les enjeux de la construction bois
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Les enjeux de la
construction bois
Janvier 2021
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Note d’éléments de synthèse au sujet de la construction bois
Janvier 2021
Table des matières 1. Organisation de la filière foret Bois ................................................................................................. 3
2. Construction bois et RE2020 ........................................................................................................... 4
2.1. Les enjeux de la méthode ACV dynamique vs. ACV statique .................................................. 5
2.2. Une expérimentation Label E+C- favorable aux bâtiments bois ............................................. 5
2.3. Le bénéfice carbone de la construction bois ........................................................................... 6
2.4. Autres enjeux de la RE2020 ..................................................................................................... 6
2.5. Bois et économie circulaire ..................................................................................................... 7
3. Trois idées reçues sur la Construction Bois ..................................................................................... 9
3.1. Il n’y a pas suffisamment d’acteurs de la construction bois ................................................... 9
3.2. Il n’y a pas suffisamment de ressources disponibles pour assurer l’accroissement de la
demande en construction bois .......................................................................................................... 12
3.3. La construction bois coûte plus chère qu’une construction plus « traditionnelle » ............. 13
3.4. Focus sur la maitrise de la performance thermique des solutions à ossature bois .............. 15
4. Le développement du marché… nécessite des préalables ............................................................ 16
4.1. Une organisation différente et un respect du temps d’études est à prévoir pour une
construction bois ............................................................................................................................... 16
4.2. On peut avoir un délai de chantier réduit si… ....................................................................... 16
4.3. Une formation des acteurs qui doivent intervenir sur structure bois est nécessaire (maitrise
d'œuvre, ingénierie, corps d'état secondaires) ................................................................................. 17
4.4. L’objectif de 100% de maisons bois individuelles en 2030 doit faire l’objet d’une étude plus
précise des capacités de production ................................................................................................. 18
4.5. Attention aux « sur-exigences » ............................................................................................ 19
Conclusions ............................................................................................................................................ 20
Sources : ................................................................................................................................................ 22
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1. Organisation de la filière foret Bois
La filière Forêt Bois est unique en France du fait que les emplois / usages du bois ont leur ressource
sur le territoire national, ce qui en fait la seule filière industrielle nationale rassemblant l’amont et
l’aval.
Elle est composée de centres techniques et de compétitivité (FCBA, XYlofutur,…), d’un « organe » de
communication, le CNDB, d’organisations professionnelles (une trentaine) représentant les acteurs de
l’amont de la filière et de l’aval, ainsi que, depuis 2014, d’un Comité Stratégique de Filière (14ème CSF
du Plan National de la Nouvelle France Industrielle, établi par Arnaud Montebourg, ministre à l’époque
de Redressement Productif). Elle est également régie par le Ministère de l’Agriculture via le Conseil
Supérieur de la Forêt et du Bois.
ORGANISMES CREATION SOUS L'EGIDE DE FONCTION
Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois Ministère de l'Agriculture Politique
FCBA 1952 Ministère de l'Agriculture + OP Recherche, Technique
CNDB 1993 CODIFAB depuis 2019 Communication
CODIFAB 2009 Ministère des Finances + OP Financier
FBIE 2011 OP de l'aval Politique
Comité Stratégique de Filière Forêt Bois 2014 Ministère de l'Industrie (CNI), du Logement, de l'Environnement + OP Politique
ADIVBOIS 2016 Ministère du Logement + entreprises privées + OP Recherche, Technique
FRANCE BOIS 2024 2018 CSF + CODIFAB Politique, Technique
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L’UMB est présente dans chacune des organisations liées à la filière, ce qui lui permet d’avoir une vision
globale de la ressource à la mise en œuvre et de suivre toutes les évolutions, réglementaires et
normatives liées aux problématiques de nos métiers.
Ce travail de fond depuis plus de 10 ans nous permet des échanges réguliers et constructifs avec tous
les partenaires de l’acte de bâtir en bois (clients, fournisseurs, architectes, BET,…).
2. Construction bois et RE2020 La réglementation environnementale pour la construction neuve (« RE2020 ») annoncée par les ministres Pompile et Wargon le 24 novembre 2020, vise à participer à l’effort collectif de diminution de l’empreinte environnementale de la France et à lutter plus particulièrement contre les émissions de gaz à effet de serre.
Ces objectifs de réduction de gaz à effet de serre ont été fixés initialement le Plan Climat pour la France et réaffirmés dans la Stratégie Nationale Bas Carbone révisée en 2018 et dans les Accords de Paris.
Or, l’utilisation de matériaux à faible impact environnemental et contenant du carbone biogénique permet à la fois de diminuer les émissions liées à la construction d’un bâtiment et d’augmenter le puits de carbone dans les constructions. C’est tout particulièrement vrai lorsque ces matériaux sont utilisés dans des produits à longue durée de vie telle que la structure des bâtiments.
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C’est pourquoi la RE2020 vise tant en terme de méthode que par l’imposition de seuils carbone sur les composants du bâtiment à accroître la quantité de matériaux bio-sourcés dans la construction. La méthode pour répondre à ces problématiques est de prendre en compte le stockage « temporaire » dans les produits de construction avec l’ACV dynamique et de fixer un seuil minimal à l’indicateur EGES PCE (émissions de gaz à effet de serre des matériaux, produits et équipements utilisés dans la construction).
