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© EDDL Paris 06, 2011 Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse Genre : Classique Niveau conseillé : Collège Nombre de pages : 414 Difficulté : 3 LES ALLUMETTES SUÉDOISES Robert Sabatier Illustrations de Louis Constantin (couverture de Claude Lapointe) RÉSUMÉ Depuis la mort récente de Virginie, sa mère, Olivier observe la rue Labat comme s’il venait de s’éveiller dans un monde inconnu. Orphelin de père, le garçon de dix ans se souvient des jours heureux dans la mercerie pleine de monde où il aidait Virginie. Le matin où elle ne s’est pas réveillée, Olivier s’était glissé dans le lit auprès d’elle. Alertées, les voisines avaient constaté le décès de la jeune femme et en avaient informé de façon maladroite et cruelle son fils. Albertine, la concierge, avait emmené l’enfant dans sa loge en attendant que l’Araignée, un infirme, prévienne le cousin Jean. Pour payer l’enterrement, Olivier a été chargé d’aller trouver les débiteurs de sa mère mais ceux-ci se sont révélés récalcitrants. Une semaine s’est écoulée. On parle d’un conseil de famille avec un oncle et une tante fort riches habitant un quartier lointain. En attendant, Jean, âgé de vingt-quatre ans, qui travaille dans une imprimerie, recueille l’orphelin. Dans le deux-pièces-cuisine bien entretenu, le cousin et sa jeune mariée Élodie ont souvent besoin d’être seuls et laissent le garçon sortir à toute heure. L’arrivée de ce dernier leur pose des problèmes financiers. Olivier porte le deuil et ne retourne pas à l’école. Dans le Montmartre de 1930, son domaine est la rue. Lucien le Bègue partage son temps entre sa femme atteinte de tuberculose et ses postes de T.S.F. Il éprouve de l’affection pour Olivier. Bougras, l’anarchiste, un personnage riche en couleurs qui méprise aussi bien l’argent que ses contemporains, apprend au garçon à travailler des pièces pour en faire des chevalières. Gastounet, lui, n’en finit pas de raconter sa guerre. Olivier oublie un peu ses malheurs. Il apporte à manger en secret à l’Araignée. Avec Loulou, son copain de dix ans, ils apprennent que l’infirme s’appelle Daniel. La tristesse prend l’orphelin quand il erre dans la nuit jusqu’à la place du Tertre dont les cabarets laissent échapper des musiques et des rires. Il entend la voix de Virginie lui dire de rentrer. Un jour, Olivier prend machinalement la boîte d’allumettes suédoises que Gastounet a laissée sur un guéridon. Dans un immeuble de la rue Bachelet, le garçon s’isole parfois dans un cagibi qu’il a choisi pour refuge. Perdu dans ses rêves, en craquant des allumettes, il y met le feu. Bougras réussit à persuader la foule, qui l’accusait, de laisser partir le garçon. Il pense que ce dernier serait heureux à la campagne chez ses grands-parents paternels. Élodie traite souvent son jeune cousin de voyou mais lui voue de la tendresse tout comme Jean. Olivier est invité à manger des gâteaux et boire un thé chez Mado, qu’on surnomme “La Princesse”, une belle femme dont certains disent qu’elle fait la vie. Le garçon, qui en est amoureux, est initiée par elle aux manières délicates. Mac, qui use de la force pour établir sa célébrité de mauvais aloi, apprend à Olivier à se bagarrer. Le Caïd finira arrêté par la police pour avoir monté un coup. Jean, au chômage, est employé tour à tour comme figurant, compère au bonneteau ou vendeur à la sauvette. Le couple est obligé d’utiliser les économies des vacances. Olivier, lui, aide Bougras qui, à soixante-dix ans, gagne sa vie en mettant du vin en bouteilles, en faisant l’homme-sandwich ou en cirant des parquets. Le garçon élargit la limite de ses pérégrinations nocturnes mais revient rue Labat, son port d’attache. Il se rend chez Daniel qui a été conduit à l’hôpital et emporte un de ses livres sur Schopenhauer. Le sort de l’orphelin est décidé, mais les cousins attendent le dernier moment pour lui dire qu’il va être adopté par l’oncle et la tante avec leurs deux enfants. L’année scolaire se termine. Loulou remet à Olivier un livre, prix de consolation de la part de Bibiche, l’instituteur. Mado et tous les copains sont partis en vacances. Jean a retrouvé une situation. C’est au cours d’un repas de fête que les cousins, en pleurs, apprennent à Olivier que son oncle vient le chercher le jour même. Le garçon est déjà monté dans la luxueuse voiture de ce dernier lorsque Bougras, ému, lui glisse dans le creux de la main une chevalière.

