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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement Cyclone Idai Afrique - Monde VENEZUELA Le CICR triple son budget AFGHANISTAN Les talibans interdisent à l’OMS et au CICR de travailler FINANCEMENTS Recul "inquiétant" de l’aide en 2018 Monde Afrique La Libye face à un risque de "catastrophe humanitaire" #319 - Lundi 15 Avril 2019 Les transferts d’argent à un niveau record Ebola se propage "de plus en plus rapidement" 1.000 morts, 2 millions de sinistrés, 2 milliards de dollars de dégâts Déplacés : Des retours "volontaires" mais sous "pression" RD Congo Centrafrique .com Nos informations sont désormais actualisées tous les jours sur notre site Internet

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

Cyclone Idai

Afrique - Monde

VENEZUELALe CICR triple son

budget

AFGHANISTANLes talibans

interdisent à l’OMS et au CICR de

travailler

FINANCEMENTSRecul "inquiétant"

de l’aide en 2018

Monde Afrique

La Libye face à un risque de "catastrophe humanitaire"

#319 - Lundi 15 Avril 2019

Les transferts d’argent à un niveau record

Ebola se propage "de plus en plus rapidement"

1.000 morts, 2 millions de sinistrés, 2 milliards de dollars de dégâts

Déplacés : Des retours "volontaires" mais sous "pression"

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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 319 - Lundi 15 Avril 2019

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Le centre d’analy-ses Internatio-nal Crisis Group (ICG) a estimé

mercredi 10 avril qu’un “déploiement plus impor-tant de combattants” ou “une intervention militaire extérieure” en Libye pour-rait précipiter une “catas-trophe humanitaire” dans ce pays où s’affrontent depuis plus d’une semaine deux forces rivales dans de violents combats.

Même si “le bilan des victimes reste limité” jusqu’à présent, “un déploiement plus impor-tant de combattants, le recours accru à l’artillerie lourde et aux frappes aériennes” et éven-tuellement une “intervention militaire extérieure directe ou indirecte, pourraient précipiter une catastrophe humanitaire”, a mis en garde l’ICG.

Les combats se sont intensi-fiés entre les forces de Khalifa Haftar, qui avancent vers la capitale libyenne, et celles du Gouvernement d’union na-tionale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, malgré les ap-pels de cette dernière à l’arrêt des hostilités.

9.500 déplacés

D’après l’Organisation mon-diale de la santé (OMS), les combats ont fait 121 morts et plus de 560 blessés en dix jours. Plus de 9.500 personnes ont été déplacées, selon un bilan du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).

“Des milliers de personnes ont fui leur foyer, tandis que d’autres se retrouvent pié-gées dans des zones de conflit. Les hôpitaux à l’intérieur et à

l’extérieur de la ville reçoivent chaque jour des victimes”, a rapporté l’OMS.

L’agence onusienne a en-voyé des équipes médicales d’urgence “pour aider les hôpi-taux de première ligne à faire face à la charge de travail et pour soutenir le personnel chirurgical en collaboration avec le ministère de la Santé”, a détaillé le représentant de

l’OMS en Libye, Syed Jaffar Hussain.

“Bombardements incessants”

“Le travail des équipes d’am-bulances et des hôpitaux est entravé par les bombardements incessants et les affrontements armés, y compris autour des zones résidentielles très peu-plées”, a relevé l’OMS.

“Les équipes d’urgence sont confrontées à des pénuries de carburant et les migrants, qui ont été déplacés des centres de détention, ne reçoivent peut-être pas les soins médicaux dont ils ont besoin”, a-t-elle déploré.

“Plus de 1.500 réfugiés et

La Libye face à un risque de "catastrophe humanitaire"

migrants seraient piégés dans des centres de détention où les hostilités font rage”, a indiqué le HCR, qui demande “de toute urgence” leur libération “im-médiate”.

“Les risques pour leur vie augmentent d’heure en heure. Il est urgent de les mettre à l’abri. C’est une question de vie ou de mort”, a martelé le chef du HCR, Filippo Grandi

L’Organisation internatio-nale pour les migrations (OIM) a rapatrié par avion 160 mi-grants dont 16 enfants et 20 femmes vers le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Un demi-million d’enfants “directement menacés”

L’ONU a réclamé une “pause humanitaire” vendredi 12 avril, afin de faciliter le départ des civils et apporter une aide à ceux qui restent.

L’Otan est “profondément préoccupée” par les combats, a dit son secrétaire général Jens Stoltenberg, appelant à une solution politique.

La Haut-commissaire des Nations unies aux droits de

l’homme, Michelle Bachelet, a rappelé “toutes les parties” à “leur obligation, en vertu du droit international, de garantir la protection des civils et des infrastructures civiles”.

L’Unicef a indiqué de son côté que “près d’un demi-mil-lion d’enfants à Tripoli et des dizaines de milliers d’autres dans les régions occidentales” étaient “directement mena-cés”.

L’ICG a par ailleurs averti que, “si cette offensive prend toute son ampleur, elle pourrait devenir une guerre par procu-ration entre puissances régio-nales”, causant d’innombrables victimes et prolongeant le chaos qui règne en Libye depuis 2011, année de la chute de Mouam-mar Kadhafi.

Eviter “une bataille destructrice majeure”

Selon le centre d’analyses, “l’ANL pourrait capturer Tripoli (...) à la seule condition que ses adversaires changent de camps ou fuient comme ce fut le cas dans le centre et le sud” du pays.

Il a toutefois jugé que cette perspective était incertaine, “car les deux côtés semblent de force égale sur le plan mili-taire”.

“Ce qui se passera à Tripoli dépend maintenant de la réac-tion des acteurs extérieurs”, est-il indiqué dans le rapport du groupe.

Selon l’International Crisis Group, “les partenaires inter-nationaux de la Libye doivent prendre des mesures urgentes pour éviter que l’escalade ac-tuelle ne se transforme en une bataille destructrice majeure pour la capitale”.

Le JD avec AFP

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Des soldats du GNA, lundi 8 avril, au sud de Tripoli

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S’informer avant d’agir

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nLes migrants de Sea-Eye débarqués à Malte avant d'être répartis en Europe

Les 62 migrants bloqués pendant 10 jours sur le navire de l’ONG

allemande Sea-Eye sont arrivés samedi 13 avril à Malte après un nou-vel accord de réparti-tion impliquant cette fois l’Allemagne, la France, le Portugal et le Luxem-bourg.

Transférés au large sur un navire de la marine maltaise, les migrants sont arrivés peu après 18h dans le port de La Valette.

“Aucun ne restera à Malte”

Ensuite, “aucun ne restera à Malte, qui ne peut pas porter ce fardeau tout seul”, a insisté le Premier ministre maltais, Jo-seph Muscat, en annonçant sur les réseaux sociaux cet accord similaire à de nombreux autres ayant permis de faire débarquer des migrants secourus en mer depuis que l’Italie leur refuse ses ports.

La France s’est dite prête à

en prendre 20, et l’Allemagne a annoncé qu’elle en accueillerait jusqu’à 26.

Les migrants, qui étaient alors au nombre de 64, dont 12 femmes et deux enfants de 1 et 6 ans, avaient appelé à l’aide le numéro d’urgence de l’association Watch the Med le 3 avril, alors qu’ils se trou-vaient en difficulté au large de la Libye.

Watch the Med avait ensuite prévenu le navire de Sea-Eye, baptisé Alan Kurdi en mémoire du petit Syrien retrouvé noyé sur une plage turque, qui pa-trouillait dans la zone et venait de passer plusieurs jours à rechercher en vain d’autres ca-nots ayant appelé au secours.

Refus de l’Italie de débarquer

Après le sauvetage, le navire battant pavillon allemand a fait route vers l’île italienne de Lampedusa, mais le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), a martelé qu’il relevait de la res-ponsabilité de Berlin.

Après un accord avorté pour

faire descendre les enfants et leurs mères - qui ont refusé de se séparer des pères - le navire a mis le cap sur Malte. Dans

les jours qui ont suivi, deux des femmes, dont une enceinte, ont été évacuées vers La Valette pour raisons médicales.

