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8 4 3.1 Polytraumatisme 3.1.1 A breviated Injury Scale (AIS-98) L'AIS a été initialement développée pour l'évaluation des lésions produites au moment de l'impact. L'évolution de la traumatologie et des études épidémiologiques des blessures dans les années 1980 ont développé le besoin d'un élargissement de l'AIS pour faciliter le codage des lésions par pénétration. De nouvelles descriptions de blessures rédigées dans un langage compatible avec la clinique ont été introduites dans la révision de 1985. Ces compléments concernent principalement le système vasculaire et les lésions tégu- mentaires. L'AIS 1985 comporte un registre plus large de lésions décrites et évaluées en sévérité particulièrement pour le thorax et l'abdomen, afin d'obtenir un codage plus pré- cis qu'auparavant (15). La révision 1990 a aussi représenté une actualisation majeure du système de codage. Des améliorations spécifiques sont présentées plus loin. 3.1.1.1 L es objectifs et les principes de l’AIS L'AIS a été développée pour fournir aux chercheurs une méthode numérique simple pour hiérarchiser et comparer les blessures par degré de sévérité ainsi que pour stan- dardiser la terminologie décrivant les lésions. Depuis 1971, le besoin d'une plus grande sophistication de ces objectifs a conduit à différentes révisions de l'AIS. Par ces révisions, le champ des lésions recensées a été élargi non seulement pour inclure une liste plus étendue des lésions décrites, mais surtout pour inclure des blessures qui ne font pas partie de la traumatologie routière. L'augmentation de la sophistication des lésions décrites a permis que l'échelle AIS soit utilisée dans un plus grand nombre de recueils de données qu'auparavant. Alors que les premières versions de l'AIS conve- naient surtout pour les grandes banques de données sur les accidents entre véhicules, les dernières révisions sont plus appropriées pour les médecins chercheurs impliqués au niveau clinique. Par son adéquation aux besoins, l'AIS est mondialement utilisée et facilite les comparaisons dans le domaine des recherches sur les blessures. En dépit des changements intervenus au cours des différentes révisions, l'AIS a tenté de rester fidèle aux principes de base à l'origine de sa création. Ces principes ont montré l’utilité comme les limites de l’utilisation de l'AIS. Premièrement, l'échelle AIS se fonde sur la lésion anatomique et, en ce sens, elle dif- fère d'autres systèmes qui sont liés à des paramètres physiologiques. La conséquence de ce principe est qu'il y a une seule valeur AIS pour chaque lésion d’une victime, tan- dis que dans les échelles qui dépendent de paramètres physiologiques, de nombreux scores sont possibles chez la même personne au cours du temps.

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3 . 1 P o l y t r a u m a t i s m e

3 . 1 . 1 A b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e ( A I S - 9 8 )

L'AIS a été initialement développée pour l'évaluation des lésions produites au moment

de l'impact. L'évolution de la traumatologie et des études épidémiologiques des blessures

dans les années 1980 ont développé le besoin d'un élargissement de l'AIS pour faciliter

le codage des lésions par pénétration. De nouvelles descriptions de blessures rédigées

dans un langage compatible avec la clinique ont été introduites dans la révision de 1985.

Ces compléments concernent principalement le système vasculaire et les lésions tégu-

mentaires. L'AIS 1985 comporte un registre plus large de lésions décrites et évaluées en

sévérité particulièrement pour le thorax et l'abdomen, afin d'obtenir un codage plus pré-

cis qu'auparavant (15). La révision 1990 a aussi représenté une actualisation majeure du

système de codage. Des améliorations spécifiques sont présentées plus loin.

3 . 1 . 1 . 1 L e s o b j e c t i f s e t l e s p r i n c i p e s d e l ’ A I S

L'AIS a été développée pour fournir aux chercheurs une méthode numérique simple

pour hiérarchiser et comparer les blessures par degré de sévérité ainsi que pour stan-

dardiser la terminologie décrivant les lésions. Depuis 1971, le besoin d'une plus

grande sophistication de ces objectifs a conduit à différentes révisions de l'AIS. Par ces

révisions, le champ des lésions recensées a été élargi non seulement pour inclure une

liste plus étendue des lésions décrites, mais surtout pour inclure des blessures qui ne

font pas partie de la traumatologie routière. L'augmentation de la sophistication des

lésions décrites a permis que l'échelle AIS soit utilisée dans un plus grand nombre de

recueils de données qu'auparavant. Alors que les premières versions de l'AIS conve-

naient surtout pour les grandes banques de données sur les accidents entre véhicules,

les dernières révisions sont plus appropriées pour les médecins chercheurs impliqués

au niveau clinique. Par son adéquation aux besoins, l'AIS est mondialement utilisée et

facilite les comparaisons dans le domaine des recherches sur les blessures. En dépit des

changements intervenus au cours des différentes révisions, l'AIS a tenté de rester fidèle

aux principes de base à l'origine de sa création. Ces principes ont montré l’utilité

comme les limites de l’utilisation de l'AIS.

Premièrement, l'échelle AIS se fonde sur la lésion anatomique et, en ce sens, elle dif-

fère d'autres systèmes qui sont liés à des paramètres physiologiques. La conséquence

de ce principe est qu'il y a une seule valeur AIS pour chaque lésion d’une victime, tan-

dis que dans les échelles qui dépendent de paramètres physiologiques, de nombreux

scores sont possibles chez la même personne au cours du temps.

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Deuxièmement, les valeurs d'AIS quantifient les blessures et non les conséquences de

celles-ci. Grâce à ce principe l'AIS peut être utilisée comme une évaluation intrinsèque

de la gravité de la lésion et non comme une mesure des incapacités qui peuvent en

résulter. Au fur et à mesure des progrès de l'échelle AIS, on a dû inclure certaines

conséquences immédiates de diverses lésions, comme un indicateur descriptif complé-

mentaire de façon à mieux spécifier la gravité de certaines blessures. Les exemples

concernent le cerveau (perte de connaissance), les vaisseaux sanguins ou les organes

pleins (quantification de la perte de sang), le thorax (pneumothorax).

Troisièmement, l'AIS n'est pas simplement un classement fondé sur le risque vital lié à

chaque lésion. Si c'était le cas, ceci ne permettrait pas de prendre en compte les bles-

sures mineures et modérées dans la mesure où elles ne posent que peu ou pas de

problème de survie. Bien que des analyses empiriques montrent que l'AIS est bien cor-

rélée avec le risque de décès dans le cas des lésions graves et potentiellement mortelles

(AIS ≥ 3), d'autres facteurs sont également pris en compte dans la gravité de l'AIS. On

y inclut, outre le risque vital, la certitude du diagnostic, la rapidité, la durée, la com-

plexité et l'efficacité attendues de la récupération avec ou sans thérapie existante.

Ces facteurs sont difficilement quantifiables mais doivent être pris en compte car la

sévérité d'une blessure évolue en fonction des progrès de la médecine. On peut donc

affirmer que l'échelle AIS continuera à être révisée en accord avec ces principes de base.

3 . 1 . 1 . 2 L a c o t a t i o n d e s l é s i o n s m u l t i p l e s

L'échelle AIS résulte d'un consensus fondé sur un repère anatomique qui classe une

blessure au sein d'un territoire corporel selon une échelle de sévérité à 6 chiffres

variant de 1 (blessure mineure) à 6 (au-delà de toute ressource thérapeutique). L'AIS ne

comprend pas d’évaluation des effets conjugués des associations lésionnelles chez les

victimes.

L'AIS Maximum (MAIS) est l'AIS la plus élevée recensée chez un blessé ayant subi des

lésions multiples. Elle est utilisée par les chercheurs pour définir le niveau global de

sévérité des lésions. Son intérêt demeure important dans la recherche sur l'évolution

des blessures accidentelles en fonction de la conception des véhicules. Cependant,

dans les recherches en traumatologie, le MAIS a été jugé insuffisant en raison de sa

relation non linéaire avec le risque de décès. De plus, les taux de mortalité varient

significativement au sein de chaque valeur d'AIS pour chaque lésion principale en

fonction de l'AIS de la seconde blessure la plus sévère.

L'Injury Severity Score (ISS) publié en 1974 par Baker fournit une bien meilleure cor-

rélation entre la gravité globale des blessures et la probabilité de survie (16-17). L'ISS

est la somme des carrés des AIS les plus élevés observés sur trois territoires corporels

(voir plus loin ses modalités de calcul).

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3 . 1 . 1 . 3 L e s a m é l i o r a t i o n s d e l ’ A I S 9 0

Les améliorations de l'AIS 90 sont le résultat de deux décennies de recherches et d'ap-

plications cliniques de la classification. Ces améliorations sont présentées brièvement

ci-dessous.

3 . 1 . 1 . 3 . 1 D i r e c t i v e s d e c o d a g e

Le recueil de données sur les traumatismes peut être entravé par des problèmes liés à la

classification, à l'information disponible pour les codeurs ou aux codeurs eux-mêmes.

La standardisation de la terminologie des blessures et le passage des 75 blessures

décrites à l'origine en 1971 à plus de 1300 pour tenir compte des traumatismes fer-

més ou par pénétration ont réduit les insuffisances des premières échelles. De plus,

l'AAAM a mis en place des séminaires d'entraînement pour les responsables chargés

d’obtenir et d’interpréter les données sur les blessures.

Les problèmes dus à une information inadéquate sur les blessures sont plus difficiles à

résoudre que ceux liés aux échelles et aux codeurs. Par exemple, un rapport d'autopsie

faisant état "de multiples traumatismes fermés ayant provoqué la mort" ne fournit

aucune information spécifique sur les blessures et est inutilisable pour le codage. Sans

être aussi inexploitables, les dossiers hospitaliers eux-mêmes peuvent manquer de pré-

cision ou fournir des informations contradictoires d'un document à l'autre.

