les dispositifs hivernaux d’aide aux sans-abri en region de bruxelles-capitale 2012-2013 ·...

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LES DISPOSITIFS HIVERNAUX D’AIDE AUX SANS-ABRI EN REGION DE BRUXELLES-CAPITALE 2012-2013 Rapport du Centre d'appui au secteur bruxellois d'aide aux sans-abri Juin 2013 INTRODUCTION COUP D’ŒIL RETROSPECTIF SUR L’HIVER 2012/2013 L’été 2012, prémisses de l'organisation du dispositif hivernal d'aide aux sans-abri en Région bruxelloise Rentrée 2012 : les préparatifs hivernaux se précisent Lancement des dispositifs hivernaux 2012/2013 Mars 2013 : un dispositif hivernal qui n’en finit plus d’en finir REGARD CRITIQUE SUR... La Plate-forme Informative de la Strada (PILS) Le comité de coordination du dispositif hivernal régional La feuille de route du niveau fédéral autour de l'organisation de l'hiver L’HIVER 2012/2013 DU POINT DE VUE DES USAGERS VERS UN DISPOSITIF REGIONAL DE MISE A L’ABRI (DIREMI) Panorama des plans hivernaux en Région bruxelloise Concrètement, comment évoluer vers un DIREMI à partir de 2013 ? CONCLUSION SUR L’HIVER 2012/2013 ANNEXE 1 - Les recommandations du Centre d'appui pour un dispositif hivernal ANNEXE 2 - Synthèse du BPA concernant l’avis des usagers sur le dispositif hivernal

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LES DISPOSITIFSHIVERNAUX

D’AIDE AUX SANS-ABRIEN REGION DE

BRUXELLES-CAPITALE

2012-2013

Rapport du Centre d'appui au secteurbruxellois d'aide aux sans-abri

Juin 2013

INTRODUCTION

COUP D’ŒIL RETROSPECTIF SUR L’HIVER 2012/2013 L’été 2012, prémisses de l'organisation du dispositif hivernal d'aide aux sans-abri enRégion bruxelloise Rentrée 2012 : les préparatifs hivernaux se précisent Lancement des dispositifs hivernaux 2012/2013 Mars 2013 : un dispositif hivernal qui n’en finit plus d’en finir

REGARD CRITIQUE SUR... La Plate-forme Informative de la Strada (PILS) Le comité de coordination du dispositif hivernal régional La feuille de route du niveau fédéral autour de l'organisation de l'hiver

L’HIVER 2012/2013 DU POINT DE VUE DES USAGERS

VERS UN DISPOSITIF REGIONAL DE MISE A L’ABRI (DIREMI) Panorama des plans hivernaux en Région bruxelloise Concrètement, comment évoluer vers un DIREMI à partir de 2013 ?

CONCLUSION SUR L’HIVER 2012/2013

ANNEXE 1 - Les recommandations du Centre d'appui pour un dispositif hivernalANNEXE 2 - Synthèse du BPA concernant l’avis des usagers sur le dispositif hivernal

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INTRODUCTION

Pour la troisième fois consécutive, La Strada fait lepoint sur la problématique de l'accueil d'urgence enRégion bruxelloise au lendemain du dispositif hivernal.

Si le présent rapport aspire à résonner avec nos recherches antérieures,nous n’y reviendrons toutefois sur leurs propos et qui restent d’applicationencore aujourd’hui. Autrement dit, vous ne lirez pas dans les pages quisuivent de recommandations supplémentaires quant au dispositif hivernal,ni d’autre redite jugée inutile.

Par souci de continuité, nos deux premiers rapports ont fait l’objet d’uneréédition en un seul volume. Cette refonte, disponible sur simple demandeau Centre d'appui1, s’entend comme un état des lieux de nos constats etprojets les plus porteurs à ce jour :

A l’occasion du premier rapport, nous avions pondéré les faits etexpériences marquants de l’hiver 2010-2011 afin d’en distiller une sériede recommandations. Visant à améliorer le fonctionnement, la gestionet l'anticipation du dispositif hivernal, celles-ci restent indifféremmentsoumises à discussion ou à critique (voir aussi annexe 1).

Le second rapport (2012) avait permis de jeter un regard critique sur lesuivi de nos recommandations, celles qui ont été suivies, un peu, ou pasdu tout. Il a également donné lieu, outre des éléménts concernant lapolitique régionale d'aide aux sans-abri, à des propositions concrètes envue de la création d'un dispositif hivernal régional intégré (DIREMI).

1 Disponible en version électronique à cette adresse : http://www.lstb.be/pdf/DUHB%202010-2012%20FR-1.pdf

A présent, c'est un double regard que nous vous proposons. Un regardhistorique , tout d’abord, car comme les années précédentes, nousreviendrons sur les événements qui ont marqué le dispositif hivernal 2012-2013.

Et un regard critique, d'autre part, puisque nous nous attarderons plusspécifiquement sur les quelques éléments qui nous semblent clés dans :

l'organisation et la gestion des dispositifs hivernaux le comité de coordination la Plate-forme Informative de la Strada (PILS) la feuille de route (draaiboek) produite par l'échelon fédéral concernant

l'accueil hivernal en Belgique et à Bruxelles notamment

Force est de remarquer que les deux précédents rapports, à certainesexceptions près, ont trop peu laissé la place à la parole des usagers. C'estchose réparée cette année puisque, grâce à quatre organisations (ChezNous – Ara – Buurtwinkel – Pigment), nous avons pu inclure une synthèsed'une cinquantaine d'entretiens passés avec des usagers de différentsservices pendant l'hiver.

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COUP D’ŒILRETROSPECTIF SURL’HIVER 2012-2013

L’été 2012, prémisses de l'organisationdu dispositif hivernal d'aide aux sans-abri en Région bruxelloise

Le 08 juin 2012 eut lieu la deuxièmejournée officielle d’évaluation du dispositifhivernal d’aide aux sans-abri en Région deBruxelles-Capitale. On peut, dès lors quedes propositions y ont été faites concernantl’hiver suivant, poser cette première datecomme le début du dispositif hivernal2012/2013. Après la journée d'évaluationde juin 2011, ce second temps confirme undébut de « culture d’évaluation » de l’hiveren RBC2.

Dans le même sens d'une anticipationestivale des problématiques hivernales, dèsle 21 juin début de l’été, Médecins duMonde produit une communicationsignalant que c’est le « dernier jour del’été », insistant ainsi sur l’importanced’anticiper l’hiver suivant … Ces deuxexemples ne sont pas anecdotiques etdémontrent, s’il en est, que de plus en plus,différents acteurs de la Région bruxelloisese préparent en amont à la mise en placedu/des dispositif(s) hivernal(aux)…

2 La synthèse et les conclusions de la journée disponibles  ici :http://www.lstb.be/pdf/Synthese_Journee_FR_OD.pdf

Dès le mois de juin également, le conseild’administration du Centre d’appui préciseses missions concernant l’hiver : un état deslieux des différentes actions développéesdans le cadre des dispositifs hivernaux enRBC, une communication entre les acteursdes dispositifs, le développement de laPlate-forme Informative de la Strada(PILS), la participation aux réunions ducomité de coordination du dispositifhivernal.

A partir du mois de juillet, les cabinetsCocom de l’Aide aux personnes seréunissent avec le Samusocial au sujet de lapréparation de l’hiver suivant. Dans lemême temps a lieu une ConférenceInterministérielle (CIM) Intégration sociale(groupe de travail sans-abri) consacrée audispositif hivernal. Ce même groupe detravail est chargé d’évaluer les dispositifshivernaux belges d’aide aux sans-abri et derédiger une feuille de route, sorte de guidede bonnes pratiques en matièred’organisation de dispositif hivernal.

A cette période également, le cabinet DeLille convoque une réunion autour de laproblématique des sans-abri, Roms etdemandeurs d’asile présents sur leterritoire du Centre de CommunicationNord (CCN). L’objectif étant de proposer

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une orientation rapide et efficace, suite auxdésagréments rencontrés les annéesprécédentes dans cet espace. Les questionssoulevées sont : qui sont ces populations ?Quel est leur statut administratif ?Quelques pistes sont évoquées, notammentcelle de promouvoir un poste de référentsocial en gare du nord, pour des actionsd'appui, de formation et d'information destravailleurs, usagers et personnels de la gareet/ou du CCN. Ou encore celle dedévelopper, pour ce type de population,une forme d’hébergement précaire, decourte durée (2 à 8 semaines), etaccompagné. Malheureusement, aucunesuite ne sera donnée à cette rencontre et àces questionnements. La "problématiqueRom" (récurrente) reviendra dans lesthèmes abordés par la Concertationrégionale de l'aide aux sans-abri au mois demars...

Dès le mois d’août, le Centre d’appuipublie sur son site, et envoie à plus de 800destinataires, une newsletter comprenantun appel aux préparatifs pour le dispositifhivernal 2013/2014 : « nous sollicitons lesdifférents services du secteur de l'aide auxsans-abri afin qu'ils introduisent des projetspour l'hiver 2013/2014 proposant une offrecomplémentaire au dispositif hivernalexistant. » Les projets devant être soumis

aux deux cabinets de l’Aide aux personnesavant le 31 janvier.

Le Centre d’appui reçoit le rapport duRéseau belge de lutte contre la pauvretéconcernant l’accueil d’urgence des sans-abri (bonnes pratiques, points noirs,nécessités structurelles3). Le documentpropose une série de recommandationsadressées au cabinet de la Secrétaire d’Etatà l’Asile et à la Migration, à l’Intégrationsociale et à la Lutte contre la pauvreté. Sonintérêt majeur est d’avoir une vue, certesnon exhaustive (notamment pour lesdispositifs flamands), sur l’ensemble desdispositifs hivernaux et d’émettre despropositions concernant la Belgique.

3 T é l é c h a r g e a b l e i c i  :http://www.lstb.be/pdf/120515%20_BAPN_%20note_sansabrisme.pdf

Rentrée 2012 : les préparatifshivernaux se précisent

La rentrée de septembre marque pour leCentre d’appui le début de son travaild’information et de communication via laPILS : rencontre des acteurs proposant desactions hivernales, présentation etexplication de la PILS, prise derenseignements quant aux préparatifshivernaux, à différents niveaux (CPAS,communes, services d’aide aux sans-abrisusceptibles de mettre en place desdispositifs, etc.). C'est la deuxième année defonctionnement de la PILS, qui voit lenombre de ses contributeurs ainsi que leursorigines (pas uniquement le secteur del'aide aux sans-abri) s'élargir.

