le renouvellement urbain à rive-de-gier phase 1
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Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier Phase 1 : Dynamiques et mécanismes
CASTEL Julie
DEGHAYE Sophie FOULONNEAU Céline
LABUSSIERE Marianne MANTIDI Athéna SAILLIOT Elodie
Atelier professionnel Mai 2005
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
Castel - Deghaye – Foulonneau – Labussière – Mantidi – Sailliot / Institut d'Urbanisme de Lyon / DDE 42 / mai 2005
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PRESENTATION DE L'ETUDE
Etude commandée par la Direction Départementale de la Loire Maîtrise d'ouvrage:
Christophe BETIN, service SEA/AE-EG, direction des études générales Maîtrise d'œuvre:
Paul Boino, Maître de conférences à l'Institut d'Urbanisme de Lyon Auteurs:
CASTEL Julie DEGHAYE Sophie FOULONNEAU Céline LABUSSIERE Marianne MANTIDI Athéna SAILLIOT Elodie
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
Castel - Deghaye – Foulonneau – Labussière – Mantidi – Sailliot / Institut d'Urbanisme de Lyon / DDE 42 / mai 2005
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Contexte de la présente étude
Entreprise dans le cadre d'un atelier professionnel du Master "Urbanisme et Aménagement",
cette étude constitue la deuxième phase d'un travail en trois étapes dont l'objectif est de
cerner les possibilités d'un renouvellement urbain sur la commune de Rive-de-Gier, Loire.
Ce travail s'inscrit dans un dispositif partenarial large rassemblant la DDE 42, maître
d’ouvrage de l’étude, la commune de Rive-de-Gier, l'EPORA (Etablissement public de
l'Ouest Rhône-Alpes) et EPURES (agence d'urbanisme de Saint-Etienne). Face aux
phénomènes grandissants de péri-urbanisation, soulignés dans de récentes études, des
agglomérations lyonnaises et stéphanoises, il devient urgent d'organiser une stratégie
territoriale globale.
Cette deuxième phase a pour objet de mettre en évidence les dynamiques locales et les
mécanismes de renouvellement urbain dans la commune de Rive-de-Gier. Elle a pour
vocation l’analyse et l’évaluation des processus de renouvellement – spontanés ou
volontaristes – ayant lieu dans la commune, le but étant la mise en cohérence de ceux-ci
vers un projet global de renouvellement urbain.
Les déductions de cette phase détermineront le cadre d’actions possibles et serviront de
base pour la construction éventuelle de scénarii sur le devenir de la commune.
NB – Nos analyses ont souffert du manque de données (indisponibles ou protégées par le
secret), notamment la base Œil (services fiscaux), Déclaration d'Intention d'Aliéner
communales, permis de construire de l'année en cours, données CAF à l'îlot, données
INSEE à l'îlot, compteurs EDF/Eau pour l'évolution de la population, fichier ODELOS (DDE)
sur le logement social…
De plus, il aurait fallu disposer dès le début des données afin de les exploiter en profondeur,
mener à bien une analyse encore plus poussée, et conforter les hypothèses qui émergent du
croisement des entretiens réalisés auprès des acteurs et des bases mises à notre diposition,
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Table des matières I. INTRODUCTION.......................................................................................................................... 7
A. UNE MORPHOLOGIE URBAINE LINEAIRE ET PEU FONCTIONNELLE ..................................................... 8
B. UNE VILLE « USEE » A L’ASPECT DEGRADE ................................................................................... 9
C. POURQUOI CETTE IMPRESSION DE VILLE USEE ? ......................................................................... 11
1) Quelques données historiques : une ville en crise ............................................................. 11
2) Quelques données démographiques et sociales : perte de population et paupérisation.... 13
D. QUELQUES IMPRESSIONS DE RENOUVELLEMENT ......................................................................... 17
II. LES DYNAMIQUES DE FONCTIONNEMENT ET DE PEUPLEMENT DE RIVE-DE-GIER : VERS UN ETALEMENT URBAIN ...................................................................................................... 18
A. RAREFACTION DU FONCIER CONSTRUCTIBLE............................................................................... 18
B. UNE DEMANDE DE LOGEMENTS CENTREE SUR LES COTEAUX ........................................................ 21
1) Des permis de construire révélateurs de l’attrait des lotissements..................................... 21
2) Des transactions immobilières confirment la préférence pour le pavillon ........................... 24
C. LE MYTHE DES LYONNAIS AU BORD DU GIER BATTU EN BRECHE .................................................... 25
1) Les permis de construire délivrés restent locaux ............................................................... 25
2) Un solde migratoire négatif au profit du Gier et de la région Rhône-Alpes......................... 27
III. LES ACTIONS DE RENOUVELLEMENT URBAIN MENENT AUJOURD’HUI A UNE DESTRUCTURATION DU CENTRE VILLE ....................................................................................... 30
A. DES PROJETS MULTIPLES, MAIS INCOHERENTS ET INADAPTES AUX DYNAMIQUES LOCALES .............. 30
1) Quelques actions phares et fortes de renouvellement urbain ............................................ 30
a. L'effort de réhabilitation du patrimoine bâti .................................................................... 31
� L’OPAH intercommunale........................................................................................... 31
� L’opération Façades depuis déjà 20 ans ................................................................... 33
� La ZPPAUP en projet ................................................................................................ 33
� Réhabilitation de l’îlot Proudhon................................................................................ 34
b. Le Grand Pont, quartier prioritaire de Rive-de-Gier ....................................................... 34
2) Des actions inadaptées qui induisent des déséquilibres .................................................... 35
a. Un centre-ville marqué par une forte vacance ............................................................... 36
b. Des îlots non prioritaires pourtant sujets à de graves difficultés .................................... 37
c. Secteurs attractifs et secteurs rejetés............................................................................ 38
� L’action des promoteurs ............................................................................................ 39
d. L'offre immobilière est en inadéquation avec la demande ............................................. 41
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B. REHABILITATION ET RECYCLAGE : QUEL FIL CONDUCTEUR POUR LES INTERVENTIONS ? .................. 41
1) Les remaniements d'îlots urbains ...................................................................................... 41
a. Réhabilitation de l’îlot Notre-Dame ................................................................................ 43
b. Réhabilitation de l’îlot Baldeyrou ................................................................................... 43
c. Réhabilitation de l’îlot Le But ......................................................................................... 43
d. Réhabilitation de l'îlot Lanoir.......................................................................................... 44
e. Réhabilitation de l’îlot Jardin des Plantes ...................................................................... 44
2) Plus généralement, quelques actions très ponctuelles de reconversion ............................ 45
a. Les friches industrielles ................................................................................................. 45
b. Les friches urbaines ...................................................................................................... 45
C. UNE CONSCIENCE DES BESOINS DE RENOUVELER MAIS UN MANQUE D'ORIENTATIONS TRANSVERSALES
46
1) Quel redéploiement des activités économiques?............................................................... 46
a. Des zones de concentration de l'activité économique ................................................... 46
b. Peu de maîtrise dans l'implantation des entreprises...................................................... 47
2) Actions sur les espaces publics et préoccupations paysagères......................................... 47
3) Vers une politique raisonnée de déplacements ................................................................. 48
a. Politique de stationnement ............................................................................................ 48
b. Actions sur le réseau de voiries..................................................................................... 48
c. Organisation des transports collectifs ............................................................................ 49
d. Mise en place de modes doux ....................................................................................... 50
IV. CONCLUSION : QUELQUES PISTES POUR UN RENOUVELLEMENT URBAIN REUSSI. 51
A. CLARIFIER LE CONTEXTE POLITIQUE INTERCOMMUNAL ACTUEL : POUR UNE REDEFINITION DU PROJET
POLITIQUE SOUS-JACENT ................................................................................................................... 51
B. DES ROLES A REDEFINIR ........................................................................................................... 52
C. LA MISE EN PLACE D’UN PROJET DE TERRITOIRE TRANSVERSAL .................................................... 53
V. ANNEXES.................................................................................................................................. 54
� Mouvements migratoires: arrivées et départs de Rive-de-Gier.................................. 54
� Grandes orientations des documents de planification généraux de RU .................... 55
� Structuration progressive du système d'acteurs de la vallée du Gier......................... 56
� Etat du transfert des compétences/activités SIPG → SEM mai 2005........................ 57
� Compte-rendu entretien : agence Riv'Immo .............................................................. 59
� Compte-rendu entretien : agence Bib'Immo .............................................................. 61
Compte-rendu entretien : agence Loirimmo .............................................................. 64
� Compte-rendu entretien : Carle Construction ............................................................ 67
� Compte-rendu entretien : PGT .................................................................................. 68
� Ordres de prix fonciers & immobiliers à Rive-de-Gier................................................ 69
� Evolution des pris des biens immobiliers (appartements et maisons)........................ 70
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Table des illustrations et des graphiques Carte de localisation : Le Pays du Gier et les communes de la vallée Un parc immobilier relativement ancien Evolution démographique de Rive-de-Gier Revenu net moyen par foyer fiscal en 2003 Rive-de-Gier : une commune avec un indice de jeunesse faible Les constructions individuelles participent à l’étalement urbain PADD de Rive-de-Gier : carte des objectifs principaux Localisation des permis de construire délivrés entre 1994 et 2004 Nombre de permis de construire délivrés à des particuliers entre 1994 et 2004 Evolution du nombre des transactions : maisons et appartements à Rive-de-Gier et dans
la vallée du Gier entre 1999 et 2002 Mutations immobilières Gier1999 – 2002 Origine des particuliers recevant une autorisation de construire à Rive-de-Gier entre
1994 et 2004 Constructions individuelles par les Lyonnais Arrivées à Rive-de-Gier Solde migratoire de Rive-de-Gier à l’intérieur du Pays du Gier Les migrations depuis Rive-de-Gier vers le Pays du Gier Les migrations vers Rive-de-Gier depuis le Pays du Gier Les Interventions OPAH sur les quartiers principaux à Rive-de-Gier Localisation des îlots concernés par une réhabilitation PADD – Zoom sur les objectifs d’aménagement concernant le centre
Table des tableaux statistiques Evolutions de population Revenus fiscaux 2003 Population de 15 ans et plus par catégorie socioprofessionnelle Evolution du prix moyen/m²- France/Rive-de-Gier en 2002 Données OPAH 1994 – 2005 dans les principaux quartiers de Rive-de-Gier Investissement tardif du privé dans le logement collectif
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I. INTRODUCTION
La vallée du Gier est orientée sud-ouest/nord-est et s’étire sur 25 km entre St-Etienne et la
vallée du Rhône. Le pays du Gier regroupe 22 communes et 3 cantons : ceux de Rive-de-
Gier, de St Chamond et de La Grand Croix, pour une population totale de 88 000 habitants
(RGP 1999), dont la moitié à St Chamond.
Source : www.quid.fr/regions
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A. Une morphologie urbaine linéaire et peu fonctionnelle
La commune de Rive-de-Gier est structurée autour de trois éléments principaux :
Tout d’abord, Rive-de-Gier est une ville de fond de vallée, très contrainte au niveau
morphologique. La commune s’est développée autour du fleuve (le Gier) et en longueur du
fait de l’encaissement. On peut parler de « village rue » puisque le long du fleuve, la ville est
construite autour de deux axes principaux de part et d’autre du Gier, les rues Claude Drivon -
Jean Jaurès et Mandela – Maréchal Juin.
Les risques d'inondation ont entraîné la
canalisation du Gier au centre de la ville, ce
qui laisse visible les façades arrières des
immeubles donnant sur les axes principaux,
malgré leur dégradation préjudiciable à
l’aspect général de la ville.
La canalisation et l’allure des façades donnent
une impression de ville "bitume" peu
végétalisée.
Le fleuve a perdu par sa canalisation son effet créateur d’identité pour la ville et son rôle de
point de repère pour les habitants ; toutefois, la forme linéaire de la commune rappelle sans
cesse la présence de cet élément naturel structurant.
- Le deuxième élément fort souligne la forme linéaire de la ville : la voie ferrée Saint
Etienne – Lyon construite au moment de l’industrialisation de la vallée suit le Gier au nord.
C’est autour de cette ligne que la ville s’est étendue.
- Enfin, un dernier élément façonne la ville
au niveau paysager surtout : l’autoroute A47
traverse la vallée et marque Rive-de-Gier d’un
point de vue visuel par la présence d’un pont,
véritable cicatrice du quartier Baldeyrou. Axe
d’importance, l’autoroute A47 représente
néanmoins une voie de passage qui par le biais
de l’échangeur Le Sardon, est un accès privilégié
pour la commune de Rive-de-Gier.
Cours Mandela
Le pont du quartier baldeyrou
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Ces trois éléments structurent le centre de la ville pour donner une forme très linéaire au
point que l’on identifie mal centre et périphérie au fond de la vallée. Les coteaux semblent
s’être développés plus tard, ils sont moins denses et constituent la partie la plus attractive de
la commune avec une végétation importante créant un cadre de vie agréable, et l’attrait des
maisons individuelles.
