more tv - numéro 3 (septembre, octobre 2014)

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Troisième numéro du magazine collaboratif sur les séries télévisées. Créé par les sérievores pour les sérievores.

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Page 1: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)
Page 2: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

10 pour en finir avec la théorie de l’âge d’or

04 frontières en sériespartie 3 - « smugglers and killers »

52 les séries tvproduits de consommation jetables ?

30 lorne Michaels et l’empire saturday night live

42 netflix, une intégration difficile dans le paysage audiovisuel français

18 rien n’est siMple dans les haMptonsinterview de nick wechsler (jack porter)

reMercieMents

merci à ioanis deroide, yann k, damien choppin, corentin pondaven et aurélie corbin pour leur participation.

À florian etcheverry, cindy thibaut, allan colpaert et damien choppin pour la traduction. et un dernier merci à

prutha s. patel, nick wechsler et mona loring pour l’interview et leur temps.

Page 3: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

10 so we can get overthe golden age theory

52 tv seriesdisposable consumer products?

30 lorne Michaels and the saturday night live empire

42 netflix, fitting in the french media won’t be so easy

18 nothing’s siMple in the haMptonsinterview with nick wechsler (jack porter)

04 borders in seriespart 3 - « smugglers and killers »

thanks

thank you to ioanis deroide, yann k, damien choppin, corentin pondaven and aurélie corbin for their contri-

bution. to florian etcheverry, cindy thibaut, allan colpaert and damien choppin for the translation. and a last

thank you to prutha s. patel, nick wechsler and mona loring for the interview and their time.

Page 4: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

après avoir abordé la frontière coMMe une ligne à

passer puis comme une barrière à franchir (more tv n°1

et n°2), posons-nous un peu dans les espaces frontaliers

et prenons le temps de voir ce qui s’y passe et surtout

quels délits et crimes y sont com-

mis. les séries américaines nous

présentent ces territoires comme

des « zones grises », où l’autorité

de l’état peine à s’exercer, ce qui

laisse le champ libre aux malfai-

teurs, du simple trafiquant au ter-

rifiant serial killer.

«  a little town called paso

alto, about 40 Miles south

of the line  » le Marshall à

cheyenne qui cherche à lo-

caliser des braqueurs de

banque.

les westerns des années 1950 à

nos jours ont popularisé, dans

leur vision du far west, l’image

de la petite ville frontalière (côté

états-unien ou côté mexicain)

occupée par des bandits qui

terrorisent la population : Have Gun, Will Travel (4.17),

Cheyenne (1.4), The Virginian (4.10) sont des exemples

parmi d’autres. plus près de nous, l’épisode de Walker,

Texas Ranger intitulé « on the border » (6.11, 1998) s’ins-

crit dans cette tradition. ici, le bad guy, c’est le shérif cor-

after dealing with the borders as a line to cross,

then as a barrier (more tv, issues 1 and 2), let’s settle

for a while in the bordering areas and take a closer look

at what’s happening there and especially what crimes

and offenses are committed

there. american tv shows of-

ten depict these territories as

« grey areas », where the au-

thority of the state is clum-

sily enforced, which leaves

free reins to thugs, from the

local dealer to the terrifying

serial killer.

« a little town called paso

alto, about 40 Miles south

of the line » the Marshall

of cheyenne, trying to

locate bank robbers, in

cheyenne.

in their vision of the far

west, from the 1950s until

now, western shows popula-

rized the image of the small

border town (whether on the

mexican side or on the american side) occupied by ban-

dits that terrorize the inhabitants : Have Gun, Will Travel

(4.17), Cheyenne (1.4), The Virginian (4.10) are examples

among others. most recently, the Walker Texas Ranger

episode « on the border » (6.11, 1998), carries on tradi-

texte : ioanis deroide - traduction : florian etcheverry

04

borders in series - « smugglers and killers »

frontières en séries

« sMugglers and killers »

Page 5: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

rompu de la localité de mournful. il n’hésite pas à tuer

un honnête chauffeur routier qui refusait de participer à

ses trafics et maquille l’assassinat en accident. arrivé sur

place, walker découvre une population hostile et apeu-

rée et voit bien vite ses soupçons confirmés, notamment

grâce au témoignage d’un officier de la police des fron-

tières :

une autre bourgade sans foi ni loi a fait l’objet d’une série

historique très marquante dans les années 2000 : Dead-

wood. le choix du lieu (un campement de chercheurs d’or

implanté illégalement en territoire indien) et du moment

(les années 1876-1877) permet de montrer la progres-

sive intégration de cette ville-frontière aux états-unis,

qui passe par une annexion à

ce qui est encore le territoire

du dakota. la série excelle à

montrer la violence, l’immo-

ralité et l’injustice qui règnent

à deadwood : les règlements

de compte sanglants y sont

fréquents, la prostitution et la

corruption y sont manifestes.

mais elle prend soin, aussi, de

narrer une progressive organi-

sation de la communauté des

habitants qui choisissent par

exemple de se doter d’un shé-

rif (1.12).

tion. in this episode, the bad guy is the corrupt sheriff

of mournful. he has no hesitation about killing a honest

truck driver who refused to partake in his trafficking and

covers up the murder as suicide. when he gets in town,

walker finds the population scared and hostile and his

suspicions are confirmed when a border police officer

testifies :

another outlawed town was the subject of a very me-

morable period show in the 2000s : Deadwood. picking

that location (a gold diggers camp illegally set in indian

territory) and the period (the years 1876-1877) begets a

depiction of the progressive integration of that border

town in the united states, through what is the annexa-

tion of what is still known,

at that time, as the territory

of dakota. the show excels

in showing the violence, the

immorality and the injus-

tice that still reign in dead-

wood : the bloody settling

of scores are frequent, pros-

titution and corruption are

commonplace. but it also

is narrating carefully a pro-

gressive organization of the

community, that choose, for

instance to appoint a sheriff

(1.12).

05

Walker : parlez-nous de mournful.

officier : eh bien la rumeur dit que c’est un paradis

pour les traffiquants. c’est juste une rumeur bien sûr.

personne n’a été capable de prouver quoique ce soit.

Walker : Que peux-tu nous dire au sujet du sheriff

bell ?

officier : il est comme la ville. aimable en surface.

mais sevère et méchant au fur et à mesure.

Walker : tell us about mournful.

officier : well, rumor has it it’s a smugglers’ paradise.

that’s just rumor of course. no one has never been

able to prove anything.

Walker : what can you tell us about sheriff bell ?

officier : he’s like the town. seems real pleasant on

the surface. but underneath he’s as tough and as

mean as they come.

borders in series - « smugglers and killers »

ian mcshane et timothy olyphant / Deadwood

Page 6: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

si la décennie 1950 est marquée par un traitement « wes-

ternien  » de la frontière qui, on l’a vu, perdure au-delà

du xxe siècle, elle est aussi celle qui voit arriver, dans sa

dernière année, la première fiction à épisodes consacrée

spécifiquement aux espaces frontaliers contemporains :

Border Patrol (1959). l’image de la frontière comme un

territoire de crimes et de dangers y est déjà bien for-

mée. au cours des 34 épisodes, le héros, chef-adjoint de

cette police des frontières, vole de la floride à l’arizona,

de la nouvelle-orléans au canada pour démanteler des

réseaux d’immigration

clandestine (le plus

souvent) ou des trafics

d’armes ou de drogues

(plus rarement).

il est à noter que deux

épisodes de Border Pa-

trol se distinguent par

leur thème politique (1.2 et 1.7) : dans les deux cas, la

victime est une personnalité réfugiée aux états-unis et

qui se trouve menacée par les autorités de la dictature

qu’elle a fuie. ces intrigues, inspirées par le contexte de

la guerre froide, révèlent que les périls auxquels sont

exposés les états-unis n’ont plus seulement une origine

géographiquement proche (les indiens, les bandits mexi-

cains, etc) mais aussi une provenance plus lointaine et

une source plus globale : le communisme, péril global.

« you don’t see Many pirates these days », titre de

l’épisode 10.2 de hawaii 5.0

il est donc logique que les séries délaissent l’explora-

tion des territoires frontaliers ou ignorent la dimension

frontalière d’un territoire. par exemple, dans The Fugi-

tive (1963-1967), le dr richard kimble parcourt le pays

et quelques épisodes le conduisent dans des régions

proches de la frontière mexicaine (1.27, 2.10, 2.18, 3.24 )

mais cette proximité ne joue pas de rôle dans le scénario.

if the decade of the 1950s is significantly impacted by a

« western » treatment of the border that, as we’ve seen,

will remain well beyond the 20th century, it’s also the de-

cade that offers, in its final year, the broadcast of the first

serialized fiction specifically dealing with contemporary

border areas issues : Border Patrol (1959). the depiction

of the border as a setting for crime and danger is already

fully detailed. through the course of the 34 episodes, the

hero, deputy chief of the border patrol, flies off to flo-

rida, arizona, new orleans or canada, to dismantle ille-

gal immigration rings

(mostly), or drug and

gun smugglers (less

commonly).

two episodes of Border

Patrol are notable for

their political theme

(1.2 and 1.7) : in both

cases, the victim is a refugee that seeked asylum to the

united states, and who is threatened by the authorities

of the dictatorship he (or she) got away from. these sto-

ries, inspired by the cold war background, reveal that the

travails faced by the united states don’t have a domestic

origin anymore (native americans, mexican bandits, etc.)

but also have a more distant origin : communism, a glo-

bal threat.

« you don’t see Many pirates these days », title of

episode 10.2 of hawaii 5.0

it is, then, obvious that tv shows are getting away from

the exploration of the border areas, or ignore the borde-

ring aspect of a territory altogether. for instance, in The

Fugitive (1963-1967), richard kimble travels through the

country, and several episodes find him in towns near the

mexican border (1.27, 2.10, 2.18, 3.24 ) but that proximity

plays no part in the story. similarly, in Hawaii 5-0 (1968-

1980), there’s next to no episode showing the archipelago

borders in series - « smugglers and killers »

la décennie 1950 est marquée par

un traitement ‘Westernien’ de la frontière

the decade of 1950 is significantly impacted by

a ‘Western’ treatment of the border

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Page 7: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

de même, dans Hawaii 5.0 (1968-

1980), presque aucun épisode ne

montre l’archipel comme parti-

culièrement exposé aux trafics

(1.7, 11.21), à la corruption ou

à d’autres maux dont peuvent

souffrir des régions éloignées,

difficiles à contrôler, à la fois

isolées et soumises à de multi-

ples influences extérieures. par

exemple, quand la série traite de

piraterie, ce n’est que dans sa 10e

saison et pour rappeler, comme

l’indique le titre cité plus haut, le caractère exceptionnel

du phénomène. pourtant, les îles de hawaii, situées à

peu près au centre de l’océan pacifique, à presque 4 000

km des côtes californiennes, peuvent être présentées

comme une « zone grise ». c’est le choix opéré dans le

remake (2010-) où, pour s’en tenir à la saison 1, on croise

des trafiquants chinois et serbes, des terroristes philip-

pins et russes, des policiers corrompus, un cartel de la

drogue et des pirates.

si les frontières n’attirent pas davantage les scénaristes

et les patrons de chaîne dans les années 1970, c’est aussi

en partie car elles sont alors clairement supplantées par

les grandes villes déliquescentes du nord-est, et en pre-

mier lieu new york, qui s’affirme comme le lieu de tous

les dysfonctionnements et de toutes les violences. dans

Serpico (1976-1977), la courte série adaptée du film épo-

nyme, les enquêtes du héros le confrontent à des trafi-

quants de drogue et d’armes, à un réseau de passeurs

clandestins serbes, et surtout à la corruption du monde

politique et de la police (quoique de manière moins pro-

noncée que dans le long-métrage). bref, si new york n’est

pas un poste-frontière au sens strict (mais tout de même

une porte d’entrée sur le territoire américain), la méga-

pole est bien représentée, à son tour, comme une « zone

grise ».

as particularly vulnerable to trafficking (1.7, 11.21), cor-

ruption or other ills other insular areas may suffer from,

ills that are hard to regulate, both isolated and exposed

to multiple external influences. for instance, when the

show deals with acts of piracy, it’s in its 10th season and

to remind us, as stated earlier, of the rarity of such inci-

dents. nevertheless, the hawaii islands, located nearly

3000 miles from the california coast, can be seen as a «

gray area ». that’s the choice the remake (2010-) makes,

where, to cite examples from the first season, we cross

chinese and serbian smugglers, filipino and russian ter-

rorists, corrupted policemen, a drug cartel and pirates.

if borders are not of interest to writers and network exe-

cutives in the 1970s, it’s also because they are clearly

replaced by the great decaying northeastern cities, with

new york to the forefront, seen as the city of all misde-

meanors and violence. in Serpico (1976-1977), the short-li-

ved show adapted from the movie of the same name, the

hero’s investigations lead him to drug and gun rings, a

network of serbian smugglers, and especially avowed

corruption of the politicians and the police (though not

as characterized as in the movie). in other words, if new

york is not a border city by definition (though it is a point

of entry into the american territory), the megalopolis is

well represented as a « gray area ».

borders in series - « smugglers and killers »

jack lord / Hawaii 5.0

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Page 8: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

dans les années 80, une ébauche de synthèse est opérée

dans Miami Vice (1984-1989). d’un côté, nous sommes

toujours dans une métropole portuaire, plutôt que le

long d’une frontière terrestre, et l’on pourrait ajouter

que Miami Vice est proche thématiquement de Serpico

: mêmes flics infiltrés déjouant des trafics (surtout de

drogue dans la série floridienne) et révélant des affaires

de corruption. d’un autre côté, par sa fonction d’inter-

face entre les états-unis et l’amérique latine, miami est

autant voire davantage une ville frontière que san die-

go ou el paso. la question des migrants et des réfugiés y

est régulièrement abordée, la figure du serial killer y est

récurrente (1.15, 2.2, 2.15, 3.15, etc), les projets d’assas-

sinats politiques nombreux. en somme, les principaux

ingrédients des intrigues frontalières des décennies sui-

vantes sont déjà présents. de manière plus générale,

Miami Vice annonce le retour de la frontière comme es-

pace crucial où se concentrent des enjeux économiques,

politiques, culturels et humains qui engagent l’avenir du

pays.

in the 1980s, a tentative synthesis is executed in Miami

Vice (1984-1989). on one hand, we still are in a port metro-

polis, rather than alongside a terrestrial border, and we

might add that Miami Vice is thematically close to Serpi-

co : undercover cops cracking down on trafficking (most-

ly drug trafficking in the florida-set show) and exposing

corruption scandals. on the other side, as it is functio-

ning as an interface between the united states and latin

america, miami is just as much, or more of a bordertown

as san diego or el paso. the matters of immigrants and

refugees are often dealt with, and the serial killer trope

is recurring (1.15, 2.2, 2.15, 3.15, etc), conspiracies of

political assassinations are numerous. in a word, all the

characteristics of future border-set shows for decades to

come are found. more generally, Miami Vice heralds the

return of the border as a crucial area where economical,

political, cultural and human stakes intersect that are of

relevance to the future of the country.

borders in series - « smugglers and killers »

philip michael thomas et don johnson / Miami Vice

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Page 9: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

cependant, pour que la frontière redevienne pleinement

l’espace de toutes les tensions, il reste à rappeler sa part

de mystère. c’est ce que fait Twin Peaks (1990-1991) en

utilisant l’autre frontière, la canadienne. la série part de

deux repères familiers : un lieu interlope (le one eyed

jack, casino et bordel situé juste de l’autre côté de la

frontière) et des personnages peu recommandables (les

frères renault impliqués dans un trafic de drogue trans-

frontalier). elle les utilise comme une porte d’entrée vers

une approche résolument fantastique où les frontières,

les seuils (la forêt, la loge noire), rapprochent de réalités

surnaturelles.

une fois ces deux dimensions mises en place, tout est

prêt pour que soient créées les séries frontalières et

transfrontalières d’aujourd’hui. nous les évoquerons

dans le prochain volet de « frontières en séries ».

however, for the border to regain its status as the area

where all tensions collide, we have to be reminded of its

mysterious properties. that’s what twin peaks (1991-93)

does, using the other american border, that separates

it from canada. by using two interloping locations (the

one eyed jack, casino and brothel located on the other

side of the border), and unsavoury characters (the bro-

thers renault, involved in a transborder drug ring). the

show uses that as a gateway to do a fantasy approach,

where borders, lines (the forest, the black lodge), are ta-

king us closer to supernatural realities.

once both of those borders are born, the place is set for

all the contemporary border and crossborder shows to

exist. we’ll deal with it in the next issue of « borders in

series ».

borders in series - « smugglers and killers »

ioanis deroide est enseignant d’histoire-géographie et s’intéresse en particulier à la repré-sen-

tation des territoires dans les séries. il a écrit Séries TV : Mondes d’hier et d’aujourd’hui (ellipses,

2011) et sa dernière publication est un chapitre consacré à la wilderness dans l’ouvrage collectif

dirigé par a. blot et a. pichard : Les séries américaines, la société réinventée ? (l’harmattan, 2013).

