magazine musing sur les rêves

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Page 1: Magazine Musing sur les rêves

Le magazine officiel des

reves et cauchemards

5,50

€N

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nvie

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Santé A quoi servent les rêves ?

Prémonitions et rêves avertisseurs

Psycho

Freud et sa «science du rêve»Au delà du rêve

Le R.E.D Rêve Eveillé Dirigé

Nouvelles méthodes

Page 2: Magazine Musing sur les rêves

Chers amis rêveurs, toute l’équipe et moi-même, rédactrice en chef, avons le plai-

sir, que dis-je, l’immense privilège de vous annoncer la naissan-

ce d’un nouveau venu dans le paysage très prisé des maga-

zines pertinents.

Parce que nous avons constaté que l’univers du sommeil, du rêve et

de ses cauchemards vous turlupinait de plus en plus ces temps-ci, il

était de notre devoir de vous informer , de vous éclairer, en bref, de

vous guider à travers ce monde ô combien mystérieux...

C’est parti.

Ouvrez grands les !

Le magazine officiel des

reves et cauchemards

5,50

€N

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nvie

r 20

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Page 3: Magazine Musing sur les rêves

Sommaire

4-5Rêve de la jeune fille à la

clope

6-7

Conducteur du dimanche

8-9

A quoi servent les

rêves ?

10-11

La vie du cerveau

14-17

De 20 à 60 ans, le renouveau

permanent

18-19

Des cauchemards ?

Des mauvais rêves ?

Résoudre

20-21 Suggestions pour les

cauchemars ou les rêves

récurrents communs

Récit

Santé

12-13

De 10 à 18 ans, l’influx nerveux

passe à haut débit

Conducteur du dimanche

De 20 à 60 ans, le renouveau

18-19

Des cauchemards ?

Des mauvais rêves ?

Des cauchemards ?

Des mauvais rêves ?

Des cauchemards ?

Résoudre

20-21

Suggestions pour les

cauchemars ou les rêves

Suggestions pour les

cauchemars ou les rêves

Suggestions pour les

récurrents communs

De 10 à 18 ans, l’influx nerveux

Psycho

22-23

Prémonitions et rê-

ves avertisseurs

Au delà du rêve

24-25

«Recréer le rêve»

26-27

Le R.E.D ?

28-29

Freud et sa «scien-

ce des rêves»

Page 4: Magazine Musing sur les rêves

« Il faut bien l’avouer, quand je me suis réveillée cette après-midi là, j’ai mis dix

bonnes minutes à me souvenir des évenements de la vieille.

Oui, jaime les soirées arrosées, et celle-ci n’avait pas fait exception à la règle.

« Il faut bien l’avouer, quand je me suis réveillée cette après-midi là, j’ai mis dix

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Je regardais les cadavres de bouteilles qui jonchaient le sol de mon appartement... vacillant sur mes jambs fa-tiguées, j’entrepris de traveser la pièce quand soudain un morceau de verre cassé incroyablement pointu vint se loger subtilement dans mon pied gauche. Hurlant et gesticulant de douleur, je tomba à quatres pattes sur la moquette, le sang giclait sur le fruit de trois mois de salaire, et en plus... je détestait le sang... Epou-geant comme je pouvais le liquide visqueux et rougâtre qui coualit de mon pied, mon regard fut attiré par une cigarette qui avait glissé sous l’étagère... Elle était noire, un peu brillante, raffi née... Et surtout , pas encore fumée. Je coinça la cigarette fascinante entre mes lèvres et l’alluma....Une explosion sensuelle se produisit à l’intérieur de mon organisme.

J’étais spectateur de mon propre corps en délire.

Des volutes mauves, rouges et roses s’échappaient de ma bouche et de mon nez grands ouverts. Je planais, mes pieds ne touchainent plus terre mais étaient portée par une armée de poupées russes, identiques à celles en bois. A une vitesse folle, nous traversions des forêts où les arbres paraissaient poreux et moites, semblabes à de la barbapapa.

Elles m’emmenaient vers une sorte de falaise vertigineuse. sans srcupules, elle me balancèrent pas des-sus bord. ma chute fût lente, douce, agréable.. J’atteris dans un lac remplis d’eau rouge, légè-rement visqueuse. Mais... mais, oui, c’étai bien du

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Page 6: Magazine Musing sur les rêves

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Page 7: Magazine Musing sur les rêves

Conducteur du dimanche

Le saviez-vous ?

La formulation du tableau périodique par Dimitri MendeleÏev trou-

verait son origine dans un rêve.

«Quand je m’endormis ce soir là, j’étais loin de me douter de ce qui allait suivre. Une fois avalé par le marchand de sable, je me réveilla instantanément sur le dos d’un énorme oiseau. Maisl il faillait le voir, cet oiseau : gigan-tesque, majestueux, royal.

sa parure était d’un mauve pur et scintillant, des refl ets dorés et argentés parsemaient son plumage riche et dense. Il avait un air fi èr propre au vainqueur. Il volait à une vitesse élevée et je devais m’aggriper à ses précieuses plumes pour ne pas tomber. Une fois renseigné sur la nature de mon véhicule, j’observa le payasge. Des maisons, des arbres. Tout me paraissaient minuscules. En se rapprochant du sol, je me rendis que ce n’étais pas qu’une impression..

Mon oiseau et moi étions vraiment dis-proportionnés par rapport à ce qui nous entourait. Ma monture volait à présent au ras des toits. Ceux-ci avaient la taille d’une brique pour moi. Je ne résista pas à la tentation d’en prendre une en main. Les maisons étaient aussi légères que de la frigolite. J’avais été «réduit» par la magie du sort à l’état de géant et ce nouveau statut me plaisait tout particu-lièrement.»

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Page 8: Magazine Musing sur les rêves

Les neurologues ne s'accordent pas sur ce qui déclen-che les rêves, à plus forte raison sur leur utilité. Deux

propositions d'explications :

Équilibre et créativité

Pierre Maquet est neurologue au centre de recherche du Cyclotron, université de Liège, Belgique.

A quel moment rêvons-nous ? Si le rêve est un phéno-mène homogène qui se déroule tout au long de la nuit et de manière indépendante des phases du sommeil, on peut considérer qu'il a une identité et des fonctions propres visant au maintien de l'équilibre mental : expres-sion des inquiétudes et préoccupations les plus intimes, assouvissement des désirs, etc.

À l'inverse, si le rêve varie selon les phases de « sommeil lent » ou de « sommeil paradoxal », c'est qu'il dépend étroitement des mécanismes neuronaux spécifi ques au

cours du sommeil.

Dans cette optique, la genèse et les fonctions du rêve n'existent pas de manière indépendante mais se confon-dent avec celles de ces deux types de sommeil : en sim-plifi ant les choses, avec la consolidation mnésique pour le sommeil paradoxal et la récupération physiologique pour le sommeil lent.