“Il n’est tout simplement pas possible d’expliquer pourquoi il a fallu maintenir les gens à bord pendant les longues négocia-tions des gouvernements euro-péens sur le sort de 64 destins”, a dénoncé Sea-Eye.

L’errance de ce navire hu-

manitaire a été un énième épisode de la crise diplomatique ouverte quand M. Salvini a refusé que les migrants secou-

rus en Méditerranée centrale débarquent en Italie, forçant les autres pays européens à s’entendre sur une répartition au coup par coup.

“Encore une fois, le plus petit Etat membre de l’Union eu-ropéenne a subi une pression inutile en étant chargé de résou-dre une affaire qui n’était pas de sa responsabilité”, a dénoncé le gouvernement maltais. AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Sea-

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Des migrants à bord du Alan Kurdi

La police espagnole a annoncé jeudi 11 avril avoir déman-

telé un réseau de passeurs de migrants qui séques-traient des mineurs non accompagnés en Espagne et réclamaient à leurs fa-milles restées au Maroc une rançon pour les libé-rer.

Ce réseau, dont les six

Espagne : Un réseau de trafiquants de mineurs migrants démantelé

membres, tous marocains, ont été arrêtés mi-mars et quatre écroués, menaçait les proches des mineurs de les tuer ou de s’adonner au trafic de leurs or-ganes s’ils ne leur payaient pas 5.000 dirhams (environ 460 euros), écrit la police nationale dans un communiqué.

“Contacts adéquats”

Ils faisaient d’abord entrer

clandestinement les mineurs en Espagne, puis les séquestraient, soit dès leur arrivée, soit après avoir été les chercher dans les centres de protection. “Ils dis-posaient des contacts adéquats pour les en faire sortir le plus vite possible”, selon le com-muniqué.

Plus de 7.000 mineurs, ac-compagnés ou non par leur fa-mille, ont immigré en Espagne en 2018, selon un décompte

de l’ONG andalouse APDHA, soit près du double qu’un an auparavant.

La plupart des mineurs non accompagnés présents en Es-pagne, notamment dans la ré-gion méridionale d’Andalousie et dans les villes de Ceuta et Melilla, sont marocains. Leur rapatriement fait l’objet de discussions entre Madrid et Rabat.

AFP

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Les talibans ont in-terdit au Comité international de la Croix-Rouge

(CICR) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’exercer en Afgha-nistan, les accusant de ne pas avoir “respecté (les) accords” et de s’être livrés à des “mouvements sus-pects” lors d’une campa-gne de vaccination.

Les insurgés, qui contrôlent ou disputent aux forces gou-vernementales environ la moi-tié de l’Afghanistan, ont en con-séquence “décidé d’interdire aux deux organisations d’opérer à travers le pays jusqu’à nouvel ordre”, soulignant qu’ils ne ga-rantiraient plus leur sécurité.

Le CICR a de fait suspendu ses activités en Afghanistan,

jeudi 11 avril.“Nous prenons acte de cette

annonce et avons suspendu nos activités dans le pays en raison du retrait des garanties de sé-curité”, a réagi le porte-parole du CICR en Afghanistan, Robin Waudo.

“Dialogue bilatéral et confidentiel”

“Nous sommes en train de prendre contact avec les tali-bans pour entamer un dialogue bilatéral et confidentiel”, a-t-il ajouté.

La porte-parle de l’OMS en Afghanistan, Ni Jin, a indiqué avoir “pris acte” de l’annonce des talibans et s’attacher à mieux comprendre leurs récri-minations.

En août dernier, les talibans avaient déjà annulé un “accord

de sécurité” avec le CICR, en-traînant la suspension de ses

activités. Selon les talibans, le CICR les a ensuite reprises en octobre à la suite de pourpar-lers.

De nombreux Afghans vivant dans des zones rurales n’ont

Afghanistan : Les talibans interdisent à l'OMS et au CICR de travailler

peu ou pas d’accès aux soins et une campagne de vaccination

contre la poliomyélite a été relancée en début d’année.

Comme au Pakistan voisin et au Nigeria, la transmission de la polio reste endémique en Afghanistan, selon l’OMS.

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Campagne de vaccination contre la polio en Afghanistan

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L’Arabie saoudi-te et les Emirats arabes unis ont

débloqué lundi 8 avril 200 millions de dollars d’aide humanitaire au Yémen pour le mois de jeûne musulman du ra-madan.

Annoncée simultanément à Ryad et à Abou Dhabi, les deux piliers de la coalition militaire intervenant contre les rebelles Houthis, cette aide fait partie d’un programme de 500 mil-lions de dollars annoncé en novembre pour lutter contre la faim et les maladies au Yémen, pays ravagé par quatre ans de guerre.

PAM, Unicef, OMS

L’aide pour le mois du ra-madan, qui commence début

Yémen : Ryad et Abou Dhabi débloquent 200 millions de dollars pour le ramadan

mai, ira à différentes agences de l’ONU, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Unicef et l’Organisation mon-

diale de la santé (OMS), ont indiqué des responsables des deux pays.

“L’Arabie saoudite et les

Emirats arabes unis sont dé-sireux de mettre en oeuvre un programme urgent avec des partenaires stratégiques - en

particulier le PAM, l’Unicef et l’OMS - pour atténuer le problème de la malnutrition (...) au Yémen et aider à préve-

nir la famine et les maladies épidémiques associées à la fam-ine”, a déclaré le King Salman Humanitarian Aid and Relief Center dans un communiqué publié à Ryad.

Au cours des quatre dernières années, la contribution totale des Etats de la coalition antire-belles en faveur du Yémen s’est élevée à plus de 18 milliards de dollars, affirme un communi-qué publié à Abou Dhabi.

Le Yémen est le théâtre de la pire crise humanitaire au monde, d’après les Nations unies.

Selon l’OMS, quelque 10.000 Yéménites, en majorité des civils, ont été tués depuis 2015 dans ce conflit, mais des ONG estiment que le nombre réel de morts est beaucoup plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.

AFP

Un enfant souffrant de malnutrition dans un hôpital de Sanaa

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nLe Venezuela accepte l'aide humanitaire du CICR qui triple son budget

Le gouvernement et le CICR se sont mis d’accord pour “travail-ler avec les agences de

l’ONU pour apporter toute l’aide humanitaire qu’il est pos-sible d’apporter” au Venezuela, a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée.

Nicolas Maduro, qui nie que la situation actuelle du Venezu-ela puisse être qualifiée de crise humanitaire, a estimé que cette coopération devrait être mise en oeuvre “sans politisation grotesque”, dans la “légalité et le respect”.

Le chef de l’Etat a fait cette annonce à l’issue d’une visite de plusieurs jours au Venezuela d’une délégation du CICR con-duite par le président de cette organisation, Peter Maurer.

Le CICR triple son budget

“Je suis satisfait de voir que les autorités sont prêtes à tra-vailler avec nous pour répondre aux besoins humanitaires que nous avons identifiés sur une base consensuelle”, a réagi M. Maurer.

Le CICR a triplé son budget dédié au Venezuela, à 24,6 millions de francs suisses (21,8 millions d’euros), pour ren-forcer ses activités dans quatre domaines: la santé, les migra-tions, l’eau et les conditions de détention.

“Nous allons intensifier nos activités dans les semaines et les mois à venir. Il ne s’agit pas d’une aide ponctuelle. Il s’agit d’aider le peuple vénézuélien à aller de l’avant de façon dura-ble”, a expliqué Peter Maurer.

En vertu d’un accord signé avec les autorités, le CICR va notamment apporter forma-

tion, assainissement et fourni-tures médicales à 28 hôpitaux et 8 centres de soins de santé primaires.

Le 23 février, les partisans du chef de file de l’opposition Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays, dont les Etats-Unis, ont tenté de faire entrer plusieurs tonnes d’aide hu-manitaire stockées aux portes du Venezuela, en Colombie, au Brésil et sur l’île néerlandaise de Curaçao.

Les camions chargés de produits de première nécessité, envoyés essentiellement des Etats-Unis, ont dû rebrousser chemin face au blocage fronta-lier ordonné par le gouverne-ment. Sept personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées dans des heurts.

