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Engagement citoyen Les conseils citoyens regroupant 210 Dionysiennes et Dionysiens des 7 grands quartiers de la ville ont tenu leur première réunion. p. 3 N° 1069 1,00 Du 27 janvier au 2 février 2016 Métropole et Territoires La naissance de la Métropole du Grand Paris (MGP) transforme la communauté d’agglomération Plaine Commune en Établissement public territorial (EPT). Mode d’emploi. p. 2 L e social en une de l’info, en gros titres dans la presse, comme sujet de lance- ment des journaux télévisés et radiopho- niques ! Ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé mais cela s’est produit mardi, jour de grève nationale dans la fonction publique et de mouvements sociaux en tous genres. Coin- cée entre un attentat terroriste et la menace d’un autre, vivant dans un état d’urgence qui joue les prolongations de la guerre contre Daesh, occupée à débattre de la déchéance de nationalité, la France qui manifeste pour son pouvoir d’achat avait disparu des radars. Le retour d’un mouvement revendicatif impor- tant pour stopper la dégringolade du niveau de vie est le reflet d’une dégradation réelle. De- puis 2010, année du gel du point d’indice, les fonctionnaires, qu’ils soient d’État, hospita- liers, ou de la territoriale ont vu leur pouvoir d’achat baisser en moyenne de 9 % estiment les syndicats. Et dans le privé, les salariés ne sont pas à la noce non plus. Dans la période 2010-2013, la chute statistiquement mesurée se situe autour de -4 % en moyenne. Au coin de la Une Le retour du social Les Monarques souverains à Delaune p. 6 « Censures » à l’Écran p. 10 Les Journées cinématographiques dionysiennes traitent cette année des atteintes aux libertés. Du 3 au 9 février, avec 86 films au programme. Lycée Suger : les conseils des « anciens » p. 5 YANN MAMBERT YANN MAMBERT

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Engagement citoyen

Les conseils citoyens regroupant210 Dionysiennes et Dionysiensdes 7 grands quartiers de la ville

ont tenu leur première réunion. p. 3

N° 1069 1,00€Du 27 janvier au 2 février 2016

Métropole et TerritoiresLa naissance de la Métropole du Grand Paris (MGP)

transforme la communauté d’agglomération Plaine Communeen Établissement public territorial (EPT). Mode d’emploi. p.2

Le social en une de l’info, en gros titresdans la presse, comme sujet de lance-ment des journaux télévisés et radiopho-

niques ! Ça faisait longtemps que ce n’était pasarrivé mais cela s’est produit mardi, jour degrève nationale dans la fonction publique etde mouvements sociaux en tous genres. Coin-cée entre un attentat terroriste et la menaced’un autre, vivant dans un état d’urgence quijoue les prolongations de la guerre contreDaesh, occupée à débattre de la déchéance denationalité, la France qui manifeste pour son

pouvoir d’achat avait disparu des radars. Leretour d’un mouvement revendicatif impor-tant pour stopper la dégringolade du niveaude vie est le reflet d’une dégradation réelle. De-puis 2010, année du gel du point d’indice, lesfonctionnaires, qu’ils soient d’État, hospita-liers, ou de la territoriale ont vu leur pouvoird’achat baisser en moyenne de 9% estimentles syndicats. Et dans le privé, les salariés nesont pas à la noce non plus. Dans la période2010-2013, la chute statistiquement mesuréese situe autour de -4% en moyenne.

Au coin de la UneLe retour du social

Les Monarquessouverains à Delaune p. 6

« Censures »à l’Écran p. 10Les Journées cinématographiquesdionysiennes traitent cette annéedes atteintes aux libertés. Du 3 au 9 février, avec 86 films au programme.

Lycée Suger : les conseils des « anciens » p. 5

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3ACTUALITÉS

N°1069DU 27JANVIER AU 2FÉVRIER 2016

La semaine du 27 janvier 2016

L’érable de la paixPlanté le 10 octobre 1987 en pleine négociation de l’accord Startpour réduire les arsenaux nucléaires américains et -à l’époque-soviétiques, l’arbre de la paix n’était pas signalé pour ce qu’ilétait. Depuis le 23 janvier, c’est chose faite : le Mouvement de lapaix a inauguré une plaque dédiée à cet érable particulier. D.Sz

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Mort d’une SDF.Bernadetta,la femme du banc

Lundi matin les couvertures étaient toujours là, comme d’habitude entassées les unes sur les autres. Triste spectacle et dureréalité d’une femme SDFqui s’était installée sur ce banc du square Robespierre en octobre dernier, pour ne plus jamais le quitter. Le corps de Bernadetta L., 49 ans, a été retrouvé sans vie le soir du jeudi21janvier. Elle serait morte d’hypothermie. «On n’a pas pu allercontre sa volonté et ça fait mal», déplore Betty Somé, responsable de la Maison de la Solidarité, bouleversée par le décès de cette Polonaiserencontrée sur le parvis de la Basilique à l’été 2014. À ce moment-là,elle avait accepté de passer l’hiver dans un centre d’hébergementdont elle était repartie cet été. Lorsqu’elle est réapparue square Robespierre, son comportement avait changé. « Elle s’était renfermée et refusait toute aide.» Les signalements au 115 se sont multipliés, les visites des maraudes aussi. Avec la baisse destempératures, Betty Somé était retournée la voir la veille de sa mortpour lui faire accepter une mise à l’abri. «Mais elle disait non à tout.»Même aveu d’impuissance du côté des autres acteurs associatifs, des Médiateurs de nuit et du Samu Social, dont les équipes se sontencore heurtées mercredi soir et jeudi matin aux refus de cette damequi, par tous les temps, restait statique sur son banc. Vendredi, sa situation avait été longuement évoquée lors d’une réunion entreprofessionnels du département. Betty Somé en était sortie déterminée à arracher cette dame aux griffes de la rue. «C’est là que lapolice m’a appelée, elle était morte dans la nuit.» L.M.

Portes ouvertes.Métiers de la santé à Delafontaine

Mercredi 27 janvier 2016, l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI), l’école de puéricultrice et l’institut de formationdes aides-soignants organisent, comme chaque année, une journée portes ouvertes. De 10 h à 18 h, les visiteurs pourrontdécouvrir, grâce à des stands et des ateliers, les métiers d’infirmier,d’aide-soignant et de puéricultrice et les formations. Deux visitesde l’hôpital Delafontaine sont organisées, à 11 h et à 15 h. L’IFSI estsitué dans le centre hospitalier, à l’arrière du bâtiment principal, du côté de la rue du docteur Delafontaine. On peut aussi aller sur lesite de l’IFSI pour télécharger les dossiers des concours d’entréeen formation préparatoire au diplôme d’état en soins infirmiers /d’aide-soignant : http://www.chstdenis.fr/sections/rub__ecoles/ifsi_infirmieresaid S.B

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Les conseillers citoyens fontconnaissance

Démocratie locale.Les trois coups d’une nouvelle expé-rience participativeont été frappés jeudi21 janvier en mairie.

Bien qu’elle soit la plus vastede l’hôtel de ville, la salle des ma-riages était particulièrementbondée ce jeudi 21 janvier, où setenait la première réunion desconseils citoyens. Au côté dumaire et des élus, Fadela Benra-bia, nouvelle préfète déléguée àl’égalité des chances de Seine-Saint-Denis s’est déclarée « im-pressionnée » d’une telle af-fluence. À raison de 30 membrespar conseil, pas moins de 210 per-sonnes se répartissent à Saint-Denis dans cette nouvelle ins-tance de participation instauréepar l’État dans les «quartiers prio-ritaires » (1). La liste en avait étéétablie le 15 décembre dans cha-cun des sept quartiers et pour au-tant de conseils. Le principe étaitde réunir habitants volontaires,habitants tirés au sort sur leslistes électorales et de la CAF, et« acteurs » des mondes associatifet économique. « Le but de ce soir,c’est que vous fassiez connais-sance, lançait le maire-adjoint

Laurent Russier. Et que vous ex-primiez ce qui vous tient à cœur.»Ainsi allait s’organiser pourchaque quartier un cercle de pa-roles, animé par le directeur etl’élu référent. Pour faire jaillir lespropositions, les futurs conseil-lers étaient invités à imaginer lequartier transformé par une «ba-guette magique». «Démolir la citéet tout reconstruire », lançait unehabitante du conseil Franc-Moi-sin/Bel-Air/Stade de France, oùl’on a parlé encore de «supprimerle trafic de drogue», de «désencla-ver le quartier », ou de ne « plusavoir à raser les murs».

« Je peux en donner àSaint-Denis. »

À quelques variantes près, lesexpressions sont partout lesmêmes, sécurité, propreté, en-tretien et stationnement. Lesmotivations plus personnellesvarient quant à elles en fonctiondes engagements associatifs.Pour Paul, les circulationsdouces ; pour Blaise, la scolaritéet l’insertion des jeunes. « Moi,j’aime ma ville, parce qu’elle estmulticulturelle. C’est ce vivre-en-semble qu’il faut préserver, insis-tera quant à lui Jean-François.Comme je travaille à temps par-

tiel, je peux en donner à Saint-De-nis.». «Est-ce que cette réunion vaaboutir à quelque chose, ou c’estseulement pour nous faire par-ler ? », lançait de son côté unhomme échaudé par des consul-tations de quartier, dont «rien n’aété retenu », fulminait-il. De fait,tout reste à inventer de cette dé-mocratie de proximité pour par-ticiper avec ses propositions àl’élaboration du contrat de ville,qu’il s’agisse de renouvellementurbain, de réussite éducative,d’ateliers santé ou de zones de sé-curité prioritaire. À cet effet, unbudget de 48 000 euros, financépar l’État et la Ville, sera mis à dis-position des conseils citoyens entant que «fonds d’initiatives asso-ciatives » qu’ils « vont arbitrer etgérer pour les associations nais-santes », explique Laurent Rus-sier. Au préalable, et pour y résor-ber les inégalités de compé-tences, 12 heures de formationseront prodiguées auprès dechaque conseil par des cabinetsspécialisés dans la participationcitoyenne. Ensuite, sans doute àpartir de juin, les conseillers crée-ront leur propre structure, typeassociation, dont ils auront ré-digé la charte de fonctionne-ment. Des rencontres sont égale-ment prévues avec leurs homo-logues des villes de Plaine com-mune, en vue d’un conseil ci-toyen à l’échelle des neuf villes del’agglo. Dans l’immédiat, lesconseillers vont se voir proposerespace de réunion et de travail,pour la plupart dans les maisonsde quartier. �

Marylène Lenfant

Laurent Russier,maire-adjoint : « Les conseils disposeront d’un budget de 48 000 eurosqu’ils vont arbitrer et gérer pour les associations naissantes. »

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Les 210 conseillers citoyens réunis, jeudi 21 janvier, salle des mariages à la mairie.