Enfi n, si le rêve n'a pas de fonction biologique propre, il a eu chez l'homme une fonction sociale importante. Longtemps, l'absurdité du rêve a éveillé le soupçon d'une signifi cation prémonitoire dans la fi ction onirique. Aussi l'interprétation des rêves a-t-elle occupé oracles et augures pendant des siècles. On ne peut sous-estimer le rôle de l'oniromancie dans l'histoire, modifi ant l'issue des guerres comme le cours de la vie civile. Le sommeil paradoxal (ou sommeil des rêves) est indis-pensable à l’équilibre psychique de l’enfant comme de l’adulte. Selon la théorie psychanalytique (défi nie par Freud au début du XXe siècle), c’est par le rêve qu’on accède à l’inconscient et au refoulé : cette activité mentale apaiserait ainsi les tensions internes. De plus, ce sommeil permettrait la mémorisation et l’organisation des informations nouvelles, nombreuses chez l’enfant. « On pense également qu’il jouerait un rôle dans le dévelop-pement et la maturation du système nerveux central du petit enfant », ajoute Jacqueline Louis.

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SANTE

A quoi servent les rêves ?

Page 9: Magazine Musing sur les rêves

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Un espace mental fan-

tastique

Mentionnons également l’intervention du rêve dans la créativité artistique et scientifi que. Beaucoup d’oeuvres auraient été composées pendant le sommeil, à l’occasion d’un rêve, Dr Jekyll and Mr Hyde par Robert Louis Stevenson, la sonatedu Trille du Diable par Giuseppe Tartini. De même, certaines découvertes scientifi ques auraient également trouvé leur origine dans un rêve, telle la formulation du ta-bleau périodique par Dimitri Mendeleïev. Une autre fonction du rêve ne serait-elle donc pas de ménager à chacun cet espace mental fantastique propice à l’ima-gination et à la créativité ?

Un tampon entre le sommeil et

l’éveil

Jean-Pol Tassin, neurobiologiste, dirige un groupe de recherche au sein de la chaire de neuropharmacologie du Collège de France.Le rêve est soit un événement intervenant pendant le sommeil « électrophysiologique », soit la conséquence de micro-éveils entre les phases de sommeil.

Selon le Français Michel Jouvet, le rêve servirait à maintenir l’identité du rêveur lorsqu’il est éveillé. Pour ma part, je crois, à l’inverse, que ce sont les expériences diurnes vécues par l’individu qui creusent les traces formant la substance des rêves et que ces derniers se déroulent non pendant le sommeil . mais lors des micro-éveils qui ont lieu la nuit.

Nous avons tous remarqué que, lorsqu’un bruit, une lumière ou une sensation, entraîne un réveil, cet événement devient le fi l directeur et généralement la « chute » du rêve : le récit du psychologue du XIXe siècle, Maury, rêvant qu’il allait être guillotiné alors qu’il avait le cou appuyé contre la barre métallique et froid de son lit, fait partie de ces « rêves intégrés ».

Si l’élément qui réveille est intégré dans le rêve, cela suggère que le rêve pourrait avoir lieu après l’événe-ment qui a donné lieu au réveil.En fait, dès l’entrée en sommeil lent et plus encore en sommeil paradoxal, certains neurones, qui libèrent de la noradrénaline et de la séroto-

nine, ralentissent et arrêtent leur activité. Lorsque ces neurones sont silencieux, le cerveau n’est pas en mesure de maintenir l’information assez longtemps pour que nous puissions y avoir accès, c’est-à-dire pour que nous en ayons conscience.

Or le rêve ne peut exister que si nous en avons assez conscience pour le mémoriser et le raconter. Si les rêves ont lieu pendant que nous dormons, c’est parce que notre sommeil est entrecoupé de micro-éveils, de l’ordre d’une dizaine par nuit, qui durent quelques fractions de seconde pendant lesquelles le cerveau se trouve dans un état identique à celui de l’éveil. C’est alors que nous rêverions.

Ainsi le souvenir du rêve existerait sans que nous ayons souvenir de nous être réveillés. Mais quelle est sa fonc-tion ? Il semble bien qu’il n’en ait pas. Seul le sommeil en aurait une, et le rêve permettrait, en atténuant les transitions brutales entre les différentes phases du som-meil, de se rendormir. Il servirait de tampon entre l’activité cérébrale inconsciente et rapide du sommeil et celle plus lente et consciente de l’éveil

Un tampon entre le sommeil et

Page 10: Magazine Musing sur les rêves

La vie du cerveau

Il fut un temps où, sans vergogne, des livres clamaient «Tout se joue avant six ans». A la lecture du dossier que Sciences et Avenir consa-cre aux «5 âges du cerveau», on en tiendrait plutôt aujourd’hui pour le titre que Paul Ricoeur donna à son dernier ouvrage, Vivant jusqu’à la mort (1). Comme le montre notre enquête, le bel organe caché de l’occiput à l’os frontal n’en fi nit jamais d’évoluer. Pas simplement de grossir et/ou de se complexifi er, mais bel et bien de s’adapter, pour faire au mieux à chaque âge de la vie.Quitte à changer de braquet, voire d’huile de fonctionnement comme on le dirait pour un vélo et sa chaîne, sur lesquels on ne cesse jamais de pédaler. Apreuve, ce que nous racontait un jour Yehezkel Ben-Ari, récompensé en novembre dernier par le presti-

gieux Grand Prix Inserm.

Certains médicaments contre l’épilepsie, disait ce fon-dateur de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Marseille), agissent de manière opposée, chez une femme enceinte et chez le foetus qu’elle porte. Façon de constater que le cerveau, à des âges différents, est effectivement différent.On sait la diffi culté qu’il y a pour le profane à saisir toute sa complexité, entre ses aires diverses (langage, vision), ses multiples neuromédiateurs (sérotonine, acétyl-choline...), ses éléments de base (le neurone, ses synap-ses, son axone, les cellules souches [voir l’infographie p. 48]). Mais il faudra s’y faire, c’est encore plus compliqué que ça. On ne saurait comprendre le cerveau en suivant un modèle et un seul, qui plus est fi gé. Le cerveau est en

mouvement.

Il a sa vie bien à lui. Ses ères neurobiologiques n’ont rien à envier aux fameux temps géologiques, donnant parfois dans le foisonnement, parfois dans l’élagage. Il a ses périodes de multiplication - qui tiendraient presque du miracle - avec surgissement d’une foultitude de neuro-nes, une surabondance de connexions. Il a ses moments d’accélération où c’est au tour de l’infl ux nerveux de se mettre en mode «haut débit». Apanage de la jeunesse, dira-t-on.Faux, il y a aussi l’apanage de la vieillesse (et de l’âge mûr). Après 60 ans, découvre-t-on ces derniers temps, notre cerveau fonctionne de façon plus globale, répartit autrement son travail entre les deux hémisphères. Encore faut- il le conserver en bonne santé. Par une bonne alimentation, certainement.

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Michel Fize tranche : «Ces études sont engluées dans un présupposé : l’adolescent est défi nissable par la prise de risque. Ce qui est faux. Beau-coup d’adolescents ne prennent pas de risque. De même pour l’addiction. Trois quarts des adolescents ne boi-vent pas.» Pour le quart restant, ce-pendant, il y a un grand danger pour le cerveau. «Il est particulièrement vulnérable, car il est en formation. Et plus on commence tôt plus c’est grave», rappelle le Dr Olivier Phan, psychiatre et responsable du centre Emergence Espace Tolbiac à Paris, un service spécialisé destiné aux patients souffrant de troubles liés aux drogues. Le Pr Susan Tapert, psychia-tre de l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis), a mené une étude, publiée en 2009, sur les conséquen-ces cérébrales d’une consommation d’alcool en excès. Elle a examiné 36 jeunes de 16 à 19 ans dont la moitié avait expérimenté plusieurs épisodes de binge drinking (ivresse expresse). Tous ont subi une IRM DTI et des tests neurocognitifs. Résultats : il existe des altérations de la matière blan-che et des tests cognitifs chez les adolescents consommateurs. Quant au cannabis, «un lien statistique a été montré entre sa consommation et le risque de schizophrénie chez des personnalités fragiles, énonce Olivier Phan.

