le nouveau genevois, mai 2012

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Le Nouveau Genevois N O 8 - MAI 2012 ORGANE OFFICIEL DU PLR GENEVOIS JAB 1920 Martigny Le PS rêve d’augmenter les impôts P6-7 Une certaine idée de la politique P4 Nouvelle rubrique Le hérisson P14

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Organe officiel du PLR genevois

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Page 1: Le Nouveau Genevois, mai 2012

Le Nouveau Genevois

No 8 - mai 2012OrGaNe OfficieL du PLr GeNevOis

JAB 1920 M

artigny

Le Ps rêve d’augmenterles impôts

P6-7

une certaine idée dela politique

P4

NouvellerubriqueLe hérisson

P14

Page 2: Le Nouveau Genevois, mai 2012

ENSEMBLE ÉCHANGEONS NOS PASSIONS

Genève Û Nyon Û Lausanne Û Montreux Û SION Û SIERRE

www.comptoir-immo.ch

ENSEMBLE ÉCHANGEONS NOS PASSIONS

Genève Û Nyon Û Lausanne Û Montreux Û SION Û SIERRE

www.comptoir-immo.ch

Page 3: Le Nouveau Genevois, mai 2012

L e N o u v e A u G e N e v o i s | M A i 2 0 1 2 | 3

SommaireP. 4-5 Election partielle du 17 juinUne certaine idée de la politique _ Le climat, cette autre crise de la dette

P. 6-7 DossierLes familles risquent de passer à la casserole _ La « réindustrialisation » loufoque de la gauche _ Le PS rêve d’augmenter les impôts _ Anne Emery-Torracinta : l’interview vérité

P. 9 Actu fédéraleSécurité: Genève doit hausser le ton face à la Confédération _ Philipp Muller, nouveau président du PLR suisse

P. 10-11 Actu cantonaleFrançois Longchamp : un dialogue (déjà) productif avec les communes _ Un référendum pour garder nos rues ouvertes et construire la ville ensemble _ Les réseaux de soins, attaqués en référendum, conjuguent qualité et gestion optimale des ressources mais représentent un véritable changement de paradigme _ Entre pénurie et pléthore de soignants : le « managed care » est-il une solution ?

P. 12 Actu du Grand ConseilInterview de Christophe Aumeunier, secrétaire général de la Chambre genevoise immobilière

P. 13-14 Actu cantonaleLe PS genevois exporte jusqu’en Europe sa croisade contre la place économique du canton _ Hommage à Jean de Toledo _ Les Jeunes libéraux-radicaux reçoivent Pascal Couchepin_ Assemblée des délégués : 17 juin, tous avec Pierre Maudet !

P. 14 Le hérisson

P. 16 Les grands entretiens du Nouveau Genevois« Je suis étiquettée à droite ; j’assume ! » Catherine Nay

P. 17-18 Elections présidentielle & législativesAdieu ! _ Interview Marie-Françoise d’Anglemont de Tassigny _ Interview Micheline Spoerri

Rédaction :Le Nouveau Genevois est l’organe officiel du PLR. Les Libéraux-Radicaux Genève. Les articles ne reflètent toutefois pas nécessairement l’opinion du parti. 13, boulevard Emile-Jaques-Dalcroze 1205 Genève [email protected] Tél : 022 310 37 11

Abonnement : Abonnement (1 an) : Fr. 60.– Abonnement de soutien : Fr. 200.– Paraît 10 fois par an CCP : 01-47300-5

Editeur responsable : PLR Genève

Rédacteurs en chef :Geoffroy de Clavière : [email protected] Rolin Wavre : [email protected]

Marketing & publicité : Publi Annonces SA Chemin de la Charpente 3 1219 Le Lignon [email protected]

Conception et réalisation : Alternative

Concept couverture : Enigma

Chers amis,

Mobilisons-nous !

L’élection de notre candidat PLR Pierre Maudet le 17 juin prochain au Conseil d’Etat dépend de notre volonté à nous mobiliser dès maintenant pour y parvenir.

Plébiscité par notre Assemblée des délégués du 21 mars et par un soutien unanime de l’Assemblée du PDC, Pierre Maudet en ressort clairement renforcé. En plus de l’Entente, nous devons convaincre le plus grand nombre pour rallier un maximum de suffrages au-delà de nos partis. C’est maintenant que nous devons rassembler les indécis et les abstentionnistes ! Convaincre tous les électeurs de défendre avec nous les valeurs que nous représentons : la liberté, la responsabilité et la solidarité contre les menaces d’une gauche idéologique, fiscalisante et tueuse d’emplois, contre les menaces populistes démagogiques d’une droite dure, liberticide et isolationniste en décalage avec les réalités économiques et sociales actuelles.

Pierre Maudet est le seul candidat qui peut présenter un bilan aussi excellent, construit sur ses nombreuses réalisations politiques à l’Exécutif de la Ville de Genève. Il s’appuie sur sa grande maîtrise des Institutions, une vraie vision de la croissance et du développement durable de Genève et sur sa personnalité intègre et respectueuse des citoyens et des lois.

Homme de terrain et d’actions, il sait rassembler autour de lui pour amener le meilleur au service de l’intérêt général.

A l’automne 2013, le Grand Conseil et le Conseil d’Etat seront intégralement renouvelés. Cette élection du 17 juin marque le véritable début de la campagne cantonale. Elire Pierre Maudet permettra au PLR, comme à l’Entente, de s’unir pour prendre un avantage essentiel : conserver la majorité et mettre nos idées en action.

Merci à toutes celles et ceux qui l’ont compris et qui vont agir pour que cela devienne une réalité. Merci pour toutes les actions entreprises pour y parvenir, à tous les niveaux et dans tous les cercles. Aucun effort, aucune occasion d’en discuter dans les cadres professionnel, social, sportif ou social ne doit être manquée.

J’ai l’intime conviction que toutes celles et ceux qui portent Genève au Cœur, sauront trouver en Pierre Maudet l’un de ses meilleurs représentants !

J’ai besoin de vous tous pour réussir, merci d’y veiller.

Alain-Dominique Mauris, président du PLR Genève

editoPar alain-Dominique mauris

PRéSIDENT DU PLR GENèVE

l’agenda Pour retrouver Pierre maudet dans votre commune, une seule adresse : www.plr-ge.ch

Brunch avec Pierre maudet Dimanche 20 mai – 11 h à 14 h 25, chemin de Pré-Rojoux, Présinge

soirée électorale avec Pierre maudet 24 mai – Place de sardaigne dès 19 h

Stand du marché de rive Samedi 26 mai – 10 h à 12 h

Stand place du molard Samedi 26 mai – 12 h à 16 h

grand meeting avec Pierre maudet Mardi 29 mai dès 18 h 30 (risotto et salade) Débat à 20 h espace vélodrome 60, chemin de la Mère-Voie Plan-Les-Ouates

Thèmes : Genève Sud, sa région, son développement à l’horizon du Grand Genève. Médiateur : Jacques Deschenaux

>> www.plr-ge.ch/agenda

Pour tout renseignement et pour vous inscrire, une seule adresse:

SOIRÉE ÉLECTORALE24 MAITous autour de Pierre Maudetinscrivez-vous sur plr-ge.ch

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election Partielle du 17 juin

Mettre les idées au cœur du débat. Sortir de l’invective et dialoguer hon-nêtement avec le peuple et avec ses adversaires. Oui, la politique est un combat – et ce n’est pas un hasard si l’on parle de « campagne » électorale, un terme martial. Mais c’est « le com-bat d’idées ».

Pierre Maudet l’avait promis : sa campagne serait l’occasion de par-ler d’idées et de projets, plus que de personnes. Le livre qu’il vient de publier, écrit en un temps record, fourmille d’idées et de propositions (lire ci-contre). Des propositions contre la dette. Pour l’assainissement des caisses de retraite publique. Pour le logement. Pour la sécurité. Pour

l’école publique. Pour l’approvision-nement énergétique et la protection de l’environnement. Pour l’écono-mie. Des propositions qui ont le triple mérite d’être précises, documentées, concrètes. Elles ouvrent ainsi éga-lement le champ à la critique. C’est courageux. Et c’est sincère. Présenter ses idées, ses convictions (« éviter des hausses d’impôts »), ses valeurs, c’est accepter l’idée qu’en politique, il faut avoir l’honnêteté d’avancer à découvert, sans masque ni bouclier.

« Une certaine idée de Genève », publié à 1500 exemplaires, atteste que Pierre Maudet ne limite pas sa curiosité aux frontières de notre canton. Il démontre combien notre destin est lié à celui du reste du pays et du monde. Son analyse détaille la responsabilité majeure de la Confédération dans les problèmes

de sécurité du canton. Son analyse sur les mécanismes de la péréqua-tion financière intercantonale nous ouvre les yeux sur la perversion d’un système qui conduit, par exemple, à considérer que le canton de Berne doit être aidé par les autres, parce que le fait d’accueillir l’administra-tion fédérale serait source de pau-vreté (l’administration ne paie pas d’impôts) plutôt que de richesse !

Il montre aussi qu’il respecte ses lecteurs : au lieu de les assommer de slogans simplistes, inspirés de la règle de base de la pub (« KISS », pour keep it simple and stupid), il n’hésite pas à invoquer des références qui vont de Pierre Mendès France aux révoltés du Boston Tea Party (« Les Fils de la Liberté »), en passant par Montesquieu, William Rappard et la Société du Mont-Pèlerin, etc. Et un clin d’œil aussi à Pascal Couchepin, puisque le premier chapitre du livre s’ouvre sur ces mots : « Je crois à l’ac-tion politique », titre du livre d’entre-tiens accordés par l’ancien Conseiller fédéral au philosophe (et député) Jean Romain.

Ces références-là sont aussi un témoignage : elles disent d’où vient ce candidat, quelles sont ses bases phi-losophiques, quelle est la tradition qu’il revendique. Il rend hommage à ses « maîtres » - comme l’explique un passage consacré à l’école publique. Oui, il est attaché au mot « maître d’école (...) porteur à mon sens de l’idée d’un parcours initiatique, sur le modèle des maîtres du compagnon-nage. Ce vocable est porteur d’un respect de celui qui le porte pour les connaissances qu’il a reçues en héri-tage durant son apprentissage, qui les a cultivées et complétées durant son compagnonnage, et qui les trans-met, ainsi enrichies par l’expérience, à d’autres apprentis qui, à leur tour, les transmettront. Il y a, dans ce vocable, l’idée d’une permanence, d’une culture, d’une tradition ».

La tradition, l’héritage, la responsa-bilité à l’égard de ceux qui nous ont précédés et de ceux qui nous suc-céderont : cette idée traverse tout le livre. Un Conseiller d’Etat est celui

qui reçoit la responsabilité de préser-ver, de nourrir et de transmettre l’hé-ritage de Calvin, Rousseau, Voltaire, Henri Dunant, Marguerite de Staël. Il y a aussi la dette financière que l’on lègue aux générations futures, et la « dette climatique », rappelant que notre confort ne devrait pas être payé par nos enfants. Il y a cette rencontre incroyable, « cinq générations dans un salon », avec une dame fêtant son 100e anniversaire, entourée de son fils, son petit-fils, son arrière-petit-fils et le fils de celui-ci. Il y a l’attachement à l’école, revendiqué au nom « de l’héritage républicain que je porte ». Il y a la conviction qu’un Conseiller d’Etat, « pendant le temps que le peuple lui déléguera sa confiance », est là pour « servir ce Gouvernement, cette République, ce peuple de Genève ».

