaboration et mise en œuvre de la charte paysagèreCharte et posture du Parc : Les objectifs affi chés dans la charte sont globalement ambitieux et illustrent la volonté du Parc de revoir son positionnement (passage d’un rôle d’accompagnateur à un rôle de coordonateur) et de développer une approche plus globale du paysage et de l’urbanisme, par rapport à la charte précédente. Sans que le Parc soit devenu l’acteur coordonnateur sur ce thème, on note cependant sur la période une évolution de sa posture, mais qui est intervenue tardivement au regard des mutations rapides des formes d’urbanisation du territoire (dès les années 90).

Degré de réalisation : Si le Parc a effectivement réalisé une charte paysagère, qui a donné lieu à un travail de concertation et de communication très bénéfi que, la charte paysagère n’a pas été déclinée en programme d’action (plan bocage non réalisé), ce qui a pu en limiter la portée.

Appréciation des résultats : La charte a été écrite dans une recherche de consensus et de concertation de la part de l’ensemble des acteurs cependant elle reste peu prescriptive et les partenaires institu-tionnels du Parc regrettent son manque d’opérationnalité, notamment dans la délivrance des avis. Son rôle d’orientation dans les décisions d’aménagement et les documents d’urbanisme reste diffi cile à évaluer. Au fi nal, la charte paysagère aura été l’occasion de sensibiliser les élus du territoire, de faire partager des concepts et des principes et d’améliorer la connaissance du territoire, et présente en cela une avancée du Parc par rapport à la période précédente.

Thème 2 : Assistance architecturaleCharte et posture du Parc : La charte soulignait une volonté du Parc d’aller vers plus « d’unité » et de « cohérence » dans son conseil. De manière plus générale, l’objectif était d’être dans une démarche d’accompagnement des projets plutôt que de censure.

Degré de réalisation : En termes de réalisation, les actions prévues (conseil) ont bien été menées, même si la rédaction de documents pédagogiques n’a pas été réalisée.

Appréciation des résultats : Il s’agit d’une mission du Parc clairement identifi ée mais qui pâtit d’une ap-préciation globalement critique, qui perdure malgré les évolutions notées en 2007 (transfert du poste d’architecte-conseil du Pnr vers le CAUE et création d’une commission architecture urbanisme). Les personnes rencontrées regrettent (1) une approche trop prescriptive et critique et pas assez construc-tive lors de la sollicitation d’avis, (2) une vision très restrictive de la chaumière, aux dépens d’une analyse plus globale de l’évolution des formes urbaines du territoire : « vision patrimoniale et conser-vatrice » et (3) l’absence de lignes directrices claires pour le territoire. De fait, le positionnement du Parc a été fortement revu en cours de période et éclairci, avec le transfert du poste d’architecte-conseil du Pnr vers le CAUE en 2007, ce qui a notamment permis de fl uidifi er et renforcer la qualité des avis du Pnr, du CAUE et de l’ABF. Ce transfert s’est accompagné de la création d’une commission archi-tecture – urbanisme au Parc, qui répond à un besoin de lignes directrices fortes (le guide d’orientation n’a pas été réalisé) et d’accompagnement en amont de la part des élus. Pour autant, ces évolutions sont récentes et on note un certain fl ou sur cette mission (caractère obligatoire ou non de la consul-tation, etc.). Par ailleurs, il ressort sur ce thème un enjeu de cohésion territoriale, avec une très faible appropriation de ces problématiques sur les communes périphériques : la question se pose en effet de savoir quel accompagnement le Parc peut proposer hors territoire chaume.

22. L’ensemble des données, analyses et sources bibliographiques sur cette partie sont disponibles dans une annexe 2

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Thème 3 : Participation à la révision des documents d’urbanisme et consultation sur les infrastructuresCharte et posture du Parc : Là encore, la charte affichait la volonté du Parc de se positionner plus en amont et d’être systématiquement associé aux grands projets d’infrastructures.

Degré de réalisation : Dans les faits, le Parc a bien été associé sur les révisions des PLU mais de façon va-riable (en amont ou comme personne publique associée) selon les communes, et cela essentiellement pour des questions de moyens humains. Le Parc est également systématiquement informé par l’Etat des grands projets sur son territoire. En revanche, le Parc a été associé de manière en retrait ou faible sur les SCOT.

Appréciation des résultats : Globalement il est difficile d’évaluer la prise en compte des avis du Parc par les communes, mais le fait que ces avis arrivent le plus souvent une fois que le projet est bien avancé n’est pas un facteur favorable à l’intégration des remarques du Pnr. Par ailleurs, les partenaires notent que ces avis sont souvent assez consensuels et difficiles à motiver du fait du caractère peu précis et prescriptif de la charte et du Plan du Parc. On note en revanche une recherche de cohérence et de complémentarité avec les avis de l’Etat. Le sentiment qui domine dans les perceptions des personnes interrogées est que de nombreux enjeux restent prégnants (non-constructibilité en zone humide ou zone inondable, objectifs de développement démographique importants, etc.), mais que les élus ne portent pas toujours un discours « Parc » sur leur commune.

Thème 4 : Requalification et embellissement des espaces dégradés ou soumis à risqueCharte et posture du Parc : La lecture de la charte ne permet pas de faire ressortir véritablement d’objectif fort ou de projets phares sur ce thème. Il s’agit en effet plus d’un positionnement de principe du Pnr sur des projets de requalification dont la mise en œuvre est de la compétence des communes.

Degré de réalisation : Le degré de réalisation des actions est assez faible, eu égard à l’importance des actions prévues dans la charte et non réalisées (affichage, signalisation, aménagement paysager des ports, opération bâtiment d’élevage, etc.).

Appréciation des résultats : On note sur ce point une valeur ajoutée de l’accompagnement et de la capacité d’ingénierie du Parc assez faible, même s’il faut souligner quelques réalisations intéressantes et relativement innovantes..

Thème 5 : Restauration du patrimoine bâti et politique chaumeCharte et posture du Parc : Sur la politique chaume, la charte positionne le Parc sur une mission d’ins-truction des dossiers d’aides et d’organisation de la filière. Sur le patrimoine bâti, l’objectif affiché est assez ambitieux « sauvegarder le petit patrimoine » au regard du positionnement en retrait du Parc sur ce thème sur la période.

Degré de réalisation : Les principales actions affichées dans la charte sur la politique chaume ont bien été menées par le Parc (instruction, écotrophées, charte de confiance, etc.). En revanche, la politique petit pa-trimoine a été entièrement confiée aux communes, la poursuite de l’inventaire et le programme de sauve-garde n’ont pas été réalisés, sans que cela semble très impactant au regard des enjeux et besoins locaux.

