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[email protected] Tél 06.06.51.13 - 07.85.22.09 ADG : Guy Pierre Biteghe Directeur de la Publication : G. P. Biteghe Hebdomadaire indépendant d’informations générales - 5 è année - N° 142 du Vendredi 31 Août 2012 - Prix : 500 FCFA Politiquement incorrecte Le cynisme du Ministre Ndongou Ali Bongo Ondimba seul au front Edito L L e retour d’André Mba Obame au pays a incontestablement réveillé la classe politique gabonaise qui semblait plongée dans une profonde léthargie et du coup, a servi de catalyseur aux activités politiques essentiellement dominées jusque là par les seules actions du Chef de l’Etat que son Porte- parole, de façon hebdomadaire, venait nous rendre compte. Face aux silences assourdissant du Parti Démocratique Gabonais et de ce qui reste de la Majorité Républicaine pour l’Emergence depuis que son porte parole, Alain-Claude Bilie-by- Nze a été nommé à la présidence de la République ; les atermoiements du gouvernement devant les coups de boutoir répétés de l’opposition représentée par les leaders de l’ex-UN, le champ politique national ne mettait plus en prise directe que le Président Ali Bongo Ondimba et André Mba Obame. Et c’était là, comme nous le disions dans notre dernier éditorial, une faute stratégique du Pouvoir. En effet, la nature de la fonction même du Président de la République telle que définie par la Constitution gabonaise et consacrée par le serment qu’il prête lors de son entrée en fonction le met à l’abri des soubresauts de la politique politicienne, parce que son rôle d’arbitre suprême de l’Etat lui commande «d’être juste envers tous ». Or cette justice ne saurait être valable s’il revêtait le costume d’un simple acteur du jeu politique quotidien. Il incombe au parti la politique partisane. Quant au Gouvernement et à son Chef, théoriquement responsable de la majorité politique, il leur revient de conduire le combat des idées contre l’opposition républicaine. L’opposition frontale entre le Président de la République et André Mba Obame à laquelle nous avons assisté ces derniers jours ne pouvait se justifier que si la continuité de l’Etat, l’indépendance nationale ou l’intégrité du territoire étaient en péril. Ce n’était pas le cas. A son corps défendant, cette irruption de la première institution du pays dans ce jeu n’a été rendu obligatoire que par le silence du PDG face à cet adversaire incontrôlable que représente l’ex-UN. Les camarades de Louis brillent en effet par leur absence sur le terrain politique. Ils ne parviennent pas à expliquer valablement aux populations ancrées dans la précarité, le bien fondé de la politique prônée par le Chef de l’Etat. Ces camarades, comme s’ils avaient honte de leur écrasante victoire aux dernières élections législatives, ne savent pas quelle stratégie adopter pour répondre aux attaques en règle de Mba Obame et des siens. Sans doute gênés par le choix d’un Premier ministre qui n’est pas un apparatchik, les camarades Pdégistes semblent ruminer leur colère au point de ne lui accorder qu’avec parcimonie leur soutien abandonnant ainsi, le Chef de l’Etat seul, sur le front du combat contre l’opposition. Une amélioration est cependant perceptible ces derniers temps. Le PDG semble avoir élaboré un plan de bataille fondé sur les méthodes qui ont assuré ses succès au cours des décennies passées. En effet, ont voit apparaître sur la première chaîne de télévision nationale, des personnalités ainsi que des compatriotes lambda de toutes les provinces du pays qui viennent nous rappeler les vertus de l’Unité Nationale et du patriotisme. Par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur, le Gouvernement quant à lui s’interroge à voix haute sur l’état mental de Mba Obame et de son exponentielle dégradation (depuis août 2009 ?). D’autres, plus lucides peut-être et sans doute plus pragmatiques dans leur tactique, ont préféré placer Mba Obame devant ses propres contradictions en lui rappelant son passé d’idéologue du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba. Il ne reste plus qu’à souhaiter, pour ces derniers, que leur tactique soit gagnante. Honorine Mboumba Supplément «Le Mbandja» en quatre pages dossiers. Notre 3è dossier dossier: «Les Francs massons» Dans sa parution du 8 au 21 avril 2012, l’hebdomadaire Jeune Afrique écrit : « Les frères ont infiltré les palais présidentiels africains, mais aussi les partis d’opposition, et exercent une influence certaine sur les dirigeants ». Réalité ou procès d’intention ? Et le Gabon n’est pas épargné. Les franc-maçons gabonais sont accusés de crimes rituels et de trafics d’organes humains et d’avoir perdu les valeurs de justice, de liberté et de tolérance qu’ils étaient censés défendre. Ils sont perçus comme des arrivistes et carriéristes. Ils viennent aux tenues blanches dans l’espoir de rencontrer un ministre ou de faire carrière. On parle de MAFIA. L’imaginaire populaire va plus loin encore, faisant de la franc-maçonnerie une société mystérieuse et redoutable, où les rites ont des parfums de messe noire et que les profanes qualifient de « synagogue de Satan ». Mais, qu’en est-il exactement de la réalité maçonnique dans notre société gabonaise en devenir ? 4è dossier «Lumière sur Raphaël NN» Alors que le pouvoir peine à donner la bonne réplique à l’opposition ex UN, le Ministre de l’Intérieur n’a pas trouvé mieux que de venir tourner en dérision devant la presse qui ne demandait pas tant, l’état de santé de Jean Claude André Mba Obame. C’était le lundi 26 août 2012. «J e vais saisir le Procureur de la République pour la mise en place d’une commission médicale nationale et même internationale pour statuer sur l’état de santé mentale et physique de André Mba Obame ». Ces mots sont de Jean François Ndongou (Jeff pour les intimes) actuel Ministre de l’Intérieur du Gabon où il a succédé à un certain Jean Claude André Mba Obame qui l’empêche aujourd’hui de dormir la nuit. La question qui se pose ici est celle de savoir comment un Ministre de la République peu descendre aussi bas ? En quoi la santé de Mba Obame peut-elle bien intéresse le gouvernement au point d’en faire un sujet de presse ? La vérité est ailleurs. En effet, depuis son retour, Mba Obame vient de montrer au régime ses failles. La preuve, chaque appel à la mobilisation lancé par cet homme, sans T-shirt ni bus de transport se transforme en véritable liesse populaire. Des foules viennent de partout et, ce, malgré les intimidations de Ndongou et de sa police. (Suite en page 3) Blocus policier à l’audience publique des 54 manifestants du 15 août Retour et activisme de Mba Obame Le régime entre le marteau et l’enclume Crise successorale au sommet de l’Etat Gabonais De la fraternité à l’adversité P. 3 P. 6 P. 8

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Page 1: Le Mbandja 142_Page Droite (B)

[email protected] Tél 06.06.51.13 - 07.85.22.09

ADG : Guy Pierre Biteghe Directeur de la Publication : G. P. Biteghe

Hebdomadaire indépendant d’informations générales - 5è année - N° 142 du Vendredi 31 Août 2012 - Prix : 500 FCFA

Politiquement incorrecte

Le cynisme du Ministre Ndongou

Ali Bongo Ondimba seul au frontEdito

LLe retour d’André Mba Obame aupays a incontestablement réveillé la

classe politique gabonaise qui semblaitplongée dans une profonde léthargie etdu coup, a servi de catalyseur auxactivités politiques essentiellementdominées jusque là par les seulesactions du Chef de l’Etat que son Porte-parole, de façon hebdomadaire, venaitnous rendre compte. Face aux silences assourdissant duParti Démocratique Gabonais et de cequi reste de la Majorité Républicainepour l’Emergence depuis que sonporte parole, Alain-Claude Bilie-by-Nze a été nommé à la présidence de laRépublique ; les atermoiements dugouvernement devant les coups deboutoir répétés de l’oppositionreprésentée par les leaders de l’ex-UN,le champ politique national ne mettaitplus en prise directe que le PrésidentAli Bongo Ondimba et André MbaObame. Et c’était là, comme nous ledisions dans notre dernier éditorial,une faute stratégique du Pouvoir.

En effet, la nature de la fonction mêmedu Président de la République telle quedéfinie par la Constitution gabonaise etconsacrée par le serment qu’il prêtelors de son entrée en fonction le met àl’abri des soubresauts de la politiquepoliticienne, parce que son rôled’arbitre suprême de l’Etat luicommande «d’être juste envers tous ».Or cette justice ne saurait être valables’il revêtait le costume d’un simpleacteur du jeu politique quotidien. Ilincombe au parti la politique partisane.Quant au Gouvernement et à son Chef,théoriquement responsable de lamajorité politique, il leur revient deconduire le combat des idées contrel’opposition républicaine. L’oppositionfrontale entre le Président de laRépublique et André Mba Obame àlaquelle nous avons assisté ces derniersjours ne pouvait se justifier que si lacontinuité de l’Etat, l’indépendancenationale ou l’intégrité du territoireétaient en péril. Ce n’était pas le cas.A son corps défendant, cette irruption

de la première institution du pays dansce jeu n’a été rendu obligatoire que parle silence du PDG face à cet adversaireincontrôlable que représente l’ex-UN.Les camarades de Louis brillent eneffet par leur absence sur le terrainpolitique. Ils ne parviennent pas àexpliquer valablement aux populationsancrées dans la précarité, le bien fondéde la politique prônée par le Chef del’Etat. Ces camarades, comme s’ilsavaient honte de leur écrasante victoireaux dernières élections législatives, nesavent pas quelle stratégie adopterpour répondre aux attaques en règle deMba Obame et des siens. Sans doutegênés par le choix d’un Premierministre qui n’est pas un apparatchik,les camarades Pdégistes semblentruminer leur colère au point de ne luiaccorder qu’avec parcimonie leursoutien abandonnant ainsi, le Chef del’Etat seul, sur le front du combatcontre l’opposition.Une amélioration est cependantperceptible ces derniers temps. Le PDG

semble avoir élaboré un plan debataille fondé sur les méthodes qui ontassuré ses succès au cours desdécennies passées. En effet, ont voitapparaître sur la première chaîne detélévision nationale, des personnalitésainsi que des compatriotes lambda detoutes les provinces du pays quiviennent nous rappeler les vertus del’Unité Nationale et du patriotisme. Parl’intermédiaire du ministre del’Intérieur, le Gouvernement quant àlui s’interroge à voix haute sur l’étatmental de Mba Obame et de sonexponentielle dégradation (depuis août2009 ?). D’autres, plus lucides peut-êtreet sans doute plus pragmatiques dansleur tactique, ont préféré placer MbaObame devant ses proprescontradictions en lui rappelant sonpassé d’idéologue du pouvoir d’OmarBongo Ondimba. Il ne reste plus qu’àsouhaiter, pour ces derniers, que leurtactique soit gagnante.

Honorine Mboumba

Supplément «Le Mbandja» en quatre pages dossiers. Notre 3è dossier dossier: «Les Francs massons»

Dans sa parution du 8 au 21 avril 2012, l’hebdomadaire Jeune Afrique écrit : « Lesfrères ont infiltré les palais présidentiels africains, mais aussi les partis d’opposition,et exercent une influence certaine sur les dirigeants ». Réalité ou procès d’intention

? Et le Gabon n’est pas épargné. Les franc-maçons gabonais sont accusés decrimes rituels et de trafics d’organes humains et d’avoir perdu les valeurs de justice,de liberté et de tolérance qu’ils étaient censés défendre. Ils sont perçus comme des

arrivistes et carriéristes. Ils viennent aux tenues blanches dans l’espoir derencontrer un ministre ou de faire carrière. On parle de MAFIA. L’imaginairepopulaire va plus loin encore, faisant de la franc-maçonnerie une société

mystérieuse et redoutable, où les rites ont des parfums de messe noire et que lesprofanes qualifient de « synagogue de Satan ». Mais, qu’en est-il exactement de la

réalité maçonnique dans notre société gabonaise en devenir ? 4è dossier «Lumière sur Raphaël NN»

Alors que le pouvoir peine à donner la bonne réplique à l’opposition ex UN, le Ministre de l’Intérieur n’a pas trouvé mieux que de venir tourneren dérision devant la presse qui ne demandait pas tant, l’état de santé de Jean Claude André Mba Obame. C’était le lundi 26 août 2012.

«Je vais saisir leProcureur de laRépublique pour

la mise en place d’unecommission médicalenationale et mêmeinternationale pourstatuer sur l’état de santémentale et physique deAndré Mba Obame ». Cesmots sont de JeanFrançois Ndongou (Jeffpour les intimes) actuelMinistre de l’Intérieurdu Gabon où il asuccédé à un certainJean Claude André MbaObame qui l’empêcheaujourd’hui de dormirla nuit.La question qui se poseici est celle de savoircomment un Ministrede la République peudescendre aussi bas ?En quoi la santé de MbaObame peut-elle bienintéresse legouvernement au pointd’en faire un sujet depresse ? La vérité est ailleurs. Eneffet, depuis son retour,

Mba Obame vient demontrer au régime sesfailles. La preuve,chaque appel à lamobilisation lancé par

cet homme, sans T-shirtni bus de transport setransforme en véritableliesse populaire. Desfoules viennent de

partout et, ce, malgréles intimidations deNdongou et de sapolice.

(Suite en page 3)

Blocus policier àl’audience publiquedes 54 manifestants

du 15 août

Retour et activisme de Mba Obame

Le régime entre le

marteau et l’enclume

Crise successorale au sommet

de l’Etat Gabonais

De la fraternité àl’adversité

P. 3

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Dans le mbandja

Page 2 Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012

Lettre ouverte des fils, filles et notables de Bikondome ASon Excellence Monsieur le président de la République et au

Premier ministre chef du gouvernement.

Suite et fin

Monsieur le Président de la République,Monsieur le Premier Ministre,

Les principaux impacts négatifs occultés par l’étuded’OLAM que nous sommes en droit d’attendre auGabon sont :-Le recul de l’agriculture paysanne et familiale, avec unimpact négatif sur l’emploi agricole direct et un risqued’exode rural engendrant la disparition ou ladévitalisation de nos villages ayant pour conséquencel’aggravation du déficit alimentaire du Gabon.- Les tensions entre les familles et les tribus pourl’accès à la terre.- La dégradation de l’environnement : déforestation,destruction d’écosystèmes, surexploitation desressources en eau, pollution à cause de l’utilisationd’engrais chimiques et toxiques,Le Woleu-Ntem a toujours été le grenier du Gabon etce, avec les cultures de rente (café, cacao) qui s’yplantaient. Ces cultures de rente ont trouvé dans cetterégion les conditions climatiques et un sol approprié.Comme le note J. BOUCQUEREL, les paysans duWoleu-Ntem étaient considérés dans les années 1960,comme étant parmi les plus riches d’Afrique. Ilsproduisaient le meilleur cacao par la qualité. C’est cettequalité qui a attiré des grands groupes européens àBitam, ville de conditionnement de ce cacao. Laconcurrence entre les acheteurs et entre lesproducteurs a permis d’enrichir plusieurs de nos papas.Vous le savez, l’Etat en monopolisant l’achat du cacaoet en chassant les européens qui l’achetaient acontribué au déclin de la cacaoculture.Ce n’est pas étonnant, une situation de monopole nepeut engendrer une allocation optimale des ressources.Seule, la concurrence le permet. C’est cetteconcurrence que l’Etat a tuée. Acte délibéré ou pas,toujours est-il que depuis lors, la population rurale duWoleu-Ntem s’est clochardisée, sans que l’Etatn’apporte un réel soutien à l’agriculture paysanne.