Début septembre, à la Concertationrégionale de l’aide aux sans-abri, le cabinetHuytebroeck annonce que décision a étéprise par le Collège réuni de confier ledispositif hivernal régional au Samusocial,afin d’ouvrir 400 places supplémentairesdans le bâtiment de la rue Royale acquisl’année dernière par le CPAS de Bruxelles-ville, à hauteur de 1 000 000 d’euros debudget. Quant au dispositif fédéral, il« permettra une extension d’au moins 200places à Bruxelles et sera financé à

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concurrence de 500 000 euros » (PV de laConcertation régionale de l’aide aux sans-abri du 21/09/2012).

En octobre, la secrétaire d’Etat Maggie DeBlock annonce lors d’une conférence depresse, que le dispositif fédéral se tiendradans l’ancien bâtiment de l’ONEM,chaussée de Charleroi, comme l’annéeprécédente : « Les places d’accueilsupplémentaires (300 lits) seront ouvertesdès que le réseau existant de Samusocialsera saturé. (…) La fermeture est prévue auplus tard le 31 mars 2013. » (Belga,02/10/2013).

Le mois d’octobre verra égalementapparaître quotidiennement sur la PILS, età l’initiative du Centre d’urgence Ariane, lenombre de places disponibles dans laplupart des maisons d’accueil bruxelloises(premier post le 11/10/2012). Le centreAriane téléphone chaque jour à cesservices, puis dépose l’information demanière plus ou moins régulière sur laPILS (matin et soir, ou uniquement lematin, certains services chaque jour,d'autres uniquement en semaine4).

4 Foyer Bodeghem, Vrienden van het Huizeke et la Maison rueverte ne sont pas contactés par le Centre Ariane. Le FoyerGeorges Motte, Home Du Pré et l'Ilot Maison d'accueil d'urgencesont contactés matin et soir. Les autres maisons d'accueil sontcontactées uniquement le matin.

A partir du 15 octobre, le plan grand froidde la Ville de Bruxelles est activé, pour les"personnes isolées qui ont besoin d'aide enpériode hivernale". Initié par les Maisonsde quartier, en partenariat avec le CPAS etla ville de Bruxelles, il prend en chargedifférents types de situation suite auxappels à un numéro spécial : visites àdomiciles, problèmes de chauffage, de gazou d'électricité coupé, facturesénergétiques, etc.

Avant le lancement officiel du dispositifhivernal en RBC, plusieurs acteurs dusecteur de l’aide aux sans-abri et pluslargement de l’aide sociale, continuent des’inquiéter des familles Roms présentes à lagare du nord. C’est la référente sociale de laSNCB qui crée le lien entre les différentsservices et informe régulièrement de lasituation.

Lancement des dispositifs hivernaux2012/2013 en Région bruxelloise

Le 14 novembre, le Samusocial annonce,via la presse et sur la PILS, l’activation deson dispositif hivernal décliné en planrégional (400 places rue Royale, rue duPetit Rempart, appartements à WoluwéSaint-Lambert) et fédéral (300 placeschaussée de Charleroi). Dès l’ouverture dudispositif de la rue Royale, 140 personnesévaluées comme « particulièrementvulnérables » par le Samusocial et certainsautres acteurs du secteur, bénéficient d’uneplace réservée et ne doivent pas passer parle téléphone pour obtenir un lit.Rapidement, quelques problèmessurviennent étant donné que des litsréservés n’ont pas été pourvus par leursbénéficiaires, et restent donc vides. A partirdu 21 novembre, le Samusocial redistribueces places par téléphone. Dès le lundi 26novembre, le Samusocial annonce que lecentre hivernal de la rue Royale estcomplet. Celui de la chaussée de Charleroisera disponible quelques jours plus tard, àpartir du 1er décembre.

Dans le cadre du plan fédéral dugouvernement pour les dispositifshivernaux, des subventions sont octroyées

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à cinq grandes villes, pour la période allantdu 15 novembre 2012 au 31 mars 2013.Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand et Liègereçoivent ainsi chacune 50 000 euros.L'implication fédérale dans le dispositifbruxellois sera la suivante : 50 000 euros desubsides (maraudes supplémentaires,accompagnement social), 300 placessupplémentaires dites de réserve utilisées"en cas de saturation des places des autoritéslocales"5.

Comme l’hiver dernier, des containers sontmis en place rue des Sols, à proximité de lagare Centrale, pour accueillir des habitantsde la rue avec des chiens (14 personnes etleurs chiens au maximum, à partir du 03décembre). La gestion est assurée par l’AsblBij Ons, initiatrice du projet encollaboration avec la fondation PrinceLaurent. Un détachement de travailleurs del'asile de nuit Pierre d’Angle est égalementaffecté à ce dispositif cette année, afind’assurer une permanence matin et soir(8h-10h ; 19h-22h, sauf le week-end).

La SNCB met également en place certainesmesures de tolérance en période de grandfroid, lorsque des températures négatives sefont sentir, en application dans la gare du 5 Source : http://www.mi-is.be/be-fr/etudes-publications-et-chiffres/subsides-pour-l-accueil-d-hiver

Midi. En parallèle, le référent social de laSNCB, est ponctuellement présent en garela nuit.

Le 5 décembre, les medias relatent la mortd'un sans-abri d'origine polonaise devantles portes du CPAS de Bruxelles. Onentend alors le Président du CPAS deBruxelles-ville reparler de la proposition depouvoir contraindre les sans-abri ensituation d'extrême vulnérabilité à entrerdans un centre d'hébergement, contre leurgré. La question de la vulnérabilité et de sesextrémités, comme celui de la prise dedécision (qui, pourquoi, comment ?) resteposée.

Différents plans hivernaux se mettentégalement en place en ce début d’hiver(CPAS, chauffoirs dans des communes, etc.: voir le tableau n°1 « Cartographie desdispositifs hivernaux »). Certains de ceuxqui en ont organisé furent abonnés etcontributeurs à la PILS pendant toute cettepériode. Une réunion est organisée à la findu mois de novembre par le Samusocial, audispositif rue Royale, afin de présenter ausecteur le fonctionnement du dispositif. Cemoment, qui permit à certains travailleursdu reste du secteur d’échanger plusprécisément sur des suivis de personnesentre services, fut malheureusement unique

pendant cet hiver. Cet échange fut marquépar la présence inattendue d'un usageraccompagnant le représentant de l'asblDoucheFLUX, alors que l'invitation duSamusocial précisait que la réunion étaitréservée aux travailleurs du secteur.

Au titre des dispositifs « extra », citonségalement l’asbl DoucheFLUX et l’asblEspace chaussettes qui ont contacté leCentre d’appui pour un projetd’hébergement d’urgence nocturne sur lacommune de Forest. Malgré la mise encontact avec le CPAS de cette commune etl’échevin du logement, la disposition d’unbâtiment, et un projet préparé, le dispositifne verra pas le jour. Une mosquée s’estégalement signalée comme susceptibled’accueillir un public sans-abri en urgencependant l’hiver, de fournir un repas lematin et le soir. Suite à la visite du lieu parle Centre d’appui et la mise en contact aveccertains services, le dispositif n’a, à notreconnaissance, pas pu se mettre en place.

C’est également au début de l’hiver que ledraaiboek du cabinet De Block est dévoilé.A partir de l'évaluation du dispositifd'accueil hivernal 2011-2012 par leSamusocial de Bruxelles, ainsi que desinformations récoltées sur cette questionauprès de 4 autres grandes villes (Anvers,

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Liège, Gand, Charleroi), le Secrétariatd'Etat à l'Asile et la Migration, àl'Intégration sociale et à la Lutte contre lapauvreté a produit un guide visant à "livrerdes suggestions et astuces aux autorités desgrandes comme des petites villes pour lessoutenir dans l'élaboration et l'exécution deleur plan hivernal."

A partir du 10 décembre, un nouveauprojet-pilote voit le jour, le projet 86 4006.

Ce projet, soutenu par l’Association desMaisons d’Accueil et des Services d'aideaux sans-abri (AMA) et financé par laCocom, vise 5 objectifs : L’amélioration de la jonction entre lesacteurs du jour/ambulatoire et ceux de lanuit/résidentiel, par une extension des heuresd’ouverture de certains services ; Le renforcement de l’accompagnementpsycho-social ; Le renforcement de l’offre de services depremière nécessité (douches, sieste) ; Le renforcement du travail de rue ; Le renforcement du travail en réseau.

Ce projet a permis de montrer la force demobilisation du secteur de l’aide aux sans-abri pendant la période hivernale, etnotamment sa capacité à augmenter son

6 Les détails ici : http://www.ama.be/projets/projet-pilote-hiver-86400

potentiel de travail et à travailler en réseausans pour autant créer de nouvellesstructures. Il est également la preuve quecertaines réflexions, évaluations etpropositions autour du dispositif hivernalse concrétisent. En effet, les réflexions ontété menées par les 13 membres du comitéd’accompagnement notamment suite auxpistes proposées par le Centre d’appuiconcernant les heures dites problématiquesà la jonction jour/nuit.

Et également suite à la journée du 08 juin2012, lors de laquelle il avait été annoncéque « Les services d’accueil de jour se sontclairement exprimés comme étant prêts,moyennant des financements et descapacités supplémentaires (matérielles ethumaines), à étendre leurs actions pendantla période de fonctionnement du dispositifhivernal (notamment autour des plageshoraires « critiques » de début et de fin dejournée) ».

Enfin, le projet 86400 est intéressantpuisque, même s'il s’inscrit dans un effetd'aubaine via la période hivernale, sespropositions et revendications demeurentdans une perspective structurelle, et unrenforcement des moyens et du travaild'une partie du secteur toute l'année, et pas

uniquement la nuit ou la journée pendantune saison.

Rapidement, le dispositif hivernal duSamusocial affiche complet. L'informationsera relayée via la PILS dès la fin décembre.En revanche, le cabinet De Block, alors qu'ilavait accès à la PILS en tant quecontributeur, refusa d'informer sur lasituation précise du centre de la chausséede Charleroi, par crainte d'un supposé effetd'appel d'air.

Le Centre d'appui apprend par la pressedébut janvier , que 50 placessupplémentaires se sont ouvertes rueBorrens, information confirmée quelquesjours plus tard par le Samusocial.

Au début de l'année 2013, le gouvernementde la Région de Bruxelles-Capitale octroie250 000 euros supplémentaires, de manièreà augmenter le nombre de placesdisponibles pour le dispositif hivernal, quiaffiche complet. Ce budget permet ainsi definancer 150 places supplémentaires.Parallèlement la secrétaire d’Etat MaggieDe Block décide également d’augmenter de50 places le dispositif fédéral géré par leSamusocial.