C’est sans doute cette conviction de devoir servir à transmettre un héri-tage qui a conduit Pierre Maudet à choisir, pour la couverture de son livre, un dessin de Genève par son fils Guillaume. C’est d’ailleurs à ses enfants qu’il consacre ce livre : « Ma motivation profonde réside dans la conviction qu’il vaut mieux participer que subir, et que ma res-ponsabilité d’aujourd’hui, c’est de développer une certaine idée de Genève dont je puisse être fier de dire, d’ici une vingtaine d’années à mes trois enfants, Guillaume, Ludivine et Amélie, qu’elle valait la peine d’être promue à l’occasion de la présente élection. »

Pour obtenir un exemplaire du livre, tel : 022 310 37 11.

Une certaine idée de la politiqueCandidat PLR et de L’entente à L’éLeCtion au ConseiL d’etat Ce 17 mai,

PieRRe maudet a PubLié un LivRe où iL étabLit un diagnostiC suR Les enjeux

essentieLs auxqueLs notRe Canton est ConfRonté. un ouvRage

qui fouRmiLLe de PRoPositions, de RéféRenCes.

et qui signaLe une foRCe de tRavaiL ConsidéRabLe.

UNE CERTAINEIDÉE DE GENÈVEPIERRE MAUDET

«Un Conseiller d’Etat est celui qui reçoit

la responsabilité de préserver, de nourrir

et de transmettre l’héritage de Calvin,Rousseau, Voltaire,

Henri Dunant,Marguerite de Staël.»

Par julien marquis

AssistANt pArLeMeNtAire

>> http://www.plr-ge.ch/

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election Partielle du 17 juin

Il n’y a pas d’alternative aux écono-mies d’énergie. C’est une question de crédibilité. Comment ferons-nous voler les avions une fois que nous aurons siphonné tout le pétrole pour le brûler bêtement pour produire de la chaleur, de l’électricité ou des sacs en plastique (4 % de la production mon-diale de pétrole...) ? Par quoi rempla-cerons-nous le nucléaire et le pétrole lorsque nous aurons brûlé toutes les réserves de gaz ?

Ces échéances ne sont pas de loin-tains fantasmes. Elles sont à nos portes, à trois ou quatre générations d’ici. Une fois lissé l’impact des fluc-tuations conjoncturelles, la hausse du prix des énergies fossiles a littérale-ment explosé au cours de la dernière décennie (voir graphique prix du baril de brent). La croissance de la produc-tion industrielle et de la consomma-tion privée, notamment en Chine, a dopé cette évolution. Et c’est désor-mais une certitude: la hausse conti-nuera. Car on consomme toujours plus, des matières premières toujours plus rares.

La réduction de la consommation d’énergie n’est pas un rêve de baba-cool. C’est un impératif pour les pays qui aspirent à une économie saine et forte. Et qui prétendent à une certaine souveraineté. La comparaison avec la dette financière des Etats s’avère fort utile: on voit aujourd’hui la marge de manœuvre politique des pays qui ont, des années durant, négligé l’équi-libre de leurs finances publiques. Prenons l’exemple français : la gauche mitterrandienne pensait pouvoir

« changer la vie » en 1981, et elle pou-vait se permettre cette folie car les finances du pays étaient saines (la dette se montait à 5% du PIB). Aujourd’hui, l’aspiration au change-ment va très vite se confronter aux dures réalités budgétaires. On ne change pas la vie lorsque l’on a des huissiers de justice devant la porte.

Pour répondre aux enjeux énergé-tiques, Pierre Maudet propose de passer des promesses aux actes. Et le premier moyen, c’est de faire des promesses mesurables. Ainsi, lorsque le Conseil d’Etat promet « la société à 2000 watts » d’ici à 2050, c’est fort aimable, mais peu crédible. Et personne ne sera jamais respon-sable d’un tel objectif. Nous avons aujourd’hui une société à 4000 watts à Genève. Si nous voulons réduire cette boulimie, et mesurer le succès ou l’insuccès de nos politiques, il faut fixer des objectifs sur la durée d’une législature. Chaque Gouvernement sera ainsi redevable, à l’issue de chaque législature, de ces promesses.

Pour y parvenir, Pierre Maudet imagine des mesures à la fois contraignantes (interdiction des dispositifs stand-by, de l’électro-ménager de classes énergétiques gourmandes, etc.) et incitatives (sup-pression de l’impôt complémentaire immobilier pour les immeubles dont la consommation d’énergie aurait diminué de 25 %).

Du côté de la production, il souhaite que l’on mette désormais toutes nos ressources vers les énergies renouve-lables. Et pour cela, il rappelle que rien ne nous oblige à produire de l’élec-tricité à Genève pour assurer notre indépendance énergétique: le mar-ché électrique européen étant ouvert, et le courant circulant à la vitesse de la lumière, mieux vaut construire une centrale photovoltaïque dans un désert espagnol qu’une cen-trale à gaz au Lignon. De nombreux projets novateurs en la matière, tablant par exemple sur l’énergie de la houle ou des courants marins, ou sur l’énergie éolienne, sont aujourd’hui bloqués en Europe par manque de liquidités. Il y a là des opportunités

Le climat, cette autre crise de la dettequand on se RéCLame d’une PhiLosoPhie LibéRaLe,

La dette est une faCtuRe que L’on fait PayeR

à ses enfants. déPenseR PLus que Ce que L’on PRoduit –

sauf PouR Les investissements – est donC iRResPonsabLe.

CeLa vaut égaLement PouR L’éneRgie.

QueLQues-uNes des propositioNsLes pLus décoiffANtesPar julien marquis, AssistANt pArLeMeNtAire

inscrire dans la constitution le rythme de la réduction de la dette, en fixant un objectif de 10 % par législature.

pour assainir la caisse de retraite des fonctionnaires sans pénaliser les actifs: fixer l’âge pivot de la retraite à 65 ans (sauf fonctions à forte pénibilité physique) au lieu de 60, et fixer la durée de travail à 42 heures hebdomadaires au lieu de 40.

Lancer une initiative populaire fédérale pour une baisse de 12 % de l’impôt fédéral direct.

fixer des barèmes cantonaux pour l’impôt fédéral direct, afin de tenir compte du coût de la vie.

supprimer l’impôt complémentaire immobilier pour les bâtiments dont la consom-mation d’énergie aura diminué de 25 %.

Augmenter notre production d’électricité de source renouvelable par des investisse-ments dans des projets novateurs en suisse et en europe (marémotrices, éoliennes offshore, photovoltaïques dans les déserts espagnols), en profitant du franc fort.

Mutualiser les ressources communales en matière de petite enfance sous l’égide d’une fondation unique, gérant l’offre avec d’importantes économies d’échelle, et profitant d’un financement équitable entre les communes.

permettre une « épargne-formation » via le 2e pilier ou un nouveau type de 3e pilier pour permettre à des personnes actives de reprendre une formation après 40 ans en réduisant leur temps de travail.

fixer un tarif de crèches tenant compte du taux d’activité des parents – donc moins cher si les deux parents travaillent à 100%.

Au plan cantonal, pour les couples avec enfants, introduire un bouclier fiscal excluant que la hausse des charges résultant de l’addition entre les frais de garde et la taxation fiscale définitive (icc+ifd) dépasse 60% du deuxième revenu du foyer.

Le bonheur d’une naissance

www.grangettes.ch

Par BernarD Favre

«La société à2000 watts »

d’ici à 2050, c’est fort aimable, mais peu

crédible.»

d’investissement avantageuses pour la Suisse (notamment en raison du franc fort) et susceptibles de soutenir la croissance exsangue de ces pays, tout en renforçant notre position dans le marché des énergies propres.

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doSSier

Comment trouver 600 millions de francs d’ici au budget 2013 ? Et comment couvrir l’augmentation du découvert de la caisse de retraite des fonctionnaires, qui passera de 6,3 milliards à près de 8 milliards en raison de la baisse du taux des actuaires conseils ?

Par des hausses d’impôts, pardi ! C’est en effet la seule option qu’en-visage la candidate socialiste au Conseil d’Etat, Anne Emery Torracinta, à qui nous avons posé la question (lire ci-contre). Car c’est bien la question qui occupera le Conseil d’Etat dans sa nouvelle composition après le 17 juin.

600 millions à trouver!Comme l’avait rappelé le ministre des finances David Hiler en pré-sentant les comptes 2011, le défi-cit structurel de notre canton est

de 200 millions de francs en 2011, il devrait dépasser 350 millions en 2012 et atteindra 600 millions en 2013 si aucune mesure correc-trice n’est prise. Et dans ce cas, on n’échappera pas au mécanisme du frein à l’endettement. Qui obligera à présenter au peuple le choix entre des baisses de prestations et des hausses d’impôts.

Si la candidate socialiste est élue le 17 juin, la majorité du Conseil d’Etat basculera à gauche. Et là, aucun doute : les baisses d’impôts votées par 2/3 des Genevois en septembre 2009 seront remises en question. C’est d’ailleurs le mes-sage parfaitement clair qui ressort du rapport des socialistes sur les comptes 2011 au Grand Conseil: pour eux, c’est la baisse d’impôts (411 millions pour les familles et les aînés, dont seulement 38 millions pour le bouclier fiscal et 11 millions liés à la déduction des primes d’as-surance maladie) qui est en cause. Au mépris des faits les plus élé-mentaires d’ailleurs, puisque les recettes fiscales 2011 augmentent de 303 millions par rapport aux comptes 2010.

Les socialistes rêv ent d’augmenter les impôtsLe 17 juin, aveC L’éLeCtion ComPLémentaiRe au

ConseiL d’etat, C’est aussi La question de vos imPôts

qui se joue. CaR Les ambitions des soCiaListes sont

tRès CLaiRes : iLs veuLent ReveniR suR Les baisses

fisCaLes aCCoRdées PaR Le PeuPLe en 2009.

des miLLieRs de fRanCs d’imPôts suPPLémentaiRes

menaCent donC Chaque famiLLe genevoise.

Près de 5000 francs d’impôt can-tonal supplémentaire par an: voici la facture qui menace une famille de 4 personnes avec un revenu de CHF 150 000.– (soit 2 personnes ayant un revenu légèrement infé-rieur au salaire médian). C’est en effet le montant qu’économise aujourd’hui cette famille grâce à la baisse d’impôts votée en 2009 à l’initiative du PLR et de l’Entente. Une baisse d’impôts qui avait prin-cipalement pour objectif de sup-primer l’injustice qui frappait les couples mariés par rapport aux concubins (voir tableau).