2.1. Les enjeux de la méthode ACV dynamique vs. ACV statique
Utiliser des produits en bois pour construire permet donc de prolonger la durée de vie de ce matériau et d’éviter le relargage de carbone en fin de vie de l’arbre. Le carbone stocké par les arbres demeure ainsi séquestré dans les produits en bois. La durée de vie de ces éléments utilisés dans les bâtiments étant relativement longue – de 50 à 100 ans selon les structures –, cette séquestration (stockage) temporaire constitue un élément intéressant dans le développement du « puits carbone ».
La méthode ACV dynamique permet de reconnaître le bénéfice associé au stockage de carbone temporaire dans les produits de construction.
Cette méthode permet en outre de favoriser le réemploi, le recyclage et la valorisation des produits de construction en fin de vie. En effet, le calcul réalisé selon le label E+C- qui préfigure la réglementation environnementale RE2020 accorde au « module D », soit le module qui tient compte des bénéfices et charges associés au recyclage et à la valorisation des produits en fin de vie, un poids de 33% alors que le calcul dynamique lui accorde un poids de 58%.
2.2. Une expérimentation Label E+C- favorable aux bâtiments bois
L’analyse réalisée par Esteana pour le CODIFAB montre le bon positionnement de la construction bois au niveau énergie dans l’observatoire E+C- et est un argument sur le deuxième point (avec un calcul utilisant l’ACV statique).
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2.3. Le bénéfice carbone de la construction bois
L’impact du « réchauffement climatique total » sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment est de
l’ordre de 1200 kgeqCO2/m²SP (kg équivalent CO2 par m² de surface de plancher) en moyenne :
- 1170 kgeqCO2/m²SP pour la maison individuelle
- 1290 kgeqCO2/m²SP pour le logement collectif
- 1310kgeqCO2/m²SP pour les bureaux
Par ailleurs, nous avons calculé que les lots dans lesquels on retrouve des solutions bois (les lots n°3 à
7 de la méthode ACV – superstructure, charpente, façade, menuiserie intérieure et extérieure,
revêtements intérieurs,) représentent en moyenne 440 kgeqCO2 soit +50% de la contribution des
produits de construction et 1/3 de l’impact environnemental total du bâtiment.
Autre avantage de la construction bois : l’effet de substitution des produits en bois car leur fabrication
nécessite moins d’énergie et donc moins d’émissions de gaz à effet de serre que leurs substituts issus
d’autres matériaux.
En matière de séquestration carbone de l’écosystème forestier (forêt et sol), ce sont 83 Mt CO2 qui
sont séquestrés annuellement, soit une compensation de 18% des émissions de GES en France en
2017.
Le stockage carbone est lié évalué à 2,3 Mt de CO2 par an.
Et la substitution matériau représente une économie d’émission de 1,52 teqCO2 par m3 de bois utilisé
et évite près de 33 Mt de CO2 par an.
Les « 3s » (séquestration, stockage et substitution) représentent une compensation et une économie
d’émissions équivalentes à 25% des émissions annuelles françaises.
2.4. Autres enjeux de la RE2020
Les constructions d’aujourd’hui seront présentes encore dans 50 ou 100 ans, voire plus, et les choix
faits lors de la conception auront un impact sur la consommation d’énergie du bâtiment pendant toute
sa durée de vie. Afin d’alléger au plus la facture énergétique, il sera nécessaire de limiter l’installation
d’équipements techniques consommateurs d’énergie.
Afin de répondre à cet enjeu, l’UMB a commandé une étude au CODIFAB, menée par Nobatek
montrant 14 réalisations de bâtiments construits en bois consommant peu d’énergie et mettant en
lumière des solutions adaptées à la construction bois qui visent à réduire le nombre et la complexité
des équipements techniques tout en permettant d’atteindre les exigences de performance et de
confort fixées lors de la conception du bâtiment. Cette limitation de l’usage des équipements va dans
le sens d’une simplification de la fabrication, de la mise en œuvre, de l’usage et de l’entretien du
bâtiment et donc d’une réduction des coûts et impacts environnementaux associés.
Le guide présente 11 solutions étudiées selon des critères de coûts, d'adaptabilité, de durabilité, de
performance, d'impact carbone, d'entretien, d'intégration architecturale et de mise en œuvre. Ces
solutions sont :
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Système d’éclairage naturel indirect
Brasseur d'air
Sur ventilation ou free-cooling
Puits climatique
Ventilation naturelle & hybride
Vmc double flux avec récupération de chaleur
Façade double-peau
Vitrages à propriétés variables
Brise-soleil orientable
Toit rafraichissant
Végétalisation du bâtiment et de ses abords
En complément 14 bâtiments exemplaires illustrent l’utilisation des solutions sélectionnées sur des cas
réels et procurent quelques retours d’expérience.
