focus vif - agenda festivals 2013

MUSIQUEAGENDA

OPENLUCHTTHEATER DU 21 JUIN AU 8 SEPTEMBRE

OÙ: AU RIVIERENHOF À ANVERS.AVEC: NAS, RUFUS WAINWRIGHT, STEVIE WINWOOD, CHIC, GILBERTO GIL,TINDERSTICKS...PRIX: 19 À 37 EUROS PLUS FRAIS DE RÉSERVATION LA SOIRÉE.INFOS: WWW.OPENLUCHTTHEATER.BE

Plus de 50 concerts dans un splen-

dide amphithéâtre anversois de plein

air. On y coche le précieux R. Wain-

wright, l’électrique Richard Thomp-

son et les deux crooneuses Agnes

Obel/Mélanie De Biasio, sans oublier

l’éternellement funky Chic. Certaines soirées, comme

celle du 9 août avec La Chiva Gantiva, sont gratuites.

LASEMODU 12 AU 14 JUILLET

OÙ: AU PARC D’ENGHIEN.AVEC: AMADOU & MARIAM, GAËTAN STREEL, ROSCOE, LES OGRES DE BARBACK,LES COWBOYS FRINGANTS...PRIX: 68 EUROS LE PASS, 32 EUROS LA JOURNÉE PLUS FRAIS DE RÉSERVATION.INFOS: WWW.LASEMO.BE

Ce “festival de musique durable” af-

fectionne les groupes alternativo-

guincheurs, possible équivalent 2.0

de feu Le Temps des cerises. A ces

Ogres, Déménageurs et autres Sou -

liers Rouges se mêlent quelques fu-

tures pop-stars à la Gaëtan Streel/Roscoe sans oublier

l’über-fashionable Grand Jojo.

10 MUSIQUE AGENDA

WERCHTER DU 4 AU 7 JUILLETOÙ: À WERCHTER.AVEC: THE NATIONAL, SIGUR ROS, GREEN DAY, VAMPIRE WEEKEND, DEPECHEMODE, RAMMSTEIN, NICK CAVE & THE BAD SEEDS, BLUR, KINGS OF LEON...PRIX: COMPLET SAUF LE JEUDI, 80 EUROS PLUS FRAIS DE RÉSERVATION.INFOS: WWW.ROCKWERCHTER.BE

Comme un ingé son concerné le dit dans ce numéro (lire

page 41), Werchter est une Rolls pour les groupes, un

Eden de la technique et de l’accueil. Du point de vue ar-

tistique, c’est d’autant plus vrai qu’être sur scène devant

80000 personnes bavant de bonheur est une expérience

hors norme, cathartique: une exceptionnelle énergie

vient du public et ce choc-là est aussi toxique que l’ar-

gent ou la gloire. La question inhérente aux festivals

mammouths est peut-être à cinq euros -ce qui reste net-

tement plus abordable que l’entrée-, mais qu’est-ce qui

pousse les spectateurs à vouloir s’entasser sur une

plaine sans charme où tout est cher, ultra-contrôlé, po-

licé tout comme polissé dans son approche de la cul-

ture? Apparemment, la grosse manne de stars, éternel

point fort du festival brabançon qui, cette année encore,

rassemble quelques mastodontes de diverses généra-

tions. Guère étonnant dans la mesure où le boss Herman

Schueremans dirige également le chapitre belge de la

tentaculaire Live Nation. CQFD?

Même période, un peu plus au sud, le festival Main

Square s’impose comme le petit cousin frenchie de

Werchter. Sis à Arras, il bénéficie d’un lieu nettement

plus spectaculaire que le pré brabançon: une citadelle

du XVIIe au cœur d’un vaste parc boisé. Avec un menu

moins vedette mais tout de même (Green Day, The Pro-

digy, Sting, C2C, dEUS, Archive) et, Hexagone oblige, vo-

lontairement francisé (Indochine, Lou Doillon, Saez...).

La journée s’y monnaie à 49 euros, et le pass à 115, plus

frais de réservation. Infos: www.mainsquarefestival.fr ●

P H I L I P P E C O R N E T

FOCUS VIF / 21 JUIN 2013

BLUR

ODD FUTURE DEPECHE MODE

THE NATIONAL

RUFUS WAINWRIGHT GAËTAN STREEL

DocRoom

GENT JAZZ FESTIVALDU 12 AU 20 JUILLET

OÙ: AU BIJLOKESITE À GAND.AVEC: DIANA KRALL, BRYAN FERRY, BOBBY WOMACK, JAMIE CULLUM...PRIX: DE 37 À 45 EUROS LA SOIRÉE, PASS TROIS JOURS 92/100 EUROS, PASS TOTAL203/210 EUROS.INFOS: WWW.GENTJAZZ.COM

Top programmation de l’été belge où

le jazz est davantage considéré

comme matrice qu’obligation stylis-

tique. Hormis un hommage appuyé à

l’expérimentateur John Zorn, on re-

tient la venue de Bryan Ferry en

pleine lubie rétro, du toujours sensationnel Bobby Wo -

mack et de Valerie June, irradiante révélation soul-blues.

11W O R L D

COULEUR CAFÉDU 28 AU 30 JUINOÙ: TOUR & TAXIS À BRUXELLES.AVEC: CEE LO GREEN, WYCLEF JEAN, FAITHLESS DJ SET, JIMMY CLIFF,CALEXICO, MATISYAHU...PRIX: PASS TROIS JOURS ET 28 JUIN COMPLETS, 29 ET 30 JUIN À 38 EUROSPLUS FRAIS DE RÉSERVATION. INFO: WWW.COULEURCAFE.BE

On devrait, globalement, approcher le sold-out

pour cette 24e édition, proposant deux chapiteaux

plus la grande scène open air et le Dance Club. Le

tout sur un site qui doit tenir compte de la nou-

velle construction de l’IBGE côté canal. Pas de

quoi gâcher ce qui constitue toujours l’un des

points les plus festifs et décontractés de l’été (lire

page 46), mê me si les prix pratiqués suivent ba-

nalement l’inflation ambiante. Grosse pré sence

black américaine avec le formidable Cee Lo

Green, l’ex-jeune poulain Aloe Blacc, le semi-

revenant Wyclef Jean, le soul Brother Cody Ches-

nutt, le hip hopper Mos Def associé au pianiste

jazz Robert Glasper ou encore l’archi-vétéran

Maceo Parker, un habitué des lieux. A l’image de

Patrice, Nneka, Salif Keita, Joeystarr (version

soundsystem), tous présents en 2013, tout

comme nos choix persos Neneh Cheery, Max

Romeo & The Congos -double légende reggae- et

les locaux de l’étape, Saule et la jeune Congolo-

Anversoise Coely. ● PH.C.

21 JUIN 2013 / FOCUS VIF

CEE LO GREEN

NNEKA MOS DEF

SALIF KEITA DIE ANTWOORD

FRANK OCEAN

NICK CAVE & THE BAD SEEDS

PHOENIX

BOBBY WOMACK

DocRoom

12 MUSIQUE AGENDA


FRANCOFOLIES DE SPADU 17 AU 21 JUILLETOÙ: EN DIFFÉRENTS ENDROITS DE SPA.AVEC: BENJAMIN BIOLAY, DAAN, OZARK HENRY, PUGGY, CALI, RAPHAEL, STEPHAN EICHER, JULIEN CLERC, SUAREZ, LE GRAND JOJO...PRIX: PASS HÔTEL DE VILLE + VILLAGE FRANCOFOU 110,50 EUROS, HÔTEL DE VILLE DE 37,50 À 50,50 EUROS LA SOIRÉE, PASS FRANCOFOU 60,50 EUROS, PLUS FRAIS DE RÉSERVATION.INFOS: WWW.FRANCOFOLIES.BE

On peut bien sûr renâcler sur les têtes d’affiche de la

Scène Pierre Rapsat, place de l’Hôtel de Ville (Serge

Lama? Pascal Obispo? Fête aux Gauff’?) mais ce serait ou-

blier qu’on peut aussi y voir Martin Solveig, Ozark Henry et

cet inestimable trésor national qu’est Le Grand Jojo,

comme il se doit, programmé le 21 juillet. Bien que l’aspect

“familial” des Francos ne se tarisse pas, la tendance est de

toute façon au métissage chanson-rock-électro du Village

Francofou où l’on peut scruter d’aussi bonnes choses que

BRNS, Biolay, Daan ou Lou Doillon. Choix perso, Lisa Le-

blanc le 20 juillet à 20h20 au Jardin, chanteuse frappa-

dingue en provenance du New Brunswick, honorant son

trash folk avec beaucoup de conviction. ●

P H I L I P P E C O R N E T

BENICASSIMDU 18 AU 21 JUILLET

OÙ: BENICASSIM, ESPAGNE.AVEC: THE KILLERS, ARCTIC MONKEYS, QUEENS OF THE STONE AGE, PRIMALSCREAM, BEADY EYE...PRIX: 70-75 EUROS LA JOURNÉE, 150-173 EUROS LE PASS GLOBAL.INFOS: HTTP://FIBERFIB.COM

Ambiance sea, sun and sound, avec san-

gria à tous les étages, pour ce festival ins -

tallé depuis 1995 dans une petite ville de

18000 habitants, à 80km au nord de Va-

lence. Il est devenu l’un des principaux

points de ralliement des Anglais à l’é-

tranger, d’où la couleur tendance britonne de l’affiche...

