le vif du congo 14

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Hebdomadaire, Ed. N°014, du 27 janv. au 03 fév. 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: [email protected] VIFCONGO DU LE Pge 2 Pge 8 Pge 5 Manifs à Kinshasa L’Occident sur le schéma «lititi mboka» Pge 4 Kinshasa et Luanda renforcent leur coopé- ration Pour avoir refusé d’épuiser les voies de dialogue politiques, institutionnelles et diplomatiques pour faire entendre leur cause, les opposants ont choisi délibé- rément et précipitamment de gagner la rue après avoir chauffé l’opinion à blanc et en parfaite connaissance de l’embrasement qui allait s’ensuivre. Recensement/données démographiques L’opposition a tué pour rien Agitation politique à Kinshasa Moïse Ekanga récon- forte les Chinois Le vif du congo 14.indd 1 26/01/2015 16:47:04

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Le journal hebdomadaire congolais

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Page 1: Le vif du congo 14

Hebdomadaire, Ed. N°014, du 27 janv. au 03 fév. 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USDEditeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: [email protected]

VIFCONGODU

LE

Pge 2

Pge 8Pge 5

Manifs à Kinshasa

L’Occident sur le schéma «lititi mboka»

Pge 4

Kinshasa et Luanda renforcent leur coopé-ration

Pour avoir refusé d’épuiser les voies de dialogue politiques, institutionnelles et diplomatiques pour faire entendre leur cause, les opposants ont choisi délibé-rément et précipitamment de gagner la rue après avoir chauffé l’opinion à blanc et en parfaite connaissance de l’embrasement qui allait s’ensuivre.

Recensement/données démographiques

L’opposition a tué pour rien

Agitation politique à Kinshasa

Moïse Ekanga récon-forte les Chinois

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Page 2: Le vif du congo 14

LA UNE 2

Finalement, il y aura eu plus de peur que de mal, du moins dans les esprits, puisqu’en pratique, il y aura eu juste le contraire, c’est-à-

dire plus de peur et de mal. En effet, alors qu’il en est arrivé à faire couler le sang des Congolais, le débat sur la subordination ou pas des futures élections au recensement a connu un soft landing vendredi dernier au Sénat. La Chambre haute aura ainsi su justifier et démontrer sa hauteur face aux pressions de tous bords qui avaient fini par un déferlement dans la rue avec toutes les conséquences que l’on déplore et qui vont se faire sentir pour un bon moment encore.

Dans leur sagesse, les Sénateurs ont su trouver le juste milieu entre la nécessité d’intégrer les données démographiques dans tous les programmes de développement - y compris les élections qui permettent de choisir les animateurs les mieux indiqués pour conduire ces programmes – et garantir le respect des dispositions constitutionnelles. La nouvelle formulation du fameux alinéa 3 de l’article 8 de toutes les crises

traduit cet équilibre : « L’actualisation de la liste électorale définitive en fonction des données démographiques disponibles se fait dans le respect des délais constitutionnels et légaux prévus pour l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales ».

Cette formulation avait, par ailleurs, le mérite de sortir du débat politique qui a failli installer une crise au pays. Les Sénateurs ont eu besoin, pour cela, de sérénité et de temps afin de dépassionner le débat pour que le résultat final ne donne de vaincu d’une part et de vainqueur de l’autre. Seuls auront triomphé le bon sens et la loi fondamentale dans son esprit, au-delà de sa lettre.

Allant plus loin, et après concertation en commission mixte avec la Chambre haute, l’Assemblée Nationale, à qui revenait le dernier mot, a carrément décidé de supprimer le passage querellé dans la loi qui a fini par être adoptée le dimanche dernier. «Nous avions convoqué cette session extraordinaire essentiellement pour permettre à la République

de disposer d’un cadre législatif approprié, adapté devant permettre à la CENI d’organiser correctement les prochaines échéances électorales. Etant les élus directs du peuple, nous étions donc dans l’obligation d’écouter le souverain primaire qui nous a élus. Et donc, fort de cette écoute, votre bureau, en âme et conscience, a levé l’option que cet alinéa soit carrément extirpé du texte », a expliqué le Speaker de la Chambre basse, Aubin Minaku » qui a également justifié cette décision comme étant «l’expression de notre attachement, nous députés nationaux, à toutes les dispositions de la constitution ».

Happy end pourrait-on alors dire ? Comment oser se le permettre quand on sort d’une agitation qui n’avait même pas besoin d’avoir lieu dans une organisation institutionnelle que l’on croyait ordonnée ? C’est, en effet, sur une marée de sang que le Parlement a dû surfer pour trouver les équilibres nécessaires afin de sauver le navire Congo en danger. Au moment où les Parlementaires siégeaient au Palais du Peuple, des acteurs de l’opposition, mus par une hargne d’avoir le pouvoir, ont cru bon de lancer leurs partisans

dans la rue après avoir échoué de renverser la loi de la majorité à l’Assemblée Nationale. En fait d’une quête de suprématie dans le débat auquel ils avaient, dès le départ, refusé de participer, l’opposition avait, manifestement, un plan B, une alternative à son échec à l’hémicycle. Une alternative qui, en fin de compte, aura été la rue, mais pas n’importe quelle rue et pas n’importe comment.

Un désastre prémédité…C’est alors que l’on a compris cette offensive d’une certaine classe politique et d’une certaine société civile vers les campus universitaires où, des mois durant, ils ont développé des discours idéologisants dont on déplore aujourd’hui les résultats : on se livre à une macabre bataille des bilans, mais personne n’a le moindre souci de tourner les yeux vers ce mini-pillages qui a failli ramener le pays vers les années 91 et 93 dont on n’a pas encore fini de déplorer les effets. Personne n’a pris la peine de réaliser les pertes que Transco a subies avec des bus mis définitivement hors service. Le réquisitoire d’Albert Yuma, patron de la FEC, a, par ailleurs,

Recensement/données démographiques

L’opposition a tué pour rien

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Page 3: Le vif du congo 14

Kinshasa et quelques villes du pays ont vécu des scènes d’un autre âge en début de semaine.

