le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

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¤¤ Le Filament magazine. Numéro 31, de juillet et août 2013 ¤¤ Journal libre et indépendant paraissant le 1 er du mois S S o o m m m m a a i i r r e e Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 9 Devinettes 11 Proverbes et dictons 12 Courriers des Lecteurs 13 Franc-parler 14 Paroles, musique et politique 17 Perdu de vue 18 Ce jour-là 18 Diaspora 21 Réflexions 24 Dixit 26 Encres indélébiles 26 Controverses 27 Y’en a marre 28 Actualité oblige 28 SOS 29 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 31 Morceau choisi 32 La Presse des Presses 32 Sous l’art à palabres 32 Page des jeunes 33 L’Humeur d’OBQ 36 Penser l’avenir 36 Humour 41 Arts et Littérature et culture 42 Page de l’AECI 44 Le Forum du Filament 44 Sanctuaire 45 Leçon de vie 46 Etat de nos droits 47 Religion 50 Santé-Conseils 51 Amanien ?... 52 Economie & Finances 55 Livres à lire 57 Le Courrier du Golfe 60 Les Indépendances africaines 62 Le cahier littéraire 63 In Memoriam 63 Fable 64 Regards croisés 64 Vérités et contrevérités 64 Bloc-notes 65 Le bêtisier 67 Libres propos 68 A dire vrai… 68 Agenda 69 Dossier de l’Education 69 Mots et expressions 69 Le conte du mois 70 Tableau d’honneur 71 Libres propos 72 Mot de fin 73 E E E d d d i i i t t t o o o r r r i i i a a a l l l Dans l’une de nos précédentes parutions, une de nos lectrices qui reçoit assez régulièrement Le Filament nous a posé les quelques questions suivantes : « Il est tout à fait normal que vous demandiez à chacun de participer à la production ou réalisation de votre magazine, en vous envoyant des articles. Mais, quelles sont les conditions ? Les articles rédigés étant des œuvres de l'esprit, les productions sont-elles rémunérées et à combien? ». Nous profitons de cet éditorial pour lui répondre, et par la même occasion, répondre à toutes les personnes qui ont les mêmes préoccupations, quant aux droits à la propriété et aux droits et rémunérations des auteurs. Aux uns et autres, nous faisons savoir et nous précisons que Le Filament est un journal sans aucune subvention et à but non lucratif, c’est-à-dire qui n’a pas pour objectif de générer de l’argent, mais qui vise à favoriser et faciliter la prise de conscience et de responsabilité, la prise en main de notre destin. Par ailleurs, Le Filament est entièrement gratuit, parce que nous sommes convaincus qu’on doit pouvoir s’instruire sans frais et qu’on doit pouvoir faire des réalisations grandioses sans grands moyens. Pour toutes ces raisons, les contributions ne sont pas rémunérées. Les personnes qui sont intéressées à vendre et même bien vendre leurs « œuvres de l’esprit » n’ont qu’à s’adresser à d’autres journaux et autres périodiques de chez nous ou d’ailleurs. Quant à nous, nous allons continuer, tout simplement, tout modestement, à suivre la ligne de la liberté et de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie et nous mettrons tout en œuvre pour vous proposer, chaque mois, un Filament plus beau, plus libre, plus enrichissant, répondant à votre attente. Et ce, grâce à vos contributions et suggestions que nous croyons pouvoir toujours utiliser à bon escient et sans but lucratif... Nous continuerons aussi à privilégier la recherche, l’investigation, l’analyse et la documentation qui nous différencient des journaux à sensations. Merci de continuer à nous aider volontiers à diffuser largement Le Filament. Excellente lecture et bonnes vacances. A très bientôt. Léandre Sahiri, Directeur de Publication. * Nous recherchons un financement pour limpression et la distribution en kiosque de votre journal LE FILAMENT. Contactez-nous. Merci. LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

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Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

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¤¤ Le Filament magazine. Numéro 31, de juillet et août 2013 ¤¤

Journal libre et indépendant paraissant le 1er du mois

SSoommmmaaiirree Editorial 1

Ombres et Lumières 2

A la une: 2 Ce que je pense… 9

Devinettes 11

Proverbes et dictons 12 Courriers des Lecteurs 13

Franc-parler 14 Paroles, musique et politique 17

Perdu de vue 18

Ce jour-là 18 Diaspora 21

Réflexions 24

Dixit 26 Encres indélébiles 26

Controverses 27

Y’en a marre 28 Actualité oblige 28

SOS 29

Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 31

Morceau choisi 32 La Presse des Presses 32

Sous l’art à palabres 32

Page des jeunes 33 L’Humeur d’OBQ 36

Penser l’avenir 36

Humour 41 Arts et Littérature et culture 42

Page de l’AECI 44

Le Forum du Filament 44 Sanctuaire 45

Leçon de vie 46 Etat de nos droits 47

Religion 50

Santé-Conseils 51 Amanien ?... 52

Economie & Finances 55

Livres à lire 57 Le Courrier du Golfe 60

Les Indépendances africaines 62

Le cahier littéraire 63 In Memoriam 63

Fable 64

Regards croisés 64 Vérités et contrevérités 64

Bloc-notes 65 Le bêtisier 67

Libres propos 68

A dire vrai… 68 Agenda 69

Dossier de l’Education 69

Mots et expressions 69 Le conte du mois 70

Tableau d’honneur 71

Libres propos 72

Mot de fin 73

EEEddd iii ttt ooo rrr iii aaa lll

Dans l’une de nos précédentes parutions, une de nos lectrices qui reçoit assez régulièrement LLee FFiillaammeenntt nous a posé les quelques questions suivantes : « Il est tout à fait normal que vous demandiez à chacun de participer à la production ou réalisation de votre magazine, en vous envoyant des articles. Mais, quelles sont les conditions ? Les articles rédigés étant des œuvres de l'esprit, les productions sont-elles rémunérées et à combien? ».

Nous profitons de cet éditorial pour lui répondre, et par la même occasion, répondre à toutes les personnes qui ont les mêmes préoccupations, quant aux droits à la propriété et aux droits et rémunérations des auteurs.

Aux uns et autres, nous faisons savoir et nous précisons que LLee FFiillaammeenntt est un journal sans aucune subvention et à but non lucratif, c’est-à-dire qui n’a pas pour objectif de générer de l’argent, mais qui vise à favoriser et faciliter la prise de conscience et de responsabilité, la prise en main de notre destin.

Par ailleurs, LLee FFiillaammeenntt est entièrement gratuit, parce que nous sommes convaincus qu’on doit pouvoir s’instruire sans frais et qu’on doit pouvoir faire des réalisations grandioses sans grands moyens.

Pour toutes ces raisons, les contributions ne sont pas rémunérées. Les personnes qui sont intéressées à vendre et même bien vendre leurs « œuvres de l’esprit » n’ont qu’à s’adresser à d’autres journaux et

autres périodiques de chez nous ou d’ailleurs.

Quant à nous, nous allons continuer, tout simplement, tout modestement, à suivre la ligne de la liberté et de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie et nous mettrons tout en œuvre pour vous proposer, chaque mois, un Filament plus beau, plus libre, plus enrichissant, répondant à votre attente. Et ce, grâce à vos

contributions et suggestions que nous croyons pouvoir toujours utiliser à bon escient et sans but lucratif...

Nous continuerons aussi à privilégier la recherche, l’investigation, l’analyse et la documentation qui nous différencient des journaux à sensations.

Merci de continuer à nous aider volontiers à diffuser largement Le Filament.

Excellente lecture et bonnes vacances.

A très bientôt.

Léandre Sahiri, Directeur de Publication.

*

Nous recherchons un financement pour

l’impression et la distribution en kiosque

de votre journal LE FILAMENT.

Contactez-nous. Merci.

LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 2

OOOmmmbbbrrreeesss & LLLuuummmiiièèèrrreeesss

LLaa lluummiièèrree eesstt iinnddiissppeennssaabbllee àà

nnoottrree vviiee Bonjour à toutes et à tous, Je voudrais vous parler de l'importance de la lumière, du soleil et de leurs effets sur notre santé. La lumière est notre première source d'énergie, et nous ne pouvons vivre sans elle... C'est grâce à la lumière que le monde végétal se développe, via la photosynthèse, source de vie. Il est important de s'exposer régulièrement au soleil, ne serait-ce que 20 à 30 minutes par jour, tout en évitant les heures chaudes. Il est préférable d'aller au soleil régulièrement, lors de vos activités (jardinage, promenades, jeux dans le jardin...), plutôt que de s'exposer en continu du matin au soir sur la plage pendant vos congés d'été, sous peine d'attraper des coups de soleil et de risquer un cancer de la peau ! Sachez-le, le manque de lumière, de rayons UV, peut accentuer ou être une des causes des dépressions saisonnières, de troubles du sommeil, trouble de l'appétit, baisse de libido, fatigue chronique, etc. La lumière du soleil donne un indice d'éclairement extérieur, selon l'heure de la journée, et des saisons, et renseigne notre cerveau qui va sécréter la mélatonine, hormone grâce à laquelle nous pouvons prendre conscience de l'alternance du jour et de la nuit. Les actions de la mélatonine sont nombreuses : renfort du système immunitaire, stimulant naturel, anti-oxydant, anti-âge, protecteur cardiovasculaire, stimulant..., c'est l'hormone du sommeil. La mélatonine est sécrétée en l'absence de lumière, durant la nuit, avec une production maximum vers 2 ou 3h du matin. C'est l'hormone centrale de régulation des rythmes chonobiologiques intervenant dans la plupart des autres sécrétions hormonales. Sa sécrétion est bloquée par la lumière, qu'elle soit naturelle ou artificielle. Il est donc important de dormir dans le noir (attention aux veilleuses dans les chambres des enfants laissées toute la nuit !)… La mélatonine favorise le tonus et l'éveil, et influence de façon positive le comportement et l'humeur. Il est donc capital de veiller à respecter notre horloge biologique. Regarder la télévision ou rester devant l’ordinateur tardivement retarde la production de mélatonine. Chaque jour, faites briller la lumière dans votre cœur, soyez à l'écoute de vos rythmes biologiques ; cela vous aidera a sauvegarder votre équilibre physique et psychique.

Clarisse Caron, Naturopathe

LLEE FFIILLAAMMEENNTT

Fil conducteur incandescent ! Ta lumière qui se diffuse lentement Se consumera surement. Noyau de la conscience ! Fibre énergétique ! Lampe incandescente de vie Source de lumière Nous baignerons toujours dans ta rivière. Éveille-nous ! Fibre calorifique ! Dans les consciences endormies De ceux qui demeurent toujours dans la pénombre Entre, agite, désenchaîne Réveille-nous! Etincelle de vie ! Au milieu de ceux qui veulent sortir de l'ombre Loin des courts-circuits Loin de ceux dont la mémoire disjoncte Loin de ceux qui veulent engouffrer ce si beau pays Que ta lumière nous éclaire toujours! Oh Filament ! Quel bel ornement ! Comme un axone Emerge de ton corps cellulaire Et que tes fibres Source de lumière Fassent la différence Avec les discours filandreux! Oh Filament ! Brin de lumière ! Incandescente lumière Demeure encore et toujours Pétillant et scintillant !

Kady Coulibaly

BBiillaann àà mmii--

ppaarrccoouurrss ddee MM..

AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa,,

pprrééssiiddeenntt ddee CCôôttee

dd’’IIvvooiirree

Le président ivoirien Alassane Ouattara a célébré le mardi 21 mai dernier son deuxième anniversaire à la tête du pays. Après une accession au pouvoir très difficile, à la suite de violents affrontements post-électoraux en 2010, l’actuel président de la Côte d’Ivoire garde toujours espoir et se propose de sortir son pays de l’ornière dans laquelle il s’est engouffré depuis bon nombre d’années. Au-delà de la célébration de ce deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, c’est surtout le bilan de ses réalisations qui intéressent les Ivoiriens. Voilà pourquoi ce sujet est à la une : Quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ? Mme Lydie Boka, directrice de l’agence d’analyse StrategiCo et spécialiste de la Côte d’Ivoire et Docteur Cheick Diabaté, enseignant Chercheur, a l’Université de Colorado, aux USA, nous donnent leurs opinions sur les deux ans de la présidence d’Alassane Ouattara.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 3

LLyyddiiee BBookkaa ::

LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee

OOuuaattttaarraa eesstt gglloobbaalleemmeenntt

ppoossiittiiff..

Afrik.com : Alassane Ouattara a célébré, le 21 mai dernier, ses deux ans au pouvoir, quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ?

Lydie Boka : Le bilan est globalement positif. On sent bien que son gouvernement est au travail. Cependant, il doit faire des efforts, surtout sur le plan de la réconciliation. Sa gestion du pouvoir doit être un peu plus inclusive. Il est accusé d’avoir fait du rattrapage ethnique. Et, il doit aussi lutter contre le cumul de mandat de la plupart des personnalités politiques ivoiriennes. Sur le plan économique, il n’y a pas photo. La croissance de la Côte d’Ivoire était à -5% pendant la période post-crise de 2010. Elle est passée, en un an, à +6%. En 2013, elle atteindra 10%. Cependant, le président Ouattara doit veiller à une bonne répartition de la richesse. Le PIB doit être augmenté. Il doit accélérer la cadence et fournir de l’électricité dans certaines zones du pays. Afrik.com : Justement, en parlant d’économie, la directrice du FMI (Fonds Monétaire International), Christine Lagarde déclarait, le 7 janvier dernier, que « l’heure d’un nouveau miracle ivoirien est venu ». Fin mars, le FMI révise à la hausse la croissance économique du pays. Est-il permis sous la présidence d’Alassane Ouattara de croire à un « nouveau miracle de l’économie ivoirienne » ?

Lydie Boka : Pas encore. Le délai est trop court. La Côte d’Ivoire vient tout juste de sortir d’une crise politique. Le pays doit pour le moment attirer les investissements étrangers. Le pays ne va pas se baser sur une seule matière première (le Cacao) pour se développer. Le miracle du pays passe par sa gestion. Même si le miracle est réalisable, Il faut qu’il y ait d’abord une paix durable.

Afrik.com : Vous venez de souligner que la Côte d’Ivoire ne peut pas se baser

uniquement sur le Cacao pour assurer son développement. Pourtant, le pays est très riche en ressources naturelles : or, manganèse, fer, bauxite, argent, cuivre… qu’est-ce qui bloque le développement de ce pays alors ?

Lydie Boka : C’est un pays avant tout en développement. Dès les premières années après l’indépendance, le pays a plus misé sur l’exportation du Cacao. A cette époque, chaque pays colonisé devait exporter vers la France. Pour le Sénégal et le Burkina, c’était le coton. Pour la Côte d’Ivoire, c’était le Cacao. A cause d’un manque d’expertise local, tous ces pays (y compris la Côte d’Ivoire) se sont cassés la figure quand les cours se sont effondrés. Mais le pays est en train de miser sur d’autres ressources naturelles, telles que l’or. La Côte d’Ivoire produit environ 12 tonnes d’or par an. Les chiffres sont illustrateurs : 2800 tonnes en 2008, 6943 tonnes en 2009, 7937 tonnes en 2010, 9000 tonnes en 2011 et 12 000 en 2012.

Afrik.com : Parlons un peu de politique. Un rapport de l’ONU rendu publique, il y a un mois, accable le gouvernement d’Alassane Ouattara qui est accusé d’appliquer « une justice à deux vitesses », pourquoi le président Ouattara peine-t-il à rétablir la stabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire ?

Lydie Boka : C’est la réalité de la politique africaine. Quand vous venez au pouvoir, vous avez besoin de vous appuyer sur des personnes. C’est important la publication de ce rapport car on va assister à moins d’impunité. D’ailleurs, il a même commencé à sanctionner certains de ses partisans accusés de commettre des exactions. Alassane Ouattara ne pouvait pas le faire dès le début de son mandat parce qu’il devait consolider son pouvoir. Le processus de changement est en cours. Mais, c’est très timide. Il peut mieux faire. Et, il doit tendre la main à son camp adverse.

(Source : Afrik.com)

*

MMaammaaddoouu KKoouulliibbaallyy :: LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee

OOuuaattttaarraa eesstt ttoottaalleemmeenntt

nnééggaattiiff.. C’est le « système D » qui permet à ceux qui gouvernent l’Etat de Côte d’Ivoire de régner. Le « système D » en question se décline en plusieurs aspects, tous liés et auto-entretenus. D comme Démagogie, D comme Déficit, D comme Dette, D comme Désespoir, D comme Désastre, D comme Discrimination, D comme Détournement de fonds publics.

Emerveillez-vous donc chaque jour de la semaine avec un D.

Lorsqu’il était candidat à la Présidence de la République, le programme du Dr Ouattara était celui du «vivre ensemble». Le semestre qui a suivi son arrivée au pouvoir, il a avoué qu’il ne s’attendait pas à trouver une situation plus catastrophique que celle qu’il avait anticipée. Ses calculs se sont donc révélés faux. Le dépérissement de l’Etat était, dit-il, plus profond. La défaillance de l’Etat était au-delà de ce qu’il avait cru, lui qui a été pourtant représenté au gouvernement par plusieurs ministres – et non des moindres –, qui a partagé le pouvoir depuis le 5 août 2002, date d’entrée de son parti au gouvernement ; lui qui a eu, depuis janvier 2003, le statut de président d’Institution ; lui qui a participé à la cogestion du pouvoir et dont les hommes ont contrôlé un Etat parallèle à l’Etat de Côte d’Ivoire appelé à l’époque « zone CNO » ; lui enfin avoue n’avoir rien compris à ce qui se passait alors. N’y a-t-il pas de quoi s’émerveiller : constater qu’après dix ans de règne, Ouattara avoue ne rien comprendre au pouvoir en Côte d’Ivoire ?...

Dès le premier semestre, il a abandonné le programme du «vivre ensemble» pour la chasse aux sorcières de ses présumés adversaires et ennemis. Chasse qu’il a conduite jusqu’à ce qu’il se rende compte que la vengeance ne paye pas toujours en termes de stabilité, d’emploi et de croissance.

Il passe, pendant le second semestre, au programme du «rattrapage ethnique», pour constater, en fin de première année, que le chômage ne baisse pas. Bien au contraire, il augmente avec le chômage ethnique et le coût de la vie de plus en plus élevé.

A 30 mois de la fin de son mandat, Ouattara a un nouveau programme de gouvernement: être candidat en 2015.

Il abandonne ces premières logiques impuissantes pour passer au programme de «l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020», grâce à de vieux

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programmes de dépenses publiques d’infrastructures de la fin des années 70 qu’il dénomme PND (plan national pour le développement). Il fait des campagnes de communication sur la croissance économique qui serait de retour avec des taux de 10%, mais constate que la pauvreté et le coût de la vie augmentent aussi dans des proportions incalculables. Comme les chiffres qui sont utilisés pour évaluer la croissance sont faux, il lui est difficile de dire que ceux utilisés pour évaluer la pauvreté, le chômage et le coût de la vie sont eux aussi faux. A faussaire, faussaire et demi. Une fois de plus, il change, le PND est oublié et on s’engage, trente mois avant les élections, avant même qu’il nous dise combien d’habitants il y a en Côte d’Ivoire, avant qu’il ne mette en place une commission électorale sérieuse, avant qu’il ne nous permette de reconstituer la liste électorale, dans son nouveau programme de gouvernement : il sera candidat en 2015, car il ne peut réaliser ses promesses électorales faites entre 1994 et 2010, en seulement 5 ans. Il lui faut un autre mandat et dans les trente mois à venir, tel sera son programme : convaincre les populations qu’il fera en sept ans ce qu’il n’a pas fait en trois ans. Il ira en campagne ici à l’intérieur du pays et aussi à l’extérieur car, à défaut de travailler pour avoir de l’argent, il ira s’endetter pour y arriver.

Le thème de campagne d’Alassane Ouattara : la nationalité et le foncier

Devant notre émerveillement le président passe à la vitesse supérieure. Il faut trouver un thème de campagne qui paye, et qui, par le passé a bien payé. «Je vais régler maintenant les questions de nationalité et de foncier».

Faire un traitement conjoint des questions de la nationalité et du foncier rural revient à se lancer dans une mission impossible, mais qui aura l’effet recherché de réveiller les vieux démons de l’ivoirité, de la xénophobie et de l’exclusion dans une ambiance qui suit l’annonce de la candidature du Dr Ouattara, président de la République en exercice.

Depuis les violences de la crise post électorale, de nombreux Ivoiriens sont rejetés par leur État et sont réfugiés au Libéria, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Ghana, au Togo, au Benin et bien plus loin encore. Non content de négliger le phénomène et de se montrer incapable de les rassurer et de les faire revenir, Alassane Dramane Ouattara propose plutôt de régler en urgence de prétendus cas d’apatrides, c’est-à-dire des gens qui vivraient en Côte d’Ivoire depuis l’indépendance de 1960 et qui ne seraient citoyens de nulle part. Alors qu’il interdit la nationalité à de nombreux citoyens

ivoiriens en exil, il cherche de putatifs apatrides auxquels il voudrait donner la nationalité. N’y a-t-il pas de quoi s’émerveiller?

Le président Ouattara, face à la déperdition de sa popularité et pour remobiliser ce qui était son électorat traditionnel avant son arrivée au pouvoir, tente de ressortir les démons de la division qui lui avaient été tellement favorables par le passé. Ces démons collectivistes qui entraînent les populations à choisir non plus leurs destinées propres, en tant que citoyens, en tant qu’individus, en tant que personnes humaines, mais à se définir d’abord comme groupes plus ou moins homogènes.

Pour Alassane Dramane Ouattara, les habitants de notre pays appartiennent à leurs langues, à leurs ethnies, à leurs tribus, à leurs religions ; ils ne s’appartiennent pas à eux-mêmes. Le démon du repli identitaire qu’il veut attiser est celui qui nous conduit à choisir notre groupe tribal et à nous identifier à ce groupe comme entité homogène autonome. Le résultat est que chacun de nous, les partis politiques en premier, doit définir le groupe qu’il aime et ceux qu’il n’aime pas selon l’humeur du moment, selon les alliances du moment, selon les tactiques politiques du moment. Le gouvernement doit en faire autant et même donner l’exemple. Cet holisme politique, qui instrumentalise l’ethnie, la tribu, la région, la religion en les mettant à la disposition des ambitions politiques, cultive la discrimination collective, oppose les groupes ethniques, nourrit les antagonismes de groupes, les envies, les jalousies, les conflits communautaires. Lorsque vous êtes dans une catégorie peu nombreuse ou peu appréciée par le pouvoir dont la détention donne des forces, vous serez brimé parce que votre seule valeur se trouve dans votre nombre et votre identité collective, tribale. Ce collectivisme définit des catégories importantes et fortes et les impose aux catégories classées comme peu importantes et faibles. Ce système discriminatoire et tribal conduit aux conflits tribaux et ethniques. Faut-il s’en émerveiller ?

Juste pour détourner l’attention des populations sur la mauvaise gouvernance et les grandes déceptions, pour remobiliser un électorat qui, par le passé, a été très

sensible à son discours identitaire, la candidature annoncée et appuyée par un projet de règlement présenté comme conjoint entre la nationalité et le foncier rural...

Le pillage systématique du sol et du sous-sol par des mafias politiques

Combiner cette approche discriminatoire et les questions foncières, c’est nous éloigner du fond du règlement des questions foncières et, pendant ce temps, mieux organiser le pillage systématique des ressources du sol et du sous-sol par le canal de mafias politiques.

Ce constat pousse à espérer que les Ivoiriens prennent conscience des dangers du système D dans la république de Ouattara, et que l’émerveillement béat et fataliste fasse place à l’éveil des consciences et à l’action. Ensemble, nous réussirons.

Mamadou Koulibaly Président de LIDER

DDoocctteeuurr CChheeiicckk DDiiaabbaattéé ::

MMoonnssiieeuurr AAllaassssaannee

OOuuaattttaarraa,, llee bbiillaann ddee vvooss

ddeeuuxx aauu ppoouuvvooiirr,,

ppaarrlloonnss--eenn !!

• Le 3ème pont : c'est un vieux projet du Président Bédié où tout avait été fait, révisé sous le Président Gbagbo à 60 milliards de FCFA, si cela se réalisait sous fond propre et un usage gratuit. Aujourd'hui, attribué à Bouygues dans des conditions financières (coût de démarrage 180 milliards de Francs CFA avec une évolution aléatoire de ce coût). L’état contribue à hauteur de 50 milliards de FCFA et les associés à hauteur de 10 milliards. En réalité, le pont sera entièrement construit avec l’apport de l’Etat, mais le contribuable ivoirien va devoir payer, durant 30 ans, près de 1000 milliards gratuitement à Ouattara et à ses amis vendeurs.

• Le barrage hydroélectrique de Soubré et l’autoroute de Bassam : deux projets du Président Gbagbo dont l'étude et le tour de table des bailleurs de fonds avaient été faits ; une société d’Etat avait même été créée spécialement par le Président Gbagbo, pour gérer le projet Autoroute Abidjan-Bassam. Il fallait le feu vert du FMI, donc de la France pour mobiliser le crédit chinois.

• Le Deuxième Terminal à conteneurs du port d'Abidjan : où son attribution au consortium Bolloré-Bouygues fait des vagues au sein du gouvernement. Monsieur Jean-Louis Billon, élu président du conseil général de Hambol, par défaut de démocratie, nous joue maintenant les

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vierges effarouchées en se drapant d'indignation, pour s'étonner de la mauvaise gouvernance du gouvernement auquel pourtant il appartient, spécifiquement en ce qui concerne l'attribution du marché du 2ème terminal. Monsieur Billon, quand on applaudit au moment où la Françafrique bombarde notre pays, il faut savoir que les bombes ont un prix que les vendeurs réclameront tôt ou tard.

• Le pont de Jacquelin : Projet conçu sous le Président Gbagbo, une société d’Etat avait été créée spécialement pour la gestion de la construction du Pont.

• L'autoroute du Nord : les travaux étaient en cours d'exécution.

• La réhabilitation des rues, l’échangeur de la Riviera et l’assainissement : Projets conçus et mises en œuvre par le président Gbagbo, à partir de 2009 après le point de décision du processus PPTE.

• L’hôpital de Gagnoa : Projet négocié et démarré sous le Président Gbagbo. Donc, à y voir de plus près, hormis les révisions de prix pour récompenser les vendeurs, les projets ci-dessus ne font pas partie du bilan de Monsieur Ouattara.

Alors, dans ce bilan de Monsieur Ouattara qu'est ce qui nous reste ?

• La réhabilitation des universités : où un mètre carré (1m2) de peinture coûte aussi cher qu'un mètre carré (1m²) de bitume, voire plus. Un marché de 110 milliards attribué de gré à gré.

• La cherté de la vie : le coût élevé des denrées de première nécessité est une triste et pénible réalité que personne ne peut nier.

• Les unités de santé et les médicaments gratuits : les promesses concernant la santé se sont concrétisées et soldées par l’absence de médicament et les conditions désastreuses dans les hôpitaux.

• La libération du cultivateur-squatteur du Mont Péko : j'ai nommé Monsieur Ouédraogo Amadé Rémi dit Ourémi Ex gradé des FRCI, armée de Monsieur Ouattara ;

• Le RATTRAPAGE : terme utilisé par Monsieur Ouattara lors de l'un de ses nombreux voyages à Paris et mis en exécution. Alors que la Côte d'Ivoire a la capacité de faire travailler tous ses cadres et tous les enfants du pays, pour peu que l'on se donne la peine d'y réfléchir sérieusement. Le « vivre ensemble » s’est soldé par l’exclusion des autres groupes ethniques.

• Le fait d'arme du règne de Monsieur Ouattara : C’est l'exil intérieur et extérieur, l'emprisonnement, la torture et le massacre comme celui de Nahibly des pro-Gbagbo ou supposés. Le bilan de Monsieur Ouattara se résume donc en la récompense des vendeurs de démocratie, à la destruction de la cohésion sociale et la promotion des médiocres aux postes-clés du gouvernement et de l’administration, à l’emprisonnement des cadres du pays, la contrainte à l’exil, le génocide du peuple Wè et leur expropriation économique.

Malgré ce bilan, Monsieur Ouattara veut que les Ivoiriens prolongent une telle politique pour une Côte d’Ivoire sans eux et contre eux.

Monsieur Ouattara, au vu de votre bilan, je me demande : pour quelles raisons les Ivoiriens vous mettront à la tête de leur pays en 2015 ? Que cela ne vous déplaise, une fois de plus, vous allez avoir besoin de la communauté internationale pour parvenir une fois encore à vos fins.

Monsieur Ouattara, sous le Président Gbagbo, malgré le coup d'État échoué et transformé en rébellion grâce à la Françafrique, malgré le pays coupé en deux, malgré le simulacres sur les responsabilités du bombardement du camp militaire français de Bouaké, malgré le massacre des Ivoiriens par l'armée française devant l'Hôtel-Ivoire et sur les deux ponts, malgré les innombrables complots, la Côte d'Ivoire tenait debout, ses institutions tenaient debout, les fonctionnaires et les corps habillés étaient payés, sans apport de l'extérieur ; tous les partis politiques recevaient leur indemnité, conformément à nos lois ; les dettes intérieures et extérieures étaient payées ; les chantiers profitaient à toutes les entreprises ivoiriennes et l'argent circulait. Malgré cette rébellion, entretenue par la Françafrique, l’Etat était le reflet de la nation ivoirienne, les Ivoiriens se parlaient, riaient ensemble, dansaient ensemble, et mangeaient ensemble.

Monsieur Ouattara, sous votre règne, on nous dit que l'argent travaille, et

pourtant nous ne voyons rien. Sous votre règne, la nation ivoirienne a été déchiquetée.

Monsieur Ouattara, j'ai l'impression qu'une lumière s'est éteinte au-dessus de notre Pays.

Vous avez déclaré, dans les premiers jours de votre prise de pouvoir par les bombes françaises, que vous alliez incarner Nelson Mandela pour la Côte d'Ivoire, afin de réconcilier les enfants de ce pays. De l'Afrique du Sud, vous avez importé le Vuvuzela et vous avez remplacé la réconciliation par le bruit sur la réconciliation.

La réconciliation, qui aurait dû être la colonne vertébrale des actions de votre gouvernement, a été une grosse fumisterie, pour endormir vos commanditaires, la communauté internationale et les ONG.

Devant un tel bilan, pas de doute que si Monsieur Alassane Ouattara le souhaite, les Ivoiriens l'éliront, en 2015, par acclamation. Pas besoin de vote.

A l’heure de la désillusion

Devant un tel bilan, on voit bien que tous ceux qui ont fantasmé, en pensant que Monsieur Alassane Ouattara allait gérer la Côte d'Ivoire dans une parfaite démocratie sont désabusés. Tous ceux qui rêvaient que Monsieur Alassane Ouattara allait verser des milliards de Francs CFA pour en faire profiter à tous les Ivoiriens ont déchanté. Tous ceux qui…

Alors, nous allons tourner la page sans lui, Monsieur Alassane Ouattara. Oui, en 2015, c'est sans vous Monsieur Ouattara.

Nous allons construire une nouvelle Côte d'ivoire apaisée, sans exilés, sans prisonniers politiques, sans tortures, sans massacres impunis, sans justice à deux vitesses. Nous allons construire une nouvelle Côte d'ivoire avec un peuple réconcilié. Les Ivoiriens ont trop souffert et ne veulent plus souffrir.

Docteur Cheick DIABATE, Enseignant Chercheur, Université de

Colorado, USA.

*

UUnnee ppoolliittiiqquuee ééccoonnoommiiqquuee bbaassééee,, ssuurr llaa mmeennddiicciittéé

dd’’EEttaatt «Notre pays étonnera le monde… ». Telle a été l’annonce prophétique faite en fin d’année 2011 par Alassane Ouattara au moment où tous ses soutiens politico-financiers extérieurs le présentaient comme le «messie» venu «délivrer la Côte d’Ivoire». En 2012, on a beau écarquiller les

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 6

yeux, porter des loupes, on n’a pas vu ce qui a étonné le monde. Sauf s’il est question d’exactions inqualifiables sur les partisans de Laurent Gbagbo. Lors de sa visite « historique » en Côte d’Ivoire, la présidente du Fmi, Christine Lagarde, dans un esprit de soutien à un membre du clan, a prophétisé un «deuxième miracle ivoirien, un miracle qui peut voir le jour, cela ne fait aucun doute» (discours à l’assemblée nationale). Il est peut-être trop tôt pour juger de la qualité de cette prophétie. Mais, après deux années de gestion Ouattara, on est certain que cette prophétie risque de ne jamais s’accomplir sous ce régime.

Un état économique inquiétant

En effet, de nombreuses données indiquent que le pays se retrouve aujourd’hui dans un état économique inquiétant, en dépit des apparences soutenues par des campagnes de communication démagogiques destinées à frapper les esprits des partisans indécrottables et un réseautage pour convaincre les investisseurs internationaux. Au nombre de ces campagnes médiatique, figure en bonne place le slogan « l’argent ne circule pas parce qu’il travaille ». Alors que si l’argent travaillait réellement, on aurait senti une vivacité de l’activité économique dans le pays et chaque citoyen aurait constaté les résultats dans son portefeuille. Que constate-t-on réellement? Une chute des recettes fiscales (un gap de 34 milliards FCFA au cours du premier trimestre) et douanières (par exemple, le trafic du Port autonome d’Abidjan a chuté de 26%, alors que ce port est considéré comme le poumon économique du pays.).

On constate aussi que le niveau d’investissements est bien en-deçà des prévisions, et qu’une inflation non maîtrisée affecte le niveau de consommation des ménages, etc.

Tout ceci, verni par une incompétence dédaigneuse de l’administration Ouattara (du fait d’agents de bas niveau recrutés comme récompense de guerre), une impéritie d’un régime paralysé par l’ombre omnipotent du président Laurent Gbagbo… Tous ces facteurs se conjuguent pour rendre le contexte socio-économique inextricable et inquiéter les Ivoiriens et les traditionnels partenaires de la Côte d’Ivoire.

Miracle ou mirage ?

Pour qu’il y ait possibilité de « miracle », il faudrait que la politique libérale choisie par Alassane Ouattara soit enrobée de substances nécessaires au progrès économique comme pouvait l’écrire Adam Smith. Parmi ces conditions institutionnelles figurent en bonne place l’Etat de droit, la bonne gouvernance économique, l’émergence d’un entrepreneuriat dynamique qui tire le progrès économique. Ce que Christine Lagarde appelle « Plus d’investissements, une meilleure inclusion et une gouvernance plus solide» (ibid).

La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara suit-elle ce modèle? On en doute fort.

En effet, avec le partenariat public-privé, presque tous les secteurs importants de l’économie nationale sont contrôlés par le privé extérieur avec des investissements non marchands pour la plupart. En plus, le système économique mise sur une spécialisation de «l’économie nationale» dans quelques cultures d’exportation dont les cours fluctuent (café, cacao, bois etc.). Un tel système est voué à l’échec. Ensuite, l’entrepreneuriat local est délibérément étouffé au profit des multinationales (dont la plupart ont financé la guerre en Côte d’Ivoire). Une sorte de retour de l’ascenseur qui se gère dans les officines secrètes. Raison pour laquelle Alassane Ouattara a pris le contrôle des marchés publics. Le libéralisme dont il se prévaut n’a pas encore amélioré sa note depuis deux ans d’exercice du pouvoir dans l’index de liberté économique. On apprend, à ce propos, que dans le secteur bancaire, le gouvernement est en train de dépecer malicieusement les banques nationales, au profit des grosses multinationales. Ce qui va conduire inévitablement à de dangereux monopoles privés. Tout simplement parce que le « big business » et les gros contrats signifient corruption, favoritisme, clientélisme et passe-droits dans la Côte d’Ivoire actuelle. Exemples patents : ces forces parallèles et internes qui écument tous les pôles économiques. Pour ce qui est de l’Etat de droit, point n’est besoin de faire de longs développements. Les organisations internationales des droits de l’homme se sont longuement répandues sur la question. Outre les tortures, elles dénoncent le bâillonnement de l’opposition et les entraves à la liberté syndicale. Que dire du rattrapage ethnique qui crée un malaise profond au sein de la société, une division profonde entre «privilégiés» et «bannis». En somme, il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que l’économie ivoirienne va à la dérive. Des chefs d’entreprises nous confiaient récemment que, avant l’avènement d’Alassane Ouattara, ils n’ont jamais été autant éprouvés. L’Union européenne, porte-parole des partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire, n’entretient pas l’espoir. Elle qui vient de demander une fois de plus au gouvernement de revoir sa copie sur l’Etat de droit et la gouvernance économique, avant tout décaissement des fonds destinées au financement du Pnd. Or, le gouvernement ne jure que sur l’argent du Pnd (un dérivé du Dsrp élaboré par le pouvoir Gbagbo, lequel document a pesé de tout son poids dans l’atteinte du point d’achèvement) pour engager des investissements. Comme quoi, il ne suffit pas d’être un homme du milieu financier et bénéficier d’un réseautage pour décréter l’émergence de son pays. Un miracle économique est-il possible pour une économie basée, deux

années durant, sur la mendicité d’Etat? On ne peut le croire.

J-S Lia

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AALLAASSSSAANNEE OOUUAATTTTAARRAA ::

MMOOII,,

PPRRÉÉSSIIDDEENNTT EENN 22001155 !!

On le sait, Monsieur Alassane Ouattara était présent au Cameroun pour proposer sa fameuse patrouille conjointe pour la surveillance des côtes maritimes des pays du Golfe de Guinée, qui, en réalité, est le plan français d’occupation des espaces maritimes d’Afrique, après avoir occupé l’espace terrestre par le renouvellement des différents accords de défense.

A peine descendu de son avion en provenance du Cameroun, les premiers mots de Monsieur Alassane Dramane Ouattara dit ADO sont la présentation de sa candidature pour les élections présidentielles de 2015.

En plus, on a droit à son nouveau programme de campagne qui nous dit que ce Monsieur ne pourra pas réaliser pour l'actuelle mandature de 5 ans l'ensemble de ses promesses de la précédente campagne. Monsieur Alassane veut donc réviser son chronogramme 2010-2015 de 5 ans : il veut le passer à 10 ans, sans nous présenter un état d'avancement des travaux, ni un bilan de mi-parcours. Car, d'habitude, dans les pays démocratiques, ce sont les Présidents en exercice qui sont les derniers à présenter leur candidature, avec le soutien de leur parti et en se basant sur leur bilan.

Docteur Cheick DIABATE, Enseignant Chercheur, Université de

Colorado, USA.

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CCoommmmee

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 7

ddeess AAmméérriiccaaiinnss

Il y a des gens qui disent : "On doit vivre comme des Américains, On doit regarder le pays et ne pas chercher son origine". Ceci est fort est possible, Sauf que la socialisation de mon Pays s'est faite différemment Différemment de celle des États-Unis Sauf que, eux-mêmes, les Américains Dans ce melting-pot dédaléen Ils s'accrochent à leurs origines D'où, certains sont dits "Afro-américains" Et revendiquent d’être "afro-descendants" Et ils nous visitent ici En Ethiopie, au Ghana, au Nigeria, au Liberia... Pour retrouver, avec fierté et sans honte, Leurs « roots ». Comme ces Américains-là, Je suis moi-même Fière de mon origine Fière de mon histoire. Comme des Américains-là, Je ne me renierai jamais! Je suis une Grande Avikam pur-sang, Je suis originaire de Lahou-Kpanda Dans le territoire de Grand-Lahou! Là-bas dans le Sud littoral. Je suis la fille adorée de mon père Lui-même Avikam de mère Gôdié Elle-même issue d’un patelin de Kôssou Du côté de Fresco. Ha ! Mon beau Kôssou! Bourgade Perchée sur cette colline en bordure de mer Bercée jour et nuit, par les flux et reflux des vagues J’y ai mes gênes J’y ai mes traces J’y ai mon essence Toute mon ascendance y est couchée L'arrière-arrière-arrière père de mon grand-père y est né.

Je suis la fille adorée de ma mère Dida de Hiré Watta Elle-même fille du chef du canton de Bouakakro Et grande mangeuse de foutou et de tchétchra devant l'éternel Mon nom est Dagault Marie-Laure Désirée, On m'appelle aussi Wassawaney! Ablé Sépi est le nom des guerrières de ma famille. Je suis ivoirienne pur-sang et fière de l'être J'ai une histoire Et mon histoire Elle coule de source parce qu'elle est vraie. Qui dit mieux ?

Marie-Laure Désirée Dagault

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LE FILAMENT magazine

Fondateur et Directeur de Publication : Léandre Sahi r i Secrétaire Gl de la Rédaction : Ju l ius B lawa Gueye Rédacteur en Chef : Serge Grah Comité de Rédact ion : Léandre Sahi r i , Sy lvain de Bogou, Serge Grah , Jean- R ené V annier , T homas Ohol l i N iamké. Ju l ius B lawa Gueye, Djédj i Monnet , G S Jonathan, Macabre E t ty . Serge -N ico las N z i. N ik i tta Kadjoumé, Cédric Marshal l K issy, Let tê naa Let tê , Marce l Amondj i , Bérénice Wadé N eml in , Zachar ie Acaf ou. N ick de Bessou, R oche Soss iéh i ,P aul Zahi r i

Contacts: lef i lament@hotmail .c om 00 44 75 56 56 33 86 / 00 44 77 71 10 30 93 www.lefilament.info

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«PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess aauuttrreess,,

ssii ttuu vveeuuxx llaa ggaarrddeerr bbrriillllaannttee »»..

((PPaauull AArrnnaauudd))

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Comment commander cet ouvrage

Ce livre est disponible à la vente au format papier et au format numérique (PDF) en librairies ou visitez le site Internet : www.monpetitediteur.com

Ou :

www.leandre-sahiri.monpetitediteur.com

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SSaanngg

C’est une douleur lancinante Qui mon sang traverse Chaque fois que je tends à oublier Mon sang, Mon teint. Le père disait : « Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole Ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité Ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel Mais ceux sans qui la terre ne serait pas terre ». Je suis de ceux qui n’ont découvert Ni science Ni firmament

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 8

Ni onde Mais sans qui Gaïa ne serait pas elle-même, hellène. Quand je me remémore les paroles du père Je ne peux oublier mon identité. C’est un devoir de mémoire et de conscience. Ce sang me fonde comme je le fonde Ce sang Noir Ce sang pur, épuré, blessé, lésé, dépiauté, dépouillé, calciné, assassiné Ce sang d’Homme Le sang de mes Ancêtres, Le sang de l’opprimé Le sang du martyrisé Sang versé Mon sang Ma marque Ma scarification. C’est une douleur lancinante Qui mon sang traverse Chaque fois que je tends à oublier Mon sang, mon teint Sang noir, mon sang. Sang, notre encens.

Drake

* «PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess

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bbrriillllaannttee »».. ((PPaauull AArrnnaauudd))

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JJaammaaiiss lliibbrree,, ttaanntt qquuee……

Honneur et gloire à vous tous combattants d'ici et d'ailleurs ! Merci pour la libération de nos cadres politiques par le combat !

Quant à moi, depuis le 11Avril 2011, date du coup d’État de Dramane Ouattara contre les institutions ivoiriennes, je me suis senti toujours en prison. La Côte d'Ivoire, sous Dramane Ouattara, est devenue une prison à ciel ouvert. Voilà pourquoi, je ne me sentirai jamais libre, tant qu'il restera un seul Ivoirien proche du Président Gbagbo Laurent en prison; Je ne me sentirai jamais libre tant que le Président ivoirien Son Excellence Gbagbo Laurent et son épouse Simone resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant que Blé Goudé Charles, Dibopieu Jean Yves, Yavo Martial, Youan-Bi Angenor, Billaud Daniel, Guéi Patrick et autres resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant que les Généraux Dogbo Blé, Vagba Foussegny, les Colonels Aby Jean, Okou Maudy, Katet Gnatoa, les CommadantsYagba Kipré, le Capitaine Kangbe Antoine et autres resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant qu'il restera un seul ivoirien contraint de vivre hors de son pays en exil. Je ne me sentirai jamais libre tant que la Côte d'Ivoire restera menacée par des envahisseurs étrangers. Je ne me sentirai jamais libre tant que Dramane Ouattara n'aura pas été dégagé par notre lutte démocratique du fauteuil usurpé. Je combattrai jusqu'à ce qu'aucun ivoirien ne se sente menacé dans son quotidien. Je combattrai pour le droit à la liberté de tous les Ivoiriens, sans exception. Et, quand il semblera nécessaire, pour le régime de Dramane Ouattara, qu'il me ramène dans une de ses prisons. Car jamais, je ne renoncerai au combat pour la restauration de la démocratie dans notre pays. Je demeure à ce titre un candidat potentiel pour la prison parce que mon être est formaté pour le combat.

Et, je combattrai au côté de tous les Ivoiriens en souffrance. Sans violence, comme sans faiblesse.

Koua Justin

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VViissiittee ddee SSoorroo

GGuuiillllaauummee,, àà GGaaggnnooaa

La visite du président de l'assemblée nationale, Soro Guillaume, prévue pour le 15 Août 2013, à Gagnoa semble poser plus de problèmes que l’on a cru. Que cache cette visite de Soro Guillaume ? Pourquoi tient-il tant à se rendre dans la région du Goh dont Laurent Gbagbo, détenu actuellement à La Haye, est originaire ? Soro serait-il en train de recherche une réhabilitation de sa conscience (s’il en a !) ou il veut-il se faire pardonner par ses victimes (cela ne se fait pas par !). Soro mérite-t-il d’avoir des honneurs à Gagnoa ? N’est-ce pas une parade des criminels de guerre à Gagnoa ?