2.5. Bois et économie circulaire
Le matériau bois est particulièrement adapté à la notion d’économie circulaire. De la forêt jusqu’à la
fin de vie des produits bois, la filière est dans une logique d’économie à la fois biosourcée et circulaire.
Le Ministère de la Transition Ecologique et Circulaire définit l’économie circulaire en 2015 comme « un
modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en
limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que
la production des déchets. Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire,
fabriquer, consommer, jeter) pour un modèle économique « circulaire ». L’émergence de la notion
d’économie circulaire fait suite à la prise de conscience des ressources limitées de la planète et du
besoin de les économiser. Cette notion contient également l’idée que les nouveaux modèles de
production et de consommation liés à l’économie circulaire peuvent être générateurs d’activités et de
création d’emplois durables et non délocalisables. L’économie circulaire fait partie du champ de
l’économie verte. Ainsi, les enjeux de l’économie circulaire sont à la fois environnementaux,
économiques et sociaux. »
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Cycle de vie du bois - FCBA
En ce qui concerne les produits bois pour la construction, la transformation du matériau bois en
produits (sciages, placages, panneaux) génère des sous-produits et des déchets dont les débouchés
sont les industries de la pâte, des bioénergies et des panneaux. Les produits bois peuvent être recyclés,
une ou plusieurs fois sous différentes formes.
La filière travaille également à l’allongement de la durée de vie du matériau bois en intégrant une ou
plusieurs boucles de recyclage matière avant la valorisation énergétique (ce qui permet en outre de
prolonger le stockage du carbone dans le matériau et de lutter contre les émissions de gaz à effet de
serre). Par exemple, il s’agit de fabriquer, à partir de déchets de bois massif, des carrelets, éléments
en bois massif reconstitué ou bois lamellé-collé.
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D’une façon générale, on retiendra que l’ensemble de la filière bois est vertueuse du point de vue
d’une économie circulaire :
• Les co-produits de première transformation sont totalement utilisés en matière ou énergie.
• Les déchets de seconde transformation et produits bois en fin de vie sont également largement
recyclés ou valorisés.
• La principale voie de recyclage est la fabrication de panneaux de particules.
• Les déchets d’emballages bois peuvent être convertis en combustible et utilisés dans des chaufferies
biomasse ; les déchets issus de meubles et du bâtiment sont valorisables en chaleur et électricité en
incinérateurs (ils sont par ailleurs soumis à la REP DEA)..
3. Trois idées reçues sur la Construction Bois
3.1. Il n’y a pas suffisamment d’acteurs de la construction bois
Il faut comprendre qu'il existe plusieurs techniques de construction bois qui permettent de répondre
à la demande de construction de bâtiments : le poteaux poutre, le CLT, la façade à ossature bois et la
technique la plus répandue actuellement le mur à ossature bois.
Pour le poteau poutre et le mur à ossature bois, ce sont des techniques ordinaires, c’est d’ailleurs
pourquoi la réforme du CAP en 2019 a conduit à rassembler le CAP Charpente et le CAP Constructeur
Bois, dans un souci d'homogénéité des compétences.
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Il y a environ 2000 entreprises en France capables de concevoir, fabriquer et mettre en œuvre des
constructions à ossature bois. Elles emploient 27000 salariés pour un chiffre d’affaires total de 4 G€
dont la moitié sur la construction bois (car elles ont aussi d'autres activités).
Mais toutes les entreprises de charpente peuvent aussi répondre sur ces marchés de construction à
ossature bois. Elles sont plus de 10.000 rien que sur le code NAF 4391A, travaux de charpente à pouvoir
se mobiliser sur ce marché.
La façade à ossature bois, quant à elle, est une technique courante qui se marie très bien avec les
structures béton et métal de l'aveu même des industriels de la filière minérale et de nombreux
industriels du bois proposent des FOB préfabriquées à l'identique de ce que font nos entreprises du
bâtiment les plus aguerries (environ 200 entreprises du bâtiment et industriels sont en capacité de
fabriquer des FOB).
Pour le CLT, le développement de sa mise en œuvre (puisque c'est un produit industrialisé qui n'est
pas fabriqué dans nos ateliers) se fait par les charpentiers et les majors du bâtiment qui voient dans
cette solution une alternative assez simple à mettre en œuvre (les compagnons du devoir ont formé
des équipes de chez Bouygues au levage de ces murs massifs en bois). Cette technique peut donc très
vite être appropriée par tous les charpentiers et d'autres entreprises du bâtiment aussi.
L’Enquête Nationale Construction Bois précise toutes ces données tous les 2 ans depuis 10 ans.
En 2018, les parts de marché sont les suivantes :
Pour le secteur résidentiel
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Pour le secteur non résidentiel
Typologie des entreprises :
La part des entreprises de plus de 10 salariés est de 40% en construction bois contre 5% en moyenne
dans le bâtiment. Plus de 7 entreprises sur 10 font de la conception technique, c’est-à-dire qu’elles
disposent d’un bureau d’études intégré ou utilisent un logiciel spécifique de conception. 93% des
entreprises de construction bois fabriquent elles-mêmes leurs composants de structure.
Ce sont des entreprises 13 salariés en moyenne plus « étoffées » que le bâtiment en général (3-4
salariés par entreprise).