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De 10 à 18 ans, l’influx nerveux passe en haut débit.

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C’est l’âge où tout s’accélère : la personnalité se forge et le cer-veau prend sa forme défi nitive en sélectionnant les neurones et les connexions utiles. Une phase qui correspond souvent à une grande vulnérabilité.

Les adolescents sont égocentriques, paresseux, irrationnels. C’est un «âge ingrat» où les jeunes ne pensent qu’aux jeux vidéo, à l’alcool ou à la drogue... Tels sont les poncifs les plus répandus à propos de cette pé-riode qui marque le passage entre l’enfance et l’âge adulte. La réalité est tout autre selon le sociologue Michel Fize, chercheur au CNRS. «L’immense majorité des jeunes (80%) se portent bien et sont satisfaits de grandir. Beaucoup s’en souviendront comme d’une période heureuse.» En fait, «la puberté est un atout. Cet âge est une période de créativité intense, de réfl exion, d’intelligence, de génie même quand on voit com-ment les jeunes manient les nouvelles technologies».Un âge où la personnalité se forge et où le cerveau prend petit à petit sa forme défi nitive.

Grâce à deux phénomènes paral-lèles : l’élagage et la myélinisation. «Jusqu’au début de la puberté, la densité de synapses est maintenue à son niveau le plus élevé, explique Jean-Pierre Bourgeois, de l’Institut Pasteur. Jamais l’individu ne possé-dera autant de synapses. A partir de la puberté, commence le grand élagage que j’ai appelé la «cata synaptique pubertaire».» Chez le singe, la densité des synapses est ainsi diminuée de 40% (voir le schéma p. 49).

Pourquoi une telle hécatombe ? Le cerveau se débarrasse des neurones et des connexions qui ne sont plus nécessaires au dévelop-pement des circuits. «Durant cette phase très plastique, les meilleures choses à apporter à l’adolescent, ce sont des interactions riches avec un environnement sensoriel et socioculturel structuré et largement ouvert à l’altérité», poursuit Jean-Pierre Bourgeois. Parallèlement à cet élagage synaptique, la myélinisation, commencée durant l’enfance, se ren-force et s’achève : les axones, fi bres émettrices des neurones, vont s’en-tourer d’une gaine de myéline (riche en glycoprotéine). L’infl ux nerveux circulera non plus en continu le long de l’axone mais en sautant entre les gaines. Résultat : la vitesse de trans-mission de l’infl ux nerveux passe de 0,5 mètre par seconde à 120 m/s. La voiturette devient bolide !

En somme, le cerveau adolescent sé-lectionne les neurones et connexions les plus utiles tout en transformant ses câbles de transmission en fi bres à haut débit : il se spécialise. Tous ces phénomènes, d’abord quantifi és chez le singe, ont été retrouvés chez l’humain. Une large étude d’imagerie cérébrale - publiée au printemps 2008 par le docteur Jay Giedd, chef du département d’imagerie cé-rébrale du service de pédopsychia-trie du National Institute of Mental Health (Etats-Unis) (voir schéma p. 49) - a ainsi montré la maturation du cerveau de 5 ans à l’âge adulte.

De là, les chercheurs ont fait l’hy-pothèse que l’immaturité du cortex préfrontal de l’adolescent pourrait expliquer les comportements impulsifs et les prises de risque si caractéris-tiques de cet âge. «C’est une sorte

d’injustice d’attendre des adoles-cents d’avoir des dons d’organi-sation ou de prise de décisions d’un niveau adulte avant que leur cerveau ait fi ni de se construire», affi rme Jay Giedd. Mais, en août dernier, une étude de l’université Emory (Atlanta, Etats-Unis) est venue jeter une pierre dans ce jardin. 91 jeunes âgés de 12 à 18 ans ont été suivis sur une période de trois ans, et leurs comportements à risque évalués par un questionnaire. Leur cerveau a été observé par une IRM dite par tenseur de diffusion (DTI), qui a l’avantage de visualiser les faisceaux des axones myélinisés, la structure fi ne de la matière blanche.

Résultat, étonnant : «Nos observa-tions suggèrent qu’au lieu d’avoir des cortex immatures, les adolescents qui s’engagent dans des activi-tés dangereuses ont des fi bres de matière blanche qui ressemblent da-vantage à celles des adultes qu’à celles de leurs pairs plus prudents», déclare Gregory Berns, coauteur de l’étude. «Cela ne remet pas en question notre étude mais y ajoute un nouveau degré de complexité, rétorque Jay Giedd. Peut-être que les étudiants les plus matures ont tendance à être les moins anxieux et sont plus à même de prendre des risques...»

Page 16: Magazine Musing sur les rêves

De 20 à 60 ans, le renouveau per-manent

Contrairement à une idée reçue, le cerveau continue de créer des synapses qui attestent de sa forte capacité d’adaptation. Mais pour que ces nouvelles connexions se fassent, il faut sans cesse les alimenter.

Passé 30-40 ans, installé dans la vie active, notre cerveau travaille sans arrêt du matin au soir, prend des informations, mémorise, analyse, décide... et assure aussi toutes les activités mentales comme le langage, la pen-sée ou la mémoire, ainsi que la régulation des fonctions vitales (battements cardiaques, respiration, transit intesti-nal... ) et des fonctions sensitives. Tout cela sans que l’on y prenne garde ! «C’est uniquement lorsque des ano-malies surviennent - diffi culté à trouver un mot, vertige, mal de tête... - que nous commençons à nous inquiéter de sa santé», assure Luc Bodin, médecin et auteur de Bien nourrir son cerveau. «Nous prenons alors conscience de ses besoins. Pourtant, c’est bien avant qu’il faut s’en préoccuper si nous voulons assurer son effi cacité et empêcher sa détérioration.»Le développement cérébral s’achève avant 25 ans. Les principaux circuits sont établis et stabilisés, et le lobe préfrontal, siège des activités cognitives supérieures, est arrivé à maturation. C’est à cet âge que le cerveau atteint son pic de puissance. Ensuite, s’il commence son tranquille déclin, ce sont surtout les capacités d’ap-prentissage fi n (un instrument de musique, une langue étrangère, etc.) qui sont affectées. Car contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la perte neuronale est faible pendant la vie adulte. «Statistiquement, selon les travaux réalisés sur des personnes décédées par Gene-viève Leuba, neurobiologiste de la faculté de Lausanne, on peut dire que l’on conserve pratiquement tous ses neurones pendant cette période, explique Jean- Pierre Bourgeois, de l’Institut Pasteur. La perte n’est signifi cative que lors de maladies neurodégénératives.» ns - conti-nuent à produire de nouveaux neurones, au niveau de l’hippocampe et du bulbe olfactif (lire Sciences et Avenir n° 727, septembre 2007), ce qui confère à ces zones du cerveau adulte une relative plasticité neuronale et une certaine capacité de récupération.

