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1 LE RAPPORT GLOBAL 2012

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LE RAPPORT GLOBAL 2012

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Carte administrative du Sud-Kivu1

1 Nous avons travaillé au cours de 2012, dans 4 Territoires au sud Kivu, à savoir : Kabare, Kalehe, Fizi et Walungu.

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Table des matières

LE RAPPORT GLOBAL 2012 ............................................................................................................ 1 AVANT PROPOS ................................................................................................................................ 4

RÉSUMÉ DU RAPPORT .................................................................................................................... 5 RAPPEL DE LA VISION ET DU MANDAT D’ACTION D’ESPOIR ............................................. 6 PREMIÈRE PARTIE : LES REPONSES HUMANITAIRES EN 2012 ............................................. 8

I. BRÈVE DESCRIPTION DES ZONES D’INTERVENTION .............................................. 8

II. VERS DES RÉPONSES HUMANITAIRES ...................................................................... 10

III. LES RÉPONSES HUMANITAIRES À BUNYAKIRI, SEBELE, NINDJA, ET

KALONGE …………………………………………………………………………………...15

IV. LES FACTEURS DE SUCCES ET LES DIFFICULTÉS MAJEURES RENCONTRÉES

……………………………………………………………………………………………..18

DEUXIÈME PARTIE : LA PRISE EN CHARGE PSYCHO-médicale ........................................... 21

TROISIEME PARTIE : LES ÉCHANGES POUR LA RÉHABILITATION DES FORCES

VITALES DES FEMMES ................................................................................................................. 30 I. INTRODUCTION ............................................................................................................... 30

II. QU’EST-CE QUE ADE ENTEND PAR ECHANGES POUR LA RÉHABILITATION

DES FORCES VITALES (ERFV) ? .............................................................................................. 30

III. CE QUI A ÉTÉ FAIT EN 2012 ........................................................................................... 31

QUATRIEME PARTIE : PARTENARIAT ET COLLABORATIONS ........................................... 33 CINQUIEME PARTIE: ACTION D’ESPOIR ET LES PERSPECTIVES ....................................... 35 CONCLUSION GÉNÉRALE ............................................................................................................ 36

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AVANT PROPOS Au moment où l’année 2013 est déjà bien en marche, 2012 s’impose encore à notre mémoire avec les défis qu’elle nous a continuellement présentés en même temps que de splendides réalisations que nous avons bien appréciées pour la croissance d’Action d'Espoir.

C’est en 2012, en effet, qu’Action d'Espoir s’est dotée d’un Bâtiment propre pour abriter son bureau administratif, à Mudaka, à 20km de la ville de Bukavu sur la Route de l’aéroport de Kavumu ; c’est au cours de la même année également qu’un Bloc Maternité a été construit au Centre Hospitalier de Nzibira, un milieu très affectée par les affres de la guerre, étant situé dans une zone minière avec une population très pauvre.

En 2012, Action d'Espoir s’est beaucoup impliquée dans les réponses humanitaires au niveau provincial.

L’année a été particulièrement agitée dans plusieurs endroits de la province du Sud Kivu, surtout dans les milieux ruraux où nous intervenons, et cela a entravé parfois le déploiement des staffs. Pratiquement, les tensions qui ont suivi les élections de novembre 2011 ont continué en 2012 dans la partie Est du pays, surtout au Nord et au Sud Kivu, engendrant ci-et-là des rebellions sous différentes sortes de revendications, avec des conséquences désastreuses sur les populations.

Tel est le contexte où nous avons travaillé.

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RÉSUMÉ DU RAPPORT

Ce Rapport comprend Cinq parties. Les trois premières sont constituées par les Secteurs d’activités réalisées au cours de l’année, suivies du point sur les différents partenariats et collaborations qui ont concouru aux résultats présentés et des Perspectives. Une conclusion générale vient clôturer le document. Les secteurs touchés par les activités sont : 1) des Réponses humanitaires d’urgence, 2) de la Prise en charge médico-sanitaire et 3) des Échanges pour la Réhabilitation des Forces vitales des Femmes (ERFVF) qui comprennent aussi le suivi de la mise en œuvre des activités génératrices de revenus (AGR). Ces parties du Rapport sont présentées chacune comme un tout autonome avec une introduction et une conclusion. Dans les réponses humanitaires apportées en 2012, Action d'Espoir a atteint le nombre le plus élevé jusque là jamais atteint auparavant : 10.548 ménages pour des distributions directes d’articles ménagers essentiels (A.M.E) et 80.000 mètres linéaires de boutures saines de manioc pour 1000 ménages. Les bénéficiaires étaient des déplacés des guerres, des retournés, des familles d’accueil et d’autres vulnérables à travers 3 Territoires de la province du Sud-Kivu, notamment Fizi, Kabare et Kalehe. La prise en charge médicale a touché directement 261 personnes dans trois Territoires de la province (Walungu, Kabare et Kalehe), pour des personnes très vulnérables dont des femmes survivantes des viols, quelques enfants et quelques blessés de guerre. Nous trouverons également dans ce Rapport, les images des bâtiments construits au cours de l’année, notamment 1) le Bloc Maternité au Centre hospitalier de Nzibira dans la partie « Prise en charge psycho-médicale » ; 2) le Bureau administratif d’Action d'Espoir dans le point sur les perspectives, Les défis ont été quasi permanents avec les retards de financement ou de décaissement des fonds et qui exigeaient à chaque fois des chercher des alternatives de préfinancement. Le travail a été réalisé dans les secteurs traditionnels où Action d'Espoir intervient, à savoir : dans les échanges pour la réhabilitation des forces vitales des femmes, les soins de santé apportés aux plus vulnérables ainsi que les réponses humanitaires, en continuelle interaction tant avec les bailleurs qu’avec le Bureau de Coordination Humanitaire (OCHA) et les Clusters concernés par des domaines spécifiques au niveau provincial. Les partenaires en 2012 étaient : Memisa Belgique et les AMIS d’Action d'Espoir, le PNUD / Pooled-Fund et OXFAM NOVIB.

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RAPPEL DE LA VISION ET DU MANDAT D’ACTION D’ESPOIR

La Vision :

Action d'Espoir est convaincue que la réhabilitation des personnes survivantes des conflits passe nécessairement par la prise en compte de la situation des individus considérés dans leur environnement vital, c'est-à-dire leurs familles et communautés, car l’interconnexion entre les différents acteurs fait que le bien-être ou mal-être des uns influe sur les autres et réciproquement.

De là le Mandat qui est de contribuer à la restauration des forces socio-communautaires et économiques des personnes survivantes des crises diverses, partout où Action d'Espoir conduit ses activités. Ce mandat se traduit aussi en assistance humanitaire d’urgence en cas de calamités, dans l’objectif de soulager les victimes les plus vulnérables et leur permettre de rejoindre une phase de stabilité.

Action d’Espoir prend appui sur les forces vitales des personnes, les atouts et potentialités pouvant leur permettre de se relever et s’auto-prendre en charge pour cheminer vers un bien être réel et durable, dans une approche qui intègre les communautés

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Quelques abréviations et termes utilisés

A.D.E. : Action d’Espoir ; A.G.R. : Activité Génératrice de Revenu ; A.M.E. : Articles Ménagers Essentiels ; C.H. : Centre Hospitalier ; ERFV : Échanges pour la Réhabilitation des Forces vitales ; F.A.R.D.C : Forces Armées de la République Démocratique du Congo ; F.D.L.R : Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda ; FECO : Foyers d’Echanges Communautaires ; FO.SA : Formation Sanitaire ; FSKI : Fonds Social du Kivu – se rapporte à l’hôpital général de référence de Walungu ; HCR ou UNHCR : Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ; HGPR : Hôpital Général Provincial de Référence ; HGR : Hôpital Général de Référence ; INERA : Institut National d’Études et de Recherche Agronomique ; INTERAHAMWE : Ce nom désigne le groupe des rebelles venus rwandais depuis 1994. Ils sont armés. Ils sont retenus responsables de nombreuses exactions contre les populations rurales à l’Est de la RDC. Ils sont appelés aussi FDLR ; MATUMAINI : Signifie littéralement « ESPOIR » en Swahili. C’est l’appellation utilisée par certains bénéficiaires dans les villages où nous intervenons pour designer Action d'Espoir ; O.N. : Oxfam Novib ; PEC : Prise en charge ; SENASEM : Service National des Semences ; ZS : Zone de Santé.

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PREMIÈRE PARTIE : LES REPONSES HUMANITAIRES EN 2012

I. BRÈVE DESCRIPTION DES ZONES D’INTERVENTION

Les réponses humanitaires apportées par Action d'Espoir au cours de l’année 2012 ont concerné principalement les Territoires de Kabare, Kalehe et Fizi respectivement dans les localités de Lwizi, Ihembe (Chefferie de Nindja), Bunyakiri, Kalonge, Sebele, Nemba et Kikonde (groupements Basikalangwa, Babungwe Sud et Babuari).

RÉSUMÉ Cette partie du Rapport se réfère aux Réponses Humanitaires apportées par Action d'Espoir aux populations victimes des conflits armés et des catastrophes naturelles en 2012. Ces réponses ont été rendues possibles grâce aux financements de Pooled Fund et du Gouvernement Belge (Stock stratégique XII) à travers l’ONG MEMISA Belgique. Au total, 10.548 kits d’Articles Ménagers Essentiels (AME)/NFI et 80 000 mètres linéaires des boutures saines de maniocs ont été directement distribués aux sinistrés, aux familles d’accueils, déplacés et retournés, respectivement dans les Territoires de Kabare (à Nindja), de Kalehe (à Bunyakiri et Kalonge) et de Fizi (à Sebele, Nemba et Kikonde). Nous avons travaillé en constante collaboration avec Memisa Belgique et le Cluster AME/NFI, partagé les difficultés rencontrées et envisagé ensemble des alternatives de solution. Le sentiment de satisfaction qui nous habite au regard de ce qui a été accompli trouve son fondement dans les témoignages positifs des bénéficiaires lors des évaluations post-distribution et la confiance témoignée par Memisa Belgique et le Pooled Fund. Les réponses, précédées des évaluations des besoins ont consisté fondamentalement en :

i. Distribution directe de 80.000 mètres linéaires des boutures saines de manioc en faveur des populations retournées des localités de Bunyakiri pour 1.000 ménages ;

ii. Distribution directe de 10.548 kits d’articles ménagers essentiels en faveur des ménages déplacés et retournés :

a. 3.248 kits à Nemba, Sebele, Kikonde en territoire de Fizi b. 2.500 kits à Lwizi et Ihembe dans la chefferie de Nindja, en Territoire Kabare, c. 4.800 kits à Chifunzi, Chaminunu et Cholobera en Groupement de Kalonge, Territoire de

Kalehe.

