les antennes n°15

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Sommaire Dossier P. 0 à 0 Ne pas jeter sur la voie publique Légende > NUMERO 14 DÉCEMBRE/NOVEMBRE 2009 édito Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes Il existe un facteur aggravant quand le travail est devenu une source de souffrance : le silence. Mais les chiffres, eux, sont implacables. Ils n’ont pas peur de dire des véri- tés qui dérangent. Ainsi, l’analyse des suicides en France nous en dit long sur les conditions de la souffrance au travail. Socialement, nous ne sommes pas égaux face à cette souffrance et comme sou- vent, ce sont ceux qui sont au bas de l’échelle sociale qui sont le plus touchés. Parmi les 300 à 400 suici- des qui se produisent sur le lieu de travail en France, certaines catégo- ries professionnelles se suicident moins que d’autres : celles qui sont situées en haut de l’échelle sociale, les cadres, professions libérales et intellectuelles. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cela n’a pas évo- lué. Par contre, ce n’est pas le cas des catégories qui enregistrent le plus fort taux de suicide. Jusqu’aux années 1970, c’était les paysans, ensuite, les ouvriers et aujourd’hui, les employés... Ces trois catégories ont cela en commun, d’être au bas de l’échelle sociale. Et ce sont aussi celles qui appartiennent aux caté- gories les plus touchées par des troubles psychiatriques. Autrement dit, ce n’est pas le métier ni la du- reté des tâches qui auraient une in- cidence sur le taux de suicide mais bien le statut, la place qu’on occupe dans la société. Derniers chiffres : les hommes inactifs de 25 à 59 ans se suicident deux fois plus que les hommes actifs... L’absence de tra- vail a donc des effets aggravants sur le taux de suicide. C’est curieux, ces suicidés-là, on n’en entend ja- mais parler à la télé... Anne Benoit-Janin http://www.sante.gouv.fr/drees/ http://www.cite-sciences.fr Elections et développement durable : quels projets Souffrance au travail : prenons le pouls de l’agglo. Pour saisir l’humeur générale dela région grenobloise, nous avons demandé leur point de vue à 324 personnes. Tous les résultats > P 2 à 5 Ne pas jeter sur la voie publique www.lesantennes.org Sommaire Enquête : Souffrance au travail P. 2 à 5 - L’ESS, d’autres valeurs P. 6 à 7 - Des lycéens éco-responsables P. 8 Isoler un immeuble en copropriété P. 9 - Violences conjugales P. 11 - Arstistes et créateurs d’ici ! P. 14 à15 Et le balai parait plus léger ! C’est la recette vendue par Dysney pour trouver le bonheur au travail .... Ben voyons !

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Sommaire Dossier P. 0 à 0 N

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Légende

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NUMERO 14DÉCEMBRE/NOVEMBRE 2009

éditoDes chiffres qui parlent d’eux-mêmes Il existe un facteur aggravant quand le travail est devenu une source de souffrance : le silence. Mais les chiffres, eux, sont implacables. Ils n’ont pas peur de dire des véri-tés qui dérangent. Ainsi, l’analyse des suicides en France nous en dit long sur les conditions de la souffrance au travail. Socialement, nous ne sommes pas égaux face à cette souffrance et comme sou-vent, ce sont ceux qui sont au bas de l’échelle sociale qui sont le plus touchés. Parmi les 300 à 400 suici-des qui se produisent sur le lieu de travail en France, certaines catégo-ries professionnelles se suicident moins que d’autres : celles qui sont situées en haut de l’échelle sociale, les cadres, professions libérales et intellectuelles. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cela n’a pas évo-lué. Par contre, ce n’est pas le cas des catégories qui enregistrent le plus fort taux de suicide. Jusqu’aux années 1970, c’était les paysans, ensuite, les ouvriers et aujourd’hui, les employés... Ces trois catégories ont cela en commun, d’être au bas de l’échelle sociale. Et ce sont aussi celles qui appartiennent aux caté-gories les plus touchées par des troubles psychiatriques. Autrement dit, ce n’est pas le métier ni la du-reté des tâches qui auraient une in-cidence sur le taux de suicide mais bien le statut, la place qu’on occupe dans la société. Derniers chiffres : les hommes inactifs de 25 à 59 ans se suicident deux fois plus que les hommes actifs... L’absence de tra-vail a donc des effets aggravants sur le taux de suicide. C’est curieux, ces suicidés-là, on n’en entend ja-mais parler à la télé...

Anne Benoit-Janinhttp://www.sante.gouv.fr/drees/http://www.cite-sciences.fr

Elections et développement durable : quels projets Souffrance au travail : prenons le pouls de l’agglo.Pour saisir l’humeur générale dela région grenobloise, nous avons demandé leur point de vue à 324 personnes. Tous les résultats > P 2 à 5

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Sommaire Enquête : Souffrance au travail P. 2 à 5 - L’ESS, d’autres valeurs P. 6 à 7 - Des lycéens éco-responsables P. 8 Isoler un immeuble en copropriété P. 9 - Violences conjugales P. 11 - Arstistes et créateurs d’ici ! P. 14 à15

Et le balai parait plus léger ! C’est la recette vendue par Dysney pour trouver le bonheur au travail.... Ben voyons !

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DOSSIER

Travail :comment se portent les habitants de l’agglo ?La grande révélation de ce questionnaire : le stress, dans notre région grenobloise n’atteindrait pas le niveau de gravité des derniers sondages réalisés en France. Si les situations sont souvent très particulières, globalement, il y aurait moins de pression au travail ici que dans le reste de la France. La proximité des montagnes y serait-elle pour quelque chose ? Une chose est sûre, il serait difficile actuellement de se soustraire à l’actualité et on peut penser que celle-ci a eu une influence sur les réponses que les habitants nous ont faites. Le besoin de valeurs autres que l’argent et le carriérisme, comme une envie prononcée d’air pur, voilà ce que nous avons surtout entendu chez les personnes que nous avons interviewées.Un grand regret: les ouvriers sont peu présents dans ce sondage qui a été réalisé auprès de 324 personnes dans les rues de Grenoble durant ce mois d’octobre.

78.4 % des habitants de l’agglo ne peuvent pas citer spontanément. le nom de Jean Jack Queyranne, Prési-dent de notre région.Pouvez-vous citer le président de notre région, la région Rhône-Alpes ?Oui : 21.6 % Non : 78.4 %

On ignore le nom du Président de notre région, mais on sait qu’il est de gauche...75.8 % des personnes interrogées savent que le conseil régional de Rhône-Alpes est actuellement dirigé par la gauche.Actuellement, le Conseil régional de Rhône-Alpes est-il selon vous dirigé par la gauche ou par la droite?Par la gauche : 75.8 % Par la droite : 19.2 %Ne sait pas : 6.2 % NB : Les habitants de Rhône-Alpes ne sont que 57% à donner une bonne réponse (63 % en France).

Et le Président du département ? 74.9 % des habitants de l’agglo ne peuvent pas citer le nom d’André Vallini spontanément, le président de notre département.Et pouvez-vous citer le président de notre département, l’Isère ?Plusieurs réponses possibles : Oui : 25.10 %Non : 74.9 %

Le projet de réforme des collectivitésA lire : « Le pouvoir local en France »

de Stéphane Cadiou. Basé sur une

documentation récente et de nombreux

ouvrages de sciences politiques, ce livre

présente la situation actuelle des pouvoirs

locaux de façon claire et précise. Un sujet

d’actualité en ces temps de réforme.

15 €, aux PUG (Presses Universitaires de

Grenoble).

Mais que fontles collectivités locales

Les régions :Ses principales compétences : les lycées

(construction et entretien des infrastructures),

la formation professionnelle, les transports

collectifs régionaux (TER), le développement

économique et l’emploi et l’aménagement

du territoire.

L’essentiel du budget de la région Rhône-

Alpes est consacré au TER, aux lycées et à la

formation professionnelle.

Les départements Ses principales compétences : l’action

sociale, les collèges (fonctionnement et

équipements), les transports scolaires

et interurbains (route et autocar), le

développement économique et le tourisme,

le patrimoine et la culture (bibliothèque

départementale), le logement (soutien

des programmes de construction des

communes).

