lde #192 spéciale formation des enseignants

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La lettre des élus Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE N° de Commission Paritaire : 0108G82659 • ISSN : 1761-1547 // Directeur de publication : Sébastien Chaillou // Rédacteurs en chef : William Martinet Alexandre Gavard, Yoro Fall // mail : universitaire@ unef.fr // tél : 01 42 02 25 55 // Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189 Actualités Recrutements en 2013 // Emplois d’avenir professeur Dossier Quelle formation pour les enseignants ? Fiche pratique Quel rôle pour les élus étudiants dans la réforme de la formation des enseignants Interview Yves Durand, Député du Nord, Président du groupe de travail sur la formation des enseignants. Association pour la Formation des Elus Etudiants APFEE Bonjour à tous ! Le gouvernement Ayrault a mis au cœur de ses priorités l’Éducation. Lancée le 6 juillet dernier par Vincent Peillon, la Refondation de l’École a été le lieu de la concertation entre tous les acteurs de la communauté éducative. Elle a débou- ché sur des propositions pour une loi de programmation pour l’École. Les « élus UNEF et associations étudiantes » se sont pleine- ment investis dans cette concertation pour porter les prio- rités étudiantes. Parmi ces priorités, figure la remise à plat de la formation des enseignants. Détruite sous le précédent quinquennat, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont eu la volonté de la reconstruire : en répondant à l’ur- gence pour les étudiants en cours de formation, en démo- cratisant le métier d’enseignant et enfin en garantissant une formation professionnelle pour les futurs enseignants. Des premières victoires ont d’ores et déjà été obtenues dans les annonces faites par le gouvernement : place du concours, retour de l’année de fonctionnaire stagiaire, créa- tion de postes, création du dispositif d’emplois d’avenir pro- fesseurs… Cette Lettre des Elus est entièrement consacrée aux changements que connaît la formation des enseignants. Si ces mesures sont positives, un long chemin reste encore à parcourir. Les élus « UNEF et associations étudiantes » reviennent dans le dossier de cette Lettre des Élus, sur leur projet pour la formation des enseignants. Enfin, nous donnerons la parole à Yves Durand, député du Nord. Il est spécia- liste des questions éducatives et a pré- sidé le groupe de travail sur la forma- tion des enseignants dans la cadre de la Refondation de l’Ecole. Bonne lecture ! William Martinet, Élu au CNESER #192 Septembre 2012 Spéciale formation des enseignants

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Lettre des élus

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Page 1: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

La lettredes élus

Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEEN° de Commission Paritaire : 0108G82659 • ISSN : 1761-1547 // Directeur de publication : Sébastien Chaillou // Rédacteurs en chef : William Martinet Alexandre Gavard, Yoro Fall // mail : [email protected] // tél : 01 42 02 25 55 // Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189

Actualités • Recrutements en 2013 // Emplois d’avenir professeur

Dossier • Quelle formation pour les enseignants ?

Fiche pratique • Quel rôle pour les élus étudiants dans la réforme de la formation des enseignants

Interview • Yves Durand, Député du Nord, Président du groupe de travail sur la formation des enseignants.

Association pour la Formation des Elus Etudiants

APFEE

Bonjour à tous !

Le gouvernement Ayrault a mis au cœur de ses priorités l’Éducation. Lancée le 6 juillet dernier par Vincent Peillon, la Refondation de l’École a été le lieu de la concertation entre tous les acteurs de la communauté éducative. Elle a débou-ché sur des propositions pour une loi de programmation pour l’École.

Les « élus UNEF et associations étudiantes » se sont pleine-ment investis dans cette concertation pour porter les prio-rités étudiantes. Parmi ces priorités, figure la remise à plat de la formation des enseignants. Détruite sous le précédent quinquennat, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont eu la volonté de la reconstruire : en répondant à l’ur-gence pour les étudiants en cours de formation, en démo-cratisant le métier d’enseignant et enfin en garantissant une formation professionnelle pour les futurs enseignants.

Des premières victoires ont d’ores et déjà été obtenues dans les annonces faites par le gouvernement : place du concours, retour de l’année de fonctionnaire stagiaire, créa-tion de postes, création du dispositif d’emplois d’avenir pro-fesseurs… Cette Lettre des Elus est entièrement consacrée aux changements que connaît la formation des enseignants.

Si ces mesures sont positives, un long chemin reste encore à parcourir. Les élus « UNEF et associations étudiantes » reviennent dans le dossier de cette Lettre des Élus, sur leur projet pour la formation des enseignants.

Enfin, nous donnerons la parole à Yves Durand, député du Nord. Il est spécia-liste des questions éducatives et a pré-sidé le groupe de travail sur la forma-tion des enseignants dans la cadre de la Refondation de l’Ecole.

