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Culture Tourisme Habitat Mode Gastronomie Sorties Famille Numéro #42 - Septembre 2011 - Toulouse - zéro euro

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Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

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Page 1: Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

Culture • Tourisme • Habitat • Mode • Gastronomie • Sorties • Famille

Numéro #42 - Septembre 2011 - Toulouse - zéro euro

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Patrick Antolini 12 rue St Bertrand, 31500 Toulousetel. 05 61 803 308, fax 05 61 805 175

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Spirit # 42 / 3

C’est vendredi. Pas de raviolis à l’horizon. 10 h. Simon* dort encore, lové dans son 2 pièces au Capitole. 10 h 05, place des Carmes un radio-réveil crache de l’info en continu. Clémentine est en retard, le-rendez-vous-de-sa-vie l’oblige à sortir les grands moyens. Une fois n’est pas coutume, elle voit dans son fer à repasser sa meilleure arme face à un homme costumé qui calcule ses intérêts quand elle n’a que ses études en tête. 10 h 08... il fait beau sur le pourtour mé-diterranéen et la région toulousaine. Tant mieux, Gaëlle a un rendez-vous à Béziers. 10 h 09 : la circulation est fluide sur le périphérique intérieur en direction de Montpellier. 10 h 11, après dispersion des embouteillages matinaux, le silence reprend le dessus sur la route d’Espagne. Didier a les yeux grand ouverts. Il contemple sa fille fermer enfin les siens. 10 h 14 : Fabienne commence tout juste son cours dans une salle de classe du lycée Gallieni. 10 h 16 Mireille finit sa pause café. Élève infirmiere, elle retourne à son stage dans un service pour patients autistes et psychotiques deficitaires. Elle a choisi l’hopital Gérard-Marchant. 10 h 17, Frédéric lève les yeux de son ordinateur. Une envie pressante lui fait déserter son poste. 10 h 18, l’usine AZF explose. L’hôpital est en première ligne. Tou-tes les fenêtres volent en éclats, celles du centre-ville ne sont pas épargnées. Le lycée s’effondre. La rocade perd le contôle. Les ber-ceaux se remplissent de gravats. Sourds puis muets, les gens se glacent. 10 h 20, il suffira de quelques minutes pour que le temps reprenne sa course. En plus vite. Les chemises blanches se macu-lent de sang. Des colonnes de réfugiés se forment. Le ciel cède du terrain devant la tragique avancée d’un nuage chimique non iden-tifié. La radio se trompe. Les téléphones sont coupés. Simon, Clé-mentine ne comprenent rien. Gaëlle n’a plus de pare-brise, subsiste tout le reste. Didier a sauvé sa fille. Fabienne rassure ses élèves. Mireille est passé à deux doigt de la catastrophe. Frédéric découvre sur son bureau un bris de verre fiché dans son tapis de souris. Mais d’autres n’auront pas eu cette chance. Nous sommes en 2001 et entrons subitement dans un autre monde. \ Léa Daniel \* Anonymes, ces héros ne porteront pas leurs vrais prénoms dans cet article.

Ouvre-toitÀ l’automne, en forêt de Buzet, les feuilles roussissent et cette

maison aussi. Contemporaine et traditionnelle, elle jette des ponts

des hommes vers la forêt. ▼

SPIRIT est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com - 18 rue des Couteliers, 31000 Toulouse - tél. 05 61 14 03 28 - fax. 05 61 14 25 22 - [email protected]

Directeur de la publication : Laurent Buoro - Directeur du développement : Loïc Blanc - Rédaction : Margot Cirgue, Séverine Clochard, Léa Daniel, Maggy Dubet, Carole Lafontan, Baptiste Ostré / Graphisme : Julie Leblanc, Cécile Fauré, Christophe Gentillon / Ont collaboré à ce numéro : Christian Authier, Isabelle Bonnet-Desprez, Julien Carrere, Karine Chapert, Marie Cola, Thomas Delafosse, Philippe Dynamo, Isabel Desesquelles, Karine Jamin, Malys Jean-Préau, Valérie Lassus, Alex Masson, Cécile Maury, Laurent Sorel, Virginie de Vinster / Photos : Nicolas Fleuré, Polo Garat, Sébastien Maurette, Arnaud Saint-Germès, Franck Sansé / Publicité : Damien Larrieu, Sophie Hemardinquer + 33 561 14 78 37 / [email protected] / Administration : [email protected] / Imprimerie : Roularta (Belgique). Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC)

Dépôt légal à parution - ISSN : 2116-3146L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.

▼Tables & comptoirsEt avec les nombreux frais de la rentrée, vous reprendrez bien une table à petits prix ? Notre sélection pour conjuguer assiette goûtue et bien garnie et addition rikiki.

Échappée belleAu fil des ans, le petit port de pê-che est devenu une cité balnéaire au chic décomplexé. Dans le sillage des aristocrates, on goûte à Biarritz un art de vivre qui bat au rythme de l’océan. ▼

Entre-nousDans sa librairie, les trésors se ramassent à la pelle. Michèle Capdequi, la petite marchande de prose de La Préface à Colomiers livre les secrets de ses sélections.

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ShoppingEn sortant de l’école, nous avons

rencontré, une vespa oubliée, un vélo looké et un bureau

patiné par les années.

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En villeElle a du chic, elle a du chien,

Spirit a chaussé ses souliers les plus élégants pour arpenter

la place St-Étienne. Par ici les adresses stylées !

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Culture On s’est mis en quatre pour sélectionner le meilleur de la

rentrée : une pièce déjantée, un festival décalé, des concerts

enlevés,... Qui a dit que rentrée rimait avec morosité ? ▼

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Blast !

SOMMAIRE

En familleLe bonheur est à la ferme.

La preuve avec notre sortie du dimanche à la ferme éco-citoyenne

de Bouzigues. Poules, cochons, lapins et autres gallinacées

les feront tourner en bourrique, promis !

La couv.C’était il y a dix ans.

À 10h18, le 21 septembre, l’usine AZF explosait faisant

31 morts, 2 500 blessés et de lourds dégâts matériels.

Dans des clichés saisissants, le photographe toulousain

Ulrich Lebeuf fixe la vie arrêtée en plein vol, sans

voyeurisme. Ici, une semaine après la catastrophe, dans

l’appartement social situé à cent mètres du site, l’émotion

est encore palpable.

www.myop.fr www.ulrichlebeuf.fr

> © Ulrich Lebeuf (voir p. 6)

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Culture • Tourisme • Habitat • Mode • Gastronomie • Sorties • Famille

Numéro #42 - Septembre 2011 - Toulouse - zéro euro

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4 / Spirit # 42

S’il fallait en retenir 5, voiciles événements qui méritent une place dans votre agenda.

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FAMILLEFestival de RamonvilleEt toi, qui tu es ? Un festival bon enfant et surprenant qui plaît aux petits et aux grands, par-di ! Pour son 24e rendez-vous, le festival de rue de Ramonville interpelle les spectateurs sur les notions d’identité et de ren-contre. Deux jours bien den-ses où l’espace public devient scène et source d’inspiration. Danse, théâtre, cirque, musi-que, littérature, scénographie, installation, vidéo, arts plas-tiques, création d’objets… se mélangent et composent au ras du bitume des créations in-sensées. Un conseil : pour y al-ler, on se servira de ses pieds, les rues sont fermées !Page 58

PhotoManifesto« Pour avoir de bons yeux, il faut avoir du courage. » Cette maxime de Marie Josée Mon-dzain pourrait être la devise de Jane Evelyn Atwood, l’invitée de la neuvième édition du festi-val ManifestO. Artiste engagée, souvent baptisée « reporter hu-maniste », elle a réussi à péné-trer des mondes que la plupart d’entre nous ignore ou décide d’ignorer. À Toulouse, elle expo-sera plusieurs séries de clichés, participera à des conférences et des ateliers. Un rendez-vous à ne pas manquer.Page 38

ARtSPrintemps de SeptembreSi l’art contemporain vous hérisse le poil, vous pourriez être tentés de passer votre chemin. Erreur. Le Printemps de Septembre fait le pari de vous emmener dans cet « Autre Monde ». En disséminant un peu partout dans la ville des œuvres riches, sculptures, pein-tures, collages et autres images. En imaginant le prototype d’une école, à l’Hôtel Dieu, où artistes, philosophes ou critiques vont présenter, échanger s’interroger avec les élèves. Les plus réfrac-taires trouveront leur bonheur avec les soirées nomades, un melting pot de danse, concerts, spectacles et apéros musicaux, pour jouer sur les troubles de la perception visuelle et auditive. Qui a dit que vous ne compreniez rien à l’art moderne ?Page 40

théâtREMalade ImaginaireQuoi ? Encore un Molière ? Pi-tiéééé ! Mais un comme celui-là, vous n’en avez jamais vu. Mieux : à l’issue de la représentation, vous en redemanderez ! Car la version proposée par la Compa-gnie Tutti Troppo est diablement jubilatoire. Sur le plateau, ça dé-pote pour Argan, Toinette, Béline et consorts, tout droits sortis de la comédie ballet pour se retrou-ver dans un music-hall léché. Les comédiens-chanteurs-dan-seurs de Tutti Troppo magnent la prose et la farce avec brio. À n’en pas douter, Molière lui-même n’aurait pas boudé son plaisir devant une si réjouissante version 2011.Page 46

MuSIquEPiano aux JacobinsLa valeur n’attend pas le nom-bre des années. C’est ce que le spectateur chanceux pourra se dire à l’écoute d’un concert de Piano aux Jacobins. Car ce festival pas bégueule donne la même place aux pianistes confirmés qu’aux jeunes pous-ses. Pour cette 32e édition, on ira donc guetter les illustres aînés tels que Stephen Kova-cevich ou Menahem Pressler et applaudir les talents de de-main avec Gabriele Carcano, Eduardo Fernandez ou Nino Gvetadze. On n’oubliera pas non plus les Tableaux Concerts, la formule pionnière imaginée en étroite collaboration avec le musée des Abattoirs, il y a 10 ans. Ou comment faire dialo-guer musique et peinture.Page 50

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6 / Spirit # 42

       l’envers du décor La proposition est alléchante : assister à la naissance d’un spectacle. Démasquer les ficelles d’une mise en scène. Percer les secrets d’un décor de théâtre. Comment résister ? En une dizaine de rendez-vous mensuels, l’Usine, lieu conventionné dédié aux arts de la rue à Tournefeuille, invite 15 privilégiés à suivre le processus de création des artistes accueillis en résidence. Au-delà d’une simple représentation, les heureux élus auront tout le loisir de passer à la question décorateurs, comédiens, metteurs en scène… afin de saisir la substantifique moelle d’une œuvre artistique. Un voyage original pour appréhender le spectacle vivant dans la diversité des métiers et des techniques, côté coulisses. La bonne nouvelle : les inscriptions sont ouvertes. La mauvaise : il n’y en aura pas pour tout le monde.

L’œil en coulisses, inscription jusqu’au 15.09 à [email protected], 05 61 07 45 18, www.oeilencoulisse.blogspot.com

Un détail qui en dit longSur les clichés d’Ulrich Lebeuf, photographe toulousain, on ne voit personne. Seulement des bribes de vie aujourd’hui disparue, détails d’un événement dont on ne fait que saisir l’ampleur, sans être averti dans l’image de ses circonstances. On s’interroge, ces images ont-elles été prises juste après ou des années après la catastrophe ? C’est au lecteur de pénétrer ces micro-mondes dévastés et d’appréhender la profondeur de ce qu’ils représentent. C’était il y a 10 ans, le 21 septembre. À 10h18, un stock de 300 à 400 tonnes de nitrate d’ammonium faisait exploser l’usine AZF.

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tête en l’airLes pieds sur terre, la tête dans les étoiles. Pour sa 7e édition, les rencontres aéronautiques et spatiales de Gimont s’offrent un parrain de choix : le spationaute Jean-François Clervoy. Côté animations, on ne change pas une formule qui marche : du forum des métiers aéronautiques, au simulateur de vol en passant par le salon du livre ou écouter l’aéro-ciné-concert de l’orchestre régional de l’Armée de l’Air, tous les passionnés et même leurs accompagnateurs récalcitrants y trouveront leur compte. Le week-end, des ateliers gratuits seront proposés aux enfants. Le bon moment pour façonner des avions en papier, des satellites et même faire décoller des fusées à eau. Toujours la tête en l’air, le spectacle pyrotechnique du samedi sera un beau prélude au meeting aérien du lendemain : les 7 biréacteurs de la Breitling Jet Team feront leur show avec d’anciens pilotes de chasse aux commandes. Attention aux torticolis…

Du 28.09 au 2.10, Gimont (32), www.gimont-aero.com

Rock’n mode Olivia, c’est vraiment une chic fille. Non seulement, elle nous aide à vider nos placards (ou à les remplir à moindre coût), mais en plus, elle nous concocte des journées de folie. Son dernier coup de maître ? Investir la salle du Bikini. Quand le temple du rock accueille la crème des créateurs, la rencontre promet forcément d’être explosive. Au menu, un vide dressing géant pour modeux toulousains (homme, femme et enfants s’il-vous plaît), une quarantaine d’exposants talentueux armés de leurs pièces uniques, un beauty bar pour ces demoiselles, des ateliers pour les bambins (customisation de tee-shirt, cuisine ludique…) et pour les grands, un corner gourmand pour tenir toute la journée. Last but not least une Bikini Party pour Djette d’un jour. Qui saura séduire le jury avec sa playlist et enflammer le dancefloor ? Peut-être vous…

La folle journée de Mle Olivia, le 25.09, de 11h à 21h15, le Bikini, Ramonville. Entrée : 3 e, gratuit pour les boy friends et les enfants. www.lajourneedolivia.com

38 bus cyclistescirculent à toulouse et à proximité.

Un clic suffit pour se faire accompagner.

www.buscyclistes.org

LaPhotodu mois

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T’as ton jean ?Des marques de jeans, on en connait. Mais s’il en est une qui brille par son chic et sa qualité, c’est bien Corléone. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnommait « jean des stars » au début des années 2000. Cerise sur le rivet, la belle est devenue toulousaine depuis son rachat en 2009. Encore un coup de la famille Elicha. Celle-là même qui additionne les succès avec Comptoir des Cotonniers ou The Kooples. Aux commandes désormais, Anthony Elicha et sa sœur Karine à la direction artistique. Pour sa première boutique toulousaine avant de partir à la conquête de l’hexagone, la marque « rock-glamour » a choisi une ambiance new-yorkaise aménagée dans un esprit loft. Confiée au studio Tara, la décoration associe un esprit vintage à des matériaux plus contemporains. Sur les cintres, de quoi ravir ces demoiselles : perfecto matelassé, pantalon zipé… Les adeptes de la décontraction raffinée apprécieront leurs nouveaux atouts charme et choc, cachemire, soie lavée et cuir. À chacune de les mixer comme elle veut. Le rock ne se démode définitivement pas. Le jean encore moins.

31-33 rue Boulbonne, 05 82 75 64 24

Japonaiseries La dame est discrète et n’aime pas se mettre en avant. Mais on le sait : Pascale Moteki, alias Madame Mo se cache à Toulouse. Où ? On ne vous le dira pas. En revanche, on veut bien avouer que l’artiste illustratrice a concocté ses dernières nouveautés dans son petit atelier toulousain. Grâce à elle, un peu du pays du Soleil levant s’est installé dans nos maisons. On a découvert les Konobori, ces carpes volantes symboles de bonheur et de bravoure et les norens, petits rideaux traditionnels. À la rentrée, place aux tenugui, des torchons multi-usage si jolis qu’on les laisse volontiers traîner en évidence sur la table du salon. Pour emballer, porter en foulard, nouer à la tête comme les Japonaises ou… essuyer la vaisselle !

www.madamemo.com

Mettez la gomme

Loin de la banale chaussure de sport, la basket est LA chaussure tendance du moment. Tout « sneakers addict » qui se respecte en a plein ses placards. Alors que certains les collectionnent, d’autres traquent les nouvelles pointures pour les mettre en rayon. Nathalie et Jonas font partie de ceux-là. Ces deux cousins viennent d’ouvrir un concept store entièrement dédié à leur passion. Dans un décor épuré et design, Le Lieu (c’est son nom) met en valeur des marques de baskets trendy, pour la plupart inconnues du grand public. Des enseignes respectueuses de l’environnement, solidaires, et dont la boutique a l’exclusivité dans la région : Twins for Peace (France), Filling Pieces (Amsterdam), Keds (US), Common Project (Danemark), etc. Certaines d’entre elles ne sont vendues en France qu’au Lieu et chez Colette, le temple de la hype parisienne. C’est dire ! Hommes et femmes choisiront les mêmes modèles… mixtes. Des productions européennes, en cuir, en coton bio... Bref, du « green » avant-gardiste et chic pour un prix de départ à 60 euros.

37 rue de Metz, 05 61 23 69 38

GALLERY

ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR

SHAD GALLERY31, rue Bouquières, ToulouseTÉL/FAX +33(0) 561 327 867GSM +33(0) 682 999 [email protected]

VICTORIA’S GALLERY9, av. la reine Victoria, BiarritzTÉL +33(0) 559 221 414FAX +33(0) 559 223 134GSM +33(0) 682 999 391

www.shadgallery.com

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8 / Spirit # 42

Il aurait pu être judoka. Ou ingénieur. Finalement, il sera surtout le capitaine des enfants de la patrie qui début septembre iront disputer la coupe du monde du rugby, en Nouvelle-Zélande. Lui, c’est « Titi » Dusautoir, plus connu sous le nom de code du « Dark Destroyer ». Des lettres de noblesses décernées par le monde de l’Ovalie après une coupe du monde 2007 dont il fut la grande révélation. Bluffant quand on sait qu’il ne l’aurait pas jouée sans la blessure d’un de ses coéquipiers de l’époque. Le destin, le capitaine de l’équipe de France et du Stade Toulousain sait ce que c’est. Né en Côte d’Ivoire où il vécut jusqu’à dix ans, encore judoka à 16, bachelier l’année suivante et diplômé de l’Ecole nationale supérieure de physique et chimie de Bordeaux, rien ne le prédestinait à devenir le nouveau Serge Blanco, dernier capitaine métis du XV de France. « À 17 ans, mes potes m’ont convaincu que c’était un jeu pour moi » dit-il aujourd’hui. Sa mère, apeurée par la brutalité de ce sport craint le pire et mettra… huit ans avant d’oser assister à un match de son rejeton. 42 sélections en équipe de France plus tard, Thierry Dusautoir est considéré comme l’un des meilleurs troisième ligne du monde. À 30 ans, il est le capitaine respecté de coqs bleus qui comptent plus que jamais sur leur guide pour conquérir le premier titre mondial du rugby français. Homme de peu de mots, lui espère juste « être à la hauteur de cet honneur ». Le kimono peut bien attendre. Le ministère de l’Enseignement et de la Recherche aussi. « Titi » est en mission. Et ça pourrait faire mal… \ Julien Carrere \

25hectaresde vignes 

appartiennent à toulouse.

Situées sur le domaine de Candie, le raisin y

est cultivé en agriculture raisonnée.

Portes ouvertes fin septembre.

25 septembreRendez-vous sur les chemins du Lauragais

pour les Randovales, la traditionnelle randonnée culturelle initiée par le Sicoval.

À pied, en VTT, à cheval ou en Hand Bike, tout un programme de balades festives.

www.sicoval.fr

thierry Dusautoir, destin… sacré ?

EnVuE

les Ch’tispourpas cherVueling, c’est des vols pas chers vers l’Espagne : moins de 30 euros pour s’envoler vers Barcelone, Séville ou Madrid…. Vueling, c’est économique pour partir en Italie : moins de 40 euros pour Milan, Venise ou Rome… Mais c’est aussi des trajets vers la France. La preuve avec cette nouvelle ligne dès la rentrée : embarquement pour Lille tous les jours sauf le samedi. Six fois par semaine, un avion décollera de la ville des ch’tis à 14h05 pour atterrir à Blagnac à 15h35. Dans l’autre sens, Décollage de Toulouse à 12h05 pour une arrivée à Lille à 13h35. La concurrence avec Air France est lancée.

