n° 281, octobre 2010

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www.observateurocde.org N° 281 Octobre 2010 L’art de la réforme Entretien : Felipe Kast Le défi de l’obésité L’essor du tourisme médical Urgence maladies rares Cellules de synthèse Stress tests bancaires Remédier aux coûts de santé

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L'Observateur de l'OCDE n° 281, octobre 2010, spécial santé

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Page 1: n° 281, octobre 2010

www.observateurocde.orgN° 281 Octobre 2010

L’art de la réformeEntretien : Felipe Kast

Le défi de l’obésitéL’essor du tourisme médical

Urgence maladies raresCellules de synthèse

Stress tests bancaires

Remédier aux coûts de santé

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Notre force : nos équipesAu cœur de toutes nos actions : le patient.Au CHUM, 16 201 personnes mettent tout en œuvre pour donner des soins de la plus grande qualité. Des bénévoles jusqu’aux plus grands chirurgiens spécialistes, c’est toute une communauté qui se mobilise et travaille en interdisciplinarité avec un seul objectif en tête : offrir ce qu’il y a de mieux aux patients.

Soigner, collaborer, enseignerL’union fait la force. Au CHUM, près de 800 médecins, 2260 infirmières et 1500 pro-fessionnels de la santé travaillent en synergie, poussant au maximum leur expertise pour le plus grand bénéfice du patient. Comme centre hospitalier universitaire, le CHUM a entre autres pour mandat de former la relève médicale. Chaque année, nos 5000 étudiants et stagiaires apprennent l’importance du partage d’idées et d’informations, véritable force motrice de notre organisation et gage de la qualité des soins.

Prévenir aujourd’hui pour vivre mieux demain : un travail d’équipeLa promotion de la santé est au cœur de la mission du CHUM. Nous croyons à une approche intégrée de la santé physique et psychologique, qui se vit à la fois au sein de nos équipes et auprès des patients. Nous nous employons à faire du CHUM un milieu de vie sain, en favorisant notamment le transport actif, les bonnes habitudes alimentaires ainsi que l’arrêt tabagique.

Un centre de recherche de calibre international au service des patientsLes travaux des 110 équipes du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) sont étroitement liés à la mission clinique du centre hospitalier. Parce que le CHUM offre des soins spécialisés et ultraspécialisés, et parce qu’il est centre désigné dans 14 spécialités, les chercheurs ont accès à un volume suffisant de patients atteints d’une même maladie pour former des cohortes, les amenant à faire des découvertes qui contribuent à l’avancement des connaissances. La frontière entre recherchepure et appliquée est souvent mince; grâce aux liens étroits unissant chercheurs et cliniciens, les patients du CHUM ont accès aux derniers protocoles de traitement.

Le CHUM du futur : l’avenir existe déjàAvec ses équipes exceptionnelles et ses équipe-ments de pointe, le CHUM est déjà un acteur majeur du monde de la santé. Le nouveau CHUM, dont la toute première phase de construction a débuté au printemps 2010 avec le lancement des travaux du nouveau Centre de recherche, viendra consolider ce rôle de leader. La proximité entre le CRCHUM et le centre hospitalier lui-même contribuera à améliorer les soins aux patients. Échanges, idées, découvertes : jamais autant d’équipes de recherche n’auront été si près des patients. Et au-delà de l’espace physique, c’est la force de nos équipes qui propulsera le CHUM dans son futur.

Entre l’expertise et la technologie :le patient

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Page 3: n° 281, octobre 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 1

En couverture Remédier aux coûts de santéPhoto : Design Factory/L’Observateur de l’OCDE

POINTS DE VUE2 L’histoire en marche ; L’innovation à tout prix ? ;

L’égalité pour le Millénaire ; Le Panorama des statistiques sur iPhone

ÉDITORIAL3 La santé et la valeur de la prévention Angel Gurría

EN BREF4-5 Ralentissement en vue ? ; Économie ; Verbatim ;

Dépêches ; Travaux anti-corruption primés ; Lancement d’iLibrary ; Israël rejoint l’OCDE ; Le Secrétaire général reconduit ; Best of…

DOSSIER SANTÉ7 Les défis de santé après la crise Anne-Grete Strøm-Erichsen, Ministre de la Santé de

Norvège et Présidente de la réunion des Ministres de la Santé des pays de l’OCDE de 2010

8 Remédier aux coûts de santé Mark Pearson10 Lutter contre l’obésité Franco Sassi12 L’essor du tourisme médical David Morgan14 Mondialiser les soins de santé Dean Baker, Co-directeur, Center for Economic and

Policy Research (CEPR), Washington DC16 La biologie synthétique : un enjeu de santé

publique Robert Wells18 Les maladies rares : une priorité invisible Yann Le Cam et Paloma Tejada, Organisation

européenne pour les maladies rares (EURORDIS)20 Santé et technologies de l’information : aller de

l’avant Nicole Denjoy, Secrétaire générale du COCIR21 TI à la rescousse22 Les personnels, maillons forts des systèmes de

santé Roland Schneider, TUAC

SECTION PUBLICITAIRE24 Spécial secteur de la santé au Portugal

GOUVERNANCE30 Comment réformer et être réélu ? Aart de Geus32 Chili : relever les défis sociaux Interview avec Felipe Kast, Ministre du Plan du Chili 33 Des stress tests peu stressants

ÉDUCATION34 Qu’importe la qualité si les facs s’agrandissent Yojana Sharma, University World News

OCDE.ORG36 Des politiques meilleures pour une vie meilleure ! Observations d’Angel Gurría à l’occasion du

renouvellement de son mandat en tant que Secrétaire général de l’OCDE

Discours récents d’Angel Gurría37 L’OCDE encourage l’entrepreneuriat féminin ;

Nouveaux ambassadeurs38 Calendrier ; Frankie.org

LIVRES39 De la crise à la reprise ; Maintenir le commerce

vert face à la crise40 Nouvelles publications sur OECD iLibrary44 Des chaînes de valeur à double tranchant BON DE COMMANDE

BANQUE DE DONNÉES45 Développement et parité ; En quête d’emploi ? Restez étudiant !46 Indicateurs économiques48 Manne touristique ; Moins de suicides

N° 281 Octobre 2010

L’art de réformer, page 30

Les maladies rares : une priorité invisible, page 18

Les éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal75775 Paris cedex 16, [email protected]é en français et en anglais par l’OCDE

RÉDACTEUR EN CHEF : Rory J. ClarkeRÉDACTEUR : Ricardo TejadaJOURNALISTES : Brian Keeley, Patrick LoveRÉDACTEUR ADJOINT : Loïc VerdierASSISTANTES : Alison Benney, Tatiana Novikova, Marie-Capucine Berthier

MISE EN PAGE : Design Factory, IrlandeILLUSTRATIONS : André Faber, David Rooney, StikRECHERCHE PHOTOGRAPHIQUE : Rory ClarkeLOGISTIQUE : Jochen PichtRESPONSABLE PUBLICITÉ : François Barnaud

Les demandes de reproduction ou de traduction totales ou partielles des articles de L’Observateur de l’OCDE doivent être adressées au chef des éditions de l’OCDE, 2 rue André-Pascal, 75775 Paris, cedex 16, France.

Les articles signés expriment l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle de l’OCDE.

Les articles reproduits ou traduits doivent être accompagnés de la mention « Reproduit (ou traduit) de L’Observateur de l’OCDE » et de la date du numéro. Les articles signés ne peuvent être reproduits ou traduits qu’avec leur signature. Deux exemplaires significatifs doivent être envoyés au rédacteur en chef. Toute correspondance doit être adressée au rédacteur en chef. La rédaction n’est pas tenue de rendre les manuscrits non sollicités.

www.observateurocde.org© OCDE 2010

Abonnement 2010 :€69 – US$90 – £47 – ¥9 700ISSN 0304-3390Tél. : +33 (0) 1 45 24 80 66Fax : +33 (0) 1 45 24 82 [email protected]

Créé en 1962, le magazine de l’Organisation de coopération et de développement économiques

SOMMAIRE

Lutter contre l’obésité, page 10

Page 4: n° 281, octobre 2010

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Points de vue

Votre avis nous intéresse. Écrivez-nous à [email protected] ou publiez vos commentaires sur www.observateurocde.org et www.oecdinsights.org

L’Histoire en marcheL’OCDE fête son 50ème anniversaire sur fond de crise économique mondiale : voilà une coïncidence qui pourrait se révéler une chance. Après tout, une perspective historique aide à mieux comprendre le présent et à mieux préparer le futur. La période est aussi celle d’autres anniversaires d’importance historique, qu’il serait bon d’observer de près car ils sont riches d’enseignements. L’Allemagne, par exemple, vient de commémorer le 20ème

anniversaire de sa réunification. La réunion des anciennes Allemagne de l’Ouest et de l’Est peu après la chute du mur de Berlin a marqué la fin de l’opposition entre l’idéologie de la planification centrale et celle des marchés. En outre, la réunification s’accompagna de mouvements de fond dans l’ancien bloc de l’Est et au-delà, libérant des centaines de millions de gens dans le monde.

Mais combien de gens savent que cet anniversaire coïncide aussi avec le dernier paiement des réparations dues par l’Allemagne aux vainqueurs de la Première guerre mondiale ?

Nous nous préparons à célébrer 50 ans de coopération au sein de l’OCDE, organisation née d’une initiative politique des plus larges et des plus progressistes, visant à soutenir le développement politique et économique de l’Europe après la Second guerre mondiale. Tel est l’esprit que les fondateurs de l’organisation, comme le président John F. Kennedy, voulaient voir porter par l’OCDE, pour le bien de l’économie mondiale.

Loin des « ennemis éternels » que certains craignaient, il existe désormais une coopération et une intégration politiques et économiques sans précédent. Mais notre tâche n’est pas finie.

Face à la crise actuelle, et alors que le G20 entre dans sa troisième année en tant que nouveau mode de gouvernance mondiale, la principale leçon à tirer de ces perspectives historiques, outre la faculté sans limite des hommes

à travailler ensemble pour bâtir un avenir meilleur, est la patience et la persévérance considérables qu’une telle entreprise nécessite.

Rolf Alter, OCDE

L’innovation à tout prix ?Les grandes entreprises sont considérées comme innovantes parce que « ce n’est pas pour rien qu’elles en sont arrivées là, pas vrai ? », mais cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont toujours des innovatrices de premier plan.

Depuis quelque temps, nous partons du principe que l’innovation est une bonne chose car « il est bon d’innover », or, il ne s’agit pas seulement de savoir si une innovation est dangereuse ou inoffensive, mais aussi de l’argent et des efforts investis dans l’innovation sous prétexte que « c’est ce qu’il faut faire » ou que « c’est ce que tout le monde fait », sans aucun but précis ni cible stratégique…

LJ

L’égalité pour le MillénaireDe nombreuses promesses ont été faites ces derniers jours à propos des droits des femmes au sommet des objectifs du Millénaire pour le développement qui s’est tenu à New York. L’OCDE est idéalement placée pour suivre ces engagements politiques afin d’assurer que nos pays membres se montrent à la hauteur de leurs engagements. Cette surveillance passera par le suivi de leurs programmes de développement, ainsi que par l’analyse et la publication de leurs investissements en matière d’aide, en particulier pour la mise en place de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Patti O’Neill

Le Panorama des statistiques de l’OCDE sur iPhoneJe crois que je suis amoureux de l’application iPhone de l’OCDE http://twitpic.com/2z99bd

Cabrowns

Les immigrés face à la crise

Le travail à temps partiel

Quels impôts payez-vous vraiment ?

Perspectives économiques

Retrouver

la confiance

N° 280 Juillet 2010www.observateurocde.org

Votre fenêtre sur l’OCDEUn magazine primé* pour vous tenir informé des grands défis politiques, économiques et sociaux actuels. Le magazine L’Observateur de l’OCDE présente une analyse détaillée, fiable et régulièrement mise à jour des principaux sujets de l’actualité économique et sociale internationale. Il constitue ainsi un excellent outil d’information pour les représentants du monde des affaires, les ONG, les universitaires et les journalistes qui souhaitent se tenir informés des débats menés par les décideurs politiques.

• Analyses d’experts sur des questions internationales

• Listes des réunions, ouvrages, rapports, documents de travail, etc.

• Dossiers spéciaux

• Indicateurs économiques, sociaux, environnementaux et scientifiques

• Liens, références et bibliographies

• Descriptions des nouvelles publications de l’OCDE, calendrier, etc.

L’OCDE en chiffres, un recueil de données statistiques d’une valeur de 20 €, est offert à tout nouvel abonné. Abonnez-vous à L’Observateur de l’OCDE sur www.ocdelibrairie.org (€69, $90, £47, ¥9 700) ou sur www.observateurocde.org/abonnement.html (tarif spécial d’abonnement sur deux ans).

*Recommandé par le jury au Prix 2002 de l’« Association of Learned and Professional Society Publishers », Royaume-Uni.

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 3

ÉDITORIAL

La santé et la valeur de la prévention

Dans le climat d’austérité que connaissent la plupart des pays de l’OCDE, les citoyens sont soucieux, à juste titre, que les coupes budgétaires portent le moins possible atteinte aux services dont ils dépendent. Le secteur de la santé est emblématique de ce dilemme.

Au cours des 50 dernières années, les pays de l’OCDE ont fait des progrès remarquables en matière de santé. L’espérance de vie, par exemple, a augmenté de 10 ans depuis 1960. Un nouveau-né peut aujourd’hui espérer atteindre 80 printemps sans coup férir. Mais vivre plus longtemps a un prix. L’avenir du financement des retraites a déjà été amplement débattu. Les enjeux de santé ne sont pas moins importants.

Si la crise ne doit pas mettre à mal les progrès accomplis à la sueur de nos fronts ni conduire à sous-estimer l’importance d’offrir au plus grand nombre des soins de qualité, elle nous donne l’occasion d’optimiser nos dépenses de santé.

Avant la crise, les dépenses de santé par habitant augmentaient deux à trois fois plus vite que les autres secteurs. Ces 10 dernières années, elles ont augmenté de 50 % en termes réels dans la zone OCDE. Dans sept pays de l’OCDE, elles représentent plus de 10 % de l’économie.

Les systèmes de santé, de la gestion des hôpitaux au remboursement des soins, occupent une part importante des budgets publics et des budgets des ménages. Cette part va inévitablement s’accroître, car en toute logique la demande de soins, et de soins de meilleure qualité, va augmenter.Quels domaines d’action les responsables politiques doivent-ils privilégier pour mettre en place des systèmes de santé moins coûteux et plus efficaces face aux enjeux actuels et à venir ?

C’est l’une des questions fondamentales qui ont été discutées à notre réunion ministérielle sur la santé les 7 et 8 octobre. Tout comme les médecins consultent leurs pairs lorsqu’ils sont confrontés à un problème, les responsables politiques peuvent apprendre les uns des autres.

Il ressort clairement de nos travaux que l’argent consacré à la santé peut l’être à meilleur escient, même si la maîtrise des facteurs qui augmentent les coûts est aujourd’hui un enjeu clé. Ces facteurs comprennent notamment les besoins et les traitements liés au vieillissement, ainsi que les coûteuses technologies pharmaceutiques et de diagnostic. Certains phénomènes récents, comme l’obésité, occasionnent des coûts de santé supplémentaires. Enfin, un certain assainissement de la structure et de l’organisation des systèmes de santé s’impose sans doute.

Certaines actions, comme l’encouragement à recourir aux médicaments génériques, moins coûteux, ou l’amélioration de l’accès aux soins de base et

en ambulatoire pour réduire l’engorgement des hôpitaux, peuvent être relativement simples à mener.

D’autres mesures, de la réforme des structures de coût à la réorganisation du management en passant par l’amélioration de l’usage des technologies de l’information, peuvent être plus complexes. Certaines stratégies s’imposent sans doute pour améliorer la cohérence et le partage des connaissances au sein de structures souvent fragmentées. Cela permettrait de réduire les temps d’attente, d’éviter les doublons et de réduire les risques pour les patients.

Cependant, sur au moins deux fronts, une action résolue aurait des résultats quasiment garantis. Tout d’abord, la qualité pourrait être améliorée : de meilleurs services conduisent à réduire la durée des soins et à améliorer l’ensemble des conditions sanitaires. Il s’agirait de privilégier la qualité sur la quantité, en ajustant par exemple les modalités de rémunération des hôpitaux, des médecins et du personnel infirmier. Améliorer la qualité est aussi un gage d’économies, en évitant les interventions inutiles, sans parler des erreurs médicales. Selon l’Institute of Medicine des États-Unis, celles-ci feraient plus de victimes que les accidents de la circulation.*

En second lieu, il faut améliorer la prévention. L’obésité est symptomatique à cet égard. En 1980, une personne sur dix était obèse dans la zone OCDE. Aujourd’hui, dans la moitié des pays membres, une personne sur deux est obèse ou en surpoids. Certains pays en développement sont aussi confrontés à ce problème, qui ne fait qu’accentuer les nombreux défis sanitaires auxquels ils sont confrontés. L’obésité accélère la progression de maladies chroniques au traitement coûteux, qu’il s’agisse de cardiopathies, d’accidents vasculaires cérébraux, du diabète ou encore de certains cancers. De fait, l’obésité réduit l’espérance de vie tout autant que le tabac.

Certes, les nouvelles technologies et les nouveaux médicaments peuvent se révéler utiles contre ce phénomène, mais ils sont coûteux et ne permettent pas de traiter le problème à la racine. Contre certaines causes majeures, comme un régime alimentaire déséquilibré ou le manque d’exercice, la prévention est le seul remède véritablement efficace. Il est urgent d’agir. Cela rappelle quelque peu la crise économique, dont nous continuons de payer le prix parce que nous n’avons pas été capables, collectivement, d’en identifier et d’en traiter les causes. Le problème de l’obésité est un signal d’alarme que nous ne pouvons ignorer.

Enfin et surtout, les décideurs doivent s’efforcer d’éviter de réduire les dépenses consacrées à la prévention. Les programmes de prévention ne donnent peut-être de résultats qu’au bout de plusieurs années, mais, comme les campagnes anti-tabac, ils ont un bon rapport coût-efficacité et ont de larges effets positifs en favorisant des modes de vie plus sains.

Bien que la crise économique soumette les responsables politiques à des pressions considérables, préserver et améliorer les soins de santé est vital pour la croissance à long terme. En opérant des choix judicieux, nous pouvons obtenir mieux tout en dépensant moins. Une thérapie qu’Hippocrate, comme tout citoyen, approuverait certainement sans réserve.

*Kohn, L. et M. Donaldson (2000), To Err is Human: Building a Safer Health System, Institute of Medicine.

www.observateurocde.org/angelgurria et www.oecd.org/secretairegeneral

Améliorer les systèmes de santé est vital pour la croissance à long terme

Angel Gurría,

Secrétaire général de l’OCDE

Page 6: n° 281, octobre 2010

4

Ralentissement en vue ?Les derniers indicateurs composites de l’OCDE signalent un possible ralentissement de l’activité. Les indicateurs ont chuté de 0,1 % en août, marquant le quatrième mois consécutif de croissance négative ou très faible. Ces indicateurs, qui incluent des données comme les carnets de commande, les permis de construire et les taux d’intérêt à long terme, permettent d’anticiper des tendances et des changements d’activité environ six mois à l’avance. Actuellement, les indicateurs avancés suggèrent une baisse d’activité future au Canada, en France, en Italie et au Royaume-Uni. Surtout, ils indiquent une baisse d’activité dans les pays émergents, notamment en Chine, en Inde et au Brésil. Ils indiquent également un plafond d’activité aux États-Unis. À l’inverse, les données suggèrent que l’expansion de l’activité en Allemagne, au Japon et en Russie devrait continuer.

du commerce extérieur, alors qu’au Japon, la croissance de 0,4 % du PIB reflète la hausse de l’excédent commercial.

Les prix à la consommation ont augmenté de 1,6 % dans la zone OCDE entre août 2009 et août 2010, soit le même taux d’inflation qu’en juillet. La croissance des prix de l’énergie a ralenti en août par rapport à juillet, passant de 6,2 % à 4,8 %. Sans compter l’alimentation et l’énergie, le taux d’inflation annuel est resté stable, à 1,2 % entre août 2009 et août 2010.

Le chômage dans la zone OCDE a légèrement baissé, passant de 8,6 % de juillet à 8,5 % en août, retrouvant ainsi le niveau enregistré en août 2009. Le chômage paraît désormais stable dans tous les pays de l’OCDE.

ÉconomieLe PIB de la zone OCDE a augmenté de 0,9 % en volume au cours du second trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent, une progression plus importante que les 0,7 % prévus. La formation brute de capital fixe, qui a augmenté pour la première fois depuis début 2008, a été le principal moteur de l’augmentation du PIB, la plus rapide depuis le premier trimestre 2000.

L’augmentation de la demande intérieure a été en partie compensée négativement par une baisse des exportations nettes, qui a réduit la croissance du PIB de 0,2 points de pourcentage.

La forte croissance de l’Allemagne (2,2 %) a été favorisée par la hausse de l’investissement et des exportations nettes, à hauteur de 0,8 points de pourcentage chacune. Au Royaume-Uni, la croissance de 1,2 % du PIB provient en partie de la consommation privée et des stocks. En Italie, le commerce extérieur a ajouté 0,6 points de pourcentage à la croissance globale de 0,5 % du PIB, compensant ainsi la faible demande intérieure. En France, la hausse de 0,7 % du PIB par rapport au trimestre précédent est entièrement due à la reconstitution des stocks.

Le ralentissement de la reprise aux États-Unis et au Canada est dû aux contributions négatives

La Ministre indonésienne de la Santé, Endang Rahayu Sedyaningsih, à la réunion ministérielle de l’OCDE sur la santé, le 7 octobre 2010. Voir le dossier commençant page 7

VerbatimFemmes dirigeantes« Le fait que j’aie pu obtenir de

nommer trois femmes sur cinq

directeurs, dans mon administration,

est important. Il a fallu convaincre,

surtout les hommes ! Qu’à qualité

égale, il fallait une femme. »

Christine Lagarde, Ministre française

de l’Économie, Le Monde,

14 octobre 2010

Pronostic optimiste« Je crois que la crise de la dette qui

touchait l’Espagne et la zone euro en

général est derrière nous. »

José Luis Rodríguez Zapatero,

Premier ministre espagnol, cité dans

le Wall Street Journal du

22 septembre 2010

Tous mondialistes ?« Les délocalisations sont aussi le fait

des consommateurs, qui n’acceptent

pas de payer leurs achats 30 % plus

cher s’ils sont fabriqués en France. »

Xavier Fontanet, PDG d’Essilor,

cité dans Le nouvel Observateur du

28 octobre-23 novembre 2010

Indicateurs avancés pour l’OCDE et la Chine

Source : OCDE

2006 2007 2008 2009 2010

110

105

100

95

90

85

OCDE Chine

En bref

Page 7: n° 281, octobre 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 5

DépêchesLes taxes environnementales peuvent-elles stimuler l’innovation ? Une étude récente de l’OCDE examine cette question. De nombreux gouvernements ont mis en place des taxes sur l’énergie, la pollution aérienne et aquatique et les déchets. Toutefois, l’étude montre qu’elles pourraient être utilisées à bien meilleur escient pour décourager les activités polluantes et stimuler les technologies « vertes » innovantes. « La fiscalité écologique a un fort impact sur le comportement des consommateurs et des entreprises, souligne le rapport. Les gouvernements devraient en particulier envoyer un signal fort et afficher leur intention de maintenir durablement les taux d’imposition et le prix du carbone à des niveaux élevés. » Voir www.oecd.org/env/taxes/innovation Près d’1,2 milliards de personnes risquent de ne plus avoir accès à l’électricité d’ici 2035, selon l’Économiste en chef de l’AIE, Fatih Birol, interviewé au sommet de l’ONU sur les objectifs du Millénaire pour le développement. Des interventions rapides et à grande échelle s’imposent pour étendre l’accès à l’électricité. Actuellement, on estime à 1,4 milliards le nombre de personnes dépourvues d’accès à l’électricité à travers le monde.

Dans l’industrie minière, les efforts pour mettre fin au commerce des minéraux dits de conflit ont progressé en septembre, lorsque 11 pays africains ont adopté un système de l’OCDE pour responsabiliser les approvisionnements en minerai brut. L’exploitation illégale des ressources naturelles – diamants, or, étain – dans certains pays africains fragiles attise les conflits dans la région depuis plus de dix ans. Les acteurs publics et privés s’accordent à dire que le système de réponse rapide de l’OCDE devrait s’inscrire dans une optique plus générale d’amélioration de la transparence et de la responsabilité dans le secteur minier d’Afrique centrale. D’autre part, les ministres de l’industrie minière présents à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ont décidé de transmettre les conseils de l’OCDE aux chefs d’État qui participeront à un sommet régional en République Démocratique du Congo le mois prochain.