Système constructif selon les typologies de bâtiment :
En ce qui concerne la maison individuelle, le système constructif est éprouvé : 84% des maisons sont
construites en ossature bois qui est de la technique courante, couverte par le NF DTU 31.2 depuis
1982 ?
Pour les bâtiments non résidentiels, le même système constructif est utilisé à 83%. En effet, pour les
bâtiments jusqu'à R+3, la Construction Ossature Bois (COB) selon le NF DTU 31.2 est très adaptée.
Pour les bâtiments supérieurs à R+3, des solutions traditionnelles existent :
• le poteau-poutre, utilisé depuis des siècles, sans limitation de hauteur, qui permet, par
ailleurs, une valorisation optimisée du potentiel de production nationale
• Les planchers mixtes bois/béton (à l'instar des mixtes métal/béton)
• Les Façades à Ossature Bois (FOB), utilisées aussi depuis des décennies sous différentes
appellations (mur manteau, panneaux à ossature bois,…),
En outre des techniques plus récentes mais parfaitement maitrisées (en technique courante) comme
le CLT (inventé par un ingénieur français, Pierre Gaulthier en 1947 et utilisé par l’architecte Jean Prouvé
dans les années 50) sont à disposition des entreprises.
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Les solutions de mixité intra filière bois fonctionnent très bien comme les poteaux poutres bois lamellé-
collé en structure verticale, les planchers CLT/béton (par exemple), et les façades à ossature bois.
La part des entreprises réalisant des « lots bois » d’importance est de 10% pour les bâtiments dont le
lot « structure bois » est de plus de 500 000 € HT et de 5%, soit une centaine d’entreprises, pour ceux
dont le lot structure bois dépasse 800 000 € HT.
De leur côté, les majors de la construction, dont Bouygues, Eiffage et Vinci, ont tous développé de
grandes compétences dans la construction bois et sont devenus des acteurs importants sur ce marché
(plus d'une cinquantaine de chantiers en bois remarquables réalisés ces dernières années par ces trois
entreprises).
En ce qui concerne les autres acteurs de la construction, il existe plus de 200 bureaux d'études
spécialisés bois indépendants capables de réaliser les études de projets d'envergure. À cela s'ajoute
les grands bureaux d'études généralistes qui ont acquis des compétence bois en interne (Egis, Setec,
Terreal, AIA, etc…)
De leur côté, les contrôleurs techniques disposent tous de directions techniques spécialisées bois
dirigées par des experts reconnus pour leur maitrise du sujet bois.
3.2. Il n’y a pas suffisamment de ressources disponibles pour assurer
l’accroissement de la demande en construction bois
La forêt française est la troisième forêt d’Europe en terme de surface. En outre, elle ne cesse de croître
depuis une trentaine d’année que ce soit en surface (+ 20% pour atteindre dorénavant 16,9 millions
d’ha soit 31% du territoire national) mais aussi en volume sur pied (+ 50% pour atteindre 2,7 milliards
de m3).
Il convient également de préciser, qu’en France, seules 1,5% des surfaces font l’objet chaque année de
coupe à plus de 90% (soit 240 000 ha) et qu’elles sont assorties d’une obligation de reboisement.
La première catégorie de forêt est « les forêts d’essences à usage matériaux ». Elles procurent 73% de
la récolte de bois d’œuvre, 50% du stock de bois d’œuvre sur pied (mais en n’occupant que 17% de la
surface forestière). Leur rendement moyen est de 5,2 m3/ha/an. Elles sont donc stratégiques du point
de vue des besoins de la filière car elles couvrent tous le champ des usages du bois.
La deuxième catégorie de forêt (sur 3) est « les forêts d’essences à vocation matériaux ». Elles
occupent 42% de la surface forestière et portent 42% du stock de bois d’œuvre sur pied mais ne
procurent que 24% de la récolte de bois d'œuvre. Elles sont moins productives que la première
catégorie (4 m3/ha/an). 52% de leur accroissement naturel est exploité et 33% de la récolte est
valorisée en bois d'œuvre.
En France, 57% des 91 Mm3 de l’accroissement annuel est prélevé et en Europe, c’est 63% des
779 Mm3.
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Les chiffres de VEM (Veille Economique Mutualisée) montrent que deux tiers des volumes employés
en France dans la filière d’usage bois d’œuvre proviennent de la forêt française.
Il s’agit donc très largement d’une filière d’approvisionnement local avec tous les avantages des circuits
courts (bilan-carbone, emploi et valeur créée dans les territoires...).
3.3. La construction bois coûte plus chère qu’une construction plus
« traditionnelle »
En préambule, il faut considérer qu’il faut distinguer les marchés, qui correspondent aux différentes
familles et destinations de bâtiments neufs que sont la maison individuelle, le logement collectif, les
bâtiments tertiaires …. Et que le sujet de comparaisons économiques le plus délicat est, pour toute la
construction (traditionnelle béton ou mixte) celui des immeubles collectifs au-delà de 3 niveaux, tant
les opérations sont différentes en taille, performances, conception…
Par ailleurs, il est difficile à l’heure actuelle de comparer des coûts de solutions constructives, les unes
étant éprouvées depuis des dizaines d’années alors que les autres sont bien plus récentes et sur des
marchés bien différents (par exemple le marché de la maison individuelle en construction bois jusqu’à
présent n’était pas axé sur les primo-accédant).