DOSSIER

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La priorité : la situation économique et socialeC’est le critère le plus déterminant dans le choix politique lors des prochaines élections régionales pour les habitants de l’agglo (46 %), mais aussi de la région Rhône-Alpes (46 %) et de la France (45 %).Les prochaines élections régionales auront lieu en mars prochain. Au moment de déci-der de votre vote lors de ces élections, quel critère, parmi les suivants, sera le plus déter-minant dans votre choix ?

Une seule réponse possibleLa situation économique et sociale : 45.8 % Ne se prononce pas : 14.5 % La politique menée par le gouvernement : 13.7 % Le bilan de Jean-Jack Queyranne et de sa majorité : 13.2 % Autre : 12.8 %

Pour 38.8 % des personnes inter-rogées, la région doit mener des actions dans le domaine du social et de la santé.Parmi les compétences suivantes, lesquelles, à votre avis, sont à développer prioritairement dans notre région ?

Trois réponses maximumLe social et la santé : 38.8 %Les transports collectifs régionaux : 37.9 %Les énergies renouvelables : 35.7 %La recherche : 30.4 %La formation : 25.6 %La protection de l’environnement (faune, flore, paysage…) : 21.1 %La démocratie participative et la citoyenneté : 19.8 %Le développement économique : 18.1 %L’agriculture locale : 16.3 %La culture et le patrimoine : 7.9 %Ne sait pas : 3.5 %Autre : 1.3 %

Quelle place pour le Développement Durable ?

Parmi les compétences de la région, « La protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie » a la préférence des personnes interro-gées (53.7 %). Et parmi les thèmes suivants, quels sont ceux que vous aimeriez voir figurer dans les pro-grammes des prochaines élections régionales ?Plusieurs réponses possiblesLa protection de l’environnement et l’amélio-ration du cadre de vie : 53.7 % Le financement et la mise en oeuvre de la for-mation professionnelle et de l’apprentissage : 44.10 % Le développement économique et l’aide aux entreprises : 39.6 % Le développement des infrastructures de transports ferroviaires notamment TER : 30 % La construction et la rénovation des lycées : 26 % Autre : 15.4 % Ne se prononce pas : 2.2 %

NB : Le sondage LH2 effectué auprès des Rhônalpins et des Français fait apparaître à peu près les mêmes résultats.

87.7 % des habitants trouvent que le développement durable mérite une place « importante » ou « pri-mordiale ».

Le développement durable intègre 4 piliers

: l’économie solidaire, le social, la démocratie

participative et l’environnement, quelle place

souhaitez-vous que les élus du prochain mandat

accordent au développement durable ?

Une place primordiale : 32.6 %

Une place importante : 54.6 %

Une place peu importante : 4.8 %

Le développement durable, c’est le dernier de

mes soucis : 4.4 %

Je ne sais pas : 3.5 %

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OUI, pour une économie plus solidiaireSoutenir la reprise des entreprises qui ferment par leurs salariés est une ac-tion très plébiscitée par les personnes interrogées (55.1%).

DOSSIER

« Nous recevons des gens qui sont prêts à abandonner un statut prestigieux pour retrouver des valeurs et du sens, et une meilleure image d’eux-mêmes. »

Lucie Mansard - ACTO Conseil

C’est quoiune économie solidaire ?C’est une structure économique qui a un fonctionnement démocratique (un homme = une voix) et un but non lucra-tif : l’organisme peut faire des bénéfices, mais elle ne peut pas les redistribuer indi-viduellement. Généralement, ils sont réin-vestis dans l’activité elle-même. Ce sont les scoop, les associations, les mutuelles…

Un site pour plus d’informations : http://www.rtes.fr/

Les micro créditNés au Bengladesh dans les années 70, les micro crédits ont pour objectif de favoriser des projets locaux auprès de publics très pauvres, à qui les banques ne font pas crédit en temps normal. Grâce à un petit prêt d’argent, des artisans, des agriculteurs, des éleveurs, peuvent acheter des outils, des produits nécessaires à leur activité.

Liens pour le micro crédit en France : www.france-microcredit.org et http://www.adie.org/ Dans le monde : www.planetfinance-group.org

Les monnaies solidaires ou complémentairesElles peuvent nous permettre d’acheter des produits ou des services avec autre chose que de l’argent : ainsi, on peut accumuler des sortes de points contre des services, des biens en magasin... dans des réseaux pré-établis. Mais les monnaies solidaires ne sont pas que d’étranges moyens de paiement, ce sont aussi, et avant tout, des réseaux de solidarité et de mise en relation des personnes.

A Grenoble existe le Sol : www.alpesoli-daires.org

L’épargne solidaireLorsque l’on place son argent dans une banque dite « normale », cet argent est prêté à une société/entreprise quel-conque, puis rendu avec une petite part des intérêts gagnés par cette même socié-té/entreprise. Avec l’épargne solidaire, le principe est le même, sauf que l’on choisit à qui servira cet argent : à un éleveur fran-çais pour qu’il achète une vache laitière ? A un agriculteur africain, pour qu’il achète un zébu ? C’est une façon de gagner de l’argent… généreusement !

www.epargne-solidaire.com

Les économies d’énergies, mais aussi l’agriculture de proximité, pa-raissent aux habitants devoir être soutenues par la région. Concernant la protection de l’environnement, qu’est-ce qui vous parait devoir être soutenu par la région : Le soutien aux particuliers qui investissent dans leur logement pour faire des économies d’énergie : 55.9 %Le soutien du développement de l’agriculture de proximité : 46.3 %Le soutien aux entreprises pour faire des éco-nomies d’énergie : 46.3 %Le soutien aux collectivités locales pour faire des économies d’énergie : 43.6 %La création de nouveaux espaces naturels protégés (faune, flore, patrimoine…) : 39.2 %Le soutien des filières bio (du producteur au consommateur) : 30 %Le soutien au développement d’exploitations agricoles bio : 29.5 %La création de labels citoyens ou environne-mentaux pour les entreprises et les produits : 16.3 %Autre : 0.4 %

J’veux du solaire !Les énergies « solaires » sont à déve-lopper en priorité (72.7 %), suivi par les énergies « éoliennes (37.4%) et hydrauliques (33.9 %).Concernant les énergies, lesquelles faut-il déve-lopper en priorité ?Les énergies solaires (chauffage et produc-tion d’électricité) : 72.7 %L’énergie éolienne : 37.4%L’énergie hydraulique : 33.9 %L’énergie nucléaire : 15 %L’énergie fossile : 4 %Autre : 3.1 %

A fond sur les économies d’énergie

Parmi la liste d’actions suivante qui appar-tiennent au champ de l’économie solidaire, lesquelles vous paraissent devoir être soutenues par la région : Plusieurs réponses possiblesSoutenir la reprise par leurs salariés des entreprises qui ferment : 55.1 %Soutenir les créateurs d’entreprise : 51.5 %Soutenir les économies solidaires (associa-tion, mutuelles, scoop) : 40.5 %Soutenir le micro crédit : 30.4 %Soutenir l’épargne solidaire : 22.5 %Soutenir les monnaies solidaires ou complé-mentaires (qui permettent d’autres échanges) : 12.3 %Autre : 0.9 %Ne sait pas : 0.4

Six têtes de liste expliquent leur projet à six jeunes de 16 à 23 ans

DOSSIER

Ensemble : L’ESS est un domaine économique qu’il faudrait davantage développer, y compris sous sa forme coopérative (scoop) qui associe les salariés au devenir de leur entreprise. Il faut aussi repenser, avec les partenaires sociaux et les syndicats, les dispositifs régionaux en matière d’économie et d’emploi. On donne beaucoup d’argent aux entreprises sans engagement en contrepartie sur l’emploi, la formation, la recherche, la protection de l’environnement. Avec la crise, il faut des mesures plus radicales, il faut aider sur des critères qui vont dans le sens du développement humain et pas du profit et l’ESS répond à ces critères.