Aux deux rues principales s’est greffé un système de petites rues étroites difficiles à
emprunter d’autant que la pente devient très vite abrupte sur le bas des coteaux.
La ville de Rive-de-Gier est donc assez peu fonctionnelle dès que l’on essaie de la traverser
du nord au sud.
B. Une ville « usée » à l’aspect dégradé
Cette carte est révélatrice de l’ancienneté du parc de logements de la commune de Rive-de-
Gier : la plupart des logements datent d’avant 1948 (entre 30 et 60% d’entre eux) et les
immeubles et bâtiments les plus anciens sont situés au nord-est de la commune, au niveau
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des quartiers Couzon et Combeplaine.
La moyenne appliquée à Rive-de-Gier concernant l’ancienneté du bâti est au-dessus des
moyennes observables sur le département de la Loire et sur la région Rhône-Alpes.
Mais c’est bien sur le terrain que la dégradation du centre est la plus frappante :
De fait, la vétusté du bâti est moins liée à la date de
construction des immeubles qu’à leur entretien. En
effet, par exemple, les façades commerciales de la
rue Jean Jaurès semblent correspondre aux styles
architecturaux des années 70 et pourtant
l’impression que l’on a dans cette rue est la même
que dans les quartiers plus anciens : Rive-de-Gier
est une ville usée et « grise ».
On compte un certain nombre de façades abîmées, de
fenêtres en mauvais état, de cheminées délabrées, ou tout
simplement d’immeubles désaffectés et à la limite de
l’effondrement. On dénombre également quelques friches
industrielles.
Le passé d’une industrie créatrice de richesses fait place
aujourd’hui à des friches industrielles nombreuses vides de
toute activité. Quartier Baldeyrou
Par conséquent, Rive-de-Gier semble être une ville qui « a vécu », peu adaptée aux
fonctionnements actuels de la société, peu dynamique au regard du nombre de friches
présentes, et usée au niveau du paysage.
Rue Jean Jaurès
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C. Pourquoi cette impression de ville usée ?
1) Quelques données historiques : une ville d’un fond de vallée en crise
L'histoire de la vallée du Gier est entièrement liée à la première industrialisation, celle de la
métallurgie lourde, associée aux industries traditionnelles du textile et de la verrerie1.
Les ressources en charbon de la vallée, la construction, en 1779, du canal de Givors et la
mise en service, en 1830, de la première ligne de chemin de fer française ont fait de ce
territoire le plus approprié à l’implantation de grosses forges, aciéries et verreries. Ainsi, un
véritable couloir industriel se développe au cours du 19ème siècle qui s’appuie principalement
sur les industries de verrerie à Rive-de-Gier, de textile à St Chamond et de métallurgie
lourde dans les deux villes.
Source : www.reseau-patrimoine.net
Dans la ville de Rive-de-Gier, en particulier, l’industrie s'organise autour de l'exploitation de
la houille : des ateliers de forge et des verreries naissent et deviennent les véritables
moteurs économiques de la ville. A cette époque-là, la ville de Rive-de-Gier est un haut lieu
de la verrerie. En 1785, deux verreries sont construites et jusqu’en 1831 la ville en comptait
environ 30. Cette industrie, très prospère, détermine au 19ème siècle l’implantation d’une
main d’œuvre importante, surtout d’origine italienne. Grâce au développement de ces deux
industries, la renommée de Rive-de-Gier s'étendra au-delà des frontières.
1 M. Novis et A. Vincent : Le Gier et sa vallée – synthèse, La maison du Rhône, 2004
Entre 1781 et 1850, la vallée du Gier
devient une vallée industrielle très
importante, l’une des premières régions
industrielles françaises. Pendant la période
de croissance, la population dans la vallée
s’accroît considérablement, notamment sur
l’axe du Gier: chaque année en moyenne,
600 à 700 étrangers viennent s’installer à
St Chamond, Rive-de-Gier et Givors.
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A la fin du 19ème siècle et au début du
20ème, la vallée connaît une grave crise
économique. La concurrence étrangère,
l’épuisement du minerai de fer de la Loire, la
fermeture du canal de Givors…provoquent la
fermeture de nombreuses usines et mines.
Les grèves se multiplient et prennent de
l’ampleur.
Malgré la crise, après la deuxième guerre mondiale et surtout dans les années 50/60, les
villes de St-Chamond, Rive-de-Gier et Givors voient leur population s’accroître : de
nombreux immigrants viennent s’installer dans la région, et sont logés surtout à la périphérie
de ces villes dans de nouveaux quartiers à habitat collectif. Ainsi la population de ces trois
villes augmente sensiblement jusqu’en 1968/75.
Les difficultés économiques de la vallée s’accentuent avec la crise des années 70. Elle se
traduit par la fermeture massive des usines sidérurgiques et textiles, laissant de nombreuses
« friches industrielles ». La vallée subit un déclin brutal de grande ampleur qui contribue à la
forte fragilisation de ce territoire. Le fond de vallée (communes de St Chamond, Rive-de-
Gier, La grand Croix, L’Horme et Lorette) perd en population et se paupérise.
Depuis, les communes urbaines de la vallée, de Saint-Chamond à Rive-de-Gier, ont vu leur
population régresser de plusieurs milliers d’habitants. La crise a laissé des traces dans
toutes les villes du fond de vallée : friches industrielles, impression de ville usée…et elle a
fortement fragilisé leur territoires. Aujourd’hui, la reconversion industrielle de la vallée reste
encore difficile.
Source : www.reseau-patrimoine.net
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2) Quelques données démographiques et sociales : perte de population et paupérisation
La désindustrialisation qui a touché de plein fouet la commune de Rive-de-Gier et la crise
qu’elle a entraîné a eu pour première conséquence une baisse de population significative.
En effet, depuis plusieurs décennies la population de Rive-de-Gier connaît une décroissance
continue. Mais c’est surtout entre 1990 et 1999 qu’elle a été la plus marquée, son nombre
ayant baissé d’environ 1% par an, contre 0,3% en moyenne sur le département de la Loire.
En revanche le nombre de ménages tend à rester plus stable parallèlement à la baisse de
leur taille moyenne. Ce constat peut sûrement s’expliquer par un contexte général de
décohabitations, de divorces,…
Source : INSEE, RGP 99
Evolution démographique de Rive-de-Gier
15806 15623
14383
13500
14000
14500
15000
15500
16000
1982 1990 1999
années
nom
bre
d'ha
bita
nts
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Evolution de population
Population Ménages
Effectif
Taux
d'évolution
annuel
moyen 90/99
Effectif
Taux
d'évolution du
nombre 90/99
Taille
moyenne
Taux
d'évolution de
la taille 90/99
Rive-de-Gier 14 383 -0,9% 5904 -0,7% 2,4 -8,7%Saint-Chamond 37 378 -0,4% 15 005 -3,3% 2,5 -7,2%
Saint-Etienne 180 210 -1,1% 82 269 0,9% 2,2 -9,0%
Loire 728 524 -0,3% 297681 -4,9% 2,4 -7,2%Rhône-Alpes 5 645 407 0,6% 678837 -12,8% 2,5 -5,5%
Source : INSEE - RGP
Mais la crise que connaît la commune se manifeste aussi par une certaine paupérisation de
sa population. En effet, le revenu net moyen par foyer fiscal en 2003 était de 11 039 €uros
contre 14 438 sur le département de la Loire. De plus, la commune compte environ 60% de
foyers fiscaux non imposables, soit 10 points de plus que la moyenne départementale.
Par ailleurs, en ce qui concerne les catégories professionnelles présentes à Rive-de-Gier, la
différence à noter avec la moyenne départementale, est la faible proportion de « cadres et
professions intellectuelles supérieures ». On constate ainsi que cette catégorie a perdu près
de 20% de personnes entre les recensements de 1990 et 1999.
Revenus Fiscaux 2003
Nombre de Foyer Fiscaux Taux de foyers
fiscaux non imposables
Revenu net moyen des foyers fiscaux
Rive-de-Gier 7 825 61% 11 039 Saint-Chamond 20 029 55% 13 115 Saint-Etienne 100 635 52% 13 620 Loire 397 531 51% 14 438 Rhône 878 811 42% 17 574 Rhône-Alpes 3 145 002 46% 16 511 source : DGI
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- 2 000 4 000 6 000 8 000
10 000 12 000 14 000 16 000 18 000
Rive-deGier
Saint-Chamond
Saint-Etienne
Loire Rhône Rhône-Alpes
Revenu net moyen par foyer fiscal en 2003
Source : INSEE, RGP 99 Population de 15 ans et plus par catégorie socioprofessionnelle Commune de Rive-de-Gier Département de la Loire
1999 1999 Catégorie socioprofessionnelle
Valeurs Absolues %
Evolution 90-99 Valeurs
Absolues %
Evolution 90-99
Ensemble 11 765 100% -6,1 % 602 074 100% -0,4 %
Agriculteurs exploitants 8 0,1% 0,0 % 7 324 1,2% -38,1 %
Artisans, commerçants, Chefs d'entreprises 376 3,2% -4,1 % 22 900 3,8% -12,3 %
Cadres et professions intellectuelles sup. 208 1,8% -18,8 % 25 701 4,3% 8,3 %
Professions intermédiaires 960 8,2% 18,8 % 66 511 11,0% 21,2 %
Employés 1 856 15,8% 8,2 % 89 552 14,9% 13,1 %
Ouvriers 2 428 20,6% -10,2 % 102 447 17,0% -11,8 %
Retraités 2 740 23,3% -2,6 % 150 261 25,0% 9,8 %
Autres sans activité professionnelle 3 189 27,1% -16,7 % 137 378 22,8% -11,8 %
Source : INSEE, RGP 99
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En 1999, le Pays du Gier avait un indice de jeunesse de 120 (120 personnes de moins de 20
ans pour 100 personnes de plus de 60 ans). Mais cet indice est beaucoup plus faible en fond
de vallée comme on peut le constater avec celui de Rive-de-Gier.
En effet, l’indice de jeunesse de la commune est de 106, c’est-à-dire qu’il y a 106 jeunes de
moins de 20 ans pour 100 personnes de plus de 60 ans. Ce ratio est relativement identique
par rapport à celui du département de la Loire, mais se démarque en comparaison de la
région Rhône-Alpes qui est de 126. Par ailleurs, certaines disparités apparaissent au sein de
la commune. Ainsi, les iris situés à l’ouest sont relativement plus favorables aux jeunes,
contrairement à ceux de l’est où le ratio est déséquilibré en leur défaveur.
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D. Quelques impressions de renouvellement
A côté des friches industrielles et urbaines, de la situation de crise générale précédemment
décrites, la ville de Rive-de-Gier semble amorcer un renouvellement, perceptible dans le
paysage, et dans les discours.
En effet, on note un certain nombre de parcelles en renouvellement, à différentes phases de
réalisation des travaux. Ainsi, le nouvel immeuble Saint Jean, fait figure d’exception dans
une rue Jean Jaurès qui reste dégradée. La présence de bâtiments en cours de démolition
dénote une certaine dynamique de renouvellement. Les discours de la mairie tendent à
porter dans une certaine mesure ce renouvellement, avec un affichage qui se veut optimiste
pour cette ville, pour alimenter son renouvellement.
Dans tous les cas, Rive-de-Gier, par ce paysage hétérogène, de friches, de bâtiments en
démolition, de rares constructions neuves, est aux prémices d’un renouvellement.
Nous analyserons plus en détail la manière dont cette ville évolue aujourd’hui, quelles sont
ses dynamiques de peuplement, son fonctionnement général. L’objectif est de caractériser
cette évolution de la ville, d’en pointer les points forts et faibles et d'initier une réflexion sur
les bases d'un renouvellement urbain réussi.
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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II. Les dynamiques de fonctionnement et de peuplement de Rive-de-Gier : vers un étalement urbain
A. Raréfaction du foncier constructible
Début 2004, le Gier restait, en terme
de gisements fonciers destinés à
l'habitat, une réserve foncière
importante sur la région
stéphanoise, étant donné les longs
délais prévus d'écoulement de cette
offre. Sans surprise, 10% seulement
de ses terrains "constructibles"
étaient situés sur les 5 communes
de fonds de vallée. Les terrains
"d'urbanisation future destinés à
l'habitat" constituaient le cinquième
de cette offre sur la région
stéphanoise.
Une étude2 montre qu'entre 1991 et 2000, ce sont 26 ha de terrain qui ont été consommés
dans le Gier ; c'est le troisième secteur le plus consommateur de terrain sur la région
stéphanoise, après la Plaine du Forez et le secteur Haute-Loire.
Or, en réponse à l’objectif d’attirer de nouvelles populations sur la commune, la municipalité
de Rive-de-Gier n’a jamais cherché jusqu'à présent à maîtriser l’urbanisation des coteaux ;
on approche donc tout de même, du moins localement, d’un seuil de saturation du sol car les
coteaux sont aujourd’hui presque totalement construits.
