métiers

16
UNE HISTOIRE DU QUÉBEC EN PHOTOS Hélène-Andrée Bizier

Upload: editions-fides

Post on 21-Mar-2016

213 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

histoire des metiers

TRANSCRIPT

UNE HISTOIRE DU QUÉBEC

EN PHOTOS

son métierÀ chacun

son métierÀ chacun

son métierHélène-AndréeBizier

3

Une couturière, mademoiselle D. Cameron, ajuste la robe d’une comédienne du spectacle « Red & White Revue » présenté par des étudiants de l’Université McGill, le 13 février 1940.

À chacun son métier

À la fin du xixe siècle, Elmina Lefebvre, en religion sœur Marie de l’Eucharistie, réunit dans l’atelier de photographie de la maison mère des sœurs de la Charité de Québec une vingtaine de personnages et des objets censés illustrer les métiers et les professions les plus répandus à cette époque. Intitulée « Un groupe d’hommes et deux religieuses », l’étude réalisée par la photographe montre, entre autres, un peintre, un briqueteur, un forgeron, un mécanicien, un électricien, un charpentier, un architecte, un jardinier, un balayeur, un boulanger, un violoniste, un agriculteur à la faucille, un chasseur, un menuisier et un cordonnier.

l fallait, il faut encore et toujours, s’installer à l’abri, s’habiller, se nourrir, s’instruire… En somme vivre et mourir. Avec le temps, les tâches ont évolué. Chaque époque ayant ses temps modernes, des métiers ont disparu, d’autres continuent de survivre dans l’artisanat : où sont passés les armuriers et les arquebusiers ? De nouvelles tâches se sont imposées pour disparaître à

leur tour : que sont devenus les livreurs de pain et de lait ? On oublie qu’hier il n’y avait pas d’écoles et encore moins de brigadier scolaire. On lavait au ruisseau et nulle part ne trouvait-on de buanderie. Le serrurier gagne encore son pain, mais dans combien de temps la domotique rendra-t-elle son métier tout à fait obsolète ? De siècles d’illettrisme, on est passé à l’instruction publique, à la lecture, aux livres, aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires, la plupart en voie d’extinction. On a connu l’ère des téléphonistes. Les pionnières ont disparu, laissant derrière elles des instruments de travail étranges dont quelques spécimens s’exposent dans des musées où l’on raconte l’histoire de la téléphonie, de Graham Bell jusqu’à l’installation de satellites dans l’espace. On a connu le bas de laine, la banque, les chèques, les billets et la monnaie, choses tan-gibles qui illustraient l’abondance ou le dénuement. Les voilà inutiles. L’employeur dépose le salaire des employés dans leur compte bancaire d’où ce qui reste après impôt est retiré par ponctions successives. On paie et on pense plastique. Plus personne, sinon un robot vous parlant en direct d’un autre pays et continent, n’est autorisé à répondre aux ques-tions pratiques, à propos de puces et de codes oubliés, qui vous tourmentent parfois. Au fait, qui sait encore dans quel contexte la modiste, le petit épicier, le commis voyageur et le bûcheron travaillaient autrefois ? Z

I

Vers quoi courent-ils donc tous ? Fonctionnaires, commis de banque ou employés de bureau, ils sont pressés d’aller poinçonner. Heure de pointe sur la place d’Armes, à Montréal, le 14 juin 1943.

Membres de la troupe les Compagnons de Saint-Laurent, fondée en 1937, par le père Émile Legault. Sont présents sur cette photo prise vers 1950, Yves Létourneau, Jacques Létourneau, Aimé Major, Paulette de Guise, Hélène Loiselle, Madeleine Lévesque, Colette Courtois, Renée David et Guy Hoffman.

Acteurs

Le comédien montréalais Rolland Bédard, campant le rôle du conducteur de train dans le film Big Red, tourné à La Malbaie au cours de l’été 1960. Le comédien tenait, jusqu’à cette époque, le rôle d’Onésime, l’un des personnages principaux de La famille Plouffe, téléroman de Roger Lemelin produit par la Société Radio-Canada. La photo de droite montre les comédiens Émile Genest, dont c’est le deuxième rôle dans un film des studios Walt Disney, ainsi que le jeune Gilles Payant, le défenseur du chien Big Red, véritable héros de ce film « familial ».

Artisans

L’artisan et tisserand Cyrille Péloquin, de l’Annonciation, en 1939. Occupé à faire fonctionner un radio émetteur, le jeune homme est photographié en compagnie de sa mère dans une cuisine qui est aussi son atelier. À la droite du poêle se trouve le métier à tisser.

Quand le talent et l’énergie de la femme lui permettent de vendre les articles d’artisanat qu’elle a produit et de gagner une partie de l’argent du ménage, on peut dire qu’elle exerce un véritable métier. Ici, à Rivière-du-Loup, en 1920, la mère Gamache tissant une catalogne.

ci - contre

Mise en scène aux fins de promouvoir l’artisanat québécois que le tricentenaire de Montréal a relancé, en 1942. Ici, pendant la période des Fêtes, de faux touristes se retrouvent chez Mme Plante, une authentique artisane de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans pour y acheter des pièces d’artisanat.