Les socialistes avaient combattu cette réforme avec la dernière éner-gie en référendum. Tout comme ils avaient combattu en 1999 la baisse de 12 % issue de l’initiative 111 du parti libéral. Tout comme ils avaient combattu la suppres-sion de l’impôt sur les successions en ligne directe. Dans le monde idéal voulu par les socialistes, cette même famille paierait aujourd’hui, au lieu de quelque 21 500 francs, pas moins de 29 500 francs d’im-pôt annuel. Par contre, grâce au PS, cette famille a gagné 2400 francs en hausse d’allocations familiales. Faites le compte: 8000 francs d’impôt supplémentaire d’un côté, contre 2400 francs d’allocations familiales de l’autre. Décidément, les socialistes savent mieux com-battre la richesse que la pauvreté.

Les familles risquent de passer à la casserole

C’est le nouveau cri du cœur du président du parti socialiste suisse Christian Levrat : « il faut réindus-trialiser la Suisse ». Passons sur le fait que cette phrase démontre la méconnaissance crasse que ce parti a du tissu économique suisse. Notre industrie est au contraire puissante, dynamique, réactive et parvient malgré le franc fort, grâce à son inventivité, à conquérir en permanence des marchés pour ses

produits. Certes, ces industries ne ressemblent guère aux mines de Montsou magnifiquement décrites par Zola dans Germinal. Mais tout de même...

Au-delà du concept creux de « réin-dustrialisation », voyons comment le PS compte s’y prendre. Et quelles sont ses propositions en matière économique.

Ah, voilà. D’abord, un salaire minimum fixé par la loi, à près de 4000 francs mensuels. A Genève, 10 % des salaires sont inférieurs à 4090 francs. Et ce sont précisément

des emplois pour le public cible du PS : des personnes faiblement qua-lifiées, des emplois proches de l’in-dustrie ou des PME (restauration). Alors, ok : on introduit un salaire minimum. Résultat: 10% d’emplois à délocaliser au plus vite.

Ensuite: on décrète que chaque travailleur a droit à 6 semaines de vacances par année. Bingo : une augmentation du coût du travail de 4 % (2 semaines sur 52 annuelles). Et 4 % d’emplois en fumée, 4 !

Et encore: on maintient coûte que coûte la taxe professionnelle, qui

pénalise les entreprises qui occu-pent beaucoup d’employés.

Puis, comme l’a fait Christian Levrat, on remet en cause la libre- circulation des personnes: cela per-mettra d’empêcher les entreprises qui veulent créer des emplois de recruter le personnel dont elles ont besoin. Et rendra les exportations plus difficiles...

J’oubliais : on introduit un congé parental prévoyant 24 semaines de congé payé au lieu des 14 semaines actuelles. Et hop : on double les pré-lèvements salariaux sur les APG !

La « réindustrialisation » loufoque de la gauche

Par rolin wavre

secrétAire GéNérAL

Les écoNoMies d’iMpôts coNtestées pAr Le ps

marié 2 enfants dont un à la crèche fr. 4000/an (moins de 13 ans)Revenu m. 40’000 50’000 60’000 75’000 100’000 150’000Revenu mme 40’000 50’000 60’000 75’000 100’000 150’000Totalrevenu net 80’000 100’000 120’000 150’000 200’000 300’000

iCC 2009 6’791 11’843 17’171 25’534 40’117 70’795iCC 2010 3’926 8’451 13’589 21’522 35’029 62’703baisseen francs 2’865 3’392 3’582 4’012 5’087 8’092baisse en % 42.18 28.64 20.86 15.71 12.68 11.43

imposition de différentes familles genevoises avant 2009et après 2010, la Lipp fut votée en septembre 2009

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

Par julien marquis

AssistANt pArLeMeNtAire

Page 7: Le Nouveau Genevois, mai 2012

L e N o u v e A u G e N e v o i s | M A i 2 0 1 2 | 7

doSSier le PS rÊVe d’augmenter leS imPÔtS

Les socialistes rêv ent d’augmenter les impôts

La « réindustrialisation » loufoque de la gauche

Essayé, pas pu. La rédaction du Nouveau Genevois a en effet essayé de solliciter une interview de la can-didate socialiste au Conseil d’Etat Anne Emery-Torracinta. Nous n’avons obtenu que des réponses par courriel. Nous les publions ici.

Les comptes 2012 seront probablement déficitaires pour 350 millions. Le conseil d’etat prévoit 600 millions en 2013 sans corrections importantes, et donc l’activation du frein à l’endettement. Que proposez-vous pour éviter cela ?Comme vous pouvez bien vous l’imaginer, je n’ai guère de temps à ma disposition ces jours-ci... De surcroît, vos questions sont parti-culièrement précises et demande-raient de longues réponses qu’il ne m’est pas possible d’apporter ici en quelques lignes. Par conséquent, je vous invite à vous référer au rap-port de minorité que j’ai rédigé au sujet du projet de budget 2012. Pour celles et ceux qui n’auraient guère le temps de s’y plonger, disons en deux mots que la baisse d’impôts de 2009 était totalement exces-sive. Un redressement des finances publiques ne peut donc se conce-voir exclusivement par des baisses de prestations et/ou sur le dos de la fonction publique. Il est néces-saire de passer également par une hausse des recettes.

Allez-vous renoncer à des projets de lois coûteux que vous avez déposés, notamment sur le prolongement par le canton des indemnités fédérales de chômage, estimé à 60 à 100 millions ?(ndlr : pour cette question et les deux suivantes, Mme Emery-Torracinta renvoie à sa première réponse).

pour vous, la cause de la situation financière de l’etat est à chercher dans les baisses d’impôts votées en 2009 par le peuple, et que vous aviez combattues. faudrait-il revenir en arrière  ?Voir réponse 1

si vous étiez au Gouvernement, quelles mesures d’économies prôneriez-vous pour éviter le frein à l’endettement et équilibrer les comptes 2013 ?Voir réponse 1

Le président du pss veut « réindustrialiser la suisse ». est-ce crédible si en même temps vous demandez 6 semaines de vacances, 24 semaines de congé parental, la hausse des allocations familiales, des hausses d’impôts sur les bénéfices des sociétés, combattez la réforme de la fiscalité des entreprises ?Je ne sais pas vraiment ce que vous entendez par « réindustrialiser » la Suisse. Ce que veut le PS, c’est une économie diversifiée et durable. Il ne s’agit pas de privilégier un secteur économique plutôt qu’un autre ou tel ou tel type d’entreprise. Nota bene: la hausse des alloca-tions familiales est déjà entrée en vigueur au 1er janvier 2012, à la plus grande satisfaction des familles genevoises !

Que pensez-vous, après la fermeture de Merck serono, des déclarations de robert cramer le 8 août 2011 à la radio suisse romande, qui affirmait que pour contrer l’impact du franc fort, il fallait délocaliser des entreprises industrielles vers des cantons qui en avaient plus besoin que nous  ?Je n’ai pas entendu cette émission et ne peux donc porter un jugement à son propos. En ce qui concerne la fermeture de Merck Serono, je la déplore – bien évidemment – et estime que la classe politique doit se mobiliser pour tenter d’inver-ser le cours des choses. Ce que j’ai d’ailleurs fait à mon échelle, en tant que députée.

Anne Emery-Torracinta :l’interview vérité

des dépenses plein la têteDu côté des dépenses, par contre, la candidate socialiste fourmille d’idées. Non pas pour les réduire, bien sûr, mais pour les augmenter. Ainsi est-elle l’auteure d’un pro-jet de loi visant à faire payer par le canton 120 indemnités de chômage supplémentaires à chaque chômeur parvenu au terme de ses indemni-tés fédérales. Coût estimé de l’opé-ration pour les finances genevoises: entre 60 et 100 millions.

Elle est également l’auteure d’in-terventions parlementaires deman-dant que les stages effectués par des chômeurs en fin de droits soient mieux payés que ceux effec-tués par les mêmes chômeurs avant leur fin de droit. Résultat: le canton devrait payer plus cher, pour inciter les gens à rester au chômage plus longtemps. Alors qu’aujourd’hui au contraire, l’Etat tente de mobiliser les chômeurs de longue durée au plus tôt, y compris en leur faisant effectuer des stages de requali-fication lorsque c’est nécessaire,

comme le prévoit la loi fédérale sur le chômage.

La même candidate a par ailleurs des idées assez précises sur la manière de réduire les ressources financières de l’Hospice général. Ce dernier est propriétaire de biens immobiliers, cédé depuis parfois des siècles pour lui permettre de financer ses presta-tions. Aujourd’hui, le service immo-bilier de l’Hospice couvre environ 5% de son budget annuel. Mme Torracinta souhaite que l’Hospice ne loue plus ses appartements au prix du marché, mais les attribue à prix de faveur à des démunis...

Enfin, le PS a d’excellentes idées également pour diminuer les recettes de l’Etat: en supprimant l’impôt forfaitaire pour les étran-gers imposés à la dépense. Un impôt qui rapporte près de 90 millions par an à Genève, sans compter les 60 à 200 millions (selon les années) d’impôt sur les successions (les per-sonnes imposées au forfait paient l’impôt sur les successions, même en ligne directe).

Autre recette miracle: la BNS doit fixer un taux plancher de l’euro à 1,40 franc. Réussir cette prouesse est possible en imprimant chaque jour des milliards de francs suisses supplémentaires. Certes, mais pour éviter que cela entraîne une infla-tion catastrophique, la BNS devrait vendre ses créances sur l’écono-mie domestique – ce qui revient à retirer des francs de la circulation monétaire. Sauf que la BNS ne pos-sède qu’à peine 30 milliards de ces créances. Alors que les transactions sur le franc dépassent chaque jour les 220 milliards. En moins de temps

qu’il ne faut pour le dire, la BNS serait totalement débordée – et ruinée.

Et puis la meilleure. Le 8 août 2011, interrogé par la radio romande sur le moyen de contrer l’impact du franc fort, le Conseiller aux Etats Robert Cramer expliquait (sans rire !) qu’il fallait délocaliser des entreprises industrielles vers des cantons qui en avaient plus besoin que nous (sic !). Que garder à Genève des mil-liers d’emplois obligeant les salariés à traverser la frontière tous les jours n’était pas logique. Visiblement, Merck Serono a appris la leçon...

jaCques Zanetta

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Page 9: Le Nouveau Genevois, mai 2012

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actu Fédérale

Philipp Muller, nouveauPrésident du PLR suisse

Avec deux Suisses-alémaniques, deux Romands et une Tessinoise, les différentes régions linguistiques du pays sont bien représentées. La présence de femmes et d’hommes, d’un jeune et de responsables poli-tiques plus expérimentés est équili-brée. Les sections cantonales ont, en

Par rolin wavre

secrétAire GéNérAL

iL seRa seCondé d’une viCe PRésidenCe de ChoC ComPosée de Cinq PeRsonnes :

La Romandie seRa RePRésentée PaR notRe ConseiLLeR nationaL

ChRistian LüsCheR et La ConseiLLèRe nationaLe isabeLLe moRet (vd, RééLue).

a été ReConduit égaLement dans Cette fonCtion Le PRésident du PLR sChwytzois

vinCenzo PedRazzini, La maiRe de LoCaRno CaRLa sPeziaLi et Le ConseiLLeR

nationaL beRnois ChRistian wasseRfaLLen, tous éLu dès Le PRemieR touR.

la personne de Vincenzo Pedrazzini, un représentant influent au comité directeur.