Vos analyses et commentaires dans nos prochaines parutions.

*

« Quand des enfants meurent de

faim

Je ne veux pas savoir que la

lune est belle

Que la fleur a un parfum exquis

Je ne chante plus;

Je pousse des cris séditieux ».

Charles Nokan

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 9

Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri

[Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous].

«Beaucoup de ce que je dis peut paraître amer, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut paraître comme semer le trouble, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut être perçue comme une incitation à la haine, mais c'est la vérité. (Malcolm X).

LLee ssyynnddrroommee ddee

SSttoocckkhhoollmm

Du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011, nombre de nos compatriotes, dont des chefs de famille, des personnalités politiques, des cadres, des travailleurs compétents et autres, adultes ou jeunes, ont séjourné, la plupart contre leur volonté, au Golf Hôtel d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Selon des sources bien informées, ils étaient entièrement dépendants d’Alassane Ouattara, sous le couvert de RHDP.

Pris en otage

L’existence des pensionnaires du Golf Hôtel était liée, directement et inexorablement, à Alassane Ouattara, y compris pour chaque geste de la vie quotidienne : impossible de parler, de manger, de boire, de bouger, de satisfaire leurs besoins naturels sans autorisation préalable, sans être épiés. Il s’agissait, en fait, d’une régression au stade infantile. Ainsi donc, pris par violence, ou par ruse, ou par surprise, ces compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel, privés de leur propre liberté, étaient pris en otage par Alassane Ouattara au Golf Hôtel qui était le QG de campagne Alassane Dramane Ouattara, et que celui-ci avait transformé, pendant la crise post-électorale, en centre de commandements et d’opérations pour la conquête du pouvoir d’état.

De nombreuses personnes se sont demandé et se demandent encore et toujours qu’est-ce qui justifie cette prise en otage et pourquoi Bédié et les autres ne pouvaient-ils pas sortir, d’eux-mêmes du Golf Hôtel?

La réponse est toute simple : C’était des otages.

Et, comme dans toute prise d’otages, ces compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel constituaient, pour leur ravisseur, la garantie pour obtenir la satisfaction de sa revendication, du moins l’exécution de son plan infernal de prise de pouvoir, y compris sans avoir acquis la victoire par la voie des urnes.

En effet, le ravisseur tenait en laisse nos compatriotes et les utilisaient, implicitement, d’une part comme moyen de pression vis-à-vis de l’opinion internationale, en vue d’astreindre Laurent Gbagbo et le peuple ivoirien à céder à son exigence. D’autre part, c’est aux fins d’éviter d’être attaqué ou bombardé, autrement dit, c’est pour se mettre à l’abri, que le ravisseur maintenait, comme des boucliers humains, nos compatriotes au Golf Hôtel.

Le choix du Golf Hôtel n’était pas fortuit

Dans toute prise d’otage, le choix du lieu et des victimes n’est jamais fortuit. En général, les preneurs d’otages choisissent des lieux jugés stratégiques et des personnes sensibles. Par exemple, la prise d’otages du 13 décembre 2010 à Besançon, en France, a eu lieu dans une école maternelle. Le choix de l’établissement n’était pas dû au hasard : le preneur d’otage était lui-même issu de ce quartier de la Planoise, au sud-ouest de Besançon, dont il avait fréquenté le collège et il s’en était pris à des enfants âgés de moins de 6 ans. La prise d’otages de Manille (Philippines) en août 2010 eut lieu dans un autobus transportant un groupe de touristes venus de Hong Kong. La prise d’otages de Moscou (850 personnes), perpétré en octobre 2002, par une cinquantaine de rebelles tchétchènes eut lieu au théâtre de la Doubrovka de Moscou, pendant la

comédie musicale Nord-Ost, destinée à la jeunesse. La prise d’otages du 20 novembre 1979 par des fondamentalistes islamistes et opposants à la famille royale saoudienne, eut lieu à la grande mosquée Al-Masjid al-Haram, à La Mecque (Arabie saoudite), etc.

Dans le même ordre d’idées, le choix du Golf Hôtel n’était pas le fait de hasard. Jadis surnommé « l’oasis dans la ville », le Golf Hôtel d’Abidjan, 5 étoiles, situé dans le quartier résidentiel de la Riviera, à une demi-heure de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny et à 10 minutes du centre ville, est bâti sur un des plus beaux et reposants sites d’Abidjan. Il domine la lagune Ebrié et offre 306 chambres de luxe climatisées dont 11 suites et 3 appartements agréablement décorées, avec une vue sur la baie de Cocody ; ce qui ajoute un plus à son charme magique.

Cet hôtel était devenu une forteresse jalousement gardée par les forces onusiennes et les rebelles. Ceux-ci, les rebelles, en avaient fait, depuis 2002, leur quartier général. Tout le monde le savait et c’était donc, en connaissance de cause, que le président du RDR avait déménagé de sa villa cossue, pourtant située à une centaine de mètres seulement de cet hôtel, pour y installer son Quartier Général, assuré d’être désormais sous la bonne garde des Casques bleus de l’ONU et des rebelles, assuré de consolider son prestige, certain de se rendre intouchable, inaccessible, inattaquable.

C’est, en fait, ainsi assuré et fort de cette « barricade », qu’il pouvait tenir des discours enflammés, brandir des menaces et des sanctions, lancer des mots d’ordre guerriers et des appels à la désobéissance, sans être pour le moins inquiété, et sans que nos compatriotes qui s’y trouvent, dans les conditions précaires au goût carcéral, ne puissent en sortir, malgré les appels et en dépit des cris de détresse de leurs parents et amis.

Pourquoi Bédié et les autres ne pouvaient sortir d’eux-mêmes du Golf Hôtel ?

En général, les otages disposent de peu ou pas de moyens, ni de manœuvre pour fuir ou pour s’échapper.

Et même, la fuite, lorsqu’elle s’avère possible n’est que rarement tentée, parce que la plupart des otages restent

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 10

inhibés par la peur d’être éliminés, par le doute, et de surcroît, par la fascination pour leur situation dont ils désirent intensément connaître l’évolution ou dont ils espèrent ardemment une issue heureuse.

Et puis, les otages sont parfois aussi coincés par la honte publique (ce que Pierre Amédée appelle le « Zéguiré zo »), tentés qu’ils sont de se protéger des sanctions possibles à leur sortie (exécutions, exclusion, etc.), eu égard à leurs propres antécédents.

Par ailleurs, au cours de leur captivité, certains prisonniers développent ce qu’on appelle le « syndrome de Stockholm ». C’est le phénomène psychique qui, curieusement, incite des individus pris en otage à manifester une certaine sympathie vis-à-vis de leur (s) ravisseur(s).

Ce syndrome, qui a été décrit en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg auquel on doit cette dénomination, porte le nom de la capitale suédoise, parce qu’il a été observé pour la première fois, en août 1973, dans cette ville, chez plusieurs employés de banque du Crédit suédois.

En effet, bien qu’ils aient été, malgré eux, les victimes d’un hold-up manqué, ces employés de banque du Crédit suédois avaient défendu leurs agresseurs qui les avaient pris en otage, des heures durant ; et même, lors du procès qui a suivi l’arrestation de ces preneurs d’otages, certains employés avaient témoigné en faveur de ceux-ci. Qui plus est, une employée du Crédit suédois était allée même, par la suite, jusqu’à devenir la femme d’un des attaquants de la banque.

Comme on le voit, le « syndrome de Stockholm » peut parfois être d’intensité si forte qu’il conduit certaines victimes à épouser la cause des ravisseurs ou des terroristes, du moins à participer à leurs actions, comme l’atteste la déclaration de M. Henri Konan Bédié du 21 décembre 2010. Ce jour-là, M. Bédié disait à l’endroit de celui qui le tenait en otage au Golf Hôtel, et je cite : « je voudrais d`abord et avant toute chose, réaffirmer mon soutien total au nouveau Président de la République de Côte d`Ivoire, SEM Alassane Ouattara ».

Il est même arrivé que le meurtre d’otages ou de policiers n’ait pas pu remettre en cause ce puissant courant

d’empathie ou de sympathie. Ce fut, par exemple, le cas de Patricia Hearst, qui n’avait pas hésité à attaquer une banque avec ses anciens agresseurs devenus complices. Ce fut aussi le cas de certains passagers qui avaient également développé des sentiments positifs envers leurs ravisseurs, en décembre 1999, pendant le détournement de l’avion indien, qui avait connu de multiples escales imprévues entre New Delhi, Lahore et Dubaï...

Ce fut aussi et surtout le cas de nos compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel, pris en otages au Golf Hôtel qui, par honnêteté par rapport à leur propre inconscience, proclamaient, haut et fort, M. Ouattara vainqueur des élections, alors même qu’ils savaient que les résultats avaient été anormalement proclamés hors-délai et au QG de l’un des candidats ; alors même qu’ils connaissaient fort bien les subterfuges et les faux dont M. Ouattara avait fait usage et qui, conséquemment, refusait systématiquement le recomptage des bulletins de votes et la vérification des Procès-verbaux du scrutin du 28 novembre 2010.

L e s p r e n e u r s d ’ o t a g e s

En général, les preneurs d’otages sont des forcenés, c’est-à-dire des individus qui présentent de trouble (physique et/ou moral) de la personnalité et qui se comportent, d’abord et avant tout, comme des hors-la-loi. Rappelons, par exemple, que le preneur d’otages de Besançon était un dépressif, qui « n’avait pas pris son traitement ». Quant au preneur d’otages philippin, Roland Mendoza, c’était un ancien policier honoré en 1986 comme un des dix meilleurs officiers du pays, mais qui avait été renvoyé en 2008 de la police, étant accusé de vol, d’extorsion et d’infractions liées à la drogue...

Les troubles psychologiques, souvent importants, dont les preneurs d’otages souffrent ont un rapport direct avec leurs origines, leurs identités, leurs

frustrations, leurs enfances, leurs déficits sociaux, sexuels et sanitaires au plan physique et psychologique, et autres ; c’est cela qui les amène, bien souvent, à prendre leurs rêves pour la réalité et à embarquer, dans leurs aventures plus ou moins suicidaires, des personnes innocentes et fragiles.

Ces troubles, qu’on nomme, en psychologie, « paranoïa », appartiennent au groupe des psychoses et se caractérisent, entre autres, par un délire systématisé. Ces troubles n’affaiblissent généralement pas les capacités intellectuelles. Mais, ils donnent à l’orgueil une dimension si démesurée qu’on aboutit à une surestimation de soi-même. On parle alors d’« hypertrophie du moi », laquelle est mêlée de susceptibilité, d’angoisses de persécution, de jugement faux, de déni ou rejet de son identité réelle, de mensonges, de raisonnement apparemment logique mais reposant sur des postulats faux et parfois grossiers, de relents d’agressivité, de désir permanent de vengeance, etc. A cela s’ajoutent l’obsession du pouvoir, la violence, les violations des droits et libertés, les références permanentes à l’argent, à la communauté internationale, etc.

C’est ce que je pense.

Léandre Sahiri.

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« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire ». (Voltaire).

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« Quand on veut répondre à un intellectuel, c’est par des arguments bien étayés qu’on procède et non par des injures, ni par des arguties de bas étage ». (Julius Blawa Gueye).

*

Les propos injurieux, diffamatoires,

racistes, etc., sont strictement interdits,

entre autres conditions, pour la

publication des textes dans « Le

Filament ». Nous privilégions le débat

d’idées et la courtoisie.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 11

TTrraapppp''aaiissee

Papa n'aime pas le bonbon, Il dit que ça donne des caries; "ah bon!" dis-je et j'en ris; Alors papa dit: "si enfance savait!", le bonbon suçant, moi je vais... Maman aime à faire des plats mi-salés et quand je me mets à râler, elle me dit de ne pas en faire une particulière affaire car dans toute chose devient salée toute borne trop déplacée; Grand'pa et grand'ma, ces deux-là aiment trop les mâts, ces hauts lieux où ils font flotter les conseils, juste, disent-ils, pour me tenir à l'œil, moi le friand des mets vermeils; et moi je les porte au coin de l'œil quand je vois m'échapper tant de merveilles; Et qui a raison? Et qui a tort? Chacun a déjà son bord face à ces questions à foison: alors que décider quand nous sommes tous décidés face à ce contentieux à vider?

Cédric Marshall Kissy

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DDDeeevvv iii nnneeetttttteeesss

« Les énigmes et les devinettes font appel à notre imagination, à notre créativité, à notre bon sens, a notre capacité à résoudre des problèmes… Il s’agit de déjouer les apparences, imaginer des solutions innovantes. Parfois, les énigmes et les devinettes sont un bon prétexte pour apprendre, pour délier l’esprit et l’exercer au jeu de la symbolique ». (E. Tououi Bi Irié).

*

Il y'avait un couple très amoureux qui vivait au campement. L'époux avait un chien de chasse. Le maître et son chien allaient un matin au champ lorsque le chien dit à son maître : « Maître, veux-tu que je te montre notre secret ? ». Le maître, étonné, lui rétorqua : « mais, dis-moi, depuis quand j'entends ce que tu dis ? ». Le chien répondit : « à partir de cet instant, tu entendras tout ce que disent et diront les oiseaux, les animaux et tous les objets de la nature »…

De retour au campement, un homme vient annoncer à son épouse le décès de sa mère. Dans ses pleurs et ses mouvements, la femme heurta la porte d'entrée de la maison. « Qu'ai-je fait dans la mort de ta mère pour que tu me bouscules ? », s'interrogea la porte. Le mari qui comprend et entend tout ce qui est dit par les objets, se mit à rire.

Or, le pacte signé avec le chien était de ne jamais dévoiler le secret, même s’il lui arrivait d’avoir un fusil pointé à son nez. La femme qui a vu son mari rire alla raconter à ses parents que son mari s'est moqué de la mort la mère de sa femme. Comme sa femme ne revenait plus après l'enterrement, l'époux s'y rendit avec son chien. C'était l'occasion pour les parents de régler le différent. Quand il s'est agi de passer la parole à l'homme pour s'expliquer, le chien a commencé à tourner sur lui-même et dit a l’homme : « souviens-toi de notre pacte-secret. Rappelle-toi que le dévoiler équivaut à ta mort ».

Il se trouve ainsi que l’homme a un choix à faire : soit, il dévoile le secret et il meurt ; soit, il ne dit rien et perd sa femme.

A la place de cet homme, qu’auriez-vous choisi ?

(Devinette proposée par Mathurin Inza Mandela).

Proposez des

devinettes

*

Si vous connaissez des

personnes qui méritent de

figurer dans notre «Tableau

d’honneur», n’hésitez pas à

nous en faire part.

*

Discutons sur le fond Nous nous réservons le droit de ne pas publier les textes qui ne sont pas suffisamment argumentés ou qui contiennent des affirmations sans preuves, des injures gratuites et inutiles… Merci.

MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ

RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN

QQ uu ii ii nn tt ee rr rr oo gg ee rr aa

AA ll aa ss ss aa nn ee OO uu aa tt tt aa rr aa

ss uu rr ss ee ss cc rr ii mm ee ss ??

Selon le ministère de la Justice ivoirien « Près de 200 personnalités de l’ancien régime sont concernées par ces auditions », dont le chef du Front populaire ivoirien Pascal Affi N’Guessan, le parti de Laurent Gbagbo. Dans une parodie de justice, Laurent Gbagbo a été auditionné, sans ses avocats, le samedi 7 mai 2011.

La justice ivoirienne l’accuse « d'exactions, d'appels à la haine et de concussion après l'élection du 28 novembre ».

Président installé par la France néocoloniale de Sarkozy, qui entend bien toucher les dividendes de son intervention armée, Ouattara fait d’ores et déjà figure d’usurpateur et de criminel, arrivé au pouvoir, non par la voie des urnes, mais par la voie des armes. Il a du sacrifier des milliers de vies humaines pour parvenir a ses fins : occuper le fauteuil présidentiel de cote d’Ivoire.

Qui interrogera Alassane Ouattara sur ses crimes ?

V e r d i

*

Page 12: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 12

BBBiiieeennn dddiiirrreee Chronique de

Zougouri Guy Martial Lohourougnon

-----------------------------------------------

Il est bon de dire simplement les choses et de bien les dire, plutôt que de vouloir dire autrement et de saper son langage du fiel du ridicule et de tournures rébarbatives.

-- Il me semble important, par ces temps de rudes compétitions à tout point de vue, d'inciter à mon humble niveau tous les francophones et autres francophiles à prendre désormais la décision de s’exprimer et d'écrire bien.

Même s'il est vrai que la langue française n'est pas la langue maternelle de tous; il n'en demeure pas moins que l'on doit avoir un langage dépouillé des scories d'une ignorance écervelée et d'un scandale langagier à tous crins.

Je voudrais, loin d'être prétentieux, m'atteler à restaurer le bon usage de l'expression suivante :

On n’écrit pas les médias, mais les media, (sans le /s/ et sans accent) comme dans l'emploi des pluriels maxima, ultima, referenda, desiderata dont les singuliers se font en /um/.

Désormais, ne dites plus : avoir comme l'impression. Dites plutôt: Avoir l'impression: j'ai l'impression que cet homme veut me rouler dans la farine.

Désormais, ne dites plus : cotiser de l'argent.... Dites plutôt: Se cotiser. Puisque la notion de se cotiser induit déjà celle de l'argent. Ce serait un grotesque pléonasme. Exemple : se cotiser pour offrir un cadeau d'anniversaire...

Désormais, ne dites plus : c'est de ma faute ou ce n'est pas de ma faute.

Dites plutôt: C'est ma faute ou ce n'est pas ma faute. Exemple : c'est ma faute si les élèves s'expriment de plus en plus mal.

Ne nous méprenons pas. Quand vous entendez dire : "Parle et je te dirai qui tu es". Cela signifie que la façon de parler, de s'exprimer est indubitablement liée à la façon d'être, de savoir-être et de savoir-faire.

Prenez soin de votre langue et de celui des autres. A bientôt!

Zougouri Guy Martial Lohourougnon

*

PPeeiinneess eett ddoouulleeuurrss Les peines m'ont souillée Les douleurs m'ont blessée Blessée jusqu'au cœur de mon âme Ma chair en a pâti A la douleur, elle a compati Dans les peines et douleurs Une vie volée, une vie violée Volée en éclat, violée de ses droits Accentuée par des omissions Remplie de démissions Abusée de soumissions Une vie toute en suspension Désuète de l'amour d'un père protégée de l'amour d'une mère Seule, sans défense Sans parfois finance Alors, quand de moi la vie s'est détournée Vers elle je me suis tournée Forte, fière et femme J'ai fondé de mon destin les contours dans l'action, avec foi, toujours En sachant que rien ne serait facile Car habituée à me battre seule Depuis les chemins tortueux Jusqu'au chemin de la réussite.

Kady Coulibaly La petite sirène

("Confidences de femmes").

*

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre.

Elle vous est réservée

pour vous exprimer.

Librement. Pour vous

prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement.

Pour faire partager vos

opinions et vos thèses...

LL’’aannaallpphhaabbééttiissmmee eesstt ll’’uunnee ddeess pprriinncciippaalleess ccaauusseess ddee llaa ddéélliinnqquuaannccee jjuuvvéénniillee

Le niveau d’analphabétisme au sein de la communauté ivoirienne en Angleterre, à l’image de notre pays d’origine, reste encore très élevé malgré l’abondance des infrastructures scolaires et la profusion des structures de formation.

Or, l’analphabétisme est l’une des principales causes de la délinquance juvénile dans la majorité des cas au sein de la communauté ivoirienne de l’Angleterre, notamment à cause des parents analphabètes qui ne peuvent pas aider leurs enfants à faire les devoirs de maison, encore moins collaborer avec les enseignants ou participer aux réunions d’encadrement scolaires. De telles lacunes exposent les enfants à l’échec scolaire, au chômage et aux comportements déviés.

Par ailleurs, l’abandon scolaire est un problème sans frontières qui affecte notre société, d’une manière générale. Ses effets peuvent être très graves, contribuant à la délinquance juvénile répandue, au chômage, au crime, etc.

L’échec scolaire est en rapport direct avec la déscolarisation des mineurs. L’inadaptation scolaire habitue à vivre en marge des règles sociales, l’apprentissage se fait alors dans la rue, parfois au contact de plus grands ayant eux-mêmes connu l’échec scolaire. Pourtant l’école est un lieu d’instruction et de socialisation ; c’est l’antichambre de la société adulte.

D’autre part, tout comme l’autorité du père, le respect du professeur risquerait d’être aboli un jour proche, si rien n’est fait. Car, pour un jeune en voie de marginalisation, l’enseignant pourrait être vu comme un simple représentant d’une institution ou de la société qu’il rejette. Ainsi, tous ces jeunes se retrouvent plus facilement en situation d’échec sociale, situation qui fait le lit de la délinquance et de la violence.

L’absence de la scolarisation peut avoir un impact négatif par rapport aux jeunes dans la mesure où ceux-ci n’intériorisent pas certaines valeurs scolaires et morales. Ce qui peut les pousser dans la délinquance.

Dally Gogognon, Psychologue

* « Élevons-nous au-dessus des

contingences immédiates et

comportons-nous en êtres

pensants et intelligents ».

(Félix Houphouët-Boigny)

*

Page 13: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 13

Proposez des proverbes et dictons que nous publierons dans cette rubrique. Veuillez en fournir l’origine ou la source, une signification brève ou une petite illustration. D’avance merci. 1 « On n'acquiert pas la renommée sur un lit de plumes ». (Proverbe turc). Explication : Dans la vie, on n’a rien sans effort ! Ce n'est pas en restant couché ou en se dorant la pilule au soleil, que l'on va construire son avenir et se faire un nom. Un proverbe anglais dit : « Rien ne vient sans peine, sauf la pauvreté ». 2 La dernière goutte est celle qui fait déborder le vase. (Proverbe français cité par Thomas Fuller, 1652-1734). Explication : Ce proverbe est utilisé pour dénoncer les effets de l'excès. Trop, c'est trop ! La patience a ses limites, et face à une personne qui ne sait pas s'arrêter, on finit par craquer. 3 « Bons nageurs sont à la fin noyés ». (Ancien proverbe français). Explication : Ne sous-estimez pas un danger et restez prudent. Une trop grande confiance en soi peut être fatale, même si vous jugez être un expert en la matière. Un proverbe grec dit : « Celui qui aime le danger finit par y trouver sa perte ». 4 « Pour faire taire autrui, commence par te taire ». (Proverbe latin de Sénèque, 64 ap. J.-C.) Explication : Ce proverbe est une sagesse et un conseil à la fois. Lors d'une dispute, si vous souhaitez y mettre un terme, commencez vous-même par vous taire.

Jean-René Vannier

*

CCCOOOUUURRRRRRIIIEEERRRSSS

DDDEEESSS LLLEEECCCTTTEEEUUURRRSSS

Nous recevons beaucoup de courriers. Nous vous en remercions. Continuez à nous écrire.

@

Félicitations pour ce numéro très riche. (Debora d'Eburnie).

@

Merci Léandre - J'ai déjà lu une partie entre autre les articles de Paul, que j'avais déjà lus mais que j'ai tant de plaisir à relire, et puis les poèmes de ma sœur Béatrice. Sans oublier l'excellent Macaire, mais aussi Patrice G et Thomas et plein d'autres nouveaux... Ainsi que les nouvelles rubriques croustillantes comme "Parole de Claudus" ... Un excellent numéro que je vais encore trop vite dévorer. Bérénice Wadé Nemlin.

@

Ce numéro est riche, vraiment riche...Merci maître! (Macaire Etty)J’ai commencé à lire ce filament il prend de plus de confiance, je suis tjrs avec vous je veux parler de ton équipe. J’ai eu un moment où je lisais rapidement car j'avais d'autres soucis mais maintenant tout va bien à bientôt mon frère. (Michel Zahibo).

@

Bonne initiative grand frère le manque de connaissance est une mort pour un peuple. Le filament est une superbe idée grd frère et je te félicite pour ça très enrichissant. Agba Franck Fagnidi.

@

Bonjour mon frère Sahiri. Je te remercie de m'avoir compté parmi les personnes auxquelles tu as voulu faire partager la bonne nouvelle concernant la naissance du "Filament". J'espère vivement qu'il nous aidera à être illuminés par toute forme de bon savoir. Mais cela, pourvu que nous voulions nous exposer à sa lumière salvatrice - sourire. J'adresse toutes mes félicitations à toi et à ton équipe éditoriale. C'est un pas de géant que

vous êtes en train de placer. Seuls des individus au cœur noir pourraient vous souhaiter une mauvaise chance. Mais, je suis convaincu que votre volonté et votre intelligence les vaincraient sans doute au finish. Oui, c'est surtout la fin qui compte. Sans quoi, tout chemin n'est jamais bien nettoyé... Je vous vois tout à fait prêts à affronter le pire pour parvenir au meilleur. Et, en toute indépendance, une ligne majestueuse que vous avez choisi d'embrasser. Encore bonne chance au "Filament" et au plaisir d'en prendre connaissance au fil du temps. Toute ma sincère considération.Ton frère Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla

@

Merci prof pour mon numero de Filament. Sois béni et courage. Pasteur Jean Kousso.

@

Merci pour le magazine, très intéressant. Agnès Lorougnon.

@

Merci à vous. Le Filament s'améliore visiblement à chaque parution. Une rubrique Afrique de l'Ouest est à envisager... Une rubrique « Afrique de l'Ouest » est à envisager... Ndiaye Malick.

@

ATTENTION ! Des individus mal intentionnés sont en train de diffuser dans les emails et sur Facebook des films à caractère pornographiques à notre insu. Nous ne nous en apercevons pas, mais nos correspondants les reçoivent comme si nous étions à l'origine de la publication, et parfois même avec un petit commentaire. Si vous voyez une chose de ce genre sur mon profil ou dans votre boite de réception, avisez la personne supposée être l’expéditeur, surtout ne cherchez pas à l'ouvrir car c'est un VIRUS.

Copiez et faites passer, ce message. Scannez maintenant vos ordinateurs si vous avez des anti-virus!

*

Page 14: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 14

FFFRRRAAANNNCCC--- PPPAAARRRLLLEEERRR Une rubrique du Doyen Thomas Oholli Niamké, pour nous aider à y voir clair dans les problèmes et situations que nous vivons au quotidien.

LLaa ssoorrcceelllleerriiee nn’’eesstt

qquu’’uunn mmyytthhee Nous Africains, avons encore du

chemin à parcourir pour nous défaire

de cet état d'esprit négatif qui

consiste à croire que la sorcellerie

existe, alors qu’il s’agit, en vérité d’un

fait que je qualifierais de

« dépression mentale », pour ne pas

dire de conte de fée

Le mythe de la sorcellerie africaine.

En effet, la sorcellerie n’est qu’un

mythe.

Et, ce

mythe

nous

amène

très

souvent

à

entend

re des

confessions, voire même des

accusations incroyables de ces soi-

disant sorciers contre eux-mêmes, et

la société dite réfléchie et pas

dépressive qui écoute ces derniers

éprouve du plaisir à les condamner,

souvent en public, et parfois même

avec l'appui ou la complicité de la

justice moderne.

Mais, quant à l'explication du

fonctionnement de la sorcellerie,

ceux-là mêmes qui y croient

n'arrivent jamais a expliquer

rationnellement de quoi il s’agit.

Comment peut-on être en possession

de tant de pouvoirs mystiques et se

faire frapper dès le premier round

sur le ring ou dans un combat ou dans

une compétition quelconque ?

Comment peut-on être si naïfs, si

ignorants, au point de ne pas pouvoir

demeler le faux du vrai, l’imaginaire

du réel, le fictif de la logique et du

rationnel?... Ici, questions et réponses

resteront confondues!

Africains, la sorcellerie est un état

d'esprit, tout comme croire en

l'existence d'un Dieu qui, d'un avis

franc, est un mensonge universel pour

démunir certains humains, notamment

les plus faibles d’esprit et les plus

naïfs d’entre nous, de leurs facultés

de réflexion. Croire en la sorcellerie,

c'est tout simplement accepter

l'ignorance et le sous-développement.

Africains, il est grand temps de nous

débarrasser de cet état d'esprit

négatif, si nous tenons à notre

développement sous toutes ses

formes (social, politique, économique,

culturel, industriel, etc.).

De mon berceau de naissance, j'ai

entendu tant de confessions de soi-

disant sorciers. Il y a ceux de

l'odyssée qui prédisent et situent

même la fin de vie de certaines

personnes à des dates précises, mais

peut-être par erreur de calcul,

beaucoup de ces condamnés à mort

ont vécu plus de 90 ans. Comment

alors expliquer ces prédictions?

Il y a les soi-disant sorciers

scientifiques; Ceux-ci prétendent

être des fabricants d'avions

nocturnes. J’en connais encore un

autre qui, de mon berceau de

naissance jusqu’à ce jour, soit depuis

plus de quarante années, continuent

de collecter et rassembler toutes

sortes de matériaux pour la

construction, dit-il, d'un avion

nocturne ; mais, toutes les

pièces détachées se voient en

plein jour... Il n’y a que ceux

qui refusent de réfléchir pour

admettre que ce dernier est

sorcier. Je soutiendrais, moi,

que ce dernier est plutôt

dépressif et qu’il a besoin

d'aide de ceux qui

réfléchissent et qui ont encore la

pleine possession de leurs facultés

mentales.

Enfin, il y a les soi-disant sorciers

socialistes ou philanthropes, ceux-là

qui, d'après leurs récits, protègent et

défendent les cas des vulnérables de

leurs confréries et entourages.

Voici tant de propos qui devraient

nous soumettre à la réflexion. Mais,

bien au contraire, ces propos nous

conduisent vers la plus grande

ignorance et à un tel degré que nous

n'arrivons plus à faire la distinction

entre les plus dépressifs qui

prétendent être réfléchis et les

dépressifs qui sont des pauvres

innocents qui ont besoin de notre aide.

Voici pourquoi les interventions des

illustres personnages tels que

Montesquieu, Mandela, et bien

d'autres, qui affirment que "

L'Education est l'arme la plus

efficace a être utilisée pour changer

le monde", sont à prendre au sérieux

et à intégrer dans nos vies. Ceci est

tellement vrai que tout personne qui

n’est pas éduqué, va, dans la majorité

des cas, réagir négativement contre

tous propos au-delà de son

entendement, parce que la faculté

d'analyse rationnelle lui fait défaut.

Et, si remède n'y est pas porté à

temps, ces personnes vivront une

mort en sursis dans la société.

Africains, acceptons que les

Européens, pour parvenir à ce niveau

de développement, ont accepté

l'instruction, pour sortir de

l’obscurantisme et écarter tous les

obstacles qui favorisent l'ignorance.

Africains, il nous appartient de suivre

ces bons exemples pour accéder aux

changements positifs.

En conclusion, la sorcellerie n’existe

pas. C’est tout simplement un mythe.

Très souvent, ce sont des dépressifs

ou malades mentaux que, naïvement,

nous appelons sorciers.

La sorcellerie et

le diable

africains sont

des fléaux

négatifs qui

freinent notre

développement

sous toutes ses

formes et qui

nous mènent à

persister dans

notre sous-développement. Nous

avons encore un choix, nous instruire,

nous éduquer pour nous offrir des

chances de salut.

Le doyen Thomas Oholli Niamké,

Londres

I n f o Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise

en page (syntaxe, plan, insertion de photo…). Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected]

Page 15: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 15

AAddiieeuu ssoolliittuuddee

Ô démente et insolente solitude Dans ma vie souvent tu fis tempête Imposant de néfastes habitudes Auxquelles je dus me soumettre. Tu as aleviné ma vie si longtemps, Naguère j’ai même cru vain et perdu L’espoir, un beau matin de printemps, D’un allégeant rendez-vous avec l’élu. Ô sournoise et grossière solitude Tu songeais à jamais, dans ton donjon, Me garder captive de ta servitude, Moi douce et docile Cendrillon. Tu peux encore venir me harceler Mais tes multiples et fourbes efforts Seront manifestement à l’échec, menés, Cette fois l’Amour sera le plus fort. Ô malveillante et cruelle solitude Dans mon cœur la passion fait rage Je sais aujourd’hui avec certitude Que je serai affranchie de ton esclavage Mon valeureux Prince est en chemin Et le cœur léger je te crierai Adieu Car quand il me prendra enfin la main Contre toi, lui et moi serons deux.

Bérénice Wadé Nemlin

La Luciole d'Abidjan

*

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BBêêttiissee qquuaanndd ttuu nnoouuss

ttiieennss…… Le président Alassane Dramane Ouattara a bouclé sa tournée dans le Nord du pays, région dont il se présente comme natif et qu'il a

appauvrie avec sa rébellion, près de dix années durant.

A MBengué, M. Ouattara a dit ceci et nous citons : « J'invite chaque Ivoirien à se comporter comme un Américain, à ne pas parler de son origine. La Côte-d’Ivoire est au-dessus de chacun d’entre nous ».

Quand j'ai écouté ce bout de phrase, sorti de la bouche de M. Ouattara, j'ai eu des frissons et je vais vous dire pourquoi :

1- Faisons comme les Américains et ne parlons pas de nos origines : je me demande si Ouattara a vraiment vécu aux États-Unis. Pour sa gouverne, dans ce pays, bien qu'ils soient tous fiers d'être Américains, chacun revendique son appartenance à une communauté et fait toujours référence aux origines de ses parents. Les populations vivent souvent dans les quartiers selon leurs origines: les Chinois dans Chinatown, les Italiens dans Little Italia, et ainsi de suite.

Mais, ils sont tous aussi fiers, les uns et les autres, d'être Américains. La preuve Barack Obama, qui est le président de ce pays, rappelle, tous les jours, ses origines kényanes.

Arnorld Swarzeneger rappelle tous les jours qu'il est autrichien de naissance. Madeleine Albright, qui fut secrétaire d'État américain, rappelle toujours qu'elle est Tchécoslovaque de naissance. Et, les exemples sont légions, comme par exemple, dans le sport avec les Monica Seles, Pete Sampras ou André Agassi.

Par ailleurs, ceux qui ont vécu aux États-Unis savent la ferveur autour de la fête de la St-Patrick où des millions d'Américains célèbrent leurs origines irlandaises...

Alors, de quel pays appelé États-Unis parle Alassane Dramane Ouattara?

Celui sorti, sans doute, de son imagination, et dont JFK est, selon lui,

l'auteur de la phrase ''I have a dream''.

On comprend mieux Ouattara.

Il n'est pas, du tout, fier de ses origines, a tel point qu'il a renié sa propre mère pour s’en fabriquer une. Il a renié son père. Il a renié son pays de naissance : le Burkina Faso.

2- « La Côte d'Ivoire, est au-dessus de chacun d'entre nous » , a dit Ouattara. Koutoubou!

Toi Ouattara, tu peux dire ça, aujourd'hui. Pardon si tu n'as pas honte, il faut avoir pitié de toi et te rappeler, pêle-mêle, tes déclarations passées. Qui a dit dans ce pays ''Je rendrai ce pays ingouvernable'', ''il faut que l'ECOMOG vienne faire la guerre pour m'installer'', ''On refuse que je sois candidat parce que je suis du nord et musulman'', ''Les FDS ont été idiots'',''il faut mettre la Côte-d'Ivoire sous tutelle de l'ONU'', ''je fais le rattrapage des gens du nord'', etc. Qui a dit ? En ce moment, la Côte-d'Ivoire n'était pas au-dessus de tout, n'est ce pas?

Quand on a plus de 70 ans comme Ouattara, ça se comprend qu'on soit victime, de temps en temps, de trous de mémoire. Mais, pour lui, sérieusement, c'est exagéré. Et, ici, nous tenions à lui faire ces petits rappels.

Mais, permettez-moi de terminer en mettant en exergue ce qui caractérise Alassane Ouattara: il dit une chose et fait son contraire. Celui qui ne veut pas que les Ivoiriens parlent de leurs origines déclare gaillardement à chacune des étapes de sa tournée qu'il est est en visite chez lui, au Nord. Bêtise quand tu nous tiens !

Moriba Fofana, Natif de Kani et fier de l'être.

*

CCCooonnnssseeeiii lll llleeezzz ««« LLLeee FFFiii lll aaammmeeennnttt »»»

ààà vvvooosss pppaaarrreeennnttt sss ,,, ààà vvvooosss cccooonnnnnnaaaiii ssssssaaannnccceeesss ,,,

ààà vvvooosss cccooolll lll èèèggguuueeesss ,,, ààà vvvooosss aaammmiii sss………

*

Page 16: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 16

C E C I E S T V O T R E P A G E P U B L I C I T A I R E P O U R V O S A N N O N C E S

TTTAAAMMM---TTTAAAMMM,,, SSSOOOUUURRRCCCEEE DDDEEE

MMMEEESSSSSSAAAGGGEEESSS SSSOOONNNOOORRREEESSS,,,

TTTAAAMMM---TTTAAAMMM………

ANNONCES

Bientôt se tiendra à Londres, en Angleterre, une grande conférence internationale sur l’actualité en Côte d’Ivoire. Thème : « Information et débat sur la situation sociale et politique en Côte d’Ivoire »

*

Chanteuse Professionnelle

et mère d’un enfant autiste,

Présidente-Fondatrice de l’ONG AEAA (Aide aux Enfants Autistes d’Afrique), Yao Rose a besoin de vos conseils, de vos idées et

suggestions, mais aussi de

votre apport de tout genre pour ouvrir un centre d’accueil et d’éveil de son ONG à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Pour plus d’information, contactez Yao Rose a besoin de vos conseils, de vos idées et suggestions, mais aussi de votre apport de tout genre.

*

SAMEDI 29 JUIN 2013.

MANIFESTATION GRANDIOSE DES

RESISTANTS DE LA DIASPORA POUR

BLE GOUDE A PARIS.

*

Opportunités et Offres

L’Association AFUSE Propose des cours d’initiation et de maintenance informatique (Cours en groupe ou individuel à votre domicile). Accompagnement des personnes en difficulté pour les démarches administratives et sociales. Contact : 06 26 03 26 13 / 06 27 29 59 23 Email : [email protected]

*

L’espace Anibwé

L'Espace Culturel Panafricain

Anibwé propose : librairie, Edition, manifestations culturelles tout au

long de l'année. 52 rue Greneta 75002 Paris. France

Tel/Fax: 0033(0)1 45 08 48 33 Email: [email protected]

www.anibwe.com

*

Découvrez la librairie en ligne : livres et auteurs issus de toute l'Afrique, ainsi que la Revue des bonnes nouvelles d'Afrique qui vise à répandre l'AFROPTIMISME. www.diasporas-noires.com

*

Surprise-surprise- visitez le site: www.city2visit.com

*

A Londres. Chaque mois,

votre journal gratuit

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*

*

Appel à contribution pour un projet d’ouvrage

collectif. Libérez votre créativité !

(inscrire la mention ouvrage collectif)

Pour toute information, veillez prendre

contact avec nous : Ghislaine Sathoud

Responsable du projet de publication gsathoud @hotmail.com

*

CE TTE P AGE PU BL IC IT AI RE VO US E ST

R ESE RVEE P OUR V O S A NNO NCES

Page 17: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 17

PPaarroolleess,,

mmuussiiqquuee eett

ppoolliittiiqquuee [Nous publierons des textes en rapport avec la vie des artistes. Nous vous invitons à proposer pour cette rubrique des textes de chansons qui vous ont plu ou qui ont une certaine portée (morale, civique, politique par exemple) ou qui reflètent l’actualité. Vous pouvez les accompagner d’un commentaire. D’avance merci].

PPaabblloo UU--WWaa,,

uunn aarrttiissttee eennggaaggéé

L’engagement, entre autres définitions, consiste pour un artiste ou un écrivain à avoir conscience qu’il ou elle est investi(e) d’une mission, qu’il ou elle a un devoir : participer à l’évolution du monde, à l’amélioration des conditions de vie dans la société.

Dans ce sens, l’artiste ou l’écrivain qui se veut être engagé ne considère pas son œuvre ni comme un beau mensonge, ni comme un simple jeu de mots ou de sons destinés à divertir ou a amuser la galerie. Bien au contraire, l’artiste ou l’écrivain qui se veut engagé(e) conçoivent leur musique, leur livre, entre autres, comme une expression privilégiée au service de l’idée de progrès, en aidant l’être humain à prendre conscience de sa dimension humaine, à se libérer des pressions et oppressions sociales, culturelles et politiques qui l’asservissent. C’est cette attitude que l’écrivain Albert Camus appelle « se mettre au service de ceux et celles qui subissent l’histoire, refuser le mensonge et résister à l’oppression ».

Dans ce sens, Aimé Césaire présente l’engagement comme une noble mission qu’il symbolise en ces termes : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ; ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent dans le cachot du désespoir ».

C’est que Césaire a fait sienne la célèbre « théorie du voyant » ou de la « voyance poétique » de Rimbaud qui confère à l’artiste ou à l’écrivain la mission sacrée de

mage : « être voyant, se faire voyant »1, en vue d’éclairer et non pas d’obscurcir…

Dans le même ordre d’idées, l’écrivaine sénégalaise Aminata Sow Fall précise que la responsabilité de l’artiste ou de l’écrivain engagé(e) est d’éveiller les consciences, de soulever les problèmes de l’heure, de contribuer à ouvrir les yeux sur les situations politiques et sociales du moment. Par exemple, en tant qu’écrivain engagé, Emile Zola a pris position, au moment de l’Affaire Dreyfus, notamment avec son fameux « J’accuse ».

Au regard de toutes ces définitions et en scrutant quelque peu ses chansons, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que Pablo U-Wa est un artiste engagé.

Comme Césaire, faisant de sa bouche la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche et de sa voix, la liberté de celles qui s’affaissent dans le cachot du désespoir, Pablo U-Wa utilise sa musique pour revendiquer les libertés et les droits de l’homme, en particulier le droit à la vie et l’autodétermination des peuples.

Pablo U-Wa dénonce la suprématie des pays du Nord sur les pays du Sud, suprématie qui met à nu le déficit déconcertant de justice, basé inéluctablement sur l’exploitation des ressources naturelles et humaines des pays du tiers-monde l’expoliation, avec comme principe la loi du plus fort...

Au total, Pablo U-Wa est un artiste militant, engagé, qui porte un regard critique sur le monde, qui dit sa « part de vérité ». Sa musique se situe aux antipodes des créations-marchandises qui visent à distraire le public, à l’abêtir, à le domestiquer. Sa musique est loin des futilités superficielles qui abaissent parfois

1 Arthur Rimbaud. – Lettres du Voyant.

la qualité de la production de certains artistes de talent, plutôt que de les élever.

Léandre Sahiri (Extrait de « Pablo-U-Wa, un artiste

engagé »)

*

A lire dans notre prochaine parution :

LL’’iinntteerrvviieeww hhiissttoorriiqquuee dd’’AAllpphhaa

BBlloonnddyy (Avec un franc-parler décapant, l’artiste parle d’Alassane Ouattara et du RDR, de feu Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, ainsi que de Mme Dominique Nouvian Folleroux Ouattara...).

*

« La musique, c’est du bruit qui pense ». (Victor Hugo)

><><

LL''oorraaggee

L'orage a été violent Il a duré une partie de la nuit Alors je plains les gens Qui ne trouvent pas un abri En ce siècle où nous sommes Cela ne devrait plus exister Aussi je pleure sur les hommes Qui essaient de subsister Pour certains la vie est un enfer Ils n'ont vraiment pas le choix L’expérience qu'ils ont sur terre Dans la nature qui fait force de loi Car quelle que soit la saison Des humains en toute innocence Même quand ils font attention Perdent le goût à l'existence L'orage a été violent cette nuit Je dois dire qu'il n'a pas été gentil Pour certains il leur a tout pris Leur terre, leur bien et même la vie.

Béatrice Koungou

Page 18: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 18

P o i n t d e v u e

LLee nniivveeaauu ddee ccuullttuurree

ggéénnéérraallee ddee nnooss

hhoommmmeess ppoolliittiiqquueess

llaaiissssee àà ddééssiirreerr La sclérose de l'esprit aidant, l'escroquerie intellectuelle et le banditisme politique ne peuvent que prospérer et triompher. Plus on écoute nos hommes politiques, plus on constate, avec effarement, qu'ils ne lisent absolument rien. Leur niveau de culture générale laisse à désirer et va même en s'affaissant. Ils n'ont pas d'idées originales, et semblent plutôt se méfier de toute innovation pensante.

En ce sens, l'histoire et la philosophie politique ne les intéressent pas et ne les attirent pas. Leurs réflexions, dans ces domaines, sont approximatives ou nébuleuses. Manifestement, la pensée est un exercice pénible pour eux et ils n’aiment pas penser. Ils détestent la contradiction et la contestation et ils sont vindicatifs, avec la rancune tenace. Ils adorent trop les louanges pour encaisser les critiques, sans souffrance, et les attaques, sans désir de vengeance.

Dans l'ensemble, ils ne possèdent aucune éloquence personnelle. Ils improvisent, lamentablement, leurs discours, ou s'appliquent à les lire et à les débiter, d'une manière mécanique, sans aucune conviction oratoire. Leurs propos sont juste moyens et d'une rhétorique passe-partout. Les articulations peuvent véhiculer tous les sujets et s'adapter à n'importe quel auditoire. Tant les rythmes, les cadences et les intonations, sont les mêmes. C'est à pleurer de rires, bien souvent!

