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PERIAN Henry Vincent Le regard d’un naturopathe

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Page 1: LE REGARD D’UN NATUROPATHE

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----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Grand format (170x240)] NB Pages : 302 pages

- Tranche : (nb pages x 0,07 mm)+2 = 23.14 ----------------------------------------------------------------------------

Le regard d’un naturopathe

PERIAN Henry Vincent

23.14 691075

PERIAN Henry Vincent

Le regard d’un naturopathe

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Introduction

A travers ce livre qui est un migan de recettes d’histoires vraies et de conseils, j’ai voulu sensibiliser sur le métier du bien-être :

– c’est l’art de créer son bonheur, – c’est l’art de créer sa santé, – c’est aussi l’art de se créer un environnement sain.

Un esprit sain dans un corps sain.

Dans les différents corps de métier qui touchent l’homme dans sa santé et sa beauté, il lui manque un maillon :

C’est le métier du bien-être qui prend en compte l’individu dans sa construction, ses souffrances et ses besoins de bonheur.

Le bien-être est essentiel à l’équilibre de l’homme, comme la santé est essentielle à son maintien en vie.

C’est la mission du professionnel d’amener l’autre à un bonheur physique et psychique.

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Note de l’auteur

Ce livre ne peut remplacer l’action de votre médecin. Il doit être un instrument au service de votre bien-être.

Sa vocation vous aidera à utiliser les règles élémentaires de la naturopathie pour vous aider à vaincre votre excès de poids et vous éviter les pièges des régimes miracles.

Il vous aidera à vous aimer et à faire de votre corps un complice dans la recherche de votre bonheur.

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Remerciements

Je remercie tous ceux qui m’ont aidé à réaliser ce livre sous quelque forme que ce soit.

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Souffle de vie

Souffle de vie, je te cherche À l’aube de ma vie, je te cherche Dans les mamelles de l’amour, je te cherche Dans les profondeurs de ma solitude, je te cherche Quand le miel et le fiel se partagent ma vie Quand l’amour et la haine dans l’univers se défient Dans les complaintes d’un corps meurtri Souffle de vie, je te cherche Dans les fracas des émotions mêlées aux cris Sous le choc des plaisirs et des souffrances Quand l’ardeur de l’enfer frappe à ma porte Accorde-moi une brise de tendresse De mon corps, tu as fait ta demeure privilégiée Instrument merveilleux de plaisirs Dans le langage de l’amour subtil Tu fais un terrain d’extase Dans le cantique de l’harmonie Nous soupirons vers les cimes spirituelles De l’union parfaite du corps et de l’esprit.

Souffle de vie – complice créateur P. Henry Vincent

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Première partie

Ma Vocation

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Man Yaya

Man Yaya était assise sur un tronc d’arbre usé par le temps ; devant sa case construite avec des planches de caisse de morue qu’elle avait récupéré au marché. Elle les avait cloués sur des poteaux de campêche enfoncés dans la terre, elle avait ensuite tapissée les murs de vieux journaux ramassés par ci par là où les images de belles femmes se mélangeaient aux informations locales. Elle écoutait le glouglou que produisait un migan de fruit à pain dans un vieux canari posé sur trois roches qu’un feu de bois chauffait. Elle savourait ce moment de pause. Elle semblait regarder ses pieds larges épais ancrés dans la terre, des pieds qui n’ont jamais connu de chaussures de ville, mais non ! Elle était dans ses réflexions ; Elle revoyait cette petite fille qui traînait dans le bourg du Vauclin, seule, abandonnée et qui cherchait une main inconnue. Elle semblait si triste dans sa robe trop large pour son corps frêle de petite négresse.

Et c’était cela Man Yaya, une guérisseuse ramasseuse d’enfants que les autres ne voulaient pas.

Dès 5 heures du matin, elle se levait, prenait son café mêlé d’herbes puantes qu’elle avait ramassé la veille dans son jardin, ensuite elle partait travailler.

Elle labourait, bêchait et retournait la terre pour planter quelques graines pour faire ses remèdes raziés. Pour ensuite savourer un repos bien mérité.

La voisine lui amena son petit garçon chétif qui n’arrêtait pas de pleurer, ses yeux inquiets fixaient sa mère. Man Yaya prit l’enfant dans ses bras, l’allongea sur un meuble, ensuite le palpa, le petit garçon n’arrêtait pas de gémir et de se tordre à chaque toucher de man YA-YA.