à propos de l’auteur

black lodge / Twin Peaks

09

Page 10: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

six décades de création tous azimuts pour constituer

l’univers des séries télévisées tel que nous le connaissons

seraient finalement négligeables ! une seule période

temporelle bien délimitée suffirait à définir les règles de

l’art. ne cherchez plus, si vous souhaitez prétendre au

savoir sériel, c’est très simple, il vous suffit de déguster

l’âge d’or... et d’ignorer tout le reste.

can it be that six decades of creation of all kinds, buil-

ding the universe of tv-series as we know it, are in fact

insignificant in the end? indeed, a single time period

could be enough to define the standard practice. don’t

look further, you only need to taste the golden age…

and forget the rest.

so we can get over the golden age theory

pour en finir avec

texte : yann k. - traduction : cindy thibaut

la théorie de l’âge d’or

10

Page 11: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

dans son numéro 22, Sofilm retrace l’émergence d’hbo,

la chaîne câblée dont l’apparition des trois lettres sur

un fond gris neigeux ont bercé et berce encore un public

toujours plus nombreux. le reportage, jalonné d’entre-

tiens avec ceux qui ont participé aux débuts du diffuseur

payant, est tout à fait intéressant mais, ne cherchez pas,

rien dans ce texte ne viendra confronter la période en

question avec le reste d’une histoire sérielle longue d’un

gros demi-siècle. a quoi bon ? puisqu’on vous dit que

c’était l’âge d’or et que les aventures de tony soprano

sont les seules à mériter de s’afficher sur votre écran !

l’âge d’or, Mais lequel ?!

l’histoire des programmes télévisés remonte à un peu

plus loin que le 8 novembre 1972 (la date du lancement

d’hbo). dans les années 50, la boîte à images se démo-

cratise progressivement et le médium est l’objet d’expé-

rimentations dans la continuité de deux univers qu’elle

tente de faire fusionner : le théâtre et la radio. jusqu’au

milieu des années 60, la télévision américaine va pro-

duire son premier âge d’or.

je l’évoquais dans un article sur l’anthologie (voir mo-

retv n°1), la période nous aura laissé des séries emblé-

matiques comme Alfred Hitchcock Presents et The Twi-

light Zone (La Quatrième Dimension). de nombreuses

adaptations du répertoire théâtral classique tiennent le

haut du pavé mais des écrivains comme gore vidal, pad-

dy chayefsky, rod serling ou un tout jeune woody allen

composent alors des oeuvres originales et marquantes

comme par exemple marty qui sera par la suite adapté

au cinéma (et récompensé de plusieurs oscars).

in its 22nd issue, Sofilm recounted the emergence of

hbo, the cable channel, whose three letters appearing

on a grey snowy background nurtured, and is still nurtu-

ring, an always more abundant audience. the article, in-

terspersed with interviews of people who witnessed the

beginning of the paid broadcaster is very interesting. but

don’t even try to find something about the confrontation

with the rest of the series’ history, lasting for half a cen-

tury. what for? we all know that was the golden age and

tony soprano’s adventures are the only one that ought

to be on your screen!

which golden age?!

history of television programs goes back to a little ear-

lier than november the 8th, 1972 (date of hbo’s launch).

during the 50s, television became more and more acces-

sible and the medium came in the center of new experi-

mentations regarding the two fields it was then trying to

blend: theater and radio. until the mid-1960s, american

broadcasting was in its first golden age.

as i said in an earlier article about the anthology, this time

knew a lot of emblematic series, such as Alfred Hitchcock

Presents and The Twilight Zone. numerous adaptations

of classical plays were on top, but writers such as gore

vidal, paddy chayefsky, rod serling or the young woody

allen created original and significant works such as mar-

ty that will later be adapted for film (and oscar-winner).

on screen, people discovered or rediscovered actors like

james dean, grace kelly, paul newman or lee grant.

they were then under the direction of george schaefer,

sidney lumet, john frankenheimer or yul brynner.

so we can get over the golden age theory

« C’était l’âge d’or. L’âge de tous les succès, de toutes

les innovations et de tous les paris transformés. Tout

au long des années 2000, HBO révolutionna la télé,

en enchaînant les créations exigeantes, innovantes et

souvent dérangeantes. »

«  It was the Golden Age, the time of all successes, of

all innovations and successful attempts. All along the

2000s, HBO brought about a revolution in the TV sector,

by stringing together the demanding, innovative and

often bothering creations. »

11

Page 12: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

À l’écran, les téléspectateurs découvrent

ou retrouvent des acteurs comme james

dean, grace kelly, paul newman ou lee

grant. ils sont alors entre les mains de

metteurs en scènes comme george schae-

fer, sidney lumet, john frankenheimer

ou yul brynner.

des générations de téléspectateurs se

souviendront de cette époque marquée par l’urgence du

direct, le support vidéo n’est pas encore disponible, don-

nant ainsi une toute autre valeur au travail des acteurs.

malgré des prises de vues forcément statiques et des

contenus souvent revus pour faire plaisir aux sponsors,

qui vont alors jusqu’à envahir le titre des programmes

(The Goodyear TV Playhouse, The Texaco Star Theater,

The US Steel Hour), la vitalité de cette époque marquera

durablement les esprits.

dans son livre intitulé Television’s Second Golden Age et,

comme son titre l’indique, robert j. thompson, profes-

seur à l’université de Syracuse, distingue une autre sé-

quence temporelle digne, selon lui, d’attentions parti-

culières. au début des années 80, les networks prennent

conscience de l’importance du câble basique. un quart

des foyers américains y sont désormais abonné. progres-

sivement, une nouvelle doctrine s’installe, l’idée qu’il est

possible de créer un contenu à destination d’une catégo-

rie du public bien précise et non plus envers sa globalité.

thompson n’est pas dupe, les années 80 c’était K 2000 et

bien d’autres. mais il souligne l’importance d’nbc sous

la houlette d’un patron inspiré, grant tinker, qui installe

dès 81 un trio de qualité : les dramas Hill Street Blues et

St Elsewhere ainsi que la comédie Cheers.

chez cbs, il retient la policière Cagney & Lacey pour son

duo d’actrices qui redéfiniront le rôle de la femme sur

le petit écran. enfin il souligne l’importance de Moon-

lighting à l’antenne d’abc comme étant à l’origine d’un

genre qui deviendrait majeur par la suite : le dramedy.

generation of viewers will remember this time mar-

ked by the emergency of live-shows. video-support did

not exist yet, and actors were working in a lot different

way than they are today. despite often static shots and

contents that were often modified to please sponsors,

that were be so invasive as to be included in the names

of the shows (The Goodyear TV Playhouse, The Texaco

Star Theater, The US Steel Hour), the dynamic of this time

will always stay in people’s minds.

in his book entitled Television’s Second Golden Age and,

as the name states, robert j. thompson, teacher at the

Syracuse university, differentiates another time period

that can be worth special attentions. at the beginning

of the 80s, networks started to apprehend the signifi-

cance of cable channels. a quarter of american homes

had subscribed by then. a new doctrine gradually came:

the idea to create content destined to a specific kind of

audience, and no more to a whole.

thompson is not fooled, the 80s are represented by K

2000 and many other stuff. but he emphasizes the signifi-

cant role of nbc, then under the guidance of an inspired

patron: grant tinker, who broadcasted in 1981 this qua-

lity trio: the dramas Hill Street Blues and St Elsewhere,

but also the comedy Cheers.

at cbs, he remembers Cagney & Lacey for its duet of

actresses that redefined the role of women on tv. he

then speaks about the importance of Moonlighting on

abc, that is the origin of a genre that will become signifi-

cant: the dramedy.

Texaco Star Theater

so we can get over the golden age theory

12

Page 13: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

en 2013, kevin spacey est invité à prononcer un

speech à l’edinburgh international television

festival. il y livre un plaidoyer en faveur de sa

nouvelle paroisse, netflix, et cite alors un cer-

tain brett martin. martin n’est pas un critique

tv a proprement parler. correspondant pour le

magazine GQ, il a suivi de près la confection des

Sopranos et croit qu’il y a là matière révolution-

naire. il élargit son spectre au delà de la série et

publie un livre (Difficult Men, behind the scenes

of a creative revolution) dans lequel il souscrit

au concept d’un troisième âge d’or, largement

appuyé sur les premières productions d’hbo, et qu’il

prolonge avec les deux titres phares d’amc que sont Mad

Men et Breaking Bad.

martin n’est pas le premier à évoquer un âge d’or contem-

porain. alan sepinwall l’évoquait déjà en 2012 (The Revo-

lution was Televised) en défendant une vision plus large,

englobant notamment Friday Night Lights. martin, quand

à lui, a choisi de mettre en avant la dominante théma-

tique de cet âge d’or, l’émergence de l’antihéros.

in 2013, kevin spacey is asked to

make a speech at the edinburgh

international television festival.

he pleads for his new fav: netflix;

and talks about a certain brett mar-

tin. martin is not a real tv-critic. as

a reporter for GQ, he followed the

making of The Sopranos and belie-

ves it to be revolutionary. he goes

beyond these series and releases

a book (Difficult Men, behind the

scenes of a creative revolution) in

which he talks about a third golden age, emphasizing

the first production of hbo, and the two main titles of

amc: Mad Men and Breaking Bad.

martin is not the first to talk about a contemporary gol-

den age. indeed, alan sepinwall already talked about

one in 2012 (The Revolution was Televised), defending a

larger vision, including Friday Night Lights. martin, as for

him, chose to highlight the dominant theme of this gol-

den age: the emergence of anti-heroes.

kevin spacey / edinburgh international television festival

so we can get over the golden age theory

13

Page 14: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

la nostalgie est-elle de Mise ?

on peut légitimement s’interroger sur cette multiplica-

tion des âges d’or. l’expression perd sûrement de sa va-

leur lorsqu’elle désigne non plus une exception mais se

trouve associée à plusieurs séquences temporelles. un

retour aux sources s’impose !

À l’origine, elle fait référence au mythe du premier âge

de l’humanité relaté par hésiode (source). elle est de-

venue depuis à même de qualifier indifféremment une

période d’apogée révolue. en substance, on parle ainsi

d’un passé glorieux qui est désormais hors d’atteinte au-

quel s’ajoute une dimension nostalgique, le regret de ne

plus pouvoir en jouir. l’expression est un incontournable

du chant culturel. il y a un âge d’or pour le cinéma hol-

lywoodien, les comics, la peinture néerlandaise, l’alpi-

nisme, etc.

on se doit d’admettre, quelles que soient ses préfé-

rences, que l’histoire des séries télévisées n’a pas été un

long fleuve tranquille, et cette inconstance peut ou doit

is it pure nostalgia?

it is legitimate to wonder about the multiplication of

golden ages. maybe the phrase loses its meaning when

it doesn’t refer to an exception anymore and becomes

associated with several time periods. it is essential to go

back to the roots!

originally, it refers to the myth of the first age of huma-

nity as told by hesiod (source). it became later used to

refer to an apex that is over as we speak. it is also used

to talk about a glorious past that is now out of our reach,

the phrase has then a nostalgic dimension that implies a

regret not to be able to benefit from it. the phrase can-

not be got round in cultural singing. there is a golden

age for hollywood film, comic books, dutch painting, al-

pinism, etc.

we must admit, no matter our favorites, that the history

of series has been no bed of roses, and this inconsistency

needs to be characterized.

a first assessment is needed. the three time periods

so we can get over the golden age theory

kyle chandler et connie britton / Friday Night Lights

14

Page 15: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

être caractérisée.

un premier constat s’impose. les trois périodes recon-

nues sont parfaitement dissemblables et il aurait peut

être été plus judicieux de suivre l’exemple historique

jusqu’au bout en employant pourquoi pas l’analogie

avec l’âge de bronze.

mais, je vous accorde

que ce n’est pas aussi

sexy !

admettons cette mul-

tiplicité. je dois vous

avouer que ce n’est pas

ce qui me gêne le plus dans l’emploi de cette tournure

dorée. comme nous le définissions un peu plus haut,

parler d’un âge d’or, c’est affirmer que ce qui précède

s’est appauvrit. Quand bien même les faits démontre-

raient cette baisse de qualité, l’existence d’autres âges

d’or vient en partie contredire l’affirmation initiale.

si l’on reprend les trois séquences sérielles évoquées pré-

cédemment, vous remarquerez que l’emploi de l’expres-

sion se justifie plus ou moins bien au regard de cet après

soit disant déclassé. il est vrai qu’au delà des années 60,

les dramas diffusés live ont disparu de l’antenne. de la

même manière, les networks n’ont plus été a même de

fournir un tel niveau de prise de risque après les 80 mais

nous serons sûrement d’accord pour reconnaître qu’il y

a là déjà plus matière à débattre. enfin la

période actuelle n’en a sûrement pas ter-

miné avec les antihéros. il sera sans doute

difficile d’assister aux méfaits d’un autre

tony soprano mais qui sait et surtout

pourquoi nous priverions nous de cette

éventualité ?

allez dire à charlie brooker, le créateur de

Black Mirror, que l’anthologie n’avait de

raison d’être que cinquante ans plus tôt.

admitted as golden ages are perfectly dissimilar and it

would have been smarter to follow the historic example

all the way and talk about bronze age, for instance. but i

have to admit that it is a lot less sexy!

let’s admit this multi-

plicity. i have to confess

that it is not what bo-

thers me the most in

the use of that phrase.

as we stated a little ear-

lier, talking about gol-

den age is saying that

everything that was made before became impoverished.

even if we had proof of this loss of quality, the other gol-

den ages refute the first affirmation.

if we take the three time periods we talked about earlier,

you will notice that the use of the phrase can be more

or less justified, compared to what follows. it is true that

after the 60s, dramas disappeared from the live channel.

on the same manner, broadcaster were not able to pro-

duce such risk-taking after the 80s. but we will obviously

agree that it is another debate. moreover, the current

series probably will continue with anti-heroes. it will be

difficult to watch the adventures of another tony sopra-

no but, who knows? and why should we take this even-

tuality away?

so we can get over the golden age theory

parler d’un âge d’or, c’est affirmer que

ce qui précède s’est appauvrit

talking about golden age is saying that

everything that Was made before became impoverished

toby kebbel / Black Mirror 15

Page 16: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

allez dire à bryan fuller, showrun-

ner d’Hannibal, qu’il n’y a plus

rien d’intéressant à faire sur les

networks depuis près de 20 ans.

enfin, allez dire à steven soder-

bergh que son personnage de

john thackery dans The Knick est,

quoi qu’il arrive, voué à rester dans

l’ombre de tony soprano !

ma connaissance sérielle est limi-

tée mais si jamais j’accédais à un

savoir complet dans l’avenir (on

peut toujours rêver) je me refuse

tout simplement à adopter la pos-

ture d’un blasé, de celui qui croit

avoir tout vu finalement.

en définitive, l’âge d’or n’est rien

d’autre qu’une facilité pour s’éviter

la démarche de définir les finesses

d’un courant, d’un sursaut, bref

d’une «nouvelle vague» !

go say to charlie brooker, the crea-

tor of Black Mirror, that his anthology

should have been made fifty years

ago. go say to bryan fuller, show-run-

ner of Hannibal, that there has been

nothing interesting on channels for

20 years. go say to steven soderbergh

that his character of john thackery in

The Knick is, no matter what, doomed

to stay in the shadow of tony sopra-

no!

my knowledge on series is limited but

if i had the opportunity to access a

full knowledge in the future (a dear

dream), i refuse to simply become

blasé, as the one that believes he has

seen everything.

to conclude, the golden age is a

comfort phrase we use to avoid de-

fining a movement, a jold or a « new

wave »’s subtleties.

so we can get over the golden age theory

sériephile qui s’ignore depuis Twin Peaks, j’ai fait mon coming out grâce à un blog que j’alimente

depuis environ 4 ans. j’y écris de manière subjective dans une prose savamment dosée en mau-

vaise foi. j’y défends principalement deux thèses. oui, le genre sériel peut et doit devenir formel-

lement supérieur au septième art. et oui, le superviseur musical sériel est un génie !

