monde fascinant des abeilles
Embed Size (px)
DESCRIPTION
le monde des abeillesTRANSCRIPT

1 Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012
2 antennes
3 ocelles(yeux simples)
2 yeuxà facettes
Abdomen
Dard
Thorax
6 pattes
4 ailes
2 mandibules
Langue
Julie
-Chris
tie Va
nden
bergh
T out ce qui bourdonne et quiressemble à une abeille faitpeur à beaucoup d’entre
nous. Et pourtant, les abeilles nesont pas naturellement agressives.Elles n’attaquent que si on les embête et qu’elles se sentent en dangerou qu’elles craignent pour leur nid.Les abeilles les plus connues sontles abeilles domestiques (élevéespar l’homme) qui vivent dans desruches et fabriquent le miel. Cesabeilles sont aussi très importantespour la nature car en butinant, elles transportent le pollen de fleuren fleur et favorisent ainsi la fécondation et la reproduction des plantes.Mais il existe quantité d’abeillessauvages qui transportent aussi dupollen et qui jouent un rôle aussiimportant que l’abeille domestique
pour la reproduction des végétaux.Ces abeilleslà sont beaucoupmoins connues. Rien qu’en Belgique, on dénombre plus de 370 espèces d’abeilles. La plupart sont sauvages.
● Des insectes fascinantsDans ce dossier, le Journal des Enfants vous propose de faire connaissance avec le monde fascinant desabeilles. On vous racontera l’histoire étonnante d’une abeille sauvage qui fait son nid dans des coquilles vides d’escargot. Onobservera aussi la vie à l’intérieurd’une ruche.Malheureusement, les abeilles sonten danger. Les populationsd’abeilles domestiques et sauvagesdiminuent depuis quelques années. Si ces insectes disparaissaient,ce serait une catastrophe pourl’agriculture (et par conséquentpour notre alimentation) et pour lanature en général. Quand vousaurez lu ce dossier, vous ne verrezplus les abeilles de la même façon.Chiche qu’elles ne vous feront pluspeur ?
Le monde fascinantdes abeillesDès le printemps,les abeilles envahissentles jardins. On a souventpeur d’elles mais au fond,on les connaît mal.
Éditi
ons
del’A
ven
ir/V.
Mal
jean
L es abeilles sauvages et domestiques sont des insectes qui appartiennent à
l’ordre des hyménoptères(groupe d’insectes qui comprend aussi les guêpes et lesfourmis). Au moins 20 000 espèces d’abeilles sont identifiéessur la planète dont environ2 500 vivent en Europe et plusde 370 en Belgique. Notreabeille domestique, dont lenom scientifique est Apis mellifera, n’est qu’une espèce parmiles milliers de sortes d’abeillesqui vivent sur Terre. La plupartdes espèces sont sauvages.
● L’abeille à la loupeLe corps d’une abeille est composé de 3 parties : la tête où setrouvent les 2 yeux à facettes,les 3 ocelles (sortes d’yeux), lesantennes et les pièces buccales(la bouche), le thorax où s’attachent les 2 paires d’ailes et les 3paires de pattes et l’abdomenoù se situent les organescomme les glandes à cire ou lejabot dans lequel est stocké lenectar (liquide sucré) des fleurs.
● QuelquescaractéristiquesL’abeille a une bonnevision grâce à ses 2gros yeux composés de facettes.Chaque facette perçoit (voit) une image. Elle aune vision en mosaïque. Ellevoit en couleurs mais pascomme les êtres humains. Elledistingue le bleu, lejaune,… mais pas lerouge. Par contre,l’abeille distingue les ultraviolets (rayons que l’hommene voit pas). Cette forme de vision permet à l’abeille de voirsur les fleurs des lignes ou chemins qui indiquent où se trouvele nectar.L’abeille a 3 ocelles au sommetde la tête. Ce sont des cellulesqui servent à capter les variations lumineuses au cours de lajournée et au cours de l’année(s’il fait plus sombre, si les joursraccourcissent…). L’insecte peutainsi adapter ses activités.Ses antennes lui servent de nez.La bouche de l’abeille est pour
vue de pièces buccales(langue…) qui servent àlécher et sucer le nectar. Sesmandibules (sortes de mâchoires) lui servent d’outils (modeler la cire, transporter des choses hors de la ruche…).Les abeilles possèdent des systèmes pour transporter lanourriture. Le nectar est stockédans le jabot situé dans l’abdo
men. Selon les espèces, ilexiste différents systè
mes pour transporter le pollen(grains qui proviennent des éléments masculins des fleurs).L’abeille domestique et le bourdon (abeille sauvage) possèdentune sorte de corbeille située auniveau de chaque patte arrière.D’autres collent le pollen surdes poils plus développés. Cer
taines le transportent sur leventre au niveau du thorax.Le dard, situé au bout de l’abdomen, est une partie de l’appareilde ponte modifié en système dedéfense. Seules les femelles ensont pourvues et sont capablesde piquer.