P a u l Z a h i r i , P o l i t o l o g u e , p h i l o s o p h e

*

Indignez-vous "Le motif de base de la

résistance c'est l'indignation"

(Stéphane Hessel). *

MMaall ddee GGuueerrrree

Tirs assourdissants traversant Le lourd sommeil de mon peuple dormant, Cris mélancoliques d'enfants disant adieu, Corps gisant dans la marre de sang, Les cloches de ta guerre ont sonné et moi j'ai mal. Une femme implore ton pardon; Hélas » ! Elle ne l'obtiendra jamais! Son mari est déjà atteint dans la poitrine. Son bébé coupé en deux. Car ta guerre a frappé et moi j'ai mal. Comme un tonnerre de désespoir, Ta guerre a grondé! Une pluie de sang a aussitôt inondé Plaines et montagnes. Tout vole aux éclats sous le crépitement des kalachnikovs. Car le vent de ta guerre a soufflé pour ravager mon peuple. Et moi j'ai mal. Mon peuple aux mains nues face à tes chars et obus! Succombant sous le poids des tirs sans raison, A part la raison du plus fort! Et moi j'ai mal car tu as tort. Ô Nostalgie des années colonialistes! L'écho de ton impartialité Me parvient en fanfare de criminalité, Comme pour, de toi, faire Une puissance meurtrière. Politique d'un ère impérialiste L'apologie du mensonge étant le noyau de ta force d'interposition, Comme pour, de toi, faire Une politique mensongère. Et moi j'ai mal. Insensible force dominatrice J'ai mal de toutes tes guerres d'horreur, Conduites par ton capitalisme sans honneur! Dictateurs et Africanistes des temps révolus! J'ai mal de toutes vos atrocités sans pitié, Qui génèrent veuves et orphelins. Pour ces familles brisées, Ces amputés et ces affamés, J'ai mal et puis j'ai mal...

Rosalie Kouamé («Roska»)

Nota : Poème écrit en 2004 en hommage aux victimes tombées sous les balles de l'Armée Française en guerre contre la Côte d'Ivoire depuis le 19 Septembre 2002. Les 4, 5, 6 Novembre 2004, les soldats français ont ouvert le feu et ils ont tué près de 200 jeunes, dans le but de pouvoir renverser le Régime du Président Laurent Gbagbo.

**

CCCEEE JJJOOOUUURRR---LLLÀÀÀ……… Une rubrique pour rappeler des faits

historiques marquants. Envoyez-nous vos textes.

LLee 1100 jjuuiilllleett 11994400 10 juillet 1940 - 10 juillet 2013! Voilà 73 ans qu'après avoir accepté l'armistice, devant l'Allemagne nazie, le Président du Conseil, Philippe Pétain se faisait attribuer les pleins pouvoirs à Vichy.

Par une écrasante majorité de députés qui l'avaient bien suivi, soit 569 voix contre 80 et 17 abstentions. Ce vote marquait donc la fin juridique de la 3° République française. Qui sera abrogée au profit de "l'Etat français" ayant pour "Chef de l'Etat" le Maréchal Pétain. Il imposera une dictature administrative chargée d'appliquer les clauses léonines de l'armistice. Les français décimés, et la France sortie exsangue de la première guerre mondiale, ne s'estimèrent pas, du tout, capables, en majorité, de résister aux armées hitlériennes. Ils s'inclineront ainsi, de la manière la plus lamentable, devant cet état de fait avec leur pays coupé en deux. Seule une petite minorité refusera l'armistice, avec à sa tête le Sous-secrétaire à la Guerre, Charles De Gaulle, qui constituera à Londres le Gouvernement provisoire de la République française, après son

fameux « appel du 18 juin ». C’est le premier discours prononcé par le

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 19

général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie et dans lequel il prédit la mondialisation de la guerre. Ce discours – très peu entendu sur le moment, mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

Paul Zahiri

Merci de nous envoyer à publier vos textes.

*

LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee (Des histoires vraies et inspirantes que vous saurez apprécier, des

