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Volume 48, numéro 20 14 février 2013 Dans leur petit canot à glace, elles affrontent les vents et les courants du fleuve Saint-Laurent. Pourquoi donc ? Pour le plaisir, bien sûr ! p5 La curieuse histoire des courriers du cœur. p14 La Fondation lance un défi à la communauté : recueillir 1,8 M$ en 2013. p3 Cinq filles givrées photo Geneviève Emond

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Volume 48, numéro 20 14 février 2013

Dans leur petit canot à glace, elles affrontent les vents et les courants du fleuve Saint-Laurent. Pourquoi donc ? Pour le plaisir, bien sûr ! p5

La curieuse histoire des courriers du cœur. p14

La Fondation lance un défi à la communauté : recueillir 1,8 M$ en 2013. p3

Cinq filles givrées

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2 actualitésen bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Josée Sauvageau directrice des communications par intérim

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : André-Philippe Drapeau Picard, Pascale Guéricolas, Catherine Lévesque, Brigitte TrudelRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Votre avis sur la BibliothèqueLa Bibliothèque a mis en ligne le 11 février un important sondage afin de mesurer la satisfac-tion de ses usagers. Élaboré par l’Association of Research Librairies, le LibQual+ mesure la qualité du service, l’intérêt du lieu physique et l’accès à l’information. Il prend une douzaine de minutes à remplir. Les répondants courent la chance de gagner un iPad 32 Go WiFi ou l’une des quatre cartes-cadeaux de 50 $ de Coop Zone (tirage le 13 mars). La Bibliothèque pourra ainsi comparer ses résultats à ceux de près de 50 établissements similaires au Canada, en vue d’améliorer ses services. « C’est une belle occasion pour les usagers de se faire entendre, assure Marie-Josée Marquis, chargée de com-munication à la Bibliothèque. Nous tenons compte des commentaires. » En 2007, les per-sonnes sondées avaient très bien coté le service, mais mal coté les lieux, ce qui avait convaincu les autorités de lancer un chantier de rénovation.

www.bibl.ulaval.ca/sondage

L’ÆLIÉS publie son mémoireL’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) a rendu public hier, le mercredi 13 février, le mémoire qu’elle a déposé au gouvernement du Québec en vue du Sommet sur l’enseignement supérieur. Ce document de 51 pages s’intitule Dans l’optique d’une réforme : vision étudiante de l’institution universitaire québécoise. L’association souhaite notamment l’instaura-tion d’une gratuité scolaire balisée qui pourrait, par exemple, ne couvrir qu’un nombre de di- plômes ou de crédits d’études préalablement fixé. Elle propose également une réforme de l’aide financière aux études. Celle-ci consisterait, pour le gouvernement, à prêter directement aux étudiants sans l’intervention des institutions financières. Une autre idée novatrice consiste en la création d’une charte qui protégerait et préciserait le rôle des étu-diants-chercheurs. Le mémoire traite aussi du financement universitaire, de l’organisation du réseau des universités et de la condition des parents étudiants. L’ÆLIÉS représente près de 11 000 étudiants de 2e et 3e cycles.

www.aelies.ulaval.ca – onglet Nouvelles

L’Université Laval se dote d’une nouvelle structure de recherche. La Chaire internationale en cardiolo-gie interventionnelle et ap- proche transradiale entend promouvoir une technique prometteuse pour la chirurgie. Elle s’y prendra en dévelop-pant un réseau international d’experts sur la question et en contribuant à implanter des normes pour son application.

Le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, et la vice-rectrice à la recherche et à la création, Sophie D’Amours, ont annoncé la nouvelle le 13 février en présence du titu-laire de la Chaire, le profes-seur de la Faculté de médecine Olivier Bertrand. Le vice-pré-sident aux ventes et au mar-keting chez Global Surgery, Andy Williams, assistait aussi à la cérémonie.

Actuellement, à l’échelle mondiale, la maladie coro-narienne athérosclérotique est la forme la plus courante de maladie cardiaque et représente la première cause de mortalité avec environ

Nouvelle chaire en cardiologieLe docteur Olivier Bertrand peaufinera une technique novatrice pour effectuer des chirurgies cardiaques de façon plus rapide et efficace

7,3 millions de décès chaque année. Traditionnellement, les chirurgiens passaient par l’artère fémorale pour visua-liser les vaisseaux (corona-rographie) ou les débloquer (angioplastie). Cependant, l’artère radiale offre une voie de rechange qui comporte de nombreux bénéfices. En plus d’offrir un meilleur confort au patient, l’appro-che transradiale est associée à moins de risques de com-plications vasculaires et de saignements ainsi qu’à une réduction des durées et des

coûts d’hospitalisation. Des données récentes suggèrent qu’elle pourrait réduire la mortalité chez les patients présentant un infarctus aigu du myocarde par rap-port à l’approche standard fémorale. Pourtant, elle ne représente qu’environ 20 % des procédures dans le monde.

Titulaire de la chaire, Olivier Bertrand est médecin clini-cien enseignant sous octroi agrégé à la Faculté de méde-cine. Après une formation médicale en Belgique et des travaux à Liège et à Londres, il a suivi une formation sur- spécialisée en cardiologie interventionnelle et réalisé un doctorat en médecine expéri-mentale à Montréal. Il a été le chercheur principal de l’étude EASY, la plus grande étude randomisée utilisant l’ap- proche transradiale. Celle-ci a montré qu’un patient ayant subi une intervention coro-narienne percutanée non compliquée pouvait sortir de l’hôpital le jour même en toute sécurité. Grâce à cette pratique, les listes d’attente ont été réduites. Il est égale-ment un auteur prolifique et membre du comité de lecture de plusieurs revues interna-tionales de cardiologie.

Ce programme de recherche, de 1,5 M$ sur cinq ans, voit le jour grâce à une contribution

financière de plusieurs par-tenaires philanthropiques, notamment Cordis, une filiale de Johnson & Johnson. Cette société de dispositifs médi-caux s’intéresse au traitement minimalement invasif des maladies vasculaires.

« Notre priorité est de com-mercialiser des produits novateurs qui ont le potentiel d’améliorer considérablement les résultats pour les patients », a affirmé Andy Williams, vice- président de la division Solutions chirurgicales à l’échelle internationale chez Johnson & Johnson Medical Companies au Canada. « Accomplir cela tout en aidant notre système de soins de santé à surmonter certains obstacles économiques repré-sente une contribution encore plus positive. »

« Cette chaire annoncée aujourd’hui est le fruit de nombreuses années de travail et témoigne de la réputation enviable dont bénéficient les chercheurs de l’Institut uni-versitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et de la Faculté de médecine de l’Université Laval dans le domaine de la cardiologie. Les travaux de pointe qui y seront menés contribueront de plus à renforcer leur leadership sur les scènes nationale et inter-nationale », a conclu le recteur Denis Brière.Docteur Olivier Bertrand

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3actualités UL

Heureux au service de la scienceLaisseriez-vous un chercheur vous poser des électrodes sur la tête au nom de l’avancement du savoir ? Certains le font ! Découvrez leurs motivations dans le plus récent numéro de Contact. Le reportage propose une incursion au pays des expériences scientifiques qui se fondent sur la participation de volontaires. Il aborde les aspects financiers et éthiques du recrutement de « cobayes » humains, en plus de montrer la nécessité de cette collaboration entre chercheurs et public. En complément, le site contact.ulaval.ca présente une vidéo qui laisse la parole à quatre accros des projets de recherche de l’INAF, l’Institut des nutraceuti-ques et des aliments fonctionnels (devenu tout récemment l’Institut sur la nutrition et les ali-ments fonctionnels). Ce numéro propose aussi une radiographie du cerveau de l’investisseur, une exploration d’Anticosti et une recension des avantages, pour le nouveau-né prématuré, de la méthode Kangourou. Enfin, on y brosse le portrait d’un jeune diplômé qui fait déjà sa marque dans le monde du photoreportage, Renaud Philippe. Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année à l’intention des donateurs (www.ful.ulaval.ca), des déten-teurs de la carte partenaire de l’Association des diplômés (www.adul.ulaval.ca) et des employés de l’Université.

Le palmarès des palmarès Québec ScienceÀ l’occasion du 20e anniversaire de son con-cours des 10 découvertes de l’année au Québec, le magazine Québec Science a dressé un pal-marès des universités qui se sont le plus distin-guées à cet exercice annuel. Résultat ? McGill, l’Université Laval et l’Université de Montréal se livrent une chaude lutte dans le peloton de tête. La première revendique 43,5 découvertes alors que les deux autres, au coude-à-coude, lui soufflent dans le cou avec 42. Ces trois universi-tés sont le berceau de 64 % des 200 découvertes de l’année proclamées jusqu’ici par Québec Science.

« Les plus généreux sont ici ! » C’est avec ce slogan officiel que la Fondation de l’Université Laval vient de lancer sa 11e campagne annuelle Communauté universitaire. Forte de cette conviction, elle a fixé un montant record à attein-dre : 1,8 M$. Cette somme ambitieuse l’aidera à soutenir les étudiants dans leur quotidien et à créer d’excellentes conditions pour la formation, la re- cherche et la création.

Lors du déjeuner de lancement du 12 février, le président de la Fondation, Yves Bourget, a lancé un message clair. « Cette année, la campagne Communauté universitaire prendra d’assaut l’ensemble du campus. Tous les moyens ont été mis en place pour soutenir le travail incroyable de tous les bénévoles », a-t-il dit. Entre autres, le public pourra suivre l’avancement de la collecte de fonds et s’informer sur ses retombées grâce à plusieurs supports électroniques et traditionnels installés un peu partout sur le campus. Une cap-sule informative paraîtra aussi régulière-ment dans le journal Le Fil.

Si cette campagne connaît un succès renouvelé chaque année, c’est avant tout grâce à la force du bénévolat. Derrière chaque don, il y a un bénévole qui a su transmettre son sens de la solidarité, qui a communiqué à ses collègues son sou-tien aux étudiants, qui a appuyé l’éduca-tion comme moteur du développement de notre société. Tous les dons sont importants, car ils font naître des projets aux retombées considérables.

Année après année, plus de 200 béné-voles – professeurs, employés de soutien

Objectif : 1,8 M$ en 2013La Fondation de l’Université Laval lance un appel spécial à la communauté pour recueillir cette année la plus grosse somme de son histoire

ou techniques, retraités et profession-nels de l’Université – sollicitent leurs pairs afin qu’ils soutiennent le domaine qui leur tient à cœur, en toute confiden- tialité. L’équipe est appuyée par un solide comité de campagne et par des employés de la Fondation. Cette année, deux personnes s’engagent de façon toute spéciale : Jean Lefebvre, doyen de la Faculté de pharmacie, et Richard Buteau, directeur du Service de place-ment, assument la coprésidence de la collecte de fonds.

L’année 2011-2012 s’est avérée un grand cru pour la Fondation de l’Uni-versité Laval. Grâce à la générosité des

donateurs et au travail des bénévoles, elle a recueilli 26,8 M$. Il s’agit de la meilleure année en 45 ans d’existence ! Le montant de 1 752 500 $, récolté uni-quement par la campagne Communauté universitaire de l’an dernier, a donc mis la table pour les objectifs exceptionnels de 2013.

Il est crucial de développer une véri-table culture philanthropique sur le campus. Les besoins sont grands. Les nombreux projets en cours à l’Univer-sité reflètent la vitalité et la créativité de sa communauté. Ils touchent notam-ment la Bibliothèque, les programmes de bourses, les activités d’enseignement et de recherche, les installations spor-tives, le matériel d’apprentissage et les résidences étudiantes. Tous nécessitent un appui financier. Le public peut aider à relever ce défi en contribuant à l’un ou l’autre des quelque 585 fonds gérés par la Fondation. Notons bien que les sommes amassées lors de cette cam- pagne sont dirigées dans les fonds choi-sis par les donateurs. D’ailleurs, 70 % de ces fonds fournissent un appui direct aux étudiants.

Rappelons également que la totalité des dons annuels non capitalisés est versée directement dans les fonds, sans frais d’administration. Accorder 250 $ à un fonds de bourses, c’est donner 250 $ à un étudiant pour l’encourager dans son cheminement à l’Université. Une donation de 100 $ au Fonds de dévelop-pement de la Bibliothèque sert entière-ment à assurer la qualité des collections et des technologies tout en contribuant à maintenir un milieu de vie offrant des ressources, des expositions et des activités à l’ensemble de la commu- nauté universitaire.

