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MAGAZINE MARS 2011 - 5 Jacques Servier un coupable presque parfait Plastivaloire met les bouchées doubles

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Magazine Lettre Valloire Printemps 2011

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MAGAZINE MARS 2011 - 5 €

Jacques Servierun coupable

presque parfait

Plastivaloire met les bouchées doubles

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Point de vue

Jacques Servier, un Orléanais sur le bûcher

François−Xavier Beuzon

es remèdes qui tuent ou qui sauvent,suivant le terrain qu’ils rencontrent

ou la dose qui fut prescrite », écrivait RogerCaillois. L’histoire de la pharmacopée est richede ces médicaments aux effets controversés.Jusqu’à la banale aspirine qui a été accuséed’avoir produit « plus de décès que les obusallemands » pendant l’épidémie de grippeespagnole (printemps 1918).Pour autant, la condamnation du Mediator nemérite aucun appel et la présomption de mor-bidité doit nécessairement l’emporter sur touteautre considération.Fallait-il, pour autant, transformer le DocteurJacques Servier en Docteur Mabuse ? Plus d’undemi-siècle après ses débuts dans un atelier dela rue Eugène Vignat, le quasi nonagénaire méri-tait une autre fin de carrière. Ce qui lui estaujourd’hui reproché pourrait l’être à l’ensem-ble de l’industrie du médicament. JacquesServier ne faisait-il pas remarquer, lors de sonaudition récente par les députés, que l’auto-rité de santé française avait donné son feu vertà deux génériques du benfluorex – des copiesparfaites du Mediator – moins de deux mois…avant que les Laboratoires Servier et la mêmeautorité de santé ne prennent la décision deretirer le médicament du marché, en novem-bre 2009 ?Au fil des années et des politiques de santé

publique de plus en plus restrictives, la pres-sion s’est accentuée sur les laboratoires. Dansce contexte, Servier a cherché à survivre. Il estdésormais dépassé par des mastodontes cinq àvingt fois plus gros que lui, qui disposent demoyens en recherche et en développementconsidérables.En dépit de ses 20 000 salariés et de ses3,7 Md€ de CA, que pèse Servier, 26e groupepharmaceutique mondial, face à Sanofi-Aventiset ses 30 Md€ de ventes annuelles ? La middlepharma née en 1954 à Orléans détonne aumilieu de géants qui jalousent les liens privilé-giés qu’elle a su tisser avec le monde médical.C’est peut-être cette singularité qui expliquele déferlement médiatique que subit Servier etson lâchage par l’ensemble de l’industrie dumédicament. Car, nolens volens, l’ampleur duscandale Mediator n’atteindra jamais celle del’anti-inflammatoire Vioxx, accusé d’avoir provo-qué 160 000 accidents cardiaques et 30 000décès aux Etats-Unis entre 1999 et 2004… obli-geant Merck, aujourd’hui deuxième laboratoiremondial, à verser 5 Md$ aux plaignants.Finalement, Servier ne paie-t-il pas son statutde farouche indépendant, sa gouvernance pyra-midale, pour ne pas dire patriarcale, bref safrancité un peu surannée dans un monde oùles règles sont fixées par la norme anglo-saxonne ?

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4 La Lettre Valloire - Mars 2011

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire,bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSAS au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon(rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier(rédacteur en chef adjoint)Aurélie Vouteau (assistante)

Ont collaboré à ce numéro :Capucine BeckerChristian BidaultAlexis BoddaertStéphane FrachetJacques HugueninOdile MénardStéphanie PayssanBruno Villeneuve

Maquette :Régis BeauneStève Ankilbeau

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :François-Xavier BeuzonEmmanuel de Gonneville

Diffusion :Annie Coupet

Crédits photographiques :DR. (pages 1, 6, 7, 8, 10, 11, 16, 18, 19, 20, 21, 27, 30, 33, 36, 37, 38, 39, 40,41, 45, 46, 50) • Jean-Christophe Savattier (8, 24, 44, 49) • Nicolas Derré(9) • Jacques Huguenin (11) • Imré Horvath (12) • Christian Bidault (14)• François-Xavier Beuzon (22) • Alexis Boddaert (26) • Stéphanie Payssan(28) • Bruno Villeneuve (34) • Odile Ménard (43) • Bruno Hardy (50).

Impression :Imprimerie Vincent, Tours (37)

Informations légales :Abonnement annuel 2010 (23 numéroset 4 magazines hors série) : 350€Abonnement électronique avecédition bihebdomadaire : 430€Prix de ce numéro : 5€

CPPAP : 0111 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : mars 2011

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

MCMpresse

www.lettrevalloire.com

Points Chauds

16-17 Jacques Servier,un coupable presqueparfaitIndépendant, cultivant lesecret et trop français dansun monde anglo-saxon :Servier était le coupableidéal.

18-19 Sur Jacques Servier,les Orléanais prudentset inquietsElus et décideurs del’Orléanais tournent sept

fois leur langue dansleur bouche avantde parler deJacques Servier.

20-21Plastivaloiremet lesbouchéesdoublesAprès le rachat

de Bourbon,PVL visela mêmepositionsur leVieux

Continent.

Economie

6-7 En BrefL’actualité du trimestreen bref. Catherine Soulliequittera-t-elle le parlementeuropéen ?

8 En ScèneAlain Michel à l’assautde son ex-amie Claude.

9 En ScèneMonique Gibotteau a gagnéses galons.

10 En ScèneLuc Lamirault veutde l’espace.

11 En ScèneOlivier Renaudeau, la santéavant tout.

12 Surprise du chef dansle LoiretLes élections consulaires del’automne se sont dérouléesdans un climat serein, saufdans le Loiret…

14-15 Le président de laFNSEA veut donnerde la valeur auxagriculteursXavier Beulin, éluprésident de la FNSEAau mois de décembre,

veut que la régionCentre valorisemieux sesmatièrespremièresagricoles.

L'usine-village des laboratoires Servierà Gidy, près d'Orléans

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22-23 Plus de 3 500entreprises soutenuespar Oséo en 2010La banque publiquedes PME aura largementcontribué au succèsdu plan de relance.

24 Le FSI en quêtede belles pépitesrégionalesLe tissu régional de PMEsera cartographié pouridentifier des ciblespour le FSI.

26-27 Stearinerie Dubois faitvivre la BrenneLe fabricant d’estersgras a investi prèsde 20 M€ ces dixdernières années.

44/45

16/19

Escapades44-45 Météor veut conquérir

Blois après AmboiseAprès Amboise, un MétéorResort va être créé àBlois, dans les anciensharas.

46 L’atelier d’Offardredonne vie auxpapiers peintsanciensFrançois-XavierRichard rééditedes papierspeints en vogueau XVIIIe siècle.

47-48 Quand les coursde cuisine fontrecetteApprendre à cuisinerest devenu un des

hobbies préférésdes Français.

SommaireMARS 2011

La Lettre Valloire - Mars 2011 5

32-33 Les promoteursimmobiliers restentprudentsLe marché du neuf estsoumis aux capricesréglementaires età la pénurie de foncier.

36-37 Immobilierd’entreprisesLes installations récentesd’entreprises.

38 Les chantiers

39-42 La lettre de l’innovation

43 Denis et ClaireSicamois, du pin’sau rosé de ProvenceLes fondateurs de SDECFrance veillent sur leurvignes en Provence.

28 Visite présidentiellechez Avignon CeramicNicolas Sarkozy a saluéle capitalisme familial chezAvignon Ceramic.

30 Gestamp va-t-il sacrifierSermaises ?Le repreneur de Sofeditdevra adapter les effectifs.

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6 La Lettre Valloire - Mars 2011

Points Chauds En Bref

L’éventualité du retour à Bruxelles de Brice Hortefeux,évincé du gouvernement lors du récent remaniement gou-vernemental, n’enchante pas Catherine Soullie, l’eurodéputéeUMP qui occupe un fauteuil auquel l’ami du président avaitrenoncé au lendemain des élections européennes de 2009.En spécialiste des questions climatiques, l’ex-adjointe au maired’Olivet manie le chaud et le froid. Si, la main sur le cœur, la par-lementaire proclame sa « loyauté » à l’égard de sa famille poli-tique et son « respect de la parole donnée », celle que l’onqualifie parfois avec un brin de commisération de « bon petit sol-dat » regimbe devant l’idée d’abandonner son mandat. Certes,elle quittera l’assemblée européenne si le poste doit revenir àBrice Hortefeux, « sans doute avec regret mais avec la satis-faction d’avoir rempli mes obligations ». Pour autant, elle n’hé-

site pas à pointer un « problème juridique ». Vérité à Paris, Erreur à Bruxelles ! « En France, unparlementaire ayant été nommé ministre peut automatiquement retrouver son siège au sein de l’as-semblée nationale. Mais ici, la situation est différente. Brice Hortefeux n’ayant pas siégé à la sessioninaugurale du 14 juillet 2009, ni fait de déclaration d’intérêts financiers, la question juridique sepose quant à la possibilité de son retour au Parlement ».Un petit problème de droit et une immense envie de rester en place !

Un fauteuil pour deux ?

Marianne d’OrHervé Novelli, maire deRichelieu (37), et MichelBlondeau, maire de Déols(36), ont reçu chacun uneMarianne d’Or DéveloppementDurable pour leur actionà la tête de leurs municipalitésrespectives. Le premier a étérécompensé pour le projethistorico-touristique menéau 28, Grande Rue. « La villecréée au XVIIe siècle par lecardinal de Richelieu avaitperdu le fil de son histoire.Son œuvre retrouve enfin toutesa dimension », a commentéle président du jury. MichelBlondeau a, quant à lui, étéprimé pour sa gestion de lazone humide des prairiesdes Chènevières.

ComptageGérard Hamel, le député-maire UMP de Dreux,n’est pas d’accord avecl’Insee qui, lors du dernierrecensement, n’attribueque 31 212 habitants à saville, contre 32 155 auprécédent. En 1990, l’Insee

comptabilisait plus de35 000 Drouais. « Nous avonsdes éléments qui montrentque la population de Dreuxa augmenté », contestel’élu à qui cette baissedémographique fait perdre200 000 € de dotation globaleversée par l’Etat.

PolémiqueLancée à la fin de l’automne, la polémique sur la Femme Loire(lire, à ce sujet, notre magazine de septembre), le monumentque compte ériger le sculpteur Michel Audiard au nord de laLoire, à Tours, semble s’apaiser en cette fin d’hiver. Un nouveauterrain a été trouvépour son implantationdans le Clos-Rouge-mont, sur l’anciennecommune de Ste-Rade-gonde, hors du péri-mètre des ruines de l’a-baye de Marmoutier.

Duel à l’EstSur le canton de Tours Est, leduel entre la conseillèregénérale sortante MoniqueChevet, soutenue par la ruede Solferino, et le candidatdésigné par les militantslocaux du PS, Alain Dayan,prend une tournure saumâ-tre. La titulaire du siège atraîné son concurrent socia-liste devant les tribunauxparce qu’il utilisait le logo duparti sur ses affiches. Der-rière ce duel, ce sont les rela-tions exécrables entre leprésident du Conseil généralet la fédération du PS, dirigéepar le député Jean-PatrickGille, qui transpirent. La vic-toire de l’un ou de l’autrepourrait bien décider du sortdu Conseil général.

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La Lettre Valloire - Mars 2011 7

DémissionDes maires sont récompensés,certains s’indignent (voirci-dessus), d’autres enfindémissionnent. ChristianGomesse, maire de la petitecommune d’Orcenais –près de St-Amand-Montrond(18) – depuis 2001, a présentésa démission courant janvier« pour raisons personnelles ».L’élection du nouveau mairedevra avoir lieu d’ici à lami-avril.

VisiteDeux visites du Président dela République dans le Berry àdouze jours d’intervalle.Avant de se rendre à St-Amand-Montrond le 1er février,Nicolas Sarkozy était venu àChâtillon-sur-Indre, le 20janvier, dans le cadre dulancement du plan Alzheimer.Le chef de l’Etat a visité surplace une unité spécialisée.

Visite bisLors de sa visite à St-Amand-Montrond (18), Nicolas Sarkozyn’a pas coupé à la tradition-nelle signature du Livre d’orde la Ville mais en inscrivantla date, il a noté 2 février 2011.Une erreur, car la visite a eulieu le 1er février. A midi, leprésident de la Républiquen’a pas choisi de découvrir lagastronomie locale. Il a déjeunédans une crêperie de la ville et,au pâté aux patates, il a préféréune crêpe complète !

CourantC’est finalement EDF EnergiesNouvelles qui a été choisiepar le Conseil générald’Eure-et-Loir pour construireet exploiter une centralephotovoltaïque sur le site del’ancienne base de l’Otan àCrucey-Villages, à côté deDreux. La première tranche

de panneaux solaires devraitcommencer à produire del’électricité en juin 2012.Le Département peutespérer quelque 25 M€

de recettes sur vingt ansavec les loyers perçus.

Apprenti sorcierJean-Patrick Gille, ledéputé socialiste de la 1ère

circonscription d’Indre-et-Loire, juge « illusoire »l’objectif présidentiel deparvenir rapidement à unmillion d’apprentis.Rapporteur de la loi denovembre 2009 surl’apprentissage et les contratsde professionnalisation,« JPG » indique que leproblème n’est pas celuide la vocation des jeunesmais plutôt celui de ladifficulté croissante à trouverune entreprise d’accueil.Il faudrait aussi« transformer tous leslycées professionnels en CFA »pour faire face à uneaugmentation de cet acabit.

Fin de carrièreMaire de Chartres et députéd’Eure-et-Loir pendant plusde vingt ans, trois fois membredu gouvernement (Mauroy,puis Fabius), Georges Lemoine,qui aura 77 ans aux cerises,se présente sur le cantonde Mainvilliers (28) sous

l’étiquette du Parti ouvrierindépendant (POI), une desnombreuses chapellestrotskistes. No comment.

AdmiratifDe Serge Grouard, ledéputé-maire d’Orléans,confessant au journalistede La République du Centreson admiration pour JacquesChirac, son ancien patron àla mairie de Paris : « Si vousdiscutez avec lui de civilisationsanciennes ou d’arts primitifs,vous êtes aux fraises,tellement il maîtrise le sujet.Et cette érudition lui donne lerecul nécessaire et la capacitéde relativiser les choses. »

De Renaud Donnedieu de Vabres, ex-ministre, ex-député d’Indre-et-Loire et toujours propriétaire du labra-dor Diego, à propos de son départ de la rue de Valois :« Passer de ministre à promeneur de son chien sup-pose un énorme travail sur soi-même ». Cette réflexion

lui vaut une nomination au prix de l’Humour politique 2011.De Jean-Jacques Filleul, maire PS de Montlouis et candidat

aux sénatoriales, à propos de l’intercommunalité : « Je défendsles bassins de vie. L’Est tourangeau est tourné vers l’agglo, pasvers le Blérois ». De Nicolas Sarkozy, en visite dans le Saint-Amandois, à Jean-Pierre Charles, le maire PCF de Graçay quise plaignait de la dégradation du service postal : « Vous medites, monsieur le maire, qu’une lettre met 8 jours à arriver…écoutez… faites donc les 2 kilomètres ». De Jean Rousseau,l’ancien maire de Vierzon à propos de certaines personnalités del’opposition vis-à-vis desquelles il vient de prendre ses distances :« ils font de la politique en barboteuse ». De Robert Belleret,conseiller général PS du Cher élu sur le canton de Nérondes à pro-pos de l’opposition de droite et du centre du Conseil général :« Le Cher mérite mieux qu’une bande de casseurs pour le diriger ».

Un train à l’heureAu moins, il y a un trainqui ne part pas en retard !Espérons qu’il arriveraaussi à l’heure. Le futurTGV Paris-Orléans-(dumoins on l’espère) Lyonest bel et bien lancé. LaCommission nationale adhoc a annoncé l’organisation dans les prochains mois d’undébat public où les quatre scénarios seront présentés.Le 11 janvier, le sénateur du Cher Rémy Pointereau, prési-dent de l’association TGV Grand Centre Auvergne, et ledéputé de l’Indre Nicolas Forissier, secrétaire général del’association, accompagnés d’une partie des membres dubureau représentant les départements concernés par le pro-jet de ligne nouvelle, ont été reçus par la ministre NathalieKosciusko-Morizet. Cette dernière leur a fait part de sonsoutien au projet, égratignant au passage les Régions quirefusent de participer au financement du débat public.

