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Mathieu BIGAND Grande École M2, Majeur Finance
MÉMOIRE DE RECHERCHE
Juin 2014
Sous la direction de Pascal QUIRY
La politique patrimoniale de la famille Peugeot
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Table des matières
1. Introduction .......................................................................................................... 9
2. Préliminaire ........................................................................................................ 11 2.1. Rapide présentation de la famille Peugeot et de leurs participations ...... 11 2.2. Avertissement et problématique .................................................................. 13 2.3. Période considérée ....................................................................................... 15
3. La Politique de diversification des Peugeot ................................................... 17 3.1. FFP .................................................................................................................. 17
3.1.1 Présentation et objectifs ........................................................................... 17
3.1.2 Principes d’investissements,
« des investissements amicaux de long terme » ...................................... 18
3.1.3 Extraits des états financiers de FFP ......................................................... 20
3.2. La diversification ........................................................................................... 24 3.2.1. Les investissements réalisés par FFP ..................................................... 25
3.2.2. Evolution de la dépendance envers Peugeot SA .................................... 35
4. Un attachement fort à l’actif historique Peugeot SA ...................................... 49 4.1. Les véhicules de contrôle (depuis 2000) ..................................................... 49 4.2. Evolution de la participation des Peugeot .................................................. 51
4.1.1. Chronologie ............................................................................................. 51
4.1.2. Le rachat d’actions et la reprise de contrôle, 1999 – 2007 ...................... 52
4.1.3. Les récentes dilutions 2012 -2014,
une perte de contrôle inévitable en deux temps ...................................... 58
4.3. Etude comparée de la politique de distribution de Peugeot SA ............... 62
5. Bilan .................................................................................................................... 77 5.1. Montants touchés et réinvestis par les Peugeot ........................................ 77 5.2. Evolution de la fortune des Peugeot ........................................................... 83
5.1.1. Méthodologie ........................................................................................... 83
5.1.2. Evolution de la valeur du patrimoine ........................................................ 84
5.3. Retour sur investissement ........................................................................... 85 5.3.1. Peugeot SA .............................................................................................. 85
5.3.2. Quelques investissements significatifs .................................................... 90
5.3.3. Retour sur investissements de FFP ......................................................... 92
5.3.4. Retour sur investissement pour la famille Peugeot ................................. 93
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6. Conclusion ......................................................................................................... 95
7. Annexes .............................................................................................................. 99 7.1. Présentation de la famille Peugeot .............................................................. 99 7.2. Rapport avec les managers de PSA depuis les années 1980 ................. 101 7.3. Cours de bourse commenté de Peugeot SA, 2011 – 2014 ....................... 104 7.4. Evolution détaillée du nombre d’actions,
stocks options et OCEANE de Peugeot SA .............................................. 105 7.5. Evolution détaillée des actions
et droits de votes détenus par les Peugeot .............................................. 108 7.6. Le rachat d’action analyse théorique ........................................................ 109 7.7. Extrait du prospectus AMF sur
l’augmentation de capital du 6 mars 2012 …………………………………110
7.8. La politique de rachat d’actions de Peugeot SA face à celle de ses concurrents : Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford, Toyota ... 112
7.9. Evolution de la fortune des Peugeot ......................................................... 114
8. Bibliographie .................................................................................................... 117
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Sommaire tableaux
N° Intitulés Pages 1 Situation financière de PSA entre 1979 et 1985 (en millions de francs) 5 2 Investissements réalisés par FFP depuis 1995, 31 décembre 2013 25 3 Structure actif brut de FFP en 2007 et 2013 39 4 Évolution des participations existantes de FFP 2007 – 2013 40 5 Nouvelles participations existantes de FFP 2007 – 2013 41 6 Participations cédées par FFP 2007 – 2013 41 7 Actif brut FFP évolution 2007 – 2013 43 8 Part de Peugeot SA dans l’actif brut de FFP 44 9 Impact relutif des rachats annulations d’actions 1999-2008 53
10 Évolution du nombre d’actions autodétenues par PSA, 1999 – 2008 55 11 Calcul du coût du programme de rachat annulation d’actions, 1999-2008 56
12 Calcul du nombre théorique d’actions Peugeot SA en circulation sans le programme de rachat – annulation d’actions 1999 – 2008 57
13 Investissement théoriquement nécessaire aux Peugeot (€m) pour compenser la non-existence du plan de rachat d’action 57
14 Données clefs de l’augmentation de capital du 6 mars 2012 58
15 Souscription à l’augmentation de capital par EPF, FFP et General Motors – 6 mars 2012 60
16 Données financières sur la période 1990 – 2012 62 17 Taux de distribution comparé, 2000 – 2012 70
18 Flux de trésorerie d’exploitation, investissements et rachats net d’actions de Peugeot SA, Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford et Toyota, 1999 – 2008
73
19 Dividendes touchés par la famille Peugeot, 1995 – 2013 79 20 Résultat net revenant à la famille Peugeot, 1995 – 2013 (€m) 81 21 Calcul du retour sur investissement de l’actif PSA (méthode 1) 86
22 Investissement dans Société du Louvre et Groupe Taittinger, 1997 – 2005 (€m) 91
23 Investissement dans Linedata Services, 2004 – 2013 (€m) 91 24 Investissements combinés de FFP, 2005 – 2013 (€m) 92 25 Les Président du Directoire de Peugeot SA, 1977 - 2014 102 26 Évolution du capital de Peugeot SA 105 27 Évolution des stocks options de Peugeot SA 106 28 Évolution des OCEANES de Peugeot SA 107 29 Évolution du contrôle de Peugeot sur Peugeot SA, 2000 - 2013 108 30 Le rachat – annulation en cumulé 1999 - 2008 109
31 Flux de trésorerie d’exploitation, investissements et rachat d’actions de Peugeot SA, Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford et Toyota, 1999 - 2012
112
32 Évolution de la fortune des Peugeot, détail, 1995 – 2013 (€mrd) 114 33 Évolution de la répartition de la fortune des Peugeot, détail, 1995 – 2013 115
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Sommaire figures :
N° Intitulés Pages 1 Structure de l’actionnariat familial Peugeot avant 2000 12 2 Structure de l’actionnariat familial Peugeot entre 2001 et 2010 12 3 Structure de l’actionnariat familial Peugeot depuis 2010 13 4 Présentation de l’actif net réévalué de FFP – 31 décembre 2011 20
5 Présentation du résultat sur titres de participations de FFP – 31 décembre 2011 22
6 Présentation du résultat net consolidé part du groupe de FFP – 31 décembre 2011 23
7 Quote-part dans le résultat des entreprises associées – 31 décembre 2011 23
8 Structure du groupe FFP, 31 décembre 1995 24 9 Évolution chronologique du portefeuille d’investissements de FFP 29
10 Structure du groupe FFP, 31 décembre 2013 34 11 Évolution de l’actif brut et de l’actif net réévalué de FFP - €m 35 12 Évolution à la baisse de l’actif brut de FFP 36 13 Simulation d’une nouvelle chute de l’actif brut 37 14 Impacts sur la part de Peugeot SA dans l’actif brut de FFP, 2007 à 2013 45 15 Résultat brut de FFP sur participations, 1995 – 2013 46
16 Évolution du % d’intérêts et de droits de votes des Peugeot dans le groupe Peugeot SA 51
17 Impact relutif de l’annulation d’actions en 2001, nombre d’actions (m) et pourcentage de détention de la famille Peugeot (€m) 52
18 Coût de l’achat des actions (m) destinées à être annulées année 2001 - €m 54
19 Résultat net de Peugeot SA et dividende versé - €mrd 63
20 Résultat net de Peugeot SA et dividende versé, évolution comparée - €mrd 65
21 Résultat net et dividende versé – Peugeot SA, Fiat Spa, BMW AG, Renault SA, Volkswagen AG, Ford Motor Company, Toyota Motor Corp. 67
22 Dividendes touchés et versés par FFP, 1995 – 2013 (€m) 77 23 Dividendes touchés par la famille Peugeot en 2011 79 24 Utilisation du résultat net, 1995 – 2010 82 25 Valorisation de la fortune des Peugeot, 1995 – 2013, (€mrd) 84
26 Évolution du multiple d’investissement et du TRI réalisables sur l’actif Peugeot SA, 2000 – 2013 (Méthode 1) 88
27 Évolution du Multiple d’investissement et du TRI réalisables sur l’actif Peugeot SA, 2000 – 2013 (Méthode 2) 89
28 Évolution comparée du TRI réalisables, 2000 – 2013 (Méthode 2) 90 29 Évolution du TRI de la famille Peugeot 93 30 Généalogie simplifiée de la famille Peugeot 99
31 Cours de bourse de Peugeot SA à la bourse de Paris, Sep 2011- Avr 2014, € 104
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1. Introduction
Au début des années 80, Peugeot vit la fin de ses années glorieuses. Peu touchée par le
choc pétrolier de 73 qui a bien plus lourdement affecté ses concurrents directs (Citroën,
Simca, Opel, Fiat, Alfa Romeo, BLMC, Volkswagen, Volvo), Peugeot a absorbé un Citroën
en grande difficultés, s’est lancé sur de nouveaux marchés hors d’Europe (Iran, Nigeria,
Libye…) et en 1978 reprend Chrysler Europe payant 230 millions de dollars et 1,8 millions
d’actions nouvelles de PSA. Pour cette dernière opération, le groupe puise dans ses
caisses sans emprunter ni solliciter d’actionnaires extérieurs, en contrepartie les Peugeot
acceptent de fait la cohabitation avec un nouvel actionnaire de référence, Chrysler Corp., et
voient leur participation au capital du groupe Peugeot diluée de 49% à 37%.
C’est dans cette situation que le groupe aborde la décennie 80 pendant laquelle il passera
au bord du dépôt de bilan. Comme le montre le tableau suivant, la structure financière du
groupe s’effrite : avec la baisse d’un tiers de la production passant de 2,3 millions
d’automobiles en 1979 à 1,6 million en 1985 les exercices déficitaires se succèdent
représentant 8,5 milliards de pertes cumulées sur les cinq exercices de 1980 à 1984, et
PSA doit pour la première fois emprunter pour survivre.
Tableau 1. Situation financière de PSA entre 1979 et 1985 (en millions de francs)
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 Chiffre d'affaire 72 813 71 103 72 389 75 263 85 207 91 111 100 295
Croissance (%) -2,3% 1,8% 4,0% 13,2% 6,9% 10,1% Investissements 5 845 4 980 4 606 5 065 3 673 4 027 5 884 Endettement 29 986 37 032 42 984 47 189 55 260 59 793 61 335
à court terme 21 372 27 260 31 394 33 383 39 843 42 748 39 811 à long terme 8 614 9 772 11 590 13 806 15 417 17 045 21 524
Résultats 1 148 -1 504 -1 993 -2 148 -2 290 -3 410 314 Source : La Maison Peugeot, Jean Louis Loubet
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En 1982 le groupe est déjà en quasi faillite avec 30,5 milliards de francs de dette contre
10,5 milliards de francs de fonds propres. Les notes prises par Bertrand Peugeot lors du
« Comité PSA » du 8 décembre 1983 soulignent la gravité de la situation « Les banques
étrangères nous ont quittés et d’autres vont le faire en janvier. On a tiré au maximum des
lignes sur les banques françaises. Si l’on n’obtient pas les licenciements et la liberté des
prix, on perd les pédales. Citroën est dans une situation catastrophique par rapport à
Peugeot qui se redresse. On n’est pas loin de la crise de liquidité nécessitant un dépôt de
bilan.». PSA en vient même à s’endetter à court terme pour préserver un endettement long
terme qui atteint des proportions maximales.
La famille qui a « entrevu pour la première fois la fermeture de la société » (Pierre Peugeot
dans un entretien avec Jean Louis Loubet) est alors contrainte d’accepter nombre de
changements et une dilution de sa participation dans le capital de PSA alors que Jacques
Calvet (devenu président du directoire en 1984) mène la restructuration du groupe. Ce
dernier impose aux Peugeot deux augmentations de capital en 1985 et 1987. Les holdings
familiales (société Foncière Financière de Participations - FFP, La Française de
Participations Financières - LFPF et Etablissements Peugeot Frères - EPF) ne peuvent pas
suivre étant à cours de liquidités depuis le rachat de Chrysler Europe suivi de plusieurs
années sans percevoir de dividendes. Tout cela fait passer la part des Peugeot dans le
groupe à 22,7% en 1987, bien loin des 52% de 1976 (avant la reprise de Citroën).
C’est ce qui marque le point de départ de l’étude qui suit. Elle analysera comment, pendant
les 25 années qui suivront, la famille Peugeot (très marquée par cette période où elle
envisagé la fin du groupe familiale et a été contrainte de réduire sa part dans ce dernier)
tentera à la fois de pérenniser la valeur son patrimoine et de conserver le contrôle sur son
actif historique Peugeot SA. Ce via de réguliers rachats d’actions et une diversification des
investissements menée par FFP, qui introduit une partie de son capital en bourse et (près
de 20%) en 1989 et renforce ses leviers de financements pour prendre le rôle centrale de
société financière du groupe Peugeot.
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2. Préliminaire
2.1. Rapide présentation de la famille Peugeot et de leurs participations
La famille Peugeot est plus largement présentée dans l’annexe 7.1., cette partie a
simplement pour objectif de montrer quels sont les Peugeot actuellement en poste et leur
rôle dans la gestion du groupe. La génération actuelle est issue des trois cousins Roland,
Robert et Pierre. Pierre était le président du conseil de surveillance jusqu’à sa mort en
2002. Il a été remplacé par son fils Thierry Peugeot.
Les membres clefs sur le période de notre étude sont :
Roland Peugeot : à la tête du conseil de surveillance de Peugeot SA et de FFP depuis la
mort de son père Jean Pierre en 1966 jusqu’à 1998. Il est le premier à diriger le groupe
Peugeot réorganisé sous la holding Peugeot SA, il fait le choix d’employer des Présidents
du directoire extérieurs à la famille. Il entérine l’introduction en bourse de FFP en 1989,
l’absorption de Citroën et Chrysler Europe dans les années 70. Il assiste à la restructuration
financière, capitalistique et financière du groupe menée par Jacques Calvet (Président du
directoire de Peugeot entre 1984 et 1997).
Pierre Peugeot : cousin de Roland Peugeot, il a siégé au directoire de Peugeot SA de 1972
à 1998, après ce rôle au niveau opérationnel il prit les commandes du conseil de
surveillance de Peugeot SA et FFP en 1998, jusqu’à sa mort en 2002.
Thierry Peugeot : il est le Président du conseil de surveillance de Peugeot SA depuis la
mort de son père, Pierre. Il insistera en permanence sur l’indépendance du groupe
acceptant à reculons les ouvertures de capital à General Motors et Dong Feng. Il se mettra
une grande partie de la famille à dos en préférant Christian Streiff à son cousin Robert
quand il s’agira de choisir le remplaçant de Jean-Martin Folz en 2007.
Robert Peugeot : fils de Bertrand Peugeot cousin de Roland et Pierre, il a été à la tête de la
direction de l’innovation et mène les opérations de FFP depuis 2002. Il est l’artisan de la
politique de diversification du patrimoine familial.
Jean Philippe Peugeot : il dirige Etablissements Peugeot Frères, la deuxième holding de
participation de la famille, et siège au conseil de surveillance de PSA.
Afin de fixer le cadre de notre étude on présente directement les organes de participation
des Peugeot dans les différentes entreprises dont ils détiennent des parts. Les trois
schémas suivants sont des versions simplifiées, leur but est de fournir un repère pour la
suite de la lecture.
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Source : document de référence FFP et Peugeot SA 1990 – 2000
Source : documents de référence FFP et Peugeot SA 2001 – 2010
Figure 1. Structure de l’actionnariat familial Peugeot avant 2000
Figure 2. Structure de l’actionnariat familial Peugeot entre 2001 et 2010
En 2000 les parts détenues par Cogevam dans Peugeot SA sont transférées à FFP
Famille Peugeot
EPF LFPF
Cogevam
Peugeot – Citroën SA
FFP
Autres Participations
Famille Peugeot
EPF LFPF
FFP
Autres Participations
Peugeot – Citroën SA
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Source : document de référence FFP et Peugeot SA 2010 – 2013
2.2. Avertissement et problématique
Avant de débuter ce mémoire, il convient de préciser qu’il se veut surtout descriptif,
analytique et neutre. La famille Peugeot a beaucoup fait écrire durant les dernières années,
elle a été l’objet d’attaques régulières dans les médias et même par certains membres du
gouvernement précédent qui l’ont mise en cause comme jamais. Ce mémoire n’est pas un
plaidoyer en faveur des Peugeot, il n’est pas à charge, il essaiera de rester neutre et de se
concentrer sur la manière avec laquelle les Peugeot ont géré depuis 25 ans le patrimoine
qui leur a été légué par les générations précédentes.
Après une première revue de la littérature à disposition sur le sujet, il se trouve qu’elle
apparait souvent partiale et orientée, ce qui ne convient pas au ton que cette recherche
entend employer. Ainsi ce mémoire fera au minimum appel à des sources extérieures, et se
limitera aux documents principalement descriptifs, c’est-à-dire les différents documents de
communication financières des sociétés concernées, des articles de presse économique à
but informatifs, des documents de l’AMF et le livre de Jean-Louis Loubet La Maison
Peugeot, publié en 2009 qui permettra de contextualiser l’étude. Le but est, au-delà de
l’étude elle-même, de montrer qu’on peut apporter un regard neuf, de bonne foi et il est vrai
peut être un peu naïf en se référant seulement à des données bruts, celles que nous avons
à disposition dans les documents de référence que fournissent Peugeot SA et FFP (holding
Figure 3. Structure de l’actionnariat familial Peugeot depuis 2010
En 2010 les parts détenues par LFPF dans Peugeot SA sont transférées à EPF
Famille Peugeot
EPF
FFP
Autres Participations
Peugeot – Citroën SA
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de participation de la famille Peugeot) chaque année. De ces données et des cours de
finance d’entreprise suivis à HEC on tentera de produire une description et une analyse à la
fois simple et honnête de la politique d’investissement des Peugeot et de leur gestion de
leur capital.
Naturellement on ne parle pas ici d’un fonds d’investissement mais bien d’une famille.
Famille dont le destin a été lié pendant 200 ans à une aventure industrielle, celle de
l’outillage, des automobiles Peugeot puis Citroën. Cela rend donc le thème bien plus
complexe parce qu’il est évident que pour les Peugeot il n’y a pas que le seul point de vue
financier qui compte quand ils décident de l’orientation à donner à leur politique
patrimoniale. Ce patrimoine comme tout investissement n’est pas qu’une question de
capital financier. Comme nous l’a répété Pascal Quiry pendant le cours de Financial
Dimension of Strategic Decision « En finance il n’y a pas que la finance qui compte » et
quand on analyse la politique patrimoniale des Peugeot, le seul point de vue financier ne
suffit pas.
Ce mémoire va donc tenter d’observer et de synthétiser comment la politique patrimoniale
de la famille Peugeot a réussi ou non à concilier diversification continue, réalisme financier,
attachement à l’entreprise familiale et respect de leurs valeurs.
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2.3. Période considérée
Nous considèrerons la période s’étendant de 1990 à la fin de 2013. Elle correspond en fait
au moment où FFP s’introduit en bourse et devient le bras armé financier de la famille
Peugeot dans la diversification de son capital. Cette date a été choisie pour les raisons
suivantes :
- Elle marque, avec la cotation d’une holding de participation, la volonté réelle des
Peugeot, après une crise qui a presque provoqué la faillite du groupe Peugeot SA,
de diversifier leur patrimoine pour assurer la pérennité des avoirs familiaux et palier
de nouvelles difficultés du groupe automobile. On signale également que pour
pouvoir introduire la holding en bourse les Peugeot ont dû s’engager à diversifier son
portefeuille, les doubles cotations n’étant plu autorisées par l’AMF.
- Avant 1990 les actifs des Peugeot étaient en quasi-totalité concentrés dans Peugeot
SA via différents organes de participations qui seront décrits plus bas, la volonté
nouvelle de se diversifier est symptomatique de la mise en place d’une véritable
politique patrimoniale. En effet on parle alors de choix d’investissements,
d’opportunités, de dilemmes et de débats sur l’orientation à donner. En d’autres
termes le sujet de notre mémoire n’a pas réellement de sens avant cette date. C’est
à partir du moment où l’on choisit entre réinvestir dans l’actif historique ou sortir du
cash de ce dernier pour le placer dans un autre actif, que l’on peut parler de politique
patrimoniale.
Ainsi notre période sera 1990 - 2013, période pour laquelle nous avons accès aux
documents de référence de Peugeot SA et aux rapports annuels de FFP.
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3. La Politique de diversification des Peugeot
Comme déjà mentionné au-dessus, les Peugeot se lancent à partir des années 1990 dans
une diversification de leur patrimoine. A l’époque leur participation dans Peugeot SA (près
de 23% du groupe) est séparée entre trois Holding majeures : Etablissement Peugeot
Frères – EPF, La Française de Participations Financières – LFPF et Foncière, Financière
de Participations – FFP. C’est via cette dernière, qui détient la plus large partie des actions
de Peugeot SA, que va avoir lieu les investissements de diversifications menés par la
famille. L’objet de cette partie est donc d’étudier ce qu’est FFP et quels ont été les
investissements menés par cette dernière depuis sa cotation en 1989.
3.1. FFP
Pour étudier la politique patrimoniale des Peugeot on commence par la holding de
participation FFP qui est l’organe par lequel passe la mise en œuvre de la diversification
précédemment mentionnée.
3.1.1 Présentation et objectifs
FFP a été créée en 1929 et est l’actionnaire majoritaire du groupe Peugeot depuis la
réorganisation de ce dernier en 1966 quand toutes les entreprises du groupe ont été
regroupées sous Peugeot SA. FFP a été introduite à la bourse de Nancy en 1989 et cote
désormais à la bourse de Paris. Elle est détenue à près de 80% (79,2% exactement) par la
famille Peugeot (via la holding Établissement Peugeot Frères, cf figures 1,2 et 3).
Dans les années 1980 les Peugeot ont constaté leur double dépendance envers l’actif
Peugeot SA :
- Une dépendance du point de vue de leur capital, trop majoritairement concentré
dans l’entreprise automobile
- Mais également une dépendance du point de vue de la flexibilité financière, à savoir
une trop grande dépendance envers la politique de distribution de Peugeot SA,
problème flagrant quand après plusieurs exercices déficitaires en 1980 et la
suspension du dividende, FFP et EPF se sont vues incapables de suivre, par
manque de cash disponible, les augmentations de capital de 1985 et 1987.
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FFP a donc ce double objectif de garantir le patrimoine des Peugeot et également d’être le
bras armé financier de la famille, lui donnant la capacité par le cash récupéré de ses
différents investissements d’acquérir une nouvelles participation ou au contraire de pouvoir
investir d’avantage dans l’actif historique Peugeot SA. Il convient de signaler que c’est une
ambition affichée, dont la famille ne se cache pas et qu’elle revendique ; pour preuve cette
citation du rapport annuel 1995 de FFP année pendant laquelle la holding investit dans
Berger-Levrault qu’elle détiendra pendant 8 ans.
« Dans la recherche et la sélection des investissements de diversification, FFP a tiré de
l’observation attentive de nombreux dossiers la conclusion que le critère prioritaire était la
qualité des dirigeants et de leurs équipes, la capacité à déterminer des stratégies, la
détermination à les appliquer et la faculté de réaction et d’adaptation à l’évolution des
marchés. C’est dans cet esprit que FFP s’est intéressé au groupe Berger-Levrault »
Tout en mentionnant cette volonté de diversification qui sera à chaque nouveau rapport
annuel de la société réaffirmée dans les premières pages, la Holding décrit également sa
philosophie d’investissement que nous développons dans la partie suivante.
3.1.2 Principes d’investissements, « des investissements amicaux de long terme »
FFP investit dans des sociétés cotées et non cotées qui disposent d’un fort actionnariat
familial, la holding prend des participations minoritaires et amicales. Elle a pour but de
garantir l’entente avec l’actionnariat majoritaire des sociétés où elle investit. La famille a en
effet dans sa politique patrimoniale une vision de long terme et s’allie donc à d’autres
groupes d’actionnaires qui partagent cette vision. FFP souligne l’importance d’un
engagement réel de cet actionnariat familial dans la gestion managériale du groupe. Ainsi la
convergence de point de vue et de prévision sur la performance de l’entreprise ne font pas
tout, il faut également une convergence au niveau des méthodes de management et de
gouvernance. Cela confirme que le seul point de vue financier ne suffit pas, les Peugeot
s’allient avec des groupes d’actionnaires qui leur ressemblent, avec qui une coopération et
un dialogue de long terme peut s’établir. Quand on parle d’investissements on entend sans
cesse répéter que ce qui compte c’est de « maximiser la création de valeur pour les
actionnaires », cela compte pour les Peugeot mais les valeurs de cette famille
d’entrepreneurs et d’industriels les font envisager et exiger plus.
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Par ailleurs, la famille Peugeot investit également dans de l’immobilier, symptomatique de
sa recherche de pérennité, de stabilité, de sécurité. On compte notamment une
coparticipation dans une foncière avec la famille Dassault, une fois de plus la marque de ce
rapprochement avec une autre famille d’industriels français. Elle prend aussi des
participations dans des fonds d’investissements (type fonds de LBO, fonds marché
émergents). C’est le signe de cette volonté de diversification, en effet ces fonds lui
permettent indirectement de prendre des positions dans des actifs qu’elle n’a pas l’expertise
en interne ou via ses conseils pour analyser (par exemple des investissements dans des
ETI, des entreprises sur les marchés émergents...). Quand on s’intéresse de plus près aux
fonds choisis, FFP y prend des participations aux côtés d’autres grandes familles
industrielles, comme dans Sagard (son plus important engagement) qui communique sur sa
culture entrepreneuriale et sa volonté d’accompagner des groupes eux même familiaux.