(1) Loi de programmation pour la ville et la cohésion urbainedu 21 février 2014.

(1) Service intégrés d’accueil et d’orientation, plateforme départementaleorganisant la prise en charge et l’hébergement des personnes sans abri.

Écrivain public L’association Mots et re-gards recherche un écri-vain public pour assurer lespermanences du lundi de14 h à 16 h à la maison de lavie associative. Contact :09 72 43 50 38 ou à ecrivainpublic.mr@gmail.

État d’urgenceUn collectif qui regroupe 25organisations dionysiennes(associations, partis, syndicats) appelle à une réunion débat pour dire«Stop à l’état d’urgence, nonau projet de déchéance denationalité». Vendredi 5fé-vrier, 19 h 30, à l’école Vilar,avec D. Noguères, H.Franco,M.Santel et Y. Louati.

Banquet Le Parti communiste fran-çais a accueilli 250convives pour son tradi-tionnel banquet de nouvelan dans les locaux del’Usine.

Foyer PinelDepuis le 16 jan-vier, une partie dufoyer Adoma du 43rue Pinel est privéed’électricité et dechauffage. Une pé-tition des résidentscircule pour exigerun audit completdes installations.

Visites La commission sortie del’Office de tourisme PlaineCommune Grand Paris aprésenté le 23janvier sonprogramme annuel au Novotel, devant près de 70personnes. Pour le 1er se-mestre les destinations seront le musée Rodin(13février), la Sainte cha-pelle (19mars), une jour-née dans le Vexin (14mai)et trois jours en Meuse et enLorraine (26, 27 et 28mai).Renseignements à l’Office(1, rue de la République).Tél. : 0 155 870 870.

DisparitionLe Père Gérard Toussaint,qui fut vicaire de Saint-De-nis au début des annéessoixante-dix, est décédé le14janvier. Âgé de 80 ans,dont 54 consacrés à servirl’église, puisqu’il fut or-donné prêtre en 1962, iljoua aussi un rôle éminentau sein de l’Association catholique ouvrière (ACO)et de la Jeunesse ouvrièrechrétienne (JOC).

Manif ArsejL’association de réinser-tion sociale pour l’enfanceet la jeunesse (Arsej), crééeen 2012, est menacée defermeture. Cette structureinstallée à Saint-Denis, quiaccueille des mineurs et anotamment lancé le mediaRTSF93, a manifesté le21janvier devant le conseildépartemental dont il dé-pend. La quarantaine desalariés est soutenue parl’adjoint au maire Bally Ba-gayoko et par le Front desbanlieues indépendant.

PCF et nationalitésLa section du PCF organise une réunion sur lesétapes de migrations à Saint-Denis. Jean Bel-langer et Jean-Claude Cluzel présenteront lespériodes essentielles et les raisons historiquesdes différentes migrations. Vendredi 29 janvier,18 h 30, à la bourse du travail.

Débat climatAmaplaine organise un débat sur le change-ment climatique, samedi 6 février à 19 h. Ber-nard Boudet, ancien journaliste, membre duToxic Tour interviendra sur le thème « La COP21… Et après ? ». La soirée aura lieu au 232avenue Wilson, nouveau local de l’Amap.

FralibLa coopérative Andines accueille Scop Ti, société coopérative ouvrière des salariés de Fralib, pour commercialiser les thés et infusions bio 1336. Samedi 13 février,de 15 h à 19 h, au 5, rue de la Poterie. Programme complet au 01 48 20 48 60.

À noter cette semaine

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MÉTROPOLE ET TERRITOIRE2 N°1069DU 27JANVIER AU 2FÉVRIER 2016

Grand Paris. Aprèsdes années de débatset une série de réécritures, la nouvellestrate politico-administrative a vu le jour avec la nouvelleannée. La MGP, comment ça marche?

Elle est officiellement néepour la nouvelle année. Le 1er jan-vier 2016, la Métropole du GrandParis (MGP) a vu le jour et elle estle fruit de deux « parents » légaux :la loi de modernisation de l’ac-tion publique territoriale et d’af-firmation des métropoles (Mat-pam) adoptée en 2014 et celle surla nouvelle organisation territo-riale de la République (NOTRe)votée en 2015. Les gouverne-ments, de droite comme degauche, présentaient ce projetencore en gestation comme le re-mède choc qui permettrait d’al-léger l’assemblage politico-ad-ministratif et simplifierait sonfonctionnement. À l’arrivée, la

MGP ajoute au contraire unecouche supplémentaire aumille-feuille territorial tant dé-crié. Comment fonctionnera laMGP et quelles sont ses compé-tences ?

Le conseil métropolitain qui aété mis en place le 22 janvier auPalais d’Iéna est composé de 209élus tous issus des conseils muni-cipaux (la plupart des 131 com-munes ont 1 ou 2 élus, Paris en a62, Saint-Denis et Boulogne-Bil-lancourt 3). Il a élu président sanssurprise Patrick Ollier, candidatprésenté par le groupe Les Répu-blicains. Patrick Braouezec, pré-sident Front de gauche de PlaineCommune, est l’un des vingtvice-présidents.

La Métropole est un établisse-ment de coopération intercom-munale (EPCI) à statut particu-lier et à fiscalité propre. Le législa-teur a ainsi créé une double inter-communalité : la superstructureMGP et, en son sein, les établisse-ments publics territoriaux (EPT)au nombre de douze, dont PlaineCommune qui existait déjà et quiest maintenu à l’identique. La

Métropole regroupe Paris ettoutes les communes de la petitecouronne, mais aussi Argenteuilet les villes de la communautéd’agglomération Les portes del’Essonne, soit un total de 131communes.

Sept compétencesobligatoires

Qui va faire quoi dans ce nou-veau paysage ? Les Territoires, iciPlaine Commune, ont sept com-pétences obligatoires : l’assainis-sement et l’eau, la gestion des dé-chets ménagers, le plan climat-air-énergie, le PLU (ceux votés par lesvilles vont être transférés aux EPT),la politique de la ville, l’action so-ciale, les équipements culturels etsportifs lorsque ces trois dernierspoints sont d’intérêt territorial. Àces sept compétences gérées enpropre par les Territoires, ilconvient d’en ajouter trois qu’ilspartageront avec la MGP : l’amé-nagement, le développement éco-nomique et l’habitat.

S’agissant des compétencespropres et obligatoires de la Mé-

tropole, elles sont au nombre dequatre et lui seront transférées demanière progressive d’ici à 2018.Dès aujourd’hui, elle hérite du« développement et de l’aménage-ment économique, social et cultu-rel » ainsi que de « la mise en va-leur de l’environnement et de lapolitique du cadre de vie ». Au1er janvier 2017, l’aménagementde l’espace métropolitain et lapolitique locale de l’habitat se-ront sous sa coupe. Puis, elle héri-tera du plan climat-énergie etpourra aussi obtenir « une déléga-tion de compétences » en matière

de logement et de grands équipe-ments si l’État le décide.

Ce schéma traduit une mon-tée en puissance progressive de laMGP au fil des mois. « L’intérêtmétropolitain » est égalementparticulièrement important ence qui concerne les compétencesopérationnelles de la Métropole.Cette notion lui donnera ainsi lapossibilité d’imposer ses vuesconcernant « des actions qui parleur étendue, leur contenu, leurobjet stratégique… » seront ju-gées nécessaires. Cet intérêt mé-tropolitain devra toutefois être

déterminé par les deux tiers desconseillers de la Métropole.

Née dans la douleur, la MGPest l’assemblage de points de vueopposés devenus compromisaprès trois tentatives d’écritured’une loi. L’instance administra-tive ainsi sortie aux forceps aprèsune décennie de débats devra ra-pidement se trouver une exis-tence politique pour répondre àdes dossiers politiques d’am-pleur, dont celui des inégalitésentre les territoires est le plus em-blématique. �

Dominique Sanchez

Plaine Commune. Il a été réélu conforta-blement à la présidence de ce quidevient un Établisse-ment public territorialdu Grand Paris.

Pour la quatrièmefois, PatrickBraouezec a été réélu présidentde Plaine Commune mardi19janvier. Seul candidat en lice, lesuspense ne valait que par lenombre des voix qui lui feraientdéfaut. Et elles n’ont pas été lé-gion : quatre conseillers ont voténul, les 69 autres présents ont ac-

cordé leurs suffrages à celui quiavait succédé à Jacques Poulet enjanvier2005. Les élus de droite deSaint-Ouen, en désaccord avecPlaine Commune sur un dossierconcernant le logement socialaudonien, ont pratiqué la poli-tique de la chaise vide dans la belle et vaste salle qui abritedésormais les séances du conseildu territoire. Hormis ce boycott,la soirée d’installation de l’Éta-blissement public territorial de laMétropole du Grand Paris en lieuet place de la communauté d’ag-glomération a respecté le long cé-rémonial de succession des votespour élire les 16 vice-présidents

et les 13 conseillers délégués. Leslois sur le Grand Paris devaientdiminuer le nombre des élus,elles l’ont au contraire gonflé. Encette période où les indemnitéssont observées à la loupe, il estutile de préciser que malgré cetteinflation l’enveloppe globaleconsacrée à leurs émolumentsest en baisse significative (35 %environ).

Pour Plaine Commune, 80élus (dont 13 nouveaux) siègentdésormais, contre 72 aupara-vant. À Saint-Denis, ils sont 22 aulieu de 16 (1). Par contre, les troisvilles les moins peuplées (L’Île-Saint-Denis, Villetaneuse et Pier-

refitte) voient leur représenta-tion diminuer. « Un accord localleur permettait jusqu’alorsd’avoir plus de conseillers que leurpoids démographique pour leurgarantir une vraie place. Une ju-risprudence sur les intercommu-nalités en a décidé autrement et jele regrette », a expliqué PatrickBraouezec.

L’État d’urgence et les tas d’urgences

Dans leurs courtes interven-tions, les chefs des groupes poli-tiques (droite, PS, EELV, Front degauche) ont salué cette réélec-

tion et souhaité que perdure l’es-prit « coopérative de villes » et le« climat d’écoute » qui caractéri-sent la gouvernance de PlaineCommune. Un souhait partagépar M.Braouezec lors de son in-tervention : « la recherche duconsensus ne signifie pas l’aban-don de la défense de ses idées», a-t-il expliqué. Et dans ce registre, ilne s’est pas fait prier pour enfon-cer le clou des valeurs qu’il portedepuis des décennies : « envoyant une photo d’un tag sur unmur où il est écrit L’État d’urgencepour oublier les tas d’urgences, j’airéalisé à quel point nos quartierspopulaires risquaient d’être de

nouveau les grands perdants de ceclimat politique ». Avant de lais-ser le mot de la fin à Victor Hugo :«songez à l’éclairage des rues, soit ;mais songez aussi, songez surtoutà l’éclairage des esprits. » Ambi-tieux programme en périodeobscure.�

Dominique Sanchez

La petite couronne à l’ère Métropole

Patrick Braouezec fait consensus

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7 C’est en millions lenombre d’habitantsque compte la Métropole du GrandParis. Le chiffre en impose, mais il n’estrien à côté des 20 mil-lions de New York et encore moins des plusde 35 millions de Tokyoou même des 13 mil-lions de Buenos Aires.