à propos de l’auteur

Television's Second Golden

Age From Hill Street Blues to Er

robert j. thompson (1997)

Syracuse Univ Pr (Sd)

The Revolution Was Televised:

The Cops, Crooks, Slingers,

and Slayers Who Changed TV

Drama Forever

alan sepinwall (2012)

Touchstone; Reprint edition

Des hommes tourmentés

Le nouvel âge d’or des séries :

des Soprano et The Wire à Mad

Men et Breaking Bad

brett martin (2013)

La Martinière

ouvragessources

1

2

3

clive owen / The Knick

16

Page 17: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)
Page 18: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

on ne peut pas nier que Revenge, qui a attaqué sa sai-

son 4 sur abc depuis le mois dernier, a sorti le grand jeu

pour mettre en place ce que l’on peut considérer comme

le « couple favori des fans » : emily thorne (née amanda

clark ; interprétée par emily vancamp), et jack porter.

des flashbacks de leur rencontre pendant leur enfance,

en passant par jack qui nomma son voilier en son nom

après qu’elle ait disparu de sa vie et maintenant les re-

gards en chien de faïence sporadiques; cette authentique

histoire entre amanda et jack sera celle qui manquera à

toute relation futur qui sera amorcée par chacun d’entre

eux avec un autre personnage. n’importe quel jour, en

se connectant sur twitter, il est probable qu’on puisse y

lire des messages se résumant à « jack et amanda en-

semble, c’est la fin de la série ». comme tout « revenger »

ne le sait que trop bien, rien n’est simple dans les hamp-

tons ; et en discutant du tandem avec nick wechsler (It’s

Always Sunny In Philadelphia, Roswell), il avait beaucoup

d’arguments contre la concrétisation de ce couple, du

moins, pour le moment. mais ne vous inquiétez pas trop,

les shippers : il avait une excellente raison à ça.

it is undeniable that abc’s Revenge, which began its four-

th season earlier this month, has gone to great lengths

to set-up what may perhaps be considered the show’s

«  fan favorite ship  » (or couple): emily thorne (born

amanda clark; portrayed by emily vancamp) and jack

porter. from flashbacks of the duo meeting as child-

ren, jack growing up to name his sailboat after she di-

sappeared from his life and now to the more current

sporadic glances from afar; this genuine shared history

between amanda and jack, is one that any characters

introduced in the future as love interests for either will

always lack. head over to twitter on a on any given day

and one is likely to see tweets stating things along the

lines of « jack and amanda are end game. » as any « re-

venger  » knows all too well, nothing is simple in the

hamptons; and when discussing this pairing with jack

porter himself, nick wechsler (It’s Always Sunny in Phila-

delphia, Roswell), he had a lot to say against the couple

getting together just yet. don’t worry too much, amanda

and jack shippers; he had a great reason for his opinion.

rien n’est simple dans les hamptons

interview de nick wechsler

18

Page 19: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

bonjour ! merci beaucoup de

m’accorder cet entretien au-

jourd’hui.

bonjour ! pas de problème. mer-

ci de prendre le temps pour ça.

J’ai récemment découvert que

vous aviez démarré votre car-

rière d’acteur en voulant être

un comédien. si vous pouviez

jouer dans une comédie à l’an-

tenne actuellement, ce serait

laquelle ?

It’s Always Sunny In Philadel-

phia, je pense.

À en juger par vos tweets, vous

avez un grand sens de l’hu-

mour. seriez-vous partant pour

être le « host » de Saturday Night Live ?

je voulais faire partie de la troupe de SNL. c’était avant

que je décide d’être un « acteur sérieux », et en fait je

ne suis toujours pas sûr que ce soit toujours le cas. j’ai

commencé parce que je voulais être dans la comédie, et

parce que certaines pressions pour un acteur de drama

n’existaient pas pour des comédiens. une partie de moi

est jalouse des acteurs de comédie, la partie « acteur de

drama »… en bref, je ne me vois pas le faire maintenant,

mais si les choses fonctionnent… je choisirais des rôles

comiques, carrément. au fait, un de mes anciens colocs

est dans la troupe de l’émission actuellement.

c’est pas vrai ?!

oui, taran killam. c’est un excellent imitateur et scéna-

riste. il est à l’origine de beaucoup de sketches. c’est lui

qui fait les imitations de brad pitt. lui et moi, on vivait

en colocation pendant un bout de temps et un jour, il

m’a demandé si je voulais l’accompagner faire un truc.

hi. good morning! thanks so

much for sitting down with me

today.

hi, of course. it’s no problem at

all. thanks for taking the time.

i recently found out that you got

into acting because you wanted

to be in comedy. if you could be

on any comedy right now, which

would like to be on?

It’s Always Sunny in Philadelphia,

i think.

Judging by your tweets alone,

you have a great sense of humor,

would you ever want to host an

episode of Saturday Night Live?

i used to want to be a cast

member on SNL. that was before i wanted to be an « ac-

tor actor, » which i am actually still not sure i want to be.

i got started because i wanted to be in comedy, because

there were pressures as a dramatic actor that wouldn’t

be there if i were a comedic actor. a part of me is still

jealous of the comedic actors, the dramatic part of me is

jealous. yeah, but basically, i can’t imagine it right now,

but maybe if things go particularly well…i would do that,

absolutely. by the way, an old roommate of mine is ac-

tually on there now.

no way!

yeah, taran killam. he’s a great impressionist and wri-

ter…he has come up with a lot of great skits. he’s one

of the guys who does the brad pitt impressions. he and

i lived together for a little while and he one day he was

asking me if i wanted to go with him to something. he

was always hilarious, but so he was going somewhere

where people who often get on the show go to train.

interview with nick wechsler

19

Page 20: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

il a toujours été hilarant, mais il allait à un endroit où les

gens, qui sont souvent pris pour faire l’émission, vont

pour s’entraîner. et je me souviens lui avoir dit que je

n’irais pas avec lui sur ce coup. et quelque temps après,

il a été pris à SNL. je ne dis pas que si je l’avais accom-

pagné, j’aurais été pris, je dis juste qu’un de mes amis

s’est assez investi pour suivre cette voie. il a fini par réus-

sir et il a réalisé un de mes rêves d’enfant, faire partie de

l’émission… ce qui est super et me rend fier de lui.

c’est super. Je l’ai vu dans l’émission et il assure.

oui. il assure.

serais-tu prêt à te payer la tête des autres acteurs le

temps d’un sketch ?

je pense, et je suppose que

dans ces cas-là, au moment

où on le voit à l’antenne, le «

host » a déjà appelé ses amis

pour leur faire savoir qu’ils al-

laient être parodié.

donc il faut les prévenir.

voilà, faut les prévenir et dans l’idéal, qu’ils voient ça

comme une boutade gentille plutôt qu’une descente au

vitriol.

vous vous êtes récemment joint aux autres acteurs

de Roswell pour un évènement à los angeles, quel est

votre meilleur souvenir de tournage ?

c’est une colle, il y en a tellement d’excellents. il y en a

beaucoup, vraiment. je les confonds tous les uns avec

les autres parce que je me souviens qu’on se marrait

toujours tous ensemble. on se faisait constamment rire,

entre nous. pour moi, c’était avant que je prenne le mé-

tier d’acteur au sérieux. aux auditions j’étais très pro,

mais je n’étais pas un acteur sérieux. je faisais des trucs

bizarres juste pour me divertir. il y avait beaucoup d’oc-

and i remember told him i wasn’t going to go with him

that time. and then later on, he went on to SNL. i’m not

saying had i gone i’d have gotten on the show too, i’m

just saying that a friend of mine was driven enough to go

pursue that specific path. he ended up succeeding and

he reached a childhood dream of mine of being on SNL…

which is really great and i am proud of him.

that’s great. i actually have seen him on the show and

he does great.

yeah, he does.

Would you be able to make fun of any of your cast

mates for a skit?

i think so, i guess because in those instances, by the

time we see it air, the host

of the show has been able to

call their friends and just be

like, « listen…we’re going to

spoof you. »

so give them a heads up.

yeah, give them a heads up

and ideally they would see it as an honor rather than a

harsh skewering.

true. so you recently joined some of the Roswell cast

for a reunion in los angeles, what’s your best memory

on the set of Roswell?

that’s a hard one; there are just so many great ones.

there are a lot of them really. they sort of bleed together

because i remember we were all always laughing. all of

us just constantly made each other laugh. for me, that

was sort of before i even took acting seriously. for audi-

tioning, i was very professional but i wasn’t like a serious

dramatic actor. i just did weird shit to entertain myself.

there was a lot of that and so i was a larger presence in

the blooper reel. all i did in the blooper reel was that i

il a réalisé l’un de mes rêves d’enfant,

faire partie de l’émission

he reached a childhood dream of mine of

being on staruday night live

nothing’s simple in the hamptons

20

Page 21: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

casions et donc je suis très présent dans les bêtisiers.

tout ce que je faisais, c’était répéter la même phrase : «

oh merde, ma braguette est ouverte », un truc du genre.

je sortais un juron parce que je m’en voulais. sur le tour-

nage de Roswell, je disais des trucs juste pour faire cra-

quer les autres acteurs.

ca a l’air très insouciant, tout le monde était si jeune à

l’époque.

exactement.

gardez-vous le contact avec certains des acteurs de

Roswell ?

oui. j’avais l’habitude de sortir plus souvent avec bren-

dan [fehr]. majandra [delfino] et moi, on se voit de temps

en temps, je souhaite la voir plus parce que je me sou-

viens que c’était toujours hilarant et que c’est quelqu’un

de bien. colin [hanks] aussi, on s’est toujours très bien

entendu et on allait toujours voir des films ensemble

comme tenacious d. je me souviens qu’on avait vu «

high fidelity » ensemble parce qu’on était des gros fans

de jack black. c’était bien avant que je grandisse. ouais,

on est plus autant en contact qu’auparavant mais j’aime-

rais qu’on le soit plus.

emily van camp, qui incarne emily thorne, était aussi

dans « captain america 2 : le soldat de l’hiver » comme

sharon carter/agent 13. si vous deviez incarner un su-

perhéros, lequel serait-il ? et pourquoi ?

merde, ça c’est dur. les seuls films de superhéros que j’ai

repeat the same phrase: « oh f*** my fly’s open » or so-

mething. i would just blurt out something, just a curse

because i’m mad at myself. on Roswell, i would say

things to get the other person to break.

seems a bit carefree, since everyone was so young.

exactly.

are you still in touch with any of the Roswell actors?

yes, i am. i used to hang out with brendan [fehr] a lot

more. majandra [delfino] and i see each other from time

to time, i do want to hang out with her more because i

remember it was always hysterical and she’s just a very

good person. colin [hanks] too, we always got along

great and we’d go see movies together, like tenacious d.

i remember we saw high fidelity together because we

were both big jack black fans. this was all before i really

even grew up. yeah, not in contact as much as before but

i’d like to be.

emily vancamp, who plays amanda clark on revenge,

was also in marvel’s captain america: the Winter sol-

dier as sharon carter/agent 13; if you had the choice to

play any superhero, which one would you want to be?

and why?

shit, that’s hard. the only superhero movies that real-

ly do it for me are the newest Batman movies and

Watchmen. not only because of christopher nolan’s ap-

proach to Batman but also that there are so many who

aren’t actually « super. »

interview with nick wechsler

21

Page 22: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

aimé c’est les derniers Batman et Watchmen. pas seu-

lement à cause de la vision de christopher nolan pour

Batman mais parce qu’il y a tellement de héros qui ne

sont pas vraiment « super ».

oh, oui c’est sûr. ce sont des justiciers.

oui ce sont juste des mecs qui sont là pour faire régner

la justice. dans Watchmen seuls certains d’entre eux sont

des superhéros. je ne sais pas si je pourrais le faire parce

que ça a déjà été fait si bien par christian bale, et dans

le cas de Watchmen on peut pas faire mieux que jackie

earle haley en rorschach.

rorschach est génial, c’est bien vu. qu’est-ce que vous

préférez dans le fait de faire partie du cast de Revenge

? entre la lecture du scénario et les tournages qui

peuvent durer jusqu’au lendemain, la plupart des casts

de série semblent s’entendre comme une famille : est-

ce que c’est le cas avec celui de Revenge ?

oui, absolument. on a tous été au cinéma ensemble sa-

medi, sauf henry qui est sur le tournage d’un film. on

s’entend très bien, et hier soir, j’essayais de lire le script

du deuxième épisode, et c’était un peu la guerre sur mon

portable parce qu’on n’arrêtait pas de s’envoyer des sms.

les sms, c’est la chose idéal

dans ces cas-là.

ouais.

quel est votre personnage

préféré dans Revenge et pour-

quoi ?

c’est une autre question diffi-

cile parce que j’ai toujours aimé

emily. on doit la pousser dans

ses derniers retranchements

pour que cela lui vienne natu-

rellement. et c’est quelqu’un

ok, yeah. i totally understand. they’re vigilantes.

yeah, they are just dudes who are vigilante justice. in

watchmen there are only a few that are super. i don’t

know if i could do it because it has already been done so

well by christian bale and in the case of The Watchmen

you don’t get any better than what jackie earle haley

did for rorschach.

rorschach is so awesome, very true. What’s your favo-

rite part about the Revenge cast? With table reads and

filming schedules that can go on until the next day,

most casts understandably somehow seem to end up

described as a family unit; do you feel that way about

the Revenge cast?

yes, absolutely we all just went to a movie on saturday,

literally everyone except henry who is currently out of

town filming a movie. we all get along incredibly well.

last night i was trying to read the script for episode two,

and there was huge fight going on my phone because we

are all like text chained together.

text chains are a good thing for planning things like

that, it’s a good thing.

yeah.

Who’s your personal favorite

character on revenge and

why?

well, that’s a tough one too

actually, because i have

always loved emily. emily

maybe has to generally get

pushed for it to come natu-

rally. and she does come off

as very natural because it’s

her character’s show. i see

clarity of purpose for her cha-

racter. i think it’s cool. this

nothing’s simple in the hamptons

22

Revenge season 2 wrap party

Page 23: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

de très nature. cette série, c’est celle de son personnage.

je pense que ses intentions sont claires. je pense que

c’est cool. la fillette qui a été enlevée à son père, et qui

possède cette innocence aussi. une innocence qu’elle

est presque amenée à perdre. elle travaille dur pour me-

ner à bien ses buts, parce qu’elle est tellement inconso-

lable qu’elle fait appel à la vengeance pour rectifier ce

tort. je pense que c’est génial. le personnage de nolan à

qui gabriel [mann] a donné une couleur si unique est ex-

cellent. j’aime aussi mon personnage, c’était le préféré

du public, et maintenant on le voit changer. j’ai toujours

aimé amanda, margarita [levieva] l’interprète avec tel-

lement de fragilité et de crainte à la fois. je crois que j’ai

toujours aimé aiden [barry sloane]. il a été entraîné pour

devenir un tueur et être un « vengeur ». il est un peu ce

que j’aimerais que jack soit, un peu plus dur à cuire.

donc plus fort sur le plan physique, capable d’accepter

certaines missions et de juste faire en sorte que ce soit

fait ?

oui, mais jack ne participe pas trop à l’action parce

qu’on doit préserver sa pureté. mais dans la vraie vie,

pour quelqu’un dont on a tel-

lement abusé, qui a tellement

été floué, le public se dit : «

attendez un peu, jack est un

idiot ! » il n’est pas sceptique,

mais il fait tellement confiance

aux gens. mais aiden est très

cynique, il a un côté plus sombre. si quelqu’un fait du

mal à emily, aiden va lui foncer dessus et le défoncer.

jack, d’un autre côté, est raisonnable et pèse le pour et

le contre. c’est presque moins romantique de mon point

de vue. donc, aiden c’est le meilleur.

donc vous interviendriez ?

oui, s’il n’y a pas de conflit d’intérêt. À ce stade, c’est

juste pour aider une personne que j’aime à survivre.

little girl whose father was taken from her, but yet she

has this innocence too. she has an innocence which she

almost loses. she is working hard for her goal, because

she is so heartbroken that she turned to vengeance to

right this wrong. i think it’s awesome. nolan’s character

which gabriel [mann] has given such a unique characte-

rization, it’s great. i like my character too obviously, he

was the audience’s favorite and now we’re seeing him

change. i have also really loved amanda, margarita [le-

vieva] plays her with such an amazing vulnerability but

also some dread. i think i have always really liked aiden

[barry sloane]. aiden has mindlessly been trained to be

a killer and to be a « revenger. » he is kind of what i wish

jack was, a bit tougher.

so stronger in a physical aspect in that sense, where he

is able to take on certain missions of a sort and just get

it done?

well yeah, but jack doesn’t take that much action be-

cause he has to be kept pure. and in real life, for some-

body who has been dumped on as much as he has, or

tricked as much as he has, then the audience just goes,

« wait a minute, maybe jack’s

an idiot!  » he’s not skeptical

yet, he is so trusting. but aiden

is very cynical, he has a darker

sensibility. if someone hurts

emily, aiden like will charge

him and beat the shit out of

him. jack on the other hand, is so considerate and consi-

ders the consequences. it’s almost less romantic to me.

so i think aiden is it.

so you’d step in?

yeah, if there’s no moral conflict there. at that point, now,

i’m just helping someone i love survive.