« Tous les dons comptent, rappelle Yves Bourget. Le passé nous a confirmé que les gens d’ici sont les plus généreux. Aujourd’hui, nous en sommes certains! »

La totalité des dons annuels non capitalisés est versée directement dans les fonds choisis par les donateurs, sans frais d’administration

L’équipe qui mènera la campagne universitaire 2013 de la Fondation de l’Université Laval. photo Marc Robitaille

Nouvelle chaire en cardiologie

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4le fil | le 14 février 2013pédagogie

en bref

Membres de la Société royale du CanadaDeux professeurs de l’Université Laval ont été récemment admis à la Société royale du Canada. Il s’agit de Louis Bernatchez, du Département de biologie de la Faculté des sciences et de génie, et de Réjean Pelletier, du Département de science politique de la Faculté des sciences sociales. La cérémonie s’est dérou-lée le 6 février au pavillon Gene-H.-Kruger. Le recteur Denis Brière y a assisté ainsi que plu-sieurs autres dignitaires.

Soirée reconnaissance en soins infirmiersLa sixième édition de la Soirée reconnais-sance de la Faculté des sciences infirmières s’est tenue le 6 février. Près de 200 étudiants, employés et donateurs se sont réunis au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins. La doyenne de la Faculté, Clémence Dallaire, et le vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, ont décerné aux étudiants une cinquantaine de bourses d’excellence totalisant la somme de 256 760 $. Par ailleurs, des membres du personnel ont été récompensés pour leur engagement. Le profes-seur Philippe Voyer a reçu le prix de pédagogie Eurêka pour avoir réalisé l’unique volume en français portant sur l’examen cliniquedes aînés destiné au personnel en sciences infirmières. Le chargé d’enseignement Pierre Verret a obtenu le prix Formation-Passion-Soin pour son apport à la formation des infirmières bachelières. Le Prix de la nouvelle chercheuse est allé à la professeure Sophie Dupéré pour ses travaux en santé communautaire. Enfin, le prix Ambassadrice facultaire a été remis à Anne Lacasse pour avoir contribué à faire rayonner son établissement.

Séminaires du midi en kinésiologie Lors de midis-conférences, des étudiants au baccalauréat en kinésiologie remettent en question certaines croyances sur leur discipline tout en présentant le fruit de leurs recherches. L’alcool est-il efficace pour prévenir le diabète ? S’entraîner avant le déjeuner, perte de poids assurée ? La course à pied, catalyseur de vos idées ? Le test à l’effort avec ECG, moyen par excellence pour déceler une maladie cardiovas-culaire ? Ces rencontres auront lieu respecti-vement les 14, 21 et 28 février, et la dernière le 21 mars.

Les jeudis de 12 h 30 à 13 h 30, au local 2289A du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée gratuite.

Le 21 févr ier, Warwick Vincent a un rendez-vous à la Nouvelle-Orléans qu’il ne voudrait manquer pour rien au monde. Cette rencontre viendra sceller l’aventure quasi amoureuse qu’il entre-tient depuis plus de 20 ans avec la langue française et le Québec. Le professeur du Département de biolo-gie et directeur scientifique du Centre d’études nordi-ques recevra alors le prix Ramón-Margalef, décerné par l’Association for the Sciences of Limnology and Oceanography. Ce pr ix international souligne l’ap-port d’un professeur ayant atteint les plus hauts stan-dards dans l’enseignement de ces disciplines.

« C’est un honneur qui me touche beaucoup, dit-il. D’abord, parce que la pres-que totalité de mes activités d’enseignement se déroule en français, une langue que j’ai apprise après mon arri-vée à l’Université Laval il y a 22 ans. Ensuite parce que Ramón Margalef, que j’ai ren-contré lorsque j’étais étudiant au doctorat, a été un grand écologiste, un grand péda- gogue et un modèle pour moi. Mais surtout parce que ma candidature a été soumise par

Pour l’amour du françaisUn prix international d’enseignement vient couronner l’aventure du professeur Warwick Vincent avec la langue de chez nouspar Jean Hamann

32 étudiants à qui j’ai ensei-gné au fil des ans. »

Côté enseignement en fran-çais, le professeur Vincent est parti de loin, au propre comme au figuré. « Je suis originaire de Nouvelle-Zélande. Après un doctorat en Californie, je suis retourné là-bas où j’ai occupé un poste dans un institut de recherche pendant 10 ans. Un jour, j’ai vu dans Nature que l’Univer-sité Laval était à la recherche d’un professeur de limnologie. Je savais que cette université était située dans une province francophone du Canada et qu’on y faisait de la recherche nordique intéressante, mais c’était tout. »

Il obtient le poste et, à l’automne 1990, il déménage ses pénates à Québec avec pour tout bagage dans la langue locale un petit cours qui datait de l’école secon-daire. La marche est haute. Il doit non seulement monter son laboratoire, obtenir des subventions et préparer ses premiers cours comme le font tous les nouveaux professeurs, mais il doit aussi apprendre le français. Et il ne dispose que de 10 mois pour y arriver. « J’ai appris la langue avec une cer-taine pression », dit-il avec son flegme caractéristique.

Il s’inscrit à des cours offerts à l’École des langues et au Quebec High School et il engage un tuteur qu’il ren-contre trois heures chaque semaine. « Tout ça m’a sûre-ment aidé, mais l’immersion totale à Québec est ce qui a été le plus profitable. Il faut pratiquer, pratiquer et prati-quer. Il faut se placer dans des situations où l’on doit parler français. Enfin, il faut accep-ter de faire des erreurs. C’est la seule façon d’apprendre. Si l’on attend de maîtriser une langue à la perfection avant d’ouvrir la bouche, on ne parlera jamais. »

Sa première prestation en français a lieu pendant l’été 1991 lors d’un stage d’écolo-gie continentale pratique au lac Trois-Saumons. « Le cadre était moins officiel qu’en classe, mais j’ai tout de même trouvé l’expérience difficile. Il faut du courage pour se pré-senter devant une trentaine d’étudiants et leur donner un cours dans une langue autre que la sienne. »

Son véritable baptême du feu survient quelques semai-nes plus tard. « J’étais en train de me préparer dans mon bureau et j’étais un peu stressé quand une étu-diante, qui n’était pas dans la liste des inscrits, est venue me voir pour me demander si elle pouvait assister au cours. Je l’ai remerciée et je lui ai répondu que ce n’était pas nécessaire, que j’allais y arriver seul. Ce n’est que plus tard que j’ai compris qu’elle

Warwick Vincent devant le Centre scientifique communautaire du Centre d’études nordiques, à l’embouchure de la Grande rivière de la Baleine. On y offre notamment des ateliers pédagogiques destinés aux jeunes Cris et Inuits. photo Najat Bhiry CEN/ArcticNet

ne m’offrait pas son aide pour donner le cours ! »

Chaque année depuis, il enseigne la limnologie au premier cycle et aux cycles supérieurs, en plus des sémi-naires de maîtrise et de doc-torat. Le stress du débutant est loin derrière lui mainte-nant, mais la passion d’ensei-gner est demeurée entière. Ses étudiants l’ont choisi à trois reprises parmi les pro-fesseurs étoiles de la Faculté des sciences et de génie, une reconnaissance attribuée aux enseignants qui obtiennent une note de 90 % ou plus dans l’évaluation de leurs cours.

Sa connaissance du fran-çais lui a ouvert de nouveaux horizons sur sa propre disci-pline. Ainsi, ses recherches de matériel pédagogique l’ont amené à découvrir l’œuvre du fondateur de la limnolo-gie, le Suisse francophone François-Alphonse Forel. En 2011, il écrit au Musée du Léman dans l’espoir de pouvoir consulter les arti-cles originaux du père de « l’océanographie des lacs » qui y sont conservés. C’est ainsi qu’il entre en contact avec la petite-fille et l’arrière- petit-fils du scientifique qui venaient tout juste de découvrir, dans le grenier de la maison familiale, un manuscrit inédit dans lequel leur ancêtre relatait sa car-rière et ses découvertes. « Je les ai rencontrés en Suisse en janvier 2012 lors d’une conférence que j’ai pronon-cée sur l’œuvre de Forel et je les ai encouragés à publier le manuscrit oublié. De fil en aiguille, j’ai été invité à rédiger, avec la directrice du Musée du Léman, la section du livre consacrée à la biogra-phie du grand limnologiste. L’ouvrage Forel et le Léman: aux sources de la limnologie est paru en décembre dernier, 100 ans exactement après sa mort. »

Il y aura bientôt 23 ans que le professeur Vincent a adopté le Québec. Il reçoit régulièrement des offres d’universités anglophones du Canada et de l’étranger qui aimeraient bien compter un scientifique de son calibre dans leurs rangs. Jusqu’à pré-sent, il a résisté à la tentation. « J’aime la ville de Québec, je suis bien établi ici et le Centre d’études nordiques est bien positionné dans les réseaux internationaux de la recherche nordique. En plus, j’adore le français et sa musicalité. À un point tel que lorsque je vais à l’étranger et que je parle anglais pendant plusieurs jours, le français me manque. »

Réjean Pelletier et Louis Bernatchez entourent Yolande Grisé. photo Marc Robitaille

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5le fil | le 14 février 2013 profil

« La course du Carnaval a été des plus intenses ! Les amoncellements de glace sur le fleuve nous ont offert un beau défi. Nous sommes fières de la façon dont nous l’avons relevé. »

L’é tudiante Mar ianne Biron-Hudon, inscrite au baccalauréat en orientation, se souviendra longtemps de sa sortie sur le fleuve Saint-Laurent, entre Québec et Lévis, par un beau di- manche après-midi de février. Avec Dominique Bernard, Sarah Boudreau-Turpin, Anne-Sophie Corriveau et Dominique Laliberté-Martineau, toutes des étu-diantes de premier cycle à l’Université Laval, elle forme l’équipage du canot à glace Bota Bota Spa sur l’Eau.

Après la première bouée, les étudiantes occupaient le deuxième rang sur 14 équipes féminines. Mais quelques mauvaises décisions plus tard, en raison du peu d’ouvertures sur l’eau, d’un grand nombre d’amas de glace et d’un cou-rant plus fort que prévu, elles ont raté leur bouée à Lévis.

Les kamikazes du fleuveDes étudiantes affrontent les courants et les glaces du Saint-Laurent pour l’amour d’un sport extrêmepar Yvon Larose

« C’était le chaos, raconte Marianne Biron-Hudon. Au moins une quinzaine de canots étaient entassés à l’extrémité est du quai dans un cafouillis et un désordre impossibles à décrire. Parmi eux, des équipages mascu-lins partis avant les équipes féminines. Tous tentaient de remonter le courant pour toucher à leur bouée respec-tive. Des coups de rame, des canots qui entrent en colli-sion, d’autres qui partent à la dérive, des canotiers qui tombent dans notre bateau… On aura tout vu ! » Les étu-diantes ont finalement réussi à toucher à leur bouée pour ensuite repartir vers Québec. Elles ont terminé la course en septième position avec un temps de 1 h 15 min.

D’ici le 2 mars, l’équipage du Bota Bota Spa sur l’Eau se sera frotté à six reprises aux autres équipages féminins inscrits à la Coupe des glaces du Circuit québécois de canot à glace. Ces filles âgées de 20 à 22 ans sont les plus jeunes représentantes de ce sport peu banal.

« Anne-Sophie Corriveau et Dominique Laliberté-Martineau sont nouvelles dans ce sport cette année. Les trois autres n’ont qu’une saison à leur actif », précise Marianne Biron-Hudon. Si les étudiantes possèdent une expérience limitée en canot à glace, il en va autrement de leur expérience sportive. Trois d’entre elles font partie du club de rugby Rouge et Or. Une autre fait de l’esca-lade de glace. L’été dernier, Marianne Biron-Hudon, Sarah Boudreau-Turpin et Dominique Laliberté-Martineau ont traversé le Canada à vélo, de Vancouver à Québec. Un périple de 50 jours.