Avec Philipp Müller, le Parti se dote d’un président spécialisé dans les questions économiques et liées à l’immigration. Il est également un entrepreneur à succès qui connaît le monde des PME de l’intérieur. Il a prononcé un discours engagé devant les presque 400 délégués

présidents à Berne : « J’ai l’impres-sion qu’il y a eu un sursaut dans le Parti et que la confiance est reve-nue! Nous pouvons être fiers d’être membres de ce parti. »

« Les succès aux dernières élections cantonales montrent une nouvelle dynamique pour notre Parti. Il y a assez de travail, commençons tout de suite et ensemble ! », a déclaré Philipp Müller. « Fulvio Pelli et son

équipe ont, quant à eux, accompli un grand travail de consolidation ces dernières années. Aujourd’hui nous avons une identité claire et nous sommes indépendants. »

Après deux interventions du Conseiller fédéral Didier Burkhalter et de la Cheffe du groupe parlemen-taire aux Chambres fédérale Gabi Huber et la présentation d’un petit film surprise, Fulvio Pelli a tiré sa révérence. Après sept ans de bons et loyaux services pour le Parti, il a été salué d’une « standing ovation ». Les délégués ont salué l’énorme travail accompli par l’ensemble du comité directeur pour faire face à une période difficile et renforcer l’unité du Parti au niveau national.

Sécurité: Genève doit hausserle ton face à la Confédération

« La décision d’envoyer des gardes-frontière suisses surveiller la fron-tière entre l’Ukraine et la Pologne durant le prochain Euro de foot paraît surréaliste. Et témoigne des priorités de Berne. » Dans son livre-programme, Pierre Maudet rap-pelle le rôle essentiel que joue la Confédération en matière de sécu-rité. Et d’insécurité... Et lance une proposition choc: aussi longtemps que Berne ne prendra pas au sérieux les problèmes de sécurité de notre canton, le Conseil d’Etat doit envisa-ger sérieusement de retenir l’impôt fédéral direct perçu à Genève.

La démonstration est édifiante. D’abord, c’est bien la Confédération qui a adopté, au début des années 2000, le nouveau code pénal entré en vigueur en 2007, et décrit à l’époque par le Conseiller fédéral Christoph Blocher comme « la réforme du siècle ». Ce code pénal qui a sup-primé les courtes peines de prison et introduit la brillante idée des jours-amende. Ceci au moment même où

la France, au contraire, introduisait les lois « Dati », à savoir le principe des peines plancher pour les récidi-vistes. Résultat : la Suisse est devenu l’eldorado des voyous de toute sorte.

La Confédération s’est montrée fort peu empressée à corriger son erreur, malgré les interventions par-lementaires très rapides des élus PLR Christian Lüscher et Isabelle Moret en 2007 déjà. Pensez-donc: le Conseil fédéral a étudié la question, ouvert une procédure de consulta-tion, bouclé la procédure de consul-tation, attendu une année, promis une réforme, pour la proposer encore six mois plus tard au Parlement, qui vient tout juste d’en être saisi. Cinq années perdues à tergiverser.

C’est aussi la Confédération qui se montre peu empressée à négocier et à faire respecter des accords de réadmission pour renvoyer vers leur pays d’origine les criminels sous le coup d’une expulsion judiciaire. Pas un accord qui fonctionne avec les pays du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne, principaux pourvoyeurs de dealers et de « zizous » à Genève.

On nous dira que c’est très difficile d’y parvenir, sans doute. Maudet réplique: « Nos autorités parvien-nent à signer presque chaque mois de nouveaux accords en matière fis-cale. » Qui ne sont pourtant pas une mince affaire...

Ensuite, c’est la Confédération qui s’est montrée particulièrement pingre avec le corps des gardes-frontière – il en manque facilement 60 à Genève. Alors qu’elle trouve le moyen, précisément, d’en envoyer en Ukraine pour l’Eurofoot.

Enfin, la Confédération, en revoyant à la baisse les moyens accordés aux cantons pour l’accueil de requérants d’asile, a provoqué depuis plusieurs années une situation de pénurie constante, les obligeant à ouvrir des abris de protection civile – exercice coûteux, suscitant régulièrement des inquiétudes dans la population – savamment entretenues par cer-taines forces politiques.

Le chef du Département fédéral de justice et police de l’époque avait estimé que le dispositif devait per-mettre l’accueil, chaque année, de

10 000 nouveaux requérants en Suisse. Jamais dans la précédente décennie la réalité n’a été inférieure à 15 000, et elle dépasse aujourd’hui 20 000 par an.

Alors, Maudet fait les comptes. Genève verse chaque année, par habitant, plus de 3700 francs à la Confédération pour l’impôt fédéral direct – contre une moyenne natio-nale de 2300 francs par habitant. C’est à peu près 2 milliards censés ainsi financer « la défense natio-nale ». Cet argent devrait au moins servir à garantir à ceux qui paient cet impôt (et les Genevois figurent ici en proportion très élevée, envi-ron 10 % des recettes totales de l’IFD) une sécurité digne de ce nom. Je proposerais que, dans ses négocia-tions avec la Confédération, Genève envisage sérieusement de retenir cet impôt perçu sur ses habitants, au moins en partie, afin de placer les autorités fédérales devant leurs responsabilités.

on PouRRait doubLeR Le budget CantonaL en matièRe de séCuRité, Les Choses

ne ChangeRaient guèRe. CaR Les PRinCiPaLes ResPonsabiLités ReLèvent

de La LégisLation fédéRaLe. extRaits du PRogRamme de PieRRe maudet.

Par rolin wavre

secrétAire GéNérAL

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actu cantonale

Un référendum pour garder nos ruesouvertes et construire la ville ensemble

Le Conseil d’Etat vient de consta-ter l’aboutissement du référendum lancé par le Groupement Transports et Economie (GTE) – avec l’appui notamment du PLR – contre le crédit municipal visant à tester la ferme-ture à la circulation de 50 rues de Genève. Démarche de dinosaures jamais sortis de l’ère du « tout-voi-ture » ? Non, évidemment. Les milieux économiques ont l’habitude de ces critiques démodées. Il suf-fit de consulter le site de la société Mobilidée, fondée par un élu écolo-giste genevois, pour constater qu’il existe des entreprises désireuses de gérer leur mobilité et celle de leurs employés. Qui plus est, les milieux

économiques n’ont eu de cesse depuis fort longtemps de recher-cher les compromis en matière de circulation. Ils ont soutenu le CEVA, l’extension des voies de tram, le développement du réseau de trans-ports publics. Ils ont proposé une traversée de la Rade, devenue depuis lors traversée autoroutière du lac, pour désengorger le centre-ville, limiter son accès, requalifier le pour-tour lacustre et attribuer aux TPG une voie sur le pont du Mont-Blanc.

Notre opposition à la fermeture de 50 rues en ville, première étape de la mise en œuvre d’une initiative qui veut en interdire à la circulation 200 en tout, s’explique par les inquié-tudes des entreprises et commerces qui se sont vu imposer le projet sans concertation. Illustration. Quand les représentants des commerçants

et des hôteliers ont été convoqués par la Ville de Genève, il leur a été demandé de pointer 50 rues sur des cartes illisibles, sans savoir si des entreprises, des commerces, des bureaux se trouvaient dans ces rues. Pire, un ingénieur alla jusqu’à décla-rer qu’il avait déjà les 50 rues, mais qu’il ne les communiquerait pas. Bel exemple de concertation.

Les réactions recueillies sur le terrain pendant la récolte de signatures ont confirmé nos craintes initiales. Les commerçants estiment que la sup-pression – sans compensation systé-matique – de près de mille places de stationnement pour voitures et plus de 500 places pour motos et scoo-ters fera fuir leur clientèle vers les zones commerciales périphériques. Les entrepreneurs refusent que leurs véhicules ne puissent plus circuler

dans les quartiers. Quant aux voisins des rues concernées, ils ne veulent pas subir un report de charge de tra-fic et de nuisances, avec les risques que cela comporte pour leur qualité de vie et leur sécurité.

Genève s’est jusqu’ici montrée inca-pable de créer des zones piétonnes belles et accueillantes et d’en assurer l’accès en construisant à proximité des parkings souterrains. A cause de leur intransigeance, les autorités de la Ville ont une grande responsabilité dans les blocages actuels. Quand se décideront-elles à recouvrer la rai-son et le sens du dialogue ? Nul ne le sait. En attendant, la votation sur notre référendum pourrait avoir lieu le 23 septembre prochain. La cam-pagne sera difficile, mais la victoire est possible, avec le soutien actif des militants PLR de la Ville.

pLAN directeur cANtoNAL: reMettrede LA coNfiANce dANs Les rouAGesLe projet veyrite est un maillon important. pourtant, l’essentiel de la vision et de l’action de françois Longchamp est ailleurs. elle se résume en un mot : confiance. pourquoi opposer les communes à l’etat ? dresser les propriétaires contre les promoteurs ? faut-il léser les uns dans l’intérêt supposé des autres ? La clé ne se trouve assurément pas dans des procédures sans fin. Les affrontements sont, d’ailleurs, souvent stériles. Le magistrat pLr n’a pas l’intention de transiger sur les valeurs : assurer une qualité de vie accrue, dans l’intérêt de tous.

c’est dans cet état d’esprit que françois Longchamp consultera les communes ces prochaines semaines, sur une seconde version du fameux plan. comme il l’a lui-même exposé dans les médias, il est nécessaire de distinguer les oppositions de forme ou de fond, d’y répondre et de dissiper les incompréhensions et autres malentendus qui ont pu parasiter les consultations menées depuis deux ans.

de nouvelles solutions doivent par ailleurs être envisagées ou favorisées : les députés pLr viennent d’agir dans ce sens au Grand conseil pour éviter que des propriétaires ne se trouvent injustement lésés en zone de développement, en garantissant relogement et prix adéquat pour leur bien. Là aussi, de nombreux blocages pourraient être levés. en somme, un important travail doit encore être accompli. Mais parvenir à faire converger des intérêts multiples, trop longtemps opposés, pourrait autoriser la mise en œuvre de la politique de développement que nous appelons de nos vœux.

François Longchamp : un dialogue (déjà) productif avec les communes

Responsable par intérim du Département en charge des constructions et par conséquent de la brûlante question du loge-ment, François Longchamp a repris contact avec de nombreuses com-munes afin de trouver des solu-tions pour satisfaire à la fois ce besoin vital et la demande de nom-breuses collectivités de trouver des réponses à leurs interrogations (voir encadré).

feu vert aux Grands essertsLa construction échelonnée de 800 logements à Veyrier entre 2017 et 2023, puis du solde du pro-jet initial après 2030, constitue un compromis qui permet d’éviter l’enlisement – à savoir une guerre judiciaire, d’aller de l’avant et de relancer le dialogue entre com-munes et canton dans ce domaine. A noter que la commune pourra réa-liser une partie des logements pour ses habitants. En substance, il s’agit là d’un signal fort, très positif, d’au-tant que d’autres discussions sont en cours selon la même méthode.