Jack est raisonnable,

il pèse le pour et le contre

Jack is so considerate and

he considers the consequences

interview with nick wechsler

23

Page 24: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

Jack a eu un arc narratif tellement dur que beaucoup

de téléspectateurs espèrent qu’il va avoir droit à son

happy end. ce qui est plutôt amusant, vu que la série

s’appelle Revenge. est-ce que vous pensez que Jack va

finir avec emily ? ou que les scénaristes décideront de

le mettre dans les bras de quelqu’un d’autre ?

bonne question. je veux dire, je ne soutiens pas beau-

coup l’idée de les voir ensemble.

vraiment ? oh, c’est intéressant.

je ne pense pas qu’ils devraient finir ensemble, mais je

pense qu’on devrait toujours vouloir qu’ils finissent en-

semble.

intéressant… donc laisser une porte ouverte, ou

quelque chose comme ça ?

oui. je pense que tout le monde est de leur côté du fait

de leur histoire. on est revenu assez en arrière du côté

d’aiden la saison dernière, et les gens ont commencé à

être plutôt de leur côté. et j’ai fait « oh, oooh… » parce

qu’on a tellement développé cette intrigue… on a pas

continué à montrer au public la réalité des choses entre

jack et emily. on ne leur a pas montré qu’ils étaient faits

Jack has had one of the toughest storylines on the show

and many viewers are hoping Jack ends up with his

much deserved happily ever after; which is a bit amu-

sing since we’re talking about a show called revenge.

do you think Jack will eventually be with emily? or do

you think the writers will have him fall for someone

else?

good question. i mean, i’m not a big advocate of the idea

of them getting together.

oh really? that’s interesting!

i don’t think they should end up together, but i think that

we should always want them to end up together.

interesting…so keep an open door available or so-

mething?

yeah. i think everyone is rooting for them because of

their history. we went pretty far back in the aiden path

last season and then people started to root for them a

bit. and i’m like « uh oh, » because we are so down that

storyline’s path that now…we basically didn’t continue

to remind the audience of the jack and emily thing. we

didn’t show them kind of belonging as much. and now

nothing’s simple in the hamptons

24

nick wechsler (jack porter) et emily vancamp (amanda clarke) / Revenge

Page 25: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

l’un pour l’autre. et avec le départ d’aiden, cela nous

laisse juste avec jack. et au lieu de le montrer, on doit

faire quelque chose du style « eh, je sais que l’autre type

est mort… mais, vous vous rappelez, jack ? » essayons

de revenir à lui maintenant !

un ou deux flashbacks de plus, ça devrait faire l’affaire.

exactement. je l’espère. je pense que c’est important,

mais plus vous représentez… réfléchissez au nombre

de scènes montrant les sentiments particuliers qu’ils

éprouvaient l’un envers l’autre. dans la saison 1, il n’en

y avait pas tellement, la saison 2 il était avec quelqu’un

qu’il croyait être elle, et à certains moments il y avait cet

échange de regards, genre, « cette nana est vraiment

pas mal, elle déchire ». ensuite, la saison dernière elle

était avec aiden, et il était avec

quelqu’un d’autre, et les gens

les veulent toujours ensemble,

à cause des saisons 1 et 2. et

cela, alors qu’on ne leur a pas

donné quelque chose en ce

sens depuis un certain temps.

on doit juste rappeler leurs

liens au public. si on présente quelqu’un au public qui

est nouveau, même s’il était comme jack sur certains

aspects, il lui manquerait toujours cette histoire, qu’ils

partagent. donc ils soutiennent cette histoire, et voilà. le

problème est qu’on doit pondérer ce que l’on montre au

niveau moral, qu’elle essaie d’avoir sa vengeance, tout en

ayant jack de son côté. je ne pense pas qu’il devrait être

là. je pense que ce serait une conséquence de cet amour

qu’elle a imaginé et protégé si longtemps. je pense que

si emily décide d’arrêter de se venger, je pourrais la voir

finir avec jack.

c’est un aspect intéressant, cela va avec la « bonté » de

son personnage.

oui.

that aiden is gone, we are just left with jack. and rather

than showing it at all, we have to be to like « hey, i know

that the other guy died, but like… remember jack?  »

let’s start getting with him now!

couple more flashbacks should do it.

exactly. i hope so. i think it’s always important, but the

more you represent…look at how much of their scenes

have been about them feeling this special way about each

other. season one didn’t really show it, season two he

was with someone he thought was her, maybe occasio-

nally they have these looks across the room, like, « that

girl there is pretty f***k**g cool.  » then last season he

was with someone else and she was with aiden, people

are still rooting for them together because of seasons

one and two, my point is look

at how much people are roo-

ting for them when we haven’t

even thrown them a bone in a

while. we just need to remind

the audience of their connec-

tion. if there was anyone new

that was introduced, even if

he was in anyway like jack, they still wouldn’t have that

shared history. that history is what they are rooting for

and so, yeah. the problem is that you have to consider

what you’re showing morally, if she goes out and tries to

get revenge the whole time and then just finishes and ex-

pects jack to be there at the end. i don’t think he should

be there. i think that would be a consequence to this love

she has imagined and protected for so long. i think if she

abandons revenge and stops, i could see her ending up

with jack.

that’s an interesting point, goes along with his charac-

ter’s « goodness. »

yeah.

si emily decide d’arrêter de se venger,

Je pourrais la voir finir avec Jack

if emily abandons revenge and stops,

i could see her ending up With Jack

interview with nick wechsler

25

Page 26: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

si Revenge introduisait un nouveau personnage pour

Jack, quel serait votre casting idéal ?

vous voulez dire… une relation potentielle ?

oui, comme une copine potentielle. avec qui aime-

riez-vous travailler dans ce cas ?

oh merde, j’ai jamais pensé à ça. je ne sais même pas

pourquoi, d’ailleurs. étrange. je n’ai jamais eu à y réflé-

chir auparavant. hmmm… j’essaie de penser à des gens

de mon âge… je sais pas. je n’arrive pas à répondre à ça,

c’est dur. vous pensez à quelqu’un en particulier ?

Je n’y arrive pas non plus. c’est pas grave, je vous repo-

serai la question via twitter d’ici quelques mois.

bien. faites-le.

Jack a tellement de scènes en commun avec margaux

le marchal, avez-vous appris quelque chose en fran-

çais avec karine vanasse ? et si oui, quoi ?

ah, euh non. je ne pense pas qu’elle m’ait dit quelque

chose en français mais à vrai dire, je sais comment pro-

noncer son nom correctement. la dernière syllabe du

nom ressemble au mot « mouse ». si elle ne l’avait pas

expliqué, je n’aurais sans doute jamais su la bonne ma-

nière de le faire.

malheureusement, je ne parle

pas français, mais beaucoup

de lecteurs de more tv si.

c’était intéressant de voir son

nom de famille, et moi aussi

j’ai fourché en le prononçant.

je ne suis pas sûr que ce soit

français à part entière, je crois

que c’est un mélange avec une

autre culture, mais je n’aurais

jamais su si elle ne l’avait pas

prononcé.

if Revenge were to introduce someone new for Jack,

who would your dream casting be?

like for a love interest?

yeah, for a love interest. is there anyone you can think

of who you’d like to work with perhaps?

oh shit, i haven’t thought of that. it’s weird; i don’t know

why i’ve never thought about that! i don’t know why, i’ve

never had to consider this before. hmm…i’m trying to

think of people my age. hmm, i dunno. i actually can’t

answer that, that’s hard. can you think of some people?

i can’t right now either, it’s early. it’s alright, i’ll tweet

this question to you a couple months from now i’ll just

tweet it to you to bring it back up.

good. do it.

Jack has many scenes with margaux lemarchal, have

you learned any french words from karine vanasse? if

so, what?

hah, um no. i don’t think she ever properly told me any-

thing…but i do know the proper pronunciation of her

name. the last part almost sounds like the word mouse.

if she wouldn’t have said it then i probably would have

never known the right way.

i unfortunately don’t speak

french either, but many of

the readers of more tv do.

it was interesting to see the

last name and i did initially

stumble over it myself.

i’m not even sure if it’s even

straight forward french, it mi-

ght have been mixed with some

other culture but i’d have never

known had she not said it that

way.

nothing’s simple in the hamptons

26

Page 27: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

quel est votre point de vue sur votre

personnage ? on l’a vu évoluer de ma-

nière significative, de la saison 1 où il

était prêt à mettre les voiles vers haï-

ti, en passant par le retour de sa mère,

jusqu’à être questionné sur le kidnap-

ping de charlotte en saison 3. cela n’a

pas été de tout repos pour lui !

oui, je sais ! c’est un type bien. un peu

trop pour être honnête, mais je pense

que c’est une bonne chose qu’on veuille

le voir finir avec emily ; c’est le meilleur personnage, et

s’en prendre à lui est le meilleur moyen d’affecter emily.

également le meilleur moyen de lui montrer les réper-

cussions de ses actions. c’est pour ça que je pense que

ce ne serait pas juste qu’elle finisse avec lui à la fin. sur-

tout après qu’elle met sa vie sans dessus dessous, si elle

continue avec sa vengeance, alors non. il y a des limites

aux occasions où tu peux me faire de la peine, avant de

laisser tomber l’idée de nous en tant que couple. elle

est devenue une personne totalement différente… mais

je pense qu’elle est totalement aveuglée par cette idée

de vengeance. tout le monde dans la série n’arrête pas

d’agiter le chiffon rouge et de provoquer ces situations.

donc tout le monde peut être touché, mais vous faites :

« ah oui, attendez ! » jack la supplie d’arrêter de faire

ce qu’elle fait. jack est le meilleur moyen de montrer les

effets des choix d’emily. je pense que c’est cool. pas seu-

lement en termes métaphoriques, mais parce que jack

est un bon rouage.

oui, rien n’est simple dans les hamptons.

oui, exactement.

depuis qu’emily a révélé sa véritable identité à Jack,

au fil de la saison 3, il est de plus en plus impliqué dans

ses plans. est-ce ce qui nous attend en saison 4 ? pou-

vez-vous nous dire quoi que ce soit ?

how do you feel about your character overall? We’ve

seen him come quite a long way from possibly sailing

to haiti in season one, to the return of his mother and

now being taken in for questioning regarding char-

lotte’s kidnapping in season 3, he doesn’t really seem

to catch a break!

yeah i know! he’s a good guy. he’s too good for his own

good, but i do think that him being the one that we sort

of always root for emily to be with is good; he’s the best

character, and hurting him is the best way to affect emily.

it’s also the best way to show the effects of her choices.

which is why i think her just getting him in the end isn’t

right. especially after she completely f**ks with his life, if

she continues with her revenge, then no. like i can only

have you break my heart so many times, before i give

up on the idea of us. you’ve basically become a different

person, holding on to this idea…but i think this girl is suf-

focated by her revenge. everyone else on the show is sort

of whacking the hornet’s nest with a stick. so everyone

else may get stung, but you are like « oh yeah, wait! »

jack is begging her to stop doing what she is doing. jack

is the best way to the show the effects of emily’s choices.

i think that’s his function. i think that’s cool, not just me-

taphorically, but because his character is a cool device.

yeah, nothing’s simple in the hamptons.

yeah, exactly.

interview with nick wechsler

27

Page 28: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

vous savez, en fait je n’en sais rien. ma théorie est que…

on ne sait pas…. parce qu’à partir de là où on commence,

conrad est mort et victoria est dans un asile. donc la

question est : qu’est-ce qui reste pour aider emily ? donc

maintenant, je peux quasiment vous assurer que jack

va être très impliqué et va vouloir l’aider. mais mon per-

sonnage ne va pas en être ravi. je suppose que ça va ar-

river à un moment ou à un autre. je pense que ce sera

plus facile pour lui cette fois-ci, parce que quelqu’un en a

après emily… si elle était en train de faire du mal à autrui

et d’exercer sa vengeance, je penserais : « c’est ridicule,

non. » mais là, c’est différent.

se mêler à l’action quand elle a besoin de l’aide de

Jack, c’est cohérent. et enfin, avez-vous un message à

faire passer aux lecteurs et aux téléspectateurs de Re-

venge ?

juste un grand merci. je pense que c’est la première

chose à laquelle j’ai participé et où les gens sont vrai-

ment enthousiastes. et ça signifie beaucoup pour moi :

since emily revealed who she really was to Jack, over

the course of the third season, we see Jack becoming

more and more involved in her agenda. is that the case

you think we’ll be seeing in season 4…that is if you’re

allowed to comment on anything about it right now?

you know, i actually don’t know. my guess is…i actually

don’t know…because where we’re starting from is that

grayson’s gone and victoria is an institution. so it’s kind

of like, what is there to even help emily with? so, right

now i can almost guarantee that jack is going to get

drawn in and will want to help her…but i won’t be happy

to help. it will still probably happen…eventually. i think

it’ll be easier for jack to help her this time compared to

before because this time, if it’s someone coming after

her…like, if she was just going around hurting people

and “revenging, » i’d just be like « this is ridiculous, no. »

but if someone’s coming after her, it’s different.

get in the action when she needs Jack’s help, makes

sense. and lastly, is there anything else you’d like to

nothing’s simple in the hamptons

28

Page 29: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

mike kelley, elizabeth barnes et corbin bronson, tous

ont parié sur moi et m’ont permis de faire partie de cette

série. je n’ai pas eu d’emploi à long terme depuis très

longtemps, et j’étais celui qui avait le moins d’expérience

lorsque le casting original a été constitué. et c’est un cast

tellement riche, tellement compétent. ça signifiait beau-

coup pour moi, et pour les fans qui sont derrière la sé-

rie et qui me soutiennent. en fait, partout où je vais, on

me montre du soutien ; alors que je ne rêve pas d’auto-

graphes et tout le toutim, cela fait du bien. la bienveil-

lance à mon égard est quelque chose que je n’avais ja-

mais vécu auparavant, de toute ma carrière.

cela doit être super à vivre.

oui c’est magnifique. et je veux remercier les gens qui

regardent la série, qui la soutiennent et qui nous sou-

tiennent, le cast et moi.

concernant les autographes, il y a beaucoup de per-

sonnes dans cette ville (los angeles) qui seraient in-

téressées, donc je ne pense pas que ça posera de pro-

blème à l’avenir. merci infiniment de m’avoir accordé

cette interview ce matin.

oui, sans problème.

say to all the readers and viewers of revenge?

well, just a huge thanks. i think this is the first thing i

have been a part of, that people have been really enthu-

siastic about. and it’s meant a lot to me, like mike kelly,

elizabeth barnes and corbin bronson, all took a chance

on me and allowed me to be part of the show. i haven’t

had a big gig in a long time and yeah, i think i had worked

the least out of everyone at the time of casting. and it’s

such a long, great cast. that was a huge deal for me, but

also the fans who stuck with the show and me. basically

everywhere i go, i get shown support; while i also don’t

daydream about signing autographs and stuff it’s still

nice. the good will towards me is unlike anything i have

ever experienced in my career before.

