le fil — mars avril 2012

32
ÉLECTIONS COMMUNALES: APPLIQUER LES DROITS HUMAINS AU QUOTIDIEN AMNESTY, DOCTEUR HONORIS CAUSA DE L’UCL PAS D’ARMES POUR VIOLER LES DROITS HUMAINS T R AITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES – L’HEURE DE LA DÉCISION BIMESTRIEL BELGE FRANCOPHONE D’AMNESTY INTERNATIONAL MARS/AVRIL 2012 N°13 LE FIL D'AMNESTY PÉRIODIQUE BIMESTRIEL Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles Éditrice responsable : Marie Noël Bureau de dépôt : Bruxelles X N° agréation : P901135 BELGIQUE-BELGIË P.P. - P.B. 1/23456

Upload: amnesty-international

Post on 22-Mar-2016

245 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Au sommaire de ce numéro : -Urgence Médicale : en Syrie et au Bahreïn -Pas d'accord, j'assume : une grande journée d'action pour et par les Jeunes. -Par Solidarité, avec indignation : les actions menées en réponse aux évenements du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. -Pas d'armes pour violer les droits humains -La journée Oxfamnesty 2012 -L'interview du Fil : le droit aux logement en Afrique. -Les droits humains au quotidien dans ma commune -Devenir activiste des droits humains -Amnesty International Docteur Honoris Causa de l'UCL -Agir : Les lettres du mois

TRANSCRIPT

Page 1: Le Fil — Mars Avril 2012

ÉLECTIONS COMMUNALES: APPLIQUER LES DROITSHUMAINS AU QUOTIDIEN

AMNESTY, DOCTEURHONORIS CAUSA DE L’UCL

PAS D’ARMES POUR VIOLERLES DROITS HUMAINSTRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES –L’HEURE DE LA DÉCISION

B I M E S T R I E L B E L G E F R A N C O P H O N E D ’ A M N E S T Y I N T E R N AT I O N A LMARS/AVRIL 2012 N°13

LE FIL D'AMNESTYPÉRIODIQUE BIMESTRIEL

Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles

Éditrice responsable : Marie Noël

Bureau de dépôt : Bruxelles X

N° agréation : P901135

BELGIQUE-BELGIË

P.P. - P.B.

1/23456

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:24 Page1

Page 2: Le Fil — Mars Avril 2012

2LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

SIGN FOR SYRIALe 15 mars 2012 marquaitle 1er anniversaire de larévolution syrienne. Desmilitants d'AmnestyInternational Belgique sesont rassemblés pourmanifester leur soutien auxvictimes de la répressionen cours. © Aibf

© Amnesty International Publications2012. © AILRC-FR pour la versionfrancophone © AIBF pour les pagesbelges Amnesty International Belgique francophone9, rue Berckmans 1060 Bruxelles Tel. : 02/538.81.77Fax : 02/537 37 29www.amnesty.be [email protected] Compte : IBAN BE85 0012 0000 7006 BIC GEBABEBBImprimé par Remy Roto sur papierrecyclé.Tous droits de reproduction réservés.

Photo de couverture : Un soldat del’Armée nationale tchadienne devant lepalais présidentiel à N’Djamena, février2008. Amnesty International aconnaissance de transferts d’armes auTchad, pays où des violations des droitshumains ont toujours lieu. © PASCAL GUYOT/AFP/Getty Images

Si c’est pas nous, c’est unautre…Quand on regarde le monde

aujourd’hui, on constate qu’il y ades valeurs et… des valeurs.

Des valeurs, comme les droits humains, qui sont défendues tantbien que mal par vous, et vous, et vous, là-bas, et peu ou proureconnues par les Etats. Ces derniers, sous la pression desactivistes et de leurs populations, ont fini par accepter desrègles plus ou moins contraignantes, que la rue leur réclame detemps à autre, comme on l’a vu pendant le « printempsarabe ».

Et puis des valeurs sonnantes et trébuchantes, qui fonttourner le monde, comme on dit, même si c’est dans le senscontraire aux premières valeurs dont je parlais ci-dessus.L’argent (le plus souvent virtuel, d’ailleurs) sert de mètre-étalonà toutes nos activités. Notre travail, l’organisation de nos

sociétés, notre vie pour faire bref, ne sont pas évalués au regardde leur utilité sociale.

Peu importe qu’il s’agisse de produire des bananes ou desarmes. Encore que : la production de ces fruits est mieuxréglementée que celui des fusils et munitions. Pour cesdernières, les gouvernements, les entreprises et ceux qui ytravaillent n’arrêtent pas de nous dire : « si ce n’est pas nousqui les vendons, d’autres le feront quand même ». Peu importesi des millions de civils, comme vous et moi (mais souvent pluspauvres), en sont les victimes.

Nous ne pouvons pas être d’accord avec ces « valeurs ».C’est pour cela que nous nous battons pour que le commercedes armes soit mieux réglementé partout dans le monde. C’estpour cela qu’il faut qu’un traité convenable soit voté aux Nationsunies en juillet. Place aux valeurs, les vraies, les premières.

Philippe Hensmans, directeur d'Amnesty International Belgique francophone

ÉDITO

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:25 Page2

Page 3: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

3LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

AGISSEZ : LETTRES DU MOISLISEZ, DIFFUSEZ, AGISSEZ

PAGE 27

SUIVEZLE FIL

UNE URGENCE MÉDICALELes professionnels de santé de Syrie et du Bahreïn sontarrêtés et torturés parce qu’ils font leur métier. Faitespression sur les autorités pour mettre fin à ces pratiques.LISA SHERMAN-NIKOLAUS.

PAGE 6

PAR SOLIDARITÉ, AVEC INDIGNATION Informez-vous des actions menées par AmnestyInternational en réponse aux événements duMoyen-Orient et d’Afrique du Nord.

PAGE 10

LES DROITS HUMAINS SOUS LA LUMIÈRE ANANDA REEVES s’intéresse à un mécanismedes Nations unies qui examine le bilan de tousses États membres en matière de droitshumains.

PAGE 14

L’ENTRETIEN DU FIL D’AMNESTYEn Afrique, des populations résistent auxexpulsions forcées. BRIDGET BURROWS s’estentretenue avec les militants MINICAH OTIENOHAMISI et PHILIP KUMAH au sujet d’une semained’action en faveur du droit au logement.

PAGE 16

PAS D’ACCORD, J’ASSUMEAmnesty International lance pour la troisième annéeconsécutive sa grande journée d’action « PAS

D’ACCORD, J’ASSUME ».

PAGE 9

JEUNES TOUJOURSLa journée OXFAMNESTY, qui a eu lieu le 7 mars2012 à la Marlagne à Wépion, a rassemblé plus de300 jeunes venus de toute la Belgique francophone,

engagés dans des groupes Amnesty et des JM d’Oxfam. PAGE 15

BONNES NOUVELLES ET FAITS NOUVEAUX.

PAGE 30

PAS D’ARMES POUR VIOLER LES DROITS HUMAINSVous souhaitez que le traité sur le commerce desarmes protège les droits humains ? Participez ànotre campagne !

PAGE 12

APPLIQUER LES DROITS HUMAINS AUQUOTIDIEN DANS LES COMMUNES ?

La Cité est de toute évidence un espace privilégiépour la sauvegarde des droits humains. Elle doit faireface à de nombreux défis liés, notamment, àl’actualité mondiale politique et économique.

PAGE 18

AMNESTY INTERNATIONAL, DOCTEUR HONORIS CAUSA DE L’UCLTrois personnalités ont été choisies pour recevoir letitre de docteur honoris causa: Solange LusikuNsimire, Salil Shetty pour Amnesty International etDaniel Cornu.

PAGE 24

J’AURAIS VOULU ÊTRE ACTIVISTE !

Vous n’aviez pas le temps, vous ne saviez pascomment ? Vous n’étiez pas le seul ! Désormais,où que vous soyez, quelle que soit votredisponibilité, vous pouvez contribuer au combatd’Amnesty International.

PAGE 20

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:25 Page3

Page 4: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

4LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

Personnes en danger

L’action Écrire pour lesdroits est efficace

Le militant azerbaïdjanais Jabbar Savalan(photo ci-dessous) a été libéré de prison.Il a bénéficié d’une grâce présidentielle le26 décembre après avoir purgé 11 moisde la peine de deux ans et demi àlaquelle il avait été condamné.

Les membres et sympathisantsd’Amnesty ont agi en faveur de Jabbar,inculpé de détention de stupéfiants aprèsavoir lancé un appel à une « Journéede colère » en Azerbaïdjan. Son histoirea été racontée dans le Fil d’Amnesty.

Au cours de cette action, desmilliers de personnes ont demandéjustice pour Valentina Rosendo Cantú(photo du bas, à droite) et InésFernández Ortega (à gauche) qui ontété violées par des militaires mexicains.

Le gouvernement mexicain afinalement reconnu de façon officiellesa responsabilité dans le viol et lessévices infligés à Valentina. Unedeuxième déclaration officielleconcernera Inés.

Amériques

Envoyez des chaussettesaux migrantsLes migrants qui traversent le Mexiquesont toujours en butte aux mauvaistraitements infligés par les autorités.Des bandes criminelles commettent

contre eux des enlèvements et desagressions. Des refuges installés le longdu parcours leur fournissent une aidede première nécessité, notamment desvêtements. Vous pouvez leur témoignervotre solidarité en achetant une pairede chaussettes sur la boutique en lignede la section belge francophoned’Amnesty International.www.amnesty.be/chaussettes

Afrique

Nigeria – les droits desLGBT menacésLes lesbiennes, gays, personnesbisexuelles et transgenres (LGBT) duNigeria pourraient bientôt encourir despeines allant jusqu’à 14 ans de prisonpour relation homosexuelle. Nousappelons la Chambre des représentantsdu Nigeria à rejeter le projet de loi sur lemariage entre personnes de même sexe,qui incrimine également les personnesqui sont « témoins » de relationshomosexuelles, les « aident » ou les « encouragent », et sanctionnel’établissement de clubs gays etd’organisations de défense des droitsdes LGBT.http://tinyurl.com/nigeria-bill

Une famille jahalin à al Mihtwish, dans lesterritoires palesti-niens occupés (3 no-vembre 2011).

L’armée israélienneenvisage d’expulserde force et de dépla-cer les habitants de20 villages palesti-niens situés en Cis-jordanie occupée. Ceprojet prévoit letransfert des villa-geois, dont la plu-part sont des Bé-douins jahalins, versun terrain situé à300 mètres de la dé-charge municipalede Jérusalem. Pourvous opposer autransfert de certainsdes habitants lesplus pauvres de Cis-jordanie occupée,rendez-vous sur http://tinyurl.com/jahalin

(« Le régime syrien ne craint pas les prisonniers mais ceux qui ne lesoublient pas. »

Razan Ghazzawi, blogueuse syrienne exilée. )Asie et Pacifique

Un film sur l’AfghanistaninterditÀ 21 ans, Gulnaz s’est vu infliger unepeine de 12 ans de prison pouradultère après avoir raconté à lapolice afghane qu’elle avait été violéeà l’âge de 19 ans. Son histoire figuredans un nouveau film consacré auxfemmes incarcérées en Afghanistan,dont la sortie publique a été interditepar le bureau du représentant spécialde l’Union européenne en Afghanistanen raison de craintes pour la sécuritédes femmes représentées. Amnesty a rencontré des représentants de l’UEet la réalisatrice pour aborder aveceux les questions soulevées par lefilm, et plaide en faveur del’instauration en Afghanistan d’une loi efficace sur les violences faites aux femmes.

95% des habitants de la régionAsie-Pacifique vivent dansdes pays où la peine demort est toujours en vigueur.

(« L’individu compte; l’individu a le choix. Vaclav Havel […] nous a montré que nous pouvions choisir une vie meilleure, que nous pouvions être meilleurs. »

Jasmine, sur Facebook, lors de la mort de

Vaclav Havel, ancien président de Tchécoslovaquie

Nouvelles des équipes et campagnes régionales d’Amnesty International

ActualitéNotre

Image tirée de What would you take? un film sur lesmigrants mexicains. ©AI

© A

mne

sty

Inte

rnat

iona

l )

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:25 Page4

Page 5: Le Fil — Mars Avril 2012

5LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NOTRE ACTUALITÉ

En première ligneIls sont des milliers bloqués dans le désert

En décembre, j’ai rencontré Omar, 17 ans, (ci-dessous) au camp deréfugiés de Choucha, en Tunisie. Omar avait réchappé de deuxconflits armés, le premier en Somalie, son pays natal, le second enLibye, où il a été victime d’une agression terrible et laissé sansconnaissance. Le camp de Choucha, un océan de tentes blanches(fournies par les Nations Unies) qui s’étend sur les sables du Sa-hara, est son nouveau chez-lui. Il y est seul, partiellement paralysé àla suite de ses blessures. Un médecin du camp qui l’a examiné adécouvert qu’il lui manquait un rein – personne, pas même Omar,ne sait exactement ce qui s’est passé.

C’était ma deuxième visite à Choucha. Situé à sept kilomètres dela frontière libyenne, le camp abrite actuellement près de 3 000 per-sonnes – des réfugiés pour la plupart originaires du Soudan, de So-malie et d’Érythrée, qui ont fui le conflit libyen l’année dernière. De-puis notre première visite en juin 2011, nous nous sommesemployés à plaider la cause des personnes coincées dans le campet d’autres bloquées à la frontière égyptienne. Depuis maintenant unan, elles nourrissent l’espoir de quitter le camp dans un avenirproche pour commencer une nouvelle vie dans un pays sûr disposé à les réinstaller.

Cette fois, nous sommes revenus à Choucha accompagnés dedeux réalisateurs. Nous voulions témoigner des réalités des déplace-ments, des conséquences de la guerre, et de l’attente angoissantequ’Omar et des milliers d’autres sont forcés d'endurer tant qu’ilsn’auront pas trouvé de terre d’asile. À l’heure où les réalisateursmontent les images tournées à Choucha, nous avons toutes les rai-sons d'être optimistes. Certains signes montrent que des pays com-mencent à s’intéresser au sort de ces réfugiés et que les gouverne-ments qui sont les mieux placés pour proposer des lieux deréinstallation pourraient bientôt être convaincus de leur tendre lamain. Pour Omar, qui est toujours à Choucha, ce pourrait être le dé-but d’une nouvelle vie. n Par Charlotte Philips, chargée de cam-pagne au Secrétariat international d’Amnesty International

Pour obtenir davantage d’informations : www.amnesty.be/refugies

ww

w.m

arcs

ilver

.net

Europe et Asie Centrale

Dans les centres dedétention chypriotes

Lors d’une visite récente à Chypre,Amnesty a constaté des conditionsd’hygiène déplorables dans les centresde détention de migrants de l’île et apu voir que l’assistance médicale etjuridique y est limitée. Les demandeursd’asile et les migrants en instanced’expulsion peuvent passer des moisdans ces centres où jusqu'à troisdétenus partagent une petite celluleexposée aux courants d’air. Faute desoins médicaux adaptés, un détenuinterné depuis quatre mois a racontéqu’il était en train de perdreprogressivement la vue.http://tinyurl.com/Cyprus-centres

300 000homicides par balle auraient lieu chaque annéehors conflits armés. Page 13.

© Amnesty International

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Des châtiments cruels,inhumains et dégradants

Une femme saoudienne accusée de « sorcellerie » a été exécutée pardécapitation. C’est la deuxième fois enquelques mois que quelqu’un est mis àmort pour sorcellerie en Arabie saoudite ;en septembre 2011, un Soudanais avaitété décapité à l’issue d’un procèsinique. En décembre, la Cour suprêmesaoudienne a confirmé les sentencesprononcées à l’encontre de sixBédouins, à savoir l’amputation de lamain droite et du pied gauche, pour « banditisme de grand chemin ». Ces hommes ont semble-t-il été torturéspour leur faire avouer leur crime.http://tinyurl.com/Saudi-16-12

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:25 Page5

Page 6: Le Fil — Mars Avril 2012

SANTÉ

6LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

UNE URGENCE MÉDICALEDes membres du personnel infirmier et médical subissent injures et agressions ou même se font tuerpour avoir exercé leur métier. Militante et infirmière diplômée, LISA SHERMAN-NIKOLAUS raconte :

Travailler dans le milieu médical ne va passans risques. Le surmenage, le danger decontamination et la prise en charge de pa-

tients difficiles ou dangereux figurent parmi les pluscourants.