Bonne lecture !William Martinet,

Élu au CNESER

#192Septembre 2012

Spéciale formation des enseignants

Page 2: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

Le mandat de Nicolas Sarkozy s’est traduit par

une réduction importante du nombre de fonc-

tionnaires dans l’Éducation Nationale. La règle du

non remplacement d’un départ à la retraite sur

deux a été appliquée pendant 5 ans et a conduit

à 80 000 suppressions de postes. L’application de

cette règle dogmatique a fragilisé le service public

d’éducation : classes surchargées quand elles ne

sont pas fermées, remise en cause de dispositifs

de soutien (comme le Réseau d’Aide et de Soutien

aux Elèves en Difficultés) et réduction du nombre

d’enseignants remplaçants.

La Refondation de l’école annoncée par le gouver-

nement ne pouvait se faire sans envoyer un signal

fort à la communauté éducative. Aucune réforme

ambitieuse de l’Éducation Nationale ne peut se

faire sans moyens supplémentaires. C’est le mes-

sage que les organisations syndicales et les élus «

UNEF et associations étudiantes » ont fait entendre

durant la campagne. Cette exigence a été enten-

due par François Hollande, qui s’est engagée pen-

dant sa campagne à créer 60 000 postes dans

l’Education Nationale sur 5 ans. Ces créations de

postes sont autant de débouchés professionnels

pour les étudiants.

Développer le vivier pour recruter de nouveaux enseignantsLe recrutement d’enseignants se heurte à un obs-

tacle : la faiblesse du vivier de recrutement. La

réforme de la formation des enseignant mise en

place par Nicolas Sarkozy en a fait un parcours du

combattant qui rebute les étudiants. Lors des pré-

cédentes sessions du concours, des postes sont

restés vacants, et cela malgré une faible création

de postes. Réussir la réforme de la formation des

enseignements, actuellement en négociation, est

un enjeu de taille pour recruter les fonctionnaires

promis par François Hollande.

Les sessions 2013 du concours : premier recrutement ambitieuxLa session 2013 du concours est la première

organisée par le nouveau gouvernement. Elle

est en lien avec la réforme de la formation des

enseignants, qui voit le concours se déplacer

de la fin du M2 à la fin du M1. Elle sera organisée

en deux sessions :

• La première session de juin 2013, qui

se destine aux étudiants actuellement en

M2 enseignement et qui ont déjà passé

l’admissibilité en début d’année. Elle ouvre 22

100 postes, de quoi assurer le remplacement

des départs à la retraites. Ces étudiants auront

le statut de fonctionnaire stagiaire l’année

prochaine. Ils bénéficieront d’une décharge

de service (une réduction de leur temps de

travail en établissement) qui sera utilisée pour

renforcer leur formation professionnelle.

• La deuxième session de juin 2013, qui se

destine principalement aux étudiants en

M1 mais qui sera également ouverte aux

étudiants de M2. Elle ouvre 21 350 postes. Elle

comportera uniquement une admissibilité qui

donnera accès à un M2 en alternance, sous le

statut de contractuels avec un 1/3 temps de

service.

Les élus « UNEF et associations étudiantes »

se félicitent de ces créations de postes. Ils

resteront vigilants pour l’application dans la

continuité de cette politique de recrutement

notamment en réclamant la publication rapide

des postes ouverts au concours pour chaque

session du quinquennat.

Marthe Corpet

Elue au CNESER

43 000 recrutements dans l’Éducation Nationale en 2013

Après plusieurs mois de débat, la

concertation sur la refondation de l’école

a remis son rapport le 5 octobre dernier

à Vincent Peillon, ministre de l’Education

nationale. Quatre groupes de travail se sont

penchés respectivement sur la réussite

scolaire, le système éducatif, la place des

élèves et la formation des enseignants.

Cette concertation a rassemblé l’ensemble

des acteurs du monde éducatif : parents

d’élèves, représentants d’élèves, enseignants

et personnels encadrant.

Concernant la formation des enseignants,

François Hollande a annoncé les premiers

arbitrages qui seront le cadre de la future

réforme. Dans le prolongement des

préconisations issues de la concertation, il a

annoncé la création des Écoles Supérieures

du Professorat et de l’Éducation (ESPE) qui

viendront remplacer les IUFM : l’objectif

étant de permettre une formation de

qualité, dans une structure unique intégrée

aux universités. Il a également annoncé le

déplacement du concours à la fin du Master

1, pour permettre une année de formation

en Master 2 en alternance, sous le statut

de fonctionnaire stagiaire. Cette formation

devra donner aux futurs enseignants une

véritable expérience professionnelle et une

maîtrise de la pédagogie, pour les préparer à

leur futur métier.

