michel tozzi interview...

15
101 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3 e – Livre du professeur EMC lienmini.fr/hgemc3‑135 Interview R ÉPONSES AUX QUESTIONS 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite à l’université Paul‑Valéry de Montpellier. Ses travaux portent notamment sur la didactique de l’apprentissage du philosophe (DAP), et en particulier sur l’apprentissage de la philosophie avec les enfants. Il est aussi le créateur du café philosophique de Narbonne et a initié l’Université Populaire de la Narbonnaise, dont il est le Président. 2 Non, un avis ne signifie pas que l’on détient la vérité. C’est ce que Michel Tozzi appelle une hypothèse : il faut donc la vérifier en la confrontant avec les points de vue et avis des autres. 3 Pour savoir si votre avis est justifié ou non, il est nécessaire d’écouter le point de vue des autres, leurs arguments. 4 Faire le bon choix, c’est retenir les arguments qui permettent de vivre ensemble, dans le respect. Michel Tozzi pages 360‑361 du manuel Découvrez quatre autres interviews dans la partie Histoire : • Pilar Jaramillo Cathcart (chapitre 1, p. 364). lienmini.fr/hgemc3‑137 Interview • Julien Aubert et Sabine Buis, députés de l’Assemblée nationale (chapitre 2, p. 376). lienmini.fr/hgemc3‑138 Interview • Abdennour Bidar, philosophe (chapitre 3, p. 388). lienmini.fr/hgemc3‑139 Interview • Sophie Adeyema, engagée dans le service civique (chapitre 4, p. 398). lienmini.fr/hgemc3‑140 Interview • Les questions sur ces interviews sont téléchargeables au format PDF au lien suivant : lienmini.fr/hgemc3‑136 EXOS

Upload: others

Post on 31-Mar-2021

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

101© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

EMClienmini.fr/hgemc3‑135Interview

R ÉPONSES AUX QUEST IONS

1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite à l’université Paul‑Valéry de Montpellier. Ses travaux portent notamment sur la didactique de l’apprentissage du philosophe (DAP), et en particulier sur l’apprentissage de la philosophie avec les enfants. Il est aussi le créateur du café philosophique de Narbonne et a initié l’Université Populaire de la Narbonnaise, dont il est le Président.

2 Non, un avis ne signifie pas que l’on détient la vérité. C’est ce que Michel Tozzi appelle une hypothèse : il faut donc la vérifier en la confrontant avec les points de vue et avis des autres.

3 Pour savoir si votre avis est justifié ou non, il est nécessaire d’écouter le point de vue des autres, leurs arguments.

4 Faire le bon choix, c’est retenir les arguments qui permettent de vivre ensemble, dans le respect.

Michel Tozzipages 360‑361 du manuel

Découvrez quatre autres interviews dans la partie Histoire :

• Pilar Jaramillo Cathcart (chapitre 1, p. 364). lienmini.fr/hgemc3‑137Interview

• Julien Aubert et Sabine Buis, députés de l’Assemblée nationale (chapitre 2, p. 376).

lienmini.fr/hgemc3‑138Interview

• Abdennour Bidar, philosophe (chapitre 3, p. 388). lienmini.fr/hgemc3‑139Interview

• Sophie Adeyema, engagée dans le service civique (chapitre 4, p. 398). lienmini.fr/hgemc3‑140Interview

• Les questions sur ces interviews sont téléchargeables au format PDF au lien suivant :

lienmini.fr/hgemc3‑136EXOS

N4349_LDP-3e.indb 101 21/07/2016 12:17

Page 2: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

102 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

La mise en œuvre du programme

CHAPITRE 1 – ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE

La sensibilité : soi et les autres p. 362 à 371

Le premier chapitre d’enseignement moral et civique ouvre sur la dimension sensible. C’est une composante essentielle de la vie morale et civique : il n’y a pas de conscience morale qui ne s’émeuve, ne s’enthousiasme, ne s’indigne.

▶▶ Les objectifs de formation sont de mieux connaitre et identifier ses sentiments et ses émotions, s’estimer et être capable d’écoute et d’empathie et se sentir membre d’une collectivité.

▶▶ Une partie interview à propos d’une cérémonie de naturalisation permet d’aborder les principes, valeurs et symboles de la citoyenneté française et de la citoyenneté européenne.

▶▶ La page débat « peut‑on être citoyen du monde » permet aux élèves de se questionner autour du sentiment d’appar‑tenance au destin commun de l’humanité.

▶▶ La page dossier « Célébrer l’humanité sur le mur de Ber‑lin » les aide à mieux comprendre la diversité des sentiments d’appartenance civiques, sociaux, culturels, religieux.

▶▶ Ainsi, les connaissances attendues pour le brevet sont mises en œuvre et les modalités d’apprentissage placent l’élève au cœur du dispositif, le rendant actif.

Bibliographie-sitographie• Site d’information du gouvernement français : www.vie-publique.fr• Site officiel français sur l’Union Européenne : www.touteleurope.eu• Un dossier publié par l’UNESCO en 2015 qui fait le point sur l’éducation à la citoyenneté mondiale :

http://unesdoc.unesco.org/images/0023/002300/230062f.pdf

▶▶ Références à destination des élèves• Mini-guide du citoyen, Sylvie et Jean-Marie Furois, Milan, 2014 : pour comprendre les droits et devoirs du

citoyen, se familiariser avec les grands principes qui fondent la République.• Un site qui parle de la citoyenneté, de la vie politique : www.jeunes.gouv.fr• Le livret du citoyen européen (le point sur ce qu’est la citoyenneté européenne, ses droits et ses devoirs mais

aussi sur les institutions de l’UE) : à retrouver sur le site www.mouvement-europeen.eu

Les corrigés des questions et des exercices

Ouverture p. 363

Q Selon Hegel, l’identité de chacun ne peut être réduite à son appartenance religieuse, nationale.

W Ces propos sont ceux d’un humaniste car il considère que les hommes appartiennent à une seule et même huma‑nité et que les valeurs de l’humanité sont communes à tous et à toutes.

Interview Une cérémonie de naturalisation p. 364

Q Le demandeur de la naturalisation doit posséder une connaissance suffisante de l’histoire (les grandes dates de notre histoire par exemple), de la culture et de la société françaises, mais aussi les principales caractéristiques de l’organisation actuelle de la République et de la démo‑cratie, les principes et les valeurs.

N4349_LDP-3e.indb 102 21/07/2016 12:17

Page 3: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

103© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

Q Les scènes dessinées sont représentatives de la chute du mur de Berlin. Sur la première un homme semble sauter par‑dessus le mur avec facilité : le mur n’est plus un obstacle. Sur la troisième scène, une large bêche est ouverte dans le mur : des hommes et des femmes s’y engouffrent pour circuler enfin librement.

W Au‑delà de la chute du mur de Berlin et de la réunification allemande, les fresques célèbrent la joie, l’espoir d’un monde meilleur et de paix.

E Les valeurs communes à toute l’humanité et célébrées sur les fresques sont celles de la liberté et de la paix. Ce sont aussi celles de la liberté de circulation et d’expression.