Les agents immobiliers et les promoteurs rencontrés lors de cette étude déplorent le fait qu’il
ne reste que très peu de terrains constructibles à Rive-de-Gier. Sur trois agences
immobilières, seulement deux terrains constructibles étaient à vendre. Selon eux, il faut
désormais prospecter sur les communes voisines pour trouver du foncier disponible à la
construction. 2 DRE – fichier SITADEL, in "Approche du marché foncier résidentiel de la région stéphanoise", EPURES/DDE Loire, janvier 2004
Source : DRE Loire - Fichier Sitadel
Les constructions individuelles participent de l'étalement urbain
Surface construite entre 1991-2000 (en hectares)
050
100150200250300350400450500
St-Etie
nne
Couron
nePlai
neGier
Ondain
ePila
t
Haute-
Loire
individuel (pur et groupé) collectif
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La Municipalité affirme dans son récent PLU / PADD la volonté de n’ouvrir aucun nouveau
secteur à l’urbanisation dans les prochaines années.
Les politiques devraient cependant répondre également par des actions permettant un
renouvellement de l’existant. Car les dynamiques actuelles ne vont pas dans le sens d’une
reconquête du centre.
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Source : PADD du Plan Local d'Urbanisme – Document provisoire, validé en juillet 2005
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B. Une demande de logements centrée sur les coteaux La construction neuve semble tournée de manière claire et sur une période de 10 ans vers
les coteaux, les maisons individuelles présentant un attrait évident par rapport à la densité
du centre ville.
1) Des permis de construire révélateurs de l’attrait des lotissements
Les constructions de manière générale sont concentrées sur les hauteurs de la commune.
Elles révèlent des dynamiques de peuplement dans la périphérie de la ville. La commune a
donc bien utilisé le foncier disponible pour son développement allant dans le sens d’un
étalement urbain.
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Au niveau des coteaux, la demande porte sur la maison individuelle, livrée, dans le cas des
constructions neuves par les lotissements. 68% des logements construits entre 1991 et 2000
sur le secteur Gier en entier (vallée + coteaux) sont des constructions individuelles3 : 1909
logements individuels "purs", 48 logements individuels groupés. "C'est entre 1997 et 1999
que la construction [globale] se redresse fortement, tirée par la construction individuelle".
Ces chiffres vont eux aussi nettement dans le sens d'un étalement urbain des communes,
Rive-de-Gier comprise.
Nombre de permis de construire délivrés à des particuliers entre 1994 et 2004
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Des constructions rythmées par l’ouverture de lotissements Sur Rive-de-Gier, on constate une nette augmentation des permis de construire en 2000. Or,
la majorité des permis de construire sont délivrés dans le lotissement les Grandes Flaches,
situé sur les hauteurs de la commune à la limite de St Joseph et de St-Martin-la-Plaine.
Chaque « pic » dans la délivrance des permis de construire correspond finalement à
l’ouverture d’un lotissement de maisons pavillonnaires. L’évolution des permis de construire
est ainsi rythmée par la création de lotissement. C’est pourquoi en l’an 2000, 34 permis
furent délivrés dont les 2/3 aux Grandes Flaches alors que seulement 9 en 2001
puisqu’aucun lotissement n’a vu le jour cette année là.
3 DRE – fichier SITADEL, in "Approche du marché foncier résidentiel de la région stéphanoise", EPURES/DDE Loire, janvier 2004
Source DRE
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Cinq lotissements ont été ouverts pendant ces dix dernières années. L’étude des PC nous
permet de déterminer l’année de commercialisation des lotissements ainsi que leur rythme
de remplissage.
Le premier identifié est le Puits Desgrange datant de 1997 qui se situe au nord de la RD 88
sur les hauteurs, vers Tochissonne. La même année et la suivante, s’ouvre un autre
lotissement appelé Coteaux d’Egarande qui, comme son nom l’indique, se trouve sur les
coteaux mais cette fois-ci au sud de la commune. En 1998, le secteur Tochissonne se voit
de nouveau sollicité pour la création du lotissement Les Puits. Puis en 2000, à la limite de St-
Martin-la-Plaine et de St Joseph, Les Grandes Flaches se commercialise. Enfin, au vu des
permis de construire délivrés entre 1994 et 2004, on remarque un cinquième lotissement : le
Village des Bruyères, qui s’est ouvert en 2002.
Par ailleurs, une rencontre avec le Directeur Général des Services nous permet d’actualiser
nos propos puisqu’un nouveau lotissement, le lotissement Marianne, est actuellement en
cours de commercialisation au sud, sur les hauteurs de la commune (au dessus du Grand
Pont).
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2) Des transactions immobilières confirment la préférence pour le pavillon
Les mutations immobilières soulignent une préférence pour la construction ou la possession
de maisons par rapport aux appartements à Rive-de-Gier. Il est plus probable qu'il s'agisse
de nouvelles villas dans la mesure où les mutations foncières de centre-ville ont été rares
ces dernières années. Ceci vient étayer la thèse d'une demande plus favorable aux coteaux,
préférence du reste facile à comprendre.
Evolution du nombre des transactionsMaisons et appartements à Rive-de-Gier et dans la vallée du Gier entre
1999 et 2002
Appartements Rive-de-Gier
Appartements Vallée
Maisons Rive-de-Gier
Maisons Vallée
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1999 2000 2001 2002
Source : fichier MIN Perval
A titre de comparaison, les constructions de bâtiments destinés au logement collectif sont
regroupées sur le centre, ou en périphérie du centre mais sur le fond de vallée, et sont au
nombre de 20 seulement4.
Evolution du prix moyen/m2 France/Rive-de-Gier en 2002
Total France Rive-de-Gier Appartements 11,2% 7% Maisons 7,3% 34%
4 Fichier SITADEL
Source : fichier MIN Perval et FNAIM
La progression des prix sur la maison
individuelle à Rive-de-Gier est de 34% en 2002
contre 7% en moyenne sur le territoire français :
les pavillons ripagériens sont devenus un bien
couru par rapport aux appartements.
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B. Le mythe des lyonnais au bord du Gier battu en brèche
La présence des lyonnais sur la commune de Rive-de-Gier, et particulièrement en son
centre, est aujourd'hui sujette à de multiples interrogations et suscite un vif intérêt politique.
Pourquoi vient-on à Rive-de-Gier aujourd'hui ? - Couples partagés pour le travail entre St-Etienne et Lyon
- Volonté de changer de bien (soit trop grand, soit trop petit)
- Mutations professionnelles (délocalisation de Lustucru, par exemple)
- Maison de campagne le week-end pour une lyonnaise (cas isolé à Tochissonne)
1) Les permis de construire délivrés restent locaux
Origines des particuliers recevant une autorisation de construire à Rive-de-Gier entre 1994 et 2004
Rive de Gier54%
Reste Loire3%
St Etienne4%
Pays du Gier24%
Grand Lyon9%
Reste Rhône4%
Reste France2%
Une évidence se profile : les personnes autorisées à construire depuis 1994 sur la commune
sont majoritairement (78%) issues du Pays du Gier avec une part notable de ripagériens,
alors que les lyonnais ne représentent que 9%.
Source DRE
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Constructions individuelles par les Lyonnais
1
0 0
2
0 0
2
3 3
4
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Le rythme de construction de la part des lyonnais tend tout de même à s’accélérer depuis
quelques années. Il est possible que la ville de Rive-de-Gier puisse devenir dans le futur une
commune permettant le desserrement de l’agglomération lyonnaise. Mais si ce mythe
lyonnais a la vie dure, la réalité est autre puisque seules 13 constructions individuelles et
deux extensions de logement lyonnais sont recensées sur 10 ans.
Au niveau de la vente (et plus rarement de la location), les agents immobiliers le confirment :
les personnes venant des communes du Grand Lyon sont peu nombreuses à s'installer à
Rive-de-Gier. Lorsque des ventes ont lieu, c'est presque systématiquement sur les coteaux,
aux franges de la commune. De plus c'est un client porteur d'une demande particulière : la
maison individuelle avec jardin (les surfaces construites sont importantes). On les retrouve
ainsi plus à St-Martin-la-Plaine, Génilac…, toujours sur les hauteurs, et en bref sur les
communes voisines de Rive-de-Gier.
Source Fichier SITADEL
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2) Un solde migratoire négatif au profit du Gier et de la région Rhône-Alpes
La grande majorité des mouvements migratoires vers Rive-de-Gier sont rhônalpins. Seuls
8% des arrivants proviennent du Grand Lyon.
Zoom sur les migrations intra-Gier Si l'on étudie de plus près l'unité géographique du Pays du Gier, on observe que le solde
migratoire de la commune est négatif en 1999 : 856 personnes ont quitté la commune de
Rive-de-Gier pour se répartir dans le Pays du Gier. Autrement dit, la commune dans les
années 1990 a perdu de la population en faveur de ses environs. Les mouvements migratoires à l’intérieur du Pays du Gier s’effectuent donc au détriment de la commune.
Les populations qui partent de Rive-de-
Gier préfèrent quatre communes :
Genilac, Lorette, St Chamond et St
Martin-la-Plaine. Paradoxalement, ce sont
des communes de taille plus modestes
(population moins importante) à
l’exception de St-Chamond.
Or, 4 communes alimentent Rive-de-
Gier : Lorette, St Chamond, St Martin-la-
Plaine et La Grand-Croix. Source : EPURES
Ce sont les mêmes (à l’exception de Genilac) qui font perdre sa population à la commune !
1974
1118
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
Solde migratoire de Rive-de-Gier à l'intérieur du Pays du Gier
Migrations depuisRive-de-GierMigrations versRive-de-Gier
arrivées à Rive-de-Giers
reste Rhône Alpes 66%
reste France15% Pays du Gier
43%
Grand Lyon8%
Arrivées à Rive-de-Gier
Source : EPURES
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Source : EPURES
En définitive, les mouvements migratoires existent dans les deux sens. Les migrations
locales restent finalement assez typiques (échanges de population entre communes
concomitantes).
Les migrations vers Rive-de-Gier depuis le Pays du Gier
LORETTE
GENILAC
LA GRAND-CROIX
St CHAMONDSt MARTIN-LA-
PLAINE
0
50
100
150
200
250
Communes du Pays du Gier
Nom
bre
des
mig
ratio
ns
Les migrations depuis Rive-de-Gier vers le Pays du Gier
St MARTIN-LA-PLAINE
LA GRAND-CROIX
St CHAMONDLORETTE
GENILAC
0
50
100
150
200
250
300
350
400
Communes du Pays du Gier
Nom
bre
des
mig
ratio
ns
Source : EPURES
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Solde migratoire de Rive-de-Gier
GENILAC
LORETTE St CHAMOND
St JOSEPH
LA GRAND-CROIX St MARTIN-LA-PLAINE
DARGOIRE LA VALLA-EN-GIER PAVEZIN VALFLEURY
-300
-250
-200
-150
-100
-50
0
50
Communes du Pays du Gier
Source : EPURES
Conclusion On peut donc dégager quatre idées fortes des dynamiques spontanées de peuplement :
- La demande est centrée de manière importante sur les coteaux (l’étude s’est centrée
sur la demande de construction principalement, mais les entretiens avec les agences
immobilières confirment par les transactions cette tendance). Les coteaux constituent
donc l’espace attractif de Rive-de-Gier s’il en est et sont largement utilisés par la
commune pour se développer (à tel point qu’aujourd’hui, le foncier est rare). Le
peuplement de Rive-de-Gier semble pour partie se faire en dehors du centre.
- Les hauteurs de la ville sont ouvertes à l’urbanisation par le biais des lotissements,
ce qui provoque un étalement urbain.
- Les coteaux ouvrent la possibilité de construire le « pavillon avec jardin », qui
correspond encore à un idéal en matière logement mais entraîne une faible densité
du bâti.
- Les Lyonnais sont peu nombreux à construire à Rive-de-Gier. Lorsqu’ils viennent,
c’est uniquement sur les coteaux.
Par opposition, les politiques publiques se concentrent sur le centre, ce qui permettrait, en
théorie, un renouvellement du fond de vallée. Mais la commune met-elle en place les
conditions nécessaires à un renouvellement urbain capable de pallier à un foncier
insuffisant ?
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III. Les actions de renouvellement urbain mènent aujourd’hui à une déstructuration du centre ville
A. Des projets multiples, mais incohérents et inadaptés aux dynamiques locales
La municipalité de Rive-de-Gier affiche certains objectifs urbanistiques clairs : maintenir la
population en place, en attirer de nouvelles ; amélioration et diversification du parc d'habitat
existant ; intégration spatiale des quartiers et dédensification ; renforcement des
équipements intercommunaux…
Elle est également impliquée dans des opérations de dédensification et de recyclage de
terrains en centre-ville. Il nous apparaît pourtant que ces investissements ne correspondent
pas toujours aux besoins dessinés par les dynamiques de peuplement étudiées plus haut.
En effet, et alors même que le foncier constructible se fait rare, la politique d'extension
urbaine ne semble pas être remise en question – ce malgré l'intervention de la chambre
d'agriculture à propos de l'avancement des franges de la commune sur les terrains vierges.