Le président Maduro avait alors dénoncé l’opération com-me un prétexte en vue d’une

intervention militaire. Le Venezuela a déjà reçu

“diverses marques de solidarité,

du soutien et de l’aide humani-taire” de la part de l’Inde, de la Chine, de la Russie et de la Turquie, a rappelé M. Maduro, en citant quelques-uns de ses alliés.

7 millions de Vénézuéliens ont besoin

d’une aide urgente

Selon l’ONU, près d’un quart des 30 millions de Vénézué-liens ont besoin d’une aide urgente. D’après un rapport de l’organisation mondiale, quelque 3,7 millions d’entre eux souffrent de malnutrition, et au moins 22% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique.

“Il y a un problème humani-taire bien réel au Venezuela”, a déclaré Mark Lowcock, secré-taire général adjoint des Na-tions unies aux affaires human-itaires, lors d’une réunion du

Conseil de sécurité, mercredi 10 avril. “La situation humanitaire s’est aggravée” ces six dernières

semaines au Venezuela, a-t-il poursuivi.

“A l’heure actuelle, nous es-timons à 3,7 millions le nombre de Vénézuéliens se trouvant à l’extérieur de leur pays”, a-t-il encore dit, précisant que 80% d’entre eux étaient partis depuis 2015.

Le Venezuela souffre de pénu-ries de produits alimentaires et de médicaments. Le gouverne-ment est en manque de liquidi-tés en raison de l’effondrement de la production pétrolière (96% des ressources du pays) et de son éviction des marchés financiers par des sanctions de Washington.

Caracas rend les sanctions américaines responsables des problèmes d’approvisionne-ment du Venezuela. Juan Guai-do les attribue à la corruption et à l’incurie du gouvernement.

AFP, Xinhua

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T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Le président Nicolas Maduro a annoncé mercredi 10 avril qu’un accord avait été conclu avec le Comité inter-national de la Croix-Rouge (CICR) pour une distribution d’aide humanitaire au Venezuela.

Des Vénézuéliens attendent de pouvoir franchir la frontière avec l’Equateur

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n Venezuela : La BM et le FMI devront choisir entre Maduro et Guaido

Au cours des réunions de printemps de la Banque et du Fonds à Washington, ces

institutions se sont dites prêtes à intervenir pour aider le Vene-zuela qui affronte une véritable “crise humanitaire”, selon les mots du nouveau président de la Banque mondiale David Malpass, mais elles ne peu-vent passer immédiatement à l’action faute d’une reconnais-sance légitime d’un président.

L’opposant Juan Guaido a été reconnu par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne et le Brésil mais le président Nicolas Maduro a toujours le soutien de la Chine et de la Russie.

La décision des Etats membres

La question de la reconnais-sance “n’est pas décidée par la Banque mais par ses action-naires”, a rappelé M. Malpass.

“Nous attendons d’être gui-

dés par nos pays membres et je sais que c’est un processus qui est en cours au sein de certains membres au moment où nous parlons”, a déclaré de son côté Christine Lagarde, directrice

générale du FMI.Les deux responsables se sont

dits particulièrement préoc-cupés par la crise humanitaire qui frappe le pays.

“Les habitants n’ont plus la capacité de se nourrir eux-mêmes ou leurs familles”, a

déploré M. Malpass.“Nous n’avons pas d’informa-

tions provenant directement du Venezuela car nous sommes persona non grata mais nous entendons suffisamment de

choses de nos collègues co-lombiens et amis dans la ré-gion qui reçoivent des flots de réfugiés”, a souligné la patronne du FMI.

Pour autant, le FMI suit ses membres. “C’est à eux d’indi-quer quelle autorité ils recon-

naissent diplomatiquement de façon à ce que nous puissions agir”, a insisté Mme Lagarde. “Dès qu’ils l’auront fait, nous agirons”.

Prêts à “agir”

Elle a par ailleurs estimé que l’effort devrait être lancé sur tous les fronts et devrait être multiforme “étant donné le de-gré de la crise humanitaire et la crise économique majeure”.

David Malpass a également souligné que la Banque allait “agir” pour aider le Venezuela et qu’elle “se préparait pour cela”.

La veille, le vice-président américain Mike Pence a deman-dé à l’ONU de reconnaître Juan Guaido comme étant le diri-geant du Venezuela et a réclamé le départ de Nicolas Maduro, s’attirant aussitôt les foudres de la Russie qui a dénoncé des “ingérences” destinées “à ren-verser son régime”.

AFP

Christine Lagarde à Washington, jeudi 11 avril

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

FMI

Une vingtaine de ministres des Finances se sont réunis jeudi 11 avril à Washington pour évoquer un futur soutien économique au Venezuela même si, jusqu’ici, toute action de la Banque mondiale et du FMI se heurte à l’absence de reconnaissance d’un nouveau régime à Caracas.

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nLes transferts d'argent vers les pays pauvres à un niveau record

Les sommes trans-férées par des ha-bitants d’un pays riche vers leur

pays d’origine plus pau-vre devraient atteindre 550 milliards de dollars en 2019 et devenir la prin-cipale source de finance-ment extérieur des pays en développement, a indiqué la Banque mondiale lundi 8 avril.

L’institution a aussi con-firmé que 2018 avait été une an-née record pour ces versements, qui sont souvent une source de revenus indispensable aux récipiendaires dans les pays en voie de développement, avec un montant de 529 milliards de dollars soit une hausse de 9,6% sur un an.

689 milliards en 2018

Au total, les transferts vers l’étranger entre particuliers, c’est-à-dire incluant ceux à destination des pays riches, se

sont élevés à 689 milliards en 2018 contre 633 milliards de dollars un an plus tôt.

Les fonds vers la région Asie orientale et Pacifique ont aug-menté de 7% et ceux à destina-tion de l’Asie du Sud de 12%.

“La croissance générale a été stimulée par une embellie de l’économie et de la situation de l’emploi aux Etats-Unis et un rebond des flux de pays du Golfe et de la Fédération de Russie”, a souligné la Banque.

L’Inde a été la principale destinatrice de ces fonds avec

79 milliards de dollars, suivie par la Chine (67 milliards), le Mexique (36 milliards), les

Philippines (34 milliards) et l’Egypte (29 milliards).

Jusqu’à 11% de frais de transfert

Les frais de transfert pour un envoi de 200 dollars étaient de 7% en moyenne au premier trimestre de 2019, a également indiqué la Banque mondiale, qui déplore régulièrement ces coûts jugés élevés et qui a rap-

pelé l’objectif de les ramener à 3% d’ici 2030.

Les transferts vers l’Afrique et vers les îles du Pacifique res-tent particulièrement coûteux avec des frais de plus de 10%.

Les banques restent le moy-en de transfert le plus cher (11% de frais), suivi des bureaux de poste (plus de 7%).

“Ces transferts sont en passe de devenir la principale source de financement extérieur des pays en voie de développement. Le coût élevé des transferts réduit le profit que l’on peut tirer des migrations”, a souligné Dilit Ratha, principal auteur de la note de la Banque.

“Renégocier des partenariats exclusifs (par exemple entre les services postaux et un pres-tataire de services de transfert) et laisser de nouveaux concur-rents entrer en lice à travers les bureaux de poste, les banques et les compagnies de télécom-munications va accroître la concurrence et diminuer le prix des transferts”, a estimé M. Ratha. AFP

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destination des pays riches, se destinatrice de ces fonds avec coûts jugés élevés et qui a rap- M. Ratha. AFP

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L’aide au déve-loppement a subi un recul “inquiétant”

l’an dernier, en particulier vers les Etats qui en ont le plus besoin, les pays dona-teurs “ne tenant pas leurs engagements”, a alerté l’OCDE dans une étude publiée mercredi 10 avril.

L’aide au développement a connu une baisse de 2,7% l’an dernier par rapport à 2017, pour s’établir à 149,3 milliards de dollars, a indiqué l’Orga-nisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui a constaté que “l’aide bilatérale” accordée aux pays les moins avancés a baissé de 3% et qu’elle a même chuté de 4% pour l’Afrique.