Appréciation des résultats : La mission d’aide à la construction et à la rénovation de chaumière est une action emblématique du Pnr de Brière, menée sur le long terme et dont les effets sont notés, même si les crédits d’aides de la Région se réduisent et obligent le Parc à retravailler ses critères de sélection, avec des enjeux de lisibilité de l’action qui se posent. Dans ce cadre, le dialogue renouvelé avec les chaumiers du territoire (charte de confiance, association au comité technique chaume) est aussi très positif.

Le graphique ci-dessous illustre de manière synthétique chaque thème d’action le degré de réalisation de la mesure et l’appréciation des résultats.

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En synthèse, l’analyse des principales réalisations et résultats sur la fi nalité 1 fait ressortir un degré de réalisation des actions globalement bon. L’appréciation qualitative des résultats est elle plus contrastée : franchement mitigée voire critique sur l’axe 1 « Améliorer la qualité des paysages, de l’urbanisme et de l’architecture » et positive concernant l’axe 2 « Poursuivre l’effort de restauration des chaumières ». On constate globalement un amoindrissement de la perception des résultats par rapport à l’analyse des réalisations sur cette fi nalité, qui laisse préjuger que si les actions ont effectivement été mise en œuvre sur la période, les résultats observés n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes et des enjeux du territoire.

La faiblesse des moyens attribués à cette fi nalité, au regard des enjeux locaux doit être mise en regard de ce constat mitigé. Comme décrit dans la partie précédente (mise en œuvre) la fi nalité 1 ne représente en effet que 2% des dépenses de fonctionnement du Parc sur le budget 2009 (hors Programme d’action) et sa mise en œuvre est assurée par un seul chargé de mission depuis 2007.

FInALItÉ 2 « PrÉServer et reStAUrer LA rIcheSSe BIOLOgIqUe »

La fi nalité 2 « Préserver et restaurer la richesse biologique » se décline en neuf thèmes d’ac-tion, comme rappelé dans le référentiel. Le tableau ci-dessous reprend l’analyse des réalisa-tions et résultats pour chaque thème.

Analyse des réalisations et résultats par thèmeThème 6 : Gestion hydraulique et suivi qualité de l’eauCharte et posture du Parc : La charte n’affi che pas d’objectifs clairs en matière de gestion hydrau-lique des marais (niveaux d’eau, objectifs de quantité et qualité à atteindre, gestion des vannages, connexions avec la Loire, etc.) car il s’agit d’enjeux complexes qui font l’objet d’une négociation et d’une gestion particulière par les syndicats de marais. Par ailleurs, le positionnement du Parc comme « organisme fédérateur de la gestion de l’eau » apparaît a posteriori un peu fort et ne refl étant pas la réalité. Le Parc est en effet davantage positionné sur une mission de conseil, d’appui technique et de collecte (rôle d’opérateur), afi n d’enrichir la prise de décision des gestionnaires.

Degré de réalisation : La grande majorité des actions prévues dans la charte ont été réalisées, si ce n’est le volet « agricole » de l’amélioration de la qualité de l’eau, mais qui apparaît a posteriori moins prioritaire. Par ailleurs, un certain nombre d’actions qui ne pouvait pas être anticipé, lié à la mise en œuvre du SAGE Estuaire de la Loire, a été mené par le Parc.

Appréciation des résultats : Il faut tout d’abord souligner qu’un des objectifs affi chés, la coordination entre syndicats gestionnaires et le Parc a été mise en place à partir de 2007 (groupe de travail tripar-tite) dans le cadre du Contrat Restauration Entretien Zones Humides (CREZH), même si le Parc avait développé une collaboration technique avec les syndicats (et notamment la CSGBM) antérieurement. De manière plus générale, on note (1) une montée en puissance des thèmes liés à la gestion quan-titative et qualitative des eaux sur le territoire par rapport à l’affi chage de la charte, qui s’explique notamment par l’urgence de l’action imposée par les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau et (2) une clarifi cation des rôles et de la gouvernance. L’association du Parc au SAGE « Estuaire de la Loire » a été l’occasion pour le Pnr de « s’ouvrir » vers l’extérieur et d’appréhender une nouvelle échelle d’interven-tion (bassin versant). Sur les missions sur lesquelles le Parc est opérateur (suivis niveau d’eau, qualité de l’eau), l’expertise, la neutralité et le recul sur 30 ans des services techniques du Parc est reconnu. Pour autant, la transmission de la connaissance et sa valorisation par ses partenaires – Etat, Syndicats de marais, Communauté d’Agglomération - pourraient encore être améliorée.

Thème 7 : Travaux et entretien du marais – Valorisation économique des produitsCharte et posture du Parc : Il s’agit d’un des rares thèmes qui ait fait l’objet d’objectifs quantifi és dans la charte. L’entretien du marais est en effet jugé comme une action essentielle et pertinente étant donné les caractéristiques de la zone (Cf. diagnostic). La posture du Parc est variable selon les zones et le type de travaux (opérateur pour la drague suceuse, accompagnement technique pour les autres travaux pris en charge par les syndicats de marais).

Degré de réalisation : les actions prévues ont été réalisées.

Appréciation des résultats : Il s’agit clairement d’une mission phare du Parc sur laquelle il est histori-quement fortement positionné puisqu’il est opérateur de certains travaux d’entretiens et propriétaire d’une drague suceuse. Cette posture s’explique notamment par la faiblesse des moyens des syndicats de marais, qui ne peuvent prendre en charge l’intégralité des travaux, mais est aussi questionnée par les partenaires puisque le Parc a aussi un rôle d’expertise, de garant environnemental et d’expérimentation.

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Sur la période, les personnes interrogées soulignent que les programmes de travaux définis par les syndicats de marais ont gagné en cohérence et en pertinence sur le plan environnemental et de la gestion hydraulique (acquisition de matériel de sondage pour mesurer la vitesse d’envasement, passage à une programmation pluriannuelle, efforts de prise en compte des conclusions de l’étude piscicole) même si l’évaluation environnementale des travaux doit se poursuivre. Les jugements sont également très positifs concernant le fonctionnement du groupe de travail CSGBM / Pnr / Usagers. L’action d’exportation et de valorisation du « noir » (vase récupérée des curages) de Brière sous forme de terreau labellisé WWF est aussi jugée positive et innovante.

Thème 8 : Plan d’intervention par espèce et amélioration de la connaissance patrimonialeCharte et posture du Parc : Les objectifs en matière d’amélioration de la connaissance et d’intervention sur des espèces phares ont été définis de manière « pragmatique » et en creux de l’existant. Le Pnr a un positionnement plus fort (opérateur) sur les Marais du Brivet alors que la connaissance et la gestion patrimoniale des marais de Mès est assurée par la Communauté d’Agglomération Cap Atlantique.

