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• THÉÂTRE ET LECTURES • ART CONTEMPORAIN • DANSE • JEUNE PUBLIC • MUSIQUE • PERFORMANCES • OPERA • THÉÂTRE • OPERA • RENCONTRE # 2 0 3 2 6 0 3 3 5 7 7 w w w . s c e n e s d e u r o p e . e u Première en France pour la pièce d’erik Uddenberg, mise en scène par Suzanne Osten, « Les inéducables », qui est le second volet d’un diptyque dont les deux parties sont autonomes Les éducateurs » / « Les inéducables »). Le dessein est de s’interroger pour savoir qui vaut-il mieux éduquer… Le festival RSE a décidé de montrer une pièce traitant des relations entre enfants et adultes, relations tendues puisque les conflits se font de plus en plus prégnants. La réflexion qui découle de cette proposition est à la fois ludique et profonde, et on y redécouvre les rapports complexes qu’entretient la jeunesse aujourd’hui avec les figures parentales. On sait que les enfants sont au cœur de la société suédoise, c’est donc un sujet essentiel pour Erik Uddenberg qui utilise notamment un jeu de masques très intéressant permettant aux comédiens de déployer un large panel d’émo- tions. Le dramaturge suédois part d’un constat actuel : les parents semblent perdus face aux méthodes éducatives ; de même, les enfants sont eux aussi démunis alors que leurs parents n’ont jamais autant passé de temps avec eux. Le dialogue peut-il être réinstauré entre les différentes générations ? Le spectateur est face à une salle de classe où des collégiens s’appro- prient tour à tour des masques, dérivés pour la plupart de la commedia dell’arte. Les masques permettent paradoxalement aux jeunes de se dévoiler car ils cherchent en eux une émotion intime. Erik Uddenberg laisse une place importante à l’improvisation conférant ainsi un réel pouvoir aux comédiens ; des séquences sont ainsi réinventées chaque soir en fonction du public. On sent alors poindre une réelle alchimie dans la troupe. Par moments, la scène s’assombrit quelque peu et accueille une mascarade (même étymologie que masque !) tout à fait décalée qui met en scène les parents tels des personnages sortis de séries télé des années 70. Cette esthétique très seventies’ sert un certain glamour, désuet et ridicule, et baigne dans une sensation onirique. À Stockholm, la pièce est jouée le soir pour les adultes accompa- gnés d’adolescents et la journée pour les lycéens, elle a déjà reçu un accueil retentissant, elle devrait sans nul doute faire de nombreux émules à Reims. Représentations : le mercredi 14 à 21h et le jeudi 15 décembre à 14h (scolaires) et à 21h (pour tous), à l’Atelier de la Comédie. Spectacle surtitré en français. ThéâTre Génération désenchantée ? Le JOUrNAL C’est le sentiment qui nimbe l’œuvre tchekhovienne. Le texte d’Anton Tchekhov « Oncle Vania » est servi par des comédiens exceptionnels, et il trouve un écrin dans la mise en scène de Jürgen Gosch, une première en France. Les acteurs font corps avec le texte, exigence qu’avait voulue le metteur en scène Jürgen Gosch, disparu en 2009 ; voici ce qu’il l’affirmait : « J’essaie de ne rien éluder. J’appelle sans cesse au désordre, je pousse à des répétitions épuisantes, jusqu’à ce que les comé- diens soient éreintés et que leur corps s’imprime dans le texte ». La tension dramatique est palpable, elle monte, pour aller jusqu’à un climax. L’histoire d’« Oncle Vania » place au cœur d’un été étouffant, à la campagne, Sonia et Oncle Vania dont le domaine familial est en perte de vitesse. L’atmosphère est de plus alourdie par la présence du professeur Sérébriakov, le père de Sonia, venu avec sa jeune épouse la belle Elena Andréevna. Cette dernière, par sa beauté, va faire tourner les têtes, celle de Vania, également celle du docteur Astrov, ami de la famille. Mais on ne peut sans doute là que fournir un pâle résumé, alors qu’il convient au théâtre de Tchekhov de ne subir aucune médiation, et ainsi de parler directement à la sensibilité du spectateur grâce à une proposition d’une rare intensité. Le vendredi 16 décembre à 21h et le samedi 17 décembre à 18h30 à la Comédie. Spectacle surtitré en français. Vania Melancolia… ThéâTre