SMS

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Points Chauds En Scène

Est-ce le grand retour dans les médias et en haut des son-dages de son ami et chef de file François Hollande qui l’a ragail-lardi ? Toujours est-il que Michel Sapin est apparu très enforme lors de la cérémonie des vœux à laquelle il avait invité leban et l’arrière-ban indrien – et même au-delà – en sa qualitéde président de l’aéroport Marcel-Dassault de Châteauroux.Pas du tout abattu par la liquidation judiciaire prononcée à l’en-contre de la société Europe Aviation, le député socialiste del’Indre a voulu positiver, soulignant que « Châteauroux est l’unedes rares structures françaises du genre à disposer d’importantsespaces à proximité immédiate des pistes ». Michel Sapin n’est

pas démonté non plus par l’annulation du projet de hangar de maintenance : « Le permis de construire, lesplans, tout est prêt. Et les investisseurs privés suisses sont déterminés à trouver un nouvel utilisateur ».Même optimisme au sujet de la tour de contrôle, dont le hangar aurait perturbé le champ de vision. « Noussommes déterminés à effectuer le transfert (…) le permis de construire vient d’être déposé ». Qu’on se le dise :l’ancien ministre de l’Economie et des Finances est passé à l’offensive.

M aire depuis 1983 de LaRiche, une commune de

l’agglomération tourangelle, lesocialiste Alain Michel briguerabien la présidence du Conseilgénéral d’Indre-et-Loire à l’issuedes élections cantonales des 20et 27 mars. Et défiera ainsi la pré-sidente Claude Roiron, égalementsocialiste.« Je n’ai pas pris ma décision sur un coup de tête », affirme ce fonction-naire du ministère de l’Equipement puis de l’Ecologie, qui fit partie des dis-sidents qui osèrent s’opposer à la gouvernance musclée de la présidence.« Depuis qu’elle dirige l’exécutif, c’est la crise permanente », se justifie celuiqui se pose aujourd’hui en recours. « Faut-il rappeler que la présidente aprivé ses vice-présidents de signature pendant plus d’un an, qu’elle a lasséson directeur de cabinet en quelques mois. Qu’elle s’est désengagée de pro-jets routiers structurants comme le périphérique, préférant relancer… labatellerie de Loire ! ». Sans oublier la réfection des bureaux présidentiels« pour un montant de 600 000 € ». Alain Michel a prévenu de son initiativeles deux leaders de son parti dans le département, le maire de Tours JeanGermain et le secrétaire fédéral Jean-Patrick Gille : « Mais je ne cherchaispas leur assentiment. A soixante ans, je sais ce que j’ai à faire ! ». Son pari :s’en remettre aux votes des militants socialistes qui statutairement peuventdésigner leur champion pour le fauteuil présidentiel. « Le plus simple seraitque la présidente soit battue sur son canton… ».

Michel Sapin offensif

TransfertA peine nommé ministre de laVille, Maurice Leroy a débauchédu groupe de la Gauche démocrateet républicaine (GDR) à l’Assem-blée nationale le communisteDominique Touraine – sans liende parenté avec la députée PS dela 3e circonscription d’Indre-et-Loire –, par ailleurs conseillermu-nicipal de Montlouis-sur-Loire(37). Les deux hommes se con-naissent depuis les années qua-tre-vingt.

En démissionnant juste avantNoël de son poste de premieradjoint au maire de Ballan-Miré(37), le MoDem Alain Bégaud aentériné son divorce avec lamajorité socialiste conduite parLaurent Baumel. Ce dernier prê-terait des amitiés villepinistes àson ancien premier adjoint quicontinue à siéger comme simpleconseiller municipal.

Divorce

Galette

Alain Michel à l’assautde son ex-amie Claude

Selon la presse locale,François Hollande a fait unevisite surprise aux militantssocialistes castelroussinspour la galette des rois.L’ancien premier secrétairea délivré un discours quiressemblait fort, selon lamême source, à celui d’unfutur candidat à la primairesocialiste pour l’électionprésidentielle. Nul douteque Michel Sapin, un desplus fidèles soutiens deFrançois Hollande, a appré-cié.

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On sentait que Maurice Leroy n’était plus tout à fait sur la même lon-gueur d’onde que son ami Hervé Morin. Le ministre de la Ville aofficiellement lâché l’ancien ministre de la Défense, fin janvier dansles colonnes du Figaro : « L’élection présidentielle n’est pas une can-tonale partielle », a notamment lancé perfidement le président duConseil général de Loir-et-Cher qui préférerait, à l’instar du députéNouveau Centre François Sauvadet, rassembler la famille centristeautour de Jean-Louis Borloo… jusqu’à François Bayrou. « Çademande des efforts aux uns et aux autres pour oublier ce qui s’estpassé entre les deux tours de la présidentielle mais, après tout, ran-

cune et politique, ça ne va pas bien ensemble. Il faut savoir oublier, pardonner. C’est mon cas ».Sur les sénatoriales de septembre, Maurice Leroy se laisse une alternative : « Soit je fais le choix d’alleraux sénatoriales et je quitterai le gouvernement si je suis élu. Soit je suis suppléant pour l’un des deux siègesen Loir-et-Cher et je reste au gouvernement. »

S ur un petit nuage, MoniqueGibotteau. Elue largement en 2006

lors d’une cantonale partielle après ledécès de son mari André, la conseillèregénérale centriste de Vendôme 2 estbien placée pour rempiler le 27 mars.Adoubée par Maurice Leroy à la vice-présidence la plus lourde, celle de l'ac-tion sociale, l'ancienne infirmière aprofité du strapontin pour incarner lasolidarité, un positionnement très utiledans un Vendômois marqué par le vieil-lissement et le choc de la fermeture deThyssenKrupp.Grâce à son sourire, la veuve d'André Gibotteau a rassuré les électeurs faceau petit nouveau, le socialiste Christophe Marion. Agacé par cette entreprisede séduction qui mord sur son électorat, celui-ci aurait voulu pousser la titu-laire du siège dans ses retranchements : « Un débat national est justementlancé sur la réforme de la dépendance. Celui-ci ouvre la porte à l'assu-rance privée pour la prise en charge de la dépendance, envisage une hypo-thèque sur l'héritage... Je voudrais connaître son avis sur ces sujets. », luiassène le challenger, chargé de mission au Conseil régional. « Je ne m'oc-cupe que du local », rétorque-t-elle. Les mauvaises langues disent queMonique Gibotteau ne décide rien au Département et Maurice Leroy contrôletout. Mais « Madame 60% », comme la surnomme son président parce quel’action sociale absorbe 60% du budget du Département, est une fidèle et leministre de la Ville sait qu'il peut s'appuyer sur elle. Pas inutile en prévisiondes législatives de 2012.

Momo prend ses distances

ClimatLe maire de Bourges Serge Le-peltier (Parti Radical) vient d’êtrenommé ambassadeur, chargé desnégociations sur le changementclimatique où succède à BriceLalonde. Serge Lepeltier quittedonc le Conseil régional où il seraremplacé par Franck Thomas-Richard, ex-député et conseillergénéral du Cher.

A la mi-janvier, le maire UMPd’Orléans a retiré ses délégationsà Guy Torreilles, conseiller mu-nicipal MoDem élu sur la listeconduite par Serge Grouard en2008. Il lui est reproché de seprésenter sur le canton Banniercontre une adjointe – égalementUMP – au maire. Guy Torreillesétait en charge de la démocratielocale.

Retrait

Olympiades

Monique Gibotteaua gagné ses galons

Le Conseil régional duCentre a fait le choix de neplus financer les Olym-piades des Métiers, un con-cours qui permet à desapprentis de moins de 22ans de concourir dans leurspécialité : 50 métiers sontreprésentés. Une sélectionrégionale précède une sélec-tion nationale et une finaleinternationale. Cette ligneen moins dans le budgetrégional représente uneéconomie de 800 000 €.

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10 La Lettre Valloire - Mars 2011

Points Chauds En Scène

A 48 ans, Luc Lamirault, 1ervice-président du Conseil

général d’Eure-et-Loir, a été« surpris » par lesdéclarat ionspubliques duprésident dela Chambred’Agriculture

de son dépar-tement, Philippe

Lirochon, qui s’estinquiété de la « raré-

faction de l’espace dé-dié aux activités

agricoles » gri-gnoté notam-ment, selon lui,par l’expansion

des zones industrielles. « Il mesemble bien qu’en Beauce, il yait pourtant encore un peu demarge », ironise le président duComité de Développement Eco-nomique d’Eure-et-Loir (Codel)qui met dans la balance « lesemplois créés à l’issue des im-plantations que nous avonsrécemment accompagnées surle territoire ».Candidat à la réélection sur lecanton de Thiron-Gardais, l’hom-me de confiance du président duConseil général, le sénateurAlbéric de Montgolfier (UMP),n’entend pas d’ailleurs lever lepied sur le terrain de la pros-pection. « Nous devons jouer de

tous nos atouts. Et notammentceux de l’installation récente dedeux faisceaux de fibres opti-ques qui irriguent désormaisune grande partie du départe-ment ». Ces infrastructures haut-débit « nous permettent de re-vendiquer un positionnementsur le marché des entrepriseshigh-tech et NTIC », affirme LucLamirault. Au risque de déplaireaux grands céréaliers beauceronset à leurs représentants ? « Il fautde l’espace pour l’activité éco-nomi-que, c’est une évidence. Eton peut aussi remettre en ser-vice des surfaces en jachère »,plaide le maire de St-Denis-d’Authou.

Depuis le 1er janvier, la communautéd’agglomération Chartres Métropolecompte 32 communes, soit 25 de plusque le 31 décembre. Cette structureélargie, qui a fait l’objet des votes dechacun des conseils municipaux concer-nés l’an passé, résulte de la fusion detrois intercommunalités : ChartresMétropole ancienne version et les deuxcommunautés de communes de l’Oréede Chartres et du Val de l’Eure. Forte

de 112 000 habitants – contre 90 000précédemment –, ce qui l’installe à latroisième place des agglomérationsrégionales, après Tour(s) Plus (285 000habitants) et l’AgglO d’Orléans (272 000habitants), mais devant Bourges Plus(100 000 habitants), elle va disposer demoyens supplémentaires, tant sur leplan financier que, surtout, foncier.Ce sont ainsi 250 ha d’espaces d’accueil

pour les entreprises qui vont naître àl’ouest de Chartres ; les zones com-merciales vont être étendues et réamé-nagées, des équipements culturels etsportifs créés. Un vaste programme queJean-Pierre Gorges, président de lacommunauté d’agglomération et dépu-té-maire de la ville centre, explique parsa volonté de « redonner à Chartres sonrayonnement passé. »

…attend son pôle gareLe pôle gare de Chartres musarde et les usagers s’impatientent. La faute, selon DanielGuéret, l’adjoint en charge du dossier, aux atermoiements de la SNCF et de RFF.Pourtant, les bonnes fées se sont penchées sur le berceau de ce projet de 32 ha, quidoit comprendre une plate-forme multimodale au-dessus des voies, un parking, deslogements et un complexe de loisirs. La sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Kellerest venue à Chartres, le 14 janvier. Auteur d’un rapport sur les gares du futur remis àFrançois Fillon, l’ancien maire de Strasbourg a reconnu que la gare « n’est pas touteneuve ». Le 3 février, c’est Thierry Mariani, secrétaire d’Etat auxTransports, qui s’estrendu sur place. Et on attend Guillaume Pépy, le président de la SNCF… en espé-rant signer très vite les promesses de vente des terrains.

Luc Lamirault veut de l’espace

Chartres, la 3e agglomération régionale…

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La Lettre Valloire - Mars 2011 11

Madame Amiot, conseillère municipale d’opposition à Tours et présidente de l’association TCSP 37(pour Transparence et Communication sur le Projet de Transport 37) nous a fait parvenir un courrierélectronique, suite à la parution de l’article « Drôle de tram à Tours » consacré à Régine Charvet-Pellodans notre édition du mois de décembre.Dans ce courrier, où l’élue d’opposition prétend au droit de réponse alors qu’elle n’est citée en toutet pour tout dans l’article que comme l’auteur d’une plainte pour « prise illégale d’intérêt », elle « cor-rige » les chiffres y figurant et rappelle que le contrat remporté par le cabinet RCP Global Design dontRégine Charvet-Pello est la gérante, pour le design de la future première ligne de tramway de l’ag-glomération tourangelle, est de 656 000 € HT.Sollicitée, l’intéressée nous confirme que le marché initial était de 458 580€ HT pour la période 2009-2012, et que deux avenants de respectivement 23 000 € et 175 000 € l’ont complété. Le second est,pour une bonne part, destiné à rémunérer le travail de l’artiste Buren.

L’homme a souvent le sourire aux lèvres et arbore desmoustaches qui lui donnent un air de gentlemananglais. Olivier Renaudeau a succédé le 16 décembre àBernard Dubois à la présidence de l’Udel (le Medef 45) pourun mandat de trois ans. Le nouveau président, âgé de 61ans, a d’abord tâté des études de médecine à Rennes etépousé une infirmière avant de suivre les cours de l’écolehôtelière de Glion (Suisse), réputée pour être l’unedes meilleures au monde.

Après un début de carrière à la tête d’un res-taurant d’autoroute, il est devenu direc-teur général de deux entreprises denégoce en matériel électrique, puis res-ponsable d’une grande brasserie àAngers, avant de revenir à ses premièresamours, la santé, en 1996, en tant queco-directeur d’une polyclinique à St-

Quentin. Depuis 2001, il dirige la clinique de la Reine Blanche à Orléans etdepuis 2008 celle des Longues Allées à St-Jean-de Braye.Président-fondateur du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) à Laval, puis pré-sident de l’Association pour le Progrès du Management (APM) d’Orléans, ilétait vice-président du Medef Loiret depuis 2007. Aux commandes de l’Udel,Olivier Renaudeau souhaite contribuer à recréer « une union sacrée entreassociations et organismes au service des entreprises » et « promouvoir lesvaleurs d’une entreprise humaine, innovante et performante ». Bref, fairemordre la poussière à un certain nombre de préjugés qui donnent une imageerronée ou déformée du mouvement patronal.

Elle en fait tout un tram

Le président de la communautéde communes de Vierzon (18), ledéputé PCF Jean-Claude San-drier, s’est félicité que la collec-tivité se soit désendettée « enn’empruntant pas depuis trois ans.Du coup, en 2011, nous pourronsemprunter 1 M€ ». Une capacitéfinancière bien venue puisqueles travaux du parc technologiquede Sologne et du centre routierdémarrentcette année :2,7 M€ dedépensesvont êtreengagées,dont prèsde la moitiéen 2011.

Gros travaux

Sévice publicOlivier Renaudeau,la santé avant tout

Vanik Berberian, maireMoDem de Gargilesses (36) etprésident de la commissiondépartementale de présencepostale territoriale de l’Indre,n’est pas content. Il a prévenuque la prochaine réunion dela commission aurait un ordredu jour allégé. Il reproche à LaPoste de refuser de surseoir àla réorganisation des disposi-tifs de tri et d’acheminenentdu courrier sur les secteurs deMézières-en-Brenne et Luçay-le-Mâle. « Je me réserve ledroit d’appeler les élus del’Indre à suspendre touteconcertation avec La Poste »,menace l’élu.

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12 La Lettre Valloire - Mars 2011

Points Chauds Elections consulaires

Surprise du chefdans le Loiret

Les élections consulaires de novembre et décembre, dont nous nous sommes largement fait l’échodans la précédente édition de ce magazine, se sont déroulées dans un climat relativement serein…à l’exception du Loiret, où les manœuvres de couloir et combinaisons précédant le scrutin ontdonné un résultat inattendu.