Pendant deux jours, ceux qui connaissent l’histoire de la RDC ont sérieusement craint qu’il ne revive les tristes événements des années Mobutu qui avaient conduit le pays au gouffre multisectoriel d’où il peine encore à se tirer aujourd’hui. Au nom de la défense d’une idée, l’opposition en est venu jusqu’à jeter aux orties la loi de la majorité pour tenter de faire endosser ses vues à une population pourtant délaissée.

Le caractère mitigé des manifestations projetées, qui n’est pas à confondre avec la terreur qui a bloqué nombre des Congolais dans leurs logis, témoigne de ce forcing que l’on veut opérer pour imposer sa volonté à tout un peuple. Il est clair que certains Congolais se sont laissé gagner par l’idée d’un Burkina Faso bis en RDC, et cela sur instigation des forces du mal.Aujourd’hui, au nom de la quête du pouvoir, les morts déplorés, les biens publics détruites, les commerces privés pillés, etc ; vont-ils passer par pertes et profits ? En quoi ce genre manifestations aura-t-elle fait avancer la cause d’une Nation que l’on prétend en danger, sinon qu’elles ont eu le sombre mérite de la plonger dans la terreur ? Quelqu’un a-t-il pris le temps d’évaluer les pertes causées par trois jours d’immobilisation de l’outil de production ?

La révolution ne se force pas, et il est malsain, voire inhumain, de chercher à instrumentaliser tout un peuple pour assouvir ses ambitions propres. Si, sous Mobutu, les mobilisations étaient unanimes, c’est parce que leur cause étaient partagées. Aujourd’hui, les choses en démontrent le contraire…

Jonas Eugène Kota

LA UNE 3

Edito donné la mesure de la gravité des trois jours de folie injustifié et inexplicable. La communauté chinoise, pour ne prendre que celle-ci, aura perdu au total 53 magasins pesant pas moins de Usd 4,9 millions

Injustifiée et inexplicable, tout simplement parce que c’est grâce aux valeurs du dialogue et du débat que les Sénateurs et les Députés sont parvenus à trouver au fond d’eux-mêmes la sagesse et les arguments plus parlants que la rue pour sauver le Congo en danger. Ils n’ont, pour cela, pas eu besoins d’investir leur hémicycle, sifflets aux lèvres, et y gambader sur les meubles comme des chimpanzés sur les branches de notre verdoyante flore.

Injustifiée et inexplicable aussi parce que c’est ici même, dans cet hémicycle de l’Assemblée Nationale, que le Président de la République, à la faveur de son discours sur l’état de la Nation, avait, le 15 décembre 2014, attiré l’attention des Parlementaires sur leur obligation de respecter et valoriser leur honorabilité. Tout en se réjouissant de constater, sur le plan politique, que «la culture démocratique s’enracine chaque jour davantage, et que la pensée unique a cédé la place au débat (…) libre, généralement riche et nourri, souvent intense, voire vif », Joseph Kabila déplorait le recours à la violence, estimant que « quels que soient l’importance ou le caractère brûlant des sujets traités, l’hémicycle doit demeurer le temple du dialogue et des échanges, parfois sévères, mais toujours courtois, et non se transformer en arène, lieu des confrontations sans règles ou limites ». Plus loin, le Chef de l’Etat stigmatisait cette propension de certains compatriotes « d’en appeler systématiquement à l’étranger pour régler les différends entre Congolais, comme si dans ce pays nous n’avions pas, collectivement, assez de sagesse et de maturité pour le faire nous- mêmes ». Comme un oracle, ces propos trouvent aujourd’hui une justification grandeur nature et ceux qui ont fait verser le sang des Congolais peuvent bien s’y mirer.

La guerre des soupçons et des procès d’intentionPourquoi en est-on arrivé là ? L’histoire de ce pays n’enseigne-t-

il pas assez pour inspirer sagesse ? Des analystes sont d’avis que, contrairement au discours courant tendant à faire croire en une certaine vitalité de la démocratie en RDC, c’est dans le mental du Congolais qu’il faut semer cette démocratie. Les récents événements ne sont que le corollaire d’une démarche de longue date ancrée sur des envies du pouvoir coûte que coûte. Pendant plus d’une année, en effet, la RDC a vécu une psychose de tension due à une campagne de soupçons, de rumeurs et de procès d’intention autour du pouvoir, et sous le prétexte de la défense de la Constitution.

Au commencement fut l’article 220 de la Constitution. « Aux acteurs politiques congolais, de quelque bord qu’ils soient, on peut contester le moment choisi, ou les arguments développés, mais non leur droit de susciter ou d’entretenir le débat sur des questions d’intérêt national ». Ce propos de Joseph Kabila démontrait l’absurdité du débat qui a déferlé autour de cette rumeur née du simple fait qu’un citoyen Congolais - Evariste Boshab – intellectuel et juriste de son état, venait de publier une réflexion sur les révisions constitutionnelles et l’inanité de la Constitution.Alors qu’aucun autre leader ou parti politique de la majorité, pas même le PPRD dont Boshab était le patron, ne s’était prononcé pour le déverrouillage de la Constitution, que n’a-t-on pas entendu et vécu ? Même des plates-formes (Touche pas à mon 220) furent créées pour combattre une rumeur.

Puis vint la tentative de contournement de la Constitution. Ici, l’on accusa la majorité de vouloir organiser les élections à la base en 2015 pour créer les conditions d’un débordement de calendrier et faire en sorte que ce débordement touche également 2016. Sur ce point, l’Abbé Malu Malu, Président de la CENI, se chargea personnellement de relever l’absurdité d’un tel raisonnement en démontrant que les élections prévues en 2015 comptaient pour les arriérés électoraux de 2006 et 2011, et n’ont aucun rapport avec 2016 qui connaîtra un autre cycle électoral.

On se souvient, pourtant, que c’est l’opposition qui, lors de son conclave qu’elle avait tenu du 2 au 11 juillet

2013 à Kinshasa, avait recommandé de débuter les prochaines élections à la base. Le sixième tiret du point 2 de la deuxième résolution de ces assises stipulait, en effet, ce qui suit : « renverser, pour le prochain cycle électoral, la pyramide en commençant par les élections à la base pour terminer par les élections nationales ». Mais pour le cas spécifique, il s’agit plutôt d’apurer les arriérés électoraux de 2006 et 2011.