Cet accord est le fruit d’un dialo-gue entre François Longchamp et Thomas Barth, maire de Veyrier.

double objectifCette politique devrait donc per-mettre d’atteindre un double objec-tif : d’une part, mettre un terme à la pénurie en construisant de nouveaux logements à court terme déjà (2500 par an), et d’autre part aménager notre canton de manière cohérente et concertée, à long terme.

Chacun peut comprendre qu’il n’est pas souhaitable de construire contre la volonté des communes et d’une partie de leurs habitants. Mais il n’est pas non plus accep-table de mettre l’ensemble de notre

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

canton et du « Grand Genève » dans une situation impossible, faute d’avoir trouvé des solutions pour un développement de qualité met-tant l’humain au centre des préoc-cupations. Nous ne pouvons pas

accepter que nos enfants soient contraints à l’exil outre-frontières pour loger leur propre famille ! Il en va en effet de la garantie effec-tive, pour les Genevois, de la liberté d’établissement.

Par nathalie harDyn

directrice AdJoiNte

de LA cciG

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actu cantonale

Entre pénurie et pléthore de soignants :le « managed care » est-il une solution ?

Le 25 avril dernier, notre assemblée générale a décidé de ne pas soutenir le référendum contre la modification de la LAMAL sur les réseaux de soins intégrés dite « managed care ». Le débat s’est principalement concen-tré sur les aspects économiques de cette réforme pour les assurés, le problème de la coresponsabilité bud-gétaire et la limitation du libre choix du médecin. Un point extrêmement important a été occulté ou fort peu abordé. A l’aube d’une pénurie très importante de soignants (principa-lement les médecins de famille et le personnel infirmier) qui se profile, et paradoxalement un afflux actuel de médecins européens sur Genève, attirés par la prospérité de notre région, cette réforme permettra-t-elle de pallier les conséquences à venir de ce déséquilibre d’offre de soins ?

En 2030, selon l’Observatoire Suisse de la santé, il manquera 1800 méde-cins généralistes. La clause du besoin appliquée jusqu’en 2010 et surtout le désintérêt pour la médecine générale (expliquée par des revenus en dimi-nution constante depuis 30 ans), la

féminisation de la profession avec un recours au temps partiel expli-quent cette pénurie qui va frapper surtout les régions périphériques. Les métiers de la santé en général, vu leurs contraintes (horaires irré-guliers, stress professionnel) ne sont pas également plébiscités par nos jeunes et la vie professionnelle du personnel infirmier est courte.

Or, les besoins de santé dans l’avenir sont clairement connus. Liés à l’aug-mentation de l’espérance de vie et aux progrès de notre médecine, 20 % des malades vont occasionner 80 % des dépenses de santé. Ces fameuses maladies chroniques imbriquées entre elles (obésité, diabète, hyper-tension, ostéoporose, etc.) néces-sitent l’intervention de multiples partenaires des soins et leur coordi-nation et une utilisation judicieuse des différents partenaires semblent logiques.

Selon l’OFSP et la CDS (rapport d’avril 2012), les réseaux de santé seront mieux à même de couvrir les besoins de la population résidant en Suisse. Ils permettraient de déve-lopper un plus grand effort de pré-vention (éducation thérapeutique des patients), utiliseraient mieux les compétences d’autres professionnels

de santé (par exemple des infir-mières spécialisées dans une mala-die chronique pourraient encore plus s’occuper du suivi de routine de ces malades), diminuer le tourisme médical et permettre une meilleure coordination des soins.

Dans la région lémanique, qui est submergée par l’afflux d’« eurodocs », les réseaux pourraient imposer des labels de qualité et encourager une formation post-graduée de qualité.

Le « managed care » pourrait donc très probablement contribuer à une meilleure couverture des besoins de santé de notre population.

Oui, mas pas comme le propose cette réforme.

La fameuse « coresponsabilité bud-gétaire » porte en elle les germes d’un transfert de charges vers

l’hospitalisation des patients ayant des traitements très onéreux afin de ne pas faire supporter au réseau leur coût. Elle va également diminuer la liberté thérapeutique des médecins membres de ces réseaux. Elle risque aussi d’accentuer les déséquilibres en Suisse en défaveur des régions économiquement défavorisées de notre pays, avec une population vieillissante, de santé plus fragile et donc moins d’intérêt pour des réseaux de soins « rentables ». Alors, oui à des réseaux de soins intégrés mais non à la coresponsabilité bud-gétaire. N’oublions pas que le but ultime de toute réforme de santé est d’augmenter l’espérance de vie sans incapacité de notre population.

Je doute fortement que cette réforme y contribue et voterai donc non le 17 juin.

Par PatriCk sauDan, député ecLAirAGe : LA rédActioNLe vote sur la loi fédérale sur l’assurance maladie et son fameux réseau de soin fut serré, lors de l’assemblée des délégués du 25 avril. Au terme d’un débat contradictoire animé, et, ayant fait l’objet de nombreuses questions et réactions de la part des membres du pLr, c’est le oui qui l’a emporté. La rédaction publie ici un article de « domaine public » correspondant à la position du parti, et dont vous trouverez l’intégralité du texte sur le site: http://www.domainepublic.ch/articles/20488. patrick saudan, signe, quant à lui, un article contradictoire.

Les réseaux de soins, attaqués en référendum, conjuguent qualité et gestion optimale des ressources mais représentent un véritable changement de paradigme Dans le modèle existant, le patient choisit librement son médecin. Il entretient plusieurs relations bilaté-rales avec son généraliste et divers spécialistes. La logique actuelle valorise les maladies plutôt que la santé : la rémunération est fonction du nombre d’actes exécutés.

Dans le réseau de soins intégrés, le patient est pris en charge de manière à optimiser les ressources dispo-nibles : tous les soignants du réseau contribuent au traitement, c’est le règne de la coopération. L’échange de savoir au sein d’une équipe doit garantir une meilleure qualité des soins et même des économies en évitant les doublons. Le budget négocié avec les assurances donne le cadre financier des rémunérations

(Source : Domainepublic.ch). Les dépenses dépassent-elles ce cadre, le réseau devra prendre en charge la moitié du dépassement, tout comme il encaissera la moitié d’un éventuel bénéfice : une incitation à éviter les actes superflus.

Est-ce la porte ouverte à une méde-cine au rabais ? Non puisque l’intérêt du réseau réside dans la bonne santé de ses assurés / patients : les réseaux devront communiquer les indica-teurs de qualité de leur prestations. De plus, des traitements de mau-vaise qualité péjoreraient l’état de santé des patients, finissant par coû-ter cher aux assurances et à ternir la réputation du réseau. Les réseaux vont donc miser sur la qualité pour tous les malades, en particulier les

malades chroniques et les personnes âgées en perte d’autonomie, les plus à même de bénéficier d’une prise en charge médicale bien coordonnée.

Le libre choix absolu du médecin disparaît mais dans un réseau qui devrait regrouper plusieurs cen-taines de fournisseurs de presta-tions, le médecin traitant, au sein du réseau, ne sera pas pour autant imposé au patient. Et un réseau n’aura aucun intérêt à refuser à l’un de ses patients de continuer à recou-rir à un spécialiste qui le suit de lon-gue date.

L’incitation au développement des réseaux n’empêchera pas les assurés qui le veulent de s’en tenir au libre choix complet. Il leur en coûtera

une participation annuelle aux frais de 1000 francs par année au maximum, soit 300 francs de plus qu’actuellement.

Le modèle du réseau de soins a fait l’objet de débats parlementaires depuis une décennie. Le compro-mis réalisé n’est peut-être pas parfait mais un échec du projet retarderait de plusieurs années le développe-ment d’un modèle qui répond au besoin de coordonner et d’optimiser les interventions d’une médecine moderne toujours plus complexe : un modèle qui conjugue les exi-gences d’économicité et de qualité.

>> www.domainepublic.ch/articles/20488

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actu grand conSeil

pour uN service puBLic irréprochABLe, eN tout teMps

La députée Nathalie fontanet a déposé un projet de loi : la situation actuelle, fragile, fait courir un risque à la population en cas d’abus lors d’une grève dans les services publics.

en novembre 2011, les mouvements de grève aux huG ont été marqués par de regrettables incidents. en violation flagrante du service minimum mis en place par la direction, le comportement de certains grévistes a entraîné de graves retards dans des analyses à la maternité, heureusement restés sans conséquences pour les patientes.

A Genève, le principe du service minimum ne trouve aucun fondement dans la loi : il repose sur un simple arrêté du conseil d’etat. cette solution ne correspond pas aux standards les plus récents, respectés notamment sur le plan fédéral et dans de nombreux cantons comme le canton de vaud, dont la législation est exemplaire sur ce point.

une base légale formelle permettra au conseil d’etat et aux directions d’établissements d’organiser sans risque un service minimum en cas de grève et d’associer, en amont, les syndicats aux démarches visant à identifier les secteurs essentiels concernés.

Par julien marquis, ASSISTANT PARLEMENTAIRE

siMpLifier L’AdMiNistrAtioN, souLAGer Le citoyeN

Le 19 avril, le Grand conseil a, ni une ni deux, envoyé au conseil d’etat la motion pLr portée par le député Gabriel Barrillier. Au vote : 61 voix contre 25.

L’idée des députés : mettre en place, comme l’a fait avec succès le conseil fédéral sur le plan national, un programme de réduction des tracasseries administratives et des excès de réglementation. Au centre de ce combat : le citoyen. et les démarches rocambolesques qui lui sont souvent imposées ! Les plus petites entreprises, sur lesquelles les charges administratives pèsent le plus lourdement, occupent aussi une place de choix.

requérir 27 autorisations pour exploiter un café ? incroyable, mais vrai. on oublie d’ailleurs que la mise en œuvre de politiques publiques de première importance – et le mot est faible compte tenu de l’actualité – est ralentie par les excès bureaucratiques : c’est le cas de la nouvelle loi sur l’énergie, qui doit pourtant permettre des économies substantielles sur le patrimoine bâti, qui représente 50 % de l’énergie totale consommée à Genève.

L’organisation d’une « table ronde » réunissant tous les acteurs concernés a été demandée, de même que la création d’une plateforme participative sur internet. simplifier l’etat, c’est possible. A une condition : y associer citoyens, associations, pMe et communes.