Pour Primal Scream?

DINANT JAZZ NIGHTSDU 19 AU 21 JUILLET

OÙ: DINANT.AVEC: TOOTS THIELEMANS, PHILIP CATHERINE, DIEDERICK WISSELS & DAVID LINXQUARTET...PRIX: DE 10 À 40 EUROS PLUS FRAIS DE RÉSERVATION.INFOS: WWW.DINANTJAZZNIGHTS.ORG/

Jazz belge roots certifié, puisqu’on peut y

voir les nationaux les plus reconnus:

Toots Thielemans, qui vient de fêter ses

91 ans, en quartet, ainsi que Philip

Catherine, le virtuose de la guitare, égale-

ment en quartet, plus la paire Diederik

Wissels & David Linx, eux en quintet. A noter l’addition au

programme de la pop mélancolique d’Ozark Henry.

BEADY EYE OZARK HENRY

DocRoom

É L E C T R O - R O C K

LES ARDENTESDU 11 AU 14 JUILLETOÙ: LIÈGE.AVEC: BB BRUNES, M, MIKA, DEUS, KAISER CHIEFS, NAS...PRIX: 49,30 PAR JOUR, 109,30 LE PASS 4 JOURS.INFOS: WWW.LESARDENTES.BE

Les Ardentes ont toujours eu le cul coincé entre deux

chaises. Une vocation grand public d’un côté et des affinités

indé de l’autre. Jacco Gardner, le fils de moins en moins

caché de Syd Barrett, les magiciens courtraisiens de Balt-

hazar et La Femme, héritiers de Taxi Girl et de la synth

wave française exceptés, l’affiche 2013 de l’événement lié-

geois fait dans le consensuel, le m’as-tu-vu (oui oui, dix fois

au moins), le familial, la scène locale, le has been et le gros

lourd qui tache. C’est peut-être bien le moment de s’en re-

tourner faire un tour au Cactus. A moins que le but soit

juste de faire la fête jusqu’au bout de la nuit... ● J.B.

NORTH SEA JAZZDU 12 AU 14 JUILLET

OÙ: ROTTERDAM (PAYS-BAS).AVEC: BOBBY WOMACK, DIONNE WARWICK, SONNYROLLINS...PRIX: DE 86,90 EUROS (1 JOUR) À 319 EUROS (ALL IN).INFOS: WWW.NORTHSEAJAZZ.COM

Créé en 76 par Paul Acket, businessman

et jazz lover, le North Sea est organisé

dans la salle omnisports de Rotterdam

et est souvent considéré comme le plus

grand festival jazz au monde. Ouvert

d’esprit, il accueille notamment cette

année The Roots, Ibrahim Maalouf, Bob-

by Womack ou Charles Bradley... ●

BROSELLALES 13 ET 14 JUILLET

OÙ: BRUXELLES.AVEC: MELECH MECHAYA ET MISIA, JON BATISTE & THESTAY HUMAN BAND...PRIX: GRATUIT.INFOS: WWW.BROSELLA.BE

Lancé en 1977 par la ville de Bruxelles

pour réveiller le Théâtre de verdure

laissé à l’abandon, un amphithéâtre

construit pour l’Expo universelle de 35,

le Brosella consacre une journée au folk

et l’autre au jazz. Misia, la révolution-

naire du fado, y sera accompagnée par

le groupe Klezmer Melech Mechaya. ●

LES VIEILLES CHARRUESDU 18 AU 21 JUILLET

OÙ: CARHAIX (FRANCE).AVEC: NEIL YOUNG, ELTON JOHN, PHOENIX, SANTANA...PRIX: 42 EUROS PAR JOUR, 52 LE JEUDI. PASS SOLD OUT.INFOS: WWW.VIEILLESCHARRUES.ASSO.FR

Plus grand festival français en termes

de fréquentation, les Vieilles Charrues

labourent pendant le week-end de

Dour la commune de Carhaix dans le

Finistère. Le seul endroit au monde où

croiser à la fois Neil Young, Elton John,

Rammstein et Marc Lavoine... ●

LA FEMME

BALTHAZARJACCO GARDNER

13


ET AUSSI

PALEODU 23 AU 28 JUILLET

OÙ: NYON, SUISSE.AVEC: NEIL YOUNG & CRAZY HORSE, SIGUR ROS, M, NICK CAVE & THE BAD SEEDS,BLUR...PRIX: LE FESTIVAL EST COMPLET MAIS BOURSE AUX BILLETS SUR HTTP://YEAH.PALEO.CH/INFOS: WWW.PALEO.CH

Six scènes sur six jours, des gros noms

et un sold out d’avance avec néanmoins

1500 tickets vendus le jour même via In-

ternet. Le festival a commencé à Nyon,

pas loin de Genève, en 1976 avec une op-

tion folk et est aujourd’hui l’un des

mammouths festivaliers européens. Pour ceux qui trou-

vent Werchter minus.

SFINKS MIXEDDU 25 AU 28 JUILLET

OÙ: MOLENVELD À BOECHOUT, AU SUD D’ANVERS.AVEC: COELY, KY-MANI MARLEY, BATUCADA SOUND MACHINE, DOM LA NENA,AKUA NARU...PRIX: GRATUIT.INFOS: WWW.SFINKS.BE

Le Sfinks a eu sa période de gloire dans

les années 80-90 en attirant des grands

noms comme Nina Simone, Nusrat

Fateh Ali Khan ou Cesaria Evora, mais la

crise semble être passée par là, puisque

le festival, désormais gratuit, embauche

des noms bien plus indie, y compris un Marley, jusqu’ici

inconnu au bataillon, Ky-Mani, fils de Bob, né en 1976.

NICK CAVE COELY

DocRoom

DOUR DU 18 AU 21 JUILLETOÙ: PLAINE DE LA MACHINE À FEU, DOUR.AVEC: THE SMASHING PUMPKINS, WU-TANG CLAN, THEE OH SEES, FLYING LOTUS, MARK LA-NEGAN, FOUR TET...PRIX: 50 EUROS PAR JOUR, 105 EUROS LE COMBI (SANS LE CAMPING).INFOS: WWW.DOURFESTIVAL.BE

Dour, premier festival certifié 100% waterproof. L’an dernier, le

festival s’était en effet fait littéralement doucher non-stop du-

rant quatre jours. Mais avait tenu bon. La plaine de la Machine à

feu avait eu beau se transformer en un gigantesque bain de

boue, les concerts ont continué quasi normalement, pouvant

compter sur des festivaliers particulièrement tenaces. C’est

qu’il en faut bien davantage pour faire plier Dour. Une question

de gènes certainement, le festival ayant longtemps traîné une

réputation de joyeux bordel organisé.

On n’en est plus là. Cela fait quelques années maintenant que

le Dour a relevé ses standards -un bon point-, tout en conser-

vant des prix raisonnables et une programmation gargan-

tuesque -une deuxième gommette. Bien sûr, il y a l’am-

biaaaaaance, la fameuse atmosphère de Dour, mélange de

convivialité, de relents communautaristes néo-hippies, et de

bamboche débridée à l’ombre des terrils. Mais sans pour au-

tant que la musique passe au second plan. Comme chaque

année, l’affiche aligne ainsi ce grand fou de Mike Patton (To-

mahawk) et plus de 200 autres groupes/artistes, répartis sur

sept scènes (huit même, si l’on compte le nouveau sound-

system installé durant le week-end).

On vient rarement à Dour pour ses plus grosses têtes d’affiche.

Cette année, elles sont d’ailleurs particulièrement vieillis-

santes, des Smashing Pumpkins au Wu-Tang en passant par

IAM. Par contre, le festival sait toujours y faire pour bourrer son

programme de bons plans indie (Thee Oh Sees, The Horrors,

Suuns, Jacco Gardner) ou électro (Flying Lotus, Carl Craig, Four

Tet, Suuns...). Conclusion: au moment de fêter sa 25e édition,

Dour reste encore et toujours un incontournable de l’été. ●

L A U R E N T H O E B R E C H T S


14 MUSIQUE AGENDA

THEE OH SEES

FLYING LOTUS

WU-TANG CLAN

THE SMASHING PUMPKINS

ACTION BRONSONTHE HORRORS

DocRoom

É L E C T R O

10 DAYS OFF DU 18 AU 28 JUILLET OÙ: VOORUIT, GAND.AVEC: MATTHEW DEAR, JON HOPKINS, HUDSON MOHAWKE, GUI BORATTO... PRIX: DE 16 À 20 EUROS PAR JOUR, 75 EUROS LA MEMBERCARD.INFOS: WWW.10DAYSOFF.BE

Ces dernières années, les festivals de musiques électro -

niques ont eu tendance à se multiplier. Même les événe-

ments rock consacrent une partie toujours plus grande de

leur affiche au genre. Malgré cette concurrence de plus en

plus rude, les 10 Days Off tiennent bon. Lancé en 95, le fes-

tival gantois a pour lui son histoire et une crédibilité sans

faille. Ici, pas de beats balourds sous chapiteau, mais bien

un esprit clubbing audacieux. Le lieu fait beaucoup: le

Vooruit reste cet endroit cosy, à contre-courant du gigan-

tisme ambiant. L’affiche est à l’avenant, soignée et aven-

tureuse, alternant live et DJ sets. ● L.H.