La survie des villages dans cette région a été due audynamisme de sa population, à sa culture et à lacroyance que la terre est non seulement une richessemais également un facteur de production, un lieu despiritualité, un lieu de cohabitation entre les vivants etles morts. Les Fangs sont pour cela « jaloux» de leurterre. Celle-ci n’appartient pas traditionnellement à desvillages, mais à des familles. En allant voir des chefs devillages ou quelques villageois qui ne peuvent déciderpour d’autres familles, OLAM s’est trompéd’interlocuteurs. Même si une forêt parait vierge dans un village, elle nepeut être exploitée sans l’accord de la famille,propriétaire traditionnelle. Dans l’étude d’impact réalisépar OLAM, la liste des personnes interrogées nous faitconstater que celles-ci ne sont pas dans la plupart descas, les propriétaires traditionnels des forêtsconcernées par le projet. En ignorant cette réalitésociologique, OLAM vient donc de créer des tensionsentre les familles, tensions qui ne sont pas prêts des’estomper. Qui en assumera les conséquences ?Afin de préserver l’agriculture paysanne, OLAM prévoitlaisser 5 Kms à la ronde autour des villages. Ces 5 kmssont une illusion. L’étude d’impact laisse supposer quetout autour de chaque village, il y a suffisamment deterre libre. Erreur, En réalité, ils ne correspondent àrien, car non seulement les villages ne sont pasespacés de 10 kms, de plus, les forêts appartenanttraditionnellement à des familles ne sont pas de mêmesuperficie. Certaines familles se retrouverontvraisemblablement sans terre, ce qui engendrera destensions entre les familles. Sans terre, elles sontcondamnées à abandonner leur village. Pour celles quiresteront, les 5 kms se réduiront au fur et à mesure quel’hévéa donnera des fruits. L’hévéa a en effet unepropension à pousser de manière sauvage. Les vieilles

plantations de LEBRICE à BIKONDOME ou dePERRYL près de BITAM nous le démontrent aisément.A BIKONDOME, il nous faut faire plus d’un km pourfaire des plantations car l’hévéa de LEBRICE a envahiune partie de cette forêt qu’OLAM compte nous laisser.En conséquence, point n’est besoin d’être agronomepour deviner que le projet OLAM va entrainer unebaisse de la production vivrière paysanne et unedévitalisation des villages comme dans d’autres paysnotamment en Indonésie où les populations manquentde ressources et ne sont plus capables de scolariserleurs enfants. Les sépultures des défunts et les arbresrituels y ont été ravagés. C’est toute l’organisationsocioculturelle qui y a été affectée.Comme en Indonésie, ce projet fera fuir le peud’animaux qui ne seront pas exterminés lors de ladéforestation, occasionnant ainsi le changementd’habitude alimentaire des populations, qui a uneincidence négative sur la santé. Ce n’est pas ledispensaire que va construire OLAM à BIKONDOMEqui soignera le diabète, le cancer, le sida, etc, quiinéluctablement séviront dans la zone du fait de ceschangements d’habitude alimentaire et de la pollutionde nos fleuves et rivières.Pour n’avoir pas prévu ces externalités négatives lorsde la mise en œuvre du projet COMUF à Mounana, cesont les ressortissants de cette localité exposés à laradioactivité, qui meurent chaque jour dansl’indifférence totale alors que les capitalistes sont partisavec leur profit! Et pourtant là-bas aussi, il y avait undispensaire !C’est pourquoi nous sommes en droit de douter de lacapacité du centre médical prévu par le projet àprendre en charge toutes les maladies citées ci-dessus.En Effet, si dans le chef-lieu du département du Ntem,c’est un« poulailler » qui sert d’hôpital (ou plusexactement de mouroir) à la commune de BITAM, cen’est pas à BIKONDOME que l’on aura un hôpital dignede ce nom.S’agissant de l'électricité que OLAM souhaiterait nousapporter, vous avez promis lors de votre tournéerépublicaine dans la province du Woleu-Nteml'électrification d'ici 2013. Et déjà, les poteaux de ceprojet sont visibles sur le tronçon Mitzic-Oyem. Dequelle électricité les représentants d'OLAM parlent-ilsencore? Ne savent-ils pas que le district deBIKONDOME se trouve dans la province du Woleu-Ntem ?

OLAM met en avant les 7000 emplois que va générerson projet pour amadouer les jeunes qui sont auvillage, du fait d’une scolarité difficile. L’exempled’HEVEGAB nous montre que les emplois subalternesne subsisteront que pendant la phase d’investissementoù OLAM aura besoin de bras pour faire des pépinièreset débrousser ses plantations. Dans sa phased’exploitation, une bonne partie de ces emploisdisparaîtront.De plus dans son étude d’impact, OLAM oubliedélibérément de prendre en compte les emplois quiseront perdus du fait de ce projet notamment, leschasseurs et les pêcheurs. En réalité, si on ajoute lesagriculteurs qui n’auront plus de terre, OLAM vadétruire dans le Woleu-Ntem près de 10.000 emplois. Le développement et l'extension de cette culture dansnotre district ne pourront inéluctablement que conduireà notre perte. C'est pourquoi nous demandons auxpouvoirs publics, dont la mission est de veiller au bien-être des populations de nous encourager plutôt àdévelopper nous-mêmes, les cultures où nous avonsdéjà quelques « avantages comparatifs » à savoir lecacao, le café, le manioc, la banane, l'arachide, lemaïs, la tomate,… produits qui jusqu'à preuve ducontraire, se vendent très bien sur les marchésnationaux et internationaux.Nous nous interrogeons, en effet, pourquoi vouloir fairedes populations du Woleu-Ntem des ouvriers agricolesde groupes étrangers au lieu de nous encourager à

être des exploitants agricoles comme nos parents?Une vieille loi coloniale avait pourtant à l’époque,interdit aux étrangers européens de planter quoi que cesoit. Elle n’autorisait à ces étrangers, que l’achat desproduits et la revente sur les marchés européens. Nousreculons de près de 70 ans !

Monsieur le Premier Ministre,

Vous avez été Ministre de l’agriculture, pourquoi leGouvernement a-t-il seulement pensé à encourager lacacao culture au Haut-Ogooué et non au Woleu-Ntem?Nous attendons d’avoir une réponse claire à cettequestion. Il ne s’agit pas pour nous de nous comparer ànos frères du Haut-Ogooué que nous encourageons àpersévérer dans cette culture, mais nous ne pouvonsque nous interroger sur la logique de l’Etat, quand onconnait le déficit alimentaire du Gabon, et lesavantages comparatifs des uns et des autres.

Si votre objectif est vraiment de nous aider, nous voussuggérons de nous octroyer des micro-crédits qui nouspermettront d'accroitre la production vivrière danslaquelle nous excellons déjà et dont notre localité agrand besoin.

Monsieur le Président de la République,Monsieur le Premier Ministre,

Le projet d’OLAM ne peut avoir de rentabilitésocioéconomique sur la zone visée, compte tenu desexternalités négatives que nous venons d’analyser.C’est pourquoi, si vous tenez tant à l’hévéa, nouspensons que la forêt des abeilles est plus propice àcette culture, car inhabitée et vierge. Et que dire de ceshectares de forêts vierges qui séparent la ville deNdjolé et celle de Mitzic...Peut-être, dans ces sites, il yaura moins d’externalités négatives et un coûtd’opportunité moindre à payer. Il restera toujoursl’aspect environnemental.Convaincues et conscientes des effets négatifs duprojet d’OLAM, Nous, populations du district deBIKONDOME, affirmons haut et fort que « notre terre »n’est pas à vendre. Nous ne voulons pas être desouvriers agricoles d'OLAM Gabon, ni de toute autrestructure de cette nature. La terre n’est pas pour nousun bien à vendre, c’est notre facteur de production,notre richesse, notre vie. Faisant d’OLAM un problème politique, certainspoliticiens de BITAM qui limitent l’intérêt national à leurintérêt particulier voudraient vous faire croire àl'indocilité des populations de BIKONDOME. Tout enaffirmant notre attachement à votre politique del'émergence notamment à l’un de ses piliers le « Gabonvert », et nous restons disposer à tout projet qui cadreavec cette vision.

Nous pensons que la terre de BIKONDOME surlaquelle nous refusons l'extension de la culture del'hévéa ne nous a pas été léguée pour que nous labradions. Au contraire nous devons penser auxgénérations futures. Pour elles, notre devoir est deprotéger et de préserver cette terre, cette faune et cetteflore qui deviendront dans les années à venir unegrande source de revenus même sans une quelconqueexploitation agroindustrielle. Nous avons le devoir detransmettre demain à nos enfants, au moins dans l'étatque nos ancêtres nous l’ont laissée, cette terre. C’estcela même la définition du développement durable.

Hautes considérations

Fait à Libreville, le 21 Juillet 2012 Les fils, filles et notables de BIKONDOME

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Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012 Page 3

Dossier spécialRetour et activisme de Mba Obame

Le régime entre le marteau et l’enclumeMême si son état de santé n’est pas au point comme il l’a reconnu lui-même, l’activisme de Jean Claude André Mba Obame met les nerfs dupouvoir à rude épreuve. Mais le gouvernement a-t-il les moyens de le freiner ?

Suite de la page 1

D’aucuns pensaient qu’après lesévénements de Cocotiers, lesmanifestations allaient cesser, oualors la mobilisation baissé. Mais toutle monde a constaté que la rencontrede l’ancienne Sobraga du 25 aoûtdernier était aussi mobilisatrice queles précédentes. Le site a refusé dumonde. Et Jeff qui a visionné lesimages n’en pouvait plus. Il lui fautfaire quelque chose pour arrêter cela. C’est dans cette logique qu’unestratégie tout azimut est mise enplace. Elle passe par les intimidations,une campagne de dénigrementmédiatique et des menaces sur lapersonne de Mba Obame et de sesacolytes. Malheureusement jusqu’à cejour, la mayonnaise ne prend pas.Le premier à être mis en orbite est leProcureur de la République près letribunal de Libreville. Lors d’uneconférence de presse animée lasemaine dernière, dame SidonieOuwé affirmait urbi et orbi que MbaObame sera interpellé.Alors qu’on attendait cette fameuseinterpellation, voilà que Ndongouvient la battre en brèche en affirmantlui que : « S’il est prouvé qu’il (MbaObame NDLR) ne soit pas enpossession de toutes ses facultésphysiques et mentales, nousl’inviterons à se faire évacuer avecl’appui de la CNAMGS. C’est icinotre devoir de solidarité ». C’est vraique Ndongou a le sens de l’humour,il nous en a donné la preuve àmaintes reprises, sauf qu’on nes’amuse pas avec l’état de santé des

autres. Surtout qu’à son retour aupays, Mba Obame avait clairementavoué qu’il n’était guéri qu’à 50%. Iln’a donc pas fait mystère de son étatde santé. Ainsi, tourner en dérisionson état de santé pour des raisonspolitiques n’est pas digne d’unministre de la République.En outre, si Ndongou s’est subitementsenti investi du « devoir de solidarité »,alors qu’il ne le limite pas au seulMba Obame qui est tout de mêmeloin d’être un nécessiteux. Que lui etson gouvernement commencent parle prouver à tous ces compatrioteséconomiquement pauvres et quichaque jour que Dieu fait, tirent lediable par la queue, du moinslorsqu’ils le voient passer.Nous l’avons souvent dit dans noscolonnes, le pouvoir actuel pêche ettombera par son arrogance, sontriomphalisme, son mépris des autreset son orgueil. Lorsqu’on assume dehautes responsabilités au sommet del’Etat, la première des vertus estl’humilité. Elle n’est pas une faiblesse.Ensuite, l’honneur, le sens de l’écoute,du dialogue et de la réconciliation.Voilà ce que nous a laissé en héritagefeu Omar Bongo Ondimba. A celas’ajoute une autre qualitéqu’affectionnait le défunt président, laruse ! Mais l’actuel pouvoir nousapprend que Bongo Ondimba estvraiment mort et que ses héritierssuccesseurs ne sont pas dignes de lui.Alors en ce moment là, le peuple doitprendre ses responsabilités. Cessonsde nous comporter comme des lâches.

Guy Pierre afane Ayare

Le cynisme du MinistreNdongou

raconte que les jours deNdong Sima sontcomptés. Dans lesmilieux de Raymondaussi, on raconte que lesrelations entre le chef del’Etat et son PM se sontlargement dégradées etque le « popo » y estpour quelque chose. Pire, au gouvernement,

Ndong Sima ne comptequ’un seul allié, leMinistre des PME-PMI.Les autres lui fontcomme on dit au quartier: « la bouche », car cen’est pas lui qui les anommés ou proposé.Voilà donc un PMaffaibli dès le départ etqui n’a aucun pouvoirsur une équipe dont ilsemble être le chef, maisqui a plutôt le regardtourné vers le Palais. Onraconte même que le «popo » Accrombessi etOhayon ont plusd’autorité sur lesministres que leur « vraichef Ndong Sima ».Ainsi, si on en juge parl’effritement que connaîtle régime actuellement,on peut alors se poser laquestion de savoircomment va-t-il fairepour arrêter Mba Obamequi, soit dit en passant,est un ancien Ministre del’Intérieur. Si l’interpellerconstitue déjà un

problème, comment vafaire la justice pour lejuger ? Comme on levoit, arrêter Mba Obameconstitue un problème,car non seulement on vaen faire un héro, mais nepas l’arrêter constitue unautre problème du faitqu’il va continuer àhanter les tenants dupouvoir.Résultat, on se lancedans une communicationvaille que vaille. Leprocureur tient uneposition aujourd’hui,demain c’est le Ministrede l’Intérieur qui vienttenir une autre. Le régime gagnerait àéviter de se donner cetteimage d’un chien à lagrande gueule, avec desdents et qui aboie, maisne mord pas.

GPA

PPour le Procureurde la République,il est question

d’interpeller Mba Obame: « Même si j’avoue qu’ils’agit d’une question quin’est pas tout à fait aucœur de monintervention, mais qui atout de même un lienavec les événements quenous déploronsaujourd’hui, la justice estlente, mais elle est sûre.Je vous assure quemonsieur Mba Obamesera interpellé. Quand ?Certainement que je nerentrerai pas dans lamagie des saints, mais ilsera interpellé ».Cette réponse deMadame le Procureur àune question dujournaliste a fait rire plusd’un. En effet, au Gabon,c’est vrai, « la justice estlente ». Mais quand à laquestion de savoir si elleest « sûre », pas grandmonde n’y croit. Sur le deuxième volet dela question liée àl’interpellation de MbaObame, là, Madame leProcureur joue gros. Ici,la question qui se poseest celle de savoir si lajustice gabonaise, etparticulièrement leMinistère publique a lecourage de passer àl’acte. Nombreuxémettent des doutes.D’ailleurs, à la veille del’arrivée de Mba Obame,la presse du cabinet, parla plume de son artificierde service, RaphaëlNtoutoume Nkogheannonçait urbi et orbique l’ancien Ministre del’Intérieur allait êtrecueilli à sa descented’avion et devant sespartisans par les limiersdu B2. Venant de Ntoutoume

Nkoghe en sa triplequalité de Conseiller duprésident de laRépublique, griot deservice du Directeur decabinet de la premièreautorité du pays etprincipal rédacteur de lapresse dite de « Cotonou», nombreux sont ceuxqui ont pris cetterévélation pour argentcomptant. Mais àl’aéroport, si le B2 étaiteffectivement là le jourde l’arrivée d’AMO, il n’apas procédé à soninterpellation. Mieux, lapolice a même encadré lacette manifestation,mettant ainsi à nu, lesélucubrations dumenteur RNN.

Aujourd’hui, tout lemonde sait que leproblème du pouvoir, cen’est pas Mba Obame,mais le pouvoir lui-même. En effet, cepouvoir, dans sonfonctionnement pêche àplusieurs niveaux.Aucune logique, aucunecohérence… On fait toutcomme si le chef de l’Etatétait le seul qui devra

monter au front. Et tantqu’il ne le fait pas, tout lemonde se terre ou faitsemblant de s’agiter,comme on l’a vu cesderniers temps, avec lessorties maladroites duProcureur de laRépublique, du PremierVice-président du Sénat,Léonard Andjembè, duprésident de l’Assembléenationale Guy NzoubaNdama et de l’actuel PMRaymond Ndong Sima.

Malheureusement, ilsont plus amusé la galerieque de sensibiliser lepeuple sur la situationdu pays. Autrement dit,ils sont venus parlercomme ça, sans unevéritable conviction…D’ailleurs, LéonardAndjembè est pluspréoccupé aujourd’huipar la guerre sans mercique lui livre le généralIdriss Ngari dans laLekabi-Lewolo où il jouesa survie politique, quepar le climat actuel dupays. Pour Guy NzoubaNdama, tout commepour Raymond NdongSima, le retour et

l’activisme deMba Obamesemble être unebonne chose, carau moins, elle vac e r t a i n e m e n tpermettre au chefde l’Etat, accuséde ne fonctionnerqu’avec la légionétrangère de setourner enfin verseux… D’ailleurs,l’actuel PM joueaujourd’hui sasurvie. Dans les

milieux prochesdu Palais, on

Pour essayer de reprendre la main, le pouvoirdésespéré, jette tout dans la bataille. Le DG de la

RTG1 devient reporter.