Action !Pour poursuivre la réflexion sur d’autres lieux ou moments où les hommes et les femmes célèbrent leur appartenance à l’humanité : Les jeux olympiques – des journées mondiales comme celle de la journée internationale de la femme (8  mars). Voir le site de l’ONU qui recense les journées internationales :www.un.org/fr/sections/observances/international‑days/

Exercice brevet p. 371

Q Les trois valeurs de l’Olympisme sont l’excellence, l’ami‑tié et le respect. Elles constituent la base sur laquelle le Mouvement olympique fonde ses activités de promotion du sport, de la culture et de l’éducation en vue d’un monde meilleur.

W L’idéal olympique est né en Grèce. À l’occasion de chaque olympiade, une course de relais est organisée, au cours de laquelle la flamme olympique est transportée depuis Olympie

Pour des informations complémentaires, un dossier sur les jeux olympiques dans l’Antiquité : www.olympic.org/documents/reports/fr/fr_report_658.pdf

E L’olympisme donne un sentiment d’appartenance com‑mun à l’humanité car pendant plusieurs jours hommes et femmes du monde entier sont réunis pour s’affronter dans le respect et l’amitié et ce, quelles que soient leurs appartenances nationale, religieuse et culturelle.

R Pour en savoir plus : comment une ville devient ville hôte des JO ? www.olympic.org/fr/candidature‑aux‑jo

W La nationalité française donne accès à la citoyenneté européenne : est citoyen européen celui qui possède la nationalité d’un des pays membres de l’UE.

E Le citoyen européen peut voter (et être élu) aux élections municipales et aux élections du Parlement européen dans l’État membre où il réside.

R Avant d’aller à la cérémonie, Pilar pensait que ce serait un moment plutôt formel et administratif, pour « récupérer un papier ». Mais une fois sur place, elle a été gagnée par le flux d’émotions ressenties par toutes les personnes qui étaient là en même temps qu’elle, entre retenue, timidité, fierté, joie et enfin soulagement d’y être arrivé.

T Le fait que Pilar parlait déjà la langue française et qu’elle connaissait déjà la culture française a grandement facilité son intégration.

Le site de l’ambassade américaine propose une version en anglais et en français du serment d’allégeance que doivent réciter les nouveaux citoyens aux États‑Unis :http://french.france.usembassy.gov/a‑z‑serment‑alle‑geance.html

Débat Peut-on être citoyen du monde ? p. 366

Ce débat correspond à la nécessité de faire réfléchir les élèves sur la notion de citoyenneté. Les citoyennetés fran‑çaise et européenne ont été abordées dans la page interview et l’objectif est d’élargir à l’échelle mondiale. Le sentiment d’appartenance au destin commun de l’humanité est mis en perspective à travers la notion de citoyenneté.

Dossier Célébrer l’humanité sur le mur de Berlin p. 368

L’East Side Gallery est un morceau du mur de Berlin de 1,3 km de long situé près du centre. Il s’agit de la plus longue section du mur encore debout (1,3 km environ). Elle est constituée de 118 peintures d’artistes de divers pays, du côté est du mur. À la suite de nombreux endommagements dus à l’érosion ou au vandalisme, aux touristes qui écrivent leur nom ou des messages sur le mur, ou de ceux qui enlèvent des morceaux de béton pour les revendre, à l’occasion du 20e anniversaire de la chute du mur, les artistes ont été invités à restaurer leurs œuvres en 2009.

EMC

et anglais

N4349_LDP-3e.indb 103 21/07/2016 12:17

Page 4: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

104 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

CHAPITRE 2 – ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE

Le droit et la règle : des principes pour vivre avec les autres p. 372 à 383

La mise en œuvre du programmeCe chapitre sur la règle et le droit vise à faire acquérir le sens des règles au sein de la classe, de l’école ou de l’établissement. Il a pour finalité de faire comprendre comment, au sein d’une société démocratique, des valeurs communes s’incarnent dans des règles communes.

▶▶ Le dossier « Nos responsabilités, nos droits » s’appuie sur une mise en situation concrète pour amener l’idée de droit et de loi puis la réflexion sur la nécessité des lois.

▶▶ Naturellement cela amène à s’interroger sur l’élaboration d’une loi (double‑page Interview). Pour cela on part d’un exemple concret – la loi sur la transition énergétique – et

de l’interview de deux députés (l’un de gauche, l’autre de droite) qui ont pris part au travail parlementaire sur cette loi.

▶▶ Cette double‑page sera complétée par le dossier suivant sur la démocratie représentative, dans lequel sont étudiés les principes de ce type de démocratie.

▶▶ Si les principes démocratiques sont connus, reconnus, et inscrits dans les textes de loi, ils peuvent encore faire l’objet de débat, comme par exemple sur l’élargissement de la citoyenneté aux étrangers ou sur – c’est l’objet de notre débat – le tirage au sort des hommes politiques parmi les citoyens.

Bibliographie▶▶ Pour approfondir avant de mener le débat avec les élèves

• André Comte-Sponville, Présentations de la philosophie, 2000, Paris, Albin Michel : voir le chapitre sur la politique, argumentation très claire avec quelques références philosophiques.

• Michel Onfray, Antimanuel de philosophie, 2001, Rosny, Bréal : voir le chapitre sur le droit.

▶▶ Pour avoir des exemples concrets• Fabien Lamouche, Être responsable, 2011, Paris, Gallimard Jeunesse : rédigé comme une conversation, avec

des exemples très concrets.• Brigitte Labbé, Michel Puech, « La justice et l’injustice », « La violence et la non-violence », Goûters philo, 2003,

Toulouse, éditions Milan (tome 2).• Brigitte Labbé, Pierre-François Dupont-Beurier, Les Droits et les Devoirs, goûters philo, 2008, Toulouse, éditions

Milan : des réflexions sur sa liberté, sur l’engagement qu’on a vis-à-vis des autres qui nous amène à faire des choix entre différentes possibilités que nous offre la liberté. Pleins d’exemples très concrets, destinés à des enfants jeunes, mais en les adaptant, ils fonctionnent bien aussi pour des collégiens !

▶▶ À destination des collégiens• Gilles Halais, À nous la politique, 2015, Milan (petite BD illustrée par Jacques Azam).

▶▶ Sur la question spécifique du tirage au sort des hommes politiques parmi les citoyens• Article « Tirage au sort en politique », Wikipédia, consulté le 16 novembre 2015.• Article de Yves Sintomer, professeur de sciences politiques, Paris VIII, « Le tirage au sort pourrait recrédibiliser

la politique », le Courrier des maires, 12 novembre 2014.• Article de Tommy Lasserre, « Le tirage au sort, la fausse bonne idée », Médiapart, 25 septembre 2014.• Gil Delannoi, chercheur au Cevipof, centre de recherche politiques de Sciences Po, Le retour du tirage au sort

en politique, Fondapol, fondation pour l’innovation politique (think tank libéral), 2010.