CACTUS DU 12 AU 14 JUILLET OÙ: MINNEWATER PARK, BRUGES.AVEC: PINBACK, THURSTON MOORE (CHELSEA LIGHTMOVING), DEUS, BEACH HOUSE... PRIX: 40 EUROS PAR JOUR, 90 EUROS LE COMBI.INFOS: WWW.CACTUSFESTIVAL.BE

Ne dites pas vintage, mais bien à l’an-

cienne. Au Cactus, on reste en effet at-

taché à certaines valeurs qui semblent

avoir disparu de la plupart des autres

festivals. En premier lieu, une affiche

qualitative plutôt que quantitative,

privilégiant le confort d’écoute: même

pas 20 groupes sont programmés sur

une seule et même scène pendant

trois jours. Le festival brugeois peut

également compter sur un cadre

idyllique (le Minnewater park). Enfin,

dans la diversité de son affiche, il ar-

rive à maintenir une certaine “ligne

rédactionnelle”: celle d’une program-

mation “adulte”, sans que cela soit ja-

mais synonyme de planplan. ●

15

TOMORROWLANDDU 26 AU 28 JUILLET OÙ: DOMAINE PROVINCIAL DE SCHORRE, BOOM.AVEC: DAVID GUETTA, STEVE AOKI, CARL COX, MISSKITTIN, CROOKERS...PRIX: SOLD OUT.INFOS: WWW.TOMORROWLAND.COM

Il faut le voir pour le croire. Chaque an-

née, le domaine provincial De Schor re,

près d’Anvers, se transforme en un gi-

gantesque parc d’attractions pour

clubbers, entre kitsch sublime et folie

des grandeurs. Au Tomorrowland,

tout est toujours too much: les décors,

les animations, la quinzaine de scè -

nes... Rien n’étant trop mégalo pour

célébrer la grande communion électro

-en fait, il n’y a que les horaires qui

restent étonnamment raisonnables:

vers 1 h, la fête est finie. L’affiche elle-

même carbure forcément aux grosses

stars commerciales (Guetta et con-

sorts), tout en étant assez longue pour

y dégoter quelques bons grains au mi-

lieu de l’ivraie (Art Department, Jeff

Mills...).


BEACH HOUSE

THURSTON MOORE

DAVID GUETTA

DocRoom

DRANOUTERDU 2 AU 4 AOÛT

OÙ: À DRANOUTER.AVEC: DAAN, ARNO, BLACK BOX REVELATION, AGNES OBEL...PRIX: 54,95 PAR JOUR, 107,95 LE PASS TROIS JOURS.INFOS: WWW.FESTIVALDRANOUTER.BE

Rendez-vous folk devenu festival des

nouvelles traditions, Dranouter, près

d’Ypres, séduit surtout par son affiche

du dimanche où Kitty, Daisy & Lewis et

les bluesmen du désert de Tamikrest,

rockeurs touaregs 2e génération, chauf-

feront les planches pour Emir Kusturica et son No Smo -

king Orchestra. De quoi faire un tabac.

LOKERSE FEESTENDU 2 AU 11 AOÛT

OÙ: À LOKEREN.AVEC: IGGY & THE STOOGES, SNOOP LION, SEASICK STEVE...PRIX: DE 22 À 42 EUROS PAR JOUR, 130 EUROS LE PASS. INFOS: WWW.LOKERSEFEESTEN.BE

Il y a toujours quelque chose à se mettre

sous la dent lors de la grande kermesse

lokerenoise. Et pas que de la saucisse de

cheval, réputée spécialité locale. Sug-

gestions focusiennes: Alice Cooper

(avec Monster Magnet et... Deep Purple),

Primal Scream (avec Beady Eye) ou encore les B-52’S,

flanqués de Balthazar. Bon appétit.

W O R L D

ESPERANZAH!DU 2 AU 4 AOÛTOÙ: À FLOREFFE.AVEC: WOODKID, VALERIE JUNE, ROKIA TRAORÉ, ASIAN DUB FOUNDATION...PRIX: 32 EUROS PAR JOUR ET 65,50 EUROS LE PASS EN PRÉVENTE. INFOS: WWW.ESPERANZAH.BE

Cette année, on peut s’interroger sur la présence d’un

Woodkid ou d’une An Pierlé, moins world tu meurs, au

grand rendez-vous des musiques nomades, engagées et

plurielles. Toujours est-il qu’il y aura une nouvelle fois

du beau monde et des couleurs, l’Orquesta Buena Vista

Social Club, Valerie June, Asian Dub Foundation ou en-

core la rappeuse française Keny Arkana, au pied de l’Ab-

baye de Floreffe en ce premier week-end du mois d’août.

Musique, cinéma, arts de rue, bonne bouffe... Ambiance

familiale et festive, cadre enchanteur, discours engagé

et politique de développement durable... Un festival qui

vit à la coule et joint le geste à la parole. ● J.B.

MICRO FESTIVALLES 2 ET 3 AOÛT

OÙ: À LIÈGE.AVEC: METZ, MOON DUO, CAMERA, HOLOGRAMS...PRIX: 13,40 EUROS LES DEUX JOURS.INFOS: WWW.MICROFESTIVAL.BE

A coups de “c’est plus de mon âge”, de

“tu as vu le prix que ça coûte?” et de

“j’en ai marre qu’on me traite comme

du bétail”, de plus en plus d’amis vous

abandonnent lâchement sur les routes

bouchonnées des festivals d’été? Le

Micro Festival liégeois est l’occasion

de les retrouver. 1500 personnes, une

scène, des prix démocratiques. Une

ambiance relax, festive, puis surtout

une programmation placée sous le

signe de la découverte emmenée par

des groupes de la trempe de Shannon

& The Clams, Metz, Moon Duo, Holo-

grams et cette incroyable guérilla

kraut allemande qu’est Camera. Soyez

prévoyants msieurs dames, tous les

ans, le Micro affiche complet. ● J.B.

16 MUSIQUE AGENDA


DAAN

SHANNON & THE CLAMS

CAMERA

PRIMAL SCREAM

DocRoom

LES NUITS SECRÈTESDU 2 AU 4 AOÛT

OÙ: À AULNOYE-AYMERIES (FRANCE).AVEC: VITALIC, MR OIZO, SEXY SUSHI, U-ROY...PRIX: 52,50 EUROS LE ALL ACCESS.INFOS: WWW.LESNUITSSECRETES.COM

A deux pas de Maubeuge, non loin de

Mons et de la botte du Hainaut, le bled

paumé d’Aulnoye-Aymeries attire cha -

que année son lot de disciples belges

avec ses parcours secrets et ses con-

certs à petits prix quand ils ne sont pas

gratuits. Annoncés entre autres Suuns, la secte Poly-

phonic Spree et le gourou ghanéen Ebo Taylor.

JAZZ MIDDELHEIMDU 15 AU 18 AOÛT

OÙ: À ANVERS.AVEC: TOOTS THIELEMANS, MÉLANIE DE BIASIO...PRIX: 40,50 EUROS PAR JOUR, 125,50 EUROS LE PASS.INFOS: WWW.JAZZMIDDELHEIM.BE

Des vieilles gloires belges et étrangères

(Toots Thielemans, Anthony Braxton,

Charles Lloyd) et de jeunes révélations

comme Mélanie De Biasio. Trois con-

certs du pianiste arménien en résidence

Tigran, des animations pour les mioches

et un projet, Mosaic, aussi féminin qu’unique... Ça va

“jazzer” dans le splendide Park den Brandt.


PUKKELPOPDU 15 AU 17 AOÛTOÙ: À KIEWIT (HASSELT).AVEC: NEIL YOUNG, EMINEM, THE XX, NINE INCH NAILS...PRIX: 89 EUROS LA JOURNÉE, 171 EUROS LE PASS TROIS JOURS.INFOS: WWW.PUKKELPOP.BE

171 euros le pass. 89, oui 89, euros la journée... Le Puk-

kelpop est loin d’être le festival le plus abordable de

l’été. Faut dire qu’il a grandi au fil des ans, perdant de

son identité, pour devenir un événement de plus en plus

mainstream. The place to be pour une jeunesse plutôt

friquée et de moins en moins rock’n’roll. Le Pukkelpop

ne brille pas toujours par ses têtes d’affiche. Même que

certaines années, on n’a pas fourré le petit orteil devant

la grande scène du festival limbourgeois. Sauf qu’en

cette édition 2013, il y a Neil Young et ce qui restera

peut-être bien sa dernière tournée avec le Crazy Horse.

Puis s’il a un peu perdu de ses talents de défricheur, le

Pukkel est avec ses huit scènes la garantie de journées

bien remplies. Godspeed You! Black Emperor, Eminem,

les Girls in Hawaii, Slayer, Nine Inch Nails, The xx, Franz

Ferdinand, Mr Oizo, TNGHT (Hudson Mohawke X Lunice).