it has to be a great feeling.

yeah, it’s beautiful. so i just want to thank everyone for

getting behind the show and supporting it, us and me.

hey, as for autographs there are a bunch of people in

my hometown who are more than interested in those,

so i don’t think that’s going to be a problem in the fu-

ture. thank you so much for your time this morning.

no problem!

interview with nick wechsler

29

prutha s. patel is an avid fan of many things and has grown up being told by her mother that she

simply watches too many films and tv shows. instead of listening to her mother, she decided to

delve even further by moving to the west coast from the east coast to study at southwestern law

school in los angeles. prutha aspires to become an entertainment attorney and hopes to learn

as much as she can about the vast realm of entertainment from the amazing people she happens

to meet along the way. fortunately for her, her parents not only don’t mind her being a fan of so

many things now, but they are also fully supportive of her aspirations.

about the interviewer

Revenge, sundays at 10|9c on abcRevenge, les diManches sur abc

Page 30: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne Michaelsl’eMpire saturday night live

texte et traduction : damien choppin

Page 31: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

le 25 août dernier, comme tous les ans, tout le gratin de

la télévision américaine s’est retrouvé à los angeles pour

la cérémonie des Emmy Awards. et si de l’avis de beau-

coup le palmarès ne reflète pas vraiment ce qui se fait de

mieux à la télévision américaine pendant les 12 mois qui

précèdent, ils sont un bon indicateur du prestige et de la

reconnaissance qu’accorde l’industrie hollywoodienne

à un programme ou un network (en témoignent la pluie

de nominations reçues par hbo). parmi les programmes

les plus nominés cette année, Game Of Thrones, Fargo,

American Horror Story, Breaking Bad ou encore The Nor-

mal Heart. mais en sixième position arrive une émission

qui n’a pourtant pas été au cœur des discussions avant

et pendant la cérémonie : Saturday Night Live, qui avec

14 mentions arrive pourtant devant des séries comme

House of Cards, Orange is The New Black, Modern Family

ou True Detective.

pourquoi tant de discrétion? peut-être parce que c’est

devenu tellement habituel de voir le sketch show de nbc

récolter plus d’une dizaine de nominations par année.

avec 156 nominations, c’est le programme le plus nomi-

né de l’histoire. c’est aussi le plus récompensé, avec 40

on august 25th, like every year, television’s biggest stars

gathered in los angeles for the Emmy Awards. and even

though a lot of people will tell you the winners’ list isn’t

really representative of the best of television in the past

12 months, it will give you a good idea of the prestige

and the acclaim hollywood grants to a program or a

network (hbo’s important number of nominations is a

great example). among the most nominated shows this

year, Game Of Thrones, Fargo, American Horror Story,

Breaking Bad or The Normal Heart. but in sixth place co-

mes a show that wasn’t part of the online conversation

before or during the ceremony: Saturday Night Live, even

though, with 14 nods, it was more present than House of

Cards, Orange is The New Black, Modern Family or True

Detective.

why so much discretion? maybe because it has become

so common to see nbc’s sketch show adding a dozen of

nominations to its tally every year. with 156 nods, it’s the

most nominated program in the history of the emmys. it

is also the program with the most awards, with 40 over

39 seasons. an exceptional longevity, all the more since

the same man has been in charge since the inception of

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

31

amy poehler et seth meyers / Emmy Awards 2014

Page 32: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

statuettes au cours de ses 39 saisons. une longévité hors

du commun d’autant que depuis le début, avec pour

seule exception 5 années au début des années 80, c’est

le même homme qui mène la barre : lorne michaels,

le canadien à l’origine de cette institution de la culture

américaine, fabrique de stars du cinéma et de la télévi-

sion, a aujourd’hui une influence omniprésente. sans

Saturday Night Live, pas sûr que la comédie américaine

ait le même visage.

ce qui fait de SNL une véritable institution, c’est surtout le

fait que l’émission suive la même recette depuis sa créa-

tion en 1975. les épisodes ont toujours la même struc-

ture : au rythme d’une vingtaine d’épisodes par saison,

en direct le samedi de 23h30 à 1h du matin, s’enchaînent

une dizaine de sketchs. la troupe d’acteurs de l’émission

(avec les « repertory players » qui sont les stars du show

et les « featured players » moins mis en avant à l’antenne)

est rejoint chaque semaine par un invité star du cinéma,

de la télévision, de la musique, du sport, ou même de la

politique, qui fait office de présentateur d’un soir (« guest

host ») pour l’émission (en plus de participer aux sketchs,

son rôle est d’accueillir les téléspectateurs avec un mo-

nologue d’ouverture juste après le générique, de présen-

ter l’invité musical, et bien sûr de dire au revoir à la fin de

l’émission). les grands rendez-vous d’un épisode type de

SNL sont le sketch d’ouverture, avant même le générique,

the show, except for 5 years in the early 80s: lorne mi-

chaels, the canadian who is at the origin of this ameri-

can cultural institution, a factory of tv and movie stars,

now has an ubiquitous influence. american comedy pro-

bably wouldn’t have looked the same without Saturday

Night Live.

what makes SNL the cultural institution it is today is the

fact it follows the same formula since the first live show

in 1975, with a frequency of about twenty episodes per

season, broadcast live on saturdays between 11:30pm

and 1am. a dozen of comedy skits performed by the cast

(with its repertory players -the stars of the show-, and

its featured players –who are in the supporting roles-)

joined each week by a guest host who is either an actor,

a comedian, a musician, an athlete, or even a politician

(besides taking part in almost every skit, the host also

welcomes the viewers with an opening monologue right

after the credits, introduces the musical guest, and of

course says good night at the end of the show). the big

moments in a typical SNL episode are the cold-open -a

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

32

julia louis-dreyfus en 1983 dans Saturday Night Live

lorne michaels en 1992 avec un Emmy Award à la main

Page 33: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

qui traite la plupart du temps de l’actu de la semaine, le

monologue d’ouverture (qui arrive donc après le géné-

rique), la première prestation de l’invité musical arrive

à la moitié du show, juste avant le « weekend update »

un faux jt où le ou les présentateurs ironisent sur des

faits d’actualité à coup de brillants one-liners. puis vers

la fin de l’émission vient la seconde prestation musicale,

avant les tous derniers sketchs. l’émission se termine

par le guest host entouré de tous les acteurs remerciant

l’équipe et saluant les téléspectateurs.

si SNL a révélé de nombreuses stars de cinéma au cours

de ses 4 décennies d’existence, parmi lesquelles jim car-

rey, eddie murphy, robert

downey jr., dan aykroyd et

john belushi (dont le film

culte the blue brothers est à

l’origine un sketch de l’émis-

sion), mike myers et plus

récemment adam sandler

et will ferrell, c’est à la télé-

vision que l’impact de l’émission et de son producteur

est peut-être le plus important. il y a bien sûr les late

shows de nbc, qui sont aujourd’hui tous deux produits

par lorne michaels, avec à leur tête des anciens de SNL

(jimmy fallon pour le Tonight Show et seth meyers pour

Late Night), mais il y a aussi tout un tas de stars de séries

télévisées révélées par Saturday Night Live. petit passage

en revue.

sketch covering current events-, the opening monologue

(after the credits), the first performance by the musical

guest at the middle of the show, followed by « weekend

update » –a newscast parody where the anchor, or the

anchors, make fun of the week’s headlines with brilliant

one-liners. then, towards the end of the show comes the

second musical performance, before the very last skits.

the show ends with guest host surrounded by the whole

cast on stage, thanking the team and waving goodbye to

the viewers.

SNL has been the launching pad for a lot of movie stars

during the past four decades, among them jim carrey,

eddie murphy, robert dow-

ney jr., dan aykroyd and

john belushi (whose classic

movie the blues brothers

is an adaptation of a sketch

from the show), mike myers

and more recently adam san-

dler or will ferrell; but it is on

television that the show’s impact is maybe the most im-

portant. there is of course both late-night talk shows on

nbc, which are produced today by lorne michaels, both

starring an SNL alum (jimmy fallon on The Tonight Show

and seth meyers on Late Night), but there’s also a lot of

other television stars who started on Saturday Night Live.

here’s a quick review.

c’est À la télévision que l’impact de l’émission

est peut-être le plus important

it is on television that the shoW’s impact

is maybe the most important

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

33

rachel welch, chevy chase et lorne michael pendant le sketch « weekend update » en 1976

Page 34: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

devenue star de la télévision grâce à son rôle d’elaine

pendant 9 saisons dans Seinfeld, julia louis-dreyfus a

débuté sa carrière de comédienne dans SNL. en rejoi-

gnant l’émission à seulement 21 ans, elle était la plus

jeune cast member de son histoire à l’époque. elle y

côtoie la star du show eddie murphy, mais aussi jim

belushi, billy crystal, martin short et surtout larry da-

vid, auteur sur l’émission et qui créera par la suite, avec

jerry seinfeld, la sitcom emblématique du nom de ce

dernier. depuis 2012, elle renoue avec la satire politique,

un genre qui est dans l’adn de SNL, en interprétant une

vice-présidente qui accumule les bourdes et est entou-

rée d’un staff d’incapables dans la série Veep sur hbo,

un rôle qui lui a valu l’emmy de la meilleure actrice dans

une comédie 3 ans de suite.

she became a tv star playing the role of elaine for 9 years

in Seinfeld, but julia louis-dreyfus started her acting

career on SNL. joining the show at only 21, she was the

youngest cast member in the show’s history back then.

there, she shared the stage with the star of the show,

eddie murphy, as well as jim belushi, billy crystal, mar-

tin short and, more importantly, met larry david, who

was a writer on the show and later co-created with jerry

seinfeld, the iconic sitcom named after the latter.

since 2012, she’s back to political satire, a genre which

is part of SNL’s dna, playing the role of a vice-president

who blunders and is surrounded by an incompetent and

cynical staff on hbo’s Veep, a part that got her the emmy

for best actress in a comedy series three years in a row.

julia louis-dreyfus

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

34

Page 35: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

comme de nombreuses stars dans l’histoire du show,

will ferrell a intégré le cast à un moment où lorne mi-

chaels a voulu réinventer SNL. il en deviendra le visage

emblématique de la deuxième partie des années 90,

grâce à ses imitations comme celle george w.

bush et ses sketchs récurrents cultes

comme the roxbury guys avec chris

kattan (dont la version avec jim

carrey est probablement l’extrait le

plus connu de l’histoire de l’émis-

sion). si c’est surtout au cinéma qu’il

brille ensuite, will ferrell va aussi, en

tant que producteur, faire sa marque

sur internet et à la télévision. en 2007,

il créé Funny or Die avec adam mckay, an-

cien scénariste en chef de SNL, un site qui

s’est fait une notoriété avec des vidéos humo-

ristiques et parodiques. il produit via la même

société la minisérie The Spoils of Babylon, une pa-

rodie des grands feuilletons des années 70 et 80.

dans un style loufoque et complètement sur-

joué, ce sketch géant de 6x30 minutes retrace

la vie de la riche famille morehouse au cours

du vingtième siècle, on y retrouve kristen

wiig, une autre ancienne de SNL, dans

un rôle qui lui a valu une nomination

aux Emmy Awards cette année, parmi

d’autres stars comme tobey maguire,

jessica alba, tim robbins et michael

sheen.

will ferrell

like many stars in the history of the show, will ferrell

joined the cast at a moment when lorne michaels wanted

to reinvent SNL. he would become its most emblematic

face during the second part of the 90s, thanks to impres-

sions like his george w buh and cult recurring sketches,

like the roxbury guys with chris kattan (of which the

incarnation along with jim carrey is probably the most

famous moment in the history of the show). even though

will ferrell will mainly focus his career on movies af-

ter SNL, he will also leave his mark online and on

television. in 2007, he created Funny or Die with

adam mckay, former SNL head writer, a web-

site who came to fame for its parodies and

other comedic videos. with the same

company, he produced The Spoils

of Babylon, a miniseries paro-

dying the great event series

of the 70s and 80s. in a crazy

and overplayed style, this

6x30-minute long sketch re-

lates the lives of the rich mo-

rehouse family through the

20th century. it stars kristen

wiig, another former SNL star

who earned an emmy nomi-

nation for that role, along with other big

names such as tobey maguire, jessica

alba, tim robbins or michael sheen.

35

Page 36: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

arrivée à SNL en tant qu’auteur en 1997, tina fey rem-

place adam mckay en tant que scénariste en chef en

1999, devenant la première femme à occuper le poste.

c’est en 2000 qu’elle commence à apparaître réguliè-

rement dans des sketchs. elle devient aussi présenta-

trice du weekend update, le faux jt diffusé à la moitié

de chaque émission, en compagnie de jimmy fallon. si

elle quitte l’émission en 2006, c’est son imitation de sa-

rah palin lors de 4 émissions à l’automne 2008 qui mar-

queront le plus les esprits des américains. 17 millions de

téléspectateurs ont vu l’émission du 18 octobre avec le

cameo de la vraie sarah palin, l’épisode le plus vu depuis

1994.

si tina fey a quitté SNL au printemps 2006, c’est parce

que nbc avait commandé pour l’automne suivant sa

sitcom 30 Rock, produite par lorne michaels lui-même,

une série où elle joue liz lemon, la scénariste en chef

d’une émission à sketch, bien évidemment inspirée de

sa propre expérience, et où alec baldwin (un habitué de

SNL) joue jack donaghy, le patron de la nbc fictionnelle

et le mentor de liz (un rôle inspiré de lorne michaels),

aux côtés de tracy morgan (ancien cast member de SNL)

et jane krakowski. dans 30 Rock, tina fey utilise les re-

cettes qui ont fait le succès de Saturday Night Live, avec

un humour satirique truffé de références à la pop culture

américaine mais aussi à des commentaires politiques

brillants grâce à la dynamique entre jack donaghy, per-

sonnage républicain, et liz lemon, démocrate. la série

a aussi souvent recours à des guest stars de renom qui

n’ont pas peur de payer de leur personne. au cours de

ses 7 saisons, la série a été nominée pour 57 emmys et

en a remporté 11.

tina fey

she arrived at SNL as a writer in 1997 and replaced adam

mckay as head writer in 1999, then becoming the first

woman in that position. in 2000 she started to appear

on screen. she becomes an anchor for weekend update,

the fake newscast airing at the middle of the show, along

with jimmy fallon. even though she left the show in

2006, it’s her impression of sarah palin during 4 shows

in fall 2008 that will remain her most emblematic SNL

moments. 17 million viewers saw the episode that aired

on october 18th, featuring a cameo of the actual sarah

palin; it was the most viewed episode since 1994.

tina fey left SNL in the spring of 2006 because nbc had

ordered her sitcom 30 Rock for the following fall, pro-

duced by lorne michaels himself, where she plays liz

lemon, the head writer of a sketch show, obviously ins-

pired by her own experience. alec baldwin (a SNL regular

himself) plays jack donaghy, the boss of nbc and liz’s

mentor (a character inspired by lorne michaels). the

show also stars tracy morgan (another former SNL cast

member) and jane krakowski. on 30 Rock, tina fey uses

the same formula that made Saturday Night Live’s suc-

cess, with a satirical humour filled with pop culture refe-

rences as well as brilliant political commentary thanks to

the dynamic between jack donaghy, a republican, and

liz lemon, who is a liberal. the show will also welcome

well-known guest stars who aren’t afraid to be made fun

of. during its 7 seasons, the show garnered 57 emmy no-

minations and won 11.

