lettre d’information du caue44 n°6. urbanité(s)

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1 La lettre d’information du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Loire-Atlantique 6 édito Sommaire n ° L’évolution démographique spectaculaire de la Loire-Atlantique interroge les politiques de l’aménagement du territoire départemental, et appelle des réponses sociales et spatiales inspirées par une approche compréhensive des « lieux à vivre ensemble ». Le passage du Plan d’Occupation des Sols (POS) au Plan Local d’Urbanisme (PLU) procède d’une révolution culturelle. Il ne s’agit plus désormais « d’occuper des sols », surfaces inertes et sans histoire(s), à tous les autres sols semblables, mais plutôt de créer les conditions particulières de l’appropriation individuelle et collective de territoires singuliers. Il en résulte que chaque document d’urbanisme constitue une occasion inédite d’investir un territoire unique, de l’apprivoiser. Le projet urbain qui en découle est une aventure originale qui doit favoriser la mise en scène de la vie quotidienne. Dès lors, l’espace communal n’est plus à découper en « zones » cloisonnées mais à dessiner, à la manière du Petit Prince de Saint-Exupéry, en milliers d’espaces intimes à relier. Ainsi le « lotissement », terme barbare issu d’une vision mécaniste de l’aménagement, devient un « quartier », relié aux autres composantes du territoire, où habiter est un art : l’art de vivre ensemble. Le CAUE, outil départemental au service de la solidarité entre les territoires, se devait, à l’heure où s’accélère le phénomène d’extension urbaine, d’accompagner la réflexion des élus locaux en posant un regard attentif sur ce phénomène. Je forme ainsi le vœu que 2005 soit l’occasion de croiser les multiples compétences que recèle notre territoire départemental pour faire éclore des bouquets d’initiatives locales. Claude NAUD Conseiller général Président du CAUE Place de l’Hôtel de Ville à Châteaubriant Édito ................................. p. 1 Dossier : Urbanité(s) Projet urbain : Bouvron, un projet durable ....... p. 2 Art urbain Du rural à l’urbain .................. p. 4 L’esprit du lieu ...................... p. 4 Pour un nouvel art urbain ......... p. 5 Un vocabulaire de l’espace urbain . p. 6 L’urbanité n’est pas lisible en plan ............................... p. 7 Continuités urbaines À Batz-sur-Mer, définition d’une règle urbaine ............................... p. 8 Les références au contexte ....... p. 9 Point de vue : Construire des territoires harmonieux en tressant leur diversité .........p. 10 Prix d’Architecture et d’Aménagement de Loire- Atlantique 2004 ................ p.11 Actualité du CAUE / Expositions Centre de documentation ... p.12 Dossier : urbanité(s) décembre 2004 Photographie Stéphane Chalmeau

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Urbanité(s)

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Page 1: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

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La lettre d’informationdu Conseil

d’Architecture,d’Urbanisme

et de l’Environnementde Loire-Atlantique

6édito

Som

maire

n°L’évolution démographique spectaculaire de la Loire-Atlantique interroge les politiques de l’aménagement du territoire départemental, et appelle des réponses sociales et spatiales inspirées par une approche compréhensive des « lieux à vivre ensemble ».

Le passage du Plan d’Occupation des Sols (POS) au Plan Local d’Urbanisme (PLU) procède d’une révolution culturelle. Il ne s’agit plus désormais « d’occuper des sols », surfaces inertes et sans histoire(s), à tous les autres sols semblables, mais plutôt de créer les conditions particulières de l’appropriation individuelle et collective de territoires singuliers.

Il en résulte que chaque document d’urbanisme constitue une occasion inédite d’investir un territoire unique, de l’apprivoiser. Le projet urbain qui en découle est une aventure originale qui doit favoriser la mise en scène de la vie quotidienne. Dès lors, l’espace communal n’est plus à découper en « zones » cloisonnées mais à dessiner, à la manière du Petit Prince de Saint-Exupéry, en milliers d’espaces intimes à relier. Ainsi le « lotissement », terme barbare issu d’une vision mécaniste de l’aménagement, devient un « quartier », relié aux autres composantes du territoire, où habiter est un art : l’art de vivre ensemble.

Le CAUE, outil départemental au service de la solidarité entre les territoires, se devait, à l’heure où s’accélère le phénomène d’extension urbaine, d’accompagner la réfl exion des élus locaux en posant un regard attentif sur ce phénomène.

Je forme ainsi le vœu que 2005 soit l’occasion de croiser les multiples compétences que recèle notre territoire départemental pour faire éclore des bouquets d’initiatives locales.

Claude NAUDConseiller général

Président du CAUE

Place de l’Hôtel de Ville à Châteaubriant

Édito .................................p. 1

Dossier : Urbanité(s)Projet urbain : Bouvron, un projet durable ....... p. 2Art urbainDu rural à l’urbain .................. p. 4L’esprit du lieu ...................... p. 4Pour un nouvel art urbain ......... p. 5Un vocabulaire de l’espace urbain . p. 6L’urbanité n’est pas lisible en plan ............................... p. 7Continuités urbainesÀ Batz-sur-Mer, défi nition d’une règle urbaine ............................... p. 8Les références au contexte ....... p. 9

Point de vue :Construire des territoires harmonieux en tressant leur diversité .........p. 10

Prix d’Architecture et d’Aménagement de Loire-Atlantique 2004 ................ p.11

Actualité du CAUE / ExpositionsCentre de documentation ... p.12

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Le rythme de l’urbanisation s’accélère en Loire-Atlantique, et nécessite de plus en plus de réfl exions et de réponses adaptées au développement spatial et social des communes. Com-ment les élus, notamment en milieu rural, appréhendent-ils l’évolution de leur territoire à partir d’un projet urbain partagé, où l’accueil de nouveaux arrivants doit se conjuguer au mieux avec une consommation raisonnée des espaces naturels ? Marcel Verger, conseiller général, maire de Bouvron, répond aux questions du CAUE.

Quel regard portez-vous sur l’amé-nagement et le développement de votre territoire communal ?Marcel Verger : En premier lieu, je voudrais dire que le point de départ de la réfl exion sur l’évolution du territoire de Bouvron s’est fondé avant tout sur les spécifi cités iden-titaires rurales de notre commune. La position excentrée du bourg, par rapport au territoire communal, nous a amené à envisager un « réé-quilibrage » prenant en compte l’ensemble du potentiel offert par les villages, à partir d’une accroche environnementale historique, celle du « parcours de l’eau ».C’est en quelque sorte un projet d’urbanisme durable qui a prévalu, et qui s’inscrit dans un cadre juri-dique d’aménagement de territoire quelque peu contradictoire, puisque nous sommes dans un périmètre de SCOT sans faire partie de celui-ci.

En quoi le projet urbain de la commune de Bouvron vous paraît-il un projet politique, social et culturel ?M.V. : Sur cette question très trans-versale, nous avons d’abord voulu mettre en place une démarche avant de concrétiser des objectifs principalement basés sur la dimen-sion du développement durable. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) de notre Plan Local d’Urbanisme (PLU) impulsé par l’équipe munici-pale, épaulé par l’architecte-urba-niste Patrick Kermarrec, concerté avec les groupes de travail, en a été l’outil principal, et la prise en compte des enjeux liés aux activi-tés agricoles, le point de départ. En effet, la mutation des terres exploitées en zones potentiel-lement urbanisables a impliqué un regard éclairé et attentif sur

l’évolution de l’identité de notre commune, à caractère rural je le répète, notamment vis-à-vis de l’apport d’une nouvelle popula-tion empreinte d’exigences plus « urbaines » que jusqu’alors. Cette greffe communautaire et identitaire est bien, à mon sens, l’enjeu premier du développe-ment harmonieux de la commune de Bouvron.