« À cinq dans le même canot, la cohésion entre équi- p ières est pr imordia le , affirme Marianne, la capi-taine. Ça nous aide d’avoir joué au rugby ensemble à l’école secondaire ! »

Le canot à glace sur le fleuve Saint-Laurent peut, à juste titre, être qualifié de sport extrême. Les concur-rents évoluent dans un environnement hostile. Il y a d’abord le froid, qui peut être intense. Le vent souffle sur cette immense étendue aux eaux glaciales. Les obsta-cles abondent sous forme d’amoncellements de neige et de glace qui dérivent au gré de courants capricieux et des marées.

«Les obstacles abondent sous forme d’amoncelle-ments de neige et de glace qui dérivent au gré de courants capricieux et des marées

ce sport longtemps. C’est devenu une passion. »

Car dans ce sport intense, à nul autre pareil, le plaisir a aussi sa place. « Lorsqu’on vient de réussir une transi-tion difficile, par exemple de l’eau à la glace, on pousse toutes ensemble un cri de joie », confie la capitaine.

Cette saison, l’équipage du Bota Bota Spa sur l’Eau a pour objectif de terminer au moins une fois parmi les trois premiers. À Portneuf, les étudiantes ont fini huitièmes. Elles ont bouclé le parcours en 1 h 11 min. « Ce fut toute une première ! s’exclame Marianne Biron-Hudon. On a vu qu’on pouvait tenir notre bout, qu’on pouvait dépasser des canots et rester dans la course. » À Trois-Rivières, où elles visaient un « top cinq », elles ont terminé sixièmes.

Ce samedi, les étudiantes seront à l’Isle-aux-Coudres pour la seule course de la sai-son en eau salée. « Les glaces se forment moins bien sur le fleuve, dit-elle. On peut s’attendre à courser dans ce qui ressemble à de la neige fondante et de la glace. Dans ces conditions, il est parfois avantageux de laisser les deux canotières avant pousser le canot avec leurs jambes et les deux canotières arrière ramer. » Là non plus, pas de danger qu’elles mettent sur la glace leur objectif de podium.

Les cinq étudiantes à l’entraînement sur le fleuve Saint-Laurent devant Québec durant le temps des Fêtes. photo Nicolas Piette-Lauzière

À Trois-Rivières, cette année. photo Geneviève Emond

Selon Marianne Biron-Hudon, une bonne forme physique et de l’endurance à l’effort sont nécessaires pour suivre le rythme de la course. Mais pour gagner, il faut sur-tout de la technique et de la stratégie.

Le défi consiste à mener l’embarcation sur un par-cours aller-retour entre deux rives. Cela se fait à la rame dans les ouvertures sur l’eau qui apparaissent çà et là, ou en tirant et poussant le canot sur les étendues de glace. Les vitesses peuvent atteindre 15 km/h à la rame et 25 km/h à pied sur une belle glace vive. Les compétitrices cherchent le chemin le plus direct qui les fera avancer le plus vite pos-sible. Sur le fleuve, le courant peut être d’une force surpre-nante. « L’an passé, une fois arrivées à Lévis, nous étions incapables de revenir. Il a fallu rentrer par le traversier avec notre canot ! »

Cet hiver, les étudiantes ont fait un entraînement matinal particulièrement exigeant sur la rivière Saint-Charles. « Il devait faire -40 degrés Celsius ! raconte la benja-mine du groupe, Dominique Laliberté-Martineau. Parfois, quand je reviens d’un entraî-nement, c’est comme si je venais de courir un marathon. J’ai terminé chacune de mes courses avec une sensation d’euphorie. J’espère pratiquer

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6le fil | le 14 février 2013

Sur les hauts et les bas de la chanson francophone québécoise

L’assistance aux spectacles de chanson francophone a atteint un creux historique en 2011. La chanson anglo-phone, elle, a le vent dans les voiles. André Gaulin y voit le reflet des change-ments qui bousculent la société québécoise. « Les chansons de la Révolution tranquille ont été consa-crées par le peuple. […] Il y a une correspondance entre celui qui chante la chanson et celui qui l’écoute. Si on chante plus en anglais, c’est peut-être qu’on est en train de changer de langue. »

Sur l’isolement social des jeunes agriculteurs

« Quand les fermes ont toutes disparu autour, que tu es la dernière exploita-tion agricole de ton bout de rang et que les gens qui sont venus occuper le territoire te traitent de pollueur et sont intolérants jusqu’à contester le droit de traverse de ton troupeau, ça n’aide pas l’estime per-sonnelle et ça contribue au repli sur soi. » Selon une étude de Diane Parent, l’isolement social touche-rait 15 % des jeunes agricul-teurs. Cela causerait non seulement de la détresse psychologique, mais com-promettrait également la relève dans le domaine.

Sur les conséquences de l’épisode Clotaire Rapaille

Il y a trois ans, Clotaire Rapaille était engagé par Régis Labeaume pour refaire l’image de Québec. Le « génie du marketing » fut vite remercié pour ses services en raison d’un mensonge dans son CV. Il a tout de même empoché des centaines de milliers de dol-lars. Certains observateurs estiment que cet épisode pourrait nuire à la réélec-tion du maire Labeaume. « Il n’en est pas resté grand-chose en fait, car le maire et son équipe ont été très habiles dans leur façon de calmer le bruit autour de ça, croit plutôt Thierry Giasson. Le maire pourra prétendre qu’une ville se dirige en prenant des décisions qui sont parfois différentes, surprenantes et difficiles. C’en a été une. »

éthiqueils ont dit...

André Gaulin, professeur émérite au Département des littératures

Le Devoir, 9 février

Diane Parent, professeure au Département des sciences animales

La Tribune, 9 février

Thierry Giasson, professeur au Département d’information et de communication

Le Journal de Québec, 11 février

En 2012, le Canada a commé-moré en grandes pompes la guerre de 1812. Rappelons que ce conflit, également appelé guerre anglo-américaine, a opposé les États-Unis à l’Empire britannique. Les premiers ont envahi les ter-ritoires canadiens rattachés à l’Empire depuis le Traité de Paris de 1763. « Pour des rai-sons idéologiques, explique l’historien Yves Gingras, le gouvernement conservateur fédéral a dépensé des mil-lions de dollars en activités de toutes sortes pour dire que ce conflit fut l’acte fondateur du Canada tel qu’on le connaît aujourd’hui. Or, aucun his-torien sérieux ne croit une affirmation semblable. La guerre de 1812 ne fut qu’une escarmouche au cours de laquelle le Canada du temps se trouva coincé entre l’arbre et l’écorce. »

L’histoire engagée, l’histoire au service de la citoyenneté. Ces concepts, qui sont dans l’air du temps, soulèvent des questions telles que : Pourquoi écrire l’histoire ? Pour qui ? À quelles fins ?

« Dans ce contexte, il nous semble utile de réaffirmer une conception de la science his-torique fondée d’abord sur la recherche autonome de l’ex-plication et de la compréhen-sion du changement », affirme

Aux yeux de l’historien Yves Gingras, le rôle du spécialiste du passé n’est pas de prendre position sur la place publiquepar Yvon Larose

L’histoire en otage

le professeur au Département d’histoire de l’UQAM et titulaire de la Chaire de re- cherche du Canada en his-toire et sociologie des scien-ces. Selon lui, le travail de l’historien ne doit pas « être inféodé aux projets politiques ou sociaux, aussi généreux ou admirables puissent-ils paraître ».

Hier, le mercredi 13 février au pavillon La Laurentienne, Yves Gingras a prononcé la conférence d’honneur du 13e Colloque international étudiant du Département d’histoire de l’Université Laval . Le thème de son exposé était « L’historien et le politique ».

Ce dernier rappelle que les historiens contribuent beaucoup plus fortement à la demande sociale que peu-vent le faire les physiciens ou les chimistes. « Avec, comme corollaire, des tentatives d’instrumentalisation plus fortes », ajoute-t-il.

À l’instar du sociologue, l’historien dit sur la place publique des choses qui dérangent beaucoup plus que ce que peut dire un physicien ou un chimiste lorsqu’il prend la parole. « Mais l’historien n’a pas à prendre position, poursuit- il. Par exemple, il n’a pas à dire que l’indépendance

politique du Québec est iné-vitable, ou que le rapport Durham est scandaleux. » (Dans ce rapport publié en 1839, lord Durham préconi-sait notamment d’accélérer l’immigration britannique au Canada dans le but de marginaliser la population canadienne-française.)

Yves Gingras soutient que l’historien doit se borner à expliquer les faits le mieux possible et à les faire com-prendre. « L’histoire, précise-t-il, est une discipline scien-tifique qui doit expliquer les faits de façon méthodique et se fonder sur des documents historiques. » Selon lui, dans le dossier de la guerre de

sociologue et économiste Max Weber, en 1917, devant des étudiants de l’Université de Munich. Weber est considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie moderne. Le thème de sa présentation était « Le métier et la vocation de savant ». « Dans ce texte fameux, Weber réfléchit aux relations que le savant doit entretenir avec le politique, explique Yves Gingras. Il sou-tient qu’il ne faut pas mélanger les faits avec la morale. Il fait la distinction entre ces deux ordres distincts sur le plan logique. » Spinoza, poursuit- il, disait : « Ne pas rire, ne pas déplorer, ne pas détester, mais comprendre ». «Il semble utile de réaffirmer une conception de la science historique fondée sur la recherche autonome de l’explication

Représentation de la bataille de Chippawa (aujourd’hui en Ontario), le 5 juillet 1814. illustration US Army Center of Military History

L’historien Yves Gingras

1812, la position de tout his-torien associé à l’exercice de commémoration ne pouvait qu’être : nous allons revoir les documents de l’époque, mais vous devrez vivre avec nos conclusions.

Dans son exposé, le confé-rencier a fait référence à la communicat ion du

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7le fil | le 14 février 2013 société

Q3

L’absentéisme dû aux problèmes de santé mentale des employés revient cher aux employeurs. L’organisme de réflexion Conference Board of Canada évalue à 12 % de la masse salariale le manque à gagner lié aux coûts engendrés par des maladies comme la dépression ou l’épuisement professionnel. Michel Vézina, professeur au Département de médecine sociale et préventive et spé-cialiste à l’Institut national de santé pu- blique du Québec, étudie de près les liens entre l’organisation du travail et la santé mentale. Sa recommandation : adopter une approche collective.

Q Pourquoi le travail rend-il malades tant d’employés ?

R Beaucoup de facteurs entrent en compte, comme la mondialisation de l’économie et la financiarisation du travail. Des fonds de retraite exigent du rendement à court terme des entre- prises qui, du coup, serrent la vis aux tra-vailleurs. Cela se traduit par une inten-sification du travail, c’est-à-dire que les gens doivent en faire plus en moins de temps et avec moins de moyens. Les liens d’emploi aussi se précarisent. Les études montrent que la peur de perdre son emploi détruit les liens de solidarité entre les travailleurs ainsi que le soutien social. Ce sont pourtant des éléments essentiels pour conserver la santé psy-chologique au travail. Le manque de mesures concrètes pour reconnaître les efforts et les résultats de l’employé, autrement dit le manque de reconnais-sance, contribue aussi à miner l’estime de soi, tout comme le manque d’auto-nomie. Quand l’organisation du travail ne permet pas aux gens de gérer les imprévus, et qu’ils sont contraints par des directives, cela augmente considé-rablement leur stress. Certains éprou-vent aussi de la souffrance éthique, car la manière d’accomplir leurs tâches va contre leurs valeurs. Dans les services de santé et de services sociaux, par exem-ple, le protocole oblige à rencontrer un certain nombre de patients en respectant un minutage précis selon une procédure standard. Sauf qu’il s’agit d’humains et non de pièces de métal à fabriquer. Les employés qui voudraient en faire davantage pour soulager la souffrance éprouvent des conflits de conscience qui hypothèquent leur santé psychologique.

Q Comment venir en aide aux employés dans ce contexte ?