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Page 4 Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012

Dans Le MbandjaTrait portrait

Qui est réellement le somalien Liban Suleiman?Dans ce billet, notre volonté n’est certainement pas d’exprimer un quelconque mépris pour la nationalité somalienne que le Gabon ad’ailleurs plusieurs fois aidée sous Omar Bongo Ondimba puis abusivement secouru sous Ali Bongo Ondimba.

EEn effet, Omar BongoOndimba n’avait pasmanqué de jouer un rôle

très important dans la situationdramatique et déshumanisantequi accablait ce grand paysd’Afrique. Il s’y était investi enapportant des aides diverses etvariées allant même jusqu’àmontrer son affection pour cepeuple somalien souffrant en yacceptant un grand nombre surnotre territoire national.C’est peut être pour cette raisonqu’on a aujourd’hui desfamilles somaliennes entièresqui vivent paisiblement dansnotre pays sans provoquer nihumilier le peuple gabonais quia décidé de leurs offrir unehospitalité de grande qualité.

Cependant, est-cefinalement la trop

grande bonté du peuplegabonais qui le perdra ?

Actuellement, chef de cabinetdu président de la République,Liban Suleiman, que nousespérons désormais binational,ne cesse de faire parler de luinégativement tout comme sonchef, Maixent Accrombessi.Finalement le proverbe disant «le petit cabri mange toujoursl’herbe que sa mère lui donne »trouve tout son sens.Notre doute sur le caractèrebinational du jeune LibanSuleiman, âgé seulement de 28ans et bombardé chef decabinet du président de laRépublique, émerge du faitque, dans le journal de sonécole « International EducationFinancial Aid» où il était encorescolarisé en 2009, il est présentécomme un ressortissantsomalien alors que nombreusessont les langues quiaffirmeraient que ce jeunegarçon aurait toujours vécu auGabon. Et mieux, qu’il n’auraitconnu que le Gabon et queseule sa typologie rappelleraitaux uns et aux autres sesvéritables origines.

Dans la « Newsletter » du 07avril 2009, donc deux moisavant la mort d’Omar BongoOndimba et quatre moisavant l’élection présidentielleanticipée, à la rubrique «Langston UniversityInternational Students », leprofil de Liban Suleiman estdécliné comme suit : « LibanA. Suleiman est le viceprésident d’une associationd’étudiants étrangers àl’Université de Langston. Ilest en deuxième année delicence option « Gestion desSystèmes d’information ». Ilest originaire de Mogadiscioen Somalie. Parmi les dixmillions de somaliens, il a eula chance de venir étudier àl’Université de Langston. Sonrêve est d’avoir uneexpérience américaine puisrepartir dans son pays pour

participer à la construction decelui-ci, notamment dans ledomaine de la formationdans les nouvellestechnologies de l’information».A la lecture de ce profilvérifiable que nousrespectons, nous ne pouvonspas accepter que LibanSuleiman qui a tout reçu duGabon, qui est parti duGabon pour apprendre auxEtats-Unis soit aujourd’huichef de cabinet du présidentde la République quand onsait que sa priorité c’est laSomalie d’abord et non le «Gabon d’abord » prôné par lespères de notre indépendance etrepris par Ali Bongo Ondimbadans son projet de société «l’Avenir en confiance ».

Liban Suleiman a le droitd’aimer son pays d’origine laSomalie. Il a le droit de luiapporter toute l’aidenécessaire. De cette assertion,il ne peut le faire audétriment des priorités despopulations gabonaises. En avril 2010, le président AliBongo Ondimba visitait lequartier surpeuplé deKinguelé, fortement infestépar la misère et les maladies.De nombreuses promessesont été faites durant cettevisite. Aujourd’hui, c'est-à-dire deux ans après, lebidonville le plusdéshumanisant du Gabon n’aconnu aucun changement.Or, nous avons tristementappris qu’en juillet 2011, leGabon avait fait un don de2,5 millions de dollars à laSomalie le pays de LibanSuleiman, soit environ1.327.000.000 de francs CFA.Une coquette somme d’argentqui aurait pu donner un autrevisage à ce quartier et à sespopulations condamnées às’alimenter à la déchargepublique de Mindoubé.

Est-ce vraiment sérieuxquand l’axe 9 du projetde société l’avenir enconfiance prônait lepartage pour tous ?

Face à cette situation, lesproverbes disant : «on n’estmieux servi que par soi même » et« avant de regarder la paille qui estdans l’œil de l’autre regarde lapoutre qui est dans ton œil »trouvent tous leurs sens. Eneffet, Liban Suleiman préfèreplaider pour la cause de sesfrères et sœurs somaliens aulieu de s’occuper des Gabonaisqui l’ont accueilli, lui et tous lessiens.De plus, il n’est pas rare de voirLiban Suleiman se pavanerdans les rues de Libreville àbord de véhicules coûtantplusieurs centaines de millionsde francs CFA. Où a-t-il trouvétout cet argent pour s’offrir

autant de voitures de luxe alorsque certains généraux de nosforces de défense, certainsmembres du gouvernement,certains hauts cadres du PartiDémocratique Gabonais (PDG),certains conseillers spéciaux duprésident de la République,certains hauts fonctionnaires dela République gabonaise,certains hommes d’affairesgabonais ne peuvent même passe les offrir malgré tous lesefforts qu’ils déploient auquotidien pour ce pays ?

Est-ce vraiment sérieux etrespectueux pour lespopulations gabonaises detoutes les ethnies, de toutesles provinces qui nedemandent que le strictminimum : l’eau potable,l’électricité, du travail, desaides sociales, des loisirs, unebonne éducation, une bonneformation, des hôpitauxmodernes, des salairesdécents, des routes, desmédicaments,… ?Selon certaines sourcesindiscrètes, Liban Suleiman seserait procuré une villa d’unevaleur d’un milliard de francsCFA (1.000.000.000 Fcfa) dans lequartier huppé de Kaloramaaux Etats-Unis. Cette villaaurait été achetée quatre moisavant l’acquisition « par l’Etatgabonais » de la villa de TedKennedy. D’ailleurs elles sontsituées à un jet de pierre, l’unede l’autre.

Où ce jeune garçon de 28 ans apu trouver autant d’argentquand on sait qu’il n’est pasl’héritier d’un richissimehomme d’affaires ? Quand onsait qu’il n’a aucune entreprise,aucun business pouvant luipermettre de s’offrir un biend’une telle valeur ?On constate que LibanSuleiman rend bien auxaméricains l’instruction qu’ilsont pu lui offrir en introduisantdans l’économie américaine lacoquette somme de un milliardsi on veut juste se limiter à cetachat. Liban Suleiman négociebien des sommesastronomiques pour la Somalieson pays qu’il dit vouloir aider.Mais quand est ce qu’il varendre au Gabon et à sespopulations l’hospitalité qu’ilslui ont offert ?Enfin, au-delà de ce caractèrematériel insolant du débat, il ya la problématique descapacités de Liban Suleiman.Qu’a-t-il fait comme études,qu’a-t-il eues commeexpériences professionnelles aupoint de bénéficier du soutiendu chef de l’Etat et de jouirabusivement du statut de chefde cabinet du président de laRépublique gabonaise ?

De ce qui se dit dans lescouloirs du palais présidentiel,le seul projet que Liban

Suleiman aurait négocié pour leGabon, pays dont il n’a rien àfoutre, serait celui d’Olam quiconstitue aujourd’hui une desplus grosses bouffonneries dupouvoir. Un massacre sansgêne et sans état d’âme de l’axe5 du projet de société l’Aveniren confiance. Un projet qui neséduit personne dans notrepays.Voici que le pouvoir en place,après avoir choisi des profilsbancals pour aller négocier unaussi important projet audétriment des cadres gabonaiscompétents, se retrouveaujourd’hui dans une difficultéinnommable. Et comme deshommes sans dignité et sanshonneur ne manquent pas auGabon, alors que leursexpertises avaient été négligéesvoire méprisées par ceux quiavaient été envoyés négocier ceprojet, ils se trouventaujourd’hui contraints de venirpondre des inepties à ne plusen finir pour tenter deconvaincre les populations aulieu tout simplement de direque ce projet tel qu’il a éténégocié possède trop dedéfauts. De ce fait qu’eux-mêmes ils n’y croient pas et quece projet abracadabrantesquen’est qu’une farce de mauvaisaloi.

D’ailleurs, où sont les LibanSuleiman, les MaixentAccrombessi et compagniequi étaient allés signer cepartenariat à Singapour ?Pourquoi ne les voit-onjamais devant les caméras etdans les pages des journauxpour venir vomir leur si bellescience devant le peuple ?Désormais ils se cachentpendant qu’on envoie descollabos au charbon pouraffronter intellectuellement lacrème du patriotisme et del’intelligentsia gabonaise.Désormais, la premièrequestion à poser à chaquedéfenseur du projet d’Olam auGabon tel qu’il se présente estla question suivante : faisiezvous partir de la délégation quiétait allée signer ce projet ?C’est l’occasion de dire à ceux

qui se sont sucrés avec l’argentd’Olam en engageant le peuplegabonais et en hypothéquantl’avenir de ses enfants qu’ilssachent qu’ils seront contraintsde rembourser à Olam ses sousjusqu’au dernier centimecomme cela avait été le cas avecle projet du fer de Bélinga.Pour finir sur le profil sulfureuxet creux de Liban Suleimannous précisons qu’en avril 2009,ce dernier n’était qu’endeuxième année de Licencedans son université deLangston. Depuis juin 2009, il atoujours été un peu trop visibledans les actualités qui ont eucours au Gabon. Celasupposerait qu’il n’aurait doncpas terminé son annéeuniversitaire. Que peut bienjustifier la présence d’un telprofil à ce niveau du sommetde l’Etat ?Au-delà de tout ce qu’onpourrait reprocher à Jean PierreOyiba et à Patrice Otha, est cevraiment sérieux qu’on puisseles remplacer par des profilsaussi creux que ceux deMaixent Accrombessi et de sonsherpa Liban Suleiman lesomalien qui en 2009 avaitdéclaré qu’il voudrait acquérirdes connaissances en Amériquepour les expérimenter dans sonpays la Somalie ?Nous n’acceptons pas cesimpostures car elles ne faisaientpas partie des axes du projet desociété l’Avenir en confiancebien qu’il ne soit plussurprenant de voir leurs nègresde service venir nous pondredes débités auxquelles eux-mêmes ils n’y croient pas uneseule ligne.Liban Suleiman et MaixentAccrombessi doivent dégageravant qu’il ne soit trop tard. Lepeuple gabonais s’est moult foisexprimé sur leur imposture, ilest inutile qu’ils tententd’engager un bras de fer perdud’avance. Aussi bien dansl’opposition mais surtout dansla majorité, personne n’entendplus leurs faire la part belle.

A bon entendeur…

Télesphore Obame Ngomo

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Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012 Page 5

NgoughèInterview de Monsieur Jean-Christian Obame

Les pays émergents: un enjeu mondialJean-Christian Obame (JCO), Inspecteur Général des Finances,Ancien Conseiller et Membre du Conseil d’Administration du FMI,AncienAmbassadeur du Gabon & Doyen du Corps Diplomatique au Japon, Inde, Indonésie et Malaisie à notre hebdomadaire «Le Mbandja»

LLa situation dramatique qui frappe les populationsgabonaises et qui pourrait mettre hors du pouvoir

les dirigeants du pays n’est que la conséquencelogique du refus d’écouter et du choix de couper labranche politique sur laquelle il était confortablementassis au profit d’une branche inexistante. De ce fait, ilest inutile de brandir le pétard définitivement mouillédu tribalisme. Il ne prendra pas. Comme il n’y a queles chiens boiteux qui font désormais peur aux poules.André Mba Obame comme n’importe quel leaderpolitique sérieux et modestement intelligent qui veutdu pouvoir ne pouvait cracher sur une telle aubainepolitique : écouter attentivement les revendications depeuple gabonais et se battre résolument à ses côtéspour l’aider à bénéficier de meilleures conditions devie.De cette assertion, le tribalisme n’a pas sa place car ils’agit là de revendications légitimes du peuple quisouffre vraiment pendant que les moyens financiersne manquent pas mais qu’ils sont mal orientés.Autrement dit, i ls sont disti l lés vers des choixinexplicables et totalement impertinents. Ces choixmoult fois dénoncés car aussi bien futiles qu’inutiles.Omar Bongo Ondimba, le défunt président du Gabon,avait basé son pouvoir sur cinq pil iers qui seretrouvent aujourd’hui complètement à terre. Et c’estl’occasion de rappeler aux amnésiques du pouvoirque c’est uniquement sur la base de ces piliers qu’en2009 le sommet de l’Etat n’avait pas pu échapper auxmains du parti Démocratique Gabonais.

Avec Omar Bongo Ondimba, il s’agissait d’unegestion du pouvoir organisée sous le modèle suivant :d’abord avec sa famille, puis avec son clan, puis avecsa province natale, ensuite avec l’élite gabonaise quibondait les loges maçonniques quand la masseremplissait les rangs du parti au pouvoir, et enfin avecses réseaux à l’international.Aujourd’hui, tous ces piliers qui soutenaient le pouvoiront bêtement été détruits par une gestion scabreusede l’Etat où l’humiliation, l’arrogance, l’incompétenceet l’entêtement demeurent les seuls maîtres mots.Faut-i l encore rappeler que des individus nedéfendent un pouvoir que lorsqu’ils y ont des intérêts? Quel est l’intérêt pour toutes ces personnes qui ontfavorisé l’ascension au pouvoir d’Ali Bongo de sebattre à ses côtés aux temps froids alors qu’auxtemps chauds c’est une petite bande de copains quifaisait la pluie et le beau temps ? Par conséquent, lerepli identitaire ou l’argument du tribalisme ne prendra

pas bien au contraire, il va être fatal au pouvoir.Est-ce un fang qui a parlé d’erreurs de casting en2010 et qui les a néanmoins encouragé en prônantl’incompétence des étrangers étranges? Est-ce unfang qui a dégagé tous les hauts cadres du Haut-Ogooué finalement accusés injustement de mauvaisegestion, quand on voit que ceux qui les ont remplacén’ont pas fait mieux ? Est-ce un fang qui a placé unebrochette puante d’étrangers étranges, arrogants,incompétents et impopulaires au sommet de l’Etat ?Est-ce un fang qui maintient Maixent Accrombessi àson cabinet alors qu’il ne lui apporte rien sur le planpolitique et stratégique en même temps que cedernier passe son temps à humil ier les hautsdignitaires de ce pays ? Est-ce un fang qui acceptequ’un incompétent comme Maixent Accrombessi quisort de nulle part vienne diriger le Gabon ? Est-ce unfang qui a empêché le pouvoir actuel de se doterd’une nouvelle image que celle de receleur, dedétourneur de deniers publics, de dictateur ? Est-ceun fang qui a limogé de nombreux hauts cadres del’administration du fait de leurs orientations politiques? Est ce un fang qui ne permet pas aux populationsde jouir d’hôpitaux modernes avec un personnelmieux rémunéré ? Est-ce un fang qui a organisé unecourse nautique alors que les gabonaises et desgabonais manquent d’eau potable et d’électricité ?Est-ce un fang qui a préféré dépenser des centainesde milliards pour des voitures de luxe alors que leGabon n’a pas de routes, donc d’espaces où ellespeuvent circuler ? Est-ce un fang qui a empêché laconstruction de logements sociaux pendant que desmilliards de francs ont été dépensés pour acheter desbiens immobiliers à Paris, aux Etats-Unis, au Maroc,en Afrique du Sud… ?