Les Verts : L’ESS fait évidemment références aux coopératives ouvrières, à ce mouvement utopiste qui a été écrasé, d’une part par le socialisme étatique

(le marxisme) et d’autre part, par le train fou du libéralisme. N’avoir comme objectif que le profit, ne chercher que ce qui doit rapporter de l’argent, on voit ce que ce cela a donné avec la crise. L’ESS et ce courant coopératif sont une alternative entre ces deux extrêmes. C’est une troisième voie, un outil de régulation face au marché et aux délocalisations. Dans ces structures, on s’implique nécessairement dans la gestion, on y retrouve le plaisir du travail en commun et du sens au travail. Et l’ESS permet aussi de créer des emplois. Nous considérons que la région ne doit pas aider les entreprises qui font des bénéfices mais elle peut favoriser le développement de l’ESS, notamment avec les appels d’offre des marchés publics, par des plateformes d’appui à la création de scoop. On peut aussi mettre en place des fonds de reconversion

pour que les entreprises viables qui ferment du fait des actionnaires soient reprises par les salariés, assurer des formations pour ces salariés, on peut soutenir de nouvelles filières, susciter la création d’entreprises mais aussi l’entreprenariat collectif.Le PS : Elle n’est déjà pas marginale dans notre région. Elle représente 10 % des emplois dans des secteurs très divers et sur tout le territoire. C’est une histoire ancienne dans notre région : Les premières coopératives remontent au 19ème siècle. Ce qui est intéressant à développer, ce sont les reprises des entreprises par les salariés en scoop. Avec toujours le même principe : un salarié égale une voix (les décisions sur les salaires et sur le devenir de l’entreprise se prennent avec l’ensemble des salariés). C’est une forme d’organisation de l’économie très moderne. Nous avons créé un fonds pour permettre qu’à l’initiative des salariés, des entreprises puissent se transformer en scoop. Il y a un bel avenir pour cette économie.Le Modem : On souhaiterait qu’elle se développe mais quand on voit la réalité du monde économique aujourd’hui… c’est réaliste de dire que ce ne sera pas la seule économie. Dans le domaine de la santé, c’est bien de savoir que les structures mutualistes ne font

TÉMOIGNAGES

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DOSSIER

Quelle place pour le développement durable ?Pouvez-vous nous dire en quelques mots quelle place souhaitez-vous accorder au développement durable ?

François Auguste est tête de liste du département pour « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » . Il est vice président délégué sortant à la région.La liste Ensemble rassemble le Front de gauche : PCF, le PDG, la gauche unitaire, et aussi le mouvement alternatif, le m’PEP, le COF, le PAG et des candidats qui ne sont encartés nulle part. Marie-Odile Novelli est tête de liste du département. pour les Verts. Elle est vice présidente sortante à la région et est élue de l’opposition à Meylan. Philippe Meirieu est tête de liste de la région pour les Verts. Il sollicite pour la première fois un mandat politique. Jean-Jack Queyranne est président sortant et tête de la liste région « Une Région d’avance » qui ras-semble le PS, le PRG, le MRC, ECO-LOGIE RHONE-ALPES et des person-nalités de la Société civile.Paul Bouriat est vice président du MODEM en Isère. Il est tête de liste pour le Modem.Fabrice Marchiol est aujourd’hui Maire de La Mure et conseiller régio-nal sortant, il est tête de liste de l’UMP pour l’Isère.Ensemble : Comme le nom de notre mouvement l’indique, le DD occupe une grande place dans notre poli-tique. C’est une question mondiale qui n’est pas purement écologique.

On ne peut pas être dans un sys-tème libéral et faire du développe-ment durable. Les intérêts finan-ciers sont la cause des problèmes d’environnement. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut lutter contre le capitalisme. Ce slo-gan de Copenhague pourrait bien résumer notre pensée : « Changer le système, pas le climat ! ».

Vert(e)s : Nous sommes pour un développement soutenable plus qu’un développement durable, c’est-à-dire pour une décroissance sélective de l’empreinte écologique. Toutes les politiques publiques doi-vent être examinées en fonction de leur impact social, environnemen-tal, économique et ne pas financer ce qui aggrave les destructions de la planète, de l’emploi, du lien social.

PS : quand j’ai été élu, j’ai voulu faire de la région Rhône-Alpes une éco-

région exemplaire, qui intègre les critères du développement durable. Les collectivités locales peuvent for-tement influer sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre. Mais il ne faut pas cantonner le DD à l’environnement. Cela ne veut pas dire non plus décroissance, car les plus pauvres seraient les premières victimes. Nous devons inventer une nouvelle forme de croissance : responsable, sobre, centrée sur les activités humaines.

Modem : Centrale ! Ce qui compte pour nous, c’est l’être humain, son émancipation, son bonheur. Et on ne peut que s’épanouir avec la nature et pas contre. Le dévelop-pement durable, c’est faire en sorte que quand on prend des décisions, celles-ci s’inscrivent dans la durée et surtout qu’elles ne portent pas pré-judice à ceux qui nous suivent. Il doit donc être une clé d’entrée.

UMP : Je trouve qu’on nous met cette variable de DD à toutes les sauces et cela, à tel point, qu’on n’arrive plus à savoir à quoi cela cor-respond véritablement. On arrive à des situations gaguesques. Par exemple, on va parler de « santé durable ». Il est important qu’on ne confonde pas deux choses : la prise en consi-dération des générations futures et l’instrumentalisation qu’on fait de cette problématique. On en arrive à faire croire aux gens que si on ne pense pas comme les Verts, on est des « salauds » qui veulent détruire la terre. Le défi pour notre famille politique : prendre en considération cette problématique mais sans s’ali-gner sur le discours unique comme si le problème ne pouvait être réglé que par la décroissance.

Avez-vous l’intention de soutenir cette l’économie solidaire ?

Quelle place pour l’ESS ?

pas de bénéfices, mais c’est aussi normal que les économies de marché existent. Nous parlons davantage d’une économie régulée, d’une économie sociale de marché. Nous souhaitons surtout soutenir les initiatives originales, le développement des petites entreprises Quand on voit ce que Google est devenu en 10 ans ! Pour cela, il y a bien sûr les subventions mais nous voulons plutôt soutenir ceux qui aident les projets à émerger : les incubateurs et les pépinières d’entreprises qui accompagnent les créateurs d’entreprises. La région doit aussi favoriser le travail en réseau. Par exemple, il faut que le monde de l’université travaille un peu plus avec le monde de l’entreprise. Il ne s’agit pas de les fusionner mais une recherche brevetée peut générer des richesses.

L’UMP : L’ESS serait une économie vertueuse et puis le reste, ce serait les méchants ? Je suis d’accord pour que l’économie solidaire se développe mais pas pour cette vision manichéenne. Que le pouvoir public intervienne, oui, car je ne pense pas qu’une économie sur laquelle on n’intervient pas génère le bonheur de l’homme. Mais il faut bien choisir où on met le curseur. Quand le pouvoir politique intervient, cela doit favoriser une économie éthique, une économie qui ne se fonde pas sur les lois habituelles de la recherche du plus gros profit dans le délai le plus court.

Six têtes de liste expliquent leur projet à six jeunes de 16 à 23 ans

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ESPACE ASSOCL’Economie Sociale et Solidaire (ESS), pour travailler avec d’autres valeurs

Ensemble : - La lutte contre le réchauffement climatique- Le développement des énergies renouvelables en menant des politiques de soutien aux filières. - Le maintien du service public dans le domaine de l’énergie. Je suis contre le capitalisme vert. - Le financement de projets, dans le cadre de la coopération décentralisée, avec des régions du monde entier, qui tiennent compte du social, de l’économie et de l’environnement. - L’énergie nucléaire est à maintenir à condition qu’elle reste dans le service public, à condition qu’il y ait de l’emploi bien qualifié et non précaire, pour plus de sûreté. Il faut aussi développer la recherche pour intégrer davantage l’élimination des déchets dans la production.

Les verts :- Travailler sur les liens entre la santé et l’environnement (alimentation, pollution de l’air, de l’eau, des sols, antennes relais, OGM, nucléaire…) et prévenir les risques majeurs.- Préserver les espaces agricoles et naturels, ce qui implique de «refaire la ville sur la ville».- Développer les transports en commun et des modes doux. - Développer les emplois liés à l’environnement : plus de 10 000 sont possibles dans la réhabilitation et 15 000 dans les énergies renouvelables. - Développer les énergies

autres que le nucléaire : l’éolien, le solaire, l’énergie-bois, la cogénération, l’utilisation des biogaz (les récupérer, les brûler et les recycler…) et les économies d’énergie.