“Cet affaiblissement de l’aide publique est particulièrement inquiétant car il fait suite à des données montrant que les apports privés en faveur du développement diminuent également”, a regretté le secré-taire général de l’OCDE, Angel Gurria.

“Les pays donateurs ne tien-nent pas leur engagement en faveur d’une augmentation du financement du développement pris en 2015, ce qui augure mal de notre capacité à concrétiser

Recul "inquiétant" de l'aide en 2018les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030”, a-t-il prévenu.

Cette baisse de l’aide des pays plus riches aux plus dé-

favorisés est également jugée “alarmante” par Julie Seghers, d’Oxfam international.

“A peine supérieure à la fortune de Jeff Bezos”

“L’aide totale accordée par les pays riches en 2018 n’est qu’à peine supérieure à la for-tune de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos (...). Il est scandaleux que la plupart des pays riches ne parvien-nent toujours pas à atteindre le niveau d’aide au développe-ment promis il y a plus de 50 ans”.

“Les pays les plus riches ne peuvent pas tourner le dos aux plus démunis”, a-t-elle dénoncé.

L’aide a reculé dans une douzaine de pays l’an dernier,

en raison notamment “d’une baisse du nombre d’arrivées de réfugiés”, les replis les plus marqués ayant été observés en Autriche, Finlande, Grèce,

Italie, Japon et Portugal, a souligné l’OCDE.

En revanche, 17 pays dona-teurs ont augmenté leur contri-bution, parmi eux la Hongrie, l’Islande et la Nouvelle-Zélande qui ont enregistré les “hausses les plus marquées”.

France : Tendance à la hausse

Selon les chiffres de l’OCDE, l’aide au développement de la France a rebondi de 4,4% l’an dernier “en raison d’une aug-mentation globale de ses pro-grammes d’aides” à 12,2 mil-liards de dollars. Avec 0,43% du Revenu national brut (RNB), elle reste toutefois encore loin de l’objectif de 0,7%.

Plusieurs pays l’ont atteint voire dépassé: la Suède (1,04%),

le Luxembourg (0,98%), la Norvège (0,94%), le Danemark (0,72%) et le Royaume-Uni (0,7%). En dehors des pays membres de l’OCDE, la Turquie

avec 1,1% et les Emirats arabes Unis avec 0,95% ont aussi dé-passé l’objectif.

Pour Friederike Röder, di-rectrice UE et France de l’ONG One, “ces chiffres confirment la tendance à la hausse amorcée par la France, mais c’est encore trop timide, et elle prend de plus en plus de retard”.

“La France doit intensifier ses efforts dès maintenant pour atteindre l’objectif fixé par le président de la République d’allouer 0,55% du RNB à l’APD d’ici à 2022. C’est d’autant plus nécessaire en cette année de présidence du G7, alors que d’autres pays donateurs se désengagent et que la coopéra-tion internationale est remise en cause par certains”, a-t-elle insisté.

AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 319 - Lundi 15 Avril 2019

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n Soudan : Aide d'urgence de l'ONU

F I N A N C E M E N T S

Le Fonds central d ’ intervention d’urgence (CERF) de l’ONU a déblo-

qué jeudi 11 avril une en-veloppe de 26,5 millions de dollars destinée à fournir une assistance vitale au cours des six prochains mois à plus de 800.000 personnes touchées par la crise économique et l’insécurité alimentaire dans sept Etats du Sou-dan.

Un total de 5,8 millions de personnes ont été touchées par l’insécurité alimentaire entre janvier et mars 2019, en nette hausse par rapport à 2018, et leur nombre devrait encore augmenter durant la période de soudure à partir de mai 2019, selon l’ONU.

“La crise économique a eu des répercussions sur la situa-

tion humanitaire au-delà de l’insécurité alimentaire”, a dé-claré Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence.

Nutrition, accès à l’eau et aux soins de santé

“Les fonds permettront d’intensifier le traitement de la malnutrition aiguë sévère et mo-dérée chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, à fournir de l’eau potable et à réparer et construire des installations sanitaires et d’assainissement essentielles pour atténuer les maladies évitables”, a assuré M. Lowcock.

Ils renforceront également les services médicaux essentiels et les soins de santé maternelle, infantile et génésique pour 320.000 personnes.

En outre, les agriculteurs et

les éleveurs des zones ciblées re-cevront des fonds et une forma-

tion pour améliorer la produc-tion alimentaire et animale pour plus de 500.000 personnes, a précisé dans un communiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Le Soudan compte 1,9 mil-

lion de déplacés et 1,2 million de réfugiés, principalement

originaires du Soudan du Sud.En 2019, l ’ONU estime

qu’elle aura besoin d’1 milliard de dollars pour aider 4,4 mil-lions de personnes parmi les plus vulnérables au Soudan.

Xinhua

Afrique

Des réfugiés sud-soudanais reçoivent des vivres dans un camp au Soudan

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MauritanieLe Japon accorde une aide aux réfugiés maliensL e Japon a octroyé un financement de 2,2 milliards de francs

CFA (3,8 millions de dollars) en faveur des réfugiés maliens établis en Mauritanie ainsi qu’aux populations d’accueil, a an-noncé mardi 9 avril l’ambassadeur nippon, Norio Ehara, selon une dépêche de l’Agence de presse africaine (APA).

L’enveloppe sera confiée au Bureau international du travail (BIT), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et l’Unicef.

Ces agences interviendront entre autres dans la santé, la sé-curité alimentaire, la résilience des populations frontalières face à la sécheresse, la migration irrégulière, la sécurité et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.

Au nombre de 57.000, les réfugiés maliens en Mauritanie sont concentrés dans le camp de M’berra, près de la ville de Bassiknou, à l’extrême est du pays.

La Banque mondiale veut investir 15 milliards de dollars sur trois ans pour réduire la mortalité infantile et renforcer

l’éducation, espérant ainsi augmenter la productivité des travail-leurs africains.

Le Plan pour le capital humain en Afrique de la Banque mondiale a pour objectif de réduire la mortalité infantile en vue de sauver 4 millions de vies, prévenir les retards de croissance chez 11 mil-lions d’enfants et renforcer les acquis d’apprentissage des filles et des garçons en âge d’aller à l’école de 20% d’ici 2023, détaille un communiqué de l’institution publié jeudi 11 avril.

La Banque espère ainsi accroître la productivité des travailleurs africains de 13%.

“Empêcher un enfant de réaliser son potentiel est non seulement fondamentalement injuste, mais limite également la croissance des économies”, a déclaré le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Hafez Ghanem.

Afrique subsaharienneLa BM investit dans le "capital humain"

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nEbola en RDC : Le virus se propage "de plus en plus rapidement"

Di x - h u i t n o u -v e a u x c a s d’Ebola ont été confirmés au

cours de la seule journée du mardi 9 avril en RDC, le chiffre le plus élevé depuis le début de l’épidémie en août, a indiqué la Fédéra-tion internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

Et entre le 2 et le 9 avril, 61 personnes en sont mortes, si-gnale de son côté l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

“La transmission s’est inten-sifiée à Butembo/Katwa et dans les zones sanitaires environ-nantes de Vuhovi et Massereka. Ces facteurs ont entraîné une augmentation du nombre de cas

signalés au cours des dernières semaines, après une période de déclin”, a indiqué l’OMS.

“Le fait est qu’Ebola se pro-page maintenant de plus en plus rapidement et beaucoup de personnes ne cherchent plus à obtenir des soins. Il est clair que certaines communautés vul-nérables ne font pas confiance aux personnes intervenant pour lutter contre Ebola”, a déploré le directeur Santé et Soins de la FICR.

Résistances

La lutte contre l’épidémie a été perturbée par des attaques de groupes armés. En outre, au sein des communautés, des membres résistent aux actions de prévention, soins et enterre-ments sécurisés.

“Lorsqu’un engagement communautaire approfondi a lieu, l’acceptation de l’aide exté-

rieure s’améliore considérable-ment”, a-t-il relevé, appelant à redoubler d’efforts auprès des communautés.