Mais beaucoup de professionnels de la santéaffrontent des menaces encore plus graves : ilss’exposent au harcèlement, aux arrestations, à latorture, et même à la mort pour avoir pris encharge des patients recherchés par les autorités,ou pour avoir préconisé des initiatives suscepti-bles, à leurs yeux, d’améliorer la santé publique.

En mars et avril 2011, des dizaines de profes-sionnels de la santé, dont des médecins, des auxi-liaires médicaux et des infirmières, ont été arrêtés à Bahreïn. Beaucoup avaient dénoncé enconnaissance de cause des atteintes aux droitshumains commises par les agents de la force pu-blique lors de la répression brutale de manifesta-tions. Quarante-huit d’entre eux ont été jugés lorsde deux procès distincts. Ancienne présidente del’Association des infirmiers du Bahreïn, Roula alSaffar (photo page suivante) faisait partie des per-sonnes interpellées.

« Le lendemain de mon arrestation, ils m’ontfrappée au visage avec un appareil électrique, se souvient-elle. J’ai eu un vertige. J’ai perduconnaissance. Et quand je me suis réveillée, unautre individu m’a traitée de prostituée et a insultéma famille. L’un d’eux m’a dit : “On va bien s’amu-ser avec toi.” »

Roula raconte avoir été frappée, giflée, sou-mise à des décharges électriques, et avoir subiune coupe de cheveux. En septembre 2011, elleet 19 de ses confrères, travaillant pour la plupartau centre médical de Salmaniya, ont été reconnuscoupables, entre autres, d’occupation d’un hôpitalgouvernemental, de détention d’armes et de volde médicaments. Un tribunal militaire les acondamnés à des peines allant jusqu’à 15 ansd'emprisonnement. Libérés sous caution, ils fontactuellement appel de leur condamnation devantune juridiction civile. Les 28 personnes restantesfont l’objet d’une procédure distincte.

VISÉS POUR AVOIR EXERCÉ LEUR MÉTIEREn Syrie, les pouvoirs publics bloquent l’accès auxsoins pour les personnes blessées pendant lesmouvements de protestation qui ont débuté enmars 2011. Si certains professionnels de la santé

tendu le bruit sonore de la grosse matraque debois sur son corps, suivi de [ses] hurlements… Ettout en le frappant, ils lui disaient : “Tu étais à l’hô-pital, hein ? Tu soignais les blessés, hein ?” »

L’infirmier a été arrêté et est toujours en déten-tion.

EN PRISON POUR AVOIR COMBATTU LE SIDAMédecins, Kamiar et Arash Alaei traitaient des per-sonnes vivant avec le VIH/sida dans leur pays,l’Iran. Axé sur la prévention et le traitement du VIHet du sida, notamment chez les consommateursde drogues injectables, leur travail jouit d’une re-

ont été impliqués dans des violations des droits hu-mains, d’autres, en grand nombre, sont menacés,détenus au secret, torturés ou tués pour avoir soi-gné des blessés.

À l’hôpital al Birr wa al Khadamat de Baniyas,dans le nord-ouest du pays, un témoin nous a ra-conté qu’un médecin et un infirmier de 19 ans, vê-tus tous deux de la tunique verte de l’hôpital, avaientété pris à partie pour avoir soigné des «terroristes» :« Des soldats et des membres des forces de sécu-rité […] ont demandé : “Où est le médecin ? Où est le médecin ?” Alors ils l’ont frappé violem-ment… Ils se sont moqués de l’infirmier en disant :“Regarde comme il est beau, en vert !” Puis j’ai en-

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:25 Page6

Page 7: Le Fil — Mars Avril 2012

7LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

SANTÉ

Ement pénitentiaire.

En 2010, le docteur Sen a été condamné à laprison à perpétuité après avoir été reconnu coupa-ble de sédition et de conspiration au terme d’unprocès inéquitable. À la suite des pressions exer-cées par Amnesty International et d’autres organi-sations de défense des droits humains en avril2011, il a été libéré sous caution par la Cour su-prême, mais fait toujours l’objet d’une procédure.

L’expérience de la prison et le soutien d’Am-nesty International et d’autres organisations à tra-vers le monde ont conduit Kamiar et Arash Alaei às’impliquer plus avant dans le plaidoyer et le mili-tantisme. « Grâce à vos efforts, écrivaient-ils aulendemain de leur libération, nous avons envie deprolonger votre action en nous faisant la voix dessans-voix, pour ceux qui vivent une situation simi-laire à la nôtre. »

EN CAMPAGNE DEPUIS 40 ANSDepuis près de quatre décennies, Amnesty Inter-national travaille avec et pour les professionnels dela santé à travers le monde dans le but de promou-voir et de protéger les droits humains. Nous œu-vrons pour que les professionnels de la santé –qu’ils soignent les malades et les blessés, qu’ils dé-fendent les droits des populations, ou qu’ils fassentles deux – soient à l’abri de la prison, de la torture,des disparitions, du harcèlement et des actes de violence.

Les gouvernements doivent respecter le rôle desoignants des professionnels de la santé. Comme l’a écrit le docteur Hani Mowafi, délégué d’AmnestyInternational au Bahreïn en février 2011, « si nousacceptons que la fourniture de soins médicaux soitassimilée à un “soutien à l’ennemi” […] un espaceprotégé qui joue un rôle important dans la sociétémoderne sera anéanti. »

AGISSEZRéclamez la justice pour les professionnels de santé en Syrie en cliquant sur TAKE ACTION sur la page www.eyesonsyria.org (en anglais)Lisez le rapport d’Amnesty International sur la situation sanitaire en Syrie (index MDE 24/059/2011).Informez-vous sur la situation des professionnels de santé du Bahreïn et agissez en leur faveur : http://www.amnesty.org/fr/region/bahrainObtenez de plus amples informations sur Arash et Kamiar Alaei sur http://tinyurl.com/freed-iranian-doctors

En partant de lagauche : Roula al

Saffar, Kamiar et

Arash Alaei,

Binayak Sen.

© DR © Satya Sivaraman© Amy Hart

S’adressant à nous en juillet 2011, Kamiar sesouvenait : « C’est dur d’être en prison, mais entant que médecins et praticiens de la santé pu-blique, nous avions toujours une obligation [dis-penser une éducation sur la santé]. Nous avonsdonc continué à travailler, en parlant aux autresprisonniers de leur santé, du VIH, de la tubercu-lose, du tabac et des précautions générales àprendre. »

En 2010, Amnesty International et d’autres or-ganisations ayant agi en leur faveur, Kamiar a étélibéré, après avoir purgé la moitié de sa peine.Arash a été gracié et relâché en 2011.

PROFESSIONNELS DE SANTÉ ET DÉFEN-SEURS DES DROITSLes professionnels de la santé inspirent souvent lerespect et la confiance car ils occupent une placeparticulière dans la société – ils soignent, et onpeut leur parler en confidence. En gagnant laconfiance de leurs patients et en recueillant desinformations sur leur santé, ils voient des aspectsque d’autres ne perçoivent pas toujours.

Il arrive qu’ils découvrent et dévoilent lesrisques possibles sur la santé d’un produit oud’une nouvelle activité économique. Ils sont parfoistémoins des injustices commises autour d’eux etse sentent poussés à agir. En d’autres termes, ilsentrent dans le monde du militantisme. Ce faisant,ils s’exposent aux agressions, au harcèlement etaux mauvais traitements.

Médecin de proximité dans l’État du Chhattis-garh, dans le centre de l’Inde, Binayak Sen (ci-dessus, à droite) a été jeté en prison à plusieursreprises depuis 2007. Il travaillait auprès de com-munautés adivasis (aborigènes) marginalisées,dans une région où les forces du gouvernement etles groupes armés maoïstes s’affrontent violem-ment depuis des années. Le docteur Sen a été ar-rêté une première fois en 2007, peu de tempsaprès avoir déclaré que des personnes abattuespar la police du Chhattisgarh en mars de la même année étaient des habitantsadivasis et non pas des maoïstes armés comme lesoutenait la police. Invoquant ses visites à carac-tère médical à un chef maoïste incarcéré, les auto-rités de poursuite ont également prétendu que ledocteur Sen collaborait avec les groupes maoïstesinterdits, alors qu’il avait la permission de l’encadre-

connaissance internationale. Les deux frères(photo page suivante) participaient à des colloqueset à des cycles de formation dans différents pays,et collaboraient avec des institutions étrangèresœuvrant dans le même domaine, notamment auxÉtats-Unis.

En 2008, alors qu’ils n’avaient pas d’activitépolitique, les frères Alaei ont été arrêtés et jetés enprison pour « coopération avec un gouvernementennemi ». Détenus à l’isolement cellulaire dans laprison tristement célèbre d’Evin, à Téhéran, et sou-mis à des interrogatoires pendant quatre mois, ilsont finalement été autorisés à participer à des acti-vités pénitentiaires.

Un ambulancier indique une vitre

que les forces de sécurité ont

fracassée lorsque l’ambulance a

voulu secourir des manifestants

blessés à Bahreïn (février 2011).

© Amnesty International

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page7

Page 8: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

8LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

SANTÉ

Tout le monde en convient : infliger àquelqu’un sans le juger une longueincarcération est une atteinte aux droits

humains. Mais si, après avoir enduré pendantplusieurs mois un temps exécrable, vousprétendez que vos droits sont violés, vous aurezl’air de faire une plaisanterie d’un goût douteux.Les conséquences d’une mauvaise santés’apparentent-elles à un emprisonnementarbitraire ou à un climat inhospitalier ? Après tout,on considère en général que la maladie est uncoup du sort, à moins qu’elle ne résulte decertains modes de vie.

Prenons le cas de Moleen Mudimu, morte dusida au Zimbabwe en 2006. La dernière année de sa vie a été terrible : elle maigrissait à vue d’œil etson corps était couvert de lésions et de mycosesinfectées. Les médicaments antirétroviraux qui luiauraient permis de retrouver un état physiquesatisfaisant et de vivre plus longtemps étaientdisponibles à la pharmacie, à deux pas de chez elle. Mais elle n’avait pas les moyens de lesacheter. De toutes façons, le pouvoir d'achats'était effondré sous l'effet de l’hyperinflation qui acaractérisé le régime du président RobertMugabe. Le système de santé du Zimbabwe, quiavait bien fonctionné naguère, avait fait faillite.Rares étaient ceux qui pouvaient bénéficier de lagratuité des soins ; la demande était largementsupérieure à l’offre. C’est ainsi que MoleenMudimu est morte, en raison, semble-t-il, dedécisions prises par d’autres personnesconcernant le prix des médicaments, le droit des brevets, la politique économique, lespriorités nationales et les sanctionsinternationales. Ces décisions ont structuré sonenvironnement de telle sorte qu’il était impossiblepour elle de survivre. Quelle que soit la cause deson état de santé, il semble raisonnable d'affirmerque le droit humain à la santé de Moleen Mudimun’a pas été respecté.

Le Pacte international relatif aux droitséconomiques, sociaux et culturels (PIDESC)reconnaît « le droit qu'a toute personne de jouirdu meilleur état de santé physique et mentalequ'elle soit capable d'atteindre » et appelle tousles États parties à « assurer le plein exercice de cedroit ».

Mais si l’on garantit à tous les habitants de laplanète le droit de jouir du meilleur état de santéqu’ils soient capables d’atteindre, qu’est-ce quecela implique ? Tous les êtres humains du mondeont-ils droit à l’état de santé et à l’espérance de viedes Japonais, qui sont actuellement sur la Terreceux qui ont le plus de chances de vivrelongtemps ? Comment atteindre cet objectif ?

En 2000, le Comité des droits économiques,sociaux et culturels a présenté des méthodesd’approche pratique du droit humain à la santé.Selon le Comité, le droit à la santé n’est paséquivalent au droit d'être en bonne santé. Mais ilne se limite pas non plus au droit à bénéficier desoins médicaux, car ce n’est que l’un desnombreux facteurs de la santé, qui incluentégalement d’autres critères essentiels, parexemple des conditions de vie et de travail saines.

Mais qu’en est-il des États confrontés à unmanque de ressources ? Le Comité admet queparfois un État ne peut pas, pour des raisonslégitimes, assurer le plein exercice du droit à lasanté, et parle donc de « réalisation progressive ».Cela signifie qu’un pays doit progresser étape parétape, de manière organisée et ciblée, vers lapleine réalisation de ce droit, sans que l’on puisselui reprocher de ne pas garantir immédiatement lemeilleur état de santé à sa population, si cetobjectif ne peut pas être atteint. Cependant, l’Étata des « obligations minimales », c’est-à-dire queles États doivent utiliser toutes les ressources dontils disposent pour dispenser les soins médicaux debase.

Ces deux principes peuvent sembler en totale

contradiction. Il se peut qu'un pays très pauvre nepuisse pas prodiguer des soins de santé, mêmeélémentaires, à tous. Mais s’il n’a pas les moyensd’en faire plus, à quoi bon l’accuser de violer lesdroits humains ? Dans de tels cas, le Comitéindique que l’État devrait demander une aideinternationale. En signant le PIDESC, les nationsriches se sont d’ailleurs engagées à aider les paysles plus pauvres à respecter leurs obligationsminimales. Cela soulève l'une des questionsphilosophiques et juridiques essentielles enmatière de droits humains : quelles sont lespersonnes ou les organismes à qui il incombe deréaliser ces droits, notamment lorsque le coût impliqué est très élevé ?

Aujourd’hui, le droit humain à la santé faitpartie intégrante du droit international, même sicertains aspects doivent encore être précisés. Sil’on considère cette notion de façon abstraite, onpeut aisément perdre de vue ce qu’elle recouvre.Elle ne se réduit pas au droit aux soins médicaux,mais ne peut se traduire par un droit à jouir d’unebonne santé. Toutefois, lorsqu’on prendconnaissance de ce que vivent des hommes oudes femmes comme Moleen Mudimu, oncomprend mieux de quoi il s’agit.

LE DROIT À LA SANTÉ,UN DROIT HUMAINPeu de sujets relatifs aux droits humains ont suscité autant de débats que la question du droit à la santé. Ses défenseurs estiment qu’il doit êtreassimilé à un droit fondamental, au même titre que la liberté d’expression, maisleurs adversaires affirment que c’est là une ambition irréaliste et inapplicable.Dans cet extrait de son livre The Human Right to Health, JONATHAN WOLFFévoque quelques questions clés de ce débat.

Traduction d’un extrait de The Human Right to Health(Jonathan Wolff). Copyright © 2012 par Jonathan Wolff. Avec l’autorisation de l’éditeur, W.W. Norton & Company,Inc. Publié en avril, vendu 14,99 GBP. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et nereprésentent pas les opinions ou orientations officiellesd’Amnesty International.The Human Right to Health fait partie de Global Ethics, une collection de livres d’Amnesty International (disponibles uniquement en anglais). Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.amnestyusa.org/about-us/amnesty-50-years/global-ethics-book-series

© W.W. Norton & Company

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page8

Page 9: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

AGISSONS POUR LES ENFANTS SOLDATS

QUAND?LE 19

OCTOBRE2012

Pour qui?