conseils simples et justes que chacun de nous

devrait s'approprier dans sa vie).

~~~~

Aristide Gnaléhi

*

« Ce n'est pas en te plaignant sur facebook que les choses

changeront. La résistance doit rentrer dans sa phase active sur le terrain... Réveillons nous! »

(Lazare Koffi Koffi).

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

LLaa tteerrrree,,

CCoommmmee ll’’êêttrree hhuummaaiinn,,

nn’’aa ppaass ddee pprriixx Dans un commentaire sur Abidjan.net, Monsieur Ali Aladji Gbingnin a affirmé que les terres que ses parents d’origine étrangère occupent aujourd’hui sont des biens qu’ils ont achetés aux autochtones. A cela, j’aimerais demander à Monsieur Ali Aladji Gbingnin : combien vos parents ont-ils acheté ces terres ? Savez-vous que la terre, comme l’être humain n’a pas de prix ? Savez-vous que la dot n’est pas le prix que vaut un être humain ? Savez-vous que la dot ne vous fait pas propriétaire d’une femme, même si elle vous donne certains droits, comme par exemple : la garder à votre domicile, coucher avec elle pour faire des enfants (« rentabilité »), lui faire exécuter certains travaux pour subvenir aux besoins de la famille, etc.

Monsieur Ali Aladji Gbingnin, tel est aussi le cas de la terre. On a des droits sur une terre, parce qu’on a payé une certaine somme pour l’acquérir, mais on ne devient pas propriétaire de cette terre qui est un « legs », c’est-à-dire un patrimoine, un héritage. C’est pourquoi les milliardaires Saoudiens ou autres, quelle que soit leur fortune, ne pourront jamais acheter, ni la France, ni la Côte d’Ivoire, ni le Brésil, ni l’Angleterre, ni le Burkina Faso, etc. Vous comprenez.

Monsieur Ali Aladji Gbingnin, nos parents ont accueilli,

GÉNÉREUSEMENT, en toute hospitalité, vos parents sur nos terres que nos ancêtres nous ont léguées. Nos parents ont cédé, à vos parents, des terres cultivables non cultivées pour qu’ils puissent y bâtir leurs maisons, des commerces, des ateliers, pour qu’ils puissent y travailler et avoir des ressources pour ne pas mourir de faim, pour améliorer leur bien-être et devenir ce qu’ils n’étaient pas dans leurs régions ou pays d’origine. A mon avis, cela mérite de la part de vos parents et de vous-même de la reconnaissance à nos parents.

Mais voilà. Au lieu de dire MERCI à nos parents, votre ingratitude vous excite et vous incite à insulter nos parents, en les traitant de « fainéants » qui ont vendu leurs terres et qui passent leurs temps à jouer au damier ou au ludo ; en les traitant d’« individus de mauvaise foi » qui, sans honte aucune, vendent leurs terres et viennent ensuite les réclamer ; en les traitant de « gens hypocrites » qui veulent récupérer leurs terres, de force, après que les acheteurs (càd vos parents) les aient rendues rentables.

Dites-moi, Monsieur Ali Aladji Gbingnin, comment vos parents ont-ils rendu ces terres rentables ? nos parents sont-ils devenus fainéants depuis l’arrivée de vos parents et comment peut-on expliquer que des paresseux qui passent leurs temps à jouer au damier aient pu avoir assez de moyens financiers pour se bâtir de belles maisons, pour avoir de grandes plantations de café et cacao, pour scolariser leurs enfants qui comptent parmi l’élite de notre pays?

Monsieur Ali Aladji Gbingnin, continuez à vociférer, à cracher dans la soupe. Continuez à refuser de reconnaître que l’accueil réservé à vos parents est insignifiant. Continuez à proclamer que l’hospitalité de nos parents à vos parents ne vaut pas que vous nous exprimiez votre gratitude, au regard des sommes colossales que vous parents ont payées pour acheter les terres qu’ils occupent. Merci beaucoup.

Léandre Sahiri.

* *

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 20

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Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré).

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Dans la dynamique actuelle de réconciliation voulue par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), nous vous proposons à lire le texte ci-dessous intitulee « La Charte des Akans » qui avait été publié en 2007, dans le journal ivoirien, "L'Intelligent d'Abidjan". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Nous avons le devoir d’informer et de faire

comprendre les fondements de la haine irrationnelle d'une bonne partie du peuple baoulé contre le président Laurent Gbagbo et les Bétés.

LLLAAA CCCHHHAAARRRTTTEEE DDDEEESSS

AAAKKKAAANNNSSS « La Côte d’Ivoire a été longtemps perçue comme un havre de paix, une nation multiculturelle et de grande symbiose ethnique. C’est cela qui a fait sa notoriété et son prestige. Aujourd’hui, force est de constater que notre pays a totalement perdu les automatismes qui ont fait sa distinction.

L’exclusion est désormais érigée en système de gouvernement. Des groupes ethniques subissent des injustices indescriptibles. C’est le cas des Akans qui chaque jour sont victimes de brimades et de frustrations dans tous les secteurs d’activités, dans l’administration civile comme dans l’administration militaire sans oublier le monde des affaires. Nos amis refondateurs dont la coloration ethnique ne fait l’objet d’aucun doute s’accaparent de tout. Expropriations, nominations fantaisistes, ostracismes, gangstérisme étatique, célébration du culte de la médiocrité, crimes crapuleux…, voilà le spectacle macabre qui nous est quotidiennement offert. Il s’agit là d’une minorité de complexés qui sème partout la terreur et qui joue cyniquement à étouffer et à casser de l’Akan.

Chers frères et sœurs Akan, il est temps de se réveiller et de prendre nos responsabilités historiques en main.

Tu es Akan, tu es dans l’armée, dans l’administration ou dans le monde des affaires, réveille-toi, l’heure a sonné pour la marche des Akan. L’heure a sonné pour la réhabilitation de la justice et pour la prise du pouvoir que nous savons d’ailleurs exercer dans les règles de l’art et avec la profonde sagesse qui caractérise notre société. Unissons-nous et tenons-nous prêts car très bientôt, la chaîne d’affirmation et de consécration se signalera. A la force brute nous substituerons l’ordre républicain, à la politique hasardeuse et démagogique, nous substituerons des stratégies concrètes de développement de notre nation. Loin d’être une révolution ethnique, la charte des Akan est une interpellation à une prise de conscience nationale et à la volonté de rétablir l’équilibre social par la lutte contre les injustices sociales dont sont victimes les Akans.

Réveillez-vous militaires et forces Akans de développement car notre pays se meurt. Nous n’avons plus de routes, plus de boulot, nos hôpitaux sont vides, notre jeunesse est livrée à la dépravation et à la débauche.

L’école qui est la formation de base est sacrifiée : le Lycée Scientifique, l’Université et les Grandes écoles de Yamoussoukro se meurent. Le système éducatif est totalement infecté par une bande de voyous et de criminels militants au sein de la FESCI. Cette organisation politico-militaire qui en réalité est une milice à la solde de ces politiciens de pacotille constitue pour notre pays une véritable gangrène. Doit-on laisser ces gros grains nous spolier de nos biens et nous ranger prématurément au placard sous prétexte qu’on ne pavoise pas avec eux ?

Akan ressaisis-toi et reste à l’écoute. Tu constitues un poids démographique important et incontournable. Cherche à te placer devant et non derrière. Les compétences civiles et militaires ne nous font pas défaut et tu le sais. Incessamment, vous serez conviés à la consolidation de la charte.

Oh… c’est vrai qu’ils en riront ; mais souvenez-vous que la charte du Nord a fait des effets. Notre charte va porter ses fruits pour le bonheur de l’Homme ivoirien.

L’autorité de l’Etat sera restaurée et le citoyen sera respecté dans son intégrité physique comme morale. Nous vous invitons donc à un nouveau pacte social fondé sur le mérite, l’ordre, la justice, la discipline sociale et le respect des valeurs républicaines.

Chers frères et sœurs Akans, mobilisons-nous pour mettre fin à cette grande imposture, cette délinquance politique qui nous sert en permanence un décor mortuaire.

Nanan Loukou Kou 1er Nanan Tala Koutoua IX

(Publié dans le quotidien ivoirien "L'Intelligent d'Abidjan" du 1er octobre 2007 ").

Ivoiriens, Ivoiriennes,

Cette « Charte» nous interpelle. Faites connaître votre opinion et réaction. Nous les publierons dans nos prochaines publications. Réactions.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 21

MMoonn sseerrmmeenntt

Si vous voulez la paix avec la guerre, Moi, je voudrais l'amour avec la haine. Si vous voulez la fin du terrorisme, Sans vouloir la fin de ceux qui les financent Sans mettre un terme aux trafics qui les alimentent Mais en donnant des rançons ici et là... Moi, je voudrais la fin : La fin du terrorisme de masses, Qui passe par les masses médias, La fin des blocs militaristes de masses, qui possèdent les armes les plus destructives de la planète Et qui entretiennent les systèmes économiques qui y sont liés et qui en vivent. Vous ne nous conduirez pas vers la mort Sans que nous vous y introduisons nous aussi. Il n'y a pas de mondialisation par la force, et ce que vous voulez faire par vos faillites respectives à l'Afrique, Nous le ferons en Europe et aux Amériques. Nous sommes des petits-enfants de colonisés et pour ma part de colons, Mais, que ma vie me soit enlevée, si je ne parviens pas à faire ma part dans ce renouvellement du genre.

Cimper Nayra La Diotima Source : Ressources-Africaines

*

DDDiiittteeesss---mmmoooiii PPPooouuurrrqqquuuoooiii ??? DDDiiittteeesss---mmmoooiii cccooommmmmmeeennnttt ???………

Dans cette rubrique, retrouvez chaque mois, une question suivie de réponse, avec G S Jonathan. Il s’agit d’expliquer le pourquoi et le comment des choses de la vie. Parce que « Heureux qui peut savoir l’origine des choses de la vie » (Virgile).

Par exemple, dans nos prochaines parutions :

Pourquoi les balles de golf ont-elles des trous ? Pourquoi baille-ton ? Pourquoi porte-on l’alliance au 4e doigt ? Pourquoi ne sentons-nous pas nos propres odeurs ? Pourquoi les Anglais roulent-ils a gauche ? Etc.

*

Mesdames, messieurs,

Quels sont les livres qui vous ont le plus marqué(e) dans votre vie ou que vous jugez être les meilleurs et

que vous conseillerez à lire ?

Envoyez vos réponses et commentaires au Filament ([email protected])

ou à Macaire Etty [email protected]

*

(Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et contributions)

*

dddiiiaaassspppooorrraaa Une rubrique pour parler de la

vie et des activités sociales,

culturelles et politiques des

Africains de la Diaspora

RRééssoolluuttiioonn ddee llaa ccrriissee

iivvooiirriieennnnee :: ddeess

iinntteelllleeccttuueellss

rrééfflléécchhiisssseenntt àà PPaarriiss

Quelle Côte d’Ivoire en 2030 ? Les pessimistes pourraient rétorquer à leur tour quelle Côte d’Ivoire avons-nous depuis le 11 avril 2011 ? Les deux interrogations sont sûrement importantes. C’est sans doute pour poser le diagnostic de cette situation désastreuse qu’une réflexion qui a trait à la première interrogation a été lancée par des intellectuels et des politiques Africains, à Paris, le vendredi 7 juin dernier, à la Maison d’Afrique, sise au 7 rue Carmes à Paris...

« Dans une situation où chacun a ses raisons, et sa raison, la paix est un risque que tous les Ivoiriens doivent prendre… ». Ces propos sont de David GAKUNZI, directeur de l’IREA-Maison d’Afrique, la personnalité autour de la quelle se sont rassemblés une vingtaine de participants répertoriés comme membres des différentes tendances politiques de la plate-forme

politique ivoirienne et aussi de la société civile, pour poser la problématique de l’identification et du traitement avec «rationalité et objectivité des tendances lourdes, susceptibles d’influer sur le futur de la Côte d’Ivoire ».

Sans langue de bois, mais aussi sans parti pris, la rencontre a permis à des acteurs importants de la crise ivoirienne tels : Le ministre Kaé Eric, président du parti politique AIRD, Abel Naki, patron du mouvement CRI-PANAFRICAIN, Doumbia Major, ex-fesciste, Dr Kouyaté Oumou de la CIFDDH, Alexis Zahoua, représentant Europe de l’UNG en France et bien d’autres personnalités africaines de se prononcer sur la perspective du retour de la paix en Côte d’Ivoire.

Quel pourrait être le scénario du pire après ce que la Côte d’Ivoire a vécu ces 10 dernières années ?

Telle est l’une des questions inscrites au programme des sessions et qui s’est très vite transformée en question centrale.

Invités tour à tour, a donné leur vision de cette problématique, les participants ont fait des analyses très probantes. Faisant chorus, les intervenants ont commencé par épingler les différents régimes politiques qui se sont succédé à la tête de la Côte d’Ivoire. Avant de déplorer entre autres sujets, le bâillonnement de la société civile, réduite désormais à une poche de personnes qui s’activent plus pour bénéficier de prébendes, au lieu de mener le combat de la restauration des droits de l’homme constamment bafoués.

Les participants ont ensuite souhaité qu’une visibilité autre que celle des extrémistes puisse illuminer le paysage politique ivoirien. Et, comme à l’heure d’aujourd’hui, la situation politique est délétère sur place en Côte d’Ivoire, et que les acteurs locaux ne sont plus à mesure d’engager cette importante partie, la diaspora a été mise en mission pour éveiller les consciences, afin de changer les donnes et faire bouger les lignes.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 22

Le processus de réconciliation nationale piétinant fortement, les participants à la rencontre ont souhaité que les Ivoiriens puissent trouver des solutions en interne, notamment dans la tradition et les us et coutumes. Etant entendu que les ethnies du pays ont toujours eu leurs mécanismes de résolutions des conflits.

Ce comité de réflexion qui tend à devenir plus tard une force de proposition s’engage à court terme à fournir, aux acteurs de la crise ivoirienne, des publications ainsi qu’une série de résolutions et recommandations qui pourront servir de base de travail pour booster la paix et le vivre ensemble.

Augustin Djédjé

Source: www.eventnewstv.tv

*

MMoouuvveemmeenntt DDeess IIvvooiirriieennss

((MMDDII)) ::

AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa ddooiitt

êêttrree ttrraadduuiitt ddeevvaanntt llaa

jjuussttiiccee ppoouurr ggéénnoocciiddee

Le MDI, s’est engagé à lutter pour qu’Alassane Ouattara soit traduit devant la justice pour génocide. Ivoiriens, ivoiriennes, si vous croyez qu’il est tant de se débarrasser d’Alassane Ouattara, le Mouvement Des Ivoiriens est le mouvement qu’il faut joindre, quel que soit le lieu où vous vous trouvez sur cette terre.

Les autres mouvements patriotes, ont fait de la libération de Gbagbo, la mission de leur lutte. Mais, pour le MDI, l’urgence aujourd’hui, c’est le départ d’Alassane Ouattara ; d’où, la focalisation de notre lutte sur tout ce qui peut contribuer à exposer Ouattara au monde entier comme un criminel sanguinaire sans âme, ni conscience, qui doit quitter le pouvoir en Côte d’Ivoire, et ce, le plus tôt

possible et au plus tôt comparaître devant la justice, pour génocide et crimes contre l’humanité.

Chaque jour qu’Alassane Ouattara passe au pouvoir en Côte D’Ivoire est un cauchemar pour le peuple de Côte D’Ivoire qui ne peut plus supporter la tyrannie de cet étranger-ingrat sur notre sol.

Le MDI a besoin de vous, les vrais patriotes qui veulent contribuer à cette lutte non-violente, mais intelligente. Contactez-nous pour joindre le MDI, le Mouvement de libération de la CI. La Resistance Jusqu’au Bout ! La Soumission Jamais !

Patriote Gnawa, Coordinateur General du MDI

*

Mougins (Nice)

Devant le domicile du

président Alassane Ouattara,

à Mougins, dans le sud de la

France, Abel Naki dépose une

gerbe de fleurs, en mémoire

des victimes en Côte

d'Ivoire.

*

Que faire ?

Dans son traité politique « Que faire ? », écrit et publié en février 1902, Lénine (Vladimir Ilitch Oulianov), homme politique russe, fondateur de l'Union soviétique, fait observer que « la conscience politique de classe ne peut être apportée à un individu opprimé que de l’extérieur ». Cette assertion souligne et confirme le rôle prépondérant de la diaspora. En effet, pour Lénine, les gens de la diaspora, c'est-à-dire les citoyens vivant à l’étranger, ont toujours été le pivot ou le levier des révolutions et des changements opérés dans leurs pays d’origine. Qu’en est-il de la diaspora africaine ?

Exprimez-vous.

*

RRêêvvee dd’’EEssppooiirr

Tant qu’on rêve encore

Avec nos yeux d’enfant

Faisons un dernier effort

Pour changer les temps

Tant que dans nos yeux

Se lisent nos émotions

Et que la terre de nos aïeux

Respire à travers nos passions

Tant que sur toutes les lèvres

Nous pouvons cueillir des baisers

Que retombe la fièvre

Afin de mieux nous aimer

Tant qu’on peut oublier nos peines

Et faire tomber ces grosses chaînes

Je voudrais avec vous me réjouir

Et baigner dans l’océan de l’avenir

Tant que nous rêvons encore

Et que dans nos grands cœurs

Existent de superbes décors

Pourquoi cacher nos valeurs

Marcelle Obrou Extrait de « L’air du temps »

*

Page 23: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 23

LLLaaa vvvééérrriiitttééé,,, rrriiieeennn qqquuueee lllaaa vvvééérrriiitttééé !!!

Par Nick de Bessou

_________________________________ Dans cette rubrique, le juriste Nick de Bessou vous invite, chaque mois, à partager ses réflexions et ses analyses sur tous sujets.

__________________________

LLiibbéérraattiioonn ddee 1144

ppeerrssoonnnnaalliittééss pprroo--GGbbaaggbboo ::

NNee nnoouuss llaaiissssoonnss ppaass

ddiissttrraaiirree ppaarr llee rrééggiimmee eenn

ppllaaccee

La justice ivoirienne a décidé d’accorder la liberté provisoire à 14 personnalités pro-Gbagbo emprisonnées dans le cadre des enquêtes qui ont mené aux violences postélectorales, en 2010-2011. C’est ce qu’a annoncé Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, lundi 5 août, à la sortie du Conseil des ministres Selon Bruno Koné, «cette décision est la bienvenue pour le gouvernement. C’est une mesure d’apaisement pour faciliter la réconciliation. La Côte d’ivoire doit sortir de l’état de belligérance ».

D e q u e l l e r é c o n c i l i a t i o n e t E t a t d e b e l l i g é r a n c e p a r l e n t l e g o u v e r n e m e n t i v o i r i e n ?

Selon notre compréhension des choses, la réconciliation est le rétablissement de l’entente une ou plusieurs personnes en mauvais termes. Ce qui est le cas de la Côte d’ivoire, dû à certains Ivoiriens adorant la facilité et soutenus par certaines grandes puissances qui tapissent dans l’ombre. Avant de parler de conditions réunies pour la réconciliation, est-ce que les tenants du pouvoir actuel ont-ils la réelle volonté d’aller à la paix, et les conditions sont-elles réunies pour y parvenir ? Nous disons simplement non !

L’échec Banny dans sa mission de CDVR, (Commission Dialogue, Vérité et réconciliation) est confirmé par son mandant, avec un salaire mensuel de sept millions (7.000.000 Cfa) de nos francs qui n’a servi à aucun intérêt

général jusqu’à présent. Cela s’est confirmé par son propre constat le samedi 13 juillet 2013 à sa résidence Morofê, à Yamoussoukro. Il disait à Alassane Dramane Ouattara : « Nous exhortons le président de la République comme les acteurs politiques dans leur ensemble à emprunter la voie du compromis et du consensus, afin d'éviter à notre pays la réapparition des problèmes de gouvernance qui ont provoqué la crise ».

Pour le président de la CDVR, il est temps de faire de la politique autrement…

Et que pour que cela soit effectif, ils doivent le faire plutôt comme le recommande le bon sens, la morale, la raison, et responsables. Et ne pas attendre de subir la pression du peuple digne qui finit par avoir raison des instigateurs et bourreaux pour libérer quelques prisonniers politiques pro-Gbagbo. Nous n’allons jamais nous réjouir à aucun moment de cela. Nous allons plutôt accroitre la pression d’avantage. Redoublons d’effort et de vigilance, car les plus de 700 prisonniers taxés de pro-Gbagbo de Ouattara, ces innocents doivent être libérés maintenant et sans conditions. Car ces mêmes adversaires (occidentaux et leurs collabos) politiques n’ont d’yeux que pour leurs intérêts égoïstes personnels au mépris de la vie humaine… La libération de quatorze personnalités « pro-Gbagbo » par le régime en place en Côte d’Ivoire ne doit pas nous détourner de notre objectif principal qui est la libération de tous les prisonniers politiques, à commencer par le Président Gbagbo, le père de la démocratie en Côte d’Ivoire.

« Notre première pensée va à nos amis qui retrouvent une liberté dont ils ont été privés depuis trop longtemps, plus de deux ans pour la majorité d’entre eux.

En fait, le régime en place leur à volé deux ans de leur vie, sous les prétextes les plus fallacieux qui n’honorent pas la justice ivoirienne ». Bernard Houdin, nous interpelle pour cela. Ce que nous savons, disons et réclamons aussi, que la France ait le courage de libérer toutes les innocentes personnes qu’elle à rendue prisonnières pour ses intérêts égoïstes, entre les mains souillées de sang humain des ivoiriens de M. Ouattara. Car, sans elle, ce dernier n’aurait jamais osé s’attaquer à la Côte d’ivoire. Soyons donc très

vigilants, l’ennemi tente de nous distraire parce qu’il se croit toujours fin stratège. Mais, c’est peine perdue, car il est naïf de croire que celui qui n’est pas naïf est naïf.

Nous voyons toutes les manœuvres lugubres du régime en place. Celles-ci ont pour but essentiel d’endormir la conscience du peuple ivoirien pour mieux continuer les basses besognes.

Nick De Bessou

Juriste & Anthropologue Politique. Président du FDRC (Forum pour la

Démocratie et la Résolution des Crises).

*

UUnn aarrcc--eenn--cciieell

Un arc-en-ciel Se baladait sur les paumes du ciel Dans une palette de couleur Mon imaginaire sort de son ordinaire. Je remonte le temps Sur un tapis volant Guidé par mon fantasme Dansant un chant folklorique ; Qui réveille une tradition poétique. Un arc-en-ciel ; Se détache de ses rênes Afin de me joindre Dans un atelier de bonheur. Où on peint des toiles De la magie des esprits Qui rédigent La dignité des démunis du monde Les étoiles posent ses ailes, Sur le papier de la noblesse Afin d’éclairer les sentiers battus Je rejoins très volontiers les causes des vertus Mon rêve se prolonge dans le temps et dans l’espace Et il refuse de se plier devant la réalité amère De l’injustice humaine.

Fattoum Abidi

*

Page 24: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 24

Cogitons

Une chronique de Paul Zahiri

IIll nn''yy aa ppaass ddee vviioolleennccee

ssaannss rriissqquuee ddee

vveennggeeaannccee,, nnii ddee

rreepprrééssaaiilllleess ssaannss rriissqquuee

ddee ccoonnttrree--rreepprrééssaaiilllleess..

Des prisonniers politiques incarcérés dans le septentrion ivoirien ont été remis en liberté provisoire.

Mais, le mot provisoire gardera toujours son côté dérisoire. Il est affligeant de voir prospérer tant de méconnaissance anthropologique, une telle incurie intellectuelle, et autant de cécité politique.

C'est à tort qu'on croit que le pire n'est jamais probable, alors que l'histoire, avec sa formidable capacité de régression, est jalonnée de contre-exemples. Il n'y a pas de violence sans risque de vengeance, ni de représailles sans risque de contre-représailles.

Le ressentiment joue un rôle essentiel qui nourrit l'esprit de vengeance et l'éternel retour du même qui est la violence. C'est là la menace par excellence, car toute violence appelle une contre-violence. Cette réponse à une action qu'on condamne, mais dont on reproduit le double parfait.

L'expulsion, l'incarcération, ou la mise à mort des boucs émissaires ne sont efficaces que si elles s'appuient sur la volonté unanime de la communauté ; mais aussi et surtout, sur la méconnaissance du mécanisme victimaire. Un bouc émissaire, vu comme un bouc émissaire est définitivement perdu comme bouc émissaire. Il faut redouter que son expulsion, son incarcération, ou sa mort ne suscite des réactions de haines structurées et transmissibles. C'est toujours un affront qu'il importera de venger.

En ce sens la pratique du lynchage judiciaire n'a plus aucune efficacité politique de nos jours.

Paul Zahiri

MMaatthhiillddee

Comme une rosée matinale Dans ma vie brutale Tu apportes le baume Quand sur moi ta paume Voyage goguenarde Nonchalante et peinarde A ton bouquet bienfaiteur Ma respiration de ta saveur Se nourrit avec démesure Moi qui abuse sans mesure De ta beauté homéopathique Qui encense mes jours chaotiques.

Serge Daniel Atteby

*

*

MMaaééttoo PPoouurr ZZéékkiiaa Ce que je profère là Ce n’est pas chose à entendre A moins que tu n’adores Comme moi L’absence L’absence au milieu du corps Le corps au milieu de l’absence Sur une île gouvernée par des effluves Et des tempêtes folles. A moins que tu n’adores Comme moi cette longue marche au bout de l’absence Où la mort est à proximité du visage Tout juste à un doigt de pied De ce long détour par la terre Pour monter jusqu’à la racine du ciel !

Joachin Bohui Dali, (Extrait de Maéto Pour Zékia, éd. Ceda).

(J. Bohui Dali est né à Niagokadé-Troko, parti trop tôt au

pays du repos).

*

DDDiiixxxiiittt Dixit qui signifie : « il a dit ») est une formule tirée du latin au 7e siècle après J.-C). Selon tous les dictionnaires, ce terme provient de dixi, prétérit du verbe dico, qui aurait signifié à l’origine « montrer » ; puis, par extension, le verbe dico a été donné pour les sens de : « parler, dire, discourir, sermonner, proférer, chanter ou encore prédire… ». Faites des propositions de déclarations ou d’extraits de discours, pour cette rubrique qui vous est ouverte.

≈ ≈ ≈ ≈

*

« Ne compter que sur soi évite bien des déceptions, sachant que l'on a besoin des autres pour avancer. Cependant, ne rien attendre en retour permet d'avancer librement... ».

*

MMM EEE SSS

RRR EEE FFF LLL EEE XXX III OOO NNN SSS P a r J o s e p h M a r a t

LLaa jjuussttiiccee

ddeess vvaaiinnccuuss

Il y a quelques semaines, je suis tombé sur un éditorial de Venance Konan. J’ai d’abord pensé que c’était un écrit de Tiburce Koffi. Un détail qui n’aurait rien changé parce que j’étais de toute façon résolu à ne plus m’intéresser à ce que ces deux pouvaient écrire sur ce pays.

Page 25: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 25

Ce sont des lettrés qui ont fait le choix défendre leur tribu et leurs avantages. Et, on ne peut absolument rien y changer. Je me suis par contre intéressé à cet édito parce que j’ai eu, au fur et à mesure que j’avançais dans la lecture du texte, la nette impression que le mercenaire faisait l’aveu de l’échec de son combat.

Dans ce texte, Venance Konan a abordé deux thèmes de la rhétorique politique actuelle et a montré à quel point le désespoir de la défaite est palpable dans le camp d’en face. Je passerai son allégorie de la Côte d’Ivoire malade, reconnue par l’éditorialiste comme étant toujours souffrante, après avoir passé deux bonnes années dans les mains de l’hyper-docteur Ouattara Alassane, alias « Docteur solution » ou Démiurge de milliards. Apparemment l’hagiographe du régime semble douter de l’efficacité des solutions que son mentor administre à la Côte d’Ivoire malade… Venance Konan a abordé le thème de la réconciliation et de la justice des vainqueurs. A propos de la réconciliation, il asserte qu’on ne peut réconcilier des personnes qui ne veulent pas se réconcilier. Quant à la justice des vainqueurs, pour lui, nulle part, les vainqueurs ne dressent un tribunal pour faire leur propre procès. Des vérités de la Palisse qui révèlent la laideur d’une mentalité politiquement limitée. En effet, si on part du postulat que seul Laurent Gbagbo était le mal ivoirien et qu’il aurait suffi de l’extirper du pouvoir pour que le peuple ivoirien se retrouve dans tous les sens des termes, ce n’est rien moins qu’un aveu d’impuissance, si on est réduit à sortir de telles évidences deux ans après avoir écarté le mal absolu. Au-delà de ce constat malheureux, Venance Konan oublie que, dans un Etat moderne, le concept de réconciliation n’a pas de sens parce que dans un pays tous les citoyens ne sont pas obligés de s’aimer. Ce qui, toutefois, les oblige, c’est leur

adhésion au contrat social. Et, ce n’est pas en brandissant les armes ou en incarcérant ses adversaires politiques qu’on l’obtient. Il faut arrêter les jérémiades du genre «Qui peut obliger des personnes qui sont fâchées à se réconcilier?». Il faut arrêter la comédie de Charles Konan Banny et aller à l’essentiel dans la construction d’un Etat de droit. Quand la justice des vainqueurs, si la préoccupation est aujourd’hui récurrente dans les ONG, hier pro-Ouattara, c’est justement parce qu’elles se sont rendues compte qu’elles se sont trompés. En Côte d’Ivoire, ce sont les vaincus qui veulent faire la justice des vainqueurs.

Joseph Marat

Source : topblogjosephmarat.com

*

Faites connaitre et faire lire

LE FILAMENT *

LLaa ccrrooiixx

Passant au pied de la croix La croix qui est plantée sur la colline A l’entrée du village Et qui semble veiller sur les habitants Marie voit que le Christ, De sa croix, est tombé. Cette nuit, sans doute, Le grand vent de l’orage Qui faisait rage L’a décloué et l’a jeté par terre Le Christ. Elle se signe, deux fois, trois fois. Elle a, Marie, Mal, très mal De voir le Christ si mal traité Aujourd’hui par le vent Et hier par les hommes Pour qui il s’est fait homme Et pour qui il a renoncé à tout Y compris il a renié ses propres parents. Elle se signe encore, deux fois, trois fois.

Elle a, Marie, Mal, très mal Parce que le Christ Dans sa chute Il s’est fait mal : Des doigts lui manquent ; Une jambe lui est cassée… « Je ne vais tout de même pas Ah ça non ! Porter le corps du christ Au chirurgien ou au menuisier Pour le souiller, pour le profaner… ». Ce disant, elle fond, Marie Pieusement, sensiblement, En larmes. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Elle a, Marie, Mal, très mal Parce que le Christ Il est lourd, si lourd Qu’il lui glisse entre les bras Et il se fait En tombant Encore plus mal. Mais, De par un effort cornélien Elle réussit A remonter le Christ A ajuster les clous Les clous dont on a percé Les pieds et les mains du Christ Et elle sourit, et elle sourit, Marie D’avoir remis Le Christ sur la croix. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Avec recueillement, Elle fléchit les genoux, Marie, et Devant le Christ bien en croix, Elle récite, deux fois, trois fois, Le « Notre père », et Toute fière d’elle d’avoir donné à Dieu La preuve indubitable de sa foi Avec la ferme conviction Avec la bonne assurance Avec la tranquille confiance Qu’elle a été agréable à Dieu Qu’elle a agi selon la volonté de Dieu Et donc qu’elle, Marie, Ira Sans passer par le Purgatoire Tout droit au Ciel. Elle se signe encore, deux fois, trois fois.

Léandre Sahiri

*

Page 26: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 26

EEEnnncccrrreeesss

IIInnndddoooccciiillleeesss (Une rubrique de Lettê naa Lettê,

pour dénoncer, stigmatiser les dérives inhérentes à l'action politique et contribuer à les

circonscrire, si cela est possible).

ÇÇaa bboouuggee

Affi est dehors Sangaré est dehors Grébé est dehors Lida est dehors Douati est dehors. On respire un peu mieux Au milieu des cendres Froides et chaudes Du sacré Badwê immortel. Koua est dehors Michel est dehors Symboles vivants Du royaume d'enfance De notre Badwê réincarné Inattendument debout Et en confiance. Nous, On ne va pas bouder notre plaisir Même si Simone de "Paroles d'honneur" est à la prison nouvelle d'Assabou Dans le Denguelé Dyula. Même si Laurent, notre Bagnon, notre Woudi, le Kanegnon de "Côte d'Ivoire pour une alternative démocratique" est toujours en captivité chez les racistes Boers. Nous, On ne va pas changer les termes cultes - Liberté, Vérité, Dignité - de notre engagement résistant. Nous, On dit que le "mélangeur" de notre Badwê immortel, c'est le perdant dans les urnes et sous l'arbre à palabres de novembre-décembre 2010. Nous, On voit le Foyer national Dyula dans les terroirs Wê du Badwê. Et la sorcière de ICI (traduire en roumain) y parade au milieu des fèces noires du p´tit gars de Camdessus et du pov´con de Neuilly. Nous, On retient que les bourreaux ont rasé les Badwê dans Duékoué-Carrefour, Adebem, Okroyou, Anokoi Kouté... Et, Comme au Rwanda,

Les bourreaux traquent au crime de génocide les victimes, Les survivants miraculés de Duékoué-Carrefour, Adebem, Okrouyo, Anokoi Kouté... Nous, On sera toujours contre ce terrifiant mensonge, il est un crime abominable. Le crime au faciès .... des Noirs. Nous, On ne dira jamais merci à un bourreau. Nous, On ne serrera jamais la main d'un menteur. Nous, On ne se réconciliera jamais avec les égorgeurs des nôtres. Nous, On quittera le territoire colonial français de la Côte de l'Ivoire. C'est ça notre Liberté C'est ça notre Vérité C'est ça notre Dignité.

Lettê naa Lettê Le jour se lève toujours

*

MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ

RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN

Madame, Monsieur, serais-je

née si mes parents étaient

homosexuels ?

Merci de partager! Et merci

aussi de répondre à mon

interrogation. Bonne

journée.

Véronique Oupeu

*

LLee rreeggaarrdd,, ccoommmmee uunn ssiiggnnee

dd’’aaddiieeuu Ce matin, je suis venue te dire tout mon amour De nos enfants, je suis venue te porter l’affection sans détour Alors pourquoi, dans ton regard, il y a comme un signe d’adieu ? Non, c’est impensable de toi. Alors, ressaisis-toi. Ne nous laisse pas sans toi Je suis venue te dire que tant de choses nous attendent. Tu ne peux oublier, le soir venu, au bord du lac, nos amoureuses ballades S’il te plaît, ne mets pas mon âme sous cette pression Ne me donne pas cette horrible impression…. D’un homme vaincu, d’un homme fini D’un homme résigné et tournant la dernière page de sa vie Tu es de la tribu des lions, de la lignée des hommes courageux Tu es le fils de la bravoure Alors, pourquoi baisses-tu les yeux ? Mesures-tu, dans nos cœurs, la peur ? De notre maison, Tu es la poutre maîtresse Tu es l’assureur. Pourquoi donc, dans ton regard, je lis comme un signe d’adieu ? Oh ! Mon rocher, sur toi est bâtie notre vie. Oh ! Mon brave lion Oh ! Deproux Ressaisis-toi., je t’en prie Et si tu devais t’en aller, la ruine tu laisseras derrière toi. Nous ne voulons pas être séparés de toi Pourquoi donc, dans ton regard, je lis comme un signe d’adieu ? Ressaisis-toi et admire la beauté du soleil sortant Je t’en supplie, fais-le au nom de nos enfants. Reste auprès de tes enfants, auprès de ta bien-aimée. As-tu pensé à l’état de ruine où tu nous laisseras tels des immolés ? Alors pourquoi, dans ton regard, il y a comme un signe d’adieu ? Ne laisse pas tomber… Amour, désir, Fais-le pour tes enfants, Fais-le pour ta bien-aimée.

Patrice Agbo, Le temps d’une rose.

*

I n f o s Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise en page (syntaxe, plan, insertion de photo…).

Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected]

Page 27: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 27

CCCOOONNNTTTRRROOOVVVEEERRRSSSEEESSS Une chronique de Nikitta

Kadjoumé

QQuu’’eesstt--ccee qquuee

llaa PPaaiixx ?? Difficile question puisqu'on ne ressent l’importance de la Paix que lorsqu'elle est absente. Pourtant, sans aucun doute, tout le monde y aspire. Et sans doute, plus les Ivoiriens aujourd’hui. Apres plus de 10 années de crise aigues, on peut aisément savoir que les Ivoiriens ne veulent pas de la guerre. La Paix se définirait-elle par ce qu’elle n’est pas, en l’occurrence, l’absence de conflit et de violence ? Le petit Larousse, édition 1999, ne dit pas autre chose, quand il définit la Paix comme « la situation d'un pays qui n'est pas en guerre. C'est un état de concorde, d'accord entre les membres d'un groupe, d'une Nation, c'est la tranquillité, la quiétude exempte d'agitation, de discorde ». Mieux, la Paix est un facteur déterminant de développement.

Nikitta Kadjoume

*

PPPoooiiinnnttt dddeee vvvuuueee ><><><><><

Faites-nous parvenir vos réflexions et vos analyses sur tous sujets. Exprimez votre point de vue.

><><><><

*

TToouutt eesstt nnooiirr

Noir de noir

Noir de cœur

Noir de pensée

Tout est noir

oh Afrique

Je n'aime pas les Noirs

Afrique des quémandeurs éhontés

Afrique des mains tendues

Afrique de la noirceur des cœurs

Afrique sans faciès dont l'ombre

rengainée se trouve à la racine de leur

envol vertigineux

Afrique de la merdique

C'est quand trouverai-je ton nombril

atavique pour te raboter plus héroïque

sur les cendres subliminales de Chaka, de

Samory Touré, de Bidi Gbeuli.

Dans cette eau sanctificatrice tarie de

guerriers, je chercherai dans l'antre de la

nuit giboyeuse de mystère pour te faire

porter les oripeaux de la résurrection.

Afrique des nuits du satyre repues de la

satire rétrograde

C'est nous

Afrique des troubadours

C'est nous

Afrique de la merdique au sein des

peuples béatifiés

C'est nous

Afrique de l'autodafé de ses hérauts veufs

de bravoure

C'est nous

Et Afrique mon continent qui se meurt

sous la horde des pourfendeurs, jamais

rassasiés de mourir de la fanaison de ma

terre.

Oh, je n'aime pas les Noirs

Mathurin Goli BI Irié

YYY’’’eeennn aaa

MMMaaarrrrrreee !!! [Cette rubrique présente, expose des faits insolites, ambigus, incongrus, etc. Elle est destinée à exprimer nos coups de gueule, à dénoncer ce qui

nous paraît anormal, intolérable et à faire partager nos opinions. Car, même s’il n’est pas bon d’écrire certaines choses sur le Web et dans

les journaux, parce que l’image de notre pays ou de notre continent en prend un coup, nous ne pouvons pas rester sans révéler ce qui nous fait

défaut ; nous ne pouvons pas ne pas dénoncer les actes, les faits et les situations qui nous minent, n’est-ce pas

Lorsque ce qui se passe dans nos villes et villages n’est

plus acceptable,

RÉAGISSONS ET AGISSONS !

Réagissons

Tous et toutes,

Aux vices et aux fléaux qui

ravagent

notre continent.

*

ODEWÊ Association pour le Développement des WÈ

(ADEWE) Les Wè sont un peuple de l’Afrique de l’ouest à cheval entre la Côte d’ivoire et le Liberia, comme les Senoufo au nord ou les Akans à l’Est. En Côte d’ivoire, le pays des Wè se situe entre les fleuves Cavally et Sassandra. Leur nombre était estimé à plus d’un demi-million, administrativement réparti entre les sous préfectures de Facobly, Kouibly, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Taï, Blolequin et Toulepleu (wobebli.net). Aujourd'hui, après le génocide, combien sont-ils et que reste-t-il de ce peuple martyrisé. Qui saura le dire ?

*

LLaa ccaalloommnniiee J'ignorais tout de cette appréhension

Sans pouvoir m'expliquer cette peur sans raison

Cette envie de pleurer ne voulant pas finir

Ce que mon subconscient me faisait pressentir

Un jour, l'on m'apprit ce qu'alors j'ignorais

La raison de ce mal qui toujours me hantait

Ô sombre calomnie, tu suivras ton chemin

En rampant hypocrite dans ton triste destin.

Insidieuse, perfide, je te sentais en moi

Comme fiel tu coulais, je le sentais pas

Mais dans mon cœur tu allais me meurtrir

De cette ignominie tu allais me couvrir

Là en qui j'avais mis ma totale confiance

Qui m'apparaissait dans un espoir comme une anse

Comme un ciel de mouettes aux ailes d'argent

Un rivage enchanté limpide et apaisant

Elle s'est gonflée comme la voile d'un navire

S'est déplacée d'une bouche à un rire

Elle est partie d'un continent à l'autre

Sans que je puisse en ignorer les autres

La calomnie s'enfle, se propage et saccage

Détruit tout sans vergogne sur son passage

Elle te laisse l'âme et le cœur pantois

Pour une faute que tu ne connais pas

Elle apporte le malheur la calomnie

Et beaucoup d'humains n'ont pas compris

Qu'elle est une arme de destruction

Alors tous nous devons faire attention

A ne pas colporter d'infâmes ragots

De ceux qui font mal, qui ne sont pas beaux

Car comme l'épée de Damoclès un jour

Elle reviendra te pourfendre sans détours.

Béatrice Koungou

Page 28: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 28

François Hollande déclare «impossible » la réparation des

ravages de la traite négrière et de l’esclavage

Allant à l’encontre des propos de François Hollande, le président du Cran, Louis-Georges Tin, a déclaré à des journalistes: « Tout crime appelle réparation, et quand on refuse la réparation, c'est qu'on refuse qu'il y ait eu véritablement crime».

Source : Reuters

*

Message de Evelyne Patricia Lokrou

Merci d'acheter et de lire mes livres. Merci d'en parler. Merci aussi d'aimer ma page (blog). Mes livres sont disponibles aussi sur arbres à lettres, librairie dialogues, rue du commerce, chapitre.com, amazon.com, amazon.fr, edilivre,

entre autres. Merci.

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

Pour le Professeur BOA

THIEMELE, « LA SORCELLERIE N’EXISTE PAS »

Qu’en pensez-vous ?

Pour en savoir plus, voir le blog : www.ivoirecritique.blog4ever.com

**

DDaannss llee rreeggaarrdd dd''uunnee

ffeemmmmee

Dans le regard d'une femme se cache parfois tout ce qui ne se lit pas sur ses lèvres Dans le regard d'une femme se cache parfois les douleurs que masquent ses sourires et ses fous rires Dans le regard d'une femme se lit tous les maux et diables qui la tourmentent Dans le regard d'une femme peuvent naitre des Amours sulfureux et impossibles Des Amours torpilleurs et périlleux Dans le regard d'une femme peut se blottir toute la misère du monde Dans le regard d'une femme peut éclore toute une tendresse et toute une saveur inimaginables Toute une sensualité indescriptible Dans le regard d'une femme peuvent jaillir des appels, des envies, des déceptions, des passions... Tout cela pour dire que le regard d'une femme peut dire tellement de choses !

Christelle Sandra *

MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII Proposez-nous des textes intéressants

(rares ou pas) dont la lecture vous a

vivement impressionné(e) et qui

peuvent être enrichissants,

profitables, pour les uns et les autres.

D’avance merci.…

*

LLaa ssoolliittuuddee

Ce n'est pas l'absence de l'amour, mais son complément. La solitude n'est pas l'absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de nos vies. Alors, que soient bénis ceux qui ne redoutent pas de se tenir sans compagnie, qui ne cherchent pas désespérément une occupation ou un amusement, ou quelque chose à juger. Parce que celui qui n'est jamais seul ne se connaît pas lui-même. Et, celui qui

ne se connaît pas se met à redouter le vide. Mais, le vide n'existe pas.

Un monde immense se cache dans notre âme, attendant d'être découvert. Il est là, avec sa force intacte. Et, il est tellement nouveau et tellement puissant que nous avons peur d'en accepter l'existence. Parce que le fait de découvrir qui nous sommes nous oblige à accepter que nous pouvons aller beaucoup plus loin que nous en avons l’habitude. Et cela nous effraie. Extrait du manuscrit retrouvé de Paulo Coelho

Wannee Geny

*

Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri

[Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous].

*

PPRREENNDDSS

MMAA MMAAIINN

Tiens ma main créature aglyphe Tu connais ni crocs ni griffes Saisis-la fermement, cette main Ma sœur sans limite Ma sœur au cœur pur Ma sœur étincelante de bonté Ma sœur Ruisselante de générosité C’est la main fraternelle Cette main C’est la main lourde de confiance Ma main La main à la poigne inlassable La main tutélaire Qui piétine L’ire des tornades Les rafales des railleries L’amertume répandue Pour toi Je serai la pluie La pluie qui écrase le feu Je serai l’imprenable citadelle Je serai la fourmi qui terrasse l’éléphant Dans l’abîme de la peur Où t’a enfermé l’autorité parentale Je t’ouvrirai un angle du ciel Et je te cueillerai des étoiles Je serai encore et encore Prométhée

Page 29: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 29

Pour que ta lueur Ne s’éteigne point Même dans l’épaisseur grasse Des nuits amères Ta lumière poindra Authentique Luciole d’Afrique Prends ma main Cenirébé Je ruinerai tes peurs Impitoyablement J’éventrai tes manques de confiance Résolument Je déchirerai le voile qui te cloue Dans l’anonymat Immanquablement Je forcerai ta croix au repos Je crucifierai ta solitude Sur cent bois de Golgotha Tiens ma main ma sœur Fermement Energiquement Agrippe-toi à cette main chaste Arcboute-toi Surtout ne regarde pas hier Hier honteux de milles faiblesses Hier honni Par ton maintenant débout Prends ma main ma sœur Mon affection intarissable Désaltéra tes soifs d’amour Ma voix de braise chauffera Tes solitudes affamées Et sur mes épaules Viendront reposer tes pleurs Alors prends ma main Cenirébé Cette main déterminée Cette main immense C’est la main de Dieu C’est la main d’amour C’est la main infinie

Macaire Etty (Un poème sculpté dans la forge

d’un cœur fraternel)

*

N’ h é s i t e z p a s à nou s env o ye r v os i mp re s s i o ns , v os po i n t s d e v u e e t v os i d é e s , mê me e n v r a c . N ou s pou v o ns v ou s a i d e r à r éd i g e r v os t e x t e s e t à en f a i r e l a m i s e e n pa g e e t l e s pu b l i e r d a ns l a r u b r i q u e a pp ro pr i é e , a v e c v o t r e a c co rd , v o t r e s i g na tu r e ou a no ny ma t g a r a n t i

AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR

AAWWAA EEHHOOUURRAA Contacts :

TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82 81 et (225) 01 37 70 75.

DINDE FERNAND AGBO: (225) 07 04 71

11 / Fixe: (225) 30 68 92 19.

*

Je cherche les traces de ce grand

monsieur. Il s'appelle Moustapha

Samaké. C'est lui qui m'a appris les

rudiments du journalisme quand en

mai 1990, quelques jours après la

proclamation du multipartisme en

Côte d'Ivoire, j'ai rejoint la

rédaction de l'hebdomadaire Le

Nouvel Horizon. J'ai perdu ses

traces depuis de nombreuses

années maintenant. (Souleymane

Senn).

*

PPaarrttiicciippeezz

aauu FFoorruumm LLiittttéérraaiirree

Participez au forum littéraire, en

répondant aux questions suivantes :

1. En tant que poète (ou pas), quelle

définition donnez-vous à la poésie et

que représente-t-elle pour vous?

2. On entend souvent dire que la poésie

n’intéresse pas le grand public, en

particulier les Africains ; est-ce votre

avis? Pourquoi ?

3. Comment expliquez-vous la réticence des éditeurs à publier de la

poésie?

4. Que peut apporter la poésie aux

hommes dans un continent en proie à

des problèmes d'ordre existentiel?

5. Que doit-on faire pour faire aimer

davantage la poésie ?

*

LLaa ddaannssee

En toutes saisons

Nuits et jours

Nous chantions

Nous dansions

En toute inconscience

Non sans insouciance.

En tous espaces

En toutes circonstances

Nous dansions

Et nos corps dansaient

Et nos têtes dansaient

Et nos muscles dansaient

Au rythme de nos désirs

Dans un délire de frénésie

Comme si le monde

A jamais nous appartenait.

Puis vint le 11 avril 2011

Ce jour-là

Le diable

Dans notre danse

A nos dépens

Avec malice

Mit sa queue.

Et depuis

Ce n’est plus la danse

C’est la décadence.

Léandre Sahiri

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 30

*

VViieenntt ddee ppaarraaîîttrree « LE BON USAGE DE LA RÉPÉTITION DANS L’EXPRESSION ÉCRITE ET ORALE »

Tel est le titre du livre que nous propose Léandre Sahiri. C’est un ouvrage de référence qui s’adresse à tous et à toutes, jeunes et adultes. Mais, il intéressera, particulièrement, les politiques, les administrateurs, les journalistes, les éducateurs, les enseignants, les étudiants, les écrivains, les compositeurs, les critiques littéraires, les chercheurs…, ainsi que toute autre personne qui désire enrichir son expression, améliorer son style et s’inspirer des grands auteurs et illustres orateurs.

478 pages - ISBN : 9782342000450 - Essais - Edition brochée Pour commander: www.monpetitediteur.com/librairie

*

« AAffrriiccaaiinnss,,

RRéévveeiilllloonnss--nnoouuss

ddee nnoottrree lloonngg eett

lloouurrdd

ssoommmmeeiill !! » Adjé Kouakou

(Producteur et Présentateur d’émission radio)

*

*

PPPaaarrrooollleee dddeee

CCClllaaauuuddduuusss Une Chronique de Claudus Kouadio

______________________

JJee ssuuiiss ll’’IIvvooiirriieenn nnoouuvveeaauu

De partout dans le monde, ils sont nombreux, ces gens que Martin Luther King, dans sa célèbre lettre écrite le 16 Avril 1963 depuis la geôle de Birmingham, appelle les « voyageurs de la liberté ».

Et, depuis l’assaut final de la rébellion internationale contre la Côte d’Ivoire, ils ont été encore plus nombreux ceux qui ont rejeté, du revers de la main, le carcan de l’ONU qui, par l’entremise de l’armée française et des rebelles du chef de guerre Ouattara, tentait de couvrir leurs vœux d’émancipation réelle, de souveraineté confirmée et de liberté.

Dans leur désir fou de faire respecter la dignité humaine et leur vote, ils sont tombés par centaines sous les bombes assassines de l’armée française et des troupes onusiennes. Pour leur refus de plier l’échine face à cette idéologie importée portant à faire croire que Alassane Ouattara est l’homme qu’il faut à notre pays, ils ont été brûlés vifs, massacrés à coups de machette ou de rafales de Kalachnikovs. Face à leur intransigeance vis-à-vis de l’essence de leur combat, au regard de leur refus de violer leur conscience, ils ont été emprisonnés, sans raison établie ; mais, ils ont accepté ce traitement et sont allés en prison pour être en phase avec leur âme et leur conscience.

D’autres sont partis. Mais, ils n’ont pas, pour autant, quitté la Côte d’Ivoire. Ils ont juste quitté ce

bourgeon de dictature très militarisé cloné dans les loges de la franc-maçonnerie, et remis entre les mains ensanglantées du pion Alassane Ouattara, pour finir leur mission contre le peuple de Côte d’Ivoire. Ils ont certainement quitté la laideur purulente de la politique d’épuration ethnique instaurée par celui que la Côte d’Ivoire appelle maintenant « le boucher de Sindou ».

D’autres ont dit non à la fin avérée de la liberté d’expression dans notre pays où, depuis l’enlèvement du Président Laurent Gbagbo par les services secrets français, le chantre de la pensée unique ayant opéré la destruction des locaux de tous les organes de presse qu’il ne contrôle pas, les médias nationaux (Presse écrite, radio, Télé) existants sont tous à la solde du chef de guerre Alassane Ouattara.

Certains ont été contraints de quitter le pays face à la chasse à l’homme lancée sur le territoire ivoirien pour anéantir l’opinion contraire, mais surtout, le bouillonnant, lourd et effrayant silence des justes.

Que la Côte d’Ivoire continue d’y croire. Ces filles et ses fils ne seront pas tous des félons. Sur la terre de leurs ancêtres, certains continuent de subir les humeurs morbides de la rébellion internationale pilotée par Ouattara Alassane. Pendant cette tempête qui ravage la différence sur son passage, d’autres ont fait allégeance à la rébellion armée pour profiter d’un semblant de sécurité anesthésiante et d’espèces sonnantes et trébuchantes souillées par le sang, les larmes et la sueur du contribuable ivoirien...

Sèche tes larmes mon beau pays,

Enterre tes enfants morts pour toi dans la terre de nos pères,

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 31

Fais ton deuil de manière honorable

Prie ton Dieu pour qu’il te bénisse.

Il reviendra le beau temps où, les « voyageurs de la liberté » reviendront en terre d’Eburnie, avec une panacée contre Alassane Ouattara, le mal incurable qui gangrène la Côte d’Ivoire, pour enfin hisser notre drapeau, sur le sommet de la démocratie triomphante.

Comme pour reprendre une chanson des noirs américains pendant la lutte contre la ségrégation raciale en Géorgie, je dirai :

« Me voici, j’arrive

Et j’baisse pas la tête bien bas

J’me tiens tout raide, j’cause très haut

J’suis l’Ivoirien Nouveau.

Claudus Kouadio

*

*

EEBBUURRNNIIEE VVOOIICCII LLEE TTEEMMPPSS DDEE TTAA

RREESSTTAAUURRAATTIIOONN !! Par la puissance de feu de leurs oiseaux d’acier, Ils ont envahi une nuit mon Eburnie bien-aimée. Par un déluge de plombs chauds, Ils ont troué le corps sacré de ma patrie. Pyromanes enragés et possédés, Ils ont allumé partout des brasiers dévorants Et mon Eburnie est devenue, depuis, Un champ de ruines et de cendres.