Comment s’est concrétisé ce projet ?M.V. : Ce projet s’est tout d’abord affi rmé autour d’une idée-force, qui était de donner un sens col-lectif au désir de venir habiter et surtout « vivre » sur Bouvron. Le respect des lieux nouveaux à inves-tir s’est donc retranscrit dans notre PADD à partir de cinq axes, décli-nés sous une formule, qui n’a rien d’algébrique, dite C2 P3.

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Le terme médiéval « urbanité », et l’adjectif « urbain », désignent à l’origine les qualités de l’habitant de la ville, et par conséquent son affabilité, son aménité, son respect supposé des règles de vie en société. L’urbain s’oppose alors au rural, comme le poli, le cultivé ou le civilisé contredisent le grossier, le malappris ou le rustique. Le sens d’« urbanité » s’est ensuite étendu à ce qui tenait de la ville, à ce qui faisait la ville, à ce que montrait la ville. Et les différences entre l’urbain et le rural se sont progressivement estompées.Depuis peu, le terme presque désuet d’ « urbanité » est réapparu en force dans les ouvrages, les revues, les bulletins municipaux traitant d’urbanisme et d’architecture.L’urbanité de l’urbanisme, aujourd’hui, serait sa capacité à s’élever au-dessus des seules contingences fonctionnelles, celles par exemple de la gestion des transports ou des collectes diverses, pour proposer pour le cadre de vie, en réponse à de véritables projets politiques, culturels, esthétiques et sociaux, l’aménité d’une nouvelle culture de l’espace.De la même manière, l’urbanité de l’architecture qualifi erait sa faculté de dialogue avec le contexte, sa contribution à la défi nition de l’espace public, son aptitude à concrétiser une dimension culturelle partagée.Si l’urbanité qualifi e chez l’humain le respect d’autrui et de soi-même, elle peut donc pour l’architecture et l’urbanisme concerner leur capacité à exprimer, dans les paysages des villes et des bourgs, les dimensions altruistes et cultivées d’un nouvel humanisme « urbain ».

urbanité(s)DOSSIER :

Proje turbainBouvron, un projet durable

Le respect d’autrui et de soi-même qui s’appelle d’ailleurs, à juste titre, l’urbanité.

Jean Giraudoux

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Page 3: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Le premier « C » qualifi e la Con-solidation démographique, afi n de maîtriser l’accroissement de notre population dans une proportion réaliste et adaptée au potentiel d’accueil de notre territoire rural. Le second « C » évoque la Cohé-sion sociale, recherchée à travers la mixité de la population et les liens historiques mis en place avec le tissu associatif local. En effet, l’investissement humain dans la vie locale doit être pérennisé vis-à-vis des nouvelles populations, qui auront aussi la responsabilité de « faire vivre » notre territoire communal.

Le premier « P » met en avant le respect de la Plurifonctionnalité de notre tissu économique local et l’épanouissement nécessaire-ment équilibré de leurs différentes composantes (agriculture, artisa-nat, commerces et services, indus-trie...). Le second « P » participe de la Préservation de l’environnement, notamment au niveau du parcours de l’eau évoqué précédemment, et de toutes les autres richesses envi-ronnementales qui ponctuent et façonnent le paysage communal. Enfi n, le dernier « P » qualifi e le Patrimoine naturel et bâti, pour lequel l’équipe municipale s’est beaucoup investie, en particulier dans le cadre d’un recensement exhaustif des édifi ces remarquables ou ordinaires, qui font aujourd’hui encore l’identité de la commune.

Gageons que cette formule nous per-mettra de bien anticiper l’avenir, et de proposer de nouveaux quartiers de vie accueillants, organisés et con-viviaux, à l’image de notre identité rurale, en quelque sorte.

Propos recueillis par Vincent DEGROTTE

Bouvron, un projet durable

Point d’articulationdu schéma spatial

POINTS DE DÉVELOPPEMENT POSSIBLE DU TERRITOIRE DE BOUVRON

ROUTES-LIENS

BOURG

ANNEAUDE L’EAU

RIVIÈREAUX CASTORS

Construction de nouveaux quartiers autour des trames paysagères existantes et des usages ruraux.

( Illustrations et photos, agence P. Kermarrec )

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Page 4: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Les paysages ont subi plus de transformations pendant les qua-rante dernières années qu’au cours de tous les siècles précé-dents.

Le développement économique, accompagné par une mobilité indi-viduelle très élevée, des moyens techniques de plus en plus per-formants, entraîne un boulever-sement de certains territoires.Ainsi le développement des gran-des infrastructures, l’extension de l’urbanisation, la rationalisa-tion de l’agriculture ont provoqué des transformations importantes. Dans la même période, la société a également évolué. La population, encore largement rurale il y a cin-quante ans, est devenue majoritai-rement citadine. Elle a des activités urbaines, adopte des modes de vie urbains, se déplace, et sa mobilité lui fait découvrir d’autres horizons, d’autres modèles.

En ce début de XXIe siècle, plus de 7 Européens sur 10 sont des citadins. En France, 80 % de la population vit désormais dans les aires urbaines.

L’urbanisation de la société con-tinue à se développer aux dépens de l’espace rural, et prend, notam-ment en Loire-Atlantique, de plus en plus la forme d’une extension périurbaine aux limites de la ville et de la campagne.

La ruralité paysanne n’existe plus. Nous ne sommes plus que des urbains vivant à la campagne. Nos rapports à la nature ont donc con-sidérablement changé, nos repères ne sont plus les mêmes. La culture « paysagiste », basée sur le jardin, le paysage pittoresque, la nature et l’urbanité, est devenue le fon-dement de nos valeurs, de nos aspirations. Celles-ci s’expriment au travers de ce qui est communé-ment appelé la qualité du cadre de vie, et commandent d’agir sur les formes et les fonctions de l’espace public pour mieux vivre la ville.

Le sens premier du mot urbanité, qui l’opposait à la grossièreté des mœurs rustiques de la campagne, a évolué pour désigner l’art de faire société ensemble. Le terme ne se restreint plus à l’art des bonnes

manières, mais s’étend aujourd’hui à toutes les pratiques sociales qui réunissent les hommes dans l’es-pace public ou privé : les parents, les amis, les voisins, les fêtes de quartier ou les marchés. Non que l’ancienne ruralité agricole n’ait pas connu de fêtes votives et reli-gieuses, ou celles des battages, des vendanges, des foires, mais leur disparition laisse la place libre à une réinvention de la convivialité sur le mode urbain.

L’urbanité ne se manifeste pas n’im-porte où. Certains espaces sont des lieux propices à l’établissement du lien social. Celui-ci n’a pas en fait de localisation régulière. Il est infi -dèle ou imprévisible, se loge sur les bancs des joueurs de cartes ou de boules, mais déserte parfois les spectaculaires parcs publics ou les brillantes réalisations architectu-rales et urbanistiques.

Denis PORTIER, paysagiste

Ar turbainurbanité(s)DOSSIER :

Du rural à l’urbain...

La mise en place de la gestion différenciée utilise l’esthétique du « sauvage » pour qualifi er de nouveaux «jardins» urbains.

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L’esprit du lieuLa trame urbaine est constituée d’un réseau « invisible ». C’est dans les alignements ou les reculs, les perspectives ou les ruptures, les moments forts ou les espaces « ordinaires » que se crée la mise en scène d’un bourg. Au quoti-dien, on oublie souvent cette sub-tile hiérarchie du paysage urbain, qui doit être mise en évidence.

