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Le mensuel d’information des élus étudiants SOMMAIRE Edito Association pour la Formation des Elus Etudiants unef.fr Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Anna MELIN Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189 APFEE Actualités locales Fiche pratique Préparer un CA budgétaire Interview Ligia DECA, présidente de l’ESU Dossier Budget 2009 : un budget de renoncement p. 7 p. 4 - 5 p. 2 p. 3 p. 6 Actualités nationales Aides sociales • Versailles Saint-Quentin : Maintien du contrôle continu • Paris 4 : Le retour de la compensation annuelle Contrat doctoral : un danger pour les jeunes chercheurs Mobilisation étudiante en Italie Rapport Lambert : un rapport dangereux Bonjour à tous, Le budget de l’enseignement supérieur et de la Recherche est actuellement discuté au Parlement. Le PLF 2009 marque avant tout le renoncement de la ministre à tenir ses promesses, dans un contexte marqué par la crise finan- cière et sociale. Alors que les étudiants seront ceux qui subiront le plus les conséquences de la crise, c’est-à-dire un chômage de masse et une forte dé- qualification, le gouvernement choisi d’aggraver la situation, par un budget qui ne répond pas aux enjeux de la période. L’enseignement supérieur n’est pas un cas isolé. Toute l’Education est aujourd’hui victime des politiques du gouvernement : 13 500 postes suppri- més dans l’Education Nationale, suppression des RASED, réforme du lycée… C’est pour demander au gouvernement de remettre la priorité à l’Education que l’ensemble de la communauté éducative est descendue dans la rue le 19 octobre et le 20 novembre, réunissant respectivement 80 000 et 220 000 per- sonnes. Il est temps que le gouvernement entende nos revendications. La Lettre des Elus revient sur la question du budget dans son dossier. Nous consacrons également notre fiche pratique sur le vote du budget dans les conseils d’administration, afin que chaque élu puisse disposer des outils pour agir sur cette question. Malgré ce contexte de pénurie budgétaire, les élus « UNEF et associations étudiantes » continuent de se battre dans les conseils pour faire entendre la voie des étudiants. Deux mois après la rentrée, les victoires sont au rendez vous : retour de la compensation annuelle à la Sorbonne et mise en place du contrôle continu non pénalisant à l’UVSQ. Enfin, la Lettre des Elus donne la parole à Liega DECA, prési- dente de l’ESU (European Students Union), pour nous donner le point de vue des étudiants en Europe. Bonne lecture, Annabelle JANODET, élue au CNESER p. 8 N° 145 - Octobre 2008 - 0,15 Euros

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La lettre des élus

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Le mensuel d’information des élus étudiants

SOMMAIRE Edito

Association pour la Formation des Elus Etudiants

unef.fr

Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Anna MELIN Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189

APFEE

Actualités locales

Fiche pratique

Préparer un CA budgétaire

Interview

Ligia DECA, présidente de l’ESU

Dossier

Budget 2009 : un budget de renoncement

p. 7 p. 4 - 5

p. 2

p. 3

p. 6

Actualités nationales

Aides sociales

• Versailles Saint-Quentin : Maintien du contrôle continu

• Paris 4 : Le retour de la compensation annuelle

• Contrat doctoral : un danger pour les jeunes chercheurs

• Mobilisation étudiante en Italie

• Rapport Lambert : un rapport dangereux

Bonjour à tous,

Le budget de l’enseignement supérieur et de la Recherche est actuellement discuté au Parlement. Le PLF 2009 marque avant tout le renoncement de la ministre à tenir ses promesses, dans un contexte marqué par la crise finan-cière et sociale. Alors que les étudiants seront ceux qui subiront le plus les conséquences de la crise, c’est-à-dire un chômage de masse et une forte dé-qualification, le gouvernement choisi d’aggraver la situation, par un budget qui ne répond pas aux enjeux de la période.

L’enseignement supérieur n’est pas un cas isolé. Toute l’Education est aujourd’hui victime des politiques du gouvernement : 13 500 postes suppri-més dans l’Education Nationale, suppression des RASED, réforme du lycée… C’est pour demander au gouvernement de remettre la priorité à l’Education que l’ensemble de la communauté éducative est descendue dans la rue le 19 octobre et le 20 novembre, réunissant respectivement 80 000 et 220 000 per-sonnes. Il est temps que le gouvernement entende nos revendications.

La Lettre des Elus revient sur la question du budget dans son dossier. Nous consacrons également notre fiche pratique sur le vote du budget dans les conseils d’administration, afin que chaque élu puisse disposer des outils pour agir sur cette question.

Malgré ce contexte de pénurie budgétaire, les élus « UNEF et associations étudiantes » continuent de se battre dans les conseils pour faire entendre la voie des étudiants. Deux mois après la rentrée, les victoires sont au rendez vous : retour de la compensation annuelle à la Sorbonne et mise en place du contrôle continu non pénalisant à l’UVSQ.