En date du 9 avril, 1.186 cas d’Ebola ont été enregistrés dont 751 décès.

L’épidémie a été déclarée

le 1er août dans la province du Nord Kivu (nord-est) et mar-ginalement en Ituri voisine.

L’épicentre s’est déplacé de Mangina en zone rurale à la ville de Beni, puis actuellement à Butembo-Katwa, à 50 km au sud de Beni dans cette région où les populations se déplacent beaucoup.

AFP

S A N T EAfrique

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Un agent de l’Unicef sensibilise des enfants

Le président du Ni-ger Mahamadou Is-soufou a inauguré

vendredi 12 avril à Maradi (centre-sud), troisième ville du pays, un hôpital d’un coût de près de 65 mil-liards de francs CFA (100 millions d’euros) financé à hauteur de 35% par un don de la Turquie, selon la présidence nigérienne.

Il s’agit du second complexe

Niger : Inauguration à Maradi d'un hôpital financé par la Turquie

hospitalier moderne mis en ser-vice en trois ans au Niger, après celui de Niamey d’un coût de 45 milliards de francs CFA (68 millions d’euros), qui avait été offert par la Chine en 2016.

500 lits

Ce nouvel hôpital de ré-férence d’une capacité de plus de 500 lits a été construit par la société turque Commodore Procurement Service dans la

ville de Maradi, dans une ré-gion proche du Nigeria et qui concentre 20% des près de 22 millions d’habitants du Niger, selon les estimations officielles de 2018.

“35% du financement de l’hôpital sont constitués de dons turcs et 65% sous forme de prêt de type PPP (Partenariat pu-blic-privé) avec Commodore”, a précisé le ministère nigérien de la Santé.

Les deux nouveaux hôpitaux

de Maradi et de Niamey per-mettront de réduire la facture très élevée des évacuations sanitaires à l’étranger - dont bé-néficient quelques privilégiés - et qui ont été “multipliées par dix entre 2010 et 2017”, avec un coût passé de 800 millions francs CFA (1,2 million d’euros) en 2010 à 10 milliards en 2017 (15 millions d’euros), assure le ministère de la Santé.

AFP

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Des manifestants à Khartoum, jeudi 11 avril

Soudan : Le nouvel homme fort promet la rupture avec le régime Béchir

D E M O C R A T I S A T I O N

Abdel Fattah al-Bur-hane, nommé ven-dredi à la tête du Conseil mil i taire

chargé de la transition au len-demain du renversement du président Béchir, s’est engagé samedi à “lutter contre la cor-ruption et éliminer les racines” du régime, dans un discours à la nation retransmis sur la télévi-sion d’Etat.

Libération des manifestants

Il a annoncé la levée du couvre-feu, la libération de tous les manifestants arrêtés ces dernières semaines et s’est également engagé à faire juger les personnes ayant tué des protestataires.

Plusieurs dizaines de per-sonnes sont mortes depuis le début du mouvement de con-testation en décembre, né du triplement du prix du pain et qui a ensuite réclamé le départ de M. Béchir, au pouvoir depuis trois décennies.

Autre annonce faite plus tôt par le Conseil militaire en vue d’afficher sa bonne volonté face aux manifestants: la démission de Salah Gosh, chef du puissant service de renseignement NISS, qui avait supervisé ces quatre derniers mois la répression du mouvement.

Cette répression a donné lieu à l’arrestation de milliers de manifestants, responsables de l’opposition et journalistes. Jeudi, peu après la destitution d’Omar el-Béchir, le NISS avait déjà annoncé la libération de “tous les prisonniers politiques” du pays.

Vendredi soir, la foule de Soudanais qui campent depuis plus d’une semaine devant le quartier général de l’armée à Khartoum a accueilli avec joie

la démission d’Awad Ibn Ouf, un proche de M. Béchir, après à peine 24 heures à la tête du Conseil militaire.

Lié à des “atrocités” dans la région du Darfour (ouest) selon Washington, M. Ibn Ouf

a été remplacé par Abdel Fattah al-Burhane, inspecteur général des forces armées respecté en interne mais inconnu du grand public.

Par ses annonces samedi, le général Burhane entend visible-ment montrer qu’il ne fait pas partie de la vieille garde et qu’il veut mener des réformes.

“Gouvernement de transition civil”

En dépit de ce développe-ment, la foule est restée mo-bilisée dimanche devant le QG de l’armée.

Fer de lance de la contesta-tion, l’Association des profes-sionnels soudanais (SPA) a salué le départ d’Awad Ibn Ouf mais a demandé que le général Burhane transfère rapidement “les pouvoirs du conseil mili-taire à un gouvernement de transition civil”.

Après des semaines de mani-festations réclamant son départ, M. Béchir, 75 ans et au pouvoir

depuis un coup d’Etat en 1989, a été renversé jeudi par l’armée, qui a mis en place un “Conseil de transition militaire” pour une durée de deux ans.

Dès le lendemain, les gé-néraux au pouvoir se sont effor-

cés de rassurer la communauté internationale et les mani-festants sur leurs intentions, promettant notamment de remettre les clés à un gouverne-ment civil.

“Ce n’est pas un coup d’Etat militaire”

“Ce n’est pas un coup d’Etat militaire, mais une prise de position en faveur du peuple”, a argué le général Omar Zinela-bidine, membre du Conseil militaire, devant des diplomates arabes et africains.

“Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Sou-dan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition”, a-t-il encore promis.

Le Conseil militaire a par ailleurs affirmé qu’Omar el-Béchir se trouvait en détention mais qu’il ne serait pas “livré à l’étranger”, alors qu’il est sous le coup de deux mandats d’arrêt

de la Cour pénale internationale (CPI).

Samedi, le NCP, parti du président déchu, a lui réclamé la libération de ses chefs, sans mentionner explicitement le nom de M. Béchir.

Amnesty International a appelé à remettre M. Béchir à la CPI. En 2009, cette cour basée à La Haye avait lancé un mandat d’arrêt contre lui pour “crimes de guerre” et “contre l’humanité” au Dar-four, ajoutant l’année suivante l’accusation de “génocide”.

“Retour à l’ordre constitutionnel”

Samedi, l’Arabie saoudite a affirmé son soutien au “peuple soudanais frère et aux “mesures annoncées par le Conseil mili-taire de transition”. Le royaume annonce également l’envoi d’une aide humanitaire dont “des produits pétroliers, du blé et des médicaments”.

Le gouvernement des Emi-rats arabes unis a lui aussi salué la nomination d’Abdel Fattah al-Burhane qui reflète “les am-bitions du peuple frère du Sou-dan vers la sécurité, la stabilité et le développement”, a indiqué l’agence officielle WAM, ajou-tant que le président a souhaité qu’Abou Dhabi communique avec le Conseil militaire de transition pour “explorer les perspectives d’accélérer une aide”.

Pour leur part, réunis en sommet à N’Djamena, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Commu-nauté des Etats sahélo-saha-riens (Cen-Sad) ont appelé “à une transition pacifique” et à un “retour à l’ordre constitution-nel” au Soudan.

AFP

D E M O C R A T I S A T I O NAfrique

Le nouvel homme fort du Soudan a promis d’“éliminer les racines” du régime d’Omar el-Béchir et annoncé une série de mesures en guise de concessions aux manifestants, alors qu’il est pressé de passer la main au plus vite à un pouvoir civil.

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nTunisie : Mandat de dépôt contre un enquêteur de l'ONU accusé d'espionnage

La justice tunisi-enne a annoncé jeudi 11 avril avoir émis un mandat

de dépôt contre un en-quêteur de l’ONU, Moncef Kartas, arrêté en mars par les autorités qui l’accusent d’“espionnage”.

De nationalité tunisienne, membre du panel d’experts du comité des sanctions sur la Libye, M. Kartas a été arrêté le 26 mars à son arrivée à Tunis et maintenu depuis en détention.

“Le juge d’instruction a émis un mandat de dépôt contre M. Kartas et une autre per-sonne, et ordonné l’ouverture d’une enquête sur l’acquisition

d’informations sécuritaires liées à la lutte contre le terrorisme et la diffusion de ces informations en violation de la loi”, a expliqué Sofiene Selliti, porte-parole du Parquet.