Est-ce encore un fang qui a dépensé des milliersd’euros pour acheter des feux d’artifice pendant queles étudiants revendiquent leurs bourses d’études etqu’ils n’ont même pas une bibliothèque semblable àcelles qu’on pourrait retrouver dans la plus petite villede France? Est-ce un fang qui a préféré surfer surl’arrogance des communiqués et des caricatures àtout va à l’endroit de chefs d’Etat étrangers ? Est-ceun fang qui a encouragé la censure des médias, lescas des journaux « La Une » et « Ezombolo » ainsique la destruction de l’émetteur de la chaîne privéeTV+ ne sont ils pas suffisamment parlant ? Est-ce unfang qui a autorisé un simulacre de jugement d’unhaut gradé de l’armée qui croupit aujourd’hui en

prison malgré son état de santé fragile(le généralNtumpa Lébani) ? Est-ce un fang qui a fait venir desstars américaines pendant que les habitants de toutesles provinces du Gabon s’étouffent dans un chômagedéshumanisant ? Est-ce un fang qui a refusé demettre en étude la question de l’amélioration desrevenus des citoyens gabonais ? Est-ce encore unfang qui a empêché la construction d’un cadred’affaires sérieux, crédibles avec des experstgabonais reconnus ? Est-ce encore un fang qui afreiné le projet de la fibre optique au Gabon ? Est-ceun fang qui a oublié que de la même manière quenous l’avons soutenu pour prendre le pouvoir en 2009pour améliorer le quotidien des populationsgabonaises, c’est de cette même manière que noustravaillerons pour reprendre ce pouvoir et l’attribuer àdes personnes plus soucieuses du devenir et del’avenir des gabonaises et des gabonais ?

Certains responsables du pouvoir en place ont-ilsoublié qu’ils trainaient les mêmes tares de gestionqu’André Mba Obame mais qu’ils ont aggravé leurscas en ne faisant pas mieux que ce qui était fait àl’époque où André Mba Obame était aux affaires aveceux ? La gabegie, les détournements de fondspublics, la corruption, le taux de pauvreté, le niveaud’éducation… toutes ces réalités de la mauvaisegouvernance au Gabon, ont-elles disparu ?Le temps de l’attente de la fin des mandats pour lesresponsables politiques qui ne veulent pas écouter estbel et bien fini. Ben Ali de Tunisie ainsi que HosniMoubarak n’ont pas eu droit à la fin de leur mandatcar ils refusaient de suivre les pleurs et les plaintes deleurs populations. Si généralement il est dit qu’on nechange pas l’équipe qui gagne alors affirmons qu’onchange l’équipe qui ne gagne pas.Par conséquent, il est vraiment inutile que l’argumentdu tribalisme, qui est désormais un pet de lapin surtoile cirée, refasse surface car il ne marchera pas uneseule seconde mais bien au contraire. Le citoyengabonais parlant le fang a autant le droit à l’exercicedu pouvoir que tout autre gabonais.Enfin, les problèmes du Gabon il fallait les résoudre quandle temps y était favorable. Maintenant qu’il est midi et quenous avons l’âge, la vague du changement souhaitée parla majorité du peuple humiliée par Maixent Accrombessiet tous ses soutiens ne reculera pas et elle gagneracomme elle a gagné en Côte d’Ivoire, en Tunisie, enEgypte et en Lybie.

Télesphore Obame Ngomo

Inutile de brandir le torchon du tribalisme : il ne séduiraplus personne…

La crise profonde qui accable les populations gabonaises risque de s’aggraver si l’idée d’une conférence nationale souveraine n’est pas rapidementacceptée. Depuis trois ans, de nombreuses alertes et conseils pertinents avaient été prodigués au pouvoir qui a préféré naviguer dans l’entêtementet l’aveuglement. Récemment, des mesures d’urgence avaient été proposées avant le retour d’André Mba Obame pour tenter d’apaiser la crise quiempêche les gabonais de vivre dans la quiétude. Une fois de plus, certainement la fois de trop, le pouvoir a brillé par l’arrogance et le mépris degens qui voyaient le danger arriver. Maintenant que ce danger est-là, il faut que le pouvoir se ravise et revienne à la raison.

Le Mbandja : Vous êtes un témoin privilégié du grand dynamismeéconomique observé en Asie depuis le milieu du XXème siècle, et une voixautorisée pour parler de l’enjeu mondial que représentent les pays émergents.Comment définir les pays émergents ? JCO : En préambule, permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour l’honneur quevous me faites en m’offrant cette tribune dans votre journal et qui me permet de vouslivrer humblement à vous-même et à vos lecteurs, mes analyses et réflexionspersonnelles sur le thème de notre entretien. Ceci dit et pour répondre à votre première question sur la définition des paysémergents, les économistes s’accordent à leur reconnaitre au moins trois critèresfondamentaux, dont un est structurant, notamment la base industrielle du pays; et lesdeux autres étant des critères de performances interne et externe se rapportant au tauxde croissance du produit intérieur brut (mesurant la somme totale de la richesseproduite dans le pays) et à la part de marché du pays dans le commerce mondial (entermes de recettes d’exportation et de réserves de change).

La croissance constituerait-elle le seul point commun des pays qualifiésd’émergents ? Bien entendu, comme cela vient d’être dit plus haut, le taux de croissance (forte etgénéralement à plus ou moins deux chiffres) n’est que l’un des trois critèrescommunément retenus pour accéder au « club » des pays dits émergents. Il convientici de rappeler que le concept de « pays émergents » est évolutif et s’applique

aujourd’hui aux dix pays en développement ou semi-industrialisés (Brésil, Argentine,Turquie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Indonésie, Russie, Mexique)qui remplissent au moins les trois critères de base précités.

Comment, donc, caractériseriez-vous le capitalisme des pays émergents ?Si je comprends bien votre question, vous me demandez en fait de vous définir les atoutséconomiques des pays émergents et leur stratégie de positionnement dans l’économie mondiale.Sur les atouts économiques, ces pays ont su préalablement se doter des infrastructureséconomiques nécessaires pour asseoir leur socle industriel (sources énergétiques, voies decommunications modernes, ports, aéroports, zones franches etc.…). Parallèlement, ils ont misen place des structures de formation technologiques dans tous les secteurs économiques ciblés(Agro-industrie, Biotechnologie, Industries de transformation, NTIC, Finance, Distribution,etc.….) afin de disposer d’une main d’œuvre locale qualifiée et immédiatement opérationnelle. Sur le deuxième volet de votre question, il faut noter que la stratégie de positionnement despays émergents dans l’économie mondiale a toujours été tournée vers l’exportation. Il s’estdonc agi d’encourager par des mesures incitatives diverses, les industries locales, en partenariat(joint-venture) avec avec les firmes étrangères, de produire localement pour conquérir lesmarchés extérieures de grande consommation. La conquête des marchés intérieures par lasubstitution aux importations, autrement dit la limitation quantitative et qualitative desimportations a constitué l’autre versant de la stratégie appliquée par les pays émergents.

(Suite au prochain numéro)

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Au grand villageCrise successorale au sommet de l’Etat Gabonais

De la fraternité à l’adversitéAli Bongo Ondimba et André Mba Obame, ABO et AMOqui riment bien, sont en conflit ouvert depuis 3 ans. Même si AMO affirme que ce n’est pas unecrise de personnes, il n’en reste pas moins que ce sont les hommes et les femmes qui la vivent, l’accompagnent et la subissent. Si AMO, malgré lafaiblesse et la fatigue qui se dégagent de son corps physique, insiste pour qu’une Conférence Nationale Souveraine se fasse, c’est qu’il y a problème. Et, ily a effectivement un problème depuis la proclamation de l’élection de 2009. De même, si ABO et les siens pensent qu’il n’y a pas de crise, c’est parc cequ’ils ne veulent pas que l’on déstabilise leur pouvoir. Crise ou pas Crise, tous les gabonais savent que du vivant de OBO, et particulièrement à la finincontrôlée de son règne, le Gabonétait plongé dans un grand désordre. C’est ce désordre qui se continueet qui est à l’origine du conflit entre le nouveaupouvoir et la nouvelle opposition contrôlées par deuxex Frères-Amis. Un adage gabonais dit qu’au cours d’un repas, « des frères se sont bagarrés pourobtenir la tête de la gazelle, non point parce qu’elle est charnue, mais par d’orgueil, fierté et confrontation d’égo ». Afin de renforcer mon argumentaireet d’éclairer le débat en cours, je me trouve dans l’obligation de déclasser un de mes documents professionnels archivés qui n’est plussecret, en présentant par avance mes excuses aux puristes, critiques et éventuels accusateurs.Par Guy Nang-Bekale, Docteur d’Etat en Sciences Politiques. Contacts : 05364939 Blog: http://autregabon.blogspot.com/

CCe qui se passe présentement sur lascène politique gabonaise est d’unecocasserie inouïe. Deux

personnages, naguère très proches, quiavaient publiquement affiché une amitiéqui paraissait inflexible, une fraternité quel’on pensait infaillible et une ententeréputée excellente, se trouvent face à face.L’un s’est emparé de la fonction deprésident de la République après uneinvestiture à la candidature et unprocessus électoral dénoncés par unegrande partie de l’opinion et par sesadversaires ; au nombre desquels, sonancien fidèle compagnon. A l’origine et aucentre de ce duel qui préoccupe le pays etle peuple tout entier se trouve leur défuntPère qui leur a donné le goût du pouvoir,sans avoir réellement fixé et montré leurslimites à l’un et à l’autre, au regard deleurs qualités, de leurs défauts, de leurscompétences et de leur caractère. Faute d’avoir clairement arbitré et freinéles ambitions de ses fils, devenus trèspuissants grâce à lui, voici que sasuccession se trouve entachée d’une âprelutte pour le Pouvoir qui risque deremettre en cause l’Unité Nationale qu’ilconsidérait comme sa plus granderéussite. Etant donné qu’il n’y a qu’unfauteuil de président de la République, lasolution pour régler ce combat devientintrouvable et complique le dialogue.L’un semble dire « j’y suis j’y reste»,l’autre réplique « tu y es par défaut ». Unvieux de la vieille avait dit que « lapolitique est une question de génération » :nous y voilà. Les palabres, les querelles,les crises, les rancœurs, les haines ont detout temps existé entre des Etres unis parla parenté, la fraternité, l’amitié, lemariage, le travail, les affaires etc. Ilsprennent un caractère dangereux quandl’enjeu porte sur l’accès à la fonctionpublique la plus prestigieuse de la société: celle de chef d’Etat. Pour y accéder, lespostulants mettent tout en œuvre : argent,force, mensonges, filouterie, fétiches,sorcellerie et tout ce qui peut participer àla réalisation de l’objectif de commander.

Du lointain passé, il nous est rapporté queles deux fils du premier couple biblique,Adam et Eve, sont entrés en conflit mortelpar la faute de Dieu. L’ainé se nommaitCaïn, ilétait cultivateur, son cadet Abelétait berger. Ils firent des offrandes à Dieuqui agréa celle du cadet, provoquant ainsile courroux de Caïn qui assassina sonfrère par jalousie. Tard après, il regrettason acte. En ce qui concerne nos deuxcompatriotes et frères, le Président OmarBongo, dont ils se disent fils, et quiconnaissait leurs appétits politiques nepouvaient pas ne pas savoir, et savaitmême pertinemment qu’un jour, ilsallaient entrer en conflit ; que lui, ne seraplus présent pour les calmer et qu’ilsn’écouteront personne pour revenir à laraison. Tel est la situation que nous vivonset qui oppose deux enfants gâtés de laRépublique par le régime politique d’unpuisant homme d’Etat qui n’a pas mis del’ordre dans sa succession. Devenus

l e a d e r spolitiques, les 2personnalitésétatiques AliB o n g oOndimba etA n d r éMbaObame setrouvent aucœur d’une criseinstitutionnelleé t a t i q u epostélectoralequi préoccupe les gabonais, les hommesd’affaires et les partenaires publics etprivés du Gabon à travers le monde. Si lepremier s’est emparé du pouvoir d’Etat ;le second, en virtuose politicien, a pris lecontrôle et le leadership de l’oppositiondu pays ; devenant ainsi, l’un des raresanciens ministres de l’intérieur, sinon leseul au monde qui soit devenu trèspopulaire après avoir fidèlement serviavec zèle un régime abject etimpopulaire et fabriqué de frauduleusesvictoires électorales.

En cas de crise, c’est toujours entre desEtres qui se connaissent bien que lespositions se radicalisent violemment. Ennommant ABO ministre de la défense etAMO ministre de l’intérieur, le PrésidentOBO avait donné une forte connotationfiliale à sa succession présidentielle,quand on sait les places, les missions, lesmoyens, le poids et l’influence de cesdeux ministères dans la vie politique etpolicière d’un pays. En affirmant qu’ilavait beaucoup de dauphins, OBO disaitvrai et nous vivons cette réalité ici etmaintenant. Il est plus qu’évident qued’autres potentiels dauphins sont auxaguets et assistent muets à la foired’empoigne qui se déroule sous leursyeux. L’un et l’autre, en aparté, se sontsûrement entendu dire « tu es mon fils etc’est toi qui est le plus apte à occuper monfauteuil ». Mais, sur un fauteuil, aussiprestigieux soit-il, on ne peut poser qu’unseul derrière. Il en est ainsi du fauteuilprésidentiel, de ceux du pape, du roi, dutémoin, du juge ou d’accusé.Tout le gratin politique gabonais connaitle passé fraternel et amical d’ABO etAMO. N’y a donc plus un seul sage auGabon pour mettre fin à leur conflit ? Vraiou faux, il semblerait qu’une tentative deréconciliation avait été engagée sanssuccès. La Conférence NationaleSouveraine peut-elle conduire à unesolution définitive ? Laquelle ? Certainsaffirment que le Gabon est en crise,d’autres le nient. La vérité c’est que le paysest en crise depuis plusieurs années :crises économique, sociale, politique,démocratique, morale, culturelle,spirituelle etc. Le présent conflit n’estqu’un maillon de cette crise ancienne quise focalise sur le contentieux post électoralde la présidentielle de 2009 et qui opposele Pouvoir détenu par ABO etl’Opposition conduite par AMO.Questions : qui de ABO ou AMO a sous-estimé, négligé ou minimisé l’autre dans

la lutte pour la prise du pouvoir en 2009 ?Il semblerait que c’est AMO qui a commisla mortelle erreur que certains politiciensintellectuels commettent au Gabondepuis 52 ans en pensant que l’instructionet la détention des diplômes sont unegarantie pour mener une carrièrepolitique en Afrique où, comme ailleurs,la politique est voisine de la mafia, dubanditisme et se fonde sur la force et laviolence. C’est comme dans l’historiqueFar West, où c’est celui qui dégaine le plusrapidement qui tire le premier et tue celuid’en face. AMO et ABO le saventparfaitement. Qui de ABO et de AMOdéfend la juste cause ? C’est AMO quidemande l’ouverture d’un dialoguenational. Les intellectuels politiciensgabonais ont souvent fait montre demépris à l’égard despoliticiens sans diplômes.Et, ces derniers les onttoujours copieusementpiétinés, humiliés,déshonorés. Ce fût le caslorsque la succession à L.Mba était ouverte avec labénédiction de la France deFoccart; quand les « cadres» de l’époque pensaientqu’A.B. Bongo n’avait pasles qualités requises pourdiriger le pays qu’il dirigeatranquillement pendant 42ans. Si ABO est Docteur enDroit, AMO est unpolitologue. Il a analysé «lePouvoir Politico-Administratif au Gabon». Ilsait que la Dictée, laRédaction, la Dissertation,les Mathématiques… nesont pas des donnéessuffisantes pour définirune tactique ou unestratégie de lutte politiquedémocratique dans lespays noirs. ABO et AMOsont devant une opportuneoccasion pour démontrerauxgabonais qu’ils ontretenu de leur Père ce quiformait les pilierspermanents de sondiscours et de sa pratiquepolitiques : le Dialogue etla Concertation. Qu’ilsnous prouvent qu’ilsaiment leur pays et leurpeuple en trouvant unesolution à ce qui les oppose; en oubliant leur égo, pourne prendre en compte queles intérêts des populations; et que si « un idiot peut fairece qu’un autre idiot fait », un« idiot ne peut pas faire ce qu’un hommeintelligent sait faire ». Qu’ils sachent qu’il ya d’autres fortunés compatriotes quipeuvent prétendre gouverner le pays.S’ils ne sont pas capables de s’accorder ou,si l’on ne peut plus les réconcilier ; alors ilfaut faire comme dans la fable ; trouverun «troisième larron » pour prendre le pays

en mains et mettre fin aux bruits de botteset à la chienlit qui s’annoncent. Au-delàd’un homme providentiel, c’est d’uneéquipe dont le pays a besoin. Ce que lepeuple vit aujourd’hui était prévisible etaurait pu être atténué. En ma modestequalité de Conseiller Personnel, quelquesannées avant sa mort, comme l’ontcertainement fait d’autres patriotes, j’avaisattiré l’attention du président OmarBongo Ondimba sur la nécessité depréparer sa succession (voir document).Hélas ! On ne prête qu’aux riches et lesgrandes douleurs sont muettes… Puisquela crise politique actuelle polarise toutel’attention du peuple, la solution est detrouver un terrain d’entente pour éviterque l’on en vienne à poser le problème entermes de vie ou de mort ; mais en termes

de Dialogue et de consensus politiquesdémocratiques, ou alors de Changement.Qu’Ali Bongo Ondimba et André MbaObame convainquent les gabonaises et lesgabonais qu’ils ont chacun, une carrured’homme d’Etat pour gouverner leGabon dans la Paix. Sinon, «Qu’ilsDégagent ».