209conseillers métropoli-tains vont siéger à la MGP. C’est ce conseilmétropolitain élu à la proportionnelle à la plus forte moyennequi constitue la gou-vernance. Chaquecommune a entre un et trois représentants,à l’exception de Parisqui en compte 62.

131communes composentla Métropole du GrandParis. Outre la capitale,les 123 villes de la petite couronne auxquelles il convientd’ajouter 6 communesde l’Essonne et 1 du Val-d’Oise.

12c’est le nombre de Territoires qui organi-sent la Métropole.Plaine Commune, ses 9 villes et ses plus de 400 000 habitants,est le territoire T6. Hormis Paris, ces Établissements publicsterritoriaux (EPT) ontentre 300 000et 700 000habitants.

80conseillers territoriauxsiégeront à Plaine Commune. La loi en aaccru le nombre. 22conseillers municipauxdionysiens, contre 16précédemment, sontdésormais appelés à délibérer au sein duconseil de territoire quia été installé le 19jan-vier (lire ci-dessous).

250000c’est le nombre de voyageurs attendus parjour dans la future gareSaint-Denis Pleyel quiconnectera les lignes14, 15, 16 et 17 du GrandParis Express. C’est l’architecte japonaisKengo Kuma qui a étéchoisi pour édifier cequi sera un pôle essen-tiel des transports.

(1) P.Braouezec (président) ; A. Chibane, D.Paillard, S.Peu, F. Soulas (vice-présidents) ; K. Abela, P.Vassallo (conseillers délégués) ; A. Assogba, E.Belin, S.Capanema, A. Delacroix, C.Duprey, B.Geyres,M.Lelièvre, M.Oderda, J.Pavilla,S.Privé, H.Rebiha, V.Romana, L.Rus-sier, E.Zemouri, C. Zidane (conseillers).

Didier Paillard, Patrick Braouezec et Corentin Duprey représenteront Saint-Denis à la Métropole.

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5ACTUALITÉS

N°1069DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

Ils sont six, Wilson, Sara, Hi-cham, Thanina, Kaïssa-Jade etHector, trois garçons et troisfilles. Ils constituent Dionysos,une association qui a pour butde produire des artistes dansdifférents lieux, et favoriserainsi échanges et liens entreDionysiens. Tous habitent outravaillent à Saint-Denis et ontfréquenté des établissementssecondaires de la ville. Le choixdu nom ne doit rien au hasard.Bien sûr, l’allusion à la ville et audieu (du vin, de la fête, du théâ-tre…) est évidente. Pour eux,Dionysos, c’est aussi le dieu er-rant, à leur image et à celle de laville. «La culture c’est ce qu’on a par-tagé, d’où qu’on vienne»annon-cent-t-ils pour définir ce qu’ilsse sont donnés comme mission.Ils ont choisi d’investir troispôles : musique, art du vivant(comédiens, magiciens…),beaux arts (photo, peinture…)avec un référent pour chacun detrois. Depuis le 21 novembre,date de leur première appari-tion (concert et expo photo auBasilic), ils enchaînent les initia-tives. Peinture à la Table ronde,et plusieurs soirées à nouveauau Basilic. Le rendez-vous de-

vrait se pérenniser en centre-ville, mais ils sont aussi présentsle jeudi à La 3ème Mi-temps,face du Stade de France. Pour l’heure et pour continuercette aventure, ils se verraientbien rejoints par des adhérentsqui, avec un apport en cotisa-tion et en énergie, leur permet-traient de continuer à animerles soirées dionysiennes. V.L.C

Dionysos

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26janvier.Mobilisation forte dans l’Éducation

Avec le gel (depuis 2010) du point d’indice, le climat sécuritaire etles récentes poursuites contre les syndicalistes (Air France, Goo-dyear), tout était réuni pour faire de la manifestation du mardi26janvier un rassemblement national concernant tous les secteursde la fonction publique. Mais au départ c’est la réforme du collège quia cristallisé le mécontentement. «On n’a pas de problème avec le tra-vail interdisciplinaire, on le pratique déjà», affirme une enseignantedu collège Dora-Maar. «Mais on ne peut pas faire ce travail si les heuresde concertation ne sont pas rémunérées. On ne peut pas réformer le collège sans donner des moyens aux collèges !Ce n’est pas une réformepédagogique, en vérité c’est une réforme d’austérité qu’on fait passer enculpabilisant les enseignants, et les établissements d’ici vont en pâtir.Les classes bi-langue, les langues anciennes, ce n’est pas remis enquestion à Paris, mais dans le 93, oui.» Les enseignants veulent établir un rapport de force pour obtenir au moins les moyens d’appliquer convenablement la réforme. Mardi matin, le taux de gré-viste atteignait 50% aux collèges Lurçat et Triolet, 68% à Fabien, 70% àDegeyter, 75% à Barbusse… À Saint-Denis, le mécontentement quantaux absences non remplacées a contribué à la forte mobilisation dupremier degré : 50% de grévistes au total, et 10 écoles fermées. Parentset enseignants ont manifesté à 11 h devant l’inspection où ils onttrouvé porte close (notre photo).S.B.

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La réussite scolaireen partage

Lycée Suger.D’an-ciens élèves ont lancéun réseau pour aiderles actuels à prendreconscience qu’il estpossible de faire debrillantes études ausortir d’un bahut debanlieue comme leleur.

La rencontre ressemble à unséminaire d’entreprise décon-tracté. À l’étage de la média-thèque Ulysse, David Chhean etAli Aliche font face à une dizained’élèves. Tous viennent du lycéeSuger situé de l’autre côté de larue. Ce samedi, ils ne sont pas ve-nus suivre un cours mais écouterdes anciens élèves parler de leursexpériences.

« On a eu la chance d’aller aubout de nos études supérieures.On aimerait la redonner aux au-tres » , explique David, qui,comme Ali, a eu son bac ES en2010. À plusieurs, ils ont fondél’association des anciens du ly-cée Suger. Ils veulent enclencherun réseau « de solidarité » pourvenir en aide à leurs cadets.

Tous les membres de l’asso-ciation font des études exem-plaires. David fait un master àl’école de commerce de Grenoble

classée dans le top 10 en France.Ali étudie dans la réputée Écolenationale de la statistique et del’administration économique.Yannis est apprenti dans un im-portant cabinet d’audit et deconseil. Myriam vient d’obtenirun master audiovisuel à l’Écolenormale supérieure de Cachan.

Réussite scolaire pourles «banlieusards»

David et Ali ont lancé ce ré-seau en août dernier mais l’idéeleur trottait dans la tête depuis unmoment et partait d’un constat :« Dans ma classe de 30 élèves enterminale, la moitié environ a euson bac. Quelques-uns ont conti-nué. Mais on doit être trois seule-ment à être allés jusqu’au bac +5. Ily un problème », explique David.Tous ont plus au moins galéréavant d’intégrer leur formation.« J’ai redoublé deux fois, en 1re aulycée, puis en 2e année à la fac »,sourit-il face aux lycéens. Mêmesi le lycée Suger a une conventionavec Sciences Po Paris, l’établis-sement a une moins bonne répu-tation que Paul-Éluard. Les an-ciens veulent leur montrer qu’entant que « banlieusards » venantdes mêmes quartiers qu’eux, laréussite scolaire est possiblemême si la route n’est pas toutetracée. Dans la pratique, l’asso-

ciation veut aider les plus jeunesà intégrer une école, trouver unstage, préparer des écrits ou desoraux.

L’atelier du jour concerne lescodes vestimentaires et la ma-nière de se présenter pour un en-tretien. « Il ne faut pas venir avecson maillot de foot », sourit Hi-cham en s’adressant à des élèvesqui le portent presque tous. Ladiscussion s’engage : plutôt jeansou costume pour les hommes,jupe ou pantalon pour lesfemmes ? «Il faut savoir s’adapter,explique Ali.Vous ne vous habillezpas de la même manière pour unposte de vendeur à la boutiqueNike ou pour une embauche ausiège social de la marque.»

Chaque membre associatifprend ensuite plusieurs élèves enpetit groupe pour des mises en si-tuation d’entretien. Ali montre àtrois jeunes comment il se pré-sente, leur donne quelquesconseils. Puis chacun s’essaye.Mohamed, en ES, stresse un peu.Il s’arrête. « Je parle trop vite, »souffle-t-il. Il recommence, parlede son parcours, de ses voyagesaux États-Unis. Ali prend desnotes. À la fin, il fait un point sur lafaçon de s’exprimer de chacun,sur des points à améliorer. «Je suiscontent que tu aies fait des pizzasaux États-Unis, mais tu ne m’aspas parlé de l’anglais !», lance-t-ilà Mohamed. Pour les prochainesrencontres, les anciens veulentmettre en place les mêmes ate-liers pratiques. Ils réfléchissentaussi à des tutorats. « On comptesur vous pour le bouche-à-oreille», leur lance David. La pageFacebook compte pour le mo-ment environ 250 adeptes. l

Aziz Oguz

«On a eu la chanced’aller au bout de nos études supérieures. On aimerait la redonneraux autres », explique David, qui aeu son bac ES en 2010.

Aziz

Ogu

z

David, à la médiathèque Ulysse devant des lycéens de Suger.

Facebook :https://www.facebook.com/adlsuger/

Dionysos, 19 rue de la Boulangerie ;Facebook : Association Dionysos ;mail : [email protected] Rocha Wilson, président etréférent pôle musical ; Tajine Hi-cham, vice-président et référent pôleart-vivant ; Smah Sara, secrétaire etréférente pôle beaux-arts ; MesbahKaïssa-Jade, trésorière ; MalandaMalaki Hector, trésorier adjoint ;Mesbah Thanina, chargée de com-munication.

« Quand j’étais Charles » au TGP, texte etmise en scène de Fabrice Melquiot (voir p.11) dimanche 7 février à 16 h ; inscriptions à partir du29 janvier au 01 49 33 68 34, participation 9€.

Faites vos jeux mercredi 3 février à 14 h 30 à

la Maison des seniors (6 rue des Boucheries) ; inscriptions au 01 49 33 68 34.