Les projets de remaniement du centre ne suffisent pas, par leur modestie, leur situation ou
leur isolement, à assurer un renouvellement urbain efficace pour la ville.
1) Quelques actions phares et fortes de renouvellement urbain Depuis maintenant une petite décennie, la municipalité comme l'intercommunalité SIPG5
tentent de remédier à diverses problématiques de renouvellement, du moins physiques, de
la commune.
Certaines ont d'ailleurs rencontré un franc succès auprès de la population locale.
5 SIPG : Syndicat Intercommunal du Pays du Gier
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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a. L'effort de réhabilitation du patrimoine bâti Rive-de-Gier compte quelques bâtiments historiques d'intérêt (voir en introduction), mais
c'est surtout l'état général du bâti qui frappe, comme on a pu le souligner.
• L’OPAH intercommunale
Mise en œuvre encore aujourd'hui par le SIPG, l’OPAH vise à la réhabilitation du parc privé
vétuste, formant un véritable "marché parallèle" dont l’investisseur privé ne se préoccupe
pas. Il nécessite donc l’implication des pouvoirs publics en matière de subventions et de
suivi.
L'OPAH intercommunale actuelle (2002/2005) propose des subventions plus élevées que les
précédentes, qui peuvent atteindre, aides ANAH et Mairie cumulées, 60% du coût engagé.
C'est l'association Call-Pact, implantée à Saint-Chamond, qui prend la suite du propriétaire si
celui-ci ne réhabilite pas lui-même son logement. Ses interventions peuvent aller de menus
travaux de menuiserie, chauffage, jusqu'au curetage intérieur, enduits de façades… La
valeur du bien ainsi rénové est expertisée par les services fiscaux.
Nous avons regroupé par quartiers (représentés en couleurs sur la carte correspondante) les
OPAH ayant eu lieu en centre-ville. Il n'est pas possible de parvenir à une comparaison par
quartier du nombre de logements rénovés, car nous ignorons le nombre de logements sur un
quartier.
Cependant, il apparaît qu'entre 1994 et 2005, 964 logements ont été subventionnés par
l’ANAH dans le cadre des OPAH successives (1994/1997, 1998/2002, 2002/2005), sur les
secteurs sélectionnés. En moyenne 91% des propriétaires étaient des bailleurs, et 35% des
logements ont été conventionnés. Ces différentes OPAH ont donc eu un succès non
négligeable sur le centre-ville.
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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OPAH en centre-ville
Nombre de logements
subventionnés entre
1994 et 2005
Part des propriétaires
bailleurs
Part des logements
conventionnés
Hopital Couzon 22 77% 0% Lanoir 22 55% 58% Saint Jean 33 100% 30% Mandela Drivon 68 84% 32% Notre-Dame Proudhon 90 97% 49% Baldeyrou 113 96% 37% Hotel de Ville 169 95% 47% Richarme 201 85% 21% Ouest 246 94% 35% Quartiers étudiés 964 91% 35% Source : DDE - ANAH
Secteurs d'OPAH en centre-ville
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• L’opération Façades depuis déjà 20 ans Lancée début 2004, l’opération façades a pour
objectif de requalifier l’entrée dans la commune par la
RD88 pour "redorer" l'image de la commune aux yeux
des arrivants. Les façades de la rue Nelson Mandela,
entrée de ville principale, sont concernées en premier
chef aujourd’hui. Appuyée sur des subventions de
l’ANAH et du département, la commune s’engage à
aider le particulier dans ses travaux à hauteur de
80%.
Pour les autres secteurs définis par l’opération, la
participation communale s’élève à 25% ou à 7.5 €/m².
Il faut noter que les façades traitées sont souvent des
arrières d'immeubles, mais qui donnent sur des axes principaux. Il s’agit donc bien
uniquement d’améliorer l’image de la ville en agissant sur sa partie visible. Il n’y a ici rien de
fonctionnel et cette opération matérialise le souhait du département de changer la perception
négative actuelle de la traversée de la vallée du Gier (cf. Contrat de requalification de la
Vallée du Gier).
• La ZPPAUP en projet Une fois votée, la Zone de Protection des Patrimoines Architecturaux et Urbains et des
Paysages sera mise en place fin 2008.
Elle s’articule autour de sept
monuments inscrits (La cheminée
Marrel, antenne de transmission
radio/TV, églises, anciens vestiges
miniers…) et couvre ainsi quasiment la
totalité de la commune. Une fois mise en place, la ZPPAUP
contraint tout ce qui concerne la
construction ou la réhabilitation du bâti
dans son périmètre. Mais elle permet également la subvention aux particuliers de travaux de
rénovation. Il faut tout de même noter la lenteur de cette procédure ne donnant satisfaction
aux demandeurs qu’au bout d’un certain temps d’attente.
Points d'articulations de la future ZPPAUP
Les façades de la rue Mandela
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• Réhabilitation de l’îlot Proudhon Projet le plus abouti à l’heure actuelle, il
s'inspire des principes définis par le cabinet
Saunier, et a fait l’objet d’une seconde étude de
composition commandée par Saint-Étienne
Métropole.
C'est un "îlot test" du fait des financements
majorés de la part de l'agglomération qu'il
engendre. Défini "d'intérêt communautaire" par
Saint-Etienne Métropole, il s’articule autour de rues étroites et sombres qui confèrent au lieu
une impression de fermeture et de repli. La Commune y travaille de front avec l'EPORA6 qui
a quasiment toute la maîtrise foncière ; la qualité du produit développé, l'ampleur des
démolitions, etc., donneront le tempo pour les autres sites.
Le scénario choisi prévoit la démolition des bâtiments insalubres (14 logements), la
construction de 2 bâtiments (25 logements sociaux) par le bailleur social stéphanois « Bâtir
et Loger » et la création d’un espace public. C’est le scénario le plus radical des trois
proposés par l’étude Saunier. La création de nouveaux logements doit servir au relogement
des personnes habitant actuellement au Grand Pont et concernées par les démolitions. Il
s’agira également d’ouvrir l’îlot sur le reste de la ville tout en conservant la trame viaire.
b. Le Grand Pont, quartier prioritaire de Rive-de-Gier Géographiquement isolé, ce quartier d'habitat social érigé classiquement dans les années 70
fut classé ZRU7 en 1996 suite à un contexte de délinquance poussée. HMF, bailleur social, y
est en situation de quasi-monopole.
Il est inscrit de manière transversale sur les trois volets du contrat de ville intercommunal :
- Volet 1 : Dédensification et mise en place de la GUSP8 (par une convention) :
sécurisation des accès aux immeubles, et aux appartements, détermination plus claire
des propriétés des bailleurs, entretien des espaces extérieurs, diversification de l’offre
d’habitat, meilleure gestion des déchets. L’évaluation 2005 du contrat de ville fait
6 EPORA : Etablissement Public de l'Ouest Rhône-Alpes, créé en 1998. C'est un établissement public foncier, présent sur différentes communes ; il a en charge le portage foncier de certains projets urbains communaux. 7 ZRU : Zone de Redynamisation Urbaine 8 GUSP : Gestion Urbaine et Sociale et Proximité
Illustration Saunier
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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référence à un « projet de renouvellement urbain sur le grand Pont » avec amélioration
de l’habitat et des espaces publics ;
- Volet 2 : Contrat Enfance, Contrat Temps Libre, actions culturelles (cafés-débats
organisés) ;
- Volet 3 : PLIE (Plan Local d’Insertion par l‘Emploi).
Le dossier déposé à l'ANRU en avril 2005
dessine un projet où se concentrent des
actions volontaristes : démolitions (218
logements) et relogement en accord avec les
habitants ; un volet social avec l'application
du PLIE dans la phase opérationnelle, une
fois le dossier validé ; un souci d'intégration
au reste de la ville toujours plus croissant,
déjà affirmé dans le contrat de ville.
La mairie fait du relogement une priorité
(respect du souhait des habitants,
concertation, ce pan du projet est le fer de
lance de la politique municipale sur le projet).
2) Des actions inadaptées qui induisent des déséquilibres Les actions citées plus haut ne font que pallier à l'urgence de requalification d'une ville qui a
mal vieilli. Il faut espérer que la ZPPAUP agira dans le sens d'une certaine harmonisation de
la préservation du patrimoine local.
Les dynamiques spontanées du centre-ville (répartition de la population sur certains biens à
rénover, ghettoïsation poussée du quartier Richarme, une certaine fuite vers les coteaux)
induisent un déséquilibre marqué entre les quartiers. Les subventions municipales
proposées en priorité sur certains axes routiers ne font que pousser ce déséquilibre. Celui-ci
s'illustre de diverses manières.
Source : site internet DDE42
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a. Un centre-ville marqué par une forte vacance
C'est assez logiquement sur le centre que se concentre la plus forte vacance. Les autres
îlots excentrés concernés représentent pour la plupart des friches urbaines ou industrielles.
La vacance moyenne à Rive-de-Gier est de 3% plus élevée que celle appliquée sur tout le
département de la Loire.
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b. Des îlots non prioritaires pourtant sujets à de graves difficultés
L'étude du cabinet Saunier ne rend pas, dans son diagnostic urbain, l'intervention sur les
îlots des rues Richarme et Noire prioritaire. Pourtant au cours des entretiens avec les
institutions locales, c'est bien de là que proviennent aujourd'hui nombre de difficultés
sociales et de sécurité.
L'îlot est aujourd'hui complètement
déserté par les commerçants. La
rue Richarme (en vert), qui longe
en partie la voie ferrée, d'aspect
pourtant ouvert, avec un patrimoine
architectural intéressant (les
escaliers en bois apparents), ne
contient plus qu'un restaurant et
une laverie sur sa partie piétonne à
l'est. La seule tour HLM de Rive-
de-Gier la borde, avec un
supermarché discount :
l'emplacement est révélateur des
difficultés sociales des habitants, en majorité d'origine maghrébine
ou turque. C'est sur ce périmètre qu'on constate les rachats de
petits immeubles entiers par une famille qui la rénove ensuite pour
y faire venir ses proches.
La rue Noire (en rouge) est très retranchée du centre urbain ;
l'OPAC du Rhône y a beaucoup construit.
Face à cet isolement, la municipalité ne souhaite cependant pas à
l’heure actuelle préempter sur ce quartier. Il est prévu, de façon
très générale, d'y démolir des immeubles insalubres, d'en
reconstruire de nouveaux et de créer un espace public. L'étude
Saunier prévoyait 3 scénarii ; le troisième envisage également la
requalification du carrefour en bout de rue ainsi que la création d’un front bâti sur le nouvel
espace public aménagé.
www.agglo.st-etienne.fr
Fond de plan : commune de Rive-de-Gier
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c. Secteurs attractifs et secteurs rejetés Les entretiens effectués avec des agents immobiliers nous ont permis de localiser les
secteurs les plus attractifs et par conséquent ceux qui sont peu, voire pas demandés.
Les quartiers « Grand Pont » et « Richarme-Noire » renvoient une image négative, par la
présence de logements sociaux et d’un sentiment d’insécurité régnant dans ces secteurs.
Alors que Le Clos Durozeil et la zone Tochissonne-Mouillon se trouvent très demandés par
les futurs propriétaires.
A Tochissonne, les permis de construire révèlent que des ‘lyonnais’ (Vénissieux), suite à une
succession, ont agrandi un vieux bâtiment pour créer 3 maisonnettes avec jardin, qu'ils
louent à présent.
Fond de plan : commune de Rive-de-Gier
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L’action des promoteurs Des opérations privées participent au renouvellement urbain: leur investissement tend à
répondre à une certaine demande en logements.
Investissement tardif du privé dans le logement collectif
5
1 1 11 12 2
4
2
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Bailleurs sociaux Promoteurs privés
Les promoteurs ne se sont intéressés que très récemment à Rive-de-Gier (2001).
Auparavant cible des opérations HLM, le fond de vallée est aujourd’hui en partie concerné
par la construction d’ensembles immobiliers. Ces opérations sont souvent menées sur des
terrains urbanisés (friches, démolitions, terrains vagues…), avec pour conséquence du
recyclage urbain.
Le Clos Durozeil
Carle Construction réalise la première opération « le Clos Durozeil » en 2001 qui
comprend deux immeubles d’habitations. Elle est située sur les hauteurs, au sud de la Mairie
et de la place de la Libération.
La première tranche se compose
de 30 logements allant du T2 au
T5 et la seconde, actuellement en
réalisation, présente 28
appartements allant du T2 au T5
avec une nette majorité de T3
avec comme pour la première des
parkings en souterrain et balcons.
La clientèle est locale, c’est-à-dire de la Vallée du Gier, avec moins de 20% de lyonnais. En
comparant les caractéristiques de la clientèle des deux tranches de l’opération, on constate
du point de vue de leur âge un rajeunissement des acheteurs avec une plus forte proportion
Source : fichier Sitadel, DRE
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de primo-accédants pour la seconde phase. L’âge des acquéreurs actuels avoisine les 35
ans. Cette diminution de la moyenne d’âge peut s’expliquer par la baisse des taux d’intérêts
des emprunts.