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Page 1: Mise en page 1static.lhebdoduvendredi.com/journaux_pdf/rse2011_2.pdf · #2 03 26 03 35 77 Première en France pour la pièce d’erik Uddenberg, mise en scène par Suzanne Osten,

• THEATRE ET LECTURES • ART CONTEMPORAIN • DANSE • JEUNE PUBLIC • MUSIQUE • PERFORMANCES • OPERA • THÉÂTRE • OPERA • RENCONTRE

#203 26 03 35 77w w w . s c e n e s d e u r o p e . e u

Première en France pour la

pièce d’erik Uddenberg, mise

en scène par Suzanne Osten,

«  Les inéducables  », qui est le

second volet d’un diptyque dont

les deux parties sont autonomes

(«  Les éducateurs  » / «  Les

inéducables  »). Le dessein est

de s’interroger pour savoir qui

vaut-il mieux éduquer…

Le festival RSE a décidé de

montrer une pièce traitant des

relations entre enfants et adultes,

relations tendues puisque les

conflits se font de plus en plus

prégnants. La réflexion qui

découle de cette proposition est à

la fois ludique et profonde, et on

y redécouvre les rapports

complexes qu’entretient la

jeunesse aujourd’hui avec les

figures parentales. On sait que les

enfants sont au cœur de la société

suédoise, c’est donc un sujet

essentiel pour Erik Uddenberg

qui utilise notamment un jeu

de masques très intéressant

permettant aux comédiens de

déployer un large panel d’émo-

tions. Le dramaturge suédois part

d’un constat actuel  : les parents

semblent perdus face aux

méthodes éducatives ; de même,

les enfants sont eux aussi

démunis alors que leurs parents

n’ont jamais autant passé de

temps avec eux. Le dialogue

peut-il être réinstauré entre les

différentes générations  ? Le

spectateur est face à une salle de

classe où des collégiens s’appro-

prient tour à tour des masques,

dérivés pour la plupart de la

commedia dell’arte. Les masques

permettent paradoxalement aux

jeunes de se dévoiler car ils

cherchent en eux une émotion

intime. Erik Uddenberg laisse une

place importante à l’improvisation

conférant ainsi un réel pouvoir aux

comédiens  ; des séquences sont

ainsi réinventées chaque soir en

fonction du public. On sent alors

poindre une réelle alchimie dans

la troupe. Par moments, la scène

s’assombrit quelque peu et

accueille une mascarade (même

étymologie que masque  !) tout à

fait décalée qui met en scène les

parents tels des personnages

sortis de séries télé des années

70. Cette esthétique très

seventies’ sert un certain glamour,

désuet et ridicule, et baigne dans

une sensation onirique. À

Stockholm, la pièce est jouée le

soir pour les adultes accompa-

gnés d’adolescents et la journée

pour les lycéens, elle a déjà reçu

un accueil retentissant, elle

devrait sans nul doute faire de

nombreux émules à Reims.

Représentations : le mercredi 14 à

21h et le jeudi 15 décembre à 14h

(scolaires) et à 21h (pour tous), à

l’Atelier de la Comédie. Spectacle

surtitré en français.

ThéâTre

Génération désenchantée ?

Le JOUrNAL

C’est le sentiment qui nimbe l’œuvre

tchekhovienne. Le texte d’Anton

Tchekhov « Oncle Vania » est servi par

des comédiens exceptionnels, et il

trouve un écrin dans la mise en scène

de Jürgen Gosch, une première en

France.