Certains coûts constatés apparaissent élevés car ce sont des bâtiments avec des niveaux de prestations
élevées, il n'est pas rare qu'un maitre d'ouvrage décidé à construire un bâtiment bois demande aussi
des options de grande qualité et donc onéreuses. La culture française n'est pas encore, contrairement
à nos confrères européens, à la construction bois pour des bâtiments bon marché alors que les
solutions existent.
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Il faut également considérer que la RE 2020 adressera un ensemble de solutions constructives bois
déjà éprouvées, standardisées et en cours de massification.
Enfin, des mêmes facteurs vont influer l’économie du bâtiment, en particulier :
• la performance énergétique visée
• la présence de parkings en sous-sol (coût de 150 euros/m2 SHAB)
• le ratio SHAB/SDP
• la SHAB (taille de l’opération)
• la localisation
Ainsi, à l’étape actuelle de la construction bois, nous pouvons affirmer :
Pour les maisons individuelles ou maisons groupées, à architecture et performance égale les prix sont
identiques avec les maisons en maçonnerie traditionnelle visant la RT 2012, en moyenne de 1050 à
1200€ / m² en coûts travaux. Par ailleurs, l’ajout d’isolants biosourcés pour atteindre une performance
thermique et carbone supérieure aura une incidence coût identique sur un mur bois ou béton.
Mais l’avantage définitif de la maison ossature bois est d’apporter un gain de 8% de surface au sol par
rapport au constructions maçonnées lorsque le mur parpaing plus isolation fait 33 cm d’épaisseur, le
mur ossature bois traite tout à la fois les mêmes fonctions de structure, d’enveloppe, isolant et
étanchéité dans une largeur contenue de 22,5 cm.
Sur les marchés des résidences sociales (étudiants, jeunes actifs, internats, casernes), construites en
R+3 maxi, le prix est identique aux solutions bétons, c’est-à-dire un coût de travaux complet entre 35
et 40 000€ la chambre (16 à 20 m²), en incluant les locaux communs et le mobilier.
Mais le délai de construction est de 7 mois en filière préfabrication bois, contre 14 à 16 mois en béton
et avec le bénéfice de logements naturellement RT 2012 – 25% (plus performant de 25% que la RT
2012).
Sur le cœur de marché pour le logement collectif, celui des immeubles de deuxième famille qui
représente jusqu’à 80% du volume potentiel pour les prochaines décennies, il y a peu ou pas de
différences de coût observées entre construction traditionnelle béton et construction mixte bois.
Aussi, hors bénéfices carbone, il est nécessaire de rappeler que les avantages qui expliquent le choix
de solutions dites en « filière sèche » et préfabriquées sont :
- des délais plus courts (commercialisation plus rapide, immobilisation financière plus courte)
- une maîtrise d’œuvre (gestion de chantier) plus simple donc moins chère,
- la réduction de la durée des chantiers et donc des nuisances liées à celui-ci et, si la
préfabrication est poussée assez loin, alors moins de problème de qualité, moins d’aléas,
moins de réserves à la réception, ainsi qu’une réduction importante des dépenses d’énergie,
de déchets, de transports.
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3.4. Focus sur la maitrise de la performance thermique des solutions à
ossature bois
Depuis la RT 2005 mais surtout avec la RT 2012, la technique de l'ossature bois a fait un grand retour
en force. Délaissée dans les années 90 du fait de contreperformances réalisées dans les années 80, la
technique de l'ossature est réapparue dans les années 2000 à la faveur des nouvelles réglementations
thermiques imposant des valeurs de résistance thermiques dans les parois et une étanchéité à l'air
optimum.
Fort de l'expérience plus ou moins réussie des années 80 et des inspirations allemandes ou scandinaves
la filière a identifié les solutions éprouvées et rationnalisé les systèmes constructifs. Or il n'y a pas plus
efficace thermiquement que 2 montants espacés de 60 cm fermés par des panneaux de
contreventement et rempli d'isolant.
Exemple de performance thermique de mur à ossature bois
Pour assurer la pérennité des solutions à ossature bois la filière bois a massivement investi dans les
essais et les études pour valider les performances thermiques mais aussi mécaniques (en zone
sismique, sous vent violent), d'étanchéité à l'eau, à l'air, à la vapeur d'eau, la résistance au feu, la
limitation de feu par les façades, de durabilité, etc.
En tout ce ne sont pas moins de 4,6 M € qui ont été investi ces dernières années pour répondre aux
exigences règlementaires et apporter des solutions fiabilisées dans un NF DTU 31.2 qui était devenu
obsolète et qui a été revisité de fond en comble.
La nouvelle version offre des solutions parfaitement adéquates avec la RE 2020 et s'accompagne de
nombreux documents pédagogiques à destination des entreprises, de la maitrise d'œuvre, de
l'ingénierie et du monde de la formation.