« Le Juge Fayard » un film d’Yves Boissetdans le cadre des Rendez-vous du cinéma l’Écran,vendredi 5 février à 14 h ; participation 4,50€ (règle-ment sur place, 4 passage de l’Aqueduc).

Visite des Grandes robes exposition à la basilique de Saint-Denis, visite guidée jeudi 18 février à 14 h 30 ; inscriptions à partir du 29 janvier, participation 10€.

Les rendez-vousdes retraités

CréationPlaine Commune promo-tion a décerné hier soir, àl’occasion de ses vœux, lesprix du Challenge de la créa-tion. Deux entreprises dio-nysiennes ont reçu ce tro-phée décerné chaque année.Il s’agit de l’Atelier du sau-mon, connu pour l’excel-lence de ses produits artisa-naux, représenté par CharlesPlut et situé rue de la Char-ronnerie et de A Point Un(A.1), agence de style spécia-lisée dans le domaine de lamaison, dirigée par Chris-tine Cloaguen et domiciliéerue des Ursulines.

Poste en dangerLe collectif des habitants duquartier Saussaie/Floréal/Courtille et environs s’in-quiète des «graves dysfonc-tionnements»de la Poste deleur quartier. Alors qu’ilssont plus de «8 000 usagersconcernés», il est prévu deréduire encore «le service enouvrant uniquementl’après-midi et seulementpour les opérations ban-caires», protestent-ils. Uneréunion se tiendra avec la di-rection de La Poste et la mu-nicipalité, vendredi 29jan-vier à 16 h, en mairie. Pour ensavoir plus, mail : [email protected]

PS et déchéanceLe PS local, comme le députéMathieu Hanotin, se pro-nonce contre une révisionconstitutionnelle qui instau-rerait la déchéance de natio-nalité pour les binationauxcoupables d’actes terro-ristes.«La section PS deSaint-Denis, considère cettemesure inefficace etcontraire au principe d’éga-lité républicaine de la Francedonnant le sentiment d’unecitoyenneté à deux vitesses.»

Charles-RouxEdmonde Charles-Roux, dé-cédée à Gardanne le 20jan-vier, est venue à Saint-Denisplusieurs fois pour partici-per à des initiatives liées à lalittérature. Le 17octobre2013, la femme de lettresétait avec Jack Ralite et Do-minique Blanc au TGP pourévoquer Louis Aragon dansle cadre d’un cycle consacréà son œuvre et à sa vie. Bienavant cela, le 17juin 1967,elle avait rencontré au foyerdu théâtre les lecteurs de sonroman Oublier Palerme,pour lequel elle avait obtenule prix Goncourt en 1966.

Panne Une panne del’éclairage public atouché plusieursquartiers, le 25 jan-vier. Suite à un pro-blème sur le réseaudu centre-ville, leprestataire est in-tervenu. Au mo-ment de réactiver ledisjoncteurconcerné, les 11autres ont sauté,plongeant la villedans le noir.

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La semaine du 27 janvier 20164

ACTUALITÉSN°1069DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

Diony’SelPour expliquer ce qu’est un réseau d’échangesans argent, l’association Diony’Sel tiendra sapermanence d’information, jeudi 4 février de18h à 20h, à la Maison de la vie associative,au 19, rue de la Boulangerie. Mail : [email protected] Blog : dionyssel.org

Femmes et discriminations« L’engagement des femmes face aux discri-minations », thème du débat organisé par laVille et Femmes du Franc-Moisin, avec NaciraGuénif, sociologue à Paris 8, Océane Rose Ma-rie, comédienne et animatrice radio, AdjeraLakheal, directrice de l’association organisa-

trice avec des femmes engagées dans le quar-tier, samedi 6 février à 14 h, médiathèqueUlysse, au 37, cours du Rû de Montfort. À cetteoccasion, sera présentée Le téléphone arabe ,exposition humoristique sur le racisme del’association Remembeur (à voir jusqu’au 12février).

À noter cette semaine

Internautes et lecteurs du Journal de Saint-Denis, réagissez aux articles sur www.lejsd.com

JSD 59 rue de la République, 93200 Saint-Denis ; Fax : 01 55 87 26 88 ;Mail : [email protected] Directeur de la publication Gilles Henique,[email protected] Directeur, directeur de la rédaction Dominique Sanchez : 01 77 35 73 12 ; [email protected] Rédactriceen chef adjointe, secrétaire de rédaction Patricia Da Silva Castro :01 77 35 73 11, [email protected] Maquettiste Véronique

Le Coustumer : 01 77 35 73 07, [email protected] Rédacteurs Benoît Lagarrigue :01 77 35 73 08 , l e j sd . b l @wanadoo . f r ; Ma r y l ène Len f an t : 01 77 35 73 06 ,[email protected] ; Sébastien Banse : 01 77 35 73 09, [email protected] ; Linda Maziz : maziz. l inda@gmail .com Photographe Yann Mambert : 01 77 35 73 10,[email protected] Pré-presse, édition, impression PSD Diffusion Établissement Petit,01 75 34 69 83 , pe t i t . d i s t r i b@gmai l . com Publ ic i té Mar t ine De Sax , 01 42 43 12 12 Tirage 51 000 ex. (sur papier recyclé). N° de commission paritaire en cours. Abonnement annuel70€ (chèque à l’ordre de Communiquer à Saint-Denis).

Bis repetita.Classes sansmaître comme à l’écoleHautes-Noëlles

On voit cette année sur les murs des écoles de la ville des affichesadressées aux parents d’élèves : « Le maître ou la maîtresse de votre enfant est absent(e) et n’est pas remplacé(e) ? Ce n’est pas normal ! Appelez l’inspection académique pour demander un remplaçant au01 42 43 21 37». Malheureusement, les absences se multiplient depuisla rentrée des vacances de Noël. C’est au tour de l’école Hautes-Noëlles, dans le quartier Cosmonautes, d’en faire l’expérience. « Uneclasse de petite section est restée deux semaines sans remplaçant.Les enfants ont été mélangés avec les grandes sections, ça fait du chahutdans les classes », témoigne une maman. « L’inspecteur nous avait ditl’an dernier que notre école serait une priorité. Il a tenu parole pour larentrée, mais maintenant ? », s’inquiète-t-elle. Lundi matin, les parents occupaient l’établissement (lire aussi p. 5).

« Des collègues en arrêt maladie ne sont pas remplacés », confirmeune enseignante. « On devait s’y attendre. C’est encore pire dans d’autres villes du 93»Elle ajoute : «En ce qui concerne le RASED on a fait160 interventions depuis le début de l’année sur la circonscription 2. Il y aautant d’élèves en difficulté en attente : il faudrait doubler les moyensd’intervention pour répondre aux besoins. On en est loin.»S.B.

Région.Paillard vante l’im-meuble Pop-Up à Pécresse

Le maire de Saint-Denis verrait bien le siège du conseil régionals’installer à la Plaine, place du Front populaire. Dans un courrier endate du 19 janvier adressé à Valérie Pécresse, la présidente fraîchement élue et désireuse de quitter le 7e arrondissement parisien, Didier Paillard vante Pop-up, « un projet de 30 000 m2 debureaux » développé par Icade qui se « situe au cœur d’un quartierd’entreprises ». Sur deux pages, M. Paillard fait la liste des avantagesà choisir Saint-Denis comme point de chute de délocalisation dusiège de la Région. Dont celui-ci n’est pas le moindre : « cet immeu-ble fait l’objet d’un permis de construire déjà accordé et réalisabledans un délai de 20 mois après signature d’un accord ». N’oubliantpas de mentionner la possibilité d’aménager l’endroit « selon lesbesoins des équipes » et l’accessibilité au « quartier des ministèresen 30 minutes de métro », il insiste sur la qualité architecturaleinnovante qui sera « une vitrine dans le domaine de l’immobiliervert ». La balle est désormais dans le camp de Mme Pécresse. D.Sz

Messe au roi mortLe jeudi 21 janvier, quelque 400 personnes ont assisté dans la basi-lique à la messe anniversaire de la mort de Louis XVI, décapité en1793 place de la Concorde. La basilique où sont inhumés les rois deFrance est l’un des principaux lieux de cette célébration. M. L.

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Sociologie.À Saint-Denis,où elle s’est installée,comme à l’université de Créteil où elle enseigne, lachercheuse lutte pour unepolitique éducative juste.

PORTRAITPar Sébastien BansePhoto Yann Mambert

On parle de l’école Confluence, où vasa fille depuis la rentrée : les bâtimentspréfabriqués, les inquiétudes des pa-rents. Elle répond comité de suivi, amé-nagements. « On essaie de resterconstructifs », sourit-elle doucement. Etle bidonville juste à côté de la cour de ré-cré, les fumées qui s’en échappent ? Elleévoque la rencontre organisée entre lesparents, les familles roms et les rive-rains, pour trouver de solutions ensem-ble : « Il y a des choses à bricoler. » Le tonest posé, le regard des yeux bleus se tientdroit. On y voit un soupçon de timidité,et une calme résolution à affronter lesproblèmes.

À Saint-Denis, Séverine est arrivée il ya six ans. « J’ai grandi dans un village de300 habitants à 15 km d’Évreux.» Adoles-cente, elle s’ennuie pas mal, lit beaucoup.Vient préparer le bac à Paris, au lycéeHenri-IV. Puis passe le Capes et va ensei-gner les Lettres à Bondy, au collège Ma-rie-Curie. «Paris, ça a été un premier choc,c’était un autre univers. Bondy, c’en étaitun autre encore. À l’époque, je lisais beau-coup de sociologie, je voulais comprendretout ça.» En 2005, elle reprend des études,fait un DEA de sciences sociales à l’ENS.« J’ai eu une allocation de la Région pourtravailler sur les questions de discrimina-tion à l’école. C’était un sujet encore trèspeu légitime à l’époque. J’ai commencépar faire une étude sur les pratiquesd’orientation en fin de collège en Seine-Saint-Denis », se rappelle-t-elle. « Fin fé-vrier 2016, je suis invitée à une conférencede consensus sur les discriminations sco-laires. Le sujet commence à être reconnu.»Sa thèse en poche, elle est recrutée àl’Université Paris Est-Créteil, où elle en-seigne la sociologie aux étudiants del’École Supérieure du Professorat et del’Éducation, les futurs enseignants del’académie de Créteil. « C’est intéressant,parce qu’il y a la question des représenta-tions, des stéréotypes. Beaucoup d’étu-diants ne se sentent pas autorisés à allervers ces métiers. On voit comment seconstruisent les normes, et comment met-tre à distance les catégories.»