Les Philippines ont rejoint la liste des juridictions qui « ont substantiellement mis en œuvre la norme fiscale internationale ». Après avoir ratifié de nouvelles lois plus tôt dans l’année, les Philippines ont pris des mesures pour mettre en œuvre ces nouveaux critères. Le rapport d’étape publié dans le cadre du sommet du G20 de Londres a été mis à jour

Travaux anti-corruption primés La Society of Corporate Compliance and Ethics (SCCE) a décerné son Prix international de la conformité à l’OCDE et à son Groupe de travail sur la corruption. Le secrétaire général Angel Gurría, qui a fait de la lutte contre la fraude et la corruption l’un des piliers essentiels des objectifs stratégiques de l’OCDE, a remercié la SCCE pour cette récompense. « La Convention contre la corruption, a-t-il souligné, est la pierre angulaire de la stratégie de l’OCDE contre la corruption, qui vise à s’y attaquer tant du côté de la demande que de l’offre. Ce prix prestigieux accordé à l’OCDE et à son Groupe de travail sur la corruption nous encourage à poursuivre cet effort important. » Le prix honore les personnes et les organisations qui ont contribué à établir des normes éthiques respectueuses des codes internationaux de conduite des entreprises. Voir www.oecd.org/daf/anticorruption

Lancement d’iLibraryOECD iLibrary est née. Cette nouvelle plateforme de données statistiques, de livres, de périodiques et de documents de travail remplace SourceOCDE. Elle est conçue pour permettre aux utilisateurs de trouver et de citer des tableaux individuels et des bases de données aussi facilement que des articles ou des chapitres. Son outil de citation pour les bases de données et les tableaux est unique en son genre. OECD iLibrary contient toutes les publications et les données de l’OCDE et de ses organisations affiliées, comme l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et le Forum international des transports (FIT). Cela représente quelque 390 bases de données complètes, 2 500 documents de travail, 5 500 livres, 14 000 tableaux et graphiques, 21 000 chapitres et articles, y compris ceux de L’Observateur de l’OCDE prochainement.

Le Secrétaire général reconduitLes pays membres de l’OCDE ont nommé Angel Gurría pour un second mandat de cinq ans. L’ambassadeur du Portugal auprès de l’OCDE, Eduardo Ferro Rodrigues, doyen du Conseil de l’OCDE, a déclaré que cette décision unanime reflétait la « grande estime » que les pays membres ont pour le « leadership énergique » de M. Gurría et leur confiance en sa capacité de diriger l’organisation durant cinq années qui s’annoncent difficiles. Voir les remarques de M. Gurría pp. 36-37.

Israël rejoint l’OCDELe 7 septembre 2010, Israël est devenu le 33ème pays membre de l’OCDE en déposant son instrument d’adhésion à la Convention relative à l’OCDE. Israël a été invité par les pays de l’OCDE à entamer des négociations en vue d’une adhésion en mai 2007. C’est le troisième nouveau membre à rejoindre l’Organisation cette année, après le Chili en mai et la Slovénie en juin. Voir www.oecd.org/adhesion

Best of...« C’est aux pays excédentaires comme aux pays déficitaires qu’il appartient de prendre des mesures pour empêcher que les déséquilibres ne prennent une grande ampleur ou un caractère persistant. (…) On ne saurait demander aux pays dont la balance est excédentaire en raison de leur forte compétitivité de relever délibérément le niveau de leurs prix. En pratique, il est vrai, ces pays ne peuvent pas s’isoler totalement (…) »

« Pour atténuer les difficultés de balance des paiements », L’Observateur de l’OCDE n° 25, décembre 1966

EN BREF

pour refléter cette évolution. Voir www.oecd.org/dataoecd/50/0/43606256.pdf

Vingt-huit juridictions de la région Asie-Pacifique ont accepté les recommandations sur la lutte contre la corruption nationale et internationale. Les recommandations sont faites dans la Thematic Review on Criminalisation of Bribery. Voir www.oecd.org/corruption. Voir la salle de presse sur www.oecd.org/media-fr

Page 8: n° 281, octobre 2010

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 7

Au lendemain de la crise financière, les gouvernements doivent à la fois répondre aux pressions à court terme qui s’exercent sur les budgets de la santé et remplir leurs obligations à long terme, afin de fournir au public des services de santé de plus en plus performants. Trouver le juste équilibre entre ces deux exigences n’est pas chose facile.

La crise financière pourrait accentuer les inégalités sociales en matière de santé entre nos pays et au sein de chacun d’entre eux. Pour éviter les inégalités, il faut intégrer la dimension santé à toutes les politiques.

Ces défis sont à l’ordre du jour de la réunion ministérielle de l’OCDE à Paris, en octobre 2010. Celle-ci devrait être riche d’enseignements pour tous les ministres de la santé. Quant à la crise économique, sans doute nous offre-t-elle l’occasion de repenser nos priorités en matière de santé.

En tant que ministre de la Santé, je suis confrontée à plusieurs défis. La Norvège et les autres pays de l’OCDE sont très intégrés à l’économie mondiale. Les défis sont donc communs à de nombreux pays. La

transition démographique, avec l’accroissement du nombre des personnes âgées, est un enjeu majeur. Dans certains pays, la proportion de personnes de plus de 80 ans devrait doubler d’ici 2040. L’allongement de la durée de la vie est une grande réussite pour nos systèmes de santé. Mais une population vieillissante nécessitera d’autant plus de services de santé et de soins. En outre, nous sommes confrontés à la difficulté de financer des coûts croissants avec une proportion plus faible d’actifs.

Dans le même temps, la charge de la maladie évolue dans la plupart des pays de l’OCDE. Le nombre de patients souffrant de maladies chroniques comme le diabète augmente rapidement. Davantage de gens souffrent de problèmes mentaux. L’obésité progresse. Ce sont autant de défis pour nos systèmes de santé.

Un défi majeur consiste à organiser les systèmes de santé de façon à maximiser la santé tout en optimisant la dépense. Si un maximum de ressources sont dépensées à un stade précoce, on peut concentrer davantage les efforts sur la prévention, comme celle concernant le diabète, par exemple, et réduire ainsi le coût global.

Les maladies les plus courantes aujourd’hui sont souvent liées au mode de vie – tabagisme, consommation abusive d’alcool, surpoids et manque d’entretien physique. Plusieurs pays de l’OCDE sont parvenus à faire baisser le nombre de fumeurs, mais il faut faire plus. Cette réussite doit aussi nous conduire à trouver les moyens de lutter contre l’obésité et la consommation abusive d’alcool.

Le gouvernement norvégien s’apprête à engager une réforme de la santé mettant l’accent sur la prévention et les interventions précoces. Les soins de santé primaires sont une composante clé de nos systèmes de santé. L’une des grandes questions est le niveau de coordination entre les soins de santé spécialisés et les soins primaires. Trop de patients sont hospitalisés parce qu’ils n’ont pas été suffisamment pris en charge au niveau local. Cela coûte cher et n’est pas bénéfique pour les patients. Nous savons aussi que souvent, les groupes les plus vulnérables ne bénéficient pas des services auxquels ils ont droit.

Nous ne devons pas laisser les conséquences de la crise financière creuser les inégalités sociales en matière de santé. Au contraire, nous devons saisir cette occasion pour réformer et améliorer nos systèmes de santé. Prévention, soins primaires solides et coordination accrue sont les clés qui nous permettrons de nous adapter aux évolutions démographiques et aux nouvelles pathologies.

Voir le site du ministère norvégien de la Santé : http://hod.dep.no

Voir aussi www.oecd.org/sante/ministerielle

INTRODUCTION

Les défis de santé après la crise

Anne-Grete Strøm-Erichsen, Ministre de la Santé de Norvège et Présidente de la réunion des ministres de la santé des pays de l’OCDE de 2010

Nous ne devons pas laisser les conséquences de la crise financière

creuser les inégalités sociales en matière de santé

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Remédier aux coûts de santé

Les dépenses de santé s’accroissent alors même que les budgets publics sont de plus en plus resserrés. Une marge importante existe pour dépenser mieux.

Dans les pays de l’OCDE, les dépenses de santé représentent aujourd’hui en moyenne 9 % du PIB et dépassent 10 % dans certains d’entre eux. Ces dépenses ont progressé plus vite que la croissance économique dans presque tous les pays de l’OCDE au cours des 15 dernières années. Plus des trois-quarts des dépenses de santé reposent sur des financements publics et, face à la crise économique, aux contraintes budgétaires croissantes et au vieillissement de la population, les systèmes de santé doivent impérativement contenir les coûts et être plus efficaces. Les dépenses publiques de santé pourraient augmenter de 50 % à 90 % d’ici 2050.

Les populations des pays de l’OCDE vivent en meilleure santé et plus longtemps qu’autrefois. Les décès prématurés ont diminué de moitié depuis 1970 et l’espérance de vie à la naissance s’est allongée de dix ans depuis 1960. À la création de l’OCDE,

les dépenses de santé, en plafonnant les budgets de santé, en gelant les prix ou en limitant les moyens mis en œuvre. Ils ont réduit le remboursement des médicaments. Le plafonnement des salaires des personnels de santé a également allégé les finances de certains pays. Lors de périodes antérieures d’austérité budgétaire, certains pays ont même choisi de réduire le nombre d’infirmiers et de médecins formés pour réaliser des économies.

Mais de telles mesures de court terme, si elles permettent de réfréner rapidement les dépenses, ne répondent pas aux facteurs de fond qui poussent les dépenses de santé à la hausse, comme le vieillissement ou les évolutions technologiques. En outre, les bénéfices de ces économies sont souvent de courte durée. On ne peut maintenir durablement les salaires des personnels de santé à un niveau inférieur à ceux d’autres secteurs, il est nécessaire de former la prochaine génération de médecins et d’infirmiers, et l’opinion publique tolère mal de devoir attendre de plus en plus longtemps pour recevoir des soins. Le « court-termisme » à outrance peut conduire à limiter ou à rendre inéquitable l’accès aux soins, à amoindrir la qualité des services et à différer l’accès aux nouvelles technologies médicales. Cela peut entraîner une dégradation de la santé, qui accroît au final les dépenses.

De multiples stratégies ont été imaginées pour changer les comportements à long terme, et les plus efficaces ont deux points commun : premièrement, elles se concentrent sur les causes et la transmission des maladies ainsi que sur la progression des affections chroniques ; deuxièmement, elles s’efforcent de récompenser les acteurs qui proposent des soins efficaces et de qualité.

Un bon patient est un patient informé. Aujourd’hui, la plupart des patients ont un niveau d’instruction suffisant pour comprendre les risques ou les effets secondaires éventuels d’un traitement. Ils sont souvent capables de décider de se soumettre ou non à un traitement intensif ou invasif. Selon une étude canadienne, la grande majorité des patients souffrant du genou préfèrent les soins traditionnels (par ailleurs moins coûteux) à la chirurgie.

Une meilleure coordination entre les hôpitaux et les services de santé de proximité peut à la fois améliorer la qualité des soins et réduire les

il y a cinquante ans, 80 ans était considéré comme un âge très avancé. La plupart des filles et beaucoup de garçons qui naissent aujourd’hui peuvent espérer atteindre cet âge, sans connaître de problème de santé majeur. Cela doit évidemment beaucoup à la croissance économique et à l’éducation, qui ont favorisé des modes de vie plus sains et une prise de conscience des dangers du tabac, de l’alcool ou des drogues. Mais les progrès des sciences médicales et l’amélioration des systèmes de santé ont aussi été déterminants. Selon de récentes estimations de l’OCDE, l’augmentation des dépenses de santé et leur meilleur ciblage pourraient expliquer jusqu’à 40 % de l’allongement de l’espérance de vie depuis le début des années 90. La crise économique, qui resserre les cordons de la bourse publique, pourrait-elle mettre en péril ces acquis ?

Aujourd’hui, la plupart des gouvernements doivent impérativement faire des économies. Dans le secteur de la santé, cela signifie dépenser mieux, sinon réduire considérablement les dépenses. Comment faire ? Certains gouvernements ont obtenu des résultats rapides en contrôlant directement

Mark Pearson, Chef de la division de la Santé, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE

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coûts. Aider les patients à se repérer dans des systèmes complexes, suivre leur parcours médical, éviter les hospitalisations inutiles et coûteuses et le recours prématuré à des spécialistes, sont autant de gains d’efficacité. La coordination peut nécessiter de lourds investissements en matière de gestion et de systèmes informatiques. Un programme norvégien, par exemple, a permis de faire d’importantes économies, notamment en

améliorant la transition entre l’hospitalisation et les services de santé de proximité, bien que cette transition ait nécessité un investissement en amont afin d’accroître le nombre d’infirmiers.

Pour de nombreuses pathologies, la prévention est le meilleur des remèdes. Pourtant, malgré l’efficacité-coût manifeste de mesures préventives comme la vaccination et les campagnes de lutte contre l’obésité ou le tabagisme, la prévention occupe une faible part des dépenses publiques. Sur 20 dollars dépensés dans les systèmes de santé, elle représente moins d’un dollar. C’est insuffisant, d’autant qu’il est aujourd’hui avéré que de nombreuses maladies coûteuses, comme le diabète ou certains cancers, pourraient être évitées (voir l’article de Franco Sassi).

D’autres pistes permettraient de faire des économies à long terme. Prenons le secteur hospitalier, qui absorbe près de 40 % des dépenses totales de santé. Malgré les efforts déployés depuis quelques années, d’autres économies sont encore réalisables, par exemple en améliorant la gestion des hôpitaux ou en limitant l’utilisation des lits de soins aigus pour les convalescents. En outre, étant donné l’extension des maladies chroniques, les soins correspondants ne devraient plus être prodigués dans le cadre d’une hospitalisation, mais plutôt en ambulatoire ou en consultation externe.

Une meilleure affectation des ressources peut également jouer un rôle important dans la réduction des dépenses de santé à long terme. Quelques décisions difficiles s’imposeront, comme choisir d’investir moins dans des technologies coûteuses bénéficiant à un public

restreint pour pouvoir financer des traitements moins coûteux bénéficiant à un public plus large. Améliorer le partage de l’information peut également aider à affecter plus efficacement les ressources en évitant les doublons ou les traitements ayant peu de chances de succès, ou encore en privilégiant ceux qui ont été expérimentés et testés. Tout cela est toutefois plus facile à dire qu’à faire et cette démarche pourra nécessiter des changements organisationnels, ainsi qu’un investissement accru dans les technologies de l’information (voir l’article de Nicole Denjoy).

Réformer les systèmes de santé en récompensant la performance plutôt que le volume d’activité est une stratégie à laquelle se rallient de nombreux pays, car elle permet à la fois d’économiser de l’argent et d’améliorer les résultats cliniques. Les incitations financières à l’intention des hôpitaux, des médecins et des infirmiers et la mise en place d’un système de palmarès peuvent encourager les fournisseurs de soins de santé primaires à accroître la prévention et à impliquer davantage les patients dans le suivi et le traitement des maladies chroniques.

Cette obligation de performance peut s’appliquer aussi aux médicaments. Les dépenses en médicaments représentent en moyenne encore 17 % des dépenses totales de santé dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Les parts de marché des médicaments génériques varient de 15 % en Irlande à 75 % en Pologne. En encourageant l’utilisation de médicaments génériques, certains pays de l’OCDE pourraient donc réaliser rapidement de

substantielles économies, sans nuire à l’accès aux soins et à leur qualité.

À plus long terme, les décideurs devront se pencher sur le remboursement et la fixation des prix des médicaments pour s’assurer que les deniers publics sont judicieusement utilisés. Il y a de grands avantages potentiels à fixer les prix des médicaments en fonction des bienfaits qu’on en attend. En parallèle, les médecins doivent être mieux informés sur les coûts relatifs et les avantages des différentes options thérapeutiques.

Enfin, améliorer l’efficacité consiste davantage à optimiser les politiques de gestion et d’investissement qu’à réduire les dépenses. Bien souvent, les responsables politiques pourraient tirer meilleur profit des systèmes de santé, à condition de bien garder ceci à l’esprit : particulièrement en matière de santé, des coupes mal avisées ou une mauvaise gestion peuvent entraîner le gaspillage de l’argent public et nuire à la performance.

Heureusement, les bonnes pratiques abondent dans les pays de l’OCDE, et les gouvernements peuvent s’en inspirer pour réformer efficacement leurs systèmes de santé. Ce qu’il faut retenir, c’est que, même en période d’austérité, réduire les dépenses de santé peut s’avérer une fausse bonne idée, alors même que beaucoup reste à faire pour limiter le coût des politiques de santé existantes.

Voir www.oecd.org/sante/ministerielle

Il y a beaucoup à faire pour limiter

le coût des politiques de santé existantes

DÉPENSES DE SANTÉ

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Source : OCDEDépenses publiques Dépenses privées

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Lutter contre l’obésité

« L’obésité est l’une des grandes urgences de santé publique de notre époque. »

Cette affirmation sans détour repose sur des faits précis. Premièrement, l’espérance de vie : une personne atteinte d’obésité peut vivre entre huit et dix années de moins quela moyenne. À peu près comme un fumeur.

Quant aux coûts de santé, une personne obèse engendre au moins 25 % de dépenses de santé de plus que la moyenne.

L’obésité est un sujet de préoccupation croissante et à multiples facettes. Elle est associée à des maladies chroniques comme le diabète, les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, ainsi qu’à de nombreux cancers. L’obésité est aussi liée à des modes de vie mauvais pour la santé, le déséquilibre du régime alimentaire et l’absence d’activité physique étant parmi les causes les plus

l’éducation et des conditions de vie. Mais certaines enquêtes ont enregistré une augmentation rapide de l’indice de masse corporelle (IMC) à partir des années 1980, jusqu’à deux à trois fois plus vite qu’au cours du siècle précédent dans de nombreux pays. L’IMC, qui met en rapport le poids et la taille,a ses détracteurs, mais son utilité est largement reconnue.

Avant 1980, les taux d’obésité étaient généralement nettement en-dessous de 10 % de la population. Depuis, ils ont doublé ou triplé dans de nombreux pays et, dans plus de la moitié des pays de l’OCDE, 50 % de la population, voire plus, est en surpoids.

Si les tendances récentes perdurent au cours des dix prochaines années, les taux d’obésité continueront d’augmenter, même si le nombre d’adultes en surpoids sans être obèses – IMC supérieur à la limite de 25 mais inférieur au seuil de l’obésité de 30 – devrait se stabiliser aux alentours d’un tiers de la population.

On observe certaines tendances qui peuvent orienter l’action publique. Par exemple, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir des problèmes d’obésité, mais dans la plupart des pays de l’OCDE, les taux d’obésité masculins augmentent plus vite que les taux féminins.

De même, dans les pays riches, l’obésité touche davantage les pauvres. Dans plusieurs pays de l’OCDE, les femmes ayant un faible niveau d’éducation ont deux à trois fois plus de risques d’être en surpoids que les femmes ayant un niveau d’éducation supérieur. Pour les hommes, la disparité est beaucoup plus réduite, voire inexistante.

Les enfants dont l’un au moins des parents est obèse ont trois à quatre fois plus de risques d’être eux-mêmes obèses. Ce n’est pas seulement une question de gènes, mais aussi de modèles de comportement, souvent déterminants.

Les personnes obèses peuvent peiner à trouver du travail. Elles sont souvent victimes de discrimination, les employeurs craignant que ces personnes soient moins productives que d’autres. De même, certains travaux montrent qu’un désavantage salarial pouvant aller

connues. Cependant, les personnes obèses vivant généralement moins longtemps, les dépenses de santé qu’elles engendrent tout au long de leur vie ne sont pas plus élevées, et sont même peut-être plus faibles que celles occasionnées par des personnes de poids moyen.

On estime que l’obésité représente de 1 à 3 % des dépenses de santé totales dans la plupart des pays, et de 5 à 10 % aux États-Unis. Si l’on ajoute aux coûts de santé les pertes en termes de production, le coût de l’obésité représente environ un point de pourcentage du PIB dans la plupart des pays, et plus de 1 % aux États-Unis.

Le gain de poids reflète en partie une tendance historique. Dans de nombreux pays développés, la taille et le poids augmentent depuis le 18ème siècle, sous l’effet de l’amélioration graduelle des revenus, de

Franco Sassi, division de la Santé, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE

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jusqu’à 18 % peut être associé à l’obésité. Dans le même temps, les personnes obèses tendent à percevoir plus de prestations d’invalidité que les autres.

D’où vient le problème de l’obésité ? Les raisons en sont multiples et complexes, bien que l’évolution des habitudes alimentaires et des modes de vie soit centrale. L’offre alimentaire s’est profondément modifiée depuis la seconde moitié du 20ème siècle. C’est aussi le cas des technologies de production alimentaires, avec le développement des aliments transformés, qui n’a pas été contrebalancé par la réaction de secteurs plus conscients des enjeux de santé,

du moins au niveau mondial. La publicité et la pression par les pairs ont également de plus en plus contribué à promouvoir la rapidité et le plaisir, souvent au détriment de la santé.

Le prix des calories a spectaculairement chuté et les aliments prêts à consommer, proposés par des marques mondiales, se sont répandus presque partout sur la planète. La préparation traditionnelle des repas à partir d’ingrédients bruts s’est raréfiée, en partie à cause des nouvelles conditions de travail et de vie. Moins d’activité physique au travail, des taux d’emploi féminin accrus, plus de stress et moins de sécurité de l’emploi, un temps de travail plus long dans certains emplois : tous ces facteurs ont joué un rôle, directement ou indirectement, dans l’épidémie d’obésité que nous connaissons.

Mais la tendance peut être renversée. Nous savons que les interventions destinées à lutter contre l’obésité peuvent améliorer la santé et l’espérance de vie, et, du point de vue de l’action publique, l’argent qui y est consacré procure plus d’avantages de santé que de nombreux traitements curatifs actuellement

dispensés par les systèmes de soins des pays de l’OCDE. C’est vrai en particulier des actions d’éducation et de promotion de la santé, des mesures d’encadrement et des mesures fiscales, ainsi que des conseils sur le mode de vie prodigués par les médecins de famille.

Des interventions plus légères qu’on ne le pense Des interventions simultanées dans ces trois domaines ne coûteraient pas plus de 12 dollars par habitant et par an au Mexique, 19 dollars au Japon et en Angleterre, 22 dollars en Italie et 32 dollars au Canada. C’est une fraction infime des dépenses de santé dans ces pays – cela équivaut à ce qu’un pays comme l’Angleterre consacre aux seuls médicaments anti-cholestérol. En outre, cet ensemble d’interventions ne représenterait qu’une faible proportion des dépenses que ces pays consacrent déjà (souvent inefficacement) à la prévention. La plupart des interventions examinées sont susceptibles d’engendrer des gains annuels d’au moins 40 000 années de vie, et jusqu’à 140 000 années de vie, quasiment sans invalidité supplémentaire, dans les cinq pays considérés. Un seul type d’intervention, en l’occurrence le conseil par les médecins de famille en direction des individus à risque, conduirait à un gain pouvant aller jusqu’à un demi-million d’années de vie sans invalidité.

L’objectif premier de la prévention est d’aider les gens à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Cela vaut aussi pour les gens qui ne mangent pas suffisamment – les campagnes de lutte contre l’obésité doivent veiller à ne pas encourager des pertes de poids excessives, qui peuvent également être risquées pour la santé. Il ne faut pas penser non plus que la prévention réduira le montant global des dépenses de santé, car un allongement de la durée de la vie signifie aussi plus de soins au fil du temps. S’agissant de l’obésité, les interventions engendreront au mieux des réductions de l’ordre de 1 % du total des dépenses liées aux grandes maladies chroniques.

Il n’y a pas de remède miracle à l’obésité. Les stratégies de prévention intelligentes et humaines sont celles qui combinent les campagnes d’information, les réglementations gouvernementales et les approches visant l’ensemble de la population avec des approches

ciblées sur les individus, par exemple à travers les conseils.

Il importe aussi que les personnes obèses soient des acteurs à part entière ; elles ne doivent pas faire l’objet de discriminations ni se sentir persécutées. Mais les parties prenantes de l’alimentation et de la santé devraient être mobilisées également, qu’il s’agisse de prestataires de santé ou d’entreprises, d’organismes publics ou d’associations de consommateurs. Prévenir les maladies chroniques fait clairement partie du rôle des pouvoirs publics, mais ils ne peuvent pas le faire seuls. Une action sur le long terme exige aussi une forte mobilisation du secteur privé.

L’épidémie d’obésité actuelle nous concerne tous. Nous devons l’affronter aujourd’hui pour réduire les coûts de santé actuels et épargner une charge de plus aux générations futures.

RéférenceSassi, Franco (2010), L’obésité et l’économie de la prévention : Objectif santé, OCDE, Paris. Pour plus d’informations sur l’obésité, voir www.oecdobserver.org

OBÉSITÉ

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Le coût des interventions destinées à

lutter contre l’obésité représente une

fraction infime des dépenses de santé,

équivalente aux dépenses qu’un pays

peut consacrer aux seuls médicaments

anti-cholestérol

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L’essor du tourisme médicalDavid Morgan, division de la Santé, direction de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales de l’OCDE

Le nombre de personnes qui vont se faire soigner à l’étranger a augmenté ces dernières années. Cela pourrait refléter une tendance mondiale de fond.

La Thaïlande attire les touristes pour ses plages magnifiques et ses temples majestueux. Mais désormais, ce « tigre asiatique » attire un autre type de touristes : les patients. Le Conseil thaïlandais de l’investissement constate que la Thaïlande a traité plus d’un million de patients étrangers en 2006. Tous ne sont pas des vacanciers malchanceux. Ce sont des patients qui alimentent un flux croissant de tourisme médical, représentant quelque 40 milliards de dollars au niveau mondial, selon le Conseil thaïlandais de l’investissement, avec un potentiel de croissance d’environ 20 % par an.

Certaines estimations vont plus loin encore. Dans un rapport de 2008, le Deloitte Center for Health Solutions chiffrait la valeur du marché mondial du tourisme médical en 2008 à environ 60 milliards de dollars et anticipait

des taux de progression à deux chiffres pour les années à venir. Et si un rapport de suivi a indiqué en 2009 que la récession freinerait cette progression – tendance que de récents rapports thaïlandais semblent confirmer – on estime néanmoins que le nombre de ressortissants des États-Unis allant à l’étranger pour motifs médicaux atteindra 1,6 million d’individus d’ici 2012.