Interview de Christophe Aumeunier, secrétaire général de la Chambre genevoise immobilière

Le 11 mars 2012, malgré le fait que 53,5 % des Genevois aient dit oui, le peuple et les cantons alémaniques ont rejeté l’initiative épargne-logement. pourquoi insister encore ?Voici trois ans, deux initiatives ont été lancées concurremment. C’est le Conseil fédéral qui a décidé de ne pas soumettre simultanément ces deux textes au peuple et aux can-tons. L’initiative qui est soumise au peuple le 17 juin 2012 se distingue de la précédente en ce sens qu’elle prévoit des déductions fiscales plus modiques (CHF 10 000.– par an pour une personne seule et CHF 20 000.– par an pour un couple). Elle est plus modérée et répond aux exigences de l’harmonisation fiscale. Les citoyens et les citoyennes voteront donc sur une initiative optimisée.

pourquoi l’initiative contraint-elle tous les cantons à introduire l’épargne-logement ?Parce que, ainsi, elle est parfaite-ment conforme aux principes de la loi d’harmonisation fiscale. Elle évite toute problématique relative au déménagement de l’épargnant et met l’ensemble des Suisses sur pied d’égalité.

Les riches ne sont-ils pas les premiers à profiter de l’épargne-logement ? Nous savons bien que la plupart des personnes riches sont déjà proprié-taires. L’épargne-logement est réser-vée à l’acquisition de son premier logement en Suisse. Ainsi, les pro-priétaires ne peuvent pas bénéficier de ce système d’épargne. L’analyse des données chiffrées relatives au canton de Bâle-campagne qui a mis en œuvre l’épargne-logement pen-dant 20 ans, démontre que c’est avant tout la classe moyenne qui a besoin de pouvoir constituer les 20 % de fonds propres nécessaires à la conclusion de crédits hypothécaires. 71 % des épargnants disposent de moins de CHF 100 000.- de revenus annuels.

La constitution des fonds propres n’est-elle pas possible par le biais d’une libération des fonds du 2e pilier ?Elle l’était jusqu’à présent, mais cette libération des fonds du 2e pilier en vue de l’accession à la propriété fait actuellement l’objet d’une consul-tation au niveau national dans le cadre de l’avenir du 2e pilier. Dans ce contexte, il y a fort à craindre que la nécessité de recapitaliser les caisses de prévoyance prime sur l’objectif de remplir le mandat constitutionnel

visant à favoriser l’ac-cession à la propriété. En d’autres mots, il faut craindre que la possibilité de retrait des fonds du 2e pilier pour accéder à la pro-priété ne soit foncière-ment durcie.

Au fond, avec le risque de ne plus pouvoir utiliser les fonds du 2e pilier pour acquérir son logement, il s’agirait, selon vous, d’une seconde chance ?Exactement, il s’agit de saisir cette seconde chance afin de per-mettre aux Suisses et aux Genevois qui sont très nombreux à le souhaiter de pou-voir devenir propriétaires quand bien même la libération des fonds du 2e pilier pourrait devenir plus difficile.

En conséquence de quoi, il s’agit de voter et de faire voter oui à l’épargne-logement le 17 juin 2012.

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

votation du 17 juin :initiative PLan-éPaRgne Logement votAtioN du 17 JuiN

l’initiative ProPose :

– la déduction de l’impôt sur le revenu et fortune de l’épargne-logement constituée à raison de ChF 10 000.– par an pour une personne seule ou ChF 20 000.– par an par couple. au maximum.

– l’obligation pour le canton d’introduire ce régime.

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actu cantonale

Les Jeunes libéraux-radicaux reçoiventPascal Couchepin

Imaginez une rencontre entre un ancien président de la Confédération et une assemblée de Jeunes libéraux-radicaux. Imaginez-là dans un cadre magni-fique – le domaine des Lolliets, à Soral. Mais surtout, imaginez-là comme une discussion passion-nante, ouverte et vivante. Voilà ce qui s’est produit ce mercredi 2 mai.

En un peu moins de deux heures, de nombreux thèmes ont été abor-dés. Pascal Couchepin a commencé par analyser les pathologies qui affectent la gauche et la droite : la première s’imagine affranchie des contraintes de la réalité tandis que la seconde, et particulièrement le PLR, a parfois tendance à être trop réaliste, ce qui peut l’amener à se laisser influencer par les groupes d’intérêts.

L’exemple est donné par la défense de l’environnement : en Suisse, les premiers « écolos » furent des libé-raux-radicaux comme Monique Bauer-Lagier ou Gilles Petitpierre, mais cette ligne, qui déplaisait aux paysans (« pas seulement, pas seulement… » ajoute malicieuse-ment John Dupraz, qui se trouve dans la salle) a trop longtemps été

abandonnée à la gauche. Le mes-sage de Pascal Couchepin est le sui-vant : aucun sujet n’est tabou, tout doit être débattu. Et la pathologie de la droite, son hyper-réalisme, doit être tempérée par une dose d’idéal.

Sont ensuite discutés la réforme et l’avenir du système de santé, la position de la Suisse face à l’Union européenne, la notion de progrès dans un monde qui semble avoir peur de l’avenir, l’« effet canoë »...

L’effet canoë ? C’est l’explication que donne Pascal Lamy, directeur de l’OMC, pour expliquer le suc-cès de notre pays : sur une petite embarcation (soit un petit pays)

qu’il faut mener à bon port, chacun doit faire attention à ne pas déstabi-liser l’esquif, alors que lorsque l’on est responsable d’un paquebot (un grand pays, donc), on tolère plus facilement que certains fassent la fête sur le pont arrière.

Enfin, la discussion se termine et la projection du débat présidentiel français débute. Mais c’est un autre sujet qui occupe nos esprits : cha-cun de nous a bien senti la chance inouïe qu’il a de vivre dans un pays où un ancien président de la Confédération accepte de passer trois heures en voiture pour venir discuter avec une assemblée de jeunes engagés. Pour cela, et pour tout le reste, merci, M. Couchepin.

hoMMAGe à JeAN de toLedo

Jean de toledo nous a quittés le 10 avril, dans sa 101e année. entrepreneur exemplaire, politicien admirable, Jean de toledo n’a cessé de servir Genève. d’abord pharmacien, bien connu comme président des « pharmacies principales », Jean de toledo accède au Grand conseil en 1973. il y siègera au sein du groupe radical durant 16 ans. visionnaire, il lance en 1975 un projet de « traversée de la rade ». d’une manière générale, son combat en faveur de la mobilité individuelle a marqué les

esprits et notre canton tout entier, à une époque où la révolution automobile a littéralement changé les modes de vie. A l’origine du parking du Mont-Blanc, Jean de toledo a aussi porté les valeurs de liberté, de travail et d’abnégation dans le domaine de la formation.

plus actif que jamais, Jean de toledo avait de nombreux projets pour le canton. il travaillait cet hiver encore, entre ski et moments de détente en famille. passionné de Genève, Jean de toledo a su transmettre son goût de l’engagement et une irrésistible envie d’entreprendre.

Par rolin wavre, SECRéTAIRE GéNéRAL

Le PS genevois exporte jusqu’en Europe sa croisade contre la place économique du canton

Le PS genevois s’est réparti les rôles dans sa croisade contre la place éco-nomique et les emplois dans notre canton.

On se souviendra que dans une interview publiée aux frais du contribuable dans l’opuscule « Vivre à Genève », Sandrine Salerno lan-çait récemment l’offensive contre les multinationales. La conseillère administrative socialiste a de la suite dans les idées. Alors que l’im-mense majorité de la classe politique exprime sa solidarité envers les colla-boratrices et collaborateurs de Merck Serono qui viennent d’apprendre la fermeture du siège genevois de cette entreprise et la suppression d’envi-ron 1300 postes, Madame Salerno indique qu’elle n’est pas inquiète pour ces « cols blancs » qui peuvent facilement retrouver un emploi (voir TdG du 25 avril 2012). Pendant ce temps, dans l’esprit de l’Internatio-nale, la Conseillère aux Etats socia-liste Liliane Maury-Pasquier signe une résolution intitulée « Pour une politique adéquate en matière de paradis fiscaux » dans le cadre du Conseil de l’Europe. Ce manifeste se fonde sur un rapport du socia-liste belge Dirk van der Maelen qui prend comme principale cible, de manière totalement partiale et arbi-traire, la place financière suisse et les

multinationales situées sur notre sol (voir NZZ Online du 12 avril 2012). Il est consternant de constater qu’une élue au Conseil des Etats, censée représenté les intérêts de son can-ton à Berne au-delà des dogmes partisans, se prête à cette mascarade orchestrée par ses camarades issus d’Etats qui n’ont de cesse d’attaquer notre pays, dans ce qu’il faut bien appeler une guerre économique. Il n’est pas inutile de rappeler qu’avec ses quelque 35 000 emplois, le secteur bancaire et financier gene-vois contribue à hauteur de 20 % du PIB cantonal et à près de 25 % des recettes fiscales du canton et des communes. Quand le PS gene-vois aura bouté hors du canton les multinationales et les banques, qui

assurera le paiement des salaires de la fonction publique qui s’apprête à manifester le 10 mai 2012 pour pré-server ses acquis sociaux ? Ce jour-là, les « cols blancs » de Merck Serono, fraîchement licenciés, auront sans doute une pensée émue et solidaire pour ces serviteurs de l’Etat au béné-fice de la garantie de l’emploi.

Par GreGory von nieDerhausern

présideNt des JLrG

« Le secteur bancaire et financier genevois contribue à hauteur

de 20 % du PIB cantonal et à près de 25 % des

recettes fiscalesdu canton »

Par eDouarD CuenDet

député

Page 14: Le Nouveau Genevois, mai 2012

1 4 | L e N o u v e A u G e N e v o i s | M A i 2 0 1 2

« Un candidat qui mérite toute notre énergie ». D’entrée le président Alain-Dominique Mauris a annoncé haut et fort la couleur devant le parterre des délégués du PLR réuni le 25 avril à Troinex.

Ancré dans la réalité, l’actualité n’a pas été oubliée : le président a évo-qué les licenciements chez Merk Serono « une véritable tragédie » ; Alain-Dominique Mauris a rappelé l’importance de défendre l’emploi et a dénoncé le principe consistant à opposer les chômeurs ouvriers aux chômeurs « cols blancs ».

Puis on a passé à l’élection des 23 délégués qui représenteront le PLR genevois auprès du Parti national.

Quant aux mots d’ordre concernant les votations du 17 juin prochain, ils sont les suivants. Petite piqûre de rap-pel : l’initiative populaire pour le ren-forcement des droits populaires dans la politique étrangère a été balayée par les délégués ; la modification de la loi fédérale sur l’assurance-maladie a fait l’objet d’un débat contradictoire entre le Dr Didier Châtelain, président des Médecins de familles Genève et la conseillière nationale Isabelle Moret. De nombreux membres du

Assemblé des délégués : 17 juin, tous avec Pierre Maudet !

actu cantonale

votAtioNs du 17 JuiN : positioNs du pLrsujets FéDérauxinitiative populaire« Accéder à la propriété grâce à l’épargne-logement » (initiative no 2) : oui

initiative populaire« pour le renforcement des droits populaires dans la politique étrangère (accords internationaux :la parole au peuple !) » : non

Modification de la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) (réseaux de soins) : oui

sujets Cantonauxinitiative populaire« pour une véritable politique d’accueil de la petite enfance » (iN 143) et contre-projetinitiative : non / contre-projet : oui

Loi sur l’organisation des institutions de droit public : oui

PLR ont pu s’exprimer en faveur ou contre le projet et c’est finalement par un très « court » OUI que la validation du projet de loi du Conseiller fédé-ral Didier Burkhalter a été accepté. L’initiative populaire « accéder à la propriété grâce à l’épargne logement a été plébiscitée.