Les abeilles : carte d’identité
DOSSIER DU MOIS LES ABEILLES● POLLINISATIONLes plantesen ont besoin p. 2Les abeilles sontindispensablesà la reproduction denombreuses plantes.
● RUCHELes habitantsde la ruche p. 3Quel rôle jouentla reine, les ouvrièreset les faux bourdonsdans une ruche ?
● MENACESAbeillesen danger p. 4Les abeilles sauvageset domestiquesdisparaissent.Que se passe-t-il ?

2Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012
ne meurt jamais. »Il ne faut pas croire que toutes lesabeilles sauvages vivent nécessairement en pleine nature. Il y en aaussi en ville. Isabelle Coppée :« Dans un des parkings de l’Institutdes sciences naturelles (situé au cœurde Bruxelles), il y a un talus de sableoù nichent des centaines d’abeilles.On y a dénombré au moins 20 espèces différentes. »
● La dernière de la saisonParmi les abeilles sauvages, il y abeaucoup d’espèces solitaires.Certaines sont actives au débutdu printemps, d’autres plus tard.La collète du lierre ou Colletes hederae est la dernière abeille solitaire active chez nous avant l’hiver. Isabelle Coppée : « Ces abeillesnichent dans le sable. Elles sont liéesà la floraison du lierre. Les mâlescommencent leur activité fin août. Ilss’activent et attendent la sortie des femelles. Cellesci éclosent vers le15 septembre. Mâles et femelles s’accouplent. Les mâles meurent assezvite après l’accouplement. Chaque femelle aménage un nid pour y pondre.Elle récolte du pollen et du nectar delierre pour nourrir ses larves. Les femelles cessent leurs activités à la finde la floraison du lierre (vers le15 octobre) et meurent aussi. Les larves se développent dans le nid jusqu’à l’année suivante. »
pas. Elle continue à pondre. Au début, elle donne naissance à desouvrières mais à un moment donné,elle pond des œufs qui vont donnernaissance à des mâles et à des reines.Les nouvelles reines vont faire leurvol nuptial. Ce vol, fait en compagnied’un mâle de préférence d’un autrenid, permet aux reines d’être fécondées. Une fois que c’est fait, elles vontse cacher pour l’hiver et le reste de lacolonie, y compris la vieille reine,meurt. On est à la fin de l’été. Chezles bourdons, les colonies sont annuelles. Ce n’est pas le cas chez lesabeilles domestiques dont la colonie
vent. Chacune doit bâtir toute seuleune colonie. Elle commence par senourrir pour avoir de l’énergie, puiselle cherche un endroit où faire sonnid. Elle construit des loges en cire.Elle y pond ses œufs, nourrit les larves en allant récolter du nectar et dupollen.Lorsque les larves deviennent desbourdons, elle a enfin de l’aide car cesont des ouvrières (femelles incapables de se reproduire) qui naissent lespremières. À partir de ce momentlà,les ouvrières assurent la récolte dunectar et du pollen. La reine ne sortplus beaucoup mais elle ne chôme
E n Belgique, on compte plusde 370 espèces d’abeilles.La plupart sont sauvages.
Elles sont beaucoup moins connues que l’abeille domestique(élevée par l’homme pour sonmiel) car on a moins l’occasion deles rencontrer. Et pourtant, cesont des championnes de la pollinisation. Elles ont aussi des façons de vivre extraordinaires.