Viendra, enfin, l’agitation meurtrière autour de l’insertion ou pas du recensement dans le processus électoral. Encore une fois, le Gouvernement a été accusé de vouloir créer les conditions de glissement du calendrier électoral pour faire dépasser l’année butoir 2016. Tous les moyens institutionnels, et même diplomatiques, étaient pourtant encore intacts lorsque l’opposition a décidé de gagner la rue afin d’investir le Parlement dans le but de bloquer le débat, puis l’adoption de le projet de loi portant modification de la loi électorale. Les résultats sont connus, mais l’opposition aura été stoppée dans sa folie, juste par la sagesse des Députés et Sénateurs.

Jonas Eugène KOTA

Inacceptable chaos

L’UE considère la voie ouverte pour les électionsL’Union européenne a salué dimanche l’adoption d’une nouvelle loi électorale en République Démocratique du Congo et considère la “voie ouverte pour la tenue des élections dans les délais prévus”. “La voie est désormais ouverte pour que les élections se tiennent dans les délais prévus par la constitution”, a déclaré la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.“Nous attendons également que la Commission Electorale Nationale Indépendante publie un calendrier électoral global”, a-t-elle ajouté. “L’implication de tous les acteurs politiques a permis de trouver une solution concernant la loi électorale qui vient d’être votée. L’engagement de toutes les parties à œuvrer dans l’intérêt du pays et à éviter une grave crise politique en République Démocratique du Congo doit être salué”, a-t-elle affirmé..

(avec AFP)

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Page 4: Le vif du congo 14

ACTUALITE 4

Les médias, les chancelleries, les Ong des droits de l’homme et autres organisations internationales, toutes occidentales, se sont

fait les choux gras des troubles qui ont paralysé partiellement la ville de Kinshasa pendant ces trois derniers jours. Reportages, déclarations, communiqués et témoignages médiatiques se sont multipliés, déplorant en choeur ce qui est qualifié de « répression violente » des manifestations avec, à la clé des statistiques macabres sur le nombre des victimes des heurts qui se sont observés entre d’une part, les forces de l’ordre et, d’autre part, les manifestants, mais beaucoup plus des casseurs qui ont profité de la situation pour piller.Plus généralement, alimentées par des Ong congolaises et appuyées par la position de l’église catholique, les différentes prises de position occidentales retiennent le bilan de 42 morts avancé par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) qui, elle, est alimentée par des Ong congolaises partenaires. Et dans cet offensive médiatique, très peu de place pour la version officielle. C’est à peine, sur RFI, qu’on a pu entendre un bout de déclaration du Porte-parole du Gouvernement.

Pour le reste du bilan, pas un mot. Les réactions occidentales ont magistralement occulté la mort des agents de l’ordre, tués essentiellement devant des commerces qu’ils tentaient de protéger. Ils ont occulté le saccage et l’incendie d’une maison

Manifs à Kinshasa

L’Occident sur le schéma « lititi mboka »

communale ainsi que des postes de police d’où des armes et des munitions ont été emportées vers une destination inconnue et pour un usage que l’on ignore jusqu’à présent. Ils ont également occulté le pillage des magasins presqu’exclusivement des Chinois donnés pour proches du pouvoir en raison du contrat gagnant-gagnant qui lie la Gécamines à un consortium d’entreprises chinoises. C’est ce contrat qui a vu débarquer en masse des sujets chinois qui opèrent dans l’économie congolaise, même dans le commerce réservé aux nationaux.

La société de transport en commun, Transco, a enregistré plus de Usd 1 million suite à des incendies et aux casses de ses bus, tandis que, d’une manière générale, on ne saura pas évaluer les conséquences de la fermeture, pendant cette période, des écoles, et du ralentissement de l’activité économique. Tout ceci pendant que les Congolais peinent à se remettre des événements similaires de l’époque mobutiste.

Tentative de réédition de l’époque MobutuUne telle partialité dans l’analyse des faits et les conclusions qui s’en dégage ne peut que surprendre les naïfs et ceux qui ne maîtrisent assez l’histoire de la République Démocratique du Congo. Les historiens n’hésitent, en effet, pas de voir en cela une tentative de répétition des pratiques de rue qui avaient amené au discrédit de Mobutu, quoique déjà lâche par son opinion intérieur, pour le faire partir

du pouvoir.

En effet, alors qu’il avait décrété un semblant d »’ouverture démocratique le 24 avril 1990, le maréchal Mobutu s’était organisé pour rester maître de la situation et maintenir sa suprématie personnelle sur le Zaïre. Pour cela, il commença par chercher à occulter les pressions intérieures et extérieures ont basant sa décision sur les consultations populaires qu’il organisa lui-même et auxquelles il attribua ses propres conclusions. S’il faut admettre que la grogne intérieure peinait à s’exprimer grandeur nature en raison du système de répression mis en place à l’époque, Mobutu ne pouvait rien face à l’ouragan de la fin de la guerre froide qui avait ouvert la voie aux besoins de démocratisation.

Dans le fond, cependant, les « maîtres du monde » avaient réorienté leur système de mainmise sur les économies orientales et africaines en se débarrassant de leurs protégés de l’époque pour prendre le contrôle d’un nouveau leadership, soi-disant issu de l’expression démocratique, mais à leur solde pour garantir leurs intérêts. En RDC, mal en prit à M’zee Laurent Désiré Kabila dont le nationalisme contraria sérieusement les calculs des Occidentaux qui se présentaient comme les parrains de la guerre contre Mobutu jusqu’à son déclin.

Ne nous voilons pas la face, Joseph Kabila est aussi dans le collimateur de ces mêmes « maîtres du monde » qui, entre autres, ne lui pardonnent pas de s’être tourné vers les capitaux orientaux, chinois principalement, pour financer son programme. On se rappelle encore de cette bataille pour l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE qui avait vu le FMI et la Banque Mondiale, ainsi que des Gouvernements occidentaux, tels que la Grande Bretagne, la France et les USA, bloquer leurs aides promises pendant la campagne électorale de 2006.