En mars, les autorités tunisi-ennes avaient affirmé que M. Kartas était soupçonné “d’es-pionnage au profit de parties étrangères”, sans les identifier.

“Atteinte à la sécurité nationale”

“Des documents secrets con-tenant des données détaillées sensibles susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale ont été saisis, ainsi que des équipements techniques inter-

dits dans notre pays, qui peu-vent être utilisés pour brouiller ou intercepter des communica-tions”, avait alors indiqué le ministère tunisien de l’Intérieur dans un communiqué.

L’ONU a exprimé sa “grave préoccupation”.

“L’arrestation et la détention par les autorités tunisiennes de Moncef Kartas alors qu’il rem-plissait ses fonctions officielles en tant que membre du panel d’experts du comité des sanc-tions sur la Libye font l’objet d’une grave préoccupation” de l’ONU, a réagi son porte-parole à New York Stéphane Dujarric.

“La poursuite de la détention de M. Kartas viole les privilèges

et l’immunité dont il bénéficie comme expert de l’ONU”, a-t-il souligné.

La Tunisie n’a fourni aucune réponse

adéquate”

“Nous avons engagé depuis le 29 mars des contacts avec les autorités tunisiennes pour connaître les raisons de son interpellation et leur avons demandé de partager avec l’ONU les informations en leur possession, mais nous sommes très préoccupés par le fait qu’à ce jour, le gouvernement tuni-sien n’a fourni aucune réponse adéquate”, a conclu le porte-parole. AFP

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Les Nations unies ont appelé le gou-vernement nigé-rian à apporter

une aide urgente à 10.000 personnes évacuées par l’armée, en amont d’une offensive contre les jiha-distes de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

“Le coordinateur des Na-tions unies pour les questions humanitaires, Edward Kallon, appelle le gouvernement du Ni-geria à apporter une assistance humanitaire et à protéger près de 10.000 femmes, hommes et enfants qui ont été relogés de force à Maiduguri”, la capitale de l’Etat du Borno, peut-on lire dans un communiqué publié jeudi 11 avril.

Ces déplacés qui, selon des témoins, ont été forcés par les

Nigeria : 10.000 personnes, déplacées "de force" par l'armée, ont besoin d'aide

soldats de monter dans des camions sans aucun avertisse-ment préalable, arrivent de la ville de Jakana, à 40 kilomètres de Maiduguri.

La capitale de l’Etat du Bor-no abrite déjà près d’un million de déplacés dans des conditions sanitaires désastreuses.

Opération militaire

“Selon l’armée, les civils ont été relogés - dans le camp de déplacés de Bakassi - pour des raisons de sécurité, en amont d’une opération militaire dans la zone”, souligne le communi-qué de l’ONU.

“Ils n’ont pas eu le temps de ramasser leurs affaires”, a déploré M. Kallon. “Cer-tains n’avaient même pas de chaussures aux pieds”, regrette-t-il, rappelant aux autorités ni-

gérianes qu’elles sont soumises aux lois internationales de protection des civils.

La branche de Boko Haram affiliée au groupe de l’Etat is-lamiste en Afrique de l’ouest, ISWAP, a attaqué Jakana à de

nombreuses reprises. La ville se situe sur l’axe

entre la forêt de Beni Sheikh et

leur campement de Buni Yadi, dans l’Etat voisin de Yobe.

AFP

D E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SAfrique

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Un point d’eau dans le camp de Bakassi

En moins d’un an, p l u s d e 4 . 5 0 0 Maliens réfugiés

au Niger sont rentrés dans leur pays grâce à une opération de rapatrie-ment volontaire soutenue par les Nations unies.

“De juin 2018 à fin mars 2019, 4.597 réfugiés maliens ont bénéficié de la facilita-tion du retour et 5.366 autres

Niger : 4.500 réfugiés maliens rentrés dans leur pays en 10 mois

ont signalé leur intention de retourner au Mali”, a indiqué Ider Adamou, secrétaire gé-néral du ministère nigérien de l’Intérieur, vendredi 12 avril.

“Des zones suffisamment sécurisées”

Les candidats au retour vo-lontaire sont dirigés “vers des zones suffisamment sécuri-sées” au Mali, a assuré M.

Adamou, lors d’une réunion à Niamey avec des représentants du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et du gouverne-ment malien.

Il y a un “espoir d’une paix avec la nouvelle posture du Mali qui consiste à déployer dans le centre du pays un vo-lume considérable de forces pour permettre le retour de l’administration et des services sociaux de base et renforcer

l’accès humanitaire”, a déclaré le représentant du gouverne-ment malien.

Le Niger abrite depuis 2012 - après la prise du contrôle du nord du Mali par les islamistes - quelque 54.961 réfugiés maliens vivant essentiellement dans les régions de Tillabéri et Tah-oua (ouest) et dans la capitale Niamey, selon les statistiques officielles.

AFP

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Le camp de déplacés de Bambari, en 2014

Déplacés en Centrafrique : Des retours "volontaires" mais sous "pression"

Sur une col l ine en bordure de la ville, quelques bâtiments administratifs domi-

nent un terrain vague quasi-désert: seules quelques pierres entassées et des déchets plas-tiques rappellent que plus de 8.000 déplacés habitaient en-core en janvier un camp fermé depuis.

“On nous a chassés comme des lapins!”, s’exclame Brice dans sa petite échoppe de bric et de broc, qu’il a dû reconstruire dans un lieu insalubre, sur les bords de la rivière Ouaka.

Comme lui, beaucoup de ces déplacés ont été forcés, dans le cadre du projet gouvernemental Paret (Programme d’appui au retour et à la réintégration), de quitter leur camp, appelé “San-garis”, du nom de la mission militaire française présente en Centrafrique de 2013 à 2016.

300.000 retours

En 2018, plus de 300.000 réfugiés et déplacés centrafri-cains sont rentrés chez eux, avec ou sans l’aide de ce pro-gramme gouvernemental.

“On a constaté un manque flagrant de planification pour soutenir ces populations ou sur-veiller les retours organisés par le gouvernement”, soulignait en février un rapport de Refugees International (RI).

Ces retours ne se feraient pas toujours conformément à la convention de Kampala sur le droit des déplacés.

“A partir de la première quinzaine de décembre, le Paret a distribué des enveloppes de 50.000 FCFA (75 euros) aux déplacés du site Sangaris pour les inciter à en sortir”, indique

un rapport confidentiel d’une agence onusienne.

Dans ce rapport, des té-moignages pointent du doigt de présumées “pressions des autorités locales (militaires, gendarmes) pour pousser les

déplacés à quitter le site”.Enguerrand, autre déplacé

de Sangaris, s’est aussi installé au bord de la Ouaka, dans un

camp informel. Les ONG n’ont pas l’autorisation préfectorale d’y intervenir, officiellement pour ne pas inciter les gens à y rester.

Pas d’autre choix

“Il y a beaucoup de mous-tiques et pas de latrines, il y a des enfants qui sont morts du paludisme ici. Une ONG vou-lait installer un poste de santé mais ils n’ont pas eu le droit”, raconte-t-il.

Enguerrand dit qu’il n’avait pas d’autre choix en quittant Sangaris, car il ne voulait pas rentrer dans son quartier

d’origine, encore occupé par un groupe armé.

Une quinzaine de ces groupes combattent entre eux et contre l’armée et l’ONU pour le con-trôle des ressources de Centra-frique. Tous ont signé un accord

de paix début février, dans lequel ils s’engagent à baisser les armes.

Ce retour forcé est un “dépla-

cement secondaire”, estime Hajer Naili, porte-parole du Norwegian Refugee Council (NRC).

“Aucune solution à long terme”

“Ce genre d’action est problé-matique d’un point de vue de la protection des populations civiles”, ajoute-elle, s’inquiétant que ce retour se fasse “sans qu’il n’ait été offert aucune so-lution sur le long terme” aux déplacés.

“Le gouvernement met une pression de dingue pour les retours, ça pourrait être une

opportunité, mais on a fait du chiffre au lieu de faire les choses proprement”, soupire un autre humanitaire.