Elle se tourna vers les parents : « Votre enfant est tombé, il est blessé, il faut le soigner, je reviens. » Elle descendit dans son jardin, ramassa quelques herbes raziés, des plantes

médicinales dont elle seule a le secret, l’herbe charpentier, mélangé à de l’atoumo, etc… elle revient vers l’enfant, écrasa les plantes avec un pilon dans un récipient en

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bois, ensuite, ajouta un morceau de chandelle jusqu’à la transformation du mélange en une pâte, après avoir massé le corps meurtri de l’enfant, elle ramassa de ses deux mains ouvertes le corps pour ensuite y étaler ses plantes raziés, puis elle enveloppa l’enfant dans de larges feuilles de carapate, prit une bande de tissu et attacha la poitrine et le dos du petit garçon.

Liza était à côté de Man Yaya elle s’intéressait à ses moindres gestes dans sa petite tête d’enfant, elle voulait connaître les secrets de Man Yaya.

Elle était témoin de ce défilé de parents inquiets, qui venaient des mornes et des environs avec leurs enfants, des bébés blessés et souffrants et qui repartaient confiants et guéris.

Ces fameux mélanges de plantes par ci, par là, quelques feuilles d’ortie macérées dans du vinaigre ou un brin d’absinthe dans du rhum.

Chaque fin d’année, tous les enfants devaient participer aux rituels de nettoyage du corps associés à des purges et des infusions thé pays, pourpier, semen contra.

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Liza

Aujourd’hui clouée dans son fauteuil, elle revoit le film d’une vie de dur labeur peuplée d’angoisse avec la peur du manque. A 8 ans après une enfance de misère, la petite orpheline décida de quitter sa campagne aspirée par la nécessité d’affronter la vie. Elle avait logé son petit corps dans une robe trop grande et trop sale attirant la pitié. Elle arpentait les rues de Fort-de-France à la recherche d’une main secourable, ses yeux mendiaient un regard, un geste, une connaissance pouvant la cueillir.

Elle entra dans le marché aux légumes, elle prenait plaisir à respirer les odeurs de plantes mêlées aux odeurs de muscade et de bois d’inde, la patate douce et les ignames posés en petits tas occupaient en priorité l’étalage de feuillage. Elle était là au milieu de l’allée noyée dans un migan de vendeuses et de macrelles mêlée à leurs clameurs. Ceux qui la croisaient pouvaient lire dans ses yeux sa misère :

« Mais tu es la fille de YA-YA ? » Elle se retourna dévisagea l’inconnue qui l’interpellait « Oui ! » – Et que fais tu là, toute seule dans ce marché ? – Je cherche ma tante, je ne sais pas où elle habite » Elle regarda de nouveau

cette inconnue qui lui rappelait vaguement une amie de YA-YA, elle portait une large robe de madras qu’elle avait ramassé et noué sur ses hanches.

« Viens avec moi je t’emmène chez ta sœur, elle habite à Sainte-Thérèse. » Finalement elle trouva refuge chez des parents lointains venus s’implanter dans

la ville. Les années sont passées, Liza a 14 ans. A force de ténacité et de courage elle

s’est faite une place parmi les vendeuses de Fort-de-France. Elle apprit très vite à cuisiner et à fabriquer des petits gâteaux qu’elle étalait sur des tréteaux et qu’elle vendait dans les rues de Fort-de-France. Elle avait l’art de préparer des filibos, ces fameux bonbons de toutes les couleurs qu’elle caramélisait et qu’elle coupait en

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petits dés. Au fil du temps, elle s’implanta dans la capitale en créant sa première boulangerie avec une équipe de vendeuses qui parcouraient les rues de Fort-de-France en vendant ses fameux gâteaux.

Liza prenait de l’assurance et découvrait son côté commerçante avec son goût du voyage, elle profita de ses connaissances pour partir vers la Dominique et se faire une réputation de pacotilleuse, ainsi elle profita d’un de ses voyages à Trinidad pour se former au métier de coiffeuse. C’est comme cela que Liza fit sa réputation en Martinique et dans la Caraïbe.

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Hommage à ma mère

L’odeur de la moelle bouillie à feu doux empestait le salon. Chaque samedi soir, alors que les dernières clientes quittaient leurs fauteuils, satisfaites et transformées, ma mère s’asseyait en allongeant ses jambes pesantes et laissait la fatigue s’échapper de son corps.