Pan sur le bec, dirait un heb-domadaire bien connu. A vou-loir jouer une élection alors

que les bulletins ne sont pas encoredépouillés, on risque de se fourvoyer.C’est ce qui nous est arrivé, au moisde décembre, en brossant le portraitde Jean Courant avant qu’il ne soitélu président de la CCI du Loiret.Car le gagnant fut… Yves Broussoux,le président sortant, sur lequel per-sonne n’aurait misé un kopec – pasmême-lui, nous a-t-il avoué, avec lamodestie bonhomme dont il ne s’estjamais départi – dans les semainesayant précédé le scrutin.Parti seul ou presque dans des élec-tions consulaires où il ne présentaitque 20 candidats pour 40 sièges àpourvoir, Yves Broussoux a réussi letour de force de se faire reconduire àla présidence grâce aux suffrages dereprésentants d’un patronat local quine l’avait pourtant pas ménagé. Unexploit favorisé, il faut bien le dire,par la défaite imprévue de JeanCourant, battu dans sa catégorie desservices de plus de 10 salariés.Avec 17 de ses 20 élus, Yves Brous-soux a su habilement jouer de la

volonté de la liste d’union patronaled’imposer son candidat NicolasChiloff à la Région. Il va donc con-server la présidence de la CCI duLoiret jusqu’au 1er janvier 2013, dateoù il cèdera son fauteuil au pdg de

Shiseido France Daniel Guillermin,pour l’heure premier vice-présidentdélégué.Ailleurs, les résultats ont été ceuxqu’on attendait. Continuité en Eure-et-Loir et dans l’Indre, avec les renou-vellements de Joël Alexandre et dePaulette Picard et avènement des can-didats présentés par les syndicatspatronaux dans les trois autres dépar-tements : Alain Brunaud dans le Cher,Serge Babary en Indre-et-Loire etYvan Saumet dans le Loir-et-Cher. Denouvelles équipes qui vont essayerde ressouder un monde consulairequi a besoin de retrouver de la séré-nité.

François-Xavier Beuzon

« Je n’ai jamais été candidat », répète Nicolas Chiloff. Le président de latoute nouvelle CCI de région Centre veut garder ses distances après unecampagne électorale qui fut d’une rare violence. Mais cet ingénieur de49 ans – il sera quinquagénaire au mois de juin – n’est pas animé parle ressentiment. Bien au contraire. « J’ai renoué les liens entre l’Udel etla métallurgie du Loiret, qui étaient coupés depuis vingt ans, expliquecelui qui vient tout juste de quitter la présidence de l’UIMM du Loiretaprès cinq ans de mandat, rappelant aussi qu’au bureau national del’UIMM, il avait contribué « à sauver un navire qui prenait l’eau aprèsl’affaire Gautier-Sauvagnac ». Nicolas Chiloff se veut d’abord un ras-sembleur et cette détermination ne sera pas inutile après les annéesd’errements et de conflits au sein de la défunte CRCI Centre.D’ailleurs, dans ce registre, il a plutôt bien inauguré son mandat. Le 26janvier, le patron de la Cogemec a recueilli 70 % des voix de ses pairs.Avec un bureau de douze membres, ménageant une parité entre lesterritoires, et un premier vice-président tourangeau, Yves Massot, il vas’atteler à un chantier difficile, l’application d’une réforme votée depuisneuf mois mais dont seule une minorité de décrets d’application sontparus. Première tâche, assurer d’ici à fin 2012 la mutation des per-sonnels des six CCI territoriales vers la CCI régionale. Il n’y a pas detemps à perdre.

Jeune président pour CCI régionale naissante

Nicolas Chiloff,le 26 janvier, entourédu préfet Michel Camuxet du directeur généralde la CCIR, Xavier Dufour.

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Serge Babary, le président de la CCI Touraine, s’implique person-nellement dans le délicat dossier de l’accompagnement des travauxde la première ligne du tramway tourangeau. Il tient à préserver lesintérêts des commerçants, artisans et industriels, qui seront inévi-tablement impactés par le chantier.

SERGE BABARY, PRÉSIDENT DE LA CCI TOURAINE

Quelles réflexions vous inspire le début des travaux du tramway ?SERGE BABARY : Si nous n’avons pas à contester l’opportunité politique de ce projetqui a été validé par la population lors des dernières municipales, nous continuons àémettre des réserves sur deux points. Tout d’abord, il aurait été plus logique de réali-ser au préalable le bouclage du périphérique de l’agglomération. Il faut se rendrecompte que les travaux vont lourdement compromettre la qualité des déplacements dela population et des usages professionnels du centre-ville. Ensuite, nous regrettons quele tracé évite les principales zones d’activité de l’agglomération, tant au nord qu’ausud, ainsi que certains lieux très fréquentés comme les hôpitaux. C’est dommage !

Quelles mesures la CCI a-t-elle prises pour aider lesprofessionnels ?SERGE BABARY : Nous avons installé un comité de pilotage qui réu-nit les élus consulaires, des représentants de la municipalité etceux des unions de commerçants. Il suivra et communi-quera sur le déroulement des travaux. Le comité a aussison mot à dire sur l’organisation de la circulation desvéhicules de livraison en centre-ville. Il s’agit de pro-blèmes très pratiques comme ceux de la gestion de lachaîne du froid. Avec évidemment la prise en comptede la dimension financière : qui va payer les disposi-tifs ?Par ailleurs, j’ai mobilisé des émissaires de l’Urssaf,des banques et des sociétés d’expertise-comptable.Il s’agit de prévoir des dispositifs exceptionnelsd’accompagnement des entreprises confrontées àdes problèmes de trésorerie. A cet égard, la CCIlance un site pour accompagner les entreprisespendant la durée des travaux. Un auto-diagnosticleur permettra notamment d’anticiper sur d’éven-tuelles difficultés. Deux élus m’accompagnent dans le

suivi quotidien de cette affairesensible. La CCI est aussi trèsimpliquée dans les travaux de lacommission d’indemnisation. Je veuxêtre aux côtés des entreprises.

LES RENDEZ-VOUS

« Nous regrettons que le tracé évite lesprincipales zones d’activité de l’agglomération »

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14 La Lettre Valloire - Mars 2011

Points Chauds Agriculture

Le président de la FNSEA veut donAu mois de décembre, Xavier Beulin est devenu président de la puissante Fédération natio-nale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Un couronnement pour l’agriculteur deDonnery qui se définit comme quelqu’un de « raisonnable », sans être pour autant adeptedes « compromissions ». Il veut aussi aider la région à mieux valoriser ses matières premièresagricoles.

Xavier Beulin, président des syndicats d’exploitants agricoles

La Lettre Valloire : Un céréalierélu contre un éleveur à la têtede la FNSEA, c’est symptoma-tique du clivage dans l’agricul-ture et le syndicat. Jusqu’icic’était toujours un éleveur…Xavier Beulin : Ce qui est nouveau,c’est d’avoir eu deux candidats à laprésidence. Jusqu’ici, on avait un can-

didat adoubépar le conseild ’ a d m i n i s -tration. Nousavions chacundes ambitionspour la FNSEAet nous avons

tous les

deux fait le choix d’aller jusqu’au bouten prenant l’engagement de travail-ler ensemble. Il n’y avait ni rivalité,ni animosité entre nous si ce n’estdes profils différents.

La Lettre Valloire : L’un éleveurl’autre céréalier…X.B. : Oui, je suis céréalier mais cequi me caractérise, c’est la convictionqu’il faut porter beaucoup plus enaval nos productions agricoles, c’est làque se fait la valeur ajoutée et de plusen plus sur le produit fini. C’est pourça qu’avec mes collègues nous avonsdéveloppé la filière oléagineuse. Il y avingt-cinq ans, on nous prédisait quel’on ne ferait plus ni colza ni tourne-sol en France. Aujourd’hui, c’estdevenu un pôle agricole et industriel.La profession doit retrouver desmarges de manœuvre. Depuis unequarantaine d’années, elle se faisaità travers des soutiens directs deBruxelles, on va devoir inverser lescurseurs. C’est bien le métier quiva se trouver revalorisé. A nousd’aller chercher cette valeur,de travailler sur la compéti-tivité, d’être plus perfor-mant…

La Lettre Valloire : Qu’est-ce quele Loiret et plus largement larégion Centre peuvent attendrede votre accession à la tête dela FNSEA ?X.B. : Dans cette région, nous avonsbesoin de faire porter l’effort sur lavalorisation de nos matières pre-mières, les céréales mais aussi laviande. Nous sommes une granderégion de production, mais nousmanquons d’outils de transformation.Les trente dernières années ontamené une hyper-spécialisation desbassins de production, le grand Ouestavec le lait, le porc et la volaille, leCentre avec les céréales au nord etla viande bovine au sud. Mais on sentque ces schémas sont en train debouger. Il faut retrouver une relationentre le végétal et l’animal. Pas surl’exploitation mais à l’échelle du bas-sin pour faire en sorte qu’avec descircuits courts on rapproche à la foisdes producteurs, des utilisateurs etdes éleveurs. Au final, il faut redon-ner une valeur ajoutée à des produitsfinis en région. Nous sommes aussiune grande région de biomasse à lafois agricole et forestière. Il y a deschoses à faire de ce côté pour satis-faire des besoins énergétiques.

La Lettre Valloire : Que vous aappris votre passage durant dixans au CESR, devenu Ceser ?X.B. : C’est une excellente école.Cela m’a appris en terme d’écoutemais aussi en terme de gouvernancesociale et territoriale. Le fait, parexemple, de travailler des avis avec

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trois collèges qui ne sont pas tou-jours en phase. On arrive quandmême à sortir des positions qui sontpartagées par le plus grand nombre.Je suis plutôt quelqu’un d’assez rai-sonnable, jamais dans l’excès. Sansfaire de compromission.

La Lettre Valloire : Commentvoyez-vous l’agriculture de larégion Centre dans les vingt ansà venir ?X.B. : On voit bien que toutes lesproductions qui emploient de la maind’œuvre souffrent de plus en plus.Le coût du travail en France nous methors-jeu dans pas mal de produc-tions. Quand je compare avec nosvoisins allemands, ils bossent à 6,50 €

de l’heure, dans les abattoirs et dansles filières fruits et légumes, alors quenous sommes entre 11 et 11,50 €.Cela devient rédhibitoire. C’est toutle problème du changement d’as-siette sur les cotisations sociales, unpoint qu’on pousse fort parce qu’ony croit vraiment. Nous n’en feronspas l’économie ou alors nous per-drons tous les emplois de la produc-tion. On a la chance dans le Loiretd’avoir un sol et un climat favorables.En revanche, nous avons une diffi-culté particulière avec la gestion de lanappe de Beauce. Nous sommes undépartement irriguant parce que –et personne ne le sait – nous sommesun des moins arrosés de France. Onreçoit moins d’eau que dans le sud.

La Lettre Valloire : Qu’attendez-vous du Schéma régionald’aménagement et de dévelop-pement durable du territoire(SRADDT) dans le domaineagricole ?X.B. : Ce qui manquait dans cetterégion c’était justement une vision àlong terme. Parfois sur les fondseuropéens ou sur les contrats de pro-

jet Etat-Région, on s’est retrouvé aupied du mur par manque d’anticipa-tion ou par manque de clarificationdes grands enjeux régionaux. C’estun sujet sur lequel je me suis tou-jours battu. Il ne s’agit pas de toutplanifier à l’avance. Mais de se dire :« C’est quoi l’essentiel pour cetterégion » ? Hormis les grands équipe-ments, les transports, l’université, il ya aussi sur le plan économique desenjeux importants. Si demain on veutvaloriser la biomasse, accueillirquelques entreprises de transforma-tion, il faut que l’on se positionne unpeu plus à l’avance.

La Lettre Valloire : Le CESR, dansun rapport de 2007, préconisaitde promouvoir les produits ré-gionaux, et du côté du Conseilrégional on met l’accent sur lacroissance du bio qui pourraitsauver des exploitations… Vousêtes sur la même longueurd’ondes ?X.B. : Il faut se garder d’opposerdifférentes formes d’agriculture. Il

y a aujourd’hui plusieurs types demarchés et il faut rappeler quelqueschiffres : un quart de notre ali-mentation est issue d’une agricul-ture marquée bio, AOC, produit deterroir, indication géographique…et trois quarts vient d’une agricul-ture dite conventionnelle. On peutfaire évoluer cela, mais à conditionque la demande suive. On distribue85 % des produits alimentaires dansles grandes et moyennes surfaceset 15% directement au consomma-teur, sans intermédiaire. C’est unepart qui a tendance à croître et quenous soutenons. A la Chambred’agriculture du Loiret, on a ouvertun site de relation producteurs-consommateurs. Nous avons iden-tifié 600 producteurs qui ont uneactivité de vente directe. Cela dit,on ne peut pas asseoir une poli-tique agricole uniquement sur lecircuit court... Le bio c’est bien,mais il ne faut pas que cela tourneà l’idéologie.

ner de la valeur aux agriculteurs

Le nouveau président de la FNSEA pourrait passer pour un techno.Il parle comme un manager sorti d’HEC. Pourtant, l’enfant deDonnery a quitté l’école a dix-sept ans pour l’exploitation familiale.Âgé aujourd’hui de cinquante deux ans, Xavier Beulin a un longpassé de représentant syndical et professionnel derrière lui.Président du CESR (Ceser) de la région Centre depuis dix ans, il estaussi président de la chambre d’agriculture du Loiret. Il comptedémissionner progressivement de tous ses mandats régionaux ounationaux pour n’en conserver qu’un, celui de président deSofiprotéol, un organisme qu’il considère comme exemplaire.L’amélioration des relations entre l’agriculture, l’industrie agroali-mentaire et la distribution lui semble essentielle, au même titreque la volatilité des cours des matières premières sur les marchésmondiaux. Xavier Beulin cultive plus une vision mondialisée et éco-nomique de l’agriculture que l’amour de la manif. Les temps chan-gent.

Xavier Beulin, une vision globale

Propos recueillispar Christian Bidault

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Economie L’Evénement

Jacques Servier, un coIl n’est pas question d’absoudre de tout péché les laboratoires Servier dans l’affaire Mediator. Mais le déferlement politico-médiatique qui se déchaîne depuis quelques mois, particulièrement au-dessus de la tête chenue de leur fondateur, sent aussi le règlement de comptes interne à la profession. Indépendant, cultivant le secret et trop français dans un monde anglo-saxon : Servier était le coupable idéal. Retour sur les dessous d’une affaire complexe.

D evait-on envoyer le groupe Servier et son patron-fonda-teur au bûcher avec autant

de zèle et d’empressement ? La mise en évidence par l’Igas des fautes, des lâchetés et des compromissions qui ont émaillé l’affaire Mediator méri-tait-elle une telle vindicte et un tel acharnement ? C’est une évidence, les dirigeants du groupe familial – Jacques Servier en tête – ont multiplié les maladresses. « Il a sous-estimé l’onde de choc poli-tico-médiatique en tentant de poser un couvercle sur les révélations faites par la presse. Une politique de déni qui n’a aucune chance à l’heure du buzz, surtout dans un secteur aussi sensible », juge ce profession-nel de la communication de crise. Certaines des bourdes de Jacques Servier feront école. Il aurait ainsi pu s’abstenir de qualifier le nombre

huppé regrou-pant les cinq principaux labora-

toires pharmaceutiques français, le coupable idéal n’a bénéficié d’aucune

présomption d’innocence et a été traité sans ménagement par ses pairs. « Le Leem ne pouvait peut-être pas décider autre chose, mais le lyn-chage n’a pas été d’une très grande élégance », reconnaît ainsi le dirigeant d’un grand laboratoire de l’Hexa-gone. Selon cet autre responsable de l’industrie pharmaceutique, l’ex-plication de ce déchaînement serait que « Servier a toujours fait figure de laboratoire atypique, de vilain petit canard ».Sans nier les fautes commises, certains jugent que de « bons confrères » ont probablement profité de l’occasion

de décès provoqués par le Mediator (500… à 2 000) « de bon chiffre marketing », lors de la présentation de ses vœux au personnel. Le manque de compassion manifesté à l’égard des victi-mes, la morgue avec laquelle les dirigeants ont reçu les accusations, l’acharnement procédurier dont ont fait preuve les avocats de la so-ciété n’ont pas contribué à re-dorer le blason de Servier dans l’opinion. Au point que l’agence Image 7 de la fameuse Anne Méaux, chargée par le laboratoire de déminer

l’affaire, a préféré jeter l’éponge. Et abandonner Jacques Servier, seul, dans la fosse aux lions ! Car de lâchage, il en fut bien ques-tion dans cette affaire complexe. Y compris au sein de la profession ! Les pratiques supposées des labora-toires Servier n’étant pas en odeur de sainteté chez des industriels du médicament, en quête éperdue d’honorabilité et de respectabilité, ces derniers ont décidé de prendre publiquement leurs distances avec l’intouchable. Chassé du syndicat professionnel (le Leem), exclu du G5, le club très

Il a sous-estImé l’onde de choc polItco-médIatIque en tentant de poser un couvercle sur les révélatIons faItes par la presse ”

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La Lettre Valloire - Mars 2011 17

pour régler de vieux comptes avec Servier. « Vécu comme le laboratoire proche des médecins, il ne fait pas partie du sérail, avance ainsi Claude