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Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012 Page 7

Dossier spécial (Suite et fin)

Hebdomadaired’informationsgénérales

Rédaction :BP : 19 242 LibrevilleTél : 06.06.51.13E-mail :[email protected]

Fondateur, Rédacteur enchef : Guy pierre Biteghe

Directeur de laPublication : Guy Pierre Biteghe

Directeur de la Rédaction :Laurent Lékogo

Conseiller à laRédaction : TélesphoreObame Ngomo

Journalistes :Jean Molière EpondomaAfane AyareGeorges NKombé Kala

Imprimerie : La Reférence

Distribution : Sogapresse

Tous droits dereproduction réservésDépôt légal : D. L. B. N.2 389 du 31/08/2012Tirage 5 000 exemplaires

Lumière sur Raphael Ntoutoume Nkoghe

C’est dire que «Lumière sur le Gabon» apporte unéclairage sur la structure mécanique et métalliquequi a été imposée au peuple gabonais. Autrementdit une administration d’acier, insensible, cruelle,corrompue, charlatanisée, mystif icatrice ettotalement au service d’un homme et de sonsystème. Vous ne savez pas ou n’avez jamaiscompris pourquoi et comment Bongo a réussi àmettre entre parenthèses le multipartisme et lemonopartisme pour asseoir ce que j ’aipersonnellement vécu et que je qualifierai deventrocratie populaire ? Pourquoi au Gabon lesvocables morale et Dieu soulèvent-i ls aussifacilement une franche hilarité ? Comment, avecl’art de la fourberie et de la division qui caractériseBongo, ce petit pays a su collecter des problèmesavec tous ses voisins et même avec des payspourtant très éloignés ? Un “Etat des lieux” a étépeint avec la rigueur, la sincérité et la franchiseappropriées. Ce n’est point une suite d’affirmationsou d’allégations gratuites car il ne s’est agi que desfaits recoupés et rapportés. Documents à l’appui.Tout a été autant montré que démontré. Unedémarche propre au journalisme d’investigationqu’affectionne l’auteur.

La lecture fera découvrir une approche assezconcise d’aller droit au but. Sans biaiser. Ontrouvera peut-être que les choses ont été dites defaçon brute, sans nuance, mais les actes dénoncésne sont pas moins brutaux. Il fallait le faire et le diredu vivant même de Bongo pour rompre avec cettelâcheté qui consiste à tirer sur le corbil lard.Autrement dit à attendre la mort du tyran pour enfinavoir le courage de peindre sa véritable image et lejardin de son pouvoir. Les amateurs de la languede bois, de la litote et des formules imagées enauront, avec ce document, pour leur déception. Jene prédis pas moins à l’endroit de ceux qui croironttrouver dans les pages qui suivent, la face cachéed’Omar Bongo car ce travail, que j’ai déjà eul’honneur de parcourir, est contenu dans leprochain ouvrage de RNN, en cours de parution.

Ceux qui croient que seuls des rêveurs peuventreconstruire le Gabon avec une facilité magique, netrouveront également pas chaussure à leur pieddans le “Plan d’action”. Lequel a eu le mérite de sedépartir de la trop classique écriture critique,souvent très contestée et vil ipendée par lespolitiques, pour adjoindre à l’observation souventnaïve, téléguidée et habillée du terrain, la proprevision des choses ainsi que des propositions del’auteur. C’est essentiellement à cause de ce travailde propositions que j’ai accepté de “préfacer” cetteœuvre. Et j’en éprouve une sincère satisfaction car,par rapport au travail de diplomate que j’ai accompliquand j’étais en poste à Libreville, j’ai maintenant lesentiment d’avoir enfin fait quelque chose pour lepeuple gabonais. Je m’en sens fier.

«Lumière sur le Gabon» est donc un travail deprésentation, d’analyses et de suggestions. Le seulvéritable livre qui, en dehors d’«Affaires africaines»de Pierre Péan, dresse, sans la moindrecomplaisance, une autopsie profonde et sérieusede l’une des plus féroces dictatures de la planète.C’est, en tout cas, ce que j’ai personnellemententendu des quelques professionnels de l’éditionqui l’ont parcouru avant son impression.

Gustave d’Orléans (1)

(1) Mon devoir de réserve en tant que diplomate decarrière m’a contraint à employer ce pseudonyme.Mais je sais que ceux qui m’ont connu ou qui onttravaillé avec moi au Gabon me reconnaîtrontfacilement. A leur conscience de juger mon acte ».Fin.

Telle est la préface du livre « Lumière sur le Gabon» de Raphael Ntoutoume Nkoghe qui ose encorel’ouvrir dans ce pays. Chers lecteurs vous ne rêvezpas, voici ce que celui qui écrit aujourd’hui la Griffea eu à dire sur le système qu’il sert aujourd’huiavec une arrogance et un zèle indescriptible. Si lefameux diplomate Gustave d’Orléans n’est plus de

ce monde, nous pensons qu’il doit vraiment seretourner toutes les deux secondes dans sa tombelui qui pensait s’être rendu utile dans sa fonction dediplomate au Gabon. Finalement il a juste aiguiséles appétits démentiels d’un opportuniste : RaphaelNtoutoume Nkoghe.

Mon engagement et mon soutien au projet desociété porté par Ali BONGO ONDIMBA nesouffrent d’aucun mal et d’aucune faille. Je continuerai à débusquer les profils dangereux,hideux, sulfureux et creux qui squattent le sommetde l’Etat et à alerter par les moyens qui sont lesmiens le Chef de l’Etat sur ses erreurs de castingdont vous en êtes une parfaite illustration.

De plus, Thomas CORNEILLE disait : «Quiconque écrit s’engage ». Et j’y suis.

La suite sur le « Dossier Spécial : Lumière surRNN» arrive et el le sera accompagnée decommentaires présentés dans un esprit purementcritique et républicain. En lisant soigneusement ce livre et en observantles inepties que RNN pond dans ses journaux, onne peut s’empêcher de se demander si vraiment AliBONGO ONDIMBA qui a été ministre de laDéfense mesure le danger mortel qu’i l s’estaccroché dans son cabinet. Car les propos tenusdans ce livre sont à vous couper le souffle. Laprésence d’un fût d’eau fraîche s’impose pendantque vous parcourez ce livre sinon un AccidentVasculaire Cérébral (AVC) est très vite arrivé. Maisc’est très grave ce qui y est écrit. Diantre, ce s’estpas possible !

Nous ne doutons pas à une seule seconde quedans sa posture opportuniste d’hier etd’aujourd’hui, c'est-à-dire Conseiller du présidentde la République, RNN ne cesse de se confondreavec la pensée de Jules RENARD qui disait : «Finalement on écrit toujours ses livres trop tôt ».

Télesphore Obame Ngomo

Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)

Conseiller ou consultant juridique ?Bien malin, celui qui pourra dire quel est exactement le statut de dame Théodora Aleka Laban née Ablavi à la CNSS. Alorsqu’elle est connue comme Consultant juridique, elle fonctionne plutôt comme Directeur, ceci en profitant de la vacance du posteet de l’indifférence de dame le DG. Situation qui irrite certains agents en poste au sein de ladite direction.

SSi le personnel reconnait que le fait d’avoir crééune direction des Affaires juridiques et

assurances (DAJA) et remercie madame le DGpour cela, il ne comprend pas par contrepourquoi personne n’a encore été nommé à ceposte. Selon une lettre ouverte du personneladressée au DG, les initiateurs de cette lettreaffirment que dame Vane, pour justifier la nonnomination à ce poste, argumente que ce faitviendrait de la lenteur des nominations enConseil des ministres. Un argument que lesmêmes agents jugent fallacieux, estimant quedame DG peut pourvoir à ce poste par note deservice en nommant d’abord un intérimaire, ou àdéfaut, par la nomination d’un chef de division.Or, parler d’une direction des affaires juridiques etassurances signifie également la création desservices liés. D’ailleurs, on parle de l’existenced’un Conseiller juridique et des cadres juristescompétents qui animent la division juridiquesdans la boîte. Dame le DG se méfierait-elle deses propres agents au point d’avoir recours à unconsultant juridique en la personne de dameThéodora Aleka Laban ? Primitivement agent deBGFI, Théodora serait arrivée à la CNSS aprèssa mise en retraite, pistonnée soupçonne-t-onpar un certain Keinde, lui aussi un ancien deBGFI.La question que se posent également les agentsde la CNSS est celle de savoir quel est lecontenu du contrat qui lie dame le DG Marie-Thérèse Vane à son consultant, dame ThéodoraAléka Laban ? Et pour cause, un consultant estun spécialiste qui vend son expertise et donnedes avis relatifs à sa spécialité ou activité. Ungenre de collaborateur extérieur. C’est donc une

personne extérieure à l’entreprise, une personnequi a sa société et qui n’est liée qu’à la seulepersonne du DG de qui elle dépend et vend sesservices. Pour le personnel, dame le Consultant, nonseulement donnerait des avis approximatifs, cequi laisse poser des questions de sa spécialité,mais plus encore, elle serait allé dernièrementsubir une formation au Sénégal au même titreque les autres agents de la CNSS dudépartement juridique qu’elle est pourtant censéeformer. Est-ce à dire que la CNSS a pour rôle deformer ses collaborateurs extérieurs ? On se pose alors la question de savoir si unConsultant a pouvoir de gérer le personnelinterne à l’entreprise comme c’est le cas pourdame Théodora ? Le Conseiller juridique fait quoi? Si dame Vane trouve satisfaisant, l’état deservice de son Consultant, libre à elle de lui faireun contrat en bon et due forme et lui confier laDAJA. Sinon, qu’elle l’utilise dans le cadre de sesmissions de consultant et alors en ce moment là,elle doit pourvoir à la vacance à la DAJA ? Si ellen’en est pas capable, qu’elle supprime purementet simplement cette direction qui semble poserproblème.Les agents de la CNSS trouvent gênant etinsultant qu’un collaborateur extérieur du DGpasse de bureau en bureau pour apprécier leurtravail, non sans leur proférer parfois des termesdésobligeants dont nous préférons ne pasreprendre, quand elle n’inflige pas à certain desdemandes d’explication…Le comble ici est que, non seulement dame leconsultant utilise des papiers en-tête de la CNSS,mais dispose même d’un cachet de ladite

entreprise. Il est tout de même curieux deconstater comme sur le fac simulé que vousavez sous les yeux, qu’en en-tête, il est questionde la Direction des affaires juridiques etassurances, alors que la signature porte lamention de Consultant juridique. La mention POne figure pas. Alors, quel est réellement lafonction de dame Théodora Aleka à la CNSS.Les agents attendent la réponse.

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Page 8 Le Mbandja N° 142 du Vendredi 31 Août 2012

Directeur de la Rédaction:

Laurent Lékogo

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Télesphore Obame Ngomo

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“La plume est une arme, peut-être moins forte que l’arme politique, mais elle est une arme” Camara Laye

Blocus policier à l’audience publique des 54 manifestants du 15 août

Dans la douleur

Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que le Président de la République, avant son départ pourCuba, a dirigé, en marge d’un Forum économique sur le Haut-Ogooué, une réunion à Franceville, entouré,entreautres,de hautes personnalités du Haut-Ogooué. On parle de MM. Andjoua, Lemboumba, Essongue, de MadameMarie-Madeleine Mborantsuo et de troismystérieux émissaires français. Il nous revient que cette rencontre qui s’esttenue peu après la déclaration de René Ndemezo’Obiang à Bitam le 24 août, visait à convaincre Ali BongoONDIMBA de l’existence d’une réelle crise au Gabon et de la nécessité d’en préparer une sortie.Le discours de RenéNDEMEZO’OBIANG (RNO) dont les inflexionsjurent avec l’autosatisfaction sans cesse affichée par le pouvoir a étéà l’ordre du jour de cette réunion qui a duré près de quatre heures.

IIl faut bien se rendre à l’évidence, Ali BONGOONDIMBA ne peut plus faire comme si tout

allait pour le mieux dans le meilleur desmondes. Le contenu de la rencontre deFranceville le suggère fortement. Le Chef de laMajorité est désormais contraint de faire le pointdans son camp. Avec ses députés, son parti, lePDG, et les formations politiques alliées. Ne passe plier à cet exercice reviendrait à courir lerisque de voir naître et se cristalliser destendances au parlement, au sein du parti et dela Majorité Présidentielle. D’autant plus que lesnombreusesquestions abordées par RNO sontpartagées par une bonne partie des cadres etmilitants de base du PDG, des députés etsénateurs PDG, et des alliés de la majorité.Bitam vient d’ailleursd’en faire la démonstration,vendredi dernier. Ali BONGO ONDIMBA sait,mieux que quiconque, ce que représente, entermes de conséquences politiques, lepositionnement, annoncé, certes, avec finesseet adresse, d’un RNO sur des questionsd’actualité qui brulent les lèvres de tous lesGabonais. Quand une personnalité de cettetrempe dénonce « des étrangers voulant fairemain basse sur le Gabon » ou encore tout ensaluant et soutenant « la volonté du Présidentde la République de maintenir l’ordre… »observe « la montée réelle de nombreusestensions politiques et sociales dans notre pays,ainsi que le désir ardent des Gabonaises et des

Gabonais de se parler, de dialoguer », il esteffectivement à craindre que les différents partiset personnalités de la pataude MajoritéRépublicaine soient contraints de sortir de leurmutisme assourdissant pour soutenir oucondamner l’orientation suggérée par l’ancienSecrétaire Général Adjoint du PDG, principaleformation de cette majorité. De leur côté, les responsables de l’ex-UN sontcontraints de réviser leur ciblage. En effet, lepouvoir, régulièrement pointé par l’opposition,fait désormais entendre un autre son de cloche.La référence à la déclaration de Bitam par MBAOBAME, immédiatement au lendemain du 24août, illustre bien l’évolution provoquée depuis laposture d’ouverture au dialogue adoptée parRNO. A cet égard, un indice à relever : l’ACR,par la voix du Pr KOMBILA KOUMBA, et M.CONIQUET qui ont également appelé, lepremier à travers un simple communiqué, lesecond, lors d’une interview, au dialogue desforces vives de la nation n’ont apparemment passuscité le même intérêt de la part du SG de l’ex-UN.La déclaration de Bitam, en présence deprès de deux milliers de personnes, revêt, àl’évidence,une autre portée, produit un autreimpact social et politique, non seulement àBitam, mais aussi dans le Woleu-Ntem et, bienévidemment, au niveau national. La réaction duPrésident de l’Assemblée Nationale, assimilableà un refus de l’instauration d’un dialogue des

forces vives au Gabon, traduit cet impact et trahitceux qui veulent en faire un black-out.Ce contexte impose à RNO, lui-même, pourque sa démarche prospère, de convaincre dela possibilité d’une troisième voie faite deconcessions mutuelles de la part des deuxextrêmes, non seulement sur la question decette concertation nationale mais égalementsur celle de la validité du mandat qui courtofficiellement jusqu’en 2016. En invitant lePrésident de la République à prendre «l’initiative de favoriser une rencontre entretoutes les forces vives de la Nation », ledéputé de la Commune de Bitam n’ignorepasqu’un front du refus du dialogue entreGabonais s’organise et s’active,Guy NZOUBANDAMA ne nous démentira pas, pour que lepouvoir adopte une attitude irréductible faceau désir ardent de se parler. L’argument pourla crédibilisation de cette invite est lerassemblement de ces forces vives de Bitamà Libreville et à travers le Gabon tout entier.Une telle coalition, de nature patriotique, seraitla manifestation d’une volonté typiquementgabonaise de sortie de crise qui s’imposerait àtous. En effet, la confirmation de la présenced’émissaires français à Franceville peutlaisser craindre que la solution, comme en1990 et en 1994, ne vienne que de Paris.