36

Page 37: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

arrivée à SNL en 2001, amy poehler s’est elle aussi distin-

guée notamment par ses imitations, dont hillary clinton.

en 2004, elle remplace jimmy fallon à la présentation du

weekend update, et forme avec tina fey un duo comique

adoré encore aujourd’hui (on les retrouve maintenant à

la présentation des Golden Globes). elle quitte elle aussi

l’émission pour intégrer une nouvelle série de nbc dont

elle est l’actrice principale, Parks and Recreation, lancée

en 2009. elle y joue la fonctionnaire passionnée leslie

knope, un des personnages féminins les plus embléma-

tiques de la télévision américaine actuelle. dans Parks

la satire est aussi présente, mais cette fois-ci plutôt que

de s’intéresser à de grands centre de pouvoirs comme

washington dans Veep ou new york dans 30 Rock, la série

se passe à pawnee, une petite ville du midwest avec ses

personnages loufoques et caricaturaux qui font de cette

série une sorte de version des Simpson en chair et en os.

il faut dire que l’un des co-créateurs, greg daniels, est

un ancien scénariste de la série animée culte, qu’il avait

rejoint en 1990, après trois ans dans l’équipe des scé-

naristes de… Saturday Night Live. avant de créer Parks

and Recreation, il fut l’artisan de la version américaine

de The Office. l’autre moitié du duo à l’origine de parks,

mike schur, est lui aussi passé par SNL (où il côtoyait amy

poehler, puisqu’il a quitté l’émission en 2004), avant de

rejoindre The Office. logique donc de voir apparaitre plu-

sieurs membres du cast de SNL, comme andy samberg

ou fred armisen dans la série.

aMy poehler

when she arrived at SNL in 2001, amy poehler also came

to fame for her impressions such as hillary clinton. in

2004, she replaces jimmy fallon at the weekend update

desk, and becomes one half of a comedic duo that is still

loved today with tina fey (we can now watch them host

the Golden Globes). she will also leave the show to star

in a new nbc sitcom, Parks and Recreation, launched

in 2009, in which she plays passionate government em-

ployee leslie knope, one of the most emblematic women

currently on television. in Parks, satire is also present,

but this time rather than dealing with places of power

like washington in Veep or new york in 30 Rock, the show

focuses on the politics of a small midwest town and the

life of its zany inhabitants that make the show a sort of

live-action version of The Simpsons. the comparison

isn’t so silly when you learn that one of the co-creators

of the show, greg daniels, is a former writer of the cult

animated comedy, which he joined in 1990, after three

years on the writing team of…Saturday Night Live. before

creating Parks and Recreation, he was the man behind

the american version of The Office. the other half of the

parks duo, mike schur, also spent time at SNL (where

he rubbed shoulders with amy poehler, since he left the

show in 2004), before joining The Office. it’s not surpri-

sing then to see several SNL cast members showing up

on the show, such as andy samberg or fred armisen.

37

Page 38: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

being a former SNL star and star in a lorne michaels pro-

duction isn’t always enough for success. after being a

fixture in the cast between 2000 and 2007, maya rudol-

ph left the show and started to focus on a movie career

(most notably in Bridesmaids, film co-written by kristen

wiig, in which she also played the main part). in 2011, she

tried to make her tv comeback in up all night, a lorne

michaels production broadcast on nbc, where she plays

a talk show host, who is the boss of one of the two main

characters. even though her performance was praised,

the show never found its audience and got cancelled af-

ter its second season. because she’s a great singer and

entertainer, she got the opportunity to be the star of her

own variety show, a mix of comedy skits and songs, The

Maya Rudolph Show, also on nbc, and also produced by

lorne michaels. a pilot episode was ordered and broad-

cast last may. we don’t know yet whether nbc will renew

this experiment or not.

Être une ancienne star de SNL et jouer dans une série

produite par lorne michaels n’est cependant pas tou-

jours synonyme de succès. après avoir été un pilier du

cast entre 2000 et 2007, maya rudolph quitte l’émission

et se consacre principalement au cinéma (notamment

dans Mes Meilleures Amies, film co-écrit par kristen wiig,

avec cette dernière dans le rôle principal). en 2011, elle

tente un retour à la télévision dans Up All Night, une pro-

duction lorne michaels diffusée sur nbc, où elle joue une

présentatrice de talk-show qui est la patronne d’un des

deux personnages principaux. même si sa performance

est bien accueillie, la série ne trouvera jamais son public

et sera annulée avant la fin de sa deuxième saison. ex-

cellente chanteuse et show-woman, maya rudolph va se

voir alors offrir la possibilité d’être au centre de sa propre

émission de variétés, The Maya Rudolph Show, toujours

sur nbc, alliant chansons et humours, là aussi produite

par lorne michaels. un épisode pilot est commandé et

diffusé en mai dernier. on ne sait toujours pas si nbc re-

nouvellera l’expérience.

Maya rudolph

38

Page 39: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

en 2012, andy samberg quitte SNL après 7 ans passés au

sein de l’équipe. on lui doit notamment la participation

aux digital shorts avec son groupe the lonely island,

une série de sketchs pré-enregistrés (et non diffusés en

direct comme le reste de l’émission) qui prennent sou-

vent la forme d’une chanson à l’humour graveleux et ré-

gressif, et où les stars invitées de l’émission se prennent

au jeu (la plus célèbre étant « dick in a box », avec justin

timberlake). un an après son départ, on le retrouve à la

télévision, non pas sur nbc, mais sur fox, dans une sé-

rie qui est tout de même produite par nbc universal, et

surtout créée par mike schur et dan goor (autre ancien

scénariste de Parks and Recreation): Brooklyn Nine-Nine.

dans cette série, les deux créateurs appliquent la for-

mule de la « workplace comedy », très bien développée

dans The Office et Parks, à l’univers des commissariats de

police. le succès critique est au rendez-vous et la série

remporte deux Golden Globes lors de sa première saison.

in 2012, andy samberg left SNL after 7 years in the cast.

during his time on the show, he was known in part for the

digital shorts he created with his comedy group the lo-

nely island, a series of pre-recorded skits, often musical,

with racy and immature humour, in which guest hosts

often took part (the most famous example being « dick

in a box » with justin timberlake). a year after his depar-

ture, he made his tv return, not on nbc but on fox, in a

comedy produced by nbcuniversal, and created by mike

schur and dan goor (another former Parks and Recrea-

tion writer): Brooklyn Nine-Nine. in this show, the two

creators applied the workplace comedy formula of Parks

and The Office to a police precint. the series is a critical

success and the show will win two Golden Globes in its

first season.

andy saMberg

39

Page 40: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lorne michaels and the SATURDAy NIGHT LIVE empire

fred arMisen

john Mulaney

fred armisen est l’un des rares membres du cast de SNL

à avoir commencé un autre rôle à la télévision, tout en

continuant d’être présent dans l’émission. en effet, alors

qu’il a quitté le show en 2013 après 11 saisons de pré-

sence, il est, depuis 2011, l’une des deux stars et co-créa-

teur de Portlandia, avec carrie brownstein, une série à

sketchs décalée diffusée sur la chaîne câblée ifc, et pro-

duite par lorne michaels.

celui qui tente à son tour l’aventure de la sitcom après sa

sortie de snl n’est pour une fois pas un ancien acteur de

l’émission, mais un qui resta pendant des années auteur

de sketchs. john mulaney est en effet au centre d’une sé-

rie, diffusée depuis le 5 octobre sur fox, qui porte son

nom, et dans laquelle il joue un comédien qui travaille en

tant qu’auteur dans un talk-show dont la star est jouée

par un autre ancien de snl, martin short. on retrouve

aussi au casting une autre ex-snl, nasim pedrad. le tout

étant bien entendu produit par lorne michaels. pourtant

diffusée juste après la populaire family guy, mulaney n’a

réuni que 2,3 millions de téléspectateur (pour un taux de

1.0 sur la cible des 18/49 ans), c’est le démarrage le plus

faible de l’histoire pour une comédie sur un des quatre

principaux networks.

fred armisen is one of the rare SNL cast members to star

in another tv show, while still being on SNL. indeed,

while he left the shows in 2013 after 11 seasons, he was

already, since 2011, one of the two leads and the co-crea-

tor, along with carrie brownstein, of Portlandia, a very

left-field sketch show broadcast on cable network ifc,

and produced by lorne michaels.

the one snl alumn who tried this season to take the

sitcom road is for once not a former cast member but a

former writer. since october 5th, john mulaney stars in

his own creation, a sitcom named after himself in which

he will play as a writer working for a talk show which

star is played by another former snl cast member, mar-

tin short. nasim pedrad, yet another snl alumni, is also

on the casting. a show obviously produced by lorne mi-

chaels. although it aired after the popular family guy,

mulaney only managed to get 2.3 million viewers (that’s

a 1.0 rating in the 18/49 demographic), the least-watched

comedy series premiere ever on one of the four main

networks.

damien est étudiant et passionné de pop culture. Quand il ne se couche pas à 5h du matin pour

suivre une cérémonie de récompenses, il regarde 30 Rock, Weeds ou Fringe. ses modèles dans

la vie sont tina fey, april ludgate et beyoncé. il tweete impulsivement sur @dchoppin et écrit

(parfois) à propos des séries sur son propre blog.

à propos de l’auteur

40

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Page 42: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

texte : corentin pondaven - traduction : cindy thibaut

netflixune intégration difficile

dans le paysage audiovisuel français

42

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

Page 43: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

qu’est ce que netflix ?

afin de mieux comprendre le battage médiatique au-

tour de cette arrivée, il est nécessaire de présenter la

compagnie de reed hastings. fondée en 1997, netflix

s’est d’abord essayé à la location de dvd sans limite de

temps, avant de s’installer sur le marché de la vidéo à la

demande. les raisons du succès sont multiples. premiè-

rement, le prix : entre 8 et 12$

par mois, pour un nombre il-

limité de visionnages, sans

publicité ni attente. en-

suite, son algorithme pointu

qui permet à la plateforme

d’adapter le contenu proposé

à chaque utilisateur en fonc-

tion de ses goûts, des notes

attribuées aux films ou séries

visionnées, mais aussi de son

historique de programmes.

les adeptes de ce système

sont nombreux et conquis

par le service qui compte

plus de 50 millions d’abon-

nés à travers le monde. la

magie a donc opéré aux états-unis mais également dans

les différents pays où le service s’est exporté par la suite.

et cela ne semble pas devoir s’arrêter : le magazine va-

riety prédit déjà plus de 5 millions d’abonnés en france

d’ici 2020 ! mais cela est-il réellement possible ?

l’arrivée en france

c’est en décembre 2013 que les représentants de net-

flix ont rencontré pour la première fois david kessler,

ex-conseiller des médias à l’elysée. cette entrevue avait

pour but d’analyser la possible exportation de la plate-

forme américaine. mais dès lors, cette visite de courtoisie

a fait couler beaucoup d’encre. aurélie filippeti, ex-mi-

nistre de la culture, déclarait fin janvier dernier, que si

what is netflix?

so you can better understand the huge press coverage

around netflix, reed hastings’s company should be in-

troduced. founded in 1997, netflix first tried its hand at

renting dvds, without time limitation, before it arrived

on the vod market. it succeeded for several reasons: the

first being the price. it costs between 8 and $12 a mon-

th for an unlimited number

of viewings, without ads or

waiting. then, its refined al-

gorithm allows the platform

to adapt the content to each

user, depending on one’s

taste, one’s rates to the films

and series one watched, but

also one’s history of pro-

grams.

the system seduced lots of

people and now counts more

than 50 million subscribers

around the world. it worked

not only in the us, but also

in all the countries where the

service set up. it seems to be

going on: the variety magazine already predicts more

than 5 million subscribers in france from now until 2020!

is this really possible?

netflix’s arrival in france

netflix’s spokesmen met david kessler, ex-adviser for

media, at the elysée palace for the first time in december

2013. they aimed at analyzing the possible export of

netflix in france. the press took up the subject and by

the end of january, aurélie filippeti, ex-french minister

for culture, announced that if the group wanted to come

in france, they had to comply to « the laws that contri-

bute to the success of french industries. » (interview in

Journal du Dimanche)

43

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

Page 44: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

le groupe souhaitait s’implanter dans l’hexagone, il lui

serait nécessaire de se « plier aux régulations qui font le

succès des industries françaises » (interview Journal du

Dimanche).

la première de ces régulations concerne la chronologie

des médias. en effet, la législation française impose un

délai de 36 mois avant la mise à disposition d’un film sur

un service de vod. une attente difficile à accepter pour

le consommateur qui recherche l’instantanéité des ser-

vices, et qui est pourtant un des grands arguments de

vente de l’entreprise de l’autre côté de l’atlantique.

vient ensuite le système de soutien financier au ciné-

ma français. cette loi implique que les diffuseurs, dont

le siège social est situé en france, doivent participer au

financement d’œuvres françaises et européennes. un

point important sur lequel insiste également le conseil

supérieur de l’audiovisuel : ce dernier exige qu’un quota

d’œuvres françaises et européennes soit diffusé. mais la

prise en compte de ces différentes régulations ne semble

pas au programme pour le lancement de netflix.

tout d’abord le siège social, basé jusque là au luxem-

bourg, est situé à amsterdam. cette situation géogra-

the first of these laws is the media chronology. indeed,

the french legislation demands a period of 36 months

before you can make a film available on vod. the user

finds it hard to accept since he is looking for instan-

taneousness – instantaneousness being one of the main

selling point of netflix in the us.

then, the french financial support system to french ci-

nema implies that distributors, whose headquarters

are in france, must take part to financing french and

european movies. the french broadcasting authority is

very insistent on this point and demands that a quota of

french and european movies be broadcasted. but netflix

does not seem to be accepting these conditions. first,

their headquarters, which used to be in luxemburg, are

now in amsterdam and allows them to avoid the manda-

tory financing of french and european movies.

moreover, the quota of french movies that the french

broadcasting authority agreed on will not be observed.

indeed, netflix’s success is not only due to its huge ca-

talog, but even more to its algorithm, allowing to target

what the user wants. listening and understanding the

user’s needs is the main factor of success, it is then nor-

mal that they wish to bring it to france, so it seems com-

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

sortie en sallein theaters

dvdvàd à l’acte

dvdvod on act

tv payante(1ère diffusion)

pay television(1st broadcasting)

tv payante(2ème diffusion)

tv en clairet autres 4

pay television (2nd broadcasting)

unscrambled tv and others 4

tv payanteet autres 5

pay televisionand others 5

vàd parabonnement

subscriptionvod

vàd gratuite

free vod

+ 4 mois + 4 months 1

+ 12 mois ou + 14 mois

+ 12 months or+ 14 months 2

+ 22 mois ou + 24 mois

+ 22 months or+ 24 months 3

+ 30 mois+ 30 months

+ 36 mois+ 36 months

+ 48 mois+ 48 months

1 possible exemption granted by the cnc at + 3 months for movies that had less than 200 viewings in the fourth week in theaters2 + 12 months in case of no agreement with professional cinema organizations3 + 24 months in case of no agreement with professional cinema organizations4 paying services that use 3.2% of their turnover for co-productions5 paying services that use less than 3.2% of their turnover for co-productions

1 dérogation possible accordée par le ndt du cnc à + 3 mois pour les films ayant fait moins de 200 entrées au cours de la 4ème semaine.2 + 12 mois en l’absence d’accord avec les organisations professionnelles du cinéma3 + 24 mois en l’absence d’accord avec les organisations professionnelles du cinéma4 services payants consacrant 3,2% de leur ca à la coproduction5 services payants consacrant moins de 3,2% de leur ca à la coproduction

44

Page 45: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

phique permet alors au groupe

d’éviter de prendre part au finance-

ment obligatoire des œuvres hexa-

gonales et européennes.

par ailleurs, le quota imposé par

le csa ne sera vraisemblablement

pas respecté. le succès de netflix

ne tient pas tant de son catalogue,

mais de son algorithme lui permet-

tant de cibler au mieux ses clients.

l’écoute des besoins du public est

le facteur de succès du groupe. et

ce facteur de succès, la compagnie

américaine souhaite logiquement

l’importer en france. il paraît alors

compliqué d’intégrer 40% de films

français (quota obligatoire) dans la

bibliothèque d’un fan de blockbusters hollywoodiens.

la riposte française

puisque le groupe californien ne souhaite pas se sou-

mettre à ces règles, qui fondent l’exception culturelle

française, le gouvernement est monté au créneau fin

juillet. aurélie filippeti a annoncé un remaniement de

la chronologie des médias dans une interview au figaro.

en réduisant le délai entre la sortie en salle et sa mise à

disposition en vod, l’elysée souhaite ainsi développer le

marché de la vidéo à la demande, dont les chiffres sont

en baisse ces derniers mois. mais ce changement ne sera

effectif que pour les « services qui participent au finan-

cement et à l’exposition des œuvres françaises et euro-

péennes ». un moyen de défense et de valorisation du «

made in france » qui sonne comme un coup d’épée dans

l’eau. en effet, quand on sait que 70% des contenus vi-

sionnés sur la plateforme américaine sont des séries té-

lévisées, et que celles-ci ne sont pas concernées par la

chronologie des médias, cette réforme ne semble que

peu handicapante pour la firme américaine.

plicated to put 40% of french movies (mandatory quota)

in the library of a hollywood blockbuster fan.

the french response

since the californian group does not want to comply with

these rules, that are the core of the french exception, the

french government stepped into the breach by the end

of july. aurélie filippeti announced a reorganization of

the media chronology during an interview for le figaro.

by reducing the period between the release in theaters

and its availability on vod, the french government aims

at developing the french vod market, that is not working

very well for the last months. this will only be available

for « services taking part to the financing and broadcas-

ting of french and european movies. » this defense aims

at highlighting « made in france » productions but only

seems to be flailing at the air. indeed, we know that 70%

of broadcasted programs on the american platform are

series. yet, series are not affected by media chronology,

so this reform doesn’t seem very bothering for the ame-

rican firm.