Degré de réalisation : Même si certaines actions n’ont pas été totalement engagées à ce jour (protection et réhabilitation mares, quelques inventaires, etc.), le degré de réalisation des actions est assez bon.

Appréciation des résultats : Sur ce thème, on peut regretter le manque d’ambition et de moyens du Pnr (0,2 ETP sur le SIG), qui ne s’est pas donné d’objectifs d’organisation et de centralisation des données et de l’information, ni de mobilisation des associations naturalistes et / ou des chercheurs. Aussi, alors même qu’il dispose d’une expertise naturaliste en interne jugée très pointue dans certains domaines, il n’est pas forcément identifié comme un centre de ressources par ses partenaires (Etat, Communauté d’agglomération, etc.). Aussi, le bilan sur la période est mitigé, même si on peut sou-ligner une vraie amélioration de la connaissance sur quelques espèces (Cf. étude piscicole : qualité scientifique, forte valorisation et appropriation des conclusions de l’étude, pérennisation de l’action). Concernant les actions sur les espèces emblématiques du territoire, les partenaires regrettent que le Parc se soit fait le relais des priorités nationales seulement avec le lancement des mesures Natura 2000 (butor, phragmite aquatique, guifette noire. Enfin, les actions menées en début de période sur la loutre semblaient pertinentes à la vue de la recolonisation du territoire par l’espace.

Thème 9 : Régulation des espèces invasivesCharte et posture du Parc : La charte ne formalise pas d’engagements clairs du Parc et des partenaires sur ce point, ce qui s’explique en partie par l’absence de solution immédiate au problème des espè-ces invasives sur ce territoire comme ailleurs. La posture du Parc est assez variable en fonction des espèces considérées. Le Parc joue en effet essentiellement un rôle d’alerte, d’expérimentation, de suivi et d’aide au montage de dossiers depuis que la maîtrise d’œuvre des opérations d’arrachage a été transférée aux syndicats de marais en 2003. Le Parc est associé mais moins engagé sur les espèces invasives sur lesquelles une politique de lutte préexiste (ragondin, etc.).

Degré de réalisation : Le degré de réalisation des opérations est jugé bon, les actions prévues ayant été menées (suivis, expérimentation puis appui aux structures gestionnaires de marais sur la jussie puis le baccharis, etc.), même si des actions engagées ont été arrêtées faute de pertinence et de résultat (programme de valorisation - élimination de l’écrevisse). Des actions non prévues en matière d’expérimentation et de recherche ont également été réalisées (organisation colloque, participation programme invabio, programme de recherche avec l’ONEMA et l’INRA…).

Appréciation des résultats : Le Parc apparaît comme un acteur incontournable, sur un sujet sur lequel il n’existe pas de politique organisée (espèces invasives non agricoles). Il a su jouer un rôle d’alerte, d’expérimentation puis de mobilisation des financeurs et des maîtres d’ouvrage sur la jussie, et est là pleinement dans son rôle. Par ailleurs, sur certaines espèces, les efforts déployés par l’ensemble des acteurs semblent ne pas avoir été vains puisqu’on constate une baisse, voire une stabilisation de la jussie sur la Grande Brière Mottière (Cf. diagnostic). Le positionnement du Parc sur l’écrevisse a été plus hésitant au départ, mais l’initiative de l’organisation d’un colloque national ayant abouti à des programmes de recherche avec l’INRA, est un signe de montée en puissance de l’action et une réponse aux fortes attentes locales et au questionnement sur le possible rôle de centre de recherche et d’expérimentation du Pnr en l’absence de solutions techniques immédiates.

Thème 10 : Natura 2000Charte et posture du Parc : Là encore, la charte est assez succincte sur Natura 2000. Le Pnr a été dési-gné comme opérateur Natura 2000 pour le site de la Grande Brière Mottière.

Degré de réalisation : Le degré de réalisation est bon, puisque l’ensemble des mesures prévues ont été réalisées (concertation et élaboration des DOCOB Habitat et Oiseaux, mise en place de mesures, etc.).

Appréciation des résultats : Malgré une réticence initiale des élus pour s’engager sur ce dossier et l’hostilité de certains usagers, il faut souligner la très forte appropriation en fin de période par l’en-semble des acteurs. Cela s’explique notamment par le travail de concertation mis en place pour la rédaction des DOCOB et des cahiers des charges, qui a été l’occasion d’apaiser les conflits d’usage sur la zone et de réhabiliter certaines pratiques (reconnaissance de l’impact positif de l’élevage). La

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recherche d’un dialogue entre usagers, scientifi ques et techniciens de la part du Parc est largement reconnue comme positive. Par ailleurs, la mise en place de Natura 2000 a été l’occasion pour le Pnr de Brière de s’ouvrir à de nouveaux partenariats et d’améliorer sa connaissance patrimoniale. Pour autant, les diffi cultés liées à la mise en place des premières mesures soulignent le besoin d’un suivi de leur impact environnemental et d’une évaluation de « l’effet d’aubaine » (faible contractualisation sur les habitats d’intérêt communautaire).

Thème 11 : Foncier et 11 bis : Agri-environnement (hors Natura 2000)Charte et posture du Parc : Le maintien des prairies et de l’élevage sur la zone était un objectif fort de la charte qui affi chait un objectif à 10 ans de « maintien de la superfi cie de prairies inondables et un gain de quelques centaines d’hectares ». Or cet affi chage semble a posteriori en décalage avec le positionnement du Parc, plutôt en retrait sur les questions de foncier, même s’il s’est engagé précoce-ment sur l’agri-environnement.

Degré de réalisation : Les actions prévues sur l’agri-environnement ont été menées (préparation et ani-mation des CTE-CAD, etc.). En revanche, très peu d’actions ont été menées sur le foncier au regard de l’affi chage dans la charte (identifi cation des propriétaires, incitation à une politique d’acquisition, etc.).

Appréciation des résultats : Sur la question de l’agri-environnement, le Parc a joué son rôle et les me-sures engagées dès la période précédente (OLAE, CTE, CAD) semblent avoir joué un rôle important sur le maintien de l’élevage sur les marais du Brivet. Sur le foncier, le Parc a été plutôt accompagnateur qu’initiateur d’actions et n’a pas su /pu (?) se saisir de cette question complexe, pourtant pertinente au regard des enjeux du territoire.