L'AIS 90 inclut des règles spécifiques dans la classification elle-même afin de résoudre

certains dilemmes de codage comme lorsqu'il y a un choix entre des descriptions ou

des régions corporelles utilisables pour coder une lésion, ou encore lorsque des diag-

nostics cliniques peuvent être utilisés. Les synonymes et les descriptions fournis sont

largement utilisés pour permettre au codeur de relier la lésion décrite dans le dossier

hospitalier avec la classification AIS. Ces règles de codage communes, associées à un

entraînement au codage, doivent améliorer la fiabilité d'un codeur ou des données pro-

venant de codeurs différents.

3 . 1 . 1 . 3 . 2 L e s l é s i o n s p a r p é n é t r a t i o n

L'AIS 85 a introduit certaines descriptions permettant le codage des blessures par

pénétration, telles que les blessures par armes à feu et les blessures par armes blanches.

De plus, la terminologie clinique utilisée habituellement pour la description des lésions

par pénétration avec atteinte du système vasculaire ou des organes thoraciques et

abdominaux a été prise en compte. L'expérience acquise depuis 1985 concernant

l'usage de ces descripteurs lésionnels a suggéré des améliorations en particulier dans la

terminologie. Dans l'AIS 90, les descriptions des lésions par pénétration peuvent être

appliquées à tous les territoires corporels. Les codifications AIS pour les lésions vascu-

laires reflètent les résultats empiriques des recherches effectuées depuis plusieurs

années, notamment celles de la "Major Trauma Outcome Study" (MTOS) (19).

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3 . 1 . 1 . 3 . 3 L e s l é s i o n s p é d i a t r i q u e s

L'âge peut être une variable importante de la gravité des lésions. Il est bien connu que

pour une même gravité de blessures, le pronostic sera plus défavorable pour une per-

sonne âgée que pour une personne jeune et bien portante. Le risque peut

également être aggravé pour de très jeunes enfants. Il y a plusieurs années, Baker a

présidé un groupe de spécialistes de la chirurgie pédiatrique afin de réviser les descrip-

tions lésionnelles et leur gravité d'après l'AIS 85 pour déterminer ce qui ne pouvait

s'appliquer aux enfants. Sur plus de 1300 diagnostics, ces experts ont conclu que seu-

lement 15 d'entre eux ne fournissaient pas une évaluation adéquate de la sévérité des

blessures observées chez les enfants les plus jeunes. Ces exceptions concernaient la

taille des hématomes cérébraux, les pertes de sang lors de graves plaies ou le volume

des hémorragies internes abdominales ou intra-thoraciques. En accord avec ces résul-

tats, le Committee on Injury Scaling a proposé des modifications et a trouvé que

certains changements s'appliquaient à toutes les classes d'âges. Ces révisions ont été

intégrées à l'AIS 90.

3 . 1 . 1 . 3 . 4 L a l i s t e é l a r g i e d e s b l e s s u r e s

L'AIS ne mesure pas les séquelles ni l'invalidité. Une autre échelle complétant l'AIS et four-

nissant un lien entre la gravité des blessures et les coûts pour la société est fondamentale.

Plusieurs échelles de ce type ont été proposées ou sont en cours d'élaboration (20-22).

Un cadre pour établir une échelle des séquelles a été récemment proposé par States

(23) et ses travaux ont été repris par l'AAAM Committee on Injury Scaling. Les cri-

tères pour établir cette échelle sont en cours d'examen. Afin d'anticiper cette nouvelle

échelle, la liste des blessures dans la classification AIS a été étendue pour s'accorder

avec ce code complémentaire traitant des séquelles. Même lorsque le score AIS est le

même pour un certain nombre de lésions différentes d'un même organe, il est possible

que les séquelles de ces blessures soient très différentes ; ceci justifie le besoin de diag-

nostics lésionnels précis.

3 . 1 . 1 . 4 L ’ i d e n t i f i a n t n u m é r i q u e d e s l é s i o n s

Dans l'AIS 90, chaque lésion décrite est affectée d'un code numérique à 6 caractères

en complément de la valeur AIS de la gravité de la lésion. Comme on peut le voir

schématisé ci-après :

le premier caractère identifie la région corporelle [ R ] ,

le second caractérise le type de structure anatomique [ T ] ,

les troisième et quatrième caractères identifient [ S ] :

la structure anatomique spécifique ou, dans le cas de lésions externes, la nature par-

ticulière de la blessure,

les cinquième et sixième identifient le niveau d'atteinte lésionnelle au sein d'une

même région corporelle et d’une même structure anatomique [ N ] ;

enfin, le dernier caractère, en gras, donne le score AIS proprement dit.

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Les numérotations conventionnelles, utilisées dans la plupart des cas pour décrire les

lésions, sont les suivantes :

1 . T E R R I T O I R E C O R P O R E L1 Tête2 Face3 Cou4 Thorax5 Abdomen6 Colonne vertébrale7 Membres supérieurs8 Membres inférieurs9 Indéterminé

2 . T Y P E D E S T R U C T U R E A N A T O M I Q U E1 Dans son ensemble2 Vaisseaux3 Nerfs4 Organes (y compris les muscles et ligaments)5 Squelette (y compris les articulations)6 Tête - Durée de perte de connaissance (DPC)

3 . S T R U C T U R E A N A T O M I Q U E S P É C I F I Q U E o u T Y P E D E L É S I O NEnsemble du corps

0 2 Dermabrasion0 4 Contusion0 6 Plaie0 8 Arrachement1 0 Amputation2 0 Brûlure3 0 Ecrasement4 0 Dégantage5 0 Blessure sans autre précision6 0 Blessure pénétrante9 0 Traumatisme de source non mécanique

8 8

R T S N A I S . I S S

TER

RIT

OIR

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OR

PO

REL

STR

UC

TU

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UC

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LE

AIS

ISS

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Tête - Durée de perte de connaissance (DPC)0 2 Durée de la PC0 40 6 Degré de conscience0 81 0 Commotion

Colonne vertébrale0 2 Colonne cervicale0 4 Colonne dorsale0 6 Colonne lombaire

Vaisseaux, nerfs, organes, os, articulationsSont codés par deux caractères :02 et suivants

4 . N I V E A ULes lésions spécifiques sont décrites par deux caractères consécutifs 02 et suivants. Dans la mesure dupossible, au sein de la structure du code AIS, le 00 est appliqué lorsqu'une blessure est indiquée"Sans Autre Précision" (SAP) sur la gravité ou lorsqu'une seule blessure figure à la classification pourcette structure anatomique. Le code 99 est appliqué pour une blessure "sans autre précision" sur sanature ou sur sa gravité.

5 3 . 1 . 1 . 9 L e s b l e s s u r e s e x t e r n e s

Avant l'AIS 90, les lésions de la peau étaient recensées dans la région LÉSIONS

EXTERNES quelle que soit leur localisation sur le corps. Cette façon de faire a créé

des difficultés aux chercheurs concernés par l'évaluation des évolutions de la concep-

tion des véhicules ou par les mesures prises par les pouvoirs publics ; à titre d'exemple,

l'efficacité des règlements imposant le port de la ceinture de sécurité en matière de

réduction du risque de lésions faciales. Les blessures de la face codées AIS < 2 ne pou-

vaient pas être localisées parmi l'ensemble des blessures des différents territoires

corporels recensés dans la région LÉSIONS EXTERNES.

Dans l'AIS 90, les lésions externes ont été ventilées par région corporelle, de façon à

permettre une localisation plus aisée. Le code numérique unique devrait faciliter l'iden-

tification de ces lésions spécifiques. Une des difficultés nées de cette nouvelle méthode

réside dans son influence potentielle sur l'Injury Severity Score qui utilise la région

LÉSIONS EXTERNES comme un des six territoires corporels pris en compte. Des

règles spécifiques ont été formulées sur la manière de calculer l'ISS en présence de

lésions externes afin de ne pas compromettre la fiabilité de l'évaluation globale de la

gravité des lésions (voir plus loin).

3 . 1 . 1 . 6 L e s l é s i o n s c é r é b r a l e s

L’analyse de grandes bases de données comme celle du MTOS aboutissent aux mêmes

conclusions que le Committee on Injury Scaling, à savoir que les lésions cérébrales

graves (AIS ≥ 3) sont sous-évaluées par rapport aux blessures sur d'autres territoires

corporels (24).

Pour corriger cette inadaptation, la section "Cerveau" de l'AIS 90 a été substantielle-

ment étendue afin d'inclure les contusions cérébrales dans une fourchette allant de 3 à

5 en tenant compte de la taille, de la localisation et de la multiplicité des lésions. Le

volume, la taille et la localisation des hématomes cérébraux et du cervelet ont été éga-

8 9

}

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9 0

lement revus afin de mieux refléter la gravité relative de ces blessures dans les acci-

dents réels. La terminologie décrivant ces lésions est plus acceptable au plan clinique.

Les sections des vaisseaux intracrâniens et des nerfs crâniens sont deux ajouts majeurs.

3 . 1 . 1 . 7 L e s m o d i f i c a t i o n s d e t e r m i n o l o g i e

Les lésions vasculaires ont été clarifiées à la fois au plan des termes et de l'évaluation

de la gravité dans les régions COU, THORAX et ABDOMEN. Des modifications rela-

tives aux lésions internes abdominales rendent l'AIS plus compatible avec les

classifications lésionnelles habituellement utilisées dans les diagnostics cliniques et en

recherche traumatologique. Ces améliorations seront particulièrement utiles pour la

codification des lésions par pénétration. Des remaniements ont également été apportés

en ce qui concerne les lésions par pénétration qui n'intéressent pas les structures anato-

miques profondes, et pour les plaies superficielles.

3 . 1 . 1 . 8 C o n c l u s i o n

L'AIS a été à l'origine développée pour les accidentologistes afin de standardiser les

données relatives à la fréquence et à la gravité des blessures des victimes d'accidents de

la route. Son usage a été étendu aux recherches épidémiologiques, aux études des ser-

vices de traumatologie pour prédire la probabilité de survie, à l'évaluation du devenir

des patients et aux analyses sur les systèmes de santé. Cette échelle est aussi utilisée

dans l'analyse du coût global des blessures pour la collectivité.