Défi nir un plan d’embellissement, c’est rechercher les particularités

des lieux et leur apporter un trai-tement aussi simple que minutieux. C’est aussi inventer un véritable contrepoint aux masses des édifi -ces, redonner un sens à l’espace public, affi rmer une ambiance spé-cifi que, c’est-à-dire concevoir une harmonie paysagère.

Tout centre bourg est porteur d’une mémoire, d’une tradition, d’une poésie et d’une symbolique sur lesquelles il faut s’appuyer. L’ambi-

tion d’un principe d’aménagement et d’embellissement doit être de valoriser le patrimoine, de préser-ver et d’affi rmer l’identité d’un bourg et de satisfaire néanmoins aux besoins nouveaux.

Bien aménagées, les places publi-ques constituent des lieux privilé-giés de convivialité et de récréation, des pôles économiques par le déve-loppement et la tenue de marchés et d’événements socioculturels.

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Page 5: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Du rural à l’urbain...

Pour un nouvel art urbainAprès les tracés orthogonaux et militaires de l’Urbs hygiéniste de la cité Romaine, puis la construc-tion organique de la ville close médiévale, il faut attendre le XVIIe siècle pour qu’apparaissent un concept et un processus de fabrication de la ville.

Dessinés selon des schémas classi-ques empruntés à l’art des jardins de Le Nôtre, les plans d’embellisse-ment du XVIIIe siècle généralisent, à l’échelle de la ville, les effets rayonnants des ronds-points et perspectives de Versailles. Repre-nant le thème du salon ou du cabi-net de verdure, les cours, mails et allées plantées structurent l’amé-nagement urbain. Le caractère clos de cette fi gure convenant particu-lièrement bien à la mise en scène des nouveaux bâtiments publics, mis en valeur au sein du quartier auquel ils appartiennent.

Au XIXe siècle, au nom de l’hygiène, de l’esthétique et de la sécurité militaire, la ville est restructurée par l’organisation haussmannienne, avec des places, des grands boule-vards et des parcs. Au XXe siècle, les principes issus de la charte d’Athènes la disloquent, en spécialisant ses parties, dont les «espaces verts », symbole dis-cutable de la nature dans la ville, restaient un accessoire urbain très vite jugé consternant.

En ce début de XXIe siècle, dans un contexte de cloisonnement des maîtrises d’œuvre urbaines, de montée de la demande sociale de nature, de fragmentation des décisions politiques et techniques, les projets urbains se retrouvent souvent limités à des politiques d’image et à des effets de décor. En réaction, se développe une demande de paysage, que l’on peut interpréter comme un besoin paradoxal de « mise en urbanité » de la ville. Cette revendication se manifeste, d’une part, au travers de la mise en place de politiques d’anticipation du devenir urbain, avec des outils réglementaires (PADD, PLU…), et d’autre part avec l’émergence de nouvelles exigences de composi-tion urbaine.

L’ambition clairement affi chée est d’agir sur les formes et les fonctions de l’espace public pour

mieux vivre la ville. Elle se traduit par la création de parcs, squares, rues, abords d’immeubles, places, passages, mais aussi et surtout en établissant les liens entre eux, à différentes échelles, de l’allée au mail, ou du bassin au ruisseau, de la rivière en passant par le canal ou le fl euve, tout en créant des ambiances singulières et diverses, inspirées par un art des jardins con-temporain autant que par un souci de la qualité des eaux, de l’air et de la vie sauvage.

Parfois sous la pression d’asso-ciations de défense de l’envi-ronnement, lors de la création de nouveaux quartiers ou de leur requalifi cation, sous la forme de plans verts, de ceintures vertes, de réseaux verts, de plan de pay-sage communal, ou des réseaux piétonniers et cyclistes, des poli-tiques urbaines étendent l’espace public du loisir dans la ville et sur ses périphéries.Vaste programme, qui n’exprime pas seulement une conception hédoniste de la vie sociale deve-nue urbaine, mais également un projet d’art urbain, peu sensible dans l’urbanisme moderne, encore empreint d’un trop grand fonction-nalisme.

La culture « paysagiste », au-delà de la création de simples décors de l’espace public, procure une nouvelle opportunité, celle de participer à la refondation d’un art urbain dont la pertinence fasse qu’un lieu aménagé soit reconnu ou non comme un lieu qualifi é.

Retrouver la cohérence spatiale égarée, relier l’intelligible et le sensible, le fonctionnel et le poé-tique, bref renouer des relations entre habitants où l’ouverture de l’espace public s’oppose à l’en-fermement de l’espace privé.Plus qu’une demande de nature ou d’esthétique, la demande de paysage, liée à l’imaginaire du jardin, sous-tend un idéal social d’urbanité.

Denis PORTIER, paysagiste

L’esprit du lieu

Elles ont donc une valeur inesti-mable pour la qualité de vie dans les quartiers. Dans certains cas, ce sont aussi des lieux touristiques. Les places publiques, libérées du stationnement et du trafi c automo-bile, sont rendues à la population et surtout aux enfants.

Au-delà de sa fonction pratique, par sa forme et son usage, un espace possède un contenu composite, exprimable en termes symboliques. Tout aménagement urbain signifi e quelque chose. Tous les lieux, du fait qu´ils sont signifi ants, sont donc porteurs d´autre chose que d´eux-mêmes en tant qu´espaces matériels et fonctionnels. On pour-rait dire qu´en principe ils ont tous une dimension symbolique.

Il faut ajouter tout de suite qu´il y a des lieux plus symboliques que

d´autres. Par exemple les églises et leurs places sont encore des lieux symboliques forts, à l´échelle des villages ou des quartiers.

Un symbole étant une réalité maté-rielle (un bâtiment, une statue, une place, etc.) qui communique quelque chose d´immatériel (une idée, une valeur, un sentiment...), un lieu peut être considéré comme « symbolique « dans la mesure où il signifi e quelque chose pour un ensemble d´individus. Ce faisant, il contribue à donner son identité à ce groupe.

Les promoteurs immobiliers, qui vendent un rêve autant qu´un objet fonctionnel, le savent parfaite-ment. Le « rêve « en question n´est pas qu´une illusion vendue par les marchands, mais le sens donné et reçu de l´espace. La dimension

symbolique est une nécessité vitale et incontournable, car elle permet de créer des liens et de donner du sens à l´environnement, de le rendre intelligible et appropriable. Ce rêve ne se retrouve pas tou-jours dans la réalité matérielle des extensions urbaines.

Les exigences de la prise en compte de l’esprit du lieu et de la dimension symbolique dans l’amé-nagement, sont celles de « mise en paysage », de « mise en patri-moine », d’appropriation de l’es-pace, de « naturalisation » et de « mise en espace public ».

