Sommaire

I. Le tabac en chiffresII. Composition de la fuméeIII. Le tabac et le sportIV. Peur de grossir

Le tabac en chiffres**source INPES

La fumée de tabac contient plus de 4000 composés sous forme de gaz ou de particules.

Cela en fait un tueur perfide et silencieux.

Il est responsable :

- de 100 millions de morts dans le monde au cours du XX ème siècle et ce nombre est évalué à 1 milliard pour le XXIe siècle si rien ne change,

- de 66 000 décès chaque année en France (tabagisme actif).

Selon une récente étude de Catherine Hill publiée dans le Quotidien du médecin de mars 2012, ce nombre serait même évalué à 73 000.

Par ailleurs, on estime à 3 000 au moins le nombre de personnes qui décèdent pour avoir respiré la fumée de tabac de fumeurs (tabagisme passif).

Un fumeur perd en moyenne plus de 8 ans de vie par rapport à un non fumeur.

Si la consommation actuelle de tabac se poursuit, on estime qu’en 2025, le tabac entraînera la mort de 160 000 français par an dont 50 000 femmes. La mortalité liée au tabagisme féminin sera plus que multipliée par 10.

Pour dire les choses autrement, un fumeur sur 2 décèdera prématurément en raison de son tabagisme.

Combien coûte le tabac en France?

Le coût social du tabac, qui correspond à l’ensemble des coûts supportés par la collectivité (dépenses de santé, campagnes de prévention, perte de revenus et de production, etc.), est estimé à 10 milliards d’euros. Parallèlement, chaque année, l’état perçoit environ 10 milliards d’euros de taxes issues de la vente du tabac (80% du prix du paquet de cigarettes)

Combien de fumeurs en France?

La France compte 15 millions de fumeurs.

La dernière enquête INPES , menée en 2010 auprès de plus de 27 000 individus, montre l’augmentation récente du tabagisme en France, alors qu’il était en baisse depuis plus de 20 ans.La prévalence tabagique est à son maximum chez les hommes de 26-34 ans (47,7%) et on constate une augmentation significative de la prévalence chez les femmes de 45-65 ans.Chez les plus jeunes également, on note une progression du tabagisme quotidien qui passe de 28,9% à 31,5% entre 2008 et 2011 (source : enquête Escapad)

Composition de la fumée

Le tabac contient plus de 4000 substances chimiques et plus de 60 substances cancérigènes.

Les effets les plus toxiques:

La Nicotine, responsable de la dépendance physique au tabac et d’effets néfastes sur le système cardio vasculaire.

Il y a dans le cerveau des cellules réceptrices qui peuvent être activées par la nicotine : cela génère des sensations de plaisir. Après une bouffée de cigarette, la nicotine passe rapidement dans le sang, se fixe sur les récepteurs et provoque ce plaisir en seulement 7 secondes. Quand le fumeur arrête de fumer, les récepteurs « réclament » la nicotine, il y a manque, malaise, souffrance qui sont soulagés par … la reprise de tabac.Au niveau cardio-vasculaire, la nicotine provoque accélération du rythme cardiaque et vasoconstriction

Le Monoxyde de Carbone participe au défaut d’oxygénation de l’organisme.

Ce gaz a la capacité de se fixer sur l’hémoglobine et la liaison (Hb CO) est très stable ; de ce fait, la capacité d’oxygénation de l’hémoglobine, et par conséquent de l’organisme, est abaissée lorsque l’on inhale ce gaz. Dans le cas d’un appareil de chauffage défectueux, l’intoxication est souvent massive et dramatique immédiatement ; dans le cas du tabagisme, l’intoxication est chronique et peut toucher plus de 10% des hématies (celles-ci véhiculent du monoxyde de carbone et ne participent pas aux échanges gazeux)

Les Irritants comme les phénols, les aldéhydes, l’acroléine, les goudrons contribuent à l’encombrement et à l’inflammation bronchique.

Ils agissent en provoquant une altération puis une destruction du système de protection muco- ciliaire qui tapisse les bronches ainsi que des moyens de défense intra alvéolaires. Peu à peu, un encombrement bronchique se constitue, des épisodes infectieux apparaissent de plus en plus fréquemment et le tissu pulmonaire (alvéoles et bronchioles) se détruit.