Actualités

2

Bilan de la Refondation de l’école

Page 3: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

Emplois d’avenir

3

La réforme de la formation des enseignants

dite de la mastérisation mise en place par le

gouvernement précédent a détourné les étudiants

du métier d’enseignants en allongeant la durée de

formation sans assurer les moyens permettant aux

étudiants de la financer. A la session 2011, 926

postes n’étaient pas pourvus faute de candidats.

Face à cette diminution du vivier de recrutement

et afin d’atteindre l’objectif de 60 000 créations

de postes sur l’ensemble du quinquennat, Vincent

Peillon a annoncé la création de 6000 Emplois

d’Avenir Professeur chaque année dès janvier 2013

pour atteindre 18 000 emplois en 2015.

Les Emplois d’Avenir Professeur, une formation professionnelle qui débute en licenceCes emplois sont réservés aux étudiants boursiers

souhaitant s’engager dans une formation

préparant aux métiers de l’enseignement. Ils seront

accessibles à partir de la L2 pour une durée de 3

ans. Les étudiants disposeront d’une rémunération

de 609 à 1000 € qui se compose de :

• La bourse du CROUS, selon l’échelon d’un

montant de 0€ à 391€ par mois (montant calculé

sur 12 mois).

• Une bourse de service public financé par le

Ministère de l’Education Nationale, d’un montant

de 217 € par mois.

• La rémunération 12h de travail hebdomadaire en

établissement scolaire, d’un montant de 392 € par

mois.

Le ministère de l’Education National aura la charge

de répartir ces contrats entre les académies et

les filières en fonction du manque d’enseignants.

Dans chaque académie, des commissions

pédagogiques sélectionneront candidats. En plus

d’être boursiers, le fait d’avoir vécu deux ans en ZUS

et d’avoir étudié deux ans en ZEP sera un critère

supplémentaire mais qui ne sera pas obligatoire.

Un dispositif aux effets limitésSuite à l’annonce du projet de loi sur les emplois

d’avenir professeurs, les élus « UNEF et associations

étudiantes » ont exprimé leurs inquiétudes sur ce

dispositif lors du Conseil Supérieur de l’Éducation.

Le principe d’un travail salarié pour permettre à

l’étudiant de financer ses études pose problème.

Certes, les Emploi d’Avenir Professeur sont en

lien avec le cursus et le projet professionnel

de l’étudiant. La rémunération, complétée

par la bourse de service public, est également

attractive. Pour autant, les 12h hebdomadaires en

établissement scolaire restent une charge de travail

importante, difficile à concilier avec la réussite

d’une année en licence.

Face à un projet dont les effets pour la

démocratisation risquent d’être limités, les

élus « UNEF et associations étudiantes »

se sont battus pour le faire évoluer. Ils ont

été reçus par le ministre et ont réclamé le

dépôt d’amendements lors de la session

parlementaire.

Elargir les conditions d’accèsDans le projet de loi initial, les emplois d’avenir

professeurs n’étaient accessibles qu’aux étudiants

de deuxième année de licence. Les élus « UNEF

et associations étudiantes » ont interpellé Yves

Durand, le député responsable du groupe de travail

« formation des enseignants » dans la concertation

sur la Refondation de l’Ecole. Ils ont obtenu le dépôt

et le vote d’un amendement permettant l’accès à

ces emplois aux étudiants de troisième année de

Des emplois d’avenir professeur pour démocratiser les métiers de l’enseignement

licence et de première année de master.

Préparer professionnellement les étudiants au concoursLes élus « UNEF et associations étudiantes » ont

interpellé le ministre sur la nature des missions

confiées aux étudiants dans les établissements

scolaires. Pour les élus « UNEF et associations

étudiantes », ces missions doivent permettre une

réelle préparation professionnelle aux concours.

Afin de permettre une articulation entre l’activité

salariée de l’étudiant et son parcours pédagogique,

les élus « UNEF et associations étudiantes » ont fait

voter un amendement fixant un plafond à 17h30

par semaine variable selon les contrats et ont

également obtenu les garanties suivantes :

• L’établissement scolaire doit être à proximité

du lieu d’étude de l’étudiant.

• L’étudiant doit être accompagné par un tuteur.

• La pratique de l’étudiant dans l’établissement

variera selon son niveau: observation et activité

périscolaire en L2, préparation des enseigne-

ments en L3 et mise en responsabilité accom-

pagnée face aux élèves en M1.

• La préparation des activités pédagogique doit

être comptabilisée dans le temps de travail.

Les batailles à venir pour démocratiser les métiers de l’enseignementLes emplois d’avenir professeurs représentent une

mesure dont le périmètre reste limité aux seuls

étudiants boursiers. Les élus « UNEF et associations

étudiantes » continuent à peser sur ce dispositif, en

particulier lors du vote sur les décrets d’application

de la loi en exigeant :

• L’accès aux titulaires d’un FNAU annuel et non

plus seulement aux étudiants boursiers pour

permettre notamment aux étudiants qui perdent

leur qualité de boursier de rester dans ce dispositif.