Le secteur de la santé n’a pas tardé à prendre acte de ce phénomène. De plus en plus de pays ou d’hôpitaux et de cliniques promeuvent activement leur image de destinations de premier plan pour la santé, auprès de patients des pays voisins ou plus lointains, en promettant des services de santé de première qualité, des technologies de pointe et des prix compétitifs.

À dire vrai, le tourisme médical n’est pas une nouveauté. Depuis plusieurs millénaires, les gens peuvent franchir de grandes distances pour trouver des remèdes à leurs maux. Le 19ème siècle a été la grande époque des

stations balnéaires et des lieux de villégiature dédiés à la santé, partout en Europe. Et, plus récemment, de riches patients du monde entier ont fréquemment sillonné la planète pour accéder aux dernières technologies et aux services haut de gamme de cliniques privées très sélectives.

Aujourd’hui, le tourisme médical est l’aspect le plus visible de l’accentuation générale de la mondialisation de la santé, reflétée au final par les échanges internationaux de services de santé. La plupart des gens préfèrent se faire soigner près de chez eux. Mais, dans certaines circonstances, un patient peut préférer se faire soigner à l’étranger. Parfois, l’établissement le plus proche est juste de l’autre côté de la frontière. Dans d’autres cas, certains spécialistes ou certains traitements de pointe ne sont pas disponibles localement, ou uniquement moyennant de longs délais d’attente. Bien sûr, le coût joue aussi un rôle important, et de nombreux touristes de la santé recherchent simplement

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 13

un traitement équivalent dans des pays moins chers. Les obstacles juridiques et éthiques, concernant les cellules souches ou le don de sang ou d’organes, par exemple, ont aussi beaucoup contribué au développement du tourisme médical.

Internet a également joué un rôle très important. Le nombre de sites Web consacrés au tourisme médical a explosé ces dernières années, donnant aux patients accès à une masse d’informations et à un vaste choix de services partout dans le monde. En Norvège, une étude de l’utilisation d’Internet à des fins médicales a montré qu’en 2007, 67 % de la population utilisait Internet pour obtenir des informations, d’une manière ou d’une autre, sur la santé, et on prévoyait que la proportion serait de plus de 80 % en 2010.

L’intensification de la coopération économique et politique est également un facteur de mouvements internationaux de patients et de professionnels de santé.

Certains pays autorisent déjà leurs ressortissants à se rendre dans d’autres pays européens pour y recevoir des soins lorsque ceux-ci sont couverts par leurs propres services nationaux de santé. La mobilité des patients en Europe pourrait recevoir une nouvelle impulsion, car la Commission européenne s’efforce de clarifier les droits des patients à la prise en charge de traitements dispensés dans d’autres États membres. Une directive européenne a été proposée, qui vise trois objectifs : garantir que tous les patients aient accès à des soins sûrs et de bonne qualité, soutenir les patients dans l’exercice de leurs droits à des soins de santé à l’étranger et promouvoir la coopération entre les systèmes de santé.

Les statistiques sur le montant représenté par les voyages à but médical restent parcellaires et tendent à sous-estimer les tendances réelles. Elles montrent que les pays de l’OCDE ont consommé pour plus de 5 milliards de dollars de services

de santé à l’étranger en 2008. Un projet de l’OCDE financé en partie par la Commission européenne vise à améliorer la mesure des échanges internationaux de biens et de services de santé.

Il est sans doute exact que, malgré tout l’intérêt manifesté par le public, dans la plupart des pays, le tourisme médical reste limité par rapport à l’ensemble du secteur de la santé. D’autre part, parmi les personnes qui se font soigner à l’étranger, beaucoup sont sans doute des visiteurs réguliers qui ont besoin de soins médicaux, comme des touristes, des voyageurs d’affaires ou des travailleurs saisonniers ou frontaliers. Et même si les voyages de patients européens ou américains vers l’Inde et l’Asie du Sud-Est font les gros titres médiatiques, le tourisme médical a encore très largement lieu entre pays proches. Pour les Européens, la Hongrie ou la République tchèque sont désormais connus pour les services dentaires et la chirurgie esthétique, par exemple.

Cela dit, la tendance s’amplifie. La mondialisation est de plus en plus présente dans nos vies et le tourisme médical devrait

continuer à s’étendre. Les politiques publiques doivent être prêts à s’y adapter.

RéférencesDeloitte (2008), « Medical Tourism: Consumers in Search of Value », Deloitte Center for Health Solutions.Voir www.deloitte.com/centerforhealthsolutions

Deloitte (2009), « Medical tourism: Update and implications », Deloitte Center for Health Solutions, 2009. Voir www.deloitte.com/centerforhealthsolutions

Thai Board of Investment (2008), « A Medical Trade Valued at US$40 billion with a 20% Annual Growth ».Voir www.boi.go.th/english/why/Medical.pdf

Wangberg, S., Andreassen, H., Kummervold, P., Wynn, R. et Sørensen, T. (2009), « Use of the internet for health purposes: trends in Norway 2000–2010 », Scandinavian Journal of Caring Sciences, 23 : 691–696.

Voir www.oecd.org/sante

Le tourisme médical reste un phénomène

limité par rapport à l’ensemble du secteur

de la santé, mais la tendance s’amplifie

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Tourisme médical

Le graphique reflète les importations de services de santé. L’Allemagne dépense plus d’1 milliard de dollars à l’étranger,l’Estonie environ 2 millions de dollars.

Source : OCDE, System of Health Accounts sauf (1) USITC et (2) BoP.

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Les soins de santé sont rarement une priorité des politiques commerciales. Pour l’économiste Dean Baker, c’est regrettable car, au vu des écarts considérables entre les coûts de santé selon les pays, développer les échanges liés à ce secteur pourrait offrir des solutions.

Prenons le cas des États-Unis. Les avantages potentiels d’une plus large ouverture des échanges en matière de santé y seraient particulièrement importants, car les coûts de santé y sont les plus élevés au monde. Mais une telle libéralisation bénéficierait aussi à d’autres pays, quoique dans une moindre mesure.

Selon la plupart des sources, les médecins sont beaucoup mieux rémunérés aux États-Unis qu’ailleurs (voir le graphique). Les disparités sont plus importantes pour les spécialités les mieux rémunérées, mais l’écart est sensible dans la plupart des domaines. Ce fossé persiste du fait des politiques d’autorisation d’exercer, délibérément conçues pour limiter la

Mondialiser les soins de santé Dean Baker, Co-directeur, Center for Economic and Policy Research (CEPR), Washington DC

concurrence, au plan national comme international.

Une plus grande ouverture des échanges en matière de soins de santé offrirait divers avantages, dont trois se détachent nettement. Tout d’abord, l’offre augmenterait. Il faudrait pour cela standardiser davantage et rendre plus transparents les critères d’obtention de l’autorisation d’exercer une profession de santé, en particulier la médecine. Ensuite, l’accroissement du tourisme médical inciterait les systèmes de santé à s’efforcer d’attirer les patients en quête de traitements moins chers. Enfin, les pouvoirs publics feraient des économies sur les soins dispensés aux retraités, notamment en créant des chèques-santé internationaux.

Commençons par la standardisation. Simplifier et standardiser les conditions de délivrance d’une autorisation d’exercice faciliterait l’activité des médecins étrangers hors de leur pays et ne serait pas plus difficile que dans beaucoup d’autres domaines soumis à des accords commerciaux. Aux États-Unis, il faudrait commencer par une harmonisation

nationale. Actuellement, chacun des 50 États applique ses propres critères en la matière. Il devrait être possible de standardiser les critères essentiels, en donnant à chaque État la possibilité d’y adjoindre des conditions si elles sont manifestement liées à la qualité des soins.

Ces conditions devraient être aussi transparentes que possible, afin que la formation nécessaire pour s’y conformer puisse être aussi facile à acquérir en Inde ou au Mexique qu’aux États-Unis. L’évaluation des connaissances pourrait même être réalisée à l’étranger, par des responsables dûment autorisés. Les médecins étrangers ainsi qualifiés pourraient être autorisés à pratiquer la médecine aux États-Unis au même titre que les médecins américains.

Une telle initiative accroîtrait l’offre médicale aux États-Unis, entraînant de fortes baisses de rémunérations et augmentant le nombre de médecins dans les régions où ceux-ci manquent. Aux États-Unis, le revenu moyen des médecins dépasse actuellement 200 000 dollars par an. Si la rémunération des 800 000 médecins en activité diminuait de 30 %, les économies réalisées dépasseraient 50 milliards de dollars par an (0,3 % du PIB). De même, il serait facile d’élaborer un système d’imposition des revenus des médecins formés à l’étranger, dont le produit serait transféré aux pays d’origine. Ces recettes pourraient permettre à ces derniers de former davantage de médecins.

Le tourisme médical est un second moyen grâce auquel les États-Unis et d’autres pays peuvent tirer profit de la libéralisation des échanges dans le domaine de la santé (lire l’article de David Morgan page 12). Le tourisme médical est déjà important dans les pays en développement où les actes médicaux sont particulièrement peu coûteux. La majeure partie du tourisme médical issu d’autres pays de l’OCDE qui assurent une couverture quasi-universelle vise des interventions de chirurgie esthétique, non remboursées dans le pays d’origine. ce n’est pas le cas du tourisme médical issu des États-Unis, qui vise souvent à bénéficier d’interventions médicales importantes pour un prix bien inférieur aux tarifs américains.

Beaucoup de pays en développement comptent

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 15

des établissements médicaux conçus pour des patients provenant de pays riches. Ces établissements sont dotés d’équipements modernes complets et leurs médecins ont des niveaux de formation comparables à ceux des pays riches.

Mais leurs tarifs sont beaucoup moins élevés. Par exemple, une opération cardiaque dans un hôpital américain peut coûter plus de 200 000 dollars. Certains hôpitaux indiens ou thaïlandais peuvent offrir des soins comparables pour 25 000 dollars. Cet écart de coût peut largement compenser les frais de voyage du patient et de ses proches.

Le tourisme médical a progressé, notamment chez les personnes dépourvues d’assurance maladie aux États-Unis. Cette progression pourrait être facilitée par une réforme de la réglementation permettant aux compagnies d’assurance de proposer aux patients de recevoir des soins à l’étranger en partageant avec eux les économies réalisées. Il serait par ailleurs utile d’instaurer un système d’agrément garantissant la qualité des établissements étrangers (un système d’agréments privé existe déjà, mais un contrôle gouvernemental pourrait inspirer davantage confiance).

Des règles claires en matière de responsabilité médicale rassureraient également ceux qui envisagent de se faire soigner à l’étranger. Parallèlement, les pays en développement pourraient lever des impôts sur le tourisme médical, qui permettraient de financer leurs

systèmes de santé nationaux. Un tel impôt représenterait peu de choses au regard des économies réalisées par les patients.

Enfin, l’écart entre les coûts des soins de santé aux États-Unis et dans le reste du monde offrirait au régime d’assurance public pour les retraités Medicare la possibilité de faire des économies considérables grâce à l’utilisation de chèques-santé. Il devrait être relativement simple de négocier la mise en place d’un mécanisme grâce auquel les bénéficiaires de Medicare pourraient acheter des soins aux systèmes de santé d’autres pays riches. Les États-Unis pourraient offrir une prime de 10 à 15 % en sus du coût du traitement des patients âgés dans ces pays, afin d’inciter les patients à intégrer un tel mécanisme.

Les économies potentiellement réalisées seraient importantes, en particulier si elles étaient couplées avec les économies faites au titre du programme Medicaid, qui couvre les dépenses des personnes âgées à faibles revenus non prises en charge par Medicare. Sur la base des projections établies avant la réforme de l’assurance maladie, le gouvernement américain pourrait économiser, en 2020, 1 700 dollars par an pour chaque personne affiliée au programme Medicare ayant opté pour un chèque-santé et 8 200 dollars pour chaque personne admise à la fois au bénéfice de Medicare et de Medicaid (en dollars de 2008 dans les deux cas). Pour les bénéficiaires, les économies varieraient selon les pays où ils seraient traités, mais un bénéficiaire de Medicare utilisant son chèque-santé au

Royaume-Uni en 2020 économiserait 5 800 dollars par an, y compris le montant de la prime à laquelle il aurait droit. Une personne éligible pour les deux programmes économiserait 13 700 dollars.

Les économies faites des deux côtés augmenteraient rapidement avec le temps. En 2060, les économies réalisées par les pouvoirs publics au titre de chaque bénéficiaire de Medicare s’élèveraient à 12 000 dollars par an. Pour chaque personne admise au bénéfice des deux programmes, le montant des économies serait de 42 000 dollars. Un bénéficiaire utilisant son chèque-santé au Royaume-Uni en 2060 pourrait quant à lui économiser 26 000 dollars par an, et un bénéficiaire des deux programmes 45 000 dollars. Ces montants pourraient être un peu plus faibles si la demande des patients américains augmentait suffisamment pour influer sur les prix des pays d’accueil.

D’après les projections, un chèque-santé international de ce type entraînerait des économies considérables pour les pouvoirs publics, ainsi que des avantages substantiels pour les bénéficiaires. Dans de nombreux cas, ces derniers pourraient doubler leur revenu à la retraite, au minimum. En outre, la réduction de la demande liée à la décision d’un grand nombre de bénéficiaires de se faire soigner à l’étranger abaisserait également les coûts globaux des soins de santé aux États-Unis.

Même si les avantages potentiels d’une libéralisation des échanges de services médicaux ne sont pas aussi évidents pour les autres pays, elle permettrait sans doute de réaliser des économies importantes au regard de la plupart des domaines actuellement jugés prioritaires dans les négociations commerciales internationales. Il serait bon d’accorder à ce domaine toute l’attention qu’il mérite.

Les opinions de l’auteur ne reflètent pas nécessairement celles de l’OCDE ni de ses pays membres.

RéférencesBaker, Dean et Hye Jin Rho (2009), Free trade in Health Care: the Gains from globalised Medicare and Medicaid, octobre.

Voir www.cepr.net

MONDIALISATION ET SANTÉ

Rémunération des médecins généralistes, ratio par rapport au salaire moyen, dernière année disponible

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Les médecins gagnent plus que la moyenne des salariés

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Source : OCDE

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Le docteur Craig Venter, du J. Craig Venter Institute, défend les travaux de son équipe sur les génomes

synthétiques et leur impact sur la santé et l’énergie lors d’une audition du comité de l’Énergie et du

Commerce de la Chambre des Représentants, au Capitole, le 27 mai 2010 à Washington.

la biologie synthétique : un enjeu de santé publique La biologie synthétique pourrait être une source de progrès décisifs en biomédecine. Mais elle pose aussi une foule de questions scientifiques, sociales, commerciales et juridiques. Les pouvoirs publics commencent à y répondre.

En mai 2010, une équipe de chercheurs a annoncé dans la revue Science qu’elle avait utilisé un génome artificiel pour fabriquer un nouveau type de bactérie. Ce résultat marquait à ses yeux une révolution ouvrant la voie à des avancées aussi diverses que le développement accéléré de vaccins ou la mise au point de carburants plus propres. Ce génome artificiel a été conçu sur ordinateur, synthétisé par voie chimique à l’aide d’organismes-hôtes, et transplanté dans une cellule. Cette cellule s’est ensuite auto-répliquée sous le contrôle du génome synthétique.

Certains experts se sont empressés de souligner que cette nouvelle bactérie n’était pas une cellule entièrement synthétique car seule la structure de son génome était artificielle. Le directeur du projet, J. Craig Venter, l’un des artisans du premier séquençage du génome humain, a quant à lui décrit cette découverte comme la première cellule synthétique jamais créée.

D’après le site Internet ScienceNow, cette percée marque un tournant pour la biologie de synthèse, et permet de nombreuses applications. Les plus rapidement envisageables sont de nouveaux outils de diagnostic et de nouveaux médicaments. Le site indique que cette même équipe de chercheurs envisage de mettre au point un vaccin contre la grippe grâce à ce procédé, même si elle avertit que de nouvelles manipulations pourraient entraîner un rejet du génome synthétique par la cellule receveuse, ce qui les ferait repartir de zéro.

Cet exemple témoigne de la complexité des questions de biologie synthétique, tant au plan scientifique qu’éthique, ainsi que des enjeux sociétaux fondamentaux que comporte ce domaine en pleine expansion. Cette science revêt donc une importance majeure pour les pouvoirs publics.

La biologie synthétique est une discipline qui associe la science et l’ingénierie dans l’objectif de fabriquer de nouvelles entités biologiques

Robert Wells, direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie de l’OCDE

AFP

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 17

ou de reconcevoir des entités existantes. C’est un exemple d’approche systémique de la biologie : elle nécessite une puissance de calcul et un travail d’analyse de données qui mobilisent de nombreuses équipes à travers le monde.

L’intérêt de cette discipline en matière de santé n’est plus à démontrer, les perspectives offertes allant d’une meilleure compréhension des maladies complexes au développement accéléré de nouveaux vaccins. La biologie synthétique ouvre la voie à la conception de traitements sur mesure pour des patients ou des groupes de patients, et au suivi de leur réaction aux traitements. Plusieurs applications en illustrent les potentialités.

En immunologie, par exemple, une équipe slovène a conçu un dispositif capable de reconnaître l’activité du VIH et de déclencher une réponse antivirale pour prévenir la propagation de l’infection.

En matière de thérapie cellulaire, une autre équipe américaine a conçu un biocapteur capable de reconnaître un médicament administré à un patient, puis d’établir un circuit qui donne aux lymphocytes T (des cellules du système immunitaire) l’instruction de se lier, par exemple, à des cellulescancéreuses, d’agir et de proliférer. Ce même principe pourrait aussi servir, par exemple, à reconnaître le biomarqueur d’une maladie donnée et, en cas de détection de celui-ci, à libérer les médicaments adéquats.

Au vu de telles promesses, de nombreux responsables politiques souhaitent encourager les travaux dans ce domaine et fournissent des incitations et des structures pour aider les chercheurs. Mais ils sont également déterminés à en comprendre les implications et à en prévenir les risques.

Sur le plan éthique et moral, par exemple, des interrogations existent, même si elles diffèrent d’un pays à l’autre. Comme les

biotechnologies, la biologie de synthèse modifie les gènes de telle sorte que, pour certains, elle se substitue à la nature en cherchant à créer de nouvelles formes de vie « artificielle ». Les tenants de la biologie synthétique voient les choses différemment. Selon eux, même l’équipe de l’Institut Venter n’a pas produit une cellule entièrement synthétique : elle a essentiellement recréé une cellule bactérienne existante.

Une autre question, plus concrète, concerne le risque d’accident ou d’incident qui provoquerait la libération dans l’environnement de bactéries de synthèse, menaçant la santé publique. Mais les scientifiques se veulent rassurants. Ils soulignent ainsi que même dans les laboratoires, il est difficile d’assurer la survie des cellules synthétiques et que, par conséquent, une libération accidentelle tuerait probablement ces cellules. En outre, les équipes de R-D insèrent désormais de multiples sécurités dans les cellules synthétiques, qui consistent par exemple à leur conférer des durées de vie strictement limitées ou à les doter d’« interrupteurs », et à rendre leur survie tributaire de conditions de laboratoire spécifiques. Les chercheurs utilisent aussi des marques d’identification qui permettent de remonter aux « créateurs » de ces cellules.

Malgré ces explications rassurantes, les responsables politiques ont besoin d’informations précises pour pouvoir élaborer des politiques prudentes. Peu après l’annonce de l’équipe Venter, le président des États-Unis Barack Obama a chargé sa commission de bioéthique d’étudier les conséquences de la recherche dans ce domaine. D’autres pays examinent aussi actuellement les implications de ces avancées scientifiques pour les politiques publiques.

L’OCDE, qui travaille sur les grands enjeux de la biologie synthétique depuis 2009, appuie l’ensemble de ces efforts. Si elle entend favoriser la réalisation des potentialités de cette nouvelle discipline, l’organisation reconnaît néanmoins les questions complexes qu’elle soulève. Son Groupe de travail sur la biotechnologie dialogue avec les gouvernements des pays membres, des représentants des entreprises et de la société civile, ainsi que des organismes comme la Royal Society du Royaume-Uni et la National Academy of Science des États-

Unis, afin de mieux cerner les avantages de la biologie synthétique sur le plan médical, environnemental et sécuritaire, entre autres, ainsi que tout risque éventuel pour la santé et la sécurité.

Il ne sera possible de mener des politiques publiques appropriées qu’en répondant à plusieurs questions de fond. Comment décider quelles interventions scientifiques et technologiques sont souhaitables pour la société ? Comment gérer aujourd’hui les processus liés aux sciences et aux technologies nouvelles, ainsi que leurs résultats ? Plus précisément, compte tenu des préoccupations en matière de manipulation génétique et des inquiétudes face aux tentatives de « synthétiser » la vie, où fixer les limites éthiques, morales et pratiques ?

Outre ces questions, il convient d’examiner celles des droits de propriété intellectuelle, des investissements dans les infrastructures et de l’éducation, et ce à l’échelle mondiale. Les interrogations soulevées par la biologie synthétique sont sans doute envisagées différemment et avec plus ou moins d’importance selon les pays. Des avantages importants peuvent certes découler des découvertes récentes, mais ce sont les préoccupations de politique publique des différents pays qui façonneront, en dernier ressort, les effets futurs de la biologie synthétique sur nos vies.

Pour plus d’informations sur les travaux de l’OCDE relatifs à la biologie synthétique, contactez la division de la Politique de la Science et de la Technologie : [email protected] ou [email protected]

RéférencesOCDE, The Royal Society (2010), « Symposium on Opportunities and Challenges in the Emerging Field of Synthetic Biology – Synthesis Report »

Voir www.oecd.org/sti/biotechnology/synbio

Pennisi, Elizabeth, et Mark Bedau (2010), Synthetic Biology Breakthrough: Your Questions Answered, Science Magazine, mai 2010 : http://news.sciencemag.org/sciencenow/2010/05/synthetic-biology-answers.html

Paddock, Catharine (2010), « Synthetic Biology Breakthrough: Bacteria With Manmade Genome Self Replicates », Medical News Today, http://www.medicalnewstoday.com/articles/189458.php

Voir aussi http://syntheticbiology.org/

BIOLOGIE SYNTHÉTIQUE

Certains estiment que la biologie

synthétique cherche à créer de nouvelles

formes de vie « artificielle » et fait courir

des risques environnementaux. Les

scientifiques se veulent rassurants.

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Les maladies rares : une priorité invisible

Jusqu’à récemment, les maladies rares étaient largement ignorées des autorités de santé publique et des responsables politiques. Il est temps de leur accorder plus d’importance. Voici pourquoi.

En apparence peu nombreuses, les personnes atteintes de maladies anonymes sont loin d’être prioritaires dans les budgets de la santé. Or, beaucoup oublient que si les effectifs sont relativement réduits pour chaque maladie, ils atteignent 60 millions, toutes maladies cumulées, rien qu’en Europe et aux États-Unis. En outre, la recherche sur les maladies rares est un puissant moteur de progrès des technologies médicales et de la génomique, lesquels sont cruciaux pour améliorer les traitements de l’ensemble des maladies.

Par définition, les maladies rares touchent peu de gens, et sont de ce fait souvent oubliées des politiques de santé. Mais ceux qui souhaitent maîtriser les dépenses de santé à long terme font fausse route en méconnaissant cette catégorie d’affections, qui atteint dans l’Union

du domaine tient davantage de la chance que d’une organisation adéquate des systèmes de santé nationaux. Or, paradoxalement, même si une maladie rare donnée peut ne toucher que quelques centaines de personnes, comme on recense à ce jour entre 5 000 et 7 000 maladies rares, le nombre de familles ayant besoin de services de santé adaptés est très important. De plus, ces maladies présentant plusieurs traits communs, les pouvoirs publics peuvent définir des politiques générales pour améliorer l’accès à l’information, aux diagnostics, aux soins et aux traitements, ainsi que pour encourager la recherche biomédicale et la recherche-développement (R-D) sur les médicaments.

Les maladies rares sont souvent mortelles. Elles sont chroniques, évolutives, dégénératives et invalidantes. Les malades se heurtent à de nombreux obstacles, souvent similaires, comme un diagnostic tardif ou erroné, la difficulté d’obtenir des soins, l’insuffisance des connaissances ou l’impossibilité d’accéder aux services des spécialistes compétents. Pour le malade, cette situation est désastreuse, et pour

européenne à 25 quelque 30 millions de personnes, soit l’équivalent des populations de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas.

Une maladie rare est une affection qui survient avec une très faible fréquence dans l’ensemble de la population. En Europe, par exemple, sont considérées comme rares les maladies qui atteignent moins d’une personne sur 2 000, et aux États-Unis, celles qui affectent moins de 200 000 personnes. Or, si l’on considère l’ensemble de ces deux populations, soit quelque 800 millions d’habitants, le nombre de personnes touchées peut aller de quelques centaines à pas moins de 400 000 pour une seule maladie rare.

Malgré ces chiffres, les personnes atteintes de maladies rares sont les oubliées des systèmes de santé qui, bien souvent, ne leur consacrent ni diagnostics, ni traitements, ni efforts de recherche suffisants.

Pour les malades et leurs familles, il est souvent très difficile d’accéder aux services requis. Trop souvent, trouver un spécialiste

Yann Le Cam et Paloma Tejada, Organisation européenne pour les maladies rares (EURORDIS)

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 19

l’économie, elle a un coût direct et indirect non négligeable.