Le Pen, économiste de la Santé. Il a toutefois réussi à pren-

dre d’im-portantes 

parts de marché en France, par exemple dans la cardiologie, en s’appuyant sur sa proximité avec la communauté médicale. » De quoi en ir r iter plus d’un, d’autant que le management du patriarche a toujours détonné dans le milieu. Le contraste est fort entre le leader national, Sa-nofi-Aventis, cinquième laboratoire pharmaceutique mondial construit à coup d’acquisitions spectaculaires – la dernière en date est celle de l’amé-ricain Genzyme – aujourd’hui drivé à l’anglo-saxonne par un manager germano-canadien, l’impavide Chris Viehbacher, et le second, Servier, discrète middle pharma bâtie patiem-ment en un demi-siècle de croissance interne, dont la gouvernance pyrami-dale est aux antipodes du modèle de société managériale enseigné dans les universités américaines.« Les grands laboratoires internatio-naux présents en France, y compris le numéro un français, ont toujours considéré Servier avec un brin de dédain… que ce dernier leur rendait bien », estime ce dirigeant de l’in-dustrie pharmaceutique. Et certains

veulent croire que cette prise de distance des grands groupes coalisés a sans doute été attisée par Sanofi-Aventis dont l’influence au sein du Leem est prépondérante. Le climat bien français de défiance à l’égard du monde de l’entreprise et plus généralement des élites, a

probablement constitué un terreau favorable à cet acharnement. Les procu-

reurs de tout acabit n’ont d’ailleurs pas hésité à ac-cabler aussi le système de gestion du médicament et de pharmacovigilance qui, en dépit de lourdeurs ad-ministratives typiquement françaises, « inspire pourtant 

le fonctionnement de beau-coup de systèmes sanitaires dans le monde », indique Jean-François Lopez, le dirigeant associé du cabinet-conseil

Le Mediator, un scandale sanitaire parmi d’autresLa mise en cause du Mediator est loin de constituer une exception. Un autre médicament des Laboratoires Servier, le coupe-faim Isoméride, a d’ailleurs été retiré de la France en 1997 sur parfum de scandale. Quatre ans plus tard, Bayer rappelait son anticholestérol Lipobay/Baycol : 52 décès lui étaient attribués. Les antidiabétiques comme le Mediator sont souvent sur la sellette. Il y a onze ans, la FDA demandait le retrait du marché américain du Rezulin (troglitazone) de Warner-Lambert, laboratoire absorbé depuis par Pfizer : une étude relevait plusieurs cas de dommages hépatiques, avec 63 décès et 10 transplantations du foie intervenus. Dernièrement, GSK a provisionné 2,6 Md€ en vue des procédures engagées aux Etats-Unis contre un cousin du précédent, Avandia (rosiglitazone), pourtant jugé moins dangereux que le Rezulin lors de l’étude diligentée en 2000. Les Etats-Unis restent le lieu où les décès sont les plus nombreux et les litiges les plus coûteux. La FDA estime que l’anti-inflammatoire Vioxx du laboratoire new-yorkais Merck serait à l’origine de 30 000 décès… quinze à soixante fois plus que le Mediator. Le n°2 mondial de l’industrie pharma a dépensé 5 Md$ pour régler à l’amiable 95 % des 26 600 plaintes déposées. De son côté, Pfizer a déboursé près de 1 Md€ pour dédommager les plaignants qui se disaient victimes de son Celebrex, un autre traitement de l’arthrite. Plus près de nous, Roche a provisionné 781 MFS (près de 600 M€) pour faire face aux poursuites contre son traitement de l’acné Roaccutane, accusé d’être à l’origine de suicides chez des adolescents américains : le suisse doit faire face à plus de 2 000 actions en justice aux Etats-Unis et les compensations réclamées atteindraient les 35 Md$ (26 Md€).

Jean-Christophe Savattier et François-Xavier Beuzon

spécialisé Nextep. Mais il fallait bien que les têtes tombent !Reste que l’addition risque fort d’être salée pour Servier. Entre 1 et 2,3 Md€ : c’est le montant, selon le magazine Challenges, qu’il pourrait avoir à verser aux victimes du Media-tor. Pour le financer, Servier pourrait être obligé de se délester de sa filiale spécialisée dans les médicaments génériques, Biogaran. Celle-ci, qui représente moins de 20 % du CA du groupe (3,7 Md€ selon les chiffres du laboratoire, qui ne publie pas ses comptes consolidés), serait valorisée autour de 1,5 Md€… Si tel était le cas, les « bons confrères » n’auraient pas perdu leur temps et il conviendrait, alors, de se demander à qui profite le crime.

upable presque parfait

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18 La Lettre Valloire - Mars 2011

S i peu de responsables écono-miques ou politiques orléanais s’avancent à porter un juge-

ment définitif sur l’affaire du Mediator, tous saluent

l’apport des la-b o r a t o i r e s

Servier à la santé éco-nomique d u t e r -r i t o i r e .

Il est vrai q u e l e p a t r o n et fonda-teur du

deuxième

Sur Jacques Servier,les Orléanais pruden

Elus et décideurs de l’Orléanais tournent sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler de Jacques Servier. Il est vrai que très peu l’ont connu personnellement, car le « Docteur » gérait depuis longtemps le deuxième groupe pharmaceutique français depuis son siège francilien. La question qui les taraude reste la sauvegarde de l’entreprise et de ses emplois.

avec une pointe d’ironie le président de la Communauté d’agglomération d’Orléans. « Faut-il pour cela ouvrir la « chasse au Servier » ? Pour ma part, je ne le pense pas. L’entreprise doit bien sûr assumer pleinement les consé-quences de ses propres responsabilités » ajoute l’élu orléanais qui pointe les manquements du laboratoire, notam-ment de « la communication de crise, qui n’est pas, c’est le moins que l’on 

puisse dire, le point fort de Servier. Elle a été calamiteuse ».Pour autant, Charles-Eric Lemaignen met en avant « la fantastique aventure orléanaise de l’entreprise Servier, ses 1 200 salariés qui travaillent sur les trois sites de Gidy, Fleury-lès-Aubrais et Orléans, sur lesquels d’importants investissements ont été réalisés en équipements de recherche et en bâ-timents ces dernières années et se poursuivent aujourd’hui. Person-nellement, je n’oublie pas que Jac-ques Servier a toujours montré un très fort attachement au territoire orléanais alors que des choix exté-rieurs lui étaient proposés, conclut Charles-Eric Lemaignen. Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, ce serait catastrophique tant 

Il s’est battupour que son groupereste françaIs et orléanaIs ”

Economie L’Evénement

laboratoire pharmaceutique français est réputé pour son habileté vis-à-vis des élus. « Jacques Servier est un cham-pion de la communication politique », affirme-t-on en interne. Pourtant, à Orléans, c’est plutôt mo-tus et bouche cousue quand on se risque à parler du Mediator. Pas plus au Conseil régional du Centre qu’à la mairie d’Orléans – Serge Grouard, le député-maire UMP, n’a pas souhaité

s’exprimer –, pas question d’évoquer le scandale afin, dit-on, « de laisser la justice poursuivre son travail. » Le président de la Région, le socialiste François Bonneau, comme sa vice-présidente en charge de l’économie, Marie-Madeleine Mialot, ne veulent rien dire sur Jacques Servier, n’ayant eu de contact ni avec l’homme ni avec son laboratoire. Yves Brous-soux, président de la CCI, concède que « cette entreprise a activement contribué au développement du pôle santé de la région ». Charles-Eric Lemaignen est, en revanche, beaucoup plus disert. « Notre faculté d’indignation est immense. On le voit bien avec le succès du petit livre de Stéphane Hessel ! », remarque

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pour notre territoire orléanais que pour l’industrie pharmaceutique française tout entière ».L’enracinement de l’entreprise dans le tissu économique local l’emporte effectivement sur beaucoup d’autres considérations : « Le Loiret a la chance d’avoir sur son territoire deux grands laboratoires, Servier et Pierre Fabre, rappelle Eric Doligé, président du Conseil général et sénateur du Loi-ret. Jacques Servier, qui a créé son entreprise rue Eugène-Vignat, à deux pas de l’Hôtel du Département, est d’une très grande fidélité au Loiret. Il a voulu maintenir cette présence et s’est battu pour que son groupe reste français et orléanais. »« Impossible de dire si Jacques Ser-vier est souvent à Orléans, reprend Eric Doligé. En vingt ans, j’ai dû le rencontrer quatre ou cinq fois dans le Loiret lors d’événements liés au développement de l’entreprise, les rencontres se faisant par l’intermé-diaire des dirigeants locaux ». Xavier Deschamps, vice-président du Conseil général et président de l’Association des Maires du Loiret, pense d’abord à l’homme et déplore que « tout le monde accable Jacques Servier au soir de sa vie ».A gauche aussi, on respecte le grand patron : « Partant d’un petit labora-toire pharmaceutique, Jacques Servier a, peu à peu, construit une entreprise de dimension internationale, expose pour sa part le sénateur et ancien maire socialiste d’Orléans Jean-Pierre Sueur. C’était donc le symbole d’une réussite. Il s’est intéressé à différents projets concernant le développement d’Orléans, comme celui d’y accueillir l’Institut des Sciences et Techniques du Vivant. Ce projet ambitieux, conçu 

dans les années 1990, a malheu-reusement été abandonné par les pouvoirs publics. »Dans ce concert de louanges, certains cadres locaux ayant pratiqué le groupe apportent un bémol. « Les méthodes de recrutement de Servier sont atypiques. Et parfois peu respectueuses de la vie privée », juge l’ancien dirigeant d’un laboratoire pharmaceutique orléanais qui fut approché par la direction des ressources humaines du groupe.Les salariés, justement, sont au cœur de la préoccupation de Jean-Pierre Sueur. « Je souhaite que toute la vérité soit faite sur l’affaire du Mediator. C’est nécessaire pour que l’on puisse tourner la page dans des conditions claires. C’est également nécessaire afin que les nombreux salariés de 

Une saga née à Orléans en 1954Le fondateur des Laboratoires Servier n’est pas né dans le Loiret, mais à Vatan, dans l’Indre, en 1922. Il a cependant grandi à Orléans et c’est dans cette ville qu’il a choisi de devenir entrepreneur, une fois bardé de ses deux diplômes de médecin et de pharmacien, décrochés à Paris en 1947 et 1950.Ce fils d’Auvergnats y reprend pour « trois fois rien », en 1954, une entreprise de neuf salariés au bord de la faillite, qui fabrique du sirop. Il ne lui faut ensuite qu’un an pour lancer sur le marché ses deux premiers médicaments, le Sarpagan, un anti-hypertenseur, et le Glucidoral, un anti-diabétique (déjà !). En 1956, nouveau pas en avant de celui qui a pour devise « inventer ou mourir », avec la construction de la première unité de production du groupe à Fleury-lès-Aubrais. « L’usine-village » de Gidy (ci-dessous), elle, sera créée en 1972. Les Laboratoires Servier sont aujourd’hui le deuxième groupe pharmaceutique français, présent dans 140 pays avec plus de 20 000 salariés, dont 3 000 à la R&D, pour un CA consolidé de 3,7 Md€ en 2009-2010.Dans son livre d’entretien avec l’historien Jacques Marseille, Le médicament et la vie (Perrin, 2007), Jacques Servier se dit exaspéré de voir l’industrie pharmaceutique soumise à « un véritable procès en sorcellerie », ses dirigeants accusés d’être des « profiteurs sans scrupules » et des « margoulins de la santé ». Il ne se doutait pas qu’il serait, moins de quatre ans plus tard, lui-même assis au banc des accusés.

Servier dans le Loiret ne subissent pas les conséquences de cette crise. » Souci identique de préserver l’emploi chez Olivier Renaudeau, directeur d’un groupe d’hospitalisation privée et président de l’Union des entreprises du Loiret (Udel), qui voit en Servier « un laboratoire sérieux, réputé » et en l’homme « une figure emblématique du département et de son indus-trie ». Pour le porte-parole des chefs d’entreprise du Loiret, « il ne faut pas que l’affaire du Mediator nuise aux salariés du groupe et à ceux des nombreuses entreprises sous-traitantes de Servier. Il y a, au-delà de cette affaire, dans laquelle chacun doit prendre ses responsabilités, un gros enjeu économique et humain ».

Jacques Huguenin

ts et inquiets

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L e visa de Bruxelles est donné. La société Plastivaloire (PVL) a officiellement absorbé à la mi-

mars l’un de ses concurrents, l’équipe-mentier automobile français Bourbon, basé dans le Jura. L’effectif atteint désormais 4 500 salariés et le siège social reste à Langeais (37), où une nouvelle extension est en cours. Cette fusion place PVL en position de n°1 français des pièces plastiques pour les intérieurs d e v o i -

Plastivaloire met les boDevenu le premier fabricant français de pièces plastiques pour les intérieurs de voiture après l’absorption de Bourbon à la mi-mars, le tourangeau Plastivaloire vise désormais la même position sur l’ensemble du Vieux Continent. Cela passe par une acquisition en Allemagne.

ture devant, entre autres, l’équipe-mentier automobile Faurecia et le

groupe stéphanois GMD, qui avait repris Eurostyle à Châteauroux

en 2009. GMD était d’ailleurs en lice pour acheter Key Plastics la même année. C’est finalement PVL qui avait acquis les trois usines françaises de l’américain, plus un site en Slovaquie, à la barre du tribunal de com-

merce d’Alençon.« A la fin du premier 

exercice,  f in sep-tembre, notre CA consolidé tournera autour de 400 à 420 M€ », estime le pdg Patrick Fin-deling. C’est moins que le cumul du CA des trois sociétés

(PVL, Key Plastics, Bourbon) avant la crise, mais PVL double de taille.

Avec la bénédiction des autorités, puisque l’industriel tourangeau est soutenu dans cette transaction par le Fonds de modernisation des équi-pementiers automobiles (FMEA) à hauteur de 11 M€. Pour rappel, le FMEA est détenu aux deux tiers par les constructeurs français (Renault, PSA) et pour un tiers par le Fonds stratégique d’investissement (FSI). PVL s’engage, en effet, sur la voie de la consolidation du secteur souhaitée par l’Etat (lire, ci-dessous, l’entretien que nous a accordé Hervé Guyot, le directeur du FMEA). Différentes études annoncent un recul des ventes de voitures d’environ 10 % en France, ce qui entraînera inéluctablement une réduction du nombre de four-nisseurs. Les PME françaises sont trop tendres pour aborder les marchés internatio-naux et n’ont pas la même envergure que leurs homologues allemandes qui on su s’adapter à un contexte mondia-lisé. En France, une entreprise devient une PME à 20 salariés ; il en faut 250 en Allemagne. La taille des PME fran-çaises est insuffisante pour répondre aux commandes d’un constructeur en Asie ou en Amérique Latine, voire en Europe centrale ou en Turquie.PVL est encore dépendant majoritaire-ment des commandes hexagonales : la France représentait ces derniers temps 60 % de sa facturation automobile,

pvl mIse sur les synergIes IndustrIelles,d’autant que bourbon possèdedes savoIr-faIre spécIfIques ”

Quatre années décisives• 2008 : Malgré le début de la crise automobile, le CA de Plastivaloire continue de croître

grâce à la TV-HiFi : 253,4 M€ à la fin de l’exercice. L’activité à l’étranger dépasse le marché français. Les commandes des fabricants d’écrans plats Sony et Philips tirent la croissance de PVL.

• 2009 : La conjoncture se dégrade. Après l’automobile, tous les secteurs sont touchés et le CA de Plastivaloire plonge à 164 M€. Le groupe affiche une perte nette de 8 M€. Les usines de Dreux et Mamers ferment ; celle de Chinon est menacée. Acquisition à la barre du tribunal de commerce de quatre usines de l’américain Key Plastics : trois en France, une en Slovaquie.

• 2010 : Le CA se redresse à 220 M€, retour à l’équilibre. Deuxième usine en Tunisie. PVL annonce en fin d’année l’acquisition de Bourbon.

• 2011 : PVL absorbe Bourbon et prévoit un CA de 420 M€. Le groupe compte 33 usines et 4 500 employés.