• Une meilleure articulation entre le travail salarié

et la formation universitaire afin de ne pas

surcharger les étudiants en intégrant dans les

maquettes de formations en licence des UE de

préprofessionnalisation qui permettent la

validation de crédits ECTS.

• L’accès des étudiants à un congé de formation

rémunéré pour la préparation des examens et du

concours.

Sandra Carvalho

Page 4: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

4

année d’étude. C’est un élément essentiel pour

lutter contre la reproduction sociale.

Réhabiliter la formation professionnelleLa réforme précédente avait vidé les Institut

Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM)

de leurs moyens et de leurs missions au profit

des UFR, imposant un penchant trop discipli-

naire dans la formation des enseignants. Les

annonces du Ministre semblent indiquer un

rééquilibrage indispensable entre formation

disciplinaire et professionnelle par la création

des ESPE.

Des mesures d’urgences pour les enseignants victimes de la masterisationDès la rentrée, le gouvernement a également

envoyé des signes forts pour soutenir les jeunes

enseignants et compenser leur manque de for-

mation professionnelle initiale. Le ministre a an-

noncé deux mesures d’urgence revendiquées

par les élus « UNEF et associations étudiantes ».

Un temps de décharge de trois heures par se-

maine sur les 16 heures en établissement pour

les enseignants titularisés l’année dernière. Ce

temps de décharge leur permettra de se former

dans les IUFM, et de corriger l’absence de pro-

fessionnalisation de leur formation. Une forma-

tion continue renforcée pour les trois généra-

tions d’enseignants victimes de la mastérisation

a également été annoncée.

Des annonces qui doivent aboutir sur une réforme ambitieuseSi les élus UNEF et associations étudiantes se

félicitent des premières annonces du gouver-

nement, ils continueront à faire entendre leur

voix pour que les chantiers qui restent ouverts

aboutissent à une réforme ambitieuse de la for-

mation des enseignants. Le contenu et le ca-

drage des masters enseignement, les exigences

du concours, l’organisation des stages, le rôle

et le périmètre des ESPE, restent des questions

déterminantes auxquelles il faudra répondre.

Le contenu de la formation des enseignants.Elle doit donner aux futurs enseignants tous les

outils pour réaliser leur métier dans de bonnes

conditions. Le contenu de la formation des

enseignants doit correspondre à trois blocs de

compétences :

• L’approfondissement des connaissances dis-

ciplinaires. L’enseignant doit les maîtriser par-

faitement pour pouvoir les transmettre aux

élèves.

• La didactique. La capacité à transmettre son

savoir n’a rien de naturel et doit faire partie de

la formation des futurs enseignants.

• La connaissance de l’environnement profes-

sionnel. Elle est indispensable pour permettre

aux futurs enseignants de mettre en pratique

les connaissances qu’il a acquises.

Loin de correspondre chacun à un nombre

d’heure ou à un type d’enseignement, les 3

blocs de compétences doivent correspondre

à un enseignement intégré. Par exemple, les

stages de terrain participent à la connaissance

de l’environnement professionnelle, mais il

s’agit également d’’une mise en pratique de la

didactique qui permet son approfondissement.

Les trois blocs de compétences doivent donc

être présents pendant les 2 ans de formation

initiale avec une progression du temps forma-

tion sur l’environnement professionnel.

L’année de Master 1

Elle sera structurée par les exigences du

concours, placé en fin d’année. Les élus « UNEF

et associations étudiantes » se feront entendre

pour éviter plusieurs écueils :

• D’abord celui d’une formation séquencée, où

le M1 sera réservé à l’enseignement discipli-

naire et le M2 à l’enseignement professionnel.

Il est donc indispensable que les épreuves du

concours soient à la fois disciplinaires et pro-

fessionnelles.

Quelle formation pour les enseignants ?

Dossier du mois

Refondation de l’Ecole : un premier pas qui répond aux exigences des étudiantsLes interventions des élus « UNEF et associations

étudiantes » lors de l’application de la « maste-

risation » ont permis de dresser un bilan partagé

par l’ensemble de la communauté éducative. Al-

longement de la durée des études sans finance-

ment, deuxième année de master surchargée et

absence de véritable formation professionnelle

: ce bilan critique a été entendu par la majorité

actuelle. Dans la continuité des engagements

de campagne de François Hollande, Vincent

Peillon a fait de la réforme de la formation des

enseignants un point central de la Refondation

de l’Ecole.

Après une première phase de consultation de

la communauté éducative, dans laquelle les

élus « UNEF et associations étudiantes » se

sont pleinement investis, Vincent Peillon a an-

noncé ses premiers arbitrages sur la réforme

de la formation des enseignants.

Les premières annonces de Vincent Peillon

montrent que les exigences des élus « UNEF

et associations étudiantes » ont été entendues.