Même dans le domaine du Private Equity les Peugeot reviennent au même modèle de
capitalisme.
Dans cette stratégie d’investissement, on reconnait bien sûr la partie marketing d’un groupe
familial qui communique sur son sens de la responsabilité et sa vision long terme,
cependant on ne peut s’empêcher d’y percevoir un point fondamentale de la politique
patrimoniale de la famille : la pérennité. Celle de la valeur, des perspectives de croissance.
Tout cela doit aller de pair avec une bonne coopération avec les actionnaires de référence
et le management des entreprises dans lesquelles elle investit.
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3.1.3 Extraits des états financiers de FFP
La partie suivante montre simplement les tableaux que nous avons analysés dans les
comptes de FFP :
Figure 4. Présentation de l’actif net réévalué de FFP – 31 décembre 2011
Source : document de référence de FFP 2011
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Ce tableau présente comment FFP valorise ses différentes positions, cette information est
disponible pour les années 2006 à 2013 :
- Les actifs cotés (comme SEB, Zodiac Aerospace…), notés « a) », sont valorisés au
cours de bourse de la fin de la période. On peut signaler que cette valeur peut
sembler assez conservatrice puisqu’un bloc d’actions de plus de 5% comme le
détient FFP dans une entreprise cotée pourrait être en droit de mériter une prime si il
était cédé, d’autres diront qu’une participation minoritaire ne peut être cédée
rapidement sans accepter une décote, entre ces deux points de vue la valeur de
marché semble donc être une bonne estimation.
- Les holdings de participations telles que CID (qui détient 55% de Lisi) ou LT
Participations qui détient 26% de Ipsos), notées « b) » sont valorisée au niveau
boursier des actifs cotés qu’elles contrôlent.
- Les participations non cotées, notées « c) », sont évaluées via des méthodes
d’actualisation de flux, de multiples boursiers…
- Les biens immobiliers quand ils ne sont pas valorisés via des holdings cotées le sont
par une valeur d’expertise révisée tous les ans.
En sommant toutes ses valeurs et en ajoutant les actifs de trésorerie on obtient la valeur de
l’actif brut, ce qui permet d’obtenir l’actif net une fois les dettes de FFP soustraites.
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Figure 5. Présentation du résultat sur titres de participations de FFP – 31 décembre 2011
Source : document de référence de FFP 2011
Ce tableau montre d’où vient la génération de revenues de FFP qui, comme pour toute
holding, se limitent aux dividendes qui remontent chaque année des participations qu’elle
détient et des plus-values de cession qu’elle enregistre quand elle diminue sa participation
dans un actif, par exemple en 2010, FFP a revendu 0,76 % du capital de SEB SA pour un
montant de cession de €21m réalisant ainsi €9m de plus-values par rapport au prix
d’acquisition. On analysera surtout comment ce résultat fluctue en fonction du dividende
versé par Peugeot SA.
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Figure 6. Présentation du résultat net consolidé part du groupe de FFP – 31 décembre 2011
Source : document de référence de FFP 2011
Figure 7. Quote-part dans le résultat des entreprises associées – 31 décembre 2011
Source : document de référence de FFP 2011
Ces deux tableaux permettent de relever d’où provient la création de valeur pour les
actionnaires de FFP. Ils présentent le résultat net part du groupe de FFP dont près de 80%
revient aux Peugeot. Ce résultat net est notamment constitué de la quote-part du résultat
des entreprises mises en équivalence (en jaune dans le deuxième tableau). Peugeot SA est
consolidé suivant cette méthode on repère donc quelle est la part du résultat de Peugeot
SA dans le résultat net de FFP en se reportant au tableau du document de référence qui
détaille la quote-part dans le résultat des entreprises consolidées par mise en équivalence
(soit Peugeot SA, Holding Reiner via laquelle FFP détient une participation dans Onet, CID
la Holding de Lisi, et la part directement détenue par FFP dans Lisi). C’est en étudiant ces
deux tableaux qu’on analysera quelle est l’évolution de la part de Peugeot SA dans les
bénéfices / pertes enregistrés chaque année par la famille Peugeot.
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3.2. La diversification
Dans cette partie on présente les investissements réalisés par FFP. On démarre en 1995
quand FFP investit dans Berger-Levrault. C’était à l’époque une entreprise du secteur de
l’imprimerie qui commençait son repositionnement sur les services aux collectivités locales,
notamment le traitement informatique de l’information et de la documentation administrative.
Précédemment l’ensemble FFP se présentait comme suit.
Source : document de référence FFP 1995
On constate que la fortune des Peugeot était donc majoritairement composée de
l’entreprise automobile et complétée par quelques actifs immobiliers.
Figure 8. Structure du groupe FFP, 31 décembre 1995
- FFP détient en direct 15% du groupe Peugeot SA en 1995, on ajoute à cela les 2,1%contrôlés via Cogevam, ce qui porte la participation totale à 17,1%. En 1995 la famille détient au total 22,7% de Peugeot SA, le reste des actions est réparti entre LFPF et EPF
- Cogevam possède pour seul actif les 2,1% de Peugeot SA
- Marne-FFP et Valmy-FFP sont les propriétaires d’immeubles en Ile-de-France
- En plus de ces participations FFP détenait en 1995 des parts dans des fonds de valeur mobilière et immobilière (taille très limitée au regard de l’ensemble)
FFP
Valmy-FFP Marne-FFP Cogevam
Peugeot – Citroën SA
100% 100% 99,9%
2,1% 15,0%
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3.2.1. Les investissements réalisés par FFP
Cette partie est à but purement descriptive elle permet de faire le point sur tous les
investissements menés par FFP depuis 1995, on propose une double grille de lecture :
thématiques en classant les investissements par type, et chronologique pour avoir une
vision de l’évolution du portefeuille des Peugeot.
Tableau 2. Investissements réalisés par FFP depuis 1995, 31 décembre 2013
Participations actuelles
Année d’entrée Description Investissement net & Taux de détention
Valeur 12/2013
Historique
Outre son activité de constructeur automobile PSA exerce deux autres métiers principaux : le financement des réseaux commerciaux et des clients de marques automobiles (Banque PSA Finance) et la production de composants destinés à la production automobile (Faurecia). Le groupe conserve aussi une participation de 25 % dans Gefco, entreprise de transport et de logistique dont le reste du capital a été cédé en 2012 à RZD (chemins de fer russes). €54,1mrd de CA en 2013.
- Le coût de revient de la position historique est estimé à €170m, en y ajoutant les réinvestissements net le montant total est de €253m
- 19,0% (10,4% après l’augmentation de capital d’avril 2014)
€636m
1996
Le groupe LISI est un des leaders mondiaux des fixations et des composants d’assemblage pour l’aéronautique et pour l’automobile, et depuis 2007 un acteur dans le médical. Il a réalisé un CA de €1,1mrd. La famille Peugeot est actionnaire de CID (holding qui détient Lisi à 55%) depuis 1977. Ces parts ont été apportées à FFP en 1996 et un investissement direct de 5% a été fait en 2002.
- €22m (en se basant sur le cout de revient de la position historique augmenté du prix d’acquisition des 5% en 2002)
- 19,0% (Autres
actionnaires : famille Japy, famille Kohler et famille Viellard qui contrôlent en cumulé 47,1%)
€222m
2006
Zodiac est à l’origine un spécialiste des produits gonflables, en particulier bateaux pneumatiques. Le groupe s’est désormais réorienté vers les équipements aéronautiques comme les activités d’évacuation et d’arrêt d’urgence, les sièges d’avion ou les équipements de cabine. €3,9mrd de CA en 2013. FFP a renforcé sa participation en 2010 et 2012.
- €151m
- 5,8% (Autre : famille Domange 26,0%)
€383m
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2008
DKSH est le leader des services d’expansion de marché, elle aide les entreprises et les marques à étendre leur activité dans des marchés nouveaux ou existants en offrant une combinaison de services d’approvisionnement, de marketing, de ventes, de distribution et de service après-vente le tout couplé à une aide logistique sur le terrain. €7,6mrd (CHF9,6mrd) de CA en 2013. Après son entrée en 2008, FFP a cédé 35% de sa participation dans DKSH lors de l’introduction en bourse de cette dernière en 2012.
- €-38m (FFP a investi €84m en 2008 et les produit de cession suite à l’introduction en bourse s’élève au total à €123m)
- 5,9% (DKH l’organe de contrôle de la famille fondatrice détient 45,5%)
€216m
2004
Seb est le leader du petit équipement domestique proposant du petit électroménager (grille-pain, friteuse, fer à repasser, aspirateurs… avec des marques comme Moulinex, Krups ou Calor) et des articles culinaires (batterie de cuisine…avec Tefal, Lagostina ). €4,2mrd de CA en 2013. Après son entrée en 2004 FFP a augmenté sa participation en 2008, puis en a cédé un bloc en 2009.
- €71m
- 5,0% (le groupe familial fondateur, la famille Lescure, détient 43,4%)
€166m
2011
Le groupe ORPEA est un des leaders européens de la prise en charge globale de la dépendance (maisons de retraite, cliniques de moyen séjour et de psychiatrie). €1,6mrd de CA en 2013.
- €115m
- 6,9% (autres : famille Marian 6,9%, CPPIB(1) 15,9%, Sofina(1) 5,7%)
€161m
2011
Ipsos est un groupe mondial d’études publicitaires et de recherche marketing, d’études pour le management de la relation clients/employés, d’études médias (audiences, contenus et technologie), d’études d’opinion & de recherche sociale.€1,7mrd de CA en 2013. FFP détient IPSOS via ses 10,1% dans LT participation qui détient elle-même 26% d’IPSOS.
- €22m
- 2,6%
€29m
2006
Sanef et sa filiale SAPN gèrent 1 901 kilomètres d’autoroutes en France, principalement A1, A3, A13, A14, A16, A29. Soit quatre des six autoroutes d’accès à Paris. €1,6mrd de CA en 2013. FFP détient 5,1% de HIT la holding de détention (100%) de Sanef.
- €102m
- 5,1% (Autres : Abertis(2) 52,6%, Axa 9,9%, Predica(2) 12,4%, CNP(2) 5,0%, CDC Infra 10,0%, CDC 5,0%)
€135m(3)
2007
ONET est aujourd’hui le leader français des services aux entreprises dans les domaines de la propreté-multiservice et un acteur majeur dans les secteurs des technologies en milieux extrêmes, de la prévention et de la sécurité, de l’intérim et du recrutement. €1,4mrd de CA en 2013. FFP a acquis 26% de Holding Reiner (Holding de contrôle de la famille Reiner) qui détient 100% de ONET.
- €72m
- 26% (famille Reiner 72,4%)
€97m(3)
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2006
Château Guiraud est un sauternes, 1er cru classé 1855. La propriété compte 128 hectares dont 103 de vignes. La production, variable suivant les millésimes, est en moyenne de 150 000 bouteilles de sauternes.
- n.a.
- 71,6% (autres : Domaine de Chevalier 10,2%)
€10m(3)
2013
LDA est un armateur français présent depuis 160 ans dans le transport maritime de vracs secs et la prestation de services industriels maritimes. FFP s’est associé avec ce dernier pour créer LDAP, qu’elle détiendra à 45%.La société LDAP a commandé quatre vraquiers qui seront livrés au cours de l’année 2015. La gestion de cette flotte sera confiée à LDA qui en assurera l’armement et l’exploitation commerciale.
- L’investissement total de FFP s’élèvera à $16m. En 2013, €3,3m ont été versés
- 45%
n.a.
Participations passées
Période Description Investissement net Montant de cession
2004 – 2013
Linedata Services fournit aux professionnels de la finance des solutions informatiques globales associant les trois métiers suivant: édition de logiciels, mise à disposition de solutions techniques, prestations de services d’exploitation. €137m de CA en 2011.
- €22m €19m
2004 – 2010
FCC est un des leaders du secteur des services et de la construction en Espagne. €12,7m de CA en 2009 (dernière année de détention de FFP). FFP a monté une holding, Simante SL qu’elle détenait à 100%, la dotant de €60m d’equity et de €40m de dette. Ces €100m ont permis d’acquérir 5,7 % du capital de B-1998 (holding qui détenait 53,9% de FCC).
- €61m
€88m, (après déduction de la dette résiduelle de €15m, FFP a touché €72m)
1997 - 2005
2002 – 2005
FFP a acquis une participation de 5,2% dans Société du Louvre en 1997. Groupe Louvre s’est recentré sur activité hôtellerie-luxe sous l’actionnariat de FFP qui a accru sa part à plusieurs reprises. En 2002 FFP a acquis 6,6% Groupe Taittinger lui-même actionnaire à 44,1% de Société du Louvre. Au long de son investissement FFP a coopéré avec la famille Taittinger actionnaire de référence et le groupe familiale CNP (Albert Frères). FFP a suivi la décision de la famille de vendre ses parts en 2005.
- €26m dans Société du Louvre et €33m dans Groupe Taittinger
€183m (pour l’ensemble)
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Source : documents de référence et rapports financiers de FFP années 1995 – 2013
Note : 1. CPPIB est un fonds de pension canadien et Sofina est une société de capital investissement belge. 2. Abertis est un acteur majeur de la gestion de concession en Europe, Predica est le bras investissement de Crédit Agricole Assurances, CNP (Compagnie Nationale à Portefeuille) est un organe d’investissement du milliardaire belge Albert Frère. 3. Valeur en 2011 dernière année où FFP donnait une estimation de la valeur de ses participations non cotées (l’ensemble des participations non cotées, i.e. Sanef, ONET, Château Guiraud et LDAP, sont estimées à €198m au 31 décembre 2013).
1995 – 2003
FFP était actionnaire depuis 1995 de cette société qui a connu depuis des changements majeurs : abandon des métiers traditionnels liés à l’imprimerie, recentrage sur la clientèle des collectivités locales auxquelles Berger-Levrault fournit des logiciels informatiques et des ouvrages ou documents spécialisés. Lorsque la famille a souhaité se désengager en 2003 FFP qui ne souhaitait pas reste actionnaire du groupe sans sa structure familiale a suivi et cédé ses 13,5% du capital en 2003
- €3m €8m
Capital investissement
Description / Retour Exemple de fonds et Investissements
FFP a pris des engagements dans les fonds de capital-investissement. Cette classe d’actifs permet à FFP d’accéder à un grand nombre d’entreprises et de secteurs d’activité en ayant une approche long terme. Elle lui permet aussi d’accéder à des secteurs ou des zones géographiques auxquels elle n’aurait accès directement que difficilement. Ces dernières années, FFP a renforcé son exposition dans les pays émergents où la croissance est plus soutenue. L’exposition de FFP se répartit comme suit : 38% fonds français, 43% fonds pays émergents.
Au 31 décembre 2013 FFP s’est, en cumulé engagé sur €298m dont €253m ont été appelés. Sur ces €253m, €178m ont été remboursé, les €75m encore engagés sont valorisé à €142m (un multiple de près de 2,0x restant à réaliser sur les investissements en cours). En plus de cela FFP détient 10,1% de la société d’investissement IDI, cette position est valorisée à € 16m.
Immobilier
Année d’entrée Description Investissement net & Taux de détention
Valeur 12/2013
2006
Immobilière Dassault est une société foncière de possession et gestion d’actifs immobiliers de bureaux et de commerce qui sont situés dans le centre et la première couronne de Paris. FFP est entée en 2006 en apportant les actifs immobiliers de Valmy-FFP et en achetant également des parts supplémentaires de la société. En 2010 FFP a suivi l’augmentation de capital en proportion de la part qu’elle détenait.
- €24m (dont €14m via apport initial d’actifs)
- 19,6% (famille Dassault 59,5%)
€28m
Autre immobiliers Ce sont les actifs historiques de la famille Peugeot, la majorité étant déjà détenus avant 1995.
€19m
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Figure 9. Évolution chronologique du portefeuille d’investissements de FFP
1995 Entrée : Berger-Levault Sortie : -
1996 Entrée : Lisi
Sortie : -
1997 Entrée : Société du
Louvre Sortie : -
1998 Entrée : - Sortie : -
1999 Entrée : - Sortie : -
2000 Entrée : - Sortie : -
2001 Entrée : - Sortie : -
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2002 Entrée : Groupe Taittinger, Lisi (direct), capital investissement Sortie : -
2003 Entrée : -
Sortie : Berger-Levrault
2004 Entrée : SEB, FCC,
Linedata Services Sortie : -
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2005 Entrée : - Sortie : Société du Louvre, Groupe Taittinger
2006 Entrée : - Zodiac, Sanef,
Château Guiraud, Immobilière Dassault Sortie : -
2007 Entrée : Onet
Sortie : -
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2008 Entrée : DKSH Sortie : -
2009 Entrée : - Sortie : -
2010 Entrée : - Sortie : FCC
2011 Entrée : Ipsos, Orpea
Sortie : -
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Source : documents de référence et rapports financiers de FFP années 1995 – 2013
Les deux tableaux présentés ci-dessus ont donc pour but de faciliter la lecture de la suite du
mémoire on pourra s’y reporter pour trouver les principales informations sur les
investissements de FFP et aussi pour savoir ce qui était détenu en portefeuille lors d’une
année donnée.
Afin de clore cette section et de faire écho à la figure 2 nous présentons la situation de FFP
à la fin 2013.
2012 Entrée : - Sortie : - Linedata Services
2013 Entrée : - Sortie : Linedata Services (amorcé en 2012)
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Source : document de référence de FFP année 2013
Figure 10. Structure du groupe FFP, 31 décembre 2013
Ce qui donne la répartition suivante en part de l’actif brut réévalué au 31 décembre 2013
FFPPeugeot – Citroën SA
CID
LT Part.
Holding Reiner
Fin. Guiraud
FFP Gresillons
Fonds (Sagard...)
Autres
HIT
19,0%
55,0%
5,1%
5,8%
5,0%
6,9%
5,9%
26,2%
10,1%
25,2%
10,3%
5,1%
22,4%
72,0%
45,0%
19,6%
100%
100%
100%
100%
Peugeot SA28%
Diversification72%
Lisi14%
Zodiac24%
DKSH14%SEB
10%
Orpea10%
LT Part.2%
Part. non cotées12%
Capital Inv.10%
Immobilier3%
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3.2.2. Evolution de la dépendance envers Peugeot SA
La description opérée dans les sections précédentes avait pour but de poser le cadre de
l’analyse du lien entre les revenus et le capital de la famille Peugeot et les performances
opérationnelles et boursières de leur principal actif : Peugeot SA. Si la section précédente
semble suggérer une diversification toujours plus importante des actifs détenus qu’en est-il
vraiment d’un point de vue financier? Nous allons donc analyser les trois agrégats
présentés au 3.1.3 (tableaux extraits du document de référence).
Le capital, analyse de l’actif net réévalué
FFP fournit une évaluation annuelle des actifs qu’elle détient en détail jusqu’à l’année 2006,
elle fournit également une indication de la valeur de ses participations en agrégé pour 2004
et 2005. Nous avons évalué la valeur des biens immobilier en nous basant à posteriori sur
l’évolution des prix en Ile-de-France petite couronne pour ces deux années (en partant de la
valorisation donnée en 2006).
On en extrait donc le graphique suivant :
Source : documents de référence et rapports financiers de FFP années 2004 – 2013
Note : pour 2004 et 2005 il s’agit d’estimations basées sur les montants déclarés dans le rapport du management, et sur l’évolution historique des prix de l’immobilier en Ile-de-France selon l’INSEE.
Figure 11. Évolution de l’actif brut et de l’actif net réévalué de FFP - €m
2 419 2 522 2 600 2 685
629 1 226 1 471
646 369 636
2 856 3 360 3 513 3 616
1 363
2 167 2 614
1 856 1 710 2 235
-18 -3 -83 -157 -261 -327 -250 -302 -308 -262
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Peugeot SA Autre Dette
ANR (€m) 2 838 3 357 3 430 3 459 1 102 1 840 2 364 1 554 1 402 1 973
PSA % ABR 85% 75% 74% 74% 46% 57% 56% 35% 22% 28%
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Avant d’analyser un tel graphique, on admet que la donnée présentée manque d’historique
pour pouvoir réellement commenter en détail la stratégie de diversification et son bienfondé.
Cependant on peut, grâce à ces 10 années, distinguer des tendances claires.
Tout d’abord la période pré-crise montre, comme présenté dans la chronologie du 3.2.1.,
une augmentation réelle de l’investissement hors Peugeot SA : une accélération de la
stratégie débutée 10 ans plus tôt avec l’entrée dans Berger-Levrault. Cependant c’est bien
Peugeot SA qui fait la fortune des Peugeot (les 3 /4 avant la crise). C’est avec les difficultés
de Peugeot SA et donc ses difficultés boursières (valeur de la position divisée par 4 entre
2007 et 2012) que l’on voit comment cette stratégie a mis à l’abri le patrimoine de la famille.
Pour cela il suffit de comparer les années 2008 - 2010 et les années 2011 – 2013 :
- 2008 – 2010 : la valeur de PSA est multipliée par 2,3x et celle de l’actif brut total par
1,9x
- 2011 – 2013 : alors que la valeur de PSA est constante, celle de l’actif brut augmente
de 20%, sur l’année 2013 Peugeot SA réalise une très belle performance boursière
avec une progression de 72% cependant sa part dans l’actif brut n’augmente que de
5%.
Naturellement Peugeot SA reste essentielle pour FFP, cependant on observe une
baisse constante sur la période de l’impact de la performance boursière de Peugeot SA
sur l’évolution globale de l’actif net, à la hausse ou à la baisse. Afin de conclure sur ce
point on fait l’étude suivante.
Figure 12. Évolution à la baisse de l’actif brut de FFP
Chute de 2007 -2008 En % de l’actif brut de total de 2007
- Sur l’année 2008, l’actif PSA a perdu 77% de sa valeur, passant de €2,7mrd à €0,6mrd. Cela a entrainé toute chose égale par ailleurs (si la valeur des autres participations n’avait pas bougé) une baisse de 57% de l’actif brut de FFP
- Les autres participations ont baissé de 20% passant de €0,9mrd à €0,7mrd, soit un impact négatif de 5% sur l’actif brut de FFP
- Ainsi sur la baisse de 63% de l’actif brut de FFP, 91% de cette baisse est imputable à PSA
Chute de 2010 - 2012
74%
17%
26%
20%
100%
-57% -5% 38%
2007 PSA Autes 2008
PSA Autres
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Source : documents de référence de FFP années 2007, 2008, 2010, 2011, 2012
Note : ces graphiques sont obtenus en utilisant les chiffres de la figure 11.
On peut alors simuler ce qui se passerait si une crise similaire à celle de 2008 se passait
avec la structure actuelle d’actifs détenus par FFP, on reprend donc les principales
données : les titres automobiles chuteraient de 75% et les titres de participations, plus
diversifiées et donc plus résistants chuteraient seulement de 20%.
Source : document de référence de FFP 2013
En % de l’actif brut de total de 2010
- Sur la période 2011 - 2012 l’actif Peugeot SA a perdu 75% de sa valeur passant de €1,5mrd à €0,4mrd. Cela a entrainé une destruction de 42% de la valeur de l’actif brut de FFP
- Les participations ont en revanche compensé ce mouvement et leur valeur a progressé de 17%, entrainant une augmentation de 8% de l’actif brut
- Une perte de valeur de la même envergure en 2011-2012 par rapport à 2008 à un effet bien moins destructeur en global sur la valeur du portefeuille de participations de FFP.
Ces chiffres confortent la conclusion tirée des observations du graphique de la figure 11.
Figure 13. Simulation d’une nouvelle chute de l’actif brut
En % de l’actif brut de total de 2013
- Avec une baisse similaire à celle de 2008, soit 77% sur l’actif PSA, l’actif brut n’est plus impacté que de 22%
- Naturellement les 20% de chute des autres participations ont un impact plus lourd
- Cependant l’actif de FFP reste bien plus préservé qu’en 2008 et a perdu moins de 40% de sa valeur comparé à près de 70% en 2008
56%
14%
44%
51%
100%
65%
-42%
8%
2010 PSA Autes 2012
PSA Autres
28% 7%
72%
56%
100%
63% -22%
-15%
2013 PSA Autes
PSA Autres
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On a donc confirmé que, au-delà de la simple chronologie présentée dans la section
précédente, l’impact de la politique de diversification a été très positif pour les Peugeot, qui
ont sauvegardé leur capital. Ces actifs diversifiés avec des perspectives de marché
attrayantes de par leurs caractéristiques business (exposition aux marchés de croissance,
cyclicité moindre comparée à l’automobile, croissance prometteuse et potentiel
d’amélioration de la performance opérationnelle). La comparaison 2008 et 2011-2012, ainsi
que la dernière simulation sont en adéquation avec les conclusions que l’on a tirées en
faisant cette observation business. Cependant la valeur de l’actif brut est en 2013 toujours
40% inférieure à ce qu’elle était en 2007 : si on a créé un matelas de sécurité, on n’a pas
encore reconstruit le stock qui a été perdu.
Enfin, afin de clore cette étude sur le capital de FFP on va observer comment on est passé
effectivement d’un PSA pesant ¾ de l’actif brut en 2007 à ¼ en 2013, on sait que c’est
l’effet combiné de la chute du cours de PSA et de la hausse de la valeur des participations
détenues, on va tenter de chiffrer ces effets.