Economie Stratégie

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grâce, notamment, à l’effet prime à la casse. Mais les industriels le savent bien, les effets de cet état de grâce fiscal s’estompent déjà. L’acquisition de Key Plastics en mai 2009 avait permis à la société de Patrick Findeling de devenir équipementier de rang 1 auprès de Renault-Nissan ; celle de Bourbon lui offre le même statut chez Peugeot-Citroën. « PVL mise sur les synergies industrielles, d’autant que Bourbon possède des savoir-faire en matière de plastique décoré, notamment l’aspect chromé qui marche fort auprès des automo-bilistes », résume Patrick Findeling, qui table aussi sur des économies

d’échelle pour l’achat de ses ma-tières premières, dont le plastique, et les investissements dans le parc machine.Le maillage territorial de Bourbon est aussi complémentaire de celui de PVL. Bien implanté dans l’Ouest de la France, en Pologne et en Tunisie notamment, PVL s’étend dans l’Est de la France, au Portugal, en Angleterre et en Tchéquie. Bourbon dispose aussi de prestigieux clients. Outre PSA, l’entreprise juras-sienne travaille pour Toyota, BMW, Audi et Volkswagen. Ces construc-teurs allemands sont justement la cible privilégiée de PVL. D’aucuns se

souviennent des yeux pétillants de Patrick Findeling lorsqu’il a présenté à quelques journalistes spécialisés son premier essuie-glace vendu à Mercedes. Soutenus par une demande en hausse, les constructeurs allemands offrent des opportunités de développement à leurs fournisseurs. « Le FMEA a donné un accord de principe pour me suivre, en fixant un montant maximum que je ne peux pas vous dévoiler », nous indique Patrick Findeling qui espère bien mettre la main sur un sous-traitant d’outre-Rhin d’ici à la fin de l’année.

Stéphane Frachet

La Lettre Valloire : Pourquoi le FMEA choisit-il d’investir dans Plastivaloire plutôt que dans une autre entreprise ?Hervé Guyot : C’est d’abord Bourbon que nous avons soutenu. Cet industriel français dispose d’un grand savoir-faire autour des pièces d’intérieur, des aé-rateurs, des commandes d’ouverture de portes. La crise l’a mis en difficulté et il ne fallait pas laisser disparaître cet

Hervé Guyot, directeur du FMEA

« PVL affiche une solidité impressionnante » Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) a été lancé au cœur de la crise, en 2009, pour soutenir la filière automobile. Doté de 600 M€ (un tiers Renault, un tiers PSA, un tiers FSI), il vient d’investir 11 M€ dans le rapprochement Bourbon-Plastivaloire.

équipementier de rang 1 qui fournit Renault, Peugeot-Citroën et Toyota. Nous n’avons pas vocation à jouer les pompiers mais nous sommes là pour consolider le secteur, amener des acteurs à atteindre une taille critique. De son côté, PVL affiche une solidité impressionnante et a su grandir avec l’absorption de Key Plastics France tout en restant rentable. Nous avons fait le choix, avec le président de PVL Patrick Findeling, de lui adosser Bour-bon, d’autant que les deux groupes sont désormais complémentaires.

La Lettre Valloire : Quelle forme prend le nouvel ensemble ? H.G. : Une nouvelle société filiale de Plastivaloire est créée, dont PVL aura le contrôle avec 65 % des actions. Nous prenons 31 % et Claude Bourbon, qui

intégrera l’équipe de management dirigée par Patrick Findeling, reste aux manettes opérationnelles en conservant 4 % du capital. PVL intègre l’activité Automotive Plastics (ex-Key Plastics) dans le nouvel ensemble. Dès le mois prochain, les synergies détectées lors des analyses sur le rap-prochement entre les unités de Bour-bon et celles d’Automotive Plastics commenceront à être développées.

La Lettre Valloire : Quels sont les objectifs de cette nouvelle société Bourbon-PVL ? H.G. : Devenir un acteur européen majeur des pièces plastiques pour l’automobile. Pour cela, nous accom-pagnerons Patrick Findeling pour une acquisition en Allemagne.

Propos recueillis par Stéphane Frachet

uchées doubles

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O séo Centre a permis, grâce aux apports en fonds propres, avances remboursables, prêts

et garanties de prêts bancaires qu’elle a distribués en 2010, de susciter près de 1,1 Md€ de financements, publics et privés, au bénéfice des entrepri-ses régionales (+ 14 % par rapport à 2009). Plus de 3 500 d’entre elles auront ainsi été soutenues grâce à son intervention, pour des sommes allant de quelques milliers d’euros – géné-ralement destinés à des créateurs d’entreprises – à 6 M€.Cette forte progression des engage-ments de la banque des PME – détenue pour moitié de son capital par l’Etat et pour environ un tiers par la Caisse des Dépôts – est bien entendu liée à

Plus de 3 500 entreprisessoutenues par Oséo en 2010La banque publique des PME aura largement contribué au succès du plan de relance. En 2010, pour la seule région Centre, Oséo aura aidé plus de 3 500 entreprises et permis d’injecter directement ou indirectement 1,1 Md € dans l’économie locale.

la crise dont les effets ont tendance à s’estomper. Pour preuve, les recours au dispositif exceptionnel de garantie

des prêts de trésorerie mis en place durant le plan de relance ont entamé une nette décroissance au printemps dernier et le dispositif a même été arrêté le 31 décembre. « En 2011, nous jouerons moins les pompiers qu’au plus fort de la crise », confirme Hervé Bazin, le directeur régional d’Oséo, qui rapporte que, l’an passé, l’éta-

blissement a été appelé en garantie par une banque pour un découvert… de 1 000 € !En 2010, Oséo Centre a consacré l’es-sentiel de ses engagements à l’activité de court terme (340 M€ de créances financées) et de garantie de prêts ban-caires : 340 M€ également en faveur de l’investissement, auxquels s’ajou-tent les 81 M€ de prêts de trésorerie accordés à 312 entreprises.L’activité de financement (245 M€), mise en place avec les banques et les organismes de fonds propres, s’est littéralement envolée en 2010 (+ 68 % par rapport à 2009), notam-ment avec les financements « mez-zanine » et en particulier le contrat de développement participatif qui permet d’abonder le haut de bilan d’une entreprise (quasi- fonds pro-pres) sans diluer la participation de ses dirigeants. Le succès de ce contrat a incité Oséo à débloquer, au plan national, 1 Md€ supplémentaire sur 2010 et 2011. Au prorata de l’impor-tance économique de la région Cen-

tre, ce sont donc entre 30 et 40 M€

de plus que l’an passé qui pourront renforcer les capacités d’investis-sement des entreprises régionales.Dernier volant de l’activité de l’établis-sement public, le troisième « I » du trip-tyque « Investissement – International – Innovation », c’est-à-dire la mission héritée de l’ancienne agence nationale

en 2011, nous jouerons moInsles pompIers qu’au plus fortde la crIse ”

Economie Financement

Hervé Duval et Hervé Bazin,

d’Oséo Centre, entourent

Lionel Clermont, pdg de Guinault,

une entreprise orléanaise qui a

bénéficié à deux reprises

de prêts Oséo.

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La Lettre Valloire - Mars 2011 23

SemaineUne

l’emploiCentreAu

de

11 au 15avril 2011

Programme détaillé sur

www.aucentredelemploi.fr

de valorisation de la recherche (Anvar) fusionnée en 2005 avec la BDPME pour donner naissance à Oséo. En-viron 59 M€ de projets innovants ont été financés en 2010 par Oséo Centre, dont les premières aides débloquées dans le cadre du Fonds unique in-terministériel. « Nous finançons des projets dans une fourchette comprise entre 6 000€ et 6 M€ », rappelle Hervé Duval, délégué régional à l’innovation d’Oséo Centre.Près de 2,5 Md€ supplémentaires ont été confiés à Oséo – dont 1 Md€ dédié au contrat de développement participatif et évoqué plus haut – pour « stimuler la compétitivité des entre-prises dans les deux ans à venir ». A l’intérieur de cette enveloppe, 500 M€ seront consacrés à des prêts verts bonifiés, destinés à financer des inves-tissements ou la mise sur le marché de produits répondant à des enjeux de protection de l’environnement et de réduction de la consommation d’énergie. Deux lignes de 300 M€ chacune doivent abonder les pro-jets des pôles de compétitivité et le

renforcement des filières (les fameux « clusters ») et 200 M€ sont prévus pour l’aide à la réindustrialisation. Cette ligne a déjà été mobilisée pour aider la relocalisation de l’entreprise Loiselet à Dreux.Pour l’année en cours, les prévisions d’Oséo sont « résolument optimistes », notamment pour l’investissement : 42 % des chefs d’entreprise régionaux interrogés – 139 ont répondu à cette enquête semestrielle – anticipent un

Guinault redresse la tête et prépare l’avenirAprès une année 2009 qui avait brutalement interrompu le cercle vertueux dans lequel l’entreprise était engagée depuis sa reprise par des cadres en 2003, Guinault redresse la tête. L’équipementier aéroportuaire, qui emploie quelque 90 personnes sur le parc d’activité Orléans-Sologne à St-Cyr-en-Val, a fini l’année 2010 sur un CA de 18,9 M€, en hausse de 12,5 % par rapport à l’exercice précédent, et pas très loin du record de 2008 où elle avait facturé 19,4 M€, soit une progression de… 165 % en cinq ans.Guinault, spécialiste des matériels d’assistance aéroportuaire pour l’alimentation et la conversion d’énergie (groupes électrogènes, groupes de réchauffage, compresseurs de démarrage pour avions), a mis à l’étude une nouvelle technologie économe en énergie. Pour cela, l’entreprise a bénéficié d’une avance remboursable de 320 000 € de la part d’Oséo.

développement de leur activité, 14 % craignant, au contraire, une diminu-tion. L’indicateur avancé de l’emploi est nettement plus positif qu’en 2010 (+ 15 %, contre + 5 %), comme celui de l’investissement, qui ressort à + 34, ce qui est supérieur de 14 points au niveau national. La reprise s’amorce donc, même s’il faut demeurer encore prudent.

François-Xavier Beuzon

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P orté sur les fonts baptismaux en 2009 au cœur de la crise, le Fonds stratégique d’investis-

sement (FSI), contrôlé à 51 % par la Caisse des Dépôts et Consignations et à 49 % par l’Etat, se veut offensif en région Centre. Que ce soit en direct ou via sa structure CDC Entreprises, dé-diée à des tickets de moins de 10 M€, cette structure d’intervention en fonds propres au capital « entend participer à une vingtaine de projets en 2011 », indique Yves Aguiton, le directeur régional de la CDC. Cette feuille de route devrait correspondre à environ 60 M€ d’engagements, soit peu ou prou un montant équivalent aux prises de participation (56 M€) déjà effec-tuées en 2010 via 18 interventions au capital d’entreprises régionales. « Ce rythme est conforme à nos ob-jectifs », poursuit Yves Aguiton qui

Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) entend intervenir au capital d’une vingtaine d’entreprises régionales en 2011. Le directeur régional de la Caisse des Dépôts, coordinateur de ces opérations, va cartographier le tissu régional de PME afin d’identifier quelques cibles.

Le FSI en quête de bellespépites régionales

souhaite engager « un important tra-vail de cartographie des entreprises régionales ». Objectif : identifier des cibles – en particulier les sociétés réalisant un CA de plus de 50 M€ et de plus de 100 salariés – dont les

projets de développement pourraient requérir à profit l’accompagnement du FSI pour des tickets supérieurs à 10 M€. « Puis, il s’agira de définir une procédure d’approche des dirigeants de ces entreprises familiales », indique Yves Aguiton qui ne souhaite surtout pas froisser des entrepreneurs parfois fort jaloux de leur indépendance. « Ceci ne signifie en aucune façon que nous abandonnons le segment des plus petites entreprises qui constitueront encore, en nombre, la part la plus importante des dossiers. »Revenant sur le premier exercice conduit par le FSI en région Centre, le directeur régional indique ainsi que le ticket moyen des deals, conduits fréquemment avec les fonds régionaux partenaires, s’est élevé à 3,1 M€. Mais si l’on isole les deux interventions les plus importantes – celles réalisées au capital de Mécachrome, puis de Plastivaloire, pour un montant total d’environ 41 M€, le montant moyen des tickets est ramené à 900 000 €. « Nous sommes descendus, pour cer-tains projets de création, jusqu’à des montants de... 26 000 € », indique à

ce titre Charles du Dresnay, chargé de développement territorial à la CDC. Le FSI, qui prend classiquement entre 20 à 25 % du capital, « a vocation à rester durablement et activement au tour de table des sociétés », explique

Yves Aguiton. Qui rappelle, comme Hervé Bazin d’Oséo (lire à la page précédente) qu’il n’est pas question de jouer les pompiers. « Nous ne sommes pas équipés pour voler au secours des entreprises en difficulté, ce n’est pas notre métier », martèle-t-il. Pour autant, en 2010, près de 17 % des dossiers régionaux FSI ont concerné des projets de retournement. « Il s’agit de sociétés qui ont souffert de la crise mais qui ont préservé de bons fonda-mentaux ». Le FSI, qui n’est souvent qu’un des partenaires du tour de table, peut aussi renforcer les fonds propres d’une entreprise dans le cadre d’une opération de croissance externe. C’est ainsi que CDC Entreprises agissant pour le compte du FSI a renforcé les fonds propres de Luneau Techno-logy, spécialisé en Eure-et-Loir dans l’optique médicale, via une émission d’obligations convertibles pour un montant de 5 M€. Cette opération avait pour but de faciliter l’acquisi-tion du groupe Briot International et de donner ainsi naissance à l’un des leaders mondiaux du secteur.

Jean-Christophe Savattier

nous sommes descendus,pour certaIns projets de créatIon,jusqu’à des montants de 26 000 € ”

Yves Aguiton, directeur régional

de la Caisse des Dépôts

Economie Financement

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L a Stearinerie Dubois a soufflé ses 190 bougies en 2010. Des bougies, c’est justement ce que

cette entreprise familiale, fondée à Montreuil, près de Paris, par Théodose Dubois, fabriquait à partir de graisses animales. Après son arrivée dans l’In-dre, en 1964, elle s’est mise à produire sa stéarine toujours bien blanche pour l’industrie cosmétique.Pourquoi s’être installée en pleine campagne, à Ciron, entre Le Blanc et St-Gaultier ? Parce qu’il y avait sur place un site industriel occupé par Antar qui produisait alors du carburant à base d’alcool de topinambour. Avec ses cuves et ses tuyauteries, l’usine sise dans le hameau de Scoury, à la sortie du bourg de Ciron, a toujours des allures de raffinerie.En 1980, elle met au point des esters,

Stearinerie Dubois fait vivre la Brenne

Dans le hameau de Scoury, sur la commune de Ciron, en plein cœur de la Brenne, la Stearinerie Dubois emploie plus de 90 personnes à la fabrication d’esters gras d’origine végétale, notamment pour l’industrie de la cosmétique. Son relatif isolement ne l’empêche pas de s’adapter aux exigences du temps : depuis le début des années 2000, elle a investi près de 20 M€.

produits neutres obtenus par une réaction d’un acide et d’un alcool. « La crise de la vache folle nous a fait abandonner la filière animale au profit de la filière végétale, explique Frédéric Tissier, qui vient de succéder

à Gérard Defez à la tête de l’entreprise. Du suif, on est ainsi passé princi-palement aux dérivés de l’huile de palme, celle qui lui ressemble le plus chimiquement ». C’est ainsi qu’en 1997, Dubois a conclu une joint-venture en Malaisie, un gros pays producteur, avec une société d’estérification.