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Tous ces milieux, à l’exception de Sebele qui est une cité, ont de commun le fait d’être constitués de forêt. Les agglomérations sont formées autour des routes (le cas de Bunyakiri, Kikonde et Nemba) ou bien se présentent comme des clairières dans la forêt (le cas de Kalonge et Nindja).

a) La chefferie de Nindja

Nindja est l’une de deux chefferies (Nindja et Kabare) qui forment le Territoire de Kabare. L’accès physique à cette agglomération est difficile à cause de l’insécurité et de l’état très défectueux de la route. Nindja est occupé principalement par les groupes ethniques Bashi et Batembo, mais une grande partie de son espace est actuellement assiégée par les groupes armés (Raia-Mutomboki et les FDLR). Au moment des évaluations et de la mise en œuvre du Projet, deux groupements sur les trois (Irhegabarhonyi, Luhago et Ihembe) que compte la chefferie de Nindja étaient sous le contrôle des FDLR. Les milieux de déplacement des populations en provenance d’Irhegabarhonyi et Luhago sont les villages d’Ihembe et Lwizi dans le groupement d’Ihembe. D’autres déplacés viennent de Kalonge et du territoire de Shabunda. Ils craignent l’insécurité et les conséquences des affrontements récurrents entre les Mai-mai Raia-Mutomboki contre les FDLR et les FARDC.

b) Le poste d’Etat de Bunyakiri

Bunyakiri est l’un des postes d’Etat du Territoire de Kalehe, situé dans la partie nord de la province du Sud-Kivu. Il est constitué essentiellement de forêt. Il compte deux chefferies, à savoir : la chefferie de Buhavu et celle de Buloho. Le groupement de Buhavu comprend trois groupements (Kalima, Mugugu et Ziralo) alors que celui de Buloho en compte huit (Munyanjira, Lubengera, Bagana, Musenyi, Mulonge, Bitale, Ndando et Karali). Bunyakiri est habité surtout par des Batembo. Ici les conflits fonciers sont récurrents.

La population de Bunyakiri se déplace constamment à cause des affrontements répétitifs entre les forces gouvernementales (FARDC) et les groupes armés Mai-mai et FDLR. Il existe à Bunyakiri des localités occupées quasi-totalement par des groupes armés. Tels les cas de Ziralo qui est sous administration du commandant Mai-mai Kirikicho et des villages Chinene, Bwolwa, Chabunda, Miruha, Munyanjire, Musenyi, Lubengera et Bagana qui sont sous le contrôle de FDLR. Les milieux de déplacement sont surtout Bulambika, Kambegete, Karasi, Hombo Sud, Lwana, Kalima et Maibano. La culture du manioc, de l’arachide et du palmier à huile constitue l’activité principale pratiquée dans ce milieu. Les mois culturales sont notamment Janvier et Février puis Septembre et Octobre.

Cette zone n’est pas exempte d’inondations fréquentes causées par des débordements de rivières avec d’énormes dégâts sur les cultures, les habitations et les personnes.

c) Kalonge

Kalonge est un groupement de la chefferie de Buhavu. Il est situé à environ 60 km de la ville de Bukavu et limité au Nord par le groupement de Kalima (Kalehe), au Sud-ouest par la chefferie de Nindja, à l’Est par le Territoire de Kabare et à l’Ouest par le territoire de Shabunda. Le groupement de Kalonge est subdivisé en neuf villages autrefois appelés localités à savoir : 1. Fendula, 2. Rambo, 3. Bisisi, 4. Cifunzi, 5. Mule, 6. Chaminunu, 7. Chibinda, 8. Bigizi et 9. Cholobera. La zone est accessible physiquement par véhicule mais jusqu’à la sortie du Parc National de Kahuzi Biega, la route est en mauvais Etat.

Le groupement de Kalonge est de nos jours un milieu important d’accueil des populations en provenance de Bunyakiri, Nindja et Shabunda. Des tensions entre déplacés et familles d’accueil ont été observées au sein de la communauté, principalement à Cifunzi, Cholobera et Chaminunu en mars 2012, à l’issue d’une assistance qui n’avait pas tenu compte des familles d’accueil.

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d) Les localités de Sebele, Nemba et Kikonde

Ces localités se trouvent dans les groupements de Basikalangwa, Babungwe et Babuari en Territoire de Fizi, après la cité de Baraka. Elles sont à compter parmi les zones les plus déstabilisées de la province à cause des affrontements entre les forces loyalistes (FARDC) et les bandes armées réfractaires au brassage (groupe Yakutumba). En outre, les infrastructures routières dans cette partie de la province sont dans un état de dégradation très avancée et par conséquent la zone est enclavée avec comme corolaire l’augmentation du taux de vulnérabilité. L’accès physique à Sebele, Nemba et Kikonde est possible mais exige des moyens logistiques consistants. Seuls des camions (4x4) peuvent l’emprunter. Ajoutons également qu’à part la cité de Sebele, les deux autres localités, Nemba et Kikonde, sont constituées essentiellement de forêt.

II. VERS DES RÉPONSES HUMANITAIRES

Les interventions faites par Action d'Espoir ont été constituées d’une série d’activités, allant de l’évaluation des besoins humanitaires, la sensibilisation des parties prenantes, l’identification et ciblage des bénéficiaires directs de l’aide, l’achat des articles, la distribution de l’aide au monitoring post-intervention.

2.1. L’Evaluation des besoins

Au cours de l’année 2012, quatre évaluations ont été réalisées par ADE et cela suite à des alertes et gaps signalés sur la situation humanitaire, rapportés aussi bien par les medias et la communauté locale concernée que par le Bureau de Coordination Humanitaire (OCHA) et différents clusters. Les évaluations ont permis une meilleure compréhension du besoin en vue de la préparation de l’assistance aux victimes.

Lors des évaluations, les femmes étaient séparées des hommes, en tenant compte des besoins spécifiques des filles, des garçons et d’autres catégories ou groupes marginalisées dont les personnes vivant avec handicap et les vieillards. Le tableau ci-dessous présente les lieux, les périodes et les scores obtenus dans le domaine des AME/NFI

Tableau N°1 : Lieux, périodes d’évaluation et score-card.

Lieux et périodes d’évaluations Score card Kalonge, Territoire de Kalehe, du 5 au 7 mars 2012 4,4

1. Bunyakiri en Territoire de Kalehe, du 25 au 27 octobre 2012 3,9

2. Kasimba, Chefferie de Nindja en Territoire de Kabare, du 14 au 16 décembre 2012 4,1

3. Ihembe, Chefferie de Nindja en Territoire de Kabare, du 15 au 16 décembre 2012 4,1

Note: L’assistance en boutures saines de manioc à Bunyakiri en janvier 2012 s’est servie des évaluations réalisées par ADE au cours du dernier trimestre 2011.

Le score card au-delà de 3 veut dire que la situation est extrêmement grave qu’il faut intervenir urgemment.

2.2. La sensibilisation

La sensibilisation a précédé toutes les distributions qui ont eu lieu. Elle a été adaptée selon qu’il s’est agi de la distribution des AME/NFI ou des boutures saines de manioc.

Ayant une vision globale de la personne humaine, nous avons tâché d’attirer l’attention des bénéficiaires, lors de toutes nos interventions, sur les avantages spécifiques apportés par chaque item (pour les AME/NFI)

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et par les boutures saines plantées, et d’inviter instamment les bénéficiaires d’en faire un usage conséquent pour voir s’améliorer leurs conditions de vie.

i. La sensibilisation lors des distributions des AME/NFI :

Les moments de sensibilisation nous ont offert une opportunité d’échange rapproché aves la communauté, plus particulièrement avec les responsables locaux et les bénéficiaires directes. A chaque fois, une attention particulière était attirée sur l’utilisation rationnelle des articles et intrants distribués et le fait qu’aucun des items ne devrait être vendu ni aliéné en tout ou en partie.

Les femmes ont été spécialement sensibilisées sur le rôle et l’utilisation des kits hygiéniques. Les parties prenantes ont été aussi sensibilisées sur différents thèmes dont ceux relatifs à leur santé : ex. Pour la prévention du cholera, l’invitation au lavage des mains ; l’Usage et le rôle de la moustiquaire dans la prévention contre le paludisme ; le thème du VIH/Sida a été également abordé.

Enfin, le choix de la femme et des enfants chefs des ménages comme récipiendaires de l’aide était expliqué et le comportement souhaité sur le site de distribution.

Ces échanges permettaient également de relever certains usages malsains des biens, comme par exemple l’utilisation des casseroles pour la lessive ou pour la douche, au lieu de recourir au bassin, pourtant fourni dans le kit.

