le gaz naturel, une energie idealement

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LE GAZ NATUREL, UNE ENERGIE IDEALEMENT PLACEE POUR ACCOMPAGNERLE DEVELOPPEMENT DES ENERGIESRENOUVELABLES ET ASSURERLA TRANSITION VERS LE BATIMENTTRES BASSE CONSOMMATIONMarc Florette. Directeur de la Recherche et de l’Innovation Gaz De France

NOUVELLES OPPORTUNITESDE CROISSANCE POUR STATOILHYDROMargareth Øvrum. Vice-président exécutif pour la technologie et les nouvelles énergies Statoil Hydro

GEOPOLITIQUEDU GAZ EN EUROPEPhilippe Copinschi. expert Français

MER BALTIQUE:ECOSYSTEME MENACEOlof Lindén. Professeur, Suède

INFLUENCE DE LA CRISE FINANCIERESUR LES MARCHES ENERGETIQUESCoby van der Linde. Programme énergétique international de l’institut Clingendael (CIEP), Pays-Bas

ITALIE: ENVIRON 570 000 VGN EN 2008:UN RECORD EUROPEEN SUR LE MARCHEDES VEHICULES AU GAZ NATUREL QUISERA AUGMENTE EN 2009–2010 Sergio A. Rossi. Analyste Italien

POURQUOI DE NOMBREUX AUTOMOBILISTESITALIENS PASSENT-ILS AU GAZ?Angelantonio Rosato. Journaliste Italien

ECOLOGIE ET PRODUCTIONDE PETROLE ET DE GAZ DANS L’ARCTIQUEAnatoli Dmitrievski. Académicien de l’Académie des Sciences de Russie, Directeur de l’Institut du pétrole et du gaz

Viatcheslav Maximov. Directeur-adjoint de l’Institut du pétrole et du gaz de l’Académie

DESMATIERES

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ECOLOGIE –UNE DE NOS PRIORITESAlexeï Miller. Président du Directoire de Gazprom

ASSURER DES LIVRAISONS SECURISEES,FIABLES ET ECOLOGIQUES,DE L’OR BLEUAlexandre Medvedev. Vice-président du Directoire de Gazprom et Directeur général de Gazprom export

GROUPE GAZPROM:DANS UN SOUCI D’ECOLOGIEAlexandre Ichkov. Docteur ès Sciences chimiques, Professeur. Chef-adjoint du Département du transport,

du stockage souterrain et de l’exploitation du gaz – Chef de la Direction de la maitrise de l’énergie de la Gazprom

LA BOURSE DE CARBONE COMME OUTIL POUR DES SOLUTIONS PRODUISANTPEU DE CO2 ET LE ROLE DE GM&TVitaly Vassiliev. President Directeur Général Gazpom Marketing & Trading Ltd. London

POLITIQUE DANS LE DOMAINE DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE – POLITIQUE ECONOMIQUE STRUCTURELLEKlaus Topffer. Professeur, docteur honoris causa ès sciences

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ECOLOGIE – UNEDE NOSPRIORITESAlexeï MillerPrésident du Directoire de Gazprom

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En tant que l’une des plus importantes compagnies énergétiques du monde, Gazprom cherche non seulement à obtenir efficacité économique et des résultats de production élevés mais également l’assurance d’une exploitation rationnelle des ressour-ces naturelles qui soit respectueuse de l’environnement. La compo-sante écologique est un des soucis prioritaires de notre activité.

Nos objectifs dans ce domaine sont divers, s’étendant de la protection de l’environnement dans la zone d’installation des unités de l’industrie gazière, à l’utilisation consciencieuse des res-sources naturelles. Nous œuvrons afin de garantir la sécurité de la production et de la construction de nos unités d’extraction d’ex-ploitation, de traitement, de transport et de stockage des hydrocar-bures tout en assurant la mise en place de conditions sécurisées de travail ainsi que la protection de la santé de nos employés.

Le gaz étant, d’un point de vue écologique, le combus-tible le plus propre, l’influence de l’activité de Gazprom sur l’envi-ronnement est minimale, ce qui ne nous empêche pas de travailler davantage à diminuer cet impact. Chaque année, nous appliquons les derniers progrès scientifiques, les technologies économes en énergie ou respectueuses de l’environnement, et améliorons no-tre système de gestion de protection de l’environnement, ce qui exige d’importants investissements financiers. En 2007, Gazprom a ainsi alloué un montant dépassant 12 milliards de roubles à la protection de l’environnement. Au cours de cette même année, les investissements en capital dans la protection de l’environnement ont représenté 1,5 milliard de roubles.

Les importantes sommes allouées nous permettent d’atteindre efficacement les objectifs fixés et d’assurer la réalisa-tion de projets à court et long termes tout en tenant compte des normes et des règles internationales d’exploitation des ressour-ces naturelles et de protection de l’environnement généralement reçues.

Le système de gestion de l’activité de protection de l’environnement de Gazprom a été lancé depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il réunit plus de 2000 environnementalistes travaillant dans pratiquement toutes les divisions de projets qu’ils soient scientifiques ou de production. En 2007, un comité de coordina-tion pour les questions liées à la protection de l’environnement ainsi qu’un groupe d’inspection écologique ont été crées par Gaz-

prom afin d’améliorer le système existant. Un audit indépendant du système de management écologique de Gazprom réalisé en 2007 a confirmé l’importance des travaux réalisés en vue du respect de la législation sur la protection de l’environnement. Les résultats de l’audit sont désormais à la base d’un effort d’amélioration du sys-tème de gestion dans le domaine de la protection de l’environne-ment dans le but de recevoir le certificat de conformité aux exigen-ces du standard international ISO 14001.

Un système de contrôle écologique de la production assure actuellement le suivi des mesures de protection de l’envi-ronnement de Gazprom. Des appareils de contrôle et de mesure sont installés sur les sources de rejets et procurent des informa-tions analysées en parallèle avec des données sur l’environnement autour de nos installations. Cela nous permet de déterminer avec une grande exactitude les raisons d’une contamination supérieure à la norme et d’en localiser les sources.

Gazprom suit une politique générale d’économie d’énergie à l’échelle mondiale. Une meilleure utilisation de l’éner-gie est ainsi atteinte à travers l’augmentation de l’efficacité de l’uti-lisation du gaz naturel, de l’énergie électrique et thermique mais aussi des différents types de combustible dans tous les domaines de l’activité de production.

La question de l’économie d’énergie est particulière-ment liée au volume important de consommation de combustible ainsi qu’à l’augmentation des besoins énergétiques d’extraction, de transport, de traitement et de stockage du gaz, liés à la dis-tance entre les sites d’extraction et les lieux de consommation. Pour cette raison, il est essentiel que les économies d’énergie, en particulier via la réduction des pertes et de la consommation de gaz pour des besoins technologiques, permettent de diminuer les émissions de manière radicale.

Le Programme d’Economie d’Energie de Gazprom 2007–2010 témoigne de l’importance de la composante écolo-gique pour la compagnie. Grâce à ce programme, nous visons à économiser 9,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel, 1175 millions de KW/h et 1294 mille Gcal d’énergie thermique en trois ans. La réalisation de ce programme dont le coût s’élève à 8,5 mil-liards de roubles devrait aboutir à une économie de 16,4 milliards de roubles.

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Gazprom ne se confine pas uniquement à son secteur d’activité et est également engagé dans d’autres projets. Le trans-port automobile est un des principaux facteurs de pollution et Gaz-prom en tant que fournisseur du combustible le plus propre se doit de tenir compte de ce problème. Le gaz naturel reste aujourd’hui la source d’énergie la plus aboutie pour remplacer l’essence. En com-paraison de cette dernière l’utilisation du gaz dans les moteurs de voitures possède une série d’avantages incontestables dont les plus importants sont le respect de l’environnement et le faible coût.

Aujourd’hui le parc des véhicules fonctionnant au gaz dépasse les 9,5 millions d’unités ce qui représente une faible pro-portion du volume total des moyens de transport. Ce chiffre doit augmenter et Gazprom travaille afin de rendre cela possible: un programme “Développement du réseau de stations service de ra-vitaillement en gaz et du parc de matériels fonctionnant au gaz na-turel 2007–2015” mis sur pied par Gazprom prévoit la construc-tion par Gazprom en Russie de 200 stations de compression de remplissage de gaz pour véhicules (SCRGV), l’équipement de stations-service de ravitaillement en gaz pour tous secteurs auto-routiers fédéraux et régionaux ainsi que la diminution des volumes d’émissions de CO2 à 960 000 tonnes par an. Gazprom tient par ailleurs à saluer les efforts internationaux tels que le projet “Blue Corridor” destiné à mettre sur pied un transport de fret en Europe utilisant avant tout un transport routier fonctionnant au gaz naturel comprimé.

Comme pour toute autre question importante les pro-blématiques liées à l’écologie doivent être confiées à des profes-sionnels et une formation systématique de perfectionnement sur le thème de l’écologie pour les dirigeants et les spécialistes est également une des conditions nécessaires pour assurer le niveau de compétence exigé. C’est ce à quoi nous tentons de répondre à travers le système de formation professionnelle continue de Ga-zprom qui comprend le Centre de formation et de recherche de perfectionnement de la Gubkin Oil and Gas University de Moscou, le Centre de Formation de Recherche et Développement Industriel de Kaliningrad ainsi que l’Institut entrepreneurial de Gazprom.

Gazprom ne s’isole pas quand il s’agit de traiter des questions environnementales et nous sommes prêts à partager nos connaissances et résultats avec tous ceux que notre expé-rience intéresse et qui souhaitent l’utiliser. Nous participons acti-

vement à des forums russes et internationaux, des conférences et des expositions afin de présenter les aspects écologiques de notre activité de production de profiter au maximum de l’expérience de nos confrères.

Gazprom a été un des premiers en Russie en 1995 à avoir adopté sa propre politique écologique, dont une nouvelle version a été approuvée en 2008. La responsabilité de Gazprom envers la protection de l’environnement, la sécurité de la produc-tion vis-à-vis de l’environnement et les obligations écologiques et sociales augmente au fur et à mesure que Gazprom devient une compagnie énergétique mondiale. C’est pour cela que nous lions indissolublement l’amélioration et la croissance stable de notre entreprise à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et à la protection de l’environnement pour les générations futures.

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ASSURERDESLIVRAISONSSECURISEES,FIABLESET ECOLO-GIQUES,DE L’ORBLEU Alexandre Medvedev

Vice-président du Directoire de Gazprom et directeur général de Gazprom export

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Le gaz naturel est aujourd’hui le plus propre de tous les types connus d’hydrocarbures. Chez Gazprom, nous nous atta-chons à ce que le gaz naturel soit produit et transporté d’une façon fiable et respectueuse de l’environnement. Cela a été la pierre an-gulaire de notre métier pendant près de quarante ans et cela reste central pour notre objectif de long terme de sécuriser l’avenir éner-gétique et environnemental de la planète.

Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’importation européenne de gaz naturel “augmen-tera de façon continue pour atteindre en 2030 une augmentation de plus de deux tiers”. Concernant les Etats-Unis, le ministère de l’énergie pronostique que la consommation en gaz naturel aug-mentera de 634 milliards de mètres cube en 2004 pour atteindre 733 milliards de mètres cubes vers 2015, soit une progression su-périeure à 15%.

Notre entreprise est prête à satisfaire cette demande croissante. La Russie possède un tiers des réserves mondiales connues de gaz naturel et représente actuellement un quart de l’extraction mondiale de gaz naturel. Gazprom est la plus grande société russe dans le secteur gazier et possède 60% des réserves russes découvertes. En outre, Gazprom représente 85% de l’extraction de gaz et 98% des réseaux gaziers. Selon la législation russe, Gazprom détient le monopole d’exportation du gaz ce qui la rend responsable d’un quart de l’exportation mondiale de gaz.

En produisant et exportant le gaz à nos clients dans plus de 20 pays, nous conservons notre attachement à nos obligations dans le domaine de la protection de l’environnement. Le principal objectif de la stratégie de Gazprom est d’assurer une croissance économique stable tout en protégeant l’environnement partout où travaillent nos entreprises. De plus, nous réalisons en permanence une évaluation de l’influence de nos projets sur l’environnement.

En 2007 Gazprom a consacré plus de 12 milliards de roubles à des objectifs de protection de l’environnement, ce qui représente une augmentation de 8,4% par rapport à 2006. Nous avons créé un Comité de coordination pour les questions de protec-tion de l’environnement dont la tâche est d’augmenter l’efficacité de la production et diminuer la “trace d’hydrocarbure” des sociétés en-trant dans le groupe Gazprom. En 2007, la consommation et la déri-vation de l’eau ainsi que la quantité des eaux vannes des entreprises

filiales de Gazprom ont été diminuées de 2–3%. Les émissions de substances polluantes ont un peu augmenté (de 1,6%) mais le niveau des émissions au-dessus des normes ait été diminué de 70%.

Notre travail ne se limite pas à cela. Alors que Gazprom continue son expansion vers de nouveaux marchés et diversifie toujours davantage son activité commerciale, nous continuerons à faire en sorte que nos livraisons de gaz naturel soient fiables et sé-curisées tout en nous assurant que le “carburant bleu” reste le plus “vert” possible.

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GROUPEGAZPROM: DANS UNSOUCI D’ECOLOGIEAlexandre IchkovDocteur ès Sciences chimiques, Professeur. Chef-adjoint du Département du transport,du stockage souterrain et de l’exploitation du gaz –Chef de la Direction de la maitrise de l’énergie de la SA Gazprom

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En septembre 2008, le Conseil d’Administration de la ОАО Gazprom a adopté la nouvelle politique écologique de la société.

De manière objective, l’activité de Gazprom a toujours contribué à l’amélioration de l’écologie non seulement en Russie, mais aussi dans les pays européens. Dès les années 1980, la sécurité envi-ronnementale de Moscou en tant que grande métropole, ainsi que de nombreuses grandes villes industrielles de Russie, était déjà assurée par le passage du charbon et mazout au gaz naturel.

Les premières livraisons de gaz en Allemagne ont contribué d’une part à une réduction considérable des émissions dangereuses prov-enant des centrales thermiques et électriques, et d’autre part, à la réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui il paraît impossible d’imaginer le confort de vie que l’on trouve dans les villes d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie et d’autres pays sans le gaz russe. Nous continuons à considérer que nos exportations gazières ne sont pas seulement des livraisons d’énergie, mais aussi des livraisons d’air plus “pur” aux con-sommateurs. C’est pourquoi Gazprom érige le principe du développe-ment durable au rang de principe fondamental de ses activités.