● Les bourdonsIsabelle Coppée raconte comment la reine de bourdon (abeillesauvage sociale) crée toute seulesa colonie au printemps. « Chezles bourdons, toute la colonie meurtavant l’hiver. Seules quelques reines(femelles capables de pondre) fécondées survivent. Elles passent l’hiverseules à l’abri. Elles n’ont pas besoinde se nourrir car durant cette période, leur corps fonctionne au ralenti. Au printemps, les reines s’acti
■ Parmi les insectes pollinisateurs,on trouve aussi les syrphes (fa-milles de mouches), les papillonsde jour, les papillons de nuit, les cé-toines (coléoptères du même ordreque les coccinelles).■ Si certains légumes ne dépen-dent pas directement de la pollini-sation pour leur production (les lé-gumes à racines comme lespommes de terre, les carottes parexemple), la pollinisation intervientquand même dans la productionde leurs semences (graines). C’esten semant des graines que l’on faitpousser les carottes.■ La pollinisation n’est efficace quequand elle est croisée, c’est-à-direque le pollen d’une fleur est déposésur une fleur d’une autre plante (dela même espèce évidemment). Unemauvaise pollinisation donne nais-sance à des moins beaux fruits et àde moins bonnes graines.■ Lesabeillesont lecorpspoilu. Cespoils jouent un rôle dans la pollini-sation car ils accrochent les grainsde pollen. L’insecte les transporteainsi de fleur en fleur. Le pollen quel’abeille colle au niveau de ses pat-tes ou pour certaines espèces sur leventre est rapporté au nid ou à laruche. Ce sont les grains qui s’accro-chent librement aux poils qui assu-rent la fécondation des plantes.
REPÈRES S ans insectes, de nombreuses plantes finiraient pardisparaître parce qu’elles
ont besoin de ces bébêtes pour sereproduire. En butinant (visitant)les fleurs pour se nourrir, les insectes transportent du pollen(élément reproducteur mâle desfleurs) d’une plante à l’autre. Letransport de pollen s’appelle lapollinisation. Le pollen, répandusur les éléments reproducteurs femelles des fleurs, féconde lesplantes qui peuvent former desgraines et des fruits et ainsi se reproduire.Beaucoup de végétaux, dontl’homme se nourrit, et de nombreuses plantes sauvages dépendent de la pollinisation pour leurreproduction. Les insectes pollinisateurs, eux, dépendent de cesplantes pour se nourrir.
● Les abeilles championnesIsabelle Coppée est coordinatriceà la Société royale belge d’Entomologie (science qui étudie les insectes) de l’Institut royal dessciences naturelles de Bruxelles.Elle nous explique toute l’importance des insectes et des abeillesen particulier pour la nature :« 80 % de la végétation sur Terre estconstituée de plantes à fleurs. Etparmi ces végétaux, 80 % sont pollinisés par des insectes, les 20 % restants étant pollinisés par d’autresagents : le vent, l’eau, d’autres animaux… Les plus efficaces parmi les
insectes pollinisateurs sont lesabeilles, parce que les adultes et leslarves (formes des abeilles quandelles viennent de sortir de leurœuf) se nourrissent d’un mélange depollen et de nectar. Chez les autres insectes pollinisateurs, ce sont uniquement les adultes qui se nourrissent denectar et de pollen. Les abeilles sociales sont particulièrement efficaces caril y a de nombreuses larves et d’adultes à nourrir dans la colonie. »
● Attirer les insectesIsabelle Coppée explique qu’ilexiste un lien très fort entre lesinsectes pollinisateurs et les plantes qui ont besoin de ces transporteurs de pollen : « Les plantes ontdéveloppé au fil du temps des façonsincroyables d’attirer les insectes pourassurer la pollinisation : leurs fleursdégagent des parfums ou sont très colorées. De plus, elles communiquent
avec leurs pollinisateurs ! Ainsi, si onregarde les fleurs du marronnier, celles qui n’ont pas encore été fécondéesont un centre de couleur jaune. C’estune couleur que les abeilles voienttrès bien. Une fois que la fleur a étévisitée par un insecte et fécondée, lecœur de la fleur vire au rouge, unecouleur que les abeilles ne voient pas.Ainsi, elles ne visitent pas 2 fois lamême fleur, ce qui serait une perte detemps pour elles. Une fois fécondée, lafleur ne doit plus produire de nectar.La fabrication de ce produit demande beaucoup d’énergie à laplante. Le nectar sert juste à maintenir un échange avec l’insecte, c’est enquelque sorte un cadeau offert par laplante pour le remercier du servicerendu. »
● CatastropheLa disparition des abeilles seraitune catastrophe pour l’alimenta
tion humaine. La plupart des cultures fruitières, horticoles (légumes, épices…) et fourragères(pour nourrir le bétail) ne peuvent produire de semences et defruits que si ces animaux transportent le pollen des parties mâles de la fleur vers les parties femelles d’une autre fleur. La FAO(Organisation des Nations uniespour l’agriculture et l’alimentation) estime (pense) que sur les100 espèces cultivées qui assurent 90 % de l’alimentation de146 pays, 71 % sont polliniséesrien que par les abeilles, essentiellement par les abeilles sauvages.Isabelle Coppée rappelle que ladisparition des abeilles serait unecatastrophe pour la nature sauvage aussi : « La végétation sauvageest à la base des écosystèmes (systèmes formés par des êtres vivantsdans leur habitat) de la planète. »
Merci les abeilles !Lesabeillessauvagesetdomestiquessontindispensablespourassurerlareproductiondenombreusesplantes.Explications.
