les auteurs grecs: homère. quatrième chant de...

68
Ces ants ont été expliqués liéralement, traduits en français et anno- tés par Édouard Sommer, agrégé des classes supérieures, docteur ès leres. Le texte de l’édition originale (1849) parue ez Haee a été numérisé, légèrement modifié et recomposé avec T E X en Linux et Asea. Le texte, les traductions de cet ouvrage ont été revus par Mark De Wilde – [email protected] Merci à M. Gérard Gréco pour son aide lors de la préparation. Publié par Gérard Gréco sur hp://gerardgreco.free.fr. © Mark De Wilde 2016 Version 1.2 du 22 octobre 2016. Tous droits réservés. Il est toléré d’utiliser ce document dans un cadre scolaire ou universitaire ou personnel sans but lucratif. La diffusion même électronique de ce document n’est pas autorisée. La recomposition de cet ouvrage est basée sur les travaux de Petr Bře- zina concernant la composition bilingue et plurilingue, publiés dans le bulletin du Groupe técoslovaque des utilisateurs de T E X, année 2008, nu- méro 4, ISSN 1211-6661, et présentés au public francophone dans l’article « Éditions bilingues et T E X » qui est librement disponible sur son site web : hp://www.volny.cz/petr-brezina/libelli/bilingue.pdf 13411. ― Imprimerie A. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris. LES AUTEURS GRECS EXPLIQUÉS D’APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES L’UNE LITTÉRALE ET JUXTALINÉAIRE PRÉSENTANT LE MOT À MOT FRANÇAIS EN REGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTS L’AUTRE CORRECTE ET PRÉCÉDÉE DU TEXTE GREC avec des arguments et des notes PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS ET D’HELLÉNISTES HOMÈRE QUATRIÈME CHANT DE L’ODYSSÉE Paris 2016

Upload: vutuyen

Post on 11-Sep-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • Ces chants ont t expliqus littralement, traduits en franais et anno-ts par douard Sommer, agrg des classes suprieures, docteur s lettres.

    Le texte de ldition originale (1849) parue chez Hachette a t numris,lgrement modifi et recompos avec TEX en Linux et Asea.

    Le texte, les traductions de cet ouvrage ont t revuspar Mark De Wilde [email protected]

    Merci M. Grard Grco pour son aide lors de la prparation.

    Publi par Grard Grco sur http://gerardgreco.free.fr.

    Mark De Wilde 2016

    Version 1.2 du 22 octobre 2016.Tous droits rservs. Il est tolr dutiliser ce document dans un cadre

    scolaire ou universitaire ou personnel sans but lucratif. La diffusion mmelectronique de ce document nest pas autorise.

    La recomposition de cet ouvrage est base sur les travaux de Petr Be-zina concernant la composition bilingue et plurilingue, publis dans lebulletin du Groupe tchcoslovaque des utilisateurs de TEX, anne 2008, nu-mro 4, ISSN 1211-6661, et prsents au public francophone dans larticle ditions bilingues et TEX qui est librement disponible sur son site web :

    http://www.volny.cz/petr-brezina/libelli/bilingue.pdf

    13411. Imprimerie A. Lahure, rue de Fleurus, 9, Paris.

    LES

    AUTEURS GRECSEXPLIQUS DAPRS UNE MTHODE NOUVELLE

    PAR DEUX TRADUCTIONS FRANAISESLUNE LITTRALE ET JUXTALINAIRE PRSENTANT LE MOT MOT

    FRANAISEN REGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTSLAUTRE CORRECTE ET PRCDE DU TEXTE GREC

    avec des arguments et des notes

    PAR UNE SOCIT DE PROFESSEURS

    ET DHELLNISTES

    HOMREQUATRIME CHANT DE LODYSSE

    Paris2016

  • AV I S

    RELATIF LA TRADUCTION JUXTALINAIRE

    On a runi par des traits, dans la traduction juxtalinaire, les motsfranais qui traduisent un seul mot grec.

    On a imprim en italique les mots quil tait ncessaire dajouter pourrendre intelligible la traduction littrale, et qui nont pas leur quivalentdans le grec.

    Enfin, les mots placs entre parenthses, dans le franais, doivent treconsidrs comme une seconde explication, plus intelligible que la versionlittrale.

    ARGUMENT ANALYTIQUE

    du qatrime chant de lodysse.

    Tlmaque et Pisistrate arrivent Lacdmone au moment o Mnlasclbre le double mariage de son fils et de sa fille. Accueil hospitalier deMnlas (167). Tlmaque admire les richesses rpandues dans le palais ;Mnlas lui rpond et vient parler dUlysse ; Tlmaque ne peut retenirses larmes (68119). Hlne entre et croit reconnatre Tlmaque ; Pisis-trate confirme ce soupon. Joie de Mnlas ; il parle des projets quil avaitforms pour Ulysse et pleure avec tous ceux qui lentourent (120188). Pi-sistrate veut renvoyer au lendemain ces tristes entretiens ; Hlne mle auvin un breuvage qui donne la joie ; puis Mnlas et elle, lun aprs lautre,racontent des traits de la bravoure et de la prudence dUlysse (189289).Chacun se retire dans son appartement. Le lendemain Mnlas demande Tlmaque quel sujet lamne Lacdmone ; rponse de Tlmaque ;Mnlas dplore le sort dUlysse (290350). Il raconte comment il a tsauv par la fille de Prote, qui lui donna les moyens dinterroger sonpre (351461). Instructions de Prote Mnlas pour assurer son retour(462484). Prote apprend a Mnlas la mort dAjax et celle dAgamemnon(485547). Il lui apprend aussi quUlysse nest point mort, mais quil estretenu par Calypso. Mnlas raconte en peu de mots la fin de son voyage(548592). Il fait de vains efforts pour retenir Tlmaque (593624). Ce-pendant les prtendants, informs du dpart de Tlmaque, prennent larsolution de lui tendre des embches son retour (625674). Le hrautMdon annonce Pnlope le danger qui menace son fils. Dsespoir dePnlope ; reproches quelle adresse ses femmes ; aveux et conseils dEu-rycle ; prire de Pnlope Minerve (675767). Antinoos sembarque avecvingt hommes de choix pour aller attendre Tlmaque (768786). Minerveenvoie Pnlope pendant son sommeil un fantme auquel elle donneles traits de sa sur, et qui rassure Pnlope sur le sort de Tlmaque(787841). Les prtendants se mettent en embuscade dans lle dAstris(842847).

  • .

    1.

    5

    .

    2 , .

    , 10 , ,

    Tlmaque et Pisistrate taient arrivs dans la profonde valle deLacdmone ; ils se dirigrent vers le palais du glorieux Mnlas. Ils letrouvrent clbrant table dans sa demeure avec de nombreux amisles noces de son fils et celles de sa noble fille, quil envoyait au fils duvaleureux Achille ; Troie jadis il avait promis et jur de la lui donner ;et les dieux accomplissaient cet hymen. Il lenvoyait avec des chevauxet des chars vers la ville immense des Myrmidons, sur lesquels rgnaitson poux. En mme temps il donnait la fille dAlector le Spartiate son fils, le valeureux Mgapenths, tardif rejeton n dune esclave,

    HOMRELODYSSE

    CHANT IV

    Ceux-ci arrivrent Lacdmone creuse (situe dans une valle) remplie-de-ravins ; et ils poussrent donc vers les demeures . du glorieux Mnlas. Et ils trouvrent lui faisant-manger de nombreux compagnons le repas-de-noces de son fils et de sa fille irrprochable . dans sa maison. Il envoyait celle-ci au fils dAchille qui-enfonait-les-ennemis ; car Troie dabord il avait promis et avait accord devoir la lui donner ; et les dieux . accomplissaient eux lhymen. Celui-ci donc envoyait elle l avec des chevaux et des chars pour aller vers la ville trs-fameuse, des Myrmidons, . sur lesquels le fils dAchille rgnait. Et il donnait-en-mariage son fils , la fille dAlector de Sparte, son fils qui tait n lui tardif , dune esclave,

  • 6 .

    ,

    ,

    , .

    15 ,

    ,

    ,

    1, .

    , 20 ,

    . , 2,

    ,

    ,

    25 3, ,

    car les dieux navaient plus accord denfant Hlne, depuis quelleavait mis au jour une fille, laimable Hermione, aussi belle que Vnusaux cheveux dor.

    Ainsi, dans le haut et vaste palais, les voisins et les amis du glo-rieux Mnlas se livraient la joie des festins ; au milieu deux unchanteur divin saccompagnait de la cithare, et, dociles ses accords,deux danseurs tournoyaient au sein de lassemble.

    Le hros Tlmaque et lillustre fils de Nestor sarrtrent avecleurs coursiers au portique du palais. Le puissant tone, serviteurdiligent du glorieux Mnlas, savana, les aperut, et traversa la de-meure pour porter la nouvelle au pasteur des peuples ; debout prs delui, il lui adressa ces paroles ailes :

    Voici deux trangers, Mnlas fils de Jupiter, deux hros quisemblent issus du puissant matre des dieux. Dis sil faut dteler leurs

    LODYSSE, IV. 7

    le robuste Mgapenths ; et les dieux navaient plus fait-paratre (donn) , de rejeton Hlne, aprs que pour la premire fois , elle eut enfant une fille aimable,, Hermione, qui avait la forme (beaut) de Vnus. aux-cheveux-dor. Ainsi ceux-ci festinaient

    dans la grande demeure, au-toit-lev, les voisins et les compagnons , du glorieux Mnlas, se rjouissant ; et parmi eux , un chantre divin chantait, jouant-de-la-cithare ; et deux acrobates , au milieu deux, , le chanteur commenant son chant, . tournoyaient au milieu. , Et ces deux-ci de leur ct,

    et le hros Tlmaque , et le fils brillant de Nestor, se tenaient et eux-mmes et les deux-chevaux . dans le portique des demeures. , , Et lui, le puissant tone, serviteur attentif , du glorieux Mnlas, , tant venu-dehors les aperut, et il se mit-en-marche pour aller travers les demeures devant annoncer-la-nouvelle , au pasteur des peuples, et se tenant prs de lui il lui adressa ces paroles ailes : Mnlas

  • 8 .

    , .

    , ,

    , 1.

    30

    , ,

    , .

    ,

    2. 35

    , .

    3,

    .

    ,

    coursiers agiles, ou si nous les enverrons chercher ailleurs un accueilhospitalier.

    Le blond Mnlas sindigna et lui dit : Autrefois, tone fils deBoths, tu ne manquais pas de raison ; mais maintenant tes parolesont toute la sottise de celles de lenfance. Cest en vivant des prsentsgnreux dtrangers hospitaliers, que nous sommes revenus ici, toi etmoi, et puisse Jupiter nous prserver lavenir de linfortune ! Allons,dtelle les chevaux, et fais entrer les trangers pour quils prennentpart au festin.

    Il dit ; tone traversa rapidement le palais et appela pour lac-compagner dautres serviteurs empresss. Ils dbarrassrent du joug

    LODYSSE, IV. 9

    , nourrisson-de-Jupiter, deux-certains trangers donc, sont-ici, , deux hommes, et ils ressemblent la race . du grand Jupiter. , Eh bien dis, si nous dtellerons , les chevaux rapides deux, ou si nous les enverrons , pour aller chez un autre, . qui les accueillt-avec-bienveillance. Et le blond Mnlas

    stant courrouc grandement dit lui : , Tu ntais srement pas sot, , tone fils-de-Boths, auparavant ; , mais certainement maintenant du moins, , comme un enfant, . tu dis des sottises. Assurment et vritablement donc nous-deux ayant mang de nombreux prsents-dhospitalit dautres hommes , nous sommes arrivs ici, si seulement Jupiter pouvait nous dlivrer du malheur . lavenir du moins. Mais dtelle les chevaux, des trangers, et introduis-les eux-mmes lintrieur. pour prendre-un-repas. Il parla ainsi ;

    , et celui-ci slana--travers le palais, et appela les autres serviteurs attentifs . pour suivre (venir) avec lui-mme. Et ceux-ci dtelrent les chevaux

  • 10 .