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Roulez fashionFini la honte du « poncho à vélo », le design s’installe sur les selles. C’est un jeune grenoblois qui a relevé ce défi : joindre le beau à l’utile. Et le pratique ! De l’étanchéité et un système réfléchissant pour la protection de pluie « Fulap » qui protège les cuisses mais aussi les genoux. Un sac bandoulière étanche « Besanvil » fixable sur le guidon, ou la protection de selle « Fesnet » sécurisée par un système antivol, protégeant aussi bien des intempéries que des fientes de pigeons ! Vous en rêviez ? Francis Coureau l’a réalisé : une ligne d’accessoires indispensable à tout cycliste qui se respecte.

Collection Spad de ville, en vente chez Pierre qui roule, 20 rue Gambetta, 05 61 23 90 60. www.spaddeville.com

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www.toulouse.fr

Toulouse, Capitale du Rugby du 9 au 24 septembre !Pendant 2 semaines vivez au rythme du Rugby avec le Festoval : Expositions, initiations, musique et bien sûr sport avec le Rugby Festoval Challenge ouvert à tous.

Plus de précisions sur www.toulouse.fr

Partenaires média :

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10 / Spirit # 42

souriez, vous êtesvidéosurveillé !Par Valérie Lassus

Bigre, trois caméras supplémentaires bientôt installées rue Pargaminière ? Nom d’un pixel, on ne peut plus faire un pas sans être à la merci d’une machine programmée « pour-notre-confort-et-notre-sécurité » ! Cela dit, pas de quoi filer à l’anglaise. Avec ces trois dispositifs, s’ajoutant aux 24 déjà existants dans l’hypercentre (listés sur Google*), Toulouse est loin de

faire de l’ombre à Lyon et ses 219 caméras de vidéosurveillance pour 475 000 habitants. Il faut dire que, face au scepticisme du maire, une réflexion approfondie a été menée en 2010 sur le rôle de la ca-méra sur la voie publique. Résultat : une méthode au cas par cas pour l’utilisation de ce qui est, pour Pierre Cohen et son équipe, un « simple outil parmi d’autres », aux côtés de l’Office de la tranquillité ou la réorganisation et le redéploiement de la police nationale et municipale. Cela valait le coup d’aller faire un tour du côté du Capitole pour rencontrer Jean-Pierre Havrin, adjoint chargé des questions de sécurité, l’homme qui a lancé la police de proximité flinguée par Nicolas Sarkozy en 2003. L’ex-commissaire ne mâche pas ses mots pour expliquer que, finalement, prôner l’utilisation à outrance de la vidéosurveillance permet de masquer la baisse des effectifs de la police nationale. « La présence humaine sur le terrain, notamment de la police, est irremplaçable. La caméra n’est pas une baguette magique. »Pourtant, quelle sera la marge de manœuvre des municipalités lorsque la loi LOPPSI 2, votée en mars dernier, entrera en application ? Elle prévoit que dans certaines conditions très élastiques, l’État peut obliger une ville à vidéosurveiller ses rues. Et peu importe que le rapport de la Cour des comptes du 7 juillet dernier portant sur « l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique » épingle le flou artistique et le gaspillage qui entourent la vidéosurveillance, notamment en ce qui concerne son efficacité. « Ce que veut le roi, veut la loi » disait-on en d’autres temps.Au final, cette bataille audiovisuelle n’est que l’arbre qui cache la forêt. Fichiers, scanners, caméras privées (banques, autoroutes, magasins, entreprises...), surveillance des bâtiments publics (écoles, équipements sportifs, administrations, poste, tram, ou encore métro...), données biométriques... la surveillance de l’homme par l’homme a de beaux jours devant elle. Pensez-y quand vous retirerez de l’argent, que vous vous gratterez le nez dans votre voiture ou que vous rajusterez votre maillot de bain à la piscine : souriez.* http://tetalab.org/blog/liste-des-caméras-municipales-de-la-ville-de-toulouse

PssstC’est la Rumeur !

ZeBuZZZ

Manèges désenchantésSt-Michel au Zénith. La fête foraine d’automne change

de site, travaux du tramway obligent. Excentrée,mal placée, pour y aller, on prendra le tramway…

nommé désir ? Verdict le 24 septembre !

À contre courantQui en veut aux cyclistes ?

L’été a vu fleurir des pochoirs les invitantà emprunter les rues du centre-ville

à contresens. Pour mieux s’en débarrasser ?

hôtel XXLPour son inauguration, le 15 septembre,le Grand hôtel (rue de Metz) voit grand.

Écran géant pour un film retraçant son histoire, concerts pour évoquer la grande époquedes bals mondains. Et grande tombola

pour y garnir son portefeuille ?

Il n’y a que l’émail qui m’ailleDéferlante de bar à dents blanches

pour la rentrée. Pas moins de 2 nouvelles adresses (rue des Filatiers et rue de Metz).Pour donner du chic à vos zygomatiques !

Les Causses, valeur en haussePas de fausse note pour cet horizon immense

et sauvage du Larzac, dans l’Aveyron.Le site vient d’être classé au patrimoine

mondial de l’Unesco.

Page 11: Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

Pour vous renseigner et vous abonner, rencontrez les producteurs en gare ou contactez TER Midi-Pyrénées au 0800 31 31 31 et sur ter-sncf.com

Publi-rePortage

Vous l’avez peut-être vue sur le parvis des gares de toulouse St-agne ou d’auterive. Virginie Pietrzkiewiez est l’une des productrices locales des « paniers fraîcheurs » de la SNCF. un service qui concilie achat pratique, exigence de qualité, développement local et protection de l’environnement.

C haque semaine, tous les lundis à St-Agne (16h30-18h30) et tous les jeudis à Auterive (17h-19h), Virginie Pietrzkiewiez propose aux voyageurs du TER les produits de ses vergers et jardins maraîchers, dans un panier

contenant, entre 4 et 6 kg de fruits et légumes frais. « C’est pratique et rapide. En sortant du train, je récupère mon panier juste après le travail » résume un usager conquis par le service. Disponible sous forme d’abonnement ou d’achat ponctuel, le « panier fraîcheur » a d’autres avantages : vendus directement par le producteur, les produits sont locaux et de saison. Un principe d’agriculture durable qui réduit considérablement les émissions polluantes liées au transport des aliments.

Originaire d’Auterive, Virginie possède 2 hectares de plein champ qu’elle cultive « comme un jardin familial » au sein d’une exploitation datant des années 60. Soucieuse du « bon manger de la ferme », à 33 ans cette mère de 3 enfants en bas âge a préféré opter pour une agriculture raisonnée. « Nous réalisons des produits fermiers, précise-t-elle. Parfois nous faisons appels à d’autres producteurs locaux, dont certains sont bio, ou complétons avec des compotes, confitures... » Virginie livre déjà 25 abonnés par semaine à Auterive. Installé cet été, le petit stand de St-Agne n’en compte que 6, mais accueille aussi les habitants du quartier. « Les habitudes de consommations sont différentes en ville » s’amuse Mélanie Fontebasso. Cette jeune agricultrice en cours d’installation, aidée par Virginie, va progressivement reprendre le flambeau à St-Agne.

Depuis juin 2010, grâce au partenariat liant la Chambre d’agriculture, le Conseil régional Midi-Pyrénées, la SNCF et des producteurs locaux, pas moins de 6 000 paniers ont été distribués dans 5 gares de l’agglomération toulousaine : Auterive, Muret, Colomiers, Portet-sur-Garonne et Saint-Sulpice, rejointes cet été par celles de Cahors (Lot), Pamiers (Ariège), Gaillac (Tarn) et St-Agne (Toulouse).

➧ Pratique, économique et écologiqueVous pouvez vous abonner pour 3, 6 ou 12 mois à 11 euros le panier. Pour les ventes ponctuelles, le panier est proposé à 13 euros.

Gare aux paniersfraîCheurs !

Gare de Saint-Agne © ageel.fr

Page 12: Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

12 / Spirit # 42

Michèle Capdequi

en quatre dates10 février 1956 :

naissance à Tunis

été 1976 : les grèves au Mirail,

radicalisation et émancipation

mai 1981 : François Mitterrand devient président de la République.

« On a milité pour ce moment »

octobre 1982 : naissance de La Préface

Vous avez créé la librairie La Préface à Colomiers. Quatre cent mètres carrés dédiés au livre et à la culture. C’était comment au début, il y a trente ans ?Au début, il y avait trente-cinq mètres carrés et une femme qui, après une maîtrise de lettres modernes à la fac du Mirail, passe un concours administratif et se retrouve en poste à la sécurité sociale. Neuf mois après, le médecin du travail me recommande de chan-ger vite d’emploi. Inadaptée ! Ce que je savais le mieux faire ? Lire. J’ai décidé d’ouvrir une librairie à Colomiers où mon mari travaillait. J’avais fait mon mémoire sur la comtesse de Ségur, je pensais me spécialiser dans la jeunesse mais très vite j’ai voulu une librairie générale. C’était parti pour le métier de libraire à cinq cent pour cent. On ne pouvait pas l’exercer autrement.

On entend souvent : La Préface, c’est la librairie d’Airbus.C’est vrai et ce n’est pas vrai. Nous avons une clientèle extrê-

mement variée. Il y a ce côté passionnant d’une librairie en ban-lieue. Soixante pour cent de notre clientèle vit hors de Colomiers. Nous sommes une librairie de quartier mais pas seulement. Les habitants de Pibrac, Lèguevin, Tournefeuille viennent chez nous et beaucoup aussi arrivent des faubourgs de Toulouse. Le déve-loppement de la librairie a suivi celui de la ville, son histoire. Au début Colomiers était une ville dortoir puis elle a ouvert un lycée international et a sédentarisé les familles. Et La Préface a grandi avec. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de jeunes couples et leurs enfants. Nous sommes à dix minutes de Toulouse et, sou-vent, le samedi, on voit des clients qui n’habitent pas forcément Colomiers mais y travaillent. Ils choisissent d’y acheter des livres leur jour de repos parce qu’ils nous connaissent. Pour moi, il n’y a pas Colomiers et Toulouse ou Toulouse et disons, la Région. Il y a le Sud. S’il y a un mot qui n’existe pas dans mon vocabulaire, c’est le mot frontière. Je suis née en Tunisie, de mère corse, de

Michèle Capdequi ne laisse pas indifférent. Son action, sa pugnacité, sa rectitude aussi forcent le respect. Elle voudrait être discrète, mais cette femme-là soulève des montagnes. À Alger hier, au fin fond de l’Aveyron ou de l’Ariège demain, à Colomiers tous les jours. D’où lui vient cette force ? D’une librairie. Propos recueillis par Isabel Desesquelles

Michèle Capdequi, la discrète qui fait mouche

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Spirit # 42 / 13

EntRE nOuS

« L’ère de l’écran est en marche, maisle papier n’a pas dit son dernier mot ! »

père sicilien et mon mari est basque. Mon pays, c’est le Sud et il se trouve que je vis à Colomiers.

Votre librairie est un vrai carrefour pour l’ensemble du tissu associatif de la ville. Nombre de débats, de rencontres s’y suc-cèdent. Vous êtes là mais vous êtes aussi en région à la tête de l’association des Libraires Indépendants de Midi-Pyrénées.D’emblée, j’ai voulu que la librairie ait une connotation militante. Nous restons impliqués dans les débats, que ce soit autour des droits de l’homme, la liberté d’expression. Je n’écris pas de tracts, mais je m’appuie sur les auteurs et sur leur pensée, et avec ce lieu, je fais entendre leur parole. Encore aujourd’hui, une libraire m’a appelée de Tunisie. Elle voulait que je lui dresse une liste des livres à défendre et des auteurs à inviter. Maintenant que la censure est tombée, ils ont tout à faire. Il faut être là. Au début de l’été, j’étais à Alger. Il y a dix ans, j’ai réalisé un audit des librairies francopho-nes en Algérie. Les librairies d’État venaient d’être vendues à leurs salariés pour un franc symbolique. J’ai parcouru tout le pays et nous avons bâti un plan d’actions et de formations pour les années suivantes. Aller là-bas permet de sacrément relativiser. On se plaint en France, moi la première, d’une surproduction de livres mais eux, ils ont affaire à une pénurie, ils sont privés de livres. Quand je re-viens, j’ai une énergie décuplée et le besoin de retisser des liens avec les clients, les autres libraires.

L’Isle-Jourdain, Muret, Auch, de jeunes libraires ont su occu-per un terrain où le livre manquait. Vous y croyez à ces librai-ries qui se lancent dans l’aventure là où l’on ne pouvait plus acheter de livres ?On assiste en ce moment à une bascule générationnelle. Je reçois pas mal d’appels de personnes, libraires ou pas d’ailleurs, désireux de reprendre une librairie. Je viens d’en découvrir une à Saint-Jean de Luz. Soixante-dix mètres carrés, tous les livres étaient choisis, voulus par le libraire, j’étais émue aux larmes. Bien sûr que c’est

possible d’ouvrir une librairie loin des grandes villes, mais ce ne sera pas facile. Il faut arrêter avec l’image d’Épinal du libraire qui lit toute la journée et ne vend que ce qu’il aime. Si on a besoin de gagner de l’argent, on ne tient pas.

Et l’e-book dans tout ça ?C’est en marche. Je suis le mouvement, mais contrainte et for-cée. Je suis d’une génération qui n’arrivera pas à quitter le pa-pier, ne pourra pas lire sur écran. Pareil pour les commandes sur Internet. Parler au client, l’avoir en face de moi, dans la librairie, c’est ça qui m’est naturel. Cela dit, on ne peut pas ignorer que les prochains lecteurs apprendront à lire sur écran. Dire : ça passera ou c’était mieux avant, ne suffira pas. On a vu ce qui s’est passé avec les disquaires.Il faut faire avec, être meilleur libraire que jamais en ayant du fond et pas seulement les nouveautés ou des livres « jetables » qui pourraient nous être « imposés » par la surproduction édito-riale. L’ère de l’écran est en marche mais, le papier n’a pas dit son dernier mot !

Et cette rentrée littéraire et son hyper concentration éditoriale sur un moment très court. Tous ces livres à prix, ça vous acca-ble ou c’est le contraire ?D’abord, je me désole. Je me dis qu’on va passer à côté de livres essentiels, plus fragiles et qui n’auront pas le temps d’exister. Les éditeurs me connaissent, ils ne m’envoient que les livres suscep-tibles de me plaire. J’en ai reçu cent quatre vingt cinq avant l’été et ce n’était qu’une toute petite partie de ceux qui arrivent sur les tables, aujourd’hui. Je lis et je cherche. L’auteur à inviter, le débat à mettre sur pied, les livrés préférés à défendre, tout ce qu’il y a à construire autour de ces nouveautés. Ce qui importe, c’est de maintenir une qualité. Mais la rentrée littéraire, c’est aussi une appétence de la clientèle, en attente de conseils, de discussions. Et ça c’est bien. Car au final, on travaille sur du désir.

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Des livres pour sa vieMartin Eden et tout Jack London « Pour bouffer le monde, appréhender l’histoire humaine. »

Les mots pour le dire de Marie Cardinale. « Ce livre m’a ouvert un monde que je ne connaissais pas. Les sciences humaines,

la psychanalyse et j’en ai pris pour deux décennies. Jusqu’à lire plus récemment, La femme qui tremble de Siri Hudtvedt. »

Mars de Fritz Zorn. « Pour ce qu’il dit des liens familiaux, comme ils peuvent être nocifs. je le conseille encore souvent à des

adolescents qui cherchent un livre. En fait, tous ceux que je vous cite sont des livres d’initiations. Il y a aussi La confusion des sentiments de Stefan Zweig, c’est bien pour les jeunes lecteurs. »

Été 76 de Benoît Duteurtre. « Ce fameux été de ma révolte ! Les vingt ans. On y

est. Revenu dans le passé et c’est notre présent. Ce qu’on en a fait, ce qu’on a perdu. Je lisais Été 76 et je me revoyais, il y a trente-cinq ans, avec un autre livre entre les mains,Dix jours qui ébranlèrent le monde de John Reed. Un ouvrage politique, d’engagement. De ceux qui restent. »

Page 14: Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

MOdE dE vIE

14 / Spirit # 42

1 / AccélérerPrendre le temps de vivre est un précepte bon pour un vacancier. Pas pour un salarié. Pour atteindre la grande vitesse, rien ne sert de traîner. Se brosser les dents sous la douche : + 3 minutes. Se maquiller dans la voiture au feu rouge : + 5 minutes. Monter les es-calators du métro 4 à 4 : + 30 secondes. Marcher au pas de course dans les couloirs du bureau : + 1 minute 30. Avaler un sandwich devant l’ordinateur : + 15 minutes. À ce rythme-là, à la fin de la journée, le gain total avoisine le record insoupçonné d’une bon-ne demi-heure. Un laps de temps à combler vite fait d’un dossier supplémentaire ou d’une réunion impromptue, sous peine d’être moins productif que les collègues, et donc, moins indispensable à l’entreprise. Le temps, c’est de l’argent ! Enfin à ce qu’il paraît.

2 / Faire tout et n’importe quoi… en même temps

Téléphoner tout en tapant un email ? Élémentaire ! Ce tour de passe-passe est à la portée de tout le monde. Certains tra-vailleurs zélés font même plus fort : ils jonglent en même temps avec l’écriture d’un mémo, une réunion et une visite sur le web. Taux de stress garanti : 7 sur une échelle de 0 à 10, avec l’an-goisse d’avoir raté un moment clé de la conversation ou d’avoir envoyé un peu trop rapidement au directeur des ressources hu-maines un mail commençant par « mon chéri… ». Ensuite, il suffit de traiter tous les dossiers avec la même urgence. Commencer par se pencher sur l’un d’eux, s’interrompre pour répondre au mail urgent qui vient de tomber puis revenir au dossier initial. La règle ? Oublier le « non » au profit de « oui, je te fais ça tout de suite ! » Saturé d’informations contradictoires, le cerveau en per-dra son latin. De toute façon, ce fainéant est incapable de mener plusieurs tâches de front. Ce sont les études scientifiques qui le disent : il est beaucoup plus efficace lorsqu’il ne fait qu’une seule chose à la fois. L’ingrat.

3 / Chasser le temps libreL’ennemi du stress ? Le repos. Traquer l’oisiveté sans merci de-vrait tenir ce parasite à bonne distance. Toute minute inoccupée est une minute gaspillée. Attention, l’ennemi est rusé. Il se faufile dans les moindres interstices de la vie quotidienne. À la pause-café, au déjeuner et jusqu’à la fenêtre du bureau. Pour le terras-ser, une seule méthode : garder le rythme. Discuter d’un dossier en engloutissant l’expresso, liquider le dessert et se contenter d’un plat au déjeuner (toujours refuser le café), obstruer les cases vides des plannings, repasser mentalement la to do list aux toi-lettes, etc. Surtout, ne pas s’arrêter pour réfléchir. Faire plus, en moins de temps, quitte à bâcler. Dès qu’on perd de vue pourquoi on s’agite, c’est le signe, on a gagné. Frustré et l’estime de soi en berne peut-être, mais vainqueur.

4 / Rester connectéSur l’autel du stress et de la vitesse, les nouveaux outils de com-munication sont les rois. En les utilisant à bon escient, le coeffi-cient de saturation devrait atteindre des sommets. Grâce à eux, plus de besoin de s’encombrer de contacts directs ou de ba-vardages téléphoniques inutiles. Un email succinct et le tour est joué. Même plus besoin de s’embarrasser d’une formule de poli-tesse. Leurs fonctionnalités sont si bien pensées qu’on peut lire sur écran aux toilettes ou géolocaliser son collègue. Et si on veille à emporter son ordinateur professionnel chez soi après le bureau pour terminer un dossier, là, on frise la perfection. Autre intérêt des ordinateurs et autres smartphones, leur faculté à devenir ob-solètes en quelques mois, accentuant avec bonheur le sentiment d’accélération des rythmes de vies. Stress, frustration, culpabi-lité, sentiment d’urgence : on frôle le burn out. Bonne rentrée !