EPA
En butinant les fleurs pour senourrir, les abeilles transportentle pollen d’une plante à l’autre.
Étonnantes abeilles sauvagesIsabelleCoppéedelaSociétéroyalebelged’Entomologiede l’Institut royaldessciencesnaturellesdeBruxellesnousraconte laviedequelquesespècesd’abeillessauvages.Fascinant !
Éditi
ons
del’A
ven
ir/H
eym
ans
Les bourdons sontdes abeilles socia-les sauvages.
Les abeilles
Osmia bicolor est une abeillesolitaire qui fait de gros effortspour abriter ses œufs. IsabelleCoppée raconte : « Ce sont desabeilles qui nichent dans descoquilles d’escargot vides. Lesmâles sortent plusieurs joursavant les femelles. Après l’ac-couplement, la femelle cherchede la nourriture (des fleurs àbutiner) et une coquille vided’escargot. Elle commence parorienter la coquille d’une cer-taine façon en la poussant.Puis, à l’intérieur, elle fait le mé-nage et fabrique une loge avecdu ciment végétal. C’est unepâte qu’elle fait avec desfeuilles qu’elle a collectées etde la salive. Elle récolte aussi dunectar et du pollen qu’elle metdans la coquille. Elle pond sonœuf dans la loge, un seul parcoquille. Elle ferme soigneuse-ment la loge et la coquille. Puis,elle protège sa ponte en retour-nant la coquille pour quel’ouverture soit contre le sol eten la cachant avec des mous-ses. Elle recommence l’opéra-tion un certain nombre de foisau cours de ses quelques se-maines de vie. L’année sui-vante, les œufs éclosent. Il y aune abeille par coquille. »
CHERCHECOQUILLE VIDE

3 Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012
■ Chez les abeilles sauvages socia-les comme les bourdons, les colo-nies sont annuelles (voir page 2, lecas du bourdon). Ce n’est pas le caschez l’abeille domestique, dont lesgroupes survivent à l’hiver. Lors-qu’une colonie d’abeilles domesti-ques est prospère (qu’elle granditbien, qu’il y a beaucoup d’œufs, delarves…), elle peut se diviser et don-ner naissance à un nouveaugroupe. C’est ce que l’on appelle l’es-saimage. Cela se passe vers mai-juin.■ La vieille reine quitte la colonieavec une partie des ouvrières pours’installer ailleurs. Avant son départ,l’ancienne reine a pondu des œufsdans des alvéoles spéciales, appe-lées cellules royales. Ces œufs, nour-ris de gelée royale, deviennent desreines. La vieille reine quitte la colo-nie juste avant la naissance desnouvelles reines. La plus forte desnouvelles reines deviendra reine dela ruche. L’anciennereine faitprospé-rer sa colonie ailleurs.■ L’apiculteur (celui qui élève desabeilles) moderne utilise des tech-niques pour éviter l’essaimage na-turel où le risque de perdre desabeilles est grand.