Le fondement de la stratégie de notre compagnie peut être brièvement exposé de la manière suivante: Développement économique dynamique accompagné d’une utilisation optimale des ressources mi-nérales et de la sauvegarde d’un environnement favorable pour les gé-nérations futures.

L’utilisation raisonnable des ressources et l’efficacité énergétique sont les principaux axes dans la mise en œuvre de la poli-tique écologique du Groupe Gazprom. Chaque année, la compagnie réduit de 3 à 5% l’utilisation du gaz naturel pour ses propres besoins technologiques et les pertes de gaz liées à sa production et son trans-port. Après la ratification du protocole de Kyoto, Gazprom était une des premières compagnies russes à répertorier les émissions de gaz à effet de serre. Nous avons adopté un programme spécifique de maîtrise de l’énergie qui permettra, d’ici à 2012, de réduire de 165 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

Un des projets stratégiques de Gazprom est le projet de gazoduc Nord Stream au fond de la Mer Baltique.

Il permettra d’exporter chaque année une quantité sup-plémentaire de 55 milliards de mètres cubes de gaz russe dans les

pays européens, ce qui augmentera la part de gaz naturel dans le bilan énergétique et assurera une grande partie de la réalisation par l’Europe de ses engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Le projet Nord Stream est l’option la plus écologique pour les livraisons de gaz russe. Les émissions de gaz à effet de serre lors du transport terrestre de ces produits en Allemagne auraient atteint 2,06 Mln. de tonnes de СО

2 et 14,48 Mln. de tonnes pour le

GNL; tandis qu’avec le transport par gazoduc via la mer, l’émission ne représentera plus que 1,47 Mln. de tonnes.*

Les proportions des indices écologiques sont également les mêmes pour le gazoduc programmé Nord Stream. A l’instar des sources d’énergie renouvelables, le gaz russe fourni par un réseau de gazoducs est en fait le seul moyen réel de réaliser des plans ambitieux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays européens d’ici 2020.

La situation écologique est dans une grande mesure conditionnée, à l’exception du secteur de l’énergie, par les trans-ports. Le Groupe Gazprom réalise des activités ayant pour objectif de faire passer différents types de véhicules au gaz naturel. En Russie, le prix du gaz pour les véhicules est de 2 à 2,5 fois inférieur au prix de l’essence. Le programme de Gazprom prévoit de construire en Russie 200 stations de remplissage de gaz qui permettront de réduire de presque 1,5 Mln. de tonnes les émissions de substances toxiques et de 25% les émissions de gaz à effet de serre par les véhicules fonc-tionnant au gaz naturel.

En juin 2008, le Président du Directoire de notre compag-nie, M. Alexei Miller, a proposé aux actionnaires européens de Gaz-prom de développer un projet de création en Europe d’un réseau de grande envergure de stations de remplissage de gaz pour véhicules. La première étape pourrait être le projet du “Corridor Bleu” au gaz na-turel, de Rome à Helsinki (voir carte ci-dessous).

* – Pendant 50 années d’exploitation le transport du gaz vers l’Allemagne par le gazoduc via la mer produira moius de 200 min de tonnes do CO

2 par zapport au

transport par voie terrestre. Source: Wintershall, 2009, Nord Stream Eco-Effi-ciency Analysis, January 2009, page 12

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20 21

MUNCHEN

HELSINKI

KALININGRAD

WARSAW

ROME

FLORENCE

BERLINMINSK

MOSCOW

ST. PETERSBURG

Dans cette perspective, il sera possible de créer de tels “corridors” partout sur les autoroutes européennes. Cela pourrait de-venir un nouvel élément de l’écologisation des transports européens, à commencer par les camions et les bus.

En réalisant notre stratégie écologique, nous réduisons constamment l’influence nocive de tous les facteurs de l’activité écono-mique sur l’environnement. Gazprom est un leader dans le domaine de la réalisation des programmes écologiques en Russie.

Le coût annuel des mesures de protection de l’environnement, lors de la production et du transport du gaz naturel, atteint un montant d’environ 250 Mln. d’euro. Pour les nouveaux projets, les coûts des mesures visant à pro-téger l’environnement constituent près de 5% du montant total des projets.

Les programmes de grande envergure de gazéification de la Sibérie Orientale et de l’Extrême-Orient permettront de réduire la consom-mation de mazout dans ces régions et de réduire, d’ici à 2020, les émissions de gaz à effet de serre de 25 à 30 Mln. de tonnes chaque année.

La réduction prévue des émissions de substances toxiques est extrêmement importante pour les systèmes écologiques particulière-ment vulnérables et uniques en leur genre de la Sibérie et de l’Extrême-Orient. D’ici à 2011, Gazprom et ses sociétés affiliées (en premier lieu, la filiale Gazprom Neft) porteront à 95% l’utilisation du gaz pétrolier associé et du gaz à basse pression, en excluant pratiquement le torchage du gaz.

Le groupe Gazprom a créé une compagnie spéciale pour as-surer le dégazage des couches de charbon au Kouzbass, ce qui amélio-rera considérablement la situation écologique dans la région grâce à l’uti-lisation du gaz ainsi extrait, dans le domaine des logements, des services collectifs et du transport. Gazprom emploie beancoup de spécialistes en écologie. Nous accordons la plus haute importance à la coopération avec les organisations non-gouvernementales russes et internationales.

L’ensemble des projets du groupe Gazprom est soumis à des consultations publiques à différents niveaux. Les avis des organisa-tions écologiques internationales et régionales sont pris en compte aux dans les différents projets.

En associant les avantages économiques et écologiques du gaz naturel, Gazprom tend à devenir non seulement une compagnie énergé-tique globale, mais aussi un leader en matière de développement durable.

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LA BOURSE DE CARBONE COMMEOUTIL POUR DESSOLUTIONS PRODUISANT PEU DE CO2 ET LE RÔLE DE GM&T

Vitaly VassilievPresident Directeur GénéralGazpom Marketing & Trading Ltd. London

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La preuve scientifique croissante de l’impact des activités hu-maines sur le changement climatique et le coût élevé qui pourrait être payé par la communauté internationale du fait de l’inaction, a conduit les gou-vernements à trouver un régime international destiné à combattre les condi-tions défavorables du changement climatique. Les activités commerciales entrainant des émissions de carbone ont provoqué le développement d’un nouveau marché de l’environnement, qui devrait attendre la valeur de €400 milliards en 2012.

Le protocole de Kyoto, qui a établi les règles de ce mar-ché, est entré en vigueur en février 2005. Son aspect le plus important tient en ce qu’il fixe des objectifs obligatoires de réduction des émissions pour les signataires, variant de -8% à +10% du niveau de base des pays en 1990. Ces objectifs ont pour but la réduction des émissions totales de 5.2% au-dessous du niveau de référence pendant la première période d’engagement de 2008 à 2012.

Le Protocole de Kyoto incorpore trois mécanismes fondés de marché visant à fournir des moyens flexibles de respecter les objectifs de ré-duction de CO

2. Ceux-ci sont: i) l’établissement d’une bourse internationale

des émissions, ii) Le mécanisme pour le développement propre (CDM) et iii) la mise en œuvre collective (JI). Ces mécanismes ont été conçus pour aider à identifier les opportunités les moins coûteuses pour réduire les émissions tout en permettant les investissements dans les pays où les prix de la réduc-tion par tonne de CO

2 sont plus bas que dans les pays industrialisés.

Le CDM aide des pays en développement à mettre concrète-ment en œuvre le développement durable tout en autorisant des pays indus-trialisés à financer des projets de réduction des émissions dans les pays en développement. JI fonctionne d’une manière semblable, mais pour les inves-tissements effectués dans les pays qui ont des objectifs obligatoires de réduc-tion des émissions. En outre, un pays de JI qui voudrait participer aux bourses de carbone devrait d’abord se conformer à certains critères d’éligibilité pour garantir le calcul exact et l’enregistrement de toutes les unités de réduction des émissions de carbone. Ces unités sont inscrites dans l’enregistrement national et déduites des unités du volume assignées à un pays de JI (AAUs).

EU ETS ET LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE

La demande de crédits carbone est en grande partie conduite par le Plan Commercial des Émissions de l’Union Européenne (EU ETS), qui est le plus grand système de limitation et de bourse d’émissions du monde.

Une grande proportion des installations les plus intensives de carbone, qui produisent 45% des émissions de CO

2 totales dans l’UE, ont reçu une al-

location libre des cotes (EUAs) qui couvrent progressivement le volume de CO

2 qui peut être émis dans l’atmosphère. Étant donné que la production

d’énergie et la consommation sont responsables de plus de 80% des émis-sions de gaz à effet de serre totales de l’UE-25, le secteur de l’énergie est celui qui nécessite le plus de compensation des émissions notamment par le changement vers des combustibles tels que le gaz naturel, qui contiennent le volume inférieur de carbone, ou par l’introduction de mesures d’efficacité énergétique dans des installations qui réduisent la consommation d’énergie et, ainsi, le volume de CO

2 dans l’atmosphère.

D’une autre façon, on pourrait acheter des unités supplé-mentaires de réduction d’émissions pour correspondre à la limite per-mise à chaque Etat membre. En général, les prix des crédits carbone ont un impact sur les décisions d’investissement car les acteurs du secteur ont besoin de consommer efficacement des combustibles propres et de diversifier les technologies utilisées.

LA RUSSIE ET LE PROTOCOLE DE KYOTO

La ratification du protocole de Kyoto par la Russie a été jusqu’ici le plus grand jalon dans l’action mondiale contre le changement climatique et est de loin l’accomplissement le plus considérable de la politique moderne de l’environnement, de l’économie et du droit. Pour entrer en vigueur, le protocole de Kyoto avait besoin d’être ratifié par les nations développées qui produisaient au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre global (GHG). Après que les Etats-Unis ont refusé de signer, ce chiffre pouvait seulement être atteint avec le soutien de la Russie, qui représente 17% des émissions de GHG mondiales. La ratifi-cation du protocole par la Russie était donc essentielle afin que les ob-jectifs de protocole de Kyoto deviennent juridiquement obligatoires.

L’objectif individuel de la Russie sous le protocole de Kyoto était de maintenir les émissions de GHG aux niveaux de 1990 jusqu’à 2012. Cepen-dant, les années du déclin économique et l’effondrement de l’USSR ont eu pour résultat que les émissions actuelles de la Russie sont inférieures à celles de 1990, en créant un surplus d’AAUs plus connu sous le nom d’ “air chaud”.

Le surplus de la Russie, sans mesures et politiques sup-plémentaires, est à 5.4Gt pendant la période de la validité du protocole de Kyoto. Cela signifie que même si la Russie continue à émettre plus

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de GHG qu’elle le fait actuellement, elle devrait rester probablement aux niveaux de 1990 d’ici 2012. Cependant, ce surplus pourrait être vite consumé par l’économie qui se développe sans laisser aucune marge de manœuvre pour l’avenir. Étant donné que l’on estime que la consom-mation de l’énergie par chaque unité de PIB en Russie est au moins trois fois plus grande que le niveau de l’UE-15, la Russie devrait pro-mouvoir les économies d’énergie et créer des stimulants économiques pour lutter contre le gâchis énergétique des entreprises russes. Ainsi, les ressources financières devraient être attirées en Russie par le mé-canisme de JI car ils promouvraient la mise en œuvre de technologies peu intensive en CO

2et les pratiques des industries inoffensives pour

l’environnement.

LE PROJET RUSSE DE CONDUIT DE JI

Le 28 mai 2007, le gouvernement russe a adopté le premier ensemble de mesures capables de permettre l’approbation de projets de JI et le commerce de crédits carbone.

Cependant, cet ensemble de provisions n’a pas été mis en pratique car aucune approbation du projet de JI n’a été exprimée par le gouvernement russe. Le 20 juin 2008 la Russie a rempli les exigences d’éligibilité nécessaires pour la bourse de réductions des émissions de CO

2. Cependant, sans un système d’approbation opérationnel aucun

échange ne peut être accompli.

En dépit de ces problèmes, le conduit russe se compose maintenant de 84 projets qui sont supposés réduire les émissions pour atteindre 135 millions de tonnes de CO

2 d’ici à 2012. Étant donné le rôle

mondial de la Russie en tant que premier fournisseur mondial de gaz, ce n’est pas une coïncidence que la majorité de projets – tant en nombre qu’en volume- soient liés au gaz. Eviter la fuite de méthane dans les con-duits est en haut de la liste des priorités, avec d’autres éléments comme le torchage de gaz, le changement du charbon vers le gaz et les projets d’efficacité énergétique contribuant à une amélioration des infrastruc-tures et la promotion des technologies d’économie d’énergie.

Si 1.5 milliards de tonnes de CO2 des réductions des émis-

sions fondées sur ce projet sont négociées sur le marché international du carbone, les industries russes peuvent recevoir jusqu’à 30 milliards euro en revenus issues de la bourse de carbone Les acteurs du marché de CO

2, y compris GM&T, supervisent attentivement le développement

du marché de JI en Russie. Nous sommes persuadés que le gouverne-ment russe capitalisera sur les opportunités offertes par mécanism JI et entreprendra toutes les étapes nécessaires pour soutenir et faire grandir ce marché émergeant

LE RÔLE DE GM&T DANS LES BOURSES DE CARBONE

GM&T, en tant que division commerciale de Gazprom, a l’intention de maximiser la valeur du portefeuille des réserves en livrant des produits compétitifs et innovants à nos clients consommateurs d’énergie dans les marchés en voie de libéralisation. Via notre commerce de détail britannique, nous avons été la première compagnie à offrir un gaz naturel neutre en CO

2 à nos clients. La force de notre portefeuille dominé par le

gaz nous permet de créer une plateforme de commerce pour tous les produits énergétiques. Nous continuons à construire un bureau commer-cial offrant du gaz, du gaz naturel liquéfié (GNL), de l’énergie, des crédits CO

2 et du pétrole, ce qui accentuera notre avantage concurrentiel.