Pour être sûr de retrouver rapidement stress au travail et vie quotidienne à 100 à l’heure, il faut un plan d’attaque en béton. Spirit l’a concocté pour vous en puisant dans les thèses des meilleurs spécialistes. À prendre ou à laisser. Par Séverine Clochard

Bien rater sa rentrée en 4 leçons

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les livresL’accélération d’Harmut Rosa, éd. La Découverte, 27,50 e.L’éloge de la lenteur de Carl Honoré,éd. Marabout, 12 e.

l’expérienceUne heure immergé dans un bain de f lottaison pour se laisser aller, lâcher prise et ne penser à rien.Eau de Mélisse,33 rue des Paradoux, 05 62 26 18 60.www.eau-de-melisse.com

l’insoliteRien à voir, rien à y faire, juste à savourer : la rue de la petite vitesse, dans le quartier des Arènes, à arpenter à petits pas en laissant libre cours à ses pensées.

Page 15: Magazine Spirit 42 - septembre 2011 - Toulouse

Spirit # 42 / 15

NOUVELLE AVEO, SO DESIGN & SO ÉQUIPÉE(1)

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Chevrolet vous présente sa nouvelle citadine : l’Aveo. Avec son design racé et expressif, son intérieur soigné et moderne, la nouvelle Chevrolet Aveo a tout pour vous faire succomber. Jugez plutôt : 5 portes et de nombreux équipements de série comme une radio CD MP3 avec prise auxiliaire, un régulateur de vitesse, des vitres avant électriques ou encore 6 airbags et le contrôle électronique de trajectoire ESC.Alors n’attendez plus et venez découvrir la nouvelle Chevrolet Aveo !

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Équipements de série • 5 portes• Radio CD MP3 avec prise auxiliaire• Régulateur de vitesse• Vitres AV électriques• 6 airbags• Contrôle électronique de trajectoire ESC• Assistance au freinage d’urgence• Banquette AR 2/3 - 1/3 > Garantie 3 ans ou 100 000 km(2)

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OuvRE-tOIt

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Spirit # 42 / 17

le métal dans la peau

Si ce couple de jeunes retraités a choisi de s’installer à une petite demi-heure de Toulouse après avoir passé plus de 17 ans à Colomiers, c’est pour vivre une nouvelle histoire avec leur enfants et petits-enfants. Leur désir ? Disposer de grands volumes qui permettraient d’accueillir toute la famille tout en préservant leur intimité. Ils veulent une architecture

contemporaine inventive et racée. Ils rêvent de lumière, de beaucoup de lumière. Et comme on dit, leur wish-list ne s’arrête pas là. En feuilletant un numéro d’Architectures à vivre, ils tombent sous le charme d’une maison recouverte de métal. Ils contactent alors Stéphane Deligny pour écrire à six mains leur projet.

\ Comme une seconde peau \Du paysage, l’architecte commence par puiser son inspiration. Il choisit immédiatement d’utiliser un matériau pérenne dont le vieillissement aura un sens dans cette nature changeante. Il s’explique : « Le Cor-ten est un acier auto-patinable. Ses tons cuivrés, naturels et veloutés entrent en réson-nance avec l’environnement de sous-bois. Laissé à l’état naturel, ce matériaux ne nécessite aucun entretien sa rouille constituant une protection naturelle. L’acier se patine au fil des ans et confirme dans la durée qu’il sait parfaitement s’intégrer dans ce milieu arboré. » L’architecte imagine, puis dessine ses premières esquisses. Les propriétaires sont emballés. Encore faut-il passer les obsta-cles qui jalonnent sur le chemin de la construction. Car avant que les premiers murs ne se dressent, il faut se jouer de la contrainte. Celle liée au terrain sur lequel Claudine et Dominique ont jeté leur dévolu, un espace orienté vers le nord et incliné à 26 % dans le cadre idyllique du golf de Palmola. Autre impératif et non des moindres, les lignes de la maison doivent absolument se conformer au règlement de co-propriété qui contraint à une certaine vision de l’architecture. « Nous nous sommes vraiment battus pour faire accepter notre conception de la modernité » poursuit Stéphane Deligny. Cet homme au regard sagace n’abandonne par une idée dont il est sûr du bien-fondé.

\ Faire toute la lumière \Il fallait ensuite résoudre une dernière difficulté, liée à l’ensoleillement cette fois. C’est au sud et par le haut de la pente que le soleil perce, l’implantation de la maison comme le traitement des façades a donc été un enjeu majeur pour la qualité de vie des habitants à l’intérieur. Contre toute prescrip-tion bioclimatique, la maison a finalement été orientée au nord pour mieux s’inscrire dans la pente. Mais l’architecte a trouvé la parade. La façade sud est vitrée sur la double hauteur du séjour pour baigner les pièces à vivre de la lumière du jour. Afin de réduire l’impact du rayonnement solaire et limiter les vues sur l’extérieur, ce mur s’est paré de brises-soleil en aluminium laqué, d’une teinte rouille imitant l’acier Cor-ten utilisé par ailleurs. De l’autre côté, la façade nord s’ouvre largement sur la piscine et le reste du terrain grâce à une baie coulissante de 12 mètres sur 2,50 offrant ainsi une vue imprenable sur la nature toute proche. À l’intérieur, place à l’espace et aux jeux de lumière dans un esprit résolument loft.

Texte : Léa Daniel / Photos : Arnaud Saint-Germès, Franck Sanse, Stéphane Deligny

De loin, on la dirait recouverte de bois. À y regarder de plus près, sa peau rouillée marque les esprits et s’inscrit discrètement dans l’environnement. Feuille rousse posée en lisière de forêt, la maison de Buzet-sur-Tarn a la saveur de l’automne.

Photos : La terrasse est une invitation à la contemplation de la nature environnante. Prolongée par une piscine en béton, elle fait plonger le regard au coeur d’un paysage à couper le soufle. Quelques longueurs dans une eau chauffée, c’est très tentant.

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OuvRE-tOIt

18 / Spirit # 42

1 - L’esprit loft Les espaces sont complètement ouverts et aménagés de plain-pied. La pièce à vivre rassemble le salon, le coin repas et la cuisine sur plus de 70 m2 et une belle hau-teur sous plafond.

2 - En bloc L’entrée est volontairement étroite, comme pour mieux aménager la transition depuis l’extérieur. Se lovent à gauche deux chambres qui accueillent les visiteurs de passage. Dans le bloc saillant, se cachent les éléments de services (wc et salle de bain). Depuis l’exté-rieur, le béton brut dont il est fait, joue les constrastes avec la façade chatoyante de la maison.

3 et 4 - Belvédère La mezzanine offre une vue plon-geante sur le salon et au-delà sur la terrasse. Pour lire, regarder la télévision ou travailler... elle offre un espace de liberté de 30 m2 baigné par la lumière naturelle, mais légèrement caché des regards. Le salon joue sur un mobilier minimal et s’organise autour du poêle.

5 - Les pieds dans l’eau La maison et la piscine partagent les mêmes fondations. Cette solution a permis de préserver le budget et de participer à la bonne intégration de l’ensemble dans l’environnement. La couleur du bassin, le goût de l’eau, les abords, rien n’a été laissé au hasard.

6 - Plan de travail La cuisine est ouverte sur le volu-me principal. C’est Stéphane Deli-gny qui a dessiné l’ensemble, pour qu’il s’inscrive dans la continiuté de l’aménagement intérieur. Les éléments de travail sont habilement masqués dans l’arrière cuisine. Où l’on peut laisser traîner quelques casseroles sans problème.

7 - Dans les bois Cadrées sur le paysage boisé, les baies vitrées deviennent de vérita-ble tableaux naturels.

Le tableau des photos 1 et 4 est signé de S. Deligny.

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1

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Spirit # 42 / 19

Maison Ballot – Golf de PalmolaArchitecte : Stéphane Deligny

1/ détail des matériaux utilisés :Façades extérieures : acier autopatinable (acier Cor-ten)

Édicule entrée (bloc sanitaires/vestiaires) : béton banchéSol intérieur et extérieur (terrasse) : carrelage

Cloisons : placoplâtreEscalier : acier + marches bois

Sol mezzanine : revêtement souple tisséPlafond général : panneaux isolants avec sous face

en aggloméré stratifié

2/ dispositifs énergétiquesSystème de chauffage : Plancher chauffant/rafraîchissant

Production chauffage : Pompe à chaleur air/eau réversible (puissance calorifique 10,7KW) avec échangeur

à plaques pour chauffage piscineProduction eau chaude sanitaire : chauffe-eau électrique

Dispositifs architecturaux : ensemble de brise-soleil en façade Sud

Mezzanine

Rez-de-chaussée

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tAblES & cOMptOIRS

20 / Spirit # 42

Le Métropolitan 2, place Auguste Albert

31500 Toulouse

Tél : 50 61 34 63 11.

Ouvert du mardi au vendredi le midi

et du mardi au samedi le soir.

Au Métropolitan, dit le Mêt, Jérémy Morin livre une cuisine virtuose et juste, couronnée d’une étoile Michelin. Une balade culinaire qu’on savoure les yeux fermés. Décollage immédiat !Par Christian Authier

 le Mêt : une cuisine juste

la table du mois

Un restaurant étoilé, c’est un peu comme un voyage en classe affaires : on prend soin de vous, on est gentil. Le risque : l’obséquiosité, le service enva-hissant, un certain ennui doré. Puis, il y a le rituel :

le choix du pain, le sommelier et sa carte XXL ou les incon-tournables mises en bouche qui laissent toujours dubitatif. Si c’est bon, il faut en faire un plat, pas une bouchée. Si c’est dispensable, pourquoi ne pas s’en passer ? Au Métropoli-tan, ou « Mêt », le jeune chef Jérémy Morin (ancien second de Yannick Alléno) a décroché sa première étoile en 2008. Depuis, on a le sentiment que sa cuisine n’a cessé de pro-gresser, d’oser et surtout de s’affiner. Le Guide Michelin est à la gastronomie ce que le prix Goncourt est à la littérature. Il peut consacrer un réel talent (en général avec des années de retard) ou un conformisme répondant à des exigences écu-lées. En l’occurrence, l’étoile du Mêt vaut le détour.Au gré de plusieurs formules (menus à 23 et 30 e le midi, le dîner du Mêt à 39 e, le menu des gourmands à 70 e, le menu découverte à 98 e) ou à la carte (environ 80 / 90 e entrée-plat-dessert), dans un cadre moderne où les teintes oranges de la vaste salle ne rompent pas l’ambiance cosy/club, Jérémy Morin propose des plats vifs, subtilement composés, qui virent parfois au feu d’artifice. Cela fuse, monte haut, explose. Puis, on revient sur terre et là, les produits se tiennent droit. Pour accompagner cette cuisine audacieuse et vaillante (un agneau en deux services où s’invite le homard, produit de prédilection du chef, pour un mariage terre-mer convaincant), la carte des vins est épatante. Bien sûr, les buveurs d’étiquettes pourront af-

ficher leur rang social, mais on y trouve aussi une ribambelle de vins d’auteurs produits par quelques-uns des meilleurs artisans vignerons de l’hexagone, et cela à des tarifs d’une honnêteté rare. Cette exigence se retrouve sur les tables d’autres étoilés toulousains comme Michel Sarran ou En Marge, mais l’on peut se demander pourquoi les « petits » restaurants ne prennent pas la peine de proposer aux amoureux de la dive des jus honnêtes et naturels plutôt que leur camelote industrielle…

\ Droit au but \ Bref, tout est bon et juste au Mêt, jusqu’au service efficace et discret, mais on aimerait parfois plus de simplicité, un direct à l’estomac, un coup de grâce plutôt que des estocades qui s’ac-cumulent, se répondent, au risque de laisser le palais endolori sous ces sollicitations trop nombreuses. S’il était footballeur, on dirait à Jérémy Morin ce qu’Aimé Jacquet martelait à Robert Pi-rès lors de la Coupe du Monde 98 : « Muscle ton jeu, Robert ! » On exagère, on galèje, mais ce cuisinier n’est jamais meilleur que quand il délaisse dribbles et passements de jambes pour débou-ler sur son aile et nous offrir un caviar qu’on reprend de la tête la bouche grande ouverte : la cuisson superbe des poissons et crustacés savamment rehaussés (filets de Saint-Pierre et leurs ra-violes dopés par une touche de romarin) ou encore la formidable déclinaison de tomates avec un inattendu opéra qui scotche le palais autant par sa texture soyeuse que par sa saveur. Au final, le meilleur jugement sur un restaurant consiste à se demander si l’on a envie d’y revenir lorsque l’on en sort. Pour nous, la réponse est oui. Faites l’expérience, vous ne direz pas autre chose.

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Spirit # 42 / 21

Caviar des PyrénéesOn connaît le caviar d’Aquitaine, moins celui des Pyrénées. Pourtant il ne manque pas d’atouts. Une fabrication artisanale et une petite production (moins d’une tonne par an quand environ trente tonnes de caviar d’Aquitaine sont produites). Une pisciculture de produc-tion écologique aux normes européennes (située à Les dans le Val d’Aran) où les esturgeons sont élevés dans une eau proche de la source, sans nitrates, en recevant une alimentation sans OGM, et des certifications garantissant une traçabilité parfaite. Deux référen-ces sont proposées : le Caviar d’Origine (issu d’un esturgeon Aci-penser Baeri pesant entre 15 à 18 kg et avec un grain allant jusqu’à 2,7 millimètres) et le Caviar Infinite (même variété d’esturgeon mais avec un grain supérieur à 2,7 millimètres). Ce caviar est préparé se-lon la méthode Russe malossol, avec très peu de conservateur et ce qu’il faut de sel pour le consommer jusqu’à un an après sa pêche. À conserver entre – 3 et + 3 degrés, le Caviar des Pyrénées se déguste nature avec une cuillère en nacre ou en corne. Plus doux et moins iodé que le beluga, il développe néanmoins un goût salin et une belle longueur en bouche sur une texture fondante. Il convient de poser la boîte (66 e celle de 30 grammes, 110 celle de 50 grammes) ou la verrine sur de la glace pilée et d’accompagner le caviar de thé, de vodka, d’alcools très secs ou d’un champagne brut non dosé. La certification avec l’obtention d’un label bio avec une norme euro-péenne sera validée en septembre 2011. À découvrir. \ C.A.\

Disponible durant toute l’année à Toulouse à L’Épicerie moderne (20, rue Ninau) et à la fromagerie Betty (place et marché Victor-Hugo). www.caviar-des-pyrenees.fr

le Moleskine passe en cuisineOn connaissait les célèbres compagnons de voyage. Désormais, les carnets Moleskine se déclinent aussi à travers une nouvelle gamme nommée « Passions » où l’on trouve notamment un « Recipe Jour-nal » ou carnet de recettes. 240 pages pour noter ses recettes avec les modalités de cuisson, de préparation, les vins accompagnant les plats… Pratique : le calendrier des fruits et légumes de saison et les planches de stickers pour tout personnaliser. \ C.A.\

Chez Trait, 60 rue des Tourneurs. Tél. : 09 63 05 07 59Banc d’essai

Objet

le vin vivant selon Pierre JancouCes dernières années, Pierre Jancou a créé à Paris quelques en-droits marquants dans le bien boire et manger. Après La Cré-merie ou Racines, il a ouvert voici peu l’épatant Vivant. On peut aussi le retrouver en cette rentrée à l’écrit avec le livre Vin vivant qui rassemble douze portraits de vignerons singuliers donnant leurs lettres de noblesse au vin naturel privilégiant le « goût vrai et authentique » à l’œnologie moderne. Cet ouvrage gourmand et fraternel répertorie encore 150 vignerons ainsi que des restau-rants et des caves illustrant le meilleur du vignoble hexagonal. Un livre précieux à ranger dans sa bibliothèque aux côtés du Petit Lapaque des vins de copains. \ C.A.\

Vin vivant, éditions Alternatives, 96 p, 12 e.

Ciné

le poisson made in Toulouse Pour sa deuxième édition, l’Académie des Cuisines Métisses s’at-tèle après le cassoulet à un autre thème : « Quai des saveurs : le poisson à Toulouse ». Du 9 au 11 septembre, plusieurs chefs d’ici et d’ailleurs revisiteront le produit sous toutes ses formes dans une manifestation mêlant plaisirs de la table et de l’esprit. Parmi les chefs invités : Yannick Delpech de L’Amphitryon, Amandine Cuestas du Temps des Vendanges, Marc Gineste du Pic Saint-Loup… \ C.A.\

Académie des Cuisines Métissées # 2. Réservations en ligne et informations : www.theatregaronne.com

Évènement

le vin du moisPar Christian Authier

La Bohème – Domaine de la SénéchalièreNon loin de Nantes, Marc Pes-not est de ces vignerons qui annoncent la couleur. Ainsi, la contre-étiquette de son blanc sec La Bohème promet un « vin naturel sans intervention vul-gaire », revendique une culture 100 % biologique des vignes, des vendanges manuelles, l’absence de levures artificiel-les et une dose minimale de soufre avant la mise en bou-teille (autour de 20 mg quand les blancs industriels peuvent aller jusqu’à 320 mg). Résultat : pas de bobo à la tête le lende-main matin. Alors bohème oui, mais pas bourgeois ce jus pro-posé en vin de table qui révèle une belle expression du melon de Bourgogne (le cépage du Muscadet). Attention cepen-dant car ce vin très aromatique et vif, distillant des notes de fruits pleines de fraîcheur, est puissamment addictif.

En vente au Temps des vendanges, 9 place de l’Estrapade,05 61 42 94 66, 10 €.

Vins sur vins

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tAblES & cOMptOIRS

22 / Spirit # 42

3, rue Genty MagreTél : 05 61 21 38 60

Beaucoup connaissent ce restaurant où Romain Brard, jeune chef talentueux, signe une cuisine qui connaît ses classiques en ne se privant pas de les bouscu-ler. Dans un cadre cosy et élégant mais sans ostentation, on savoure des plats qui privilégient le produit. C’est bon, c’est raffiné, c’est malin. À déjeuner, Le Genty Magre envoie un plat du jour à 9,50 e et une formule à 13 e. À ce prix-là, c’est vraiment gentil…

Les formules déjeuner à petits prix foisonnent, mais pour des résultats très inégaux. Voici quatre façons de très bien s’attabler pour moins de quinze euros… Par Christian Authier

14, rue des ParadouxTél : 05 61 25 23 23

Un petit coin de paradis à prix doux rue des Paradoux : avec une formule à 13,50 e, on déguste une cuisine régionale qui sait se montrer inventive et taquine, notamment sur les poissons. Les assiettes sourient, séduisent l’œil et emballent les papilles. Pas de tromperie sur la marchandise à l’image des desserts qui combleront les amateurs. Voici une belle adresse qui s’est installée dans le paysage sans cesser de s’affiner. À suivre donc et à poursuivre…

Aux Saveurs des Paradoux#2

90, avenue des MinimesTél : 05 61 23 31 47

On aurait pu garder l’adresse pour nous. Pas le genre de Spirit. Ce restaurant offre une belle carte qui se renouvelle en perma-nence : rillettes aux deux saumons, sauté de volaille fermière à la coriandre fraîche, cheesecake aux pommes façon tatin… Outre la formule du déjeuner à 13 e (que l’on peut aussi emporter), on aime le soin apporté dans le choix des fournisseurs : fromages Betty, glaces et sorbets Philippe Faur… Un restaurant de poche qui ne fait pas celle des clients tout en régalant les gastronomes : on dit chapeau.

La Mignardise #3

64, rue de la ColombetteTél : 05 61 63 61 21

Avec un plat du jour à 9 e, des entrées à 4 e (salade au magret d’oie fumé, moelleux au chèvre et miel, crème douce au saumon fumé) également déclinées sous forme de grandes salades (entre 11 et 13 e), Bois & Charbon propose des plats simples et joliment troussés. Un cadre chaleureux, une petite terrasse bienvenue et quelques vins bien choisis (Domaine Clos Fantine en Faugères, Domaine Canet-Valette en Saint-Chinian) sont autant de prétextes de se frotter aussi à la gourmande carte du soir.

Bois & Charbon#4

tables du midi à petits prix

Le Genty Magre #1

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14 allées Franklin Roosevelt31000 Toulouse05 61 23 38 88

Ouvert de 12h à 14h15 et de 19h à minuitservice brasserie

www.lepyreneen.com

© Fr

ance

Mar

30, rue Bernard-Mulé - 31400 Toulouse - 05 61 54 27 [email protected] - www.chai-saint-sauveur.com

Le Chai Saint-SauveurRestaurant - Bistrot à vin - Caviste

Ouvert midi (du lundi au vendredi) et soir (du mardi au samedi)Service de 12 h à 14 h et de 20 h à 22 h

Avec trois arrivages par semaine en provenance de la criée de

Saint-Jean-de-Luz, le chef Jean-Christophe Lassalle et

la gérante Florence Villerouge vous accueillent depuis le 6 janvier 2011 dans leur restaurant et vous proposent du saumon sauvage de l’Adour, de la lotte rôtie à l’ail ou

une côte de porc Label Rouge de Bigorre…

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En vIllE

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les Hot spotsdu moment !