La RDC perdit, à l’époque, deux années pour le lancement de son programme

des cinq chantiers de la République. La rancune devint plus tenace lorsque Kinshasa décida de parrainer la conclusion du fameux contrat de collaboration entre la Gécamines et le consortium d’entreprises chinoises portant sur un troc entre les minerais congolais et le financement de la reconstruction de la RDC. On se souvient aussi du forcing du FMI, particulièrement, qui faisait valoir une difficulté quant à la soutenabilité de la dette que la RDC cherchait, par ce contrat et selon le FMI, à contracter, alors qu’elle était en programme pour l’annulation de ses 14 milliards USD de dette extérieur, annulation à laquelle elle accéda quelques cinq années plus tard.

Mais la RDC ne fut pas au bout de ses peines. Les guerres qui vont se succéder à l’Est, financées essentiellement par des multinationales cherchant à s’ »adjuger » les minerais de la technologie de pointe, répondent de cette volonté de l’Occident de se réinstaller dans l’économie congolaise de laquelle personne ne l’a, pourtant, exclu.

« Lititi mboka » bis…Las donc de ne pas prendre le contrôle de ces riches zones minières de l’Est, la bataille va alors s’orienter sur la politique et se transporter à Kinshasa, capitale des institutions. Les perspectives de la fin du mandat présidentielle, qui coïncide pourtant avec celui des députés nationaux et dont personne ne parle, sont érigées en un nouveau front. Des soupçons à des procès d’intention, les stratagèmes se multiplient pour conduire à une crise politique dont tout le monde profiterait pour créer un nouveau chaos dans l’espoir de faire fuir Kabila comme ce fut le cas avec Mobutu. Mais c’est sans compter avec l’envie pantagruélique du pouvoir qu’affiche une opposition qui, pour cela, peine à se constituer en force d’alternative à cause de ses divergences internes quant à la nécessité d’un leadership fédérateur des énergies.

Face à cette difficulté, la rue va être

Un camion incendié à Ndjili Q. 6

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Page 5: Le vif du congo 14

ACTUALITE 5

sollicitée et mise à contribution. Mais la RDC d’aujourd’hui n’est plus le Zaïre d’hier. Le ras-le-bol anti-mobutiste n’est pas à comparer avec la grogne sociale d’aujourd’hui qui se canalise à travers aussi bien les organisations syndicales que le Parlement. Sous Mobutu, les syndicalistes, à l’instar de Bavela Vuadi, étaient systématiquement réprimés.

Malgré cette réalité, les stratagèmes se multiplient jusqu’à cette tentative de rééditer le Burkina Faso en RDC, cette fois-ci avec la volonté visible de ne plus voir le mandat aller jusqu’à son échéance. Les manifestations de ces trois derniers jours s’inscrivent dans cette logique puisque l’opposition avait bien l’intention, comme au Burkina Faso, d’investir le siège du Parlement, non pas seulement pour y empêcher l’adoption du projet de loi portant modification de la loi électorale qui tend à subordonner les élections au recensement, mais aussi, et surtout, d’y déclencher la déchéance des institutions de la République.

Pour cela, les auteurs de cette stratégie avaient besoin de la foule. La solution toute trouvée est celle de la fameuse opération « lititi mboka » qui se rapporte aux affrontements du campus

de l’Université de Lubumbashi en mai 1992. De ces affrontements fut montée une offensive de discrédit du pouvoir en place au moyen d’un bilan pharaonique de plus de 300 morts. Le Gouverneur de l’époque, Louis Koyagialo, va alors défendre, jusqu’à sa mort, son bilan d’un seul mort et exiger qu’on lui montre la tombe d’un second mort, sans suite.

Tout simplement parce que la machine était déjà en marche. La coopération internationale fut rompue et le Zaïre d’alors mis au ban de la communauté internationale. Grâce au soutien des chancelleries occidentales, la grogne intérieure se fera alors plus vivace, poussant le régime dictatorial à une répression systématique. Le tissu économique va aussi en pâtir avec deux pillages que certains capitaux occidentaux, effarouchés par leurs Gouvernements, n’attendront pas pour être rapatriés en Occident.

C’était donc la prise de finition pour Mobutu devenu alors ce fruit mûr que l’ouragan de la guerre de libération viendra cueillir…

Ce qui fut démontréLes événements de ces trois derniers jours rappellent, de manière

troublante, cette page noire de l’histoire de la RDC. Par un prétexte politique basé essentiellement sur des rumeurs, des soupçons et des procès d’intention, tout est fait pour éloigner Joseph Kabila de son opinion. La première stratégie essayée a été la vague d’insécurité à l’Est considéré comme son principal bastion politique.La seconde phase est manifestement l’embrasement de la capitale suivant le schéma de l’époque coloniale. Face à une opinion généralement analphabète et peu connectée à l’actualité politique parce qu’occupée à la lutte pour la survie, ce sont les campus universitaires – Unikin, Upn

et autres, Ista – qui sont sollicitées. Les conférences animées ces dernières années, notamment par le professeur Mbata, avec des relais bruts sur certains médias de la place, n’avaient pour objectif que d’idéologiser les étudiants pour les amener à répondre à l’appel de ces trois derniers jours. Les auteurs de ce genre d’opérations espéraient en tirer deux coups avec l’implication des pilleurs dans le but d’embraser définitivement la ville ou, tout au moins, avoir un bilan à vendre.Vu sous cet angle, il faut croire que la stratégie du chaos ne fait que commencer…

Le Vif du Congo

Kinshasa a frôlé le Chaos la semaine dernière. Alors que le projet de loi portant modification de la loi électorale était en

cours de traitement, quelques partis politiques de l’opposition ont décidé d’empêcher son adoption. Ils ont appelé leurs militants à manifester au motif que cette nouvelle loi aurait pour objectif de favoriser un report des scrutins présidentiels prévus pour fin 2016 et, par conséquent, de favoriser le glissement du mandat du Président de la République, Joseph Kabila Kabange.

