les auto anticorps en pratique de ville - cdom73.org · melle sophie d., 17 ans pas d’atcd...
TRANSCRIPT
Les auto anticorps en pratique de ville
Dr Claire Lecomte – Dr Emmanuel Forestier Médecine Interne – CH Chambéry 23 mars 2010
AAC : quand les demander ?
Signes cutanéo-muqueux Éruption malaire, photosensibilité, Raynaud, ulcérations
buccales
Polyarthralgies ou polyarthrite Syndrome sec inexpliqué Asthénie inexpliquée (femme jeune)? Autres circonstances
Cytopénies, péricardite, néphropathie glomérulaire, syndrome thrombotique…
AAC : lesquels demander ?
Dépistage connectivite AC anti nucléaires (ACAN) (± anti SSA)
Dépistage vascularite AC anti cytoplasme des polynucléaires (ANCA)
Dépistage polyarthrite rhumatoïde LWR, AC anti peptides citrullinés
Dépistage pathologie dysimmune spécifique d’organe
Fonction organe cible, voir avec spécialiste
ACAN : quelle spécificité ?
ACAN présents dans de nombreuses circonstances infections virales, cancers, hépatopathies chroniques,
prise médicamenteuse, insuffisance rénale terminale, grossesse, sujets sains, sujets apparentés à sujets porteurs
pathologie dysimmune …
Aide au diagnostic
ACAN : quelle sensibilité ?
Fréquence positivité ACAN
LED > 95 %
Lupus induit < 50 %
Sclérodermie systémique 90 %
Syndrome de Gougerot-Sjögren 50 à 80 %
SHARP (connectivite mixte) 95 %
Polymyosite 20 à 40 %
Cirrhose biliaire primitive 95 %
Maladie de Still 15 à 30 %
AAC : marqueurs auto-immunité, rarement acteurs de la pathologie
Spécifiques d’organe thyroïde, estomac, myéline, peau …
Non spécifiques d’organe
AC antinucléaires (ACAN) = « dépistage » AC anti-DNA AC anti-ENA
AC anticytoplasme des polynucléaires (ANCA) Latex-Waaler-Rose; AC antipeptides citrullinés
Quels AAC dans quelle pathologie ?
Pathologie AAC LED Anti DNA, Anti Sm, Anti SSA, anti SSB ... PR LWR, AC anti peptides citrullinés
SGS SSA, SSB Sclérodermie systémique
CREST Anti Scl 70
Anti-centromères Dermato polymyosite AC anti synthétases
SHARP Anti RNP SAPL Anti prothrombinase, anti cardiolipides,
anti béta2GP1 Vascularite ANCA
Bilan biologique associé
NFS-Pq, VS, CRP Créatinine TGO, TGP, GGT, PAL EP protéines sanguines BU (± protéinurie des 24 heures)
Autres examens biologiques
Complément CH5O, C3 et C4 (C1q, C1 INH)
Consommé dans maladies dysimmunitaires
Cryoglobulinémie 3 types, multiples causes, associée à LEAD et SGS
Antiphospholipides Anticoagulant circulant de type lupique, anticardiolipides anti β2 glycoprotéine 1
Groupage HLA
AAC : faut-il les surveiller ?
NON, sauf anti DNA et ANCA
valeur pronostique et évolutive sinon pas de corrélation entre taux et activité
maladie
Surveillance Marqueurs inflammation Complément (évolutivité) Organes cibles (rein, cœur, poumon …)
Purpura CAT
Clinique +++ Aspect du purpura Autres signes hémorragiques Signes associés
Fièvre AEG Arthromyalgies …
Purpura CAT
Biologie 1ere intention
NFS, plaquettes VS, CRP Créatinine Bilan hépatique Bandelette urinaire +++
Avis médecine interne si NFS normale, hémato si thrombopénie sévère (< 50G/l)
Purpura vasculaire CAT
Etiologies Allergique
Médicament +++
Infectieux Virus (VIH, VHC, PVB19)
Inflammatoire Vascularite (PAN, ANCA, purpura rhumatoide,
cryoglobulinémie…)
Paranéoplasique
Maladie de Horton
La plus fréquente des vascularites systémiques Sujets de plus de 50 ans Début progressif (diagnostic = 2 à 3 mois) Forme typique Signes généraux Signes rhumatismaux Signes vasculaires
Céphalées, hyperesthésies du cuir chevelu, claudication intermittente de la mâchoire, (douleurs linguales, otalgies, agueusie, troubles déglutition)
Maladie de Horton
Formes atypiques Formes fébriles pures Formes ophtalmologiques (⇒ cécité) Formes vasculaires extra céphaliques
10 % des cas, trompeuses si isolées
Formes neuropsychiques, pseudo-néoplasiques … Diagnostic Biologie
syndrome inflammatoire (VS, CRP)
Biopsie de l’artère temporale
Phénomène de Raynaud
5 à 6 % de la population Ischémie paroxystique des extrémités 3 phases syncopale, cyanique et érythermalgique
Primaire (85% femmes, 50% hommes) ou secondaire
Complications Ulcérations et nécroses digitales
Phénomène de Raynaud
Age, sexe, ATCD familiaux, complications, caractère unilatéral, médicaments, profession
Bilan 1ère intention NFS-Pq, VS, CRP, EP protéine, ACAN, Capillaroscopie