Bonne pioche 

Voilà une adresse qui risque bien de vous rendre accro aux soirées « Casse-toi pov’con », un jeu de cartes diablement politique par-fait en cette période de campagne présidentielle. Au Passe-Temps, Bruno et Simon, connaissent leurs règles du jeu sur le bout des doigts. Ils n’ont pas leur pareille pour convaincre les plus récalci-trants. Oui, il y a forcément un jeu pour vous et ces deux passion-nés trouveront LA référence qu’il vous faut parmi leurs centaines de produits. Vous pourrez même la tester sur place. Il suffit de se laisser guider. On sait comment vous allez occuper vos longues soirées d’automne… \ C.M. \

Le Passe-Temps, 30 rue des Lois, 05 61 22 60 20

Les adresses qui comptent ne sont pas toujours dans l’annuaire, elles se refilent de bouche à oreille ! Tendez-la vôtre et ouvrez l’œil pour découvrir les quatre lieux qui font parler d’eux.

ludique

Corne d’abondanceQuand on pense à elle, nos papilles en sont toutes émoustillées. Normal, la gaufre du Petit Magre a tout pour plaire : des formes généreuses, craquan-tes et moelleuses à la fois, une lichette d’onctuo-sité et un chaud-froid qui ne laisse pas indifférent. On la consomme telle quelle avec sa quenelle de glace maison et sa crème chantilly ou on succom-be à l’un des coulis proposés (dont un étonnant alva au sésame et au miel). Notre préférée ? La « fruits rouges » avec ses baies juteuses et cro-quantes. Un petit goût de reviens-y à savourer sur place ou à emporter. \ S.C. \

Le Petit Magre, 4 rue Baronie, 05 61 22 55 48. Gaufre, 3,50 e

Gourmand

Une chambre au 7e cielIl nous prend parfois des envies de paradis. D’oublier le bi-tume et le tumulte automobile. Alors, on s’en va chez Jean. Son funiculaire maison nous conduit à notre repaire : un bun-galow privé tout en bois, aux allures de petite caravelle, lové à deux pas, du côté de Vielle-Toulouse. De la chambre à cou-cher, la vue plonge sur la Garonne, et les oiseaux s’invitent au petit-déjeuner les pieds dans l’eau. Pour tromper la chaleur de l’été indien, on s’offrira quelques brasses dans la piscine privée l’œil rivé sur le fleuve avant de s’en aller siroter un cocktail dans le Lounge corner. Comme un petit supplément de vacances… \ M.C. \

La Garonella, 98 chemin des Étroits, Toulouse. À partir de 85 e la nuit, petit-déjeuner inclus, 05 61 52 15 49, www.garonella.fr

Romantique

secret

C’est bateau mais tellement vrai. La buvette du musée Saint-Raymond n’est pas un lieu où l’on vient déguster des délices. Hormis un honnête pe-tit noir, la carte à prix minis est un cauchemar de diététicien. Non, c’est l’endroit qui consti-tue le délice. Car à deux pas de la basilique Saint-Sernin, du lycée du même nom et de la rue Saint-Rome, il règne dans ce frais jardin un parfum de tolérance reposant. Sous les auspices de statues sans âge, les amoureux de l’antiquité rê-vent en latin, les bambins cou-rent après les moineaux autour des tables, le clochard du sa-medi lit un bouquin trouvé aux Puces, des étudiants peaufi-nent un exposé, les touristes s’ébaubissent du roucoule-ment des palombes et de la végétation méridionale... Cap au calme. \ V.L. \

Buvette du musée Saint-Ray-mond, place Saint-Sernin, 05 61 22 31 44

Havre de paix

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www.batbat.fr

8, rue des FilatiersM° Carmes ou Esquirol

05 61 25 49 49Livraison midi et soir - Wifi

Salon de thé de 9h à 19h

L’art culinaire du Viêt-Nam mis en scène à l’occidentale

Ouvert NON STOP 7j/7 - sauf lundi soir, 9h-22h30

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Horaires 10 h à 19 h

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En vIllE

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table sans chichisAu Bistrot d’Étienne, on n’est jamais déçu. Du petit-dé-jeuner au dîner, on profite d’une cuisine goûteuse, sans fioritures mais efficace. Des frites maisons, des grillades

qui se tiennent et le soir, une formule brochettes savoureuse accompagnées de salade, poivrons marinés et frites (9 e). Le tout, pour une addition on ne peut plus raisonnable (plat du jour, 10 e, salades et poissons 14 e, viandes entre 14 et 16 e). En prime, on peut s’attabler en terrasse avec vue sur la cathédrale St-Étienne. Le bonheur.Le Bistrot d’Étienne \ 5, rue Riguepels \ 05 61 25 20 41.

On la repère de loin, à sa cathédrale, fière et altière. La place Saint-Étienne est l’une des plus élégantes de la ville, avec ses demeures cossues et ses vitrines raffinées. Spirit a battu le pavé à la recherche des adresses les plus racées de la place.

Reportage réalisé par Isabelle Bonnet-Desprez et Christian Authier - Photos Isabelle Bonnet - Illustrations Julie Leblanc

Place aux livres Petit rituel pour amoureux des livres : déambuler place Saint-Étienne chaque samedi matin. C’est là, et pas ailleurs qu’on joue les rats de bibliothèques entre les étals des bouquinis-

tes, bien à l’abri sous les auvents. Dominique Thura, bouquiniste depuis l’ouverture du marché en 1993, tient à préciser : « À Saint-Étienne, on s’interdit de tout déballer : pas de romans d’amour ni d’espionnage ! On a une clientèle fidèle qui apprécie l’histoire, la littérature, la philosophie ainsi que les beaux livres anciens et les somptueux ouvrages du XIXe. C’est une question de matériaux, un peu comme on préfère une Toulousaine en briques. » Trésor en main, on s’assied près de la plus ancienne fontaine publique monu-mentale de Toulouse (1546). Composée d’un bassin octogonal en marbre de Saint-Béat et d’un obélisque, la fontaine Saint-Étienne était dotée, au départ, de quatre Manneken-Pis. Mais « des manne-quins qui pissent » ça a vite choqué son monde. On les transforma donc en 1649, en quatre anges moins irrévérencieux. Et si l’on craint les gouttes d’eau, on file square du Cardinal Salièges : avec ses étu-diants en pleine lecture sur l’herbe, on croirait la prestigieuse Cam-bridge University. La place Saint-Étienne ? L’endroit parfait pour une love story littéraire.

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Place saint-Étienne :chic, alors !

une histoire belgeSur la façade, on lit encore le nom de l’ancienne librairie « Aux six sœurs », ouverte dans les années 20 par le co-lonel Lamouille pour ses six filles. Une institution où les

grandes familles du quartier venaient faire imprimer leur faire part de mariage. Avouons-le : on a presque eu un pincement au cœur quand elle a disparu. Mais depuis, on a succombé au péché de gourmandise. En décembre, Vincent Guiot y a ouvert un salon de thé-chocolaterie. De l’ex-librairie, ce dandy mousquetaire à la moustache et barbichette discrètes a préservé les moulures et les murs gaufrés du petit salon chocolat. Pour créer une atmosphère presque hors du temps où l’on déguste désormais gâteaux, cho-colats, glaces et macarons faits maison, chez Debailleul à Bruxel-les. D’ailleurs, vous ne trouvez pas que la fontaine de la place a des allures du Manneken-Pis belge ? Debailleul \ 2, place Saint-Étienne \ 05 61 39 17 14Les 23 et 25.09, 4 créations macarons (dont 2 de l’étoilé Yannick Delpech) et un an de macarons à gagner.

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Spirit # 42 / 27

Ciel, mon orgue !Le plus intéressant dans la cathédrale Saint-Étienne, ce n’est pas sa construction, étendue sur 5 siècles. Ni sa rosace, bâtie sur le même

schéma que celle de Notre-Dame-de-Paris. Encore moins ses 17 chapelles. Levez les yeux. Le vrai trésor de cet édifice majestueux est juste là, à 20 mètres de haut. Un orgue vertigineux suspendu « en nid d’hirondelle ». Le plus ancien buffet de Toulouse (début XVIIe) et une res-tauration à l’ancienne par les plus grands, Cavaillé-Coll et Alfred Kern. Aujourd’hui, l’instrument a retrouvé son lustre d’antan avec ses 47 jeux sur 4 claviers et péda-liers. Pour vibrer au son de sa majesté, rendez-vous lors du prochain festival international Toulouse les orgues (du 5 au 16.10). Trois concerts exceptionnels permettront de prendre la pleine mesure de la puissance organique.Cathédrale Saint-Étienne\ Ouverte de 8h à 19h.Accès libre. 05 61 52 03 82

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Pas question de troquer leur troquet…

Voilà un troquet comme on les aime ! Simple, in-timiste et bon enfant à la

fois. Il y a trente ans, le lieu était coupé en deux. D’un côté, les fruits et légumes. De l’autre, le bar. Aujourd’hui, Le Sylène a deux entrées : l’une sur Saint-Étienne et l’autre rue de Metz. Assis sous les voûtes en briques roses, les clients sirotent leur nectar. Cer-tains lisent le journal, d’autres blaguent et refont le monde en terrasse avec le patron. Éric Compagnon tient l’établissement depuis plus de dix ans. « J’ai une clientèle très hétéroclite ! Il y a les habitants et commerçants du quartier, les étudiants du centre-ville, les touristes, ceux qui sortent de la cathédrale après une messe ou un mariage, sans oublier les manifestants qui commencent ou terminent toujours leur cortè-ge devant la préfecture. » La vie, tout simplement. Le Sylène \ 60, rue Metz \ 05 61 52 05 85

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L’envers du Décor

Impossible de les compter. Rangée dans de petits ca-siers, une impressionnante collection de poignées et boutons de portes tapisse les murs de ce magasin resté

dans son jus depuis 1966. Ici, tous les bronzes d’ameublement (c’est ainsi qu’on les appelle) sont réalisés en bronze, nickel, chrome, laiton, fer, cristal et porcelaine. Que des matériaux no-bles. « Nous ne faisons pas de plaqué, sauf le plaqué or ! précise la responsable. Ainsi, ça ne bouge pas, ça ne casse pas. Tout est fait à la main dans notre fonderie normande, par une poignée de fabricants d’excellence. » Impossible d’en savoir plus. Secret de fabrication. Et il y en a pour tous les styles : Louis XV, Empire, contemporain… et deux pièces uniques, « Flo » et « Isa », du nom des filles du premier propriétaire, créateur de ces poignées en porcelaine de Limoges et laiton massif. La sonnette reten-tit. Un prêtre, en robe de bure et sandalette, vient chercher sa commande pour une vieille porte de presbytère. Du sur-mesure. « Mes grands-parents, mes parents venaient ici. C’est l’une des façades de la place ! » assure le prêtre. Une institution, dont l’adresse se transmet de génération en génération.Décor Bronze \ 3, place Saint-Étienne \ 05 61 52 76 20

4Ça baigne pour Juju

Sur une place plutôt bourgeoise, la façade vert chartreuse détonne. Un coup d’œil : petit baigneur sixties en vitrine et canards de bain sur les étagères. Le ton est donné, voilà

une boutique de prêt-à-porter résolument décalée ! « On ne se prend pas au sérieux », affirme Judith Lacroix, la créatrice pari-sienne de Juju s’amuse. Dolly, une cliente de 60 ans, confirme : « C’est actuel, mignon sans être ridicule pour mon âge, de qualité et très abordable. » Ici, les prix ne dépassent pas les 95 . Sur les cintres, les collections sont plus sages. « Je crée quelques modèles : les beiges aux fleurs rosées ou les basiques en coton à petits pois. Puis, je chine de petites séries que j’aime.» Classique, dans l’air du temps, sans être trop excentrique. De quoi pimenter sa garde-robe… Juju s’amuse \ 9 rue Riguepels \ www.jujusamuse.com

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Stylisme Virginie De VinsterPhotos Polo Garat

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Spirit # 42 / 29

• Vespa ACMA 125 cc 1954 et casque bol, Scooter Station, 43 Avenue des États-Unis • Casque audio, Corezone, 9 rue du coq d’Inde • Trousse cuir Sumiko, Trait, 18 rue des changes • Robe et sweat American Vintage • Bracelet et trousse Jessica Kagan • Foulard Breuer, le tout chez Edge Market, 19 rue du coq d’Inde • Skate board et tee-shirt Deep, Guest, 15 rue Clémence Isaure • Masque Aviator Goggle, American motos, 6-8 imp. Gaston Monnerville • Vans Trujillo pro model, Okla, 4 rue des Puits Clos

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SHOppInG

30 / Spirit # 42

SHOppInG

• Vélo biporteur Bakfiets, Cyclable, 24 rue de la bourse • Poupée russe et guitare Barnabé aime le café, Pouicland, 15 rue du Canard • Doudou Son Ca • Robe en jean, chemise et boléro Sun Child • Coussin Ferm Living • Cartable, sac et tablier Baker, le tout chez les Affreux Jojo, 5 rue Ste Ursule

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Spirit # 42 / 31

• Lampe Gras, Les Locataires, 2 rue des Paradoux • Pupitre vintage, Carte Blanche, 9 place des Carmes • Trotinette Vintage Mato Réédition, blouson et polo Fred Pery • Jean Name it, le tout chez Les Affreux Jojo • Cartable et trousse Zowie, Carte Blanche • Baskets Nike, Hurley, 2 rue du Fourbastard • Tampons rétro, Méric, 24 place des Carmes • Plumier, crayons et règle, La Mucca, 23 rue des Lois • Cartable rayé Miniséri, Combo, 13 rue Cujas • Ciré Zef et bottines Minnetonka, Belza Kids, 10 rue Boulbonne

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32 / Spirit # 42

écHAppéE bEllE

Biarritz, un balcon sur la merPourquoi y allerPour nager dans la piscine munici-

pale d’eau salée avec le spectacle

de l’océan déchaîné derrière les

baies vitrées.

Parce qu’il suffit d’un cocktail au

palace du Grand Palais pour se sentir

pousser des ailes.

Parce que la ville n’a presque pas

changé depuis le début du siècle.

Pour le pèlerinage au rocher de la

Vierge et la photo immanquable sur

le phare à travers la roche percée.

Parce que d’un coup (bref) de

voiture, on peut s’échapper en mon-

tagne après s’être saoulé de sable

fin et qu’on découvre alors villages

pittoresques, collines vert tendre

moutonnantes et pottock (petit cheval

du coin) adorables.

Pour le panorama de la villa Belza ac-

crochée à la falaise. On la dit hantée.

Parce qu’on peut rester des heu-

res à suivre les arabesques des

surfeurs sur les vagues, au soleil

couchant de préférence.

égrénant leur style, art nouveau, art déco, néo-régionaliste..., et savourer le subtil mélange harmonieux d’architectures disparates (plus d’une douzaine de styles aurait été recensés). Et puis sou-dain, se laisser surprendre par une échappée sur la mer, coincée entre deux rues. Très vite, l’envie de prendre de la hauteur. C’est ainsi qu’il faut découvrir Biarritz. En mode panoramique. De la plage du Port Vieux, on met le cap sur le phare, qui parade à 73 mètres au-dessus du niveau de la mer, au bout de la pointe St-Martin. Qui croirait qu’au Moyen-Âge, cette petite plage tranquille fut le théâtre du dépeçage des baleines ? Biarritz n’était alors qu’un petit port de pêche, mais la renommée de ses baleiniers s’étendait à la ronde. On suit la promenade côtière et c’est toute l’Histoire qui défile : le Second Empire et son cortège de têtes couronnées, quand l’impératrice Eugénie mit la petite bourgade à la mode. La Belle Époque et ses aristocrates anglais qui dotent la ville de son premier golf. Et puis les artistes et noctambules parisiens du début du siècle, affolant les nuits biarrotes au casino Municipal et au Bellevue. Juste après la plage, un pont métallique – qu’on dit signé Gus-tave Eiffel – mène au rocher de la Vierge, vestige d’un port que

Qu’est ce qui les fait donc tous courir vers elle ? Les Hugo, Napo-léon III, Clémenceau, Sinatra d’hier et les Madonna, Beigbeder ou Gautier d’aujourd’hui. Peut-être ce bonheur tout simple de vivre à deux pas de l’océan. De se retrouver à l’heure de l’apéro, autour de pintxos (tapas à la basque) et d’un verre d’Irouléguy. C’est déjà un peu l’Espagne et cela n’a pourtant rien à voir. On est au Pays Basque et ça change tout. La saveur des poissons, la cha-leur des rencontres, la grandeur de la nature.On n’oublie jamais la première fois. Ce moment où l’on pose sa serviette sur le sable de la Grande Plage… en plein centre-ville. Le regard posé sur l’horizon, on a cette impression étrange que la ville nous enveloppe comme un cocon. On laisse faire, le charme opère. Plus tard, après s’être gorgé de soleil, on montera jusqu’au quartier des Halles. C’est là qu’on sent le mieux battre le pouls de la ville. À l’heure de l’apéro, les terrasses s’animent d’un brou-haha joyeux. Avocats, caissiers, surfeurs, touristes en vadrouille ou héritiers fortunés se retrouvent autour des petites tables en rouge, vert, blanc, les couleurs du pays. Simple et convivial. Ici, on sait être chic et discret. Il faut se perdre dans Biarritz. Monter les allées bordées de villas

Elle attire les stars comme un aimant. Mais elle les éclipse toutes. Majestueuse, élégante, racée, elle s’offre comme un bijou paré de milles éclats. Elle est encore plus belle à l’automne, quand la foule estivale a déserté ses plages. Cap sur Biarritz, l’autre rocher. Par Séverine Clochard et Léa Daniel

Un bout de la Grande Plage et de celle du Miramar © Le Doaré

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Biarritz, un balcon sur la mervoulait faire construire là Napoléon III. Pèlerinage incontournable et vue splendide sur Biarritz l’impériale. Le sentier tourne, virevol-te, enivré de sel et d’embruns. Maintenant le plateau de l’Atalaye, belvédère sur l’amphithéâtre naturel ouvert aux vents, le rocher du Basta, la Roche Ronde au loin, et sa réserve d’oiseaux marins. Et puis le Biarritz de carte postale avec ses palaces et ses sur-feurs. En contrebas, le pittoresque port des pêcheurs avec ces crampottes, ces petites maisons colorées destinées au stockage des filets et du matériel de pêche. Aujourd’hui, elles abritent des restaurants et des marins de passage. Une petite perle échap-pée par miracle aux mains des bétonneurs et des promoteurs de marina. Un lieu au charme fou qu’on testera au moment de s’attabler. Enfin la Grande Plage, ses tentes rayées de vert, de rouge ou de jaune. Son palace, vestige de la résidence d’été de l’impératrice Eugénie transformé en hôtel de luxe. On y revien-dra plus tard, s’y alanguir sur un transat ou déguster un cocktail. Royal. On quitte le chemin et on s’élève vers le phare. On y est. Un dernier effort pour gravir les 248 marches de l’édifice mais au sommet, la récompense : un panorama d’exception. 360 degrés pour embrasser d’un seul regard (ou presque) Anglet, sa Cham-bre d’Amour et les plages landaises, les falaises de Biarritz, ses rochers-ilôts posés sur l’océan et jusqu’aux côtes espagnoles. Et puis, en arrière-plan, les collines vert tendre et les maisons en blanc, vert, rouge. Demain, on ira vers la côte des Basques, berceau du surf en France. C’est là que les couchers de soleil sont les plus beaux, paraît-il. On les savoure aux 100 marches, un bar estival sur-plombant l’océan (ouvert jusqu’à fin septembre). De ce belvé-dère, on croirait toucher les côtes espagnoles, voire même, par-delà l’océan… le paradis.