Entre sa fille aînée qui court partout etla cadette qui fait ses dents, Séverine atrouvé le temps d’intégrer le conseil ci-

toyen du centre-ville. Elle est aussi impli-quée dans Science Pop’. « L’idée, c’est de sesaisir de questions dont on se sent un peudépossédés, et de retrouver des moyensd’agir. Il n’y a pas de fatalité, mais des choixpolitiques. On a vu avec le parc de La Cour-neuve qu’on peut retourner des situa-tions.» Ou encore avec les Bonnets d’Âne.

« Le coup médiatique, c’est efficace quandla grève n’est pas entendue. L’alliance desparents et des profs peut créer un rapportde force favorable. De toute façon il faut al-ler dans différentes directions. Maisquand on parle de ségrégation solaire, destratégies d’évitement», poursuit-elle, «cen’est pas la seule responsabilité des pa-rents, c’est la conséquence d’une politiqueéducative, du manque de moyens. Pareilquand on dit que les enseignants ne veu-lent pas venir, il faut parler de formation,de conditions de travail… Sur les 1 200stagiaires dans le 93, 200 sont en grandedifficulté, 50 en train de craquer. Trop decontraintes, pas assez de soutien… C’esttrop facile de rejeter la faute sur des indivi-dus ». Et plus difficile de construirequelque chose tous ensemble, mais telle-ment plus instructif. �

SÉVERINE CHAUVELL’éducation est un sport de combat

« Se saisir de questions dont onse sent un peu dépossédés, et retrouver desmoyens d’agir. »

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SPORTSN°1069DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

Tous les résultats sur www.lejsd.com

Football Le Sdusse main-tient !Mission accomplie pourles hommes de LacinaKaramoko ! Promu cettesaison en senior DSR, le Sdus a assuré sonmaintien en s’imposantface à l’AS Ararat-Issy (1-0) dimanche dernier à Issy-les-Moulineaux.Toujours dans la retenue,Lacina, le coach, épaulépar l’ancien pro NordineAïteur, préfère gravir leséchelons étape par étape,« match par match » etpourquoi pas rester entête de ce « bon wagon ».Saint-Denis reste premierde sa poule avec 39points devant l’équipe 3du PSG. M.Lo

avec 3m 71. Hermace Abouke (SEF)2e de la finale du 60m haiesen 9”46. Championnats régionaux dePicardie FFA en salle à No-gent-sur-Oise (60)Le 24 janvier, J.Leconte (CAM) 1er enfinale du 60men 7”28 et 3e du 200men 28”93. N.Ventura (CAF) 6e en fi-nale du 60men 8”40 et 2e du200men 28”41. E.MBengani (CAF) 2e du400men 66”60.

FootballSaint-Denis USSenior DSRSdus/As Ararat-Issy : 1-0.

HandballLa DionysiennePré-nationaleLa Dionysienne/Montfermeil : 27-28.

RugbySaint-Denis USFédérale 2Sdus/Arras RC : 26-31.Sdus B/Arras RC B : 32-10.

TennisSaint-Denis USEq. 4/Le Blanc-Mesnil : 1-2.

Tennis de tableSaint-Denis USPro damesNice/Sdus : 2-4.Pro B messieurs Sdus/Étival : 0-4. Championnat de France fé-mininNationale 2 : Sdus 2/Charleville-Mé-zières : 8-3.Pré-régionale :Sdus3/Argenteuil 1 : 14-16.Championnat de France mas-culinRégionale 1 messieurs :Sdus2/Combs Sénart 3 : 27-15.Régionale3 messieurs :Noisy-le-Grand3/Sdus 3 : 19-23.Départementale 1messieurs :Romainville 4/Sdus 4 :16-26. Villemomble 8/Sdus 5 : 18-24. Villemomble 7/Sdus 6 : 27-15.Aubervilliers 3/Sdus 7 : 19-23.

Tennis de table Double revers pour la reprise Saint-Denis US

La trêve hivernale n’a sem-ble-t-il pas fait que du bien auxeffectifs du Sdus. Euphoriqueen f in d’année dernière,l’équipe masculine a vu sa sériede sept succès s’achever di-manche dernier dans la salle deNice-Cavigal (défaite 4-2). Unrevers qui tombe au plus mau-vais moment alors que se profileun choc face au leader Roanne,le 2 février prochain à La Ra-

quette. Ironie du sort, c’est unancien joueur du Sdus qui agrandement contribué au suc-cès des Niçois : Ibrahima Diaw aen effet remporté ses deux ren-contres face à Mehdi Bouloussapuis Lubomir Jancarik, invaincuen Pro B depuis le mois de sep-tembre. Reprise manquée pourles féminines également, ba-layées par Étival (0-4) à La Ra-quette. Leur deuxième revers desuite à domicile et le plus lourdde la saison. C.R.

HandballLa Diony-sienne bat-tue d’un butPré-nationale

Il y a eu beaucoup de ratés ceweek-end au gymnase MauriceBaquet. « Trop », pour le coachde la Dionysienne, Krimo Ha-miche. Ses joueurs se sont incli-nés à domicile 28 à 27 face à uneéquipe de Montfermeil moinsspectaculaire. « Je ne comprendspas ce qu’il s’est passé. On étaitconcentré mais on n’a pas été as-sez réaliste », explique Krimo. Au

terme ce dernier match desphases aller, la Dionysienne ter-mine 4e : « Au vu de notre prépa-ration, c’est inespéré d’en être là,admet Krimo. On se console avecça. » Ce week-end, Saint-Denisreçoit Villeparisis, deuxième auclassement. M.Lo

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RugbySaint-Denisdéfait à ArrasFédérale 2. Le Sdusreste dans le carré de tête mais totalisetrois défaites de rang.

Énorme déception pour leSdus. Les hommes de RémiCampet ont subi un nouveaurevers ce week-end en s’incli-nant 31 à 26 à Arras. Les Arra-geois, qui risquent la reléga-tion, ont brillé en contre et ontsu exploiter les fail les de la défense dionysienne : 5 essaisinscrits dont un d’entrée de jeuet un dernier dans les ultimesm i n u t e s d u m a t c h . « No u ss o m m e s l a r g e m e n t p a s s é s à côté, nous avons fait tout cequ’il ne fallait pas faire, recon-naît, amer, Rémi Campet, l’en-t ra î n e u r d i o n y s i e n . Ar ra sjouait son maintien, ils avaientplus envie que nous. On s’estsans doute vu trop beau. Par

exemple, on prend un essai a s s e z v i t e p a r m a n q u e d econcentration. » C’est une dé-f a i t e q u i s o n n e c o m m e u navertissement pour les Diony-siens à qui la hargne, la comba-tivité et la rigueur ont manquéce week-end.

Si Rémi Campet est confiantsur les ressources mentales deses joueurs, il sait qu’il faudrarepenser la stratégie. « On vabientôt jouer les deux équipesqui sont derrière nous, on serafixé à ce moment-là. Ce week-end, il faut prendre 5 points etdonc le bonus offensif face à Ta-vaux-Damparis. » Saint-Denisreste dans le premier carré, sy-nonyme de qualification pourles phases finales, mais accuseune troisième défaite consécu-tive. Pour briser cette sérienoire i l faudra absolumenttriompher dimanche prochainface à Tavaux-Damparis, la lan-terne rouge. �M.Lo.

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6SPORTSN°1069DU 27 JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

Football américainLes Monarques triomphentMonarques 20Templiers 0Après deux mois depréparation, l’heurede la compétition a sonné pour les Monarques qui ontdébuté le champion-nat de Division 3 par une solide victoireface à l’équipe réserve des Templiersd’Élancourt, dimanche au stadeDelaune.

« Vous pouvez être fiers devous les gars, vous avez fait unvrai bon match ! Mais les Tem-pliers c’était la première marcheet l’escalier est encore long ! ». Lecoup de sifflet final vient de re-tentir et une trentaine dejoueurs vert et or sont agenouil-lés en cercle autour du nu-méro 9, celui de Thomas Génin,« linebacker » et président duclub depuis le début de saison.Pour leur premier match de

championnat, les Monarquesde Saint-Denis viennent de do-miner sans trembler l’équipe Bdes Templiers d’Élancourt. Si lesjoueurs ne se privent pas d’enta-mer une danse de la victoireavant d’entonner le chant du club, leur président et coéquipier est présent pour leurrappeler que le chemin vers lesplayoffs est encore long.

Après une préparation hi-vernale en demi-teinte (unedéfaite, un match nul et unevictoire) marquée par l’arrivéed’un nouveau coach, CyprienMonar, et l’adoption de nou-velles stratégies offensives, lescasques à fleur de lys ne de-vaient pas se manquer pourcette première journée. Face àun adversaire à qui les Diony-

siens ont passé 90 points endeux confrontations la saisondernière, l’objectif était decommencer en beauté.

Le début de match est àl’avantage des locaux qui pres-sent leurs adversaires et ne leurlaissent que peu d’espacespour tenter de gagner du ter-rain. Au bord de la pelouse, lesencouragements des rempla-çants prennent des a irs dechants guerr iers à chaquephase défensive : « Let’s go de-fense ! Let’s go defense ! Agressif !Agressif ! ».

Trois touchdowns à zéro

Bien regroupés, les Mo-narques profitent d’un « safety »(un joueur adverse sort des li-mites du terrain dans son en-but) pour prendre rapidementdeux points d’avance. Àquelques minutes de la pause,un touchdown inscrit par le run-ning-back Joseph Badiane offreun avantage plus confortable.Sûrs de leur jeu malgré quelquesmaladresses, les Vert et or mè-nent 8-0 à la mi-temps. « Nousavons fait beaucoup de fautes en

attaque, des retards de mise enjeu, c’est dommage car cela nousempêche de décoller au score,mais sinon on déroule bien »analyse Thomas Génin avant derentrer aux vestiaires.

Le second acte sera similaireau premier : enthousiastes, lesMonarques prennent d’assautles Templiers tout en restant vi-gilants en défense. Deux nou-veaux touchdowns signés Bou-bacar Barry et Anthony Luciani,l’un tout en vitesse et l’autre enforce, viendront sceller le sort dumatch. Les Fleurs de lys l’empor-tent largement (20-0) et lancentleur saison. « J’aurais souhaitéplus d’efficacité offensive mais ilfaut tenir compte du fait quel’équipe a dû intégrer de nou-velles tactiques en peu de temps,c’est donc normal que l’attaquene soit pas encore totalement ro-dée » rappelle Thomas Génin àl’issue de la rencontre. Une bellevictoire certes, mais des détails àpeaufiner pour continuer degravir ce long escalier. �

Corentin Rocher

Les Monarques, en vert, ont pressé leurs adversaires.