GM&T a une position unique pour relier les positions dans le système des crédits CO

2 de ses clients en Europe de l’Ouest et pour

avaliser le CDM et les opportunités de projet de JI, que GM&T pourrait tirer du portefeuille de projet de carbone du Groupe Gazprom aussi bien que des partenaires commerciaux de Gazprom à travers le monde. Une combinaison d’une position naturelle au sein du plus grand marché de JI avec des réseaux de clients bien développés dans les pays où les proto-coles de Kyoto ont établi des exigences ambitieuses, place GM&T dans une position avantageuse pour devenir le principal acteur du marché de CO

2 dans le monde

Nous apportons une attention toute particulière au dével-oppement des négociations d’après 2012, avec la conviction ferme qu’un consensus entre le monde développé et en développement sera atteint afin de garantir un avenir durable pour les générations qui viennent.

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POLITIQUEDANS LEDOMAINEDE LA LUTTECONTRELE CHANGEMENT CLIMATIQUE –POLITIQUE ECONOMIQUE STRUCTURELLE

Klaus TopfferProfesseur, docteur honoris causa ès sciences

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1. La politique écologique, en particulier sa partie destinée à contrer le changement climatique et prévue pour atteindre des objectifs concrets ainsi que l’application d’un complexe de mesures efficaces, est enfin devenue l’objet de discussions dans les cercles qui devaient depuis longtemps s’occuper de sa réalisation à l’aide de pourparlers et de prise de décisions par les chefs d’Etat et des gouvernements.

Quelles sont les sphères de la vie en Allemagne qui n’ont pas été déclarées “affaire d’Etat” ces dernières années ! Le calcul des retraites et les dépenses de la sécurité sociale, le montant du salaire minimum et la présence de places dans les garderies d’enfants. On peut, si on le souhaite, prolonger cette liste. Bien sûr tout cela est important, des exigences approuvées pour le “bien-être général” du point de vue des perspectives de la société dont la population vieillit de plus en plus et diminue et qui, en même temps, devient plus hé-térogène du fait de la globalisation et de la migration mondiale des populations.

La politique de lutte contre le changement climatique? Dans le meilleur des cas c’est un superbe thème de discussion pour les ministres des ressources naturelles et des experts dans le do-maine de l’économie. Il inspire une certaine crainte aux ministres de l’économie, aux représentants des cercles économiques et même des syndicats. Mais, dans tous les cas, directement ou indirectement, il ex-iste une question qui peut se formuler ainsi: Est-ce que la politique de lutte contre le changement climatique ne dégrade pas la compétitivité de la région industrielle? N’entraine-t-elle pas des limitations ou même des privations pour les citoyens du pays? Il existe un appel aux nations à être gouvernées par ce principe de base: commencer à agir seule-ment quand tous les pays du monde à un même niveau seront impli-qués dans ce processus sans aucun accent sur les conditions initiales extrêmement différentes. Conformément à cette exigence populiste, chaque pays représenté à l’Organisation des Nations Unies doit à un même niveau limiter ses émissions nuisibles pour l’environnement de gaz CO

2 – ceci indépendamment du fait que qu’un pays par exemple ait

durant de nombreuses années voire des décennies émis gratuitement une énorme quantité de CO

2 dans l’atmosphère (actuellement les émis-

sions peuvent atteindre plus de 20 tonnes de CO2 par personne et par

an), alors que dans un autres pays les émissions représentent à peine 3 tonnes par personne et que dans un autre encore 1 tonne de CO

2 par

personne soit relâchée dans l’atmosphère. Les chiffres indiqués ci-des-sus sont les données exactes pour les USA, la Chine et l’Inde. Ainsi, on peut conclure que ce sont notamment les pays en voie de développe-

ment, dont l’Inde et la Chine, qui nous renvoient en permanence au principe déjà accepté lors de la rencontre au plus haut niveau à Rio de Janeiro en 1992: “Ensemble mais avec une responsabilité différente”. Il sous-entend une responsabilité unique des nations pour toute la com-munauté des Etats mais différente eu égard aux différences des pro-cessus de développement des pays pour la prise de mesures globales contre le changement climatique.

2. L’argumentation des pays très développés a été bru-talement bousculée par les données du Groupe interétatique des ex-perts pour le changement climatique. Cette communauté de recherche ouverte àux scientifiques de tous les Pays a été créée afin d’étudier les raisons et les facteurs influant sur le changement climatique. Elle a présenté de solides preuves économiques de l’existence de dioxyde de carbone et d’autres gaz contenus dans l’atmosphère en petites quan-tités comme responsables du réchauffement mondial. On a noté dès à présent une augmentation de la température moyenne sur la planète d’environ 0,8°C. De même, on a des preuves concrètes qu’une encore faible augmentation de la température à l’échelle mondiale peut avoir des conséquences gravissimes. Elles donnent une base pour présumer des modifications importantes des conditions de vie qui auront lieu si on n’arrive pas à arrêter le processus de changement climatique et que la température augmente ne serait-ce que de 2°C. La fonte des glaciers dans le monde entier, la diminution brutale de la quantité de glace po-laire, la modification des conditions pour la végétation, l’avancée du désert, les phénomènes météorologiques brutaux qui s’observeront de plus en plus souvent et de manière plus brutale – ce sont déjà des conséquences démontrées et mesurables du changement climatique causé par l’homme.

3. En outre, les dernières données scientifiques confir-ment que l’augmentation notée aujourd’hui de la température diminue considérablement le changement climatique provoqué par les gaz nocifs déjà énoncés. Le fait que la pollution de l’air par des particules contenues dans les aérosols, principalement dans les pays d’Asie (Chine et Inde) provoque, avant tout, le ralentissement du processus de changement cli-matique peut servir d’exemple. Par conséquent, une politique réussie et extrêmement nécessaire pour la santé de ces régions dans le domaine du maintien de la propreté de l’air provoque en même temps une accéléra-tion de l’augmentation de la température. Le calcul de cet effet indique clairement que le monde a à faire aujourd’hui à une pollution par des gaz nocifs pour l’environnement qui peut provoquer une augmentation de la température de plus de 2°C.

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4. Ces renseignements économiques montrent clairement que la “stratégie des trois D” basée sur les principes de la totale irrespons-abilité est totalement injustifiée. Les principes suivants en font partie:

ne pas prendre en compte les faits – “Deny”; reporter les actions concrètes et les mesures – “Delay”; et, par conséquent, ne rien faire – “Do nothing”.

Les gens dans le monde entier refusent de reconnaître la justesse de cette “stratégie”. Une stratégie de ce type mène à ce que le processus de changement climatique franchisse la limite avant laquelle l’homme peut encore le contrôler grâce à des dépenses justifiées et des possibilités techniques. L’ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Sir Nicolas Stern, dans une étude détaillée demandée par le gouvernement britannique, a calculé le coût du processus de change-ment climatique hors contrôle. En même temps, il faut garder à l’esprit le fait suivant: arrêter entièrement aujourd’hui le changement climatique en cours est déjà impossible mais il est nécessaire de le corriger à l’aide de mesures définies. Les pays en voie de développement qui souffrent par-ticulièrement déjà de ce changement inévitable et n’ont pas ni les pos-sibilités financières ni techniques pour le corriger attendent de plein droit un soutien dans ce domaine de la part des pays développés.

5. Les faits énoncés ci-dessus démontrent de manière convaincante qu’il ne faut pas continuer à reporter les délais de réalisa-tion d’une politique efficace dans le domaine du climat. Aucunes difficultés économiques ne peuvent servir de motif pour retarder ou relâcher fortement la politique dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Quelle que soit la profondeur d’influence des crises économiques et des moments critiques, on peut toujours les corriger même si de nombreuses personnes subissent pour cela des conséquences négatives. On peut sci-emment sauver le système financier mondial en difficulté de la destruction totale en garantissant l’arrivée de somme à onze chiffres comme cela est démontré aujourd’hui. Mais il sera impossible de reprendre le contrôle de la planète détruite ou du mécanisme disparu de gestion du processus de changement climatique si l’on franchit ne serait-ce qu’une fois “la dernière limite” par rapport au changement climatique. Les phénomènes particu-liers du changement climatique, ses conséquences pour les générations futures et pour de nombreux habitants des régions resteront imprévisibles. Le processus du changement climatique provoquera une brusque déstabi-lisation de la société et un renforcement important des flux migratoires sur la Terre. C’est pourquoi une politique efficace méritant la confiance dans le domaine de la lutte contre le changement climatique peut être considérée aujourd’hui comme le moyen principal de protection du monde.

6. Par conséquent, une politique efficace suivie dans le domaine de la lutte contre le changement climatique est une condition obligatoire pour conserver des conditions de vie des gens et garantir leur développement pacifique. Une politique énergétique qui soutient autant que faire la lutte contre le changement climatique représente en même temps un investissement dans l’économie très rentable. L’augmentation généralisée de la demande en énergie de la part de la population gran-dissante du monde ainsi que de l’économie mondiale, – une économie mondiale qui doit subir des réformes internes qui sont urgemment néces-saires pour vaincre la pauvreté dans les pays en voie de développement-, ne peut plus être satisfaite seulement avec les ressources énergétiques fossiles: charbon, pétrole et gaz naturel. Cependant, nous avons à faire aujourd’hui à cette situation puisque plus de 70% de la demande mondi-ale en énergie est satisfaite grâce à des énergies fossiles.

La tendance suivante apparaît de plus en plus ces dernières années: l’augmentation de la demande en énergie dépasse largement l’offre. La modification existante dans la croissance des prix pour les ressources énergétiques fossiles ne peut pas cacher le fait que dans le futur cette relation entre l’offre et la demande peut encore plus s’aggraver. Cela se reflétera sensiblement sur la fiabilité et la compé-titivité de l’approvisionnement énergétique des différentes branches de l’économie. C’est pour cela que la condition nécessaire du développe-ment économique mondial à venir est l’élargissement de l’assortiment des offres dans la sphère de l’approvisionnement énergétique et, de manière pratique, l’augmentation quasi-révolutionnaire de l’efficacité énergétique. L’obtention de résultats dans ces sphères d’activité est possible seulement à condition de sortir des technologies progressives sur les marchés énergétiques. Par conséquent, l’investissement dans le développement et l’utilisation de ressources énergétiques non fos-siles – d’abord et avant tout par l’augmentation très rapide de la part des énergies renouvelables – est un pré-requis de notre politique de protection de l’environnement. Cela concerne à un même niveau la ré-alisation d’une étude à grande échelle des possibilités d’augmentation de l’efficacité énergétique.

Il faut mettre le principal accent de ces études sur les moy-ens de transport de l’énergie, et en paticulier, du courant électrique. Les nouvelles solutions techniques, par exemple, la technologie de transfert du courant continu de haut voltage, ouvrent de nouvelles perspectives pour son transfert sur de grandes distances sans perte. L’effort de dé-centralisation de la production d’énergie électrique implique pour les ré-seaux électriques certaines exigences qu’ils doivent remplir aujourd’hui.

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Il est nécessaire aussi aujourd’hui d’augmenter sensiblement le volume d’études dans le domaine de la conservation de l’énergie, en particu-lier à l’aide de batteries mais également dans le processus de produc-tion, de conservation et d’utilisation de l’hydrogène. En outre, il apparaît nécessaire d’établir un lien direct entre le consommateur et le produc-teur d’énergie grâce à l’introduction de technologies d’information intel-ligentes. Les projets d’étude et les conceptions réalisées sous la devise “Smart Grid” (“réseaux électriques intelligents”) sont prioritaires. Ils ont déjà atteint aujourd’hui un tel niveau de développement technologique qu’ils permettent de commencer l’introduction à grande échelle de pro-jets pilotes. Leur réalisation partout permettra d’économiser de l’énergie et de limiter les dépenses mais également de créer de bonnes opportu-nités pour le développement du marché du travail.

7. La proposition d’introduire des ressources énergé-tiques écologiques non liées avec une grande quantité d’émissions de CO

2 et l’efficacité de l’utilisation de la demande croissante en éner-

gie ouvrent pour le secteur industriel allemand de grandes perspec-tives. La présentation sur les marchés de nouvelles sources d’énergie et la détention d’un rôle pionner dans le domaine des technologies d’approvisionnement énergétique devraient entrainer la création de nouvelles aires de production et à des emplois supplémentaires. La stimulation de cette modernisation de la politique énergétique en ten-ant compte du rapport entre l’offre et la demande sur le marché énergé-tique est également un instrument efficace pour survivre aux situations de crise dans l’économie, ce qui a une valeur décisive et à l’échelle mondiale. Il est clair que dans le monde moderne il existe, comme au-paravant, une forte division des gens par rapport au niveau du bien-être. Pendant la rencontre au plus haut niveau à Rio de Janeiro en 1992, il a été fixé le “droit au développement” de tous les peuples et de chaque personne sur Terre dans les “Principes Rio”. Pour assurer le développe-ment pacifique de notre planète il faut éliminer les inégalités existantes, éradiquer la pauvreté. Le “Développement – c’est la nouvelle étape du monde”, a noté prophétiquement le Pape Paul VI dans son message “Développement de l’humanité” (“Populorum Progressio”).

Les lauréats du Prix Nobel que le docteur es sciences Schell-nhuber a invité à à l’institut scientifique de recherche sur le changement climatique de Postdam, ont soulignent particulièrement et à juste titre cette double condition. Il est nécessaire d’arrêter le changement clima-tique futur mais pas au prix du renforcement normatif du retard dans le développement de la majorité des peuples du monde. Par conséquent, l’exigence principale est l’union de ces objectifs.

8. Les ressources énergétiques individuelles doivent ap-porter des contributions différentes à notre transition d’une structure d’approvisionnement énergétique partout fondée sur plus de 70% de ressources énergétiques fossiles à un approvisionnement énergétique faible en fossile. Il est indiscutable que des trois sources d’énergie fos-siles, le gaz est le plus favorable du point de vue des émissions de CO

2

liées au processus de production de l’énergie. C’est pourquoi il appa-raît raisonnable de définir à quel niveau on peut diminuer les émissions de CO

2 en utilisant le gaz dans des installations très efficaces pour

l’approvisionnement énergétique. En même temps, une collaboration étroite est obligatoire avec les centrales électriques et les entrepris-es réalisant leur construction. Une transition à des nouveaux niveaux d’efficacité a déjà eu lieu. L’augmentation future de l’efficacité éner-gétique sera réalisée grâce à l’introduction de nouvelles technologies, principalement grâce à l’utilisation suivie d’installations combinées “énergie électrique – chaleur”. Il faut également souligner que le gaz dans l’utilisation matérielle joue un rôle important lors de la création du prix, avant tout, dans l’industrie chimique. C’est pourquoi il est extrême-ment important pour notre politique de protection de l’environnement que les investissements dans un système de fournitures fiables and dans l’utilisation efficace de l’énergie – à la fois dans son sens économique et dans son utilisation comme production d’énergie ) soit faite au moment même de notre transition vers une structure permanente de fournitures d’énergie. En même temps, le gaz peut acquérir dans le futur une grande importance pour l’introduction d’une technologie propre écologique liée avec l’utilisation de charbon. L’utilisation propre écologique du charbon sous sa forme présente dans les pays en voie de développement rapide demande obligatoirement la réalisation dans les pays développés d’un travail intense de recherche et d’élaboration des technologies pratiques correspondantes. D’un autre côté, l’utilisation intensive de différentes ressources énergétiques fossiles peut devenir un apport important pour la politique dans le domaine de la lutte contre le changement climatique mais également afin de garantir la stabilité économique dans le monde dans la période de transition.