Les nouveaux venus Savages, Allah-Las, Parquet Courts,

Badbadnotgood et autre Pokey Lafarge... Tous les goûts

seront dans la pâture. ●

J U L I E N B R O Q U E T

EBO TAYLOR MÉLANIE DE BIASIO

17

NEIL YOUNGTHE XXSAVAGES

FRANZ FERDINAND

KENDRICK LAMAR

DocRoom

B R U X E L L E S

BSF DU 9 AU 18 AOÛT OÙ: TROIS SCÈNES DANS LE QUARTIER ROYAL, BRUXELLES.AVEC: MADNESS, THE DANDY WARHOLS, LES INNOCENTS, ARNO...PRIX: DE 15 À 25 EUROS PAR JOUR, 40 EUROS LE PASS 10 JOURS.INFOS: WWW.BSF.BE

Bruxelles le tient enfin, son festival urbain. Jusqu’ici, la

capitale n’avait que Couleur Café à placer au calendrier

des gros événements musicaux de l’été. L’arrivée du

Brussels Summer Festival a changé ça. Il a fallu quelques

années pour trouver la bonne formule, mais désormais le

BSF semble être une affaire qui roule. Il se disperse sur

trois scènes: place des Palais, Mont des arts, et Magic

Mirrors (place du Musée). Quant à l’affiche melting pot,

elle a au moins le mérite d’ajouter aux grosses têtes d’af-

fiche (Puggy, Amy McDonald, Sexion d’Assaut...) à la fois

une progra moins balisée (Veence Hanao, Karl Bartos,

Aline...) et une super exclu (le retour des Innocents!). ● L.H.

FEEST IN HET PARK DU 22 AU 25 AOÛT

OÙ: AUDENARDE.AVEC: GESAFFELSTEIN, MAGNETIC MAN, BRODINSKI...PRIX: 37 EUROS PAR JOUR, 69 EUROS LE COMBI DEUXJOURS.INFOS: WWW.FEESTINHETPARK.BE

Par le passé, le Feest in het Park a pu

régulièrement proposer quelques tou tes

belles exclusivités. C’est un peu plus

compliqué ces dernières années. N’em-

pêche, l’affiche de l’édition 2013 continue

à livrer quelques noms intéressants, qui

pourraient amener certains à rejoindre

la “perle des Ardennes flamandes”. ●

FEEËRIEËNDU 26 AU 30 AOÛT

OÙ: PARC ROYAL, BRUXELLES.AVEC: SAM AMIDON, DAMIEN JURADO, JULIANNABARWICK...PRIX: GRATUIT!INFOS: WWW.ABCONCERTS.BE

Avant d’entamer la nouvelle saison en

salle, l’Ancienne Belgique reprend une

nouvelle fois possession du kiosque du

Parc royal. Les bien nommées Feeë -

rieën pratiquent une sorte de cocoo -

ning musical à la belle étoile, pro-

posant cinq soirées musicales

curieuses et cha leureuses, entre folk,

electronica et reggae. ●

SCÈNE SUR SAMBREDU 30 AU 31 AOÛT

OÙ: ABBAYE D’AULNE, THUIN.AVEC: MONTEVIDEO, SAULE, MAÎTRE GIMS...PRIX: 27 EUROS PAR JOUR, 44 EUROS LE WEEK-END.INFOS: WWW.070.BE

Prix du meilleur slogan de l’été (“le

festival des barges”), Scène sur Sam-

bre en est déjà à sa 3e édition. Sa prin-

cipale caractéristique? Son plateau, in-

stallé sur l’eau. L’affiche, faite de bric

et de broc, mélange les genres, mais

peu importe le style, tous devront re-

joindre la fameuse scène en barque... ●

JYVA’ ZIK DU 23 AU 24 AOÛT

OÙ: COURT ST-ETIENNE.AVEC: PUPPETMASTAZ, BRNS, DJ DUNYA...PRIX: 15/17 EUROS PAR JOUR, 25 EUROS POUR LE WEEK-END.INFOS: WWW.JYVAZIK.BE

L’un des rares festivals du BW fait peau neuve. Dans le

foulée de The Great Gatsby et de la mode électro-swing,

le Jyva’Zik va se plonger dans les années 30, “période de

la prohibition, des cabarets sauvages et de la déca-

dence”. A côté d’une scène plus “classiquement” indie-

rock, le projet hybride proposera ainsi neuf “salons”

“années folles”.

DEEP IN THE WOODSDU 6 AU 8 SEPTEMBRE

OÙ: MASSEMBRE, HEER.AVEC: THE FEATHER, BED RUGS, ROBBING MILLIONS...PRIX: 30 EUROS (SÉJOUR SUR PLACE NON COMPRIS).INFOS: WWW.DEEPINTHEWOODS.BE

Un festival “différent”. Le slogan est souvent revendiqué,

mais peu sont aussi aptes à l’assumer que le Deep In The

Woods. Pendant un week-end, au domaine de Massem-

bre, dans les Ardennes, le DIW joue la carte de la proxi -

mité et de l’immersion. Certes, l’affiche est parfois un

poil légère, mais le jusqu’au-boutisme de l’aventure

reste toujours aussi remarquable.

MADNESS

LES INNOCENTSTHE DANDY WARHOLS


ET AUSSI

DocRoom

EXPOSAGENDA

ANTONIONIDU 22 JUIN AU 08 SEPTEMBREOÙ: BOZARINFOS: WWW.BOZAR.BE, WWW.CINEMATEK.BE

Son prénom renvoyait au meilleur de la Renaissance ita-

lienne, son nom marque l’avènement du cinéma moderne.

Michelangelo Antonioni (1912-2007) est LA personnalité

de l’été bruxellois avec plusieurs manifestations passion-

nantes organisées autour de son œuvre et de sa vie. On ne

manquera tout d’abord pas l’exposition Michelangelo Anto-

nioni, il maestro del cinema moderno présentée au Bozar du

22/06 au 08/09. Un événement, inauguré dans la ville na-

tale du cinéaste, Ferrare, et réalisé par Dominique Païni à

partir d’archives riches et révélatrices tant de l’homme

que de l’artiste. On ne devra pas aller bien loin pour décou-

vrir une autre exposition, consacrée (au Palais des Beaux-

Arts également) au peintre Giorgio Morandi (jusqu’au

22/09), avec lequel Antonioni entretint une correspon-

dance suivie, et dont l’œuvre picturale n’est pas sans trou-

ver des échos dans certains films du cinéaste. Immanqua-

bles, aussi, sont la rétrospective Antonioni projetée à la Ci-

nematek (du 04/07 au 30/08) et le cycle consacré au réali-

sateur par Flagey (au Studio 5, du 01/07 au 30/08). Hors de

Bruxelles, deux décentralisations de ce beau programme

seront organisées à Mons au mois d’août et à Liège au

mois de septembre. Tandis qu’à Bruxelles encore, deux

événements ponctuels ne manqueront pas d’attirer les ci-

néphiles: la projection de Le Amiche en version restaurée

avec introduction par Dominique Païni (le 28/08 à la Cine-

matek) et une conférence de Dominique Nasta (le 08/07 à

la Cinematek encore...). Rarement le pôle culturel sis dans

l’immeuble génialement dessiné par Horta aura réussi

collaboration plus féconde. Bozar et la Cinematek faisant

cause commune autour d’un réalisateur dont une des

forces fut d’ailleurs de dépasser les limites du cinéma

pour rêver d’art total. ●

L O U I S D A N V E R S


20 EXPOSAGENDA

BLOW-UP

ANTONIONI, SUR LE TOURNAGE DE ZABRISKIE POINT

DocRoom

P H O T O

MARTIN PARRJUSQU’AU 27 JUILLETOÙ: GALERIE PARIS-BEIJING, 66 RUE HÔTEL DES MONNAIES, 1060 BRUXELLES.INFOS: WWW.GALERIEPARISBEIJING.COM

L’événement est de ceux à côté desquels il ne faut pas

passer: une rétrospective consacrée à l’œuvre du pho-

tographe britannique Martin Parr. Le véritable intérêt de

l’exposition réside dans l’aperçu sur un travail unique pro-

posé par la galerie Paris-Beijing -dont, soit dit en passant,

la programmation ne semble pas faiblir depuis l’ouver-

ture. A travers les différentes séries reprises -Common

Sense, Last Resort, Small World, Luxury, Bored Couples, et

Life’s a Beach-, c’est toute la force d’analyse sociologique

du photographe de l’agence Magnum qui transpire: on en a

l’Occident au bord des lèvres. L’air de rien, sans revendi-

quer un quelconque militantisme, Martin Parr dégoûte

l’œil d’un environnement que ce dernier a pour habitude

d’éviter. Ainsi de cette scène -on a envie d’écrire “Cène”-

prise sur le vif à New Brighton. On y voit une jeune fille ap-

puyer frénétiquement sur une pompe à ketchup. A côté

d’elle, des vacanciers plus ou moins habillés qui attendent

leur bout de gras, pitoyable pitance invariablement liée

aux joies balnéaires. Pour peu, on lui ferait presque un

procès de misanthropie. Que penser d’autre face à cette

bouche dont le gros plan souligne le désir d’artifice: de pe-

tits éclats de rouge à lèvres sur les dents viennent ruiner

l’intention première de séduction. Près des gencives, des

traces jaunes disent la nicotine et les restes mal évacués

d’un repas probablement difficilement digéré. Quelques

poils ternissent le tableau, comme si cela ne suffisait pas.

Ailleurs, c’est une mouche posée sur un chapeau, sorte de

“fast forward” du destin de type “après moi, les mouch-

es”... et les vers. Au final, il s’agit d’un effroyable coup de

projecteur sur la condition humaine. ● M.V.