Par leurs assauts de haine sur mon Eburnie, Des rivières rouges de sang Ont ruisselé au fond des forêts noires. Des cris de douleur stridents Ont transpercé les montagnes les plus hautes. Sur nos places leur passage dévastateur N’a semé que détresse et désolation Pour s’emparer de tous les trésors enfouis. Par les voix fortes portées en écho De leurs média ensorceleurs et mythomanes Ils ont transmis inimitié et désamour Au sein de mon peuple bien-aimé. Ils ont provoqué de profondes déchirures Dans mon âme et dans mon corps de citoyen Pour espérer me séparer de mon Eburnie Et me déposséder de mon paradis. Mais, ce ne fut qu’un temps. Ils ont fait leur temps ! Voici que vient à présent Le temps de mon Eburnie bien-aimée Le temps de sa résurrection Le temps de sa restauration Le temps de son rayonnement Le temps de sa glorieuse régénération Citoyen d’Eburnie, Sèche donc tes larmes. Voici venu le temps de ta délivrance. Citoyen d’Eburnie, Remplis ton cœur d’allégresse Réveille-toi, Reprends goût à la vie Et refais ton humanité si précieuse. O fier citoyen, Construis-toi un vaste jardin fleuri Et que de ton cœur longtemps meurtri Jaillisse une source pure et vivifiante. Citoyen d’Eburnie, Console-toi. Voici le temps de ton rédempteur. Couronné d’une constellation lumineuse, Il vient t’apporter liberté et dignité. Sa lumière envahit déjà les ombres Et les fils des ténèbres sont aux abois Ils bavent leur dernière goutte de venin Les yeux rougis par sa victoire annoncée O Eburnie !

Mon Eburnie bien-aimée ! Ils arrivent tous tes enfants dispersés. Ecoute leurs chants triomphateurs Ils arrivent de tous les horizons Avec à leur tête le béni de ton sein Qui vient ressouder ton corps en lambeaux. De partout entends leurs voix sonores s’écrier : «C’est le temps de ta res-tau-ra-tion !»

Lazare Koffi Koffi

*

Restons courtois et respectueux des

uns et des autres.

Discutons sur le fond.

LLLeee DDDééébbbaaattt eeesssttt

OOOuuuvvveeerrrttt Envoyez-nous vos propositions de

thèmes et contributions (si possible, avec illustration)

Thème du mois :

LLaa ffrraannccoopphhoonniiee ::

mmyytthhee eett rrééaalliittéé

Le mercredi 22 mars 2012, au foyer des

lycées modernes 1 et 2 de Gagnoa, lors

d’une conférence publique sur le thème

"Francophonie, diversité culturelle et

cohésion sociale", l’écrivain et homme

de culture ivoirien, Alain Tailly, a

relevé le rôle fédérateur de la

Francophonie et la richesse des cultures plurielles qu’elle véhicule. "La francophonie se révèle comme une

diversité de peuples, de races, de

langues nationales qui se réunissent

autour du français comme langue

fédératrice, langue d’échange, langue

de communication", a expliqué le

conférencier à la demande de la

direction régionale de la Culture et de la Francophonie de la région du Goh, et

ce, dans le cadre des festivités éclatées

de la journée internationale de la

Francophonie. Selon M. Alain Tailly, la Francophonie

a des enjeux politiques, économiques et

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 32

culturels, et offre aux Etats membres,

qui composent l’Organisation

internationale de la Francophonie (OIF), un vaste champ de partenaires

économiques, de diversité et

d’échanges culturels, grâce au support

de la langue française. L’homme de culture a indiqué que la

prise de conscience de l’authenticité

des Etats ne doit pas conduire les

peuples à des replis sur soi, au risque de

fragiliser les nations en construction

comme la Côte d’Ivoire et causer de graves conflits.

Le secrétaire général de la préfecture,

Pépé Joseph, représentant le préfet de

région, a salué l’initiative prise par la

directrice régionale de la Culture et de

la Francophonie, Mme N’Guessan

Blanche, dans le cadre des journées de

la francophonie, et noté que

l’importance du thème et la qualité de

l’exposé du conférencier nécessitaient

que l’ensemble des composantes de la société prennent part à cette conférence

suivie par un grand nombre d’élèves.

Source : AIP

La Francophonie est-elle un

facteur fédérateur des

diversités et de cohésion ?

Vos avis et commentaires

*

La Presse des

Presses Une chronique de Sylvain de

Bogou pour vous inviter à lire et à

analyser des coupures de presse

d’actualité brulante

*

(Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique)

CCaassssee--ttêêttee ppoouurr llee ssiinnggee--rreebbeellllee

Rigolez, rigolons Rigolez, rigolons Un très gros chimpanzé Au sommet d’un fromager. Qu’est-il allé chercher ? Comment y est-il arrivé ? Qu’avait-il espéré ? S’il veut bien y rester Ce sera son affaire S’il veut aussi descendre Il aura bien à faire A lui de le comprendre A lui de bien penser Prier, n’est pas son don Sauter, pas du tout bon S’il appelle au secours Cela ferait sa honte S’il ne fait rien du tout Il fâcherait le monde Quelle bien triste affaire ! Qu’y a-t-il bien à faire ! N’y a pas lieu de pleurer Et non plus de crier Rigolez rigolons Rigolez, rigolons.

Faustin Léla Yao,

(Extrait de « Cris d’Alerte ».

*

Imaginez-vous comment vivent et ce

que font les gens qui n’aiment pas

lire ou qui ne lisent pas du tout !?

VVooiiccii ppoouurrqquuooii jj’’aaii vviirréé mmaa

sseeccrrééttaaiirree…… Je me suis réveillé ce jour là et j'avais un an de plus. Je ne me sentais pas très bien, mais j'espérais que ma compagne me souhaita un «joyeux anniversaire».

A ma grande déception, elle ne m'a même pas dit bonjour. Mes enfants aussi ne m'ont même pas parlé. Arrivé au bureau, ma secrétaire m'a dit : «Joyeux anniversaire!». J'étais heureux, car au moins elle s'était rappelée de moi ; mais à ma grande tristesse, mes collègues ne s'en étaient pas rappelés.

A midi, ma secrétaire (Je ne vous la décrirai pas, j’en connais qui vont faire le pied de grue devant mon bureau…) me dit : « Pourquoi ne pas manger ensemble!!! ».

J'ai répondu que c'était la plus belle chose qu'on m'avait proposé ce jour-là. Alors, nous sommes partis prendre un verre et manger ensemble.

Sur le chemin du retour au bureau, elle m'a dit : « Pourquoi retourner au travail, si tôt, un tel jour ? ». Sur le coup, elle proposa de passer chez elle.

Arrivés chez elle, elle m'a offert un verre et m'a dit : « Ça ne te dérange pas que je me mette à l'aise ! » J'ai répondu : « quelle question ! » Et, dans ma tête, je me disais que ça pouvait être une expérience intéressante...

Elle rentre dans sa chambre et revient avec un énorme gâteau, suivie de ma compagne, mes enfants, mon patron et de tous mes collègues. Et moi, j'étais à poil, comme un con dans le salon !!!

C'est pourquoi j'ai viré ma secrétaire!!!

Serge Grah

Faites lire

et

faites vivre

Le Filament !

Page 33: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 33

LLL aaa PPP AAA GGG EEE

DDD EEE SSS

JJJ EEE UUU NNN EEE SSS Ici, les jeunes parlent aux jeunes. Ici,

jeunes et adultes échangent, sur tous

les sujets, sans langue de bois, sans

masque, sans faux-fuyant…

« La vie d'un peuple est constituée d'une chaîne de générations. Et, chaque génération a une mission : il nous appartient de l’accomplir ou de la trahir ». (Frantz Fanon).

*

LL’’aavveenniirr ddee ll’’AAffrriiqquuee eesstt

eennttrree nnooss mmaaiinnss,, nnoouuss

lleess jjeeuunneess AAffrriiccaaiinnss

"Assume ta jeunesse" est un slam engagé écrit par le jeune béninois

K-Mal Radji, sur l'initiative de l'organisme communautaire NO

LIMIT GENERATION. Cet opus invite tous les jeunes du monde en

général et d'Afrique en particulier à s'assumer et à être de vrais acteurs

de développement. Nous proposons ci-dessous le texte

integral de cette chanson.

AAssssuummee ttaa jjeeuunneessssee

Depuis 1960, Mon pays va de vagues en vagues et divague Un demi-siècle qu’on reeeeeeeeeeeentre dans le mur et le développement on le largue. C’est vrai , c’est la faute à personne Car du Béninois à l’Africain on attend que l’heure de Dieu sonne How can I tell you that the life you live is not your own Je ne t’apprends rien, c’est sûr, Nous savons tous que la vie est dure Excuse cette tête de slameur elle pense qu’ici nous vivons dans une folie générale, que tout le monde est fou Excuse-la aussi parce qu’elle pense que la surdité n’est pas seulement cette maladie où l’on a les oreilles bouchées parce que tout le monde est sourd Ma jeunesse, son problème c’est «

swag is no question » Maybe Kadhafi is crasy Maybe is not your problem Faudrait peut-être penser à bruler le “yes we can” Montrer le « yes Africa you can’t » Afficher le « OBAMA is dangerous » Mesdames mesdemoiselles et messieurs bienvenue dans la savane , l’Afrique Ici nous savons très bien quémander oui mes pairs et moi nous savons très bien demander de l’aide Comment, Comment pouvons nous penser que c’est parce qu’ un noir est à la tête de la plus grande mafia du monde Oups de la plus graaaande puissance économique du monde il allait penser à nous L’Amérique à ses problèmes et ses intérêts c’est tout I would love to live in the country where you don’t pay light and water j’aimerais vivre dans un pays où l’on ne paye pas l’électricité et l’eau Où le liiitre d’essence est 55 francs, ou la bourse de l’étudiant est 1647 euros soit le salaire d’un français My history teacher told me: your country is independent But Is not true parce que nous ne sommes même pas capables d’éteindre nos télés et d’allumer nos cerveaux, dira mon ami Giovanni Dans mon pays, la tête qui pense l’union africaine est appelée « une tête folle » Je comprends pourquoi ce vieux président qui est pas beaucoup allé à l’école les a tous traités d’intellectuels tarés Dans mon pays l’heure de l’abrutissement c’est 20h 30 : feuilleton de marimar à rubis ou de la fille du jardinier à Youri on aura tout vu Et ma jeunesse, anhh cette jeunesse qui devrait changer les choses une partie d’elle traine dans le wesh my nigger, vient pas me test , wesh jsuis le best But let me tell you my nigger that this way is wrong Tchoooo Ici les gens se désolidarisent, nous vivons sans le savoir dans la plus belle des crises And you can ask my friend what I’m say: I say do what you have to do and let’s heaven do the remaining Born black they call me black man But I’m not black in my heart I’m not black in my mind

Adieu Thomas sankara parce qu’il a compris troooooooooooooooooooooooop tôt Ce qu’ils comprendront trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès tard Ma jeunesse n’a plus de héros, N’a plus de modèle A part ces vendeurs de sexe hommes corrompus vendus de leur race qui traînent dans nos télés, ils ne savent rien de patrice Lumumba, de thomas Sankara, de n’Kwame Nkrumah, de Samory Touré. Mais, cette jeunesse hhaa, cette jeunesse ne doit pas être une jeunesse de révoltés mais une jeunesse de révolution L’esprit est lumière, il a reçu la lumière sacrée Noir de peau oui, mais pas noir dans la tête Blanc de peau, mais pas noir dans la tête L’esprit doit conduire ma jeunesse A rendre possible aujourd’hui L’impossible d’hier No limit génération

Vas y assume ta jeunesse Enfoiré Ecrit par k-mal RADJI ( slameur béninois) sur l’ initiative de « no Limit generation ».

*

Bou sso D ra m é : le geste symbolique d’une jeune

Africaine indignée. Le refus d’être « traitée comme une

moins que rien » Bousso Dramé, lauréate du concours d’orthographe organisé par l’Institut français de Dakar, a refusé de participer à un voyage en France pour suivre une formation à laquelle son prix lui donnait droit. Indignée, elle explique son geste et donne les raisons de sa colère.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 34

Son refus est le geste symbolique d’une Africaine indignée.

En avril, Bousso Dramé a remporté le concours d’orthographe organisé par l’Institut français de Dakar dans le cadre de la semaine de la Francophonie. Le 27 juin, en guise de récompense, la lauréate devait se rendre en France pour y suivre une formation en réalisation de films documentaires. Mais, au lendemain de l’obtention de son visa, la jeune consultante a décidé de renoncer à son séjour en France en signe de protestation.

Elle s’en explique dans une lettre ouverte adressée au consul général de France et au directeur de l’Institut français, qu’elle vient de publier sur Internet : « Durant mes nombreuses interactions avec, d’une part, certains membres du personnel de l’Institut Français, et, d’autre part, des agents du Consulat de France, j’ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires».

Le consul général de France à Dakar, Alain Jouret, se dit quant à lui « désolé » d’apprendre la mésaventure de Bousso Dramé, non sans préciser qu’il lui eût semblé préférable de prendre contact avec ses services afin de tirer la situation au clair avant de prendre sa décision.

Les raisons de sa colère

J e u n e A f r i q u e : c o m m e n t s ’ e s t p a s s é e l a r e n c o n t r e v i s a n t à p r é p a r e r l e v o y a g e ?

On nous a expliqué comment allaient se dérouler le séjour et la formation. Ce qui m’a frappée, c’est que notre interlocutrice formulait avec insistance des recommandations infantilisantes : nous devions bien nous comporter et veiller à véhiculer une bonne image, car nous étions en quelque sorte les représentants de

l’Institut français du Sénégal… En substance, elle nous demandait de bien nous tenir pendant ce séjour. Je n’ai pas apprécié cette attitude paternaliste. L’objet de ce voyage c’est de suivre une formation, pas de faire du tourisme et de profiter de la France.

Y a - t - i l e u d ’ a u t r e s r é f l e x i o n s q u i v o u s a i e n t c h o q u é e ?

Oui. On nous a précisé que nous allions recevoir un per diem extrêmement généreux, tout en nous mettant en garde : « Faites attention, vous allez être tentés par le shopping, il y a beaucoup de choses à acheter à Paris. Et surtout, gardez-vous de tout dépenser et de laisser une note impayée à l’auberge de jeunesse sinon vous empêcheriez les futurs candidats de bénéficier de cette opportunité ! »

Ensuite, on nous a expliqué que la formation prendrait fin le 11 juillet et que nous rentrerions à Dakar dès le lendemain, sans même une journée de battement. Étant donné que j’ai de la famille et des amis en France, j’ai souhaité étendre mon séjour de trois jours, en prenant tous les frais à ma charge. Je les ai senties très frileuses, prétextant que ce serait impossible, que l’ambassade soupçonnerait que je compte rester en France illégalement. Là aussi, on m’a rétorqué : « Vous savez, personne n’a le profil-type d’un immigré clandestin », ce que j’ai trouvé insultant. « Mademoiselle, l’objet de ce voyage c’est de suivre une formation, pas de faire du tourisme et de profiter de la France », m’a-t-on rétorqué. Il m’a fallu énoncer par écrit que j’étais prête à renoncer au voyage pour obtenir gain de cause.

L e s raisons de sa colère : pourquoi elle a a n n u l é s o n s é j o u r

« Lorsque je me suis rendue au consulat de France pour déposer mon dossier de demande de visa, et une autre fois pour récupérer mon passeport, j’ai été reçue par une guichetière extrêmement désagréable. Quand j’ai fini par lui faire remarquer qu’elle ne respectait pas la plus élémentaire courtoisie, elle m’a répondu qu’elle n’était pas payée pour être courtoise, ni pour distribuer des sourires. Je lui alors expliqué qu’aujourd’hui, à cause de ce genre

d’attitudes, l’image de la France se trouvait écornée en Afrique, particulièrement chez nous. « Que vous me trouviez désagréable ou pas, cela importe très peu », m’a-t-elle répondu. J’étais très en colère et le ton est monté au point qu’un garde sénégalais est même venu m’extirper de la cabine. En quittant l’ambassade, j’ai décidé, le cœur lourd, de renoncer à ce voyage. J e v e u x f a i r e p a s s e r u n m e s s a g e e n p r e n a n t c e t t e d é c i s i o n

Si le prix à payer pour bénéficier de cette formation est d’être traitée comme une moins que rien, je préfère renoncer à ce privilège dans sa totalité. Subir une telle attitude dans mon propre pays est quelque chose que je ne peux accepter sans réagir. J’ai aussi voulu poser un acte symbolique pour mes frères et soeurs sénégalais qui, tous les jours, se font écraser dans les ambassades de la zone Schengen.

Je veux espérer que ma décision fera réfléchir les autorités consulaires des différents pays qui adoptent ce type d’attitude à l’égard des Sénégalais, nous traitant comme des voleurs ou des clandestins en puissance. (Propos recueillis à Dakar par Mehdi Ba. Lire l’article et l’interview complète dans Jeuneafrique.com)

Connaissez-vous « La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant » ?

*

JJeeuunneess dd’’AAffrriiqquuee !!

JJeeuunneess dduu mmoonnddee !!

RRééaaggiisssseezz..

EExxpprriimmeezz--vvoouuss !!

EEccrriivveezz..

EEnnvvooyyeezz--nnoouuss vvooss tteexxtteess,,

aannaallyysseess,, aavviiss eett

ccoommmmeennttaaiirreess,, eettcc..

NNoouuss lleess ppuubblliieerroonnss ddaannss ppaaggee

qquuii vvoouuss eesstt rréésseerrvvééee *

Dans notre prochaine parution :

MESSAGE DE MARCUS GARVEY A LA JEUNESSE ET AUX

INTELLECTUELS AFRICAINS

*

Page 35: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 35

Qu'est-ce qu'une

jeunesse éduquée? *

Conseils d’un vieil artisan aux jeunes

*

AAppppeell àà llaa jjeeuunneessssee

aaffrriiccaaiinnee Par Issa Saley

*

«Le délit de caleçon»

Savez-vous ce que c’est ? Quel est votre

avis ?

De nos jours, on constate que les filles ne portent plus du tout des caleçons. Je me demande

pourquoi. Est-ce pour séduire les hommes? Votre commentaire et votre point de vue nous intéresse Exprimez-vous !

*

« Je m'indigne, donc je suis ». (Gyorgy Balint)

*

*

LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee (Des histoires vraies et

inspirantes que vous saurez apprécier, des conseils simples et justes que chacun de nous devrait s'approprier dans sa

vie). Jeune fille,

Tu es Ivoirienne, belle, jeune, intelligente et celibataire. Tu es appellee a te marier et Dieu est certainement entrain d'apprêter son fils avant d'organiser votre rencontre. Tu poses sur facebook avec tes seins et tes jambes dehors. A qui veux-tu ressembler? Tu exposes ce que les hommes aiment chercher avant de découvrir tu veux quoi? Demain quand tu n'auras personne pour te faire une proposition de mariage tu vas accuser les sorciers du village. Ressaisis-toi et couvre-toi, porte des habits décents parce que tu ne sais pas jusqu'a ou tes photos vont arriver.

Je t'aime et prie pour toi. Que Dieu te bénisse SHALOM.

Emmanuelle Gnali

RReennaaiissssaannccee

La décadence Elle prépare la renaissance Parce que la nuit profonde Précède toujours le jour lumineux. Nous croyons en un avenir radieux C’est là, dans ce combat orageux La raison de notre persévérance Et le sens de notre espérance. Dans ce combat féroce Où tombent sans cesse Des héros les armes à la main Nous recherchons la liberté pour demain Nous rejetons, en êtres évolués, La cruauté et la terreur La barbarie et ses horreurs Qui sont les attributs des arriérés et des demeurés Nous croyons venu le temps Pour notre continent D’émerger des égouts de l'esclavage permanent D’abandonner ici et maintenant Les chemins boueux et sinueux De l’abaissement déshonorant Pour prendre en main Notre destin Pour assumer assurément et pleinement Notre mission d'éduquer l'humanité.

Nicolas Agbohou

*

DD’’OOUU VVIIEENNSS--TTUU ??

Es-tu de la lignée d'Hélios Un envoyé d'Apollon ou d’Éros ? Dieux de beauté, d'amour et du vent Soufflant encore au soleil levant … Viens-tu du conseil d'un séraphin Veiller sur chacun de nos demains ? Un bel ange à la peau d’ébène Pour soigner chagrins et peines … J’ai cherché au fond de tes yeux J’ai trouvé un monde merveilleux, J’ai vu la terre de tes ancêtres Cette contrée qui t’as vu naitre. J’ai deviné dans ton regard si doux Le pays de la Reine Aura Poku, Et de grands rêves idylliques Des héritiers de terre d’Afrique. Tu as cette sagesse, ce dévouement Qu’on eut un jour tes ascendants, Pour tes prochains, tu traces le chemin Toi mon étonnant Prince africain.

Bérénice

La Luciole d'Abidjan

Page 36: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 36

LLL’’’HHHuuummmeeeuuurrr dddeee.........

………OOOlllyyymmmpppeee BBBhhhêêêlllyyy---QQQuuu eeennnuuummm

IInntteelllleeccttuueellss

aaffrriiccaaiinnss,, jjee vvoouuss

iinnvviittee àà

ll’’iinnddiiggnnaattiioonn eett àà

llaa rréévvoollttee !!

J’étais choqué, profondément

indigné d’avoir entendu à la

télévision le chef de l’Etat

français, Nicolas Sarkozy,

proférer un diktat demandant à

un chef d’État africain, en

l’occurrence Laurent Gbagbo, de

se soumettre ; c’était comme à

l’ère coloniale où les commandants

de cercle péroraient leurs

injonctions aux « boys ».

C’était inadmissible en 2010 ; ce

ne le sera pas en 2011, encore

moins aujourd’hui.

Intellectuels africains, sortez du

bois ! Je vous invite à l’indignation

et à la révolte. Sinon, aujourd’hui

chiens couchants de ceux qui vous

encensent dans les journaux, ce

sont les mêmes qui, demain, vous

vomiront avant que vous ne

deveniez des barbons : ce qui se

passe en Côte d’Ivoire est autant

notre problème que celui de ceux

qu’on recrute et qu’on rémunère

afin qu’ils en discutent, suggèrent

des menaces, s’exécutent...

Olympe Bhêly-Quénum

Nota : Pour en savoir plus sur les

œuvres d’Olympe Bhêly-Quénum,

visitez son web site :

www.obhelyquenum.com

*

LLaa vviiee eesstt uunn ddeessssiinn

« La vie est un dessin. Il faut la colorier pour la

rendre belle. Il y a des parties plus sombres, et

d'autres plus colorées. C'est ce qui crée toute sa

beauté. Et, peu importe ce qui va arriver, il faut

continuer de dessiner, et sans effacer, pour ne

pas détruire tous ces beaux moments

passés...! ».

Wannee Geny

*

PPPEEENNNSSSEEERRR LLL’’’AAAVVVEEENNNIIIRRR

Une rubrique de Roche Sossiéhi

---- Parce qu’il n’est plus possible de se taire. Parce que parler c’est agir. Parce que se taire c’est mourir... L'heure est venue de PENSER pour aider à PANSER notre société malade d'elle-même, par la faute de tous. Sans exception. Le temps est venu de PENSER le Changement, puis de Changer le Pansement. Dans cette optique, je vous proposerai ici, chaque mois, des textes pour vous inviter à cette tâche aussi exaltante que passionnante : PENSER. C’est un devoir à la fois personnel et collectif. Roche Sossiehi.

L’Afrique veut le

respect…

Notre Leader nous a déjà donné le ton du combat à travers un discours aux allures prophétiques et prémonitoires d’une actualité bouleversante. C’était lors de son discours à la journée de la Paix le 15 novembre 2000. Ecoutons-le attentivement : « Un jour viendra où dans ce pays, il aura deux camps : d'un côté celui dont le territoire et la nation se confondent pour la défense de ce que nous sommes et d'un autre côté, celui pour lequel ni la nation, ni le territoire, encore moins la République que nous tenons à bâtir n'a de sens encore moins de valeur... ».

Je relis toujours avec admiration ces bribes de discours du Président Laurent Gbagbo : « On a de grands combats à mener. Et, les grands combats qu’on a à mener, ce n’est pas pour se venger des gens. C’est pour être Hommes, aussi, comme les autres. C’est ce qu’on appelle la dignité. Quand quelqu’un passe, il faut qu’on sache que c’est un Homme qui passe. C’est tout ce que nous voulons ; c’est tout ce que nous recherchons. On ne cherche pas à dominer ceux qui nous ont dominés hier ; à nous venger ; non. Mais, on veut qu’on reconnaisse que nous sommes des Hommes, au même titre que les autres. (…) Quand tu passes, il faut qu’on dise : voici un Homme qui passe. La première chose qu'il faut comprendre, c'est que, dans toutes négociations, même si elles sont techniques, c'est la dignité. Oui, nous sommes les combattants de la dignité. L'Afrique veut le respect…. Mais, l'irrespect ne peut pas être accepté par les générations à venir. L'indignité ne peut pas être acceptée par les générations à venir. La génération que je représente, c’est de donner la dignité, c’est de forcer le respect. … Nous n’avons absolument rien contre le peuple français. Mais, quiconque, au nom d’intérêts idéologiques ou économiques, veut nous asservir nous trouvera débout ! La mort vaut mieux que le déshonneur. Je ne me laisserai pas déshonorer et je ne laisserai pas déshonorer le peuple qui m'a élu. Jamais ! ».

J’aimerais dire à la Jeunesse ivoirienne et africaine qu’il n’y a pas de destin et d’avenir par procuration. Elle n’a pas le droit de confier son avenir à d’autres Peuples dit amis de l’Afrique. Les Occidentaux qui « dominent provisoirement » se sont battus pendant des siècles depuis le moyen-âge et qui continu de se battre pour améliorer leurs conditions de vie. Les Chinois aussi depuis Mao Tsé Toung et Deng Xiaoping se battent depuis des siècles pour le rayonnement de leur peuple. Le Brésil depuis Lula da Silva est un puissant émergeant avec aussi l’Inde. Ils forment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Jeunes Ivoiriens et Africains : INDIGNEZ-VOUS et ENGAGEZ-VOUS pour notre Avenir ! Sortez de votre léthargie et surtout de votre naïveté : ni les Occidentaux encore moins les Chinois ne développeront nos pays

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 37

appauvris et surexploités. Le monde est un monde de compétition, de concurrence ! Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts a-t-on coutume de dire. Nous avons le Temps pour allié, la nouvelle donne géopolitique nous est favorable : levons-nous et battons-nous car personne ne le fera à notre place. Nous, Jeunes de cette génération avons trois Révolutions à accomplir : spirituel, culturel et mental !

Méditons pour finir ces vers du poète, écrivain et homme politique chilien Pablo Neruda: « Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs, mais ils ne seront jamais les maîtres du printemps. ».

Roche Sossiéhi

*

AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE ::

AA LL''EENNSSEEIIGGNNEE DDUU SSEENNSSUUEELL A partir de textes donnés ou de quelques consignes formelles, une série de techniques propres à débloquer l'expression sera mise en œuvre afin d'aboutir a des créations personnelles. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected]

*

Selon le Professeur Ramsès

BOA THIEMELE,

« LA SORCELLERIE N’EXISTE PAS ».

Qu’en pensez-vous ?

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____________________

Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les

chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de

mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré).

*

LLeettttrree oouuvveerrttee àà mmeess

ssœœuurrss eett ffrrèèrreess dduu NNoorrdd ddee

llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree

Chères sœurs et chers frères du Nord de notre pays, la Côte d’Ivoire,

A travers cette adresse, nous voudrions vous interpeller, mes chers sœurs et frères du Nord de notre pays, la Côte-d’Ivoire, que nous aimons tous et que nous partageons avec nos frères des autres groupes ethniques.

En effet, pour rappel, il est connu de tous que l’actuel chef de l’Etat, M. Alassane Dramane Ouattara a fait son entrée véritable en politique en 1994. Face à la traque de Bédié et de la justice ivoirienne qui le sommaient de fournir les preuves de sa nationalité ivoirienne, l’homme, au cours d’une conférence à Paris en 1999, prit le dangereux raccourci d’un discours justificatif au caractère ethno-religieux : « On ne veut pas que je sois candidat, parce que je suis musulman et du nord » Ces propos marquaient une grande première dans le jeu politique ivoirien. Le choc ressenti dans le pays était à la mesure de la dangerosité et du caractère inédit du discours. Depuis lors, malheureusement, cette phrase

destructrice a fait son chemin en Côte d’Ivoire.

Au début, les Ivoiriens dans leur ensemble hormis les « initiés », avaient cru qu’il s’agissait juste de propos politique pour rallier à sa cause les nordistes, communauté alors majoritairement militante du PDCI-RDA. D’ailleurs cette vision des choses se concrétisa, car la majorité des militants du RDR est aujourd’hui constituée des ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire. Cette adhésion massive à ce parti, il faut le reconnaitre, se manifesta de manière avérée à l’arrivée du président Laurent Gbagbo au pouvoir, ce à deux niveaux :

D’abord, tout le Nord de manière générale à servi de base à la rébellion qui a endeuillé les Ivoiriens à partir de 2002. Cette rébellion, par son positionnement géographique principal et l’origine de ses principaux leaders donnait à penser à un conflit du Nord majoritairement musulman contre le Sud chrétien, selon le schéma décrit plus haut par M. Alassane Dramane Ouattara.

Les raisons servies par ceux qui ont porté le coup meurtrier à la mère patrie, sont que l’on venait pour restaurer la dignité du peuple du nord longtemps bafouée, en plus de la promesse d’un bien être social. Hélas ! Souvenir pour souvenir, après neuf ans d’occupation anarchique et d’exploitation incontrôlée de cette partie du pays, de Touba à Korhogo, en transitant par Séguéla, Kong, Odienné pour ne citer que ces localités, le constat est très amer : aggravation de la misère, décimation de la population active, exode des jeunes vers le sud, propagation du VIH/SIDA, destruction de l’école avec l’utilisation des enfants comme des combattants, aggravation des conflits éleveurs-planteurs, mévente des produits (coton, anacarde), pauvreté généralisée… Ensuite, avec les élections de 2010, cette population semble prendre

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 38

fait et cause pour le candidat du RDR. Cette vision des choses est pourtant loin de la réalité, car la brave population du Nord s’est trouvée prise en otage par les rebelles du MPCI et contrainte par ces derniers, sous les armes, à voter ‘’massivement’’ et même abusivement pour leur mentor, comme en témoignent les scores staliniens réalisés par le leader du RDR dans cette zone.

Après l’installation de M. Ouattara au pouvoir dans les conditions que nous connaissons, les Ivoiriens étaient légitimement en droit d’espérer en une véritable politique de réconciliation, d’union et de reconstruction, au sortir de plus d’une décennie de crise militaro-politique ponctuée par une terrible guerre postélectorale. Que nenni ! Il leur sert à leur grand étonnement une gestion outrancièrement ethno-tribale, conceptualisée et expérimentée sous le vocable de ‘’rattrapage ethnique’’.

En effet, en déclarant au journal français L’EXPRESS, à propos de sa politique de recrutements et de nominations exclusifs de ressortissants du Nord : « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40% de la population, étaient exclues des postes de responsabilité», M. Alassane Dramane Ouattara venait de jeter un autre pavé dans la mare déjà boueuse du microcosme politique ivoirien. Après ‘’l’ivoirité’’ dont il s’est proclamé illustre victime, il venait, à son tour, de créer un concept monstrueux et nocif en Côte d’Ivoire.

En fait, le rattrapage ethnique accrédite la thèse selon laquelle le nord, grâce à Alassane Dramane Ouattara, se «rattrape » des injustices qu’il aurait subi au détriment des autres régions de la Côte d’Ivoire, particulièrement sous le règne du président Laurent Gbagbo. Les observateurs de la vie politique dans notre pays et au-delà noteront que, c’est bien la

première fois qu’un dirigeant africain, à cet ultime niveau de responsabilité, reconnait ouvertement et sereinement, qu’il fait ses nominations sur une base purement tribale et communautaire. Ils noteront également la contre-vérité flagrante qui accuse gratuitement le président Gbagbo de marginaliser les nordistes. Les preuves contraires surabondent, mais nous en ferons l’économie pour l’occasion, de peur de nous éloigner de la quintessence de notre sujet.

En réalité, avec la politique de ‘’rattrapage’’ initiée par l’actuel Chef de l’Etat, la part belle est faite aux ressortissants du ‘’nord’’ dans l’administration centrale comme dans l’armée. Jugeons-en nous-mêmes : le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, les responsables d’institutions, d’administrations centrales et d’administrations décentralisées, les responsables des sociétés d’Etat sont tous majoritairement d’origine nordiste. L’armée de Côte d’Ivoire (FRCI) ainsi que toute la hiérarchie de cette armée qu’on peut sans risque de se tromper qualifier de tribale, appuyée par les supplétifs ‘’dozos’’ est dominée par les anciens Chefs de guerre, tous pratiquement de la même région. Est-ce à dire que les nordistes ont la primauté sur les autres populations ivoiriennes ? Sont-ils les seuls dotés de compétences pour gérer ce pays ? Chacun conviendra que non. De feu Félix Houphouët Boigny jusqu’au président Laurent Gbagbo en passant par les présidents Henri Konan Bédié et feu Robert Guéi, la Côte d’Ivoire a été gérée en ne lésant aucune région. « Le nord n’est certainement pas moins développé que toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Il suffit de voir les voies d’accès aux zones productrices de cacao, la principale source de devises du pays pour s’en rendre compte. Au sud, à l’Est, à l’Ouest et au Centre, il y a des localités inaccessibles, non

électrifiées, sans centre de santé ni école » (Notre Voie n°4460 du 5 juillet 2013 P.2). D’où vient alors la marginalisation des nordistes qui justifierait un ‘’rattrapage’’ ?

La gestion du pouvoir d’Etat à laquelle nous assistons aujourd’hui est loin de bâtir une cohésion entre les filles et les fils de ce pays. Pire, M. Ouattara, avec sa visite débutée le 02 juillet 2013 dans la Région des Savanes affirme sans gêne et je le cite : « le nord n’a pas eu sa part de redistribution nationale (…) donc je suis venu vous dire que j’ai de grandes ambitions pour le district des savanes (…) ».

Au-delà du discours purement électoraliste et populiste à l’endroit des siens, il est malheureux d’observer, de la part d’un chef d’Etat qui dit prôner ‘’le vivre ensemble’’, l’apologie du tribalisme et du régionalisme. Ainsi, du rattrapage ethnique dans les nominations dans l’administration publique et les sociétés d’Etat, monsieur Ouattara vire au rattrapage régional par les investissements massifs annoncés au nord, au détriment des autres régions du pays.

Face à cette situation qui fragilise notre nation depuis plusieurs mois, sœurs et frères cadres du Nord, devons-nous, par notre mutisme cautionner cette politique dite de rattrapage ? Sous le prétexte que cette politique nous profite, allons-nous fermer les yeux sur le danger que court la Côte d’Ivoire avec une ethnocratie qui consiste à ne placer partout rien que des ressortissants du Nord de la Côte d’ Ivoire ? Quelle image renvoyons-nous aux dizaines de milliers d’Ivoiriens licenciés de leurs services pour nécessité de rattrapage ? Et le sort des femmes et des enfants de ces familles livrées à elles-mêmes ?

Allons-nous accepter plus longtemps que le nord serve de ‘’Goulags’’ et de camps de tortures pour bon nombre de nos compatriotes non nordistes sous la surveillance d’une armée et d’une

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milice perçues comme tribales ? A bien y voir, les ressortissants du nord ont été au cœur d’une décennie d’instrumentalisation par les dignitaires du régime actuel, dans leur stratégie de conquête du pouvoir. Celle-ci a consisté, pour eux, à opposer le nord aux autres régions de Côte d’Ivoire pour mieux se positionner dans le rôle de «redresseur » de tort des nordistes. Et la vraie vision de M. Ouattara a été exprimée au cours de sa tournée actuelle au nord lorsqu’il dit : « Ne parlons pas de nos origines… ». Comment peut-on vivre dans un pays en ignorant ses origines ? Notre grand chef, nous invite en réalité à brader notre nationalité, en faisant de la Côte-d’Ivoire un NO MAN’S LAND.

Chers sœurs et frères du nord, militants du PDCI, du RDR, du FPI et des autres partis politiques, j’en appelle à votre conscience et à votre attention ; un sentiment anti-nordiste est en train de naître chez les autres Ivoiriens, victimes d’exclusion causée par le rattrapage et encouragée par notre silence ou notre complicité. N’oublions pas, par ailleurs, que nous, originaires du nord, sommes aussi désabusés par cette politique ethno-tribale qui se transforme sous nos yeux en une VERITABLE EXCLUSION de l’ivoirien tout court dans son propre pays. Au nord comme dans les autres régions de Côte d’Ivoire, nos terres sont occupées par des ressortissants étrangers (burkinabés, guinéens, maliens) déversés par cars entiers…

Oui, il ne faut pas se leurrer, les nordistes sont aussi expropriés et il faut avoir le courage de le dire. A Touba, Séguéla, Mankono, la triste réalité s’impose à tous sans qu’une véritable réponse politique ne soit apportée. Aussi, ne nous fions pas aux patronymes des personnes nommées dans l’administration, dans l’armée et des élus pour nous réjouir au motif que l’on promeut les originaires du nord. Je vous invite à plus de discernement, car la défense des intérêts du pays

s’impose à nous autant qu’aux concitoyens des autres régions, parce que la Côte d’Ivoire nous appartient au même titre. Chers sœurs et frères du Nord, militants du FPI, du PDCI, du RDR et des autres partis, aujourd’hui nous assistons pour certains de façon impuissante, pour d’autres avec une complicité avérée et active à la gestion ethno-tribale du pouvoir. Cette politique d’un autre âge divise les Ivoiriens, car elle crée un communautarisme au lieu de construire une NATION. Elle formalise un repli identitaire, accentue la fracture sociale et relègue le fameux ‘’vivre ensemble’’ à un simple slogan riche de sa vacuité.

Vous mes sœurs, Vous mes frères du grand Nord sans exception, nous vous interpellons ici sur le danger de cet autre concept. Nous qui avons des quartiers ‘’dioulabougous’’ dans toutes les villes du pays, véritables symboles de notre acceptation et de notre intégration au sein des autres communautés ivoiriennes, nous vous invitons à prendre nos responsabilités, car notre beau pays s’effondre.

Alors pour éviter le pire, comme un seul homme, levons-nous et disons non à cette forfaiture, disons non à cette déchirure de notre nation. Nous, cadres et populations du Nord, désolidarisons-nous de cette posture sectaire, montrons aux autres Ivoiriens que nous sommes pour la construction d’une nation forte et solidaire et non d’une tribu. Oui, - Parce que la manipulation des différences régionales et ethno-religieuses ne peut constituer une politique nationale durable ; - Parce que les exclus d’aujourd’hui peuvent revendiquer aussi les rebellions de demain ; - Parce qu’il faut mettre un terme à la longue parenthèse tribaliste, divisionniste, trompeuse et dangereuse en cours en Côte d’Ivoire ;

- Parce qu’il il y a encore, dans toutes les régions de Côte d’Ivoire et particulièrement au nord de notre pays, des Ivoiriens lucides qui voient venir le danger d’une véritable guerre civile ;

Nous, les nordistes, disons haut et fort : ‘’ nous ne nous reconnaissons pas dans cette politique dite de rattrapage. Comme un seul homme, dénonçons la division flagrante du peuple ivoirien, en vue de construire dans la dignité, l’union et la prospérité une Côte-d’Ivoire réconciliée avec elle-même. Vive une Côte d’Ivoire qui doit avancer dans la diversité ethnique, car main dans la main nous iront de l’avant.

Oui, nous le pouvons….

Bamba Massany, Ex-députée de Port-Bouët

Secrétaire général-adjoint du front populaire ivoirien

source.notrevoie.com

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« Les Amis du Livre » est une organisation pour : - développer le goût de la lecture chez les jeunes, pour la promotion du livre et de la lecture à travers des associations qui organisent des activités autour du livre, incitent les jeunes à lire effectivement, à fréquenter les lieux de culture que sont les librairies et bibliothèques et, à participer à toutes les activités autour du livre. - Créer toutes les occasions de mettre des livres dans les mains des jeunes afin de donner à chacun la possibilité d'une rencontre avec le livre. Ce qui lui ouvrira les portes des bienfaits de la lecture et de l’univers.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 40

- Faire en sorte que livre ne reste pas absent encore longtemps dans la vie de nos jeunes. Changer leur représentation vis-à-vis du livre. Et éviter surtout qu’ils parviennent à l'âge adulte sans jamais avoir connu les joies et les bouleversements que provoque la lecture d’un livre… « Nous voulons offrir des livres à nos enfants des lycées et collèges afin que le Livre et la pratique de la Lecture fassent partie de leur quotidien et que, leurs résultats scolaires, mauvais ces dernières années, s'en ressentent positivement. Toute chose qui fera que, demain, nous aurons une société de citoyens capables de se comprendre et de comprendre les principes qui fondent le monde dans lequel ils vivent. Voilà ce qui nous motive à travers "Les Amis du Livre" et la collecte que nous avons initiée ».

Serge Grah

*

PPPeeerrrddduuu(((eee))) dddeee

vvvuuueee ???.........

RRReeetttrrrooouuuvvvooonnnsss---

nnnooouuusss !!! Cette rubrique est destinée à publier gratuitement

vos annonces pour vous aider à retrouver vos amis, vos parents, vos anciens camarades d’école ou de lycée ou de fac, anciens collègues, anciens

tuteurs, bienfaiteurs…, qui sont, comme on dit, « perdus de vue » ou disparus et dont vous souhaiteriez avoir des informations ou des

nouvelles toutes fraîches...

Avis :

Faites-nous parvenir des informations

au sujet de

LLEEOONN--LLUUCC BBEELLIIBBII NNKKOOLLLLOO

Ancien ministre camerounais, né vers 1933

et mort en 1985… D’avance merci de votre

contribution.

*

Franck et Marie-Agnès Dago recherchent

leur père

DDAAGGOO GGNNAAHHOOUUAA MMEEDDAARRDD

Né en 1947 à Tanolilié, sous-préfecture de

Lakota qui vivrait en Grande-Bretagne.

Merci de contacter « Le Filament » pour

toute information :

[email protected]

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Vous recherchez une âme sœur, vous avez perdu de vue un ami ou un parent, vous avez retrouvé un document important de quelqu’un, vous avez été victime d'un abus de confiance ou d'une escroquerie... Adressez-vous au FILAMENT pour publier votre avis de recherche, de perte ou de disparition.

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Nous condamnons

Barack Hussein Obama

sur toute la ligne

Barrack Hussein Obama, le nègre de service des multinationales américaines qui l'utilisent pour le triomphe du capitalisme mondial, a poussé l'idiotie de son comportement jusqu'à faire la promotion de la pédérastie en Afrique... Nous le condamnons sur toute la ligne... Comment Obama peut il se foutre des Africains de la sorte?

En effet, comment dans une Afrique en proie à des difficultés de tous ordres, Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, peut-il venir parler d'homosexualité? Dans un Sénégal ou le taux de mendicité est le plus important au monde, comment

Obama peut-il demander à l'Etat sénégalais de dépénaliser la loi sur l'homosexualité, là où les Sénégalais attendaient de lui des promesses plus intéressantes? Comment a t il pu faire cela? Peu importe ce qu’il est, peu importe qu’il fasse l'apologie de ce que nous considérons, nous, comme une monstruosité, parce que ça déshumanise l'humanité, mais il faut respecter les Africains et leurs coutumes, même si les Occidentaux prennent plaisir à bafouer la vie des Africains par les guerres qu'ils organisent... Merci au président Macky, qui avec une simplicité et courtoisie déconcertantes a rappelé le nègre de service Obama à la réalité africaine... Et, c'est avec cette honte qu'il arrive en Afrique du Sud où, dans un communiqué laconique, il se rappelle brusquement que l'Afrique avait besoin d'électricité... Quelle idiotie et quelle malhonnêteté? Heureusement que l'Afrique digne est désormais consciente que toute imposture, d'où qu'elle vienne n'a plus sa place chez nous.

Zokohi Zadi

PPEERRLLEE DDEE PPLLUUIIEE

Il n'est pas de plus jolie Princesse, Elle est un bouquet de délicatesse, Tu me manques tant ma poupée, Dans mes bras j'ai hâte de te serrer, Tu es mon tendre Bonheur, Les pétales du cerisier en fleurs, Une minuscule perle de pluie, Ou se reflète les couleurs de la vie.

Bérénice La Luciole d'Abidjan

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 41

Rions un peu, parce que le rire, c’est la santé ; le rire, c’est le propre de l’homme ; et puis, la vérité est

parfois dans le rire. Mais attention ! Le rire bruyant révèle bien souvent le vide de l’esprit...

Une mère a 2 enfants. L'un s'appelle Jenesaipas et l'autre Cervelle. Jenesaipas va pour la première fois à l'école et Cervelle va au marché. A son arrivée à l'école son maître lui demande à Jenesaipas : - comment tu t'appelle ? - Jenesaipas. - Te fous pas de moi. Dis-moi comment tu t'appelles, sinon tu vas chez le directeur. - Jenesaipas. Le maître l'amène chez le directeur : « Comment tu t'appelles », lui demande le directeur. - Jenesaipas. - Dis-moi comment tu t'appelle, sinon j'appelle ta mère. - Jenesaipas ! Le directeur appelle sa mère et lui demande : - Madame comment s'appelle votre fils ? - Jenesaipas. - Mais, ou est donc passée votre cervelle ? - Au marché ! (Anna Tall Torodo)

"Oooh Nadège Blé, qu'est-ce que tu es une fille ADOrable" ! Mais, ça va pas non ?! Rectification ! Je suis une fille GBAGBOrable.

Je me souviens d’un passage de l’immense

Bruly Bouabré au 20 heures

Le journaliste : Frédéric Bruly Boaubré, vous

êtes un peintre internationalement connu.

Comment êtes vous venu à peinture

FBB : Peinture ?

Le journaliste : Vous êtes peintre n’est ce pas ?

FBB : Non

Le journaliste : Vous ne prenez pas de pinceaux

pour peindre des tableaux

FBB : Non

La conférence de rédaction aurait excusé le

journaliste et accusé le vieil artiste de sénilité.

Les pauvres, aucun des journalistes ne savait

que Bruly Bouabré était DESSINATEUR ( qui

faisait des dessins au crayon de couleur sur

papier cartonné) et pas PEINTRE. Un simple

passage sur wikipédia aurait suffit. Edwige H.

Rosemonde.

(Cissé Bacongo, à la Une de Nord-Sud quotidien) : « Je ne suis pas l'INVESTIGATEUR des violences ». « Evidemment, nous-mêmes, on sait ça, Monsieur le ministre-député-ex-futur-maire, parce que tu n'es pas policier pour mener des investigations. Mais nous, on dit : tu es l'INSTIGATEUR. Et ça, c'est pas pareil ! ». Jonathan Kacou

Un fou dans un asile était dans la cour en train de dessiner sur une feuille, le surveillant présent lui demanda : - Qu'est-ce-que tu fais ? Il répondit - Je dessine Dieu - Le surveillant curieux prit la feuille de la main du fou et regarda. Il ne vit rien et dit : - Mais il n'y a rien sur ta feuille ! Le fou répondit: - Mais ! Toi-même, tu es fou ou quoi ? Est-ce que tu as déjà vu Dieu une fois? Anna Tall Torodo.

A p p e l : N o u s v o u s i n v i t o n s à p r o p o s e r d e s h i s t o i r e s d r ô l e s e t à f a i r e p a r t a g e r v o t r e s e n s d e l ’ h u m o u r e t v o t r e b o n n e h u m e u r . D ’ a v a n c e m e r c i .

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SOUS L'ERE DES JUSTICIERS DU NORD.

Nous vivons chaque jour un peu plus en êtres agressés. Nos cris de détresses, nos angoisses, nos appels à l'aide sont portés en écho vers ceux qui croient pouvoir entendre sans

écouter et qui prétendent voir alors qu'ils souffrent de cécité. Comment vivre dans ce monde, dans cette Côte d’Ivoire qui devient de plus en plus sombre, plus froid à cause de l'indifférence et de la méchanceté, un pays où l'on nous refuse le droit à la différence, le droit à la liberté d'opinion, le droit d'être les maîtres de notre propre destin ?...

Les géniteurs de la charte du nord exigent que nous souffrions en silence et que nous taisions notre révolte.

Avec notre argent, ils achètent des armes pour réprimer dans le sang ceux des nôtres qui revendiqueraient juste un peu de liberté.

Et pourtant, ce sont ces mêmes qui, hier, criaient sur tous les toits : xénophobie, exclusion, dictature, poudrière identitaire, escadron de la mort, etc.

Et pourtant, ce sont ces nouveaux rois qui, chaque jour, chantent les éloges de la liberté. Avec en sourdine, la voix de leurs maîtres impérialistes qui ne cessent de nous empoisonner l'existence, en nous poussant à la soumission et à la servitude.

Ces promoteurs de la Charte du Nord ont trouvé un fond de commerce pour s'éterniser au pouvoir. Le cynisme érigé en doctrine est devenue leur boussole politique. La violence par laquelle ces propagandistes du fanatisme s'expriment, met en évidence leur incapacité à réaliser un projet politique clair. Ces charlatans, devenus triomphateurs par l'hypocrisie et le mensonge, veulent même s'approprier Dieu. Ils prétendent être investis par sa force pour nous conduire sur le bon chemin, transformer notre pays en un pays émergeant d'ici 2020.

Ainsi, ils veulent nous emmener à douter de notre capacité à mener le combat pour la restauration de notre dignité .Mais, nous ne cèderons jamais, parce que notre liberté nous la voulons. Cette quête de la liberté, nous la continuerons par les gens d'aujourd'hui et par les générations futures.

Le rêve de la liberté procure l'espoir. Cela fait deux ans qu'ils essayent de nous faire disparaître ; mais, nous ne fléchirons pas, car il nous reste encore d'autres longues années à vivre heureux sur la terre sans nous renier. Oui ! Nous luttons aussi pour confirmer le principe que les valeurs démocratiques sont le patrimoine commun de l'humanité. Et moi, je suis plus que convaincu que nous y parviendrons. c'est juste une question de temps.

LA LUTTE CONTINUE....

Zedia Ibrahim

Source : abidjandirect.net

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 42

AAARRRTTTSSS,,, LLLIIITTTTTTÉÉÉRRRAAATTTUUURRREEE

EEETTT CCCUUULLLTTTUUURRREEE BBEERRNNAARRDD BBIINNLLIINN--DDAADDIIEE :: LLEE

PPAATTRRIIAARRCCHHEE DDEE LLAA LLUUTTTTEE

EEMMAANNCCIIPPAATTRRIICCEE !!

Lorsque des amis m’ont informé du projet de faire, dans une revue, la

présentation des personnes ayant (eu) une part notable au

combat d’émancipation

des peuples africains, un nom résonna dans ma tête : Bernard Binlin-Dadié ! Cet homme est notablement présent et actif chaque fois qu’il est besoin de se battre en faveur de la dignité humaine, de la liberté des peuples et plus précisément pour la libération de l’Afrique. Sa part au combat est énorme, mais son nom et son image restent comme ignorés des historiographes de notre temps, en matière de lutte émancipatrice. Il est à mes yeux la preuve palpable de la véracité de l’adage selon lequel « nul n’est prophète chez soi ». Alors, on réalise que les véritables héros sont méconnus chez eux et en leur temps. Ils sont comme l’air, dont personne ne se soucie qu’il est absolument indispensable à la vie, tant qu’on l’a, et on ne prend conscience de son importance vitale que lorsqu’il vient à manquer. Bernard Binlin-Dadié est de ces hommes dont l’histoire retiendra qu’il aura combattu l’injustice, principalement celle exercée par les acteurs de tous genres de l’impérialisme, à travers le colonialisme déshumanisant, depuis plus de trois quarts de siècle. En fait, la dimension de l’homme, au plan de l’action militante, est tellement immense que cela paraît une véritable gageure que de prendre sur soi de parler de lui ! C’est assurément ce qui explique que l’on ait si peu d’empressement à le présenter, en tant que grand combattant ! En ce qui me concerne, j’ai parfaitement conscience que je ne donnerais qu’une infime partie de la dimension de ce patriarche de nos luttes émancipatrices. Mais, j’ai décidé de me jeter à l’eau, pour faire le pas audacieux, et dire de l’homme quelques mots. Mon souhait, c’est qu’il y ait par la suite, des présentations plus détaillées de cette figure emblématique de la lutte émancipatrice.

Dadié, le patriarche infatigable du combat libérateur !

Bernard Binlin-Dadié est aujourd’hui un patriarche, au sens biblique du terme. Né en