Le PS : - Faire en sorte que tous les lycées reçoivent le label « lycées écoresponsables ». - Promouvoir les énergies renouvelables sur toute la chaîne : de la recherche, à la production. Il faut aussi que le marché soit soutenu, par des crédits d’impôts.- La biodiversité : il faut donner toutes les chances au milieu naturel, très riche en Rhône-Alpes, pour qu’il soit restauré ou préservé. - Développer une offre de transport qui favorise le choix du transport collectif : plus d’accessibilité grâce à l’intermodalité (tram, train, bus), à des offres économiques et écologiques. Je propose que le coût du transport quotidien domicile/travail ne soit pas supérieur à 2 € pour l’usager. - Faire des efforts pour que les constructions neuves soient à basse consommation, voire, à énergie positive, et que les bâtiments anciens tendent aussi vers la basse consommation. C’est un gisement d’emplois considérable avec la création de nouveaux métiers. Par rapport à l’énergie nucléaire, il faut accompagner la mutation énergétique en développant

d’autres sources d’énergies. Pour l’éolien, il faut veiller à une bonne intégration dans le paysage en concertation avec les habitants. On peut aussi avoir un développement du petit éolien.

Le Modem : - La biodiversité dans notre région et dans notre ville. On peut y arriver en transmettant ce message : la nature c’est important ! C’est important de faire connaître mais aussi de faire aimer. - Le développement économique ne doit pas se faire à tout prix. Les chefs d’entreprise doivent agir sur la façon dont ils fabriquent un produit, sur la manière dont on l’utilise et sur ce qu’on fait des déchets ? - Il faut produire des énergies moins dépendantes des énergies fossiles en développant les énergies renouvelables (solaire et vent). On ne peut pas considérer que l’on est sur cette planète comme des profiteurs. C’est un emprunt. - Il faut aussi être plus sobre. A Grenoble, par exemple, ce serait plus intéressant d’isoler les nombreux immeubles des années 60 pour freiner la consommation.- Mettre la nature au cœur de la ville, des cités sans voitures avec des quartiers très végétalisés… on vit dans des villes aujourd’hui où notre rapport à la nature est coupé.

Le nucléaire ? Le nucléaire s’est développé d’une façon secrète. On

Comment comprenez-vous la valeur du social dans le DD ?Est-ce que quand on crée un centre social, on fait du DD ? Ensemble : Le développement durable passe par le développe-ment humain. Je suis pour un développement économique basé sur le développement de la richesse humaine et cela, forcé-ment au détriment du profit finan-cier. Même si le social n’est pas une compétence de la région, pendant notre mandat, nous avons réduit la tarification sociale des transports ferroviaires pour les étudiants, les jeunes et les chômeurs. Maintenant, nous proposons que la région soit chef de file. Cela aurait l’avantage d’avoir une tarification unique pour l’ensemble des transports collectifs de la région. En généralisant le « versement transport » (taxe payée par les entreprises), comme en île de France avec la carte orange, nous pourrions faire la gratuité des trans-

ports. Le versement des particuliers ne correspond qu’à 17% du coût des transports collectifs en région PACA, par exemple.

Les verts : Est social tout ce qui per-met le développement humain, et la réduction des inégalités flagrantes, qui n’a rien à voir avec le PIB. Nous sommes tous solidaires. C’est un des fondamentaux de la pensée écolo-gique. La solidarité et la dimension sociale sont dans le prolongement des questions environnementales. C’est une prise en compte globale des problématiques. C’est l’idée du bien commun. On n’a ni le droit de gaspiller la planète ni d’abîmer un être humain. Par exemple : la région intervient sur le logement des étu-diants pour une meilleure isolation, cela réduit la consommation des Vos cinq priorités ?

pour protéger l’environnementne sait pas tout, ce n’est pas durable, et il y a en plus le problème des déchets… On ne peut pas l’arrêter mais on peut développer du nucléaire plus propre, qui exploite davantage l’uranium. L’éolien ? Les gens ne trouvent pas cela beau, pas naturel… Mais la nature originelle est un concept. Est-ce que c’est vilain de voir un pylône électrique ? Moi, je trouve ça majestueux. Mais après, si j’habitais dans une maison à proximité… Peut-être que…

L’UMP : - Le plus grand défi : avoir des critères qui ne soient pas vécus comme une contrainte et que cette cause ne rentre pas en concurrence avec l’économie. - Je vois ces questions là d’un côté pratique. Mais je ne suis pas un spécialiste technique de ces questions. Il est donc nécessaire de se référer à une assistance à Maître d’ouvrage.- Il y a une thématique sur laquelle j’aimerais qu’on fasse du DD, c’est à propos de la dette. Il ne faut plus que l’Etat ait une dette durable pour justement préserver les générations à venir. J’aimerais que ce raisonnement que l’on tient sur l’air, l’eau, on l’ait aussi sur le plan financier. Par rapport à l’éolien, dans ma commune, le projet d’en implanter a créé une forte polémique. Moi, j’étais plutôt favorable à ce projet, je ne trouve pas ça laid, cela a un côté « art moderne ». Mais les anti éoliens sont nombreux et ont aussi des arguments légitimes.

Votre avis sur la démocratie participative

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L’Economie Sociale et Solidaire (ESS), pour travailler avec d’autres valeursESPACE ASSOC

Comment comprenez-vous la valeur du social dans le DD ?Est-ce que quand on crée un centre social, on fait du DD ?

énergies, cela entraîne moins de charge pour l’étudiant. Il y a un lien direct.

Le PS : Le social est lié au dévelop-pement durable. Je n’oppose pas économie et écologie, social et écologie. Nous devons veiller à ce que le bio soit accessible à tous. De même les économies d’énergies qui peuvent être réalisées par l’isolation des logements anciens, doivent entrainer une baisse des charges pour les habitants. Le dialogue social, c’est aussi une des composantes de notre région. C’est une valeur pour une entre-prise. Il est important de favoriser l’innovation sociale. Le développe-ment durable, c’est aussi cela.

Le Modem : Le développement

Ensemble : La ressource principale de la planète, c’est l’homme. C’est avec le développement humain qu’on luttera contre les conséquences négatives sur l’écologie. Etant vice président à la démocratie participative, c’est un pilier évidemment très important pour moi. Plus de 11 000 habitants ont participé à des réunions publiques en début de mandat. Des ateliers de citoyens tirés au sort ont planché sur des thématiques de la vie quotidienne. Ils nous ont fait des recommandations, sont venus au conseil régional. On est allé assez loin dans le processus participatif associé à la décision. Nous proposons que 10 % du budget de la Région soient consacrés à des budgets participatifs dans le domaine du transport, de l’aménagement du territoire, dans les lycées, la formation et l’emploi. Il faudra inventer les formes, les modalités et les pouvoirs de ces budgets qui devront être impératifs.Nous voulons aussi que les projets qui sont portés par une pétition signée par 100 000 citoyens soient mis à l’ordre du jour du conseil régional.Verts : Quand on est une région de 6 millions d’habitants, on ne

peut pas demander l’avis à ces 6 millions tout le temps. Mais on peut consulter la population sur les objectifs et ensuite mettre en place des instances de suivi. La population a son mot à dire. Sur la finalité, les gens sont capables de comprendre. Sur les parties techniques, c’est plus difficile. Pour organiser du débat et associer les habitants aux décisions, il faut leur donner le choix entre plusieurs scénarios, plusieurs solutions concrètes. Par exemple, si on prend les stations de sport d’hiver, aujourd’hui, elles perdent une journée de neige par an. Quelles solutions envisager ? Construire des stations de plus en plus hautes ? Utiliser de la neige artificielle ? Développer d’autres types de loisir ? Développer les échanges en organisant à nouveau des classes découvertes ?PS : Je n’oppose pas la démocratie participative et la démocratie représentative. Les élus rendent des comptes aux citoyens avec les élections. La démocratie participative enrichit les processus de décision. On essaie de le faire à la taille de la région. On a, par exemple créé les comités de ligne pour les TER. Avec ces comités, les usagers sont impliqués sur du concret, sur des choses qui

concernent leur vie quotidienne. Je voudrais aussi aller vers des budgets participatifs dans les lycées, continuer la consultation de la population sur des grands choix. Par exemple : remettre en question avec tous les acteurs concernés, la manière dont la région accompagne le développement économique.