Mais surtout le cerveau n’a pas perdu son extraordi-naire faculté à modifi er et créer de nouvelles synapses. La plasticité synaptique, si présente à l’enfance (lire pp. 50-51), ne nous a pas totalement abandonnés. «Il existe une synaptogenèse adulte, et ce jusqu’à la mort», assure Jean-Pierre Bourgeois. Elle nous permet de toujours progresser et de nous adapter au plus près aux changements de la vie. «Ce sont ces connexions qui déterminent le fonctionnement mental, rappelle Alain Lieury, psychologue à l’université de Rennes. Lors d’un apprentissage, les stimulations répétées (faire un geste,

dire un mot...) vont aboutir à des échanges d’ions entre neurones voisins et à la construction de nouvelles sy-napses.» Imaginons qu’un comptable se reconvertisse en ébéniste : les synapses des zones de son cortex moteur correspondantes à l’agilité manuelle vont se renforcer, alors que celles mobilisées pour le calcul vont

s’affaiblir. Tout type de stimulation est à même de déclencher ainsi la modifi cation des réseaux de connexions. Une étude publiée dans Nature Neuroscien-ce en septembre 2006 montre ainsi que le singe mâle fabrique de nouvelles synapses lorsqu’il devient... papa.

Pour que ces nouvelles connexions se fassent, le cerveau doit être entretenu, nourri, entraîné voire stimulé. Com-ment ? Chaque chercheur à son idée : «L’établissement de nouvelles connexions nécessite de l’énergie, de l’oxygène et des éléments nutritifs essentiels fournis par l’alimentation», assure Jean-Marie Bourre, de l’Académie des sciences (lire pp. 56-57). «Mieux vaut vivre dans un milieu intellectuellement niche, estime pour sa part Jean-Pierre Bourgeois. On a ainsi montré, chez l’animal, que des adultes placés dans de grandes cages enrichies en stimuli sensoriels moteurs et cognitifs voyaient leurs gènes de plasticité réactivés et la naissance de nouvelles synapses.» «La vie professionnelle, si elle est suffi samment stimulante, apporte tous les ingrédients nécessaires pour maintenir un cerveau à son niveau de fonction-nement optimal», rappelle Alain Lieury. Pour Dominique Müller, chercheur en neuroscience et pharmacologue de l’université de Genève, la clé serait la pratique d’acti-vités variées et multiples : «Plus on explore de multiples aspects du cerveau, mieux c’est.»

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«Plus on explore de multiples

aspects du cerveau,

mieux c’est.»

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Page 19: Magazine Musing sur les rêves

Le cerveau humain est plein de replis qui lui donne une forme ridée. Ces replis permettent d’obtenir une surface importante avec un volume restreint. Si on devait déplier le cerveau, il couvrirait une surface entre 1 à 2 mètres carré alors que son volume est approximativement de 1400 centimètres cubes.

A la naissance, le volume du cerveau est en moyenne de 385 cm3 et atteint à l’âge adulte environ 1300 cm3. Le cerveau triple donc de volume entre la naissance et l’âge adulte.

On ne connait pas précisément le nombre mais on estime à plus de 100 milliards le nom-bre de neurones contenus dans le cerveau.

Le cerveau humain est plein de replis qui lui donne une forme ridée. Ces replis

Le saviez-vous ?

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Certaines personnes, a la recherche d une meilleure per-formance, n’hésitent pas aussi à faire appel à la phar-macologie. «Les stimulants psychomoteurs connus sont la caféine, les amphétamines, la cocaïne, ainsi que des molécules nouvelles, comme le modafi nil, les ampakines ou les molécules histaminergiques (lire p. 56)», énumère Dominique Müller. Stimulent-ils vraiment les synapses ? «Il y a un certain degré de scepticisme chez les chercheurs, répond le spécialiste. Car on ne peut pas augmen-ter artifi ciellement le nombre de neurones ni celui des connexions. Il existe, en effet, des mécanismes de régu-lation qui maintiennent un niveau d’activité donné. On peut donc obtenir une petite amélioration, mais il serait exagéré dépenser que ce sont des «boosters».»Se pose surtout la question de l’éventuelle dépendance à ces molécules, ainsi que les répercussions sur le reste

du système nerveux qui peuvent en découler. Que pen-ser ainsi du modafi nil, molécule développée à l’origine pour traiter les hypersomniaques mais largement détour-née par des personnes en bonne santé qui souhaitent réduire leur temps de sommeil ? «Qui connaît son infl uence sur la personnalité, la manière de voir les autres et le monde ?» questionne Dominique Müller. Car ces molécules agissent sur les systèmes de la récompense qui infl uent eux- mêmes sur les systèmes de décision. Un jeu de dominos problématique. «On conserve pratiquement tous ses neurones pendant la vie adulte. La perte n’est signifi cative que lors de maladies neurodégénératives.»Jean-Pierre Bourgeois, de l’Institut Pasteur.

Page 20: Magazine Musing sur les rêves

Des cauchemars ? Des mauvais rêves ?

par Craig Webb

PSYCHO

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Page 21: Magazine Musing sur les rêves

Ce titre peut sembler étrange, voire une contradiction absolue. Pour-quoi quelqu’un voudrait-il faire des cauchemars ou des rêves d’anxiété? N’est-ce pas au contraire ce dont on souhaite se débarrasser? Ou peut-être avez-vous, comme certai-nes personnes, réussi très tôt à com-plètement bloquer vos cauchemars et vos rêves récurrents de façon à ce qu’ils ne vous incommodent plus. C’est précisément pour contrer cette façon regrettable de percevoir les cauchemars comme de « mauvaises » choses à éviter que cet article a été écrit et qu’il porte ce titre.

Même si cela ne semble pas évi-dent, le fait est que la majorité des cauchemars et presque tous les rêves récurrents rendent un service incommensurable au rêveur. Si nous

les bloquons, nous nous privons pro-bablement de leur effet bénéfi que immédiat ou encore, si nous nous en souvenons, mais les ignorons, nous pouvons rater le message vital qu’ils tentent de nous transmettre sur notre vie.

Presque tout le monde a déjà eu un ou plusieurs rêves contenant de l’anxiété ou une peur très nette. Pour certains, les rêves déplaisants ou les cauchemars surviennent à répétition. Pour d’autres, le contenu du rêve peut changer, mais le thème reste le même. Parmi les thèmes universels les plus communs, il peut y avoir des scènes où le rêveur est en train de tomber, où il est poursuivi ou attaqué, où il est en retard ou n’est pas prêt pour une présenta-tion ou un examen, où il se voit pris

à fonctionner au ralenti, où il est incapable de bouger ou de crier, où il est nu dans un endroit public… Ce genre d’expérience déplaisante est généralement associé au fait que le rêveur n’avance pas dans la reconnaissance et la résolution de certains confl its dans sa vie.Bien qu’il ait été scientifi quement prouvé que nous rêvons toutes les nuits, la peur des cauchemars ou toute autre anxiété ou fausse croyance par rapport aux rêves et à l’inconscient peut empêcher le rappel de rêve. On peut remédier à cela en acquerrant des connais-sances sur la nature des rêves et en reconnaissant que les cauchemars, comme un médicament amer mais nécessaire, permettent la guérison personnelle à travers une décharge émotionnelle très nécessaire.