N4349_LDP-3e.indb 104 21/07/2016 12:17

Page 5: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

105© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

Autres étapes possibles dans le travail de groupe sur les dilemmes moraux :– Discutez votre choix en groupe de 3 ou 4 : est‑il ou non possible de prendre une décision qui convienne à tous ? Échangez sur vos arguments.– Aidez‑vous de tous les documents de cette page pour argumenter vos choix.– Décidez d’un rapporteur dans votre groupe et préparez son intervention, qui sera le résumé de vos débats sur la décision qui conviendrait à tous : à quelles difficultés vous êtes‑vous heurtés ? Est‑il facile de se mettre d’accord sur le « meilleur choix » à faire ? Pourquoi ?– Les rapporteurs de chaque groupe présentent leur résumé.– Quelques questions peuvent être posées pour éclaircir les résumés de chaque groupe.Pour compléter les ressources sur le dilemme de Vincent : La non‑assistance à personne en danger (Article 223‑6) : « Quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action person‑nelle, soit en provoquant un secours, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Interview Deux députés de l’Assemblée nationale p. 376

Q Le Gouvernement (le 1er ministre) et le Parlement (les dé‑putés et les sénateurs) peuvent être à l’initiative d’une loi.

W La « navette » parlementaire désigne le fait qu’un projet ou une proposition de loi fait l’objet d’au moins 2 examens : par l’Assemblée nationale et par le Sénat. La seconde assemblée examine le texte, peut le modifier. Le texte repart vers la première assemblée pour être à nouveau examiné. C’est l’Assemblée nationale qui a le pouvoir de voter le texte final.

E Les 2 députés interrogés sont Sabine Buis, députée PS de l’Ardèche, et Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse.

R Ils ne sont pas du même parti, l’un est de gauche (PS), l’autre de droite (LR). La députée PS défend le projet de loi sur la transition énergétique, proposée par la gauche au pouvoir. Le député LR, membre de l’opposition, s’y oppose.

T C’est le président de la République, François Hollande, par l’intermédiaire de son Premier ministre, qui est à l’initiative de ce projet de loi.

Y Cette loi a été élaborée alors que la France s’apprêtait à accueillir la COP21 (21e conférence mondiale sur le climat), qui s’est tenue à Paris du 30 novembre au 12 dé‑cembre 2015. Le but de cette conférence regroupant tous

Ouverture p. 372

Q Quand Martin Luther King dit que la loi doit le protéger si quelqu’un veut le lyncher, c’est‑à‑dire le tuer, il fait réfé‑rence au principe fondamental des droits de l’Homme qui est le droit à la vie. La Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, dans son article 3, affirme que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Martin Luther King, par son action contre le racisme aux États‑Unis, en faveur de l’égalité entre Noirs et Blancs, dérangeait. Il est tué en 1968. Son assassin est condamné à 99 ans de prison.

W On a besoin de lois pour protéger la vie des femmes et des hommes pour que le monde ne soit pas régi par la loi du plus fort, pour protéger le plus faible.

Dossier Nos responsabilités, nos droits p. 374

Q Les déclarations de 1789 et 1948 affirment le droit à la vie pour chacun, le droit de vivre en sécurité, et d’avoir des biens à soi. La liberté et l’égalité en droit dès la naissance sont aussi garanties.

W Par exemple, un collégien n’a pas le droit de voler un livre du CDI : il est la propriété de l’établissement et non la sienne, et en le volant il nuirait à la liberté d’autrui d’en avoir la jouissance.

E Le droit de propriété est protégé par le code pénal qui indique les sanctions prises en cas de vol.

R Selon Kant, les lois sont nécessaires car l’homme est « un animal égoïste ». « Il ne peut ni se passer des autres ni renoncer, pour eux, à la satisfaction de ses propres désirs » : l’homme veut vivre en société, mais en même temps, il veut aussi avoir le plus de liberté possible afin de suivre ce qu’il désire faire, au risque de faire des actions qui dérangent d’autres hommes. Si les lois n’existaient pas, des conflits éclateraient, se règleraient par la violence qui ne fait qu’engendrer d’autres conflits. Pour éviter l’utilisation de la violence, les États mettent en place des lois : les citoyens les acceptent pour arriver à vivre en paix entre eux.

Action !Autres questions possibles à l’oral : quelle valeur a guidé votre choix ? Pourquoi cette valeur est‑elle si importante pour vous ? L’est‑elle aussi dans d’autres domaines ?– Anaïs : dilemme entre l’amitié et l’honnêteté, le respect de la propriété…– Vincent : dilemme entre la non‑assistance à personne en danger, la crainte d’être arrêtés, la volonté de ne pas dénoncer un ami…

Les corrigés des questions et des exercices

N4349_LDP-3e.indb 105 21/07/2016 12:17

Page 6: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

106 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

les pays du monde, est de s’engager à limiter la hausse des températures à 1,5 °C.

Action !Les députés servent à proposer, discuter et élaborer les lois.Le débat à l’assemblée sert à faire s’opposer et se répondre les idées de chacun. Même si dans une démocratie, c’est l’avis de la majorité qui l’emporte, donc ici l’avis de la majorité parlementaire, les arguments des députés de l’opposition peuvent faire avancer le travail menant à l’éla‑boration de la loi.

Dossier La démocratie représentative p. 378

Q On parle de « démocratie représentative » en France parce que les citoyens élisent des « représentants » (députés et sénateurs) chargés de porter et défendre leur opinion.

W La caricature de Jacques Aram, représentant un dicta‑teur étant littéralement renversé par le peuple, illustre l’article 3 de la Constitution de 1948, selon lequel « la souveraineté nationale appartient au peuple ».

E Le Collectif Votation Citoyenne milite pour que les étrangers résidant en France aient le droit de voter aux élections locales. Il faut ici distinguer les étrangers ressortissants de l’UE et les ressortissants d’un pays extérieur à l’UE. En effet, les membres de l’UE ont la citoyenneté européenne, qui outre le fait de voter aux élections européennes, leur octroie également le droit de voter aux élections locales du pays membre de l’UE dans lequel ils résident.

Action !Autres étapes possibles et précisions pour le travail de groupe sur le règlement intérieur :Q Lisez le règlement intérieur. À l’écrit, sélectionnez les

articles que vous aimeriez voir modifier.W Partagez la classe en groupe : y a‑t‑il des articles que vous

avez tous sélectionnés ? Choisissez les deux articles pour lesquels vous aimeriez une modification et rédigez un texte qui défende votre idée. Présentez‑le à la classe.

E Choisissez tous ensemble les articles du règlement inté‑rieur pour lesquels un amendement serait utile.

R Transformez la classe en Parlement, avec deux chambres : celle des députés, celle des sénateurs. Les députés écrivent l’amendement. Les sénateurs se renseignent sur la loi, ils listent les arguments pour ou contre l’article du règlement intérieur choisi.

T Toute la classe vote (si l’amendement n’est pas accepté à la majorité, soit on le retravaille et on le modifie encore, soit on l’abandonne et on ne modifie rien).

Y Avec les groupes du début, rédigez un article qui raconte le parcours pour modifier un passage du règlement intérieur, les débats et l’amendement finalement voté.

Débat Faut-il tirer au sort parmi les citoyens une partie des hommes politiques ? p. 380

Lancement possible du débatL’abstention augmente régulièrement en France depuis les années 1970 : les citoyens votent de moins en moins. Est‑ce le signe que notre démocratie est en crise, est‑ce un signal d’alerte pour montrer aux hommes politiques qu’ils ne sont pas assez efficaces ? Ne pourrait‑on faire participer différemment les Français à la démocratie, par exemple en tirant au sort une partie des hommes politiques ?