L'AIS est la base de l'Injury Severity Score et devrait demeurer le fondement de

futures méthodes d'évaluation de la sévérité globale des blessures. L'AIS est universel-

lement reconnue. Dès lors, son application précise et cohérente est fondamentale pour

appréhender globalement les bases de données lésionnelles.

R é f é r e n c e s :

1 . R a t i n g t h e s e v e r i t y o f t i s s u e d a m a g e : I . T h e A b b r e v i a t e d

I n j u r y S c a l e .

J A M A 1 9 7 1 , 2 1 5 : 2 7 7 - 2 8 0 .

2 . D e H a v e n H .

T h e s i t e , f r e q u e n c y a n d d a n g e r o u s n e s s o f i n j u r y s u s t a i n e d b y

8 0 0 s u r v i v o r s o f l i g h t p l a n e a c c i d e n t s .

C r a s h I n j u r y R e s e a r c h , D e p a r t m e n t o f P u b l i c H e a l t h a n d

P r e v e n t i v e M e d i c i n e , C o r n e l l U n i v e r s i t y M e d i c a l C o l l e g e , N e w

Y o r k , J u l y 1 9 5 2 .

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9 1

3 . R y a n G . A . , G a r r e t t J . W .

À Q u a n t i t a t i v e S c a l e o f I m p a c t I n j u r y , p u b l i c a t i o n C A L N o . V T

1 8 2 3 - R 3 4 , C o r n e l l A e r o n a u t i c a l L a b o r a t o r y , I n c . B u f f a l o , N e w

Y o r k , O c t o b e r 1 9 6 8 .

4 . M a c K a y G . M .

R o a d A c c i d e n t R e s e a r c h P r o j e c t R e p o r t N ° 4 , H u m a n E n g i n e e r i n g

S e c t i o n , D e p a r t m e n t o f t r a n s p o r t a t i o n a n d E n v i r o n m e n t a l

P l a n n i n g , U n i v e r s i t y o f B i r m i n g h a m , E n g l a n d , D e c e m b e r 1 9 6 6 .

5 . W i l l i a m s R . E . S c h a m a d a n J . L .

T h e " S i m b o l " R a t i n g a n d E v a l u a t i o n S y s t e m ,

A r i z o n a M e d i c i n e 1 9 6 9 , 2 6 : 8 8 6 - 8 8 7 .

6 . C a m p b e l l E . O .

C o l l i s i o n T i s s u e D a m a g e R e c o r d , T r a f f i c I n j u r y R e s e a r c h

F o u n d a t i o n , O t t a w a , C a n a d a , 1 9 6 6 .

7 . S t a t e s J . D .

S c a l e d e v e l o p e d b y R e s e a r c h A c c i d e n t I n v e s t i g a t i o n T e a m ,

U n i v e r s i t y o f R o c h e s t e r S c h o o l o f M e d i c i n e , N e w Y o r k , 1 9 6 9 .

8 . N a h u m A . , S i e g e l A . W . H i g h t P . V .

I n j u r i e s t o r e a r s e a t o c c u p a n t s i n a u t o m o b i l e c o l l i s i o n s .

P r o c e e d i n g s , 1 1 t h S t a p p C a r C r a s h C o n f e r e n c e , N e w Y o r k

( S o c i e t y o f A u t o m o t i v e E n g i n e e r s , W a r r e n d a l e , P A , 1 9 6 7 ) .

9 . H u e l k e D . F .

U n i v e r s i t y o f M i c h i g a n M u l t i d i s c i p l i n a r y A c c i d e n t

I n v e s t i g a t i o n t e a m , A n n A r b o r , M I , 1 9 6 8 .

1 0 . S t a t e s J . D .

T h e A b b r e v i a t e d a n d t h e C o m p r e h e n s i v e R e s e a r c h I n j u r y S c a l e s .

S T A P P P r o c e e d i n g s , 1 3 : 2 8 2 - 2 9 4 , ( S A E 6 9 0 8 1 0 ) 1 9 6 9 .

1 1 . S t a t e s J . D . , H u e l k e D . F . , H a m e s L . N .

1 9 7 4 A M A - S A E - A A A M r e v i s i o n o f t h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e

( A I S ) .

A A A M P r o c e e d i n g s 1 8 : 4 7 9 - 5 0 5 .

1 2 . J o i n t C o m m i t t e e o n I n j u r y S c a l i n g o f S A E - A A A M - A M A . T h e

A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e ( 1 9 7 5 r e v i s i o n ) .

A A A M P r o c e e d i n g s 1 9 : 4 3 8 - 4 6 6 .

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9 2

1 3 . T h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e ( A I S ) .

1 9 7 6 r e v i s i o n , i n c l u d i n g D i c t i o n a r y , A m e r i c a n

A s s o c i a t i o n f o r A u t o m o t i v e M e d i c i n e ( n o w A s s o c i a t i o n f o r t h e

A d v a n c e m e n t o f A u t o m o t i v e M e d i c i n e ) , D e s P l a i n e s , I L .

1 4 . T h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e .

1 9 8 0 R e v i s i o n , A m e r i c a n A s s o c i a t i o n f o r A u t o m o t i v e M e d i c i n e

( n o w A s s o c i a t i o n f o r t h e A d v a n c e m e n t o f A u t o m o t i v e

M e d i c i n e ) , D e s P l a i n e s , I L .

1 5 . T h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e .

1 9 8 5 R e v i s i o n , A m e r i c a n A s s o c i a t i o n f o r A u t o m o t i v e M e d i c i n e

( n o w A s s o c i a t i o n f o r t h e A d v a n c e m e n t o f A u t o m o t i v e

M e d i c i n e ) , D e s P l a i n e s , I L .

1 6 . B a k e r S . P . , O ' N e i l l B . , H a d d o n W . , L o n g W . B .

T h e I n j u r y S e v e r i t y S c o r e : a m e t h o d f o r d e s c r i b i n g p a t i e n t s

w i t h m u l t i p l e i n j u r i e s a n d e v a l u a t i n g e m e r g e n c y c a r e .

J . T r a u m a . 1 9 7 4 , 1 4 : 1 8 7 - 1 9 6 .

1 7 . B u l l J . P .

T h e I n j u r y S e v e r i t y S c o r e o f r o a d t r a f f i c c a s u a l t i e s i n r e l a t i o n

t o m o r t a l i t y , t i m e o f d e a t h , h o s p i t a l t r e a t m e n t t i m e a n d d i s a -

b i l i t y .

A c c i d . A n a l P r e v . 1 9 7 5 , 7 : 2 4 9 - 2 5 5 .

1 8 . M a c K e n z i e E . J . , S t e i n w a c h s D . M . , S h a n k a r B . S .

C l a s s i f y i n g s e v e r i t y o f t r a u m a b a s e d o n h o s p i t a l d i s c h a r g e

d i a g n o s e s : V a l i d a t i o n o f a n I C D - 9 C M t o A I S - 8 5 c o n v e r s i o n t a b l e .

M e d i c a l C a r e 1 9 8 9 , 2 7 : 4 1 2 - 4 2 2 .

1 9 . C h a m p i o n H . R . , C o p e s W . S . , S a c c o W . J .

M a j o r T r a u m a O u t c o m e S t u d y : E s t a b l i s h i n g n a t i o n a l n o r m s f o r

t r a u m a c a r e .

J . T r a u m a . 1 9 9 0 , 3 0 : 1 3 5 6 - 1 3 6 5 .

2 0 . H i r s c h A . E . , E p p i n g e r R . H .

I m p a i r m e n t S c a l i n g f r o m t h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e .

A A A M P r o c e e d i n g s 1 9 8 4 , 2 8 : 2 0 9 - 2 2 4 .

2 1 . G u s t a f s s o n H . , N y g r e n A . , T i n g v a l l C .

P e r m a n e n t m e d i c a l i m p a i r m e n t a m o n g r o a d t r a f f i c v i c t i m s a n d

r i s k o f s e r i o u s c o n s é q u e n c e s .

R S C , S A E I n t e r n a t i o n a l C o n g r e s s a n d E x p o s i t i o n , 1 9 8 6 .

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9 3

2 2 . T h e D e v e l o p m e n t o f a n I m p a i r m e n t I n d e x f o r T r a u m a t i c

I n j u r i e s , i n p r o g r e s s a t J o h n s H o p k i n s U n i v e r s i t y , B a l t i m o r e , M D .

2 3 . S t a t e s J . D . V i a n o D . C .

I n j u r y i m p a i r m e n t a n d d i s a b i l i t y s c a l e s t o a s s e s s t h e p e r m a -

n e n t c o n s e q u e n c e s o f t r a u m a .

A c c . A n a l P r e v . 1 9 9 0 , 2 2 : 1 5 1 - 1 6 0 .

2 4 . G e n n a r e l l i T . A . , C h a m p i o n H . R . , S a c c o W . J . , C o p e s W . S .

A l v e s W . M .

M o r t a l i t y o f p a t i e n t s w i t h h e a d i n j u r y a n d e x t r a c r a n i a l i n j u r y

t r e a t e d i n t r a u m a c e n t e r s .

J . T r a u m a . 1 9 8 9 , 2 9 : 1 1 9 3 - 1 2 0 2 .

3 . 1 . 2 U t i l i s a t i o n d e l a c l a s s i f i c a t i o n ( A I S - 9 8 )

3 . 1 . 2 . 1 S t r u c t u r e

La classification AIS est divisée par commodité en neuf régions selon l'ordre suivant :

TÊTE (crâne et cerveau), FACE (y compris oreille et œil), COU, THORAX,

ABDOMEN ET CONTENU PELVIEN, COLONNE VERTÉBRALE, MEMBRE

SUPÉRIEUR, MEMBRE INFÉRIEUR, et LÉSIONS EXTERNES. Ces régions sont

différentes des six régions corporelles utilisées dans le calcul de l'ISS expliqué plus

loin. Ces différences doivent être soigneusement prises en compte de façon à éviter

des erreurs lors de l'attribution des lésions à la région corporelle adéquate pour le cal-

cul de l'ISS.