    , 40 , 1

    .

    2 .

    45 .

    ,

    .

    , ,

    , 50 .

    3

    , , ,

    , .

    , 55

    les coursiers baigns de sueur, les attachrent aux rteliers, leur ap-portrent de lpeautre ml dorge blanche, puis inclinrent le charcontre la muraille clatante, et introduisirent les htes dans lau-guste demeure. Ceux-ci contemplaient avec admiration le palais duroi issu de Jupiter. Une splendeur pareille celle du soleil ou de la lunebrillait sous le toit lev du glorieuxMnlas.Quand leurs yeux furentassez charms de ce spectacle, ils allrent se plonger dans des bai-gnoires polies. Des femmes les baignrent, les frottrent dessences,les couvrirent de tuniques et de manteaux moelleux ; alors ils allrentprendre place sur des siges auprs de Mnlas fils dAtre. Une ser-vante vint rpandre leau dune belle aiguire dor sur un bassin dar-gent pour faire les ablutions ; puis elle plaa devant eux une tablepolie. Lintendante vnrable apporta le pain et le dposa sur la table

    LODYSSE, IV. 11

    , qui suaient sous le joug, et attachrent eux , aux rteliers de-chevaux, , et leur approchrent lpeautre, et y mlrent de lorge blanche ; et ils inclinrent le char vers la muraille toute-brillante ; et ils introduisirent les trangers eux-mmes . dans la divine demeure. Et ceux-ci ayant vu admiraient le palais . du roi nourrisson-de-Jupiter. Car un clat comme celui du soleil ou de la lune tait dans le palais au-toit-lev . du glorieux Mnlas. Mais aprs quils se furent rassasis , voyant (de voir) de leurs yeux, tant entrs donc dans les baignoires bien-polies. ils se baignrent. Et aprs donc que des servantes , eurent baign eux, , et les eurent oints dhuile, et donc eurent jet (mis) autour deux des manteaux moelleux , et des tuniques, ils sassirent donc sur des siges . prs de Mnlas fils-dAtre. Et une servante versa en lapportant de leau-pour-ablutions , , dune aiguire belle, d-or, , au-dessus dun bassin d-argent, pour se laver ; et elle tendit (plaa) auprs deux . une table polie. Et une intendante vnrable

  • 12 .

    , .

    .

    , ! 60

    ,

    1 ,

    , 2 .

    65

    ,

    3 .

    ,

    ,

    avec des mets nombreux, servant tous ceux quelle avait en rserve ;un officier apporta des plats de viandes de toutes sortes et prsentades coupes dor. Le blond Mnlas leur prit la main et leur dit :

    Gotez ces mets, et rjouissez-vous. Quand vous aurez apaisvotre faim, nous vous demanderons qui vous tes ; car le nom de vospres nest point enseveli dans loubli, mais vous tes les enfants derois qui portent le sceptre et qui sont issus de Jupiter : des hommesobscurs nengendrent point de tels fils.

    Il dit, et leur prsenta de sa main le dos pais dun buf rti quonavait plac devant lui par honneur ; ils tendirent lamain vers les platsservis devant eux.Quand ils eurent apais la faim et la soif, Tlmaque

    LODYSSE, IV. 13

    plaa-auprs deux du pain, en lapportant, ayant mis-sur la table , des mets nombreux, . les gratifiant des mets qui taient-l. Et un cuyer-tranchant plaa-auprs deux les ayant enlevs dans ses mains , des plats de viandes de-toute-sorte, et il mit auprs deux . des coupes d-or. Et le blond Mnlas accueillant-dune-poigne-de-main eux-deux leur dit : , Et touchez (gotez) la nourriture,

    ! et rjouissez-vous ! Mais ensuite nous interrogerons , vous ayant got le repas, qui vous tes dentre les hommes ; car la race des parents , na pas pri par loubli (en) vous du

    [moins,

    mais vous tes quant--la-race dhommes rois nourrissons-de-Jupiter, qui-ont-un-sceptre, car des gens sans-noblesse . nauraient pas engendr de tels fils. Il parla ainsi ;

    et il plaa-auprs deux layant pris dans ses mains , les morceaux du dos gras, rtis dun

    [buf,

    que donc on avait servi comme honneur lui-mme ; et ceux-ci jetrent leurs mains vers les mets prpars. placs-devant eux . Mais aprs quils eurent enlev (chass) , le dsir du boire et du manger, alors donc Tlmaque , adressa-la-parole au fils de Nestor,

  • 14 .

    , 70, , ,

    ,

    , 1, , !

    .

    2 ! . 75 ,

    ,

    , , 80 , ,

    ,

    , , ,

    , , 3,

    adressa la parole au fils de Nestor, penchant sa tte vers lui, pour queles autres nentendissent point :

    Vois, fils de Nestor, ami cher mon cur, comme brillent dansce palais sonore et lairain, et lor, et llectre, et largent, et livoire !Telle doit tre la demeure de Jupiter Olympien.Quedadmirablesmer-veilles ! Leur vue me ravit et mtonne.

    Le blond Mnlas entendit ce quil disait, et il leur adressa ces pa-roles ailes :

    Mes chers enfants, nul des mortels ne peut le disputer Jupiter ;car ses palais et ses trsors sont imprissables ; peut-tre parmi leshommes en est-il ou non quelquun dont les richesses sont rivales desmiennes ; aprs de longues souffrances et de longues courses, je les airamenes sur mes vaisseaux, et je suis revenu ici la huitime anne ;errant sur la mer, jallai Cypre, et en Phnicie, et en gypte, et en

    LODYSSE, IV. 15

    ayant eu (mis) sa tte, tout prs de lui, afin que les autres nentendissent pas : , , Examine, fils-de-Nestor,

    , chri de mon cur, lclair (clat) et de lairain , dans le palais sonore, , , et de lor, et de llectre, , ! et de largent, et de livoire ! Telle est assurment en dedans . la cour de Jupiter Olympien. Combien nombreuses sont ! ces choses inexprimables (admirables) ! Le respect (admiration) tient moi. les regardant. Et le blond Mnlas

    , comprit lui disant ces mots, et parlant il adressa eux des paroles ailes : , Chers enfants,

    assurment aucun des mortels ne le disputerait Jupiter ; car les demeures de lui du moins sont immortelles et ses richesses aussi ; et quelquun des hommes , ou le disputera moi, , ou aussi non, par les richesses ; assurment en effet , ayant souffert beaucoup, , et ayant err beaucoup, , je les ai ramenes sur mes vaisseaux, et je suis revenu la huitime anne ; , ayant err jallai Cypre, , et en Phnicie, , et chez les gyptiens, , et chez les thiopiens,

  • 16 .

    , 1 85

    2 .

    , ,

    , ,

    3 .

    90

    , 4

    , ,

    .

    ,

    , , 5 95

    6, .

    , ,

    thiopie, et Sidon, et chez les rembes, et en Libye, o les agneauxnaissent avec des cornes. Trois fois dans le cours dune anne les bre-bis y mettent bas des petits. L, ni le matre ni le pasteur ne manquentde fromage, de viande, ou de lait ; mais durant toute lanne les brebisleur offrent un doux lait en abondance. Tandis que jerrais dans cescontres en amassant des richesses, un autre tua tratreusement monfrre, grce aux ruses dune pouse perfide ; aussi je rgne sans plai-sir sur ces biens. Quels que soient vos pres, vous devez avoir apprisdeux toutes ces aventures, car jai souffert bien des maux, jai perduune maison opulente, qui renfermait dabondantes richesses. Plt auxdieux que je fusse rest dans mon palais avec la troisime partie deces biens, et quils vcussent encore, ceux qui prirent alors dans la

    LODYSSE, IV. 17

    , et chez les Sidoniens, , , et chez les rembes, et en Libye, o aussi les agneaux . sont aussitt cornus. Car les brebis mettent-bas trois fois . dans lanne accomplissant-sa-rvolution

    [(entire). , L ni un matre, ni en rien un pasteur nest manquant de fromage , et de viandes, , ni de doux lait, mais toujours elles (les brebis) prsentent . du lait toute-lanne traire. Tandis que moi jerrais autour de ces pays ramassant de-quoi-vivre, en-abondance, pendant-ce-temps un autre tua moi mon frre, , en cachette, limproviste, , par la ruse dune pouse pernicieuse, ainsi non certes me rjouissant . je commande ces biens. Vous devez entendre (avoir appris) ces choses , aussi de vos pres, , quels-que-soient-ceux-qui sont vous, car jai souffert des maux , fort nombreux, et jai perdu une maison , fort bien habite, renfermant des biens nombreux . et bons. Desquels biens ayant quoique (seulement) la troisime partie je devais (jeusse d) , habiter dans mon palais,

  • 18 .

    , !

    100

    , ,

    1,

    ,

    2 , ,

    , 3 105

    , ,

    .

    ,

    , , ,

    4 . 110

    , ,

    , .

    vaste Troie, loin dArgos nourricire de coursiers ! Je gmis, je pleuresur tous ces guerriers ; souvent, assis dans mon palais, je repais monme de douleur, souvent aussi je sche mes larmes, car lhomme serassasie bien vite de la tristesse qui glace les sens ; mais, malgr monchagrin, ils mont cot tous ensemble moins de regrets quun seul,dont le souvenir me rend odieux le sommeil et la nourriture : cest quenul des Grecs na accompli autant de travaux quUlysse, ni endur au-tant de fatigues. Le destin lui avait rserv des souffrances, et moiune inconsolable douleur, car il est absent depuis bien des annes, etnous ne savons sil vit ou sil est mort. Sans doute le vieux Larte lepleure avec la sage Pnlope et Tlmaque, quil a laiss si jeune dansson palais.

    LODYSSE, IV. 19

    , et les guerriers tre sains-et-saufs les guerriers qui prirent alors , dans la vaste Troie, loin dArgos ! nourricire-de-coursiers ! Mais cependant dplorant et gmissant sur tous , souvent, tant assis , dans notre palais, tantt je me rassasie dans mon cur, de deuil, tantt aussi je cesse de maffliger ; car la satit de la douleur glaciale, est prompte, je ne gmis pas autant , cause de tous, , quoique tant afflig, , comme (que) cause dun, qui rend-odieux moi me le rappelant (quand je pense lui) , le sommeil et la nourriture, car aucun des Achens na accompli-des-travaux, si nombreux, quUlysse en a accompli . et en a lev (support). Mais des douleurs donc , devaient tre lui-mme, et moi une souffrance toujours inoubliable (accablante), cause de lui, comment donc , il est-absent longtemps, , et nous ne savons en rien, . sil vit ou est mort. Ils pleurent certainement lui , et le vieux Larte, , et Pnlope qui-a-de-la-prudence, , et Tlmaque,

  • 20 .

    ,

    , ,

    115 . ,

    ,

    ,

    , 1.

    , 120

    , .

    , 125, ,

    , ,

    ,

    Il dit, et ces mots ranimrent les regrets et firent couler les pleursde Tlmaque ; les larmes tombrent de ses yeux terre, quand il en-tendit parler de son pre, et soulevant de ses deux mains son manteaude pourpre, il voila son visage. Mnlas sen aperut, et demeura in-certain dans son cur sil labandonnerait au souvenir de son pre,ou sil linterrogerait dabord et sinformerait de tout ce quil voulaitsavoir.