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On apprend par la suite la mise en placed'un dispositif d'urgence hivernale pour lesMineurs Etrangers Non Accompagnés(MENA) par le cabinet Huytebroeck encharge de l'Aide à la jeunesse :

10 places en surcapacité (accueil jouret nuit) des services agréés de l’Aide à lajeunesse à Bruxelles et en Wallonie.Elles sont mises à la disposition desMENA (10 décembre -> 28 février),sous mandat du Conseiller de l’Aide à lajeunesse, dans les services suivants : LeTamaris (2 places), Le logis (1 place),Abaka (1 place), Synergie 14 (2 places),la Hutte (1 place), El Paso (1 place) et lePensionnat Jules Lejeune (2 places).

10 autres places disponibles pour lanuit à partir du 1er janvier au Chenalde l’Amarrage à Hennuyères. Letransport de Bruxelles vers l’Amarrageest organisé en conséquence. Le centreest accessible dès que la température estinférieure à 0 degré la nuit.

Le 15 janvier, le Samusocial lance sonopération SMS, 1 euro par SMS envoyéétant reversé à son dispositif hivernal.A partir du début de l’année et tout au longdu reste de l’hiver, le comité decoordination du dispositif hivernal setiendra. Rappelons que ce comité, à

l'initiative des cabinets Cocom de l'Aideaux personnes, est notamment issu d'unedes recommandations du Centre d'appuiissue du rapport d’évaluation de l’hiver parle Centre d’appui. Le comité a pour objectifde réunir, une fois par mois pendant lapériode hivernale particulièrement, « tousles opérateurs de terrain en vue dudéveloppement d’un plan hiver global. »

Mars 2013 : un dispositif hivernal quin’en finit plus d’en finir

A partir de la mi-mars, différentsdispositifs se terminent (les containers parexemple), le Samusocial annonce quant àlui la diminution progressive de sa capacitéd’accueil.

Aussitôt, l’asile de nuit Pierre d’Anglesignale via la PILS une explosion du chiffredes personnes devant sa porte au mêmemoment (140 le 18 mars). La fermeture dece dispositif, dite par paliers, suscite denombreuses incompréhensions et de laconfusion, pour certains usagers ettravailleurs sociaux.

Lors de l’espace de parole du 19 mars, àJamais Sans Toit, plusieurs usagers fontpart de leur désarroi au sujet de lafermeture du dispositif hiver. Alors queseul le centre de la rue Borrens à Ixelles (50places) fermait ses portes, et que les autresdiminuaient leur capacité d’accueil enassurant un accueil prioritaire aux plusvulnérables, de nombreux usagers avaientcompris que tout était déjà définitivementfermé. Le service d’accueil de jour Pigment– Het Anker signale également à plusieursreprises les incompréhensions dont leur

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faisait part le public accueilli. Un flyer7

distribué par le Samusocial suscitenotamment quelques questions, de la partd’usagers et des travailleurs.A ce moment critique pour les usagers etles travailleurs, la communication duSamusocial envers le secteur est défaillanteet manque largement de clarté sur lefonctionnement des dispositifs et leur(non) fermeture.

Fin mars, une vague de froid touche laBelgique, la capacité d’hébergement dudispositif hiver du Samusocial monte alorsjusque 985 personnes par nuit certainsjours. Le thermomètre dicte à nouveau saloi8, et le comité de coordination se réuniten urgence. Il est alors décidé par lescabinets, devant « l’urgence » de lasituation, de prolonger le dispositifhivernal de 15 jours. A l’échelle régionale,le plan est prolongé jusqu’au 14 avril inclus(300 places rue Royale), et le plan fédéralest prolongé d’une semaine (350 placeschaussée de Charleroi). Finalement, cedernier se poursuivra jusqu’au 11 avril,après une période de réduction de la

7 On pouvait y lire : !! ATTENTION / WARNING !! Le Centrefermera ses portes le lundi 18 mars POUR TOUS LESHOMMES ! Dernière nuit le dimanche 17 mars 2013 ! N’oubliezaucune affaire dans le centre, ou elles finiront à la poubelle !8 Mais uniquement dans un sens puisque, en dépit destempératures douces au mois de décembre 2012, le dispositif estou reste ouvert.

capacité d’accueil de 350 à 100 places enlien avec le redoux climatique.

De la même manière, le projet 86400 voitson action se prolonger jusqu’au 30 avril.Début mai, l’Asile de nuit signale encoredes pics de population (> 100) devant sesportes le soir.

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REGARDCRITIQUE SUR ...

PILS, la Plate-forme Informative de laStrada

La PILS a été fonctionnelle à partir del'hiver 2011-2012, suite à un premierconstat de difficulté de circulation del'information au sein du secteur autour del'organisation du dispositif hivernal d'aideaux sans-abri9. L'idée première était depermettre aux principaux acteurs dudispositif hivernal régional de pouvoirdéposer les informations concernant leursactions, sur la PILS (Samusocial, SNCB,Croix-Rouge, etc.). La PILS est petit à petitdevenue l'outil de communication autourdu, et même des dispositifs hivernaux. Cethiver, 10 acteurs supplémentaires10 sontdevenus contributeurs réguliers ouoccasionnels (Les samaritains, CPASd'Etterbeek ; de Schaerbeek ; de Saint-G i l l e s , B i j ons/Chez nous ,Vluchtelingenwerk Vlaanderen, le Servicede prévention de la commune de Forest, leCAW Archipel, le Cabinet De Block, leprojet 86 400). Si le Centre d'appui s'efforcede rencontrer les différents niveauxd'actions, ce qui explique l'augmentation

9 Voir l'évaluation du dispositif hivernal 2010/2011 par le Centred'appui10 En 2011, les premiers inscrits étaient : Centre d'urgenceAriane, Samusocial, Diogenes, Hope in stations, Croix-Rouge,asile de nuit Pierre d'Angle, Médecins du Monde

du nombre de contributeurs, force est deconstater que de plus en plus de mondes'est aussi montré intéressé pour contribuerà la PILS. Cette année encore, la PILS a étéenvoyée automatiquement sur la boîte mailde plus de 800 personnes, services etinstitutions divers. A ce jour, 350 s'en sontdésinscrits, pour diverses raisons (inintérêtdirect, doublons, etc.).

La PILS aura permis de soulignerl'implication des CPAS et des communesdans le dispositif hivernal régional d'aideaux sans-abri, et que ce sont des acteursincontournables en vue de l'organisationd'un dispositif intégré.

Les autres nouveautés de la PILS qui sont àsouligner depuis cet hiver sont :- la réception des prévisionsmétéorologiques par l'Institut Royal deMétéorologie (IRM), à plusieurs jours, et àchaque alerte (froid, vent, précipitationneigeuse) ;- l'aperçu bi-quotidien des placesdisponibles dans les maisons d'accueil de laRBC, déposé par le Centre Ariane ;- une expérience de diffusion de certainesinformations de la PILS (météonotamment) a été tentée, envers certainstravailleurs de rue et usagers dits "clés"rencontrés à Jamais Sans Toit, repérés par

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Bij Ons, la référente sociale de la SNCB,Pigment et Diogenes. Au départ, estimantque les informations concernant lesdispositifs hivernaux étaient égalementintéressantes pour les usagers, nous avonsrencontré quelques travailleurs du secteurqui ont pu nous donner les contacts desans-abri / mal-logés.Deux critères de "sélection" étaient requis :la personne devait être connue pour avoirun réseau à qui transmettre l'informationreçue sur son GSM (l'idée était d'employerdes relais et non de diffuser à tous les sans-abri bruxellois) ; et nous souhaitions avoirdes gens dans diverses situations (sans-papiers, en rue, en logement inadéquat,etc.). Par la suite, certains travailleurs derue ont exprimé leur intérêt pourégalement recevoir l'information de la PILSsur leur GSM. Deux listes ont ainsi étécréées, celle des travailleurs de rue (32) etcelle des usagers (14), pour lesquels nousavons pu envoyer des informationsdifférentes. L'expérience fut artisanale, et cesont essentiellement des informationsconcernant les prévisions météorologiquesqui ont été reçues, mais également parfoisd'autres informations comme le dépistagede la tuberculose au Samusocial, lesmesures hivernales en gare par la SNCB, oula prolongation du dispositif hivernal.

Lors d'une réunion d'évaluation de la PILSet du projet PILsms11, plusieurs pointspositifs ont été relevés concernant la PILS,qu’il faudra poursuivre et améliorer :- l'information météo. Certains usagerssemblent avoir été satisfaits de recevoir lesalertes météo à plusieurs jours, qui leur apermis de trouver "des plans" d'abri selonles circonstances ;- les places disponibles. De la part dusecteur au sens large ou de services commeles CPAS par exemple, il semble que lavisibilité des places disponibles dans lesmaisons d'accueil de la Région soit tout àfait bienvenue. Cela permet notamment ungain de temps considérable pour certains(référente sociale de la SNCB), maiségalement de montrer combien le secteurest régulièrement saturé...- la réception d'information sur les GSMdes travailleurs a été bien reçue, làégalement il faudrait probablementpoursuivre dans cette voie. Un des intérêtssoulevés était que tout le monde puisseavoir accès à la même information aumême moment, ce qui a parfois permisd’atténuer polémiques et rumeurs.

11 Le 09 avril 2013, étaient représentés : La Strada, Diogenes etBij Ons qui ont pu relayer le ressenti de certains usagers, leCentre Ariane, la Fédération Bico. L’AMA et le Regio Overlegétaient excusés. Le Samusocial n'a pas répondu à l'invitation.

Toutefois, tout n'est pas parfait, et au titredes problèmes et limites de la PILS, il fautsouligner plusieurs choses :- tous les acteurs bruxellois qui mettent enplace des dispositifs hivernaux ne sont pasencore contributeurs à la PILS. Sur cettequestion, le Centre d'appui a encore unlong travail de rencontres à effectuer. Deplus, ceux qui ont un login oublient parfoisrapidement combien il est intéressant pourla circulation d'information entretravailleurs et usagers, de déposer lesinformations qu'ils possèdent sur la PILS ;- parfois une certaine confusion de la partde certains services qui déposent desinformations n'ayant pas nécessairementd'intérêt sur la PILS actuelle (distributionde pâtes, description d'un organigrammede fonctionnement)- au plan technique, l'interface PILS estencore un outil trop simpliste, puisqu'on nepeut y déposer qu'un simple texte, sansmême pouvoir le mettre en italique ouencore y ajouter une pièce-jointe... LeCentre d'appui y travaille ;- de la même manière, le fonctionnementde PILsms reste encore trop artisanal. C'estle Centre d'appui qui via une plateformed'envoi de SMS par pack se charged'envoyer certains textes, en fonction despublics concernés. Il faudra à l'avenirveiller à l'automatisation de certaines

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tâches pour tous les travailleurs de rue etusagers qui le souhaitent (la météo, lesplaces libres en maison d'accueil parexemple). De plus, il faut prendre encompte les difficultés liées au type depopulation ciblée. En effet, parmi les sans-abri, certains peuvent perdre leur GSM,changer régulièrement de numéro, etc.- en ce qui concerne les places libres enmaison d'accueil, l'information estévidemment limitée. C'est une informationqui n'a de sens qu'au moment où lespermanents du Centre Ariane la déposent,puisque la plupart du temps quelquesheures voire quelques minutes après, lesplaces sont prises. Des indicationsconcernant la précarité de l'information,ainsi que les services contactés (maiségalement de ceux qui ne le sont pas)devront être inscrites à chaque post sur laPILS ;- à l’avenir, un fonctionnement régulier dePILSms devra permettre un "suivi" plusintense avec les usagers.