Pour ce faire on a relevé dans les documents de référence 2007 et 2013 les données
suivantes :
- Pour les participations existantes : la valorisation en 2007 et en 2013 et le nombre
d’actions détenues, ce qui permet de séparer l’évolution du poids d’un actif dans
l’actif brut total de FFP entre une augmentation de valeur et une hausse / baisse de
la participation
- Pour les participations nouvellement acquises entre 2007 et 2013 : leur valeur en
2013 permettent de mesurer l‘impact de la diversification sur la baisse du poids de
PSA dans l’actif Brut
- Même raisonnement dans le sens inverse pour les participations vendues
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On obtient donc le tableau suivant :
Tableau 3. Structure actif brut de FFP en 2007 et 2013
Participations extistantes 2007 2013
PSA Valeur (€m) 2 685 636 # Actions 51 792 738 67 372 689
Lisi Valeur (€m) 36 59 # Actions 550 000 550 000
CID Valeur (€m) 99 163 # Actions 40 169 40 265
SEB Valeur (€m) 106 166 # Actions 857 337 2 521 522
Zodiac Valeur (€m) 131 383 # Actions 3 004 461 3 303 829
Sanef Valeur (€m) 111 n.a. # Actions 77 125 655 77 125 655
Onet Valeur (€m) 72 n.a. # Actions 3 395 158 3 395 158
Château Guiraud Valeur (€m) 10 n.a. # Actions 24 500 n.a.
Nouvelles participations 2007 2013
Orpea Valeur (€m) - 161 # Actions - 3 811 353
LT Participations Valeur (€m) - 29 # Actions - 100
DKSH Valeur (€m) - 216 # Actions - 3 820 000
LDAP Valeur (€m) - 3
Participations vendues 2007 2013
Linedata Valeur (€m) 17 - # Actions 1 357 500 -
Simante SL Valeur (€m) 189 - # Actions 681 467 -
Fonds 2007 2013 IDI
Valeur (€m) 23 16 # Actions 726 146 726 146
Autres (€m) Appels 07-13 159 Remb.ts 55 178 Total appels 95 253 Valeur 78 142
Immobilier 2007 2013 Immo. Dassault
Valeur (€m) 18 28 # Actions 847 956 1 187 136
Autres Immo Valeur (€m) 26 19
Source : document de référence de FFP 2007 et 2013
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Une fois les montants suivants relevés on fait les calculs suivants :
- PSA : on avait 51 792 738 actions en décembre 2007 valorisées à €2 685m, soit
€51,8 par action, en décembre 2013 on en a 67 372 689 valorisées à €636m, soit
€9,4 par action. La participation dans PSA a vu son poids dans l’actif brut baisser de
€2 685m - €636m = €2 049m dont 51 792 738*(€51,8 - €9,4) = €2 196m dus à la
baisse de valeur de l’actif et
(51 792 738 - 67 372 689)*€9,4 = €-147m sont imputables à l’augmentation de la
participation dans PSA. On sait que FFP a réinvesti en net €21m + €116m -
€55m = €83m donc les €-147m se séparent entre €-83m d’investissements et €-65m
d’augmentation de la valeur des actions PSA nouvellement achetées. On confirme
€2 196m - €147m = €2 049m.
- Participations existantes cotées (Lisi & CID, SEB, Zodiac) : on utilise le même
principe que précédemment puisqu’on connaît le nombre d’actions au départ et à
l’arrivée on obtient le tableau suivant.
Tableau 4. Évolution des participations existantes de FFP 2007 - 2013
Lisi CID SEB Zodiac Valeur 2007 (€m) [1] 36 99 106 131 # Actions 2007 [a] 550 000 40 169 857 337 3 004 461 Valeur action (€) 2007 [c] 65,1 2 469,6 124,0 43,7 Valeur 2013 (€m) [2] 59 163 166 383 # Actions 2013 [b] 550 000 40 265 2 521 522 3 303 829 Valeur action (€) 2013 [d] 107,3 4 048,2 65,8 115,9 Δ Valeur action (€) [e]=[d]-[c] 42,2 1 578,6 -58,2 72,2 Δ Valeur initiale (€m) [f]=[e]x[a] 23 63 -50 217 Δ # Actions [g]=[b]-[a] - 96 1 664 185 299 368 Δ Nouvel invest (€m) [h]=[g]x[d] - 0 110 35
dont Montant net investit (€m)(1) [i] - 0 -9 9 dont Revalorisation (€m) [j]=[h]-[i] - 0 118 26
Δ Position (€m) [k]=[f]+[h] 23 64 60 252 Δ Position (€m) [3]=[2]-[1] 23 64 60 252
Source : document de référence de FFP 2007 et 2013
Note : les calculs sont expliqués avec les lettres, on a vérifié que la méthode indirecte qui nous permet de séparer les effets est en ligne avec la méthode direct (dernière ligne) 1. Le montant net investit correspond à la somme des flux provenant de l’achat et de la cession d’actions pour chaque actif, relevé dans les documents de référence 2008 - 2013.
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Ainsi, sur les quatre actifs existants on a eu une augmentation de la valeur de
€771m - €373m = €398m qui se sépare entre €254m d’augmentation de la valeur et
€145m de renforcement de l’investissement par de nouvelles prises de positions
entre 2007 et 2013, ce renforcement se sépare entre €0m d’investissements nets
(notamment parce que FFP a fait une plus-value en cédant 380 000 actions SEB en
2010) et €144m de revalorisation des nouvelles actions achetées.
- Participations nouvelles cotées (Orpea, DKSH, LT Participations) : pour les
participations nouvelles cotées on procède de même et on obtient donc le tableau
suivant :
Tableau 5. Nouvelles participations existantes de FFP 2007 – 2013
Orpea DKSH LT Participations Valeur 2013 (€m) [a] 161 216 29
dont Montant net investit (€m)(1) [b] 115 -38 22 dont Revalorisation (€m) [c]=[a]-[b] 46 254 7
Source : documents de référence de FFP 2007 et 2013
Note : les calculs sont expliqués avec les lettres, on a vérifié que la méthode indirecte qui nous permet de séparer les effets est en ligne avec la méthode direct (dernière ligne). 1. Le montant net investit correspond à la somme des flux provenant de l’achat et de la cession d’actions pour chaque actif, relevé dans les documents de référence 2008 - 2013.
Ainsi, pour ces trois nouveaux actifs on a eu une augmentation de €406m de l’actif
brut, dont €98m proviennent du montant investi et €308m de l’augmentation de la
valeur de ces actifs.
- Participations cédées (Simante SL – FCC, Linedata) : en utilisant les montants
reportés dans les documents de référence 2007 à 2013 on obtient le tableau
suivant :
Tableau 6. Participations cédées par FFP 2007 – 2013
Simante Linedata Valeur 2007 (€m) [a] 189 17
dont Montant de cession (€m) (1)[b] 88 19 dont plus / moins value (€m) [c]=[b]-[a] -101 2
Source : documents de référence de FFP 2007 et 2013
Note : les calculs sont expliqués avec les lettres, on a vérifié que la méthode indirecte qui nous permet de séparer les effets est en ligne avec la méthode direct (dernière ligne) 1. Le montant de cession est net d’éventuels réinvestissements au cours de la période.
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Ainsi les cessions d’actifs ont un impact négatif sur l’actif brut de €206m, que l’on
peut séparer entre €107m de montant de cession et €-99m de moins-value par
rapport à la valeur 2007.
- Participations non cotées (Sanef, Onet, Château Guiraud, LDAP) : le rapport 2013 ne
fournit malheureusement pas de détail par participation comme le faisait le rapport
2007. On procède donc de la sorte. En 2007 la valeur cumulée de Sanef, Onet et
Château Guiraud était de €193m. En 2013 la valeur cumulée de Sanef, Onet,
Château Guiaud et LDAP était de €198m. Or €3m ont été investis dans LDAP fin
2013, c’est donc la valeur que nous retenons pour LDAP. Ainsi Sanef, Onet et
Château Guiraud valent à eux trois €195m. Par ailleurs le seul réinvestissement dans
ces trois positions est €2m dans Château Guiraud en 2010. Considérant, que cet
actif a une valeur très stable, on peut dire que ces €2m n’ont pas connu
d’augmentation significative de leur valeur à l’échelle de FFP. Ce qui nous permet
donc de conclure : il y a eu un impact positif de €5m provenant des participations non
cotées dont €3m proviennent d’un nouvel investissement, €2m d’un renforcement
dans une position existante et €0m de l’augmentation de la valeur des actifs.
- Participations immobilières : pour Immobilière Dassault on procède comme dans le
cas de Peugeot SA, on avait 847 956 actions en décembre 2007 valorisées à €18m,
soit €21,3 par action, en décembre 2013 on en a 1 187 136 valorisées à €28m, soit
€23,6 par action. La participation dans Immobilière Dassault a vu son poids dans
l’actif brut augmenter de €28m - €18m = €10m dont 847 956*(€23,6 - €21,3) = €2m
dus à la baisse de valeur de l’actif et
(1 187 136 - 847 956)*€23,6 = €8m sont imputables à l’augmentation de la
participation dans Immobilière Dassault. On sait que FFP a réinvesti €5m en 2010
donc les €8m se séparent entre €5m d’investissement et €3m d’augmentation de la
valeur des actions d’Immobilière Dassault. On confirme €2m + €8m = €10m. Sur les
autres investissements immobiliers on ne considère pas de réinvestissements on a
donc une modification de valeur qui a un impact négatif de €19m - €26m = €-7m sur
l’actif brut.
- Fonds d’investissements : pour les fonds d’investissement on procède de la sorte, en
2007 il y avait €95m appelés, et €55m remboursés, donc il y avait €40m encore
investis, valorisés €78m soit 2,0x. En 2013 il y a €253m appelés €178m remboursés,
donc il y a €75m encore investis et valorisés €142m soit 1,9x.
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Le changement de valeur (en global) d’un euro investi a donc eu un impact de
(1,9x – 2,0x)*€40m = €-3m sur l’actif brut. Par ailleurs en net
€75 - €40 = €35m ont été investis et ils sont donc valorisés aujourd’hui à
1,9x*€35m = €67m, i.e. une augmentation de valeur de €67m - €35m = €32m. En
résumé on a bien :
€-3m + €35m + €32m = €64m (soit la différence de valeur des portefeuilles détenus
entre 2007 et 2013 €142m - €78m = €64m). Pour ce qui est de IDI, on constate que
le nombre d’actions détenues ne change pas on prend simplement en compte le
changement de valeur la position de €16 - €23 = €-7m.
- La trésorerie les autres actifs financiers : augmentation du poids de €5m dans l’actif
brut.
Après cette étude on peut regrouper les différents effets comme suit :
Tableau 7. Actif brut FFP évolution 2007 – 2013
Impact (€m) Position 2007 Acquisition / Cession Total Δ Valorisation Invest. Δ Valorisation Actif Brut 2007 3 616 PSA -2 196 82 65 -2 049 Participations existantes 239 42 179 460
dont Lisi 23 - - 23 dont CID 63 0 0 64 dont SEB -50 -9 118 60 dont Zodiac 217 9 26 252 dont Non cotées 0 2 - 2 dont Immo. Dassault 2 5 3 10 dont autres immobilier -7 - - -7 dont IDI -7 - - -7 dont Fonds -3 35 32 64
Nouvelles participations - 101 308 409 dont Orpea - 115 46 161 dont DKSH - -38 254 216 dont LT Participations - 22 7 29 dont LDAP - 3 - 3
Participations cédées -99 -107 - -206 dont Simante SL -101 -88 - -189 dont Linedata 2 -19 - -17
Trésorerie & autres 5 - - 5 Actif Brut 2013 2 235
Source : documents de référence de FFP 2007 et 2013
Note : calculs expliqués au-dessus.
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On vérifie qu’on retrouve bien les €2 235m d’actif brut présentés par FFP dans son
document de référence 2013.
Grace au tableau précédent on peut donc obtenir le tableau suivant qui résume comment
on est passé d’un PSA représentant 74% de l’actif brut de FFP en 2007 à un PSA
représentant 28% en 2013. Ce tableau permet de résumer l’ensemble du propos tenu dans
cette section sur le capital financier des Peugeot il montre à la fois la pertinence des
investissements, le gain de valeur de la majorité des participations prises depuis 2007 on
soulignera que la baisse de la valeur de la position historique dans Peugeot SA est le
facteur premier de cette baisse du poids. On parle bien ici d’une baisse du capital dans son
ensemble qu’une politique patrimoniale de diversification ambitieuse et apparemment bien
menée a compensé.
Tableau 8. Part de Peugeot SA dans l’actif brut de FFP
Actif PSA Participation Tréso. PSA % Δ brut Existantes Nouvelles Cédées de l'AB Mouvement (€m) 3 616 2 685 711 - 206 14 74%
PSA
Δ Valorisation 1 420 489 711 - 206 14 34% - 40ppt Invest / Cession 1 502 571 711 - 206 14 38% + 4ppt Δ Valorisation 1 567 636 711 - 206 14 41% + 3ppt Total effet -2 049 -2 049 - - - - - 34ppt
Part
. Exi
st Δ Valorisation 1 806 636 950 - 206 14 35% - 5ppt
Invest / Cession 1 848 636 992 - 206 14 34% - 1ppt Δ Valorisation 2 027 636 1 171 - 206 14 31% - 3ppt Total effet +460 - +460 - - - - 9ppt
Nou
v. P
art. Δ Valorisation 2 027 636 1 171 - 206 14 31% + 0ppt
Invest / Cession 2 128 636 1 171 101 206 14 30% - 1ppt Δ Valorisation 2 436 636 1 171 409 206 14 26% - 4ppt Total effet +409 - - +409 - - - 5ppt
Part
. Céd
ées Δ Valorisation 2 337 636 1 171 409 107 14 27% + 1ppt
Invest / Cession 2 230 636 1 171 409 - 14 29% + 1ppt Δ Valorisation 2 230 636 1 171 409 - 14 29% + 0ppt Total effet -206 - - - -206 - + 2ppt
Trés
o.
Δ Valorisation 2 235 636 1 171 409 - 19 28% - 0ppt Total effet +5 - - - - +5 - 0ppt
Actif brut 2013 2 235 636 1 171 409 - 19 28% - 46ppt Source : Tableau 7
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Le tableau de passage suivant met en valeur les deux principaux impacts que nous avons
soulignés dans ce tableau.
Source : Tableau 8
On arrive donc au terme de cette étude du capital financier de la famille Peugeot qui nous
permet de savoir comment ce dernier a évolué et comment il a progressivement vu la part
de Peugeot SA diminuer. Ainsi, au total la diversification (i.e. l’investissement dans des
participations autres que Peugeot) aura immédiatement fait augmenter l’actif brut de €144m
(prix d’acquisition des positions) faisant ainsi baisser la part de PSA de 2 ppts,
l’augmentation de la valeur de ces actifs achetés a fait augmenter l’actif brut de €487m
faisant baisser la part de PSA de 7ppt. De plus les actifs de diversifications que FFP
possédaient déjà en 2007 ont vu leur valeur augmenter de €239m entrainant une baisse du
poids de PSA de 5ppt.
Figure 14. Impacts sur la part de Peugeot SA dans l’actif brut de FFP, 2007 à 2013
74%
28%
- 40ppt
+ 6ppt
- 5ppt - 4ppt - 5ppt
+ 2ppt - 0ppt
2007 ↓ Valo position
PSA 2007
Nouvel invest dans
PSA
↑ Valo part. 2007
Nouvel invest
Invest. nouv. actifs
Cession actifs
Δ Tréso 2013
Invest Δ Valo sur investissement
Position existantes Peugeot SA
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Présentation de l’évolution des résultats de FFP
Figure 15. Résultat brut de FFP sur participations, 1995 - 2013
Dividende par action de Peugeot SA - €
Dividende touché par FFP de la part de Peugeot SA (l’année suivante) - €m
Dividende sur autres titres de participation
Dividende PSA en % du total des dividendes touchés par FFP
1,0 0,8 0,5 0,5 0,3 0,5
0,8 1,2 1,4 1,4 1,4 1,4 1,5
- -
1,1
- - -
x Nombre d’actions détenues par FFP
7 6 3 3 11
21
43 60
70 70 70 70 70 78
- -
57
- -
+
1 1 1 2 2 4 2 4 3 4 6 7 10 25 20 19
44
0 0
(2)
(1)
88%
83%
72%
66%
85%
84%
96%
94%
96%
95%
92%
91%
88%
76%
- -
56%
- -
(3)
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Source : documents de référence et rapports financiers de FFP années 1995 – 2013
Note : 1. Pour l’année 2010 le dividende total est présenté sans les €54m versée par Simante SL pour la vente de la participation dans FCC. La plus-value de €11,5m est réintégrée au résultat brut 2010. 2. Ce montant intègre €18,8m de dividende exceptionnel versé par DKSH, à comparer avec les €1,7m de l’année précédente. 3. Le résultat de l’année 2011 a été retraité de la plus-value sur cession de €383,7m correspondant au transfert de participations de FFP à FFP Invest (nouvel organe intermédiaire de détention) ayant donné lieu à une réévaluation des participations et étant présentés dans plus-value de cession. De même les moins-values correspondant à cette opération ont été retraitées. Enfin la moins-value comptable sur la liquidation de Simante SL a été retraitée (elle est déjà prise en compte dans le résultat 2010 tel que calculé selon la note 1). 4. En 2008, le résultat sur activité financière a été très négatif notamment à cause de charges d’intérêts exceptionnellement hautes, le résultat brut s’est ainsi établi à €15,3 contre €37,2 pour le résultat sur titres de participations, la comparaison en 2008 n’a donc pas de sens.
Résultat brut (avant IS et provisions) sur titres de participation - €m
Dividende PSA en % du résultat brut de FFP
9 7 5 5 14 24 45
63 77 72
200
81 79 103
20
86
117 100
0
Dividende PSA Autres Resultat brut sur titres
(3)
85% 92%
81% 75%
84% 84%
95% 94%
91% 97%
35%
87% 88% 76%
- -
49%
- -
60% 52% 49%
56% 71%
88%
98% 105%
71% 85%
35%
84% 81%
n.m.
- -
32%
- -
Resultat brut sur 7tres Resultat Brut FFP
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On constate que jusqu’à 2008 le résultat de FFP a été généré principalement par les
dividendes versés par PSA et par les plus-values de cession des autres actifs. On constate
que ce trait semble changer avec la baisse / suppression du dividende sur les exercices
2009-2013. Il nous faudrait attendre un retour à un niveau significatif de dividendes à
l’échelle de PSA pour pouvoir comparer à la période précédente et dire si la diversification a
réellement amené un changement dans la structure des revenus de la holding. Avec les
chiffres actuels et les exercices récents ayant été exceptionnellement compliqués pour PSA
on ne peut pousser l’analyse plus loin, pour le moment la dé-corrélation est loin d’être
évidente. On a en revanche, avec ces différents graphiques, une illustration claire de la
politique patrimoniale des Peugeot, le cash sort de Peugeot SA, est investi dans de
nouveaux actifs qui génèrent des plus-values de cession quelques années plus tard ou
prennent de la valeur (comme observées dans l’étude sur le capital financier). C’est un
redéploiement au niveau actionnarial de l’investissement du constructeur automobile. La
question est de savoir si, ce versement réguliers de dividendes pour des investissements à
l’extérieur de PSA s’est fait aux dépends des investissements en interne dans de nouvelles
capacités de productions, d’acquisitions de concurrents, etc. La partie suivante qui se
focalisera sur l’actif Peugeot SA lui-même tentera de donner, entre autres, une réponse à
cette question.
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4. Un attachement fort à l’actif historique Peugeot SA
La famille Peugeot, on l’a vu précédemment, a redéployé une partie de son patrimoine hors
de PSA et ce notamment en utilisant les remontées de cash de Peugeot SA vers FFP pour
les investir ailleurs. Ainsi, sur les dix dernières années, sur des investissements net d’un
montant de c.€450m, seulement c.€80m auront été consacrés à Peugeot SA. En brut (i.e.
sans compter les cessions), le trait est encore plus net avec c.1,2mrd d’investissements
menés par FFP pour seulement €0,1mrd accordé à PSA, environ 10% à un actif qui
représente pourtant 60% l’actif brut total de la holding sur la période.
Cependant, on sait les Peugeot très concernés par le contrôle de l’actif historique familial.
Si on a eu une réflexion purement financière dans la partie précédente, on n’oublie pas que
le retour sur investissement et la valeur ne font pas tout pour cette famille actionnaire. On
étudie alors dans cette partie comment le redéploiement précédent a été combiné avec des
objectifs de contrôle parfois contestés et même mis à mal, à la vue de la dernière dilution
qui fait tomber la famille à 14% de contrôle de PSA.
4.1. Les véhicules de contrôle (depuis 2000)
C’est entre 1965 et 1967 que le groupe Peugeot a pris la forme que nous lui connaissons
en regroupant les participations dans les différentes entreprises sous une seule holding :
Peugeot SA. Cette dernière est cotée à la bourse de Paris et contrôlée par les différentes
Holding de participation des membres de la famille : Etablissement Peugeot Frères (EPF) et
Foncière, Financière de Participations (FFP) et d’autres holding mineurs qui regroupent
quelques actions détenues par certains membres (ne représentant pas plus de 0,1%).
Nous donnons également les différentes holdings via lesquelles la famille Peugeot détient
Peugeot SA, les détails dans les documents de référence remontent à 2000 et certaines ont
disparu depuis.
Etablissement Peugeot Frères - EPF : l’une des deux holdings majeure de participation de
la famille Peugeot dans PSA. Elle détenait au 31 décembre 2013 6,3% du capital de
l’entreprise et 9,9% des droits de vote.
50/119
Foncière, Financière de Participations – FFP : présentée dans la partie précédente, c’est la
principale holding de participation de la famille Peugeot dans PSA avec EPF, au 31
décembre 2013 elle détenait 19,0% de Peugeot SA et 28,0% des droits de votes.
Maillot I : apparue au capital de Peugeot SA en 2011, elle est un actionnaire mineur et
regroupe certaines actions de quelques membres de la famille, au 31 décembre 2013 elle
représentait moins de 0,01% du capital du Groupe.
La Française de Participations Financières – LFPF : elle fut une holding significative avec
plus de 5% de capital pendant la décennie 2000 avant que ses parts ne soient transférées à
EPF en décembre 2010.
Comtoise de Participation : holding dont les parts dans Peugeot SA (0,02% du capital et
0,02% des droits de votes) ont été transférées à EPF en décembre 2010.
Cogevam : ses parts dans Peugeot SA (2,23% du capital et 3,49% des droits de votes) ont
été transférées à FFP en décembre 2000.
Société Anonyme de Participations – SAPAR : holding liée à Thierry Peugeot, présente au
capital de PSA depuis le début 2011, elle détient au 31 décembre 2013 0,23% du capital et
0,20% des droits de votes.
En annexe 7.5 se trouvent une évolution détaillée des parts et droits de votes de Peugeot
SA détenues via les différents véhicules d’investissement décrits au-dessus.
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4.2. Évolution de la participation des Peugeot
4.1.1. Chronologie
Dans cette partie on présente brièvement l’évolution du capital de Peugeot SA détenu par
les holdings de la famille Peugeot pour la période considérée.
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 - 2013
Figure 16. Évolution du % d’intérêts et de droits de votes des Peugeot dans le groupe Peugeot SA
1. Après les augmentations de capital de 1987 et 1989 menées par Jacques Calvet pour rétablir la santé financière du groupe les Peugeot ne possèdent plus que 23% du groupe en 1990 contre 52% 15 ans plus tôt
2. En 1997 débute le plan de rachat annulation d’actions autorisé par l’assemblée générale des actionnaires
3. A l’issue de ce plan, pendant lequel près de 30% des actions en circulation en 1997 seront annulées, les Peugeot disposent de 30% du capital et de 45% des droits de vote
4. A nouveau en difficultés, le groupe est obligé d’ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires et les
Peugeot doivent accepter, comme à la fin des années 80, une baisse de leur contrôle du groupe, la participation tombera à 14% après l’augmentation de capital qui aura lieu fin avril 2014
23,2% 22,7%
30,3% 31,0% 25,5%
34,9% 34,8%
45,1%
45,7%
38,1%
0% 5%
10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
% d'intérêts % droits de votes
1 2 3 4
52/119
4.1.2. Le rachat d’actions et la reprise de contrôle, 1999 – 2007
En 1999 la famille Peugeot via ses 5 véhicules de contrôle possède comme montré dans la
chronologie précédente 22,7% du capital du groupe soit à l’époque 68 millions d’actions.
C’est à cette date que démarre le programme de rachat d’actions qui va permettre aux
Peugeot de retrouver un niveau de contrôle de 30,3% fin 2008 après la dernière annulation
de titres.
Cette politique est assumée par les Peugeot et menée de concert avec le nouveau
management à la tête duquel se trouve Jean Martin Foltz qui remplace en 1997 Jacques
Calvet, l’homme de la rigueur financière et des augmentations de capital de 1985 et 1987.
Selon le numéro du 25 mai 2002 du journal investir :
«Dans un entretien au journal Automotive News Europe, Pierre Peugeot, à la tête du
holding familial FFP, a déclaré vouloir monter au capital du constructeur automobile
éponyme au-delà de 50 % afin d'en assurer une gestion à long terme. En revanche, il ne
prévoit d'acheter aucune action sur le marché, mais envisage simplement de profiter de la
politique de rachat et d'annulation d'actions régulièrement pratiquée par le groupe pour voir
augmenter automatiquement sa part au capital ».A l’époque on envisage qu’au rythme du
rachat d’actions les 50% visés par Pierre Peugeot pourront être atteint en 10 - 15 ans.