    Tandis quil balanait dans son cur, Hlne sortit de son appar-tement vaste et parfum, semblable Diane aux flches dor. Adrestlui avana un sige dun remarquable travail ; Alcipp lui apporta untapis de laine moelleuse ; Phylo lui prsenta sa corbeille dargent, dondAlcandre, pouse de Polybe ; Polybe habitait Thbes lgyptienne,aux opulentes demeures ; il avait donn Mnlas deux baignoires

    LODYSSE, IV. 21

    quil a laiss nouvellement n . dans sa maison. Il parla ainsi ;

    et donc il souleva-insensiblement un dsir lui (Tlmaque) , de gmissement de (sur le sort de) son

    [pre,

    et il (Tlmaque) jeta (laissa tomber) une[larme , de ses paupires terre,

    , ayant entendu-parler de son pre, ayant lev de ses deux mains devant ses yeux . sa robe-de-laine couleur-de-pourpre. Et Mnlas vit lui, et il dlibra ensuite , dans son esprit et dans son cur, sil le laisserait lui-mme , se souvenir de son pre, , ou sil linterrogerait dabord, . et senquerrait de chaque chose. Tandis que celui-ci

    agitait ces choses , dans son esprit et dans son cur, Hlne de son ct vint de son appartement parfum, au-toit-lev, ressemblant Diane. -la-quenouille-dor. Et en mme temps donc Adrest plaa elle un sige bien-fabriqu ; et Alcipp lui apporta un tapis de laine moelleuse ; et Phylo lui apporta , une corbeille d-argent, quavait donne elle ( Hlne), , Alcandre, pouse de Polybe, - qui habitait dans Thbes d-gypte,

    [, o des richesses trs-nombreuses , se trouvent dans les maisons, lequel Polybe donna Mnlas

  • 22 .

    , .

    130 , ,

    , 1.

    ,

    , . 135 , .

    2, ,

    , 3. 140 ,

    , ,

    ,

    dargent, deux trpieds et dix talents dor. De son ct, son pouseavait fait Hlne de superbes prsents ; elle lui avait donn une que-nouille dor et, monte sur roulettes, une corbeille en argent, dont lesbords taient enrichis dor. La suivante Phylo apporta donc Hlnecette corbeille remplie de pelotons dj fils, et sur laquelle tait posela quenouille entoure dune laine violette. Elle prit place sur un sige,et reposa ses pieds sur un escabeau ; puis elle interrogea aussitt sonpoux en ces termes :

    Savons-nous, divin Mnlas, quels sont les htes arrivs dansnotre demeure ? Dissimulerai-je ou dirai-je la vrit ? Mon curmengage parler. Non, jamais je nai vu (jen suis frappe dtonne-ment), ni chez un homme ni chez une femme, autant de ressemblance

    LODYSSE, IV. 23

    , deux baignoires d-argent, , et de doubles (deux) trpieds, . et dix talents d-or. Et sparment encore son pouse donna Hlne de beaux prsents : elle lui donna , et une quenouille d-or, , et une corbeille supporte-par-des-roues,, d-argent, et les lvres (les bords) de la corbeille . taient acheves dor. Laquelle corbeille donc la suivante Phylo , mit-auprs delle lapportant, - remplie de fil travaill ;

    [ mais sur elle , la quenouille tait tendue (pose), . ayant de la laine violette-fonce. , Et elle sassit sur un sige, . et un escabeau tait sous ses pieds. Et aussitt celle-ci interrogea son poux par des paroles sur chaque chose : , Savons-nous dj,

    , Mnlas nourrisson-de-Jupiter, lesquels des hommes ceux-ci se vantent tant venir dans notre maison ?, Mentirai-je, ou dirai-je le vrai ? et mon cur . ordonne moi de le dire. Car je dis (pense) navoir pas vu encore , quelquun ressemblant ainsi, , ni homme ni femme, le respect (ladmiration) a (tient) moi, le regardant, comme celui-ci ressemble , au fils dUlysse magnanime,

  • 24 .

    ,

    , 145 , .

    , ,

    , ,

    , , . 150

    ,

    ,

    .

    155 , ,

    1,

    , 2 ,

    que celui-ci en a avec le fils dUlysse, Tlmaque, que ce hros laissasi jeune dans son palais, lorsque ma honte amena les Achens sousles murs de Troie pour engager une guerre terrible.

    Le blond Mnlas lui rpondit : Femme, ma pense est daccordavec la tienne ; ce sont bien l ses pieds, ses mains, ses regards, satte, ses cheveux. Tout lheure je me souvenais dUlysse, je racontaiscombien de maux et de souffrances il a endurs pour moi, et celui-cilaissait tomber de ses yeux des larmes amres, et se voilait le visagede son manteau de pourpre.

    Le fils de Nestor, Pisistrate, lui rpondit : Divin Mnlas, filsdAtre, chef des peuples, celui-ci est bien, comme tu le dis, le filsde ce hros ; mais il est modeste, et son cur craint, pour la premire

    LODYSSE, IV. 25

    , Tlmaque, - que ce hros laissa dans sa maison

    [ , rcemment n, lorsque cause de moi face-de-chienne

    [(impudente)

    , vous Achens vous vntes sous Troie, agitant (soulevant) . une guerre terrible. Et le blond Mnlas

    rpondant dit elle : , , Moi aussi maintenant, femme, , je remarque (pense) ainsi, comme toi tu compares (conjectures) ; car tels taient les pieds, de celui-l (dUlysse), , et telles taient ses mains, , et les jets de ses yeux (ses regards), , et sa tte, . et ses cheveux par-dessus. Et maintenant assurment moi me souvenant au sujet dUlysse, je racontais, combien de maux il a soufferts tant-malheureux , cause de moi, mais celui-ci (Tlmaque) versait sous ses sourcils , une larme abondante, ayant lev devant ses yeux sa robe-de-laine. couleur-de-pourpre. - Et Pisistrate fils-de-Nestor

    [ dit lui son tour en rponse : Mnlas fils-dAtre, nourrisson-de-Jupiter, , chef de peuples, celui-ci la vrit , est fils de celui-l (dUlysse) vraiment, comme tu le dis ; , mais il est prudent,

  • 26 .

    , 1

    , , , . 160

    ,

    ,

    , 2.

    , , 165

    3 ,

    , .

    ,

    , ! 170

    ,

    fois quil vient ici, de tadresser la parole lgrement, toi, dont lavoix nous charme comme celle dun dieu. Nestor de Grne, ami descoursiers, ma envoy pour tre son compagnon ; car il dsirait te voiret obtenir de toi des conseils ou des secours. Le fils dun pre absent abeaucoup souffrir dans son palais, quand il na pas dautres protec-teurs ; le pre de Tlmaque est absent, et il ne trouve personne parmison peuple pour carter de lui le malheur.

    Le blond Mnlas lui rpondit : Grands dieux ! il est donc venudans ma demeure, le fils dun homme si cher, qui a support pour moitant de fatigues ! Je mtais promis de lhonorer son retour plus quetous les autres Argiens, si Jupiter Olympien la voix puissante nous

    LODYSSE, IV. 27

    , et il craint dans son cur, , tant venu ici pour la premire fois, de profrer des interpellations , en prsence de toi, de la voix duquel , nous sommes charms, . comme de celle dun dieu. - Mais Nestor de-Grne le cavalier

    [ , a envoy moi, pour suivre celui-ci comme guide ; , car il dsirait voir toi, afin que tu suggrasses lui , soit quelque parole, . soit quelque action. , Car le fils dun pre absent, auquel ne sont pas , dautres protecteurs, a de nombreuses souffrances , dans son palais, comme maintenant Tlmaque , celui-l (son pre) est absent, , et dautres ne sont pas lui, qui cartent (pour carter) de lui linfortune . parmi le peuple. Et le blond Mnlas

    rpondant dit lui : , grands dieux, vraiment donc il est venu dans ma demeure , le fils dun homme chri, qui a support cause de moi ! de nombreux travaux ! Et je disais (comptais) recevoir-en-ami suprieurement aux autres Argiens , lui tant revenu, si Jupiter Olympien -la-voix-immense avait donn (accord) nous-deux

  • 28 .

    .

    1 , ,

    , 175 , ,

    2, .

    3,

    ,

    . 180 ,

    .

    , .

    , ,

    , , 185

    ,

    avait donn tous deux de franchir lesmers sur nos vaisseaux rapides.Je lui aurais donn une ville dans lArgolide, je lui aurais construit unpalais, je laurais ramen dIthaque avec ses trsors et son enfant ettous ses peuples, et pour les recevoir jaurais dpeupl une des villesqui nous entourent et qui sont soumises mon empire. Ici du moinsnous aurions pu nous runir souvent ; heureux et chers lun lautre,rien ne nous aurait spars, avant que la mort nous et enveloppsde ses noires ombres. Mais il devait nous envier ce bonheur, le dieuqui a priv seul du retour ce hros infortun.

    Il dit, et ses paroles ranimrent les regrets et firent couler les larmesde tous. Elle pleurait, Hlne lArgienne, fille de Jupiter, et Tlmaque,et Mnlas, fils dAtre, pleuraient aussi, et les yeux du fils de Nestortaient mouills de larmes ; car son cur se souvenait du noble Anti-

    LODYSSE, IV. 29

    le retour avoir lieu sur la mer . avec nos vaisseaux rapides. Et jaurais fait-habiter une ville lui, dans Argos (lArgolide), , et je lui aurais construit un palais, layant amen dIthaque , avec ses richesses et son enfant, , et tous ses peuples, , ayant fait-vacuer une seule ville, , de celles qui sont habites-autour de moi, et sont commandes . par moi-mme. Et tant ici nous nous serions mls (runis), frquemment, et autre chose naurait pas spar nous et nous aimant , et nous rjouissant, avant du moins que lorsque donc la noire nue de la mort. nous et envelopps. Mais un dieu lui-mme , devait certes nous envier ces biens, le dieu qui a fait celui-l le malheureux . seul sans-retour. , Il parla ainsi,

    et il souleva-insensiblement un dsir eux tous. de gmissement. , Hlne lArgienne, , ne de Jupiter,, pleurait, , et Tlmaque aussi pleurait, , et Mnlas fils-dAtre, et donc non plus le fils de-Nestor navait les yeux sans-larmes ; car il se souvenait dans son cur , de lirrprochable Antiloque,

  • 30 .

    .

    , 190

    1 ,

    , 2.

    , 3, .

    195

    , .

    ,

    , 4.

    ,

    . 200

    , 5

    loque, que tua lillustre fils de la brillante Aurore. Plein de ce souvenir,il pronona ces paroles ailes :

    Fils dAtre, le vieux Nestor nous a dit bien des fois que tu taisle plus sage des mortels, quand nous parlions de toi dans son palais,et que nous conversions ensemble. Eh bien maintenant, si cela estpossible, coute-moi. Je naime point maffliger pendant le repas ;demain paratra la matinale aurore ; je ne me refuse point pleureralors les guerriers qui sont morts et qui ont subi le destin. On ne peutoffrir dautres honneurs auxmalheureux qui sontmorts que de coupersa chevelure et de laisser couler des larmes sur ses joues. Mon frreaussi a pri, et il ntait point le plus lche des Argiens. Tu dois lavoirconnu ; pour moi je nai jamais t avec lui, je ne lai jamais vu ; mais

    LODYSSE, IV. 31

    que donc tua . le fils glorieux de lAurore brillante. Duquel celui-ci se souvenant dit ces paroles ailes : , Fils-dAtre,

    le vieux Nestor disait-souvent toi srement tre sens , suprieurement aux mortels, quand nous faisions-mention de toi , dans son palais, et que nous nous interrogions. les uns les autres. , Et maintenant, si cela est possible , de quelque manire en quelque chose, . crois-moi. Car moi du moins je ne me rjouis pas gmissant (de gmir) pendant-le-repas ; mais aussi lAurore ne-du-matin sera (viendra) ; je ne trouve-mauvais certes en rien, de pleurer celui qui est mort dentre les mortels . et a suivi (subi) le destin. Aussi cet honneur seul reste , aux malheureux mortels, , leurs amis et se couper la chevelure, et faire-tomber une larme . de leurs joues. - Et en effet mon frre est mort,

    [, qui ntait en rien . le plus lche des Argiens. Et toi tu dois lavoir connu ; car moi du moins , je ne lai pas rencontr, et je ne lai pas vu ; mais on dit Antiloque

  • 32 .