1916, il est à quelques années de la centaine. C’est un âge très honorable, cette époque de sa vie où souvent l’homme regarde avec lassitude, émerveillement, ou parfois une certaine condescendance, le déroulement de la vie, en suivant les événements avec quelques regrets de ne plus avoir l’âge de faire ceci et cela. Cet homme-là subit le poids de son âge, et on dit qu’il est vieux ! Mais Bernard Binlin-Dadié n’est pas vieux : il n’a pas eu le temps de vieillir ! D’ailleurs, il y a quelques jours, à l’occasion d’une manifestation du CNRD (Congrès National de la Résistance pour la Démocratie) un courant politique dont il est le président, il disait, le jeudi 11 avril 2013 : « on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années. On devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute ; aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi vieux que votre abattement ». Cet homme, à presque cent ans, est à la pointe de la lutte émancipatrice de l’Afrique et principalement de la Côte d’Ivoire. Sa foi et sa confiance en lui-même sont restées intactes depuis les années mil neuf cent trente, lorsque, à la fin de ses études, à son premier poste de fonctionnaire de l’administration coloniale, son patron, un colon averti qui lui trouvait des allures d’insoumis sans aucun complexe, lui lança : « tu ne peux pas enseigner ; tu iras en prison ! » Là-dessus, il dut se contenter d’une autre fonction que celle d’enseigner, ce qui ne l’empêcha pas de subir toutes sortes de brimades colonialistes y compris d’être incarcéré à la prison de Grand-Bassam. Ses compagnons de lutte du début, devenus réformistes pour la plupart, ne lui épargnèrent pas de subir les tracasseries oppressives et l’isolement, à la proclamation des indépendances factices de 1960, même s’il fut, quelques temps, ministre de la Culture sous le règne du président Houphouët-Boigny! Dadié n’abandonna pas pour autant le combat.

Bernard B. Dadié, l’incorruptible défenseur de la justice et de la liberté par le verbe :

Dadié a choisi très tôt la lutte au plan des idées. Sa très large et dense production littéraire en témoigne, de même que sa présence permanente sur le terrain, par la publication d’articles de presse. « Climbié, Béatrice du Congo, Papassidi maître escroc, Moa Ceul, Le pagne noir, Cailloux Blancs »…Voici quelques unes des productions littéraires de l’écrivain Bernard B. Dadié, « le seigneur des lettres ivoiriennes », selon le mot de feu le journaliste, écrivain et critique Jérôme Diégou Bailly. Son œuvre est plurielle et variée : il touche à tous les genres de la littérature. Du conte au roman, en passant

par la poésie, Dadié écrit pour la défense de la justice et de la liberté, pour l’émancipation de l’homme… Enfants, lorsque nous entendions le mot « indépendance », nous nous rappelions cet extrait de « climbié », l’oncle Ndabian parlant à son neveu : « le travail, et après le travail, l’indépendance ; n’être à la charge de personne…Telle doit être la devise de votre génération … ». A la vérité, Bernard B. Dadié fait partie aujourd’hui de ces personnes qui sont une référence en matière de constance et de pertinence dans la pensée et dans l’action. Il est une sorte de « conscience morale » ainsi que le dit mon frère et camarade, le professeur Gnagne Yadou. En plus de sa riche production littéraire, on ne saurait occulter sa présence régulière dans les tabloïdes ivoiriens : il ne se passe pas de semaine sans qu’un texte de haute facture, signé de Bernard B .Dadié, ne soit publié dans l’un ou l’autre des quotidiens ivoiriens les plus lus. Evidemment nous parlons ici des publications non engagées à ramer pour ceux qui tiennent le bâton en faveur de l’oppression impérialiste ! Hier 12 avril, Dadié publiait encore un texte plein d’enseignement et d’assurance, où il invitait les Ivoiriens à « s’armer de l’amour du prochain et de la soumission à Dieu », pour mener le combat contre ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu et se disent puissants parce qu’ils possèdent des bombes et imposent aux autres la force brutale. Maîtrisant avec une rigoureuse précision le déroulement des faits et les dates des évènements importants de notre histoire, Bernard Dadié est une bibliothèque vivante. Il a de ce fait une claire compréhension de toutes les ruses de l’oppresseur, et chacune de ses interventions dans la presse est incontestable lorsqu’il explique, dénonce, condamne ou appelle à la résistance. Au-delà de la qualité esthétique des textes de Dadié, on est édifié, conforté, rassuré ! Aujourd’hui encore, la France de l’impérialisme inhumain, qui n’a jamais eu de scrupule à opprimer en Afrique toute valeur réelle, ne rate aucune occasion de faire payer à cet homme son attachement à la liberté, à la justice et à l’égalité entre les hommes. C’est ainsi qu’en 2005, en tant que membre honoraire des instances dirigeantes de la francophonie, il avait été invité à Paris, à une réunion de cette institution. Eh bien, l’ambassade de France à Abidjan lui refusa simplement le visa, pour l’empêcher de se rendre à cette rencontre : on était à un moment délicat du coup d’Etat de la France contre notre pays, suite aux tueries de novembre 2004, à l’Hôtel Ivoire, et Dadié venait de publier un texte appelant à la résistance ! Et on continue de nous chanter que l’organisation de la francophonie, qui

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 43

est comme le franc CFA, un outil de l’impérialisme insatiable, n’est qu’un cadre d’échanges culturels, dans cette Afrique où subsistent des collabos inqualifiables et des apatrides de bas étage, des individus qu’étouffent un égoïsme innommable. A l’époque, des personnes informées ont suggéré au patriarche de protester contre cette avanie. Mais, impassible et un peu rieur, il répondit : «Non ! Ce n’est pas nécessaire ! Cela ne vaut pas la peine ! La francophonie, c’est leur chose, qu’ils en fassent ce qu’ils veulent ; nous, nous avons des combats à mener ! » Tel est l’homme ! Fier, mais respectueux de l’autre dans ses positions, même les plus anormales!

Puisse l’Eternel, notre Dieu, garder encore plus longtemps parmi nous, Bernard Binlin-Dadié !

BEDI HOLY

*

Le métier de « nègre littéraire»

Comme dans beaucoup de domaines, la

littérature a ses zones d’ombres. L’une

d’entre elles consiste à faire appel à un

écrivain caché, généralement appelé un

« nègre », dont l’activité consiste à rédiger le

livre d’une autre personne, célèbre le plus

souvent. Cette pratique est de plus en plus

répandue par un monde médiatisé et par

l’argent qu’elle rapporte aux maisons

d’édition. En quoi consiste le métier de

« nègre » ?

Un « nègre » ou « nègre littéraire » est

l’auteur anonyme d’un texte signé par une

autre personne, souvent célèbre. Il « élabore,

corrige, refond les œuvres auxquelles un

autre met son nom ».

L’emploi du mot « nègre » dans cette

acception date du milieu du XVIIIe siècle,

en référence à l’exploitation des populations

noires d’Afrique. Aujourd’hui, certains

estiment qu’il est plus politiquement correct

d’utiliser le mot « nègre » avec des guillemets

ou de le remplacer par la locution « nègre

littéraire » ; ces locutions sont parfois

remplacées par l’anglicisme « écrivain

fantôme » (« ghost writer » en anglais, cf. le

film de Roman Polanski The Ghost Writer)

ou par l’expression «prête-plume».

Au XVIIIe siècle, dans le langage familier

spécialisé des écrivains et des éditeurs, on

trouve le mot « teinturier » avec le même

sens. Par exemple. Mme la comtesse de

Beauharnais a fait présenter une comédie,

elle a été reçue ; on ne doute pas que le sieur

Dorat ne soit son teinturier,

Voltaire, quant à lui, utilisait le terme « blanchisseur ». Selon Hetzel, Le général Manstein pressait Voltaire de revoir ses Mémoires. Le roi m’a envoyé son linge sale à blanchir, il faut que le vôtre attende, répondit Voltaire, qui venait de recevoir du roi de Prusse un paquet de vers à corriger.

Pour mieux comprendre en quoi consiste ce travail, Lucie PITZALIS a interviewé un « nègre », historien de métier, qui a écrit plusieurs ouvrages historiques salués par la critique. Son nom ne sera pas mentionné pour conserver le secret de sa participation à cette activité. De même, l’anonymat des personnalités évoquées a été respecté.

A lire dans notre prochaine parution.

*

Dans notre prochaine parution :

« Ecrire pour la patrie et l’avenir » Par Maurice Bandama,

Ex-Président de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI), ministre

de la culture.

*

Découvrez « La Maison des

Auteurs » de limoges.

*

Echange de bons procédés : Tiburce

Kpoffi m'a dédicacé, "L'amour est un

grand pleur", je lui ai signé "L'ombre

du pont". Josué Guébo.

(Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et contributions)

*

Quelle place occupe le sommeil dans votre vie?

« En ce qui me concerne, je passe très souvent des journées noires et des nuits blanches. Ne me demandez pas ce que je fais en ces moments… J’écris ». Léandre Sahiri

*

AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE :: Un groupe de spécialistes se propose de réaliser très bientôt l'atelier de poésie. En six séances de deux heures et de manières ludiques. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected]

*

UUnnee mmuussee eexxttrraaoorrddiinnaaiirree

L’Amour est la plus majestueuse des muses. Le confort, l'adresse et la beauté fusent Quand elle déverse toutes ses chansons Sur l'épineux chemin de la création. Son âme, sage comme la vieillesse, A les gestes qu'il faut au sculpteur pour éclore Une statue aussi chaste qu'une aurore Qui exulte sur la cour d'une princesse. Elle porte savamment sur son dos soyeux Tous les artistes qui, de ses mains, s'éprennent Et les conduit vers des aventures sereines Pour cueillir des joyaux aux pieds de Dieu. Sa blouse blanche auréolée de mille taches Est le symbole de sa passion folle Pour l'esthétique et de tout ce qui arrache A l'art des fleurs qui, des rêveurs, font des idoles!

Aimé Comoé

in « L'averse de l'aurore »

LLLaaa PPPaaagggeee dddeee lll’’’AAAEEECCCIII Une rubrique de Josué Guébo

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 44

Principale structure des gens de lettres en Côte-d’Ivoire, l'AECI (Association dezs écrivains de Côte d’Ivoire) est depuis plus d’une vingtaine d’années, l’espace de promotion, de valorisation du Livre et de l’écrivain ivoirien.

*

Chaque mois, Le président de l’AECI, Josué

Guébo, vous invite dans cette rubrique à découvrir un auteur

ivoirien. Ce mois-ci, nous vous présentons

Maxime Kouadio N’DRI

Maxime Kouadio N’DRI est un écrivain, poète, romancier et graphiste ivoirien né à Azaguié en 1986. Après ses études primaires à Abbey-Bégnini et à l’école primaire catholique de Yakassé-Mé, le Collège Moderne d’Azaguié l’accueille pour le premier cycle d’enseignement secondaire et le Lycée Moderne d’Agboville pour le second cycle. Titulaire d’une Licence ès lettres, spécialité Linguistique et option communication, obtenue au département d’Anglais à L’université Félix Houphouët Boigny de Cocody, il embrasse une carrière littéraire avec

deux œuvres éditées dont « L’envol Du Cœur » parue aux éditions balafons à Abidjan en 2012 et « La Nouvelle » aux éditions Edilivre Paris, en mai 2013, il compte, à ce jours, plusieurs manuscrits inédits dont : « Savoirs Perdus », « Les larmes dans le vent », « Sous l’arbre à palabres », La Nouvelle, etc. Dans nos prochaines, nous vous proposerons quelques extraits de textes de Maxime Kouadio N’DRI.

Madame, monsieur, S’il vous plait, à un mariage ou à

un anniversaire Songez à offrir au moins un livre...

Nous comptons sur vous !

(Association des écrivains de Côte

d'Ivoire)

*

LLLEEE FFF OOO RRR UUU MMM

DDDUUU FFFIIILLLAAAMMMEEENNNTTT

Sur la problématique des Africains qui ne lisent pas, nous attendons vos points de vue et témoignages.

<><>

« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ». Fatim Souanou Coulibaly

*

AAuu PPllaaiissiirr ddee LLiirree

Je pense qu’il existe deux types de

livres : il y a ceux dont les mots, dont

l’histoire nous plongent dans un monde

onirique, dépassant les limites du réel,

transportant le lecteur dans une quête

d’évasion et d’émotions vives, et il y a

ceux qui nous guident

intellectuellement, qui ouvrent au

débat, à des questions existentielles

sur le monde qui nous entoure, qui

nous permettent de développer un

bagage culturel.

L a l e c t ur e e s t u n m o t e ur d e

c h a n ge m e nt e t d e

d é ve l o p p e m e nt d e

p e r f o r m a nc e s .

L’éducation est la base de tout. Dans le

milieu scolaire, elle passe par

l’alphabétisation. Dès notre plus âge,

on nous apprend à lire et à écrire,

prérequis fondamentaux pour une

intégration dans la société.

Se plonger dans un livre et s’en

imprégner une heure, une journée ou

une vie entière, en étant allongé sur

son lit, pendant la pause-déjeuner, ou

encore dans les transports en commun

(quel que soit le type de livres), il n’y a

rien de tel pour converser avec un

auteur, et entrer dans son univers.

Non, la curiosité n’est pas un vilain

défaut, du moins pas en matière de

lecture. Lire et apprendre sont deux

verbes qui me paraissent

complémentaires. Ainsi, être disposé(e)

à lire, c’est être disposé(e) donc à

apprendre. Ce qui constitue un

premier pas vers le développement de

soi. La lecture est un moment intime,

relativement simple matériellement

puisqu’il ne suffit que d’un stylo et

d’une feuille de papier (ou encore d’un

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 45

ordinateur) pour transmettre quelque

chose, mais encore faut-il être assez

éveillé(e) pour en comprendre le sens.

Le monde, les sociétés, évoluent à une

vitesse incroyable, je ne vous apprends

rien, et parfois on peut vite se sentir

perdu(e) ou dépassé(e) par les réalités

environnantes. L’exigence règne dans

ce bas-monde et les choses se

compliquent.

L i r e i m p l i q ue d ’ a c q ué r i r e t

c o m p r e nd r e un vo c a b u l a i r e ,

d e s q ua l i t é s d ’ e xp r e s s i o ns ,

d e s q u a l i t és d ’ é c r i t ur e , entre

autres.

Je pense qu’on lit pour écrire, on lit

pour savoir, o n l i t p o ur b â t i r l e s

m é c a n i s m es d e no s

r é f l e x i o ns .

A la question, qu’est-ce que la lecture

nous apporte ?

Je dirais qu’il me paraît bien naïf, ou

alors restrictif de ne voir en la lecture,

qu’un passe-temps, ou une obligation

scolaire. Notre capacité à lire remonte

à bien longtemps, et pourtant certains

sont dépassés par la force des mots, si

bien que les aptitudes de

compréhension, de déchiffrage font

défaut. S i o n ne l i t p a s , o n

p e r d d e s p a ns e n t i e rs d e

l ’ h i s t o i r e , no us l a i s s a nt e n

d é c a l a ge p a r r a p p o r t a u r e s t e

d u m o nd e .

Enfin, je dirais que l a l e c t ur e m ’ a

p e r m i s d ’ a p p r i vo i s e r d e s

p e ur s , d e m e c o ns t r u i r e , d e

t r o uve r d e s r é p o ns e s , d e

m ’ é r i ge r e t d e m e p o s i t i o nne r

sur un sujet plutôt que d’en rester

spectatrice.

Je terminerais par cette citation de

Jean Guéhenno qui disait « L a vr a i e

l e c t ur e c o mm e nc e q ua nd o n

ne l i t p l us s e u l e m e nt p o ur s e

d i s t r a i r e e t s e f u i r , m a i s

p o ur s e t r o uve r ».

C a m y T A K O

QQuuee ffoonntt eett ccoommmmeenntt ffoonntt lleess ggeennss qquuii nnee lliisseenntt ppaass dduu ttoouutt ??

*

BBiibblliioo--bbuuss

A Bogotá, en Colombie, dans chaque

station de bus et dans les parcs : une

bibliothèque gratuite. Je n'ose même

pas rêver de ça à Abidjan... Les

livres disparaîtront en une nuit pour

se retrouver à la "librairie par

terre''... (Holy Dolores).

*

Ayant été très tôt confronté à l'injustice et à l'arbitraire, je demeure un homme foncièrement engagé. Mon dernier livre est intitulé "Lettre ouverte aux Noir(e)s qui ne lisent pas". C'est un livre de combat contre l'ignorance ». Léandre Sahiri

LLeettttrree oouuvveerrttee

AAuuxx NNooiirr((ee))ss

qquuii

nnee lliisseenntt ppaass

« Ce livre est un plaidoyer pour la Lecture, celle des Noirs ».

(Patrice Piardon).

*

--- SSS aaa nnn ccc ttt uuu aaa iii rrr eee --- U n e c h r o n i q u e d e M a c a i r e

E t t y

LLee ddrraammee ddee cceeuuxx qquuii nnee

lliisseenntt ppaass

Ceux qui ne lisent pas sont des tristes solitaires et des solitaires tristes, ce sont des personnes sans ouverture, sans vision, sans horizon. Ils en proie à un gigantesque ennui. Or, l’ennui est un virus mortel. Léandre Sahiri ne croyait pas si bien dire quand il écrivait : « Quand l’on est gagné par l’ennui, le monde est perçu comme une agression et la vie est vécue comme un calvaire. L’ennui pousse, généralement, soit à l’inaction, soit à travailler sans plaisir ou sans passion… L’ennui nous fait paraître le temps trop long, voire interminable ; l’ennui nous nourrit d’impatience ; l’ennui rend une occupation ou une activité fastidieuse… Quand on est gagné par l’ennui, la vie ne suscite plus d’intérêt, ni d’enthousiasme, ni de goût, plus rien ne fascine. Quand on est gagné par l’ennui, on tue le temps à s’adonner à des choses pratiquement inutiles, ou parfois à ne rien faire… Et, le mal est que l’ennui peut déboucher sur une absence totale de plaisir ou d’intérêt dans sa vie, sur une sorte d’aigreur ou de dégoût de toute activité. L’ennui peut conduire à la lassitude morale, voire au suicide ». Ceux qui ne lisent pas sont des invalides. Ils sont incapables d’appréhender le futur et l’extérieur. Ils sont réduits à tourner sur eux comme des âmes damnées. Leur univers ressemble à une prison. Ce sont des incarcérés, des encroués qui s’ignorent ! Ceux qui ne lisent pas, ceux qui n’aiment pas lire, ne seront jamais des hommes cultivés, des hommes éclairés. Ils ne seront jamais des érudits. Ils pataugent dans un piteux état d’ignorance. Or, l’ignorance est un fardeau. « Quand on est ignorant, on est bien souvent naïf : on croit à tout et à rien. Quand on est ignorant, on est bien souvent infantilisé, voire animalisé. Quand on est ignorant, on accepte la situation de misère que l ’on vit comme une fatalité … Quand on est ignorant, on se croit destiné à vivre éternellement dans l’ombre et à la solde des autres ; on se croit juste bon à exécuter, tout bêtement, de sales besognes, à porter fièrement les cannes et les fardeaux des autres, à être les porte-voix des autres pour diffuser leurs « idéaux » qui, parfois, ne

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 46

sont, ni plus ni moins, que des idioties. Quand on est ignorant, on se comporte généralement comme un mouton égaré dans un parc …». (Léandre Sahiri). Ceux qui ne lisent pas ne peuvent pas apprécier l’envol d’un papillon, le chant du rossignol, les leçons d’une ride de vieillard, la beauté du sourire d’un enfant, la poésie d’une fleur épanouie. Ceux qui ne lisent pas ne sont pas capables d’amour, de partage, de solidarité, de tolérance. Ils sont à la base des grandes déchirures et tragédies de l’histoire. Les politiciens les utilisent pour exécuter les sales tâches. Ils les utilisent comme des canons à chair. Ils les envoient au charbon et n’hésitent pas à les sacrifier pour le besoin de leur ascension. Ceux qui ne lisent pas sont limités et perpétuellement victimes car « De telles personnes manquent d’esprit critique et de discernement … elles sont réduites au seul état de consommateur, de pourvoyeur ou convoyeur, de bête de somme ou bête de guerre ; ces personnes sont souvent dupées ou escroquées ; ces personnes ne s’aperçoivent de leurs erreurs qu’après avoir agi ou après en avoir été victimes » (Léandre Sahiri). Ceux qui ne lisent pas pensent que c’est par la violence et la guerre que les problèmes de la société ou leurs problèmes personnels peuvent être solutionnés. Ils sont utilisés pour faire des rebellions et des coups d’Etat. Ils croient aux vertus des armes. Ceux qui ne lisent pas ne savent pas ce qu’ils font. Ils travaillent contre leurs intérêts et contre les intérêts des autres. Ils sont comme des tamtams qui ne produisent plus de son. Ils sont vides… Ceux qui ne lisent pas ne vivent pas. Ceux qui ne lisent pas sont des êtres morts. Pire, ils sont déjà condamnés avant le dernier jugement.

Macaire Etty

Dans notre prochaine parution

Le malheur des exclus de l’écrit

Les gens qui ne lisent pas, qui sont-ils? Pourquoi existent-ils? Faut-il les alphabétiser, les "lecturiser", les laisser tomber? Quand ils lisent, que lisent-ils? Que leur manque-t-il pour lire comme il faut ? …

*

LLeess cciinnqq aavvaannttaaggeess ccllééss ddee

llaa lleeccttuurree

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous

est réservée pour vous exprimer.

Librement. Pour vous prononcer sur les

sujets d’actualité. Librement. Pour

faire partager vos opinions et vos

thèses...

LL''hhôôppiittaall mmèèrree--eennffaanntt ddee

DDoommiinniiqquuee OOuuaattttaarraa aa

BBiinnggeerrvviillllee :: LLaa vvéérriittéé

qquu’’oonn nnoouuss ccaacchhee Le couple présidentiel Ivoirien a posé la première pierre d'un futur hôpital mère-enfant dans la commune de Bingerville, le samedi 29 juin, sous les regards joyeux des populations.

Prévu pour être livré dans 16 mois le premier hôpital mère-enfant de Côte d'Ivoire est, selon la convention un projet de l'Ong Children of Africa de Mme Dominique Ouattara. En bâtissant cet hôpital, elle réalise ici, comme l'a dit son mari de président, un vieux rêve qu'elle avait depuis très longtemps. Mais, ce que son mari ne dit pas, ce sont les dessous du financement de ce projet qui reste, à part entière, un patrimoine de l'Ong qu'elle dirige.

En effet, des voix très anodines se lèvent pour réclamer un éclaircis sur une opération qui cacherait des secrets en-dessous. Car, tout est dit autour de l'hôpital, sauf la contribution non-déclarée de la présidence de Côte d'Ivoire dans le financement de cet hôpital.

Selon les dires de Dominique Ouattara, à la soirée de gala offerte aux donateurs, à l'hôtel Ivoire, la nuit de la pose de la première pierre, c'est 4 milliards deux

cents millions de FCFA qui ont été collectés depuis le lancement du projet, soit 75% du coût total nécessaire à la construction de l'hôpital et que, à ce jour, il reste encore à réunir 1 milliard deux cents millions pour boucler le financement du projet. À bien entendre Dominique Ouattara, si les travaux ont démarré, l'hôpital pourrait être inachevé au bout des 16 mois de délais si le complément de financement n'est pas arrivé. Une source très proche du cercle du couple présidentiel révèle en coulisses que le complément du financement aurait été pris en charge par la présidence de Côte d'Ivoire. Sans trop connaître la forme de collaboration entre la présidence et "l'Ong présidentielle", un arrangement a tout de même été trouvé pour boucler le budget du projet.

En jouant sur la sensibilité des populations et surtout qu'un hôpital mère-enfant ne contribuera qu'à son bien-être, on trouve une justification à cette opération obscure.

La décision de la Côte d'Ivoire à accompagner un tel projet devrait être sue de tous pour une meilleure transparence dans sa gestion. Or, là l'État, quoique ne participant pas au conseil d'administration de ce futur hôpital, paye pour sa finition sans laisser des traces. Le hic est que l'Ong propriétaire de cet hôpital n'est autre que la propriété de Dominique Ouattara.

Si faire miroiter la santé des Ivoiriens permet de participer au budget de projets d'Ong, combien d'autres Ong attendent toujours d'avoir un salut pour leurs différents projets en faveur des populations.

Le business humanitaire rapportant encore plus gros que les activités de grosses firmes, celle qui a décidé de prospérer dans cette activité depuis des années trouve, aujourd'hui, dans le positionnement de son mari à la présidence, une autre source de revenu bien gracieuse pour garantir un bel avenir à ses générations futures.

K r o u s s a K r o u s s a S o u r c e : E c l a i r d ’ a f r i q u e

*

EEEtttaaattt dddeee nnnooosss DDDrrroooiiitttsss

Page 47: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 47

Une Rubrique du juriste Julius

Blawa Gueye pour faire l’état des

lieux des droits de l’homme et du

citoyen, en particulier sur le

continent africain)

LLeess eennjjeeuuxx ddee llaa rreeffoorrmmee

ddee llaa nnaattiioonnaalliittéé eett dduu

ffoonncciieerr rruurraall Pour comprendre les enjeux de cette reforme, il faut s’interroger sur le bien-fondé, voire la pertinence actuelle d’une telle reforme, alors même que le parlement ivoirien a définitivement réglé ce problème il y a longtemps. Mais, avant tout cela, demandons-nous en quoi consiste ladite reforme ?

Réalité de la reforme

Ils sont nombreux les gens qui ont la possession d’état de la nationalité ivoirienne ; c’est-à-dire des gens qui, par leur comportement, se croient Ivoiriens ou qu’on a traités comme tels. A ceux-là, s’ajoutent les tricheurs, mais aussi ceux qui ont des raisons fondées au regard de la loi ivoirienne d’être des nationaux (sans le savoir). Le point important de la reforme est de rendre justice à ceux qui se croient spoliés de leur nationalité. Ainsi, par une simple déclaration, les « apatrides » d’hier seront intégrés dans la nationalité ivoirienne.

Après plus de dix ans de turbulence dans le pays, les républicains n’ont jamais chiffré avec exactitude le nombre des sans-papiers. L’Onu, selon la presse, les estimerait à près d’un million de personnes devant obtenir la nationalité ivoirienne. Ainsi, à tort ou à raison, d’aucuns pensent que les vraies raisons de cette reforme sont ailleurs. L’opposition dit que cette reforme répond à des projets électoralistes à l’horizon 2015.

Personnellement, nous faisons confiance aux nouvelles autorités ivoiriennes pour dire que le délai de carence imparti aux nouveaux gratifiés dans la nationalité ivoirienne, ne laissera pas de place à la tricherie. Par contre, nous subodorons que le parti républicain veut donner une justification aux « nationaux par habitude ».

En tout état de cause, la formule déclaratoire clôture définitivement la question des Ivoiriens par habitude, s’ils sont pris en compte par la loi, sans avoir à faire une demande auprès de

l’administration qui peut ou non refuser la nationalité. Cette demande est vécue comme une humiliation pour celui qui avait la possession d’état de la nationalité. Ce qui est important aux yeux d’un certain nombre de personnes, l’est-il pour la majorité des Ivoiriens ? Pour le moment, demandons-nous quelle pertinence revêt cette reforme ?

La pertinence de la reforme

En voulant passer en force pour reformer un sujet aussi sensible que le droit de la nationalité ivoirienne, cela dénote qu’ADO ne connaît rien à la mentalité des Ivoiriens. Ses propres alliées trainent les pieds et jugent inopportun de faire une telle reforme maintenant, mais il se laisse tenter par des juristes qui ne voient pas loin, parce que de mauvais acteurs politiques. A moins que ce ne soit un alibi qu’il cherche parce qu’il sait qu’il ne peut pas réaliser toutes les promesses mirobolantes faites pendant la campagne présidentielle de 2010 ; son entêtement ne semble pas augurer de la sérénité nécessaire qui convient dans ce cas-là.

Dire que le sujet est trop sensible et qu’il faudrait le faire dans un pays réconcilié avec lui-même, est à la fois un conseil et également un avertissement clair. En effet, la Côte d’Ivoire compte plus de seize millions d’habitants. Quoique le demi-million d’habitants sans nationalité soit un nombre très important, il demeure un moindre mal par rapport au reste de la population totale qui soupire en ce moment. Par ailleurs, il y a une autre procédure plus apaisée et plus pacifique, voire plus pratique pour tous ces cas d’apatrides si apatrides il y a vraiment… Nous en dirons un mot dans les développements ultérieurs.

Nous nous répétons pour insister sur le fait que le pays sort à peine d’une crise très sévère, de loin la plus grave et la plus longue de son histoire qui plus est, à ce jour, n’a pas encore connu son épilogue. Il serait très maladroit de croire que le pays profond peut accepter cette reforme d’autant plus que plusieurs milliers d’Ivoiriens sont en exil intérieur et extérieur, si ce ne sont pas des pensionnaires de prisons politiques. Quand on sème le vent, il ne faut pas s’étonner de récolter la tempête…

La reforme ADO a créé une polémique qui s’enfle progressivement.

Les propos des uns et des autres nous interpellent et nous invitent à prendre position. Il s’agit d’un affrontement idéel entre un ancien ministre et un autre du régime actuel. M. Cissé Bacongo, en charge de l’enseignement supérieur, dans deux articles, a expliqué voire donné un cours de droit public aux Ivoiriens. Ce à quoi le

professeur agrégé de droit, le ministre Hubert Oulaye a répondu pour recadrer le point de vue de son ancien collègue.

Ainsi, selon Nord-sud, quotidien proche du pouvoir, pour le ministre Bacongo (docteur en droit), à la succession d’Etats en 1960, le pays souverain qu’est la France a laissé sur les territoires coloniaux des personnes y compris des peuples qui deviennent ipso facto des nationaux du pays de résidence à l’accession à l’indépendance de ce dernier.

En clair, seul un pays souverain impose son droit à la population qui est sur son sol, d’une part et d’autre part, non seulement, il y a une automaticité dans l’acquisition de la nationalité sous peine d’apatridie des individus concernés, mais la possession d’état de la nationalité, doit se parachever par la formule déclaratoire et le tour est joué. La nationalité selon le ministre Bacongo, est un problème de droit qui n’a que faire de l’histoire, de l’ethnologie, de l’anthropologie, de la sociologie encore moins de la philosophie.

Quant au professeur Oulaye, il remet en cause l’automaticité de l’acquisition de la nationalité avant de parler de l’attachement ou l’allégeance à l’Etat dont on se réclame national. Il a par la suite, fait le distinguo entre les Ivoiriens de souche ou d’origine et les Ivoiriens d’adoption.

Schématiquement, on peut présenter ainsi les positions des deux ministres ivoiriens. En notre qualité d’Ivoirien, nous nous invitons dans ce débat, pour dire d’abord un mot sur l’apatridie en Afrique.

A cet égard, une simple question peut recadrer M. le ministre Bacongo car il est difficilement crédible de parler d’apatridie en Afrique, comme l’a déjà exprimé le professeur Martial Ahipaud ; à moins qu’on ne soit né de père et de mère inconnus ou renié à la naissance. Que dit M. le ministre Bacongo quand chaque fois qu’il y a des troubles dans nos pays, on voit des mouvements de populations qui ne partent pas forcément en exil, mais disent qu’elles rentrent simplement dans leur foyer national historique ? Ainsi, pendant la crise ivoirienne, bon nombres de gens qui ont quitté la Côte d’Ivoire allaient soit en Guinée, soit au Mali soit au Burkina-Faso. Ce ne sont pas des gens qui sont rentrés

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 48

comme les Pro-Gbagbo au Ghana ou au Libéria. Par ailleurs, quand un Digbeu se rend au Burkina, il va en exil mais quand un Ouédraogo s’y rend pour la même cause, il rentre chez lui. Cela se fait sans égard pour ceux qui ont la nationalité du pays d’accueil. La question d’apatridie peut certes exister, mais il faut la regarder avec beaucoup de réserve… et pas comme M. le ministre Bacongo.

Par ailleurs, à notre avis, M le ministre Bacongo fait une confusion historique sur l’automaticité de l’acquisition de la nationalité. Malgré les fausses certitudes et définitions citées, une chose est claire : La nationalité procède certes du droit mais sous l’éclairage de l’Histoire, de la sociologie, de l’ethnologie et de la philosophie voire aussi de la littérature (orale pour le cas de l’Afrique). Exemple, c’est l’histoire qui nous apprend que le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ont été réunifiés puis séparés entre 1932 et 1947 par le colon. Que fait-on alors des gens nés en Côte d’Ivoire et au Burkina-Faso quand leurs parents n’y étaient que comme simples résidents ? C’est une question de bon sens qui doit amener à écouter les spécialistes de l’économie, de l’histoire et autres, avant de prendre une décision politique convenable.

Enfin, sur l’automaticité de la nationalité en cas de succession d’Etats, M. le ministre disions-nous, fait une grave erreur d’appréciation car avant la colonisation puis l’indépendance, les différents peuples africains ont toujours appartenu à des territoires sous la forme d’un foyer national. Ceci est plus que vrai pour les peuples organisés en royaumes. M. le ministre Bacongo ne dira pas que ces royaumes ne connaissaient pas le droit. Nous ne lui ferons pas l’injure de lui définir ce qu’est le droit. Par ailleurs, les Mossis et les Madingues ont leur source historique pour ne pas parler de territoire national dans le Sahel. Cela est différent de quelqu’un qui serait en résidence à titre individuel et volontaire dans un pays quelconque au moment où survient la déclaration d’indépendance. Dans ce cas, tant qu’il n’y a pas d’acte volontaire d’allégeance au nouvel Etat d’une part et d’autre part, tant que la législation

du nouvel Etat ne le permet pas, nul ne peut avoir la nationalité automatiquement de cet Etat. Quand des gens se retrouvent individuellement comme ce fut le cas dans le cadre de la colonisation française, dans une ex-colonie, même s’il y a eu des milliers de personnes qui ont émigré, il ne s’agit pas d’un transfert automatique de tout un peuple au sens onusien. L’Uti possidetis en droit international public ne concerne pas seulement que les frontières, il y a également ce qu’il y a à l’intérieur de ces frontières quand il s’agit d’un peuple et non de quelques individus. Nous voulons dire par ces mots à M. le ministre Bacongo, que le référendum est parfois requis pour tout un peuple afin de savoir s’il veut faire partie d’un Etat, à fortiori, un séjour individuel ne peut automatiquement être saisi par le droit du nouvel Etat, sans la volonté de l’Etat ou de l’individu concerné. Et c’est cet acte non équivoque qui s’exprime par la demande de nationalité, quand il s’agit d’individus isolés ou non. Il ne peut y avoir de honte à demander une nationalité, car celui qui l’obtient par naturalisation a les mêmes droits que celui qui l’a de « jure » à la naissance.

Pour faire droit aux personnes nées en Côte d’Ivoire et qui seraient issues de peuples dont le foyer national historique est ailleurs (exemples les Burkinabés), au lieu de procéder par un juridisme « niaiseux » comme diraient nos amis Canadiens, vu que la question de nationalité a été à l’unanimité réglée par la représentation nationale d’antan, dans un climat de paix, le nouveau pouvoir aurait pu sans forcer, demander une « dérogation spéciale » pour les ressortissants de certains villages de Bouaflé et de Soubré (Koupéla et consorts) , appartenant à des ethnies d’origine burkinabée et autres. Il n’est dans l’intérêt de personne de vivre avec des étrangers à vie ; surtout quand la plupart de ces gens manifestent le désir d’un vivre ensemble sans équivoque avec les autres habitants. Cela ne fait pas pour autant des apatrides d’eux !

Une telle dérogation se négocie, ses modalités d’application s’étudient afin que dans l’harmonie, tout se décide dans la concorde. Procéder par la force ne résout rien car le futur pouvoir qui succèdera à celui d’ADO ne fera rien d’autre que de remettre les pendules à l’heure. Le RDR n’a pas l’apanage de la violence. D’ailleurs, la violence est l’arme de ceux qui n’ont pas d’arguments et sont par conséquent faibles. En creusant bien dans les motivations de M. le ministre Bacongo, on ne sera pas surpris de savoir qu’il y a des zones d’ombre comme dans le cas de son mentor Alassane Dramane Ouattara. L’émigration est une réalité historique et chacun est venu de

quelque part. Mais est-ce une raison de vouloir cacher le soleil avec la main ou effacer du revers de la main, ce qui est plus gros que soi si ce n’est réécrire l’Histoire ?

Il a beau être professeur agrégé, M. le ministre Oulaï n’est pas moins homme avec des sentiments surtout quand on est devant une injustice flagrante où on voit son propre peuple être dépossédé de ses terres et autres biens par la force des armes. On aurait pu s’avouer vaincu si seulement ceux-là qui ont les armes aujourd’hui n’avaient pas été accueillis en frères pendant qu’ils étaient en quête de pitance.

Attention au juridisme outrageusement maladroit.

Pour conclure, disons que la solution ne réside pas dans une construction intellectuelle de juridisme outrageusement maladroit. Etre juriste, ce n’est pas parler comme un livre, c’est digérer cette matière et à sa lumière, proposer voire inventer une solution réaliste et conforme aux desideratas de la majorité du peuple… Le calme avant la tempête ne veut pas dire que M. Alassane Dramane Ouattara peut se permettre tout ce qu’il veut en Côte d’Ivoire. C’est un mauvais signe quand ses alliés du RHDP principalement le PDCI, trainent les pieds pour marquer leur désapprobation. Dans ce cas, ce n’est pas la loi qui doit s’adapter à la volonté d’une minorité mais c’est plutôt le contraire. Tous ces gens pour lesquels ADO veut jouer les justiciers n’ont jamais dans notre pays, été empêchés de demander la naturalisation. Apparemment, depuis 1972, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. C’est ce qui nous amène à suggérer la négociation pour une dérogation spéciale à la réglementation en vigueur au lieu de faire une reforme sans lendemain.

Julius Blawa Gueye

*

SSuurr tteess rroouutteess Sur tes routes, tes routes qui frisent l’éden, le rêve abonde comme le vin aux noces de Cana. Sur tes routes, tes routes aux effluves du ciel, l’amour se trouve un manoir où il entend demeurer jusqu’aux confins de la vie. Sur tes routes, sainte fleur de mon printemps, le bonheur est une flamme diamantifère qui fait de la vie, un délice héroïque.

Cédric Marshall Kissy, Le ciel de tes yeux

Page 49: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 49

Ce poème intitulé "Indécence", écrit par PKM, est dédié à toutes ces femmes battues dans le

monde, humiliées à longueur de journée, je pense à vous. Je l'ai écrit car un jour une femme m'a interpellée, apeurée et en pleur, disant de prier pour elle car son mari l'a

battait... Son visage est encore dans ma mémoire... PKM

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

LLaa pprroobblléémmaattiiqquuee ddee llaa

llééggiittiimmiittéé eett ddee llaa llééggaalliittéé

L'armée a fini par renverser l'islamiste Mohamed Morsi, le

premier Président civil démocratiquement élu en Egypte.

Son règne n'a pas tenu l'année dans un contexte

tumultueux de tensions sociopolitiques souvent

meurtrières. Ici, se concentre toute la problématique de

la légalité et de la légitimité. La politique, désormais

métaphysiquement identique à la cybernétique, est l'art

de rassembler les foules et de les mettre en mouvement.

La contestation populaire gagnant en intensité, et en

légitimité, a balayé la légalité avec l'appui de l'armée.

Morsi a brandi son statut légal et républicain, en parlant

de « coup d'Etat ». Mais, le bras de fer n'était pas

tenable avec ces milliers de manifestants qui ont explosé

de joie à l'annonce de sa destitution. On se rappelle la

chute de son prédécesseur Hosni Moubarak.

Chassé lui aussi, du pouvoir par des manifestations

massives. C'est dire à quel point le phénomène des foules

est devenu central en politique. A partir de faits bien

identiques, mais d'interprétations différentes, à l'aune du

prisme archaïque et primitif du mécanisme victimaire. Les

militaires ont ainsi remis le pouvoir au Président du

Conseil Constitutionnel Adly Mansour. On attend la tenue

d'une élection présidentielle forcément anticipée. Les

occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont gardé

le profil bas. Ils n'ont pas pris le risque de retourner

contre le peuple égyptien leurs bombes et leurs missiles

démocratiques en ébullition en Syrie pour des milliers de

morts!

Paul Zahiri

*

MMaa mmaaiinn

Voici ma main Je lève mon Pouce à tous les vrais ami(e)s qui m'entourent. Je pointe mon Index vers le ciel pour les personnes qui m'ont quittée. Je lève mon Majeur pour les hypocrites qui croisent ma route et me font perdre foi en l'être humain. Je réserve mon Annulaire à celui/celle qui partagera ma vie. J'écoute de plus en plus mon petit doigt et je tendrai toujours la main à ceux et celles qui en auront besoin.

François Victorien

*

« Si les hommes se noient encore et toujours au large de nos yeux, c'est que nous les femmes, nous sommes l'océan qui les engloutit et vers lequel toute leur grandeur d'hommes se réalisent ». (Kady, La Petite Sirène).

*

**

SS oo rr tt ii ee dd uu tt uu nn nn ee ll Souvent couché la tête penchée le regard dressé le cœur brisé mes pensées vers toi rivées Aznavour trouant mon passé piégé dans le noir plongé tout y est pour que je te revois Je ne t’ai pas oublié On s’est quitté Il le fallait Mais en moi tu résides Tu m’envahis la conscience Pour combien de temps encore C’est tristement beau ce que tu me fascines Pourtant il faut que tu me libères que je me retourne à jamais que je ne te revois plus désormais que ton image en moi dégénère Alors mon âme en paix pourra mieux s’épanouir Couché la tête penchée le regard dressé le cœur émerveillé mes pensées vers naguère rivées Aznavour berçant mon présent gratifié dans le noir plongé tout y est pour que je ne te revois plus enfin

Claude L.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 50

Cette rubrique

n`a pas pour but d`indexer qui que ce soit, ni de dresser les gens les uns contre les autres. Il s’agit plutôt de contribuer à réveiller les esprits et les consciences sur des sujets épineux

concernant spécifiquement la religion. Il s’agit de susciter des réactions qui vont, nous l’espérons, provoquer des actes positifs pour la communauté africaine vivant sur le continent ou ailleurs dans le monde.

DDIISSCCOOUURRSS AA DDIIEEUU Salut à toi, Dieu, maître du monde Mon mot vers toi n’est pas une fronde Mais plutôt des paroles bien sensées Freine donc ceux qui voudront me tancer En jouant les juges à tout bout de champ Tant ils se proclament tes seuls enfants Ce sont d’ailleurs eux qui ont provoqué Les questions qu’ici je vais te poser : Que dis-tu de mon prénom africain ? Qu’il serait un prénom pas du tout divin ? Que je dois le jeter sans condition Quand j’adhère à une religion ? Non, je crois rêver, mon Dieu, aide-moi Mon prénom africain, je te le dois Par son sens, il contient tes paroles Que l’on enseigne dans les écoles Pourquoi dois-je choisir un autre nom Lié à la culture de ma religion ? Inspire ces gens, Dieu Le Tout-Puissant Ils me l’ont fait croire pendant longtemps Mais j’ai compris mon erreur, ça suffit Je reprends mon prénom et à jamais Et je l’aimerai contre leurs souhaits Je serai content de les voir surpris Eux qui m’ont trompé pendant des siècles Détruit ma culture par son socle Dis-leur maintenant, Seigneur, qu’ils rêvent Si c’est pour me voir jeter mon prénom De ma culture, c’est lui la sève De mon identité, il est l’amont A leurs religions, je veux adhérer Mais qu’ils me laissent mon nom adoré Grâce à lui je me sens un humain Vouloir me l’enlever semblera vain D’ailleurs je le rendrai très célèbre Sans leur faire de longues palabres.

Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla

*

Attent ion aux

Marchands

De mirac les

EEEttt lllaaa pppeeennnssséééeee

rrrééétttrrrooocccèèèdddeee dddaaannnsss llleee

ttteeemmmpppsss eeettt lll'''eeessspppaaaccceee

bbbiiibbbllliiiqqquuueeesss……… Une rubrique de Paul Zahiri

_____________________________

MMiicchhééee eett llaa pprroopphhééttiiee ddee

llaa nnaaiissssaannccee dduu MMeessssiiee àà

BBeetthhllééeemm Dimanche jour de Dieu! La pensée rétrocède dans le temps et l'espace bibliques, pour méditer la prophétie et le prophétisme hébreu. Toujours dans le sens de l'improbable et du quasi impossible. Quelle est donc la vérité portée par le prophétisme dont ce peuple s'est gavé des siècles durant?

Arrêtons-nous sur Michée et la prophétie de la naissance du Messie à Bethléem fort connue de ce peuple. Qui se souvenait plus tard que Jésus était bien né à Bethléem? Pour beaucoup de ses contemporains, il restait un nazaréen. On disait Jésus de Nazareth, un galiléen, dont il était impensable qu'il soit le Messie. Dans l'évangile de Jean, quand on a commencé à se poser des questions sur Jésus, certains disaient "qu'il est peut-être le Christ". Mais, d'autres répondaient "mais voyons le Christ ne peut pas venir de Galilée et Michée l'a dit". D'un autre côté, parmi les gens qui avaient écouté les paroles de Jésus, d'aucuns étaient certains que "vraiment le Christ, c'est lui". Alors que la méfiance ne quittait pas les incrédules, "le Christ pouvait-il venir de Galilée"? Les Ecritures ne disaient-elles pas qu'il serait de la lignée de David et de Bethléem, dont il est originaire? La prophétie de Michée était claire pourtant : "un roi naîtra de la descendance de David... Il fera régner la

justice et la paix. Non seulement sur Jérusalem mais sur l'humanité tout entière. Cette prophétie du dessein bienveillant de Dieu était-elle pour Israël et pour tous les hommes de tous les temps? Si oui, s'est-elle réalisée et peut-elle se réaliser?

J'en doute de plus en plus. Eh Dieu!

Paul Zahiri, Politologue, philosophe

*

SHALOM SHALOM

Très tôt ce matin, j'ai parlé avec Abraham, ensuite Isaac, puis Jacob. Après, je me suis entretenu avec Moïse qui m'a conduite vers Josué. Mon entretien avec Josué a été enrichissant, mais je devais continuer. Alors, pendant mon escale technique, Deborah m'a épatée et puis Gédéon, mais surtout Samson. A la joie de parler avec Ruth s'est ajoutée celle d'échanger avec le Prophète Samuel qui a fait tomber mon menton avec l'histoire de David face à une machine de guerre.

De tous les rois dont j'ai lu l'histoire, hummm celle de Salomon est la meilleure. Comme koun-Fu, j'ai continué ma course pour rencontrer le grand Josaphat qui m'a expliqué sa victoire face à ses ennemis. Je me suis dit : je dois prendre un autre billet pour continuer le voyage. Ce que j'ai retenu et que tu dois retenir comme moi, c'est que le Dieu qui a été avec chacun d'eux est le même qui est avec NOUS aujourd'hui. Que Dieu te bénisse

Véronique Oupeu

*

AAtthhééeess :: qquueelllleess ssoonntt vvooss pprreeuuvveess qquuee

DDiieeuu nn''eexxiissttee ppaass ??

* « Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ; Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde ». (Lamartine)

*

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 51

SSSAAANNNTTTEEE

CCCOOONNNSSSEEEIIILLLSSS

LLee cciittrroonn :: SSeess bbiieennffaaiittss eett

pprroopprriiééttééss tthhéérraappeeuuttiiqquueess

Rafraîchissant, antiseptique, astringent, tonifiant, cicatrisant, riche en sel minéraux et en vitamine C, faible en calories (35 calories par 100 grammes), le citron peut servir à plusieurs usages. Heureusement, on le trouve sur le marché toute l’année. Le Citron est non seulement apprécié en cuisine, mais il possède aussi de nombreuses propriétés :

Le citron et les Soins de la Peau

Il possède une action adoucissante sur la peau. Vous avez les coudes, les genoux ou les talons rugueux? Coupez un citron en deux, frottez-en doucement sur les parties rugueuses pendant quelques minutes.

Un morceau de citron appliqué sur des piqûres d’insectes calmera la douleur et la démangeaison en quelques minutes.

Pour la peau grasse, ou pour se débarrasser plus rapidement des comédons, pressez un citron sur une boule d’ouate que vous passez ensuite sur les endroits affectés. Astringent, le citron a également la propriété de resserrer les pores de la peau.

Le citron et les dents

Une recette de grand-mère : pour des dents plus blanches, brossez-les deux fois par semaine avec un mélange de jus de citron, de citron vert (lime) et de pamplemousse non dilué. Cette solution permet aussi de réduire le tartre. Il faut cependant éviter de sucer une rondelle de citron à cause de sa concentration en acide citrique dommageable pour l’émail des dents.

Le citron et les cheveux

Pour donner de l’éclat aux cheveux, rincez-les avec un peu de jus de citron après le shampooing.

Le citron et la migraine

La prochaine fois que vous aurez la migraine, essayez des compresses de jus de citron ou appliquez quelques tranches de citron sur vos tempes.

Le citron et les pieds

Pieds endoloris ? Pour soulager la douleur, frottez du jus de citron sur la voûte plantaire.

Le citron et la santé

Réputé pour avoir des propriétés antiseptiques, le citron est utilisé dans de nombreux traitements contre le mal de gorge et permet également de faire des cures pour les mains. Il est de plus utilisé en cosmétologie pour éclaircir et unifier le teint. Il élimine 30% de glucose dans le sang, efficace pour le diabète.

Son jus est efficace pour éviter les mucosités : du jus de citron dilué dans de l’eau chaude évite d’avoir la voix enrouée.

Un sucre imbibé de jus de citron est le remède le plus efficace qui soit contre le hoquet. Bien que le mécanisme d’action soit inconnu, l’effet est immédiat et garanti et se vérifie facilement sans danger.

Le citron dans la cuisine

Antiseptique naturel, le citron est reconnu pour sa teneur élevée en vitamine C. C’est une façon bien naturelle de relever la saveur des aliments et de parfumer soupes, sauces, légumes, gâteaux et sorbets. Il remplace avantageusement le vinaigre dans la vinaigrette. Enfin, on l’utilise pour mariner et attendrir la viande blanche, la volaille, le poisson.

Achat et conservation

Achetez toujours des citrons bien ronds, plus juteux que les ovales. Choisissez-les jaune vif qui contiennent plus de vitamines. Les citrons entiers se conservent dans le bac du réfrigérateur pendant environ deux semaines.

Enveloppez les citrons entamés dans du plastique et consommez-les le plus vite possible. Le citron doit être à température ambiante pour donner son maximum de jus. Roulez-le sur une planche ou entre vos mains pendant quelques minutes avant de le presser. Il donnera encore plus de jus si vous le chauffez préalablement aux micro-ondes pendant 30 secondes.

Utiliser le zeste

Grossièrement râpé, le zeste s’emploie dans certaines soupes et plats exotiques, et parfume délicatement les desserts. On l’utilise aussi dans les currys et dans certains ragoûts classiques. Pour râper le zeste, servez-vous d’une râpe à fromage fine, frottez doucement en évitant de gratter la peau blanche qui donnera un goût amer.

Un bon truc

Si vous n’avez besoins que de quelques gouttes, percez un petit trou dans le fruit. Vous pouvez reboucher avec un cure-dents ou envelopper le citron dans du plastique.

Un citronnier dans la maison

Si vous voulez tenter l’expérience d’en faire pousser un chez vous, voici comment faire à partir des citrons du marché : gardez les pépins humides pendant 24 h. Remplissez un pot de 10-15 cm et plantez les pépins à 2 cm de profondeur. Gardez les graines humides pendant la germination. Elles mettront environ un mois à germer et pousseront bien sous une lumière fluorescente ou sur le rebord d’une fenêtre ensoleillée. Mais ne vous faites pas d’illusion sur sa capacité de produire autre chose que des feuilles. Pour voir fleurir un citronnier, il faut l’acheter en pépinière.

Soins des plantes

Préparez un mélange drainant, riche, neutre, arroser sans excès. Pendant la croissance, utilisez un engrais spécial agrumes, un arrosage sur 2 ; taillez légèrement en mars et surveillez araignées, cochenilles et pucerons.

Le citron dans d’autres applications

Le jus de citron peut s’avérer très utile pour le nettoyage d’objets en aluminium, et entre dans la composition de la mixture pour nettoyer les ustensiles en cuivre.

Il semblerait aussi que le jus de citron ait des vertus spermicides, en raison de sa

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 52

forte acidité (pH plus faible que dans le vagin). Des études sont en cours pour vérifier si le jus de citron a une incidence sur le virus du Sida.

Le jus de citron peut également servir comme encre invisible. Il suffit d’écrire avec son jus comme encre et, ensuite, de faire chauffer la feuille au-dessus d’une chandelle (pas trop près) pour voir apparaître les écritures.

Les risques du citron

Le citron est aussi photosensibilisant. Lors de l’application du jus de citron sur la peau, des tâches peuvent apparaître, suite à une exposition au soleil. Il existe deux réactions : la phototoxicité et la photoallergie.

Le citron peut aussi causer des brûlures au niveau des muqueuses si son jus ou bien son huile essentielle sont absorbés en trop grandes quantités. Les muqueuses brûlées peuvent être des muqueuses de l’œsophage, de l’estomac ou autres.

Si vous disposez d’autres informations, faites-les partager dans cette rubrique.

Jean-Rene Vannier

*

Dans nos prochaines parutions :

Brûlures d'estomac et remontées acides : quelques conseils

pratiques

* Le gingembre : une plante dont

les vertus médicinales sont connues et utilisées depuis plus de 6000 ans dans la médecine