Le comité de coordination du dispositifhivernal régional

Le comité de coordination du dispositifhivernal s’est réuni 4 fois à partir du 16janvier 2013. Les services et cabinets invitésétaient : le cabinet De Block, le CPAS deBruxelles, l’hôpital Saint-Pierre, leSamusocial, le Centre d’appui la Strada, laSTIB, la SNCB, le projet 86400.

Si ce comité de coordination a eu le méritede réunir, de manière relativementrégulière, différents acteurs « hivernaux »cette année, il n’en demeure pas moins queplusieurs points sont à critiquer quant à sacomposition et à son fonctionnement :

- une gestion de l’urgence qui dans un senset à juste titre, se fait dans l’urgence desréunions. Néanmoins, les situations ditesd’urgence qui concernent le froid et saprolongation dans la saison sont plus oumoins prévisibles, et on peut s’interrogersur l’intérêt d’une réunion de partenairesd’une coordination pour, de toute manière,octroyer un nombre de placessupplémentaires. Ces réunions relèventpeut-être plus d’un comité technique (voirinfra) ;

- un manque de régularité dans lafréquence des réunions, qui devaient setenir mensuellement à partir deseptembre ;- malgré la requête du Centre d’appui pourélargir le comité de coordination à d’autresacteurs participant également au dispositifhivernal, d’une autre manière à un autreniveau (autres CPAS, projet containers,Croix-Rouge, etc.), seul Médecins duMonde a, à la fin de l’hiver, été invité pourprésenter le bilan chiffré de leurintervention pendant le dispositif hivernal ;- un manque de concertation entre lesacteurs pour les quelques décisions qu’il y aeu à prendre (ouverture de placessupplémentaires, prolongement dudispositif saisonnier après le 30 mars).

Finalement, le comité de coordination, tantdans sa forme que sur le fond, était loin dece qu’on peut appeler une coordination. Eneffet, certaines questions n’y sont pasabordées comme par exemple lajustification d’un dispositif hivernallorsque les températures sont douces(début décembre) puisque, à l’inverse,lorsqu’elles chutent, des placessupplémentaires sont ouvertes, puisprolongées lorsque les températuresnégatives persistent.

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La feuille de route du niveau fédéralautour de l'organisation de l'hiver

On peut saluer l’intervention du niveaufédéral dans le cadre du dispositif hivernalrégional tel qu’il existe actuellement.Notamment parce qu’une série deproblématiques à Bruxelles relèvent decette compétence (personnes sans-papier,en attente de régularisation, déboutés dudroit d'asile). A ce titre, le cabinet de lasecrétaire d’Etat De Block a publié un« Guide accueil hivernal12 », fondé sur lesretours d’expérience de grandes villesbelges, dont Bruxelles. Ce draaiboek,promis par le fédéral, « met en exergue desexemples clés, émet des suggestions d’ordregénéral et livre des astuces pratiques ».

Le projet semble intéressant de primeabord. Malheureusement, les trente pagesqui composent ce guide ne répondent qu’àquelques questions pratiques de base pourorganiser un dispositif hivernal. Ce vade-mecum reprend quelques principes de bonsens en termes de logistique, de transport,de repas, de bâtiments, etc. Parfois mêmeles « astuces » proposées frôlent le ridiculeet le condescendant, comme on peut le lire 12 Disponible sur : http://www.mi-is.be/sites/default/files/doc/guide_accueil_hivernal.pdf

p. 12 : « Astuce : l’installation d’eau chaudedoit être correctement réglée. Le public ciblen’est pas forcément habitué à utiliser del’eau chaude. » ou « Astuce : des douchesmobiles peuvent aussi être facilementinstallées ».

D’autre part, les propositions et conseilsrestent relativement flous voire creux : p.15« Les entreprises privées : Diverses sociétésprivées sont prêtes à aider au transport dessans-abri. » ou encore p.16 « Bruxelles : iciaussi, la nécessité du transport dépend de lasituation géographique du bâtiment ». Ladernière critique que l’on peut émettre àpropos de ce guide – probablementpratique pour qui tenterait d’ouvrir pour lapremière fois une infrastructured’hébergement pour sans-abri – vient dessources utilisées.

En effet, en tous les cas en ce qui concerneBruxelles, on ne parle que de l’opérateurSamusocial, sans jamais évoquer l’existenced’un vaste secteur de l’aide aux sans-abri etde services généralistes. Ceci est d’autantplus regrettable que les objectifs deconclusion évoquent les thèmes decollaboration et de coordination entre lesacteurs, pour un accueil hivernal dequalité :

«  … une bonne collaboration et desavantages pour tous et toutes d’unecoordination efficace. Si l’intérêt de laconcertation, des entrevues et des échangesn’est maintenant plus à démontrer, on doitpouvoir le renforcer. »

Finalement, on peut s’interroger sur lamanière dont, comme l’indique la dernièrephrase de conclusion, ce type d’accueilhivernal de mise à l’abri saisonnier peut« contribuer à lutter de manière structurellecontre le sans-abrisme d’une part, enprévoyant un accueil hivernal adéquat,d’autre part en créant une base pourl’élaboration de solutions durables. »

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L’HIVER DUPOINT DE VUEDES USAGERS

La BPA (Brussels Platform Armoede) asouhaité contribuer à l’évaluation dudispositif hivernal 2012-2013 en donnantla parole aux premiers intéressés, lessans-abri.

Ce point de vue des usagers est pertinent àprendre en compte et à retenir pourenvisager l’organisation des prochainsdispositifs.

Cette plate-forme a ainsi produit unquestionnaire concernant l’organisation dudispositif hivernal, soumis aux usagers de 4services (De Buurtwinkel, Pigment, ARA,Bij Ons/Chez Nous).

Ce questionnaire était composé de 4rubriques (profil de la personne, questionsrelatives à l’accueil de nuit, à l’accueil dejour, aux perspectives « post-dispositif »).

Une cinquantaine d’entretiens ont étéréalisés, donnant lieu à une synthèse dontnous livrons ici les principaux résultats. Latotalité du document se trouve dansl’annexe n°2 à la fin du rapport.

Les personnes interrogées présentaient leprofil suivant : homme, entre 20 et 30 ans,statut de séjour précaire, à Bruxelles depuismoins de 3 ans.

Cet échantillon n’est toutefois pasreprésentatif de la population sans-abribruxelloise.

A partir des entretiens réalisés avec cessans-abri, plusieurs recommandations ontété émises par leaBPA :

- adapter la capacité d’urgence de nuit auxbesoins réels

- supprimer le système de réservation partéléphone, une réservation le matin pour lanuit suivante pourrait être envisagée, etl’anonymat pourrait dans une certainemesure être revu

- harmoniser les heures d’ouverture desdifférents accueils de nuit, les coordonneravec ceux des accueils de jour ;

- permettre le transport public gratuit auxusagers des dispositifs durant l’hiver ;

- prévoir un nombre suffisant de consignesindividuelles ;

- veiller à une meilleure hygiène des locaux,notamment des sanitaires ;

- prévoir des lits assignés pour une mêmepersonne, veiller à la propreté des

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couvertures en particuliers pour éviter lestransmissions de gale, etc. ;- veiller à la distribution équilibrée despublics dans les dortoirs (toxicomanes,alcooliques, etc.) ;

- prévoir des machines à laver pour lesusagers dans les centres.

En ce qui concerne la liste desaméliorations proposées quant àl’organisation du dispositif hivernal, lespropositions et avis des usagers sont variés.Ce sont ici des recommandations émanantdu terrain dont il faut prendre comptepour l’avenir du dispositif régional.

Enfin, la fermeture du dispositif posetoujours question. La moitié des usagersinterrogés a indiqué retourner en rue à lafin du dispositif hivernal. De plus, laplupart d’entre eux estimaient ne pasdisposer d’une assistance ni d’un suiviconséquent et suffisant de la part duSamusocial, ce qui ne les aidait pas àtrouver des solutions à venir pérennes.

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DIREMI -VERS UN DISPOSITIFREGIONAL DE MISEA L’ABRI 

Dans le précédent rapport d’évaluationdu Dispositif d’urgence hivernal par leCentre d’appui, ainsi que lors de lajournée de présentation des différentesévaluations du 08 juin 2012, nous avionsproposé et soumis à discussion plusieurséléments pour un dispositif saisonnierrégional intégré.

Le terme de saisonnier n’est d’ailleurs pasadéquat, puisque le Dispositif REgional deMise à l’abri (DIREMI) repose sur leprincipe de vulnérabilité des populationssans abri, quelle que soit la période del’année. Ce dispositif vise également àmutualiser les efforts, à permettre laréflexion commune et la concertation, àréduire les coûts matériels, physiques etpsychologiques d’un dispositif aujourd’huifigé entre décembre et avril, à travaillertoute l’année sur des périodes devulnérabilité.

Cette proposition découlait de plusieursconstats. Tout d’abord, ce que l’on appelleactuellement le dispositif hivernalbruxellois d’aide aux sans-abri repose surun acteur unique, le Samusocial, alors quenombre de services non seulementfonctionnent également pendant cettepériode mais augmentent également leurscapacités de travai l , d ’accuei l ,

d’accompagnement. De plus, depuis lecolloque de 2010 sur « L’urgence del’urgence sociale », une large partie dusecteur demande à ce que ce dispositif soitplus coordonné entre les acteurs (qui sontnombreux nous allons le voir), plustransparent dans ses méthodes et sonfonctionnement, plus anticipateur.Rappelons que parmi les conclusions de cecolloque de juin, reprises dans le rapporth i v e r d u C e n t r e d ’ a p p u i ,étaient notamment que « Les missions, lesactions, les moyens mis en œuvre pour leDispositif hivernal doivent être éclaircis »(p.39). C’est sur cette base que nous avionsémis quelques idées telles que la formationd’un comité de coordination, decommunication entre différents « pôles »(urgence, jour, nuit, etc.), de rédactiond’une charte de fonctionnement dudispositif, etc13.