Cette saison plus que jamais, l’objectif des Monarques est clair :atteindre les playoffs. Ils devront pour cela terminer en tête de leurpoule ou décrocher une place de meilleur deuxième. Un défi accep-table mais périlleux selon Thomas Génin : « La concurrence est forte,les Pionniers de Tours sont clairement les cadors de la poule, ils vien-nent de D2 donc sont plus expérimentés. Les Chevaliers d’Orléans ar-rivent aussi de D2 et ont une très bonne équipe. Quant aux Strikers, cesera une découverte car on ne les a jamais affrontés, ils ont un statutd’outsiders comme nous ». Capables de rivaliser avec les meilleurs,comme face aux Molosses d’Asnières la saison passée, les Mo-narques ont leur carte à jouer à condition que toute l’équipe soit audiapason. « Quand on sort notre vrai football on peut emmerder pasmal de monde ! Là on en a marre de la 3e place, d’être ni bon ni mau-vais, cette année ce serait bien qu’on y arrive ! » C.R

Calendrier

AthlétismeSaint-Denis ÉmotionSamedi 30 janvier, championnatsd’Île-de-France FFA en salle cadets etjuniors à Eaubonne (95). Dimanche31 janvier, championnats d’Île-de-France FFA en salle cadets et juniors àEaubonne (95) et championnats ré-gionaux FFA de cross-country à Fon-tainebleau (77).

CyclotourismeSaint-Denis USTous les mercredis, sortie du tempslibre, RDV au parc des sports à8 h 30. Dimanche 31 janvier, sortiesclub, 65km et 40km. RDV à 8 h 30.Dimanche 31 janvier, à Orry-la-Ville(95). Rendez-vous au Parc dessports à 7 h 15.

FootballSaint-Denis USSenior DSRDimanche 31 janvier, à 15 h, Ada-mois Olympique/Sdus. Cosmos FC1re division 93Dimanche 31 janvier, à 15 h à De-laune, Cosmos FC/Espérance 19e.

HandballLa DionysiennePré-nationaleSamedi 30 janvier, à 20 h 30 à Ba-quet, La Dionysienne/VilleparisisUSM.

Randonnée pédestreLes Verts SentiersSamedi 30 janvier, Canal Saint-Denis 8km. RDV à 8 h 45, gare de Saint-De-nis pour un départ à pieds à 9 h.

RugbySaint-Denis USFédérale 2Dimanche 31 janvier, à 15 h 30,Sdus/Tavaux-Damparis.

Tennis de tableSaint-Denis USPro B DamesSamedi 30 janvier, N2 : Sdus/Châ-lons-en-Champagne. Dimanche31 janvier, championnat IDF indivi-duel vétéran. Mardi 2 février, Pro Bdames : Sdus/Paris 13. Pro B mes-sieurs : Sdus/Paris 13.

Résultats

AthlétismeSaint-Denis ÉmotionCompétition FFA en sallebenjamins et minimes à Aul-nay-sous-Bois (93)Le janvier, Triathlon en MIF, S.Guer-rier 1re avec 63 pts, A.Sénéchal 3e

avec 61 pts, M.Abelli 8e avec 42 pts etI. Slimani 12e avec 16 pts.Triathlonen BEF, C.Wanzekela Makanzu 2e

avec 80 pts. M.Stock 18e avec 44 pts,H.Ntonlolo 4e avec 74 pts, J.Mafouta8e avec 65 pts, M.Lemouchi 26e avec26 pts, A.Laupa 25e avec 31 pts,L.Bourgeois 19e avec 43 pts et A.Aghouilles 22e avec 40 pts. Triathlon, en MIM, E.Vaillant 3e avec53 pts et O. Ismaili 2e avec 60 pts. Tri-tahlon, en BEM, M.Mohamed 3e

avec 50 pts, A.Messaoudi 11e avec32 pts, A. Figuiere 13e avec 27 pts,S.Martins 8e avec 38 pts et K. De-laune 2e avec 59 pts. Championnats régionaux FFAen salle espoirs et seniors àEaubonne (95)Les 23 et 24 janvier, triple saut, enSEM, L.-G. Occin (SEM) 1er avec15m 85. A.Hilal (SEM) 2e de la finaledu 400men 51”54. A.Dembele(SEM) 2e de la finale du 400m en50”20. S.Berhaiem (SEM) 2e du sautà la percheavec 4m 75. L.Goth(ESM) 1er du 400men 52”92. C.Tie(ESF) 3e en finale D du 60men 8”23.W.Tie (CAF) 3e de la finale A seniorsen 7”74. S.Bikindou (SEF) 1re de la fi-nale D du 60men 7”99. O.Koussi(SEM) 2e duconcours du poidsavec15m 32. J.Boucaud (SEM) 2e en fi-nale du 60m haiesen 8”30. B. Faley-ras (ESM) 2e du concours du triplesautavec 14m 89. V.Roy (SEF) 2e du1 500m en 4’35”02. C.Lim (SEF) 1re

du concours du saut à la perche

ÉCLAIRAGE

De la concurrence pourles playoffs

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9N°1069 DU 27JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

CulturesÉluard/PicassoLe musée présente des œuvres illustrant la relation entre les deux artistes et leursliens avec les cercles artistiques et littérairesd’avant-garde.�Jusqu’au 30 juin. Leslundis, mercredis, vendredis de 10 h à17 h 30, le jeudi jusqu’à20 h, les samedis et dimanches de 14 h à18 h 30. Tarif : 5 et 3€.

Café du marché 1, passage de l’Aqueduc

Exposition En lien avec les Journéescinématographiques dionysiennes à l’Écran(voir p.10), Henri Bokiloprésente dix affiches quevous avez failli ne pasvoir…�Du 2 au 22 février, ver-nissage samedi 6 à 18 h.

Ligne 1312, place de la RésistanceTél. : 01 83 72 20 90

SpectacleJean-Claude Muaka présente sonOne man costaud, un specta-cle d’humour musclé écritet mis en scène par lui-même.�Samedi 30 janvier à 20 h. Tarif : 12€.

Gaumont8 rue du Mondial-1998. Tarif plein10,40€ (adulte) ; Tarifs réduits* :4€ (– 14 ans) ; 8,60 € (étudiants, ly-céens, collégiens) ; 8,80€ (+ de 60ans) ; + 2€ pour les séances en 3D et+ 1€ pour l’achat des lunettes 3D.Tarif Imagine R du lundi au jeudi :6,50€, Imagine R du vendredi au di-manche : 7,50€. Matin avant 12 h :7,40€. Carte 39,50€(5 places vala-ble tous les jours partout en Francependant 3 mois ; maximum 3 placespar séance). Info : 0892 696696 code#193/ 0,34€/mn. * Sur présentation d’un justificatif.

Alvin et leschipmunks – àfond la caisseVF, 1 h 32, en avant-premièredim : 10 h 30, 16 h.

La tour 2contrôle infernaleVF, 1 h 29, en avant-premièrejeu : 21 h.

LegendVF, 2 h 11, Int. – 12 ansmer, jeu, ven, sam, lun,mar : 13 h 30, 16 h 10,18 h 45, 21 h 25 ; dim :13 h 10, 18 h 35,21 h 20.

La 5ème vagueVF, 1 h 53TLJ : 13 h 25 (sauf dim),15 h 40 (sauf dim), 17 h 25(sauf dim), 19 h 15, 22 h 10+dim : 10 h 30, 12 h 55,15 h 20, 17 h.

The boyVF, 1 h 37, Int. -12 ansTLJ : 13 h 25 (sauf dim),15 h 25 (sauf dim), 18 h(sauf dim), 20 h 05,22 h 25 + dim : 10 h 30,12 h 30, 14 h 50,17 h 45.

AranmanaiVOST, 2 h 20, Int. – 12ansven, sam, lun, mar :13 h 25, 16 h 10, 19 h,21 h 45 ; dim : 10 h 35,13 h 25, 16 h 10, 19 h,21 h 45.

Le convoiVF, 1 h 38, Int. – 12 ansmer, sam : 14 h 05,16 h 15, 18 h 30, 19 h 30,22 h ; jeu, ven, lun, :14 h 05, 16 h 15, 18 h 30,19 h 50, 22 h ; dim :10 h 30, 12 h 35, 14 h 40,16 h 45, 18 h 55,22 h 05 ; mar : 14 h 05,16 h 15, 18 h 30, 19 h 50.

AirliftVOST, 2 h 10mer, jeu, ven, sam, lun,mar : 13 h 25 16 h 05,19 h 05, 21 h 45 ; dim :10 h 30, 13 h 15,15 h 50, 17 h 55,20 h 30.

Creed – l’héritage deRocky BalboaVF, 2 h 13TLJ : 13 h 45, 16 h 30,19 h 45 (sauf dim),21 h 40 + dim : 10 h 30,19 h 35.

60 Adada60, rue Gabriel-Péri

Spectacle etexpositionPour clôturer l’exposition de dessins,gravures, peintures, collages, photos,poèmes et autres fantas-magories de Tristan Felix,Enfantômes !, spectaclede Gove de Crustace,clowne de Tristan Felix. �Dimanche 31 janvier à16 h exposition ouvertetous les jours de 15 h à19 h jusqu’au 31 janvier.

Office de tourisme1, rue de la République Tél. : 01 55 870 870

ExpositionL’office de tourisme présente une expositionde photographies sur lethème du street art intitulée Graff it is 93 ? –L’art résiste à Saint-Denis. Les photos réalisées sur le territoirede Plaine commune sont signées Willy Vainqueuret l’association Graff’Art. �Jusqu’au 1er mars. Entrée libre.

AtelierEn collaboration avec Artefact 93, l’office detourisme propose un atelier de géographie

poétique avec déambulation autour dela basilique, suivie de laconception d’un planpoétique du quartier àpartir de calligrammes.�Samedi 30 janvier à15 h. Tarif : 20€ (maté-riel fourni). Réservationdemandée.

Théâtre de la Belle étoile14, rue Saint-JustTél. : 01 49 98 39 20

ThéâtreLes Jolie Môme accueil-lent la compagnie Le Pasde l’Oiseau et leur spectacle La Coopéra-tive, suivi d’un débat surl’économie solidaire.�Jeudi 4 février à 19 h.Entrée libre.

Médiathèquedu centre-ville4, place de la Légiond’honneurTél. : 01 49 33 92 40

MusiqueLa médiathèque proposeson brunch musicalmensuel.�Samedi 30 janvier à10 h 30.

MédiathèqueAladin2, rue Henri BarbusseTél. : 01 71 86 34 40

SpectacleLa compagnie Arzaparprésente son spectaclede clowns Graine de clou, écrit et mis enscène par Juliet Coren-Tissot.�Mercredi 3 février à 15 h. Entrée libre.