Les acteurs font corps avec le texte,

exigence qu’avait voulue le metteur en

scène Jürgen Gosch, disparu en 2009  ;

voici ce qu’il l’affirmait : « J’essaie de ne

rien éluder. J’appelle sans cesse au

désordre, je pousse à des répétitions

épuisantes, jusqu’à ce que les comé-

diens soient éreintés et que leur corps

s’imprime dans le texte  ». La tension

dramatique est palpable, elle monte,

pour aller jusqu’à un climax. L’histoire

d’« Oncle Vania » place au cœur d’un été

étouffant, à la campagne, Sonia et Oncle

Vania dont le domaine familial est en

perte de vitesse. L’atmosphère est de

plus alourdie par la présence du

professeur Sérébriakov, le père de

Sonia, venu avec sa jeune épouse la

belle Elena Andréevna. Cette dernière,

par sa beauté, va faire tourner les têtes,

celle de Vania, également celle du

docteur Astrov, ami de la famille. Mais

on ne peut sans doute là que fournir un

pâle résumé, alors qu’il convient au

théâtre de Tchekhov de ne subir

aucune médiation, et ainsi de parler

directement à la sensibilité du

spectateur grâce à une proposition

d’une rare intensité.

Le vendredi 16 décembre à 21h et le

samedi 17 décembre à 18h30 à la

Comédie. Spectacle surtitré en français.

Vania Melancolia…ThéâTre

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www.scenesdeurope.eu

Happy Birthday to the FRAC ! 9 DéC 19h00Le Frac Champagne-Ardenne présente :ANNiVerSAire DU FrAC ChAmPAGNe-

ArDeNNeau FrAC ChAmPAGNe-ArDeNNe

9 DéC 19h00La Comédie de reims présente :LeS eNFANTS De méDéeLA COméDie De reimS

9 DéC 20h00reims Scènes d’europe présente :FANNY eT ALeXANDre iNGmAr BerGmANau CiNémA OPérA

9 DéC 20h30Opéra de reims présente :DAS rheiNGOLD (L’Or DU rhiN)L'OPerA De reimS

9 DéC 21h00Le manège de reims présente : LAND’S eNDau mANÈGe De reimS

9 DéC 21h00La Comédie de reims présente : KOLiKà LA COméDie De reimS

9 DéC 23h00La Comédie de reims présente :BrUiT FANTOmeau BAr De LA COméDie

10 DéC 11h00Nova Villa présente :mihAeLA miChAiLOVméDiAThÈQUe COrmONTreUiL

10 DéC 14h30Opéra de reims présente :Die WALKÜre (LA WALKYrie)L'OPerA De reimS

10 DéC 14h30Le Frac Champagne-Ardenne présente :ANNiVerSAire DU FrAC ChAmPAGNe-ArDeNNeFrAC ChAmPAGNe-ArDeNNe

10 DéC 15h00Nova Villa présente :NiLS PAr-DeSSUS TOUTCeNTre CULTUreL SAiNT eXUPérY

10 DéC 15h00La Comédie de reims présente :LA CONSULTATiONLA COméDie De reimS

10 DéC 17h00La Comédie de reims présente :NOUS QUi SOmmeS CeNTLA COméDie De reimS

10 DéC 19h00La Comédie de reims présente :KOLiKLA COméDie De reimS

10 DéC 20h30Opéra de reims présente :SieGFrieDL'OPerA De reimS

10 DéC 21h00La Comédie de reims présente :iNVASiON !L'ATeLier De LA COméDie De reimS

10 DéC 21h00Le manège de reims présente :LAND’S eNDLieu : Le mANÈGe De reimS

10 DéC 23h00La Comédie de reims présente :JOhN mAKAYBAr De LA COméDie

PrOGrAmme...