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

aurélie filippeti et arnaud montebourg

45

Page 46: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

au contraire, cette réforme « anti-netflix » permet même

de positionner ce dernier comme une référence dans la

svod, lui offrant une exposition médiatique très profi-

table pour la marque. mais ce remaniement a été béné-

fique pour d’autres acteurs du marché : profitant de ce

parti-pris du gouvernement, les concurrents français se

préparent à cette arrivée.

en premier lieu, canal + qui a déjà mis en avant son offre

canal play, et dont le slogan est on ne peut plus clair :

«  des milliers de films, séries et

dessins animés partout, tout de

suite, en illimité ». À partir de 7€99

par mois, pour un visionnage sur

ordinateur, tablette et smart-

phone, et jusqu’à 9€99 par mois,

pour un accès direct à la tv. une

offre mise en avant fin août 2014,

dans une publicité intitulée « dans

la peau d’un vampire », où l’acteur

john malkovich vante les mérites

de l’offre.

tout semble donc déjà bien huilé

du côté de canal, et notamment

au niveau des moyens de diffu-

sion. un avantage non négligeable

face à netflix puisque deux fai

(fournisseurs d’accès internet) ont tardé à prendre po-

sition. stéphane richard, pdg d’orange, a annoncé que

le service ne serait pas proposé sur sa box. évoquant la

position de netflix face à la législation française, le pro-

blème semblait également financier. là où canal+ offre

une forte somme aux opérateurs pour une intégration

dans leur box, l’entreprise de reed hastings semble bien

moins généreuse. et pourtant, face au succès rencontré

lors du lancement de la plateforme le 15 septembre der-

nier, bouygues télécom a annoncé proposer le service de

svod sur sa box dès le mois de novembre. un choix sur

on the contrary, this « anti-netflix » even allows the lat-

ter to become a reference in the svod sector, by offering

it a first-class exposure for the brand. this reorganiza-

tion has done good for other actors in the vod market:

french competition could prepare for the arrival of net-

flix in france.

first, canal plus already introduced its vod service, canal

play, with a slogan that cannot be clearer: « thousands of

films, series and cartoons everywhere, right now and wi-

thout restriction, » prices from 7.99

€ a month for viewings on compu-

ters, tablets and smartphones, to

9.99 € a month for direct access on

tv and an advertising campaign

called «  being a vampire,  » where

john malkovich sings the praises

of the service, since august 2014.

everything sounds good for canal

plus, especially on its broadcas-

ting. they have a significant ad-

vantage on netflix, since two in-

ternet service providers have been

slow taking a position. stéphane

richard, orange ceo, announced

they won’t offer netflix in their pac-

kage. it was not only due to netflix’s

position regarding the french legislation, but it also see-

med to be a problem of money. while canal plus offers

a generous amount of money for isp to be included in

their package, reed hastings seems to be less generous.

however, in view of the success of the platform’s launch

on september 15, bouygues telecom announced it will

offer the svod service in his package in november. a

choice that orange decided to follow. only sfr and free

haven’t yet made a decision, but there is no doubt about

the imminent arrival of netflix on these two isp who may

wish to put themselves on the level of their competitors.

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

46

Page 47: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

lequel s’est alors calqué orange. seuls sfr et free n’ont

pour le moment rien décidé, mais il n’y a guère de doute

quant à l’arrivée prochaine de netflix chez ces deux der-

niers fai qui souhaiteront se mettre au niveau de leurs

concurrents. outre canal, un autre antagoniste, né à la

demande d’arnaud montebourg, semble sur les rails :

l’orangecast. il s’agit d’une clef, développée par orange,

se branchant au port hdmi du téléviseur qui donne alors

accès à la chaîne ocs (orange cinéma séries), plusieurs

chaînes nationales et internationales, mais aussi des

jeux vidéos et un accès à deezer.

il faudra également compter sur la box de vidéo futur,

qui tentera de se faire une place au soleil grâce à son

offre permettant d’accéder à une bibliothèque de films

et séries, aux chaînes de la tnt et services de replay. nu-

méricable a lui lancé un service dédié aux séries et nom-

mé, pour le moment, séries-flix. le marché semble donc

déjà bien préparé à l’arrivée de l’étatsunien. l’avantage

de ces concurrents ne réside pas tant dans leurs offres,

mais dans la base de clients et la renommée déjà ac-

quise. netflix devra donc déployer une stratégie de com-

munication infaillible pour faire face à canal + et ses 30

ans d’expérience. mais cette communication aura égale-

ment pour but de démocratiser la svod, encore peu an-

crée dans les mentalités françaises.

netflix : une révolution culturelle ?

cette arrivée laisse présager une évolution dans les habi-

tudes de consommation de produits culturels en france.

mais de là à parler de « révolution netflix », il faut at-

tendre quelque temps.

tout d’abord, la chronologie des médias va imposer une

bibliothèque de films datés d’au minimum 3 ans. netflix

perd là son avantage face à la vente directe des produits,

mais aussi au téléchargement illégal qui propose géné-

ralement les films au moment même de leur sortie en

salle (avec une qualité cependant variable).

another rival came at arnaud montebourg’s request:

orangecast. it is a key developed by orange that you

can plug at your tv which gives you access to the ocs

(orange cinema series) channel, several other national

and international channels, but also videogames and

deezer.

we will also have to count on the box of video futur, which

will try to find its place thanks to a package that grants

access to a library of films and series, to the main chan-

nels and to replay services. numericable also launched

a service dedicated to series named, for now, series-flix.

the french vod market seems ready to welcome the

american rival. its advantage is not its offer, but rather

its database of clients and reputation. netflix will have to

work harder on its advertising strategy to face canal plus

and its 30 years of experience. this advertising campaign

will also aim at generalizing vod, which is still not a na-

tural reaction in french minds.

netflix: a cultural revolution?

the arrival of netflix will certainely trigger an evolution

in the habits of french consumers of cultural products.

but we will have to wait some time before we can talk

about a « netflix revolution ».

first, the media chronology will require a library of more

than 3 year old movies. netflix will then lose its advan-

tage on direct selling, but also on illegal downloads,

thanks to which one can get a movie as soon as it is re-

leased in theaters (in variable quality).

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

47

Page 48: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

puisque seuls 2 fai ont choisi de proposer le service sur

leurs boxes, netflix n’est pas accessible pour tous sur les

écrans télés. avec un accès sur ordinateurs et une ap-

plication dédiée sur tablettes et smartphones, la firme

américaine n’est certes pas en reste, mais part tout de

même avec un certain handicap face à ses concurrents.

de plus, les habitudes de consommation françaises sont

bien différentes de celles du pays de l’oncle sam. là bas,

l’accès à la télévision est très coûteux, et nombreuses

sont les personnes à cumuler différents abonnements

pour s’offrir un catalogue des plus complets. ce service

révolutionnaire est donc la solution parfaite grâce à son

prix accessible et à son large choix de programmes. en

france, avec 25 chaînes gratuites et les différents services

de replay, les besoins ne sont clairement pas les mêmes

pour le grand public, et le service de reed hastings devra

donc s’y adapter.

mais outre les films et le support, c’est au niveau des sé-

ries que netflix est le plus attendu, notamment grâce à

son large catalogue. mais sera t-il adapté au public fran-

çais ? car même si nous pouvons décrier celles-ci, les

séries françaises connaissent un beau succès auprès du

grand public. l’absence de « joséphine, ange gardien », «

camping paradis » ou « plus belle la vie » pourrait réduire

l’adhésion du plus grand nombre, et donc limiter le ser-

vice à un certain segment de clientèle.

afin de ne pas laisser de côté ces potentiels clients, le

groupe a annoncé préparer une nouvelle série originale,

et française cette fois. cette série intitulée sobrement «

marseille » est décrite comme house of cards made in

france. avec dan frank à la réalisation, le tournage de-

vrait commencer au printemps 2015 dans la cité pho-

céenne. les séries originales estampillées netflix ont

connu un grand succès auprès du public et de la critique,

et cette production devra donc frapper fort pour rester

au niveau. mais aussi pour combler l’absence du plus

gros succès de netflix !

moreover, since only two isp entered into a contract

with netflix, it won’t be available for everybody on a tv

screen. with an access on computers and an application

on tablets and smartphones, netflix starts with a certain

disadvantage on its rivals.

in addition, french habits are a lot different from the

ones in the united states, where tv is very expensive and

people tend to have several packages to have a complete

library. this revolutionary service was the perfect solu-

tion thanks to its price and its large choice of programs.

in france with more than 25 free channels and the seve-

ral replay services, the public needs are simply not the

same, and netflix will have to adapt.

apart from the movies and the material, netflix is even

more longed-for for the series, especially because of its

large catalog. will it live up to french users’ expecta-

tions? indeed, even if we criticize them, french series are

very successful among the general public. if « joséphine

ange gardien  », «  camping paradis  » or «  plus belle la

vie » are not in the library, it would mean a decrease in

the number of subscribers, and then it would restrict the

service to a particular part of clients.

in order not to push those clients, netflix decided to

create a new original series, a french one this time. so-

berly entitled marseille, this series is described as the

house of cards made in france. directed by dan frank,

filming is expected to begin this spring in the medi-

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

48

Page 49: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

en effet, fin août, le couperet est tombé : le diffuseur ne

peut pas proposer le programme House of Cards à ses

abonnés, puisque les droits ont été cédés en exclusivi-

té au groupe canal +, par le studio media rights capital

(mrc) avant même que netflix ne songe à s’exporter sur

le territoire français. il s’agit donc d’un coup dur pour de

nombreux fans, qui ne pourront pas profiter d’une diffu-

sion similaire à celle proposée aux états-unis.

en plus de la production de séries, c’est dans son vision-

nage que netflix semble pouvoir changer la donne.

en premier lieu grâce à son interface. le service propose

tout ce dont un sériephile peut rêver : la possibilité de

regarder toutes ses séries en vo, la personnalisation des

sous-titres, retenir l’avancement dans une série ou dans

un épisode, passer les génériques de fin…

de plus, la nouvelle mode grandissante aux états-unis,

consiste à regarder de façon continue les programmes :

le binge-watching. et les adeptes sont nombreux, à tel

point que netflix a décidé de proposer le même jour tous

les épisodes d’une même saison pour ses séries

originales phares. de quoi satisfaire la crise de

boulimie des fans de frank underwood (House Of

Cards) ou pornstache (Orange is the New Black).

en france, les grandes chaînes nous ont habi-

tués à ce genre de consommation avec

un certain succès. là où les américains

doivent attendre au minimum 7 jours

entre chaque épisode, nous avons

généralement deux à trois épisodes

par soir ! dernièrement lors de la dif-

fusion de Scandal, m6 n’a pas hésité à

diffuser 4 épisodes à la suite tous les

mardis ! le public semble donc prédis-

posé à cette mode. autre avantage, la

firme offre la possibilité de regarder

ses épisodes dans l’ordre. et non pas

terranean city. the netflix series were very successful

among the general public and the critics, and this new

one will have to hit hard to keep up, but also to overco-

me the absence of netflix’s biggest success. indeed, by

the end of august, it was official: netflix isn’t allowed to

broadcast House of Cards, since the rights were sold to

canal plus by media rights capital (mrc) before netflix

thought about coming to france. Quite a hard blow for

the numerous fans who will not enjoy a broadcasting si-

milar to the one in the united states.

in addition to the series production, netflix wants to

change things about viewings. thanks to the interface

first, netfix offers everything a series-lover could dream

of: all series in the original language, customization of

subtitles, keeping the progress in the viewing of the se-

ries, skipping the end credits…

moreover, the new trend in the united states is to watch

several episodes at a time: the binge-watching. adepts

are so numerous that netflix decided to offer all episodes

of a season on the same day for its ori-

ginal series, in order to fulfill the needs

of the many fans of frank underwood

(House Of Cards) or pornstache (Orange is

the New Black).

in france, national channels got us

used to that kind of viewing

with great success. when

american people must wait

seven days between each

episode, we usually have

two or three episodes on the

same night. lately, m6 even

broadcasted 4 episodes of

Scandal each tuesday. the

french audience seems to

be predisposed to this trend.

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

49

Page 50: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

de façon aléatoire comme le font les chaînes publiques,

sur ordre du csa, du fait des restrictions d’âge. il s’agit

là d’un intérêt non négligeable pour suivre ses séries et

l’évolution des protagonistes.

la svod permet également de regarder ses épisodes à

son rythme, et ne pas se soumettre à la diffusion irrégu-

lière et discontinue des grandes chaînes. ainsi, les fans

pourront profiter de leurs séries dans leur entièreté, à

l’inverse d’une diffusion télévisée. dernièrement tf1 a

ainsi arrêté la diffusion de Person Of Interest, deux épi-

sodes avant la fin. ces épisodes ayant été diffusés bien

plus tard sans réellement prévenir les téléspectateurs. il

en est de même pour la série Ugly Betty, qui n’a jamais vu

sa saison finale diffusée sur la première chaîne.

une chose est donc claire, la svod va bouleverser le

paf pour la rentrée 2014, et netflix est un pion majeur.

grâce à ses prix attractifs, et son 1er mois gratuit, plus de

100.000 français se sont abonnés dans les 15 premiers

jours. mais pour bon nombre la déception a été forte, et

ce à cause du faible catalogue disponible. le groupe pro-

met cependant 50% de contenu en plus d’ici un an. mais

ces nouveautés, qui arrivent au compte-goûte, sont-

elles vraiment un argument pour fidéliser la clientèle ?

la question est donc maintenant de savoir combien de

personnes sur ces 100.000 abonnés le resteront une fois

le mois d’essai gratuit expiré ?

other advantage, netflix allows his subscribers to watch

the episodes in order, whereas other channels have to

comply with the csa age restrictions. this a significant

advantage in order to follow the series and the charac-

ters’ evolution.

svod also allows the subscribers to watch the episodes

at their own pace, without having to comply with the

random broadcasting of national channels, so subscri-

bers will be able to watch the whole series as they want.

lately, tf1 did not broadcast the two last episodes of

Person Of Interest, and broadcasted them much later wit-

hout any warning. the same happened to Ugly Betty, the

final season of which was never broadcasted at all.

one thing for sure, svod will disrupt french broadcas-

ting from 2014 on, and netflix is one of the main actors

of it. thanks to the attractive price, and free month trial,

more than 100,000 french have subscribed in the first 15

days. but for many it was a big disapointment, because

of the small catalog available. however, the group pro-

mises 50% more content within a year. but these signi-

ficant changes, arriving sparingly, are they really an ar-

gument for customer loyalty ? now the question is how

many people on these 100,000 subscribers will remain

once the free month trial will expired?

fitting in the french audiovisual media won’t be so easy

j’ai grandi devant la trilogie du samedi et cette passion pour le genre sériel n’a fait que croître

depuis toutes ces années. je teste tous les pilotes pour être sûr de ne rien rater, et je choisis de

façon à regarder uniquement ce qu’il me plaît. aujourd’hui âgé de 21 ans, en dernière année de

master e-marketing, je m’intéresse aux facteurs de succès de ces différentes séries d’un point

de vue économique comme sociologique, tout en me goinfrant de m&ms devant les-dites séries.

sinon je suis aussi sur twitter où je raconte ma vie entre deux/trois épisodes. @corentinp2

à propos de l’auteur

50

Page 52: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

l’année dernière, les cinq grandes chaînes américaines

ont commandé 58 nouvelles séries télévisées (hors rea-

lity show et cartoon). À la fin de l’année, 36 d’entre elles

ont été annulées après une saison, pour notre plus grand

bonheur… ou malheur. pourquoi y’a-t-il autant de pertes

? faut-il blâmer les studios, les producteurs, les distribu-

teurs ou les téléspectateurs ? pourquoi les séries télévi-

sées sont-elles devenues des produits de consommation

si facilement jetables ? petite réflexion sur le triste destin

des séries qui ne dépassent jamais la première saison.

last year, the big four abc, cbs, fox, nbc and the cw or-

dered 58 new television series (except reality shows and

animated series). at the end of the year, 36 of them were

cancelled after one season, for our own enjoyment… or

misfortune. why so many losses? are the studios, pro-

ducers, distributors or viewers to blame? why television

series have become consumer products so easily dispo-

sable? little reflection on the sad fate of series which ne-

ver make it past first season.

tv series, disposable consumer products?

les séries tv

texte : aurélie corbin. - traduction : allan colpaert

produits de consoMMation jetables ?