Pour moitié, les 20 000 tonnes de corps gras sortant annuellement des réac-teurs servent à alimenter l’industrie de la cosmétique. Celle-ci est gour-mande de ces supports auxquels elle ajoute des principes actifs. L’Oréal,

Clarins ou Guerlain achètent en di-rect les esters made in Berry pour leurs émollients, leurs émulsifiants, leurs agents hydratants, dispersants ou solubilisants. L’émollience est l’une des caractéristiques importantes des lipides en cosmétique. Le film gras en surface permet un assouplissement de la peau ainsi qu’une pénétration superficielle des crèmes de soins et de beauté.Des mélanges servent de filtres solai-res au grand pouvoir d’étalement et au toucher soyeux. D’autres encore sont utilisés comme liants des pou-dres dans les produits de maquillage ou bien encore d’agents de texture dans les bâtons de rouge à lèvres. Le formulateur doit prouver son exper-tise en sollicitant la vue, l’odorat et le toucher des clientes de ces grandes marques. Dubois est le seul en Europe à développer les sucroesters, des mo-lécules complexes à fabriquer servant d’émulsifiants et particulièrement bien adaptées à la cosmétique.La pharmacie est aussi consommatrice

la crIse de la vache folle nous a faIt abandonner la fIlIère anImale au profIt de la fIlIère végétale ”

Economie Industrie

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d’esters. Elle s’en sert pour composer des lubrifiants aidant à la fabrication de comprimés et de gélules, d’exci-pients entrant dans la composition des suppositoires. Les industries du caoutchouc, des plastiques et des traitements de surface les utilisent notamment comme antistatiques. Enfin, l’industrie agroalimentaire les demande pour des additifs, des exhausteurs d’arôme, des agents de brillance pour bonbons ou de démou-lage pour les gâteaux, d’émulsifiants propres à faire le lien entre l’eau et l’huile qui, comme chacun sait, se repoussent.L’augmentation constante de son activité a conduit Dubois à bâtir, en 2007, à deux kilomètres de son site historique, un centre logistique tout neuf dans lequel s’entassent fûts, bonbonnes, citernes et autres sacs de poudre. En huit ans, pas moins de 19 M€ ont été investis par l’entre-prise, ce qui témoigne d’une volonté d’aller de l’avant. Il a fallu se mettre aux normes en construisant une sta-tion d’épuration biologique, mise

en service en 2002, et en s’adaptant aux bonnes pratiques de fabrication (BPF) exigées par l’industrie phar-maceutique. La tendance aux produits cosméti-ques écologiques exige l’emploi d’une chimie verte. Stearinerie Dubois a passé le cap de l’enregistrement de dix-huit produits dans le cadre du pro-gramme européen Reach réglemen-tant la chimie, à l’issue de coûteuses études. Sur le nouveau site se met aussi en place un atelier alimentaire dernier cri. L’entreprise a réalisé en 2010 un CA de

45 M€, dont plus de 60 % à l’export. Après un millésime 2009 en baisse, ses ventes de l’année dernière ont dépassé le niveau de celles de 2008. Et elle grignote des parts de marché aux géants du secteur comme l’allemand Cognis, en dépit de l’augmentation des achats de matières premières, comme l’huile de palme. Stearinerie Dubois emploie 92 collaborateurs en Brenne, 24 à Boulogne-Billancourt où se trouve le service commercial et 4 à Grenoble pour l’administration et la direction financière.

Alexis Boddaert

stratégique dynamique durableDépartement à 1 heure de Paris au cœur de la 5ème région industrielle de France.

Localisation unique au centre d’un maillage autoroutier et ferroviaire les plus denses de France.

Environnement naturel préservé et aménage-ments respectueux de la nature.

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M ardi 1er février, c’était l’effer-vescence chez Avignon Ce-ramic à Bruère-Allichamps

(18). Nicolas Sarkozy était dans ses murs. Une visite de l’entreprise a été ajoutée au planning du chef de l’Etat qui venait expliquer la réforme territoriale aux élus locaux, réunis à St-Amand-Montrond (18) pour l’as-semblée départementale des maires du Cher.C’est dans le cadre de la labellisation de la deuxième génération de Pôles d’excellence rurale (PER) que cette entreprise de pointe a été choisie pour recevoir le président. Intégrée dans le PER des Métiers d’art, l’entreprise de Bruère-Allichamps créée en 1870 et rachetée en 1976 par Jean-Paul Detroyes, l’actuel pdg, est l’exemple d’une diversification réussie.Historiquement spécialisée dans la porcelaine de fantaisie et dans la fabrication d’objets pour les labora-toires, Avignon Ceramic, qui compte

Visite présidentiellechez Avignon Ceramic

Nicolas Sarkozy a visité Avignon Ceramic lors de son déplacement dans le Cher, le 1er février. Une occasion pour le président de la République d’entonner une ode « au capitalisme familial » en découvrant cette PME qui a pris le virage de la diversification.

aujourd’hui 90 employés, a pris le virage de la haute technologie en 1990, après avoir déposé le bilan en 1986. « A cette époque, nous avons acheté une licence de technologie à la Snecma, un motoriste aéronautique », rappelle Philippe Coulon, directeur de l’entre-prise. Un virage qui l’a sauvée. « Nous avons développé la fabrication de noyaux céramiques pour l’industrie aéronautique et les turbines terrestres. Le PER va nous permettre de continuer nos investissements technologiques qui seront ainsi subventionnés à 30 % », explique le directeur. Une histoire industrielle retracée par Jean-Paul

Detroyes au président de la Répu-blique, qui, après avoir fait le tour des différents ateliers de l’entreprise, s’est exprimé devant des salariés im-pressionnés.« La céramique, on la disait condam-née il y a quelques années, a débuté Nicolas Sarkozy. Peu nombreux étaient les spécialistes qui pariaient sur la pérennité de votre métier. Vous avez survécu par l’innovation, la recher-che, l’adaptation et la formation à une nouvelle technique. Sans vous, le Rafale ne volerait pas et l’A 380 ne serait pas ce qu’il est ». Nicolas Sarkozy s’est affirmé convaincu que « la France doit rester une terre de production. 

Nous devons garder nos usines. Les ouvriers sont absolument indispen-sables à l’avenir de notre pays. Vous exportez 60 % de votre production. Vous êtes la preuve que l’on peut produire en France et que l’on peut avoir des usines en ruralité. » Le président a aussi évoqué la com-pétitivité et l’allègement des charges : « Comment voulez-vous que l’on garde nos usines si l’on a la taxe profession-nelle en France alors qu’elle n’existe nulle part ailleurs ? » Face aux employés, il n’a pas oublié de tacler les trente-cinq heures en réaffirmant qu’il était contre. « On 

ne peut pas être le seul pays qui dé-cide de moins travailler alors que les autres travaillent plus. Mon devoir est d’essayer de réconcilier les Français avec le travail. » Nicolas Sarkozy a fini en soulignant le caractère familial d’Avignon Cera-mic, affirmant croire au « capitalisme familial que je préfère au capitalisme financier qui n’a pas de mémoire, ni de reconnaissance ni d’histoire. » Pour Philippe Coulon : « C’est une fierté d’avoir reçu le président de la République. » Et c’était une première pour l’entreprise.

Stéphanie Payssan

Nicolas Sarkozy s’est exprimé

devant les salariés pendant plus de quinze minutes.

“ les ouvrIers sont absolument IndIspensables à l’avenIr de notre pays.

vous êtes la preuve que l’on peut produIre en france et que l’on peut avoIr

des usInes en ruralIté

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TOURSFrançois Boille47, rue Edouard Vaillant 37000 TOURS Tél. : 02 47 75 07 50Fax : 02 47 75 09 [email protected]

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L a division Metal Forming de l’allemand ThyssenKrupp, qui compte dans son périmètre les

usines de découpage-emboutissage de Sofedit au Theil-sur-Huisne (61) et à Sermaises-du-Loiret (45), est sur le point de passer sous pavillon espa-gnol. Annoncée en avant-première sur notre site www.lettrevalloire.com, l’éventualité d’un rachat par l’équipe-mentier automobile ibérique Gestamp Automocion (environ 3 Md€ de CA, 18 000 salariés) a en effet été confirmée par un communiqué de la direction de ThyssenKrupp Sofedit, évoquant des « négociations exclusives » avec la direction de Gestamp. Les enjeux sont de première impor-tance : les usines Sofedit, si l’on ajoute les sites de Gouzancourt (59) et de St-Romain-de-Colbosc (76), emploient en France plus de 1 500 salariés, dont un bon millier dans l’Orne et un peu moins de 300 dans le Loiret. Au total, ThyssenKrupp Metal Forming emploie 5 700 salariés en Europe et en Chine et a réalisé un CA de presque 1,1 Md€ sur 2009/2010.Suite à la décision prise par Thyssen-Krupp d’écarter le groupe chinois Shougang Steel qui avait adressé des signaux d’intérêt appuyés cet automne, il ne restait plus de solution de rechange en cas de renonciation définitive de Gestamp.Le troisième groupe sidérurgiste chinois avait engagé des discussions avec les dirigeants allemands mais a été contraint de battre en retraite devant la double opposition des politiques et des constructeurs automobiles euro-péens ; les donneurs d’ordre de Metal Forming ne voyaient pas d’un bon œil

Gestamp va-t-ilsacrifier Sermaises ?

Les usines Sofedit de Sermaises-du-Loiret (45) et du Theil-sur-Huisne (61) devraient être rachetées par l’équipementier espagnol Gestamp. Il ne s’agit pas forcément d’une bonne nouvelle pour le site du Loiret qui emploie plus de 300 personnes.

le transfert de certaines technologies jugées sensibles à des Chinois. Ces réticences avaient d’ailleurs conduit le comité central d’entreprise à user de son droit d’alerte.Pour autant, pas question pour les salariés de Sofedit de crier victoire : l’éventuel rachat de Gestamp risque d’être socialement cruel. L’usine de Sermaises-du-Loiret, qui avait réussi à survivre à la précédente restructura-tion, marquée par la fermeture des usi-nes d’Amilly (45) et de Vendôme (41), se trouverait sur le fil du rasoir. Selon nos informations, elle continue-rait à perdre près de 1 M€ par mois alors que la plupart des autres sites européens de Sofedit auraient retrouvé l’équilibre. De plus, l’usine n’aurait pas été retenue par Peugeot dans le cadre de sa plate-forme commune à trois véhicules BVH2’. Cette défection – Sermaises-du-Loiret était en charge de l’ancienne version de la plate-

forme – pourrait représenter une baisse d’activité d’au moins 30 % d’ici à la fin 2012.Enfin, certains observateurs syndicaux observent que Gestamp exploite une usine – Gestamp Noury – à Gretz-Ar-maivilliers (77), une commune située à une centaine de kilomètres de l’usine Sofedit du nord Loiret. D’ores et déjà, une trentaine de départs auraient été négociés par la nouvelle direction depuis six mois, ce qui a permis de ramener les effectifs à environ 300 postes. La plate-forme industrielle havraise de St-Romain pourrait aussi être menacée suite à des transferts de fabrication vers l’usine voisine de Renault à Sandouville, ajoutent les représentants syndicaux. Enfin, des suppressions de postes faisant dou-blon sur le site du Theil-sur-l’Huisne sont malheureusement d’actualité.

Jean-Christophe Savattier

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L es autoroutes françaises sont les plus sûres d’Europe. Ce ju-gement émane d’un rapport

d’EuroRAP, un organisme européen présidé par l’anglais John Dawson. Le document, dévoilé au printemps 2010, est cité par le magazine spécia-lisé L’Auto-Journal. L’étude a porté sur 1 400 km (sur un total de 11 400) représentatifs du réseau. « L’enquête révèle un haut standard de sécurité quel que soit l’endroit des mesures », précise un membre de l’Automobile Club interrogé par notre confrère. Derrière ce palmarès flatteur, on trouve bien sûr les compagnies autoroutières, dont Cofiroute, présente dans le centre et l’ouest de la France, mais aussi leurs prestataires. L’enjeu est de taille : sans

Vectra, une grande routièreLes autoroutes hexagonales sont les plus sûres d’Europe. A Buzançais (Indre), Vectra, spécialiste des mesures de chaussée, y contribue. Ce laboratoire mise aussi sur le ferroviaire et les aéroports pour se développer.

ce patrimoine correctement entretenu, comment ces sociétés filiales de Vinci ou Bouygues pourraient-elles réclamer à l’Etat des hausses régulières de leurs péages ? EuroRAP relève ainsi l’excellence de la bande de roulement, autrement dit la qualité du bitume, quelles que soient les conditions météo ou la fréquentation. A contrario, il n’est pas étonnant que les portions gratuites soient les plus dégradées, comme les arrivées de l’A 6 vers Paris.Cette culture de la route à la française est illustrée par Vectra, 70 salariés, dont le siège social est à La Verrière (78) et le cœur opérationnel à Buzançais (36). Les appareils de mesure Vectra détectent « des microfissures dans la 

couche de surface », explique Philippe Raillat, cofondateur et directeur général de cette société contrôlée par le fonds Brinon Investissements. Créée en 1991 par Abel Viano, un ingé-nieur transfuge du Laboratoire central des ponts et chaussées, émanation du ministère de l’Equipement, Vectra s’est implantée en 1997 à Buzançais, à côté de l’autre entreprise Viano qui œuvre dans la construction et le BTP. Au départ, Vectra a pour objet l’indus-trialisation de Sirano, un appareil de mesure monté sur un camion de 19 tonnes. Sirano a prospéré jusqu’en 2006, date de son remplacement par Amac (Appareil multifonction d’auscul-tation des chaussées), qu’un fourgon ou un monospace bien musclé peuvent

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embarquer. « L’Amac détecte une fissure d’un millimètre en roulant à 90 km / h », indique Philippe Raillat en montrant un Renault Espace bourré d’informatique et doté de capteurs extérieurs.Grâce à ce savoir-faire, Vectra (10 M€ de CA en 2010, 13 M€ prévus en 2011) réalise la moitié de son activité hors de France, notamment en Europe, en Amérique Latine... « L’an dernier, nous avons vendu un système de 1,8 M€ au Brésil », dit-il.

Stéphane Frachet

La route inspire le railOutre les pays émergents, où les infrastructures routières se développent (Russie, Chine, Argentine...), Vectra vient d’opérer une diversification judicieuse : les aéroports et les lignes à grande vitesse. En partenariat avec Aéroports de Paris (ADP), l’entreprise a planché sur un système de mesures sur les pistes d’atterrissage. Enjeu ô combien sensible pour les exploitants aéroportuaires, comme on l’a vu à Roissy l’hiver dernier. « L’Instrument de mesure automatique de la glissance (Imag) intéresse aussi les Chinois », se réjouit Philippe Raillat, qui ouvre un bureau en Chine cette année. Enfin, grande première, un appareil Vectra est intervenu avant la pose des voies sur la LGV Est pour mesurer la résistance du ballast. L’excellence du réseau routier français a donné des idées aux maîtres d’œuvre du ferroviaire. Et là, le chantier est immense.

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«I l faut en convenir, l’an-née 2010 aura été plutôt bonne pour la promotion 

immobilière grâce aux dispositions fiscales, mais les perspectives de-meurent incertaines en raison d’un contexte très mouvant et de plus en plus contraignant » : bien que n’étant pas normand d’origine, Benoît Aiglon, le président de la fédération régionale des promoteurs immobiliers du Cen-tre, demeure très prudent dans ses affirmations. Ses vingt-sept années d’expérience – vingt ans comme diri-geant associé du groupe Eprim et sept ans à la tête de la société Exéo qu’il a fondée – lui ont appris à ne pas tirer

de conclusions hâtives et à toujours se placer dans

la durée.« Nous exerçons un métier de long  ter me, ajoute-t-il. Il faut cinq ans 

pour qu’un im-meuble passe du stade de projet à celui de construc-

tion achevée. Cette 

Les promoteurs immobiliers restent prudents

Réélu à la présidence de la fédération régionale des promoteurs immobiliers du Centre pour un nouveau mandat de trois ans, Benoît Aiglon constate la bonne santé du marché en région mais redoute les caprices réglementaires et la pénurie de foncier.

les immeubles de plus de deux étages. « En région Centre, ce n’est qu’à Tours que les constructions de douze étages sont autorisées en entrée de ville », précise Benoît Aiglon.Malgré tout, le marché du logement neuf se porte plutôt bien en région

Centre, comme le constate l’observa-toire Ocelor créé par les promoteurs. Mais ce marché bénéficie essentiel-lement d’un effet d’aubaine fiscale avec les avantages de la loi Scellier. « 85 % des appartements neufs sont vendus à des investisseurs, confirme Benoît Aiglon. A terme, cela risque de provoquer un blocage de la re-vente, du fait des coûts élevés et de la faiblesse des ressources des jeunes accédants. Pour l’avenir, nous man-quons singulièrement de visibilité en raison de l’évolution permanente de la législation et des incertitudes de la conjoncture économique. »Pour les professionnels de la promo-tion immobilière, la solution passe impérativement par la libération du foncier et la stabilisation des condi-tions réglementaires et fiscales. « Il faut absolument que l’Etat libère ses emprises foncières pour donner un ballon d’oxygène à la construction. N’oublions pas qu’il existe actuelle-ment un déficit de 250 000 logements en France. »

Bruno Villeneuve

Benoît Aiglon dirige à Orléans

la société de promotion

immobilière Exéo qui a réalisé

un CA de 25 M€ en 2010.