Concernant les objets de votation sur le plan cantonal « la loi sur l’organisa-tion des institutions de droit public » a été approuvée ; l’initiative popu-laire « pour une véritable politique

d’accueil de la petite enfance, les délé-gués ont privilégié le contre-projet. En fin de séance Murat Julian Alder a dressé le bilan de la Constituante et vanté le texte, résultat d’un com-promis important entre les différents partis et mouvements, regrettant un certain manque d’audace. Une soi-rée dense qui ne doit pas nous faire oublier l’élection de Pierre Maudet au Conseil d’Etat le 17 juin prochain ! Tous avec Pierre Maudet !

Par jaCques Zanetta

Quel hybride peut bien donner l’accouplement sauvage d’un oursin et d’un sanglier ? Cette question a fort occupé le comité de rédaction du Nouveau Genevois. Dans le « Nouveau libéral », la rubrique satirique portait en effet le nom de « sanglier », qui avait des coups de dents fort peu casher. Et dans le « Genevois », c’était l’oursin, inventé par Bernard Lescaze, qui distribuait des piques peu catholiques à gauche comme à droite.

Nous avons imaginé « le porc-épic ». Malheureusement, cela avait déjà été le nom d’un magazine satirique dans les années 30, dont l’orientation nationaliste, anti-maçonnique et antisémite agit comme repoussoir. Nous nous sommes alors dit que le hérisson ferait l’affaire, ancien magazine satirique du groupe Ventillard (Marius, Les pieds Nickelés, Bibi Fricotin, le haut-parleur, etc.), disparu en 1994.

etatisation déca(pi)tanteCandidate au Conseil d’Etat, Anne-Emery Torracinta aimerait bien faire oublier son projet de loi visant à étatiser l’Hospice général. Un projet de loi qui hérisse tout le personnel de la vénérable institution – fondée, selon la version libérale, en 1535, et selon la version radicale en 1856 (le nom « Hospice général » apparaît en réalité pour la première fois en 1868...). Et on comprend bien l’inquiétude de la candidate socialiste. A l’occasion de la cérémonie du 475e anniversaire de l’Hospice, François Longchamp rap-pelait le tragique destin du dernier conseiller d’Etat qui avait rêvé l’éta-tisation pour cette institution : « La seule chose qu’il me souvient, c’est l’aventure survenue à Guillaume Fuzier-Cayla, conseiller d’Etat à la fin du 18e siècle. Cet homme était sans doute fort respectable, et il passait même pour très charitable, en tout cas avec l’argent des autres, puisqu’il

distribuait généreusement les deniers publics pour venir en aide aux indi-gents. En 1791, il émit l’idée d’enlever toute autonomie à l’Hospice et d’en confier la gestion à des fonctionnaires. Deux ans plus tard, le tribunal révo-lutionnaire a jugé qu’il corrompait le peuple par son excessive générosité. Il a été exécuté à quelques pas d’ici, à la place Neuve, le 27 juillet 1794. »

heil payot!C’est décidé, je boycotte Payot. Le groupe a annoncé qu’il mettra désor-mais « Mein Kampf » en vente libre. Non pas qu’il était interdit d’accès jusque là, mais on avait la décence de ne pas le mettre sur des présen-toirs. L’acquéreur devait s’adresser à un libraire, qui pouvait ensuite le lui vendre ou le lui commander. On se souvient que le directeur général de Payot, Pascal Vandenberghe, n’avait de cesse, durant la campagne sur le prix unique du livre, de mettre en avant « le rôle indispensable des libraires » pour faire connaître de nouveaux auteurs et conseiller les clients. Euh, pardon : les lecteurs. Deux mois plus tard à peine, ce rôle est oublié. « Mein Kampf » est un objet commercial comme un autre. On se réjouit. On pourra bientôt trouver chez Payot également les œuvres com-plètes de Mohamed Merah.

Mauvais tempsPayot n’a même pas été sensible aux hasards du calendrier: son annonce est intervenue simultanément à l’ouverture du procès de Anders Breivik, qui démontre que l’attrait meurtrier de l’idéologie nazie n’est pas épuisé. Et quelques jours avant Yom Hashoah, la journée consacrée à la mémoire des victimes du génocide commis par les nazis.

Le hérissoN

>> pour tout savoir sur les votations du 17 juin : www.plr-ge.ch

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Tous les sujets du 17 juin sur plr-ge.ch

AU CONTRE-PROJET

POUR PLUS DE PLACES DE CRÈCHES

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Page 16: Le Nouveau Genevois, mai 2012

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leS grandS entretienS du nouVeau geneVoiS

« Je suis étiquettée à droite ; j’assume ! »Catherine Nay

Belle rencontre avec une femme intelligente, directe, sensible. Cette femme, c’est Catherine Nay, jouna-liste d’abord et éditorialiste politique sur Europe 1. Profondément attaché au médium radio, quand bien même de nombreux directeurs de chaînes lui font régulièrement les yeux doux, Catherine Nay continue de préfé-rer la radio où selon le mot de Paul Valéry « l’œil écoute ».

Son dernier ouvrage, « L’impétueux » sorti il y a quelques semaines aux Editions Grasset reste et restera « un livre permanent » et qui servira cer-tainement de référence lorsque l’on écrira l’histoire du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Un livre où rien n’est laissé au hasard. Formé à « l’école » de Françoise Giroud, tout a été vérifié, recoupé, comparé. Le résultat de 673 pages est fabuleux et passionnant ; grand à son style rapide et rythmé la lecture de « L’Impétueux » demeure aisée. Comme au théâtre, le livre s’ouvre sur une rupture, celle du Président et de sa deuxième épouse... On ne décroche pas !

Quelle a été votre méthode de travail pour écrire une telle somme ?Tout d’abord l’Homme (Nicolas Sarkozy), je le connais, il y a cinq ans j’ai publié sa biographie et puis, vous savez, j’ai deux yeux et je regarde ! J’ai pris de nombreuses notes, lus quotiennement tous les journaux ou magazines... et puis surtout je vou-lais voir tous les acteurs qui entou-raient Nicolas Sarkozy ; j’ai rencontré et écouté la famille, sa mère, les amis, les intimes. Le Président savait que je préparais un livre sur son quinquen-nat. Moi je voulais être libre, être journaliste simplement.

Pour revenir à mes notes prises sur des cahiers à spirale, ils sont au nombre de 25 quand je me suis lancé dans la rédaction de « L’Impétueux ». L’une des difficultés principales

étaient, parmi toutes ces notes, de les mettre en ordre.Par exemple, dans le cahier no 10, disons, quelqu’un me racontait une anecdote qui se réfé-rait au début du quinquennat et c’est cela qui était difficile, l’agencement continuel de nombreux détails, par-fois si précieux ! Certaines personnes se confient rapidemment et d’autres racontent beaucoup plus tard. Il fallait à chaque fois tout remettre non seulement en forme mais sur-tout dans le contexte. Et puis j’ai dû faire face à une certaine « omerta » une loi du silence... L’interdiction, par exemple, donnée aux gardes du corps de ne pas parler... et puis fina-lement les gardes du corps parlent à d’autres gades du corps et tout fini par se savoir ! Mais, il faut aussi reconnaître qu’il y avait également des gens qui ne voulaient pas parler !

comment expliquez-vous les rapports hostiles entre le président sarkozy et la presse...car au début il y a eu complicité puis tout s’est dégradé, allant même jusqu’à la diabolisation de Nicolas sarkozy ?C’est assez complexe, au début, je pense alors qu’il était ministre de l’Intérieur, les rapports que Nicolas Sarkozy entretenait avec la presse étaient trop proches ; ensuite lors de sa première campagne... vous savez que les journalistes sont « attribués » à un candidat par leur rédaction afin de mieux le connaître... Or, le soir de son élection et lors de la fameuse soirée du Fouquet’s, croyant être normalement invités, les journa-listes qui avaient couvert ces nom-breuses semaines de campagne, se sont vus interdits de Fouquet’s. Cela a créé une mauvaise ambiance, ils se sont sentis mal-traité. Les rapports ensuite n’ont cessé de se dégrader.

La presse a ouvert les feux et tout le monde a suivi... car faire de l’anti-sarkozysme, cela fait vendre ! Je vous donne un exemple : au lendemain

de la primaire socialiste, Le Nouvel Observateur faisait sa couverture sur Sarko... Mais pourquoi ai-je demandé à mes confrères, pourquoi ne pas titrer sur Hollande ou sur Aubry ? Réponse, si on fait une couverture sur eux cela ne se vendra pas ! De même, une émission de télévision avec Sarko, les téléspectateurs res-teront jusqu’au bout, c’est quelqu’un qui ne cesse d’intéresser les gens.

pourquoi ce titre « L’impétueux » ?A un certain moment Nicolas Sarkozy a eu le vertige, lors de sa première campagne... Cécilia n’était pas présente... Est-ce que je vais y arriver ? Et si Nicolas Sarkozy ne se confie jamais, il fait souvent sortir sa mauvaise humeur sur n’importe qui... sur ses ministres, souvent sur des journalistes qui ne lui plaisaient pas, le tout en employant un vocabu-laire ciblé et des formules vexantes...

Alors quels conseils donneriez-vous à un homme politique pour que ses contacts avec la presse soient « normaux » ?L’homme politique ne doit pas toujours être en tension, il doit avoir de la courtoisie et prendre le temps de répondre. Lorsque l’on est invité à l’Elysée, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, on passe un moment intéressant mais il est tou-jours dans l’action et lui a l’impres-sion que les journalistes ont un train de retard sur lui. Très vite il devient agressif. Finalement il n’a jamais fait le deuil du désamour de la presse.

J’ajouterai pour mieux comprendre ces rapports avec la presse que la gauche a ses journalistes, elle est très sectaire... on part en vacances ensemble... A droite cela n’existe pas, le copinage n’existe pas, les pratiques sont différentes... Je ne connais pas de ministres de droite qui partent en vacances avec des journalistes !

A vous de lire le passionnant roman d’un président, « L’Impétueux » dont le sous-titre est digne de la carte météo du quinquennat : « Tourments, tourmentes, crises et tempêtes ». Mille bravos, Catherine Nay !

Propos recueillis par Jacques Zanetta.

L’IMPéTUEUx

CATHERINE NAy, 673 PAGES

EDITIoNS GRASSET

Par jaCques Zanetta

Page 17: Le Nouveau Genevois, mai 2012

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Au lendemain de la finale de la coupe du monde de rugby 2011, que les Néo-Zélandais arrachèrent au terme d’un de ces morceaux de bravoure qui construit la légende du sport, le New Zeland Herald, remerciait le XV de France d’un iro-nique Sweet Merci !

Pour la presse anglo-saxonne, le français sied sans doute mieux aux départs et aux défaites.