REPÈRES
L e dessin cidessous représente les différentes partiesd’une ruche. La partie
basse, le corps, contient des cadres en bois garnis d’alvéoles encire. Cette partie abrite le couvain (la ponte).La reine pond ses œufs dans lesalvéoles, un par alvéole. Les œufséclosent 3 jours après et donnentnaissance à des larves. Pendant 3jours, les larves sont nourries degelée royale. Si ce sont de futuresouvrières ou des mâles, elles sontnourries avec du miel et du pollen. Les larves de reine reçoiventuniquement de la gelée royale.Lorsqu’après quelques jours, leslarves sont aussi grosses queleurs alvéoles, les ouvrières ferment les cellules avec un bouchon de cire. Les larves deviennent des nymphes et se
transforment à l’abri des regards.Une fois formées, les abeilles crèvent le bouchon de cire et sortentde leurs cellules.Un œuf femelle devient uneouvrière en 21 jours, une reine en16 jours. Il faut 24 jours pourtransformer un œuf mâle en fauxbourdon.
● Le mielLa partie haute de la ruche, appelée hausse, contient aussi plusieurs cadres garnis d’alvéoles.C’est là que les abeilles stockentle miel. Deux fois par an (généralement en juin et en juillet), lesapiculteurs récoltent le miel. Enprenant ce miel, ils privent la colonie de sa réserve de nourriturepour l’hiver. À la mauvaise saison, ils alimentent les abeillesavec du sirop sucré.
Dans la ruche
L a reine est la seule femellefertile (qui est capable de sereproduire) de la ruche, la
seule à pouvoir pondre des œufs.Elle est la mère de tous les individus qui forment une colonie : lesouvrières, les faux bourdons et lesfutures reines. Elle peut pondre2 000 œufs par jour (l’équivalent deson poids). Pendant l’hiver, la pontes’arrête.Pour naître reine, un œuf femelledoit être déposé dans une celluleroyale (une alvéole en cire plusgrande que les autres). Les ouvrières savent ainsi que les larves de cesalvéoles doivent être nourries uniquement de gelée royale, une substance qu’elles produisent dans desglandes. C’est la gelée royale quipermet à un œuf femelle de setransformer en reine. Une reine senourrit de gelée royale toute sa vie(elle vit de 4 à 5 ans). Peu de tempsaprès sa naissance, la jeune reinesort de la ruche pour son vol nuptial. Elle s’accouple avec plusieursmâles (les faux bourdons) en pleinvol. Elle est fécondée pour toute savie. Elle conserve les spermatozoïdes des mâles dans une poche spéciale de son abdomen que l’on appelle spermathèque.
● Les ouvrièresLa plupart des abeilles d’une ruchesont des ouvrières. Ce sont des
abeilles femelles mais elles sont stériles (incapables de se reproduire).Ce sont de grandes travailleuses quieffectuent de nombreuses tâchespour la colonie : nettoyage des alvéoles, nourrissage des larves (formes des futures abeilles quand ellesviennent de sortir de leur œuf), récolte du nectar, du pollen. De sanaissance à sa mort, l’abeilleouvrière accomplit toutes les tâches de la ruche dans un ordre bienprécis (voir article cidessous). Ellese nourrit de miel et de pollen.La vie d’une ouvrière est exclusivement consacrée au travail pour lasurvie de sa ruche. Ces abeilles vivent beaucoup moins longtemps
que les reines. Leur espérance de vieest d’environ 40 jours. Les ouvrièresqui naissent en automne viventplus longtemps, normalement jusqu’au printemps suivant. Elles doivent veiller à ce que la ruche passebien l’hiver. Elles assurent les premiers soins aux jeunes abeilles duprintemps, puis elles meurent.
● Les faux bourdonsLes mâles des abeilles sont appelésfaux bourdons. Ils sont plus grosque les ouvrières mais moinsgrands que la reine. Ils sont incapables de se nourrir seuls : leur languene leur permet pas de recueillir lenectar des fleurs. Ils sont nourris
par les ouvrières. Ils sont sans défense (ils n’ont pas de dard). La seulechose que l’on demande aux fauxbourdons est de s’accoupler et de féconder les nouvelles reines. Aprèsl’accouplement, ils meurent rapidement.Les mâles sont présents dans la ruche au printemps et en été. Quandl’automne approche, ils sont chassés par les ouvrières. Ils meurentcar ils sont incapables de se nourrirseuls. Les faux bourdons vivent environ 6 mois.Une ruche est un petit monde trèsorganisé où chaque individu joueun rôle précis pour le bien de toutela colonie.