Un diagnostic et des soins précoces peuvent permettre au patient de garder une qualité de vie normale. Il s’agit donc non seulement d’éthique, mais aussi d’améliorer sensiblement le rapport efficacité-coût. Une enquête sur l’hémophilie aux Pays-Bas a montré qu’en 2001, les patients traités restaient en activité dix-sept ans de plus que les autres. L’enquête a aussi révélé qu’en l’absence de traitement, le coût de l’hospitalisation pouvait atteindre 100 000 euros par an. Les erreurs et retards de diagnostic et les traitements inadéquats engendrent des dépenses supplémentaires et des gaspillages pour les systèmes de santé. Si l’on étend chaque cas à l’ensemble des maladies rares, on peut vite atteindre des chiffres considérables.

Pourtant, une enquête européenne a révélé que 40 % des malades ont fait l’objet d’un diagnostic initial erroné. Les conséquences ont parfois été graves, avec par exemple des interventions médicales – opérations ou traitements psychologiques – inadaptées et coûteuses. De même, 25 % des malades interrogés ont déclaré avoir attendu de cinq à 30 ans entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic final.

Investir dans le traitement des maladies rares est un choix rationnel. Bien souvent, les découvertes ainsi réalisées favorisent la recherche sur les maladies courantes, ainsi que la mise au point de nouvelles thérapies et de nouveaux médicaments. On observe ainsi depuis quelques années un essor des biotechnologies, en partie dû aux dispositions incitatives de la loi sur les médicaments orphelins adoptée en 1983 aux États-Unis (Orphan Drug Act) et du Règlement européen de 1999 sur les médicaments orphelins. Dans nos sociétés de la connaissance, cette évolution stimule l’innovation et renforce la compétitivité des pays de l’OCDE.

Cela dit, la recherche reste dispersée et fragmentaire. Les mécanismes de financement classiques, qui s’appuient sur des conditions normales de marché et des instruments publics de financement, ne sont pas adaptés aux réalités de la recherche sur les maladies rares. Le manque de coordination et le nombre restreint de malades concernés font que les ressources et connaissances relatives à ces maladies sont rares. Des

approches parcellaires ont entraîné gaspillages et doublons.

C’est pourquoi les approches nationales doivent être complétées par des approches mondiales, par exemple en instaurant des plateformes internationales, tant pour la recherche fondamentale que pour la recherche translationnelle. Cela faciliterait le partage des connaissances et ferait progresser les méthodes de dépistage et les normes de diagnostic et de soins.

De même, il y a encore trop peu de statistiques fiables et comparables sur les maladies rares. Les instances responsables de la santé devraient s’associer aux initiatives prises aux niveaux national et international pour accroître la visibilité de ces affections dans les systèmes d’information médicale. À cet égard, l’inscription des maladies rares dans la version révisée de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-11) facilitera sensiblement la prise de décision et le suivi des dépenses. Elle permettra aussi d’apporter des données essentielles à la recherche clinique et thérapeutique.

Au niveau national, plusieurs domaines des politiques de santé peuvent être développées, comme la recherche scientifique et biomédicale, la politique industrielle, la R-D sur les médicaments, l’information et la formation, les prestations et services sociaux, l’hospitalisation ou encore les soins ambulatoires.

La création de centres nationaux de compétences sur les maladies rares aidera à progresser sur tous ces plans, ainsi qu’à assurer aux malades un diagnostic rapide et juste, tout comme des services médicaux et sociaux de qualité. À défaut d’un centre pour chaque maladie, objectif peu réaliste, les centres pourraient être reliés en réseau pour mettre en commun connaissances et ressources. Une telle centralisation n’entraînerait pas nécessairement une

augmentation des dépenses. Elle exigerait avant tout une réorganisation des services et de la circulation de l’information.

L’an dernier, le Conseil de l’Union européenne a adopté une Recommandation relative à une action dans le domaine des maladies rares, qui appelle tous les pays de l’UE à mettre en œuvre des plans nationaux de lutte contre les maladies rares avant fin 2013. Ces dispositifs devraient encourager l’instauration de mesures et de programmes coordonnés dans tous les domaines que doit recouvrir la politique concernant les maladies rares : le dépistage et les tests génétiques chez les nouveau-nés, la recherche et la mise au point de médicaments, les registres et les essais cliniques, les normes en matière de diagnostic et de soins, la mobilité des malades, les services sociaux et les moyens d’assurer l’autonomie des patients.

La France, l’Espagne, le Portugal, la Roumanie et la Bulgarie ont déjà adopté des plans nationaux sur les maladies rares. D’autres États membres de l’UE, le Danemark, l’Italie, la Suède et le Royaume-Uni, les avaient précédé dans ce domaine. Le principe des plans nationaux a fait beaucoup de progrès au Canada et en Australie, et l’idée fait son chemin dans certains pays, notamment le Japon, la Corée et la Nouvelle-Zélande.

Ces premiers pas sont encourageants. Il faut maintenant que les budgets suivent. Il est temps que les pouvoirs publics considèrent les maladies rares comme une priorité de santé publique tant nationale qu’internationale, et qu’ils prennent des mesures concrètes pour soutenir les malades et les familles touchées par ces affections. La méconnaissance de cette catégorie de maladies aura un coût beaucoup plus élevé, aussi bien pour l’économie que pour ceux qui en sont atteints, que l’adaptation des systèmes de santé et des services sociaux aux besoins spécifiques de ces personnes.

Références

Organisation européenne pour les maladies rares (EURORDIS) : www.eurordis.org

National Organization for Rare Disorders (NORD) : www.rarediseases.org

Base de données d’Orphanet sur les maladies rares et les médicaments orphelins : www.orpha.net

MALADIES RARES

Les personnes atteintes de maladies

rares sont oubliées des systèmes

de santé qui, bien souvent, ne leur

consacrent ni diagnostics, ni traitements,

ni efforts de recherche suffisants

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Santé et technologies de l’information : aller de l’avant Nicole Denjoy, Secrétaire générale du COCIR*

Incontestablement, la santé des citoyens s’améliore dans les pays de l’OCDE. Mais la viabilité des systèmes de santé est en question. Quel rôle les technologies de

l’information peuvent-elles jouer ?

La prospérité de l’Europe dépend de la santé de ses citoyens. Les responsables politiques doivent donc impérativement encourager l’investissement dans la santé s’ils veulent atteindre leurs objectifs à long terme en matière de santé publique comme en matière sociale et économique.

Il est de plus en plus manifeste qu’en Europe, les systèmes de santé risquent de ne plus être viables s’ils n’évoluent pas au cours des 15 prochaines années. Les contraintes d’aujourd’hui sont appelées à s’intensifier sous l’effet du vieillissement démographique, de l’évolution des modes de vie et des nouvelles formes que prennent les maladies. Les maladies chroniques sont le principal obstacle à la pérennité de nombreux systèmes de santé publics. Non seulement nos systèmes de santé sont mal préparés aux évolutions démographiques et pathologiques, mais ils font en outre l’objet d’une vigilance accrue du public et subissent une demande de services plus nombreux et de meilleure qualité.

Si nous conservons notre modèle de soins de santé axé sur le traitement, nous risquons d’assister à une escalade sans précédent des coûts et de la demande. Tous les acteurs de la

santé doivent se mobiliser pour élaborer de nouvelles stratégies capables de générer des gains d’efficacité, d’améliorer la qualité des soins et de répondre aux besoins de sécurité des patients.

À l’évidence, pour relever les nombreux défis auxquels nos systèmes de santé sont confrontés, nous devrons impérativement innover. Il nous faudra notamment encourager l’innovation si nous voulons rendre les systèmes de santé véritablement plus efficients. Nous soutenons les travaux de l’OCDE dans ce domaine.

L’innovation est indispensable dans de nombreux domaines lié à la santé, notamment la prestation de services, les systèmes de financement, les solutions et dispositifs de soins, ainsi qu’en matière d’organisation et de gestion des établissements médicaux. Les technologies de l’information (TI) peuvent améliorer la sécurité des patients en contribuant à réduire les erreurs médicales, et peuvent donner plus de choix aux patients en leur permettant d’être soignés à distance et de rester chez eux plus longtemps. Elles peuvent aussi faciliter l’accès des professionnels dûment habilités aux dossiers médicaux, améliorer l’efficience en évitant, par exemple, la duplication des examens, et aider à mieux utiliser les personnels de santé compte tenu de la pénurie dont souffrent certaines spécialités. Chaque maladie et chaque patient nécessitent des soins spécifiques. Il est donc indispensable

de mettre en place dans tous les pays européens une infrastructure de TI pour les dossiers médicaux, l’aide à la décision clinique et les programmes de gestion des maladies. Une fois en place, ces systèmes doivent pouvoir échanger des données, au moins au niveau national. Depuis une dizaine d’années, des infrastructures et des applications de santé en ligne ont été développées et testées partout en Europe, mais elles de façon isolée, ce qui crée aujourd’hui des défis d’interopérabilité. Dans certains pays, notamment les pays nordiques et le Royaume-Uni, des applications comme les systèmes de communication et d’archivage des images (PACS), les prescriptions en ligne, les systèmes de dossiers médicaux électroniques, ainsi que les programmes informatisés de gestion des maladies et de dépistage, connaissent déjà des résultats très satisfaisants.

Le rapport de l’OCDE intitulé Improving health sector efficiency: the role of information and communication technologies reconnaît les avantages incontestables des systèmes de communication et d’archivage des images (PACS), qui augmentent les capacités, améliorent l’efficacité des soins et accroissent la satisfaction des consommateurs.

Toutefois, même si les avantages potentiels des outils de santé en ligne sont considérables, plusieurs obstacles continuent d’entraver l’introduction et la bonne application des TI et des solutions de santé en ligne : manque de vision politique, gouvernance fragmentée ou encore investissements irréguliers, par exemple. Il faut lever ces obstacles de façon à encourager une traduction plus rapide de l’innovation en avantages pour les patients et en efficience des systèmes de soins.

Dans certaines structures, le coût peut poser problème. Les avantages des TI étant souvent intangibles, il est difficile de convaincre les responsables politiques de leur utilité. Il est vrai que les TI nécessitent des investissements conséquents dès l’origine, ce qui peut être problématique en cette période de difficultés économiques.

AFP

Il est indispensable de mettre en place

une infrastructure de TI pour la santé

dans tous les pays européens

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 21

Mais si les responsables politiques y regardent à deux fois, nous sommes certains qu’ils conviendront que ces investissements sont en fait une source d’économies. Une bonne gouvernance et des normes internationalement reconnues telles que DICOM (Digital Imaging and Communications in Medicine – imagerie numérique et communications en médecine) sont deux dimensions clés du succès des projets d’investissement dans les TI, ainsi que de l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des soins de santé. Les usagers doivent considérer les TI comme un progrès et non comme un obstacle. Il faut du temps pour encourager le changement et instaurer la confiance. Nous avons élaboré dix recommandations pour réussir la mise en place des TI dans le secteur de la santé :

1. Définir une vision ; 2. Unifier davantage la gouvernance ; 3. Élaborer des modèles économiques innovants ; 4. Établir la confiance ; 5. Soutenir la responsabilisation du patient-citoyen ; 6. Encourager l’élaboration de normes et l’interopérabilité ; 7. Assurer la sécurité juridique ; 8. Favoriser le développement de marchés ; 9. Renforcer la position internationale ; 10. Stimuler l’innovation.

Au bout du compte, les patients et le grand public exigeront un recours accru aux TI dans le secteur de la santé et les responsables politiques devront être en mesure de satisfaire cette exigence.

*Nicole Denjoy préside le groupe de travail du BIAC sur la politique de la santé. Le BIAC est le Comité consultatif économique et industriel auprès de l’OCDE. Voir www.biac.org

Le groupe de travail a activement soutenu la Stratégie de l’OCDE pour l’innovation, qui a été présentée à la réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres tenue en mai 2010, et qui encourage la poursuite de travaux transversaux de l’OCDE sur l’instauration d’un environnement propice à l’innovation pour relever les défis mondiaux, notamment dans le domaine de la santé. Voir www.oecd.org/innovation

Le COCIR est le Comité européen de coordination des TI de l’industrie radiologique, électromédicale et médicale.

Voir http://cocir.org

TI à la rescousse Un recours accru aux technologies de l’information (TI) peut-il contribuer à mieux gérer les systèmes de santé ? Oui, estime le Centre d’information du Service national de santé britannique (NHS IC), source d’informations centralisée et référence majeure en matière de soins de santé et d’aide sociale.

SAS, premier fournisseur de services et de logiciels d’analyse métier, a conclu en mai 2009 un partenariat avec le NHS IC en vue de mettre en place un environnement normalisé de gestion des données et une plateforme d’analyse métier. Il s’agit ni plus ni moins que de révolutionner l’utilisation de l’information pour améliorer la prise de décision, assurer de meilleurs soins et accroître la productivité. Ce projet se propose de faire la synthèse des informations disponibles dans l’ensemble du NHS, sur les inégalités sanitaires, par exemple, de gérer ces informations et de les analyser en vue d’aider les décideurs à améliorer les prestations et les soins aux patients.

« Les services de santé dans le monde sont confrontés à trois grands défis, souligne Tim Straughan, le directeur du NHS IC. Premièrement, améliorer la qualité des soins pour répondre aux attentes des patients ; deuxièmement, faire face à la récession économique ; et troisièmement, – l’objet du NHS IC – avoir accès à l’information et l’exploiter efficacement pour relever les deux premiers défis. »

Pour bien évaluer l’efficience et l’efficacité des services assurés par le NHS, le NHS IC doit recueillir les données auprès des différents organismes – services sociaux, services de santé mentale et soins de santé primaires –, les gérer et les analyser. SAS collabore avec le NHS IC pour intégrer les données contenues dans ces systèmes disparates, afin de mieux cerner les besoins des patients et d’améliorer la prise de décision locale. Toutefois, en cette période de crise économique et avec la nouvelle donne politique britannique, le NHS IC met désormais davantage l’accent sur la collecte et la gestion professionnelle

centralisées de toutes les données au sein du NHS. Dans cette optique, le gouvernement britannique facilite l’accès aux données sanitaires, par exemple, via le site data.gov.uk, ce qui devrait ensuite favoriser la création d’un marché commercial de l’analyse de données.

L’objectif est que des organismes ne faisant pas partie du NHS en analysent les données et fournissent en retour des informations aux prestataires de santé. Selon SAS, si cette approche devrait assurer davantage de transparence et élargir le choix des patients, on peut toutefois s’interroger sur le type d’analyse rémunératrice susceptible d’intéresser des organismes ne faisant pas partie du NHS. S’ajoute aussi la difficulté de déterminer dans quelle mesure certaines données doivent impérativement être analysées en interne, comme les résultats et les mesures de performance du NHS.

Néanmoins, en ces temps de contraintes budgétaires croissantes et de vieillissement démographique, ces outils d’analyse pourraient être le seul moyen de progresser vers des politiques mieux informées et une gestion pro-active des systèmes de santé publique. Si ce projet n’en est qu’à ses débuts, avec le soutien et l’investissement adéquat des autorités publiques, les citoyens devraient en bénéficier tant sur le plan de la qualité que du coût des soins de santé.

Pour plus d’informations sur les activités de SAS, contactez Saul Spearing, Healthcare Client Manager, SAS UK. Voir aussi www.sas.com

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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION

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EMPLOI

Les personnels, maillons forts des systèmes de santé

Pour les travailleurs et leurs familles, des soins de santé de qualité, équitables et abordables sont une priorité absolue. Les syndicats soutiennent les stratégies au service de ces objectifs : ils sont attachés à la fourniture complète de soins de qualité financièrement abordables. Mais si des réformes peu judicieuses conduisent à ce que la santé pèse plus lourd dans les budgets des ménages, les syndicats s’y opposeront.

Nous convenons cependant qu’une attention particulière doit être portée à l’amélioration de la qualité des soins et de la sécurité des patients.

Concevoir et mener des politiques de santé efficaces requiert bien plus que de meilleures

prévention et la promotion de modes de vie plus sains. Il faut accroître les dépenses dédiées à la promotion de la santé. Leur niveau actuel semble insuffisant. Les stratégies d’amélioration de la santé doivent tenir compte du cadre socio-économique de vie et de travail et, en particulier, des effets négatifs sur l’emploi de la crise financière et économique.

Les gouvernements doivent également garder à l’esprit le fait que le chômage entraîne des risques majeurs pour la santé. Des preuves incontestables suggèrent que des liens étroits existent entre le chômage et la mortalité ou la morbidité, les modes de vie dangereux, ou encore une moindre qualité de vie. Lutter contre le chômage et faire advenir une reprise riche en emplois engendrerait à l’évidence des économies budgétaires en matière de santé, à court et à moyen terme.

Un système de santé public accessible universellement est un droit fondamental. Les soins de santé doivent être considérés comme un bien public essentiel, et doivent être préservés à ce titre. Un système de santé national juste et accessible est incompatible avec l’idée de services de santé entièrement privés et à but lucratif. La plupart des observateurs sérieux du secteur des services de santé estiment que cette dernière approche ne réduit pas les coûts, n’atténue pas la pression sur le système public, pas plus qu’elle n’améliore la qualité des soins.

Il n’y a pas de recette unique pour rendre les systèmes de santé plus efficaces. Proposer un modèle préétabli de système de santé, applicable universellement, ne serait guère judicieux. Les pays de l’OCDE devraient mettre en commun leurs informations sur les systèmes qui fonctionnent bien en pratique. Il faut aller au-delà du regroupement et de la diffusion de données comparables et d’indicateurs sur la qualité des soins, et procéder à une analyse qualitative de ce qui marche et de ce qui ne marche pas.

Le TUAC demande à ce que les facteurs liés au travail soient davantage pris en compte, de même que les facteurs environnementaux et sociaux liés à la santé. C’est à cette condition que nous pourrons élaborer et mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces.

Voir www.TUAC.org

données sur la qualité. Une approche globale est nécessaire, notamment des conditions de travail décentes pour les personnels de santé et une formation professionnelle adéquate et continue. Cela requiert en outre une participation appropriée de tous les acteurs. Les décideurs du domaine de la santé doivent garder à l’esprit que les personnels sont les maillons forts du secteur. On ne saurait améliorer la qualité des soins seulement en mettant en place les dossiers médicaux électroniques ou une coordination des soins en ligne, en responsabilisant les patients et en accroissement leur autonomie en matière de traitement. Pour bien fonctionner, les systèmes de santé ont besoin de personnels bien formés et motivés.

L’objectif des systèmes de santé est de préserver et d’améliorer la santé. Outre les soins, il faut insister davantage sur la

Roland Schneider, Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC)

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Stryker comprend que la meilleure -et seule- façon de soutenir ef-ficacement ses clients est de donner la première place à la qualité. La Qualité n’est pas seulement un objectif, c’est une discipline qui régit tous les aspects de notre organisation et toutes les initiatives que nous entreprenons. Nous améliorons continuellement nos sys-tèmes de qualité pour développer, produire et commercialiser des produits qui respectent ou dépassent les exigences des clients et des organismes réglementaires à travers le monde. Nous reconnais-sons que la qualité ne se limite pas au seul domaine de la fabrica-tion. Notre relation avec les médecins, les hôpitaux et les patients s’étend au-delà de la salle d’opération à l’ensemble de la pratique cli-nique, aussi nos engagements de qualité doivent-t-ils s’étendre à ces différents niveaux. Que nous développions des produits innovants, mettions en place des programmes d’éducation ou collaborions avec les administrateurs d’hôpitaux, nous savons que la valeur de nos nombreux produits et services sera en fin de compte évaluée sur un seul critère: la qualité des résultats cliniques et financiers que nous aidons nos clients à atteindre.

Dans sa quête d’amélioration de la qualité de vie des pa-tients et des chirurgiens dans le monde, Stryker se concentre en permanence sur le développe-ment de produits et solutions innovants pour répondre aux besoins médicaux existants et émergents. Pour développer des produits de la plus haute qual-ité, nous forgeons des relations très étroites avec les profession-nels de la santé de façon à être sûrs de mettre sur le marché des technologies nouvelles qui ont le potentiel d’améliorer réellement

les résultats cliniques des patients. La prothèse totale de hanche Ex-eter, par exemple, a révolutionné l’arthroplastie de hanche lorsque Stryker a complété sa gamme d’implants avec des têtes fémorales de longueurs et de tailles différentes, permettant ainsi au chirurgien de restaurer l’anatomie unique de chaque patient et d’accroître la lon-gévité de l’implant. Lancée il ya 40 ans, cette prothèse de hanche est devenue un des meilleurs systèmes de hanche jamais introduit.

Notre engagement de qualité s’étend au-delà des produits que nous fabriquons. Nous nous associons avec nos clients, professionnels de la santé et leaders d’opinion de technolo-gie médicale, pour élaborer des programmes éducatifs qui amé-liorent les connaissances et les compétences dans de nombreu-ses spécialités médicales, y com-pris l’orthopédie. Nos centres d’excellence à travers le monde sont des centres de recherche et d’éducation qui rendent ces programmes possibles. Nos pro-

grammes d’éducation médicale aident les professionnels médicaux à fournir des soins de qualité. Ils sont constitués notamment de col-loques chirurgicaux, de cours, de guides d’aide à la certification et de publications trimestrielles destinées à accroître les connaissances et à améliorer les soins aux patients.

Les équipes de Stryker coopèrent avec les hôpitaux pour contribu-er à leur efficacité, tout en amé-liorant le confort des patients et la satisfaction du personnel. Par exemple, depuis 2007, notre expertise en Lean Management a fait de nous un partenaire in-dispensable de l’Hôpital du Jura Schesslitz en Allemagne. Notre équipe a tout d’abord formé huit employés de Schesslitz pour optimiser les processus au niveau des salles d’opération et du service central de soins am-bulatoires de l’hôpital. Dans ces

services, les heures supplémentaires non planifiées et la diminution de la motivation des employés étaient des problèmes clés. Les résul-tats ont été spectaculaires avec des stocks rationalisés diminuant de 17 000 à 1000 articles, et les instruments et dispositifs médi-caux réorganisés pour accélérer leur mise à disposition et améliorer le planning financier. L’hôpital a raccourci les listes d’attente et les temps opératoires. Il y a eu une augmentation du nombre de patients et de leur satisfaction. Financièrement, le projet a réussi au-delà des attentes et a permis d’identifier un potentiel de revenu supplémen-taire de 1,5 millions de dollars.

Cité-Centre - Grand-Rue 90 - 1820 Montreux - SwitzerlandTel. : +41 21 966 12 01 - Fax : +41 21 966 12 00www.europe.stryker.com

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Stryker comprend que la meilleure -et seule- façon de soutenir ef-ficacement ses clients est de donner la première place à la qualité. La Qualité n’est pas seulement un objectif, c’est une discipline qui régit tous les aspects de notre organisation et toutes les initiatives que nous entreprenons. Nous améliorons continuellement nos sys-tèmes de qualité pour développer, produire et commercialiser des produits qui respectent ou dépassent les exigences des clients et des organismes réglementaires à travers le monde. Nous reconnais-sons que la qualité ne se limite pas au seul domaine de la fabrica-tion. Notre relation avec les médecins, les hôpitaux et les patients s’étend au-delà de la salle d’opération à l’ensemble de la pratique cli-nique, aussi nos engagements de qualité doivent-t-ils s’étendre à ces différents niveaux. Que nous développions des produits innovants, mettions en place des programmes d’éducation ou collaborions avec les administrateurs d’hôpitaux, nous savons que la valeur de nos nombreux produits et services sera en fin de compte évaluée sur un seul critère: la qualité des résultats cliniques et financiers que nous aidons nos clients à atteindre.

Dans sa quête d’amélioration de la qualité de vie des pa-tients et des chirurgiens dans le monde, Stryker se concentre en permanence sur le développe-ment de produits et solutions innovants pour répondre aux besoins médicaux existants et émergents. Pour développer des produits de la plus haute qual-ité, nous forgeons des relations très étroites avec les profession-nels de la santé de façon à être sûrs de mettre sur le marché des technologies nouvelles qui ont le potentiel d’améliorer réellement

les résultats cliniques des patients. La prothèse totale de hanche Ex-eter, par exemple, a révolutionné l’arthroplastie de hanche lorsque Stryker a complété sa gamme d’implants avec des têtes fémorales de longueurs et de tailles différentes, permettant ainsi au chirurgien de restaurer l’anatomie unique de chaque patient et d’accroître la lon-gévité de l’implant. Lancée il ya 40 ans, cette prothèse de hanche est devenue un des meilleurs systèmes de hanche jamais introduit.

Notre engagement de qualité s’étend au-delà des produits que nous fabriquons. Nous nous associons avec nos clients, professionnels de la santé et leaders d’opinion de technolo-gie médicale, pour élaborer des programmes éducatifs qui amé-liorent les connaissances et les compétences dans de nombreu-ses spécialités médicales, y com-pris l’orthopédie. Nos centres d’excellence à travers le monde sont des centres de recherche et d’éducation qui rendent ces programmes possibles. Nos pro-

grammes d’éducation médicale aident les professionnels médicaux à fournir des soins de qualité. Ils sont constitués notamment de col-loques chirurgicaux, de cours, de guides d’aide à la certification et de publications trimestrielles destinées à accroître les connaissances et à améliorer les soins aux patients.