Battu, Nicolas Sarkozy aura payé pour un style que les Français n’ont jamais pu accepter. Certes râleurs, ils sont prêts à accepter de mau-vaises grâce les mesures d’austérité

lorsque celles-ci viennent d’un président qui souffre comme eux. Nicolas Sarkozy, président bling-bling, n’aura pas réussi à inverser la tendance après sa première erreur, son premier soir de présidence, une fête déplacée au Fouquet’s. La suite est une longue errance, en terme d’image, qui, malheureuse-ment aura occulté un bilan, sans doute maigre, mais courageux. On peut, entre autres évoquer, parmi les grands chantiers, la réforme de la retraite et celle de l’Université, et puis, dans l’ombre souvent, le com-bat mené par ses équipes afin de minimiser les effets pervers des 35 heures. En 2008 la crise des « sub-primes » emporte Lehman Brothers et, la France, qui préside l’Union européenne voit un Sarkozy qui

prend en main le pilotage du sauve-tage des banques européennes.

Néanmoins, il n’a jamais réellement convaincu. Alors que Chirac faisait campagne sur « la fracture sociale », Sarkozy siphonne allègrement le fonds électoral du Front national. Il se coupe du centre droit, et Bayrou, qui n’en attendait pas tant, se met à pencher à gauche. Que reste-t-il de l’ancienne UDF de Giscard, Lecanuet, Servan-Schreiber, ou encore Michel Poniatowski qui l’avait fondé en 1978.

Et puis, il y a des signes qui ne trom-pent pas. Le parler vrai de la cam-pagne de Sarkozy en 2007, frappé de slogans percutants et simplistes mais néanmoins efficaces comme « travailler plus, pour gagner plus »,

ne trompe plus personne. La bête de campagne a trouvé sur son che-min un adversaire à sa hauteur. Plus calme, tout aussi convaincu, et petit à petit, campagne faisant, une forme de dignité a commencé à habiter François Hollande. Une hauteur, une élévation, une stature dont l’ombre se profile peu à peu. C’était le coup de grâce porté à un candidat sortant, haï par ses adver-saires et détesté par ceux qui le sou-tiennent. Cela laisse peu de place à la victoire.

Alors, adieu, Nicolas Sarkozy.

Adieu !L’hebdomadaiRe améRiCain Time, fin maRs déjà, Posait La question aveC

un CingLant Adieu ? en fRançais, au Lieu de FArewell. Cinq semaines PLus taRd,

Le Point d’exCLamation Peut, en Ce six mai 2012, RemPLaCeR La foRme

inteRRogative du Time.

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

iNterview

Interview Marie-Françoise d’Anglemontde Tassigny

pouvez-vous nous préciserle contexte général de cesélections législatives qui concernent désormais, également, les français de l’étranger dont, pour mémoire, la suisse et le Liechtenstein constituent la6e circonscription, représentée par un député qui sera élu entre les 3 et 17 juin (1er et 2e tour) ?Les Français qui habitent l’étranger ont déjà la chance d’être représen-tés par une assemblée des Français de l’étranger qui a plus de 100 ans. Il s’agit de 150 grands électeurs qui élisent 12 sénateurs tous les 6 ans. Le renouvellement de ces élus est peu important et la faiblesse est

de n’être représenté qu’au Sénat et non à l’Assemblée nationale. Les demandes remontent auprès des représentants sous formes écrites, par exemple, quels que soient les sujets. Désormais, les portes de l’As-semblée nationale s’ouvrent aux

français de l’étranger, c’est une nou-veauté constitutionnelle, voulu par le président Sakorzy. Les Français de l’étranger seront ainsi représentés dans les 2 chambres parlementaires. Je suis moi-même sénateur (séna-trice ?) depuis 6 ans.

Qu’est-ce que ces élections apporteront aux français de l’étranger ?Un véritable poids, une vraie repré-sentation pour la prise en compte des problèmes qui concernent les Français qui rentreront au pays, par exemple. Les conditions de retraites, des propositions fiscales les concer-nant. Beaucoup de bi-nationaux demandent actuellement leur natio-nalité suisse à cause des résultats de l’élection présidentielle. Il s’agit donc d’agir en faisant de la veille (identi-fier les besoins), traiter les problèmes spécifiques et enfin, la mise en réseau afin de faciliter les projets, accélérer les processus trans-nationaux. J’ai, par exemple, il y a quelques années, concernant le CEVA, agit auprès du Ministère des transports.

(Suite en page 18)

electionS PreSidentielle & legiSlatiVeS

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

Page 18: Le Nouveau Genevois, mai 2012

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iNterview

Micheline Spoerri

comment avez-vous vécu les résultats de l’élection présidentielle ?Je pense que 5 années de prési-dence de Sarkozy en période de crise, même le plus talentueux des politiciens n’aurait pu faire mieux. Il a manqué de temps pour les grandes réformes nécessaires. Un septennat lui aurait peut- être per-mis de réussir.

Etant résolument libérale, je suis donc inquiète des résultats.

comment présenteriez-vous cette élection législative des français de l’étranger ?Comme dans d’autres pays euro-péens, seuls les sénateurs représen-taient leurs résidents à l’étranger. Mais désormais, c’est une repré-sentation au suffrage universel à l’Assemblée nationale qui apporte une véritable légitimité aux élus. C’est donc un grand changement d’autant plus que cela a nécessité un redécoupage de la carte élec-torale. Ce changement constitue un progrès, mais également une inconnue car c’est une nouveauté. Ce qui a changé également c’est le profil socio-professionnel des Français de Suisse qui s’est consi-dérablement diversifié.

cette entrée en force des représentants des français de l’étranger à l’Assemblée nationale, pourra-t-elle constituer une force, un « groupe » défendant les intérêts et les besoins des français installés ailleurs ?Il est trop tôt pour répondre. Les députés de l’étranger vont-ils se fondre dans le Parlement ou consti-tuer un groupe de pression, on verra ? Le sujet de la fiscalité est important pour nos compatriotes expatriés et constitue un enjeu incontournable pour eux. Je saurai défendre leurs intérêts sur ce sujet, entre autre.

Quel est le niveau d’intérêt des français de suisse, pour cette campagne ?Si internet n’existait pas, ce serait très difficile de communiquer. La presse suisse s’intéresse particu-lièrement aux législatives à cause du changement de Présidence ce qui permet aussi de diffuser l’in-formation. Les consulats agissent, les réseaux personnels sont acti-vés afin de rencontrer les électeurs mais sur le terrain ça n’est pas facile.

Quels sont vos thèmes de campagne ?Mon objectif c’est la qualité de la relation franco-suisse. Rien ne peut se passer avec harmonie si la rela-tion entre les deux pays n’est pas optimalisée. Qu’on ne se méprenne pas, le rôle du député élu ne sera pas celui d’un diplomate mais devra se concrétiser sur un terrain pratique. Ce trait d’union entre deux nations est essentiel.

Si il y a une grande diversité socio-professionnelle de la population française résidant en Suisse un thème commun essentiel, c’est par exemple, la fiscalité. Celle-ci doit être juste. La protection sociale constitue également un enjeu important, tout comme l’Education dans le cadre des familles.

Pour défendre ces valeurs tout dépendra de la configuration du Parlement après les législatives. Si le basculement à gauche se confirme, ce sera une première his-torique. Je rappelle que le Sénat est récemment passé à gauche. Mais les 48% des Français de l’Hexagone qui ont voté pour Nicolas Sarkozy vont tout de même se manifes-ter lors des prochaines échéances électorales.

y-a-t-il un glissement vers la gauche, en france ?Ce qui m’a interpellé, c’est l’impor-tance de 4 courants politiques au 1er tour avec un pourcentage à « deux chiffres », le 4e étant Mélenchon avec presque 12 %. Cela démontre une vraie fracture politique et socio culturelle. Je ne crois pas au glisse-ment à gauche. La France demeure un pays de centre droite même si ni Borloo, ni Bayrou, ni Morin n’ont réussi à constituer un centre fort.

10 candidats, voire plus, pour représenter les français de l’étranger, ça n’est pas trop ?Tous les partis sont représentés. Il y a en plus cinq indépendants, comme moi. 60 à 70 % des élec-teurs vont voter pour des partis, selon certains sondages. Nous connaissons, surtout, nous les indépendants, un manque de médiatisation, dans cette cam-pagne. Je pense avoir mes chances mais reste que ce changement constitutionnel et politique consti-tue un grand point d’interrogation.

117 000 électeurs sur 180 000 français environ, comment vous adressez-vous à cet électorat ?C’est un défi. La Liste Electorale Consulaire (LEC), constitue un fichier d’électeurs auquel les candidats peu-vent s’adresser par l’intermédiaire des mails, par exemple. Personne n’a été informé correctement et cela à généré quelques problèmes mais c’est le seul moyen que nous avons afin de s’adresser à tous. On active également nos réseaux respectifs.

Quel est votre positionnement politique ?Je suis investi par le Parti radical fran-çais de Jean-Louis Borloo. C’est ma famille politique et je me situe donc au centre droit. Une droite humaniste fondée sur les valeurs de liberté et de justice sociale. D’autres m’ont appro-ché, comme le MODEM, par exemple mais la vision réaliste de départ de François Bayrou a glissé vers des positions qui ne me conviennent pas. Et j’ai donc, malgré cette recon-naissance, privilégié l’investiture radicale.

Que pensez-vous de la démultiplication des candidats (10 dont 5 à droite) ?La déperdition des voix sera impor-tante. Je le regrette. Le système fran-çais pousse cette sur-représentation car les partis qui obtiennent 5 % de suffrages, la moitié des frais person-nels sont remboursés. Toutes les cir-conscription présentent environ 10 et 12 candidats, c’est ainsi.

est-ce que vous sentez un intérêt pour cette campagne, de la part des français vivant en suisse ?C’est une nouveauté alors bien sûr, beaucoup ne sont pas très au cou-rant et la présidentielle à concentré toute l’attention. Mais cette nouvelle représentation pour nos concitoyens de l’étranger est une chance pour eux et chaque député élu aura à cœur de défendre les intérêts de cette popu-lation française qui vit au 4 coins du monde.

Né à Nyon d’un père fribour-geois et d’une mère française, Marie-Françoise d’Anglemont de Tassigny fut députée au Grand Conseil de 1995 à 2007 et Présidente du Grand Conseil en 2005. Elle a dirigé le service de la Petite enfance durant 20 ans et est Conseillère à l’As-semblée des Français de l’étran-ger depuis 2006

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Née à Alger d’une mère fran-çaise et d’un père zurichois, elle quitte l’Algérie pour Bergerac à l’âge de 15 ans. Après l’obtention d’un diplôme de biologie médi-cale et d’un doctorat en chimie analytique, elle devient chef d’entreprise dans le domaine de la santé. Administratrice des HUG de 1995 à 2001, députée de 1993 à 2001 puis Conseillère d’Etat de 2001 à 2005. Chevalier de la Légion d’honneur, elle est consultante dans le domaine de la santé depuis 2008.

Par GeoFFroy De Clavière

secrétAire GéNérAL

Page 19: Le Nouveau Genevois, mai 2012

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