traditionnelle ...

* Prendre soin de soi, de sa vie

* Comment se défaire des

pensées négatives ?

*

LLee bboonnhheeuurr Hier, j'ai pris le chemin du bonheur ; J'ai vu Monsieur Simplicité Résoudre un problème compliqué. Madame Partage donnait de son pain Aux enfants qui avaient faim. Monsieur Tolérance faisait traverser Une dame âgée. Madame Rire racontait des blagues Aux veuves chagrinées... Et moi, Voyant cela, J'ai appris que le bonheur N'est pas loin, Il suffit d'ouvrir les yeux, Il est là, à coté de moi, de toi, de nous ! Alors attrapons-le, ensemble !

Anna Tall Torodo

JJ’’aaii ccoommpprriiss…… J'ai compris qu'il y a des priorités dans la vie. J'ai compris que les gens que tu rencontres ne sont pas forcément tes amis. J'ai compris que, dans la vie, on n’a pas toujours ce qu'on veut. J'ai compris qu'on n’est rien sur terre : en une seconde tout peut s'écrouler, rien n'est jamais acquis. J'ai compris qu'il ne faut pas être ni prétentieux ni incapable, mais, toujours se préserver de ce qui est blâmable. J'ai compris que certains sujets importants font réfléchir, jusqu'à atteindre l'endroit sensible qui parfois nous déchire, jusqu’à nous permettre d’être responsable, de prendre conscience, jusqu’à aider à savoir à qui nous accordons notre confiance. J'ai compris, que faire du mal aux gens n'est pas du tout bien. J'ai compris que les regrets ne sont plus utiles quand la mort te parvient. J'ai compris que, à tous instants, chaque seconde nous est enlevée de notre crédit de vie. J'ai compris que, sans patience, sans courage, sans volonté, on n’arrive à rien. J'ai compris qu'il ne faut pas se fier à l'apparence, ni à la grandeur. J'ai compris que l'important, c'est ce qu'on a de beau dans la tête et le cœur.

François Victorien

AAAMMMAAANNNIIIEEENNN ???......... Emprunté à une des nombreuses langues africaines, ce mot AMANIEN, signifie littéralement « comment ça va ? » ou bien « On dit quoi ? », c’est-à-dire : quelles sont les nouvelles du pays ?

# 1 LA RESIDENCE DE GOSSIO TRANSFORMEE

EN CAMP DE TORTURE

Combien sont-ils à être détenus en toute illégalité dans la résidence de Marcel GOSSIO, ex-patron du Port Autonome d’Abidjan, occupée depuis le 11 avril 2011 ? Difficile de répondre à cette question. Une chose est, par contre, sûre : l’habitation est devenue un lieu de torture et d’exécutions sommaires occupée par les FRCI, au nez et à la barbe des personnalités du RHDP qui vivent tranquillement avec leur famille dans les environs. Torture, viol, privation de nourriture, brûlures à l’électricité, à la bougie et au mégot de cigarette. Tout s’y passe. Et cela, en toute impunité au vu et au su des responsables des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire qui viennent quotidiennement en ces lieux, rendre visite à leurs troupes. Selon le même témoignage, plusieurs autres personnes sont malheureusement toujours détenues en ces lieux. Voilà en somme la vision des droits de l’homme du régime de Ouattara et l’utilisation entre autres des domiciles privés occupés par les FRCI. Et pourtant, le Ministre de la Défense du régime M. Paul Koffi Koffi disait récemment avoir engagé des actions pour mettre fin à l’occupation des domiciles des personnalités proches du président GBAGBO. Des paroles destinées en réalité à tromper l’opinion publique. Diomandé Sekouba. eventnewstv

# 2 ADO LE COMMIS VOYAGEUR D'AVIONS EN AVIONS, TOUJOURS DANS LES CIEUX

ET ENTRE LES NUAGES. ADO LE SEUL PRESIDENT COMMIS VOYAGEUR DU

MONDE, MEME POUR ARRIVER AU NORD,

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 53

IL ETAIT CACHE DANS UN HELICO AVEC SA FEMME. Kouamé Célestin N'brah.

#3 Grève de la faim organisée par les personnes handicapées de Côte d’Ivoire. "Bonjour, je souhaiterais vous faire part de ce qu'une grève de la faim est en cours devant le parlement ivoirien, grève de la faim organisée par les personnes handicapées de Côte d'Ivoire qui réclament du travail. ; je suis moi-même déficient visuel vivant en France mais je suis en ce moment en vacances au pays. Les personnes handicapées de Côte d'Ivoire demandent que le gouvernement Ouattara remette en marche les recrutements dérogatoires au sein de la fonction publique. Aujourd'hui, ces handicapés se mordent les doigts. Laurent Gbagbo avait créé un secrétariat d'Etat chargé des handicapés, mais on a préféré le néant ; car, Ouattara n'a rien à proposer . Alors, il va les laisser mourir. Et, aucune ONG ne lèvera le doigt. Shlomit Abel

# 4 La radio et la TV chez nous

Cette année, pas de "Podium", ni "Variétoscope" à la RTI, à cause de besoins matériels et financiers, dit-on. Du moins, c'est ce qu'on peut lire dans le journal « L'expression » du jour. Heureusement, "Wozo Vacances" est sauf. Entre nous, si on sacrifiait "Star Karaoké" au profit d'une de ces émissions, ça n'allait pas me poser problème. Tout le monde le sait, "Podium" et "Variétoscope" impliquent plus de monde et permettent d'occuper sainement une plus grande frange de la jeunesse... Yehni Djidji

#5 Dans notre TV, aucune émission de culture générale. Trop d'émissions de musique et de divertissement, tels que : Tempo, Ahouaney, samedi ça samedi, rti musique, etc. Trop de place à la musique. Même sur rtburkina, y'a : génies en herbe, des mots et des lettres, etc. (Alain Clotène).

#6 Qu'est-ce qu'il leur arrive tous, sentent-ils la roue tourner et en bonnes girouettes, cherchent-ils à aller dans le sens du vent? Sinon comment comprendre que Mr Lézoutié décrie le mensonge et la gabégie de Ouattara en pleine homélie, au point de recevoir une standing ovation? Comment comprendre qu'Anaky et Banchi invitent Laurent Gbagbo à prendre courage? Comment comprendre que Meiway appelle à libérer le président

gbagbo? Que leur arrive-t-il ? Aidez-moi à comprendre et compléter la liste. (Touré Fatogoma).

#7 Mauvaise gouvernance en Cote d'Ivoire: comment peut-on expliquer le fait que le gouvernement d'Allassane Ouattara ait des difficultés pour payer les fonctionnaires fin juillet 2013, alors que les recettes fiscales de la seule Direction des Grandes Entreprise de la Direction Générale des Impôts (DGI) s'élèvent, à elles seules, à 122 milliards de FCFA? Cette recette ne prend pas en compte les recettes du Trésor, des Douanes et des autres Directions des impôts. Pour mémoire, sachez que la masse salariale des fonctionnaires ivoiriens s'élève à environ 20 millards de CFA par mois. Kassaprèkon Kassa

#8 Des autorités du nord quittent la zone

suite à des menaces Deux autorités administratives du Nord du pays ont trouvé refuge dans d’autres circonscriptions, suite a des violences et menaces enregistrées dans leurs zones respectives, ont rapporté mardi des témoins à Xinhua. En effet, le sous-préfet de Tiéningboué a dû abandonner la localité après que son bureau et sa résidence eurent été saccagés par des manifestants mécontents. Ceux-ci soupçonnaient l’administrateur d’avoir un parti pris dans la gestion du violent conflit qui a éclaté dans la localité entre agriculteurs et éleveurs, et qui a fait plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels. Le deuxième sous-préfet à être inquiété est celui de Sominassé (nord-est, département de Nassian), Jonas Blai Kpan, victime de violences verbales. M. Kpan s’est vu contraint d’abandonner son poste, en raison de menaces récurrentes reçues des populations. « J’ai reçu un appel anonyme dans lequel mon interlocuteur me disait qu’une descente musclée à mon domicile se préparait. Ayant pris la menace au sérieux, j’ai aussitôt saisi le Préfet de Nassian », a expliqué l’administrateur à un journaliste local. A l’en croire, certains villageois l’accusent d’être à la base du choix d’un centre d’examen dans une autre localité pour les élèves de Sominassé. Le sous-préfet de Sominassé a ainsi trouvé refuge à Nassian, tandis que son collègue de Tiéningboué s’est retiré à Abidjan, en attendant un apaisement.

#9

Loi sur la nationalité

#10

D'après des sources proches du dossier, le capitaine Bley Kouassi Urbain, presque la quarantaine, est depuis la mi-juillet sur le sol ivoirien. Il vient d'être extradé par les autorités de Niamey vers son pays d'origine. Où de forts soupçons pèsent sur lui quant à son implication dans ce coup avorté qui s'annonçait, selon de bonnes sources, "particulièrement très sanglant". Il s'agissait, explique-t-on, d'une série d'assauts qui devraient être menés contre plusieurs villes dans les parties Est, Ouest, Centre et Sud du pays. Le capitaine Bley Kouassi Urbain s'était reconverti professeur de mathématique au Niger. Ce dernier est également soupçonné d'avoir pris une part active à des attaques perpétrées ces dernières années contre les forces républicaines de Côte d'Ivoire, et qui ont fait plusieurs morts. Natif de Lakota, le capitaine Bley a fait ses premiers pas dans l'armée ivoirienne au début des années 2000 avec le grade de lieutenant. Très vite, il gravit les échelons et se retrouve aide de camp du général Phillipe Mangou, avant d'être affecté à la garde républicaine. Il devient l'un des hommes de main de commandant de cette force, le général Dogbo Blé Bruno. Dès la chute du pouvoir de Laurent Gbagbo en avril 2011, il s'exile au Ghana, puis se dirige vers le Niger où il s'installe à Niamey, la capitale. L'homme qui fait valoir sa bonne maitrise des mathématiques en dispensant des cours de cette discipline dans des établissements secondaires locales, fait des va-et-vient entre Niamey et Accra, où il garde toujours, selon une source proche du dossier, des liens étroits avec ses frères

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 54

d'arme exilés. Il a été transféré à Abidjan dans la plus grande discrétion, loin du feu des projecteurs, en attendant de passer devant le tribunal militaire. Armand Tanoh

#11

CAMIONS DE RAMASSAGE D’ORDURES: DANGER

“Depuis le 11 janvier 2013, le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable a opté pour une nouvelle procédure de collecte des ordures dans le District d’Abidjan. Ainsi, le ramassage des ordures devrait se faire à hauteur de 75 % la nuit, quand les opérateurs commis à cette tâche devraient pouvoir collecter les 25% restant pendant la journée. Ces nouvelles dispositions ont pour but d’accroître le taux de collecte des ordures ménagères dans le District d’Abidjan ”, peut-on lire sur le site du Ministère de l’Environnement. En réalité, depuis le lundi 21 Novembre 2011 et peut-être même avant, la démarche avait été entreprise.

Il ne s’agit pas ici des jeunes gens qui fabriquent des chariots de fortune avec des morceaux de bois et qui conviennent avec les riverains avec paiement mensuel, mais des gros camions qui assurent le ramassage dans les grands points de collecte et qui ne réclament pas directement de l’argent à la population. La mesure aurait été prise pour accroître le taux de ramassage. Les odeurs incommodantes du chargement à ciel ouvert ont sûrement milité également en la faveur de cette décision. Mais, une chose est claire : ce ramassage nocturne constitue un danger pour la population. Du moins, selon ce que j’ai pu constater. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un camion de ramassage avec des feux arrière qui marchent. “C’est ce qui tue en rase campagne, disait un chauffeur de taxi. Là-bas, un tel enfin garé dans le noir, c’est la mort assurée. En ville, les lampadaires permettent de limiter les dégâts.” Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un de ces camions marquer un arrêt au feu tricolore quand il était le premier de la file. Des coups de klaxons et il traverse à vive allure la voie. C’est comme s’ils n’ont jamais de frein, ou alors les chauffeurs ont étudié un code de la route qui leur est propre. On pourrait aisément les inclure dans un dictionnaire pour illustrer l’expression “rouler à tombeau ouvert”. Le plus étrange c’est que le matin ils vont bien plus lentement,

alors que c’est la nuit qu’il faut redoubler de prudence.

Source : abidjanautomatic.com

#12

10 prisons au lieu des 10 universités promises

Le conseil des ministres qui s’est tenu le mercredi 24 juillet dernier a décidé de la construction de 10 nouvelles prisons en Côte d’Ivoire. La nouvelle a été annoncée avec enthousiasme par le porte-parole du gouvernement, le ministre Koné Bruno. Ces 10 nouvelles prisons porteront le nombre des maisons d’arrêt et de correction à 43, puisque la Côte d’ivoire en compte à l’heure actuelle 33. En décidant de construire 10 nouvelles prisons alors que la Côte d’Ivoire qui sort d’une longue crise a des besoins plus importants voire existentiels, Ouattara montre clairement, surtout à ceux qui en doutaient encore, l’option de son régime. Un régime dont le seul programme est de pourchasser et d’emprisonner ses opposants. Au jour d’aujourd’hui, ce sont environ 800 partisans du président Gbagbo qui croupissent dans les prisons de Ouattara, des plus hauts responsables aux simples militants de base, sans compter ceux qui sont torturés dans les camps de concentration. Il ne se passe pas un jour sans que les services du régime Ouattara n’arrêtent un militant de l’opposition. De sorte que les 33 prisons que compte le pays lui paraissent insuffisants, puisqu’en dehors des prisonniers politiques, elles accueillent chaque jour des dizaines de prisonniers de droit commun. D’où, la nécessité pour. Boga Sivori (source: Ivoirenews.info).

#13

Après la RTI, le Rattrapage familial pose valise à la Poste de Côte d'Ivoire : Le DG donne un marché à son neveu de 80 millions F CFA. En effet, selon La lettre du continent du 18 Juillet 2013, « Le DG de La Poste de Côte d'Ivoire, Mamadou Konaté, a attribué début juillet à son neveu et patron de N-Micro service bureautique(NMSB), Youssouf Nabi Touré, le marché de rénovation des Postes de Tafiré, Kong et Diawala, trois villes du

nord du pays.

Ce contrat attribué de gré à gré avoisinerait 80 millions F CFA. Youssouf Nabi Touré, qui ne possède pas de société de BTP à son nom, est le fournisseur exclusif de La Poste ivoirienne. Il préside également la Fondation Nabintou Cissé - la mère d'Alassane Ouattara. Dans la foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de la Société ivoirienne de travaux, d'études, de réalisation et de maintenance(Siterm), la rénovation de quatre autres bureaux de Poste des villes de M'Bengué, Niellé, Dikodougou et Sinématiali (nord) ». Source : La lettre du continent.

#14

Le pardon

J’entends les hommes de la rébellion dire que le front populaire et ses alliés doivent demander pardon aux ivoiriens sans oublier la repentance. Je voudrais dire aux rebelles que nous demanderons pardon aux Ivoiriens pour :

1- n'avoir pas mis Dramane Ouattara aux arrêts après son appel a descendre dans les rues pour contester les résultats de l’élection à la quelle il n'a pas participé en 2000.

2-pour avoir levé le mandat d’arrêt lancé par Bédié contre lui Dramane Ouattara pour faux en écriture, faux et usage de faux

3-pour avoir permis que cet apatride de Dramane Ouattara participe au forum de réconciliation entre Ivoiriens 4- pour avoir permis que celui-ci soit président d'un parti pendant que nous ne lui reconnaissions pas sa nationalité ivoirienne en bonne et due forme

5-pour avoir permis que cet apatride obtienne un certificat de nationalité en Côte d'ivoire

6-pour avoir permis qu'il soit candidat en utilisant l'article 48.

Page 55: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 55

Voici les raisons pour les quelles le fpi doit demander pardon aux Ivoiriens chers adorateurs. Sinon, le reste n'est que du vent.

En cote d'ivoire si quelqu'un doit demander pardon aux ivoiriens et se repentir c'est bien le chef de guerre dramane ouattara pour avoir mis la cote d'ivoire a feu et a sang. On est ensemble!!

Joël Curtis

#15

Le PDCI pourra-t-il échapper a un quatrième éclatement? Pour mémoire déjà en 1959, le jeune Auguste Denise se faisait évincer du secrétariat général par Houphouët-Boigny pour avoir demandé des reformes visant a accorder plus de responsabilités aux jeune. Il partira donc avec un certain nombre de personnes. En 1994, ce sera au tour de Djény Kobina à la tête des rénovateurs du parti à qui on indiquera la porte de sorti après lui avoir refusé la parole au congrès. En 2002, Fologo devra prendre aussi cette même porte de sortie pour divergence de vue avec Bédié. Aujourd'hui c'est KKB qui est à la tête d'un groupe de réformateurs qui demandent l'application des textes, notamment celui relatif à la limite d'âge que Bédié avait introduite en son temps pour barrer la route à des caciques du PDCI qui étaient des candidats sérieux au poste de secrétaire général. Le constat étant que le PDCI est réfractaire aux réformes et à la promotion des jeunes, à telle enseigne que jusqu'à 60 ans on est toujours considéré comme tel, pensez-vous que KKB et son groupe auront une fin différente de celle d'Auguste Denise, de Djény Kobina et Fologo?

Touré Fatogoma

#16

Le FPI absent était à la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Cote d’Ivoire. Chaises du FPI restées désespérément vides ce mercredi au palais présidentiel. Le FPI était-il invité ? Telle est la question que se posait la plupart des invités à cette cérémonie du 53ème anniversaire de la Côte d’Ivoire, sensée réunir toutes les filles et de ce pays au vue des places vacantes. Si le parti de Laurent Gbagbo a été invité, pourquoi la direction a-t-elle décidé de ne pas faire le déplacement du palais présidentiel ? Wassimagnon

LLeess ccoonnssééqquueenncceess nnééggaattiivveess

eett nnuuiissiibblleess ddeess «« ccoommpptteess

dd’’ooppéérraattiioonnss »» Le professeur Nicolas Agbohou démontre, dans cet article, comment les comptes d'opérations profitent à la France et s'opposent fondamentalement au développement socio-économique des pays africains de la zone franc CFA.

Les quatre principes de la zone Franc sont la centralisation des changes, la fixité des parités entre le franc CFA et l'euro, la libre convertibilité des francs CFA en euros et la libre transférabilité des capitaux de la zone Franc vers la France. Ils sont tous inspirés par le nazisme monétaire et s'opposent fondamentalement au vrai décollage socio-économique de l'Afrique francophone. Inspirée par le nazisme monétaire dont elle a été victime (lire Le Filament numéro 27, mars 2013), la France oblige chaque Banque Centrale africaine à ouvrir et alimenter, au Trésor Public français, un compte courant appelé : « comptes d'opérations »… Les comptes d'opérations ont des conséquences très nuisibles aux Africains. Quelles sont ces conséquences ? Réponse dans la prochaine parution du Filament.

(A suivre)

Nicolas Agbohou

*

« A l’heure actuelle, nous les Africains, nous disposons de

plus de 3.000 milliards de francs CFA logés dans les

caisses du trésor français »

(Professeur Kako Nubukpo).

Source : Ouestafnews

Dans notre prochaine parution :

Découvrez :

« L'association Côte d'Ivoire-Mahibouo »

QQuueessttiioonn dd’’EEccoonnoommiiee ??......

…… LLee pprrooffeesssseeuurr NNiiccoollaass

AAggbboohhoouu vvoouuss rrééppoonndd ……

*

QQQuuueeessstttiiiooonnn

ddd’’’EEEcccooonnnooommmiiieee ???.........

OOnn nnee ppeeuutt ppaass ccoonnssttrruuiirree

ll''aavveenniirr dduu ppaayyss eenn ccoommppttaanntt

uunniiqquueemmeenntt ssuurr llaa mmeennddiicciittéé

ffiinnaanncciièèrree ééttrraannggèèrree..

Force est de constater qu’il n'existe pas sur la terre un seul pays qui soit développé, alors qu’il est dépouillé de souveraineté monétaire. Car, pour faire circuler normalement une voiture, il faut du carburant ou de l'électricité pour les autos électriques.

De la même manière, la monnaie est indispensable à l'économie. Elle permet de mettre en mouvement les forces de travail et le génie inventif ou créatif qui produisent la richesse nationale en détruisant la pauvreté locale.

La confiscation ou le contrôle de la monnaie par la main étrangère atrophie la puissance de production des richesses par les nationaux qui se laissent dévorer par la pauvreté.

Payez une personne avec la monnaie locale et elle vous produira la richesse que vous avez choisie : une maison, des produits vivriers, des tables, des habits,

Page 56: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 56

des routes, des hôpitaux, la sécurité, l'éducation nationale, des loisirs, etc.

L'absence de monnaie nationale ne permet pas de mobiliser objectivement les forces de travail du pays. Celui-ci mise alors sur la mendicité financière internationale appauvrissante pour espérer atteindre un développement harmonieux.

Le franc CFA oblige les pays africains utilisateurs à déposer 50% de leurs devises ou recettes d'exportation en France qui s'en sert pour multiples usages personnels comme par exemple la couverture de son déficit budgétaire, le paiement partiel du déficit de sa balance de paiement ou de ses importations en provenance des pays étrangers, l'endettement des pays africains avec les intérêts financiers rapportés par les capitaux des Africains confisqués au Trésor Public français, etc.

Contrairement à l'idée fausse largement répandue, un seul euro s'échange contre :

a) 1500 wons de la Corée du Sud qui, avec 31.700 dollars par habitant en 2011, est aujourd'hui en tête de tous les pays africains derrière lesquels elle se classait en 1960. C'est le cas, par exemple, de la République de Centrafrique, de la RCI et du Cameroun qui ont respectivement 760, 1600 et 2100 dollars par habitant en 2011.

b) 12.000 roupies de l'Indonésie qui a 4.300 dollars par habitant. L’Indonésie dépasse largement tous les pays de la zone franc cfa

c)-15.000 rials de l'Iran dont le PIB par habitant excède 12.200 dollars et fait trembler l'Occident.

d) 27.200 dongs du Vietnam qui, malgré son blocage économique par sa longue guerre contre les États-Unis d'Amérique, a 3.200 dollars par habitant et demeure actuellement le deuxième pays producteur et exportateur mondial du riz qu'importent presque tous les pays perdus dans les forêts africaines très généreuses.

e) 655,957 f CFA du Niger, du Mali ou du Burkina Faso qui sont au bas de l'échelle mondiale, malgré la robustesse de leur prétendue monnaie f CFA, en comparaison avec le won sud coréen, la roupie indonésienne, le rial iranien et le dong vietnamien.

Par ailleurs, une personne majeure, qui a toutes ses facultés au grand complet, doit s'assumer en gérant ses propres revenus. De même, un pays dit indépendant doit battre sa propre monnaie et la gérer avec une rigueur dans le sens de ses propres intérêts légitimes. Se réfugier dans le f CFA qui appartient à l'ancienne puissance colonisatrice est une revendication de la colonisation nouvelle aux conséquences désastreuses.

Le Ghana, l'Angola, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Afrique du sud par exemple sont des pays en voie de développement ou d'émergence, parce qu'ils gèrent correctement leur monnaie dans le sens de leurs intérêts légitimes, à l'inverse des pays de la zone franc qui enrichissement naïvement la France, à leurs propres dépens.

Tous les autres pays africains dotés de souveraineté monétaire qui ne décollent pas économiquement doivent :

1-Mieux gérer leur monnaie locale. Exemple, s'il faut 60 litres pour faire le plein d'une voiture, tout versement additionnel se verse et constitue un gaspillage inutile. En économie, on parle de « l'inflation d'origine monétaire ». Trop de monnaie en circulation engendre l'inflation.

En revanche, si l'on se contente de mettre dans la voiture seulement 20 litres au litre de 60 litres pour parcourir la distance entre A et B, la panne d'essence sera constatée sur la distance AB ne contenant aucune station d'essence de secours. L'objectif poursuivi ne sera pas atteint. La même triste réalité s'observe en économie quand la quantité de monnaie injectée dans l'économie est insuffisante. Les forces de travail sont disponibles, mais elles ne travaillent pas parce qu'il n'y a pas de monnaie ou d'argent pour les payer. C'est cette réalité constatée quotidiennement en zone franc.

2-transformer chez eux toutes leurs matières premières (agricoles, minières, minérales et énergiques) en produits finis générateurs des richesses appelées les « valeurs ajoutées ».

Construire l'avenir du pays en comptant uniquement sur la mendicité financière étrangère est une erreur monumentale

Pr Nicolas Agbohou

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

CCôôttee dd’’IIvvooiirree ::

AAtttteennttiioonn aauuxx ccoonnttoorrssiioonnss jjuurriiddiiqquueess

ssuurr llaa nnaattiioonnaalliittéé De l'humanité à la nationalité, et de la nationalité

à la bestialité, la Côte d'Ivoire a fini par toucher

les tréfonds de l'infra humanité, cette animalité

inversée.

Des forces de l'enfer sorties de nous-mêmes dans

des barbaries et des atrocités d'une hallucinante

guerre. Subséquente à une élection présidentielle

bâclée que personne ne pouvait gagner, ni perdre.

La suite sera l'intervention militaire franco-onusienne

de forte amplitude, avec à la clé des milliers de

morts. Pour une formidable et sanguinolente illusion

démocratique. Ces morts, dont le sang a séché mais

dont la putréfaction cadavérique exhale une odeur

pestilentielle. Tant sont nombreuses les victimes qui

attendent une sépulture. Mais, "lo pays avanche" et

revoilà l'archi-accord de Marcoussis, ce désaccord

paraphé, qui nous a conduits dans l'impasse. Le

credo reste focalisé sur la nationalité ivoirienne

agrégée cette fois de l'apatridie.

La Côte d'Ivoire est un pays pour tous et il doit

rester le seul Etat au monde destiné à un statut

universel. Politiquement, il est incorrect d'y parler

de devoirs des étrangers. On ne doit parler que de

leurs droits uniquement. Cette option vexatoire reste

le terreau fertile où va se recroqueviller l'ivoirité. Ce

sentiment national encore impuissant, honni, et

vilipendé, mais exaspéré et tenace. On ne le dira

jamais assez, mais l'ivoirité n'est pas active mais

réactive ; elle n'est pas thétique, mais antithétique.

L'histoire bégaie bien souvent et ce que l'homme

peut faire, l'homme peut aussi le défaire. Les

étrangers, natifs ou immigrés, en Côte d'Ivoire,

gagneraient à se garder d'une instrumentalisation

politique de leur statut. Ces tentatives de

contorsions juridiques en cours pourraient avoir

l'effet contraire à celui escompté et les exposer, tôt

ou tard, à d'amères épreuves.

Paul Zahiri

Page 57: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 57

LLL iii vvv rrr eee sss ààà lll iii rrr eee (Cette rubrique est réservée pour faire

découvrir les livres, anciens ou nouveaux,

les artistes et les écrivains, que nous

jugerons susceptibles de présenter un

intérêt, à certains égards).

CCÔÔTTEE DD''IIVVOOIIRREE :: OONN IIRRAA

JJUUSSQQUU''AAUU BBOOUUTT !! Clotilde Ohouochi

"On ira jusqu'au bout" est la célèbre

formule lancée par le président

Laurent Gbagbo lors de sa première

comparution à la Cour pénale

internationale, en décembre 2011.

Cette formule est reprise, en écho, par

Clotilde Ohouochi, comme titre de cet

ouvrage où elle raconte comment, en

tant que personnalité proche de

Laurent Gbagbo, elle a vécu les

douloureux événements de la guerre

postélectorale.

*

A la demande du public, l’association RANM revient avec : LE CODE NOIR DE

LOUIS XIV.

2 Mars 1685, à la cour du roi Louis XIV, une décision d’une très haute importance va être prise. Une décision qui va bouleverser le cours de l’histoire et changer

considérablement le rapport entre les hommes du monde entier...

Quelle est cette décision ? Quels en sont les enjeux ? Quels sont les protagonistes de l’époque ?...Mais qu’est-ce que c’est que ce Code Noir ? Quel est son intérêt ?...Comment parler du fondement et de la réalité du Code Noir, ses douleurs, ses non dits et ses zombis ? Comment parler de l’institutionnalisation de l’esclavage des Noirs, avec des précisions historiques mais avec humour tenait d’un pari impossible que l’auteur : Léandre SAHIRI, a su adroitement relever dans son livre : « Le Code Noir de Louis XIV ».

L’association RANM à son tour, à travers son spectacle du même nom, vous plonge dans ce livre incontournable et invite tous les humains à partager cette histoire qui conditionne fortement la vie des hommes Noirs du monde entier mais pas seulement...

Connaissez-vous LE CODE NOIR ?

Si non, recevez une copie gratuite (en PDF) du livre. Si oui, faites-nous parvenir vos avis et commentaires, à publier.

Ce livre est une invitation

à décoder le «Code Noir». Interview. A lire dans notre

prochaine parution

*

La Condi tion noire Pap Ndiaye

éd. Calmann-Lévy

Pap Ndiaye a publié « La Condition

noire ». Cet ouvrage très touffu -plus

de 430 pages- et passionnant se

présente volontiers comme une

première pierre à l'érection de black

studies en France.

Son ambition ? Embrasser la

« question noire » dans son ensemble

en s'appuyant sur plusieurs

disciplines : histoire, sociologie, droit,

psychologie… De ces travaux menés

par le métis grandi en France mais né

d'un père sénégalais et d'une mère

française, les Noirs de la métropole

émergent non comme un groupe à

l'identité monolithique et aux

aspirations toujours cohérentes -une

« identité épaisse », comme dit Pap

Ndiaye- mais comme « une minorité,

soit un groupe de personnes ayant en

partage l'expérience sociale d'être

généralement considérées comme

noires ».

*

« L’ennui, qui dévore les autres hommes au milieu des délices, est inconnu à ceux qui savent s’occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire ». (Fénelon, Télémaque).

Page 58: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 58

Mes bonnes résolutions pour

changer de vie

Yves Deloison

Dans ce petit manuel pratique, Yves

Deloison propose 200 bonnes

résolutions pour renouveler son

quotidien, renouer petit à petit avec

une vie saine et réapprendre à

apprécier les plaisirs simples et les

petits bonheurs. Vous y trouverez des

conseils faciles à appliquer qui vous

permettront de tout changer dans

votre vie pour prendre un nouveau

départ et renoncer aux habitudes

néfastes à l’épanouissement.

*

Pensées pour moi-même ;

citations

Nelson Mandela

Traducteur : Maxime Berree

Editions Points

Durant toutes ses années de lutte,

Nelson Mandela a consigné ses

pensées sur d'innombrables carnets :

il est devenu un homme de l'écrit.

Ce recueil réunit les phrases les plus significatives de Mandela, sur la discrimination, la vie, la pauvreté ou encore l'amour… dans ce livre, on découvre une autre facette de l'homme politique, devenu le symbole de la tolérance et de l'humanisme, à savoir : sa dimension spirituelle.

***

PPPoooiiinnnttt DDDeee LLLeeeccctttuuurrreee Une rubrique pour faire partager vos opinions sur les livres que vous avez

lus *

RREEGGIINNAA YYAAOOUU::

QQUUAANNDD LLAA PPLLUUMMEE

DDEEVVIIEENNTT UUNN GGLLAAIIVVEE

On sait de Regina yaou qu’elle est née à Dabou en 1955, et qu’elle est originaire d’Akrou (jacqueville), qu’elle est d é c o u v e r t e g r â c e à u n c o n c o u r s d e l i t t é r a t u r e a l o r s q u ’ e l l e e s t e n c o r e a u l y c é e , à t r a v e r s s a n o u v e l l e « l a c i t a d i n e » , et que depuis 1982 elle couvre de mosaïques l’univers de la littérature ivoirienne et africaine, avec des œuvres, qui transcendent les genres : drame, romantique, fantastique. C e t t e R é g i n a Y a o u , o n d e v r a i t t o u s l a c o n n a î t r e , p a r c e q u ’ e l l e f a i t l a f i e r t é d e l a l i t t é r a t u r e i v o i r i e n n e .

M a i s , l a v é r i t é e s t q u e c e t t e R é g i n a n e m ’ i n t é r e s s e q u e t r è s p e u . Celle devant laquelle je m’incline, celle qui me bouleverse, c’est l’implacable romancière. Je me souviens encore… La première œuvre littéraire qui m’a fait pleurer, a été « Les erreurs de maman ». P e n d a n t d e s a n n é e s , c e l i v r e e s t r e s t é l ’ œ u v r e l a p l u s b o u l e v e r s a n t e q u e j ’ a v a i s j a m a i s l u . E t p u i s u n j o u r , j ’ a i l u « l e g l a s d e l ’ i n f o r t u n e » , e t j ’ e n s u i s r e s s o r t i e a n é a n t i e . « Et puis un jour, j’ai lu « Le glas de l’infortune » Quand Regina Yaou écrit, elle devient thanatos, une déesse qu’aucun malheur ne rassasie. L e z o u M a r i e , l a R é v o l t e d ’ A f f i b a e t l e P r i x d e l a R é v o l t e , a i h u i A n k a , l a t r i l o g i e d e s g e r m e s d e l a m o r t ; pour toutes ses œuvres, le principe reste le même : F a i r e s o u f f r i r l e s p e r s o n n a g e s p r i n c i p a u x , d u d é b u t d e l ’ h i s t o i r e j u s q u ’ à l a f i n . Quand on a l’impression qu’elle leur laisse un peu de répit, c’est pour mieux les accabler de désillusion après. Et dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, elle les tuera à la fin. Dans le monde de la littérature contemporaine, beaucoup de critiques s’accordent à dire que la biographie de l’auteur peut avoir un impact sur la personnalité et les actions des personnages ; ou du moins, que l’auteur et le personnage partagent un portrait psychologique plus « Quand Regina Yaou écrit, elle devient thanatos… » ou moins proches. Alors, je ne peux m’empêcher de me demander : D ’ o ù p r o v i e n t c e t t e a m e r t u m e

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 59

p r o f o n d e q u e R e g i n a Y a o u e n t r e t i e n t d a n s s e s œ u v r e s l i t t é r a i r e s d e p u i s u n e v i n g t a i n e d ’ a n n é e s ?

F a t i m D i a b y .

Source: rythmesafriqueracines.com

AA pprrooppooss ddee ll’’aammeerrttuummee

pprrooffoonnddee ddee

RReeggiinnaa YYaaoouu

Fatim Diaby, en conclusion de son article « REGINA YAOU: QUAND LA PLUME DEVIENT UN GLAIVE » pose la question suivante : « D’où provient cette amertume profonde que Regina Yaou entretient dans ses œuvres littéraires depuis une vingtaine d’années ? ». A mon humble avis, on ne peut répondre à cette question que du point de vue psychocritique. Pourquoi la psychocritique ? La psychocritique est la méthode d’analyse inspirée par la psychanalyse et illustrée par Charles Mauron, à partir des thèses de Roger Fry. C’est une méthode d’analyse qui consiste à étudier une œuvre ou un texte pour relever des faits et des relations issus de la personnalité inconsciente de l’écrivain ou du personnage. En d’autres termes, la psychocritique a pour but de découvrir les motivations psychologiques inconscientes d’un individu, à travers ses écrits ou ses propos. La psychocritique se veut une critique à la fois littéraire, scientifique, partielle, non réductrice. a) Littéraire, car ses recherches sont fondées essentiellement sur les textes ; b) scientifique, de par son point de départ (les théories de Freud et de

ses disciples) et de par sa méthode empirique (Mauron se réclame de la méthode expérimentale de Claude Bernard) ; c) partielle, puisqu’elle se limite à chercher la structure du phantasme inconscient ; d) non-réductrice, car Mauron attribue au mythe personnel une valeur architecturale, il le compare à une crypte cachée sous une église romane. Mauron a, par ailleurs, esquissé une théorie sur la liberté créatrice de l’homme et la valeur de l’art… D’où, l’intérêt, pour ma part, de recourir à cette méthode qui permet d’aller au-delà des méthodes traditionnelles d’analyse, notamment stylistique, thématique, linguistique, ethnosociologique…, pour permettre au critique d’éclairer les autres points, et révéler plus, tant sur le texte que sur l’auteur. Puisque c’est, bien entendu, le rôle du critique que d’en savoir davantage et d’en dire plus. Sur ce point, toute la nouvelle critique s’accorde. Au total, c’est la méthode psychanalytique ou la psychocritique qui nous fera comprendre la personnalité inconsciente de Regina Yaou et les fondements, ou les mobiles de l’obsession de certains thèmes et concepts récurrents, entre autres son « amertume profonde », etc. Malheureusement, je ne possède pas ses livres, ni le temps matériel pour faire cette analyse.

Léandre Sahiri. *

Depuis la classe de 6e, je lis les œuvres de Regina Yaou. J’ai commencé avec Lezou marie, les écueils de la vie, et depuis,, je ne cesse de suivre toutes ses œuvres. Encore une fois, elle écrit merveilleusement bien, avec des histoires proches de nos réalités africaines. Avec un contenu qui instruit et nous fait connaître les frasques de la vie. Longue vie à l’auteur!

Catherine Nomel Dans notre prochaine parution

“Les sous-sols du paradis” de Désiré Anghoura ” ou l’histoire sombre de ces Africains en quête d’un mieux-

être en Occident…” par Henri N’Koumo

*

LLee mmuurrmmuurree dduu ssiilleennccee

J'aime écouter le murmure du silence Au crépuscule qui, majestueusement, glisse Son épais voile sur l'océan amoureux qui caresse Avec tendresse, le sable fin enguirlandé de mousse. J'aime écouter le doux murmure du silence Au milieu des rochers aux épaisses cuirasses Encore tiédies par la chaleur des derniers rayons Du globe de feu qui décline dans le lointain horizon. J'aime me sentir enveloppé du murmure du silence Qui m'élève au dessus de ce monde de tristesse Que je regarde du haut des légers nuages floconneux Qui me promènent dans cet univers des bienheureux. J'aime sentir sur la fine membrane de mes tympans Le langoureux et doux murmure du bienfaisant silence Qui me raconte les plus belles histoires d'antan, Histoires pleines d'amour, de pardon et de tendresse. J'aime m'endormir bercé par le murmure du silence Aux douces sonorités et aux mille couleurs féeriques Qui m'emportent dans une indescriptible liesse Enveloppée de mélodieuses chansons angéliques.

Khalil Ben Sory, Belle Nature.

*

Par manque d’espace imparti aux

rubriques, nous ne pouvons pas

publier tous les textes, en même

temps.

Nous nous en excusons.

*

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 60

(Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique)

LES BONS NEGRES DE

SERVICE DE LA

REPUBLIQUE FRANÇAISE

I l e s t da ns l ’ o r d r e de s

c ho se s q ue , po ur é v it e r qu e

la Mét r o po le pe r de la

ma ît r is e de s co lo n ie s , i l

so it p lac é à la t ê t e de

ce l le s - c i de s p lu s f idé le s e t

des p lu s lo ya u x se r v it eu r s

de «La R épu b l iqu e ». E n

vo ic i que lq ue s - u ns .

So ur ce : «A lt e r I n fo ».

Le p r és id e nt du T c ha d ,

Idriss deby.

Le p r és id e nt du T o go , Faure

Gnassingbè, après 39 ans de règne de son père

Pho t o du p r és ide nt du

Ga bo n, Ali Bongo a lui aussi

succédé à son père Omar Bongo .

Pho t o du p r és ide nt du

n ig er , Mamadou Issoufou.

Le p r és id e nt du Sé néga l ,

Macky Sall.

Le p r és id e nt du Bur k ina

Fa s so , Blaise Campaoré.

Le p r és id e nt du Co ngo -

Br az za v i l le , Denis Sassou

N'Guesso.

L ’e x - p r é s ide nt du M a l i ,

Dioncounda Traoré.

Le p r és id e nt de la G u iné e ,

Alpha Condé.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 61

Le p r és id e nt du Ca mer o u n,

Paul Mvondo Biya.

Le p r és id e nt de la Cô t e

d ' I vo ir e , Alassane Ouattara.

Aut eur : KPOG LI Ko mla

So ur ce : lajuda.blogspot.ch

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informations à publier et

vos liens préférés.

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articles, rubriques, photos

et vidéos, etc.

D’avance merci.

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*

Afrique :

La santé du président,

demeure le premier tabou

constitutionnel Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé une conférence publique, le 11 juin 2013 à Ouagadougou sur le thème « Les tabous constitutionnels de la 4e république ». Cette conférence visait à mettre en lumière les sujets sur lesquels le pouvoir actuel refuse d’ouvrir le débat. Parmi ces tabous constitutionnels, la santé du chef

de l’Etat figure en tête. La conférence a été animée par Luc Marius Ibriga, enseignant à l’Université de Ouaga 2 et modérée par le Pr Augustin Loada, directeur exécutif du CGD.

« Notre démocratie souffre de non-dits, de beaucoup de tabous, voilà pourquoi 22 ans après, il est temps de lever le voile sur ces zones d’ombre qu’une conspiration du silence maintient hors du champ du débat démocratique ». C’est en ces termes que l’animateur du débat démocratique du CGD, Luc Marius Ibriga, a introduit sa conférence. Pour lui, il s’agit d’une attitude conforme à l’idéal démocratique où il y a le débat. Relèvent des tabous, ces sujets que l’on hésite à analyser à fond par crainte de réveiller des passions, de se trouver confronter à des questions sans solutions véritables. Sans tabou donc, Luc Marius Ibriga a, dans un exposé en trois étapes, fait ressortir les grands sujets tabous constitutionnels au Burkina Faso. Dans l’inventaire des sujets, figure en tête de la catégorie des tabous, des innommés, la santé du chef d’Etat. Selon Luc Marius Ibriga, la santé du chef de l’Etat fait partie des sujets que l’on refuse systématiquement d’inclure dans le champ du discours. « Concernant la santé du président du Faso, tout le monde se rappelle la récente actualité ayant donné lieu aux développements les plus ahurissants comme si le président du Faso n’était pas un être humain, susceptible de connaître la maladie », a souligné le conférencier. Faisant référence à la Constitution, Luc Ibriga a fait savoir que le texte fondamental est muet, au regard des termes de l’article 43. La santé ou la maladie du chef y est évoquée de façon contournée, précise-t-il. Il s’agit tout de même une chape de plomb qui n’est pas propre au Burkina Faso. Les présidents Georges Pompidou, François Mitterrand et le plus récent cas du président algérien en sont des exemples, fait noter le conférencier. Pourquoi un tel état de fait ? S’interroge le conférencier avant de répondre que cela s’explique par la personnalisation du pouvoir. En plus, et spécifiquement dans le contexte culturel burkinabè notamment moaga, la santé de l’empire est liée à la santé de l’empereur moaga. Pour lui, la conception culturelle du chef a une emprise sur le pouvoir moderne.

Au titre du deuxième tabou dans la catégorie des innommés, il y a la question ethnique qui fait l’objet « d’un black out total ». Cette non évocation tire sa source de la Constitution qui évoque la question de façon négative, a souligné Luc Marius Ibriga. La classe politique refuse d’évoquer la question identitaire, a poursuivi le conférencier, mais celle-ci ressurgit de façon fracassante lors des élections et, surtout, dans la désignation des candidats.

Le troisième tabou constitutionnel relevant de l’innommé concerne le « dualisme juridique qui caractérise la société burkinabè ». Toujours selon le conférencier, « l’article 101 de la Constitution évoque la question de manière sibylline ». Le droit a une emprise sur la réalité sociale burkinabè, fait savoir le conférencier. Plus encore, « il se creuse

une distance que rien ne semble pouvoir combler entre la règle de droit et le vécu juridique des populations ». Le

conférencier s’est d’ailleurs posé une question, celle de savoir « dans quelle langue

dire la démocratie si l’on peut parler de démocratie dans un contexte où la grande majorité des citoyens ne se retrouve pas dans la langue officielle servant de support à la revendication politique et démocratique ? »

Une autre catégorie de tabous constitutionnels concerne les tabous indiscutés. Dans cette catégorie, on note « les questions évoquées mais immédiatement refermées parce qu’on évite à pousser l’investigation au « bout ». Parmi elles, il y a la question de la stature envahissante du président du Faso, à sa succession et aux relations de l’armée avec le pouvoir politique.

Sur le premier tabou, il pose la question de la « monarchisation » du régime, « seul maître à bord, le président a fini par installer, dans notre pays, une gouvernance singulière à laquelle il a pris goût et qui se caractérise non seulement par son opposition aux valeurs républicaines, mais aussi par l’exercice d’un pouvoir personnel d’inspiration monarchique, l’influence familiale et

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clanique, la collusion avec les puissances d’argent, l’absence d’imputabilité du chef de l’Etat et un hyper présidentialisme qui laisse peu de place au Premier ministre et au gouvernement ». Le manque d’ambition présidentielle au CDP est la preuve de la conception que le parti a du pouvoir : « on ne parle pas de la succession du chef pendant qu’il est en vie ». Quant aux relations de l’armée avec le pouvoir, le conférencier a ajouté que l’histoire politique du pays pourrait expliquer cela. « L’incrustation de l’armée au pouvoir depuis 1966 » a conduit à une banalisation de la présence militaire sur la sphère politique.

Face à tout cela, le conférencier a suggéré qu’il y ait un inlassable travail et travailler à construire une démocratie républicaine. Luc Marius Ibriga a fini par laisser entendre que « l’analphabétisme massif, l’accroissement de la pauvreté et la dollarisation de la vie, le triomphe d’intérêt narcissique », expliquent la faiblesse de la démocratie au Burkina Faso. Quant au directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), le Pr Augustin Loada, il a tenu à mentionner que ce dialogue démocratique entre dans le cadre du 22e anniversaire de la Constitution de la 4e République burkinabè.

Publié le : mercredi 12 juin 2013

Source : Le pays

*

Les sénégalais jugent Macky

sur le Sénégal après Wade

Dix sénégalais choisis au hasard entre Ouest foire et le centre-ville de Dakar ont répondu à dix questions ou interrogations sur la rupture tant annoncée, sur le quotidien et sur le régime. De la vendeuse d’arachide au fonctionnaire, en passant par le chauffeur de taxi, les différentes couches de la population se prononcent sur le climat social. L’objectif de ce reportage était de remettre le Sénégalais

lambda au cœur du débat politique et de savoir ce que pensent réellement les Sénégalais de ce qui se passe ? Questions-réponses simplement et sans commentaires. A chacun des lecteurs de tirer ses propres conclusions. 1/ Depuis l’arrivée de Macky qu’est ce qui changé dans votre vie ? Talla Ndoye, menuisier métallique : « Je vous dirai 4 mots et c’est simple : désespoir, faim, galère et divorce » 2/ Etes-vous nostalgiques des années Wade ? Badou Ndiaye, chauffeur de taxi : « Oui parce qu’on assurait la dépense quotidienne sans soucis » 3/ Préférez-vous les années Wade ou Macky? Pape Gora Camara, opérateur économique : « Nous préférons dix mandats de Wade à un jour de Macky et 5 ans c’est trop » 4/ Que regrettez-vous des années Wade ? Mère Ngoné Thiam, vendeuse d’arachide et de made : « Je ne peux plus assurer les trois repas quotidiens » 5/ Quelle est la différence entre Viviane Wade et Marième Faye ? Lamine Doucouré, comptable : « C’est bonnet blanc et blanc bonnet, mais le pire est que sous l’ère Macky, c’est Marième Faye qui porte le pantalon au palais » 6/ Que pensez-vous de la traque des biens mal acquis? Jules Ba, banquier : « C’est un arrangement entre bandits de grands chemins ». 7/Que pensez-vous de l’emprisonnement de Karim Wade ? Rokhaya Sene, secrétaire : « C’est une patate chaude entre les mains de Macky, il va vite s’en débarrasser ». 8/Que pensez-vous de l’argent qui ne circule plus à Dakar? Famara Ndiaye, restaurateur : « C’est dû à l’incompétence de Macky qui est un président maudit. ‘kou meunoul baoul lou yakhou yawa’ 9/Différence entre Karim et Aliou Sall le frère de Macky? Paul Sané Retraité : « Wade a sacrifié Karim et Macky va liquider son frère » 10/Que conseillez-vous à Macky ? Kader Manga, agent immobilier : « Qu’il redescende sur terre. Nous en avons ras le bol des difficultés depuis son accession au pouvoir ». A vous de juger !

Mame Penda Sow

TT ee mm pp ss dd ii ff ff ii cc ii ll ee ss Qu’est-ce que je fais

J’erre dans ma tête Le temps me gère Je pense à tout Et même à toi Mais le temps me tourmente Qu’est-ce que je fais J’attends J’attends Et j’attends Vais-je le faire enfin Je n’en sais rien Tout ce que je sais C’est que je ne fais rien Il ne faut pas croire en la solitude Elle est plus dangereuse que la crise cardiaque La preuve…

Claude L.

Chaque jour, Un nouveau jour se lève, Laissant derrière nous Hier et avant-hier Avec leurs soucis et leurs inquiétudes. Et, Savoir toujours repartir Sur de nouvelles bases Avec une grande détermination, Telle doit être Notre préoccupation de chaque jour. Pour une excellente journée De bonheur et de victoire.

Mariame Gba.

*

Les

indépendances

africaines

LL ’’ AA ff rr ii qq uu ee ee ss tt -- ee ll ll ee

vv rr aa ii mm ee nn tt

II nn dd éé pp ee nn dd aa nn tt ee ??

Prononcez-vous ! Exprimez-vous !

*

Côte d’Ivoire:

mercredi 7 août 2013, Happy day!

C'est vrai que, en ce mercredi 7 aout 2013, il y a la fête. Mais, que vaut une fête dans

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 63

l'esclavage spirituel et temporel? La fête est le summum de la joie qu'on ressent quand on a accompli quelque chose et non faire du mimisme. Nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas indépendants ; donc, il n'y a pas de fête. Alors, concentrons plutôt nos énergies dans la prière et posons des actes qui vont concourir a notre indépendance, la vraie qui libèrera nos esprits des contingences immédiates et qui nous fera agir en êtres pensants. Laissons de côté les émotions qui nous conduisent à l'inconscience et l'insouciance qui est le maitres-mots du colonisateur.

John Osagyefo

BBOONNNNEE FFÊÊTTEE NNAATTIIOONNAALLEE AA TTOOUUSS

LLEESS IIVVOOIIRRIIEENNSS

L'amour de la patrie, sans couleur, sans

condition, tous les temps, à contre-temps.

L'amour de la patrie n'est pas un caméléon

aux humeurs versatiles.

En paix, en guerre

Dans les serres d'une rébellion armée

Sous une dictature de pro-ceci ou de pro-

cela

Sous le diktat des "patriotes" ou des

"FRCI-dozos"

Mon amour pour la patrie est là

Rougeoyante

Vibrante

Là, dans les entrailles de mon cœur naïf

De mon cœur qui bat qui bat qui bat qui

bat.....

Macaire Etty

*

LLLeee CCCaaahhhiiieeerrr LLLiiittttttééérrraaaiiirrreee

d e Z a c h a r i e A c a f o u Chaque mois, Zacharie Acafou vous propose ici ses notes de lecture d’œuvres littéraires africaines d'expression francophone.

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Zacharie Acafou Source: ivoire-blog.com

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Tel un marchand ambulant…

Ceci se passe en Colombie. Un maître d’école va, à dos d’âne, avec des livres, dans les villages les plus reculés du pays pour apprendre aux enfants à lire. Belle initiative personnelle.

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RENCONTRE

Dans la vie Nous faisons diverses rencontres Tous les jours. Sur nos chemins Nous rencontrons Des gens de tout horizon Des gens aux caractères autant coloriés qu'un arc-en-ciel. Parmi eux Il y a ceux que nous ne verrons qu'une fois Il y a ceux qui restent un temps pour partager Avec nous quelques moments et puis qui disparaissent Il y a ceux qui nous aiment plus ou moins Il y a ceux qui nous envient ou qui nous jalousent Il y a ceux qui restent pour de bon Il y a ceux qui nous apprécient pour ce que nous sommes Il y a ceux à qui nos cœurs parlent et qui prennent le temps Pour percer le mystère entourant notre personnalité Pour nous connaître Pour nous découvrir Pour nous aimer chaque jour un peu plus Avec sincérité Avec grandeur Pour nous aider à maintenir le cap Pour être cette main qui nous relèvera si jamais nous tombons,

Pour être ce sourire qui nous parle pour dire : « Non! Ce n'est pas fini, tu peux y arriver, bats-toi! Je suis là… ». Tout ce grand détour Tu l’as bien compris, mon amour, C’est pour tout simplement te dire : Tu es la meilleure rencontre que j'aie jamais faite Tu demeures une personne exceptionnelle Tu as su À travers tes qualités si rares Dans ce monde de brutes et d'hypocrites Conquérir mon cœur. Je te souhaite Pour les années à venir Un bonheur infini.

Anna Tall Torodo

« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ».

Fatim Souanou Coulibaly

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« Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et

l’intolérance sont armées de pouvoir ». Voltaire

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In memoriam Léandre Sahiri et famille vous remercient de vos soutiens, contributions et marques de sympathie.

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AADDIIEEUU PPRROOFFEESSSSEEUURR JJEEAANN--