Arguments supplémentairesContre :

– Les chances d’être tiré au sort, ou de connaitre quelqu’un tiré au sort seraient en fait très minces et ne permettraient pas aux citoyens de se sentir davantage concernés par les questions politiques.– Le tirage au sort ne protège pas de la corruption, les citoyens tirés au sort pourraient soutenir un projet contre un gros chèque…Pour :

– Savoir qu’on peut être tiré au sort nous inciterait à davan‑tage nous intéresser aux questions politiques et à nous cultiver sur les sujets de société.– Le tirage au sort serait une manière de renouveler notre régime démocratique : pourquoi la vie politique du XXIe siècle devrait ressembler à celle du XXe siècle ? Il n’y a plus aujourd’hui de grands partis politiques qui organisent la société et dans lesquels une majorité de la population se reconnait.

Exercice brevet p. 383

Q Dessin de Plantu pour l’association des journalistes parlementaires.

Le sujet du dessin de Plantu :

l’élaboration d’une loi

Les institutions nommées dans le dessin :

le Conseil d’État, le conseil des ministres, l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil constitutionnel

Les personnes représentées dans le texte ou le dessin :

les ministres, les députés, le peuple

Ceux qui peuvent présenter une loi :

le Gouvernement (le Premier ministre) et le Parlement (les députés et les sénateurs)

Ceux qui votent la loi : les députés et les sénateurs

W Le système de la « navette » parlementaire montre que même si le Sénat donne son avis et peut demander des

N4349_LDP-3e.indb 106 21/07/2016 12:17

Page 7: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

107© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

T Dans le système français, l’initiative de la loi revient à deux entités : le pouvoir exécutif (le Premier ministre), et on parle alors de « projet de loi », et le pouvoir législatif (député ou sénateur) et on parle alors de « proposition de loi ». Une fois ce projet ou cette proposition de loi formalisé(e), le texte est déposé et lu par le Sénat et l’Assemblée nationale qui l’examine et le retravaille. Il fait des allers‑retours entre les deux chambres, on appelle cette étape « la navette parlementaire ». Après avoir été retravaillé autant de fois que nécessaire, il est adopté par le Parlement (Assemblée et Sénat). Le Conseil constitutionnel l’examine alors pour vérifier qu’il soit bien en conformité avec la loi fondamentale qu’est la Constitution. Si c’est le cas, le texte est promulgué par le Président de la République. Ce texte peut éventuellement être agrémenté de « mesures d’application » édictées par le Conseil d’État. La loi est alors applicable.

modifications à une loi, c’est toujours l’Assemblée natio‑nale qui tranche à la fin, qui a le dernier mot et donc qui vote la dernière version de la loi.

E Les citoyens peuvent influer sur l’élaboration des lois en demandant une loi à leur député, en manifestant pour prévenir le gouvernement qu’il y a besoin d’une loi, en parlant aux journalistes…

R La dernière bulle du dessin montre un homme appre‑nant dans le journal que la loi vient d’être promulguée, donc qu’elle va être appliquée, et qui se plaint en disant « c’est pas trop tôt ! ». Plantu voulait montrer qu’entre le moment où le besoin d’une loi se fait sentir et le moment où elle est effectivement promulguée, le temps est long. Si cette durée peut donner l’impression d’un dysfonctionnement et d’un manque de réactivité du travail parlementaire, elle peut aussi apparaitre comme un garde‑fou : le système démocratique a mis en place de nombreuses garanties pour que les lois répondent vraiment à un besoin de tout le pays. Elles prennent donc du temps à être élaborées.

N4349_LDP-3e.indb 107 21/07/2016 12:17

Page 8: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

108 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

CHAPITRE 3 – ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE

Le jugement : penser par soi-même et avec les autres p. 384 à 395

La mise en œuvre du programmeL’idée de ce chapitre est de faire comprendre aux élèves les principes démocratiques en soulignant le plus concrètement possible les différences profondes en termes de liberté entre une dictature et une démocratie, et en particulier en termes de liberté d’expression. Ce chapitre montre le lien fort entre la liberté qu’offre un État à ces citoyens et l’esprit critique, le jugement personnel qu’on peut acquérir grâce à l’école et exercer ensuite en tant qu’adulte responsable de ses idées et de ses actes.

▶▶ Le premier dossier montre que la séparation des pou‑voirs, principe fondamental de la démocratie, permet de contrôler l’exercice du pouvoir et donc de laisser au peuple la liberté de choisir ses dirigeants et ses lois.

Ouverture p. 385

Q Galilée subissait la censure de la part de l’Église catho‑lique, qui n’admettait pas au xviie siècle qu’une décou‑verte scientifique remette en cause une croyance catho‑lique. Un tribunal religieux, l’Inquisition, condamnait les personnes qui, comme Galilée, étaient considérées

▶▶ L’interview d’Abdenour Bidar permet d’établir des distinctions entre les notions de démocratie et de régime politique. En s’intéressant aux cas anglais et américain, on attirera l’attention des élèves sur le fait que la république n’est pas le seul régime démocratique possible.

▶▶ Le dossier suivant traite une particularité française, la laïcité, qui est intrinsèquement, en France, pensée comme un corollaire de la démocratie. On oppose dans cette page la laïcité à la française aux États qui, comme l’Iran, ont une religion officielle.

▶▶ Enfin, le dernier dossier explique la création de l’ONU (dont les institutions sont censées être l’aboutissement des principes démocratiques à l’échelle de la planète) et son rôle dans le maintien de la paix.

comme « hérétiques » car déclarant des vérités contraires aux dogmes décrétés par la religion catholique.

W Dans une démocratie, la liberté d’expression est permise dans les limites instaurées par les lois votées par les repré‑sentants du peuple. Dans une dictature, c’est le chef du pays qui décrète ces limites à la liberté d’expression, sans possibilité pour le peuple de donner son avis. Un dictateur

Bibliographie▶▶ Pour approfondir avant de mener le débat avec les élèves

• André Comte-Sponville, Présentations de la philosophie, 2000, Paris, Albin Michel. Chapitre sur la politique, argumentation très claire avec quelques références philosophiques.

• Michel Onfray, Antimanuel de philosophie, 2001, Rosny, Bréal (chapitre sur le droit).

▶▶ Pour avoir des exemples concrets• Myriam Revault d’Allonnes, Pourquoi les hommes font-ils la guerre ?, 2006, Gallimard Jeunesse.• Fabien Lamouche, Être responsable, 2011, Paris, Gallimard Jeunesse (rédigé comme une conversation.• Brigitte Labbé, Michel Puech, « La guerre et la paix », Goûters philo, 2003, Toulouse, éditions Milan (tome 2) :

pleins d’exemples très concrets, destinés à des enfants jeunes, mais en les adaptant, ils fonctionnent bien aussi pour des collégiens !

▶▶ À destination des collégiens • Gilles Halais, À nous la politique, 2015, Milan (petite BD illustrée par Jacques Azam).

Les corrigés des questions et des exercices

N4349_LDP-3e.indb 108 21/07/2016 12:17

Page 9: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

109© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

se constituer et d’exister. Il n’y a donc pas de liberté politique en Corée du Nord : les habitants de ce pays ne peuvent pas choisir qui les dirige.