Plutôt que de se limiter à revendiquer pacifiquement ce qu’ils auraient cru être leur droit, les manifestants se sont détournés de leur objectif,

Agitation politique à Kinshasa

Moïse Ekanga réconforte les Chinois

faute d’encadrement. Durant trois jours, ils se sont livrés à des actes de vandalisme, pillage et autres échauffourées contre les patrouilles

de la police affectées à la sécurité de la population et de ses biens. Ces actes ont fait plusieurs victimes, notamment parmi les entreprises commerciales et

de services tenues par des expatriés qui ont choisi le Congo comme leur seconde patrie, tout comme celles appartenant aux nationaux.

Des pillards vont cacher un congélateur volé dans un magazin des chinois à Matete

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Page 6: Le vif du congo 14

ACTUALITE 6

La communauté chinoise aura été particulièrement affectée par ces actes. C’est ce qui a poussé le Secrétaire Exécutif du Bureau de suivi du programme sino-congolais, Moïse Ekanga, à initier une rencontre avec les intéressés le vendre 15 janvier dans son cabinet de travail. Ce, après s’être entretenu la veille avec l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine à Kinshasa qui était accompagné de son conseiller économique. Objectif : s’enquérir de la situation réelle qu’ont vécue ces citoyens chinois et les rassurer quant aux dispositions qui ont été prises par le Gouvernement pour assurer leur sécurité ainsi que celle de leurs activités sur le sol Congolais. La délégation chinoise à cette réunion était composée du Consul et du Conseiller politique à l’Ambassade de Chine, du représentant de la Chambre du commerce sino-congolaise ainsi que des représentants des établissements qui avaient été pillés. Cette délégation été aussi accompagnée d’un avocat et d’un interprète.

A en croire le représentant de la Chambre du commerce Sino-congolaise qui présentait le bilan, les pertes enregistrées par la communauté chinoise s’évaluent à environ Usd 4,9 millions pour 53 magasins pillés. A ceci on ajoute 3 chinois qui ont été tabassés et blessés. Ce qui a semé une telle psychose parmi les Chinois que près de 180 d’entre eux qui habitaient les quartiers touchés par des troubles ont abandonné leurs habitations. 50 ont été reçus dans les locaux abritant le siège de la chambre de commerce sino-congolaise situé au quartier

Bon Marché dans la commune de Barumbu, tandis que 130 autres ont trouvé refuge dans auprès de leurs compatriotes vivant non loin de là.

Emotion et assurances …

Un tableau assez sombre qui a profondément ému le Secrétaire Exécutif, Moïse Ekanga Lushima. Au cours des échanges, celui-ci a, au nom de l’Etat Congolais, exprimé à ses interlocuteurs l’indignation de toute la Nation avant de les rassurer de l’appui et de ma protection du Gouvernement. « Le gouvernement congolais est préoccupé par ce qui vous est arrivé. Le Chef de l’Etat lui-même suit votre situation et nous a demandé de vous réconforter et vous dire que vous avez son appui et tant

que vous travaillez dans le respect de la loi, vous avez l’appui du Chef de l’Etat, de tout son Gouvernement ainsi que de toutes les instances du pays », a-t-il déclaré après leur avoir transmis le message de compassion du Président de la République, Joseph Kabila, et du

Gouvernement à toutes les victimes des actes de vandalisme.

Moïse Ekanga a aussi souligné que cette situation a affecté, non seulement, la communauté chinoise, mais aussi d’autres opérateurs économiques expatriés et nationaux. C’est ainsi qu’il a encouragé tous ceux qui ont choisi la RDC comme seconde patrie à ne pas être effrayés par ce qui s’est passé, à éviter la psychose et à se sentir en paix. A l’en croire, l’Etat congolais ne ménagera aucun effort pour assurer

leur sécurité ainsi que celle de leurs biens.Il a, par ailleurs, encouragé les opérateurs chinois, comme tous les autres qui ont été victimes de ces actes de vandalisme, à suivre la procédure indiquée par le Gouvernement, à savoir : se rendre dans un poste de police proche de leur lieu d’exploitation pour se faire identifier et déclarer ce qu’ils ont perdu. Question de permettre d’évaluer les dégâts et envisager, dans la mesure du possible, comment pouvoir les aider.

S’agissant de quelques préoccupations spécifiques exprimées par ses interlocuteurs, Moïse Ekanga a promis de les canaliser vers les autorités compétentes qui pourront y apporter des solutions. Toutefois, il a tenu à encourager ces ressortissants chinois d’avoir choisi la RDC comme leur seconde patrie et de continuer à exercer leurs activités dans le respect des lois de la République. Ce, avant de leur rassurer de sa totale disponibilité ainsi que celle de toutes les instances congolaises à assurer leur totale protection et sécurité.

Satisfaite, la délégation chinoise a exprimé sa gratitude, par le biais du Consul et du Conseiller politique de l’Ambassade de Chine à Kinshasa, pour les mesures prises afin d’assurer leur sécurité. Ils ont ensuite réaffirmé leur détermination à continuer à vivre en harmonie avec le peuple congolais, dans l’espoir qu’ils pourront continuer à vivre en paix et à exercer leurs activités dans le respect des lois.

Jean-Luc MUSHIMPAKO

Le Sénat a adopté le vendredi 23 janvier 2015 le projet de loi électorale qui contient beaucoup d’innovations. Il y a, entre autres, celle qui donne

la possibilité aux Congolais vivant à l’étranger de voter depuis leurs pays d’établissement. L’on se rappellera que les bénéficiaires de cette innovation ont, par le passé, réclamé, à cor et à cris, ce droit de voter pour influer sur le choix des dirigeants politiques dans leur mère-patrie.

Cette réforme législative permet au pouvoir de se construire l’image d’un

Enfin, la diaspora congolaise va pouvoir voterrégime modernisateur et rassembleur qui a su répondre aux doléances des Congolais de l’étranger qui avaient exprimé leur désir de prendre effectivement part à la vie politique dans leur pays. Les institutions de la République se sont ainsi montrées capables de s’aligner sur les standards internationaux en la matière.