Guy Assoume

Les avocats des manifestants du 15 août dernier au quartier Cocotiers ont quitté la salle d’audience, le 23 août 2012, après près d’une heure passée àdébattre avec le président de séance sur les raisons de l’interdiction faite au public d’y assister.

dans de meilleuresconditions», a expliquéMaître Lubin Ntoutoume,également avocat desprévenus.«Et ce n’est pas la premièreaudience que nous tenionsavec autant de monde. Nousen avons l’habitude. Leprésident estime que

l’audience doit se tenir à huisclos en disant qu’il a toutel’attitude d’apprécier de ladangerosité de la publicité del’audience», a-t-il renchéri.La publicité faite autourde cette audience et sasupposée dangerositésont, pour l’essentiel, lesarguments brandis par le

juge pour justifier sadécision. Des raisons peuconvaincantes selon lesavocats de la défense,d’autant plus que, selonMe Lubin Ntoutoume,«personne n’a manifestédepuis le matin à travers unquelconque comportementpouvant déranger ou heurterla sérénité des débats». «À lalimite si on fait rentrer lesgens et que ces gens-là fontdu bruit, on leur dit desortir. Mais à partir de quoion peut dire que ce publicest déjà dangereux ?»s’interroge Me PauletteOyane.«La loi dit que l’audiencedoit être publique et qu’uneaudience qui n’est paspublique est nulle. C’est écritdans la loi, dans laconstitution, c’est écrit dansla déclaration universelle desdroits de l’homme et des

peuples, et malgré cela, leprésident décide quel’audience doit se tenir à huisclos», s’est indignée MaîtreOyane, surprise parl’attitude du juge.

«Nous nous disons qu’iln’est pas question qu’onbousille la vie de nos jeunesfrères avec notre complicité.Il n’est pas question quenous cautionnions lesdécisions déjà préparées àl’avance parce que le procèsdoit être équitable. Le Gabondoit montrer aux yeux desgens s’il est capable d’agircomme un État normal entraitant tous ces enfants de lamême manière», a réclaméMaître Oyane. Avant deconclure : «s’ils ont déjàdécidé d’avance, qu’ilsfassent alors comme ilsveulent, mais ce sera sansnotre complicité. Et comme

le dit la loi, quand les avocatssortent de la salle, l’audiencene peut pas continuer. Maisle président s’entête à tenirl’audience».Les 54 prévenus sontactuellement mis enexamen par la justice.L’audience du jour, sous ladirection du président dutribunal de Libreville,était censée juger lespersonnes arrêtées afin dedécider de leur culpabilitéou de leur relaxe. Pour lemoment, tous lesprévenus majeurs sont endétention provisoire, saufMme Oyé, sans qu’il aitété précisé pour quelsmotifs. Les prévenusmineurs ont été laissés àla garde de leurs parentsmais doivent se présenteraux audiences dutribunal.

gabonreview.com

AAlors que dess o u r c e sc o n c o r d a n t e s

affirmaient la veillequ’une douzaine deprévenus avaient étéplacés sous mandat dedépôt à la prison centralede Libreville, les avocatsont précisé ce 23 août qu’ily a exactement 53présumés manifestants endétention préventive danscette prison, une certaineMme Oyé ayant bénéficiéd’une libérationprovisoire. Plusprécisément, le décompteindique que 39 personnessont poursuivies pour«trouble à l’ordre public»tandis que 15 autres sontpoursuivies pour «pillage,destruction et dégradation debiens».Annoncée par le ministèrepublic, l’audiencepublique de ce 23 août quidevait permettre destatuer sur le sort despersonnes interpelées lorsde la manifestation du 15août dernier au quartierCocotiers, n’a pas eu lieudu fait d’une mésententeentre le juge et les avocatsde la défense. Cesderniers assuraient ne pascomprendre pourquoi ilétait interdit aux parentsdes justiciables d’assisterau procès de leursenfants.Face à ce blocage, lesavocats de la défense ontsimplement décidé dequitter la salle d’audienceaprès plusieursremarques et demandesde motivation de sadécision au juge.«D’entrée de jeu, Maître

Oyane a fait remarquer auprésident qu’elle necomprenait pas pourquoi,les parents des justiciablesétaient bloqués dehors etne pouvaient pas accéderà la salle d’audience. À sasuite, naturellement, j’aiexpliqué au président quele procès devait êtrepublic et qu’il n’y avaitaucune raison pour queles parents, qui sontarrivés en nombreimportant, ne soient pasprésents dans la salled’audience, ce d’autantque le dispositif desécurité que vous avez vuest suffisammentimportant pour permettrequ’il y ait une sécurité afinque l’audience se tienne

L’impact politique de la déclaration de Bitam

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Le Mbandja Supplément N° 3 du Vendredi 31 Août 2012 Page 1

Dossier spécialLes « Frères de Lumière »

dans le processusdémocratique du Gabon

Monsieur Martin Edzodzomo-Ela, notable, économiste et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1998, nous a fait parvenir, à lasuite des deux premiers dossiers, un dossier sur les franc-maçons que nous publions in extenso.

Quand on aborde l’histoire de la franc-maçonnerie,on découvre qu’elle suscite bien des polémiques.Selon les uns, la franc-maçonnerie remonterait àl’origine du monde. Lorsque Dieu créa la lumière, Ilse serait posé en premier Vénérable, faisantd’Adam le premier initié. Selon d’autres, c’estLucifer, le « porteur de lumière », Prométhée de latradition judéo-chrétienne, qui serait le vrai père dela franc-maçonnerie.

Tout un courant de la franc-maçonnerie se réclamede la tradition des anciens Égyptiens. Certainsaffirment, en effet, que cette civilisation possédaitun savoir qui s’est transmis, à travers les âges, parl’intermédiaire des sociétés initiatiques. Si lesanciens Égyptiens étaient des bâtisseurs,détenteurs d’un savoir et d’une connaissanceparticulière, on peut supposer que leurs secrets sesoient transmis à d’autres bâtisseurs. Ce qui nousramène, progressivement, à la tradition judéo-chrétienne et aux constructeurs de cathédrales.Sous l ’ impulsion de saint Bernard, cesconstructeurs de cathédrales étaient organisés enconfréries, lesquelles veillaient notamment à latransmission des secrets professionnels. - (Bernardde Clairvaux, -1090-1153-, moine cistercienfrançais, fondateur de l'abbaye de Clairvaux,docteur de l 'Église mystique et théologienprédicateur de la deuxième croisade. Bernard de Clairvaux a joué un rôle politiqueéminent et a été l'une des plus grandes figures dela tradition spirituelle chrétienne occidentale. Ilaurait rédigé la règle de l'ordre des Templiers et, en1128, il obtient des responsables ecclésiastiques lareconnaissance officielle de l'ordre) - Car pour eux,ces secrets n’étaient pas seulement d’ordretechnique. En effet, le travail sur la pierre était aussiun travail sur soi. Avec les bâtisseurs de cathédraleon entre dans le domaine de l ’historiqueproprement dite de la franc-maçonnerie.

Au Moyen Âge, il n’y avait ni franc-maçons nicompagnons, mais des artisans initiés qui seréunissaient dans des loges (ateliers) pourdécouvrir les secrets du métier et ceux de « l’être ».Vers la fin du XVIe siècle, les franc-maçonsopératifs, les bâtisseurs de cathédrales, lesartisans acceptent dans leurs réunions des gensqui ne sont pas du métier, qui sont en général desnobles locaux ou des fournisseurs avec lesquels ilssont en relation de travail, et créent ainsi unenouvelle forme de membres : les franc-maçonsacceptés. Des penseurs qui, ignorant tout du travailde construction, se concentrent sur l’érection d’untemple d’un autre ordre : le temple intérieur del’homme. Certains s’adonnent alors à l’étude dessciences dites tradit ionnelles : hermétisme,alchimie, astrologie, kabbale.

En Angleterre, en 1717, l ’ère des grandesconstructions est terminée et les maçonsconstructeurs se raréfient. Ces personnages quiavaient été en contact avec eux, bien qu’ils nefussent pas de l’art de bâtir, et que l’on appelait lesmaçons acceptés, notamment des membres de laRoyal Society, société savante de l ’époque,reprirent le flambeau pour maintenir l’institution. Ilscréèrent la Grande Loge de Londres. En 1723, celle-ci se donna des “Constitutions” quiprirent le nom du Pasteur Anderson, de l’un desdeux pasteurs britanniques, James Anderson etJean-Théophile Désaguiliers, ce dernier faisaitpartie du « Refuge huguenot ». Ce sont ces deuxPasteurs qui donnèrent à la franc-maçonnerie ses“Constitutions”, lesquelles fixèrent les règles defonctionnement de la franc-maçonnerie, obligeantses membres à être croyants et pratiquants d’unereligion révélée, quelle qu’elle soit.Après la franc-maçonnerie opérative, avec la franc-maçonnerie acceptée, s’ouvrait la période de ceque l’on appelle aujourd’hui la franc-maçonnerie

spéculative, celle où l’on ne remue plus desmatériaux mais les idées.

Préceptes de la franc-maçonneriespéculative.

Selon les écrits, il existe aujourd’hui une seule franc-maçonnerie. Celle-ci présenterait simplement unemultitude de visage. Un point le confirme : quand deuxmaçons se rencontrent dans le monde profane, il estrare qu’ils ne se reconnaissent pas comme tels et ne sefassent pas fi de leurs éventuelles divergences de vuespour se rejoindre sur l’essentiel. Pour le franc-maçon,l’essentiel serait les principes maçonniques qui sont:Dis la vérité. Pratique la justice. Pense avec droitureLe vrai culte consiste dans les bonnes mœurs etdans la pratique des vertus.Réjouis-toi dans la justice.Courrouce-toi contre l’iniquité.Évite les querelles. Préviens les insultes, Obéistoujours à la raison.Sois content de tout, partout et avec tout sil’honneur n’y est pas contraire.Laisse parler les hommes.Écoute toujours la voix de la conscience, elle estton juge.Ne juge pas légèrement les actions des hommes.Loue peu et blâme encore moins ; pense que pourjuger les hommes, il faut sonder les cœurs etscruter les intentions.Parle sobrement avec les grands ; prudemmentavec les égaux ; sincèrement avec les amis ;doucement avec les petits ; tendrement avec lespauvres.Soulage les pauvres. Chaque soupir que ta duretéarrachera sera une malédiction qui retombera surta tête.Aime ton prochain.Aime les bons. Plains les faibles. Fuis lesméchants, mais ne hais personne.Agis avec les hommes comme tu voudrais que leshommes agissent avec toi.Ne fais pas de mal. Fais le bien.Fais le bien pour l’amour du bien lui-même.Lis et profite. Vois et imite. Réfléchis et travaille.Rapporte tout à l’utilité de tes frères ; c’est travaillerpour toi-même.Ne flatte pas ton frère : c’est trahison. Si ton frère teflatte, crains qu’il ne te corrompe.Si tu régis de ton état c’est orgueil. Songe que cen’est point la place qui honore ou dégrade l’homme,mais la manière dont il la remplit.Pense avec droiture. Dis ta vérité. Pratique la justice.

Chrétien protestant et franc-maçonnerie.

Chrétien de culture protestante, je suisinstruit de l’histoire de la franc-maçonnerie

dès mon jeune-âge. Comment ne pas mereconnaître dans ce que je lis de la méthodemaçonnique ce que m’avait donné monéducation protestante : l’école du dimanche,les Éclaireurs Unionistes ou bien lesmouvements chrétiens de jeunesse auxquelsj’ai participé, c’est-à-dire la lecture destextes, leur exégèse et un certainhumanisme. J’y retrouve aussi le libreexamen de conscience. La recherche de ladémocratie chère au protestantisme danslequel j’ai été formé, l’absence intercessionentre le spirituel et le texte constitue un autrepoint de rencontre fondamental. La penséemaçonnique recoupe en tout point le «catéchisme » chrétien protestant que j’aireçu! Cela ne doit d’ai l leurs pas êtreétonnant : le calvinisme a été un phénomèneimportant dans le développement de la franc-maçonnerie. Ainsi, comme nous l’avonssignalé, dans les textes fondateurs d’uneobédience comme le Grand Orient deFrance, il est impératif d’entretenir un rapportavec Dieu, ce qui se réfère à une conceptionprotestante de la foi. Ce qui compte, c’est lerapport que chacun entretien avec Dieu. L’histoire indique en effet que les Protestantsont joué un rôle essentiel dans l’histoire de lafranc-maçonnerie. Protestantisme et franc-maçonnerie ont longtemps fait bon ménage.La chose est bien connue : Rappelons que,l’un des textes fondateurs de la franc-maçonnerie fut rédigé en 1723 par deuxpasteurs britanniques, James Anderson etJean-Théophile Désaguiliers, lequel faisaitpartie du Refuge huguenot. Certes, lorsqu’elle s’est étendue à la France,la maçonnerie n’était pas du tout liée auprotestantisme, puisqu’elle séduisait d’abordles princes de l’Église catholique et lesaristocrates qui, par une sorte de snobisme,jouaient à croire, au sein des loges, que l’onpouvait abolir les inégalités de la naissance. En 1738, la papauté va condamner lemouvement qu’elle considérait commesacrilège ; et à partir de 1760, nombre depasteurs revenant en France étaient franc-maçons. Selon l’historien Patrick Cabanel :« Formés à Lausanne par le fils d’AntoineCourt, initiés en maçonnerie en Suisse, ilsont contribué à l’implantation de la franc-maçonnerie languedocienne. Par la suite, auXIXe siècle, les protestants français, commeles juifs, ont beaucoup fréquenté les logesparce qu’elles constituaient l’un des raresréseaux de sociabilité ou de notabilité quin’étaient pas dirigés par des catholiques.»En retour, les catholiques ont réuni dans unemême détestation les protestants, les juifs etles Franc-maçons. Pierre LAMBICHI, l’actuel Grand Maître duGrand Orient de France est protestant. Pourlui : « La franc-maçonnerie n’est pas unascenseur social. (…) Entrer en maçonnerie,ce n’est pas faire réseau, mais chercher uneidentité philosophique, c’est rejoindre desfemmes et des hommes qui ont décidé de seconstruire avec une méthode, le symbolisme,et par le libre examen d’un signifiant. Le riteet le rituel permettent de faire tenirensemble, ils accompagnent l’individu surson chemin. (…). Les références à l’AncienTestament ne manquent pas, ce qui soit diten passant marquent une fois encore lespoints de rencontre entre notre spiritualité(protestante) et la maçonnerie. Quand ontravaille sur soi-même, on doit faire de vraisefforts qui permettent de s’améliorer, deprogresser, pas de se détruire.

(Suite en page 2)

A partir de cette semaine, vous aurez

désormais le supplément «Le Mbandja» en

quatre pages dossiers

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Page 2 Le Mbandja Supplément N° 3 du Vendredi 31 Août 2012

Dossier spécial Les « Frères de Lumière » dans leprocessus démocratique du Gabon

Suite de la page 1

Chacun réfléchit à une question, en fait part aux autreset, en retour, ses frères ou ses sœurs formulent desremarques. Chacun se fait à tour de rôle le récepteur etl’émetteur de la parole et de la réflexion et c’est cerapport entre la parole et l’écoute qui permet à chacunde se construire, de s’élever. Ce travail en commun apour ambition d’améliorer la société, pas de favoriser jene sais quelle fascination pour les manigances. (…)Nous apportons du grain au débat public en sachantque ce sont les représentants de la légitimitérépublicaine qui vont devoir résoudre les problèmes dumoment. J’ajoute que le Grand Orient de France n’ajamais ouvert ses portes à des chefs d’État corrompuset toujours exclu de ses rangs des individus quipoursuivent des objectifs contraires à ses principes. »

De la perversion du principemaçonnique.