Pour tous les

élèves de primaire

et secondaire qui

pensent que se

battre pour les

droits humains,

ça en vaut lapeine

Amnesty International lance pour latroisième année consécutive sa grande jour-née d’action « Pas d’accord, j’assume ». Après le succèsde l’édition précédente, lors de laquelle plus de 110 écolesde la région wallonne et de Bruxelles-Capitale se sont mo-bilisés pour défendre le droit à la liberté d'expression, nousvous proposons cette année d’agir pour les en-fants soldats.Pourquoi les enfants soldats ? On es-time qu’environ 300 000 enfantssont recrutés par des groupesarmés de par le monde, et pren-nent part à des conflits violentsqui les dépassent. Ils deviennentsoldats, mais aussi porteurs d’armes,messagers, cuisiniers, esclaves sexuels,entre autres. Leurs droits les plus fondamen-taux, tels que le droit à la vie, à l’éducation, à la santé, ne

sont pas respectés. De plus, leur réintégration dans la so-ciété est souvent difficile et longue. Si les enfants soldatssont toujours une réalité, cette thématique est de moins enmoins abordée dans les médias et les débats internatio-naux. C’est pourquoi nous vous proposons, sur une journée,d’agir pour faire connaître et soutenir les enfants soldats.

Comment faire ? Affiches, débats, saynètes, écriture decartes, dessins, photos… il existe de nombreuses

manières de réussir la journée Padaja ! Un dossier pédagogique (disponible en juin),un dossier d’exercices et un autre d’actions,vous permettront de travailler la thématique,de l’aborder avec vos élèves et d’avoir pleins

d’idées pour mener au mieux cette journée.Alors n’attendez plus, inscrivez-vous ! Il vous

suffit de compléter le formulaire d’inscription ci-contre. Nous reprendrons contact avec vous.

Pour plus d’infos : Laura Lhoir – [email protected]

Formulaire d’inscription à renvoyer àAIBF, Laura Lhoir, 9 rue Berckmans, 1060 BXL

Nom de l’école :

Adresse :

Nom du responsable :

Prénom du responsable :

Adresse :

E-mail :

Téléphone :

Nombre d’élèves :

Parlez-en au-

tour de vous. Vous

connaissez des profs,

des directeurs, des édu-

cateurs,… donnez-leur

l'info. Cette journée

ne doit pas être

cachée.

Où?DANSVOTREÉCOLE

Edition2012

Se battre pour les droits humains, ça en vaut la peine !

9LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page9

Page 10: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

10LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

PLUS SOLLICITÉE QUE JAMAIS, AM-NESTY INTERNATIONAL DOIT RÉAGIRAVEC EFFICACITÉ AUX ÉVÉNEMENTSDU MOYEN-ORIENT ET D’AFRIQUE DUNORD. LES ÉQUIPES D’AMNESTY EX-PLIQUENT DE QUELLE FAÇON ELLESSOUTIENNENT LES COMBATS POURLA LIBERTÉ ET LA JUSTICE DANS LARÉGION.

Au cours des 14 derniers mois, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, des millions depersonnes de tous âges et de tous milieux, en

particulier des jeunes et – souvent en premièreligne – des femmes, ont envahi les rues pour exi-ger des réformes. Beaucoup continuent de mani-fester malgré l’extrême violence dont font preuvel’armée et les forces de sécurité de ceux qui pré-tendent gouverner en leur nom.

Les mouvements de protestation ont réuni desgens issus d'une multitude de groupes ethniqueset religieux. Après des années d’oppression, deviolations des droits humains, de mauvaise gestionet de corruption, ils ont élevé la voix avec uneénergie et une puissance inédites, réussissant àrenverser des dirigeants installés depuis long-temps au pouvoir, en Tunisie, en Égypte, en Libyeet au Yémen, et qui, jusqu’à 2011, semblaient in-vincibles.

Soutenus par l’Arabie saoudite, les dirigeantsde Bahreïn ont répondu à la contestation par laforce, faisant de nombreuses victimes et aggravantles divisions, avant de s’engager dans un processus

de réforme, de réparation et de réconciliation. La Sy-rie est au bord de la guerre civile et son président,Bachar el Assad, fait usage d’une brutalité implaca-ble pour écraser la contestation.

AMNESTY EN ACTIONDès que l’ampleur des troubles a été établie, Am-nesty International est passée en « mode de réac-tion à la crise » et a réaffecté ses ressources demanière à améliorer le suivi de la situation desdroits humains dans la région et à intensifier sonaction.

Des chercheurs et d’autres experts ont visitédes hôpitaux et des morgues, ont consulté les re-gistres des hôpitaux et des prisons et se sont en-tretenus, entre autres, avec un grand nombre devictimes de violations des droits humains et de té-moins de ces violations, des responsables gouver-nementaux, des représentants d’ONG locales, desprofessionnels de la santé, des avocats, des mili-tants politiques et des défenseurs des droits hu-mains.

Les organisations de défense des droits hu-mains – parmi beaucoup d’autres – n’étant pasautorisées à pénétrer en Syrie, nos équipes sesont rendues au Liban, en Turquie et en Jordaniepour rencontrer des gens qui avaient fui la Syrierécemment. Même si les autorités yéménites nousont refusé l’accès au Yémen, nous avons pu suivrede près la situation sur place grâce aux liens quenous entretenons de longue date avec des per-sonnes et des organisations basées dans le pays.Cela nous a permis, avec les résultats d’autres re-cherches, d’établir la véracité d’un grand nombred’allégations et de démentis concernant les at-teintes aux droits humains, de publier des rap-

ports et de diffuser quasi quotidiennement des in-formations sur les événements survenus dans larégion, sous l’angle des droits humains. Ces re-cherches ont servi de base aux efforts que nousavons déployés à l’échelle mondiale (campagnes,actions de plaidoyer et travail auprès des médias)pour soutenir l’exigence de changement des habi-tants de la région, qui veulent le respect des droitshumains.

Chaque semaine, l’organisation a émis des ac-tions urgentes en faveur de personnes qui se trou-vaient en grand danger, soit parce qu’elles risquaientde faire l’objet d’un procès manifestement inique,d’une exécution ou d’actes de torture, soit parcequ’elles avaient disparu.

Tous les jours ou presque, des communiqués de presse et des articles d’actualité relatant lesévénements clés, des dossiers, des billets de bloget des vidéos ont été mis en ligne sur le site d’Am-nesty International (www.amnesty.be/printempsa-rabe), traduits, adaptés et diffusés par nos or-ganes de presse locaux et les réseaux en ligne del’organisation à travers le monde.

En amont des élections organisées en Tunisiele 23 octobre 2011 pour la formation de l’Assem-blée nationale constituante, nous avons publié unmanifeste en 10 points en faveur des droits hu-mains. Ce texte appelait les candidats à s’engagerà entreprendre des réformes indispensables, etnotamment à maîtriser les forces de sécurité, à ré-former le système judiciaire, à combattre la discri-mination et à abolir la peine de mort. Sous la di-rection de sa section tunisienne, AmnestyInternational a fait pression sur les candidats pourqu’ils signent ce manifeste.

Au mois de mars, dans le monde entier, des

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page10

Page 11: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

11LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

gens ont signé une pétition intitulée « Il faut obli-ger les responsables du recours excessif à la forceà rendre des comptes et protéger les manifes-tants » à Bahreïn. En août, parallèlement à la pu-blication du rapport Morts en détention : cas demort en détention sur fond de protestations popu-laires en Syrie, un site Internet interactif (www.eye-sonsyria.org, en anglais) a été créé pour attirer l’at-tention sur 88 décès qui seraient survenus lors degardes à vue.

En Libye, devant l’intensification du conflit, lesmembres de l’organisation ont appelé les deuxparties à respecter les droits humains. À la suitedu lancement du programme pour le changementen matière de droits humains et du rapport Thebattle for Libya: Killings, disappearances and tor-ture, des militants du monde entier ont écrit auConseil national de transition (CNT) libyen pour leprier instamment de placer les droits humains aucœur de la réforme institutionnelle et de veiller àce que les milices qui le soutiennent ne commet-tent pas d’atteintes à ces droits.

Au Yémen, face à la brutalité du traitement ré-servé aux manifestants, nous avons attiré l’atten-tion sur l’ampleur de la crise des droits humainsque traverse le pays, notamment dans le rapportMoment décisif pour le Yémen, publié en avril,ainsi que sur les livraisons d’armes utilisées pourcommettre des violations flagrantes des droits hu-mains sur des manifestants pacifiques. AmnestyInternational a identifié au moins 10 pays fournis-

seurs – les États-Unis et le Royaume-Uni, maiségalement l’Allemagne, la Bulgarie, la France,l’Italie, la République tchèque, la Russie, la Tur-quie et l’Ukraine – qu’elle a engagés à suspendreimmédiatement l’autorisation, la livraison et letransfert d’armes, de munitions et d’équipementsconnexes à destination du Yémen.

Nous nous sommes élevés avec d’autres orga-nisations contre la répression menée aux Émiratsarabes unis à l’égard des contestataires, et avonsfait campagne sur le cas de cinq militants de lasociété civile condamnés en novembre à despeines de prison de deux à trois ans à l’issue d’unprocès d’une iniquité flagrante; ces hommes ontretrouvé la liberté le lendemain à la suite d’unegrâce présidentielle.

En Arabie Saoudite, après avoir découvert que le gouvernement préparait une loi antiterroristedraconienne, nous avons lancé une action enligne qui a permis à plus de 28 000 personnes dumonde entier de demander au roi Abdallah binAbdul Aziz al Saoud de mettre le projet de loi enharmonie avec les normes internationales en ma-tière de droits humains. Nous avons égalementpublié en décembre le rapport Arabie saoudite :réprimer au nom de la sécurité, qui porte sur unenouvelle vague de répression dans le contexte ac-tuel de contestation et de mesures de lutte contrele terrorisme.

Amnesty International a également eu recours à des actions urgentes et à des déclarations pour

exhorter les autorités iraniennes à enquêter sur lescas manifestes de recours excessif à la force lorsdes manifestations et leur demander de remettreen liberté les personnes maintenues en détentionarbitrairement, notamment les prisonniers d’opi-nion. Une proposition de loi déposée au Majlis(Parlement), qui aurait renforcé les restrictions pe-sant sur le fonctionnement des ONG indépen-dantes, a été renvoyée pour réexamen à la suited’une action d’Amnesty International. L'organisa-tion a aussi fait campagne contre le recours crois-sant à la peine de mort dans le pays, publiant endécembre le rapport Addicted to death: Execu-tions for drugs offences in Iran, et rappelant que,par le passé, ce type de recrudescence avait étésuivie d’exécutions massives, souvent sommaires,de prisonniers politiques.

Au fil des événements qui agitent le Moyen-

Orient et l’Afrique du Nord, nous continuerons

de rendre compte des violations et de mobiliser

nos membres et sympathisants en signe de soli-

darité avec ceux qui se trouvent véritablement

« en première ligne » pour réclamer des ré-

formes, la responsabilisation des dirigeants et de

vraies garanties pour les droits humains.

AGISSEZwww.amnesty.be/printempsarabe

Manifestation à Bruxelles. Le 15 mars 2012 marquait le 1er anniversaire de la révolution syrienne. © Aibf

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page11

Page 12: Le Fil — Mars Avril 2012

12LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

12LE FIL D’AMNESTY [ JAN/FÉV 2012 ]

CONTRÔLEZ LES ARMES

128conflits armés ont fait au moins

250 000 morts par andepuis 1989

26 millions de personnes à travers le monde avaient été déplacées à l’intérieur de leur pays enraison d’un conflit armé fin 2008

En juillet 2012, les États membresse réuniront enfin aux Nations uniespour mettre la dernière main à untraité mondial sur le commerce desarmes. Nous devons veiller à ce quela protection des droits humainssoit au cœur de ce texte. RASHAABDUL RAHIM vous expliquecomment prendre part à cette campagne.

Les armes légères ou de petit calibreinterviennent dans 60%au moins des atteintes gravesaux droits humains recenséesen 10 ans par AmnestyInternational

Un soldat à Colombo, Sri

Lanka, novembre 2008. Le

conflit armé dans ce pays a

coûté la vie à des dizaines de

milliers de civils. Malgré les

violations des droits humains,

des gouvernements étrangers

ont continué à autoriser la

fourniture d’armements au

Sri Lanka.

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page12

Page 13: Le Fil — Mars Avril 2012

Saviez-vous que les exportations d’eau en bouteille et

d’os de dinosaures sont soumises à un contrôle plus

strict que les exportations d’armes classiques ? L’ab-

sence de normes internationales juridiquement contrai-

gnantes régissant le commerce mondial des armes

a eu un coût humain énorme.

Des atteintes graves aux droits humains ont été perpé-

trées dans le monde entier au moyen d’un vaste arsenal

d’armes, de munitions et de matériel connexe.

Des centaines de milliers de personnes ont été tuées, bles-

sées, violées ou contraintes de fuir leur domicile.

À l’heure où la signature d’un traité mondial sur le

commerce des armes est enfin en vue, nous devons veiller

à ce que sa formulation n’émousse pas sa capacité à proté-

ger les droits humains ; pour que ce traité empêche effica-

cement les États de se livrer au commerce des armes de

manière irresponsable et en toute impunité, il doit éviter

les failles qui affaiblissent aujourd’hui la plupart des ac-

cords nationaux, régionaux et multilatéraux sur le contrôle

des armes.

Si nous voulons obtenir des résultats positifs et dura-

bles en matière de droits humains, il est nécessaire que

les plus grands vendeurs d’armes au monde – les États-

Unis, l'Union européenne (notamment l’Allemagne, la

France et le Royaume-Uni), la Russie, la Chine et d’autres

– s’entendent sur des normes juridiquement contrai-

gnantes qui empêchent les transferts d’armes irresponsa-

bles.

UNE « RÈGLE D’OR » DE RESPECT DES DROITS HUMAINSAmnesty International et d’autres organisations considè-

rent que, pour être efficace, un traité sur le commerce des

armes doit inclure une « règle d’or » visant à protéger les

droits humains. Cette règle contraindrait tous les États

à mener des évaluations rigoureuses, au cas par cas, de

l’ensemble des transferts d’armes internationaux envisa-

gés, et à faire obstacle à ces transferts dès lors qu’il existe

un risque important que ces armes servent à commettre ou

à favoriser des violations graves des droits humains. Nous

avons également exercé de fortes pressions pour que tous

les types d’armes et de transferts soient englobés dans le

champ d’application du traité, et pour que celui-ci fasse

l’objet d’une mise en œuvre efficace et transparente.

En impliquant une transposition effective dans le

droit national, la ratification du traité imposera une respon-

sabilité pénale accrue des personnes et des entreprises -

marchands d’armes, intermédiaires, expéditeurs et com-

manditaires. Le texte prévoira également des sanctions à

l’encontre des contrevenants à ces nouvelles réglementa-

tions. Cet accord devrait encourager les assemblées démo-

cratiquement élues, les médias et la société civile à de-

mander plus fréquemment des comptes aux

gouvernements sur les exportations, les importations

et les transferts internationaux d’armes classiques, en par-

ticulier lorsque ces activités portent atteinte aux droits hu-

mains.

Toutefois, la forme et le fond du traité seront égale-

ment déterminés en partie par l’action politique. Tous les

pays importent des armes, et la plupart en font transiter

sur leur territoire ou en exportent à des degrés divers. Am-

nesty International s’emploie à promouvoir les avantages

d’un traité qui contribuerait à protéger les droits humains

et encourage l’élaboration de normes efficaces et applica-

bles. Ce mois-ci, nous lançons nos « 100 journées mon-

diales d’action » destinées à mobiliser les militants et à

susciter une prise de conscience.

LA DERNIÈRE LIGNE DROITE AVANT L’ADOPTION D’UN TRAITÉ MONDIALLors de la réunion du Comité préparatoire des Nations

unies qui s’est tenue en juillet 2011, les propositions des

États ont été réunies dans le projet de texte du président.

La « règle d’or » y figure.