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© EDDL Paris 06, 2011

Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse Genre : Classique Niveau conseillé : Collège Nombre de pages : 414 Difficulté : 3

LES ALLUMETTES SUÉDOISES Robert Sabatier

Illustrations de Louis Constantin (couverture de Claude Lapointe)

RÉSUMÉ

Depuis la mort récente de Virginie, sa mère, Olivier observe la rue Labat comme s’il venait de s’éveiller dans un monde inconnu. Orphelin de père, le garçon de dix ans se souvient des jours heureux dans la mercerie pleine de monde où il aidait Virginie. Le matin où elle ne s’est pas réveillée, Olivier s’était glissé dans le lit auprès d’elle. Alertées, les voisines avaient constaté le décès de la jeune femme et en avaient informé de façon maladroite et cruelle son fils. Albertine, la concierge, avait emmené l’enfant dans sa loge en attendant que l’Araignée, un infirme, prévienne le cousin Jean. Pour payer l’enterrement, Olivier a été chargé d’aller trouver les débiteurs de sa mère mais ceux-ci se sont révélés récalcitrants. Une semaine s’est écoulée. On parle d’un conseil de famille avec un oncle et une tante fort riches habitant un quartier lointain. En attendant, Jean, âgé de vingt-quatre ans, qui travaille dans une imprimerie, recueille l’orphelin. Dans le deux-pièces-cuisine bien entretenu, le cousin et sa jeune mariée Élodie ont souvent besoin d’être seuls et laissent le garçon sortir à toute heure. L’arrivée de ce dernier leur pose des problèmes financiers. Olivier porte le deuil et ne retourne pas à l’école. Dans le Montmartre de 1930, son domaine est la rue. Lucien le Bègue partage son temps entre sa femme atteinte de tuberculose et ses postes de T.S.F. Il éprouve de l’affection pour Olivier. Bougras, l’anarchiste, un personnage riche en couleurs qui méprise aussi bien l’argent que ses contemporains, apprend au garçon à travailler des pièces pour en faire des chevalières. Gastounet, lui, n’en finit pas de raconter sa guerre. Olivier oublie un peu ses malheurs. Il apporte à manger en secret à l’Araignée. Avec Loulou, son copain de dix ans, ils apprennent que l’infirme s’appelle Daniel. La tristesse prend l’orphelin quand il erre dans la nuit jusqu’à la place du Tertre dont les cabarets laissent échapper des musiques et des rires. Il entend la voix de Virginie lui dire de rentrer. Un jour, Olivier prend machinalement la boîte d’allumettes suédoises que Gastounet a laissée sur un guéridon. Dans un immeuble de la rue Bachelet, le garçon s’isole parfois dans un cagibi qu’il a choisi pour refuge. Perdu dans ses rêves, en craquant des allumettes, il y met le feu. Bougras réussit à persuader la foule, qui l’accusait, de laisser partir le garçon. Il pense que ce dernier serait heureux à la campagne chez ses grands-parents paternels. Élodie traite souvent son jeune cousin de voyou mais lui voue de la tendresse tout comme Jean. Olivier est invité à manger des gâteaux et boire un thé chez Mado, qu’on surnomme “La Princesse”, une belle femme dont certains disent qu’elle fait la vie. Le garçon, qui en est amoureux, est initiée par elle aux manières délicates. Mac, qui use de la force pour établir sa célébrité de mauvais aloi, apprend à Olivier à se bagarrer. Le Caïd finira arrêté par la police pour avoir monté un coup. Jean, au chômage, est employé tour à tour comme figurant, compère au bonneteau ou vendeur à la sauvette. Le couple est obligé d’utiliser les économies des vacances. Olivier, lui, aide Bougras qui, à soixante-dix ans, gagne sa vie en mettant du vin en bouteilles, en faisant l’homme-sandwich ou en cirant des parquets. Le garçon élargit la limite de ses pérégrinations nocturnes mais revient rue Labat, son port d’attache. Il se rend chez Daniel qui a été conduit à l’hôpital et emporte un de ses livres sur Schopenhauer. Le sort de l’orphelin est décidé, mais les cousins attendent le dernier moment pour lui dire qu’il va être adopté par l’oncle et la tante avec leurs deux enfants. L’année scolaire se termine. Loulou remet à Olivier un livre, prix de consolation de la part de Bibiche, l’instituteur. Mado et tous les copains sont partis en vacances. Jean a retrouvé une situation. C’est au cours d’un repas de fête que les cousins, en pleurs, apprennent à Olivier que son oncle vient le chercher le jour même. Le garçon est déjà monté dans la luxueuse voiture de ce dernier lorsque Bougras, ému, lui glisse dans le creux de la main une chevalière.

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PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE

I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions La couverture : Qu’évoquent le jaune et le rouge qui dominent (le feu que les allumettes peuvent provoquer) ? On signalera aux lecteurs que la couverture illustre précisément un épisode que l’on découvrira en cours de lecture (pp. 130 à 132). Feuilletage : Les pp. 7 et 8 seront lues en commun. Qui parle (l’auteur qui se souvient du garçon de dix ans qu’il a été et qu’il revoit comme s’il s’agissait de son propre enfant) ? Les illustrations seront commentées. A quoi voit-on que le récit ne se situe pas de nos jours (Par exemple : p. 11, le bec de gaz, l’indication du prix en francs, la vente d’absinthe en bouteille, l’habillement du garçon ; p. 56, le porte-plume et les plumes ; p. 190, l’indication Metropolitain ; p. 325, le vêtement du gendarme) ? En correspondance avec le titre, où des allumettes sont-elles représentées (à la fin des chapitres 1 à 10) ?