La démocratisation de la formation des ensei-

gnants et la réhabilitation de la formation pro-

fessionnelle sont deux axes qui seront au cœur

de la prochaine réforme.

Démocratiser la formation des enseignantsL’exigence de démocratisation se traduit par

l’accès au statut de fonctionnaire stagiaire

en Master 2, une fois le cap de l’admissibilité

franchi à la fin du Master 1. Le statut de fonc-

tionnaire stagiaire permet donc aux étudiants

d’accéder à une rémunération dès leur 4ème

4

Page 5: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

Dossier du mois

5

• Ensuite celui d’une année surchargée, où les

exigences des examens du master et celles du

concours seraient trop différentes. Une forte

collaboration entre le Ministère de l’Educa-

tion nationale (qui détermine le contenu du

concours) et le Ministère de l’Enseignement

supérieur (qui détermine le contenu du master)

est donc indispensable.

L’année de M1 doit également comporter les

premiers stages..

L’année de Master 2

Elle sera structurée par le statut de fonction-

naire-stagiaire des étudiants, et le temps de

service en responsabilité devant les élèves qui

va avec. Le Ministère de l’Education National

n’a pas encore arbitré le temps de service des

fonctionnaires stagiaire : entre un 1/3 temps ou

un mi-temps. Les élus « UNEF et associations

étudiantes » défendront le 1/3 temps, soit 6h

hebdomadaire. Un temps de service plus im-

portant remettrait en cause le principe d’une

entrée progressive dans le métier et risquerait

de surcharger l’année de M2.

Le stage doit être encadré à la fois dans l’éta-

blissement scolaire, par un enseignant volon-

taire, formé et rémunéré pour son activité de

tutorat. Mais il doit l’être aussi dans le master,

où un suivi individualisé de l’étudiant doit per-

mettre un retour d’expérience sur le stage.

Même si elle sera structurée par le temps de

stage, l’année de M2 doit permettre l’appro-

fondissement de l’ensemble des 3 blocs de

compétences. La formation à la recherche doit

y avoir sa place, mais dans un volume horaire

raisonnable et tournée vers les pratiques édu-

catives. C’est une condition indispensable :

• Pour une formation à la recherche qui sera

utile au futur enseignant. Elle recouvrira ainsi

les 3 blocs de compétences et leur permettra

de mettre à jour et de faire évoluer plus facile-

ment leurs pratiques éducatives tout au long de

leur carrière.

• Pour une articulation avec le stage réalisé par

l’étudiant dans l’objectif d’éviter la surcharge de

travail en M2.

Une formation adaptée aux différentes voies

d’accès aux métiers

Le master enseignement sera la voie principale

d’accès au concours puis aux métiers de l’en-

seignement. Mais les élus « UNEF et associa-

tions étudiantes » réclament la mise en place

d’autres voies, en particulier pour les étudiants

déjà titulaires d’un master. Ces étudiants n’ont

pas d’intérêt à refaire l’ensemble d’un master

enseignement. Des modules de préparation

au concours devront être mise en place, ainsi

que des modules d’accompagnement du stage

quand l’étudiant sera fonctionnaire stagiaire.

Ces formations, même si elles ne pourront

pas prendre la forme d’un master, devront être

encadrées et financées par l’Etat afin d’éviter

notamment le développement de DU « pré-

paration au concours » financés par des frais

d’inscription élevés ou par la subvention pu-

blique des établissements (alors même que les

étudiants en DU ne sont pas pris en compte

dans le montant de cette subvention).

Le cadre national et les structures en charge de la formation des enseignantsLa qualité de la formation des enseignants sera

déterminée par son cadrage national (cahier des

charges des masters enseignement) et par la

structure qui l’organisera (ESPE). Les élus « UNEF

et associations étudiantes » seront donc particu-

lièrement vigilants sur ces questions.

Un cahier des charges renforcé pour les

masters enseignement

Le cahier des charges des masters enseigne-

ment doit être revu et renforcé. La précédente

réforme a conduit à de fortes inégalités d’une

académie à l’autre ou d’une UFR à l’autre dans

le contenu des masters (volume horaire, part de

formation professionnelle, part de recherche,

part de formation disciplinaire…). Le recense-

ment des bonnes pratiques dans les très nom-

breux masters actuels doit être un point d’appui

pour harmoniser nationalement les masters

enseignement.

Structuré autour de la définition des blocs de

compétences et du contenu des enseigne-

ments, ce cahier des charges doit être autant

la garanti d’une formation de qualité que de

l’égalité entre les étudiants sur l’ensemble du

territoire qui préparent les mêmes concours.

Donner aux ESPE les moyens d’organiser la

formation des enseignants

Les missions et le personnel des ESPE, des

enseignants chercheurs des universités mais

également des enseignants du primaire et du

secondaire spécialisés dans la formation pro-

fessionnelle, doivent être la garanti d’une for-

mation adaptée aux besoins du métier.