Dans chaque région, à l'exception de COLONNE VERTÉBRALE, et de LÉSIONS

EXTERNES, les lésions sont, à l’intérieur de chacun des types de structure anatomique

(zone entière, vaisseaux, nerfs, organes internes, squelette) classées selon l’ordre alpha-

bétique anglais des structures anatomiques spécifiques. Les régions MEMBRE

SUPÉRIEUR et MEMBRE INFÉRIEUR possèdent en plus, des regroupements

concernant les muscles, tendons et ligaments. Dans la plupart des cas le degré de sévé-

rité est croissant pour chaque regroupement anatomique.

Dans l'index anatomique, qui suit la classification, on trouve la liste de toutes les

blessures décrites dans l'AIS 90 par ordre alphabétique, ainsi que la région corporelle

dans laquelle elles ont été classées.

Chaque blessure s'est vue attribuer un code de sept chiffres (voir plus haut) le chiffre à

droite du point étant la valeur de l'AIS qui correspond à l'échelle de sévérité ci-après.

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S C O R E A I S G R AV I T É1 Mineure2 Modérée3 Sérieuse4 Sévère5 Critique6 Maximale

3 . 1 . 2 . 2 R è g l e s d e c o d a g e

Deux types d'instructions pour le codeur sont inclus dans l’ensemble de la classifica-

tion. Le premier type, entre parenthèses, donne des synonymes ou plus d'information

descriptive concernant le diagnostic lésionnel spécifique. Ceci devrait aider le codeur à

rapprocher les informations lésionnelles dont il dispose avec le code AIS approprié. Le

second type d'instruction apparaît en gras encadré et guide le codeur dans l'utilisation

appropriée des codes spécifiques.

En complément à ces instructions, les règles de codage ci-dessous s'appliquent à plu-

sieurs régions corporelles. Ces règles doivent être connues et appliquées sans exception

pour assurer un codage uniforme.

1. En cas de doute sur la sévérité d'une lésion, d’après l’ensemble des documents dis-

ponibles, coder de façon minimale (c'est-à-dire le score AIS le moins sévère pour ce

type de blessure).

2. L'AIS 6 est utilisé uniquement pour des lésions définies comme telles dans la classi-

fication. L'utilisation de l'AIS 6 n'est pas un choix arbitraire reposant sur la mort du

patient. Une lésion AIS 5 ne doit jamais être considérée comme AIS 6.

3. Les lésions décrites comme « probables », « possibles », « suspicion » ou « élimina-

tion » ne doivent pas être codées si elles ne sont pas étayées dans le dossier

médical.

4. L'AIS n'attribue pas de code aux conséquences de la lésion (ex. cécité) mais à la

lésion elle-même (ex. arrachement du nerf optique).

5. Les "corps étrangers" ne sont pas des lésions, et ne sont donc pas codés.

6. Les actes chirurgicaux et autres interventions thérapeutiques ne doivent pas être uti-

lisés pour déterminer la gravité d'une lésion. Aucune lésion ne doit être surestimée

du fait de sa prise en charge.

7. Les lésions bilatérales sont codées séparément pour les organes tels que les reins, les

yeux, les oreilles et les membres, sauf lorsque la classification prévoit une lésion

unique et un code spécifique (ex. lésions pulmonaires). Le maxillaire, la mandibule,

le bassin et la cage thoracique sont codés chacun comme une structure unique.

9 4

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8. Une fracture ouverte, par définition, signifie qu'il y a une plaie en regard de la frac-

ture. La plaie externe est implicite dans le code pour une fracture ouverte, et n'est

pas codée séparément.

9. Au sens strict du terme, « écrasement » est une description de l'étiologie, et non de

la lésion. Cependant, il est inclus dans l'AIS car il est utilisé comme un terme des-

criptif dans les dossiers médicaux, ou dans les autres documents contenant de

l’information sur les lésions. Dans le cadre du codage, « écrasement » signifie des-

truction d'os, vaisseaux et tissus mous, c'est une lésion sévère. Le code

« écrasement » ne peut être utilisé que si la lésion correspond aux critères définis

dans la classification. Si on utilise le code "écrasement", on ne code pas séparément

les lésions élémentaires.

10. Quand une lésion vasculaire est décrite comme une section, on présume qu'il y a

rupture totale et on code en ce sens. Si la section est décrite comme incomplète,

on utilisera un code AIS moins sévère que pour « section ». Exemples : section de

l'aorte est codée 5 2 02 08. 5 ; plaie aortique avec section incomplète est codée 5

2 02 06. 4.

11. En cas de lésions multiples du thorax accompagnées d'hémo et/ou pneumothorax

ou hémo-pneumomédiastin uni ou bilatéral, augmenter une seule fois l'AIS dans la

zone thorax pour tenir compte de ces conséquences.

12. Quand la "perte de sang > 20 %" provient de plus d'une lésion, on l'attribuera à

la plus sévère des lésions associées.

13. Estimation de la perte de sang. Un certain nombre de blessures cutanées, de plaies

vasculaires, de lésions cérébrales ou d'organes internes sont décrits en termes de

perte de volume sanguin. La table suivante peut être utile pour évaluer la perte de

sang quand il n'y a aucune information précise dans le dossier médical, et pour

coder ces lésions chez les enfants. Comme point de repère, 1000 cm3 de sang

= 20 % de perte sanguine chez l'adulte.

P O I D S ( k g ) 2 0 % d e P e r t e d e s a n g ( c m 3 )100 150075 112550 75025 37510 1505 75

9 5

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9 6

14. Si une lésion vasculaire survient en association avec une lésion d'organe, ne pas

coder la lésion vasculaire séparément si elle est comprise dans la description de la

lésion d'organe. Dans l'exemple suivant, la lésion vasculaire du rein ne doit donc

pas être codée séparément.

15. Pour coder les lésions par pénétration, toujours coder la structure lésée la plus

profonde. Ne pas coder la lésion cutanée correspondante. Les lésions d’entrée et

de sortie sont implicitement prises en compte dans le score de sévérité de la (ou

des) structures la (ou les) plus profondes.

Exceptions :* Si on a seulement une description de plaie pénétrante pour une partie du corps

Exemple :Lésion par pénétration (plaie par balle) de l'abdomen 5 1 60 00. 1

ou

Lésion par pénétration (plaie par balle) avec perte de sang supérieure à 1000 cm3

5 1 60 06. 3

* Si une lésion par pénétration du cerveau traverse plus d'une région (exemple :

entrée dans le cerveau, sortie dans le cervelet). Dans ce cas, utiliser 1 1 60 04.5,

"blessure par pénétration, majeure" localisée dans la section zone entière plutôt

que dans une partie spécifique du cerveau.

* Si on utilise la description "lésion par pénétration", il en résulte un score de

sévérité plus élevé.

Exemple :Lésion par pénétration (plaie par balle) de la tête entraînant :

Hématome sous-dural, petit 1 4 06 52.4

Hémorragie sous arachnoïdienne 1 4 06 84.3

Œdème cérébral diffus 1 4 06 62.3

Dans ces cas utiliser la lésion par pénétration (cerveau) 1 4 06 90.5

Toutes les sections de la classification, sauf la colonne vertébrale, ont un code "lésion

par pénétration" pour la zone entière. Ce code doit être utilisé lorsqu'on manque d'in-

formation, ou pour respecter les trois exceptions ci-dessus.

16. Les descriptions sommaires telles que "traumatisme fermé" ou "lésion fermée de la

tête", bien qu'encore utilisées, ne sont pas des diagnostics précis et on ne peut

donc pas leur attribuer de code AIS. Si on ne dispose que de telles descriptions,

utiliser un code AIS "Sans Autre Précision" (SAP). Ces codes sont inclus dans

toutes les sections de la classification (exemple : Crâne traumatisme fermé SAP,

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9 7

Abdomen lésion traumatique fermée SAP). L'utilisation de ces descriptions som-

maires peut être utile pour quantifier la fréquence de telles lésions dans les bases

de données sur les traumatismes. Soulignons cependant que de telles lésions

"SAP" ne peuvent pas être utilisées dans le calcul de l'ISS. Les victimes avec de

telles lésions auront donc un ISS incomplet ou inapproprié.

17. L'utilisation de "sans autre précision" (SAP) permet de coder les lésions pour les-

quelles on ne possède aucune information précise.

Lésion non précisée signifie qu'il y a une lésion sur un organe spécifique ou une partie

du corps, mais que sa nature n'est pas connue. Par exemple, une lésion du rein peut

être une contusion ou une plaie, mais cette information peut être absente. Dans cet

exemple, la lésion rénale est codée SAP. 99 est attribué à une lésion SAP sur la nature

ou la gravité. (Voir le numéro d'identification des lésions)

Gravité non spécifiée signifie qu'une lésion spécifique (exemple : plaie) est survenue,

mais que le niveau de gravité n'est pas connu avec précision. Dans cet exemple, la

lésion doit être codée "plaie SAP". Lorsque c'est possible, en accord avec la structure

de l'AIS, 00 est attribué à une lésion SAP sur la gravité. (Voir le numéro d'identifica-

tion des lésions)

3 . 1 . 2 . 3 C a l c u l d e l ’ I n j u r y S e v e r i t y S c o r e ( I S S )

A – Règles générales

L'ISS est la somme des carrés des AIS les plus élevés des trois régions corpo-

relles les plus atteintes. Les six régions corporelles utilisées dans l'ISS sont les

suivantes :

1. Tête ou Cou

2. Face

3. Thorax

4. Abdomen et contenu pelvien

5. Membres ou ceinture pelvienne

6. Externes (toute la surface cutanée)

- Les lésions de la tête ou du cou comprennent les lésions cérébrales et de la colonne cer-

vicale ainsi que les fractures du crâne et de la colonne cervicale.