II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes En cours de lecture : Bien des différences apparaissent entre les manières de vivre en 1930 dans ce quartier de Montmartre et les nôtres. On les relèvera (la télévision n’existe pas ; on écoute la T.S.F ; on utilise un langage particulier ; l’éclairage est au gaz ; la baguette de pain constitue un luxe (p. 52) ; les écoliers portent des tabliers (p. 54) ; on écrit à la plume (p. 55) ; voir tout ce qui concerne les séances de cinéma (pp. 125 à 129), etc.). Que devient la boutique de Virginie (P. 12, on y a apposé les scellés. P. 48, Capdeverre grave ses initiales sur les volets. P. 189, le magasin est à l’abandon. P. 398, il est à vendre.) ? Quels métiers, Jean, dont la profession est conducteur imprimeur, est-il amené à exercer (pp. 50, 175 à 178, 244 à 247, 253, 314, un emploi de figurant, compère au bonneteau, vendeur à la sauvette, livreur) ? Comment Bougras, lui, gagne-t-il à peine le nécessaire pour vivre (Voir pp. 75 à 77, 179 à 181, 219 à 221, 335 à 339) ? Que veut-il montrer en refusant de prendre la porte de service (pp. 335 et 339) ? Élodie comme Albertine traitent souvent Olivier de voyou. On notera tous les nombreux gestes qui traduisent qu’en fait l’une comme l’autre lui vouent de la tendresse (par exemple, voir pour Albertine : pp. 30, 64, 65, 163, 164, 214, 297 ; pour Élodie : pp. 90, 125, 182, 334, 408). Jean et Élodie ont-ils vraiment envie de se séparer d’Olivier ? Pourquoi ne peuvent-ils le garder (Voir pp. 251 et 252) ? Échanges / Argumentation et Débats : Comment les femmes se comportent-elles avec Olivier lorsqu’elles constatent le décès de Virginie (Ch.1, on l’empêche d’aller vers le lit puis on lui annonce d’une voix lugubre qu’il n’a plus de maman. Comme le garçon ne comprend pas, on ajoute sur un ton de mélodrame qu’elle est morte, puis on emploie le mot : décédée. Il entend une voix dire qu’il est orphelin, puis d’autres imaginer que sa mère a été empoisonnée et conclure que, si c’était le cas, lui aussi serait mort, etc.) ? Quelle est la seule à penser à recueillir Olivier (p. 30, Albertine qui finit par le laisser seul pour aller aux nouvelles) ? Est-il compréhensible d’envoyer le garçon chez les débiteurs pour payer l’enterrement ? Quelle est l’attitude de ces débiteurs ? Après l’enterrement, la famille s’occupe-t-elle de consoler Olivier ? Qui, une fois de plus, même maladroitement, se charge de lui (Albertine, pp. 65 à 69) ? Que penser de toutes ces façons d’agir des adultes ? Est-ce de la cruauté de leur part, une incapacité à se comporter correctement, une inconscience coupable ? On évoquera les précautions que l’on aurait dû prendre dans le respect de l’enfant, pour l’aider à supporter la disparition de sa mère. La classe s’exprimera sur le bien-fondé ou non de ne prévenir Olivier de son adoption et de son départ qu’au dernier moment (Voir pp. 323, 402 à 408). Activités en liaison avec la lecture : Des recherches seront menées sur certains faits comme la naissance de la “semaine anglaise” p. 41, les opinions émises sur la probabilité d’une nouvelle guerre p. 43, l’absence du droit de vote des femmes p. 46, l’exposition coloniale p. 310, etc.

III. Dire / Quelques suggestions A de très fréquentes reprises, l’auteur cite les noms des artistes de l’époque ainsi que les chansons que l’on fredonnait (A titre d’exemples : Le Chaland qui passe, Dans la vie faut pas s’en faire, La Guinguette a fermé ses volets, Marilou qu’il fut doux le premier rendez-vous, Les Gars de la Marine, Nini Peau de chien, À Ménilmontant, J’ai deux amours, Parlez-moi d’amour, Elle avait une jambe de bois, Les Bateliers de la Volga, etc.). Par groupes, la classe en établira la liste avant de se répartir la tâche d’en retrouver des enregistrements. L’audition d’une sélection de toutes ces chansons pourrait être envisagée.

IV. Écrire / Quelques propositions Pp. 54 et 55, Olivier inventorie le contenu de son cartable. A leur tour, les élèves décriront leur sac et son contenu en s’attachant à être très précis. A la manière de la p. 56, ils accompagneront leur texte d’une illustration. A l’enterrement, l’oncle est venu avec un mystérieux M. Ducornoy (pp. 62 à 65). Qui peut-il bien être ? On imaginera les raisons de sa présence.