Economie Immobilier

ces exIgences réglementaIres vont entraîner une augmentatIon des coûts de l’ordre de 37 % ”

particularité nous oblige à antici-per sans cesse sur les évolutions à prévoir. C’est, par exemple, ce qui nous a amenés à adopter avec deux ans d’avance les normes BBC (Bâti-ment Basse Consommation). Sur la région d’Orléans, tous nos immeubles 

répondent à ces normes qui seront obligatoires à partir de 2013. »D’ores et déjà, les promoteurs im-mobiliers ont intégré les prochaines obligations réglementaires qui vont s’imposer à eux dans les dix années à venir : bâtiments à énergie passive (ayant une très faible consommation énergétique) à partir de 2015, puis à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment) à partir de 2020.« Ces exigences réglementaires vont entraîner une augmentation des coûts de l’ordre de 37 %, annonce Benoît Aiglon. Les prix ne vont donc pas baisser, d’autant que s’y ajoute la raréfaction du foncier. »

L’autre grand problème des promo-teurs est, en effet, le manque

de terrains constructibles. Malgré les évolutions de la législation avec la promul-gation de la loi relative à la solidarité et au renouvelle-ment urbain (SRU) qui favo-rise la densification urbaine, les collectivités locales ré-pugnent encore à autoriser

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L’informatique du groupe rassemblée à ChartresA Mainvilliers et à Fontaine-la-Guyon, dans la périphérie ouest de Char-tres, le Crédit Agricole SA achève deux bâtiments de 14 000 m2 chacun qui vont abriter les grands systè-mes informatiques de l’ensemble du groupe bancaire. Ces derniers étaient jusqu’alors distribués dans plusieurs implantations franciliennes et à l’étranger.L’architecture des bâtiments a été adaptée afin d’harmoniser au mieux leur intégration dans l’environne-ment et le paysage de la région (ci-dessous). Leur conception modulaire permettra de répondre à l’évolution des besoins du groupe dans les an-nées à venir.

Ces prochaines années, le Crédit Agri-cole Val de France va engager la rénova-tion de ses sièges blésois et chartrain, dont la construction remonte dans les deux cas aux années soixante-dix. A Blois, le programme s’élève à 20 M€ et prévoit la construction de deux ailes jouxtant le bâtiment actuel, qui sera conservé (voir la maquette ci-contre). La surface développée de l’édifice pas-sera ainsi de 11 000 à 12 800 m² et elle abritera des bureaux supplémentaires.

Les travaux, qui débuteront en septembre prochain, devraient s’achever courant 2014. Le début du chantier de rénovation du siège social de Chartres devrait suivre d’un an celui de Blois. Les 14 000 m² de bâtiments situés au 1 rue Daniel-Boutet, en plein centre-ville (ci-contre), seront finalement conservés après réflexion, mais l’intérieur des locaux sera rénové et aménagé pour gagner « 15 à 20 % de surface supplémentaire ». L’investissement se monte cette fois à 22 M€ et le chantier devrait durer trois ans pour s’achever dans le courant de l’année 2015. Le Crédit Agricole Val de France compte près de 400 000 clients dans le Loir-et-Cher et en Eure-et-Loir et a enregistré en 2010 un CA de 250 M€.

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Economie Immobilier

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Le parc d’activité Isoparc de Monts (37), situé en bordure de l’A 10, est-il en passe de sortir de l’ornière ? La commercialisation, désormais confiée au syndicat Sud Indre Développement, pourrait prochainement aboutir sur deux implantations, nous indique ainsi la chargée de mission Isabelle David. « Nous sommes en discussions avancées avec deux entreprises industrielles qui pourraient prendre à bail, d’ici à la fin mai, les deux modules de 12 000 m2 du bâtiment vacant ». Celui-ci était resté vide depuis son achèvement. L’intérêt de ces éventuels preneurs a sans doute été attisé par la remise à plat des condi-tions commerciales. Ces locaux, qui comprennent 1 000 m2 de bureaux, sont en effet mis sur le marché à la location au prix de 37 € HT le m2 par an en loyer facial. « En fonction de la qualité des preneurs et de la durée de bail, des franchises de loyer peuvent être négociées. »La vente de nouvelles par-celles d’Isoparc, dont la première tranche compte 153 ha (une centaine sont aujourd’hui disponibles, dont 11 viabilisés) est également à l’ordre du jour. « Nous avons plusieurs contacts très in-téressants », admet Isabelle David qui indique que le prix de vente au m2 se situe entre 21 et 23 € HT, « en fonction de la surface recherchée ».

Décollage pour Isoparc ?LGR-Leguay à St-Cyr-en-Val

La société LGR Emballages, troi-sième producteur européen d’étuis pliants pharmaceutiques, a confirmé que sa filiale LGR-Leguay quitterait dans le courant de l’année 2011 son bâtiment actuel de Fleury-lès-Aubrais (45) pour l’ancienne unité du fabricant de lingerie Starissima, sur le parc d’activité de la Saus-saye, à St-Cyr-en-Val. Ce « site très moderne de plus de 10 000 m2 (est) adapté aux standards industriels les plus récents (…). Le déména-gement s’accompagnera d’une refonte en profondeur de l’outil de production par l’installation de deux machines offset, ainsi que d’une automatisation complète de tous les transferts internes. » La transaction a été accompagnée par BNP Paribas Real Estate.

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La seconde tranche des travauxde réhabilitation de l’ancienneusine Mafca, reconver tie enhôtel d’entrepr ises, vient dedébuter à Châteaudun. Elleporte sur l’aménagement d’unplateau de 2 600 m² ; le chantierdevrait durer 6 à 8 mois. Uneenveloppe de 2,6 M€ a étérequise pour réaménager les8 000 m² du site.

La CdC des Portes du Perche tra-vaille en 2011 à la réhabilitationdes bâtiments de l’ancienne

imprimer ie Quebecor à LaLoupe (17 000 m²), qui avoisi-nera les 70 000 €. Ils seront dé-coupés en lots pour accueillir denouvelles activités. Le même sortsera réservé aux 3 500 m² desex-locaux Maury.

La CDAC vient de donner son feuvert pour l’installation d’un super-marché Intermarché d’une sur-face de vente de 2 500 m² au-quel s’adjoindra une galeriemarchande de 400 m² à Voves.Quatre espaces commerciauxont été également autorisés pourune surface de vente de 4 750 m².

La commune de Neuillé-Pont-Pierre, propriétaire de 130 ha dela future ZA Polaxis située au car-refour de l’A28 et de la D766, vaviabiliser cette année une 1èretranche de 26 ha pour 4 M€. Lesappels d’offres sont lancés et lestravaux pourraient débuter auprintemps.

La CDAC a autorisé le transfert-extension du Super U du bou-levard des Bretonnières, à Joué-lès-Tours, qui va passer de2 000 m2 à 3 570 m2. Le nouveaumagasin devrait ouvrir au prin-temps 2012.

Une annexe au centre hospita-lier de Blois va voir le jour dansle cadre du plan Hôpital 2012.Environ 31,5 M€ seront investispour la construction de 4 000 m²sur trois étages qui accueilleront210 lits ainsi que le plateau dekinésithérapie. Livraison prévuepour le second semestre 2013.

L’ancien site industriel Normant-Matra à Romorantin (6 ha) va

accueillir en 2012 une résiden-ce pour seniors de 104 apparte-ments. Une école de musique,un amphithéâtre et une salled’exposition de 4 000 m² verrontégalement le jour sur le site.

Lors des vœux, Guy Parmentieret Jean-Paul Godfroy, respec-tivement conseiller général etmaire de Lorris, ont annoncé laconstruction pour 2,7 M€ d’unnouveau centre de secours surun terrain de 8 000 m2 vendu 1€

par la commune. Lancementdes marchés en 2012.

La CDAC a autorisé la créationd’un ensemble commercial de9 000 m² à St-Jean-de-la-Ruelle,à proximité de l’hypermarchéAuchan qui devrait lui-même êtremodernisé. D’ici à 2013, six à huitenseignes devraient s’installer.

Arthur Loyd Orléans a vendu l’an-cien siège de la mutuelle SpheriaVal de France, rue des Grands-Champs à Orléans. Le promo-teur-aménageur SMBL devraitréhabiliter les 1 815 m2 pour lestransformer en logements.

LOIR-ET-CHER

LOIR-ET-CHER

LOIRET

38 La Lettre Valloire - Mars 2011

CHERUn établissement d’héber-gement pour personnesâgées dépendantes vavoir le jour àVierzon, sur lesite de Bellevue, rue Gay-Lussac. Le bâtiment de 4 700 m² habita-bles – composé de trois parties – offrira 75 lits. Le chantier, gérépar l’Office de l’habitat du Cher, devrait durer jusqu’en novem-bre 2012 ; les premiers résidents pourraient s’installer dès janvier2013. Le montant de l’opération s’élève à 7,2 M€ ; c’est un desinvestissements les plus importants réalisés par la Ville en 2011après le parc technologique de Sologne.

EURE-ET-LOIR

Economie Chantiers

INDRE-ET-LOIRE

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C’ est au nord d’Amboise, enface du parc d’attraction desMini-Châteaux, que Christo-

phe Huet a choisi de créer MétéorVal de Loire Resort, son premier com-plexe d’hébergement touristique.L’ensemble comprend 226 cottages– les Météor-Suites

(soit 4 à 7 coucha-ges) –, des espaces d’accueil deséminaires ou de rencontres d’af-faires, un restaurant gastronomique– l’Amboisée – ainsi qu’un spa de1 500 m2 qui ne devrait toutefois

ouvrir ses portes que dans un an. Leprojet, très ambitieux, a représentéau total un investissement de 35 M€ ;il est fondé sur un modèle écono-mique original. « Les Météor-Suitessont acquis par des investisseurs

dans le cadre des dispositifsde défiscalisation (loiBouvard, qui a succédé à laloi Scellier), la société ex-

ploitante leur versant enretour un loyer », expli-que Christophe Huet.A cette dernière d’assu-rer le remplissage descapacités hôtelièreset l’exploitation desprestations associées(accueil, restaura-tion). « Attention,tient à préciserChristophe Huet,nous ne rivalisonspas avec des spé-cialistes de l’ac-cueil touristiquesaisonnier com-me Pierre & Va-cances. Notre

cible, c’est aussi la clientèle d’af-faires qui doit représenter la moitiéde la facturation ».La mise sur orbite de Météor Val deLoire a été longue. Le programme,lancé au printemps 2007, a donnélieu à la livraison d’une première

tranche de 108 cottages à l’été 2008.« Mais la crise nous a rattrapés etfait subir un énorme coup d’arrêt.Les investisseurs qui étaient intéres-sés par notre offre ne sont plus par-venus à faire financer leurs projets »,précise le dirigeant. Résultat, lerythme des acquisitions tomba rapi-dement de cinq à… un par mois.« Sur le seul mois de janvier 2009,

cinq investisseurs ont dû renoncer,faute d’avoir trouvé les finance-ments bancaires », se remémoredouloureusement le pdg.Un malheur n’arrivant jamais seul, lesmarchés du tourisme sombrèrentalors dans une profonde sinistrose.La société Météor ayant financé laconstruction du restaurant et desespaces de service sur ses fonds pro-pres – et porté l’immobilier destinéaux investisseurs –, fut logiquementconfrontée à des difficultés finan-cières « qui nous ont obligés untemps à geler une partie du paie-ment des loyers à nos investisseurs »reconnaît Christophe Huet.Le site, qui désormais bénéficiera àl’été du recul d’une première annéecomplète, enregistre des résultatsencourageants : en 2011, avec un tauxd’occupation de l’ordre de 33 %, leCA devrait s’élever à environ 4 M€,soit 2,2 M€ pour l’hôtellerie et la loca-tion de salles et 1,8 M€ pour le res-taurant. « Pour 2012, nous devrions,

Météor veut conquérir BloisLe complexe touristique et d’accueil de séminaires Météor Val de Loire Resort d’Amboise est enpasse de boucler une première année d’exploitation. Lancé en pleine crise, le projet, qui repose surl’engagement d’investisseurs en quête d’allégements fiscaux, a connu des débuts périlleux. Maisil va se doter d’un spa de 1 500 m2 et a tous les atouts en main pour s’installer durablement au cœurde l’offre touristique tourangelle.

”“ SUR LE SEUL MOIS DE JANVIER 2009,

CINQ INVESTISSEURS ONT DÛRENONCER, FAUTE D’AVOIR TROUVÉ

LES FINANCEMENTS BANCAIRES

Escapades

44 La Lettre Valloire - Mars 2011

ChristopheHuet

Page 45: Mag Printemps 2011

si nous parvenons à relever légère-ment notre taux d’occupation, géné-rer sans trop forcer une facturationde 5 M€ », prédit le dirigeant. Ce der-nier se félicite d’avoir négocié avecles investisseurs le retour progressif àmeilleure fortune. « Nous constatonségalement une reprise de l’investis-sement et une moindre frilosité desbanques ».De quoi permettre à Météor d’écou-ler le stock de cottages encore dis-ponibles qui s’élève à une petitequarantaine d’unités. « Nous avonsdes projets tant en matière de déve-loppement commercial que d’ani-mation », poursuit Christophe Huet ;celui-ci juge indispensable de s’ap-puyer sur les ressources du cru, dela population tourangelle « qui doits’approprier ce lieu » et sur le sou-tien des collectivités locales – Régionet Département – qui ont déjà contri-bué à l’aménagement du site via unesubvention de 1 M€.« Météor Val de Loire Resort pourraitse doter d’une vigne qui serait ex-ploitée par les élèves du lycée agri-

cole d’Amboise. J’envisageaussi de proposer auxartistes-paysagistes duFestival International desJardins de Chaumont-sur-Loire de prolonger leur tra-vail sur notre site », suggèreChristophe Huet. Il compteaussi beaucoup sur l’ouverturedu spa – il sera, comme le res-taurant, ouvert à la clientèleextérieure – et sur la progres-sion de activités de séminairesd’affaires, mais aussi d’événe-ments festifs (mariages) pourtransformer définitivement l’essai.Toutefois, afin d’étoffer les fondspropres de l’entreprise éprouvéspar le lancement effectué en pleinecrise, Christophe Huet s’est mis enquête d’investisseurs au tour detable, « sans doute pour un mon-tant compris entre 3 et 4 M€ ». Lesdiscussions engagées avec des opé-rateurs locaux très en vue pourraientaboutir dans les prochains mois.

Jean-Christophe Savattier

après Amboise

La Lettre Valloire - Mars 2011 45

Christophe Huet est décidément très actif en région Centre ! Il vient ainsi de remporter l’autorisation, à l’issue d’unconcours, de racheter pour 3 M€ et d’aménager les haras nationaux de Blois (41). « Nous allons décliner sur cesite notre concept de Météor-Suite », lance cet audacieux diplômé de l’Escem de Tours.D’après le premier cadrage économique d’un programme qui bénéficiera du coup de crayon de l’architecte

Patrick Ponsot, le futur Météor Resortblésois devrait se doter d’entre 70 à 90« Météor-Suite » promis aux investis-seurs, d’un restaurant gastronomique,ainsi que, sans doute, d’un spa. Le toutentraînant un investissement d’environ20 M€.Par-dessus tout, Christophe Huet tient àce que le site perpétue « la tradition ducheval vivant ». Il prévoit de confier au spé-cialiste de l’animation équestre MarioLuraschi – qui a déjà fait ses preuves àChambord – le soin de créer « quelquechose d’original dans cette discipline ». Laphase d’études et de conception ne de-vrait pas être inférieure à deux ans.

Météor veut remettre en selle les haras de Blois

Le charme discret du

Val de Loire

Certes, le registre n’est pas celui des Relais

& Châteaux.Certes, on

pourra regretter la

patine quele temps donne à

des lieux comme

celui-ci. Pour autant, l

es prestations offertes

par le Météor Val deLoire Resor

t pour un prix

plus que raisonnable– la nuitée dans le cot-

tage 4 couchages, spa

cieux et confortable, se

situe aux alentoursde 100 €, de l’ordre de

150 € pour le duplex 7 couch

ages – sontbien

placées et devraient con

tenter les plus mauvais

coucheurs.Edifié au bord d’un plan d’eau, en

lisière de forêt, le site dispose de très belles

salles modulables et il est idéalement posi-

tionné pourl’accueil de

la clientèled’affaires,

de séminaires et autres sessions d’incentive.

Doté d’unetrès jolie ca

rte, le restaurant slow-

food l’Amboisée se situe dans le

même regis-

tre avec unecapacité d’a

ccueil de 400 couverts.