Au cours des semaines précédant la conférence des

Nations unies de juillet 2012 et pendant cette réunion,

de nombreux États membres défendront un texte final pré-

voyant « les normes internationales communes les plus

strictes possibles » en matière de contrôle des transferts

d’un large éventail d’armes classiques. Certains autres,

en revanche, feront fortement pression pour que le texte

demande seulement aux États de « prendre en considéra-

tion » l’existence d’un risque de violation des droits hu-

mains, moyennant quoi ils ne seraient pas juridiquement

tenus de stopper les transferts en cas de risque élevé.

Sans une telle obligation, le traité serait nettement plus

faible. Or, une réglementation molle ne permettrait pas de

juguler les transferts d’armes irresponsables ou le trafic il-

légal d’armes.

Les gouvernements de tous les pays doivent soutenir

un traité sur le commerce des armes solide assorti d’une

« règle d’or » en matière de droits humains, de façon à lut-

ter efficacement contre les violations graves de ces droits.

Vous pouvez les aider à prendre la bonne décision.

AGISSEZSuivez nos mises à jour et joignez-vous à nos actions de solidarité au cours des semaines à venir, en particulier notre Semaine d’action mondiale du 11 au 17 juin. Contactez la section belge francophoned’Amnesty International pour savoir comment participer : rue Berckmans, 9 à 1060 Bruxelles, 02/538.81.77, www.amnesty.be

Ensemble, empêchons que les armes servent à commettre des atrocités et des actes de violence. www.amnesty.be/armes

CALENDRIER2003Lancement de lacampagne Contrôlez lesarmes, qui a obtenu lesoutien de plus d’unmillion de personnes à travers le monde enfaveur de l’adoption d’untraité sur le commercedes armes.

2006La coalition de lacampagne Contrôlez lesarmes remet la pétitionmondiale du million devisages au secrétairegénéral des Nationsunies, Kofi Annan. Cettepétition exhorte les Étatsà mettre en place uninstrument mondialvisant à réglementer les transferts d’armesirresponsables.

Décembre 2006Aux Nations unies, 153 gouvernements seprononcent enfin enfaveur de l’élaborationd’un traité mondial sur lecommerce des armes.

2009l’Assemblée générale des Nations unies fixe un calendrier pour lanégociation du traité surle commerce des armes.Celui-ci prévoit uneréunion préparatoire en2010 et deux en 2011.

MAI-JUIN 2012 Campagne de mobilisation.

2-27 juillet 2012 DERNIÈRES NÉGOCIATIONS relatives au traité sur le commerce des armes.

CONTRÔLEZ LES ARMES

PAS D’ARMES POUR VIOLER LES DROITS HUMAINS

13LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page13

Page 14: Le Fil — Mars Avril 2012

14LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

PLAIDOYER

LES DROITS HUMAINSSOUS LA LUMIÈREUn nouveau mécanisme mis en place par les Nationsunies permet de faire pression sur les gouvernementspour qu'ils améliorent leur bilan en matière de droitshumains. ANANDA REEVES, adjointe au Programme deplaidoyer, en explique le fonctionnement.

© A

mne

sty

Inte

rnat

iona

l

En 2008, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a instauréun nouveau mécanisme : l’Examen périodique universel (EPU).Successivement, sur une période de quatre ans et demi, le Conseil

étudie la situation des droits humains dans chacun des 193 États membresdes Nations unies.

L'EPU est l'occasion pour la communauté internationale d'examiner lecomportement de gouvernements qui, en règle générale, sont plutôt secretset peu disposés à se soumettre à une enquête publique. Quelle que soitl’importance de leur rôle sur la scène internationale, leur puissance militaireou économique ou l'intérêt plus ou moins grand qu'ils suscitent, tous les Étatsparticipent à l'EPU.

Ce mécanisme peut être un espace efficace d’instauration et derenforcement d’une dynamique politique autour des grandes questions dedroits humains. Lors de l'examen du Nicaragua en février 2010, plus de 10États ont exprimé leur inquiétude à propos de l'interdiction de l'avortementpar le gouvernement nicaraguayen. Cette interdiction est totale : elles'applique même si la vie de la femme ou jeune fille enceinte est en danger,ou si la grossesse est la conséquence d'un viol.

Les membres d'Amnesty International se mobilisent depuis quelquetemps sur ce sujet, qui fait partie de notre campagne pour le 50e anniversairede l'organisation.

Grâce à l'EPU, plusieurs États membres des Nations unies prennentdésormais part au débat sur la législation nicaraguayenne. Ce faisant, ilsintensifient la pression sur le gouvernement du Nicaragua et envoient unmessage clair aux autres pays où des lois draconiennes similaires violent lesdroits des femmes et des filles.

Le premier cycle de l'EPU, qui arrive à son terme en mars, correspondaussi à la première participation de la Somalie depuis 20 ans à unmécanisme d'examen des droits humains des Nations unies.

Lors de l'Examen, en mai 2011, la délégation somalienne à l'EPUreprésentait le Gouvernement fédéral de transition (GFT) de Somalie ainsique le Puntland, une région semi-autonome de Somalie.

Le GFT a accueilli dans un esprit d'ouverture les recommandations faitespendant l'Examen. L'enjeu consiste maintenant à encourager le GFT àrespecter ses engagements afin de résoudre les problèmes liés au conflitarmé, à la faiblesse de la gouvernance et à l'instabilité dans les régions dusud et du centre de la Somalie. Amnesty International et d'autresorganisations suivront de près ses progrès en la matière.

Néanmoins, l'EPU ne se fait pas sans embûches. Les États membresformulent des recommandations à l'attention de l'État en examen et lesinteractions sont parfois tendues, voire font l'objet de manœuvres politiques. Par exemple, les États peuvent chercher à échapper aux critiques en incitantles pays amis à mettre en avant lors de l'Examen les évolutions positives.

Mais la plus grande force de l'EPU réside peut-être dans sa capacité àstimuler l’action en faveur des droits humains au niveau national, bien loindes grands salons des Nations unies. Pour atteindre cet objectif, cemécanisme doit être associé à un processus national efficace de réflexion etde planification en vue d'accroître la protection et le respect des droitshumains. La société civile, les parlementaires et les organismes nationauxœuvrant en faveur des droits humains ont tous un rôle clé à jouer.

Pour Amnesty International, l'Examen périodique universel est égalementl'occasion de rencontrer des représentants des gouvernements et d'aborderavec eux les inquiétudes concernant la situation des droits humains dans leurpays. C'est pourquoi il est indispensable de sensibiliser de nombreux pays àl'EPU et de leur faire comprendre l'importance de ce mécanisme. Noussoutenons des ONG locales et d'autres acteurs de la société civile etcollaborons avec ces partenaires dans leur participation au processusd'examen. Notre équipe Sierra Leone a ainsi mis en place un « centred’information EPU » à l'intention des groupes de la société civile et aidé neufautres groupes qui n'avaient jusqu'alors jamais travaillé avec les Nationsunies à transmettre des informations. Ces voix sont celles qui doivent se faireentendre aux Nations unies, afin que l'expérience de personnes de toutes lesrégions de chaque pays soit reflétée dans l'Examen.

L'Examen périodique universel est accessible à tous, les diplomates deGenève n'en ont pas le monopole. La participation de la société civile estessentielle pour garantir l'impact de l'EPU au niveau national. Tout le mondepeut y prendre part afin de veiller à ce que ce nouveau mécanisme mène àune amélioration réelle et substantielle de la protection des droits humainsdans le monde entier.

AGISSEZRenseignez-vous pour savoir quand la situation de votre pays doit être examinée par leConseil des droits de l'homme des Nations unies, afin de préparer votre action. Pour plusd'informations, rendez-vous sur http://tinyurl/UPRcalendar

Écrivez à votre gouvernement pour l'exhorter à consulter les organisations locales indépendantes sur les questions de droits humains devant être abordées dans l'EPU.Invitez votre gouvernement à respecter ses engagements formulés pendant l'Examen.Pour en savoir plus : http://www.amnesty.org/en/united-nations/universal-periodic-review

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page14

Page 15: Le Fil — Mars Avril 2012

15LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

Ces jeunes, qui se battent au quotidien pour les droits humains et pourun commerce équitable, ont pu se rencontrer, partager et débattresur un thème qui leur va comme un gant : les jeunes comme acteurs

de changement.Au travers d’un parcours de découverte le matin et d’ateliers l’après-

midi, et grâce à la venue d’intervenants de différentes organisations, ils ontpu approfondir certaines thématiques qui les concernent au quotidien,telles que le principe de non-discrimination, la liberté d’expression, le cyberactivisme, le rôle de la commune, le commerce équitable, le bio, etc. Lesateliers ont été l’occasion de réfléchir aux moyens que les jeunes ont defaire changer les choses à leur niveau, dans leur école et leur commune.

La plénière du midi a permis aux jeunes de débattre sur les difficultésrencontrées lors de la réalisation d’actions en faveur des droits humains et

du commerce équitable à l’école. Une petite troupe de jeunes avait préparédes saynètes mettant en scène multiples obstacles à l’engagement, afin depermettre aux spectateurs de rebondir sur les situations et de trouverensemble des solutions. L’intervention de différents acteurs de la sociétécivile a permis à des jeunes de mieux connaitre le quotidien de défenseursdes droits humains. Le débat qui a clôturé la plénière a été égalementl’occasion d’échanger et de partager les expériences et pratiques mises enplace dans les différents groupes.

En fin de journée, après une flash mob endiablée menée par les élèvesde l’Institut Saint Louis de Bruxelles, les jeunes sont repartis avec des idéesplein la tête pour continuer, diversifier et renforcer leur engagement àl’école et pour faire face aux difficultés inhérentes à l’action collective.

JEUNES TOUJOURS La journée Oxfamnesty, qui a eu lieu le 7 mars 2012 à la Marlagne à Wépion, a rassemblé plus de 300 jeunesvenus de toute la Belgique francophone, engagés dans des groupes Amnesty et des JM d’Oxfam. Par Laura Lhoir,reponsable Jeunesse d’Amnesty International Belgique francophone.

JEUNES

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page15

Page 16: Le Fil — Mars Avril 2012

16LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

INTERVIEW

De nombreux gouvernements africains trouvent bien contrariants les bidonvilles et quartiers informels –certains d’entre eux gênent de grands projets d’urbanisme et de puissants investisseurs, d’autres neméritent même pas qu’on envisage d'y faire des frais. C'est ainsi que les autorités ne revêtent pas lesroutes, n’installent pas de services sanitaires, ne construisent pas d'écoles. De plus, lorsque cela leursemble opportun, ils chassent les gens de chez eux. Les militants MINICAH OTIENO HAMISI (ci-dessous) etPHILIP KUMAH (en bas à gauche) ont parlé à BRIDGET BURROWS, chargée de campagne d'Amnesty, de lasemaine d'action pour le droit au logement en Afrique.

© Madi Keita/Amnesty International

© A

mne

sty

Inte

rnat

iona

l

NOUS VIVONS ICI : SOLIDAIRES AVEC LESBIDONVILLES AFRICAINS

«Mon rêve est que Nairobi devienne uneville respectueuse de la dignité de seshabitants. [Une ville où] les gens ont

l'eau et l'électricité chez eux, vivent dans des mai-sons habitables. »

Minicah Otieno Hamisi a vécu de nombreusesannées dans des quartiers informels de la capitalekényane. En tant que membre fondatrice del'Équipe de réaction rapide contre les expulsionsforcées dans la ville, elle est confrontée à une réa-lité très éloignée du rêve qu'elle nourrissait.

Le 3 décembre dernier, Minicah et sonéquipe ont été appelées à Maasai, un quartier in-formel du centre de Nairobi. À 5 heures du ma-tin, avant le lever du soleil, un groupe d'hommesétait arrivé dans le quartier et avait commencé àdétruire les maisons. Ces hommes, des « voyoussoutenus par trente policiers » selon Minicah, sesont présentés sans préavis.

« Je me suis rendue sur place juste après lecoup de téléphone mais ils avaient déjà com-mencé, raconte-t-elle. Nous avons demandé aupolicier quelle autorité avait ordonné l'expulsion.L’entrepreneur lui a donné une lettre émanant duConseil municipal de Nairobi. On détruisait cesmaisons familiales pour construire une voie d'ac-cès vers une propriété privée. [À l'issue de l'ac-tion] le quartier Maasai était complètementdémoli. »

Quarante familles ont perdu leur logement cejour-là. « Pendant une semaine, nombre d'entreelles ont vécu dans la rue avec leurs enfants etdes personnes âgées. Il y avait une vieille femmequi avait été rudoyée, avait besoin de soins médi-caux et ne pouvait plus bouger. C'était horrible,

vraiment horrible. »L'expulsion de Maasai a eu lieu alors que les

tribunaux n'avaient toujours pas statué sur l'af-faire. Minicah et ses collègues ont interpellé la po-lice et le Conseil municipal et ont obtenu ce qu'ilsrecherchaient. « Le 10 décembre, les familles ontreçu l'autorisation de se réinstaller dans des ba-raques. Nous avons mobilisé des habitants d'au-tres quartiers pour reconstruire les maisons. Nousdevons nous aider les uns les autres, c'est tout ceque nous pouvons faire. »

Lorsque des personnes sont expulsées deforce de leur maison, ce type de soutien de la partde militants et d'autres groupes est parfois leurseule bouée de sauvetage. Minicah explique qu'il« est difficile de combattre les expulsions forcées,surtout lorsque [vous êtes] sans-abri ». Elle parled'expérience : en 1999, Minicah, son mari et leurenfant de trois ans ont perdu tous leurs effets per-sonnels lorsque leur logement du quartier infor-mel de Mukeuru Kwa Njenga a été démoli. « Ce jour-là, j'ai pleuré toutes les larmes de moncorps. Je me suis dit "comment est-il possible quedes humains fassent cela à d'autres ?" C'est larage qui m'a poussée à parler. »

Minicah ajoute que « lorsque [l'Équipe de ré-ponse rapide] arrive, les gens se rendent compteque quelqu'un va se battre pour eux ». Cetteéquipe rencontre les habitants pour leur expliquercomment se préparer face à une menace d'expul-sion et les informer de leurs droits et des pro-blèmes qu'ils pourraient rencontrer. « Nous sou-haitons que le Conseil municipal intègre lesquartiers informels dans ses projets, précise-t-elle.Vous rendez-vous compte que les logements de

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page16

Page 17: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

17LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

INTERVIEW

tous ces gens n'apparaissent nulle part dans leursprojets ? Nous voulons aussi que le gouvernementadopte des lignes directrices sur les expulsions desorte que toutes les normes internationales et no-tre Constitution soient respectées. »

Au Ghana, Philip Kumah milite égalementpour qu'il soit mis un terme aux expulsions forcéesdans les bidonvilles et pour que les personnes yrésidant vivent dans la dignité et soient protégées.Il affirme soutenir les projets de développement dugouvernement sous réserve que ces derniers nebafouent pas les droits des personnes : « Le gou-vernement doit négocier avec les résidents. Nous demandons que soit adoptée une solutionde relogement, de valorisation oud'indemnisation. »

Philip vit dans le quartier informel Old Fa-dama, dans la capitale, Accra. « Je suis tailleur, jetravaille, je paie mes impôts. Tous ceux qui viventdans les quartiers informels du Ghana contribuent

à l'économie ; mais qu'a fait le gouvernement enéchange ? Il n'a construit aucune route, aucuneécole, aucun centre de santé. »

Les trois-quarts des habitants des villes afri-caines situées au sud du Sahara vivent dans desbidonvilles ou des quartiers informels. Ces chiffrescontinuent de croître régulièrement : les statis-tiques indiquent que, prochainement, il y auraplus d'Africains dans les villes que dans les vil-lages - la plupart d'entre eux n'auront pas d’autresolution que de s'installer dans un bidonville.

Les millions de personnes vivant déjà dans desbidonvilles sont systématiquement oubliées dansles budgets et projets des autorités municipales.Les gouvernements africains bafouent les droitshumains en manquant à leur obligation de fournirà ces personnes des services essentiels, tels qu’unapprovisionnement en eau, des égouts, desécoles, des centres de santé, des routes et despostes de police, mais aussi en les expulsant deleur logement.