Avant le départToulouse-Biarritz : 308 km, 3h environ. Par le train, 3h30 minimum.Pour repérer bons plans et adresses par des gens du cru : //lesfillesenespadrilles.typepad.fr, www.mes3jours.com Office de tourisme : www.biarritz.fr

Sur place Mieux que le bus touristique, la navette gratuite ! Deux circuits à découvrir : l’un vous emmènera sur les hauteurs pour une vue panoramique, l’autre sillonne le cœur de ville en desservant les principaux parkings (et croise au passage quelques jolies villas russes).www.chronoplus.euBAB ou Bayonne, Biarritz, Anglet : les trois villes sont au coude à coude et d’un saut de puce, vous passez de l’une à l’autre. Depuis le phare de Biarritz, une jolie balade de plus de 4 km vous fera découvrir les plages d’Anglet, de la Chambre d’amour à la Barre.

Biarritz, mode d’emploi

L’hôtel du Palais, ex-résidence impériale qui vient d’être classé au rang des palaces © Le Doaré

Le rocher de la Vierge © Le Doaré Le port des pêcheurs, commune libre depuis 1961 © Le Doaré

Les rouleaux de Biarritz sont célèbres dans le monde entier © Le Doaré

Biarritz compte deux golfs entre le ciel et l’eau © Le Doaré

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écHAppéE bEllE

le marchéAu marché, en un instant la vie prend les couleurs du drapeau bas-que. Vert, rouge, blanc ! Deux halles couvertes, des abords maraî-chers et une entrée artisanale font de ce marché matinal un 4 en 1 à la fois complet et authentique. Pour y aller, la liste restera au placard. On se laissera guider par les effluves de fromage de brebis, les odeurs d’épices, la saveur des olives marinées (il paraît qu’elles sont les meilleures du monde).Rue des Halles, www.halles-biarritz.fr

Nid impérialInutile de gagner au loto pour goûter au luxe d’une maison basque à soi. La Villa Vauréal offre tout cela. Et bien plus encore. Déco locale pimpante et situation idéale, à deux pas des plages et du centre-ville. Que demander de plus ? Des équipements au top ? Exaucé ! Les amoureux iront se lover au 7B, dans le quartier des Halles. Un cocon design aux chambres intimistes et au patio re-posant. À moins de tester le petit nouveau, l’hôtel de Silhouette, l’une des plus anciennes bâtisses biarrotes, autrefois propriété d’un ministre des finances de Louis XV. Chambres somptueuses (demandez celles du deuxième, mansardées et vue sur la mer), parc arboré pour la détente et les fameuses pâtisseries Miremont en guise de tea time.Locations de prestige Villa Vauréal, à partir de 650 ela semaine. www.villavaureal.comHôtel 7B, chambre à partir de 90 e. www.7b.comHôtel de Silhouette, chambre à partir de 139 e.www.hotel-silhouette-biarritz.com

Où dormir

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Côte des basques - villa belza © Le Doaré

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BascotillesComme on va au Rocher de la Vierge, on va chez Kikiritz accomplir son pèlerinage. Son re-paire de la Négresse est une malle aux trésors chinés et transformés avec espièglerie. Sa pièce phare ? La veste army customisée de « basco-tilles » : portrait fluoté de l’impératrice Eugénie, joueurs de cesta punta… toutes les icônes sont là. Les femmes succombent. Les hommes s’y laissent prendre.Kikiritz, 44 rue Luis Mariano (docks de la Né-gresse), 06 19 73 25 52

De la toile basque en veux-tu, en voilà. Mais pas n’importe laquelles. Ici, les célèbres rayures symboles des 7 provinces basques sont tissées par les deux dernières familles de tisserands du département. 100% authentique ! Difficile d’ima-giner que ces créations vitaminées recouvraient autrefois le dos des bœufs.Maison Charles Larre, 1 rue des Halles,05 59 24 92 02

Joue-la comme un surfeurLeur plage, c’est la Côte des Basques. Avant de s’y jeter la tête la première, direction la toute neuve Cité de l’Océan et du Surf. Un musée à l’architec-ture ourlée comme une déferlante, pour s’immer-ger dans la fragilité et la complexité des flots. Inte-ractif et malin mais pas encore tout-à-fait au point (au top dès la rentrée, promis !) Au déjeuner, cap sur le Surfing, icône de la plage, tout juste relifté. Assiette désormais délicieuse et vue imprenable. En point de mire, l’océan et ses as des rouleaux. Derrière soi, décor discret pour groupies attentifs : abats-jours ornés de fleurs hawaïennes ou à l’inté-rieur revisité de pin-ups et clichés XXL historiques. Ensuite, la vague avec un moniteur. Peut-être. Demain ?Le Surfing, 9 bvd du Prince de Galles, 05 59 24 78 72, www.lesurfing.frCité de l’Océan et du Surf, 1 av. de la Plage, 05 59 22 75 40, navette gratuite depuis le Musée de la Mer. www.citedelocean.com

Brevet d’initiation

aloha CoiffureFaire des infidélités à son coiffeur, c’est très mal. Mais il y a parfois des cas de force majeure. Aloha Coiffure en est un qui mérite que l’on s’y arrête pour ratiboiser ses pointes décharnées par le soleil et discuter le bout de gras avec cet as du ciseau qui manie aussi bien la laque que la wax. Chaise rétro et planche de surf en guise de console complètent un tableau... au poil !Aloha coiffure, 13 rue Gambetta 05 59 24 06 38

souvenirs, souvenirs

« Yoyo », c’est un peu l’arme secrète des soirées biarro-tes. Ce collectionneur d’art est à la tête de plusieurs ins-titutions de la ville, toutes nichées dans un mouchoir de poche. Au bar Jean, l’aîné, ambiance à la cool et serrage de coudes au comptoir pour des tapas goûteux. Deux pas plus loin, le café Jean, la version pintxos (tapas à la mode basque) et enfin le Café Victor, le petit dernier, le bistronomique arty avec ses toiles XXL et ses projections de books d’artistes. Tout séjour passe forcément dans l’une de ses adresses.Bar Jean, 5 rue des Halles, 05 59 24 80 38 Café Jean, 13 rue des Halles, 05 59 24 13 61Café Victor, 10 rue Victor Hugo, 05 59 23 07 67

À Biarritz, le poisson se déguste chez Albert. C’est comme ça depuis plus de 15 ans. De la mer à l’assiette, la pêche du jour se savoure en VO, sans fioritures. Sardines grillées de St-Jean-de-Luz, thon plancha et plateaux de crustacés juste relevés de piment d’Espelette et arrosés d’Irouléguy. Addition un peu salée mais largement méritée !Chez Albert, Port des pêcheurs, 05 59 24 43 84

axoa, merlu koskera et tout le tralala

Gourmandises

Ici tout le monde vous le dira, le meilleur gâ-teau basque c’est Pariès qui l’a. Sur cette re-commandation générale, vous irez donc dans le saint des saints accomplir votre devoir et ra-mènerez au bercail le graal. Une fois le bolduc coupé et la boîte cartonnée dépliée, un grand whaouh retentira. Ce n’est rien à côté de l’effet double-kisscoolesque que le gâteau fera sur vos papilles. Tourbillon gustatif garanti. Si bien que le lendemain, vous y retournerez pour goûter tou-tes les autres spécialités comme le mouchou, les turons basques, les chocolats ballotinés... Du délire dans les stades, ça madame ! Pariès, 1 place Bellevue, 05 59 22 07 52

Ô mon gâteau

Le S

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Où manger

Coup de peigne

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Spirit # 42 / 37

Cahier CuLtuRE

ExPO (P.38) CiNÉMa (P.42)

aRts ViVaNts (P.46) MUsiqUE (P.50)

EN faMillE (P.56)

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cultuRE ExpO

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ManifestO sans retouche

Drôle d’endroit pour une expo. Chaque automne depuis 3 ans à deux pas du Pont-neuf, l’ancien port Viguerie, devenu place de l’Exil-républicain-espagnol, se remplit de containers maritimes. Non, ce ne sont pas des ba-

teaux de transport qui font leur come back sur la Garonne, c’est bien le retour de ManifestO. Une scénographie originale pour ce festival qui s’inscrit dans l’univers de la photographie et de l’image contemporaines. Pour cette 9e édition, l’association On/Off et le collectif ManifestO ont demandé à Jane Evelyn Atwood de prési-der la manifestation. Photographe engagée, reporter humaniste, artiste multi-récompensée, l’américaine s’est fait (re)connaître par son travail sur un groupe de prostituées d’une rue de Paris. Par la suite, elle réalisera une chronique de plusieurs mois sur le premier malade du sida en France à s’être laissé photographier pour la presse, une étude de quatre ans sur les victimes des mi-nes anti-personnelles au Cambodge, en Angola, au Kosovo ou

en Afghanistan, ou encore un travail monumental autour des fem-mes incarcérées. Une œuvre qui traduit la profonde intimité que la photographe entretient avec ses sujets.

\ Autre regard \À côté des séries proposées par Jane Evelyn Atwood, ManifestO propose de découvrir le travail de quinze autres photographes, sélectionnés par un jury indépendant. Des « Arbres antennes » d’Émile Loreaux aux boutiques berlinoises et centenaires de Claire Laude, du regard émouvant de Thibault de Puyfontaine à la vision restructurée de Dominique Dubois, c’est un aperçu de la richesse et de la diversité de la photographie contemporaine qui est proposé. Festival d’expositions, de conférences et d’anima-tions, ManifestO propose également de s’interroger sur la place et la valeur de l’image dans notre vision du monde, à l’heure où celle-ci est omniprésente.

festival

Du 10.09 au 2.10, Toulouse et Tournefeuille,

www.festival-manifesto.org

ManifestO n’est pas un coup de pub. C’est une lame de fond levée de main de maître par une équipe de bénévoles. Tout commence par un appel à auteur suivi de près par le dépouillement des candidatures. C’est ainsi que le jury découvre la jeune création dans un état brut et concocte une sélection toujours plus éclairée. Cette 9e édition ne fait pas exception. À moins que le parrainagede l’illustre Jane Evelyn Atwood ne ravive encore les contrastes. Par Philippe Dynamo

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étudedocumentaire

cours enfants

modèlevivant

académie de dessin de toulouse

51, rue Bayard - 31000 Toulouse / Tél. 05 61 99 61 69 / [email protected] / www.academie-dessin.com

Située dans le quartier de la gare, l ’Académie de dessin de Toulouse est depuis 30 ans une institution incontournable dans l ’enseignement du dessin.

Cet atelier a su conserver un cadre intact qui mêle une histoire, une architecture au charme indéfinissable et un enseignement résolument moderne du dessin.

cours adultesDu lunDi au venDreDi

cours enfants (8-13 anS)le mercreDi

ART ARCHITECTURE MODE DESIGN CINEMA LOISIRS ENFANTS BD

Livres neufs à prix réduits Livres rares et occasions

EXPRMNTL galerie

MONA LISAIT

s'installe à Toulouse

Art contemporain

Expositions

Bureau de promotion artistique

Conseil en achat d'oeuvres d'art

le lundi de 14h à 19hdu mardi au samedi de 10h à 19h

Métro Esquirol / Tél : 05 62 27 26 92

contact galerie: www.exprmntl.fr / [email protected]

18, rue de la Bourse -Toulouse

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cultuRE ExpO

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 le buzz du boisJoli jeu de mot que ce « Share wood » (bois partagé), qui rend bien compte du projet initié par la mairie de Nègrepelisse avec l’aide du très original - et néanmoins dans l’air gastronomique du temps - Centre d’art et de design appliqués à l’alimentation, La cuisine. Sous l’appellation très ministère de la Culture, une ambition naturelle : établir un dialogue sur les modes de vie en société qui serait source de réalisations en matière d’aména-gement du territoire. La créativité devient moteur de la cohé-sion sociale. Exemple, ce nouveau lotissement construit autour du bois de pins municipal de Montrosiès. Nouveaux habitants, nouvel environnement, nouvelles habitudes. Du pain béni pour Matali Crasset qui avoue : « j’entrevois de plus en plus ce métier à travers les projets que je mène comme celui d’un accouche-ment, d’une maïeutique ». Expositions, recherches futuristes, scénographies, objets de la vie courante, mises en lumière, mobilier, design électronique, on doit à ce designer industriel de formation de nombreuses créations qui explorent le vivre ensemble et proposent des solutions futées, comme le fameux kit pour invité Quand Jim monte à Paris. Aména-ger un bois ? Banco, mais en faisant participer les futurs usagers de l’endroit, en défrichant les envies, en labourant les codes de la vie quotidienne, en épluchant les notions d’intérêt collectif et individuel. Une tempête de cerveaux qui doit mener bientôt à la construction d’un rucher coopératif piloté par l’association Pollen et d’une « plateforme » - autrement dit, un lieu de rencontre et d’échanges - le tout inspiré par l’esthétique des aiguilles de pins locales. Dans un tel projet, où l’essentiel est de fédérer et faire fonctionner des réseaux de compétences, la démarche est tout aussi intéressante que le résultat. D’où l’idée de cette exposition qui évoque le comment plus que le quoi. Le peuple de la forêt de Sharewood sera entendu, Matali des bois passera par là pour que le lotissement prenne vie… \ Valérie Lassus \

La forêt de Sharewood du 10.09 au 05.11, vernissage le 10.09 à 12h30, médiathèque

de Nègrepelisse, 05 63 67 39 74, www.la-cuisine.fr

Du 23.09 au 16.10,nocturnes les 23, 24,

30.09 et 1.10,www.printempsdeseptembre.com

Printemps de septembre,d’un autre mondeAprès avoir consacré en 2010, la 20e édition du festival à la per-formance, un des symboles de l’art moderne, c’est vers « un autre monde » que le Printemps de septembre veut emmener ses vi-siteurs. Un retour à la matière, plus organique et concrète, pour une édition riche en sculptures, en peintures, en collages ou en images. Si, durant les dernières décennies, les plasticiens ont sur-tout opéré à partir d’un ensemble de codes, presque des normes, que certains pensaient inhérents à l’art moderne, l’expression des artistes présentés ici fait appel à des énergies plus élémentaires. Pour Anne Pontégnie, la directrice artistique du Printemps de sep-tembre, « gestes, traces, totems, cérémonies, invocations sont parmi les outils qu’une génération d’artistes utilise ». Il en résulte des univers abstraits, éclos de l’imagination, une variété d’ailleurs plutôt qu’une lecture du monde qui nous entoure. Un autre monde composé de l’univers de chaque artiste à travers toutes ces expositions, disséminées à travers et autour de Tou-louse. Il en résulte un climat, une atmosphère, faits d’émotions et de sensations. S’inscrivant dans la ville, le festival renforce les col-laborations entre artistes d’ailleurs et entités locales. C’est ainsi que Maroussia Rebecq crée un totem, avec la participation de la Calendreta de Muret et de la mission locale de Toulouse, qui sera de la parade du festival Occitània, et que Sophie von Hellerman, Fredrik Værslev et Ei Arakawa se sont imprégnés de Toulouse pour réaliser leur travail. Cette année, les Abattoirs présentent surtout les travaux de peintres, comme Paul Thek, Joe Bradley, Christo-pher Wool ou Sergej Jensen. Plus original, l’Hôtel Dieu accueille lui le prototype d’une école, où artistes, philosophes ou critiques, vont présenter, échanger, s’interroger avec des élèves. Ici le public est lui aussi partie prenante de l’art moderne. \ Philippe Dynamo \ M

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a través de mis ojosL’Espagne est un grand pays de cinéma, avec des réali-sateurs de renom, comme Buñuel, Almodovar ou Bigas Luna. Ces cinéastes, Oscar Fernandez Orengo les admi-re, et c’est en réalisant l’affi-che du film El Mar, d’Agustí Villaronga, qu’il a sympathisé avec le réalisateur. Cette ami-tié s’est traduite en une séan-ce photo in vivo où Villaronga est apparu au naturel, bien loin du côté figé des portraits officiels. Depuis, Oscar Fer-nandez Orengo continue de capturer l’image des réalisa-teurs espagnols qu’il aurait aimé être, tels Marc Recha, Carlos Saura ou Isabel Coixet. Une galerie de portraits, en noir et blanc et en panorami-que, de ces créateurs, toujours dans leur milieu de travail, vus à travers ses yeux. \ P.D. \

Du 14.09 au 21.10, Institut Cervantes, 31, rue des Chalets, Toulouse, 05 61 62 48 64, toulouse.cervantes.es

flux et reflux, la caverne d’internetEn version high-tech, Fred Fo-rest nous rejoue l’allégorie de la grotte de Platon dans les sous-sols obscurs et humides du centre d’art Le Lait. Ce papi 2.0, pionnier de l’art vidéo dans les années 60 et du Net.art dans les années 90, a mi-joté une exposition-déambu-lation interactive qui mélange notamment vidéos piochées sur Internet et projections des

ombres des visiteurs, captu-rées grâce à un système de webcam. Le parcours dure une vingtaine de minutes: quatre salles, quatre étapes didacti-ques, qui aboutissent, dans le cinquième espace, à l’exposi-tion de l’œuvre numérique tel-le qu’elle a été produite par le visiteur. Cela rappelle « Dispa-raître ICI », l’exposition d’Alain Josseau en février dernier à l’espace Croix-Baragnon. Le plus ? On peut aussi visiter et participer en live sur Internet : www.f lux-et-ref lux.net. \ H.G. \

Jusqu’au 30.10, Centre d’art Le Lait, Moulins Albigeois, 41, rue Porta à Albi, 05 63 38 35 91

salle d’at/tensionPar ses assemblages, Anne Santini amène à réf léchir sur le monde actuel. Son tra-vail emprunte, pour mieux les détourner, des éléments caractéristiques de la so-ciété marchande et gomme la hiérarchie et les clivages qu’on peut trouver entre les choses ou les marques. Véri-table chef d’orchestre, elle a composé pour cette nouvelle œuvre un patchwork d’ob-jets et de compétences. Elle s’est entourée d’artistes et de techniciens pour la mettre en scène. Sur un tapis d’habits bigarrés, les visiteurs pren-nent place sur des fauteuils de récup’ puis écoutent des extraits d’un texte poé-tico-militant. En s’appropriant l’œuvre, en lui donnant un sens, chacun devient alors partie prenante du processus de création, le dernier colla-borateur d’un travail collectif, humaniste et généreux. \ P. D. \

Du 13.09 au 20.10, Plateforme d’art de Muret, 1, square des combat-tants d’AFN, Muret, 05 34 63 98 19, www.mairie-muret.fr

En direct des galeries

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du 3 déc. 2011 au 24 mars 2012

majorat–arts visuels / villeneuve-tolosane /

/ pré-histoires

villeneuve-tolosane / cugnaux /

du 17 sept. au 17 déc. 2011

espace paul éluard / cugnaux /

05 62 48 54 77 1 av du Château d’Eau - Toulouse / M° St Cyprien Républiquelicence n°1020371-372-370 / graphisme : t2bis.eu / Pudique Acide © Claude Gafner

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vos avantages : tarifs réduits / réservations possibles pour toute l’année / offres spéciales / accès à l’abonnement voyage... et si vous devenez « amis du théâtre » apéritifs avec les artistes tous les trimestres, réduction fiscale, participation à la vie du théâtre !

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cultuRE CinÉma

42 / Spirit # 42

Crazy, Stupid, Love

De Glenn Ficarra et John Requa

Avec Steve Carell, Ryan Gosling,

Julianne Moore

Cette comédie romantique à l’usage des gars confirme le nouveau virage pris par le cinéma hollywoodien grand public. Crazy, Stupid, Love joue la carte de la franchise dans son décryptage des rapports amoureux contemporains. Par Alex Masson

Pour le meilleur et pour le rire

Il se passe définitivement quelque chose au sein de la comédie hollywoodienne. Coup sur

coup, cet été, on aura pu voir trois réussites : Mes meilleures amies, versant féminin des comédies de Judd Apatow (40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d’emploi…), Comment tuer son boss, parfaite variation sur la camaraderie masculine à la Very Bad Trip et Crazy, Stupid, Love. Ce dernier cas est haut la main le plus intéressant car il symbolise plus que les autres de nouvelles ambitions. Glenn Ficarra et John Requa ne sont pas des inconnus : ils ont écrit Bad Santa et I love you, Philip Morris. Deux comédies qui tentaient déjà d’aérer le genre, ouvrir des por-tes sur des zones audacieuses, en demandant au politiquement correct d’aller se faire voir ailleurs. Tout en finissant malheureu-sement par y succomber. Crazy, Stupid, Love prévient d’emblée : cette histoire d’amitié entre un tombeur et un loser, de divorce et de rééducation amoureuse, n’ira jamais dans la tendance co-mico-trash du moment. Pas de scènes de beuverie ou de vannes pipi-caca-cul, juste un regard étonnamment honnête sur ce que les femmes et les hommes attendent de l’amour.