De plus toutes ces solutions sont accessibles gratuitement sur le site www.catalogue-bois-
construction.fr téléchargeables en format pdf ou dxf.
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4. Le développement du marché… nécessite des préalables
4.1. Une organisation différente et un respect du temps d’études est à
prévoir pour une construction bois
- Inciter les maitres d'ouvrage à se doter d’une AMO bois s’il n’a pas de références propres
- Imposer compétences et expériences de l’équipe de MOE, à juger sur références
- Respecter les temps d'études prescrits partout (planning, normes, NF DTU, BIM, …)
4.2. On peut avoir un délai de chantier réduit si…
Le raccourcissement du délai de chantier pour un bâtiment en bois standard (<R+8) est une des forces
des solutions constructives à base de bois à fortes valeurs ajoutées en préfabrication ; un gain de 30%
de délai global de chantier est régulièrement constaté, sous réserve d'une approche logistique globale
adaptée (stockage, grutage…) et de prescriptions de solutions traditionnelles maîtrisées.
Les systèmes constructifs à base de bois et l'approche de préfabrication (reposant en quelque sorte
sur une délocalisation partielle de travaux de mise en œuvre en atelier) nécessitent des moyens
humains et financiers spécifiques en conception, développant en général des processus de décisions
et consolidations croisées plus en amont mais qui devraient être la pratique générale commune dans
le bâtiment.
Ceci étant très compatible avec l'approche BIM.
La durée de chantier réduite reconnue à la construction bois s'effectue lorsque plusieurs conditions
sont réunies, en prenant appui notamment sur la NFP-03-001 (modifiée en 2018 grâce à l’action de
l’UMB et de la FFB):
• Transmission des informations (hypothèses, réservation, etc) avant les temps des études
- Chaque entrepreneur fait connaître, en temps utile, aux autres entrepreneurs, les
réservations, attentes et autres dispositions diverses nécessaires à la réalisation de ses
travaux.
- Chaque entrepreneur doit la réalisation des réservations, attentes et autres
dispositions nécessaires aux autres entrepreneurs, dans ses ouvrages qui par leur
nature"
• Définition du temps d'études nécessaire (articles 10x) :
- Le délai de réalisation comprend une période de préparation suivie d'une période
d'exécution,
- La période de préparation est la période nécessaire à l’élaboration des documents
visés aux paragraphes 7.1, 7.2 et 7.3. Elle commence à la date fixée comme origine du
délai de réalisation. Sauf dispositions particulières du marché, la durée de la période
de préparation est de trois mois sauf à être prolongée, ainsi que le délai d’exécution,
du délai nécessaire à l’obtention des informations visées au paragraphe 7.1"
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• Une validation des plans par la maitrise d'œuvre en amont de la réalisation
• Un accord sur les plans par les contrôleurs techniques en amont de la réalisation
• Une synthèse réalisée en amont (et pas après ou pendant le chantier)
• Une description des tolérances attendues du gros œuvre dans les pièces du marché,
surtout lorsqu'elles sont plus fines que les tolérances du DTU du gros œuvre
• Attribution de tous les lots en même temps pour éviter de découvrir 3 mois après que les
tuyaux des CVC ne passent pas dans la charpente
• Réaliser le chantier en BIM niveau 2 depuis la phase projet
On remarque ainsi que toutes ces exigences ne diffèrent pas d'un modèle de chantier idéal quel que
soit le corps d'état ou le matériau, mais elles sont primordiales et prennent encore plus de valeur dans
la construction bois, surtout dans la perspective d'un chantier au délai réduit.
4.3. Une formation des acteurs qui doivent intervenir sur structure bois est
nécessaire (maitrise d'œuvre, ingénierie, corps d'état secondaires)
La filière bois a depuis toujours formé des ouvriers, ingénieurs, spécialistes de la construction bois.
Le réseau de formation initiale est conséquent et les efforts pour attirer des jeunes dans nos métiers
sont constants et récompensés. La communication sur ces formations est mutualisée avec les autres
secteurs du bois et de la foret via, entre autre, un site unique et dédié : www.metiers-foret-bois.org
Mais le bois est devenu au fil du 20eme Siècle une affaire de spécialistes et toutes les formations
généralistes ont délaissé l'apprentissage de ce matériau (architecte, ingénieurs généralistes,
conducteur de travaux, maitrise d'ouvrage, promoteur immobilier, etc…) et les autres métiers du
bâtiment n'ont jamais complètement intégré le matériau bois comme un support possible. De fait on
observe un déficit de connaissance de la part des acteurs de la construction sur le sujet du bois (hormis
les spécialistes formés par la filière). Nous en avons bien conscience, ceci étant par ailleurs mis en
exergue grâce aux études prévisionnelles sur le village olympique des JO de Paris 2024.
L'AIMCC a de son côté bien identifié le sujet et travaille de concert avec la filière bois et les laboratoires
agrées pour adapter les essais de laboratoires et avis techniques de tous leurs produits au support
bois.