Selon Philip, pour que les choses changent, ilest nécessaire que les habitants des bidonvilles detoute l'Afrique unissent leurs forces et travaillentensemble. En août 2011, Philip faisait partie d'unedélégation d'Amnesty International qui s'est ren-due dans les bidonvilles du Nigeria. « Lorsquenous rencontrons des personnes venant d'autresbidonvilles du continent et constatons que nosproblèmes sont identiques, cela nous rend plusforts. »

Minicah confirme. « S'il y a une lutte au Nige-ria et que les militants sont soutenus par d'autresvivant au Kenya, les autorités sont soumises à unepression supplémentaire. Cette lutte n'est pas

seulement ma lutte, ni d'ailleurs celle de ma ville,c'est la lutte de l'Afrique. »

AGISSEZEn mars 2012, Minicah, Philip et des milliers d'autres per-sonnes vivant dans au moins six villes africaines se réuni-ront pour demander que cessent les expulsions forcées etque soit respecté le droit au logement. Associez-vous àMinicah et à Philip et refusez que les droits des personnessoient bafoués. Demandez que cessent les expulsions for-cées. Signez la pétition et renseignez-vous sur la semained'action sur le droit au logement surwww.isavelives.be/fr/expulsions_afrique

En haut, au centre : Philip Kumah lutte contre les

expulsions forcées au Ghana. Ici, il examine les

décombres d’une construction à Accra (décembre

2011).

En haut, à droite : Des habitants se rassemblent

pour commémorer les deux ans de la démolition du

quartier informel de Njemanze à Port Harcourt, au

Nigeria (août 2011). Presque 17 000 personnes

avaient alors été expulsées de force.

Prince Peter, ancien résident duquartier informel de Njemanze à PortHarcourt (Nigeria), était l'une descentaines de personnes expulsées deforce de leur logement en août 2009.

« J'ai envie de pleurer lorsque jerepense à ce jour-là. Il ne reste plus riende ma maison. Les cartes postales et lesmessages sont porteurs d'espoir pourtout le monde. Nous sommesreconnaissants car cela montre que desgens nous soutiennent en dehors duNigeria. Il y a des gens qui se battentpour la justice, qui se battent pournous.» (août 2011).

© Amnesty International © Philip Kumah © Amnesty International

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:26 Page17

Page 18: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

18LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

CHARTE-AGENDA

« Où les droits de l’Hommecommencent-ils ? »,s’interrogeait en 1948 EleanorRoosevelt, co-auteure de ladéclaration universelle des droitsde l’homme. Et elle répondait :« Dans des lieux proches denous, si proches et si petits qu’onne peut les voir sur aucune cartedu globe. C’est le monde de lapersonne individuelle, duquartier où elle vit, de l’école oudu collège qu’elle fréquente ; del’usine où elle travaille. Ce sontles endroits où chaque homme,chaque femme, chaque enfantcherche l’accès égalitaire à lajustice, l’égalité des chances, lerespect de la dignité et uneprotection contre ladiscrimination. Si ces droits n’ontpas de signification dans ceslieux proches, ils n’ont pas designification ailleurs ».Par Philippe Hensmans,directeur, et Julie Robeet,responsable des campagnes

La Cité, quelle que soit sa forme administrative(ville, province, département, région…), estmarquée par la proximité du pouvoir et du ci-

toyen. Aussi, on peut espérer que les droits fonda-mentaux individuels ou collectifs y soient plus faci-lement accessibles que dans d’autres espacespolitiques.

Mais, bien que la Cité soit de toute évidenceun espace privilégié pour la sauvegarde des droitshumains, elle doit faire face à de nombreux défisliés, notamment, à l’actualité mondiale politique etéconomique. Comme, par exemple, la proportioncroissante des migrations intra-continentales et ex-tra-continentales vers les zones urbaines.

Faire face à ces problèmes, c’est donner lapriorité à des actions de politiques publiques dites« inclusives » respectant la dignité humaine. Lespolitiques « inclusives » s’articulent autour de troisaxes principaux : la pleine citoyenneté (ensembledes droits et devoirs élevant les individus à la caté-gorie de citoyens), la durabilité (engagement res-ponsable vis-à-vis des générations futures), la dé-mocratie et la participation citoyenne.

Autrement dit, trois grands axes sont à pren-dre en compte pour comprendre les droits hu-mains :

• l’accès aux droits pour tout le monde• l’obligation de rendre des comptes pour

celles et ceux qui doivent fournir ces droits• la participation de celles et ceux qui doivent

avoir l’accès aux droits fondamentaux.

LE PREMIER LIEU DES DROITS HUMAINSCe sont là les clés de la citoyenneté active, lesportes de la démocratie locale, qui ne peut se ré-sumer à des services offerts à des citoyensconsommateurs (même si la notion de servicereste centrale), services délimités soit par la bonnevolonté des décideurs, soit par les (maigres)moyens budgétaires mis à la disposition des com-munes. Or, le droit à un logement, pour ne citerque cet exemple-là, ne peut être ramené à l'ins-cription sur une liste d'attente; il importe que lacommune, bien qu'elle ne soit pas le seul acteur àdevoir s'activer en la matière, mette en place des

mécanismes qui garantissent l'accès à cedroit fondamental.

Comme le rappelle Jean-Paul Mar-thoz, « les compétences des communestouchent, en effet, directement à l’exer-cice des droits fondamentaux reconnuspar les textes et normes internationaux,en particulier dans les domaines del’éducation, de la santé, du logementou encore de l’égalité entre hommeset femmes. C’est aussi dans le cadrelocal que des habitants subissent l’in-justice et l’arbitraire : l’expulsion deleur maison, l’insécurité, la violence.Pour les citoyens, la commune est in-contestablement le premier “ lieu desdroits de l’Homme ”, de leur res-pect… ou de leur transgression ».

Si la proximité est essentielle,donc, elle est trop souvent perçue entermes clientélistes, éloignant la relationélu-citoyen de la notion de droits pour sediriger vers celle de « passe-droits », préci-sément. C'est là, bien entendu, que la notiond'obligation de rendre des comptes est capitale,à condition, qu'elle ne se résume pas au pro-cessus électoral (pour peu qu'il existe, ce qui estle cas dans notre pays heureusement).

Les élections sont une évaluation « sanction-nante », c'est sûr, mais insuffisante dès lors qu'ils'agit d'examiner les politiques menées dans ledétail. Le citoyen, et c'est bien normal, équili-brera le « pour et le contre » de la politique me-née dans son ensemble par l'élu qui appelle àvoter pour lui, cependant qu'une évaluation mi-nutieuse des actions menées dans telle ou tellematière durant le mandat engagerait quelquesfois à des modifications de comportements oude procédures.

LA PARTICIPATION ACTIVE DES DÉTENTEURS DE DROITSD'où bien sûr l'importance d'incorporerdans le processus politique la consul-tation des personnes et communautés

APPLIQUER LES DROITS HUMAINS AU QUOTIDIEN : QUEL RÔLE POUR LES COMMUNES ?

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page18

Page 19: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPICCHARTE-AGENDA

concernées, et ce dès les premiers stades d'unprocessus jusqu'à son évaluation. Et si la placenous manque ici pour développer tout cet aspect-là, il ne faut cependant pas oublier de se rappeler

combien il est capital d'adapter les pro-cessus consultatifs aux populations

concernées.L'obligation de rendre des

comptes sur base de droits inalté-rables transforme aussi la relationentre le citoyen et l'élu, ou ses re-

présentants administratifs. Il y a quelques temps unresponsable d'une associa-

tion d'aide aux plus dému-nis, s’exprimait en ces

mots à Amnesty In-ternational : dès lorsque l'on met surpied d'égalité, dansun débat parexemple, un pau-vre et un politique(ou un représen-tant du CPAS), iln'est pas rareque la discussions'arrête rapide-ment, car on estconfrontés à deuxlogiques diffé-rentes.

C'est la forced'une approche ba-sée sur les droits

humains: ces der-niers doivent être consi-dérés pour ce qu'ils

sont: des droits acquis etpas des avantages qui seméritent.

Plusieurs initiativesont vu le jour ces der-nières années pour tenterde garantir cette ap-proche basée sur lesdroits humains au ni-veau de la ville; on ci-

tera notamment la « Charte européenne des droitsde l'homme dans la ville ». Bien que très intéres-sante, elle ne comporte malheureusement,comme beaucoup de déclarations, aucun aspectcontraignant, ou en tous cas d'incitants à en tra-duire les principes en politiques concrètes.

Ce n'est pas le cas de la « Charte-agendamondiale des droits de l'Homme dans la Cité ».

Ce projet est né au cours du Forum des Auto-rités locales pour l’Inclusion sociale (FAL) de PortoAlegre (Brésil), un forum d’élus locaux qui se tient,depuis 2001, en parallèle du Forum social mon-dial. L’un de ses objectifs est de construire et dé-velopper, avec la société civile, des alternatives degestion publique dans le processus actuel de glo-balisation.

En 2006, un groupe de travail sur les droits del’Homme, alors coordonné par la Diputación deBarcelone a été mis en place, avec comme objec-tif principal l’élaboration de la Charte-agenda mon-diale des droits de l’Homme dans la Cité. Le textede la Charte-agenda a été formellement adoptélors du Conseil mondial de la fédération internatio-nale des collectivités locales CGLU (Cités et gou-vernements locaux unis l'équivalent mondial del'Union des villes et communes, dont cette der-nière fait partie) qui s'est tenu du 9 au 11 décem-bre 2011.

DES PRINCIPES ET DES PLANS D'ACTIONLa Charte-agenda se fonde sur les valeurs et prin-cipes suivants :

• dignité de tout être humain, en tant que va-leur suprême;

• liberté, égalité, notamment entre leshommes et les femmes, non-discriminationet reconnaissance des différences, inclusionsociale et justice;

• démocratie et participation en tant queforme de gouvernement des Cités;

• principe d'universalité, d'indivisibilité et d'in-terdépendance des droits humains;

• principe de développement durable sur lesplans socio-économique et environnemen-tal;

• principe de coopération et de solidarité en-tre tous les habitants de chaque Cité, ainsiqu'entre toutes les Cités du monde;

• principe de responsabilité partagée entre lesgouvernements des Cités et leurs habitants,en fonction de leurs capacités et de leursressources.

La charte comprend douze droits fondamen-taux, et chacun d'eux est accompagné d'un projetde plan d'action. Il serait trop long ici de détaillertous les éléments de la charte, vous trouverez laprésentation de tout ces droits et plans d’actionsur le site internet, mis en place par Amnesty In-ternational : www.lesdroitshumainsaucoeurdela-cité.org.

EN BELGIQUE, UNE POLITIQUE COMMU-NALE BASÉE SUR LES DROITS HUMAINSEST POSSIBLELa section belge francophone d’Amnesty Interna-tional mène, cette année, une campagne pour lapromotion et la protection des droits humains auniveau local. Pour ce faire, elle propose la Charte-agenda mondiale des droits de l’Homme dans laCité à adoption par les conseils communaux des281 communes de Wallonie et Bruxelles.

Le caractère international de la Charte-agenda(elle vaut pour n’importe quelle ville du monde) nedoit pas constituer un frein aux démarches. Il serautile de faire un travail d’adaptation aux réalités lo-cales, et le plan d’action qui accompagne chaquedroit balise d’ores et déjà bien ce qui pourrait êtreréalisé par les communes, si ces mesures n’ontpas déjà été mises en œuvre. Chaque communeest bien évidemment libre d’opérer les choix quiconviennent le mieux à sa réalité locale : il n’estnullement attendu que tout soit réalisé immédiate-ment. Dans cette idée, la Charte-agenda peut êtreutilisée comme un outil de liste à cocher pouridentifier les bonnes pratiques et pointer, éventuel-lement, les manques connus par les entités lo-cales.

À la fin avril 2012, ce sont déjà 5 communesqui ont adopté la Charte-agenda. Ottignies, Lou-vain-la-Neuve, Schaerbeek, Chaumont-Gistoux,Visé et La Bruyère font figures de pionnières en lamatière. Mais dans les mois à venir, beaucoupd’autres communes devraient prendre le pas ets’inscrire également dans la démarche proposéepar Amnesty International. On le voit sur base deces 5 communes, le travail intense mené par lesmilitants locaux porte ses fruits. L’objectif ambi-tieux de la section belge francophone d’AmnestyInternational est de faire adopter la Charte-agendapar l’ensemble des 281 communes de Wallonie etBruxelles.

MAIS LES COMMUNES ONT DÉJÀ PLEIN DE BONNES IDÉES!Afin de favoriser l'adoption de la Charte par un maximumde communes, Amnesty International a décidé de recueillirquelques bons exemples de mise en œuvre de ces droitsau niveau de la cité. Il en résulte un « guide des bonnespratiques des droits humains dans la cité » de 180 pagesqui, pour chacun des articles de la Charte, met en évi-dence plusieurs expériences concrètes déjà réalisées pardes cités au quotidien avec, à chaque fois, des référencesconcrètes et les coordonnées des initiateurs des projets il-lustrés. On y découvrira ce que font les échevins des droitshumains dans leur commune, comment certaines villes or-ganisent l'accueil des gens du voyage, ou encore assurentdes funérailles dignes aux personnes sans famille. On ytrouvera surtout de bonnes idées qui n'attendent qued'être adaptées aux réalités de chaque ville...Pour découvrir ces dizaines d’exemples, rendez-vous surwww.lesdroitshumainsaucoeurdelacité.org.

FRANK, GHANÉEN, VIENTD’ARRIVER DANS LACOMMUNE AVEC SAFAMILLE.

CA PASSEPA R M A C O M M U N E

© UNHCR / A. Branthwaite 19LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page19

Page 20: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

20LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

VIE DU MOUVEMENT

Près de 4000 personnes ont fait le pas depuisle début de cette année. Vous pouvez rejoin-dre cet ensemble impressionnant d’activistes

locaux qui permettent à Amnesty de faire la diffé-rence.

Concrètement, cela consiste à relayer deux ac-tions faciles, rapides, et pourtant très importanteset efficaces pour les individus que nous défen-dons.

Inscrivez-vous et vous recevrez chez vous,quatre fois par an :

• 4 affiches à diffuser. Nous les appelons da-zibao (affiche-journal);

• un lien vers une pétition en ligne qu’on vousdemande de signer et de transmettre à votreentourage.

1. AFFICHEZ… ET PLUS PERSONNE N’IGNORERA !

Diffuser de l’information est vital.

Par votre action, par la visibilité que vous of-frez aux campagnes d’Amnesty en affichant lesdazibaos :

• vous sortez des victimes de l’ombre, vousnous aidez à mettre les projecteurs sur desatteintes graves aux droits humains;

• vous offrez l’espoir d’un changement;• vous sensibilisez d’autres personnes qui se

joindront à nous pour agir elles aussi.

QUELLES SONT LES THÉMATIQUESABORDÉES PAR LES 4 DAZIBAOS ETQUAND VAIS-JE LES RECEVOIR ?1. Pour un contrôle du commerce des armes lé-

gères dans le monde - Juin 20122. Contre les expulsions forcées - 3 octobre

2012, Journée mondiale de l’habitat 3. La campagne bougies - Du 20 novembre, lan-

cement de la campagne bougies au 10 dé-cembre 2012 , Journée internationale desdroits humains

4. Le droit des femmes - 8 mars 2013, Journéeinternationale pour les droits de la femme

Après lecture du dazibao, nous vous deman-dons de les afficher, par exemple à votre fenêtre,dans les commerces avoisinants (pharmacie, bou-

Vous n’aviez pas le temps? Vous ne saviez pas comment ?Vous n’étiez pas le seul ! Désormais, où que vous soyez, quelle que soit votre disponibilité, vous pouvez contribuer au combat d’Amnesty International.

J’AURAISVOULU

ÊTREACTIVISTE !