    , .

    , ,

    , 205

    1

    ,

    2,

    ,

    , 210

    , ,

    ,

    3

    , . 215

    on dit quAntiloque lemportait sur tous par sa rapidit la course etsa valeur au combat.

    Le blondMnlas lui rpondit : Mon ami, tu as dit ce que dirait etce que ferait un homme sage et plus g que toi ; n dun tel pre, tesparoles sont pleines de raison : on reconnat sans peine la postritdun homme qui le fils de Saturne accorde le bonheur son mariageet sa naissance, comme aujourdhui il a accord Nestor de vieillir etde passer doucement tous ses jours dans son palais, et davoir des filssages et braves. Eh bien, laissons l les pleurs que nous avons verss,ne songeons plus qu notre repas, et quon nous verse de leau sur lesmains : demain, ds laurore, nous pourrons, Tlmaque et moi, nousentretenir ensemble.

    LODYSSE, IV. 33

    , lavoir emport sur les autres, tant suprieurement prompt, courir, . et guerrier (belliqueux). Et le blond Mnlas

    rpondant dit lui : , mon ami, , puisque tu as dit autant de choses, quen dirait et en ferait , un homme sens, mme qui serait plus g et en effet tu es n dun pre tel ; cest pourquoi aussi tu dis des choses senses ; or elle est facilement connue (reconnue) , la progniture dun homme, auquel le fils-de-Saturne filera (aura destin) la flicit , et se mariant ( son mariage), , et naissant ( sa naissance), comme maintenant il a donn Nestor , perptuellement tous les jours, lui-mme vieillir grassement (abondamment) , dans son palais, et ses fils dun autre ct tre et prudents et trs-braves par les lances ( la guerre) eh bien nous, laissons-de-ct, les pleurs, , qui ont eu lieu prcdemment, et souvenons-nous de nouveau, du repas, et quils nous versent de leau sur les mains ; et des entretiens seront aussi mme ds laurore , pour Tlmaque et moi,

  • 34 .

    ,

    .

    .

    ,

    , , 220 , .

    , ,

    1 ,

    ,

    225 , .

    2,

    , , ,

    , 3

    , , . 230

    Il dit ; Asphalion, zl serviteur du glorieux Mnlas, leur versa deleau sur les mains. Ils tendirent la main vers les plats servis devanteux.

    Cependant Hlne, fille de Jupiter, avait form une autre pense :elle jeta dans le cratre o ils puisaient le vin un breuvage qui adoucitla tristesse et la colre, qui fait oublier tous les maux. Celui qui enboirait aprs le mlange fait dans le cratre, ne laisserait pas coulerde tout le jour une larme le long de ses joues, quand mme et sa mreet son pre mourraient, quand mme en sa prsence on gorgeraitavec le fer un frre ou un fils bien-aim et que ses yeux en seraienttmoins. La fille de Jupiter possdait de ces breuvages salutaires et ex-cellents, que lui avait donns Polydamne, pouse de Thon, dans cettegypte o la terre bienfaisante porte une infinit de plantes dont le

    LODYSSE, IV. 35

    . pour converser lun avec lautre. Il parla ainsi ;

    , et Asphalion donc, serviteur attentif , du glorieux Mnlas, . versa de leau sur les mains. Et ceux-ci jetrent leurs mains vers les mets prpars. placs-devant eux . , Alors de nouveau Hlne,

    , ne de Jupiter, conut une autre pense ; aussitt donc elle jeta , , dans le vin do ils buvaient une drogue et ennemie-de-la-douleur , et ennemie-de-la-colre, . qui-fait-oublier tous les maux. , Celui qui aurait bu elle, aprs quelle aurait t mle, au cratre, ne ferait-pas-tomber une larme de ses joues pendant-ce-jour-l du moins, pas mme si tait morte lui , , et la mre, et le pre, pas mme si devant lui on gorgeait avec lairain (le fer) , son frre ou son fils chri, . et quil le vt de ses yeux. La fille de Jupiter avait de telles drogues, , de-sage-invention, bonnes, , quavait donnes elle Polydamna, , pouse de Thon,, d-gypte, o la terre qui-fournit-des-crales (fertile) porte (produit) , de trs-nombreuses drogues, , beaucoup bonnes tant mlanges,

  • 36 .

    1

    .

    , ,

    , 235 ,

    , ,

    .

    2 , 240 ,

    3 ,

    , .

    ,

    , , 245

    mlange est tantt salutaire, tantt funeste. L chacun est un mdecinsuprieur aux autres hommes ; car ce peuple est issu de Pon. Quandelle eut jet le breuvage dans le cratre, elle ordonna de verser le vin,et sadressant de nouveau son poux :

    Fils dAtre, divin Mnlas, et vous aussi, fils de nobles hros(mais le dieu Jupiter donne chacun tour tour les biens et les maux,car il peut tout), mangez maintenant, et, assis dans le palais, prenezplaisir mes rcits ; je raconterai des choses qui vous charmeront.Certes, je ne saurais retracer ni mme numrer tous les travaux ducourageux Ulysse, mais je dirai ce que ce brave hros osa faire aumilieu du pays des Troyens, o les Grecs souffrirent tant de maux.Il se meurtrit lui-mme de coups honteux, et, les paules couvertes

    LODYSSE, IV. 37

    . et beaucoup funestes. Et chacun (chaque habitant) est un mdecin sachant (instruit) suprieurement tous les hommes ; car assurment ils sont . de la race de Pon. Mais aprs que donc, elle eut vers la drogue, , et eut ordonn de verser-le-vin, de nouveau rpondant elle sadressa Mnlas par ces paroles : Mnlas fils-dAtre

    , nourrisson-de-Jupiter, et aussi ceux-ci (et vous aussi) , fils dhommes gnreux, mais le dieu Jupiter donne dautres fois un autre (tantt lun, tan-

    [tt lautre) , et le bien et le mal ; car il peut toutes choses , assurment maintenant festinez, , tant assis dans le palais, et rjouissez-vous par des entretiens ; car je raconterai. des choses convenables. Moi je ne pourrais raconter ni je ne pourrais nommer (numrer), toutes choses, combien-nombreux sont les travaux , dUlysse au-cur-courageux, mais je raconterai comment cet homme valeureux fit et osa ceci , au pays des Troyens, o vous Achens . vous souffriez des maux. Ayant dompt (frapp) lui-mme , de coups dshonorants, ayant jet-autour de ses paules

  • 38 .

    1,

    ,

    , 2

    .

    , 250 .

    , ,

    , ,

    ,

    , 255 .

    ,

    3.

    , 260

    de vils haillons, semblable un esclave, il entra dans la vaste ville deses ennemis, se dguisant ainsi sous lapparence dun autre homme,dunmendiant, lui qui certes ntait point tel auprs des vaisseaux desAchens ; cest sous cet aspect quil entra dans la ville des Troyens.Personne ne le connaissait ; moi seule je le reconnus malgr sa mta-morphose, et je linterrogeai ; mais il usait de ruse et voulait mchap-per. Cependant, quand je leus baign et frott dessences, que je leuscouvert de vtements, je lui jurai par le plus terrible des serments dene point rvler Ulysse aux Troyens, avant quil ft de retour auprsdes tentes et des vaisseaux rapides ; alors il me dcouvrit tous les des-seins des Achens. Aprs avoir frapp de son glaive aigu une foule deTroyens, il retourna auprs des Grecs, et leur rapporta de nombreuxrenseignements. Les autres Troyennes poussaient des cris perants ;mais mon cur tait plein de joie, car dj tout mon dsir tait de re-

    LODYSSE, IV. 39

    , de vils haillons, , ressemblant un serviteur (esclave), il pntra dans la ville aux-larges-rues , dhommes ennemis, et cachant lui-mme (ce quil tait) il se rendit-semblable , un autre homme,, un mendiant, lui qui ntait tel en rien sur les vaisseaux des Achens ; auquel tant semblable . il pntra dans la ville des Troyens. Et tous ceux-ci restrent-silencieux ; et moi seule je reconnus lui , tant tel, et jinterrogeai lui : . et lui vitait par ruse. , Mais lorsque donc jeus lav lui, , et que je leus oint dhuile, , et que je leus revtu dhabits, , et que jeus jur un serment puissant, de ne pas dcouvrir Ulysse parmi les Troyens, auparavant, avant que du moins lui tre arriv et aux vaisseaux creux , et aux tentes, aussi alors donc il raconta moi . tout le dessein des Achens. Et ayant tu beaucoup de Troyens , avec lairain -la-longue-pointe, il alla vers les Argiens ; et il ramena (rapporta) . une connaissance grande de Troie. Alors les autres Troyennes gmissaient dune-manire-perante ; , mais mon cur se rjouissait, puisque dj le cur moi

  • 40 .

    ,

    , ,

    1, , ,

    , , .

    265 , , .

    , ,

    ,

    . 270

    2,

    , .

    3, 275

    tourner dans ma maison, et je gmissais sur la faute o Vnus mavaitentrane, quand elle me conduisit Troie, loin de ma chre patrie, etmloigna de ma fille, de ma couche, et dun poux qui ne le cde personne ni en esprit ni en beaut.

    Le blond Mnlas lui rpondit : Oui, femme, tout ce que tu as ditest bien dit. Jusqu ce jour jai connu les conseils et la prudence debien des hros, jai visit presque toute la terre, mais jamais encoremes yeux nont vu un mortel qui et le cur du valeureux Ulysse.Jen donne pour preuve ce que ce hros courageux osa faire dans lecheval de bois, o nous tions tous assis, nous les premiers des Ar-giens, apportant aux Troyens le destin et la mort. Tu tapprochas, ettu paraissais obir aux ordres dun dieu qui voulait donner la gloire

    LODYSSE, IV. 41

    tait tourn revenir de nouveau la maison ; , et je pleurais-ensuite lgarement (le

    [malheur) , que Vnus mavait donn, lorsquelle amena moi l , loin de ma chre terre patrie, ayant loign-de-moi , , et ma fille, et mon lit, , et mon poux, , qui ne le cde personne, , ni donc pour lesprit, . ni en rien pour la beaut. Et le blond Mnlas

    rpondant dit elle : , , Assurment certes, femme, tu as dit toutes ces choses du moins . selon la convenance. Dj jai appris (connu) et la prudence et la sagesse , de nombreux hommes hros, et jai visit , une grande partie de la terre, mais je nai pas encore vu de mes yeux, un homme tel, qutait le cur chri . dUlysse au-cur-patient. Comme cet homme valeureux fit et supporta ceci , dans le cheval poli (de bois), o nous tions assis , nous tous les premiers des Argiens, apportant aux Troyens . le carnage et le destin (la mort). Ensuite tu vins l ; et une divinit , avait d le commander toi, divinit qui voulait prsenter (donner) la gloire aux Troyens ;

  • 42 .