Pour analyser cette politique et son impact réel, nous commençons par observer comment
s’est opérée cette progressive relution dans le temps et quel a été l’impact relutif de ces
annulations successives. Nous avons utilisé la méthodologie suivante, avec en exemple
l’année 2001: Figure 17. Impact relutif de l’annulation d’actions en 2001, nombre d’actions (m) et pourcentage de détention de la famille Peugeot (€m)
1. On relève dans le rapport annuel de PSA le nombre d’actions du groupe en circulation à la fin de l’année (259 109 146 pour 2001) et le nombre d’actions détenues par les Peugeot (68 550 378), ce qui nous donne la détention à la fin de l’année (donc après l’annulation)
2. On relève le nombre d’actions annulées au cours de l’année (23 45 000 en 2001)
3. On obtient alors quel aurait été le nombre d’actions en circulation si cette annulation n’avait pas eu lieu et donc le pourcentage de détention des Peugeot dans ce cas
4. La différence 2.2 ppt dans notre cas est la relution dont profitent les Peugeot
Source : document de référence de Peugeot SA année 2001
69 69
23 283 259
# Actions pré-annulation
Annulation # Actions post-
annulation
24,3% 26,5%
1 2 3
4 +2,2 ppt
53/119
Cette méthodologie a pour but d’isoler le seul effet de l’annulation d’un bloc d’actions
préalablement rachetées par Peugeot SA et de ne pas prendre en compte les effets dilutifs
des conversions de stock-options ou d’achat d’actions sur le marché par les Peugeot qui
viendraient faussement diminuer ou amplifier l’impact. C’est sur la base de cette
méthodologie qu’on obtient le tableau récapitulatif suivant (bien que les nombres soient
présentés en millions, pour un maximum de précisions ils ont tous été relevés au nombre
près cf. annexe 7.4.) :
Tableau 9. Impact relutif des rachats annulations d’actions 1999-2008
31-déc 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 # actions détenus par les Peugeot (m)
69 69 69 69 69 71 71 71 71 71
# actions Peugeot SA (m) 273 278 259 259 243 243 235 235 234 234
% de détention Peugeot 25,1% 24,6% 26,5% 26,5% 28,2% 29,2% 30,2% 30,2% 30,3% 30,3%
Actions annulées (m) 28 0 23 0 16 0 8 0 0 0
% du capital pré-annulation 9,3% 0,0% 8,3% 0,0% 6,2% 0,0% 3,5% 0,0% 0,1% 0,1%
# actions pré-annulation (m) 301 278 283 259 259 243 243 235 235 234
% de détention des Peugeot pré-annulation
22,8% 24,6% 24,3% 26,5% 26,5% 29,2% 29,2% 30,2% 30,2% 30,3%
Impact relutif +2,3ppt +0,0ppt +2,2ppt +0,0ppt +1,7ppt +0,0ppt +1,1ppt +0,0ppt +0,0ppt +0,0ppt Source : documents de référence et rapport financiers annuels de Peugeot SA années 1998 à 2008
Note : en 2001 chaque action composant le capital de Peugeot SA a été divisée en 6, pour des soucis de comparaison les chiffres pour 1999 et 2000 anticipent cette division. Un tableau détaillé des actions détenues par les Peugeot pour la période 2000 - 2012 est disponible en annexe 7.5.
Grace à ce tableau nous constatons que ces opérations sur les titres de Peugeot SA ont
permis à la famille Peugeot de gagner sur 5 ans 7,4% d’intérêts dans le capital de
l’entreprise. Ce qui explique donc en grande partie les 7,6% de différence entre 1999 et
2008 (30,3% en 2008 vs 22,7% en1999). Ainsi l’augmentation du nombre d’actions
détenues par les Peugeot et les effets dilutifs des stock-options ont un impact très marginal
sur le taux de possession du groupe comparé aux achats-annulations. On rappelle que les
actions détenues par la famille lui garantissent des droits de votes supplémentaires. C’est
ainsi que la famille détient à la fin 2008 45,1% des droits de votes contre 38,1% en 1999.
54/119
Si l’impact a été positif pour la famille Peugeot en terme de relution, il convient de
déterminer quel a été le coût pour Peugeot SA d’une telle politique. Pour ce faire nous
avons employé la méthodologie suivante :
Il est déclaré dans les rapports annuels de Peugeot SA les nombres d’actions auto-
détenues, elles sont à chaque fois séparées en deux groupes : celles destinées à couvrir
les plans de stock-options et celles destinées à l’autocontrôle. Il se trouve que toutes celles
destinées à l’autocontrôle sur la période 1999 – 2008 seront annulées, on considère donc
que ces dernières sont en fait destinées à l’annulation. On va donc pouvoir, pour chaque
année, calculer le coût pour Peugeot SA du rachat des actions destinées à être annulées
au cours des futurs exercices. Voici un exemple avec l’année 2001.
Figure 18. Coût de l’achat des actions (m) destinées à être annulées année 2001 - €m
1. On relève dans le rapport annuel de PSA le nombre d’actions auto-détenues en début et fin d’année par le groupe, on les sépare entre auto-détention et stock-options
2. On relève le nombre d’actions annulées cette année
3. La différence entre le nombre d’actions pour l’auto-détention entre le début et la fin de l’année diminuée du nombre d’actions annulées nous donne le nombre d’actions achetées cette année-là pour être annulées
4. On relève dans le rapport annuel le montant moyen par action payé pour le rachat par Peugeot SA et on obtient le coût
Source : document de référence de Peugeot SA année 2001
Nous faisons les remarques suivantes sur la méthodologie présentée :
- Comme présenté dans le tableau suivant les actions dites d’autocontrôle ont toutes été
annulées c’est pour cela qu’on peut les considérer comme destinées à être annulée
même si elles ne sont pas toujours dénommées comme telles dans les documents de
référence et rapports financiers annuels de Peugeot SA
15
1
10
23
# actions pour
annulation 1-Jan
# actions achétées
pour annulation
# actions annulées
# actions pour
annulation 31-Dec
1
1
2 3
4
€447m €46,4 x =
55/119
- Certaines années il y aura même des actions pourtant déclarées comme couvrant les
plans de stock-options qui seront annulées elles ont été présentées dans une case
« transfert de SO vers annulation » (ce phénomène ne se passe qu’en 2009 et
concerne un nombre faible d’actions, 82 933)
- Le but est de savoir ce qu’a coûté ce programme à Peugeot SA sur la période, ainsi,
comme on le verra dans le deuxième tableau qui suit, ces montants que l’on attribue à
chaque année sont purement théoriques puisque certaines actions n’ont été annulées
que plusieurs années après avoir été rachetées, cependant cela donne une vision fidèle
du coût global du programme sur la période qu’on pourra mettre en regard des résultats
de Peugeot SA et du dividende versé pour la période.
Tableau 10. Évolution du nombre d’actions auto-détenues par PSA, 1999 – 2008
# actions (m) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Actions auto-détenues 1 Jan - 8 16 3 15 4 10 6 7 6
Dont annulation - 8 15 1 12 0 5 0 0 0 Dont plan SO - 0 1 2 3 4 6 5 6 6 Actions achetées 36 8 11 12 5 6 4 1 1 1 Pour annulation 36 7 10 11 4 4 4 0 0 - Pour plan SO 0 1 1 1 1 2 - 1 1 1 Actions annulées 28 - 23 - 16 - 8 - 0 0 Actions revendues 0 0 0 0 - - - - - - Compensation SO - - 0 0 0 0 0 0 1 0 Transfert SO vers annulation - - - - - - 0 - - -
Actions auto-détenues 31 Dec 8 16 3 15 4 10 6 7 6 7
Dont annulation 8 15 1 12 0 5 0 0 0 - Dont plan SO 0 1 2 3 4 6 5 6 6 7
Source : documents de référence et rapport financiers annuels de Peugeot SA années 1998 à 2008
Note : en 2001 chaque action composant le capital de Peugeot SA a été divisée en 6, pour des soucis de comparaison les chiffres pour 1999 et 2000 anticipent cette division. Pour plus de détails, en annexe 7.4 se trouve un tableau détaillé de l’évolution du nombre d’actions de Peugeot SA pour la période 1990 – 2013.
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Si on somme le nombre d’actions rachetées pour être annulées on obtient : 76 327 415
actions plus les actions transférées on obtient un nombre de 76 410 348. En sommant le
nombre d’actions annulées sur la période on obtient 76 410 348, nous confirmant que le
programme de rachat annulation s’est bien achevé en 2008. C’est grâce au nombre
d’actions destinées à être annulées qu’on obtient le tableau suivant et la vérification
précédente nous confirme qu’aucun oublie n’a été fait lorsque nous calculons le coût pour
Peugeot :
Tableau 11. Calcul du coût du programme de rachat annulation d’actions, 1999-2008
# actions (m) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Actions achetées pour être annulées 36 7 10 11 4 4 4 0 0 -
Prix moyen des actions rachetées 26,7 32,9 46,4 45,4 38,1 45,6 47,9 41,1 60,6 32,9
Montant (€m) 954 231 447 516 148 196 198 5 7 - Résultat Net PSA (€m) 1 051 331 1 373 1 190 1 630 1 032 905 748 526 48
Dividende (€m) 118 217 294 325 321 310 309 309 342 -
Source : documents de référence et rapport financiers annuels de Peugeot SA années 1998 à 2008
On constate donc qu’au total Peugeot SA a utilisé au total €2,7mrd pour son programme de
rachat d’actions, c’est plus important que le montant consacré à la politique de dividende
qui s’élève à €2,5mrd. Ce chiffre est à mettre en regard des €8,8mrd de résultat net
générés par le groupe au cours de cette période. Ainsi, plus de 30% de la valeur crée par le
groupe au cours de cette période a été consacrée à cette politique. Dans la partie 4.3. Nous
comparerons ces montants à ceux de Fiat, BMW et Renault et les mettrons également en
relation avec le niveau d’investissements pendant la période. Quant au coût pour les
Peugeot il est bien sur nul, ces derniers sont restés actionnaires du groupe et donc d’un
point de vue valeur rien n’a changé pour eux. Pour s’en convaincre on fournit en annexe
7.6. un calcul simplifié qui permet de se convaincre que comme le veut la théorie financière
cette opération est neutre pour les actionnaires restant.
Pour clore cette section nous calculons le montant que les Peugeot auraient dû investir en
achetant des actions sur le marché si un tel programme n’avait pas été mené pour obtenir
un niveau de contrôle équivalent à celui que le programme de rachat d’actions leur a
apporté.
57/119
Pour ce faire on calcule le nombre d’actions en fin d’années si aucune annulation n’avait eu
lieu sur la période, puis on calcule l’investissement nécessaire aux Peugeot chaque année
entre 1999 et 2008 pour obtenir une relution similaire à celle engendrée par l’annulation des
actions, on prend le même montant par action que celui payé par Peugeot SA au cours de
l’année.
Tableau 12. Calcul du nombre théorique d’actions Peugeot SA en circulation sans le programme de rachat – annulation d’actions 1999 - 2008
# actions (m) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 # actions Peugeot SA (m) 31-dec 273 278 259 259 243 243 235 235 234 234
Cumul actions annulées (m) 28 28 51 51 67 67 76 76 76 76
# actions PSA sans les annulations
301 306 310 310 310 310 310 310 310 310
Source : documents de référence et rapports financiers annuels de Peugeot SA années 1998 à 2008
Tableau 13. Investissement théoriquement nécessaire aux Peugeot (€m) pour compenser la non-existence du plan de rachat d’action
# actions (m) 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Actions hypothétiquement détenues par les Peugeot
69 76 76 82 82 88 91 94 94 94
# actions PSA sans les annulations
301 306 310 310 310 310 310 310 310 310
% de détention 22,8% 24,7% 24,3% 26,5% 26,5% 28,2% 29,2% 30,2% 30,2% 30,3% % à atteindre 25,1% 24,6% 26,5% 26,5% 28,2% 29,2% 30,2% 30,2% 30,3% 30,3% # actions à acheter 7 - 7 - 5 3 3 - 0 0 Prix / action (€) 26,7 32,9 46,4 45,4 38,1 45,6 47,9 41,1 60,6 32,9 Montant (€m) 187 - 305 - 206 137 157 - 8 3 Dividende touché par les Peugeot (€m)
30 53 78 86 91 90 93 93 104 -
Source : documents de référence et rapports financiers annuels de Peugeot SA années 1998 à 2008
En tout il aurait donc fallu, en cumulé un investissement de €1.0mrd pour atteindre les 30%
de 2008. Ce montant aura pu être investi par les différentes holdings (et notamment FFP)
dans d’autres actifs pour suivre le programme de diversification du patrimoine lancé en
1989. La partie 5 « Bilan » étudiera la pertinence d’un tel programme. Ce programme
montre que depuis 2000, ce n’est plus seulement Peugeot SA qui choisit les
investissements qui constitueront le patrimoine des Peugeot mais directement la famille qui
peut regarder ailleurs que dans la seule industrie automobile.
58/119
4.1.3. Les récentes dilutions 2012 -2014, une perte de contrôle inévitable en deux temps
Entrée de General Motors au capital de Peugeot SA – février mars 2012
La part des Peugeot dans le groupe familiale n’évolue plus à partir de 2008 quand la crise
débute, cependant l’accumulation des mauvais résultats lors des exercices 2009, 2010 et
2011 oblige le groupe dont la situation financière se dégrade à trouver des nouvelles
sources de financement. Le 29 février 2012 Peugeot SA et General Motors signent une
alliance stratégique dont les modalités selon les termes de l'accord sont les suivantes, PSA
et GM « partageront certaines plates-formes, modules et composants, sur une base
mondiale, pour réduire les coûts de développement et réaliser des économies d'échelle
industrielles » en d’autres termes Peugeot SA souhaite partager les coûts de ses
investissements et de ses achats sur une base commerciale et géographique élargie. Cette
alliance qui associe le premier constructeur mondial ressorti très fort de sa restructuration
suivant sa faillite de 2008-2009, et le huitième, se fait à un moment où Peugeot SA est à
nouveau dans une situation très difficile. En effet, sur l’exercice 2011 le groupe avait brûlé
près de 1,8mrd€ de cash et enchaînait sur un premier trimestre 2012 des plus mauvais
avec un chiffre d’affaire de la division automobile chutant de 14% avec un recul généralisé
des volumes sur tous les marchés de PSA (Europe, Amérique Latine, Iran..). Au moment de
cette alliance, le besoin de cash déjà préoccupant contraint Thierry Peugeot, qui représente
la famille chez Peugeot SA, à autoriser Philippe Varin à mener l’augmentation de capitale
de 1mrd€ du 6 mars 2012 et les cessions d’actifs à venir (Gefco, la filiale de logistique, à
l’été 2012) pour entre autre couvrir les coûts d’un plan de restructuration déjà en
préparation.
On analyse l’augmentation de capital du 6 mars qui est menée en parallèle de l’alliance
sus-décrite.
En voici les données principales :
Tableau 14. Données clefs de l’augmentation de capital du 6 mars 2012
Date # Actions Prix / Action (€) Montant total (€m) Parité 06/03/12 999 013 089 8,27 121 16 nouvelles 31 existantes
Source : prospectus AMF sur l’augmentation de capital menée par Peugeot SA le 6 mars 2012, daté du 5 mars 2012
59/119
Selon le prospectus visé par l’AMF le cours théorique de Peugeot SA s’établit à €14,28, (moyenne pondérée sur les volumes au jour du 5 mars 2012), et l’augmentation de capital se fait avec droit préférentiel de souscription (DPS). A l’aide des données précédentes on fait le calcul suivant :
16*€8,27 + 31*DPS = 16*(€14,28-DPS)
Ce qui nous donne une valeur de DPS de €2,05, en ligne avec le montant déclaré dans le
prospectus. On a alors un cours post-détachement du DPS de €12,23. La décote théorique
s’établit donc à 32,4%.
On analyse alors le comportement des trois souscripteurs qui nous intéressent : Général
Motors, EPF et FFP.
Etablissement Peugeot Frères souhaite réaliser une opération neutre du point de vue
financier, il va donc vendre une partie de ses DPS et utiliser l’argent reçu pour acheter des
actions. On fait le calcul suivant : EPF achète X blocs de 16 actions nouvelles et pour cela il
lui faut X blocs de 31 DPS. A l’origine EPF dispose de 19 115 760 DPS, on se rend compte
que le plus proche multiple de 31 est 19 115 747, ainsi on vend 19 115 747 – 31X DPS à
€2,05 pour acheter 16X actions nouvelles à €8,27. En résolvant l’équation suivante :
(19 115 747 – 31X)*€2,05 = 16X*€8,27
On trouve (en faisant une division euclidienne) que le nombre X de blocs est de 199 803,
soit 3 196 848 actions nouvelles ce qui représente un montant de €26,4m. De l’autre côté
on a utilisé
199 803*31 = 6 193 893 DPS pour acheter ces actions nouvelles, on en a donc vendu :
19 115 760 – 6 193 893 = 12 921 867 DPS pour un montant de €26,4m ce qui confirme
bien que l’opération a été neutre pour EPF. Dans le tableau récapitulatif le très léger
décalage de quelques centaines d’euros vient du fait que l’on n’a pas exactement un
multiple de 31 DPS au départ. Si cette opération est neutre pour EPF d’un point de vue
financier elle a pour effet de diluer sa participation dans Peugeot SA, cette dernière passe
de 8,2% à 6,3%.
FFP suit partiellement l’augmentation et exerce la moitié des 53 363 574 DPS à sa
disposition, cela représente 1 721 405 blocs de 31 DPS (plus que 19 DPS restant) on
exerce la moitié de ses 31 blocs, 860 702 ce qui donne droit à 16*860 702 = 13 771 232
actions nouvelles, représentant un investissement de 13 771 232*€8,27 = €113,9m. FFP
peut alors vendre ses 53 363 574 – 31*860 702 = 26 681 812 DPS restant ce qui
représente un montant de 26 681 812*€2,05 = €54,6m. En net FFP a donc investi €59,3m
60/119
et voit sa part dans Peugeot SA passer de 22,8% à 18,9%.
General Motors rachète les DPS non exercés par EPF et FFP soit 12 921 867 + 26 681 812
= 39 603 679 pour un montant de 39 603 679*€2,05 = €81,0m d’investissement, ce qui lui
donne droit à 1 277 538 blocs de 16 actions nouvelles i.e. 20 440 608 actions nouvelles
représentant un investissement de 20 440 608*€8,27 = €169,0m. Par ailleurs General
Motors achète 4 398 821 actions auto-détenues par Peugeot SA au prix unitaire de €12,23
(montant après détachement du DPS) ce qui représente un investissement de
4 398 821*€12,23 = €53,8m. En tout General Motors a investi €303,9m soit €12,23 par
action et possède 7,0% du groupe.
Après cette augmentation de capital les Peugeot ne possèdent plus que 25% de Peugeot
SA contre 30% au préalable.
Nous présentons dans le tableau suivant un récapitulatif des actions menées pendant cette
opération par chacun des acteurs :
Tableau 15. Souscription à l’augmentation de capital par EPF, FFP et General Motors – 6 mars 2012
Avant augmentation de capital EPF FFP General Motors Actions 19 115 760 53 363 574 -
% de PSA 8,2% 22,8% - DPS 19 115 760 53 363 574 -
Augmentation de capital EPF FFP General Motors DPS achetés - - 39 603 679
Montant / DPS (€) 2,05 2,05 2,05 Montant (€m) - - 81
DPS exercés 6 193 893 26 681 762 39 603 648 Actions achetées 3 196 848 13 771 232 20 440 592
Montant / action(€) 8,27 8,27 8,27 Montant (€m) 26 114 169
Actions achetés à PSA - - 4 398 821 Montant / action(€) 12,23 12,23 12,23 Montant (€m) - - 54
DPS vendus 12 921 867 26 681 812 31 Montant / DPS (€) 2,05 2,05 2,05 Montant (€m) 26 55 0
Investissement net (€m) -0 59 304 Après augmentation de capital EPF FFP General Motors Actions 22 312 608 67 134 806 20 440 592
% de PSA 6,3% 18,9% 7,0% Note : calculs expliqués ci-dessus
61/119
On remarque que l’on retrouve les chiffres du prospectus AMF du 5 mars 2012 dont on
présente un extrait en annexe 7.7.
Entrée de Dong Feng au capital de Peugeot SA, mars 2014
On rappelle les termes de cette augmentation de capital selon le communiqué de presse de
Peugeot SA daté du 26 mars 2014, l’augmentation de capital aura lieu fin avril 2014.
Il y aura deux augmentations de capital d’un montant total de 3 milliards d’euros, et une
attribution gratuite préalable de bons de souscription d’actions (« BSA ») aux actionnaires
actuels de Peugeot SA, selon les modalités suivantes :
- Une augmentation de capital réservée d’un montant de 1 048 millions d’euros, souscrite
à parts égales par Dong Feng et l’Etat français au prix de 7,5€ par action;
- Une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription d’un
montant d’environ 1 950 millions d’euros, ouverte à l’ensemble des actionnaires de
Peugeot SA (y compris Dong Feng et l’Etat français qui souscriront à hauteur de leur
participation), qui ferait l’objet d’une garantie par un large syndicat bancaire pour la
partie non souscrite par Dong Feng, l’Etat français et FFP/EPF;
Dans ce cadre, l’investissement réalisé par Dong Feng et par l’Etat français serait de 800
millions d’euros chacun. Avec une participation respective de 14% chacun, Dong Feng,
l’Etat français et la famille Peugeot seraient à parité égale dans le capital de Peugeot SA.
Après cette augmentation de capital la famille Peugeot perd pour la première fois de son
histoire le contrôle sur le groupe, en deux ans sa participation dans le groupe a été réduite
de plus de moitié. En avril 2014 la famille détient donc un septième du premier groupe
automobile français qui a réalisé sur l’exercice 2013 €2,3mrd de pertes (part du groupe), un
montant certes deux fois inférieur à celui de 2012.
Cette dernière dilution marque un changement très profond pour les Peugeot qui en plus de
perdre leur place de premier actionnaire du groupe, perdent des droits de votes doubles et
des sièges au conseil de surveillance. Thierry Peugeot qui, après avoir accepté à contre
cœur l’entrée de General Motors deux ans auparavant, était à nouveau opposé à cette
dilution pourrait perdre sa place de président du conseil de surveillance.
62/119
4.3. Étude comparée de la politique de distribution de Peugeot SA
Dans cette partie nous présentons quelle a été la politique de distribution de Peugeot SA et
nous la comparons à celle de certains compétiteurs du secteur.
Peugeot SA de 1990 à 2012
Nous avons relevé pour Peugeot SA les données financières suivantes : Tableau 16. Données financières sur la période 1990 – 2012
31-déc (1) 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Chiffre d'affaire 24 530 24 560 23 833 22 299 25 483 25 185 Résultat net part du groupe 1 420 847 517 -217 474 260 Dividendes versés actionnaires de PSA (2) 121 99 77 - 46 38 Taux de distribution 8,5% 11,7% 14,8% 0,0% 9,7% 14,7% Flux de trésorerie d'exploitation 1 443 2 166 1 527 1 618 3 045 1 344 Flux de trésorerie d'investissements (3) 2 233 2 186 2 046 1 628 1 604 1 569 Rachat net d'actions (4) -1 -1 -2 -3 -0 -1
31-déc (1) 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Chiffre d'affaire 26 476 28 475 33 758 36 740 42 978 50 288 Résultat net part du groupe 113 -422 484 729 1 312 1 691 Dividendes versés actionnaires de PSA (2) 23 23 73 118 217 294 Taux de distribution 20,4% -5,5% 15,1% 16,2% 16,5% 17,4% Flux de trésorerie d'exploitation 1 920 2 573 3 189 4 206 2 318 2 533 Flux de trésorerie d'investissements (3) 1 676 234 3 050 1 960 2 927 4 080 Rachat net d'actions (4) -0 - - 950 125 349
31-déc (1) 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Chiffre d'affaire 52 906 52 683 56 105 56 267 55 185 58 676 Résultat net part du groupe 1 690 1 497 1 646 1 029 183 885 Dividendes versés actionnaires de PSA (2) 325 321 310 309 309 342 Taux de distribution 19,2% 21,4% 18,8% 30,0% 168,9% 38,6% Flux de trésorerie d'exploitation 4 346 3 574 4 077 3 637 3 637 3 608 Flux de trésorerie d'investissements (3) 2 694 3 103 3 908 3 750 3 452 2 706 Rachat net d'actions (4) 517 147 282 198 39 23
31-déc (1) 2008 2009 2010 2011 2012 Chiffre d'affaire 54 356 48 417 56 061 58 509 55 446 Résultat net part du groupe -343 -1 161 1 134 588 -5 010 Dividendes versés actionnaires de PSA (2) - - 250 - - Taux de distribution 0,0% 0,0% 22,0% 0,0% 0,0% Flux de trésorerie d'exploitation 5 081 62 3 570 4 045 1 555 Flux de trésorerie d'investissements (3) 3 126 2 711 2 831 3 536 2 455 Rachat net d'actions (4) 43 - - 198 -1 117 Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Note : 1. Pour pouvoir comparer les années 1990 à 2012 on a converti les Francs en Euros au taux appliqué par PSA dans son rapport annuel 1997 FF/EUR = 6,5217. 2.Le montant dividende présenté en année N est celui qui sera effectivement distribué l’année N+1 et correspond donc au résultat net présenté au-dessus. 3. Les flux de trésoreries liés à l’investissement comprennent : l’acquisition d’immobilisations corporelles et incorporelles, la cession d’immobilisations corporelles et incorporelles, l’acquisition de sociétés consolidées, la cession de sociétés consolidées, l’acquisition de sociétés mises en équivalence, la cession de sociétés mise en équivalence. 4. Le rachat d’action est net de la revente d’actions d’autocontrôle et d’éventuelles augmentations de capital.
63/119
Ces données brutes sont analysées dans un premier temps à l’aide du graph suivant.
Figure 19. Résultat net de Peugeot SA et dividende versé - €mrd
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Sur les 25 dernières années on constate :
- une augmentation constante du taux de distribution indépendante de l’évolution du
résultat net (très flagrant pour la période 1990 – 2000)
- la constance de la politique de dividende en terme de montant absolu à partir de
l’année 2001 (avec à peu près €300-350m versés tous les ans aux actionnaires, ce
qui est notamment flagrant en 2005, 2006 2007 où malgré la chute du résultat net
d’un niveau de €1,7 – 1,6mrd les années précédentes à €1,0mrd puis €0,2mrd et
€0,9mrd le dividende est maintenu entre €300m et €350m entrainant
mécaniquement la hausse du taux de distribution)
- la suspension systématique du versement du dividende les années déficitaires (à
part en 1997)
Ces observations semblent être en adéquation avec l’analyse faite dans le 4.2, après les
années terribles 80 et la rigueur financière de Jacques Calvet des années 1990, les très
bons résultats de Peugeot SA sous la présidence de Jean-Martin Folz sont le moment du
retour d’une politique plus généreuse envers les actionnaires de Peugeot SA.