Thème 12 : Gestion des espaces protégésCharte et posture du Parc : La création et la gestion de réserves est un dossier complexe en Brière, le passage des deux réserves « briéronnes » en Réserves Naturelles Volontaires affi ché dans la charte ayant été avant tout une demande forte du CNPN lors de la dernière révision. Le Pnr a un rôle d’ac-compagnement et de suivi des actions engagées par la CSGBM sur ces zones.

Degré de réalisation : Le degré de réalisation apparaît au fi nal assez bon, même s’il a été troublé en cours de route. Si le passage en RNV a bien eu lieu en début de charte, les fortes oppositions locales ont retardé la mise en œuvre du plan de gestion, les travaux ayant bien été réalisés. Le passage des trois RNV en RNR a également été retardé de quelques années, mais la démarche est engagée.

Appréciation des résultats : La perception de cette action est assez mitigée : il ressort des entretiens l’impression d’une action en pointillés, globalement peu ambitieuse, et qui se développe dans un contexte de fortes oppositions locales. Par ailleurs, la gestion proposée sur ces réserves semble avoir eu des impacts plutôt positifs pour l’avifaune mais plus mitigés sur la faune piscicole. La démarche por-tée par le Parc, et soutenue par la CSGBM (vote à l’unanimité d’une demande d’agrément à la région de la CSGBM en 2007), pour passer les réserves en Réserves Naturelles Régionales est en cours.

Thème 13 : Respect de l’intégrité de la zone humideCharte et posture du Parc : La charte rappelle que « Le parc oeuvrera au respect de l’intégrité des zones humides sur son territoire ». Par ailleurs, il s’agit d’une mission du Parc jugée prioritaire par de nombreux acteurs partenaires et élus du Parc.

Degré de réalisation : Les réalisations liées à ce thème sont assez diffuses (avis, sensibilisation infor-melle, etc.) ou anciennes (inventaire de 2000 qui n’a pas été actualisé).

Appréciation des résultats : L’appréciation des résultats sur ce point se base sur l’avis des personnes interrogées, qui soulignent que les remblaiements ont continué depuis les années 2000, même s’il est rapporté un net ralentissement de la tendance. Pour autant, les principaux partenaires du Parc sou-lignent que le Parc ne s’est pas saisi de cette mission autant qu’il aurait pu le faire (« taper du poing sur la table », jouer un rôle d’alerte et de veille), même si l’Etat fait également son autocritique sur ce point (diffi culté à faire respecter le droit). Au fi nal, il semble que la notion de « zone tampon » affi chée dans la charte et le plan de Parc doit être fortement réaffi rmée et que des outils plus opérationnels doivent être mis en place (l’inventaire des zones humides du SAGE devrait faciliter le respect de ces zones).

Le graphique ci-dessous illustre de manière synthétique chaque thème d’action le degré de réalisation de la mesure et l’appréciation des résultats.

En synthèse, sur la fi nalité 2 « Préserver et restaurer la richesse biologique », le degré de réalisation des actions est plutôt bon, meilleur que sur la fi nalité 1, même si là encore l’ap-préciation des résultats est mitigée. On note de manière générale une cohérence entre l’ap-préciation des réalisations et des résultats mais avec une atténuation dans la chaîne logique d’impact. Même si les actions prévues ont été en grande partie réalisées, l’appréciation de la manière dont elles ont été mises en œuvre et des résultats qui en découlent souligne des marges de progrès pour le Parc et ses partenaires.

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Au regard des enjeux du territoire et de l’importance de la mission de préservation et de valorisation du patrimoine naturel, considérée comme le « cœur de métier » du Pnr, on peut s’interroger sur le fait que les moyens affectés ne pèsent que 15% des dépenses de fonc-tionnement (Cf. partie mise en oeuvre), même si les moyens humains sont loin d’être négli-geables (5 agents et 1 vice - directeur). Par ailleurs, se pose la question de l’équipe d’entretien du Parc (en lien avec la drague suceuse) : si elle apparaît sous-dotée au regard des besoins d’entretien du marais, on peut s’interroger sur la prise en charge de cette équipe et de la drague suceuse par une structure Parc.

FInALItÉ 3 « vIvre LA BrIère »

La finalité 3 « Vivre la Brière » se décline en sept thèmes d’action, comme rappelé dans le réfé-rentiel. Le tableau ci-dessous reprend l’analyse des réalisations et résultats pour chaque thème.

Analyse des réalisations et résultats par thèmeThème 14 : Communication et documentationCharte et posture du Parc : L’objectif de la période était d’améliorer la lisibilité des actions du Parc au-près des habitants et de proposer un retour au niveau local de l’expertise développée par les agents.

Degré de réalisation : Les actions ont bien été menées, même si pour des raisons de moyens finan-ciers, certaines communications écrites ont dû être réduites en nombre.

Appréciation des résultats : Les efforts menés par le Parc pour améliorer l’information des habitants sont reconnus, la qualité graphique des documents s’est améliorée. En terme de documentation, la fréquentation du centre du Parc semble néanmoins avoir peu évoluée dans la forme, même si des actions existent pour davantage valoriser cette source d’informations.

Thème 15 : Education au territoireCharte et posture du Parc : L’éducation au territoire a bénéficié d’un objectif politique fort « que tous les écoliers du territoire aient travaillé sur leur environnement proche au cours de leur passage à l’école élémentaire ou au collège », qui traduit la volonté des élus en 2000 de développer cette mission et de la recentrer sur les jeunes du territoire. Dans les faits, le Parc a eu un positionnement assez fort (opérateur) sur ce thème, mais qui a été amené à évoluer en fin de période, suite aux attentes des financeurs (Conseil Ré-gional), à la montée en puissance de nouveaux acteurs (CPIE) et à la baisse de moyens humains en interne.

Degré de réalisation : Les actions prévues ont été réalisées. La réhabilitation du Centre de Kerhinet démarre à l’automne 2010.

Appréciation des résultats : L’éducation au territoire est bien ressentie comme une mission phare du Parc, qui bénéficie par ailleurs d’une forme de reconnaissance institutionnelle externe (renouvelle-ment de la convention avec l’Education nationale). Si l’objectif ambitieux affiché dans la charte n’a probablement pas été atteint, on note un recentrage effectif de l’activité du Centre sur l’éducation au

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territoire auprès des scolaires locaux, autour de thèmes fédérateurs en lien avec le développement du-rable. L’inscription du Parc dans un réseau avec la signature de convention avec les autres structures du territoire, si elle ne se fait pas sans réticences, amorce une évolution dans son positionnement (passage d’un rôle d’opérateur à un rôle d’animateur voire de fédérateur) qui doit encore se traduire en actions.