La sensibilisation sur les AME/NFI a été faite avant, pendant et après la distribution. Les comités humanitaires de base et les leaders locaux ont reçu mission de poursuivre la sensibilisation sur l’utilisation rationnelle, la maintenance des items et intrants distribués en période post-distribution.

ii. La sensibilisation lors de la distribution des boutures saines de manioc

La sensibilisation sur les boutures a été faite conjointement par le staff ADE et l’Agronome du Territoire de Kalehe. Le thème était la culture correcte de cette plante pour qu’elle porte d’avantage. Les boutures saines de manioc vont contribuer à éradiquer progressivement la mosaïque de manioc dans la contrée en en répandant la culture et à combattre ainsi la malnutrition et augmenter le pouvoir économique des ménages et de la population en général.

Les parties prenantes ont échangé avec l’agronome et le staff ADE sur les techniques culturales de cette plante et les conditions nécessaires pour sa croissance. L’invitation était donc lancée à la population de planter effectivement ces boutures et non les vendre, pour contribuer réellement à l’amélioration des conditions des vies des populations de Bunyakiri.

2.3. L’Identification et l’enregistrement des ménages.

i. Approche d’identification des ménages bénéficiaires

Le respect de la dignité humaine, les considérations de protection, le genre et le principe humanitaire de « Ne pas nuire (Do no harm) ont guidé toute notre activité.

L’identification et l’enregistrement des ménages ont été faits porte-à-porte au moyen de la fiche d’identification. Les membres de la communauté locale représentés par les comités humanitaires de base et les autorités coutumières ont accompagné les agents de ADE commis à cette activité. La participation locale a ainsi permis de cibler les véritables bénéficiaires et d’éviter des tensions. Bien que les projets d’assistance en AME/NFI s’adressaient aux déplacés, les familles d’accueil étaient également identifiées pour éviter des tensions. Les bénéficiaires étaient préalablement avertis du passage des équipes d’identification. Les femmes

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étaient enregistrées comme récipiendaires principales de l’aide. Les garçons et les filles devenus chefs de ménage étaient également identifiés comme tels.

La sensibilisation se faisait chaque fois les après midi de la veille de l’identification, au retour des champs, pour ne pas perturber cette activité vitale pour la survie des familles.

ii. Approche d’enregistrement des ménages bénéficiaires

Après l’identification des ménages, représentés au moins à hauteur de 80% par les femmes, il s’en est suivi la saisie des listes des bénéficiaires en Excel en vue de constituer les listes de distribution désagrégées par sexe et la base des données des récipiendaires de l’aide. L’activité d’identification des ménages étant un travail de terrain, celle de la saisie des données se faisait au bureau d’ADE, dans un délai ne dépassant pas les 6jours après l’identification afin de ne pas retarder l’intervention.

iii. Identification des bénéficiaires des boutures saines de manioc

Cette activité a concerné Bunyakiri. L’identification des bénéficiaires des boutures saines de manioc a été faite du 20 au 24 Décembre 2011. Il fallait arriver à temps pour mettre à profit la période culturale de janvier. Mille (1000) ménages ont été identifiés pour bénéficier de 80 000 mètres linéaires des boutures saines de manioc à Bunyakiri.

Au total 16 villages, répartis sur trois axes, ont été assistés en boutures saines de maniocs. Il s’agit de :

Axe Hombo-sud : Luana, Nyamirera, Mangobo. Axe Ironga : Ironga, Tukenje, Mafugo, Chabunda et Kaaa. Axe Maibano : Maibano, Ebanda, Kamobe, Chabisi, Buhoro, Chebumba, Chamba, Bushika, Bwanda, Fungura, Maya, Bushengera.

L’engouement des bénéficiaires avait confirmé suffisamment l’importance du besoin. Nous présentons la répartition des ménages identifiées par axe dans le tableau suivant :

Tableau N° 2 : Répartition des ménages identifiés par axe

Axes Femmes Hommes Total % Femmes % Hommes Hombo sud 272 28 300 90,6% 9,3% Maibano 581 69 650 89,3% 10,6% Ironga 48 2 50 96% 4% Total 901 99 1000 90,1% 9,9%

iv. L’Identification des bénéficiaires pour l’assistance en AME/NFI.

Les identifications ont concerné Nindja en Territoire de Kabare, Sebele, Nemba et Kikonde en Territoire de Fizi et Kalonge en Territoire de Kalehe. Pour ne pas laisser les bénéficiaires longtemps en attente les identifications se sont faites quelques jours avant les distributions. Les détails pour chaque zone :

1) Nindja : l’identification a ciblé les ménages déplacés et familles d’accueil à Nindja et s’est étendue du 22 au 25 mars 2012, pour un total de 2500 ménages, dans le Groupement d’IHEMBE. Pour des exigences opérationnelles, la zone a été repartie par axes dont:

a. L’axe Lwizi : villages : Lwizi, Mudaka, Namunesha, Lugerero et Karhale ; et

b. L’axe Ihembe : villages : Ihembe, Kabona, Nakarhwa, Buloho, Karambi, Buhira, Mahali, Mageyo, Kamagema, Kalinganya, Bushamba, Cikenje, Kabuye, Mushaka, Kasimba.

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Des 2500 ménages bénéficiaires identifiés :

- 1610 constituent la catégorie des déplacés internes venus de Shabunda, Mwenga et Irhegaborhonyi. 721 ménages déplacés sont hébergés à Lwizi et 889 à Ihembe.

- 890 familles d’accueil, pour éviter que l’aide n’engendre des tensions entre les ménages déplacés et ceux d’accueil.

Cette réponse a été rendue possible grâce au financement du Gouvernement Belge à travers MEMISA Belgique.

2) Sebele, Nemba et Kikonde : du 13 au 19 janvier 2012 et du 3 au 5 février 2012. Cette activité financée par le Pooled Fund a permis de recenser 3248 ménages déplacés et retournés.

3) Kalonge : l’identification a ciblé 4800 ménages. Elle s’est déroulée en deux phases. a. La première phase a permis de cibler 3000 ménages d’accueils et déplacés à Cifunzi et

Chaminunu du 03 au 09 août 2012. b. La deuxième phase a permis d’atteindre 1800 ménages supplémentaires du 5 au 9 septembre

2012 en y ajoutant la localité de Cholobera. A cause des difficultés d’accès physique consécutives à la persistance de l’insécurité et étant donné que la population était encore en déplacement, l’opération d’identification n’a pu se dérouler dans localité de Chibinda comme initialement prévu.

2.4. L’Approvisionnement

a) Processus d’achat des boutures saines de manioc :

Le processus d’achat des boutures saines de manioc a été déclenché par un appel d’offre lancé le 6 janvier 2012. Conformément aux critères de sélection (conditions et capacité de livraison, prix compétitif par rapport aux autres soumissionnaires, expérience dans le domaine, livraison sans demande d’avance…), un Fournisseur a été sélectionné, pour deux sites d’approvisionnement à savoir : l’INERA Mulungu et le site de Kavumo.

Ce processus de sélection des fournisseurs des boutures saines de manioc a été encadré par les Services de l’État spécialisés, notamment le Service National des Semences (SENASEM) et l’Inspection Provinciale de l’Agriculture Pêche et Élevage.

b) Processus d’achat des Kits NFI

L’approvisionnement des Kits s’est fait par achats locaux, dont les soumissionnaires ont été sélectionnés à l’issu d’un Appel d’Offre lancé par Action d'Espoir.

Pour le projet réalisé à Nindja, l’approvisionnement des Kits s’est fait par Commande Internationale à Kampala en Uganda et à Nairobi au Kenya, conjointement avec MEMISA Belgique.

2.5. L’Entreposage et la Constitution des kits A.M.E.

Au cours de l’année 2012, ADE a loué de l’espace pour l’entreposage des biens destinés aux distributions auprès de la CARITAS diocésaine.

Pour la constitution des kits et le colisage des boutures saines des maniocs, un personnel journalier a été recruté pour la tâche.

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Tableau N°3. Contenu des kits :

NINDJA SEBELE-NEMBA-KIKONDE KALONGE

1. Une Pièce pagne wax 6 yards Une Pièce pagne wax 6 yards Une Pièce pagne wax 6 yards 2. Une Bâche Une Bâche Une Bâche 3. Une moustiquaire Une moustiquaire Une moustiquaire 4. Deux couvertures Trois couvertures Deux couvertures 5. Deux nattes Trois nattes Deux nattes 6. Un colis de friperie Un colis de friperie Un colis de friperie 7. Quatre (4) Bandes hygiéniques Quatre (4) Bandes hygiéniques Quatre (4) Bandes hygiéniques 8. 3 barres savon de lessive de

700grammes chacune 3 barres savon de lessive de 700grammes chacune

3 barres savon de lessive de 700grammes chacune

9. 5 gobelets métalliques 5 gobelets métalliques 5 gobelets métalliques 10. Cinq cuillères Cinq cuillères Cinq cuillères 11. Une louche Une louche Une louche 12. Quatre assiettes métalliques Quatre assiettes métalliques Quatre assiettes métalliques 13. Deux casseroles Deux casseroles Deux casseroles 14. Un seau+couvercle de 10 litres Un bassin de 20 litres Un bassin de 20 litres 15. Un bassin de 20 litres Deux bidons pliables de 10 litres Un bidon rigide de 20 litres 16 Kit hygiénique2 Kit hygiénique Kit hygiénique 17 Deux houes Deux houes Deux houes

Note :

1) Il convient de signaler que le gros des savons distribués, ont été payés à partir de la production des groupes des bénéficiaires du Programme ordinaire d’Action d'Espoir, formées dans la fabrication du savon à Mulamba, Nyamarhege et Muzinzi en Territoire de Walungu.

2) Les tissus ‘flanelle’ qui ont fait partie des kits d’hygiène intime distribués à Sebele-Nemba et Kikonde, constituaient un don du HCR.

2.6. Le choix des Sites de distribution

L’identification des sites de distribution s’est faite à partir des focus group conduits avec les parties prenantes dans chaque zone, dont les leaders communautaires, les autorités locales et la population.

En raison des principes de "Ne pas nuire / do no harm", de protection et de respect de la dignité humaine dans les interventions humanitaires, les sites de distribution étaient choisis en tenant compte de la proximité avec un centre de santé, de point d’eau et de la capacité d’accueil du terrain.

