le graffiti : une identité à mettre en valeur

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COMMUNE DE BONDY - SEINE - SAINT - DENIS AMENAGEMENT DES BERGES DU CANAL DE L’OURCQ LE GRAFFITI : UNE IDENTITE A METTRE EN VALEUR

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COMMUNE DE BONDY - SEINE - SAINT - DENIS

AMENAGEMENT DES BERGES DU CANAL DE L’OURCQ

LE GRAFFITI : UNE IDENTITE A METTRE EN VALEUR

I. Le graffItI : orIgInes et perspectIves

3Phase : AVP // Jui l let 2012

AEI // UrbanEco // SAFEGE // Salyf Diarra

I. Le graffItI : orIgInes et perspectIves

L’évolution du mouvement Hip-hop s’est faite autour de 5 piliers :

• « Le beat » (la musicalité). Ce nom a été choisi car les percussions de la musique faisaient directement référence au battement de cœur, puisque le Hip-hop doit venir de l’intérieur.

• La chanson (le rap)Ce deuxième pilier est attribué aux « MC » (initiales de Maître de Cérémonie, plus communément appelé « rappeur ») qui accompagnent les instruments de musique avec des mots.

• La danse (« break dance »)Elle marque de façon physique la volonté d’aller contre la violence dans les rues en extériorisant toute forme de négativité à travers des mouvements de danse.

• Le graffitiA l’instar de la danse, il lutte contre la violence, mais de façon graphique, sous forme d’images inscrites sur des murs.

• La connaissanceCe pilier est inhérent à tous les autres : en effet, il est indispensable d’avoir de la culture pour trouver l’inspiration sans s’éloigner de l’esprit hip-hop et de ses règles.

1. Les origines du graffiti

Apparu dans les années 70 à New York dans le Bronx, le hip-hop est une culture urbaine issue des ghettos noirs et latinos avec pour règle fondamentale :

« Paix, Unité, Amour et Amusez-vous ».

À l’origine, ce mouvement est né d’une volonté de lutter contre la violence dans la rue et c’est grâce à cet état d’esprit positif que le hip-hop a su briser les barrières ethniques et générationnelles à travers le monde.

Le graffiti et le tag sont pris en compte comme symboles qui composent une des voix de la ville « polyphonique ».

C’est en effet un art codifié qui à son propre vocabulaire. Le geste est généralement très travaillé : à la manière de la calligraphie chinoise et japonaise, c’est plus un logo qu’une écriture.

4 Phase : AVP // Jui l let 2012

AEI // UrbanEco // SAFEGE // Salyf Diarra

I. Le graffItI : orIgInes et perspectIves

2. Un art reconnu

Bien qu’exposé dans des galeries d’art depuis le début des années 1990 en France, c’est en avril 2009 que le graffiti fait pour la première fois l’objet d’une exposition à portée internationale. Cette exposition, organisée au Grand Palais, a accueilli avec succès plus de 80 000 visiteurs en un mois. En juillet de la même année, la prestigieuse fondation Cartier ouvre ses portes au graffiti.Le succès de ces expositions montre l’intérêt du public pour le graffiti, et la reconnaissance par les musées de son statut d’art.

Certaines œuvres se vendent à des prix de toiles de maître (œuvre de Bansky, vendue en avril 2012 à 130 000€). Les galeristes accueillent ces oeuvres avec plaisir. Certaines d’entre elles s’installent dans nos chaumières sous forme de décoration d’intérieur et les marques de vêtements s’arrachent les talents urbains. Ainsi, la dimension artistique n’est plus à prouver.

3. Une activité fédératrice

Le sentiment d’appartenance à une communauté est très présent dans la culture du graffiti. Notamment au travers des techniques utilisées qui sont généralement, la bombe aérosol, le marqueur, et l’autocollant (« sticker »).

Il y a également des étapes d’apprentissage telles que « le tag », enseignées par des aînés. La base du graffiti est ce par quoi passe chaque graffeur avant de s’attaquer à des techniques d’expressions plus complexes, à l’image du « flop », forme intermédiaire entre le Tag et la fresque. Il s’agit de grands dessins de lettres pourvus d’un volume et de contours exécutés rapidement.

Au fur et à mesure, des liens se tissent et de là naissent des « crew » (groupes de taggeur ou de graffeur) qui réalisent des « blackbook » : carnet de dessins circulant entre graffeurs du monde entier où chacun dessine pour les autres.

L’exemple le plus parlant de la popularité de la culture du graffiti dans la ville de Bondy reste incontestablement le festival « hip-hop Dôme » qui attire des artistes internationaux depuis près de 8 ans. Il permet à ceux qui le souhaitent de découvrir la culture hip-hop sous toutes ses formes: concerts, cours d’écriture, graffitis, battle de danse, etc. Il est organisé en partie au bord du canal de l’Ourcq, sur le site du Pont de Bondy.

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AEI // UrbanEco // SAFEGE // Salyf Diarra

II. Le graffItI a Bondy

Bondy est une ville où les cultures se rejoignent. En plus des lieux de culte chrétiens et d’une synagogue, la ville a permis l’édification d’une mosquée. La maison de quartier Brassens accueille une multitude d’associations locales. Ainsi, il n’est pas rare de voir des représentants d’associations et leurs adhérents de tout âge échanger quelques mots en début et en fin d’activité.