Denis PORTIER, paysagiste

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1743, jardin en Lombardie

1816, cottage anglais

2004, aménagement à Nantes

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Page 6: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

urbanité(s)DOSSIER :

La route sillonne la topographie, cherchant à relier au mieux les lieux habités. Lorsqu’elle aborde le village, quand l’habitat se res-serre, elle devient rue. Epousant le relief, elle serpente dans le village, s’élargissant pour former la place au point dominant. À la Renais-sance, certaines rues centrales étaient tracées dans la pente, de façon à simuler la rencontre en leur sommet entre la terre et le ciel.La grande rue reste aujourd’hui la rue principale, bordée de com-merces au centre du bourg. Elle était parfois rue à portiques ou rues à arcades, dans les villes plus méridionales. Au Moyen-Âge, la rue-marché était suffi samment large pour recevoir le marché en son centre.La rue croise les rues secondaires, plus étroites, qui desservent les quartiers d’habitat ancien. Cer-taines suivent encore la trace des anciens chemins ruraux, tandis qu’apparaissent les rues nouvel-les, tracées de toutes pièces pour former les nouveaux îlots d’habi-tat.À l’intérieur de cette armature principale et secondaire, un autre réseau, plus informel, s’est tissé avec la densifi cation de la ville. À la faveur des délaissés et des besoins, il emprunte les anciens chemins, les vides séparatifs, les coupe-feux, les ruelles latrinales. De propriété parfois indéfi nissable, chemins, ruelles, venelles, boyaux, passa-ges, impasses et voies sans issue irriguent les entrailles de la ville, riches de sinuosités, de raccourcis ou de détours, ni tout à fait publics ni tout à fait privés, à l’écart du bruit et de la circulation, appro-priés et valorisés ou non par leurs habitants.

Depuis plusieurs siècles, l’exten-sion de la ville génère de nouveaux

tracés, ordonnés dans un souci de composition générale du tissu urbain, de fabrication d’espaces publics différenciés. C’est alors la voie nouvelle, dont le tracé pré-cède le bâti, qui dicte la position et le gabarit des constructions appelées à la border. Au coin, il y a parfois l’angle de rue et son traitement particulier. Destiné en premier lieu à la com-modité de la circulation, il s’érige en véritable scénographie urbaine, confère une forme d’élégance à la rencontre de deux espaces publics et valorise l’immeuble concerné.L’avenue, souvent tracée dans un plan en étoile, est une artère de la ville ou du quartier. Elle orga-nise une perspective sur l’édifi ce important, bâtiment ou monu-ment, auquel elle aboutit. Elle s’érige parfois en voie triomphale ou en perspective, elle est avenue promenade lorsqu’elle est bordée de jardins publics.Petite anomalie au coin de l’ave-nue : elle nomme à Nantes de nom-breuses ruelles et impasses de très faible largeur et de statut privé, qui desservent des terrains lotis au tournant du XXe siècle.

Au XVIIIe siècle, cette préoccupa-tion de composition se poursuit avec les plans d’embellissement, qui dictent les façades imposées pour les espaces publics impor-tants à l’intérieur de la ville : rues majeures, places, quais. Les quais, aménagés en prome-nade, offrent sur les cours d’eau des ensembles de façades parfois ordonnancées, reliées par des ponts, aux extrémités desquels les bâtiments se dessinent en têtes de pont. Dénaturés plus tard par des voies sur berge, des voies rapides et des parcs de stationnement, ils font l’objet de nouvelles appro-priations publiques. Ils deviennent

lieux de promenade et de manifes-tations. Comme à Nantes, des pas-serelles peuvent relier les façades restaurées et les quais industriels en reconversion, image valorisante de la ville contemporaine qui se reconstruit sur elle-même à la faveur de ses héritages patrimo-niaux.

Au milieu du XIXe siècle, les percées ont tranché dans le tissu existant des villes et des bourgs de larges voies nouvelles de circulation. Les bâtiments ont pris de la hau-teur, en rapport avec le gabarit de la nouvelle rue « moderne », plus large, et affi ché de nouvelles faça-des imposantes. Ces voies consti-tuent aujourd’hui le réseau majeur de nombre d’agglomérations : rues commerçantes, animées, objets de nouvelles opérations de requalifi -cation.

Dans cette générosité des espaces publics et de leur scénographie, il en est aussi qui ne sont pas nés de la nécessité de la circulation, mais qui ont été réservés à la prome-nade et à la fl ânerie, agrémentés de mobilier adapté, de sols con-fortables au piéton, de façades soignées, interrompues de parcs ou de jardins.Dans le cœur des villes anciennes, des passages, publics ou privés, traversent des îlots, desservent des parcelles enclavées. Certains sont de véritables « pièces » archi-tecturales qui creusent dans le tissu urbain une galerie bordée de commerces et de logements. On les nomme aussi rues couvertes ou rues intérieures.

En quittant ses fortifi cations, la ville s’était souciée d’offrir une image valorisante et ouverte, les remplaçant par un front de façades à l’architecture imposée formant

Un vocabulairede l’espace urbain

Dans l’espace urbain du bourg ou de la ville, une grande part de l’espace public est issue de la voirie, constituée d’éléments de propriété publique, affectés à l’usage de tous pour le déplacement et la desserte de l’espace privé (la chaussée, le trottoir…), mais aussi de tous les éléments visibles depuis cet espace, qu’ils soient publics ou privés. Ainsi, c’est l’ensemble des façades riveraines, construites ou non, qui constitue le décor de la rue, à l’interface entre les espaces privés et l’espace public. Leur densité, leur gabarit, leur alignement, leur unité, déterminent cet espace qu’elles génèrent ou qu’elles accompagnent. Dans l’agglomération, la route devient rue et se décline, pour un même usage, selon une variété de toponymes. Chacun mettra derrière les mots qui suivent une variété d’images évocatrices, qui qualifi ent tout autant le statut de la voie, son usage, son profi l, que la nature et la qualité des constructions qui la bordent, l’agrément de son ambiance générale, l’image qu’elle renvoie de l’espace public, celui offert à tous, d’une société.

Venelle à Batz-sur-Mer Composition urbaine à ChâteaubriantMail à Ancenis6

Page 7: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Un vocabulairede l’espace urbain

La forme originelle des centres de bourgs ou de villes est née de la logique qui a présidé à leur créa-tion sur un site particulier : l’im-plantation de maisons autour d’un espace de marché ou de communs agricoles, plus souvent leur cons-truction au long de voies menant à une chapelle, à une place forte, à un pont, à un port…

Les déplacements à pied ou en car-riole avaient auparavant créé des parcours plus ou moins réguliers, qui tenaient du compromis entre la distance la plus courte et les con-traintes dues au relief ou au fran-chissement des eaux. Ces chemins reliaient un point fort à un autre. Des rues les ont rempla-cés, conservant souvent les anciens tracés, les anciennes perspecti-ves. La silhouette du clocher dans l’axe des voies centrales, un porche d’église dans la perspective d’une étroite ruelle, les commerces au long de l’ancienne « grande rue », le portail d’un logis noble au bout d’une avenue bordée d’arbres, l’an-cienne halle ouverte sur une place, sont des exemples de ces perma-nences.

Devenus centres bourgs, ces « noyaux » initiaux auront donc conservé au cours des siècles certai-nes caractéristiques issues de leur logique première, malgré la recons-truction des maisons, l’alignement de certaines voies, le redressement des places, le prolongement des rues principales.Ces formes urbaines « organiques », liées à l’usage et aux symboles, ont été plus tard réinterprétées à des fi ns esthétiques, dans les composi-tions urbaines régulières des XVIII et XIXes siècles, lorsque des « plans d’embellissement » axèrent les perspectives sur les frontons des équipements publics, des théâtres, des mairies. Au XIXe siècle, des peintres, des architectes, des urbanistes remet-tront à la mode les centres anciens et leur caractère « pittoresque », pour prôner des compositions urbai-nes irrégulières, imitées des formes historiques, visant à structurer les centres-villes autour de monuments « repères ».La qualité de beaucoup de centres-

villes et de centres bourgs est donc souvent due à ces caractéristiques formelles, à ces compositions où une rue « donne » sur quelque chose, où une perspective « s’ouvre » sur quelque chose, où un bâtiment « regarde » » quelque chose. Cet aspect de l’urbanité est dû à une évolution des agglomérations qui s’est faite dans la réalité de leur espace perceptible, en volumes, et pas seulement dans leur organisa-tion en plan. Quiconque dessine aujourd’hui le tracé d’une nouvelle rue dans les seules dimensions du plan, sans tenir compte des réalités physiques, esthétiques, symboliques d’un lieu, se condamne à un « a peu près » de son projet, à une banalisation de l’espace, à une perte de sens.Quiconque dessine le plan d’un « lotissement » comme il ferait celui d’un véritable quartier de bourg ou de ville, en tenant bien sûr compte des continuités de voiries et

de cheminements, mais aussi et sur-tout en prenant appui sur le relief, sur les ouvertures vers le paysage, sur les vues vers un édifi ce ou un arbre remarquables, sur l’accroche aux constructions existantes, celui-là fait le pari de l’identité et de la qualité de l’espace qu’il est en train de concevoir. Dans un centre bourg, la « rue de la Mairie », la « rue du Château » ou la « place de l’Église » ont en géné-ral une dimension urbaine. Dans un nouveau quartier, la « rue du Moulin », la « place du Gros Chêne » ou la « rue de la Vallée » pourraient aussi gagner en urbanité, à condi-tion d’avoir été tracées en tenant compte de la silhouette du moulin à vent, de la présence du gros arbre ou de la vue vers la rivière.

Christophe BOUCHER, architecte

L’urbanité n’est pas lisibleen plan…

décor, sur le nouveau cours ou boulevard. Une large allée plan-tée, concentrique, le boulevard de ceinture, transforme alors les limites de la ville ancienne en pro-menade, en ceinture verte. Le mail, aujourd’hui promenade publique bordée d’arbres, était à l’origine un terrain allongé où se pratiquait le jeu de palemail (à l’aide du mail ou maillet).

Le boulevard évoluera en voie urbaine, voie d’évitement du centre-ville, qui offre toujours le spectacle de ses riches et hautes façades alignées, et le confort au piéton empruntant ses larges trot-toirs séparés de la chaussée par un alignement d’arbres, voire par une contre-allée de desserte. Il relie, par d’importants carrefours identi-fi ables, parfois ponctués de portes urbaines ou de places, les princi-pales entrées de la ville.Ce boulevard est devenu boule-vard intérieur, marquant la limite des extensions plus récentes. Ponc-

tuée dès l’origine d’équipements publics, sa confi guration a permis d’y intégrer des commerces de tous types, et d’en faire aujourd’hui une artère principale de quartier.

Le boulevard périphérique, né dans la deuxième moitié du XXe

siècle, est une autoroute, vouée à l’automobile. Il exclut, par talus et murs antibruit, la ville, ses faça-des et la vie à l’échelle du piéton, séparant le centre de sa périphé-rie. Dans le même esprit et à la même époque, les pénétrantes ont dégagé dans le tissu urbain de larges voies routières ayant pour unique objet de relier rapidement la périphérie au centre.

Dans tous les cas, la volonté publi-que affi rmée de fabriquer et d’em-bellir l’espace public, au-delà d’une simple exigence fonction-nelle de voirie, en intervenant sur toutes ses façades horizonta-les et verticales, ainsi que sur ses liaisons, nous a légué des pièces

urbaines qui ont traversé les épo-ques, s’adaptant aux évolutions d’usage, et qui contribuent forte-ment à la perception d’une ville ou d’un bourg, quelle que soit son échelle, à la qualité d’ambiance et d’usage de ses espaces publics. Il est intéressant de le garder à l’esprit, à une époque où l’urba-nisation engendre, par extension ou par densifi cation, d’importants quartiers d’habitats, et donc autant de nouveaux espaces publics.

Monique LE CORRE, architecte

Ouvrage de référence : Espace urbain, vocabulaire et mor-phologie. Paris : Monum, éd. du patrimoine, 2003.

À Batz-sur-Mer, une ruelle axée sur un porche d’église

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Page 8: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

À Batz-sur-Mer, la construction en 2001 et 2002 de 39 maisons en accession à la propriété, en limite du bourg ancien, a suscité une réfl exion préalable sur la forme urbaine. Ce projet privé représentait en effet un enjeu pour l’identité même de la commune : l’extension du tissu urbain existant et la défi nition de nouveaux espaces publics. Pour comprendre la nature du question-nement (qui concerne en fait toutes les opérations de ce type) et celle de la réponse urbaine et architecturale, le CAUE a demandé leur point de vue au maître d’ouvrage et au concepteur du Domaine de Kermabon.

Cont inui tésurbainesurbanité(s)DOSSIER :

À Batz-sur-Mer, défi nitiond’une règle urbaine

Le site de Kermabon à Batz-Sur-Mer a été examiné dans toute sa problématique par la maîtrise d’ouvrage privée, le groupe Bré-mond. Celui-ci a été l’initiateur d’une conjugaison d’expériences et d’opinions.

Le site de Kermabon, morceau de la ville de Batz mais aussi urbanité en devenir, a beaucoup interrogé quant à sa forme urbaine future. Il occupait un site d’exception entre l’océan et les marais salants, entre le bourg ancien et l’urbanisation future, entre un tissu dense et con-tinu et un tissu lâche et discontinu.

Les différents intervenants : l’archi-tecte des Bâtiments de France, la municipalité d’alors, le propriétaire (le groupe Brémond) et la maîtrise d’œuvre (la SARL d’architecture Jean-Claude Besseau) ont chacun formulé un désir par rapport à la composition urbaine du site.

L’architecte des Bâtiments de France avait envisagé le site sous l’angle de la continuité avec le bourg ancien, caractérisé par : - un tissu dense et continu consti-tué autour des axes historiques de développement de la commune, - un volume d’habitat de faible lar-

geur, orienté soit parallèlement soit orthogonalement à la rue et laissant entrevoir des traces d’un parcellaire en lanière,- un clocher datant du XVIIe siècle, repère visuel du centre bourg.

La municipalité avait un réel désir de créer un quartier habité, pra-tiqué, et non un tissu composé de résidences de tourisme.

La maîtrise d’ouvrage, soucieuse de composer un nouveau morceau de ville en lien avec son contexte, a sollicité l’attention de tous afi n de se mettre d’accord sur la forme urbaine souhaitée.

C’est cette pluralité de visions et ce temps de réfl exion qui ont permis d’aboutir à un projet cohérent par rapport à son environnement. Le choix de la continuité de la forme urbaine du centre bourg s’est imposé à tous. Il a permis de donner une réelle épaisseur au centre bourg, sans pour autant le fi ger. La forme et ses règles ont été réinter-prétées. Une réappropriation de la typologie du bâti du centre bourg a pu naître dans ce site, grâce à la défi nition préalable d’un même objectif pour tous les acteurs. Chacun à sa

manière y a participé, la commune modifi ant par exemple son Plan d’Occupation des Sols.

Le nouveau quartier est structuré par un parcellaire étroit, sur lequel s’implantent deux ensembles bâtis : la partie habitat côté rue, et les annexes couplant deux garages à l’arrière de la parcelle. Cette dis-position, qui rend traversant le parcellaire, induit des pratiques diversifi ées pour les circulations douces (à la fois côté rue et côté cœur d’îlot).

Afi n de maîtriser la forme, la règle et l’image globale du Domaine de Kermabon, un permis de construire groupé a été déposé par la maîtrise d’ouvrage. L’opération s’inscrit dans son contexte en termes de morphologie urbaine et de typolo-gie du bâti, tout en conservant des traces de son ancienne forme (tels les murs de clôture en pierre).

Texte groupe BRÉMOND

Le bourg de Batz-sur-Mer. En grisé le tissu discontinu et, à gauche du centre, le Domaine de Kermabon

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Page 9: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

BibliographieOuvrages consultables au centre de documentation du CAUE de Loire-Atlantique :

BAUER Gérard, BAUDEZ Gildas, ROUX Jean-Michel. Banlieues de charme ou l’art des quartiers-jardins. Aix-en-Provence : Pandora éd., 1980. 221 p.

BOISSIÈRE Jacques, THIBAULT Jean-Michel (dir. de publ.). Formes urbaines identitaires de la Cha-rente-Maritime : approche historique et perspec-tives d’application aux projets d’urbanisme. La Rochelle : CAUE de Charente-Maritime, 2004. 52 p.

BONINI Dominique. Les 6 temps du lotissement : charte pour la qualité des lotissements. Coulom-miers : CAUE de Seine-et-Marne, 1995. 14 p.

CAUE de l’Hérault. Des logements, partout et pour tous : guide de l’habitat social dans le départe-ment de l’Hérault. Montpellier : DDE de l’Hérault ; Conseil général de l’Hérault ; CAUE de l’Hérault, 2000. 48 p.

CHARRE Alain. Art et urbanisme. Paris : PUF, 1996. 128 p. Que sais-je ? N° 2089.

CHIAPPERO Michel. Le dessin d’urbanisme : de la carte au schéma-concept, construire les projets de villes et de territoires. Manuel à l’usage des urba-nistes. Lyon : Certu, 2002. 131 p. Dossiers, 139. Aménagement et urbanisme.

FERRÉ LEMAIRE Isabelle. Habitat et forme urbaine : villages sous infl uence. Expressions, les cahiers du CAUE de Seine-et-Marne, 1995, n°3. 40 p.

GAUTHIEZ Bernard. Espace urbain : vocabulaire et morphologie. Paris : Monum, éd. du patrimoine, 2003. 493 p.

Groupe de travail observatoire départemental des paysages, CAUE du Rhône. Du territoire aux paysa-ges : recommandations pour des démarches de pro-jets. Guide à l’usage des maîtres d’ouvrage publics du département du Rhône. Lyon : CAUE du Rhône, 2003. 75 p.

HOWARD Ebenezer. Les cités-jardins de demain. Paris : Dunod, 1969. 125 p. Aspects de l’urbanisme. 1ère édition en 1898.

La ville aux champs (actes du colloque du 7 mars 2000). Paris : Adef, 2001. 218 p.

MASBOUNGI Ariella (dir.de publ.). Penser la ville par l’art contemporain. Paris : Ministère de l’équi-pement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer, Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction ; éd. de la Villette, 2004. 111 p. Projet urbain.

MASBOUNGI Ariella (dir.de publ.). Penser la ville par le paysage. Paris : Ministère de l’équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer, Direction générale de l’urbanisme, de l’habi-tat et de la construction ; éd. de la Villette, 2002. 97 p. Projet urbain.

Paysages en villes. Les annales de la recherche urbaine, décembre 1999. n°85. 231 p.

ROTY Soizic, SOUQ Marianne, LE DANTEC Jean-Pierre. Concours d’idées : habitat et forme urbaine en commune rurale. Coulommiers : CAUE de Seine-et-Marne, 1995. 64 p.

ROUX Michel. Inventer un nouvel art d’habiter : le ré-enchantement de l’espace. Paris : L’Harmattan, 2002. 205 p. Ingenium.

ROUX Michel. Géographie et complexité : les espa-ces de la nostalgie. Paris : L’Harmattan, 1999. 335 p. Ouverture philosophique.

SANSOT Pierre. Poétique de la ville. Paris : Klinck-sieck, 1971. 423 p.

SITTE Camillo, WIECZOREK Daniel (trad.), CHOAY Françoise (pref.). L’art de bâtir les villes : l’ur-banisme selon ses fondements artistiques. Paris : Seuil, 1996. 188 p. Points. Essais, 324. 1ère édition en 1889.

STEFULESCO Caroline. L’urbanisme végétal. Paris : IDF, 1993. 323 p.

Autres références

ROSSI Aldo. L’architecture de la ville. Paris : l’Equerre, 1981. 295 p. Formes urbaines.

UNWIN Raymond. L’étude pratique des plans de villes : introduction à l’art de dessiner les plans d’aménagement et d’extension. Paris : l’Equerre, 1981. 370 p. Formes urbaines. 1ère édition en 1909.

À Batz-sur-Mer, défi nitiond’une règle urbaine

Les référencesau contexte

Le siteLe terrain objet du projet de lotis-sement était issu d’une ancienne terre maraîchère, fermée en grande partie par des murs de pierre. Il jouxte le centre ancien de la ville et se situe à proximité de la plage Saint Michel. La superfi cie des par-celles constituant la propriété est de 18 005 m2, en zone NAc.L’environnement immédiat est cons-titué au nord par de l’habitat ancien serré et des fonds de parcelle clos par des murs de pierre. À l’est, le terrain jouxte un lotissement formé d’un habitat groupé, du type « opé-ration greffe ». Au sud et à l’ouest se développe un habitat pavillon-naire isolé, dépourvu de particula-rités.Le terrain a une pente douce dans le sens nord-sud. Il était dépourvu de végétation signifi cative, seuls quel-ques petits sujets ornant partielle-ment la périphérie.L’accès se fait par des voies étroi-tes, à l’exception d’une partie de la rue des Garennes.

Le projetLe projet de 39 maisons est struc-turé par la création d’une voie prin-cipale traversante et de deux voies intérieures secondaires.Le principe d’organisation est basé sur la desserte des lots en fond de parcelles, par les voies secondaires donnant accès aux annexes. Ceci permet d’obtenir des façades prin-cipales sur rue sans garage, à l’ex-

ception de certains lots situés en angle.La façade des îlots correspond à un type d’habitat en ordre continu, proche de la structure du centre ancien et déjà présent dans le lotis-sement voisin.Des cheminements piétons, ména-gés entre les parcelles, créent des liaisons inter-quartiers.Une place arborée est aménagée au croissement de la voie structurante et du chemin de Kermabon. Cet espace, bordé d’un mur de pierre haut et bas, vient en complément et en élément de liaison avec l’es-pace du lotissement voisin, situé à l’est du chemin de Kermabon.Les limites d’implantation, en périphérie de la propriété, sont en rapport avec l’environnement immédiat, certains retraits permet-tant de conserver partiellement la trace du mur de pierre existant. Celui-ci est prolongé en retour des voies, selon les parcelles.

Les maisons et annexes, et leurs menuiseries bois, sont différenciées par l’assemblage des tonalités. Ainsi les variantes se font par l’emploi de 4 couleurs d’enduits et de 4 cou-leurs de menuiseries. Le choix de ne pas juxtaposer des couleurs identi-ques rappelle les nuances subtiles du centre ancien.

Jean-Claude BESSEAU,architecte DPLG

Le plan des nouveaux îlots avec la nouvelle rue au centre. Les maisons sont implantées au long des voies, les garages en fond de parcelles.

Nouvel alignement rue de Garenne Murs de clôture chemin de Kermabon

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Page 10: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Construire des terr i to ires harmonieux en tressant leurdiversité

VuePOINT DE

Il n’est pas aisé de construire des territoires harmonieux. Chacun en conviendra quelle que soit sa position : élu, res-ponsable administratif ou diri-geant d’une entreprise, et ce à toutes les échelles. L’actua-lité, du reste, via les médias, ne se prive pas de nous rendre compte de ces insatisfactions récurrentes. Il me semble toutefois qu’elles ne relèvent pas d’une quelconque fata-lité imputable à « l’Homme ». En effet, il me semble que nombre d’entre elles procè-dent davantage de notre diffi -culté à penser la diversité.

En effet, fascinés que nous sommes par l’Universel, nous manifestons une certaine pro-pension à considérer les diffé-rences comme des contraires et de ce fait, quand nous vou-lons agir au service du bien commun, nous avons tendance à justifi er nos choix en essayant de « prouver » qu’ils répondent à « l’Intérêt général », défi ni à partir de diagnostics dont l’objectivité découlerait d’une observation impartiale et d’un paramétrage rigoureux.

De ce fait, la moindre politique fondée sur un tel régime de vérité uniformisante, au lieu de rassembler, divise et exclut et, en réduisant la diversité, produit l’inverse de ce qu’elle cherche à réaliser : l’ordre bien souvent produit le désor-dre qu’il entend combattre.

Est-il possible de faire autre-ment ? Oui, je le crois, à con-dition de se convaincre de deux choses liées :

- La diversité résulte du « projet essentiel » de tout être vivant de se différencier et de préser-ver ses différences.

- Dans ces conditions, au lieu de développer une « intelligence de la preuve », reposant sur la quête d’une vérité unique pour tous, mieux vaut s’appuyer sur une « intelligence de l’agence-ment », qui cherche à tresser les vérités des uns et des autres.

S’agissant de la première pro-position, il ne me semble pas hasardeux d’affi rmer, à l’aune de la philosophie et des scien-ces de la complexité, que la diversité procède de la volonté des êtres « d’habiter en poète leur clairière». Nous voulons tous construire des territoires qui nous apparaissent à la fois comme des « chez soi », des abris familiers et rassurants, mais que nous pouvons trans-former, « ouvrir sur un lointain inconnu », et ce, sur un mode qui nous rende « unique ». C’est cette attitude que Pascal résumait très bien quand il écrivait que les hommes ne savent pas se tenir en repos sous leur toit, nonobstant la qualité de ce toit, et qu’ils courent conquérir ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur donne. Le philosophe Paul Ricœur, dans ses conféren-ces sur la Traduction, nous dit que s’il existe plus de 6 000 langues sur terre, c’est parce que les langues nous servent autant à communiquer pour nous comprendre qu’à nous distinguer les uns des autres et maintenir une « hétérogé-néité radicale ». Et, même au sein d’une même langue, chacun sait que nous avons de nombreuses manières d’inter-préter les mêmes mots. Nous sommes tous comme des musi-ciens de jazz qui interprètent un même morceau en improvi-sant chacun à sa manière.

En conclusion, notre « senti-ment de nous-mêmes », notre identité, repose autant sur la recherche de « similitudes » rassurantes qui fondent notre appartenance et que sur celle de « singularités » qui fondent notre différence.

(…)

Ces considérations donnent aux responsables politiques et administratifs un autre rôle. Au lieu de leur faire porter les lourdes responsabi-lités de personnes omniscien-tes qui sauraient ce qu’est l’intérêt général, mieux vaut

les solliciter en tant que tres-seurs de sens, à charge pour eux d’aider leurs concitoyens à faire émerger leurs vérités, et à les aider à les agencer pour co-construire leur deve-nir commun, sans chercher à savoir qui détient « la » vérité, en procédant sur le mode d’une épissure de marin où tous les brins sont solidai-res et différenciés.

(…)

Considéré ainsi, le dirigeant fonde son autorité, moins sur le pouvoir qu’il exerce, que sur le fait qu’il rétablit la confi ance : chacun le respecte et a d’autant plus envie d’œu-vrer qu’il se sait et se sent pris en compte par cette autorité. Car elle seule permet à tous d’exprimer ce qu’« ils » con-sidèrent comme le meilleur d’eux-mêmes.

Michel RouxProfesseur des Universités

et Conseil

Ces lignes sont extraites d’un texte écrit pour la lettre du CAUE de Loire-Atlantique par Michel Roux, sociologue, professeur des universités et auteur des deux ouvrages Géogra-phie et complexité : les espaces de la nostalgie (L’Harmattan, 1999) et Inventer un nouvel art d’habiter - Le Réenchantement du territoire (L’Harmattan, 2002). Michel Roux aborde ici le thème de la diversité des territoires et celui du rôle de leurs responsables politiques et administratifs.

inventer un

nouvel art

d’habiter

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Page 11: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

Une des sculptures d’Alain DOUILLARD remises aux lauréats

Publication CAUE regroupant26 réalisations sélectionnées

par le jury 2004

THÉÂTRE «QUARTIER LIBRE»ANCENIS

Conception : Jean-Claude PONDEVIE architecte, La Roche - sur -YonMaîtrise d’ouvrage : commune d’ANCENIS

PRIX D’ARCHITECTURE

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AMÉNAGEMENT DU MONT-LÉNIGOLE CROISIC

Conception : Jacques LE BRIS, architecte-paysagiste, Nantes ESTÈVE et BOUCHETON, architectes-urbanistes, NantesMaîtrise d’ouvrage : commune du CROISIC

PRIX D’AMÉNAGEMENT

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MAISON B. / MONTBERT

Conception : Jérôme BERRANGER & Stéphanie VINCENT architectes, NantesMaîtrise d’ouvrage : privée

MENTION en ARCHITECTURE

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AMÉNAGEMENT DE LA PLACE DE L’HÔTEL DE VILLE / CHÂTEAUBRIANT

Conception : FORMA 6, architectes-urbanistes mandataires, Nantes, Benoît GARNIER, architecte-urbaniste associé, Nantes, PHYTOLAB, paysagistes, NantesMaîtrise d’ouvrage : commune de CHÂTEAUBRIANT

MENTION en AMÉNAGEMENT

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TERRE DE SEL / GUÉRANDE

Conception : ROULLEAU - PUAUD, architectes-urbanistes, NantesMaîtrise d’ouvrage : privée

MENTION en ARCHITECTURE

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MAISON DE RETRAITE «LA SAINTE FAMILLE» / SAINT-GILDAS-DES-BOIS

Conception : BARRÉ - LAMBOT, architectes mandataires, Nantes Daniel SAINTAGNAN, architecte associé, NantesMaîtrise d’ouvrage : TERRE DE SEL

MENTION en ARCHITECTURE

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Page 12: Lettre d’information du CAUE44 N°6. Urbanité(s)

À l’issue de son assemblée générale du 27 mai 2004, le CAUE de Loire-Atlantique a renouvelé son conseil d’administration :Président : Claude NAUD, conseiller général du canton de Legé ; 1er vice-président : Bernard DENIAUD, conseiller général du canton d’Aigrefeuille-sur-Maine ; 2ème vice-présidente : Françoise VERCHÈRE, conseillère générale du canton de Rezé, maire de Bouguenais ; Secrétaire : Alain TOURNAIRE, architecte des Bâti-ments de France ; Secrétaire-adjoint : Serge GIMARD, maire de La Bernerie - Trésorier : Jean-François COURET, directeur de l’ADIL ; Trésorier-adjoint : Xavier BARBERY, représentant la Chambre syndicale des Géomètres-Experts.