Enfin, la Lettre des Elus donne la parole à Liega DECA, prési-dente de l’ESU (European Students Union), pour nous donner le point de vue des étudiants en Europe.

Bonne lecture,Annabelle JANODET,

élue au CNESER

p. 8

N° 145 - Octobre 2008 - 0,15 Euros

2 La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Maintien du contrôle continu à l’université de Versailles St Quentin

Actualités localesUniversité Versailles Saint Quentin. Suite à la mobilisation des élus « UNEF et associations étudiantes », le contrôle continu non pénalisant a été maintenu dans la réglementation des examens.

En baisse

220 000 euros pour repérer les leaders d’opinion…

Xavier Darcos et Valérie Pécresse ont

respectivement chacun engagé 100 000 et 120

000 euros pour « repérer les leaders d’opinion,

les lanceurs d’alerte, et analyser leur potentiel

d’influence et leur capacité à se constituer en

réseau.» On voit qu’elles sont les priorités du

gouvernement…

En hausse220 000 personnes dans la rue le 20 novembre pour l’éducation

A l’appel des syndicats de l’éducation, plus de

220 000 manifestants ont défilé dans les rues

de nombreuses villes pour dénoncer la politi-

que éducative du gouvernement et défendre le

service public d’éducation. Parmi eux, plus de

20 000 étudiants.

Suite à la mise

en place de la

réforme LMD en

2003, l’Université

Paris Sorbonne

(Paris IV) avait

fait le choix de re-

venir sur un droit

étudiant majeur

en supprimant la

compensation an-

nuelle. Les élus «

UNEF et associa-

tions étudiantes » ont enfin obtenu son retour.

A l’occasion des élections aux conseils

centraux, les élus « UNEF et associations

étudiantes » ont mis la revendication du

retour de la compensation annuelle au

cœur de leur campagne électorale. Pour

appuyer notre demande auprès de l’uni-

versité nous avons également fait appel

au soutien des étudiants par le biais de

pétitions. En effet, les élus « UNEF et as-

sociations étudiantes » défendent la com-

pensation annuelle car elle est le meilleur

moyen de prendre en compte le progrès de

chaque étudiant, pendant toute l’année. Il

nous paraît également absurde de refuser

à un étudiant de valider son année, alors

qu’il aurait obtenu la moyenne sur l’année.

Nos élus ont obtenu la mise en place de grou-

pes de travail sur les modalités de contrôle

de connaissance, où nous avons participé à

l’ensemble des discussions. Durant les dé-

bats en CEVU, les élus « UNEF et associa-

tions étudiantes » se sont battus pour faire

proposer la compensation annuelle au CA.

Au final, elle a été votée à l’unanimité par le

conseil d’administration le 3 octobre 2008.

Philippine BRYGO,

élue au CA l’université Paris 4

Rétablissement de la compensation annuelle à la Sorbonne.

MCC. Les élus « UNEF & associations étudiantes » obtiennent le retour de la compensation annuelle à Paris IV.

A la rentrée, la présidence de l’université de

Versailles St Quentin a voulu s’attaquer aux

droits étudiants lors des examens en révisant

les modalités de contrôle des connaissances.

Elle a voulu supprimer le contrôle continu non

pénalisant obtenu l’année dernière par les élus

« UNEF et associations étudiantes ». Vos élus

avaient réussi à faire inscrire dans le règlement

des examens de l’université la prise en compte

des notes du contrôle continu dans le calcul de

la moyenne que si celles-ci étaient supérieures

à la note des examens terminaux. Ce dispositif

permet de prendre en compte la progression de

l’étudiant tout au long du semestre et évite les

notes avec un effet « couperet ».

Face à la volonté de l’université, les élus

« UNEF et associations étudiantes » se sont

mobilisés pour que ce mode d’évaluation soit

maintenu. Ils ont mené une campagne de pé-

titions et obtenu le soutien de plusieurs mil-

liers d’étudiants. Le jour du vote des modalités

d’examen, vos élus ont organisé un rassemble-

ment devant le conseil d’administration. Face

à la mobilisation des étudiants, la présidence

de l’université n’a eu d’autres choix que de reti-

rer son projet et de laisser en place le contrôle

continu non pénalisant.

Benoît Soulier, élu au CA de

l’Université Versailles-Saint QUentin

Brèves du CNESER

CNESER du 20 octobre 2008.

Avis négatif pour la fusion de l’ENE-

SAD et de l’ENSBANA

Lors de la séance du 20 octobre, le

CNESER a rejeté le projet de fusion de

deux écoles d’ingénieurs à Dijon : l’ENE-

SAD et l’ENSBANA. Notamment parce

que dans les instances du nouvel établis-

sement, les représentants des étudiants

étaient sous représentés (2 membres sur

28 au conseil d’administration).

Résultat du vote : 4 abstention 9

contre et 5 pour

Adoption d’une motion sur la réforme

de la formation des enseignants

Lors de cette même séance, le CNE-

SER a adopté une motion sur la réforme

de la formation des enseignants. Cette

motion très largement adoptée et signée

par l’UNEF, le SNESUP, l’UNSA et la CGT,

dénonce le calendrier de la réforme et

demande un moratoire sur le dépôt des

maquettes des Masters préparant au

concours de l’enseignement. Le minis-

tère a transmis aux établissements une

circulaire demandant aux universités de

remettre leur projet de maquette pour la

fin décembre laissant moins de 2 mois

aux universités pour les préparer.

Union Européenne. Les étudiants italiens se mobilisent face à une réforme rétrograde des universités.

3La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Actualités nationales

Valérie Pécresse vient d’annoncer la suppres-

sion du monitorat et des allocations recherches,

leur substituant un contrat unique signé entre

chaque doctorant et son université. Cela signifie

que les financements des thèses ne seront plus

attribués directement par le ministère, mais par

chacune des universités, après négociation avec

le doctorant.

La mise en place de ce contrat ne répond pas

au besoin d’un statut pour les jeunes chercheurs,

désengage l’Etat de ses responsabilités et risque

de creuser les inégalités entre universités et filiè-

res.

Un renforcement des inégalités entre les universités et entre les étudiants

Aujourd’hui le système des allocations recher-

che, bien qu’imparfait, permettait une répartition

entre les universités et les filières et garantissait

un rôle moteur dans le pilotage de la recherche à

l’Etat. Avec ce nouveau contrat ce sont désormais

les universités qui vont piloter la recherche et ré-

partir les financements pour les doctorants non

pas en fonctions des intérêts pour toute la société

mais en fonction de leurs intérêts propres.

De plus le contrat doctoral sera un contrat «

à la carte », dont les missions seront variables.

Cela risque d’accroître les inégalités entre les

doctorants.

Une mauvaise solution pour un vrai problème

Le contrat doctoral ne répond pas aux attentes

des doctorants. Ceux-ci ont besoin d’un véritable

sttut leur permettant de faire leurs recherches

dans de bonnes conditions.

Aujourd’hui, 40% des doctorants abandonnent

leurs travaux en cours d’études faute de finance-

ment suffisants. Les élus « UNEF et associations

étudiantes » demandent des mesures pour ga-

rantir un financement de toutes les thèse :

* Création d’un statut du doctorant garantis-

sant les droits du doctorant (conditions de travail,

financement...)

* Doublement du nombre d’allocations de re-

cherche

* Donner une valeur contraignante à la charte

des thèses.

Florent Voisin,

élu au CNESER

Recherche. La création du contrat doctoral risque d’accroître les inégalités entre les doctorants.

Le mouvement des étudiants italiens pour la défense du service public

Le manque de financement de l’enseignement

supérieur n’est pas une problématique unique-

ment française, mais touche un certain nombre

de pays de l’Union Européenne. En Italie, des

dizaines de milliers d’étudiants, aux côtés des en-

seignants, sont mobilisés contre la réforme dite

Gelmini, du nom de la ministre de l’Education.

Les élus « UNEF et associations étudiantes »

partagent les inquiétudes des étudiants italiens,

qui font échos aux 900 suppressions de postes

dans l’enseignement supérieur français, et à un

budget de pénurie.

En effet, la réforme Gelmini présente trois dis-

positions dangereuses.

1. Le budget public des universités doit être

réduit de 25% sur les cinq prochaines années,

soit une coupe budgétaire de 60 milliards d’euros

annuels.

2. Un départ à la retraite sur cinq ne sera pas

remplacé.

3. Les universités auront la possibilité de fixer

elles-mêmes leurs frais d’inscription.

En même temps, les syndicats du primaire et

du secondaire se mobilisent contre les coupes

budgétaires et les suppressions de postes. La

Ministre souhaite également revenir au model de

l’enseignant unique par classe, réintroduire les

notes de comportement, et réintroduire le port de

« Contrat doctoral » : un contrat dangereux

la blouse d’écolier, tout en abaissant l’âge de la

scolarité obligatoire de 16 à 14 ans.

La mobilisation italienne grandit de jour en jour.

Elle rassemble des millions d’étudiants, d’ensei-

gnants et de citoyens en manifestation, et reçoit

un fort écho dans l’opinion publique avec près de

50% d’opinions favorable. Malgré cela, la ministre

persiste et a déclaré que « la loi passera », et que

les manifestants restent minoritaires.

Damien Ramage

Toutes les infos sont sur http://www.udu.it/

4 La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

DossierBudget 2009. Alors que la crise financière fait rage, le gouvernement fait le choix d’hypothéquer l’avenir des jeunes et des étudiants, en n’investissant pas dans l’Education et dans l’Enseignement Supérieur.

Un budget de renoncement qui ne répond pas aux priorités des étudiants

Le projet de loi de finance 2009, intervient

dans un contexte particulier. Contexte de crise

financière qui rend les orientations budgétai-

res du gouvernement caduques. Contexte

d’augmentation « affichée » des moyens de

l’enseignement supérieur, sur laquelle la mi-

nistre insiste pour faire la démonstration de la

bonne application des promesses de camap-

gne du président de la République.

Les élus « UNEF et associations étudiantes

» considèrent que ce budget 2009 n’est pas

à la hauteur des déclarations de Valérie Pé-

cresse. Alors que les étudiants connaissent

une nouvelle dégradation de leurs conditions

de vie et d’études, le budget est loin de faire

de l’enseignement supérieur une priorité. Il ne

fait ni de l’université, ni du diplôme, ni des qua-

lifications, ni de la recherche et de l’innovation,

les réponses nécessaires à un contexte écono-

mique difficile pour les jeunes. Pourtant, face à

la future montée du chômage, l’Education et le

diplôme restent les meilleures armes pour les

jeunes pour s’insérer durablement sur le mar-

ché du travail.

Pour les élus «UNEF et associations étu-

diantes », le budget ne sert aujourd’hui qu’à ag-

graver les inégalités dans l’enseignement su-

périeur, c’est un budget de renoncement, bien

loin des discours optimistes et volontaristes de

En décembre 2007, Nicolas Sarkozy a an-

noncé l’investissement de 5 milliards d’euros

pour financer un plan de rénovation des cam-

pus universitaire. Un an plus tard, les som-

mes prévues dans le projet de loi de finance

2009.

Etape 1 : 5 milliards d’euros pour

seulement 10 campus

Quelques jours, après l’annonce du Prési-

dent de la République, Valérie Pécresse an-

nonce que le plan de rénovation ne concer-

nera que 10 projets alors que plus d’un tiers

des locaux universitaires sont dans un état

très dégradé.

Etape 2 : 1,3 milliard d’euros s’envolent

Alors que Nicolas Sarkozy s’était engagé à

investir 5 milliards d’euros, seuls 3,7 milliards

d’euros ont pu être dégagés par la vente des

L’Opération Campus fait « pschitt »

la ministre, et ce pour plusieurs raisons.

De lourdes menaces sur l’exécution de certaines mesures

Un certain nombre de mesures annoncées

l’année dernière par a ministre n’ont pas les

moyens d’être financées pour 2009. L’exemple

le plus parlant est celui du logement : le gou-

vernement avait promis 5000 constructions de

logements universitaires dans le cadre du plan

Anciaux, mais seuls 4 200 sont financés dans

le budget. La ministre ne pourra pas non plus

tenir ses engagements sur le plan campus. Sur

les 5 milliards oqui nt été annoncés, ce sont

seulement 160 000 millions qui seront vérita-

blement débloqués en 2009 (voir encadré).

La ministre refuse de tenir ses engagements auprès des étudiants.

Les élus « UNEF et associations étudiantes »

s’étaient investis pour obtenir des pouvoirs pu-

blics l’application du plan « réussite en Licence

», ainsi qu’un plan d’action sociale pluriannuel

pour l’amélioriation des conditions de vie. Dans

son projet de budget 2009, la ministre renonce

à tenir ses engagements. Les crédits cumulés

sur 2009-2011 pour la vie étudiante (250 mil-

lions) ne permettront même pas d’augmenter

les bourses à la rentrée prochaine.

Les moyens annoncés pour le plan licence

ne sont également pas au rendez-vous. Les 68

millions d’euros annoncés pour le plan Licence

en 2009, ne permettront de financer qu’une

actifs d’EDF.

Etape 3 : Seulement 160 millions dans

le budget 2009

Dans le PLF 2009, ce sont seulement 160

millions d’euros qui apparaissent pour le plan

de rénovation. Parce que ce ne sont pas di-

rectement les produits de la vente des actifs

d’EDF qui financent l’opération, mais les inté-

rêts des placements de ces produits.

Etape 4 : Les partenariats public-privé

(PPP) : un mode de financement inadapté

Le financement des projets de l’opération

devait se faire par le biais de PPP. Le gouver-

nement a fait modifier la réglementation, no-

tamment en appliquant le caractère d’urgence

à ces projets. Cependant le conseil constitu-

tionnel a cassé cette décision. Au manque de

moyens financiers, s’ajoutent désormais des

incertitudes juridiques.

Les prêts étudiants : une bonne affaire pour les

banques, un vrai danger pour les étudiants.

A la rentrée, le gouvernement a annoncé,

à grands renforts de communication, le

lancement de prêts étudiants garantis par

l’Etat. Sur le fond, cette annonce est par-

ticulièrement inadaptée à la situation des

étudiants. Alors que les difficultés sociales

se multiplient, et que le surendettement est

à l’origine de la crise économique et finan-

cière actuelle, la perspective d’endetter les

jeunes dès leurs études est en elle-même

douteuse.

Sur la forme, les prêts étudiants de Valérie

Pécresse sont mauvais pour deux raisons :

1. Ce sont des prêts bancaires à taux po-

sitifs (autour de 4%) alors que durant sa

campagne le Président de la République

s’était engagé pour des prêts à taux zéro.

Par ailleurs, ces prêts suppriment un dis-

positif de prêts à taux zéro attribués par les

CROUS.

2. La garantie apportée par l’Etat est une

garantie aux banques et non aux étudiants.

En clair, en cas d’impayé, l’Etat paiera aux

banques 70% de la somme empruntée, mais

l’étudiant restera redevable de toute la som-

me, et ne bénéficiera d’aucune protection

contre le surendettement.

5La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Dossier

demie heure de cours en plus par étudiant et

par an, au lieu des 5h hebdomadaires promises

dans le plan licence.

Le budget prévoit, pour la première fois de-

puis 15 ans, la suppression de 900 postes dans

l’enseignement supérieur et la recherche.

Le budget ne prévoit, et ce pour la deuxième

année consécutive, aucune création de postes

d’enseignants-chercheurs. Pourtant le recrute-

ment de personnels d’enseignement est l’uni-

que levier pour améliorer l’encadrement et la

réussite des étudiants.

Un budget en trompe l’oeil : les élus « UNEF et associations étudiantes » contestent la réalité des 1,8 milliards.

Le gouvernement affiche une augmenta-

tion de 1,8 milliards d’euros pour le budget de

l’enseignement suéprieur et de la recherche.

Loin des beaux discours, les élus « UNEF et

associations étudiantes » dénoncent un budget

en trompe l’oeil, et dénoncent la stratégie du

gouvernement, qui reprend d’une main ce qu’il

donne de l’autre.

Cette année, plus de 600 millions d’euros

s’envoleront en exonérations fiscales aux en-

treprises, via les crédits impôts recherche, soit

77,5% des nouveaux crédits attribués à la re-

cherche.

Le gouvernement va également économi-

ser 12,7 millions d’euros par la suppression du

dispositif ALINE (aide pour la rentrée aux étu-

diants), et 43 millions par la suppression des

900 postes.

Les élus « UNEF et associations étudiantes

» refusent que les volontés de changement et

de réforme des étudiants restent sans réponse

parce que les caisses seraient « vides », alors

qu’il est possible de trouver en quelques jours

plusieurs milliards d’euros pour renflouer un

système bancaire qui s’effondre. Ce n’est pas

aux jeunes de payer aujourd’hui le prix des er-

reurs des générations d’hier en sacrifiant leur

avenir sur l’autel de la rigueur budgétaire. Pour

les élus « UNEF et associations étudiantes »,

l’enseignement supérieur et la recherche doi-

vent redevenir une priorité pour le pays. Loin de

rendre cette exigence caduque, la crise actuelle

témoigne du besoin de dépenses d’avenir pour

faire face à ses conséquences économiques et

sociales.

Les élus « UNEF et associations étudiantes » demandent donc au gouvernement de revoir ses orientations et demandent :

* un plan pluriannuel d’action social étudian-

te intégrant notamment la création d’un 10ème

mois de bourses et l’augmentation du nombre

et du montant des bourses ;

* le rétablissement des 900 postes suppri-

més ; un plan pluriannuel de recrutement d’en-

seignant chercheurs et de personnels adminis-

tratifs pour améliorer l’encadrement ;

* un plan national de rénovation des univer-

sités.

Annabelle Janodet,

élue au CNESER

6 La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Aide socialeCROUS. Dans le cadre du chantier vie étudiante, le rapport Lambert sur la réforme du réseau des œu-vres vient d’être remis à la ministre. Il ne répond en rien aux attentes des étudiants.

Le ministère de l’enseignement supérieur a

rendu public un rapport rédigé par Denis Lam-

bert, directeur du CROUS de Lyon sur l’avenir

des Œuvres universitaires. Les préconisations

du rapport apparaissent dangereuses pour les

étudiants. Elles visent notamment à remplacer

la mission sociale des CROUS par un objectif

d’attractivité. Alors que la rentrée est particuliè-

rement difficile sur le plan social et que le mi-

nistère est sourd aux attentes des étudiants, le

rapport Lambert évite soigneusement d’aborder

la question des conditions de vie étudiante, sujet

central de la rentrée.

Une menace pour le service public des CROUS

Le Rapport Lambert privilégie la logique d’at-

tractivité des universités, sur la mission sociale

des CROUS. En remplaçant les CROUS par un

réseau « d’agences de la vie étudiante en région

» (AVER) à la recherche de ressources propres

(notamment commerciales), la logique est de

désengager l’Etat, et de le remplacer dans la

dimension d’orientation par les établissements

d’enseignements supérieurs auxquels seraient

désormais subordonnés les AVER.

Le rapport préconise notamment de :

- remplacer le CNOUS par une « Agence

Nationale de la Vie Etudiante » aux prérogati-

ves réduites afin de faire de l’échelon local le «

nouveau centre de gravité » de la politique de

vie étudiante.

- renforcer le poids des universités en matière

de vie étudiante en confiant à la CPU la prési-

dence du CA du CNOUS, en confiant aux PRES

ou aux universités la présidence d’un conseil

d’orientation stratégique (sans étudiant) chargé

de définir les orientations du CROUS en lieu et

place du conseil d’administration dans lequel

siègent les élus étudiants.

Ce poids accru des universités en matière de

vie étudiante est inquiétant : non seulement il

ignore le fait que près de la moitié des étudiants

ne sont pas dans les universités (prépa, grandes

écoles..), mais il risque de soumettre les CROUS

non plus à la politique sociale de l’Etat mais aux

desiderata d’établissements dont les objectifs de

prestige passent avant les objectifs sociaux.

Des ajustements techniques

Le rapport n’est pas seulement inquiétant du

point de vue des étudiants, mais aussi pour les

personnels. Il suggère de remplacer des person-

nels fonctionnaires par des contractuels. Cette

mesure renforcerait le désengagement de l’Etat

et ferait davantage reposer les dépenses de

personnel sur le budget de chaque CROUS, et

donc sur l’argent des étudiants. À court terme,

cela renverra chaque CROUS à augmenter ses

tarifs (restauration, logement…) pour faire face

à la pénurie de personnels, là où auparavant, le

ministère répondait directement au problème.

Autre mesure inquiétante, le transfert des

aides au logement (APL et ALS) vers les

CROUS. Cela s’accompagnerait d’une réforme

de leur mode d’attribution (aujourd’hui fonction

des seules ressources des étudiants), qui pour-

rait remettre en cause la solvabilité de centaines

de milliers d’étudiants qui en bénéficient, et ce

faisant, leur accès à des logements indépen-

dants.

Pour « faire passer la pilule », le rapport or-

ganise une diversion, avec quelques mesures

gadgets :

* un 8ème élu dans les CROUS

* un Vice-Président du CNOUS

* la mise en place d’un vote électronique

La seule proposition intéressante du rapport

est le transfert de la gestion des bourses des

rectorats vers les CROUS. Revendication por-

tée par les élus « UNEF et Associations Etudian-

tes », cette mesure qui permettrait de réduire

significativement les délais de versements de

bourses, se heurte jusqu’à présent au manque

de volonté des ministres successifs.

Le Rapport Lambert ne répond pas à la dégradation des conditions sociales des étudiants

Alors que la dégradation des conditions socia-

les des étudiants s’est encore accélérée cette an-

née, que 9 étudiants sur 10 perdent aux réformes

engagées par la Ministre, le Rapport Lambert qui

propose une réponse purement technique, consti-

tue pour les élus « UNEF et Associations Etudian-

tes » une véritable provocation. Ce rapport fait

l’impasse sur le sujet majeur en matière de vie

étudiante : la nature, les objectifs et les moyens

de la politique sociale en direction des étudiants.

Pour permettre aux CROUS de remplir avec ef-

ficacité et rapidité l’ensemble de leurs missions,

ils doivent obtenir plus de moyens notamment de

la part de l’Etat. A défaut, ce sont aujourd’hui les

étudiants qui supportent ces charges via l’aug-

mentation du ticket RU (+0,5 centimes/an) ou des

loyers. Plus qu’un mécano-institutionnel, c’est

une augmentation du financement des CROUS

par l’Etat dont qu’il devrait être question.

Les étudiants attendent que l’Etat s’investisse

davantage dans le réseau des œuvres, en ren-

forçant le rôle du CNOUS, et les moyens hu-

mains alloués pour améliorer encore l’efficacité

du service aux étudiants (bourses, gestion des

résidences…). Du point de vue financier, l’Etat

doit accélérer les constructions et rénovations

de logements étudiants, augmenter réellement le

nombre de boursiers, et le montant de celles-ci.

Lucas Jourdain,

élu au CNOUS

Rapport Lambert : non à la LRU des CROUS !

7La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Fiche pratique

Tous les ans au mois de décembre, les

conseils d’administration des universités doi-

vent voter le budget de l’établissement. Afin

que les élus puissent bien préparer cette éta-

pe importante dans l’activité de l’université, la

LDE revient sur les éléments utiles que doivent

connaître les élus défendre les intérêts des étu-

diants.

Les modifications liées à la loi LRU

Les procédures budgétaires ont profon-

dément changé avec la mise en place de la

loi LRU et rendent les débats sur le budget

d’autant plus important. La principale évolution

est la mise en place du budget global dans le

cadre du passage à l’autonomie renforcée des

universités.

Dès le 1er janvier 2009, 20 universités vont

pouvoir mettre en place les compétences élar-

gies de la LRU. Un article permet d’attribuer

aux universités qui en font la demande, des «

compétences élargies en matière budgétaire

». Désormais les établissements seront dotés

d’un budget global, les moyens ne seront plus

fléchés sur des postes de dépenses précis.

Le budget global pose plusieurs problèmes : il

risque de creuser les inégalités entre les éta-

blissements et de fragiliser le service public. Le

budget inclura désormais les dépenses liées

à la rémunération des personnels de l’univer-

sité. Il permet de transformer des crédits desti-

nés à rémunérer des personnels en crédits de

fonctionnement. Les universités pourront ainsi

supprimer des postes alors même que le taux

d’encadrement administratif et pédagogique

est aujourd’hui insuffisant. Pour éviter des dé-

rives, les élus doivent être vigilant à afin que le

passage au budget global n’entraîne pas des

dérives et des coupes budgétaires dans tel ou

tel composantes de l’établissement et une di-

minution du taux d’encadrement pédagogique

et administratif.

Peser sur le débat budgétaire

Le débat budgétaire permet de contrôler la

bonne utilisation des dotations publiques ac-

cordées aux universités et de mettre en œu-

vre les objectifs politiques et les priorités de

l’établissement. La préparation du budget des

universités est régie par le décret du 14 janvier

1994, modifié par le décret du 28 juin 2008 :

1. Chaque composante et service commun

déterminent les moyens nécessaires à la réali-

sation de ses missions.

2. Le CA délibère sur les prévisions d’acti-

vités, arrête l’équilibre financier ainsi que les

grandes catégories de recettes et de dépenses

du projet de budget.

3. Le projet est communiqué au recteur.

4. Les UFR et les services adoptent leur bud-

get, qui est ensuite centralisé.

5. Présentation et vote en C.A.

6. Si le budget n’est pas exécutoire le 1er

mars, il est arrêté par le recteur d’académie.

Cette procédure est au final très peu respec-

tée dans les universités. Il est dans tous les cas

nécessaire de réclamer un maximum de débats

et d’informations en préalable du vote (calen-

drier précis), pour avoir des marges de manœu-

vre pour influer sur le débat budgétaire.

Les points à surveiller

Voici les priorités sur lesquelles, les élus

doivent être vigilants :

* Les recettes de l’université

L’université bénéficie de trois types res-

sources : la dotation générale de fonctionne-

ment (DGF), l’argent issu de la négociation du

contrat quadriennal, et les ressources propres

de l’établissement (frais d’inscription, taxe d’ap-

prentissage, subventions de collectivités terri-

toriales…). Il est important de surveiller l’évo-

lution des recettes pour mettre en évidence,

le cas échéant, une baisse du budget de l’éta-

blissement. Il faut également être vigilant quant

à la part prise par les ressources propres de

l’établissement dans son budget. Son augmen-

tation est surtout le signe du désengagement

croissant de l’Etat et constitue un véritable

danger pour les établissements car ces reve-

nus sont par essence soumis à des évolutions

fréquentes.

* Les dépenses de l’université

Il s’agit sans aucun doute de la partie la plus

complexe du budget de l’université. S’il est

seulement fait du budget une présentation par

grandes masses (fonctionnement, personnels,

investissement…) il faut en avoir une lecture

par chapitres. Il est important de comparer les

évolutions concernant la recherche, la vie étu-

diante, la pédagogie, les travaux, les heures

complémentaires… par rapport aux années

précédentes. Ces évolutions doivent être por-

tées à la connaissance des élus car elles illus-

trent les priorités retenues par la direction de

l’établissement.

Sébastien Maurice

Budget. Chaque année, les universités consacrent une séance de leur conseil d’administration à l’adop-tion du budget de l’établissement. Si la procédure manque souvent de clarté pour les élus étudiants, il est pourtant un rôle essentiel à jouer pour que les priorités budgétaires répondent aux aspirations des étudiants.

Comment préparer un conseil d’administration budgétaire ?

Liste des 20 universités concernées par le passage à l’autonomie renforcée en janvier 2009

Aix-Marseille 2

Cergy-Pontoise

Clermont-Ferrand 1

Corte

Limoges

Lyon 1

Marne-la-Vallée

Montpellier 1

Mulhouse

Nancy 1

Paris 5

Paris 6

Paris 7

La Rochelle

Saint-Etienne

Strasbourg 1

Strasbourg 2

Strasbourg 3

Toulouse 1

université technologique de Troyes

8 La Lettre Des Élus n°145 - Octobre 2008

Peux-tu nous dire un mot de l’organisation nationale dont tu es issue (ANOSR), ce qu’elle fait en Roumanie, et ce qui t’as amené à t’impliquer au niveau européen ?

Naturellement, je me suis engagée au sein

de ANOSR, l’organisation étudiante majoritaire

en Roumanie qui regroupe plus de 70% des or-

ganisations étudiantes des différentes universi-

tés roumaines. ANOSR défend les intérêts so-

ciaux, éducatifs, culturels et économiques des

étudiants, au niveau national et international.

Deux faits ont marqué mon mandat à la

tête de l’organisa-

tion. Nous avons

obtenu du gou-

vernement qu’il

investisse 5% du PIB dans l’éducation.

Nous avons également fait inscrire dans la

loi une Charte de Droits Etudiants. Le tra-

vail de l’ESU nous a été d’une grande utilité

pour obtenir ces victoires, et a également in-

fluencé nos prises de position. Nous avons

donc décidé de nous y impliquer davantage.

De plus en plus d’étudiants subissent la précarité et sont contraints de se salarier pour financer leurs études. Les jeunes attendent davantage de protection sociale des politiques européennes, mais il n’en est rien. Par exemple, peu d’étudiants voient aujourd’hui des retombées positives à l’européanisation de l’enseignement supérieur.

Comment expliques-tu cela, et quels sont les leviers d’action ?

Le Processus de Bologne (harmonisation

des cursus et construction d’un Espace Euro-

péen d’Enseignement Supérieur de manière

coordonnée entre les pays européens) fournis-

sait l’occasion parfaite pour réformer l’ensei-

gnement supérieur afin de mettre les étudiants

au cœur du système. Mais des intérêts éco-

nomiques illégitimes ont ouvert la porte à une

privatisation rampante, et des gouvernements

ont détourné les principes inhérents à Bologne

pour faire passer d’autres réformes (comme ce

fut le cas pour le LMD en France, et ailleurs).

Depuis le début, l’ESU se bat pour faire

inscrire la « dimension sociale » au cœur

du Processus. Ce travail a porté ses fruits,

puisqu’elle a été mise au rang des priori-

tés au sommet ministériel de Londres en

2007. Beaucoup reste encore à faire, et

les organisations étudiantes doivent faire

émerger des revendications sociales et

contraindre les gouvernements à y répondre.

Il est crucial de se rallier l’opinion à tous les

niveaux de représentation et dans le mouve-

ment social afin de contrer une dure réalité :

l’investissement public dans l’éducation est de

plus en faible, et c’est l’ensemble de la société et

des citoyens qui en payent les conséquences.

Quelles sont les priorités pour l’ESU cette année?

L’ESU a une année chargée devant elle.

Nous ne pouvons pas laisser les gouverne-

ments d’Europe dire que le Processus de

Bologne est aboutit. L’accès à l’enseignement

supérieur est encore réduit, la mobilité est loin

d’être la norme, l’assurance qualité manque

de fiabilité et de cohérence, la reconnaissance

des qualifications n’en est qu’à ses balbutie-

ments… et je pourrais m’étendre sur la question.

Aussi, l’insistance de plus en plus marquée

sur les notions d’excellence, de compétitivité,

et de développe-

ment économique

entraîne des déri-

ves importantes.

Nous devons être un rempart contre la mar-

chandisation de l’éducation. Les universités

ne sont par des « fournisseurs » sur le mar-

ché de l’enseignement supérieur, contrai-

rement à ce que laisse entendre l’OMC.

Dans ce contexte, les priorités de l’ESU

en tant qu’acteur de premier plan seront de

défendre les droits des étudiants et mar-

quer les consciences sur les inégalités per-

sistantes dans l’enseignement supérieur.

Aussi, il faut développer la mobilité et met-

tre en avant des mesures qui permettent

d’augmenter la part d’étudiants mobiles en

Europe (objectif de 20% d’ici 2020). Nous

souhaitons donc que la Présidence Fran-

çaise de l’UE soit à l’origine d’actions sur

le plan social et fasse priorité à l’éducation.

Propos recueillis

par Damien Ramage

Interview

3 questions à ... Ligia Deca, présidente de l’ESU

«Nous devons être un rempart contre la

marchandisation de l’éducation. »

Qu’est-ce que l’ESU ?

« The European Student Union » est une structure représentative regroupant les syndicats étudiants de 38 pays différents. Elle a pour but de développer les mouvements étudiants et de pousser pour la démocratisation de l’enseignement supérieur.