Les Goudrons sont cancérigènes.

Ils provoquent des modifications cellulaires qui engendrent des cancers du poumon, de la langue, de la gorge et d’autres organes. Ainsi, par exemple, du fait de leur élimination par l’urine, ils entraînent aussi des cancers de la vessie. 

Mais aussi... plus de 600 additifs:

Ces additifs sont utilisés dans la fabrication des produits du tabac avec un même et perfide objectif : augmenter la dépendance. Ainsi par exemple le cacao qui est inclus dans la composition de certaines cigarettes.

Tabac et sport:bon ménage ou couple infernal ?

Souvent, les fumeurs qui pratiquent une activité sportive se sentent rassurés quant aux risques encourus. Ils sont conscients d’apporter à leur organisme les substances toxiques de la fumée de tabac mais pensent les éliminer du fait de l’augmentation de la ventilation qui accompagne l’effort physique, ce qui aurait valeur de nettoyage.

En réalité, il n’en est rien. Au contraire, pendant l’effort physique et au cours de la phase de récupération, les fonctions respiratoire et cardiovasculaire s’adaptent : ventilation et circulation sanguine s’intensifient de façon à fournir un supplément d’oxygène au muscles et organes sollicités et d‘améliorer l’élimination des toxiques produits naturellement, tel le dioxyde de carbone (CO2).Cela majore la diffusion dans l’organisme des substances toxiques présentes dans la fumée inhalée.

- Si l’on a fumé avant l’effort, les substances toxiques présentes dans les poumons et le sang se propageront largement dans tout l’organisme

- Si l’on fume pendant la récupération, période où la respiration et le travail cardiaque sont particulièrement intenses, l’absorption des toxiques est majorée de façon brutale et importante. Les effets de la nicotine, en s’ajoutant aux phénomènes naturels liés à la récupération peuvent être à l’origine d’un accident cardiaque subit, même chez des sujets très jeunes. La cigarette dans les vestiaires est à proscrire plus encore que toute autre.

En revanche, lorsque l’on entreprend d’arrêter de fumer, la pratique d’un sport ou d’une activité physique régulière est recommandée car elle contribue à faciliter le sevrage et à améliorer la fonction respiratoire..

La peur de Grossir

La peur de grossir est souvent un frein à l’arrêt du tabac.

Informations et conseils pour que l’arrêt du tabagisme ne se traduise pas par des kilos en trop:

Comment expliquer la prise de poids à l’arrêt du tabac ?

Plusieurs mécanismes se combinent

- Les cigarettes ont un effet coupe-faim dû à une augmentation transitoire de la glycémie ; de plus, la nicotine inhibe la sécrétion d’insuline. D’où un moindre stockage des graisses.

De ce fait, les fumeurs ont souvent quelques kilos de moins et, en général, une personne qui arrête de fumer retrouve le poids qu’elle aurait eu si elle n’avait jamais fumé. En moyenne, les hommes prennent 2,8 kg et les femmes 3, 8 kg à l’arrêt du tabac. Les femmes ont plus de masse grasse, donc elles ont tendance à prendre plus de poids. Cependant, cela reste modéré.Il est important de rappeler également que 30 % des personnes ne prennent pas de poids voire maigrissent à l’arrêt du tabac.

- La prise de poids s’explique aussi par le fait que le fumeur retrouve ses sensibilités olfactives et le goût ; pour éviter de grossir, il doit en profiter pour privilégier les sensations fines plutôt que les quantités.

- Le fait de ne plus avoir la bouche « occupée » par la cigarette peut être aussi une incitation à compenser par le grignotage, ce qu’il faut bien sur éviter.

Y-a-t-il un type de fumeur ayant plus de risques de prendre du poids ?