Thème 16 : Fréquentation et découverte du territoire et usagesCharte et posture du Parc : Les objectifs affi chés sur ce thème restent assez peu précis dans la charte, le sujet étant potentiellement confl ictuel (la fréquentation du marais par tous les usagers). Par ailleurs le portage de l’action et le partage des responsabilités sont assez mal défi nis (entre Pnr, syndicats de marais, communes). Le Parc s’est d’ailleurs positionné plus en retrait sur cette mission à partir de 2003, suite à l’infl échissement de la politique du Conseil Général (logique qualitative plutôt que quantitative) et à la montée en puissance des EPCI.

Degré de réalisation : Le degré de réalisation des actions est plutôt bon, même si des actions expéri-mentales n’ont pas pu être menées faute d’adhésion au projet (développement du moteur électrique sur les chalands).

Appréciation des résultats : Alors que le Parc avait un rôle affi rmé sur la création de sentiers de ran-donnée, la multiplication des interlocuteurs sur ces sujets (communes, EPCI, associations, etc.) rend ce rôle plus partagé sur leur entretien. En revanche, le Parc a une valeur ajoutée reconnue sur la mise en réseau et le soutien logistique des associations d’usagers, au travers notamment de l’organisation d’événements (Transbriéronne, Mois des Parcs). Plus généralement, le thème de la fréquentation et de la découverte du territoire est un thème encore sensible (demande de la LPO pour organiser des visites en GBM restée lettre morte), qui a été assez peu investi par le Parc ou de manière plus « détour-née », via les dossiers Natura 2000 ou ses projets touristiques et événementiels.

Thème 17 : Tourisme durableCharte et posture du Parc : Le tourisme est une mission forte du Parc qui a été renforcée et clarifi ée lors de la dernière charte, avec le développement du rôle d’accueil et de promotion touristique de l’Offi ce de Tourisme de Brière. Par ailleurs, les objectifs affi chés dans la charte sont nombreux et particulièrement ambitieux « répartition de l’activité dans l’espace et dans le temps », « renforcer une démarche de qualité » et a posteriori pas toujours pertinents : « gérer les fl ux » (pas de sur-fréquentation réellement constatée).

Degré de réalisation : De nombreuses actions (prévues et non prévues) ont été menées sur la période (commercialisation de produits, promotion du Pnr, marque Parc, etc.), mais encore plus n’ont pu être menées ou abouties, souvent pour des raisons de moyens (observatoire, signalisation, charte euro-péenne du tourisme durable, démarches de qualité, coordination des offi ces du tourisme, etc.).

Appréciation des résultats : Les actions menées en matière de tourisme ont eu un impact non négli-geable sur l’amélioration de la lisibilité et de l’image du Parc à l’extérieur. De plus, les actions menées en matière de communication touristique, labellisation et commercialisation de produits ont probable-ment contribué à la fréquentation du territoire, à la mise en réseau et à la formation des professionnels, même si cela reste diffi cile à évaluer précisément, notamment en l’absence d’observatoire du territoire. En revanche, les partenaires du Parc et les prestataires regrettent que le territoire du Parc soit encore diffi cile à appréhender pour les visiteurs (les objectifs en matière de signalisation et de structuration des ports d’embarquement n’ont pas été tenus, les lieux de compréhension du territoire sont éclatés, la Maison du Parc n’est pas un lieu d’accueil des visiteurs, etc.). Par ailleurs, la mise en réseau des offi ces du tourisme et la mutualisation des moyens est restée limitée et l’empilement des stratégies touris-tiques pose question. Cependant, les actions entreprises à partir de l’étude de stratégie touristique 2009-2010 devraient permettre une amélioration d’un certain nombre de points (par exemple, en 2010, le Parc aura une Maison du Parc à Kerhinet et en 2011 une exposition globale de présentation du terri-toire et des missions menées au Parc). Enfi n, sur le plan de la durabilité, même si des actions notables ont été menées (labellisation tourisme et handicaps), la réfl exion reste largement à poursuivre (charte européenne du tourisme durable, cahier des charges de la marque Parc à renforcer).

Thème 18 : Action culturelle et mise en réseau des sitesCharte et posture du Parc : Les objectifs affi chés dans la charte « maintien de la dimension culturelle comme domaine d’activité fort du Parc » ont été fortement revus à la baisse depuis fi n 2005, avec la baisse des moyens alloués à cette action et la montée en puissance d’autres acteurs potentiellement opérateurs sur ces thèmes (Communauté d’agglomération).

Degré de réalisation : Le degré de réalisation sur ces actions est partiel puisque de nombreuses ac-tions menées n’ont pas pu être abouties ou menées faute de moyens (réhabilitation des équipements de Rozé, mise en réseau des sites, etc.).

Appréciation des résultats : En début de période, de nombreuses actions innovantes ont été menées (accueil d’artistes en résidence, tentatives de développer l’art contemporain, etc.) mais qui n’ont pas pu être pérennisées faute de moyens : seule l’opération « Contes au marais » a été transférée à une commune. Aussi, en fi n de période, le principal effet du Parc reconnu par les associations sur ce thème est son rôle de mise en réseau et d’accompagnement (aide au montage de projet, prêt de matériel).

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La non-reconduction de la Convention DRAC en 2005 et la faible reconnaissance institutionnelle du Pnr sur ce thème ont limité la marge de manœuvre du Parc et la question se pose aujourd’hui de la vocation du Parc - et de sa capacité - à porter une stratégie culturelle. Pour autant, il faut souligner le peu d’acteurs institutionnels investis sur ce thème localement (les communautés d’agglomération ne se sont pas dotées de la compétence culture).

Thème 19 : Agriculture durable (filières, agritourisme, promotion des produits)Charte et posture du Parc : Le Parc a longtemps été en retrait sur ce thème, alors même que la charte insiste à plusieurs reprises sur l’importance du maintien d’une agriculture durable sur le territoire. On constate une montée en puissance du Parc sur ce thème en fin de période, et une légitimité de plus en plus reconnue à agir sur ces thèmes.

Degré de réalisation : Le degré de réalisation est bon grâce à l’accélération notée en fin de période (mise en place d’une filière viande bovine labellisée Parc).

Appréciation des résultats : L’implication du Parc sur ce volet et le passage à une logique davantage proactive est jugée très positive, d’autant plus que le Pnr dispose d’outils spécifiques à faire valoir (marque Parc).

Thème 20 : Activités commerciales et de serviceCharte et posture du Parc : Les objectifs affichés dans la charte en référence à ce thème sont multiples et en grande partie transversaux aux autres axes de la charte (tourisme, urbanisme, agriculture, com-munication…). Dans les faits, cet axe n’a pas été saisi en temps que tel par le Parc.