Non sans  humour, «  The Nowness

mystery » pose la question des

limites de la représentation et Cuqui

Jerez tente d’y saisir l’instant

insaisissable.

Un instant décisif peut faire basculer

une situation, en un clin d’œil, mais

au fait, combien dure l’unité tempo-

relle de l’instant ? L’artiste espagnole

Cuqui Jerez ouvre son spectacle sur

un moment important pour la planète

people, la séparation très médiatisée

de deux stars, Brad Pitt et Angelina

Jolie. Cet événement est décortiqué

à plaisir par la presse avec un

énorme battage médiatique, mais

quelle place reste-t-il à la vérité ? La

fantaisie place sur scène un

personnage hybride devenu alors

«  Brangelina  » qui croise Amy

Winehouse ou bien encore un chauf-

feur de taxi émule de Robert de Niro.

Deux interprètes – Maria Jerez et

Amalia Fernandez – incarnent tous

les personnages, interrogeant la

question de la représentation et de

ses limites. Cuqui Jerez s’interroge

également sur la nature de la relation

entre l’œuvre et le spectateur et la

façon dont on joue avec les attentes

de ce dernier. Ce questionnement

n’est pas sans évoquer celui des

écrivains sur la littérature, depuis

Cervantès ou bien encore Diderot,

puis Italo Calvino… Où commence la

fiction et où finit la réalité  ? Cette

interrogation ne cesse d’être un

moteur de création  ; et avec

beaucoup d’humour, Cuqui Jerez

s’en empare pour le plus grand

plaisir des spectateurs qui sont

conduits sur les chemins de la jubila-

tion.

Le jeudi 15 décembre, à 21h, au

Manège.

il est indéniable que l’art et le

théâtre ne cessent de se croiser

depuis le XXe siècle. Fort de ce

constat, le FrAC, pour célébrer son

anniversaire, a décidé de mettre en

avant la performance comme étant

le lieu d’expériences libres et

diverses, formule de prédilection de

nombreux artistes aujourd’hui.

Pour cette 4e édition de l’anniversaire

du FRAC Champagne-Ardenne, les

artistes invités partagent un goût

prononcé pour l’exploration du lan-

gage artistique. Ils posent la question

du rôle de l’artiste, la position éthique

et esthétique qu’est la sienne lorsqu’il

apparaît de manière récurrente au sein

de son travail. La performance est un

art éphémère qui synthétise des

métissages transdisciplinaires, elle va

être au centre de deux journées

consacrées à l’art contemporain dans

le festival. Le FRAC accueille des

artistes venus de toute l’Europe et

d’horizons très différents qui vont

œuvrer de concert à promouvoir la

performance. Les précédentes

éditions avaient permis d’explorer les

points de convergence entre les

différentes disciplines artistiques, et plus

spécifiquement celles liant l’art et le

théâtre, en appuyant l’idée que, d’une

manière générale, l’art n’a jamais

cessé de tenter de conquérir la scène.

Il sera intéressant d’observer combien

la performance revêt divers aspects et

prend des formes variées. Ainsi, Karl

Holmqvist ou bien encore Emma Kay

nous proposent un monologue

poétique, Das Dingbat présente son

œuvre comme une conférence, on

retrouve du théâtre dansé avec

Lilibeth Cuenca Rasmussen, Nicolas

Martini préfère s’exprimer à travers

l’expérience scientifique, enfin, Sara

Lundén et Mathias Kryger se servent

de la forme du spectacle de cabaret.

La performance est un outil de

recherche, elle permet en effet

d’explorer des notions telles que le

savoir, la mémoire, l’histoire,

l’identité, etc.

Anniversaire #4, vendredi 9 décembre

2011 de 19h00 à 21h30 et le samedi

10 décembre 2011 de 14h30 à 21h30,

salle Jean-Pierre Miquel, 1, Place

Museux à Reims. Entrée libre.