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page20

Page 21: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

21LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

langerie etc), dans les gares et arrêts de bus, dansvotre lieu de travail, dans les écoles, dans votreadministration communale, dans les hôpitaux,dans les centres culturels, dans la salle d’attentede votre médecin, dans votre salon de coiffure. Enrésumé dans tous les lieux de passage et les lieuxd’attente près de chez vous.

Un petit calcul éloquent ? 4000 activites x 4dazibao = 16 000 dazibaos affichés !

2. VOTRE SIGNATURE A PLUS DEPOUVOIR QUE VOUS NE LE PENSEZ ! Si nous agissons seuls, il y a peu de chance d’êtreentendus ; quand on est rejoint par des millionsde personnes, comme chez Amnesty, on repré-sente une force non négligeable, qui est entenduepar les organisations internationales et qui réussità entrebâiller les portes des ambassades et desparlements. Dans nos actions de lobby, c’est votresignature qui fera la différence. Car votre signatureau bas d’une pétition vient renforcer les recom-mandations que nos experts ont élaborées lorsquenous rencontrons un ambassadeur ou un premierministre. Une signature seule n’a pas beaucoupde poids. Mais quand elle s’ajoute à des milliersd’autres, elle contribue au changement. Chacuned’entre elle est donc indispensable. N’en doutezpas, vous avez plus de pouvoir que vous ne lepensez !

Nous vous proposerons de signer et de diffu-ser dans votre entourage, quatre fois par an, unepétition qui se trouvera sur notre site d’actionwww.isavelives.be

ET SI JE SUIS EN VACANCES À L’UNE DECES PÉRIODES ?La diffusion de l’information peut se faire sur ladurée, vous n’êtes pas tenu à une date fixe. Lesthématiques abordées par les dazibaos serontmalheureusement encore d’actualité un long mo-ment.

ET SI J’AI BESOIN DE PLUS DE DAZIBAOS ?Nous en serons ravis ! Et il vous suffira de nouscontacter et de préciser le nombre de dazibaossupplémentaires que vous désirez. Jusqu’à épui-sement du stock...

ET SI MA SŒUR / MONCOLLÈGUE / MON VOI-SIN VEUT AUSSI AGIR ?C’est avec grand plaisir quenous leur enverrons ce kitmilitant. Il leur suffit denous contacter.

ET SI JE DÉSIRE ARRÊTER ?Nous en serions attristésmais vous êtes totalement li-bre de votre choix. Encoreune fois, il vous suffira denous le faire savoir.

POUR PLUS D’INFOSN’hésitez pas à contacter An-toine Caudron [email protected] - 02538 81 77.

Inscrivez-vous via

http://petitlien.fr/activist

Ou renvoyez le formulaired’insription suivant à AmnestyInternational, à l’att. de An-toine Caudron, 9 rue Berck-mans, 1060 Bruxelles.

VIE DU MOUVEMENT

Les dazibaos sont des journaux muraux chinois qui ont notamment servi à faire connaître le combat des étudiants et des dissidents pour la démocratie. Le recto est une affiche, le verso est textuel. Deux exemples ci-dessus.

NOM PRÉNOM

ADRESSE CODE POSTAL LOCALITÉ

TÉLÉPHONE FIXE GSM ADRESSE E-MAIL @

JE SOUHAITE RECEVOIR 4 FOIS PAR AN LE KIT D’ACTION DES ACTIVISTES LOCAUX(MERCI DE COMPLÉTER LISIBLEMENT LES CHAMPS CI-DESSOUS)

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page21

Page 22: Le Fil — Mars Avril 2012

22LE FIL D’AMNESTY [ JAN/FÉV 2012 ]

TOPIC

UN JOB DE MILITANTS À PORTÉE DE TOUS : RECRUTER DES MEMBRES POUR AMNESTY !

YÉKÉS

UN JOB DE MILITANT À PORTÉE DE TOUS : RECRUTER DES MEMBRES POUR AMNESTY !

Tu partages nos valeurs de solidarité, tu es contre toutes les

discriminations, tu aspires à un monde où tous les hommes et toutes les

femmes vivent libres et égaux en droit ? Tu souhaites œuvrer de façon

rémunérée au travail d’une des plus importantes associations

internationales de défense des droits humains ? Toi aussi, tu peux ajouter

ta pierre à l’édifice en recrutant des nouveaux membres pour Amnesty.

La force de notre organisation, ce sont nos membres et nos donateurs.

Nous ne fonctionnons que grâce à leur don pour rester volontairement

indépendant de tout gouvernement ou de toute couleur politique,

religieuse ou économique.

De février à mi-décembre, nos équipes de recruteurs iront à la rencontre

du public dans les rues, les gares, stations de métro, etc. Elles mettront en

avant nos nombreuses campagnes comme, entre autres, la liberté

d’expression, les enfants soldats, la violence conjugale. Elles expliqueront

le travail de notre organisation dans la défense des droits humains. Pour

finir, elles proposeront aux personnes rencontrées de nous soutenir via un

formulaire de soutien financier mensuel.

Profil

n Un vif intérêt pour la défense des droits humains.

n Apprécier le travail au grand air.

n Une communication fluide et aisée.

n Honnêteté, ponctualité, esprit d’équipe.

n Être motivé par des objectifs.

n Flexible, convaincant(e), dynamique, souriant(e) et persévérant(e).

n Maîtrisant parfaitement le français.

Offre

n Contrat à durée déterminée de 1, 2 ou 3 mois (temps plein ou partiel).

n Salaire attrayant.

n Un chèque repas de 7€ par jour.

n Ambiance de travail sympa au sein d’une équipe dynamique.

n Une formation en interne sur nos campagnes.

n Une information régulière sur l’actualité des droits humains.

n Un travail qui allie défense des valeurs et rémunération.

Si tu es intéressé(e), envoie ton CV accompagné d’une lettre de motivation

à Amnesty International Belgique francophone

Armel BOTAKA • 9 rue Berckmans à 1060 Bruxelles

02 538 81 77 • [email protected]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page22

Page 23: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

23LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

AGENDA D’AIBF

Agir

Le petit train citoyen« Ça passe par macommune » À la veille des électionscommunales du 14 octobre 2012,c’est l’occasion d’encourager lespouvoirs locaux de votre communeà s’engager sur la voie d’undéveloppement durable, social etsolidaire. À ce jour, une trentaine degroupes se préparent pour organiserau printemps 2012 un petit traincitoyen. C’est une démarche ouverteà chaque citoyen qui le souhaite.

- Anderlecht : le samedi 23 juin- Aubel : le samedi 12 mai- Auderghem : le dimanche 17 juin- Binche : le dimanche 2 septembre- Couvin : le samedi 15 septembre- Etterbeek : le dimanche 17 juin- Floreffe- Geer : le dimanche 3 juin- Gembloux : le samedi 16 juin- Ham-sur-Heure-Nalinnes : ledimanche 6 mai- Herve : le dimache 3 juin- Ixelles : le dimanche 9 septembre

- Jodoigne- La Louvière : le samedi 8septembre- Liège : le vendredi 17 août- Mettet- Mons : le vendredi 7 septembre- Namur : le vendredi 15 juin- Neder-Over-Heembeek : le samedi5 mai- Nivelles le dimanche : 10 juin- Ottignies LLN : le dimanche 24 juin- Schaerbeek : le samedi 16 juin- Tournai : le dimanche 2 septembre- Verviers : le dimanche 13 mai- Waterloo : le dimanche 10 juin- Wavre : le samedi 1er septembre- Yvoir : le dimanche 22 avril

Plus d’info : www.capasseparmacommune.be

Internet

www.amnesty.be :donnez-nous votre avis !

Voilà près d'un an que nous avonsrefait le design de notre site et revul'organisation de notre contenu. Demanière à pouvoir continuer de faire

Calendrier des activités nationales et régionales d’Amnesty International Belgique francophone

Agendaévoluer notre site, qui est aussi levôtre, nous avons besoin de votreavis en tant qu'activiste des droitshumains et utilisateur du web. Ilvous suffit de vous rendre à cetteadresse et de répondre auquestionnaire :www.amnesty.be/votreavis Merci pour votre participation ! Renseignements : 02 538 81 77

Namur

Marché aux livres auprofit d’AmnestyInternational

Nous avons tous, chez nous, deslivres qui somnolent dans le coind’une bibliothèque ou au fond d’uncarton, dans le débarras. Que nousles ayons achetés ou reçus, quenous les ayons aiméspassionnément ou modérément, ilspeuvent peut-être plaire à d’autres.Nous vous proposons de leur offrirune seconde vie en les donnantpour une bonne cause. Le groupe 8– aidé par le groupe d’action –d’Amnesty International à Namur

accepte des livres tout au long del’année. Ils sont triés, évalués,classés par thèmes puis mis envente, lors d’un grand marché auxlivres. Le prochain aura lieu àl’Athénée Royale, rue du Collège àNamur, le samedi 30 juin 2012 (de9h à 18h). Tous vos livres sont lesbienvenus, sauf les revues, les livresusagés, les manuels scolaires deplus de quinze ans. Nous vousrenseignerons avec plaisir.Infos : Elvire Minnart 081/73 51 35 –[email protected]

9 juin

Venez choisir le livre devos vacances…Samedi 9 juin de 10h à 19h00 :Grande vente de livres d’occasionPlus d’un milliers de titres :littérature, romans, polars, essais,BD, livres d’art, livres pour enfants.Pour tous les goûts, à prix douxOù ? Au secrétariat d’AmnestyInternational 9 Rue Berckmans1060 Bruxelles

Ce samedi 21 avril, avait lieu l’assembléegénérale de Amnesty InternationalBelgique francophone. Dans les lieuxprestigieux du Palais des Académies, nonloin du Parc Royal de Bruxelles.Cionférences, présentations des comptes,rencontres, débats,... Photos de BenoîtPriem pour Aibf.

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page23

Page 24: Le Fil — Mars Avril 2012

24LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

« Tous connectés... un levier pour la démocratie ? » était le thème de la fête de l'Université Catholique deLouvain de l’année 2012. Trois personnalités ont été choisies pour recevoir le titre de Docteur honoriscausa: Solange Lusiku Nsimire, Salil Shetty pour Amnesty International et Daniel Cornu.

AMNESTY INTERNATIONALÉLEVÉE AU RANG DE DOCTEURHONORIS CAUSA DE L’UCL

Ces trois personnalités ont été accueillies au sein dela communauté universitaire lors d’une soirée orga-nisée avec les étudiants le 1er février et ont reçu

leur titre de docteur honoris causa lors de la séance aca-démique du 2 février dernier.

Mademoiselle France Misselyn, Présidente du kotAmnesty de l’UCL et « marraine » d’Amnesty Internatio-nal pour la cérémonie académique, a sollicité le Recteur

de l’Université Catholique de Louvain « de bien vouloirconférer à l’organisation non gouvernementale AmnestyInternational, le titre de Docteur honoris causa de l’Uni-versité car elle joue véritablement un rôle fondamentaldans la promotion des valeurs démocratiques et qu’ellereprésente un grand réseau de personnes connectées. »

« Ce qui était, à ses débuts, un mouvement en faveurdes prisonniers d’opinion, est peu à peu devenu une or-

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page24

Page 25: Le Fil — Mars Avril 2012

ganisation militant en faveur de tous les droits inscritsdans la Déclaration Universelle des droits de l’homme.Son soutien s’est ensuite étendu à d’autres droits, telque, notamment, depuis 2009, le droit à la dignité.

De nouveaux membres sont venus amplifier sa voix.Cette voix qui s’est fait entendre, cette voix qui, rapide-ment, a été écoutée. Tant de personnes ont vu leur situa-tion s’améliorer grâce à son action, tant de législationsont évolué sous sa pression, tant d’individus ont changéleur opinion… Pour ne citer que quelques victoires, jepense notamment au recul de la peine de mort dans lemonde, à l’adoption du statut de la Cour Pénale Interna-tionale, à la libération d’innombrables prisonniers… Et jem’arrête là car la liste est très longue, bien trop longuepour le temps qui m’est imparti !

Aujourd’hui, Amnesty International est devenue laplus grande organisation de bénévoles au monde. Ellecompte près de trois millions de membres, sympathi-sants, militants, donateurs…menant à bien sa mission.

Ces personnes sont liées en un réseau serré qui cou-vre le globe et ne cesse de gagner en efficacité!

(…) La tradition veut que, lors des cérémonies Doc-teur honoris causa, on n’aborde pas uniquement les ac-tions des docteurs mais également les traits de leur per-sonnalité. S’agissant ici d’une organisation, c’est de sesmembres que je voudrais parler. Bien plus que des écri-vains obstinés (qui multiplient les lettres aux gouvernantsde ce monde), bien plus que des vendeurs de bougiesou des démarcheurs à la sortie des grands magasins(même si tout cela est bien utile et a contribué aux suc-cès d’Amnesty) je relèverais plutôt quelques mots qui lescaractérisent : idéal, infatigabilité, optimisme…

Amnesty, à travers ses membres, est quelqu’un d’in-croyablement optimiste, quelqu’un qui croit profondé-ment en ce proverbe qui, depuis la création d’Amnesty,rythme ses actions: « Mieux vaut allumer une bougie,que maudire l’obscurité ». »

Après cette présentation rendant hommage auxmembres qui composent la force d’Amnesty Internatio-nal, sous les feux de la rampe et aux bruits des trom-pettes, Shalil Shetty, notre secrétaire général a été élevéau nom d’Amnesty International au rang de Docteur ho-noris causa par Monsieur Bruno Delvaux, recteur del’UCL.

Salil Shetty a exprimé toute sa gratitude envers l’Uni-versité et expliqué dans un discours chargé d’émotiontout l’honneur que ce prix rendait à Amnesty Internatio-nal.

« Merci de rendre honneur à Amnesty Internationalen m’octroyant le titre de Docteur honoris causa au-jourd’hui. C’est un privilège d’être présent ici au nom del’organisation que je représente.

Je voudrais dire quelques mots personnels sur ceque représente Amnesty International pour moi : pour-quoi je suis fier d’être son neuvième secrétaire généraldepuis sa création il y a cinquante ans, et ce que l’organi-

sation signifie pour moi.Je suis relativement “nouveau” chez Amnesty Inter-

national – j’en suis devenu le secrétaire général il y amoins de deux ans. C’est dès lors plus facile et moinsembarrassant de vanter les mérites de l’organisation etd’évoquer les résultats selon moi extraordinaires qu’elle aobtenus. »

(…) L’an passé, j’ai rencontré Igor Sutyagin, un scien-tifique russe, à sa sortie de prison et je lui ai demandé siles lettres envoyées par Amnesty International avaientréellement servi à quelque chose.

Il m’a regardé avec étonnement. Son air incrédulesemblait dire : comment quelqu’un à la tête d’AmnestyInternational pouvait-il bien lui poser une telle question ?

Il m’a ensuite dit que cela ne faisait pour lui aucundoute qu’une des raisons pour lesquelles il n’avait pasété torturé était que les autorités carcérales craignaienttoujours un peu de le toucher. Il a reçu un flot continu delettres de sympathisants d’Amnesty partout dans lemonde – y compris, sans aucun doute, de Belgique.Toutes ces lettres lui ont conféré un nouveau statut et luiont assuré une certaine protection. Il existe un nombreincalculable de témoignages en provenance du mondeentier qui vont dans le même sens.

(…) L’une des prisonnières de conscience les plusremarquables, la leader de l’opposition birmane AungSan Suu Kyi, a passé la majeure partie des 20 dernièresannées sous résidence forcée ou derrière les barreaux(elle est aussi, comme je viens de l’apprendre il y aquelques jours, Docteur honoris causa de cette université– une raison supplémentaire de se sentir honoré de meretrouver en cette compagnie.)

Aung San Suu Kyi et moi-même avons discuté au té-léphone après sa libération l’an passé – un des nom-breux privilèges de cette fonction est de pouvoir rencon-trer et discuter avec des personnalités extraordinaires.