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LE GAZ NATUREL,UNE ENERGIEIDEALEMENTPLACEE POURACCOMPAGNER LE DEVELOPPEMENT DES ENERGIESRENOUVELABLESET ASSURERLA TRANSITION VERS LE BÂTIMENT TRES BASSECONSOMMATION

Marc FloretteDirecteur de la Recherche et de l’Innovation GAZ DE FRANCE

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En France, le secteur du bâtiment consomme 42,5% de l’énergie totale finale et participe à 23% des émissions de gaz à effet de serre: recélant de gros gisements d’économies de consommations, le bâtiment est un sect-eur à enjeux dans les politiques de maîtrise de la demande de l’énergie pour atteindre le Facteur 4. Si les bâtiments neufs sont déjà soumis à des réglemen-tations thermiques de plus en plus contraignantes, les bâtiments anciens ne le sont que depuis très récemment. Le marché de la rénovation représente un enjeu particulièrement important puisqu’il représente 99% du parc et que les bâtiments de 2050 existent déjà pour les 3/4 d’entre eux. Cependant, c’est aussi dans l’existant que les contraintes techniques sont les plus importantes, puisqu’il ne s’agit pas seulement de changer les systèmes mais aussi de ren-forcer l’isolation du bâti tout en maintenant une bonne ventilation.

L’augmentation de la performance d’un bâtiment passe par une réflexion globale avant la construction ou la rénovation. Dans ce contexte, Gaz de France fait la promotion de la conception bioclimatique qui adapte au mieux le bâtiment à son environnement et donc permet de réduire les consommations de chauffage et d’optimiser le confort d’été. Cette vision globale implique une syner-gie parmi les acteurs de la filière du bâtiment jusqu’à présent quasiiexistante.

La situation est d’autant plus complexe que les énergies présentes dans l’habitat vont se multiplier: non seulement le gaz et l’électricité, mais aussi le solaire thermique, de plus en plus sollicité, ainsi que le solaire photovoltaïque pour la production d’électricité. Toutes ces énergies devront coexister, réduire leur coût à l’investissement et fournir un bon retour sur investissement (ce qui n’est pas toujours le cas pour le moment, malgré un développement très rapide). Si à l’heure actuelle la construction d’un bâtiment à très haute performance énergé-tique génère un surcoût de 10 à 15%, ce surcoût est en partie compensé lorsqu’on examine l’ensemble du cycle de vie (construction, utilisation et démolition).

Un bâti répondant aux critères bioclimatiques, bien isolé, équi-pé d’un système de chauffage au gaz performant et couplé à des énergies renouvelables: tel est le trio gagnant qui permet de répondre aux évolutions prochaines de la politique énergétique française annoncée par le Grenelle de l’Environnement.

LES PROPOSITIONS DU GRENELLE: UNE RUPTURE DANS LE NEUF ET UN CHANTIER SANS PRÉCÉDENT DANSLA RÉNOVATION THERMIQUE DES BÂTIMENTS EXISTANTS

Les propositions très ambitieuses du Grenelle en matière de réduction de la consommation énergétique des bâtiments devront être mises en oeuvre dans le respect du confort et de la qualité de l’air inté-

rieur, rendus possible par une ventilation performante et notamment un double-flux avec récupération de chaleur sur l’air extrait ainsi que sur la qualité acoustique du bâtiment. Enfin, il conviendra de donner aux occu-pants des outils de gestion simples et pratiques en vue d’une optimisation des coûts d’exploitation.

D’autres contraintes sont là pour soutenir les efforts des ac-teurs: la Réglementation Thermique pour les bâtiments existants sera of-ficiellement applicable dès avril 2008 pour les surfaces de plus de 1 000 m2 et avec un montant de travaux de rénovation supérieur à 25% du prix global du bâtiment alors que depuis juillet 2007, cette réglementation ne couvrait que le remplacement des systèmes énergétiques. S’ajoute également le Diagnostic de Performance Energétique dans la vente ou la location d’un bien immobilier: un bon outil pour sensibiliser l’usager et lui permettre de situer son bâtiment en termes de performance énergétique, mais aussi une façon de contrôler le niveau d’application réglementaire dans les bâtiments. A cela deux conditions cependant: une mise à niveau de cet outil sur des bases scientifiques validées pour prendre en compte les performances énergétiques réelles des différents systèmes et une formation à son utilisation.

LE GAZ NATUREL: L’ÉNERGIE DE CHAUFFAGELA MIEUX PLACÉE EN MATIÈRE DE CO

2 PAR RAPPORT

AUX AUTRES ÉNERGIES NON RENOUVELABLES

Dans ce contexte, le gaz naturel apporte la performance attendue à différents égards. Tout d’abord, c’est l’énergie la moins gé-nératrice de GES parmi les énergies fossiles et elle se positionne bien face à l’électricité dans l’usage chauffage. En effet, le chauffage au gaz naturel émet moins de GES que le chauffage électrique direct: la produc-tion électrique correspondante est en effet satisfaite par des centrales thermiques françaises ou européennes fortement émettrices de CO

2.

Ces centrales émettent de 400 g de CO2/kWh pour les plus performantes

(cycles combinés gaz) à près de 1 000 g de CO2 dans le cas des centrales

à charbon. Le contenu en CO2 du kWh électrique produit pour alimenter

un nouveau chauffage électrique correspond à une valeur de l’ordre de 600 g de CO

2/kWhe. En comparaison, le gaz naturel en utilisation directe

pour le chauffage émet environ 230 g de CO2/kWh.

En outre, le gaz naturel offre des solutions évolutives qui seront demain multiformes: les chaudières à condensation et les sys-tèmes associant solaire thermique et gaz naturel sont d’ores et déjà

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répandues sur le marché français, les chaudières électrogènes et les pompes à chaleur gaz proposent des solutions émergeantes avec un gain de performance énergétique tangible. Toutes ces solutions sont destinées à répondre efficacement aux besoins énergétiques des bâ-timents actuels, tout en apportant des réponses pour atteindre les niveaux de performance ambitieux des orientations retenues dans le cadre du Grenelle de l’environnement.

LA CHAUDIÈRE À CONDENSATION: DÉS À PRÉSENT, UNE SOLUTION À HAUTE PERFORMANCEQUI RÉPOND AUX ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

La technique de la condensation offre des niveaux de per-formances accrus de 10 à 20% comparée à une chaudière classique et permet l’accès aux très hauts niveaux de labels HPE, THPE ou encore BBC, ce dernier étant la cible visée par le Grenelle de l’Environnement d’ici 2012 (50 kWh/m2/an). C’est une technique dont les parts de marché se développent naturellement d’année en année en réponse aux attentes grandissantes d’un public toujours plus sensible à l’environnement. Une ascension qui n’est pas prête de s’arrêter, surtout si on associe la chaudière à condensation avec un CESI (Chauffe-Eau Solaire Indi-viduel) pour la production d’ECS (eau chaude sanitaire). La conden-sation se couple en effet de façon très performante avec les énergies renouvelables et notamment le solaire. De telles solutions sont d’ores et déjà disponibles sur le marché. Plus de 300 000 m2 de capteurs so-laires thermiques ont été installés en 2006, dont 220 000 en métropole, ce qui représente une progression de 83% par rapport à 2005 (source Eurobserv’ER), démontrant ainsi le dynamisme de ce secteur.

Toutefois, si la technique de la condensation est aujourd’hui mature, elle est susceptible d’améliorations techniques sur deux points essentiels: d’une part avec la conception d’un brûleur modulant à une puissance plus basse pour tenir compte de la réduction de la consom-mation énergétique des bâtiments, et d’autre part avec l’amélioration des solutions d’évacuation des produits de combustion dans les bâ-timents collectifs neufs et existants. Les chaudières électrogènes: bi-entôt sur le marché des particuliers

Des solutions gaz naturel en développement permettront d’aller plus loin vers des bâtiments très faiblement consommateurs d’énergie. La chaudière électrogène, capable d’assurer un chauffage très performant tout en produisant de l’électricité, est un exemple con-

cret de produits qui se déploieront dans les années à venir. Destinée au marché des particuliers, la chaudière électrogène à moteur Stirling génère 1 kWe pour 14 ou 28 kWth, couvrant ainsi 100% d’un chauffage et d’ECS et une partie des besoins en électricité d’un habitat standard. Ces chaudières sont proposées en version murale ou au sol et génèrent pour les utilisateurs un gain financier important, avec une économie de 10 à 15% par rapport à la facture énergétique globale. S’agissant de chaudières à condensation, elles offrent un excellent rendement, et restent dans des tarifs et des dimensions classiques. Pour une per-formance encore accrue, elles peuvent également être couplées à des capteurs solaires pour la production d’ECS. A l’heure actuelle, deux ou trois industriels se sont lancés dans son développement. Ils présenter-ont leurs modèles lors du prochain Interclima 2008 avant de les mettre sur les marchés français, allemand et néerlandais en 2009. Gaz de France soutient fortement cette technique et mène actuellement une opération de démonstration. Sur les quarante installations prévues en field-test pour l’hiver 2007–2008, huit sont déjà opérationnelles et don-nent entière satisfaction aux clients. Dans un avenir plus lointain, ces chaudières pourront être équipées de pile à combustible, technologie très performante mais encore peu mature en terme de coûts et de du-rée de fonctionnement.

LES POMPES À CHALEUR GAZ: DES SYSTÈMES UTILISANT L’ÉNERGIE GRATUITE DE L’ENVIRONNEMENT

La pompe à chaleur gaz (PAC gaz) est une solution de chauffage qui permet d’assurer le confort thermique d’un local, en partie avec l’énergie gratuite récupérée dans son environnement. Cet atout lui confère donc une performance énergétique de premier plan avec des niveaux de coefficient de performance (COP) élevés sur éner-gie primaire, entre 1,2 et 1,6, ce qui correspond à des valeurs de 3,1 à 4,2 en équivalence des COP de PAC électriques. Elles compteront donc dans les solutions de demain face aux enjeux de performance énergétique. Des produits existent déjà sur le marché pour les bâti-ments collectifs, tertiaires ou résidentiels, avec des puissances allant de 20 à 80 kW. Ces produits généralement réversibles permettent ainsi d’apporter une réponse au confort d’été lorsque cela est nécessaire, la cohérence avec une conception optimisée du bâti devant bien en-tendu être préservée. En ce qui concerne les maisons individuelles, des PAC de petites puissances, ne dépassant pas 10 kW sont en développe-ment. Elles permettront 20 à 30% d’économies d’énergie par rapport à

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une chaudière à condensation. Certains constructeurs annoncent une commercialisation à l’horizon 2010 et Gaz de France travaille à sécuris-er la sortie de ces produits à l’échéance la plus brève possible sur le marché français.

Trop peu souvent évoquée, la recherche sur les éner-gies traditionnelles menée par les énergéticiens et par les constructeurs d’équipements permet d’améliorer significativement la performance des systèmes énergétiques dans le bâtiment à des conditions économiques qui autorisent leur disponibilité immédiate pour le client. En particulier elle permet aux technologies gaz naturel de tirer le meilleur bénéfice des quali-tés environnementales de cette énergie disponible à grande échelle. Ce rapide panorama de technologies pour le bâtiment déjà disponibles ou en développement montre la diversité des solutions qui sont proposées par le gaz naturel pour répondre aux différentes échéances de la lutte engagée par la France et l’Union Européenne contre le changement climatique.

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NOUVELLES OPPORTU-NITES DE CROISSANCEPOURSTATOIL-HYDRO

Margareth ØvrumVice-président exécutif pour la technologieles nouvelles énergies Statoil Hydro

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StatoilHydro a décidé d’augmenter ses efforts en termes d’énergies renouvelables. Nous considérons d’ores et déjà notre position dans le gaz naturel comme un pont important pour fournir un avenir éner-gétique plus propre. Le but principal de l’utilisation des énergies renou-velables est de soutenir les ambitions de croissance de StatoilHydro en créant des profits évolutifs également dans ce secteur de l’énergie.

De tels engagements exploitent nos compétences et posi-tions dans le secteur du pétrole et du gaz et peuvent nous fournir une valeur ajoutée en élargissant et en approfondissant notre présence sur le marché comme producteurs d’énergie dans les régions-clé de consommation.

Le développement des énergies renouvelables ne doit pas être considéré comme une mesure défensive, mais plutôt comme une possibilité de profits, laquelle est augmentée par le défi du changement climatique. C’est aussi un fait avéré que la croissance du secteur des éner-gies renouvelables a excédé celles du pétrole et du gaz au cours des cinq dernières années.

L’engagement de StatoilHydro dans les énergies renouvel-ables peut être catégorisé de la façon suivante:

Production d’énergies renouvelables La production durable des combustibles

Nos objectifs principaux sont concentrés dans les sect-eurs suivants:

L’éolien et la production d’énergie offshore Les biocarburants durables

Le caractère émergeant de beaucoup des nouvelles oppor-tunités d’énergie rend difficile le “choix des vainqueurs” de l’avenir. Pour construire nos capacités et un portefeuille à long terme nous développons aussi quelques options dans d’autres secteurs choisis comme l’hydrogène solaire et la géothermie.

POURQUOI SE CONCENTRERSUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Le caractère attractif de l’industrie des énergies renou-velables augmente en raison de son grand potentiel de croissance, de l’augmentation des inquiétudes liées à l’environnement (surtout le changement climatique et la qualité de l’air), des prix élevés de l’énergie

fossile et des problèmes liés à la sécurité des livraisons. Si les sources d’énergies renouvelables constituent encore un petit secteur du mix énergétique total, il s’agit d’une industrie en croissance rapide, avec une création de valeur significative pour les investisseurs, représentant également une contribution de plus en plus importante pour combattre le changement climatique.