R Quand j’ai commencé mes recher-ches, il y a 30 ans, on ne parlait que d’intervention individuelle pour faire en sorte que la personne s’adapte à sa situation de travail. On préconisait la mise en place de programmes d’aide aux employés (PAE), en sous-entendant que c’était eux qui avaient un problème. Cela a bien changé. Maintenant, l’Association canadienne de santé mentale explique dans ses documents que les approches organisationnelles pour améliorer la santé mentale et physique sont plus effi-caces et durables que les interventions individuelles. En plus de créer des PAE, il faut aussi mettre en place des PAO, des programmes d’aide à l’organisation ! En effet, au moins la moitié des consulta-tions découlent de la nature organisa-tionnelle du travail. Les entreprises se rendent bien compte que les coûts liés à la santé mentale des employés augmen-tent. L’absentéisme, combiné au présen-téisme [le fait d’aller au boulot sans être en état de le faire], représenterait 18 % de la masse salariale. Le présentéisme, c’est quand 57 % des employés avec des symptômes dépressifs sévères travaillent quand même, comme on l’a vu dans une enquête québécoise sur les conditions de travail. Une autre enquête récente de la Fondation québécoise des troubles de l’humeur indique que les Canadiens qui souffrent de dépression travaillent à 70 % de leurs capacités. Les coûts liés au présentéisme sont donc très importants, car les gens sont payés à temps plein alors qu’ils ne produisent que deux tiers de ce qu’ils pourraient fournir.

Q Comment peut-on améliorer le cli-mat de travail ?

R Les entreprises prennent conscience de l’importance de réorganiser le travail pour résoudre les problèmes. Beaucoup améliorent leur situation en misant sur l’autonomie, l’appartenance, l’esprit d’équipe ou l’appui du supérieur. À l’Université Laval, Sylvain Allaire, directeur adjoint santé et sécurité du travail au Vice-rectorat aux ressources humaines, a travaillé beaucoup sur le dossier de la reconnaissance. La Société d’assurance automobile du Québec cherche pour sa part à satisfaire le besoin d’autonomie et de soutien de ses employés, ce qui améliore le climat au bureau. Certains employeurs, par-ticulièrement dans le secteur de la santé, ont réalisé aussi l’intérêt de la gestion participative. Au Centre hospitalier de longue durée de Sherbrooke, par exem-ple, le personnel se répartit les tâches en début de journée plutôt que de confier à chacun un certain nombre de patients. L’équipe travaille ensemble et adapte son plan en fonction des individus.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

L’histoire en otage

On l’accuse d’être complète-ment déconnectée du monde. Mais dans la tenue d’événe-ments d’envergure, l’Église catholique est aussi branchée que n’importe quelle orga-nisation. Elle sait très bien toucher les cordes sensibles des participants. À preuve, le succès du Congrès eucha-ristique de Québec qui a eu lieu du 15 au 22 juin 2008. Doté d’un budget de 13 M$, l’événement a réuni près de 12 000 personnes de diffé-rents pays. Processions et messes en plein air ont drainé les foules dans les rues de la capitale. Mieux : les journaux ont abondamment parlé de l’événement dans leurs pages.

« Quand on regarde la mise en scène orchestrée autour du Congrès, on se rend compte qu’elle ne diffère pas tellement de celle d’un événe-ment comme le Festival d’été de Québec, explique Jean-Philippe Perreault, chargé d’enseignement à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. C’est le catholi-cisme de marché, ou l’art de se mettre en valeur. Il faut avoir de la visibilité et mon-trer qu’on existe. »

Tout le long du congrès, les participants se sont retrou-vés dans la vaste enceinte d’ExpoCité, rebaptisée « Cité eucharistique » pour l’occa-sion. Des immeubles ont changé de nom : le Centre de foire est ainsi devenu la

Michel Vézina sur le défi de sauvegarder la santé mentale des travailleurs

Conçu à la manière d’un festival, le Congrès eucharistique de Québec a su toucher les fidèles, mais n’a pas réussi à les ramener à la messepar Renée Larochelle

Chrétiens de party ?

« Place de la vie du monde », et le Pavillon de la jeunesse, le « pavillon François de Laval ». L’ancien hall d’exposition des bovins, lui, a été reconverti en « Chapelle de don de Dieu ».

Scandant d’une seule voix des chants et des prières, les congressistes ont eu le senti-ment de participer à quelque chose d’extraordinaire. « Le temps de ces quelques jours, le croyant ne se sentait plus seul ou marginal, dit Jean-Philippe Perreault. Il a eu la possibilité de sortir dans la

rue et d’affirmer publique-ment sa foi avec des per- sonnes de même allégeance. Jeunes, vieux, étrangers, tout le monde a fusionné. Les normes établ ies se sont renversées. »

Comme tout bon show , le Congrès eucharistique a également eu sa vedette en la personne de l’archevêque de Québec, Marc Ouellet (aujourd’hui cardinal et can-didat sérieux à la succession du pape Benoît XVI). Lors de la veillée de prière des jeunes, on l’a vu monter sur la scène sous les applaudissements de la foule, qui lui a réservé une ovation debout. Après avoir prononcé un discours sur l’importance du prêtre dans l’Église, Marc Ouellet a quitté les lieux pendant qu’étaient projetées sur écran géant les images de l’ordination de quelques prêtres ayant eu lieu la veille.

À quoi servirait un tel déploiement sans visibilité ? À cet égard, les organisateurs du congrès n’ont pas lésiné sur la publicité avant et après l’événement. Clips promo-tionnels tournés en diffé-rentes langues, conférences de presse quotidiennes en présence de monseigneur Ouellet : l’Église a saisi les règles du jeu pour que l’évé-nement soit un succès.

Si le Congrès eucharisti-que a réussi à faire parler de l’Église catholique le temps de quelques jours, la poussière est pourtant vite retombée lorsque la foule s’en est allée. « Il y avait beaucoup d’espoir quant à la suite des événe-ments, affirme Jean-Philippe Perreault. Le congrès a été un temps fort, mais il n’a pas ramené le monde à la messe. »

Congrès eucharistique de Québec, juin 2008.

«Le temps de ces quelques jours, le croyant ne se sentait plus seul ou marginal

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Aide internationale ? Élise Bourret avait failli s’engager après le cégep. À l’Université, elle n’allait pas manquer sa chance. D’abord en Bolivie, pour accompagner un médecin local auprès de populations autochtones : un pro-jet touchant la santé, l’accès à l’eau potable, l’éducation. Elle a été héber-gée dans une sympathique famille, et son séjour l’a enchantée. Pour sa deuxième année d’externat, elle n’a pas hésité à repartir, en Argentine cette fois. Obstétrique, dermato, urgentologie dans deux hôpitaux. « Le matériel n’étant pas de pointe comme ici, j’ai développé beaucoup de débrouillar-dise technique », raconte Élise, qui a aussi appris sur le plan humain en pal-liant les différences culturelles. La jeune femme est persuadée que ses acquis l’aident à se démarquer auprès de ses patients. « J’ai soigné ici des immigrants dont la langue maternelle était l’espagnol. Ils étaient heureux de le parler, et moi de le pratiquer. » Son expérience l’a aussi ouverte aux médecines douces qui font partie des mœurs là-bas. Par-dessus tout, elle ressent moins de stress, plus de confiance. Celle qui se spécialisera en médecine familiale ou en obstétrique a l’intention de multiplier les expériences de travail huma-nitaire dans l’avenir.

SéjouRSSucre, BolivieFundación Intercultural Nor Sud, juin à août 2011Buenos Aires et Posadas, ArgentineEscuela de Medicina del Hospital Italiano, août à novembre 2012

PLuS bEau SouVEniREn Bolivie, la beauté des enfants. « Leur émerveillement lorsqu’ils voyaient leur image dans mon appareil photo. C’était magique. »

ConSEiLS-Étudier à l’étranger ne nuira jamais à votre cursus scolaire.-Une bonne base dans la langue du pays, c’est un gros atout.-Multipliez les sources de renseignement avant votre départ.

Grève générale étudiante, accès bloqué à l’université, imbroglio avec le loge-ment : Geneviève avait beau compter des voyages humanitaires sur sa feuille de route, ses débuts au Chili l’ont déstabilisée. « Mais ne craignez pas les imprévus, assure-t-elle. Ils tournent souvent à notre avantage. » Dans son cas, l’enseignement magistral a été remplacé par un cours privé donné par sa superviseure dans son milieu de travail. Une formation complémentaire à son stage réalisé à l’organisme Un toit pour le Chili. À raison de 32 heures par semaine, l’étudiante, dont la formation était axée sur les politiques gouverne-mentales pour contrer la pauvreté, travaillait à améliorer les conditions d’ha-bitation d’une petite communauté. Cette chance qu’elle a eue de conjuguer théorie et pratique l’impressionne encore. De même que l’accueil chaleureux des personnes rencontrées. « Ça vous change à jamais. » Diplômée, la jeune femme occupe maintenant un emploi d’intervenante sociale à l’Association des grands brûlés. « Dans mon travail, je fais souvent appel à mon petit côté chilien. Je ne cherche pas à tout contrôler, je laisse la magie des relations humaines opérer. » Depuis 2011, elle est retournée au Chili, où elle songe à faire carrière. C’est qu’au rayon des imprévus, Geneviève a aussi trouvé là-bas… un amoureux.

SéjouRConceptión, ChiliUniversidad de Conceptión, août à décembre 2011

PLuS bEau SouVEniRLa motivation des équipes de travail et la reconnaissance des communautés. Pas de mot pour décrire cette ambiance.

ConSEiLS-Imprégnez-vous de la culture locale. Au Chili, pas d’ordre du jour, et c’est parfait ainsi !-Sautez sur chaque occasion de vous impliquer là-bas. -Renseignez-vous sur la température. Le froid m’a surprise !

Le retour aux études de Gabriel-Alexandre tenait à une condition : réaliser des stages à l’étranger. Après avoir travaillé au Costa Rica, ce technicien en art et technologie des médias voulait structurer ses connaissances de l’his-toire et de la culture latino-américaines sans perdre contact avec le terrain. Pari réussi en intégrant directement les classes des étudiants là-bas. En fra-ternisant avec les gens de son quartier aussi. Colocation, séjour prolongé, ça aide. « Côtoyer des gens qui sont des livres d’histoire, illustre-t-il, quoi de mieux pour comprendre des événements comme le coup d’État de 1973 en Uruguay ? » Celui qui a même rencontré des guérilleros lors d’un projet scolaire a été surpris du degré d’avancement de sa société d’accueil, cou-plé à son côté plus conservateur. « Durant mon séjour, on légiférait sur la dépénalisation de l’avortement en même temps que pour la légalisation de la marijuana. Réfléchir à ces questions avec des latinos de mon âge, ça me donnait accès à des points de vue très diversifiés. » Lorsqu’il terminera son baccalauréat à l’automne 2013, Gabriel-Alexandre entend pratiquer le jour-nalisme en Amérique latine. Maintenant que l’espagnol n’a plus de secret pour lui, il ira parfaire sa maîtrise du portugais au Brésil.

SéjouRMontevideo, Uruguay.Universidad ORT Uruguay, mars à décembre 2012

PLuS bEau SouVEniRUne longue fin de semaine à Cabo Polonio, la plage avec une bande d’amis, dans un coin de paradis que seuls les locaux peuvent connaître.

ConSEiLS -Résistez à l’envie de vous entourer de gens de votre culture.-Le cadre scolaire est idéal pour un premier voyage.-Il n’y a pas de profil type. Les études internationales, c’est pour tout le monde.

Chaque année, environ 900 étudiants du campus séjournent à l’étranger dans le cadre de leurs études. Avant de partir, la plupart formulent ce souhait : parler à quelqu’un qui l’a déjà fait. « C’est LA demande populaire des étudiants à nos séances d’information, raconte Catherine St-Onge, responsable des communica-tions au Bureau international. On a conçu

Conseils à un jeune globe-trotterÉtudier à l’étranger vous tente, mais les questions se bousculent au portillon? Le nouveau site Contact Cosmopolite donne accès aux témoignages d’étudiants qui ont vécu l’expérience par Brigitte Trudel *photos Marc Robitaille

ce projet pour répondre à leurs besoins. » Lancé en janvier dernier, le portail

Contact Cosmopolite contient plus de 200 rapports (le chiffre augmente chaque jour) déposés par des jeunes du campus qui ont récemment vécu des stages à l’étranger. À une évaluation détaillée de leur expé- rience, ils ajoutent une foule de rensei-gnements « terrain ». Cartes bancaires,

demande de visas, recherche de logement, choix de cours : comment ça fonctionne ? En plus de nombreuses suggestions de vi- sites ou de restos, d’astuces sur la sécu-rité, d’essentiels à ne pas oublier. Certains joignent même des photos !