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CORPS SUBTILSJUSQU’AU 20 OCTOBRE OÙ: LAM, 1 ALLÉE DU MUSÉE, 59650 VILLENEUVED’ASCQ (FRANCE).INFOS: WWW.MUSEE-LAM.FR

Pour la troisième année consécutive,

le LaM s’intéresse au regard sur l’art

d’un collectionneur. Après les col-

lections d’Eternod & Mermod ainsi

que celles de Korine et Max E.

Amann, c’est au tour de Philippe

Mons d’occuper le devant de la

scène. A ce petit jeu, la qualité du

propos est toujours tributaire de la

personnalité choisie. Pas de décep-

tion cette fois tant Philippe Mons

s’affiche comme un personnage hors

norme. Psychiatre de formation,

l’homme s’est intéressé très tôt à

l’art brut. Il n’a que 19 ans et n’est

encore qu’un carabin quand il ac-

quiert sa première œuvre dans un

atelier d’ergothérapie de l’hôpital

psychiatrique d’Armentières. Qua-

torze ans plus tard, en 1974, il met

sur pied l’exposition Derrière les

murs à l’École des Beaux-Arts de

Lille qui présente, avec l’accord de

leurs auteurs, des œuvres provenant

de l’hôpital psychiatrique de Lom-

melet. Dans l’intervalle, le médecin

a réalisé une thèse qui fera date: L’in -

achèvement. Évolution des discours

relatifs aux productions artistiques

des malades mentaux. Étude de cinq

cas cliniques. Ce n’est pas tout: dès

1970, il ouvre une galerie d’art

dédiée à l’art outsider, projet auquel

il donnera un second souffle en 1995

avec l’espace “Zone de confusion” à

Saint-André. En plus de cette pas-

sion artistique, Mons va découvrir le

yoga à la fin des années 80, une pra-

tique qu’il n’a pas abandonnée 30 ans

plus tard. Au croisement de ces deux

piliers d’une existence bien remplie,

Corps Subtils fait se rencontrer “des

créations artistiques indiennes, à vo-

cation religieuse et traditionnelle,

avec des œuvres d’art brut, fruits de

l’individualisme et de la singularité”.

Deux démarches distinctes qui

débouchent sur d’étonnantes con-

vergences. ● M.V.


21

DocRoom

LE MONDE VU À TRAVERS UN PÉLICAN EN PLEXIJUSQU’AU 15 SEPTEMBREOÙ: WIELS, AVENUE VAN VOLXEM 354, 1190 BRUXELLES.INFOS: WWW.WIELS.ORG

Figure de proue d’une opposition certaine

au devenir spectacle de l’art -il avait pro-

posé en 1970 de dynamiter le Musée des

Beaux-arts d’Anvers simplement parce que,

pour lui, le musée est une prison-, Jef Geys

incarne une forme de résistance artistique.

Si ses rapports avec les institutions ont

longtemps été tendus, il remet aujourd’hui

la main à la pâte de manière plus sereine.

Bien sûr, pas question pour ce partisan de

l’art conceptuel de proposer une quel-

conque rétrospective qui sent le sapin. Pour

donner à voir des pièces anciennes et d’au-

tres plus récentes, le Flamand a choisi la

perspective pour horizon. Celle-ci est four-

nie par une artiste qu’il a conviée: Monir

Shahroudy Farmanfarmaian. Ce talent ira-

nien fait valoir un parcours artistique im-

pressionnant, elle qui a quitté Téhéran pour

devenir peintre à New York -même si à l’ori-

gine, elle voulait s’installer à Paris. Revenue

en Iran en 2004, la plasticienne de 89 ans est

aujourd’hui reconnue comme une person-

nalité majeure de l’art contemporain. Les

convergences avec le travail de Geys sau-

tent aux yeux, même exposées en deux pré-

sentations distinctes: le goût pour la géo-

métrie et le jeu sur l’illusion. ●

M I C H E L V E R L I N D E N

VUES D’EN HAUT JUSQU’AU 7 OCTOBRE

OÙ: CENTRE POMPIDOU-METZ, 1 PARVIS DES DROITS DE L’HOMME, 57020 METZ.INFOS: WWW.CENTREPOMPIDOU-METZ.FR

Belle programmation pour le Centre Pompidou-Metz qui

en plus d’un événement autour de la Beat Generation -dé-

cliné simultanément dans trois autres institutions, le Fres-

noy à Tourcoing, le ZKM à Karlsruhe et les Champs Libres à

Rennes- donne à voir Vues d’en haut, une exposition qui

montre “comment la vue d’en haut -des premières pho-tographies aériennes au XIXe siècle jusqu’aux imagessatellites de Google Earth- a transformé la perception desartistes”. Au total, quelque 400 œuvres, sur 2000 m2, très

loin des cartes postales d’un Yann Arthus-Bertrand.

LORNA SIMPSONJUSQU’AU 1ER SEPTEMBRE

OÙ: JEU DE PAUME, 1 PLACE DE LA CONCORDE, 75008 PARIS.INFOS: WWW.JEUDEPAUME.ORG

Moins connue que Jeff Wall, Lorna Simpson mérite pour-

tant que l’on s’y intéresse avec autant de ferveur. Tout

comme le Canadien, cette photographe américaine née

en 1960 déploie une œuvre complexe et exigeante. L’ex-

position du Jeu de Paume en forme de rétrospective per-

met d’en mesurer tout l’impact. Au programme, les pho-

tos-textes qui l’ont fait connaître mais également des

sérigraphies sur panneaux de feutre, un ensemble de

dessins, des “Photo Booths” (assemblages composés de

photos trouvées et de dessins), et des installations vidéo.

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22 EXPOSAGENDA


DocRoom

P H O T O

LES RENCONTRES D’ARLES DU 1ER JUILLET AU 22 SEPTEMBRE

OÙ: 13200 ARLES (FRANCE)INFOS: WWW.RENCONTRES-ARLES.COM

“And I go back to black”, chantait

Amy Winehouse. Les Rencontres

d’Arles, elles aussi, se mettent au

noir... et blanc. Aucun signe de

deuil à y voir, le parcours pho-

tographique “radicalement” en

noir et blanc est à comprendre

comme un retour aux sources dou-

blé de l’envie de “faire un état des

lieux du black and white au XXIe siè-

cle”. A tous ceux qui s’interrogent

sur sa légitimité et sur sa place dans la création contempo-

raine, le festival répond par un feu d’artifice visuel qui ne

laissera personne indifférent: Pieter Hugo, Arno Rafael

Minkkinen, Guy Bourdin, Hiroshi Sugimoto, Jean-Michel

Fauquet, ou encore le Belge Michel Vanden Eeckhoudt. ● M.V.

D I V E R S

SUMMER EXHIBITION 2013 JUSQU’AU 18 AOÛTOÙ: ROYAL ACADEMY OF ARTS, BURLINGTON HOUSE PICADILLY W1J 0BD, LONDRES.INFOS: WWW.ROYALACADEMY.ORG.UK

On le sait, les Anglais aiment faire les choses différemment.

L’une des belles illustrations de ce poncif se matérialise

dans la Summer Exhibition organisée chaque année par la

Royal Academy of Arts. Le pitch? La possibilité pour tout

artiste -reconnu ou pas- d’exposer dans les murs de la

vénérable institution. Pour ce faire, il suffit de soumettre

l’œuvre de son choix à un jury composé de dix experts.

L’épisode 244 -cet événement se déroule chaque année

depuis 1769- donnera à voir 1000 pièces différentes dans

des champs artistiques variés tels que la peinture, la sculp-

ture, la photographie... Cherry on the cake, les visiteurs ont

la possibilité d’acquérir les œuvres exposées. ● M.V.

L’ENVERS DU DÉCORJUSQU’AU 22 SEPTEMBRE

OÙ: MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE, 11 AVENUE PAULPASTUR, 6032 MONT-SUR-MARCHIENNE.INFOS: WWW.MUSEEPHOTO.BE

On a déjà tout dit sur la prostitution.

Ou plutôt, on croit avoir tout dit sur le

plus vieux métier du monde. A la de-

mande de l’association “Espace P...”

-qui se bat pour le droit des prosti-

tuées-, Frédéric Pauwels a réalisé

un reportage photographique sensi-

ble, éloigné de tout jugement et re-

spectueux, qui “s’attache moins au

métier qu’à la femme qui l’exerce”.

Car on oublie souvent que, le lende-

main de la veille, nombreuses d’en-

tre elles sont mères. ●

MY LITTLE PARADISEJUSQU’AU 15 SEPTEMBRE

OÙ: HORTIFLORA, MIDDELHEIM MUSEUM,MIDDELHEIMLAAN 61, 2020 ANVERS.INFOS: WWW.MIDDELHEIMMUSEUM.BE

Bonne nouvelle: cette année le festi-

val Jazz Middelheim et le Musée

Middelheim collaborent étroitement

à Anvers. Du

coup, avec le

ticket du pre-

mier dans la

main, l’accès

au second est

assuré. Soit un

domaine de 30

hectares pour -

vus de 400 œuvres qui retracent 100

ans d’art moderne et contemporain

international. En bonus, l’exposition

My Little Paradise fait place à une

série de signatures -Carsten Höller,

John Cale...- qui ont imaginé des

variations artistiques autour de

l’idée de paradis. ●

PRIMA MATERIAJUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2014

OÙ: PUNTA DELLA DOGANA À VENISE (FRANÇOISPINAULT FONDATION)INFOS: WWW.PALAZZOGRASSI.IT

De passage à Venise? On ne rate pas

cette exposition qui rassemble près

de 80 œuvres d’une trentaine d’ar -

tistes de la collection Pinault, des

années 60 à nos jours. Plus de la

moitié des artistes ainsi que la quasi-

totalité des œuvres sont présentées

pour la première fois. Le casting?