Bien qu’il ait été scientifi quement prouvé que nous rêvons toutes les nuits, la peur des cauchemars ou toute autre anxiété ou fausse croyance par rapport aux rêves et à l’inconscient peut empêcher le rappel de rêve. On peut remédier à cela en acquerrant des connais-sances sur la nature des rêves et en reconnaissant que les cauchemars, comme un médicament amer mais nécessaire, permettent la guérison personnelle à travers une décharge émotionnelle très nécessaire. Souvent, ils nous préviennent des habitudes de comportement ou des déséquili-bres psychologiques actuels aux-quels nous devons prêter attention si nous voulons que de tels rêves déplaisants ne se répètent ou ne s’aggravent pas. Quelques fois, ces déséquilibres ou habitudes problé-matiques se résolvent alors que le rêve s’infi ltre dans la pensée éveillée, sans nous en rendre compte, nous y répondons et faisons des chan-gements dans notre vie. Par contre, si nous bloquons, nions ou ignorons

trop longtemps ces messages pro-venant du subconscient, ce dernier parle «plus fort» en introduisant des événements y étant reliés lors de nos heures d’éveil afi n de capter notre attention. Ces « cauchemars de jour » apparaissent sous forme de maladies, d’accidents, de diffi cultés relationnelles ou d’autres circonstan-ces personnelles fâcheuses, lesquelles nous forcent d’emblée à composer avec le problème en question. Il est intéressant de noter que ces événements présentent souvent des thèmes qui se répètent, comme, par exemple, des styles et/ou problèmes de relationnels récurrents.

Le psychologue Ernest Rossi a avan-cé qu’une des fonctions importantes du processus onirique (i.e. rêver) est l’intégration, c’est-à-dire combi-ner des structures psychologiques distinctes en une personnalité plus équilibrée et plus complète.

Le célèbre psychologue Carl Jung a observé que les facettes de no-

tre personnalité que nous jugeons négativement, sciemment ou non, s’en détachent et sont fréquemment projetées vers l’extérieur en rêve, prenant la forme d’agresseurs, de diables, de monstres, d’animaux intimidants ou d’événements naturels (ex : raz-de-marée), etc. Jung fait référence à ces fi gures symboliques en les désignant comme « l’ombre ». Que nous devenions conscients des éléments de notre ombre grâce à nos cauchemars ou à nos « cau-chemars de jour », le fait d’accepter à nouveau ces facettes jugées et rejetées constitue le message et la récompense attendue par le rêve.

Ainsi, nous sommes vraiment chan-ceux de faire ces cauchemars puisqu’ils font fi gure, pour la psyché, de thérapie naturelle de «baisse de pression » interne. Ils sont ce qu’on pourrait considérer comme un premier remède si nous écoutons le précieux message qu’ils nous transmettent, si nous essayons de le comprendre et si nous agissons en

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où il est nu dans un endroit public…

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2020

Suggestions pour les

cauchemars ou les rêves

récurrents communs

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ll a souvent été démontré que divers thèmes de cauchemars et de rêves récurrents sont relativement univer-sels, même partagés par diverses cultures, et que de telles situations peuvent être transformées en expé-riences positives, voire plaisantes. Le secret d’une telle évolution réside dans un changement de perspec-tive, souvent accompagné d’une nouvelle réponse émotionnelle face à la situation, comme, par exem-ple, avoir une attitude réceptive, curieuse et exploratrice qui remplace la réaction de peur ou de jugement présente au départ (comme dans l’exemple de rêve présenté plus haut). Lorsque ce type de rêves est relié à des événements profondé-ment traumatisants de la vie éveillée, comme des abus, la guerre, la mort, etc., l’évolution du rêve vers une forme plus positive peut clairement prendre plus de temps et demander plus d’attention et de concentration à l’éveil.

Bien qu’il n’y ait aucune règle infaillible qui dicte ce sur quoi un rêve doit porter, une bonne règle empirique pourrait être de revivre le sentiment ressenti dans le rêve et essayer de trouver où cette même sensation se manifeste dans notre vie éveillée (le contexte du rêve y fait souvent allusion, mais plutôt de façon métaphorique). C’est la règle de la logique associative: le rêve est relié à notre vie, et quelquefois à notre passé, par le sentiment spécifi -que retrouvé dans le rêve.Je n’ai pas l’intention de fournir un dictionnaire onirique absolu (puisque les rêveurs et leurs expériences en lien avec des symboles spécifi ques sont si uniques). Non plus, je n’ai pas l’illusion d’être en mesure de prescrire des solutions ou des remèdes instan-tanés, bien qu’un nombre important d’individus aient été grandement aidés et éclairés en apprenant des choses sur les thèmes universels de

cauchemars et de rêves d’anxiété auxquels ils faisaient également face. Voici certains des thèmes les plus communs (avec des exemples ayant un résultat positif pour chacun des scénarios) et des suggestions quant à ce que à quoi le rêveur pourrait prêter attention dans sa vie d’éveil: poursuite ou attaque : le poursuivant représente générale-ment un aspect de notre ombre jugé négatif donc, une version exagérée d’une partie reniée ou inhibée de notre propre personnalité, partie qu’il nous serait bénéfi que d’intégrer et d’exprimer de façon appropriée. (résultat idéal : tenir bon, faire face et dialoguer avec notre poursui-vant et, fi nalement, acceptation et inclusion).

- tomber : est-ce que je me sens lourd, non soutenu ou préoc-cupé par quelque chose? Comment puis-je me sentir plus libre, plus léger? Aussi, dois-je me trouver plus de racines? (résultat idéal : fl otter ou voler, se sentir en sécurité, atterrir).

- voiture hors contrôle : la vie est-elle trop intense, hors de mon contrôle? Comment pourrais-je ralentir, agir plus paisiblement et « apprécier la promenade »? (résultat idéal : bien conduire dans les limites de vitesse, marcher paisiblement).

- blessure personnelle, dé-membrement : quelle sphère de ma vie ai-je négligée (habituellement, il ne s’agit pas du corps physique), maltraitée ou oubliée, i.e., rejetée au lieu de m’en rappeler? (résultat idéal : guérison, santé excellent).

- être prisonnier, enfermé : dans quelle sphère de ma vie est-ce que je me sens prisonnier? Comment pourrais-je m’ouvrir à de nouvelles perspectives et explorer de nouvel-les façons d’agir? (résultat idéal : s’échapper, explorer).

- se noyer, être menacé par des raz-de-marée ou des inonda-tions : suis-je en train de bloquer, de nier ou d’être envahi par mes émotions? Comment pourrais-je mieux comprendre, accepter et ressentir ces émotions, lesquelles comprennent souvent un sentiment de vulnérabi-lité? (résultat idéal: nager, faire du surf, respirer sous l’eau).

- voir un bébé, un singe, un lapin ou un petit animal sans ressource, abandonné ou en train de pleurer: est-ce que j’ai pris soin de «l’enfant en moi’»? Peut-être ai-je besoin de rire plus, de jouer à l’exté-rieur, d’exprimer ma créativité, d’être plus spontané ou de profi ter de plus de chaleur ou d’intimité personnelle? (résultat idéal: prendre soin du bébé ou de l’animal, jouer, s’amuser tout simplement).- ne pas être prêt(e) pour, être en retard, ou rater un examen : est-il possible que je ne me sente pas prêt(e) pour un événement imminent? Est-ce que je manque de confi ance en mes performances? Est-ce que je m’inquiète sans raison ou ai-je besoin de plus de prépa-ration pour me sentir confi ant(e) et faire un bon travail?

- être pris(e) à fonctionner au ralenti, être incapable de bouger ou de faire quelque bruit que ce soit : dans quelle sphère de ma vie ai-je l’impression d’être pris(e), comme si j’étais incapable d’arriver où que ce soit ou que j’étais incapable d’expri-mer ce que je ressens véritablement? Que puis-je faire pour changer cela? (résultat idéal : relaxation et acceptation et, fi nalement, passage à l’action et expression calme de soi).

- avoir honte d’être nu en public, même si personne ne sem-ble avoir remarqué ou n’en semble

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Bien qu’ils symbolisent généralement certains procédés psychologiques, quelques rêves et cauchemars (surtout ceux qui nous choquent et qui sont très clairs) ont pour but de nous guider ou de prévenir de façon pratique pour éviter une situation imminente qui n’est pas plai-sante. Par exemple, si vous rêviez que les freins de votre voiture ne fonctionnent plus, il pourrait être utile de considérer la possibilité que vous ayez de la diffi culté à «ralentir votre propre rythme» dans la vie de tous les jours; il pourrait toutefois être également sage de vérifi er l’état véritable de vos freins d’automobile dans la vie éveillée.

Il est certain que tous les rêves précognitifs n’annoncent pas des événements fâcheux, mais, lorsque c’est le cas, de tels cauchemars ou rêves anxieux nous préviennent des tendances comportementales, des lignes de condui-te ou des décisions présentes qui peuvent bientôt nous nuir si nous ne les changeons pas. Ce rêve de Dr William Dement, un professeur de l’Université Stanford, pionnier dans le domaine de la recherche sur le sommeil, expose bien ce point:

« Il y a quelques années, j’étais un grand fumeur de cigarettes; je pouvais fumer jusqu’à deux paquets par jour. Puis, une nuit, j’ai fait un rêve extraordinairement vif et réaliste dans lequel j’étais atteint d’un cancer ino-pérable des poumons. Je me rappelle, comme si c’était hier, être en train de regarder l’ombre menaçante sur ma radiographie pulmonaire et me rendre compte que le poumon droit entier était atteint. J’ai ressenti l’angoisse incroyable de savoir que ma vie allait bientôt se terminer, que je ne verrais jamais grandir mes enfants et que tout ceci ne serait pas arrivé si j’avais arrêté de fumer lors-que je venais d’apprendre le potentiel cancérigène des cigarettes. Je n’oublierai jamais la surprise, la joie et le soulagement extrême ressentis a mon éveil. Je sentais que je renaissais. Il n’est pas nécessaire d’ajouter que cette expérience fut suffi sante pour entraîner l’arrêt immédiat de mon habitude de fumer. »

Les rêves semblent, d’une certaine façon, avoir accès à de l’information allant au-delà des sens physiques, tant en termes géographiques que temporels. La façon dont cela est possible constitue une question extrêmement intéressante tant pour l’individu ayant de telles expérien-ces que pour la communauté scientifi que en général, au sein de laquelle, très souvent, une approche investiga-trice purement objective fait rater des indices de grande valeur concernant la nature de la réalité étudiée, particulièrement lorsqu’il s’agit du domaine des expérien-ces subjectives comme les rêves. Ma perspective est que l’état de conscience d’où provient l’expérience onirique n’est pas le même que l’état physique éveillé « normal » (lequel varie énormément d’ailleurs). Ainsi, les perceptions nous parvenant d’un tel état proviennent d’un cadre dépassant notre cadre physique (il est en de même pour la méditation et, même, les rêveries et les états profonds de créativité). Par conséquent, leur provenance dépasse notre cadre normal d’espace et de temps. Il n’est donc pas surprenant, voire assez ordinaire (particulièrement avec les rêves), de pouvoir avoir accès, par le biais

d’une faculté autre que celle de nos cinq sens physiques, à de l’information qui, dans le monde physique, est future ou qui

date de longtemps, de telles informations nous étant inaccessibles en termes de distance physique, ou parce qu’elles sont connues seulement par d’autres personnes.

L’évêque catholique Joseph Lanyl a rêvé à l’assassinat de l’archiduc d’Autriche, François-Ferdinand de Hasbourg. Il a en vain tenté de rejoindre l’archiduc pour le prévenir de cet assassi-nat, lequel est survenu le 28 juin, 1914 à Sarajevo (évé-nement ayant provoqué la première guerre mondiale).

Quelques jours avant son assassinat, le président améri-cain, Abraham Lincoln, qui portait une attention parti-culière à ses rêves, a rêvé que son propre corps était étendu dans une pièce de la Maison Blanche.

Un jour avant le naufrage du Titanic, une femme à bord du célèbre bateau a rêvé à l’horrible événement qui devait se produire le lendemain…

Elle en a fait part à son mari qui s’est moqué de ses inquiétudes et a ignoré ses supplications. Toutefois, ce rêve a tellement affecté cette dame qu’elle s’était se-crètement préparée la nuit et avait fait en sorte que ses enfants dorment dans des vêtements chauds de façon à être prêts lorsque le moment arriverait. Pendant la nuit, lorsque le bateau a heurté l’iceberg, elle et ses enfants ont réussi à s’échapper et être sauvés. Son mari a mal-heureusement péri dans le naufrage du bateau.

Le fait qu’il est possible de connaître les événements futurs ne fait pas seulement encourager l’incrédulité des sceptiques, mais aussi effraie souvent les personnes faisant de tels rêves précognitifs. De telles expériences sont assez communes; il est donc dommage que les gens en aient peur parce que l’écoute et la cultivation de tels rêves peut être un atout bénéfi que, comme un talent naturel pour la musique, l’écriture ou la danse, et parce qu’elle peut devenir un don utile se développant autant pour le bien du rêveur que pour ceux qui l’entourent. La prémonition de ce rêveur le montre bien :

« J’ai fait un rêve dans lequel l’œil de mon père saignait abondamment à cause d’un accident impliquant la machine avec laquelle il travaillait et je savais qu’il avait perdu son œil. Lorsque je me suis réveillé, j’ai appelé mes parents immédiatement et j’ai demandé à mon père ce qu’il planifi ait faire pendant la journée. Il m’a dit qu’il allait travailler dans son atelier avec sa perceuse et sa scie circulaire. En entendant cela, je lui ai fortement recommandé et lui ai fi nalement fait promettre de porter des lunettes de sûreté lorsqu’il allait travailler. Puis, j’ai parlé à ma mère, lui ai raconté le rêve et l’ai convaincue de surveiller mon père de près. Ce soir-là, mon père m’a appelé, ne pouvant y croire, pour me dire qu’un morceau de bois avait été propulsé de la scie directement vers son œil et avait brisé les lunettes de sûreté. Il était très reconnaissant et a admis que c’était vraiment un miracle que son œil n’ait pas été touché. » (S. B., Montréal, Québec).

Ainsi, au lieu de vous souhaiter de beaux rêves, comme vous l’avez souvent entendu auparavant, je vais plus loin, en ayant votre meilleur intérêt en tête, et vous souhaite d’agréables cauchemars.