Ni la pertinence, ni les éléments d’un teldispositif n’ont été discutés, voilà pourquoinous le reprenons ici.

Une année plus tard, plusieurs choses ontévolué, comme on peut le lire à travers leshistoriques sur l’hiver. Avec ces nouveaux

13 voir p. 95 du rapport 2012/2013 : « Demain, une redéfinitiondu dispositif hivernal bruxellois : un Dispositif REgional de Miseà l’abri (DIREMI) est-il envisageable ? »

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éléments de contexte, nous reprenons iciquelques propositions pour un DIREMI,car nous espérons grâce à ce type dedispositif, amener ainsi une réponse ausecteur pour un dispositif cohérent,transparent et anticipateur, ainsi qu’unmeilleur fonctionnement visant uneamélioration du travail avec les usagers.

Panorama des plans hivernaux enRégion bruxelloise

L’une des choses importantes quitransparaît depuis deux hivers est qu’il n’ya pas un acteur qui déploie un DH pour lessans-abri, mais plusieurs. Les informationspubliées sur la PILS l’ont notammentmontré. Afin de rendre visible la pluralitédes acteurs, nous avons également travailléà une cartographie de ce que l’on peutappeler – à tort ou à raison – les dispositifshivernaux d’aide aux sans-abri de la Régionbruxelloise (tableau n°1 ci-dessous).

Quels enseignements peut-on tirer dutableau ? Même s’il n’est pas exhaustif,étant donné que tous les acteurs contactésn’ont pas répondu à nos sollicitationsquant à leurs activités hivernales, on voitbien à quel point les différents niveauxtravaillent à des plans d’urgence, plansgrand froid, dispositifs hivernaux, denature relativement proche, pour despopulations sans-abri ou démunies. Deuxtypes d’aide ressortent : l’hébergementd’urgence de nuit, le chauffoir etl’accompagnement en journée. Si toutes lescommunes et CPAS ne nous ont pasinformé de leurs actions, notons égalementque les Lokale Diensten Centra

(LDC)/GemeenschapCentra (GC) et lesCentres d ’Aide aux personnes(CAP)/Centres d’Action Sociale Globale(CASG) n’ont pas non plus répondu à cetterequête. Nous avons encore du travail denotre côté pour tisser des liens avec cesservices d’aide généralistes.

Au total, on note également que les coûtsmobilisés pendant l’hiver restent trèsélevés. Le soutien de la Cocom s’élève ainsià 1 502 500 euros (Samusocial, projet86400, containers). C’est également unedébauche d’énergie sur une période donnéeet l’on peut penser qu’un autre type dedispositif peut être envisagé de manière àne pas mobiliser travailleurs, finances,locaux de manière aussi intense lors d’unmois de décembre pendant lequel lesconditions de vulnérabilité ne sont peutêtre pas réunies pour lancer ces actions…

De plus, tout ceci manque encorecruellement de visibilité, que ce soit dans lecadre d’informations normales attenduesde la part de politiques publiques, commepour les travailleurs qui se doiventd’orienter au mieux leurs usagers vers lesservices idoines. Enfin, on remarque,notamment de la part des CPAS ou descommunes, un important besoin decréation de réseau. Ainsi, la commune de

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Woluwé Saint-Lambert qui explique ledispositif mis en place en hiver : « Créationd’un réseau : Croix-Rouge, Police, centresd’hébergement sur la commune, CPAS,service social communal, Front communSDF, service de prévention (gardiens de lapaix et éducateurs de rue, paroisses, etc. Lesgardiens de la paix ou les policiers ont reçula liste des centres d’accueil etd’hébergement sur la commune ou la Régionbruxelloise, ainsi que les informations sur ladistribution de nourriture (gare centrale) »(extrait mail du 07 mai 2013).

Enfin, que nous montre ce panoramaconcernant le nombre de places ? Cettequestion du nombre de places d’urgence

hivernale est récurrente dans le secteurdepuis plus de 10 ans. Toujours pourmémoire, c’était déjà le sujet d’une despropositions du rapport de Rea en 2001 :« L’augmentation du nombre de lits doitêtre discutée et décidée dans le cadre duComité de concertation » (Propositionn ° 1 3 ) . C ’ é t a i t é g a l e m e n t l arecommandation n°3 du rapportd’évaluation hivernal du Centre d’appui :« Maîtriser l’accroissement annuel duvolume de places d’urgence en hiver ».Que constate-t-on depuis l’évaluation de2010/2011 ? Que le nombre de placesd’urgence a malgré tout largementaugmenté (avec l’intervention fédéraleévidemment) : +86%. En considérant le

nombre maximum de places (selon nosinformations), nous sommes aujourd’hui à876 places (fédéral + régional). Pour l’hiver2010-2011, la répartition était la suivante :+ 50 places extra au Samusocial PetitRempart, + 50 au DH de Forest, + 350 auDH d’Etterbeek, + 20 au DH de Schaerbeek=> 470.

Comme corollaire de cette croissance, lebudget Cocom pour le DH a lui presquedoublé en trois ans. 2009/2010, un peu plusde 700 000 euros, 1 362 500 aujourd’hui(120 000 pour le projet 86 400, 20 000 pourles containers).

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Concrètement, comment évoluer vers unDIREMI à partir de 2013 ?

Sans songer à renverser totalement leparadigme de l’urgence hivernale et sortirdu jour au lendemain de « l’hiver », nousproposons quelques actions concrètes qu’ilsera possible d’envisager dès 2013.

Partons des éléments qui existent, à partirdesquels on peut déjà penser le DIREMI.

1/ Le comité de coordination.S’il a aujourd’hui le mérite d’exister et de seréunir de manière à présent presquerégulière, ses objectifs ne sont pas définisclairement et les acteurs concernés ne sontpas assez nombreux, ou pas les bons, oupas au bon endroit.

Pour le moment, il ne fonctionnequ’autour de problèmes strictementopérationnels : réaction à la « crise duthermomètre », à la saturation du dispositifhivernal, octroi du nombre de placessupplémentaires, etc.

Dans le DIREMI énoncé, nous avionsproposé qu’une cellule de coordination soitmise en place, comprenant un comité de

pilotage et un comité technique. En réalité,le comité de coordination tel qu’il existeactuellement, prend plutôt la tournure d’uncomité technique que celle d’un comité depilotage ou de coordination.

Le comité de coordination devrait doncs’orienter vers des activités decoordination, concertation, évaluation. Cecomité pourrait avoir comme missions de :- rédiger la charte de fonctionnement duDIREMI, définir les objectifs généraux etannexes du DIREMI, les missions dechacun, établir des critères de vulnérabilitéavec les professionnels ad hoc ;- veiller à l’application et au bon respect decette charte ;- établir des liens avec les autres secteursconcernés (santé, logement, migrationnotamment) ;- évaluer le fonctionnement, l’efficacité(résultats obtenus/objectifs fixés) etl’efficience (résultats obtenus/moyens misen place) du DIREMI.

Le comité comprendrait :- les représentants des cabinets régionauxde l’Aide aux personnes ;- un représentant du cabinet de laSecrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration ;- les représentants des fédérations AMA etBico, le Regio Overleg ;

- un représentant des CPAS et descommunes ;- un représentant du Centre d’appui ausecteur bruxellois d’aide aux sans-abri ;- un représentant du Comité technique(voir infra.)

Les membres pourront élargir, en fonctiondes questions posées ou des projetsproposés, à d’autres acteurs (servicespublics tels que police, transports, etc.)Il est tout à fait possible de mettre un telcomité en place dès la rentrée de septembre2013, puisque les bases du comité decoordination existent déjà. En parallèle dela gestion immédiate du prochain dispositifhivernal, il pourra rapidement s’atteler à ladéfinition des objectifs du DIREMI, à ladéfinition de la vulnérabilité et de sespériodes, à la composition et aufonctionnement du comité de coordinationet également du comité technique.

2/ La Plate-forme Informative de laStrada (PILS)La plate-forme permet déjà de diffuser del’information (voir historique plus haut) etregroupe plusieurs partenaires œuvrant audispositif hivernal régional. Elle seraaméliorée en 2013/2014 et pourranotamment permettre au comité decoordination de diffuser certains

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documents d’orientation du DIREMI(charte, date des réunions, partenariat,appel à projets, etc.). La rentrée 2013 verrala PILS améliorée sur le fond et la forme(voir plus haut).

Ce qui pourrait être fait à partir de l’été20131. La rédaction d’une charte en comité decoordination. La charte devra définir cequi est attendu d’un DIREMI, la questionde la mise à l’abri, la définition de lavulnérabilité (inviter des experts ad hoc,tels que médecin, météorologue, urgentistehospitalier, membre du centre de crisefédéral, etc.). Elle devra également pouvoirmettre en lien le DIREMI avec la politiquerégionale de l’aide aux sans-abri, demanière à en faire un dispositif utile (pourdes projets de relogement notamment14) etpas uniquement un dispositif « porte-tournante » dans lequel on entre ennovembre et duquel on sort fin mars poury revenir l’année suivante.La question de la mise en place de critèresd’évaluation du DIREMI devra égalementêtre abordée (nombre de critères,définition des critères ?). Toutes sortes de

14 Voir sur cette question le programme carolo de « Relogementdes personnes sans abri en période hivernale ». Rapportd’activité 2011-2012 téléchargeable ici :http://www.relaissocialcharleroi.be/medias/files/rapport-d-evaluation.pdf

critères pourraient être proposés : qualitéde l’abri de nuit, sûreté, propreté, horairesd’ouverture/fermeture, coordination,résultats (statistiques des nuitées,personnels, problématiques rencontrés),réponses apportées. Il faudra penser àprendre en compte l’avis des travailleurs etcelui des usagers.

La question de l’évaluation impose doncd’avoir une charte ambitieuse qui se donnedes objectifs en terme de résultat(réduction du sans-abrisme à telleéchéance) et non uniquement en terme demoyens mis en place.

Les réunions devront être préparées, unprogramme de réunion pourrait dès lemois de juillet être déposé, un secrétaire deréunion devra être désigné pour consignerles procès-verbaux afin de conserver unetrace et de reprendre les éléments-clés issusdes réflexions. Chaque représentantprésent pourra éventuellement travaillerces questions avec les membres de sastructure afin d’enrichir les débats.

2013 pourra également être le débutd’un travail sur la création d’un comitétechnique.