0,2 0,1 0,1
-0,0
0,5 0,3 0,1
-0,4
0,5 0,7 1,3 1,7 1,7 1,5 1,6
1,0 0,2
0,9
-0,3 -1,2
1,1 0,6
-5,0 9% 12% 15%
0% 1% 2%
20%
-5%
15% 16% 17% 17% 19% 21% 19%
30%
169%
39%
0% 0%
22%
0% 0%
Dividende PSA RN PSA % distribution
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En agrégé sur la période 1990 – 1997 la famille touchera €427m de dividendes pour un
résultat net total de €2 992m soit un taux de distribution de 14% alors que entre 1998 et
2007 les actionnaires toucheront €2 492m pour un résultat net agrégé de €11 146m soit un
taux de 22%. Les années 2008 2012 telles qu’elles nous le sont présentées dans le
graphique ci-dessus reflètent les difficultés de Peugeot SA, les actionnaires acceptent une
suspension du dividende, l’entreprise ne pouvant se priver de son cash en cette période. En
se concentrant sur les années 2010 – 2012 on peut à la fois abonder dans le sens des
critiques entendues dans certains média et mêmes certains ministères : le retour trop
précipité en 2010, dès le résultat net à nouveau positif, à un taux de distribution comparable
à celui des années fastes (2002-2003) bien plus élevé que celui des années 1990 quand
Peugeot SA venait de se sauver de la faillite. Faut-il y voir le signe d’une famille actionnaire
moins conservatrice, moins prudente et moins attachée à la santé financière du groupe sur
le long terme comme ce fut le cas au cours des précédentes crises, privant Peugeot SA
d’un cash dont il aurait bien besoin en 2012 alors que l’entreprise fait face à une
restructuration inévitable. Malgré cela, pour ces cinq ans le graphique nous montre que les
choses ne sont pas si simples, en effet malgré de bons résultats en 2011 le groupe n’a pas
versé de dividendes (ce qui porte le taux de distribution en agrégé sur 2010 et 2011 à 14%
plus proche du niveau des années 1990), c’est la seule année, sur la période observé où un
résultat positif ne se traduit pas par un versement de dividende ce qui crédibilise les
déclarations faites par la famille à cette époque quand elle réaffirmait son attachement au
groupe et à sa pérennité. En résumé après une amélioration constante au cours des
années 2000, la politique de distribution s’est montrée très responsable avec l’arrivée des
difficultés de la crise.
Cependant cette analyse du taux de distribution ne semble pas suffisante pour analyser la
politique de dividende de Peugeot SA, on ajoute alors un second graphique qui va nous
permettre d’observer plus en détails la constance sur toute la période de la politique de
distribution.
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Figure 20. Résultat net de Peugeot SA et dividende versé, évolution comparée - €mrd
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Ce graphique, qui n’est qu’un agrandissement du graphique précédent permet néanmoins
d’observer facilement la constance de la politique de dividende par rapport à la fluctuation
du résultat net. On se concentre sur les trois périodes suivantes :
- 1990 – 1993 : bien que l’on observe une chute du résultat net de 40% par an en
moyenne sur 1991 et 1992, le dividende ne baisse que de 21% par an (passant de
€121m à €77m), on constate ainsi que la baisse du résultat est répercutée mais à
moitié, on y reconnait là la prudence financière de l’époque mais également une
volonté de constance dans la rémunération des actionnaires qui ont déjà fait
beaucoup de concessions les années précédentes. L’exercice 1993 étant déficitaire
il n’entraine pas de versement de dividende.
- 1994 – 1997 : le retour au profit marque le retour du dividende signifiant que le
groupe se redresse à nouveau après la chute de 1990-1993. Le dividende versé est
plus modeste que lors de la période précédente, et si la baisse du résultat de 51%
par an entre 1994 et 1996 entraine une baisse de 21% par an du dividende ce
dernier est tout de même plus constant, puisque le niveau de €23m de l’année 1996
est maintenu en 1997 alors que Peugeot SA enregistre à nouveau une perte.
Ainsi sur cette période on constate que le groupe répercute systématiquement les variations
d’une baisse du résultat sur le dividende versé aux actionnaires montrant qu’une politique
de distribution stable n’en reste pas pour le moins réaliste et liée directement à la
performance du groupe.
-3,0
-2,5
-2,0
-1,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Dividende PSA RN PSA
66/119
- 1998 – 2007 : cette période est marquée dans un premier temps par la croissance
régulière du résultat net de Peugeot SA à raison de 37% par an en moyenne jusqu’à
2002, le versement de dividende augmente sur la même période de 45% par an en
moyenne (atteignant €325m en 2002). Sur la deuxième partie de la période on
constate que malgré la baisse sensible du résultat net, le montant de dividende est
maintenu constant et ce malgré la fluctuation du résultat net que l’on observe entre
2003 et 2007.
Ainsi en ayant observé le taux de distribution et l’évolution comparée du montant de
dividende et du résultat net on peut en conclure que du point de vue de la gestion du
patrimoine il y a eu trois périodes dans la perception des dividendes : une première, celle
de l’ère Calvet, marquant le redressement du groupe ou le dividende bien que gardant une
certaine constance était fortement indexé sur les résultat de Peugeot SA, une deuxième
période celle de l’ère Folz avec une évolution du dividende perçu sur-répliquant une hausse
du résultat net mais neutralisant toute fluctuation à la baisse. Sur cette période les holdings
des Peugeot toucheront près de €720m qui serviront à financer la politique de diversification
décrite dans le 3. Cette dé-corrélation entre les performances de Peugeot et les dividendes
touchés par la famille (assez nette quand on compare 1990-1997 à 1998-2007) semble
confirmer l’analyse du 4.3. : une famille qui ne voit plus l’avenir de son patrimoine dans la
seule entreprise familiale historique et se tourne vers d’autres investissements. Enfin une
troisième période celle qui montre la responsabilité des Peugeot face aux difficultés du
groupe, baisse significative du montant de dividendes touchés (c.€75m remontées vers les
holdings familiales entre 2008 et 2012) qui pourrait expliquer pourquoi, malgré
l’attachement à l’entreprise, la famille accepte la perte de contrôle décrite en 4.2.3..
Etude comparée de la distribution de dividendes de 1990 à 2012
On souhaite comparer la politique de dividendes menée par Peugeot SA à celle de ses
concurrents. On a donc choisi six entreprises automobiles :
- BMW et Fiat toutes deux européennes comme Peugeot SA et disposant d’un fort
actionnariat familiale (la famille Agnelli via leur holding Exor Spa détient 30% du
groupe Fiat et la famille Quandt détient 47% de BMW)
- Renault et Volkswagen concurrents directs de Peugeot SA
- Ford et Toyota deux groupes automobiles avec une culture familiale également forte
67/119
On présente ci-dessous l’évolution du taux de distribution des concurrents, on s’est basé
sur les chiffres reportés par les entreprises dans leurs rapports annuels.
Figure 21. Résultat net et dividende versé – Peugeot SA, Fiat Spa, BMW AG, Renault SA, Volkswagen AG, Ford Motor Company, Toyota Motor Corp.
Peugeot SA (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013 Note : conversion en euros au taux 1997 donné par PSA FF/EUR = 6,5217. Fiat Spa (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Fiat Spa années 1992 – 2013 Note : conversion en euros au taux 1998 donné par Fiat IL/EUR = 1936,25.
0,2 0,1 0,1
-0,0
0,5 0,3 0,1
-0,4
0,5 0,7 1,3 1,7 1,7 1,5 1,6
1,0 0,2
0,9
-0,3 -1,2
1,1 0,6
-5,0 9% 12% 15%
0% 1% 2%
20%
-5%
15% 16% 17% 17% 19% 21% 19%
30%
169%
39%
0% 0%
22%
0% 0%
Dividende PSA RN PSA % distribution
0,3
-0,9
0,5 1,1 1,2 1,2
0,6 0,4 0,7
-0,4
-3,9
-1,9 -1,6
1,3 1,1 2,0 1,6
-0,8
0,5 1,3
0,3
42%
-2%
28% 24% 22%
28%
56%
100%
53%
-44% 0% 0% 0% 0%
26% 26%
2%
-28%
29%
3% 0%
Dividende Fiat RN Fiat % distribution
68/119
BMW AG (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de BMW AG années 2001 – 2012 Renault SA (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de RenaultSA années 1994 – 2013 Note : conversion en euros au taux 1997 donné par PSA FF/EUR = 6,5217.
1,2 1,9 2,0 1,9 2,2 2,2 2,9 3,1 0,3 0,2
3,2 4,9 5,1
26% 19% 17% 20% 19% 19% 16%
22%
61% 97%
26% 31% 32%
Dividende BMW RN BMW % distribution
0,2 0,6 0,3
-0,8
0,8 1,4 0,5 1,5 0,6 2,0 2,5
3,6 3,4 2,9 2,7 0,6
-3,1
3,4 2,1 1,8
48%
23%
39%
0%
15% 13%
33%
15%
42%
15% 14% 13% 18%
28% 37%
0% 0% 2%
15%
26%
Dividende Renault RN Renault % distribution
69/119
Volkswagen AG (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Volkswagen AG années 1994 – 2013 Note : conversion en euros au taux 2000 donné par VW DM/EUR =1,9558 Ford Motor Company ($mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Ford années 1993 – 2013 Note : Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à USD/EUR = 1,38
- 0,6 0,1
-1,0
0,1 0,2 0,3 0,7 1,1 0,8 2,1 2,9 2,6 1,0 0,7 1,1 2,7 4,1 4,8 1,0
6,8
15,4 21,7
33%
45%
-6%
91% 65% 48%
36% 28%
39%
23% 17% 20%
42%
60%
40%
18% 17% 16%
79%
15% 9% 8%
Dividende Volkswagen RN Volkswagen % distribution
-2,3 -7,6
2,2 5,3 4,1 4,4 6,9
22,0
7,2 3,5
-5,5 -1,0
0,7 3,0 1,4
-12,6
-2,8
-14,8
2,7 6,6
20,2
5,7
-43% -14%
54%
29%
43% 45% 78%
10%
38%
56%
-14% -74%
148%
24% 33%
0% 0% 0% 0% 3% 3%
28%
Dividende Ford RN Ford % distribution
70/119
Toyota Motor Corporation (¥mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Toyota années 2001 – 2013 Note : Toyota clôture ses compte au 31 mars, ainsi l’année N sur le graphique correspond à 1 avril N - 31 mars N+1.Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à JPY/EUR = 141,5 et JPY/USD = 102,4.
Avant de comparer les chiffres présentés dans les graphiques précédents on montre en
agrégé sur la période 2000-2012 le taux de distribution de chacune des entreprises
étudiées :
Tableau 17. Taux de distribution comparé, 2000 - 2012
2000-2012 Peugeot Fiat BMW Renault VW Ford Toyota 1. % distr. brut 52,1% -689,8% 24,9% 20,4% 14,3% 110,4% 24,9% 2. % distr. si RN > 0 23,0% 21,0% 24,9% 18,0% 14,3% 17,6% 24,0% 3. % distr. si DIV > 0 24,2% 32,2% 24,9% 18,4% 14,3% 22,3% 27,5%
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA, Fiat Spa, BMW AG, Renault SA, Volkswagen AG, Ford Motor Co, Toyota Motor Corp années 2001 – 2013
Note : Calculs expliqués ci-dessous.
1. distr. brut : correspond au montant total de dividende divisé par le montant total de
résultat net (incluant donc les résultats déficitaires)
2. distr si RN >0 : on l’obtient en sommant tous les dividendes et en divisant par la somme
de tous les résultats nets positifs, on voit quelle part de la valeur créée est distribuée aux
actionnaires, sans prendre en compte les pertes de la période
3. distr si DIV >0 : on somme tous les dividendes et on divise par la somme de tous les
résultats nets qui ont fait l’objet d’une distribution (qu’ils aient été négatifs ou positifs)
A l’aide de ce tableau on constate que sur la période 2000-2012 Peugeot, Ford et Fiat sont
les plus gros distributeurs de dividendes si on regarde en brut, cependant comme ces
groupes ont fait de fortes pertes sur quelques exercices, ce chiffre ne peut pas réellement
407 471 616 945
1 162 1 171 1 372 1 644 1 718
-437
209 408 284 962
22% 21% 18% 15% 14% 21% 25% 26% 26%
-39%
67%
38%
67%
n.a
Dividende Toyota RN Toyota % distribution
71/119
être retenu. En regardant les deux autres taux de distribution on constate que la politique de
dividende de Peugeot SA est certes sensiblement plus élevée que celle de Renault ou VW,
mais reste en revanche proche (et plutôt dans la fourchette basse) par rapport à Ford,
Toyota, BMW et Fiat.
Quand on compare PSA à BMW, on constate que l’augmentation continue du résultat de la
firme allemande entre 2000 et 2007 (que l’on peut comparer à la période 1997 2002 pour
PSA) ne s’est pas traduite comme dans le cas de Peugeot par une augmentation constante
du taux de distribution, ce dernier est resté stable, il faut néanmoins souligner que les bons
résultats 2010, 2011 et 2012 de BMW entrainent une hausse du taux de distribution
significative comme pour rattraper la baisse du dividende en 2008 et 2009, mouvement
finalement très comparable à celui observé chez Peugeot après la décennie 1990. On peut
voir des similitudes dans la politique de PSA, BMW et Fiat, à savoir une certaine stabilité du
montant absolu des dividendes versés comme pour marquer une vision de long terme de la
famille actionnaire mais aussi une certaine position de rente parfois dé-corrélée des
résultats du groupe : période 2004 – 2007 pour PSA, période 2007 – 2010 pour BMW et
encore plus flagrant période 1992 – 2001 chez Fiat (fluctuation entre 100% et -44%, avec
une distribution conséquente malgré des résultats faibles ou négatifs). Ainsi une première
conclusion émerge de ces comparaisons, la famille Peugeot est responsable dans sa
demande de dividende et d’ailleurs moins rentière que la famille Agnelli (fluctuation du taux
de distribution bien plus faible chez Peugeot, suspension bien plus systématique du
dividende en cas de résultat négatif). La demande de stabilité du dividende est similaire à
ce qui se passe chez BMW et Fiat où l’on observe également une brusque hausse du taux
de distribution quand le résultat chute d’un coup. Enfin on observe également chez Fiat et
BMW (flagrant pour ces derniers en 2010-2012) le phénomène de rattrapage après des
exercices moins généreux avec un taux de distribution supérieur à la période précédente.
Les Peugeot ont donc un comportement similaire à celui des autres familles, bien plus
proche d’ailleurs de la prudence des Quandt que des Agnelli.
En regardant Renault et Volkswagen on constate également une viscosité du dividende, on
voit le taux de distribution fluctuer avec le résultat net : 1993-2004 pour Volkswagen et
1999-2007 pour Renault. Cependant cette viscosité semble également exister à la hausse,
une augmentation du résultat net n’entraine pas une augmentation du taux de distribution
(très flagrant pour Volkswagen en 2010-2012), de même l’effet de rattrapage est moins
important (Renault applique un taux de distribution plus faible en 2010 – 2012 que lors de la
période précédente malgré la suspension de dividende lors des deux exercices déficitaires
de 2008-2009).
72/119
Pour ce qui est de Ford, on constate dans un premier temps une politique de dividende très
comparable à celle de Fiat : très importante fluctuation du taux de distribution, distribution
de dividendes à plusieurs reprises lors d’exercices déficitaires. Cependant on voit une
coupe drastique de ce dernier depuis la crise de 2008 qui ne doit pas être indépendante de
l’impact psychologique sur le secteur de la faillite du géant GM. Du côté de Toyota on
distingue un mouvement bien plus similaire à celui de BMW avec un taux de distribution
stable jusqu’à 2007 couplé néanmoins à une volonté de maintenir le dividende malgré la
baisse du résultat net en 2008-2011.
Avant de tirer une conclusion comparative entre Peugeot SA et ses concurrents, on note
que les profils observés sont typiques d’une industrie cyclique qu’est l’automobile. Les
bénéfices sont variables du fait des cycles du marché automobile et on conçoit donc que les
entreprises, dans un souci de cohérence tentent de préserver un certain niveau de
dividende à distribuer aux actionnaires (d’où l’intérêt de regarder en agrégé sur plusieurs
cycles). On constate cependant que certaines gardent une marge de manœuvre plus large
que d’autres et c’est d’ailleurs le cas de Peugeot SA avec un taux de distribution une seule
fois négatif et une seule fois au-dessus de 100%) tout comme Renault, Volkswagen, BMW
et Toyota (c’est moins le cas pour Ford ou Fiat). Avec une telle industrie et de par sa
cyclicité on s’attendrait à voir alterner des phases de stabilité et des phases de croissance
dans la distribution. Si c’est très visible pour Renault, BMW et Toyota, quand on observe
PSA il semble d’avantage que ce soit une croissance continue du taux de distribution à
laquelle on assiste sur toute la période, croissance qui subit simplement des coûts d’arrêts
lorsque le dividende est suspendu pour cause de résultat déficitaire. Ainsi la politique de
dividende de Peugeot SA semble relativement suivre celle d’une entreprise évoluant sur un
marché cyclique (cohérente, stable et orientée sur le long terme), elle se montre
simplement de plus en plus généreuse à mesure que les années avancent alors que l’on
attendrait des phases de stabilité du taux de distribution (typiquement celles qu’on observe
chez Toyota ou BMW).
Pour rebondir sur le premier commentaire de la politique de dividende de Peugeot SA,
Cette comparaison montre que, bien loin des critiques qu’on a pu lui faire, la famille
Peugeot est un actionnaire responsable qui a en moyenne touché autant, voir moins, que
les actionnaires d’autres groupes automobiles en % du résultat net (à l’exception de
Renault et Volkswagen) et qui sait mettre entre parenthèse sa rente en cas d’exercice
difficile du groupe. A sa charge peut être, avoir touché trop de dividendes quand Peugeot
allait bien (période 1998-2002) avec un dividende qui augmentait plus vite que le résultat
net. Quant au maintien du dividende et le fait qu’il ne suive pas exactement les profits de
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l’entreprise, cela semble commun à tous les groupes, le DPA est par essence moins volatile
que le BPA, et il se trouve, à la vue des fluctuations comparées du taux de distribution des
différents groupes, que les Peugeot sont loin d’être les plus inflexibles sur la baisse de leur
dividende.
Etude comparée du rachat d’actions de 1999 à 2012
On a comparé les rachats nets d’actions réalisés par Peugeot SA et les sept entreprises
comparables que nous avons mentionnées précédemment. Le but est de voir si dans sa
politique Peugeot SA a réellement différé des autres constructeurs, ce qui montrerait en
quoi cette politique favorable à la famille (lui permettant de regagner son contrôle sans
investir d’argent frais) aurait pu détourner Peugeot SA, à un moment où il en avait les
moyens, de programmes de développement ambitieux hors d’Europe lui permettant de
mieux affronter aujourd’hui la crise du marché européen.
Nous présentons donc dans le tableau en annexe 7.8. les montants de rachat d’actions (net
de la revente et d’éventuelles augmentations de capital) pour chacun des acteurs
automobiles, nous y ajoutons les flux de trésorerie d’exploitation et les flux
d’investissements (ces derniers comprennent les acquisitions et cessions de sociétés
consolidées et de sociétés mises en équivalence, dans la mesure du possible on a tenté
d’exclure les flux provenant des opérations purement financières de la banque de chacun
des groupes). On obtient alors les chiffres suivant en agrégé.
Tableau 18. Flux de trésorerie d’exploitation, investissements et rachats net d’actions de Peugeot SA, Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford et Toyota, 1999 – 2008
1999-2008 Peugeot (€mrd)
Fiat (€mrd)
BMW (€mrd)
Renault (€mrd)
VW (€mrd)
Ford ($mrd)
Toyota (¥mrd)
Flux de trésorerie d'exploitation 33,4 23,0 78,9 33,4 104,5 137,7 18 514,8
Investissements (1) 31,7 33,9 32,7 37,0 83,1 69,4 23 476,9 % du CA 6,1% 6,4% 8,0% 9,8% 8,9% 4,2% 12,7% Rachat net d'actions (2) 2,7 -4,7 0,7 -2,2 1,3 1,8 2 475,7
Dividendes (3) 2,5 1,7 3,6 4,1 5,1 8,1 2 226,6 (2) / (1) 8,4% -13,9% 2,0% -5,9% 1,5% 2,6% 10,5% (2)+(3) / (1) 16,5% -8,8% 13,0% 5,3% 7,6% 14,2% 20,0%
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA, Fiat Spa, BMW AG, Renault SA, Volkswagen AG, Ford Motor Co, Toyota Motor Corp années 2001 – 2013
Note : Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à USD/EUR = 1,38. Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à JPY/EUR = 141,5 et JPY/USD = 102,4.
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Deux groupes se distinguent :
- Celui de Fiat et Renault qui ont un solde négatif, les actionnaires ont donc investi
d’avantage que ces deux entreprises n’ont racheté d’actions. Pour Renault cela vient
de l’alliance avec Nissan qui a notamment donné lieu à une augmentation de capital
réservée à Nissan. C’est le résultat d’une politique d‘investissement ambitieuse
menée dans le but de diversifier les débouchés de la marque
- Les autres groupes ont un solde positifs, on retrouve le €2,7mrd de Peugeot SA déjà
largement étudié au 4.2.2., il est intéressant de le comparer au montant d’un
Volkswagen et de le mettre en face du montant des investissements sur la période :
Volkswagen rachète pour 2 fois moins et réinvestit 2,5 fois plus, de même BMW
rachète pour plus de 3 fois moins et investit autant, seul Toyota a rendu plus
comparativement à ses investissements.
Sur la période Peugeot SA investit un peu moins que son flux de trésorerie d’exploitation et
donne le reste aux actionnaires, à la différence par exemple d’un Renault (même montant
agrégé de flux d’exploitation) qui fait preuve d’une politique d’investissements ambitieuse
qui suppose une ouverture de son capital. De même si on se concentre sur la période 1999
– 2003 (à l’aide du tableau en annexe 7.8.). On constate que Volkswagen investit €43mrd
pour un flux de trésorerie d’exploitation de « seulement » €41mrd sur la période et un
montant de rachat net d’actions de €2,1mrd, face à cela Peugeot SA investit €14,7mrd pour
un flux de trésorerie d’exploitation de €17,0mrd et un rachat d’actions de €2,1mrd. La
différence est ici flagrante Peugeot génère 2,5 fois moins de cash mais rachète pour le
même montant d’actions, son montant d’investissement est conservateurs (inférieur au
FTE) alors que au même moment Volkswagen investit avec une ambition affirmée (>1,0x
son FTE). Il convient également de comparer comment ces différentes entreprises
investissent comparativement à leur taille, ce que l’on constate au niveau des tableaux de
flux se retrouve également au niveau du ratio, investissements / CA. PSA investit 2 ppt de
moins par rapport à son CA que ces deux principaux concurrents et se trouve au même
niveau que Fiat.
Ainsi il est ici significatif de remarquer que les chiffres présentés ici vont dans le sens des
critiques faites à la famille Peugeot sur sa gestion à l’époque. En ne se basant que sur les
chiffres on constate qu’il y a eu une reprise de contrôle en utilisant le cash généré par
l’entreprises plutôt qu’un développement plus poussé du groupe à l’image de Renault ou
Volkswagen. On peut y trouver deux explications : est-ce que PSA n’a pas trouvé
d’avantage d’opportunités et à donc rendu le surplus s’accumulant à la famille ou est-ce que
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c’est cette envie de servir les intérêts de contrôle de la famille qui l’a fait négliger (ou du
moins trop vite rejeter) la recherche d’investissements plus ambitieux ? On pencherait
d’avantage pour la deuxième hypothèse se souvenant par exemple que PSA à durant cette
période refusé de développer le concept de monospace qui leur était proposé par Matra…
Renault ne s’y est pas trompé.
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5. Bilan
Cette partie va faire la synthèse des observations menées précédemment. Elle présente la
rentabilité des investissements menés par la famille et comment la fortune de la famille a
évolué. Pour ce faire on relevé dans les rapports annuels de Peugeot SA et de FFP le
nombre d’actions de PSA détenus par les différentes holding de participation de la famille
ainsi que leur part de FFP.
5.1. Montants touchés et réinvestis par les Peugeot
On commence par se focaliser sur ce que les Peugeot ont touché en cash de leurs
investissements. Dans un premier temps on constate, quand on ne s’intéresse qu’à FFP,
que l’on a la figure suivante :
Figure 22. Dividendes touchés et versés par FFP, 1995 – 2013 (€m)
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 1995 à 2013
La stratégie de diversification et d’investissements continue se met en place très vite. Ainsi,
dès 1999 le dividende versé par FFP à ses actionnaires sera toujours inférieur à celui
qu’elle reçoit de ses participations diverses. De plus on constate également que le
dividende reçu de PSA seulement est toujours supérieur au dividende versé à partir de
1999. On peut en conclure que la politique de distribution adoptée par la famille se fait
ainsi : une partie du dividende de PSA sert payer la totalité des dividendes des actionnaires,
après cela le reste ainsi que tous les dividendes provenant d’autres participation est
conservé au sein de FFP pour être réinvesti. Par ailleurs les plus-values n’ont pas été
montrées sur ce graphique mais elles sont également réinvesties à 100% dans les activités
de FFP. Par ailleurs on sait que FFP a réinvesti €21m en 2011 dans PSA et €116m -
€55m = €61m dans PSA en 2012, soit au total €82m. On constate que le dividende
-20
0
20
40
60
80
100
120
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Dividendes reçus Dividendes versés Dividende PSA
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provenant de PSA non distribué qui a été accumulé sur cette période 1995 – 2012 a été de
€191m. Ce réinvestissement est donc totalement financé par ce stock. Alors, sur l’ensemble
des dividendes versé par PSA sur la période €109m ont été consacrés (ou laissé
disponibles) pour des investissements de FFP dans d’autres actifs. C’est là qu’on constate
une fois de plus ce point central de la politique patrimoniale qui a réorienté le cash
provenant de Peugeot SA vers d’autres investissements.