La caractéristique la plus importante d’une démocratie est la séparation des pouvoirs. En France, les pouvoirs législatif et exécutif s’équilibrent dans la Ve République (le pouvoir exécutif est exercé par le président et son gouvernement, le pouvoir législatif par le Parlement) et peuvent se contrôler et se limiter l’un l’autre : le président a le droit de dissoudre l’Assemblée nationale et l’Assemblée nationale peut mettre des motions de censure au gouvernement pour freiner son action. De plus, un organe extérieur aux deux pouvoirs les contrôle, le Conseil constitutionnel, chargé de vérifier la bonne application de la Constitution à la fois par le pouvoir exécutif et par le pouvoir législatif. En Corée du Nord, les pouvoirs exécutif, législatif et surtout judiciaire ne sont pas séparés : le dictateur a à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. C’est lui qui décide des lois du pays, de leur application, de la répression de ceux qui ne sont pas d’accord avec celles‑ci.

Enfin ce qui caractérise aussi une démocratie, c’est l’exis‑tence d’une justice autonome du pouvoir. C’est cette auto‑nomie qui permet aux citoyens de bénéficier d’un jugement impartial. La justice en Corée du Nord est dans les mains du dictateur : il n’y a pas de jugement impartial, et Kim Jong‑Un est connu pour faire condamner à mort les personnes de son entourage qui lui ont déplu. Pour les Coréens, c’est l’arbi‑traire qui règne : ils peuvent se faire condamner à mort ou aux travaux forcés si ce qu’ils ont déplu au pouvoir en place.

Si parfois les Français critiquent leur système politique, on voit en le comparant avec la dictature communiste de Corée du Nord, toute la liberté que la démocratie permet, même si le système peut avoir des défauts à corriger. Churchill, un grand homme politique anglais disait : « la démocratie est le pire système de gouvernement à l’exception de tous les autres »…

Interview Les principes de la démocratie p. 388

Q Le Royaume‑Uni est une démocratie et une monarchie : ce n’est pas antinomique. En effet, il respecte la sépara‑tion des pouvoirs et l’élection par les citoyens de leurs représentants. La reine n’a pas de pouvoir politique, on parle de monarchie parlementaire car le pouvoir appar‑tient au Parlement, dont les parlementaires sont élus par le peuple britannique au suffrage universel. Il n’y a pas de président comme en France dans une république, mais un premier ministre qui a le pouvoir exécutif.

W Le risque d’un pouvoir exécutif fort est celui de la dicta‑ture, c’est‑à‑dire que le pouvoir exécutif empiète sur les prérogatives des autres pouvoirs. C’est pourquoi dans les

limite le plus fréquemment la liberté d’expression dans le domaine qui l’intéresse : le pouvoir politique. Ainsi, dans les dictatures, on ne peut pas remettre en cause le pouvoir en place sous peine d’être condamné.

Dossier Dictature, démocratie : ça change quoi ? p. 386

Q Les pouvoirs législatif et exécutif s’équilibrent dans la Ve République car ils sont séparés (le pouvoir exécutif est exercé par le président et son gouvernement, le pouvoir législatif par le Parlement) et ils peuvent se contrôler et se limiter l’un l’autre : le président a le droit de dissoudre l’Assemblée nationale et l’Assemblée nationale peut mettre des motions de censure au gouvernement pour freiner son action. De plus, un organe extérieur aux deux pouvoirs les contrôle aussi, le Conseil constitutionnel, chargé de vérifier la bonne application de la Constitution à la fois par le pouvoir exécutif et par le pouvoir législatif.

W Le droit de vote ne signifie pas que la Corée du Nord soit une démocratie, car ce droit n’est pas réel, ce n’est qu’une apparence de droit de vote. Il n’y a qu’un seul candidat par circonscription, et le dictateur nord‑coréen fait régner un tel climat de terreur (comme le montre les crânes sur lesquels Kim Jong‑Un vote), que personne n’oserait voter contre ce dictateur.

E C’est une apparence de démocratie car il y a le droit de vote, il y a une assemblée populaire, un parti du travail… Mais il n’y a aucune séparation des pouvoirs, même pas de façade : le dictateur Kim Jong‑Un est le chef du parti du travail (le seul parti politique autorisé), de l’armée, et les hommes qui l’aident au pouvoir sont ses hommes, liés à lui, et non choisis par le peuple. Le dictateur a pris la succession de son père et de son grand‑père. Le peuple ne peut pas choisir son dirigeant ni décider des lois du pays. La censure empêche quiconque de s’exprimer contre le pouvoir en place.

Action !Pour comprendre la différence entre une démocratie et une dictature, nous allons comparer la situation de la Corée du Nord et de la France, en particulier sur la liberté pour le peuple de choisir ses représentants, sur la séparation des pouvoirs et sur l’impartialité de la justice.Le droit de vote semble exister en France et en Corée du Nord. Cependant, quand en France les électeurs choisissent librement leurs députés et élisent le président au suffrage universel, en Corée du Nord, les Coréens n’ont pas le choix de leurs représentants au Parlement (il n’y a qu’un seul candidat par circonscription électorale…) et ce sont ces parlementaires choisis par le pouvoir qui réélisent le « dirigeant suprême du pays »… Il n’y a qu’un seul parti politique autorisé, le « parti des travailleurs ». En France les partis politiques sont libres de

N4349_LDP-3e.indb 109 21/07/2016 12:17

Page 10: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

110 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

Action !Documents d’appuis pour répondreLa charte de la laïcité

Art. 6 : la laïcité à l’école offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre‑arbitre et faire l’apprentissage de la liberté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcherait de faire leurs propres choix.Art. 8 : La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expres‑sion des élèves dans les limites du bon fonctionnement de l’école comme du respect des valeurs républicaines et du pluralisme des convictions.Art 3 : La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions dans le respect de celle d’autrui et dans les limites de l’ordre public.

Déclaration universelle des droits de l’Homme, 1948

Art. 18 : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

Vocabulaire

Prosélytisme : l’attitude de ceux qui cherchent à « susciter l’adhésion » d’un public pour qu’il devienne adhérent à leur foi, le zèle déployé en vue de rallier des personnes à une doctrine.

Dossier Le rôle de l’ONU dans le maintien de la paix p. 392

Q Les États vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont plus de pouvoir au sein des institutions de l’ONU car ce sont eux qui composent les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, qui est l’organe qui prend les décisions pour l’ONU (l’Assemblée générale des États membres ne fait que conseiller, recommander le Conseil de sécurité). Ces 5 membres permanents sont la France, les États‑Unis, la Russie, le Royaume‑Uni et la Chine.

W L’organe des Nations Unies dans lequel le principe démo‑cratique est le plus respecté est l’Assemblée générale, où chaque pays membre de l’ONU représente une voix pour les votes.

E L’ONU intervient de différentes manières dans le règle‑ment d’un conflit. Elle peut choisir d’intervenir militai‑rement, en envoyant les casques bleus dans une zone de conflit pour maintenir ou ramener la paix entre les belligérants. Elle peut aussi agir par la diplomatie, en faisant se rencontrer les parties ennemies et en les aidant

régimes démocratiques, des garanties ont été mises en place pour une claire séparation des pouvoirs : le pouvoir exécutif ne peut pas faire les lois, et le pouvoir judiciaire est très indépendant du pouvoir exécutif et législatif.