La mise en place d’une ESPE par académie

doit permettre d’assurer la collaboration entre

les différentes universités, en cohabilitant

l’ensemble des masters enseignements, mais

également faire des ESPE l’interlocuteur du

Rectorat pour l’organisation de la formation

professionnelle.

Des ESPE académiques permettront d’assurer

l’égalité entre étudiants, en évitant la mise en

concurrence de plusieurs masters qui préparent

au même concours. Elles devront également

mener une politique territoriale qui garantisse

l’accès de tous les étudiants aux concours de

l’enseignement.

Un statut et un financement pour les ESPE

Pour remplir leurs missions les ESPE ont besoin

d’un statut qui garantisse leur collaboration

mais également leur autonomie vis-à-vis des

acteurs de la formation (université comme

rectorat). Cela implique la mise en place dans

chaque ESPE de conseils de direction qui re-

présentent l’ensemble de la communauté uni-

versitaire, en particulier les étudiants, et qui

donne une place aux représentants de l’Educa-

tion Nationale.

Pour éviter que la formation des enseignants

soit à la merci des choix budgétaires des pré-

sidents d’université, un financement fléché par

les Ministère est indispensable.

Elargir la formation professionnelle à

l’enseignement supérieur

La mise en place des ESPE doit permettre de

corriger l’absence de formation à la pédago-

gie à l’université, initiale ou continue, pour les

doctorants et les enseignants-chercheurs. Les

ESPE doivent donc organiser une formation

professionnelle à l’enseignement pour l’en-

semble des acteurs du supérieur qui exerce une

activité pédagogique.

William Martinet Elu CNESER

Page 6: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

En direct des universités

Le précédent gouvernement a accentué la

sélection sociale à l’entrée des métiers de

l’enseignement en repoussant d’un an l’accès

au statut de fonctionnaire stagiaire. Un étudiant

sur deux est contraint d’être salarié pour

financer ses études, au détriment de sa réussite

universitaire. Dans les choix d’orientation des

étudiants, le nombre d’années d’études qu’ils

devront financer eux même avant d’accéder à

un revenu est un élément déterminant. C’est le

même phénomène qui pousse les étudiants des

catégories populaires à privilégier les études

courtes et professionalisantes et à renoncer

aux métiers de l’enseignement.

La question du financement de l’année d’étude

supplémentaire est un élément déterminant

pour les élus « UNEF et associations étudiantes ».

Le retour au statut de fonctionnaire stagiaire en M2, une avancée importante pour les étudiantsLe rétablissement du statut de fonctionnaire

stagiaire en M2, annoncé par Vincent Peillon, est

un élément déterminant pour ouvrir les métiers

de l’enseignement à toutes les catégories

sociales. Les élus « UNEF et associations

étudiantes » l’avait réclamé depuis la mise en

place de la mastérisation et se félicite de sa

mise en place. Mais cette mesure ne sera pas

suffisante. Pour assurer les créations de postes

prévues sur le quinquennat, il faudra d’autres

signes forts, capables de faire progresser

significativement le vivier de recrutement.

Suppression des bourses « métier de l’enseignement »Lors de la précédente réforme, l’action des

élus « UNEF et associations étudiantes » avait

permis d’obtenir des mesure compensatoires

face à la suppression de l’année fonctionnaire

stagiaire. Il s’agissait notamment des bourses

« métiers de l’enseignement » pour les étu-

diants en M1. Ces aides comprenaient deux

volets :

• Un « complément bourse » qui permettait

aux boursier échelon 0 de passer échelon 1

et donc de bénéficier de 606 euros

• 10 400 bourses au mérite dont le montant

variait de 700 à 2500 euros.

Le total de ces aides représentait un montant

de 25 millions d’euros. Les CROUS, chargés

du versement de ces aides, ont annoncé la

suppression de la subvention du Ministère de

l’Education Nationale, dès cette année alors

que l’année de fonctionnaire stagiaire n’est

rétablie qu’à partir de 2014.

Une mesure qui aggrave la situation des étudiants de M1Les élus « UNEF et associations étudiantes » ont

exigé le rétablissement de ces aides. Alors que

les étudiants de M1 se retrouvent cette année

dans une situation délicate avec l’application

de la nouvelle réforme qui déplace la tenue

du concours d’admissibilité à la fin du M1 au

lieu du début du M2, la suppression de ces

bourses va dégrader leurs conditions d’études.

La suppression de ces aides est également

une mesure contre-productive car elle va à

l’encontre des objectifs d’augmenter le vivier

de recrutement que se fixe le Ministère de

l’Education Nationale.