Cela nous amène donc à considérer le montant total touché en cash chaque année par les
Peugeot. On prend en compte : le dividende versé par Peugeot et celui versé par FFP, par
ailleurs on s’intéresse également au montant touchés et réinvestis quand il y a eu rachat ou
vente d’actions Peugeot par la famille. On se place alors au niveau de la holding EPF, qui,
comme montré dans les figures 1 à 3 reçoit l’argent des participations dans Peugeot et
dans FFP. On considère qu’il y a transparence entre les montants touchés par LFPF et EPF
(donc que LFPF verse tous les dividendes qu’elle touche à EPF avant sa dissolution et son
intégration à EPF en 2010, de même pour Comtoise de Participations dont la taille est très
peu significative comparée aux autres holding).
Pour faire cette analyse on utilise la méthodologie suivante :
Pour Peugeot SA
- On observe tout d’abord, à l’aide du tableau de l’annexe 7.4., que le nombre
d’actions de PSA et de FFP détenues par EPF n’évolue pas entre 2000 et 2013 (on
n’a pas le détail des participations détenues par holding précédemment). En
revanche LFPF augmente sa part dans Peugeot SA de 2 358 920 actions pendant
l’année 2003. L’augmentation en 2012 du nombre d’actions détenues par EPF
provient de l’augmentation de capital menée à l’occasion de l’entrée de General
Motors au capital, comme cela a été vu en partie 4.2.3. cette opération fut neutre
pour EPF, on ne considère pas un réinvestissement.
- Entre 1999 et 1995 il n’est pas fait mention d’un changement majeur dans le capital
de PSA et la détention en agrégé de la famille reste constante, on retiendra donc le
nombre d’actions trouvé pour 2000 comme celui de 1995 à 1999
- On relève enfin le DPA pour chaque année tel qu’il est déclaré par PSA dans son
rapport annuel et on obtient le dividende touché par EPF et LFPF, on signal que celui
touché par Cogevam va directement dans FFP qui la détient à 99,9%
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Pour FFP
- On connaît le montant de dividendes versé chaque année par FFP à ses
actionnaires et on connaît le taux de détention de FFP ce qui nous donne
directement le montant touché par EPF de la part de FFP.
- Les réinvestissements faits par FFP dans PSA ne concernent pas EPF puisque la
holding s’auto finance.
La figure suivante illustre et récapitule la méthode de calcul pour l’année 2011.
Figure 23. Dividendes touchés par la famille Peugeot en 2011
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2010 et 2011
On obtient donc pour la période étudiée, le tableau suivant :
Tableau 19. Dividendes touchés par la famille Peugeot, 1995 – 2013
1995 1996 1997 1998 1999 2000 DPA PSA (€) 0,15 0,13 0,08 0,08 0,25 0,45 # Actions EPF 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 Dividende touché (€m) 1 1 1 1 2 3 DPA PSA (€) 0,15 0,13 0,08 0,08 0,25 0,45 # Actions LFPF 9 797 880 9 797 880 9 797 880 9 797 880 9 797 880 9 797 880 Dividende touché (€m) - - 1 1 2 4 DPA PSA (€) 0,15 0,13 0,08 0,08 0,25 0,45 # Actions Autres 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 Dividende touché (€m) 0 0 0 0 0 0 DPA FFP (€) 0,25 0,31 0,35 0,35 0,40 0,48 # Actions EPF 19 758 420 20 250 176 20 250 176 20 250 176 20 250 176 20 250 176 Dividende touché (€m) 5 6 7 7 8 10 Total dividende touché (€m) 6 7 8 8 12 17
Famille Peugeot
EPF
Invest. €21m €44m
€57m €-m €-m
€20m
€77m
€30m €-m €-m
Peugeot SA Autres
FFP LFPF Comtoise
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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 0,83 1,15 1,35 1,35 1,35 1,35 1,35 1,50 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 8 9 9 9 9 9 10 0,83 1,15 1,35 1,35 1,35 1,35 1,35 1,50 9 797 880 9 797 880 12 156 600 12 156 000 12 156 000 12 156 000 12 156 000 12 156 000 8 11 15 16 16 16 16 18 0,83 1,15 1,35 1,35 1,35 1,35 1,35 1,50 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 0 0 0 0 0 0 0 0 0,90 1,10 1,25 1,50 1,50 2,25 1,50 1,65 20 250 176 20 250 176 19 742 016 19 742 016 19 742 016 19 742 016 19 757 454 19 932 454 18 22 25 30 30 44 30 33 32 42 49 55 55 70 55 61
2009 2010 2011 2012 2013 - - 1,10 - - 6 923 760 19 115 760 19 115 760 22 312 608 22 312 608 - - 21 - - - - 1,10 - - 12 156 000 - - - - - - - - - - - 1,10 - - 36 000 - - - - - - - - - 0,70 0,70 1,50 1,10 - 19 932 454 19 932 454 19 932 454 19 932 454 19 932 454 14 14 30 22 - 14 14 51 22 -
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2010 et 2011
Note : les actions de PSA ont été divisées en 6 en 2001 et les actions de FFP ont été divisés en 2 en 2007, les nombre présentés comprennent ce changement (pour pouvoir comparer d’une année sur l’autre).
En tout les Peugeot auront donc touché sur la période étudiée, €581m en dividendes. C’est
un montant qu’il conviendra d’inclure dans la section suivante quand on étudiera l’évolution
de leur fortune. Ce que l’on remarque est que ce montant doit être mis en face du montant
versé un niveau plus bas c’est à dire au niveau de FFP. Pour voir quelle part de la valeur
créée par les entreprises est redistribuée directement aux Peugeot. On pourra considérer
que le montant de RN qui reste dans FFP et dans Peugeot SA est un indicateur de la
masse d’investissements faits par la famille entre 1995 et 2013.
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On utilise alors le résultat net consolidé de PSA et le résultat net consolidé de FFP et on
considère que le pourcentage de détention des différentes holdings est la part de ce résultat
qui leur revient. Cela permet alors d’établir le tableau suivant.
Tableau 20. Résultat net revenant à la famille Peugeot, 1995 – 2013 (€m)
1995 1996 1997 1998 1999 2000 RN PSA part du groupe 260 113 -422 484 729 1 312 % EPF 2,3% 2,3% 2,3% 2,3% 2,5% 2,5% % LFPF 3,3% 3,3% 3,3% 3,3% 3,6% 3,5% % Autre 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% RN FFP part du groupe 48 26 -64 93 163 243 dont PSA 45 19 -73 83 138 244 % EPF 79,3% 79,7% 79,7% 79,7% 79,7% 79,7% RN EPF hors FFP 6 3 -10 11 19 33 RN LFPF 8 4 -14 16 26 46 RN Autres 0 0 -0 0 0 0 RN EPF de FFP 38 21 -51 74 130 194 RN EPF total 52 27 -75 101 175 273 Dont PSA 50 22 -81 93 155 274 % PSA 95,3% 80,4% 108,7% 92,7% 88,7% 100,2%
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 1 691 1 690 1 497 1 646 1 029 183 885 -343 2,7% 2,7% 2,9% 2,9% 3,0% 3,0% 3,0% 3,0% 3,8% 3,8% 5,0% 5,0% 5,2% 5,2% 5,2% 5,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 305 337 342 359 348 64 231 -162 338 338 319 351 227 39 196 -76 79,7% 79,7% 77,7% 77,7% 77,7% 77,7% 77,8% 78,4% 45 45 43 47 30 5 26 -10 64 64 75 82 53 9 46 -18 0 0 0 0 0 0 0 -0 243 269 266 279 270 49 179 -127 353 378 384 409 354 64 252 -155 379 378 365 402 261 45 225 -88 107,4% 100,1% 95,3% 98,4% 73,6% 70,1% 89,3% 56,6%
2009 2010 2011 2012 2013 -1 161 1 134 588 -5 010 -2 317 3,0% 8,2% 8,2% 6,3% 6,3% 5,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% -263 258 181 -900 -1 066 -256 253 136 -951 -440 79,2% 79,2% 79,2% 79,2% 79,2% -34 93 48 -315 -146 -60 - - - - -0 - - - - -209 205 144 -713 -845 -303 297 192 -1 029 -990 -297 293 156 -1 069 -494 98,0% 98,6% 81,1% 103,9% 49,9%
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2010 et 2011
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Au total, excluant les résultats 2012 et 2013 on constate que la valeur créée revenant à la
famille est de €2,8mrd dont €2,6mrd proviennent de PSA. Sur ces €2,8mrd, €0,6mrd ont été
remontés en dividende jusqu’à EPF. On constate donc que plus des ¾ des résultats
générés entre 1995 et 2010 ont été maintenus dans les entreprises et consacrés au
réinvestissement. On fait ainsi une conclusion en ligne avec celle de la section 3. Le résultat
qui remonte de PSA est consacré avant tout à diversifier les investissements et ce à
l’intérieur de FFP. Il est alors intéressant de se demander comment ces €2,2mrd se
répartissent entre Peugeot SA et les autres investissements. On procède ainsi :
- On a généré €2,8mrd de RN dont €2,6mrd proviennent de Peugeot SA.
- EPF a touché directement et via LFPF et Comtoise, €0,2mrd de dividendes de
Peugeot SA, FFP a touché €0,6 (montants relevés dans les rapports annuels de FFP
1995 - 2010)
- FFP a sur la période réinvesti €21m dans PSA
- On a donc laissé à PSA €2,6mrd - €0,2mrd - €0,6mrd + €0,0mrd = €1,8mrd. On peut
donc dire que les Peugeot ont consacré, sur les €2,8mrd générés, €1,8mrd à PSA
- Par ailleurs FFP a versé sur la période €0,3mrd de dividendes donc
€2,8mrd - €0,2mrd – €1,8mrd -€0,3mrd = €0,4mrd aux autres investissements
La figure suivante permet alors de représenter ce qu’on vient de montrer :
Figure 24. Utilisation du résultat net, 1995 - 2010
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 1995 et 2013
En global, le transfert d’une partie de l’argent généré par PSA vers les nouvelles
participations s’observe en comparant les différents graphique : représentant 95% de la
valeur créée, seul 64% de cette dernière lui est re-consacrée, PSA capte ¾ du résultat net
réinvesti.
2 631
2 776
559
1 784
433
2 776
RN revenant à la famille
Emploi
95%
5%
20%
64%
16%
Dont PSA Investissement dans PSA
Investissement autres Dividendes
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5.2. Evolution de la fortune des Peugeot
5.1.1. Méthodologie
On va limiter notre étude à ce qui est connu et déclaré dans les différents documents que
nous avons eu à notre disposition. On restreint donc le patrimoine des Peugeot à leur
participation dans le groupe automobile et l’actif net réévalué de FFP. En d’autres termes
on valorise EPF en supposant que ses seuls actifs sont FFP et sa participation dans
Peugeot SA. Si il est probable que l’on oublie certains actifs de la famille, on peut tout de
même croire que l’on a bien pris en compte la très large partie du capital de la famille, en
effet la diversification se fait par FFP et il n’est nullement fait mention dans les articles de
presses lus avant de démarrer l’étude d’une participation significative détenue par les
Peugeot via un autre véhicule d’investissement. On réintègrera également le stock de
dividendes touchés par la famille depuis 1995. On supposera que toute la masse de
dividendes précédemment obtenue aura servi à réinvestir dans l’entreprise automobile ou à
constituer les actifs immobiliers maintenant détenus par FFP.
Pour la période on la coupe en deux parties :
- 2006 – 2013 : on a une valorisation précise des participations détenues fournie par
FFP, et on valorise les actions de Peugeot SA détenues en plus par les autres
véhicules de contrôle au prix de la fin de l’année
- 1995 – 2005 :
o Peugeot SA est évalué à sa valeur de marché chaque année suivant la méthode
suivante : on prend le nombre d’actions détenues par les différentes holding et on
les multiplie par le prix de l’action à la fin de l’année (c’est la méthode employée
par FFP pour valoriser ses participations cotées)
o On évalue les biens immobiliers en utilisant l’évolution des prix de l’immobilier en
Ile-de -France
o Berger-Levrault sera évalué au coût d’achat et la plus-value réalisée sera répartie
également sur chacune des années, on ne retraitera pas le dividende versé qui
est compris dans le cash de FFP
o On procède de même pour la valorisation de Société du Louvre – Groupe
Taittinger
o Linedata, Lisi (et donc CID) sont valorisé à leur prix de marché
o Le montant investit dans les fonds sera valorisé au prix de revient
o On n’oublie pas le stock de dividendes touchés au cours de la période
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Par ailleurs on distingue la valeur de PSA de celle des autres actifs, pour ce faire et aussi
pour éviter de compter les participations croisées deux fois (notamment parce que ce fut le
cas jusqu’en 2010 avant la suppression de LFPF), on calcule la valeur de la part de PSA
détenue par toutes les holding de la famille (grâce au pourcentage d’intérêts déclarés
chaque année dans le rapport annuel de PSA) et on soustrait le montant détenu par FFP +
Cogevam (détenue à 99,9% par cette dernière) pour obtenir le montant détenu hors FFP
(i.e. par EPF en direct et LFPF).
5.1.2. Évolution de la valeur du patrimoine
On obtient alors le graphique suivant
Figure 25. Valorisation de la fortune des Peugeot, 1995 – 2013, (€mrd)
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 1995 et 2013, INSEE pour l’évolution des prix de l’immobilier, Yahoo ! Finance pour les prix des actions
Note : les calculs sont expliqués dans la méthodologie.
Un point sur cette stratification : elle peut se distinguer entre une composante actif (PSA
hors FPP, PSA FFP et autre FFP) et une composante cash (le dividende touché par la
famille qui s’accumule). Pour ce qui est du dividende, il s’agit de cash sortant de FFP ou de
PSA et qui ne sera jamais réinvesti (en effet tout réinvestissement est fait par FFP) dans
ces deux actifs on considère donc qu’il s’accumule au niveau de la famille (c’est pour cela
qu’on le prend en cumulé), ce dont on est certain c’est qu’il n’est pas déjà compté dans une
des autres strates.
A ce stade du mémoire il n’est plus pour nous question de beaucoup commenter, les
chiffres présentés ci dessus sont un récapitulatif de l’ensemble du propos que nous avons
tenu. La conclusion finale rappellera les grandes décisions et la stratégie qui ont
1,2 1,1 1,4 1,6
2,8 3,1
3,5 3,0
3,4 4,0
4,6 4,8 4,7
2,6
2,8 3,6
2,6 2,1
2,8
1,1 1,0
1,3 1,5
2,6 2,8 3,3
2,7 2,9 3,3 3,5 3,6 3,5
1,7 1,7 2,2
0,9 0,5 0,9
0
1
2
3
4
5
6
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
PSA hors FFP PSA FFP Autre FFP Dividende Total Total PSA
85/119
accompagné, favorisé ou freiné cette évolution. On présente en annexe 7.9. le tableau
détaillé de cette évolution.
5.3. Retour sur investissement
Dans cette dernière section on va raisonner à la manière d’un fonds, cela permettra de
clore l’étude en comparant la rentabilité des investissements menés par la famille. Cette
méthode a été volontairement choisie pour avoir un point de vue investisseur qui change un
peu du classique dividend yield, déjà commenté et sur lequel nous ne pensons pas apporter
quelque chose de vraiment nouveau. Cette approche que nous n’avons pas rencontrée en
faisant le tour de ce qui a été dit et écrit sur Peugeot SA et FFP, va nous permettre de voir
ce que le patrimoine de la famille Peugeot lui a vraiment rapporté. On montrera également
que ces chiffres prouvent que les Peugeot sont restés attachés au groupe automobile et ce
malgré des considérations financières qui ne l’y aurait, selon toute théorie classique, pas
encouragée.
5.3.1. Peugeot SA
On commence par l’actif historique et pour se faire on procède de la sorte :
Méthode 1 – Un simple exercice théorique
- Investissement initial : on se place en 2000 et on considère que le prix de revient de
la position déclaré par FFP dans son rapport annuel correspond à l’investissement
initial des Peugeot. Il est de €172m pour les 52m d’actions détenues par FFP. Ce qui
valorise le prix de revient de la position à €3,3 par action. On sait alors que les
Peugeot détiennent au total 69m d’actions, ce qui donne un coût de revient de leur
position de €227m
- On relève l’ensemble des investissements et cessions faites au cours de la période
étudiée (on se souvient notamment que l’opération d’augmentation de capital fut
neutre pour EPF)
- On relève les dividendes reçus
- On note le prix de cession potentiel chaque année (au prix de marché à la de
l’année)
86/119
On obtient donc le tableau suivant qui présente nos différentes étapes de calculs:
Tableau 21. Calcul du retour sur investissement de l’actif PSA (méthode 1)
31 dec. (€m) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Invest. initial # Actions (m) 69 Prix de revient 3,3 Montant 227
FFP - - - - - - - - -58 - -21 -116 - Cessions - - - - - - - - - 22 36 55 - Dividendes 43 60 70 70 70 70 70 78 - - 57 - -
Autres holdings Reinvest. - - -95 - - - - - - - - - - Cessions - - - 0 - - - - - - - - - Dividendes 14 19 24 26 26 26 26 29 - - 21 - -
Total Invest. initial 227 Réinvest - - -95 - - - - - -58 - -21 -116 - Cessions - - - 0 - - - - - 22 36 55 - Dividendes 57 79 94 96 96 96 96 106 - - 78 - - Valeur position 2 768 3 273 2 664 2 865 3 311 3 453 3 577 3 562 1 729 1 676 2 171 880 495
Flux Nets (€m) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 IRR
31/12/2001 -227 2 826 - - - - - - - - - - - - 1143%
31/12/2002 -227 57 3 352 - - - - - - - - - - - 297%
31/12/2003 -227 57 79 2 663 - - - - - - - - - - 141%
31/12/2004 -227 57 79 -1 2 960 - - - - - - - - - 101%
31/12/2005 -227 57 79 -1 96 3 407 - - - - - - - - 83%
31/12/2006 -227 57 79 -1 96 96 3 549 - - - - - - - 70%
31/12/2007 -227 57 79 -1 96 96 96 3 673 - - - - - - 61%
31/12/2008 -227 57 79 -1 96 96 96 96 3 669 - - - - - 54%
31/12/2009 -227 57 79 -1 96 96 96 96 106 1 672 - - - - 41%
31/12/2010 -227 57 79 -1 96 96 96 96 106 -58 1 699 - - - 38%
31/12/2011 -227 57 79 -1 96 96 96 96 106 -58 22 2 263 - - 38%
31/12/2012 -227 57 79 -1 96 96 96 96 106 -58 22 92 818 - 31%
31/12/2013 -227 57 79 -1 96 96 96 96 106 -58 22 92 -61 495 28%
87/119
Somme Flux (€m) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 IRR
31/12/2001 - -227 - - - - - - - - - - - - 12,6x 31/12/2001 + 2 854 - - - - - - - - - - - - -
31/12/2002 - - -227 - - - - - - - - - - - 15,1x 31/12/2002 + - 3 437 - - - - - - - - - - - -
31/12/2003 - - - -323 - - - - - - - - - - 9,1x 31/12/2003 + - - 2 922 - - - - - - - - - - -
31/12/2004 - - - - -323 - - - - - - - - - 10,0x 31/12/2004 + - - - 3 219 - - - - - - - - - -
31/12/2005 - - - - - -323 - - - - - - - - 11,7x 31/12/2005 + - - - - 3 761 - - - - - - - - -
31/12/2006 - - - - - - -323 - - - - - - - 12,4x 31/12/2006 + - - - - - 3 999 - - - - - - - -
31/12/2007 - - - - - - - -323 - - - - - - 13,1x 31/12/2007 + - - - - - - 4 218 - - - - - - -
31/12/2008 - - - - - - - - -323 - - - - - 13,4x 31/12/2008 + - - - - - - - 4 310 - - - - - -
31/12/2009 - - - - - - - - - -380 - - - - 6,5x 31/12/2009 + - - - - - - - - 2 477 - - - - -
31/12/2010 - - - - - - - - - - -380 - - - 6,4x 31/12/2010 + - - - - - - - - - 2 446 - - - -
31/12/2011 - - - - - - - - - - - -401 - - 7,6x 31/12/2011 + - - - - - - - - - - 3 054 - - -
31/12/2012 - - - - - - - - - - - - -517 - 3,5x 31/12/2012 + - - - - - - - - - - - 1 817 - -
31/12/2013 - - - - - - - - - - - - - -517 2,8x 31/12/2013 + - - - - - - - - - - - - 1 433 -
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2000 à 2013
88/119
D’où le graphique récapitulatif suivant
Figure 26. Évolution du multiple d’investissement et du TRI réalisables sur l’actif Peugeot SA, 2000 – 2013 (Méthode 1)
Source : Tableau 21
Le TRI réalisable est en constante baisse et se stabilise aux alentours de 25% - 30%, ce qui
est notamment dû à la baisse de la valeur de l’actif Peugeot, le dividende versé chaque
année ne compense pas l’effet négatif du temps. On est cependant conscient qu’utiliser la
valeur comptable de la position détenu dans PSA ne convient pas : les Peugeot n’ont pas
investit ce montant en 2000 mais en plusieurs fois depuis la création de PSA, la
composante temps utilisé ne convient plus ou sinon il faudrait faire un calcul d’IRR sur 200
ans (en faisant rapidement cet exercice on trouve une rentabilité de moins de 0,5% au 31
décembre 2013). Cette étude à donc un intérêt très limité, néanmoins elle permet de mettre
en lumière l’effet négatif du temps sur l’investissement des Peugeot, la tendance est à
conserver, les chiffres sont à oublier. On se tourne donc vers une deuxième méthode.
0x
2x
4x
6x
8x
10x
12x
14x
16x
18x
20x
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
MoM (x) TRI (%)
89/119
Méthode 2 – À retenir
Afin de faire plus justement cette étude on regarde ce qu’il en aurait été pour un
investisseur entrant dans PSA ce que l’on peut assimiler au coût d’opportunité de la famille
qui aurait pu choisir de vende sa position en 2000. Ainsi on remplace les €227m par la
valeur de la position en décembre 2000 à savoir €2,6mrd. Les autres flux restent inchangés
et on obtient donc le graphique suivant :
Figure 27. Évolution du Multiple d’investissement et du TRI réalisables sur l’actif Peugeot SA, 2000 – 2013 (Méthode 2)
Source : calculs identiques à la méthode 1, valeur de PSA en décembre 2000 selon Yahoo ! Finance
Ainsi, l’actif PSA a eu une performance faible et qui est devenue négative à partir de 2008
ce qui est naturellement en adéquation avec les observations que nous avons faites
précédemment. En effet enchaînant les résultats nets négatifs il détruit les capitaux propres
ce qui donne un multiple d’investissement en dessous de 1,0x et un TRI négatif. Donc, bien
que le premier graphique montre une position positive pour la famille, il convient de
constater que le prix de revient n’est pas réellement adapté pour se rendre compte de quel
a été l’impact de PSA sur le patrimoine de la famille. Les 5% de la période 2002-2007 sont
très clairement en dessous de ce qu’un investisseur requière d’un actif automobile. En
prenant en compte le coût des capitaux propres on constate que même à cette période il y
avait, compte tenu du risque de l’investissement, une destruction de valeur théorique pour
la famille. En effet le patrimoine détenu via les parts dans Peugeot est un patrimoine
constamment à risque (celui de l’entreprise). Il est donc faux, comme on a pu le lire, de
taxer les Peugeot d’avoir une attitude rentière et ce même si la politique de dividende avait
été plus généreuse. La famille n’est pas riche de sa détention de Peugeot, c’est bien une
famille d’industriels avec un engagement très significatif de son patrimoine dans un projet,
celui de l’entreprise automobile. En choisissant de laisser leur patrimoine en grande partie
-1,0x
-0,5x
0,0x
0,5x
1,0x
1,5x
2,0x
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
MoM (x) TRI (%)
90/119
immobilisé dans Peugeot, malgré ce que la théorie financière en dit, les Peugeot montrent
leur attachement au groupe à son projet industriel, et à tout ce que l’entreprise familiale
peut représenter pour eux (point sur lequel nous ne nous permettons pas de nous étendre).
Ce graphique de TRI montre réellement que l’on ne parle pas d’un fonds d’investissement,
et que le critère financier n’a pas guidé la famille dans sa gestion actionnariale de Peugeot.
5.3.2. Quelques investissements significatifs
Face à cette sous-performance financière de l’actif historique, FFP a investi dans nombre
d’autres actifs. On ne pourra faire une étude exhaustive de la rentabilité de chaque actif.
Cependant en procédant comme pour Peugeot SA on va pour les principales positions
actuelles (dont la valeur est présentée en section 3) établir un tableau récapitulatif des TRI
en partant de l’année 2000.
Figure 28. Évolution comparée du TRI réalisables, 2000 – 2013 (Méthode 2)
Source : documents de référence et rapports financiers de FFP 2000 – 2013, de calculs identiques à ceux de PSA
Malgré les difficultés de 2008 – 2009, le TRI réalisable des différents investissements
présentés ci-dessus reste bien plus acceptable que celui de PSA. Mieux on assiste à partir
de 2012-2013 à une convergence entre les différents actifs, ce qui semble corroborer la
communication financière de FFP qui souligne sa vision long terme à la recherche d’actifs
stables pouvant délivrer une performance constante d’une année sur l’autre. On observe
aussi comment leur rentabilité (bien que ce soit une rentabilité réalisable) compense les
difficultés de PSA.