L’immeuble St Jean
Situé sur l’îlot Dorian,
ancien terrain vague,
l’immeuble « St Jean » offre
17 appartements avec
balcons et garages fermés
allant du T2 au T6. Ce n’est
pas seulement un immeuble
résidentiel, il comprend
également en pied
d’immeuble une surface de
350 m² de bureaux occupés,
d’une part, par un corpus médical : un cabinet infirmier, un dentiste, deux médecins, et
d’autre part, d’une agence bancaire et d’assurances. L’opération est actuellement
pratiquement achevée, reste encore des travaux de finition.
Le contexte de lancement de cette opération est très particulier. En effet, d’après le
promoteur, ce serait la municipalité qui l’aurait contacté pour lui proposer de réaliser une
opération immobilière sur Rive-de-Gier. Le promoteur aurait de ce fait négocié une faible
charge foncière et une réunion préparatrice au cours de laquelle il pourrait déterminer la
demande et le type de biens à construire. Selon l’entreprise PGT, la démarche de la Mairie
est signe d’une forte volonté de renouvellement urbain.
Le profil des acheteurs dans cet immeuble est principalement caractérisé par des personnes
âgées qui habitaient initialement dans les coteaux et qui souhaitent descendre au centre-ville
pour être proche des commerces et services. Ce type de clientèle a été sans doute intéressé
par la proximité des commerces mais également par une meilleure accessibilité aux services
médicaux en pied d’immeuble.
Par ailleurs, on dénombre trois investisseurs privés. Quant à l’idée que les lyonnais
viendraient s’installer au centre de Rive-de-Gier, le promoteur dément cette idée reçue.
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d. L'offre immobilière est en inadéquation avec la demande
Tous les agents immobiliers en témoignent : la demande d'achat en biens immobiliers est
principalement axée sur les « petits biens » (qui peuvent être des maisonnettes) puisque le
budget des acquéreurs ne leur permet pas l'achat de biens dits « lourds ».
Or les agences ripagériennes se retrouvent avec de nombreux produits « lourds » et peu de
petits biens. Ils rencontrent des difficultés à rentrer ce genre de biens dans leurs agences
alors que c'est précisément ce qui leur fait défaut.
A noter également, une population locale peu aisée qui montre un intérêt pour des biens "à rénover". C’est une clientèle manuelle qui veut acheter sur place, mais pour qui le seul
moyen d’accéder à la propriété est d’acheter un bien qu’ils rénoveront à leur rythme.
Ces déséquilibres spatiaux et financiers amènent à penser qu'une action volontariste forte
pourrait mieux accompagner les dynamiques observables, afin de les canaliser. Pour ceci il
faudrait un projet pensé de développement pour la ville, qui semble encore faire défaut à la
municipalité.
B. Réhabilitation et recyclage : quel fil conducteur pour les interventions ?
Aujourd'hui, les différents projets engagés de reprise des friches industrielles, urbaines, mais
aussi de reprise d'îlots, suivant le schéma directeur proposé par le cabinet Saunier
mentionné plus haut, témoignent d'une hétérogénéité de l'action publique qui ne concourt
pas à un projet de développement global.
1) Les remaniements d'îlots urbains Localisation des îlots concernés par une réhabilitation
Source : Etude cabinet Saunier
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Source : PADD du Plan Local d'Urbanisme – Document provisoire, validé en juillet 2005
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a. Réhabilitation de l’îlot Notre-Dame
Articulé autour de l’église Notre Dame, cet îlot
présente de fortes marques de vétusté et de
dégradation du bâti. Il s’agirait donc pour EPORA
de démolir des bâtiments en cœur d’îlot, de
reconstruire, réhabiliter ou laisser en état selon les
scénarii, et de créer et aménager de nouveaux
espaces publics. Aujourd’hui, seule l’église Notre
Dame a bénéficié d’une rénovation, en raison des
financements restreints.
b. Réhabilitation de l’îlot Baldeyrou
Situé sous le viaduc de l’A47 et servant de
séparation entre deux rues adjacentes, cet
îlot est aujourd’hui composé d’immeubles
denses et dégradés, dont quelques
logements sont laissés vacants.
La situation particulière de cet îlot sous
l’autoroute pousse la commune, à engager
un programme de démolition important qui
va profondément modifier le secteur. Il
s’agira alors, avec des variantes suivant les scénarios, d’utiliser les espaces libérés pour
créer des jardins sur terrasses, et une entrée de ville accueillante structurée autour d’un mail
d’arbres. La commune souhaite également y implanter des parkings car le besoin s’en fait
ressentir d’après elle.
c. Réhabilitation de l’îlot Le But
Inscrit dans la continuité de l’îlot Baldeyrou, Le But est situé sur le versant exposé au sud de
la vallée du Gier. Il s’agit donc de mettre cette localisation à profit et de s’appuyer sur les
aménagements en place afin de transformer les friches existantes en jardins sur terrasses. A
terme, ils pourront être utilisés comme jardins familiaux par les habitants, comme espaces
de plantation de vergers communaux ou privés, ou de vignes. Cet îlot reconstitué pourra être
présenté comme un nouveau secteur de promenade offrant un belvédère sur la vallée. Le
Illustration Saunier
Illustration Saunier
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projet est pour l’instant mis en veille.
d. Réhabilitation de l'îlot Lanoir Il est prévu à court terme dans ce quartier qui a déjà subi
d'importantes démolitions/reconstructions, de créer une
nouvelle voie publique et éventuellement du stationnement.
e. Réhabilitation de l’îlot Jardin des Plantes Cet îlot est présenté comme non-prioritaire par l’étude. Celle-ci propose principalement de
requalifier le jardin de ville, de créer des espaces publics et un parking. Un troisième
scénario prévoit également la démolition de bâtiments et la construction de nouveaux
logements.
La mairie mène ainsi de multiples opérations, sans que l'on voie un fil conducteur apparaître.
Par exemple, l'EPORA a en charge la maîtrise du foncier de certains sites; c'est lui qui bien
souvent conçoit, par des plans-masses détaillés, le devenir des terrains préalablement
désignés par la mairie pour achat.
.
Ilot Lanoire
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2) Plus généralement, quelques actions très ponctuelles de reconversion
a. Les friches industrielles
• Réhabilitation industrielle du bâtiment BAF : une action
ponctuelle de la SEDL. Il accueille aujourd’hui une nouvelle
entreprise industrielle.
• Site des Ateliers Muguet : un site en suspens, en attente
de l’accord de vente de la propriétaire.
• Site Dorian : habitat près du rond-point.
• ZI Couzon : Une énorme friche demeure dans l'ensemble industriel au sud. Elle appartient
à un organisme bancaire, un promoteur privé souhaiterait y développer de l'habitat, mais les
élus restent vagues sur ce projet.
b. Les friches urbaines
• La MJC rue Antoine Marrel a été ouverte en
1999 sur un ancien terrain vague.
• L'ancienne Imprimerie rue J. Guesde (photo)
accueille jusqu’à aujourd’hui une compagnie
de théâtre, Defriche Compagnie.
• Les immeubles de l'ancienne fabrique de
meubles Bonjean, associés à un cinéma,
représentaient une friche de 1800 m².
Aujourd'hui, 600 m² sont convertis en un
centre social, et un bâtiment d’accueil pour sièges sociaux d'associations est prévu sur le
reste du terrain.
En définitive, la commune semble restreindre le terme renouvellement
urbain à la simple opération de « curetage ». Celle-ci se traduit, sur la
plupart de sites à réhabiliter, par la démolition des immeubles
insalubres présents et la construction de bâtiments ou la création
d’espaces publics. Ces opérations ne s’inscrivent en aucun cas dans
un programme plus global de renouvellement urbain.
ZI Couzon
La MJC, rue Marrel
Défriche ci, rue J. Guesde
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C. Une conscience des besoins de renouveler mais un manque d'orientations transversales
Le futur Plan Local d'Urbanisme reprend les orientations9 des documents de planification à
vocation générale (Plan de Déplacements Urbains (PDU), Programme Local de l’Habitat
(PLH), Contrat de Développement Rhône Alpes (CDRA), contrat Rivière, Plan départemental
de requalification). Les grands thèmes y sont abordés: démographie, habitat et mixité
sociale, économie, déplacements et stationnements, équipements et services,
environnement et paysage et enfin foncier.
La municipalité semble donc sensible à la thématique du renouvellement urbain et reconnaît
les handicaps de son territoire. Elle renouvelle donc la commune, soit au travers de projets
parfois très ponctuels, soit par des orientations restant trop générales pour donner un projet
de territoire correspondant aux réalités ripagériennes.
1) Quel redéploiement des activités économiques?
Quelle est la réalité de l'orientation donnée par le PADD de soutenir le redéploiement
économique?
L’aménagement de zones artisanales et industrielles veut relancer l'économie de la
commune. Deux opérations de ce type sont observables à Rive-de-Gier :
a. Des zones de concentration de l'activité économique
- ZI Couzon, une zone industrielle d'importance qui fait perdurer la tradition économique de
la ville (verrerie).
- ZI Brunon-Valette: Enorme friche industrielle située au nord de la gare SNCF, elle a fait l'objet d'un
réaménagement abouti depuis 1998. L'opération a été commandée par le département de la
Loire qui a signé avec la SEDL une convention d’aménagement. L'opération, qui a compris
l'aménagement de la promenade longeant le Gier, s'inscrit dans la suite du Programme de
Résorption de Friches Industrielles.
9 Celles-ci sont déclinées en annexes
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- ZA de Combeplaine Située en face de Châteauneuf, cette zone s'étend sur environ 4 ha (les vestiges romains
découverts ont limité le périmètre).
La SEDL a été désignée par la commune comme aménageur (destruction/réhabilitation du
bâti dégradé du 19ème et 20ème siècles) et EPORA comme porteur foncier. A terme, la
requalification des îlots concernés débouchera sur une entrée de ville retraitée, et sur une
nouvelle zone d'activités économique. Le travail consiste en une reparcellisation, une
restructuration de la voirie, des branchements réseaux, et du traitement paysager.
b. Peu de maîtrise dans l'implantation des entreprises
La direction prise par le réaménagement de Combeplaine ne satisfait pas tous les acteurs
concernés : certains imaginaient l’implantation d’un village d’entreprises à thématique
tertiaire, mais la mairie a subi la pression d’entreprises voulant s’y installer. D'ores et déjà, le
parc constitué s'oriente vers une activité semi-industrielle. Enfin, Saint-Etienne Métropole,
qui définit actuellement l'intérêt communautaire en matière de développement économique,
ne s'est pas encore clairement positionnée.
De même, sur Couzon, on peut discuter de l'opportunité d'un projet d'habitat sur une zone
industrielle.
Pour toute commune, l'arrivée d'une entreprise représente une opportunité qu'il est difficile
de refuser même au motif d'une spécialisation économique d'un certain périmètre.
Néanmoins il reste possible d'afficher une thématique générale qui permettra d'orienter le
développement économique (Biopôle lyonnais, recherche agronomique à Caen, pôle optique
à Saint Etienne).
2) Actions sur les espaces publics et préoccupations paysagères
Outre les projets de création d’espaces publics dans le réaménagement des îlots prioritaires
définis par l’étude Saunier (Proudhon, Notre-Dame, Baldeyrou-Le But) d’autres opérations
ont été menées ou sont en cours de réalisation sur la commune. Elles sont au nombre de
trois.
- La Place de la Libération : prévus depuis déjà un an, les travaux débuteront à l'été 2005
afin d'optimiser l'accueil du grand marché de la vallée, et d'affirmer le rôle de centre
névralgique de cette place. Il est prévu de supprimer le stationnement sauvage au profit d'un
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parking, ainsi que de sécuriser la traversée actuellement dangereuse de la départementale.
- Le parvis et la passerelle de la Gare SNCF : engagé par la commune et confié à la SEDL,
cet aménagement a été achevé en 2001 et constitue l'un des points forts de l'intervention
publique à l'heure actuelle.
- Les Berges du canal du Gier : cet aménagement s'inscrit dans le programme de création de
la ZI Brunon Valette, la SEDL est aménageur sous convention avec le département. Le
contrat de rivière contient aussi des dispositions relatives à l'aménagement des berges.
3) Vers une politique raisonnée de déplacements
Le volet des déplacements est sans doute le plus pensé des axes de développement de la
commune, sans doute parce qu'un Plan de Déplacement de Secteur, application locale du
Plan de Déplacement Urbain, a été décliné sur la région du Gier.
a. Politique de stationnement
- D’après le PDS, l’offre en stationnement serait suffisante sur la commune. Pourtant, la
mairie affiche clairement le souhait d’augmenter cette offre à moyen terme et de la compléter
autour du centre ville en créant des parkings mais également en réaménageant des
stationnements existants.