La nouvelle loi électorale souligne que les Congolais de l’étranger devront disposer d’une carte consulaire en cours de validité et d’un passeport congolais pour participer au vote. Les représentations diplomatiques, les postes consulaires et la diaspora

doivent s’y impliquer pour une mise à jour des listes et la délivrance des cartes consulaires aux futurs électeurs. Les Français d’origine congolaise, part exemple, auraient pu être inscrits sur les listes électorales bien que la loi ne les y autorise pas.

La République Démocratique du Congo attend beaucoup de ses fils et filles de l’étranger autorisés à voter. Ils doivent faire preuve de tolérance et d’acceptation de l’opinion de l’autre comme ça se passe dans d’autres communautés. Un élément clé dans la construction d’une nation. Ceci fut le cas de la Namibie, en 1989,

et de l’Afrique du Sud, en 1994. En outre, pour inciter leurs ressortissants à investir, les Etats développent de plus en plus des outils institutionnels spéciaux.

Mais, au fait, comment ça se passe ? L’exercice du vote à l’étranger peut s’organiser de diverses manières. Certains pays n’en utilisent qu’une seule, tandis que d’autres en combinent plusieurs. Elles sont régulièrement divisées ainsi :

• Le vote personnel : il se fait par la personne elle-même, c’est-à-dire

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Page 7: Le vif du congo 14

ACTUALITE 7

qu’elle doit se déplacer. Concernant le lieu, il s’agit généralement des ambassades et consulats ou, rarement, de bureaux de votes aménagés par les autorités compétentes.

• Le vote postal : il est effectué dans un endroit désigné au préalable ou que le votant a lui-même choisi. Le vote se fait en présence d’un témoin capable de confirmer l’identité du votant et que ce dernier a exercé son droit sans aucune contrainte. Naturellement, la dernière démarche consiste à envoyer, par mail simple ou diplomatique, le bulletin de vote.

• Le vote par procuration : comme son nom l’indique, dans ce cas-ci, le votant désigne un citoyen résidant dans son pays d’origine pour effectuer un vote en son nom le jour des élections.

• Le vote par voie électronique ou e-voting : cette forme nouvellement

utilisée, grâce à l’expansion des technologies de l’information et de la communication, est sûrement l’avenir du vote de la diaspora, car elle ne requiert aucun déplacement vers un bureau de vote. Bien que cette démarche ne soit pas encore pratiquée en Afrique, des pays comme l’Estonie et la Hollande l’appliquent déjà. Les votants ont tout simplement besoin d’un ordinateur, d’un téléphone portable ou de n’importe quel autre support digital personnel.

115 pays dans le monde accordent le droit de vote à leurs ressortissants résidant à l’étranger. Une trentaine de ceux-ci sont africains. Il s’agit entre autres de la Guinée, du Tchad, de l’Ile Maurice, de l’Afrique du Sud, du Botswana, etc.…

Certains pays accordent ce droit à leurs citoyens en fonction de l’activité qu’ils pratiquent. Par exemple, au sein de la

diaspora lesothane, seuls les citoyens devant remplir une mission officielle d’ordre diplomatique ou militaire ont le droit de voter. D’autres pays mettent plutôt l’accent sur le nombre d’années vécues à l’étranger.

Nous pouvons ici nous intéresser au cas des Namibiens, car il leur faut avoir passé au moins un an hors de leur pays avant de pouvoir s’inscrire comme électeur externe. Il est évident que toutes ces conditions donneront peu envie aux acteurs de la diaspora de s’engager dans la vie sociale, économique et politique de leurs nations respectives. En outre, il faut aussi insister sur le fait que tous les citoyens vivant à l’extérieur de leurs pays devraient être officiellement répertoriés afin de pouvoir mieux évaluer leur dimension et le degré de participation. Même si certains Etats africains présentent de bons résultats

concernant l’intégration de leurs citoyens résidant à l’étranger, il semble encore qu’il y en ait d’autres qui peinent à dépasser ce cap. Souhaiter que la diaspora participe économiquement au développement de son pays tout en la privant d’un de ses droits les plus légitimes est un non-sens. Il ne fait, toutefois, aucun doute que mettre en place un tel projet nécessiterait une réflexion collective et approfondie sur plusieurs facteurs tels que la faisabilité, la relation bilatérale entre le pays d’origine et le pays d’accueil ou la structure légale à adopter. Quoi qu’il en soit, le combat n’en est qu’à son début et le dynamisme du Gouvernement congolais en ce sens annonce clairement la donne : Il compte conjuguer les efforts de tous les Congolais, peu importe où ils vivent, dans l’édification de l’avenir !

Richard LUMUMBA

C’est dans le cadre de l’évaluation des dégâts causés dans certains quartiers de la ville de Kinshasa, après l’appel à la désobéissance

civile lancée par quelques partis de l’opposition politique que le Premier Ministre, Matata Ponyo Mapon, a effectué une visite d’inspection le 21 janvier 2014. Le Chef du Gouvernement était à la tête d’une forte délégation constituée aussi bien des autorités civiles, policières que militaires du pays.

A l’Université de Kinshasa, dans la commune de Lemba où le Gouvernement congolais avait lancé les travaux de réhabilitation des infrastructures, Copia Center, centre spécialisé dans la recherche touchant au secteur agricole, fruit de la coopération entre la Corée du Sud et la République Démocratique du Congo, a été systématiquement vandalisé. Ses installations saccagés, ses moyens logistiques et ses cultures

Pillages à Kinshasa

Le Premier Ministre évalue les dégâtsexpérimentales ont été emportés par des personnes visiblement instrumentalisés, que le Professeur Labana, Recteur de l’Université de Kinshasa, avait identifié comme des jeunes équipés – et non des étudiants – de machettes et des pierres, venus des quartiers périphériques « Tchad » et « Mbanza-Lemba », situés non loin de ladite université. Le Chef du Gouvernement qui a reçu d’amples explications quant à ce, a déploré cette barbarie qui annihile les initiatives du progrès.