Non, il n’y a pas de profil-type. On ne peut absolument pas savoir qui va prendre du poids. Cependant, au cours des trois premières semaines suivant l’arrêt du tabac, on voit assez vite si l’on va prendre beaucoup de poids et on peut intervenir très vite. Au-delà, il y a peu de risques pour que l’on prenne plus que la moyenne. Il faut donc se surveiller dès le début en se pesant une fois par semaine afin de repérer rapidement une tendance à la prise de poids et réagir tout de suite. Entreprendre automatiquement un régime au début d’un sevrage n’est pas une bonne idée car cela ajoute du stress. Il faut surtout préparer son arrêt en évaluant les points sur lesquels on pourra agir, par exemple pour ajuster ses dépenses d’énergie et son apport calorique.Si l’on a des raisons de craindre cette prise de poids (parce qu’on a eu une première expérience, parce qu’on a tendance à grossir facilement,…) il peut être utile, avant d’arrêter, de rencontrer un professionnel (médecin traitant, diététicienne, pharmacien,…) qui explique ce qu’est l’équilibre nutritionnel et aide à établir un bilan et un programme personnalisés.

Est-ce que les fumeurs qui se font accompagner par un professionnel (tabacologue par exemple) pour arrêter ont moins de risques de grossir ?

Généralement, oui car l’accompagnement de l’arrêt par un professionnel comporte une étude du profil du fumeur, ce qui permet d’apporter des conseils personnalisés et de bien prescrire et doser les éventuelles aides médicamenteuses. Ainsi, une personne pour qui les substituts nicotiniques sont bien dosés connaîtra souvent une prise de poids minime. En général, les tabacologues sont très vigilants sur le problème de la prise de poids car ils savent que ce peut être un facteur de découragement dans la démarche de sevrage. Les spécialistes de la nutrition peuvent soutenir également.

Peut-on parler de prise de poids acceptable ?

La question de l’acceptabilité est très personnelle.2, 8 kg chez les hommes et 3,8 kg chez les femmes sont considérés comme acceptables par les spécialistes. Et, en réalité, seuls 10% des hommes prennent plus de 10 kilos à l’arrêt du tabac et 13 % des femmes plus de 13 kilos. Mais ces chiffres sont des moyennes et si l’on considère qu’une prise de poids de 5 Kg correspond à changer d’une taille de vêtements cela peut être inacceptable pour certaines personnes.

Comment ne pas prendre de poids ?

Tout d’abord, faire à l’avance un bilan personnel de ses risques de prise de poids et des moyens d’y remédier, seul ou avec l’aide d’un professionnel.Pour être naturellement mince il faut que l’apport calorique soit normal et la dépense physique normale également.

A l’arrêt du tabac, il faut :

-être vigilant sur l’alimentation mais sans pour autant s’imposer un régime draconien, éviter tout grignotage, boire de l’eau lorsqu’une « fringale » ou une envie de grignoter survient. On estime que fumer brûle 200 calories en plus chaque jour ce qui représente moins d’une demi plaque de chocolat !

-augmenter son activité physique, on peut brûler 200 calories par jour sans fumer mais en augmentant son activité physique quotidienne (préférer la marche à la voiture, l’escalier à l’ascenseur,…)

-éviter la sédentarité qui, outre qu’elle n’engendre pas de dépenses caloriques, contribue souvent à favoriser le grignotage ou l’envie de fumer.

-prendre des substituts nicotiniques quand on en a besoin.

Si l’on a pris des kilos superflus, on peut envisager de les perdre une fois que le sevrage est stabilisé, mais pas avant.

Pas forcément car chaque tentative de sevrage est une étape dans la compréhension de son tabagisme et apporte des facteurs favorisant l’étape suivante. Cette situation justifie d’être vigilant sur la prise de poids mais ne doit pas susciter d’appréhension.

Un fumeur qui a pris du poids à l’arrêt et a recommencé à fumer aura-t-il plus de risques de prendre du poids lors d’une nouvelle tentative d’arrêt ?

A l’inverse, est-ce que fumer peut aider à perdre du poids ?

Non, si certains fumeurs sont un peu en sous-poids cela correspond à une adaptation de l’organisme au début du tabagisme mais la cigarette ne fait pas maigrir et fumer n’empêchera pas de prendre du poids si on a un mauvais comportement alimentaire.