Il fustige l’absence de coor-dination du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) avec les autres partenaires et rappelle que “la majorité écrasante des gens veulent rentrer chez eux mais que, pour ça, il leur faut un logement, des conditions de sécurité et un développement économique”.

Les représentants du pro-gramme Paret et le HCR affir-ment que tous les déplacés sont partis volontairement du site Sangaris et que rien ne leur est arrivé depuis.

“Incapacité à protéger les sites”

“L’incapacité à protéger les sites de déplacement dans le pays a été invoquée par le gouvernement pour justifier son empressement à fermer les camps”, explique Alexandra Lamarche, auteur du rapport de RI.

Ce texte a été publié quelques mois après des attaques de sites de déplacés dans d’autres villes du pays, notamment Batangafo et Alindao, ayant fait des cen-taines de morts.

Pour d’autres sources hu-manitaires, le gouvernement veut accélérer les retours de déplacés pour améliorer son bi-lan politique avant la prochaine élection présidentielle, prévue en 2021.

Plus du quart de la popula-tion centrafricaine est déplacée: 643.000 personnes ont dû fuir leur domicile, et 574.000 autres se sont réfugiées dans les pays voisins. AFP

D E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SD E P L A C E S / R E F U G I E SAfrique

A Bambari, au coeur de la Centrafrique, comme dans le reste du pays, un programme de retour “volontaire” lancé par les autorités et financé par l’ONU se heurte aux réticences des quelque 600.000 déplacés, “incités” à quitter les sites où ils avaient trouvé refuge.

Par Charles Bouessel, à Bambari

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17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 319 - Lundi 15 Avril 2019

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nCameroun : 5 civils tués dans un raid de l'armée en zone anglophone

L’armée came-rounaise a tué cinq civils lors d’une ré-

cente “attaque meurtrière” contre un village de la ré-gion anglophone du Nord-Ouest, a affirmé mercredi 10 avril Human Rights Watch (HRW).

Les faits se sont produits le 4 avril lors d’“une attaque meur-trière contre le village de Meluf”, selon HRW qui accuse l’armée d’en être à l’origine, en particu-lier le Bataillon d’intervention rapide (BIR).

“Les cadavres de trois (vic-times) ont été par la suite re-trouvés mutilés, dont un qui avait été décapité”, a ajouté l’ONG qui parle également d’une personne blessée.

“Se fondant sur des entre-tiens avec 10 témoins et ha-bitants et sur un examen de sources vidéo et photogra-phiques”, l’ONG “a constaté que les victimes avaient été

exécutées (...) alors qu’elles tentaient de s’enfuir au mo-ment où les forces de sécurité investissaient leur quartier, à proximité duquel est situé un camp de séparatistes armés”.

“Augmentation des violences”

L’ONG estime par ailleurs qu’il y a en zone anglophone une “augmentation des violenc-es perpétrées par les forces de

sécurité dans et aux alentours des établissements médicaux et contre les professionnels de la santé dans le Nord-Ouest”.

D’après HRW, l’armée a par exemple attaqué un hôpital à Mbingo le 1er avril, tuant une femme de 32 ans et blessant une autre personne.

Dans un récent rapport, le diocèse de Kumbo, zone où se trouve Meluf, a révélé avoir documenté 358 cas de civils tués ces derniers mois dans

cette ville et ses environs. 750 maisons y ont également été incendiées, selon la même source.

“Les forces du gouverne-ment dans les régions anglo-phones du Cameroun ont tué de nombreux civils, utilisant un usage aveugle de la force, et brûlé des centaines de maisons ces six derniers mois”, avait déjà accusé HWR dans un rap-port publié fin mars.

AFP

S E C U R I T EAfrique

Sept soldats ont été tués lors de deux attaques distinctes dans l’Extrême-Nord du Cameroun, région frontalière du Nigeria où sévit le groupe jhadiste Boko Haram.

Vendredi 12 avril, quatre soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR, unité d’élite de déployée dans l’Extrême-Nord pour combattre Boko Haram) ont été tués et six autres blessés dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule, dans une zone située entre les localités de Gouzda-Vréket et Vouzi, ont rapporté des sources sécuritaires.

Le dimanche précédent, trois soldats camerounais avaient été tués et quatre autres blessés dans l’attaque par Boko Haram d’un poste avancé de la Force multinationale mixte (FMM, une coalition régionale engagée contre les jihadistes nigérians) à Sagmé, dans la même région.

L’attaque a été revendiquée par la faction de Boko Haram affiliée à l’Etat islamique, qui affirme, elle, avoir tué ou blessé au moins vingt militaires. AFP

7 soldats tués dans l'Extrême-Nord

Un gendarme a été tué mercredi 10 avril lors d’une attaque contre un camp de réfugiés à Goudébou, dans le nord du

Burkina Faso. “Des individus armés non identifiés ont attaqué aux environs

de 19h le camp des réfugiés à Goudébou”, localité située à une quinzaine de kilomètres de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, a déclaré une source sécuritaire.

“Un gendarme a été tué et des véhicules et des motos incendiés” lors de cette attaque, qui a également visé le poste de gendarmerie, a précisé cette source.

Situé à une centaine de kilomètres de la frontière malienne, le camp de Goudébou, qui s’étend sur une centaine d’hectares, abrite des réfugiés ayant fui le nord du Mali.

D iffa, la grande ville du sud-est du Niger, a été frappée par une nouvelle attaque d’envergure du groupe jihadiste nigérian

Boko Haram, qui a fait au moins deux morts chez les forces de l’ordre et autant chez les assaillants.

Les jihadistes en nombre indéterminé ont attaqué mardi 9 avril la caserne centrale de la gendarmerie de cette ville de 200.000 habitants, située à quelques kilomètres de la frontière du Nigeria, berceau de Boko Haram.

Après plusieurs heures de combat avec les forces de sécurité nigériennes, certains assaillants, vraisemblablement munis de ceintures d’explosifs, se sont retranchés au domicile d’un gen-darme où ils ont pris des otages et se sont ensuite fait sauter, selon le secrétaire général du gouvernorat de Diffa, Yahaya Godi, et d’autres sources.

L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une faction de Boko Haram, faisant état d’un commando de “quatre” kamikazes qui aurait “tué et blessé des dizaines” de soldats nigériens, selon son communiqué.

NigerNouvelle attaque de Boko Haram contre Diffa

Burkina FasoUn camp de réfugiés pris pour cible, un mort

Envoyez vos communiqués de presse à : [email protected]

19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 319 - Lundi 15 Avril 2019

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Des armes et des munitions collectées auprès d’anciens combattants à Bangui

RCA : L'ONU définit des critères pour une levée de l'embargo sur les armes

Le Conseil de sé-curité de l’ONU a adopté mardi 9 avril à l’una-

nimité une déclaration établissant des critères vers une possible levée d’ici la fin de l’année de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique depuis 2013.

Cette levée est deman- dée depuis longtemps par la Centrafrique qui affirme que l’embargo l’empêche de lutter efficacement contre les groupes armés toujours actifs dans la majeure partie du pays.

Désarmement, destruction, gestion

des munitions...

Les critères vont de la né-cessité de progrès dans la mise en oeuvre du programme gou-vernemental de désarmement

et de réintégration d’anciens combattants, à l’établissement

d’un protocole pour la collecte et la destruction d’armes pour éviter leur dissémination, en passant notamment par la créa-tion d’un document de planifi-cation détaillant les besoins en matière de gestion des armes et des munitions.

En fonction des avancées réalisées dans ces domaines,

“le Conseil de sécurité est prêt à revoir l’embargo sur les armes imposé au gouvernement cen-trafricain via une suspension ou une levée progressive de ses mesures”, précise la déclaration rédigée par la France.

Un rapport est demandé à

cet égard à la Centrafrique fin juin. Sur cette base, le secrétaire général de l’ONU devra ensuite remettre une évaluation des progrès au Conseil fin juillet. Le Conseil de sécurité décidera au plus tard le 30 septembre d’alléger ou non l’embargo sur les armes, précise la déclara-tion.