Crazy, Stupid, Love se débarrasse même, avec un personnage secondaire de môme de 13 ans, de la fascination pour la régres-sion adolescente au centre des productions Apatow. Ce film affir-me clairement cette envie dès le départ : une jeune femme refuse qu’on compare sa vie à « un film pour enfants », assure qu’elle vit comme une adulte. La présence de Steve Carrell de retour à un rôle en demi-teinte de type qui perd les pédales, convoque l’es-prit de Little Miss Sunshine, mais c’est surtout à un autre film sur la crise de milieu de vie que Crazy, Stupid, Love nous fait penser, j’ai nommé American Beauty. Notamment par sa peinture d’une famille américaine, où chaque membre essaie de reconquérir sa place, de redorer son blason mais doit accepter ses travers pour cela et admettre que les codes, les règles aient changé. Le film les applique lui aussi grâce à un scénario osant emprunter des chemins de traverse, multipliant les pistes. Parfois pour se perdre un peu – un petit ventre mou aurait pu être évité, certains twists plus habiles – mais surtout pour retrouver ce qui manquait à la comédie de studios : des personnages crédibles, très attachants dans leurs faiblesses et leur désarroi.

sortie le 14.09

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cultuRE CinÉma

44 / Spirit # 42

La brindille

D’Emmanuelle MilletAvec Christa Theret, Johan

Libéreau, Maud Wyler...

Sarah, étudiante qui va de petits boulots en pe-tits boulots, ne vit plus seule. Mais pas comme

elle l’espérait : elle apprend à la suite d’un malaise qu’elle est en-ceinte de sept mois. Pas vraiment un heureux événement en vue, quand son état l’amène à perdre sa place en foyer, mais aussi sa potentielle embauche dans un musée. Et que rien ne peut amélio-rer les choses puisqu’il est bien trop tard pour avorter. Même si on peut le rapprocher de faits divers proliférants ces dernières années, La brindille ne parle finalement pas tant d’un déni de grossesse que de la possibilité d’un choix chez les jeunes femmes d’aujourd’hui, entre devenir mère et s’accomplir dans sa vie professionnelle. Mais aussi de la force qu’il faut trouver en soi pour accoucher sous X. La brindille aurait pu être un copier-coller de Toute une histoire, l’émission crée par Delarue. Sauf qu’Emma-nuelle Millet fait le choix judicieux d’éviter la sensiblerie.

\ Désir d’avenir \À défaut d’une réalisation convaincante, justement parce que trop proche des standards d’un téléfilm, La brindille trouve sa force dans un ton inattendu. Millet reste à bonne distance de ses personnages, là où elle peut avoir un regard quasi-documentaire (la visite d’un foyer accueillant des jeunes femmes enceintes est incroyablement crédible) et surtout ne jamais juger Sarah, plutôt l’accompagner, sans l’accabler ni la défendre, vers une prise de conscience de la réalité qu’offre la société aux femmes défavorisées. Un point de vue qui dénote encore plus avec le casting de Christa Théret. Retrouver la gamine insouciante de L.O.L face aux responsabilités imposées par la vie active a l’effet d’un électrochoc, amplifié par la volonté de Millet de ne pas faire flancher son scénario vers les fa-cilités d’un happy-end. La brindille et sa description d’une horreur malheureusement ordinaire – comment démarrer sa vie d’adulte en abandonnant un enfant – n’en est que plus perturbant.

\ A.M. \

Baby blues

D’art et d’essai

le bal d’Ettore scola1983 - 112 mnNous sommes dans une salle de bal, en France, au début des années quatre-vingt. Nous n’allons plus quitter cette salle, c’est la grande idée de ce film. Un demi-siècle défile alors, au rythme des reins qui se ca-

brent, des têtes qui tournent et des chevilles qui s’envolent. Des hommes et des femmes avec leur histoire et l’Histoire. Ce n’est pas à Une journée particulière que nous invite ici Ettore Scola mais à un brassage d’époques où, le temps d’une danse, les soli-tudes s’enlacent. C’est la grande musique du souvenir. \ L.D.G. \

À l’Utopia, du 1.09 au 6.09, Toulouse

la grotte des rêves perdusde Werner Herzog 2011- 90 mnWerner Herzog n’aime pas bros-ser dans le sens du poil. Puisque le show-business a décidé que la 3D était l’avenir du cinéma, il s’en empare pour évoquer le passé de l’humanité. En l’occur-rence en allant filmer en relief la grotte de Chauvet, l’une des dernières découvertes archéolo-giques importantes. Son utilisa-tion de la technique donne une seconde vie aux phénoménales

peintures préhistoriques, mais lui permet surtout de faire le point sur l’évolution de la culture et de l’art, de ses ancestraux débuts à aujourd’hui. Suite à un accord avec le ministère de la culture, La grotte des rêves perdus sera prochainement utilisée dans les cours d’histoire. On espère que les profs en profiteront pour ap-prendre aussi aux élèves la pédagogie du cinéma grâce à cet exceptionnel documentaire. \ A.M. \

En salles le 31.08

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le Mahabharata de Peter Brook1989 - 171 mnDifficile de choisir un film dans l’hommage que la Cinémathè-que de Toulouse rend à Jean-Claude Carrière tout au long du mois de septembre. Revoir sur grand écran Le Mahabha-rata est une aventure hypnoti-que à laquelle il faut se rendre. Quasi trois heures d’une épo-pée, gorgée de fabuleux. Jean-Claude Carrière a œuvré pour les plus grands. Milos Forman, Luis Buñuel, Volker Schlöndorff. Ce faisant, il a forgé sa légende. On pourra voir les films nés de leurs talents communs et aussi Max mon amour, Milou en mai, La chair de l’orchidée, Sauve qui peut (la vie), etc. \ L.D.G. \

À la Cinémathèque, le 25.09 à 17H30 et le 27.09 à 19H15. Rencontre avec Jean-Claude Carrière le 14.09, à 19h30. Le réalisateur sera aussi l’invité d’honneur de Vivons livres samedi 5 et dimanche 6.11, au centre des congrès Pierre Baudis.

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Le Malade imaginaire du 28.09 au 2.10,

Mise en scène d’Alain Gautré, Odyssud- Blagnac, www.odyssud.com

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La compagnie Tutti Troppo éclate dans une version jubilatoire du Malade Imaginaire. Ce classique du répertoire français reprend alors quelques couleurs. Une antidote à la grisaille ?Par Karine Chapert

Molière groupie

La mine renfrognée, on peste à la lecture du nom de Jean-Baptiste Poquelin, et jurant que cette saison on ne nous y reprendra plus ! Pourtant, on aurait tort de réser-ver aux plus jeunes le plaisir de (re)découvrir à Odyssud

la dernière comédie de Mister Molière - qui mourut, rappelons-le, à l’issue de la quatrième représentation de la pièce. Colori-sée, remasteurisée, customisée, Le Malade Imaginaire présenté par la compagnie Tutti Troppo, ne fait pas dans le ronronnant. Dans une logique associant théâtre classique à remplissage de salle, le champion français des 3 coups a trop souvent été mis en scène par défaut. Loin de ce marketing de lever de rideau, Molière est pour Alain Gautré un auteur de prédilection. Il aime sa comédie noire qui revêt des habits de farce, sa tragédie gro-tesque, sa mécanique implacable autant que ses personnages fantasques, d’Harpagon à Georges Dandin.Dans sa malle, l’esprit de troupe, un noyau d’acteurs qu’on re-trouve d’une pièce à l’autre et qu’il rejoint lui-même sur le plateau comme comédien. Et la patte du metteur en scène qui cite aussi

bien l’art du clown que le maestro Tadeusz Kantor. Avouez que, même pour « encore Le Malade imaginaire pffff… » c’est intrigant. Promesse tenue !

\ L’esprit plus que la lettre \Sur le plateau, ça dépote pour Argan, Toinette, Béline et consorts, tout droits sortis de la comédie ballet pour se retrouver dans un music-hall léché. Les comédiens-chanteurs-danseurs de Tutti Troppo manient la prose et la farce avec brio. « Dans Le Malade imaginaire, la maladie et la mort règnent d’une manière si souve-raine que nous n’aurons d’autres choix que celui d’un carnaval débridé » confie Alain Gautré. Respectant plus l’esprit que la lettre, pour conserver l’aspect délirant et rieur, il tinte le tout de « variété-soupe » italienne, de raï, de funk et de hip hop toni-que. Les exégètes s’agaceront. Et pourtant à n’en pas douter, Molière lui-même n’aurait pas boudé son plaisir devant une si réjouissante version 2011 !

théâtre

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05 62 48 54 77 1 av du Château d’Eau - Toulouse / M° St Cyprien République

licence n°1020371-372-370 / graphisme : t2bis.eu / photo©DR

Eldridge Cleaver vitaNONnovaJ e an Mic h e l Br u yè r e / c o l l e c t i f L F K s

Comme on pourrait le dire de certains émeutiers : nous

faisons feu de tout bois, et même si certaines essences

peinent quelquefois à s’enflammer  ; raison pour laquelle

nous regroupons nos torches. (...) Une œuvre n’est jamais

engagée. Seuls des fusils parfois le sont. Jusqu’à présent,

nous allons sans fusils.

Jean Michel Bruyère

création à Toulousecoproduction Garonne

28 sept - 8 oct

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cultuRE aRTS ViVanTS

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la Cave Po fait le bœufBref mais intense… de quoi susciter la curiosité et les en-vies. Surtout lorsque ça se passe sous les voûtes d’une cave de la rue du Taur. Qu’il s’agisse d’une forme définiti-vement courte ou d’un travail en gestation, ce sera tout en mots et en chansons. Une soi-rée, trois artistes et 30 minutes chacun pour faire découvrir un univers, un horizon, un mode d’expression. Premier compte à rebours : Ladji Diallo, conteur d’origine malienne qui jette un pont entre deux continents avec des ballades folk intem-porelles. La Marmite bouillon-nante d’amour, que vous in-vite à partager le comédien et auteur Franck Melotti. Enfin les notes de Somi, trio atypique qui fait se rencontrer les musiques traditionnelles régionales et le jazz ethnique. Second défi re-levé par Olivier Bensa et Cécile Cardinot, pot belge détonnant de musique baroque, tango argentin et musique contempo-raine. Puis Micheline Sarto nous contant La sonate au clair de lune de Yannis Ritsos et enfin le « roots metissé » 100 % filles des complices Joanna Torres et Elsa Keita de Maka Duo. Alors à vos marques, prêts, partez ! \ K.C. \

Du 14 au 17.09, à partir de 19h30, 12/8 €, La Cave Poésie René Gouzenne,www.cave-poesie.com

la vieen rose ?Oscar, 10 ans, plus un poil sur le caillou, n’est pas un pe-tit garçon comme les autres. Parce que pour lui chaque journée compte pour 10 ans, ça vous fait une vie bien rem-plie en quelques temps : tomber amoureux, se marier, rencon-

trer ses beaux-parents, faire la paix avec les siens… de pa-rents, vieillir et penser qu’on va mourir. C’est que Mamie Rose, dite « L’étrangleuse du Languedoc » et bénévole à l’hôpital des enfants, veille au grain. Du roman épistolaire d’Éric-Emmanuel Schmidt, Lu-cie Muratet signe une adapta-tion simple et émouvante. Pier-re Matras porte, seul en scène et avec une infinie douceur, les aventures imaginaires de son personnage. Et le spectateur de se laisser conduire, au-delà de cette chambre blanche et froide, de l’attente insupporta-ble de la mort, dans l’univers d’Oscar, Bacon et Peggy Blue. Léger et poignant à la fois, à (re)voir. \ K.C. \

Du 6 au 17.09, 21h, théâtre du Grand Rond, à partir de 6 €, www.grand-rond.org

Grand classiqueIl ne faut pas manquer le Gisel-le de Nanette Glushak, grand succès de la chorégraphe qui tire sa révérence cette saison avant de laisser sa place à Kader Belarbi. En 17 ans, la di-rectrice de la danse aura pro-fondément marqué le ballet du Capitole. Avec elle, Toulouse s’est doté d’une vraie compa-gnie où les danseurs sont aussi à l’aise dans le répertoire clas-sique que moderne. Sa version de ce chef d’œuvre du ballet romantique donne la pleine mesure du travail accompli. Ce qui frappe dans cette produc-tion, c’est la science parfaite de la pantomine que Nanette Glushak et Michel Rahn ont transmise et inculquée à tous les danseurs. Quand la juste expression théâtrale est souvent galvaudée, ici, elle retranscrit de manière intelligente et lisible la tragédie qui se noue. Le seul regret ? Qu’il n’y ait que deux représentations. \ S.C. \

10 et 11.09, Casino Théâtre Barrière, Toulouse,6,50 E à 40 E,05 61 33 37 37,www.theatre-du-capitole.fr, www.casino-theatre-bar-riere-toulouse.com

sur les planches

antigone, tragédie quotidienneAntigone comme vous ne l’avez jamais vue. Voilà ce que propose le théâtre Garonne et l’Usine avec ce texte de Sophocle mis en scène par le génial Gwenaël Morin. Inévitablement, on retrouve sur scène la trame de la tragédie : Antigone brave l’interdiction émise par le roi Créon d’aller accomplir les rites funéraires auprès de son frère Polynice. L’héroïne emmurée, le fiancé Hémon (qui est aussi le fils du roi) suicidé, Créon réalise qu’il est tombé dans la tyrannie. Cette pièce, les acteurs ont réussi la prouesse de la jouer pendant un an, tous les soirs, dans un même lieu, le Labora-toire d’Aubervilliers où Gwenaël Morin a mis sur pied son concept de Théâtre Permanent. Après Lorenzacio, Tartuffe et Bérénice, ce fut en 2009 au tour d’Antigone de prendre place dans la vie quotidienne du quartier. « Je veux que les gens sachent qu’en permanence du théâtre se fait dans la ville et qu’ils peuvent venir à tout moment » expose Morin.

\ Tous sur les planches \Le théâtre devient ainsi un lieu continuellement occupé : le matin, des ateliers de transmission pour le public (qui peut même partici-per au spectacle), l’après-midi la répétition, et le soir, le spectacle, joué dehors, sans artifice, avec des décors réduits au strict mini-mum. C’est ainsi que le théâtre passe du statut de produit culturel à celui d’espace de liberté et de création dans la cité. Ce théâtre brut, marqué par sa recherche de sobriété, laisse la parole au texte et renforce sa proximité avec les spectateurs. Les codes sont bou-leversés, un même acteur se confond avec plusieurs personnages, les hommes jouent des rôles féminins et inversement, les propos misogynes de Créon en prennent une toute autre dimension. De-puis sa création, cette Antigone est sortie d’Aubervilliers mais n’en reste pas moins un projet participatif. Les Toulousains pourront ve-nir aux ateliers et faire partie des chœurs de Thèbes qui chantent « l’entêtement qui tue » de Créon. Une façon de dédramatiser le théâtre et de le placer au cœur de la cité.

\ M. J.-P. \

Antigoned’après Antigone de Sophocle,

Théâtre Garonne les 29 et 30.09 à 20h,

L’Usine (Tournefeuille) le 24 à 20h30, 5 à 10 e,

05 62 48 54 72, www.theatregaronne.com

Ateliers de transmission du 19 au 28.09, 05 62 48 56 59

théâtre

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L’ACTUALITÉ REVUE ET CORRIGÉE PAR L’ÉQUIPE DES 3T

TEXTES RÉACTUALISÉS PARJ.J. CRIPIA (DUO DES NON)

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cultuRE muSiquE

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Votre programmation, vous la concevez comment ?Je me vois comme un chef de projets. Que ce soit les arts visuels, les arts de la scène, je fais une expertise, ensuite, je fais confiance. Il y a une grande joie à travailler en équipe. J’essaye de mettre en musique tout ça. Disons que je suis un technicien, un ingénieur culturel qui aurait sa sensibilité. Mon goût c’est la pluralité des esthétiques et je ne suis pas bridé. J’ai en plus la chance de travailler avec une municipalité qui me fait confiance et en qui j’ai confiance.

Toulouse et vous c’est de l’histoire ancienne. L’opéra, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit, c’est votre potion magique.D’abord, il y a le Lot. Ce sont mes racines et elles sont très fortes. Il n’y a pas loin de trente ans, j’ai assisté à la mise en scène d’Olivier Desbordes sur deux productions avec Opéra Éclaté. L’opéra est une passion. Au début des années quatre-

vingt, on a redécouvert le bel canto romantique. Je viens de là. J’ai usé mes fonds de culotte avec Richard Martet, le rédacteur en chef d’Opéra magazine. Ensuite, j’ai été responsable des mu-siques à l’AFAA, aujourd’hui Institut français. Et déjà, on sou-tenait Plasson dans ses premiers concerts à Shanghai ou pour Les Éléments à Rome.

La programmation puise un peu dans toutes les cultures, les continents… Vous n’avez pas peur de vous y perdre ?On ne peut pas rester dans son pré carré accroché à sa seule expérience. Depuis l’année dernière, nous collaborons avec le Centre de la photographie de Lectoure et son directeur Fran-çois Saint-Pierre. Il y a tout un travail sur les Arts plastiques à Croix-Baragnon. En lien, là encore, avec la faculté du Mirail ou le lycée des Arènes et, bien sûr, les Beaux Arts. Fin octobre, il y aura un Tandem 12, un programme qui associe des artistes dans une même exposition. L’espace Croix-Baragnon n’est pas

Aux commandes de l’espace Croix-Baragnon depuis 2006, dans la rue du même nom, Alain Lacroix a vite imprimé sa marque. Autrement plus précieuse que celle des boutiques de luxe voisines. Concerts, expositions, sa programmation à la fois généreuse et bigarrée propose d’audacieuses passerelles d’un art à l’autre. Rencontre avec un homme curieux. Propos reccueillis par Isabel Desesquelles

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un lieu à part, c’est un lieu avec. Impliqué, tant dans les grands événements culturels de la ville que dans des échanges avec des villes avec lesquelles Toulouse est jumelée. À commencer par Dusseldorf et Bologne.

La salle bleue était une référence pour le jazz, comment avez-vous réussi à vous renouveler ?Avec l’Orchestre de Mlle Durin qui décale les sax ou Q, Actum et Thomas Kretzchmar, j’ai cherché la jeune scène jazz et je crois avoir peut-être donné un coup de pouce à un vivier artis-tique local. Rencontrer un talent neuf, j’adore !

Et ils vous le rendent bien. À commencer par Emile Parisien pour un Jazz en scène en décembre, avec Jean-Paul Celea et Wolfgang Ratzinger.Émile Parisien a fait ses premiers concerts au festival Tou-louse d’été et son héritage Coltranien me séduit. Les passa-ges d’âge entre artistes et les passes d’esthétiques, c’est fort. C’est justement ce que nous essayons de proposer au public : des temps forts. Les mardis avec Philippe Cassard et, cette année, Debussy. Ou avec Jean-François Zygel et ses pochet-tes surprises. Zygel a inventé une autre façon de rencontrer le public. Il le rend heureux, c’est un don fantastique. Et puis, il y aura Eric Larreine et ses 2 enfants, en création les 30 et 31 janvier prochain dans le cadre de Détours de chant.

L’espace Croix-Baragnon, ce sont aussi les Extravagances du vingt et unième siècle ou, au Diwan du Monde. Tous les che-mins mènent à la culture, alors ?J’ai eu la chance de travailler avec Jean Digne. On lui doit la tournée Cargo en Amérique Latine avec Royal de Luxe. Il m’a appris la folie, le sens des choses. Lui et quelques autres, je les ai vus avoir cinq idées à la minute, il y en avait toujours une qui allait vivre, serait partagée. Transmettre cela, c’est ce que je cherche et, tant que je serai curieux, tout ira bien.

« Je suis un technicien, un ingénieur culturel qui aurait sa sensibilité. Mon goût c’est la

pluralité des esthétiques, je ne suis pas bridé. »

Un lieu La baie de San Antonio en Jamaïque, sur la côte nord.