Mettre en place une véritable filière de prérecrutementAnnoncés à la rentrée, la mise en place des

Emplois d’Avenir Professeur (EAP) ne pas

remplacer les bourses « métier de l’ensei-

gnement ». Les élus « UNEF et associations

étudiantes », comme la majorité de syndi-

cats enseignants, défendent la mise ne place

d’une véritable filière de prérecrutement.

Soutenir financièrement les étudiants qui préparent le concours

Les prérecrutements doivent permettre,

plusieurs années en amont du concours,

d’assurer un revenu à un nombre

significatif d’étudiant. Ces prérecrutements

représenteraient une incitation forte pour

s’orienter vers les métiers de l’enseignement.

Ils représenteraient également un outil pour

démocratiser les métiers d’enseignants, à

condition que le prérecrutement se tourne vers

les étudiants les plus précaires.

Pour être efficace, le choix des étudiants qui

rentrent dans le dispositif de prérectutement

ne doit pas reposer sur concours au contenu

disciplinaire. Il doit reposer sur un dossier et un

entretien prenant en compte différents facteurs :

situation sociale déterminée par une assistante

sociale, motivation et projet professionnel.

Ensuite, les étudiants prérecrutés doivent

bénéficier d’un revenu pour assurer le

financement de leurs études. Si la mise en

place d’une préprofessionnalisation peut être

une condition du prérecrutement, la validation

du cursus universitaire doit être une priorité et

n’est pas compatible avec une charge de travail

trop importante.

Yannis Burgat

Elu au CNESER

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Page 7: LDE #192 Spéciale Formation des Enseignants

Fiche Pratique #192

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La nouvelle réforme de la formation des étu-

diants permettra d’améliorer significativement

les conditions de vie et d’études des futurs ensei-

gnants. Mais comme toute réforme, elle implique

une période de transition. Les élus étudiants

doivent tout mettre en œuvre pour que l’appli-

cation de la réforme ne pénalise aucun étudiant.

Les élus « UNEF et associations étudiantes » te

présentent leurs principales analyses.

Année de transition, quelles conséquences concrètes ?Pour les étudiants de M1 :

Ils seront dans un dispositif transitoire. Ils passeront

le concours d’admissibilité dès juin 2013 et leur

année de M2 sera partagée entre un stage de

terrain à 1/3 temps et des cours dans les futures

Ecoles Supérieur du Professorat et de l’Education.

A la fin de leur année de M2 ils passeront le

concours d’admission.

Pour les étudiants de M2 :

Ils ne verront pas leur année perturbée. Ils

passeront le concours d’admissibilité au premier

semestre et le concours d’admission en juin. Ils

auront le statut de fonctionnaire stagiaire avec 5/6

de temps de service à la rentrée 2013/14.

Les étudiants de M2 qui n’ont pas réussi

l’admissibilité au premier semestre pourront tenter

celle normalement réservé aux M1 qui se déroule

en juin. En cas de réussite ils se retrouveront à

nouveaux en M2 l’année prochaine mais dans le

nouveau schéma de formation (avec 1/3 de stage).

Sur le long terme :

Ce n’est qu’à partir de l’année 2013/14 que les

étudiants en M1 s’engageront dans la forme

définitive de la formation : concours d’admissibilité

et d’admission à la fin de l’année de M1, statut

de fonctionnaire stagiaire avec 1/3 de temps de

service en M2.

Le calendrier d’application de la réforme

Le Ministère de l’Education Nationale publiera au

cours du mois de novembre des « référentiels

métier » pour chaque métier de l’enseignement.

Dans un second temps il déterminera le contenu

du concours. Ces éléments seront la base

qui permettra au Ministère de l’enseignement

supérieur d’élaborer les nouveaux cahiers des

charges des masters enseignements.

Le statut des ESPE sera voté à l’Assemblée

Nationale en janvier, en même temps que la loi

d’orientation de l’Education Nationale. A partir

de ce moment, un processus d’accréditation des

ESPE sera mis en place. Dans chaque académie,

c’est la communauté universitaire qui fera valider

son projet d’ESPE par le Ministère : université

porteuse du projet, moyens et personnels mis à

disposition, habilitation de l’offre de formation sur

les bases du nouveau cahier des charges…

Le rôle des élus étudiants

Informer les étudiants en master enseignement

Les premiers arbitrages de la réforme viennent

d’être annoncés par le Ministère de l’Education

Nationale. Les étudiants en Master 1 qui voient

leur formation sensiblement modifiée doivent être

informés. Les élus étudiants doivent réclamer de la

part de l’université une information large sur :

- Le décalage de l’admissibilité en juin 2013

- En cas de réussite de l’admissibilité les étudiants

feront un M2 avec les nouvelles maquettes qui

comporte notamment un 1/3 temps de formation

professionnelle en établissement scolaire.