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«Bien qu’ils symbolisent généralement certains procédés psychologiques, quelques rêves et cauchemars (surtout ceux qui nous choquent et qui sont très clairs) ont pour but de nous guider ou de prévenir de façon pratique pour éviter une situation imminente qui n’est pas plaisante.»

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Prémonitions

et rêves avertisseurs

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Choisissez un cauchemar ou un rêve troublant que vous avez eu récemment (particulièrement s’il est survenu ce matin) et, en suivant les suggestions données ci-haut en ce qui concerne les rêves récurrents ou par vous-mêmes, construisez une nouvelle fi n pour le rêve. Choisissez quel-que chose qui vous laisse un sentiment de pouvoir, de liberté et de confi ance et qui vous permet de vous sentir bien par rapport au nouveau scénario, contrairement à la façon dont vous vous sentiez pendant ou après le rêve en question. Avant de vous coucher pour dormir ce soir, asseyez-vous dans une position confortable et relaxez votre corps et votre esprit pendant quelques mi-nutes. Cela pourrait vous aider à contracter et relâcher alternativement différentes parties de votre corps et à observer, et non vous laisser distraire par les pensées qui passent par votre esprit. Laissez-les toutes aller jusqu’au lendemain. Puis, une fois que vous vous sentez calme et paisible, visualisez mentalement ou rappelez-vous le rêve que vous avez choisi pour faire cet exercice, le parcou-

rant comme si vous regardiez un vidéo jusqu’au point où les choses deviennent désagréables. Remplacez l’an-cienne fi n par la nouvelle que vous avez créé d’avance et imaginez-vous la de la façon la plus claire possible, « l’inventant » au fur et à mesure si vous en sentez le besoin. Insistez sur le fait de ressentir les nouveaux sen-timents de confi ance, de liberté et de pouvoir que vous procure votre nouveau dénouement. Puis, suggérez-vous clairement que ces nouveaux modes de pensées vont s’étendre à votre vie éveillée, et que la nuit suivante ou très bientôt, vous pourriez faire un rêve qui comprendrait votre nouveau et très satisfaisant dénouement. Vous pouvez même vous suggérer que vous reconnaîtrez ce rêve comme étant un rêve alors qu’il est en train de survenir, ce qui vous permettrait de devenir lucide et de le diriger consciemment comme il vous plaît vers un dénouement encore plus satisfaisant.

Exercice de

résolution de rêves récurrents et

cauchemars :

« Recréer le rêve »

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Au delà du rêve

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« récreer le rêve »

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Le R.E.D ? Le Rêve - Eveillé- Dirigé

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Le R.E.D fait le lien entre l’ima-

ge, l’émotionnel et la parole.

C’est une méthode dynamique d’exploration de soi et de développement personnel qui utilise la force de transformation de l’imaginaire et des symboles.

Au carrefour de différentes approches, le Rêve-Eveillé-Dirigé peut être considéré comme une psychothérapie intégrative qui s’appuie sur une vision globale de l’être humain, prenant en compte toutes les dimensions de sa personnalité.

C’est à Robert Desoille (1890-1966) que l’on doit l’invention de la méthode qui a connu des évolutions diverses depuis sa création en 1925. en savoir plus sur l’historique

Nous avons conservé le terme Rêve-Eveillé-Dirigé par fi délité à Robert Desoille mais il est important de pré-ciser que l’attitude du thérapeute est essentiellement non-directive quant au contenu du rêve éveillé. Pour plus de détails sur le mode d’intervention du thérapeute, se référer au livre : Le Rêve-Eveillé-Dirigé revisté où de nombreux exemples cliniques sont présentés. cliquer ici

La méthode

Allongé, en état de relaxation, vous laissez surgir images et sensations à partir d’un thème donné.

Vous êtes invité à exprimer ce que vous ressentez. Au fur et à mesure que la séance se poursuit, vous découvrez votre monde intérieur, vous explorez des lieux nouveaux, vous rencontrez des personnages avec lesquels vous pouvez interagir… tout en décrivant «en direct» votre vécu onirique.

La thérapie par le rêve-éveillé se développe selon un double mouvement : Le premier axe est la prise de conscience des pro-blèmes réels et la découverte de soi. Les scénarios des rêves-éveillés sont des transpositions du fonctionnement psychique. La personne prend conscience de son mode de fonctionnement habituel et de ses limitations. Le second axe est le développement des potentiali-tés sous-jacentes. Le» rêveur-éveillé» apprend à résou-dre ses confl its intérieurs et à développer son potentiel évolutif en dépassant les conditionnements du passé.

Originalité du rêve-éveillé-dirigé

L’entrée dans l’imaginaire, favorisée par la relaxation, induit un état de conscience différent. Le rêveur découvre sa capacité de créer et son pou-voir de changement. Lucide et actif à l’intérieur de son rêve, il est maître de ses choix.La rencontre des symboles et des archétypes universels constitue un accès privilégié à l’inconscient.

Le rôle du thérapeute

En constante interaction avec le patient, le thérapeute facilite l’exploration de l’imaginaire.

l adapte ses interventions et n’impose rien. Il accompa-gne, suggère et encourage, dans un respect total de la liberté de la personne, car c’est elle qui dirige son rêve et le rythme de son cheminement.

La puissance symbolique des

images

Les images qui apparaissent en cours de séance sont très personnelles et ne doivent rien au hasard. Elles sont l’expression d’affects dont nous sommes plus ou moins conscients.

Emotions, ressentis corporels, souvenirs surgissent alors. L’imaginaire fonctionne comme un révélateur. La puissan-ce des images, leur force expressive, leurs transformations ne manquent pas de surprendre le « rêveur «.

Chaque Rêve-Eveillé est une expérience vécue, intense et vivante, métaphore de notre vie psychique, avec les attentes, les craintes mais aussi les désirs et les espoirs qui font sa richesse et sa complexité.

A la rencontre de soi-même

La créativité de l’imagination et son pouvoir de révéla-tion émanent des profondeurs de nous-mêmes, dans nos dimensions consciente et inconsciente.

En remontant à la source des émotions, il est possible de mettre en évidence ses modes de fonctionnement habituels et ses enfermements.

Retrouver la source de nos blocages, identifi er nos peurs pour les désamorcer, éveiller les ressources qui som-meillent, voici ce que le R.E.D met en œuvre.

L’imagin-action à l’oeuvre

Ce qui est imaginé a autant de poids pour le psychisme que ce qui est vécu dans la « réalité «. Le travail sur les images intérieures tient de l’agir autant que de la représentation. Ce pouvoir de l’imagination en acte peut être nommé « imaginaction «.

Les expériences vécues en séance se transposent dans la vie quotidienne et de nouvelles façons d’agir se mettent en place.

La libération des images et des émotions dégage l’énergie qui était mobilisée par les confl its intérieurs. On renoue avec des parties de soi-même qui étaient ignorées. L’actualisation et la reviviscence des symboles agissent dans le sens d’une unifi cation de la personna-lité.

Que peut-on attendre du R.E.D ?

L’approche thérapeutique par le Rêve-Eveillé-Dirigé vise à développer l’acceptation de soi-même ,vivre en ac-cord avec ses besoins, ses désirs et ses limites, dénouer les confl its intra-psychiques, améliorer le rapport que l’on entretient avec les autres, accroître sa liberté intérieure.

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Le R.E.D ? Le Rêve - Eveillé- Dirigé

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L’œuvre maîtresse de Freud est certes « La Science des Rêves «. La découverte de la signifi cation des rêves fut faite presque accidentel-lement, alors que Freud cherchait à comprendre le pourquoi et le com-ment des névroses. Freud lui-même devait s’écrier.

« Ce n’est qu’une seule fois au cours de l’existence que le sort vous offre une telle vision! «

Cette découverte de l’inconscient, cette mise en valeur du moi le plus secret est de toutes les œuvres de Freud la plus importante. On peut admirer le courage de Freud d’avoir traité en toute simplicité ce qui a une grande importance dans notre vie, la sexualité plus particulière-ment marquée par les répercussions qu’elle présente dans notre enfance. C’est Freud lui-même qui devait déclarer que l’interprétation des rêves était la voie royale menant à l’inconscient. Comme on demandait au Maître, un jour, qu’elles étaient parmi ses œuvres celles qu’il pré-férait, il sortit de leur rayon la « La Science des rêves « et « Trois essais sur la théorie de la sexualité « puis il déclara : « Je suis destiné, je crois, à ne découvrir que ce qui est évident : que les enfants ont une sexualité, ce que toute nurse sait; que nos

rêves nocturnes sont, de la même façon que nos rêves diurnes, des réalisations du désir.

L’intérêt que suscita chez Freud l’interprétation des rêves semble avoir eu deux points de départ. En étudiant les associations toujours plus libres de ses malades, Freud remarqua qu’ils y intercalaient très souvent le récit de leurs rêves avec, naturellement, les associations concomitantes. Le deuxième point de départ semble être l’expérience psychiatrique de Freud. Les états hallucinatoires chez les psychosés lui permirent de voir souvent dans ces états une évidente réalisation du désir.

Comme toute découverte de gran-de importance, et la science des rêves en est une, l’innovateur fait ses premières expériences sur lui-même. Dès son adolescence, Freud nota ses rêves et s’aperçoit bien vite que ses rêves sont des sujets auxquels il n’a pensé qu’une seule fois dans la journée et d’une façon très rapide. Toutes les découvertes dans ce domaine devaient trouver la consé-cration par une auto-analyse faite en 1897, Freud ayant donc quaran-te-et-un ans.Freud soupçonnait depuis longtemps que le rêve consistait essentiellement

en la réalisation d’un désir caché. Ses propres expériences faites sur lui-même démontrent la valeur de ses théories. Sa propre auto-ana-lyse fi t de Freud un être différent et en transformant son caractère, lui assura un bien-être auquel il n’avait jamais goûté.

Freud, grâce à son courage, a atteint les plus hauts sommets de la pensée. Son imagination créatrice l’amena, une fois débarrassé de la rigide discipline de son école scolastique, à saisir les fantômes qui hantent notre vie et à nous donner l’espérance d’essayer de comprendre nos angoisses pour savoir les apprivoiser et chercher ainsi à accepter de vivre avec le plus d’harmonie possible. Connais-toi et apprends à t’aimer, tel devrait être notre credo dans un monde parsemé d’entraves. Freud inspira de nombreux disciples qui prirent des chemins différents mais qui recher-chaient et recherchent toujours le même but : apprivoiser notre an-goisse, prise de conscience de notre condition humaine et transformer no-tre peur existentielle, notre souffrance en connaissance. Bref, accepter la vie et discipliner l’angoisse pour en faire une arme de conquête et non de destruction.

FREUD

et sa «science des rêves»

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Selon Freud, l’« interprétation des rêves est la voie royale qui mène à l’inconscient ». Les rêves sont, dans le modèle psychanalytique, des représentations de désirs refoulés dans l’inconscient par la censure interne (le surmoi). Les désirs se manifestent dans le rêve de manière moins réprimée qu’à l’état de veille. Le contenu manifeste du rêve est le résultat d’un travail intrapsychique qui vise à masquer le contenu latent, par exemple un désir œdipien. En cure de psychanalyse, le travail repose sur l’interprétation à partir du récit (contenu manifeste) du rêve. Les associations du patient sur son rêve permet-tent de révéler son contenu latent. Le travail du rêve repose sur quatre procédés22. Tout d’abord, le rêve condense, comme s’il obéissait à un principe d’économie. En une seule représentation sont concentrées plusieurs idées, plusieurs images, parfois des désirs contradictoires. Deuxièmement, le rêve est décentré et le désir déformé est fi xé sur un autre objet que celui qu’il vise, ou sur de multiples objets jusqu’à l’éparpillement. Il y a un dépla-cement de l’accent affectif. Par ailleurs, le rêve est une illustration (« fi gurabilité ») du désir en ce qu’il ne l’ex-prime, ni en mots, ni en actes, mais en images ; ici joue le symbole : la représentation substitutive de l’objet et du

but du désir est parfois typique et d’usage universelG 18. Enfi n, le rêve est aussi le produit d’une activité éga-lement inconsciente, mais très proche de l’activité vigile en ce qu’elle s’efforce de lui donner une apparence de vraisemblance, d’organisation, de logique interne (ou « élaboration secondaire »).Au niveau épistémologique, le geste de Freud consiste à réintroduire la production onirique dans la psycho-logieG 19. Il rompt avec l’idée romantique d’un rêve contenant une clé ou un secret et seul le travail du rêve en explique la nature : la production à la fois complexe et immanente de la psyché qui s’apparente à un rébus. Cette théorie des rêves (Traumlehre) est selon Freud ce par quoi la psychanalyse a pu s’élever de simple théra-peutique à une métapsychologie générale du psychis-me. En effet, la science du rêve en psychanalyse fonde tout le reste de son édifi ce théorique : « Le rêve prend sa signifi cation paradoxale en ce qu’il montre l’incons-cient à l’œuvre chez tout sujet et que, comme prototype normal, il éclaire sur cette autre formation jumelle qu’est le symptôme névrotique »

Venu travailler à Paris dans une entreprise fabriquant des calendriers, Stéphane Miroux mène une vie monotoine qu’il compense par ses rêves. Devant des caméras en carton, il s’invente une émission de télévision sur le rêve.

Un jour, il fait la connaissance de Stéphanie, sa voisine, dont il tombe amoureux; D’abord charmée par les excentricités de cet étonnant garçon, la jeune femme prend peur et fi nit par le repousser. Ne sachant, Stéphane décide de chercher la solution de son problème là où l’imagination est reine...

Venu travailler à Paris dans une entreprise fabriquant des calendriers, Stéphane Miroux mène une vie monotoine qu’il compense par ses rêves. Devant des caméras en carton, il s’invente une émission de télévision sur le rêve.

Un jour, il fait la connaissance de Stéphanie, sa voisine, dont il tombe amoureux; D’abord charmée par les excentricités de cet étonnant garçon, la jeune femme prend peur et fi nit par le repousser. Ne sachant, Stéphane décide de chercher la solution de son problème là où l’imagination est reine...

La Science des RÍves . èā Ű ÿĀ ÷ø àüöûøÿ ÚĂā÷ąČ avec Alain Chabat, Charlotte, Gainsbourg, Gael Garcia Bernal

FREUD

et sa «science des rêves»

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