- Les lésions de la face incluent celles intéressant la bouche, les oreilles, les yeux, le nez et

les os de la face.

- Les lésions du thorax et du contenu de l'abdomen ou du bassin comprennent toutes les

blessures des organes internes de l'une ou l'autre de ces cavités. Les blessures du thorax

incluent aussi celles du diaphragme, de la cage thoracique, et de la colonne dorsale. Les

lésions de la colonne lombaire sont incluses dans le contenu abdomino-pelvien.

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- Les lésions des membres, de la ceinture scapulaire, ou de la ceinture pelvienne com-

prennent les entorses, fractures, luxations et amputations à l'exception de celles de la

colonne vertébrale, du crâne et de la cage thoracique.

- Les lésions externes incluent les plaies, contusions, abrasions et brûlures indépen-

damment de leur localisation sur la surface du corps.

Il faut noter encore une fois que les régions corporelles de l'ISS ne coïncident pas

nécessairement avec les sections utilisées dans l'AIS. Par exemple, la région

COLONNE VERTÉBRALE de l'AIS est divisée en trois régions corporelles dans l'ISS ;

la colonne cervicale est dans la région TÊTE ou COU de l'ISS, la colonne dorsale est

dans la région THORAX et la colonne lombaire est dans la région ABDOMEN ET

CONTENU PELVIEN.

L'exemple suivant aidera à mieux comprendre le calcul de l'ISS

ISS de la région Lésion CODE AIS AIS AIS2

corporelle le plus élevéTête/Cou Contusion 1 4 06 02.3 4 16

cérébraleSection complète 3 2 02 12.4

de l’artère carotideinterne

Face Plaie de l’oreille 2 1 06 00.1 1Thorax Fracture de côtes, 4 5 04 20.2 2

coté gauche 3e et 4e

Abdomen Hématome 5 4 38 00.3 3 9rétro-péritonéal

Membres Fracture du fémur 8 5 18 00.3 3 9extrémitésExternes Abrasions multiples 9 1 02 00.1 1

ISS = 34

Les valeurs d'ISS varient de 1 à 75. On obtient la valeur 75 de deux manières, soit par

trois lésions d'AIS 5, soit par au moins une lésion d'AIS 6. Toute lésion d'AIS 6 se voit

automatiquement attribuer un ISS de 75. Cependant le codeur doit coder toutes

les lésions même si elles n'augmentent pas la valeur de l'ISS. Il n'est pas possi-

ble de calculer un ISS pour un blessé qui a au moins une lésion d'AIS 9 ; d'où la

nécessité d'obtenir un bilan médical complet.

B – Codage des lésions de la surface cutanée

Avant l'AIS, les lésions cutanées et les lésions par pénétration étaient codées dans la

section EXTERNES pour l'AIS et attribuée à la région LÉSIONS EXTERNES pour

calculer l'ISS. Ces blessures ont maintenant été redistribuées dans les diverses régions

corporelles et peuvent être décrites plus précisément (voir les explications dans région

LÉSIONS EXTERNES). Ce changement de méthode ne devrait pas en pratique modi-

fier l’évaluation de la gravité globale.

9 8

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Les règles à appliquer dans le calcul de l'ISS lorsqu'il y a des lésions cutanées sont les

suivantes :

* si une lésion cutanée survient de façon isolée (par exemple : sans lésion sous-

jacente), elle doit être codée dans la section appropriée (exemple : plaie du

menton, 2 1 06 00.1), mais attribuée à la région LÉSIONS EXTERNES pour le

calcul de l'ISS.

* si plusieurs lésions cutanées d'AIS 1 surviennent dans plusieurs régions corpo-

relles (par exemple abrasions et contusions disséminées SAP), elles doivent être

codées dans la région LÉSIONS EXTERNES (exemple abrasion 9 1 02 00.1 ;

contusion 9 1 04 00.1) et attribuées à la région LÉSIONS EXTERNES pour le

calcul de l'ISS.

* si une lésion cutanée survient associée à une lésion sous-jacente, les deux seront

codées dans la région corporelle spécifique (exemple : contusion de la cage tho-

racique 4 1 04 02.1 ; contusion du poumon 4 4 14 06.3). La lésion cutanée est

attribuée à la région LÉSIONS EXTERNES pour le calcul de l'ISS. La lésion

thoracique interne est attribuée à la région THORAX pour le calcul de l'ISS.

Les exceptions à cette règle sont les fractures ouvertes (règle 8), et les lésions

par pénétration (règle N° 15).

3 . 1 . 3 I n j u r y I m p a i r m e n t S c a l e ( I I S - 9 4 )

3 . 1 . 3 . 1 P r i n c i p e s d e l ’ é c h e l l e d e s s é q u e l l e s

Des méthodes standardisées de classification et de qualification des lésions en termes

de mortalité (risque de décès) et de morbidité (invalidité et handicap) sont fondamen-

tales pour évaluer objectivement les conséquences des traumatismes.

L' “Abbreviated Injury Scale” (AIS) (1) a été introduit en 1971. À l’origine, il a été seu-

lement utilisé en matière de recherche en traumatologie routière. Puis il a évolué peu à

peu pour inclure d'autres blessures survenant dans d'autres circonstances que les acci-

dents de voiture, ce qui a entraîné un usage élargi à l'ensemble des recherches

traumatologiques. L'AIS est maintenant universellement acceptée en tant que base des

échelles de sévérité des blessures.

Des analyses empiriques ont montré que l'AIS était bien corrélé avec la probabilité de

décès pour les blessures graves ou fatales (AIS ≥ 3). Une échelle globale similaire, com-

plémentaire à l'AIS, pour évaluer les conséquences à long terme des lésions non fatales

est maintenant tout aussi importante si l'on tient compte des évolutions actuelles.

Par exemple, pour chaque décès de la route, on dénombre plus de 10 admissions à

l'hôpital et 100 blessures nécessitant seulement des soins (2). De plus, on peut penser

9 9

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1 0 0

que bien que les décès diminuent, une réduction comparable des blessures n'est pas

observée. De surcroît, des changements dans les types et les sévérités de blessures sont

survenus (3). Les plans de santé et de secours ainsi que l'établissement de priorités dans

les remèdes à apporter dépendent des connaissances sur les coûts socioéconomiques

liés aux traumatismes.

Les calculs sont fondés sur l'enjeu économique des accidents de la route, par exemple,

mais les montants obtenus ne reflètent pas de façon réaliste le coût des incapacités parce

qu'en fait il n'existe pas de procédure universelle simple pour véritablement les évaluer.

3 . 1 . 3 . 2 P r e m i e r s e f f o r t s v e r s u n e é c h e l l e d e s s é q u e l l e s

De nombreux efforts ont été déployés dans le milieu des années 1980 pour utiliser

l'AIS pour la classification des déficiences et éventuellement des incapacités. Nygren et

al. (4) ont développé des pondérations et des probabilités pour les conséquences

séquellaires de chacun des codes AIS, en utilisant des évaluations faites par des méde-

cins et des comités d'indemnisation. Bull (5) a examiné les incapacités séquellaires en

comparaison avec l'Injury Severity Score (ISS) et a démontré une certaine corrélation

entre ces deux paramètres.

Mackenzie et al. (6) ont étudié l’incapacité fonctionnelle chez les victimes sans lésion

cérébrale et ont observé des relations entre le bilan lésionnel et les conséquences à

terme. Ces études parmi d'autres ont contribué à l'avancement des connaissances sur

les séquelles à long terme, elles ont aussi mis en évidence le besoin d'une échelle de

séquelles distincte de l'AIS, mais qui lui soit connectée.

Une des tentatives les plus prometteuses de développer une échelle des séquelles liée à

l'AIS a été produite par Hirsch et al. (7) en 1983. Des spécialistes en orthopédie, neu-

rologie, chirurgie plastique et chirurgie générale ont affecté des scores de sévérité à

environ 450 blessures de degré AIS 2 à 5 sur la base du handicap selon six paramètres

spécifiques (mobilité, autonomie, cognitif/psychologique, sensoriel, esthétique et dou-

leur). Bien que cet effort ait été une étape importante, il se révéla trop complexe pour

un usage pratique. Enfin aucune tentative ne fut développée pour obtenir un consensus

pour chaque spécialité. Le travail initial de Hirsch a été repris par d'autres chercheurs

(8-10) mais n'a en définitive jamais pu atteindre le niveau recherché.

3 . 1 . 3 . 3 H i s t o r i q u e

En 1985, l'AAAM a organisé un groupe de travail comprenant des spécialistes des

États-Unis, de Grande Bretagne, France et Suède pour déterminer la faisabilité de déve-

loppement d'une échelle unique d'évaluation des séquelles lésionnelles à long terme.

Au travers des premiers échanges d'information, il est apparu qu'il n'existait pas une

interprétation identique de ce qu’on entendait par déficience (impairment) et incapacité

(disability), et qu'un commun accord sur les définitions était essentiel avant de dévelop-

per une échelle de sévérité.

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1 0 1

Lors du second meeting deux ans après, les définitions suivantes ont été formulées,

reprenant le concept tri dimensionel du Handicap dans la classification internationale :

Déficience Incapacité Désavantage (Ph. Wood, OMS 1980).

La déficience est la perte ou le caractère anormal d'une fonction d'un organe, tissu ou

système après consolidation ;

L'incapacité est l'effet ou la conséquence d’une ou plusieurs déficiences au niveau glo-

bal d'une personne, entraînant une restriction de ses capacités, comparativement à la

situation avant l'accident. L'âge, l'éducation, le contexte familial ou social, les res-

sources financières personnelles, la disponibilité de programme de rééducation et des

particularités antérieures à l'accident sont des éléments déterminants de l'incapacité eu

égard à la déficience.

Après accord sur ces définitions, la tâche suivante du groupe de travail a été de bâtir

une structure pour “l’Injury Impairement Scale” (IIS). Bien que les variables de l'échelle

d'invalidité soient nécessairement différentes de celles du risque vital encouru, telle

que l'AIS, la structure globale de l'échelle à six degrés a été retenue.