    .

    1 ,

    ,

    2.

    , , , 280 , , .

    ,

    .

    , 285

    ,

    , .

    290 , ,

    3 ,

    aux Troyens ; le divin Diphobe suivait tes pas. Trois fois tu fis le tourdu cheval perfide dont tu touchais les flancs, et tu appelas par leurnom les premiers des Danaens, prenant la voix de leurs pouses. Lefils de Tyde, le divin Ulysse et moi, assis au milieu, nous entendmesds que tu appelas. Tous deux nous voulions nous lancer et sortiraussitt, ou rpondre du fond de notre cachette ; mais Ulysse nous enempcha, et contint notre impatience. Tous les fils des Achens gar-drent le silence. Anticlos seul voulut te rpondre ; mais Ulysse lui tintla bouche ferme de ses robustes mains et sauva ainsi tous les Grecs ;et il ne le lcha point, tant que Pallas ne teut pas loigne.

    Le sage Tlmaque lui rpondit : Fils dAtre, divinMnlas, chefdes peuples, ma douleur nen est que plus amre, car ces exploits nont

    LODYSSE, IV. 43

    et Dphobe semblable--un-dieu . suivait toi allant (venant). Et trois-fois tu fis-le-tour de lembche creuse (du cheval), en touchant, et tu nommas en-les-appelant-par-leur-nom , les premiers des Danaens, faisant-ressembler ta voix aux voix des pouses . de tous les Argiens. , , Mais moi, et le fils-de-Tyde, , et le divin Ulysse, , assis au milieu des autres,, . nous entendmes, ds que tu appelas. - Nous deux nous dsirmes

    [

    , ou sortir nous tant lancs, ou rpondre aussitt du dedans ; mais Ulysse nous retint . et nous empcha quoique le dsirant. Alors tous les autres fils des Achens , taient en-silence (silencieux), et Anticlos seul voulait rpondre toi par des paroles ; mais Ulysse lui pressa la bouche sans-relche , de ses mains robustes, et sauva tous les Achens ; , et il le tint autant-de-temps, jusqu ce que Pallas Athn . eut emmen toi loin. Et Tlmaque sens

    dit lui son tour en rponse : Mnlas fils-dAtre, nourrisson-de-Jupiter, , chef de peuples, cela est plus douloureux ;

  • 44 .

    .

    , ,

    1 . 295

    ,

    , ,

    .

    , , 300 .

    ,

    ,

    , . 305 2 ,

    ,

    pu carter de lui la triste mort, bien quil et dans sa poitrine un curde fer. Mais faites-nous conduire notre couche, afin que nous go-tions le repos et les douceurs du sommeil.

    Il dit ; Hlne lArgienne ordonna ses esclaves de dresser deslits sous le portique, de les garnir de belles couvertures de pourpre,dtendre par dessus des tapis, et de prparer des manteaux moelleuxpour vtir les htes. Les esclaves sortirent du palais, tenant des flam-beaux dans leurs mains, et disposrent les lits ; un hraut conduisit lestrangers. Le noble Tlmaque et lillustre fils de Nestor couchrentl, dans le vestibule du palais ; le fils dAtre reposa au fond de la hautedemeure, et auprs de lui se plaa Hlne au long voile, divine entreles femmes.

    Quand parut la fille du matin, lAurore aux doigts de roses, le braveMnlas slana hors de sa couche, revtit ses habits, suspendit son

    LODYSSE, IV. 45

    car ces exploits nont cart lui en rien , une mort dplorable, pas mme si un cur de-fer . tait lui au-dedans. , Mais allons, tournez (envoyez)-nous , notre couche, afin que aussi dj nous nous rjouissions tant couchs . sous (dans) un sommeil doux. Il parla ainsi ;

    et Hlne lArgienne ordonna aux servantes , de placer des lits sous le portique, et de jeter-dessus , de belles couvertures de-pourpre - et dtendre par-dessus des tapis,

    [,

    et de dposer par-dessus des habits-de-laine moelleux,. pour se vtir. , Et celles-ci allrent hors du palais, , ayant un flambeau dans les mains, et tendirent des lits ; . et un hraut conduisit les htes. Ceux-ci donc couchrent l , dans le vestibule de la maison, et le hros Tlmaque et le fils illustre de Nestor ; et le fils-dAtre dormit dans lappartement-intrieur , de la demeure leve, et auprs de lui se coucha , Hlne au-long-voile, . divine entre les femmes. Et quand parut lAurore

    , ne-du-matin, aux-doigts-de-roses, Mnlas donc bon pour le cri-de-guerre , slana de sa couche,

  • 46 .

    , ,

    , , 310 , ,

    , ,

    ,

    , .

    315 , ,

    , .

    , 1

    2,

    , 320 , .

    3 ,

    ,

    paule un glaive aigu, attacha sous ses beaux pieds de riches brode-quins, et sortit de son appartement, semblable un dieu. Il vint sas-seoir auprs de Tlmaque et lui dit ces mots :

    Hros Tlmaque, quelle affaire ta conduit ici, dans la divineLacdmone, sur les vastes flancs de la mer ? Est-ce un intrt publicou priv ? Dis-le moi avec sincrit.

    Le sage Tlmaque lui rpondit : Fils dAtre, divinMnlas, chefdes peuples, je suis venu voir si tu me donnerais quelques nouvellesde mon pre. Ma maison est dvore, mes champs fertiles sont rava-gs ; ma demeure est pleine dennemis qui gorgent sans cesse mesbrebis et mes bufs au pied lent, la corne recourbe ; ce sont lesprtendants de ma mre, hommes dune insolente audace. Jembrassedonc aujourdhui tes genoux pour te prier de me raconter sa triste fin,

    LODYSSE, IV. 47

    , ayant revtu ses vtements, et il plaa autour de (suspendit ) son

    [paule , un glaive aigu, - et il attacha sous ses pieds brillants

    [ de belles chaussures ; et il se mit-en-marche , pour aller hors de son appartement, , semblable un dieu en face, , et il sassit-auprs de Tlmaque, , et pronona une parole, et sexprima : Quel donc besoin

    , a amen toi ici, , hros Tlmaque, , dans la divine Lacdmone, sur le vaste dos de la mer ?, est-ce une affaire publique, ou prive ? . dis-moi ceci vrai. Et Tlmaque sens

    dit celui-ci son tour en rponse : , Mnlas fils-dAtre nourrisson-de-Jupiter, , chef de peuples,, je suis venu pour voir, si tu dirais moi . quelque bruit de (touchant) mon pre. , La maison est dvore moi, , et mes grasses campagnes ont pri, et ma demeure est pleine , dhommes ennemis, qui gorgent moi continuellement des brebis serres (nombreuses) et des bufs aux-pieds-de-travers, aux-cornes-tortues, , les prtendants de ma mre, . qui ont une insolence superbe. Cest pourquoi maintenant , je viens tes genoux, pour voir si tu veux me raconter , la mort dplorable de lui,

  • 48 .

    ,

    . 325 , ,

    .

    , , ,

    ,

    , 330 , .

    1,

    2 , !

    335

    , ,

    si tes yeux en ont t les tmoins, ou si tu en as entendu le rcit dequelque mortel errant ; sa mre a enfant en lui le plus malheureuxdes hommes. Ne me flatte ni par respect, ni par piti, mais dis-moisincrement tout ce que tu as vu. Je ten conjure, si jamais mon pre,le brave Ulysse, soit en paroles soit en action, ta rendu un servicepromis, au pays des Troyens, o vous, Achens, vous souffrtes tantde maux, gardes-en aujourdhui pour moi le souvenir, et dis-moi lavrit.

    Le blond Mnlas lui rpondit en soupirant : Grands dieux ! ilsvoulaient entrer dans la couche dun homme si vaillant, eux qui sontsans courage ! De mme que, lorsquune biche a couch ses jeunesfaons, encore la mamelle, dans le repaire dun intrpide lion, puisva parcourir les collines boises et patre dans les riantes valles, le

    LODYSSE, IV. 49

    si quelque part tu las vue , de tes yeux, ou si tu en as entendu le rcit de quelque autre homme errant ; car sa mre a enfant lui . excessivement infortun. Et ne flatte moi en rien, en ayant-respect, , ni en ayant-piti, , mais raconte bien moi, de quelque manire que tu aies rencontr. le spectacle de sa mort ., Je te supplie, , si jamais en quelque chose mon pre, , le brave Ulysse, a accompli toi ou une parole ou quelque action, layant promise, , au pays des Troyens, o vous Achens vous souffriez des

    [maux ;

    souviens-toi pour moi maintenant, de ces services, . et dis-moi le vrai. Et le blond Mnlas

    ayant gmi grandement dit lui : , grands-dieux, assurment donc ils voulaient coucher dans la couche , de cet homme au-cur-courageux, ! tant eux-mmes sans-valeur ! Et comme quand une biche ayant couch ses faons nouvellement-ns encore -la-mamelle dans le repaire dun lion vaillant interroge (parcourt) les collines-boises et les valles verdoyantes, en paissant,

  • 50 .

    1

    . 340

    , , , ,

    ,

    2 ,

    , !

    , 345

    .

    , ,

    , ,

    3 ,

    , . 350

    , .

    lion revient dans son antre, et donne aux deux faons unemort cruelle :ainsi Ulysse leur donnera tous une cruelle mort. Ah ! puissant Ju-piter, et toi Minerve, et toi Apollon, si seulement Ulysse tait encoretel que jadis il se leva, dans la riche Lesbos, la suite dune querelle,pour lutter contre Philomlide, quil renversa dun bras puissant, la grande joie de tous les Achens ! Si seulement il tait encore tel,et se prsentait au milieu des prtendants, ils trouveraient tous uneprompte mort et des noces amres. Quant au sujet de tes questionset de tes prires, je ne te dirai rien qui scarte de la vrit, je ne tetromperai point, mais les paroles que ma dites le vridique vieillarddes mers, je ne ten droberai, je ne ten cacherai aucune.

    Les dieux me retenaient encore en gypte, moi si dsireux du re-tour, parce que je ne leur avais point immol de pures hcatombes. Or,

    LODYSSE, IV. 51

    et celui-l (le lion) ensuite , est entr dans sa couche (tanire), et a envoy aux deux faons , un destin cruel, ainsi Ulysse enverra ceux-l . un destin cruel. , , Si en effet, et Jupiter pre, , , et Minerve, et Apollon, , tant tel, que jadis dans Lesbos bien-fonde stant lev il lutta contre Philomlide , par suite dune querelle (dun dfi), , et le renversa vaillamment, ! et tous les Achens se rjouirent ! Si tant tel Ulysse , se trouvait-parmi les prtendants, tous deviendraient et dun-court-destin . et de-noces-amres. , Mais quant ces choses, que tu demandes moi , et que tu me supplies de te dire, moi-du-moins je ne ten dirais pas dautres au-del de la vrit, en-men-cartant, , ni je ne te tromperai, mais les choses qua dites moi , le vieillard marin vridique, de celles-ci je ne cacherai toi , aucune parole, . ni ne ten dissimulerai aucune. Les dieux retenaient encore

    en gypte moi dsirant-vivement , revenir ici, parce que je navais pas fait eux . des hcatombes parfaites.

  • 52 .

    1.

    ,

    2, , 355 ,

    , 3

    ,

    , 4.

    , 360 ,

    .