Les habitants de la rucheL’abeille la plus connue estélevée par l’homme dansune maison, appelée ruche.Elle vit en société.
ÉdA
–209
5913
6028 Dans une ruche, des milliers
d’abeilles travaillent. Une ruchepeut en abriter jusqu’à 80 000.
I l faut 21 jours pour qu’un œufse transforme en ouvrière.Lorsqu’elle sort de son alvéole,
à sa naissance, elle commence parse nourrir de miel et de pollen.Puis, elle se met directement auboulot. Durant les 20 premiersjours de sa vie, elle ne sort pas de laruche. Il y a suffisamment de travail à accomplir. Les trois premiersjours, elle fait le ménage à l’intérieur des alvéoles.À partir du 4e jour, elle devientnourrice et prend soin du couvain(de la ponte). Elle nourrit les larvesde miel et de pollen. Elle est aussicapable de produire de la geléeroyale grâce à deux glandes qui sesont développées. Vers le 10e jourde sa vie, ces glandes s’atrophient(deviennent toutes petites et incapables de servir). D’autres glandes,capables de produire de la cire,commencent à se développer dansson abdomen. Vers le 12e jour de savie, les glandes cirières sont prêtesà fonctionner. L’ouvrière devientbâtisseuse. Elle fabrique les nouveaux rayons de cire. C’est un travail collectif. La cire qui suinte(sort) des glandes cirières devient
solide et est pétrie en formed’écailles. Les abeilles font lachaîne pour les amener jusqu’aurayon en construction.L’ouvrière rend aussi bien d’autresservices. Elle décharge les butineuses (celles qui visitent lesfleurs) du nectar et du pollen récoltés pour les stocker dans lesrayons. Elle ventile (aère) la rucheen battant des ailes pour contrôlerla température, éviter qu’il fassetrop chaud pour les œufs, assécherle nectar…Puis, les glandes cirières s’atrophient à leur tour. L’ouvrière devient soldat et défend la ruchecontre les ennemis : abeillespilleuses de miel venues d’autres
ruches, prédateurs… C’est à l’odeurqu’elle reconnaît les abeilles quiappartiennent à sa colonie etqu’elle éjecte les intrus.
● Enfin de l’air !Dès le 20e jour de sa vie, l’abeilles’envole de la ruche. Elle devientbutineuse. C’est le métier qu’elleexercera jusqu’à sa mort. C’estaussi le plus connu. Elle récoltetout ce qui est nécessaire à la vie dela ruche : le pollen, le nectar, l’eau.Elle effectue de nombreux voyagespar jour. Une ouvrière vit 40 joursenviron. Elle peut mourir tranquille : à l’intérieur de la ruche,d’autres sont prêtes à prendre saplace.
Les 1 001 métiersd’une abeille ouvrièreDurantsavie,uneabeilledomestiqueouvrièrechangeplusieursfoisdemétier.
Les ouvrières s’activent auprès desalvéoles de cire dans la ruche.
Les abeilles
Le toit protège la ruche de la pluie, du soleil…
Cadre de bois garni d’alvéoles de cire que l’on place dans la hausse ou le corps de la ruche. Il sert d’habitation et de placard.
La hausse contient des cadres où les abeilles stockent le miel.
Le corps est une caisse remplie de cadres qui sert d’habitation aux abeilles. Il contient les réserves de pollen, les œufs et les larves.
Le trou d’envol (entrée et sortie de la ruche).
Planche d’envol qui sert au décollage et à l’atterrissage des abeilles.
Le toit protège la ruche de la pluie, du soleil…
Cadre de bois garni d’alvéoles de cire que l’on place dans la hausse ou le corps de la ruche. Il sert d’habitation et de placard.
La hausse contient des cadres où les abeilles stockent le miel.
Le corps est une caisse remplie de cadres qui sert d’habitation aux abeilles. Il contient les réserves de pollen, les œufs et les larves.
Le trou d’envol (entrée et sortie de la ruche).
Planche d’envol qui sert au décollage et à l’atterrissage des abeilles.
La ruche1
2
3
4
5
6

4Supplément au Journal des Enfants du 4 mai 2012
■ Lors d’une visite au Muséum del’Institut des sciences naturelles àBruxelles, ne manquez pas de mon-ter au 4e étage dans la partie consa-crée aux insectes. Vous pourrez y ob-server une ruche en activité.