Contact Cosmopolite veut multiplier les occasions de réseautage. D’abord en permettant aux étudiants globe-trot-ters de demeurer en lien les uns avec les autres. Puis en accueillant les rapports (plus de 100 jusqu’à maintenant) d’étu-diants étrangers qui sont passés par l’Université Laval. « Un jeune qui de se prépare à partir pour l’Allemagne peut trouver d’autres renseignements auprès d’un Allemand qui a étudié ici », illustre Catherine St-Onge.

Si le portail n’a pas de prétention scienti-fique, la responsable croit qu’il peut tout de même aider le Bureau international à mieux ajuster ses services aux attentes de sa clien-tèle. Celle qui a travaillé de près à l’élabora-tion du projet en s’inspirant de diverses ini-tiatives du genre dans le monde a pu évaluer sa portée à l’occasion de la journée portes ouvertes à l’Université Laval, le 2 février dernier. « Les cégépiens étaient curieux d’al-ler fureter sur le site et les parents… rassurés de savoir qu’il existe ! »

Dans les prochains mois, l’outil sera doté de fonctions plus interactives. « On veut rendre le portail vivant », promet Catherine St-Onge.

www.contactcosmopolite.ulaval.ca

*Élise Bourret, 24 ans, médecine *Geneviève Drouin, 24 ans, bac en sciences sociales Gabriel-Alexandre Gosselin, 26 ans, bac en lettres (concentration politique)

Dans la peau d’un latino¿ Habla español, doctor ? Vive les imprévus !

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Le retour aux études de Gabriel-Alexandre tenait à une condition : réaliser des stages à l’étranger. Après avoir travaillé au Costa Rica, ce technicien en art et technologie des médias voulait structurer ses connaissances de l’his-toire et de la culture latino-américaines sans perdre contact avec le terrain. Pari réussi en intégrant directement les classes des étudiants là-bas. En fra-ternisant avec les gens de son quartier aussi. Colocation, séjour prolongé, ça aide. « Côtoyer des gens qui sont des livres d’histoire, illustre-t-il, quoi de mieux pour comprendre des événements comme le coup d’État de 1973 en Uruguay ? » Celui qui a même rencontré des guérilleros lors d’un projet scolaire a été surpris du degré d’avancement de sa société d’accueil, cou-plé à son côté plus conservateur. « Durant mon séjour, on légiférait sur la dépénalisation de l’avortement en même temps que pour la légalisation de la marijuana. Réfléchir à ces questions avec des latinos de mon âge, ça me donnait accès à des points de vue très diversifiés. » Lorsqu’il terminera son baccalauréat à l’automne 2013, Gabriel-Alexandre entend pratiquer le jour-nalisme en Amérique latine. Maintenant que l’espagnol n’a plus de secret pour lui, il ira parfaire sa maîtrise du portugais au Brésil.

SéjouRMontevideo, Uruguay.Universidad ORT Uruguay, mars à décembre 2012

PLuS bEau SouVEniRUne longue fin de semaine à Cabo Polonio, la plage avec une bande d’amis, dans un coin de paradis que seuls les locaux peuvent connaître.

ConSEiLS -Résistez à l’envie de vous entourer de gens de votre culture.-Le cadre scolaire est idéal pour un premier voyage.-Il n’y a pas de profil type. Les études internationales, c’est pour tout le monde.

Caroline n’avait jamais séjourné à l’étranger. Quand la possibilité lui a été offerte d’aller apprendre le mandarin en Chine, à l’été 2011, par un échange de groupe proposé par son département, elle s’est lancée sans réfléchir ! Nouvelle langue, culture fascinante : l’expérience l’a convaincue. Moins d’un an plus tard, la jeune femme repartait, seule cette fois, faire une session en Allemagne. Destination aux antipodes de la première, mais tout aussi capti-vante. La ponctualité l’a marquée… de même que la facilité à nouer des liens. « Moi qui suis plutôt timide, j’ai été surprise de voir combien je m’intégrais facilement. » Caroline a trouvé particulièrement enrichissant d’avoir accès à une perspective différente de la littérature anglaise. Aussi de pouvoir choisir des cours qui ne sont pas offerts ici, dont un sur la bande dessinée. Plus glo-balement, celle qui habitait en résidence estime avoir beaucoup appris sur la valeur de l’argent. « Je gère beaucoup mieux mon budget depuis », dit-elle. Justement, grâce à ses économies, l’étudiante, qui est aussi bénévole auprès de l’organisation AIESAC (expériences de leadership internationales), pré-voit repartir en Europe cet été saluer des amis avant de reprendre ses études.

SéjouRS Changsha, province du Hunan, ChineProgramme d’échange avec l’Université de Changsha, été 2011Landau, AllemagneUniversität Koblenz-Landau, mars à août 2012

PLuS bEaux SouVEniRSEn Chine, les paysages à couper le souffle de Guilin et Yangshuo. En Allemagne, les moments passés avec ses amis.

ConSEiLS-En Europe, profitez du covoiturage et des vols à petits prix.-Prévoyez le retour des manuels achetés là-bas. Lourds dans les bagages !-Une demande de visa peut se faire sur place. Mais avant qu’elle soit traitée, vous ne pouvez sortir du pays.

*Caroline Prévost-Levac, 21 ans, bac en lettres (études anglaises)

Dès qu’elle a mis les pieds sur le campus, Caroline savait qu’elle voulait étudier à l’étranger. Voyageuse aguerrie, elle n’avait pourtant jamais été en Europe du Nord. Son département ne proposait pas cette destination ? Pas grave : épaulée par sa direction de programme et le Bureau internatio-nal, l’étudiante a travaillé ferme pour mettre sur pied un partenariat avec une université de son choix. Là-bas, la méthode d’enseignement, fort dif-férente, lui a plu : sept semaines de cours, puis deux examens rédigés en 24 à 48 heures à la maison. Enfin, un projet terrain supervisé, suivi d’une centaine de pages à rédiger et à présenter oralement, le tout dans un anglais qu’elle a vraiment amélioré. La société scandinave a épaté la jeune femme. « Deux jours après mon arrivée, j’avais mon médecin de famille. Le jour où j’ai appelé pour un rendez-vous, on m’attendait dans la demi-heure… » Et les Danois, sont-ils vraiment si distants ? « Les premiers pas franchis, ils devien-nent vos meilleurs amis ! » Présentement inscrite au deuxième cycle en admi-nistration, Caroline, qui est aussi agente de développement international à l’Université Laval, envisage fortement un autre séjour à l’étranger.

SéjouR Roskilde, DanemarkRoskilde Universitet, janvier à juin 2012

PLuS bEau SouVEniRSes déplacements en train entre Roskilde et Copenhague : la beauté du pay-sage, les petits villages qui défilaient.

ConSEiLS -Connaissez à l’avance le coût de la vie.-Évitez les démarches de dernière minute.-N’ayez pas d’attentes, de toute manière, elles seront dépassées !

*Caroline Richard, 23 ans, bac en sciences de la consommation

«Chaque année, environ 900 étudiants du campus séjournent à l’étranger dans le cadre de leurs études

Gabriel-Alexandre Gosselin, 26 ans, bac en lettres (concentration politique)

Dans la peau d’un latino Froids, les Danois ?Une fois devient coutume

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10le fil | le 14 février 2013science

en bref

Colloque en écologie des tourbières Le Groupe de recherche en écologie des tour-bières (GRET) présentera son 19e colloque annuel le jeudi 21 février, à l’Envirotron. Le colloque portera sur les derniers progrès réa-lisés dans les projets de recherche en restaura-tion et en aménagement des tourbières. Une vingtaine de communications, en français et en anglais, sont au programme. Le GRET est issu d’une concertation entre le milieu scien-tifique universitaire, l’industrie canadienne de la tourbe et des organismes gouvernementaux fédéraux et provinciaux en vue de développer une gestion intégrée et durable des tourbières au Canada.

Jeudi 21 février à l’Envirotron. www.gret-perg.ulaval.ca

Analyse des politiques publiquesCe colloque étudiant est chapeauté par le Centre d’analyse des politiques publiques de l’Université. Il se veut un forum de diffusion et de discussion autour des différentes formes d’analyse de l’État en action. Plusieurs sujets seront abordés sur les politiques économiques ou sociales, de santé ou de sécurité. Le pro-fesseur de science politique Steve Jacob, entre autres, présentera la conférence « L’éthique et la nouvelle gestion publique au Québec ».

Vendredi 1er mars, de 13 h 30 à 17 h, et samedi 2 mars, de 9 h 30 à 17 h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck.

L’INAF devient l’INAFL’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels devient l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. Cette décision figure dans le plan stratégique de développement 2013-2017 que le centre vient d’adopter. Les raisons ? « Nutraceutique » est un terme aride qui ne traduit plus la réalité actuelle de l’INAF. Le nouveau nom, plus inclusif, permet de conserver l’acronyme qui jouit d’une certaine notoriété. Une nouvelle image et un site Web bilingue mis au goût du jour accompagnent ce changement de nom. Basé à l’Université Laval, l’INAF regroupe 80 chercheurs et 300 étudiants-chercheurs de 9 établissements québécois qui mènent des travaux sur les ali-ments et leurs composantes, la nutrition et la santé. Son budget de recherche avoisine les 20 M$ par année.

Il serait possible d’implan-ter un système qui capterait jusqu’à 75 % du CO2 produit par une aluminerie. Le hic ? Cette opération ferait grim-per de 3,5 % les coûts de pro-duction. Compte tenu de la concurrence internationale dans le secteur de l’aluminium et de la valeur actuelle des droits d’émission à la bourse nord-américaine du carbone, cette technologie verte ris-que d’être mise en veilleuse pendant un certain temps encore. Voilà les conclusions qui découlent du mémoire de ma î t r i s e qu’O l i v i e r Lassagne a réalisé sous la direction de Maria-Cornélia Iliuta, du Département de génie chimique, et de Louis Gosselin, du Département de génie mécanique.

L’étudiant-chercheur a utilisé des données pro- venant de l’usine Alcoa de Deschambault pour réa-liser des simulations de capture du CO2 à l ’aide d’un système numérique. « Des é tudes technico- économiques du genre avaient déjà été réalisées sur

Une idée verte, mais pas mûreUne technologie de captage du CO2 produit dans les alumineries se heurte à la dure loi du marchépar Jean Hamann

des centrales thermiques, mais c’est la première qui porte spécifiquement sur les alumineries », souligne-t-il.

L a p r o d u c t i o n d ’ u n e tonne d’aluminium génère 1,5 tonne de CO2. « La prin-cipale source d’émission de gaz à effet de serre dans les alumineries québécoises est la réduction de l’alumine dans les cuves d’électrolyse. C’est de ce côté que doivent porter les efforts de réduc-tion des émissions », avance l’étudiant-chercheur.

Il serait possible d’y arriver sans modifier la technolo-gie actuelle de production d’aluminium en ajoutant une station de captage à l’usine. Les effluents gazeux produits par les cuves seraient diri-gés vers cette station où le CO2 serait capté à l’aide d’un solvant. L’étape suivante consiste à séparer par chauf-fage le dioxyde de carbone et le solvant et de retourner ce dernier dans la boucle de cap-tage. « C’est l’énergie requise pour effectuer la séparation qui coûte cher », constate Olivier Lassagne.

Les simulations effectuées par l’étudiant-chercheur montrent que dans le meilleur scénario possible, avec un solvant peu énergivore, il est envisageable de récupérer 75 % du CO2 produit au coût de 53 $ par tonne de CO2 évité. « Ce chiffre tient compte des émissions de la station de captage et de son intégration thermique à l’usine », précise-t-il. Le procédé ferait donc grimper d’environ 3,5 % le coût de production d’une tonne d’aluminium. »

Cette technologie verte arrive dans un contexte éco-nomique peu propice à son émergence. En effet, depuis le 1er janvier 2013, un sys-tème de plafonnement et d’échange de droits d’émis-sion de gaz à effet de serre (Western Climate Initiative) est en vigueur au Québec. Le gouvernement s’est engagé à réduire les émissions québé-coises de 20 % (par rapport à 1990) d’ici 2020. Les quelque 75 entreprises québécoises qui produisent annuelle-ment plus de 25 000 tonnes de gaz à effet de serre – les alumineries sont du nombre – doivent emboîter le pas. Pour atteindre leurs objec-tifs, elles peuvent acheter ou vendre des droits d’émis-sion de carbone. Sauf que les droits d’émission s’y

Les alumineries font partie des quelque 75 entreprises québécoises qui émettent plus de 25 000 tonnes de gaz à effet de serre par année. On voit ici les émanations des installations de Rio Tinto Alcan à Arvida. photo Simon Villeneuve

transigent à bas prix, soit 10 $ la tonne environ.