En France, partenaires d’une société républicaineet laïque, les protestants et les franc-maçons ontmarché d’un même pas tout au long de la troisièmeRépublique. Mais, aujourd’hui, s’il n’est pas rare, ausein des familles protestantes, de compter un oudeux franc-maçons, et si les liens sont restésintellectuellement proches, les actions communessont devenues plus rares. On peut parler, à défautd’éloignement, d’une prise de distance, estime unancien Grand Maître du Grand Orient de France,Jean-Robert RAGACHE. Il est probable que laréputation de la franc-maçonnerie joue un rôle àcette prise de distance de nos jours, entre leprotestantisme français et la franc-maçonnerie. Régulièrement soupçonnée d’être une officine auservice de la corruption, la franc-maçonnerie suscite laméfiance des protestants très soucieux de l’éthiquedans les affaires. Le pasteur Jean-Arnold de Clermont,ancien président de la Fédération protestante deFrance de souligner avec humour : « Les franc-maçonspeuvent jouer parfaitement un rôle important pourconstruire une société plus juste et je ne veux pas êtretotalement négatif, parce que je sais qu’instinctivementje peux me sentir des affinités avec un autre protestant.Mais quand les franc-maçons donnent le sentiment dese faire la courte échelle et qu’ils laissent se développerla corruption dans certaines régions de France ou enAfrique, je trouve cela totalement inadmissible.» Faut-il réduire pour autant la franc-maçonnerie à sacaricature ? Les dignitaires de la franc-maçonneriefrançaise, à l’instar de Jean Robert RAGACHEancien Grand Maître du Grand Orient de Frances’en défendent. C’est ainsi qu’il déclare : « S’il estvrai qu’un homme comme Omar Bongo a bénéficiéd’une regrettable complaisance des maçons, il s’estappuyé sur tous les réseaux, même ceux descatholiques et des musulmans ». Quand Alain Bauer est devenu Grand Maître du GrandOrient de France, il a mené une opération baptisée«Tablier propre » qui a contraint la plupart desobédiences à faire le ménage en leur sein.Cela suffit-il à renouer des liens avec des protestantstrès soucieux de l’éthique dans les affaires ? MichelMaille, professeur honoraire à la faculté de droit etGrand Maître d’une petite obédience maçonnique lepense : « Quand je fais des conférences dans desparoisses, beaucoup découvrent les liens entre leprotestantisme français et la franc-maçonnerie. Je leurdit que nous ne constituons pas une Église parallèle etque nous sommes une entreprise d’humanisme et desolidarité, je rencontre un écho favorable. » Presquefraternel. Aujourd’hui, la franc-maçonnerie française s’estfortement éloignée des passions politiques pour sepréoccuper de son action citoyenne et humanitaire : ellese manifeste par diverses prises de position publiquessur des questions de société ou d’éthique commel’Appel à la fraternité lancé en 1985 avec desassociations humanitaires et des représentants dediverses religions, revendiquant le droit à la justice, à laliberté et à l’égalité pour les immigrés.

Qu’en est-il de la franc-maçonnerieau Gabon ?

Mais, qu’en est-elle exactement de la réalité

maçonnique dans notre société gabonaise endevenir ? Certes, une assemblée d’hommes quellequ’elle soit n’est jamais un lieu de pur idéal,d’intentions paradisiaques ! Il y a toujours ici, lerisque de tomber dans la politique et l’affairisme,dans l’activisme individuel, alors que l’ambition dumaçon doit être d’agir pour améliorer la société etnon en profiter. Les élites (les détenteurs des positions de pouvoir)compradores africaines et la Franc-maçonnerie:

1.Elites de première génération : supplétifs del’administration colonialeAprès la guerre de 14 l’Afrique est perçue commeun adjuvant organique. On a besoin de l’Afriqueparce qu’il y va de la puissance française. Il y a undouble discours, une ambivalence qui crée du désirchez les élites indigènes des colonies. Dans lescolonies, les valeurs de la République françaisesont en action dans le domaine du droit, de lascolarisation, et la santé, mais concrètement on estdans une pratique coloniale qui reste extrêmementsommaire. L’essentiel des préoccupations, c’estquand même de maintenir de l’ordre. Il ne faut pasoublier ici le rôle de la franc-maçonnerie quitravaille en même temps ce rapport de proximité.

Une ligne de force essentielle dans cette histoire est lafranc-maçonnerie. Dès le Premier Empire, il y avait déjàdes loges à Saint-Louis du Sénégal. On parlebeaucoup de la franc-maçonnerie en Afriquefrancophone aujourd’hui, effectivement, pour biencomprendre les relations franco-africaines, surtout lasociabilité franco-africaine, il faut absolument avoir cettegrille de lecture de l’influence maçonnique dans cettesociabilité. Le désir d’être Français des élitescompradores, est passé très largement par les logesmaçonniques et s’est joué sur toutes les scènescoloniales : D’abord celle du Premier Empire, puis danstout l’empire au sens colonial du terme, pour sepérenniser aujourd’hui, avec la Françafrique. Avec ces «élites de première génération », les politiques françaisont entretenu, sinon des relations de confraternité, dumoins des réseaux d’entente.

2 .Elites de seconde génération : cadres decompromis pour l’administration coloniale.C’est ainsi que dans la première phase de l’évolution del’« élite de seconde génération », de 1946-1953, lanature de cet échange va prolonger la logique decompromis. Or, tout compromis entre les partis supposel’échange. Ce nouveau compromis sera comparableavec le troc opéré par « les élite de première génération(supplétifs de la coloniale) ». Avec les élites de compromis de la secondegénération, c’est l’assentiment à la légitimitécoloniale contre l’incorporation aux postes deresponsabil i té dans l ’économie monétariséecoloniale, et plus particulièrement au sein del’administration coloniale, dans la fonction publique,qui servira de troc. Dès lors, le problème del’intégration des étudiants et des scolaires auxappareils de la bureaucratie coloniale va devenir unenjeu capital pour le colonisateur. Aussi, pour mieux comprendre la genèse desrelations dans la Françafrique, il y a une fois deplus un fil de la franc-maçonnerie. On organisel’enrôlement de l’« élite de seconde génération »qui s’est formée depuis 1946, des gens destinés àintégrer l’administration coloniale, puisqu’ils ontreçu la formation qui y conduit. Bien que laformation de cette « élite de seconde génération »avait commencé à essaimer des partis politiquesdits révolutionnaires et indépendantistes dès 1957.Cette deuxième génération est en effet trèsprésente à Paris.

Quand, dans sa parution du 8 au 21 avril 2012,l’hebdomadaire Jeune Afrique écrit : « Les frèresont infiltré les palais présidentiels africains, maisaussi les partis d’opposition, et exercent uneinfluence certaine sur les dirigeants » ; c’est toutsimplement une réalité connu de tout le monde. Etcomme toujours, notre pays le Gabon est signaléen tête de la prétendue information ! Ainsi, PascalAIRAULT, envoyé spécial à Libreville d’écrire : « …au Palais des conférences de la Cité de ladémocratie, à Libreville. Deux jours durant ils ont

planché sur un thème, aux allures de mantra (selonLe Larousse : mot sanskrit instrument de pensée ; dansl’hindouisme et le bouddhisme, syllabe ou phrasesacrée dotée d’un pouvoir magique ; ndlr) : « Si nouspersévérons sur le chemin de la vertu, la vie deviendracalme et paisible ». Un exercice purificatoire ? Peut-être.Les franc-maçons sont accusés d’avoir perdu lesvaleurs de justice, de liberté et de tolérance qu’ils étaientcensés défendre. … Chez nous, ils sont arrivistes etcarriéristes. Ils viennent aux tenues blanches dansl’espoir de rencontrer un ministre ou de faire carrière.» Ilpoursuit pour dire : MAFIA. L’imaginaire populaire vaplus loin encore, faisant de la franc-maçonnerie unesociété mystérieuse et redoutable, où les rites ont desparfums de messe noire et que les profanes qualifientde « mafia » ou même de « synagogue de Satan ».(…) Notre image est détruite. On va jusqu’à nousaccuser de crimes liés aux rituels et des traficsd’organes humains. »En effet, les élites compradores gabonaisesconsidèrent que la franc-maçonnerie permetd’obtenir une promotion ou d’accélérer unecarrière. Pour eux, la politique est comme ledéfinissaient les auteurs de la Constitutions duNigeria en 1976 ; « la possibilité d’acquérir larichesse et le prestige, d’être capable d’endistribuer les bénéfices sous la forme d’emplois, decontrats, de bourses, de dons d’argent, etc., à sesparents et à ses alliés politiques ».Pourtant, le franc-maçon fidèle aux “Constitutions”

du Pasteur Anderson, et qui, dans sa recherche deLumière se réfère à la “Parole”, et prête sermentsur l ’Evangile selon Saint Jean ne sauraits’affranchir de cette même “Parole” qui lui dit danscette Evangile selon Saint Jean :Chapitre 3, les versets 19 à 21 ; Et ce jugement c'est que, la lumière étant venuedans le monde, les hommes ont préféré lesténèbres à la lumière, parce que leurs œuvresétaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait lalumière, et ne vient point à la lumière, de peur queses œuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agitselon la vérité vient à la lumière, afin que sesœuvres soient manifestées, parce qu'elles sontfaites en Dieu. Et, le chapitre 7. V.47-49 :Je vous montrerai à qui est semblable tout hommequi vient à moi, entend mes paroles, et les met enpratique. Il est semblable à un homme qui, bâtissant unemaison, a creusé, creusé profondément, et a poséle fondement sur le roc. Une inondation est venue,et le torrent s'est jeté contre cette maison, sanspouvoir l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie.Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique,est semblable à un homme qui a bâti une maisonsur la terre, sans fondement. Le torrent s'est jetécontre elle: aussitôt elle est tombée, et la ruine decette maison a été grande. Le Franc-maçon dit bâtir le Temple de l’Homme. Auregard de la perception que le Gabonais a de l’influencemaçonnique dans la société gabonaise d’aujourd’hui, il ya lieu de se demander sur quel fondement les Franc-maçons gabonais bâtissent-ils le Temple de l’homme?Est-ce que, sur le roc qui est à la fois l’écoute et lapratique de la Parole ? Ou bien c’est sur le sable quicaractérise celui qui entend, et ne met pas en pratique laParole ? Voilà la question que devrait se poseraujourd’hui celui qui a la prétention de bâtir le Temple del’homme au Gabon.À cause de cette similitude entre le credo calvinisteet l’essentiel du credo maçonnique, je me sens undevoir d’interpeller dans la phase actuelle de laconstruction de notre jeune nation gabonaise, le“Frère bâtisseur de Temple de l’homme”. Cettefraternité certaine dans la recherche de notreparcelle divine, nous commande d’œuvrerensemble, pour l’édification de la Nation gabonaise.Aussi, Chrétiens et Franc-maçons, réaliseronsensemble, avec la devise qu’ils partagent sansdoute : «Pense avec droiture. Dis ta vérité. Pratiquela justice » ; pour réaliser le vivre ensemble :fonction fondamentale de la politique. La politique aen effet comme ambition de réaliser le « vivreensemble» de personnes et de groupes qui, sanselle, resteraient étrangers les uns des autres.

Suite et fin en page 3)

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Dossier spécial

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Les « Frères de Lumière » dans leprocessus démocratique du GabonSuite de la page 2

« Ceux qui soupçonnent la politique d’infamie s’enfont une idée courte... L’action politique a unfantastique enjeu : tendre vers une société danslaquelle chaque être humain reconnaîtrait enn’importe quel autre être humain son frère et letraiterait comme tel. »

Mon propos n’est pas de me perdre dans lesdétails, ou de jouer à quelque magister, mais detenter d’interpeler Chrétiens et Franc-maçonsgabonais pour nous mettre en chemin. Qui plus est,l ’Histoire s’écrit avec des heurts. Plutôt qued’insister sur ce qui sépare, nous jugeonspréférable de veiller à rassembler ce qui est épars,en d’autre terme, de rechercher ce qui unit et nonce qui divise. Or ce qui unit, c’est la vocation debâtisseur du franc-maçon fondée sur les «Constitutions » des Pasteurs James Anderson etJean-Théophile Désaguiliers. Le Franc-maçon ditbâtir le Temple de l’Homme, et s’efforcer à traversle perfectionnement individuel, de bâtir un mondemeil leur. Et le Chrétien dit : 2e Epître auxCorinthiens, 6-16 : Quel rapport y a-t-il entre letemple de Dieu et les idoles? Car nous sommes letemple du Dieu vivant, comme Dieu l 'a dit:J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai

leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ainsi ce Templede l’Homme que le Franc-maçon dit bâtir, est letemple de Dieu pour le Chrétien ! Que certainscherchent à atteindre cet objectif en suivant unedémarche spirituelle, et d’autres en œuvrant àaméliorer les conditions de vie de leurs semblablesn’est pas antinomique. L’erreur serait de vouloir

imposer son optique à l’autre. Chacun peut œuvrersur un plan différent. L’idéal serait peut-êtred’œuvrer sur les deux, mais l’essentiel est d’être àl’écoute de son être profond et d’agir selon sanature. Oui, Chrétien comme Franc-maçon :Deviens ce tu es. C’est-à-dire ce que tu es avec taparcelle divine, puisque le nom de Dieu, qui nousest commun, signifie dans la tradition judéo-chrétienne, Je suis qui je suis. En effet : Dieu dit àMoïse: « Je suis celui qui est. » Et il dit : « Voici ceque tu diras aux Israélites : “Je suis ” m’a envoyévers vous » (Exode 3v14). Deviens ce tu es : Chrétien, Franc-maçon : l’imagede Dieu. Car, Dieu créa l’homme à son image, àl’image de Dieu il les créa, homme et femme il lescréa. (Genèse 2.27). « Le Franc-maçon dit bâtir le Temple de l’Homme,et s’efforcer à travers le perfectionnementindividuel, de bâtir un monde meilleur. Et leChrétien dit : 2e Epître aux Corinthiens, 6-16 : Quelrapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles?Car nous sommes le temple du Dieu vivant, commeDieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieud'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.Ainsi ce Temple de l’Homme que le Franc-maçondit bâtir, est pour les Chrétiens le temple de Dieu(Adonaï IHVH). »

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Lumière sur Raphael Ntoutoume Nkoghe (RNN)A la différence du philosophe qui cherche la vérité, armé d’une lampe qui éclaire le sentier de sa quête, le dossier spécial qui vous estproposé dans ce numéro du MBANDJA dévoile un Raphael NTOUTOUME NKOGHE (RNN) qui a toujours préféré braquer le projecteur surlui-même afin d’être vu pour s’offrir au plus offrant. Très peu soucieux de vérité et d’éthique, ce mercenaire peut, tout à la fois, brandir de fauxdiplômes, flétrir hier un régime qu’il encense aujourd’hui. Sans foi, ni loi, tel un chasseur de primes, seule la prime l’intéresse. Ce qui suitsaura vous en convaincre. Bonne lecture.

Dans son œuvre, « La grand-mère deJade », Frédérique DEGHELT disait :« L’angoisse des questions qu’on nepose pas, cache la pauvreté desréponses ».

Dans sa parution numéro 508 de la «Griffe de Cotonou » publiée le 24août 2012, Raphael NTOUTOUMENKOGHE (RNN), conseil ler duprésident de la République, aliasSabrina Courtois, m’invitait àrépondre à la question suivante : «Pourquoi ses amis d’hier,d’aujourd’hui et de demain,particulièrement ceux de l’oppositionvéritable, ont refusé hier de mettre enplace toutes ces véritables politiquesque lui, l ’Esprit d’AMO, réclameaujourd’hui à cor et à cri ».

Tout d’abord j’aimerais faire savoir àRNN que Zacharie MYBOTO, CasimirOYE MBA, André MBA OBAME etPaulette MISSAMBO comme ceuxqui sont mes aînés dans la majoriténe sont nullement mes amis maisd’abord mes pères et mes mères si jeveux faire valoir avec fierté lesquelques valeurs des tradit ionsafricaines qui coulent encoremodestement dans mes veines ; puismes compatriotes pour faire valoir uncertain esprit républicain.

Merci Raphael Ntoutoume Nkoghede m’offr ir cette opportunité dem’adresser publiquement etsolennellement à ces aînés. Encoreune fois de plus, je constate qu’il vousreste des bribes de responsabilitésaprès que vous m’ayez grandementsoutenu quand MaixentACCROMBESSI et son épouseEvelyne ACCROMBESSI née DIATTAs’étaient acharnés sur ma modestepersonne en affirmant dans le journal

« Gabon Matin » du 07 septembre2010 que je n’avais jamais exercé aucabinet de la Première Dame et duPrésident de la République. Donc,que nous n’avions jamais été descollaborateurs.

Comme aime à le dire ZacharieMYBOTO : « la vérité restera toujoursfille du temps ».