Certaines incitations à l’utilisation des nouvelles énergies – le changement climatique, la sécurité des réserves et de la pollution locale – posent aussi des défis aux activités de pétrole et de gaz de StatoilHydro. Nous voudrions créer une entreprise forte pour la future réalisation des développements du pétrole et du gaz, tout autant que la croissance de l’énergie renouvelable comme un nouveau secteur de croissance – en vue de créer de la valeur pour nos actionnaires.

LES ÉNERGIES RENOUVELABLESPEUVENT-ELLES ÉVINCER LES ÉNERGIES FOSSILES?

La plupart des nouvelles formes d’énergie ont besoin aujourd’hui de prime à l’utilisation, ou d’incitations, pour être compétitives en termes de coûts pour les consommateurs. Cependant, les formes les plus développées de l’énergie renouvelable, telles que l’éolien classique et la biomasse, sont déjà compétitives par rapport aux prix estimés du char-bon et du gaz dans beaucoup de régions.

Certains se sont demandé si un marché “subventionné” n’était pas inefficace par nature. Ce défi doit certes être envisagé, mais il s’agit davantage d’une question du temps nécessaire avant de mettre des nouvelles technologies sur le marché. Avec le perfectionnement de la technologie et l’augmentation des volumes sur le marché, d’importantes réductions de prix ont été réalisées dans les secteurs de l’éolien, du solaire et de l’énergie biologique. Quant à la plupart des autres secteurs industri-els, des incitations à l’innovation ont été requises pour l’énergie renouvel-able. Il est inutile de dire que le prix du CO

2 aura également un effet sur la

compétitivité relative de l’énergie renouvelable.

Les pays mettant en œuvre la plupart des mesures dans le secteur des énergies renouvelables aujourd’hui sont des pays de l’Union Européenne ainsi que les Etats-Unis. Ces pays représentent en effet une combinaison d’ambitions politiques assurées, d’objectifs obligatoires ainsi qu’une gamme d’incitations gouvernementales à présenter des alterna-tives aux minéraux fossiles.

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Il est bon de noter par ailleurs que les marchés des com-bustibles fossiles sont soutenus par des subventions importantes du côté des consommateurs. Pour autant, pour éliminer la différence en-tre les prix de l’énergie fossile et des énergies renouvelables, celles-ci ont besoin de devenir moins gourmande en capital et plus rentable (le prix de l’énergie est cependant normalement libre!). On devrait donc se concentrer sur la réalisation d’économie d’échelle, les améliora-tions technologiques et l’augmentation des capacités des installa-tions, ainsi que sur les solutions développées pour l’opération et la maintenance.

LES CONSIDÉRATIONS POUR LA PRODUCTIONDE L’ÉNERGIE RENOUVELABLE

La demande mondiale d’énergie devrait augmenter de plus en plus. Le secteur de l’énergie est communément envisagé comme le secteur ayant la plus grande marge de manœuvre pour réduire les émis-sions de gaz à effet de serre au prix le plus bas possible, principalement en raison de ses grandes sources de production de CO

2, avec un poten-

tiel tant pour augmenter l’efficacité énergétique que pour introduire des énergies renouvelables.

Certaines des considérations pour l’introduction de l’énergie renouvelable dans le secteur énergétique incluent des évaluations de type: quelles sources de l’énergie renouvelable sont des ressources di-sponibles dans une région donnée – par exemple, l’éolien, le solaire, la géothermie ou autre ressources? D’autres questions importantes à en-visager portent sur le fait de savoir si les sources renouvelables fournis-sent l’énergie de base ou l’énergie en surplus, si les capacités sont suf-fisantes, et à quel prix les sources des énergies renouvelables pourraient être mises en correspondance dans le portefeuille des énergies au fil des années. Il y a une variation relativement importante des sources et des potentiels, et aujourd’hui on voit des pays comme le Danemark et l’Espagne ayant une part d’énergies renouvelables de plus de 15–20% grâce à l’éolien, alors que d’autres pays comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont de fortes ambitions de croissance mais une position ini-tiale faible en terme de renouvelables.

L’éolien dispose d’un grand potentiel est un secteur en crois-sance constante. On pense aujourd’hui qu’il sera un des outils privilégies pour répondre à l’objectif européen de réduction des émissions de CO

2

dans le secteur énergétique. Son défi principal est celui des coûts.

L’ambition de StatoilHydro est de devenir un fournisseur principal d’énergies renouvelables offshore fondées sur une technologie unique. La production de l’énergie offshore est basée sur notre compé-tence dans le secteur de l’énergie offshore de base.

LA PRODUCTION DURABLE DES BIOCARBURANTS

Le secteur de transport est parmi les plus grandes sourc-es des émissions de CO

2, avec moins d’alternatives pour réduire les

émissions sans réduire simplement les transports. Il existe une volon-té politique qui va dans le sens des combustibles alternatifs, en partie conduite par le défi du climat, mais aussi dans une large mesure par un désir de réaliser la sécurité énergétique et de soutenir l’industrie agricole régionale.

StatoilHydro a l’intention de devenir un acteur dans la pro-duction durable d’biocarburants. En même temps, nous souhaitons nous positionner pour une croissance de long terme dans la technologie de biocarburants de seconde génération, ainsi que dans la technologie hy-drogène dans le secteur des transports.

Les biocarburants ou agrocarburants fournissent une intéres-sante opportunité de croissance fondée sur une forte demande politique. Les biocarburants basés sur des matériaux appropriés représentent aussi une possibilité claire pour la réduction de CO

2 dans le secteur de transport,

ceci étant réalisable à court ou moyen terme.

L’éthanol issu du sucre tropical a un coût de production similaire à celui de l’essence. Cependant, les barrières tarifaires proté-geant les intérêts agricoles des Etats-Unis et de l’UE représentent un défi économique réel pour le mouvement de ces produits sur le marché.

Des critiques significatives ont émergé concernant la durabilité des combustibles biologiques. Ce scepticisme représente un défi pour ces investissements. StatoilHydro a développé des poli-tiques internes relatives au sourçage et la production des biocar-burants pour répondre à ces inquiétudes, et a pour cible claire de se lancer uniquement dans la production d’ biocarburants durables. Le développement de la technologie des biocarburants de deuxième génération est aussi attendue – elle devrait répondre à la plupart de ces défis.

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LE GAZ, UNE ÉNERGIE D’AVENIR

Alors qu’il a pendant longtemps été une énergie relative-ment négligée par rapport au pétrole et au charbon en raison de la dif-ficulté de le stocker et du coût élevé de son transport, le gaz naturel est aujourd’hui arrivé à maturité. Bien que cette énergie soit en compétition avec les autres sources d’énergie, la consommation mondiale de gaz naturel est en hausse constante depuis une trentaine d’années. Le gaz représente actuellement 20% de la consommation d’énergie primaire dans le monde, contre 16% en 1973. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la part du gaz devrait continuer à augmenter pour at-teindre 24% en 2030. En Europe, la tendance est encore plus pronon-cée car, en dehors des énergies renouvelables, le gaz est l’énergie dont la consommation augmente le plus rapidement: la consommation eu-ropéenne de gaz a plus que doublé en l’espace de 30 ans, alors que sur la même période, la consommation de pétrole est restée quasiment stable. Le gaz naturel est particulièrement utilisé dans les secteurs où la production de chaleur est nécessaire: secteur résidentiel et commercial pour le chauffage des locaux et la cuisine, secteur industriel et secteur de la production d’électricité.

La croissance actuelle de la demande en gaz s’explique par une série d’atouts en faveur de cette énergie. Premièrement, les réserves mondiales de gaz naturel sont bien plus abondantes que celles de pétrole: au rythme actuel de production, le monde dispose d’au moins 60 années de réserves de gaz, contre environ 40 années pour le pétrole. Deuxièmement, le gaz est une énergie beaucoup moins pollu-ante que les autres énergies fossiles, puisque sa combustion ne rejette ni poussières ni oxydes de souffre, et surtout, émet beaucoup moins de gaz à effet de serre que le charbon et le pétrole. Troisièmement, le gaz est parfaitement adapté à la production combinée d’électricité et de chaleur: le rendement énergétique des centrales au gaz est d’environ 60% dans les centrales à cycle combiné, c’est-à-dire un rendement nettement supérieur aux centrales traditionnelles au charbon (au mieux 45%) et aux centrales nucléaires (35% seulement). Ce pourcentage at-teint près de 90% dans le cas des centrales de cogénération, produi-sant à partir de gaz naturel à la fois de l’électricité et de la chaleur. Qua-trièmement, le coût de construction d’une centrale au gaz (calculé au kilowatt installé) est relativement faible en comparaison aux autres types de centrales. Enfin, le développement de la technologie de liquéfaction du gaz (technologie du LNG) permet dorénavant de transporter le gaz par bateaux sur de longues distances et donc de diversifier les marchés tant pour les producteurs que pour les acheteurs.

EUROPE ET RUSSIE,PARTENAIRES HISTORIQUES ET PRIVILÉGIÉS

Pour toutes ces raisons, le gaz est une énergie dont l’Europe va avoir besoin de manière croissante si elle veut remplir ses objectifs politiques, économiques et environnementaux, c’est-à-dire de réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en assurant à son économie un approvisionnement en énergie sûr et bon marché. Un certain nombre de pays de l’Union européenne produisent du gaz naturel sur leur territoire, notamment les Pays-Bas, le Royaume-Uni et le Danemark (trois pays ex-portateurs), ainsi que l’Italie et la France. La production interne à l’Union européenne représente environ 45% de sa consommation. Le reste est donc importé, principalement de Russie, de Norvège et d’Afrique du Nord (Algérie et Libye).

Premier détenteur mondial des réserves de gaz (envi-ron 30% des réserves mondiales), la Russie est, pour des raisons géographiques évidentes, le fournisseur historique et privilégié de l’Europe. Malgré la concurrence accrue avec les autres fournisseurs de la périphérie européenne comme l’Algérie, la Libye et la Norvège (dont aucun ne possède néanmoins des réserves importantes), les liens éner-gétiques entre l’Europe et la Russie sont d’une importance stratégique pour les deux partenaires. Fondées sur des relations contractuelles à long terme, les fournitures de gaz russe à l’Europe n’ont jamais fait dé-faut, même au temps de la guerre froide. En contrepartie, les ventes de gaz à l’Europe apportent à la Russie les capitaux indispensables à son développement économique.

L’épuisement progressif des réserves de gaz en mer du Nord oblige les Européens à mettre en place de nouvelles routes d’approvisionnement. Pour transporter le gaz, il est en effet nécessaire de construire des infrastructures lourdes, soit sous forme de pipelines, soit sous forme de terminaux de liquéfaction (dans les pays producteurs) et de regazéification (dans les pays importateurs) pour le transport par GNL. De nombreux terminaux gaziers sont actuellement en construction dans tous les grands pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Italie, France, Allemagne, etc.) et devraient permettre à terme d’importer du gaz naturel de pays éloignés comme le Qatar ou les pays d’Afrique sub-saharienne. A terme, près de 25% du gaz importé en Europe le sera par GNL.

Mais les projets les plus stratégiques pour le futur approvi-sionnement en gaz de l’Europe sont la construction de nouveaux pipe-lines – Nord Stream et South Stream – permettant d’acheminer vers

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l’Europe du gaz produit dans les champs actuellement en développe-ment. Ces projets sont essentiels pour la sécurité d’approvisionnement à long terme de l’Europe, dont les ressources internes (en mer du Nord principalement) s’épuise rapidement. L’Europe a besoin de s’assurer que ces infrastructures soient bien construites car elles assureront à l’Europe que le gaz produit en Russie et en Asie centrale lui sont destinés. En ef-fet, ce type d’infrastructures place les deux parties (les fournisseurs et les acheteurs) dans une position d’interdépendance. C’est d’ailleurs déjà le cas entre l’Europe et la Russie: alors que 25% du gaz consommé en Europe est importé de Russie, à l’inverse, les importations européennes de gaz représentent 75% des exportations russes. Dans ces conditions, chaque partie a intérêt à respecter ses engagements contractuels, com-me cela a toujours été le cas entre l’Europe et la Russie.

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MERBALTIQUE: ECOSYSTEME MENACEOlof LindénProfesseur, Suède

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L’HISTOIRE DE LA MER BALTIQUE

La mer Baltique est une dépendance relativement jeune de l’océan Atlantique. Au cours de la dernière ère glaciaire, ayant pris fin il y a quelques 15 000 années seulement, l’ensemble du bassin de la Baltique était couvert d’une immense calotte glaciaire. Au fil des 5 000 à 8 000 années suivantes, la région de l’actuelle mer Baltique a connu plusieurs étapes d’évolution, marquées par l’alternance entre des périodes d’eau douce et celles du milieu complètement marin, en passant par de brèves périodes d’eau peu salée. La mer Baltique d’aujourd’hui est le fruit de ces changements dramatiques et nous devons tenir compte du fait que ces changements continuent. Nous devons ainsi comprendre que cer-tains changements dont nous sommes témoins aujourd’hui, ont en fait été générés par les processus géologiques postglaciaires.

LA MER BALTIQUE DE NOS JOURS

L’écosystème de la mer Baltique actuelle se caractérise dans une large mesure par la présence d’eau peu salée. C’est l’un des facteurs qui rend la mer Baltique unique en son genre parmi les mers périphériques du monde. La salinité de la mer Baltique est de quelques 8 o/oo dans le sud et de 6 o/oo dans le nord, près des îles Ahvenanmaa (Aland), soit seulement 1/5 de la teneur normale en sel de l’eau de l’océan Atlantique. La salinité baisse au nord, dans la mer de Botnie et dans le Golfe de Bot-nie jusqu’au niveau de 2–3 o/oo dans l’extrême nord. Or la salinité est un facteur écologique important qui agit sur la répartition des végétaux et des animaux dans la mer. La plupart des organismes sont d’origine marine ou caractéristique des eaux douces. Peu d’organismes sont adaptés à l’eau peu salée, ce qui a pour résultat un écosystème appauvri avec un nom-bre limité d’espèces biologiques aussi bien d’origine marine que d’eau douce. On recense par exemple dans le Skagerrak près de 130 espèces de poissons, plusieurs milliers d’invertébrés et plusieurs centaines de mil-liers d’algues. Mais ce n’est qu’une infime partie de cette diversité qui est présente dans la mer Baltique, à savoir quelques 70 espèces si l’on inclut les poissons, les invertébrés marins et les algues. Si le nombre d’espèces d’organismes vivants est relativement limité dans la mer Baltique, la pro-lifération quantitative de quelques-unes de ces espèces est en revanche très élevée. Ainsi, par exemple, des végétaux tels que ‘Fucus vesiculosus’ et ‘Zostera maritima’ forment de denses ceintures monospécifiques qui couvrent de vastes espaces des fonds de peu de profondeur. Les espèces animales, telles que les moules bleues (Mytilus edulis) couvrent pratique-ment toute la surface solide du fond des eaux basses de la mer Baltique.