« Pour les alumineries, les coûts de capture du CO2 sont élevés comparative-ment à la valeur actuelle des droits d’émission, recon-naît Olivier Lassagne. Il faut donc continuer les recherches pour trouver des façons d’améliorer l’effica-cité des procédés de cap-tage et espérer que la valeur des droits d’émission de carbone augmente. » «Pour les alumineries, les coûts de capture du CO2 sont élevés comparati- vement à la valeur actuelle des droits d’émission

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11le fil | le 14 février 2013 arts

en bref

Mezzo de feuL’Orchestre symphonique de la Faculté de musique se prépare encore une fois à gâter les mélomanes. Il invite à son prochain concert la mezzo-soprano Marie-Andrée Mathieu, lau-réate du Concours Solo avec orchestre en 2013. Au programme figurent l’Adagio pour cordes du compositeur américain Samuel Barber ainsi que des extraits de La clemenza di Tito de Mozart et des Huguenots de Meyerbeer. En deuxième partie sera interprété L’Oiseau de feu de Stravinski. Placé sous la direction d’Airat Ichmouratov, l’Orchestre a pour mission de préparer les instrumentistes aux exigences d’une interprétation professionnelle du réper-toire orchestral.

Lundi 18 février, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût d’entrée : 5 $ (étudiants) et 10 $ (grand public).

L’univers merveilleux de GallimardLa Bibliothèque présente Joyeux imaginaire !, une exposition qui met en valeur son fonds Gallimard Jeunesse. La collection regroupe plus de 2 000 titres. En créant Gallimard Jeunesse, en 1972, la maison française entrou-vrait les portes d’un univers merveilleux qui, au fil des ans, s’est peuplé de héros devenus intem-porels. Parmi ceux-ci, le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, Pierre Lapin de Beatrix Potter, le Petit Nicolas de René Goscinny et Sempé… Autant de « grands petits per- sonnages » qui continuent à grandir avec les enfants d’aujourd’hui.

Jusqu’au 14 avril, au 4e étage du pavillon Jean-Charles-Bonenfant.

Homosexuel et musulmanPeut-on réconcilier homosexualité et islam ? C’est la question qui se trouve au cœur du film de Parvez Sharma, A Jihad for Love (2007). Si les droits des gais et lesbiennes ont progressé ces dernières années, leur lutte pour le res-pect est loin d’être gagnée. C’est d’autant plus vrai dans les pays où la religion majoritaire est l’islam, l’homosexualité étant condamnée dans le Coran. Dans son film, Parvez Sharma, lui-même musulman et homosexuel, raconte comment quelques personnes ont osé braver les interdits. L’œuvre ne vise pas à confronter deux visions qui semblent pour le moment irréconciliables, mais bien à ouvrir la porte au dialogue. À la fin de la représentation aura lieu une discussion par visioconférence avec l’auteur, en direct de Paris.

Lundi 18 février, à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Entrée libre.

La cantatrice Marie-Andrée Mathieu

« Est-ce qu’on va vers quelque chose d’abstrait ou on essaie plutôt de charmer le public ? » C’est la question que se sont posée Camille Nadeau, Camille Rajotte et Catherine Le Magnan avant de com-mencer le travail. Ayant opté pour le second choix, cette équipe composée d’étu- diantes au baccalauréat en pratique des arts visuels et médiatiques a remporté récemment le volet relève de l’International de sculpture sur neige pour leur œuvre intitulée Les p’tites bibit-tes mangent pas les grosses. L’équipe a également raflé la mention du public Loto-Québec, assortie d’un prix de 1000 $.

Un beau doublé pour ces copines, nordiques dans l’âme, qui ont appris sur le tas, c’est le cas de le dire. « On n’a pas suivi de cours et on n’a appris aucune tech-nique, dit la capitaine de l’équipe, Camille Nadeau. Dans un projet de ce type, il s’agit d’utiliser les bons outils, en l’occurrence une hache et des pelles très aigui-sées. Si on travaille avec une pelle en plastique, ça ne marchera pas ! »

Du talent à la pelleUne équipe de trois étudiantes en arts visuels remporte deux prix à l’International de sculpture sur neige du Carnaval de Québecpar Renée Larochelle

La sculpture qui a fait cra-quer le public déambulant sur le site du Carnaval montre un petit garçon qui regarde sous son lit où se cache un monstre. Pour rendre la chose amusante, les sculp-teures ont inversé les rôles habituels : c’est le monstre qui tremble sous le regard de l’enfant curieux.

Si le sujet est simple, la struc-ture de l’œuvre s’avère plus complexe. « Nous voulions construire quelque chose qui tiendrait sur deux niveaux,

explique Camille Nadeau. Le travail s’est fait à partir d’une maquette à l’échelle en plâtre et de dessins d’architecture. Il s’agissait de respecter le plan et d’être attentif aux détails. »

Travaillant à partir d’un immense bloc de neige dure, l’équipe disposait de deux jours pour réaliser son pro-jet. Épisodes de pluie ver-glaçante, chute radicale de température : rien ne leur a été épargné. Malgré les aléas de la météo, les filles ont tou-jours gardé un bon moral. En fait, disent-elles, le pire n’est pas le froid, mais les douleurs musculaires du lendemain matin. Sans compter des poi-gnets souffrants pour cause d’extrême sollicitation…

Cela dit, l’ambiance bon enfant qui règne sur le site

Les sculpteures ont inversé les rôles : c’est le monstre qui tremble sous le regard de l’enfant curieux

aide beaucoup, explique Camille Nadeau. « Il y a de la musique, les gens s’arrê-tent pour nous regarder travailler et nous encoura-ger. Trois filles qui sculptent ensemble, le monde trouve ça sympathique ! »

L’œuvre gagnante du volet relève de l’International de sculpture sur neige 2013.

À la fin de ces deux jours intenses de compétition, lorsqu’a sonné l’heure de déposer les outils, l’équipe était plutôt satisfaite du résul-tat. « On remarquait encore des défauts, mais dans l’en-semble, c’était bien », dit la coéquipière Camille Rajotte, qui s’adonne à la sculp-ture dans la vie. « Comme dans d’autres domaines, il y a un moment où il faut savoir s’arrêter et se dire que c’est terminé. »

Camille Nadeau, Camille Rajotte et Catherine Le Magnan. photo Marc Robitaille

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le fil | le 14 février 2013service12

Une alliance contre les bactériesJ’aimerais porter à votre attention l’exis- tence de notre regroupement, l’Alliance spas relais santé, qui depuis près de 20 ans milite ardemment pour la qualité dans les spas (« Soupe à la bactérie », 31 janvier). Pour être membre de notre alliance, les spas doivent réussir avec succès annuelle-ment notre certification d’excellence. Gage de qualité ultime, cette certification n’est accordée qu’aux établissements répondant aux plus hauts critères en matière de profes-sionnalisme, de qualité de soins, de l’eau et de l’hygiène. En plus d’être régulièrement soumis à des inspections mystères, chaque spa certifié est régi par des normes de qua-lité rigoureuses, définies selon les standards les plus élevés de l’industrie. Ainsi, tous nos membres respectent un code strict de déontologie, en plus d’offrir une gamme de soins prodigués par des professionnels aux compétences avérées et reconnues. De plus, en décembre 2010, le Bureau de normalisation du Québec a publié une norme Spa. Cette norme a d’ailleurs été produite à la demande de l’Alliance qui a contribué à sa réalisation. D’application volontaire, la norme définit clairement ce qu’est un spa (il s’agit d’un établissement et non d’un « bain- tourbillon ») et vise à assurer à la clientèle une qualité de services et de produits par des standards et exigences quant à la for-mation des thérapeutes et intervenants, aux installations et services offerts, à l’entretien ainsi qu’à l’hygiène et la salubrité des équi-pements, au service à la clientèle et à la qua-lité de l’eau des bassins.

Mélanie Desjardins, MagogCoordonnatrice Web, communications et marketing chez Spas relais santé

NDLR : L’adresse des 25 établissements membres de l’Alliance figure sur le site www.spasrelaissante.com.

courrier

Bonne Saint-Valentin!

aimez-nous

lefil.ulaval.ca

De l’accréditation d’une asso-ciation étudiante à la rédac-tion d’un procès-verbal, en passant par la conception du plan d’action d’une campa-gne politique et l’organisation d’une activité socioculturelle, le Guide des associations étu- diantes fourmille d’infor-mations pertinentes sur le fonctionnement, au quoti-dien, de la vie associative à l’Université.

Cet outil de référence de 94 pages a vu le jour l’automne dernier. Il s’agit d’une initia-tive de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes, communément appelée CADEUL. Celle-ci représente 86 associations, lesquelles défendent les droits de plus de 29 000 étu-diants du premier cycle.

« La CADEUL a réalisé un certain nombre de guides

au fil des ans sur différents aspects de la vie d’une asso-ciation », explique Guy-Aume Descôteaux. Cet étudiant au baccalauréat en géogra-phie est le vice-président aux affaires institutionnelles de la confédération. « Notre objectif, poursuit-il, était de tout rassembler et de faire un guide vraiment exhaustif. Le document est complet et à jour. Les associations ont un grand rôle à jouer dans leur milieu. Nous trouvions important de leur fournir un maximum d’informations pour le faire. »

Le guide a ceci de parti-culier d’avoir été rédigé par l’ensemble des membres du comité de direction de la CADEUL. Cet exercice a demandé un long travail de recherche et de rédaction. Il s’est fait au courant de l’été

La CADEUL lance un guide complet et à jour sur tous les ressorts de la vie associative à l’Universitépar Yvon Larose

La bible des étudiants engagés

Le concours À vous l’honneur d’organiser un congrès scienti-fique à Québec ! a élu les lauréats de l’année. Yves Desjardins, directeur du Centre de recherche en horticulture de l’Insti-tut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, remporte la bourse de 10 000 $ qui soutient l’organisation d’un gros congrès international. Grâce à son travail, le 8e Symposium international de la fraise se tiendra à Québec en 2016. Louis Pérusse, directeur du Département de kinésiologie de la Faculté de médecine, reçoit 5 000 $ pour l’aider à organiser cette année le 7e Congress of the International Society of Nutrigenetics/Nutrigenomics. Benoît Montreuil, professeur de la Faculté des sciences de l’administration, peut compter sur 3 000 $ pour organiser la 1re Conférence internationale sur l’initiative de l’Internet Physique en 2013. Le concours est organisé par le Cercle des ambassadeurs, organisme qui favo-rise la tenue de colloques à Québec, en collaboration avec le Vice-rectorat à la recherche et à la création.

Sophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création, Louis Pérusse, professeur en kinésiologie, Mustapha Lounès (représentant Benoît Montreuil), professionnel de recherche en sciences de l’administration, Elizabeth Mackay, de Tourisme Québec, et Éric Lavoie, de la Chambre de commerce de Québec.

dernier. Autre particularité : le document n’est disponible qu’en ligne.

Les réactions, à ce jour, sont positives. « Les gens sont bien contents que cet outil existe, souligne le vice-président. Il leur évite de chercher l’infor-mation à gauche et à droite. Je pense qu’il répond vraiment à un besoin. Il permet aux associations de bien remplir leur mandat. »

Le guide comprend huit sections, ainsi qu’une table des matières détaillée. La première section porte sur l’Université Laval, son fonc-tionnement, ses services et ses acteurs. Vient ensuite une section consacrée à la CADEUL. Elle informe sur les services offerts par la confédération, ses prin-cipaux dossiers, de même que sa structure et son fonc-tionnement. La section sui-vante touche à la Table de concertation étudiante du Québec. « Nous voulions faire connaître cette instance qui représente la CADEUL

au niveau national, soutient Guy-Aume Descôteaux. Nous voulons que les étu-diants comprennent que les décisions politiques prises en caucus et en assemblée géné-rale ont des répercussions sur le Québec. »

Quatre sections du guide portent sur la vie associative comme telle, sur ce qu’est une association étudiante, sa gestion et sa mission. On y aborde notamment la cotisation des membres, la planification budgétaire, les règles d’ordre et de procé-dure. Le volet consacré aux activités socioculturelles touche notamment au per-mis de réunion et à la vente d’alcool.