Ce comité technique pourrait comprendre :- un représentant de chaque acteur del’hébergement d’urgence (Samusocial,Centre Ariane, Pierre d’Angle)- un représentant du projet 86 400 (lienentre le jour et la nuit, l’ambulatoire et lerésidentiel)- un représentant de Médecins du Monde,des Infirmiers de rue- un représentant de la Croix-Rouge / RodeKruis- un représentant de la SNCB, de la STIB,de l’IBGE- un représentant des CPAS qui activentdes dispositifs particuliers en cas d’urgence- un représentant de la Police, desPompiers- des acteurs ad hoc concernés par telle outelle problématique (ex. d’un représentantd’une Mosquée qui souhaite mettre àdisposition une salle et des couchages pourune période, pour une populationparticulière)

Le comité technique aura, comme son noml’indique, des objectifs techniques. Il saurarépondre aux situations urgentes, mettre en

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place rapidement les actions nécessaires,coordonner les équipes, etc. Ce ne sont pasdes questions de coordination globale, decharte et d’évaluation qui seront débattuesdans ce comité. Son objectif sera pluspratique, et les rapports statistiquesconcernant les nuitées, les populations, etc.devront être transmis au comité decoordination. Le comité technique pourraavoir une représentation tournante.

Toutes ces réunions constitueront unvolume de travail important au départ,mais utile à terme. D’autre part, étantdonné que les réunions du comité decoordination actuelle sont, selon nous,celles d’un comité technique, ce dernierpossède déjà de bonnes bases.

Si plusieurs pôles avaient été proposés lorsd’une première ébauche de DIREMI,l’expérience nous fait dire que lamultiplication des cellules, comités et pôlesserait préjudiciable à la fois aux actionsconcrètes pour les travailleurs et lesusagers, mais également à la transparence,à la cohérence et à la lisibilité du DIREMI.

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CONCLUSIONSUR L’HIVER 2012-2013

Aspects positifs

L’anticipation du dispositif hivernal, à partir du moment d’évaluation de juin, commune àplusieurs acteurs décisionnaires et de terrain. Des recommandations voient le jour et sedéveloppent (PILS, comité de coordination, articulation jour-nuit)

La multiplication des initiatives : un « consortium » maison d'accueil / centre de jour /centre d’urgence / travail de rue, notamment, qui propose des actions concrètes avec le projet86 400 => un hiver qui n’est plus pensé uniquement en terme d’urgence nocturne

Un réseau d’acteurs qui s’étoffe : hébergement d’urgence, maisons d’accueil, servicesd’accueil de jour, travail de rue, CPAS, etc. ; une communication sur les différentes actions quis’enrichit (places libres en maisons d’accueil, PILsms)

Pas de centre de crise fédéral mis en place, pour une « crise » qui, de toutes manières,existe tous les ans

Un comité de coordination qui se réunit plus régulièrement, et qui peu à peu commence à seconstruire ; la présence du niveau fédéral dans ce comité

Le point de vue des bénéficiaires de plus en plus pris en considération dans les évaluationsdu dispositif (Samusocial, travail de Pigment/BAPN)

Un pouvoir fédéral qui prend en compte les spécificités de la situation bruxelloise, et uneintervention complémentaire au travail du dispositif hivernal régional

Le nombre de places et le budget consacrés à l'urgence hivernale qui ne cessentd'augmenter

Aspects négatifs

Une communication défaillante autour du fonctionnement du dispositif de la part del’opérateur régional principal Samusocial, tout particulièrement au moment critique de lafermeture

Un comité de coordination qui ne travaille pas en concertation, qui travaille encore tropdans l'urgence du thermomètre, où il manque plusieurs acteurs susceptibles d’apporter leurcontribution à une coordination de l’hiver, qui ne coordonne pas mais écoute les informationsquantitatives du Samusocial et prend des décisions en fonction du travail d'un seul acteur

Un « dispositif » hiver qui n’a pas d’objectifs en terme de résultats – mais plutôt en termede moyens - si ce n’est la mise à l’abri lorsque les températures sont sensées descendre souszéro

La fin (et le prolongement) chaotique des différents dispositifs régionaux et fédéraux, tantpour les travailleurs que pour les usagers

Le manque d'information de la part du pouvoir fédéral à la fois concernant le dispositifhivernal bruxellois, mais également sur la situation concernant les dispositifs des autres régions

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ANNEXE n°1 – Les recommandations duCentre d’appui

RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES AL'HIVER

Recommandation n°1§ Reconnaître la place de l’urgencehivernale, c’est-à-dire la recentrer sur cequ’elle doit être : un accueil provisoire etun sas d’orientation. L’urgence est encontradiction avec le travail dans la durée,et ne peut se substituer à ce type de travailsocial de long terme. Le dispositif d'urgencehivernal doit être conçu dans l'esprit d'unabri de nuit saisonnier.

Recommandation n°2§ Procéder à une évaluation claire etdétaillée du dernier dispositif hivernal, leprésenter et en discuter avec le reste dusecteur. Il faut arriver à dresser des profilsdes populations accueillies dans ledispositif hivernal (sans-papiers, sans-abri"classiques", touristes, etc.), demanière à pouvoir les inventorier dans unebase de données. L'objectif est de pouvoirfaciliter la prise de décision et d'offrir unmeilleur service en fonction des profilsconcernés.

Recommandation n°3

§ Maîtriser l’accroissement annuel duvolume de places d’urgence en hiver.

Recommandation n°4§ Informer régulièrement, correctement etde manière transparente, le secteur del’aide auxsans-abri du fonctionnement du dispositifhivernal. Et dans le même temps limiter lamédiatisation de l’aide humanitaired’urgence pendant l’hiver.

Recommandation n°5§ Lors de l’ouverture de dispositifsd'urgence extrême précaires et dangereuxtels que celuidu CCN cette année, garantir un minimumd'encadrement professionnel, ainsi qu’unedatelimite de fonctionnement annoncée dès ledépart aux usagers.

Recommandation n°6§ Organiser une table-ronde entre lesreprésentants des autorités fédérales etrégionales autour de la question de lagestion des sans-papiers, et des conflitssans-papiers Vs sans-abri "classiques" sur leterrain.

Recommandation n°7

§ Anticiper l’organisation des prochainshivers en :> réunissant chaque année les différentsprotagonistes dès le mois de juin, afin derépartir les tâches en fonction de l'expertiseet des compétences de chacun et d'éviterque toute l’organisation revienne à ununique protagoniste> créant rapidement une équipe decoordination pour le prochain dispositifhivernal (cabinets politiques, représentantsdes associations francophones etnéerlandophones du secteur de l’aide auxsans-abri, Association des Maisonsd'Accueil et des Services d'Aide aux Sans-abri, Fédération Bico, CPAS, etc.)> prévoyant le recrutement d’uncoordinateur permanent et à temps pleinpour le dispositif hivernal, en poste à laStrada.

Recommandation n°8§ Ne pas ouvrir un seul centre de grandecapacité, mais plusieurs centres auxcapacités limitées à 100 places maximum.Les bâtiments devront être décentralisésmais accessibles.La question du nombre de centres doit êtrediscutée entre les différents partenaires,mais les chiffres de 100 places parbâtiment, et de 300 au total ne doivent pasêtre dépassés.

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Recommandation n°9§ Rédiger une charte de fonctionnement duDispositif d’Urgence Hivernal deBruxelles-capitale (DUHB), avec lesobjectifs principaux et secondaires, lesmoyens mis en place, les structuresutilisées, le personnel. L’application decette charte devra être suivie avec rigueur,et évaluée à chaque fin de dispositifhivernal. Des sanctions pourront être prisespour non-application.

Recommandation n°10§ En plus de l’équipe de coordination dudispositif hivernal, il faut favoriser au planjuridique et administratif l’échange detravailleurs entre les services.Il faut également réfléchir à la mise enplace d’une équipe de réserve mobilisable ...(base de données) spéciale d’urgence(professionnels + possibilité de bénévoles)pour les situations de crise comme cellerencontrée dans Bruxelles depuis plusieursannées (porte de Hal, CCN, Querelle, etc.)

Recommandation n°11§ Mettre en place la Plate-formeInformative de la Strada (PILS) à partir del’été 2011, suite aux rencontres avec lespartenaires. Ceci de manière à régler lesdétails et à la rendre opérationnelle dèsl’ouverture du dispositif hivernal.

Recommandation n°12§ Mettre en débat les trois principes surlesquels se fondent en partie l'urgencehivernale : "Gratuité, Anonymat,Inconditionnalité".

Recommandation n°13§ Le dispositif hivernal doit être évaluéchaque année, puis discuté en table-rondeavec tous les acteurs impliqués, qu’ilssoient ou non du secteur de l’aide aux sans-abri.Il faut également que le dispositif soitévalué de la part des hébergés eux-mêmes,sous quelque forme que ce soit.

RECOMMANDATIONS GENERALES

Recommandation n°14§ Ré-équilibrer l’apport budgétaire auprofit des Maisons d’accueil et des projetsd’habitat accompagné, en maîtrisant lebudget alloué à l’urgence.

Recommandation n°15§ Les projets d’habitat accompagné, delogements de transit, d’housing first, etc.doivent être plus substantiellementfinancés, de manière à multiplier et àdiversifier les solutions de logements pourles personnes en précarité. Ainsi, on peut

déjà envisager d’ouvrir 500 placesd'accompagnement supplémentaires enhabitat accompagné dans les 5 prochainesannées.Il faut également veiller à encourager et àaider financièrement toutes les initiativesplus originales (construction bâtiment,etc.)

Recommandation n°16§ Organiser des rencontres entre usagers etprofessionnels autour de la question dessans-papiers à Bruxelles (Quelle place ?Quels droits ? Quels problèmes ?)

Recommandation n°17§ Elargir le fonctionnement de la plate-forme informative et de l’équipe decoordination du dispositif hivernal à lapériode estivale qui peut également poserdes problèmes aux personnes sans-abri(épuisement, manque de servicesen été,amélioration eau potable, hygiène,déshydratation, isolement social)

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ANNEXE n°2 – Le point de vue desusagers

INTRODUCTION

La Brussels Platform Armoede(BPA) regroupe sept associationsaxées sur la citoyennetéparticipative des pauvres deBruxelles. Nos initiatives visent àinclure dans tout effort alimentantnotre combat contre la pauvretéet l ʼexclusion sociale lespersonnes démunies qui en sontles victimes.

A propos de la Brussels PlatformArmoede

Depuis son instauration en régionbruxelloise, le plan hiver fournit de quoichauffer les discussions lors des échangesentre nos membres et visiteurs. A leursyeux, fatalement, la période hivernalerimera toujours avec « quête désespéréed’un lieu sûr pour la nuit ».