Les équipes de Stryker coopèrent avec les hôpitaux pour contribu-er à leur efficacité, tout en amé-liorant le confort des patients et la satisfaction du personnel. Par exemple, depuis 2007, notre expertise en Lean Management a fait de nous un partenaire in-dispensable de l’Hôpital du Jura Schesslitz en Allemagne. Notre équipe a tout d’abord formé huit employés de Schesslitz pour optimiser les processus au niveau des salles d’opération et du service central de soins am-bulatoires de l’hôpital. Dans ces

services, les heures supplémentaires non planifiées et la diminution de la motivation des employés étaient des problèmes clés. Les résul-tats ont été spectaculaires avec des stocks rationalisés diminuant de 17 000 à 1000 articles, et les instruments et dispositifs médi-caux réorganisés pour accélérer leur mise à disposition et améliorer le planning financier. L’hôpital a raccourci les listes d’attente et les temps opératoires. Il y a eu une augmentation du nombre de patients et de leur satisfaction. Financièrement, le projet a réussi au-delà des attentes et a permis d’identifier un potentiel de revenu supplémen-taire de 1,5 millions de dollars.

Cité-Centre - Grand-Rue 90 - 1820 Montreux - SwitzerlandTel. : +41 21 966 12 01 - Fax : +41 21 966 12 00www.europe.stryker.com

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Présidente du Comité Exécutif de Espírito Santo Saúde - SGPS

Quel rôle joue Espírito Santo Saúde dans le système de santé portugais?

Espírito Santo Saúde a pour objectif d’être une marque incontour-nable dans le secteur des soins de santé, tout en ayant de hauts standards d’excellence et d’innovation en médecine. Le Groupe est pleinement engagé dans cette vision, tout en assurant le meilleur diagnostic et traitement médical possibles, fondés sur l’expérience, l’innovation et le dévouement.Notre mission est de diagnosti-quer et de traiter rapidement et efficacement, dans le plein res-pect de l’individualité du patient et de construire une organisation capable d’attirer et de maintenir un nombre croissant de collabora-teurs exceptionnels.Placer en premier l’intérêt du patient reflète un état d’esprit, une culture et la mentalité d’une orga-nisation axée sur les patients et qui met tout en œuvre pour méri-ter leur préférence. Pour Espírito Santo Saúde, il est évident que tous les autres objectifs et compéten-ces sont mis au service de ce pro-cessus, et c’est ici que réside notre véritable force.Depuis notre création en 2000, le Groupe a développé un réseau intégré d’hôpitaux et de cliniques ambulatoires, hôpitaux résiden-tiels et résidences seniors assistées. Nous avons aussi une participa-tion active dans le Programme Public-Privé de Partenariat pour des Soins de Santé.Aujourd’hui, le Groupe détient et gère au Portugal sept hôpitaux, sept cliniques ambulatoires, un hôpital résidentiel et deux résiden-ces seniors assistées. Début 2012, Espírito Santo Saúde gérera égale-ment un hôpital public.Les unités qui font partie du Groupe Espírito Santo Saúde sont res-ponsables, chaque année, de plus d’un million de consultations, 35 000 interventions chirurgicales et accouchements et de près de 3,5 millions de tests de diagnostic. Celles-ci ont déjà gagné la confiance de plus d’un million de personnes.Une décennie plus tard, le Groupe Espírito Santo Saúde est devenu une référence incontournable dans le secteur, et a contribué de manière exceptionnelle et exemplaire au développement de l’initia-tive privée dans le secteur des soins de santé au Portugal.

Comment êtes-vous devenus un acteur de premier plan ?

Le groupe Espírito Santo Saúde a introduit l’innovation dans le sec-teur de santé portugais, en joignant à la connaissance, à l’expérience et à la technologie médicales, les meilleures pratiques d’autres sec-teurs de l’économie, par exemple, le service aux clients, les techno-logies et systèmes d’information, la gestion des ressources humaines et des modèles d’organisation innovants.Ce modèle unique dans le secteur de la santé portugais offre à nos professionnels toutes les conditions pour pratiquer une médecine

différenciée, et pour fixer des standards élevés concernant les moyens techniques, humains et de service, à la fois efficaces, sûrs et réalisables.

Quels services proposez-vous à vos clients?

Espírito Santo Saúde propose une offre complète et une approche glo-bale et intégrée des problèmes de santé, alliées à la sécurité et au confort des patients et de leurs familles, assurant la continuité des soins et répondant à l’évolution des besoins de santé tout au long de la vie.Dans les unités du Groupe Espírito Santo Saúde, vous trouverez une gamme complète de services médicaux et chirurgicaux, en parti-

culier dans des domaines différen-ciés soutenus par une technologie de pointe.Par exemple, l’Hospital da Luz à Lisbonne reflète l’idéal du Groupe en termes de soins de santé, en intégrant dans un complexe intégré de santé unique un hôpital de soins intensifs et un hôpital résidentiel. L’Hospital da Luz comprend toutes les spécialités médicales et chirur-gicales, organisées dans plusieurs centres d’excellence multidisci-plinaires - oncologie, chirurgie micro-invasive et robotique, arryth-mologie, hémodynamique, trai-tement de l’obésité, pathologies digestives, pathologie de la thy-roïde, médecine sportive, gestion de la douleur, développement neu-rologique des enfants, grossesse à haut risque, parmi tant d’autres.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

La mission que nous avons enga-gée il y a 10 ans est toujours et plus que jamais actuelle. Nous concen-trons notre attention sur le talent, la médecine de haute qualité et les valeurs d’intégrité, d’esprit de service et de respect absolu des patients.

L’accomplissement de notre mission, se traduira, nous l’espérons, par le respect et la reconnaissance des citoyens.Pour offrir les meilleurs soins à nos patients, nous continuerons à travailler avec les meilleurs professionnels de santé et les équipe-ments et technologies les plus innovantes.Pour les trois à quatre prochaines années, et concernant les investis-sements futurs dans les installations, l’Hospital da Luz sera élargi; il y aura aussi une nouvelle unité à Porto, la deuxième plus grande ville portugaise. L’ouverture de l’Hospital Beatriz Ângelo en 2012, le premier partenariat public-privé du Groupe, sera également une étape importante de ces prochaines années.L’expansion internationale sera également une priorité pour les années à venir, en particulier dans les marchés dans lesquelles notre modèle de gestion peut créer de la valeur.

ESPIRTO SANTO SAUDE GROUP, Rua Carlos Alberto de Mota PintoEd Amoreiras square, 1070 – 313 LisboaTel: 351 213 138 260Fax: 351 213 530 292 email: [email protected]

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Section publicitaire : la santé au Portugal

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Quel rôle jouez-vous dans le système de santé au Portugal ?

APIFARMA, Association Portugaise de l’Industrie Pharmaceutique[Associação Portuguesa da Indústria Farmacêutica], représente environ140 entreprises dédiées à la recherche, à la production et à la commer-cialisation de médicaments à usage humain et vétérinaire, de vaccins et de dispositifs de diagnostic.En tant qu’association représentative de l’industrie pharmaceutique,APIFARMA a pour mission de résoudre les problèmes communs àses membres, en contribuant au développement socio-économique du secteur et du pays, pour améliorer la santé au Portugal et pour faciliter l’accès des patients aux nouveaux traitements. Pour accomplir sa mis-sion, l’association défend de hauts standards éthiques et de qualité, auxquels elle associe la responsabilité sociale et le devoir de solidarité. Les interlocuteurs habituels d’APIFARMA sont le gouvernement, l’administration publique, le Parle-ment, les commissions parlemen-taires, des organismes nationaux et internationaux, des associations de malades et des institutions qui re-présentent les travailleurs.

APIFARMA coopère égalementavec les associations et les orga-nismes professionnels associésaux domaines de la santé et dumédicament afin de contribuer àl’amélioration des soins de santé.

Par son activité, APIFARMA chercheégalement à améliorer la perception publique de la valeur du médica-ment et du rôle décisif que celui-ci assume dans le progrès social et l’amélioration de la qualité de vie.

Quelles prestations proposezvous à vos membres ?

La prestation de services aux entre-prises associées recouvre tous leschamps disciplinaires importantspour le secteur, en particulier dansle domaine économique, juridique, financier, pharmaceutique et de formation professionnelle. Il comprend une intervention au niveau na-tional et international auprès des institutions européennes et des or-ganismes gouvernementaux qui assurent la tutelle du secteur du mé-dicament, des entités congénères et d’autres partenaires du domaine de la santé. En matière d’affaires juridiques, APIFARMA soutient les entreprises associées dans le domaine de la législation pharmaceutique, des entreprises du travail, administrative et déontologique.

Comment se porte le secteur de l’industrie pharmaceutiqueau Portugal ?

Au Portugal, l’industrie pharmaceutique est un secteur composéd’entreprises nationales et multinationales, dont l’activité représenteenviron 2,8% du produit Intérieur brut et qui contribue à un niveau

d’emploi hautement qualifié avec environ 12 000 emplois directs.Au cours des dernières années, l’industrie nationale a clairementmisé sur l’internationalisation et l’activité exportatrice, et a enregistréune croissance de plus de 30% entre 2004 et 2009. Le développementdu projet PharmaPortugal, un partenariat public/privé réussi et pionnier en termes d’industrie pharmaceutique, a contribué à cette évolution. Il a impliqué l’autorité nationale de l’Agence nationale pour la règlemen-tation pharmaceutique, INFARMED, et l’agence de l’investissement, AICEP et a fonctionné comme une plate-forme représentative de la mo-dernité et la qualité de l’industrie pharmaceutique portugaise basée sur des standards européens.Au niveau de l’investissement, une étude réalisée pour APIFARMApar un consultant externe a démontré que durant les trois années2006-2008, le niveau d’investissement global s’est accru d’envi-ron 28%, avec la particularité que cet investissement a été canalisé

vers les domaines de R&D, ce qui démontre un clair pari sur le déve-loppement du secteur au niveau national. Ces dernières années, en particulier les deux dernières, ont montré de fortes contraintes en termes d’évolution du marché, en raison de l’introduction de mesures restrictives par le gouvernement, et l’investissement a enregistré une baisse de l’ordre de 0,5% en 2009.

Le secteur a connu le dévelo pement de quelques petites entreprises de biotechnologie qui ont progressi-vement établi des partenariats avec d’autres entreprises du secteur.

En matière d’environnement et de biodiversité, quels sontles efforts des industriels de lapharmacie au Portugal ?

Par l’intermédiaire d’APIFARMA,l’industrie pharmaceutique natio-nale s ’est associée aux autres intervenants de la chaîne du médi-cament – distributeurs et pharma-cies – et a créé VALORMED, une société responsable de la gestion

des déchets et des emballages des médicaments périmés.Bien que le secteur du médicament représente moins de 0,5% des dé-chets solides urbains, le projet se justifie en termes de santé publique et environnementale. En s’impliquant dans le traitement des déchets et dans le financement de cette activité, l’industrie pharmaceutique a assumé l’important engagement public de tout faire pour donner une destination sûre aux emballages de médicaments périmés et de contri-buer ainsi à un environnement plus sûr et plus sain pour tous.

João Almeida Lopes

Président d’APIFARMA, Association Portugaise de l’IndustriePharmaceutique [Associação Portuguesa da Indústria Farmacêutica]

Quel rôle jouez-vous dans le système de santé au Portugal ?

APIFARMA, Association Portugaise de l’Industrie Pharmaceutique [Associação Portuguesa da Indústria Farmacêutica], représente environ 140 entreprises qui se dédient à la recherche, à la Production et à la Commercialisation de Médicaments à Usage Humain et Vétérinaire, de Vaccins et de Dispositifs de Diagnostic.

En tant qu’association représentative de l’Industrie Pharmaceutique, APIFARMA a pour mission de résoudre les problèmes communs à ses membres, en contribuant au développement socio-économique du secteur et du Pays, pour améliorer la Santé au Portugal et pour fa-ciliter l’accès des patients aux nouveaux traitements. Pour accomplir sa mission, l’Industrie Pharmaceutique défend de hauts standards éthiques et de qualité, auxquels elle associe la responsabilité sociale et le devoir de solidarité. Les interlocuteurs habituels d’APIFARMA sont le Gouvernement, l’Administration Publique, le Parlement, les commissions parlementaires, des organismes coupoles nationaux et internationaux, des associations de malades et des institutions qui représentent les travailleurs.

APIFARMA coopère également avec les associations et les or-ganismes professionnels associés aux domaines de la santé et du médicament afin de contribuer à l’amélioration des soins de santé apportés aux malades grâce au médicament.

Par son activité, APIFARMA cher-che également à contribuer à la perception publique de la valeur du médicament et du rôle décisif que celui-ci assume dans le pro-grès social et l’amélioration de la qualité de vie des populations.

Quelles prestations proposez-vous à vos membres ?

La prestation de services aux entre-prises associées recouvre tous les champs disciplinaires importants pour le secteur, en particulier dans le domaine économique, juridique, financier, pharmaceutique et de formation professionnelle. Il com-prend une intervention au niveau national et international auprès des institutions européennes et des organismes gouvernementaux qui assurent la tutelle du secteur du médicament, des entités congénères et d’autres partenaires du domaine de la Santé. En matière d’affaires juridiques, APIFARMA soutient les entreprises associées dans le domaine de la législation pharmaceutique, sociétaire, du travail, administrative et déon-tologique.

Comment se porte le secteur de l’industrie pharmaceutique au Portugal ?

Au Portugal, l’Industrie Pharmaceutique est un secteur composé d’entreprises nationales et multinationales, dont l’activité représente environ 2,8% du Produit Intérieur Brut et qui contribue à un niveau d’emploi hautement qualifié avec environ 12 000 emplois directs.

Au cours des dernières années, l’industrie nationale a clairement misé sur l’internationalisation et l’activité exportatrice, et a enregis-tré une croissance de plus de 30% entre 2004 et 2009. Le développe-ment du projet PharmaPortugal, un partenariat public/privé réussi et pionnier en termes d’industrie pharmaceutique, a contribué à cette évolution. Il a impliqué l’autorité nationale de l’Agence nation-ale pour la règlementation pharmaceutique, INFARMED, et l’agence de l’investissement, AICEP et a fonctionné comme une plate-forme représentative de la modernité et la qualité de l’Industrie pharma-ceutique portugaise basée sur des standards européens.

Au niveau de l’investissement, une étude réalisée pour APIFARMA par un consultant externe a démontré que durant les trois années 2006-2008, le niveau d’investissement global s’est accru d’environ 28%, avec la particularité que cet investissement a été canalisé vers les domaines de R&D, ce qui démontre un clair pari sur le dével-oppement du secteur au niveau national. Ces dernières années, en particulier les deux dernières, ont montré de fortes contraintes en

termes d’évolution du marché, en raison de l’introduction de mesures restrictives par le Gouvernement, et l’investissement a enregistré une croissance de l’ordre de -0,5% en 2009.

Le secteur a connu le développe-ment de quelques petites entre-prises de biotechnologie qui ont progressivement établi des parte-nariats avec d’autres entreprises du secteur.

En matière d’environnement et de biodiversité, quels sont les efforts des industriels de la pharmacie au Portugal ?

Par l’intermédiaire d’APIFARMA, l’Industrie Pharmaceutique na-tionale s’est associée aux autres intervenants de la chaîne du médi-cament – Distributeurs et Pharma-cies – et a créé VALORMED, une société responsable de la gestion des déchets et des emballages et des médicaments périmés.

Bien que le Secteur du Médica-ment représente moins de 0,5% des Déchets Solides Urbains, le projet se justifie en termes de santé publique et environnementale. En

s’impliquant dans le traitement des déchets et dans le financement de cette activité, l’Industrie Pharmaceutique a assumé l’important engagement public de tout faire pour donner une destination sûre aux emballages de médicaments périmés et de contribuer ainsi à un Environnement plus sûr et plus sain pour tous.

João Almeida Lopes

Président d’APIFARMA, Association Portugaise de l’Industrie Pharmaceutique [Associação Portuguesa da Indústria Farmacêutica]

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Section publicitaire : la santé au Portugal

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// MARCHÉ PHARMACEUTIQUE (2009) Marché national: 4,7 millions d’euros

Marché OTC: 233 millions d’euros

Marché vétérinaire: 96 millions d’euros

Marché des dispositifs de diagnostic: 244 millions d’euros

// ÉCONOMIE (2009) Production nationale de médicaments: 1975 millions d’euros

Contribution au PIB: 2,8%

Exportations: 447 millions d’euros

12 000 emplois directs (50% d’emploi qualifié) Emploi indirect créé par les services fournis et nécessaires aux activités de l’Industrie pharmaceutique.

// RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT (2009) 130 nouveaux essais cliniques/an

60-80 Études d’observation/an

L’INDUSTRIEPHARMACEUTIQUEAU PORTUGAL

R. Pêro da Covilhã, nº 22 / PT - 1400-297 Lisboa - PortugalTél.: (+351) 213 018 264/3 031 780 / Fax: (+351) 213 031 797/98 e-mail: [email protected] / www.apifarma.pt

APIFARMA Associação Portuguesa da Indústria Farmacêutica[Association Portugaise de l’Industrie Pharmaceutique],représente 140 entreprises dédiées à la recherche, production et commercialisation de médicaments à usage humain et vétérinaire, aux OTC, aux vaccins et aux moyens de diagnostic

Page 30: n° 281, octobre 2010

Dr Francisco Lino, PDG,

Quel rôle jouez-vous dans le système de santé au Portugal ?

En 1996, Médis était la première compagnie d’assurance maladie privée à lancer le concept des soins intégrés au Portugal, modifiant à jamais le marché de l’assurance maladie local. Plus qu’une assu-rance maladie, Médis se présente comme un système de santé inté-gré grâce auquel les clients bénéficient de la meilleure aide médicale ainsi que d’un service d’excellence.Avant Médis, les régimes d’indemnité traditionnels représentaient la seule option pour les clients. La santé privée était considérée comme un luxe et impliquait d’avoir recours aux rares organismes de santé privés.Le succès et le leadership de Médis ont poussé les autres acteurs du marché à se tourner vers les soins intégrés, ce qui a entraîné une croissance à deux chiffres du secteur au cours de la dernière décen-nie. Le Portugal compte désormais plus de 2 millions d’assurés.Dans le même temps, cette croissance du marché de l’assurance maladie a grandement contribué à l’émergence de prestataires de soins nouveaux et plus puissants, comme les hôpitaux et les cli- niques. Aujourd’hui, l’aide médicale privée fait partie du quotidien des Portugais.En 2009, malgré la conjoncture éco-nomique, l’assurance maladie a connu une croissance bien supérieure aux au-tres secteurs d’activité, dont l’assurance obligatoire.Nous sommes fiers de dire que Médis a largement contribué à rendre les services de santé privés de haute qualité plus ac-cessibles au grand public.Cependant, l’assurance privée vient compléter le système de santé national au Portugal. Les clients recherchent des soins de meilleure qualité par l’intermédiaire des assurances, mais le système de santé public continue à jouer un rôle fondamental pour les personnes sans assurance ou celles qui nécessitent des soins à long terme.L’avenir proche réserve des défis structurels, mais Médis compte continuer à jouer un rôle décisif.

Comment Médis s’est-elle hissée sur le devant de la scène ?

Depuis le premier jour, Médis DNA repose sur l’innovation et la qualité. Médis a tiré parti du fait qu’elle a été la première à lancer les soins intégrés. Elle a fait bon usage de cet avantage pour se distan- cier de ses concurrents, qui ont dû par la suite suivre le même chemin. En misant constamment sur l’innovation, Médis a sans cesse lancé de nouvelles solutions pour répondre aux besoins des clients : elle a notamment ouvert le premier site d’opérations d’assurance maladie sur Internet et lancé Linha Médis (ligne de conseil médical télépho-nique 24h/24 basée sur un algorithme clinique déposé), un service unique sur le marché. Tous ces produits sont complétés par un ex-cellent service reconnu qui permet à Médis de garder une longueur d’avance sur la concurrence.La marque Médis jouit également d’une excellente réputation parmi la population portugaise : elle a été reconnue 4 fois SuperBrand et 2 fois Trusted Brand, ce qui lui confère de loin la plus grande noto-riété sur le marché de l’assurance maladie. Selon une étude de mar-ché commandée à Nielsen en 2008, Médis a été reconnue par tous les acteurs du secteur comme spécialiste de la santé, avec des indices de satisfaction et de recommandation élevés, bien supérieurs à sa part de marché.Médis a également bâti son succès sur sa stratégie de distribu-tion multicanal. Son distributeur principal reste la banque Mil- lenium BCP, mais les produits de l’entreprise sont également ven-dus par tous les grands agents et courtiers, ainsi que par quatre importantes compagnies d’assurance, qui ont préféré profiter de l’expertise de Médis en matière de santé plutôt que de se risquer à commercialiser leur propre solution.

Faire partie du secteur de la santé en tant que compagnie d’assurance implique également une responsabilité sociale.Médis a récemment élargi son éventail d’actions avec par exemple la création du « prix Médis », (récompense financière destinée à promouvoir la recherche scientifique) ou le lancement d’un site Web destiné aux enfants, www. mediskids.pt. Sur ce site, les enfants peu-vent apprendre les concepts médicaux de base tout en s’amusant. En somme, Médis s’est battue sur tous les fronts au quotidien pour occuper la première place, tout en restant fidèle à ses valeurs fon-damentales.

Quelles prestations proposez-vous à vos clients ?

Médis est un organisme de gestion intégrée des soins de santé, nous finançons donc les dépenses de nos clients en payant directement les prestataires de notre réseau.Tous les régimes de santé Médis réunissent des avantages fonda-

mentaux qui caractérisent la proposition de valeur de l’entreprise, notamment : l’accès au réseau des prestataires de santé Médis, qui compte plus de 6 000 spé-cialistes, dont les meilleurs hôpitaux et cliniques, le droit à un médecin de santé primaire personnel, le recours à une deuxième opinion d’un médecin du réseau international Best Doctors et des tarifs préférentiels chez un réseau de pre-stataires de bien-être via la carte Médis. Médis offre une couverture internation-ale unique qui permet à ses clients de bé-néficier de traitements dans le monde en-tier pour des maladies graves (capital de 1 million d’euros) et d’avantages exclusifs à la Clinique Universitaire de Navarre (capital illimité). En plus d’une ligne de

conseil médical téléphonique 24h/24, 7j/7, Médis a également établi sa présence dans les principaux hôpitaux avec un espace dédié au personnel infirmier, l’Espaço Médis, entretenant ainsi une relation de proximité avec les clients et les fournisseurs.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Médis a clôturé l’année 2009 avec une part de marché de 23,9 % et a toujours enregistré une croissance et des profits constants d’année en année. Ses indices de notoriété, de satisfaction des parties pre-nantes et de recommandation offrent des perspectives de croissance solides. Nous continuerons à nous concentrer sur la satisfaction des attentes des clients, en fournissant une offre attractive et un service d’excellence tout en maintenant une solidité financière et technique (Médis possède des rapports sinistre/prime de référence), et à ex-plorer les opportunités commerciales.Médis compte atteindre ces objectifs grâce à l’innovation et les nouvel- les technologies, comme le Web, sur lequel l’entreprise concentre ses efforts en 2010. En rafraîchissant l’aspect du site et en mettant de nouvelles opérations d’assurance, plus complètes, à disposition des clients, nous avons amélioré le côté pratique. En termes d’efficacité du système, nous sommes actuellement en train d’optimiser les inter- faces en ligne avec les prestataires du réseau et les distributeurs pour permettre aux clients d’effectuer toutes les étapes du processus de souscription et d’achat en ligne. Ce ne sont que quelques moyens de poursuivre notre chemin tout en honorant l’histoire de Médis et en nous préparant aux défis à venir : plus nous sommes efficaces, plus nous devenons forts. Nous comptons ainsi répondre aux be-soins de nos clients et aux attentes de nos actionnaires en termes de dividendes.

MÉDIS - COMPANHIA PORTUGUESA DE SEGUROS DE SAÚDE, SATagus Park, Edifício 10, Piso 0, 2744-002 Porto Salvotel: Lisboa - 21 845 8888 / Porto - 22 207 8888

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Section publicitaire : la santé au Portugal

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STUDIECENTRUM VOOR KERNENERGIECENTRE D’ETUDE DE L’ENERGIE NUCLEAIRE

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Comment réformer et être réélu ?Aart de Geus, Secrétaire général adjoint de l’OCDE*

« Réformez la finance, vite ! »

« Réformer et réussir », tel est le but de plus d’un responsable politique digne de ce nom. C’est un objectif ambitieux.

Il n’est pas rare que des personnes de haute tenue morale et intellectuelle voient leurs propositions passées au peigne fin et déformées, et qu’elles soient poussées à mettre en péril leur carrière et leur réputation. Satisfaire les électorats n’est pas chose facile. En période de crise, la population réclame des changements mais se montre parfois vigoureusement réticente aux solutions proposées. S’ensuivent rejet, défiance, voire manifestations, comme nous l’observons aujourd’hui dans nombre de pays touchés par la crise.

Comme l’a écrit John Kenneth Galbraith dans une lettre adressée à John Fitzgerald Kennedy, en référence à Bismarck : « La politique n’est pas l’art du possible. Elle

consiste à choisir entre le catastrophique et le désagréable ». Si tel est le cas, comment mener à bien les réformes ?

De nombreux travaux forts instructifs ont été consacrés aux déterminants de la réussite ou de l’échec des réformes, mais la plupart sont très théoriques et donc relativement peu utiles pour les responsables politiques. Pouvons-nous y remédier, sans nous borner à un recueil d’anecdotes croustillantes, et améliorer véritablement le processus de réforme ? Oui, nous le pouvons, nous le devons et, de fait, nous le faisons souvent.