Que du bon: Bruce Nauman, Sherrie

Levine, Giuseppe Penone, Michelan-

gelo Pistoletto, Loris Gréaud ou

Susumu Koshimizu. ●

ET AUSSI

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DocRoom


D I V E R S

NOUVELLES VAGUESJUSQU’AU 9 SEPTEMBREOÙ: PALAIS DE TOKYO, 13 AVENUE DU PRÉSIDENT WILSON, 75116 PARIS.INFOS: WWW.PALAISDETOKYO.COM

Maillon essentiel, souvent passé sous silence, d’une exposi-

tion, le curateur remplit une mission de révélateur. Les

artistes lui disent merci. Pour souligner ce rôle crucial, le

Palais de Tokyo programme Nouvelles Vagues, une grande

manifestation composée par 21 jeunes curateurs ou

groupes de curateurs internationaux

(13 nationalités), sélectionnés par un

jury parmi plus de 500 candidatures.

Dans la foulée, une trentaine de ga-

leries dans Paris emboîtent le pas de

cette initiative qui redore le blason de

cette figure qui résiste aux règles du

marché de l’art. A ne pas rater, les

sept baies vitrées du Palais de Tokyo

qui ont été confiées au magazine Toi-

letpaper. ● M.V.

P H O T O

COSTA-GAVRAS CARNETS PHOTOGRAPHIQUESDU 26 JUIN AU 15 SEPTEMBREOÙ: MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE, 5/7 RUE DE FOURCY, 75004 PARIS.INFOS: WWW.MEP-FR.ORG

De Costa-Gavras, on retient quelques films -L’aveu et Z- ainsi

qu’un fils turbulent -Romain, qui a signé le film de la tournée A

Cross the Universe de Daft Punk en compagnie de So Me. En

revanche, on sait moins que le réalisateur fait valoir un travail

photographique. La preuve en images avec une expo program-

mée par la Maison Européenne de la Photographie. Au menu,

70 clichés répartis en photographies de voyage (Russie,

Amérique latine...), portraits (famille, acteurs, politiciens...) et

clichés sur le thème de ses engagements politiques. A ne pas

manquer: l’hommage rendu à Chris Marker à travers les

pri ses de vue de ce dernier sur le tournage de L’aveu. ● M.V.

MARSEILLE PROVENCE 2013JUSQU’À LA FIN DE L’ANNÉE

OÙ: MARSEILLEINFOS: WWW.MP2013.FR

C’est le moment ou jamais de pous -

ser une pointe jusqu’à Marseille,

capitale européenne de la culture

tout au long de l’année. Avant toute

chose, c’est la visite de l’impression-

nant Mucem, construction phare de

l’architecte Rudy Ricciotti, qui s’im-

pose. Mais on ne boudera pas non

plus le nouveau Frac, situé du côté

des quartiers des docs. Notre petit

chouchou à nous? Le toit-terrasse de

la Cité Radieuse de Le Corbusier

aménagé en centre d’art par le de-

signer Ora-ïto. On peut y découvrir

les installations monochromes

conçues par Xavier Veilhan. ●

BIENNALE ARTOUR-MÉTAMORPHOSESJUSQU’AU 25 AOÛT

OÙ: RÉGION DU CENTREINFOS: WWW.CCRC.BE

Depuis 1997, la Biennale ARTour-

Art Contemporain et Patrimoine se

déroule, un été sur deux, dans la ré-

gion du Centre -de La Louvière à

Soignies, en passant par Houdeng et

Ecaussinnes. Le principe? Des mu -

sées, édifices, sites remarquables

et paysages variés qui se mettent à

l’heure du travail de plasticiens is-

sus de la Communauté françai se

mais également d’artistes venus

d’autres horizons. Pour sa 9e édi-

tion, l’événement se place sous la

thématique -aussi prometteuse que

potentiellement kafkaïenne- des

Métamorphoses. ●

ET AUSSI

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DocRoom

DIVERSAGENDA

BRUSSELS FILM FESTIVALDU 19 AU 26 JUINOÙ: FLAGEY, BRUXELLES.INFOS: WWW.BRFF.BE

L’ex-INR de l’architecte Diongre offre son superbe cadre

Art Deco au BRFF, festival bruxellois au cap européen, à

l’atmosphère conviviale, avec animations et projections à

l’extérieur en plus des séances programmées dans les Stu-

dios 4 et 5. Au programme cette année, une compétition of-

ficielle de douze titres, avec -signe des temps- une domi-

APÉROS URBAINSJUSQU’AU 6 SEPTEMBREOÙ: BRUXELLES.INFOS: APEROS.NETEVENTS.BE/PROJECT/AGENDA

PIKNIKÉTÉ 2013OÙ: BRUXELLES.INFOS: PIKNIKS.BE

T-MAN ROLLER-BIKE PARADEJUSQU’AU 27 SEPTEMBREOÙ: PARTOUT EN BELGIQUE.INFOS: BELGIUMROLLERS.COM

LIÈGE SUR SABLEDU 19 JUILLET AU 11 AOÛT OÙ: 1, QUAI DE WALLONIE, À LIÈGE.INFOS: WWW.LIEGESURSABLE.BE

Dans la série “On y croit encore malgré cette (bip de)

météo”, les Apéros Urbains, les Pikniks, la Roller-bike

Parade ou Liège sur Sable tendent encore et toujours

l’autre joue. Cela dit, pour la première de la saison, le 24

mai dernier, les Apéros les plus célèbres de la capitale

avaient choisi de s’abriter des éventuelles intempéries.

Comme chaque année, la sauterie est archi blindée

quand il fait au minimum clément. François Lafontaine

et ses équipes vous donneront rendez-vous cet été dans

les spots habituels de l’événement, du Bois de la Cam-

bre au square Guy d’Arezzo, du parc du Cinquantenaire

au parc Royal. Electro, gobelets en plastique et, surtout,

le tout Bruxelles seront au rendez-vous jusqu’au 6 sep-

tembre prochain. Avec, bien entendu, les Apéros Club

(au Wood, aux Jeux d’Hiver, etc.) pour clôturer la soirée

par un clubbing d’intérieur.


BRUXELLES LES BAINSDU 5 JUILLET AU 11 AOÛT

OÙ: QUAI DES PÉNICHES, À BRUXELLES.INFOS: WWW.BRUXELLESLESBAINS.BE

Le conseil vaut ce qu’il vaut. Mais on

vous le donne quand même. Si on était

vous, franchement, on irait à Bruxelles

les Bains. En particulier le 12 juillet.

Parce que Focus Vif sera de la partie! Co-

corico! Après des années de clubbing

déguisé ou non, la plus célèbre (sans

vraie concurrence, il est vrai) des plages

bruxelloises a enfin décidé d’inviter vos

serviteurs à venir craquer leurs slips sur

les dancefloors. Au programme, un petit

warm-up tout mignon mitonné par la DJ

Focus Team (noms à peaufiner...), sur la

Croisetteke. Puis le plat de consistance,

avec 4 heures de DJ sets au gré de l’eau,

dans le naviguant Boat Club. Comme on

ne blague pas avec ces choses-là, on

vous a dégoté des cadors pour chipoter

les boutons: avec Villa et Compuphonic.

Bon, forcément, il y a plein d’autres

raisons d’aller se mettre du sable dans

les sandales au quai des Péniches. Pour

cette 11e édition, les organisateurs ont

quelque peu innové. Bien entendu, les

petites paillotes à mojitos et à bro-

chettes indéterminées garderont leurs

habituels emplacements, tandis que les

kids pourront s’adonner à toutes sortes

d’activités, sportives ou aquatiques. Et

les clubbeurs en auront pour leur ar-

gent, avec la délocalisation vers le canal

de toutes les plus chouettes soirées de

la capitale, Downtown Club, Zukünft,

Strictly Niceness et Leftorium en tête. Le

gros changement, cette année, se

situera au niveau du terrain de sport,

lequel laissera place, la nuit tombée, à

une grande salle de cinéma en plein air.

Une programmation éclectique, partant

de Kill Bill jusqu’à Death Proof de Taran-

tino, en passant par Take Shelter, Bad-

lands, True Grit et North by Northwest. Du

lourd. Dernière petite chose: des péda-

los seront mis à disposition cette année.

Can’t wait... ● G.V.

DocRoom

BLUR

nante sociale et “noire” (8-Ball, 90 minutes, Ali Blue Eyes,

Baby Blues, Miele), et le fulgurant Camille Claudel 1915 de

Bruno Dumont, qui viendra donner par ailleurs une leçon

de cinéma. Parmi les avant-premières se détachent le po-

lar I Anna avec Charlotte Rampling, qui sera là, et Paradis

perdu avec Pauline Etienne, qui le sera aussi. Samuel

Benchetrit et Mélanie Doutey faisant également partie des

invités attendus, tout comme Daan pour mettre l’accent sur

une sélection de docs musicaux. Pour citer un titre de

Bertrand Tavernier (lire son interview page 34), invité d’hon-

neur de l’édition 2013, Que la fête commence!