En tant que usagers et principauxconcernés, les sans-abri ont un droit deregard sur la mise en œuvre du plan hiver.En principe du moins, car la réalité duterrain fausse le jeu en allant à l’encontrede ce qui pourtant relève du droitfondamental. Force est de constater que lavoix des sans-abri ne porte guère loin. Cetétat de faits tardant à se redresser au risquede passer pour acceptable, voilà où réside lenœud du problème qui nous préoccupeinlassablement.

Mis à part les espaces de parole organisés àl’initiative de La Strada, l'opinion du sans-abri est rarement sollicitée et encore moinssouvent relayée. C’est ainsi que, de bilanannuel en bilan annuel, les dispositifshivernaux bruxellois passent sous silence

les avis de leur propre public cible. Plutôtque d’entretenir par omission les biais dudébat de société autour des sans-abris ils’agit donc de briser ce paradoxe contre-productif afin de rectifier le tir.

Au sein du monde associatif bruxelloisagacé par le statu quo entretenu de manièrecomplaisante, ce dysfonctionnement partrop frappant aura fini par pousser certainsd’entre nous à la mobilisation. C’est ainsique, fin 2012, à quatre associations (DeBuurtwinkel, Pigment, ARA en BijOns/Chez Nous), nous en sommes venus àlancer le processus de concertation inéditdont traite le présent compte-rendu.

Ce processus consistait à puiser dans lestémoignages des sans-abris afin d’en retirerles leçons et conseils les plus utiles. Vousles trouverez dans le texte sous la forme de12 recommandations d’ordre pratique.

Aussi, en nous mobilisant de la sorte, nousfaisions la promesse tacite vis-à-vis de nosusagers d’aller jusqu’au bout des choses. Ily va de notre crédibilité professionnelle dedonner vent aux idées et suggestionsrécoltées afin de pouvoir en informer

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l’opinion publique dans l’espoir de mettreau pas les autorités compétentes.

Il est donc notre ambition d’initier uneprise en charge hivernale efficace et réaliste,en phase avec les besoins et souhaits deceux qui en dépendent, alors qu’ils ne sontpas consultés. Ce qui revient à une formede négligence institutionnelle de l’intégritéindividuelle indigne du monde civiliséd’aujourd’hui et par conséquentintolérable.

Au final, nous aspirons à faire reconnaîtreet respecter les sans-abri en tant que partieprenante dans les dispositifs en question, etcela au même titre que toute autre instancequi participe à son échafaudage. Et noussouhaitons que leurs observations,expériences et besoins servent de point dedépart à la conception et la mise en œuvrede tout plan hiver à venir.

Notre méthodologie

Sur la base d'entretiens individuels avec nosmembres et visiteurs, nous avons d’aborddégagé une série de questions relatives auxexpériences des sans-abri lors de l'hiver2012-2013. Sous-mis à l'assemblée, cequestionnaire préliminaire a ensuite étéremanié et perfectionné.

Le sondage mené de commun effort par lesquatre associations organisatrices totalisaitun peu moins de cinquante entrevues. Pourla plupart, celle-ci ont traité de manièreexhaustive des différents sujets abordés.

Dans un second temps, une synthèse de cestémoignages a été effectuée. A son tour,cette synthèse a donné lieu à une série denégociations collectives.

Il s'agissait notamment d'aboutir à unmessage f inal représentatif despréoccupations les plus critiques desusagers rencontrés. Outre quelquesrectifications souhaitables, ces moments deconcertation ont donné lieu à une liste de12 recommandations.

Notre questionnaire final comportait 4rubriques distinctes :

1) Questions d'ordre général concernant lapersonne interrogée et principalement à usageinterne. Il s’agissait d'avoir une vued'ensemble des participants et leurs profils.

2) Questions concernant l'accueil de nuit. Cetterubrique était la plus conséquente des quatre etvisait à cerner les attentes des usagers ainsi queleurs appréciations des services offerts.

3) Questions concernant l'accueil de jour.Comment les sans-abri s'organisent-ils durantla journée ? Où se rendent-ils après l'accueil denuit ?

4) La dernière rubrique concernait lesperspectives des usagers une fois les dispositifsclôturés.

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Le groupe cible

Avant de passer aux conclusions de notreenquête, quelques précisions s'imposentquant à la représentativité du grouped'usagers interrogés.

Il s'agissait majoritairement d’habitués denos associations et non forcément d'unéchantillon à l'image exacte de lapopulation des sans-abri au sens statistiquele plus stricte. Les moyens nécessaires poureffectuer un tel échantillonnage sontsouhaitables, mais hors de portée despetites structures qui constituent la BPA.

Le profil prédominant est celui de l'usagermasculin âgé entre 20 à 30 ans au statut deséjour précaire. A noter aussi qu'unnombre considérable d'entre eux vivent àBruxelles depuis moins de 3 ans. En plusd'émigrés originaires de l'Europe de l'Est etdu Sud, victimes de la crise économique,nous dénombrons également des cas enprovenance de la Flandre et de la Wallonie.

Une partie importante d’entre eux abénéficié de l'accueil d'urgence du SAMU(centres situés rue Royale et chaussée de

Charleroi). D'aucuns ont séjourné à Pierred'Angle également.

Malgré ces précisions, une chose resteindiscutable: tous les témoins interrogésont vécu le dispositif hivernal en personne.

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RESULTATS DU SONDAGE

Il était frappant de constater queles usagers préfèrent de lointoute opportunité qui se présenteà une nuitée dans un centredʼaccueil : squat, loger chez desamis.... En d ʼautres mots,l'accueil de nuit est considérécomme dernier refuge. Pourexemple cette personne quipréférait passer la nuit dans savoiture malgré la menace desuccomber au froid. Le cas desplus isolés reste inquiétant,comme ils sont les tout derniers àapprendre l 'existence desstructures dʼaccueil à Bruxelles.

Ce sont avant tous ceux qui se trouvent àla rue depuis peu, dont les derniers arrivésà Bruxelles, qui ne sont au fait de l'accueilde nuit.

C’est en côtoyant d'autres sans-abri qu’ilsen font la découverte au fil du temps, ou aucontact avec des travailleurs de rue ou desorganisations sociales. Selon plus d’unepersonne, le dépliant “Sans abri ? Desadresses” de La Strada leur a été utile.

Le système de triage et d'admission

Nous avons constaté d’emblée combien lessystèmes d'admission en vigueur au SAMUet chez Pierre d'Angle constituent unepierre d’achoppement majeure.

Une de nos concertations collectives étaitconsacrée aux enjeux de l'anonymat, del'inconditionnel et de la gratuité commeprincipes de base du système d’accueil. Cesprincipes fondateurs sont appréciés àl’unanimité. Lors d’une autre assemblée, lesusagers présents se sont toutefois ditssusceptibles de céder une part de leuranonymat, pourvu que cela puisse leurgarantir une place dans un centre d’accueil.

Quant au système d’admission de Pierre

d'Angle, il tient d’une loterie et est dès lorssouvent désigné comme injuste. Il y a aussiune tranche d’usagers qui estiment que si leprincipe de tri est passablement correct, yêtre confronté n’en reste pas moins dur àsupporter.

Le système de réservation par téléphone duSAMU induit beaucoup de contrariété.

Le premier problème qui se pose est que,n'étant pas univoque, ce système donneimmanquablement lieu à des malentendus.

Ainsi, à l'ouverture de la saison, un coup detéléphone au SAMU chaque soir était exigé.Au bout de trois semaines, les usagersréguliers recevaient une place fixe.Seulement, une fois cinq semainesécoulées, il fallait de nouveau se présenterpar téléphone. Au moins deux personnesinterrogées en ont fait les frais. Ils avaientessuyé un refus de dernière minute, endépit d’un feu vert accordé au préalable.

La procédure de réservation par téléphonecause d’autres ennuis encore. Beaucoupd'usagers estiment qu'ils ne peuventappeler qu'à une heure trop tardive et quec’est la croix et la bannière ne fut-ce quepour avoir quelqu'un au bout du fil. Danscertains cas, les usagers reçoivent

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instruction de rappeler après 23 heures. Parconséquent, ce système s ’avèredésavantageux pour les personnes quitravaillent à cette heure-là et ne peuvent sepermettre de passer du temps au téléphone.

Mais les plus déçus sont les usagers priés derappeler dès 23 heures, juste pourapprendre qu'il ne reste plus aucune placedisponible. Un de nos interlocuteurs entémoignait de la façon suivante : “Appelerle SAMU s’avère souvent difficile outremesure. On ne peut les joindre qu'ensoirée, quand la plupart des centresd'accueil de jour sont déjà fermés. De cefait, trouver un poste de téléphone relèvesouvent du calvaire.”

Un autre participant quant à lui derajouter: “S'il y avait une place d’accueilpour tout un chacun, le système deréservation par téléphone en deviendraitsuperflu.”

Recommandations

1) La capacité de l'accueil d'urgence de nuitdoit être adapté aux besoins réels à Bruxelles.

2) Le système de réservation par téléphonedevrait être supprimé. Il serait plus logique depouvoir réserver un lit pour la nuit suivante

dès le matin. Ceci pourrait aider à réduirel’ambiance d'insécurité persistante induite parle système.

On pourrait rajouter à ce système un jeu defiches personnalisées (avec photo et nom). Lespersonnes qui ne se présentent pasrégulièrement perdraient alors leur place.

Les heures d'ouverture

La plupart des personnes trouvent qu'ilsdoivent quitter l'accueil de nuit à une heuretrop matinale, lorsqu'il fait encore un froidde canard. Pour un grand nombred’usagers, ceci constitue carrément un desinconvénients majeurs.

Les petits-déjeuners se passent dans descirconstances chaotiques et stressantes. Ilarrive que personne ne souhaite encoreregagner la rue par la suite.

Un nombre important de personnessouhaiteraient pouvoir rentrer plus tôtdans la soirée. Le fait que certains ontpermission de rentrer avant les autres causedu mécontentement. “Le fait qu’un telpuisse rentrer alors que tel autre doitencore patienter dehors pendant 2 heures,c'est trop injuste !”

Le fait que l'accueil de jour et l'accueilnocturne ne soient pas ajustés poseproblème. Les week-ends et certainementle dimanche sont vécus comme difficiles,surtout durant la journée.

Recommandations

3) Les heures d'ouverture de l'accueil de nuitdevraient être identiques partout et en phaseavec les horaires des centres d'accueil de jour.

En raison du profil des personnesinterrogées, l’image que nous brossons del'accueil de jour ne correspond peut-êtrepas entièrement à la réalité. Ces personnesfréquentent en plus des gares, galeries,bibliothèques et autres centres de jour,aussi Chez Nous, het Anker et deBuurtwinkel.

Une partie importante des usagers sontégalement demandeurs d’un job enjournée.