Considérons la vaste expérience acquise en un demi-siècle en matière de réformes engagées dans les pays de l’OCDE. Nous avons étudié 20 cas de réformes initiées dans les domaines des marchés de produits, du marché du travail et des retraites. Notre rapport intitulé L’économie politique de la réforme, publié en 2009, met en évidence d’intéressants dénominateurs communs aux initiatives

fructueuses. Il révèle que la cohérence politique joue un rôle plus important que la conjoncture, par exemple. Que celle-ci soit favorable ou non, les gouvernements qui font preuve de cohérence et de cohésion atteignent leurs objectifs, tandis que les divisions constituent des brèches dans lesquelles peuvent s’engouffrer les opposants à la réforme.

En outre, nous avons constaté que les retombées positives et les coûts d’une réforme sont rarement répartis de manière équitable. C’est pourquoi les réformes structurelles doivent être assorties de mesures de compensation ou être suffisamment progressives pour atténuer l’impact ressenti par les agents économiques. Les réformes des retraites, par exemple, doivent généralement s’appliquer à long terme. Mais ces mesures doivent aussi être temporaires et prévoir de compenser leurs inconvénients réels, et pas seulement ressentis. Dans de nombreux pays, l’ajustement de plans de départ à la retraite anticipée, instaurés au début des années 80 pour compenser certaines pertes d’emploi, a nécessité plusieurs décennies. Bien souvent néanmoins, ces mesures peuvent être conçues dans l’esprit de la réforme plutôt qu’en contradiction avec elle. Le compromis ne doit pas nuire à la cohérence des politiques, comme les gouvernements français et mexicain l’ont expérimenté au sujet des retraites, respectivement en 2003 et en 2007.

Des finances publiques saines sont également d’un grand secours. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, aujourd’hui, la discipline budgétaire est un puissant moteur de réforme et l’on ne peut subordonner l’engagement des réformes à la stabilisation de la situation financière. Il faut conserver une certaine marge de manœuvre budgétaire, car les réformes structurelles, par exemple en matière de transferts ou de fiscalité, peuvent engendrer des coûts de transition. En bref, l’assainissement financier non seulement limite les coûts futurs, mais donne aussi une marge de manœuvre pour répondre aux difficultés immédiates liées aux réformes structurelles.

Si les réformes consistent à changer les choses pour le mieux, bien gouverner consiste à réussir les réformes. Making Reform Happen (« Réussir la réforme ») est justement le titre d’un nouveau rapport de

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l’OCDE dont le lancement aura lieu à Paris le 26 novembre 2010. Nous y analysons les réformes des pays de l’OCDE dans 10 domaines différents : marchés de produits, fiscalité, environnement, santé, éducation, administration publique, assainissement des finances publiques, politique de la réglementation, marché du travail et retraites.

L’une des leçons ainsi tirées de l’expérience est l’importance d’une autorité politique forte. Il ne s’agit pas de défendre une conception centralisatrice de la réforme ni de privilégier une action unilatérale menée d’en haut. Bien qu’une réforme unilatérale soit parfois la seule solution, exigeant détermination et ingéniosité politique, le bon exercice du pouvoir consiste à susciter l’adhésion plutôt que de rechercher la simple exécution des décisions.

À tous les niveaux – local, national, voire international – nouer le dialogue avec les opposants à la réforme s’avère généralement payant. Une communication efficace est donc primordiale, qu’il s’agisse de la cohérence des messages politiques, dans leur formulation comme dans leur diffusion, ou d’une pédagogie efficace autour de la réforme.

Cette démarche est particulièrement importante dans le cadre des réformes touchant à l’éducation et à la santé, les professionnels concernés parvenant en général à bloquer le processus de réforme s’ils n’y sont pas associés. Dans la plupart des pays, ils inspirent au public une plus grande confiance que les responsables politiques et, dans tous les cas, leur contribution est susceptible d’améliorer la qualité des réformes originelles. Confier la réalisation d’études à des organismes impartiaux dont les travaux font autorité, comme la Commission de la productivité en Australie ou le Bureau d’analyse des politiques économiques (CPB) aux Pays-Bas, peut également aider à susciter l’adhésion, mais cela peut aussi donner lieu à des contre-rapports et à des accusations de parti pris. Quoi qu’il en soit, les réformes structurelles nécessitent souvent plusieurs tentatives avant de « prendre ». De fait, la plupart des réussites sont bâties sur les ruines d’échecs passés. Comme l’a écrit Samuel Beckett : « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux ».

L’OCDE est déterminée à aider ses membres et ses partenaires à réussir la réforme, et ce pour de multiples raisons. Nous voulons

concevoir des politiques meilleures pour une vie meilleure et rendre nos économies plus fortes, plus saines et plus justes. Nous devons donc être prêts à changer notre façon de faire. En parallèle, d’autres défis – changement climatique, vieillissement de la population, intensification de la concurrence, tensions dues à la mondialisation, nouveaux déséquilibres en termes de pouvoir commercial, financier et géopolitique, et pauvreté endémique, pour n’en citer que

quelques-uns – doivent être relevés, ce qui ne se fera pas sans réformes structurelles. Ces défis montrent bien qu’il est urgent de trouver le bon dosage entre les leviers d’action disponibles et de faire en sorte que les peuples (et les États) agissent de concert.

Bien entendu, face à la crise financière, économique et sociale actuelle, les pouvoirs publics veulent en priorité sauver les institutions financières nationales et relancer l’économie à court terme. Or, nous nous apercevons qu’il n’existe pas de remède miracle. La reprise est fragile, et nous constatons également que le changement climatique, le vieillissement et les autres défis mondiaux auxquels nous étions confrontés avant la crise restent omniprésents. Pour reprendre la plus courte nouvelle jamais écrite, que l’on doit à Augusto Monterroso : « Lorsqu’il s’éveilla, le dinosaure était toujours à ses côtés. » Nous n’avons pas le choix. Nous devons regarder la réalité en face et agir vite. Il n’y a pas de temps à perdre sur des chemins de réforme longs et sinueux, et nous pourrions gagner du temps en tirant davantage de leçons de l’expérience des autres.

Y a-t-il donc une recette pour réformer et être réélu ? Non, car les citoyens ont tendance à voter pour des idées d’avenir plutôt qu’en fonction de résultats passés. Les échecs ont un retentissement électoral plus fort que les succès. Même de bonnes réformes correctement gérées peuvent ne pas aboutir au résultat souhaité au bon moment sur le calendrier électoral, comme l’a montré le cas des réformes Hartz du marché du travail en Allemagne.

Voici néanmoins quelques conseils. Les gouvernements et les partis politiques devraient commencer par mettre au point leurs réformes avant la campagne électorale, communiquer activement pour les promouvoir, puis entamer la mise en œuvre de ces réformes dès le premier jour de leur mandat. Tout le reste est affaire de compétence, de discernement, d’autorité politique et de soutien, ainsi que d’usage des bonnes pratiques et des enseignements comme ceux que l’OCDE est en mesure de fournir. Si la réforme est effectivement un art plus qu’une science, au moins les responsables politiques devraient-ils s’assurer qu’ils passent à l’action en préparant soigneusement leur palette.

NB : « Réussir la réforme », une conférence à haut niveau de l’OCDE, se tiendra le vendredi 26 novembre 2010 au Centre de conférences de l’organisation à Paris. Y sera abordée la manière d’appliquer les enseignements du projet « Réussir la réforme » face aux défis mondiaux actuels. Cette conférence est organisée en association avec l’Institut coréen du développement et constituera l’une des premières célébrations du 50ème anniversaire de l’OCDE. Voir www.oecd.org/mrh

*M. de Geus a été Ministre des Affaires sociales et de l’Emploi des Pays-Bas de 2002 à 2007.

RéférencesOCDE (2010), Making Reform Happen: Lessons from OECD Countries (à paraître), ISBN 978-92-64-08628-9

Si réformer, c’est changer les choses pour le mieux, bien gouverner, c’est réussir la réforme.

RÉFORMES

À paraître !Making Reform Happen: Lessons from OECD Countries sur www.oecd.org/librairie

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de la pauvreté, quel que soit le contexte international.

Vous êtes actuellement en visite à l’OCDE. En quoi l’organisation peut-elle vous aider à relever ces défis ?

Le Chili est très fier et très heureux de faire partie de l’OCDE. Je suis venu pour recueillir des commentaires sur notre action et pour déterminer comment améliorer certains de nos indicateurs. Nous cherchons à mettre en

place de nouvelles méthodes pour mesurer la mobilité sociale, ainsi que la cohésion sociale, entre autres, pour faire en sorte que la croissance se traduise par une meilleure qualité de vie. Les réunions sont très constructives et je me réjouis d’être ici.

Voir le site du ministère chilien du Plan, Mideplan : www.mideplan.clL’entretien, réalisé par Ricardo Tejada, est visible sur www.oecd.org/chile et sur www.youtube.com/oecd

ENTRETIEN

Chili : relever les défis sociaux

Le taux de pauvreté a été ramené de près de 40 % en 1990 à 13 % en 2006

Lorsque le Chili est devenu le premier pays d’Amérique du Sud à rejoindre l’OCDE, en 2010, l’événement a été salué comme le couronnement de plusieurs années de progrès, fruit d’un travail sans relâche. Mais des défis subsistent, notamment en matière de lutte contre la pauvreté. Felipe Kast, Ministre du Plan, les a évoqués avec L’Observateur de l’OCDE.

L’Observateur de l’OCDE : Le Chili a récemment enregistré une légère hausse de la pauvreté, peut-être due à la crise économique. Comment comptez-vous remédier à cela ?

M. Felipe Kast : Nous avons commencé à faire reculer la pauvreté très fortement en 1990. Alors à près de 40 % de la population, son taux a été ramené à 13 % en 2006. Puis, entre 2006 et 2009, il a remonté légèrement jusqu’à 15 %, ce qui est bien sûr une très mauvaise nouvelle. La crise en est certes en partie responsable, mais nos politiques ont également souffert

d’un certain manque de suivi. Nous devons remédier à cela. Nous avons beaucoup augmenté nos dépenses sociales, mais sans obtenir les résultats voulus, de sorte que la réduction de la pauvreté est surtout due à la croissance et à l’emploi. Nous devons nous assurer que nos dépenses sociales auront les retombées escomptées.

Le Chili a décidé de transformer le ministère du Plan en ministère du Développement social. Pourquoi ce changement de dénomination ?

Ceci est lié au point précédent. Il s’agit de modifier la conception de nos politiques. Aujourd’hui, chaque ministère reste dans son pré carré, les divers problèmes sociaux et leurs répercussions ne sont pas considérés dans leur ensemble. Par conséquent, pour mettre en place des mesures vraiment efficaces, nous avons créé un ministère du Développement social, qui tient compte du contexte global et œuvre à une véritable réduction

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Felipe Kast évoque les enjeux sociaux au Chili dans un entretien filmé disponible sur www.oecd.org/chile

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même dans le cas hautement improbable où aucun titre ne pourrait être vendu sur le marché.

Pourquoi alors les agences de notation comme Moody’s sont-elles aussi préoccupées par les emprunts souverains de pays comme les États-Unis, l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, qu’elles jugeaient dans leur dernier baromètre « bien positionnés pour conserver leur note AAA » ?

S’ils ne sont pas inquiets pour les deux ou trois ans à venir, beaucoup d’analystes anticipent des difficultés avec les réformes des marchés du travail et des retraites pour garantir une

croissance durable avant d’être arrivé au bout des plans de relance. À moyen terme, les restrictions budgétaires vont rendre ces réformes plus difficiles.

À long terme, Moody’s s’alarme d’une situation dans laquelle les États repousseraient la réforme des retraites pour des motifs politiques, enclenchant une spirale de crise s’ils empruntent davantage pour financer leurs déficits alors que parallèlement, le conflit entre les générations risquerait de détruire la cohésion sociale requise pour stabiliser la dette.Patrick Love

Adaptation de « Haircuts can be dangerous », posté le 19 août 2010 sur www.oecdinsights.org

RéférencesLes essentiels de l’OCDE : De la crise à la reprise (version française à paraître) Voir www.oecd.org/insights/crisis

Blundell-Wignall, A., et P. Slovik (2010), « The EU Stress Test and Sovereign Debt Exposures », Documents de travail de l’OCDE sur la finance, l’assurance et les pensions privées, n° 4, www.oecd.org/dataoecd/17/57/45820698.pdf

Travaux de l’OCDE sur les marchés financiers : www.oecd.org/daf/fin

Dans une note de l’OCDE intitulée « Assessing Default Investment Strategies in Defined Contribution Pension Plans », les auteurs mettent en garde contre la « loterie » que pourraient devenir les pensions faute d’une stratégie d’investissement par défaut soigneusement conçue : www.oecd.org/dataoecd/22/63/45390367.pdf.

FINANCE

Des stress tests peu stressants

Les tests partaient de l’hypothèse qu’aucune banque ne ferait faillite

Le mot « wurfing » (surfer sur Internet au bureau) n’est pas entré dans la dernière édition de l’Oxford Dictionary of English, mais « haircut » (pour « décote »), lui, y figure : en américain courant, une réduction de la valeur d’un actif.

C’est l’un des termes à connaître pour suivre le raisonnement du Document de travail de l’OCDE consacré aux stress tests brillamment réussis en juillet par 84 banques européennes.Adrian Blundell-Wignall, Conseiller spécial auprès du Secrétaire général de l’OCDE pour les marchés financiers, et son collègue Patrick Slovik soulignent que ces tests n’ont porté que sur les risques liés à l’exposition des « portefeuilles de négociation » aux dettes souveraines, alors que 80 % des risques concernent les « portefeuilles bancaires ».Le portefeuille de négociation comprend les titres qu’une banque achète et vend régulièrement, voire quotidiennement, tandis que le portefeuille bancaire contient les produits que la banque est censée conserver jusqu’à leur échéance, notamment les obligations utilisées pour financer les emprunts souverains.

Pour les portefeuilles de négociation, la décote appliquée pour les tests a été fixée autour de 26 milliards d’euros. Mais aucune décote n’a été appliquée aux portefeuilles bancaires, au motif qu’une défaillance était quasiment impossible sur la période considérée. Les tests partaient

aussi de l’hypothèse selon laquelle aucune banque ne ferait faillite.

Pour MM. Blundell-Wignall et Slovik, ces deux hypothèses expliquent pourquoi les résultats encourageants des tests (seules sept banques n’ont pas obtenu de résultats satisfaisants) ne sont pas reflétés en pratique. Les marchés d’actions restent en effet moroses, les écarts de taux sur obligations élevés, et les banques rechignent toujours à accorder des prêts.Une banque qui fait faillite ne peut conserver les actifs à long terme de son portefeuille bancaire, qui devront être vendus à leur valeur du jour, même à perte, et il n’y aura donc plus de différence entre portefeuilles de négociation et portefeuilles bancaires. Les évolutions de la valeur de marché des emprunts souverains ont donc bien une importance, sauf à estimer que les banques soumises aux stress tests ne font jamais faillite.

Une hypothèse hardie, sinon stupide, si l’on pense à tous les événements survenus depuis le déclenchement de la crise. Cela dit, grâce aux 720 milliards d’euros débloqués en début d’année dans le cadre de la Facilité de stabilité financière européenne (FESF), il est possible qu’il n’y ait pas de défaillance souveraine dans les deux ans à venir.

La FESF a de quoi couvrir largement les besoins de financement des pays les plus à risque,

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Qu’importe la qualité si les facs s’agrandissentYojana Sharma, University World News

La conférence de l’OCDE intitulée « L’enseignement supérieur dans un monde en profonde mutation : faire plus avec moins » a mis le doigt sur l’un des principaux enjeux de l’expansion des systèmes universitaires : l’enseignement supérieur peut-il apporter de la « valeur » tout en accueillant plus d’étudiants et en réduisant les dépenses dans un climat de récession ? Le problème est que personne ne sait mesurer la « valeur » de l’enseignement supérieur.

« Nous devons viser une meilleure qualité et de meilleurs résultats alors même que la demande augmente et que les ressources diminuent », a résumé Richard Yelland, président de la conférence, lors de son discours d’ouverture le 13 septembre. Johan

Roos, président de l’École de commerce de Copenhague, a ajouté lors de la conférence, tenue à Paris : « Le meilleur des mondes serait celui où les coûts seraient faibles et la valeur très élevée », même s’il admet qu’il s’agit d’une gageure.

Au Danemark, les autorités évaluent la valeur de l’enseignement en utilisant des indicateurs axés sur les résultats, tels que les taux d’abandon, les taux d’emploi, etc., « mais ce sont là des indicateurs très grossiers », reconnaît-il.

Lors de la présentation de Regards sur l’éducation 2010 à Londres début septembre, Andreas Schleicher, de l’OCDE, avouait : « Dans le domaine de l’enseignement supérieur, le manque d’indicateurs de la qualité est criant. Nous connaissons les coûts, mais nous n’avons pas la moindre idée des résultats effectifs, impact économique mis à part – et celui-ci ne donne pas d’indication sur l’utilité d’un diplôme donné. »

En Europe, la qualité est depuis toujours un sujet de préoccupation. Aux systèmes sélectifs d’Europe du Nord, on a opposé les amphithéâtres pleins à craquer des systèmes universitaires d’Europe méridionale. Cependant, les jeunes Scandinaves étant de plus en plus nombreux à aller à l’université (près de 70 % en Finlande, par exemple), il est devenu évident que l’on pouvait concilier « massification » et qualité.

L’Australie, moins touchée par la récession que de nombreux autres pays, s’oriente vers un système axé sur la demande, c’est-à-dire un système de masse. À partir de 2012, les universités pourront accueillir autant d’étudiants qu’elles le souhaitent. Mais, comme l’a souligné à la conférence David Hazelhurst, du ministère australien de l’Enseignement : « La question de la qualité demeurera importante ».

Entre-temps, « la mondialisation et les palmarès internationaux, conjugués aux

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effets de la crise financière, rendent d’autant plus dominants et importants les critères liés au rapport entre coûts et résultats », ajoute Ellen Hazelkorn, de l’Institut de technologie de Dublin, qui précise dans un document présenté à la conférence : « La qualité perçue du système d’enseignement supérieur constitue un facteur essentiel pour aider à attirer des investissements étrangers [en Irlande] ».

En Amérique latine, les pouvoirs publics commencent à s’inquiéter de la qualité de leurs diplômes, la compétitivité internationale devenant de plus en plus cruciale dans le contexte de la mondialisation.

« Le cas de l’Amérique latine est très différent. Il ne s’agit pas de faire plus avec moins, mais de faire bien plus avec plus. Le niveau de départ est très bas », indique Daniel Samoilovich (Argentine), directeur du Forum Europe-Amérique latine pour un développement régional fondé sur la connaissance, basé à Paris.

Dès lors que les entreprises multinationales en Amérique latine « dépendent largement des revenus », la qualité de l’enseignement supérieur est devenue une priorité dans la région, a-t-il ajouté.

Et cela ne concerne pas seulement l’Amérique latine. Eduardo Ochoa, Secrétaire adjoint auprès du Bureau de l’enseignement post-secondaire au sein du gouvernement Obama, souligne que la qualité est une préoccupation pour tous les pouvoirs publics qui financent les universités ou les prêts étudiants.

« De par sa taille, [le portefeuille des prêts étudiants financés sur fonds publics des États-Unis] correspondrait à la septième banque aux États-Unis », indique M. Ochoa. « Il est évident que les autorités ont intérêt à ce que l’argent soit bien investi. »

La progression des effectifs « crée certaines tensions à mesure que les étudiants soucieux de s’émanciper par le savoir deviennent de plus en plus des clients qui achètent un service. »

Le débat sur la qualité aux États-Unis a été déclenché par la hausse incessante des droits de scolarité. Un mécanisme permettant de déterminer si les programmes d’enseignement

professionnel préparent bien les étudiants à leurs emplois futurs est en cours d’élaboration.

Doug Lederman, co-rédacteur en chef du journal américain en ligne Inside Higher Ed, a fait observer, alors qu’il présidait l’une

des séances de la conférence, que « pour la première fois, [il constatait] une forme de mesure fédérale de ce que les étudiants paient par rapport aux résultats. »

Reste toutefois à déterminer ce que la « valeur » signifie. « Il existe des mesures indicatives de la qualité de l’enseignement, mais aucune n’est parfaite », indique Diane Lalancette, de la direction de l’Éducation de l’OCDE, qui réfléchit aux manières d’évaluer la qualité des cursus d’ingénierie et d’économie, dans le cadre des travaux de l’organisation sur l’évaluation des retombées de l’enseignement supérieur (AHELO).

Parmi ces mesures indicatives, on trouve les palmarès universitaires, nationaux et internationaux, dont certains sont fondés sur des articles soumis à comité de lecture et qui favorisent souvent la recherche. On peut citer également les résultats en termes d’emploi, par exemple le pourcentage d’étudiants ayant trouvé un emploi trois à six mois après avoir obtenu leur diplôme – un indicateur qui ne tient guère compte du sous-emploi ou des emplois qui ne nécessitent pas de diplôme.

L’OCDE a tenté de mesurer la « valeur » de plusieurs façons, par exemple en déterminant si les revenus des diplômés tout au long de leur vie sont significativement supérieurs au coût du diplôme, ou si les diplômes permettent d’obtenir de meilleurs emplois, plus reconnus et plus intéressants.

Cependant, Barbara Ischinger, qui dirige la direction de l’Éducation à l’OCDE, a reconnu pendant la conférence que « nous en savons

encore très peu sur l’apprentissage réel des étudiants au cours de leur formation supérieure ».

Michelle Asha Cooper, présidente de l’Institute for Higher Education Policy à Washington, a relayé ce constat sur un blog de l’OCDE : « La nécessité de « compter » est devenue un phénomène mondial dans le secteur de l’éducation. Nous comptons le nombre de diplômes décernés, le nombre d’enseignants titulaires d’un doctorat, le nombre d’articles publiés dans des revues spécialisées, etc. Mais aucun de ces décomptes ne reflète véritablement la qualité de l’enseignement, ne mesure vraiment la réussite des étudiants ni ne garantit le niveau global des compétences ou la compétitivité de la main-d’œuvre. »

Ainsi, la Chine surpasse sans doute les pays avancés en nombre d’articles cités sur certains sujets ou en nombre de doctorats décernés, l’Inde forme peut-être plus d’ingénieurs que d’autres pays, mais l’intégrité de certains projets de recherche chinois et la qualité de nombreux diplômes d’ingénieur en Inde ont été mis en question.

Bert Vandenkendelaere, président de l’Union des étudiants d’Europe, estime que du point de vue des étudiants, un enseignement de qualité permettrait de réduire le nombre d’abandons de cursus. « Il n’y a pas de définition arrêtée de la qualité, mais même en période de « récession », les pouvoirs publics dépensent beaucoup d’argent pour évaluer cette qualité », ajoute-t-il.

« Peut-être devraient-ils tout simplement poser la question aux étudiants. »

Extrait de University World News Special Report, volume 2, 10 octobre 2010, voir www.universityworldnews.com

Références

Sharma, Youjana, University World News (2010), « OECD: Higher education conference attacks rankings » : www.universityworldnews.com/article.php?story=20100918074720362

Pour plus d’informations sur les travaux de l’OCDE consacrés à l’enseignement supérieur, voir www.oecd.org/edu/imhe-fr, www.oecd.org/education-fr et www.observateurocde.org/education

La nécessité de « compter » est devenue un phénomène mondial. Nous comptons le nombre de diplômes décernés, de doctorats, d’articles publiés, mais aucun de ces décomptes ne reflète véritablement la qualité de l’enseignement.

ÉDUCATION

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Pour la liste complète des discours et allocutions en français, anglais et autres langues, voir www.oecd.org/discours

Four key challenges

6 octobre 2010Discours devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Bruxelles, Belgique.

Improving global governance in a changing world: a view from the OECD

4 octobre 2010Observations prononcées lors du séminaire Beyond the Crisis: the Future of the Multilateral System, Madrid, Espagne.

Finance: review of causes and management of the crisis

17 septembre 2010Observations lors de la conférence de haut niveau des ministres de la finance, Vienne, Autriche.

Turkey: exiting the crisis on a stronger growth path

15 septembre 2010Observations à l’occasion de la parution de l’Étude économique de l’OCDE sur la Turquie, Ankara, Turquie.

Investing in the future

7 septembre 2010Observations à l’occasion de la parution de l’édition 2010 des Regards sur l’Éducation.

South Africa: boosting job creation and exports key to growth

21 juillet 2010Observations à l’occasion de la parution de l’Étude économique de l’OCDE sur l’Afrique du Sud

Discours récents d’Angel Gurría

Spain after the crisis: a new growth model

4 octobre 2010Observations à l’occasion du 10ème anniversaire de la revue Revista Capital, Madrid, Espagne.

Visite à l’OCDE du Président de la République italienne Giorgio Napolitano

30 septembre 2010Allocution de bienvenue.

Smarter partnerships for development

20 septembre 2010Observations sur les objectifs du Millénaire pour le développement devant l’Assemblée générale de l’ONU, New York, États-Unis.

Millennium Development Goals: a job well done?

20 septembre 2010Observations sur les objectifs du Millénaire pour le développement devant l’Assemblée générale de l’ONU, New York, États-Unis.

Des politiques meilleures pour une vie meilleure !Les propositions que j’avais présentées en prenant ces fonctions se sont révélées appropriées et nécessaires au fil du temps. Cependant, la situation internationale et les évolutions de l’économie mondiale nous obligent à accélérer leur mise en oeuvre. La recherche de la pertinence était mon objectif alors et elle reste mon axe directeur. Pertinence au plan intérieur et international, afin d’améliorer le bien-être de nos citoyens. Pertinence lorsque nous continuons de définir de meilleures politiques pour des vies meilleures.