Les centres de formation des métiers plus généralistes indiquées ci-avant intègrent au fur et mesure
des modules bois dans leurs cycles de formation initiale. (Anecdote : l'école des ponts et chaussées
heureuse de communiquer sur l'intégration d'un module bois dans leur cursus à qui il a fallu faire
remarquer qu'il s'agissait non pas d'une intégration mais d'une réintégration).
Mais il reste encore de nombreuses personnes, en exercice actuellement, qui, selon leur position et
fonction dans l'acte de construire, restent à former aux spécificités du matériau bois.
C'est le cas de nos confrères des autres métiers. Aussi nous proposons de réaliser avec chaque métier
(maçons, carreleur, étancheurs, peintres, chapiste, etc) des petits modules spécifiques de formations
très simples et rapides au matériau bois. Venez nous voir à l'UMB pour que nous élaborions ensemble
des modules à destination de vos compagnons sur les chantiers.
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4.4. L’objectif de 100% de maisons bois individuelles en 2030 doit faire
l’objet d’une étude plus précise des capacités de production
La filière Forêt Bois, suite à différentes analyses et études – axe 3 du Plan Bois III, ACV environnement,
prône la méthode ACV dynamique et la mise en place réglementaire de seuils carbone pour limiter les
émissions de Gaz à Effet de serre dans les bâtiments neufs, ce qui est l’un des enjeux de la Stratégie
Nationale Bas Carbone, dont la RE2020 sera « l’outil applicateur ».
Pour information, un courrier adressé mi-octobre à Emmanuel Acchiardi, directeur de la DHUP,
mentionnait : « On [la filière Bois] vise pour la RE2020 une généralisation graduée de l’emploi du bois,
dans une nouvelle génération de bâtiments où la mixité des matériaux sera la règle, et où la part des
lots bois sera couramment, pour un immeuble d’habitation, entre 25 % et 40% du coût total des
travaux. »
Par ailleurs, nous avons déjà des éléments d’informations grâce à l’étude menée en 2019 par la Filière
à la demande de Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement.
Cette étude, réalisée par le BIPE et FCBA, a permis d’évaluer la demande de bois en volume en 2035
et 2050 selon 3 scénarii : tendanciel, alternatif et volontariste : Si l’on considère le scénario alternatif
comme un scénario moteur sans être toutefois « jusqu’au-boutiste », l’accroissement du volume de
bois pour répondre à cet objectif sera de 40% des volumes de 2015 en construction neuve et de 26%
en rénovation.
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Les annonces du gouvernement le 24 novembre concernant la RE2020 visent à atteindre, cet objectif :
« la Stratégie Nationale Bas Carbone demande une diminution des émissions des secteurs industriels
d’au moins 30% en 2030 par rapport à 2013, objectif que la RE2020 déclinera dans le cas de la
construction. Une telle diminution devrait rendre, à l’horizon 2030, l’usage du bois et des matériaux
bio-sourcés quasi-systématique, y compris en structure (gros-œuvre) dans les maisons individuelles et
le petit collectif ».
4.5. Attention aux « sur-exigences »
Il ne faut pas ajouter de contraintes de type approvisionnement exclusivement en bois français ou
nécessité de traçabilité, ce qui en outre, n’est demandé dans aucune autre filière de construction.
Des contraintes d'approvisionnement local des bois peuvent être employées à juste titre
ponctuellement sur des opérations mais ne doivent pas être généralisées. L'approvisionnement reste
toujours européen (selon les contraintes de forêts gérées durablement) avec une part de bois français
en constante augmentation corrélée aux efforts des industries forestières pour fournir le marché. Par
ailleurs, selon les chiffres de l’Enquête Nationale de la Construction Bois, les entreprises
s’approvisionnement pour 40% d’entre elles directement auprès d’une scierie française et pour 17%
auprès d’une scierie étrangère, le reste auprès des négoces dont une part, non évaluée, provient de
scieries françaises.
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Conclusions
1. Il n’y a pas assez d’acteurs dans la construction bois ?
Il y a environ 2000 entreprises (de bâtiment et industrielles) en France identifiées actuellement sur
ce marché et capables de concevoir, fabriquer et mettre en œuvre des constructions à ossature
bois. Elles emploient 27000 salariés pour un chiffre d’affaires total de 4 G€ dont la moitié sur la
construction bois (car elles ont aussi d'autres activités).
Environ 1500 entreprises du secteur sont adhérentes de la FFB, rattachées à l’UMB sur les 8000
adhérents que compte l’Union.
Mais toutes les entreprises de charpente peuvent aussi répondre sur ces marchés de construction
à ossature bois. Elles sont plus de 10 000 rien que sur le code NAF 4391A, travaux de charpente, à
pouvoir se mobiliser sur ce marché (dont près de 2000 également de l’Union).
83% des maisons bois utilisent le système de l’ossature bois en structure qui répond aux règles de
l’art établies dans le NF DTU 31.2.
Parmi les 2000 entreprises répertoriées, le nombre d’entre elles réalisant des « lots bois » de plus
de 500 000 € HT est d’environ 200 et celui réalisant des lots structure bois de plus de 800 000 € HT
est d’une centaine.
Enfin, la majeure partie des entreprises utilisent leur propre outil de production en « 1x8 ».