Accès et mobilité

L'hiver précédent, des titres de transportsde la STIB avaient été distribués auprès dessans-abri afin de leur permettre de se

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rendre plus facilement dans les centresd'accueil de nuit. Ceci ne fut plus le cascette année-ci par contre. Certains usagersnous ont fait part du fait qu'ils avaient reçudes tickets périmés portant le cachet duSAMU.

Bien que l'accueil de nuit ait lieu dans desendroits accessibles, beaucoup de sans-abridépendent du transport en commun pours'y rendre. Un certain nombre depersonnes font savoir que dans la mesuredu possible (et si le temps le permet), ilspréfèrent se déplacer à pied.

Le fait de voyager en transport en communsans être muni d’un ticket valable ou d'êtreforcé à frauder, cause souvent du stresschez les usagers. Beaucoup d'entre euxrenoncent au transport clandestin quitte àdevoir parcourir de longues distances àpied.

Pour les personnes peu mobiles, la marcheest évidemment exclue. Frauder s'offrealors à ceux-là comme seule optionenvisageable.

Recommandations

4) Pendant les mois d'hiver, chaquepersonne qui se rend dans les centres

d'accueil ou qui en revient devrait pouvoirutiliser gratuitement les transports encommun, qu’il s’agisse de personnes âgéesou non, de personnes en bonne santé ounon etc.

Accommodation, sécurité et hygiène

Ici, la plupart des remarques concernaientl’absence de sécurité et d'hygiène. Lacontrainte de devoir partager un dortoiravec des personnes que l’on connaît nid’Eve ni d’Adam est vécu comme uneatteinte à la vie privée au détriment de lavie en communauté.

La plainte principale concernant lesdortoirs est le fait que trop de personnesdoivent partager le même espace. De cefait, on fait état de tapage nocturne etd’odeurs désagréables.

Dans l'ancien bâtiment de l'ONEM occupépar le SAMU, il y a également trop peu deventilation. Beaucoup d'usagers ont peurde tomber malades.

Les draps distribués sont propres, alors queles couvertures sont souvent fort sales cequi cause des problèmes sanitaires : la gale,des puces, des poux, des tiques. On se

plaint également de moisissure dans lebâtiment.

Certaines personnes ne se sentent pas ensécurité parce qu'ils doivent passer la nuiten présence de buveurs ou deconsommateurs de drogue. On noussignale également de l’abus d'alcool ou dedrogues durant la nuit.

Sanitaires

Trois remarques à propos des installationssanitaires reviennent régulièrement. Ellesse trouvent dans un état d’insalubrité, nedisposent de douches en quantité suffisante(vieux bâtiment de l'ONEM) ou souffrentd’une réserve d'eau chaude inadéquate vule nombre d’utilisateurs.

Les toilettes, le sol ainsi que les douchessont fort sales. Lors des nos assemblées, il aété épinglé que cela est dû aux sans-abrieux-mêmes (“ils laissent traîner leursaletés”), autant qu’à l’entretien défaillantde la part des gestionnaires responsables.

Au départ, les douches et les toilettes sonttoujours propres, mais en un rien de tempstemps, tout se salit.

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Certains usagers ne se rendent dans lessanitaires pour prendre une douche depeur de se faire voler leurs affaires. D'autresy emportent leurs affaires au risque de lesabîmer.

Consignes et sécurité

Un grand groupe de personnes ne se sentpas en sécurité. Ils ont peur de tombermalades, de s’attirer des ennuis sous formede disputes ou autres altercations, ou de sefaire voler. Les cas de vol signalés sontd'ailleurs très élevés.

La pénurie de consignes pose un problèmede tout premier ordre, tant la demande degarderies où entreposer ses affaires en toutesérénité est grande. "Des consignes sûres etbon marché ? C’est tout simplement unenécessité vitale pour tout sans-abri, tiens !"

Les usagers font état de la nécessité degardiens qualifiés et présents en plus grandnombre. "Dans des endroits où les gensvivent les uns sur les autres et dans desconditions aussi précaires, un bon servicede sécurité n’est jamais superflu. Or, dansles cas où l'on bénéficie de la présence de

gardiens, il s'agit souvent de personnesagissant dans l’indifférence ou animées depréjugés manifestes."

Recommandations

5) Par personne, prévoir une consigneindividuelle ou mettre en place un systèmeéquivalent afin de sécuriser l'entreposaged'affaires personnelles.

6) Assurer un entretien plus fréquent etdésinfecter les bâtiments. Ceci concerne plusparticulièrement et avant tout les installationssanitaires.

7) Par personne, désigner un lit fixe ainsi qu'unjeu de draps et de couvertures afin de prévenirles maladies.

8) Laisser à l'usager le choix des personnes avecqui partager la chambre. Faire en sorte que l'onpuisse au moins dormir à l'écart destoxicomanes et alcooliques.

9) Prévoir des machines à laver dans les centresafin que les usagers puissent faire leur lessive.

Personnel et service

Tous les participants aux assembléess'accordent à dire que le personnel desdifférents centres se montre de dispositionaimable et serviable. Lorsqu'il y a erreur deréservation, le personnel transmet l'usagerconcerné à un autre centre.

Certains usagers sont pris en charge demanière extensive lors de leur admission,tandis que d'autres nécessiteux nebénéficient de quasi aucune forme de suivi.

Plusieurs sans-abri en viennent à se poserla question si, vu les circonstances (le chaosqui règne, l'afflux de monde, le petitnombre de collaborateurs…), le personnelest à même de donner tête à la situation.

L'un d'entre de le formuler de la façonsuivante : "Le respect, c'est tout. Lepersonnel est respectueux et aimable enversnous, alors qu’attendons-nous les sans-abri, pour nous montrer respectueux deslieux et du personnel de sorte à rendre lasituation vivable pour tous !"

Quant à la prise en charge au PetitRempart, ceux qui en ont bénéficié en sont

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contents et la disent rapide et efficace.

Accompagnement médical

Les usagers se montrent également positifsà l'égard des soins médicaux offerts. Lepersonnel médical est très efficace,disponible et aimable. Ce sont en premierlieu les plus vulnérables qui s’en félicitent.

Nous avons toutefois relevé un cas deplainte aussi. Il s'agissait d'une personnequi avait des doutes quant à la date depéremption de ses médicaments.

Nourriture et vêtements

La distribution des vêtements peut se fairede manière nettement plus efficace,estiment les usagers. Certains abusent desvêtements distribués en revendant unepartie par la suite.

La distribution de nourriture pâtit deproblèmes du même ordre. Chacun seservant du pain à sa guise, les abus sontfréquents avec pour résultat qu'il n'en reste

assez pour tout le monde.

En plus, n’importe qui peut toucher lespains, ce qui constitue un manqued’hygiène inacceptable aux yeux decertains.

Une autre remarque récurrente concerne lanourriture du SAMU dite "monotone". Lemenu varie peu et souvent, le pain servi esttout sauf frais. D’aucuns souhaiteraientpouvoir s’assurer que leur repas soitréellement halal.

La nourriture étant servie sur des assiettesen carton, il en tombe souvent par terre. Enun rien de temps, la salle à manger s'enretrouve en pagaille.

A Pierre d'Angle, le service se limite en grosau café.

Recommandations

10) Utiliser de vraies assiettes et imposer lesgants en latex pour le service de la nourriture.Chaque personne peut s'occuper de sa proprevaisselle.

11) Recruter parmi les usagers une équipe debénévoles afin d'assurer la récolte des non

vendables après fermeture des supermarchés.Certains de nos interlocuteurs se disentfavorables à 110% à pareille initiative detournante.

12) Identifier les personnes ayant déjà reçu desvêtements afin que tout le monde puisse êtreservi.

Où aller, une fois le plan hiver touche à safin ... ?

La fin de la période du plan hiver donnelieu à une série de questionnementsirrésolus. La plupart des sans-abri sesentent alors laissés pour compte du jourau lendemain.

Lors d'une de nos assemblées, plus de lamoitié des usagers présents ont fait savoirqu’ils étaient de nouveau forcés de passer lanuit dans la rue.

Quant à la préparation de la fin desdispositifs d'accueil, nous avons relevéplusieurs remarques utiles. Ainsi, les "plusvulnérables" reçoivent d’office de l'aide. Ilen va de même des bénéficiaires de certains

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droits (CPAS, mutualités...). La grandemajorité en revanche ne peut se targuerd'aucune forme d’assistance adéquate. D'oùla confirmation à l'unanimité de lanécessité de la part du SAMU de prévoirplus d'accompagnement individuel.

Ceci afin de pouvoir chercher ensemble dessolutions au cas par cas, de sorte à éviterque l'on se retrouve de nouveau à la rue.Aucun usager présent en assemblée ditavoir eu droit à une assistance individuellede la part du SAMU. D’après eux, lesassistants sociaux à qui ils avaient eu affairene savent tout simplement que faire d'eux.

La plupart sont d'avis que le SAMU devraitêtre mandaté à prévoir de la permanenced'urgence toute l'année durant. Lespersonnes ayant l'hiver dernier séjournédans les centres d'accueil, en sont par lasuite à chercher un endroit pour la nuitdans les squats où à prospecter desbâtiments abandonnés afin de s’y abriter.

Recommandations

13) Prévoir à Bruxelles un accueil d'urgencesuffisant tout au long de l'année.

14) Charger les autorités de développer desmesures en faveur de l'occupation debâtiments abandonnés.

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CONCLUSION

Les différentes recommandationsde la part des usagers sont delʼordre de lʼavis pour un meilleurdéroulement de l 'accuei ld'urgence. En cela, elles visentavant tout la mise en place dedispositifs dʼaide taillés surmesure des besoins ad hoc.

Une des conclusions de nos assembléesconsistait à dire que, dans l'absolu, ledispositif n’a pas de raison d'exister, s’il onestime que dans le meilleur des mondes,c’est la logique du « prévenir vaut mieuxque guérir » qui l’emporte.

C'est que, selon la BPA et nos usagers, levéritable travail à fournir pour soutenir demanière durable les sans-abri se situeailleurs.

Pour beaucoup de personnes, le logement àBruxelles reste impayable et doncinaccessible. En plus de cela, le nombre

d’exclus du minimum vital va toujoursgrandissant.

Tant que ces problèmes de sociétésubsistent, l'accueil d'urgence relève de lanécessité la plus élémentaire et sondéploiement restera inéluctablement àl’ordre du jour.

Dans ce cas, que les moyens à dispositionsoient modestes ou d’envergure, adéquatesou non, peu importe. Il en va du dispositifhiver comme de n’importe quelle autreaide humanitaire : il revient à toutorganisateur averti et responsable - et cela àtoute heure et en toute circonstance - deveiller à la sauvegarde de la dignité del’individu et du respect d’autrui.