À partir des premiers travaux, le groupe de travail a adopté six paramètres pour la

construction de l'échelle : mobilité, cognitif, esthétique en lien avec une fonction, senso-

riel, sexuel/reproductif et douleur. De façon évidente tous les paramètres ne sont pas

applicables pour toutes les lésions, ni avec la même amplitude.

Mais ensemble, elles sont susceptibles de fournir une approche globale de l'incapacité.

Chacun de ces paramètres a été défini selon un classement hiérarchique allant de 1 (inca-

pacité mineure) à 6 (dépendance totale). Ces descriptions indépendantes ont ensuite été

réunies en un seul descriptif pour chaque niveau de gravité. L'accord du groupe de tra-

vail sur ces différents critères a ouvert la voie au développement de l'échelle.

3 . 1 . 3 . 4 L ’ é v o l u t i o n v e r s u n e é c h e l l e c o m m u n e

Fin 1990, un sous-comité de l'AAAM travaillant sur l'IIS a fourni un projet de code. Il

a contribué à préciser les six paramètres mis en avant par le groupe de travail initial, et

a instauré le code de sévérité suivant en tant que base de départ. Bien qu’une descrip-

tion soit affectée à chaque code numérique, il est préférable de se fier au classement

numérique plutôt qu’à la description.

0 = Fonction normale, pas d'invalidité

1 = Déficience détectable mais n'affectant pas la fonction normale

2 = Niveau de déficience compatible avec une fonction normale pour sa plus

grande partie

3 = Niveau de déficience compatible avec une fonction plus ou moins normale

4 = Niveau de déficience affectant significativement la fonction normale

5 = Niveau de déficience rendant impossible, pour sa plus grande partie, l’usage

de la fonction

6 = Niveau de déficience rendant impossible tout usage de la fonction

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1 0 2

La seconde tâche du sous-comité a été de développer une palette d'hypothèses pour

quantifier les codes IIS. Les consensus suivants ont en conséquence été élaborés :

- Le blessé a survécu à la lésion initiale (cette échelle inclut les blessures d'AIS 6

bien que le nombre de cas soit destiné à être assez faible).

- La thérapeutique médicale de la lésion a été pratiquée dans les délais et de façon

appropriée (1).

- Aucune complication thérapeutique n'est intervenue (1).

- Le sujet est, avant le traumatisme, un jeune adulte en bonne santé (25-30 ans) (1).

- La déficience est évaluée un an après le traumatisme, mais est fondée sur la

lésion initiale.

- Un maximum de 20 % des blessés ayant subi la lésion précisée peuvent avoir

une déficience qui diffère de l'IIS. Cependant, il faut comprendre qu'un petit

nombre de victimes peuvent avoir un handicap qui diffère sensiblement de la

majorité d'entre elles (voir paragraphe ci-après : considérations complémen-

taires).

- La déficience concerne le dysfonctionnement du corps entier, et non d’un

organe ou système.

(1) Les hypothèses sont valables aussi pour l’AIS.

Ensuite, une liste de description des blessures par territoire corporel fut élaborée. Basée

sur ce que rapporte la littérature scientifique sur ces blessures, associée aux recherches

personnelles et l'expérience clinique de chaque spécialiste, et considérant que les règles

du codage étaient adoptées, les membres du sous-comité ont affecté un code IIS à cha-

cun des diagnostics sélectionnés. Cet exercice fut utile pour comparer les déficiences

suivant les différentes régions du corps, pour pointer les désaccords à l’intérieur d’une

spécialité ou entre plusieurs d’entre elles, et pour atteindre un consensus sur l'IIS.

Finalement, à la suite de cette réunion, il fut demandé à chaque membre du sous-

comité d'affecter un code IIS à chaque description de blessure de l'AIS 90, en

s'intéressant plus spécialement aux blessures relevant de sa spécialité.

Pour élargir le processus de consensus, l'échelle provisoire développée par le sous-

groupe fut envoyée à une liste de 35 autres médecins aux État-Unis, Canada,

Angleterre, Suède, Allemagne, Australie, Nouvelle Zélande, Inde et Hong-Kong qui

avaient une expérience avec des patients à handicap permanent. Il a été demandé à ces

consultants de proposer un code IIS pour chaque AIS codé qui était dans le domaine

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1 0 3

de leur spécialité, et d'indiquer si la déficience avait une distribution normale. Pour les

blessures ayant des distributions de déficience non homogènes, les consultants

devaient proposer un IIS global, et aussi indiquer la distribution pour chaque lésion

des scores IIS, sans pour autant faire la moyenne des codes. Par exemple, une blessure

au cerveau peut avoir un IIS = 2 pour 30 % de la population et un IIS = 5 pour 70 % ;

cela signifie que ni un IIS = 3 ni un IIS = 4, ne peuvent caractériser chaque sous

ensemble de victimes. Les différences majeures de niveau de handicap nécessitèrent

d'autres délibérations.

Sur les 1320 blessures décrites dans l'AIS 90, 508 (38 %) ont reçu un code IIS. Elles

concernent principalement le cerveau, la moelle épinière et les membres inférieurs.

85 % des IIS attribués ont reçu l'accord de tous les consultants. Les 15 % restants

concernent 3 régions corporelles. Tout d'abord, quelques consultants se posèrent la

question sur la distribution de plusieurs déficiences post-traumatiques, ils étaient incer-

tains sur la valeur du code à attribuer. Ces incertitudes seront résolues quand l'échelle

sera testée plus largement. Ensuite, deux consultants désiraient une description plus

détaillée des niveaux de déficience que celui indiqué. Puisque le format AIS avait été

choisi comme échelle de déficience, il n'était plus possible de faire des changements

fondamentaux. Enfin, des désaccords existaient pour quelques cas.

Ces différences furent discutées et un consensus fut obtenu.

Ainsi, au cours de 1993, le travail de l'AAAM sur l’échelle IIS fut terminé.

3 . 1 . 3 . 5 C o n s i d é r a t i o n s c o m p l é m e n t a i r e s

L'IIS a été créé pour refléter la déficience globale d'une fonction corporelle un an

après une blessure pour au moins 80 % des survivants. À chaque blessure, une note IIS

est affectée sur une échelle variant de 0 à 6. Il est évident que certaines blessures peu-

vent donner un handicap à une minorité de patients (par exemple 20 %) qui peuvent

différer sensiblement de la note IIS de ce document. Par exemple, une entorse cervi-

cale ou lombaire ou encore un traumatisme cérébral (AIS = 1-2) sont codés IIS = 0

parce que plus de 80 % des victimes qui ont survécu n'ont aucune séquelle au bout

d'un an. Il est cependant admis qu'un faible nombre de patients, particulièrement ceux

recevant encore des soins médicaux, peut avoir des handicaps importants et même gar-

der une invalidité élevée. De même il est admis que les déficiences provenant de

chaque lésion ne peuvent être décrites par une loi gaussienne (courbe en cloche) dont

le mode ou la médiane pourrait être défini par la valeur de l'IIS. Certaines lésions peu-

vent entraîner des déficiences distribuées de façon bi, voire tri-modale, et par

conséquent une seule valeur de l'IIS ne peut décrire exactement tous les cas pour cette

lésion. Par conséquent il n'est pas impossible que certains indicateurs, tels que le coût

monétaire, ne soient pas identiques entre deux cas, bien qu’étant associés avec le même

score IIS. Cependant, le code IIS est défini pour décrire au mieux des populations et

non des individus dont on examinerait la déficience individuelle. Ainsi, tant que l'on

n’aura pas trouvé mieux, le score IIS reflète la déficience la plus fréquente, mais pas

nécessairement uniforme ni unique, pour chaque lésion.

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1 0 4

3 . 1 . 3 . 6 P r o c h a i n e s é t a p e s

Les principes sur lesquels repose cette échelle seront validés (ou réfutés) sur une popu-

lation de blessés observée pendant au moins un an. La mise en pratique de l'IIS devrait

contribuer grandement aussi bien à l'amélioration et à la validation de l'IIS qu'à son

développement. Le comité AAAM chargé de l'échelle des blessures est confiant sur les

progrès qu'apportera l'échelle IIS à la connaissance fondamentale des conséquences

des blessures non mortelles, à l'instar de l'échelle AIS qui est devenue un apport essen-

tiel à la connaissance des probabilités de survie des victimes et auquel l'IIS est rattaché.

L’IIS fournira aussi les fondements pour le développement d'une échelle d'invalidité.

3 . 1 . 3 . 7 C l a s s i f i c a t i o n d e s l é s i o n s : u n e f f o r t c o n s t a n t

La NHTSA s'est toujours intéressée au développement d'une échelle mesurant les

conséquences des blessures des accidents de la route fondée sur le nombre ajusté d'an-

nées de vie. Le facteur utilisé pour ajuster le nombre d'années de vie restant à une

personne blessée est appelé le Functional Capacity Index (FCI). En 1989, la NHTSA a

passé un contrat avec l'université Johns Hopkins pour le développer. Le journal officiel

(Federal Register) a publié le 15 avril 1992 (11) une étude complète décrivant le sys-

tème et invitant à fournir des commentaires sur le concept global et son intérêt pour

que la NHTSA l'utilise dans l'évaluation des priorités, les études de réglementation et

la planification de ses activités.

R é f é r e n c e s :

1 . T h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e 1 9 9 0 R e v i s i o n .

A s s o c i a t i o n f o r t h e A d v a n c e m e n t o f A u t o m o t i v e M e d i c i n e , D e s

P l a i n e s , I L , 1 9 9 0 .

2 . R i c e D . P . , M a c K e n z i e E . J . , e t a l .

C o s t o f I n j u r y i n t h e U n i t e d S t a t e s : a R e p o r t t o C o n g r e s s , S a n

F r a n c i s c o , C A : I n s t i t u t e f o r H e a l t h & A g i n g , U n i v e r s i t y o f

C a l i f o r n i a , a n d I n j u r y P r e v e n t i o n C e n t e r ,

T h e J o h n s H o p k i n s U n i v e r s i t y , 1 9 8 9 .