52

Page 53: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

Que vous soyez sérieusement accroc aux séries télévi-

sées ou que vous n’ayez que quelques shows phares à re-

garder chaque semaine, vous avez sûrement déjà pesté

contre une chaîne américaine après l’annulation d’une

série. une annulation est toujours douloureuse, qu’elle

survienne après une, deux ou huit saisons. mais force est

de constater que ces dernières années, de plus en plus

de séries ne dépassent pas la première saison. résultat

? certains téléspectateurs se découragent d’avance lors

de l’arrivée de nouveaux shows et préfèrent attendre un

éventuel renouvellement pour se lancer dans l’aventure.

des annulations difficiles à coMprendre

voir une série s’achever trop tôt, c’est d’autant plus frus-

trant quand on a l’impression qu’elle recevait un gros

soutien de la part des fans. sauf que les chaînes de télé-

vision ne cherchent pas à nous faire plaisir mais à géné-

rer des profits, avant tout par la publicité, d’où l’impor-

tance des audiences, ou « ratings » en vo. mais là encore,

il ne faut pas croire une série sauvée parce qu’elle fait

des audiences raisonnables : en effet, les chaînes s’inté-

ressent surtout aux audiences des 18-49 ans, qui seront

potentiellement les plus touchés par les publicités diffu-

sées. plus cette audience sera élevée, et plus les encarts

publicitaires seront vendus chers. en plus du critère de

l’audience, les producteurs et les chaînes de télévisions

s’intéressent à la présence du show sur internet, ou « di-

gital presence  ». c’est là que twitter rentre en jeu par

exemple. vous comprenez mieux la multiplication des

comptes consacrés aux séries, ou pourquoi les stars de

certains shows en font la pub et «  live-tweetent  » pen-

dant certains épisodes.

whether you are seriously addicted to television series

or that you have only a few flagship shows to watch each

week, you have probably railed against a network after

a cancelation. a cancelation is always painful, be it after

one, two or eight seasons. but it is clear that in recent

years, more and more series do not exceed first season.

the result? some viewers are discouraged before the

premiere of new shows and prefer to wait until a poten-

tial renewal to embark on the adventure.

cancelations hard to understand

see a show to end too soon is even more frustrating when

you feel it received a huge support from fans. except the

networks are not looking to please us but to generate

profits, primarily through advertising, hence the impor-

tance of ratings. but again, do not believe a show is saved

because it has reasonable ratings: in fact, the networks

are particularly interested in the 18-49s, which will po-

tentially be affected by the commercials aired. the more

that audience will be high, the more the ad inserts will

be expensive. in addition to this criterion, producers and

television channels are interested in the digital presence

of a show. for example, this is where twitter comes into

play. that explains the multiplication of accounts de-

voted to series, and why stars are advertising them and

live-tweet during some episodes.

tv series, disposable consumer products?

53

matthew perry pour Go On

Scandal

Page 54: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

malheureusement, les «  ratings  »

ne sauvent pas toujours une sé-

rie, et il existe d’autres causes à

leur annulation, comme son coût

de production ! la série de steven

spielberg, Terra Nova, en a fait

l’amère expérience : avec un pilote

ayant coûté 20 millions de dollars,

elle n’était pas assez rentable !

parfois, une série est simplement

annulée parce qu’il fallait faire un

choix entre une série produite en

interne par la chaîne et une série

produite par une compagnie exté-

rieure.

évidemment, ceci n’est pas une

science exacte et il existe toujours

des exceptions, comme Glee, qui

aurait du être annulée à cause de

ses audiences en baisse, mais qui a

été renouvelée pour deux saisons grâce aux très bonnes

ventes des cds et produits dérivés. la série n’était plus

rentable grâce à la publicité, mais a gagné du répit grâce

aux profits extérieurs !

les téléspectateurs, devenus trop exigeants ?

on l’a vu, des audiences trop basses sont souvent la

cause d’annulations en série. alors faut-il forcément blâ-

mer le téléspectateur ? cela pourrait paraître logique : si

une série n’est pas assez regardée, c’est qu’elle mérite de

laisser sa place à une nouveauté. mais encore une fois, ce

n’est pas si simple.

les plannings des chaînes sont des sujets très discu-

tés lors de la rentrée des séries, et pour cause. la pro-

grammation d’un show dans une certaine case horaire

peut parfois signer son arrêt de mort, ou au contraire

unfortunately, ratings do not

always save a show, and there

are other causes of cancela-

tion, as the cost of production!

steven spielberg’s Terra Nova

has had a bitter experience:

with a 20 million dollars pilot,

it was not profitable enough!

sometimes, a series is simply

cancelled because there was

a choice to make between a

show produced internally by

the network and a show pro-

duced by an external com-

pany.

obviously, this is not an exact

science and there are some

exceptions, such as Glee,

which should have been can-

celled due to its low ratings,

but which has been renewed for two seasons thanks to

strong sells of cds and by-products. the show was no

longer profitable through advertising, but won a break

with external profits!

had viewers becoMe too deManding?

as we have seen, low ratings often cause cancellations

in series. so should we blame the viewer? it might seem

logical: if a show has not enough viewers, it deserves

to give way to a new one. but once again, it is not that

simple.

networks schedules are subjects to a lot of discussions

in the fall, and for good reason. programming a show in

a certain time slot can, sometimes, signed its death war-

rant or, on the contrary, enable its success. thus, to boost

a new show, networks sometimes try to schedule it after

54

tv series, disposable consumer products?

lea michele pour Glee

Page 55: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

permettre son succès. ainsi,

pour booster une nouveauté, les

chaînes essaient parfois de la

programmer à la suite d’un show

à succès, dans l’espoir que les té-

léspectateurs ne changent pas de

chaîne. inversement, les shows

moins gâtés niveau audience se

retrouvent coincés entre deux

shows populaires et peuvent es-

pérer récupérer leurs audiences.

mais il existe également le « friday

night death slot », soit la case du vendredi soir, mortelle

pour la plupart des séries. une série programmée le ven-

dredi soir (et pire, en deuxième partie de soirée) a peu

de chance de survivre, sauf s’il s’agit d’une série « culte »

vieille d’une dizaine de saisons…

la mauvaise programmation d’une nouveauté peut

donc être un premier élément de réponse pour expli-

quer son annulation. mais les semaines ne comptent

que 7 jours et les journées seulement 24 heures, et il faut

bien programmer les centaines de séries qui existent. et

c’est bien ça le problème : l’abondance de séries. il n’y

a qu’à comparer les chiffres (et croyez-moi, j’en ai passé

du temps sur wikipédia, à

compter les nouveautés

par saison et « network »)

: depuis cinq saisons, les

commandes ne cessent

d’augmenter… les

chaînes cherchent la for-

mule du show parfait et

multiplient les essais, proposant de nouveaux concepts,

de nouveaux synopsis, ou encore de nouveaux cast. im-

possible de tout regarder, à moins de passer sa vie de-

vant la télévision, et encore. lassés, les téléspectateurs

auront tendance à ne garder que les valeurs sûres et ne

a successful show, hoping that viewers do not change

the channel. in return, shows less fortunate when it co-

mes to ratings are stuck between two popular ones and

can hope to pick up their viewers. but there is also the

« friday night death slot », which can be fatal for most of

the shows. a television series scheduled in this slot (and

worse, in late evening) is unlikely to survive unless it is a

10 seasons « cult » show…

poor programming of a new show can be a first answer

to explain its cancellation. but there are only 7 days in a

week, 24 hours in a day , and we must program the exis-

ting hundreds of television series. and that’s the problem:

the abundance of series.

we must compare the nu-

mbers (and believe me, i

have spent times coun-

ting new shows per sea-

son and per network on

wikipedia): for five years,

orders do not cease to in-

crease. channels are looking for the perfect show formu-

la and are multiplying trials, introducing new concepts,

new synopsis, and new casts. it is impossible to watch

everything, unless to spend our life watching television,

even then.

55

tv series, disposable consumer products?

0

12

24

36

48

60

2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014

34 3336

42 44

58

Nombre de séries commandées

SÉRIES-1

Description 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014

Nombre de séries commandées

34 33 36 42 44 58

les chaînes cherchent la formule du

shoW parfait et multiplient les essais

channels are looking for the perfect

shoW formula and are multiplying trials

source : wikipedia

Page 56: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

s’attachent qu’aux nouveautés qu’en cas de gros coup

de cœur car suite aux diffusions vient le moment d’éli-

miner les vilains petits canards. c’est mathématique :

les chaînes annulent régulièrement entre 50% et 70% de

leurs nouveautés, mais comme les commandes augmen-

tent, ils annulent de plus en plus de shows.

à la rescousse des séries disparues trop tôt

ceci dit, le paysage audiovisuel évolue constamment et

s’adapte à cet afflux de nouvelles séries. ainsi, les pro-

ducteurs se tournent vers les mini-séries et vers les «one

shot», ces séries qui ne comptent qu’une saison avec une

fin écrite d’avance, ou encore vers les séries d’antholo-

gie (avec une histoire différente par épisode ou saison)

comme American Horror Story, Black Mirror, True Detec-

tive, Fargo… une façon d’éviter que le téléspectateur se

lasse et fasse baisser les audiences.

tired, viewers will tend to keep watching safe bets and

will not become attached to a new show unless of a

heart-stopper. after the airings comes the time to re-

move the ugly ducklings. this is mathematical: chan-

nels regularly cancel between 50% and 70% of their new

shows, and as orders increase, they cancel more and

more shows.

to the rescue of television series gone too soon

that said, the media landscape is constantly evolving

and adapting itself to the influx of new shows. thus,

producers are taking interest in mini-series and «  one-

shots  », those series that have only one season with a

planned ending, or in anthology series (with a different

story per episode or season) as American Horror Story,

Black Mirror, True Detective, Fargo… one way to avoid

that the viewer gets bored and lowering ratings.

56

tv series, disposable consumer products?

SÉRIES

Description 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014

Séries renouvelées 35 % 48 % 33 % 38 % 48 % 38 %

Séries annulées 65 % 52 % 67 % 62 % 52 % 67 %

SAISON 2008-2009

65 %

35 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2009-2010

52 % 48 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2010-2011

67 %

33 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2011-2012

62 %

38 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2012-2013

52 % 48 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2013-2014

64 %

36 %

Séries renouvelées Séries annulées

34 séries commandées 33 séries commandées 36 séries commandées

58 séries commandées44 séries commandées42 séries commandées

Page 57: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

SÉRIES

Description 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014

Séries renouvelées 35 % 48 % 33 % 38 % 48 % 38 %

Séries annulées 65 % 52 % 67 % 62 % 52 % 67 %

SAISON 2008-2009

65 %

35 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2009-2010

52 % 48 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2010-2011

67 %

33 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2011-2012

62 %

38 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2012-2013

52 % 48 %

Séries renouvelées Séries annulées

SAISON 2013-2014

64 %

36 %

Séries renouvelées Séries annulées

34 séries commandées 33 séries commandées 36 séries commandées

58 séries commandées44 séries commandées42 séries commandées

l’arrivée de nouveaux diffuseurs comme netflix, yahoo!

ou amazon a également changé la donne. jusqu’ici, les

séries annulées n’avaient qu’un seul espoir : espérer être

sauvées et rachetées par d’autres chaînes de télévision.

aujourd’hui, internet vient à la rescousse. en 2009, you-

tube diffuse les 5 épisodes de The Beautiful Life alors que

la série avait été annulée après 2 épisodes diffusés. en

2013, netflix ressuscite Arrested Development, pourtant

annulée en 2006 par la fox. dernièrement, c’est yahoo!

qui a annoncé avoir récupéré la série Community pour

une sixième saison. derrière ces sauvetages particuliè-

rement appréciés par les fans se cachent évidemment

un avantage économique : des ventes d’encarts publici-

taires pour youtube, amazon et compagnie, et une pos-

sible augmentation de ses abonnés pour netflix ! mais si

cela peut permettre de prolonger quelques bonnes sé-

ries.

À force de vouloir plaire au plus grand nombre et de viser

la rentabilité à tout prix, les grandes chaînes américaines

finissent par miser sur la quantité plutôt que sur la qua-

lité… une stratégie difficilement payante, car il est com-

pliqué de mettre en valeur autant de shows ! espérons

qu’avec l’apparition de ces nouveaux venus du secteur

audiovisuel, on parvienne à éradiquer cette tendance de

voir les séries comme des produits (trop) facilement je-

tables… en attendant, armez-vous de patience si vous

comptez tester la soixantaine de nouveautés pour la ren-

trée 2014-2015 !

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tv series, disposable consumer products?

the arrival of new broadcasters like netflix, yahoo! or

amazon also changed that. so far, canceled series had

only one hope: to be saved and bought by another chan-

nel. today, internet comes to the rescue. in 2009, you-

tube broadcasts the remaining filmed episodes of The

Beautiful Life after it was canceled after 2 episodes aired.

in 2013, netflix resurrects Arrested Development, yet can-

celed by fox in 2006. lately, yahoo! announced the re-

covery of Community for a sixth season… behind these

rescues, mainly appreciated by fans, there is an econo-

mic advantage: sales flyers for youtube, amazon and co.,

and a possible increase of subscribers for netflix! but if it

helps some good shows.

by trying to please the greatest number and to target

profitability at all costs, the major broadcast networks

end up betting on quantity rather than quality… a hardly

winning strategy because of the difficulty to highlight so

many television series! hopefully, with the appearance

of these newcomers in the audiovisual sector, we ma-

nage to eradicate the tendency to see television series as

products (too) easily disposable… in the meantime, arm

yourself with patience if you plan to test about sixty new

television series of the 2014-2015 season !

Page 58: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

rédactrice web pour un site féminin, aurélie a nourri sa passion des séries tv dès sa folle jeu-

nesse à coups de trilogie du samedi et de séries mag. aujourd’hui, à 24 ans, elle se donne comme

mission de regarder chaque pilote de nouveautés tout en continuant à regarder ses séries préfé-

rées : pire que les 12 travaux d’hercule, en somme. et comme elle n’arrive pas à garder toutes ses

découvertes pour elle-même, aurélie parle de séries sur smallthings.fr et sévit sur twitter sous

le pseudo @thegirlygeek !

à propos de l’auteur

58

tv series, disposable consumer products?

the assets

lucky 7 we are Men zero hour

Made in jersey do no harM

annulée par cbs après 2 épisode.

cancelled by cbs after 2 episodes.

annulée par nbc après 2 épisode.

cancelled by nbc after 2 episodes.

annulée par abc après 2 épisode.

cancelled by abc after 2 episodes.

annulée par abc après 2 épisode.

cancelled by abc after 2 episodes.

annulée par cbs après 2 épisode.

cancelled by cbs after 2 episodes.

annulée par cbs après 2 épisode.

cancelled by cbs after 2 episodes.

hieroglyph eMerald city

annulée par fox avant même d’être diffusée !

cancelled by fox before its broadcasting!

annulée par nbc avant même d’entrer en production !

cancelled by nbc before going into production!

8 annulation express

Page 59: More TV - Numéro 3 (Septembre, Octobre 2014)

prochainement

nuMéro 4