Le programme : vendredi 9 décembre

2011 : 19h00 : Luigi Presicce (Italie) ; à

20h30 : Sara Lundén (Suède). Le

samedi 10 décembre 2011 : à 14h30 :

Das Dingbat (France) ; à 15h30 : Karl

Holmqvist (Suède) ; à 16h30 : Nicolas

Martini (Italie) ; à 18h30 : Emma Kay

(Royaume-Uni) ; à 19h30 : Lilibeth

Cuenca Rasmussen

(Philippines/Danemark) ; à 20h30 :

Mathias Kryger (Danemark).

Lilibeth Cuenca Rasmussen

D’un instant à l’autre

ArT CONTemPOrAiN

DANSe:

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11 DéC 14h30Opéra de reims présente :GOTTerDÄmerUNG (Le CréPUSCULe DeS DieUX)L'OPerA De reimS

11 DéC 17h00La Comédie de reims présente :iNVASiON !L'ATeLier De LA COméDie De reimS

11 DéC 17h30reims Scènes d’europe présente :FANNY eT ALeXANDre iNGmAr BerGmANCiNémA OPérA

12 DéC 19h00La Comédie de reims présente :JAN KArSKi (mON NOm eST UNe FiCTiON)LA COméDie De reimS

13 DéC 19h00La Comédie de reims présente :Le 20 NOVemBreLA COméDie De reimS

13 DéC 21h00Césaré présente :eNSemBLe OrCheSTrAL CONTemPOrAiNLe mANÈGe De reimS

13 DéC 21h00La Comédie de reims présente :JAN KArSKi (mON NOm eST UNe FiCTiON)LA COméDie De reimS

14 DéC 19h00Nova Villa présente :hOmmAGe A ChAGALLL'OPerA De reimS

14 DéC 19h00La Comédie de reims présente :L’eNCYCLOPéDie DeS GUerreSLA COméDie De reimS

14 DéC 21h00La Comédie de reims présente :LeS iNéDUCABLeSL'ATeLier De LA COméDie De reimS

15 DéC 19h00La Comédie de reims présente :herrmANN’S BATTLe (eiNeN KLeiST)LA COméDie De reimS

15 DéC 21h00Le manège de reims présente :The NOWNeSS mYSTerYLe mANÈGe De reimS

15 DéC 21h00La Comédie de reims présente :LeS iNéDUCABLeSL'ATeLier De LA COméDie De reimS

16 DéC 19h00La Comédie de reims présente :herrmANN’S BATTLe (eiNeN KLeiST)LA COméDie De reimS

16 DéC 21h00La Comédie de reims présente :ONCLe VANiALA COméDie De reimS

16 DéC 23h00La Comédie de reims présente :DJ SeT PiNKY POOBAr De LA COméDie

17 DéC 15h00La Comédie de reims présente :L'ATeLier De LA COméDie De reimS

17 DéC 18h30La Comédie de reims présente :ONCLe VANiALA COméDie De reimS

...PrOGrAmme... Jan Karski, héros malgré lui

C’est à partir du roman de Yannick

haenel intitulé « Jan Karski (mon nom

est une fiction)  » que le metteur en

scène Arthur Nauzyciel retrace le

parcours de cette figure. résistant

polonais, Karski s’acharna à dénoncer

aux démocraties alliées le génocide

perpétré par les nazis, mais en vain.

Le spectacle, construit à partir du

roman, est composé de trois parties :

la première est assumée par le met-

teur en scène lui-même. La deuxième

partie est un digest de la vie de Karski

(s’inspirant de l’autobiographie

publiée en 1944 Mon Témoignage

devant le monde). La troisième partie

est un monologue, fiction inspirée de

la vie de Karski. Claude Lanzmann, qui

en 1985 avait accueilli le témoignage

de Karski dans le film Shoah, a

attaqué ce monologue qui nourrit

l’Histoire d’éléments fictionnels. Ce

refus pose de nombreuses questions

quant à la représentation. En effet,

dans le film Shoah, il n’y a pas de

tentative de représenter ce qui est

considéré comme « irreprésentable »,

et il est frappant de voir au théâtre,

lieu des potentialités, l’incarnation.