Le modem : On est dans une démocratie représentative mais il est insupportable de ne pas avoir son mot à dire. Par exemple, pour les nanos (la biologie moléculaire), on se pose des questions. C’est important qu’il y ait un lieu d’échange entre la société de chercheurs et la démocratie participative. Personne ne détient la vérité absolue, l’important est de discuter. Il faut que le citoyen participe à la décision. C’est une obligation, c’est un impératif. Mais pour autant, tout le monde ne pense pas pareil. Comment fait-

durable consiste à prendre des décisions qui prennent en consi-dération les générations qui vont nous suivre. Cela s’applique à toutes les décisions. Un centre social met en relation les générations. Mais le social dans le DD, ça peut aussi, par exemple, être une personne âgée qui héberge un jeune qui va lui faire les courses en échange d’un loyer modeste. C’est important quand l’action sociale permet aussi de vivre ensemble. Une société dans laquelle les gens vivent bien ensemble, qui a peu de fractures, c’est une société qui perdure. Vivre mieux, c’est du DD.

L’UMP : Quand une action est menée, il faut se demander si elle génère du lien social ou de la solida-rité. Corrige-t-elle une injustice, une

on quand les citoyens ne sont pas d’accord ? Comment prendre les avis en compte ? Je n’ai pas trouvé mieux aujourd’hui que la démocratie représentative. C’est celui qui a été élu qui doit prendre les décisions.

L’UMP : La démocratie est de fait participative. Je crois à la démocratie tout court. C’est la prise en considération de l’opinion, c’est la participation au processus de décision. Le mot participatif est en trop. Le budget participatif, par exemple, c’est tout sauf de la démocratie car ceux qui décident ne sont pas élus, ils n’ont pas la légitimité. La république, c’est un homme, une voix. Les décisions ne doivent pas être prises par un petit groupe. Moi, je suis pour un pouvoir fort et les Français aiment le pouvoir même quand il est très directif. Le pouvoir politique doit avoir cette force là et il ne doit pas simplement être suiveur. Il doit pouvoir dire : « vous ne pensez pas comme moi mais je vous propose une direction que je pense bonne ». Si non, ce sera une suite de petits blocages qui empêcheront d’avancer. Il vaut mieux un pouvoir qui se trompe et qui assume, que l’inertie.

1-A (38 x 90)

inégalité ? Mais cela n’est pas propre au développement durable. Si je pars de la base : au départ, il y a des hommes qui subviennent à leur besoin en chassant, en pêchant. La population augmente et commence à se partager les rôles. L’un va pêcher, l’autre construire une cabane, et on s’échange des services. Mais il y a des missions qui ne produisent pas : garder des enfants par exemple. Apparaît alors les fonctionnaires. Le groupe accepte de sacrifier une partie de la richesse qu’il a produite pour que quelqu’un rende un service utile à tous. Cela appauvrit la richesse produite par le groupe en augmentant l’impôt. Il faut donc choisir jusqu’où on peut « collecti-viser » les richesses.

En blanc : la surface de la glace de mer le 14 septembre 2007. En blanc plus en orange : la surface moyenne de la glace de mer au cours des années 1979-2007.

« On a l’impression de vivre

sans rien devoir à personne :

on a sorti du poisson de la rivière

à la main et on les a

ensuite fait cuire... »

« Là-bas, juste le fait de respirer, on a

l’impression d’une qualité de l’air !!! On a

envie de manger l’air. Il est très sec. Sans

grand vent, c’est le bonheur ! »

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

Et si le froid devenait à la mode ?Des professeurs du lycée Argouges ont eu un jour une drôle d’idée : mettre en place un échange sur l’évolution climatique entre Grenoble et le Groenland, une région particulièrement sensible. Cet été, 12 élèves de ce lycée sont partis en plein mois d’Août, découvrir les plages de la banquise.

la pollution transportée par les vents. Ils ont observé que les zones où la neige fond sont de plus en plus grandes. La banquise (glace de mer) a perdu de l’épaisseur et sa surface diminue dramatiquement ; l’enneigement, au Col de Porte, en Chartreuse, a baissé de 14 cm par décennie, entre 1960 et 2006. A partir de toutes ces données, ils ont réa-lisé une exposition au sein de leur lycée qui a eu un large impact sur les élèves mais aussi auprès du personnel : un pingouin en carton pâte, exposé dans le lycée, a même été pris en otage. Une pétition « libérez les pingouins ! » a recueilli 300 signatures. Le pingouin dénommé « Leugême » est devenu leur mascotte. Le projet « G2 » est né en 2007/2008, dans le cadre de l’Année Polaire Internationale (API). Il a été financé par COMENIUS, programme européen pour la coopération et la mobilité entre établissements scolaires de différents pays.

http://www.ac-grenoble.fr/argouges/http://www.123hjemmeside.dk/Nuuk-GrenobleContact : Chantal Decarroz

Pourquoi les pôles sont-ils davantage touchés par le réchauffement climatique et la pollution ? Alors qu’ils n’ont pas d’industrie, des résidus de pesticides, et notamment un taux de mercure élevé, ont été mesurés dans la faune sauvage du Groenland et dans le lait maternel des femmes inuits. Les raisons ? Les vents montent vers l’Arctique et y concentrent les polluants. Le Groenland subit cette pollution qui vient d’ailleurs. « En fait, c’est nous qui leur polluons tout leur espace, explique un jeune. » D’autres paramètres jouent sur ce réchauffement : la couche atmosphéri-que est plus fine à cet endroit, une très forte concentration des rayonnements solaires existe, ainsi qu’un effet ampli-ficateur. Ainsi, plus la banquise dispa-raît, moins il y a de réfléchissement et plus il y a réchauffement. C’est ce qu’on appelle « l’effet Albédo ».

Albédo et glace de merLorsqu’un corps reçoit de l’énergie en provenance du Soleil, il en réfléchit une partie et le reste de l’énergie est absor-bée. Le rapport entre l’énergie réfléchie et l’énergie totale reçue est appelé « albédo ». L’albédo peut s’exprimer en valeurs de zéro à un. Ainsi, comme la neige est blanche, son albédo est très élevé (entre 0,6 et 0,9 si neige fraîche), celui de la glace aussi (0,6 en moyenne). Par contre, celui de l’océan est très fai-ble, aux alentours de 0,1. Ceci signifie que lorsque l’étendue de la glace de mer est faible, l’océan arctique absorbe une quantité plus importante d’éner-gie. Le réchauffement est donc plus important.

Ce glaciologue propose une exposi-tion ainsi que des animations dans les écoles.Librairie de l’université, FNAC et Presse-tabac du Sappey. [email protected]

Lycéens du Groenland et lycéens de Grenoble, tous unis contre le réchauffement climatique...Ce vaste projet a permis à des élèves en Bac Pro « industries de procédés » et « bureautique et secrétariat » (12 élèves au total : 11 garçons et une fille) de rencontrer 13 Groenlandais (12 filles et un garçon !...) du lycée de Nuuk. Ces derniers sont venus séjourner plusieurs jours à Grenoble au mois de mars 2009.Au-delà de ces échanges, les élèves investis dans ce projet ont aussi effectué tout un travail pour approcher ce qu’est l’évolution climati-que : visite d’expositions, rencontre avec des spécialistes glaciologues (entre autres, avec M Lefauconnier qui est aussi le parrain de ce projet). Avec leurs enseignants, ils ont aussi réalisé différents travaux scientifiques : ils ont comparé la neige de notre région avec celle du Groenland. Ils ont alors pu découvrir que le pH de la neige de ce pays est aussi acide que celui de la neige des Alpes à cause de

« Nanuq »., un conte pour enfant sur le réchauffement climatique, écrit par Mr Lefauconnier, parrain de ce projet.

« Dans le port, les Inuits ne pensaient pas

qu’on pourrait sauter dans une eau à 6°.

Du port, on voyait les baleines... »

DOSSIER

Tout doux

l’hiverCopropriétaires, des solutions s’annoncent pour isoler vos bâti-ments. Toujours dans le cadre du Plan Climat Local (1), nous avons rencontré Sébastien Fauvel, de l’Agence Locale de l’Energie (ALE), pour nous parler de la campagne qui va être menée en 2010.