Aung San Suu Kyi m’a dit qu’elle était convaincueque notre longue campagne en Birmanie avait joué unrôle important dans les changements survenus dans sonpays. Elle a accepté mon invitation de prendre la parolelors de la conférence organisée pour notre 50e anniver-saire aux Pays-Bas, intervenant par vidéo depuis son do-micile à Rangoon. »

Pour conclure Salil Shetty a démontré une fois deplus qu’Amnesty International est une organisation te-nace en déclarant « Amnesty International, j’en suisconvaincu, sera là pour faire tout ce qui est nécessairepour défendre la cause des droits humains pendant les50 années à venir et au-delà. Et j’espère que vous pour-suivrez ce chemin avec nous pour nous aider à réaliserl’impossible. »

Retrouver toute la vidéo de la cérémonie consacrée à Amnesty International sur le site internet de l’UCL : http://www.uclouvain.be/404463

DEUXPERSONNALITÉSÉLEVÉES AURANG DEDOCTEURHONORIS CAUSAAUX CÔTÉSD’AMNESTYINTERNATIONAL

Solange LusikuNsimireSolange Lusiku édite lepériodique Le Souverain,seul journal de la ville deBukavu (Congo). Militante,elle travaillait au sein duCaucus des femmescongolaises du Sud-Kivulorsqu’elle a rencontré lefondateur du Souverain,décédé peu de temps après.Elle a alors repris leflambeau. Le journal met enavant la démocratie et lesdroits de la femme. Elle sequalifie d’ « ouvrière de laplume indépendante ».

Daniel CornuJournaliste, universitaire,blogueur, médiateur etauteur de référence, DanielCornu est l’auteur deplusieurs ouvrages majeurssur l’éthique du journalisme.De nationalité suisse, il aenseigné dans lesuniversités de Genève,Neuchâtel et Zurich. Ilenvisage l’information surInternet d’un point de vuecritique, notamment vis-à-vis des enjeuxdémocratiques del’information en ligne.

25LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page25

Page 26: Le Fil — Mars Avril 2012

Si vous souhaitez davantage d’informations sur les legs et les testaments, vous pouvez commander notrebrochure «Protéger l’avenir des droits humains » en envoyant un e-mail à [email protected] ou en téléphonant au 02 538 81 77.

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page26

Page 27: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

ÉCRIREPOUR LESDROITS

Dans tous les pays du monde, des gens sont libérés grâce au travail des membres d’Amnesty. Des témoignages émouvants nousparviennent des prisonniers libérés ou leur famille. Ils montrent qu’un action de masse peut avoir des résultats pour un meilleur respectdes droits humains.

AGISSEZ MAINTENANT

BAHREÏN : AAYAT ALQORMOZI

Madame la Ministre,Je vous écris au nom d'Amnesty International organi-

sation connue pour sa neutralité politique, au sujet de votreconcitoyenne Aayat Alqormozi. Cette jeune étudiante de vingtans a connu la prison et la torture pour avoir critiqué publi-quement le Roi et le Premier Ministre. Libérée provisoirementpar la suite, on lui interdit aujourd'hui de poursuivre sesétudes. Par ailleurs, elle est toujours sous la menace d'unenouvelle arrestation. Nous demandons pour elle la levée de

cette menace et nous vous demandons d'ouvrir une enquêteau sujet des mauvais traitements et des tortures qu'elle af-firme avoir reçus en prison et de traduire en justice les éven-tuels responsables de ces actes.

Veuillez croire à toute ma considération,

UNE ÉTUDIANTEARRÊTÉE POURAVOIR LU DESPOÈMES

© AmnestyInternational

Aayat Alqormozi, une étudiante de 20 ans, risqueà tout moment d’être emprisonnée pour avoir récitéplusieurs de ses poèmes, critiques à l’égard du roi deBahreïn et du Premier ministre. Elle les a lus à haute voixlors de rassemblements en faveur de la réforme, en fé-vrier 2011. Le 30 mars 2011, elle a été arrêtée aprèsavoir été contrainte de se rendre aux autorités, afin de

protéger sa famille. Avantqu’elle ne le fasse, lesforces de sécurité avaienteffectué deux descenteschez ses parents et menacéde tuer ses frères.

Maintenue en déten-tion jusqu’en juillet 2011,Aayat Alqormozi a été tortu-rée pendant cette période.En juin, un tribunal mili-taire l’a condamnée à unan de prison, puis, en no-vembre, la Haute Cour cri-minelle d’appel, une juri-

diction civile, a décidé d’interrompre la procédurejusqu’à nouvel ordre. Cependant, sa situation juridiquedemeure incertaine, et les charges retenues contre ellen’ont pas été abandonnées. En septembre, lorsqu’ellea voulu reprendre ses cours à l’université de Bahreïn, ungarde l’a empêchée d’entrer sur le campus. L’adminis-tration de l’université ne lui a donné aucune explicationà ce sujet. Cependant, en janvier 2012, elle a signé desdocuments indiquant qu'elle pouvait reprendre sesétudes.

Au moins 1 000 personnes ont été arrêtées à Bah-reïn à la suite des manifestations en faveur de la ré-forme qui ont débuté en février. Cinq personnes sontmortes en détention sous la torture. Des dizaines de dé-tenus, comme Aayat Alqormozi, ont comparu devant destribunaux militaires. La comparution de civils devantdes juridictions militaires contrevient aux normes in-ternationales d’équité des procès. En octobre 2011,toutes les affaires avaient été transférées à des tribu-naux civils.

Veillez écrire aux autorités de Bahreïn pour leur demander de veiller à ce que la condamnation d'Aayat Alqormozi soit annulée et à ce que toutes les charges retenues contre elle soient abandonnées. Exhortez-les à ouvrir une enquête sur ses allégations de torture et autres mauvais traitements en détention, et à traduire en justice les responsables présumés de ces actes.Envoyez vos appels à :

Dr Fatima Mohamed Al-BalooshiMinister of Human Rights and SocialDevelopmentMinistry of Human Rights and SocialDevelopmentP.O. Box 32868ManamaBahreïnFax : +973 17104977Courriel : [email protected] d’appel : Your Excellency, / Madamela Ministre,

MOD

ÈLE

DE L

ETTR

E

27LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page27

Page 28: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC RÉPUBLIQUE DOMINICAINE : JUAN ALMONTE HERRERA

UN MEMBRE DUCOMITÉDOMINICAIN DESDROITS HUMAINSPORTÉ DISPARU

LA LÉGISLATIONS’OPPOSE ÀL’ACTION ENFAVEUR DESDROITS HUMAINS

© Amnesty International

© Orestis Panagiotou-Athens press agency

ÉTHIOPIE : CONSEIL ÉTHIOPIEN DES DROITS HUMAINS

Monsieur le Ministre,

Membre d'Amnesty international, organisation de défense desdroits humains, j'ai appris la disparition forcée de Mr Juan AlmonteHerrera. Cet homme a été enlevé le 28 septembre 2009 alors qu'il serendait à son travail et n'a plus réapparu. Sa famille ainsi que l'avocatenquêtant sur ce cas ont été harcelés et menacés par des forces de po-lice.

Nous demandons, en ce qui les concerne, une protectionadéquate et en ce qui concerne Juan Almonte Herrera une enquêteexhaustive.

Croyez, Monsieur le Ministre, à toute ma considération,

MOD

ÈLE

DE L

ETTR

E

Monsieur le Premier Ministre, Je vous écris en ma qualité de membre d'Amnesty Internatio-

nal, organisation apolitique de défense des droits humains. Notremouvement ainsi que bien d'autres sommes profondément préoccu-pés par les mesures prises par votre pays concernant les organisa-tions de défense des droits de l'homme dans votre pays, et toutparticulièrement le Conseil Ethiopien des Droits Humains (CEDH).

Ces nouvelles limitations sont telles que le CEDH a du fermer 9 deses 12 bureaux et se séparer de 85% de ses employés.

Nous vous exhortons à mettre fin à cette situation et à débloquer lescomptes bancaires du CEDH afin que cette organisation puisse accéder àses fonds sans conditions.

Croyez, Monsieur le Premier Ministre, à toute ma considération,

MOD

ÈLE

DE L

ETTR

E

Juan Almonte Herrera, membre du Comité dominicain desdroits humains, est porté disparu depuis le 28 septem-bre 2009. Il aurait été enlevé dans la capitale, Saint-Do-mingue, par des agents de police armés.

Juan Almonte se rendait à pied à son lieu de travail,où il exerçait la profession de comp-table, lorsqu’il a étéenlevé. Le mois suivant, deux corps calcinés ont été dé-

couverts dans une voiture, à Saint-Do-mingue. La sœur de Juan Almonte Herreraa identifié l’un des corps comme étant ce-lui de son frère, mais les tests ADN se sontrévélés négatifs. La famille a contesté la fa-çon dont ces tests avaient été réalisés.

Les proches et les avocats de JuanAlmonte ont affirmé être surveillés par desindividus qui, selon des témoins, seraientdes policiers. Ils auraient fait l’objet de fi-latures en voiture et des personnes se se-raient postées dans la rue devant chez eux.La sœur de Juan Almonte a reçu des appelstéléphoniques anonymes lui demandant decesser de médiatiser l’enlèvement de sonfrère. Lorsqu’ils ont signalé ces incidents

aux autorités, on leur a dit de solliciter une protection au-près d’un corps de police, celui-là même qu’ils accusentde les harceler.

À plusieurs reprises, la Commission interaméri-caine des droits de l'homme a qualifié de totalement in-suffisante l'enquête menée par les autorités domini-caines et a critiqué l’incapa-cité de celles-ci à prendredes mesures concrètes pour déterminer où se trouveJuan Almonte.

En mai 2010, la Cour interaméricaine des droits del'homme a ordonné à la République Dominicaine d’as-surer la protection de la famille et des avocats de JuanAlmonte. À ce jour, ils n'ont pourtant bénéficié d’aucunemesure de cet ordre.

Veuillez écrire aux autorités dominicaines en les appelant à déterminer où se trouve Juan Almonte Herrera, qui a été enlevé le 28 septembre 2009. Demandez l’ouverture d’une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur sa disparition forcée et l’octroi à sa famille et à ses avocatsd’une protection adéquate contre les menaces et le harcèlement. Envoyez vos appels à :

Lic. José Ramón FadulMinistro de Interior y PolicíaMinisterio de Interior y PolicíaAve. México, Esq.Leopoldo Navarro,Edif. Oficinas GubernamentalesSanto DomingoRépublique dominicaineFax : +1 8096851194 ou +1 8096866599Courriel : [email protected] d’appel : Sr. Ministro, / Monsieur le Ministre,

Une récente loi répressive compromet gravementles activités du Conseil éthiopien des droits humains(CEDH), une ONG qui surveille les violations des droitshumains en Éthiopie et rassemble des informations àce sujet. Les comptes bancaires du CEDH ont été blo-qués, ce qui représente pour l'organisation un coûtd’environ 566 000 dollars des États-Unis. À cause dela Loi de 2009 sur les sociétés et associations carita-tives, le CEDH ne peut pas faire son travail, pourtant in-dispensable, et soutenir les victimes de violations des

droits humainsen Éthiopie. D’au-tres organisa-tions ont complè-tement arrêté des’occuper desdroits humains.

Le CEDH estla plus vieille or-ganisation de dé-fense des droitshumains du pays.Depuis

20 ans, il

réalise un travail de recherche et de plaidoyer de hautniveau dans toute l’Éthiopie. En tant qu'organisme in-dépendant, le CEDH a pu dénoncer de nombreux pro-blèmes, même les plus sensibles. Dans ses 12 bu-reaux régionaux, le CEDH a également effectué de laformation en matière de droits humains, assuré le suivides élections, mené des visites de centres de détentionet apporté un soutien juridique à des victimes de vio-lations.

La Loi de 2009 interdit aux organisations dont plusde 10 % des financements sont issus de sources étran-gères de travailler sur des questions relatives aux droitshumains. Une Agence des sociétés et associations ca-ritatives a également été mise en place. Dotée de largespouvoirs discrétionnaires, dont la surveillance des or-gani-sations locales et la possibilité de s’impliquerdirectement dans leur gestion et leurs activités, ellepourrait mettre encore plus en danger les victimesd’atteintes aux droits humains.

En raison de ces restrictions, le CEDH a dû fermerneuf de ses 12 bureaux et se séparer de 85 % de sesemployés, dont certains ont fui le pays.

Les autorités éthiopiennes sont depuis longtempshostiles au travail en faveur des droits humains, et le

personnel du CEDH a été victime de menaces, d'agres-sions et d'arrestations. Cette loi a encore exacerbé unclimat déjà menaçant.

Veuillez écrire aux autorités éthiopiennes en leur demandant de modifier la Loi sur les sociétés et associations caritatives afin de supprimer les dispositions qui limitent les activités en faveur des droits humains menées par des ONG locales ou internationales. Exhortez-les à débloquer les comptes bancaires du Conseil éthiopien des droits humains et à autoriser cette organisation à accéder à ses fonds sans condition. Envoyez vos appels à :

Prime Minister Meles ZenawiP.O. Box 1031Addis AbabaÉthiopieFax : +251 11155 2020Formule d’appel : Dear Prime Minister, / Mon-sieur le Premier ministre,

© D

R

28LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:27 Page28

Page 29: Le Fil — Mars Avril 2012

Monsieur le Président, Monsieur Moon Myung-Jin, votre concitoyen est actuelle-

ment en prison pour avoir refusé d'accomplir son service mili-taire. Il y aurait actuellement (en novembre 2011 plus de 790objecteurs de conscience dans votre pays mais aucune alterna-

tive n'est prévue pour eux. Nous vous demandons sa libération im-médiate, l'effacement de son casier judiciaire, ainsi qu'une indemni-sation concernant le temps passé en prison.

Je vous prie de croire à toute ma considération,

RÉPUBLIQUE DE CORÉE MOON MYUNG-JIN

MOD

ÈLE

DE L

ETTR

E

Monsieur le Chef du pouvoir judiciaire iranien, Ayatollah SadeghLariyani,

Je vous écris au nom de l'organisation de défense des DroitsHumains, Amnesty International, connue pour son caractère huma-nitaire et apolitique. Nous sommes extrêmement préoccupés par lecas de Monsieur Ahmad Zeidabadi, journaliste, en prison depuis le

21 juin 2009, pour avoir critiqué le gouvernement iranien. D'après nosrenseignements, ses conditions d'emprisonnement sont inhumaines etmettent sa santé en danger. Amnesty le considère comme un prisonnierd'opinion et demande sa libération immédiate.

Je vous prie de croire à toute ma considération.

MOD

ÈLE

DELE

TTRE

UN OBJECTEUR DE CONSCIENCEEMPRISONNÉ

« ON A REÇUL’ORDRE DET’ÉCRASER »

© www.kosoof.com

© Sung-min KIM / WorldWithout War

IRAN : AHMAD ZEIDABADI

L’objecteur de conscience Moon Myung-jin purge actuel-lement une peine de 18 mois de détention pour avoirrefusé de faire son service militaire obligatoire. Militantpacifiste et bénévole au sein de l’Internationale des Résis-tant(e)s à la Guerre (IRG), au Royaume-Uni, et au sein del’ONG World without War, en Corée du Sud, il refuse defaire son service militaire en raison de son opposition à laguerre.

Moon Myung-jin explique qu’il a commencé à s’inté-resser à l’objection de conscience en 2006, lorsqu’il a vula police antiémeutes et les forces armées disperser vio-lemment des manifestants pendant une campagne contreles expulsions forcées. Le 14 décembre 2010, le jour où ila reçu l’ordre de rejoindre les rangs de l’armée, il a tenuune conférence de presse devant le ministère de laDéfense, et a affirmé son refus de faire son service mili-taire.

La première audience de son procès a eu lieu le 16mars 2011 et il a été condamné le 30 mars. Détenu àSéoul, à la prison du Sud, Moon Myung-jin travaille de 6heures à 18 heures en cuisine, avec des pauses pour lepetit déjeuner et le déjeuner. Il partage sa cellule avectrois détenus condamnés pour des infractions pénales.