Sur les sites de distribution, des signes permettaient de distinguer les toilettes hommes des toilettes femmes pour éviter que les uns et les autres ne se croisent dans des toilettes. Le choix des sites de distribution tenaient également compte de l’accessibilité, de la sécurité et de la distance à parcourir à pieds par les bénéficiaires (pas plus de 7 kilomètres).

C’est ainsi qu’à Bunyakiri, Lwana, Ironga et Maibano ont été choisis comme sites de distribution des boutures saines de manioc, à l’issu des échanges. 2 Le kit d’hygiène intime était composé d’un petit seau plastique avec couvercle, quatre sous-vêtements et quatre pièces de tissu flanelle.

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Par contre, le centre de santé de référence de Nindja situé au centre d’Ihembe a servi de site de distribution à Nindja.

De même, les cours des chefs des localités de Sebele et Kikonde ont servi de cadre pour la distribution à Fizi.

A Kalonge, la distribution a eu lieu respectivement dans le terrain de sport entre deux écoles à Cholobera, Chaminunu et dans la cour de l’hôtel « Globe House » à Cifunzi.

III. LES RÉPONSES HUMANITAIRES À BUNYAKIRI, SEBELE, NINDJA, ET KALONGE

3.1. Approche des distributions

Les distributions ont connu une forte participation des comités humanitaires de base et d’autres parties prenantes. Ces comités humanitaires étaient constitués des représentants des déplacés et des leaders locaux pour éviter de générer les problèmes de protection. Étant donné que les femmes constituaient plus de 90% des bénéficiaires de l’aide, nous avons aussi pris soin que non seulement elles soient bien représentées dans les comités humanitaires mais qu’elles y occupent aussi des postes de direction.

Il convient d’ajouter à cette disposition le fait que le comité humanitaire avait le mandat de participer à toutes les phases du projet et d’assumer le relais d’Action d’Espoir en période post-projet en poursuivant la sensibilisation sur l’utilisation rationnelle et correcte des items reçus.

La distribution se déroulait entre 8 heures et 12 heures et entre 14 heures et 17 heures. La pause de deux heures donnait la possibilité de se restaurer, pour ceux qui avaient leur petit casse-croûte, et permettait aux femmes d’allaiter paisiblement les enfants. Les personnes vivant avec handicap, les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes étaient prioritaires lors de la distribution.

Le logo distinctif du Pooled-Fund et d’Action d’Espoir permettait d’identifier aisément le staff commis à la distribution.

Initialement, le Projet d’assistance en A.M.E. à Nindja avait pour cible les populations déplacées et retournées à Bunyakiri dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu ; mais sur le plan opérationnel, seules les boutures saines de manioc ont été distribuées à Bunyakiri en début du mois de janvier 2012. Les bénéficiaires des boutures étaient identifiés en décembre 2011 sur les axes Maibano, Ironga et Hombo-Sud.

La distribution de 2500 kits a effectivement eu lieu à Nindja et non plus à Bunyakiri comme prévu, pour deux raisons essentielles :

1) le retard mis par la commande Internationale a fait que d’autres acteurs humanitaires (IRC, AVSI et CICR) se déploient dans la zone pour la même cause et de cette manière le positionnement d’Action d'Espoir sur la même zone devenait superflu.

2) d’importants besoins d’assistance dans la Zone de Nindja en Territoire de Kabare ont été signalés de manière soutenue par le Bureau de Coordination Humanitaire OCHA Sud Kivu et le Cluster provincial A.M.E. C’est dans ce sens qu’Action d’Espoir, s’appuyant sur diverses évaluations multisectorielles conduites à Nindja et, en coordination avec le Cluster provincial A.M.E. et Memisa Belgique, a orienté l’assistance à Nindja, principalement dans les groupements de Lwizi et Ihembe.

3.2. Distribution des Boutures saines de maniocs à Bunyakiri

L’opération de distribution des boutures saines de manioc a eu lieu sur les axes Ironga, Maibano et Hombo Sud, du 25 au 27 janvier 2012. A l’issue de deux journées de distribution, mille (1000) ménages bénéficiaires des boutures saines de manioc ont reçu 80 000 mètres linéaires. L’engouement des

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bénéficiaires a confirmé éloquemment l’ampleur du besoin. La distribution des boutures saines de manioc a suivi l’ordre ci-après :

1. Axe Maibano : 650 ménages 2. Axe Ironga : 50 ménages 3. Axe Hombo-Sud : 300 ménages

Quelques images des distributions à Bunyakiri

Figure 1 et 2 : Quelques femmes réceptionnent leurs colis de boutures saines de manioc.

3.3. Distribution des Kits A.M.E/NFI à Sebele/Nemba/Kikonde (à Fizi), à Nindja, et à Kalonge

Le tableau ci-après reprend les périodes et Axes où se sont réalisées les distributions des A.M.E/NFI en 2012.

Tableau N°4 : Périodes et Axes des distributions A.M.E./NFI

Période Localisation Nombre des bénéficiaires

Du 5 au 10 mars 2012 Sebele/Nemba/Kikonde 3.248

Du 3 au 9 avril 2012 Nindja 2500

Du 16 au 18 août 2012 Kalonge 3000

Du 5 au 7 octobre 2012 Kalonge 1800

Note : La durée des missions varie selon les distances et l’état des routes à parcourir. La plupart des routes d’accès aux sites sont en très mauvais état. Pour l’Axe Sebele –Nemba-Kikonde, il faut plus d’un jour de voyage, à l’aller comme au retour.

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Quelques images :

Distribution des kits. Les personnes vivant avec handicap sont servies en priorité et aidées par des proches.

Le tableau ci-dessous récapitule les opérations de distribution réalisées en 2012 par Action d’Espoir et le nombre des bénéficiaires des Kits NFI désagrégés par sexes.

Tableau N°5 : Récapitulatif des distributions aux bénéficiaires désagrégés par sexe.

Nature des bénéficiaires Ventilation de nombre de ménages assistés désagrégés par sexe

Sebele, Nemba et Kikonde Nindja Kalonge TOTAUX

Déplacés 500 1674 2800 4.974

Familles d’accueils ----- 826 2000 2.826

Déplacés retournés 2748 ----- ----- 2748

TOTAL 3248 2500 4800 10.548

/////////////////////////// ////////////// /////////////// //////////// ///////////////

Filles chefs des ménages 26 400 500 926

Garçons chefs des ménages 16 28 143 187

Hommes récipiendaires de l’aide 163 50 260 473

Femmes récipiendaires de l’aide 3043 2022 3897 8.962

Total ménages assistés 3248 2500 4800 1.0548

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3.4. Evaluations post-distribution

Au regard des monitorings post-distribution réalisés dans les différentes zones des Projets, dans l’ensemble, les bénéficiaires et d’autres parties prenantes ont apprécié la qualité des interventions et des items distribués par Action d’espoir.

Ils ont salué l’approche porte-à-porte d’identification des bénéficiaires. Ils arguent qu’elle a l’avantage d’être non discriminatoire et permet d’atteindre les personnes qui ont réellement besoin d’aide et épargne les membres de la communauté des villages des soupçons d’injustices.

Les chefs des villages et les autorités administratives et policières ont rapporté que l’impartialité, la rigueur et la transparence qui caractérisaient Action d’espoir ont permis d’éviter des incidents fréquemment enregistrés lors des distributions.

Des différentes expressions des personnes approchées, nous pouvons lire quelques tendances prises aussi comme des recommandations. En effet, elles ont souligné la modicité de l’aide au regard du nombre des déplacés toujours croissants ; mais aussi, soucieux de couvrir certaines autres charges, comme la scolarisation de leurs enfants, quelques bénéficiaires recourent à la vente de certains items à des prix très bas, afin de satisfaire à d’autres besoins immédiats. Il est à noter cependant, que plus de 80% ont utilisé la totalité des articles reçus.

Les changements apportés par ces projets au sein de la communauté sont nombreux. Il s’agit entre autre de la cohabitation entre les déplacés et les familles d’accueil, l’amélioration des conditions de vie, la réduction du paludisme et de la morbidité chez les enfants.

IV. LES FACTEURS DE SUCCES ET LES DIFFICULTÉS MAJEURES RENCONTRÉES

4.1. Les Facteurs de succès

Nombreux éléments ont concouru à la réussite des réponses humanitaires apportées par A.D.E. en 2012. Citons notamment :

L’organisation des identifications des bénéficiaires, porte-à-porte, dans les zones de projets ; La capacité d’Action d'Espoir de préfinancer des opérations pour acheminer l’aide sur le

terrain avant les grosses pluies ; L’organisation des distributions à des heures matinales (8h30 et 14 heures) pour anticiper sur

les effets néfastes de la pluie et permettre à ceux qui viennent des villages éloignés de regagner leurs domiciles à temps ;

L’élargissement du projet accordé par le Pooled-Fund, à un nombre plus élevé des ménages, et qui a permis une grande couverture à Kalonge ;

Enfin, le renforcement de la cohésion sociale réalisée à Kalonge en assistant les deux parties : déplacés et familles d’accueil.

4.2. Les Difficultés

Au regard des réalisations de l’année 2012 dans les réponses apportées, 10.548 kits distribués directement à autant de ménages déplacés, retournés et ou familles d’accueil ; et en écoutant les échos joyeux qui viennent des bénéficiaires lors des évaluations post-distributions et, tout membres de la Communauté

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Humanitaires que nous sommes, nous ressentons beaucoup de satisfaction d’avoir contribué à la réalisation des objectifs du Plan d’Action Humanitaire pour l’année 2012, et surtout, d’avoir pu sauver des vies. Il faut cependant souligner que les conditions dans lesquelles le travail s’est réalisé ont été par endroit extrêmement dures, tenu compte de l’état des routes dans la Province aggravé par les pluies abondantes. Du point de vue sécuritaire, il convient de relever également que l’année a été fort agitée. Sans entrer dans tous les détails, nous sommes amenés à distinguer les difficultés rencontrées sous trois ordres :

1) La disponibilité des moyens, 2) L’accessibilité des zones de distributions, 3) La sécurité.