Cette campagne cible le principal potentiel d’économies d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’agglomé-ration : la rénovation énergétique des bâtiments.Une grande campagne ciblée vers les copropriétés.Contrairement aux O.P.A.T.B., notamment celle menée sur les Grands Boulevards entre 2005 et 2009, qui sont des opéra-tions expérimentales, limitées dans le temps, restreintes à une zone géographique, et financées majoritairement par la ville de Grenoble, l’ADEME et l’ANAH, cette campagne va concerner toute l’agglomération grenobloise et sera probablement cofinancée par chaque ville de l’aggloméra-tion et la Métro. Elle vise toutes les copropriétés volontaires qui veulent s’engager dans une réha-bilitation à visée d’isolation ther-mique et d’économie d’énergie sur le bâti.Bénéficiant de l’expérience de l’OPATB Grands Boulevards et des diagnostics énergétiques effectués à cette occasion, on sait que 2/3 des déperditions d’éner-gie se font par les surfaces vitrées et les murs, et que 15 cm d’isolant offrent le meilleur rapport entre

l’investissement engendré par une telle rénovation et les écono-mies réelles générées sur la fac-ture énergétique.Fort de ce constat, et avec l’ob-jectif du facteur 4 (cf. Grenelle de l’environnement et les objectifs de diviser par quatre nos consom-mations d’énergie), le but est de réhabiliter prioritairement le parc immobilier des années 1945 à 1975, qui est plutôt énergivore, mais aussi facilement isolable ! Sébastien Fauvel souligne que « l’isolation doit aussi respecter le patrimoine architectural et il est plus facile d’isoler des façades lis-ses que des façades de type haus-smanien ou en rotonde comme sur la place Gustave Rivet, où le surcoût en terme de réalisa-tion peut impacter le retour sur investissement».Objectif : 150 copropriétés sur 4 ansLes aides collectives à la copro-priété concernent l’isolation des murs, des surfaces vitrées, de la toiture et du plancher, éventuelle-ment les systèmes de ventilation, mais aussi à titre individuel, les fenêtres. Elles sont cumulatives : 15% d’aide sur le montant hors taxes des travaux pour un chan-tier d’isolation, 30% si on cumule

trois chantiers (isolation des murs, de la toiture et du plancher) et jusqu’à 40% si le choix se porte sur les 5 opérations (murs, plan-cher sur cave, toiture, ventilation et fenêtres).L’approche reste individuelle et à chaque copropriété, sa solution ou ses priorités.« Notre rôle est d’accompagner les copropriétés en présentant les différents scenarios de réha-bilitation qui leur sont proposés : par exemple, sur une copropriété qui présente plusieurs points de défaillance, en conseillant de commencer par une isolation murs et fenêtres, on sait qu’on obtient approximativement 50% de gain sur la facture énergéti-que, mais aussi une réduction de 30% du temps de chauffe du bâti ; la copropriété pourra ensuite opter stratégiquement pour une chaudière beaucoup moins puissante et beaucoup moins consommatrice d’énergie ! » L’idée est aussi d’amener la copro-priété à s’engager sur le long terme et d’avoir une approche globale sur les bénéfices à tirer de ce type d’opération. « Dans les faits, un propriétaire occupant va être plus impliqué qu’un proprié-taire bailleur ; de la même façon, un copropriétaire au 1er étage se sentira moins impliqué quand on lui parle de l’isolation de la toi-

Pub Notre Dame95 x 130

“Il est effectivement plus facile d’isoler des façades lisses que des façades de type haussmanien ou en rotonde comme sur la place Gustave Rivet”.

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

ture. Tout notre travail, c’est aussi d’amener les copropriétaires à avoir une réflexion collective sur la notion de partage et de copro-priété justement. ».Le système d’aide est extrême-ment incitatif : plus on engage de travaux, plus on cumule les aides. Par exemple, pour les revenus modestes, avec cette campagne, un simple ravalement de façade devrait coûter plus cher qu’un ravalement couplé avec l’isolation d’une ou deux façades, d’autant que ces aides collecti-ves devraient se cumuler au cré-dit d’impôt et au prêt à taux zéro. Voilà les grands principes de cette nouvelle campagne, pour laquelle Sébastien Fauvel me précise que certains éléments n’ont pas été à ce jour définitivement délibérés. A suivre au prochain numéro… En attendant, affûtez votre argu-mentaire pour votre prochaine assemblée de copropriétaires : il n’y a que ceux qui sèment qui récoltent.V. Vermorel

(1) OPATB : Opérations Programmées d’Amélioration Thermique et énergé-tique des Bâtiments.ALE : Agence Locale pour l’Energie, 4 rue Voltaire, Grenoble.ADEME : ANAH : Agence natinale

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L’association MilénaDans ce lieu anonyme et pro-tégé qu’est Miléna, les femmes victimes de violences au sein de leur couple sont écoutées et repartent avec les informations nécessaires pour se protéger. Miléna est aussi une associa-tion qui permet à des femmes, suivies par des professionnels, d’être prises en charge avec leur(s) enfant(s) et d’être accom-pagnées pendant une période qui peut aller de quelques semaines à deux ans. Des professionnels les aident à se reconstruire sur un plan psychologique mais aussi professionnel. Elles peuvent bénéficier des conseils d’une esthéticienne afin

qu’elles reprennent confiance en leur image, qu’elles réappren-nent à se regarder dans la glace (elles ont parfois entendu pen-dant vingt ans qu’elles étaient nulles et moches ). Avec leur(s) enfant(s), elles retrouvent une relation qui se fait autrement que sur un mode violent. Elles ont souvent du mal à se poser comme mères et leurs enfants ont aussi des difficultés pour les intégrer comme des adultes. Aujourd’hui, ce lieu existe grâce à l’Etat et au Conseil Général et dispose de 100 places (fem-mes plus enfants) « Ce qui est encore insuffisant, soulignent les accueillants.».04 76 29 10 21

L’association Solidarité Femmesest une association d’accueil, d’information et de formation pour les femmes victimes de vio-lences conjugales et familiales, affiliée à un réseau national .

04 76 40 50 10Le Trident. Bât. D - 34 ave de l’Europe à GrenobleCette association gère aussi un restaurant d’insertion « L’arbre fruitier ». Ce lieu permet aux « cassés de la vie » de retrouver un espace et un travail où ils peuvent se remettre sur pied en entrant dans la vie active. 40 personnes en bénéficient chaque année.Le restaurant est en plein cen-tre de la Villeuneuve. Refait à neuf, on y mange un menu com-plet, traditionnel et savoureux pour 8.60e.04 76 22 82 08 Galerie de l’Arlequin à Grenoble

Vous avez un doute sur le comportement de votre conjoint. Vous savez que votre fille est battue par son mari. Vous voulez partir mais vous ne savez pas comment faire... Rencontrez ou appelez les associations de l’agglo. Dans tous les cas, vous pouvez appeler le :

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Des accueillants de Milena témoignent : le parcours que vivent ces femmes pour sortir de cette violence est particulièrement difficile.« Elles arrivent souvent en situation d’urgence, mais elles ont du mal à identifier toute cette violence qui leur est faite. Pleines de doutes, elles se questionnent d’abord sur leur mari. Quand une femme est sous l’em-prise de son conjoint, elle n’arrive plus à se rendre compte de la violence qu’elle subit, qu’elle soit psychologique ou physique. - Même quand elles reçoivent des coups, elles ont du mal à se rendre compte de la gravité des actes. Parfois elles viennent nous trouver avec ce questionnement : « Comment aider mon mari ? » Souvent, elles pensent qu’elles méritent ce traitement. Certaines ne sont pas choquées, par exemple, que leur mari ne veuille pas qu’elles portent de pantalon serré. Elles se disent : « S’il est jaloux, c’est qu’il m’aime et s’il m’aime, il a tous les droits...» - Ce que les femmes nous racontent est très dur. Le niveau de vio-lence qu’elles peuvent subir est ahurissant. Nous avons besoin de soutien car cela est très lourd ». - Quelques-unes d’entre elles ne viennent qu’une seule fois, sou-ligne un autre accueillant. Ce qu’elles ont entendu fait ensuite son chemin. Elles ne quitteront peut-être pas leur mari, mais elles auront les outils pour se protéger. »