Concernant le passif et le passé deces aînés qui en plus ne sont plusaux affaires, je laisse l’histoire lesjuger comme elle jugera mon sens dupatriotisme et votre soutien à MaixentACCROMBESSI qui humil ie etméprise le peuple gabonais au plushaut point, y compris vous même.Cette même histoire vous jugeraégalement, Monsieur le Conseiller duPrésident de la République, vous quiêtes l’auteur du livre « Lumière sur leGabon » dans lequel la famil leBongo, le PDG et le régime en placeque vous soutenez avec zèle et toutehonte bue sont puissammentmassacrés, humiliés et vilipendés ;vous qui semblez en plus oublier lesraisons de votre long et douloureuxexil au Cameroun il y a moins de dixans.

C’est votre droit le plus absoluMonsieur le Conseiller du Présidentde la République de choisir de trahirce qu’on pouvait appeler de la luciditéou des convictions. En tantqu’homme libre et de bonnes mœurs,je respecte vos nouvelles orientationsmême si je n’ai que le plus grandmépris pour ce genre d’opportunismeau profil profito situationniste.

C’est librement et publiquement quej’ai toujours soutenu le projet desociété « l’Avenir en confiance »

porté par Ali BONGO ONDIMBA etc’est dans ce même état d’esprit queje ferais savoir la fin de cet état defait.

Montesquieu disait : « Il ne faut pasmettre du vinaigre dans ses écrits, ilfaut y mettre du sel ». Et c’est là toutela différence entre mes écrits publiéspour accompagner la politique d’AliBONGO ONDIMBA et les vôtres.Autrement dit, pendant que vous,Monsieur le Conseiller du présidentde la République vous écrivez pourdétruire, moi je tente modestement deconstruire. Aussi, mon engagementlucide et républicain aux côtés duChef de l’Etat est de l’aider au mieuxà se séparer des tares de son pouvoirque vous constituezindiscutablement. D’où macorroboration avec les mots de SusanSONTAG qui disait: «On écrit pourrendre justice à la vérité » quandvous votre objectif est d’écrire pourvous mettre en évidence.

Au regard de votre attitude, vous nevous différenciez nullement deshabitudes des mouches à merde.C’est votre choix, malheureusement.

Qu’à cela ne tienne Monsieur leConseil ler du Président de laRépublique, suite à votre questionparue dans la « Griffe de Cotonou »du 24 août 2012, je répondrais toutsimplement que je n’aimalheureusement pas de comptes àdemander à Zacharie MYBOTO, àCasimir OYE MBA, à André MBAOBAME et encore moins à PauletteMISSAMBO car en 2009, ils n’ont pasété les candidats sur qui j’ai acceptéde poser mon choix et pour qui je mesuis publiquement investi. C’estd’ailleurs par cet engagement que

vous vous êtes plusieurs fois servi demes articles pour alimenter vosjournaux avant de vous jeter dans lesbras de Maixent ACCROMBESSI.Encore une fois de plus, c’est votredroit.Face à ces raisons sus-évoquées,c’est à Ali BONGO ONDIMBA à qui lepeuple gabonais, dont je fais partie,devrait toujours demander descomptes. Non seulement parce quec’est lui que j’ai soutenu en 2009 surla base d’un projet que je garde pourréférentiel mais en plus parce quec’est lui qui décide et gère les biensde tous les citoyens gabonais.

De ce fait, le peuple gabonais et moisommes en droit de l ’ interpellerlorsque nous constatons que les axesdu projet de société « L’Avenir enconfiance » ne sont pas en phaseavec les décisions ou les orientationsprises. Puis, nous sommes en droitde l’alerter lorsque nous constatonsque les mesures prises ne sont pasporteuses de succès ou pourraientêtre dangereuses ou nocives pourl ’avenir polit ique de notre payscomme c’est d’ailleurs présentementle cas. Enfin, nous sommes en droitde lui demander voire de lui exigerdes comptes car, c’est son action,son bilan qui démontreront qu’il a étémeilleur que ceux que vous, Monsieurle Conseil ler, vous crit iquez etinsultez à longueur de parution sousle regard bienveillant du ConseilNational de la Communication, cetorgane dont vous soll icit iez lasuppression dans votre l ivre «Lumière sur le Gabon ». Nous yreviendrons.

Saint Bernard de Clairvaux

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Dans les échecs comme dans les succès d’AliBONGO ONDIMBA, j’aurais bien évidemment, entant que soutien qui n’a pas besoin de se cacherderrière un nom d’emprunt, à prendre ma part deresponsabilités.

Cependant, je précise au Conseiller du Présidentde la République Raphael NTOUTOUME NKOGHEalias Sabrina Courtois que le peuple gabonais quej’ai pris à témoin dans la parution du numéro 138de notre journal « Le Mbandja » attend toujours laréponse des simples questions qui y vous avaientété adressées. Au cas où vous les aurez oubliées, je me fais leplaisir de vous les poser à nouveau : « quel a été lesujet de votre thèse en communication, le nom del’établissement d’enseignement supérieur enFrance où vous aurez passé cette thèse, le nom devotre directeur de thèse, l’année de publication decette thèse et si possible la copie du diplôme ayantsanctionné vos travaux de recherches ? ». Espérons qu’enfin une réponse pourra nous êtrepubliquement donnée, auquel cas votre silence ouvotre fuite en avant pourront définitivement êtreconsidérés comme étant le signe d’une véritableimposture et d’un grossier mensonge. Ce qui veutdire que vous n’avez jamais obtenu le doctorat quevous prétendez avoir dans le domaine de lacommunication.Au-delà de tout ce qui a été dit précédemment,ayant été votre collègue au Palais présidentiel, jene me permettrais pas d’étaler ici les quelquesfaiblesses que vous comptabilisez, sauf si vousme poussez à le faire. En effet, chaque homme ases limites et Dieu seul sait combien j’en ai.

De plus, mon but n’est pas d’humilier un aîné quevous êtes toujours pour moi et que je respecte,mais juste de vous rappeler que, dans la vie,lorsqu’on traîne d’énormes casseroles ou que l’oncomptabilise de nombreux cadavres dans sonplacard, le zèle ou l’esprit «va t’en guerre» estvivement à proscrire. J’avais promis au peuple gabonais des passagesde votre ouvrage « Lumière sur le Gabon » quej’accompagnerai quelques fois de modestescommentaires au besoin. Aussi, votre dernière sortie provocatrice et antirépublicaine dans votre journal « La Griffe deCotonou » nous donne, Monsieur le Conseiller duPrésident de la République, le privilège de fairedécouvrir votre « réel profil » au peuple gabonaisqui attend sous la présidence d’Ali BONGOONDIMBA, des routes praticables en toutessaisons, de nouvelles salles de classe, denouveaux hôpitaux modernes, l’exemplarité desprofils choisis au sommet de l’Etat, le respect de laliberté de la presse et de la société civile, unemeilleure gestion des finances publiques, laréduction de la pauvreté, la promotion des jeunesentrepreneurs gabonais, le respect des paysvoisins et amis, les logements sociaux décents etadaptés au cadre familial gabonais, etc.Nous espérons que Guy Bertrand MAPANGOU, lePrésident du Conseil National de la Communication(CNC), et les membres de son bureau n’oserontpas faire une entorse à la liberté d’expression etd’information en privant le peuple gabonais de cettelumière qui sera désormais pointée sur un de ses« journalistes » les plus insaisissables, RaphaelNTOUTOUME NKOGHE. Car nous aussi, nousadhérons à la pensée de François Mitterrand queRaphael NTOUTOUME NKOGHE avait utilisé dansson livre et qui disait : « La tyrannie se nourrit dusilence ». Ne voulant point être considérés commeétant des tyrans, alors que le CNC nous laisseparler et informer le peuple gabonais.En même temps, nous voulons véritablement

rendre hommage à : « Vincent de Paul Mengué BaN’na, Pierre Brice Ndoumba, Sam Mve Ondo,Simost Enzéma, Wil l iam Oyono, DésiréEssimengane, Rocky Kambikengué, Jean Hélène,Norbert Zongo, Ken Saro Wiwa, Alexandre Biyidi,Léon Ossiali Ongaye, Abbé Aloïse Eyeang Mintsa,Abbé Florent Makaya, Charles Ngoy Kalala, IsaacNguema, Joseph Rendjambé, Vincent de PaulNyonda, et bien sûr sans oublier les oubliés commele Conseiller Raphael Ntoutoume Nkoghe aliasSabrina Courtois prétendait vouloir le faire enrédigeant sa diatribe contre le pouvoir en place.

Page 2 Le Mbandja Supplément N° 3 du Vendredi 31 Août 2012

Dossier spécial

Je vous précise que Raphael NTOUTOUME NKOGHEest l’auteur du livre «Lumière sur le Gabon » écrit en2004 et qu’il a été nommé conseiller du Président OmarBongo Ondimba en 2007.

Nous espérons qu’il n’a pas écrit ce livre pour êtrenommé Conseiller du Président Omar BONGOONDIMBA. Car pour lui, si aujourd’hui je continue desoutenir Ali BONGO ONDIMBA en exprimantpubliquement le malaise qui accable la majorité desgabonais sous une nouvelle forme, je serais devenu unpartisan du respectable André MBA OBAME et que jepousserais un coup de gueule pour revendiquer uneplace au palais présidentiel. Bref…Henri MONTHERLANT écrivait : «On ment mieuxpar écrit » quand un proverbe français stipulait: «les paroles s’envolent mais les écrits restent ».Désormais nous y sommes avec les écrits deRaphael NTOUTOUME NKOGHE.Nous vous livrons la teneur de la Préface du livre «Lumière sur le Gabon » de Raphael NTOUTOUMENKOGHE, actuel conseil ler d’Ali BONGOONDIMBA. Que ce dernier et les cadres du pouvoirdécouvrent qui est réellement cet homme qui osese permettre d’insulter, critiquer et humilier lesgabonais dans ses journaux « la Griffe de Cotonou», « le Douk-Douk mal aiguisé » et « le gri- gri venude Cotonou ».Nous précisons que dans la préface du livre duConseiller d’Ali BONGO ONDIMBA, RaphaelNTOUTOUME NKOGHE, Gustave d’Orléans seraitun diplomate qui avait accepté de préfacer son livre« Lumière sur le Gabon ». Nous vous reproduisonsFIDELEMENT le contenu dudit chef d’œuvre.

Préface : Itinéraire d’une idée

Un an avant mon arrivée à Libreville, l’auteur, ainsique me l’avaient informé mes collaborateurs ànotre ambassade, avait été contraint à l’exil, horsdu Gabon. Ce n’est donc que sa réputation dejournaliste courageux jouissant d’une probitémorale irréprochable que j’ai trouvée au Gabon.Des témoignages des collègues diplomates quil’ont connu avant moi, j’ai surtout retenu qu’ils’agissait d’un journaliste déterminé, provocateur etqui a le don d’indisposer le régime. Pas seulementà cause de ses écrits, mais surtout parce qu’il n’ajamais voulu composer avec le pouvoir, repoussanttoutes les offres qui lui ont été faites et éprouvantune souveraine indifférence à l’égard de l’argent duPalais (présidentiel).J’aurai l’occasion de mesurer l’importance de cetteréputation en août 2000 lorsque son retour d’exilsera annoncé à la Une du quotidiengouvernemental «L’Union». Je comprenais dès lorstoute l ’attention que le régime porte sur cejournaliste puisque à l’époque, «L’Union» avait pourpatron celui qui passait dans notre milieu commeétant le journaliste personnel du chef de l’Etat, M.Germain Ngoyo Moussavou, aujourd’hui directeurde cabinet politique d’Omar Bongo.

Notre première rencontre a lieu le jour où même«La Griffe» reparaît dans les kiosques. Le contenuet le style de ce journal forcent alors autant monrespect que mon admiration. Et je dois avouer icique j’étais loin d’être le seul à l’éprouver. Tout lepersonnel ne parlait que de cela, et je n’ai pasgardé le souvenir d’un seul diplomate d’une autre

mission diplomatique accréditée à Libreville qui n’apas été séduite par le sérieux et leprofessionnalisme de ce journal.Le restaurant de l’hôtel Ré-Ndama est le lieu de notrepremière rencontre. Il ne m’a pas caché le peu deconfiance qu’il accorde à notre Chancellerie. A peine a-t-il fini son verre et échangé quelques banalités avec moiqu’il me fixe droit dans les yeux et me confie ceci : «J’aibeaucoup d’amis Blancs ici et dans vos pays. Je n’aipas besoin de dix minutes pour savoir quand est-cequ’un Blanc est sincère et sérieux. Ce n’est pas pourvous faire plaisir car ce n’est pas mon genre, mais jesais que vous êtes déjà un ami. Et pour vous le prouverje vais vous confier un secret que je n’ai révélé àpersonne d’autre. Je suis en train d’écrire deux livres. Lepremier concerne le Gabon et le second Omar Bongo,quoique le sujet du second soit aussi la vedette dupremier. J’ai commencé le premier pendant mon exil. Jene sais pas si avec mon travail à la rédaction jedisposerai du temps nécessaire pour le terminer, maisj’aurai besoin de votre contribution».

Ma réponse sera toute simple : «Je ne vois pas enquoi je pourrais vous être utile. Je ne sais rien devotre pays et je ne suis là que depuis peu detemps». C’est alors qu’il m’éclaire : «Oui mais vousdevez avoir quand même des amis chez vous ouailleurs qui ont une parfaite connaissance duGabon et qui ont des idées et des projets pour cepays ?» Sur ce, je le rassure qu’effectivement àParis, je dispose d’adresses utiles à l’éclairage desa lanterne. Avant de se séparer, on s’accorde pourse retrouver, à l’occasion de mes prochainesvacances, à Paris afin de travailler en toutesérénité et discrétion.

De septembre 2000 à février 2001, nous n’avonsplus eu l’occasion de nous revoir. En dehors descoups de fil quotidiens. Ce n’était point là unhandicap particulier puisque notre préoccupation sesituait plutôt ailleurs. A savoir si en mars 2001, datede mon passage à Paris, RNN disposera d’un peude temps pour prendre congé d’une rédaction qu’ildir igeait quasiment seul, son directeur depublication continuant à vivre en France. Leschoses ne paraissant pas évidentes, nousenvisagions déjà de remettre tout ça à l’annéeprochaine. Trois jours après avoir arrêtél’éventualité du report, il me téléphonait pourm’annoncer une nouvelle qui l ’enchantaitapparemment : «Tu ne peux pas t’imaginer quegrâce à Bongo, notre projet va pouvoir sepoursuivre. Dis-toi que je serai à Paris en mars2001. Il faut qu’on se voit rapidement pour que jet’explique de quoi il retourne».

Dans le bar du huitième étage de l’hôtel OkouméPalace, il me fait comprendre que Bongo, avecl’accord préalable du propriétaire du titre, vientd’ordonner au Conseil national de laCommunication (CNC) de procéder rapidement à lafermeture de «La Griffe» et à l’interdiction à vie auxdirecteurs de la publication et de la rédactiond’exercer le métier de journaliste au Gabon. Il meprésente alors des documents du CNC préparantcette décision avant de me faire écouter une bandesonore dans laquelle Bongo était en train d’informerun interlocuteur, au téléphone, de l’imminentesanction qui allait s’abattre sur «La Griffe» et sesanimateurs. A la demande de l’auteur, j’ai dû retirerde ces lignes le contenu de cette conversation ainsique l ’ identité de cet interlocuteur. A causenotamment des relations qu’entretient l’auteur avecce dernier. Ainsi donc, c’est un peu grâce à Bongoque ce livre a vu le jour.

A Paris, nous avons tenu trois réunions à son hôtelIbis de Saint-Denis et deux autres nuitamment dansl’appartement d’un ami dans le seizièmearrondissement. Notre travail s’est résumé àrépondre à deux questions : comment Bongo s’est-il organisé pour ainsi échouer là où même le plusincompétent des chefs d’Etat aurait réussi sans tropse lessiver ? Le Gabon peut-il être reconstruit etconstituer ce modèle de réussite de la France enAfrique qu’il devait normalement représenter ?Deux questions qui ont logiquement imposé laformation de deux groupes de travail. Le premiers’est borné à rassembler certains élémentsd’appréciation du fonctionnement du Gabon dontne disposait pas l’auteur. Et le second s’est évertuéà analyser et à réorganiser la base de projet desociété qu’avait préalablement élaborée RNN.

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Le regard d’un «sicaire» sans foi ni loi