Degré de réalisation : Aucune opération spécifique à ce thème n’a été menée.

Appréciation des résultats : /

Le graphique ci-dessous illustre de manière synthétique chaque thème d’action le degré de réalisation de la mesure et l’appréciation des résultats.

En synthèse, le degré de réalisation des actions sur la finalité 3 « Vivre la Brière » est globa-lement bon. L’appréciation des résultats est également très bonne pour la finalité « Mieux connaître la Brière », et plus mitigée pour « Mieux pratiquer le territoire » et « Soutenir le déve-loppement durable ». De manière assez différente des deux autres finalités, on n’observe moins l’effet d’atténuation entre réalisation et résultat : les actions dont le degré de réalisation est positif ont une appréciation des résultats qui est également positive. Cela peut s’expliquer par le fait que sur certains thèmes (éducation au territoire, communication), le résultat de l’action est très dépendant de l’action du Pnr (contrairement par exemple à des actions menées sur le patri-moine naturel ou l’urbanisme dont les résultats dépendent aussi en grande partie de facteurs externes au Pnr – actions des autres acteurs du territoire, tendances naturelles d’évolution, etc.).

L’analyse développée dans le chapitre « Mise en œuvre » illustre l’importance des actions menées au sein de cette finalité en termes de moyens humains puisque la finalité 3 pèse plus de 30% des dépenses de fonctionnement du Parc en 2009. La question de la pérennité

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d’un certain nombre de missions s’est posée en cours de période (départ de 3 chargés de mission : culture / développement économique / éducation au territoire) et risque encore de se poser, ce volet étant très fortement dépendant des fi nancements statutaires et le Parc ayant des diffi cultés à intéresser et à trouver de nouveaux partenaires fi nanciers sur ces actions.

5� ANALYSE DES EFFETSDans le domaine de l’évaluation de l’action publique, l’analyse des effets et en particulier l’estimation de la part de ces derniers que l’on peut attribuer de façon certaine à la politique évaluée (effet « propre ») est toujours un exercice diffi cile, pour deux raisons principales : (1) on dispose rarement de la situation comparative « avec » et « sans » l’action publique et (2) l’action publique intervient sur des objets (publics cibles, territoires) soumis à de multiples autres infl uences. Il est donc toujours compliqué d’isoler spécifi quement l’effet de la poli-tique concernée (puisqu’on ne « l’observe » jamais réellement) et d’identifi er complètement les liens de causalité entre l’action publique menée et les évolutions observées sur les publics cibles et/ou les territoires visés.

Ceci est particulièrement vrai dans le domaine de l’action publique territoriale qui nous occupe ici pour les raisons suivantes :

• les déterminants de l’évolution d’un territoire sont extrêmement nombreux, donc isoler l’un d’entre eux (ici, l’action publique portée par les partenaires de la charte) est particulièrement diffi cile ;

• les fi nancements transitant par le Pnr ne représentent qu’une partie des fonds injectés par les partenaires institutionnels, sur le périmètre du Parc, concernant les actions thématiques menées ;

• les impacts attendus sur l’évolution du territoire sont généralement longs à se mani-fester pour ce type d’action publique (environnement, etc.), ce qui laisse le temps à de nombreux autres facteurs internes ou externes au territoire d’exercer également une infl uence.

Compte tenu de ces diffi cultés, la méthode utilisée pour apprécier l’effet propre consiste à rapprocher d’une part les réalisations, voire les résultats, que l’on peut attribuer à la politique (que l’on vient de détailler plus haut) et d’autre part les changements observés sur le territoire (soit la partie 2 de ce rapport consacrée aux évolutions du territoire sur la dernière décennie) qui intègrent à la fois l’effet propre de la charte et les autres infl uences. Ce rapprochement ne permet évidemment que de fournir une appréciation qualitative de l’effet propre de la charte du Pnr sur l’évolution du territoire, une démonstration quantifi ée étant rigoureusement impossible à établir. Là encore, l’exercice n’en reste pas moins particulièrement utile dans une démarche de réfl exion sur l’avenir du Pnr.

Le schéma ci-dessous illustre cette manière de procéder dans le cadre d’un exemple concer-nant l’action sectorielle du Parc dans le domaine du tourisme :

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cOncernAnt LeS dynAmIqUeS dÉmOgrAPhIqUeS et Le dÉveLOPPement UrBAIn

Le Parc a eu un positionnement assez en retrait sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire alors même, comme on l’a vu, qu’il s’agit d’un des Pnr les plus densément peuplés de France et que la pression démographique et urbaine s’est effectivement renforcée sur la période.

Plusieurs facteurs explicatifs peuvent être avancés qui renvoient à la marge de manœuvre dont le Parc a disposé sur ce thème et à son lien avec la mise en œuvre.

Un des facteurs explicatifs avancés par les élus concerne leur difficulté à anticiper, au moment de la rédaction de la charte, la croissance démographique du territoire et les besoins en aménagement qui en découlaient (assainissement, etc.). Ainsi, même si l’enjeu était iden-tifié qualitativement dans la charte (« pression urbaine et foncière »), cette dernière n’a pas été jusqu’à le traduire en lignes directrices et le Plan du Parc est également resté « flou ». Il convient cependant de rappeler que l’exigence nationale de l’époque était beaucoup plus faible qu’aujourd’hui sur ces questions.

Plus tard, la question s’est reposée à l’échelle des intercommunalités, lors de l’élaboration des Schémas de Cohérence Territoriale, mais ce sont plutôt eux qui ont donné « le ton », puisque par ailleurs, la mise en œuvre de la charte ne semble pas avoir donné de nouvelles occasions aux élus du Parc (représentants des communes, du Conseil Régional et du Conseil Général) de définir quelle(s) forme(s) de développement urbain ils souhaitaient pour leur territoire. La marge de manœuvre du Parc, en l’absence de formalisation spécifique pour ce territoire et avec un leadership qui dépendait d’autres échelles, s’est forcément réduite sur la gestion de la pression urbaine.

Le Parc a donc plutôt investi d’autres marges de manœuvre : sensibilisation des acteurs du territoire au travers de la charte paysagère et l’émission d’avis et de conseil urbanistiques et architecturaux aux communes, etc. On constate que l’association du Parc sur les PLU a été systématique, mais variable selon les communes en ce qui concerne la nature de l’accompa-gnement (plus fortement comme personne publique associée que comme acteur intégré dès l’amont). Concernant les projets d’infrastructures, le Parc a toujours été associé en amont, mais son implication s’est avérée plus faible en aval (expertise environnementale au moment des travaux par exemple). En outre, il reste difficile d’évaluer l’effet réel de prise en compte des avis du Parc dans les décisions de planification et d’aménagement.