Une section consacrée aux principaux règlements uni-versitaires complète le tout. Elle informe, entre autres, sur le Règlement discipli-naire, la révision de note et les comités de programme.

www.cadeul.ulaval.ca/envoi/CFA_A12_Guide.pdf

De nouveaux ambassadeurs pour Québec

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le fil | le 14 février 2013 parfumerie 13

Faites-vous partie du quart des adultes aux prises avec la mauvaise haleine ? Si c’est le cas, tâchez de bien vous nettoyer la langue. C’est là que vit Solobacterium moorei, une bactérie dont Shin-ichi Tanabe et Daniel Grenier viennent démontrer l’implication dans l’halitose, le nom savant de la mauvaise haleine. Les deux chercheurs du Groupe de recherche en écologie buccale à la Faculté de médecine dentaire ont publié leur découverte dans Archives of Oral Biology en décembre dernier.

L’halitose est principalement due aux composés soufrés volatils (CSV). « Ces molécules sont issues de l’action de bac-téries qui transforment des morceaux de protéines à l’aide d’enzymes », explique Daniel Grenier, microbiologiste et direc-teur du Groupe de recherche en écologie buccale. Parmi les quelque 700 espèces de microorganismes qui peuplent notre bouche, seulement cinq étaient connues pour produire ces enzymes. À ce nombre vient s’ajouter S. moorei, qui se cache dans les interstices des papilles de la langue.

Bien que l’existence de S. moorei soit connue depuis l’an 2000, les soupçons quant à son rôle dans l’halitose sont récents. Dans une étude épidémiolo-gique menée en 2007, une équipe de chercheurs avait observé sa présence chez tous les patients atteints d’hali-tose et son absence chez les autres. Toutefois, comme S. moorei n’était pas connue pour produire des CSV, on ne pouvait alors certifier un lien de cause à effet. « Cette bactérie, contrairement à d’autres causant l’halitose, n’est pas associée à des maladies buccales, ce qui fait qu’on l’a encore peu étudiée, note le professeur Grenier. De plus, il peut être compliqué de la cultiver en laboratoire parce qu’elle ne croît qu’en l’absence d’oxygène. »

Les recherches menées par Daniel Grenier et Shin-ichi Tanabe, dentiste en stage postdoctoral, montrent que S. moorei ne peut faire la synthèse de CSV toute seule. « Elle a besoin

Les chats bien élevés font leurs besoins dans une litière. Les chiens qui se respectent déposent leurs « cadeaux » dans les coins les plus reti-rés de leur aire vitale. Mais la vache peut-elle faire mon-tre d’un peu de retenue lors-que l’appel de la nature se fait entendre ? Peut-on ap- prendre à cet animal peu r é p u t é p o u r s e s t o u r s d’adresse à livrer la mar-chandise là où la chose serait souhaitable ? Si ce moyen existe, il a malheureusement échappé aux chercheurs du Département des scien-ces animales et d’Agricul-ture Canada qui ont étudié la question.

Dans un monde idéal, la vache ferait ses besoins dans un endroit prévu à cette fin afin de limiter leur dispersion dans les bâtiments d’élevage et leur manutention par les travailleurs agricoles. « Les déjections des bovins laitiers contribuent à de nombreux problèmes d’hygiène dans les étables ainsi qu’à des ennuis de santé pour les animaux, les travailleurs agricoles et les personnes qui vivent à proximité des élevages. Ces déjections contiennent des bactéries et des protozoaires transmissibles à l’humain », souligne Marianne Villettaz Robichaud, qui a consacré son mémoire de maîtrise à la question sous la direction du professeur Doris Pellerin. « De plus, le mélange des fèces et de l’urine entraîne la

Mauvaises langues Des chercheurs du Groupe de recherche en écologie buccale ont découvert une autre bactérie responsable de la mauvaise haleine par André-Philippe Drapeau Picard

Contrôler le réflexe d’élimination des bovins pourrait aider à sauver le monde, mais la méthode échappe encore à la sciencepar Jean Hamann

Oh la vache !

que d’autres organismes produisent les enzymes nécessaires à la dégra-dation des protéines, qu’elle trans-forme ensuite en CSV, explique Daniel Grenier. En lui fournissant des protéines déjà dégradées en laboratoire, on s’est rendu compte que cette bactérie pou-vait être une contributrice majeure à la mauvaise haleine. »

libération d’ammoniac vola-til, un gaz acide qui participe, entre autres, à la formation du smog et au réchauffe-ment climatique global », ajoute-t-elle.

L’alimentation de la vache, abondante et riche en fibres, produit des effets spec-taculaires à la sortie. En moyenne, les animaux suivis par l’étudiante-chercheuse déféquaient 12 fois et uri-naient 8 fois par jour, ce qui correspond aux habitudes de l’espèce. Multipliez cette fréquence par les 13 millions de bovins qui composent le cheptel canadien et par 365 jours et vous arrivez à près de 156 millions de tonnes de fumier épars par année.

Avec l’aide des chercheurs Anne Marie de Passillé et Jeffrey Rushen d’Agriculture Canada, Marianne Villettaz Robichaud a testé trois façons qui, selon les observa-tions des producteurs laitiers, pouvaient stimuler le réflexe d’élimination chez la vache : les faire traverser un bassin d’eau peu profond, les lais-ser prendre un bain de pied pendant deux minutes ou leur donner un bain de pied accompagné d’un jet d’eau ou d’air. En vain ! Aucune de ces méthodes n’a pro-duit d’effet durable chez les 12 vaches qui avaient prêté leur corps à la science, rap-portent les chercheurs dans un récent numéro de la revue Applied Animal Behaviour Science. Une lueur d’espoir

est survenue lors du premier test, mais une fois l’effet de la nouveauté passé, le train-train quotidien est revenu au galop.

Les bovins auraient peu de contrôle volontaire sur leurs fonctions naturelles d’élimi-nation, souligne l’étudiante-chercheuse. « Je ne sais pas si nous arriverons un jour à dresser les vaches à éliminer sur commande, mais je crois qu’il est possible de les inci-ter à le faire dans un certain endroit. Le jeu en vaut cer-tainement la chandelle pour aider à réduire les émissions polluantes. » La façon d’y arriver, tout comme le poten-tiel de dressage de la bête, demeure toutefois un mystère pour l’instant. «Le mélange des fèces et de l’urine entraîne la libération d’ammoniac volatil, un gaz acide qui participe au réchauffement climatique global

Les bovins qui composent le cheptel canadien produiraient près de 156 millions de tonnes de fumier épars par année.

La bactérie découverte par les chercheurs se terre dans les zones dépourvues d’oxy-gène des forêts de papilles qui couvrent la langue. photo Science Photo Library

«Il est possible de limiter l’abondance de cette bactérie en frottant la langue à l’aide d’une brosse à dents

Hélas, il est pratiquement impos- sible de se débarrasser complètement de S. moorei. « Cette bactérie vit dans des endroits difficiles d’accès, remarque le microbiologiste. Toutefois, il est possible de limiter son abondance en frottant la langue à l’aide d’une brosse à dents et en utilisant un rince-bouche. »

La bouche contient des niches écologi-ques très différentes les unes des autres, et la diversité des microorganismes qui y vivent est impressionnante. « Virus, protozoaires, archées, bactéries, cham-pignons et cellules humaines y cohabi-tent », souligne le professeur Grenier. Qui sait combien d’espèces il nous reste à découvrir dans cet écosystème pour-tant si près de nous ?

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le fil | le 14 février 2013cœur à cœur14

Dans les années 1940, au Québec, une femme qui apprenait que son mari l’avait trompée prenait son mal en patience. Comme cet homme était son époux, de surcroît le père de ses enfants, elle estimait que sa place était auprès de lui. Aujourd’hui, l’infidélité est passable de mort du couple, et l’époque où l’on passait l’éponge sur ce type d’incartade est révolue. Témoin de cette évolution : le courrier du cœur par lequel, pendant des décennies, des femmes et des hommes ont fait appel aux courriéristes des journaux pour tenter de résoudre leurs problèmes d’ordre amoureux.

D’amour et d’encre fraîcheDu mariage obligé au droit à l’orgasme, les courriers du cœur témoignent des transformations de la sociétépar Renée Larochelle

« Les courriers du cœur reflètent les époques et témoignent des transforma-tions sociales de la société », dit Nancy Couture, docto- rante en sociologie, dont la thèse porte sur ce sujet. En cette journée de la Saint-Valentin, la jeune femme donne une conférence ayant pour titre « L’amour au temps du courrier du cœur québé-cois », au local 5325 du pavil-lon Charles-De Koninck.

Aux fins de sa recher-che, Nancy Couture s’est penchée sur les questions adressées par des représent-ants des deux sexes aux cour-riers du cœur parus dans l’hebdomadaire montréalais

Le Petit Journal (le Courrier de Françoise et le Refuge sen-timental de Janette Bertrand). Elle a aussi analysé les cour-riers du Journal de Québec et du Journal de Montréal (le Courrier de Réjeanne Desrameaux et le Courrier de Solange). L’étudiante-chercheuse a finalement sé lect ionné 600 let t res parues de 1929 à 2000. En analysant ces missives, elle a tenté de dresser un portrait des mœurs des Québécois tout au long des décennies.

« Jusqu’au mi l i eu des années 1950, il n’était pas nécessaire de s’aimer pour se marier, explique Nancy Couture. En revanche, le pré-tendant devait posséder cer-taines qualités : être un bon travaillant, ne pas boire, pro-venir d’une bonne famille, etc. Pour pouvoir s’épouser, le garçon et la fille devaient aussi obtenir le consente-ment des parents. Quant aux chagrins d’amour, ils étaient

tout simplement perçus comme inutiles ou ridicules. »

Dans les années 1960, l’amour devient un élément important du projet de ma- riage. On idéalise l’amour, sous l’influence des romans, des magazines et des films. On s’inquiète des sentiments de l’autre à notre égard. S’agit-il du grand amour ou d’une simple attirance ? La Terre s’arrête de tourner si le prétendant nous quitte. Devrait-on lui donner des preuves d’amour avant le ma- riage, comme il le demande si ardemment ? « C’est peut-être un bon gars, mais je ne l’aime pas », rétorquent les filles à leurs parents qui veulent leur imposer un mari.

À partir des années 1970, les préoccupations contenues dans les lettres changent. Il est question d’amour libre et de droit à l’orgasme. « Pour être heureux, il faut être amou-reux et épanoui sexuelle-ment, dit Nancy Couture. On

ne s’aime plus ? On se quitte. » Les fréquentations devien-nent de plus en plus libres et égalitaires. Parmi les sujets abordés figurent notamment l’homosexualité, la contra-ception, les grossesses non désirées et l’avortement. Les questions reliées au divorce et à la garde des enfants appa-

raissent dans le décor, lente-ment mais sûrement.

Pour compléter sa recher-che, Nancy Couture a ren-contré Jeannette Bertrand, grande prêtresse du courrier du cœur devant l’Éternel. Elle lui a demandé sur quoi elle se basait pour faire son choix parmi les centaines de lettres qu’elle recevait chaque semaine dans le Québec de la Révolution tranquille et d’après. « C’est simple, lui a répondu la dame. Quand je voulais porter un sujet déli-cat sur la place publique, je publiais la lettre. Cela ali-mentait les discussions et contribuait à faire évoluer les mentalités. »

Selon Nancy Couture, les courriers du cœur préfigurent le clavardage et les forums de discussion sur Internet. « C’est un lieu de passage où on se rencontre pour discuter de nos problèmes. On se lit entre nous et on se comprend peut-être mieux. »

«On se lit entre nous et on se comprend peut-être mieux

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15le fil | le 14 février 2013 sports

en bref

100e victoire au volleyball ?Le Rouge et Or va bientôt se battre pour le titre national au Championnat de volleyball masculin de Sport interuniversitaire canadien, présenté par Rogers au début de mars. Mais avant, il pourrait bien réaliser une performance pour le moins impressionnante : remporter une 100e victoire consécutive dans un match de ligue. Cette expression recouvre tout affron-tement de saison régulière ou de séries élimi-natoires contre une formation du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). La dernière défaite du Rouge et Or (hors des champion-nats canadiens) remonte en effet au 25 janvier 2008 : à l’Université de Montréal, le club avait subi un revers de 3 à 1 aux mains des Carabins. Ces mêmes Carabins seront les visiteurs ce ven-dredi pour le premier match de la finale deux de trois du RSEQ.