2. Le projet de redécouverte de la ville

En participant au projet du Mural Art Program en juin 2009 à Bondy, l’association Bulle d’ox a pris conscience de la volonté de la commune de mettre à neuf le paysage urbain, et ce en prenant en compte ses citoyens. La municipalité a poursuivi cet objectif en mettant à contribution son personnel du service des espaces verts afin d’égayer les rues, les avenues principales de la ville en réalisant des installations avec un thème simple : le jeu. Avec cette idée que : « dans la vie comme dans les jeux, il faut apprendre les règles et les respecter pour pouvoir pleinement s’amuser. » (Thierry Renaud-Zurcher, directeur du service des espaces verts de la ville de Bondy).

3. Des événements autour du graffiti organisés dans la ville

Les maisons de quartier de la commune ont également suivi le mouvement à leur façon en réalisant des fresques avec les jeunes qui fréquentent leurs locaux, marque positive de l’appropriation d’un espace qui leur est dédié.

1. Une ville multiculturelle

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II. Le graffItI a Bondy

Étant un moyen d’expression avant tout, le graffiti peut apparaître pour certains comme une distraction permettant d’évacuer son stress ou s’évader le temps de la réalisation d’une fresque. Tandis que pour d’autres, il peut prendre une place plus importante, voire même être perçu comme une façon d’exister, d’appartenir à un mouvement culturel. Dans un cas comme dans l’autre, si ce sentiment ne trouve pas sa place, il se peut qu’on le retrouve là où on ne le souhaite pas, sous sa forme la plus négative : « le vandalisme ».

4. Une activité à deux facettes

À l’inverse, comme on peut le voir depuis la ligne 5 du métro, si le

graffiti peut trouver sa place en ville sur des murs libres de droit, des lieux

de rencontre entretenus et animés par les artistes eux-mêmes. Une fois enseigné

par des artistes locaux à l’aide d’ateliers d’apprentissage, un sentiment de valorisation

lié à l’aspect technique du graffiti se développe chez les novices, ce qui entrainera une diminution

des dégradations du mobilier urbain. Les projets de fresques communautaires tels que la fresque de l’école

terre Saint-Blaise, la réalisation des « halls festifs » avec les maisons de quartier de la commune, ou encore les

œuvres réalisées sous le pont de Bondy dans le cadre du hip-hop dôme cité plus haut en sont les meilleurs exemples.

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III. Une IdentIté A mettre en vALeUr sUr Le sIte dU Pont de bondy

1. Le canal de l’Ourcq : un espace d’expression

Le canal de l’Ourcq a la particularité de faire le lien entre toutes les villes qu’il traverse. Cette pluralité se ressent particulièrement dans les réalisations picturales qui le jouxtent. Qu’il s’agisse de graffeurs, de peintres ou de photographes, les artistes s’y rencontrent et il n’est pas rare de voir des promeneurs s’y arrêter pour assister aux réalisations ou prendre des photos des fresques existantes. Cela est particulièrement vrai sur le site du

Pont de Bondy, où de nombreuses fresques peuvent être admirées sur les murs et les piles de pont. Certaines ont été réalisées dans le cadre d’événements, d’autres de façon spontanée. Elles créent une identité liée à l’art urbain, reconnue par les habitants comme par les passants.

Cette identité doit absolument être préservée et mise en valeur dans le cadre du projet d’aménagement des berges, car c’est un espace d’expression reconnu qui permet de montrer une image qualitative du graffiti.

2. Le canal de l’Ourcq : un espace d’apprentissage

Plus qu’un phénomène de mode, l’art du graffiti est une pratique populaire dont les techniques sont peu connues. Le projet de rénovation du paysage urbain est l’occasion de créer un espace d’échange autour de cette culture : c’est pourquoi nous souhaitons lui réserver un espace d’expression libre sur les berges de l’Ourcq, où la culture du graffiti est déjà ancrée.

Le graffiti souffre de l’image négative qui lui est associée. Pourtant c’est une forme d’expression qui pourrait mettre en avant le côté artistique de certains jeunes et leur permettre de développer la prise d’initiative, de parole et d’expression. C’est un projet qui permettrait de responsabiliser, de laisser s’exprimer de manière autonome et libre les jeunes dans un espace géré par les graffeurs eux-mêmes.

Enfin, cette démarche pourrait limiter le risque de dégradation de mobilier urbain, car un lieu dédié et un mur d’expression libre mis à disposition des jeunes souhaitant s’entrainer permettrait d’éviter qu’ils le fassent n’importe où.

Ce mur permettrait non seulement la réalisation de fresques mais aussi, des rencontres et un dialogue entre les graffeurs et la population. Cette activité pourrait être le point de départ d’un changement de point de vue vis-à-vis des artistes qui auront ainsi la possibilité de mettre en valeur leur travail.

Un mur serait mis à la disposition des graffeurs avec l’assurance que leurs travaux ne seront pas effacés pas les services de nettoyage de la Ville. Les graffeurs viendraient s’y essayer ou confirmer leur talent, laissant aux passants le loisir d’apprécier leurs créations.

Des animations pourraient être organisées, tels que la création de fresques, des ateliers découverte ou des cours, organisés par la ville ou des associations: la commune recèle d’artiste possédant les compétences nécessaires pour assurer sa pérennité.