Au quartier Righini, à près de cinq minutes de l’Université de Kinshasa et toujours dans la commune de Lemba, c’est Baruti Tabernacle qui a payé les frais. Ce lieu sacré de culte a été visité par des pillards sans foi, sans conscience ni loi. A ce lieu, l’homme de Dieu, le pasteur Baruti Kasongo qui a du mal à comprendre les motivations des pillards sur un tel lieu, a été encouragé par Matata Ponyo. « Celui qui vous protège est plus fort qu’eux » lui a signifié l’homme à la cravate

rouge.

Dans la commune de Ngaba, le Chef du gouvernement a palpé du doigt le degré d’incendie qu’a connu la maison communale qui aura du mal à reconstituer ses archives à la suite du pillage en règle perpétré par les jeunes de cette commune, instrumentalisés et dont l’âge variait entre 12 et 16 ans. Il en est de même des magasins tenus par des ressortissants chinois ayant choisi la République Démocratique du Congo comme leur seconde patrie. Ici aussi, fort malheureusement, tout a été emporté, de grandes marchandises à la petite aiguille. D’après le bourgmestre de ladite commune, aucune perte en vie humaine n’a été signalée, les chinois ayant été évacués de justesse par l’intervention de la Police, dépêchée par les autorités sur le site.

La Société des Transports au Congo (TRANSCO) n’a pas été épargnée par cette barbarie. Alors qu’elle est une réponse au besoin tant exprimé par les populations, lassées de mourir à

cause des bus « Esprit de mort » ou Mercédès 207, cette jeune entreprise n’a pas résisté à la violence. Au total, 61 bus ont été détruits. On évalue les dégâts à 900.000 dollars américains pour remettre le charroi passé sous le rouleau compresseur des violences en état. Le Premier Ministre a déploré le comportement incivique de ces jeunes, estimant que ces bus ont été acquis sur fonds propres du contribuable congolais et qu’il n’appartient à aucun citoyen de les vandaliser quelle que soit la motivation.

S’exprimant en lingala face à la population de Ngaba et devant la presse, Matata Ponyo Mapon a marqué sa désolation. Sans respect des biens publics et d’autrui, le chemin du développement s’éloigne davantage. D’où l’appel du Premier Ministre, Matata Ponyo, au bon sens.

(primature.cd)

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT 8

La République Démocratique du Congo et l’Angola viennent de renforcer leurs liens de coopération avec la signature, lundi dernier

à Kinshasa, de quatre accords portant sur le transport transfrontalier. L’événement a eu lieu à Kinshasa en présence des Présidents Joseph Kabila et Eduardo Dos Santos qui avait effectué un aller-retour. Une visite qui aura véritablement marqué les deux peuples dont les pays partagent 2.511 Km de frontière qu’il faut donc rentabiliser.

Tout a commencé au Palais de la Nation pour un tête-à-tête entre les deux Chefs d’Etat. Est venue ensuite une séance de travail où les deux parties ont échangé sur la coopération bilatérale et multilatérale. Le communiqué final ayant sanctionné cette rencontre renseigne que “les deux Chefs d’Etat se sont félicité de l’excellence des relations existants entre les deux pays et ont réaffirmé leur volonté commune d’oeuvrer à leur consolidation constante”. Ils ont également levé des options visant à “renforcer la coopération entre les deux Etats dans les domaines diplomatique, économique, commercial ainsi que de la gestion des mouvements migratoires”.

Quant aux accords signés, ils portent

aussi bien sur le transport aérien que sur le transport ferroviaire frontalier, routier frontalier et maritime. Ces accords ont été signés en présence des deux Chefs d’Etat par les Ministres des Transports des deux pays, à savoir Justin Kalumba Mwanga Ngongo pour la RDC et Augusto Da Silva Tomas pour l’Angola.

Par accords, la compagnie arienne angolaise Taag va reprendre ses trafic sur Kinshasa après trois années de suspension. Cette nouvelle é été reçue avec soulagement par les voyageurs entre les deux pays. En effet, pour un vol de 45 minutes reliant Kinshasa à Luanda, ces voyageurs devaient prendre des vols détournés sur Nairobi ou Libreville. D’autres prenaient la voie routière avec toutes les tracasseries qu’ils enduraient aux frontières.

Quant à l’accord sur le transport ferroviaire, il tombe aussi à point nommé en cette période d’accroissement de la production minière, notamment au Katanga. Les deux pays devraient donc reprendre l’exploitation du chemin de fer Dilolo-Lobito. Le trafic ici était suspendu depuis plusieurs décennies suite à la guerre en Angola. Au-delà du transport des minerais, cette voie va aussi relancer le commerce de la côte atlantique angolaise qui alimentait, notamment les deux Kasaï, le Kivu et le Katanga.

Kinshasa et Luanda renforcent leur coopération

L’accord de coopération sur le transport routier devra, pour sa part, contribuer à l’ouverture ou le réaménagement des routes frontalières pour relier les contrées frontalières des deux pays, tandis que l’accord de coopération maritime va, à coup sûr, booster le trafic entre les ports de Luanda, Benguela et Lobito, côté angolais, et de Boma et Matadi côté congolais.

D’une manière générale, ces accords de coopération sur le transport vont être décisifs dans les perspectives de l’intégration économique de l’Afrique centrale, voire même de l’Afrique tout entière. La position stratégique de la RDC au cœur du continent va faire d’elle la plaque tournante de cette économie continentale.

La situation politique et sécuritaire dans la région des Grands-Lacs et sur le plan international n’a pas été en reste dans les échanges entre les

Présidents Kabila et Dos Santos. “Le Président Eduardo Dos Santos a félicité son homologue congolais pour les efforts entrepris et les résultats obtenus jusqu’ici, dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba”, peut lire dans le communiqué final qui renseigne également qu’”afin de consolider ces acquis, les deux Chefs d’Etat se sont convenus de conjuguer leurs efforts en vue de parachever l’éradication des forces négatives qui sévissent dans l’Est de la République Démocratique du Congo et endeuillent ce pays ainsi que l’ensemble de la région”.

Kabila et Dos Santos ont également « condamné la recrudescence du terrorisme qui est devenu une menace globale et qui appelle donc la mobilisation de tous”.