Les efforts faits par Karski pour

témoigner du génocide sont restés

sans effet, et ce personnage incom-

pris, catholique polonais engagé dans

la Résistance, est placé au cœur de la

tragédie, démuni. C’est le génial

Laurent Poitrenaux, qui, avec une

grande sobriété, donne corps à Karski

à travers un soliloque. Il est une vertu

à aborder l’innommable, il s’agit

d’alimenter la mémoire et d’évoquer

certaines questions aussi difficiles

soient-elles. L’écrivain Yannick Haenel

et le metteur en scène Arthur

Nauzyciel vont plus loin. Ici, la

question du témoignage au théâtre est

abordée, dire les choses n’est-ce pas

les rendre tolérables, représentables

alors que l’ignominie ne semble pas

concevable ? Ludovic Lagarde donne

son ressenti après avoir vu la pièce et

explique : « C’est un texte passionnant

qui touche une interrogation sur le

théâtre et la fiction. Certains témoi-

gnages recueillis reposent ainsi la

question du témoignage. Mais c’est

indéniablement un spectacle qui a

beaucoup d’allure et de qualités.

Comme au théâtre, on voit la fiction,

cela est frappant et laisse la place à

bon nombre de questions ». Un spec-

tacle certes difficile, mais d’une

grande puissance aussi bien dans le

fond que dans la forme, qui laisse

entrevoir à la fois les limites du théâtre

et son champ de possibilités infinies…

Le lundi 12 décembre à 19h et le 13

décembre à 21h, à la Comédie.

Cette pièce, imaginée par le drama-turge et romancier Jonas hassenKhemiri et mise en scène par Antúromero Nunes, est une fable ironiquesur l’immigration.Jonas Hassen Khemiri aborde laquestion de l’identité culturelle etlinguistique  : un mot apparaît  :« Abulkasem »… Ce terme revient defaçon récurrente dans la bouche descomédiens. Sans doute est-ce unnom propre, c’est ce qu’on peut légi-timement supposer. Mais ce mot estaussi un vocable qui ne semble pasappartenir au lexique local, il faitautant entendre une sonorité étrangequ’il est un révélateur. « Abulkasem »est envisagé comme un virus, unsymptôme, dans une société quisemble parfois frileuse. « Invasion ! »est la première pièce de théâtre deJonas Hassen Khemiri, une fablesignificative d’un monde où l’altéritén’est pas une notion évidente à

appréhender, où chacun a en effet dumal à ouvrir yeux et oreilles afin desaisir qui est l’autre. Dans son pre-mier roman intitulé « Un œil rouge »,l’auteur traitait du reste avec dis-tance et ironie du thème de l’immi-gration et abordait de fait la montéedu racisme en Suède, qui est

aujourd’hui plus que jamais un sujetbrûlant.

Le samedi 10 décembre à 21h et ledimanche 11 décembre à 17h, àL’Atelier de la Comédie.Spectacle en allemand surtitré enfrançais.

« Invasion ! », l’altérité en question…

ThéâTre

TheATre

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TARIFS

PratiquePlein tarif Tarif spécial* - de 30 ans** Demandeurs

d'emploi

Tarif ASpectacles Comédie 22 € 15 € 10 € 5 €Manège

Tarif BLectures mises en espace Comédie 10 € 5 € 5 € 5 €Nova Villa***CésaréGoran

Entrées libres

Afters Musique au bar de la Comédie GratuitNuit suédoise, rencontres, projections...