PPIIEERRRREE KKAAYYAA Le Professeur Jean-Pierre KAYA, Historien, Président de MAAT KA RE et fervent défenseur de la cause Kamite, nous a quittés subitement, ce dimanche 7 juillet 2013, au matin, suite à un arrêt cardiaque, à l'Hôpital Saint Anne de Paris. I l était marié et père de famille. Diplômé de La Sorbonne, il y donnait également des cours. Il donnait aussi des cours à l’École nationale de la magistrature (France). Auteur entre autres de « Ce que philosopher veut dire », (2008) et de « Théorie de la révolution africaine » (T1 2007 et T2, 2008).

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TTéémmooiiggnnaaggeess

« Nous avons perdu un frère, un visionnaire pour l’Afrique, un guide pour les Africains. Mon cher Maatocrate, Jean Pierre Kaya (JPK), que ton âme repose en paix et que ton idée Maat-kare soit une unification et une sauvegarde de l'Afrique. Toutes mes condoléances à tes familles, puis à toute l’Afrique. C'est la perte d'une grande figure pour l’Afrique. (Ousman Ali Khamis Landaye-mi)

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"Le malheur de l'avoir perdu, ne doit pas nous faire oublier, le bonheur de l'avoir connu". (Eddy Evadeck)

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À toi Jean Pierre kaya Nous te rendons un vibrant hommage, À toi l’éminent anti-impérialiste acquis au panafricanisme À toi le révolutionnaire, À toi l’historien, À toi le penseur, À toi l’intellectuel... Repose en paix !

Léandre Sahiri *

AAddiieeuu mmaammaann JJuulliieettttee AAnnzziiaann

Quand chaque dimanche sonnait l'heure du rendez-vous Je prenais mon poste à bout de grève Aujourd'hui que ce monde est conquis par ta douce et suave voix Lorsque tu nous lis le message de paix Aujourd'hui que tu as conquis le cœur des chrétiens et les musulmans Sans oublier les animistes

Aujourd'hui que tu réunis les ivoiriens sans regard de couleur ni d'ethnie Le silence sonne à jamais Tu es unique chère animatrice Et nul ne pourra prendre ta place dans nos cœurs Car nous t'avons juré fidélité Maman Juliette Anzian, tu nous dis Adieu S'écoule sur mes jougs, de l'eau, des larmes Pas de mots tel je suis en sanglot Dois-je te dire Adieu? Non, tu es là et regarde tes admirateurs Toukpè, le réconciliateur est abandonné Hier c'était Mister Dioum Aujourd'hui c'est toi Ah le monde de la bonne humeur ! Quel rendez-vous avez-vous pris avec le temps? Quel rendez-vous avez-vous pris sans nous? Que dis-je, nous viendrons un jour vous rejoindre Mais on a besoin de vous. Adieu Adieu maman Juliette Anzian Adieu Adieu Papa Dioum Je rêve que ma télé m'est menti sur votre mort Je rêve que ma radio me dise que vous vivez encore avec nous.

Maxime Kouadio N'dri (L’Envol du cœur).

*

HHoommmmaaggee ppoosstthhuummee àà BBlléé

OOlliivviieerr,, ddiiggnnee ccoommbbaattttaanntt

ppoouurr lleess ddrrooiittss eett lliibbeerrttééss

Pionnier de la lutte pour les libertés et droits démocratique en Cote d’ivoire. Blé Olivier, fidèle compagnon de lutte de Laurent Gbagbo s’en est allé, après 13 ans de lutte contre la maladie. Pour une alternative démocratique en Cote d’ivoire - voici le message que Laurent Gbagbo était venu livrer à l’opinion publique internationale. Montrer aux yeux de l’opinion que le régime de Félix Houphouët était tout, sauf démocratique. En effet après avoir mis sous coupe réglée formations politiques et syndicats hérités de l’époque coloniale, Houphouët continua d’étouffer toute expression des libertés. Les enseignants, qui, seuls revendiquent leur autonomie syndicale sont pourchassés et jetés en prison. Face à ces agissements, le Professeur Laurent Gbagbo, épris de liberté et de justice choisit l‘exil, pour dénoncer ce régime dictatorial ; et exiger la restauration du multipartisme. Ce message a trouvé un écho favorable auprès de certains ivoiriens, comme Blé Olivier. Gbagbo, fait donc appel à ces ivoiriens pour créer le Mouvement ivoirien pour les droits démocratiques. Seri GUEFFIE, Sery S .Sylvestre, Ziguy, Zouzoua Catherine et d’autres, étaient présents à ce RDV.

A sa création le MIDD est dirigé par les militants de Lyon, avec à sa tête, Jean Jacques Traoré. Seulement, l’équipe de ce dernier, voulait remplacer la dictature du PDCI par la dictature du prolétariat. Et cela était loin de l’idée de base. Aussi, à la deuxième assise du MIDD, cette déformation congénitale fut corrigée et une nouvelle équipe constituée. Lohourignon Maurice et Ahoua Don Melo prirent alors la direction du Comité Central ; Blé olivier et Lambert GBALOU, le conseil d’administration. La direction du MIDD constituait la structure clandestine du FPI en France . C’est pourquoi, Plus tard après la publication de « Propositions pour gouverner la Cote d’ivoire » , quand Gbagbo décida de rentrer en Cote d’Ivoire, Il confia aux dirigeants du MIDD, le parti en France. Dès lors, nous sommes convoqués à Mulhouse où il résidait avant son départ, pour consignes. Blé Olivier, généreux comme à son habitude, nous y emmena.En 2000 Gbagbo remporta la présidentielle face au général GUEI, mais ce dernier décida de se maintenir au pouvoir. Le candidat Gbagbo demanda alors au peuple de prendre la rue, pour chasser l’usurpateur. Blé olivier, fidèle lieutenant de GBAGBO prit la tête d’un groupe de militants à Abidjan. Malheureusement, au cours de cette marche de protestation, il reçut une balle en pleine tête. IL ne se remit jamais de cette blessure. Le 21 Juin 2013 ,13 ans plus tard, Blé olivier rendit l’âme après une longue maladie. Il laisse derrière lui, une femme et six enfants. Généreux, valeureux combattant de la liberté, Blé Olivier s’en va, mais la lutte pour les libertés et droits démocratiques continue, jusqu'à la victoire finale. Salut à toi, combattant de la liberté. Que la terre te soit légère. Seri GUEFFIE Membre fondateur du MIDD, et militant du FPI

*

Maître Verges, les Ivoiriens

ne t'oublieront jamais.

Il est un homme, un grand. Sans être Ivoirien, voire Africain, il s'est senti interpellé par cette injustice qui frappe notre pays, la Côte d'Ivoire et, au-delà, tout le continent noir. Il a pris toute sa place dans cette lutte pour dénoncer l'imposture. "Il", c'est Jacques VERGES. Grand homme de droit, Avocat de son Etat, défenseur des grandes causes. Jacques VERGES ne parlera plus. Il ne pourra plus dénoncer la barbarie qui est faite à la population de Guitrouzon, de petit Duékoué, etc. Il vient de ranger, à jamais, sa robe d'Avocat. VERGES a vécu, VERGES vient de quitter le monde des

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 65

vivants. VERGES est mort. Dès la lecture de cette information à la une du quotidien, "Le Nouveau Courrier d'Abidjan", une larme perlait sur ma joue, pour se transformer en sanglots dès que j'ai écrit le mot "mort" de "VERGES est mort". Alors que des Ivoiriens, pour des intérêts bassement matérialistes, n'ont pas hésité à se rendre complices du dépècement de "leur

propre pays" (sic), cet homme n'a eu de cesse de dénoncer l'imposture qui est faite à un pays du tiers-monde, la Côte d'Ivoire... Jacques VERGES, repose en paix. Les Ivoiriens ne t'oublieront jamais. Si, un jour, la Côte d'Ivoire recouvre sa souveraineté, vraie, nous devrons baptiser une rue ou construire un monument en ton nom. Nous ne te pleurerons jamais assez.

Théodule Seyo

HHoommmmaaggee aauu PPrr BBeerrnnaarrdd ZZaaddii

ZZaaoouurroouu Nous continuons à collecter les témoignages et les hommages au Pr Bernard Zadi Zaourou, appelé affectueusement « Maître », connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, décédé à l’âge de 74 ans, le mardi 20 mars 2012, à Abidjan et inhumé le 21 avril 2012 à Yacolidabouo, son village natal. NB : Les textes collectés et publiés feront l’objet d’un livre intitulé « Hommage posthume à Bernard Zadi Zaourou ».

Serge Grah

LLEESS 44 SSAAIISSOONNSS DD’’UUNN JJOOUURR

J’aimerais que nos matins Soient des printemps Voir les fleurs dans le jardin Et ne pas compter le temps J’aimerais que nos midis Soient des étés Savourez délicieusement la vie Laisser les soucis de coté J’aimerais que nos soirées Soient des automnes L’un contre l’autre serré Tant que l’horloge carillonne J’aimerais que nos nuits Soient des hivers Telle la glace dans le même lit Unie l’eau de deux rivières

Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan

FFF aaa bbb lll eee Dans cette rubrique, nous avons opté de présenter, chaque mois, une version des fables de La Fontaine, que nous avons tous lu ou appris, à l’école. Nous avons tous plaisanté avec l'une de ses morales, etc. Allant plus loin, certaines personnes se sont amusées à les imiter, à les illustrer, à les « remodeler » à leur gré. Chaque mois, nous vous proposons ici une fable réécrite sous forme de pastiche ou de parodie.

*

RRREEEGGGAAARRRDDDSSS CCCRRROOOIIISSSÉÉÉSSS Une chronique de Fernand Dindé Agbo

LLee ddrraappeeaauu iivvooiirriieenn

rreennvveerrsséé

A Abidjan-Plateau, Direction du Commissariat de l'Etat Major des Armées de Côte d'Ivoire, mardi 13

août 2013. (Photo de Léon Serge Koffi) Alassane Ouatttara et ses criminels de guerre parachutés dans l'armée ivoirienne ne savent pas comment se place le drapeau de Côte d'Ivoire. Bande d'imposteurs! Pavanez-vous dans nos bâtiments pendant que vous y êtes! Profitez-en! Profanez tout ce qui est sacré pour ma nation. Mais le temps viendra où vous en sortirez avec confusion.

Fernand Dindé Agbo Source : Blog Fernand Dindé

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VVVééérrriiitttééésss &&&

cccooonnntttrrreee---vvvééérrriiitttééésss (Ils ont dit)

(Proposez des citations ou déclarations

qui ont retenu votre attention, avec ou

sans commentaires, que vous souhaiteriez

partager ou discuter avec les autres.

Nous les publierons dans cette rubrique).

& Je ne suis pas pro-Gbagbo, je suis juste du côté de la vérité. Je l'assume et je le crie haut et fort. Agnimel Jean

& Le rôle du journaliste est d’aller chercher, écouter et comprendre, avant d’écrire. César Étou.

& Sans trop de prétention, j'affirme que je peux être ministre de l'éducation nationale, en lieu et place de celle qui nous donne du vinaigre. Mais, pas dans ce gouvernement en tout cas. Désolée, je dis ce que je pense. Emmanuelle Gnali

& Il en est ainsi depuis la nuit des temps : les promesses n’engagent que les imbéciles. Calixthe Beyala

& C'est tellement bien, tellement reposant, rafraichissant et enrichissant de partager ou discuter avec une personne qui a le même esprit que soi. Seigneur, fais le tri et dégage ceux qui veulent me surcharger pour rien. Emmanuelle Gnali

& Au Texas il y a un couple gay dont un est le pasteur d'une église. Je ne sais pas entre les 2 qui est monsieur et qui est madame. Les membres disent qu'ils sont des homosexuels NES DE NOUVEAU. Emmanuelle Gnali

& Le Président sénégalais Macky Sall a élevé Soro Guillaume à la dignité de Grand-Croix dans l’Ordre National du Mérite sénégalais... Je me demande bien ce que dira Macky Sall si on décore aussi le chef rebelle de la Casamance... Slin Thain

&

En Côte d'Ivoire, les rues sont belles, les ponts sont en construction, l'état est riche, mais les Ivoiriens ne mangent pas à leur faim. Les prix flambent, les familles n'arrivent plus à joindre

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les 2 bouts. Y a-t-il un Dieu dans les cieux qui entende les cris étouffés que poussent les ventres vides? Si oui, alors il va répondre un jour. Emmanuelle Gnali.

& Les résistants doivent se former encore à la culture politique. Ça manque dans nos rangs. Andrée Konan

& Nous réagissons plus aux articles occidentaux, au lieu d’en produire et faire la une. Nous sommes réactifs au lieu d’être proactifs. C’est cela, négliger l’aspect communicationnel. Athalie Orsot

& Ils sont nombreux les Africains qui n'ont pas encore compris que l'Onu, la CPI, les FMI, la Banque Mondiale... sont des instruments au service des "maîtres du monde. Macaire Etty

& On m’annonce comme entrant dans un gouvernement, alors que, depuis ma sortie de prison, en novembre 2011, je suis enfermé chez moi. Je ne vois personne. Personne ne m’a parlé d’un tel sujet et je n’en ai discuté avec personne. Enfin, je ne me sens pas concerné par cette rumeur ». Marie Gilbert Aké N’Gbo, l’ancien et dernier Premier ministre du président Gbagbo (4 décembre 2010-11 avril 2011)

& « Henri Konan Bédié a été chassé du pouvoir par les armes en 1999, il a appelé à une résistance. On a vu aucune mouche répondre à son appel ; Henri Konan Bédié a vu sa candidature rejetée par la cour suprême en 2000, personne n’a levé le petit doigt ; Henri Konan Bédié conteste les résultats du premier tour de la présidentielle de 2010, il ne reçoit aucun soutien. Alors, pourquoi tout ce bruit pour imposer Bédié à la tête du PDCI-RDA, au moment où ce dernier ne peut plus prétendre être candidat à la tête du parti, du fait de son âge avancé? ». Yao Kouamé Patrick, Président de la Jeunesse du PDCI-RDA en exil.

& « Nous avons le devoir de sortir nos populations de l’ignorance dans laquelle les media occidentaux et nationaux les maintiennent. Nous devons les instruire, les éduquer, les former et les transformer, afin qu’ils comprennent le sens de notre combat et qu’ils viennent grossir le nombre des démocrates ». Athalie Orsot

& Dans mon pays, des personnes trouvent que la télévision nationale est nulle dès que le parti qu'elles soutiennent n'est plus aux affaires... Macaire Etty

& Il y a des hommes qui ne sont forts que chez eux : ce sont ceux qui battent leur femme. Dezz Kobea

& Dans ce pays, arrêtons les compromissions! Refusons de prendre quoi que ce soit de n’importe qui. Soyons irréprochables. En tout cas, moi, je suis contre cette attitude de légèreté qui consiste à prendre l'argent des

gens sous prétexte que c'est l'argent du peuple. Restore Hope.

& Elus à sang pour sang, tous les barons du RDR… Ainsi va la démocratie chez nous, la vraie démocratie. Ballou Bolly.

&

« J’ai décliné respectueusement l’invitation qui m’a été adressée, comme à toutes les autorités du pays, pour participer aux cérémonies de prises d’armes qui ont lieu depuis quelques ans sur l’esplanade du Palais de la République, en présence du Chef de l’Etat. J’ai décliné cette invitation et je l’ai même dit au Chef de l’Etat. Personnellement, je l’ai informé. Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation.

& Les patriotes ivoiriens devraient faire le ménage à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris. Lettê Naa Lettê

& Il est temps que les Africains sachent que personne ne viendra adorer leur fétiche à leur place. Qu'ils prennent leur destin en mains avec des décisions courageuses au lieu de toujours tendre la main en espérant que le Blanc fasse le travail à la place du Noir. Franck Koffi

& I il est grand temps que les Africains se débarrassent, une bonne fois pour toutes, de leurs chaines cérébrales... Béatrice Koungou.

& C’est l’arrogance et le mépris nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui. Eugène Allou Wanyou

*

AAUU TTEEMMPPSS

Quand s’en vont nos ébats,

S’abreuver à la fontaine de l’oubli ;

Quand s’endorment nos trépas,

Pour laisser triompher la vie ;

Quand finissent nos débats,

Dans une poignée de main amie,

Quand subsistent nos éclats,

De rires d’amoureux transis ;

Quand ne reste que ce fatras,

D’inhumains humains qui se nient ;

Quand s’alignent les "quand",

Sur une feuille de papier blanchie ;

Demeure seul fidèle le temps,

Qui tant passe, tant reste ici ;

Là, là-bas, se tenant aux rives de la vie

Pour tenter d’en refréner l’élan.

Max Tan

LLLeee BBBllloooccc---NNNooottteeesss dddeee

MMMaaarrrccceeelll AAAmmmooonnndddjjjiii

JJaaccqquueess VVeerrggèèss ::

uunn aannttiiccoolloonniiaalliissttee

ccoonnvvaaiinnccuu A la charnière des années 1950 et 1960, Jacques Vergès était aussi l’avocat des associations d’étudiants africains en France : UNEK (Cameroun) et FEANF (AOF et AEF). En 1959, après l’arrestation de notre camarade Harris Mémel Fotê, l’Union générale des Etudiants de la Côte d’Ivoire (UGECI), alors présidée par Abdoulaye Fadiga, le choisit comme conseil pour sa défense. Venu à Abidjan pour s’entretenir avec son client, lui et Fadiga qui l’accompagnait furent interceptés en pleine rue dans leur voiture par la police coloniale agissant sous le masque d’Houphouët et, sans autre forme de procès, ils furent expulsés le jour-même vers la France. C’est ainsi que Mémel fut jugé et condamné sans pouvoir être défendu.

Originaire de l’île de La Réunion où son père, Raymond Vergès, puis son frère jumeau, Paul, ont été tour à tour des dirigeants politiques progressistes de premier plan, Jacques Vergès était un anticolonialiste convaincu. C’est à ce titre qu’il participa à la défense de nombreux patriotes algériens pendant la guerre de libération de l’Algérie, s’attirant la haine des réactionnaires de tout acabit. Au moment de sa mort, il apparaît, à lire une certaine presse hexagonale, que cette haine est loin d’être éteinte. Cette rancune tenace, c’est aussi un hommage à son courage, à son intelligence, bref, à son humanité profonde et lumineuse.

En guise d’hommage à l’ami qui nous a quitté, à l’âge de 88 ans, nous publierons un large extrait de son ouvrage : « Crimes contre l'humanité - Massacres en Côte-d’Ivoire », paru en 2006 aux Editions Pharaos.

Marcel Amondji

In “Le cercle Victor Biaka Boda”

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 67

PPaauuvvrree ppeeuuppllee

Le peuple crie

Sa soif et sa faim

Ses souffrances

Le peuple pleure

Le torrent de larmes

Qui l'envahit

Lui, le naufragé.

Qui l'entendra de sa sinistre vallée?

Les mandarins sont vautrés

Au sommet de leurs insolentes pyramides

Qui défient le céleste firmament.

Le peuple peut faire

Ses funérailles

Porter son deuil

Puéril et triste...

Soilé Cheick Amidou

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour

vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

FFiieerrss IIvvooiirriieennss,, llee PPaayyss

nnoouuss aappppeellllee!!

Depuis le 11 avril 2011, les Ivoiriens ont

été plus qu'accommodants malgré le

caractère liberticide du régime Ouattara.

Épuisés par une décennie de rébellion et

une crise post-électorale sans précédent,

devant la gâchette facile et la justice des

vainqueurs des nouvelles autorités,

avaient-ils d'autres choix que de marcher

comme sur des œufs ?..

Mais aujourd’hui, nous ne devons plus

reculer, ni devant les muscles qui nous

sont opposés aujourd'hui, ni devant

l'appel historique de la patrie...

N'est-ce pas que les Égyptiens se levèrent

un beau matin pour prendre leur Bastille

à la place Tahrir ? Ne sommes-nous pas

faits de cette même graine de combattants

de la liberté ?

Fiers Ivoiriens, le Pays nous appelle!

Roger Gballou

*

*

LLL eee bbb êêê ttt iii sss iii eee rrr

fff rrr aaa nnn ççç aaa fff rrr iii ccc aaa iii nnn (Une rubrique de Marcel Amondji)

AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, LLaa ppaarroollee

àà…… FFrraannççooiiss HHoollllaannddee

Président de la République française qui présentait en ces termes, à M. Alassane Ouattara, ses vœux à l’occasion de l’anniversaire d’on ne sait quelle « indépendance » :

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« Alors que vous vous apprêtez à célébrer la Fête nationale ivoirienne, c’est avec le plus grand plaisir que je vous adresse, à titre personnel et au nom du peuple français, tous mes vœux de bonheur et de prospérité. La relation entre nos deux pays est excellente, comme en témoigne notre identité de vues sur le dossier malien. Je

salue une fois de plus votre engagement décisif et votre détermination qui ont favorisé la sortie de la crise et le retour de la légalité. De même, un peu plus de deux ans après votre arrivée au pouvoir, la Côte d’Ivoire est transformée. La croissance et les investisseurs sont de retour, le cycle électoral est terminé et la sécurité largement retrouvée. Je forme le vœu que le pays puisse à présent aborder sereinement l’échéance de 2015 et permette la réconciliation de l’ensemble de ses citoyens. (…) Je me réjouis par avance de votre présence aux jeux de la francophonie à Nice, puis au sommet de l’Elysée, avant, je l’espère de vous rendre visite en Côte d’Ivoire, comme vous m’y avez invité. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération ».

François Hollande Source : L’intelligent d’Abidjan 6 aout 2013

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EN GUISE DE COMMENTAIRE

« C’est dans les colonies qu’on peut le mieux juger la physionomie du gouvernement de la métropole, parce que c’est là que d’ordinaire tous les traits qui la caractérisent grossissent et deviennent plus visibles. Quand je veux juger l’esprit de l’administration de Louis XIV et ses vices, c’est au Canada que je dois aller. On aperçoit alors la difformité de l’objet comme dans un microscope. ». Alexis de Tocqueville

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« Même quand la vérité s’impose…, celui qui est né du mensonge ne peut prospérer que dans le mensonge ».

Marcel Amondji

*

Discutons sur le fond Nous nous réservons le droit de ne pas publier les textes qui ne sont pas suffisamment argumentés ou qui contiennent des affirmations sans preuves, des injures gratuites et inutiles… Merci.

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 68

SSoommmmeess--nnoouuss

ccoonnsscciieennttss ??...... Pour résoudre la crise Dans mon pays meurtri, D’où montent de douloureux cris, Plus rien n’a de prise. Que de valses et de tangos ! Et que de palinodies ! Et que de comédie ! Nous n’irons plus au Togo. Eyadéma n’est plus, Et Faure n’est pas à la page, Et son peuple enrage : Son ‘coup’ n’a pas plu. Tous les raccourcis Y compris Marcoussis Et les médiations Mbéki N’ont pas abouti. Mohamed II s’affiche Et le pouvoir dément : « RFI ment ; Rien n’est vrai. Chiche ! » Et l’on parle de sédition Quelque part dans le Nord. Et des rumeurs de sécession. Que tout cela est fort ! Sommes-nous vraiment conscients En mettant barrières et obstacles, Et en multipliant les tacles, Que nous courons au Néant ?

Faustin Léla Yao (Extrait de « La longue marche sous les

tropiques », Ed. du Panthéon.

*

AAA dddiiirrreee vvvrrraaaiii……… Une chronique de

Dr Serge Nicolas Nzi

_________________________ « Vient un temps où le silence devient

trahison ». (M. L. King)

__________________________

Prenons courage et restons debout !

Dans nos pays fragiles d’Afrique, voir loin en politique, c’est commencer par voir ce qui est sur le bout de votre nez, c’est-à-dire, le bien-être des peuples. Ne plus s’enfermer dans la négation des évidences, telle doit être, selon nous, la première règle de la politique comme un

service au bénéfice des peuples africains. Au fond, le plus important pour les Ivoiriens, c’est la nature du ciment qui soude la collectivité nationale. Car, la société ivoirienne d’aujourd’hui est la résultante d’une hybridation de populations favorisées par les aléas de l’histoire (une longue histoire de sédimentation, de turbulence, de combats communs contre l’ordre colonial, de cohabitation et d’espérances communes). Voilà pourquoi nous parlons souvent de courage politique pour assumer la responsabilité de direction de notre pays, la Côte d’ivoire.

En effet, le courage en politique est d’abord une attitude, celle qui consiste à couper court à un enthousiasme démesuré, à rompre avec des peurs collectives, à s’opposer à des rumeurs, à ramener les sujets au niveau qui doit être le leur, en calmant les ardeurs des excités de son propre camp. Car, on ne remporte pas une victoire contre la nation, mais avec la nation qu’on veut gouverner.

Comme vous le constatez, les conditions d’émergence et de stabilisation de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire sont donc loin d’être remplies. Il s’agit de les explorer, de les expérimenter dans le mouvement même qui porte les ivoiriens à s’initier à la citoyenneté ; à se délivrer des catégories politiques du bien et du mal ; à se défaire des opinions définitives et des oppositions tranchées ; à faire l’apprentissage de la diversité et de la tolérance, de la nuance et du compromis sur quelques valeurs essentielles entre Ivoiriens ; à vivre en respectant les différences, en acceptant les divergences, en recherchant le consensus sur les équilibres du vivre ensemble et en s’accommodant pour le reste de vérités contraires, d’incertitudes partagées, de majorités et de minorités provisoires, de victoires partielles et de défaites surmontables.

Chers amis et chers compatriotes, l’appel qui découle des grandes questions de notre modeste analyse et sa réponse, n’a

pas varié : oui, nous voulons une Côte d’Ivoire digne et prospère pour tous ces enfants, Mais, une Côte d’Ivoire debout, car c’est debout qu’on écrit l’histoire !

Dr Serge Nicolas Nzi

(Chercheur en communication, Directeur du centre africain d’études stratégiques,

Lugano, Suisse).

*

AAA GGG EEE NNN DDD AAA Ici vos annonces gratuites :

Avis et communiqués, événements

(Conférences, colloques, salons, séminaires, forums,

festivals, etc.).

« La poésie de tout un continent ».

Chaque année, depuis 1997, la ville de Durban, en Afrique du Sud, organise un grand festival de poésie africaine dénommée « Poetry Africa ». A cette occasion, un programme composé entre autres de lectures, de performances scéniques, de concerts, d'ateliers et d'improvisations est proposé au public qui voit là l'opportunité de rencontrer les poètes sud-africains, mais aussi des poètes venus de tout le continent.

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Partagez vos poèmes A l’instar du Filament, le Blog.editionsmelonic.com publie gratuitement en ligne des poèmes d’auteurs africains, afin de mettre leurs textes accessibles au public et ainsi avoir l'opportunité de mieux connaitre et lire la poésie africaine. Envoyez par email votre texte, (poème, citation, proverbe ou tout genre de composition) a : [email protected]

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La Fondation Bouygues Telecom, les éditions JC Lattès et

le quotidien Metro, lancent leur 7ème appel à manuscrits

pour le Prix Nouveau Talent Fondation Bouygues Telecom

- Metro.

Vous aimez écrire et rêvez d’être publié ? C’est le

moment de vous lancer !

Le roman lauréat sera publié par les éditions JC Lattès,

bénéficiera d’un plan de promotion dans le journal Metro

et son auteur recevra une dotation de 10 000€ de la

Fondation Bouygues Telecom. Pour participer,

envoyez votre manuscrit par mail uniquement avant le

30 septembre 2013. Pour en savoir plus sur les

modalités et le jury, rendez-vous sur le site :

www.lesnouveauxtalents.fr

*

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 69

LLL eee sss DDD ooo sss sss iii eee rrr sss

ddd eee lll ’’’ ÉÉÉ ddd uuu ccc aaa ttt iii ooo nnn En Afrique, l'éducation dans son ensemble est malade, dit-on. Nous nous devons de diagnostiquer le mal et l’étendue de son ampleur, de situer les responsabilités, afin de préconiser des solutions. C’est l’objet de cette nouvelle rubrique intitulée «Les Dossiers de l’Education». Merci de nous envoyer vos textes, pour faire connaître et partager vos analyses et

propositions.

CCôôttee dd ’’ II vvoo ii rree ::

llee ssyy sstt èèmm ee

éédduuccaatt ii ff nn ’’eesstt pp lluuss

àà ll ’’aaggoonn ii ee ;; ii ll eesstt

mm oorr tt

L e c o n s t a t d ' é c h e c e s t c l a i r : n o t r e s y s t è m e é d u c a t i f n ' e s t p l u s à l ' a g o n i e ; i l e s t m o r t e t i l c o n v i e n t d e l u i p r é p a r e r d e s o b s è q u e s d i g n e s d e c e n o m . É c o l e i v o i r i e n n e , r e q u i e s c a t i n p a c e !

D r F a m a h a n S A M A K É S o u r c e : l e b a n c o . n e t

*

Qu’est-ce que l'A.S.C.A.D (Académie des Sciences des Arts, des Cultures d'Afrique

et des Diasporas Africaines) ?

*

RReeddoonnnneerr ddee llaa ddiiggnniittéé àà

ll’’ééccoollee iivvooiirriieennnnee eett àà sseess

aanniimmaatteeuurrss Nous l’avons déjà dit, il n’y a pas de développement sans une éducation performante et adéquate. Voilà pourquoi il faut redonner de la dignité à l’école ivoirienne et à ses animateurs. Et alors, penser que nos pays pourront émerger un jour, comme par un coup de baguette magique, en laissant l’école et ses animateurs sur le bord du chemin, c’est faire fausse route. « Le parfum dont l’argile a été une fois imprégnée, elle le conservera longtemps » (Horace).

Dr. Yodé Simplice Dion (Enseignant-Chercheur, Université FHB

d’abidjan-Cocodt, Cote d’Ivoire

*

«Nous ne devons pas être complices de la mort de l’éducation et de l’instruction dans notre pays». (Koua Justin).

*

« Si l'Afrique ne donne pas

l'opportunité à ses propres enfants de

se former, de consolider leurs acquis,

de s'enrichir en expérience, de prouver

aux yeux du monde ce qu'ils valent,

que pourront-ils offrir aux autres, au

rendez-vous du donner et du

recevoir?». (Mariam Gba).

*

* « L'école est un parfait outil de développement, on ne le dira jamais assez, pour tous les pays du monde, mais plus pour les pays pauvres ». Emissah Yapi

*

Grâce à l’école et

au peuple…

Vous, les personnes bien

écoutées dans ce pays, vous faites comme si tout va bien,

parce que pendant ce temps

vos enfants sont à l’étranger

et ça ne vous dérange pas. Mais, sachez que si vous êtes

arrivé là aujourd’hui, c’est

grâce à l’école et au peuple... Donc, nous vous demandons

d’agir avant que ça ne soit

tard. Ferdinand Koffi.

*

CCCooonnnssseeeiiilllllleeezzz ««« LLLeee FFFiiilllaaammmeeennnttt »»»

ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss,,, ààà vvvooosss

cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss,,,

ààà vvvooosss cccooollllllèèèggguuueeesss,,, ààà vvvooosss aaammmiiisss………

*

Une rubrique de Bérénice, la luciole

d’Abidjan, pour enrichir notre expression, pour faire découvrir ou redécouvrir le sens et le bon usage

des mots et des expressions que nous utilisons plus ou moins souvent, peu

ou pas, bien ou mal... * 1 Un lapsus : Un lapsus est une erreur qui consiste, pour une personne, à exprimer autre chose que ce qu’elle avait prévu d’exprimer, notamment en substituant à un terme attendu un autre mot. C’est par exemple « Je déclare la séance close ! », d’un vieux président de chambre au moment de la commencer ; ou encore « mon mari peut manger ce que je veux (au lieu de ce qu’il veut », d’une femme autoritaire... Autre exemple, c’est par un lapsus linguae que, lors de la cérémonie d’investiture du samedi 21 mai 2011 à Yamoussoukro, Henriette Dagri Diabaté, la toute nouvelle Grande Chancelière nommée par Alassane Dramane Ouattara, a appelé celui-ci «Monsieur le Préfet», au lieu de Monsieur le Président... Il faut savoir que le lapsus, remplacement d’un mot par un autre, de fait de façon inconsciente, de sorte que, bien souvent, l’on dit exactement le contraire de ce que l’on a

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 70

l’intention de dire, mais en rapport direct avec la réalité que l’on vit. Les psychologues nous expliquent que le lapsus est l’expression d’une représentation refoulée qui repose sur le passage involontaire et non prémédité, de l’inconscient vers le conscient. Sigmund Freud précise que la fatigue, l’excitation ou un trouble de l’attention ne peuvent pas suffire à expliquer, ni à justifier un lapsus. Même si Henriette Dagri Diabaté, s’était aussitôt rebiffée, il se trouve que ce lapsus linguae, aux yeux et à l’oreille de bien des gens, n’était pas gratuit et n’était pas passé inaperçu. On distingue : l’erreur commise en parlant (lapsus linguae), en écrivant (lapsus calami), par la mémoire (lapsus memoriae) ou par les gestes (lapsus gestuel ou lapsus manus), etc. Mais, comment nommer une faute commise par le clavier ? D’aucuns ont proposé déjà « Le lapsus clavis ». L’expression est déjà adoptée et utilisée dans certains milieux littéraires depuis qu’elle a été proposée en août 1999 par François Campan. (Macaire Etty, Léandre Sahiri et Julius Gueye. 2 « L e c œ u r a s e s r a i s o n s q u e l a r a i s o n i g n o r e » . Cette expression signifie que l'affection aveugle la raison. Cela veut dire, en d’autres termes, qu’on n'aperçoit pas ordinairement les défauts des personnes qu'on aime, et souvent même on prend ces défauts pour des qualités ; car, l'illusion est un effet nécessaire du sentiment dont la force se mesure presque toujours par le degré d'aveuglement qu'il produit. L e c œ u r , dit Pascal, a s e s r a i s o n s q u e l a r a i s o n n e c o n n a î t p a s . Il en est de la haine comme de l'amour : Ni l'un ni l'autre, dit saint Bernard, ne savent juger selon les régles de la vérité. » (De Gradib. humilitatis.) De même que l'amour prend les défauts pour des qualités, la haine prend les qualités pour des défauts. Oh ! qu'il en est peu qui voient les défauts de ceux qu'ils aiment et les bonnes qualités de ceux qu'ils haïssent! U n p è r e , dit le proverbe, n e c o n n a î t p a s l e s d é f a u t s d e s o n f i l s , n i l e l a b o u r e u r l a f e r t i l i t é d e s o n c h a m p . » (C o n f u c i u s .) L ' a m o u r e t l a h a i n e m e t t e n t u n v o i l e d e v a n t l e s y e u x : l ' u n n e l a i s s e v o i r q u e l e b i e n e t l ' a u t r e q u e l e m a l . (P r o v . a r a b e ). 3 « C’est du nanan ». « Nanan » appartient à ces créations phonétiques ou terminologiques basées sur les onomatopées. On retrouve le radical « nann » tour métamorphique pour exprimer d’une manière familière que « cela ne pose pas de problème » que « c’est très facile » … On peut dire, en d’autres termes : c’est du gâteau !

Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d’Abidjan

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

_____________________________________

«« DDeemmaannddeerr ppaarrddoonn àà

qquuii eett ppoouurrqquuooii ?? »» « Pour aller à la paix et à la réconciliation, on

écoute quand même celui qu’on accuse, qu’il donne sa version des faits. Et c’est sur la base de cela qu’on peut savoir qui a tort ou qui a raison. C’est seulement en ce moment que peut intervenir l’acte. Mais pour l’instant, nous ne savons pas ce qu’on reproche au FPI». Ainsi, s’est exprimé, hier, sur ONUCI-Fm, le Sga du FPI, Dano Djédjé. L’ancien ministre sous le régime Gbagbo répliquait à la proposition faite à sa formation politique, par le chef de l’État, de demander pardon aux victimes de la crise postélectorale de 2010. «Aujourd’hui, c’est le président lui-même qui demande au Front populaire ivoirien de demander pardon. Je pense que c’est mal poser le problème de réconciliation en Côte d’Ivoire, parce que cela suppose que tout ce que nous avons entre

pris comme démarche, notamment, les négociations, la participation aux élections, les exilés et les prisonniers et tout, sur tous ces problèmes-là, la seule condition pour le président, c’est que le Fpi demande pardon aux victimes et aux parents des victimes», a poursuivi Dano Djédjé. Et de conclure : «Comme il y a eu beaucoup de victimes, qui demande pardon à qui ? Et comment ? Et pourquoi ? Je pense que, de façon globale, si on veut vrai ment régler le problème de la Côte d’Ivoire, c’est ce que nous souhaitons, il faut s’asseoir, et si au cours de ces discussions, on estime qu’un tel ou un tel a eu tort, s’est comporté de telle ou telle façon, en ce moment-là, nous sommes des êtres humains, celui qui aura eu tort demandera pardon».

Benoit Hill

Source : Le Nouveau Réveil, 10 juillet 2013.

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CCCooonnnttteee ddduuu mmmoooiiisss « Pour moi, le conte est le voyage dans

le monde de l’imaginaire. C’est surtout

la naissance de la connaissance, l’éveil

à la sagesse ». (Michelle Tanon-Lora)

LLee QQuuiipprrooqquuoo

A cause de la stérilité du mari, le couple Kouadio ne pouvait pas avoir d'enfants et ils décidèrent un jour de faire appel à un père de substitution pour agrandir la famille. En clair, quelqu'un qui doit enceinter Madame Kouadio. Le jour où le père de substitution devait arriver, M. Kouadio embrassa sa femme et dit : -Je m'en vais. Le type sera bientôt là. Une demi-heure plus tard, par hasard, un photographe spécialisé dans les photos de bébés faisant du porte-à-porte sonna chez les Kouadio en espérant pouvoir vendre ses services. - Bonjour madame, je viens pour... ? - Oh non, pas besoin d'explication. Je vous attendais l'interrompit je suis un vrai spécialiste des bébés. - C'est pour cela que je vous attendais. - Entrez donc et prenez un siège. Après un moment, rougissante, elle demanda: Eh bien, où commençons-nous ?

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 71

- Remettez-vous en à moi. Habituellement, j'essaye deux fois dans la baignoire, une fois sur le canapé et éventuellement deux fois sur le lit. Parfois, le sol du salon c'est sympa aussi. On peut vraiment faire ça n'importe où !! - Baignoire?? Sol du salon ?? Pas étonnant que Gaspar, mon mari, n'y soit pas arrivé. - Madame, aucun de nous ne peut garantir un bon résultat à chaque fois. Mais, si nous essayons plusieurs positions et que je prenne suivant six ou sept angles, je suis certain que vous serez satisfaite des résultats. - Mais ça fait beaucoup, quand même... s'étrangla Mme Kouadio. - Madame, suivant ma méthode, un homme doit prendre son temps. J'aimerais entrer et sortir en moins de 5 minutes mais vous seriez déçue, j'en suis sûr. - Je ne savais pas fît timidement Mme Kouadio. Le photographe ouvrit sa sacoche et sortit un album de photos de bébés. - Celui-ci a été fait sur le toit d'un immeuble à Cocody. - Oh, mon Dieu ! s'exclama Mme Kouadio, triturant son mouchoir. - Et pour ces jumeaux, le résultat est exceptionnellement bon quand vous considérez combien ça a pu être difficile pour la mère. - Elle a eu des difficultés ??? demanda Mme Kouadio. - Ho que oui ! J'ai du l'emmener au Zoo pour faire correctement le boulot. Les gens se sont agglutinés sur quatre ou cinq rangs, se poussant pour avoir la meilleure vue. Une vraie représentation théâtrale! - Quatre ou cinq rangs?, demanda Mme Kouadio les yeux écarquillés d'étonnement.

- Oui, répondit le photographe, Et ça a duré plus de trois heures ! La mère criait et hurlait sans arrêt. J'avais du mal à me concentrer. Quand le soir est tombé, j'ai pu enfin commencer. Et puis, quand les écureuils se sont mis à mordiller mon équipement, j'ai juste eu le temps de tout remballer... Mme Kouadio se pencha : - Vous voulez dire que les écureuils ont mâché votre... hum... équipement?? - Exact! Bon, madame, si vous êtes prête, je vais installer mon trépied et nous pourrons commencer. - Votre... TRÉPIED ??? - Oh oui, j'ai besoin d'utiliser un trépied pour maintenir mon Canon.

Il est vraiment trop gros pour que je puisse le tenir longtemps... - Madame ??? MADAME ???... Oh mon Dieu ! Elle s'est évanouie.

Serge Grah

. Proposez-nous des contes. Email : [email protected]

*

LLEE SSOOLLEEIILL AAMMOOUURREEUUXX DDEE LLAA

LLUUNNEE Matinal, le soleil se réveillait peu à peu. Et la lune, voûtée, éteignait son feu. Qui était cette femme qui, malgré Sa vieillesse, envoûtait les majestés ? Dans ses bras, il la voulait coûte que coûte ! Sur ce, il se jeta sur l’autoroute. Balayant sans relâche les âmes infâmes, Or et Diamant exultaient sous ses flammes. Ses ailes incandescentes, ivres d’Amour, Faisaient suer les peintres dans les faubourgs. Mais, la blonde, endormie telle une reine, Se riait de ce roi qui n’avait que la trentaine !

Aimé Comoé In « L’averse de l’aurore »

*

AAAuuu TTTaaabbbllleeeaaauuu

ddd’’’HHHooonnnnnneeeuuurrr De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau, sous les yeux de tous, les noms des premiers de telle ou telle discipline, nous avons institué cette rubrique «TABLEAU D’HONNEUR» pour «épingler», mettre en lumière, les personnalités qui se sont distinguées ou se distinguent par leur intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs professions ou de leurs inventions... Afin de mieux les faire connaître et pour que leurs vies et leurs réalisations puissent servir de modèles, du moins, puissent faire boules de neige.

* Au tableau d'honneur de ce mois, nous vous présentons une autre grande figure de notre temps, et notre histoire.

Il s’agit de cet inventeur révolutionnaire qui a permis, pour la première fois, à la France de rentrer dans le club très fermé des 4 meilleurs inventeurs « high tech » de tous les temps, derrière le Syrien Américain d’adoption Steve Job (Apple), Mark Zuckerberg (Facebook) et James Cameron le grand cinéaste de Titanic et Avatar entre autres. Il s’agit, en l’occurrence de :

BBEERRTTIINN NNAAHHUUMM

L ’ i n g é n i e u r d e g é n i e , B e r t i n

N a h u m, e s t u n B é n i n o i s n é a u

S é n é g a l ( t o u t e n A f r i q u e ) . Il a

fait ses études d’ingénieur à l'Institut

National des Sciences Appliquées de

Lyon. Il les a poursuivies en dehors de la

France, notamment à Coventry, en

Angleterre. Selon ses propres dires que

tout Noir en France confirmera,

« Comme beaucoup d'entreprises

innovantes, nous avons eu beaucoup de

mal à être reconnu en France et à être

pris au sérieux. Bien souvent, il faut

passer par l'étranger pour convaincre la

France».

Q u ’ a - t - i l i n v e n t é , M . B e r t i n

N a h u m ?

Il a commencé au cours de ses études, à

Lyon, à participer à la conception d'un

logiciel capable de détecter

automatiquement des lésions crâniennes

à partir de scanners, puis il a créé des

robots capables d’aider les chirurgiens

pour plus de précision dans leurs gestes.

Car, dit-il, « je trouvais que ces

travailleurs manuels étaient restés au

stade artisanal, alors qu’ils font un noble

métier ». Il fallait donc, moderniser,

absolument. C’est que fit Bertin Nahum.

En effet, plusieurs robots d’assistance

aux interventions chirurgicales virent le

jour, grâce à son génie. Et ce, depuis

2002. Le premier robot baptisé « Brigit »

servait à la pose de prothèse de genou.

Le brevet fut vendu au laboratoire

d’implants Zimmer, qui devint le leader

mondial de la prothèse articulaire par

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Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 72

navigation, donnant une meilleure

précision pour de meilleurs résultats.

L’invention qui le met en lumière

actuellement date de 2007, avec le robot

« Rosa » pour la navigation

neurochirurgicale qui a fait ses preuves.

Voici le cas de cette Canadienne opérée

l ’ a n n é e d e r n i è r e d ’ u n e

é pi l e p s i e d u e à u n e t u m e u r d u

c e r v e a u g r â c e a u r o b o t R o sa .

La première machine a été

commercialisée en 2009. Depuis une

quinzaine d'hôpitaux dans le monde en

sont équipés en Italie, en Allemagne, aux

Etats-Unis, au Canada mais aussi en

Chine et bientôt au Japon et au Moyen

Orient.

Puisqu’on ne croyait pas au sérieux de

son invention, Bertin Nahum a dû créer

sa propre petite entreprise qui emploie

une vingtaine de salariés et qui

enregistre en mars 2012 un chiffre

d'affaire de deux millions d'euros. Elle

s’appelle MEDTECH.

Le classement en question a été réalisé

par le magazine scientifique canadien

Discovery Series en septembre 2012.

Actuellement en France, sept CHU

utilisent le robot Rosa, qui coûte 300.000

euros. Si le marché français n'a pas été

facile à pénétrer, Bertin Nahum ne se

décourage pas, au contraire, il compte

développer le même type de robot pour

la chirurgie de la colonne vertébrale,

toujours dans une optique

internationale.

Edouard Yro Gozz,

Fondateur et directeur de publication

ivoirenewsinfo.net

Source : ivoirenewainfo.net

Si vous connaissez des personnes

qui méritent de figurer dans notre

«Tableau d’honneur», n’hésitez

pas à nous en faire part.

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets

d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

PPoouurr éévviitteerr àà llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree ddee

ssoommbbrreerr ddaannss uunnee gguueerrrree aattrrooccee,,

OOuuaattttaarraa ddooiitt qquuiitttteerr llee ppoouuvvooiirr

Après avoir conceptualisé, déclenché et animé une rébellion, qui l'amena d'ailleurs au pouvoir, Alassane Ouattara arbore aujourd'hui la « démocratie » comme carte d'identité politique. Pourtant, il ne pratique pas ce modèle politique en Côte d'ivoire.

En effet, avec sa tendance ubuesque et compulsive à écrabouiller tous ceux qui s'opposent à lui, son extravagante impulsivité, son agressivité, son himalayesque égocentrisme, sa pantagruélique soif de pouvoir (comme le soulignait Jean François Khan), en parlant de Sarkozy dans "PETIT CÉSAR", Alassane Ouattara prône l'exclusion dans une Côte d'ivoire déchirée et divisée.

De plus, il ne supporte pas la contradiction politique. Il se plaît à trouver l’accalmie qu'à travers la dozotization de l'Etat et de la diabolisation de ses opposants, qui sont emprisonnés et jugés parce qu'ils sont opposants. Pour lui, les opposants sont source de tant de problèmes : la crise économique actuelle, c'est Gbagbo ; le mal vivre en Côte d'ivoire, ce sont les pro-Gbagbo ; l'insécurité, ce sont les" ex-miliciens" patriotes non désarmés.

S'il y a un domaine où l'Etat ouattariste a le plus failli, c'est la sécurité des Ivoiriens.

En effet, dans l'ancienne société traditionnelle, les organisations structurelles (tribu, clan, famille élargie qui structuraient le tissu social et régulaient le pouvoir, protégeaient l’individu qui en est membre, quel que soit son statut. Ces organisations structurelles faisaient face aux empiétements qui pouvaient leur porter préjudice.

Dans la société moderne, la majorité des citoyens n'existe socialement qu'à l'état d'individus. En dehors des familles puissantes et des clans organisés et dominants, le citoyen lambda affronte seul la vie. C'est pour cette raison que l'Etat central devient tout puissant, parce que les anciennes structures de commandement et de coopération se sont effritées, au point parfois de lui être soumises a l’Etat. Et celui-ci, censé représenter l'intérêt général, a alors, pour devoir de protéger le citoyen

esseulé. Et, le partage du pouvoir, en son sein, a pour but cette protection. La modernité suppose le pouvoir de la justice pour mieux asseoir la protection et la défense du citoyen.

Or, ce n'est pas du tout le cas, en ce moment, chez nous.

Un coup d’œil jeté sur les exactions des dozos et autres milices burkinabés montrent combien l'Ivoirien est en danger, parce que n'ayant pas une sécurité assurée par l'Etat. C'est une question sur laquelle pèse un silence lourd et complice du "gouvernement ouattara". Il faut l'exposer et l'étaler au grand jour, afin de ne plus en faire un tabou.

Il manque le courage et la compétence pour s'attaquer aux problèmes réels d'insécurité en Côte d'ivoire.

Pendant que les citoyens sont agressés et massacrés par les FRCI, l'Etat ne dit rien et ne fait rien. Il devient ainsi complaisant d'une situation. Ouattara, au lieu de gérer l'Etat pour lequel il a fait la guerre aux Ivoiriens, est préoccupé à éliminer la famille Gbagbo et liquider le FPI et tous les opposants à son régime.

Il pousse même l'indécence jusqu’à demander aux Ivoiriens meurtris par la violence qu'il a introduite dans le pays, de "demander pardon" à leurs assassins...

Alors, dans un contexte politique qui s'apparente aux années de l'URSS de Staline, (ces ivoiriens qui luttent par des moyens modernes et légaux), les idéologues et les thuriféraires du pouvoir Alassane Ouattara, s'ils existent, devraient faire l'effort de relire l'histoire de la démocratie pour mieux comprendre le mécanisme de son fonctionnement...

Ouattara a peur de la démocratie et du FPI.

Alassane Ouattara tente d'amoindrir le mal pour s'auto-convaincre de sa popularité en Côte d'ivoire. Pour ce faire, Ouattara, nombriliste à souhait, ne voit que lui seul et ignore les autres ivoiriens... Il s'accommode, actuellement, du malaise qu’entraîne la détention prolongée de nombreux Ivoiriens et de l'annonce de leur jugement aux assises, et de la division des ivoiriens en pro-Gbagbo et pro-Ouattara...

Par conséquent, Ouattara doit quitter le pouvoir avant que le pays ne sombre dans une guerre atroce qu'il est entrain de préparer, par ses méthodes iniques et cruelles de gouvernance

Zokohi Zadi

*

Page 73: Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 73

LLEE GGOOÛÛTT

DDEE LLAA PPOOUUBBEELLLLEE

Il n’y a pas que les fous

Qui s’alimentent à cette cantine

providentielle,

Il y a bien sûr des personnes comme moi et

vous

Qui plus d’une fois avons consommé les

mets succulents de la poubelle.

On y trouve tout remède balsamique,

Des vices, péchés et déchets recyclés qui

procurent tant de bien à l’âme ;

Des plaisirs censurés qui ont un puissant

pouvoir thérapeutique,

Des anesthésiants métaphasiques qui

aseptisent toutes larmes.

Lorsque dans cette société moraliste nos

mains, cœurs et âmes sont bredouilles,

Nous escaladons la censure et avons

recours à d’autres sources ;

C’est alors dans les égouts et dans la

poubelle que l’on fouille,

Le superflu qu’on y trouve nous fournit de

miraculeuses ressources.

Des hommes spirituels et moralistes la

condamnent fermement, hypocritement…

Pourtant, ils cachent leur pathologie

boulimique pour les ordures.

Ils se dérobent des regards pour s’y nourrir

nuitamment,

Elle leur procure l’obésité et une

dépendance à la démesure.

La poubelle a une raison d’existence

pédagogique,

Elle conduit fidèlement à la maturité et à la

reconnaissance de soi ;

Elle est souvent incontournable pour

l’équilibre psychologique,

Le poète n’est guère de ceux qui ne disent

que du mal à son endroit.

Si plusieurs la damnent et la soumettent à

des hypocrites critiques,

De la reconnaissance le poète lui témoigne

et lui prouve.

Elle lui rappelle des souvenirs exotiques,

des senteurs érotiques, des sensations

impudiques

Mais le plus important est de n’être

permanemment l’ordure qui s’y trouve.

Yahn Aka

Auteur de “Le Pouvoir de la Vanité”

*

VVIISSIITTEE DDEE MM.. SSOORROO

GGUUIILLLLAAUUMMEE AA GGAAGGNNOOAA,,

OOUU QQUUAANNDD LLAA TTRRAAIITTRRIISSEE,,

LL’’IINNDDIIGGNNIITTEE EETT LLEE FFAAUUXX

SSOONNTT MMAAGGNNIIFFIIÉÉSS !!

Une image qui résume beaucoup de

choses: Soro le traître à la

République est accueilli par ceux qui

l'ont suivi sur le chemin de

l'indignité, Kassaraté et Allou

Eugène, avec en toile de fond des

dozos présentés comme les

populations autochtones afin de

masquer le boycott de cette visite par

les vrais et dignes fils et filles de la

région. Côte d’Ivoire Yako.

*

MMMooottt dddeee fffiiinnn ___________________

En réalité, le temps est neutre; il peut être utilisé pour construire ou pour détruire… Notre génération ne doit pas se reprocher seulement les actes et les paroles au vitriol des méchants, mais aussi l’effrayant silence des justes. Nous devons admettre que le progrès de l’humanité ne roule jamais sur les roues de l’inéluctabilité. Il n’est amené que par les efforts inlassables et persistants des hommes qui ont la volonté de collaborer à l’œuvre de Dieu. Sans ce dur labeur, le temps lui-même devient l’allié des forces de stagnation sociale”. Les

théologiens catholiques soutiennent que le Dieu, qui nous a créés sans nous, ne veut cependant pas nous sauver sans nous. Par conséquent, je considère que l’idée selon laquelle “c’est Dieu seul qui peut nous sortir de cette situation” est non seulement une connerie, mais une insulte à ce Dieu-là qui envoya Moïse auprès de Pharaon pour libérer son peuple de l’esclavage en Égypte (Exode 3, 7). Comme Luther King, je dirais en conclusion que les Ivoiriens ne peuvent pas attendre 2015 ou 2020 pour prendre leurs responsabilités. Le moment est venu de sortir de notre peur et de notre torpeur. C’est maintenant que nous devons agir. Pourquoi? Parce que, avec la substitution des Guérés par des Burkinabè à l’Ouest de la Côte d’Ivoire et l’octroi de la nationalité ivoirienne à des milliers de Maliens, Burkinabè et Guinéens d’une façon qui ne respecte pas les lois ivoiriennes, nous risquons à terme de devenir étrangers dans notre propre pays. Parce que Dramane Ouattara a été placé au pouvoir pour défendre les intérêts des étrangers (France et CEDEAO) et non ceux des Ivoiriens. Je l’ai dit je le répète : Le moment est venu de sortir de notre peur et de notre torpeur.

J e a n - C la u d e D J E R E K E [ A u t e u r d e “ L ’ A f r i q u e e t l e d é f i

d e l a s e c o n d e i n d é p e n d a n c e ” ( P a r i s , L ’ H a r m a t t a n , 2 0 1 2 ) e t

c h e r c h e u r a s s o c i é a u C e r c l e c a d , O t t a w a , Canada.

*

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