Muriel GUILLET, directrice départementale déléguée de l’Agricul-ture et de la Forêt ; Jean-Marie CARTEIRAC, directeur départe-mental délégué de l’Equipement ; Dominique MULLER, inspecteur d’Académie ; Hervé BRÉHIER, conseiller général du canton de Ligné, maire de Mouzeil ; Yves DANIEL, conseiller général du canton de Derval, maire de Mouais ; Jean-Claude DOUET, conseiller général du canton de Vallet, maire du Pallet ; Daniel PAILLUSSON, repré-sentant la Fédération du Bâtiment de Loire-Atlantique ; Alain DIAT-KINE, représentant le Conseil régional de l’Ordre des Architectes ; Alain MÉLAT, représentant l’Association des Urbanistes du Grand Ouest ; Pierrick TIGEOT, représentant le Syndicat des Architectes de Loire-Atlantique ; Jacques DANIEL, président de l’Union Dépar-tementale de Protection de la Nature ; Colette DELAUNAY-MARTIN, présidente de Nantes Renaissance ; Christophe BOUCHER, archi-tecte, représentant du personnel ; Jean ARDEOIS, représentant le Centre Départemental de l’Habitat ; Philippe BATAILLE, directeur de l’Ecole d’Architecture de Nantes ; Daniel BESNIER, représentant la CAPEB de Loire-Atlantique.

caueLe conseil d’administration du

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n°6 - décembre 2004 - Publication du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Loire-Atlantique25 rue Paul Bellamy - 44000 NANTES - Tél. 02 40 35 45 10 - E-mail : [email protected] Directeur de publication : Vincent DEGROTTE - Rédacteur en chef : Christophe BOUCHER

Comité de rédaction : Nadine BIZEUL, Emmanuelle BOMMÉ, Delphine LAÎNÉ-DELAUNAY, Monique LE CORRE, Denis PORTIERConception graphique : Nicolas BAUD

Crédit photo : CAUE 44 (sauf mention contraire)Dépôt légal : Juin 2002 - Imprimerie : Val de Loire - N° ISSN : 1637-4452

Petites machines à habiterdu 18 janvier au 25 février 2005

au CAUE

exposition

Exposition réalisée par le CAUE de la Sarthe, après un concours d’idées sur l’habitat léger de loisirs. Projets d’ar-chitectes, de designers, de plasticiens et d’étudiants.

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Forum sur la couleurle 5 mars 2005 à Rezé

forum

Ateliers, conférences, expositions et débats publics à l’Hôtel de Ville, avec la CAPEB, l’ARDEPA, l’Ecole d’Architec-ture, l’association Bâtir avec l’archi-tecte et le CAUE.

Semaine de l’architecturedu 7 au 11 mars 2005

manifestation

En partenariat avec le CRDP, les CAUE et les architectes. Neuf réalisations sont proposées à la visite des collèges et lycées de Loire-Atlantique. Inscriptions des classes par les CDDP

Rencontres d’architecturedu 14 au 18 mars 2005

manifestation

Semaine de découverte de l’archi-tecture pour les écoles primaires, en liaison avec le CRDP, l’Inspection Aca-démique et le Rectorat. Deux sites : le Théâtre d’Ancenis et Ville-Port à Saint-Nazaire.

Aperçusmars et avril 2005 au CAUE

exposition

Exposition du CAUE 44, présentant les 26 projets sélectionnés par le Prix dépar-temental d’Architecture et d’Aména-gement 2004. Exposition itinérante qui sera proposée aux collectivités locales du département.

Nantes – Saint-Nazaire : deux villes pour un estuaire

d’avril à juin 2005

manifestation

Journées de découverte proposée par le CAUE aux classes de lycées de la région, dans le cadre de l’opération Pass Classe du Conseil régional des Pays de la Loire.

Journée du Patrimoine de Pays19 Juin 2005

manifestation

Sur le thème « Fer, verre : utiles et décoratifs ». Les informations sur les actions des collectivités, des associa-tions et des particuliers sont à com-muniquer au CAUE avant le 28 février 2005. Fiche de participation : au CAUE au 02.40.35.45.10 ou par mail à [email protected]

Une provocation constructive :

architecture et développement durable au Vorarlberg

du 1er au 26 Juin 2005

exposition

L’architecture contemporaine dans une région autrichienne. Dans les locaux de Nantes Métropole. Exposition itinérante de l’Institut Français d’Architecture, présentée en partenariat par la Maison Régionale de l’Architecture des Pays de la Loire, la DRAC, la DRE, le CNDB, Atlanbois, les architectes, l’École d’ar-chitecture de Nantes et l’Union Régio-nale des CAUE des Pays de la Loire.

les dernières acquisitions du centre de documentation

La

doc

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enta

tion

Vorarlberg. Vorarlberger Architekturinstitut, Institut français d’architecture, 2003. 128 p. (Catalogue d’exposition)

sensibilisationDESMOULINS Christine. Le Stade de France. Norma, 2001. Coll. Archibald.

DESMOULINS Christine. Le Centre Pompidou. Norma, 2002. Coll. Archibald.

Les mots de la maison : l’extérieur. Vol. 1. Archives d’architecture moderne, 1995. 123 p. Coll. AAM Juniors, Les mots de l’architecture.

Les mots de la maison : l’intérieur. Vol. 2. Archives d’architecture moderne, 1995. 123 p. Coll. AAM Juniors, Les mots de l’architecture.

MADEC Philippe. L’architecture. Paris : Autre-ment, SCEREN, 2004. 63 p. Coll. Autrement Junior, Arts.

paysageCAUE du Val de Marne. Jardins en banlieue. Créaphis, 2003. 145 p.

L’invention de l’estuaire : patrimoine, ter-ritoire, représentations. Actes des journées d’étude des 28 et 29 juin 2001. Aestuaria, 2002, n°3.

L’invention de l’estuaire : l’estuaire des naturalistes. Actes des journées d’étude des 27 et 28 juin 2002. Aestuaria, 2003, n°4.

Les dossiers d’Ethnopôle : pour une géoarchéo-logie des estuaires. Aestuaria, 2004, n°5.

architecture et habitatCARIOU Joël. Maisons d’architectes à Paris. (VI). Paris : Alternatives, 2003. 158 p.

CLARISSE Catherine. Cuisine, recettes d’ar-chitecture. Ed. de l’Imprimeur, 2004. 251 p. Coll. Tranches de villes.

DEOUX Suzanne et Pierre. Le guide de l’habi-tat sain. Medieco éd., 2004. 407 p.

JACQUIER Annick-Françoise. Pornic : maisons de famille en bord de mer. Ed. Coiffard, 2003. 201 p.

JOFFROY Pascale. La réhabilitation des bâti-ments : conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements. Le Moni-teur, 1999. 312 p.

KAPFINGER Otto. Une provocation cons-tructive : architecture contemporaine au

Mémoires des quartiersdu 21 au 23 janvier 2005

forum

Forum organisé par les Archives munici-pales de Nantes au Lieu Unique. Exposi-tion, débats, ateliers méthodologiques, conférences. Entrée libre.

Age

nd

a

Arbres remarquables en Loire-Atlantique

Du 11 au 18 février 2005 à Rezé

exposition

L’exposition itinérante du CAUE 44 sera présente au Salon Natura de Rezé.

Programme d’actions 2005de Nantes Renaissance

programme

25 janvier, conférence « Patrimoine indus-triel, quelle reconversion ? » à Couëron – Février, cycle de découverte « Saint-Sébastien-sur-Loire » - 18 mars, circuit « Arc’Antique » – Avril, visite « Le cours Cambronne à Nantes » – Mai, circuit « La paroisse Saint-Nicolas à Nantes » - Juin, Voyage « Les arts de la couleur ».Renseignements Nantes Renaissance 02.40.48.23.87

Les conférences du mercredi à l’École d’architecture

janvier 2005

conférence

Communiquer l’architecture ? - 12 janvier : « Du bon usage des médias », par Christophe Camus, sociologue - 19 janvier : « Architecture en mouvement », par François Delarozière, scénographe. 18h30, Ecole d’Architecture de Nantes.