- Cette offre en stationnement reste non payante et la commune ne semble pas envisager de
la rendre payante dans l’immédiat. Notons tout de même que la commune de St-Chamond
s’est elle-même engagée dans une politique de stationnement payant, action parmi d’autres
menant à un renouvellement urbain réussi.
b. Actions sur le réseau de voiries
- La requalification de la RD88 est envisagée par la commune. Lien routier historique du fond
de vallée, elle doit être requalifiée pour améliorer l’image de la traversée de la vallée du Gier.
Il faut noter qu’elle supporte tout le trafic de l’A47 lors des travaux ou d’accidents.
- Avec l’appui du département, il est prévu de reclasser la RD88 au niveau 2, afin de réduire
la vitesse automobile sur cette voie, de renforcer son caractère urbain, tout en maintenant la
possibilité de passage des convois exceptionnels.
- La création d’un boulevard urbain de niveau 3 par Saint-Étienne Métropole est prévue pour
délester la RD88, desservir le futur pôle d’échange et intégrer les orientations du PDU.
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- La requalification de l’échangeur du Sardon (Maîtrise d’Ouvrage : Etat) permettra sa remise
aux normes de sécurité. Sont prévus l’aménagement de bretelles, de carrefour, de
protections acoustiques, d’assainissement.
- Une liaison doit être créée entre le Sardon et le Grand Pont par Saint-Étienne Métropole :
elle devra permettre de limiter le trafic intercommunal dans Rive-de-Gier et de désenclaver le
quartier du Grand Pont.
- D’autres liaisons seront aménagées entre les coteaux et la vallée.
- L’A47 doit être requalifiée (Maîtrise d’Ouvrage : Etat) : il est envisagé de la sécuriser et de
la délester à terme.
- Création de l’A45 (Maîtrise d’Ouvrage : Etat)
c. Organisation des transports collectifs
- La liaison express ferrée entre Lyon et Saint-Étienne doit être améliorée.
- La région a pour mission la mise en place à moyen terme d’un tram train entre Saint-
Étienne et Rive-de-Gier.
- L’aménagement d’un pôle d’échange sur Rive-de-Gier doit être mis en place par Saint-
Étienne Métropole : il sera implanté au niveau de la gare SNCF, le stationnement y sera
réservé aux utilisateurs des transports collectifs, des stationnements adaptés aux vélos
seront créés.
- Saint-Étienne Métropole est également chargée de la mise en place d’une nouvelle gare
routière sur Rive-de-Gier.
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d. Mise en place de modes doux
- Il s’agira dans un premier temps de favoriser la mise en place de pistes cyclables et de
créer un itinéraire cyclable continu sur toute la vallée.
- Un effort devra être fait en matière de cheminements piétons (commencé avec
l’aménagement de la passerelle à la gare).
A travers les actions publiques et les discours des techniciens, on perçoit la volonté de
renouveler la ville. Les priorités d’actions municipales se traduisent notamment par de
nombreux projets de réhabilitation d’îlots, d’aménagement d’espaces publics, de
reconversion de friches industrielles et urbaines…, mais également par l’impulsion
d’opérations privées disséminées sur le territoire communal. En effet, dans le cadre de la
réalisation de l’immeuble St Jean, la municipalité a contacté le promoteur PGT, sans intégrer
cette opération dans un projet d’ensemble.
Or, comme souligné dans le préambule de cet atelier étudiant, le renouvellement urbain
implique notamment une réaction des pouvoirs publics face à l’échec du renouvellement
spontané dans certains quartiers, et d'engager des projets urbains globaux.
Car on assiste bien sur Rive-de-Gier à un démembrement à la fois social et territorial. La
crise économique, en provoquant un fort taux chômage et un cadre urbain délabré, a d'abord
fait fuir la main-d'œuvre, laissant le centre-ville exsangue. Les dynamiques d'aujourd'hui
concentrent une population aisée sur les hauteurs et ghettoïsent certains quartiers du centre-
ville. Les différents quartiers ont chacun leur développement propre, et il importe de
retrouver un horizon partagé qui permette de canaliser le renouvellement urbain.
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IV. Conclusion : Quelques pistes pour un renouvellement urbain réussi
A. Clarifier le contexte politique intercommunal actuel : Pour une redéfinition du projet politique sous-jacent
Les divers échanges avec les acteurs en place ne laissent aucun doute sur l'existence de
projets politiques divergents sur la vallée du Gier. L'existence antérieure du Syndicat
intercommunal du Pays du Gier rend difficile, au-delà du simple transfert de compétences,
l'abandon du soutien politique ciblé dont bénéficiait jusqu'à présent ce territoire.
La communauté d'agglomération de Saint-Etienne Métropole couvre un secteur beaucoup
plus large aux besoins tout aussi forts. De plus, l'agglomération stéphanoise représente
aujourd'hui le plus grand pôle de développement potentiel pour faire face, dans un souci
d'équilibre des territoires, à une métropole lyonnaise toujours plus grande : c'est donc sur
cette agglomération que les financements de la nouvelle intercommunalité sont en majorité
dispensés.
On comprend la réticence des communes du Gier à abandonner leur intercommunalité,
s'étant structurées d'elles-mêmes autour de particularités locales (géographiques ou
artisanales).
La question est donc de savoir si le territoire que couvre Saint-Etienne Métropole est perçu
comme cohérent. Il faut remonter aux motifs de l'adhésion des communes à cette
intercommunalité, et comprendre à quel point l'objectif de rayonnement de Saint-Etienne
représente une "menace" pour le développement du Gier, et à quel point il est au contraire
pertinent pour le Sud Loire entier.
Si peu conciliables soient-ils, ces deux projets politiques doivent trouver des raisons de
cohabiter. La volonté actuelle des élus siégeant au SIPG, structure portée à l'origine par une
volonté commune, et aujourd'hui très défendue par le maire de Rive-de-Gier, est de perdurer
comme "antichambre" de Saint-Etienne Métropole. Il faut clarifier ce projet. Parle-t-on de
cabinet politique de pression ou bien d'organe d'explicitation et d'adaptation locale des
projets votés en conseil communautaire ?
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Le SIPG en tant qu'intercommunalité, de par les dispositions législatives récentes, a vécu.
Toutefois l'équipe qui le constitue possède une connaissance fine du territoire, que n'a pas
celle de Saint-Etienne Métropole. Aujourd'hui par exemple le contrat de ville Gier est impulsé
majoritairement par le SIPG qui connaît bien les communes et ses interlocuteurs. Ne faut-il
pas préserver cet échelon territorial, ou en tous cas cette connaissance du territoire Gier,
sous une forme juridique autre ? Le débat reste ouvert.
On peut ainsi comprendre pourquoi "l'information circule mal", les manques de coopération,
les positions d'attentisme notamment par rapport au transfert de la compétence Habitat
d'une intercommunalité à l'autre. Si les directives politiques ne sont pas adoptées par
consensus, la mise en œuvre de l'action publique en souffre.
B. Des rôles à redéfinir
La question des intercommunalités a déjà été abordée plus haut, il importe de retrouver un
positionnement clair des acteurs afin de mener à bien les actions engagées et futures.
Il semble également opportun de revenir sur le rôle propre du porteur foncier EPORA. Sa
mission consiste en l’achat et la requalification de foncier dégradé, de friches industrielles,
commerciales, économiques. Il intervient également à sa demande sur des friches urbaines
(liées à l'occupation humaine) qui représentent 20% de son travail.
Le fait qu’il doive faire des choix entre les terrains sur lesquels on lui propose d’intervenir n’a
rien d’anormal ; en tant qu’établissement public, il est redevable à son conseil
d’administration et doit gérer un budget en toute connaissance de cause – budget d’ailleurs
alimenté en partie par les reventes au prix « fort » (100% de la valeur d’achat) de terrain aux
promoteurs privés.
Son rôle de quasi aménageur sur des îlots comme Proudhon – EPORA a engagé de
multiples réflexions sur cet îlot - est en revanche plus questionnable, dans la mesure où la
municipalité ne valide qu’en aval les projets développés, et intervient peu dans la conception
de ceux-ci.
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C. La mise en place d’un projet de territoire transversal
L’action publique passe par une complémentarité des tâches et des financements de
chacun. La question ne se pose pas qu’entre SEM et le SIPG, mais également avec la
commune.
A titre d’exemple, sur la question de l’habitat, Saint-Etienne Métropole est compétente sur
les questions « d’équilibre social de l’habitat » : elle doit produire un PLH et s’occuper de sa
mise en œuvre, et de la politique du logement (notamment sociale). Elle sera bientôt
responsable de l’OPAH intercommunale. La ville quant à elle pourrait s’occuper du
ravalement des façades et du ‘curetage’ d’îlots, ainsi que du travail de réhabilitation. Car
celui-ci demande une identification de sites auxquelles seules des connaissances locales
permettent d’aboutir. Saint-Etienne Métropole connaît peu le contexte local par rapport au
personnel de terrain que constitue le personnel de la mairie.
Cela ne dispense pas la municipalité de se déterminer un horizon propre par le biais d’un
projet de territoire construit. Ce, à la fois pour répondre aux obligations dégagées par Saint-
Etienne Métropole dans ses documents, puis les adapter à son territoire, mais aussi pour
rester maître de son développement.
Or, au-delà du renouvellement urbain, la commune ne semble pas avoir réfléchi de façon
prospective à son développement futur. Le PADD du Plan local d'urbanisme reflète certaines
volontés, mais qui ne s'inscrivent pas dans un projet ni de structuration morphologique
urbaine, ni de positionnement dans un contexte territorial pourtant fort d'enjeux.
Le rôle de la prochaine phase de notre atelier étudiant sera donc d’orienter l’action publique
sur des thématiques fortes de développement par l’intermédiaire de scenarii assez
contrastés pour permettre le choix raisonné d’un futur possible.
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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V. Annexes • Mouvements migratoires: arrivées et départs de Rive-de-Gier
Pays du Gier
St Etienne Métropole
Grand Lyon
Rhône Alpes
reste France Total
Départs de Rive-de-Gier 1974 2392 315 3489 855 4344 Pourcentage 45% 55% 7% 80% 20%
Source : INSEE - RGP
Pays du Gier
St Etienne Métropole
Grand Lyon
Rhône Alpes
reste France Total
Arrivées à Rive-de-Gier 1118 1425 198 2198 390 2588 Pourcentage 43% 55% 8% 85% 15%
Source : INSEE - RGP
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• Grandes orientations des documents de planification généraux de RU
1. Améliorer l’attractivité de la Vallée du Gier
2. Soutien et développement des territoires
- Image de marque de l’entrée "Gier" du département
- Accessibilité et mobilité au sein de la vallée
- Soutien des activités existantes et traditionnelles
- Favoriser de nouvelles activités
- Restauration et adaptation des parcs de logement
- Assurer un renouveau résidentiel
- Insertion et cohésion sociale
Politiques partenariales
Développement spatial équilibré
- Répartir équitablement les équipements publics
- Développement des pôles multimodaux
- Eviter fuite vers les coteaux par une action sur l’habitat et l’armature commerciale
Les conditions d’un renouvellement urbain réussi :
- Concertation de la population
- Cohérence et coordination des politiques en place
A plusieurs échelles :
- Globalité des projets
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• Structuration progressive du système d'acteurs de la vallée du Gier Face à la crise industrielle qui frappe de plein fouet la Vallée du Gier, différentes entités s'organisent. Rive-de-Gier d'abord, avec une OPAH sur la rue Noire entre 1982 et 1985. Le département de la Loire met en place dès 1985 un Programme de reconversion de friches industrielles, à fonds départementaux et régionaux. C'est dans le cadre de ce programme que le premier PACT Urbain (programme d'aménagement concerté du territoire), ancêtre du Contrat de Ville, est aussi mis en place en 1988. La mairie de Rive-de-Gier se dote d'un contractuel comme interlocuteur "friches", jusqu'en 2003, quand Saint-Etienne Métropole reprend la compétence dans le cadre du contrat de ville. A la même époque, les communes de la vallée du Gier, coteaux et fond de vallée, se réunissent en une Conférence Intercommunale du Pays du Gier, une association avec de faibles moyens mais qui tente de structurer une action et de dessiner une identité à ce territoire géographique. En 1989, la conférence signe une Charte d'orientation (sur le cadre de vie, l'emploi, l'économie) qui bâtit la politique et les actions intercommunales futures. L'accent est mis sur l'orientation "Aménagement Cadre de Vie", ce qui déterminera la prise en charge du futur SIPG10 de l'OPAH intercommunale. Les contacts avec le département et la région sont établis : le contrat économique de bassin, la même année, est le premier document juridique produit par l'entité. Sous le PACT Urbain, Rive-de-Gier met en place une 2ème OPAH entre 1991 et 1993, sur tout le centre-ville. La SIPG devient syndicat "à la carte" en 1993, une forme juridique de consensus entre certaines communes désireuses d'un rapprochement et d'autres, telle Rive-de-Gier, souhaitant un cadre juridique assez souple. L'idée d'une communauté de communes, un instant envisagée, est abandonnée. Le second PACT Urbain entre en vigueur en 1994 pour une durée de 4 ans. Une OPAH intercommunale est mise en place. A Rive-de-Gier, elle fait suite à celle de 1991 : il n'y a donc pas d'interruption de l'intervention sur les logements dégradés ripagériens depuis cette date. En 1995 est mis en place l'intercommunalité de Saint-Etienne Métropole. De périmètre plus large, elle a vocation à reprendre toutes les compétences du SIPG. A cette époque toutefois, Rive-de-Gier ne fait pas partie de la nouvelle communauté de communes. A la suite du dernier PACT, qui concernait le nord-ouest du Pays, le SIPG met en place sur la vallée du Gier le Contrat de Ville intercommunal 2000-2006. En même temps (1999), le département de la Loire met en place un Plan de Requalifiaction de l'entrée ouest du département, en d'autres termes la vallée du Gier. Mûri de longue date, ce projet s'inspire d'une étude qu'avait mené le CETE lors de la phase diagnostic des PACT Urbains11. En 2001, Saint-Etienne Métropole devient communauté d'agglomération en regroupant davantage d'adhésions, dont Rive-de-Gier. Enfin en 2003, elle atteint les 400 000 habitants et regroupe 43 communes notamment de Haute-Loire, ou des monts du Pilat Les compétences du SIPG lui sont peu à peu transférées à mesure sur l'intérêt communautaire est défini sur les différents thèmes.