Et les auteurs de ces violences ?Attaquer le mal à la racine est sans doute le meilleur moyen de réduire ce fléau intolérable. Stigmatiser les auteurs de vio-lence n’est pas non plus une solution. Tout comportement de violence révèle de grandes difficultés psychologiques, c’est pourquoi des lieux d’écoute et de paroles sont indispensables pour aider ces personnes et doi-vent être facilement accessibles. Nous avons encore des progrès à faire de ce côté.La Préfecture, le parquet de Grenoble et le Conseil Général de l’Isère se sont fortement mobilisés sur ces questions. La création d’un lieu de soins spé-cialisés, « Passible », permet à

ces hommes de se faire soigner en même temps qu’ils accom-plissent leur peine. « C’est une grande étape, précise l’une des psychologues qui met en place ce centre. Ils sont coupables, donc responsables, mais recon-naître qu’ils ont besoin de soin, c’est aussi reconnaître qu’ils sont malades, qu’ils ont besoin d’un espace pour intégrer un autre mode de relation à l’autre. Si généralement ils n’admettent pas leur violence, une fois dans une procédure thérapeu-tique, ces hommes saisissent l’occasion pour se soigner. C’est très important de mener ces actions car ces actes au sein des familles ont aussi un impact sur les enfants qui sont souvent les premiers témoins de ces violences. »

Comment en arrivent-ils à une telle violence ?La violence à l’encontre des femmes peut revêtir différentes formes de sévices, qu’ils soient sexuels, corporels ou psychologiques (humi-liations, brimades économiques...). Il n’existe pas non plus de cause unique à la violence conjugale. Ces fonctionnements touchent tous les milieux. C’est parfois un processus de répétition : une personne battue dans son enfance bat à son tour son conjoint ou ses enfants, mais ce n’est pas la majorité. Personne n’est prédisposé à vivre ce drame. Pour en savoir plus sur ce processus : www.lesantennes.org

Violences conjugales ce qu’il faut savoir

INFORMONS-NOUS

Des violences qui en arrivent au pireUne femme meurt tous les 2 jours et demi des coups de son conjoint (146/an). 12 hommes par an meurent d’homicide volontaire de la part de leur conjointe, mais dans les trois quarts des cas, ces hommes battaient leur compagne.

Les femmes de l’Arbre Fruité avec le président de Solidartié Femmes

DOSSIER

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PUBrégion

A lire sur www.lesantennes.org

Les tarifs de la Compagnie de Chauffage seraient beaucoup trop élevésLes trois fédérations de locataires de l’Isère ont rédigé une lettre ouverte pour alerter sur l’explosion des charges : plus 30% cette année. Les membres de ces confédérations ne comprennent pas cette hausse car au même moment, la Compagnie de Chauffage Urbain a enregistré un résultat net de plus de 3.5 millions d’euros. D’après les calculs de l’Observatoire des Finances et des Politiques Publiques (l’Ofi-PoPu) ces tarifs seraient aussi excessifs et « il n’y aurait aucune raison de faire payer aux usagers du chauffage urbain, des impôts sur les bénéfices de plusieurs millions d’euros et des dividendes excessifs. »Pour en savoir plus, mieux comprendre ce qu’est la Cie de chauffage urbain, pourquoi les tarifs sont excessifs, lire la lettre ouverte des trois fédérations de locataires de l’Isère et la lettre n°14 de l’OFiPoPu.

Les balades de Jean-Michel Asselin autour de GrenobleC’est nouveau sur le site, ça nous évade, et c’est chouette ce brin de nature !

Regarder l’actualité à rebours, autour de Grenoblec’est ce que fait régulièrement Jean-Pierre Benoit. Ce journaliste à la retraite fait un pas de côté, en toute indépendance.Retrouvez ses chroniques à rebours sur : www.lesantennes.org.

Le Nouveau Dossier Noir du Vaccin Hépatite BLucienne Foucras habite Grenoble et est professeur agrégée à la retraite. Elle a écrit ce livre suite à la mort de son mari, qui après le vaccin de l’hépatite B a été paralysé et est mort deux ans plus tard.»

Clinatec, vous connaissez ? Si c’est non, c’est normal, c’est classé secret défense !Les élus écologistes de l’agglo viennent de rendre une enquête, très fournie, qui expose les fondements de leurs inquiétudes à propos de Clinatec et des nanotechnologies. Ils s’inquiètent des conséquences qu’il peut y avoir quand la recherche et l’industrie sont liées, ils s’offusquent de l’absence de tout contrôle démocratique quant aux choix budgétaires et aux grandes orientations qui sont faits dans ce domaine. Dans cette publication, certains, beau-coup sans doute, découvriront ce qu’est le Brain Pace Maker (une découverte locale du professeur Benabid) qui, associé à un nano procédé, devient le Brain Computer Interface (autrement dénommé : interface homme-machine). Une superbe découverte locale qui fait rêver pour les progrès qu’elle laisse envisager. Mais attention ! Les éco-logistes appellent à la vigilance : la perspective d’un progrès ne doit pas nous dispenser de prudence... Et de citer les conséquences dramatiques qu’ont eu, après coup, de récentes découvertes... Le 28 novembre: le CENG, un collectif associatif et Les amis de la Terre seront place aux Herbes pour présenter les produits qui sont en vente et compor-tent des nanoparticules.Un débat public aura lieu le mardi 1er décembre à Alpexpo à 19h30.

Pourquoi on est pour, pourquoi on est contre? Un recensement presque exhaus-tif de tous les arguments des pro et des anti sur : www.lesantennes.org.Et en bonus, des infos qu’on ne trouve pas facilement sur internet...

INFORMONS-NOUS

Votation Citoyenne Grenobloise, les 11, 12 et 13 décembre prochains, pour que les contri-buables grenoblois (depuis au moins 5 ans), extracommunautaires (non ressortissants d’un pays de l’Union européenne) obtiennent le droit de vote et d’être élus aux élections locales. Consulter la liste des principaux bureaux de vote sur : www.lesantennes.orgDepuis 2002, la Votation Citoyenne Grenobloise est organisée par le Conseil Consultatif des Résidents Etrangers Grenoblois (CCREG) avec la Ligue des Droits de l’Homme et des nombreuses autres forces citoyennes asso-ciatives, culturelles, syndicales et politiques.

Le bouquetin du Vercors. Photo T. Dussange

Simulation du viduc faire par un habitant

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La Votation Citoyenne... c’est à Grenoble qu’elle est née !

Rocade Nord, l’enquête publique, c’est maintenant

INFORMONS-NOUS

Retour sur le numéro 13Le nucléaire, c’est pas écolo !J’aime beaucoup lire Les Antennes, ce qui me met d’habi-tude en joie, cela change des infos catastrophiques habituelles... Mais le numéro de septembre/octobre m’a chagrinée, et j’aime-rais faire part de ma réaction et la partager avec les lecteurs. Il s’agit d’une question de l’enquête : si vous deviez militer pour trois «solutions écolo», lesquelles choisiriez-vous ? S’ensuit une liste de propositions, dont deux posent problème : les biocarbu-rants et le nucléaire.Pour les «biocarburants», il fau-drait préciser... Certains militent pour qu’on appelle «agrocarbu-rants» les carburants à base de cultures agricoles dont les prati-ques n’ont rien de «bio» ni d’écolo, et ils ont certainement raison ! Concernant le nucléaire, je ne connais pas de filière nucléaire «écolo»... Il est vrai que le recours à l’électricité d’origine nucléaire permet d’éviter de produire autant de gaz à effet de serre que le recours à des centrales thermi-ques, mais cela ne suffit pas à en faire une activité écologiquement recommandable. En effet, depuis l’extraction de l’uranium, jusqu’à la gestion à long terme des déchets, en passant par le retraitement et le recyclage des combustibles, la filière génère ou risque de générer des pollutions préoccupantes, bien que peu médiatisées, et expose ses travailleurs à des risques importants pour leur santé.Sans parler des dangers à venir, ni des «erreurs» du passé, parlons des contaminations effectives et qui concernent la filière française. L’extraction de l’uranium utilisé en France a lieu actuellement en Afrique, dans des conditions que dénonce le réseau Sortir du Nucléaire : protections insuffi-santes pour les mineurs (mais y a-t-il des protections suffisan-tes en la matière ?), pollution et assèchement des réserves d’eau potable, contamination de l’environnement par dissémi-nation d’objets et de matières radioactives... Le retraitement du combustible à La Hague se fait au prix de rejets importants de polluants radioactifs dans la mer et dans l’atmosphère. Quant au recyclage du combustible retraité en nouveau combustible, il a lieu

en Russie, dans les conditions les plus obscures (sur ces deux der-niers points, voir par exemple le documentaire «Déchets : le cau-chemar du nucléaire»).Sonia DELADERRIÈRE

Malherbe mon bio quartier (suite et faim...)Dans le précédent numéro des Antennes avait été rendu un juste hommage à la boucherie bio, pion-nière dans son domaine. Heureusement, le bio, ça s’attrape aussi ! C’est sans doute la raison pour laquelle s’est installée avenue Jean Perrot, à deux boutiques de là, une Coop bio faisant par-tie de cet important réseau de distribution, auquel on peut tout juste reprocher l’origine parfois lointaine de ses produits. Mais ça n’est pas de leur faute. Vivement la relocalisation du bio !