Quinze heures de travail journalier sans coupure. Elle avait donné sa vie au service de la beauté. Elle s’était enchaînée à son métier comme ces esclaves qui sont rivés à la terre. A force de labeur, ses hanches s’étaient empâtées. Elle débuta très jeune dans la coiffure, au temps où tout était possible et tout était à faire. Les professionnels se comptaient sur les doigts d’une main.

C’était également l’époque du décrêpage à chaud, ce fameux peigne en fer qu’on mettait à chauffer et qu’on passait dans les cheveux en tirant depuis la racine ! Un vrai tour de main ! Il fallait d’abord doser la chaleur puis prendre chaque mèche de cheveux et la rendre raide et luisante. Ensuite, on bouclait pour préparer la coiffure.

Ah ! Les fameux bouclages. C’était tout un art ! Il fallait mettre à chauffer le fer, le faire tournoyer quand il était trop chaud dans

un bruit de clapet ; on enfourchait une mèche, et d’un tour de poignet on l’enroulait jusqu’à la racine. C’est évident, un bon professionnel doit savoir boucler et défriser.

Que dire des odeurs mêlées à la chaleur que dégageaient les cheveux brûlés qui vous collaient à la peau ! Rien à faire !

Face à cette moiteur, il fallait tenir jusqu’au bout. Elle avait ramené des îles Caraïbes le premier défrisage à froid dont l’application était forte dangereuse à cause des risques de chute de cheveu. Depuis, les Américains ont amélioré la qualité et la garantie du produit.

Son salon était le carrefour de la mode et des techniques d’avant-garde. C’était le lieu privilégié des rencontres et des rendez-vous de la haute Société. Qui au moins une fois de sa vie, n’a pas goûté au plaisir de se faire coiffer par Lisa Michel ?

De temps à autre, pour casser la monotonie, elle embauchait un jeune coiffeur métropolitain dont la réputation n’était plus à faire. C’était vraiment la belle époque ! Les tendances se succédaient, et la mini jupe faisait déjà de timides apparitions.

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Elle régnait sur son monde, léguant son influence à la future génération. Du lundi au samedi de sept heures trente à vingt heures, elle frisait, défrisait, transformait, créait des beautés. Un coup d’œil au miroir, une boucle par-ci, une boucle par-là. D’un coup de peigne, elle métamorphosait les têtes les plus mal coiffées, que de beautés réalisées en une journée !

Le samedi était le jour le plus chargé de la semaine. Il nous arrivait de travailler 15 heures d’affilées sans même un casse-croûte dans le ventre. Le soir à la fermeture, elle préparait ses mixtures ; elle ajoutait à la moelle de bœuf, des jaunes d’œufs, des huiles, des macérations de plantes. Toute une composition de produits de soin et de préparation de cataplasme. Les résultats étaient spectaculaires.

Elle avait fait sa réputation dans toute l’île. Les clientes venaient de très loin pour se faire soigner. Cependant, j’ai connu aussi les plus difficiles moments de marasme et d’incertitude.

Précurseur de la mode et des tendances, elle organisait des festivals et faisait venir les coiffeurs les plus prestigieux de la France Métropolitaine, de la Caraïbe, des États-Unis.

Présidente du syndicat de la coiffure, elle l’a marqué de son empreinte. Elle s’était taillé une place dans le monde de la cosmétologie.

Elle avait la création dans le sang. Elle a pressenti l’évolution du métier de coiffeur. Souvent, elle était incomprise pour sa rigueur, jalousée pour sa réussite.

Elle avait façonné son personnage qui inspirait bien des passions et forçait le respect. Elle a eu le mérite de sensibiliser les responsables sur les vrais problèmes de la profession.

La coiffure antillaise a hérité d’elle le souci constant de la qualité du travail. Sa ténacité et son courage l’ont amenée à être une cible pour ceux qu’elle décourageait.

C’est à ma mère que je dédie ce livre, en hommage à son courage.

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Liza

La chambre offrait un spectacle cramoisi de vieux meubles qui s’accrochaient au mur. Par la fenêtre un fruit à pain montrait timidement ses feuilles, quelques moustiques s’enhardissaient à pomper son sang.

Elle était allongée sur son lit, le côté droit paralysé, elle a eu une attaque disaient les voisins.