En novembre 2011, plus de 790 objecteurs deconscience étaient emprisonnés en Corée du Sud. Le droitsud-coréen ne contient aucune disposition permettant auxobjecteurs de conscience d’effectuer un service civil deremplacement.

Veuillez écrire aux autorités sud-coréennes en les appelant à libérer immédiatement et sans condition Moon Myung-jin et à faire en sorte qu’il soit exempté de service militaire. Priez-les

instamment d’effacer son casier judiciaire ainsi que celui de tous les autres objecteurs de conscience de Corée du Sud, et de les indemniser de manière adéquate pour le temps qu’ils ont passé en prison. Envoyez vos appels à :

President Lee Myung-bak 1 Cheongwadae-roJongno-guSeoul 110-820 - Republic of KoreaFax : +82 2 770 4734Courriel : [email protected] d’appel : Dear President, / Monsieurle Président,

Des lettres de solidarité (de préférence enanglais ou en coréen) peuvent être envoyées àMoon Myung-jin en prison. Veuillez ne pasindiquer votre adresse. Adressez vos mes-sages à :Myung-jin MOON (Inmate No. 837)Geumcheon P.O. Box 165Geumcheon-guSeoul 153-600République de Corée

Journaliste et défenseur des droits humains, Ah-mad Zeidabadi purge une peine de six ans d’empri-sonnement en Iran. Il a également été condamné à unepeine de cinq années d’exil intérieur après sa libération,assortie d’une interdiction à vie de se livrer à touteforme d’action sociale ou politique. Depuis fin janvier

2010, il est détenu à la prison de Ra-jai Shahr, à Karaj, à l’ouest de Téhéran,où les conditions de détention sonttrès dures.

Collaborateur de diverses publi-cations, Ahmad Zeidabadi est l’auteurd’articles critiques à l’égard du pou-voir iranien et traitant de questionsde droits humains. Il est égalementsecrétaire général de l’Association desdiplômés, dont l’objectif est d’amélio-rer la situation des droits humains enIran.

Il a été arrêté le 21 juin 2009 etdétenu au secret pendant 35 joursdans une cellule mesurant seulement1 m x 1,5 m. Pendant cette période, leshommes qui l’interrogeaient l’ontfrappé, dit-il, et lui auraient lancé : «On a reçu l’ordre de t’écraser, et si tu

ne coopères pas, on peut faire ce qu’on veut de toi. Situ ne veux pas signer le compte rendu d’interrogatoire,on te forcera à l’avaler. »

Il a comparu le 8 août 2009 dans le cadre d’unprocès collectif « pour l’exemple » manifestementinique. Sa condamnation a été confirmée en janvier2010. Amnesty International avait déjà fait campagnepour sa remise en liberté lorsqu’il avait été incarcérépour avoir exercé son droit à la liberté d’expression.

Pour de plus amples informations sur les préoc-cupations d’Amnesty International au sujet des per-sonnes détenues en Iran, veuillez vous reporter au rap-port “We are ordered to crush you”: Expandingrepression of dissent in Iran, MDE 13/002/2012, àl’adresse www.amnesty.org

Veuillez écrire pour demander la libération immédiate et sans condition d’Ahmad Zeidabadi, qu’Amnesty International considère comme un prisonnier d’opinion. Envoyez vos appels au responsable du pouvoir judiciaire :

Head of the JudiciaryAyatollah Sadegh Larijani(care of) Public relations OfficeNumber 4, 2 Azizi Street

Vali Asr Ave., above Pasteur Street intersec-tionTehranIran

Courriel : [email protected] (objet : « FAO Ayatollah Sadegh Larijani »), ou [email protected]

29LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:28 Page29

Page 30: Le Fil — Mars Avril 2012

TOPIC

IRAN : NASRIN SOTOUDEH

Monsieur le Ministre, Je vous écris au nom d'Amnesty International, organisation apo-

litique de défense des droits humains. Si l'organisation se félicite dela libération le 13 janvier 2012 de Khun Bedu et de Khuun Deede,nous vous demandons instamment de faire libérer immédiatementleur compagnon qui a été arrêté en même temps qu'eux. Il s'agit de

Khun Kawrio. Suite aux mauvais traitements reçus cet homme a vu sasanté gravement détériorée et il ne reçoit ni soins ni visites de sa famillequi habite très loin de la prison. Amnesty le considère comme un prison-nier d'opinion et demande sa libération immédiate.

Je vous prie de croire à toute ma considération,

MOD

ÈLE

DELE

TTRE

L’AVOCATEPURGE UNEPEINE DESIX ANS DEPRISON ENRAISON DESON ACTIONDE DÉFENSEDES DROITSHUMAINS.

« ON A REÇUL’ORDRE DET’ÉCRASER »

© Amnesty

MYANMAR : KHUN KAWRIO

Le militant politique Khun Kawrio a été arrêté le 10mars avec Khun Bedu et Khun Dee De, deux autres mi-litants et responsables de mouvements de jeunes, éga-lement membres de l’ethnie kayah. Ils ont tous subi des

tortures et d'autresmauvais traitementsavant d'être condam-nés à des peines al-lant de 35 à 37 ansde prison. Khun Beduet Khun Dee De ontété libérés le 13 jan-vier 2012 lors d’unegrâce de prisonniers,mais Khun Kawrio esttoujours derrière lesbarreaux.

Ils ont été arrê-tés et emprisonnéspour avoir organiséune campagne appe-lant les jeunes à voter« non » à un référen-dum sur une nouvelle

constitution. Après son arrestation, Khun Kawrio a étéinterrogé 15 jours durant. Pendant cette période, il a été

frappé à coups de bâton, a reçu des coups de pied eta été forcé à s’agenouiller sur des cailloux. On lui a misdu ruban adhésif sur la bouche pour l’empêcher decrier, ainsi qu’un sac en plastique sur la tête. Il étaitcontraint de rester couché au soleil pendant plusieursheures et forcé à inhaler de l’eau, ce qui provoquel’équivalent d’une noyade. À cause de l’eau qui setrouvait dans ses poumons, il a souffert de problèmesrespiratoires pendant plusieurs mois, mais n’a pas purecevoir de soins médicaux.

Les trois militants ont été condamnés par les au-torités militaires sans avoir été jugés. Khun Kawrio aété condamné en vertu de cinq lois différentes, l’en-semble de ses peines repré-sentant 37 ans de prison.Il est actuellement détenu à la prison de Meiktila, à plusde 260 km du lieu de résidence de sa famille. Parconséquent, cette dernière peut difficilement lui rendrevisite ou lui fournir des médicaments, des vêtementsou de la nourriture en complément des rations fourniespar la prison.

Veuillez écrire en vous félicitant de la libération de Khun Bedu et de Khun Dee De le 13 janvier 2012. Demandez la libération immédiate et sans conditions de Khun Kawrio, qui est considéré par Amnesty International

comme un prisonnier d'opinion. Envoyez vos appels à :

Minister of Home AffairsLt Gen Ko KoMinistry of Home AffairsOffice No. 10Nay Pyi TawMyanmar

Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur leMinistre,

Veuillez écrire aux autorités en les appelant à la libérer immédiatement et sans condition. Envoyez vos appels à Amnesty, quiles transmettra aux autorités iraniennes :

Amnesty International Belgique francophoneRue Berckmans, 91060 Bruxelles

MODÈLE DE LETTREMonsieur le Ministre,Je suis profondément préoccupé-e par la situation

de Nasrin Sotoudeh, avocate spécialiste des droits hu-mains et mère de deux enfants. Nasrin Sotoudeh purgeune peine de six ans de prison pour avoir exercé pacifi-quement sa profession d’avocate. Cette femme est uneprisonnière d’opinion et doit être libérée sans délai.

Depuis qu’elle a été arrêtée, le 4 septembre 2010,Nasrin Sotoudeh est incarcérée à la prison d’Evin, à Té-héran, où elle a été placée longuement en détention àl’isolement. Sa santé s’est détériorée à la suite desgrèves de la faim qu’elle a entreprises pour protestercontre son arrestation et ses conditions de détention.

Je vous exhorte à libérer immédiatement et sanscondition Nasrin Sotoudeh, car elle a été emprisonnéeuniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droitsà la liberté d’expression et de réunion.

Veuillez agréer l’expression de ma haute considéra-tion.

© Payvand.com

30LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:28 Page30

Page 31: Le Fil — Mars Avril 2012

30LE FIL D’AMNESTY [ MARS/AVRIL 2012 ]

LES CAMPAGNES D'AMNESTY INTERNATIONALS’EFFORCENT D’OBTENIR LA JUSTICE ET LALIBERTÉ POUR TOUS ET DE MOBILISERL’OPINION PUBLIQUE POUR UN MONDEMEILLEUR, QUE CE SOIT LORS DE CONFLITSTRÈS MÉDIATISÉS OU DANS DES ENDROITSOUBLIÉS DE LA PLANÈTE.

QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ? Dans le monde entier, des militants font la preuve qu’ilest possible de résister aux forces qui bafouent lesdroits humains. Rejoignez ce mouvement mondial.Combattez les marchands de peur et de haine.

Adhérez à Amnesty International et participez, au seind’un mouvement mondial, à la lutte contre lesatteintes aux droits fondamentaux. Vous pouvez nousaider à changer les choses.

Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix.

Je désire recevoir des renseignements complémentaires sur lesconditions d’adhésion à Amnesty International.

NOM

ADRESSE

TÉL.

E-MAIL

Veuillez retourner le formulaire ci-dessus à AmnestyInternational, rue Berckmans, 9 à 1060 Bruxelles, ou parfax au 02/537.37.29.

Vous pouvez aussi vous inscrire en ligne, en allant sur http://www.amnesty.be/membres

Vous pouvez agir tous les jours pour des individusen danger en vous rendant sur :http://www.isavelives.be

www.

amne

sty.b

e

UN CHANGEMENT D’ADRESSE ? TENEZ-NOUS AU INFORMÉS!

Je change d’adresse (inscrire uniquement la nouvelle adresse).Bulletin à renvoyer à Amnesty International, rue Berckmans, 9 à1060 Bruxelles, ou par mail à Michèle Ligot - [email protected].

NOM PRÉNOM

N° DE MEMBRE

ADRESSE

TÉL. GSM

E-MAIL

Kamal al Labwani,éminent dissident syrien(Appels mondiaux, août-septembre 2011), a étélibéré le 15 novembredernier après avoir passésix ans derrière lesbarreaux en raison de sonopposition politique

pacifique. Sa libération a été retardée de plusieursjours, les autorités syriennes ayant eu recours à une stratégie fréquemment utilisée, qui sembleêtre une ultime tentative d'intimidation desprisonniers d'opinion.

À la faveur d’une mesure de grâce présidentielleannoncée le 31 mai 2011, sa peine de 12 ans deprison a été réduite de moitié. Par la suite, au moisd’août, une condamnation supplémentaire à troisans de prison a été infirmée en appel. Il ne lui restaitalors plus qu'à purger le reste de sa peined’emprisonnement, soit six années.

Les proches de Kamal al Labwani sont trèsheureux et ont demandé que leurs remerciementssoient transmis à toutes les personnes qui ont menécampagne en sa faveur.

Le défenseur des droits humains kenyan Al AminKimathi a été libéré de prison en Ouganda enseptembre dernier. Il avait été détenu pendant plusd'un an à la suite d'un voyage en Ouganda, où ils'était rendu pour assister au procès de sixterroristes kenyans présumés. Toutes les chargesretenues contre lui ont été abandonnées.

Al Amin Kimathi a passé près d’un an endétention provisoire. Les autorités ougandaises ontconstamment refusé de lui communiquer, ou decommuniquer à ses avocats, le moindre élément depreuve contre lui. Elles ont également interdit àquatre reprises aux délégués d'AmnestyInternational de rendre visite à Al Amin Kimathi.

« Nous sommes soulagés d’apprendre qu’AlAmin Kimathi a été remis en liberté, même si cettelibération est bien tardive », a déclaré MichelleKagari, directrice adjointe du programme Afriqued’Amnesty International.

Deux militants pour ladémocratie, l’un en Chine,Huang Jinqiu (à gauche),l’autre au Viêt-Nam,Truong Quoc Huy (à droite),

ont été libérés de prison avant la fin de leur peine.Huang Jinqiu purgeait une peine de 12 ans pour avoirpublié en ligne des textes politiques, entre autres unprojet de création d’un parti démocratique etpatriotique. Truong Quoc Huy (Appels mondiaux, juillet2008) a été mis en liberté huit mois avant la fin de sapeine. Il avait été incarcéré pour avoir pris position surInternet en faveur d’un changement politiquepacifique et du respect des droits humains.

Plus de 647 prisonniers politiques ont été libérés auMyanmar au moment de la rédaction de cet article. Il ya eu au moins 347 libérations entre le 17 mai 2011 etle 3 janvier 2012 et environ 300 de plus le 13 janvier.Parmi les personnes libérées figuraient neufprisonniers d'opinion pour lesquels Amnesty a faitcampagne.

Htay Kywe, Mie Mie (Appels mondiaux, décembre2008), Min Ko Naing et U Gambira purgeaient despeines de 65 à 68 années d’emprisonnement enraison de leur rôle dans les manifestations pacifiquesde 2007. U Khun Htun Oo a été condamné à 93années d’emprisonnement pour des activitéspolitiques pacifiques menées en 2005. U Ohn Than asubi une peine de prison à perpétuité en 2008 pouravoir manifesté seul contre le régime militaire. Lesmilitants politiques Khun Bedu et Khun Dee De,membres de l’ethnie kayah, avaient été arrêtés en2008, ainsi qu’un troisième homme, Khun Kawrio, quin’a pas encore été libéré. Myo Min Zaw, condamné à52 années de prison pour avoir distribué des tracts etorganisé des manifestations étudiantes, a été libéréau bout d’environ 13 ans d’incarcération. Mais Ko AyeAung, arrêté en même temps que Myo Min Zaw, n’apas encore été remis en liberté.

De tous les prisonniers libérés, c’est Myo Min Zawqui avait passé le plus de temps en prison. La plupartd’entre eux avaient purgé entre trois et cinq ans depeines extrêmement lourdes. Nous continuerons àdemander la libération immédiate et sans conditiondes autres prisonniers d'opinion du Myanmar. Agissezen faveur de Khun Kawrio au moyen de nos pagesd’actions (page 27).

AL AMIN KIMATHI

MYANMAR

KAMAL AL LABWANI CHINE ET VIÊT-NAM

© A

mnesty International

© IC

PC

BONNES NOUVELLES ET FAITS NOUVEAUX

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:28 Page31

Page 32: Le Fil — Mars Avril 2012

ENVOYEZ «AUF»AU 3313Activation gratuiteSms reçu : gratuitSms envoyé : 2 €

VOTRE GSMPEUT SAUVERDES VIES

n Inscription : envoyez le message "AUF" au numéro "3313".

n La pétition vous sera envoyée par sms le mercredi à 14h.

n Répondez au message avec votre nom, prénom etcoordonnées au numéro "3313" pour signer la pétition.

n Envoyez autant de réponses que vous le souhaitez. Uneseule réponse avec vos coordonnées sera reprise pour lapétition, les autres seront considérées comme don.

n Les signatures récoltées sont envoyées vers les autorités chaque mercredi suivant.

n Pour se désabonner : envoyer le message "STOP" au"3313". Votre désabonnement sera effectif sans délai.

n Coût :- Activation et abonnement : gratuit. - Le message que nous vous envoyons : gratuit.- Le message lorsque vous nous répondez : 2 €.

Ce coût permet de financer le service et de soutenir Amnesty pour l'ensemble de ses activités.

Agir par sms, c'est à la fois signer les pétitions d’Amnesty et soutenir financièrement son action.

NWS_22_006_2011 belge2_Layout 1 23/04/12 11:28 Page32