La disponibilité des moyens : il s’agit d’une part des moyens financiers et de l’autre, des biens mêmes à distribuer.

- Pour ce qui est des moyens financiers, le décaissement des fonds a été réalisé parfois avec retard, plongeant créant quelques soucis pour l’achèvement des opérations. Des alternatives de préfinancement ont été adoptées, mais non sans peine.

- Les distributions faites à NINDJA étaient prévues initialement pour se BUNYAKIRI mais le retard mis par les Commandes Internationales a fait que la distribution des A.M.E. soit orientée sur Nindja qui présentait aussi les mêmes besoins urgents, après que d’autres ONG humanitaires aient apporté une réponse aux besoins en A.M.E. à Bunyakiri.

L’accès aux zones des distributions n’a pas été très aisé surtout après la reprise des pluies. Le retard dans le décaissement des tranches successives des fonds n’a pas facilité les opérations qui devaient se dérouler en zones forestières et pour la plupart accidentées. Enfin, dans la réalisation de ces opérations, il fallait constamment rester attentifs à la situation sécuritaire souvent précaire dans les zones des distributions et en même temps sur le choix des sites des distributions qui n’exposent pas les bénéficiaires au pillage.

CONCLUSION

Au bout de quatre opérations réalisées et au regard du contexte particulier de tension où elles se sont déroulées, nous avons globalement un sentiment de satisfaction.

Le retard encaissé dans la livraison des A.M.E. attendus des commandes internationales a eu comme conséquence peu heureuse, le non complément de l’opération de distribution des boutures saines de manioc dans le même axe de Bunyakiri et la réorientation de celle-ci vers Nindja. Nous avons néanmoins atteint nos objectifs : 80.000 mètres linéaires des boutures saines distribués à 1000 ménages à Bunyakiri et 10.548 kits NFI distribués aux déplacés et familles d’accueil à Nindja, Kalonge et Fizi.

L’importante implication de la communauté locale dans les phases de ces projets et la transparence lors de l’identification et de distribution ont beaucoup contribué au succès de cette activité. L’acheminement de l’aide, n’a pas été facile, bien évidemment, à cause du mauvais état des routes qui conduisent dans ces zones forestières, et en période pluvieuse, mais l’utilisation des camions 4x4 plus solides et mieux adaptés au terrain, a rendu possible le déploiement.

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Des leçons

L’Organisation Action d'Espoir est stimulée par les opérations réalisées et la capacité de management qu’elle a démontré dans des conditions de travail qui n’étaient pas aisées. Cela ne fait que renforcer sa confiance.

Nous avons également appris des leçons dans les choix que nous avons faits, notamment :

1) Que les commandes internationales sont limitées dans la réponse qu’elles apportent aux besoins humanitaires à l’Est de la RDC à cause de la lourdeur du processus pour acquérir les biens. À l’égard du contexte humanitaire très mouvant de l’Est et étant donné la nature même des interventions d’urgence, la réponse apportée court le risque de ne plus être adaptée à la situation de départ évaluée.

2) Qu’il y a lieu d’examiner la possibilité de disposer des stocks de contingence et qui pourraient servir opportunément en cas de grande urgence, et être remplacés par les biens commandés à l’extérieur à leur arrivée. Cela écourterait le temps d’attente et éviterait des réponses décalées.

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DEUXIÈME PARTIE : LA PRISE EN CHARGE PSYCHO-MÉDICALE

De Gauche à droite : Le bloc Maternité construit au CH de Nzibira ; Vue de la structure : partie Hospitalisation, la maternité et une partie du bâtiment en bois qui abrite la maternité d’attente3.

Présentation générale

La prise en charge médico-sanitaire est un secteur d’activités pour Action d’Espoir assez particulier. L’assistance médicale est apportée aux personnes nécessiteuses, après enquête et identification, dans la communauté. Les bénéficiaires sont pour la plupart des femmes, des survivantes de toutes sortes d’atrocités, dont les viols et autres formes de tortures. Des hommes et des enfants, même si en nombre plus réduits, sont aussi objet d’attention pour ce programme.

Les bénéficiaires sont pris dans leur milieu de vie, dans les zones rurales qui ont plus été le théâtre des bandes armées. C’est dans ces zones en effet, qu’intervient Action d’Espoir dans son programme ordinaire.

Après un entretien avec l’Agent communautaire d’Action d’Espoir, les malades sont référés vers les formations sanitaires proches de leur village pour des soins appropriés. Certains sont référés à un autre niveau plus loin, dans des formations plus outillées selon les cas. Les référencements se font sur base de protocoles de collaboration, signées entre Action d’Espoir et les Structures particulières.

Localisation : Les bénéficiaires de la prise en charge médicale et psychosociale sont situés sur l’Axe NZIBIRA-LUNTUKULU pour la Zone de santé de Kaniola en Territoire de Walungu, et sur l’axe Mudaka-Kavumo, dans la zone de santé de MITI en territoire de Kabare, Province du Sud Kivu.

Financement : La prise en charge médicale et psychosociale a été possible grâce à la contribution financière de MEMISA Belgique et des AMIS d’Action d’Espoir. Qu’ils trouvent ici l’expression de la gratitude et la prière de ceux qui ont généreusement bénéficié de l’aide.

3 Dans les milieux ruraux, où les routes et les moyens de transport sont quasi inexistants, les femmes enceintes éloignées des structures médicales et celles qui ont des accouchements difficiles ont l’habitude de se rendre à celles-ci plusieurs semaines à l’avance, pendant qu’elles peuvent encore marcher seules, pour y attendre l’accouchement et bénéficier des consultations prénatales. Le bloc Maternité au CH de Nzibira a été construit avec l’appui financier de MEMISA Belgique.

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1) OBJECTIF DE LA PRISE EN CHARGE

La prise en charge a visé à : Apporter une assistance psychosociale et médicale aux personnes vulnérables survivantes des conflits sur l’axe Nzibira – Luntukulu, Zone de santé de Kaniola, en Territoire de Walungu et l’axe Mudaka – Miti – Kavumo, Zone de santé de Miti, en Territoire de Kabare dans la Province du Sud Kivu à l’Est de la RDC. Les activités ont consisté dans :

- L’Identification des malades ; - Le Référencement des malades vers les formations sanitaires ; - Les Visites aux malades pendant et après les soins.

2) RESULTATS ATTENDUS

- Les malades très vulnérables, survivants des conflits sont identifiés dans la communauté; - 100% des malades sont référés et soignés vers les formations sanitaires ; - 100% des malades identifiés et référés sont accompagnés et visités par les Agents communautaires

d’ADE, pendant et après les soins ; - 100% de personnes soignées sont guéries et reprennent leurs activités quotidiennes.

RÉSUMÉ

Le présent Rapport de prise en charge médico-sanitaire se réfère à l’année 2012.

Les soins ont été donnés à 261 personnes (contre 528 en 2011), référées principalement par deux (2) Formations médicales partenaires d’Action d'Espoir. Il s’agit du Centre Hospitalier de Nzibira, dans la Zone de santé de Kaniola en Territoire de Walungu et le Centre Hospitalier « Musamariya Mwema » dans la Zone de santé de Miti en Territoire de Kabare.

Les 261 personnes ont reçu les soins à travers 5 structures, notamment, les deux C.H. Nzibira et « Musamariya Mwema », l’HGR de Ciriri, FSKI et l’HGPR de Bukavu, dans les proportions suivantes : 161 cas pour le C.H. de Nzibira, zone de santé de Kaniola, 94 au C.H. « Musamariya Mwema », zone de santé de MITI, 5 à l’HGPR de Bukavu et 1 à la FSKI à Walungu puis transférée à l’HGR de Ciriri. Toutes ces Formations médicales sont dans la province du Sud-Kivu.

Le nombre réduit de personnes soignées par rapport à l’année précédente s’explique en partie par les perturbations dans le programme conduit par Action d'Espoir dans le Territoire de Walungu ainsi que par les limites financières. Le CH « Musamariya Mwema » a commencé à intervenir à partir de septembre 2012.

Parmi les 261 bénéficiaires des soins nous trouvons 216 femmes soit 82,7%, 41 enfants soit 15,7%, et 4 hommes soit 1,5%. Il y a eu quelques cas des blessés de guerre parmi les personnes soignées à Nzibira.

La plupart des femmes soignées ont été victimes des viols, parfois répétés et par plusieurs hommes, et elles ont gardé le secret sur l’incident par peur d’être stigmatisées.

L’année 2012 a vu aussi la construction d’un bloc Maternité au CH de Nzibira (cfr image 1ère page) avec une capacité d’accueil de 15 lits fournis avec matelas garnis de housses imperméables et couvertures, une salle d’accouchement et services, tandis que la même structure a été dotée de matériels pour la salle d’opération ainsi que des panneaux solaires.

Ces interventions ont été rendues possibles grâce au concours financier de MEMISA Belgique et des AMIS.

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3) ACTIVITES REALISEES ET METHODOLOGIE OPERATIONNELLE

i) Activités :

o L’Identification des malades : 261 malades identifiés et référés ; o Le Référencement des malades vers les formations sanitaires ; o Les Visites aux malades;

ii) Méthodologie :

L’identification des malades est une activité de proximité qui est réalisée par des Agents communautaires (Assistantes sociales) au sein même de la communauté.

L’identification et l’enregistrement des bénéficiaires remplissant les critères est un exercice de grande discrétion et confidentialité. Cela se fait à travers un entretien personnel. Les informations principales sur les personnes rencontrées sont recueillies à l’aide des fiches individuelles et vérifiées, toujours discrètement dans la communauté.