Ainsi, en termes d’effet, le travail du Parc a contribué à sensibiliser les acteurs du territoire, mais la prise de conscience récente des élus est aussi fortement attribuable à des facteurs externes (loi SRU, sensibilisation Grenelle, accompagnement des communautés d’agglomération et de l’Etat). Même si on note une évolution de sa posture en cours de période, la faiblesse de ses documents d’orientation (au regard des récents SCOT élaborés sur le territoire notamment) et le positionnement assez fréquent du Pnr en aval, ne semblent pas encore avoir permis au Parc d’acquérir une légitimité sur ce thème.

cOncernAnt LeS dynAmIqUeS PAySAgèreS et ArchItectUrALeSLe positionnement du Parc était d’emblée plus fort sur le paysage et l’architecture que sur l’urbanisme. D’une part, il avait envisagé un outil stratégique et opérationnel (charte paysa-gère) et d’autre part, il disposait de moyens publics pour travailler sur un thème embléma-tique, celui des chaumières. Les effets potentiels en termes d’offre d’un patrimoine paysager et architectural de qualité semblaient donc assez prometteurs.

D’ailleurs, il faut souligner la valeur ajoutée forte du Pnr sur la préservation du patrimoine chaume. Elle a été permise par la politique précitée, et aussi par la volonté partagée des acteurs du territoire, de conserver ce patrimoine architectural, directement relié, dans les esprits, au classement du territoire en Pnr. Ce qui est apparu, en revanche, dans l’analyse de la mise en œuvre de cette politique, ce sont plutôt des enjeux de cohésion territoriale entre les communes « briéronnes » et périphériques. L’intérêt de l’appartenance au Pnr et les enga-gements qui en découlent pour les communes « hors territoire chaume » en matière d’archi-

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tecture et d’urbanisation sont en effet peu soulignés. Ceci aurait pour cause une approche architecturale insuffi samment « globale », notamment sur le développement d’une transver-salité avec l’urbanisme. Les effets sur les communes périphériques sont alors probablement plus ténus, ce qui pose soit une question de périmètre, soit une question d’extrapolation de l’intérêt architectural à l’ensemble du territoire via le lien à l’urbanisme.

Au-delà de l’effet sur le patrimoine chaume, les autres effets escomptés semblent avoir été partiellement limités. En effet, le diagnostic d’évolution du territoire a mis en lumière une poursuite de la fermeture du paysage le long des voies de circulation et une diffusion du développement urbain qui a contribué à modifi er le paysage. Cette modifi cation du paysage a développé une nouvelle entité paysagère, hybridant des éléments urbains dans un environ-nement rural, et gommant ainsi certaines identités paysagères spécifi ques bordant le marais (notamment au Sud). Les facteurs en cause concernent à la fois les marges de manœuvre qu’on a développées dans le chapitre précédent, et également des facteurs de mise en œuvre, spécifi ques à l’action du Parc dans le domaine paysager. Notamment, le processus le plus limitant provient du fait que les outils stratégiques envisagés n’ont pas été « jusqu’au bout » (charte paysagère élaborée mais non mise en œuvre, plan bocage pas élaboré). Le processus ayant été tronqué, il a été insuffi samment porteur pour certains outils opérationnels existants (guide des essences, inventaire du patrimoine, etc.).

Dans les deux cas, on note des effets de l’action du Parc en matière de concertation. Dans le cas de la charte paysagère, la concertation a permis une appropriation des concepts par les élus et dans le cas de la politique chaume, la concertation a permis de recréer un dialogue avec les chaumiers. Cet effet, aussi primordial en terme de lisibilité et de légitimité de l’action du Parc vis-à-vis des acteurs, constitue donc une première étape franchie, à confi rmer dans la traduction que les acteurs sensibilisés en feront dans leurs aménagements à venir ou à mesurer dans les aménagements déjà à l’œuvre par des indicateurs spécifi ques.

cOncernAnt LeS dynAmIqUeS dU PAtrImOIne nAtUreLAu regard de l’évolution du territoire, l’action du Parc en matière de préservation et de valorisation du patrimoine naturel, « cœur de métier » du Pnr, produit incontestablement des effets positifs :

- Sur l’évolution du marais :• Une stabilisation de la régression des plans d’eau et prairies naturelles sur la dernière

décennie et donc un frein à l’évolution naturelle du marais ;• Une stabilisation de l’élevage bovin viande ;• Les travaux d’entretien et l’exportation du noir du Brière contribuent à ralentir l’atter-

rissement du marais.

- Sur la biodiversité :• Une action en faveur du maintien et de la recolonisation par des espèces patrimoniales ;• Une stabilisation de certaines espèces invasives (jussie) ;

- Sur la gouvernance des zones à fort enjeu patrimonial :• Un apaisement des confl its d’usage ;• Une coordination positive sur les zones humides dans le cadre du CREZH.

Ces effets constituent une contribution spécifi que du Parc, car ils sont le résultat de choix d’orientations et d’actions opportuns, et de modalités de mise en œuvre favorables. Ainsi, des actions phares ont été initiées ou prolongées, sur lesquelles on note une véritable plus-value du Pnr, en termes d’innovation, d’expérimentation, de connaissance et de prise en compte de l’environnement (travaux et entretien du marais, espèces invasives, étude piscicole, etc.). Par ailleurs, tout au long de la période, le Parc a su être associé et se faire le relais des priorités et politiques nationales et locales (Natura 2000, SAGE, CREZH), ce qui a été vécu comme une ouverture vers une échelle d’action jugée plus pertinente (bassin versant) et une occasion de développer des partenariats et de repositionner le rôle du Pnr. Sur les thèmes liés au patrimoine naturel et à la gestion des marais, le Parc est vu comme un acteur neutre qui arrive à faire le lien entre les attentes de l’Etat, des usagers, des scientifi ques… sur une

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zone dont la gestion et la gouvernance est particulièrement complexe.

Mais, l’analyse révèle aussi que certains effets sont probablement insuffisants au regard d’autres enjeux ou dynamiques patrimoniales à l’œuvre, la conséquence étant globalement une perte de fonctionnalité des milieux et un appauvrissement de l’écosystème :

• L’intégrité de la zone humide subit encore des pressions sur la décennie (moins forte-ment que sur la période précédente) ;

• Le fonctionnement hydraulique a évolué (en lien avec les évolutions qu’ont connues le pourtour de la zone humide, le bassin versant et la Loire) et la qualité de l’eau est une problématique qui est montée en puissance ;

• Certaines espèces invasives se sont fortement développées (écrevisse de Louisiane).