10 SIPG : Syndicat Intercommunal du Pays du Gier 11 Cette étude, qui faisait état de l'urgence d'une intervention au niveau de l'habitat et du bâti en général sur la Vallée du Gier, a également inspiré l'OPAH intercommunale actuelle.
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• Etat du transfert des compétences/activités SIPG → SEM mai 2005
SIPG SEM Date de transfert de la compétence
Contrat de rivière X Un 2ème contrat sera validé
été 2005. Les 2 fonctionnaires
responsables du Contrat Rivière travaillent encore au SIPG par souci de proximité
géographique et de rationalisation des ressources
communautaires
1er janvier 2005
OPAH intercommunale x L'intérêt communautaire n'est pas encore entièrement défini
Août 2005 selon textes législatifs en vigueur
Contrat de ville intercommunal
x Jusque fin 2006 la gestion du contrat en cours reste à charge du SIPG
X 2001
Ex-Contrat Global de Développement (aujourd'hui Contrat de Développement Rhône-Alpes, CDRA)
Ne reste du CGD que la mise en place sur Génilac de l'équipement nautique intercommunal
x Décembre 2004
Dispositifs partenariaux (contrat enfance, temps libre, etc) associés au Contart de Ville
x Jusqu'en 2006
D'après les entretiens effectués auprès des acteurs
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Les systèmes d'acteurs en présence Production atelier étudiant 2005
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• Compte-rendu entretien : agence Riv'Immo
17 mai 2005
1. Offre Quel type de biens ?
• Maisons de village… • Appartements, • Immeubles • Terrains • Fonds de commerces
En accession, pas de location. Neuf/ancien à rénover/ ancien rénové Surfaces variables. Villa : au moins 3 chambres ; Appart : F2. Localisation géographique Toute la vallée du Gier et régions environnantes. Pas forcément de secteur, vallée du Forez, Haute-Loire. + de demandes sur la vallée puisqu’agence implantée là. Profil des vendeurs :
• Personnes âgées qui descendent des coteaux vers le centre ville (Pb de déplacement)
• Mutation, • Divorce, • Succession, • Appartement ou maison inadaptée
Toutes CSP. Où ils partent ? Vers le centre ville ou autre part en France ou dans la région …??? Certains rachètent dans le secteur.
2. Demande Quel type de biens ?
• Maisons en général, • Appartements, • De + en + d’Immeubles avec plusieurs apparts pour investissement de particulier qui
n’habitent pas forcément R2G. Qui achète : Beaucoup de couples qui travaillent, avec enfants Budget moyen : 200 000 euros Où ? Dans quels quartiers ? Plutôt dans la rue principale, rue Jean Jaurès et extensions (Quartier St Jean jusqu’au Champion).
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Pas vraiment de demande pour les quartiers Richarme (commerces et services s’en vont) et du Grand Pont (HLM, sentiment d’insécurité) Origines géographiques
• St Etienne, • Un peu de Lyon, les lyonnais qui ont de l’argent ne viennent pas à R2G. et ceux qui
viennent avec un budget sont très exigeants et l’offre ne leur convient pas. « le mythe des lyonnais acheteurs »
• Vallée du Gier en général Combien de ventes arrivent à terme ? 90% des ventes arrivent à terme, 10% voient leurs prêts refusés.
3. Marché/ Dynamisme Quels sont les prix pratiqués sur Rive de Gier ?
• 300 000 euros pour une villa de 120 m² + 1 000 m² de terrain • 1 000 euros /m² pour un appartement ancien habitable • 2 000 euros /m² pour un programme neuf
Surestimation des biens par les vendeurs. Si les biens sont estimés à leur juste valeur, chers ou pas chers ils se vendent. Evolution des prix sur les dix dernières années En 5 ans, explosion des prix : +50%. Tendance nationale, pas spécifique à R2G. Position stratégique de R2G entre St E et Lyon. Marché dynamique ou non ? Marché peu dynamique mais tendu : les budgets diminuent donc la demande n’est plus adaptée à l’offre au niveau des prix. Ils préfèrent donc présenter des offres de biens moins chers qu’ils sont sûrs de vendre. Le foncier : 1 seul terrain à la vente, plus rien n’est à vendre depuis qques années. A Longe par ex : 2 000 m² pour 106 000 euros. Ce sont les promoteurs qui achètent lorsqu’il y a plusieurs ha et qui s’occupent de les viabiliser. La demande en terrain s’est calmée un peu.
4. Commerce Pas de demande sur les fonds de commerce, offre existante dans la rue principale (fin d’activité, retraite) mais pas d’acquéreurs.
5. Relations avec les pouvoirs publics Bonnes relations avec la Mairie. Pas beaucoup d’estimations sur les prix pratiqués en général.
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• Compte-rendu entretien : agence Bib'Immo
17 mai 2005 Mr Guillot
1. Offre Quel type de biens ? Large panoplie :
• Pas de locations que de la vente de terrain (1 seul) et immobilière • De l’appart « pourri » à restaurer entièrement (230 à 300 euros le m²) à l’appart
bourgeois (220 000 euros pour 180 m²) • De la petite maison de ville (80 000 euros) au château (600 000 euros) • Quelques programmes neufs (jusqu’à 180 euros du m²), peu d’interventions car
promoteurs commercialisent eux-mêmes Le foncier Peu de terrain à vendre car en attente de modification du POS, et Mairie a bloqué des terrains ; qques terrains à Genilhac par ex : viabilisé, 2000 m² pour 150 000 euros, plus de terrains sur les coteaux, il ne reste des terrains que sur de communes beaucoup plus excentrées. Offre proposée très variable au niveau :
• Des prix, • Des produits, • Des surfaces (apparts de 30 à 180 m²) • De l’état (neuf, ancien à rénover ou déjà restauré), • Des populations concernées (origines).
Localisation géographique : Travail de proximité de l’agence pour son efficacité : centre ville et campagne environnante dans un rayon de 15km autour de R2G Qui vend ? Raisons propres à la profession:
• 30% de divorces, • 20% mutations professionnelles • Le reste : soit les personnes âgées (+ de 70 ans) qui descendent des coteaux vers le
centre pour un appart ou maison + petite car ne peuvent plus entretenir leur terrain (flux naturel, offre importante) ; soit personnes souhaitant acquérir un bien + grand
• Fermeture ou délocalisation d’entreprise (cas de la verrerie) Tout âge, toutes CSP (bourgeois, classe moyenne, agriculteur qui vend sa grange). Où ils partent ?
• Dans le village pour ceux qui descendent des coteaux, • Sinon dans le sud de la France (Ardèche, Drôme…) pour les vieux à la retraite, • Ailleurs pour raisons professionnelles
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2. Demande
Quel type de biens ? Les gens « recherchent un budget ». Demande axées sur les « petits biens » car elle se fait en fonction des budgets des acquéreurs qui n’est pas assez élevé pour prétendre à des « biens lourds » (au dessus de 250 000 à 300 000 euros). Pas nécessairement du neuf, maisons qui ont 10/20 ans. Qui achète ?
• Primo accédant, pas le principal de la clientèle • couples de 40/50 ans • Gens qui travaillent sur les zones industrielles de Lyon • Tous âges, • Toutes CSP. Certains souhaitant acquérir sont d’un milieu modeste : agence leur
conseille de passer d’abord par leur banque pour savoir jusqu’à combien ils peuvent emprunter, ils voient ensuite ensemble en fonction de leur budget, souvent les démarches n’aboutissent pas à une acquisition.
• Peu d’investisseurs. Beaucoup plus de particuliers que d’investisseurs : sauf famille d’immigrés rachetant un immeuble délabré pour le restaurer eux-mêmes avec les subventions d’Etat.
Raisons :
• Couples divisés entre St Etienne et Lyon (bénéficient du train), • Pour des raisons de délocalisation d’entreprise (lustucru)
Les acheteurs sont de + en + avisés sur l’estimation des biens qu’ils veulent acquérir (outils sur Internet par exemple pour calculer le prix au m²) Qui loue ? Gens qui travaillent sur R2G ou pas très loin, mais quand même pas des lyonnais. Où ? Dans quels quartiers ?
• Plutôt quartiers St Jean et de la Gare, les 2 entrées de ville (quartiers en plein essor car sécurisés ou réaménagés)
• Désintéressés par la rue Richarme (« Chicago by night ») et le quartier du Grand Pont (quartier à mauvaise réputation, quartier social)
Origines géographiques
• ¾ de lyonnais, intéressés par les appartements dits « bourgeois », pour l’ambiance campagne : St Martin Genilhac, St Joseph, Chateauneuf Farmais, équivalents de la campagne mornantaise, mais dont les prix sont moins élevés qu’à Mornant.
• Gens de la campagne environnante qui ne trouvent pas à Mornant se rabattent à R2G pour même service et qualité de vie équivalente à prix moindre. (l’inverse ne se fait pas pour des raisons économiques)
• Personnes âgées qui descendent des coteaux
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3. Marché/ Dynamisme
Quels sont les prix pratiqués sur Rive de Gier ? Nombreux cas de surestimations des biens à vendre par les particuliers par rapport à la réelle valeur de la maison. Agence ne souhaite pas participer à cette surenchère et refuse donc de mettre en vente des biens surestimés. Par rapport à la vallée du Gier? Département, pays ?
• Premier décrochage entre Rhône et Loire (image négative du département), • Ensuite avec villages environnants : ex de Mornant, +25% à 30% pour l’immobilier et
+50% pour le foncier à Mornant • Par contre, à peu près les mêmes prix avec le reste de la Loire
Evolution des prix sur les 3 dernières années ? +25% / 30% d’évolution mais pas spécifique à R2G, évolution nationale. Mais évolution qui a tendance à être accélérée par les habitants de R2G eux-mêmes qui pensent pourvoir vendre leurs biens plus chers puisque ce sont des lyonnais qui achètent. Marché dynamique ou non ? De moins en moins dynamique, tassement du marché pour les biens lourds, car beaucoup de demandes, mais peu de biens à offrir. Marché tendu : l’offre n’est pas adaptée à la demande. Tendance du mmt : peine à obtenir des contacts acheteurs pour les biens lourds. Ça guide les agences dans leur politique, ils sont obligés de s’adapter à la demande, ils travaillent plus pour quasiment moins de résultat. Ils ont donc plus d’intérêt à vendre de petits biens à restaurer que de biens lourds. Même constatation sur toute la vallée, la population est en attente. De quoi ?.... L’offre s’amoindrit, tout le monde est logé à la même enseigne, les gens préfèrent vendre en direct.
4. Relations avec les pouvoirs publics Bonnes relations avec la Mairie, passage obligé en quelque sorte mais collaboration sans pb. Les politiques menées par les pouvoirs publics en matière de renouvellement leur conviennent et sont d’après eux efficaces. Mairie peut préempter assez facilement, point positif. Changement observé de la part de l’agence au niveau de la qualité de vie, moins « grisaillant ».
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• Compte-rendu entretien : agence Loirimmo 19 mai 2005 Implantée depuis 6 ans à Rive-de-Gier. Rayon d’actions : entre Rive-de-Gier et St-Chamond (des portes de Givors aux portes de St-Etienne)
1. Offre Quel type de biens ?
• Maisons de village, de ville • Appartements, • Terrains
Location/vente/gestion de biens Neuf/ancien à rénover/ ancien rénové Vente de programmes neufs en future voie d’achèvement (ex du programme neuf à St Jean) Location Location logement principalement due à une mutation 20 % de maison en location et 80% d’appartements offre locative : une trentaine d’appartements Vente Offre 2 maisons de ville, 4-5 appartements neufs et occasion. Rotation fréquente. Raisons de la vente : - Divorce (50% des cas), - Succession (30% des cas), - Mutations professionnelles (15-20% des cas) - Appartement ou maison inadaptée (le restant) → offre faible sur tous les produits
2. Demande
Principalement maison individuelle ou jumelée de 100m² avec 200 à 400 m² de terrains. Ca vaut environ 154 000 euros. Ce type de bien correspond soit pour deux petits revenus, soit pour un revenu moyen (type cadre moyen).