Ce que l’on appelle un oeil de cyclone, là où les pirates venaient se réfugier. Un endroit encore protégé où le punch

y est meilleur que partout ailleurs

Un albumLe voyage à Reims de Rossini, le grand air de Corinna chantée par Cecilia Gasdia. Une voix qui a tout donné.

Rossini, c’est un répertoire merveilleux,mais meurtrier pour les gosiers d’aujourd’hui.

Un romanBalzac et Vautrin qui s’appelle d’ailleurs Trompe la mort,

à cause de la force de La comédie humaine, de son ancrage dans une société en marche

qui écrase mais sur laquelle on peut construire.

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MémoiresIndiennes9 juillet - 9 octobre 2011

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cultuRE muSiquE

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Piano aux Jacobins[festival]

Pour se faire une bonne idée de l’es-prit de Piano aux Jacobins, un conseil : se reporter à son affiche. Signée par l’Américain Brian Bellat, elle explose dans un vivier de couleurs comme une transposition « visuelle » de composi-tions musicales réalisée par un adepte du collage. Cette 32e édition célébrera les dix ans de la programmation Ta-bleaux-Concerts, qui provoque le dia-logue entre la musique et la peinture. Imaginée en collaboration avec le mu-sée des Abattoirs, Tableaux-Concerts s’ouvre à une nouvelle génération de musiciens interprètes. Car si les aînés se retrouvent au Cloître des Jacobins, à la Halle aux Grains ou encore à l’audi-torium Saint-Pierre-des-Cuisines, quel-ques-uns des lieux de prédilection du festival, les découvertes et nouveaux talents partagent l’affiche à part égale. 2 au 28.09. 6 à 38 e, Cloître des Jacobins, Musée des Abattoirs, Halle aux Grains, Saint-Pierre-des-Cuisines, Cité de l’Espace, www.pianojacobins.com

Les Bohèmes de thrace[musique turque]

A la croisée de la Grèce, la Bulgarie et la Turquie, la Thrace est une région mé-connue et un véritable kaléidoscope de population. Le théâtre Garonne poursuit son été avec ce concert de l’Ensemble de Hasan Çakan, dans lequel l’énergie des Balkans rencontre la spiritualité soufie. Percussions tziganes, souffle du zourna (un équivalent du haut-bois) en-flamment cette caravane ébouriffante. 6.09, 20 h 30, 15 à 25 e, Théâtre Garonne, 05 62 48 54 77, www.theatregaronne.com

Cinq ans de Centrifugeuse[musique indépendante]

Un mardi sur deux, l’émission Centrifugeuse propulse sur les ondes de Canal Sud (et sur la bande passante d’Internet) son mix musical, mettant en relief la variété des musiques indépendantes. Cinq ans que ça dure. Et pour célébrer cet anniversaire, qui coïncide par ailleurs avec les trente ans de la radio associative, la Centrifugeuse fera doublement la fête. Le 16 septembre, Minors, Novö, et surtout le backing band de Bertrand Burgalat, Aquaserge, feront retentir les murs de la péniche Le Cri de la Mouette. Le lendemain, au Larsen Lupin, un mix spécial de la Centrifugeuse devrait recevoir la visite de l’ex-Diabologum, Michel Cloup. Cinq ans, 111 numéros, 167 heu-res de programmes, 34 invités... et désormais deux soirées pour la Centrifugeuse. 16.09 (Cri de la Mouette) et 17.09 (Larsen Lupin), 22h, www.la-centrifugeuse.fr

Méditerranéo’[musique du monde]

Trois jours de découvertes en bord de fleuve et au cœur de Portet-sur-Garonne : voici venir la 7e édition du festival MéditerranéO’ ! Ou comment célébrer la Méditerranée en septembre en alliant farniente et joyeuses festivités. Chaque année, le Grand Toulouse et le Muretain découvrent des artistes majeurs et des talents insoupçonnés. À noter cette année, la présence de la Bretagne en invitée spéciale, le cinéma de nuit, du théâtre de rue, un espace famille avec une aire réservée aux enfants et un marché de petits producteurs. Et le festival est désormais gratuit !Du 16 au 18.09, grat., Portet-sur-Garonne, www.festivalportet.fr

Splendor in the grass [ bédé-concert ]

Inutile de présenter un ciné-concert : un groupe jouant de la musique pour illustrer un film, le plus souvent muet. Les bédés-concerts sont, eux, moins répandus. Le prin-cipe reste le même sauf qu’à la place du film, les planches d’une bande-dessinée sont projetées, transformant le spectateur en lecteur. Le groupe rock Splendor in the

glass marchera sur les traces d’Ennio Morricone en signant la bande-son d’un soir de la bd Après la nuit (sorti chez Del-court). Un western dans la grande tradi-tion, incluant petite ville sauvage, shérif et cimetière. Le concert sera suivi d’une rencontre avec les membres du groupe ainsi qu’avec Henri Meunier et Richard Guérineau, respectivement scénariste et dessinateur d’Après la nuit. 16.09, 20 h, 3 à 13 e, Cinémathèque de Toulouse, 05 62 30 30 10, www.lacinemathequedetoulouse.com

électro Alternativ[festival électronique]

Durant ses quatre premières années, la réputation sulfureuse de l’Électro Al-ternativ s’était ancrée dans les esprits. Alors situé sur la base de Sesquières, le festival donnait une visibilité à des cou-rants musicaux parfois même censurés dans les free party. En se rapprochant depuis d’institutions musicales telles que le Bikini, il est peu à peu parvenu à intéresser un plus large public. Flirtant toujours avec la limite du connu et de l’inconnu, de l’acceptable et du révolté, il se proclame désormais « événement institutionnel des arts numériques et des musiques électroniques ». En plus de Ra-monville, l’électro alternativ se déploiera à la Dynamo pour une soirée dédiée au label Warp, et mutera en exposition au centre Culturel Bellegarde. Transversa-lité des arts et multiplicité des lieux, voilà les deux mamelles qui nourrissent la nouvelle esthétique du festival... 16 au 24.09, grat à 25 e, pass 30 à 46 e, Bikini, Dynamo, Opéra Bouffe, Zone verte de Pech-David, www.electro-alternativ.com

GuL en solo [chanson]

Poète novateur, arpenteur de nouveaux horizons, GuL est un peu la nouvelle maladie de la chanson à texte grâce à cette modernité, où l’on perçoit des accents à la Nino Rotta. Avec « Le mari de Carla B. », on est loin d’une chan-son lisse et à la mode. Il y a du relief dans la performance tantôt cabaret, tantôt rock de ce chanteur au regard d’adolescent qui, à l’occasion, troque sa guitare contre un ukulélé.22 et 23.09, 21h30, 5 à 10 e, Le Bijou, Toulouse, www.le-bijou.net

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cultuRE muSiquE

54 / Spirit # 42

oldelaf[chanson humoristique]

Le 30 Janvier 2010, le chanteur-humo-riste Oldelaf donnait son dernier concert avec son acolyte, Monsieur D. et se lançait alors dans une carrière en solo. Porte-étendard - et fier de l’être - de la chanson con, Olivier Delafosse, de son vrai nom, s’est fait connaître grâce à des morceaux tels que « Nathalie, mon amour des JMJ » ou encore « Le Café », fortement plébiscité par les internautes. De nouvelles chansons et une équipe fraîchement levée pour une couleur musicale plus personnelle et des textes toujours aussi grinçants et percutants. Une curiosité à ne pas manquer.23.09, à partir de 14 e, La Dynamo, Toulouse, www.ladynamo-toulouse.com

Les Soirées Nomades[performances]

Les Soirées Nomades de la Fondation Cartier présentées lors du Printemps de Septembre 2011 offrent une telle variété dans la programmation qu’il paraît peu probable que chacun n’y trouve chaus-sure à son pied. Qu’ils décrivent le mon-de avec une féroce ironie ou qu’ils plon-gent le spectateur dans une ambiance étrange ou ambigüe, les projets présen-

tés jouent sur les troubles de la perception visuelle ou auditive, mais aussi sur le décalage sémantique et formel. Danse, spectacles, concerts et apéros musicaux… presque un mois de performances !Du 23.09 au 16.10, grat., Toulouse, Studio du CDC, Théâtre Garonne, MJC Roguet, École des Beaux-Arts, www.printempsdeseptembre.com

Présences vocales [performances vocales]

Présences vocales réapparaît pour un troisième cycle de six concerts, fruit d’un étroit compagnonnage entre le collectif éOle, Odyssud, le théâtre du Capitole et le théâtre Garonne. Créations récentes ou œuvres du répertoire du XXe siècle revisitées par des scénographies contemporaines, Présences Vocales témoigne de l’étonnan-te richesse d’un répertoire en mouvement, et de l’universalité de ses thématiques. Ça commence avec La Passion de Marie. Le compositeur libanais Zad Moultaka mêle les sonorités baroques et celles des instruments arabes, explorant le thème de la Passion du Christ. Les textes sont chantés en syriaque. Présences vocales se poursuivra ensuite crescendo jusqu’au 2 avril 2012.26.09, La Passion selon Marie, 20h30, à partir de 10 e, cathédrale Saint-Étienne, Toulouse, www.studio-eole.com

Anna Calvi [pop]

Découverte en France en 2010 après quelques rapides concerts en Angleterre et deux ou trois titres publiés à la va-vite sur son Myspace, la chanteuse met Brian Eno sous le charme. Pour la décrire, certains n’hésitent pas à convoquer PJ Har-

vey et Jeff Buckley, références haut-de-gamme qui éveillent la curiosité. Et tant pis si l’album éponyme sorti en janvier dernier se révèle rapidement eventé : dans cet océan de production policée, la voix de l’Anglaise, continue de faire rêver. Seul le live semble capable de lui rendre sa pleine dimension.27.09, 19h30, 25,20/26 e, le Bikini, Ramonville, www.lebikini.com

Cabaret de l’Impasse [punk jazz]

Plutôt que d’impasse, ce Cabaret formé par des membres de Punish Yourself, 1969 was fine et Aléas quartet fait sur-tout penser à un croisement entre Da-vid Lynch période Sailor & Lula et Jim Jarmusch. Rythmé par un saxophone, une contrebasse et une batterie, la voix de Vincent Villalon, chanteur de Punish Yourself, n’a jamais autant été Tom-waitsienne. Bardés de piercings ou en crête punk flanquée sur le haut du crâne, les membres du Cabaret de l’Impasse se cognent contre des murs invisibles. Pour mieux les exploser. 29.09, 21h, 9/6 e, Le Mandala, www.myspace.com/lecabaretdelimpasse

tosca [opéra]

La Tosca s’inscrit dans la tradition des grandes figures torturées de l’opéra ita-lien. Passionnée, vive, courageuse, ex-plosive et simplement femme, l'opéra qui porte son nom est un hymne au sacrifice d’amour. L'oeuvre est signée d'une main de maître par Giacomo Puccini. Un me-lodramma en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après l’œuvre de Victorien Sardou (aucun lieu de parenté avec Michel) en 1900. Sur fond de grands chamboulements politi-ques, c’est dans la magnificence de la capitale italienne qu’évoluent les per-sonnages extravagants et téméraires de Tosca. Un évadé héroïque reçoit l’aide d’un peintre révolutionnaire dont la maî-tresse brille, tant par son imprudence que par son héroïsme. Leur fin drama-tique fait honneur à la grande tradition des tragédies italiennes.Les 29.09 et 5, 11, 14.10 à 20h et les 2 et 9.10 à 15 h (en audiodescription pour certaines représentations), théâtre du Capitole, Toulouse, www.theatre-du-capitole.fr

Mond’n Rock [rock]

Terminés les bals musettes de papi et mamie. Pour dynamiser son territoire, une petite bourgade non loin de Blagnac mise sur le rock. Depuis 2009, le festival Mond’n Rock rassemble un public de tout âge. Car le rock n’est plus depuis longtemps destiné à une seule frange de population, de préférence méchue et bruyante. La preuve avec The Wackids, premier groupe de rock pour enfants, découvert à l’Electric Artyland quelques mois plus tôt. Armé d’instruments jouets, le groupe revisite les standards pour une première incursion dans l’univers rock des jeunes spectateurs. Le lendemain, une scène découverte permettra aux jeunes artistes de rencontrer le public tandis que l’électro-rock de Phyltre et le garage rock des Hushpuppies continueront les hosti-lités. Et durant tout le mois de septembre, une exposition d’affiches, vinyles et ins-truments célébrera la culture rock’n roll. 30.09 et 1.10, 17 h, 8/12 e, salle Orion, Mondonville (31), 05 61 06 14 30, www.mondnrock.blogspot.com

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cultuRE En famiLLE

56 / Spirit # 42

La ferme éco-citoyenne de Bouzigues

Chemin de Bel Air, Montaigut-sur-Save (31)

05 61 85 58 70 Ouvert au public un dimanche

après-midi par mois.Portes ouvertes le 11.09

Programme et infos sur www.fermebouzigue.com

Une ferme, pour les enfants, c’est un formidable terrain de jeux. Des animaux en veux-tu, en voilà et un grand bol de campagne. Quand, en plus, elle leur concocte une découverte sur mesure, c’est le paradis ! Par ici la visite. Par Séverine Clochard

ils s’en allaient,tous crottés et heureux…

«Pistez la charrette bleue, c’est là ! » Suivez la consi-gne et préparez-vous à un festival de « oh, ah » et « Qu’ils sont mignons ! ». Une ferme, sur les en-fants, ça fait un effet bœuf. Dès l’allée, bordée de

vieux outils agricoles, ils vous assailliront de questions. N’es-sayez pas de leur répondre, à moins d’avoir eu de la famille dans la partie. Laissez donc Odile prendre les choses en main. En 1997, avec une poignée de passionnés, elle a voulu trans-former cette ferme familiale en lieu d’accueil et de sensibilisa-tion à l’environnement et au monde rural. 10 ans plus tard, et une floppée de bambins accueillis dans le cadre scolaire, de pédagogique, la ferme est devenue éco-citoyenne. Désormais, un collectif d’associations gère et organise les activités qui ponctuent l’année au gré des envies. Dénominateur commun : le respect de la nature et sa protection. Du développement durable par le biais de stages, aux événements artistiques ou de visites à thèmes.Comme il se doit, la ferme est perdue en pleine campagne. Comme il se doit, elle s’étale sur plusieurs hectares. 15 au total. Bordés de potagers, de champs de blé, d’enclos pour les moutons, de ver-gers et autres mares. Un paradis de biodiversité, cultivé en mode

écologique. Et un espace si grand qu’à peine arrivés, les petits urbains en ont des fourmis dans les jambes. Pour le grand public, la ferme se visite une fois par mois. En guise d’entrée en matière, un petit jeu de questions réponses : « à quoi ça sert une ferme ? (et non, ce n’est pas un zoo !), que donne la poule ? » etc. Histoire de balayer les connaissances et de rafraîchir un peu les mémoires. Ensuite, en route pour la découverte. À chaque visite, son thème : nourrissage des animaux, fabrication du pain, balade botanique… « La plupart du temps, les enfants n’osent pas toucher les animaux, surtout les petits urbains » taquine Odile. Mais une fois le mode d’emploi assimilé, ils ne s’en lassent pas ! Leurs coins préférés ? La Cazoreilles et sa ribambelle de lapins, et puis les ânes et la ju-ment qu’ils brossent à l’envie. Le cochon a aussi ses fans même s’il est noir et pas rose comme ils s’y attendaient (question de race !) Finalement, la boue ne gêne que nous… Armés de seaux, les voilà partis nourrir les poules et autres oiseaux dans le poulailler, le sou-rire aux lèvres. Méfiez-vous, un peu plus tard, ils pourraient bien vous entraîner tester les toilettes sèches ! Des jardins potagers à la volière, leur après-midi s’annonce bien rempli, surtout quand la visite se double d’un jeu de piste photo. Alors, vous avez trouvé à qui appartenaient ces pattes ?

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la sortie du dimanche

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après l’école !

My tailor is richPour faire passer les bam-bins en mode happy avec l’anglais, Valérie Ruckly Gra-vier a un truc : les amuser. Dans ses centres dédiés à l’apprentissage de la langue de Shakespeare, elle propo-se tout un panel d’activités ludiques. Les plus petits dès 18 mois se familiarisent avec les sonorités anglo-saxonnes

à travers des jeux, des chansons, des danses ou des histoires, tandis que les plus grands font du théâtre ou des arts plasti-ques en anglais. Tout l’art d’apprendre sans en avoir l’air… Et de découvrir une autre culture par la même occasion ! Une fois par mois, tout le monde dehors : séance de sport (in english of course) en partenariat avec les clubs de sport MyGym. À la rentrée, le club s’agrandit avec une nouvelle adresse en plein centre de Toulouse. Good news ! \ S.C. \

Happy Mômes, à Colomiers et Toulouse, journées portes ouvertes les 7 et 10.09. Infos : 06 18 92 06 31, www.happymomes.fr

Mon « bio » cartableEt le premier bon point de la rentrée est décerné à… Idemenvert ! Avec l’aide d’enseignants, ce site toulousain a eu la bonne idée de créer une version écologique du traditionnel cartable. Pile, tout le nécessaire des petits écoliers pour bien démarrer l’année. Face, crayons, feutres et autres fournitures sont sélectionnés pour leur faible impact sur l’environnement. Exit solvants et autres métaux lourds. Place aux matières naturelles, recyclées ou éco conçues. Bonus : chaque commande s’accompagne d’une fiche explicative sur le mode de fabrication des pro-duits. Et comme l’entreprise emballe et expédie depuis la région Midi-Pyrénées, on réduit l’impact carbone. Seul regret : ils ne fournissent pas le cartable ! \ S.C. \

www.idemenvert.fr

Journées du patrimoinePour les enfants, visite de monuments rime (souvent) avec barbant. Sauf s’il s’agit de châteaux avec passages secrets bien sûr. Les jour-nées du patrimoine sont l’occasion de leur prouver qu’ils se trom-pent. Surtout quand les monuments en question leur concoctent des ateliers spécialement pour eux. À Toulouse, emmenez-les donc au musée postal des anciens ambulants. Six wagons-poste leur conte-ront l’histoire de l’aventure du courrier. Ils pourront même partici-per à un atelier de mail art. Et à la fondation Bemberg, découverte de l’histoire de Toulouse… en bande-dessinée. Quand on vous dit qu’ils vont se faire une autre idée du patrimoine… \ S.C. \

Les 17 et 18.09, www.journeesdupatrimoine.culture.fr

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Deux sessions en 2011-12: novembre et mai

Du 14 septembre au 21 octobre 2011

Exposition de photos

A partir de septembre 2011

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Diplômes d’espagnol

Óscar Fernández Orengo

Bibliothèque-MédiathèqueLivres, presse, films, musique d’Espagne et d’Amérique latine

Portraits de réalisateurs de cinéma.

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cultuRE En famiLLE

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Café Erika[ exposition ]

L’art contemporain intelligent et à la portée de toute la famille, existe. La preuve avec Franck Scurti. Cet artiste aime provo-quer le débat dans un univers quotidien où il détourne les ob-jets de leur fonction. Ici, il crée pour nous un endroit familier, un bistro. Tout commence de façon normale avec une tasse de café. Puis, on va s’asseoir sur un coussin... en forme de

flaque de mazout ! Sur une musique de Rachmaninov apparaît un dessin de presse évoquant le naufrage du pétrolier Erika. Un film animé se met en route avec des dessins de Plantu. Et là, au gré des images manipulée par les médias, le café se transforme en drame écologique. Jusqu’au 29.09, grat., office de tourisme Intercommunal, Grenade, 05 61 82 93 85,à partir de 6 ans.

La fête aux parcs[ plein air ]

Deux jardins pour deux fois plus d’activités ! Voilà le nouveau visage de la fête aux parcs de Castanet de-puis la naissance, cette année, du parc de Rabaudy qui sera inauguré au cours de ce week end très festif. Le parc des Fontanelles quant à lui, reste le domaine des vides greniers (dédiés aux enfants le samedi et pour tous le dimanche). On y retrouve également les stands des associations, la ludothèque mobile et des spectacles pour petits et grands dès 15h. Pour rejoindre le parc de Rabaudy il suffit de sauter dans le petit train ! Là-bas on peut s’en donner à coeur joie : le samedi, animations sportives, concours de peinture dans la rue, repas partagé le soir et clou du spectacle, Carmina Burana interprété par 200 choristes et musiciens des chorales environnantes. Permission de minuit assurée !3 et 4.09, grat., parcs de Castanet-Tolosan, 05 62 71 70 40.