E Les grands principes de la démocratie en France, tels que présentés par Abdenour Bidar, sont la forme de la république, l’indivisibilité, la démocratie, la laïcité et le caractère social.

R Dans ces trois régimes différents, le principe démocra‑tique est respecté : les citoyens peuvent choisir qui les gouvernent et ils ont la garantie que la séparation des pouvoirs permet un exercice équilibré des trois pouvoirs, qui chacun contrôle les autres…

Dossier La laïcité dans de la République française p. 390

Q Plusieurs éléments dans la caricature donnent une image anti‑religieuse de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, en particulier le fait de représenter le pape, chef des catholiques, aveuglé, pour signifier qu’il est dans l’erreur, alors que l’État français est placé sous l’inspiration des philosophes des Lumières. Au premier plan, on voit aussi un prêtre, une bouteille à la main, allongé par terre : il s’agit ici de la caricature habituelle à l’époque du clergé catholique, critiqué pour ne pas être à la hauteur du rôle d’exemple qu’il devrait être.

W La laïcité protège la liberté de croire comme l’affirme l’article 3 de la Charte de la laïcité qui garantit la liberté de conscience : « chacun est libre de croire ou de ne pas croire ». Ainsi la France garantit à chacun d’avoir le libre choix de son système de valeurs et des principes qui guident son existence, ce qui inclut la liberté de croyance, de religion ou de ne pas avoir de religion.

La laïcité en France va même plus loin, car elle « permet la libre expression de ses convictions » : on peut pratiquer sa religion, en parler, sans gêner bien sûr les autres habitants du pays.

E L’Iran n’est pas un pays laïc car l’islam y a été érigé en religion d’État. Ainsi, par exemple, les filles et les femmes n’ont pas le droit de s’habiller comme elles le veulent, sinon elles sont arrêtées dans la rue et emmenées au com‑missariat, en se faisant fréquemment insultées comme on le voit dans l’extrait de la BD.

R Marjane Satrapi oppose les fanatiques (« fanatique ira‑nien », « intégriste catholique » et plus généralement « les cons ») aux « démocrates ». Elle se bat contre l’idée reçue qui voudrait que l’Iran, parce qu’il est gouverné par un groupe de fanatiques intégristes, serait peuplé à 100 % de fanatiques intégristes. Elle veut surtout montrer le peuple dans ce qu’il a d’humain et d’universel, et qui fait qu’on peut s’identifier à lui.

N4349_LDP-3e.indb 110 21/07/2016 12:17

Page 11: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

111© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

Exercice brevet p. 395

Q Les créationnistes se réfèrent à la Bible pour expliquer la naissance du monde. Au début de la Bible, la partie intitulée la Genèse explique que Dieu a créé le monde en 6 jours.

W Les créationnistes s’opposent à la théorie de l’évolution car pour eux ce qui est écrit dans la Genèse correspond à la vérité : le monde a été créé en 6 jours, il n’y a pas eu d’évolution des espèces pendant les millions d’années d’existence de la Terre comme le montrent les scienti‑fiques. La vérité scientifique s’oppose à leur croyance religieuse, et pour eux c’est insupportable : ils voudraient que la vérité scientifique ne soit pas enseignée.

E Dans la charte de la laïcité, il est précisé qu’aucun « élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme » : même si cela ne correspond pas aux croyances religieuses d’un élève, la vérité scien‑tifique est traitée à l’école.

R La laïcité garantit en France que les élèves puissent avoir « l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs » : on ne peut priver les élèves des découvertes scientifiques sous prétexte qu’elles remettent en cause certaines croyances religieuses.

Ce n’est pas une vision religieuse de la vérité qui peut s’imposer à tous : il n’y a pas de religion d’État en France, pas de vérité religieuse imposée. Si on n’enseignait pas la théorie de l’évolution en France, cela signifierait que la France n’est plus un pays laïc mais un pays qui aurait une religion d’État, celle des Églises évangéliques…

L’école ne peut accepter les pressions des différentes religions sur son enseignement car son projet c’est d’offrir à chaque enfant un enseignement le plus objectif pos‑sible, respectueux de la vérité scientifique. Les croyances religieuses sont personnelles en France, et les enfants à l’école sont tenus à l’écart de tout prosélytisme religieux qui pourrait les influencer. Ils pourront faire ainsi leur choix personnel de croire en telle ou telle religion ou de ne pas croire sans qu’ils soient influencés à l’école dans leurs croyances.

à négocier une solution sans violence. Il y a actuellement 16 opérations de maintien de la paix situées dans le monde, avec 96 000 hommes et femmes, casques bleus de 122 pays différents.

R On reproche à l’ONU son absence de réaction face à certains conflits, sa lenteur dans les prises de décision, et son manque de moyens quand elle intervient dans des zones de guerre

Pour certains conflits, l’ONU n’intervient pas car pour décider d’une intervention des Casques bleus, il faut l’unanimité des membres du Conseil de sécurité. En pratique, pour beaucoup de conflits, la Russie et la Chine sont en opposition avec les États‑Unis, le Royaume‑Uni et la France. Ce principe de l’unanimité pour les décisions bloque les actions de l’ONU en faveur de la paix.

Les discussions et les votes de l’Assemblée générale des 196 États membres au sujet des conflits prennent énormément de temps, et cette lenteur ne permet pas la réaction rapide nécessaire en cas de guerre dans un pays.

Enfin, comme on le voit avec l’exemple des Casques bleus en RDC, l’ONU n’a parfois pas les moyens d’intervenir efficacement dans les zones de conflit, et la présence des Casques bleus n’empêche pas toujours le confit de continuer.

Action !Des idées à développer dans le discours– Face au problème posé par l’unanimité des décisions du Conseil de sécurité et surtout de ses 5 membres permanents et de leur place prépondérante dans l’ONU, on peut propo‑ser de réformer le Conseil de Sécurité, en 1) « agrandi[ssant] le nombre permanents pour casser le monopole du véto des vainqueurs de 1945 » (doc. 3) et 2) en « continu[ant] à améliorer la représentativité de tous les continents en son sein, en donnant à tous les membres les mêmes droits » (doc. 3)– Face au problème de la lenteur des décisions prises à 196 États, on peut proposer une présidence internationale car 1) « pour l’instant l’ONU arbitre : à terme, elle doit tran‑cher » et 2) il faudrait « une coopération internationale au sein de l’ONU, et cela ne se fera qu’au détriment des orgueils nationaux » (doc. 3).

N4349_LDP-3e.indb 111 21/07/2016 12:17

Page 12: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

112 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

CHAPITRE 4 – ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE

L’engagement : agir individuellement et collectivement p. 396 à 407

La mise en œuvre du programmeL’objectif du chapitre est de montrer comment s’engager, assumer des responsabilités peut apporter un sens à notre vie, peut contribuer à notre bonheur, en donnant plusieurs exemples d’engagement en faveur de la société.

▶▶ Pour montrer l’engagement solidaire, la double‑page interview prend l’exemple d’une jeune volontaire en service civique, qui s’est engagée auprès des demandeurs d’asile.