Organiser le passage de l’admissibilité en juin

pour les M1

La réforme implique une modification dans

l’urgence des maquettes de M1 pour qu’elles

préparent à l’admissibilité. Les élus étudiants

doivent y participer et exiger, si cela est

nécessaire, que l’université dégage des moyens

supplémentaires pour assurer à l’ensemble des

étudiants une préparation correcte à l’admissibilité.

Préparer les nouvelles maquettes de master

enseignement

Dès janvier prochain les enseignants devront

préparer les nouvelles maquettes des masters

enseignement. Elles doivent correspondre à la

nouvelle organisation de la formation : concours

Masterisation : Quel rôle pour les élus étudiants ?

Formation des enseignants

en fin de M1 et 1/3 temps de service avec statut

de fonctionnaire stagiaire en M2. Ces nouvelles

maquettes seront déposées au Ministère en même

temps que les projets d’ESPE. C’est l’accréditation

des ESPE qui tiendra lieu d’habilitation des

maquettes.

Les élus étudiants doivent s’assurer que les

maquettes correspondent au cahier des charges

de la formation des enseignants et aux exigences

du futur concours en fin de M1. Le nouveau

concours devrait contenir des exigences

professionnelles et pas uniquement disciplinaire, il

faut donc que l’année de M1 soit adaptée. L’année

de M2 contiendra une grande part de formation

professionnelle avec le 1/3 temps de fonctionnaire

stagiaire. Il faut donc s’assurer que la charge de

travail en M2, notamment à travers la formation

disciplinaire et la recherche, ne soit pas trop

importante.

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3 questions à...

LDE : Les concertations sur la refondation de l’école ont été lancées le 5 juillet dernier. Comment se sont-elles déroulées et quelles sont les grandes thématiques abordées ?

Les concertations sur la Refondation

se sont déroulées dans un esprit de

responsabilité. Chaque participant a

montré la volonté d’aboutir à une véritable

formation professionalisante des maîtres.

Autour de la formation, sans oublier la

formation continue qui ne doit pas être un

additif à la formation initiale, les thématiques

abordées ont concerné l’évaluation. Cette

évaluation touche à la fois les personnels et

les politiques menées.

LDE : Vous avez piloté la concertation sur la formation des enseignants au sein du groupe de travail « Des personnels formés et reconnus ». Quelles sont les consensus qui émergent au sein des différents acteurs présents à cette concertation ?

La formation des maîtres ne faisait pas l’objet

d’un consensus. Le clivage entre les tenants

des apprentissages purement disciplinaires

et d’une formation professionalisante était

toujours vivace. C’est sur ce point que les

positions se sont rapprochées au cours des

débats nombreux qui se sont tenus tout

l’été. Ainsi, tous les acteurs reconnaissent

qu’enseigner est un métier qui s’apprend dans

des écoles qui doivent apporter, en même

temps, les connaissances disciplinaires et

... Yves DURAND

la formation professionalisante. De cette

avancée essentielle découlent le rôle de ces

écoles et la nature des concours. La place

des concours dans le cursus universitaire

reste différente selon les acteurs mais

chacun a convenu que cette divergence

n’est pas essentielle.

LDE : Vous vous intéressez depuis longtemps à l’éducation. Comment voyez-vous le métier d’enseignant et le rôle de l’enseignant dans la société ?

Le métier d’enseignant doit être reconnu

comme tel. L’enseignant n’est plus le seul

pourvoyeur de savoirs, comme il pouvait

l’être il y a deux générations. Il devient celui

qui, outre la transmission de savoirs, permet

à l’élève d’organiser, de hiérarchiser et de

mettre en cohérence des connaissances

nombreuses. Ce changement radical de

fonction impose la pluridisciplinarité donc

le travail en équipe. L’équipe éducative

comportant des personnels non enseignants,

l’enseignant doit ainsi prendre l’élève dans sa

complexité, née de son histoire personnelle

et de son environnement social et familial.

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Qui est Yves Durand ?

Né le 6 juin 1946, Yves Durand est professeur certifié d’histoire-géographie. Actuellement député de la 11ème circonscription du Nord, il enseigne l’histoire politique à l’Ecole Fraçaise des Attachés de Presse (EFAP) de Lille.

Il a été co-rapporteur de la mission d’information parlementaire sur les rythmes de vie scolaire dans le primaire (2010) et membre de la mission d’information parlementaire sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants (2011).

Dans le cadre de la concertation pour la refondation de l’Ecole, il a été président du groupe de travail« Des personnels formés et reconnu »

// Député PS

de la 11ème

circonscription

du Nord

«Chaque participant a montré la volonté d’aboutir à une formation professionalisante des maîtres.»

C’est cette révolution pédagogique qui

permettra à l’école donc à l’enseignant de

ne plus être en décalage avec la culture

dominante dans laquelle baignent les élèves et

de retrouver ainsi sa place au coeur de la cité.