Flamenco art et mémoireAtelier sévillaneL’association Flamencoart et mémoire proposeun atelier de perfection-nement en danses sévillanes samedi 30 janvier à la maison de la jeunesse (12, placede la Résistance). �Renseignements et inscriptions à [email protected]

RadioDiffusionLa prochaine émission deRadio Déclic, (sur 106.3 FMet sur www.associationde-clic.org) sera consacrée àLeila Boumedjane et OumarDiaw qui parleront de leursrôles dans la pièce Neufmois de bonheur enfinpresque. Avec les chro-niques de Mehdi, Trane,Meryem, Georges et Kevin.�Vendredi 29 janvier de18 h à 19 h.

Mots et regardsAtelier mangaL’association Mots et re-gards propose un nouvelatelier manga pour lesados animé par un dessi-nateur le samedi de 11 hà 13 h salle Choisel (16,rue de Strasbourg). �Renseignements etinscriptions au09 72 43 50 38 ou à [email protected]

Afrique cadence NimbaStageL’association Afrique cadence Nimba proposeun stage de danse et musique africaines pouradultes et enfants les 30et 31 janvier au gymnasede l’école Daniel Sorano(3/5, bd Félix Faure). �Renseignements etinscriptions au06 75 50 28 24.

StainsConcertL’espace Paul-Éluard(place Marcel-Pointet)accueille Les Fatals Pi-cards avec, en premièrepartie l’humoriste Wally.�Vendredi 29 janvier à20 h. Tarifs : 12, 8 et 4€.Réservations au01 49 71 82 18 ou à [email protected]

La semaine du 27 janvier au 2 février 2016

Les 8 salopardsVF, 2 h 47, Int – 12 ansmer, sam : 20 h 45 ; jeu,ven, lun, mar : 13 h 25,16 h 35, 20 h 45 ; dim :18 h 50, 21 h.

Star Wars : leréveil de laforceVF, 2 h 16TLJ : 13 h 35(sauf dim),16 h 20, 19 h 05,21 h 50 + dim : 10 h 30,13 h 25.

Le voyaged’ArloVF, 1 h 34mer, sam : 13 h 25,15 h 30, 17 h 30 ; dim :10 h 30, 12 h 30,14 h 30, 16 h 45.

Babysiting 2VF, 1 h 32mer : 13 h 50, 15 h 55,17 h 55, 20 h 05,22 h 15 ; jeu : 13 h 50,15 h 55, 17 h 55.

L’ÉcranPlace du Caquet. Répondeur-programme : 01 49 33 66 77. Site :www.lecranstdenis.org Tarifs : 7€,6€(réduit), 4, 50€(abonnés), 4€(–14 ans), 3,50€ (films « f »).

Porco rosso de Hayao Miyazaki, Japon, 1995, 1 h 33, VF, animation, à partir de 8 ansmer : 14 h (f) ; sam : 17 h(f) ; dim : 14 h 45 (f).

Saint-Denis Jazz clubTGP

Encore un très grand du jazz français au programme du Jazzclub de février. Médéric Collignon, cornettiste, trompettiste,joueur de bugle, mais aussi chanteur, scatteur et beat boxerva revisiter, à sa sauce, des bandes originales de films deLalo Schifrin, David Shire ou Quincy Jones avec son groupe leJus de Bocse, composé d’Yvan Robillard (fender Rhodes), Phi-lippe Gleizes (batterie) et Emmanuel Harang (basse). En pre-mière partie, La Compagnie du soir présente un extrait de sonfutur spectacle Le Cri des silences avec Rabah Medhaoui(voix) et Arnaud Dumond (guitare). B.L.�Lundi 1er février à 20 h 30 au TGP (59, boulevard Jules-Guesde), salle Mehmet-Ulusoy. Tarifs : abonnement au Saint-Denis Jazz club : 6 €, puis tarif unique pour les concerts :8 €. Carnet de 5 places non nominatives valable toute la sai-son : 40 €. Réservations au 01 48 13 70 00.

D.R.

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CarolLe film de la semaine

Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employéed’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’unecliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’unmariage malheureux. À l’étincelle de la première rencontresuccède rapidement un sentiment plus profond. Les deuxfemmes se retrouvent bientôt prises au piège entre lesconventions et leur attirance mutuelle.On ne s’est jamais remis du sublime Loin du Paradis, brillanthommage à Douglas Sirk. Le flamboyant Carol prend placedans la même lignée, poursuivant l’exploration de la conditiondes femmes dans l’Amérique bien pensante d’après-guerre. Àl’instar de Patricia Highsmith ou de Tennessee Williams, angestutélaires du film, le réalisateur Todd Haynes organise, d’aprèsle roman de Patricia Highsmith, un espace social parfaitementlisse pour mieux en déchirer la trame dans le scandale d’unamour interdit, magnifique. Comme un cri strident au milieud’un concerto pour piano. Un pur éblouissement ! C.H.

Agenda

Cinéma

BasiliqueSaint-Denis1, rue de la Légion d’honneur Tél. : 01 49 21 14 87

Les Grandesrobes royalesde Lamyne M.L’artiste styliste LamyneM. expose ses grandesrobes créées en lien avecles gisants de la nécropole. Une œuvremagnifique, qui fait échoau monument et à la villede Saint-Denis, où il vit ettravaille.�Jusqu’au 10 juin, de10 h à 17 h 15, dimanchede 12 h à 17 h 15. Tarifs :8,50 et 6,50€ (gratuitpour les moins de 18 anset les 1ers dimanches dumois).

Musée d’art et d’histoire22 bis, rue Gabriel-PériTél. : 01 42 43 05 10

Exposition de bois gravésToujours en lien avec lescommémorations de laGrande Guerre, le muséepropose une expositionde 16 images sur boisgravés réalisées par André Deslignèreslorsqu’il était au front.�Jusqu’au 30 juin.

Les 8 Salopards de Quentin Tarantino,États-Unis, 2015, 2 h 47,VOSTmer : 18 h ; ven : 14 h 15,20 h 15 ; sam : 14 h, 20 h 45 ;dim : 16 h 45 ; lun :14 h 15, 20 h 15.

Carol de Todd Haynes, États-Unis, 1 h 58, VOST

mer : 15 h 45, 18 h 30,21 h ; ven : 12 h, 16 h 30,18 h ; sam : 14 h 15, 18 h 45,21 h ; dim : 16 h 30 ; lun :16 h, 18 h, 20 h 30.

Je vous souhaite d’être follement aiméede Ounie Lecomte,France, 2015, 1 h 40

mer : 14 h 15, 20 h 45 ;ven : 12 h, 18 h 45,20 h 45 ; sam : 19 h ;dim : 14 h 30 ; lun : 14 h.

La Chambre interdite de Guy Maddin et EvanJohnson, Canada, 2015,1 h 59, VOSTmer : 16 h 15 ; ven : 14 h ;sam : 16 h 45 ; dim :18 h 45 ; lun : 18 h 15.

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CULTURESN°1069DU 27JANVIER AU 2 FÉVRIER 2016

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TGP. Richard Brunelmet en scène, du 29 janvier au 20 février, « RobertoZucco » de Bernard-Marie Koltès avec Pio Marmaï dans le rôle titre.

Roberto Zucco est la dernièrepièce qu’a écrite Bernard-MarieKoltès en 1988, peu avant sa mort.À partir du fait divers qui l’a ins-piré, celui du tueur en série Ro-berto Succo, l’auteur dramatiqueraconte en de courtes scènes leparcours sans issue d’un hommeambivalent, à la fois attachant et

repoussant. « Cette pièce pose laquestion du monstre et du rapportà la société, qui est souvent au cen-tre de mon travail»,remarque Ri-chard Brunel, qui la met en scèneau TGP du 29janvier au 20février.Celui-ci n’est pas un inconnu àSaint-Denis : on avait vu avecplaisir deux de ses mises en scènedans le passé :La Tragédie du ven-geur, de Cyril Tourneur, en 2003 etGaspard, de Peter Handke, en2006. Il revient donc avec cettepièce magnifique, écrite dans lestyle si particulier de Koltès mê-lant poésie et réalisme, folie etpragmatisme. « Zucco est un per-sonnage qui déraille, dont la vio-lence ricoche sur le monde et le fas-cine en même temps. C’est en cela

qu’il est, selon le mot de Koltès lui-même, exemplaire » dit RichardBrunel. Dans une scénographiequ’il a voulue à la fois simple et si-gnifiante, au sein d’un décors àmultiples niveaux, il racontecette histoire d’un couple impro-bable de deux errances, Zucco etLa Gamine, tentant de se libérerde leurs familles, puis de leurquartier, puis du monde.

Un orchestre de solistes

« Ce qui est difficile avec cettelangue est de ne rien anticiper. Ilfaut sans cesse jouer au présent etsuivre les mouvements de pen-sées qui vont et viennent. Il y a là

quelque chose de très fragmentéque nous avons voulu travaillerdans une dimension collective,chorale. Cela s’apparente à unorchestre de solistes» poursuit-il.Parmi ces solistes, Pio Marmaïinterprète Roberto Zucco. L’ac-teur, devenu célèbre à travers denombreux films comme Le Pre-mier jour de ta vie, de Rémi Be-zançon (2008), D’Amour et d’eaufraîche, d’Isabelle Czajka (2010),ou encore Toute première fois, de

Maxime Govare et Noémie Sa-glio (2015), revient au théâtregrâce à Richard Brunel. « Nousnous connaissons depuis long-temps » confie le metteur enscène. « Il me disait vouloir reve-nir au théâtre avec moi mais ilfallait trouver un rôle pour lui. Àmes yeux, il est une évidence pourcelui de Zucco. Il possède à la foisla fragilité et la force du person-nage, sa lucidité, son humour etson rapport à l’enfance.» Créé en

novembre 2015 au CDN la Co-médie de Valence, dont RichardBrunel est le directeur, RobertoZucco s’annonce comme l’undes spectacles majeurs de la sai-son du TGP.�

Benoît Lagarrigue

Théâtre Zucco, attachant et repoussant

Roberto Zucco, du 29janvier au 20février au TGP (59, bd Jules-Guesde), salle Roger-Blin, du lundi ausamedi à 20 h, dimanche à 15 h 30, re-lâche le mardi. Durée : 1 h 40. Tarifs : de6 à 23€. Réservations : 01 48 13 70 00 ;www.theatregerardphilipe.com

Pio Marmaï est Roberto Zucco.

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Quand j’étais Charles, du 29 jan-vier au 14 février au TGP (59, boule-vard Jules-Guesde), salle Jean-Ma-rie Serreau, du lundi au samedi à20 h 30, dimanche à 16 h, relâche lemardi. Durée : 1 h 25. Tarifs : de 6 à23€. Réservations : 01 48 13 70 00 ;www.theatregerardphilipe.com

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ThéâtreLe karaoké et Aznavourpour s’entêter à aimerTGP. « Quand j’étaisCharles », pièce écriteet mise en scène parFabrice Melquiot raconte l’histoire d’un fan d’Aznavouret roi du karaoké enmal d’amour.