27DIVERS AGENDA

Dans la catégorie “électro en extérieur à Bruxelles”, les

Pikniks commencent également à valoir leur pesant

d’ancienneté. Fady One et ses acolytes convient les ama-

teurs de beats et d’ambiance décontractée dans divers

endroits ouverts de la capitale. A commencer par le tra-

ditionnel parc Duden. Ça se passera tous les dimanches

de la saison, à condition que le temps ne fasse pas trop le

malin: la page Facebook des Pikniks annoncera, chaque

jeudi, si l’événement tient toujours ou s’il est annulé.

Les plus sportifs d’entre nous pourront, de leur côté, sil-

lonner le pays en roller tout l’été. La fameuse parade

s’arrête partout en Belgique, d’Anvers à Namur, et pas-

sant par Charleroi, Hasselt et bien sûr Bruxelles. Comme

chaque année, la Roller-bike Parade s’arrêtera tous les

vendredis dans la capitale, avec, ce coup-ci, un grand

bonhomme en sucre comme emblème. Lequel est sup-

posé aider l’organisation à battre un record: celui de la

plus grande parade en roller jamais réalisée...

Enfin, n’oublions pas Liège et ses velléités sablées: ré-

solument plus familiale que la précédente édition, Liège

sur Sable permettra aux aficionados de profiter d’un pro-

gramme tellement chargé qu’on vous conseille de le par-

courir par vous-même sur le site de l’événement. ●

G U Y V E R S T R A E T E N

LES APÉROS URBAINS BLURPIKNIK ELECTRONIK

BLURT-MAN ROLLER-BIKE PARADE

CAMILLE CLAUDEL 1915


DocRoom

FESTIVAL AU CARRÉDU 20 JUIN AU 13 JUILLET OÙ: À MONS.INFOS: WWW.LEMANEGE.COM

Une tomate cerise sexy en bouche annonce “à croquer”:

l’affiche du Festival au Carré 2013 rappelle que le festival

montois est branché “spectacles et gastronomie”. De

quoi attirer du monde et se la jouer, à juste titre, convi-

viale attitude. D’ailleurs, le festival s’ouvre avec l’habi-

tuel verre de l’amitié offert avant la pièce Opéra Buffa de

la Cie flamande Laika, qui avec Het Muziektheater Trans-

parant, adapte Don Giovanni de Mozart. Ici, des specta-

teurs à table sont entourés de musiciens (orgue, guitare

basse et violon) pour un spectacle basé sur du... choco-

lat, maître de jeu (du toucher, de la mise en bouche) de

cet éternel coureur de jupons sans scrupules. Aux comé-

diens-chanteurs d’aller et venir entre les cuisines et le

drame. Un ovni à ne pas rater, comme d’ailleurs l’en-

semble de la programmation. Dans le genre “trop fort”,

au parking du théâtre, Mons prévoit un... péplum! Hanni-

bal de Carthage, “père de la stratégie militaire”, dans une

adaptation annoncée “Mad Max moderne, avec pyrotech-

nie, sculptures d’acier, technologie sonore”. D’autant

qu’une dizaine de comédiens prennent la chose en

mains, dont les excellents Zouzou Ben Chikha et Mou-

rade Zeguendi (ex-Union Suspect/Gand). Côté événe-

ment, Cécile de France sera sur les planches du Carré

dans Anna, performance-concert d’un album de Gains-

bourg sur un trip annoncé “pop art et nouvelle vague”. Au-

tre rendez-vous de taille, la nouvelle création de Frédé-

ric Flamand du Ballet de Marseille. Il lance une vingtaine

de danseurs dans une chorégraphie explicite: Sport Fic-

tion! Le Carré annonce aussi des lectures de Kafka, un

festin gargantuesque, une conférence décalée sur “Le

Gras”, un rdv marché local, quelques concerts de jazz

open air... Savoureuse, la programmation du Carré.

Comme d’hab. ●

N U R T E N A K A


28 DIVERSAGENDA

OPÉRA BUFFA

SPORT FICTION

ANNA

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C I N É M A

L’HEURE D’ÉTÉDU 5 JUILLET AU 10 AOÛT OÙ: À BRUXELLES, AU CINÉMA GALERIES ET À BRUXELLES-LES-BAINS.INFOS: WWW.GALERIES.BE, WWW.BRUXELLESLESBAINS.BE

Saison et optimisme météo obligent, le Festival L’Heure

d’Eté a prévu des projections en extérieur, à Bruxelles Les

Bains, en plus des nombreuses séances proposées dans

son écrin des Galeries, au centre de Bruxelles. Les pro-

grammateurs montrent leur volonté d’afficher “un cinéma

dans tous ses états”, et un “décloisonnement des genres”

La thématique de cette édition sera... le Texas, et plus par-

ticulièrement la ville et la région d’Austin, riche terre de

tournages pour des vétérans de génie comme Terrence

Malick (dont on pourra voir ou revoir tous les films) et des

jeunes talents qui montent tel Jeff Nichols dont on décou-

vrira le nouveau et très bon Mud avec Matthew McConaughey.

David Gordon Green, un autre jeune très prometteur, sera

lui aussi à l’honneur avec notamment son excellent Prince

Avalanche révélé en février dernier au Festival de Berlin.

Dans les six cycles proposés par L’Heure d’été, on relève

encore celui consacré à Richard Linklater, celui rassem-

blant des films marquants tournés au Texas (dont une très

fameuse Palme d’or de Wim Wenders...) et peut-être

surtout la sélection de films s’inscrivant dans la mouvance

du “mumblecore”, privilégiant les tout petits budgets et

l’improvisation, la jeunesse et les interprètes non profes-

sionnels. Avec pas mal d’inédits, un programme fort

réfléchi et bien articulé. Vaut le déplacement! ● L.D.

FESTIVAL DU CONTE DE CHINY DU 12 AU 14 JUILLET

OÙ: CHINY INFOS: WWW.CONTE.BE

“Il était une fois... le Temps”: thème du

Festival du conte de Chiny. La mort des

vieux, avec humour, des histoires de

bières spéciales, du Japon, de poissons

volants, de dragons et une spéciale

adultes version contes coquins, genre

“Comment entrer une bûche dans la co-

quinette d’un papillon”! Au pays du con-

te, l’imaginaire n’a pas de frontières. ●

LA FORÊT DE BUSSANGDU 13 JUILLET AU 24 AOÛT

OÙ: BUSSANG (FRANCE)INFOS: HTTP://THEATREDUPEUPLE.COM

Le Théâtre du peuple de Bussang,

dans la forêt des Vosges, affiche un

festival d’été aux couleurs de la Bel-

gique. Dans ce lieu mythique du thé -

âtre populaire, le Belge Stanislas Co-

ton est joué le soir alors que Michael

Delaunoy, directeur du Rideau de

Bruxelles, met en scène, l’après-mi-

di, La jeune fille folle de son âme de

Crommelynck, autour d’une nuit de

noces et d’un bal masqué. ●

FESTIVAL INTERNATIONAL DESARTS DE LA RUELES 17 ET 18 AOÛT

OÙ: CHASSEPIERRE,. INFOS: WWW.CHASSEPIERRE.BE

Le Festival International des Arts de

la rue à Chassepierre accueille 200

artistes le temps d’un week-end. De la

cour à la prairie en passant par le long

de la Semois, ils vont jouer des tenta-

tions errantes, des danses de tubes

métalliques, des “roues de la mort”,

des concerts de feu et des comman-

dos de percus. Clowns, circassiens,

musiciens, danseurs, acrobates se

multiplient depuis... 40 ans! ●


PRINCE AVALANCHE

MUD

OPEN AIR

LEANDRE

DocRoom

CYCLE 1938DU 2 JUILLET AU 31 AOÛT

OÙ: FLAGEY.INFO: WWW.FLAGEY.BE

A l’occasion de son 75e anniversaire,

conjugué à celui de la Cinematek,

Flagey propose une sélection de films

réalisés en 1938, dont l’éclectisme le

dispute à la qualité. Il n’y a là que des

classiques indémodables, allant no-

tamment de La Bête humaine de Renoir, à The Lady Vanishes

de Hitchcock; des envolées de Fred Astaire et Ginger Rogers

dans Carefree de Mark Sandrich, à celles de Errol Flynn

dans The Adventures of Robin Hood de Michael Curtiz...

BRUXELLES FAIT SON CINÉMADU 9 AU 19 JUILLET

OÙ: DANS 11 COMMUNES DE BRUXELLES.INFOS: WWW.LIBERATIONFILMS.BE

Dans un esprit rappelant le cinéma

itinérant en plein air tel qu’il se prati-

quait dans les pays méditerranéens,

Bruxelles fait son cinéma propose,

onze soirs durant, des séances gra-

tuites dans onze communes bruxel-

loises. Au programme de cette 13e édition, Camille redou-

ble de Noémie Lvovsky, Goodbye Morocco de Nadir Mok -

nèche, Dans la maison de François Ozon, La Désintégration

de Philippe Faucon...