Plein tarif Tarif spécial* – de 30 ans** et demandeurs d’emploi

Cendrillon 1° cat 40 € 34 € 20 €2° cat 30 € 25,5 € 15 €3° cat 20 € 17 € 10 €4° cat 10 € 5,95 € 3,5 €

Ring Saga 1 spectacle 1° cat 32 € 25 €2° cat 15 € 10 €

Ring Saga les 4 spectacles 1° cat 92 € 68 €2° cat 44 € 28 €

TARIFS - SPÉCIAL OPÉRA

TARIFS - SPÉCIAL CARTONNERIE

Réduit - Plein Tarif spécial* (demandeurs Enfants

tarif d’emploi, – de 12 ansétudiants…)

Arch Enemy 23 € 18 € 21 €

Vienna Vegetable Orchestra 13 € 8 € 11 € 8 €

SORTIE EN FAMILLEPoutine fait du ski, Hommage à Chagall, Nils par-dessus tout, Pour le meilleur et pour le pire, Les inéducables : 5€ Enfant 10€ Accompagnateur

* Abonnés et séniors : les abonnés ou adhérents des différentes scènes du festival (la Comédie de Reims, le Manège, la Cartonnerie,l’Opéra de Reims, le FRAC Champagne-Ardenne, Césaré et Nova Villa), bénéficient du tarif spécial.** tarifs applicables à la Comédie et au Manège, les moins de 18 ans bénéficient de tarifs particuliers, renseignez-vous auprès de ces deuxstructures*** Ne concerne que les spectacles hors du Week-end Bébés

Achetez vos places pour Reims Scenes d’Europe* :

PrATiQUe

La Comédie de reims : 3, chaussée Bocquaine 51100 Reims +33 (0)3 26 48 49 00 Billetterie ouverte du mardi au vendredi de 12h à 19h et lesamedi de 14h à 18h

Le manège de reims : 2, boulevard du Général Leclerc 51100 Reims +33 (0)3 26 47 30 40 Billetterie ouverte du mardi au vendredi de 14h à 19h

L’Opéra de reims : 13, rue Chanzy 51100 Reims +33 (0)3 26 50 03 92 Billetterie ouverte du mardi au samedi de 14h30 à 18h30

La Cartonnerie : 84, rue du Docteur Lemoine 51100 Reims +33 (0)3 26 36 72 40 Billetterie ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h

Billetterie du festival, Peristyle de l’Opera de reims :1, rue de Vesles 51100 Reims +33 (0)3 26 03 35 77Billetterie ouverte du mardi au samedi de 13h a 18h30

Supplément RSE 2011 réalisé par BMDR éditions - Rédaction Amandine Lefèvre

réSerVATiONS NOVA ViLLA

Spectacles, rencontres, colloque et lectures. Attention, les

spectacles du week-end bébés sont en vente uniquement à

Nova Villa

6, rue de la 12ème escadre de l’aviation – BP 453 – 51066

Reims cedex +33(0)3 26 09 33 33

[email protected] /www.meli-mome.com

Autres renseignements

Césaré, Centre national de création musicale

27, rue Ferdinand-Hamelin 51450 Bétheny

+33(0)3 26 88 65 74 / www.cesare.fr

FrAC Champagne-Ardenne

1, place Museux 51100 Reims

+33 (0)3 26 05 78 32 - www.frac-champagneardenne.org

Vous pouvez acheter vos places pour les differents spectacles proposes par reims Scenes d’europe a la Billetterie

du festival installee dans le Peristyle de l’Opera ou encore a la Comedie, au manege, a l’Opera et a la Cartonnerie.

Ou sur internet, sur le site du festival reims Scènes d’europe : www.scenesdeurope.eu

Des légumes ? Bien volontiers !Les musiciens du «  Vienna

Vegetable Orchestra  » ne sont

pas dans les choux avec leur pro-

position des plus originales. Pour

les enfants haut comme trois

pommes, finis les navets, on leur

propose de la bonne soupe…

Tout droit venus d’Autriche, les

musiciens inventifs du «  Vienna

Vegetable Orchestra » créent pour

le plaisir des petits et des grands

une musique originale parce que,

chose inattendue, leurs instruments

sont des légumes frais  ! Ceci peut

dérouter ou sembler extravagant

mais, entre leurs mains, carottes,

potirons, concombres et artichauts,

après avoir été customisés, se

transforment en instruments iné-

dits. Lorsqu’on demande aux mem-

bres du groupe pourquoi ils utilisent

des légumes, ils répondent : « Nous

aimons la musique, nous aimons la

cuisine et nous aimons les

légumes. Nous faisions des expé-

riences avec différentes méthodes

de productions sonores. L’idée

d’un orchestre végétal n’était

qu’une question de temps. Peut-

être s’est-elle imposée lors d’une

fête ou de la préparation d’une

bouffe. Nous ne savons plus exac-

tement… » Il est vrai que le XXe siè-

cle a employé la nourriture dans

des productions artistiques

contemporaines diverses.

L’orchestre propose différents

styles de musique, son répertoire

présentant donc un large éventail :

de la musique classique euro-

péenne, à des œuvres électro-

niques et expérimentales en pas-

sant par leur propre musique. Il y en

a pour tous les goûts du jazz free à

la musique contemporaine en pas-

sant par le dub, la noise et la house.

L’ensemble créé en 1998 rassem-

ble onze membres d’horizons

divers  : musiciens, architectes,

plasticiens, designers artistes en

arts médiatiques, écrivains et

poètes sonores qui placent leur

talent au service d’une esthétique

commune. Cette idée atypique

d’utiliser des légumes comme ins-

truments est aujourd’hui bien

rôdée, ingénieuse et écolo grâce à

un art du recyclage qui ne manque

pas d’humour. Une envie de

connaître leur petite cuisine  ?

Rendez-vous est donc pris : après

le concert, les éphémères instru-

ments finissent en potage partagé

avec le public… Une expérience

hors du commun, à ne pas man-

quer, car elle devrait changer le

regard de certains sur leur bac à

légumes…

Mercredi 13 décembre à 18h30, à

la Cartonnerie. Carto Kidz#9,

concert pour les enfants dès 7 ans.

Voilà, c’est fini...mais pour vous « consoler »,

durant la journée de clôture

du festival et pour terminer

rSe sur une note suédoise,

venez découvrir «  Je te

console, là  ?  », pour sa pre-

mière en France..

«  Je te console, là  ?  » est un

texte d’Ann-Sofie Bárány, avec

une mise en scène de Suzanne

Osten pour une production

Unga Klara. La pièce ques-

tionne la façon dont l’enfance

se prolonge au cœur de l’âge

d’homme. Ainsi, les enfants et

les adultes sont observés et

confrontés comme en miroir

pour un spectacle qui est,

dans le même temps, imagina-

tif et touchant. La dramaturge

Ann-Sofie Bárány (qui est éga-

lement pédopsychiatre) se

plaît à observer l’enfant dans

l’adulte et inversement l’adulte

dans l’enfant. Suzanne Osten

apporte par sa mise en scène

fidèle à l’esprit du texte toute

une fantaisie corroborant le

sujet qui y est développé.

L’enjeu est probablement de

réussir à surmonter notre

besoin de consolation. Cette

pièce s’inscrit dans les préoc-

cupations depuis de nom-

breuses années d’Unga Klara

et de Suzanne Osten. La fraî-

cheur des comédiens accom-

pagne le texte qui pose alors

des questions fondamentales

comme  celle du vivre ensem-

ble. Du reste, comment peut-

on pleinement être les sujets

de nos vies  ? Un spectacle à

ne pas manquer qui refermera

dignement la saison du festival

RSE, préfigurant déjà un avenir

prometteur.

Le samedi 17 décembre, à 15h

à L’Atelier de la Comédie.

Spectacle surtitré en français.

ThéâTre CONCerT JeUNe PUBLiC