LE FACTEUR ANTHROPIQUE

La surface d’écoulement des eaux de la mer Baltique est de près de 1.720.000 km2 avec une population de quelques 85 mil-lions d’habitants.

Près de la moitié de cette population réside en Pologne. Le taux d’urbanisation est relativement élevé, surtout au Danemark, en Suède et en Allemagne où plus de 80% de la population de la sur-face d’écoulement des eaux est concentrée dans des agglomérations urbaines. La plupart de ces agglomérations sont réparties le long de la côte. La densité de population varie considérablement sur ce territoire puisqu’elle passe de plus de 500 habitants par km2 dans les localités ur-baines de Pologne, d’Allemagne et du Danemark, à moins de 10 habitants par km2 dans le nord de la Finlande et de la Suède. Tous les pays bordant la mer Baltique sont industrialisés et le secteur industriel a sensiblement augmenté depuis dix ans, en particulier dans les pays de l’ancien bloc de l’est. Les secteurs industriels qui génèrent l’impact le plus nuisible sur l’environnement de la mer Baltique sont ceux de la pâte, du papier ainsi que les industries chimique, minière et alimentaire. Mais les différences de technologies employées dans les différents pays sont immenses et l’impact du secteur industriel sur l’écosystème y est étroitement lié.

A la différence du secteur industriel, la production agraire a sensiblement baissé depuis dix ans. La part des terrains exploités dans l’agriculture varie sensiblement de plus de 60% en Pologne à moins de 7% en Finlande. Les sources de pollution répandues par les substances nutritives et organiques, provenant des activités liées à l’agriculture, ont en général un très fort impact sur l’écosystème Baltique.

Il est certain que les activités humaines agissent de façon substantielle sur la mer Baltique. Certains impacts sont plus imaginaires que réels, par exemple lorsqu’ils sont très localisés ou très limités, mais d’autres agissent directement sur la productivité et sur les performances des écosystèmes, menaçant l’existence des espèces, devenant alors dangereux pour la santé humaine. Je me pencherai par la suite sur quelques-uns des problèmes les plus graves ayant un impact substantiel sur l’écosystème de la mer Baltique et causant préjudice à la reproduc-tion et à la survie des espèces biologiques de la mer Baltique. Je classe dans cette catégorie le problème de l’eutrophisation, du rejet des agents polluants non dégradables et de gros volumes de pétrole. Il convient également de classer dans la même catégorie la pêche excessive qui cause des préjudices irréparables à l’écosystème de la mer Baltique.

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L’EUTROPHISATION

L’eutrophisation est le terme employé pour désigner l’action de la concentration excessive de substances nutritives sur l’écosystème. Cette dernière déclenche en effet la prolifération des algues bleues (plankton algae).

Quand la masse végétale excessive meure et retombe au fond, sa décomposition consomme l’oxygène présent dans l’eau, ren-dant anoxique le milieu. Quand la teneur en oxygène s’approche de 0, les formes biologiques plus élevées n’arrivent plus à subsister. Nous sommes actuellement dans une situation où entre 1/3 et 50% des pro-fondeurs de la mer Baltique sont privées d’oxygène. Ceci a créé de vast-es espaces de fonds morts s’étendant vers l’est, vers le sud et, partiel-lement, vers l’ouest de Gotland, dans le bassin de Gdansk et autour de Bornholm dans le sud.

L’eutrophisation est sans aucun doute l’une des plus graves menaces pour la mer Baltique. L’ensemble de l’écosystème en souffre et les implications sont évidentes. Les facteurs d’eutrophisation ne se limitent pas à la pollution par des quantités excessives de substances nutritives. Les dépôts accumulés au fond de la mer Baltique prouvent que des périodes de conditions anoxiques avaient eu lieu bien avant que les activités anthropiques ne produisent de rejets nutritifs sub-stantiels. Plus encore, des preuves existent pour étayer la thèse selon laquelle la situation actuelle résulterait en grande partie de la présence de substances nutritives et de matières organiques rejetées dans ce mi-lieu il y a bien longtemps.

La vitesse très lente de renouvellement de l’eau dans la mer Baltique et le fait qu’une part très importante des substances nutri-tives, portant préjudice à l’écosystème, soit générée par les processus de reminéralisation, signifie que les tentatives de limitation des rejets de substances nutritives seront illusoires.

LES POLLUANTS NON DÉGRADABLES

L’impact des substances non dégradables, telles que les polychlorobiphényles, diverses matières agrochimiques et les substanc-es métalo-organiques, (notamment le mercure et l’étain) est particulière-ment préoccupant, aussi bien pour l’écosystème que pour la variété bi-ologique. Certaines substances sont dangereuses pour la santé humaine.

Heureusement, la teneur en substances ayant provoqué de graves con-séquences physiologiques chez les phoques et les aigles depuis 30 à 40 ans, est actuellement en baisse.

Nous ne pouvons pourtant pas affirmer que le danger n’existe plus. La teneur en substances polluantes, comme l’organotin, reste trop élevée. Les toxicologues qui étudient les problèmes de l’environnement sont d’autre part préoccupés par le risque de la présence d’autres sub-stances, pas encore relevée, qui provoquent des incidences négatives dans diverses parties de l’écosystème.

LES MARÉES NOIRES Chaque année des centaines de rejets de pétrole de faible

importance ont lieu dans la mer Baltique. Cette pollution tue en moyenne de 100.000 à 200.000 oiseaux chaque hiver. Les rejets de pétrole plus importants sont potentiellement encore plus dévastateurs. La fuite de 10.000 à 50.000 tonnes promet ainsi des conséquences dramatiques pour la population de plusieurs espèces d’oiseaux marins.

L’existence même de l’ensemble de la population mondiale d’une espèce d’oiseaux ou d’une grande partie de celle-ci risque d’être menacée. Le pétrole polluera le littoral sur de nombreux kilomètres et les coûts des travaux de nettoyage seront très élevés.

LA PÊCHE EXCESSIVE La pêche moderne constitue un facteur anthropique des plus

menaçants en ce qui concerne les grandes conséquences écologiques pour l’écosystème. La pêche intensive à l’échelle industrielle, surtout celle de morue, a épuisé les ressources de morue à tel point qu’elles ne représentent plus qu’une infime partie des ressources des années 1950. La morue est le prédateur le plus important de la mer Baltique et sa pêche excessive a notamment eu pour conséquence la large proliféra-tion des algues que nous constatons chaque été. Certaines méthodes de pêche sont également très destructrices pour l’environnement, surtout le raclage du fond marin par le chalut.

A la différence des facteurs sus-mentionnés, dont chacun entraîne des conséquences négatives dramatiques pour l’environnement de la mer Baltique, il existe des activités humaines à l’impact très limité,

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voire nul sur l’environnement, mais qui font l’objet d’âpres débats débor-dant d’émotions. Nous pouvons notamment répertorier dans cette caté-gorie les travaux d’approfondissement des chenaux ou l’aménagement des stations éoliennes maritimes. La proposition d’aménagement de la grande conduite de gaz “North Stream” est un exemple de plus de dis-cussions portant sur des problèmes plutôt imaginaires que réels. En se fondant sur l’expérience d’autres mers où le pétrole et le gaz passent par des conduits posés au fond de l’eau, le scénario le plus plausible est que l’action sur l’environnement sera provisoire et locale, limitée à la période de la pose de la tuyauterie sur le fond marin. Des dérangements peu-vent néanmoins arriver comme l’apparition d’eau trouble (vase et autres particules suspendues dans l’eau). Ces conséquences seront toutefois locales et de courte durée. Pendant la période opérationnelle et d’après les observations réalisées en mer du Nord et dans le Golfe du Mexique, il n’y a aucune raison d’envisager un impact significatif lié aux conduits du fond de la mer Baltique.

LES RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES SUR LES PROBLÈMES ÉCOLOGIQUES DE LA MER BALTIQUE:

Une longue liste de publications sur la situation écologique dans la mer Baltique est disponible sur le site de la Commission d’Helsinki. (http://www.helcom.fi/publications)

La mer Baltique – évaluation régionale par GIWA 17 (Lääne, Kraav, Titova). UNEP, Nairobi. (www.unep.org/dewa/giwa/publications/r17.asp)

Les changements sous la surface (Barnes) Agence suédoise de protection de l’environnement (Swedish Environmental Protection Agency), (www.naturvardsverket.se/bokhandeln)

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INFLUENCEDE LA CRISE FINANCIERE SURLES MARCHES ENERGE-TIQUES

Coby van der LindeProgramme énergétique international de l’institut Clingendael (CIEP), Pays-Bas

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La crise financière continue de sévir sur les marchés mon-diaux et ses premiers résultats commencent à se faire ressentir dans le secteur énergétique. Les sociétés pétrolières internationales ont déjà re-tardé le développement de leurs projets pétroliers et gaziers peu rentables tandis que le financement des autres projets demeure limité. L’inflation provoquée ces dernières années par l’augmentation des frais de produc-tion s’est temporairement arrêtée et les prix de presque tous les produits et services, à l’exclusion des crédits, chutent; les sociétés essaient de réviser les contrats avec leurs fournisseurs afin d’adapter le coût de leur développement à la nouvelle réalité des prix du marché. Il convient de préciser qu’il est très difficile de déterminer si les prix actuels du pétrole et du gaz reflètent la nouvelle balance entre l’offre et la demande ou s’il s’agit du reflet de l’état actuel de méfiance généralisée et de doutes sur la solvabilité des partenaires, son influence sur l’économie réelle et, en conséquence, sur la consommation d’énergie.

La brusque réorientation actuelle de l’économie mondiale a lieu en des temps extrêmement difficiles pour l’industrie pétrolière et gazière internationale. Et bien que certains pays consommateurs ap-prouvent la baisse des prix des ressources énergétiques après la crois-sance du déficit sur les marchés pétroliers, gaziers et houillers, la baisse actuelle des prix augure l’étape suivante de leur augmentation puisque les investissements nécessaires dans la chaîne énergétique impliquent un coût supplémentaire et ont été sérieusement retardés. La baisse des prix ressentie par les pays consommateurs peut être de courte durée, en particulier si l’on tient compte de la diminution des investissements dans les nouvelles capacités d’extraction. Les craintes futures concernant la sécurité énergétique grandiront alors que la possibilité de les dissiper diminuera à cause de la grande quantité de temps nécessaire pour or-ganiser les livraisons.

Beaucoup dépend de la capacité des sociétés et des gou-vernements à changer la situation liée au retard des investissements. Les gouvernements des pays producteurs préfèrent augmenter les inves-tissements à partir de leurs fonds structurels bien que l’on ne puisse plus compter sur ceux-ci. Leur intégration dans les marchés financiers mondi-aux a augmenté la demande de soutien public venant d‘autres secteurs économiques et, malgré l’importance à long terme du secteur énergétique pour leur économie, les avantages de la stabilité sociale économique ont également été appliqués aux pays extracteurs. La crise financière a pro-fondément redistribué les cartes énergétiques du jeu international et influ-encera négativement la diplomatie énergétique des prochaines années si le monde n’arrive pas à lui répondre avec sang-froid.

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L’ITALIE:ENVIRON 570 000 VGN EN 2008:UN RECORDEUROPEENSUR LE MARCHE DES VEHICULES AU GAZ NATUREL QUI SERA AUGMENTEEN 2009–2010

Sergio A. RossiAnalyste Italien

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Aujourd’hui, l’Italie est le plus grand marché européen en ce qui concerne le nombre de véhicules au gaz naturel, ou VGN, lequel a atteint au minimum 570 000 véhicules avant la fin 2008, avec un réseau d’environ 780 stations-service spécifiques à travers tout le pays. En comparaison, le nombre de VGN en Russie atteint à peine 100 000 véhi-cules, en Allemagne 70 000, en Suède 16 000 et en France 11 000.

En réalité, dans le monde, l’Italie occupe la sixième place, après l’Argentine, le Pakistan, le Brésil, l’Iran et l’Inde et avant la Chine, par nombre total de VGN; en ce qui concerne le nombre de voitures in-dividuelles au gaz naturel l’Italie dépasse l’Inde et occupe la cinquième place. De plus, la plupart de ces pays, tel que l’Argentine et le Brésil, ont des conditions locales spécifiques ainsi que des infrastructures, et sont différents de l’Italie, d’un point de vue démographique, avec des populations plus importantes et un niveau inférieur de développe-ment économique, ainsi qu’un pouvoir d’achat moyen significative-ment plus bas.

Les raisons de cette particularité italienne parmi les pays industrialisés sont au minimum trois. La première raison, telle qu’observée par certains experts (par exemple Pierre Fischer, de la Compagnie Swagelok), est que “l’industrie du gaz italienne a tiré le meilleur parti de l’accès facile au gaz naturel. Grâce à un gazoduc reli-

ant l’Afrique du Nord à l’Italie, les compagnies gazières ont perçu une occasion ‘naturelle’ de vendre du gaz et l’ont saisie”. En réalité, le pre-mier gisement profond de méthane en l’Europe de l’Ouest a été dé-couvert par ENI, la Compagnie étatique pétrolière et gazière italienne, en juin 1959 près de Lodi en Lombardie (Italie du Nord), pendant que le deuxième champ découvert était au large des côtes de la mer Adria-tique, non loin de la ville de Ravenna. Aujourd’hui, il y a des plates-formes au large de la mer Ionique près de Crotone (la région de Ca-labria), où ENI extrait 15% de la consommation nationale de gaz, tant pour l’utilisation domestique que pour l’utilisation industrielle, tandis que le reste est importé, surtout de Russie et d’Algérie.