    , ,

    , ,

    , , 365, ,

    5 .

    les dieux veulent que nous nous souvenions sans cesse de leurs ordres.Il est une le sur la mer agite, aux bouches de lgyptos ; on lappellePharos, elle est loigne du rivage de toute la distance que franchiten un jour un vaisseau creux, quand du ct de la poupe souffle unvent sonore ; dans lle se trouve un port commode, do les mate-lots lancent la mer les vaisseaux unis, aprs quils ont puis leaunoire. L les dieux me retinrent vingt jours, et les flots ne sentaientplus le souffle des vents qui conduisent les navires sur le vaste dosde la mer. Toutes nos provisions allaient tre puises, et le couragedes matelots abattu, si une desse net pris piti de moi et ne metsauv ; ctait la fille du puissant Prote, vieillard des mers, Idothe,dont je touchai le cur, et qui maborda tandis que je marchais seulloin de mes compagnons. Ceux-ci erraient sans cesse autour de lle

    LODYSSE, IV. 53

    Or les dieux voulaient nous nous souvenir toujours. de leurs ordres. Or il est une certaine le , sur la mer trs-agite, , en avant de lgyptos (le Nil), , et ils appellent elle Pharos, , autant lcart (loigne), quun vaisseau creux accomplit-habituellement de chemin, pendant-tout-le-jour, un vaisseau auquel un vent sonore souffle par derrire ; et dans cette le , est un port dune-bonne-rade, - et do ils lancent sur la mer

    [ , les vaisseaux gaux (unis), . ayant puis de leau noire. L les dieux retinrent moi , vingt jours, et jamais les vents napparurent , soufflant sur-la-mer, les vents qui donc deviennent les conducteurs des navires . sur le vaste dos de la mer. Et toutes nos provisions , auraient t puises, , et aussi le courage des hommes, si une des divinits , net dplor (eu-piti de) moi, , et net sauv moi, , la fille du puissant Prote, , vieillard des-mers,, Idothe, car jmus donc le cur , celle-l le plus du moins, qui se prsenta moi marchant-pniblement seul . lcart de mes compagnons. Car toujours errant autour de lle

  • 54 .

    .

    , 370 , , , ,

    ,

    , 1

    ,

    375 , ,

    ,

    , .

    , ,

    2, 380 , .

    ,

    et pchaient avec des hameons recourbs ; car la faim dvorait leursentrailles. Elle sapprocha de moi, et madressa ces paroles :

    tranger, es-tu donc si dpourvu de sens et de raison, ou bien consens-tu te laisser abattre et te plais-tu dans la souffrance, toi qui, retenu depuis si longtemps dans cette le, ne peux trouver un terme tes peines, tandis que le cur de tes compagnons se consume de douleur ?

    Elle dit ; et je lui rpondis aussitt : Je te le dirai, qui que tu sois entre les desses, je ne suis point retenu ici de mon gr, mais sans doute jai offens les immortels qui habitent le vaste ciel. Eh bien, dis-moi, car les dieux savent tout, quel est celui des immortels qui marrte, qui me ferme la route, et mempche de retourner travers la mer poissonneuse.

    Je dis, et la belle desse rpliqua aussitt : tranger, je te rpondrai en toute vrit. Un vieillard des mers, dieu vridique,

    LODYSSE, IV. 55

    ils pchaient avec des hameons recourbs ; . car la faim tourmentait leur ventre. Et celle-ci stant tenue auprs de moi , et dit une parole, et parla : , , Es-tu sot, tranger,

    , tellement lexcs, , ou lger-desprit, , ou te relches-tu le voulant, et te rjouis-tu , souffrant (de souffrir) des maux, vu que donc tu es retenu longtemps , dans lle, et tu ne peux , trouver quelque terme tes maux, et le cur de tes compagnons diminue (faiblit) toi ? Elle parla ainsi ;

    mais moi rpondant je dis elle : , Je dirai toi, , laquelle que tu sois des desses, que moi je suis retenu , en rien ne le voulant, mais je dois avoir offens , les immortels, . qui ont (habitent) le vaste ciel. , Eh bien toi dis-moi, , car les dieux savent toutes choses, qui des immortels entrave moi et ma enchan , quant ma route (mon retour), , et dis-moi le retour, comment je men irai . sur la mer poissonneuse. Je dis ainsi ;

    , , et celle-ci, divine entre les desses,

  • 56 .

    , , .

    ,

    , 385

    ,

    .

    ,

    1,

    , 390

    , , ,

    , , ,

    .

    , 395

    vient souvent en ces lieux ; cest limmortel Prote, lgyptien, qui connat toutes les profondeurs de la mer, et qui est serviteur de Neptune ; on dit quil est mon pre et quil ma donn le jour. Si tu pouvais lui tendre des embches et le saisir, il tenseignerait ta route et la longueur du voyage, il te dirait comment tu pourras re- tourner travers la mer poissonneuse ; il tapprendrait encore, si tu le voulais, divin hros, les biens et les maux qui sont arrivs dans ton palais, depuis que tu las quitt pour entreprendre un long et prilleux voyage.

    Elle dit ; et je lui rpondis en ces termes : Explique-moi donc toi-mme quelles embches il faut tendre au divin vieillard, de peur quil ne saperoive de ma prsence ou quil ne la devine et

    LODYSSE, IV. 57

    rpondit sur-le-champ : , , Eh bien moi, tranger, - je dirai toi trs vridiquement.

    [. Un certain vieillard marin vridique , vient-habituellement ici, - limmortel Prote lgyptien,

    [, qui connat les bas-fonds , de toute mer, serviteur (vassal) de Neptune ; et on dit celui-ci (Prote) tre mon pre . et mavoir engendre. Si tu pouvais de quelque faon saisir celui-l du moins , lui ayant tendu-des-embches, celui-l dirait toi la route , et les mesures du chemin, , et le retour, comment tu ten iras sur la mer poissonneuse ; , et donc il dirait toi, , nourrisson-de-Jupiter, , si tu le voulais, quel mal et quel bien , a t fait toi dans ton palais, toi tant parti pour une route longue . et difficile. Elle parla ainsi ;

    mais moi rpondant je dis elle : Toi-mme maintenant explique lembche , de (pour prendre) le divin vieillard, de peur que de-quelque-faon ayant vu-davance moi ou ayant t instruit-davance il nchappe ;

  • 58 .

    1.

    ,

    , , .

    2, 400 ,

    , 3,

    4

    , , 405 5.

    ,

    , .

    6 . 410

    7 ,

    , .

    ne mchappe ainsi ; car il est difficile un mortel de dompter un dieu.

    Je dis ; et la belle desse rpliqua aussitt : tranger, je te r- pondrai en toute vrit. Quand le soleil est parvenu au milieu du ciel, le vridique vieillard des mers sort des flots, cach par londe noire que soulve le souffle du zphyr, et il vient se reposer dans une grotte profonde ; autour de lui les phoques, rejetons de la belle Halosydn, dorment en troupe, sortis des flots blanchissants, et ex- halent lacre odeur de la mer profonde. Je te conduirai l au lever de laurore, et je vous placerai par ordre ; toi, choisis avec soin trois compagnons, les plus braves qui soient auprs de tes solides na- vires. Je vais te raconter toutes les ruses du vieillard. Dabord il comptera ses phoques et les passera en revue ; puis, quand il les aura tous vus et compts, il se couchera au milieu deux, comme

    LODYSSE, IV. 59

    car un dieu est difficile tre dompt ( dompter) . pour un homme mortel. Je parlai ainsi ;

    , , et celle-ci, divine entre les desses, rpondit aussitt : , , Eh bien, tranger, je dirai toi . trs-vridiquement. Or quand le soleil , avait (a) enjamb le milieu du ciel, alors donc le vieillard marin vridique , va hors de (sort de) la mer, , sous le souffle du zphyr, couvert (cach) , par le noir frissonnement (surface-houleuse), et tant sorti il se couche sous des antres creux ; et autour de lui les phoques descendants de la belle Halosydn , dorment serrs (en foule), , tant sortis de la blanche mer, exhalant lamre odeur . de la mer trs-profonde. L moi ayant conduit toi , avec laurore paraissant ( laurore), je vous coucherai par-ordre ; et toi aie-soin de choisir bien , trois compagnons, ceux qui sont les meilleurs toi prs des vaisseaux . aux-bonnes-planches. Et je dirai toi - tous les artifices du vieillard.

    [.

    Dabord donc il comptera et parcourra les phoques ; mais quand il les aura compts-par-cinq , et les aura vus tous, , il se couchera au milieu deux,

  • 60 .

    ,

    , 415

    , .

    ,

    , ,

    , .

    , 420

    , ,

    1, ,

    , , ,

    , .

    . 425

    , 2,

    .

    un pasteur au milieu de ses brebis. Ds que vous le verrez endormi, armez-vous de force et de courage, maintenez-le malgr sa rsis- tance, malgr son dsir de vous chapper. Il essayera dchapper en prenant la forme de tous les animaux qui sont sur la terre, il de- viendra eau limpide, et feu dvorant ; vous, tenez-le avec vigueur et serrez-le davantage. Mais lorsquil tinterrogera toi-mme, lorsque vous le verrez redevenir tel quil tait pendant son sommeil, cesse toute violence, hros, dlie le vieillard, et demande-lui quel dieu te poursuit et comment tu pourras retourner travers la mer poisson- neuse.

    Elle dit et se plongea dans la mer houleuse. Pour moi, je menretournai vers lendroit du rivage o taient arrts les vaisseaux, ettandis que je marchais, mille penses sagitaient au fond demon cur.

    LODYSSE, IV. 61

    comme un berger . au milieu des troupeaux de brebis. Lorsque donc dabord (aussitt que) - vous aurez vu lui endormi,

    [, aussi alors ensuite et que le courage et que la force , soit--soin vous, et ayez soin de tenir l , lui impatient, . et quoique sefforant dchapper. Et il tentera dchapper en devenant , tous les tres, qui sont marchant , sur la terre, , et eau, et feu prodigieusement-ardent ; mais vous faites en sorte de le tenir , solidement, . et de le presser davantage. Mais lorsque donc lui-mme , interrogera toi par des paroles, , tant tel, - que vous laurez vu endormi,

    [, aussi alors donc songez , et vous abstenir de violence, , et dtacher le vieillard, , , hros, et lui demander, , qui des dieux maltraite toi, , et le retour, comment tu partiras . sur la mer poissonneuse. Ayant dit ainsi

    elle se glissa sous la mer. agite-dans-ses-flots. , Mais moi jallais vers les vaisseaux, o ils taient arrts sur le sable (le rivage) ; et le cur (de) moi allant agitait-profondment

  • 62 .

    ,

    , ,

    . 430 ,

    , 1

    , 2.

    , , 435

    .

    ,

    , . 440

    3 4.

    Lorsque je fus arriv auprs du vaisseau, sur le bord de la mer, nousprparmes le repas du soir, la divine nuit arriva, et nous nous cou-chmes sur le rivage.Quand parut la fille dumatin, lAurore aux doigtsde roses, je me rendis au bord de la vaste mer en adressant aux dieuxde nombreuses prires ; jemmenais trois compagnons, ceux qui jeme fiais le plus en toute entreprise.

    Cependant la desse stait plonge dans le vaste sein de la mer,et rapportait hors des flots quatre peaux de phoques frachement en-leves ; ctait une ruse quelle tramait contre son pre. Elle creusades lits dans le sable de la mer et sassit pour nous attendre ; nousvnmes auprs delle ; elle nous fit coucher par ordre et nous couvritchacun dune peau. Nous souffrions cruellement dans cette embus-cade ; lodeur insupportable des phoques marins nous mettait au sup-plice. Eh ! qui pourrait se coucher auprs dun monstre de la mer ?

