letemps - trafic d'Êtres humains - le climat dans la prostitution est en train de se dégrader

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23/01/13 LeTemps.ch | «Le climat dans la prostitution est en train de se dégrader» www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/529ff92c-62f6-11e2-9cd5-e7e0ade889ce/Le_climat_dans_la_prostitution_est_en_train_de_se_dégrader 1/1 trafic d’êtres humains Dimanche20 janvier 2013 «Le climat dans la prostitution est en train de se dégrader» Par Gabrielle Desarzens En matière de traite d’êtres humains, les policiers confrontent sur le terrain un nouveau profil de malfaiteurs et un marché toujours plus volatile. En matière de traite d’êtres humains, les policiers confrontent sur le terrain un nouveau profil de malfaiteurs et un marché toujours plus volatile. « Le climat dans le milieu de la prostitution est en train de se dégrader fortement, témoigne cet inspecteur de la Sûreté vaudoise qui désire garder l’anonymat. Des filles de l’Est arrivent de plus en plus jeunes pour travailler dans le milieu et surtout en rue : elles offrent leurs prestations derrière les réverbères ou dans une voiture sous l’œil de quelqu’un qui les surveille. Si on s’en inquiète, elles peuvent disparaître en un claquement de doigt. » Depuis 10 ans, le foyer pour femmes « Au cœur des Grottes » à Genève accueille notamment des femmes victimes de traite humaine : « Plus de 120 personnes à ce jour, soit une dizaine par année, ce qui correspond à 6 à 7 victimes d’exploitation de la force de travail, 3 à 4 victimes de prostitution forcée, précise Anne-Marie von Arx-Vernon, directrice adjointe. Dans ce qu’on appelle traite humaine, il y a aussi des cas, heureusement très rares encore en Suisse, de risques de prélèvement forcé d’organe », souligne-t-elle, en relatant l’histoire d’une personnalité notable d’un pays étranger récemment venue à Genève « avec son rein sur pieds », soit une jeune femme. « En l’occurrence, l’hôpital cantonal a très bien fait son travail et la victime a pu dire avant l’opération qu’elle était contrainte, que ses enfants étaient en otage au pays et qu’elle devait donner son rein si elle voulait les retrouver. » Et la directrice-adjointe de pointer du doigt la complicité de certains consulats : « Les personnes que nous recevons nous disent n’y avoir jamais mis les pieds : ce sont les trafiquants qui établissent les papiers. Il y a donc connivence avec du personnel diplomatique. » © 2013 Le Temps SA

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En matière de traite d’êtres humains, les policiers confrontent surle terrain un nouveau profil de malfaiteurs et un marché toujoursplus volatile.

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23/01/13 LeTemps.ch | «Le climat dans la prostitution est en train de se dégrader»

www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/529ff92c-62f6-11e2-9cd5-e7e0ade889ce/Le_climat_dans_la_prostitution_est_en_train_de_se_dégrader 1/1

trafic d’êtres humains Dimanche20 janvier 2013

«Le climat dans la prostitution est en train dese dégrader»Par Gabr ielle Desarzens

En matière de traite d’ê tres humains, les policiers confrontent sur

le terrain un nouveau profil de malfaiteurs e t un marché toujours

plus volatile .

En matière de traite d’êtres humains, les policiers confrontent sur le terrain un nouveau profil de

malfaiteurs et un marché toujours plus volatile. « Le climat dans le milieu de la prostitution est en train

de se dégrader fortement, témoigne cet inspecteur de la Sûreté vaudoise qui désire garder l’anonymat.

Des filles de l’Est arrivent de plus en plus jeunes pour travailler dans le milieu et surtout en rue : elles

offrent leurs prestations derrière les réverbères ou dans une voiture sous l’œil de quelqu’un qui les

surveille. Si on s’en inquiète, elles peuvent disparaître en un claquement de doigt. »

Depuis 10 ans, le foyer pour femmes « Au cœur des Grottes » à Genève accueille notamment des

femmes victimes de traite humaine : « Plus de 120 personnes à ce jour, soit une dizaine par année, ce

qui correspond à 6 à 7 victimes d’exploitation de la force de travail, 3 à 4 victimes de prostitution

forcée, précise Anne-Marie von Arx-Vernon, directrice adjointe. Dans ce qu’on appelle traite humaine,

il y a aussi des cas, heureusement très rares encore en Suisse, de risques de prélèvement forcé

d’organe », souligne-t-elle, en relatant l’histoire d’une personnalité notable d’un pays étranger

récemment venue à Genève « avec son rein sur pieds », soit une jeune femme. « En l’occurrence,

l’hôpital cantonal a très bien fait son travail et la victime a pu dire avant l’opération qu’elle était

contrainte, que ses enfants étaient en otage au pays et qu’elle devait donner son rein si elle voulait les

retrouver. » Et la directrice-adjointe de pointer du doigt la complicité de certains consulats : « Les

personnes que nous recevons nous disent n’y avoir jamais mis les pieds : ce sont les trafiquants qui

établissent les papiers. Il y a donc connivence avec du personnel diplomatique. »

© 2013 Le Temps SA