La raison d’être de cette Organisation, c’est de constituer une source de conseils aux gouvernements fondés sur des données probantes et une instance de normalisation pour faire face à de nombreux défis mondiaux. Nous y parviendrons armés de nos valeurs fondatrices : l’attitude d’ouverture, l’objectivité, l’audace, l’esprit pionnier et une éthique saine.

Il ne suffira pas de renouer avec la croissance après les événements dramatiques que nous avons connus depuis 2008. Nous devrons le faire dans le contexte de la lutte contre le changement climatique, qui reste l’une des grandes priorités, d’un taux de chômage très élevé, particulièrement chez les jeunes, et de déficits budgétaires importants. À cet effet, nous avons mis en place les fondements analytiques nécessaires avec notre Réponse

à la crise, notre Stratégie pour l’innovation et notre Stratégie pour une croissance verte. Promouvoir la croissance (et chercher de nouvelles sources de croissance qui soient également « vertes », plus équitables et plus respectueuses de l’égalité des chances hommes-femmes) est devenu un objectif commun pour surmonter les effets de la crise et arracher à la pauvreté des millions de personnes dans le monde. Il faut commencer par mesurer et définir ce que l’on entend par bien-être au 21ème siècle. N’oublions pas que le « D » d’OCDE est celui du développement, qui constitue par conséquent une priorité stratégique.

Étant donné les carences massives de gouvernance et de gestion des entreprises qui ont provoqué la crise, et au vu de la situation budgétaire actuelle, nous sommes confrontés à une perte de confiance tout aussi massive de la part de nos citoyens. Comme je l’ai dit à maintes reprises, une crise est terrible pour les responsables en place. Sur le plan économique, nous devons nous attendre à connaître une croissance faible pendant un certain temps. Il faudra des années pour pouvoir envisager de retrouver les niveaux de production et d’emploi d’avant la crise. Les citoyens voient l’avenir avec morosité et ne tolèrent plus les mauvaises nouvelles. Ils ont perdu patience et, pire encore, ils perdent espoir. Nous devons changer cette perspective et cette attitude négative. Il y a là

Je vous suis très reconnaissant de la confiance et de l’appui que vous m’avez manifestés par la décision de renouveler mon mandat de Secrétaire général de l’OCDE. (…)

Alors qu’elle s’apprête à souffler ses 50 bougies, l’OCDE doit continuer à être toujours plus pertinente, utile et ouverte au sein de la nouvelle architecture de gouvernance mondiale, affirme Angel Gurría dans cet extrait des observations qu’il a formulées à l’occasion du renouvellement de son mandat de Secrétaire général.*

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 37

Nouveaux ambassadeurs

1er octobre Stefan Flückiger a pris ses fonctions en tant que nouvel ambassadeur de la Suisse, en remplacement d’Eric Martin.

10 septembre Carlo Maria Oliva a pris ses fonctions de nouvel ambassadeur de l’Italie, en remplacement d’Antonio Armellini.

7 septembre Nimrod Barkan a pris ses fonctions de premier ambassadeur d’Israël auprès de l’OCDE, suite à l’adhésion d’Israël à l’organisation.

1er septembre Rosemary Banks a pris ses fonctions de nouvelle ambassadrice de la Nouvelle-Zélande, en remplacement de Sarah Dennis.

11 août Pawel Wojciechowski a pris ses fonctions de nouvel ambassadeur de la Pologne, en remplacement de Jan Woroniecki.

27 juillet Motohide Yoshikawa a pris ses fonctions de nouvel ambassadeur du Japon, en remplacement de Norio Hattori.

L’OCDE encourage l’entrepreneuriat fémininL’OCDE est une pionnière de l’étude de l’entrepreneuriat féminin et des obstacles rencontrés par les femmes qui veulent créer leur propre entreprise, a déclaré Aart de Geus, Secrétaire général adjoint de l’OCDE. Au 58ème congrès mondial du Réseau mondial des femmes chefs d’entreprise, qui s’est tenu à Florence du 19 au 23 octobre 2010, M. de Geus a attiré l’attention sur le fait que l’entrepreneuriat des femmes reste une source sous-utilisée de croissance économique et que les décideurs doivent faire davantage d’efforts pour relever ce défi. Voir www.oecd.org/discours

un rôle à jouer pour l’OCDE. Pour ce faire, je propose une stratégie à deux axes. En premier lieu, ne pas seulement aider les Membres à élaborer des politiques. Peut-être pourrions-nous aller plus loin et proposer des options pour en assurer la mise en oeuvre effective, à condition de le faire en étroite collaboration avec les gouvernements des pays Membres. Notre pertinence se mesure au degré d’influence que nous pouvons avoir sur les politiques et à notre contribution à la mise en oeuvre de ces politiques et à leur évaluation. C’est ce que j’appelle notre « rôle de conseillers et d’éclaireurs », qui fait partie de notre mission de suivi. Mais ce rôle devra s’appuyer sur nos activités « de coeur de métier » portant sur les politiques économiques, de santé, sociales, d’emploi, d’éducation, d’amélioration des compétences et d’environnement, parmi bien d’autres, que je considère comme fondamentales. C’est là que résident nos atouts.

En second lieu, nous devons continuer d’accroître notre pertinence en tant qu’organisation définissant les normes les plus élevées pour l’économie mondiale. Nous sommes une instance de normalisation. Nous devons donc collaborer plus étroitement non seulement avec les pays Membres, mais aussi, et en particulier, avec les grandes économies émergentes.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à des défis formidables. Les déséquilibres mondiaux se creusent à nouveau et le consensus international nécessaire pour traiter des questions majeures comme le changement climatique, les migrations ou la pauvreté tarde à se concrétiser. En revanche, dans le contexte

actuel la coopération internationale et le multilatéralisme sont perçus comme le meilleur moyen de résoudre ces problèmes. L’OCDE, institution dotée de formes de coopération et d’engagement parmi les plus avancées, devrait contribuer à bâtir le consensus nécessaire pour s’attaquer à ces problèmes.

Nous assistons actuellement à une révolution dans la façon dont le monde est gouverné, et nous nous emploierons à continuer de faire partie intégrante de cette nouvelle gouvernance. Cela renforce la pertinence de nos travaux à l’échelle mondiale, mais nous devrions intensifier nos efforts et nous comptons sur nos Membres pour réaliser ce dessein. Il nous faut consolider notre présence, contribuer encore par des études de fond de grande qualité aux débats mondiaux et renforcer notre rôle d’instance de « normalisation ».

L’émergence du G20 a créé pour nous une autre opportunité cruciale. Auparavant, le G8 était le seul véritable sommet. Ce n’est plus le cas. Nous avons oeuvré à ce processus depuis le début, en prêtant notre concours pour les dossiers les plus importants comme la fiscalité, l’équilibre de la croissance, le protectionnisme dans le domaine de l’investissement et des échanges, la lutte contre la corruption, l’emploi et le développement. (…)

Plus généralement, abstraction faite de ces groupes, la pertinence de notre Organisation à l’échelle mondiale exigera de plus denses relations avec les économies émergentes. Pour ce qui est de l’engagement renforcé, expression que nous avons forgée il y a trois

ans, je suis persuadé que le chemin que nous avons tracé pour enrichir progressivement la base de connaissances et la compréhension mutuelle par des analyses sectorielles et une participation au niveau des comités n’est tout simplement pas suffisant. Cela ne nous permettra pas de faire de véritables percées, mais seulement de continuer sur notre lancée. Nous devons aller plus vite si nous voulons progresser davantage.

Nous sommes en présence d’une mutation véritablement mondiale et nous devons accélérer notre stratégie juste pour ne pas prendre de retard. Sommes-nous prêts à donner suite à des demandes d’adhésion de la part d’un ou de plusieurs des pays de l’engagement renforcé ? Auparavant, il nous faut trouver des moyens plus efficaces pour emporter leur participation sur les questions de fond. (…)

Je compte sur ces efforts conjoints, durant les cinq années à venir, pour préparer cette merveilleuse Organisation aux cinq prochaines décennies, et faire en sorte qu’elle soit encore plus pertinente et plus utile pour ses Membres et leurs pays partenaires, et au sein de la nouvelle architecture de gouvernance mondiale. De meilleures politiques pour des vies meilleures ! Ce sera l’impératif de mon nouveau mandat, de notre nouveau mandat.

* Les remarques du Secrétaire général ont été prononcées le 30 septembre 2010. Le texte complet, de 2000 mots, est disponible en ligne sur www.oecd.org/secretairegeneral. M. Gurría a été nommé Secrétaire général de l’OCDE pour la première fois en juin 2006. ** Les cinq pays de l’engagement renforcé sont le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud.

OCDE.ORG

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Programme des conférencesVeuillez noter que la plupart des réunions ne sont pas ouvertes au public ni aux médias mais sont mentionnées pour in-formation. Sauf indication contraire, toutes les réunions se tiennent à Paris. Une liste plus complète et mise à jour chaque semaine est disponible sur www.oecd.org/media/enbref

OCTOBRE

7-8 Réunion ministérielle sur la santé « Les priorités des systèmes de santé au lendemain de la crise »

19-21 Semaine OCDE-Mexique. Mexico City, Mexique.

21-22 « Industry and Policy Approaches to Foster Green Growth in Tourism », table ronde organisée par le centre pour l’Entrepreneuriat, les PME et le Développement local. Jérusalem, Israël.

21-22 « Long-term Scenarios: Supporting Robust Policies for Global Agriculture and Food », atelier organisé par la direction des Échanges et de l’Agriculture.

25-26 La protection des données personnelles et la confidentialité, conférence organisée par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie, dans le cadre du 30ème anniversaire des Lignes directrices de l’OCDE sur la protection de la vie privée. Jérusalem, Israël.

NOVEMBRE

2 Accroître le potentiel de croissance, séminaire parlementaire de haut niveau.

4-5 Réunion ministérielle du comité de l’Éducation, sur le thème : « Investir dans le capital humain et social – les nouveaux enjeux ».

9 Lancement des Perspectives économiques en Asie du Sud-Est : rééquilibrer la croissance, organisé par le centre de Développement de l’OCDE et le Centre de l’OCDE à Tokyo. Tokyo, Japon.

9-11 « Les Journées de l’Économie », Jéco 2010, conférence de haut niveau. Lyon, France.

10-12 Atelier sur « La bioéconomie fondée sur la connaissance » organisé par la direction de la Science, de la Technologie, et de l’Industrie. Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie.

10-13 Conférence internationale anti-corruption (IACC). Bangkok, Thaïlande.

11-12 Sommet du G20, avec participation du Secrétaire général de l’OCDE. Séoul, République de la Corée.

15 Réunion ministérielle du comité de la gouvernance publique de l’OCDE. Venise, Italie.

17-18 « Bologne + 10 » : Petites et Moyennes Entreprises et l’Entrepreneuriat, réunion à haut niveau organisée par le centre pour l’Entrepreneuriat, les PME et le Développement local.

17-18 Les statistiques de brevets pour les décideurs politiques, conférence organisée par l’Office européen des brevets et la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie de l’OCDE. Vienne, Autriche.

18 Parution des Perspectives économiques de l’OCDE.

18-19 Asie du Sud-Est : conférence ASEAN-OCDE sur la politique de l’investissement . Djakarta, Indonésie.

22-23 La gestion des risques dans l’agriculture, conférence organisée par la direction des Échanges et de l’Agriculture.

22-23 Statistiques du tourisme 2010, forum organisé par le centre de l’OCDE pour l’Entrepreneuriat, les PME et le Développement local, et Eurostat. Lisbonne, Portugal.

29-30 « Policies for Agricultural Development, Poverty Reduction and Food Security », Forum mondial sur l’agriculture, organisé par la direction des Échanges et de l’Agriculture.

29/11-10/12 COP16 : Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, avec la participation de l’OCDE et de l’Agence internationale de l’énergie. Mexico City, Mexique.

DÉCEMBRE

1 « The Economic Dimensions of Privacy », conférence organisée par la direction de la Science, de la Technologie et de l’Industrie.

2 Lancement de « Regulatory Policy: Guiding the Road to Recovery and Growth », rapport de synthèse de 10 ans de la réforme réglementaire dans les pays de l’OCDE.

2-4 Lancement de la publication Perspectives économiques de l’Amérique latine lors du 20ème sommet Ibéro-Américain. Mar del Plata, Argentine.

7 Publication des derniers résultats de l’étude PISA (Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves).

9 Journée internationale de la lutte contre la corruption. Lancement de l’étude « International OECD Foreign Bribery Impact. »

10 Lancement de la publication Sciences, technologie et industrie : perspectives de l’OCDE.

OCDE.ORG

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 39

De la crise à la reprise

Maintenir le commerce vert face à la crise

Quelque 200 ans après la Révolution française, invité à en commenter l’héritage historique, le dirigeant chinois Zhou Enlai aurait répondu : « Il est trop tôt pour le dire. » S’il était encore en vie, M. Zhou donnerait sans doute une réponse analogue à propos de l’impact de la crise financière de 2008. Bien que la plupart des pays de l’OCDE semblent être sortis de la récession (parfois de justesse), l’impact de la crise et le déclin économique consécutif se font encore sentir sous la forme d’un chômage élevé, de budgets resserrés et d’une incertitude économique patente. En bref, si la Grande récession est sans doute passée, ses conséquences se feront sans doute encore sentir pendant plusieurs années.

Le dernier Essentiel de l’OCDE, collection de vulgarisation économique, arrive donc au bon moment. De la crise à la reprise explique les causes et le déroulement de la Grande récession. Surtout, il explore les nombreux domaines qui vont continuer à subir les conséquences de la crise : emploi, retraites,

La crise financière a-t-elle renforcé ou affaibli le soutien aux politiques de commerce respectueuses de l’environnement ? Au vu des timides signes de reprise, les experts du commerce de l’OCDE encouragent vivement les gouvernements à ne pas céder à la tentation du protectionnisme, y compris par le biais du commerce vert.

Outre les obstacles manifestes à l’importation et les subventions privilégiant les industries nationales, un protectionnisme masqué peut biaiser les relations commerciales. C’est le cas lorsqu’un gouvernement adopte des politiques restrictives sous prétexte de vigilance environnementale. Ce protectionnisme environnemental peut prendre plusieurs formes, selon Les effets sur l’économie et le commerce des réponses à la crise économique.

Depuis mars 2009, par exemple, plusieurs pays ont subventionné le développement de

véhicules respectueux de l’environnement par les constructeurs nationaux. D’autres ont inclus des mesures favorisant les opérateurs locaux dans des marchés publics liés aux énergies renouvelables ou à des travaux publics favorables à l’environnement. Des politiques peu compatibles avec un commerce ouvert.

En outre, parmi les économies émergentes qui commencent à développer leurs propres marchés de biens et services environnementaux, il se pourrait que les plus riches d’entre elles adoptent des réglementations environnementales de plus en plus exigeantes plutôt pour favoriser les opérateurs nationaux que par réel souci environnemental.

De telles mesures protectionnistes restent sans doute limitées, mais les perceptions selon lesquelles la mondialisation a joué un rôle dans la crise pourraient favoriser le maintien de mesures commerciales

restrictives. Les effets sur l’économie et le commerce des réponses à la crise économique appelle à la coopération multilatérale afin d’éviter les tensions commerciales liées à ces questions.

ISBN 978-92-64-08844-3À paraître

finances publiques, gouvernance financière, entre autres.

La gestion des retombées de la crise est un défi de taille pour les responsables politiques. De la crise à la reprise explique les choix auxquels ils sont confrontés – par exemple, la nécessité de rééquilibrer les budgets sans priver les économies des dépenses publiques nécessaires, ou encore l’attention à accorder aux services qui soutiennent la croissance sur le long terme, comme l’éducation. L’ouvrage examine aussi les manières de renforcer la gouvernance après la récession, non seulement sur les marchés financiers mais aussi dans les domaines de la planification fiscale ou des pratiques entrepreneuriales. Les auteurs soulignent l’existence de certaines opportunités dans le sillage de la crise, notamment pour repenser l’économie et empêcher un retour au statu quo. « Les universitaires flairent ici l’opportunité de nouvelles recherches, de nouveaux articles, déclare Tim Besley, de la London School of

Economics, aux auteurs. Dans les cercles universitaires, il existe une multitude d’opportunités d’aborder de nouvelles questions et d’en aborder d’anciennes sous un nouvel angle… » De la crise à la reprise apporte une utile contribution à ce travail.

ISBN 978-92-64-07942-7À paraître

LIVRESOECD iLibrary

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Les pêcheries : jusqu’à l’épuisement des stocks est la dernière publication dans la collection Les essentiels de l’OCDE, qui explore des thèmes complexes en termes accessibles.

Cet ouvrage se penche sur les principales questions concernant le secteur des pêcheries dans le monde.

Regards sur l’éducation 2010 : panorama contient une sélection des indicateurs les plus utilisés et demandés de Regards sur l’éducation 2010, et les présente

différemment, d’une manière plus facilement abordable. Cette publication est destinée à un public non-spécialisé.

Regards sur l’éducation 2010 est une publication très détaillée sur les dernières statistiques de l’OCDE en matière d’éducation dans ses pays membres. Le message-clé des données

de cette année est que les gouvernements doivent viser un degré d’excellence mondialement reconnu dans leurs systèmes d’éducation pour s’assurer une croissance économique à long terme.

Ces publications sont disponibles par l’intermédiaire des établissements abonnés à notre librairie en ligne, à l’adresse URL indiquée ci-dessus. Ils sont également disponibles en ligne pour les établissements abonnés à OECD iLibrary à l’adresse dx.doi.org indiquée. Si votre établissement n’est pas abonné, demandez à votre bibliothécaire de s’abonner dès aujourd’hui !

Nouvelles publications de l’OCDE Disponibles sur www.oecd-ilibrary.org

ÉCONOMIE

Études économiques de l’OCDE : Canada 2010ISBN 978-92-64-08326-420-sep-2010, 180 pages, €57 $75 £45 ¥8 100

Études économiques de l’OCDE : Portugal 2010ISBN 978-92-64-08334-9À paraître, 130 pages, €57 $75 £45 ¥8 100

Études économiques de l’OCDE : Afrique du Sud 2010ISBN 978-92-64-08320-2À paraître, 140 pages, €57 $75 £45 ¥8 100

Études économiques de l’OCDE : Turquie 2010ISBN 978-92-64-08306-6À paraître, 150 pages, €57 $75 £45 ¥8 100

Études économiques de l’OCDE : États-Unis 2010ISBN 978-92-64-08330-1 À paraître, 150 pages, €57 $75 £45 ¥8 100

Growth and Sustainability in Brazil, China, India, Indonesia and South Africa ISBN 978-92-64-09019-427-août-2010, 188 pages, €54 $75 £48 ¥7 000Disponible en anglais uniquement

Comptes nationaux des pays de l’OCDE 2010,Volume 1 : Principaux agrégatsISBN 978-92-64-09166-56-oct-2010, 173 pages, €50 $70 £45 ¥6 500

Études économiques de l’OCDE : Indonésie 2010ISBN 978-92-64-08342-4À paraître, €57 $75 £40 ¥8 100 Études économiques de l’OCDE : Australie 2010ISBN 978-92-64-08336-3À paraître, €57 $75 £40 ¥8 100 Études économiques de l’OCDE : République Slovaque 2010ISBN 978-92-64-09276-1À paraître, €57 $75 £40 ¥8 100

Études économiques de l’OCDE : Zone euro 2010ISBN 978-92-64-09002-613-déc-2010, €57 $75 £40 ¥8 100

AGRICULTURE

Les pêcheries : jusqu’à l’épuisement des stocks?ISBN 978-92-64-07992-2À paraître, 140 pages, €15 $19 £10 ¥2 000<<

Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2010 ISBN 978-92-64-08377-63-août-2010, 275 pages, €52 $72 £46 ¥6 700

Politiques agricoles des pays de l’OCDE 2010 : panoramaISBN 978-92-64-08381-310-août-2010, 132 pages, €28 $39 £25 ¥3 600

DÉVELOPPEMENT

Innovation and the Development AgendaISBN 978-92-64-08891-78-sept-2010, 152 pages, €35 $49 £31 ¥4 500Disponible en anglais uniquement

ÉDUCATION

Regards sur l’éducation 2010 : panoramaISBN 978-92-64-08650-06-oct-2010, 92 pages, €28 $39 £25 ¥3 600

Regards sur l’éducation 2010 : les indicateurs de l’OCDEISBN 978-92-64-07567-28-sept-2010, 503 pages, €75 $105 £67 ¥9 700

Mathematics Teaching and Learning Strategies in PISAISBN 978-92-64-03951-315-sept-2010, 176 pages, €45 $63 £40 ¥5 800Disponible en anglais uniquement

PISA Computer-Based Assessment of Student Skills in Science ISBN 978-92-64-08202-19-sept-2010, 132 pages, €30 $42 £27 ¥3 900Disponible en anglais uniquement

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 41

Comment apprend-on ? rassemble les résultats de recherche sur la nature de l’apprentissage, ainsi que ses différentes applications dans le domaine de l’éducation. Ces résultats sont

résumés sous forme de sept principes-clés.

Les principes et le cadre de bonnes pratiques présentés dans cet ouvrage servent de références aux décideurs politiques et aux directeurs d’entreprise pour revoir et moderniser

les politiques d’emploi d’après mandat.

Les ouvrages statistiques annuels de l’Agence internationale de l’énergie sont devenus des outils de référence courants dans leurs secteurs respectifs. Ils incluent le charbon,

l’électricité, le gaz naturel, le pétrole et les énergies renouvelables, et présentent les données statistiques annuelles les plus récentes sur la production, la consommation et le commerce, ainsi qu’une analyse des développements dans chaque secteur. Les collections Statistiques de l’énergie et Bilans statistiques englobent tous les secteurs pour donner une perspective complète et comparable du secteur énergétique mondial.

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LIVRESOECD iLibrary

CO2 Emissions from Fuel Combustion 2010ISBN 978-92-64-08427-827-oct-2010, €165 $231 £148 ¥21 400

Statistiques de l’énergie des pays de l’OCDE 2010 ISBN 978-92-64-08408-710-août-2010, 430 pages, €120 $168 £108 ¥15 600

Statistiques de l’énergie des pays non-membres de l’OCDE 2010ISBN 978-92-64-08410-01-sept-2010, 768 pages, €120 $168 £108 ¥15 600

Bilans énergétiques des pays de l’OCDE 2010 ISBN 978-92-64-08412-421-juil-2010, 720 pages, €165 $231 £148 ¥21 400

Bilans énergétiques des pays non-membres de l’OCDE 2010 ISBN 978-92-64-08414-821-juil-2010, 720 pages, €165 $231 £148 ¥21 400Disponible en anglais uniquement :Energy Policies of IEA Countries: France 2009 ISBN 978-92-64-06045-63-août-2010, 200 pages, €75 $101 £63 ¥9 300

Energy Policies of IEA Countries: Turkey 2009 ISBN 978-92-64-06041-83-août-2010, 170 pages, €75 $101 £63 ¥9 300

Energy Policies of IEA Countries: Czech Republic 2010 ISBN 978-92-64-09470-37-oct-2010, 160 pages, €75 $105 £67 ¥9 700

ENVIRONNEMENT

La fiscalité, l’innovation et l’environnementISBN 978-92-64-08764-46-déc-2010, 245 pages, €45 $63 £40 ¥5 800

Payer pour la biodiversité : améliorer l’efficacité-coût des paiements pour les services écosystémiquesISBN 978-92-64-09028-6À paraître, 210 pages, €29 $40 £26 ¥3 700

Formation et emploi : relever le défi de la réussiteISBN 978-92-64-08747-74-nov-2010, 238 pages, €35 $49 £31 ¥4 500

Comment apprend-on ? : La recherche au service de la pratiqueISBN 978-92-64-08693-72-nov-2010, 356 pages, €39 $54 £35 ¥5 000>>

EMPLOI

L’emploi d’après mandat : bonnes pratiques en matière de prévention des conflits d’intérêtsISBN 978-92-64-05671-829-déc-2010, 92 pages, €24 $30 £20 ¥3 000>>

ÉNERGIE

Disponible en anglais uniquement :

Coal Information 2010 ISBN 978-92-64-08420-91-sept-2010, 528 pages, €165 $231 £148 ¥21 400

Electricity Information 2010 ISBN 978-92-64-08418-610-août-2010, 770 pages, €150 $210 £135 ¥19 500

Natural Gas Information 2010 ISBN 978-92-64-08425-424-août-2010, 592 pages, €165 $231 £148 ¥21 400

Oil Information 2010ISBN 978-92-64-08422-321-juil-2010, 720 pages, €165 $231 £148 ¥21 400

Renewables Information 2010 ISBN 978-92-64-08416-21-sept-2010, 440 pages, €110 $154 £99 ¥14 300>>

World Energy Outlook 2010ISBN 978-92-64-08624-19-nov-2010, €150 $210 £135 ¥19 500

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Uranium 2009, le rapport périodique de l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’OCDE sur l’uranium, confirme que les réserves d’uranium pour la production de l’électricité sont

en bon état. Même en suivant un scénario de croissance élevée jusqu’en 2035, moins de la moitié des réserves connues serait consommée.

L’investissement transfrontalier serait fortement entravé s’il y avait un risque que les bénéfices soient taxés deux fois. Le Modèle de convention fiscale de l’OCDE

et le réseau mondial de traités basés dessus aident à éviter ce problème. La Convention est régulièrement mise à jour pour correspondre à un environnement économique et fiscal en perpétuelle évolution.

Face à une économie mondiale dans laquelle les enterprises multinationales ont un rôle de premier plan, les gouvernements doivent s’assurer que les bénéfices imposables

de ces entreprises ne soient pas artificiellement exclus de leurs juridictions. Les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert clarifient ces questions. L’édition 2010 a été largement mise à jour et inclut un nouveau chapitre sur les restructurations d’entreprises.