30 DIVERSAGENDA

FESTIVAL INTERNATIONAL DEDU 16 AU 31 AOÛT OÙ: 1, PETITE RUE DES BRIGITTINES, 1000 BRUXELLES.INFOS: WWW.BRIGITTINES.BE


LA BÊTE HUMAINE GOODBYE MOROCCO

“La crise et le grand large”, thème 2013 du Festival In-

ternational des Brigittines. Un thème pour partager un

regard liant sur les spectacles proposés, choisis pour

leurs “langages novateurs et leur univers insolites”, véri-

table signature de ce festival de danse-théâtre au fil de

ses éditions. “La crise nous creuse, à moins qu’elle ne soit

que le prête-nom de l’appauvrissement généralisé et de

l’effarement face à l’assommoir de la consommation, ex-

plique Patrick Bonté. Inventer, transposer le réel et le ba-

nal, décaler, tordre l’évidence, transfigurer, suggérer, don-

ner dans l’imprévu ou le fantasque: telles sont les inten-

tions des spectacles...” A haute teneur poétique donc, le

festival présente une dizaine de représentations et deux

soirées composées. On retrouve la chorégraphe fran-

çaise Gaëlle Bourges, “picturale et couillue” qui avait

donné une mémorable conférence, dansée et osée sur

les stripteaseuses (Je baise les yeux). Cette fois-ci, elle

se glissera avec deux femmes et un homme dans Le Ver-

rou, inspiré du peintre Fragonard, pour y interroger nos

mœurs, à travers l’art et le sexe, sur des musiques de

Mozart et de Star Wars! Autre moment avec A Posto de

l’Italienne Ambra Senatore, un trio vif sur des gestes

LE VERROU A POSTO

BLACK OUT

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DocRoom

MADE IN BELGIËQUEDU 28 JUIN AU 9 JUILLET

OÙ: PARIS.INFOS: WWW.PARISCINEMA.ORG

Evénement peu banal: le Festival Paris

Cinéma consacre sa 11e édition aux ci -

némas “wallons, flamands et bruxel-

lois”. Une centaine de films composent

un panorama courant du muet à la pro-

duction contemporaine, de Maudite soit

la guerre d’Alfred Machin, à Eldorado de Bouli Lanners; de La

Kermesse héroïque de Feyder, à Calvaire de Fabrice du Welz.

Au programme encore, des rétrospectives Joachim Lafosse,

Jaco Van Dormael ou Felix van Groeningen, une nuit JCVD...

S BRIGITTINES

INTIME FESTIVAL DU 30 AOÛT AU 1ER SEPTEMBRE

OÙ: NAMUR.INFOS: WWW.THEATREDENAMUR.BE

S’il lui est bien arrivé de jouer le rôle

d’un écrivain (L’Autre Dumas), ou d’in-

carner à l’écran un personnage de ro-

man (Une histoire d’amour), on avait

rarement entendu Benoît Poelvoorde

défendre explicitement ses affinités lit-

téraires. Et pourtant, grand lecteur de

Roger Nimier ou d’Antoine Blondin, le

Namurois s’improvisera cet été com-

missaire d’un festival littéraire dans sa

ville natale. Désireux de dévoiler “une

part essentielle de son intimité”, l’acteur

a donc invité une paire d’amis biblio-

philes et concocté, pour ce qui sera L’in-

time festival, une sélection littéraire

singulière. Parmi les auteurs invités -

Laurent Gaudé, Wajdi Mouawad, Tom

Lanoye, Olivia Rosenthal ou David Vann-

se glisseront également des gens du

cinéma venus incarner des textes de

leurs choix (Benoît Poelvoorde himself,

donc, mais aussi Edouard Baer ou Jaco

Van Dormael). Des lectures de Joyce

Carol Oates ou Modiano aux projections

de photos de l’Américain Michael Ack-

erman, d’un cycle cinéma consacré au

réalisateur Benoît Jacquot (habitué des

adaptations de romans) à une program-

mation de soirées jazz (Casimir Liberski

notamment), l’Intime festival sera à la

fois feutré et extraverti, résolument

multidisciplinaire, explorateur d’échan -

ges. Quand la littérature se fait festi-

val... ● Y.P.


BENOIT POELVOORDE

DAVID VANN JACO VAN DORMAEL

ELDORADO

quotidiens “lancés comme des coups de pinceaux”. La

danse du couple qui s’effrite se retrouve dans le duo

Sweat Baby Sweat du jeune chorégraphe flamand Jan

Martens. A découvrir, tout comme le Suisse Philippe

Saire avec Black Out: un espace blanc pour trois dan-

seurs en maillot, s’irradiant de noir, à se dissoudre dans

la matière... Dans les murs bruts d’une chapelle désa-

cralisée, le Festival des Brigittines aime nous sortir de la

réalité. La crise... et le grand large. Certains risquent d’y

perdre leur boussole. ●

N U R T E N A K A

SWEAT BABY SWEAT

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DocRoom


C I N É M A

QUINZAINE DES RÉALISATEURSDU 21 AU 27 JUINOÙ: CINEMATEK, 9 RUE BARON HORTA, 1000 BRUXELLES.INFOS: WWW.CINEMATEK.BE

A défaut des regrettées Cinédécouvertes, la Cinematek ac-

cueille, pour la deuxième année consécutive, une décentra li-

sation de la Quinzaine des Réalisateurs, prestigieuse section

parallèle du festival de Cannes. Parmi la quinzaine de films

proposés, Jodorowsky’s Dune, épatant documentaire de

Frank Pavich sur la tentative avortée d’adaptation du roman

de Frank Herbert; Ilo Ilo, la Caméra d’or du Singapourien

Anthony Chen; Magic Magic, de Sebastian Silva, qui envoie

Michael Cera et Juno Temple au Chili; La fille du 14 juillet,

d’Antonin Peretjatko avec l’inénarrable Vincent Macaigne...

Sans oublier Henri, le deuxième film de la régionale de l’é-

tape, Yolande Moreau. ● J.F.PL.

T H É Â T R E

FESTIVAL D’AVIGNONDU 5 AU 26 JUILLETOÙ: AVIGNON (FRANCE)INFOS: WWW.FESTIVAL-AVIGNON.COM

Dernier feu d’artifice du duo Baudriller/Archambault, codirec-

teurs depuis 10 ans, qui ont peaufiné cette édition avec l’Africain

Dieudoné Niangouna et l’Européen Stanislas Nordey. Des poin-

tures connues (Warlikowski, Jérôme Bel, Anne Teresa De

Keersmaeker, Rimini Protokoll, Katie Michell, Falk Richter, So-

phie Calle...) et des découvertes comme Qudus Onikenu, DeLa-

vallet Bidiefino, Aristide Tarnagda, Milau Rau, Myriam Ma-

zouki... Incontournables, tout comme le QG des Belges au Théâ-

tre des Doms, qui accueille quelques pièces décalées avec le

théâtre-ciné Vision de Pierre Mégos, Smatch (1), un show de phi-

losophie animalière signé Dominique Roodthooft, et un specta-

cle-plagiat d’un anniversaire dans In Vitrine. Avignon, c’est aussi

la glande ensoleillée dans des rues “à spectacle”, des débats

“art et politique” à l’ombre des arbres, des siestes quasi collec-

tives, la masse amoureuse du spectacle vivant, sans oublier la

magie de la Cour d’honneur, de la Carrière Boulbon, des spec-

tacles longs, des spectacles courts, des “houuu” et des

“haaaa”... Le spectateur est dans son pays. ● N.A.

© D

R

THEATER AAN ZEEDU 26 JUILLET AU 4 AOÛT

OÙ: OSTENDE.INFOS: WWW.THEATERAANZEE.BE

Theater aan zee, à Ostende, offre de

bonnes signatures comme Josse de

Pauw et Kris Defoort dans The Old

Monk ou Tristero avec Toestand,

analyse au scalpel d’un corps sur

scène. Côté “event”, on notera Dru ms

and Digging, création 2013 du choré-

graphe congolais Faustin Lin yekula

qui traverse en danses ses rêves de

jeunesse au pays de Mobutu.

ZOMER VAN ANTWERPENEN JUILLET ET AOÛT

OÙ: ANVERS.INFOS: WWW.ZVA.BE

Anvers ressort sa plage de sable au

bord de l’eau, son cinéma open air,

ses concerts dans les quartiers et le

théâtre (fleuve: 5h!) de Jan Fabre

dans ses superbes Folies Théâtrales.

Mais aussi le cirque poétique de

Phia Menard (Vortex, L’après-midi

d’un Foehn), un Candide pop du

Vlaams Opera ou encore un Car-

rousel de fantaisies sur les toits de la

ville.

JULIDANSDU 2 AU 13 JUILLET

OÙ: AMSTERDAM (PAYS BAS)INFOS: WWW.JULIDANS.NL

Julidans réunit une belle palette de

chorégraphes. Akram Khan pré -

sente ITMOI, une danse de la mort

inspirée de Stravinski. Gisèle Vi-

enne reprend Showroom Dum-

mies#3, chorégraphie de poupées à

taille humaine. Mathilde Monnier

débarque avec 20 danseurs dans

Objets re-trouvés . Jérôme Bel

tour ne avec Disabled theater, spec-

tacle drôle et touchant avec des

handicapés mentaux... Et pas mal

d’autres découvertes.

VU DUNORD

DocRoom

focus vif - agenda festivals 2013

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