10 premiers Pays Mondiaux pour le nombre de VGN (Véhicules au Gaz Naturel)

Sources: VGNgroup.com, federmetano.it, ilsole24ore.com, Octobre 2008

Argentine 1721,1

Pakistan 1658

Brésil 1155,8

Iran 826,6

Inde 821,8

Italie 570

Chine 336

Colombie 261,4

Bangladesh 180

Ukraine 120

- milliers de VGN

La deuxième raison consiste en ce que les compagnies italiennes de l’industrie du gaz ont commencé très tôt la production de gaz de méthane et de réservoirs de GPL, ainsi que des équipe-ments et des installations, afin que même les particuliers, en plus des petits garages automobiles et des stations de réparation, puissent les installer dans les voitures utilisant l’essence en les convertissant aux

Nombre de VGN –les 10 premiers pays

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1 Argentine 1,721.1 1,721.1 1,784 pas d’information 227,6

2 Pakistan 1,658.0 1,599.9 1,923 200 pas d’information

3 Brésil 1,155.8 1.155.8 1,654 pas d’information 222,6

4 Iran 826.6 823.9 519 680 pas d’information

5 Inde 821.8 315.2 325 60 52

6 Italie 570.0 566.5 700 80 49,0

7 Chine 336,0 95.5 561 pasd’information 193.3

8 Colombie 261.4 179.3 377 pas d’information 45

9 Bangladesh 180.0 46.6 229 13 21,3

10 Ukraine 120.0 7.0 224 pas d’information 46,0

Sources: VGNgroup.com, federmetano.it, ilsole24ore.com, Octobre 2008

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VGN. Tout cela a été rendu possible grâce à une économie substan-tielle sur le prix actuel de l’essence. L’industrie automobile italienne a suivi des exemples, bien qu’avec un peu de retard, en commençant à produire les premières voitures au gaz naturel, au méthane ou aux LPG combustibles, ou, comme le veut la tendance actuelle, doublement al-imenté (essence et gaz naturel), qui peuvent changer immédiatement d’un type du combustible à un autre et vice versa. 86% des nouvelles voitures alimentées en méthane en Italie sont produits par la compag-nie Fiat de Turin, et la version gaz naturel du petit modèle Panda a été particulièrement populaire. Plus de 40 000 Pandas au gaz naturel ont été vendues sur la seule année 2007. En plus de ces ventes de VGN, il doit être souligné qu’en 2006, le nombre de conversions de voitures d’occasion de l’essence vers le méthane a été de 38 400 et en 2007 il a dépassé 40 000.

En ce qui concerne spécifiquement les économies d’énergie en Italie aujourd’hui, selon les données par Federmetano (la Fédération italienne des compagnies distribuant et transportant le méthane), pour la même quantité de kilomètres couverts par une voiture à essence normale, la voiture consommant du méthane écono-misera jusqu’à 65%, tandis que les économies seront de 45% par rap-port à du GPL et jusqu’à 50% sur le gazole.

Une troisième raison, très importante, expliquant ce phé-nomène, tient du fait qu’il existe une gamme complète d’incitations étatiques et régionales pour les conducteurs optant pour les VGN, ceci étant justifié par le fait que les voitures au méthane sont considérées aujourd’hui comme les véhicules les plus écologiques, à l’exception des véhicules électriques. Actuellement, les incitations légales en Ita-lie pour les voitures au méthane incluent une prime de 2 000 euros pour l’acquisition des véhicules ayant des émissions de CO

2 au-des-

sous de 120 grammes / Km. Cette somme est diminuée pour attein-dre 1 500 euros si les émissions de la voiture sont plus hautes que ce même niveau.

De plus, les lois régionales, par exemple dans le Piémont, exigent que les véhicules des catégories Euro-2, -3 et -4, utilisant le méthane soient exemptés d’impôt sur la possession d’un véhicule pen-dant une période de cinq ans, tandis que les véhicules “convertis” ou “transformés” sont eux exonérés d’impôts pour une durée de trois ans. Cette incitation est limitée aux véhicules à moteurs n’excédant pas les 136 C.V., mais sera disponible pour les propriétaires de véhicules qui ont installé et certifié les kits au gaz naturel depuis novembre 2006.

Une raison supplémentaire pour passer de l’essence au méthane est que ce type de véhicules est et sera exempté de plusieurs mesures liées aux économies d’énergie et à l’environnement qui sont souvent prises par les autorités centrales et régionales, telles que les interdictions de circuler les dimanches dans les villes ou centre-villes, les alternances de circulation en fonction des jours de la semaine ou pour les voitures qui ont des plaques d’immatriculation paires ou im-paires, etc.

Un des problèmes devant être résolus pour le développe-ment futur des VGN en Italie consiste à revoir le réseau des stations-services spécialisées, aujourd’hui insuffisant. Alors qu’en Italie il a fallu quatre décennies pour construire les 700 stations fonctionnant aujourd’hui, l’Allemagne a installé en moins de trois ans 800 stations (jusqu’en octobre 2008) sur son territoire, lesquelles servent à une flotte de véhicules huit fois plus petite que la flotte italienne. De plus, le réseau actuel des stations-services pour VGN est plutôt inégale-ment distribué sur le territoire national et il est concentré à plus de 51% dans l’Italie du Nord, principalement dans les régions d’Emilie-Romagne (Bologne), de Lombardie (Milan), de la Vénétie (Venise, Tr ente) et du Piémont (Turin), puis à 31% dans l’Italie du centre, surtout dans le Marches (Pescara), la Toscane (Florence) et le Latium (Rome). Seulement 18% de stations de remplissage sont au Sud, principale-ment en Campanie (Naples), en Sicile et dans les Pouilles (Bari).

Depuis 2007 cependant, encouragée par la nouvelle

croissance de ventes de VGN, la construction de nouvelles stations-service spécifiques s’est un peu accélérée, et Federmetano affirme que le rythme de construction a atteint 2 nouvelles stations de remp-lissage par semaine en 2008; des pronostics disent que le nombre de 780 stations sera atteint avant la fin de 2008.

PERSPECTIVES

Les perspectives de croissance du marché des VGN en Italie sont prometteuses. Une première confirmation en a eu lieu en 2008, une année marquée par des problèmes économiques et finan-ciers dans le monde et en Europe, où les ventes globales de voiture ont décliné d’environ 10% dans les 9 premiers mois, tandis que les ventes des VGN, au contraire, ont augmenté d’environ 30%, tandis que les ventes spécifiques de véhicules utilisant le gaz naturel aug-mentaient de plus que 50%.

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74 75

A la mi-octobre 2008, Fiat a introduit le Grande Punto Natural Power, un nouveau modèle utilisant un combustible double (essence et gaz naturel), avec un moteur de 1.4 litres et de 8 volts, de la catégorie Euro-5. Son réservoir de gaz naturel de 84 litres est suf-

Nombre de VGN –

20 premiers Pays Européens

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1 Italie 580,000 576,500 2,234 1,166 – 700 80 49,00 Oct. 08

2 Ukraine 120,000 7,000 30,500 29,500 59,000 224 Pas d’in-formation 46,00 Déc. 07

3 Arménie 101,352 69,971 9,831 19,626 1,924 214 8 23,80 Mars 08

4 Russie 95,000 18,000 8,000 35,000 34,000 222 5 24,00 Déc. 07

5 Allemagne 64,454 50,620 1,444 11,900 490 804 Pas d’in-formation 10,76 Sept.08

6 Bulgarie 40,255 40,000 200 20 35 56 15 7,00 Déc.07

7 Suède 15,474 14,278 808 388 – 118 Pas d’in-formation 4,90 Juin 08

8 France 10,150 7,500 2,000 650 – 125 15 Pas d’in-formation Mars 07

9 Suisse 5,830 5,638 138 54 – 97 6 0,66 Déc. 07

10 Belarus 5,500 5,500 – – – 25 Pas d’in-formation 3,00 Déc. 07

11 Moldavie 5,000 5,000 – – – 14 Pas d’in-formation 1,00 Déc. 07

12 Turquie 3,056 2,564 492 – – 9 1 0,40 Juillet 08

13 Géorgie 3,000 3,000 – – – 4 Pas d’in-formation

Pas d’in-formation Déc. 07

14 Autriche 2,980 2,950 25 5 – 164 35 1,00 Juillet 08

15 Espagne 1,846 200 845 758 43 42 Pas d’in-formation 2,00 Juillet 08

16 Pologne 1,470 800 240 430 – 28 5 0,76 Déc. 07

17 République Tchèque 1,153 880 215 35 23 33 8 0,31 août. 08

18 Pays-Bas 858 740 95 15 8 16 10 Pas d’in-formation Juin 08

19 Lettonie 500 30 10 187 273 4 Pas d’in-formation

Pas d’in-formation Déc. 07

20 Grèce 416 0 416 0Pas d’infor-mation

1 Pas d’in-formation

Pas d’in-formation Dec. 07

Sources: VGNgroup.com, federmetano.it, ilsole24ore.com, Octobre 2008

fisant pour un trajet de 310 km, mais le réservoir d’essence de 45 litres permet d’étendre cette autonomie à plus de 1 000 kms. Avec le gaz naturel, la consommation du combustible est de 6.4 m3/100 km, pour des émissions de CO

2 de 115 g/km, la puissance est de 70 C.V. (51

kilowatts) et la vitesse maximale est de 156 km/h, au lieu de 77 C.V. et 162 km/h en mode essence.

Selon la compagnie, pendant la période janvier-août

2008, Fiat a vendu environ 43 000 véhicules au gaz naturel en Italie, à comparer avec 33 000 véhicules vendus pendant la même période en 2007. Cela signifie un niveau des ventes projeté pour Fiat d’environ 64 000 VGN d’ici décembre 2008 et un chiffre global italien de ventes de VGN d’environ 74 à 75 000 nouveaux véhicules. Mais pour 2009, les pronostics des ventes de Fiat s’élèvent à 100 000 VGN, ce qui signifie que les ventes italiennes totales atteindront vraisemblablement plus de 110–115 000 véhicules. Ainsi, l’Italie atteindra rapidement voire dépassera l’objectif présenté à la Deuxième Foire Mondiale des VGN, selon laquelle la part de marché des combustibles propres devra at-teindre 6%, un seuil qui permet d’envisager le gaz naturel comme un combustible traditionnel et non alternatif. En réalité, dès 2008, le nombre de VGN en Italie (nouvelles ventes et véhicules convertis) devrait atteindre pour la première fois au moins 5.3–5.4% du nombre total annuel de voitures, avec une part d’environ 53,3% pour l’essence et de 41,3% pour les voitures diesel.

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Angelantonio RosatoJournaliste Italien

Angelantonio RosatoJournaliste Italien

POURQUOIDE NOMBREUX AUTO-MOBILISTESITALIENSPASSENT-ILS AU GAZ?

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EXPÉRIENCE PERSONNELLE

Voici maintenant quelques années déjà que je conduis une voiture hybride alimentée à l’essence et au méthane. D’après mon expérience personnelle, je dois dire que j’y trouve de nom-breux avantages. Tout d’abord financiers, grâce à des économies substantielles de carburant mais également l’avantage de pouvoir se déplacer librement dans de grandes agglomérations urbaines. En Italie par exemple, dans la ville où j’habite, à Rome, la circulation au-tomobile traditionnelle est très compliquée mais celle des voitures à gaz reste possible, même en cas d’intense trafic ou pendant un ‘dimanche écologique’ lorsque la circulation est interdite à d’autres types de véhicules.

Pourtant, selon certains tous ces avantages seraient réduits à néant du fait de la faible efficacité des voitures à gaz, en particulier en hiver. En réalité, l’utilisateur averti peut témoigner avec certitude que la différence de performance est négligeable surtout lorsqu’on considère les économies sur le prix de revient du carburant.

Quant à l’argument selon lequel une voiture alimentée au

gaz aurait peu de rendement en hiver en raison des basses tempéra-tures, il est sans véritable fondement comme peuvent en témoigner tous les automobilistes qui ont régulièrement recours à une voiture à gaz en hiver en Italie, pays connu pour ses températures douces.

En outre, le démarrage des modèles hybrides méthane-essence (les plus populaires en Italie) s’effectue à l’essence et ne présente donc pas de problèmes particuliers, même en cas de tem-pératures très basses (d’ailleurs très rares sur la majeure partie du ter-ritoire italien).

Quant au passage automatique de l’essence au gaz na-turel, il a lieu seulement une fois que le moteur est chaud.

Un autre stéréotype fréquemment avancé est que les

voitures à méthane constituent une bombe ambulante avec risque d’explosion. Or le méthane est économique, écologique, et présente de nombreux avantages. Pourtant, certains craignent un problème de stockage, car le méthane doit être conservé d’une façon particu-lière. Ainsi pensent-ils qu’une voiture restée garée au soleil pourrait se transformer en bombe ambulante. D’autres pensent que le gaz naturel doit être stocké et conservé, impliquant des précautions très onéreus-

es, ou encore que le stationnement en garage souterrain serait inter-dit aux voitures alimentées au méthane.

En réalité, il n’y a pas plus de risque d’explosion pour une voiture au méthane que pour une voiture traditionnelle à essence et les voitures au méthane sont autorisées à la fois dans les parkings souter-rains et sur les ferries depuis de nombreuses années.

La raison en est que le méthane est plus léger que l’air et

qu’en cas de fuites dans des locaux ventilés comme des garages ou ferries, il se disperse dans l’environnement sans former de mélanges explosifs. Si le méthane est stocké dans des réservoirs en acier ou en alliages légers, la pression maximale admise est d’environ 200 at-mosphères, alors que ces mêmes réservoirs sont testés à des pres-sions beaucoup plus hautes tous les 5 ans. Ainsi, même si un incendie commençait à l’intérieur du réservoir d’un véhicule à méthane, celui-ci se réchaufferait, ce qui certes accroitrait la pression mais le réservoir empêcherait le gaz d’exploser. De plus, le robinet du réservoir se ferme automatiquement en coupant le moteur. En conclusion, le méthane est non seulement écologique et économique, mais il assure également un maximum de sécurité aux automobilistes italiens.

En Italie, les immatriculations de voitures à méthane certi-

fiées ont augmenté de 26,5% au cours des cinq premiers mois de l’année 2008 par rapport à la même période de l’année précédente. Comment expliquer ce succès croissant? Pourquoi toujours plus d’automobilistes italiens passent-ils au gaz?