Festival de rue de Ramonville[ artistes dans la rue ]

Événement pionnier des arts de la rue en Midi-Pyrénées, le 24e festival de rue de Ramonville brasse les registres et les publics. L’espace urbain devient le théâtre de la performance et de la rencontre, aussi surprenante soit-elle : les plus jeunes pour-ront ainsi faire connaissance avec un Grand Renard Blanc, l’Iconoclaste Balthazar Rouscaillou ou bien encore les 2Brayeurs de l’Altiplano ! Avec les plus grands, on y causera de Point de Vue au coin de la rue, des Nouvelles d’ici et de La Secrète obscénité de tous les jours. Un week-end en bonnes compagnies pour dégriser le bitume et la rentrée ! Les artistes présents ? Léandre, la Passante, Frichti Concept, Les Arts Oseurs, Les Chiennes nationales, Alchymère, Nadine O’Garra…. Un bol d’air, une perception renouvelée du temps et de l’espace…

Les 10 et 11.09, grat. Ramonville, 05 61 73 71 00

La rue des enfants[ art de la rue ]

Prenez un village perdu de la campagne lotoise portant un nom rigolo, installez-y 12 spectacles par jour le temps d’un week-end, saupoudrez le tout d’une ri-bambelle d’enfants de 0 à 12 ans et vous obtiendrez un festival champêtre, drôle et décalé : la rue des enfants à Mont-cuq. Fondé par une bande de copains ri-pailleurs, l’événement fête ses deux ans, prêt à dépasser en nombre les 3 000 vi-siteurs de l’an passé. De la marionnette au cirque en passant par la danse poéti-que, tous les publics trouvent leur bon-heur. L’originalité fait partie de la recette, à l’image de ces champions de tennis qui jonglent avec leur raquette ou encore de ce spectacle à 24 doigts et 2 voix. À midi, on sort son pique-nique au son des fanfares et du côté du village des enfants, ce sont les ateliers qui mènent la danse : escrime, jardinage, escalade, musique, jeux vidéo... Ajoutez les ani-maux du parc animalier de Gramat pour un résultat champêtre à souhait.10 et 11.09, 3 e la journée, Montcuq (46),

05 65 24 35 77, www.laruedesenfants.org

La tête à l’envers [ théâtre et musique ]

La compagnie À pas de louve sait com-ment réjouir les gourmands. Avec une bonne recette ! Et le secret du bonheur pour un petit bout de chou c’est certai-nement de savoir comment se débarras-ser des cauchemars de la nuit pour qu’ils ne gâchent plus sa journée. La solution est présentée en musique : on écrit ses mauvais rêves sur un bout de papier et on l’enferme dans un tiroir. Une histoire gaie et acidulée comme un bonbon.Du 14.09 au 1er.10, 15h, 6 e, théâtre du Grand Rond, 05 61 62 14 85, grand-rond.org, à partir de 3 ans.

Loup y es-tu ?[ visite ludique ]

Non, l’Antiquité n’est pas réservée aux papys moustachus ! Dès le plus jeune âge on peut s’initier à l’histoire et entrer dans l’inimité des philosophes, des hé-ros, des dieux et des déesses ! Au ryth-me de la chanson « Promenons-nous dans le musée pendant que le loup n’y est pas... », les 4-6 ans se transforment en archéologues en herbe et partent à la recherche des animaux dissimulés dans les œuvres du musée. Pour compléter cette visite, les enfants peuvent aussi se lancer dans le jeu des animaux ca-chés, en repérant dans le feuillage des sculptures du premier étage les petites bébêtes représentées sur des vignettes. À chaque tranche d’âge correspond vi-site et atelier. C’est le moment de tester

grandeur nature le « quand je serai grand je serai archéologue ». 21.09, 15h à 16h, 2,50 e,réservation et présence d’un adulte obligatoire, musée St-Raymond, 05 67 73 81 64,www.saintraymond.toulouse.fr, à partir de 4 ans.

Le Cid[ spectacle très vivant ]

Le Cid ou la folle histoire de l’ardent che-valier, c’est le mythe de Corneille revisité avec une bonne dose d’humour par la compagnie Les Lézards de la scène. Et des lézard(e)s plein de fougue ! Trois comédiennes et une chanteuse lyrique nous entraînent avec une énergie com-municative au cœur de l’histoire. Sur scène, des petits zigotos racontent sur des airs de flamenco, les aventures mou-vementées du Cid et de sa Chimène, les batailles et les grands dilemmes. Toutes les complications causées par l’amour, l’honneur et les conflits de génération sont décryptées d’une façon réjouissan-te. Pour cela les Lézards restent fidèles à eux mêmes et utilisent, comme toujours dans leurs créations, des supports artis-tiques très variés, allant de la magie des ombres au côté ludique du théâtre, en passant par la beauté du chant et l’origi-nalité de la vidéo.21 et 24.09, 15h30, 4/6 e,Le Moulin de Roques-sur-Garonne,05 62 20 41 10, www.lemoulin-roques.com,à partir de 8 ans.

Séverine thévenet, mariographe[ atelier ]

Pour tous les pitchous qui aiment entas-ser et collectionner de vieux objets inuti-les, c’est le moment de mettre tous ces trésors à contribution ! On arrive à cet atelier avec un morceau de pipe ou de tissu, un bout de ficelle, bref, un objet faisant penser aux grands-parents. En deux heures d’ouvrage, Séverine Théve-net apprend aux enfants à les transfor-mer en personnages et à leur donner un nom et une histoire.28/09, 15h-17h, bibliothèque Fabre,05 62 26 79 16, à partir de 2 ans.

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cultuRE CD / DVD

60 / Spirit # 42

Mady Mesplé est une vraie Toulousaine. À 4 ans, elle mettait la première fois les pieds au Capitole, et entamait le piano. À 7 ans, elle rentrait au Conservatoire de Toulouse... Aujourd’hui elle s’assied toujours au Capitole pour suivre les jeunes chanteurs ou présider le concours de la mélodie française. Le coffret qui sort célèbre ses 80 ans et dresse un portrait des plus attachants. On y retrouve une illustration fidèle de sa carrière. On y rencontre des figures marquantes de l’opéra qu’elle porta au triomphe sur les plus grandes scènes comme « sa » Lakmé, son Olympia des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, ou encore sa Philine de Mignon. De l’opérette, qu’elle servit avec passion et drôlerie, saluons Ciboulette, Véronique, ou l’irrésistible Gantière de la Vie Parisienne. Écoutons ses Debussy, Ravel ou Poulenc et l’on comprendra ce qu’elle apporta à la mélodie française. Attardons-nous également sur ses contributions inspirées à la création contemporaine de Betsy Jolas à Charles Chayne. Mady connaissait parfaitement les ressources de sa voix, véritable instrument alliant style et élégance. Bon anniversaire, madame Mady. \ Laurent Sorel \

Mady Mesplé,édition du 80e anniversaire, 4 CD, Emi Classics, 28 e

Le label Musque Large approvisionne depuis 2007 ceux qui n’ont jamais pu choisir entre l’électronique, le hip-hop ou « la » bonne grosse funk en maxi 45 tours. Après Ghislain Poirier, Fulgeance et Débruit (pour ne citer qu’eux), c’est au tour de Ben Butler & Mousepad, anciennement chez Loaf Rec. de faire escale à Paris pour proposer ce 7 titres low tempo où transpirent boîtes à rythmes vintage et synthés Korg de collection. Composés uniquement d’instrumentaux, 4 titres plus 3 remixes, l’objectif est de faire remuer les têtes, voire d’amener jusqu’au dancefloor. Le très efficace « Gif N Run » s’en charge très efficacement dès le début. Entre rythmiques syncopées, mélodies arpégées et modulations de fréquences, la machine à remonter le temps nous amène de Mr Oizo, à Jean-Jacques Perrey en passant par Brian Eno. Un disque moderne et étincelant, l’été n’est donc pas fini. \ T.D. \

Gif N Run EP, Musique Large (sortie le 11.09)

Michel Plasson, musique française« La musique française, il faut l’aimer, la cajoler, la prendre dans ses bras ! » se plaît à dire Michel Plasson. Pour célébrer celui qui fut pendant 35 ans à la tête de l’Orchestre national du Capitole et qui fit de la ville rose un phare lyrique et symphonique, sa maison de disque a réuni en un coffret de 37 CD, à prix doux, tous ses enregistrements symphoniques de la Symphonie fantastique de Berlioz, au Carnaval des animaux de Saint-Saens, en passant par le mythique Boléro de Ravel jusqu’aux musiques de film de Marcel Carné, signé Jaubert ou Kosma. Un véritable régal pour découvrir un répertoire si passionnément défendu en compagnie de solistes d’exception, de Gérard Caussé ou Yan-Pascal Tortelier, à Jean-Philippe Collard ou François René Duchable... Les grandes pages chorales de Gounod, Debussy, Chabrier ou Ravel, un merveilleux Requiem de Fauré avec Barbara Hendricks et José Van Dam, ne sont pas oubliées. Indispensable ! Un souhait : vivement l’intégrale des opéras et des opérettes, dirigés par le même Plasson... \ L.S. \

Michel Plasson, musique française, coffret de 37 CD, EMI Classics, 85 e

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esplé, édition du 80e anniversaire

Ben Butler& Mousepad

Élevé au son des Temptetions dont le papa fut le batteur, Stephen Bruner alias Thundercat n’aura côtoyé que le meilleur dans ses rencontres musicales : Leon Ware, Suicidal Tendencies, Stanley Clarke, Snoop Dogg, Erykah Badu, etc. C’est l’incontournable Flying Lotus qui le poussera à sortir du rôle de bassiste de session afin d’endosser le costume de compositeur-interprète. Résolument imprégné de l’esprit jazz psychédélique et fusion des années 70 / 80, l’amalgame produit une véritable bouffée d’oxygène dans l’univers des expérimentations électroniques/hip-hop/jazz. Thundercat s’aventure vers des productions ultra-modernes qui évoquent George Duke, Jaco Pastorius ou Lonnie Liston Smith. Les compostions et les changements d’accords surprennent, le chant y est fragile et souvent mélancolique, mais la rythmique, à l’image du label sur lequel le disque est signé, se doit d’être puissante et musclée. La bonne surprise de la rentrée. \ Thomas Delafosse \

The Golden Age Of Apocalypse, Brainfeeder records

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Le CDdu mois

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Spirit # 42 / 61

cultuRE LiVRES

la tête et les jambesCa y est la route est libre ! Les vacanciers sont rentrés, les bouchons en rangs d’oignons sur les chemins de randonnées ne sont plus de mise : le chemin de Saint-Jacques en septembre, c’est tellement mieux quand les touristes pélerins comptent leurs cloques à la maison ! Alix de Saint-André est une grande marcheuse, une grande rigolote aussi. C’est le moment de partir avec son livre sous le bras (en plus, il vient de sortir en poche et ne pèsera rien). Dans ce récit, elle raconte son chemin de Saint-Jacques, les rencontres burlesques et tendres avec une même quête finalement : Dieu ou quelques traces de ce qui n’est plus, mais résiste encore. Foncez, en plus d’avoir de bons mollets et de l’esprit, l’auteur est écrivain agile. \ I.D. \

En avant, route ! / Alix de Saint-André / Éditions Folio / 6,50 E

Lepochedu mois

« Mehdi était un enfant consciencieux, un peu trop sérieux » écrit Brigitte Giraud. Était... On a l’impression d’avoir déjà lu beaucoup d’histoires d’enfants malades, de parents abandonnés. Pas d’inquiétude, ce roman, évidemment douloureux, est unique. Si vous n’avez encore jamais lu Brigitte Giraud, procurez-vous ce livre, c’est assez enivrant de découvrir un écrivain, quelqu’un avec une voix, un style. Qui raconte des histoires comme personne et fait entendre tout un monde peuplé d’ombres. Dans le fatras de toute rentrée littéraire, certains livres écrasent et nous élèvent. Pas d’inquiétude est de ceux-là. \ I.D. \

Pas d’inquiétude / Brigitte Giraud / Éditions Stock / 19 E

s’il ne devait y en avoir qu’un... 

Woodstock, 18 août 1969. C’est le matin et Jimi Hendrix s’attaque à The star Spangled Banner. Ça fait un boucan du diable, ça voudrait ramener des enfers tous ceux alors perdus au Vietnam. C’est un hymne et c’est un cri, c’est une musique qui, à ce moment-là, dit toutes les peintures, tous les livres, toute une culture que l’on ne veut pas voir soumise, niée. C’est assez beau un artiste debout, défiant les bombes et la dérive d’un pays de la taille de tout un monde. Lydie Salvaire a des accents fiévreux, salvateurs pour dire tout ce que contiennent ces minutes d’un homme dans la foule, un homme debout. Quoi ? L’éternité, répondait Rimbaud qui poursuivait : « le monde a soif d’amour, tu viendras l’apaiser. » Lydie Salvaire, elle, a soif de donner aux mots leur vérité. Elle y parvient avec ce texte. On est avec Jimi Hendrix, on est avec elle. \ I.D. \

Hymne / Lydie Salvaire /Éditions du Seuil / 18 ELydie Salvaire présentera son livre à la libraire Ombres Blanchesle samedi 17.09

La légende de Jimi

Comme une perle rare« L’amour avait dénudé la solitude, comme on dit d’un fil électrique... » Pourquoi faut-il que lorsque que l’on parle de solitude, on parle d’amour ? Catherine Millot, elle, n’emprunte pas cette voie. Il est écrit roman sur la couverture mais c’est bien un essai que l’auteur nous livre. Elle relate à la fois avec malice et gravité, l’exercice de cette liberté : vivre seul. On découvre que le goût de rester au lit porte un nom : la clinophilie. Descartes était un adepte. Être seul, c’est d’abord se taire. La jouissance qu’il y a à penser, nous rappelle l’auteur est très ancienne et « le penseur est celui que cette jouissance n’a pas quitté ». O solitude fait un bien fou et donne cette envie toute simple : briser là avec le mouvement incessant et le bruit du monde, juste se poser, un livre à la main. Car lire, écrit si justement Catherine Millot, « est une vie surnuméraire pour ceux à qui vivre ne suffit pas ». \ I.D. \

O solitude / Catherine Millot / Éditions Gallimard / 16,50 E

L’essaidu mois

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plAn RAppROcHé

62 / Spirit # 42

 le gang des filles de l’air

Il était une fois 5 filles formidables qui vivaient à 20 km de Toulouse, du côté de Venerque et du Vernet. Mais, dans leur campagne, on les avait privées de rencontres. Alors, elles décidèrent d’y remédier et fondèrent les 4ailes. Visite privée avec Jeanne Failevic, l’une des fondatrices.Par Séverine Clochard

Demandez le programme !

Pour ensoleiller les mois à venir, les filles concoctent en secret une soirée conte,

un ciné guinguette, des projections en plein air, une

exposition éphémère sur les bords de l’Ariège. Pour ne pas

perdre le fil, inscrivez-vous à leur newsletter :

[email protected]

À pister

Un petit sac contenant aiguilles à tricoter et bouts de laine se balade dans Vernerque et le Vernet. C’est le triconomade

des 4ailes. Pour l’instant, il fait 2m de long mais libre à vous de l’agrandir en tricotant au

point mousse ou jersey, avec ou sans trou, un rang ou 200 rangs, avec les mains ou les

pieds, rose ou turquoise. Une fois votre ouvrage terminé,

transmettez-le à une amie du coin, au voisin, au pâtissier, au

papy, à une fillette, au postier…

Le Vernet, un bout de campagne posé à 20 km de Tou-louse. Sa grande prairie herbeuse en bord de rivière, sa mairie, ses écoles, sa rue principale et son ancien château (qui aurait appartenu à l’aviateur Marcel Doret).

Mais pas une place à l’horizon ni aucun lieu propice aux rencon-tres. « Aujourd’hui, chacun vit cloisonné chez soi. C’est difficile de faire connaissance. Encore plus à la campagne » explique Jeanne Failevic. Surtout quand on exerce un métier un peu so-litaire comme le sien : auteur. Citadine dans l’âme, la nouvelle habitante avoue s’être sentie un peu perdue à son arrivée dans ce petit coin du sud toulousain. Une rencontre pourtant, au dé-tour d’une rue, va tout changer.« Quand on m’a présenté Sandrine, on a tout de suite accroché. » Les deux mamans s’entendent à merveille, comme si elles avaient été des amies de toujours. En commun, une irrésistible envie de fa-voriser les échanges, de créer du lien social. « On rêvait toutes les deux de faire quelque chose pour que les gens se parlent, se dé-couvrent.» Surtout quand ils vivent les uns à côté des autres ! « On aime la fête » poursuit Jeanne. Alors elles se mettent à imaginer des événements festifs et culturels, histoire de retrouver un peu de « l’esprit des bals populaires d’antan mais sans nostalgie », quand tout le monde dansait avec tout le monde, que chacun y mettait son grain de sel. Leur objectif ? Que tout le monde puisse partici-per, petits et grands, personnes âgées comme enfants ou… pous-sette ! Que ces manifestations soient le plus possible gratuites et qu’elles mettent en avant les produits locaux, le respect de l’envi-ronnement et une consommation raisonnée. Ni une, ni deux, elles commencent à échafauder leur premier coup : une balade surprise, avec l’aide des associations locales. En chemin, un poète décla-mant des vers au milieu d’une rivière, une chorale d’enfants, deux comédiennes en pleine conversation avec un chien en peluche, un poète caché sur un arbre, jetant des poèmes à lire aux enfants et quelques tours de magie en guise de bouquet final. Très vite, une puis deux mamans se greffent au duo. Il leur fallait un nom : « on a pensé aux 4ailes parce qu’on était 4 filles et pour le clin d’œil à la voiture campagnarde ». Jeanne se souvient encore du stress de ce

premier test grandeur nature. « Quelques jours avant, on a refait le parcours de nuit. Malgré les moustiques, qu’est-ce qu’on a rigolé ! Et là, patatras, on s’est rendues compte que la balade était beau-coup trop longue pour les petites jambes et les grandes fatiguées. Il a fallu tout changer à la dernière minute ! » Le jour J, une centaine de personnes de 0 à 99 ans descendent en file indienne à travers champs. « Les gens étaient heureux, discutaient en marchant. À la fin de la journée, on était sur les rotules mais comblées » se souvient Jeanne. Mission accomplie ! Et tout de suite, l’envie de recommencer, surtout qu’entre temps, une cinquième comparse – encore une maman – se rajoute à l’aventure.Depuis, Sandrine, Marina, Cathy, Estelle et Jeanne ont à leur ac-tif un concert pique-nique en chaise longue, une soirée « la tête dans les étoiles et les pieds sous la couette », un loto dingo, un bal décalé et des soirées contes pour les enfants chaque trimes-tre. Un travail de titan dans la joie et la bonne humeur. « On est très complémentaires et nos réunions sont toujours assez loufo-ques » confie Jeanne. Pas de règles ni de rendez-vous imposé. Souvent une idée fuse, le reste de la troupe s’en empare et si « tout le monde est d’accord et très enthousiaste », les 4ailes se met-tent au travail. Les tâches se répartissent en fonction du temps et des disponibilités de chacune. Les unes font jouer leur réseau pour dénicher l’artiste à faire venir, les autres fabriquent décor ou costumes, une autre veille aux formalités administratives. « Il n’y a pas de rôle attitré même si on a toutes en commun le goût des activités artistiques » D’ailleurs, les filles n’hésitent pas à donner de leur personne. À chaque manifestation, sa surprise. C’est un peu la patte des 4ailes. Lors du concert en chaise longue, les cinq com-parses montent sur scène pour faire croire qu’elles sont les artistes invitées. Pendant les soirées contes, elles théâtralisent la lecture, endossent le costume de conteuse et veillent à laisser « une trace aux enfants », comme ce caillou anti-cauchemar décoré par leurs soins, remis après une soirée « même pas peur ». « Certains l’ont toujours ! » Leur rêve ? Un lieu bien à elles, « une vieille grange pour pouvoir organiser plus de choses et que les gens viennent se retrouver ». À bon entendeur…

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