On observe maintenant les actifs cédés pour voir quel fut le retour de FFP sur ces derniers.
-30%
-20%
-10%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Lisi Zodiac SEB Orpea DKSH Immo Dassault PSA
91/119
Société du Louvre – Groupe Taittinger
FFP a investi dans Société du Louvre en 1997, puis dans Groupe Taittinger en 2002.
L’ensemble de la participation a été cédée en 2005. On présente alors le récapitulatif de cet
investissement :
Tableau 22. Investissement dans Société du Louvre et Groupe Taittinger, 1997 – 2005 (€m)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Invest. Louvre -23 - - - -2 - -1 - - MoM Invest. Taittinger - - - - - -32 -2 - - Dividende - 0 1 1 1 1 2 2 1 3,2x Cession - - - - - - - - 183 IRR Total flux -23 0 1 1 -2 -31 -1 2 184 23,9%
Source : documents de référence et rapports financiers de FFP 1997 – 2005, de calculs identiques à ceux de PSA
FCC
La participation dans FCC a été acquise en 2004, en montant une holding dans laquelle
FFP a apporté €61m et ajouté €40m de dette. Cette holding a été cédée en 2010 pour
€88m et ne comptait plus que €15m de dette après remboursement de cette dernière, FFP
a donc reçu €72m pour un investissement de €61m soit un multiple de 1,2x et un TRI de
2,8%.
Linedata Services
(Cédée en 2013) On procède comme pour Société du Louvre – Groupe Taittinger et on
obtient :
Tableau 23. Investissement dans Linedata Services, 2004 – 2013 (€m)
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Investissement -15 -7 - - - - - - - - MoM Dividende - 0 0 0 0 0 0 1 0 - 1,0x Cession - - - - - - - - 15 4 IRR Total flux -15 -6 0 0 0 0 0 1 15 4 0,2%
Source : documents de référence et rapports financiers de FFP 2004 – 2013, de calculs identiques à ceux de PSA
Cette section nous permet de voir que les investissements réalisés par FFP délivrent en
général un TRI supérieur à celui que peut donner PSA. La diversification c’est donc faite
vers des investissements meilleurs. Cependant si il semble que ce soit le cas actuellement
(pour ceux en portefeuilles), le résultat semble plus mitigé pour les investissements passés.
Si l’investissement dans groupe Taittinger et société du Louvre semble très satisfaisant,
ceux dans FCC ou dans Linedata, sont plutôt décevant à la vue des TRI et multiples. Il
semble que cela soit notamment du à une date de sortie à laquelle la valeur de
92/119
l’investissement n’était pas au plus haut de par les performances mitigées des actifs
concernés.
5.3.3. Retour sur investissements de FFP
Après les observations précédentes on regarde en agrégé si la meilleurs santé des
investissements de diversification compense, et dans quelle mesure, la faible performance
de PSA.
On procède exactement comme PSA, on relève entre 2006 et 2013 le montant de l’ANR
(celui en 2005 sera notre cout d’opportunité), le montant des dividendes perçus par FFP au
cours de la période ainsi que les investissements et cessions. Ce qui nous donne le tableau
suivant.
Tableau 24. Investissements combinés de FFP, 2005 – 2013 (€m)
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Investissements (1) -239 -170 -155 -69 -38 -179 -144 -21 Cessions (2) 14 46 25 2 139 82 165 51 Dividende & autres 77 89 112 26 23 97 33 29 ANR 3 357 3 430 3 459 1 102 1 840 2 364 1 802 1 402 1 973
Flux nets (€m) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 IRR
31/12/2006 -3 357 3 281 - - - - - - - -2,3%
31/12/2007 -3 357 -148 3 424 - - - - - - -1,2%
31/12/2008 -3 357 -148 -35 1 084 - - - - - -33,3%
31/12/2009 -3 357 -148 -35 -18 1 799 - - - - -16,0%
31/12/2010 -3 357 -148 -35 -18 -41 2 488 - - - -7,3%
31/12/2011 -3 357 -148 -35 -18 -41 124 1 802 - - -10,2%
31/12/2012 -3 357 -148 -35 -18 -41 124 - 1 456 - -11,5%
31/12/2013 -3 357 -148 -35 -18 -41 124 - 54 2 032 -6,1% Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2005 - 2013
Note : 1. Les investissements comprennent les appels des fonds. 2. Les cessions comprennent les remboursements des fonds.
93/119
Nous observons un TRI négatif pour FFP, il est dû à la baisse très significative de la valeur
de l’actifs net réévalué, cependant on constate que sous l’impulsion du redressement
observé sur la figure 28 ce dernier se redresse également et bien que par encore
observable la compensation de la baisse de la valeur de PSA se fait sentir comme dans
l’évolution de l’ANR présenté dans la partie 3.2.2. Par ailleurs, cette dernière étude est
limitée, n’ayant pas de montant convenable de l’ANR avant 2006 on part d’un moment ou
l’actif est au plus haut, notamment de par la très forte valorisation de Peugeot SA. Ce qu’il
est intéressant de regarder c’est l’inversion de tendance qui s’opère et le redressement du
TRI.
5.3.4. Retour sur investissement pour la famille Peugeot
Il est maintenant temps d’observer le TRI au-dessus des holdings, celui de la famille
Peugeot. On reprend le montant de la fortune déterminé en 1995 ainsi que les éventuels
réinvestissements faits par la famille, à l’aide du montant de dividende calculé en 5.1, on
obtient à l’aide de la même méthode le graphique suivant :
Figure 29. Évolution du TRI de la famille Peugeot
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 2005 – 2013
Et c’est ainsi qu’on observe une baisse de du TRI réalisable sur un investissement fait en
1995. Cependant cette baisse semble ralentir et on observe même l’inversion de tendance
que la diversification permet à partir de 2012-2013.
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
94/119
95/119
6. Conclusion
Au terme de cette recherche on a donc une vision claire sur ce qu’à été la politique
patrimoniale de la famille.
C’est d’un côté le réalisme économique et financier qui prime, celui dont on parle dans la
première partie celui qui correspond au retour sur investissement réalisé ou réalisable
présenté dans la dernière section. On y constate une réorientation tout au long de la
période de la valeur générée par Peugeot SA vers des investissements nouveaux, plus
prometteurs en terme de valorisation. On a essayé de chiffrer ce redéploiement d’actif. Et
on constate qu’il se fait de deux grandes façons :
- Peugeot SA fournit des dividendes réguliers tout au cours de la période à la famille et
à la holding FFP, ces dividendes sont alors employés pour investir dans de nouvelles
entreprises. Ces investissements génèrent des profits qui sont à 100% réinvestis
dans de nouveau projets et pour acquérir de nouvelles positions. La famille Peugeot
n’a jamais utilisé autre chose que son dividende qu’elle reçoit de Peugeot SA. Les
nouveaux investissements sont donc des projets de long terme qui ne doivent pas
pour le moment être rendus liquide au profit d’une remonté de cash vers la famille
- De l’autre côté la famille conserve son contrôle sur l’entreprise familiale (qui
représente pour elle bien plus que du capital financier) via un programme de rachat
annulation d’actions qui a duré près de 10 ans et a permis de reprendre le contrôle
de 8% du capital. C’est donc un investissement cash en moins pour les Peugeot
(nous avons montré que d’un pur point de vue valorisation de leur position cela ne
change rien). D’après notre étude, ce montant non dépensé a été chiffré à €1,0mrd.
Si on le ramène à la taille du patrimoine détenu et au montant total des
investissements faits par FFP sur la période 2000 – 2013 (moins de €500m en
incluant les cessions) on prouve que ce programme a été primordial pour la famille.
Elle n’aurait en effet pas pu réorienter son investissement vers d’autres actifs si elle
avait dû sortir ce cash pour reprendre le contrôle du groupe Peugeot SA. Ce transfert
de valeur de l’actif historique vers un patrimoine plus diversifié que nous avons tenté
de chiffrer dans la section 5. provient donc également et même majoritairement de
ce programme de rachat d’actions.
Il est alors venu le temps de tirer un bilan de cette gestion patrimoniale, notre étude nous
laisse forcément sur notre faim puisque nous constatons, avec cette perte du contrôle de
l’entreprise, que nous sommes en ce moment à un tournant, peut-être d’avantage pour la
famille que pour Peugeot SA d’ailleurs. En effet on ne peut que constater que sur le
96/119
deuxième volet qu’on tente de souligner, l’attachement à l’entreprise familiale, la politique
patrimoniale a, au moins en partie, échoué. Malgré les moyens donnés à FFP pour
intervenir, cette dernière n’a pas suivi suffisamment les ouvertures récentes du capital pour
assurer l’indépendance pourtant si chère à la famille. Doit on alors dire que cette politique
patrimoniale, tout en garantissant le capital de la famille, n’a fait que repousser l’inévitable.
Un groupe automobile tel que PSA, ne pouvait peut-être pas avoir, vu son positionnement
produit, un actionnariat qui limitait sans cesse sa taille. La politique patrimoniale de la
famille a peut être assuré le contrôle de cette dernière sur son groupe mais cela a-t-il
contraint PSA, comme le disait un article sévère de l’Agefi, « à jouer en seconde
division » ? Cet échec c’est celui d’une vision bien claire de l’entreprise familiale, ce
patrimoine hérité et à transmettre. Triste constat que celui de l’échec de valeurs qui
pourtant font consensus dans le paysage entrepreneurial français : les valeurs d’un
capitalisme rhénan et familial avec un fort ancrage local, un certain paternalisme, une vision
long terme et un vrai savoir faire. La politique patrimoniale de la famille, c’est celle décrite
par Thierry Peugeot dans une interview à Challenge en octobre 2012 « Nous sommes
tombés d’accord que nous étions en crise ; que nous gardions une vision long terme ; que
nous restions attachés au secteur automobile ; que nous n’avions pas une approche
financière ; que nous avions une grande responsabilité envers les 200 000 salariés du
groupe… », c’est peut être bien cet attachement qui explique pourquoi les décisions
difficiles n’ont pas été prises dans les années 2000, les managers ont à cette époque
régulièrement essuyé le refus du conseil de surveillance. Le refus de délocaliser la
production en Europe de l’Est à la demande de Folz, cette volonté de vouloir produire
français, de protéger Sochaux et Aulnay (dont Folz envisageait déjà la fermeture). Le refus
d’ouvrir le capital et ce encore avec General Motors limitant Peugeot SA à des alliances
souvent bancales et réduites. Comment alors tenir la compétition face à Renault et
Volkswagen qui justement ont passé le cap : « Si Louis Schweitzer s’était contenté de
fermer Vilvorde, Renault n’existerait plus » selon un membre du conseil de surveillance, il
est vrai que pendant que Peugeot SA repoussait l’inévitable, Renault inventait le Scénic et
le low-cost.
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D’un Robert à l’autre?
On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec une lecture de classe préparatoire, Le
modèle français depuis 1945 de Pascal Gauchon. Comme il y a un modèle français, il y a
un modèle Peugeot, dont l’originalité et même la supériorité plusieurs fois ventées sont
aujourd’hui mises à mal. Un modèle qui malgré des fondamentaux très sains ne cesse de
revoir ses perspectives à la baisse. Le modèle a été forgé par des générations d’industriels
et d’entrepreneurs, lorsqu’à la mort de Pierre Peugeot la main a été passée à la génération
actuelle le modèle n’a su que partiellement se réinventer en poussant certes la
diversification via les « investissements amicaux de long terme » menés par Robert
Peugeot, et ce tout en ne voulant pas renoncer aux fondamentaux dans la gestion de l’actif
principal participant par là même à ses difficultés. Certains diront qu’il faudrait, comme
Jean-Martin Folz en 2007, savoir renoncer et comprendre que « le capitalisme d’hériter,
issu des plus profondes traditions de la Maison Peugeot » est bien sur le point de
disparaître. On peut constater que c’est, du moins partiellement, ce qui se passe : alors que
Robert Peugeot (1873-1945) n’avait pas hésité, trois générations auparavant à réinvestir sa
fortune personnelle pour sauver le groupe de la faillite dans les année 30, le Robert
Peugeot d’aujourd’hui, à la tête de FFP, n’a suivi que partiellement les augmentations de
capital de PSA en 2012 et 2014, entrainant un désengagement de la famille. Cependant,
tout comme Pascal Gauchon qui se demande dans le modèle français si la France a pour
vocation de n’être qu’une « grande Suisse », on peut se demander si la famille Peugeot
peut se satisfaire d’une politique patrimoniale qui aurait vocation à lui faire jouer le même
type de rôle au sein de Peugeot SA qu’au sein de SEB, Zodiac ou Lisi. La politique
patrimoniale de la famille Peugeot s’est faite à la fois au conseil de surveillance de PSA et à
celui de FFP, la nouvelle version de cette politique qui se dessine semble de plus en plus
se passer seulement à la tête de la holding.
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7. Annexes
7.1. Présentation de la famille Peugeot
Figure 30. Généalogie simplifiée de la famille Peugeot
- Armand Peugeot, centralien, se lance dans la production en France d’automobiles d’abord à vapeur puis à essence. Il crée en 1896 la Société Anonyme des Automobiles Peugeot, et laisse à Eugène la tête des activités développées précédemment (cycles, outils…)
- Robert Peugeot rachète les parts de ses cousins dans les années 1920, préalablement les activités cycles et automobiles ont été fusionnées au sein d’une même entreprise. Il n’hésitera pas à mettre de ses fonds personnels pour permettre à l’entreprise de survivre à la fin des années 30
- Jean Pierre Peugeot qui a pris la tête du groupe familiale pendant la seconde guerre mondiale, devra gérer la production de guerre, l’occupation des usines Peugeot, puis la reconstruction et le début des 30 glorieuses, malgré la peur d’un concurrent détenu par l’Etat (Renault), Peugeot connaît de très grands succès commerciaux avec la 403 et la 404. Le marché national insatiable pousse l’équipe dirigeante à le privilégier et négliger l’exportation
- Roland Peugeot est à la tête du conseil de surveillance de Peugeot SA et de FFP depuis la mort de son père
J-Philippe 1950 - xxxx
Jean-Pierre 1734 -1814
Jean-Pierre 1768 -1852
Emile 1815 -1874
Jules 1811 -1889
Armand 1848 -1915
Eugène 1844 -1907
Robert 1873 -1945
Pierre 1871 -1927
Jules 1882 -1959
Antoine 1910 - 2003
Rodolphe 1902 - 1979
Eugène 1899 - 1975
Jean-Pierre 1896 - 1966
Roland 1926 - xxxx
Bertrand 1923 - 2009
Pierre 1932 - 2002
Thierry 1957 - xxxx
M-Hélène 1960 - xxxx
Xavier 1962 - xxxx
Christian 1953 - xxxx
Robert 1950 - xxxx
Eric 1950 - xxxx
1
2
3
4 5
6 7 8 9 10 12 11
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Source : La Maison Peugeot, Jean Louis Loubet, « La famille Peugeot sous pression » Airy Routier dans Challenges Oct-2012
On fournit un extrait d’un article paru dans Challenges en Octobre 2012, écrit par le
journaliste spécialiste de l’automobile, Airy Routier, il nous présente le clan Peugeot comme
suit : « C’est en 2002, à la mort de Pierre Peugeot, que tout a basculé. Les trois branches
familiales se déchirent en secret. Jean-Philippe est écarté d’emblée : il est aussi fragile et
émotif que son père Roland (cousin de Pierre), ancien président du conseil de surveillance.
Exit aussi Eric, autre fils de Roland, qui, enfant, fit la une des journaux avec son rapt, et se
consacre à l’amélioration de son handicap de Golf en Suisse. Ecarter Robert se révèle plus
difficile. Féru de design, c’est lui qui a fondé l’Automotive Design Network à Vélizy, où sont
conçus tous les modèles du groupe. Mais on lui met sur le dos son mode de vie, son goût
pour la chasse et les Ferrari, sa propriété au large du Kenya. Il est à l’aise dans les milieux
d’affaires, ouvert au monde. A mille lieues du timide Thierry, fils de Pierre, qui ne se sent
bien qu’à l’usine, c’est à dire à Sochaux. Après quinze jours de conclave, un accord est
trouvé. Robert présidera FFP, holding qui porte les actions de contrôle. Thierry présidera le
conseil de surveillance et son cousin Jean-Philippe en sera le vice-président. D’autres
auront des postes opérationnels, partout sauf au directoire. ». Derrière ce ton journalistique
on peut néanmoins retrouver cette double conception qu’à la famille Peugeot de sa politique
patrimoniale, d’un côté le patrimoine est celui protégé par Robert, les avoirs de la famille
Jean Pierre en 1966 jusqu’à 1998. Il est le premier à diriger le groupe Peugeot réorganisé sous la holding Peugeot SA, il fait le choix d’employer des Présidents du Directoire extérieurs à la famille. Il entérine l’introduction en bourse de FFP en 1989, l’absorption de Citroën et Chrysler Europe dans les années 70, et de la restructuration financière, capitalistique et financière du groupe menée par Jacques Calvet (Président du directoire de Peugeot entre 1984 et 1997).
- Pierre Peugeot : cousin de Roland Peugeot, il a siégé au directoire de Peugeot SA de 1972 à 1998, après ce rôle au niveau opérationnel il prit les commandes du directoire de Peugeot SA et FFP en 1998, jusqu’à sa mort en 2002
- Thierry Peugeot : il est le président du conseil de surveillance de Peugeot SA depuis la mort de son père, Pierre. Il insistera en permanence sur l’indépendance du groupe acceptent à reculons les ouvertures de capital à General Motors et Dong Feng. Il se mettra une grande partie de la famille à dos en préférant Christian Streiff à son cousin Robert quand il s’agira de choisir le remplaçant de Jean-Martin Folz en 2007
- Robert Peugeot : fils de Bertrand Peugeot cousin de Roland et Pierre, il a été à la tête de la direction de l’innovation et mène les opérations de FFP depuis 2002. Il mène est l’artisan de la politique de diversification du patrimoine de la famille
- Jean Philippe Peugeot : il dirige Etablissements Peugeot Frères, la deuxième holding de participation de la famille, et siège au conseil de surveillance de PSA
- Marie Hélène Roncorini représente FFP au conseil de surveillance de PSA
- Christian Peugeot est un HEC, directeur des affaires publiques de PSA
- Xavier Peugeot est directeur produit de la marque Peugeot
- Eric Peugeot est connu pour l’enlèvement dont il fut victime enfant, il est désormais résident en Suisse
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sont investis judicieusement dans des actifs prometteurs qui garantirons la pérennité de la
fortune familiale. De l’autre le patrimoine c’est également l’entreprise familiale à laquelle
Thierry est si attachée, fondée il y a 200 ans mémoire de l’aventure industrielle, des crises à
chaque fois surmontées, des succès historiques. La baisse constante de la part de Peugeot
SA dans les actifs de FFP, la diversification continue des investissements de la famille, les
augmentations de capitales seulement partiellement suivies et, depuis mars 2014, la fin de
l’indépendance de la famille à la tête de Peugeot SA, font penser que, entre les deux
visions, la famille fait le choix du patrimoine financier et que son avenir soit moins lié
qu’auparavant à l’évolution industrielle de Peugeot SA.
7.2. Rapport avec les managers de PSA depuis les années 1980
Peugeot sans un Peugeot, après un demi-siècle de direction familiale, la réorganisation du
groupe Peugeot via le regroupement des participations internes au sein de la holding
Peugeot SA entre 1965 et 1967 entérine la nouvelle gouvernance du groupe : ce n’est plus
un Peugeot qui gouverne mais un président du directoire choisi par la famille qui est
désormais à la tête du conseil de surveillance. Les différents patrons de Peugeot SA ont
toujours eu un rapport complexe avec la famille et cela tient surtout à cette même double
mission qu’on leur a sans cesse demandé de remplir : d’un côté faire grossir le groupe,
garantir son avenir industriel et commercial, promouvoir son expansion géographique et
assurer sa santé financière, de l’autre assurer l’intégrité du patrimoine familial des Peugeot
et maintenir l’indépendance de la famille à la tête groupe. Cette citation de Thierry Peugeot
par Jean Louis Loubet dans La Maison Peugeot résume bien cette vision de la famille :
« Chaque nouveau président du directoire s’interroge légitimement sur ses marges de
manœuvre. Une fois que nous lui accordons notre confiance, celle-ci est totale dans la
limite de deux principes intangibles : assurer la croissance du groupe et préserver son
indépendance en excluant tout accord capitalistique. Sur ces questions, le président du
directoire n’est pas seul maître après Dieu. »
Depuis les années 80 il sera toujours des plus compliqué pour le management de Peugeot
de concilier ces deux feuilles de route tout en dialoguant avec une famille de plus en plus
divisé sur la politique patrimoniale à mener entre garantie du contrôle des Peugeot et
garantie de la santé d’un groupe automobile et de son avenir industriel. Il semble qu’après
les allers – retours des années 80 – 00, la crise dans laquelle est plongé le groupe depuis
2008 ait donné raison à l’objectif de survie du groupe automobile au détriment du contrôle
des Peugeot sur l’entreprise familiale. On présente dans le tableau précédent les différents
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présidents du directoire et leurs rapports avec la famille, la gouvernance du groupe est clef
dans la compréhension de la politique patrimoniale de la famille.
Tableau 25. Les Président du Directoire de Peugeot SA, 1977 - 2014
Jean-Paul Parayre
1977 – 1984
Polytechnicien, il mène le rachat, à terme catastrophique, de Chrysler Europe en 1978 dans le but de « devenir le premier en Europe » ne suivant pas la stratégie d’un Volkswagen qui, de ses propres dires, a une part de marché similaire en Europe mais développe des « positions importantes hors du continent ». Se fiant au modèle des crises précédentes il prévoit pas à celle des années 80 alors qu’il attendait une reprise du marché à l’automne 1981. Il sera incapable de prendre les dures décisions pour mener la restructuration du groupe face à une gouvernance pas toujours unie. Il est néanmoins le père de la 205 qui sauvera Peugeot SA de la faillite et reste très apprécié de la famille.
Jacques Calvet 1984 – 1997
Enarque et ancien de la BNP Jacques Calvet entre chez PSA en 1982 et en prend la tête en 1984. A ce moment l’endettement du groupe représente trois fois ses fonds propres. Sous ses 13 ans de présidence le groupe retrouve une situation financière saine. Le pendant négatif de ce redressement pour les Peugeot est la double augmentation de capital menée en 1985 et 1987 : avec les banques du côté de Calvet, les Peugeot subissent cette dilution malgré la résistance de Roland et Bertrand Peugeot qui n’ont pas, aux vue de la situation financière de PSA à ce moment, « la véritable autorité de décision ». Roland et Bertrand se défieront toujours de Calvet tandis que Pierre le troisième cousin, se montre plus reconnaissant envers l’artisan du sauvetage de l’entreprise.
Jean-Martin Folz 1997-2006
La famille se tourne vers cet X-Mines passé notamment par Rhône-Poulenc, Jeumont-Schneider et Pechiney. Il tranche avec les années Calvet très marquées par la restructuration du groupe et Pierre Peugeot nouveau chef de la famille lui fixe des objectifs très ambitieux d’amélioration de marge et d’augmentation de production annuelle (4millions de voitures contre 2 millions en 1998) et ce devant aller avec une reprise de pouvoir de la famille sur le groupe. Il sera à la fois l’homme des résultats record de PSA (2002 €1,7mrd de profits) et de modèles phares (206, 406…) mais aussi des objectifs à moitié achevés : trop faible délocalisations, niveau des ventes hors d’Europe insuffisants. Beaucoup diront que la faute en revient à l’actionnariat familial obnubilé par la reprise de contrôle du groupe pour corriger le tir après les années 80 et aussi retissent face à des changements pouvant dénaturer le groupe (notamment les délocalisations), ce qui poussera Folz à racheter des actions pour reluer la famille au lieu d’investir d’avantage dans son outil industriel quand au même moment le groupe Volkswagen devient ultra-puissant. Désenchanté il démissionnera de son propre chef à 60 ans déçu du manque de soutien de la famille et espérant que son successeur « aura des idées différentes » et saura « casser les fossiles ».
Christian Streiff 2007-2009
Ingénieur des Mines choisi par Thierry Peugeot, alors à la tête du conseil de surveillance, contre l’avis du reste de la famille qui lui aurait préféré Robert Peugeot cousin de Thierry, il est le précurseur de la stratégie de montée en gamme de Peugeot SA (on lui doit notamment la gamme DS) et pousse pour l’internationalisation. Il sera remercié après un deuxième accident cérébral dont il sortit diminué, on lui reproche son manque de diplomatie avec les pouvoirs publics, son incapacité à faire travailler des ingénieurs clefs de Peugeot SA qui quitteront le groupe faute de s’entendre avec ce dernier.
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Philippe Varin 2009-2014
X-Mines comme Jean-Martin Folz qu’il aurait dû remplacer en 2007, il succède à Christian Streiff et prend les rênes d’un Peugeot SA qui s’apprête à enchaîner sous sa présidence les exercices des plus compliqués de son histoire. Il gardera ses distances par rapport à une famille de moins en moins unie et procèdera à la restructuration du groupe franchissant, la situation l’obligeant, les limites d’usages constamment martelée par la famille : alliance capitalistique avec Général Motors, cession de Gefco, fermeture de sites de productions majeurs en France, et finalement perte pour la première fois en 200 ans du contrôle de la famille sur le groupe avec l’arrivée de Dong Feng et de l’Etat français au capital de Peugeot SA
Carlos Tavares depuis 2014
Centralien et numéro 2 de Renault, il passe chez Peugeot SA quand cette entreprise n’est plus sous contrôle familiale, il devra gérer la cohabitation avec Dong Feng et suivre la nouvelle stratégie du groupe : retrouver de la croissance en pénétrant largement sur la marché asiatique. L’annonce de son plan stratégique pour Peugeot SA à la mi-avril n’est pas accueilli avec grand enthousiasme, il lui reste donc du chemin à faire pour rassurer une base d’investisseurs que l’on attend plus élargi depuis la perte de contrôle de la famille.