Un dîner très réussi de

la St-Sylvestre y a ainsi

été organisé l’an passé. Pou

r ceux, naturelle-

ment, qui préfère la conv

ivialité à l’intimité…

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L’atelier d’Offard redonne vieaux papiers peints anciensRééditer des papiers peints en vogue au XVIIIe siècle, tel est le pari de François-Xavier Richard,jeune plasticien tourangeau. Mais ce retour à des techniques traditionnelles nécessite paradoxale-ment l’emploi d’outils modernes.

Escapades

46 La Lettre Valloire - Mars 2011

E n pénétrant dans l’atelier, l’im-pression d’une remontée dansle temps est très nette. Un

coup d’œil aux rouleaux de papiersuspendus au plafond, au couchagedes fonds de couleurs, à la cadencedes machines à encrer, aux outils uti-lisés manuellement et l’on perçoitl’énergie et la maîtrise des gestesnécessaires pour recréer cette tech-nique d’impression à la planche.Instigateur de ce projet un peu fou,François-Xavier Richard a réussi sonpari et travaille aujourd’hui essentiel-lement sur des commandes prove-nant de musées, monuments histo-riques, belles demeures et châteaux.« A partir d’une chute de papier plusou moins dégradée, nous tentons deretrouver le motif originel pour leredéployer à grande échelle sur nosrouleaux. Pour y parvenir, nousnous appuyons sur des recherchesiconographiques et des logiciels extrê-mement efficaces. » Car, si l’atelier

fleure bon les techniques tra-ditionnelles, François-

Xavier Richard et sestrois collabora-teurs n’hésitentpas à recourir auxoutils modernespour optimiser la

production. « Audébut du projet,nous avons repensé

les machines en lesadaptant à nos souhaits, touten préservant leur ingénio-sité. Ce ne fut pas sans diffi-cultés… », reconnaît-il.Une table longue de 15 mè-tres, des étendoirs suspendus,des plaques à graver en maté-

riau composite, des machines àencrer, des pigments, de la colle depeau de lapin, des rouleaux à fondsunis… toutes les conditions de l’im-pression à la planche, technique néeau début XVIIIe siècle, sont réunies.« Le cahier des charges est souventcomplexe, souligne François-XavierRichard. Il faut tenir compte de lataille, du nombre de couleurs et desraccords que nous impose le motif.Une erreur de calage et le rouleaupart au recyclage ! Précision et tech-nicité sont donc les maître-mots denotre travail. »C’est sans doute ce qui a permis àl’atelier d’Offard de se tailler une belleréputation sur ce marché de niche.Depuis les débuts, le carnet de com-mandes ne désemplit pas. En Franceet à l’étranger, les chantiers s’enchaî-nent : château de Saché, maisons deGeorge Sand et de Gustave Moreau,Institut Pasteur, bureau de RobertSchuman… ainsi qu’à l’international.A ces commandes spécifiques s’ajou-te en général un chantier annuel quimobilise l’ensemble de l’équipe. Cetteannée, l’atelier participe à la réhabili-tation de l’ancienne manufacture depapiers imprimés Leroy, à St-Fargeau-Ponthierry, près de Paris. Il crée unpatchwork de 650 dominos dont cha-cun est une réédition d’un motif es-tampillé « Leroy ». Insatiable curieux,le fondateur de l’atelier s’attache aussià explorer de nouvelles techniques :tontisse, gaufrage, faux cuir, polis-sage, carton-pierre, zinc gravé…Précurseur dans une disciplinepassée aux oubliettes, François-Xavier Richard ne peut doncs’appuyer sur des formations. Ildoit prendre conseil auprès

d’autres artisans et forme lui-mêmeses collaborateurs. Elevé au rang d’ar-tisan d’art, il a reçu le prix LilianeBettencourt 2009 pour l’intelligencede la main. « Ce prix nous a assuréune forte notoriété. Mais si l’atelierd’Offard se porte bien, c’est aussiparce que nous surfons sur le retourdu traditionnel face aux produc-tions en série. »

Capucine Becker

L’Atelier d’Offard21 avenue Maginot - 37100 Tours

Visites : en groupe et sur demande

Vente au public :1er vendredi de chaque mois de10 h à 19 h

www.atelierdoffard.com

L’atelier d’Offard21 avenue Maginot - 37100 Tours

Visites : en groupe et sur demande

Vente au public :1er vendredi de chaque mois de10 h à 19 h

www.atelierdoffard.com

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E missions télévisées, foisonne-ment de blogs, cours ouverts àtous… la cuisine a aujourd’hui

le vent en poupe à tel point « qu’ap-prendre à cuisiner est devenu un loi-sir, au même titre que prendre descours de guitare ou faire du sport »,selon une étude de Credoc publiée en

2008. Cet engouement remonteaux années 1990, date à

laquelle apparaît un phé-nomène de démystifica-tion de la cuisine dou-blé d’une envie defaire soi-même. Ouimais… on observe unecontrainte de taille : le

manque de savoir-faire culinaire

flagrant detoute unegéné r a -

tion.Une étude, réalisée parSeb, a montré que lamoitié des Français necuisinaient pas en raison

de lacunes culinaires, dont deux tiersdes moins de 35 ans. En effet, cettetranche d’âge a connu le retour au tra-vail de la mère de famille et n’a pas reçucet héritage précieux. C’est donc pourapprendre les bases que les trente-naires et les quadras sont amateurs deces cours. L’un des précurseurs fut «l’Atelier des Chefs » ouvert à Paris etfondé par deux frères visionnaires,Nicolas et François Bergerault.Fondé sur un concept de cours thé-matiques, rapides et peu onéreux, l’ate-lier a connu un vif succès et essaiméen province. Il a surtout ouvert la voieà d’autres « écoles » culinaires. Finie lacuisine roborative difficile à reproduirechez soi, place à une cuisine exigeantemais accessible à tous…

« Refaire à la maison », tel fut le prin-cipal credo de Frédérique Dupuis, créa-trice du cours tourangeau Tou(r)s àtable. « Après dix ans dans la financeà Paris, j’ai décidé de lancermon acti-vité tournée vers une cuisine simpli-fiée. Ne souhaitant pas ouvrir unrestaurant, l’idée d’un cours a alorsgermé. J’ai bénéficié d’aides finan-cières pourm’équiper, puis du soutiend’un homme de l’art avec lequel j’aipeaufiné mes connaissances. »Mobile à l’origine de l’aventure, Fré-dérique Dupuis a, depuis 2006, poséses batteries de casseroles dans unerue du centre de Tours. Pionnière danscette activité, la jeune femme faitconstamment évoluer sa gamme decours. « Nous proposons une grandevariété de cuisines internationales etdes cours à thèmes (sushis, macarons,foie gras, etc.). Les cours affichent tou-jours complet sur ces réalisations. Demé-moire, je crois que plus de 1 000personnes ont appris à faire des ma-carons ici depuis l’ouverture ! ».Formule « cours + déjeuner », coursen journée ou le soir (19h/21h), l’ateliervoit défiler une clientèle hétérogène,au budget variable, de mères au foyer,enfants, jeunes adultes ou profession-nels. « La proportion est d’environ troisquarts de femmes et un quart d’hom-mes. Mais les attentes sont assez diffé-rentes : les femmes viennent vivre unmoment convivial, qu’elles se connais-sent ou non. Les hommes, eux, s’ins-crivent pour apprendre une recettede A à Z, voire relever un défi. Il n’estpas rare que beaucoup d’hommes sui-vent des cours réputés délicats, styleespuma… », sourit Frédérique Dupuis.En tous cas, les apprentis cordons-bleussont séduits puisqu’on compte 25 %de « fidèles » (une à deux fois par mois),35 % de « réguliers » (une fois par mois)

et 40 % de participants occasionnels.A Orléans, on peut se rendre à « l’atelierde Laurence », animé depuis deux anspar cette ancienne professeur d’anglaisqui aime avant tout transmettre sonsavoir-faire. « Pour moi, un cours estréussi si les participants filent acheterles ingrédients, refont chez eux larecette et reviennent m’en parler »,s’enthousiasme-t-elle. Ses cours se veu-lent simples, accessibles à tous, à desprix attractifs car « on ne peut prati-quer des prix parisiens ici, à Orléans…il faut bien garder en tête que ces coursculinaires relèvent du loisir ».A ces toqués particuliers s’ajoutent dé-sormais les entreprises. « Entrecouperun séminaire ou une réunion par uncours permet de ressouder les liensentre collaborateurs ou d’abolir leshiérarchies le temps de mitonner »,confirme Frédérique Dupuis. En fineobservatrice, elle aime regarder com-ment un groupe fonctionne car « lessoucis de chacun restent au vestiaire.Seule l’envie de cuisiner a droit de citésur mon plan de travail ! ».Même son de cloche au « Goût desChoses », l’épicerie fine du restaurantgastronomique « le Rive Gauche » àTours où sont aussi dispensés descours. Sous l’œil bienveillant et pro-fessionnel du jeune chef Gaëtan Evrard,dix à douze personnes prennent pos-session des lieux pour cuisiner ensem-ble. Là aussi, plusieurs formules sontpossibles afin d’explorer différentes cui-sines : finger food, cuisines exotiques,cuisine moléculaire, plats traditionnels.Le « Parcours de chef » est très deman-dé des gourmets. « C’est un cours ori-ginal qui nous entraîne au marchéchoisir les produits ensemble, suivi dela confection du déjeuner et terminépar le repas en commun, assorti d’unaccord mets-vin. Il est recherché par

48 La Lettre Valloire - Mars 2011

Apprendre à cuisiner est devenu un des hobbies préférés des Français. Particuliers commesalariés d’entreprises se pressent aujourd’hui dans les cours dispensés aussi bien pardes audacieux qui ont choisi de se reconvertir que par de grandes toques.

Escapades

Quand les cours de cuisine

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La Lettre Valloire - Mars 2011 49

une clientèle plutôt masculine sachantqu’il faut se libérer une bonne partiedu samedi ! ».Convivialité des cours, désir de pro-gresser mais aussi ras-le-bol de la « mal-bouffe » et plébiscite des produitsnaturels… sont les principales motiva-tions des participants. D’ailleurs, àOrléans, Laurence se réjouit « de voirdavantage de monde venir au mar-ché, ce qui génère ainsi une légère dé-saffection des hypers …».Responsable de l’enseigne « le Goûtdes Choses », Aurélie Olivier confirmecette tendance vers un retour au natu-rel et à l’authenticité des plats : « Cequi exige de notre part un travaild’enseignement sur les produits : sai-sonnalité, provenance, maturité », pré-cise Gaëtan Evrard. Le jeune chef ex-plique alors à ses hôtes que « chaquemois de l’année propose des trésorsgastronomiques qui ne demandentqu’à être cuisinés par tous, sourit-il.Pêche de Loire, Géline de Touraine,asperges de Chinon, notre région nemanque pas de produits à exploiterqui offrent une cuisine saine pour unplaisir décuplé. »Si cet atelier travaille en lien avec le res-taurant attenant, ouvrir un cours decuisine et en vivre n’est pas évident.Pour preuve, Lau-rence termine justela période de rodage de son atelier etcommence à se verser un salaire. Alors,pour fidéliser une clientèle parfois vola-tile, les ateliers proposent une gammede prix élastique (de 32 à 90 €), adap-tent les formules et lancent des offrespersonnalisées : cartes d’abonnement,bons cadeaux et organisation d’événe-ments. A Tours, FrédériqueDupuis déve-loppe actuellement un pôleévénementiel car « les cours sont trans-férables dans d’autres lieux. »Nombreuses sont les vocations. Selonl’agence pour la création d’entreprises(APCE), on recenserait 300 à 500 socié-tés dans le secteur. Il s’en crée plusieursdizaines chaque année, notamment enauto-en-trepreneuriat.

Mais donner des cours de cuisine nes’improvise pas : un investissement enmatériel de qualité peut osciller entre100 000 et 800 000 €, selon les chiffresfournis par l’APCE. Créer des partena-riats avec des cuisinistes ou des équi-pementiers est alors envisageable pourréduire les frais d’installation.

font recette…

www.toursatable.fr

www.ateliercuisinedelaurence.fr

www.tours-rivegauche.com

Capucine Becker

Gaëtan Evrard,le chef du restaurant

gastronomique« le Rive Gauche »

à Tours.

Page 50: Mag Printemps 2011

Carnet

Nommémembre du directoire dela Caisse d’Epargne Loire-Centreen février dernier, Pierre Arnoulda pris la tête du pôle Banque desdécideurs en région, qui rassem-ble les expertises de près de 80collaborateurs exerçant leursactivités dans les centres d’af-faires de la Caisse d’Epargne enrégion Centre, et totalise 1 Md€

de collecte. Il occupait depuis2008 les mêmes fonctions à laCaisse d’Epargne Alsace. PierreArnould succède à FrançoisDorémus, nommé directeur gé-néral du Crédit coopératif ennovembre dernier.

Aymeric de la Boissière, directeurdu groupe Orléans-Sologne de laBanque Populaire Val de France,est devenu président du comitérégional de la Fédération ban-caire française (FBF) : dans larégion, celle-ci représente 23réseaux bancaires et 1 200 agen-ces employant près de 11 000personnes. Il succède à FrançoisDorémus, nommé au Crédit coo-pératif (lire ci-contre).

xxxxxxxxxxxxxxx

Le maire de Bourges Serge Le-peltier (vice-président du PartiRadical, parti associé à l’UMP)vient d’être nommé ambassa-deur, chargé des négociations surle changement climatique. Il suc-cède dans cette fonction à BriceLalonde.

Michèle Bameul, conseillère d’ad-ministration de l’Intérieur et del’Outre-mer, a été nommée sous-

préfète de Nogent-le-Rotrou. Ellesuccède à Frédéric Cheylan.Cette nomination met un termeaux six mois et demi d’intérim à ceposte d’Anne Laparre-Lacassa-gne, déjà sous-préfète de Châ-teaudun.

Jean-François Loiseau vient desuccéder à Jacques Dousset à laprésidence d’Agralys, la premièrecoopérative agricole sur les mar-chés français et européens ; il étaitjusqu’ici vice-président. JacquesDousset était à la tête d’Agralysdepuis 1996 et a été le fondateurd’Ebly.

François-Xavier Huille, 55 ans,président de l’entreprise Herby(séchoirs et étendoirs à linge) àLa Loupe, vient d’être élu prési-dent du Medef 28.

Claude Beaufils, conseiller généraldu canton de Neung-sur-Beuvron,conseiller régional du Centre, vient

d’être élu président du conseild’administration de la SEM Ter-ritoires et développement. L’an-cien président de la société Pa-nodia succède à Maurice Leroy,pris par ses doubles fonctions de

ministre de la Ville et de présidentdu Conseil général de Loir-et-Cher.

Jean-Luc Brault, par ailleurs maireet conseiller général de Contres,a fait valoir ses droits à la retraiteet transmis à son fils Grégory la di-rection de Climatélec, l’entreprisede climatisation, d'électricité et dechauffage qu'il a fondée en 1985 :celle-ci compte 140 salariés et ap-partient depuis plusieurs annéesau groupe Dalkia.

LOIRETLa Jeune Chambre Economiqued’Orléans (JCEO) s’est dotée d’unnouveau bureau de neuf membres etd’un nouveau président, David Alba-ret (au centre de la photo ci-dessous).La sensibilisation aux économiesd’énergie, la démocratisation de l’artcontemporain et la promotion d’unecrèche inter-entreprises figurentparmi les projets de l’année 2011.Forte de 43 membres, qui en font latroisième de France, la JCEO sou-haite faire croître ses effectifs à plusde 50 membres avant la fin de l’an-née. Une préparation idéale pour lecongrès national des jeunes cham-bres économiques françaises qu’ellecompte organiser à Orléans en 2013.

50 La Lettre Valloire - Mars 2011

RÉGIONRéunis le 10 février en assemblée générale à LaFerté-St-Aubin (45), les membres de la fédération

des promoteurs immobiliers du Centre (FPIC) ont reconduit à leur têtel’Orléanais Benoît Aiglon, pdg d’Exeo Promotion. Il sera entouré au bureau deRaymond Le Roy-Liberge (Sully Promotion à Orléans), Michel Cornu (Rives deLoire Promotion à Blois) et Olivier Henry (Infinim à Orléans).A noter qu’un rapprochement avec la fédération Auvergne-Limousin est àl’étude. Le concours des Pyramides, qui est à la profession l’équivalent desCésar ou des Oscar pour le septième art, se déroulera cette année à Tours,avec dépôt limite des dossiers fixé au mercredi 30 mars, réunion du jury lemardi 5 avril et remise des trophées le mardi 12 avril.

RÉGION

LOIR-ET-CHER

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CHER

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