Selon une source diploma-tique, une éventuelle levée de l’embargo, qui ne concernerait que certains types d’armes, pourrait se traduire à l’avenir par l’obligation pour le gou-vernement centrafricain d’une notification à l’ONU lors de ses acquisitions ou réceptions de dons.

Depuis 2013, l’embargo sur les armes est total mais a béné-ficié depuis 2017 de quelques exemptions accordées par l’ONU, notamment à la Russie et à la France, pour équiper des unités de l’armée centrafricaine en voie de reconstitution. AFP

S E C U R I T EAfrique

U n infirmier centrafricain de Médecins sans frontières (MSF) a été tué le 4 avril dans le nord-ouest de la Centrafrique par

“des membres d’un groupe armé” alors qu’il allait rendre “visite à sa famille”, a annoncé l’ONG dénonçant “un crime lâche”.

Gaulbert Mokafé, 41 ans, a été tué “d’une balle dans le coeur” par “des membres d’un groupe armé” près de Batangafo (nord-ouest), selon MSF. “D’après ce qu’a appris MSF, un groupe d’hommes armés aurait arrêté notre collègue et l’aurait forcé à les suivre avec sa moto dans la brousse”, indique l’ONG dans son communiqué.

“Nous voulons continuer à offrir une assistance médicale et humanitaire, mais pour cela, nous avons besoin de travailler en toute sécurité. Chacun doit prendre ses responsabilités”, a asséné Omar Abenza, chef de mission MSF en Centrafrique.

Min

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CentrafriqueUn infirmier de MSF tué dans le nord-est

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Vue aérienne de la ville de Buzi, au Mozambique, après le passage du cyclone

Cyclone Idai : 1.000 morts, 2 millions de sinistrés, 2 milliards de dollars de dégâts

E N V I R O N N E M E N T

Le bilan du pas-sage dévastateur du cyclone Idai le mois dernier sur

le Mozambique et le Zim-babwe devrait dépasser la barre des 1.000 morts et des deux millions de sinis-trés, selon les estimations des autorités locales.

“Le gouvernement regrette d’annoncer que le nombre de morts est passé à 344”, a annoncé mardi 9 avril la ministre de l’Information du Zimbabwe Monica Mutsvang-wa. Les dernières estimations évaluaient le bilan entre 180 et 250 morts.

Plus de 2 millions de sinistrés

“Les opérations (sur le ter-rain) sont désormais limitées à la seule récupération des corps. Les personnes portées dispa-rues sont désormais présumées mortes”, a ajouté la ministre.

Selon la sécurité civile zim-babwéenne, au moins 257 per-sonnes étaient toujours portées disparues dans l’est du pays.

Au Mozambique voisin, le bilan officiel à la même date fait état de 602 morts.

Le cyclone Idai a frappé de plein fouet le port mozambicain de Beira et son demi-million d’habitants le 14 mars, puis a continué sa route meurtrière

vers l’ouest en direction du Zimbabwe. Ses pluies diluvi-ennes et ses vents violents ont causé des destructions et des inondations massives dans les deux pays.

Plus de 2 millions de per-

sonnes (dont 1,8 million au seul Mozambique) y ont été sinis-trées, parmi lesquelles 165.000 ont été contraintes de quitter leurs logements détruits.

Elles ont été hébergées dans 164 sites.

Au Mozambique, plus de 756.000 personnes ont reçu une aide alimentaire et au moins 593.000 ont reçu un vac-cin anticholérique, soit 73% du nombre visé.

Agences onusiennes et ONG du monde entier ont accouru en Afrique australe pour leur venir en aide. L’ONU a lancé

un appel aux dons de 251 mil-lions d’euros pour financer l’assistance d’urgence des trois prochains mois.

D’importantes inondations ont par ailleurs précédé le pas-sage d’Idai au Malawi, faisant

59 morts et près de 900.000 sinistrés.

L’ONU a lancé un appel aux dons de 251 millions d’euros pour financer l ’assistance d’urgence des trois prochains mois.

Selon le Bureau de la coor-dination des affaires humani-taires (OCHA), il n’est, pour le moment, financé qu’à hauteur de 21%.

L’Union européenne a dé-bloqué 12 millions d’euros sup-plémentaires cette semaine, portant à plus de 15 millions sa participation à la réponse.

Les dégâts pourraient coûter plus de 2 milliards de dollars à ces trois pays d’Afrique aus-trale, selon une évaluation de la Banque mondiale.

“Les premières estimations pointent vers une facture de plus de 2 milliards de dollars pour la reconstruction des infra-structures et le rétablissement des moyens de subsistance” des populations, a indiqué la Banque, jeudi 11 avril.

L’institution a annoncé avoir mobilisé des “ressources sub-stantielles”, qu’elle n’a pas chif-frées, pour “réparer les routes et les canalisations d’eau et d’égouts et financer la surveil-lance des épidémies, l’hygiène, l’agriculture et la sécurité ali-mentaire”.

Des économies déjà très faibles

Ces catastrophes naturelles ont frappé trois des pays les plus pauvres de la région.

L’économie du Zimbabwe est au bord du gouffre depuis près de vingt ans et le Mo-zambique traverse la pire crise financière de sa jeune histoire depuis 2016.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a ex-horté la communauté inter-nationale à se montrer “gé-néreuse” avec la dette publique mozambicaine.

Le JD avec AFP

Afrique

Directeur de la Publication: Sébastien Drans [email protected] et publicité: Arlette Sioblo [email protected] Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D)1, rue des Mésanges22 170 Plerneuf - FranceE-mail: [email protected] www.lejournaldudeveloppement.com

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n Gabon : Permis d'exploiter suspendu pour un forestier chinois

E N V I R O N N E M E N T

Le gouvernement gabonais a an-noncé avoir sus-pendu le permis

d’un forestier chinois ex-ploitant plusieurs sites dans le pays, après la pu-blication fin mars des ré-sultats d’une enquête d’une ONG sur l’exploitation illé-gale de bois au Gabon et au Congo.

Ce rapport de l’ONG britan-nique Environmental Investiga-tion Agency (EIA) s’intéressait aux pratiques du groupe chinois Dejia opérant dans le secteur du bois dans le bassin du Congo.

Il mettait notamment en cause les agissements de sa filiale au Gabon, la Société des sciages de Moanda (SSMO).

“Pots-de-vin”

La société est notamment accusée d’avoir surexploité les sites pour lesquels elle avait obtenu du gouvernement un titre d’exploitation, notamment grâce à “des pots-de-vin”.

Au moment de la publication

de ce rapport, le gouvernement gabonais en avait sévèrement critiqué les résultats, mais in-diqué qu’il allait ouvrir une

enquête.Au terme de celle-ci, “il res-

sort des données cartogra-phiques et des constats faits sur le terrain que les responsables de la SSMO ont continué à ex-ploiter” illégalement une partie de la forêt sur deux sites, a af-firmé le ministère des Forêts, dans son communiqué reçu

vendredi 12 avril. Ainsi, le gouvernement a

décidé “à titre conservatoire” de suspendre le titre d’exploitation

de la SSMO sur ces deux sites, ainsi que “la saisie de toutes les grumes retrouvées” sur place.

“Complicités”

“Les responsables de la SSMO auraient bénéficié de complicités des agents des Eaux et Forêts”, a ajouté le ministère,

qui attend les résultats d’une autre enquête “pour établir les responsabilités des agents indélicats”.

“Sans ce rapport de l’ONG, il n’y aurait peut-être pas eu d’enquête”, a réagi Marc Ona, président de l’ONG gabonaise de défense de l’environnement Brainforest. “Cela veut dire qu’au ministère, il n’y a pas d’équipe pour vérifier que les exploitants respectent la loi”, a-t-il regretté.

La publication de cette en-quête intervient quelques se-maines après l’arrestation dé-but mars de plusieurs cadres de l’administration gabonaise des forêts suspectés d’être im-pliqués dans un trafic de bois rare estimé à plusieurs millions d’euros.

Eclaboussé par cette affaire, le ministère avait réuni mi-mars les agents de son adminis-tration pour condamner ces pratiques.

Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le sec-teur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie gabo-naise. AFP

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