    LODYSSE, IV. 63

    . beaucoup de choses. Mais aprs donc que je fus arriv , au vaisseau et la mer, , et que nous emes prpar le repas, , et que la divine nuit fut survenue, alors donc nous nous couchmes . sur le bord de la mer. Et quand parut lAurore , ne-du-matin aux-doigts-de-roses, aussi alors donc jallais prs du bord de la mer, aux-vastes-routes, suppliant beaucoup les dieux ; , mais jemmenais trois compagnons, en lesquels javais confiance le plus . pour tout effort-direct (entreprise). , Et cependant donc celle-ci,

    tant entre , dans le vaste sein de la mer, apporta de la mer quatre peaux de phoques ; et toutes taient frachement-corches ; et elle machinait une ruse. contre son pre. Et ayant creus des lits , dans le sable du-rivage, elle restait-assise attendant ; et nous vnmes tout fait prs delle ; , et elle nous coucha par ordre, . et elle jeta-sur chacun de nous une peau. Alors donc lembuscade tait trs-pnible ; car lodeur trs-pernicieuse des phoques nourris-dans-la-mer . nous incommodait pniblement. Qui en effet pourrait coucher prs dun monstre marin ?

  • 64 .

    ,

    , 445 , 1.

    .

    .

    , 450, , .

    ,

    .

    ,

    2, 455 ,

    , ,

    3, .

    .

    , , 460

    Mais elle nous sauva et inventa un puissant remde : elle plaa sousles narines de chacun de nous de lambroisie dont le doux parfumdissipa lodeur des phoques. Pendant toute la matine, nous atten-dmes dun cur patient ; et les phoques sortirent en foule des flots.Ils se couchrent lun ct de lautre sur le bord de la mer. Au mi-lieu du jour, le vieillard sortit de la mer, trouva les phoques chargsde graisse, parcourut tous leurs rangs et sassura du nombre. Il nouscompta les premiers parmi les phoques, et son cur ne souponnapoint la ruse ; puis il se coucha lui-mme. Nous nous lanmes enpoussant de grands cris, et nous le saismes entre nos bras ; le vieillardnoublia point ses artifices ; mais il se fit dabord lion la belle crinire,puis dragon, et panthre, et sanglier norme ; enfin il se changea enune eau limpide et en un arbre aux rameaux levs. Mais nous le te-nions avec vigueur et dun cur rsolu. Quand le vieillard artificieux

    LODYSSE, IV. 65

    , Mais elle-mme nous sauva, et inventa un grand (puissant) secours ; elle plaa lapportant sous le nez chacun, de lambroisie, , exhalant une odeur fort douce, et elle dtruisit . lodeur du monstre-marin. Et nous attendmes tout le matin dun cur ferme ; et les phoques vinrent nombreux . hors de la mer. Ceux-ci ensuite se couchrent par ordre . prs du rivage de la mer. Et le vieillard vint hors de la mer, au-milieu-du-jour, et il trouva , les phoques bien-nourris (gras), , et donc il les parcourut tous, . et il compta leur nombre. Et il compta nous les premiers , parmi les monstres-marins, et il ne pensa en rien dans son cur tre (quil y avait) une ruse ; et ensuite . il se coucha aussi lui-mme. Et nous poussant-des-cris, nous nous lanmes-sur lui, et nous jetmes nos mains autour de lui ; et le vieillard noublia pas , son art trompeur, mais donc tout-dabord , il devint lion -la-belle-crinire, , mais ensuite dragon, , et panthre, , et grand sanglier, , et il devenait eau liquide, . et arbre aux-feuilles-leves. Mais nous le tenions solidement . dun cur ferme. , Mais lorsque donc le vieillard,

  • 66 .

    , , 1,

    , ( ), 465

    ,

    , 2.

    , ,

    ,

    , . 470

    ,

    se sentit prs de dfaillir, il minterrogea enfin et madressa ces pa-roles :

    Fils dAtre, quel dieu ta donc conseill de me tendre des em- bches et de me faire violence ? Que veux-tu ?

    Il dit ; et je rpondis aussitt : Tu sais, vieillard, et pourquoi me le demander, pourquoi vouloir me tromper ? tu sais que je suis re- tenu depuis longtemps dans cette le, sans pouvoir trouver un terme mes peines, et que mon cur se consume de douleur dans ma poi- trine. Eh bien, dis-moi, car les dieux savent tout, quel est celui des immortels qui marrte, qui me ferme la route, et mempche de retourner travers la mer poissonneuse.

    Je dis ; et il me rpondit ces mots : Il fallait avant de tembar- quer offrir de beaux sacrifices Jupiter et aux autres dieux, si tu

    LODYSSE, IV. 67

    , qui sait des artifices,, fut ennuy, aussi alors donc interrogeant moi avec des paroles il madressa-ces-mots : , Lequel donc des dieux,

    , fils dAtre, , a mdit-avec toi des conseils, afin que tu prisses-moi ne-le-voulant-pas, mayant tendu-des-embches ? de quoi est-il-besoin toi ? Il parla ainsi ;

    mais moi rpondant jadressai-ces-mots lui : , , Tu sais, vieillard, pourquoi dis-tu ces choses moi cherchant--me-tromper ? tu sais comment donc depuis longtemps , je suis retenu dans cette le, et je ne puis trouver , quelque terme de cette dtention, et le cur diminue (dprit) moi . en dedans de la poitrine. , Eh bien toi du moins dis-moi, , et les dieux en effet savent tout, qui des immortels entrave moi et ma enchan , quant ma route (mon retour), , et dis-moi mon retour, comment je men irai . sur la mer poissonneuse. Je dis ainsi ;

    et celui-ci rpondant dit moi aussitt : Eh bien tu devais certes ayant fait de beaux sacrifices et Jupiter et aux autres dieux

  • 68 .

    , .

    , 475 , ,

    1, ,

    ,

    ,

    , . 480 ,

    , .

    2, , . 485 ,

    3 ,

    , ,

    voulais retourner promptement dans ta patrie et traverser la noire mer. Le destin ne veut pas que tu revoies tes amis, que tu rentres dans ton opulente demeure et dans la terre de ta patrie, avant que tu sois retourn auprs des eaux de lgyptos, fleuve form par les pluies, et que tu aies offert de saintes hcatombes aux dieux immor- tels qui habitent le vaste ciel ; alors les dieux louvriront la route que tu dsires.

    Il dit ; et mon cur se brisa, parce quil mordonnait de retourneraux bords de lgyptos et dentreprendre sur la mer obscure un longet prilleux voyage. Cependant je lui adressai ces paroles :

    Vieillard, je ferai ainsi que tu lordonnes. Mais dis-moi, et parle avec vrit, sils sont revenus tous sansmalheur sur leurs vaisseaux, les Achens que Nestor et moi nous avons quitts en partant de

    LODYSSE, IV. 69

    , monter-sur tes vaisseaux, afin que tu arrivasses trs-promptement , dans ta patrie, . naviguant sur la mer lie-de-vin (noire). Car le destin nest pas toi auparavant , et de voir tes amis, et darriver , dans ta maison bien-btie, , et dans ta terre patrie, avant du moins que lorsque tu seras all de nouveau , leau de lgyptos, , fleuve tomb-de-Jupiter (form des pluies), et auras fait de saintes hcatombes , aux dieux immortels, qui ont (habitent) le vaste ciel ; et alors les dieux donneront toi , . la route que tu dsires. Il parla ainsi ;

    mais mon cur , se brisa moi du moins, parce quil ordonnait moi aller de nouveau lgyptos , sur la mer semblable--lair (brumeuse), . voyage long et difficile. Mais mme ainsi rpondant par des paroles je dis lui : Jaccomplirai donc ces choses

    , , ainsi, vieillard, . comme tu lordonnes. Mais allons dis-moi ceci , et raconte-moi vridiquement, si tous les Achens sont revenus , sans-dsastre avec leurs vaisseaux, eux que Nestor et moi , avons quitts, , tant partis de Troie,

  • 70 .

    ,

    , . 490

    ,

    1, ,

    , .

    , 2 495

    3

    4

    5 .

    6 .

    7 , 500

    ,

    , ,

    Troie, ou si quelquun deux a pri dune mort prmature sur son navire ou dans les bras de ses amis, aprs avoir termin la guerre.

    Je dis ; et il me rpondit aussitt : Fils dAtre, pourquoi min- terroger l-dessus ? Tu nas pas besoin de savoir ces choses ni de connatre ma pense, car tu ne seras pas longtemps, je te lassure, avant de verser des larmes, quand tu auras tout appris. Beaucoup dentre eux sont morts, beaucoup ont survcu : parmi les chefs des Achens aux cuirasses dairain, deux seulement ont pri dans le re- tour ; tu sais le reste, puisque tu as pris part toi-mme la guerre : il en est un qui vit encore, mais il est retenu sur un point de la vaste mer. Ajax a t tu prs de ses vaisseaux aux longues rames. Aprs lavoir jet prs des Gyres, norme rocher, Neptune lavait sauv de la mer, et il aurait chapp la mort, malgr la colre de

    LODYSSE, IV. 71

    ou si quelquun a pri dune mort prmature , sur son vaisseau, ou entre les mains (bras) , de ses amis, . aprs quil eut achev la guerre. Je dis ainsi ;

    et celui-ci rpondant dit moi aussitt : , Fils-dAtre, pourquoi me demandes-tu ces choses ? et il ne faut pas en quelque chose , toi les savoir, , ni apprendre ma pense, et je dis toi ne pas devoir tre longtemps , sans-larmes, aprs que tu auras appris bien . toutes choses. Car beaucoup dentre ceux-ci , ont t dompts (sont morts), et beaucoup ont t laisss (ont survcu) ; mais dun autre ct deux chefs seuls des Achens cuirasss-dairain ont pri dans le retour ; car et toi aussi tu assistais au combat (au sige de Troie) ; et un des chefs encore vivant est retenu quelque part . sur la vaste mer. Ajax dabord a t dompt (a pri) prs des vaisseaux . aux-longues-rames. Dabord Neptune , approcha lui des Gyres, , grandes roches, et le sauva de la mer ; , et aussi il aurait chapp la mort,

  • 72 .

    , 1

    .

    505

    ,

    , ,

    2 . 510 , .

    .

    3

    , 515 , . 516 , 519

    Minerve, sil navait prononc une parole orgueilleuse dans lga- rement de son esprit : il dit que, mme malgr les dieux, il avait vit les profonds abmes de la mer. Neptune entendit cette auda- cieuse parole ; il saisit aussitt son trident de ses mains puissantes, et en frappa une des Gyres quil spara en deux ; une partie de- meura sa place, lautre tomba dans la mer ; Ajax, qui tait assis sur la pierre dans lgarement de son esprit, fut entran au milieu des flots agits et sans bornes. Cest l quil prit aprs avoir bu londe amre. Quant ton frre, il avait chapp la mort et stait sauv sur ses vaisseaux creux ; lauguste Junon lavait protg. Il tait prs darriver la haute montagne de Male, quand une tem- pte le saisit et lemporta sur la mer poissonneuse aux sourds g- missements. Le retour paraissait dj sans danger, quand les dieux

    LODYSSE, IV. 73

    , quoique tant ha de Minerve, sil navait mis , une parole superbe, et ne stait gar grandement : il dit donc avoir chapp malgr les dieux . au grand gouffre de la mer. Et Neptune entendit lui ayant dit des paroles grandes (superbes) ; aussitt ensuite ayant pris son trident de ses mains puissantes , il frappa la roche des-Gyres, et fendit elle ; , et un fragment resta l (en place), et lautre fragment , tomba-dans la mer, sur lequel prcisment Ajax tant assis dabord stait gar grandement ; car le fragment emporta lui dans la mer infinie . agite-dans-ses-flots. , Ainsi celui-ci prit l, . aprs quil eut bu leau sale. Mais ton frre de quelque manire fuit et vita les Parques sur ses vaisseaux creux ; . car lauguste Junon le sauva. Mais lorsque donc il allait bientt arriver la haute montagne , de Male, alors donc une tempte ayant saisi lui , lemporta sur la mer poissonneuse, . qui gmit grandement. Mais lorsque donc le retour paraissait sans-dsastre

  • 74 .