■ www.sciencesnaturelles.be■ Des animations et des activitésautour des abeilles sont souvent or-ganisées au Sentier des Abeilles dujardin Massart à Bruxelles.
■ www.apisbruocsella.be■ Le site bruocsella propose unemine d’informations sur les abeillesdomestiques et les abeilles sauva-ges. La partie intitulée «Mallette pé-dagogique» comprend toutes sor-tes de documents très intéressantssur la vie des abeilles domestiques,les produits de la ruche…
■ www.apisbruocsella.be■ Le site de l’apiculture en Wallonieet à Bruxelles est très complet maisplutôt destiné aux enseignants.
■ www.cari.be
PLUS D’INFOS
Textes : Rita WardenierJournal des Enfants
38, route de Hannut – 5004 BougeTél. : 081/24 88 93
E-mail : [email protected] : www.lejde.be
L es causes (raisons) de ce désastre sont multiples. Les colonies d’abeilles domestiques
peuvent être détruites par des maladies, des parasites (êtres vivants quivivent au détriment d’autres)comme les varroas (des acariens quis’attaquent aux adultes mais aussiaux larves). Depuis plusieurs années, les apiculteurs constatent uneaugmentation des maladies chez lesabeilles et ils ont de plus en plus demal à les soigner. Des spécialistespensent que les méthodes agricolesactuelles pourraient rendre lesabeilles plus fragiles et favoriser lapropagation de maladies.
● Moins de nourritureToutes les abeilles, qu’elles soientdomestiques ou sauvages, souffrentde la diminution de la biodiversité(diversité des espèces) végétale et dela raréfaction (diminution) desplantes à fleurs. De nombreuses espèces de plantes à fleurs disparaissent ou deviennent plus rares àcause de la pollution, des méthodesagricoles intensives (qui visent àproduire le plus possible sur un espace réduit), de l’extension desconstructions comme les routes, lesmaisons… Du coup, les abeilles netrouvent plus autant de nourriture.Pour certaines abeilles sauvages quine butinent qu’une sorte ou deux defleurs, si ces plantes disparaissent,elles meurent faute de nourriture.Les abeilles sauvages souffrentaussi de la disparition de milieuxpropices où s’abriter, construireleur nid. Un problème que les
abeilles domestiques n’ont pas puisque l’apiculteur leur fournit un abri(la ruche).
● Les pesticidesLes pesticides (produits chimiquesqui servent à lutter contre les mauvaises herbes, les insectes qui attaquent les cultures…) utilisés dansl’agriculture, dans les jardins sontnéfastes (mauvais) pour les abeilles.Ces produits ne les tuent pas nécessairement directement mais détruisent des plantes qu’elles butinent.Certains pesticides désorientent lesabeilles à tel point qu’elles ne retrouvent plus le chemin de leur ruche. Comme ce sont les butineusesqui sortent et ramènent la nourriture, si elles ne rentrent pas, toute lacolonie souffre.La diminution des populationsd’abeilles est une catastrophe pourla nature et pour l’agriculture. Enbutinant de fleur en fleur, lesabeilles transportent le pollen etparticipent à la reproduction des végétaux.
Les abeilles menacéesDepuis plusieurs années,les spécialistes constatentque les populationsd’abeilles domestiqueset sauvages diminuent.Pourquoi ?
Repo
rter
s
Les pesticides utilisés en agricul-ture et dans les jardins mena-cent la survie des abeilles.