Traitement Éviction facteur déclenchant (froid +++) Inhibiteurs calciques (CHRONOADALATE)
Raynaud : étiologies
Connectivites Sclérodermie, Sharp PR, syndrome de Gougerot-
Sjögren, LEAD, DM-PM
Vascularites Cryoglobulinémie, Horton, PAN,
Wegener
Médicaments BB, tryptan, ergot de seigle,
ciclosporine, oestroprogestatifs, amphétamines …
HTAP
Artériopathies oblitérantes Syndrome du défilé costo-
claviculaire, Buerger, embolies distales, athérome
Artériopathies professionnelles
maladie des vibrations, syndrome du marteau hypothénar
Hémopathies et troubles
hémostase polyglobulie, Waldenstrom,
thrombocytémie, SAPL, thrombophilie
Causes endocriniennes
Myxoedème, thyroïdite, anorexie mentale, acromégalie
Lupus érythémateux aigu disséminé
15 à 50 cas pour 100 000 habitants 8 femmes pour 1 homme 1ère poussée entre 20 et 30 ans Caractère familial possible (5 à 10 %) Gravité variable Mortalité Activité de la maladie, infections, accidents cardio-
vasculaires
Lupus érythémateux aigu disséminé
Clinique Peau + articulations (+ cœur + poumon + SNC + …) Rein (fait le pronostic +++)
Biologie
ACAN et anti DNA positifs (anti-Sm, anti-SSA et SSB) Complément (intérêt diagnostique et pronostique) Créatinine et protéinurie +++
Lupus érythémateux aigu disséminé
Traitement De rien à IS majeure … Anti-inflammatoires et Plaquénil® pour atteinte peau et
articulations +++ Traitement lourd si atteinte rénale
Complications Infections (ttt) et athéromatose +++
Grossesse À surveiller +++ interactions grossesse ⇔ LEAD Poursuite PLAQUENIL possible
Syndrome de Gougerot-Sjögren (1)
Fréquent, 9 F / 1 H, âge moyen = 45 ans
Clinique manifestations glandulaires
xérostomie, xérophtalmie (atteinte VA, muqueuses digestives)
manifestations extra-glandulaires polyarthrite +++ (PID, rein, muscle, SNP et SNC, Raynaud, vascularite
cutanée)
Syndrome de Gougerot-Sjögren (2)
Diagnostic hypergammaglobulinémie +++ (VS ⇑) ACAN et LWR, anti-SSA et anti-SSB
Complications ⇒ lymphome (RR = 44)
Traitement symptomatique pour le syndrome sec APS pour atteinte articulaire (± cortisone) IgIV ou IS dans formes graves
Sclérodermie
rare, 3 femmes/ 1 homme, 40 ans
fibrose cutanée et viscérale + atteinte vasculaire (microangiopathie)
formes circonscrites et systémiques
rôle environnement (silice)
Sclérodermie systémique
Formes systémiques types 1 à 3 (distales à diffuses) CREST syndrome
Clinique syndrome de Raynaud, sclérodactylie, acrosclérose, atteinte visage atteintes viscérales
œsophage (TD), poumon (PID, HTAP), rein …
Sclérodermie systémique
Diagnostic capillaroscopie péri-unguéale ACAN, anti-centromères (CREST) et anti-Scl70
(formes diffuses) Traitement symptomatique +++ cortisone (formes oedémateuses) IS fonction atteintes viscérales
En résumé,
Présence AAC ≠ pathologie dysimmune Maladie dysimmune peut être présente sans
AAC (début ++)
Bilan 1ère intention doit associer Recherche syndrome inflammatoire, Recherche atteinte rénale (gravité +++) ACAN (suffisant dans la majorité des cas)
AAC : quel coût ?
ACAN
Anti ADN natif Anti ENA ANCA EP protéine Cryoglobulinémie
B 40 (B = 0.27 euro) (10.8 euros)
B 70 B 40 B 40 B 55 B 20
(B 20 + B 180 + B 4)
Traitement des maladies systémiques et inflammatoires
AINS Corticoïdes APS (Plaquenil©) Immunosuppresseurs Les “vieux”
MTX, cyclophosphamide, azathioprine Les plus récents
Mycophénolate mofétil Biothérapies
Anti TNF, anti interleukine, anti CD20
Corticothérapie au long cours
Quelles indications ? Quelle dose ? Quelles mesures associées ?
diététiques, médicamenteuses
Quelle surveillance ? clinique, biologique, para clinique
Quand et comment diminuer les doses ? effet rebond, sevrage cortisonique
Comment et quand arrêter ?
Anti paludéens de synthèse
Indication constante dans LEAD Cutané, articulaire, formes sévères Augmente survie patiente lupique
⇓ fréquence poussées, diabète, ostéoporose, thrombose
Surveillance OPH annuelle Dosage sanguin ?
Dermatomyosite et polymyosite (1)
Rare (5 à 10 pour 100 000), femme > homme
Clinique Signes musculaires
faiblesse, douleur, CPK ⇑ atteinte pharyngée et/ou oesophagienne
Signes cutanés oedème liliacé des paupières, papules de Gottron, signe de la
manucure Atteinte pulmonaire
Pneumopathie interstitielle (syndrome anti-synthétases), ou atteinte muscles respiratoires