En ce qui concerne les autres acteurs de la construction, il existe plus de 200 bureaux d'études
spécialisés bois indépendants capables de réaliser les études de projets d'envergure. À cela
s'ajoute les grands bureaux d'études généralistes qui ont acquis des compétence bois en interne
(Egis, Setec, Terreal, AIA, etc…). De leur côté, les contrôleurs techniques disposent tous de
directions techniques spécialisées bois dirigées par des experts reconnus pour leur maitrise du
sujet bois.
2. Il n’y a pas assez de ressources bois en France ?
Les deux tiers des volumes employés en France dans la filière d’usage bois d’œuvre proviennent
de la forêt française. Il s’agit donc très largement d’une filière d’approvisionnement local avec tous
les avantages des circuits courts (bilan-carbone, emploi et valeur ajoutée créée dans les
territoires...).
La forêt française est la troisième forêt d’Europe en terme de surface. En outre, elle ne cesse de
croître depuis une trentaine d’année et 57% des 91 Mm3 de l’accroissement annuel est prélevé en
France (63% en Europe).
En France, seules 1,5% des surfaces font l’objet chaque année de coupe à plus de 90% (« coupes
rases ») et elles sont assorties d’une obligation de reboisement.
La filière française en amont se restructure depuis une dizaine d’années pour s’industrialiser plus
et proposer une « offre de produits bois français » plus développée que jusqu’à présent.
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Par ailleurs, des contraintes d'approvisionnement local des bois peuvent être employées à juste
titre ponctuellement sur des opérations mais ne doivent pas être généralisées.
On ne demande à aucune autre filière les provenances de leurs matières premières comme les
composants du béton ou la bauxite pour l’aluminium. Cette considération ne doit pas venir polluer
le débat sur la construction bois.
Comme tout constructeur, les constructeurs bois doivent à leur client une performance technique
validée par la garantie décennale, et un prix de marché qui en aucun cas n’est lié à la provenance
des matières premières.
3. La construction bois coûte plus chère
Il faut comparer ce qui est comparable ! Même critères architecturaux, même type de clientèle…
Pour les maisons individuelles ou maisons groupées, à architecture et performance égale les prix
sont identiques avec les maisons en maçonnerie traditionnelle visant la RT 2012, en moyenne de
1050 à 1200€ / m² en coûts travaux. Par ailleurs, l’ajout d’isolants biosourcés pour atteindre une
performance thermique et carbone supérieure aura une incidence coût identique sur un mur bois
ou béton.
Le matériau bois étant jusqu’à maintenant associé par nos clients et leur maître d’œuvre à des
ouvrages « exceptionnels », le ratio €/m² est de ce fait, souvent défavorable à la construction bois.
En outre, ce qui est rarement dit, c’est que un des avantages de la maison ossature bois est
d’apporter un gain de 8% de surface au sol par rapport au constructions maçonnées : lorsque le
mur parpaing plus isolation fait 33 cm d’épaisseur, le mur ossature bois traite tout à la fois les
mêmes fonctions de structure, d’enveloppe, isolant et étanchéité dans une largeur contenue de
22,5 cm.
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Sources :
Prix National de la Construction Bois et réalisations bois en France: https://www.panoramabois.fr/
Etude comparative des coûts de construction entre le bois, la brique et le parpaing, FUTUROBOIS –
2015
Disponibilités forestières pour l’énergie et les matériaux en 2035, ADEME, IGN, COPACEL – 2016
Quels sont les atouts du bois dans une économie du « recyclable » ? FCBA, 2018
Le secteur bois-bâtiment, état des lieux et cartographie des métiers, Observatoire du BTP – 2018
Ressouce biomasse et bonne pratique d’approvisionnement, ADEME – 2018
Compétitivité de la construction bois : Éléments économiques et externalités, CEREMA IDF – 2018
Vademecum Cadre de vie : demain le bois, 1630 Conseil FBIE (CODIFAB) – 2018
Indicateurs VEM forêt-bois, veille économique mutualisée, FCBA (CODIFAB, FBF, FBIE, Ministères
industrie, logement, écologie, agriculture) - 2018
Enquête Nationale de la Construction Bois, CERC Bretagne (CODIFAB) – 2019
Réévaluation de la ressource et de la disponibilité en bois d’œuvre des essences feuillues et conifères
en France, FCBA et IGN (MAAF, FBF) – 2019
Contrat d’études prospectives du secteur des produits bois dans la construction et l’aménagement,
AMNYOS Consultants, ALCIMED, CG Conseil (DGEFP, CONSTRUCTYS) – 2019
Étude prospective : Évolution de la demande finale du bois dans la construction, la rénovation et
l’aménagement des bâtiments, BIPE et FCBA (ADEME, CODIFAB, FBF) – 2019
Analyse de la performance environnementale des produits bois, FCBA (CODIFAB), 2020
Nouvelle réglementation RE2020, ESTEANA et ECO-ETUDES (CODIFAB), 2020
Vademecum carbone forêt bois, des faits et des chiffres, FCBA (CODIFAB), 2020
Notice économique relative au scenario d’emploi renforcé des produits bois dans la construction
neuve, Courrier CSF à la DHUP, 2020