Dans une petite ville du Mor-van, Charles est le roi du karaokéde l’Attitude Club. Il y vénère unautre Charles, Aznavour, dont ilinterprète les plus grands titresavec la même intensité qu’il met àvivre une rupture amoureuse.Vendeur de machines agricolesdans le civil, il devient ici le maîtrede lui-même. Mais ce soir-là, dé-laissé par Maryse, sa femme qu’ilaime depuis des années, tout vabasculer. Voilà la trame de Quandj’étais Charles, pièce écrite et miseen scène par Fabrice Melquiot,présentée au TGP du 29janvier au14 février. « Pour Charles, cettescène de karaoké est un lieu d’éva-sion en même temps que son terri-toire. C’est un homme qui refuse leconflit et la fin de son histoired’amour. C’est quelque chose quim’intéresse et qu’on voit peu authéâtre » annonce l’auteur. Fa-brice Melquiot évoque aussi biensûr Aznavour, « dont les chansonsracontent magnifiquement deshistoires et parlent souvent d’un

entêtement à aimer », et d’une ré-gion qu’il aime, ce Morvan àl’écart des grands axes, « un terri-toire abandonné dont on ne parlepas au théâtre » constate-t-il. Laforme qu’il a choisie, le mono-logue, lui a été imposée par le per-sonnage, dit-il. « Outre le désir deme concentrer sur celui-ci, le mo-nologue permet d’aller vers la poé-sie, l’écriture d’un poème drama-tique. Mais il y a aussi une foule depersonnages. La solitude deCharles est hantée par les autres,tout comme l’acteur, Vincent Ga-ranger, seul en scène a besoin desspectateurs » prévient FabriceMelquiot qui a conçu l’espace descène comme une sorte de mau-solée de cette histoire d’amour quis’éteint. Quand j’étais Charles, quifut créé en 2014 et a rencontré unbeau succès lors du festival offd’Avignon de cette même année, abeaucoup tourné depuis, notam-ment dans des lieux pas force-ment dédié au théâtre. Dans l’in-time écrin de la petite salle Jean-Marie Serreau, ce karaoké mélan-colique devrait trouver son aise. �

Benoît Lagarrigue

Vincent Garanger dans Quand j’étais Charles.

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Vassilissa, sa poupée et l’ogresse Baba Yaga Et moi alors ?

au TGP

C’est un spectacle de danse pour touspublics à partir de 4 ans que propose la prochaine séance d’Et moi alors ? pour lejeune public. Vassilissa,conçu par Frédérike Ungeret Jérôme Ferron, de laCompagnie étant donné,s’inspire d’un conte populaire russe. Vassilissaest une petite fille dont lamère ne lui a laissé qu’unepoupée avant de mourir. Elle va vivre un voyage initiatique au cours duquelelle va rencontrer l’ogresseBaba Yaga et réaliser l’impossible pour gagner sa liberté, avec l’aide de sa poupée ange gardien. Sur une musique tirée des Tableaux d’une exposition de Moussorgski, ce spectacle parle du chemin de la vie et de ses différentes étapespour grandir. B.L.�Mercredi 3 février à 15 h et samedi 6 à 16 h au TGP (59, boulevardJules-Guesde), salle Mehmet Ulusoy. Durée : 30’. À partir de 4 ans. Tarifs Et moi alors ? : adultes 7 €, enfants de moins de 12 ans : 5 €, carte famille Et moi alors ? : 6 places, 30 € (parents et enfants). Tél. : 01 48 13 70 00.

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N°1069DU 27JANVIER AU 2FÉVRIER 201610CULTURES

Journées cinématographiquesCensure, un sale motdans l’air du tempsL’Écran. Le rendez-vous thématique etannuel du cinémad’art et essai, du 3 au9 février, fait la partbelle à des cinéastesvictimes d’atteintes àleur liberté.

Après la révolution en 2013,l’utopie en 2014, la place desfemmes en 2015, c’est la censurequi est interrogée cette annéepar les Journées cinématogra-phiques dionysiennes, les 16esdunom, du 3 au 9 février à l’Ecran.« Ce thème s’est imposé à nousaprès les assassinats du 7 janvier2015 à Charlie Hebdo, ce journalqui fut trop souvent en butte à dif-férentes formes de censure, etaprès la disparition de René Vau-tier, quelques jours plus tôt, le4 janvier. Lui aussi a, toute sa viede cinéaste, été confronté à la cen-sure », indique Boris Spire, le di-recteur de l’Écran. « À cela s’ajou-tent de nombreuses entorses ré-centes à la liberté d’expression,depuis l’annulation du visa d’ex-ploitation de La Vie d’Adèle, deKechiche, aux actions de catho-liques intégristes contre diffé-rentes œuvres artistiques ou à lasuppression d’affiches dans l’es-

pace public », ajoute OlivierPierre, chargé de la programma-tion de ces journées. À partir dece thème, tous deux ont vouluétudier différents aspects de lacensure dans l’histoire du ci-néma : politique, économique,morale, autocensure.

Vautier, l’Iran et l’Est

Parmi les 86 films au pro-gramme de la semaine, Censuresproposera trois moments quis’annoncent particulièrementforts. D’abord, donc, l’hommageà René Vautier, conçu avec Tan-gui Perron, historien et chargé dupatrimoine audiovisuel à l’asso-ciation Périphérie. « Vautier estsouvent venu à l’Écran. C’est unempêcheur de tourner en rond,un profond humaniste qui fait uncinéma de la révolte », souligne

Boris Spire. Pas moins de sixséances lui seront consacrées,samedi 6 et dimanche 7 févrieravec la projection de plusieurs deses réalisations (Afrique 50, Ma-rée noire, colère rouge, diversfilms réunis sous la bannière destrois A : anticolonialisme, anti-impérialisme, antiracisme) ainsique des films qui lui sont consa-crés, comme sa rencontre avecJean-Luc Godard en 2002, filméepar Lionel Soukaz.

Autre focus important, celuiporté sur le cinéma iranien.«Malgré le joug de la censure, le ci-néma iranien contemporain estétonnamment vivant et inventifau niveau de son expression artis-tique » souligne Olivier Pierre.Plusieurs réalisateurs serontprésents, comme Bahman Gho-badi avec ses Chats persans (sa-medi 5 à 18 h 30), Sepideh Farsi,auteure deRed Rose (dimanche7

à 18 h), ainsi qu’une table rondesur le cinéma iranien et la cen-sure avec ces deux réalisateurs etleur collègue Mehran Tamadon,après la projection de Ceci n’estpas un film, de Jafar Panahi. En-fin, le cinéma soviétique et despays de l’est sera également étu-dié avec la présence du grand ci-néaste géorgien Otar Iosseliani,qui viendra présenter deux deses films, Il était une fois un merlechanteur, son deuxième long-métrage, et Chantrapas, réaliséen 2010 (vendredi 5 à 20 h 15 et22 h 15).

Bien d’autres visages de lacensure seront aussi dévoilés du-rant cette semaine, depuis lemaccarthysme à Hollywoodjusqu’aux cinémas de diffé-rentes régions du monde (Ma-ghreb, Chine, pays de l’Est, Ja-pon…), la pornographie... À no-ter également la leçon de cinémad’Yves Boisset, l’un des cinéastesles plus victimes de la censure enFrance. Il sera là vendredi 5 de14 h à 17 h, avec la projection deLe Juge Fayard, dit le Sheriff .Après Agnès Varda en 2015, cetterencontre promet d’être toutaussi passionnante. �

Benoît Lagarrigue

Chantrapas, d’Otar Iosseliani, sera projeté vendredi 5 février en sa présence.

Six séances consa-crées à René Vautier .« Un empêcheur de tourner en rond, un profond humanistequi fait un cinéma dela révolte » dit BorisSpire le directeur del’Écran.

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«Zéro deconduite»Ouverture

La soirée d’ouverturede ces 16es Journées cinémato-graphiques dionysiennesconsacrées du 3 au 9 février authème de la censure se déroule-ront mardi 2 février à 20 h avectrois films au programme. Toutd’abord, Les Ajoncs, de RenéVautier (1970), court métragequi suit un immigré algérientraversant la Bretagne à la re-cherche d’un travail. Suivra J’aihuit ans, autre film court deYann Le Masson et Olga Baïdar-Poliakoff (1961) réalisé sur uneidée de Vautier, réalisé à partirde dessins d’enfants algériensréfugiés en Tunisie dans la cli-nique du Dr Franz Fanon. Cefilm, tourné clandestinementpendant la Guerre d’Algérie, futinterdit et saisi pas moins dedix-sept fois jusqu’en… 1973 !Enfin, le célébrissime Zéro de

conduite (notre photo), de JeanVigo, tourné en 1933, complè-tera cette séance. Ce moyen-métrage de 41 minutes racontela vie dans un collège de pro-vince avec chahuts, punitions,études, récréations et révoltes.Ce film fut à l’époque interditpar la commission de censurepour «dénigrement de l’instruc-tion publique ». Luce Vigo, lafille de Jean Vigo, et MoïraChappedelaine-Vautier, la fillede René Vautier participeront àcette soirée. B.L.

Caricaturistes en pays arabes Syrie

C’est quasiment une habi-tuée qui viendra présenterson f i lm, jeudi 4 févr ier à20 h 45. La cinéaste syrienneHala Alabdalla était déjà ve-nue en 2012, dans le cadre derévolutions, puis en 2014 lorsdu panorama des cinémas duMaghreb et du Moyen Orient.Elle revient donc avec son do-cumentaire Comme si nousattrapions un cobra, réalisé

entre 2010 et 2012 et consacréaux caricaturistes confrontésà la censure dans les paysarabes, notamment enÉgypte et en Syrie. C’est unétat des l ieux de la l ibertéd’expression, incarnée ici parle dessin de presse. « J’ai fait cefilm en hommage à Ali Farzat,dessinateur syrien dont lepouvoir a brisé les mains enaoût 2011 » nous avait-elleconfiés lors de sa dernière ve-nue à Saint-Denis. B.L.

D.R.

D.

R.

«El Wattan» en directDocumentaire et rencontre

Mercredi 3 février à 19 h, en partenariat avec le Panorama descinémas du Maghreb et du Moyen Orient, Censures présenteContre-pouvoirs, de Malek Bensmaïl, film tourné au sein de larédaction du quotidien indépendant El Watan. Une rencontresuivra la projection, avec le réalisateur, Omar Belhouchet,journaliste à El Watan, et l’écrivain Mustapha Benfodil, quisera à 19 h à Folies d’encre pour une signature. B.L.

D.R.

Séancesur réservation uniquementà [email protected]

Porgramme complet de Censures à l’Écran ou surwww.dionysiennes.org

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