FINANCE ET INVESTISSEMENT

Examens de l’OCDE des politiques de l’investissement : Indonésie 2010ISBN 978-92-64-08718-7À paraître, 225 pages, €40 $56 £36 ¥5 200 Principes de l’OCDE sur la réglementation des pensions professionnelles : méthodologie pour l’évaluation et la mise en œuvreISBN 978-92-64-08637-1À paraître, 150 pages, €35 $49 £31 ¥4 500

GOUVERNANCE

Disponible en anglais uniquement :

Progress in Public Management in the Middle East and North AfricaISBN 978-92-64-08206-93-août-2010, 260 pages, €50 $70 £45 ¥6 500

Denmark: Efficient e-Government for Smarter Public Service Delivery ISBN 978-92-64-08664-711-oct-2010, 250 pages, €50 $70 £45 ¥6 500

Better Regulation in Europe: Austria 2010: ISBN 978-92-64-08476-521-oct-2010, 162 pages, €30 $42 £27 ¥3 900

Better Regulation in Europe: Sweden 2010 ISBN 978-92-64-08781-127-juil-2010, 188 pages, €30 $42 £27 ¥3 900

Mieux légiférer en Europe : France 2010ISBN 978-92-64-08716-33-août-2010, 224 pages, €30 $42 £27 ¥3 900

INDUSTRIE ET SERVICES

Measuring Globalisation: OECD Economic Globalisation Indicators 2010 ISBN 978-92-64-08435-314-sept-2010, 230 pages, €60 $84 £54 ¥7 800Disponible en anglais uniquement

ÉNERGIE NUCLÉAIRE

Uranium 2009 : ressources, production et demandeISBN 978-92-64-08889-4À paraître, 500 pages, €130 $182 £117 ¥16 900

Les déchets radioactifs : mise en perspectiveISBN 978-92-64-09263-1À paraître, 224 pages, €48 $67 £43 ¥6 200

FISCALITÉ

Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert à l’intention des entreprises multinationales et des administrations fiscales 2010ISBN 978-92-64-09034-71-sept-2010, 408 pages, €89 $124 £80 ¥11 500<<

Modèle de convention fiscal concernant le revenuet la fortune : version abrégée 2010ISBN 978-92-64-08961-7À paraître, 490 pages, €69 $96 £62 ¥8 900La version électronique ne paraîtra pas avant la fin de l’année<<

Addressing Tax Risks Involving Bank Losses ISBN 978-92-64-08867-25-oct-2010, 88 pages, €24 $33 £21 ¥3 100Disponible en anglais uniquement

Coopération fiscale 2010 : vers l’établissement de règles du jeu équitablesISBN 978-92-64-08658-6À paraître, €80 $112 £72 ¥10 400

ÉCHANGES

Les effets sur l’économie et le commerce des réponses à la crise économiqueISBN 978-92-64-08845-0À paraître, 140 pages, €24 $33 £21 ¥3 100

TRANSPORTS

Mettre en oeuvre la tarification de la congestionISBN 978-92-82-10286-25-oct-2010, 166 pages, €65 $91 £58 ¥8 400

Page 45: n° 281, octobre 2010

L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 43

Health at a Glance 2010: EuropeISBN 978-92-64-09030-915-nov-2010, 115 pages, €27 $37 £24 ¥3 500Disponible en anglais uniquement

L’éducation, un levier pour améliorer la santé et la cohésion socialeISBN 978-92-64-08632-6À paraître, 228 pages, €40 $56 £36 ¥3 900

Éco-santé 2010 sur CD-ROMISBN 978-92-64-08607-427-juil-2010, CD-ROM, €85 $119 £76 ¥11 000

Améliorer l’efficacité du secteur de la santé : le rôle des technologies de l’information et des communicationsISBN 978-92-64-08462-9À paraître, 180 pages, €30 $42 £27 ¥5 200

Pharmacogenetics: Opportunities and Challenges for Health Innovation: ISBN 978-92-64-07679-27-déc-2009, 132 pages, €24 $32 £20 ¥3 000Disponible en anglais uniquement

Obtenir un meilleur rapport qualité-prix dans les soins de santéISBN 978-92-64-07424-818-nov-2010, 182 pages, €24 $32 £20 ¥3 000

Panorama de la santé 2009 : les indicateurs de l’OCDEISBN 978-92-64-07556-68-déc-2009, 200 pages, €30 $40 £25 ¥3 700

Coherence for Health: Innovation for New Medicines for Infectious DiseasesISBN 978-92-64-06014-229-avr-2009, 148 pages, €24 $32 £20 ¥3 000Disponible en anglais uniquement

Les personnels de santé dans les pays de l’OCDE : comment répondre à la crise imminente ?ISBN 978-92-64-05077-814-oct-2008, 106 pages, €24 $33 £21 ¥3 100

Genetic Testing: A Survey of Quality Assurance and Proficiency Standards ISBN 978-92-64-03201-931-oct-2007, 131 pages, €35 $49 £31 ¥4 500Disponible en anglais uniquement

Prévenir, assurer et couvrir les incidents médicauxISBN 978-92-64-02906-410-jan-2007, 90 pages, €30 $42 £27 ¥3 900

Les prix des médicaments sur un marché global :politiques et enjeuxISBN 978-92-64-04416-628-oct-2008, 236 pages, €50 $70 £45 ¥6 500

L’assurance-maladie privée dans les pays de l’OCDEISBN 978-92-64-01565-424-mai-2005, 265 pages, €60 $84 £54 ¥7 800

Systèmes de santé : efficacité et politiquesISBN 978-92-64-09491-8À paraître, €38 $53 £34 ¥4 900

Sélection sur la santé

L’obésité et l’économie de la prévention : objectif santé

Cet ouvrage examine l’ampleur et les caractéristiques de l’épidémie d’obésité, les rôles respectifs et l’influence des forces de marché et des gouvernements, ainsi que l’impact des interventions.

ISBN 978-92-64-08487-227-oct-2010, 226 pages, €39 $54 £35 ¥5 000

Améliorer la performance des soins de santé : comment mesurer leur qualité

Mesurer la qualité des soins de santé n’est pas chose facile. Cet ouvrage décrit quels paramètres de qualité les décideurs politiques doivent examiner en priorité : l’accréditation, les critères de qualité, la corrélation entre les salaires et la qualité des soins, les programmes nationaux de sécurité et les rapports d’activité.

ISBN 978-92-64-09482-6À paraître, 110 pages, €24 $33 £21 ¥3 100

Optimiser les dépenses de santé

Cet ouvrage étudie les projets actuels pour améliorer l’efficacité des soins de santé, y compris des outils prometteurs pour établir le meilleur rapport qualité-prix dans les systèmes de santé.

ISBN 978-92-64-08882-55-nov-2010, 228 pages, €45 $63 £40 ¥5 800

LIVRESOECD iLibrary

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La mondialisation a-t-elle contribué à la crise économique, et si oui, comment ? C’est l’une des questions abordées par Measuring Globalisation: OECD Economic Globalisation Indicators 2010. Sous forme d’instantanés,

ce livre examine la crise financière, les échanges, les technologies et les entreprises multinationales, et se demande comment ces derniers peuvent avoir influé sur la propagation de la crise, tout comme ils avaient d’abord aidé la prospérité et la richesse à se diffuser.

Cette publication considère notamment la façon dont la production, les échanges et les investissements opèrent d’un pays à un autre et selon les continents. On peut retracer le parcours d’un produit et de ses composants par-delà les frontières, y compris l’investissement intellectuel, via les chaînes de valeur mondiales : une grande partie des échanges

de produits manufacturés a en réalité lieu au sein d’une même industrie, voire au sein d’une même grande entreprise, car les composants, les produits finis, ainsi que les services qui y sont liés tels que la comptabilité et le marketing, sont exportés et importés entre les filiales d’une même entreprise dans différents pays. En période d’expansion économique, la chaîne de valeur s’étoffe et crée des emplois, encourage les échanges, les investissements et la consommation. Mais l’inverse arrive aussi. Comme le souligne Measuring Globalisation: OECD Economic Globalisation Indicators 2010, dans un contexte d’interdépendance économique accrue, la récession s’est propagée le long des chaînes de valeur par une sorte d’effet domino.

L’un des phénomènes marquants étudiés par l’ouvrage est la chute brutale du commerce mondial au début de la crise. L’année 2008 a vu le plus important recul des échanges internationaux jamais enregistré par l’ensemble des pays concernés, ce qui reflète en partie l’interdépendance accrue des pays à travers

les chaînes de valeur mondiales. Les auteurs soulignent en particulier le fait que de très nombreux pays ont été touchés, et ce de manière simultanée. Au premier trimestre 2009, tous les pays de l’OCDE ont accusé une baisse des échanges de plus de 10 %. Tous les domaines n’ont pas été affectés de la même façon. Les plus touchés ont été le commerce des machines et les transports.

Enfin, les auteurs suggèrent aux responsables politiques d’accorder une attention particulière à certains domaines, compte tenu des échanges et des investissements internes aux entreprises, et de la complexité des chaînes de valeur mondiales. Il s’agit par exemple de mettre en valeur l’innovation, les compétences et la compétitivité dans tous les domaines plutôt que de raisonner par secteurs entiers.

ISBN 978-92-64-08435-3Disponible en anglais uniquement

Des chaînes de valeur à double tranchant

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L’abonnement débutera avec le prochain numéro. La versionanglaise est envoyée automatiquement aux abonnés saufindication contraire. Version anglaise ISSN 0029-7054 Version française ISSN 0304-3398

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 45

BANQUE DE DONNÉES

En quête d’emploi ? Restez étudiant !Le constat est sans appel : plus on a un niveau d’éducation élevé, plus on a de chances de trouver un emploi. Dans tous les pays de l’OCDE sans exception, les 25 à 64 ans diplômés du troisième cycle sont plus nombreux à avoir un emploi que ceux qui n’ont qu’un diplôme de deuxième cycle du secondaire. De même, ces derniers ont généralement beaucoup plus de chances d’avoir un emploi que ceux qui ont un niveau de formation inférieur.

Dans les pays de l’OCDE, quelque 85 % des 25-64 ans ayant un diplôme de troisième cycle ont un emploi, contre 59 % en moyenne chez les diplômés du deuxième cycle ou moins. À l’exception notable de l’Islande et de la Corée, très peu de pays ont réussi à réduire cet écart.

Vu l’importance de l’emploi et des compétences pour la reprise, ces chiffres prêchent en faveur du maintien, voire

Développement et paritéL’action en faveur de l’égalité homme-femme pourrait-elle aider à relancer les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015 ? Le troisième objectif (OMD 3) a pour but explicite de « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », mais cette dimension a de multiples facettes dont on ne mesure pas toujours toute l’importance.

D’après l’Index « Institutions Sociales et Égalité homme-femme » (ISE) du Centre de développement de l’OCDE, les variables comprennent la violence à l’égard des femmes, l’acceptation de la polygamie et l’accès des femmes à la propriété, parmi un total de 12 indicateurs.

L’Index montre que les pays dans lesquels la société exerce une forte discrimination à l’égard des femmes ont généralement de

faibles résultats dans la mise en œuvre de plusieurs objectifs du Millénaire pour le développement.

Prenons l’éducation. Les pays où plus de 45 % des femmes de moins de 19 ans sont mariées connaissent un faible taux d’achèvement du cycle primaire. C’est donc un frein à l’OMD 2 : rendre l’éducation primaire universelle.

Les pays où les femmes n’ont pas accès à la propriété terrienne ou au crédit peinent à réaliser l’OMD 1 : éradiquer l’extrême pauvreté et la faim. Dans ceux où les femmes n’ont aucun accès au crédit, le nombre d’enfants mal nourris est supérieur de 85 % à la moyenne. Dans les pays où les femmes n’ont aucun droit de posséder des terres, il y a en moyenne 60 % d’enfants mal nourris en plus.

Les pays qui tolèrent la violence physique contre les femmes peuvent difficilement espérer atteindre l’OMD 5 : améliorer la santé

maternelle. L’égalité des sexes a aussi un impact sur d’autres indicateurs des OMD, comme la mortalité infantile, la prévalence du VIH ou l’accès à l’eau potable.

Voir l’Index « Institutions Sociales et Égalité homme-femme » (ISE) : http://genderindex.org

de l’augmentation des investissements dans l’éducation, alors même que les dépenses publiques sont sous pression. Il serait particulièrement avisé d’investir dans l’éducation universitaire grâce aux recettes fiscales supplémentaires lorsque l’emploi et la productivité progresseront. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le coût

public total de l’obtention d’un diplôme de troisième cycle est de 33 000 dollars par étudiant, mais le total des bénéfices s’élève à 86 000 dollars.

Voir les Regards sur l’Éducation 2010 : www.oecd.org/edu/rse2010

Taux d’achèvement du cycle primaire en fonction du % de filles de moins

de 19 ans mariées

Source : OCDE

Taux

d’a

chèv

emen

t

100

80

60

40

20

00-15% 15-30% 30-45% Plus de 45 %

Taux d’emploi par niveau d’éducation% des actifs de 25 à 64 ans

100

80

60

40

20

0 Italie Canada É-U Espagne France Moyenne République Allemagne R-U OCDE slovaque

Niveau secondaire ou moins Niveau tertiaire Source : Regards sur l’Éducation 2010

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BANQUE DE DONNÉES

Allemagne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Australie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Autriche Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Belgique Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Chili Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Canada Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Corée Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Danemark Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Espagne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

États-Unis Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Finlande Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

France Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Grèce Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Hongrie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Irlande Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Islande Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Italie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Japon Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Luxembourg Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Mexique Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

T2 10 2,2 3,7 août 10 0,0 10,0 août 10 0,0 1,0

T2 10 1,2 3,3 août 10 -0,3 5,6 T2 10 0,6 3,1

T2 10 1,2 2,3 août 10 0,2 6,8 août 10 0,2 1,7

T2 10 0,9 2,4 août 10 0,3 7,3 sep. 10 0,3 2,9

T2 10 4,3 5,0 .. .. T2 10 0,9 1,2

T2 10 0,5 3,4 août 10 -0,5 4,5 août 10 -0,1 1,7

T2 10 1,4 7,1 août 10 -0,3 -1,2 sep. 10 1,1 3,6

T2 10 1,7 3,8 août 10 0,3 6,5 août 10 0,3 2,3

T2 10 0,2 -0,1 août 10 0,0 4,9 août 10 0,3 1,8

T2 10 0,4 3,0 août 10 -0,1 6,6 août 10 0,1 1,1

T2 10 1,9 3,4 août 10 -0,2 3,6 août 10 0,4 1,2

T2 10 0,7 1,7 août 10 -0,1 1,0 août 10 0,2 1,4

T2 10 -1,8 -3,7 août 10 -0,1 -2,4 août 10 -0,7 5,5

T2 10 0,0 0,1 août 10 0,2 6,7 août 10 -0,6 3,8

T2 10 -1,2 -1,8 août 10 0,4 6,3 août 10 0,7 0,2

T2 10 -3,1 -8,6 .. .. sep. 10 0,0 3,7

T2 10 0,5 1,3 août 10 -0,2 1,6 sep. 10 -0,2 1,6

T2 10 0,4 2,4 août 10 0,3 8,2 août 10 0,3 -0,9

T2 10 -0,3 5,3 août 10 0,2 8,6 sep. 10 0,0 2,4

T2 10 3,2 7,7 août 10 0,0 1,0 août 10 0,3 3,7

T2 10 36,93 35,24 août 10 6,8 7,6 * *

T2 10 -4,97 -10,44 août 10 5,1 5,8 sep. 10 4,82 3,37

T1 10 1,48 1,71 août 10 4,3 5,2 * *

T1 10 -2,77 -0,80 août 10 8,7 8,1 * *

T2 10 -0,83 1,29 juil. 10 8,3 11,6 août 10 2,47 0,46

T2 10 -10,72 -10,67 août 10 8,1 8,7 sep. 10 1,10 0,40

juil. 10 5,01 4,22 août 10 3,4 3,7 sep. 10 2,66 2,64

T1 10 3,88 2,63 août 10 6,9 6,1 sep. 10 0,57 1,15

juin 10 -4,81 -5,16 août 10 20,5 18,7 * *

T2 10 -123,28 -84,45 août 10 9,6 9,7 sep. 10 0,28 0,25

juil. 10 0,32 0,76 août 10 8,5 8,6 * *

juil. 10 -2,80 -1,62 août 10 10,1 9,6 * *

juil. 10 -2,83 -3,43 juin 10 12,2 9,2 * *

T1 10 0,19 -1,05 août 10 10,9 10,5 sep. 10 6,41 8,78

T2 10 -1,62 -2,25 août 10 13,9 12,5 * *

T2 10 0,18 0,39 T2 10 6,8 7,1 sep. 10 5,71 8,40

mai 10 -7,73 -5,11 août 10 8,2 7,9 * *

juil. 10 16,73 12,28 août 10 5,1 5,4 août 10 0,36 0,54

T1 10 2,07 0,75 août 10 5,0 5,1 * *

T2 10 -2,74 -1,14 août 10 5,2 5,9 sep. 10 4,98 5,00

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Variation (%) par rapport à : Niveau :

périodeprécédente

valeurcourante

annéeprécédente

même périodeannée précédente

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L’Observateur de l’OCDE N° 281 Octobre 2010 47

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Balance des comptes courantsTaux de chômage harmoniséTaux d’intérêt à trois mois

Norvège Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Nouvelle- Produit intérieur brut Zélande Indicateur avancé Prix à la consommation

Pays-Bas Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Pologne Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Portugal Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

République Produit intérieur brut slovaque Indicateur avancé Prix à la consommation

République Produit intérieur brut tchèque Indicateur avancé Prix à la consommation

Royaume-Uni Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Suède Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Suisse Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Turquie Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Zone euro Produit intérieur brut Indicateur avancé

Prix à la consommation

Non-membres

Fédération Produit intérieur brut de Russie 1 Indicateur avancé Prix à la consommation

Afrique Produit intérieur brut du Sud 2 Indicateur avancé Prix à la consommation

Brésil 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Chine 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Inde 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

Indonésie 2 Produit intérieur brut Indicateur avancé Prix à la consommation

T2 10 0,1 0,9 août 10 0,2 1,9 août 10 -0,2 1,9

T2 10 0,4 2,3 août 10 -0,8 0,3 T2 10 0,3 1,8

T2 10 1,0 2,7 août 10 0,1 7,5 sep. 10 0,6 1,6

T2 10 1,1 3,8 août 10 0,4 7,3 août 10 -0,4 1,8

T2 10 0,3 1,5 août 10 0,0 7,4 août 10 -0,2 1,9

T2 10 1,2 5,0 août 10 -2,1 2,7 août 10 -0,1 1,1

T2 10 0,9 2,4 août 10 -0,1 5,5 août 10 -0,3 1,9

T2 10 1,2 1,7 août 10 -0,2 3,1 août 10 0,5 3,1

T2 10 1,9 4,5 août 10 0,3 12,0 août 10 0,0 0,9

T2 10 0,9 3,4 août 10 -0,3 7,7 sep. 10 0,0 0,3

T2 10 3,7 10,0 août 10 -0,3 4,4 sep. 10 1,2 9,2

T2 10 1,0 1,9 août 10 0,0 5,1 août 10 0,2 1,6

T2 10 1,1 5,3 août 10 0,5 9,0 août 10 0,6 6,1

T2 10 0,8 3,0 août 10 0,2 5,5 août 10 0,2 3,4

T2 10 1,2 8,7 août 10 -0,3 2,9 août 10 0,0 4,5

.. .. août 10 -0,4 -1,4 juin 10 -0,6 2,7

T1 10 5,0 11,3 août 10 -0,2 0,2 août 10 0,0 9,9

T2 10 1,7 6,2 août 10 -0,2 0,4 sep. 10 0,4 5,8

T2 10 13,94 13,37 juil. 10 3,3 3,1 sep. 10 2,64 1,93

T2 10 -1,27 -0,34 T2 10 6,8 5,9 sep. 10 3,18 2,77

T2 10 7,06 9,27 août 10 4,5 3,9 * *

avr. 10 -0,77 -0,80 août 10 9,4 8,5 sep. 10 3,84 4,18

juil. 10 -1,53 -2,12 août 10 10,7 10,2 * *

T1 10 -1,73 -1,69 août 10 14,6 12,7 * *

T2 10 -0,91 -0,75 août 10 7,0 7,3 sep. 10 1,22 1,88

T1 10 -15,03 -5,12 juin 10 7,8 7,8 sep. 10 0,75 0,62

T2 10 7,19 9,23 août 10 8,2 8,8 sep. 10 0,52 0,15

T2 10 14,51 12,56 T2 10 4,4 4,4 sep. 10 0,18 0,29

T2 10 -8,18 -3,44 juin 10 10,5 12,9 avr. 08 16,65 17,86

juin 10 -5,60 -7,12 août 10 10,1 9,7 sep. 10 0,88 0,77

T4 09 19,95 12,29 .. .. juil. 10 4,20 10,40

T1 10 -3,56 -3,53 .. .. août 10 6,42 7,16

T1 10 -9,69 -2,50 .. .. .. ..

.. .. .. .. août 10 2,44 1,70

T2 09 -5,81 -9,02 .. .. .. ..

T1 10 0,64 1,64 .. .. août 10 6,96 8,73

Variation (%) par rapport à : Niveau :

périodeprécédente

valeurcourante

annéeprécédente

même périodeannée précédente

Définitions et notes :Produit intérieur brut : Séries en volume ; corrigées des variations saisonnières. Indicateur avancé : Indice composite basé sur différents indicateurs de l’activité économique, qui signale les mouvements cycliques de la production industrielle de six à neuf mois en avance. Indice des prix à la consommation : Mesure les variations dans le temps des prix de vente au détail d’un panier constant de biens et services. Balance courante : Milliards de dollars US ; corrigée des variations saisonnières. Taux de chômage : Pourcentage de la population active civile, taux de chômage standardisés ; définitions nationales pour l’Islande, le Mexique et la Turquie ; corrigé des variations saisonnières sauf pour la Turquie.

* voir zone euro...= données non disponibles.1Candidat à l’adhésion à l’OCDE2Programme d’engagement renforcéSource : Principaux indicateurs économiques, octobre 2009.

Page 50: n° 281, octobre 2010

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BANQUE DE DONNÉES

Manne touristiqueLe tourisme est un secteur important de l’économie mondiale. En 2009, il représentait un peu plus de 9 % du PIB mondial et employait environ un travailleur sur 12, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme.

Le secteur du tourisme international a augmenté à un rythme légèrement plus rapide que l’économie mondiale. Malgré la récession et la baisse du tourisme, cette tendance semble devoir continuer sur le long terme. L’emploi dans le tourisme connaît lui aussi une croissance relativement forte : dans les pays de l’OCDE, entre 2000 et 2007, le taux de croissance de l’emploi dans les hôtels et les restaurants dépassait 2 % par an, soit plus d’un point de pourcentage de plus que le rythme total de croissance de l’emploi.

La France est en tête des chiffres d’arrivants internationaux, mais en matière de revenus du tourisme international, les États-Unis sont loin devant, avec un montant de 134 milliards de

dollars gagnés par la vente de biens et services aux visiteurs internationaux en 2008. Soit bien plus du double de la France, à environ 55 milliards de dollars. Aux États-Unis, les voyages et le tourisme ont représenté en 2008 près de 1,4 billions de dollars en retombées

économiques totales et emploient – directement et indirectement – un salarié sur 16.

Voir « France still number 1 for tourists », OECD Factblog, 27 juillet 2010 : http://blog.oecdfactblog.org/?p=125

Recettes liées au tourismeEn milliards d’USD, 2008

Source : OCDE

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20

0 É-U Espagne France Italie Chine Allemagne R-U Australie Turquie Autriche

Moins de suicides On estimait à 140 000 le nombre de suicides dans les pays de l’OCDE en 2006, dernière année pour laquelle on dispose de données internationalement comparables. Les taux de mortalité les plus bas étaient ceux des pays d’Europe du Sud comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne, ainsi que le Mexique et le Royaume-Uni, avec moins de sept décès pour 100 000 personnes. Ils étaient au plus haut en Corée, en Hongrie, au Japon et en Finlande, avec 18 décès ou plus pour 100 000 personnes.

Le taux de suicide a chuté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis 1990, particulièrement au Danemark, au Luxembourg et en Hongrie, où il a chuté d’au moins 40 % – même s’il y est encore relativement élevé. En revanche, il a augmenté au Japon, en Corée et au Mexique (le taux du Mexique étant relativement bas). En Corée, les suicides masculins ont quasiment triplé après 1990, jusqu’à atteindre 32 décès pour 100 000 hommes en 2006 ; le taux féminin était le plus élevé de la zone OCDE, à 13 décès pour 100 000 femmes. Différents facteurs ont été invoqués, parmi

lesquels les difficultés économiques, une certaine dégradation de l’intégration sociale et l’érosion du soutien traditionnellement apporté par les familles aux personnes âgées.

En général, le suicide est trois à quatre fois plus courant chez les hommes que chez les femmes dans les pays de l’OCDE. Le suicide est aussi lié à l’âge, les populations les plus à risque étant les jeunes de moins de 25 ans

et les personnes âgées. Les statistiques sur le suicide restent toutefois difficiles à établir avec précision.

Voir www.oecd.org/sante/ecosante

Ce graphique corrige et remplace celui publié dans le numéro 280, avec les excuses de la rédaction.

Taux de suicideNombre de suicides pour 100 000 personnes, année la plus récente

Source : OCDE

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