Source : La Maison Peugeot, Jean Louis Louber, « La famille Peugeot sous pression » Airy Routier dans Challenges Oct – 2012, « Les difficiles relations du patron de PSA avec la famille Peugeot» Denis Fainsliber dans Les Echos.fr, « Chronologie de Peugeot à PSA » dans Les Echos.fr
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7.3. Cours de bourse commenté de Peugeot SA, 2011 – 2014
Figure 31. Cours de bourse de Peugeot SA à la bourse de Paris, Sep 2011- Avr 2014, €
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7.4. Evolution détaillée du nombre d’actions, stocks options et OCEANE de Peugeot SA
Tableau 26. Évolution du capital de Peugeot SA
31-déc 1990 1991 1992 1993 1994 Nombre d'actions ordinaires BoP 49 388 226 49 388 051 49 412 256 49 874 845 50 033 736 Actions autodétenues BoP 542 750 551 750 551 750 117 775 -
Nombre total d'actions BoP 49 930 976 49 939 801 49 964 006 49 992 620 50 033 736 Actions émises - - - - - OCEANES converties - - - - - Options & Autres converties 8 825 24 205 28 614 41 116 5 732 Actions rachetées 9 000 - - - - Actions revendues - - -433 975 -117 775 - Utilisées pour les levées
d'option/OCEANE - - - - -
Actions annulées - - - - - Actions autodétenues EoP 551 750 551 750 117 775 - - Nombre d'actions ordinaires EoP 49 388 051 49 412 256 49 874 845 50 033 736 50 039 468
Nombre total d'actions EoP 49 939 801 49 964 006 49 992 620 50 033 736 50 039 468 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 50 039 468 50 095 678 49 478 699 50 110 828 50 114 600 44 102 316 262 179 252 256 114 859 - - 632 129 - - 1 388 692 16 044 378 2 994 287 50 039 468 50 095 678 50 110 828 50 110 828 50 114 600 45 491 008 278 223 630 259 109 146 - - - - - - - - - - - 2 6 488 865 547 4 335 516 - 56 210 15 150 - 3 770 19 920 14 050 24 600 17 000 - 632 129 - - 6 039 692 1 300 371 10 874 509 12 300 167 - - -632 129 - -1 000 -15 000 -450 000 -68 745
- - - - - - -24 600 -17 000
- - - - -4 650 000 - -23 450 000 - - 632 129 - - 1 388 692 2 674 063 2 994 287 15 208 709 50 095 678 49 478 699 50 110 828 50 114 600 44 102 316 43 696 542 256 114 859 243 900 437 50 095 678 50 110 828 50 110 828 50 114 600 45 491 008 46 370 605 259 109 146 259 109 146
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 243 900 437 239 022 262 232 878 707 229 005 573 228 083 791 228 182 584 226 860 584 226 861 692 15 208 709 4 086 884 10 230 439 5 612 693 6 534 475 6 097 714 7 188 214 7 187 450 259 109 146 243 109 146 243 109 146 234 618 266 234 618 266 234 280 298 234 048 798 234 049 142 - - - - - - - - - - - - - - 1 108 83 16 500 151 447 257 028 178 218 1 348 793 23 000 - - 4 894 675 6 295 002 4 130 162 1 100 000 1 250 000 1 345 000 - - - - - - - - - -
-16 500 -151 447 -257 028 -178 218 -1 348 793 -23 000 -764 -
-16 000 000 - -8 490 880 - -337 968 -231 500 - - 4 086 884 10 230 439 5 612 693 6 534 475 6 097 714 7 188 214 7 187 450 7 187 450 239 022 262 232 878 707 229 005 573 228 083 791 228 182 584 226 860 584 226 861 692 226 861 775 243 109 146 243 109 146 234 618 266 234 618 266 234 280 298 234 048 798 234 049 142 234 049 225
106/119
2011 2012 2013 226 861 775 216 861 894 342 060 364 7 187 450 17 187 450 12 788 628 234 049 225 234 049 344 354 848 992 - 120 799 648 - 119 1 1 - - - 10 000 000 - - - -4 398 821 -
- -1 -1
- - - 17 187 450 12 788 628 12 788 627 216 861 894 342 060 364 342 060 365 234 049 344 354 848 992 354 848 992
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Note : en 2001 Peugeot SA a divisé son capital passant de 46 370 605 actions de €6 de nominal à 278 223 630 actions de €1 de nominal
Tableau 27. Évolution des stocks options de Peugeot SA
31-déc 1990 1991 1992 1993 1994 Options BoP 153 060 151 615 166 210 136 946 95 830
Ajustement (1) - - - - - Emises - 39 000 - - - Annulées / Expirés - -200 -650 - -1 748 Converties -1 445 -24 205 -28 614 -41 116 -5 732
Options EoP 151 615 166 210 136 946 95 830 88 350 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 88 350 66 560 43 640 43 640 39 870 96 100 1 166 100 1 940 100 - - - - - - 5 - 44 240 - - - 76 150 118 120 798 600 860 100 -9 820 -7 770 - - - -5 820 - - -56 210 -15 150 - -3 770 -19 920 -14 050 -24 600 -17 000 66 560 43 640 43 640 39 870 96 100 194 350 1 940 100 2 783 200
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2 783 200 3 763 200 4 615 753 5 274 725 6 078 007 5 866 214 6 527 907 5 392 107 - - - - - - - - 996 500 1 004 000 953 000 983 500 1 155 000 1 345 000 - - - - -37 000 -2 000 -18 000 -660 307 -1 135 800 - -16 500 -151 447 -257 028 -178 218 -1 348 793 -23 000 - - 3 763 200 4 615 753 5 274 725 6 078 007 5 866 214 6 527 907 5 392 107 5 392 107
2011 2012 2013 5 392 107 5 495 810 4 371 970 - 0 - - - - -694 107 -1 123 840 -1 059 435 - - - 4 698 000 4 371 970 3 312 535
Source : Documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Note : 1. « Ajustement » est un coefficient multiplicateur pour refléter l’effet d’opérations sur le capital (ex : division des actions, augmentation de capital…).
On notera qu’en 2001 Peugeot SA a divisé son
capital passant de 46 370 605 actions de €6 de
nominal à 278 223 630 actions de €1 de nominal.
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Tableau 28. Évolution des OCEANES de Peugeot SA
31-déc 1990 1991 1992 1993 1994 Obligation convertibles BoP - - - - -
Ajustement (1) - - - - - Emises - - - - 3 999 998 Annulées / Remboursées - - - - - Converties - - - - -
Obligation convertibles EoP - - - - 3 999 998 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 3 999 998 3 999 998 3 999 998 3 999 998 3 999 996 3 993 508 4 483 974 - - - - - - - 5 - - - - - - - - - - - - - - -2 380 632 -148 458 - - - - -2 -6 488 -865 547 -4 335 516 - 3 999 998 3 999 998 3 999 998 3 999 996 3 993 508 747 329 - -
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 - - - - - - - 22 907 257 - - - - - - - - - - - - - - 22 908 365 - - - - - - - - - - - - - - - -1 108 -83 - - - - - - 22 907 257 22 907 174
2011 2012 2013 22 907 174 26 797 110 26 797 109 - 0 - - - - - - - -119 -1 -1 22 907 055 26 797 109 26 797 108
Source : documents de référence et Rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
Note : 1. «Ajustement» est un coefficient multiplicateur pour refléter l’effet d’opérations sur le capital (ex : division des actions, augmentation de capital…).
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7.5. Évolution détaillée des actions et droits de votes détenus par les Peugeot
Tableau 29. Évolution du contrôle de Peugeot sur Peugeot SA, 2000 - 2013
31-déc 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Actions détenues BoP n.a. 68 550 378
68 550 378
68 550 378
70 908 498
70 908 498
Actions détenues EoP 68 550 378
68 550 378
68 550 378
70 908 498
70 908 498
70 908 498
dont EPF 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760
dont LFPF 9 797 880 9 797 880 9 797 880 12 156 000
12 156 000
12 156 000
dont FFP 45 601 500
51 792 738
51 792 738
51 792 738
51 792 738
51 792 738
dont Comtoise de Participations 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 dont Autres 6 191 238 - - - - -
% de détention BoP 25,1% 24,6% 26,5% 26,5% 29,2% 29,2% % de détention EoP 24,6% 26,5% 26,5% 29,2% 29,2% 30,2%
dont EPF 2,5% 2,7% 2,7% 2,9% 2,9% 3,0% dont LFPF 3,5% 3,8% 3,8% 5,0% 5,0% 5,2% dont FFP 16,4% 20,0% 20,0% 21,3% 21,3% 22,1% dont Comtoise de Participations 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% dont Autres 2,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
% de droits de votes BoP 38,1% 38,5% 39,5% 41,7% 43,1% 43,9% % de droits de votes EoP 38,5% 39,5% 41,7% 43,1% 43,9% 45,1%
dont EPF 3,9% 4,2% 4,4% 4,5% 4,6% 4,6% dont LFPF 5,5% 5,9% 6,3% 7,1% 7,2% 6,8% dont FFP 25,6% 29,4% 31,0% 31,5% 32,1% 33,6% dont Comtoise de Participations 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% dont Autres 3,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 70 908 498 70 908 498 70 908 498 70 908 498 70 908 498 70 908 498 72 628 106 90 518 778 70 908 498 70 908 498 70 908 498 70 908 498 70 908 498 72 628 106 90 518 778 90 518 778 6 923 760 6 923 760 6 923 760 6 923 760 19 115 760 19 115 760 22 312 608 22 312 608 12 156 000 12 156 000 12 156 000 12 156 000 - - - - 51 792 738 51 792 738 51 792 738 51 792 738 51 792 738 53 363 574 67 372 689 67 372 689 36 000 36 000 36 000 36 000 - - - - - - - - - 148 772 833 481 833 481 30,2% 30,2% 30,3% 30,3% 30,3% 30,3% 31,0% 25,5% 30,2% 30,3% 30,3% 30,3% 30,3% 31,0% 25,5% 25,5% 3,0% 3,0% 3,0% 3,0% 8,2% 8,2% 6,3% 6,3% 5,2% 5,2% 5,2% 5,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 22,1% 22,1% 22,1% 22,1% 22,1% 22,8% 19,0% 19,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,1% 0,2% 0,2% 45,1% 45,1% 45,4% 45,1% 45,7% 46,3% 45,7% 38,1% 45,1% 45,4% 45,1% 45,7% 46,3% 45,7% 38,1% 38,1% 4,7% 4,7% 4,6% 4,6% 12,5% 12,4% 9,9% 9,9% 7,0% 7,3% 7,6% 8,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 33,4% 33,3% 32,8% 33,2% 33,8% 33,2% 28,0% 28,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,1% 0,2% 0,2%
Source : documents de référence et Rapports financiers de Peugeot SA années 1990 – 2013
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7.6. Le rachat d’action analyse théorique
En s’appuyant sur le cours de finance d’entreprise suivi à HEC en Master 1 et Master 2 on
peut analyser le programme de rachat d’actions mené par PSA et montrer qu’il a été neutre
pour la famille Peugeot d’un point de vue purement valorisation.
Tableau 30. Le rachat – annulation en cumulé 1999 - 2008
Rachat d’actions Données rachat
Nombre d’actions annulées (m) 76
Montant (€m) 2 701 Prix moyen par action (€) 35 Pré-rachat, Jan-1999 Actions PSA (m) 301 Valeur PSA implicite (€m) 10 635 Actions famille Peugeot (m) 69 % de PSA 22,8% Valeur détenue (€m) 2 424 Post-rachat, Dec-2008 (1) (2) Actions PSA (m) 224 234 Valeur PSA implicite (€m) 7 934 7 934 Actions famille Peugeot (m) 69 71 % de PSA 30,5% 30,3% Valeur détenue (€m) 2 424 2 401
On calcule en agrégé quel a été le prix
moyen par action annulée sur la période
1999 – 2008, comme si le rachat
annulation avait eu lieu en une fois. Cela
nous donne un prix moyen par action de
€35 soit une valeur pour le groupe
Peugeot SA de €10,6mrd, ce qui nous
permet de dire que la part de la famille
sur la période vaut, selon le prix payé
par Peugeot SA pour le rachat d’action,
€2,4mrd.
Post rachat Peugeot SA vaut donc
€10,6mrd -€2,7mrd = €7,9mrd et les
Peugeot en détiennent théoriquement (si
on pend seulement en compte le rachat
d’action cas 1 30,5% soit €2,4mrd.
Le cas 2 nous montre que dans la réalité
avec les autres effets sur le capital
(notamment l’effet dilutif de la conversion
d’une OCEANE entre 1999 et 2001 _
impact de +10m d’actions, et
l’augmentation du nombre d’actions
détenues par les Peugeot) on a un
résultat similaire (en prenant la même
valeur implicite pour Peugeot SA).
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7.7. Extrait du prospectus AMF sur l’augmentation de capital du 6 mars 2012
Cet extrait de la note d’opération vise à mette en relation les calculs faits dans la parties
4.2.3. et les montants déclarés par Peugeot SA la veille de l’opération (le but du mémoire
étant également de mettre en application l’enseignement reçu à HEC). On retrouve donc,
dans un cas réel, à l’action près, la théorie vue en cours.
B. INFORMATIONS CONCERNANT L’OPÉRATION Raisons de l’offre et utilisation du produit de l’émission
Les fonds levés lors de l’augmentation de
capital seront principalement utilisés pour
financer les investissements stratégiques
relatifs aux projets de l’alliance
stratégique globale avec General Motors.
Ces investissements seront destinés au
financement des projets correspondant au
partage de plates-formes pour certains
véhicules, composants et modules qui
généreront des synergies de coûts de
conception et d’achat.
Les fonds levés permettront également
l’extension de l’alliance dans d’autres
domaines de coopération au-delà des
deux piliers initiaux.
Nombre d’actions nouvelles à émettre 120 799 648 actions.
Prix de souscription des actions nouvelles
8,27 euros par action.
Produit brut de l’émission 999 013 088,96 euros.
Produit net estimé de l’émission Environ 967 millions d’euros.
Jouissance des actions nouvelles Jouissance au 1er janvier 2011.
Droit préférentiel de souscription La souscription des actions nouvelles
sera réservée, par préférence :
aux porteurs d’actions existantes
enregistrées comptablement sur leur
compte-titres à l’issue de la journée
comptable du 7 mars 2012, et
aux porteurs d’actions résultant de
l’exercice avant le 15 mars 2012 d’options
111/119
d’achat d'actions,
qui se verront attribuer des droits
préférentiels de souscription, ainsi qu’aux
cessionnaires des droits préférentiels de
souscription.
Les titulaires de droits préférentiels de
souscription pourront souscrire :
à titre irréductible à raison de 16 actions
nouvelles pour 31 actions existantes
possédées (31 droits préférentiels de
souscription permettront de souscrire 16
actions nouvelles au prix de 8,27 euros
par action) ;
et, à titre réductible le nombre d’actions
nouvelles qu’ils désireraient en sus de
celui leur revenant du chef de l’exercice
de leurs droits à titre irréductible.
Les obligations à option de conversion
et/ou d’échange en actions nouvelles ou
existantes émises par la Société et venant
à échéance en 2016 (les « OCEANE »)
ne peuvent, compte tenu de leurs
modalités, donner lieu à attribution
d’actions permettant de participer à la
présente émission. Les droits des
porteurs de ces titres seront ajustés
conformément à leurs modalités
d’émission. Les porteurs d’OCEANE qui
auront exercé leur droit à attribution
d’actions avant le 29 février 2012
recevront des actions assorties de droits
préférentiels de souscription.
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Valeur théorique du droit préférentiel de souscription
2,05 euros (sur la base de la moyenne
pondérée par les volumes du cours de
l’action Peugeot S.A. le 5 mars 2012, soit
14,2801 euros) (la « Valeur Théorique du Droit Préférentiel de Souscription »). Le prix d'émission des actions
nouvelles fait apparaître une décote
faciale de 42,09% (sur la base indiquée
ci-dessus).
7.8. La politique de rachat d’actions de Peugeot SA face à celle de ses concurrents : Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford, Toyota
Tableau 31. Flux de trésorerie d’exploitation, investissements et rachat d’actions de Peugeot SA, Fiat, BMW, Renault, Volkswagen, Ford et Toyota, 1999 - 2012
Flux
de
tré
sore
rie
d'éx
ploi
tatio
n
31-Dec 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Peugeot (€m) 4 206 2 318 2 533 4 346 3 574 4 077 Fiat (€m) 2 804 1 974 2 435 1 053 -1 947 2 011 BMW (€m) n.a. 4 866 5 892 7 250 7 871 9 311 Renault (€m) 3 508 1 773 3 097 4 071 3 543 5 275 Vokswagen (€m) 5 927 6 606 10 038 10 460 8 371 11 494 Ford ($m) 4 294 4 381 21 780 18 513 20 195 21 683 Toyota (1) (¥m) 547 533 1 108 831 759 149 1 329 472 2 186 734 2 370 940
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 3 637 3 608 5 081 62 3 570 4 045 1 555 1 417 3 716 4 618 5 909 384 4 601 6 110 5 195 6 444 10 691 9 980 12 183 10 872 10 271 13 651 5 713 5 076 5 085 2 586 4 745 -243 6 040 1 970 3 353 3 876 10 709 14 470 15 662 10 799 12 741 11 455 8 500 7 209 20 387 9 609 17 074 -179 16 042 11 477 9 784 9 045 2 515 480 3 238 173 2 981 624 1 476 905 2 558 530 2 024 009 1 452 435 2 451 316
Inve
stis
sem
ents
31-Dec 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Peugeot (€m) 1 960 2 927 4 080 2 694 3 103 3 908 Fiat (€m) 8 468 6 368 2 683 531 -1 590 2 560 BMW (€m) n.a. 1 679 2 298 4 014 4 193 4 244 Renault (€m) 7 066 3 163 2 039 4 878 2 738 3 131 Vokswagen (€m) 7 537 8 754 8 907 9 546 8 900 8 293 Ford ($m) 13 566 11 122 9 687 7 310 7 468 6 231 Toyota (1) (¥m) 837 854 814 874 9 207 174 1 205 834 1 125 935 1 537 388
113/119
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 3 750 3 452 2 706 3 126 2 711 2 831 3 536 2 455 2 619 3 815 3 372 5 111 2 688 3 090 -403 7 419 3 894 4 193 4 023 4 167 3 340 3 265 4 743 5 258 2 904 3 467 3 562 4 030 2 129 -1 374 2 372 1 329 5 850 6 345 7 308 11 695 10 580 9 575 16 163 17 228 1 611 6 792 4 869 783 4 179 3 136 4 029 5 231 2 270 979 2 411 473 2 316 543 1 748 807 921 056 1 153 453 1 064 283 1 385 304
Inve
stis
sem
ents
31-Dec 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Peugeot (€m) 950 125 349 517 147 282 Fiat (€m) - -2 573 266 -1 138 -1 842 -16 BMW (€m) n.a. -22 -24 -18 -17 - Renault (€m) - - -62 -2 219 -1 - Vokswagen (€m) -3 2 261 -38 -135 - - Ford ($m) 433 1 229 1 385 -287 -9 151 Toyota (1) (¥m) 45 456 263 595 282 849 454 611 357 457 264 106
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 198 39 23 43 - - 198 -1 117 - -22 390 223 -13 -1 -41 -22 506 253 - -10 -6 - -16 -19 -56 -85 126 113 -127 -60 56 - -66 -340 -211 -218 -4 -4 101 - - -325 -248 219 -756 -2 450 -1 339 - 125 129 629 295 699 311 667 70 587 10 251 28 617 37 448 43 098
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA, Fiat Spa, BMW AG, Renault SA, Volkswagen AG, Ford Motor Co, Toyota Motor Corp années 2001 – 2013
Note : 1. les comptes de Toyota clôturent 31 mars année N+1. Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à USD/EUR = 1,38. Au 17 avril 2014 le taux de change s’établissait à JPY/EUR = 141,5 et JPY/USD = 102,4.
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7.9. Évolution de la fortune des Peugeot
Tableau 32. Évolution de la fortune des Peugeot, détail, 1995 – 2013 (€mrd)
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 PSA hors FFP 0,3 0,3 0,3 0,4 0,6 0,7 0,8 PSA FFP 0,8 0,8 1,0 1,1 1,9 2,1 2,5 Autre FFP 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,3 0,2 Dividende 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 Total 1,2 1,1 1,4 1,6 2,8 3,1 3,5 Total ANR FFP 1,0 0,9 1,1 1,2 2,1 2,4 2,7 Total hors dividende 1,2 1,1 1,4 1,6 2,7 3,1 3,5 Total PSA 1,1 1,0 1,3 1,5 2,6 2,8 3,3
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 0,8 0,7 0,8 0,9 0,9 1,0 0,8 1,0 2,5 2,0 2,1 2,4 2,5 2,6 2,7 0,6 0,2 0,3 0,4 0,4 0,8 0,8 0,8 0,5 0,1 0,1 0,2 0,2 0,3 0,4 0,4 0,5 3,6 3,1 3,4 4,0 4,6 4,8 4,7 2,6 2,7 2,3 2,5 2,8 3,4 3,4 3,5 1,1 3,5 3,0 3,2 3,7 4,3 4,4 4,3 2,1 3,3 2,7 2,9 3,3 3,5 3,6 3,5 1,7
2009 2010 2011 2012 2013 0,5 0,7 0,2 0,1 0,2 1,2 1,5 0,6 0,4 0,6 0,6 0,9 0,9 1,0 1,3 0,5 0,5 0,6 0,6 0,6 2,8 3,6 2,3 2,1 2,8 1,8 2,4 1,6 1,4 2,0 2,3 3,1 1,8 1,5 2,2 1,7 2,2 0,9 0,5 0,9
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 1995 et 2013, INSEE pour l’évolution des prix de l’immobilier, Yahoo ! Finance pour les prix des actions
Note : les calculs sont expliqués dans le méthodologie.
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Tableau 33. Évolution de la répartition de la fortune des Peugeot, détail, 1995 – 2013
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 PSA hors FFP 23% 22% 23% 23% 23% 22% 23% PSA FFP 68% 67% 69% 69% 71% 67% 70% Autre FFP 9% 10% 7% 7% 5% 9% 5% Dividende 0% 1% 1% 2% 2% 2% 3% Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% Total ANR FFP 77% 77% 76% 75% 76% 76% 75% Total hors dividende 100% 99% 99% 98% 98% 98% 97% Total PSA 91% 89% 92% 91% 93% 89% 92%
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 22% 21% 23% 22% 20% 20% 17% 40% 68% 65% 61% 61% 55% 55% 57% 24% 7% 10% 11% 11% 18% 17% 17% 18% 3% 4% 5% 6% 6% 8% 9% 18% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 75% 75% 72% 72% 73% 72% 74% 42% 97% 96% 95% 94% 94% 92% 91% 82% 91% 86% 84% 83% 75% 75% 75% 64%
2009 2010 2011 2012 2013 16% 20% 10% 6% 8% 44% 41% 28% 17% 23% 22% 25% 39% 49% 48% 18% 14% 24% 28% 21% 100% 100% 100% 100% 100% 66% 66% 66% 66% 71% 82% 86% 76% 72% 79% 60% 61% 37% 23% 31%
Source : documents de référence et rapports financiers de Peugeot SA et FFP 1995 et 2013, INSEE pour l’évolution des prix de l’immobilier, Yahoo ! Finance pour les prix des actions
Note : les calculs sont expliqués dans le méthodologie.
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Bibliographie
Livres
Jean – Louis LOUBET, La Maison Peugeot, Perrin, 2009.
Pascal QUIRY, Yann LEFUR, Pierre VERNIMEN, Finance d’entreprise, Dalloz, 2012
Pascal Gauchon, Le modèle français depuis 1945, Presses Universitaires de France
collection « Que sais-je ? », juillet 2011
Presse & Articles
Airy ROUTIER, « La famille Peugeot sous pression », Challenges, n°316, 11 octobre 2012
Pascal QUIRY, « Le B.A. BA du DPS », La lettre Vernimen, n°109, septembre 2012
Documents financiers
Peugeot SA, Documents de référence, 1992 – 2013
FFP, Documents de référence, 1995 – 2013 (1999 non disponible)
BMW AG, Documents de référence, 2001 – 2013
Fiat Spa, SEC filings Foreign annual report 20F, 1992 – 2013
Ford Motor Company, SEC filings 10K, 1993 – 2013
Renault SA, Documents de référence, 1996 - 2013
Toyota Motor Corp, Rapports financiers, 2000 – 2013
Volkswagen AG, Documents de référence, 1992 – 2013
AMF, Note d’opération, « Mise à la disposition du public à l’occasion de l’émission et de
l’admission sur le marché réglementé́ de NYSE Euronext à Paris (compartiment A)
d’actions nouvelles, à souscrire en numéraire, dans le cadre d’une augmentation de capital
avec maintien du droit préférentiel de souscription des actionnaires, d’un montant brut,
prime d’émission incluse, de 999 013 088,96 euros par émission de 120 799 648 actions
nouvelles au prix unitaire de 8,27 euros à raison de 16 actions nouvelles pour 31 actions
existantes.», 5 mars 2012.
Peugeot SA, Communiqué de presse, « Signature des accords définitifs entre PSA Peugeot
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Citroën, Dongfeng Motor Group, l’État et les sociétés familiales Etablissements Peugeot
Frères et FFP », 26 mars 2014.
Site internet
www.fr.finance.yahoo.com
www.groupe-ffp.fr
www.factiva.com
www.lesechos.fr
www.agefi.fr