Le référencement se fait par l’octroi d’un Bon des Soins au malade. Les référencements se font vers les formations médicales les plus proches des villages de résidence des bénéficiaires afin de faciliter le suivi par les Assistantes sociales, mais les malades peuvent être transférés par la formation médicale vers d’autres institutions plus spécialisées selon le type des soins requis.

Les malades internés aux formations médicales sont visités régulièrement par les Assistantes sociales. Ces visites se poursuivent à domicile pendant la convalescence et après. Ces différentes visites réalisées par l’Assistante sociale lui permettent d’avoir une idée sur l’évolution de la santé du/de la malade et la reprise progressive de ses activités quotidiennes en même temps qu’elles réconfortent et rassurent la personne.

DESCRIPTION DES RESULTATS

N° Activités Indicateur d’activité Indicateur d’impact 01 Identification des

malades 261 cas de malades identifiés dans la communauté.

02 Référencement des malades au CH de Nzibira, au CH « Musamariya Mwema », à l’HGR de Ciriri, l’HGR de Walungu (FSKI) et à l’HGR de Bukavu

Les 261 malades identifiés (100%) ont été aussi référés et soignés aux formations sanitaires Partenaires, à savoir : - 94 cas soignés au CH « Musamariya

Mwema », ZS de Miti (villages de l’Axe Mudaka-Kavumo) en Territoire de Kabare,

- 5 cas pour l’hôpital provincial à Bukavu ; et 1 cas en provenance de Kalonge (territoire de Kalehe) référé à Walungu (FSKI).

- 97,7 %, soit 255 sur les 261 personnes référées et soignées sont guéries et reprennent progressivement leurs activités au sein de la famille et la communauté. - 2,29% soit 6 sur les 261 personnes soignées ont rendu l’âme.

03 Visites aux malades 100% des malades visités avant, pendant et après les soins.

Les visites aux malades sont toujours très appréciées. Même pour les cas de décès, l’implication d’Action d’Espoir dans cette circonstance douloureuse a toujours été un témoignage de grand réconfort pour les familles éprouvées.

Tableau des mouvements des personnes identifiées et référées aux FOSA

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FO.SA. de référence

Identifiés/référés

Hospitalisés

Interventions

Ambulatoires Fmes Enfts Hmes Observation

CH de Nzibira 161 101 82 60 117 41 3 CH « Musamariya-Mwema »

94 50 32 44 93 0 1

HGPR Bukavu 5 5 5 0 5 0 0 Il s’agit des cas référés puis transférés à partir des formations sanitaires proches des villages des malades.

FSKI – Walungu

1 1 0 0 1 0 0 Il s’agit du cas d’une dame souffrant de tumeur, identifiée à Kalonge lors des opérations de distributions.

Total 261 157 119 104 216 41 4

Commentaire :

Il ressort de ce tableau que 261 personnes ont été identifiées, référées et soignées au cours de l’année 2012 auprès des formations médicales, par l’implication directe d’Action d’Espoir. Parmi les personnes référées nous comptons 216 femmes soit 82,7%, 41 enfants soit 15,7%, et 4 hommes, soit 1,5%.

Tous les 41 enfants ont été identifiés sur l’Axe Nzibira-Luntukulu, simplement puisque cette zone a connu beaucoup de turbulences qui ont affecté aussi gravement la santé de nombreux enfants. Dans le Territoire de Kabare la PEC n’a commencé qu’au mois de septembre.

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4) QUELQUES TÉMOIGNAGES DE PERSONNES SOIGNÉES4 :

1) Martina–62 ans

4 Pour des raisons de discrétion et d’éthique, les noms des personnes ont été modifiés.

L’image à droite est celle de MARTINA, une veuve de 62 ans. Elle a 4 enfants en vie. Au moment de l’incident en 2008 elle vivait seule avec son mari.

Tout a basculé pour elle, lorsque brusquement elle a perdu son mari, méchamment tué par les mêmes personnes qui l’ont violée. C’était en 2008. Elle a dû alors abandonner sa demeure et son village pour aller se refugier chez sa sœur plus jeune qu’elle, dans un autre village. Elle raconte :

« Les Interahamwe ont pénétré dans la maison pendant que nous dormions déjà. Ils ont d’abord pris mon mari, ils l’ont torturé à mort, au même moment ils m’ont violée, ensuite ils ont emporté tout les biens qui étaient dans la maison.

J’ai vécu des moments terribles ! Je ne pouvais dire à personne ce qu’ils m’ont fait. Je souffrais en moi-même. J’ai réalisé que je pouvais mourir ainsi, alors j’ai résolu de quitter Bulenge, mon village pour aller vivre à coté da ma petite sœur dans le village de Kashenyi. Pour presque 2ans avant de vous rencontrer, j’ai eu des douleurs atroces au bas ventre et des diarrhées interminables. Ma sœur ne pouvait pas trouver des moyens pour me faire soigner.

Je ne sais quoi dire à MATUMAINI qui m’a ramassée là où j’étais en train de mourir. Merci infiniment et que Dieu les bénisse ! »

Figure 2 Martina

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2) TEREZITA–47 ans

Ce sourire de Terezita sur la photo ici à gauche traduit aussi une libération intérieure. Elle promet de prier « son Dieu » pour qu’Il bénisse MATUMAINI qui lui a porté assistance. Cette femme de 47ans, mariée et mère de 8 enfants, s’était promis de ne jamais dévoiler à personne ce qui lui était arrivé, un engagement pris aussi avec sa compagne, ensemble victimes du viol, et qui malheureusement a succombée de douleur et de chagrin deux mois après l’incident. « J’étais au champ avec une amie lorsque quatre Interahamwe nous ont surprises. C’était en 2008.

Ils nous ont fortement torturées, ensuite ils se sont partagés, 2 sont allés vers mon amie et 2 vers mois. Nous avons tenté de crier pour alerter l’entourage mais personne ne nous a entendues, personne n’est venu nous secourir. Ils ont fait de nous ce qu’ils voulaient, ils nous ont violées.

Mon amie est décédée 2 mois plus tard. La pauvre ! Avant sa mort nous nous étions promis de garder le secret et de ne jamais dévoiler à personne ce qui s’était passé.

Depuis lors, je n’ai jamais eu de paix. Je n’ai jamais été stable. Parfois mon mari me disait que quelque chose avait changé en moi, qu’il ne comprenait pas ce qui n’allait pas chez moi. Je n’ai pas eu le courage de lui dire la vérité.

J’ai caché ma honte et ne voulais pas parler. Mais il y a plus d’une année que j’ai des maux d’estomac et des fièvres à répétition. Je souffre aussi des problèmes gynécologiques.

Je ne regrette pas de m’être confiée à vous ! Je remercie de tout cœur MATUMAINI qui s’est débattue pour ma santé. Je prierai mon Dieu pour qu’Il bénisse MATUMAINI. Merci ! Merci ! »

Figure 3 TEREZITA

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3) SOFIA, 57 ans

Figure 4 SOFIA

Sur la photo ci-contre, SOFIA est entourée de ses deux petits fils. C’est après la guérison.

Pour elle comme pour les deux précédentes, Terezita et Martina, le viol remonte à 2008. Elle s’est gardée d’en parler à personne, pas même à son mari. Elle a été très heureuse lorsque finalement, elle a pu bénéficier des soins appropriés.

« Les Interahamwe avaient réussi à pénétrer dans ma maison, la nuit. Après qu’ils aient pillé tous nos biens et emporté mon mari chargé du butin, deux sont restés à me violer. Depuis ces événements, j’ai perdu le goût de vivre.

Mon mari était revenu le lendemain, mais je n’ai pas eu le courage de lui dire ce qui m’était arrivé après lui. Il m’arrive de penser qu’il a été au courant et qu’il fait semblant de ne rien savoir.

Nous sommes devenus très pauvres à cause de ces malfaiteurs. C’est difficilement que nous trouvons à manger. Depuis que je suis tombée malade je n’ai plus eu la force de cultiver mon champ comme les autres. J’allais de plus en plus mal. Même les rapports sexuels avec mon mari, je les vivais très douloureusement.

J’étais devenue hypertendue. En plus, j’avais en permanence des maux de tête et d’estomac ainsi que des problèmes gynécologiques.

Cela fait très longtemps que je ne me sentais plus comme de cette terre. Je me sens fière de revivre !

Je remercie Matumaini pour m’avoir assistée parce que je n’avais pas d’autre moyen de me faire soigner. Que Dieu bénisse tous ceux qui travaillent pour Matumaini ! »

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4) Maria, 50 ans 5) PASKAZIA

Figure 5 Maria et sa fille

Photo prise après les soins reçus : elle a repris son activité de vente de la bière locale à base de bananes. A sa droite, sa fille de 15ans, victime de viol elle aussi

C’est depuis 2008 que Maria porte son opprobre. Elle a été violée dans sa maison en même temps que sa fille de 15 ans. C’était en présence de son mari. Les deux ont préféré garder le secret là-dessus. La jeune fille a bénéficié des soins à l’hôpital de Panzi, tandis que Maria n’a jamais voulu y aller de peur d’être reconnue comme « violée » Elle aussi attribue ces faits aux Interahamwe.

« Nous avons préféré gardé le secret sur ce malheur. Mon mari et moi vivons encore ensemble, mais pas comme mari et femme : nous nous sommes séparés sans que les autres le sachent. C’est douloureux, je n’aime pas en parler. Mon mari non plus n’aime pas aborder ce sujet. Ma fille a été soignée à Panzi, moi j’avais honte d’aller rester là. Mon mari m’avait conseillée de le faire mais je n’étais pas d’accord ; je me disais toujours que ça va passer.