Les facteurs explicatifs sont ici partagés. Ils concernent d’une part la marge de manœuvre réelle de l’action du Parc, dans la mesure où : (1) ce dernier a peu d’influence sur des phéno-mènes d’évolution structurels comme le réchauffement climatique ou les cycles naturels (production primaire des roselières, boisement), (2) il n’existe pas de solutions « immédiate » sur certaines problématiques comme les espèces invasives ou avec des temps de réponse conciliable avec la décennie (pas de temps de la charte) et (3) son territoire d’action n’est pas pertinent pour toutes les actions (le fonctionnement des zones humides est très dépendant du bassin versant dont une partie est hors périmètre).

Ils concernent d’autre part des aspects liés à la mise en œuvre de la charte. L’action du Parc sur les thématiques du foncier agricole et de la préservation de l’intégrité des zones humides aurait pu être renforcée au regard des enjeux. Plus généralement, on note que si le rôle de veille et d’expertise du Parc est reconnu et apprécié, il pourrait être renforcé et optimisé. De nombreux acteurs ont souligné le besoin sur ce territoire d’une « veille écologique », « d’une sentinelle » qui permette d’objectiver l’évolution de la zone (moins se centrer sur la Grande Brière Mottière) et d’amorcer une réflexion partagée sur son fonc-tionnement et sur les choix de gestion qui en découlent. Les problématiques sont en effet fortement liées entre elles (qualité de l’eau, réalimentation estivale, alimentation de la nappe de Campbon, inondations, urbanisation et modification de la zone bocagère, espèces invasives, etc.).

cOncernAnt LeS dynAmIqUeS ÉcOnOmIqUeSIl convient de noter un positionnement différencié du Parc selon les domaines d’activités économiques, qui révèle des effets ou présomptions d’effets également variables.

Concernant l’agriculture, il convient de souligner l’intéressante articulation d’action du Parc entre son action agroenvironnementale (logique de préservation) et son soutien à la filière viande bovine (logique de valorisation). Cette cohérence d’action est importante à noter car elle a commencé à produire des effets en fin de période, par la création d’une associa-tion (Association des éleveurs du Pnr de Brière créée en 2008), et la vente locale de viande produite localement (à Saint Malo de Guersac notamment) et qu’elle est un exemple concret de la valeur ajoutée du Parc à l’interface de ses missions de préservation et de valorisation. Certes, il conviendra de mesurer l’ampleur de cet effet dans le temps, par exemple la propor-tion d’éleveurs impliqués dans la démarche ou encore le nombre d’éleveurs bénéficiaires de la marque Parc.

Concernant le tourisme, il convient de souligner l’effort du Parc pour organiser et développer un tourisme spécifique sur le territoire du Pnr par des clés d’entrée pertinentes : un office de tourisme de Brière, une communication sur le site du Parc diffusant l’information à cette échelle et faisant centrale de réservation, une diffusion de la marque Parc qui labellise les acteurs touristiques, etc., le Parc a réussi à améliorer la reconnaissance extérieure de ce terri-toire particulier. L’optimisation de ces premiers effets favorables par la mise en œuvre d’une stratégie et d’une organisation adaptée est en cours. Cependant, les retombées de l’action du Parc sur la fréquentation sont aujourd’hui difficiles à évaluer dans la mesure où il n’y a pas d’observatoire touristique formaté à cette échelle territoriale.

Les activités industrielles faisaient partie des pressions identifiées en début de période

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(« pression du développement industriel de la Basse Loire et des grands projets de déve-loppement »). En fait, le périmètre du Parc tel qu’il est défi ni et notamment la limite de la RN 171 ont semble-t-il assez bien « préservé » le Parc de ces pressions. Le positionnement du Parc s’est alors plutôt concentré sur l’aménagement des zones d’activités pour diffuser un certain nombre de messages auprès des porteurs de projets. Il semblerait notamment que l’effet majeur de ce positionnement ait été un début d’ouverture au monde de l’entreprise sur la période de la dernière charte. Il convient enfi n de noter un partenariat intéressant avec un industriel, La Florentaise (expérimentation, marque World Wildlife Fund), qui est un autre exemple de la valeur ajoutée du Parc à l’interface de la préservation et de la valorisation.

Pour autant, le positionnement et la stratégie du Parc sur le développement économique sont encore assez hésitants. De nombreuses actions pertinentes ont été menées mais la cohérence d’ensemble et « l’effet Parc » attendu en termes de mise en réseau et de dura-bilité des projets est resté limité. Il semble donc que sur la période le Parc n’ait pas su défi nir et proposer sa vision du développement territorial ni s’imposer comme un acteur fédérateur.

Plusieurs facteurs explicatifs peuvent être avancés :

• une organisation interne peu optimisée (absence de référent clairement identifi é sur de nombreux thèmes – agriculture, commerce, fréquentation du territoire - pas de chef de fi le contrairement au volet environnement) et une charte à l’ambition très variable selon les thèmes ;

• une légitimité du Parc dans le domaine du développement économique pas totale-ment assumée et des enjeux de concurrence/complémentarité avec les stratégies des autres acteurs du territoire, en grande partie émergeants sur la période (opéra-teurs touristiques, EPCI, etc.) et notamment la création des intercommunalités qui ont toutes pris la compétence économique..

cOncernAnt LeS dynAmIqUeS IdentItAIreS et cULtUreLLeSC’est sur ce thème que l’analyse des effets est la plus diffi cile à réaliser, car les critères de référence sont plus complexes à saisir. Par conséquent, plus encore que sur les autres aspects, l’analyse porte sur les effets ressentis ou la présomption d’effets à partir des réalisations.

Les dimensions identitaire et culturelle forment un thème d’intervention fort du Pnr. Le Parc y a mené des actions jugées importantes et qui ont contribué à faire connaître le territoire de l’intérieur et de l’extérieur (éducation au territoire, tourisme, communication, etc.). La période 2000-2009 a été notamment l’occasion (1) de recentrer la mission éducation au terri-toire sur l’accueil de scolaire du territoire et (2) d’améliorer la lisibilité du territoire vis-à-vis de l’extérieur. Notons d’ailleurs, le démarrage imminent du projet de réhabilitation du Centre d’Education au Territoire de Kerhinet.

Certaines présomptions d’effets semblent favorables concernant le lien à ce territoire particulier :

• la reconnaissance institutionnelle par l’Education nationale pour un domaine sur lequel le Parc a fortement investi et qui vise la sensibilisation des jeunes générations,

• un rôle du Parc reconnu par les acteurs associatifs sur leur mise en réseau et les dyna-miques inhérentes.

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