3 . M a c K e n z i e E . J . , E d e l s t e i n S . L . , F l y n n J . P .

H o s p i t a l i z e d H e a d - I n j u r y P a t i e n t s i n M a r y l a n d : i n c i d e n c e a n d

S e v e r i t y o f I n j u r i e s .

M a r y l a n d M e d i c a l J o u r n a l 1 9 8 9 , 3 8 ( 9 ) : 7 2 5 - 7 3 2 .

4 . N y g r e n A . e t a l .

T r a f f i c - r e l a t e d D i s a b i l i t i e s a n d I m p a i r m e n t a n d t h e i r E c o n o m i c

C o n s e q u e n c e s .

i n : C r a s h I n j u r y I m p a i r m e n t a n d D i s a b i l i t y : L o n g t e r m E f f e c t s ,

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S P - 6 6 1 . S o c i e t y o f A u t o m o t i v e E n g i n e e r s , W a r r e n d a l e , P A ,

F e b r u a r y 1 9 8 6 .

5 . B u l l J . P .

D i s a b i l i t i e s C a u s e d b y R o a d T r a f f i c A c c i d e n t a n d t h e i r R e l a t i o n

t o S e v e r i t y S c o r e s .

A c c i d e n t A n a l y s i s a n d P r e v e n t i o n 1 9 8 5 , 1 7 ( 5 ) : 3 8 7 - 3 9 7 .

6 . M a c K e n z i e E . J . e t a l .

P r e d i c t i n g P o s t T r a u m a F u n c t i o n a l D i s a b i l i t y f o r I n d i v i d u a l s

w i t h o u t S i g n i f i c a n t B r a i n I n j u r y .

A A A M p r o c e e d i n g s 1 9 8 4 , 2 8 : 1 7 3 - 1 8 7 , D e s P l a i n e s , I l .

7 . H i r s c h A . E . e t a l .

I m p a i r m e n t s c a l i n g f r o m t h e A b b r e v i a t e d I n j u r y S c a l e , D O T H S -

8 0 6 6 4 8 , N a t i o n a l H i g h w a y T r a f f i c S a f e t y A d m i n i s t r a t i o n ,

W a s h i n g t o n D C , J u n e 1 9 8 3 .

8 C a r s t e n O . , O ' D a y J .

R e l a t i o n s h i p o f A c c i d e n t T y p e t o O c c u p a n t I n j u r i e s .

U n i v e r s i t y o f M i c h i g a n T r a n s p o r t a t i o n R e s e a r c h I n s t i t u t e - 8 4 -

2 4 , 1 9 8 6 .

9 . L u c h t e r S .

T h e U s e o f I m p a i r m e n t f o r E s t a b l i s h i n g A c c i d e n t I n j u r y

R e s e a r c h P r i o r i t i e s .

P a p e r N o . 8 7 1 0 7 8 , S o c i e t y o f A u t o m o t i v e s E n g i n e e r s ,

W a r r e n d a l e , P A , 1 9 8 7 .

1 0 . M i l l e r T . R . , L u c h t e r S . , B r i n k m a n C . P .

C r a s h C o s t a n d S a v e t y I n v e s t e m e n t .

A c c i d e n t A n a l y s i s a n d P r e v e n t i o n 1 9 8 9 , 2 1 ( 4 ) : 3 0 3 - 3 1 5 .

1 1 . F e d e r a l R e g i s t e r 5 7 ( 7 3 ) : 1 3 1 5 7 - 1 3 1 6 5 , A p r i l 1 5 , 1 9 9 2 .

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3 . 1 . 4 É c h e l l e s c l i n i m é t r i q u e s p é d i a t r i q u e s d e p e r f o r m a n c e c é r é b r a l e o u g l o b a l e *

L’échelle de performance cérébrale (Pediatric Cerebral Performance Category (PCPC)) et

l’échelle de performance globale (Pediatric Overall Performance Category (POPC)) sont des

outils prédictifs utilisés en réanimation. Ces échelles ont une cotation variant de 1 à 6.

Elles sont utilisées à l’admission et à la sortie du patient du service de réanimation. La

reproductibilité interobservateur est bonne. Il a été établi une bonne corrélation entre

la POPC et le Bailey Psychomotor Development Index ainsi qu’avec le Vineland Adaptative

Behavior Scale (Sparrow et al., 1984 ; Fiser et al., 2000b). Il existe une bonne corrélation

entre la variation du score au cours du séjour en réanimation et les tests psychomé-

triques qui seront effectués à 1, 6 et 12 mois après la sortie de soins intensifs (Fiser et

al., 2000a ; Fiser et al., 2000b ; Keenan et al., 2006).

É C H E L L E D E P E R F O R M A N C E C É R É B R A L E( P e d i a t r i c C e r e b r a l P e r f o r m a n c e C a t e g o r y ) ( F i s e r e t a l . , 1 9 9 1 )

Normal (pointage : 1) : niveau approprié à l’âge ; scolarité normale et sans retardpour l’enfant d’âge scolaire.

Déficit mineur (pointage : 2) : conscient, alerte, capable d’activités appropriées pour l’âge ;enfant d’âge scolaire suivant une scolarité normale mais aveccertaine difficulté ; possibilité de déficit neurologique mineur.

Déficit moyen (pointage : 3) : conscient ; capable d’activités de la vie de tous les joursindépendantes et appropriées à son âge ; enfant d’âge scolairesuivant une classe d’éducation spéciale ou ayant un retarddes apprentissages.

Déficit grave (pointage : 4) : conscient ; dépendant des autres pour les activités de la viede tous les jours en raison d’un handicap cérébral.

Coma tout stade de coma (en dehors des signes de mort cérébrale) ;ou état végétatif (pointage : 5) : absence de toute interaction volontaire avec l’environnement

même s’il semble éveillé.Coma dépassé (pointage : 6) : état de mort cérébrale avec apnée, aréflexie et

électro-encéphalogramme plat.

É C H E L L E D E P E R F O R M A N C E G L O B A L E( P e d i a t r i c O v e r a l l P e r f o r m a n c e C a t e g o r y ) ( F i s e r e t a l . , 1 9 9 1 )

Normal (pointage : 1) : alerte ; capable d’activités normales de la vie de tous les jours.Handicap mineur (pointage : 2) : possibilité de handicap physique mineur, compatible avec

une vie normale.Handicap moyen (pointage : 3) : réalise des activités indépendantes de la vie de tous les jours,

mais présente un handicap dans ces performances à l’école.Handicap majeur (pointage : 4) : dépendant des autres pour les activités de la vie de tous les jours.Coma voir ci-dessus.ou état végétatif (pointage : 5) :Coma dépassé (pointage : 6) : voir ci-dessus.

* Traduction en français tiré de : M. Fayon et al. ; Urgence et soins intensifs pédiatriques. 2nde édition.Édition du CHU Sainte-Justine, 2007.

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R é f é r e n c e s :

F i s e r D . H .

A s s e s s i n g t h e o u t c o m e o f p e d i a t r i c i n t e n s i v e c a r e .

J . P e d i a t r . 1 9 9 2 , 1 2 1 ( 1 ) : 6 8 - 7 4 .

F i s e r D . H . , T i l f o r d J . M . , R o b e r s o n P . K .

R e l a t i o n s h i p o f i l l n e s s s e v e r i t y a n d l e n g t h o f s t a y t o f u n c t i o -

n a l o u t c o m e s i n t h e p e d i a t r i c i n t e n s i v e c a r e u n i t : a m u l t i - i n s -

t i t u t i o n a l s t u d y .

C r i t . C a r e M e d . 2 0 0 0 a , 2 8 ( 4 ) : 1 1 7 3 - 1 1 7 9 .

F i s e r D . H . , L o n g N . , R o b e r s o n P . K . , H e f l e y G . , Z o l t e n K . ,

B r o d i e - F o w l e r M .

R e l a t i o n s h i p o f p e d i a t r i c o v e r a l l p e r f o r m a n c e c a t e g o r y a n d

p e d i a t r i c c e r e b r a l p e r f o r m a n c e c a t e g o r y s c o r e s a t p e d i a t r i c

i n t e n s i v e c a r e u n i t d i s c h a r g e w i t h o u t c o m e m e a s u r e s c o l l e c t e d

a t h o s p i t a l d i s c h a r g e a n d 1 - a n d 6 - m o n t h f o l l o w - u p a s s e s s -

m e n t s .

C r i t . C a r e M e d . 2 0 0 0 b , 2 8 ( 7 ) : 2 6 1 6 - 2 6 2 0 .

K e e n a n H . T . , R u n y a n D . K . , N o c e r a M .

C h i l d o u t c o m e s a n d f a m i l y c h a r a c t e r i s t i c s 1 y e a r a f t e r s e v e r e

i n f l i c t e d o r n o n i n f l i c t e d t r a u m a t i c b r a i n i n j u r y .

P e d i a t r i c s 2 0 0 6 , 1 1 7 ( 2 ) : 3 1 7 - 3 2 4 .

S p a r r o w S . , B a l l a D . , C o c h e t t i D .

V i n e l a n d a d a p t a t i v e b e h a v i o r s c a l e s : S u r v e y f o r m m a n u a l .

I n t e r v i e w . C i r c l e P i n e s , M N : A m e r i c a n G u i d a n c e S e r v i c e , 1 9 8 4 .

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3 . 1 . 5 P R I S M - I I I ( P e d i a t r i c R i s k o f M o r t a l i t y ) *

Le score PRISM III constitue une mise à jour du score PRISM. L’évaluation de la gra-

vité peut se faire en recueillant les valeurs les plus anormales des variables qui le

constituent durant les 12 premières heures après l’admission en réanimation (PRISM

IIIh-12) ou selon le même principe, sur 24 heures (PRISM IIIh24). Ce score s’étend

de 0 à 71. Le PRISM III est un excellent instrument pour prédire la mortalité mais

aussi la durée de séjour en réanimation et la gravité initiale du patient. Cet outil figure

dans les dossiers d’enfant au sortir d’une unité de soins intensifs et doit être connu par

les praticiens qui prendront en charge ces enfants par la suite.