Vendredi 15 février à 19 h, au PEPS. www.peps.ulaval.ca

Les amoureux du PEPS se dévoilentLe cœur a ses raisons que la raison ignore. Mais les amoureux du PEPS, eux, savent bien pourquoi ils aiment le complexe sportif ! Ils apprécient sa proximité, qui leur permet de pratiquer régulièrement leur activité physique favorite. Ils adorent utiliser à volonté la piscine, la piste intérieure d’athlétisme, les patinoires et le service de réservation de terrain. Certains ont un coup de cœur pour la variété de styles offerts en danse et en arts martiaux; d’autres ont un faible pour les séances ponctuelles du conditionnement physique sur musique. Avec l’ouverture du Super PEPS prévue en août, l’endroit deviendra encore plus attirant avec ses nouvelles installations. Il deviendra encore plus difficile d’être fidèle à sa discipline préfé-rée. Qui se laissera tenter par une autre de la centaine d’activités proposées ?

Championnat de badmintonLe championnat provincial par équipe de bad-minton universitaire aura lieu au PEPS samedi. Quelques 80 étudiants-athlètes en provenance de 8 universités batailleront ferme pour l’obten-tion des bannières féminines et masculines. Le Rouge et Or se mesurera en demi-finale aux Citadins de l’UQAM, tant pour les femmes (10 h) que les hommes (12 h). La finale fémi-nine débutera à 14 h, et la masculine suivra à 16 h. L’entrée est gratuite toute la journée. L’Université Laval met en jeu le titre masculin, qu’elle a remporté au cours des deux dernières années. Les gars se sont classés au quatrième rang jusqu’à maintenant cette saison et les filles, au troisième.

Samedi 16 février à compter de 10 h, au stade couvert du PEPS. www.peps.ulaval.ca

Vous n’êtes pas chaud à l’idée de voir vos enfants affalés devant le téléviseur pendant toute la semaine de relâche ? Faites-leur pourchasser le ballon rond ou le volant ! C’est l’offre que le PEPS fait aux jeunes et à leurs parents en tenant des camps de per-fectionnement dans ces deux sports au début de mars.

Le programme Rouge et Or organise d’abord un camp de soccer pour les jeunes de 6 à 14 ans. Cinq catégo-ries sont prévues : 6 ans, 7-8 ans, 9-10 ans, 11-12 ans et 13-14 ans. L’entraînement aura lieu du 4 au 8 mars dans le tout nouveau stade TELUS-Université Laval. L’entraîneur-chef du Rouge e t Or f émin in , He lde r Duarte, et des joueurs super-viseront les apprentis.

Les jeunes auront l’occasion de développer des habiletés techniques selon leur niveau. Les instructeurs donneront des exercices éducatifs pour développer la vitesse, des conseils pour marquer des buts, des astuces pour semer ses adversaires, des exemples pour mieux frapper le ballon, etc. En plus d’enseigner les

Volleyeurs en fête photo Yan Doublet

Encore cette année, le PEPS promet aux jeunes de les garder actifs pendant la relâche en leur proposant deux camps spécialisés en badminton et en soccer par Catherine Lévesque

La relâche en espadrilles

principes de base en soc-cer, ils introduiront de façon ludique des valeurs comme l’attitude positive, le goût de l’effort et la persévérance. La progression des jeunes se fera naturellement puisqu’ils auront la chance de côtoyer des athlètes du Rouge et Or qui sont des modèles de réussite sportive : accom-plissement, détermination et passion !

Si vous trouvez que cinq jours, c’est un peu long, sachez que les jeunes peu-vent participer à seulement deux ou trois journées. L’inscription au camp com-plet coûte 200 $, contre 170 $ pour celui de trois jours (du lundi au mercredi) et 120 $ pour celui de deux jours (jeudi et vendredi). Bien que ce camp se spécialise dans l’enseignement du soccer, l’équipe d’animation pro-pose de découvrir parallèle-ment un très grand nom-bre d’activités sportives : auto-défense, bain récréatif, danse, escalade, trampoline, etc. La richesse des infra-structures du PEPS con-tribue à faire découvrir les multiples facettes du sport.

Par ailleurs, les jeunes de 9 à 17 ans peuvent profiter d’une semaine intensive en badminton! Supervisé par Étienne Couture, entraî-neur de l’équipe Rouge et Or, et animé par les ath-lètes du club, ce camp offre aux athlètes en formation de se développer selon leur degré d’habileté. La for-mation de cinq jours est à 180 $, celle de trois jours, à 150 $ et celle de deux jours, à 100 $.

Comment se déroulent les camps ? La journée com- mence à 7 h 30 et se termine à 16 h 15. Un service de garde est offert gratuitement de 16 h 15 à 17 h 30. Ateliers, jeux, exercices théoriques, vidéos techniques indivi- duelles et pratiques sont au menu. La journée se conclut par des minimatchs de soc-cer et de badminton. Pour les repas, le jeune doit apporter son dîner et ses collations. Des réfrigérateurs et des micro-ondes sont disponibles. Il est aussi possible de profiter d’un service de traiteur offert en collaboration avec le restau-rant Saint-Germain qui, pour seulement 7 $ (taxes incluses), sert des repas chauds. Chaque repas est accompagné d’un pain, d’un dessert et d’un jus. La commande doit être acheminée au responsable du camp en même temps que l’inscription.

La tenue vestimentaire recommandée est la suivante : survêtement, espadrilles, protège-tibias, bas de soccer, short, gilet et maillot de bain. Il faut aussi apporter une ser-viette et un cadenas. Pour les participants au camp de bad-minton, la raquette est forte-ment recommandée (sinon fournie au besoin).

Formulaire d’inscription sur le site www.peps.ulaval.ca – section Activités jeunesse. Les inscriptions se déroulent jusqu’au 22 février à 16 h. Il reste encore des places.

Les jeunes auront la chance de côtoyer des athlètes du Rouge et Or qui sont des modèles de réussite sportive

Pendant la relâche, les jeunes adeptes de soccer et de badminton pourront parfaire leur technique sous l’œil attentif des entraîneurs et des joueurs du Rouge et Or. photo PEPS

D’amour et d’encre fraîche

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le fil | le 14 février 2013

16 au fil de la semaine

Concert jazz à saveur cool et hard bop

Vous êtes invité à venir entendre jeudi soir le qua-tuor de jazz formé par François Rioux à la guitare, David Gagné à la contre-basse, Jean-Étienne Joubert à la batterie et Alain Baril au saxophone. Vous pourrez taper du pied et onduler des hanches tout au long de cette soirée qui mettra en valeur les œuvres de Billy Strayhorn, Joe Henderson et Sonny Rollins. Alain Baril, directeur musical du qua-tuor, présentera aussi des compositions originales. Ce musicien accompli maîtrise tout autant le saxophone que la clarinette et joue dans plusieurs ensembles, dont le quatuor de saxophones Sex-O-Matic ou encore le groupe Les Batinses. Ce concert fait partie de la Série des diplômés de la Faculté de musique.

Jeudi 21 février à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre, mais une contribution volontaire serait appréciée.

Les sexes en question

C’est ce midi qu’a lieu la conférence « Intersexualité : des sexes en question en Occident. Le discours de personnes militantes inter-sexes » organisée par la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés. Lucie Gosselin y parlera de la recherche qu’elle a menée pour sa maîtrise en anthropologie en s’appuyant sur les récits de vie de per-sonnes intersexuées et leurs expériences sociales. Son enquête remet en question les normes sociales et médi-cales qui imposent deux types de corps bien définis, soi-disant « naturels ». La professeure de sociologie à l’UQAM Janik Bastien-Charlebois abordera quant à elle l’apparition récente des mobilisations intersexes et la reconnaissance des personnes intersexuées par les groupes LGBT, le mou-vement féministe et la population.

Jeudi 14 février de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck.

Pour une laïcité québécoise interculturelle et inclusive

Le sociologue et historien Gérard Bouchard est de pas-sage aujourd’hui à la Faculté de droit afin de prononcer une conférence intitulée « Pour un régime québécois de laïcité interculturelle et inclusive ». Le célèbre professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi y pré-sentera sa proposition d’un régime de laïcité qui soit approprié à la société qué-bécoise, c’est-à-dire adapté à ses traditions, sa sensibi-lité et ses institutions. Sa proposition s’inspire essen-tiellement du modèle de l’interculturalisme dont elle reproduit les orientations principales axées sur le pluralisme et la recherche d’équilibre.

Jeudi 14 février de 11 h 30 à 14 h, au local 3A du pavillon Charles-De Koninck.

Ciné-philo autour de deux films de Van Sant

Des ateliers cinéma et philo-sophie ont lieu tous les jeu-dis soir à la Bibliothèque des sciences humaines et socia-les. Cet hiver, la Faculté de philosophie a sélectionné 14 longs métrages qui per-mettront de réfléchir à la question des identités mino-ritaires, dont celles axées sur la sexualité gaie, transgenre ou queer. Ce soir et jeudi soir prochain, deux films de Gus Van Sant seront proje-tés, Elephant et Milk. Suivra par la suite une discussion entre les participants animée par le philosophe Olivier Ducharme. Le film Elephant (2003) traite de la fusillade du lycée Columbine au Colorado survenue en 1999. Quant à Milk (2008), il relate la vie d’un militant pour les droits des homo-sexuels aux États-Unis dans les années 1970.

Les jeudis 14 (Elephant) et 21 février (Milk) à 19 h, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. www.fp.ulaval.ca

Deux parties de ballon rond

C’est dimanche que se pour-suit la saison intérieure des clubs de soccer du Rouge et Or alors qu’ils affronte-ront Sherbrooke. Avec une fiche de trois victoires et une défaite, les hommes livreront une chaude lutte au Vert et Or qui fait bien depuis le début de la saison. Pour l’heure, c’est un joueur de chez nous, Patrice Dion, qui est le meilleur buteur et marqueur du Réseau du sport étudiant du Québec. Quant aux femmes, nul doute qu’elles donneront le meilleur d’elles-mêmes après la défaite qu’elles ont subie la fin de semaine der-nière contre les Gee Gees d’Ottawa.

Dimanche 17 février à 13 h 45 (F) et 15 h 45 (H), au grand gymnase du PEPS.

14/02 14/02 21/0214/02 17/02 21/02

Les incidents liés aux GPS

À qui la faute concernant les mésaventures parfois tra-giques liées à l’utilisation d’un GPS : au fabricant ou à l’utilisateur? Ce dernier accorderait-il trop de crédit à l’exactitude et à la fiabilité de l’information géospatiale contenue dans ce type d’appareil? C’est ce que démê-lera pour nous Marc Gervais, professeur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, lors de la conférence qu’il prononcera jeudi. Il étaiera ses réponses de nombreux exemples qui permettront de comprendre les retombées de ces incidents d’un point de vue juri- dique et social. Cette activité est organisée par l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) dans le cadre de ses Rencontres du numérique.

Jeudi 21 février à 19 h, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy. Entrée libre. Réservation au 418 641-6789.

21/02

Et si Cap-Rouge m’était conté…

Les Carougeois et tous les passionnés d’histoire ne resteront pas indifférents devant cette conférence qui prendra Cap-Rouge et ses sources géohistoriques comme laboratoire pour étudier la genèse d’un lieu de colonisation au Québec. Le professeur de géographie Matthew Hatvany, spécia-liste des sociétés coloniales en Amérique du Nord, montrera en quoi un site exceptionnel comme le parc Cartier-Roberval a marqué les tout débuts de Cap-Rouge. Il expliquera aussi comment ce lieu appelé à devenir « extraordinaire » en raison des premières tentatives de colonisation a pourtant évolué comme un lieu « ordinaire ».

Jeudi 21 février à 19 h 30, au Centre communautaire de Cap-Rouge (473, rue Saint-Félix). Coût : gratuit pour les membres de la Société historique de Cap-Rouge et 5 $ pour les autres.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca