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Les économies émergentes et l’aide au développement international Le cas de la Chine Ce texte est un résumé d’un rapport de recherche préparé par Un des cinq rapports sur le rôle joué par les économies émergentes dans le financement du développement international Décembre 2007 Gregory T. Chin Faculty Associate Governance and Public Policy York Centre for Asian Research York University B. Michael Frolic Professor Emeritus Distinguished Senior Fellow York Centre for Asian Research York University

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Les économies émergentes et l’aide au développement international

Le cas de la Chine

Ce texte est un résumé d’un rapport de recherche préparé par

Un des cinq rapports sur le rôle joué par les économies émergentes dans le financement du développement international

Décembre 2007

Gregory T. Chin Faculty Associate

Governance and Public Policy York Centre for Asian Research

York University

B. Michael Frolic Professor Emeritus

Distinguished Senior Fellow York Centre for Asian Research

York University

Table des matières Sommaire ........................................................................................................................................ 2 1. Une tradition d’aide au développement....................................................................................... 4 2. Les quatre piliers administratifs de l’aide au développement de la Chine .................................. 6 3. Appui à la recherche et au développement............................................................................... 10 4. Programmes d’aide au développement et profils de décaissement.......................................... 12 5. La recherche pour le développement : programmes et profils de décaissement ..................... 16 6. Accroître les liens internationaux pour l’aide au développement .............................................. 18 7. Liens internationaux en matière de recherche pour le développement .................................... 20 8. Conclusion ................................................................................................................................. 21 Bibliographie .................................................................................................................................. 22

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Sommaire Ce rapport porte sur les motifs, le fonctionnement et les méthodes de collaboration de la politique et des programmes d’aide au développement de la Chine. Il se concentre sur l’aide au développement de la Chine pour ce que le Centre de recherches pour le développement international qualifie de recherche pour le développement. La recherche pour le développement est l’utilisation des sciences et de la technologie pour réduire la pauvreté dans les pays en développement grâce à des solutions pratiques et durables aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux. En plus d’appuyer des activités de recherche, la recherche pour le développement finance le renforcement des capacités de recherche des pays en développement pour leur permettre d’adopter et de mettre en œuvre les politiques et les techniques nécessaires pour construire des sociétés plus équitables, plus prospères et en meilleure santé. La recherche révèle que le paysage de l’aide publique au développement évolue à mesure que les nouveaux bailleurs de fonds deviennent des intervenants de premier plan dans le financement des pays en développement. Les opinions divergent quant à savoir si l’aide des nouveaux bailleurs de fonds porte atteinte à la position du milieu traditionnel des bailleurs de fonds, qui met l’accent sur la bonne gouvernance, l’évaluation environnementale et la réduction de la pauvreté. L’aide au développement international de la Chine a fait l’objet d’une attention de plus en plus soutenue au cours des trois dernières années. De nouvelles données recueillies sur place laissent entendre que la somme totale de l’aide chinoise s’est considérablement accrue au cours des trois dernières années, et que cette augmentation se poursuivra, à moins que ne surviennent d’importants changements imprévus dans l’économie chinoise. Bien que l’aide étrangère de la Chine soit affectée avant tout à des grands projets d’infrastructure, à des installations énergétiques et à la coopération commerciale, on cherche de plus en plus à appuyer le renforcement des capacités institutionnelles et le perfectionnement des ressources humaines. Des changements récents dans le milieu de l’élaboration des politiques du pays semblent propices à la formation, par les bailleurs de fonds étrangers et les organisations d’aide, de nouveaux partenariats stratégiques avec la Chine dans les domaines de l’aide au développement et de la recherche pour le développement. En fait, le gouvernement chinois a pris de nouveaux engagements considérables en matière d’aide et il pourrait éprouver des difficultés à les respecter s’il ne modifie pas la démarche actuelle du pays. À vrai dire, bien que les autorités chinoises voient d’un bon œil les efforts déployés récemment par le pays pour appuyer la recherche pour le développement, il y a place au renforcement de l’infrastructure institutionnelle qui appuie cette coopération internationale afin de garantir une viabilité et un engagement à long terme. Ce rapport commence par mettre en relief l’évolution des programmes d’aide étrangère de la Chine. À bien des égards, les programmes actuels sont issus des huit principes pour l’aide de la Chine aux pays du Tiers-Monde, annoncés par l’ancien premier ministre Zhou Enlai en 1964. Les autorités chinoises ont eu tendance à privilégier les projets qui avaient le plus d’effet, que ce soit sur le plan du développement ou de la politique étrangère. Les programmes d’aide étrangère de la Chine continuent d’être répartis entre un certain nombre de services gouvernementaux, bien que le ministère du Commerce soit, en principe, chargé de gérer l’aide de la Chine aux pays étrangers. En ce qui a trait à l’appui de la Chine à la recherche pour le développement, les principaux services administratifs demeurent le ministère de la Science et de la Technologie (MOST) et l’Académie des sciences de la Chine (CAS). Ce rapport dégage aussi plusieurs nouvelles tendances dans l’aide au développement de la Chine :

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• La Chine a accru son aide à des projets qui renforcent les capacités institutionnelles et développent les ressources humaines. Ce virage pourrait ouvrir la voie à de nouveaux partenariats entre la Chine et les bailleurs de fonds internationaux en matière d’aide à la recherche pour le développement pour les pays en développement.

• La Chine consacre davantage d’argent à des projets en Afrique. En ce qui a trait aux décaissements régionaux, l’Afrique sera la bénéficiaire des plus fortes augmentations de l’aide étrangère chinoise au cours des cinq prochaines années.

• Tirant parti de l’expérience du pays en matière de coopération au développement multilatéral régional dans la sous-région du grand Mékong et dans la région de l’Asie centrale, la Chine fait l’expérience de nouveaux partenariats d’aide au développement où interviennent de multiples bailleurs de fonds, par l’entremise d’initiatives pilotées par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

• Les autorités chinoises examinent actuellement de nouvelles possibilités de partenariat international en matière de recherche sur les politiques et de recherche pour le développement dans le cadre du nouveau dialogue Sud-Sud appuyé par de multiples bailleurs de fonds à Beijing.

Le rapport formule aussi une mise en garde quant aux limites des mesures exploratoires prises récemment par la Chine en matière de coordination des bailleurs de fonds, et quant aux contraintes que pourraient receler les nouveaux partenariats institutionnels qu’appuient actuellement les principaux bailleurs de fonds à Beijing. Le rapport comprend sept sections : La première porte sur l’évolution historique des programmes d’aide au développement de la Chine depuis le milieu des années 1950, et sur leurs principes directeurs. La deuxième donne un aperçu de la structure décisionnelle et administrative des programmes d’aide au développement de la Chine. La troisième présente les principaux organismes, les politiques et les lignes directrices, et les éléments de programme relatifs à l’appui de la Chine à la recherche internationale pour le développement, tandis que la quatrième décrit, à partir des renseignements les plus complets disponibles dans le domaine public et d’entrevues avec des fonctionnaires chinois, les profils des programmes et des décaissements de la Chine en matière d’aide au développement. La cinquième décrit les principaux éléments et profils de décaissement des programmes d’aide étrangère de la Chine en matière de recherche pour le développement. Finalement, les sixième et septième analysent les liens et les partenariats entre la Chine et les bailleurs de fonds internationaux – la sixième donnant des exemples concrets de partenariats internationaux pour l’aide au développement et la septième soulignant les partenariats internationaux en matière de recherche pour le développement.

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1. Une tradition d’aide au développement L’aide de la Chine aux pays en développement a débuté au milieu des années 1950, a augmenté au cours des années 1960 et 1970, et a diminué au cours des années 1980 lorsque le pays est devenu à la fois bénéficiaire d’aide au développement et bailleur de fonds. Le qualificatif de bailleur de fonds émergent est donc trompeur dans le cas de la Chine. Durant la plus grande partie de la période maoïste (1949-1976), l’aide au développement de la Chine était gérée par le ministère de la Coopération économique avec les pays étrangers (maintenant le département de l’Aide aux pays étrangers au sein du ministère du Commerce) et obéissait aux « huit principes pour l’aide de la Chine aux pays du Tiers-Monde » :

1. privilégier l’égalité et les avantages mutuels; 2. respecter la souveraineté et ne jamais imposer de conditions; 3. offrir des prêts sans intérêt ou à faible taux d’intérêt; 4. aider les pays bénéficiaires à devenir indépendants et autonomes; 5. bâtir des projets exigeant peu d’investissements et susceptibles d’être réalisés

rapidement; 6. fournir du matériel et de l’équipement de qualité au prix courant; 7. offrir une aide technique efficace; 8. payer les experts dans le respect des normes locales1.

Pour mieux comprendre l’aide étrangère de la Chine durant la période maoïste, on peut la considérer comme opérant à trois niveaux : Tout d’abord, l’aide au développement de la Chine visait à aider les régimes postcoloniaux à se moderniser et à devenir autonomes; elle était axée sur l’aide agricole, l’assistance technique et les projets susceptibles d’être réalisés rapidement. Cette aide cherchait surtout à aider les pays en développement à nourrir et vêtir leur population. Les prêts en appui à des projets locaux étaient habituellement consentis sans intérêt. Les Chinois utilisaient — et continuent d’utiliser — l’expression suivante pour qualifier leur aide au développement : « des pauvres qui aident des pauvres ». Ensuite, la Chine souhaitait favoriser les progrès de l’internationalisme communiste et, par la suite, consolider sa position de pays non aligné dans le monde en développement. Lorsque leur programme d’aide battait son plein, les Chinois ont même cherché à jouer un rôle de premier plan dans la lutte anti-impérialiste du Tiers-Monde et dans le mouvement communiste international en exportant le modèle maoïste de construction socialiste fondée sur la paysannerie et en faisant contrepoids à l’influence soviétique. Enfin, la Chine a eu recours à l’aide au développement pour atténuer l’influence du gouvernement du Kuomintang de Taïwan et contrer ses efforts diplomatiques en vue de maintenir sa reconnaissance internationale à titre de gouvernement de la Chine. C’est au début des années 1970 qu’ont eu lieu les principaux débats sur la politique d’aide au développement de la Chine. Au cours de cette période, le but de l’aide au développement de la Chine, qui avait été jusqu’alors l’avancement du communisme international et du modèle maoïste de construction sociale fondée sur la paysannerie, est devenu la survie du régime en Chine, et l’harmonisation de l’aide internationale et des intérêts nationaux. En fait, les dirigeants chinois se sont demandé comment le pays pourrait poursuivre des buts rationnels en matière de développement tout en demeurant un État socialiste et un défenseur des intérêts du Tiers-

1 Le premier ministre chinois, Zhou Enlai, a annoncé les huit principes en janvier 1964 durant un discours au Mali.

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Monde. Durant cette période, la Chine a aussi voulu concurrencer d’autres pays pour la mise en valeur des ressources naturelles dans le monde en développement. Dans la foulée de ces débats, les autorités chinoises avaient infléchi, au milieu des années 1980, la politique officielle en faveur de projets d’aide au développement qui procuraient des avantages économiques tant à la Chine qu’aux pays bénéficiaires. À ses débuts, l’aide au développement international de la Chine subissait l’influence de la pensée soviétique et de l’internationalisme communiste et prolétarien. Lorsque les tensions avec l’Union soviétique se sont accentuées, à la fin des années 1950, et que la Chine a cherché de plus en plus à jouer un rôle de premier plan dans le mouvement des non-alignés, le pays a parrainé de plus en plus de projets d’aide de grande envergure. Dans bon nombre de ces projets, la Chine se chargeait de toutes les dimensions du développement, y compris l’envoi de travailleurs de la construction. Au cours de cette période, la Chine a entrepris son plus grand projet d’aide de l’histoire – le chemin de fer de 1 200 milles entre la Tanzanie et la Zambie. L’aide au développement de la Chine a aussi été affectée à la construction de grosses structures moins essentielles au développement telles que des stades, que demandaient les dirigeants africains. Pour ce qui est de la continuité sur le plan des politiques, les Chinois ont eu tendance, tout au long de la période maoïste, à adopter une approche stratégique des coûts de renonciation et ont tenté de concentrer les rares ressources du pays là où elles pouvaient avoir le plus d’effet. Au début des années 1960, ces calculs étaient motivés par une volonté de permettre à la Chine de se démarquer des autres bailleurs de fonds étrangers, particulièrement l’Union soviétique et les États-Unis. Bien que le programme d’aide au développement de la Chine ait évolué au fil des ans, les responsables chinois interviewés dans le cadre de cette étude soutiennent que les huit principes adoptés en 1964 ont continué ce programme. On peut déceler la continuité des huit principes dans ceux qui orientent aujourd’hui le programme d’aide au développement. Selon ces principes, l’aide au développement devrait :

• favoriser l’amitié internationale, les relations pacifiques et la coopération internationale; • prendre appui sur des relations d’égalité et les appuyer, et respecter les demandes des

pays partenaires; • s’enraciner dans un soutien mutuel dans les affaires nationales et internationales; • offrir une aide qui tient compte des capacités de la Chine; • faire preuve d’un respect mutuel; • engendrer une coopération dont tous bénéficient; ainsi, la Chine aide à bâtir la

communauté internationale. Le gouvernement de la Chine n’a publié aucune politique officielle d’aide étrangère ou d’aide au développement. Ce sont plutôt les antécédents de la Chine à titre de bénéficiaire de l’aide étrangère qui ont influencé ses programmes d’aide au développement et l’ont convaincue que les lignes directrices du pays en matière d’aide étrangère demeurent pertinentes encore aujourd’hui. Par exemple, les responsables chinois ont réuni une série de leçons inspirées de ce qu’ils considèrent comme le piètre comportement des bailleurs de fonds traditionnels. Ces leçons sont présentées comme des mesures qui vont à l’encontre des huit principes. Par contre, on a dégagé des enseignements positifs sur l’importance des programmes de renforcement des capacités pour le développement durable. Ces leçons ont incité la Chine à accroître son aide dans ce domaine.

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2. Les quatre piliers administratifs de l’aide au développement de la Chine Aucun service de l’administration chinoise n’est chargé exclusivement des programmes d’aide au développement de la Chine. Ces programmes sont partagés entre divers services, sous la direction du Parti communiste au pouvoir. Deux organes politiques de haut niveau impriment leurs orientations aux quatre organismes qui administrent l’aide étrangère. Le groupe principal des Affaires étrangères du Parti communiste chinois (PCC), présidé par le secrétaire général du PCC et président de la République, Hu Jintao, trône au sommet de la structure qui gère l’aide au développement de la Chine. Ce groupe formule des orientations stratégiques et des conseils d’ordre général à l’intention des organismes gouvernementaux engagés dans l’aide au développement. Sous ce groupe se trouve le groupe principal du Conseil d’État pour les affaires étrangères, présidé par le premier ministre Wen Jiabao. Ce groupe régit les programmes d’aide de la Chine, mais n’intervient pas dans les activités courantes. Quatre organismes gèrent le volet subventions du programme d’aide au développement de la Chine :

• le Département de l’aide aux pays étrangers du ministère du Commerce (MOFCOM); • le ministère des Affaires étrangères (MFA); • certains ministères hiérarchiques, y compris le ministère de la Science et de la

Technologie (MOST), le ministère de l’Agriculture (MOA), le ministère de l’Éducation (MOE), le ministère de la Santé (MOH) et le ministère des Communications (MOC);

• le Département de liaison internationale du Comité central du PCC. Ces organismes relèvent du groupe principal pour les Affaires étrangères du Conseil d’État, par l’entremise d’un groupe de coordination interministériel de l’aide étrangère. Voir la Figure 1 ci-bas. Ministère du Commerce, Département de l’aide aux pays étrangers À titre de principal organe de gestion des programmes d’aide étrangère de la Chine, le MOFCOM réalise les premières analyses de faisabilité concernant les projets d’aide proposés, coordonne le choix des organismes d’exécution chinois et procède à l’examen des projets. Le MOFCOM est surtout chargé des subventions, tandis que la Banque d’import-export de Chine (China EXIM Bank) gère les prêts assortis de conditions libérales2. Ministère des Affaires étrangères Le mandat et le rôle précis du ministère des Affaires étrangères en matière d’aide étrangère ne sont pas bien définis. Le MFA cherche apparemment à s’assurer que les programmes d’aide étrangère respectent la politique étrangère de la Chine en conseillant le MOFCOM. En pratique, il semble que les politiques d’aide étrangère de la Chine diffèrent quant aux objectifs et aux priorités applicables aux diverses régions du monde et en réaction à la politique du gouvernement à l’égard de l’Afrique, de l’Asie, et de l’Amérique latine et centrale. La politique étrangère est tributaire de la stratégie globale du PCC en matière d’affaires étrangères. Le MFA semble toutefois jouer un rôle primordial dans la négociation et la gestion de l’aide humanitaire d’urgence de la Chine, bien que le MOFCOM assume la plupart des responsabilités quant à la prestation de l’aide, une fois les accords conclus. Les données laissent entendre que les responsables du Département de la planification stratégique — le laboratoire de pensée 2 Le Service des prêts à des conditions libérales de la Banque d’import-export de Chine gère les prêts assortis de conditions libérales de l’État ayant trait à la coopération économique internationale de la Chine. La Banque de développement de la Chine, l’une des quatre grandes banques stratégiques, a aussi cherché à aider les entreprises chinoises à investir dans les pays en développement. Les responsables du ministère du Commerce et du ministère des Affaires étrangères de la Chine étaient beaucoup plus enclins à discuter du volet subvention de l’aide chinoise et moins portés à discuter des prêts d’aide au développement.

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interne du MFA — participent aussi à la planification stratégique des programmes d’aide étrangère3. Figure 1 : Structure de gestion du gouvernement central pour l’aide étrangère de la Chine

Certains ministères hiérarchiques Le ministère du Commerce recrute au besoin des ministères hiérarchiques sectoriels (les ministères de la Science et de la Technologie, de l’Agriculture, de l’Éducation, de la Santé et des Communications) pour livrer l’aide au développement. Ces ministères hiérarchiques reçoivent aussi des demandes d’aide étrangère de leurs homologues des pays en développement, et acheminent ces demandes au processus d’examen officiel à Beijing. À ce titre, ces ministères exercent une fonction de lobbying au sein de la structure des programmes d’aide étrangère de la Chine, en plus de jouer leur rôle dans l’exécution des programmes d’aide. Département de liaison internationale du Comité central du PCC Le principal rôle de ce département est de veiller à ce que le PCC entretienne des liens diplomatiques avec des partis politiques non hostiles partout au monde. En ce qui a trait à l’aide au développement, le département offre au PCC un mécanisme de surveillance, d’encadrement 3 Entrevue avec le directeur du Département de planification stratégique du ministère des Finances, le 17 avril 2007.

MOFCOM

Conseil d’État

MOF

MFA

NDRC

EXIM Bank BDC

Ministères sectoriels,

p. ex. MOST, MOA, MOH, MOC, MOE

ICC affilié à la NDRC

CAS

Sociétés de génie et de construction de

l’État

Bureau de liaison internationale du

PCC

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et d’orientation des projets d’aide étrangère pour s’assurer qu’ils respectent les objectifs diplomatiques du PCC. Quatre autres services gouvernementaux interviennent dans les programmes d’aide de la Chine :

• le ministère des Finances (MOF) détermine les budgets de l’aide étrangère et affecte les fonds en conséquence4;

• les organismes de services affiliés au gouvernement tels que le Centre de coopération internationale offrent des programmes et des ateliers de formation aux fonctionnaires et aux chercheurs étrangers, portant sur les stratégies de réforme économique et d’intégration internationale de la Chine ainsi que sur les pratiques exemplaires en matière d’utilisation du capital étranger5;

• la Commission nationale de développement et de réforme examine les propositions de développement économique à grande échelle pour s’assurer qu’elles se conforment aux plans macroéconomiques annuels et quinquennaux de la Chine6;

• le ministère de la Défense nationale (MND), particulièrement son Bureau des affaires étrangères, coordonne le travail d’aide étrangère des Forces armées de la Chine – l’Armée populaire de libération. Le MND réalise aussi des travaux particuliers, en accord avec le ministère du Commerce, dans divers domaines relevant de l’aide humanitaire internationale. Par exemple, il a récemment participé aux secours après le tsunami.

Le premier ministre chinois assume la responsabilité Le premier ministre chinois est chargé d’administrer le programme d’aide étrangère. L’autorité relative au programme et à la politique d’aide étrangère de la Chine s’exerce toutefois au sommet de la hiérarchie politique, c’est-à-dire par le secrétaire général du PCC et le président de la République de Chine. La responsabilité directe de la surveillance de l’aide étrangère est déléguée à un vice-premier ministre. Au sein du MOFCOM, Wei Jianguo est le vice-ministre chargé de l’aide étrangère de la Chine; c’est de lui dont relève le Département de l’aide aux pays étrangers7. Un vice-ministre a aussi été chargé de l’aide au développement au sein des ministères hiérarchiques qui participent à la gestion de l’aide au développement de la Chine. Principales caractéristiques du processus de financement Aucun des responsables chinois n’a voulu discuter des détails du financement de l’aide au développement par la Chine, mais ils ont décrit les caractéristiques suivantes du processus de financement :

• les fonctionnaires décident quels projets financer, et le financement nécessaire provient du budget national;

• le MOFCOM administre 90 % des subventions tandis que le MST en contrôle 10 %;

4 Cela se fait habituellement une fois l’an et en consultation avec les principaux ministères chargés de l’aide étrangère; certains acteurs tentent d’intervenir auprès des ministères pour obtenir des fonds supplémentaires. 5 Ces organismes quasi gouvernementaux jouissent d’une plus grande souplesse en matière de collaboration avec les bailleurs de fonds et d’autres organismes commanditaires dans le cadre de programmes internationaux. Le Centre de coopération internationale a fait ses preuves en matière de collaboration avec des bailleurs de fonds internationaux dans le cadre de projets de développement innovateurs, depuis sa création, au milieu des années 1990, lorsqu’il portait le nom de Bureau des affaires étrangères du Bureau des zones économiques spéciales. À la fin des années 1990, l’organisme s’appelait le Bureau des affaires étrangères du Bureau de la Commission de l’État de la Chine pour la restructuration du système économique. 6 La Commission nationale de développement et de réforme examine les propositions de projets que lui fait parvenir le ministère des Affaires étrangères. La Commission les achemine ensuite, assorties de commentaires, au Bureau de la coopération économique internationale, un bureau spécial de coordination économique internationale au sein du ministère des Affaires étrangères. 7 Selon des renseignements affichés sur le site Web du ministère du Commerce.

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• l’EXIM Bank et, plus récemment, la Banque de développement de la Chine (BDC) consentent des prêts assortis de conditions libérales à des partenaires étrangers et chinois engagés dans des initiatives de coopération économique.

Le MST finance des travaux de recherche dans le cadre des projets de développement entrepris par des pays en développement en puisant à même la part du budget de l’aide étrangère attribuée au département ou par l’entremise de son budget de fonctionnement global8. Quant à l’Académie des sciences de Chine (CAS), elle finance la recherche effectuée pour les projets de développement surtout grâce au budget annuel de l’organisme9. En outre, des fonctionnaires de la CAS ont fait remarquer que le MOFCOM demandait parfois à la CAS de réaliser des projets ayant trait à la recherche scientifique, et que ces projets étaient habituellement financés par le MOFCOM. Le Bureau de coopération internationale de l’Académie des sciences de Chine (CAS/ICB) encadre l’exécution de ces projets.

8 Entrevue avec le directeur du Bureau de coopération internationale du ministère de la Science et de la Technologie, le 18 avril 2007. 9 Entrevue avec des fonctionnaires du Bureau de coopération internationale de l’Académie des sciences de Chine, le 16 avril 2007.

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3. Appui à la recherche et au développement L’aide au développement de la Chine en matière de recherche pour le développement obéit au même ensemble de lignes directrices que celui qui régit son aide étrangère. Selon la déclaration préparée par le Bureau d’études politiques du ministère des Affaires étrangères sur la coopération Sud-Sud :

La Chine est prête à s’engager dans une coopération aussi vaste qu’approfondie avec les pays du Sud en matière d’économie, de science et technologie, d’éducation et de culture dans le respect des principes de l’égalité et des bénéfices réciproques, et en mettant l’accent sur les résultats pratiques, la diversité des formes et le développement commun. La Chine est prête, dans la mesure de ses capacités, à fournir de l’aide à certains pays en développement qui éprouvent des difficultés. Bien que l’aide de la Chine soit limitée, elle est accordée en toute sincérité et sans condition10.

D’autres services et organismes gouvernementaux ont publié des déclarations semblables sur la coopération de la Chine avec les pays en développement. En ce qui a trait à l’aide au développement en matière de recherche pour le développement, le ministère de la Science et de la Technologie obéit à sa position de principe sur la coopération Sud-Sud, telle qu’articulée par le directeur général de la Coopération internationale du MST, qui a déclaré ce qui suit :

Depuis la mise en œuvre de sa politique de « réforme et ouverture », la Chine a été témoin d’une forte croissance de ses activités sur les plans de l’économie et de la S et T, produisant de nombreuses technologies susceptibles de répondre aux besoins des pays en développement et d’attirer leur attention. J’ai bon espoir que la diffusion et l’application, dans les pays en développement, de ces technologies éprouvées en Chine favoriseront le développement économique des bénéficiaires et rehausseront leur niveau technologique. Le gouvernement de la Chine a toujours accordé beaucoup d’attention aux échanges et à la coopération en matière de S et T entre les pays en développement11.

Les principaux organismes et institutions engagés dans la recherche pour le développement sont les suivants : Ministère de la Science et de la Technologie Le MOST est le ministère chargé de livrer et de gérer l’aide au développement de la Chine relative à la coopération à la recherche en matière de science et technologie avec les pays en développement. Le Bureau de coopération internationale du MOST favorise et gère la coopération de la Chine en matière de recherche scientifique et technologique, qu’il finance à même le budget de fonctionnement du MOST. Il collabore aussi, au besoin, avec d’autres ministères hiérarchiques et instituts de recherche. Académie des sciences de la Chine La coopération à la recherche de la CAS cible des projets de recherche ayant trait à l’agriculture, à la géologie, à l’environnement, aux ressources naturelles et aux systèmes écologiques. Plus récemment, on a mis davantage l’accent sur le renforcement des capacités, particulièrement celles des chercheurs scientifiques. Pour ce faire, la CAS offre une formation spécialisée aux scientifiques professionnels et aux dirigeants des institutions scientifiques. Ce virage de l’aide au développement est conforme à la place qu’accorde le MOFCOM au renforcement des capacités. Les services de la CAS qui réalisent le plus de recherche pour la coopération au développement sont le Bureau de coopération internationale et la Division des programmes d’organisation internationale.

10 Site Web du ministère des Affaires étrangères (http://www.fmprc.gov.cn/eng/wjb/zzjg/zcyjs/xgxw/t24932.htm). 11 Source : Site Web du ministère de la Science et de la Technologie.

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Ministère de l’Éducation Le MOE gère les grosses subventions de recherche universitaire de la Chine. Le ministère collabore aussi avec le MOFCOM afin de trouver des experts qui participeront à des recherches scientifiques pour le développement. Fondation des sciences naturelles de la Chine (NSFC), Académie des ingénieurs de la Chine (CAE) et Association chinoise pour la science et la technologie (CAST) La NSFC et la CAE sont des institutions incontournables dans le réseau chinois de la politique en matière de science et technologie, et sont engagées dans la coopération Sud-Sud. Les programmes de ces deux institutions ne sont pas organisés en fonction de l’aide ou de la coopération au développement, et elles n’ont pas encore reçu de directives précises de la part des dirigeants du PCC et du gouvernement leur indiquant d’ajouter l’aide au développement à leurs programmes de base. C’est pourquoi ces institutions n’ont reçu aucun crédit pour des activités d’aide au développement. Ces organismes collaborent avec des fondations et des associations scientifiques de divers pays de l’Asie et de l’Amérique centrale. En fait, la NSFC entretient des relations officielles avec des fondations de sciences naturelles au Vietnam, en Inde, en Russie, en Thaïlande et au Mexique, tandis que la CAE a des relations officielles avec ses homologues de l’Inde et de la Russie12, et a envoyé des délégations à des conférences internationales en Malaisie, en Thaïlande, en Indonésie et au Vietnam, en 2006. Récemment, la CAE a aussi créé une division des relations africaines au sein de son Bureau de coopération internationale. Les travaux de cet organisme ne font toutefois que débuter; la principale priorité régionale de la CAE demeure la Chine. Une autre institution qu’il y a lieu de mentionner est l’Association chinoise pour la science et la technologie, qui joue un rôle dans l’élaboration de la politique de la Chine en matière de science et technologie et qui participe à des conférences et à des séminaires internationaux sur les politiques. China Executive Leadership Academy Pudong La CELAP est un institut de recherche national pour le développement comparatif qui accueille des chercheurs invités de pays en développement et de pays en transition afin d’examiner diverses façons de mettre en place des économies de marché et de s’intégrer à l’économie internationale. Ses recherches ont pour but de produire des options stratégiques plus nuancées en matière de développement et d’approfondir la compréhension des forces et des limites du modèle chinois, y compris les conditions dans lesquelles l’expérience chinoise peut s’appliquer. La recherche de la CELAP alimente aussi la réflexion nationale sur les politiques et l’aide au développement de la Chine.

12 Entrevues avec les directeurs des bureaux de coopération internationale de l’Académie des ingénieurs de Chine et de la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine, les 17 et 19 avril 2007.

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4. Programmes d’aide au développement et profils de décaissement On ne dispose pas de suffisamment de données sur l’aide au développement de la Chine pour déterminer avec justesse les sommes octroyées sous forme de subventions et de prêts, ou pour ventiler avec précision cette aide selon les bénéficiaires et les concentrations sectorielles. On sait toutefois que les données officielles sont bien en deçà des engagements mentionnés dans les reportages des médias tant chinois qu’étrangers. Les sources publiques telles que les reportages décrivent de nombreux projets qui reçoivent de l’aide chinoise et font état de totaux regroupés pour l’aide bilatérale chinoise. Les reportages de la presse chinoise ont pour leur part tendance à être avares de détails sur la nature et la forme de l’aide chinoise. Plus particulièrement, les reportages ne précisent pas les pourcentages de l’aide chinoise et n’établissent aucune différence entre les investissements commerciaux et l’aide au développement13. Il est d’autant plus difficile de suivre le volume (global ou ventilé) de l’aide chinoise selon les décaissements par région géographique et secteur, que la Chine ne respecte pas les règles fixées par le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques, dont les membres consignent et déclarent les niveaux d’aide en fonction des classifications de l’aide publique au développement. Les données présentées dans le présent rapport sont les totalisations les plus récentes effectuées et diffusées publiquement par des sources chinoises et des analystes internationaux. Décaissements au fil du temps Les fonctionnaires du MOFCOM n’ont pas voulu fournir la somme des décaissements regroupés au fil du temps14. Les fonctionnaires ont aussi fait remarquer que la Chine n’a pas de structure administrative unifiée pour gérer son aide étrangère : il est donc difficile de calculer l’argent que chaque ministère hiérarchique affecte à l’aide au développement. Les ministères n’ont pas le droit de communiquer ces données à des étrangers15. En fait, l’information sur l’aide étrangère chinoise est considérée comme un secret d’État. Au cours des dernières années cependant, les responsables chinois ont été de plus en plus enclins à discuter de ces questions avec des analystes et des intervenants étrangers, et la Chine publie maintenant des chiffres pour une partie de ses dépenses au titre de l’aide au développement. La Chine étant un important bénéficiaire d’aide internationale, les responsables chinois ont minimisé son rôle à titre de bailleur de fonds pour le développement. Les données regroupées les plus complètes sur l’aide accordée par la Chine font état de 602,77 millions de dollars US pour 2002, 630,36 millions pour 2003 et 731,20 millions pour 200416. Ces chiffres ne comprennent probablement pas les prêts pour l’aide au développement, bien que le gouvernement chinois offre aussi de l’aide au développement sous forme de prêts assortis de conditions libérales. Il s’agit surtout de prêts pour des projets industriels et d’infrastructure qui sont habituellement financés par l’entremise de l’EXIM Bank. Le financement lié exige que la majorité du financement serve à embaucher de la main-d’œuvre chinoise et à acheter du matériel chinois pour le projet. Le rapport annuel de l’EXIM Bank ne présente pas de ventilation du financement qui permette de déterminer le montant total consacré aux prêts assortis de conditions libérales17.

13 Les bulletins de nouvelles des pays bénéficiaires donnent souvent plus de détails sur les projets d’aide chinois. 14 Entrevue avec un fonctionnaire du Département de l’aide aux pays étrangers, le 16 avril 2007. 15 Entrevue avec des chercheurs de l’Institut chinois pour les relations internationales contemporaines, le 18 avril 2007. 16 Tiré des chiffres du tableau intitulé « Main items of budgetary expenditure of central and local governments », China Statistical Yearbook, édition 2003-2005. Convertis en dollars US à un taux de 8,3 yuans par dollar. 17 On trouvera le rapport annuel de l’Export and Import Bank of China sur le site Web de la banque.

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En fait, le total de l’aide au développement de la Chine augmente considérablement lorsqu’on tient compte des prêts. L’EXIM Bank aurait reçu, en juillet 2005, cinq milliards de dollars US de l’Administration d’État des devises étrangères de la Chine pour financer ses opérations de prêts stratégiques. Les analystes occidentaux et chinois spéculent que les opérations de l’EXIM Bank, y compris ses prêts au titre de l’aide au développement, prendront considérablement d’ampleur au cours des cinq prochaines années – en partie pour respecter les engagements des principaux dirigeants chinois en faveur d’une augmentation de l’aide au développement de la Chine à l’Afrique et à d’autres régions du monde en développement18. L’analyse de sources publiques donne à croire qu’en 2004, la Chine aurait versé environ 10 milliards de dollars US sous forme de subventions et de prêts pour l’aide au développement. Il semble donc y avoir un profond écart entre les estimations internationales et les chiffres officiels de la Chine concernant l’aide étrangère. Cet écart s’explique, en partie, par le manque de clarté quant à la distinction entre l’aide au développement et la coopération commerciale en Chine. De plus, la différence entre les chiffres modestes concernant l’aide au développement dont on a fait état et les milliards de dollars promis par les dirigeants chinois indique que les chiffres officiels de l’aide au développement font l’objet d’une sous-déclaration et qu’on utilise probablement des voies non déclarées pour approuver et acheminer l’aide au développement. Tout ce qu’on peut dire avec certitude, c’est que le montant total de l’aide chinoise a considérablement augmenté au cours des trois dernières années19. Distribution sectorielle et géographique des décaissements et des types de projets Au cours des entrevues, les fonctionnaires chinois n’ont pas voulu donner de détails sur la distribution sectorielle des décaissements. Leurs déclarations indiquent toutefois qu’un fort pourcentage de l’aide chinoise est affecté à l’infrastructure et aux installations énergétiques telles que les chemins de fer, les centrales électriques et les lignes de transport, et que de nombreux et importants prêts et subventions sont octroyés à des États producteurs de pétrole tels que l’Angola, le Soudan et le Nigeria. Les commentaires des fonctionnaires chinois indiquent aussi que d’importantes ressources ont été affectées à la construction de stades tandis que d’autres projets comprennent l’allégement de la dette et le financement de l’achat de biens chinois. Plus récemment, on a aussi affecté de l’aide à des projets manufacturiers qui produisent des revenus et créent de l’emploi, à la promotion de la santé et du développement social, au perfectionnement des ressources humaines et à la formation en gestion. En fait, une aide au développement considérable a été octroyée aux secteurs de la médecine et des soins de santé; l’aide aux soins médicaux de base a eu de profondes répercussions en Afrique. Les fonctionnaires chinois ont aussi refusé de discuter de la répartition géographique des décaissements. Selon un programme exhaustif de collecte des données, qui a réuni les sources publiques et les données officielles de la Chine, le profil actuel des décaissements de la Chine au titre de l’aide étrangère est de 40 % pour l’Asie, 25 % pour l’Afrique, 13 % pour l’Amérique latine et centrale et 10 % pour les autres pays. Il y a lieu de remarquer que la Chine a versé plus de 5 milliards de dollars US en aide à la Thaïlande et à l’Indonésie par l’entremise du Fonds monétaire international en 1998, durant la crise financière en Asie. Les rapports publics indiquent que l’Iran, le Pakistan et la Corée du Nord ont été les plus importants bénéficiaires de l’aide au développement chinoise en 2004. L’aide chinoise au Pakistan aurait augmenté considérablement en 2003-2004, les reportages de la presse faisant état de 6,8 milliards de dollars US pour des projets tels qu’un réacteur nucléaire, des centrales électriques, la modernisation des chemins de fer et le développement en général.

18 Entrevues avec des analystes occidentaux et chinois, y compris des fonctionnaires de la Direction de la coopération pour le développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques, de février à avril 2006. 19 On a pu vérifier ce point au cours d’entrevues avec des fonctionnaires des ministères du Commerce, des Affaires étrangères et de la Science et de la Technologie ainsi qu’avec des chercheurs de l’Institut chinois pour les relations internationales contemporaines, en avril 2007.

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L’aide de la Chine à l’Afrique doit faire l’objet de fortes augmentations dans l’immédiat. Hu Jintao, président de la Chine, a affirmé que son pays prendrait cinq mesures précises entre 2005 et 2008 pour accroître son aide au monde en développement :

1. abolir les tarifs sur un certain nombre de produits des 39 pays les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec la Chine;

2. étoffer les programmes d’aide aux pays pauvres et aux pays les moins avancés lourdement endettés, et les dispenser de rembourser leurs prêts;

3. octroyer 10 milliards de dollars sous forme de prêts assortis de conditions libérales et de crédits préférentiels d’acheteurs à l’exportation pour permettre aux pays en développement d’améliorer leur infrastructure et de favoriser la coopération;

4. accroître l’aide aux pays en développement, particulièrement les pays africains, en leur fournissant des antipaludéens et d’autres médicaments, et en les aidant à mettre en place et à améliorer des installations médicales et à former du personnel;

5. aider à former 30 000 membres de diverses professions dans les pays en développement au cours des trois années suivantes.

Lors du Forum pour la coopération sino-africaine, en novembre 2006, le président Hu Jintao a promis que la Chine doublerait, avant 2009, son aide à l’Afrique par rapport au niveau de 200620. Plus particulièrement, la Chine entendait :

• offrir 3 milliards de dollars US sous forme de prêts préférentiels et 2 milliards de dollars US sous forme de crédits à l’exportation au cours des trois années suivantes;

• plus que doubler le nombre de biens exonérés de taxes exportés de l’Afrique à la Chine; • former 15 000 professionnels africains; • créer un fonds de développement pour aider à construire des écoles et des hôpitaux.

En 2007, la valeur totale des prêts et des subventions de la Chine aux pays africains a déjà atteint près de 3 milliards de dollars US. Il est toutefois difficile de prédire si la Chine continuera ou non de privilégier l’Afrique. En fait, après avoir pris acte de l’ampleur des engagements de la Chine envers l’Afrique, des responsables asiatiques ont déjà commencé à courtiser la Chine pour qu’elle augmente son aide dans sa propre région. De plus, l’aide au développement en Amérique latine et centrale ainsi que dans les Caraïbes a privilégié le développement de l’infrastructure, de l’énergie et des ressources naturelles. Elle sert à contrer une tendance politique en faveur de la reconnaissance diplomatique de Taïwan21. La moitié des 24 pays qui reconnaissent Taïwan sont situés dans cette région. Les types d’établissements appuyés et l’aide liée Les responsables chinois n’ont pas voulu fournir de détails concernant les mécanismes de décaissement de l’aide chinoise. Les commentaires des fonctionnaires du ministère du Commerce et du ministère de la Science et de la Technologie indiquent toutefois qu’il s’agit en très grande partie d’une aide bilatérale. La Chine possède toutefois une certaine expérience des voies multilatérales, bien que les sommes aient été plutôt restreintes. La définition chinoise de l’aide étrangère est beaucoup plus large que les définitions occidentales classiques. En Chine, l’aide étrangère englobe non seulement les subventions et les prêts, mais aussi les investissements commerciaux, le financement assorti de conditions libérales reliées au commerce, et les programmes d’échange en éducation et en culture. Étant donné la portée de cette définition, le gouvernement chinois pourrait décaisser une part importante de son budget d’aide au développement par l’entremise

20 « La Chine s’est engagée à doubler son aide à l’Afrique et à verser 5 milliards de dollars sous forme de prêts et de crédits au cours des trois prochaines années », BBC News, le 4 novembre 2006. 21 Ce point a été souligné par un chercheur de l’Institut chinois pour les relations internationales contemporaines, le 18 avril 2007.

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d’initiatives commerciales multilatérales telles que le China-Africa Business Council, parrainé par le PNUD22. Quant à l’aide bilatérale, la Chine appuie des institutions de gouvernements étrangers, des institutions de bien-être social, des établissements de recherche, des entreprises commerciales, et des établissements d’enseignement et de culture. L’aide multilatérale chinoise a tendance à aller à des projets exécutés et appuyés par les Nations Unies, la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Toute l’aide bilatérale est liée. Cette aide liée comprend les subventions d’aide à la recherche et au développement, l’aide technique et les prêts. L’aide chinoise est versée par des organismes d’exécution chinois, qui font appel à une gamme d’experts et de groupes chinois, y compris des scientifiques, des professionnels, des experts techniques, des sociétés, des représentants gouvernementaux et des organismes intermédiaires quasi gouvernementaux. Les responsables de l’aide chinoise n’ont pas fait état de priorités précises pour les programmes. Ils ont plutôt indiqué qu’on complétait désormais les domaines privilégiés par l’aide étrangère chinoise — l’infrastructure, les installations énergétiques et les stades — par une plus grande attention au renforcement des capacités et au développement social. Les responsables chinois ont aussi fait remarquer que l’aide au développement était versée en réponse aux demandes des pays bénéficiaires.

22 Les détails de la contribution chinoise font actuellement l’objet de discussions.

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5. La recherche pour le développement : programmes et profils de décaissement Les responsables chinois n’ont pas voulu donner de détails sur les décaissements au titre de la recherche pour le développement. Les fonctionnaires de l’Académie des sciences de Chine ont toutefois signalé que la participation de l’organisme à l’aide au développement avait augmenté depuis le Forum Chine-Afrique de novembre 2006. Les fonctionnaires du MOST indiquent que, en 2006, le ministère a offert des possibilités de séjours de recherche à environ 200 équipes de recherche scientifique dans des activités telles que la recherche en collaboration, des ateliers et des séminaires. Les fonctionnaires du MOST ont aussi dit que le ministère et le MOFCOM finançaient des scientifiques chinois ainsi que du personnel de gestion des instituts de recherche pour se rendre dans des pays en développement afin d’y offrir de l’assistance technique et de participer à des activités de coopération en recherche et à des séminaires, des ateliers et des conférences scientifiques. Pour financer ces activités, le MOST utilise sa part de 10 % des fonds d’aide au développement du pays. En procédant à une estimation conservatrice du financement global de la recherche pour le développement par le MOST, provenant de son propre budget de fonctionnement, on arrive à 61 millions de dollars US pour 2002, 63 millions pour 2003 et 73 millions pour 2004. Les fonctionnaires du MOST font remarquer que le ministère utilise d’autres postes budgétaires dans le cas d’autres activités de recherche scientifique et technologique qui ne font pas partie des programmes d’aide au développement ordinaires du ministère. Les fonctionnaires de la CAS ont indiqué que l’organisme utilise habituellement son budget de fonctionnement courant pour financer des projets de recherche dans des pays en développement. L’organisme reçoit aussi de l’argent du MOFCOM pour certains projets de recherche. De plus, la CAS s’en remet aux scientifiques des deux pays pour trouver les fonds nécessaires à leur coopération en recherche. Les sujets prioritaires du MOST dans le cas de la recherche et du développement scientifiques et technologiques sont l’énergie, l’environnement, la santé, l’eau et l’éducation. Ces priorités sont aussi celles des activités de coopération du ministère avec les pays en développement. La CAS épaule le MOFCOM pour aider les pays en développement à renforcer leurs capacités en matière de recherche scientifique ainsi que les compétences professionnelles en gestion des établissements scientifiques. Elle se concentre sur l’agriculture, la géologie, l’environnement, la gestion des ressources naturelles et les systèmes écologiques. Depuis 2006 toutefois, les travaux de recherche pour le développement de la CAS ont cherché de plus en plus à aider le personnel des pays en développement à renforcer ses capacités d’entreprendre des travaux de recherche par l’entremise d’une coopération scientifique en matière de transfert technologique, de science fondamentale et de coopération en haute technologie, y compris la biotechnologie. En 2007, la CAS a créé sept cours à l’intention de quelque 1 000 scientifiques et experts scientifiques africains. En fait, depuis le Forum Chine-Afrique de 2006, on a assisté à une croissance considérable de la recherche pour le développement axée sur l’Afrique. Bien que la Chine semble préférer la coopération bilatérale, les scientifiques du pays participent aussi à des initiatives multilatérales. Par exemple, la région autonome de Guangxi Zhuang est le lieu de démonstration du parc agricole de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et de la Chine, et la Chine a appuyé les travaux de recherche pour la coopération au développement dans le cadre de deux programmes multilatéraux régionaux appuyés par la Banque asiatique de développement : le Programme de la sous-région du Grand Mékong (GMS) et le Programme de coopération régionale économique en Asie centrale (CAREC).

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La CAS fournit de l’aide bilatérale directe au développement à des instituts de recherche scientifique et à des services gouvernementaux de pays en développement qui appuient la recherche scientifique. La CAS parraine aussi des conférences savantes internationales et permet à des scientifiques chinois de participer à des activités multilatérales parrainées par des organisations internationales. Elle coopère aussi avec des organisations internationales telles que l’Academy of Sciences for the Developing World (auparavant la Third World Academy of Sciences), l’InterAcademy Council (IAC) et l’InterAcademy Panel (IAP). La CAS a récemment versé 50 000 $US à l’IAP. Les fonctionnaires du MOST et de la CAS soutiennent que toutes les activités de coopération en recherche parrainées par leurs services sont organisées à la demande des pays bénéficiaires23. La Chine n’oblige pas les autres pays à réaliser des travaux de recherche avec la Chine et n’exerce aucune pression sur d’autres pays en développement pour qu’ils acceptent les us et coutumes chinois. En ce qui a trait aux échanges de chercheurs qu’accueille la Chine, les règlements du ministère des Finances interdisent au MOST d’acquitter les frais des équipes qui se rendent en Chine. Cette interdiction empêche de nombreux chercheurs scientifiques de participer aux programmes de recherche pour le développement du MOST.

23 Entrevue avec un fonctionnaire du ministère de la Science et de la Technologie, le 19 avril 2007.

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6. Accroître les liens internationaux pour l’aide au développement Il n’y a pas de regroupement de bailleurs de fonds de type SWAP en Chine24. Le gouvernement chinois a découragé les regroupements et même la coordination des bailleurs de fonds; il préfère orienter la participation des bailleurs de fonds aux projets d’aide au développement en Chine. Malgré ses réserves à l’endroit de la coordination des bailleurs de fonds, la Chine est engagée — à titre de bénéficiaire et de bailleur de fonds — dans deux programmes de développement pilotés et appuyés par la Banque asiatique de développement : le programme GMS et le programme CAREC. Depuis 1992, le programme GMS favorise le développement par l’entremise de liens économiques et de coopération internationale25. Il favorise le développement économique dans les six pays du Mékong : le Cambodge, la Chine, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam. La Chine participe au programme par l’entremise de projets sous-régionaux dans la province du Yunnan et dans la région autonome zhuang du Guangxi26. Le programme CAREC favorise et facilite le commerce et la coopération dans les secteurs des transports et de l’énergie, et dans d’autres secteurs clés du développement dans les pays de l’Asie centrale et dans les pays voisins, y compris l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, la Chine (surtout dans la région autonome de Xinjiang), le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Mongolie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan27. Le programme, qui a vu le jour en 1997, est aussi une alliance d’organismes multilatéraux et d’autres organismes internationaux engagés dans la promotion de la coopération économique en Asie centrale, tels que la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, le Fonds monétaire international, la Banque islamique de développement, le PNUD et la Banque mondiale. Le gouvernement chinois a engagé 500 000 $US dans cette initiative en 200628. Le Département des affaires commerciales et économiques internationales du MOFCOM gère les activités de la Chine dans le cadre de ce programme. La Chine participe à ces programmes en grande partie pour faciliter un développement coordonné de l’infrastructure régionale et l’intégration sur le plan logistique. Dans le cas de la Chine, le programme CAREC fournit aussi un mécanisme institutionnel qui favorise une approche régionale concertée du développement énergétique. De plus, les deux programmes encouragent des mouvements économiques efficaces dans leur région respective, dans le cadre desquels la Chine jouit de certains avantages comparatifs, et produit des bénéfices secondaires tels que la réduction de la pauvreté, le développement social et la gestion des ressources environnementales et naturelles. Deux autres initiatives notables, coordonnées par les bailleurs de fonds, sont le Centre international de réduction de la pauvreté en Chine (IPRCC) et le China-Africa Business Council (CABC). Lancé en 2006, l’IPRCC est un organisme international conçu et mis en place par le gouvernement de la Chine, le PNUD et d’autres organisations internationales. L’IPRCC, qui se consacre à la formation, aux échanges et à la recherche relatives à la réduction de la pauvreté, est en phase de démarrage et compte sur l’appui de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement et de deux organismes de développement bilatéral – le Department for International Development (Royaume-Uni) et le GTZ (Allemagne). Le Department for

24 SWAP est l’acronyme de Sector-Wide Approach Programs (approche sectorielle), qui regroupent les contributions des principaux bailleurs de fonds et qui sont élaborés en consultation avec des représentants du gouvernement du pays bénéficiaire. 25 Information tirée du rapport de la Banque asiatique de développement, « Mekong Leaders: Building Capacity in the GMS Countries », juin 2006. 26 Information tirée du rapport de la Banque asiatique de développement, « The People’s Republic of China in the Greater Mekong Sub-region », 2007. 27 Information tirée du rapport de la Banque asiatique de développement, « Comprehensive Action Plan: CAREC », 2007. 28 Entrevue avec le fonctionnaire de la Banque asiatique de développement chargé du CAREC, le 24 avril 2007.

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International Development dirige des efforts concertés visant à mettre en place un programme de « dialogue Sud-Sud » au sein de l’IPRCC, axé sur l’expérience de la Chine en matière d’allègement de la pauvreté29. Le PNUD a aussi pris l’initiative de collaborer avec le gouvernement de la Chine pour créer le CABC30. Cette initiative multilatérale, qui établit un lien évident entre le développement commercial et l’aide au développement, traduit l’idée que se fait actuellement la Chine de la coopération au développement. Lancé en 2006, il coordonne la rétroaction des participants africains et l’apport de la Banque asiatique de développement ainsi que des entreprises et associations sectorielles chinoises. Bien que la Chine soit présente, à titre de partenaire, dans de nombreux projets d’aide au développement auxquels elle apporte surtout des compétences, du financement et de l’information, on décèle de plus en plus de motifs politiques, tels que les préférences politiques des pays bénéficiaires et les pressions des bailleurs de fonds internationaux, dans les décisions de la Chine. En 2003, plusieurs bailleurs de fonds ont pris acte de l’accroissement des prêts et de l’aide au développement de la Chine et ont commencé à exercer des pressions pour que le pays coordonne ses efforts avec ceux des autres bailleurs de fonds. Par conséquent, le programme d’aide de la Chine semble évoluer. En fait, les expériences favorables qu’a connues le pays grâce à ses partenariats avec la BAD et le PNUD semblent encourager les autorités chinoises à pousser plus loin l’expérience avec l’IPRCC et la coordination internationale de l’aide au développement. L’évolution de la situation laisse entrevoir la possibilité que la Chine s’engage dans d’autres ententes multilatérales et pourrait constituer une nouvelle tendance dans le programme d’aide au développement de la Chine.

29 Centre international de réduction de la pauvreté en Chine, Rapport annuel 2006. 30 Entrevue avec un représentant du Programme des Nations Unies pour le développement, le 23 avril 2007.

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7. Liens internationaux en matière de recherche pour le développement À ce jour, la Chine n’a formé aucun important regroupement de bailleurs de fonds en matière de recherche pour le développement, si ce n’est le réseau informel de bailleurs de fonds qui a vu le jour pour appuyer l’IPRCC. En fait, l’IPRCC est le seul important regroupement de bailleurs de fonds de la recherche pour le développement auquel participe la Chine. Des discussions sont en cours en vue de la mise en place d’activités de recherche appliquée à l’IPRCC, qui se concentreraient sur la coopération à la recherche pour l’allégement de la pauvreté. En permettant à un regroupement de bailleurs de fonds de se constituer dans le cas présent, le pays vise à profiter du soutien financier offert par des organismes donateurs internationaux, qui mettent en avant l’IPRCC comme un projet pilote pour lancer une nouvelle phase de coordination des bailleurs de fonds avec la Chine. Les bailleurs de fonds ont accepté de fournir la majorité du financement de l’IPRCC au cours des trois premières années de fonctionnement, après quoi l’organisme devrait être autonome. Le gouvernement chinois semble aussi motivé par des considérations d’ordre politique. Le LGOPA (Leading Group Office for Poverty Alleviation) du Conseil d’État, qui est le principal organisme chinois dans le cadre de cette initiative, a fait ses preuves en matière de gestion de projets de coopération dans des domaines sensibles tels que la pauvreté et les inégalités sociales. Après de longues délibérations et un encouragement considérable, le LGOPA a convenu de construire un centre de recherche sur la réduction de la pauvreté axée sur la Chine, qui permettra aux groupes étrangers d’utiliser l’expérience chinoise pour dégager des leçons et des pratiques exemplaires à l’intention d’autres pays en développement31. Dans les pays en développement, la Chine forge aussi des partenariats de recherche en collaboration avec des scientifiques locaux, qui comportent de la formation en gestion et des ententes sur l’échange de chercheurs avec des centres de recherche locaux et des laboratoires d’idées stratégiques. Le MOST exécute un important programme de coopération en matière de recherche dont les activités portent sur l’énergie, l’environnement, la santé, l’eau et l’éducation. La CAS coordonne des travaux de recherche pour le développement par l’entremise de son CAS-Third World Academy of Sciences Fellowship Research Program à l’intention des chercheurs scientifiques de troisième cycle, postdoctoraux et chevronnés32. Le TWAS est une organisation internationale autonome fondée à Trieste, en Italie, en 198333. Le programme, qui a débuté en 2000, subventionne 50 chercheurs d’expérience provenant de pays en développement pour leur permettre de séjourner durant un an dans un institut de la CAS en Chine.

31 Entrevue avec un fonctionnaire du Department for International Development (Royaume-Uni), le 23 avril 2007. 32 L’ancien président de l’Académie des sciences de la Chine était le vice-président de la Third World Academy of Sciences; l’un des vice-présidents actuels de l’Académie des sciences de la Chine est un dirigeant supérieur de la Third World Academy of Sciences. Entrevue avec un fonctionnaire du Bureau de la coopération internationale de l’Académie des sciences de la Chine, le 16 avril 2007. 33 Depuis 1986, la Third World Academy of Sciences a appuyé des projets de recherche scientifique et de renforcement des capacités dans plus de 100 pays.

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8. Conclusion On ne dispose pas de suffisamment de données sur l’aide au développement de la Chine pour déterminer avec justesse les sommes octroyées sous forme de subventions et de prêts, ou pour ventiler avec précision cette aide selon les bénéficiaires et les concentrations sectorielles. Le montant total de l’aide chinoise a considérablement augmenté au cours des trois dernières années, et augmentera probablement davantage à l’avenir, à moins d’un ralentissement majeur et imprévu de l’économie chinoise. Lorsqu’on exmine les diverses dimensions des programmes d’aide au développement de la Chine, y compris la recherche pour le développement, il apparaît que l’hésitation apparente de la Chine à coordonner les programmes d’aide au développement avec les « bailleurs de fonds traditionnels » s’atténue, particulièrement en ce qui a trait aux bailleurs de fonds multilatéraux. Les autorités chinoises semblent surveiller de près l’IPRRC et tireront probablement des leçons de cette expérience pour inspirer les futurs efforts de collaboration où interviennent de multiples bailleurs de fonds. On n’a pas défini de priorités précises pour le programme. Toutefois, on a indiqué qu’on complétait désormais les domaines privilégiés jusqu’alors par l’aide étrangère chinoise — l’infrastructure, les installations énergétiques et les stades — par une plus grande attention au renforcement des capacités et au développement social. Les responsables chinois ont aussi fait remarquer que l’aide au développement était versée en réponse aux demandes des pays bénéficiaires. Il semblerait donc que le programme d’aide de la Chine évolue.

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Bibliographie Asian Development Bank. ADB Report, “Mekong Leaders: Building Capacity in the GMS

Countries,” June 2006. Asian Development Bank. ADB Report, “The People’s Republic of China in the Greater Mekong

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