Échelle clinimétrique PRISM

V a r i a b l e N o u v e a u - n é N o u r r i s s o n E n f a n t A d o l e s c e n t P o i n t a g e< 1 m o i s 1 - 1 2 m o i s 1 2 - 1 4 4 m o i s > 1 4 4 m o i s

PA systolique 40-55 45-65 55-75 65-85 3(mmHg) < 40 < 45 < 55 < 65 7Fréquence 215-225 215-225 185-205 145-155 3cardiaque/min (1) > 225 > 225 > 205 > 155 4Créatininémie > 8,5 mg/L > 9,0 mg/L > 9,0 mg/L > 13,0 mg/L 2

> 75 μmol/L > 80 μmol/L > 80 μmol/L > 115 μmol/LAzote uréique (BUN) > 119 mg/L > 149 mg/L > 149 mg/L > 149 mg/L 3

> 4,3 mmol/L > 5,4 mmol/L > 5,4 mmol/L > 5,4 mmol/LTemps deprothrombine (PT) PT > 22 PT > 22 PT > 22 PT > 22 3ou aPTT (TCA) ou aPTT > 85 ou aPTT > 57 ou aPTT > 57 ou aPTT > 57(secondes)V a r i a b l e T o u t â g e P o i n t a g eTempérature corporelle (2) < 33 °C ou > 40 °C 3Score de Glasgow (état d’éveil) (3) < 8 5Réaction pupillaire (4) Une fixe, l’autre réactive 7

Les deux sont fixes 11PaO2 : mmHg (kPa) (5) 42,0-49,9 (5,6-6,7) 3

< 42,0 (5,6) 6PCO2 : mmHg (kPa) (6) 50,0-75,0 (6,7-10,0) 1

> 75,0 (10,0) 3Acidose (pH ou CO2 total) (6) pH de 7,0-7,28 ou CO2 total de 5-16,9 mmol/L 2

pH < 7,0 ou CO2 total < 5 mmol/L 6Alcalose (6) pH de 7,48 à 7,55 2

pH > 7,55 3CO2 total > 34,0 4

Kaliémie : > 6,9 3mmol/L = mEq/L (7)

Glycémie : > 11,0 (200) 2mmol/L (mg/dL) (7)

Globules blancs < 3,0 4(cellules x 109/L)Numération plaquettaire 100-200 2(cellules x 109/L) 50-99,9 4

< 50 5

* Traduction en français tiré de : M. Fayon et al. ; Urgence et soins intensifs pédiatriques. 2nd édition.Édition du CHU Sainte-Justine, 2007.

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1 0 9

Autres données à enregistrer (8).

Maladie cardiovasculaire non chirurgicale, anomalie chromosomique, cancer, admis-

sion préalable aux soins intensifs, réanimation cardio-respiratoire avant l’admission aux

soins intensifs, admission post-chirurgicale, crise diabétique aiguë (ex. acidocétose),

traumatisme crânien, admission provenant d’un autre service hospitalier (excluant la

salle d’opération).

Instructions générales.

Toutes les valeurs manquantes doivent être considérées comme normales. Choisir le

pointage le plus élevé correspondant à la valeur la plus élevée ou la plus basse d’une

variable donnée. On peut accorder un pointage à la fois à la valeur la plus élevée et la

plus basse si des normes basses et hautes sont proposées pour une variable donnée (ex.

température). Une mort en salle d’opération doit être considérée comme un décès aux

soins intensifs si l’intervention chirurgicale a été faite pour un patient qui séjournait en

réanimation et qui avait besoin de cette chirurgie pour une affection qui justifiait sa

présence aux soins intensifs.

(1) Fréquence cardiaque. Ne pas évaluer pendant qu’un patient pleure ou s’agite à

cause d’une intervention médicale (ex. technique).(2) Température. Mesure rectale, orale, sanguine ou axillaire.(3) État d’éveil. Inclure seulement les patients souffrant d’une affection connue ou présu-

mée du système nerveux central. Ne pas évaluer au cours des deux premières heures

faisant suite à une sédation, une curarisation ou une anesthésie. Si une sédation ou une

curarisation sont prescrites de façon constante, utiliser les observations faites juste

avant le début de la sédation ou de la curarisation. On considère qu’un patient est stu-

poreux ou comateux s’il présente un score de coma de Glasgow inférieur à 8.(4) Réflexe pupillaire. Il faut que le diamètre des pupilles dépasse 3 mm pour qu’on

puisse les noter comme non réactives. Ne pas évaluer si un médicament dilatant les

pupilles vient d’être administré.(5) PaO2. Utiliser des résultats provenant d’un prélèvement artériel seulement.(6) État acido-basique. Utiliser exclusivement une valeur mesurée du CO2 total ou

encore un CO2 total évalué à partir de gaz sanguins, mais pas un CO2 total calculé

sur un ionogramme. La PCO2 et le pH peuvent être mesurés sur un prélèvement

artériel, capillaire ou veineux.(7) Corrections de mesures faites sur du sang total. Il faut augmenter les résultats

comme suit pour qu’ils soient comparables aux résultats habituels : augmentation de la

glycémie de 10 %; addition de 0,4 mmol/L pour le potassium (Soldin S.J. et al., 1995).(8) Autres données à enregistrer. Les cas de maladie cardiovasculaire non chirurgi-

cale incluent les patients admis en réanimation pour une affection cardiaque ou

vasculaire qui ne viennent pas de subir une chirurgie cardiaque. Les cas de cancer

peuvent être aigus ou chroniques. Par admission préalable aux soins intensifs et par

réanimation cardio-respiratoire avant l’admission aux soins intensifs, on entend une

admission ou une réanimation qui s’est produite pendant la présente hospitalisation.

Page 27: Mise en page 1ancien.cofemer.fr/UserFiles/File/EchellePed1_28.pdf · Le recueil de données sur les traumatismes peut être entravé par des problèmes liés à la classification,

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Il doit y avoir eu massage cardiaque pour que l’on puisse considérer qu’il y a eu réani-

mation cardio-respiratoire. On considère une admission comme post-chirurgicale si

elle se produit moins de 24 heures après la chirurgie. Un cathétérisme cardiaque n’est

pas considéré comme une chirurgie. Il y a une crise diabétique aiguë si un patient pré-

sente une manifestation aiguë d’un diabète sucré (ex. crise d’acidocétose) et si c’est la

crise diabétique elle-même qui justifie l’admission aux soins intensifs.

L’équation permettant de calculer la mortalité prédite (p) avec le PRISM III est dispo-

nible seulement sur demande auprès du Dr. Murray M. Pollak et après paiement.

TCA : temps de céphaline activée (ou aPTT).

R é f é r e n c e s :

P o l l a c k M . M . , P a t e l K . M . , R u t t i m a n n U . E .

P R I S M I I I : a n u p d a t e d P e d i a t r i c R i s k o f M o r t a l i t y s c o r e .

C r i t . C a r e M e d . 1 9 9 6 , 2 4 ( 5 ) : 7 4 3 - 7 5 2 .

R u t t i m a n n U . E . , P a t e l K . M . , P o l l a c k M . M .

L e n g t h o f s t a y a n d e f f i c i e n c y i n p e d i a t r i c i n t e n s i v e c a r e u n i t s .

J . P e d i a t r . 1 9 9 8 , 1 3 3 ( 1 ) : 7 9 - 8 5 .

P o n c e - P o n c e d e L e o n A . L . , R o m e r o - G u t i e r r e z G . , V a l e n z u e l a

C . A . , G o n z a l e z - B r a v o F . E .

S i m p l i f i e d P R I M I I I s c o r e a n d o u t c o m e i n t h e p e d i a t r i c i n t e n -

s i v e c a r e u n i t .

P e d i a t r i c s I n t . 2 0 0 5 , 4 7 ( 1 ) : 8 0 - 8 3 .

P o l l a c k M . M . , P a t e l K . M . , R u t t i m a n n U . E .

T h e p e d i a t r i c r i s k o f m o r t a l i t y I I I . A c u t e p h y s i o l o g y s c o r e

( P R I S M I I I - A P S ) : A m e t h o d o f a s s e s s i n g p h y s i o l o g i c i n s t a b i l i t y

f o r p e d i a t r i c i n t e n s i v e c a r e u n i t p a t i e n t s .

J . P e d i a t r i c s 1 9 9 7 , 1 3 1 ( 4 ) : 5 7 5 - 5 8 1 .

C a s t e l l o F . V . , C a s s a n o A . , G r e g o r y P . , H a m m o n d J .

T h e P e d i a t r i c R i s k o f M o r t a l i t y ( P R I S M ) s c o r e a n d I n j u r y

D e v e r i t y S c o r e ( I S S ) f o r p r e d i c t i n g r e s o u r c e u t i l i z a t i o n a n d

o u t c o m e o f i n t e n s i v e c a r e i n p e d i a t r i c t r a u m a .

P e d i a t r i c C r i t . C a r e 1 9 9 9 , 2 7 ( 5 ) : 9 8 5 - 9 8 8 .

D u c r o c q S . C . , M e y e r P . G . , O r l i a g u e t G . A . , B l a n o t S . , L a u r e n t -

V a n n i e r A . , R e n i e r D . , C a r l i P . A .

E p i d e m i o l o g y a n d e a r l y p r e d i c t i v e f a c t o r s o f m o r t a l i t y a n d

o u t c o m e i n c h i l d r e n w i t h t r a u m a t i c s e v e r e b r a i n i n j u r y : e x p e -

r i e n c e o f a F r e n c h p e d i a t r i c t r a u m a c e n t e r .

P e d i a t r . C r i t . C a r e M e d . 2 0 0 6 , 7 ( 5 ) : 4 6 1 - 4 6 7 .