Rappelez-vous40 000 décès dû à des arrêts cardiaques ont lieu en France chaque année. 12 000 pour-raient être évités si nous étions formés aux gestes qui sauvent. Depuis plus d’un an, M. Caly se démène pour faire bouger les choses. Aujourd’hui, il se réjouit de l’impact qu’a eu son article paru dans le dernier numéro des Antennes (p. 13)) : particuliers, professionnels de la santé et institutionnels, lui ont répondu, et un groupe, initié par la mai-rie de Grenoble, se rencontre dorénavant pour agir et mener des actions de formation et de sensibilisation auprès du grand public. Comme quoi, il n’est pas vain, parfois, d’agir contre des moulins...

06 86 02 65 75

Des lycéens l’ont lu ! Le n°13 des Antennes a presque été distribué à toutes les classes du lycée international. Ayant observé le comportement des lycéens, je peux dire que certains ont délaissé rapidement le journal (et ne l’ont même pas ouvert), mais

que la plupart l’a lu et apprécié. L’épithète «nouveau» est le mot qu’ils ont le plus employé pour décrire son message. Je pense que certains ne voulaient pas lire le journal, mais dès qu’ils ont su que des élèves du lycée avaient écrit dans le journal, ils se sont tous mis à le lire, sinon l’intégralité, du moins les pages «consacrées» au lycée. Je pense que ce journal

a permis à certains de découvrir l’écologie, et à d’autres d’appro-fondir leurs connaissances ; dans tous les cas, je pense qu’il a été un très bon vecteur didactique et je vous félicite d’avoir fait appel à des lycéens, car, grâce à ce facteur, plus d’adolescents l’ont lu. Vlad, un lycéen journaliste.

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L’autre monnaie

Depuis deux ans, des Sols circulent dans l’aggloméra-tion grenobloise. Plus d’un millier de personnes et une trentaine de structures parti-cipent à l’expérimentation de cette monnaie complémen-taire. L’objectif ? Développer une économie locale durable et inventer de nouvelles for-mes d’échanges !Pour en savoir plus : www.alpesolidaires.org/monnaie-sol

ARTISTES ET CRÉATEURS D’ICI

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De la viedans du marbreCorinne Chaussabel-Boisadam est sculptrice mosaïste. Que ce soit en peignant ou en sculptant ces petits bouts de pierre, elle a toujours eu envie de retranscrire la vie, avec son côté difficile et facile. « Se détruire, se reconstruire, c’est la vie, dit-elle en souriant ».

Attention!détournement d’objetsDominique Blanc Vial est un designer hors du commun, et ce n’est pas peu dire...

Ces créatures naissent d’abord d’une idée, puis viennent les mots, ensuite le dessin, et enfin la sculpture. Et là, elle casse, elle taille des morceaux, plus ou moins grands, plus ou moins tranchants. Ternes ou éclatants, ces petits carrés, carreaux, ou arcs de cercle, se côtoient. De ce mélange de matières et de couleurs, naissent alors des personnages pétillants, aux multiples facettes. Puzzles de mosaïques, les matériaux les plus éloignés de l’humain pren-nent corps avec une légèreté contagieuse. Le verre circule dans le marbre, si dur à casser, et les miroirs incrustés s’ani-ment d’étincelles de reflets. Ce sont des personnages très stylisés, toujours à deux faces. Ils portent des noms aussi doux que : « La vie devant soi », «Un

élan de joie », «Chuchotements», «C’est bon de papillonner», «Lucia», «Cette terre si pré-cieuse», «La Dolce vita»... Et si vous remarquez bien, il y a toujours un petit point de cou-leur. « C’est le cœur qui bat, la vie, précise-t-elle. »

Corinne Chaussabel-Boisadam vous accueille dans son atelier à la Terrasse, 27 place de la mai-rie, les week-end du 21, 22 et du 28,29 novembre.www.chaussabel.fr

Un habit à son imageJeune pousse créative de la SCOP 3BIS*, « Falbalas créa-tions » propose des accessoires modulables en textile, en petites séries ou sur-mesure, à adapter à sa propre garde robe.

Amoureuse des matières faites pour suivre nos corps, elle n’aime rien tant que faire plaisir en redon-nant vie à un vêtement adoré, en le remettant au goût du jour, en exploitant ses plus beaux détails pour en faire un autre objet, en manipulant la matière tissées-pour découvrir la beauté de ses

déformations, en associant les motifs, les textures pour les adap-ter à leur destinataire... Et comme elle a le goût des autres, elle aime y mêler son savoir-faire des tis-sus pour délicatement proposer du sur-mesure à une clientèle

confidentielle. Il s’agit de se faire interpréter l’habit qui va faire de nous le moine que l’on connaît, transfiguré par son regard dis-cret de plasticienne. L’intimité de ce boudoir où l’on se déshabille pour s’habiller est alors bien autre chose qu’une philosophie : une expérience rare de rencontre avec une créatrice, de laquelle il restera un trésor, cette étoffe amoureu-sement façonnée, témoin des heures exquises pendant lesquel-les Sabine fit de nous une reine. Si l’envie vous en prenait : http://fal-balascreation.blogspot.com/Compter 45 euros pour une jupe simple*coopérative d’activité et d’emploi en artisanat, communi-cation et services à Grenoble.Sylvie Perrier

Il change la destination initiale d’un objet en lui redonnant un autre sens. D’une simple tôle, il fera un enjoliveur de télé, de vases en manguier, des enceintes, d’une malle coloniale, un meuble, cais-son de grave, et support audio. Avec lui, revisiter les standards audio/vidéo/informatiques avec les matériaux de votre choix (plexiglass, acier, aluminium, cui-vre, cuir...).06 26 66 49 45www.phenix.snowboards.com, rubrique « fabrication », « Art design ».

Des tableaux à cirerCloé peint à la cire d’abeille. Une technique très ancienne qui donne à ces tableaux un cachet très personnel. Amoureuse de la nature, elle aime à peindre les montagnes qui nous entourent. Elle expose à l’Office du Tourisme de Lans-En-Vercors jusqu’au 28 novembre.

http://www.artmajeur.com

DOSSIER

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Quel quartier de Grenoble se cache

dans ce tableau?Donnez votre réponse au 04 38 12 90 59

(sans oublier de laisser vos coordonnées).

Marianne RaffestinArchitecture de Rêves Intérieurs.www.marianne-raffestin.fr

Au Clair de Lune offre, aux 5 premiers gagants, un plat du jour d’une valeur de 10e.Au Clair de Lune, on mange végé-tarien, végétalien, ou pas ! Dans le quartier cosmopolite, près de la place Notre-Dame, rue Très-Cloître, on rejoint Laurence et Laurent sous un lustre féérique fait maison. Cuisine à base de produits biolo-giques, on se régale de céréales, salades, légumes et fruits frais du marché, mais aussi de poissons de mer et de viandes locales. Truites bio de Saint Jean-en Royans le Samedi.!

Recevez «Les Antennes» chez vous pour 1e le numéro. La demande se fait pour 5 numéros.Merci de remplir ce bulletin et de nous le retourner avec un chèque de 5 euros pour participation aux frais d’envoi, à l’association Composite, 1 rue Montorge, 38000 Grenoble.

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Jouez et gagnez !

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Pas très motivés ?Et vous... comment boulot ?Un jeune homme témoigneEt si le froid mode ?