Ses joues s’étaient creusées et la maladie accentuait son vieillissement. Ses enfants l’entouraient de leur affection le week-end. Inquiète, elle cherchait

la réponse à ses douleurs. Son père est mort avant sa naissance et sa mère 3 jours après sa naissance ; elle

porte la marque de sa survie très tôt elle s’est acharnée au travail, sans diplôme, et sans instruction ; elle a construit son patrimoine travaillant jusqu’à l’épuisement pour sauvegarder sa réserve, se positionnant et forçant le respect ; ignorant les jours de repos. Il fallait constituer sa richesse.

Aujourd’hui son corps l’abandonne et refuse de la suivre ; alors quand la souffrance devient insupportable elle se réfugie dans la prière suppliant son DIEU tout puissant de venir à son secours. Les années se sont succédées et la maladie toujours présente comme une gangrène avait atrophié ses muscles et DIEU gardait le silence mais sa foi restait inébranlable.

Elle était convaincue que le miracle devrait se faire au moment voulu. Elle utilisait ce temps en le meublant du passé ; elle avait l’art de conter sa vie,

elle avait gardé en mémoire l’héritage de MAN YAYA. La connaissance des remèdes raziés, (les macérations de plantes dans du vinaigre et de l’alcool) qu’elle transmettait à son tour à ses enfants.

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L’enfant

Mon enfance a été une suite de blessures qui ont profondément marqué ma vie de soubresauts, de révolte mais aussi de mendicité affective. J’ai encore le souvenir brûlant de sœur Gertrude ; j’avais huit ans et mon corps portait déjà des égratignures affectives. Elle m’avait pris en compassion et multipliait les occasions de prouver sa tendresse.

D’ailleurs une attirance mutuelle s’était nouée entre nous, je retrouvais dans ses bras la chaleur qui me manquait et elle prenait plaisir dans son rôle maternel.

Elle était très belle dans sa silhouette jeune, elle cachait ses yeux derrière des lunettes trop grandes pour elle. Elle avait un visage d’ange et j’étais incapable de lui donner son âge. Quand elle me prenait dans ses bras, je sentais la douceur de son corps un peu rond que j’aimais sentir ; cette odeur religieuse qui émanait d’elle, un reste d’encens mêlé à sa propre odeur.

Elle avait gravé en moi l’image d’une sainte, cette image de la femme dévouée que je poursuivrais durant des années dans les moments d’angoisse. Cette image qui influencera mes choix, je ne l’ai pas trouvée dans mes relations. Elle essayait de me raccrocher à la vie car je vivais ma castration familiale comme une souffrance, me refermant sur moi-même pour assurer ma survie. Et puis un jour elle partit sans laisser de trace, me laissant dans ma solitude et la tristesse de mon enfance.

À quatorze ans, j’ai eu mon premier grand rendez-vous mystique avec mon Créateur, une rencontre qui m’a beaucoup bouleversé. Ce jour-là, j’ai senti le paradis tellement proche et le Christ tellement réel que j’ai eu peur pendant des semaines, je me suis réfugié dans le silence de mon âme avec le trou noir de l’incertitude et la peur de vivre.

Je refusais les sorties que je jugeais inutiles. Malheureusement, à cette époque, j’étais livré à moi-même, assistant à la déchirure de mes parents. Entre ma mère qui devait survivre et mon père, grand libertin, j’étais désemparé, j’avais l’impression qu’une charge me tombait sur le corps. Je traînais une certaine lassitude, à cette

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époque j’étais déjà meurtri par le monde et j’étais devenu un enfant fermé à tous les messages.

Une autre rencontre qui a eu beaucoup d’influence sur ma vie et mes choix c’est l’apprentissage du monde avec Isidore. Isidore, un homme bâti comme un bûcheron avec un cœur tendre ; j’étais son fils, son confident, son ami et il était tout pour moi.

Quand nous étions ensemble, je ne pouvais me détacher de lui. C’était un terrien, un philosophe, il connaissait tout et me traduisait le monde. Quand il parlait, le temps s’arrêtait et j’étais suspendu à ses paroles, à ses gestes théâtraux qui brassaient l’espace et ramenaient le temps à sa dimension. Il savait me regarder dans les yeux pour faire entrer son message tout en calottant un moustique qui venait perturber cet échange.

Aujourd’hui je le sens encore qui me parle avec son sourire de sage et son regard caressant.