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3. Profil acheteurs
Exemple du programme neuf à St Jean, ce sont principalement des couples avec enfants et personnes âgées
La population locale est plus intéressée par du « à rénover ». c’est une clientèle manuelle qui veut acheter sur place. Seul moyen d’accéder, pour eux, à la propriété, c’est d’acheter un bien qu’ils rénoveront à leur rythme. Budget d’environ 76 000 euros pour du « à rénover »
Les lyonnais ne viennent pas à Rive-de-Gier, si ils viennent c’est pour la campagne et le confort de vie. Ils s’installent plus sur les hauteurs : St Martin, Genilac...
La population locale est plus dans le centre et celle extérieure est plus installée sur les hauteurs. Aucun stéphanois n’achète à R2G. Ils achètent après une location L’accès à la propriété s’effectue souvent en deux temps dans le but d’avoir une maison avec jardin. La première fois, ils achètent un appartement ou une maison de ville et la seconde fois, ils achètent une maison individuelle souvent à St Martin. Raisons achat
• Mutations • Personnes âgées qui souhaitent se rapprocher du centre et éviter entretien de leur
maison • Volonté de changer de biens (soit parce que trop grand ou bien trop petit)
Secteurs favoris
• Madeleine et St Jean • Le Clos Durozeil • A la limite de Genilac • Gravenant, autour du Mouillon
→ de manière générale, tout ce qui est en hauteur. A noter que St-Chamond est plus porteur que R2G. R2G est une cité dortoir, peu de revenus, populations aidées par services sociaux. Combien de ventes arrivent à terme ? 2 ventes sur 10 n’arrivent pas à terme (Changement d’avis, erreur notaire, vice cachés). Par contre, aucune vente n’est annulée pour absence de crédit. L’agence vérifie auprès de la banque avant la signature du compromis. Sinon, 3 personnes sur 10 n’ont pas un budget suffisant pour acheter un bien immobilier. L’agence vend environ une quinzaine de logements par an (aléatoire selon les années)
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4. Marché/ Dynamisme Quels sont les prix pratiqués sur Rive de Gier ?
• En centre-ville : 990-1070 euros/m² • Rue Richarme : 690 euros/m² • Au Grand Pont : 915 euros/m² • Maison de ville : 1220-1375 euros/m² • Maison individuelle : entre 1525 et 1830 euros/m², selon les cas • 1900 euros /m² pour un programme neuf avec une particularité pour celui du St Jean
qui s’est vendu à environ 2150 euros/m² Evolution des prix sur les dix dernières années En 5 ans, + 50% d’augmentation due à la conjoncture nationale et également l’influence lyonnaise. Il y a 5 ans, une maison individuelle de 100m² + un jardin de 800 m² valait 107 000 euros. Désormais, le même bien se vend à 183 000 euros. Marché dynamique ou non ? Marché dynamique mais peu de transactions. Prix hauts et ne baissent pas.
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• Compte-rendu entretien : Carle Construction
18 mai 2005 Carle Construction : Entreprise familiale basée à Taluyers (69) Petites ambitions : 2 ou 3 grands projets par an
Opérations sur Rive-de-Gier : 2 opérations :
- rue Dormoy : une propriété coupée en deux phases - un terrain quartier Lanoir (encore au stade de projet)
Caractéristiques de l’opération rue Dormoy : 1ère phase commencée en 1997 : 30 logements 2ème phase débutée en 2004 : 28 logements caractéristiques des logements proposés : du T2 (environ 50m2) au T5 (jusqu’à 130m2) mais surtout concentré sur du T3 (environ 70% des logements) caractéristiques de la clientèle : gens du coin, très locale, surtout de la Vallée du Gier (Saint Joseph, Génillac,…), moins de 20% sont des lyonnais (parfois des couples avec un actif travaillant sur Lyon et l’autre à Saint Etienne) moyenne d’âge sur la deuxième tranche environ 35 ans avec une très importante proportion de primo accédants contrairement à la première tranche où l’âge moyen était plus élevé et avec moins de primo accédants ex : sur la deuxième tranche une vente s’est faite avec une personne de 22 ans une explication possible : des taux d’intérêt relativement bas Commercialisation de l’opération rue Dormoy : tous les logements ont été vendus sur plan sauf trois : 40% au lancement du projet, 20% au démarrage des travaux, et le reste pendant la construction prix des logements sur cette opération : environ 13 000 francs le m2 moins de 5% des ventes n’arrivent pas à terme pour cause de problème dans le financement ou événements familiaux 20% des ventes se fait à titre d’investissement Le marché sur Rive-de-Gier Manque de logements en accession à la propriété et de locations dans le neuf, et surtout manque de terrains à bâtir Pas de quartier privilégié, les prix sont homogènes sur l’ensemble de la commune On observe une augmentation des prix fonciers et immobiliers mais ils restent en deçà des prix stéphanois et lyonnais. La mairie est assez favorable à la construction, pas de frein de sa part
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• Compte-rendu entretien : PGT
20 mai 2005 Immeuble le Saint-Jean à Rive-de-Gier Situé sur l'îlot Dorian. Du T2 au T6. Garages et balcons/terrasses carrelés + ascenseur Au début programme de 19 appartements, aujourd'hui 16. (certains achètent 2 T2 pour faire un T4) 350 m² de bureaux Résidence presque médicalisée, selon demande identifiée. Présence d'un cabinet infirmier, un dentiste (stéphanois qui s’ouvre un second cabinet), deux médecins. En rez-de-chaussée, le Crédit Agricole et la MACIF (des locaux qui ont parié sur l'opération) Aujourd'hui pratiquement terminé, restent seulement quelques petites interventions sur les parties communes. Contexte de l'opération C'est le maire qui aurait téléphoné au patron de PGT en lui demandant de venir sur Rive-de-Gier. PGT aurait négocié une faible charge foncière et une réunion préparatrice pendant laquelle il pourrait déterminer la demande et le type de produit à construire. D'où un produit de "haut standing pas cher", car le budget des ripagériens n'est pas celui des rhodaniens ni des stéphanois. Pour PGT, la sollicitation du maire est signe d'une forte volonté de renouvellement urbain. Des retards : on leur aurait vendu un trottoir municipal qu'il a fallu revendre (au lieu de modifier le Pos) et revoir les plans d'architecte ; un maçon les aurait laissé tombé puis aurait négocié sa réintégration dans l'opération, pas au moindre prix… Le terrain est en pente, c'était une friche avant la construction. Un parking municipal sera construit derrière HMF est présent juste en face. Coûts Ils dépendent de 3 facteurs : - la charge foncière Sur le Saint-Jean, très modeste - le coût de construction (il grimpe toujours de nos jours, imposé par les entreprises). Sur le Saint-Jean, très cher - le prix de vente Pour St-Jean, prix moyen au m² : 1800 (en gros) (énorme pour Rive-de-Gier) Promotion de 5% si les gens signaient au début de l'opération sur plans Qui a acheté ? - Les personnes âgées peu mobiles qui redescendent des coteaux. - 3 investisseurs privés: une personne a acheté pour louer et "s'en mord les doigts, elle voudrait y vivre", une autre personne d'Annecy-le-Vieux. Confirmation par PGT que les lyonnais ne viennent pas sur le centre de Rive-de-Gier. MAIS effet bouche-à-oreille : des lyonnais les ont contacté pendant les retards de l'opération pour savoir si le Saint-Jean verrait le jour. Jeu des rumeurs, des lyonnais (amis, parents de ceux qui avaient acheté sur plans) étaient au courant et curieux de savoir où ça en était.
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
Castel - Deghaye – Foulonneau – Labussière – Mantidi – Sailliot / Institut d'Urbanisme de Lyon / DDE 42 / mai 2005
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• Ordres de prix fonciers & immobiliers à Rive-de-Gier Foncier en zones d'activité Le site Combeplaine en est l'illustration : les prix appliqués sur zone d'activité seraient supérieurs à ceux observables sur l’agglomération stéphanoise, de l’ordre de 40 à 45€ /m² contre 25 à 30€ à Saint-Etienne. Ceci s'explique sans doute par le "complexe" développé par les stéphanois au lendemain de la crise industrielle face à leur territoire qui avait de fait perdu beaucoup de valeur. La municipalité stéphanoise possède, suite à ses nombreux investissements, près de 300 000 m² de foncier, dont il serait encore maintenant facile de hausser le prix. Rive-de-Gier, plus proche de l'agglomération lyonnaise, profite du gonflement des prix lyonnais (15 à 75 €/m²), ce malgré son contexte territorial difficile. Prix de l'immobilier à la vente Appartements en collectif : voir graphique Maisons (pavillonnaires/de ville) - Bien « à rénover » : 76 000 € - Pavillons coteaux avec jardin : 1700 à 2400 €/m² Soit une maison individuelle de 100 m² avec jardin pour 200 000 € - Maison de ville : 1200 à 1400€/m²
Prix appartements €/m²
2150 2000
915700
1000
Sai
nt-
Jean
Clo
s du
Dur
ozei
l
Gra
ndP
ont
Ric
harm
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Cen
trevi
lle
Appartementcopropriétés
neuves
Appartements anciens
Source : entretiens
Le renouvellement urbain à Rive-de-Gier / Phase 1 : Dynamiques et Mécanismes
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• Evolution des pris des biens immobiliers (appartements et maisons)
Exploitation du fichier MIN PERVAL sur l’évolution des tarifs immobiliers dans la vallée du Gier de 1999 à 2002. Communes de la vallée : La Grand-Croix, L’Horme, Lorette, St Chamond, Rive-de-Gier. L’exploitation de ce fichier n’a pas pu être exhaustive à cause des secrets statistiques qui ne permettent pas d’avoir des données sur toutes les communes de la vallée. Pour cela, nous nous contentons à la comparaison entre la commune de Rive-de-Gier et la moyenne de la vallée. Formule utilisée : Taux de variation = (Valeur d'arrivée - Valeur de départ) / Valeur de départ X 100 Appartements Au niveau de l’évolution des prix des appartements à Rive-de-Gier on observe une hausse des prix de 8% entre 1999 et 2002 alors que les prix dans la vallée en moyenne se sont augmentés de 20%. Hausse des prix des appartements 1999 – 2002 Rive-de-Gier 8%
St Chamond 19%
Vallée du Gier 20% Source : Min Perval Le diagramme de l’évolution comparative nous montre également que Rive-de-Gier se trouve au dessous de la moyenne de la vallée. On observe que même si les prix des appartements dans la commune commencent par le même seuil que la moyenne de la vallée en 1999, ils n’évoluent pas de la même façon. Evidemment, ils haussent en suivant la tendance générale du pays ; néanmoins, les appartements à Rive-de-Gier sont moins chers qu’en moyenne dans la vallée du Gier.
Prix moyen/m 2 des appartements Evolution comparative Rive-de-Gier / Vallée du Gier
0
200
400
600
800
1,000
1999 2000 2001 2002
Rive-de-GierVallée du Gier
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Maisons En ce qui concerne l’évolution des prix des maisons à Rive-de-Gier on dirait que la commune suit à peu près la moyenne de la vallée. Pourtant, elle est toujours en dessous de celle-ci. Hausse des prix des maisons 1999 – 2002 Rive-de-Gier 21% St Chamond 35% Vallée du Gier 27% Source : Min Perval Cette hausse des prix évolue en parallèle à la moyenne de la vallée même si à Rive-de-Gier la ligne de l’évolution est plus abrupte : on constate une forte baisse en 2001 qui fait baisser encore plus le niveau moyen de la commune.
Prix moyen/m 2 de maisons Evolution comparative Rive-de-Gier / Vallée du Gier
0
200
400
600
800
1,000
1,200
1999 2000 2001 2002
Rive-de-GierVallée du Gier
Source : Min Perval, INSEE 99
Evolution du prix moyen/m2 et comparaison avec l’évolution totale du pays Année de référence: 2002 Le tableau suivant compare l’évolution annuelle, pour l’année 2002, des prix des appartements et maisons à Rive-de-Gier par rapport à la moyenne du pays. On constate alors des tendances très différentes entre les deux types des biens immobiliers. En ce qui concerne les appartements les prix de la commune haussent du même rythme, à peu près, que la moyenne en France. Au contraire, on a l’impression que les prix des maisons en 2002 à Rive-de-Gier se sont explosés avec un taux de variation de 34% alors que la moyenne du pays est du niveau de 7,3%.
Evolution du prix moyen/m2 France/Rive-de-Gier en 2002
Total France Rive-de-Gier Appartements 11,2% 7% Maisons 7,3% 34%
Source : Min Perval, INSEE 99