Chaque fois quand je pense à cet incident, j’ai des nausées, parfois des diarrhées aussi. J’ai des maux d’estomac, des maux de tête et de ventre. Ça faisait plus de 6 mois que j’avais des problèmes gynécologiques. Je remercie beaucoup MATUMAINI pour m’avoir soignée. Je suis très contente de retrouver ma force et ma santé, je vais de nouveau travailler pour ma famille. Même mon mari est content car j’ai accepté cette fois ci d’être référée pour bénéficier les soins médicaux. Que Dieu bénisse MATUMAINI pour ses bienfaits, qu’il lui multiplie son courage».

Paskazia, 28 ans (photo ci-contre), dit avoir été victime de viol par deux fois de suite. Elle n’a jamais rien fait savoir à son mari de peur que ce dernier ne la répudie. Cela se passait en dehors de la maison, pendant qu’elle se trouvait au champ. Les faits se sont produits il y a 2 ans et elle en attribue la responsabilité aux Interahamwe. Depuis lors, elle ressentait comme un gonflement de ventre avec des douleurs au bas-ventre. Elle a tout enduré en secret par peur d’être stigmatisée.

Sur la photo devant sa case d’habitation, elle est encore convalescente. Elle se réjouit d’avoir bénéficié de l’attention d’Action d'Espoir pour les soins et remercie pour le rétablissement de sa santé.

Figure 6 - PASKAZIA devant sa case

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Bref commentaire :

Les quelques témoignages que nous reproduisons dans ce Rapport nous parlent de la réalité du viol encore et toujours présent à l’Est de la RDC et particulièrement au Sud-Kivu. Ils illustrent également la grande difficulté d’accès aux soins de santé pour une très grande majorité des populations congolaises.

Ces témoignages nous révèlent aussi le tourment intérieur vécu tant par les femmes, victimes directes, que par leurs familles : la honte et la peur de la stigmatisation retiennent encore bon nombre des victimes et les empêchent de se manifester auprès des structures communes de prise en charge des victimes de viols.

Il y a aussi celles/ceux qui sont « partis », les morts, ceux que les statistiques ne relèveront jamais. Ils continuent à exister dans les cœurs des nombreux survivants, et parfois avec des effets néfastes sur l’existence de ces derniers, comme dans le cas des promesses faites avec eux avant de mourir, sur des « secrets » à garder.

Enfin, il y a toute la question des proches des victimes qui subissent dans l’impuissance les conséquences douloureuses de ces viols et la diminution progressive des forces de leur mère, sœur, grand-mère, épouse, etc. C’est tout l’avenir des ménages qui est mis en péril car les femmes sont des « forces motrices » dans la survie des familles et dans l’économie même des villages, villes et régions entières.

C’est montrer combien grande est la dévastation produite par les viols massifs.

5) CONCLUSION

Comme par les années précédentes, les soins médicaux apportés en 2012 ont visé les plus vulnérables dans les milieux reculés où intervient Action d'Espoir, en province du Sud-Kivu.

Une attention a été portée aux survivantes des violences sexuelles. Quelques enfants aussi ont bénéficié de la PEC à Nzibira; il y a eu même quelques cas des blessés de guerre soignés au début de l’année dans cette structure, compte tenu de la situation particulière qu’a connu la zone au cours de l’année 2012 et qui malheureusement est encore loin d’être résolue.

La paix reste la condition pour une reprise de vie normale pour les populations et un début de développement durable. Tant qu’elle tarde à arriver, nous connaitrons des cycles de perpétuels recommencements.

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TROISIEME PARTIE : LES ÉCHANGES POUR LA RÉHABILITATION DES FORCES VITALES DES FEMMES I. INTRODUCTION

Ce sont les ERFV qui introduisent au développement du programme ordinaire d’Action d'Espoir. Ces rencontres d’échanges qui s’adressent principalement aux femmes, visent à reconstruire leur dignité et leurs forces après les traumatismes liés aux atrocités subies.

Les ERFV sont soutenus par une vision globale de la personne, en tant qu’individu en lien avec tous ceux qui partagent le même contexte et espace de vie.

Pour A.D.E. les femmes sont des interlocutrices de 1er choix dans cette démarche car c’est par elles que nous atteignons les familles et les communautés de leur appartenance.

II. QU’EST-CE QUE ADE ENTEND PAR ECHANGES POUR LA RÉHABILITATION DES FORCES VITALES (ERFV) ?

Les ERFV sont des forums ouverts pour les femmes survivantes des conflits, et dans leur milieu de vie, où elles s’adonnent à des discussions en petits groupes de 15 à 25 personnes, sous la modération d’une Facilitatrice Communautaire, autour des thèmes liés à leur vie.

L’objectif visé par les échanges est

1) d’offrir un cadre sain aux bénéficiaires, pour des discussions et des formations afin de leur transmettre de nouvelles connaissances, pour qu’elles découvrent « le plus » dont elles sont encore porteuses pour leur relèvement et celui de leurs familles, au delà des atrocités vécues.

2) de les aider à valoriser leur vie, et surtout de renforcer leur capacité de résilience après les traumatismes divers qu’elles ont vécus.

Les femmes visées directement par les ERFV appartiennent aux communautés ciblées par le projet. Elles sont membres de ce corps et ont été touchées à des degrés différents, par les méfaits des conflits, chacune étant considérée comme actrice dans la reconstruction : celle de sa propre personne et celle de ses pairs.

L’idée ici c’est de travailler beaucoup sur la structure mentale des ces personnes et leur montrer leur rôle essentiel dans la reconstruction et surtout la réhabilitation de la cohésion et du capital social.

A cette activité s’ajoutent des formations et appui en activités génératrices des revenus (A.G.R.) ainsi que des visites à domicile pour assurer un monitoring du niveau d’intégration des acquis des échanges au sein de la famille et de l’environnement de vie des bénéficiaires.

A un autre niveau également, des rencontres « d’éducation » des communautés sont organisées dans les milieux naturels des bénéficiaires avec comme objectif de soutenir l’intégration des personnes et la cohésion communautaire qui avait été ébranlée par des conflits à répétition. La cible ici c’est la COMMUNAUTE et la FAMILLE.

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III. CE QUI A ÉTÉ FAIT EN 2012

1. À MULAMBA DANS LE TERRITOIRE DE WALUNGU

Depuis juin 2010, un programme a démarré à Mulamba dans le Territoire de Walungu avec 800 femmes et 121 Responsables locaux pour 18 mois jusqu’en janvier 2012.

La prévision pour 2012 était un plan de sortie qui visait à renforcer les acquis du programme auprès des groupes des bénéficiaires en leur offrant un accompagnement approprié pour leur autonomie.

Les fonds attendus ne sont pas arrivés comme souhaité, si bien que des aménagements ont été continuellement faites afin de ne pas perdre ce qui avait été fait jusque là par le programme dans ce lieu.

Les activités à Mulamba ont consisté essentiellement dans le suivi des remboursements du petit élevage et leur redistribution dans la communauté.

Les activités agricoles se sont poursuivies à travers des exploitations individuelles – la culture de la tomate – qui pour certaines bénéficiaires s’est révélée porteuse.

La fabrication du savon est le seul secteur de travail en groupe qui s’est poursuivi dans la communauté. Compte tenu de l’importance du matériel à disposer pour la production, les bénéficiaires ne pouvaient pas l’aborder de manière isolée.

Il convient de signaler que le savon contenu dans les kits distribués à Sebele (du 05 au 10 mars 2012) et à Nindja (du 03 au 09 avril 2012) a été payé à partir des productions des bénéficiaires d’Action d'Espoir à Mulamba à travers les trois FECO : Mulamba centre, Muzinzi et Nyamarhege. Ceci est un succès pour ce secteur et témoigne d’une continuité chez les bénéficiaires dans la communauté.

2. À KAFULUMAYE (KAMALYONGO– GROUPEMENT DE MITI), DANS LE TERRITOIRE DE KABARE

Dans cette partie de la province, vers le nord de Bukavu, en bordure du parc Kahuzi-Biega, Action d'Espoir a érigé un FECO ou se déroulent les Échanges depuis novembre 2012.

Ce milieu riverain du parc a fait très peu l’objet d’intérêt de la part des organisations ou associations de développement. Les rares interventions mentionnées par les bénéficiaires semblent avoir été faites en

Résumé

Pour 2012 la prévision était d’amorcer la phase de sortie de Mulamba et de lancer des FECO dans un milieu différent. Cette prévision n’a été que partiellement réalisée, proportionnellement aux moyens qui ont pu être mobilisés.

Nous rapportons dans cette section les activités réalisées à Mulamba (dans le Territoire de Walungu), et à Kafulumaye (dans le territoire de Kabare). À Mulamba elles ont consisté surtout dans le suivi des remboursements des chèvres et leur redistribution dans la communauté, tandis qu’à Kafulumaye (groupement de MITI en territoire de Kabare), les activités un programme minimum a été lancé à partir du mois de septembre.

À cause des difficultés financières, le secteur des Echanges pour la Réhabilitation des Forces Vitales n’a été que très peu développé au cours de 2012.

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rapport avec la proximité du parc qui reste de grand intérêt pour la conservation de la nature et la biodiversité.

Pour cette proximité avec le parc, également, cette zone a connu beaucoup de turbulence caractérisée par des pillages systématiques, des viols et violences sexuelles, des tortures et tueries perpétrées par des FDLR (forces démocratiques pour la libération du Rwanda FDLR) surtout entre les années 2003 – 2008.

A.D.E a commencé les activités dans cette zone au mois de septembre 2012, et c’était dans le secteur de la santé, avec le référencement des malades aux structures médicales, pendant que se mettaient en route l’identification des femmes bénéficiaires des ERFV, et les travaux de construction des hangars pour abriter leurs rencontres.

- Une assistante sociale et une facilitatrice communautaire ont été recrutées, la première pour l’appui psychosocial et le référencement des malades aux structures médicales, et la deuxième pour la modération des ERFV et l’encadrement des activités des Femmes au FECO. Toutes elles sont de la zone où sont déployées les activités.