Jonas Eugène KOTA

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COMMUNICATION 9

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10INTERNATIONAL

Au Burundi, la justice avait arrêté un jeune homme, très rapidement après l’assassinat de trois religieuses italiennes

dans un quartier de la périphérie nord de Bujumbura, en septembre 2014. Mais la Radio publique africaine (RPA), la plus populaire des radios de ce pays et accusée de rouler pour l’opposition par le pouvoir burundais, a mené ses propres enquêtes qui ont mis en cause un des hommes forts du Burundi, ancien chef des

Religieuses assassinées au Burundi : un ancien flic cité

services secrets et aujourd’hui chargé de mission à la présidence. Ces révélations ont entraîné l’arrestation du directeur de la RPA mardi et son incarcération, soulevant la polémique.Selon la version de la RPA, un homme, Guillaume Harushimana, a joué un rôle clé dans ce complot. Il aurait participé aux réunions de préparation de ces crimes, et c’est lui qui aurait introduit les tueurs dans le couvent de Kamenge et leur aurait fourni leurs déguisements d’enfants de chœur. Mais patatras. Depuis quelques jours, cet homme est sorti de

l’ombre en brandissant son passeport qui prouverait, visa à l’appui, qu’il se trouvait à Kigali, au Rwanda, au moment où les trois sœurs ont été assassinées. Levée de boucliers dans le camp de la célèbre station privée et de ses nombreux soutiens, qui crient à la manipulation malgré une confirmation de la police du Burundi de l’authenticité de ces documents de voyage.

Côté pouvoir burundais, on exulte car on estime que tout ceci rend caduque la version soutenue par la RPA et

qui met en cause l’ancien patron des services secrets burundais.Entre-temps, le directeur de la RPA, Bob Rugurika, vient de passer six jours en prison, notamment pour « complicité d’assassinat ». Les médias et la société civile burundaise ainsi que les organisations internationales de défense des droits de l’homme estiment que ces chefs d’inculpation sont tellement disproportionnés, tellement injustes, que seul compte aujourd’hui le combat pour sa libération.

(RFI)

La cérémonie de clôture de la première convention de la jeunesse du MPP a eu lieu ce samedi 24 janvier 2015 dans le stade municipal de

Ouagadougou. Une motion a ainsi été rédigée, et l’occasion n’a pas manqué de demander l’exclusion de l’ex-majorité aux élections présidentielles.

La motion que les jeunes ont soumise aux responsables du MPP, lors du meeting de clôture qui n’a pas fait le plein du stade municipal, tient en deux points. Le premier réclame « la tenue d’états généraux sur l’emploi », et le second « la mise en place, dès la première année du mandat, d’un programme présidentiel d’urgence de création d’emploi pour les jeunes ».

A Salif Diallo, prenant la parole par la suite, de répondre que les préoccupations des jeunes seront prises en compte et même au cours des élections, cela va se remarquer car « les jeunes seront au centre des élections municipales et législatives ». Abdoulaye Mossé, président de l’union nationale de la jeunesse MPP souhaite voir ainsi « un MPP au visage jeune ». Il est également, et

Présidentielle au Burkina FasoAppel à l’exclusion de l’ancienne majorité

longuement revenu sur l’ex-majorité. Il ne comprend pas pourquoi la suspension des partis de l’ex-majorité a suscité des contestations.

Pour lui, ce n’était pas assez, « on devrait les poursuivre parce que leur ambition n’était pas d’amener la paix au Burkina ». C’est donc avec une suite dans les idées qu’il a lancé un appel aux autorités de la transition afin qu’elles veillent à ce qu’aucun des « tripatouilleurs de la constitution […] ne puisse prendre part à l’élection présidentielle en tant que candidat ». Cet argumentaire est corroboré par l’article 25, alinéa 4 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union Africaine qui dispose que « les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de l’Etat », invoquent les contestataires.

Issouf NASSA (Burkina24)

Huit membres d’une délégation officielle ont été enlevés dimanche à Kaga-Bandoro, dans le centre-nord de

la Centrafrique, et libérés lundi par des membres de l’ex-rébellion Séléka, derniers rapts en date dans ce pays en crise. “Moi-même, le maire de la ville de Kaga-Bandoro, le sous-préfet de Mbrés (ville voisine) et cinq de nos collaborateurs enlevés dimanche matin par des ex-Séléka à Kaga-Bandoro, venons d’être libérés et remis à la Minusca (la Mission des Nations unies dans le pays) basée dans la ville”, a indiqué à l’AFP Gaston Yendemon, préfet de la Nana-Grébizi.

Un ex-rebelle, Maouloud Moussa Moktar, a confirmé ces libérations. “Notre problème, ce n’est pas eux mais c’est avec le gouvernement et (la présidente Catherine) Samba Panza”, a-t-il expliqué. Les membres de la délégation avaient été enlevés dimanche à un barrage routier contrôlé par les Séléka, à 10 km de Kaga-Bandoro.

La mission était chargée d’organiser des consultations populaires en vue d’un forum devant rassembler les acteurs de la société centrafricaine.

Centrafrique: Une délégation officielle enlevée pendant quelques heures

Kidnappé dimanche matin, le ministre de la Jeunesse et des Sports, l’ex-chef rebelle Armel Ningatoloum Sayo, restait quant à lui lundi aux mains de ses ravisseurs. C’est la première fois qu’un membre du gouvernement en fonction est enlevé. Le rapt n’a pas été revendiqué.

Depuis quelques jours, les enlèvements se multiplient dans le pays. Une humanitaire française, Claudia Priest, a été kidnappée le 19 janvier par des miliciens chrétiens anti-balaka et libérée vendredi dernier. Une employée expatriée de la Minusca avait été kidnappée le 20 janvier et libérée après avoir été retenue quelques heures par des anti-balaka.Armel Ningatoloum Sayo était le chef de la rébellion Mouvement Révolution Justice basée dans le nord-ouest du pays. Il est entré au gouvernement du Premier ministre Mahamat Kamoun à la suite de l’accord de cessation des hostilités signé en juillet 2014 à Brazzaville, au Congo.

Le gouvernement centrafricain a condamné le rapt du ministre et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire.

(AFP)

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