    , 1, 520

    , 517

    , . 518

    , 521

    , .

    ,

    , , 525

    2,

    , 3

    .

    , 530

    changrent le vent ; ils arrivrent dans la patrie, mais lextrmit du territoire, aux lieux o habitait jadis Thyeste et o demeurait alors gisthe fils de Thyeste. Agamemnon joyeux mit le pied sur le sol de la patrie et attacha ses lvres sur la terre ; et des larmes br- lantes coulaient abondamment de ses yeux, tant il tait heureux de revoir le rivage natal. Du haut dune retraite cache, il fut aperu par un espion que le perfide gisthe avait plac l, et auquel il avait promis pour rcompense deux talents dor ; celui-ci veillait toute lanne, de peur quAgamemnon ne passt sans quil le vt, et ne se souvnt de son mle courage. Il alla porter la nouvelle au palais du pasteur des peuples. Aussitt gisthe imagina une ruse perfide : il choisit parmi le peuple vingt hommes des plus braves quil plaa

    LODYSSE, IV. 75

    , aussi de l, et les dieux , tournrent le vent en-sens-contraire, , et ils arrivrent dans la patrie, , lextrmit du territoire, l o Thyeste habitait auparavant (autrefois) , un palais, mais o habitait alors . gisthe fils-de-Thyeste. Assurment lui (Agamemnon) se rjouissant , entrait-sur la terre patrie, et il baisait en la touchant sa patrie ; et beaucoup-de larmes chaudes , taient verses par lui, . car il vit la terre avec-plaisir. Mais donc un observateur vit lui , dun observatoire, un homme que donc gisthe aux-penses-pernicieuses , avait tabli l ly amenant, , et qui il avait promis un salaire, deux talents dor ; et celui-ci veillait , jusqu (pendant) toute lanne, de peur quil (Agamemnon) nchappt lui , en passant-le-long de lui, et ne se souvnt de son imptueuse valeur ; et il se-mit-en-marche pour aller vers le palais devant annoncer larrive . au pasteur de peuples (gisthe). Et aussitt gisthe mdita un artifice perfide : ayant choisi dans le peuple

  • 76 .

    ,

    , ,

    , .

    ,

    , . 535

    , ,

    .

    ,

    ,

    , . 540

    ,

    , ,

    , ,

    en embuscade, et ordonna de prparer un festin ; puis, mditant des projets excrables, il vint avec des chevaux et des chars inviter Aga- memnon, pasteur des peuples. Il ramena le hros, qui ne prvoyait point sa perte et le tua pendant le festin, comme on tue un buf auprs du rtelier. Aucun des compagnons qui avaient suivi le fils dAtre, aucun de ceux dgisthe ne survcut ; tous furent tus dans le palais.

    Il dit ; et mon me se brisa, et je pleurais assis sur le sable, et moncur ne voulait plus vivre ni voir la lumire du soleil. Quand jeusassez pleur en me roulant dans la poussire, le vridique vieillarddes mers me dit :

    Fils dAtre, ne pleure pas ainsi plus longtemps, car nous ne pouvons trouver aucun remde ; tche plutt de retourner promp-

    LODYSSE, IV. 77

    vingt hommes les plus braves , il tablit une embuscade, et de lautre ct du palais il ordonna de prparer un festin ; mais lui-mme savana , devant inviter Agamemnon, , pasteur de peuples, , avec des chevaux et des chars, . mditant des projets indignes. Et il ramena celui-ci , ne sachant pas sa perte, , et il le tua layant fait-dner, comme on a tu (comme on tue) . un buf prs du rtelier. Ni quelquun , des compagnons du fils-dAtre, , qui avaient suivi lui, , ni quelquun de ceux dgisthe, ne fut laiss (ne survcut) ; - mais ils furent tus dans le palais.

    [. Il parla ainsi ; mais mon cur , fut bris moi certes, et je pleurais assis , sur le sable, ni donc le cur moi , ne voulait plus vivre, . et voir la lumire du soleil. Mais aprs que je fus rassasi et pleurant (de pleurer) , et me roulant (de me rouler), alors donc le vieillard marin vridique dit moi : , Fils dAtre,

    ne pleure plus ainsi , un long temps sans-cesse, puisque nous natteindrons (trouve-

    [rons) pas , quelque fin (remde), , mais tente au plus tt,

  • 78 .

    , . 545 1 ,

    , .

    , ,

    550 2 ,

    ,

    , , .

    , . 555 ,

    ,

    .

    ,

    . 560

    tement dans ta patrie. Peut-tre le trouveras-tu encore vivant ; peut-tre Oreste taura-t-il prvenu en limmolant ; mais tu peux arriver pour les funrailles.

    Il dit ; malgr ma douleur, je sentis mon me et mon cur g-nreux se ranimer dans ma poitrine, et jadressai au dieu ces parolesailes :

    Je sais maintenant le sort de ces deux guerriers ; dis-moi le nom du troisime hros qui vit, qui respire encore, retenu sur la vaste mer ; je veux lapprendre, malgr ma douleur.

    Je dis ; et il me rpondit aussitt : Cest le fils de Larte, qui habite des demeures dans Ithaque. Je lai vu rpandre des larmes abondantes dans une le, dans le palais de la nymphe Calypso, qui le retient par force, et il ne peut retourner dans sa patrie. Il na ni vais- seau garni de rames, ni compagnons pour le conduire sur le large

    LODYSSE, IV. 79

    afin que tu reviennes donc . dans ta terre patrie. Car ou tu trouveras lui (gisthe) , vivant du moins, ou Oreste a pu le tuer tayant prvenu ; mais tu pourrais rencontrer (arriver

    [pour) . les funrailles. Il parla ainsi ;

    - mais le cur et lme gnreuse[ furent rchauffs (rconforts) de nou-

    [veau , dans la poitrine moi, quoique tant afflig ; et ayant parl - jadressai lui ces paroles ailes :

    [

    Je sais donc ceux-ci ; mais toi nomme , le troisime homme, qui encore vivant ou mort est retenu sur la vaste mer : , car je veux lentendre (lapprendre), . quoique tant afflig. Je parlai ainsi ;

    et celui-ci rpondant dit moi aussitt : , Cest le fils de Larte, Ulysse qui habite des demeures . dans Ithaque. Et jai vu lui dans une le , versant une larme abondante, dans le palais , de la Nymphe Calypso, qui retient lui par contrainte ; et il ne peut pas . revenir dans sa terre patrie. Car des vaisseaux garnis-de-rames ne sont pas lui , et (ni) des compagnons, qui conduisent lui (pour le conduire)

  • 80 .

    , ,

    ,

    1

    ,

    2 , 565 , 3, ,

    ,

    , 4 .

    . 570

    .

    ,

    , ,

    . 575

    dos de la mer. Pour toi, divin Mnlas, le destin ne veut pas que tu meures et que tu subisses la loi commune dans Argos nourricire de coursiers ; mais les immortels te transporteront dans les champs lyses, aux extrmits de la terre, dans le sjour du blond Rha- damanthe (l les hommes jouissent dune vie bienheureuse, sans neige, sans le long hiver, sans pluies, et toujours lOcan leur en- voie pour les rafrachir les brises du zphyr harmonieux), parce que tu as pous Hlne, et quils voient en toi le gendre de Jupiter.

    Il dit, et se plongea sous la mer houleuse. Pour moi, je men re-tournai vers les vaisseaux avec mes divins compagnons ; et tandis queje marchais, mille penses sagitaient au fond demon cur. Lorsque jefus arriv auprs du vaisseau, sur le bord de la mer, nous prparmesle repas du soir, la divine nuit arriva, et nous nous couchmes sur le ri-

    LODYSSE, IV. 81

    . sur le vaste dos de la mer. Et il nest pas , dcrt-par-le-destin toi, , Mnlas nourrisson-de-Jupiter, de mourir et de suivre (subir) le destin dans Argos , nourricire-de-coursiers, mais les immortels enverront toi dans les champs lyses , et aux limites de la terre, , o est le blond Rhadamanthe, o (l) est aux hommes , une vie trs-facile (bienheureuse), , ni neige, , ni donc long hiver, , ni jamais pluie, mais toujours lOcan envoie les brises du zphyr , au-souffle-harmonieux, pour rafrachir les hommes , parce que tu as pour pouse Hlne, et que tu es pour eux . gendre de Jupiter. Ayant dit ainsi

    il se glissa sous la mer. agite-dans-ses-flots. Mais moi jallais vers les vaisseaux avec mes compagnons gaux--des-dieux ; et le cur (de) moi allant agitait-profondment. beaucoup de choses. Mais donc aprs que nous fmes arrivs , au vaisseau et la mer, , et que nous emes prpar le repas, , et que la divine nuit fut survenue, alors donc nous nous couchmes . sur le bord de la mer.

  • 82 .

    ,

    ,

    . 580

    1, ,

    2 , .

    ,

    , .

    585

    , .

    ,

    , ,

    vage.Quand parut la fille du matin, lAurore aux doigts de roses, nouslanmes dabord nos vaisseaux sur la divine mer ; nous plames surles navires unis les mts et les voiles ; les rameurs sembarqurent etprirent place leurs bancs ; assis en ordre, ils frappaient la blanchemer de leurs rames. Je ramenai mes vaisseaux aux bords de lgyp-tos, fleuve form par les pluies, et jimmolai de superbes hcatombes.Aprs avoir apais le courroux des dieux immortels, jlevai un tom-beau Agamemnon, pour que sa gloire ft imprissable. Ces devoirsaccomplis, je revins ; les dieux immortels menvoyrent un vent favo-rable qui me conduisit promptement dans ma patrie. Eh bien ! main-tenant, reste dans mon palais jusqu ce que le onzime et le dou-zime jours se soient couls ; alors je te congdierai avec honneur et

    LODYSSE, IV. 83

    Et quand parut lAurore , ne-du-matin aux-doigts-de-roses, tout-dabord nous-tirmes les vaisseaux , vers la mer divine, et nous plames les mts et les voiles dans les vaisseaux gaux (polis, unis) ; et tant monts aussi eux-mmes ils sassirent prs des tolets ; et tant assis par ordre ils frappaient avec les rames . la blanche mer. Et de nouveau jarrtai mes vaisseaux , tant venu la contre de lgyptos, fleuve, tomb-de-Jupiter (form des pluies), et je fis (immolai) . des hcatombes parfaites. Mais aprs que jeus fait-cesser le courroux , des dieux qui existent toujours, je versai (levai) un tombeau, Agamemnon, . afin que sa gloire ft imprissable. Ayant achev ces choses je revins ; car les immortels , donnrent moi un bon-vent, les immortels qui conduisirent moi promptement . dans ma chre patrie. Mais voyons maintenant reste , dans mon palais, jusqu ce que et le onzime et le douzime jour soit arriv ; , et alors je renverrai toi bien,

  • 84 .

    590

    ,

    , .

    , .

    1 595

    , ,

    2.

    , , 600

    ,

    .

    , , ,

    je te donnerai de magnifiques prsents, trois chevaux et un char poli ;jy ajouterai une belle coupe, afin quoffrant des libations aux dieuximmortels, tu te souviennes de moi tous les jours.

    Le sage Tlmaque lui rpondit : Fils dAtre, ne me retiens paslongtemps ici. Je resterais volontiers ass