La raison principale réside dans la combinaison avan-tage-rabais dont bénéficie le consommateur italien: les avantages ac-cordés par l’État pour les voitures à méthane, les avantages liés au recyclage et les rabais faits par les constructeurs automobiles et les concessionnaires constituent une économie de près de 30% par rap-port au prix d’achat.

Pour autant, d’après l’Observatorio Metanauto, ces avan-

tages n’expliquent pas à eux seuls le développement du méthane. Il y a d’autres raisons qui encouragent les consommateurs à passer à ce carburant et il convient d’en relever les deux principales. La première est que le méthane est le carburant le moins cher et le plus disponible, or c’est certainement une question de toute importance. La deuxième est que le méthane est actuellement le carburant le plus écologique du marché; il est bénéfique à l’environnement, mais aussi aux utilisa-

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Selon la Loi de Finances italienne, entrée en vigueur le 1er Janvier 2007, les personnes phy-siques et morales qui ont adapté leur voiture au GPL ou au méthane au cours des trois années à compter de la date d’immatriculation, bénéficient de €650 de subvention: un rabais accordé directement par le concessionnaire ou revendeur. Cette catégorie inclut également les véhicules achetés neufs au concessionnaire et étant déjà équipés de GPL ou de méthane, mais n’ayant pas encore été agréés par le fabricant pour fonctionner au gaz. Dès le 12 Janvier 2007, il est également possible de réserver dans le budget de l’État des subventions prévues pour la con-version au méthane ou au GPL des véhicules EURO 0 et EURO 1. La subvention s’élève alors à €350 pour chaque conversion au gaz. Les deux mesures de rabais, celle de 650 et celle de €350, sont accessibles jusqu’à épuisement des fonds disponibles qui, pour l’année 2007, s’élèvent à environ €52 000 000. Pour obtenir un rabais, il suffit de s’adresser à des garages ou conces-sionnaires agréés. Ceux-ci se chargeront des formalités à accomplir (le bénéficiaire se con-tentera de fournir les documents requis). Leur liste est disponible chez ECOGAS (numéro vert 800 500 501). Il existe également un rabais pour les voitures neuves qui ont été agréées ou qui fonctionnent exclusivement au GPL ou au méthane. Leur acquisition permet de profiter d’une ré-duction égale à €1500, directement versée par le concessionnaire. Elle s’élève à environ €2.000 si le véhicule produit moins de 120 g/km de CO

2. Ces avantages s’appliquent aux contrats con-

clus entre le 3/10/2006 et le 31/12/2009 pour des voitures immatriculées avant le 31/03/2010. Les réductions de €650 pour la transformation et de €1500 pour l’achat pourront sous certaines conditions être cumulées avec le rabais relatif au recyclage.

Ci-dessous un exemple de publicité proposée par l’une des compagnies automobiles et qui promeut les avantages des modèles de voitures à gaz (prix mis à jour aujourd’hui): Automobile de la marque XXXXXX (méthane): Ceci est un message pour les voyageurs intelligents. XXXXXX est désormais disponible pour ceux qui veulent se déplacer sans être encombrés par les embouteillages. Il possède une capacité de transport extraordinaire grâce à ses réservoirs de méthane situés sous son plancher. Sa double alimentation essence-méthane lui permet de parcourir de grandes distances (310 km de parcours en cycle extra-ur-bain avec un plein de méthane). Il est respectueux de l’environnement car il réduit les émissions de 23% et vous fait également faire des écono-mies grâce au faible prix du gaz. Alors pensez-y, ne serait-il pas dom-mage de ne pas en profiter?

Liste complète des voitures à alimentation gaz misesà la disposition des consommateurs en Italie

(la liste ne comprend pas les modèles bi-carburant GPL,ou gaz de pétrole liquéfié)

VOITURES Price (Euro)

Citroën Berlingo 1.4 Multispace Méthane 18.711

Citroën C3 Elegance Bi Energy M 16.801

DR Motor Company Dr5 1.6 16V (annoncé au point de vente) 17.051

Fiat Panda 1.2 Natural Power Dynamic 13.861

Fiat Panda 1.2 Natural Power Climbing 15.651

Fiat Punto 1.2 Natural Power 5P 15.361

Fiat Dobl 1.6 16V Natural Power Active 17.471

Fiat Multipla 1.6 Natural Power Active 22.171

Fiat Multipla 1.6 Natural Power Dynamic 24.321

Fiat Multipla 1.6 Natural Power Emotion 25.631

VOITURES À GAZ ET MÉTHANE

Nouveau Nissan Qashqai 2 plus d’espace, 7 sièges www.nissan.it/Qashqai

VOITURE À MÉTHANE

VOITURES Price (Euro)

Mercedes E 200 NGT Bi-Power Classic 47.301

Mercedes E 200 NGT Bi-Power Elegance 49.218

Mercedes E 200 NGT Bi-Power Avantgarde 51.561

Opel Combo 1.6 CNG Méthane Club 17.868

Opel Combo 1.6 CNG Méthane Enjoy 18.948

Opel Zafira 1.6 16V ecoM Club 21.701

Opel Zafira 1.6 16V ecoM Enjoy 23.601

Opel Zafira 1.6 16V ecoM Cosmo 26.081

Renault Kangoo 1.6 16V Comfort B/M 18.206

Renault Kangoo 1.6 16V Luxe B/M 19.276

Tata Indica 1.4 GLX Bi Fuel Méthane 11.149

Tata Indigo 1.4 GLX Bi Fuel Méthane 15.163

Volkswagen Caddy Life 2.0 Ecofuel 21.304

Volkswagen Touran 2.0 Conceptline Ecofuel 23.751

Volkswagen Touran 2.0 Trendline Ecofuel 26.076

Volkswagen Touran 2.0 Highline Ecofuel 27.826

Il y a très peu de modèles au total, mais ils couvrent toute une gamme, de l’utilitaire jusqu’au mono-space. Fiat est le premier en termes d’offre, suivi de Tata et Volkswagen. La liste des prix varie d’un peu plus de €11.000 pour une Tata Indica, jusqu’à près de €28.000 pour une Volkswagen Touran Highline et plus de €50.000 pour une Mercedes Classe E.

teurs qui l’utilisent et qui profitent désormais de la possibilité de se déplacer, même en cas d’embouteillages dans les villes italiennes.

Ci-dessous les rabais financiers pour 2008

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CARACTÉRISTIQUES:

Cylindrée 1242 cm3 / Niveau écologique: Euro 4

Puissance max CE:

essence 44 kw (60cv) Méthane 38 kw (52cv)à 5000 révolutions par minute à 5000 révolutions par minute

Couple moteur max CE:

essence 102 Nm (10,4 kgm) Méthane 88 Nm (9,0 kgm)à 2500 révolutions par minute à 3000 révolutions par minute

Vitesse maximale:

essence 148 km/h Méthane 140 km/h

Consommation essence, directive CE 1999/100:

essence (l/100km) Méthane (kg/100 km)

urbain 7,9 urbain 5,3

Extra-urbain 5,2 extra-urbain o 3,5

combiné 6,2 combiné 4,2*

émissions de CO2:

essence 146 g/km méthane 114 g/km

*autonomie 270 km

Prix de la voiture (version de base) clés en main €13910,00 (avec feux de brouillard, climatisation,etc. = €14.810,00) + IPT (taxes locales) = €196,00

Total à payer = €15.006,00

Le montant total de la contribution de l’État pour l’achat d’une voiture de méthane s’élève à €2.000,00

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ECOLOGIE ET PRODUCTIONDE PETROLEET DE GAZDANS L’ARCTIQUE Viatcheslav MaximovDirecteur-adjoint de l’Institut du pétrole et du gaz de l’Académie

Anatoli Dmitrievski académicien de l’Académie des Sciences de Russie, Directeur de l’Institut du pétrole et du gaz

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De nos jours, le mot “Arctique” évoque pour tous les acteurs impliqués dans la production de pétrole et de gaz naturel, un sentiment opti-miste, forcé mais stable, puisque ce mot désigne l’un des principaux axes de développement du secteur.

Parallèlement, personne en Russie n’ignore les difficultés ob-jectives qu’implique l’exploitation des richesses naturelles de cette région en-core inexplorée de la planète, ni ses risques potentiels pour l’environnement. Gazprom réfléchit très sérieusement à ces problématiques en tenant compte des recommandations formulées par la communauté scientifique.

Voici un bref aperçu du volet écologique de la production de pétrole et de gaz dans l’Arctique, réalisé par deux chercheurs russes, réputés pour leurs connaissances approfondies dans ce domaine.

Le développement de la civilisation s’accompagnera inévita-blement d’une intrusion plus importante dans le milieu aquatique des mers et des océans. L’exploitation des gisements de pétrole et de gaz se développera de manière particulièrement active. Les gisements en mer représentent 35% de la production mondiale de pétrole et 32% de la production mondiale de gaz et ces parts seront amenées à augmenter.

Nous ne pouvons cependant pas exclure un impact an-thropique négatif sur le milieu aquatique du fait de circonstances accident-elles: on peut ainsi citer les déviations d’exercices opérationnels, les dysfonc-tionnements organisationnels, ainsi que les conséquences du risque logique d’endommagement des équipements pendant les phases de recherche, d’exploration et de développement ou encore durant le transport et le traite-ment du pétrole et du gaz.

Les risques écologiques peuvent d’ailleurs être exacerbés par certains phénomènes naturels. Dans cette perspective, il est nécessaire de prendre en considération la géodynamique des régions, d’identifier les zones avec des dépôts de faible densité et de garder à l’esprit le risque accru d’avalanches dans ces régions.

La création d’un système uniforme de suivi géo-écologique, permettant simultanément de réaliser des travaux dans les profondeurs ma-rines, sous terre, à la surface de l’eau et dans l’espace, est envisagée.

Un tel suivi peut être assuré par un équipement comprenant aussi bien des ensembles techniques de haute orbite que des unités d’orbite moyenne et basse, ainsi que dans l’espace, par des unités d’altitude moy-

enne et héliportées ou des détecteurs fonctionnant dans les profondeurs marines, souterraines et à la surface de l’eau.

La majorité de l’information est fournie par les subdivisions aérospatiales. Les prospections terrestres, à la surface de l’eau, sous la mer et souterraines, sont réalisées sur des sites de référence et leurs ré-sultats servent à tester l’information à distance.

Les innovations théoriques, méthodiques, organisationnelles et technologiques qui sont à la base du suivi géo-écologique, assurent la réception d’informations de manière rapide, représentative et fiable, sur tous les changements significatifs des objets étudiés. L’organisation et l’assainissement systématique du travail contribue à réduire les pertes de temps et d’argent tout en assurant une réception efficace des données.

Les modèles écologiques dynamiques, capables de pren-dre en compte l’interrelation d’un grand nombre de facteurs et d’isoler les conséquences de l’influence de connaissances scientifiques existantes, devraient devenir la base du contrôle écologique de l’environnement marin. La construction de tels modèles exige le suivi en temps réel d’un nombre important de facteurs, une connaissance approfondie des proces-sus biologiques et une approche d’ensemble de l’écosystème. Comme le montre la pratique, l’exploration et le développement des gisements de gaz sur le plateau continental suppose, en règle générale, de développer et de créer des systèmes régionaux de suivi écologique tenant compte des particularités de la région concernée. Il est donc nécessaire de disposer d’importantes bases de données sur les régions concernées, ainsi que des technologies et équipements de prospection appropriés.

L’approche proposée, reposant sur une nouvelle technolo-gie de suivi géo-écologique continu des plans d’eau et les résultats de simulations mathématiques, donne la possibilité d’évaluer l’état du sys-tème écologique lors du développement du complexe pétrolier et gazier, et d’analyser ainsi le risque écologique tout en calculant son évolution.

L’Océan Arctique et son plateau continental occupent une place à part parmi les océans terrestres, compte tenu de leur vaste zone sous-marine de permagel, caractérisée par deux facteurs principaux: la température négative des couches benthiques d’eau (conditions actu-elles) et la congélation profonde au cours d’une période géologique (con-ditions paléolithiques). La zone de permagel peut être congelée (conte-nant la glace) et dégelée, marquée par des eaux et matières minéralisées et refroidies.

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Les sédiments “refroidis” occupent les parties centrale, nord et sud-est de la mer encerclant la Terre Neuve. Les contours de cette zone coïncident pratiquement avec l’isotherme zéro de la température annuelle moyenne du fond de la mer. Le gisement Schtokman, entre autres, est ainsi situé dans une aire de diffusion de sédiments basiques aux températures négatives.

Dans la mer de Petchora, la zone sous-marine de permagel coïncide avec les lentilles de permagel résiduel dégradé de long terme qui persiste à des profondeurs de 40 à 100 mètres sous le fond marin. Le per-magel est de nature discontinue.

En ce qui concerne l’ingénierie et la géologie, les sédi-ments congelés et gaziers à teneur d’hydrates, représentent une caté-gorie de matières de structure, d’état et de propriété spéciales et doivent faire l’objet d’une approche spécifique lors de la mise en valeur des res-sources de pétrole et de gaz du bassin Arctique. En effet, ces particularités devraient être prises en compte lors du règlement d’importantes questions pratiques, telles que la construction de plateformes marines stationnaires anti-glace sur le plateau continental Arctique, ou encore la construction et l’exploitation de conduits et d’autres installations. Il est nécessaire égale-ment de tenir compte des éventuels écarts de conditions thermales na-turelles de la couche sédimentaire supérieure au cours du forage, ainsi que de l’exploitation des puits de forage.

L’un des potentiels facteurs à risque et des conséquences né-gatives de l’exploitation de gisements de gaz est l’affaissement de la surface de la terre au-dessus du gisement. Celui-ci peut être lié à la réduction de la pression initiale au sein des couches exploitables et leur déformation, ce qui est déjà suffisamment étudié par la pratique mondiale. L’affaissement peut également être lié au dégel des hydrates de gaz benthoniques.

L’évaluation du volume d’affaissement de la surface du fond marin est particulièrement importante, puisque les gisements en mer font l’objet de normes très strictes en matière de sauvegarde des sous-sols, de la sécurité des travaux de forage, ainsi que des plates-formes en mer et des modules sous-marins.

Toutes ces remarques montrent qu’il est nécessaire d’étudier en profondeur et de pronostiquer d’éventuelles complications anthropiques du point de vue de la sécurité des sites d’extraction marine sur le plateau continental Arctique. Les chercheurs et experts techniques russes étudi-ent rigoureusement ce problème.

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