▶▶ Dans le prolongement de cette interview, le dossier suivant traite de l’engagement humanitaire, au travers de

l’exemple de l’intervention en Haïti à la suite du séisme qui a dévasté le pays en 2010.

▶▶ Pour l’engagement dans la Défense nationale, un dos‑sier sur les actions de l’armée française amène les élèves à découvrir l’utilité de la Défense nationale.

▶▶ Enfin, pour l’engagement politique, le débat choisi doit permettre aux élèves de réfléchir à leur engagement dans la vie politique de leur pays.

Ouverture p. 396

Q Saint‑Exupéry compare le fait d’être responsable à celui de construire quelque chose : il parle de « poser sa pierre » comme lorsqu’on construit une maison, et de « bâtir le monde » grâce à cette pierre.

W Pour Saint‑Exupéry, l’engagement a une dimension concrète quand il explique que se sentir responsable c’est d’abord en acte, en bâtissant quelque chose. L’enga‑gement a aussi une dimension collective quand il précise qu’être un homme, responsable, ce n’est pas construire quelque chose pour soi‑même dans son coin, mais c’est participer à la construction du monde, c’est contribuer donc à l’amélioration de la vie de tous.

Interview Le service civique p. 398

Q Le service civique est une expérience où ce qui compte le plus est l’engagement car il n’y a pas de condition de diplôme. Le plus important est la motivation pour s’engager en faveur de la société, peu importe les études qu’on a faites auparavant.

W Sophie effectue son service civique dans l’éducation pour tous : elle aide des demandeurs d’asile à apprendre le français et à comprendre les valeurs de la République française. Elle anime des sorties culturelles, des ateliers, des groupes de parole dans ce but d’éducation pour tous.

Bibliographie-sitographie▶▶ Pour approfondir :

• André Comte-Sponville, Présentations de la philosophie, 2000, Paris, Albin Michel (chapitres sur la politique, sur la sagesse, argumentation très claire avec quelques références philosophiques).

• Michel Onfray, Antimanuel de philosophie, 2001, Rosny, Bréal (chapitres sur la liberté, sur le droit).

▶▶ Pour avoir des exemples concrets• Fabien Lamouche, Être responsable, 2011, Paris, Gallimard Jeunesse (rédigé comme une conversation, avec

des exemples très concrets).• Brigitte Labbé, Michel Puech, « Le bien et le mal », Goûters philo, 2003, Toulouse, éditions Milan (tome 1).• Brigitte Labbé, Michel Puech, « La justice et l’injustice », « La fierté et la honte », Goûters philo, 2003, Toulouse,

éditions Milan (tome 2) : des réflexions sur sa liberté, sur l’engagement qu’on a vis-à-vis des autres qui nous amène à faire des choix entre différentes possibilités que nous offre la liberté. Pleins d’exemples très concrets, destinés à des enfants jeunes, mais en les adaptant, ils fonctionnent bien aussi pour des collégiens…

Les corrigés des questions et des exercices

N4349_LDP-3e.indb 112 21/07/2016 12:17

Page 13: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

113© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

une éducation de qualité. Ce n’est plus une action dans l’urgence mais toujours une aide humanitaire, qui va permettre à Haïti de se relever sur le long terme après le terrible tremblement de terre que l’ile a connu.

Information complémentaireLe service civique à Haïti de 2010 à 2013 : Suite au séisme de janvier 2010, le Gouvernement français a souhaité contribuer à la reconstruction d’Haïti en mobilisant des volontaires en service civique qui se sont tout particulièrement investis dans la remise en état du système éducatif.

Plus de 120 volontaires se sont consacrés à des missions de soutien scolaire et d’animation. Le bilan auprès des bénéfi-ciaires du programme met en avant l’impact de la présence des volontaires en termes d’acquisition de la langue française et d’utilisation de méthodes pédagogiques plus actives.

Dossier S’engager dans la Défense nationale p. 402

Q La principale mission de l’armée française aujourd’hui est le maintien de la paix sur le territoire national et dans des pays étrangers. Avec les missions intérieures sur le territoire national, les soldats sont chargés de protéger notre territoire, en particulier de la menace terroriste. Depuis les attentats de 2015, ils protègent les « points sensibles », qui pourraient être la cible d’attentats. Les soldats ont aussi comme mission d’aider la popula‑tion en cas de sinistres, de catastrophes naturelles ou technologiques.

À l’étranger, la France intervient sur plusieurs terrains pour maintenir la paix. Par exemple, le pays où sont présents le plus de soldats français est le Liban, où par l’opération Daman ils sont chargés d’empêcher que ne reprennent le conflit entre le Liban et Israël.

W La différence entre l’armée française en 2016 et l’armée française pendant les périodes où la France était en guerre est qu’aujourd’hui la France a une armée de métier. Les soldats sont bien moins nombreux que pendant les périodes de guerre, mais ce sont des pro‑fessionnels très formés, alors que pendant les guerres, sont appelés sous les drapeaux tous les hommes en âge de combattre et qui ne reçoivent qu’une formation très courte et peu professionnelle. Aujourd’hui il n’y a plus de service militaire mais une journée Défense et citoyenneté, qui permet de faire découvrir l’armée aux jeunes qui seraient tentés de s’y engager. La France n’a plus intérêt comme pendant les guerres du xxe siècle à avoir nombre de jeunes gens peu formés dans son armée, mais elle veut plutôt des soldats très spécialisés, qui peuvent agir dans le nouveau contexte de guerre du xxie siècle.

E Sophie a choisi de faire un service civique parce qu’au sortir de ses études, elle avait peur que son manque d’expérience ne la desserve. Le service civique est, à ce titre, une expérience idéale entre étude et entrée dans la vie active, qui permet une bonne insertion professionnelle.

R Sophie œuvre à une société plus solidaire grâce au don de son temps pour le service civique : au lieu de pour‑suivre ses études ou de commencer à travailler, elle a fait le choix d’accomplir une mission pour laquelle elle ne reçoit qu’une petite indemnité mais pour laquelle elle rend service à la société en s’occupant des demandeurs d’asile afin de les aider à s’intégrer.

Action !Sitographie consultable pour les élèves :www.immigration.interieur.gouv.fr/Asile/Guide‑du‑ demandeur‑d‑asile‑en‑Francewww.immigration.interieur.gouv.fr/Asile/Le‑droit‑d‑asilewww.immigration.interieur.gouv.fr/Info‑ressources/Statistiques/Tableaux‑statistiques/Les‑demandes‑d‑asilewww.ofpra.gouv.fr/fr/l‑ofpra/presentation‑generale

Dossier S’engager dans une action humanitaire p. 400

Q Après le tremblement de terre à Haïti en 2010, le pays a besoin d’une intervention d’urgence : il y a 220 000 morts, 300 000 blessés à secourir, 2 millions de personnes qui n’ont plus d’habitation… Le pays a besoin en premier de secours médical, de médecins et d’infirmiers qui viennent soigner les blessés, mais aussi de pompiers qui savent chercher des survivants sous les décombres, et très rapidement d’ingénieurs et spécialistes de l’action d’urgence qui peuvent préparer des campements en urgence avec de l’eau et de la nourriture pour que les rescapés puissent survivre.