Démonstration de la technique du fléché dans la confection manuelle d’une ceinture par Cécile Barot, artisane de Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal. Cet accessoire vestimentaire doit son nom au motif en forme de flèche qui caractérise ce tissage. La ceinture fléchée était surtout portée par des hommes, coureurs des bois et simples habitants. Les Patriotes l’ont élevée, avec « l’étoffe du pays », au rang de symbole du savoir-faire traditionnel. Au xixe siècle, presque tous les clubs de raquetteurs étaient reconnaissables à la couleur dominante de leur ceinture fléchée et de leur tuque en laine. La ceinture traditionnelle est fabriquée à l’Assomption, au Québec.

Chiffonnières

Chiffonnières de l’usine de papier Howard Smith, de Beauharnois, en Montérégie, vers 1915. Ce travail est souvent réservé aux jeunes filles qui peuvent rester debout pendant de longues heures. Elles posent ici devant les fenêtres de l’atelier où elles déchiquètent à la main des tissus de toutes provenances, y compris d’hôpitaux, avant leur transformation en papier fin.

Chimistes

Chimistes du laboratoire de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, à Port-Alfred en 1918.

ci - contre à gauche

Laboratoire d’analyse d’une coopérative alimentaire de Granby, en 1947.

ci - contre à droite

Examens bactériologiques effectués par des chimistes des laboratoires du ministère de la Santé, en 1943.

Coiffeurs

Les maîtres chirurgiens-barbiers de Nouvelle-France exerçaient deux métiers. Chirurgiens, ils détenaient le droit exclusif de fabriquer et de distribuer les médicaments, de soigner les malades et de faire les pansements. Barbiers, ils allaient de maison en maison pour raser les barbes. Un contrat d’apprentissage passé en 1715 entre Simon Soupiran et François Pampalon dit Labranche, âgé de 15 ans, énumère certaines des obligations du garçon et de son maître :

« Faire toutes les barbes et autres choses qui lui seront commandées par ledit Soupiran. Le chirurgien Soupiran promet de montrer à son apprenti ce qu’il pourra apprendre concernant la chirurgie même de le laisser aller à l’hôpital lorsqu’il n’aura point d’affaires pressantes pour le service de son maître. »Ici, Pantaléon Hudon, barbier à La Pocatière, en 1921.

ci -dessus à gauche

Barbiers-coiffeurs et leurs clients des deux sexes, au Mist Beauty Parlor, à Montréal, en 1938.

ci -dessus à droite

Barbier anonyme, posant chez un photographe, à Saint-Guillaume, dans les Bois-Francs, en 1925. À cette époque, le rasoir et le blaireau du barbier étaient au moins aussi importants que le peigne et le ciseau du coiffeur.

ci - contre

Figaro montréalais en démonstration.

Monteurs de ligne

Le 7 août 1847, dans son Journal d’un fils de la liberté, Amédée, fils de Louis-Joseph Papineau, annonce l’introduction du télégraphe aux États-Unis où, après avoir vécu en exilé, il complète sa formation d’avocat. « Depuis quatre ou cinq jours, écrit-il, nous jouissons de la grande découverte américaine. La communication électro-télégraphique est complète entre Washington et Montréal, via Baltimore, Philadelphie, New York, Buffalo et Toronto ! Entre Boston et Montréal, Saratoga et Montréal ! Dans quelques jours, les fils relieront Québec, dans quelques mois la Nouvelle-Orléans, à cette grande chaîne magique. Nos journaux de ce matin publient ce qui se passait hier soir à New York. Plus de distance pour la pensée, la parole humaine ! » Ici, des monteurs de lignes télégraphiques, en 1895.

ci - contre

Conversion de 25 à 60 cycles de la fréquence du réseau électrique des villes minières de l’Abitibi. Ici, monteurs de lignes photographiés à l’intersection de la 4e Avenue et de la 6e Rue, à Val-d’Or, le 15 avril 1965.

Table des matières

Avant-propos

De main d’homme1

Métier d’ici, métier d’ailleurs2

La bosse des affaires3

Une terre si exigeante4

À chacun son métier : d’acteur à typographe5

Vivre pour manger6

Ponts et chaussées7

Quand le bâtiment va8

www.editionsfi des.com

Phot

o : ©

Mar

tine

Doy

on

e n p h o t o s

HÉLÈNE-ANDRÉE BIZIER

Une histoire des hommes qUebecois

ISBN 978-2-7621-2975-5

9 782762 129755

isBn 978-2-7621-2975-5

À chacun son métier

À chacun son métier est le quatrième livre de cette série consacrée à l’histoire du Québec en photos. S’appuyant sur la richesse d’archives privées et publiques, cet ouvrage de près de 500 pages fait revivre un éventail de métiers qui, d’acteur à typographe, sont présentés par ordre alphabétique. Fidèle à un style qui a fait le succès de ces albums, Hélène-Andrée Bizier s’est particulièrement attachée aux images où l’émouvant regard des personnages plonge dans le nôtre. Grâce au travail des photographes amateurs ou professionnels qui les ont immortalisés pendant plus d’un siècle et demi, on voit dans quel contexte travaillaient les ouvriers du bâtiment ou ceux des ponts et chaussées, le brigadier scolaire, la chiff onnière, le buandier, l’infi rmière ou le tailleur de pierre, et combien d’autres encore. Dans le regard de la coiff euse ou du forgeron posant en plein labeur s’allume souvent une lueur de fi erté. Au contact de ces travailleurs, on ressent le poids du jour, la fatigue des grands travaux ainsi que, de page en page, l’indéfi nis-sable satisfaction du devoir accompli.

À chacun son métier :unautreouvrageessentiel

àquiveutvoiretcomprendreleQuébecd’hieretd’aujourd’hui.