Ces femmes discutent entr’elles au Foyer en attendant l’arrivée de la Facilitatrice communautaire.

Les activités réalisées concernent principalement 1) l’appui psycho médical et 2) les échanges pour la réhabilitation des forces vitales (ERFV).

L’Appui psycho-médical a touché 94 personnes référées en 2012 au C.H. ‘Musamariya Mwema’ et 5 référées à l’H.G.P.R de Bukavu.

Les Échanges pour la réhabilitation des Forces Vitales (ERFV) ont démarré en novembre 2012, une fois que le hangar était prêt pour abriter les rencontres des femmes.

Comme toujours, nous avons commencé par la Présentation du Programme aux bénéficiaires, suivie de l’analyse de contexte pour préparer un cadre pour les discussions ou thèmes qui seraient abordés par les échanges successifs.

L’analyse du contexte avec les femmes bénéficiaires des prochaines activités a été doublement bénéfique, car en même temps qu’elle a fait participer les bénéficiaires elles-mêmes en valorisant toutes leurs contributions, c’était aussi pour ADE une occasion précieuse de faire connaissance en profondeur, de ce nouveau milieu où elle allait développer ses activités futures, comprendre les opportunités existantes, saisir les besoins et défis qui l’attendaient.

C’est au cours de 2013 que seront développés les secteurs d’activités qui se sont dégagés de l’analyse.

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QUATRIEME PARTIE : PARTENARIAT ET COLLABORATIONS

« Le clou soutient le fer, Le fer soutient le cheval,

Le cheval soutient l’homme, L’homme soutient le monde. 5»

Cette pensée de la Tradition Malinké nous introduit dans le Partenariat pour traduire surtout cet engagement commun dans ce grand travail de « soutenir » le monde.

Ce que nous faisons n’aurait pas été possible sans ces « supports », souvent humbles et discrets mais très efficaces et qui font d’Action d’Espoir un « Cheval » qui soutient l’Homme, pour qu’à son tour cet homme, ces hommes continuent à soutenir la vie et le monde.

En évoquant l’année écoulée, nous l’avons qualifiée comme une période de temps assez riche dans la vie de l’Organisation malgré tous les défis auxquels nous avons dû faire face. Eh bien, tout ce que nous avons pu réaliser s’est fait grâce aux différents partenariats établies dans différents secteurs et à différents niveaux.

MEMISA BELGIQUE ET « LES AMIS »

C’est le partenaire traditionnel d’Action d'Espoir. Il est impliqué dans tous les secteurs de la vie de l’organisation à travers divers financements et suivis réguliers.

L’année 2012, Memisa Belgique a effectué une visite d’évaluation du Programme ADE en avril, et des séances de travail au Burundi avec les responsables de l’Organisation en septembre 2012.

Memisa Belgique assure aussi un plaidoyer permanent en Belgique.

Spécifiquement, en 2012 :

1) Toutes les activités accomplies dans le Secteur de la Prise en charge médico-sanitaire,

2) La construction et l’Equipement de la maternité à Nzibira (kits d’accouchement, lampe salle opératoire, kits curetage, …)

3) Le secteur des Echanges pour la Réhabilitation des Forces vitales, petit élevage aux femmes bénéficiaires et champs-écoles…

4) les distributions humanitaires : des A.M.E. pour 2500 ménages à Nindja en territoire de Kabare, et 80.000 mètres linéaires de boutures saines de manioc à Bunyakiri en Territoire de Kalehe,

Toutes ces réalisations s’inscrivent dans le partenariat de Memisa Belgique avec Action d'Espoir.

LE PNUD / POOLED-FUND

Action d'Espoir est entrée dans le partenariat avec le Pooled-Fund au début de 2011 après une évaluation rigoureuse de l’Organisation, à l’issu de laquelle elle a été déclarée « éligible » au Fonds Humanitaire Commun (Pooled Fund).

5 Danielle & Olivier Föllmi, « ORIGINES », 130 Pensées de Sages Africains. Editions de la Martinière, juillet 2012, Page

128.

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En 2012, c’est le secteur des Réponses Humanitaires qui a été le plus concerné par ce partenariat. En effet, sur les 10.548 kits constitués d’Articles Ménagers Essentiels déployés dans 3 Territoires au Sud Kivu, le financement Pooled-Fund a couvert 8.048 Kits en Territoires de Fizi et Kalehe distribués à autant de ménages déplacés, retournés, ménages d’accueil ou autres vulnérables.

En outre, le mois de septembre 2012 a été consacré à un Audit appelé « Audit Partenaire » qui a consisté en :

- Un examen du système de Contrôle interne d’Action d'Espoir,

- Un examen de son système de Gestion,

- Une vérification du respect des modalités de gestion en rapport avec les procédures du Pooled-Fund,

- Un examen d’un échantillon des formulaires des Rapports financiers (FACE)

Cette activité a été sanctionnée par un Rapport certifiant tout le travail effectué et relevant l’état de santé de l’organisation, un état certes encourageant, mais qui nous fournit aussi des éléments pour des progrès futurs.

OXFAM NOVIB

Le partenariat Oxfam Novib – Action d’Espoir date de 2011. Il est centré essentiellement sur un Programme de « Renforcement des capacités humanitaires ».

En 2012, plusieurs formations ont été organisées par O.N. dans cet esprit, afin d’assurer que les actions humanitaires réalisées par les partenaires se font de manière professionnelle et dans le respect des Normes et Conventions humanitaires.

LA COLLABORATION AVEC LES FORMATIONS MEDICALES6

Le secteur de santé est abordé par Action d’Espoir, toujours en collaboration avec des formations médicales proches des malades identifiées ou spécialisées pour des interventions spécifiques.

Après identification par les Assistantes sociales d’Action d’Espoir, nous procédons à des référencements auprès des structures de santé, et les soins se passent en collaboration avec celles-ci, l’Assistante et la famille de la/du malade. En 2012 nous avons travaillé notamment avec :

1) Le Centre hospitalier de Nzibira en Territoire de Walungu dans la Zone de santé de Kaniola, où nous avons référé 161 personnes ;

2) Le Centre Hospitalier « Musamariya Mwema » qui a reçu et soigné 94 personnes ; 3) L’Hôpital général Provincial de référence de Bukavu où nous avons référé 05 personnes, ces cas

pour de grandes interventions auprès des spécialistes gynécologues ; 4) L’Hôpital général de Walungu (FSKI) pour une consultation auprès des Médecins sans Vacances.

6 Tous les détails sur les contenus de cette collaboration ont déjà été évoqués dans la Troisième Partie de ce Rapport qui concerne la Prise en charge Psycho-médicale.

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CINQUIEME PARTIE: ACTION D’ESPOIR ET LES PERSPECTIVES

LES PERSPECTIVES

Le Programme d’Action d'Espoir tel qu’il se présente aujourd’hui est objet de continuelles élaborations, fruits d’appropriation de leçons apprises, des expériences ainsi que des besoins spécifiques qui émergent au cours de la mise en œuvre des projets.

Des trois Secteurs abordés par ADE actuellement, à savoir le Secteur des Echanges pour la Réhabilitation des Forces vitales, les Réponses humanitaires, et la Prise en charge Psycho-médicale, ce dernier secteur prend de plus en plus de l’importance dans nos interventions et donne lieu à des réflexions dans le sens d’en faire un programme mieux structuré.

Un tel développement suppose des planifications appropriés pour des activités spécifiques afin de permettre de lire la dynamique du programme dans le temps. Bien entendu, il faut des moyens financiers assurés pour aller vers cette perspective.

L’image ci-contre est celle du Bureau d’Action d’Espoir, sis à Mudaka, à 20 km de la ville de

Bukavu sur la Route vers l’aéroport de Kavumu.

En 2012, l’Organisation s’est acquis une adresse permanente, au moins pour sa représentation nationale, et est lancée dans une croissance.

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CONCLUSION GÉNÉRALE Ce regard sur l’année 2012 passée nous présente une période de temps assez riche dans la vie de l’Organisation malgré tous les défis auxquels nous avons dû faire face en termes de réajustements des plans, ou lorsque les décaissements des fonds tardaient à se réaliser.

Grâce au financement du POOLED FUND et MEMISA Belgique, le Secteur des Réponses humanitaires est allé en croissance avec un nombre de 10.548 ménages servis en A.M.E., tous des déplacés, retournés, familles d’accueil et autres vulnérables, dans 3 Territoires de la Province du Sud Kivu, à savoir : 3.248 ménages dans le Territoire de FIZI à Sebele, Nemba et Kikonde, 2.500 dans le Territoire de Kabare à Nindja, et 4.800 dans le Territoire de Kalehe à Kalonge. 80.000 mètres linéaires de boutures saines de manioc ont également été distribués à 1.000 ménages à Bunyakiri dans le Territoire de Kalehe.

Les soins médicaux et les visites de suivi ont touché toutes les 261 personnes très vulnérables et victimes d’atrocités au cours de l’année, bien que six (6) d’entr’elles soient décédées malgré les soins reçus. La plupart de ces gens étaient des femmes victimes des violences, avec des complications gynécologiques, quelques enfants ainsi quelques blessés de guerre.

Les soins médicaux en RDC restent un luxe réservé à une petite poignée de la population qui peut en supporter le coût, et souvent au prix de grands sacrifices pour toute la famille. En effet, la plupart doivent recourir à des endettements pour y faire face.

Le Secteur des ERFV a été le moins développé au cours de l’année, faute de moyens conséquents. Les besoins ici demeurent énormes si nous voulons être sûrs de poser de bonnes fondations pour la réhabilitation effectives des forces vitales des personnes et communautés après les crises.

Enfin, la RDC reste un Pays en guerre. Les tensions et l’insécurité demeurent une menace permanente et fragilisent les efforts des interventions.

Au moment où nous concluons ce Rapport, des troubles continuent sur une partie importante de l’Est du pays.

Bukavu, avril 2013

Action d’Espoir