W Les actions de Linda pour une ONG et de Laura en ser‑vice civique sont tournées vers l’avenir d’Haïti : passés les premiers moments d’urgence où il faut soigner les blessés et trouver de l’eau et des vivres pour les survivants, on doit penser à la reconstruction du pays, en s’occupant en particulier des enfants touchés par la catastrophe. Linda, par son action de psychologue pour la Croix‑Rouge auprès des enfants haïtiens, les aide à se reconstruire psychologiquement après le tremblement de terre, afin que leur traumatisme puisse s’atténuer et qu’ils deviennent des adultes heureux malgré ce qu’il leur est arrivé. Laura, en accomplissant un service civique dans une école haïtienne après le séisme, permet aux enfants de retrouver une vie normale et d’avoir accès à

N4349_LDP-3e.indb 113 21/07/2016 12:17

Page 14: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

114 © Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

– Faire de la politique permet de se battre pour voir ses idées se réaliser, et cela donne un sentiment de fierté légitime quand on y arrive.– La politique c’est « l’art du possible » : c’est pouvoir prendre des décisions et les réaliser.– Cela permet de lutter de l’intérieur contre les hommes politiques corrompus qu’on ne souhaite plus voir au pouvoir.

Exercice brevet p. 407

Q Mohamed Mechmache a grandi dans une famille immi‑grée d’Algérie, ses parents ne savaient ni lire ni écrire et ils ont vécu à leur arrivée en France dans le bidonville de Nanterre. Il a dû travailler très tôt : dès 16 ans il travaille pendant ses vacances comme animateur, il passe ensuite un CAP et un BEP de conducteur routier qui lui permet d’avoir un premier travail, puis il multiplie les petits boulots avant de se lancer dans le milieu associatif et de créer sa propre association en 1990 « Priorité, respect, citoyenneté ». En 2005 il crée l’association ACLeFeu qui connait un grand succès.

W L’association ACLeFeu a été créée dans le contexte des « émeutes sociales » dans les banlieues françaises en octobre 2005. Mohamed Mechmache, son fondateur, a passé ses nuits pendant les émeutes à marcher dans Clichy‑sous‑bois pour tenter de calmer les jeunes. Juste après, il décide de créer une association au nom évoca‑teur « ACLeFeu » pour promouvoir un autre mode d’action que la violence : il milite pour donner envie aux jeunes de s’inscrire sur les listes électorales, de voter, de participer à la vie politique de leur pays. L’association a pour rôle à la fois de promouvoir l’action politique par le vote, mais aussi d’informer le pays des conditions de vie difficiles dans les banlieues françaises : Mohamed Mechmache intervient ainsi souvent dans les médias pour expliquer les problèmes des banlieues, et il a entrepris aussi un tour de France des « doléances des personnes qu’on n’entend pas ». L’association œuvre à améliorer la condition de vie dans les banlieues à la fois en incitant les gens qui y vivent à réagir et à faire de la politique, mais aussi en informant les autres Français des problèmes rencontrés par les habitants de ces quartiers pauvres.

E Le slogan « voter, c’est exister » appuie l’objectif de son association qui est de promouvoir le vote comme subs‑titut à la violence. Se faire entendre, exister, doit donc passer par les urnes.

R Argumentation pour s’engager dans une association qui milite pour que les jeunes aillent voter

Pourquoi s’engager dans une association ?

– se rendre utile, permettre à des associations qui défendent des causes importantes d’exister– servir une cause qu’on estime importante

Action !Les différentes opérations de maintien de la paix de l’armée françaiseOpération Barkhane dans le Sahel : Lancée en 2014, Barkhane est une opération conduite par les armées fran‑çaises contre les groupes terroristes dans le Sahel. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina‑Faso.Opération Sangaris en Centrafrique : En 2013, le Président de la République a annoncé sa décision de renforcer le dispositif militaire français en Centrafrique afin d’éviter une catastrophe humanitaire dans le pays.Opération Chammal, en Irak et en Syrie, depuis 2014 : Lancée en 2014, Chammal est une opération conduite par les armées françaises en coordination avec nos alliés présents dans la région, pour assurer un soutien aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste Daech.Opération Atalante au large des côtes de la Somalie, depuis 2008 : L’Union européenne mène depuis 2008 une opération militaire pour contribuer à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie et de brigandage au large des côtes de la Somalie.

Débat Pourquoi s’engager dans un parti politique ? p. 404

Pour lancer le débatLes partis politiques n’attirent guère les jeunes et suscitent plutôt de la méfiance. On ne compte qu’environ 1 % de la population jeune à avoir adhéré à un parti politique (mais guère plus dans l’ensemble de la population, 2‑3 %). Les jeunes se mobilisent pourtant, par exemple en manifestant contre des tentatives de réforme du système d’éducation et de formation, en faveur de l’égalité des chances, de la paix, de l’antiracisme… Pourquoi dès lors ne pas s’engager en politique pour avoir une chance de peser sur les prises de décision ?

Arguments complémentairesPourquoi on n’a pas envie de s’engager dans un parti politique :

– Trop de gens ont conçu la politique comme un moyen de promotion, voire pour se procurer de l’argent facile. Ça ne donne pas envie de s’y engager.– La politique, c’est le pouvoir, et cela donne l’impression d’un milieu violent, où chacun cherche à écraser son concur‑rent pour gagner un poste.Pourquoi on peut avoir envie de s’engager dans un parti politique :

N4349_LDP-3e.indb 114 21/07/2016 12:17

Page 15: Michel Tozzi Interview lienmini.fr/hgemc3‑1353e.hgemc.site.magnard.fr/system/files/ressources/fichier/... · 1 Michel Tozzi est un didacticien de la philosophie, professeur émérite

115© Magnard, 2016 – Histoire Géographie Enseignement moral et civique 3e – Livre du professeur

« Ce n’est pas ma voix qui changera quoi que ce soit »Oui c’est vrai, mais ta voix servira au moins à annuler la voix de celui avec qui tu n’es pas d’accord, sinon c’est lui qui imposera sa vision des choses…« Les politiciens sont tous pourris »Et si dans le tas il y en avait un d’honnête ? Quand il y a une vache folle faut‑il vraiment abattre tout le troupeau ? Donner sa voix au moins malhonnête pourrait inciter les autres à plus de rigueur, non ?« Je ne sais pas pour qui voter »Celui qui te plait le plus, au pire celui qui te déplait le moins, ou à la rigueur un bulletin blanc, histoire de leur signifier qu’ils sont « tous pourris » si tu le penses…

– être fier de soi– faire des choses ensemble, rencontrer de nouvelles personnes– développer de nouvelles compétences, acquérir une expérience humaine et technique– être plus heureux ! être plus enthousiaste, plus optimiste !

Arguments contre l’abstentionnisme :

– Voir arguments du débat « s’engager en politique »

– autres arguments possibles :« La politique ne m’intéresse pas »Oui mais la politique s’intéresse à toi, c’est elle qui décide de tes achats via la TVA, elle qui décide des salaires via le salaire minimum, de ton avenir via la formation et les retraites, c’est la politique qui décide de ton environnement, et de ta liberté.

N4349_LDP-3e.indb 115 21/07/2016 12:17