L e principal produit d’uneruche est le miel, fabriquéà partir du nectar des
fleurs. Les butineuses récoltentle nectar et l’emmagasinent dansleur jabot. De retour à la ruche,elles le régurgitent (recrachent)dans la bouched’une autre abeille,qui l’avale et le recrache à son tourdans la bouched’une autre. Lenectar passe à plusieurs reprisesd’abeille en abeille.Cette transmissionde jabot en jabottransforme le nectar en un liquide plus épais, lemiel. Les ouvrières stockent ce liquide à l’intérieur des alvéolesdes cadres. Même une fois déposé dans une alvéole, le nectar
est repris et régurgité par lesabeilles.Les ouvrières ventileuses battentdes ailes audessus des alvéolesde nectar pour éliminer l’eau entrop. Cela rend le liquide encoreplus épais. Une fois que le mielest à point, les ouvrières fermentles alvéoles avec une fine couchede cire. Le goût et l’aspect du mieldépendent des fleurs que lesabeilles ont butinées.Les apiculteurs récoltent aussidu pollen qui est une source devitamines, de protéines. Les
abeilles le destinent surtout àl’élevage des larves. Pour le ramener à la ruche, lesbutineuses le stockent sous forme depetites pelotesdans les corbeillessituées au niveaude leurs pattes arrière. Selon les
fleurs butinées, les pelotes depollen peuvent être jaunes,orange, mauves…Les abeilles récoltent aussi lapropolis. C’est une sorte de ré
sine (pâte) qui se trouve sur certaines parties de végétauxcomme les bourgeons de peupliers, de saules. Elles s’en servent pour boucher les fissuresdans la ruche. Elles tapissentaussi l’intérieur de la ruche depropolis pour se protéger des microbes. On récolte peu de propolis par ruche (environ 200 g par
an). Elle sert de médicament.L’apiculteur récolte aussi la geléeroyale, très riche en vitamines.On la consomme comme complément à l’alimentation. La cired’abeilles sert à produire des bougies. Elle entre aussi dans la fabrication d’encaustique (produitpour faire briller le bois) pour lesmeubles. Merci les abeilles.
Les produits de la rucheLes apiculteurs élèventdes abeilles pour récolterce qu’elles produisent.Ils ne récoltent pasque du miel.
Éditi
ons
del’A
ven
ir
Les abeilles
■ En 2010, la Région wallonne a lancé un plan pour sauvegarder lesabeilles. Il porte le nom de plan Maya. Il favorise surtout les abeilles do-mestiques. Ce plan vise à fournir plus de nourriture aux abeilles, à aiderles apiculteurs à mieux se former, à aider la recherche pour mieux com-prendre pourquoi les abeilles disparaissent…■ Pour que les abeilles aient plus de nourriture, on laisse pousser lesfleurs le long des routes et autoroutes wallonnes. Plus d’une centainede villes sont aussi devenues des « communes Maya ». Elles favorisentles abeilles en plantant des arbres fruitiers, en semant des prés fleurisoù les plantes mellifères (qui sécrètent du nectar) sont privilégiées, enemployant moins de pesticides sur leurs terrains.■ Chacun peut lancer son plan Maya à la maison en plantant plus defleurs et en utilisant moins de produits chimiques. Les abeilles sauva-ges apprécieront aussi.■ On peut aussi aider les abeilles sauvages chez soi en leur aména-geant des abris. Ellesaiment s’abriter dans untas de bûches, un fagot depetit bois, un tas de pier-res… Un petit point d’eau,une flaque de boue leurpermet de trouver de l’eaupour aménager leur nid(faire leur ciment).
AIDER LES ABEILLES
■ Pour fabriquer 1 kg de miel, ilfaut 6 000 abeilles. Elles doiventparcourir 150 000km,unedistancequi correspond à quatre fois letour de la Terre. Une abeille peut vi-siter jusqu’à 700 fleurs par heure.■ Quand les abeilles ont trouvéune source de nourriture, ellesexécutent une danse pour le direaux autres. Elles dansent en formede rond, de huit selon les rensei-gnements qu’elles veulent don-nerà lacolonie :quellequantitédenourriture il y a, à quelle distance,dans quelle direction se trouve lanourriture…■ Les abeilles ne sont pas natu-rellement agressives. Elles ne pi-quent que quand elles se sententen danger ou craignent pour leurnid. Si une abeille vous tourneautour, ne bougez pas, elle nevous fera rien.■ Les abeilles domestiques pos-sèdent un dard denté. Une fois en-tré sous la peau, il leur est impos-sible de le retirer. En essayant, lesabeilles se l’arrachent avec unepartie de l’abdomen. Elles meu-rent peu de temps après. Au mo-ment où elle perd son dard, elleémet une phéromone (une subs-tance odorante) d’alarme quialerte les autres abeilles. Si on sefait piquer à proximité d’une ru-che, il faut s’éloigner le plus vitepossible pour éviter de se faire at-taquer par d’autres abeilles.
REPÈRES